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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine%20Meillet
Antoine Meillet
{{Infobox Biographie2|charte=linguiste |région = Linguiste occidental |idées remarquables = [[épithète homérique]] |œuvres principales = * ''Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes'' ([[1903]]) * ''Aperçu d'une histoire de la langue grecque'' ([[1913]]) * ''Dictionnaire étymologique de la langue latine'' ([[1932]]) }} '''Antoine Meillet''', né le {{Date de naissance|11|novembre|1866}} à [[Moulins (Allier)|Moulins]] ([[Allier (département)|Allier]]) et mort le {{Date de décès|21|septembre|1936}} à [[Châteaumeillant]] ([[Cher (département)|Cher]]), est un [[Philologie|philologue]] français, le principal [[liste de linguistes|linguiste]] français des premières décennies du {{s-|XX}}. == Biographie == === Enfance et formation === Paul Jules Antoine Meillet est d'origine [[Allier (département)|bourbonnaise]]<ref>Sa famille paternelle est une famille de notables de [[Saint-Désiré]], commune de l'Allier limitrophe du [[Cher (département)|Cher]] ; la famille de sa mère, Louise Poirier, qu'il perd à l'âge de 11 ans, est de [[Moulins (Allier)|Moulins]].</ref>, fils d'un [[notaire]] de [[Châteaumeillant]] ([[Cher (département)|Cher]]). Il naît à [[Moulins (Allier)|Moulins]] le 11 novembre 1866<ref>Son acte de naissance précise qu'il est « né le 11 novembre courant [1866] à quatre heures et demie du matin, au domicile de Monsieur Poirier ayeul maternel situé en cette ville rue de Bourgogne ». [https://archives.allier.fr/ark:84133/1ebb4bfbddee6b0c9c850050568b525d.fiche=arko_fiche_5fd1fbf3c7b87.moteur=arko_default_5f992f52cfc55 Acte de naissance].</ref>{{,}}<ref>[https://www.britannica.com/biography/Antoine-Meillet ''Encyclopædia Britannica''].</ref>{{,}}<ref name="Nécro">[https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1952_num_96_4_10016 Nécrologie] par [[Alfred Merlin]] dans les ''Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', {{n°|96-4}}, 1952, {{p.|572-583}}.</ref>. Il passe son enfance à Châteaumeillant, puis fait ses études secondaires au [[lycée Théodore-de-Banville|lycée]] de Moulins. Étudiant à partir de 1885 à la [[faculté des lettres de Paris]] où il suit notamment les cours de [[Louis Havet]], il assiste également à ceux de [[Michel Bréal]] au [[Collège de France]] et de [[Ferdinand de Saussure]] à l'[[École pratique des hautes études]]. En 1889, il est major de l'[[agrégation de grammaire]]<ref>{{Lien web|auteur=André Chervel|date=mars 2015|consulté le=1 janvier 2021|langue=fr|titre=Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960|url=http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=1889&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=7&items_per_page=10}}.</ref>{{,}}<ref name="Nécro" />. En 1891<ref name="Ragot">Pierre Ragot, « À propos du voyage de Meillet en Arménie (1891, 1903) », ''Anabases. Traditions et réceptions de l'Antiquité'', 22, 2015, {{p.|233-242}} ([https://journals.openedition.org/anabases/5501?lang=de en ligne]).</ref>, il fait son premier séjour en [[Arménie]], notamment à [[Etchmiadzin]] ; son projet est d'apprendre l'arménien moderne et d'étudier d'anciens manuscrits<ref name="Nécro" />. À son retour, il assure à la suite de Saussure le cours de [[grammaire comparée]], qu'il complète à partir de 1894 par une conférence sur les [[langues persanes]]. En 1897, il soutient sa thèse pour le [[doctorat]] ès lettres ''(Recherches sur l'emploi du génitif-accusatif en [[vieux-slave]])''. === Carrière === En 1902, il succède au linguiste [[Auguste Carrière]] à la chaire d'[[arménien]] de l'[[Institut national des langues et civilisations orientales|École des langues orientales]]<ref name="Ragot" />. En 1906, à la suite de [[Michel Bréal]], il prend la chaire de grammaire comparée du [[Collège de France]], où il consacre ses cours à l'histoire et à la structure des [[langues indo-européennes]] ; il abandonne alors son enseignement à l'École des langues orientales et se consacre désormais à la linguistique comparée au Collège de France, ainsi qu'à l'[[École pratique des hautes études]]<ref name="Nécro" />. Secrétaire de la [[Société de linguistique de Paris]], il est élu à l'[[Académie des inscriptions et belles-lettres]] en 1924. Il préside également l'[[Institut d'études slaves|Institut d'Études Slaves]] de 1921 à sa mort<ref>{{lien web |titre=Liste des présidents de l’IES |url=http://institut-etudes-slaves.fr/liste-des-presidents-de-lies/ |site=institut-etudes-slaves.fr |consulté le=25-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref name="Mazon">{{article|auteur=André Mazon|titre=Hommage à Meillet: III. Le président de l'Institut d'études slaves|périodique= Revue des études slaves|volume= 16|numéro= 3-4|année=1936|pages=205-210|doi=10.3406/slave.1936.7623|url=https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1936_num_16_3_7623}}</ref>. Il a formé toute une génération de linguistes français, parmi lesquels [[Émile Benveniste]], [[Marcel Cohen]], [[Georges Dumézil]], [[Lilias Homburger]], [[André Martinet]], [[Aurélien Sauvageot]], [[Lucien Tesnière]], [[Joseph Vendryes]], ainsi que le [[Japonisation|japonisant]] [[Charles Haguenauer]]. Antoine Meillet devait diriger la thèse de [[Jean Paulhan]] sur la sémantique du proverbe et c'est lui qui découvrit [[Gustave Guillaume]]. Il a influencé aussi un certain nombre de linguistes étrangers. Il a également été le premier à identifier le phénomène de la [[grammaticalisation]]. Selon le [[Linguistique|linguiste]] allemand [[Walter Porzig]], Meillet est un « grand précurseur »<ref>{{article|langue=fr|auteur=Maurice Leroy|titre=Walter Porzig, Die Gliederung des indogermanischen Sprachgebiets|année=1955|numéro=1|volume=24|périodique=[[L'Antiquité classique]]|url=https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1955_num_24_1_3260_t1_0216_0000_1|format=pdf|passage=216-217|consulté le=1 juillet 2020}}.</ref>. Il montre, par exemple, que, dans les [[Dialecte|dialectes]] indo-européens, les groupes indo-européens sont le résultat historique d'une [[Variation linguistique|variation diatopique]]. L’acte de naissance de la [[sociolinguistique]] est signé par Antoine Meillet fondateur de la sociolinguistique qui s’est opposé au [[Cours de linguistique générale]] de [[Ferdinand de Saussure]] dès son apparition en 1916 en le critiquant sur plusieurs plans. Il meurt en 1936 à [[Châteaumeillant]] et est enterré au cimetière de [[Moulins (Allier)|Moulins]] dans le caveau familial<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Jacques Chevalier|titre=Antoine Meillet (1886-1936)|périodique=La Région du Centre : organe officiel de la XVIIe région économique : Puy-de-Dôme, Allier, Cantal, Haute-Loire, Corrèze|date=1er novembre 1936|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2371076g/f8.item}}</ref>. == Études arméniennes == * 1891 : une mission de trois mois dans le [[Caucase]] lui permet d'apprendre l'[[arménien]] moderne. * 1902 : il obtient la [[chaire d'arménien de l'École des langues orientales]]. * 1903 : nouvelle mission en Arménie russe, il publie son ''Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique / par A. Meillet...|date=1936|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k130218w|consulté le=2021-10-03}}</ref>, qui demeure une référence en linguistique arménienne et indo-européenne jusqu'à ce jour. L'un de ses étudiants, [[Hratchia Adjarian]], devient le fondateur de la dialectologie arménienne. C'est également sous les encouragements de Meillet qu'Émile Benveniste étudie la langue arménienne. * 1919 : il est cofondateur de la Société des études arméniennes avec Victor Bérard, Charles Diehl, André-Ferdinand Hérold, H. Lacroix, Frédéric Macler, Gabriel Millet, Gustave Schlumberger. * 1920 : le {{date-|19 janvier}}, il crée la ''[[Revue des études arméniennes]]'' avec [[Frédéric Macler]]. == Études homériques == À la Sorbonne, Meillet supervise le travail de [[Milman Parry]]. Meillet offre à son étudiant l'opinion, nouvelle à cette époque, que la structure formulaïque de ''[[l'Iliade]]'' serait une conséquence directe de sa transmission orale. Ainsi, il le dirige vers l'étude de l'oralité dans son cadre natif et lui suggère d'observer les mécanismes d'une tradition orale vivante à côté du texte classique (''[[l'Iliade]]'') qui est censé résulter d'une telle tradition. En conséquence, Meillet présente Parry à [[Matija Murko]], savant originaire de [[Slovénie]] qui avait longuement écrit sur la tradition héroïque épique dans les [[Balkans]], surtout en [[Bosnie-Herzégovine]]<ref>[[Mathias Murko]], ''La poésie populaire épique en Yougoslavie au début du {{s-|XX}}'' (Paris: Champion, 1929); Albert Lord, ''The singer of tales'' (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1960), {{p.|11-12}}; Andrew Dalby, ''Rediscovering Homer'' (New York, London: Norton, 2006. {{ISBN|0-393-05788-7}}), {{p.|186-187}}.</ref>. Par leurs recherches, dont les résultats sont à présent hébergés par l'université de Harvard, Parry et son élève, [[Albert Lord]], ont profondément renouvelé les études homériques. == Principaux ouvrages == * ''Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave. Partie 2 / par A. Meillet,...|date=1902-1905|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33088j|consulté le=2021-10-03}}</ref>. Paris, Bouillon, 1902-05. * ''Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique'', [[1903]]. * ''Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes / A. Meillet,...|date=1903|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k432937j|consulté le=2021-10-03}}</ref>, [[1903]] ({{1re}} éd.), Hachette, Paris, [[1912]] ({{3e}} éd.)<ref>Cet ouvrage, ainsi que l{{'}}''Aperçu d'une histoire de la langue grecque'' ont fait l'objet d'une critique par [[Lucien Febvre]], ''Antoine Meillet et l'histoire, La Grèce ancienne à travers l'histoire'', Revue de synthèse historique, 1913, {{p.|4-93}}, rééditée dans Lucien Febvre, ''Vivre l'histoire'', coll. Bouquins, Robert Laffont/Armand Colin, Paris, 2009, {{p.|136-145}}.</ref>. * ''Les dialectes indo-européens'', [[1908]]. * ''Aperçu d'une histoire de la langue grecque'', [[1913]]. * ''Altarmenisches Elementarbuch'', [[1913]]. Heidelberg (en français : Manuel élémentaire d'Arménien classique, traduction de Gabriel Képéklian, Limoges, Lambert-Lucas, 2017 {{ISBN|978-2-35935-094-4}}) * ''Caractères généraux des langues germaniques''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Caractères généraux des langues germaniques (3e édition revue, corrigée et augmentée) / A. Meillet,...|date=1926|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k131619s|consulté le=2021-10-03}}</ref>, 1917, rev. edn. 1949. * ''Linguistique historique et linguistique générale''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Linguistique historique et linguistique générale ([Reprod. en fac-sim.]) / par A. Meillet,...|date=1975|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k21349s|consulté le=2021-10-03}}</ref>, [[1921]] (le tome II est paru en 1936 ; les deux tomes ont été réunis chez Lambert-Lucas, Limoges, 2015). * ''Les origines indo-européennes des mètres grecs''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Antoine (1866-1936) Auteur du texte|nom1=Meillet|titre=Les origines indo-européennes des mètres grecs / A. Meillet,...|date=1923|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1159857|consulté le=2021-10-03}}</ref>, [[1923]]. * ''Traité de grammaire comparée des langues classiques'', [[1924]] (avec [[Joseph Vendryès]]). [http://ctlf.ens-lyon.fr/volumes/5222_fra_Meillet_01_1953.pdf Reproduction intégrale de la {{2e}} éd. revue et augmentée de 1953 sur le site du CTLF]. * ''La méthode comparative en linguistique historique'', [[1925]], Oslo, Instituttet for Sammenlignende Kulturforskning (réimpr. Paris, Champion, 1954). * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Esquisse d'une histoire de la langue latine|lieu=Paris|éditeur=Klincksieck|année=1977|isbn=978-2-252-01871-2|isbn10=2-252-01871-2|bnf=345861423}}. * ''Dictionnaire étymologique de la langue latine'', [[1932]] (en collab. Avec [[Alfred Ernout]] (1879-1973), éd. augmentée, par Jacques André (1910-1994), Paris : Klincksieck, 2001, {{ISBN|2-252-03359-2}} {{BNF|37707942}} * ''Meillet en Arménie, 1891, 1903'', Journaux et lettres publiés par Francis Gandon, Limoges, Lambert-Lucas, 2014, {{ISBN|978-2-35935-071-5}}. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |wikisource = Antoine Meillet |commons = Category:Antoine Meillet }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=français|auteur1=Robin Meyer, Sébastien Moret (dir.)|titre=Études de lettres|volume=322|titre volume=Antoine Meillet. Regards linguistiques et historiques sur sa vie et son œuvre|lieu=Lausanne|éditeur=[[Université de Lausanne]]|année=2023|doi=https://doi.org/10.4000/edl.6438|lire en ligne=https://journals.openedition.org/edl/6438}}. * [[Marc Décimo]], ''Sciences et pataphysique'', t. 2 : ''Comment la linguistique vint à Paris ?'', ''De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure'', Dijon, [[Les Presses du réel]], coll. Les Hétéroclites, 2014 {{ISBN|978-2-84066-599-1}}. * {{Article|langue=fr|prénom1=Anne-Marguerite|nom1=Fryba|titre=[[Maurice Grammont]], Antoine Meillet et l'institutionnalisation de la linguistique en France|périodique=Revue des langues romanes|numéro=105|année=2001|pages=503-517}} * {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=de Lamberterie|lien auteur1=Charles de Lamberterie|titre chapitre=Milman Parry et Antoine Meillet|auteurs ouvrage=Françoise Létoublon (éd.)|titre ouvrage=Hommage à [[Milman Parry]]. Le style formulaire de l’épopée homérique et la théorie de l’oralité poétique|lieu=Amsterdam|éditeur=Gieben|année=1997}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gabriel|nom1=Bergounioux|prénom2=Charles|nom2=de Lamberterie|titre=Meillet aujourd'hui|lieu=Louvain-Paris|éditeur=Peeters|année=2006|pages totales=356|isbn=978-90-429-1743-9}} === Articles connexes === * [[Arménien|Linguistique arménienne]] * [[Franz Bopp]] * [[Johann Kaspar Zeuss]] === Liens externes === {{Liens}} {{Portail|linguistique|Allier|Arménie}} {{DEFAULTSORT:Meillet, Antoine}} [[Catégorie:Linguiste français]] [[Catégorie:Philologue français]] [[Catégorie:Slaviste]] [[Catégorie:Personnalité liée à la langue kurde]] [[Catégorie:Institut national des langues et civilisations orientales]] [[Catégorie:Arménologue français]] [[Catégorie:Indo-européaniste]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Paris]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres]] [[Catégorie:Membre de la Société des africanistes]] [[Catégorie:Agrégé de grammaire]] [[Catégorie:Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1933]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1866]] [[Catégorie:Naissance à Moulins (Allier)]] [[Catégorie:Décès en septembre 1936]] [[Catégorie:Décès à 69 ans]] [[Catégorie:Décès dans le Cher]] [[Catégorie:Personnalité inhumée à Moulins (Allier)]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Klincksieck]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A8bre%20lin%C3%A9aire
Algèbre linéaire
{{Voir homonymes|Algèbre (homonymie)}} {{Infobox Discipline |image=Linear Algebra by Hussein Tevfik.pdf |légende=''Linear Algebra'' du [[Husseïn Tevfik Pacha|pacha Hussein Toufik]]. }} L’'''algèbre linéaire''' est la branche des [[mathématiques]] qui s'intéresse aux [[Espace vectoriel|espaces vectoriels]] et aux [[Application linéaire|transformations linéaires]], formalisation générale des théories des [[Système d'équations linéaires|systèmes d'équations linéaires]]. == Histoire == L'algèbre linéaire est initiée dans son principe par le mathématicien perse [[Al-Khwârizmî]] qui s'est inspiré des textes de mathématiques indiens et qui a complété les travaux de l'école grecque, laquelle continuera de se développer des siècles durant<ref>[[Roshdi Rashed]], ''D'Al Khwarizmi à Descartes, Étude sur l'histoire des mathématiques classiques'', Hermann, 2011</ref>. Elle a été reprise par [[René Descartes]] qui pose des problèmes de [[géométrie]], comme la détermination de l'intersection de deux [[Droite (mathématiques)|droites]], en termes d'[[équation linéaire]], établissant dès lors un pont entre deux branches mathématiques jusqu'alors séparées : l'[[algèbre]] et la géométrie. S'il ne définit pas la notion de base de l'algèbre linéaire qu'est celle d'espace vectoriel, il l'utilise déjà avec succès, et cette utilisation naturelle des aspects linéaires des équations manipulées demeurera utilisée de manière ''ad hoc'', fondée essentiellement sur les idées géométriques sous-jacentes. Après cette découverte, les progrès en algèbre linéaire vont se limiter à des études ponctuelles comme la définition et l'analyse des premières propriétés des [[déterminant (mathématiques)|déterminants]] par [[Jean Le Rond d'Alembert|Jean d'Alembert]]. Ce n'est qu'au {{s-|XIX}} que l'algèbre linéaire devient une branche des mathématiques à part entière. [[Carl Friedrich Gauss]] trouve [[Élimination de Gauss-Jordan|une méthode générique]] pour la résolution des systèmes d'équations linéaires et [[Camille Jordan (mathématicien)|Camille Jordan]] résout définitivement le problème de la [[réduction d'endomorphisme]]. En 1843, [[William Rowan Hamilton]] (inventeur du terme ''vector'') découvre les [[quaternion]]s ([[Algèbre simple|extension]] de degré 4 du [[corps commutatif|corps]] des [[nombre réel|nombres réels]]). En 1844, [[Hermann Günther Grassmann|Hermann Grassmann]] publie son traité ''Die lineale Ausdehnungslehre'', ''La théorie de l'extension linéaire'', qui est la première tentative de formalisation générale de la notion d'espace vectoriel. Si son œuvre reste grandement inaperçue, elle contient l'essentiel des idées modernes de l'algèbre linéaire, et cette étape fondamentale dans le développement de l'algèbre linéaire est reconnue comme telle tant par Hamilton que par [[Giuseppe Peano]], qui axiomatise entièrement la théorie en 1888. Les espaces vectoriels deviennent alors une structure générale omniprésente dans presque tous les domaines mathématiques, notamment en [[analyse (mathématiques)|analyse]] ([[espace fonctionnel|espaces de fonctions]]). == Intérêt == Sous leur forme la plus simple, les applications linéaires dans les [[Espace vectoriel|espaces vectoriels]] représentent intuitivement les déplacements dans les espaces géométriques élémentaires comme la [[Droite (mathématiques)|droite]], le [[Plan (mathématiques)|plan]] ou notre [[Espace (notion)#Physique|espace]] physique. Les bases de cette théorie remplacent maintenant la représentation construite par [[Euclide]] au {{IIIe siècle av. J.-C.}} La construction moderne permet de généraliser la notion d'espace à des dimensions quelconques. [[Fichier:Linear subspaces with shading.svg|vignette|gauche|'''R<sup>3</sup>''' est un espace vectoriel de dimension 3. Droites et plans qui passent par l'origine sont des sous-espaces vectoriels.]] L'algèbre linéaire permet de résoudre tout un ensemble d'équations dites linéaires utilisées non seulement en mathématiques ou en [[Mécanique (science)|mécanique]], mais aussi dans de nombreuses autres branches comme les [[Science de la nature|sciences naturelles]] ou les [[sciences sociales]]. Les espaces vectoriels forment aussi un outil fondamental pour les [[sciences de l'ingénieur]] et servent de base à de nombreux domaines dans la [[recherche opérationnelle]]. Enfin, c'est un outil utilisé en mathématiques dans des domaines aussi divers que la [[théorie des groupes]], [[Théorie des anneaux|des anneaux]] ou [[Corps commutatif|des corps]], l'[[Analyse fonctionnelle (mathématiques)|analyse fonctionnelle]], la [[géométrie différentielle]] ou la [[théorie des nombres]]. == Présentation élémentaire == L'algèbre linéaire commence par l'étude de [[vecteur]]s dans les espaces cartésiens de dimension 2 et 3. Un vecteur, ici, est une [[Relation d'équivalence|classe d'équivalence]] de bipoints qui unifie les segments de droite caractérisés à la fois par leur longueur (ou ''norme''), leur direction et leur sens : deux bipoints représentent un même vecteur si le quadrilatère formé sur les quatre points est un [[parallélogramme]]. Les vecteurs peuvent alors être utilisés pour représenter certaines entités physiques comme des déplacements, additionnés entre eux ou encore multipliés par des scalaires (''nombres''), formant ainsi le premier exemple concret d'espace vectoriel. L'algèbre linéaire moderne s'intéresse beaucoup aux espaces de [[Dimension d'un espace vectoriel|dimension arbitraire, éventuellement infinie]]. La plupart des résultats obtenus en dimension 2 ou 3 peuvent être étendus aux dimensions finies supérieures, ce qui permet une interprétation géométrique de listes de nombres (une liste de ''n'' nombres s'interprétant comme un vecteur d'un espace à ''n'' dimensions). == Quelques théorèmes == * [[Théorème de la base incomplète]]<ref>Dans le cas où ''G ''est infinie, ce théorème utilise l'[[axiome du choix]], qui intervient de même dans les énoncés suivants en dimension infinie.</ref> : soient ''E ''un espace vectoriel, ''G ''une [[famille génératrice]] de ''E ''et ''L ''une [[Indépendance linéaire|famille libre]] de vecteurs de ''E''. Alors il existe au moins une [[base (algèbre linéaire)|base]] de ''E ''formée en prenant la réunion de ''L ''et d'une partie de ''G''. * En particulier, tout espace vectoriel possède au moins une base. * Toutes les bases d'un même espace vectoriel ont le même [[Cardinalité (mathématiques)|cardinal]]. * Tout espace vectoriel A possède un [[espace dual]] A* ; si A est [[Espace vectoriel de dimension finie|de dimension finie]], A* est de même dimension. * [[Formule de Grassmann]] : Soient <math>F</math> et <math>G</math> deux [[Sous-espace vectoriel|sous-espaces vectoriels]] d'un même espace vectoriel. On a alors :<!--MERCI DE NE PAS MODIFIER LES SIGNES DE CETTE FORMULE : en cas de doute, consulter l'article "Formule de Grassmann"--><center><math>\dim(F)+\dim(G)=\dim(F+G)+\dim(F\cap G).</math></center> D'autres théorèmes concernent les conditions d'inversion de [[Matrice (mathématiques)|matrices]] de divers types : * [[matrice diagonale]] ; <!--* bande ?--> * [[matrice triangulaire]] ; * [[matrice à diagonale dominante]]. Un théorème intéressant à l'époque des mémoires d'ordinateurs de petite taille était qu'on pouvait travailler séparément sur des sous-ensembles (« blocs ») d'une matrice en les combinant ensuite par les mêmes règles qu'on utilise pour combiner des scalaires dans les matrices (''cf''. l’article [[Matrice par blocs]]). Avec les mémoires actuelles de plusieurs [[Octet|gigaoctets]], cette question a perdu un peu de son intérêt pratique, mais reste très prisée en [[théorie des nombres]], pour la [[décomposition en produit de facteurs premiers]] avec le [[Crible algébrique|crible général de corps de nombres]] (''[[algorithme de Lanczos]]''). == Utilisations == Les espaces vectoriels forment le support et le fondement de l'algèbre linéaire. Ils sont aussi présents dans de nombreux domaines distincts. S'il n'est pas possible d'indiquer ici tous les cas d'utilisation, on peut tout de même citer pour les principales structures objet de théories, des exemples significatifs. Leurs rôles dans de vastes théories ne traitant pas d'une structure particulière, comme celles des [[théorie algébrique des nombres|nombres algébriques]] ou de [[Théorie de Galois|Galois]] peuvent aussi être évoqués. Les espaces vectoriels utilisés sont d'une grande diversité. On y trouve les classiques espaces vectoriels de dimension 2 ou 3 sur les [[nombre réel|nombres réels]], cependant la dimension peut être quelconque, même infinie. Les nombres complexes sont aussi très utilisés, ainsi que les [[nombre rationnel|rationnels]]. Il n'est pas rare qu'une partie des nombres réels ou complexes soit considéré comme un espace vectoriel rationnel. Le corps de base peut aussi contenir un nombre fini d'éléments, définissant parfois un [[espace vectoriel fini]]. Les propriétés géométriques de la structure permettent la démonstration de nombreux théorèmes. Elles ne se limitent pas aux cas où l'espace est réel, même dans le cas de corps plus insolites comme les [[corps fini]]s ou les [[extension finie|extensions finies]] des rationnels, les propriétés géométriques s'avèrent parfois essentielles. === Groupe fini === {{Article détaillé|Représentations d'un groupe fini}} [[Fichier:Rotations du cube.jpg|thumb|[[Représentations du groupe symétrique|Représentation du groupe symétrique d'indice 4]] comme groupe des rotations du cube dans un espace vectoriel de dimension 3.]] La [[Groupe fini#Classification des groupes finis|classification des groupes finis]] est une vaste question, encore objet de recherche. Si le groupe contient un petit nombre d'éléments, les [[théorèmes de Sylow]] peuvent suffire pour en déterminer la structure. Une méthode beaucoup plus puissante est nécessaire dans le cas général. [[Ferdinand Georg Frobenius|Georg Frobenius]], à la suite de travaux de [[Richard Dedekind]], développe une nouvelle théorie<ref>{{en}} [[Charles W. Curtis|C. W. Curtis]], «{{lang|en|texte= Representation theory of finite groups, from Frobenius to Brauer }}», dans ''[[The Mathematical Intelligencer|Math. Intelligencer]]'', 1992, {{p.|48-57}}</ref> en [[1896 en science|1896]]. Elle se fonde sur l'idée que l'ensemble des « [[symétrie]]s » (au sens : [[Application linéaire#Cas particuliers|automorphismes]]) d'un espace vectoriel possède une structure de groupe. Il est toujours possible de ''représenter'' un groupe fini par des « symétries » bien choisies sur un espace vectoriel de dimension suffisante. Un groupe est ainsi incarné par des [[Transformation géométrique|transformations géométriques]] simples. Une telle incarnation prend le nom de ''représentation d'un groupe''. Les espaces vectoriels choisis sont de dimension finie, en général sur le corps des complexes<ref>Les 11 premiers chapitres de {{Serre2}} ne concernent que les espaces vectoriels complexes.</ref>, cependant pour disposer de bonnes propriétés arithmétiques le corps peut être celui des [[nombre rationnel|rationnels]]<ref>{{en}} [[Walter Feit]], ''Characters of finite groups'', Benjamin, 1967</ref> ou encore utiliser des [[entier algébrique|entiers algébriques]] comme pour la démonstration du [[Théorème de Burnside (groupe résoluble)|théorème de Burnside sur les groupes résolubles]]<ref>{{en}} [[William Burnside]], ''Theory of Groups of Finite Order'', Dover, 2004</ref>. [[Richard Brauer]] étudie un cas très abstrait, celui des représentations sur un espace vectoriel construit à l'aide d'un [[corps fini]]<ref>{{de}} [[Richard Brauer]], « Über die Darstellung von Gruppen in Galoisschen Feldern », dans ''[[Hermann (éditions)#1876-1956|Act. Sci. Ind.]]'', vol. 195, 1935</ref>. Un exemple relativement simple d'utilisation de cette théorie est donné par Burnside, avec [[Théorème de Burnside (problème de 1902)|son théorème]] sur les [[sous-groupe]]s d'[[Exposant d'un groupe|exposant]] fini du [[groupe (mathématiques)|groupe]] [[Groupe général linéaire|linéaire]] GL(''n'', [[nombre complexe|ℂ]]). === Anneau === {{Article détaillé|Théorie des anneaux}} [[Fichier:Noether.jpg|thumb|left|[[Emmy Noether]] utilise la notion d'espace vectoriel pour étudier les [[Anneau noethérien|anneaux]] portant maintenant son nom.]] Un exemple célèbre d'anneau disposant aussi d'une structure d'espace vectoriel est celui des [[polynôme formel|polynômes]] à coefficients dans un corps. Cet espace vectoriel, de dimension infinie, est largement utilisé en algèbre linéaire, à travers par exemple le [[polynôme minimal d'un endomorphisme|polynôme minimal]] ou [[polynôme caractéristique|caractéristique]]. Le [[polynôme d'endomorphisme|morphisme canonique]] entre les polynômes et les applications linéaires d'un espace vectoriel est à l'origine d'une structure d'algèbre qui est un anneau, si la multiplication externe est ''oubliée''. Cette méthode permet d'élucider la structure de certains anneaux. Tout anneau est un espace vectoriel sur ceux de ses sous-anneaux qui sont des corps. L'espace vectoriel ressemble à la structure développée par Grassman. Cette remarque est utilisée au début du {{s-|XX}}, en particulier par [[Emil Artin]] et [[Emmy Noether]], pour élucider cette structure dans le cas des anneaux artiniens et [[Anneau noethérien|noethériens]], qui sont des copies de sous-algèbres sur un espace vectoriel construit sur [[sous-anneau]] qui s'avère être un corps. Un exemple est la généralisation d'un théorème de [[Joseph Wedderburn|Wedderburn]] par Artin et portant maintenant le nom de [[théorème d'Artin-Wedderburn]]. Il est important en [[Théorie des anneaux|algèbre non commutative]]. [[Anneau opposé|Un lemme élémentaire]] permet par ailleurs d'interpréter le corps des [[quaternion]]s comme l'algèbre des [[Représentation de groupe#Définitions|endomorphismes]] d'[[Quaternion#Représentation des quaternions comme matrices 4x4 de nombres réels|une représentation réelle de degré 4]] du [[groupe des quaternions|groupe associé]]. === Théorie de Galois === {{Article détaillé|Théorie de Galois}} [[Fichier:Pentagone construit.png|thumb|La théorie de Galois permet de déterminer quels polygones réguliers sont constructibles à la règle et au compas. [[Construction du pentagone régulier à la règle et au compas|Le pentagone en fait partie]].]] La théorie de Galois contient de nombreux exemples d'espaces vectoriels. Elle consiste à étudier un corps comme un espace vectoriel sur un sous-corps. Ainsi chaque sous-corps permet de considérer la structure initiale comme un espace vectoriel particulier. Un exemple d'application est celui des figures [[construction à la règle et au compas|constructible à la règle et au compas]]. Ces points forment un corps disposant d'une structure d'espace vectoriel sur les nombres rationnels. Il est de dimension infinie et, pour chaque point, le plus petit sous-corps le contenant est de dimension finie égale à une [[Puissance de deux|puissance de 2]]. Un tel sous-corps est appelé une [[tour d'extensions quadratiques]]. Cette propriété de ces espaces vectoriels permet de résoudre d'antiques conjectures comme la [[duplication du cube]], la [[trisection de l'angle]] ou la construction d'un [[polygone régulier]]. L'exemple historique de la théorie est celui de la résolution d'une [[équation polynomiale]]. Le [[Théorème d'Abel (algèbre)|théorème d'Abel]] donne une [[Équivalence logique|condition nécessaire et suffisante]] de résolution par [[Racine d'un nombre#Racines d'un complexe|radicaux]]. Les espaces vectoriels utilisés ont pour éléments ceux du plus petit corps ''L'' contenant tous les coefficients du polynôme ainsi que ses racines et le corps sous-jacent est un sous-corps ''K'' du premier contenant tous les coefficients. Le [[groupe de Galois]] est composé des automorphismes du corps ''L'' qui laissent invariant le corps ''K''. Ces automorphismes sont en nombre fini et sont des [[Application linéaire#Cas particuliers|automorphismes du ''K''-espace vectoriel]] ''L''. L'élément clé de [[Théorème d'Abel (algèbre)#Démonstration du théorème de Galois|la démonstration]] montre que l'équation est résoluble seulement si ces automorphismes sont [[Diagonalisation|diagonalisables]]. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * Vincent Blanloeil, ''Une introduction moderne à l’algèbre linéaire'', Ellipses, 2012 * Roger Mansuy et Rached Mneimné, ''Algèbre linéaire - Réduction des endomorphismes'', Vuibert, 2012 == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Linear algebra |wikt=algèbre linéaire |b=Algèbre linéaire |v=Algèbre linéaire }} === Articles connexes === * [[Propriétés métriques des droites et plans]] *[[Algèbre générale]] * [[Algèbre multilinéaire]] * [[Loi d'inertie de Sylvester]] * [[Optimisation linéaire]] * [[Algorithme de Bartels-Stewart]] === Liens externes === * {{en}} [http://www.egwald.com/linearalgebra/index.php Linear Algebra] par Elmer G. Wiens * [https://web.archive.org/web/20101108172830/http://roso.epfl.ch/teaching.html Les cours du ROSO, dont de l'Algèbre linéaire] * [http://braise.univ-rennes1.fr/ Braise : la base raisonnée d'exercices de mathématiques et son chapitre sur l'Algèbre linéaire] * {{lien web | url = https://www.youtube.com/playlist?list=PLZHQObOWTQDPD3MizzM2xVFitgF8hE_ab | titre = Essence of linear algebra | auteur = 3Blue1Brown | site = YouTube | consulté le = 2018-06-12 | langue = en }} {{commentaire biblio|chaîne dont le but est « d'animer les intuitions géométriques soustendant de nombreux sujets enseignés dans les cours habituels d'algèbre linéaire. »}} {{Palette|Algèbre linéaire|Domaines des mathématiques}} {{Portail|Algèbre}} {{DEFAULTSORT:Algebre lineaire}} [[Catégorie:Algèbre linéaire| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A8bre%20g%C3%A9n%C3%A9rale
Algèbre générale
{{Voir homonymes|Algèbre (homonymie)}} {{Infobox Discipline |image=Jules Vuillemin - Photo Philippe Binant.jpg |légende=[[Jules Vuillemin]], ''La philosophie de l'algèbre''. }} L'<nowiki/>'''[[algèbre]] générale''', ou '''algèbre abstraite''', est la branche des [[mathématiques]] qui porte principalement sur l'étude des [[structure algébrique|structures algébriques]] et de leurs relations. L'appellation ''algèbre générale'' s'oppose à celle d'''[[Algèbre (mathématiques élémentaires)|algèbre élémentaire]]'' ; cette dernière enseigne le [[calcul algébrique]], c'est-à-dire les règles de manipulation des [[équation algébrique|formules]] et des [[expressions algébriques]]. Historiquement, les structures algébriques sont apparues dans différents domaines des mathématiques, et n'y ont pas été étudiées séparément. C'est pourquoi l'algèbre générale possède beaucoup de connexions avec toutes les branches des mathématiques. L'étude des structures algébriques peut être faite de manière abstraite, mais unifiée dans le cadre de l'[[algèbre universelle]]. == Histoire == Comme dans d'autres parties des mathématiques, des problèmes et des exemples concrets ont joué un rôle important dans le développement de l'algèbre abstraite. Jusqu'à la fin du {{s-|XIX}}, beaucoup - ou plus - de ces problèmes étaient en quelque sorte liés à la théorie des [[Équation algébrique|équations algébriques]]. Les principaux thèmes sont les suivants: * Résolution de systèmes d'[[Équation linéaire|équations linéaires]], ce qui a conduit à l'[[algèbre linéaire]] * Tentatives de trouver des formules aux solutions d'[[Équation polynomiale|équations polynomiales]] générales de degré supérieur qui ont abouti à la découverte de [[Groupe de Galois|groupes]] comme des manifestations abstraites de [[symétrie]] * Études arithmétiques des formes de degré quadratique supérieur et des [[Équation diophantienne|équations diophantiennes]], qui ont produit directement les notions d'un [[Anneau (mathématiques)|anneau]] et [[Idéal (mathématiques)|idéal]]. === Algèbre moderne === La fin du {{s-|XIX}} et le début du {{s-|XX}} a connu un énorme changement dans la méthodologie des mathématiques. L'algèbre abstraite a émergé autour du début du {{s-|XX}}, sous le nom d'''algèbre moderne''. Son étude faisait partie de l'entraînement pour plus de [[rigueur intellectuelle]] en mathématiques. Les définitions officielles de certaines [[Structure algébrique|structures algébriques]] ont émergé au {{s-|XIX}}. == Applications == En raison de sa généralité, l'algèbre abstraite est utilisée dans de nombreux domaines des mathématiques et de la science. Par exemple, la [[topologie algébrique]] utilise des objets algébriques pour son étude. La [[théorie algébrique des nombres]] étudie divers anneaux numériques qui généralisent l'ensemble des entiers. En utilisant la théorie des nombres algébriques, [[Andrew Wiles]] a prouvé le [[dernier théorème de Fermat]]. == Bases == * [[Théorie des ensembles]] ** [[Ensemble|Notion d'ensemble]] ** [[Sous-ensemble]] ** [[Opérations sur les ensembles]] ** [[Produit cartésien]] *Correspondances et relations ** [[Relation binaire]] ** [[Fonction et application|Fonctions et applications]] * [[Loi de composition]] ** [[Loi de composition interne|Loi interne]] == Structures algébriques == {{article détaillé|Structure algébrique}} * [[Magma (mathématiques)|Magmas]] : ** [[Demi-groupe]] (ou semi-groupe) ** [[Quasigroupe]] ** [[Monoïde]] ** Boucle ** [[Groupe (mathématiques)|Groupe]] * Annélides : ** [[Anneau unitaire|Anneau]] ** [[Corps (mathématiques)|Corps]] ** [[Corps commutatif]] * Moduloïdes : ** [[Module sur un anneau|Module]] ** [[Espace vectoriel]] (étudié dans le cadre de l'[[algèbre linéaire]]) * Algèbres : ** [[Algèbre sur un anneau]] ** [[Algèbre sur un corps]] * Treillis : ** demi-treillis ** treillis * [[Opérade]] == Articles connexes == * [[Évariste Galois]] et [[Niels Henrik Abel]] (mathématiciens ayant fourni un travail majeur pour la construction de l'algèbre) * [[Emmy Noether]] * [[Théorie des codes]] * [[Théorie des groupes]] {{Palette Domaines des mathématiques}} {{Portail|algèbre}} {{DEFAULTSORT:Algebre generale}} [[Catégorie:Algèbre générale| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithmique
Algorithmique
[[Fichier:Euclid flowchart 1.png|vignette|[[Organigramme de programmation]] représentant l'[[algorithme d'Euclide]].]] L{{'}}'''algorithmique''' est l'étude et la production de règles et techniques qui sont impliquées dans la définition et la conception d'[[algorithme]]s, c'est-à-dire de processus systématiques de résolution d'un problème permettant de décrire précisément des étapes pour résoudre un [[problème algorithmique]]. == Étymologie == Le mot « algorithme » vient du nom du [[mathématicien]] [[Al-Khwârizmî]]<ref>{{Lien web|auteur1=Phillipe Collard|auteur2=[[Philippe Flajolet]]|titre=Algorithmique|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/algorithmique/|site=Encyclopædia universalis|consulté le=8 mars 2015}}.</ref> (latinisé au [[Moyen Âge]] en {{lang|la|''Algoritmi''}}), qui, au {{IXe siècle}} écrivit [[Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison|le premier ouvrage systématique]] donnant des solutions aux [[équation linéaire|équations linéaires]] et [[équation du second degré|quadratiques]]. Le h muet, non justifié par l'étymologie, vient d’une déformation par rapprochement avec le grec {{lang|el|ἀριθμός}} (arithmós)<ref>Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, ''Nouveau dictionnaire étymologique et historique'', 1971</ref>. « Algorithme » a donné « algorithmique ». Le synonyme « algorithmie », vieux mot utilisé par exemple par [[Josef Hoëné-Wronski|Wronski]] en 1811<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Josef Hoëné-Wronski|Hoéné de Wronski]]|titre=Introduction à la philosophie des mathématiques et technie de l'algorithmie|éditeur=Chez Courcier, imprimeur-libraire pour les mathématiques|année=1811|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6225961k.r=algorithmie}}</ref>, est encore parfois utilisé<ref>Par exemple, l'[[Université du Québec à Montréal|UQAM]] propose un cours intitulé « [https://etudier.uqam.ca/cours?sigle=EDM4600 Algorithmie de base et interactivité] », et l'université de Montréal, un cours intitulé « [https://studium.umontreal.ca/course/info.php?id=48463 Algorithmie et effets audionumériques] ».</ref>. == Histoire == [[File:Cuneiform tablet- fragment of a mathematical problem text MET ME86 11 404.jpg|thumb|Fragment d'une tablette cunéiforme avec un problème algorithmique. MET ME86 11 404]] === Antiquité === Les premiers algorithmes dont on a retrouvé des descriptions datent des [[Babylone|Babyloniens]], au {{-millénaire|III|e}}. Ils décrivent des méthodes de [[Calcul (mathématiques)|calcul]] et des résolutions d'[[Équation|équations]] à l'aide d'exemples<ref>{{article|auteur=[[Donald Knuth]]|périodique=[[Communications of the ACM]]|titre=Ancient Babylonian Algorithms|volume=15|numéro=7|date=juillet 1972}}, repris dans {{Ouvrage|auteur1=[[Donald Knuth]]|titre=Selected Papers on Computer Science|éditeur=[[Addison-Wesley]]|année=1996|passage=185}}, traduit en français sous le titre ''Algoritmes babyloniens anciens'' dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Donald Knuth]]|traducteur=P. Cégielski|titre=Éléments pour une histoire de l'informatique|éditeur=[[Librairie Eyrolles]]|année=2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article| auteur = Christine Proust | titre = Mathématiques en Mésopotamie | périodique = Images des Mathématiques| date = 14 avril 2014| lire en ligne = http://images.math.cnrs.fr/Mathematiques-en-Mesopotamie}}.</ref>. Un algorithme célèbre est celui qui se trouve dans le {{nobr|livre 7}} des ''[[algorithme d'Euclide|Éléments d'Euclide]]'', et appelé [[algorithme d'Euclide]]. Il permet de trouver le plus grand diviseur commun, ou [[Plus grand commun diviseur|PGCD]], de deux nombres. Un point particulièrement remarquable est qu’il contient explicitement une [[itération]] et que les {{nobr|propositions 1}} et 2 démontrent sa [[correction d'un algorithme|correction]]. C'est [[Archimède]] qui proposa le premier un algorithme pour le calcul de {{math|[[Pi|π]]}}<ref>Le calcul de {{math|π}} {{citation|est caractéristique des problèmes généraux rencontrés en algorithmique.}} {{Lien web|auteur1=Phillipe Collard|auteur2=Phillipe Flajolet|titre=Algorithmique|sous-titre=1. L'exemple du calcul de {{math|π}}|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/algorithmique/1-l-exemple-du-calcul-de-p|site=[[Encyclopædia universalis]]|consulté le=8 mars 2015}}.</ref>. === Étude systématique === Le premier à avoir systématisé des algorithmes est le mathématicien [[Persans|perse]] [[Al-Khwârizmî]], actif entre 813 et 833. Dans son ouvrage ''[[Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison]]'', il étudie toutes les [[équation du second degré|équations du second degré]] et en donne la résolution par des algorithmes généraux. Il utilise des méthodes semblables à celles des [[Mathématiques babyloniennes|Babyloniens]], mais se différencie par ses explications systématiques là où les Babyloniens donnaient seulement des exemples. Le savant [[Al-Andalus|andalou]] [[Averroès]] ([[1126]]-[[1198]]) évoque une méthode de [[raisonnement]] où la thèse s’affine étape par étape, itérativement, jusqu’à une certaine convergence et ceci conformément au déroulement d’un algorithme. À la même époque, au {{XIIe siècle}}, le moine [[Adelard de Bath]] introduit le terme [[latin]] de {{lang|la|''algorismus''}}, par référence au nom de Al Khuwarizmi. Ce mot donne ''algorithme'' en français en [[1554]]. Au {{XVIIe siècle}}, on pourrait entrevoir une certaine allusion à la méthode algorithmique chez [[René Descartes]] dans la méthode générale proposée par le [[Discours de la méthode]] ([[1637]]), notamment quand, en sa deuxième partie, le mathématicien français propose de {{citation|diviser chacune des difficultés que j’examinerois, en autant de parcelles qu’il se pourroit, et qu’il seroit requis pour les mieux résoudre}}. Sans évoquer explicitement les concepts de boucle, d’itération ou de [[Recherche dichotomique|dichotomie]], l’approche de Descartes prédispose la logique à accueillir le concept de [[Programme informatique|programme]], mot qui naît en français en [[1677]]. En 1843 , la mathématicienne et pionnière des [[Informatique|sciences informatique]] [[Ada Lovelace]], fille de [[Lord Byron]] et assistante de [[Charles Babbage]] réalise la première [[Mise en œuvre|implémentation]] d'un algorithme sous forme de programme (calcul des [[Nombre de Bernoulli|nombres de Bernoulli]])<ref>[[Stephen Wolfram]] {{Lien web|langue=en|url =http://blog.stephenwolfram.com/2015/12/untangling-the-tale-of-ada-lovelace/|titre=Untangling the Tale of Ada Lovelace|site=blog.stephenwolfram.com}}</ref>. Le [[dixième problème de Hilbert]] qui fait partie de la liste des {{nobr|23 [[Problèmes de Hilbert|problèmes]]}} posés par [[David Hilbert]] en 1900 à Paris est clairement un problème algorithmique. En l'occurrence, la réponse est qu'il n'y a pas d'algorithme répondant au problème posé. === L'époque contemporaine === L’algorithmique des {{s2-|XX|e|XXI}} a pour fondement mathématique des formalismes, par exemple celui des [[machines de Turing]], qui permettent de définir précisément ce qu'on entend par « étapes », par « précis » et par « non ambigu » et qui donnent un cadre scientifique pour étudier les propriétés des algorithmes. Cependant, suivant le formalisme choisi on obtient des approches algorithmiques différentes pour résoudre un même problème. Par exemple l'[[Algorithme récursif|algorithmique récursive]], l'[[algorithme parallèle|algorithmique parallèle]] ou l’[[informatique quantique]] donnent lieu à des présentations d'algorithmes différentes de celles de l'algorithmique itérative. L'algorithmique s'est surtout développée dans la deuxième moitié du {{s-|XX}}, comme support conceptuel de la programmation des ordinateurs, dans le cadre du développement de l'informatique pendant cette période. [[Donald Knuth]], auteur du traité ''[[The Art of Computer Programming]]'' qui décrit de très nombreux algorithmes, a contribué, avec d'autres, à poser les fondements mathématiques de leur analyse. == Vocabulaire == Le substantif ''algorithmique'' désigne l'ensemble des méthodes permettant de créer des algorithmes. Le terme est également employé comme adjectif. Un ''algorithme'' énonce une solution à un problème sous la forme d’un enchaînement d’''opérations à effectuer''. Les informaticiens utilisent fréquemment l’anglicisme ''implémentation'' pour désigner la mise en œuvre de l'algorithme dans un [[langage de programmation]]. Cette implémentation réalise la transcription des opérations constitutives de l’algorithme et précise la façon dont ces opérations sont invoquées. Cette écriture en langage informatique, est aussi fréquemment désignée par le terme de « ''[[codage (programmation)|codage]]'' »<ref>En [[cryptographie]], le terme codage est utilisé dans un sens différent.</ref>. On parle de ''« [[code source]] »'' pour désigner le texte, constituant le programme, réalisant l’algorithme. Le ''code'' est plus ou moins détaillé selon le niveau d’abstraction du langage utilisé, de même qu'une recette de cuisine doit être plus ou moins détaillée selon l’expérience du cuisinier. == Étude formelle == De nombreux outils formels ou théoriques ont été développés pour décrire les algorithmes, les étudier, exprimer leurs qualités, pouvoir les comparer : * ainsi, pour décrire les algorithmes, des structures algorithmiques ont été mises en évidence : structures de contrôle et structures de données ; * pour justifier de la qualité des algorithmes, les notions de correction, de [[Complet (complexité)|complétude]] et de terminaison ont été mises en place ; * enfin, pour comparer les algorithmes, une [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|théorie de la complexité]] des algorithmes a été définie. === Structures algorithmiques === Les concepts en œuvre en algorithmique, par exemple selon l'approche de [[Niklaus Wirth|N. Wirth]] pour les langages les plus répandus ([[Pascal (langage)|Pascal]], [[C (langage)|C]]{{etc.}}), sont en petit nombre. Ils appartiennent à deux classes : * les [[structure de contrôle|structures de contrôle]] : ** séquences, ** conditionnelles, ** boucles ; * les [[Structure de données|structures de données]] : ** [[Constante|constantes]], ** [[Variable (informatique)|variables]], ** [[Tableau (structure de données)|tableaux]] ; ** structures récursives (listes, arbres, graphes). Ce découpage est parfois difficile à percevoir pour certains langages ([[Lisp (langage)|Lisp]], [[Prolog]]…) plus basés sur la notion de [[algorithme récursif|récursivité]] où certaines structures de contrôle sont implicites et, donc, semblent disparaître. === Correction, complétude, terminaison === Ces trois notions « correction », « complétude », « terminaison » sont liées, et supposent qu'un algorithme est écrit pour résoudre un problème. La [[Terminaison d'un algorithme|terminaison]] est l'assurance que l'algorithme terminera en un temps fini. Les preuves de terminaison font habituellement intervenir une fonction entière positive strictement décroissante à chaque « pas » de l'algorithme. Étant donné la garantie qu'un algorithme terminera, la preuve de correction doit apporter l'assurance que si l'algorithme termine en donnant un résultat, alors ce résultat est effectivement une solution au problème posé. Les preuves de correction font habituellement intervenir une spécification logique que doivent vérifier les solutions du problème. La preuve de correction consiste donc à montrer que les résultats de l'algorithme vérifient cette spécification. La preuve de complétude garantit que, pour un espace de problèmes donné, l'algorithme, s'il termine, donnera l'ensemble des solutions de l'espace du problème. Les preuves de complétude demandent à identifier l'espace du problème et l'espace des solutions pour ensuite montrer que l'algorithme produit bien le second à partir du premier. === Complexité algorithmique === {{Article détaillé|Théorie de la complexité des algorithmes}} Les principales notions mathématiques dans le calcul du coût d’un algorithme précis sont les [[notation de Landau|notions de domination]] (notée ''O(f(n))'', « grand o »), où ''f'' est une [[fonction mathématique]] de ''n'', variable désignant la quantité d’informations (en [[bit]]s, en nombre d’enregistrements{{etc.}}) manipulée dans l’algorithme. En algorithmique on trouve souvent des complexités du type : {|class="wikitable" ! Notation ! Type de complexité |- |<math>O(1)</math> |complexité constante (indépendante de la taille de la donnée) |- |<math>O(\log(n))</math> |complexité logarithmique |- |<math>O(n)</math> |complexité linéaire |- |<math>O(n \log(n))</math> |complexité quasi linéaire |- |<math>O(n^{2})</math> |complexité quadratique |- |<math>O(n^{3})</math> |complexité cubique |- |<math>O(n^p)</math> |complexité polynomiale |- |<math>O(n^{\log(n)})</math> |complexité quasi polynomiale |- |<math>O(2^{n})</math> |complexité exponentielle |- |<math>O(n!)</math> |complexité factorielle |} Sans entrer dans les détails mathématiques, le calcul de l’efficacité d’un algorithme (sa ''[[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité algorithmique]]'') consiste en la recherche de deux quantités importantes. La première quantité est l’évolution du nombre d’instructions de base en fonction de la quantité de données à traiter (par exemple, pour un [[algorithme de tri]], il s'agit du nombre de données à trier), que l’on privilégiera sur le temps d'exécution mesuré en secondes (car ce dernier dépend de la machine sur laquelle l'algorithme s'exécute). La seconde quantité estimée est la quantité de mémoire nécessaire pour effectuer les calculs. Baser le calcul de la complexité d’un algorithme sur le temps ou la quantité effective de mémoire qu’un ordinateur particulier prend pour effectuer ledit algorithme ne permet pas de prendre en compte la structure interne de l’algorithme, ni la particularité de l’ordinateur : selon sa charge de travail, la vitesse de son processeur, la vitesse d’accès aux données, l’exécution de l’algorithme (qui peut faire intervenir le hasard) ou son organisation de la mémoire, le temps d’exécution et la quantité de mémoire ne seront pas les mêmes. Souvent, on examine les performances « au pire », c'est-à-dire dans les configurations telles que le [[complexité en temps|temps d'exécution]] ou l'[[complexité en espace|espace mémoire]] est le plus grand. Il existe également un autre aspect de l'évaluation de l'efficacité d'un algorithme : les performances « en moyenne ». Cela suppose d'avoir un modèle de la répartition statistique des données de l'algorithme, tandis que la mise en œuvre des techniques d'analyse implique des méthodes assez fines de [[analyse combinatoire|combinatoire]] et d'[[Développement asymptotique|évaluation asymptotique]], utilisant en particulier les [[série génératrice|séries génératrices]] et des méthodes avancées d'[[analyse complexe]]. L'ensemble de ces méthodes est regroupé sous le nom de [[combinatoire analytique]]. On trouvera dans l’article sur la [[théorie de la complexité des algorithmes]] d’autres évaluations de la complexité qui vont en général au-delà des valeurs proposées ci-dessus et qui classifient les problèmes algorithmiques (plutôt que les algorithmes) en classes de complexité. ==== Quelques indications sur l’efficacité des algorithmes et ses biais ==== L'efficacité algorithmique n’est souvent connue que de manière asymptotique, c’est-à-dire pour de grandes valeurs du paramètre ''n''. Lorsque ce paramètre est suffisamment petit, un algorithme de complexité asymptotique plus grande peut en pratique être plus efficace. Ainsi, pour trier un tableau de {{nombre|30|lignes}} (c’est un paramètre de petite taille), il est inutile d’utiliser un algorithme évolué comme le [[tri rapide]] (l’un des algorithmes de tri asymptotiquement les plus efficaces en moyenne) : l’algorithme de tri le plus simple à écrire sera suffisamment efficace. Entre deux algorithmes informatiques de complexité identique, on utilisera celui dont l’occupation mémoire est moindre. L’analyse de la complexité algorithmique peut également servir à évaluer l’occupation mémoire d’un algorithme. Enfin, le choix d’un algorithme plutôt qu’un autre doit se faire en fonction des données que l’on s’attend à lui fournir en entrée. Ainsi, le [[tri rapide]], lorsque l’on choisit le premier élément comme pivot, se comporte de façon désastreuse si on l’applique à une liste de valeurs déjà triée. Il n’est donc pas judicieux de l’utiliser si on prévoit que le programme recevra en entrée des listes déjà presque triées ou alors il faudra choisir le pivot aléatoirement. D'autres paramètres à prendre en compte sont notamment : * les [[Biais (statistique)|biais]] intrinsèques (acceptés ou involontaires) de nombreux algorithmes peuvent tromper les utilisateurs ou systèmes d'[[intelligence artificielle]], de ''[[machine learning]]'', de diagnostic informatique, mécanique, [[diagnostic médical|médical]], de prévision, de prévention, de sondages ou d'[[aide à la décision]] (notamment pour les [[réseaux sociaux]], l'éducation [ex : [[parcoursup]] ], la médecine, la justice, la police, l'armée, la politique, l'embauche…) prenant mal en compte ou pas du tous ces biais<ref name=hertel2019/>. En 2019, des chercheurs de [[Télécom ParisTech]] ont produit un rapport inventoriant les principaux biais connus, et quelques pistes de remédiation<ref name=hertel2019>Hertel & Delattre V (2019) ''[https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/intelligence-artificielle/les-algorithmes-sont-partout-leurs-biais-nous-trompent_131820#xtor=EPR-1-[SEAActu17h]-20190302 Les algorithmes sont partout, leurs biais de conception nous trompent]'' ; le 02.03.2019</ref> * la [[Mémoire virtuelle#Principe de localité|localité]] de l’algorithme. Par exemple pour un système à [[mémoire virtuelle]] ayant peu de [[mémoire vive]] (par rapport au nombre de données à traiter), le [[tri rapide]] sera normalement plus efficace que le [[tri par tas]] car le premier ne passe qu’une seule fois sur chaque élément de la mémoire tandis que le second accède à la mémoire de manière discontinue (ce qui augmente le risque de {{lang|en|''[[Mémoire virtuelle#Swapping|swapping]]''}}). * certains algorithmes (ceux dont l'analyse de complexité est dite [[analyse amortie|amortie]]), pour certaines exécutions de l’algorithme (cas marginaux), présentent une complexité qui sera très supérieure au cas moyen, mais ceci sera compensé par des exécutions rendues efficaces du même algorithme dans une suite d'invocations de cet algorithme. * l'[[Analyse lisse d'algorithme]], qui mesure les performances des algorithmes sur les pires cas, mais avec une légère perturbation des instances. Elle explique pourquoi certains algorithmes analysés comme inefficaces autrement, sont en fait efficaces en pratique. L'[[algorithme du simplexe]] est un exemple d'un algorithme qui se comporte bien pour l'analyse lisse. == Approches pratiques == L'algorithmique a développé quelques stratégies pour résoudre les problèmes : * [[algorithme glouton]] : un premier algorithme peut souvent être proposé en étudiant le problème très progressivement : on résout chaque sous-problème localement en espérant que l'ensemble de leurs résultats composera bien une solution du problème global. On parle alors d'algorithme glouton. L'algorithme glouton n'est souvent qu'une première étape dans la rédaction d'un algorithme plus performant ; * [[Diviser pour régner (informatique)|diviser pour régner]] : pour améliorer les performances des algorithmes, une technique usuelle consiste à diviser les données d'un problème en sous-ensembles de tailles plus petites, jusqu'à obtenir des données que l'algorithme pourra traiter au cas par cas. Une seconde étape dans ces algorithmes consiste à « fusionner » les résultats partiels pour obtenir une solution globale. Ces algorithmes sont souvent associés à la récursivité ; * [[recherche exhaustive]] (ou combinatoire) : une méthode utilisant l'énorme puissance de calcul des ordinateurs consiste à regarder tous les cas possibles. Cela n'est pour autant possible que dans certains cas particuliers (la combinatoire est souvent plus forte que l'énorme puissance des ordinateurs, aussi énorme soit-elle) ; * décomposition ''top-down'' / ''bottom-up'' : (décomposition descendante, décomposition remontante) les décompositions ''top-down'' consistent à essayer de décomposer le problème en sous-problèmes à résoudre successivement, la décomposition allant jusqu'à des problèmes triviaux faciles à résoudre. L'algorithme global est alors donné par la composée des algorithmes définis au cours de la décomposition. La démarche ''bottom-up'' est la démarche inverse, elle consiste à partir d'algorithmes simples, ne résolvant qu'une étape du problème, pour essayer de les composer pour obtenir un algorithme global ; * pré-traitement / post-traitement : parfois, certains algorithmes comportent une ou deux phases identifiées comme des pré-traitements (à faire avant l'algorithme principal), ou post-traitement (à faire après l'algorithme principal), pour simplifier l'écriture de l'algorithme général ; * [[programmation dynamique]] : elle s'applique lorsque le problème d'optimisation est composé de plusieurs sous-problèmes de même nature, et qu'une solution optimale du problème global s'obtient à partir de solutions optimales des sous-problèmes. === Les heuristiques === {{article détaillé|Algorithme de Las Vegas|Algorithme de Monte-Carlo}} Pour certains problèmes, les algorithmes ont une complexité beaucoup trop grande pour obtenir un résultat en temps raisonnable, même si l’on pouvait utiliser une puissance de calcul phénoménale. On est donc amené à rechercher la solution de façon non systématique ([[algorithme de Las Vegas]]) ou de se contenter d'une solution la plus proche possible d’une solution optimale en procédant par essais successifs ([[algorithme de Monte-Carlo]]). Puisque toutes les combinaisons ne peuvent être essayées, certains choix stratégiques doivent être faits. Ces choix, généralement très dépendants du problème traité, constituent ce qu’on appelle une [[heuristique (mathématiques)|heuristique]]. Le but d’une heuristique n'est donc pas d'essayer toutes les combinaisons possibles, mais de trouver une solution en un temps raisonnable et par un autre moyen, par exemple en procédant à des tirages aléatoires. La solution peut être exacte (Las Vegas) ou approchée (Monte-Carlo). Les ''algorithmes d'Atlantic City'' quant à eux donnent de façon probablement efficace une réponse probablement juste (disons avec une chance sur cent millions de se tromper) à la question posée. C’est ainsi que les programmes de [[Échecs|jeu d’échecs]] ou de [[jeu de go]] (pour ne citer que ceux-là) font appel de manière très fréquente à des heuristiques qui modélisent l’expérience d’un joueur. Certains [[Logiciel antivirus|logiciels antivirus]] se basent également sur des heuristiques pour reconnaître des [[virus informatique]]s non répertoriés dans leur base, en s’appuyant sur des ressemblances avec des virus connus, c'est un exemple d'algorithme d'Atlantic City. De même le [[problème SAT]] qui est l'archétype du [[problème NP-complet]] donc très difficile est résolu de [[Problème SAT#Algorithmes de SAT|façon pratique et efficace par la mise au point d'heuristiques]]<ref>{{en}} [[Moshe Vardi]], ''{{Langue|en|Boolean Satisfiability: Theory and Engineering}}'' [http://cacm.acm.org/magazines/2014/3/172516-boolean-satisfiability/fulltext (Communications of the ACM, Vol. 57 Nos. 3, p. 5)].</ref>. == Exemples d’algorithmes, de problèmes, d'applications ou domaines d'application == Il existe un certain nombre d’algorithmes classiques, utilisés pour résoudre des problèmes ou plus simplement pour illustrer des méthodes de programmation. On se référera aux articles suivants pour de plus amples détails (voir aussi [[liste des algorithmes]]) : * algorithmes ou problèmes classiques (du plus simple ou plus complexe) : ** échange, ou comment échanger les valeurs de deux variables : problème classique illustrant la notion de variable informatique (voir aussi [[Structure de données]]), ** algorithmes de recherche, ou comment retrouver une information dans un ensemble structuré ou non (par exemple [[Recherche dichotomique]]), ** [[algorithme de tri]], ou comment trier un ensemble de nombres le plus rapidement possible ou en utilisant le moins de ressources possible, ** [[problème du voyageur de commerce]], [[problème du sac à dos]], [[problème SAT]] et autres algorithmes ou approximations de solutions pour les problèmes combinatoires difficiles (dit NP-complets) ; * algorithmes ou problèmes illustrant la programmation récursive (voir aussi [[algorithme récursif]]) : **[[tours de Hanoï]], ** [[huit dames]], placer huit dames sur un échiquier sans qu’elles puissent se prendre entre elles, ** [[suite de Conway]], ** algorithme de dessins récursifs ([[fractale]]) pour le [[Tapis de Sierpiński]], la [[Courbe du dragon]], le [[Flocon de Koch]]… ; * algorithmes dans le domaine des mathématiques : ** calcul de la [[factorielle]] d'un nombre, de la [[Fonction d'Ackermann]] ou de la [[suite de Fibonacci]], ** [[algorithme du simplexe]], qui minimise une fonction linéaire de variables réelles soumises à des contraintes linéaires, ** [[fraction continue d'un nombre quadratique]], permettant d'extraire une [[racine carrée]], cas particulier de la [[méthode de Newton]], ** dans le domaine de l'algèbre : l'[[unification|algorithme d'unification]], le calcul d'une [[bases de Gröbner|base de Gröbner]] d'un idéal de polynôme et plus généralement presque toutes les méthodes de [[calcul symbolique]], ** en [[Théorie des graphes#Aspect algorithmique|théorie des graphes]] qui donne lieu à de nombreux algorithmes, ** [[test de primalité]] ; * algorithmes pour et dans le domaine de l'informatique : ** [[cryptologie]] et [[compression de données]], ** [[informatique musicale]], ** [[algorithme génétique]] en [[informatique décisionnelle]], ** analyse et compilation des langages formels (voir [[Compilateur]] et [[Interprète (informatique)]]), ** [[allocation de mémoire]] ([[ramasse-miettes (informatique)|ramasse-miettes]]). == Annexes == === Notes et références === {{Références}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Donald Knuth|Donald E. Knuth]]|titre=[[The Art of Computer Programming]]|volume=2|titre volume=Seminumerical algorithms|lieu=Reading, Mass|éditeur=Addison-Wesley Pub. Co|année=1973|pages totales=764|isbn=978-0-201-89684-8|isbn2=978-0-321-75104-1|oclc=781024586}} * {{Algorithmique (Quercia)}} * {{Cormen3fr}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Patrick Bosc|auteur2=Marc Guyomard|auteur3=Laurent Miclet|titre=Conception d'algorithmes|sous-titre=principes et 150 exercices corrigés|lieu=Paris|éditeur=Eyrolles|année=2019|pages totales=832|isbn=978-2-212-67728-7|bnf=456636375}} === Articles connexes === * [[Algorithme récursif]] * [[Algorithme réparti]] * [[Algorithme émergent]] * [[Algorithme adaptatif]] * [[Algorithme d'approximation]] * [[Art algorithmique]] * [[Liste d'algorithmes]] * [[Métaheuristique]] * [[Recherche opérationnelle]] * [[Paradigme (programmation)]] === Liens externes === {{Autres projets |wiktionary=algorithmie |wikiversity=Algorithmique |wikibooks=Algorithmique impérative }} * [http://interstices.info/algo Qu’est-ce qu'un algorithme ?] par [[Philippe Flajolet]] et Étienne Parizot sur la revue en ligne [[Interstices]] {{Liens}} {{Palette|Informatique théorique|Domaines de l'informatique}} {{Portail|informatique théorique}} [[Catégorie:Algorithmique| ]] [[Catégorie:Nom dérivé d'un anthroponyme]] [[Catégorie:Branche des mathématiques]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique%20en%20Argentine
Politique en Argentine
[[File:Palacio del Congreso in Buenos Aires (6370115601).jpg|thumb|[[Congrès de la Nation argentine]].]] L'[[Argentine]] est une [[république]] [[régime présidentiel|présidentielle]] [[multipartisme|multipartite]], où le président est à la fois [[chef de l'État]] et [[chef du gouvernement]]. Le [[pouvoir exécutif]] est détenu par le gouvernement et le [[pouvoir législatif]] est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du [[Congrès de la Nation argentine|Congrès]]. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. == Pouvoir exécutif == [[File:Casa Rosada Buenos Aires.JPG|thumb|La [[Casa Rosada]], le palais présidentiel, siège du pouvoir exécutif argentin.]] Les élections présidentielles se déroulent en un ou deux tours. Si aucun candidat ne récolte plus de 45 % des votes, alors un deuxième tour est organisé. Seuls les deux candidats qui ont remporté le plus de votes participent au deuxième tour (2003). [[Histoire de l'Argentine|Historiquement]], le pays est marqué par le [[bipartisme]] entre le [[Parti justicialiste]] (ou [[péroniste]]), qui fut cependant interdit de 1955 aux [[élections de 1973 (Argentine)|élections de 1973]], puis à nouveau réprimé après le [[Coup d'État de 1976 en Argentine|coup d'Etat de mars 1976]], et le parti radical ([[Union Civique Radicale]], UCR) et l'élection se fait normalement dès le premier tour. Depuis 1989, il n'y a eu aucun débat télévisé entre deux candidats à la présidentielle<ref>[http://www.monografias.com/trabajos31/politicos-calle-conferencias-partido-socialista/politicos-calle-conferencias-partido-socialista.pdf]</ref>. == Histoire == L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentuée la misère des classes populaires et appauvrit les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant [[Leandro N. Alem]] (futur fondateur de l'[[Union civique radicale]]), [[Lisandro de la Torre]] (futur fondateur du [[Parti démocrate progressiste (Argentine)|Parti démocrate progressiste]]) et [[Juan B. Justo]] (futur fondateur du [[Parti socialiste (Argentine)|Parti socialiste]]). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, contre le pouvoir [[Oligarchie|oligarchique]] des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'[[Hipólito Yrigoyen]] — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Leslie|nom1=Manigat|titre=L'Amérique latine au XXe siècle : 1889-1929|passage=273-277, 321-324|éditeur=Éditions du Seuil|date=1991}}</ref>. En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le [[suffrage universel]] masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du [[travail des enfants]], repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En économie, il déclare que « L'État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de [[Marcelo Torcuato de Alvear]] contre Yrigoyen<ref name=":0" />. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée lors de la [[Semaine tragique (Argentine)|semaine tragique]], au cours de laquelle des centaines d'ouvriers grévistes sont assassinés, et la répression sanglante de la [[Patagonie rebelle]] ({{nombre|1500|ouvriers}} grévistes sont sommairement exécutés)<ref name=":0" />. L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}. Certains militants se dirigent par ailleurs vers la [[lutte armée]], comme en 1929 quand le militant anarchiste [[Kurt Gustav Wilckens]] lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la [[classe ouvrière]] ». En 1904, [[Alfredo Palacios]] devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le [[Parti communiste argentin]] est fondé en 1918<ref name=":0" />. En 1947, le gouvernement péroniste fait reconnaître le [[droit de vote des femmes]]. === Élection présidentielle 2003 === Les 19 candidats étaient (dans l'ordre alphabétique) : # [[Jorge Altamira]] # [[Juan Carlos Arcagni]] # [[José Bonacci]] # [[Alfredo Bravo]] # [[Elisa Carrió]] # [[Manuel Herrera]] # [[Néstor Kirchner]] # [[Manuel Manusovich]] # [[Mario Mazzitelli]] # [[Carlos Menem]] # [[Leopoldo Moreau]] # [[Ricardo López Murphy]] # [[Ricardo Mussa]] # [[Gustavo Breide Obeid]] # [[Adolfo Rodríguez Saá]] # [[Guillermo Sulling]] # [[Enrique Venturino]] # [[Patricia Walsh]] # [[Carlos Zaffore]] [[Carlos Menem]], ancien président est arrivé en tête au premier tour avec 24 % des voix, suivi de [[Néstor Kirchner]], proche du président en titre, [[Eduardo Duhalde]], avec 22 %. Tous les deux sont issus du parti justicialiste ([[péronisme|péroniste]]). [[Carlos Menem]], d'après les sondages, ne paraissait pas pouvoir significativement progresser par rapport à son score du premier tour et semblait donc promis à une lourde défaite, avec 30 % de retard. Il a renoncé le [[14 mai]], à quatre jours du second tour, laissant Nestor Kirchner devenir automatiquement président. Les adversaires de Menem et notamment l'entourage du président Duhalde ont qualifié cette décision d'irresponsable, puisqu'en privant Kirchner de la victoire au second tour, en faisant un président par défaut, elle pourrait miner sérieusement sa légitimité… === Mandats de Nestor et Cristina Kirchner === Une fois élu à la tête de l'Argentine, [[Nestor Kirchner]] a eu devant lui un chantier imposant : reconstruire l'économie de l'Argentine, gravement endommagée par la [[crise économique argentine|crise financière de 2001]]. Il tente d'appliquer à l'Argentine les recettes qui ont fait le succès économique de la province de [[Santa Cruz (province argentine)|Santa Cruz]], en Patagonie, dont il était le gouverneur jusqu'en 2003. Ses premières tâches ont été : * la renégociation de la dette en défaut, avec le [[FMI]] et avec les créanciers privés. Un accord a été trouvé avec ces derniers début 2005, ceux-ci devant renoncer à 75 % de leurs créances. * les renégociations des contrats d'eau et de gaz avec de grandes entreprises étrangères (Suez…). La plupart des services publics ont été privatisés pendant l'ère Menem. * les discussions avec les « [[piqueteros]] », associations de chômeurs bloquant régulièrement les routes pour demander la revalorisation des aides sociales. Nestor Kirchner a également été confronté à une vague de violences et d'enlèvements (contre rançons), avec l'implication de la police de la [[Province de Buenos Aires]]. Il a donc mené une épuration de la police et de la justice pour lutter contre la corruption et la violence organisée, et nomma en {{date-|juin 2004}} [[Esteban Righi]], l'ex-ministre de l'Intérieur d'[[Héctor Cámpora]] (mai-{{date-|juillet 1973}}), [[procureur général|procureur de la Nation]]<ref name=Clarin>Julio Blanck, [http://www.clarin.com/suplementos/zona/2004/06/06/z-03301.htm Esteban Righi, un hombre marcado por sus palabras], ''[[El Clarín]]'', 6 juin 2004</ref>. Les [[élections générales argentines de 2007|élections générales de 2007]] ont été à nouveau remportées par le [[Parti justicialiste]], portant la femme de Kirchner, [[Cristina Fernández de Kirchner]], à la présidence. Elle est réélue en 2011. Les [[élections générales argentines de 2015|élections générales de 2015]] voient la victoire de [[Mauricio Macri]], opposant au dauphin de la présidente sortante, qui ne pouvait se représenter après deux mandats. === Mandat de [[Mauricio Macri]] === {{…}} {{pertinence détail|En janvier 2016, la militante indigène et élue du [[Parlement sud-américain]] Milagro Salas est incarcérée, en dépit de son immunité parlementaire, pour avoir organisé une manifestation déclarée illégale par les autorités<ref>{{Article|titre=¿Quién es Milagro Sala?|périodique=teleSUR|date=2016-12-15|lire en ligne=http://www.telesurtv.net/news/Quien-es-Milagro-Sala-20160116-0042.html}}</ref>. Les [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]] qualifient sa détention « d'illégale et d'arbitraire » et sollicitent sa libération, tout comme la [[Commission interaméricaine des droits de l'homme|Commission interaméricaine des droits de l’homme]] et différentes associations de défense des droits de l'homme<ref>{{Lien web|titre=Página/12 :: Ultimas Noticias :: La ONU reclamó al Gobierno la "liberación inmediata" de Milagro Sala|url=https://www.pagina12.com.ar/diario/ultimas/20-312918-2016-10-28.html|site=www.pagina12.com.ar}}</ref>}}. {{pertinence détail|En aout 2017, un jeune homme disparait après avoir participé à une manifestation [[Mapuches|mapuche]] (Amérindiens vivant en Patagonie). Selon des témoins, il aurait été kidnappé et battu par la police, mais le gouvernement affirme ne pas avoir d’informations. Outre la disparition d'un manifestant, [[Amnesty International]] dénonce « les violations des droits humains » perpétrées par la gendarmerie en raison de la violence de l'intervention<ref>{{Article|langue=fr|titre=Disparition en Argentine d’un jeune manifestant après une intervention policière|périodique=Le Monde.fr|date=2017-08-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/10/disparition-en-argentine-d-un-jeune-manifestant-apres-une-intervention-policiere_5170931_3222.html|consulté le=2017-08-11}}</ref>}}. == Extrême droite == Depuis au moins les années 1930, il existe une [[extrême droite]] argentine organisée (création du Parti fasciste argentin en 1932, élection du gouverneur de Buenos Aires [[Manuel Fresco]] en 1935, [[Mouvement nationaliste Tacuara]] des années 1960 qui organisa une forte campagne antisémite après l'enlèvement du nazi [[Adolf Eichmann]] par le [[Mossad]]). Celle-ci, désignée sous le terme de « [[national-catholicisme]] », eut une influence importante dans l'armée et l'Église (avec notamment l'abbé [[Julio Meinvielle]] ; la [[Cité catholique]] fondée par [[Jean Ousset]], un disciple de [[Charles Maurras|Maurras]], proche par ailleurs de l'archévêque [[Antonio Caggiano]], ou le magazine ''[[Cabildo (revue)|Cabildo]]'') et les différents coups d'État (« [[Révolution libératrice]] », « [[Révolution argentine]] » de 1966 et [[coup d'Etat de mars 1976]], préparé, entre autres, par l'activisme violent de l'[[Alliance anticommuniste argentine]] et de la ''[[Concentración Nacional Universitaria]]''), celle-ci fut intégrée au régime de [[Jorge Rafael Videla]] après {{date-|mars 1976}}, participant aux nombreux [[escadrons de la mort]], ce qui lui ôta toute existence indépendante du pouvoir. Depuis la [[transition démocratique]] des années 1980, elle se montre plus discrète, à l'exception des soulèvements militaires organisés par les [[Carapintadas]]. Elle n'en continue pas moins d'exister, avec la fondation du [[Partido Nuevo Triunfo]] en 1990, par [[Alejandro Biondini]], ou la re-création du magazine national-catholique et antisémite ''[[Cabildo (revue)|Cabildo]]''. La [[Cour suprême (Argentine)|Cour suprême]] a néanmoins ordonné la dissolution de ce parti en 2009 en raison de déclarations nazies et antisémites<ref>[http://ecodiario.eleconomista.es/internacional/noticias/1105848/03/09/Corte-Suprema-rechaza-personeria-politica-a-partido-neonazi-en-Argentina.html Corte Suprema rechaza personería política a partido neonazi en Argentina], ''[[El Economista (Espagne)|El Economista]]'', 17 mars 2009</ref>. Par ailleurs, {{Lien|langue=es|trad=Gustavo Breide Obeid|fr=Gustavo Breide Obeid|texte=Gustavo Breide Obeid}}, l'un des partisans du ''Carapintada'' Seineldín et participants à son putsch, condamné à 7 ans de prison, a fondé en 1996 le marginal ''{{Lien|langue=es|trad=Partido Popular de la Reconstrucción|fr=Partido Popular de la Reconstrucción|texte=Partido Popular de la Reconstrucción}}''. Candidat à l'élection présidentielle de 2003 et de 2007, il obtint à [[élections générales argentines de 2007|cette dernière]] {{nombre|45113|voix}}, soit 0,25 % des suffrages exprimés. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * ''L'Argentine des Kirchner : dix ans après la crise'', Choiseul, Paris, 2011, 142 p. ({{numéro|82}} de la revue ''Problèmes d'Amérique Latine'', 2011) === Articles connexes === * [[Économie de l'Argentine]] * [[Histoire de l'Argentine]] * [[Liste des chefs d'État argentins]] * [[Représentations diplomatiques de l'Argentine]] === Liens externes === {{Autres projets|Commons=Category:Politics of Argentina}} * {{es}} [http://www.presidencia.gov.ar/ Site officiel du gouvernement] {{Palette |Politique en Argentine |Politique en Amérique du Sud }} {{Portail|Argentine|politique}} [[Catégorie:Politique en Argentine| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e%20r%C3%A9publicaine%20irlandaise
Armée républicaine irlandaise
{{Voir homonymes|IRA|Armée républicaine}} [[File:Hogan&#039;s Flying Column.gif|thumb|Photocopie de l'image reproduite, prise pendant la guerre d'indépendance de l'Irlande.]] L''''Armée républicaine irlandaise''' ({{en langue|en|Irish Republican Army}}, IRA ; {{en langue|ga|Óglaigh na hÉireann}}) est le nom porté, depuis le début du {{XXe siècle}}, par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en [[Irlande (pays)|Irlande]]. Les différents groupes se réfèrent à eux comme ''Óglaigh na hÉireann'' (« volontaires d'Irlande »). [[Fichier:IRA a chronology 201904011.jpg|alt=|vignette|Chronologie détaillée des différents groupes paramilitaires républicains irlandais.]] * L'{{Langue|en|[[Irish Republican Army (1919)|Irish Republican Army]]}} appelée aussi ''Old IRA'', issue de l'union en 1916 entre l'{{Langue|en|''[[Irish Citizen Army]]''}} (proche du [[Parti travailliste (Irlande)|Parti travailliste irlandais]]) et les [[Irish Volunteers (1913)|''Irish Volunteers'']] (alors généralement proches de l'[[Irish Republican Brotherhood|IRB]]), est active entre {{date-|janvier 1919}} et {{date-|décembre 1921}}, pendant la [[guerre d'indépendance irlandaise]]. Si ceux qui ont accepté le [[traité anglo-irlandais]] forment les [[Forces de Défense irlandaises]], une partie de l'organisation, refusant cet accord, se constitue en une nouvelle [[Irish Republican Army (1922-1969)|''Irish Republican Army'']], illégale. * L'[[Irish Republican Army (1922-1969)|Irish Republican Army]] anti-traité apparaît entre avril et {{date-|juin 1922}} du fait du refus du traité anglo-irlandais par une partie de l'[[Irish Republican Army (1919)|''Old IRA'']]. Elle participe ainsi à la [[guerre civile irlandaise]] de {{date-|juin 1922}} à {{date-|mars 1923}}. Elle maintient son activité dans les deux Irlandes ([[État libre d'Irlande]], indépendant, et Irlande du Nord, britannique), mais concentre son action sur les intérêts britanniques, surtout en Irlande du Nord. En 1969 l'organisation se divise, donnant naissance à l'''[[Official Irish Republican Army]]'' et à la ''[[Provisional Irish Republican Army]]'', minoritaire, moins socialiste et plus activiste. * L{{'}}''[[Official Irish Republican Army]]'', proche de l'''[[Official Sinn Féin]]'', plus socialiste et moins nationaliste que la ''[[Provisional Irish Republican Army]]'', mène des campagnes d'attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le [[conflit nord-irlandais]], avant de décréter un cessez-le-feu. * La ''[[Provisional Irish Republican Army]]'', minoritaire après la scission de 1969 (d'où son nom de ''provisional'', « provisoire ») devient rapidement grâce à son militantisme la principale organisation armée républicaine du [[conflit nord-irlandais]]. Le terme de ''provisional'' est d'ailleurs abandonné vers la fin des années 1970. Elle fut active de 1969 à 1997 (date du cessez-le-feu définitif), puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d'avec la PIRA : la ''[[Real Irish Republican Army]]'' et la ''[[Continuity Irish Republican Army]]''. * La ''[[Continuity Irish Republican Army]]'' est issue d'une scission d'avec la ''[[Provisional Irish Republican Army]]'' dès 1986. Opposée à l'[[accord du Vendredi saint]] de 1997, elle continue son action armée jusqu'à aujourd'hui. * La ''[[Real Irish Republican Army]]'' est une scission opposée au processus de paix de la ''[[Provisional Irish Republican Army]]'', apparue en 1997 et encore active aujourd'hui. * L'''[[Irish Republican Liberation Army]]'' naît en 2006 d'une scission de la ''[[Continuity Irish Republican Army]]''. == Généalogie de l'Irish Republican Army == {{Arbre généalogique/début|style=font-size:85%;line-height:100%;}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | | |IRVOL| | | | | | | ICA | | | | | | | IRVOL=[[Irish Volunteers (1913)|Irish Volunteers]]<BR>(1913-1914) | ICA=[[Irish Citizen Army]]<BR>(1913-1919)}} {{Arbre généalogique| | | | |,|-|-|^|-|-|.| | | | | |!| | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | |NAVOL| | | |IRVOL| | | | |!| | | | | | | | NAVOL=[[National Volunteers]]<BR>(1914) | IRVOL=[[Irish Volunteers (1913)|Irish Volunteers]]<BR>(1914-1919)}} {{Arbre généalogique|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|#|~|~|~|~|~|#|~|~|~|~|~|~|~| }} {{Arbre généalogique|GIA| | | | | | |IREPA|-|-|-|-|'| | | | | | | | GIA=[[Guerre d'indépendance irlandaise]]|IREPA=[[Irish Republican Army (1919)|Irish Republican Army]]<BR>(1919-1922)| boxstyle1 = background:#fee;border:2px dotted #f88;}} {{Arbre généalogique|~|~|~|~|~|~|~|ÿ|-|-|^|-|-|Ÿ|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~| }} {{Arbre généalogique|GCI| | | |PTIRA| | | |ATIRA| | | | | | | | | | |GCI=[[Guerre civile irlandaise]]|PTIRA=IRA Pro-[[Traité anglo-irlandais|traité]]<BR>(1922)|ATIRA=[[Irish Republican Army (1922-1969)|IRA]] Anti-[[Traité anglo-irlandais|traité]]<BR>(1922-1969)| boxstyle1 = background:#fee;border:2px dotted #f88;}} {{Arbre généalogique| | | | | | | |!| | | | | |!| | | | | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | | |IRDEF| | | | |!| | | | | | | | | | | IRDEF=[[Forces de Défense irlandaises]]<BR>(1922-)}} {{Arbre généalogique|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|#|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~| }} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |)|-|.| | | | | | | | | ATIRA=[[Irish Republican Army (1922-1969)|IRA]]}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |!|RECON| | | | | | | | RECON=[[Republican Congress]]<BR>(1934-1936)}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |)|-|.| | | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |!|SAORU| | | | | | | | SAORU= [[Saor Uladh]]<BR>(1955)}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |)|-|.| | | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |!|SAORE| | | | | | | | SAORE=[[Saor Éire (1967-1975)|Saor Éire]]<BR>(1967-1975)}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | | | | |!| | | | | | | | | | | }} {{Arbre généalogique|~|~|~|~|~|~|~|~|~|~|ÿ|-|-|^|-|-|Ÿ|~|~|~|~|~|~|~| }} {{Arbre généalogique|CNI| | | | | | |OFF| | | |PROVO| | | | | | | | | CNI=[[Conflit nord-irlandais]]|OFF=[[Official IRA]]<BR>(1969-1972) | PROVO=[[Provisional IRA]]<BR>(1969-2005)| boxstyle1 = background:#fee;border:2px dotted #f88;}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | |!| | | | | |!| | | | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | | | | |,|-|(| | | | | |)|-|.| | | | | | }} {{Arbre généalogique| | | | | |,|-|INLA|!| | | | | |!|COIRA|-|-|-|-|.| | | | | PROVO=[[Provisional IRA]] | COIRA=[[Continuity IRA]]<BR>(1986-) | INLA=[[Irish National Liberation Army]]<BR>(1974-2009)}} {{Arbre généalogique| | | |IP| | | | |)|-|.| | | |)|-|.| | | |,|-|^|-|v|-|-|.|IP=[[Irish People's Liberation Organisation]]<br>(1986-1992)}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | |!|OFREM| | |!|REIRA| | ONH | | SNE | |IRLA| OFREM=[[Official Republican Movement]]<br>(1998-) | PROVO=Provisional IRA | REIRA=[[Real IRA]]<BR>(1997-) | ONH=[[Óglaigh na hÉireann (groupe armé)|Óglaigh na hÉireann]]<br>(2006-)|SNE=[[Saoirse na hÉireann]]<br>(2006-) | IRLA=[[Irish Republican Liberation Army]]<br>(2006-) }} {{Arbre généalogique| | | | | | | | | | |!| | | | | |!| | | | | | | | }} {{Arbre généalogique/fin}} == Notes et références == {{Références}} {{Palette | Conflit nord-irlandais }} {{Portail|histoire militaire|politique|Irlande}} {{DEFAULTSORT:Armee republicaine irlandaise}} [[Catégorie:Armée républicaine irlandaise| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Autriche
Autriche
{{Voir homonymes|Autriche (homonymie)|Österreich}} {{coord|47.5|14|scale:2000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République d'Autriche | nom_local = {{de}} {{lang|de|Republik Österreich}} | langue = | image_drapeau = Flag of Austria.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Autriche | image_blason = Austria Bundesadler.svg | lien_blason = Armoiries de l'Autriche | image_carte = EU-Austria.svg | image_carte2 = Au-map-FR.png | descr_carte = La république d'Autriche en Europe (l'[[Union européenne]] en vert clair). | devise = Pas de devise officielle<ref name="aieou">La dynastie Habsbourg avait pour devise le sigle [[A.E.I.O.U.|AEIOU]] qui est généralement interprété en latin par : « ''Austria Est Imperare Orbi Universo'' » (« Il appartient à l'Autriche de régner sur le monde entier ») ; on peut aussi le lire en [[allemand]] : « ''Alles Erdreich ist Österreich untertan'' ».</ref> | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Allemand]] | capitale = [[Vienne (Autriche)|Vienne]] | coordonnées_capitale = {{coord|48|12|N|16|21|E}} | lien_villes = Liste de villes d'Autriche | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Vienne (Autriche)|Vienne]] | type_gouvernement = [[République]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] [[État fédéral|fédérale]] | titre_dirigeant = [[Président fédéral (Autriche)|Président]] | nom_dirigeant = [[Alexander Van der Bellen]] | titre_dirigeant2 = [[Chancelier fédéral d'Autriche|Chancelier]] | nom_dirigeant2 = [[Karl Nehammer]] | titre_dirigeant3 = [[Vice-chancelier (Autriche)|Vice-chancelier]] | nom_dirigeant3 = [[Werner Kogler]] | titre_parlement = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement = [[Conseil fédéral (Autriche)|Conseil fédéral]]<br/>[[Conseil national (Autriche)|Conseil national]] | superficie_rang = 115 | superficie_totale = 83871 | pourcentage_eau = 1,7 % | population_rang = 95 | population_totale = 9160000 | population_année = 2024<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Bevölkerung Österreich 2024 Statista |url=https://de.statista.com/statistik/daten/studie/19292/umfrage/gesamtbevoelkerung-in-oesterreich/ |site=statista.com |consulté le=2024-04-14}}.</ref> | pays_indépendance = | type_formation = [[Margraviat d'Autriche]] | date_formation = {{date-|976}} | type_formation2 = [[Duché d'Autriche]] | date_formation2 = {{date-|1156}} | type_formation3 = [[Archiduché d'Autriche]] | date_formation3 = {{date-|1453}} | type_formation4 = [[Empire d'Autriche]] | date_formation4 = {{date-|1804}} | type_formation5 = [[Première République (Autriche)|Première République d'Autriche]] | date_formation5 = {{date-|1918}} | type_formation6 = [[Anschluss]] | date_formation6 = {{date-|1938}} | type_formation7 = [[Deuxième République (Autriche)|Seconde République]] | date_formation7 = {{date-|1945}} | type_formation8 = [[Traité d'État autrichien]] | date_formation8 = {{date-|15|mai|1955}} | gentilé = [[Autrichiens|Autrichien]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{formatnum:582.127}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,01 % | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{43e}} | PIB = {{augmentation}} {{formatnum:479.815}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 0,50 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{29e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{Unité|64751.064|$}}<br/>+ 8,47 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{14e}} | monnaie = [[Euro]] | code_monnaie = EUR | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.916}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{25e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.851}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{15e}} | Gini = {{diminution positive}} 29,8 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.053}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{12e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:66.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{8e}} | fuseau_horaire = [[Heure normale d'Europe centrale|+1]] (été +2) | hymne_national = [[Land der Berge, Land am Strome]] | langue_hymne = [[allemand]] | traduction_hymne = Pays des montagnes, pays sur le fleuve | audio_hymne = Land der Berge Land am Strome instrumental.ogg | fête_nationale = [[Fête nationale autrichienne|26 octobre]] | fête_evt = Adoption de la loi sur la [[neutralité autrichienne]] ({{date-|1955}}) | domaine_internet = [[.at]], [[.eu]]<ref group=alpha>[[.eu]], partagé avec les autres pays de l’Union européenne.</ref> | iso3166-1 = AUT, AT | indicatif_téléphonique = 43 | p1 = [[Occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale|Occupation alliée]] | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{stagnation}} {{formatnum:53370.707}} [[Dollar américain|$]]<br/>+ 0,00 % | PIBHABNOM_rang = {{17e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br />{{augmentation négative}} {{unité|347,638 milliards}} d'[[Euro|€]]<br />+ 3,75 %<br />'''Relative :'''<br />{{diminution positive}} 80,746 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br />- 2,78 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 5,2 % de la pop. active<br />- 15,68 % | code_plaque = A | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|1955}}<br/>{{drapeau|UE}} [[Union européenne|UE]] : {{date-|1995}}<br>[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|1956}}<br/>[[Fichier:ESA Logo.svg|20x20px]] [[Agence spatiale européenne|ESA]] : {{date-|1986}}<br/>{{drapeau|OMC}} [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] : {{date-|1995}}{{-}} [[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20x20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]] : {{date-|1983}}{{-}}[[Fichier:AIIB logo 2.svg|20x20px]] [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] : {{date-|2015}} }} L{{'}}'''Autriche''' ({{en langue|de|Österreich}} {{prononciation|De-Österreich.ogg}}), en forme longue la '''république d'Autriche''' ({{en langue|de|Republik Österreich}}), est un [[État fédéral]] d'[[Europe centrale]], [[Pays sans littoral|sans accès à la mer]]. Pays montagneux, il est entouré, dans le [[Sens de rotation horaire et anti-horaire|sens des aiguilles d'une montre]], par l'[[Allemagne]] et la [[Tchéquie]] au nord, la [[Slovaquie]] et la [[Hongrie]] à l'est, la [[Slovénie]] et l'[[Italie]] au sud, et par la [[Suisse]] et le [[Liechtenstein]] à l'ouest. Sa [[capitale]] est [[Vienne (Autriche)|Vienne]], la plus grande [[Liste de villes d'Autriche|ville]] du pays. L'Autriche est établie au {{s-|X}} en tant que [[Margraviat d'Autriche|margraviat]] du [[duché de Bavière]] au sein du [[Saint-Empire romain germanique]]. L'Autriche devient son [[Duché d'Autriche|propre duché]] en 1156, puis un [[Archiduché d'Autriche|archiduché]] en 1453. Au {{s-|XV}}, Vienne devient la capitale de l'empire, et l'Autriche devient un acteur majeur de l'histoire de l'Europe au cours des siècles suivants en tant que terre d'origine de la [[monarchie de Habsbourg]]. Après la chute de l'empire en 1806, l'Autriche établit son [[empire d'Autriche|propre empire]], qui devient une des plus grandes puissances mondiales ainsi que le constituant dominant de la [[Confédération germanique]]. À la suite de la défaite de l'empire d'Autriche dans la [[guerre austro-prussienne]] en 1866, l'[[Autriche-Hongrie]] est établie un an plus tard. L'Autriche-Hongrie s'effondre en 1918 après sa défaite lors de la [[Première Guerre mondiale]], menant à l'établissement de la [[Première République (Autriche)|Première République d'Autriche]] en 1919. En 1938, le pays est [[Anschluss|annexé]] par l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] et devient alors une [[Autriche sous le nazisme|division de cette dernière]]. Après sa [[Offensive Vienne|libération]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'Autriche tombe sous la [[Occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale|tutelle des Alliés]] avant de regagner sa souveraineté en 1955. Depuis, le pays est gouverné en tant que [[Deuxième République (Autriche)|république parlementaire fédérale]] et adopte une politique de [[Neutralité autrichienne|neutralité]] dans les [[Neutralité (relations internationales)|relations internationales]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Anton Pelinka |titre=L’Europe centrale, l’unification allemande et la neutralité autrichienne |périodique=Austriaca : Cahiers universitaires d’information sur l’Autriche |volume=16 |numéro=32 |date=juin 1991 |issn=0396-4590 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=BYy51qaHtAYC |consulté le=17 juillet 2018 |pages=21}}.</ref>. L'Autriche est membre de l'[[Union européenne]] et de la [[zone euro]], respectivement depuis [[1995]] et [[1999]]. Sa [[langue officielle]] est l'[[allemand]], mais depuis la ratification de la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]], six autres langues ([[hongrois]], [[slovène]], [[croate du Burgenland]], [[tchèque]], [[slovaque]] et [[romani]]) sont reconnues<ref>{{Lien web |titre=éserves et Déclarations pour le traité n°148 - Charte européenne des langues régionales ou minoritaires |url=https://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list |site=coe.int |consulté le=2020-02-07}}</ref>. == Étymologie == La première mention écrite du nom {{latin|Austria}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Historia Langobardorum: text - IntraText CT |url=http://www.intratext.com/IXT/LAT0338/_P1N.HTM |site=intratext.com |consulté le=2016-04-25}}.</ref> se trouve dans l{{'}}''[[Histoire des Lombards|Historia gentis Langobardorum]]'', et date de l'année [[796]]. ''{{langue|de|Österreich}}'' signifie en vieil allemand « le royaume de l'Est ». L'Autriche a longtemps été le plus oriental des [[Europe de l'Ouest|pays de l'Ouest]]. Un croisement avec son équivalent [[latin]], {{latin|Austria}} (dès le {{s|XII}}), a donné ''{{langue|frm|Austriche}}'' en [[moyen français]], puis ''Autriche'' en [[français]]. ''{{langue|de|Österreich}}'' est dérivé de ''Ostarrichi'', première mention du nom du pays sur un document qui date de [[996]]. Auparavant, le pays est connu sous le nom d{{'}}''Ostmark'' « [[Marche (juridiction)|Marche]] de l'est », créée par l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur germanique]] [[Otton Ier (empereur du Saint-Empire)|Otton {{Ier}}]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Autriche}} Les trois plus grandes villes sont, dans l'ordre, [[Vienne (Autriche)|Vienne]], [[Graz]] et [[Linz]]. Les [[Alpes]] occupent les deux tiers de la surface au sol de l'Autriche. Le point culminant du pays est le [[Grossglockner]], qui s'élève à {{unité|3797|m}}. Le fleuve le plus long est le [[Danube]], qui traverse également l'[[Allemagne]], la [[Slovaquie]], la [[Hongrie]], la [[Croatie]], la [[Serbie]], la [[Bulgarie]], la [[Roumanie]], la [[Moldavie]] et l'[[Ukraine]]. Son parcours en Autriche s'étend sur {{unité|350|km}}. === Transports === [[Fichier:A2 Grafenstein Völkermarkt Ost Sommer 2004.jpg|vignette|gauche|170px|L'[[autoroute A2 (Autriche)|autoroute A2]].]] [[Fichier:2011-06-14 10-23-53 Austria Niederösterreich Fischamend Markt.jpg|vignette|gauche|180px|[[Aéroport de Vienne-Schwechat|Aéroport de Vienne]].]] [[Fichier:Donau Linz Abend.jpg|alt=|gauche|vignette|200px|Le [[Danube]] à [[Linz]].]] [[Fichier:Oesterreich topo.png|vignette|Carte des reliefs et principales grandes villes de l'Autriche.]] [[Fichier:Spitalskirche zum hl. Geist.jpg|vignette|[[Innsbruck]].]] [[Fichier:Kleinwalsertal vom widderstein.JPG|vignette|Vue de l'État de [[Vorarlberg]].]] L’infrastructure de transports autrichienne est liée directement à sa situation, d’une part au sein des [[Alpes]], et d'autre part à sa situation de carrefour du centre de l’Europe centrale, que ce soit du point de vue des liaisons routières autant que ferroviaires. L'aménagement de voies de communication dans les Alpes nécessite de nombreux tunnels et ponts ayant pour caractéristiques de devoir résister à des conditions météorologiques extrêmes. Du fait de sa situation centrale, l’Autriche constitue un pays de transit, principalement pour les axes Nord-Sud et Nord-Sud-Est, et depuis la chute du [[rideau de fer]] également pour l'axe Est-Ouest. Cela implique ainsi un net surdimensionnement des voies de communication, notamment dans des zones écologiques sensibles, soulevant souvent des protestations de la part de la population. Pour faire face à cette difficile combinaison d'intérêts à la fois économiques et écologiques, certaines mesures ont été rendues nécessaires, contribuant à faire de l'Autriche un pays aux avant-postes de la protection environnementale. La république alpine a par exemple très tôt imposé l'utilisation de pots catalytiques sur les véhicules motorisés. Certaines voies de circulation ne sont ouvertes qu’aux camions à la nuisance sonore réduite. Diverses dérégulations ont toutefois entraîné, principalement parmi certaines populations telles que celles de la vallée de l’[[Inn (rivière)|Inn]], un sentiment d'être oubliées par les instances de régulation agissant aux niveaux nationaux et internationaux, notamment par l’[[Union européenne]]. ==== Transport routier ==== Le réseau routier autrichien se compose actuellement de : * 47,59 % d’[[autoroute]]s (''{{langue|de|texte=Autobahnen}}'') et voies rapides ; * 47,59 % de routes à caractère prioritaires (anciennement routes fédérales ou ''{{langue|de|texte=Bundesstraßen}}'') ; * {{unité|25000 km}} de routes régionales (''{{langue|de|texte=Landesstraßen}}'') ; * {{unité|70000 km}} de routes communales (''{{langue|de|texte=Gemeindestraßen}}''). Le réseau routier est entretenu principalement par l’État. Une taxe sur les véhicules existe sur le réseau autoroutier, sous la forme de vignette obligatoire ({{euro|77.80}} en 2012 pour une vignette annuelle). Les camions doivent payer une redevance kilométrique (maximum {{euro|0.273}}/km) à la société {{Lien|langue=en|trad=ASFINAG|fr=ASFINAG|texte=ASFINAG}}. ==== Transport ferroviaire ==== La majorité du réseau ferroviaire est gérée par la société ''ÖBB'' (''Österreichische Bundesbahnen''). D’autres entreprises sont également présentes dans le transport ferré autrichien, détenues soit par les Länder, soit par le secteur privé. * En 2006, près de {{nobr|440 millions}} de passagers ont emprunté le réseau ferroviaire autrichien, soit une augmentation de {{nobr|10 millions}} par rapport à 2005. Cette croissance rapide ainsi que des investissements insuffisants ont obligé ''ÖBB'' à louer des voitures supplémentaires auprès de ses partenaires allemands, suisses, italiens, roumains, hongrois et polonais, afin de faire face à la demande notamment lors des vacances de Noël 2006. La moyenne d'âge des voitures de l{{'}}''ÖBB'' est de {{nobr|21 ans}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=ÖBB leihen Waggons aus Polen und Rumänien |url=https://derstandard.at/2727048/OeBB-leihen-Waggons-aus-Polen-und-Rumaenien |site=derstandard.at |date=14.01.2007}}.</ref>. * Le transport de camions par voie ferrée (également connu sous le terme de « transport combiné » ou « ferroutage ») est en développement rapide : la traversée du Tyrol sur rails a été utilisée par près de {{unité|110000 camions}} en 2006, soit une augmentation de 130 % du trafic. Grâce en partie à d'importantes subventions de la part de l'État fédéral autrichien, et selon l{{'}}''ÖBB'', ce mode de transport reviendrait environ 20 % moins cher aux transporteurs, et permet de plus aux chauffeurs de mieux respecter leurs temps de pause réglementaires. Un réseau de [[S-Bahn]] est déployé actuellement dans les régions métropolitaines de chacune des capitales d'État : [[S-Bahn de Vienne|Vienne]], [[S-Bahn du Vorarlberg|Brégence]], [[S-Bahn de Styrie|Graz]], [[S-Bahn du Tyrol|Innsbruck]], [[S-Bahn de Carinthie|Klagenfurt]], [[S-Bahn de Haute-Autriche|Linz]], [[S-Bahn de Salzbourg|Salzbourg]]. [[Vienne (Autriche)|Vienne]] est la seule ville autrichienne à être équipée d’un véritable réseau de métro (''U-Bahn''). Certaines stations du réseau de tramway de [[Linz]] se trouvent sous terre. Les villes de [[Vienne (Autriche)|Vienne]], [[Graz]], [[Linz]], [[Innsbruck]] et [[Gmunden]] possèdent également un réseau de tramway. Le village de [[Serfaus]], situé dans le Tyrol, possède le ''[[Métro de Serfaus|U-Bahn Serfaus]]'', téléphérique souterrain, parfois considéré comme le métro le plus petit au monde <ref>{{Lien web |titre=Voyage dans les métros du monde : Le métro le plus court : Serfaus |url=https://www.routard.com/contenu-dossier/cid137056-metros-du-monde.html?page=15 |site=Routard.com |consulté le=2024-01-30}}</ref>. === Effets du réchauffement climatique === La [[Réchauffement climatique|crise climatique]] affecte l'Autriche de diverses manières. Le rapport d'évaluation autrichien sur le changement climatique 2014 (''Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014'') a abouti aux résultats suivants<ref>APCC (2014): Zusammenfassung für Entscheidungstragende (ZfE). In: Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014 (AAR14). Austrian Panel on Climate Change (APCC), Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Vienne, Autriche. https://ccca.ac.at/wissenstransfer/apcc/apcc-aar14</ref> : en Autriche, la température a augmenté de près de {{tmp|2|°C}} au cours de la période allant de 1880 à 2014 alors qu'au niveau mondial sur la même période, la température n'a en moyenne augmenté que de {{tmp|0.85|°C}}. Les mesures prises jusqu'à présent par l'Autriche ne couvrent pas la contribution attendue du pays à la réalisation de l'objectif mondial de {{tmp|2|°C}}. Au {{s-|XXI}}, on peut s'attendre à une augmentation des précipitations au cours du semestre d'hiver et à une diminution de ces précipitations pendant le semestre d'été. La durée de l'enneigement s'est raccourcie au cours des dernières décennies, en particulier à moyenne et haute altitude (environ {{unité|1000|m}}). Tous les glaciers mesurés en Autriche ont clairement perdu de la surface et du volume depuis 1980. Par exemple, dans les Alpes du sud de l'[[Ötztal]], la plus grande zone glaciaire contiguë d'Autriche, la zone glaciaire est passée de {{unité|144.2|km|2}} en 1969 à {{unité|126.6|km|2}} en 1997 et {{unité|116.1|km|2}} en 2006. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les éboulements et autres phénomènes gravitationnels augmentent considérablement dans les régions montagneuses. Le risque d'incendies de forêt augmente. Les perturbations dans les écosystèmes forestiers augmentent en intensité et en fréquence dans tous les scénarios climatiques discutés. Les écosystèmes à longue période de développement et les habitats des Alpes au-dessus de la limite des arbres sont particulièrement affectés par le changement climatique. Le tourisme d'hiver continuera de subir des pressions en raison de l'augmentation constante de la température. Le mois de {{date-|juin 2019}} a été le plus chaud jamais enregistré en Autriche<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=« Les canicules ne sont plus des phénomènes naturels » |url=https://reporterre.net/Les-canicules-ne-sont-plus-des-phenomenes-naturels |site=Reporterre |date=5 juillet 2019}}</ref>. === Préservation de l'environnement === {{Section vide ou incomplète}} En 2019, le [[jour du dépassement]] (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Autriche{{Note|Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.}} est le 9 avril<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Frédéric Mouchon |titre=Jour du dépassement : quelles solutions pour la planète ? |périodique=Le Parisien |date=10 mai 2019 |lire en ligne=http://www.leparisien.fr/environnement/jour-du-depassement-quelles-solutions-pour-la-planete-10-05-2019-8069085.php}}.</ref>. L'Autriche est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète. ==== Réseau européen Natura 2000 ==== Le [[réseau Natura 2000]] rassemble des [[Habitat (écologie)|sites naturels]] ou semi-naturels de l'[[Union européenne]] ayant une grande valeur patrimoniale, par la [[Faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, l'Autriche comptait 350 sites dont : * 99 [[Zone de protection spéciale|zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux]] sur une superficie de {{unité|10236|km|2}} ; * 304 [[Zone spéciale de conservation|zones spéciales de conservation (ZSC)]] (dont les [[Site d'importance communautaire|pSIC, SIC]]) pour les habitats et les espèces sur une superficie de {{unité|9381|km|2}} ; * la superficie totale est de {{unité|12874|km|2}}, ce qui représente 15,4 % de la surface terrestre du territoire de l'Autriche<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Natura 2000 Barometer |url=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/natura-2000-barometer |site=European Environment Agency |consulté le=2018-12-22}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Autriche}} Déjà peuplée par les [[Celtes]] ([[culture de Hallstatt]]), appartenant à l’[[Empire romain]] ([[Norique]] ainsi qu’une partie de la [[Pannonie]] et de la [[Rhétie]]) puis en partie possédée par la [[Francie orientale]], l’Autriche est pendant tout le Moyen Âge une des nombreuses principautés de [[Allemand|langue allemande]] composant le [[Saint-Empire romain germanique]]. Grâce au ''[[Privilegium Minus]]'' et à la [[maison de Babenberg]], indépendante de la [[Duché de Bavière|Bavière]] depuis 1156, l'Autriche adoptée par la [[maison de Habsbourg]] en 1278 ([[Rodolphe Ier de Habsbourg|Rodolphe {{Ier}}]]) a longtemps été la force dominante de l’Empire, plaçant à sa tête beaucoup de ses souverains, jusqu’à sa dissolution en 1806 par le « double-empereur » autrichien [[François Ier (empereur d'Autriche)|François II/I]]. À la fin du Moyen Âge, la [[maison de Habsbourg]] (plus tard [[Maison de Habsbourg-Lorraine|Habsbourg-Lorraine]]) transforme ses possessions en puissance européenne par rattachement des pays germanophones et non-germanophones, centralise l’administration et le droit dans l’[[archiduché d'Autriche]] {{incise|notamment après la [[guerre de Succession d'Autriche]] par [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse]] et son fils {{souverain2|Joseph II (empereur du Saint-Empire)}}}} et forme enfin en 1804 l’[[empire d'Autriche]]. En 1815 {{incise|après le [[congrès de Vienne]]}} l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une [[confédération germanique]], mais l’opposition austro-prussienne domine, et la [[guerre austro-prussienne]] achève cette confédération en 1866 et résout la [[Unification allemande|question allemande]] définitivement de la part de l’Autriche. En 1867, l’Autriche, sous le règne de [[François-Joseph Ier|François-Joseph {{Ier}}]] se tourne vers le Sud-Est de l’Europe de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (allemand : ''Donaumonarchie''), l’[[Autriche-Hongrie]]. La défaite des [[Empires centraux]] à la fin de la [[Première Guerre mondiale]] voit le territoire de la monarchie danubienne morcelé en plusieurs nouveaux États indépendants. L'Autriche est alors réduite à son territoire actuel. Le pays se laisse alors tenter par l'[[austrofascisme]], puis par le [[nazisme]]. En [[1938]], l'Autriche est purement et simplement annexée au [[Troisième Reich]] : c’est l'[[Anschluss]]. La défaite hitlérienne à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], laisse le pays exsangue. [[Vienne (Autriche)|Vienne]], la capitale historique, connaît alors pendant dix ans un sort similaire à celui de [[Berlin]] avec une division quadripartite. En [[1955]], le pays recouvre sa souveraineté et mène une politique de stricte [[neutralité (relations internationales)|neutralité]]. === Antiquité et haut Moyen Âge === Durant l'Antiquité, l'Autriche est peuplée par les [[Celtes]] ([[culture de Hallstatt]]). Elle est ensuite partagée entre plusieurs provinces [[Empire romain|romaines]], la [[Norique]] ainsi qu’une partie de la [[Pannonie]] et de la [[Rhétie]]. Elle est intégrée à la [[Francie orientale]] qui devient le [[Saint-Empire romain germanique]], après les [[Invasions barbares|grandes invasions]] en tant que [[Marche (juridiction)|marche]] de l'[[Empire carolingien]]. === Empire d'Autriche === {{Article détaillé|Empire d'Autriche}} [[Fichier:1684 Entsatz von Wien anagoria.JPG|vignette|gauche|200px|[[Bataille de Vienne|Siège de Vienne]] par les Turcs en 1683.]] [[Image:Austria1914physical.jpg|vignette|L'Autriche-Hongrie en 1914.]] En 1815, après le [[congrès de Vienne]], l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une [[confédération germanique|confédération allemande]], mais l’opposition austro-prussienne domine. Les tensions atteignent leur paroxysme au cours de la [[guerre austro-prussienne]] en 1866. La défaite autrichienne voit l'avènement de cette confédération la même année résolvant ainsi la [[Unification allemande|question allemande]] à son détriment. Vienne est trois ans après l'épicentre du [[Histoire des bourses de valeurs#Le krach de Vienne en 1873, première crise boursière internationale|krach du siècle]]. Sous le règne de [[François-Joseph Ier|François-Joseph {{Ier}}]], en 1867, l'Autriche se tourne vers le Sud-Est de l’Europe, de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (''{{langue|de|Donaumonarchie}}''), l’[[Autriche-Hongrie]]. François-Joseph meurt en 1916, à {{nobr|86 ans}}, pendant la [[Première Guerre mondiale]], après {{nobr|68 ans}} de règne. Après de vaines tentatives de retour à la paix, son petit-neveu et successeur [[Charles Ier (empereur d'Autriche)|Charles {{Ier}} d'Autriche]] assiste le {{date-|12 novembre 1918}} à la dislocation de son Empire et part en exil. === Époque contemporaine === {{Article détaillé|Sauvetage économique de l'Autriche par la Société des Nations|Guerre civile autrichienne|Anschluss}} Lors de la scission de l'Autriche-Hongrie en 1918, les députés autrichiens allemands du parlement de Cisleithanie (Reichsrat) élus en 1911 décident de fonder un État d'[[République d'Autriche allemande|Autriche allemande]]. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les alliés de la Première Guerre mondiale s'opposent à cette idée, et le traité de Saint-Germain-en-Laye interdit le nom d'« Autriche allemande » et son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), donnant naissance à l'ère de la [[Première République (Autriche)|Première République d'Autriche]]. Considérablement réduite en taille après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, l'Autriche connaît une grave crise économique au lendemain de la Grande Guerre. Ce n'est que grâce à l'intervention de la [[Société des Nations]] que sa situation s'améliore à la fin des années 1920. Plus tard, l'Autriche est [[Anschluss|rattachée]] à l'[[Troisième Reich|Allemagne hitlérienne]] entre 1938 et 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les armées alliées et ne [[Traité d'État autrichien|retrouve sa pleine souveraineté]] qu'en 1955. La [[guerre froide]] en fait à nouveau une « marche » de l'Europe, cette fois face au [[Bloc de l'Est|bloc soviétique]]. Elle connaît alors un fort redressement économique durant cette période, avant d'adhérer à l'[[Union européenne]] en 1995. == Politique == {{Article détaillé|Deuxième République (Autriche)}} === Système politique === [[Fichier:WienParlament.jpg|vignette|Le [[Assemblée fédérale (Autriche)|Parlement]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]].]] Le [[Conseil national (Autriche)|Conseil national]] autrichien (''Nationalrat'', {{nobr|183 sièges}}) est depuis le {{date-|29 9 2019}}<ref name="resultats">{{Lien web |titre=Österreich - Nationalratswahl 2019 |url=https://wahl19.bmi.gv.at/ |consulté le=29 septembre 2019}}</ref> composé comme suit : * {{nobr|71 sièges}} à l’[[Parti populaire autrichien|ÖVP]] (Parti populaire autrichien) (37,54 % des suffrages) ; * {{nobr|40 sièges}} au [[Parti social-démocrate d'Autriche|SPÖ]] (Parti social-démocrate autrichien) (21,22 %) ; * {{nobr|31 sièges}} au [[Parti de la liberté d'Autriche|FPÖ]] (Parti de la liberté d'Autriche) (16,21 %) ; * {{nobr|26 sièges}} à [[Les Verts - L'Alternative verte|Grünen]] (Les Verts - L'Alternative Verte) (13,8 %) ; * {{nobr|15 sièges}} à [[NEOS - La nouvelle Autriche et le Forum libéral|NEOS]] (l'Autriche nouvelle) (8,06 %). [[Heinz Fischer]], du SPÖ, est élu [[Liste des présidents fédéraux d'Autriche|président fédéral]] le {{date-|25 avril 2004}} avec 52,41 % des voix contre 47,59 % des voix pour [[Benita Ferrero-Waldner]]. Il est intronisé le {{date-|8 juillet 2004}}, soit deux jours après le décès de son prédécesseur, Thomas Klestil. Le {{date-|25 avril 2010}}, Fischer est réélu avec 79,3 % des voix pour un nouveau mandat de six ans. Le {{date-|9 octobre 2022}} a lieu le second tour de l'[[Élection présidentielle autrichienne de 2022|élection présidentielle de 2022]] ; le vainqueur est le président sortant [[Alexander Van der Bellen]] qui est réélu au {{1er}} tour avec 56,69 %. === Politique internationale === [[Fichier:Tratado de Lisboa 13 12 2007 (081).jpg|vignette|L'Autriche a signé le [[Traité de Lisbonne]] en 2007.]] L'Autriche est un pays [[Neutralité (relations internationales)|neutre]], qui ne fait, par exemple, pas partie de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], à la différence de la plupart des pays européens<ref>{{Lien web |titre=Le président autrichien en visite à l'OTAN |url=http://www.nato.int/cps/fr/SID-13755058-5DB41F93/natolive/news_19308.htm?selectedLocale=fr |site=nato.int |consulté le=13 octobre 2010.}}.</ref>. La [[neutralité autrichienne]] est une conséquence directe des négociations pour le [[Traité d'État autrichien]] (''Staatsvertrag''), signé le {{date-|15 mai 1955}} à Vienne. Le pays est membre de l'[[Association européenne de libre-échange]] de 1960 à 1995, puis rejoint l'Union européenne le {{date-|1 janvier 1995}}<ref>{{Lien web |titre=Quelles sont les grandes dates de la construction de l’Union européenne ? |url=http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/ue-citoyennete/construction-europeenne/quelles-sont-grandes-dates-construction-union-europeenne.html |site=vie-publique.fr |consulté le=13 octobre 2010.}}.</ref>. En 2002, l'Autriche abandonne le [[schilling autrichien]] et adopte l'[[euro]]. L'Autriche est un pays observateur au sein de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]. En 2000, après l'entrée au gouvernement du [[Parti de la liberté d'Autriche]] (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'[[Union européenne]] cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales<ref name="de Wilde d">{{Article |auteur1=Tanguy de Wilde d'Estmael |titre=Les sanctions contre l'Autriche : motifs, objectifs, issues |périodique=Critique internationale |volume=8 |numéro=1 |date=2000 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/criti_1290-7839_2000_num_8_1_1433 |consulté le=7 décembre 2016 |pages=6-12}}.</ref>{{,}}{{note| groupe=alpha| Certaines sources désignent à tort ces mesures comme des {{citation|sanctions}} de l'Union européenne<ref>{{Lien web |titre=Le précédent des sanctions contre l'Autriche |url=https://www.lesechos.fr/04/01/2012/LesEchos/21094-030-ECH_le-precedent-des-sanctions-contre-l-autriche.htm |site=[[Les Échos]].fr |date=4 janvier 2012 |consulté le=2 décembre 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=Amélie Poinssot |titre=En Autriche, une présidentielle à haut risque (bis) |url=https://www.mediapart.fr/journal/international/021216/en-autriche-une-presidentielle-haut-risque-bis |site=[[Mediapart]] |date=2 décembre 2016 |consulté le=2 décembre 2016}}.</ref>. Il s'agit seulement de {{citation|mesures inamicales « quatorze fois bilatérales}}, {{citation|au sens où il ne s'agissait pas de mesures de sanction de la violation d'un droit, mais d'une réplique politique à une attitude politique}}<ref name="de Wilde d"/>}}. ==== Forces armées ==== {{Article détaillé|Bundesheer autrichienne}} L'armée autrichienne est de puissance réduite et participe peu aux opérations hors de son territoire. === Organisation territoriale === {{Article détaillé|Organisation territoriale de l'Autriche}} L’organisation territoriale de l'Autriche se compose de plusieurs niveaux. Le premier échelon administratif, sous l’État fédéral, est l’[[Land (Autriche)|État fédéré]]. Il existe cependant un échelon statistique supérieur, le [[groupe d’États]]. Viennent ensuite les [[Districts d'Autriche|districts]] et en dessous les [[Commune (Autriche)|communes]]. ==== Bundesländer (États) ==== {{Article détaillé|Land (Autriche)}} L'Autriche est une République fédérant neuf États ou ''[[État fédéral|Bundesländer]]''<ref>{{Lien web |titre=Autriche : informations et carte géographique de l'Autriche |url=http://www.cartemonde.net/autriche.php |site=cartemonde.net |consulté le=13 octobre 2010.|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> : * [[Fichier:Flag of Lower Austria.svg|22px|border]] [[Basse-Autriche]] (''{{langue|de|Niederösterreich}}''), dont la capitale est [[Sankt Pölten]] depuis 1986 ; * [[Fichier:Flag of Burgenland.svg|22px|border]] [[Burgenland]], dont la capitale est [[Eisenstadt]] ; * [[Fichier:Flag of Carinthia.svg|22px|border]] [[Carinthie (Land)|Carinthie]] (''{{langue|de|Kärnten}}''), dont la capitale est [[Klagenfurt]] (''{{langue|de|Klagenfurt am Wörthersee}}'') ; * [[Fichier:Flag of Tirol and Upper Austria.svg|22px|border]] [[Haute-Autriche]] (''{{langue|de|Oberösterreich}}''), dont la capitale est [[Linz]] ; * [[Fichier:Flag of Salzburg.svg|22px|border]] [[Salzbourg (Land)|Salzbourg]] (''{{langue|de|Salzburg}}''), dont la capitale est [[Salzbourg]] ; * [[Fichier:Flag of Styria.svg|22px|border]] [[Styrie (Land)|Styrie]] (''{{langue|de|Steiermark}}''), dont la capitale est [[Graz]] ; * [[Fichier:Flag of Tirol and Upper Austria.svg|22px|border]] [[Tyrol (Land)|Tyrol]] (''{{langue|de|Tirol}}'') dont la capitale est [[Innsbruck]] ; * [[Fichier:Flag of Vienna.svg|22px|border]] [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (''{{langue|de|Wien}}''), ville-land et capitale fédérale ; * [[Fichier:Flag of Vorarlberg.svg|22px|border]] [[Vorarlberg]], dont la capitale est [[Brégence]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Autriche|Énergie en Autriche}} [[Image:DonauCity (718179913).jpg|vignette|[[Panorama urbain]] de [[Vienne (Autriche)|Vienne]].]] * Taux de chômage : 4,9 % (2013)<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Austria |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/austria |site=[[The World Factbook]] |consulté le=21 janvier 2015}}.</ref> ; * PIB ([[produit intérieur brut]]) en [[parité de pouvoir d'achat]] : {{nobr|361 milliards}} de dollars (2013)<ref name=":0" /> ; * PIB par habitant : {{unité|42600 dollars}} (2013)<ref name=":0" /> ; * PIB, composition par secteur en 2013<ref name=":0" /> : **[[secteur primaire|primaire]] (agriculture) : 1,6 % (5,5 % de la population active), ** [[secteur secondaire|secondaire]] (industries) : 28,6 % (26 % de la population active), ** [[secteur tertiaire|tertiaire]] (services) : 69,8 % (68,5 % de la population active). Grâce notamment au poids important des sociétés spécialisées dans la sous-traitance, l'Autriche est essentiellement un pays de petites et moyennes entreprises. === Industrie === En 2023, l'Autriche est classée en {{18e}} position pour l'[[indice mondial de l'innovation]] <ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=wipo.int |consulté le=2023-10-29}}</ref>. Les secteurs-clés de l'industrie autrichienne : * l’industrie chimique (cellulose, pétrochimie) ; * l’industrie textile et de l'habillement (haut de gamme) ; * l’industrie du papier et du carton-pâte (grâce aux ressources forestières très abondantes) ; * l’industrie électrique et électronique (plus de {{nobr|400 entreprises}} fabriquent des composants électriques ou électroniques, de la puce jusqu’à la centrale électrique livrée clés en main) ; * l’[[secteur agroalimentaire|agroalimentaire]] (a largement bénéficié de l’intégration européenne) ; * l’industrie métallurgique et mécanique (le secteur phare, étant donné que l’Autriche est un pays exportateur de machines-outils). === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme en Autriche}} Le tourisme est l'un des secteurs économiques les plus importants en Autriche : en 2018, sa [[valeur ajoutée]] directe est de {{unité|26,2|milliards}} d'euros, ce qui correspond à 8,7 % du PIB<ref>{{Lien web |titre=Chiffres clés du tourisme en Autriche 2018 |url=https://b2b.austria.info/fileadmin/user_upload/Media_Library/Bilder/Reisepresse/2019/2019_Chiffres_cles_du_tourisme_en_Autriche.pdf |consulté le=avril 2019}}</ref>. Le tourisme est uniformément réparti sur les saisons d'été et d'hiver. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Autriche}} Une estimation préliminaire de la population autrichienne en date du {{date-|1 janvier 2016}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Österreichs stieg zu Jahresbeginn 2016 auf 8,7 Mio |url=http://www.statistik.at/web_de/presse/108135.html Bevölkerungszahl |site=statistik.at |date=14 juin 2016}}.</ref>, faisait état de {{unité|8700471 habitants}}. L'Autriche affiche au total une croissance de plus de {{unité|115545 personnes}} en une année, et a connu ainsi une croissance démographique exceptionnelle de 1,35 %. L'essentiel de cet accroissement est le fait de l'immigration soutenue, le taux d'accroissement naturel étant nul. La croissance fut de {{unité|53200 habitants}} en 2005. Le taux moyen de 0,66 % observé en 2004-2005 était cinq fois supérieur au taux fort bas affiché au milieu des années 1990. Mais, à l’instar de tous ses voisins, le pays fait en réalité partie du groupe de pays d’Europe centro-méridionale à bas taux de fécondité (1,41 en 2005). L’excédent des naissances est très faible (de - {{formatnum:1000}} à + {{unité|5000 personnes}} ces dernières années) et dû totalement à l’excédent naturel des étrangers. La totalité de l'accroissement de la population constaté est dû à une nouvelle vague d’immigration. Sur {{unité|78000 naissances}} en 2005, plus de {{formatnum:9000}} étaient de nationalité étrangère, et bien plus encore en comptant les naissances liées à des parents immigrés ou étrangers fraîchement naturalisés. Le flux d’immigration nette a dépassé {{unité|50000 personnes}} en 2004 comme en 2005. Le niveau des acquisitions de la nationalité autrichienne est élevé, surtout chez les jeunes et a atteint près de {{unité|35000 étrangers}} en 2005, après des années 2003 et 2004 records ({{formatnum:44694}} et {{formatnum:41645}}). L'Autriche interdit cependant de travailler aux citoyens qui n'ont pas de nationalité de l'UE, afin de freiner l'immigration. L'espérance de vie en Autriche s'élève à {{nobr|82,1 ans}} pour les femmes et à {{nobr|76,4 ans}} pour les hommes. === Villes === {{Article détaillé|Liste de villes d'Autriche}} {|class="wikitable sortable centre" |+Les 20 plus grandes villes d'Autriche<br /><small>Estimation de 2019</small> |- ! align=center width=50 scope="col" | Rang ! align=center width=220 scope="col" | Ville ! align=center width=110 scope="col" | [[Land (Autriche)|Land]] ! align=center width=160 scope="col" | Population |- align="center" |1||[[Vienne (Autriche)|Vienne]]||[[Vienne (Autriche)|Vienne]]||{{smn|1897491|7}} |- align="center" |2||[[Graz]]||[[Styrie (Land)|Styrie]]||{{smn|288806|7}} |- align="center" |3||[[Linz]]||[[Haute-Autriche]]||{{smn|205726|7}} |- align="center" |4||[[Salzbourg]]||[[Salzbourg (Land)|Salzbourg]]||{{smn|154211|7}} |- align="center" |5||[[Innsbruck]]||[[Tyrol (Land)|Tyrol]]||{{smn|132110|7}} |- align="center" |6||[[Klagenfurt]]||[[Carinthie (Land)|Carinthie]]||{{smn|100817|7}} |- align="center" |7||[[Villach]]||[[Carinthie (Land)|Carinthie]]||{{smn|62243|7}} |- align="center" |8||[[Wels]]||[[Haute-Autriche]]||{{smn|61727|7}} |- align="center" |9||[[Sankt Pölten]]||[[Basse-Autriche]]||{{smn|55044|7}} |- align="center" |10||[[Dornbirn]]||[[Vorarlberg]]||{{smn|49845|7}} |- align="center" |11||[[Wiener Neustadt]]||[[Basse-Autriche]]||{{smn|45277|7}} |- align="center" |12||[[Steyr (ville)|Steyr]]||[[Haute-Autriche]]||{{smn|38193|7}} |- align="center" |13||[[Feldkirch (Vorarlberg)|Feldkirch]]||[[Vorarlberg]]||{{smn|34192|7}} |- align="center" |14||[[Brégence]]||[[Vorarlberg]]||{{smn|29698|7}} |- align="center" |15||[[Leonding]]||[[Haute-Autriche]]||{{smn|28795|7}} |- align="center" |16||[[Klosterneuburg]]||[[Basse-Autriche]]||{{smn|27368|7}} |- align="center" |17||[[Baden (Autriche)|Baden]]||[[Basse-Autriche]]||{{smn|25906|7}} |- align="center" |18||[[Wolfsberg (Carinthie)|Wolfsberg]]||[[Carinthie (Land)|Carinthie]]||{{smn|24998|7}} |- align="center" |19||[[Krems an der Donau]]||[[Basse-Autriche]]||{{smn|24876|7}} |- align="center" |20||[[Leoben]]||[[Styrie (Land)|Styrie]]||{{smn|24584|7}} |} == Culture == {{Article détaillé|Culture autrichienne}} L'Autriche a donné le jour à de nombreux artistes célèbres, comme les compositeurs [[Franz Schubert]], [[Johann Strauss]] ([[Johann Strauss|père]] et [[Johann Strauss II|fils]]), [[Anton Bruckner]] et [[Gustav Mahler]], les actrices Hedy Lamarr et [[Romy Schneider]] (certes née à Vienne, celle-ci n'a cependant jamais eu la nationalité autrichienne), les peintres [[Egon Schiele]] et [[Gustav Klimt]], les écrivains [[Arthur Schnitzler]], [[Thomas Bernhard]], [[Ingeborg Bachmann]], [[Elfriede Jelinek]] et [[Robert Musil]], les architectes [[Adolf Loos]], [[Otto Wagner]], [[Josef Hoffmann]]. Certains artistes sont venus en Autriche, telle qu'[[Anna Jermolaewa]], artiste multidisciplinaire ayant fui la Russie, et représentant en 2024 l'Autriche à la Biennale de Venise - Exposition Internationale d'Art Contemporain<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Künstlerin : Anna Jermolaewa (geb. 1970) |url=https://biennalearte.at/de/kuenstlerin/ |site=Phileas – The Austrian Office for Contemporary Art und dem Österreichischen Pavillon |date=2024}}</ref>. Beaucoup ont émigré, notamment à la fin des années 1930, et ont connu la notoriété dans des pays étrangers : l'écrivain [[Stefan Zweig]], l'historien d'art [[Otto Benesch]], la peintre [[Mariette Lydis]], le compositeur [[Arnold Schönberg|Arnold Schoenberg]], le musicien [[Erich Wolfgang Korngold]], les cinéastes [[Max Reinhardt (metteur en scène)|Max Reinhardt]], [[Michael Haneke]], la chorégraphe [[Margarete Wallmann|Margarethe Wallmann]], l'acteur [[Arnold Schwarzenegger]] et beaucoup d'autres. En revanche, et contrairement à une idée répandue, le compositeur [[Wolfgang Amadeus Mozart]] n'était pas autrichien : lorsqu'il est né, en 1756, la ville de [[Salzbourg]] était encore une principauté du [[Saint-Empire romain germanique]], et ce n'est qu'après sa mort qu'elle a été rattachée à l'Autriche. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Autriche}} La langue officielle de l’Autriche est l’[[allemand]]. L’[[allemand autrichien]] est différent dans sa prononciation et son lexique comparé à celui parlé en Allemagne. Il s’agit de la langue maternelle de 89 % de la population du pays, soit {{unité|7115780 personnes}} sur {{unité|8032926 [[Autrichiens]]}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=[[Organisation des Nations unies|United Nations]] Statistics Division |titre=Population by language, sex and urban/rural residence |url=http://data.un.org/Data.aspx?d=POP&f=tableCode%3a27%3bcountryCode%3a40%3brefYear%3a1995%2c1996%2c1997%2c1998%2c1999%2c2000%2c2001%2c2002%2c2003%2c2004%2c2005%2c2006%2c2007%2c2008%2c2009%2c2010%2c2011%2c2012%3bareaCode%3a0%3bsexCode%3a0&c=2,3,5,7,9,11,13,14,15&s=refYear:desc,datum:desc&v=1 |date=7 mai 2018}}.</ref>. 98 % de la population sait parler l'allemand standard, comme celui parlé en Allemagne. Les minorités linguistiques sont majoritairement bilingues. === Religions === {| class="wikitable" cellpadding="3" cellspacing="0" width="250" align="right" rules="all" style="margin: 1em; background: #ffffff; border: 2px solid #aaa; font-size: 100%;" |+Religions en Autriche<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Bevölkerung nach dem Religionsbekenntnis und Bundesländern 1951 bis 2001 |url=http://www.statistik.at/web_de/static/bevoelkerung_nach_dem_religionsbekenntnis_und_bundeslaendern_1951_bis_2001_022885.pdf |site=statistik.at}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Statistics Catholic Church in Austria 2003 - 2008 |url=http://www.katholisch.at/site/article_blank.siteswift?do=all&c=gotosection&d=site%2Fkirche%2Fkircheinoesterreich%2Fstatistik |site=katholisch.at |consulté le=9 novembre 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Bevölkerung zu Jahres-/Quartalsanfang |url=http://www.statistik.at/web_de/statistiken/bevoelkerung/bevoelkerungsstand_und_veraenderung/bevoelkerung_zu_jahres-_quartalsanfang/023582.html |site=statistik.at |consulté le=2018-11-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=5.53 Millions Menschen sind katholisch |url=http://www.katholisch.at/content/site/home/article/48339.html |site=katholisch.at}}.</ref> |- bgcolor=#f0f0f0 align="center" ! rowspan="2" scope="col" | Année ! rowspan="2" scope="col" | Population ! colspan="2" scope="col" | Catholiques ! colspan="2" scope="col" | Luthériens<ref>{{de}} [http://www.evang.at/zahlen-und-fakten.html Données statistiques 2001 - 2008.]</ref> |- ! scope="col" | Nombre ! scope="col" | % ! scope="col" | Nombre ! scope="col" | % |- align="center" |1951||{{formatnum:6933905}}||{{formatnum:6170084}}||89,0 %||{{formatnum:429493}} |6,2 % |- align="center" |1961||{{formatnum:7073807}}||{{formatnum:6295075}}||89,0 %||{{formatnum:438663}} |6,2 % |- align="center" |1971||{{formatnum:7491526}}||{{formatnum:6548316}}||87,4 %||{{formatnum:447070}} |6 % |- align="center" |1981||{{formatnum:7555338}}||{{formatnum:6372645}}||84,3 %||{{formatnum:423162}} |5,6 % |- align="center" |1991||{{formatnum:7795786}}||{{formatnum:6081454}}||78 %||{{formatnum:389800}} |5 % |- align="center" |2001||{{formatnum:8032926}}||{{formatnum:5915421}}||73,6 %||{{formatnum:376150}}||4,7 % |- align="center" |2012||{{formatnum:8408100}}||{{formatnum:5360000}}||63,8 %||-||- |- align="center" |2018||{{formatnum:8822267}}||{{formatnum:5050000}}||57,2 %||{{formatnum:297517}}||3,3 % |} En 2018, 57,2 % des Autrichiens étaient catholiques, 3,3 % protestants luthériens. En 2001 4,2 % musulmans, 5,5 % autres et 12 % sans religion. En 2016, le nombre de musulmans s'établit à près de {{formatnum:600000}} provenant principalement de [[Bosnie (région)|Bosnie]] et de [[Turquie]]<ref>{{Lien web |auteur1=Laure de Charette |titre=En Autriche, la réforme de l’islam divise encore les musulmans |url=http://www.lalibre.be/actu/international/en-autriche-la-reforme-de-l-islam-divise-encore-les-musulmans-56af8dec3570b1fc10db9236 |site=[[La Libre Belgique]] |date=2 février 2016}}.</ref>. Les [[alévisme|alévis]] [[bektachi]] sont environ {{formatnum:60000}} en Autriche<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Orientierung |url=http://religion.orf.at/tv/stories/2540732/ |site=religion.ORF.at |date=2012-07-17 |consulté le=2018-09-13}}.</ref>. En 2010, l'État autrichien a officiellement reconnu l'[[alévisme]] comme un culte. Les [[cemevi]] ont un statut légal, les chefs religieux sont reconnus par l'État, les jours sacrés (kurban, ashura, Hizir et newroz) des alévis sont devenus des jours fériés, et des masters sur l'[[alévisme]] sont mis en place<ref>{{Lien brisé |url=http://www.aleviten.at/tr/?page_id=20}}.</ref>. Les Autrichiens musulmans doivent faire face à une montée de l'intolérance religieuse : la majorité de la population considérerait que les musulmans ne devraient pas bénéficier de droits égaux à ceux des catholiques, et les agressions islamophobes sont en augmentation<ref>{{Lien web |titre=Près de la moitié des Autrichiens veulent limiter les droits des musulmans |url=https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/pres-de-la-moitie-des-autrichiens-veulent-limiter-les-droits-des-musulmans_2099925.html |site=LExpress.fr |date=26 septembre 2019 |consulté le=9 novembre 2019}}</ref>. === Gastronomie === {{article détaillé|Cuisine autrichienne}} === Médias === ==== Télévision ==== * [[:Catégorie:Télévision en Autriche|Télévision en Autriche]] * [[:Catégorie:Chaîne de télévision en Autriche|Chaînes de télévision en Autriche]] ==== Presse écrite ==== {{article connexe|Liste de journaux en Autriche}} === Musique classique === Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels le [[Concentus Musicus Wien]], dirigé par [[Nikolaus Harnoncourt]], et surtout l'[[Orchestre philharmonique de Vienne]] conduit par des chefs invités de renom. === Littérature === {{Article détaillé|Littérature autrichienne}} === Sport === {{Article détaillé|Sport en Autriche}} === Personnalités === [[Fichier:Wolfgang-amadeus-mozart 1-revert.jpg|vignette|redresse|[[Wolfgang Amadeus Mozart]].]] Parmi les autres Autrichiens célèbres, on compte les compositeurs [[Franz Schubert]], [[Anton Bruckner]], [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] (même si, Salzbourg, sa ville natale, n'a été rattachée à l'Autriche qu'après sa mort) et [[Gustav Mahler]], les physiciens [[Ludwig Boltzmann]], [[Erwin Schrödinger]], et [[Wolfgang Pauli]], le mathématicien [[Kurt Gödel]], les économistes [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]], les philosophes [[Karl Popper]] et [[Ludwig Wittgenstein]], le psychanalyste [[Sigmund Freud]], les écrivains [[Stefan Zweig]], [[Robert Musil]], [[Carl Zuckmayer]], [[Elfriede Jelinek]], [[Joseph Roth]] ou [[Thomas Bernhard]], les peintres [[Gustav Klimt]], [[Egon Schiele]] et [[Oskar Kokoschka]] ainsi que l’acteur et homme politique [[Arnold Schwarzenegger]], l'acteur [[Christoph Waltz]], le réalisateur doublement palmé à Cannes [[Michael Haneke]], l'acteur [[Helmut Berger]], mais aussi [[Adolf Hitler]], émigré en Allemagne en 1913, et qui demande à renoncer à sa nationalité autrichienne le 7 avril 1925<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Hitler ersucht um Entlassung aus der österreichischen Staatsangehörigkeit |url=http://www.ns-archiv.de/personen/hitler/oesterreich/staatsbuergerschaft.php |site=ns-archiv.de |date=7 avril 1925}}.</ref> ou encore le père fondateur du [[sionisme]] [[Theodor Herzl]]. Située dans les [[Alpes]], l'Autriche est la patrie de nombreux [[ski alpin|skieurs alpins]], comme [[Toni Sailer]], [[Hermann Maier]], [[Annemarie Moser-Pröll]], [[Anita Wachter]] et [[Benjamin Raich]]. Avec l'[[Championnat d'Europe de football 2008|Euro 2008]], organisé par la Suisse et l'Autriche, les joueurs de l'[[Équipe d'Autriche de football|équipe nationale de football]] ont gagné aussi en popularité, comme Andy Ivanschitz, Jimmy Hoffer ou [[Sebastian Prödl]]. Ce petit pays démographiquement parlant a aussi donné naissance à deux champions du monde de [[Formule 1]] : [[Jochen Rindt]] (champion en 1970 à titre posthume) et [[Niki Lauda]] (champion en 1975, 1977 et 1984). === Fêtes et jours fériés === {{Article détaillé|Fêtes et jours fériés en Autriche}} La pratique religieuse y était de 35 % dans les [[années 1950]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Emmanuel Todd]] |titre=[[L'Invention de l'Europe]] |éditeur=[[éditions du Seuil]] |année=1990}}.</ref>. [[Fichier:Wien - Stephansdom (1).JPG|vignette|redresse|[[Cathédrale Saint-Étienne de Vienne]].]] [[Fichier:Furth bei Göttweig - Stift Göttweig (b).JPG|vignette|[[Abbaye de Göttweig]].]] {|class=wikitable |+Fêtes et jours fériés ! scope="col" | Date !! scope="col" | {{nobr|Nom français}} !! scope="col" | {{nobr|Nom local}} !! scope="col" | Remarques |- |{{date-|1 janvier}}||Nouvel An||''{{langue|de|Neujahr}}'' | |- |6 janvier||[[Épiphanie]]||''{{langue|de|Heilige Drei Könige}}'' |''Épiphanie'' |- |rowspan="2"|''variable''||Dimanche de [[Pâques]] |''{{langue|de|Ostersonntag}}'' |le [[Vendredi saint]] est chômé pour les protestants |- |Lundi de [[Pâques]]||''{{langue|de|Ostermontag}}'' | |- |{{date-|1 mai}}|| [[Fête du Travail|Fête du travail]]||''{{langue|de|Tag der Arbeit}}'' |[[fête du Travail]] |- |rowspan="4"|''variable''||[[Ascension (fête)|Ascension]] |''{{langue|de|Christi Himmelfahrt}}''||Jeudi {{nobr|40 jours}} après [[Pâques]] |- |[[Pentecôte]]||''{{langue|de|Pfingstsonntag}}'' | |- |Lundi de Pentecôte||''{{langue|de|Pfingstmontag}}'' | |- |[[Fête-Dieu]]||''{{langue|de|Fronleichnam}}'' |Jeudi {{nobr|11 jours}} après la [[Pentecôte]] |- |15 août||[[Assomption de Marie|Assomption]]||''{{langue|de|Maria Himmelfahrt}}'' | |- |26 octobre||Fête nationale||''{{langue|de|Nationalfeiertag}}'' |Vote de la loi sur la [[Neutralité (relations internationales)|neutralité]] |- |{{date-|1 novembre}}||[[Toussaint]]||''{{langue|de|Allerheiligen}}'' | |- |8 décembre||[[Immaculée Conception|Immaculée conception]]||''{{langue|de|Maria Empfängnis}}'' | |- |25 décembre||[[Noël]]||''{{langue|de|Christtag}}'' | |- |26 décembre||[[Étienne (martyr)|Saint Étienne]] |''{{langue|de|Stefanitag}}''|| |- |31 décembre||[[Réveillon de la Saint-Sylvestre|Saint-Sylvestre]] |''{{langue|de|Silvester}}''|| |} == Photographies == === Paysages === <gallery mode="packed"> Neusiedler See -- Podersdorf.jpg|[[Lac de Neusiedl]]. Stadtteile von Wien entlang der Donau (gesehen von Nordwesten).jpg|[[Bassin de Vienne]]. Durnstein.jpg|[[Wachau]]. Hallstatt 0.jpg|[[Hallstatt]]. Großglockner vom Fuscherkarkopf.JPG|[[Grossglockner]]. </gallery> === Villes === <gallery mode="packed"> Fichier:Stephansdom Vienna July 2008 (27)-Stephansdom Vienna July 2008 (31).jpg|[[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Fichier:Graz Rathaus 2.jpg|[[Graz]]. Fichier:Linz Hauptplatz mit WikiEule 2023-4036.jpg|[[Linz]]. Fichier:1789 - Salzburg - Festung Hohensalzburg.JPG|[[Salzbourg]]. </gallery> == Statistiques == {{Section à actualiser|date=mars 2015}} * Frontières terrestres : {{unité|2562 km}} ([[Allemagne]] {{unité|784 km}} ; [[Italie]] {{unité|430 km}} ; [[Hongrie]] {{unité|366 km}} ; [[Tchéquie]] {{unité|362 km}} ; [[Slovénie]] {{unité|330 km}} ; [[Suisse]] {{unité|164 km}} ; [[Slovaquie]] {{unité|91 km}} ; [[Liechtenstein]] {{unité|35 km}})<ref>{{Lien web |titre=Autriche |url=http://www.studentsoftheworld.info/infopays/wfb_fr.php3?CODEPAYS=AUT |site=studentsoftheworld.info |consulté le=13 octobre 2010.}}.</ref>. * Extrémités d'altitude : + {{unité|115 m}} < + {{unité|3797 m}} ([[Grossglockner]]). * Lignes de téléphones fixes : 421.7 pour {{unité|1000 habitants}} (en 2019)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/telephones-fixed-lines/ Telephones – fixed lines.] The World Factbook</ref>. * Téléphones portables : {{formatnum:1215.3}} pour {{unité|1000 habitants}} (en 2019)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/telephones-mobile-cellular/ Telephones – mobile cellular.] The World Factbook</ref>. * Postes de radio : {{nobr|6,08 millions}} (en 1997). * Postes de télévision : {{nobr|4,25 millions}} (en 1997). * Utilisateurs d'Internet : {{formatnum:7712665}} (en 2018)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/internet-users/ Internet users.] The World Factbook</ref>. * Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 37 (en 2000). * Routes : {{unité|137039 km}} (la totalité goudronnée) (en 2018)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/roadways/ Roadways.] The World Factbook</ref>. * Voies ferrées : {{unité|5800 km}} (en 2017)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/railways/ Railways.] The World Factbook</ref>. * Voies navigables : {{unité|358 km}} (en 2011)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/waterways/ Waterways.] The World Factbook</ref>. * Nombre d'aéroports : 50 en 2020<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/airports/ Airports.] The World Factbook</ref> (dont 24 avec des pistes goudronnées) (en 2017)<ref>[https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/airports-with-paved-runways/ Airports – with paved runways.] The World Factbook</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références| groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Österreich| wikinews=Page:Autriche| wikisource=Catégorie:Autriche| wikiquote=Catégorie:Autriche |wikt=Autriche}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * Hélène de Lauzun, '' Histoire de l'Autriche'', Paris, Perrin, 2021, 440 p. {{ISBN|978-2-262-06129-6}} === Liens externes === {{Liens}} * {{de}} [http://www.help.gv.at/ Portail de l'administration autrichienne] * {{de}} [http://www.bundespraesident.at/ Présidence fédérale autrichienne] * {{de}} [http://www.bundeskanzleramt.at/ Portail du gouvernement fédéral autrichien] {{Palette|Pays d'Europe|Organisation internationale de la francophonie|Länder Autriche}} {{Portail|Autriche|Union européenne|Europe}} [[Catégorie:Autriche| ]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
16
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc%20de%20triomphe%20de%20l%27%C3%89toile
Arc de triomphe de l'Étoile
{{Voir homonymes1|le monument de Paris|Arc de triomphe (homonymie)}} {{Infobox Monument | nom = <!-- nom sur Wikidata --> | nom local = | image = Arc de Triomphe, Paris 21 October 2010.jpg | légende = | style = [[Architecture néo-classique|Néoclassique]] | type = [[Arc de triomphe]] | architecte = | ingénieur = | hauteur = | date de construction = [[1806 en architecture|1806]] - [[1836 en architecture|1836]] | propriétaire = | destination initiale = Commémoration de la [[bataille d'Austerlitz]] | destination actuelle = Commémoration de la [[Première Guerre mondiale]] ([[Tombe du Soldat inconnu (France)|tombeau du Soldat inconnu]]) et musée | classement = <!-- statut patrimonial sur Wikidata --> | site = <!-- site officiel sur Wikidata --> | pays = {{France}} | subdivision = [[Île-de-France]] | intitulé subdivision = [[Région française|Région]] | subdivision2 = [[Paris]] | intitulé subdivision2 = [[Département français|Département]] | commune = [[Paris]] | intitulé commune = | latitude = <!-- coordonnées sur wikidata --> | longitude = <!-- coordonnées sur wikidata --> | géolocalisation = interactive | taille image = 280 | commanditaire = {{Napoléon Ier}} | ouverture = - | matériau = calcaire du [[Jurassique inférieur|Lias]], pierre de [[Conflans-Sainte-Honorine|Conflans]] et pierre de [[L'Isle-Adam]] }} <!-- Majuscules et minuscules établies selon les conventions typographiques de Wikipédia. Voir WP:TYPO#MAJUSCULES-MONUMENTS. --> L''''arc de triomphe de l'Étoile''', souvent appelé simplement l''''Arc de Triomphe''', est un monument de type [[tétrapyle]] situé à [[Paris]], en un point haut à la jonction des territoires des [[8e arrondissement de Paris|{{8e}}]], [[16e arrondissement de Paris|{{16e}}]] et [[17e arrondissement de Paris|{{17e}}]] [[Arrondissements de Paris|arrondissements]], notamment au sommet de l'[[avenue des Champs-Élysées]] et de l'[[avenue de la Grande-Armée]], lesquelles constituent un [[Axe historique de Paris|grand axe est-ouest parisien]] partant de la [[pyramide du Louvre]], passant par l'[[Obélisque de Louxor|obélisque de La Concorde]], l'Arc de Triomphe lui-même et se terminant au loin par l'[[arche de la Défense]]. Sa construction, décidée par l'empereur {{Napoléon Ier}}, débute en 1806 et s'achève en 1836 sous le règne de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]]. == Place de l'Étoile == [[Fichier:La place de l'étoile en 1857.jpg|vignette|La place de l'Étoile en 1857.]] [[Fichier:Nine Glories of Paris.webm|vignette|thumbtime=5|start=4|end=31|L'Arc de Triomphe en 1921.]] [[Fichier:Paris. Arc de Triomphe. Postcard, c.1920.jpg|vignette|Arc de Triomphe (carte postale, vers 1920).]] [[Fichier:Avenue des Champs-Élysées in 1939.jpg|vignette|Arc de Triomphe (1939).]] L'Arc de Triomphe s'élève au centre de la [[place Charles-de-Gaulle]] (anciennement place de l’Étoile) dans les [[8e arrondissement de Paris|{{8e}}]], [[16e arrondissement de Paris|{{16e}}]], et [[17e arrondissement de Paris|{{17e}}]] [[arrondissements de Paris]]<ref>{{Lien web |titre=place Charles De Gaulle |url=http://www.v2asp.paris.fr/commun/v2asp/v2/nomenclature_voies/Voieactu/1830.nom.htm |site=www.v2asp.paris.fr |consulté le=2019-07-31 }}</ref>. Il est situé dans l'axe et à l’extrémité ouest de l’[[avenue des Champs-Élysées]], à {{unité|2,2 kilomètres}} de la [[place de la Concorde]]. C'est un [[tétrapyle]] haut de {{unité|49,54|m}}, large de {{unité|44,82|m}} et profond de {{unité|22,21|m}}, géré par le [[Centre des monuments nationaux]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arc de triomphe |url=http://www.paris-arc-de-triomphe.fr/ |site=Centre des monuments nationaux |consulté le=2019-07-31 }}</ref>. La hauteur de la grande voûte est de {{unité|29,19|m}} et sa largeur de {{unité|14,62|m}}. La petite voûte mesure {{unité|18,68|m}} de haut et {{unité|8,44|m}} de large. Le monument pèse {{unité|50000 t}} {{incise|en fait {{unité|100000 t}}, en prenant en compte les fondations qui s'enfoncent à {{unité|8,37|m}} de profondeur|stop}}. Le coût total de la construction a été de {{unité|9651116 [[Franc français|F]]}}<ref>{{Ouvrage|titre=Quid|éditeur=Robert Laffont|année=1993|passage=357}}.</ref>. La place de l'Étoile forme un énorme [[rond-point (place ronde)|rond-point]] de douze avenues percées au {{s-|XIX}} sous l’impulsion de [[Napoléon III]] et du [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]], alors préfet du [[Seine (département)|département de la Seine]]. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’[[avenue Kléber]], l'[[avenue de la Grande-Armée]], l’[[avenue de Wagram]] et, la plus connue, l’[[avenue des Champs-Élysées]]. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues. Ce site est desservi par la [[Liste des stations du métro de Paris|station de métro]] [[Charles de Gaulle - Étoile (métro de Paris)|Charles de Gaulle - Étoile]]. == Histoire == {{souverain2|Napoléon Ier}}, au lendemain de la [[bataille d'Austerlitz]], déclare aux soldats français : {{Citation|Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe.}} L'Empereur s'est référé aux arcs de triomphe érigés sous l’[[Empire romain]] afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes<ref>{{Ouvrage|auteur1=Daniel Brandy|titre=Paris et les caprices du pouvoir : l'aventure politique des monuments parisiens|éditeur=Presses franciliennes|année=2009|passage=88}}.</ref>. Par un décret impérial daté du {{date-|18 février 1806}}, il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Maxime Weygand]]|titre=L'Arc de Triomphe de l'Étoile|éditeur=Flammarion|année=1960|passage=31}}.</ref>. Son projet initial est d'ériger le monument {{Citation|à l’entrée des boulevards, près du lieu où était la Bastille, de manière qu’en entrant dans le faubourg Saint-Antoine on passe sous cet arc de triomphe}}. Il veut ainsi en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le [[Musée du Louvre|Louvre]] et la [[place de la Bastille]]. Le [[Liste des ministres français de l'Intérieur|ministre de l'Intérieur]] [[Jean-Baptiste Nompère de Champagny|Champagny]] avise l'Empereur que le choix de la Bastille serait dispendieux et le convainc d'ériger l'Arc à l'ouest de Paris sur la place de l'Étoile qui permettait le dégagement de belles perspectives<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Malorey|titre=L'Arc de triomphe de l'étoile, Paris|lieu=Paris|éditeur=H. Basuyau|année=1942|pages totales=112|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5ibqAAAAMAAJ&dq=L%27Arc+de+triomphe+de+l%27%C3%A9toile+Malorey|consulté le=2019-07-31|passage=8}}</ref>. Le comte [[Jean Bérenger (homme politique)|Jean Bérenger]], conseiller d'État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d'amortissement. Le décret impérial du {{date-|26 février 1806}}, qui ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que {{Citation|sera pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la Grande Armée. La Caisse d'amortissement tiendra chaque mois, à dater du {{date-|1 mars}}, une somme de cinquante mille francs à la disposition du futur architecte et celle de quinze mille francs pour les travaux d'art et de sculpture}}<ref>Le directeur général du musée Napoléon à M. Bérenger, conseiller d'État, directeur de la caisse d'amortissement. Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1999. 915 {{date-|5 juin 1806}} Archives des musées nationaux, registre *AA5 {{p.|233}} Denon.</ref>. [[Fichier:Arc de Triomphe - Interior - 20110917.jpg|vignette|gauche|Inscriptions à l'intérieur de l'Arc de Triomphe relatant la construction du monument.]] [[Fichier:Arc de Triomphe de l'Etoile - Projet Chalgrin - 02.jpg|vignette|gauche|Projet de [[Jean-François Chalgrin|Chalgrin]] pour l'arc de triomphe de l'Étoile.]] [[Fichier:Arc de Triomphe de l'Etoile - Projet Chalgrin - 01.jpg|vignette|gauche|redresse|Projet de Chalgrin pour l'arc de triomphe à la barrière de l'Étoile.]] Pour la conception du monument, l'architecte [[Jean-François Chalgrin]] est en concurrence avec son confrère [[Jean-Arnaud Raymond]], chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaite orner l'arc de [[Colonne (architecture)|colonnes]] isolées tandis que le second les veut engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par [[Jean-Baptiste Nompère de Champagny|Champagny]], [[Liste des ministres français de l'Intérieur|ministre de l'Intérieur]], force Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprime alors les colonnes de son projet<ref>{{Harvsp|Gallet|1995|p=116}}.</ref> et s'inspire de l'arc [[tétrapyle]] [[Arc de Janus|de Janus]] et de l'[[arc de Titus]] à Rome, alors en pleine restauration<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Rouge|titre=L'Arc de Triomphe de l'Étoile|sous-titre=panthéon de la France guerrière : art et histoire|lieu=Dijon|éditeur=Faton|année=2008|pages totales=397|isbn=978-2-87844-106-2|bnf=414100057|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0y7qAAAAMAAJ|consulté le=2019-07-31|passage=55}}</ref>. La [[première pierre]] en forme de bouclier portant une inscription est posée le {{date-|15 août 1806}} (pour l'anniversaire de l'Empereur) et recouverte d'une plaque en bronze pour la protéger. Cette pose a lieu sans cérémonie officielle, dans l'indifférence générale<ref>{{Ouvrage|auteur1=Anne Muratori-Philip|titre=L'Arc de triomphe|éditeur=éditions du patrimoine|année=2007|passage=5}}.</ref>. Les fondations (un massif de {{unité|54,56|mètres}} de longueur sur {{unité|27,28|mètres}} de largeur et {{unité|7,55|mètres}} de profondeur)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Isabelle Rouge|titre=L'Arc de Triomphe de l'Étoile|sous-titre=art et histoire|éditeur=Faton|année=2008|passage=95}}.</ref> exigent deux années de chantier. En [[1810]], les quatre piles s'élèvent à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse [[Marie-Louise d'Autriche|Marie-Louise]] et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délègue des crédits qui permettent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passe. L'architecte meurt assez subitement en [[1811]], suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond<ref>''ibidem''.</ref>. Lors des premières défaites napoléoniennes ([[campagne de Russie|campagne de Russie en 1812]]), et des [[Campagne de France (1814)|événements de 1814]], l'Arc de Triomphe est élevé jusqu'aux voûtes (l'[[imposte]] de la grande arcade est posée avec la {{45e|assise}}), mais la construction est interrompue puis abandonnée sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]. En 1823, [[Louis XVIII]] reprend la construction avec les architectes [[Louis-Robert Goust]] puis [[Jean-Nicolas Huyot|Huyot]] et sous la direction de [[Louis-Étienne Héricart de Thury|Héricart de Thury]]. L'Arc doit désormais commémorer l'expédition victorieuse d'Espagne. En 1830, [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] reprend la pensée initiale de [[Napoléon Ier|Napoléon]] mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C’est Louis-Philippe et [[Adolphe Thiers]] qui décident du choix des thèmes et des sculpteurs : ''Le départ des Volontaires'', communément appelé ''La Marseillaise'', de [[François Rude]] et ''Le Triomphe de Napoléon'' de [[Jean-Pierre Cortot]]. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l’Arc et qui se divise en deux parties : ''Le Départ des Armées'' et ''Le Retour des Armées'' avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction est menée à bien entre 1832 et 1836 par l'architecte [[Guillaume Abel Blouet|Guillaume-Abel Blouet]]. L'Arc de Triomphe est inauguré le {{date-|29 juillet 1836}} pour le sixième anniversaire des [[Trois Glorieuses]]. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe est prévue. Mais, alors qu'il vient d'être visé par [[Attentats contre Louis-Philippe Ier#Attentat d'Alibaud (25 juin 1836)|un nouvel attentat]] le {{date-|25 juin}}, le roi décide de s'en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est découvert en catimini à sept heures du matin, en la seule présence d'Adolphe Thiers et de son ministre des Finances, [[Antoine Maurice Apollinaire d'Argout|Antoine d'Argout]]<ref>{{Lien web |titre=Le jour où l'Arc de Triomphe a enfin été inauguré |url=https://www.cnews.fr/culture/2014-02-23/le-jour-ou-larc-de-triomphe-enfin-ete-inaugure-659673 |date=23 février 2014 |site=cnews.fr |consulté le=20 novembre 2018}}.</ref>. En [[1842 en littérature|1842]], [[Honoré de Balzac]] en fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : {{Citation|mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l'empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l'Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l'arc de triomphe<ref>[[Honoré de Balzac]], ''[[La Femme de trente ans]]'' ([[1829 en littérature|1829]] – [[1842 en littérature|1842]]), édition du [[Charles Furne|Furne]], 1845, {{vol.}}3, {{p.}}7.</ref>}}. Dans l'esprit des concepteurs, le sommet de l'Arc devait être [[Couronnement (architecture)|couronné]] par un groupe sculpté monumental. Plusieurs projets, dont certains très fantaisistes, sont présentés : la France victorieuse, un aigle colossal, Napoléon sur une sphère, un réservoir d'eau, un éléphant, etc. En 1882, un [[quadrige]] conçu par le sculpteur [[Alexandre Falguière]] est installé sur le socle laissé vide : cette maquette en charpente et en plâtre, grandeur naturelle, représente une allégorie de La France ou de La République, tirée par un char à l'antique s’apprêtant à « écraser l’Anarchie et le Despotisme ». La sculpture monumentale, baptisée le ''Triomphe de la Révolution'', est enlevée dès 1886 car elle commence à se dégrader, son remplacement définitif par un bronze ne s'étant jamais fait par la suite<ref>{{Ouvrage|auteur1=Isabelle Rouge|titre=L'Arc de Triomphe de l'Étoile|sous-titre=art et histoire|éditeur=Faton|année=2008|passage=295}}.</ref>. On peut observer le monument pourvu du groupe de Falguière sur diverses photographies, tout particulièrement celles prises lors des funérailles grandioses de Victor Hugo, en 1885 (voir section « [[#Événements|Évènements]] »). Une réplique en marbre de petite dimension (environ {{nobr|1,2 m.}}) du ''Triomphe de la Révolution'' est exposée en {{nobr|salle 17}} du [[musée de Grenoble]]<ref>[http://notesdemusees.blogspot.com/2011/05/grenoble.html notesdemusees.blogspot.com].</ref>. L'Arc de Triomphe est classé au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] depuis le {{date-|6 février 1896}}<ref>{{Base Mérimée|PA00088804}}.</ref>. == Symbole historique == [[Fichier:Arc de Triomphe vu depuis la Terrasse Publicis.jpg|alt=Vue de l'arc depuis une terrasse le surplombant, de nuit.|vignette|L'Arc de Triomphe vu depuis la terrasse Publicis.]] [[Fichier:Arc de Triomphe, Paris 3 October 2010.jpg|alt=Vue de l'arc depuis la Tour Eiffel.|vignette|Un [[acrotère]] ovoïde, flanqué de quatre avant-corps rectangulaires, surmonte la plate-forme de l'édifice.]] [[Fichier:ParigiArcoTrionfoEtoileAttico&Trab.jpg|vignette|L'attique est couronné d’une balustrade composée de [[Mascaron|masques]] à [[Méduse (mythologie)|tête de méduse]] et de [[palmette]]s.]] L'Arc de Triomphe fait partie des monuments nationaux à forte connotation historique. Cette importance s'est renforcée depuis que la dépouille du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale, y a été inhumée le {{date-|28 janvier 1921}}. Deux ans plus tard, [[André Maginot]], alors [[Liste des ministres français des Armées|ministre de la Guerre]], a soutenu le projet d’y installer une « flamme du souvenir » qui a été allumée pour la première fois le {{date-|11 novembre 1923}} par le ministre<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Yves Le Naour]]|titre=Le soldat inconnu|sous-titre=la guerre, la mort, la mémoire|éditeur=Gallimard|année=2008|passage=61}}.</ref>. {{Référence souhaitée|Cette [[flamme éternelle]] est, avec celle de [[Monument à Victor-Emmanuel II|l'autel de la Patrie à Rome]], la première du genre|date=11 novembre 2017}} depuis l’extinction de la flamme des [[Vestale]]s en [[391]]. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à {{heure|18|30}} par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre<ref>. {{Lien web |url=https://www.laflammesouslarcdetriomphe.org/association/organisation-et-missions |titre=Organisation et missions |site=le site de la fédération d'associations « La Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation » |consulté le=3 décembre 2018 }}.</ref>. Ce geste de ravivage symbolique a été accompli même le {{date-|14 juin 1940}}, où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie. En {{date-|février 2008}} est inaugurée la nouvelle [[scénographie]] permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste [[Maurice Benayoun]] et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des {{nobr|années 1930}}, cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur le conflit armé. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté). == Détails des sculptures == [[Fichier:F4612 Paris Arc de Triomphe caissons rwk.jpg|vignette|Caissons de l'[[Intrados (architecture)|intrados]].]] [[Fichier:Arc Triomphe.jpg|vignette|L'Arc de Triomphe, de nuit.]] L'[[:wikt:élévation|élévation]] de cet arc monumental [[tétrapyle]] est la suivante : devant les façades principales des piédroits, le premier registre est orné de groupes en [[ronde-bosse]] sur des piédestaux. Ce bandeau est surmonté d'un premier [[entablement]] constitué d'une [[Frise (architecture)|frise]] de [[Grecque (motif)|grecques]] et d'une [[corniche]] saillante. Le second registre est animé de grands cadres de pierre rectangulaires, orné d’un bas-relief, et surmonté d'un entablement, comprenant une frise historiée, sous une corniche saillante. Le troisième registre dans la partition verticale de l'édifice est un important étage d'[[Attique (architecture)|attique]] orné de {{unité|30|[[Bouclier (arme)|boucliers]]}}. Le programme iconographique comprend : * Quatre [[haut-relief|hauts-relief]]s posés sur des socles élevés, adossés aux [[pied-droit|piédroits]] et hauts de {{unité|18|mètres}}. Ce sont : ** ''[[Le Départ des volontaires de 1792]]'' (''[[La Marseillaise]]''), par [[François Rude]]. Ce haut-relief représente le rassemblement de tous les Français, pour défendre la nation en partant au combat. L'ensemble et la diversité du peuple français sont mis en avant par la diversité des soldats, jeunes et moins jeunes. Au-dessus d'eux, le Génie de la Guerre les guide <ref>J. Thierry et G. Coulon, ''Notice historique sur l'arc de triomphe de l'Étoile'', Paris, J. Thierry, Rosselin, 1837, {{p.|4}}.</ref>. Cette figure fut vite considérée comme une allégorie de la Marseillaise. L'architecture générale mélange le style antique (le Génie de la Guerre casqué et ailé portant l'[[égide]], les drapés, les cuirasses, les armes, le nu) avec le style appartenant au [[romantisme]] caractéristique du {{s-|XIX}} en France (gestes véhéments, expression marquée des visages, mouvement général). ** ''Le Triomphe de [[1810]]'', par [[Jean-Pierre Cortot]]. ** ''La Résistance de [[1814]]'', par [[Antoine Étex]]. ** ''La Paix de [[1815]]'', par [[Antoine Étex]]. <center> <gallery> Fichier:Paris July 2011-16a.jpg|''[[Le Départ des volontaires de 1792]]'', <br />aussi appelé ''[[La Marseillaise]]'' par [[François Rude]]. Fichier:Paris July 2011-17a.jpg|''Le Triomphe de [[1810]]'' par [[Jean-Pierre Cortot]]. Fichier:Paris July 2011-15a.jpg|''La Résistance de [[1814]]'' par [[Antoine Étex]]. Fichier:Antoine Étex, Der Friede von 1815, Halbrelief, Arc de Triomphe, Paris.jpg|''La Paix de [[1815]]'' par Antoine Étex. </gallery> </center> * Six [[bas-relief]]s plus petits gravés sur les faces de l'arc, retraçant des scènes de la Révolution et de l'Empire. Ils se situent au-dessus des quatre groupes ainsi que sur les côtés de l'arc : ** ''Les Funérailles du [[François Séverin Marceau|général Marceau]] le {{date-|20 septembre 1796}}'', par [[Henri Lemaire]] (face sud droite). ** ''La [[Bataille d'Aboukir (1799)|Bataille d'Aboukir]] le {{date-|25 juillet 1799}}'', par [[Bernard Seurre|Seurre aîné]] (face sud gauche). ** ''La [[Bataille de Jemappes]] le {{date-|6 novembre 1792}}'', par [[Carlo Marochetti]] (face est). ** ''Le Passage du [[Bataille du pont d'Arcole|pont d'Arcole]] le {{date-|15 novembre 1796}}'', par [[Jean-Jacques Feuchère]] (face nord droite). ** ''La [[Prise d'Alexandrie]] le {{date-|3 juillet 1798}}'', par [[John-Étienne Chaponnière]] (face nord gauche). ** ''La [[Bataille d'Austerlitz]] le {{date-|2 décembre 1805}}'', par [[Jean-François-Théodore Gechter|Théodore Gechter]] (face ouest). <center> <gallery> Fichier:Paris Arc de Triomphe Mort de Marceau 2.jpg|''Les funérailles du [[François Séverin Marceau|général Marceau]] le {{date-|20 septembre 1796}}'' par [[Henri Lemaire]]. Fichier:Paris Arc de Triomphe Bataille d'Aboukir.jpg|''La [[Bataille d'Aboukir (1799)|bataille d'Aboukir]] le {{date-|25 juillet 1799}}'' par [[Bernard Seurre|Seurre aîné]]. Fichier:Bataille de Jemmape Arc de Triomphe coté Est.jpg|''La [[Bataille de Jemappes|bataille de Jemmappes]] le {{date-|6 novembre 1792}}'' par [[Carlo Marochetti]]. Fichier:Paris Arc de Triomphe passage du pont d'Arcole.jpg|''Le passage du [[Bataille du pont d'Arcole|pont d'Arcole]] le {{date-|15 novembre 1796}}'' par [[Jean-Jacques Feuchère]]. Fichier:Paris Arc de Triomphe prise d'Alexandrie.jpg|''La [[Prise d'Alexandrie]] le {{date-|3 juillet 1798}}'' par [[John-Étienne Chaponnière]]. Fichier:Bas-relief Austerlitz Gechter Arc de Triomphe.jpg|''La [[bataille d'Austerlitz]] le {{date-|2 décembre 1805}}'' par [[Jean-François-Théodore Gechter|Théodore Gechter]]. </gallery> </center> * L'[[Attique (architecture)|attique]] orné de {{nobr|30 [[Bouclier (arme)|boucliers]]}} [[:wikt:quinconce|en quinconce]] par des [[glaive]]s dressés. Sur les boucliers [[Batailles gravées sur l'arc de triomphe de l'Étoile|sont gravés les noms de grandes batailles]] de la Révolution et de l'Empire : [[Bataille de Valmy|Valmy]], [[Bataille de Jemappes|Jemappes]], [[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus]], [[Bataille de Montenotte|Montenotte]], [[Bataille du pont de Lodi|Lodi]], [[Bataille de Castiglione (1796)|Castiglione]], [[Bataille du pont d'Arcole|Arcole]], [[Bataille de Rivoli (1797)|Rivoli]], [[Bataille des Pyramides|Pyramides]], [[Bataille d'Aboukir (1799)|Aboukir]], [[Bataille d'Alkmaar|Alkmaar]], [[Deuxième bataille de Zurich|Zurich]], [[Bataille d'Héliopolis (1800)|Héliopolis]], [[Bataille de Marengo|Marengo]], [[Bataille de Hohenlinden|Hohenlinden]], [[Bataille d'Ulm|Ulm]], [[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]], [[Bataille d'Iéna|Iéna]], [[Bataille de Friedland|Friedland]], [[bataille de Somosierra (1808)|Somosierra]], [[Bataille d'Essling|Essling]], [[Bataille de Wagram|Wagram]], [[Bataille de la Moskova|Moskowa]], [[Bataille de Lützen (1813)|Lützen]], [[Bataille de Bautzen (1813)|Bautzen]], [[Bataille de Dresde|Dresde]], [[Bataille de Hanau|Hanau]], [[Bataille de Montmirail|Montmirail]], [[Bataille de Montereau|Montereau]] et [[Bataille de Ligny|Ligny]]. [[Fichier:Batailles gravées sur atique ADT.jpg|vignette|centré|upright=2|Batailles gravées sur les [[Bouclier (arme)|boucliers]] de l'[[Attique (architecture)|attique]] (noter les détails calligraphiques).]] * Le [[bas-relief]] de la [[Frise (architecture)|frise]] du grand [[entablement]] qui tourne sur les quatre faces de l'édifice. Il représente : ** ''Le Départ des armées'', par [[Joseph-Silvestre Brun]], [[Georges Jacquot (sculpteur)|Georges Jacquot]] et Laité. Sur cette frise on peut voir la représentation de plusieurs personnalités de la Révolution et de l'Empire. De gauche à droite, on y distingue, [[Marie-Joseph Chénier|Chénier]], [[Jean Guillaume Moitte|Moitte]], [[Jean-Marie Roland de La Platière|Roland]], [[Manon Roland|Me Roland]], Penthièvre, [[François Séverin Marceau|Marceau]], [[Lazare Hoche|Hoche]], [[Jean-de-Dieu Soult|Soult]], [[Lazare Carnot|Carnot]], [[Pierre Cambronne|Cambronne]], [[Barthélemy Catherine Joubert|Joubert]], [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]], [[Jean-Étienne Championnet|Championnet]], [[Jean-Baptiste Jourdan|Jourdan]], [[Pierre Riel de Beurnonville|Beurnonville]], [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]], [[Emmanuel-Joseph Sieyès|Sieyes]], Duc d'Orléans, [[Jean Sylvain Bailly|Bailly]], Duc de Bourbon, [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], [[Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau|Mirabeau]], [[Adam Philippe de Custine|Custine]], [[Maximilien Sébastien Foy|Foy]], [[Louis Charles Antoine Desaix|Desaix]], le [[Louis-Philippe Ier|Duc de Chartres]], [[André Masséna|Masséna]], [[Jean-Baptiste Kléber|Kléber]], [[Jean Nicolas Houchard|Houchard]], [[François Christophe Kellermann|Kellermann]], [[Augustin Gabriel d'Aboville|Daboville]], [[François Joseph Lefebvre|Lefebvre]], [[Pierre Augereau|Augereau]], [[Charles François Dumouriez|Dumouriez]], [[Francisco de Miranda|Miranda]], [[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr|Gouvion-Saint-Cyr]], [[Eugène de Beauharnais|Eugène]] et [[Joséphine de Beauharnais]], [[Jacques-Louis David|David]], [[François-Joseph Gossec|Gossec]], [[Claude Joseph Rouget de Lisle|Rouget de l'Isle]]. ** ''Le Retour des armées'', par [[Louis-Denis Caillouette]], [[François Rude]] et [[Bernard Seurre|Seurre aîné]]. ** Les grandes [[Arcade (architecture)|arcades]] qui sont rehaussées dans leurs [[écoinçon]]s de figures allégoriques représentant des personnages de la mythologie romaine ([[Renommée]]s avec le pied posé sur un globe, leurs mains tenant une trompette et [[Victoire (allégorie)|Victoires]] tendant une couronne de laurier), exécutées par [[James Pradier]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Henri Malorey|titre=L'Arc de triomphe de l'étoile|éditeur=H. Basuyau|année=1942|passage=61}}.</ref>. <gallery caption="[[Renommée]]s et [[Victoire (allégorie)|Victoires]] dans les [[écoinçon]]s" heights="180" widths="180"> Fichier:Paris Arc de Triomphe 06.jpg Fichier:Paris Arc de Triomphe 07B.jpg Fichier:Arc de Triomphe 2.jpg </gallery> * Sur les faces intérieures des piliers des grandes arcades, sont gravés les [[Batailles gravées sur l'arc de triomphe de l'Étoile|noms des grandes batailles]] de la Révolution et de l'Empire. [[Fichier:Batailles gravées sous grandes arcades.jpg|vignette|centré|upright=2|Batailles gravées sous les grandes arcades (noter les séparateurs).]] * Les petites [[Arcade (architecture)|arcades]] rehaussées de figures allégoriques représentant l'[[infanterie]] par [[Théophile Bra]], la [[cavalerie]] par [[Achille Valois|Achille-Joseph-Étienne Valois]], l'[[artillerie]] par [[Jean Baptiste Joseph De Bay père (1779-1863)|Debay père]] et la [[marine de guerre|marine]] par [[Charles Émile Seurre]]. <center> <gallery> Fichier:Figure allégorique Infanterie.jpg|Figure allégorique représentant ''l'[[Infanterie]]''. Fichier:Figure allégorique Cavalerie.jpg|Figure allégorique représentant ''la [[Cavalerie]]''. Fichier:Figure allégorique artillerie.jpg|Figure allégorique représentant ''l'[[Artillerie]]''. Fichier:Figure allégorique Marine.jpg|Figure allégorique représentant ''la [[Marine de guerre|Marine]]''. </gallery> </center> * Sur les faces intérieures des petites arcades, sont gravés les [[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile|noms des personnalités]] de la Révolution et de l'Empire. Les noms de ceux qui sont morts au combat sont soulignés à l'instar du général français [[Frédéric Guillaume de Donop]] mort à [[Waterloo]]. <center> <gallery> Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 2.jpg|Pilier nord. Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 3.jpg|Pilier est. Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 7.jpg|Pilier sud. Fichier:Paris Arc de Triomphe inscriptions 6.jpg|Pilier ouest. </gallery> </center> * Quatre [[bas-relief]]s se situent au-dessus des [[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile|noms des personnalités]] de la Révolution et de l'Empire. Ils portent le nom de batailles célèbres de la Révolution et de l'Empire : ** ''Attributs des victoires du [[Nord]]'', par [[François-Joseph Bosio]]. La scène indique les batailles d'[[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]], d'[[Bataille d'Iéna|Iéna]], de [[Bataille de Friedland|Friedland]], d'[[Bataille d'Ulm|Ulm]], de [[Bataille de Wagram|Wagram]] et d'[[Bataille d'Eylau|Eylau]]. ** ''Attributs des victoires du [[Sud]]'', par [[Antoine-François Gérard]]. La scène indique les batailles de [[Bataille de Marengo|Marengo]], de [[Bataille de Rivoli (1797)|Rivoli]], d'[[Bataille du pont d'Arcole|Arcole]] et de [[Bataille du pont de Lodi|Lodi]]. ** ''Attributs des victoires de l'[[Est]]'', par [[Valcher]]. La scène indique les batailles d'[[Bataille de Canope|Alexandrie]], des [[Bataille des Pyramides|Pyramides]], d'[[Bataille d'Aboukir (1799)|Aboukir]] et d'[[Bataille d'Héliopolis (1800)|Héliopolis]]. ** ''Attributs des victoires de l'[[Ouest]]'', par [[Jean-Joseph Espercieux]]. La scène indique les batailles de [[Bataille de Jemappes|Jemmapes]] et de [[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus]]. <center> <gallery> Fichier:Frise pilier nord.jpg|''Attributs des victoires du [[Nord]]'' par [[François-Joseph Bosio]]. Fichier:Bas relief pilier sud.jpg|''Attributs des victoires du [[Sud]]'' par [[Antoine-François Gérard]]. Fichier:Frise pilier est.jpg|''Attributs des victoires de l'[[Est]]'' par [[Valcher]]. Fichier:Bas Relief Attributs des armées de l'ouest.jpg|''Attributs des victoires de l'[[Ouest]]'' par [[Jean-Joseph Espercieux]]. </gallery> </center> * Sous l'Arc se trouve la dalle de la [[Tombe du Soldat inconnu (France)|tombe du Soldat inconnu]] sur laquelle est inscrite l'[[épitaphe]] : {{Citation|Ici repose un soldat français mort pour la Patrie, 1914 - 1918}}. <center> <gallery> Fichier:Paris Arc de Triomphe de l'Étoile Grabmal des Unbekannten Soldaten 2.jpg|La tombe du Soldat inconnu (Paris), de jour. Fichier:Tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe, place Charles-De-Gaulle à Paris - 14 déc 2013.jpg|La tombe du Soldat inconnu (Paris), de nuit. </gallery> </center> * Le monument est encerclé par cent plots symbolisant les [[Cent-Jours]]. == Philatélie == [[Fichier:Paris-Arc de Triomphe.jpg|vignette|Un immense [[drapeau de la France|drapeau tricolore]] est fixé sous l'Arc de Triomphe lors d'événements importants, comme pour le [[défilé militaire du 14 Juillet]].]] Dès 1929, l'Arc de Triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de {{unité|2 F}} de couleur brun-rouge. En 1938, il figure sur un timbre de {{unité|1.75|F}} outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la tour du palais de [[Westminster]]. Le visuel est repris pour un [[entier postal]]. La même année un timbre rouge carminé de {{unité|65|centimes}} surtaxé {{unité|35|centimes}} est émis pour célébrer le {{20e|anniversaire}} de la victoire. L'Arc est au centre avec le défilé du {{date-|11 novembre}} sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un [[entier postal]]. En 1944, le Gouvernement provisoire en fait un symbole de la République et une série de dix timbres d'usage courant est émise (valeurs entre {{unité|5|centimes}} et {{unité|10|F}}). [[Arc de Triomphe (timbre)|Ces timbres]] sont émis par les [[États-Unis]] pour servir en France libérée. Une nouvelle série de dix timbres toujours imprimée aux États-Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et compris entre {{unité|30|centimes}} et {{unité|3 francs}}. En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'[[armistice du 11 novembre 1918]] sur un timbre à {{unité|25|centimes}} carmin et bleu. En 1971, il est en arrière-plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]]. Il représente la descente des [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]] en 1944. En 1973, la poste célèbre le {{50e|anniversaire}} de la flamme sous l'Arc de Triomphe par un timbre de {{unité|40 centimes}} lilas, rouge et bleu. En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'Arc y figure en arrière-plan de deux timbres multicolores à {{unité|2.20|F}} représentant l'[[arche de la Défense]] et la [[tour Eiffel]]. Les visuels sont repris sur des entiers postaux. En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du {{date-|8 mai 1945}}, il figure en arrière-plan d'un portrait du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] pour une valeur de {{unité|2.80|F}}. En 1999, il figure sur un [[timbre de distributeur]] à valeurs variables<ref>Catalogue Yvert et Tellier, Tome 1.</ref>. En 2001, il figure pour une valeur de {{unité|3|F}} ou {{unité|46|centimes}} d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur [[Albert Decaris]]. En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : « Portraits de régions. La France à voir ». Dans cette série de dix timbres, il est le sujet unique d'un timbre à {{unité|50|centimes}} d'euro. == Événements == {{article connexe|Dégradation de l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018}} [[Fichier:Entree-napoleon-marie-louise(fontaine).jpg|vignette|Mariage de Napoléon et Marie-Louise (1810).]] [[Fichier:Funérailles de Victor Hugo, 31 mai 1885.jpg|vignette|alt=Catafalque et castrum doloris de Victor Hugo sous l’Arc de triomphe, lors de ses funérailles, le {{date-|31 mai 1885}}. Cet événement a lieu durant les quelques années où est installé au sommet du monument une maquette d'un projet du groupe monumental d’Alexandre Falguière : le ''Triomphe de la Révolution''.|[[Catafalque]] et ''[[castrum doloris]]'' de [[Victor Hugo]] sous l’Arc de Triomphe, lors de ses [[funérailles]], le {{Date-|31 mai 1885}}. Cet événement a lieu durant les quelques années où est installé au sommet du monument le groupe monumental d’[[Alexandre Falguière]] : le ''Triomphe de la Révolution''.]] En 1810, à l'occasion de son mariage avec l'[[Marie-Louise d'Autriche|archiduchesse Marie-Louise]] et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur {{souverain2|Napoléon Ier}} fait construire par [[Jean-François Chalgrin|Chalgrin]] une maquette grandeur réelle (afin de donner l’illusion du monument achevé) en charpente, stuc et toiles peintes en trompe-l’œil pour simuler les bas-reliefs des piédroits sous laquelle la future impératrice passa solennellement. Durant le transfert des cendres de Napoléon, le {{date-|15 décembre 1840}}, le cortège passe sous l'Arc de Triomphe. Le corps de [[Victor Hugo]] est veillé sous l'Arc la nuit du {{date-|22 mai 1885}}, avant d'être enterré au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]]. À l'occasion des funérailles, le monument est partiellement voilé de [[Crêpe (tissu)|crêpe]] noir<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=De l’Arc de triomphe au Panthéon : les funérailles de Victor Hugo |url=https://www.lhistoire.fr/éphéméride/de-l’arc-de-triomphe-au-panthéon-les-funérailles-de-victor-hugo |site=www.lhistoire.fr |consulté le=2020-10-06}}</ref>. En 1938, un moulage de la sculpture originale de la Marseillaise de Rude est effectué pour prévenir les éventuelles destructions dans une guerre, avec notamment le développement de l’aviation et des bombardements<ref name="France Television">{{Lien web |titre=Gilets jaunes : Dijon possède une copie du moulage de La Marseillaise détruite à l’Arc de Triomphe |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/gilets-jaunes-copie-marseillaise-detruite-lors-manifestation-arc-triomphe-est-dijon-1585459.html |site=France 3 Bourgogne-Franche-Comté |jour=03 |mois=décembre |année=2018 |consulté le=13 décembre 2018}}.</ref>. Le {{Date-|11 novembre 1940}}, une [[Manifestation du 11 novembre 1940|manifestation de lycéens et d'étudiants]] sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]] et devant l'Arc de triomphe, l'un des tout premiers actes publics de [[Résistance intérieure française|résistance à l'occupant en France]], est durement réprimée par les nazis. En 1997, un Australien essaye de se faire cuire des œufs au plat sur la flamme du Soldat inconnu, ce qu'a fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'[[Hector (chanteur)|Hector]], à la suite d'un pari avec [[Jean Yanne]]. Le {{date-|7 août 1919}}, un aviateur militaire expérimenté, [[Charles Godefroy]], réussit à passer en avion (avec un appareil [[biplan (avion)|biplan]] [[Nieuport 17]] de {{unité|15|mètres}} carrés de surface portante et {{unité|9|mètres}} d’envergure à moteur de {{nobr|120 chevaux}}<ref>Le {{date-|7 août 1919}} dans le ciel : l’aviateur Godefroy passe sous la voûte de l’Arc de Triomphe [http://www.air-journal.fr/2014-08-07-le-7-aout-1919-dans-le-ciel-laviateur-godefroy-passe-sous-la-voute-de-larc-de-triomphe-5110542.html Air-journal.fr] 7 août 2014.</ref>) sous l'Arc de Triomphe, photographié par [[Jacques Mortane]]<ref>{{Lien web |titre=Les débuts de l'aviation : Charles Godefroy |url=http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=260&d=441 }}</ref>. Cet exploit est mis en scène en 1968 dans le film de [[Robert Enrico]] ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les aventuriers]]''. Le célèbre as [[Jean Navarre]] s'était tué à proximité de [[Vélizy-Villacoublay|Villacoublay]] le {{date-|10 juillet}} de la même année au cours d'un vol d'entraînement pour réaliser cet exploit<ref>{{Lien web |titre=Jean Navarre, Les traces qu'il a laissées dans l'histoire |url=http://www.navarre-jean.com/Relations.htm }}</ref>. En {{date-|octobre 1981}}, Alain Marchand réédite le passage sous l'Arc de Triomphe à bord d'un [[Morane-Saulnier Rallye|MS 880 Rallye]]; il est condamné à {{unité|5000|[[Franc français|francs]]}} d'amende<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un avion sous l'Arc de Triomphe |url=https://www.franceinter.fr/emissions/les-80-de/les-80-de-08-aout-2019 |site=www.franceinter.fr |consulté le=2022-02-02}}</ref>. Le {{date-|11 août 1991}}, un pilote non identifié passe de nouveau sous l'Arc et la [[tour Eiffel]] aux commandes d'un [[Mudry Cap 10|Mudry Cap-10B]], déclaré volé à l'[[aéro-club]] de [[Lognes]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un émule du "baron noir" a survolé Paris |périodique=Le Monde |date=17/09/1991 |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/09/17/un-emule-du-baron-noir-a-survole-paris_4032776_1819218.html }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un avion est passé dimanche sous la tour Eiffel et l'Arc de triomphe |périodique=Le Soir |date=16/09/1991 |url=https://www.lesoir.be/art/un-avion-est-passe-dimanche-sous-la-tour-euffel-et-l-ar_t-19910916-Z04EHU.html}}</ref>. À noter que dans le film ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les Aventuriers]]'' (1967), le personnage joué par [[Alain Delon]] envisage de passer en avion sous l'Arc de Triomphe, mais échoue à cause du drapeau qui y est déployé<ref>[https://www.cinema-francais.fr/les_films/films_e/films_enrico_robert/les_aventuriers.htm « ''Les Aventuriers'' »], cinema-francais.fr, consulté le 23 avril 2021</ref> Des pics de sécurité sont installés{{quand}} après que l'on eut constaté {{unité|33|suicides}} depuis le toit du monument<ref>[[Philippe Bouvard]], « GDF adresse au soldat inconnu une facture annuelle de {{unité|10000|euros}} », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 11 août 2017, page 94.</ref>. [[Fichier:Arc de Triomphe 01-08-2013 n44 c.jpg|vignette|Coucher de soleil dans l'axe des Champs-Élysées, ici en août 2013.]] Six fois par an (les 7, 8 et {{date-|9 mai}} et les 3, 4, {{date-|5 août}}), le [[Soleil]] se couche dans l'axe des [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]]. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe<ref name="Brandy">{{Ouvrage|auteur1=Daniel Brandy|titre=Paris et les caprices du pouvoir : l'aventure politique des monuments parisiens|éditeur=Presses franciliennes|année=2009|passage=93}}.</ref>. Le {{date-|10 mai 1994}}, le phénomène s'accompagne d'une [[Éclipse solaire du 10 mai 1994|éclipse partielle de Soleil]], observée par près de {{unité|200000|personnes}}<ref>{{lien vidéo |langue= fr |date= 1994-05-10 |titre= Eclipse Paris |url= http://www.ina.fr/video/CAB94049020 |éditeur= [[Institut national de l'audiovisuel]] |lieu= Paris}}</ref>. En sens opposé vu de la [[porte Maillot]], le Soleil se lève quatre fois par an dans l'Arc de Triomphe, les 4, 5, {{date-|6 février}}, et le {{date-|7 novembre}}, informations confirmées par l'[[Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides]]<ref name="Brandy"/>. {{Citation|Des Napoléoniens convaincus à travers des brochures ou des sites internet, colportent encore à ce sujet plusieurs informations fantaisistes… Ils ont tenté de répandre l'idée que le soleil se couchait sous l'Arc de Triomphe le jour de l'anniversaire de l'Empereur, le {{date-|15 août}}, et qu'il se levait parfaitement dans l'axe le {{date-|2 décembre}}, jour anniversaire de la [[bataille d'Austerlitz]]<ref name="Brandy"/>}}. [[Fichier:JR 1-185.jpg|vignette|gauche|Dégradation du moulage en plâtre du ''[[Le Départ des volontaires de 1792|Départ des volontaires de 1792]]''.]] La [[dégradation de l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018|dégradation de l'Arc de triomphe le {{date-|1 décembre 2018}}]] s'est effectuée lors de l'[[acte III du mouvement des Gilets jaunes]] à [[Paris]]. L'Arc de triomphe de l'Étoile investi par des manifestants a subi des dégradations importantes. Le ministre de la Culture, [[Franck Riester]], avance un coût global de remise en état à hauteur de {{nobr|1,2 million d'euros}}. Lors du procès de {{date-|mars 2021}}, huit manifestants sont reconnus coupables d’avoir pénétré par effraction dans l'Arc de Triomphe et dégradé celui-ci. Ils sont condamnés à des peines modestes, les principaux auteurs des faits n’ayant pas pu être identifiés<ref>{{Lien web |langue= |titre= « Gilets jaunes » : le {{date-|1 décembre}}, le jour où tout a basculé avec la « prise » de l’Arc de triomphe. |url= https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/16/gilets-jaunes-le-1er-decembre-le-jour-ou-tout-a-bascule-avec-la-prise-de-l-arc-de-triomphe_5436981_3224.html |site= [[Le Monde]] |date=16-03-2019 |consulté le=2022-05-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |titre= Au procès du saccage de l’Arc de triomphe par des « gilets jaunes », des peines modestes et une relaxe. |url= https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/26/au-proces-du-saccage-de-l-arc-de-triomphe-des-peines-pedagogiques-et-une-relaxe_6074530_3224.html |site= Le Monde |date=26-03-2021|consulté le=2022-04-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |titre= L’Arc de Triomphe vandalisé. |url= https://www.latribunedelart.com/les-images-ont-largement-circule-des-degradations-7538 |site= [[La Tribune de l'art]] |date=02-12-2018|consulté le=2022-04-28}}</ref>. [[Fichier:Arc-triomphe-cristo-2.jpg|vignette|''L'Arc de Triomphe, emballé'' par Cristo]] L'Arc de triomphe est empaqueté du {{date-|18 septembre}} au {{date-|3 octobre 2021}} par [[Christo et Jeanne-Claude]]. Il s'agit d'une [[œuvre posthume]] du couple d'artistes, intitulée ''{{lang|en|[[L'Arc de Triomphe, Wrapped]]}}'' (littéralement ''L'Arc de Triomphe, emballé''). Christo avait commencé à travailler sur ce projet en 1961. L'œuvre temporaire a nécessité {{nb|25000 m²}} de toiles argent bleuté et trois kilomètres de cordes rouges<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-christo-va-emballer-l-arc-de-triomphe-en-2020-03-04-2019-8045544.php|titre=Paris : Christo va emballer l’Arc de Triomphe en 2020 |date=2 avril 2019|site=leparisien.fr}}.</ref>. == Travaux de conservation et restauration == [[Fichier:Arc de Triomphe 2, Paris November 1988.jpg|vignette|L'Arc de Triomphe et son échafaudage pendant la campagne de restauration de 1988.]] === Confortation des fondations par injection de coulis === La confortation des fondations de l’Arc de Triomphe par injection de coulis a été réalisée à la fin des années 1980 en cinq étapes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[René Dinkel]]|titre=L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques|sous-titre=Pratiques)|lieu=Paris|éditeur=éditions Les Encyclopédies du patrimoine|année=1997|mois=septembre|pages totales=1512|pages=1512|isbn=978-2-911200-00-7|isbn10=2-911200-00-4|bnf=36966587}}{{commentaire biblio|Chapitre III ''L’apport des techniques, La confortation des maçonneries et des fondations''. A. Par injection de coulis : La confortation des fondations de l’Arc de Triomphe par injection de coulis, B. La confortation par précontrainte additionnelle, pp. 62 à 73.}}</ref>. ==== {{1re|étape}} : Apparitions des désordres de l'édifice ==== {{Quand|Depuis un certain nombre d’années}}, l’Arc souffrait de désordres apparents, telles des [[fissure (matériau)|fissures]] et chutes de pierres. Un examen visuel a permis d'identifier les fentes et d'en tracer le relevé. La conclusion des reconnaissances et investigations fut que la cause principale des perturbations était un tassement dû au délavage du mortier à la chaux aérienne des fondations par l’eau de ruissellement. Divers travaux de réhabilitation furent décidés, visant à redonner un aspect neuf au monument, à le prémunir contre de telles altérations et à le conforter. La restauration a été conduite par Michel Marot, [[architecte des bâtiments civils et palais nationaux]]. Le Bureau Michel Bancon, spécialisé dans les études de structure et de réhabilitation des édifices anciens, a été chargé de l’expertise du bâtiment afin de définir un programme de consolidation. Solétanche, entreprise spécialisée, a réalisé l’ensemble des travaux sous la direction de Jean-Pierre Gadret<ref>La Société Vinci a acheté, en 2007, 81 % du capital de Solétanche, maison mère de Solétanche Bachy, un des derniers groupes de BTP indépendant et l'un des leaders mondiaux dans les fondations spéciales, le traitement des sols, et la maintenance des barrages.</ref>. Les travaux de confortement comportaient essentiellement la régénération des maçonneries de fondation et la consolidation de la superstructure. À partir de {{date-|décembre 2003}}, d’autres travaux de restauration ont débuté. Trois parties étaient concernées : la terrasse et la balustrade de l’attique, la voûte d’ogive intérieure et les salles de la partie basse, la voûte en berceau de la grande arche centrale et son décor sculpté de rosaces. Ces travaux, qui se poursuivront jusqu’en {{date-|juin 2005}}, ont été engagés pour des raisons de sécurité, d’entretien de l’édifice et s’inscrivent dans la perspective d’aménagements intérieurs. ==== {{2e|étape}} : campagne de mesures et d'essais ==== Afin d'établir un diagnostic précis et déduire les origines du phénomène et la nature des travaux les plus rationnels, une série de mesures a été opérée : * mesures des vibrations au sol et dans la partie supérieure ; * équipement des fissures et mesures de leur évolution ; * pose sur l'édifice de niveaux de précision et suivi de leur évolution ; * mesures de la rotation des piles et de leur verticalité ; * mesures de l'horizontalité des corniches sur les quatre faces ; * forages dans les fondations au droit des piles et examens. ==== {{3e|étape}} : analyse des désordres ==== Cette analyse, facilitée par l'existence des plans de l'édifice, a permis de constater que le bâtiment souffrait d'un tassement différentiel des joints de maçonnerie des dix-sept assises de fondations ({{unité|8.5|m}}), avec un mouvement hélicoïdal de l'Arc. Les fondations constituées de gros blocs en pierre ont subi des mouvements consécutifs à la dégradation de leurs joints. L'eau de pluie de l'esplanade, l'eau de ruissellement des façades et l'eau de terrasse canalisée vers des collecteurs, sans doute fuyards, sont la cause des circulations d'eau qui délavent les joints entraînant une forte altération du mortier à la chaux aérienne. Le tassement différentiel des fondations ainsi généré entraîne une déformation dite en selle de cheval en partie supérieure de l'édifice avec une tendance à l'éloignement des sommets de piles dans le sens des petits côtés et d'une convergence dans l'autre sens. Michel Bancon explique ce comportement différentiel par la configuration des nombreuses cavités ménagées dans l'Arc qui, par leur emplacement et leur géométrie, sollicitent plus le bâtiment dans l'axe des petits côtés. Une analyse par libération des contraintes montre que celles-ci varient à l'intérieur des maçonneries de {{unité|0|à= 50|bars}}. ==== {{4e|étape}} : travaux de confortement ==== Ces analyses ont permis d'établir un plan de confortement comprenant cinq phases : # Traitement des vides existant dans les joints de maçonnerie et régénération des mortiers délavés par injection partielle de coulis spéciaux dans les fondations ; # Traitement des fissures en superstructures par injection de coulis de ciment ; # Confortement des superstructures par mise en place de tirants précontraints à l'intérieur de l'édifice ; # Injections complémentaires de coulis dans les massifs de fondations ; # Étanchéification des abords de l'Arc (plate-forme centrale, réseaux d’égouts…). ==== {{5e|étape}} : travaux d’injection ==== Pour remédier à la dégradation des joints de fondation, il a été décidé, à la suite d'une campagne dite de convenance, de procéder à des injections d'abord partielles, sur un huitième de la surface de trois massifs et sur un quart de la surface de celui qui supporte la pile nord-ouest. L'entreprise Solétanche a été choisie pour mener la première campagne d'injection nécessaire. Il a été décidé d’utiliser deux types de coulis, le « Microsol » et le « Silacsol », mis au point, l'un et l'autre, par cette entreprise. L'usage d'un [[ciment]] classique était à rejeter, puisqu'il fallait, d'une part combler au maximum des vides dans les [[joint (construction)|joints]] des [[moellon]]s, d'autre part conforter les parties de ces joints qui étaient désagrégées. La granulométrie des produits traditionnels ({{unité|0|à= 100|µm}}) et la formation qu'ils entraînent de paquets de grains (d'environ {{unité|500|µm}}) auraient empêché une exécution correcte de l'opération. === Confortation par précontrainte additionnelle === Dans le cas de l'Arc de Triomphe, il s'agit d'une précontrainte additionnelle réalisée à l'intérieur de la structure permettant de comprimer les zones fracturées et de recentrer les efforts obliques engendrés par la poussée des voûtes. Cette précontrainte additionnelle a été réalisée par {{unité|112|demi-tirants}} ancrés dans les parements et raccordés par paires en leur milieu par des coupleurs actifs. La répartition des tirants tient compte : * du rééquilibrage des contraintes qui nécessite quatre étages de tirants dans le sens du petit côté et deux étages suivant le grand côté ; * de la présence d'équipements existants à l'intérieur de l'ouvrage ; * du phasage des travaux, la mise en tension devant pouvoir se faire de manière progressive, afin d'équilibrer les efforts à répartir ; * de la possibilité de réglages ultérieurs des efforts dans les tirants ; * de l'esthétique finale du renforcement compatible avec le cadre de l'édifice. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Arc de Triomphe de l'Étoile | wiktionary = <!-- Wiktionary --> | wikiquote = <!-- Wikiquote --> | wikinews = <!-- Wikinews --> | wikivoyage = 8e arrondissement de Paris }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=Michel Gallet|titre=Les Architectes parisiens du {{s-|XVIII}}|sous-titre=dictionnaire biographique et critique|lieu=Paris|éditeur=éditions Mengès|année=1995|pages totales=494|isbn=978-2-85620-370-5|isbn10=2-85620-370-1|bnf=357995898|passage=110-116}}. * Marcel Cynamon, Catherine Feff, ''Arc de Triomphe. Photos des travaux de restauration'', Syros, 1988. * Isabelle Rouge-Ducos, ''L'Arc de triomphe de l'Étoile : panthéon de la France guerrière, art et histoire'', [[Dijon]], éditions Faton, 2008, 397 p. === Articles connexes === * [[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile]] * [[Batailles gravées sur l'arc de triomphe de l'Étoile]] * [[Arc de triomphe]] * [[Liste des arcs de triomphe post-romains]] === Liens externes === {{Liens}} * {{lien web|url=http://www.laflammesouslarcdetriomphe.org/|titre=Site officiel de la Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation, à Paris}} * {{lien web|url=http://www.canalacademie.com/Promenade-a-l-Arc-de-Triomphe.html|titre=Émission proposée par Anne Muratori-Philip, Hélène Renard}}, sur le site canalacademie.com, magazine hebdomadaire de presse en ligne de l’[[Institut de France]] {{Palette|Paris}} {{Portail|sculpture|histoire militaire|Paris|architecture et urbanisme|néo-classicisme|monuments historiques|XIXe siècle|Grande Armée}} [[Catégorie:Architecture du XIXe siècle en Île-de-France]] [[Catégorie:Architecture néo-classique en France]] [[Catégorie:Sculpture en France]] [[Catégorie:Patrimoine du XIXe siècle]] [[Catégorie:Monument historique dans le 8e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Monument historique dans le 16e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Monument historique dans le 17e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Sculpture française du XIXe siècle]] [[Catégorie:Sculpture néo-classique]] [[Catégorie:Sculpture monumentale]] [[Catégorie:Édifice géré par le Centre des monuments nationaux]] [[Catégorie:Symbole de Paris]] [[Catégorie:Monument historique classé en 1896]] [[Catégorie:Axe historique parisien]] [[Catégorie:Arc de triomphe monument historique en France|Etoile]] [[Catégorie:Place et arc de triomphe de l'Étoile]] [[Catégorie:Réalisation sous l'ère napoléonienne]] [[Catégorie:Édifice représenté sur une pièce de monnaie]] [[Catégorie:Mémoire collective en France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ars%C3%A8ne%20Lupin
Arsène Lupin
{{Voir homonymes|Arsène Lupin (homonymie)}} {{En-tête label|AdQ|année=2019}} {{Infobox Personnage (fiction) | charte couleur = roman | nom = Arsène Lupin | oeuvre = Arsène Lupin | image = Tournée de l'Athénée - Arsène Lupin.jpg | taille image = | légende = Affiche d'[[Henri-Edmond Rudaux]] pour la [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|pièce]] interprétée par [[André Brulé]] au [[Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet|théâtre de l'Athénée]], 1909. | nom original = Arsène Raoul Lupin | nom alias = Raoul d'Andrésy<br/>Don Luis Perenna<br/>Jim Barnett<br/>Paul Sernine<br/> Raoul de Limésy | naissance = [[1874 en littérature|1874]] | origine = {{France}} | décès = | sexe = [[Homme|Masculin]] | espèce = | cheveux = | yeux = | activité = [[Gentleman cambrioleur]]<br>détective<br>soldat<br>policier | caractéristique = | adresse = | famille = Théophraste Lupin (père)<br>Henriette d'Andrésy (mère)<br>Clarisse d'Étigues (première épouse)<br>Jean d'Andrésy/Félicien Charles (fils né de Clarisse)<br>Geneviève Ernemont (fille)<br>Raymonde de Saint-Véran-Valméras (troisième épouse) | affiliation = | entourage = Victoire<br>Grognard<br>Sonia Krichnoff | ennemi = comtesse de Cagliostro<br />inspecteur Ganimard<br />détective Herlock Sholmès | membre = | créateur = [[Maurice Leblanc]] | interprète = [[André Brulé]]<br />[[John Barrymore]]<br/>[[Jules Berry]]<br />[[Robert Lamoureux]]<br />[[Georges Descrières]]<br />[[Jean-Claude Brialy]]<br/>[[François Dunoyer]]<br />[[Romain Duris]] | voix = | film = [[Arsène Lupin (film, 1932)|Arsène Lupin]]<br />[[Arsène Lupin détective]]<br />[[Les Aventures d'Arsène Lupin]]<br />[[Signé Arsène Lupin]]<br />[[Arsène Lupin (film, 2004)|Arsène Lupin]] | roman = [[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur]]<br />[[L'Aiguille creuse]]<br />[[813 (Arsène Lupin)|813]]<br />etc. | pièce = [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|Arsène Lupin]]<br />[[Le Retour d'Arsène Lupin (théâtre)|Le Retour d'Arsène Lupin]] | série = [[Arsène Lupin (série télévisée)|Arsène Lupin]]<br />[[Arsène Lupin joue et perd]]<br />[[Le Retour d'Arsène Lupin (série télévisée)|Le Retour d'Arsène Lupin]]<br />[[Les Exploits d'Arsène Lupin]]<br />[[Lupin (série télévisée, 2021)|Lupin : dans l'ombre d'Arsène]] | album = | première apparition = [[1905 en littérature|1905]] | dernière apparition = | saison = | épisode = | éditeur = [[Éditions Pierre Lafitte]]<br/>[[Hachette Livre|Librairie générale française]] }} '''Arsène Lupin''' est un [[personnage de fiction]] [[France|français]] créé par [[Maurice Leblanc]]. Ce [[gentleman cambrioleur]] est particulièrement connu pour son talent à user de déguisements, à se grimer et à prendre des identités multiples pour commettre ses délits et résoudre des énigmes criminelles. Le héros apparaît pour la première fois dans la [[nouvelle]] ''L'Arrestation d'Arsène Lupin'', parue dans le magazine ''[[Je sais tout]]'' en juillet [[1905 en littérature|1905]]. Son créateur, [[Maurice Leblanc]], reprend cette nouvelle dans le recueil ''[[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur]]'' paru en 1907. Face au succès grandissant du personnage auprès des lecteurs, ses aventures paraissent de 1905 jusqu'au décès de l'auteur en 1941, dans dix-huit romans, trente-neuf nouvelles et cinq pièces de théâtre. Ses nombreuses aventures ont pour cadre la France de la [[Belle Époque]] et des [[Années folles]], périodes durant lesquelles Arsène Lupin suit le cheminement de pensée de son auteur : les sympathies [[anarchie|anarchistes]] de Lupin dans les premiers romans disparaissent dans les ouvrages écrits pendant la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]] où Lupin devient très patriote. Surtout, il cesse peu à peu d'être cambrioleur pour devenir détective. En plus d'être un sportif et un combattant aguerri, il a un don pour les déguisements et fait preuve de sagacité, des compétences qu'il met à profit pour venir à bout de n'importe quelle énigme. De plus, son côté enfantin et charmeur, volontiers railleur, doublé d'un caractère torturé et mystérieux, en a fait un personnage populaire incarnant la figure du gentleman cambrioleur de la [[Belle Époque]]. Sa célébrité à l'étranger lui vaut tant des adaptations cinématographiques américaines que des adaptations en [[manga]] par des auteurs japonais. Son nom est également lié à la ville française d'[[Étretat]] en [[Normandie (région administrative)|Normandie]], qui se trouve au centre de plusieurs de ses aventures, parmi lesquelles ''[[L'Aiguille creuse]]'' a contribué au mythe qui entoure le site. Enfin, sa popularité a permis l'apparition d'un néologisme : la lupinologie. Ce terme désigne l'étude des aventures [[:wikt:lupinien|lupiniennes]] par les admirateurs de l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar de la [[holmésologie]]. == Biographie fictive == {{Article détaillé|Chronologie de la vie d'Arsène Lupin}} La grande majorité des récits qui composent le cycle « Lupin » forme un ensemble cohérent, ponctué de dates, d'événements relatifs à la vie du gentleman cambrioleur qui permettent des recoupements, des renvois à d'autres récits<ref>{{harvsp|Aranda|2003|p=111-112|id=aranda2003}}.</ref>. Néanmoins, l'existence de contradictions entre les œuvres de Maurice Leblanc<ref>{{harvsp|Maugarlonne|2010|p=212|id=maugarlonne2010}}.</ref> conduit à ce que même les chronologies les plus abouties{{Note|groupe=Note|texte=Le [[pataphysique|pataphysicien]] [[Jean-Claude Dinguirard|Commodore Perry Hammer]] a été le premier à établir une chronologie de la vie d'Arsène Lupin en 1967 dans la ''Revue des Études Lupiniennes'' n° 5 ; ces premiers travaux ont été complétés par ''La Vraie Vie d'Arsène Lupin'' de [[Francis Lacassin]] en 1986, puis de nouveau par [[André-François Ruaud]] dans ''Arsène Lupin : une vie'' en 2011.}} diffèrent sur de nombreux points. Ainsi, malgré les tentatives qui se poursuivent, et notamment par des passionnés{{Note|groupe=Note|texte=L'Association des amis d'Arsène Lupin a publié à deux reprises des chronologies corrigées dans sa revue ''L'Aiguille Preuve''<ref>{{harvsp|Hannedouche|2019|p=12|id=hannedouche2019}}.</ref>.}}, pour corriger les imperfections des travaux antérieurs, les incohérences empêchent l'établissement d'une chronologie rigoureuse et définitive<ref>{{harvsp|Derouard|2001|p=11|id=derouard2001}}.</ref>. === Généalogie prestigieuse === Le premier ancêtre connu d'Arsène Lupin est son arrière-grand-père, un général d'Empire. Le général Lupin participe à la [[bataille de Montmirail]] le {{date-|11 février 1814}}, dans laquelle les armées de [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] ressortent victorieuses contre les troupes russes du général [[Fabian Gottlieb von Osten-Sacken|Osten-Sacken]] et les Prussiens du général [[Ludwig Yorck von Wartenburg|Johann Yorck]]. Son avancement dans l'armée impériale se limite cependant au grade de général de division après avoir contrarié certains projets de l'empereur<ref name="ruaud2008p9">{{harvsp|Ruaud|2008|p=9}}. Ces informations sont livrées par Maurice Leblanc dans le roman posthume ''Le Dernier Amour d'Arsène Lupin''.</ref>. Il se marie avec une cousine, la comtesse de Montcalmet, avec laquelle il habite les ruines du château d'Orsay<ref name="ruaud2008p9" />. === Cambrioleur précoce === [[Fichier:Le Collier de la reine.jpg|vignette|redresse|Le vol du [[Affaire du collier de la reine|célèbre collier de la Reine]] aux Dreux-Soubise est à l'origine de la vocation de cambrioleur d'Arsène Lupin.]] Arsène Lupin naît en 1874{{#tag:ref|Arsène Lupin est âgé de {{nombre|20|ans}}<ref name=":2" /> en 1894, date à laquelle se situe l'action de ''La Comtesse de Cagliostro''<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre I|titre chapitre=Chapitre I}}.</ref>.|group= Note}}, vraisemblablement dans le [[pays de Caux]]<ref>{{harvsp|Derouard|2001|p=57|id=derouard2001}}.</ref>{{,}}{{#tag:ref|Son lieu de naissance pourrait être [[Blois]], sur la foi d'un acte de naissance truqué (le nom figurant sur l'acte est « Floriani », pseudonyme d'Arsène Lupin dans la nouvelle ''Le Collier de la Reine'') exhumé par la police dans ''Les Dents du tigre''<ref name=":dentstigre4">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Dents du tigre|wikisource=Les Dents du tigre/I, 4|titre chapitre=Première partie Chapitre IV : Le rideau de fer}}.</ref>. Selon que l'on considère que cet acte de naissance vient remplacer l'acte véritable de naissance de Lupin ou bien qu'il s'agit d'un leurre mis en place par Lupin pour brouiller les pistes, on retiendra<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1239|id=lacassin2004}}.</ref> ou on exclura Blois<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=10}}.</ref> comme lieu de naissance.|group= Note}}, d'Henriette d'Andrésy et Théophraste Lupin. Sa famille maternelle n'apprécie pas ce mariage avec un roturier sans patrimoine, dont le métier n'est pas prestigieux : professeur de gymnastique, d'escrime et de boxe<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre VI|titre chapitre=Chapitre VI}}.</ref>. Henriette renie Théophraste lorsqu'elle apprend qu'il exerce la profession d'escroc. Après quoi, ce dernier est emprisonné aux États-Unis où il serait mort<ref name=":2" />. En 1880, Arsène vit avec sa mère à Paris. Rejetée par ses parents que son mariage avait indignés, Henriette a été acceptée au domicile d'un cousin éloigné, le duc de Dreux-Soubise, où elle fait office de servante de sa femme<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1240|id=lacassin2004}}.</ref>. À l'âge de {{nombre|6|ans}}, Arsène vole le précieux [[Affaire du collier de la reine|collier de la Reine]] des Dreux-Soubise<ref name=":2" />. Soupçonnée du vol, Henriette est mise à la porte avec son fils et ils trouvent refuge en Normandie auprès d'une femme, Victoire<ref name=":acte4scene3">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc et Francis de Croisset|titre=Arsène Lupin. Pièce en quatre actes|éditeur=L'Illustration théâtrale|année=1909|wikisource=Arsène_Lupin_(pièce_de_théâtre)/Acte_IV#Scène_III|titre chapitre=Acte IV scène 3}} : il vit chez Victoire et son mari à l'âge de sept ans.</ref>. Henriette reçoit une enveloppe d'argent en liquide<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=148-149|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Le collier de la Reine}}.</ref>{{,}}{{#tag:ref|Pour André-François Ruaud : « De toute évidence, à l'insu de tous, Théophraste, qui s'est fait passer pour mort en Amérique, vit toujours en France, et il garde un œil attentif sur son rejeton »<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=12}}.</ref>. Il serait ainsi le cerveau du vol du collier de la Reine, le bienfaiteur anonyme d'Henriette d'Andrésy, puis celui qui a permis à son fils de faire de nombreuses études.|group= Note}}. Six ans plus tard, Henriette meurt, laissant un orphelin de {{nombre|12|ans}}<ref name=":3" />. === Comtesse de Cagliostro === [[Fichier:Giuseppe balsamo (colour).jpg|vignette|gauche|redresse|Portrait du [[Joseph Balsamo|comte de Cagliostro]].]] Arsène Lupin débute dans l'escroquerie et se fait rouler par le couple Imbert<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=226|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Le coffre-fort de Madame Imbert}} : « C'est dans cette affaire qu'il reçut son baptême du feu ».</ref>{{,}}{{Note|groupe=Note|nom=Imbert|texte=La nouvelle ''Le Coffre-fort de madame Imbert'', publiée en 1906, s'inspire fortement de l'escroquerie montée par [[Thérèse Humbert]], découverte en 1902<ref>{{harvsp|Couégnas|2016|p=7|id=couégnas2016}}.</ref>.}}. Au vu de son parcours, il a suivi des études classiques{{Note|groupe=Note|texte=Il peut réciter par cœur [[Homère]] en grec et [[John Milton|Milton]] en anglais<ref name=":5" />, apprécie [[Suétone]] et [[Plutarque]]<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=15}}.</ref>.}}, puis des études de médecine et de droit, reçoit une formation aux Beaux-Arts, devient ensuite acteur, professeur de lutte japonaise{{Note |groupe=Note |nom=note2 |texte=Appelée aujourd'hui [[ju-jitsu|jiu-jitsu]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=A. Buvat |titre=Enseignement méthodique et pratique du jiu-jitsu (lutte japonaise) |éditeur=Jean Durand et Cie |lieu=Paris |année=1911 |pages totales=174 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9600764m/f9.image}}.</ref>.}}. Il s'intéresse par la suite à la prestidigitation aux côtés de Dickson<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=88-89|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'évasion d'Arsène Lupin}} : le président lui dit que la première trace officielle de lui date d'il y a huit ans sous le nom de Rostat.</ref>. Il adopte le nom de Rostat durant cet apprentissage, puis travaille six mois avec l'illusionniste Pickmann<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Confidences d'Arsène Lupin|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1921|passage=55|wikisource=Les confidences d'Arsène Lupin/2}}.</ref>. En 1893<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=19}}.</ref>, en séjour sur la Côte d'Azur, à [[Aspremont (Alpes-Maritimes)|Aspremont]] près de [[Nice]], il a une aventure avec une jeune femme qui donnera naissance à Geneviève un an plus tard<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=813|wikisource=813/I/3|titre chapitre=Chapitre III : Le Prince Sernine à l'ouvrage}}.</ref>. À l'âge de {{nombre|20|ans}}, lorsqu'il rencontre Clarisse d'Étigues, Arsène a déjà connu de nombreux démêlés avec la police<ref name=":2" />. Il prend alors le nom de Raoul d'Andrésy pour demander, en vain, au baron Godefroy d'Étigues la main de sa fille<ref name=":5" />. Il sauve ensuite la vie de Joséphine Pellegrini, dite comtesse de Cagliostro, alors que le baron et ses complices tentaient de la noyer. Neuf jours plus tard, Raoul abandonne Clarisse pour la Cagliostro, avec qui il vit un mois d'amour passionnel sur son bateau, la ''Nonchalante''<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1245|id=lacassin2004}}.</ref>. Se prétendant descendante du mage [[Joseph Balsamo|Cagliostro]], la comtesse affirme détenir le secret de l'immortalité. Elle s'associe au jeune homme pour découvrir les mystérieuses richesses des abbayes du pays de Caux. Ce faisant, elle lui sert de mentor dans la voie du crime, tant et si bien que l'élève finit par dépasser sa maîtresse au terme du [[roman d'apprentissage]] ''[[La Comtesse de Cagliostro]]''. Arsène conserve toutefois une ligne de conduite à l'égard du meurtre, qui le distingue de Joséphine<ref>{{harvsp|Acher|2006|p=45-46}}.</ref>. Après avoir mis la main sur une partie du « trésor des abbayes », Lupin retourne auprès de Clarisse et la demande de nouveau en mariage sous le nom de vicomte Raoul d'Andrésy<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre XIII|titre chapitre=Chapitre XIII}}.</ref>. Pendant cinq ans<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=29}} : de 1894 à 1899.</ref>, il file le parfait amour avec Clarisse, malgré la naissance d'un enfant mort-né. Il continue néanmoins de mener une double vie à l'insu de Clarisse en commettant de multiples cambriolages<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Épilogue|titre chapitre=Épilogue}}.</ref> et cherche à percer le secret de l'énigme de « la fortune des rois de France »<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1246|id=lacassin2004}}.</ref>. En 1895, il fréquente, sous l'identité d'un étudiant russe, le laboratoire du dermatologue Altier à l'[[hôpital Saint-Louis]], pendant dix-huit mois{{Note|groupe=Note|texte=Il utilisera plus tard ses connaissances en dermatologie dans le but modifier l'aspect de son visage<ref name="ruaud16">{{harvsp|Ruaud|2008|p=16}}.</ref>.}}{{,}}<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=[[Pierre Lafitte|Pierre Lafitte et Cie]]|lieu=Paris|année=1907|passage=89|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'évasion d'Arsène Lupin}}.</ref>. Après cinq ans de vie commune, Clarisse meurt en donnant naissance à un fils, Jean, lequel est enlevé le lendemain par la comtesse de Cagliostro pour se venger de son ancien amant<ref name=":7" />. Malgré ses efforts, Lupin ne parviendra jamais à retrouver sa trace<ref name=lacassin1247>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1247|id=lacassin2004}}.</ref>. === Renommée nationale === À la suite du décès de sa femme et de la disparition de son fils, Arsène Lupin se jette à corps perdu dans le cambriolage<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1248|id=lacassin2004}}.</ref> et se fait un nom auprès du grand public : « le vol du Crédit lyonnais, le vol de la [[rue de Babylone]], l'émission des faux billets de banque, l'affaire des polices d'assurance, les cambriolages des châteaux d'Armesnil, de Gouret, d'Imblevain, des Groselliers »<ref name=":1" /> contribuent à lui forger une réputation auprès du grand public qui suit ses exploits dans les journaux<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=42}}.</ref>. [[Fichier:Marville-Prison de la Sante-1.jpg|vignette|redresse|La [[prison de la Santé]] au {{s-|XIX|e}}, photographiée par [[Charles Marville]].]] À l'été 1901<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=44}}.</ref> ou 1902<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1250|id=lacassin2004}}.</ref>, il se fait néanmoins arrêter en arrivant à New York par l'inspecteur Ganimard, alors qu'il voyageait à bord du transatlantique ''[[La Provence (paquebot de 1906)|La Provence]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=[[Pierre Lafitte|Pierre Lafitte et Cie]]|lieu=Paris|année=1907|passage=15|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'arrestation d'Arsène Lupin}}.</ref>. Son arrestation et son séjour en prison achèvent de lui apporter une renommée nationale<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=44-45}}.</ref>. En effet, durant son incarcération à la [[prison de la Santé]], il continue d'organiser des cambriolages tout en informant les journaux et annonce sa prochaine évasion<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=68|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Arsène Lupin en prison}}.</ref>. À cette époque{{#tag:ref|Lacassin date cette rencontre au printemps 1899<ref name=lacassin1247/>, tandis que Ruaud la situe quelques mois après sa spectaculaire évasion<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=151}}.</ref>.|group= Note}}, Arsène Lupin sympathise avec Maurice Leblanc et, toujours à la recherche de publicité, le charge de raconter ses exploits<ref name=":septcoeur222">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=222|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Le sept de cœur}}.</ref>. Lors du cambriolage de la villa du député Daubrecq à [[Enghien-les-Bains]], un des deux complices de Lupin tue le domestique de la maison qui alertait la police. Seul Arsène Lupin parvient à prendre la fuite. Par amour pour Clarisse Mergy, la mère du deuxième complice, Lupin va tout faire pour le libérer et l'envoyer vivre en [[Algérie française|Algérie]]<ref name=":bouchon13">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Maurice Leblanc |titre=Le Bouchon de cristal |wikisource=Le Bouchon de cristal/13 |titre chapitre=Chapitre 13 : La dernière bataille}}.</ref>. À la suite de sa déception amoureuse avec Clarisse Mergy<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1257|id=lacassin2004}}.</ref>, Lupin manigance son mariage avec Angélique Sarzeau-Vendôme<ref name=":bouchon13" />. Mais en voulant manipuler la jeune fille, celle-ci tombe amoureuse de lui et finit par se retirer dans un couvent après avoir découvert les projets de Lupin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Confidences d'Arsène Lupin|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1921|passage=255|wikisource=Les confidences d'Arsène Lupin/9}}.</ref>. === Lupin affronte « Herlock Sholmès »<!--NE PAS MODIFIER CETTE ORTHOGRAPHE qui est l'anagramme (voulue par Maurice Leblanc) de Sherlock Holmes.--> === [[Fichier:Holmes - Steele 1903 - The Empty House - The Return of Sherlock Holmes.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Sherlock Holmes]], le héros d'[[Arthur Conan Doyle]], qui a inspiré le personnage d'Herlock Sholmès.]] Durant les années 1900, Arsène Lupin continue ses activités de manière intensive, se déplaçant même hors du territoire français. Il s'emploie notamment à substituer des copies aux pièces les plus précieuses de musées européens<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1262|id=lacassin2004}}.</ref>. C'est sans doute pourquoi il charge Ganimard de résoudre l'énigme de l'écharpe de soie rouge, n'ayant pas le temps de s'en occuper lui-même<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=54}}.</ref> : {{citation|Je suis débordé de besogne. Un cambriolage à Londres, un autre à Lausanne, une substitution d'enfant à Marseille, le sauvetage d'une jeune fille autour de qui rôde la mort, tout me tombe à la fois sur les bras<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Confidences d'Arsène Lupin|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1921|passage=124|wikisource=Les confidences d'Arsène Lupin/5}}.</ref>.}} L'année 1904<ref name=":ruaud62">{{harvsp|Ruaud|2008|p=62|id=Ruaud2008}}.</ref> est marquée par son face-à-face avec [[Sherlock Holmes]] {{incise|renommé après coup « Herlock Sholmès » pour des raisons de droits{{Note|groupe=Note|texte=La nouvelle originale s'appelait « Sherlock Holmes arrive trop tard », dans [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102978z/f560.item ''Je sais tout'' {{numéro|17}}, 15 juin 1906]. Cependant, le nom de [[Sherlock Holmes]] a été rapidement transformé en « Herlock Sholmès », soit pour des raisons de droits littéraires<ref>{{harvsp|Ruaud|2017|loc=chap. 12|id=ruaud2017}}.</ref>, soit, comme l'affirme le fils de Maurice Leblanc, parce que Conan Doyle a demandé à son père cette modification<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Trevor H. Hall|titre=Sherlock Holmes and his creator|éditeur=St Martin's Press|lieu=New York|année=1978|passage=56}}.</ref>.}}}} à la suite du vol d'un [[Diamant bleu de la Couronne|diamant bleu]]. Appelé pour résoudre cette affaire, le célèbre détective anglais met au jour divers secrets de Lupin et procède à son arrestation, de courte durée cependant<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Dame blonde|éditeur=Je sais tout|lieu=Paris|année=1907|passage=428|wikisource=Les Nouvelles Aventures d'Arsène Lupin/I/6|titre chapitre=La seconde arrestation d'Arsène Lupin}}.</ref>. Pendant dix mois{{Note|groupe=Note|nom=note1|texte=Ruaud situe les aventures de Jim Barnett entre novembre 1905 et août 1906<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=71}}.</ref>, tandis que Lacassin les déplace aux années 1920-1921<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1284-1286|id=lacassin2004}}.</ref>.}}, Arsène Lupin officie à Paris, à l'Agence Barnett et Cie, sous l'identité du détective privé Jim Barnett. Il mène ainsi douze affaires aux côtés de l'inspecteur de police Théodore Béchoux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Agence Barnett et Cie|wikisource=L'Agence Barnett et Cie}} : le prologue situe ces aventures « peu d'années avant la guerre ».</ref>. Finalement démasqué, il emprunte l'identité du duc de Charmerace{{#tag:ref|Cet épisode censé se dérouler dix ans après l'arrestation d'Arsène Lupin pose plusieurs problèmes chronologiques, notamment à cause de l'âge de {{nombre|28|ans}} évoqué par Victoire<ref name=":acte4scene3" />. André-François Ruaud ne tient compte d'aucune des deux informations en situant cette aventure en 1907<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=76}}.</ref>, soit six ans après son arrestation et âgé de {{nombre|33|ans}}.|group= Note}} pour continuer ses vols, pour lesquels il se fait aider par sa vieille nourrice, Victoire, et une nouvelle complice, Sonia Krichnoff. Ganimard sur ses talons, il parvient à prendre la fuite en compagnie de Sonia en Inde<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Confidences d'Arsène Lupin|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1921|passage=185-186|wikisource=Les confidences d'Arsène Lupin/7}}.</ref>. De retour en France, il affronte une nouvelle fois Herlock Sholmès sur le cambriolage de l'hôtel Imbleval. Le détective récupère les objets volés mais ne parvient toujours pas à arrêter Arsène Lupin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Lampe juive|éditeur=Je sais tout|lieu=Paris|année=1907|passage=355|wikisource=Les Nouvelles Aventures d'Arsène Lupin/II/2|titre chapitre=Deuxième partie}}.</ref>. {{clr}} === Secret de la fortune des rois de France === [[Fichier:Claude Monet The Cliffs at Etretat.jpg|vignette|redresse|L'aiguille d'[[Étretat]] peinte par [[Claude Monet]], 1885.]] En avril 1908<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1263|id=lacassin2004}}.</ref> ou 1909<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=82}}.</ref>, soit un an après la mort de Sonia Krichnoff<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Aiguille creuse|wikisource=L'Aiguille creuse/IV|titre chapitre=Chapitre IV : Face à face}}.</ref>, Arsène Lupin est surpris lors d'un cambriolage au château d'Ambrumésy en Normandie et blessé par balle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Aiguille creuse|wikisource=L'Aiguille creuse/I|titre chapitre=Chapitre I : Le coup de feu}}.</ref>. Pendant sa convalescence, il est soigné par la jeune femme qui lui a tiré dessus, Raymonde de Saint-Véran, laquelle devient sa maîtresse, puis sa femme lorsqu'il l'épouse quelques mois plus tard sous l'identité de Louis Valméras<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Aiguille creuse|wikisource=L'Aiguille creuse/VI|titre chapitre=Chapitre VI : Un secret historique}}.</ref>. Pendant ce temps, un jeune détective amateur, Isidore Beautrelet, parvient à découvrir le repaire secret de Lupin : l'aiguille d'[[Étretat]], qui contient également tous les [[#La fortune des rois de France|trésors des rois de France]]<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1264-1265|id=lacassin2004}}.</ref>. Lors de l'irruption de la police, Raymonde est abattue accidentellement par Herlock Sholmès<ref name="aiguille10">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Aiguille creuse|wikisource=L'Aiguille creuse/X|titre chapitre=Chapitre X : Le trésor des rois de France}}.</ref>. {{clr}} === Ambitions européennes contrariées === [[Fichier:Arsène Lupin - 813 - affiche de Poulbot.jpg|vignette|redresse|gauche|Le meurtre de Rudolph Kesselbach.<br> Affiche publicitaire de [[Francisque Poulbot|Poulbot]] pour la publication en feuilleton de ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' dans le quotidien ''[[Le Journal]]''.]] [[Fichier:Il Romanzo Mensile - 1915-05-15 - Arsenio Lupin 813.jpg|vignette|redresse|Le mystérieux assassin « L.M. »<br> Couverture de [[Riccardo Salvadori]] pour la publication de ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' dans le périodique italien ''{{nobr|Il Romanzo Mensile}}''.]] Après la mort de Raymonde, Arsène Lupin ne fait plus parler de lui pendant quatre ans<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=813|wikisource=813/I/2|titre chapitre=Chapitre II : M. Lenormand commence ses opérations}}.</ref>. En réalité, il continue d'opérer sous deux identités : celle de M. Lenormand, chef de la Sûreté à la célébrité croissante<ref name="lacassin1268">{{harvsp|Lacassin|2004|p=1268|id=lacassin2004}}.</ref>, puis celle de Raoul d'Avenac, mondain qui se lance dans l'enquête sur le meurtre de M. Guercin<ref name=ruaud8788>{{harvsp|Ruaud|2008|p=87-88}}.</ref>. Sitôt l'identité de Raoul d'Avenac fragilisée, il la remplace tantôt par celle d'un noble russe, le prince Paul Sernine, tantôt par celle d'un prince français, le prince Serge Rénine<ref name=ruaud8788/>. Arsène Lupin refait son apparition publique lorsque la police découvre le cadavre de Rudolph Kesselbach avec la carte signée du cambrioleur. Lupin annonce alors son retour dans les journaux pour assister le chef de la Sûreté, M. Lenormand, dans l'affaire Kesselbach. Il affronte un ennemi de taille, Louis de Malreich, qui finit par dénoncer toutes ses impostures princières et policières<ref name="lacassin1268" />. Arsène Lupin est alors emprisonné à la [[Prison de la Santé|Santé]]. L'empereur germanique [[Guillaume II (empereur allemand)|Guillaume II]] le visite même en prison<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=813|tome=Deuxième partie|éditeur=[[Pierre Lafitte|Éditions Pierre Lafitte]]|lieu=Paris|année=1917|passage=42|wikisource=813/II/4|titre chapitre=Chapitre IV : Charlemagne}}.</ref>, visite durant laquelle le cambrioleur exige du Kaiser, en échange de ses services, sa libération, que le Maroc soit laissé à la France et que le grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz soit rendu à l'héritier qu'il a retrouvé, Pierre Leduc, et que celui-ci puisse épouser Geneviève Ernemont{{Note|groupe=Note|texte=Il s'agit en réalité de sa fille élevée par Victoire<ref name="lacassin1268" />.}}. Une fois son évasion réalisée, Lupin s'apprête à se retirer en compagnie de la veuve de M. Kesselbach, Dolorès. Malheureusement, tous ses projets s'écroulent lorsqu'il découvre que c'est {{Mme}} Kesselbach son véritable ennemi : horrifié, il étrangle Dolorès. En découvrant le meurtre, Pierre Leduc se suicide, mettant ainsi fin au projet de Lupin de placer sa fille Geneviève à la tête du grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1271|id=lacassin2004}}.</ref>. Lupin met alors en scène son suicide et s'engage dans la [[Légion étrangère]] sous le nom de don Luis Perenna<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Maurice Leblanc |titre=813 |tome=Deuxième partie |éditeur=[[Pierre Lafitte|Éditions Pierre Lafitte]] |lieu=Paris |année=1917 |passage=126 |wikisource=813/Épilogue |titre chapitre=Épilogue}}.</ref>. {{clr}} === Carrière dans la Légion étrangère === Don Luis Perenna fait venir à lui soixante anciens complices au Maroc. Ainsi, secondé par une armée de dix mille Marocains, et au terme de quinze mois de bataille, il se crée un empire, deux fois grand comme la France, en Afrique<ref>{{harvsp| Lacassin |2004 |p=1277 |id=lacassin2004}}.</ref>. En 1919<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1282|id=lacassin2004}}.</ref>, il rentre en France et rencontre le président du Conseil, Valenglay, pour offrir à la France cet empire mauritanien<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Dents du tigre|wikisource=Les Dents du tigre/II, 10|titre chapitre=Deuxième partie - Chapitre X : Le clos des lupins}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="200"> Fichier:Petil-journal.jpg|[[Propagande]] coloniale : {{citation|La France va pouvoir porter librement au Maroc la civilisation, la richesse et la paix.}} (''Le Petit Journal'', 1911). Fichier:Maurice Mahut - La Légion étrangère n° 6.jpg|Uniforme de la [[Légion étrangère]] en 1914. Fichier:Le Petit Journal - Au Maroc, la colonne du général Baumgarten occupe Taza.jpg|La [[campagne du Maroc]] vue par ''[[Le Petit Journal (quotidien)|Le Petit Journal]]'', {{date-|24 mai 1914}}. </gallery> Don Luis Perenna se range et épouse une jeune femme, Florence Levasseur, après l'avoir sauvée des griffes d'un criminel. Le couple s'installe dans le village de Saint-Maclou, sur les rives de l'Oise{{Note|groupe=Note|texte=On ignore ce qu'est devenu ensuite Florence Levasseur<ref>{{harvsp|Derouard|2001|p=176|id=derouard2001}}.</ref>.}}. === Vengeance de la comtesse de Cagliostro === Dans les années 1920, Arsène Lupin sort de sa retraite quand un certain cambrioleur signe ses forfaits sous son nom. Il reprend alors du service sous le nom de Victor Hautin, inspecteur de la Brigade mondaine. Il parvient ainsi à démasquer l'usurpateur, un individu du nom d'Antoine Bressacq, et fait alors son retour sur le devant de la scène en racontant aux journaux tous les détails de l'affaire{{Note|groupe=Note|texte=Lacassin définit la période du roman ''Victor de la brigade mondaine'' durant l'année 1926<ref>{{harvsp|Lacassin|2004|p=1292|id=lacassin2004}}.</ref>, tandis que Ruaud la situe durant les mois de mai et juin 1923<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=118-119}}.</ref>.}}. Un an plus tard<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=120}}.</ref>, Arsène Lupin, alias Raoul d'Averny, tombe dans le piège posthume que lui avait tendu la comtesse de Cagliostro : faire du fils qu'il a eu avec Clarisse d'Étigues, Jean, un criminel qui s'opposera à son père. Ainsi, celui-ci, qui porte le nom de Félicien Charles, est accusé à tort d'un meurtre. Influencé par d'anciens complices de Joséphine Balsamo, il s'oppose à son père qui tente de l'aider. Arsène Lupin parvient finalement à le sauver, sans pour autant lui révéler sa parenté, tout comme il l'avait fait pour sa fille Geneviève<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=122}}.</ref>. Âgé de {{nombre|50|ans}}, Arsène Lupin vit à Paris sous le nom d'Horace Velmont, en compagnie de sa vieille nourrice Victoire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Milliards d'Arsène Lupin|wikisource=Les Milliards d'Arsène Lupin|titre chapitre=Chapitre III : Horace Velmont, duc d'Auteuil-Longchamp}}.</ref>. Une organisation criminelle américaine s'intéresse à sa fortune. Il parvient à en livrer les membres à la police et s'enfuit aux États-Unis pour leur échapper à son tour<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Milliards d'Arsène Lupin|wikisource=Les Milliards d'Arsène Lupin|titre chapitre=Chapitre XI : Mariage}}.</ref>. De retour en France, il enseigne à des enfants pauvres des bidonvilles du nord de Paris sous le nom de Capitaine Cocorico, tandis que, sous celui d'André de Savery, il travaille comme archéologue pour le ministère de l'Intérieur et épouse une femme du nom de Cora de Lerne<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=125}} : cette histoire paraît en 2012 dans ''[[Le Dernier Amour d'Arsène Lupin]]''.</ref>. == Personnalité == === Figure du gentleman cambrioleur === [[Fichier:IMG 0339ArseneLupinCentenaire.jpg|vignette|Pancarte du centenaire d'Arsène Lupin en juillet 2005 à [[Étretat]].]] Malgré une carrière précoce commencée dans les années 1880, les nombreuses aventures d'Arsène Lupin ont principalement pour cadre la France de la [[Belle Époque]] et des [[Années folles]]. Son univers est celui de la bourgeoisie du début du {{s-|XX|e}}, qui voit le développement des résidences secondaires, des déplacements automobiles, d'une société, de plus en plus médiatisée, qui s'ouvre à la consommation<ref name="bussip5">{{harvsp|Bussi|2007|p=5|id=bussi2007}}.</ref>. Il incarne la figure du [[gentleman cambrioleur]], c'est-à-dire celle du cambrioleur qui se distingue par une double vie : mondaine et respectable le jour, faite d'activités illicites la nuit. L'un des traits du gentleman cambrioleur est d'effectuer, paradoxalement, ses forfaits avec l'élégance et le raffinement propres à son rang social<ref group="Note">Il laisse une carte de visite à l'intention de ses victimes en signant de son véritable nom.</ref>. En effet, ses bonnes manières impliquent qu'il ne fonde pas ses activités de cambrioleur sur la violence. Arsène Lupin, à qui le meurtre fait horreur, éprouve à cet égard, une violente répulsion à tuer<ref>{{harvsp|Maugarlonne|2010|p=91|id=maugarlonne2010}}.</ref>{{,}}{{Note|groupe=Note|nom=meurtre|texte=Au cours de sa carrière, Arsène Lupin a néanmoins eu du sang sur les mains : il est responsable de la mort de Dolorès Kesselbach<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=813|tome=Deuxième partie|éditeur=[[Pierre Lafitte|Éditions Pierre Lafitte]]|lieu=Paris|année=1917|passage=106|wikisource=813/II/8|titre chapitre=Chapitre 8 : La carte de l'Europe}}.</ref> et de soixante-quinze Marocains pendant qu'il officiait dans la légion étrangère en Afrique<ref name=":dentstigre4" />.}}. {{Article connexe|Gentleman cambrioleur}} Outre sa non-violence dans la tenue de ses activités, Arsène Lupin revendique également sa qualité de gentilhomme par sa galanterie et son respect des femmes. Ainsi, il lui est arrivé de restituer le butin d'un cambriolage après avoir découvert que la victime était une femme qu'il avait autrefois connue<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|passage=281|lieu=Paris|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|année=1907|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Herlock Sholmès arrive trop tard}} : il s'agit de Nelly Underdown, la passagère du transatlantique qui l'a accompagné dans ''L'Arrestation d'Arsène Lupin''.</ref>. Cette spontanéité renforce son côté enfantin qui tranche radicalement avec le sérieux que nécessite la tenue de ses activités. Contrairement aux voleurs classiques, Arsène Lupin est un personnage profondément moral. En effet, il concentre ses larcins sur les individus qui se sont enrichis de manière illégale ou immorale<ref name="Derouard_2004_09_01">{{lien web|auteur1=[[Jacques Derouard]]|auteur2=François Busnel|auteur3=Philippe Delaroche|titre=Comment est né le vrai, l'unique Arsène Lupin|périodique=[[L'Express]] |date=1 septembre 2004|lire en ligne=https://www.lexpress.fr/culture/livre/comment-est-ne-le-vrai-l-unique-arsene-lupin_809439.html |consulté le= 9 décembre 2017}}.</ref>. Toutefois, ce critère n'est pas exclusif chez Lupin et ses victimes peuvent avoir pour seul défaut d'être riches<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=248}}.</ref>. Sa vision théâtrale du cambriolage répond également à un narcissisme qui s'assouvit avec le besoin d'« épater la galerie »<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=75|id=blonde1992}}.</ref>. Ainsi, il s'emploie à démontrer que personne n'arrive à sa mesure, que ce soit les policiers, les détectives ou même [[Guillaume II (empereur allemand)|le Kaiser]]<ref name="maugarlonnep182">{{harvsp|Maugarlonne|2010|p=182|id=maugarlonne2010}}.</ref>. L'une de ses cibles favorites est d'ailleurs la police, qu'il s'amuse à tourner en ridicule<ref name="bellefqihp88">{{harvsp|Bellefqih|2010|p=88|id=bellefqih2010}}.</ref>. À l'inverse, les seuls adversaires qui parviennent à mettre ses projets en échec sont toujours des femmes : Joséphine Balsamo est la première à percer ses secrets, Dolorès Kesselbach ruine ses rêves de conquête de l'Europe, et Nelly Underdown, en le remplissant de honte, le pousse à lui restituer tous les objets volés<ref name="maugarlonnep182" />. === Évolution du personnage === [[Fichier:André Brulé - Arsène Lupin.jpg|vignette|gauche|redresse|[[André Brulé]] interprétant Arsène Lupin (carte postale, vers 1909).]] Le personnage de Lupin est marqué par une hésitation permanente entre sa qualité d'homme du peuple (son côté Arsène Lupin) et son appartenance à l'aristocratie (la face Raoul d'Andrésy). Cette ambivalence est un leitmotiv de toutes ses aventures<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=116|id=blonde1992}}.</ref>. Bien que sa famille maternelle soit noble<ref group="Note">Le nom de jeune fille de sa mère est Henriette d'Andrésy.</ref>, Arsène Lupin est d'origine roturière par son père. Par [[snobisme]], il aspire à la condition aristocratique qu'il singe et moque<ref name=":ruaud2017-11">{{harvsp|Ruaud|2017|loc=chap. 1|id=ruaud2017}}.</ref> : lorsqu'il se choisit un pseudonyme, c'est fréquemment avec une particule. Ce choix pourrait s'expliquer par l'humiliation qu'il a connue enfant, lorsqu'il vit le couple de nobles, les Dreux-Soubise, qui l'avait recueilli, exploiter sa mère devenue leur domestique<ref name="Derouard_2004_09_01" />:. Il commet son premier cambriolage à l'âge de {{nombre|7|ans}}, durant lequel il vole le célèbre collier de la reine aux Dreux-Soubise, pour venger les humiliations subies par sa mère. Dès le début de sa carrière, Lupin montre des [[Anarchisme|sympathies anarchistes]], puisqu'il vole des riches qui se montrent impitoyables envers les pauvres. Il ne prétend d'ailleurs pas être différent de ses victimes : {{Citation|Moi, je vole en appartement ; toi, tu voles en bourse. Tout ça, c'est kif-kif<ref>{{harvsp|Ruaud|2017|loc=chap. 1|id=ruaud2017}} : extrait de ''813'' cité par André-François Ruaud.</ref>.}} Cependant, son anarchisme n'est pas une expression libertaire, mais plutôt un opportunisme, dans la mesure où il ne cherche pas à renverser le système mais plutôt à le bousculer à son profit<ref name=":ruaud2017-11" />. Par ailleurs, conformément à certains mouvements anarchistes des années 1890-1900, Arsène Lupin adopte une tenue vestimentaire de [[dandy]] : chapeau haut-de-forme, canne et monocle. En effet, au début du {{s-|XX|e}}, pour certains anarchistes, cette apparence était un moyen d'affirmer sa supériorité sur la société<ref name="Derouard_2004_09_01" />. [[Fichier:Arsène Lupin continue dans Le Journal - Poulbot.jpg|vignette|Depuis sa cellule de la [[prison de la Santé]], Lupin parvient à organiser une rencontre avec l'[[Empereur allemand|empereur]] {{souverain2|Guillaume II (empereur allemand)}} afin de redessiner la carte géopolitique de l'Europe.<br> Affiche publicitaire de [[Francisque Poulbot|Poulbot]] pour la publication en feuilleton de ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' dans le quotidien ''{{nobr|[[Le Journal]]}}'', 1910.]] Après l'épisode de ''[[L'Aiguille creuse]]'', dans laquelle Lupin revendique l'héritage des rois de France, c'est dans le roman ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' que culmine la mégalomanie du gentleman cambrioleur, où, ne se contentant plus de s'opposer à la société et au pouvoir en place, Arsène Lupin cherche à se substituer à eux<ref>{{harvsp|Maugarlonne|2010|p=68|id=maugarlonne2010}}.</ref>. Ainsi, en essayant de faire de sa fille Geneviève, une princesse d'un petit État allemand, c'est en réalité lui qui se nomme empereur ou roi<ref>{{harvsp|Vareille|1980|p=99|id=vareille1980}}.</ref>. Comme tout gentilhomme qui se respecte, Arsène Lupin cherche à accumuler le pouvoir. Véritablement, le cambrioleur ne se lance plus de nouveaux défis par appât du gain ou même soif de justice, mais par désir de puissance<ref name="EcoLupin">{{harvsp|Eco|1993|loc=chap. Grandeur et décadence du surhomme : Arsène Lupin|id=eco1993}}.</ref>. L'évolution d'Arsène Lupin suit celle de Maurice Leblanc. Les sympathies anarchistes du personnage disparaissent dans les romans écrits pendant la [[Grande Guerre]] où Lupin devient lui-même très [[Patriotisme|patriote]]<ref name="Derouard_2004_09_01" />, voire [[nationaliste]]<ref name="EcoLupin" />. Pendant la guerre, avec l'aide de ses anciens complices, il se constitue un véritable [[Mauritanie|empire mauritanien]], qu'il offre à la France à son retour en métropole. Par certains aspects, les romans de Maurice Leblanc écrits avant et pendant la guerre prennent la forme des récits, désignés sous le nom de « romans revanchards », par la germanophobie qu'ils dégagent : les Allemands décrits comme brutaux et vulgaires sont opposés aux Français, élégants et distingués. Surtout, face à l'orgueil allemand, les Français se distinguent par leur fierté, à l'instar d'Arsène Lupin qui toise le [[Guillaume II (empereur allemand)|Kaiser]] dans ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]''<ref>{{Lien web|titre=Germanophobie : le retour des revanchards |url=http://www.slate.fr/story/47141/boches |date=14 décembre 2011 |site=[[Slate (magazine)|Slate]] |consulté le= 6 octobre 2019}}.</ref>. En 1932, Maurice Leblanc donne une interview pour la ''Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque'' dans laquelle il retrace succinctement l'évolution du gentleman cambrioleur : {{Citation bloc|Au début, il fut pétri de canaillerie. Méditer de sales coups était pour lui règle de conduite et la seule règle de sa vie. Ah ! Le voleur ! Pendant la guerre, il m'a complètement dégoûté. Il prit des airs d'embusqué mais a su tout de même utiliser ses qualités pour servir la France. Dans ''[[Le Triangle d'or|Triangle d'or]]'' et ''[[L'Éclat d'obus|Éclat d'obus]]'', il est plutôt ce qu'on appelle « réactionnaire ». Après la guerre, mon bonhomme devint presque honnête, aimable, très bourgeois ; il acquiert l'instinct de propriété et la police n'a presque plus rien à faire avec lui.|Maurice Leblanc<ref>{{Article |auteur1=Maurice Leblanc |titre=Maurice Leblanc nous parle d'Arsène Lupin |périodique=Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque |date=13 octobre 1932 |pages=2 |lire en ligne= https://www.retronews.fr/journal/gazette-de-bayonne-de-biarritz-et-du-pays-basque/13-octobre-1932/343/1242915/2 |consulté le=5 décembre 2017}}.</ref>}} Avec le temps, Arsène Lupin devient lui-même un bourgeois dans la mesure où il ne songe plus du tout à cambrioler<ref name="Derouard_2004_09_01" />. À la fin des ''[[Les Dents du tigre (Arsène Lupin)|Dents du tigre]]'', il se retire à la campagne en compagnie de sa nouvelle épouse pour cultiver tranquillement ses fleurs et profiter de ses richesses. Au point que, lors de ses dernières aventures, il ne « reprend du service » que pour stopper les agissements d'un usurpateur signant ses forfaits sous le nom d'Arsène Lupin<ref group="Note">Arsène Lupin s'engage dans la police sous le nom de Victor Hautin, inspecteur de la Brigade mondaine, pour démasquer l'usurpateur, Antoine Bressacq, dans ''Victor de la Brigade mondaine''.</ref> et pour venir ensuite en aide à des jeunes gens en difficulté<ref group="Note">Son fils Félicien Charles dans ''La Vengeance de la Comtesse de Cagliostro'' ; Patricia Johnston dans ''Les Milliards d'Arsène Lupin''.</ref>. Au fil de ses aventures, Arsène Lupin délaisse ainsi peu à peu le métier de cambrioleur pour se consacrer avant tout à celui de détective, tout en commettant néanmoins quelques larcins au passage<ref name="Derouard_2004_09_01" />{{,}}<ref>{{harvsp|Albérès|1979|p=21}}.</ref>. == Connaissances et aptitudes == === Art du déguisement et de la supercherie === La renommée d'Arsène Lupin repose en partie sur son art du déguisement et de l'usurpation d'identité. Ces facultés jouent d'ailleurs un rôle essentiel dans presque toutes ses aventures<ref>{{harvsp|Maugarlonne|2010|p=78|id=maugarlonne2010}}.</ref>. Présenté comme « l'homme aux mille déguisements », le cambrioleur utilise tous les critères physiques et sociaux pour se transformer : âge, classe sociale, profession, nationalité<ref>{{harvsp|Couégnas|2016|p=4|id=couégnas2016}}.</ref>… Il s'est formé dans sa jeunesse à la prestidigitation auprès de Dickson, puis aux arts de l'illusionnisme pendant six mois aux côtés de Pickmann. Cette formation aux arts de la supercherie est complétée par l'étude de la dermatologie à l'[[hôpital Saint-Louis]], auprès du docteur Altier, connaissances qui lui ont servi pour modifier l'aspect de son visage<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=89 et 101|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'évasion d'Arsène Lupin}}.</ref>. Cependant, ces opérations techniques qui consistent à modifier son visage restent rares<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=30|id=blonde1992}}.</ref>, à l'inverse des procédés de maquillage qu'il se plaît à utiliser en véritable homme de théâtre qu'il est<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=41|id=blonde1992}}.</ref>. Maurice Leblanc nous raconte, d'ailleurs, qu'Arsène Lupin a équipé son automobile en véritable loge d'acteur, avec tout un matériel de maquillage<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=43|id=blonde1992}}.</ref>. L'objectif du cambrioleur est d'être non reconnaissable en toute circonstance. Maurice Leblanc reconnaît ainsi sa difficulté à lui attribuer un visage défini : {{citation|Vingt fois j'ai vu Arsène Lupin, et vingt fois c'est un être différent qui m'est apparu… ou plutôt, le même être dont vingt miroirs m'auraient renvoyé autant d'images déformées, chacune ayant ses yeux particuliers, sa forme spéciale de figure, son geste propre, sa silhouette et son caractère<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=37|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'arrestation d'Arsène Lupin}}.</ref>.}} Grâce à ces capacités, Lupin recourt fréquemment à l'usurpation d'identités qui lui permettent d'apparaître publiquement tant dans la société mondaine qu'aux côtés des policiers qui le traquent. Il prend ainsi, dans le roman ''813'', la direction de la Sûreté sous l'identité du commissaire Lenormand et dirige lui-même les policiers chargés de le capturer. Outre les usurpations d'identité, Arsène Lupin use d'ingénieuses supercheries pour commettre ses forfaits. Dans le roman ''La Dame Blonde'', sous l'identité de l'architecte Maxime Bermond, il réaménage d'anciennes demeures à Paris pour se constituer un réseau afin de commettre ses larcins et de semer le cas échéant les forces de police. Il se plaît également à manipuler ses victimes. Ainsi, dans la nouvelle ''Arsène Lupin en prison'', il crée une psychose chez le baron Cahorn<ref name=":ruaud31">{{harvsp|Ruaud|2008|p=31}}.</ref> en préparant le cambriolage depuis sa cellule de la [[prison de la Santé]] : après l'avoir annoncé à l'avance dans les journaux, Lupin profite de l'affolement du baron pour faire dévaliser son château par des complices. Enfin, Arsène Lupin ne voulant ni tuer ni blesser personne{{Note|nom=meurtre|groupe=Note}}, il a fréquemment recours à l'enlèvement comme moyen de pression<ref name=":ruaud62" />. Il organise ainsi l'enlèvement de Désiré Baudru pour usurper son identité<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Maurice Leblanc |titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur |éditeur=[[Pierre Lafitte|Pierre Lafitte et Cie]] |lieu=Paris |année=1907 |passage=102 |wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/L'évasion d'Arsène Lupin }}.</ref>, ou encore celui d'Herlock Sholmès lorsqu'il l'emprisonne et l'expédie vers l'Angleterre à bord du yacht ''L'Hirondelle''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Un enlèvement|éditeur=Je sais tout|lieu=Paris|année=1907|passage=288|wikisource=Les Nouvelles Aventures d'Arsène Lupin/I/5|titre chapitre=Un enlèvement}}.</ref>. === Sagacité hors du commun === [[Fichier:Je sais tout n°47 - 15 décembre 1906.png|gauche|vignette|redresse|Illustration de [[René Lelong]] pour le [[roman-feuilleton]] ''[[L'Aiguille creuse]]''.<br> Couverture du périodique ''{{nobr|[[Je sais tout]]}}'' {{numéro|47}}, {{date-|15 décembre 1908}}.]] [[Fichier:Arsène Lupin contre Herlock Sholmès.jpg|vignette|redresse|''[[Arsène Lupin contre Herlock Sholmès]]'', couverture du recueil publié aux Éditions Pierre Lafitte.]] Grand amateur de mystère, Arsène Lupin utilise son intelligence, son esprit de déduction et sa clairvoyance pour venir à bout de redoutables énigmes<ref name="bellefqihp88" />. Ses enquêtes sont toujours construites comme de véritables quêtes dans lesquelles il doit interpréter les faits pour remonter une piste<ref>{{harvsp|Vareille|1980|p=17|id=vareille1980}}.</ref>. D'ailleurs, Maurice Leblanc admet que son héros {{citation|est continuellement mêlé à de tels mystères par le goût qu'il a de ces sortes de recherches}}<ref name="qui">{{article|langue=fr|auteur1=[[Maurice Leblanc]]|titre=Qui est Arsène Lupin ?|périodique=[[Le Petit Var]]|date=11 novembre 1933|lire en ligne=https://www.ebooksgratuits.com/html/leblanc_article_arsene_lupin.html}}.</ref>. Il s'attelle ainsi à des énigmes centenaires que personne n'a réussi à résoudre, à l'instar des [[#Les quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro|secrets de Marie-Antoinette]]. Il rencontre sur son chemin un très grand détective contemporain – Herlock Sholmès{{Note|nom=note1|groupe=Note}}. Celui-ci, lui-même d'une très grande perspicacité, met au jour, avec une grande aisance, toutes les supercheries de Lupin qui trompaient auparavant la police et met à mal ses projets : {{citation bloc|Ils se mesurèrent du regard, ennemis maintenant, ennemis déclarés et frémissants. Un peu énervé, Lupin reprit : – Voilà plusieurs fois, Monsieur, que je vous rencontre sur mon chemin. C'est autant de fois de trop, et j'en ai assez de perdre mon temps à déjouer les pièges que vous me tendez.|Maurice Leblanc|[[Arsene Lupin contre Herlock Sholmes|La Dame blonde]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Dame blonde|éditeur=[[Je sais tout]]|lieu=Paris|année=1907|passage=287-288|wikisource=Les Nouvelles Aventures d'Arsène Lupin/I/5|titre chapitre=Un enlèvement}}.</ref>}} Leur affrontement dure plusieurs années : quatre ans après leur première rencontre, Lupin provoque le détective britannique par voie de presse et cambriole un hôtel en dépit de la présence d'Herlock Sholmès, qui parvient néanmoins à récupérer les objets volés<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=81}}.</ref>. Leur face-à-face montre l'incompatibilité des méthodes des deux adversaires : face à la déduction et à l'implacable logique de Sholmès, Lupin se repose entièrement sur son intuition et son sens de l'improvisation. Parce qu'il est désinvolte même avec les faits, Lupin se joue de l'analyse méticuleuse et immobile du détective anglais<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=68|id=blonde1992}}.</ref>. Par ailleurs, son goût pour les mystères l'incite à prendre l'identité de Jim Barnett et d'ouvrir sa propre agence de détective à Paris, l'agence Barnett et Cie, pour se consacrer à la résolution d'énigmes. Il s'adjoint la compagnie du jeune inspecteur de police Théodore Béchoux, qui, malgré les humiliations répétées que lui inflige Barnett, se retrouve toujours forcé de revenir vers le détective, seul en mesure de déchiffrer les étranges affaires auxquelles est confronté le policier<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=74}}.</ref>. === Sportif et combattant aguerri === [[Fichier:Enseignement méthodique et pratique du jiu-jitsu (1911).jpg|vignette|redresse|Illustration d'un manuel de [[ju-jitsu]] de la [[Belle Époque]].]] À la [[Belle Époque]], être considéré comme un « sportsman » était très chic en société ; c'est la raison pour laquelle Lupin consacrait chaque matin un quart d'heure à la gymnastique suédoise pour s'entretenir<ref>{{harvsp|Derouard|2003|p=137|id=derouard2003}}.</ref>. Par ailleurs, dès son jeune âge, Arsène Lupin a été initié aux sports de combat. Il raconte ainsi à Clarisse avoir bénéficié des leçons de boxe et de gymnastique que lui aurait prodiguées son père dans son enfance<ref name=":5" />. Il revendique également avoir hérité de son père ses titres de champion de boxe et de lutte romaine<ref name=":comtesse4">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre IV|titre chapitre=Chapitre IV}}.</ref>. Ses talents précoces pour les arts martiaux lui auraient permis d'ailleurs d'enseigner la lutte japonaise{{Note|nom=note2|groupe=Note}} lors de son installation à Paris<ref name=":1" />. Outre ses qualités de combattant, Arsène Lupin semble également être un sportif aux disciplines variées. En effet, s'il se présente lui-même comme un champion de natation<ref name=":comtesse4" />, il semble établi qu'il soit le vainqueur de la course cycliste organisée à Paris lors de l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition internationale de Paris de 1900]]<ref name=":1" />. == Carrière de cambrioleur == === Pseudonymes et usurpations d'identité === Tout au long de sa carrière de cambrioleur, Arsène Lupin a opéré sous de nombreux noms. Pas moins de quarante-sept pseudonymes ont été utilisés par Maurice Leblanc dans ses nouvelles, romans et pièces de théâtre<ref>{{harvsp|de Côme|2012|p=31-32|id=decome2012}}.</ref>. {{Article détaillé|Liste des pseudonymes utilisés par Arsène Lupin}} L'histoire d'Arsène Lupin est entièrement construite autour de la question de la dénomination, laquelle a également une fonction ludique et poétique<ref>{{harvsp|Bellefqih|2010|p=30|id=bellefqih2010}}.</ref>. Ainsi, c'est par l'utilisation de noms différents qu'il organise sa vie de gentleman cambrioleur : Raoul d'Andrésy et autres avatars nobles pour sa vie mondaine et Arsène Lupin pour sa vie d'escroc<ref>{{harvsp|Bellefqih|2010|p=73|id=bellefqih2010}}.</ref>. Certains pseudonymes ont été spécialement créés par ses soins, à l'instar de « Raoul d'Andrésy » {{incise|composé de son second prénom<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=33}}.</ref> et du nom de jeune fille de sa mère|fin}}. Le prénom « Raoul » a d'ailleurs été à plusieurs reprises réutilisé, à l'instar de « Raoul de Limésy », « Raoul d'Avenac », « Raoul d'Enneris » et « Raoul d'Averny », noms utilisés par Lupin pour ouvrir différents comptes bancaires dans la nouvelle [[Les Confidences d'Arsène Lupin|''Le Piège infernal'']]. Le gentleman cambrioleur reconnaît, par ailleurs, choisir minutieusement ses pseudonymes, sensible à leurs formes graphiques et sonores, à leur connotation<ref>{{harvsp|Blonde|1992|p=111|id=blonde1992}}.</ref>. Il a ainsi inventé un grand nombre de ses noms d'emprunt. L'esprit joueur de Lupin se retrouve également dans la composition même des pseudonymes avec l'utilisation d'anagrammes formées à partir de son propre nom<ref>{{harvsp|Bellefqih|2010|p=36|id=bellefqih2010}}.</ref>. Ainsi, il officie sous le nom de « Paul Sernine » dans [[813 (Arsène Lupin)|''813'']], de « Luis Perenna » dans [[Les Dents du tigre (Arsène Lupin)|''Les Dents du tigre'']] ou encore de « Paule Sinner » dans ''[[Les Milliards d'Arsène Lupin]]''. Enfin, il a usurpé des identités pour monter des escroqueries. Il utilise le nom d'un cousin décédé, « Bernard d'Andrésy », pour voyager à bord du transatlantique ''La Provence'' dans la nouvelle [[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur|''L'Arrestation d'Arsène Lupin'']]. C'est sous les traits de « Désiré Baudru », un clochard dont il a subtilisé l'identité, qu'Arsène Lupin s'évade de la [[prison de la Santé]] dans [[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur|''L'Évasion d'Arsène Lupin'']]. Enfin, « M. Lenormand » et « Jacques de Charmerace » sont des Français qu'il a connus à l'étranger et dont il a usurpé l'identité en rentrant en France dans, respectivement, le roman ''813'' et la pièce de théâtre [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|''Arsène Lupin'']]. === Bande à Lupin === Au cours de sa carrière, Arsène Lupin a mis sur pied une véritable bande de malfaiteurs pour l'épauler dans ses forfaits<ref name=":ruaud31" />. Celle-ci compterait une soixantaine de membres selon Luis Perenna{{Note|groupe=Note|Dans ''Les Dents du Tigre'', Don Luis Perenna indique qu'il a fait venir en Afrique ses anciens complices durant la Grande Guerre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Dents du tigre|wikisource=Les Dents du tigre/II, 7|titre chapitre=Deuxième partie Chapitre VII : Arsène Ier, empereur}}.</ref>.}}. Maurice Leblanc, par ailleurs, confesse que l'organisation de cette bande est entourée de mystère : {{Citation bloc|L'existence de cette bande ne fait pas de doute. Certaines aventures ne s'expliquent que par la mise en action de dévouements innombrables, d'énergies irrésistibles et de complicités puissantes, toutes forces obéissant à une volonté unique et formidable. Mais comment cette volonté s'exerce-t-elle ? Par quels intermédiaires et par quels sous-ordres ? Je l'ignore. Lupin garde son secret et les secrets que Lupin veut garder sont, pour ainsi dire, impénétrables. La seule hypothèse qu'il me soit permis d'avancer, c'est que cette bande, très restreinte à mon avis, et d'autant plus redoutable, se complète par l'adjonction d'unités indépendantes, d'affiliés provisoires, pris dans tous les mondes et dans tous les pays, et qui sont les agents exécutifs d'une autorité, que souvent ils ne connaissent même pas. Entre eux et le maître, vont et viennent les compagnons, les initiés, les fidèles, ceux qui jouent les premiers rôles sous le commandement direct de Lupin.|Maurice Leblanc|[[Le Bouchon de cristal]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Le Bouchon de cristal|wikisource=Le Bouchon de cristal/2|titre chapitre=Chapitre 2 : Huit ôtés de neuf, reste un}}.</ref>.}} Ainsi, nombre de ses complices sont des anonymes que Maurice Leblanc n'a jamais pu mettre en lumière dans ses écrits. Ils sont présents dans toutes les strates de la société, y compris dans les institutions policières et judiciaires : au [[Palais de justice de Paris|Palais de Justice]], à la [[préfecture de police de Paris]], à la prison de la Santé<ref>{{harvsp|Derouard|2003|p=132|id=derouard2003}}.</ref>. Ces inconnus participent aux basses besognes de leur chef, à l'instar des déménageurs du château du baron de Cahorn<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur|éditeur=Pierre Lafitte et Cie|lieu=Paris|année=1907|passage=65|wikisource=Arsène Lupin gentleman-cambrioleur/Arsène Lupin en prison}}.</ref>. Certains d'entre eux ont été mis en avant après avoir été capturés par la police. Ainsi, dans ''Le Bouchon de cristal'', Gilbert et Vaucheray sont emprisonnés après le cambriolage raté du député Daubrecq. Restent les fidèles de Lupin, qui ont pu acquérir une certaine notoriété en jouant un rôle de premier plan dans les machinations de leur chef. De la sorte, dans [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|la pièce de théâtre de 1908]], le père Charolais et ses fils jouent la comédie pour permettre à Lupin d'intriguer, tandis que Sonia Krichnoff, qu'il vient alors de rencontrer, l'aide et devient sa complice avant de le suivre en [[Raj britannique|Inde]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=Les Confidences d'Arsène Lupin|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1921|passage=185|wikisource=Les confidences d'Arsène Lupin/7}}.</ref>. Enfin, son ancienne nourrice, Victoire, garde contact avec lui durant sa carrière de cambrioleur et intervient dans plusieurs romans à ses côtés<ref group="Note">Tout au long de la carrière de Lupin, Victoire est présente à ses côtés que ce soit dans [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|la pièce de théâtre ''Arsène Lupin'']], que dans les romans : ''[[L'Aiguille creuse]]'', ''[[Les Confidences d'Arsène Lupin|Édith au cou de cygne]]'', ''[[Le Bouchon de cristal]]'', ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'', ''[[La Demoiselle aux yeux verts]]'' et enfin ''[[Les Milliards d'Arsène Lupin]]''.</ref>. === Les quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro === Arsène Lupin apprend l'existence des quatre secrets de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] et de [[Joseph Balsamo|Cagliostro]] au début de sa carrière et va tenter de les résoudre tout au long de sa vie. Dans ''[[La Comtesse de Cagliostro]]'', Maurice Leblanc rapporte que la Cagliostro possède un petit miroir magique hérité de son père et sur lequel est inscrite l'énumération des quatre grandes énigmes : {{citation bloc|Ce miroir appartint à Cagliostro. Pour ceux qui s'y regardent avec confiance, le temps s'arrête. Tenez, la date est inscrite sur la monture, 1783, et elle est suivie de quatre lignes qui sont l'énumération de quatre grandes énigmes. Ces énigmes qu'il se proposait de déchiffrer, il les tenait de la bouche même de la reine Marie-Antoinette, et il disait, m'a-t-on rapporté, que celui qui en trouverait la clef serait roi des rois.|Maurice Leblanc|La Comtesse de Cagliostro<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre II|titre chapitre=Chapitre II}}.</ref>}} En effet, au dos du miroir, sont gravées quatre mystérieuses formules héritées de Marie-Antoinette : « ''In robore fortuna'' » ; « La dalle des rois de Bohême » ; « La fortune des rois de France » et « Le chandelier à sept branches ». ==== ''In robore fortuna'' ==== C'est le seul des quatre secrets à ne pas avoir été découvert par Arsène Lupin. En effet, la solution de cette énigme : « La fortune est dans le chêne » est trouvée par Dorothée dans le roman ''[[Dorothée danseuse de corde]]'' paru en [[1923 en littérature|1923]]. Le secret menait à des diamants cachés par le marquis de Beaugreval, qui laissa pour seul indice indiquant l'emplacement du trésor, une médaille d'or sur laquelle était gravée la formule latine<ref name="alberesp66">{{harvsp|Albérès|1979|p=66}}.</ref>. ==== La dalle des rois de Bohême ==== [[Fichier:L'ïle de Sarek.svg|vignette|redresse|L'île de Sarek au cœur de l'intrigue de ''[[L'Île aux trente cercueils]]''.]] Le secret de la dalle des rois de Bohême renvoie à une légende de l'île de Sarek qui rapporte qu'une Pierre-Dieu a le pouvoir de guérir et de fortifier quiconque la touche. L'énigme est résolue par Arsène Lupin dans le roman ''[[L'Île aux trente cercueils]]'' paru en [[1919 en littérature|1919]]. Cette dalle est, en réalité, en [[pechblende]], minéral radioactif issu d'un gisement du nord de la [[Bohême]], et elle a été apportée par une [[Celtes|tribu celte]] sur l'île de Sarek<ref name=":île293">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=L'Île aux trente cercueils|éditeur=Pierre Lafitte|lieu=Paris|année=1919|passage=293-295|wikisource=L'Île aux trente cercueils/18|titre chapitre=La Pierre-Dieu}}.</ref>. ==== La fortune des rois de France ==== [[Fichier:Monet - Sonnenaufgang bei Etretat.jpg|vignette|gauche|''Coucher de soleil à Étretat'', 1883, de [[Claude Monet]] : toile qui représente la Porte d'Aval et l'aiguille d'Étretat.]] Ce secret, transmis entre [[rois de France]], mène à un trésor caché au cœur de la mystérieuse « Aiguille creuse ». Le roi [[Louis XIV]] a d'ailleurs fait construire le château de l'Aiguille, dans le département de la Creuse, pour masquer le véritable lieu où se trouve le trésor royal. Ce secret est au cœur de l'intrigue du roman ''[[L'Aiguille creuse]]'' paru en [[1908 en littérature|1908]]. Après être parvenu à déchiffrer un document datant de [[Guillaume le Conquérant]], Arsène Lupin met au jour le secret de l'Aiguille creuse dans les années 1895-1899. Il utilise alors le site comme base secrète pour y cacher ses butins<ref name=":ruaud31" />. Un jeune journaliste, Isidore Beautrelet, sur les traces d'Arsène Lupin, parvient également à déchiffrer le mystère de l'Aiguille creuse en situant son emplacement sur le site d'[[Étretat]]. Il découvre alors que l'expression fait référence à l'[[stack (géologie)|aiguille]] haute de {{unité|55|mètres}} qui se détache de la falaise. Il met au jour un escalier secret qui permet de pénétrer à l'intérieur de l'Aiguille, creusée pour y renfermer les trésors des rois de France. Sur un mur du repaire, sont gravés les noms de ceux qui s'en rendirent successivement propriétaires : {{citation|César. Charlemagne. Roll. Guillaume le Conquérant. Richard, roi d'Angleterre. Louis le Onzième. François. Henri IV. Louis XIV. Arsène Lupin<ref name="aiguille10" />.}} {{clr}} ==== Le chandelier à sept branches ==== Première énigme à être déchiffrée par Arsène Lupin à l'âge de {{nombre|20|ans}}, narrée dans le roman ''[[La Comtesse de Cagliostro]]'' paru en [[1923 en littérature|1923]]. En concurrence avec la comtesse de Cagliostro et des nobles normands, Arsène Lupin se lance lui aussi à la recherche d'un chandelier à sept branches, devant conduire au trésor des abbayes de France. Ce trésor fut constitué, tout au long du Moyen Âge, grâce aux dons offerts à l'Église : {{citation bloc|Ces offrandes, canalisées à travers toutes les provinces, étaient envoyées aux sept principales abbayes de Caux et constituaient une masse commune gérée par ce qu'on pourrait appeler sept administrateurs délégués, dont un seul connaissait l'emplacement du coffre-fort et le chiffre de la serrure. Chaque abbaye possédait une bague épiscopale ou pastorale qu'elle transmettait, de génération en génération, à son propre délégué. Comme symbole de sa mission, le comité des sept était représenté par un chandelier à sept branches.|Arsène Lupin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre IX|titre chapitre=Chapitre IX}}.</ref>}} [[Fichier:ALCOR lupin.jpg|vignette|center|upright=3.0|Les sept abbayes du Pays de Caux forment la [[constellation de la Grande Ourse]].]] Durant la période révolutionnaire, l'emplacement du trésor faillit tomber dans l'oubli. Un chevalier de Caux apprit, enfant, le secret de la bouche d'un mystérieux condamné à mort avant d'en indiquer l'emplacement sous forme d'énigme à travers la phrase latine : « ''Ad lapidem currebat olim regina'' » (« Vers la pierre jadis courait la reine »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Leblanc|titre=La Comtesse de Cagliostro|wikisource=La Comtesse de Cagliostro/Chapitre VIII|titre chapitre=Chapitre VIII}}.</ref>. Arsène Lupin découvre que la clé de cette énigme réside dans les initiales des mots de cette formule latine, lesquelles forment le mot « ALCOR », qui désigne l'une des étoiles de la [[Grande Ourse]]. En effet, les sept abbayes du [[pays de Caux]] d'où convergeaient les richesses de la France chrétienne sont disposées comme les sept étoiles principales de cette constellation<ref>{{harvsp|Bussi|2007|p=6|id=bussi2007}}.</ref>, et, à la même position sur une carte terrestre que celle d'[[Alcor]] dans la constellation, se trouve l'emplacement du trésor, c'est-à-dire un peu au sud de l'[[abbaye de Jumièges]], la plus riche et la plus puissante des abbayes normandes. Après être parvenu à déchiffrer l'énigme, Arsène Lupin échoue à mettre la main sur le trésor des abbayes : celui-ci est éparpillé en pleine mer lors de l'explosion du yacht de la Cagliostro. Lupin sauve cependant deux poignées de joyaux, dont un énorme saphir qu'il offre à Clarisse comme cadeau de fiançailles. {{clr}} == Héros de littérature populaire == === Création du personnage === [[Fichier:Maurice Leblanc (vers 1907) - photo Henri Manuel.jpg|vignette|redresse|[[Maurice Leblanc]], le père d'Arsène Lupin.]] [[Fichier:Pierre Lafitte photo.jpg|vignette|gauche|redresse|Le journaliste [[Pierre Lafitte]], éditeur de la revue ''[[Je sais tout]]''.]] {{citation|Comment est né Arsène Lupin ? De tout un concours de circonstances<ref name="qui" />.}} Maurice Leblanc a toujours gardé le mystère sur les origines du gentleman cambrioleur et celles-ci ont toujours suscité le débat chez les spécialistes<ref name=":bibliobs2017">{{Article |auteur1=[[François Forestier]] |titre=Arsène Lupin est de retour |sous-titre=qui était vraiment Maurice Leblanc ? |périodique=BibliObs |jour=11 |mois=12 |année= 2017 |lire en ligne=https://bibliobs.nouvelobs.com/polar/20111215.OBS6821/arsene-lupin-est-de-retour-qui-etait-vraiment-maurice-leblanc.html |consulté le=12 février 2018}}.</ref>. La première esquisse de son héros apparaît en 1904 dans le journal ''[[L'Auto]]'', avec la nouvelle intitulée ''Un gentleman''. Dans ce récit, le gentleman en question était un voleur d'automobiles. Lorsque, l'année suivante, le journaliste [[Pierre Lafitte]] lance la nouvelle revue ''[[Je sais tout]]'', il fait appel à son ami Maurice Leblanc pour écrire un feuilleton populaire<ref name="Derouard_2004_09_01" />. {{citation|À cette époque, je ne connaissais même pas Conan Doyle}}, prétend Leblanc<ref name=":Charensol">{{Article |nom1=Georges Charensol |titre= Maîtres du roman populaire |périodique= Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques |lieu=Paris |numéro=454 |jour=27 |mois=06 |année= 1931 |pages=8 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64520287/f8.item |consulté le=05 mars 2018}}.</ref>. Cette affirmation est cependant fréquemment remise en cause, puisqu'il semblerait au contraire que ce soient les bénéfices tirés par le périodique anglais ''[[Strand Magazine]]'' qui publiait les récits de [[Conan Doyle]], qui motivèrent Pierre Lafitte à présenter à son lectorat, un récit sur le modèle des aventures de [[Sherlock Holmes]]<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=65}}.</ref>. C'est pourquoi, il chargea son collaborateur direct, Marcel L'Heureux, un ami de longue date de Maurice Leblanc, de lui transmettre sa proposition, que l'écrivain accepta d'ailleurs avec enthousiasme<ref>{{harvsp|Derouard|1989|p=262|id=derouard1989}}.</ref>. Cependant, Maurice Leblanc l'affirme au journaliste [[Georges Charensol]] : {{citation|Si j'ai été influencé par un romancier, c'est par [[Edgar Allan Poe|Edgar Poe]].}}<ref name=":Charensol"/> Il ajoute ailleurs être redevable à Poe {{citation|à bien des égards […] car il savait, lui, comme nul ne l'a jamais tenté depuis, créer autour de son sujet une atmosphère pathétique}}<ref name="qui"/>. L'auteur américain a justement un héros, de surcroît français et admiré de Leblanc, qui s'appelle [[Auguste Dupin]], pouvant réconcilier la phonétique et l'esprit de déduction. Toutefois, Charensol, comme tous les autres, n'obtiendra pas d'aveu compromettant de la part d'un auteur qui passe vite au problème général de la création : {{citation|Le nom d'Arsène Lupin ? La création de ce personnage ? Je serais incapable de vous dire comment l'idée m'en est venue. Sans doute était-elle en moi, mais je l'ignorais […] En réalité, tout cela est né dans mon inconscient […].}} Outre sa dette à l'égard de Poe, Maurice Leblanc ne donne que quelques indications très générales : {{citation|Les auteurs qui ont pu m'influencer sont plutôt ceux de mes lectures d'enfant : [[Fenimore Cooper]], [[Alfred Assolant|Assolant]], [[Émile Gaboriau|Gaboriau]], et plus tard, [[Honoré de Balzac|Balzac]], dont le [[Jean Vautrin|Vautrin]] m'a beaucoup frappé}}<ref name="qui"/>. Maurice Leblanc a également pu être influencé par les repris de justice qui se sont succédé à la une des journaux du temps. [[Marius Jacob]] (1879-1954), cambrioleur ingénieux doté d'un grand sens de l'humour et capable de grande générosité à l'égard de ses victimes, est cité par plusieurs auteurs{{#tag:ref|Jacob dévalise une nuit une villa lorsqu'il se rend compte qu'il s'agit de celle de l'écrivain Pierre Loti. Il remet immédiatement les meubles en place et laisse un mot : {{citation|Ayant pénétré chez vous par erreur, je ne saurais rien prendre à celui qui vit de sa plume. Attila.}}<ref name=":ruaud253">{{harvsp|Ruaud|2008|p=253-254}}.</ref>|group= Note}}, mais Leblanc a nié s'en être inspiré<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thierry|nom1=Maricourt|titre=Histoire de la littérature libertaire en France|éditeur=Albin Michel|lieu=Paris|année=1990|pages totales=491|passage=54|isbn=978-2-226-04026-8|isbn10=2-226-04026-9|bnf=35080060}}.</ref> et la question reste ouverte chez les lupinologues{{#tag:ref|Jacques Derouard soutient que [[Marius Jacob]] n'a aucunement suscité le personnage de Lupin. Selon Robert Bonaccorsi et Jean-Luc Buard, {{citation|cette assertion devrait être argumentée, voire nuancée.}} En 1933, Leblanc affirme dans le ''[[Journal de Rouen]]'' qu'il ne s'est pas renseigné à ce sujet mais si l'écrivain {{citation|n'avait effectivement pas rassemblé une documentation systématique [sur les cambrioleurs de la bande de Jacob], il puisait toutefois son inspiration dans « l'air du temps »<ref>{{harvsp|Bonaccorsi|Buard|2000|p=53}}.</ref>.}}|group= Note}}. Pendant trois ans, Jacob {{incise|qui signait ses cambriolages du nom d'« Attila »}} défraya la chronique avant d'être arrêté et condamné en mars 1905 aux travaux forcés à perpétuité pour être l'auteur de cent-six vols qualifiés, dans un grand retentissement médiatique. Bien que possédant plusieurs traits communs avec Arsène Lupin, Marius Jacob n'était pas le seul bandit à étonner la presse par ses prouesses. Il semble que Maurice Leblanc ait puisé dans les faits-divers de son temps l'inspiration de son personnage et de ses intrigues. À cet égard, Arsène Lupin apparaît avant tout comme une création littéraire visiblement bien ancrée dans son époque<ref name=":ruaud253" />, à l'instar du cambrioleur anglais [[Arthur J. Raffles]] créé en 1898 par [[Ernest William Hornung]], dont les premières aventures paraissent en France également en 1905. <gallery mode="packed" heights="200px"> Fichier:Supplément littéraire illustré du Petit Parisien - 1896 - Arrestation de cambrioleurs.jpg|Arrestation des cambrioleurs de la « bande de Montmartre », ''Supplément littéraire illustré du [[Le Petit Parisien|Petit Parisien]]'', 1896. Fichier:Le Petit Journal - 19 février 1905 - Les perceurs de murailles.jpg|Des perceurs de murailles vus par ''[[Le Petit Journal (quotidien)|Le Petit Journal]]'', {{date-|19 février 1905}}. Fichier:Marius Jacob.jpg|[[Marius Jacob]] après son arrestation. Fichier:The Ides of March 03.jpg|Le gentleman cambrioleur [[Arthur J. Raffles|A. J. Raffles]] (à droite), illustration de [[John Henry Frederick Bacon|John Bacon]], {{date-|juin 1898}}. </gallery> ==== À propos du nom ==== Lors de la première représentation de la pièce de théâtre [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|''Arsène Lupin'']] en 1908, le journaliste [[Gaston de Pawlowski]] émet l'hypothèse que le nom du cambrioleur aurait été inconsciemment influencé par celui d'un ancien conseiller municipal de Paris : {{Lien par élément|Q99266473}}<ref>{{Article |auteur1= Gaston de Pawlowski |titre= L'honnêteté c'est le vol |périodique= [[Comœdia (journal)|Comœdia]] |lieu=Paris |numéro=394 |jour=28 |mois=10 |année= 1908 |pages=1 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76460477.item|consulté le=13 février 2018}}.</ref>. Cette hypothèse est confirmée par Maurice Leblanc en 1933, lorsqu'il déclare avoir déformé le nom de l'ancien conseiller municipal de Paris avant de s'être lancé dans l'écriture de la nouvelle ''L'Arrestation d'Arsène Lupin''<ref>{{Article |nom1= René Trintzius |titre= Écrivains normands de Paris |périodique= [[Le Journal de Rouen]] |lieu=Rouen |numéro=311 |jour=07 |mois=11 |année= 1933 |pages=5 |consulté le=13 février 2018}}.</ref>. === Genre narratif === [[Fichier:Je sais tout n°75 - 15 avril 1911.jpg|vignette|[[Maurice Leblanc]] manipule une marionnette à l'effigie d'Arsène Lupin.<br> Couverture illustrée du périodique ''[[Je sais tout]]'' {{n°|75}} publiant ''[[Les Confidences d'Arsène Lupin]]'' (15 avril 1911).]] Le journal ''[[Je sais tout]]'' fait quotidiennement paraître les premières aventures d'Arsène Lupin à partir de 1905. Leur auteur, Maurice Leblanc, n'est pourtant nullement influencé par les romanciers populaires contemporains, tels que [[Jules Verne]], [[Michel Zévaco]], [[Eugène Sue]], qu'il considérait avec un certain mépris. Le style de ses premiers récits n'a d'ailleurs rien de populaire et est, au contraire, extrêmement littéraire : à la différence des [[Roman-feuilleton|feuilletonistes]] connus pour écrire au jour le jour, Maurice Leblanc remettait au journal un manuscrit terminé et retravaillé<ref name="Derouard_2004_09_01" />. En s'apparentant à la fois au genre du roman policier et à celui du roman d'aventures, les premières nouvelles d'Arsène Lupin s'adressent au lectorat de ''Je sais tout'', essentiellement un public de la petite bourgeoisie, qui cherche à se démarquer du peuple amateur de romans-feuilletons<ref>{{harvsp|Couégnas|2001|p=43|id=couégnas2001}}.</ref>. Avec la série des Arsène Lupin, Maurice Leblanc expérimente de nombreuses formes narratives de littérature<ref>{{harvsp|Aranda|2003|p=115|id=aranda2003}}.</ref> : tout d'abord, il entreprend les aventures de Lupin avec le principe de la suite directe<ref group="Note">Les premières nouvelles de Leblanc sont des suites directes : ''L'Arrestation d'Arsène Lupin'', son emprisonnement dans ''Arsène Lupin en prison'', puis son évasion dans ''L'Évasion d'Arsène Lupin''.</ref>, puis il se contente de mentionner dans ses récits de simples repères chronologiques qui permettent aux lecteurs de situer l'action<ref group="Note">''Herlock Sholmès arrive trop tard'' se déroule « un certain temps après » l'évasion de Lupin, ou encore ''Le Collier de la reine'' raconte une aventure de Lupin enfant.</ref>, et, en parallèle, Maurice Leblanc utilise une formule inédite en France<ref>{{harvsp|Aranda|2003|p=117|id=aranda2003}}.</ref> : le récit sériel, dans lequel le héros s'affranchit de toute unité chronologique<ref group="Note">Dans les nouvelles ''La Perle noire'' et ''L'Homme à la peau de bique'', Maurice Leblanc ne fait référence à aucune autre aventure de Lupin, ni ne mentionne de repère chronologique.</ref>, garantissant à l'auteur la plus grande liberté narrative. Par ailleurs, Maurice Leblanc aborde la question du point de vue romanesque de manière variée ; le lecteur est ainsi invité à suivre tantôt la démarche du détective, tantôt celle du confident ou encore celle d'un personnage secondaire<ref>{{Harvsp|Vareille|1980|p=236|id=vareille1980}}.</ref>. La voix narrative change également, passant du narrateur omniscient à un je intradiégétique. Cependant, la réelle nouveauté qu'il introduit, réside dans l'intrigue policière dont le nom du coupable est connu d'avance : le coupable, c'est Arsène Lupin. La plupart des [[romans policiers]] fonctionnent sur le mode inverse : l'intérêt du roman tient dans la recherche du coupable. C'est la raison de l'évolution du personnage : il n'est plus uniquement le cambrioleur, mais devient également détective, le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Par ailleurs, cette évolution correspond aussi au changement de mentalité de l'[[entre-deux-guerres]]. Ainsi, le ton populaire qu'adopte Maurice Leblanc apparaît moins dans le style que dans les thèmes qu'il décline au fil des aventures de son héros : les pauvres orphelines à protéger, les souterrains secrets, les égouts dont on reste prisonnier<ref name="Derouard_2004_09_01" />. En outre, à travers les aventures d'Arsène Lupin, Maurice Leblanc a popularisé le genre littéraire du « polar ésotérique »{{Note|groupe=Note|texte=Avant lui, Alexandre Dumas avait déjà réinterprété l'histoire mais sans pour autant y inclure de quête au trésor, ni de trame policière<ref name="bussip1">{{harvsp|Bussi|2007|p=1|id=bussi2007}}.</ref>.}}. En effet, l'une des spécificités de son œuvre tient à l'intérêt qu'entretient Lupin pour le passé historique et légendaire. Il se passionne pour les énigmes historiques, mais également géographiques, à l'instar de l'[[#La dalle des rois de Bohême|énigme de la dalle des rois de Bohême]], dont il résout le mystère en devinant la provenance du rocher<ref name="bussip1" />. À travers son œuvre lupinienne, Maurice Leblanc conçoit le territoire de la [[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]], et principalement le [[pays de Caux]], comme une gigantesque carte au trésor, que son héros s'emploie à déchiffrer<ref>{{harvsp|Bussi|2007|p=11|id=bussi2007}}.</ref>. === Succès littéraire === [[Fichier:Théâtre de l'Athénée - Arsène Lupin - Acte IV - Scène 7.jpg|vignette|gauche|Scène de la pièce ''[[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|Arsène Lupin]]'' à l'[[Athénée théâtre Louis-Jouvet|Athénée]], 1908.<br> Lupin : {{citation|Vous connaissez ça, les enfants ?... Une bombe !}}]] [[Fichier:Arsène Lupin à l'Athénée.jpg|vignette|Interprète d'Arsène Lupin, l'acteur [[André Brulé]] est encadré par les auteurs de la [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|pièce de théâtre]] : [[Maurice Leblanc]] (à gauche) et [[Francis de Croisset]] (à droite). Photographie publiée dans le magazine ''[[Femina (magazine français)|Femina]]'', {{n°|188}}, {{date-|novembre 1908}}.]] Maurice Leblanc a écrit la nouvelle ''[[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur|L'Arrestation d'Arsène Lupin]]'' à la demande de [[Pierre Lafitte]], en 1905, sans prévoir de nouvelles aventures pour son héros : la nouvelle se termine sur l'arrestation du voleur. Le succès de son héros le pousse à prolonger ses aventures. C'est cependant [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|la pièce de théâtre]] écrite en collaboration avec [[Francis de Croisset]] et jouée en 1908 à l'[[Athénée théâtre Louis-Jouvet|Athénée]] à guichets fermés qui va démultiplier le succès d'Arsène Lupin et le rendre populaire auprès de tous les publics<ref name=":bibliobs2017" />{{,}}<ref>{{Harvsp|Renouard|2016|p=79|id=renouard2016}}.</ref>. Rapidement, sa notoriété va franchir les frontières de la France grâce à l'adaptation de la pièce de théâtre produite à Broadway, avec près de cent cinquante représentations entre août 1909 et janvier 1910<ref>{{Harvsp|Renouard|2016|p=85|id=renouard2016}}.</ref>. La publication du roman-feuilleton ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' en 1910 en première page de la revue ''[[Le Journal]]'' installe définitivement la popularité du héros<ref name="Derouard_2004_09_01" />. Désormais agacé par sa créature, Maurice Leblanc tentera de tuer Arsène Lupin à de nombreuses reprises, puis sous la pression populaire, il le fera renaître<ref group="Note">À plusieurs reprises, Maurice Leblanc termine son récit en mettant fin à la carrière de cambrioleur de son héros : ''L'Aiguille creuse'' ; ''813'' ; ''Le Bouchon de cristal'' ; ''Les Dents du tigre''.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Prévost|2013|p=44}}.</ref>{{,}}<ref name=":bibliobs2017" />. En 1917, le rachat des [[éditions Pierre Lafitte|éditions Lafitte]] par [[Hachette Livre|Hachette]] permet d'étendre la distribution des aventures d'Arsène Lupin, faisant véritablement de Maurice Leblanc un auteur à succès, et notamment à l'étranger où ses livres sont de plus en plus traduits et adaptés au cinéma<ref>{{harvsp|Leblanc|2005|p=998|id=leblanc2005}}.</ref>. Ainsi, en 1923, alors même qu'une adaptation japonaise sort au cinéma en France, il doit soutenir en Hollande un procès contre un éditeur qui publie des traductions en néerlandais des aventures d'Arsène Lupin<ref>{{harvsp|Derouard|1989|p=473|id=derouard1989}}.</ref>. Dans les années 1920, bien qu'il ait accepté de devenir un romancier d'aventures, Maurice Leblanc cherche toujours à s'émanciper de son héros à succès<ref>{{harvsp|Derouard|2004|p=1195|id=derouardomnibus2004}}.</ref>. Cependant, les romans publiés avec un nouveau héros rencontrent un succès moindre, si bien que l'écrivain transforme à l'occasion certains de ses récits en aventures inédites d'Arsène Lupin<ref>{{harvsp|Derouard|2004|p=1197|id=derouardomnibus2004}}.</ref>. Ainsi, en 1923, il consent à introduire de façon anecdotique, le gentleman cambrioleur lors de la réédition de ''[[L'Éclat d'obus]]'' ; dans les années 1927-1928, Leblanc se résout à transformer, en cours d'écriture, le détective Jim Barnett en avatar de Lupin<ref>{{harvsp|Prévost|2013|p=46}}.</ref>. La parution des aventures d'Arsène Lupin au [[Le Livre de poche|Livre de poche]] au début des années 1960 a permis de donner une nouvelle vigueur à son succès après un passage à vide à [[Libération de la France|la Libération]]<ref name=":lemonde2005">{{Article |nom1= Robert Belleret |titre= Au pays de monsieur Lupin |périodique= Le Monde |lieu=Paris |jour=22 |mois=08 |année= 2005 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2005/08/22/au-pays-de-monsieur-lupin_681838_3246.html |consulté le=17 février 2018 }}.</ref>. Dans les années 2000, sa popularité ne se cantonne pas uniquement à la France, puisque, parmi les touristes qui visitent le site d'[[Étretat]], beaucoup de « lupinophiles » issus de toute l'Europe, du Brésil et même du Japon refont les trajets du gentleman cambrioleur<ref name=":lemonde2005"/>. == Héritage == === Dans l'imaginaire === {{images |légende = Le [[monocle]] et le [[haut-de-forme]], attributs indissociables d'Arsène Lupin.|Monocle with gallery.jpg|alternative1 = Monocle |Collapsible top hat IMGP9662.jpg|alternative2 = Chapeau haut-de-forme}} Arsène Lupin personnifie la [[Belle Époque#La Belle Époque : la France de 1879 à 1914|France de la Belle Époque]]. Il reste indissociable de son [[Haut-de-forme|chapeau haut-de-forme]], son [[monocle]] et sa canne à [[Pommeau (poignée)|pommeau]] plus de cent ans après sa création<ref name="Auliac p.17">{{harvsp|Auliac|2001|p=17}}.</ref>. [[Fichier:André-Brulé.jpg|vignette|gauche|redresse|L'acteur [[André Brulé]].]] Les accessoires vestimentaires caractérisant Lupin n'ont pas été décrits expressément par Maurice Leblanc, mais peints par [[Léo Fontan]]<ref name=":bibliobs2017" />. Entre 1906 et 1908, cet artiste vend à forfait à l'éditeur [[Pierre Lafitte]] sept illustrations portraiturant le gentleman cambrioleur<ref>{{harvsp|Auliac|2001|p=18}}.</ref>. Outre une photographie de l'acteur [[André Brulé]] interprétant Lupin avec un haut-de-forme<ref name="Auliac p.17"/>, Léo Fontan s'inspire de ses propres traits pour figurer le monte-en-l'air comme un [[dandy]] symbolisant la grande vie, aux {{citation|cheveux lissés et séparés d'une raie médiane ainsi que les manchettes, le front et le regard malicieux<ref name="Auliac p.17-18">{{harvsp|Auliac|2001|p=17-18}}.</ref>}}. Parues en couverture des brochures publiées par Lafitte, puis reproduites dans certaines rééditions plus récentes, les représentations de Lupin par Léo Fontan demeurent mémorables aux yeux de nombreux lecteurs. Après la [[Première Guerre mondiale]], un autre artiste figure également le couvre-chef et le monocle dans de nouvelles illustrations où le héros de Maurice Leblanc arbore {{citation|un visage plus enveloppé<ref name="Auliac p.17-18"/>}}. [[Umberto Eco]] résume l'impression qu'Arsène Lupin exerce dans la mémoire collective : {{Citation bloc|Image traditionnelle du grand seigneur en frac et haut-de-forme, monocle et gants blancs, qui, avec des gestes presque imperceptibles, escamote ici un diamant, là un inestimable collier de perles, là encore une émeraude maudite, le reste n'étant que fêtes, bals, baisemains, portes à tambour des Grands Hôtels. […] Lupin est […] un chef de bande qui soudoie des gibiers de potence et, s'il le désire, dévalise un château de fond en comble en l'espace d'une nuit.|Umberto Eco|De Superman au surhomme<ref name="EcoLupin" />}} À bien des égards, Arsène Lupin apparaît comme un héros éminemment français, un des derniers héros d'aventures incarnant une attitude chevaleresque, à l'instar de ses prédécesseurs [[Les Trois Mousquetaires|d'Artagnan]], [[Gavroche]], [[Louis Dominique Cartouche|Cartouche]] ou [[Rocambole (personnage de fiction)|Rocambole]]. Maurice Leblanc attribue à son héros les vertus françaises, qui tiennent, selon lui, en grande partie à la gaieté, à l'art de la repartie et de la théâtralité<ref>{{harvsp|Prévost|2013|p=42}}.</ref>. Ainsi, en volant, avant tout, par goût de l'éclat, Arsène Lupin apparaît comme un des émissaires du panache à la française<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Jacques Tourteau |titre=D'Arsène Lupin à San Antonio |sous-titre=Le roman policier français de 1900 à 1970 |éditeur=Mame |lieu=Liège |année=1970 |pages totales=326 |passage=78 }}.</ref>, une figure du bandit romantique qui fascine le peuple<ref>{{Harvsp|Renouard|2016|p=82|id=renouard2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Gabriel Thoveron |titre=Deux siècles de paralittératures |sous-titre=lecture, sociologie, histoire |tome=2 |éditeur=Céfal |collection=Bibliothèque des Paralittératures |lieu=Liège |année=2008 |pages totales=819 |passage=412 |isbn=978-2-87130-268-1 |bnf=41368043}}.</ref>. === Postérité dans le pays de Caux === {{Article détaillé|Le Clos Arsène Lupin, Maison Maurice Leblanc}} En 1918, Maurice Leblanc achète une maison dans la commune d'[[Étretat]]. C'est dans cette demeure {{Incise|nommée « Le Clos Lupin »}} qu'il écrit une grande partie des aventures d'Arsène Lupin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hélène Rochette|titre=Maisons d'écrivains et d'artistes.|sous-titre=Paris et ses alentours|passage=183.|lieu=Paris|éditeur=Parigramme|année=2004|pages totales=269|isbn=978-2-84096-227-4|isbn10=2-84096-227-6|bnf=391998617}}.</ref>. Lorsque éclate la [[Seconde Guerre mondiale]], l'écrivain s'exile à [[Perpignan]] où il meurt deux ans plus tard. Rachetée en 1998 par sa petite-fille, cette demeure est transformée l'année suivante en musée consacré au gentleman cambrioleur, dans lequel elle imagine un itinéraire scénographique à travers la maison. La visite audio, guidée par la voix de [[Georges Descrières]], [[Arsène Lupin (série télévisée)|Arsène Lupin du petit écran]], permet d'explorer les souvenirs, confidences, images et témoignages de Maurice Leblanc et de son héros<ref>{{Lien web |titre=Le Clos Lupin |url=http://m.etretat.net/content.php?page=maison-maurice-leblanc |site=Office du tourisme d'Étretat |consulté le= 12 octobre 2019}}.</ref>. Maurice Leblanc était très attaché à la région normande, si bien qu'il donne pour cadre géographique à de nombreuses aventures de Lupin, le [[pays de Caux]]<ref>{{harvsp|Derouard|2003|p=36|id=derouard2003}}.</ref> : Étretat, [[Jumièges]], [[Tancarville]]... Ainsi, le site d'Étretat, et plus précisément son [[stack (géologie)|pic de pierre]], ont été popularisés par l'aventure de l'Aiguille creuse jusqu'à rendre cette aiguille inséparable du gentleman cambrioleur, du moins dans l'imaginaire collectif<ref>{{Harvsp|Derouard|1989|p=415|id=derouard1989}}.</ref>. Ce lieu unique de Normandie a, en effet, pris une dimension épique et romanesque depuis que Maurice Leblanc a raconté qu'elle renferme le légendaire trésor que les rois de France se transmettaient depuis [[Jules César]] et dont Arsène Lupin s'est rendu maître<ref>{{Lien web |titre=L'Aiguille Creuse |url=http://etretat.net/office-de-tourisme-etretat/modules/content/content.php?page=l-aiguille-creuse |site=Office du tourisme d'Étretat |consulté le= 1 octobre 2019}}.</ref>. Enfin, la bibliothèque municipale de [[Biville-sur-Mer]], située également dans le pays de Caux, a d'ailleurs été dénommée Arsène Lupin en hommage au héros de Maurice Leblanc. <gallery mode="packed"> Fichier:Museum Maurice Leblanc.jpg|Le [[Le Clos Arsène Lupin, Maison Maurice Leblanc|clos Lupin]]. Fichier:L'Aiguille (Étretat).JPG|L'aiguille d'Étretat vue du haut de la [[Étretat#La falaise d'Aval|falaise d'Aval]]. Fichier:Biville-sur-Mer, Seine-Maritime, France (5).JPG|Bibliothèque Arsène-Lupin de [[Biville-sur-Mer]]. </gallery> === Lupinologie === [[Fichier:Maurice Leblanc et Arsène Lupin.jpg|vignette|gauche|Maurice Leblanc tenant une marionnette d'Arsène Lupin.<br> Caricature publiée dans l'album de la ''Revue des opinions'', 1914.]] Dans ses romans, Maurice Leblanc se présente comme un biographe et rapporte les conversations qu'il entretient avec Arsène Lupin<ref name=":septcoeur222" />. Ainsi, le gentleman cambrioleur passe rapidement du statut de héros de fiction à celui de figure historique. Cette ambiguïté apparaît lorsque Leblanc se laisse photographier en avril 1936 aux côtés du célèbre cambrioleur par le magazine ''TSF Programme'' {{numéro|292}}<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=125}}.</ref> ou bien quand il participe à des émissions radiophoniques quotidiennes en 1939 en se faisant accompagner par un acteur jouant le rôle d'Arsène Lupin<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=127}} : Le 8 et 9 janvier 1939 sur [[Radio Cité (Paris)|Radio Cité]] et [[RTL#Radio Luxembourg|Radio Luxembourg]].</ref>. Ainsi, Maurice Leblanc utilise divers procédés qui tendent à brouiller les limites entre réalité et fiction : transposition de faits divers dans ses récits{{Note|nom=Imbert|groupe=Note}}, métamorphose du romancier en confident-historiographe, [[transfictionnalité]]<ref>{{harvsp|Couégnas|2016|p=11|id=couégnas2016}}.</ref>… À l'instar de [[Sherlock Holmes]], le personnage d'Arsène Lupin a fait l'objet d'un [[canular]] littéraire qui perdure jusqu'à aujourd'hui : en étant présenté comme un personnage historique, il a eu le droit à ses biographes et au développement d'une science nouvelle, la « lupinologie »<ref group="Note">À l'instar du ''Dictionnaire de lupinologie'' de Paul Gayot et [[Jacques Baudou]], paru en 2016.</ref>. L'objectif de cette discipline est de retracer la vie du cambrioleur en expliquant notamment les contradictions dans l'œuvre de Maurice Leblanc. Parmi les précurseurs de cette discipline, la Société des études lupiniennes se forma dans les années 1960 avec pour objectif d'explorer le mythe Arsène Lupin. Cette association, qui apparaît comme une émanation du [[Collège de 'Pataphysique]]<ref name="Hannedouchep2">{{harvsp|Hannedouche|2019|p=2|id=hannedouche2019}}.</ref>, publia ses travaux dans une revue appelée ''Gazette des études lupiniennes'' (quatre numéros de 1965-1966), puis dans la ''Revue des études lupiniennes'' (cinq numéros de 1967-1970)<ref>{{harvsp|Dinguirard|1972|p=103-104|id=dinguirard1972}}.</ref>. Si l'humour et la parodie étaient omniprésents dans ces revues, les auteurs firent néanmoins preuve d'une volonté d'appliquer rigoureusement un examen sérieux à un sujet situé en dehors du champ scientifique académique<ref name="Hannedouchep2" />. Au-delà des biographes officieux d'Arsène Lupin{{Note|groupe=Note|texte=Nous pouvons citer les travaux de [[Jacques Derouard]], de [[Francis Lacassin]], et plus récemment ceux d'[[André-François Ruaud]].}}, une association littéraire {{incise|l'Association des amis d'Arsène Lupin (A.A.A.L.)}} a vu le jour en 1985. Elle a été fondée à l'initiative du philosophe et essayiste [[François George]] avec l'objectif de réunir les amateurs de l'œuvre littéraire de Maurice Leblanc<ref>{{harvsp|Hannedouche|2019|p=10|id=hannedouche2019}}.</ref>. Parmi les membres les plus connus de l'A.A.A.L. : les comédiens [[Georges Descrières]], [[Bernard Lavalette]] et [[Jean-Claude Brialy]]<ref name="Hannedouchep11">{{harvsp|Hannedouche|2019|p=11|id=hannedouche2019}}.</ref>. Outre son rôle d'organisation de manifestations et conférences visant à diffuser la pensée et les actions d'Arsène Lupin, l'association édite également depuis 1986 une revue spécialisée dans les recherches sur la vie du cambrioleur : l'''Aiguille Preuve''<ref name="Hannedouchep11" />. Par ailleurs, créé en 2006, le '''Prix Arsène Lupin de la littérature policière''' distingue chaque année un roman policier qui combine humour et énigme policière. Ce prix est remis annuellement lors d'une cérémonie dans les locaux de la [[Monnaie de Paris]]<ref>[http://arsenelupingc.free.fr/prixal.php Dossier Prix Arsène Lupin] sur le site ''Tout Arsène Lupin''.</ref>. == Aventures d'Arsène Lupin == === Œuvres de Maurice Leblanc === [[Fichier:Arsene Lupin 1907 French edition.jpg|vignette|redresse|''[[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur]]'', illustration d'[[Henri Goussé]]<ref>{{article|périodique=Je sais tout|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1029808/f720.item|jour=15|mois=février|année=1907|titre=Arsène Lupin, Gentleman-Cambrioleur|passage=717}}.</ref> pour la couverture de l'édition [[Pierre Lafitte]] de 1907.]] [[Fichier:Arsene Lupin versus Herlock Sholmes - M. A. Donohue & Company, 1910.jpg|vignette|redresse|''Arsene Lupin versus Herlock Sholmes''.<br> Illustration de George Morehead pour la couverture d'une édition américaine, 1910.]] [[Fichier:Maurice Leblanc - The Crystal Stopper - Dalton Stevens.jpg|vignette|redresse|Arsène Lupin dans ''[[Le Bouchon de cristal]]''.<br> Illustration de Dalton Stevens pour la couverture de la première édition américaine du roman (''The Crystal Stopper'', 1913).]] La « série » d'ouvrages originaux écrits par Maurice Leblanc comprend dix-huit [[Roman policier|romans]], trente-neuf [[nouvelle]]s et cinq [[pièces de théâtre]], écrits de 1905 à 1941. Ces œuvres, qui mettent en scène {{incise|parfois furtivement}} Arsène Lupin, forment le [[Canon (fiction)|canon]] lupinien. ==== Romans et nouvelles ==== Ce canon, définitivement fixé en 2012 avec la parution d'un [[Le Dernier Amour d'Arsène Lupin|texte original découvert tardivement]]<ref>{{article|auteur=Delphine Peras|url=http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-dernier-amour-d-arsene-lupin_1121506.html|titre=Arsène Lupin romantique|périodique=[[L'Express]]|date=2012-06-04}}.</ref>, a également évolué avec des remaniements dans les récits par Leblanc pour y introduire le personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, ''[[L'Éclat d'obus]]'' paru en 1915, ne fait mention du gentleman cambrioleur que dans une deuxième version en 1923, afin de faire rentrer ce roman dans la lucrative collection des « Aventures extraordinaires d'Arsène Lupin » des [[Pierre Lafitte|éditions Pierre Lafitte]]<ref>{{Chapitre|auteur1=[[Jacques Derouard]]|titre chapitre=Préface de ''L'Éclat d'obus''|titre ouvrage=Les aventures d'Arsène Lupin. Tome 2|éditeur=[[Éditions Omnibus]]|année=2004|isbn=2-258-06685-9|passage=9}}.</ref>. De la même manière, la nouvelle ''[[Le Pardessus d'Arsène Lupin]]'' est une adaptation, pour le lectorat américain, de la nouvelle ''La Dent d'Hercule Petit'', dans laquelle Maurice Leblanc a remplacé le personnage principal par Lupin<ref>{{harvsp|Ruaud|2008|p=199}}.</ref>. Enfin, le roman ''[[Dorothée danseuse de corde]]'' est aussi inclus dans ce canon lupinien malgré l'absence du cambrioleur, dans la mesure où l'héroïne découvre l'un des [[#Les quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro|secrets de Cagliostro]]<ref name="alberesp66" />. *{{Écrit|titre=[[Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur]]|année=1907|commentaire=Recueil de neuf nouvelles publiées initialement dans la revue mensuelle ''[[Je sais tout]]'' de juillet 1905 à mai 1907.}} *{{Écrit|titre=[[Arsène Lupin contre Herlock Sholmès]]|année=1908|commentaire=Recueil de deux histoires publiées initialement dans la revue mensuelle ''Je sais tout'' de novembre 1906 à août 1907.}} *{{Écrit|titre=[[L'Aiguille creuse]]|année=1909|commentaire=Publié initialement dans la revue mensuelle ''Je sais tout'' de novembre 1908 à mai 1909.}} *{{Écrit|titre=[[813 (Arsène Lupin)|813]]|année=1910|commentaire= Publié initialement dans le quotidien ''[[Le Journal]]'' de mars à mai 1910. Ce roman légèrement remanié fut édité en juin 1910, puis réédité en deux volumes en 1917 sous les titres ''La Double Vie d'Arsène Lupin'' et ''Les Trois Crimes d'Arsène Lupin''.}} *{{Écrit|titre=[[Le Bouchon de cristal]]|année=1912|commentaire= Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de septembre à novembre 1912.}} *{{Écrit|titre=[[Les Confidences d'Arsène Lupin]]|année=1913|commentaire=Recueil de neuf nouvelles publiées dans la revue mensuelle ''Je sais tout'' d'avril 1911 à février 1913.}} *{{Écrit|langue=en|titre=A tragedy in the Forest of Morgues|année=1912|titre fr=[[L'Homme à la peau de bique]]|année fr=1927|commentaire=Cette nouvelle, inédite en France jusqu'en 1927, fut publiée dans l'édition américaine de 1912 du recueil de nouvelles ''[[Les Confidences d'Arsène Lupin]]''}} *{{Écrit|langue=en|titre=The Teeth of the Tiger|année=1914|titre fr=[[Les Dents du tigre (Arsène Lupin)|Les Dents du tigre]]|année fr=1921|commentaire=Traduit en langue anglaise par Alexander Teixeira de Mattos en 1914, la version originale française ne fut publiée en [[roman-feuilleton|feuilleton]] dans le quotidien ''Le Journal'' qu'en 1920, puis en deux volumes en 1921 sous les titres ''Don Luis Perenna'' et ''Le Secret de Florence''.}} *{{Écrit|titre=[[L'Éclat d'obus]]|année=1916|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de septembre à novembre 1915. Le personnage d'Arsène Lupin apparaît seulement dans la seconde édition remaniée de 1923.}} *{{Écrit|titre=[[Le Triangle d'or]]|année=1918|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de mai à juillet 1917.}} *{{Écrit|titre=[[L'Île aux trente cercueils]]|année=1919|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de juin à août 1919. Le roman fut édité en octobre 1919, puis réédité en deux volumes en 1922 sous les titres ''Véronique'' et ''La Pierre miraculeuse''.}} *{{Écrit|titre=[[Les Huit Coups de l'horloge]]|année=1923|commentaire=Recueil de huit nouvelles publiées initialement dans le quotidien ''[[Excelsior (journal)|Excelsior]]'' de décembre 1922 à janvier 1923.}} *{{Écrit|titre=[[Dorothée danseuse de corde]]|année=1923|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de janvier à mars 1923. Lupin ne figure pas dans cette histoire mais l'héroïne est confrontée à un des quatre [[#Les quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro|secrets de Cagliostro]].}} *{{Écrit|titre=[[La Comtesse de Cagliostro]]|année=1924|commentaire= Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de décembre 1923 à janvier 1924.}} *{{Écrit|langue=en|titre=The Overcoat of Arsène Lupin|année=1926|titre fr=[[Le Pardessus d'Arsène Lupin]]|année fr=2016|commentaire=Nouvelle parue dans ''The Popular Magazine'', dont la plus grande partie reprend la trame de ''[[La Dent d'Hercule Petitgris]]'', ouvrage publié en français en 1924, en y transposant le personnage d'Arsène Lupin.}} *{{Écrit|titre=[[La Demoiselle aux yeux verts]]|année=1927|commentaire= Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de décembre 1926 à janvier 1927.}} *{{Écrit|titre=[[L'Agence Barnett et Cie|L'Agence Barnett et {{Cie}}]]|année=1928|commentaire=Recueil de huit nouvelles.}} *{{Écrit|titre=[[La Demeure mystérieuse]]|année=1929|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de juin à juillet 1928.}} *{{Écrit|langue=en|titre=The Bridge that Broke|année=1929|titre fr=[[Le Pont qui s'effondre]]|année fr=2017|commentaire=Cette nouvelle, inédite en France jusqu'en 2017, fut publiée dans l'édition américaine de ''L'Agence Barnett et {{Cie}}''.}} *{{Écrit|titre=[[Le Cabochon d'émeraude]]|année=1930|commentaire=Publiée dans la revue bimensuelle ''[[Les Annales politiques et littéraires]]'' en novembre 1930.}} *{{Écrit|titre=[[La Barre-y-va]]|année=1931|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' d'août à septembre 1930.}} *{{Écrit|titre=[[La Femme aux deux sourires]]|année=1933|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de juillet à août 1932.}} *{{Écrit|titre=[[Victor, de la Brigade mondaine]]|année=1933|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''[[Paris-Soir]]'' de juin à juillet 1933.}} *{{Écrit|titre=[[La Cagliostro se venge]]|année=1935|commentaire=Publié initialement dans le quotidien ''Le Journal'' de juillet à août 1934.}} *{{Écrit|titre=[[Les Milliards d'Arsène Lupin]]|année=1941|commentaire=Publié initialement en feuilleton dans le quotidien ''[[L'Auto]]'' de janvier à février 1939.}} *{{Écrit|titre=[[Le Dernier Amour d'Arsène Lupin]]|année=2012|commentaire=Édition posthume d'un texte original resté à l'état de brouillon.}} ==== Pièces de théâtre ==== [[Fichier:André Brûlé par Charles Gir.jpg|vignette|gauche|redresse|[[André Brulé]], un des premiers interprètes d'Arsène Lupin au théâtre ; caricature de [[Charles Gir]].]] En 1908, alors qu'Arsène Lupin connaît aux États-Unis sa première adaptation au cinéma, en France, Maurice Leblanc garde sa préférence pour le théâtre<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1002|id=aziza2005}}.</ref>, qu'il gratifie d'une [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|aventure inédite]], écrite en collaboration avec [[Francis de Croisset]]. Néanmoins, outre ''[[Le Retour d'Arsène Lupin (théâtre)|Le Retour d'Arsène Lupin]]'' qui est un acte tiré de la pièce de 1908 jamais joué, Maurice Leblanc n'a écrit que trois autres courtes comédies, plus proches de la saynète que véritablement de la pièce de théâtre. En outre, il travaille en 1937 à adapter son roman ''[[L'Aiguille creuse]]'' avec [[Léopold Marchand]] pour en faire une pièce en quatre actes<ref>{{harvsp|Leblanc|2005|p=997|id=leblanc2005}}.</ref>, sans que ce projet ne voie cependant le jour. *{{Écrit|titre=[[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|Arsène Lupin]]|année=1908|coauteur=[[Francis de Croisset]]|commentaire=Texte paru en mai 1909 et novélisé en anglais par Edgar Jepson la même année.}} *{{Écrit|titre=[[Une aventure d'Arsène Lupin]]|année=1911}} *{{Écrit|titre=[[Le Retour d'Arsène Lupin (théâtre)|Le Retour d'Arsène Lupin]]|année=1920|coauteur=Francis de Croisset|commentaire=Acte inédit de la pièce de 1908, texte paru dans le mensuel ''Je sais tout'' de septembre à octobre 1920.}} *{{Écrit|titre=Cette femme est à moi|année=1930}}<ref name=":4">Ces pièces ont été publiées en 2015 dans la revue ''L'Aiguille Preuve'' {{numéro|17}} ''bis'' éditée par l'Association des Amis d'Arsène Lupin.</ref> *{{Écrit|titre=[[Un quart d'heure avec Arsène Lupin]]|année=1932}}<ref name=":4" /> === Adaptation des aventures d'Arsène Lupin === {{Article détaillé|Adaptations des aventures d'Arsène Lupin}} ==== Pièces de théâtre ==== En [[1909 au théâtre|1909]] à [[Barcelone]]<ref name="Azizap1003">{{harvsp|Aziza|2005|p=1003|id=aziza2005}}.</ref>, [[Victor Darlay]] et [[Henry de Gorsse]] présentent pour la première fois leur pièce de théâtre ''[[Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (théâtre)|Arsène Lupin contre Herlock Sholmès]]'', inspirée du roman homonyme. La pièce est reprise en France l'année suivante au [[théâtre du Châtelet]] à Paris<ref>''Comœdia'' du 29 octobre 1910 présente la pièce en [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7654229n/f3.item page 3].</ref>. À la suite de la popularité grandissante d'Arsène Lupin, une nouvelle pièce de théâtre autour du roman ''[[L'Aiguille creuse]]'' est créée par Heraclio Serrano Viteri et Enrique Grimau de Mauro. Elle est jouée en 1911 à Paris, puis l'année suivante à [[Madrid]]<ref name="Azizap1003" />. Si Arsène Lupin apparaît dans l'opérette ''[[Arsène Lupin banquier]]'' présentée aux [[Théâtre des Bouffes-Parisiens|Bouffes-Parisiens]] le {{date-|7|mai|1930}} et la pièce radiophonique de Carlos Laronde, ''Peggy rencontre de nouveau Arsène Lupin'', diffusée par [[Radio Cité (Paris)|Radio Cité]] le {{date-|27|mars|1936}}<ref>Le quotidien ''[[L'Intransigeant]]'' présente la pièce en [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k795062s/f7.item page 7].</ref>, il disparaît néanmoins des planches de théâtre pendant plusieurs décennies. Ce n'est qu'à la fin du {{s-|XX}}, que le gentleman-cambrioleur y fait son retour. Tout d'abord, en 1996, dans une adaptation par [[Gilles Gleizes]] de l'''[[Aiguille creuse]]''<ref>{{Article |auteur1=Gilles Gleize |titre=Autour de |périodique=L'Avant-Scène |numéro=998 |date=novembre 1996 |pages=35-37 |isbn=9-782-74980-415-6 |lire en ligne=https://www.gilles-gleizes.fr/site/wp-content/uploads/2017/02/Note-Lupin.pdf }}.</ref>, puis en 2007, la compagnie Les brigands reprend l'opérette ''[[Arsène Lupin banquier]]'' au [[Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet|Théâtre de l'Athénée]]<ref>{{Article |auteur1=Pierre Gervasoni |titre=Avec « Arsène Lupin banquier », les Brigands se refont une santé |périodique=[[lemonde.fr]] |date=27 décembre 2007 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/12/27/avec-arsene-lupin-banquier-les-brigands-se-refont-une-sante_993905_3246.html|consulté le=25 mars 2021}}.</ref>, tandis que Delphine Piard adapte, en 2014, [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|la pièce de 1908]] au [[Théâtre Michel (Paris)|Théâtre Michel]], au [[Festival Off d'Avignon|Festival off d'Avignon]] ainsi qu'en tournée en France<ref>{{Article |auteur1= Marie Chatillon |titre=Il y a 150 ans naissait Maurice Leblanc, le créateur du légendaire Arsène Lupin |périodique=France info: |date=15/10/2014 |lire en ligne=https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/il-y-a-150-ans-naissait-maurice-leblanc-le-createur-du-legendaire-arsene-lupin-194545 |consulté le=8 mars 2018}}.</ref>. ==== Cinéma et télévision ==== [[Fichier:John Barrymore.jpg|vignette|redresse|gauche|[[John Barrymore]] incarne [[Arsène Lupin (film, 1932)|Arsène Lupin en 1932]] dans le film de [[Jack Conway]].]] [[Fichier:Arsene Lupin Returns Trailer (1938).webm|vignette|Bande annonce du ''[[Le Retour d'Arsène Lupin (film, 1938)|Retour d'Arsène Lupin]]'' (1938).]] [[Fichier:JeanClaudeBrialy05b.jpg|vignette|redresse|gauche|Après avoir joué un [[Arsène Lupin contre Arsène Lupin (film, 1962)|fils d'Arsène Lupin en 1962]], [[Jean-Claude Brialy]] interprète le gentleman cambrioleur dans la série ''[[Arsène Lupin joue et perd]]'' en 1980.]] [[Fichier:Romain Duris 66ème Festival de Venise 10.jpg|vignette|redresse|[[Romain Duris]], avatar d'Arsène Lupin dans le [[Arsène Lupin (film, 2004)|film sorti en 2004]].]] Le personnage d'Arsène Lupin connaît rapidement une carrière internationale au cinéma. Ainsi, trois ans après la parution de sa première aventure, le cinéma américain adapte déjà ses aventures dans le court métrage ''The Gentleman Burglar'' réalisé par Edwin Stratton Porter. En Allemagne, [[Arsene Lupin contra Sherlock Holmes|Arsène Lupin affronte Sherlock Holmes]] en 1910 par [[Viggo Larsen]] ; en France, c'est le réalisateur [[Michel Carré (réalisateur)|Michel Carré]] qui adapte les aventures de [[Arsène Lupin (film, 1909)|Lupin en 1909]], puis [[Arsène Lupin contre Ganimard|de nouveau en 1914]] ; le gentleman cambrioleur apparaît ensuite en [[Arsène Lupin (film, 1916)|Angleterre en 1916]], en Hongrie en 1921 puis au Japon en 1923<ref name="Azizap1004">{{harvsp|Aziza|2005|p=1004|id=aziza2005}}.</ref>. Le premier long-métrage tiré des aventures d'Arsène Lupin sort aux États-Unis en 1919. [[Chester Withey]] réalise ''[[The Teeth of the Tiger]]'' à partir du roman ''[[Les Dents du tigre (Arsène Lupin)|Les Dents du tigre]]'' paru en 1914 aux États-Unis avec une intrigue néanmoins simplifiée<ref name="Azizap1004" />. Malgré le succès de l'adaptation de la [[Arsène Lupin (pièce de théâtre)|pièce de théâtre de 1908]] par [[Jack Conway]] en 1932, la société de production [[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]], qui a acquis les droits des romans les plus vendus de Maurice Leblanc, ne les porte pas pour autant à l'écran, obligeant ses concurrents à se contenter des titres moins spectaculaires ou de scénarios originaux<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1006|id=aziza2005}}.</ref>. En 1937, une adaptation du recueil de nouvelles ''[[L'Agence Barnett et Cie]]'' sort sur les écrans, sous le titre ''[[Arsène Lupin détective]]'', avec [[Jules Berry]] dans le rôle-titre. En 1957, [[Robert Lamoureux]] interprète le gentleman cambrioleur dans la superproduction française<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1009|id=aziza2005}}.</ref> ''[[Les Aventures d'Arsène Lupin]]'', réalisée par [[Jacques Becker]]. Ce film est un succès en salles et entraîne une suite réalisée par [[Yves Robert (cinéaste)|Yves Robert]] deux ans plus tard, ''[[Signé Arsène Lupin]]'', qui fait intervenir plusieurs personnages issus des romans de Leblanc : Isidore Beautrelet de ''L'Aiguille creuse'', l'inspecteur Théodore Béchoux de ''L'Agence Barnett et Cie''. Un troisième volet sort en 1962, ''[[Arsène Lupin contre Arsène Lupin (film, 1962)|Arsène Lupin contre Arsène Lupin]]'' d'[[Édouard Molinaro]], qui met cette fois en scène les deux enfants du gentleman cambrioleur, incarnés par [[Jean-Claude Brialy]] et [[Jean-Pierre Cassel]]<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1010-1011|id=aziza2005}}.</ref>. Arsène Lupin disparaît alors du grand écran pendant plus de quarante-ans et ne revient qu'en 2004 dans une [[Arsène Lupin (film, 2004)|adaptation française de ''La comtesse de Cagliostro'']] qui dévoile les origines d'un Arsène Lupin joué par [[Romain Duris]]<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1013|id=aziza2005}}.</ref>. Entre-temps, les aventures du gentleman cambrioleur se poursuivent sur le petit écran. Une [[Arsène Lupin (série télévisée, 1960)|première série québécoise]] voit le jour en [[1960 à la télévision|1960]] avec [[Jean Gascon]] dans le rôle-titre, mais c'est surtout l'acteur [[Georges Descrières]] qui incarnera le plus auprès du public le personnage entre 1971 et 1974, et notamment grâce au succès du générique de la [[Arsène Lupin (série télévisée)|série]], chanté par [[Jacques Dutronc]]<ref>{{harvsp|Bellefqih|2010|p=14|id=bellefqih2010}}.</ref>. En 1980, une nouvelle série, ''[[Arsène Lupin joue et perd]]'', adapte ''[[813 (Arsène Lupin)|813]]'' avec Jean-Claude Brialy dans le rôle de Lupin. Puis, dans les années 1990, [[François Dunoyer]] incarne le cambrioleur dans [[Le Retour d'Arsène Lupin (série télévisée)|deux nouvelles séries]]<ref>{{harvsp|Aziza|2005|p=1013-1014|id=aziza2005}}.</ref>. Arsène Lupin est également mis en scène dans ''Kaitō Lupin - 813 no Nazo'' en 1979 et ''Lupin Tai Holmes'' en 1981, deux films d'animation japonais, inédits en français, qui reprennent respectivement les intrigues de ''813'' et de ''[[Arsène Lupin contre Herlock Sholmès|La Dame Blonde]]''. Enfin, la série animée franco-canadienne, ''[[Les Exploits d'Arsène Lupin]]'', de 1996, raconte des aventures originales dans le Paris des années 1930. La série [[Lupin (série télévisée, 2021)|Lupin]] (sous-titrée ''Dans l'ombre d'Arsène'') est une série télévisée [[France|française]], créée par George Kay et [[François Uzan]] et diffusée à partir du {{date|8 janvier 2021|à la télévision}} sur la plateforme [[Netflix]]. Elle s'inspire de l'univers et du personnage d'Arsène Lupin à travers les aventures d'Assane Diop, interprété par [[Omar Sy]]. ==== Bandes dessinées et mangas ==== Les auteurs de bande dessinée s'intéressent également très tôt au personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, entre 1948 et 1949, le dessinateur [[Georges Bourdin (illustrateur)|Georges Bourdin]] adapte quelques-uns des romans de Maurice Leblanc, publiés sous forme de [[comics strip]] dans le quotidien ''[[France-Soir]]''<ref>Les premières vignettes paraissent dans le numéro de ''[[France-Soir]]'' du [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4746709k/f4.item 3 février 1948 en page 4].</ref>. En 1956 et pendant deux ans, Jacques Blondeau prend à son tour le crayon pour raconter les aventures de Lupin dans ''[[Le Parisien libéré]]''<ref>{{Harvsp|Ruaud|2008|p=239}}.</ref>. Pendant trente ans, Arsène Lupin disparut de la bande dessinée jusqu'aux années 1990, avec de nouvelles adaptations des romans par [[André-Paul Duchâteau]], dans la collection [[BDétectives]], spécialisée dans la publication de classiques de la littérature policière. Mais c'est véritablement la levée des droits d'auteur en 2012 qui permit à Lupin d'augmenter ses apparitions dans la bande dessinée, et notamment dans des scénarios originaux, tels que ''Arsène Lupin – Les origines'' (2014-2016) ou encore ''Les {{formatnum:1000}} mystères d'Arsène Lupin'' (2016-2018). ===== Au Japon ===== {{article détaillé|Lupin III}} Par ailleurs, Arsène Lupin est très populaire au [[Japon]]<ref>{{Lien web |titre=À Étretat, 15 japonais dessinateurs de mangas ravis d'être au pays d'Arsène Lupin |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/havre/etretat-15-japonais-dessinateurs-mangas-ravis-etre-au-pays-arsene-lupin-1723971.html |date=17 septembre 2019 |site=[[France 3 Normandie]] |consulté le= 30 septembre 2019}}.</ref>, au point que plusieurs [[mangakas]] se sont approprié le personnage pour adapter ses aventures. Ainsi, [[Gō Nagai]] dessine entre 1984 et 1985 des aventures du gentleman cambrioleur dans des mangas restés inédits en France. Takashi Morita adapte également aux éditions [[Kurokawa]] quelques-uns des récits de Maurice Leblanc entre 2011 et 2012, sous le nom de Kaitô Lupin Den – Aventurier (Arsène Lupin l’Aventurier). [[Monkey Punch|Kazuhiko Katō ]] adapte dès 1967 le personnage sous la nom de Lupin III (Rupan Sansei), connu en France sous le nom d'Edgar de la Cambriole, petit-fils d'Arsène{{Note|groupe=Note|texte=Cette série paraît en France sous le nom d’''Edgar de la Cambriole'' car le nom ''Lupin III'' posa un problème juridique. En effet, Monkey Punch n'ayant pas demandé la permission d'utiliser le nom de Lupin aux héritiers de Maurice Leblanc, dut renommer son héros en France<ref>{{Lien web |titre=Stéphane Beaujean publie un long entretien avec Monkey Punch, récemment décédé |url=http://www.9emeart.fr/post/news/manga/stephane-beaujean-publie-un-long-entretien-avec-monkey-punch-recemment-decede-10541 |date=17 avril 2019 |site=9emeArt |consulté le= 6 octobre 2019}}.</ref> et utilisa le nom de Wolf (du latin « lupus », « loup »), ou encore Rupan III (prononciation japonaise de Lupin III) dans d'autres pays.}}. En animé, une des aventures, ''[[Le Château de Cagliostro|Le château de Cagliostro]]'', est réalisée par [[Hayao Miyazaki]] en [[1979]]. Les aventures et le personnage d'Arsène Lupin sont également adaptés en jeux vidéo. === Pastiches et hommages === {{Article détaillé|Pastiches des aventures d'Arsène Lupin}} ==== Pastiches littéraires ==== Dès l'apparition d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur inspire de nombreux auteurs qui se lancent dans des pastiches<ref> {{Ouvrage|prénom1=Stéphane|nom1=Tufféry|titre=Le Pastiche dans la littérature française|éditeur=Librinova|année=2017|isbn=979-10-262-1403-8|présentation en ligne={{Google Livres|FNFCDwAAQBAJ|surligne=Lamy}}.}}.</ref>, qui racontent une aventure inédite du héros. Ces romans ou nouvelles apparaissent dès 1909, malgré le [[droit d'auteur]] et le refus de Maurice Leblanc, puis de son fils Claude, de l'utilisation littéraire de Lupin<ref name="Ruaudp210">{{harvsp|Ruaud|2008|p=210}}.</ref>. Quelques auteurs ont, cependant, pu obtenir l'accord des héritiers pour poursuivre l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar des lupinophiles [[Boileau-Narcejac|Pierre Louis Boileau et Thomas Narcejac]], qui racontent plusieurs aventures d'Arsène Lupin, dans cinq romans, en imitant avec une grande précision le style de Maurice Leblanc<ref name="Ruaudp210" />. Le personnage entre dans le [[Domaine public en droit de la propriété intellectuelle français|domaine public en France]] le {{date-|1er janvier 2012}}<ref>{{Article |auteur1=Guillaume Champeau |titre=2012, l'année où Arsène Lupin rejoint le domaine public |périodique=[[Numerama]] |date=2 janvier 2012 |lire en ligne=https://www.numerama.com/magazine/21120-2012-l-annee-ou-arsene-lupin-rejoint-le-domaine-public.html |consulté le=29 septembre 2019 }}.</ref>, ce qui explique l'augmentation des pastiches littéraires au cours du {{s-|XXI|e}}. ==== Hommages ==== Outre les aventures apocryphes d'Arsène Lupin, le cambrioleur est également apparu, en tant que personnage secondaire et de manière épisodique, dans des nouvelles lui rendant hommage, aux côtés de grands détectives de son époque. Ainsi, la romancière américaine [[Carolyn Wells]], avec ''Le Mystère de la Joconde'' publié en 1912, puis ''L'Aventure de la corde à linge'' en 1915<ref>Ces deux nouvelles, inédites en français jusqu'en 2012, ont été publiées dans la revue ''L'Aiguille Preuve'' {{numéro|16 bis}} de décembre 2012 éditée par l'Association des amis d'Arsène Lupin.</ref>, narre des enquêtes d'une société internationale de détectives dont il est membre aux côtés de [[Sherlock Holmes]], [[Monsieur Lecoq (personnage)|Monsieur Lecoq]], [[Arthur J. Raffles]] et [[Auguste Dupin]]. Lupin côtoie de nouveau ses homologues avec la nouvelle d'Edward G. Ashton de 1952, ''Les Enquêteurs internationaux'', dans laquelle huit célèbres détectives se rassemblent pour élucider un mystère lié l'identité secrète du [[professeur Moriarty]]<ref>Cette nouvelle a été publiée dans la revue ''[[Mystère Magazine]]'' {{numéro|65}} de juin 1953.</ref>. Mais véritablement, la réappropriation d'Arsène Lupin par de nouveaux auteurs a lieu à partir de 2005, au moment où [[Jean-Marc Lofficier]] lance ''Les Compagnons de l'Ombre'', une série anthologique de nouvelles, dans lesquelles de nombreux auteurs français, anglais ou américains mettent en scène des héros et vilains de la culture populaire des {{s2|XIX|XX}}<ref name="Fournier">{{Ouvrage|id=Fournier2014|langue=fr|auteur1=Xavier Fournier|lien auteur1=Xavier Fournier|titre=Super-héros|sous-titre=une histoire française|éditeur=[[Hugin et Munin]]|lieu=Paris|année=2014|pages totales=240|page=217-218|isbn=978-2-36480-127-1|bnf=44278417|présentation en ligne=https://resf.hypotheses.org/2839}}.</ref>. Arsène Lupin y côtoie ainsi [[le Fantôme de l'Opéra]], [[Les Vampires (film)|les Vampires]], [[Belphégor (roman)|Belphégor]]… C'est également à cette époque que deux séries de bandes dessinées réintroduisent de façon massive les figures littéraires des {{s2|XIX|XX}}<ref name="Fournier" />. Tout d'abord, la britannique ''[[La Ligue des gentlemen extraordinaires|Ligue des gentlemen extraordinaires]]'' d'[[Alan Moore]] : dans les annexes du [[La Ligue des gentlemen extraordinaires : Volume 2|volume 2]] et du ''[[La Ligue des gentlemen extraordinaires : Le Dossier Noir|Dossier noir]]'', Lupin est mentionné succinctement comme membre des Hommes mystérieux, un groupe rival de la Ligue, composé notamment des « héros » français [[Fantômas]], du [[Nyctalope (personnage)|Nyctalope]] et de [[Robur-le-Conquérant|Robur]]<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Jess|nom1=Nevins|préface=Alan Moore|titre=A Blazing World|sous-titre=The Unofficial Companion to the League of Extraordinary Gentlemen|lieu= [[Austin (Texas)]]|éditeur= MonkeyBrain|mois= septembre|année= 2004|pages totales=304|volume={{II}}|isbn= 1-932265-10-4 }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=Jess |nom1=Nevins|préface=Alan Moore|titre=Impossible Territories|sous-titre=The Unofficial Companion to the League of Extraordinary Gentlemen, The Black Dossier|lieu= [[Austin (Texas)]]|éditeur= MonkeyBrain|mois= août|année= 2008|pages totales=208|isbn= 978-1-932265-24-8}}.</ref>. En France, c'est [[Serge Lehman]] qui intègre le gentleman cambrioleur dans son [[La Brigade chimérique#Albums reliés à l'univers de la Brigade Chimérique|univers chimérique]] avec le tome ''[[Ami du mystère]]'', dans lequel il rencontre Théo Sinclair avant sa transformation en [[Nyctalope (personnage)|l'Œil de la Nuit]]<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.rtbf.be/article/l-oeil-de-la-nuit-anticipation-old-fashion-8857009 |titre=L'Œil de la Nuit : anticipation old-fashion |auteur=Denis Marc |site=rtbf.be |date=27 janvier 2015 |consulté le=17/09/2022}}.</ref>. Les hommages sont aussi plus indirects et portent sur des œuvres narrant les aventures des ancêtres ou des descendants d'Arsène Lupin. Ainsi, outre le film de 1962, ''[[Arsène Lupin contre Arsène Lupin (film, 1962)|Arsène Lupin contre Arsène Lupin]]'' d'[[Édouard Molinaro]], dans lequel deux fils d'Arsène Lupin s'affrontent pour mettre la main sur le trésor royal de [[Poldévie|Poldavie]], le mangaka japonais [[Monkey Punch]] met en scène dans la série de manga et d'anime ''[[Lupin III]]'' créée en 1967, le personnage d'[[Arsène Lupin III]], un petit-fils du gentleman cambrioleur élevé par son grand-père. Par ailleurs, l'écrivain [[Jean d'Aillon]] fait apparaître des ancêtres d'Arsène Lupin dans son roman ''[[Le Grand Arcane des rois de France]]'' (2015) en lien avec le secret de l'Aiguille creuse. Dans le premier quart du {{s-|XXI}}, l'œuvre de Maurice Leblanc inspire les scénaristes de séries télévisées, qui mettent en scène de nouveaux gentlemen-cambrioleurs. Ainsi, la ''[[telenovela]]'' philippine ''[[Lupin (série télévisée, 2007)|Lupin]]'' (2007) narre les aventures d'un certain André Lupin, joué par l'acteur [[Richard Gutierrez]]. En [[2021 à la télévision|2021]], dans la série ''[[Lupin (série télévisée, 2021)|Lupin : Dans l'ombre d'Arsène]]'', [[Omar Sy]] incarne un admirateur d'Arsène Lupin, qui s'inspire de son héros pour se venger<ref>{{Lien web |langue=fr |url=https://www.bfmtv.com/people/lupin-avec-omar-sy-sur-netflix-les-1001-visages-d-arsene-lupin_AN-202101080027.html |titre=''Lupin'' avec Omar Sy : les 1001 visages d'Arsène Lupin |auteur=Jérôme Lachasse |site=bfmtv.com |date=8 janvier 2021 |consulté le=17/09/2022}}.</ref>. Enfin, le personnage de gentleman cambrioleur a beaucoup inspiré les auteurs qui lui ont rendu hommage à travers des parodies. Ainsi, entre 1980 et 1982, le dessinateur Ferrand imagine pour ''[[Tintin (périodique)|Le Journal de Tintin]]'' un cambrioleur mondain appelé Larsène Rupin<ref>{{Lien web |titre=Larsène Rupin dans le journal Tintin |url=http://bdoubliees.com/journaltintin/series3/larsenerupin.htm |site=Le Coffre à BD |consulté le= 4 octobre 2019}}.</ref>. Toujours en 1982, dans la série animée japonaise ''[[Gigi (dessin animé)|Gigi]]'', un richissime cambrioleur du nom d'Arsène Lapin opère des vols particulièrement astucieux, simplement pour se distraire<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=RuHcEmn_EFA ''Gigi'' VF Épisode 12 - Le chat noir contre Arsène Lapin] diffusé sur [[YouTube]] le {{Date-|4|février|2013}}.</ref>. Et depuis 1998, le dessinateur [[Keno Don Rosa|Don Rosa]] met occasionnellement en scène dans l'[[Univers des canards de Disney|univers de Donald Duck]], un riche cambrioleur français répondant au nom [[Anagramme|anagrammatique]] d'[[Arpène Lucien]] ; cet adversaire acharné de [[Balthazar Picsou]] adopte {{citation|une allure élégante de [[dandy]] vaniteux et un panache bravache à toujours laisser sa carte de visite sur le lieu de ses forfaits<ref>{{Article|titre=French Touch !|périodique=[[Les Trésors de Picsou]]|numéro=16|éditeur=[[Disney Hachette Presse]]|date=automne 2011|pages=56}}.</ref>{{,}}<ref>{{CodeINDUCKS|Type=story|Code=D 97346|Code+=D+97346}}. Première publication en France en 1999.</ref>…}} == Annexes == === Bibliographie === {{Légende plume}} ==== Livres ==== {{div col||30em}} * ''[[Europe (revue)|Europe]]'', revue littéraire mensuelle, août-septembre 1979, {{numéro|604-605}}, 250 p.{{commentaire biblio|Numéro consacré à Maurice Leblanc et Arsène Lupin.}} * {{Ouvrage |id=Albérès1979 |auteur1=Francine Marill Albérès |titre=Le Dernier des dandies : Arsène Lupin |sous-titre=Étude de mythes |éditeur=A.-G. Nizet |lieu=Paris |année=1979 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ICjxvgEACAAJ&dq=inauthor%3A%22Francine+Marill-Alb%C3%A9r%C3%A8s%22}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage |id=bellefqih2001 |langue=fr |auteur1=Anissa Bellefqih |titre=Arsène Lupin |sous-titre=la transparence du masque |éditeur=[[L'Harmattan]] |lieu=Paris |année=2001 |pages totales=224 |isbn=978-2-7475-0693-9 |isbn10=2-7475-0693-2 |bnf=376449568}}{{Commentaire biblio|1=Version revue et augmentée : {{Ouvrage |id=bellefqih2010 |langue=fr |auteur1=Anissa Bellefqih |titre=La lecture des aventures d'Arsène Lupin |sous-titre=Du jeu au "je" |éditeur=L'Harmattan |lieu=Paris |année=2010 |pages totales=208 |isbn=978-2-296-12965-8 |bnf=42322252}}{{nobr|. {{plume}}}}}} * {{Ouvrage |id=blonde1992 |langue=fr |auteur1=[[Didier Blonde]] |titre=Les Voleurs de visages |sous-titre=sur quelques cas troublants de changements d'identité, [[Rocambole (personnage de fiction)|Rocambole]], Arsène Lupin, [[Fantômas]] & Cie |éditeur=[[Éditions Métailié]] |lieu=Paris |année=1992 |pages totales=167 |isbn=978-2-86424-131-7 |isbn10=2-86424-131-5 |bnf=35531878}}{{nobr|. {{plume}}}} *{{Ouvrage |id=decome2012 |langue=fr |auteur1=Philippe de Côme |titre=Arsène Lupin |sous-titre=De A à Z |éditeur=Pascal Galodé |lieu=Saint-Malo |année=2012 |pages totales=232 |isbn=978-2-35593-219-9 |bnf=42756430}}{{nobr|. {{plume}}}}. * {{Ouvrage |id=comte-SponvilleGeorges1996 |langue=fr |auteur1=[[André Comte-Sponville]] |auteur2=[[François George]] |préface=Jean Rumain |titre=Arsène Lupin |sous-titre=gentilhomme-philosopheur |éditeur=[[Les Éditions du Félin]] |collection=Vifs |lieu=Paris |année=1996 |année première édition=1995, Éditions de l'Aiguille preuve |pages totales=106 |format livre=21 cm |isbn=978-2-86645-241-4 |isbn10=2-86645-241-0 |bnf=36162130}} * {{Ouvrage |id=derouard1989 |langue=fr |auteur1=[[Jacques Derouard]] |titre=Maurice Leblanc |sous-titre=Arsène Lupin malgré lui |éditeur=[[Éditions Séguier|éd.Séguier]] |lieu=Paris |année=1989 |pages totales=610 |format livre=21 cm |isbn=978-2-87736-070-8 |isbn10=2-87736-070-9 |bnf=35102956}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage|id=derouard2001|langue=fr|auteur1=Jacques Derouard|titre=Dictionnaire Arsène Lupin|éditeur=[[Encrage (maison d'édition)|Encrage]]|collection=Travaux|lieu=Amiens|série=Bibliothèque lupinienne (1)|numéro dans collection=41|année=2001|pages totales=286|isbn=978-2-251-74113-0|isbn10=2-251-74113-5|bnf=37710211|présentation en ligne=http://www.encrage.net/encrage/pages/fichouvrage.php?ID=222&edtid=}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage|id=derouard2003|langue=fr|auteur1=Jacques Derouard|titre=Le Monde d'Arsène Lupin|éditeur=Encrage|collection=Travaux|lieu=Amiens/Paris|série=Bibliothèque lupinienne (2)|numéro dans collection=44|année=2003|pages totales=191|isbn=978-2-251-74118-5|isbn10=2-251-74118-6|isbn2=2-911576-38-1|bnf=39030116|présentation en ligne=http://www.encrage.net/encrage/pages/fichouvrage.php?ID=232&edtid=}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage |id=eco1993 |langue originale=it|langue=fr|auteur1=[[Umberto Eco]] |traducteur=Myriem Bouzaher |titre=De Superman au surhomme |titre original=Il superuomo di massa |éditeur=[[éditions Grasset]] |lieu=Paris |année=1993 |pages totales=245 |isbn=978-2-246-78477-7}}{{nobr|. {{plume}}}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Paul Gayot |auteur2=[[Jacques Baudou]] |titre=Dictionnaire de lupinologie |sous-titre=Arsène Lupin dans tous ses états |éditeur=Éditions de l'Œil du sphinx |lieu=Paris |année=2016 |pages totales=241 |isbn=979-10-91506-51-9 |bnf=45151640}} * {{Ouvrage |auteur1=[[François George]] |titre=La Loi et le Phénomène |sous-titre=À propos d'un cas de possession littéraire |éditeur=[[Christian Bourgois éditeur|Christian Bourgois]] |lieu=Paris |année=1978 |pages totales=215 |isbn=978-2-267-00130-3}}{{Commentaire biblio|1=Version revue et augmentée : {{Ouvrage |id=maugarlonne2010 |auteur1=[[François George|François-George Maugarlonne]] |titre=La Loi et le Phénomène |sous-titre=Suivi par les preuves de l'existence d'Arsène Lupin |éditeur=Christian Bourgois |collection=Essais |lieu=Paris |année=2010 |pages totales=259 |isbn=978-2-267-02103-5}}{{nobr|. {{plume}}}}}} * {{Ouvrage |id=lacassin2004 |langue=fr |prénom1=Francis |nom1=Lacassin |lien auteur1=Francis Lacassin |titre=La Vraie Vie d'Arsène Lupin |éditeur=[[Éditions Omnibus]] |lieu=Paris |année=2004 |pages totales=63 |passage=1235-1295 |isbn=978-2-258-06685-4 |isbn10=2-258-06685-9 |bnf=39273937}}{{nobr|. {{plume}}}} {{commentaire biblio|Supplément au tome 2 des ''Aventures extraordinaires d'Arsène Lupin'' paru aux [[éditions Omnibus]].}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[André-François Ruaud]]|titre=Arsène Lupin|éditeur=DLM éd.|collection=Héros|lieu=Pézilla-la-Rivière|numéro dans collection=4|année=1996|pages totales=126|format livre=21 cm|isbn=978-2-87795-078-7|isbn10=2-87795-078-6|bnf=35806916}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=André-François Ruaud|titre=Les Nombreuses Vies d'Arsène Lupin|éditeur=[[Les Moutons électriques]]|collection=[[Bibliothèque rouge]]|lieu=Paris|année=2008|année première édition=2005|pages totales=350|isbn=978-2-915793-59-8|bnf=41305161}}{{nobr|. {{plume}}}}{{Commentaire biblio|1=Version revue et augmentée : {{Ouvrage|id=ruaud2017|langue=fr|auteur1=André-François Ruaud|titre=Arsène Lupin|sous-titre=une vie|éditeur=[[Les Moutons électriques]]|collection=[[Bibliothèque rouge]]|lieu=Bordeaux|année=2017|année première édition=2011|pages totales=208|isbn=978-2-36183-430-2|bnf=45486426}}{{nobr|. {{plume}}}}}} * {{Ouvrage|id=vareille1980|auteur1=Jean-Claude Vareille|titre=Filatures. Itinéraire à travers les cycles de Lupin et Rouletabille|éditeur=[[Presses universitaires de Grenoble]]|collection=Biographie|lieu=Grenoble|année=1980|pages totales=239|isbn=978-2-7061-0186-1}}{{nobr|. {{plume}}}} {{div col end}} ==== Articles ==== {{div col||30em}} * {{Article|auteur1=Daniel Aranda|titre=Maurice Leblanc et la résurgence de la « série » dans la littérature romanesque française|périodique=[[Revue d'Histoire littéraire de la France]]|volume=103|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|date=janvier-février 2003|isbn=9782130534655|doi=10.3917/rhlf.031.0111|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2003-1-page-111.htm|pages=111-121|id=aranda2003|plume=oui}} * {{Article|prénom1=Lionel|nom1=Acher |titre=Mystification et mythification dans ''L'Aiguille creuse'' et ''La Comtesse de Cagliostro'' |périodique=[[Études normandes]] |numéro=1 ({{55e}} année) |titre numéro=Arsène Lupin, gentleman normand |année= 2006 |pages=45-50 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_2006_num_55_1_1626|plume=oui}} * {{Article|prénom1=Daniel|nom1=Auliac|titre=Léo Fontan, illustrateur, est aussi le père de Lupin |périodique=[[813 (revue)|813]] |numéro=77|mois=octobre|année=2001|pages=17-19|plume=ok}} * {{Chapitre |auteur1=[[Claude Aziza]] |titre chapitre=Arsène Lupin au cinéma |titre ouvrage=Les aventures d'Arsène Lupin. Tome 3 |éditeur=[[Éditions Omnibus]] |année=2005 |isbn=978-2-258-06520-8 |passage=1001-1020|id=aziza2005|plume=oui}} * {{Article|prénom1=Robert|nom1=Bonaccorsi |prénom2=Jean-Luc|nom2=Buard |titre=« Voici les L ! » |sous-titre=Lafitte, Leblanc, Lupin, ou : Pierre Lafitte, l'éditeur d'Arsène Lupin et de Maurice Leblanc |périodique=Le Rocambole |numéro=10 |titre numéro=Les Éditions Pierre Lafitte ({{I}}) |date=printemps 2000 |isbn=2-912349-10-9|plume=ok}} * {{Article|prénom1= Michel|nom1= Bussi |titre= L'Étrange Voyage !|sous-titre=la dimension spatiale des aventures d'Arsène Lupin |périodique= [[Géographie et Cultures]]|numéro= 61 |année= 2007, mis en ligne le 20 janvier 2014|lire en ligne=http://journals.openedition.org/gc/2576 |passage=1-13|id=bussi2007|plume=oui}} * {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Christian |nom1=Chelebourg |titre chapitre=Arsène en scène |sous-titre chapitre=poétique et théâtre chez Maurice Leblanc |auteurs ouvrage= [[Lauric Guillaud]] et [[Jean-Pierre Picot]] (dir.) |titre ouvrage=Les détectives de l'étrange. Tome 2 : Quête et enquête. Domaine francophone et expansions diverses |lieu=Paris |éditeur=Éditions Le Manuscrit |collection=Le manuscrit recherche-université |numéro dans collection=8299 |année=2007 |pages totales=307 |isbn=2-7481-9402-0 |passage=51-77}}. * {{Ouvrage|id=couégnas2001|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Couégnas|titre=Fictions, énigmes, images|sous-titre=lectures (para ?)littéraires|éditeur=[[Pulim|PULIM]]|collection=Médiatextes|lieu=Limoges|année=2001|pages totales=226|passage=33-45|isbn=978-2-84287-175-8|isbn10=2-84287-175-8|bnf=37707187|numéro chapitre=2|titre chapitre=Rhétorique des titres dans les ''Aventures d'Arsène Lupin''}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Article|prénom1= Daniel |nom1= Couégnas |titre= Naissance d'un héros et d'un ensemble sériels |sous-titre= ''Arsène Lupin, Gentleman-cambrioleur'' (1905-1907)|périodique= Belphégor : littératures populaires et culture médiatique|numéro= 14|titre numéro=Sérialités|année= 2016|lire en ligne= http://journals.openedition.org/belphegor/669|doi=10.4000/belphegor.669|id=couégnas2016|plume=oui}} * {{Chapitre |auteur1=Jacques Derouard|titre chapitre=Maurice Leblanc (1864-1941) |titre ouvrage=Les aventures d'Arsène Lupin. Tome 1 |éditeur=[[Éditions Omnibus]] |année=2004 |passage=1173-1209|id=derouardomnibus2004|plume=oui}} * {{Article|prénom1=Jean-Claude |nom1=Dinguirard|titre=Un lustre d'études lupiniennes |périodique=Littératures |lieu= Toulouse|éditeur=[[Université Toulouse-Jean-Jaurès|Université de Toulouse Le Mirail]]|numéro={{XIX}} (tome {{VIII}}, fascicule 2)|année=1972|pages=103-110|lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1972_num_19_2_1054|id=dinguirard1972|plume=oui}} * {{Article|prénom1= Vittorio|nom1= Frigerio|lien auteur1= Vittorio Frigerio|titre= Temps du signe et usure du sens|sous-titre= Arsène Lupin et ''Le Signe de l'ombre''|périodique= Protée |volume= 25|numéro= 3|date=hiver 1997-1998|pages= 95-99|présentation en ligne= http://www.uqac.ca/protee/pages/numero/25-3.htm}}. * {{Article |prénom1=Cédric |nom1=Hannedouche |titre=De La Gazette des études lupiniennes à L'Aiguille Preuve : 50 ans de bulletins d'érudition populaire |périodique=Belphégor. Littérature populaire et culture médiatique |numéro=17, 1 |date=9 mars 2019 |issn=1499-7185 |doi=10.4000/belphegor.1465 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/belphegor/1465 |consulté le=2019-09-27 |id=hannedouche2019 |plume=oui }} * {{Article|prénom1=Dominique|nom1= Kalifa|lien auteur1= Dominique Kalifa|titre= Illégalisme et littérature, le cas Arsène Lupin|périodique=Cahiers pour la littérature populaire|numéro= 13 |éditeur= Centre d'études sur la littérature populaire|date=hiver 1991-1992|pages= 7-21}} * {{Chapitre |auteur1=Maurice Leblanc |titre chapitre=Quand théâtre et cinéma courent après Arsène Lupin |titre ouvrage=Les Aventures d'Arsène Lupin |tome=3 |éditeur=[[Éditions Omnibus]] |année=2005 |isbn=978-2-258-06520-8 |passage=997-999|id=leblanc2005|plume=oui}}{{commentaire biblio|Article paru initialement dans la revue ''Ciné-France'' du 28 mai 1937.}} * {{Article|langue=fr|prénom1=Étienne |nom1=Leterrier |titre=Cagliostro (1743-1795) inventeur d'Arsène Lupin |sous-titre=circulation, transformation et enjeux d'un modèle héroïque du roman historique au roman policier|périodique=Cahiers d'études romanes : revue du CAER |numéro=34|titre numéro=Aux origines du roman policier : France, Espagne, Italie, Pérou |lieu=Aix-en-Provence |éditeur=Centre aixois d'études romanes |année=2017 |pages=85-99 |isbn=979-10-320-0110-3 |doi=10.4000/etudesromanes.5377 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/etudesromanes/5377}}. * {{Article|prénom1= Maxime|nom1= Prévost |titre= Arsène Lupin hors jeu|sous-titre=Maurice Leblanc et le « complexe de Holmes »|périodique= [[Études littéraires (revue)|Études littéraires]] |volume= 44|numéro= 1 |éditeur=Département des littératures de l'Université Laval|date=2013|issn=1708-9069|pages= 41-54|lire en ligne=https://www.erudit.org/revue/etudlitt/2013/v44/n1/1018464ar.pdf|plume=oui}} * {{Chapitre|auteur1= Caroline Renouard |titre chapitre=Arsène Lupin à l'Athénée (1908) |sous-titre chapitre= un spectacle populaire entre répétitions et innovations |auteurs ouvrage=Pascale Alexandre-Bergues et Martin Laliberté (dir.)|titre ouvrage= Les Archives de la mise en scène : Spectacles populaires et culture médiatique 1870-1950 |éditeur=[[Presses universitaires du Septentrion]] |année=2016 |isbn=978-2-75741-369-2 |pages totales=326 |passage=75-88 |id=renouard2016|plume=ok}} * {{article|langue=fr|prénom1=Colette J. |nom1=Windish |titre=Arsène Lupin |sous-titre=une certaine idée de la France ? |périodique=French Cultural Studies |volume=12 |numéro=35 |éditeur=[[SAGE Publishing|SAGE Publications]] |mois=juin |année=2001 |passage=149-160 |doi=10.1177/095715580101203502}}. {{div col end}} === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Arsène Lupin}} {{Liens}} * [http://arsenelupingc.free.fr Tout Arsène Lupin], site généraliste sur Arsène Lupin == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} {{Palette|Arsène Lupin}} {{Portail|polar|littérature française}} {{Article de qualité|oldid=165397370|date=16 décembre 2019}} {{DEFAULTSORT:Lupin, Arsene}} [[Catégorie:Arsène Lupin|*]] [[Catégorie:Prisonnier de fiction]] [[Catégorie:Voleur de fiction]] [[Catégorie:Séducteur de fiction]] [[Catégorie:Détective de fiction]] [[Catégorie:Personnage de roman policier]] [[Catégorie:Personnage de fiction français]] [[Catégorie:Littérature dans le domaine public|Arsene Lupin]] [[Catégorie:Gentleman cambrioleur]] [[Catégorie:Personnage de fiction lié à Paris]] [[Catégorie:Maître du déguisement de fiction]] [[Catégorie:Naissance en 1874]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme
Algorithme
[[Fichier:Polygon Greedy triangulation steps.svg|thumb|Algorithme de découpe d'un [[polygone]] quelconque en triangles ([[Triangulation (géométrie)|triangulation]]).]] Un '''algorithme''' est une suite finie et non ambiguë d'instructions et d’opérations permettant de résoudre une classe de problèmes<ref>La notion de problème peut être vue dans un sens large, il peut s'agir d'une tâche à effectuer, comme trier des objets, assigner des ressources, transmettre des informations, traduire un texte{{etc}} Il reçoit des données (les ''entrées''), par exemple les objets à trier, la description des ressources à assigner, des besoins à couvrir, un texte à traduire, les informations à transmettre et l'adresse du destinataire{{etc}}, et fournit éventuellement des données (la ''sortie''), par exemple les objets triés, les associations ressource-besoin, un compte-rendu de transmission, la traduction du texte{{etc}}</ref>. Le domaine qui étudie les ''algorithmes'' est appelé l'[[algorithmique]]. On retrouve aujourd'hui des algorithmes dans de nombreuses applications telles que le fonctionnement des [[Ordinateur|ordinateurs]]<ref>En particulier dans les [[systèmes d'exploitation]] et la [[Compilation (informatique)|compilation]]</ref>, la [[cryptographie]], le [[routage]] d'[[information]]s, la [[planification]] et l'utilisation optimale des ressources, le [[traitement d'images]], le [[traitement de texte|traitement de textes]], la [[bio-informatique]]{{etc}} L' algorithme peut être mis en forme de façon graphique dans un [[Organigramme de programmation|algorigramme]] ou organigramme de programmation. == Etymologie et Histoire == Le mot ''algorithme'' a une longue histoire. '[[Al-Khwârizmî]] (en arabe : {{lang|ar|الخوارزمي}})<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alain Rey (dir.)|titre=Dictionnaire historique de la langue française|tome=I|passage=82|lieu=Paris|éditeur=Le Robert|année=1992, rééd. 1998|pages totales=1382|isbn=2-85036-532-7}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Patrice Hernert|titre=Les algorithmes|passage=5|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que sais-je ?|année=2002|pages totales=128|isbn=978-2-13-053180-7|isbn10=2130531806|oclc=300211244}}.</ref> est un [[mathématicien]] [[Persans|persan]] du {{s-|IX}}, dont le nom est relatif au [[Khwarezm]], une région située au Sud de la [[mer d'Aral]]. Au {{s-|IX}}, il écrit en arabe un traité qui sera traduit en latin au {{s-|XII}} sous le titre ''Algoritmi de numero Indorum''. "Algoritmie des nombres indiens"<ref>[https://books.google.com/books?id=3Sfrxde0CXIC&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false Al-Khwarizmi: The Inventor of Algebra].</ref>{{,}}<ref>''Ibid.'', {{p.|199-200}}.</ref>. Algoritmie est la latinisation de son nom par les traducteurs : Alchoarismi puis Algorismi, Algorismo, Algoritmi<ref name=":1">{{Ouvrage|prénom1=Georges|nom1=Ifrah|titre=Histoire universelle des chiffres : l'intelligence des hommes racontée par les nombres et le calcul|éditeur=R. Laffont|date=1994|isbn=2-221-07838-1|isbn2=978-2-221-07838-9|isbn3=2-221-05779-1|oclc=32511226|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/32511226|consulté le=2023-02-26}}.</ref>. Un de ses ouvrages a d'ailleurs donné son nom à l'[[algèbre]] (voir cet article), dont le titre de la traduction par Gilbert de Cremone : ''Liber Maumeti filii Moysi Alchoarismi de Algebra et Almuquabala'', où l'on retrouve traduit son nom : Maumeti filii Moysi Alchoarismi (Muhammad Ben Musa al Kwuwarizmi) et le fameux Alchoarismi. [[Joannes de Sacrobosco|Joannes Sacrobosco]], moine ayant étudié à [[Université d'Oxford|Oxford]], est reçu à l'université de la [[Sorbonne]] le {{date-|5 juin 1221}} et élu professeur de [[Quadrivium]] peu après. C’est vers cette date qu’il compose ''De Algorismo''<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Johannes de Sacro Bosco (11-1256?) Auteur du|nom1=texte|prénom2=Alexander de Villa Dei Auteur du|nom2=texte|prénom3=Arnoldus Saxo Auteur du|nom3=texte|prénom4=Albert le Grand (1200?-1280 ; saint) Auteur du|nom4=texte|titre=Johannes de Sacrobosco,Compotus ; Anonymi tractatus de compositione et usu quadrantis ; Alexander de Villa Dei, Carmen de algorismo ; Johannes de Sacrobosco, Tractatus de sphaera ; Versus pro festis sciendis, sive inveniendis ; Ludi arithmetici ; Arnoldus Saxo, De virtutibus gemmarum ; Albertus Magnus, Tractatus de mineralibus, libris quinque|date=1290-1305|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84900936|consulté le=2023-05-20}}.</ref>''.'' Il est l'un des premiers [[Doctorat|docteurs]] du [[Moyen Âge]] à utiliser les écrits [[Astronomie|astronomiques]] des Arabes, considéré d'ailleurs en [[Angleterre]] comme ayant introduit l'usage des « chiffres » (''sifer'') que le pape [[Sylvestre II]] avait tenté en vain de répandre plus tôt. En 1240, [[Alexandre de Villedieu]] écrit son ''Carmen de Algorismo''<ref>[https://en.wikipedia.org/wiki/File:Carmen_de_Algorismo.pdf].</ref> sur la science des chiffres. Algoritmie désigne alors aussi ce nouveau [[système de numération]], le système de [[Notation positionnelle|numération de position]] avec le [[zéro]]<ref name=":1" />. Sous l’influence de l’ancien espagnol ''algorismo'', le mot apparaît aussi en français déjà vers 1230 sous la forme ''augorisme'', puis ''algorisme'' au {{s-|XIII}}, pour désigner le calcul en chiffres, l’[[arithmétique]]. La forme moderne du terme reprend le [[latin médiéval]] ''algorithmus'', altération influencée par ''arithmetica'' et d'autres, du grec ancien ''arithmos'' = nombre. == Définition générale == Un algorithme est une méthode générale pour résoudre un type de problèmes. Il est dit ''correct'' lorsque, pour chaque [[Instance (algorithmique)|instance]] du problème, il se termine en produisant la bonne sortie, c'est-à-dire qu'il résout le problème posé. L'efficacité d'un algorithme est mesurée notamment par : * sa durée de calcul (en partant du principe que chaque instruction a un temps d'exécution constant) ; * sa consommation de [[mémoire vive]] ; * la précision des résultats obtenus (par exemple avec l'utilisation de [[Algorithme probabiliste|méthodes probabilistes]]) ; * sa [[scalabilité]] ; * sa [[Parallélisme (informatique)|parallélisation]] ; * son [[ergonomie]] et en particulier sa [[Contrôle|contrôlabilité]] son [[Introspection|introspectabilité]] ; * sa [[Robustesse (ingénierie)|robustesse]], [[résilience]] ou [[antifragilité]] au bruit, aux chocs et en particulier l'émergence et le [[Théorie du chaos|chaos]] ; Les ordinateurs sur lesquels s'exécutent ces algorithmes ne sont pas infiniment rapides, car le [[Temps CPU|temps de machine]] reste une ressource limitée, malgré une augmentation constante des performances des ordinateurs. Un algorithme sera donc dit ''performant'' s'il utilise avec parcimonie les ressources dont il dispose, c'est-à-dire le temps [[Processeur|CPU]], la mémoire vive et (objet de recherches récentes) la consommation électrique. L’analyse de la [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité algorithmique]] permet de prédire l'évolution en temps calcul nécessaire pour amener un algorithme à son terme, en fonction de la quantité de données à traiter. L'émergence des [[Langage de programmation de haut niveau|langages de niveaux supérieurs]] pose le problème du temps : * soit on passe du temps à programmer avec des langages de bas niveau (le programme est alors rapide) ; * soit on utilise des langages de haut niveau où une instruction est déjà constituée de plusieurs instructions de base. Le temps d'utilisation de la machine augmente alors de façon importante. L'algorithme composé de boites peut ainsi être plus ou moins détaillé, précis. === Quelques définitions connexes === [[Donald Knuth]] (1938-) liste, comme prérequis d'un algorithme, cinq propriétés<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Donald E. Knuth|titre=Algorithmes|lieu=Stanford|éditeur=CSLI Publications|année=2011|pages totales=510|isbn=978-1-57586-620-8}}.</ref> : * finitude : {{Citation|un algorithme doit toujours se terminer après un nombre fini d’étapes}} ; * définition précise : {{Citation|chaque étape d'un algorithme doit être définie précisément, les actions à transposer doivent être spécifiées rigoureusement et sans ambiguïté pour chaque cas}} ; * entrées : {{Citation|quantités qui lui sont données avant qu'un algorithme ne commence. Ces entrées sont prises dans un ensemble d'objets spécifié}} ; * sorties : {{Citation|quantités ayant une relation spécifiée avec les entrées}} ; * rendement : {{Citation|toutes les opérations que l'algorithme doit accomplir doivent être suffisamment basiques pour pouvoir être en principe réalisées dans une durée finie par un homme utilisant un papier et un crayon}}. [[George Boolos]] (1940-1996), philosophe et mathématicien, propose la définition suivante<ref>Boolos and Jeffrey 1974,1999:19.</ref> : * {{Citation|Des instructions explicites pour déterminer le nième membre d'un ensemble, pour ''n'' un entier arbitrairement grand. De telles instructions sont données de façon bien explicite, sous une forme qui puisse être utilisée par une machine à calculer ou par un humain qui est capable de transposer des opérations très élémentaires en symboles.}} [[Gérard Berry]] (1948-), chercheur en science informatique, en donne la définition grand public suivante<ref>[http://sparticipatives.gforge.inria.fr/film Un petit condensé d'histoire de l'informatique, web-série didactique].</ref> : * {{Citation|Un algorithme, c’est tout simplement une façon de décrire dans ses moindres détails comment procéder pour faire quelque chose<ref>Philippe Flajolet, Étienne Parizot, [https://interstices.info/algo « Qu'est ce qu'un algorithme ? »], interstices.fr, 2004.</ref>. Il se trouve que beaucoup d’actions mécaniques, toutes probablement, se prêtent bien à une telle décortication. Le but est d’évacuer la pensée du calcul, afin de le rendre exécutable par une machine numérique (ordinateur…). On ne travaille donc qu’avec un reflet numérique du système réel avec qui l’algorithme interagit.}} Les entrées sont généralement associées à des capteurs et les sorties à des actions, actionneurs ou opérateurs (affichage, moteur{{etc}}). == Algorithmes numériques == Les algorithmes sont des objets historiquement dédiés à la résolution de problèmes arithmétiques, comme la [[Algorithme de multiplication|multiplication]] de deux nombres. Ils ont été [[Algorithme de multiplication|formalisés]] bien plus tard avec l'avènement de la [[logique mathématique]] et l'émergence des machines qui permettaient de les mettre en œuvre, à savoir les [[ordinateur|ordinateurs.]] == Algorithmes non numériques == La plupart des algorithmes ne sont pas numériques. On peut distinguer : * des ''algorithmes généralistes'' qui s'appliquent à toute donnée numérique ou non numérique : par exemple les algorithmes liés au [[chiffrement]], ou qui permettent de les mémoriser ou de les transmettre ; * des ''algorithmes dédiés'' à un type de données particulier (par exemple ceux liés au [[traitement d'images]]). Voir aussi : {{Lien|langue=en|trad=List of algorithm general topics|fr=Liste de sujets généraux sur les algorithmes}} == Algorithmes dans la vie quotidienne == [[Fichier:115 Museu Tèxtil de Terrassa.jpg|thumb|[[Carte perforée]] pour le tissage, [[Centre de Documentació i Museu Tèxtil]]. On remarquera la similitude avec celles utilisées pour représenter des algorithmes informatiques.]] L'algorithmique intervient de plus en plus dans la vie quotidienne<ref>Voir l'article {{article|langue=en|prénom1=Jeanette M. |nom1=Wing |lien auteur=Jeannette Wing |titre=Computational thinking |journal=[[Communications of the ACM]] |volume=49 |numéro=3 |année=2006 |doi=10.1145/1118178.1118215 |url=https://www.cs.cmu.edu/~15110-s13/Wing06-ct.pdf |pages=33 }} traduit en français comme [https://www.cs.cmu.edu/afs/cs/usr/wing/www/ct-french.pdf ''La pensée informatique''] et le livre de Gilles Dowek, {{Ouvrage|langue=fr|titre=Les Métamorphoses du calcul|sous-titre=une étonnante histoire de mathématiques|lieu=Paris|éditeur=Édition Le Pommier|collection=Essais|année=[[2007 en littérature|2007]]|pages totales=223|isbn=978-2-7465-0324-3}}.</ref>. * Une [[recette de cuisine]] peut être réduite à un algorithme si on peut réduire sa spécification aux éléments constitutifs : ** des entrées (les ingrédients, le matériel utilisé) ; ** des instructions élémentaires simples (frire, flamber, rissoler, braiser, blanchir{{etc}}) dont les exécutions dans un ordre précis amènent au résultat voulu ; ** un résultat : le plat préparé. *: Cependant, les recettes de cuisine ne sont en général pas présentées rigoureusement sous forme non ambiguë : il est d'usage d'y employer des termes vagues laissant une liberté d'appréciation à l'exécutant<ref>[[Hervé This]] ''Cours de gastronomie moléculaire, tome 1 : Science, technologie, technique… culinaires : quelles relations? '', (2009) Éditions Quae/Belin.</ref> alors qu'un [[Algorithme probabiliste|algorithme non probabiliste]] ''stricto sensu'' doit être précis et sans ambiguïté. * Le [[Métier à tisser|tissage]], surtout tel qu'il a été automatisé par le [[métier Jacquard]], est une activité que l'on peut dire algorithmique. * Le [[tricot]] est enseigné parfois comme éveil aux algorithmes : les machines à tricoter des années 1980 fonctionnaient avec des cartes perforées. * Un [[casse-tête]], comme le [[Rubik's Cube|cube Rubik]], peut être résolu de façon systématique par un algorithme qui mécanise sa résolution<ref>{{Article|prénom1 = Laurent|nom1 = Théry|titre = Résoudre le Mini-Rubik’s Cube|journal = Interstices|date = 24/12/2009|lire en ligne = https://interstices.info/resoudre-le-mini-rubiks-cube/}}.</ref>. * En sport, l'exécution de séquences répondant à des finalités d'attaque, de défense, de progression, [[Tactique (sport)|correspond à des algorithmes]] (dans un sens assez lâche du terme). Voir en particulier l'article [[tactique (football)]]. * En [[Soin infirmier|soins infirmiers]], le jugement clinique est assimilable à un algorithme. Le jugement clinique désigne l'ensemble des procédés cognitifs et [[Métacognition|métacognitifs]] qui aboutissent au [[diagnostic infirmier]]. Il met en jeu des [[Processus (psychologie)|processus de pensée]] et de [[prise de décision]] dans le but d’améliorer l’état de santé et le bien-être des personnes que les soignants accompagnent<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Marc Nagels|titre=Le raisonnement clinique : un attracteur étrange|url=http://www.17marsconseil.fr/le-raisonnement-clinique-un-attracteur-etrange/|site=17marsconseil.fr|date=14 juillet 2016|consulté le=17 juillet 2016}}.</ref>. * Un [[Liste de codes juridiques|code juridique]], qui décrit un ensemble de procédures applicables à un ensemble de cas, est un algorithme. * Les procédures de dépannage sont des algorithmes. Les progrès de ce qu'on appelle l'[[intelligence artificielle]] s'appuient sur un algorithmique de plus en plus complexe qui devient l'un des rouages cachés du [[Web 2.0]] et des grands [[réseaux sociaux]]. == Nouveaux enjeux, éthiques liés à l'intelligence artificielle == À partir des années 2000, ce qui est appelé {{cita | algorithmique}} est un ensemble de {{cita | boîtes noires}} (autrement dit de processus informatiques dont on ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur) qui exploitent et influencent les comportements inconscients des [[Société de consommation|consommateur]]s, et des [[électeur]]s. == Critiques == Dans la vie quotidienne, un glissement de sens s'est opéré, ces dernières années, dans le concept d'« algorithme » qui devient à la fois plus réducteur, puisque ce sont pour l'essentiel des algorithmes de gestion du [[big data]], et d'autre part plus universel en ce sens qu'il intervient dans tous les domaines du comportement quotidien<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Cardon|titre=A quoi rêvent les algorithmes|sous-titre=nos vies à l'heure des big data|éditeur=Édition du Seuil|collection=La République des Idées|année=2015|pages totales=108|isbn=978-2-02-127996-2}}.</ref>. La famille des algorithmes dont il est question effectue des calculs à partir de grandes masses de données (les ''big data''). Ils réalisent des classements, sélectionnent des informations et en déduisent un profil, en général de consommation, qui est ensuite utilisé ou exploité commercialement. Les implications sont nombreuses et touchent les domaines les plus variés<ref>Colloque [http://cerna-ethics-allistene.org/page+CERNA+gouvernance+algos/ « Gouvernance des algorithmes »] du {{date-|1 février 2016}}.</ref>. Mais les libertés individuelles et collectives pourraient être finalement mises en péril<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Francis Donnat|titre=L'intelligence artificielle, une menace pour la vie privée ?|lieu=Revue Pouvoirs n° 170|éditeur=Seuil|date=septembre 2019|pages totales=210|isbn=978-2-02-140678-8|passage=95}}.</ref>, comme le montre la mathématicienne américaine [[Cathy O'Neil]] dans le livre ''Weapons of Math Destruction'', publié en 2016 et sorti en français en 2018 sous le titre ''Algorithmes : la bombe à retardement'' (aux éditions Les Arènes). {{Citation bloc|Aujourd’hui, les modèles mathématiques et les algorithmes prennent des décisions majeures, servent à classer et catégoriser les personnes et les institutions, influent en profondeur sur le fonctionnement des États sans le moindre contrôle extérieur. Et avec des effets de bords incontrôlables. […] Il s’agit d’un pouvoir utilisé contre les gens. Et pourquoi ça marche ? Parce que les gens ne connaissent pas les maths, parce qu’ils sont intimidés. C’est cette notion de pouvoir et de politique qui m’a fait réaliser que j’avais déjà vu ça quelque part. La seule différence entre les modèles de risque en finances et ce modèle de plus-value en science des données, c’est que, dans le premier cas, en 2008, tout le monde a vu la catastrophe liée à la crise financière. Mais, dans le cas des profs, personne ne voit l’échec. Ça se passe à un niveau individuel. Des gens se font virer en silence, ils se font humilier, ils ont honte d’eux<ref>''Libération'' du 17.11.2018, ''Cathy O’Neil : « Les algorithmes créent leur propre réalité » ''[https://www.liberation.fr/debats/2018/11/16/cathy-o-neil-les-algorithmes-creent-leur-propre-realite_1692515].</ref>.}} Dans cet ouvrage, l'auteure alerte le lecteur sur les décisions majeures que nous déléguons aujourd'hui aux algorithmes dans des domaines aussi variés que l'éducation, la santé, l'emploi et la justice, sous prétexte qu'ils sont neutres et objectifs, alors que, dans les faits, ils donnent lieu à « des choix éminemment subjectifs, des opinions, voire des préjugés insérés dans des équations mathématiques »<ref>{{Article|langue=fr|titre=“Les algorithmes sont une arme de domination sociale”|périodique=Bibliobs|date=2 décembre 2018|lire en ligne=https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20181129.OBS6245/les-algorithmes-sont-une-arme-de-domination-sociale.html|consulté le=2018-12-03}}.</ref>. L'opacité des algorithmes est l'une des raisons principales de ces critiques. Une meilleure information sur leur mode de fonctionnement spécifique permettrait de rendre plus clair le « contrat social passé entre les internautes et les calculateurs »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Cardon|titre=La toile que nous voulons|passage=23-43|éditeur=Bernard Stiegler}}.</ref>. La description pour chaque algorithme de son propre principe de classement de l'information aide l'utilisateur à mieux comprendre les choix proposés par l'algorithme et les résultats obtenus<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karine Mauvilly|titre=Cyber-minimalisme|passage=209|éditeur=Seuil|date=2019|isbn=2021402614}}.</ref>. == Éthique des algorithmes == Les philosophes Wendell Wallach et Colin Allen ont soulevé des questions liées à l'implantation par les programmeurs de règles morales dans les algorithmes d'[[intelligence artificielle]] : {{Citation|Aujourd'hui, les systèmes [automatiques] s'approchent d'un niveau de complexité qui, selon nous, exige qu'ils prennent eux-mêmes des décisions morales […]. Cela va élargir le cercle des agents moraux au-delà des humains à des systèmes artificiellement intelligents, que nous appellerons des agents moraux artificiels}}<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Wendell Wallach, Colin Allen |titre=Moral Machines : Teaching Robots Right from Wrong |périodique=Oxford University Press |date=2010 }}.</ref>. Dans son livre ''Faire la morale aux robots : une introduction à l'éthique des algorithmes'', [[Martin Gibert]] met en évidence le rôle de la programmation dans l'éthique des robots, en traitant plus précisément des enjeux moraux liés à la construction des algorithmes. Il définit un algorithme comme {{Citation|rien de plus qu'une suite d'instructions – ou de règles – pour parvenir à un objectif donné}}. L'éthique des algorithmes poserait donc une question : {{Citation|Quelles règles implanter dans les robots, et comment le faire ?}}<ref name=":0" />. Gibert souligne notamment l'ambiguïté de ces agents moraux artificiels : {{Citation bloc|Les agents moraux artificiels (AMA) ne sont pas cependant des agents moraux au sens fort du terme. Contrairement aux humains, ils ne semblent pas imputables ''[sic]'' de leurs actes. Ils n'ont toutefois pas besoin de l'être pour prendre des décisions moralement significatives et soulever tout un tas de questions en éthique des algorithmes<ref name=":0">{{Ouvrage|nom1=Gibert|prénom1=Martin|lien auteur1=Martin Gibert|titre=Faire la morale aux robots : une introduction à l'éthique des algorithmes|isbn=978-2-89759-517-3|isbn2=2-89759-517-5|isbn3=978-2-89759-518-0|oclc=1146545412|consulté le=2020-09-25}}.</ref>.}} == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|wiktionary=algorithme}} === Articles connexes === * [[Analyse de la complexité des algorithmes]] * [[Algorithmique]] * [[Correction d'un algorithme]] * [[Biais algorithmique]] * [[Régulation des algorithmes]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://interstices.info/algo Qu’est-ce qu'un algorithme ?] par [[Philippe Flajolet]] et Étienne Parizot sur la revue en ligne ''[[Interstices]]'' * [http://www.scriptol.fr/programmation/algorithme-definition.php Définition du terme « algorithme » par des savants] {{Palette|Informatique théorique}} {{Portail|informatique théorique}} [[Catégorie:Algorithmique|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afghanistan
Afghanistan
{{coord|34.5167|69.1333|type:country_source:enwiki|format=dms|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Émirat islamique d'Afghanistan | nom_local1 = د افغانستان اسلامي امارت | langue1 = ps | nom_local2 = امارت اسلامی افغانستان | langue2 = prs | image_drapeau = Flag of the Taliban.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Afghanistan | image_blason = Arms of the Islamic Emirate of Afghanistan.svg | lien_blason = Emblème de l'Afghanistan | image_carte = Afghanistan (orthographic projection).svg | image_carte2 = Carte de l'Afghanistan FR.png | devise = {{langue|ar|لا إله إلا الله، محمد رسول الله}} | transcription_devise = {{transl|ar|ALA|lā ʾilāha ʾillà l-Lāh, Muḥammadun rasūlu l-Lāh}} | langue_devise = [[arabe]] | traduction_devise = Il n'est point de divinité si ce n'est [[Allah]], [[Mahomet|Muhammad]] est le messager d'Allah | note_devise = qui constitue la [[chahada]]. | hymne1 = {{langue|ps|دا د باتورانو کور}} | langue_hymne1 = [[pachto]] | transcription_hymne1 = Dā də bātorāno kor | traduction_hymne1 = [[C'est la maison des braves]] | note_hymne1 = | audio_hymne1 = Af-tal.ogg | langues_officielles = [[Pachto]] et [[dari]] | titre_dirigeant = [[Liste des chefs d'État d'Afghanistan|Commandeur des croyants]] | nom_dirigeant = [[Haibatullah Akhundzada]] | titre_dirigeant2 = [[Liste des chefs de gouvernement de l'Afghanistan|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Mohammad Hassan Akhund]] | titre_dirigeant3 = Vice-Premier ministre | nom_dirigeant3 = [[Abdul Ghani Baradar]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Conseil de direction (Afghanistan)|Conseil de direction]] | capitale = [[Kaboul]] | coordonnées_capitale = {{coord|34|32|N|69|10|E|type:city}} | lien_villes = Liste de villes d'Afghanistan | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | type_gouvernement = [[Théocratie]] [[islam|islamique]] [[État unitaire|unitaire]] et [[dictature|dictatoriale]] | revendication = | plus_grande_ville = [[Kaboul]] | superficie_rang = 42 | superficie_totale = 652230 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 39 | population_totale = 39232003 | population_année = 2023<ref name="cia">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url= https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/afghanistan/ =www.cia.gov |consulté le=2023-03-21|brisé le = 2023-10-25}}.</ref> | p1 = {{République islamique d'Afghanistan}} | date_formation2 = [[879]] | type_formation2 = [[Ghorides|Empire ghoride]] | date_formation3 = [[1290]] | type_formation3 = [[Dynastie des Khaldjî|Empire khaldji]] | date_formation4 = [[1451]] | type_formation4 = [[dynastie des Lodi|Empire lodi]] | date_formation5 = [[1539]] | type_formation5 = [[Empire suri]] | date_formation6 = [[1709]] | type_formation6 = [[Hotaki|Empire hotaki]] | date_formation7 = [[1747]] | type_formation7 = [[Empire durrani]] | date_formation8 = [[1823]] | type_formation8 = [[Émirat d'Afghanistan|Émirat]] | date_formation9 = {{date|19|août|1919}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Zalmaï Haquani, Sébastien Brabant, [[Marc Hecker]], Paul Presset, Denis Rolland et Roland Barraux |titre=Une vie d'Afghanistan : entretiens avec Sébastien Brabant, Marc Hecker, Paul Presset |passage=206 |éditeur=éd. 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Maisonneuve & Larose |pages totales=389 |isbn=2-7068-1610-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xH6Qux_K3P4C&pg=PA75&dq=%22lors+m%C3%AAme+qu%27ils+rel%C3%A8vent+du+Foreign+Office+(Afghanistan,+N%C3%A9pal,+Tibet,+mais+aussi+Perse+et+Arabie+Saoudite).%22&lr=lang_fr&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&ei=oGv9SZe3FIWKygSqrLWlBQ}}.</ref> | type_formation9 = [[Traité de Rawalpindi]]<ref group=alpha>Indépendance du [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande]] (indépendance diplomatique, seul le ministère des Affaires étrangères afghan était sous le contrôle britannique).</ref> | date_formation10 = [[1926]] | type_formation10 = [[Royaume d'Afghanistan|Royaume]] | date_formation11 = [[1973]] | type_formation11 = [[République d'Afghanistan (1973-1978)|République]] | date_formation12 = [[1978]] | type_formation12 = [[République démocratique d'Afghanistan|République démocratique]] | date_formation13 = [[1992]] | type_formation13 = [[État islamique d'Afghanistan|État islamique]] | date_formation14 = [[1996]] | type_formation14 = [[Émirat islamique d'Afghanistan|Émirat islamique]] | date_formation15 = [[2001]] | type_formation15 = [[Administration intérimaire afghane|Administration intérimaire]] | date_formation16 = [[2002]] | type_formation16 = [[État transitoire islamique d'Afghanistan|État transitoire islamique]] | date_formation17 = [[2004]] | type_formation17 = [[République islamique d'Afghanistan|République islamique]] | date_formation18 = [[2021]]<ref>{{Lien web|url=https://www.businessinsider.com/taliban-declares-islamic-emirate-of-afghanistan-2021-8|titre=The Taliban have declared the 'Islamic Emirate of Afghanistan,' the same name it used when it brutally ruled the country in the 1990s|site=[[Business Insider]]|prénom=Sinéad|nom=Baker|date=2021-8-19}}.</ref> | type_formation18 = [[Émirat islamique d'Afghanistan|Émirat islamique]] | gentilé = Afghan <br> Afghane | PIB_PPA = {{diminution}} 78,884 milliards de [[Dollar américain|$]]<br>- 3,65 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2020 | PIB_année = 2020 | PIB = {{augmentation}} 19,006 milliards de [[Dollar américain|$]]<br>+ 0,68 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{unité|499.441|$}}<br>- 1,54 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [http://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2020/October/weo-report Données pour l'année 2020.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2020 | PIB_HAB = {{diminution}} {{unité|2072.894|$}}<br>- 5,80 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2020 | dette_année = 2020 | dette = '''Nominale'''<br>{{augmentation négative}} {{unité|115.049 milliards}} d'[[Afghani (depuis 2002)|؋]]<br>+ 27,7 %<br>'''Relative'''<br>{{augmentation négative}} 7,848 % du PIB<br>+ 28,02 % | monnaie = [[Afghani (depuis 2002)|Afghani]] | code_monnaie = AFN | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.478}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}.</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = faible | IDH_rang = {{180e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.323}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2012 | IDHI_rang = | Gini = 29,4 %<ref name="Gini_CIA">{{Lien web |langue=en |titre=Gini Index coefficient - distribution of family income |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/gini-index-coefficient-distribution-of-family-income/country-comparison |consulté le=24 avril 2023 |site=[[The World Factbook]], [[Central Intelligence Agency]]}}.</ref> | Gini_année = 2008 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.678}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{167e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:43.6}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |sous-titre= |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |collection= |année=2022 |volume= |tome= |pages totales=192 |passage= |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{81e}} | fuseau_horaire = [[UTC+04:30|+4:30]] | fête_nationale = | fête_evt = | domaine_internet = [[.af]] | iso3166-1 = AFG, AF | indicatif_téléphonique = 93 | code_plaque = AFG | organisations_internationales = [[Association internationale de développement|AID]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pays membres |url=https://www.banquemondiale.org/fr/about/leadership/members |site=World Bank |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Agence internationale de l'énergie atomique|AIEA]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Liste des États membres |url=https://www.iaea.org/fr/laiea/liste-des-etats-membres |site=www.iaea.org |date=2018-03-02 |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Banque asiatique de développement|BAD]]<ref>{{Lien web |langue=en |nom=elmer |titre=Afghanistan and ADB |url=https://www.adb.org/countries/afghanistan/main |site=Asian Development Bank |date=2022-04-26 |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Banque islamique de développement|BID]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pays membres |url=https://www.isdb.org/fr/pays-membres |site=www.isdb.org |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Comité international olympique|CIO]]<ref>{{Lien web |auteur=Comité Olympique International |titre=Liste des membres |url=https://olympics.com/cio/membres |site=olympics.com |consulté le=29/07/2022}}.</ref>, [[Cour pénale internationale|CPI]]<ref>{{Lien web |titre=Les États parties au statut de Rome |url=https://asp.icc-cpi.int/fr/states-parties |site=asp.icc-cpi.int |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pays |url=http://www.fao.org/countryprofiles/fr/ |site=Food and Agriculture Organization of the United Nations |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Fonds international de développement agricole|FIDA]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=États membres |url=https://www.ifad.org/en/member-states |site=IFAD |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Fonds monétaire international|FMI]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IMF Members' Quotas and Voting Power, and IMF Board of Governors |url=https://www.imf.org/en/About/executive-board/members-quotas |site=IMF |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Interpol]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les pays membres |url=https://www.interpol.int/fr/Qui-nous-sommes/Les-pays-membres |site=www.interpol.int |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation internationale du travail|OIT]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Countries covered (ILO in Asia and the Pacific) |url=https://www.ilo.org/asia/countries/lang--en/index.htm |site=www.ilo.org |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation mondiale du commerce|OMC]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Membres et Observateurs de l'OMC |url=https://www.wto.org/english/thewto_e/whatis_e/tif_e/org6_e.htm |site=www.wto.org |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation mondiale de la santé|OMS]]<ref>{{Article |périodique =ONU Info |langue=fr |titre=Afghanistan : l'OMS s’engage à maintenir sa présence |date=2021-08-18 |lire en ligne=https://news.un.org/fr/story/2021/08/1101972 |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation mondiale du tourisme|OMT]]<ref>{{Lien web |titre=Member States |url=https://www.unwto.org/fr/member-states |site=www.unwto.org |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=United |nom=Nations |titre=États membres |url=https://www.un.org/fr/about-us/member-states |site=United Nations |consulté le=2022-07-29}}.</ref>, [[Union postale universelle|UPU]]<ref>{{Lien web |auteur=Union postale universelle |titre=Pays membres |url=https://www.upu.int/fr/Union-postale-universelle/%C3%80-propos-de-l%E2%80%99UPU/Pays-membres |site=upu.int |consulté le=29/07/2022}}.</ref> | de = du | pays frontaliers = {{CHN}}{{clr}}{{IRI}}{{clr}}{{PAK}}{{clr}}{{TKM}}{{clr}}{{UZB}}{{clr}}{{TJK}} | pib = 29 milliards de dollars | pib_rang = | pib_date = 2012 | pib_habitant = {{unité|1000|$}} | Drapeau lien = [[Drapeau de l'Afghanistan|Drapeau]] }} L{{'}}'''Afghanistan''' (en [[pachto]] et en [[dari]] : {{Langue|dir=rtl|prs|افغانستان}}, ''{{transl|ar|ALA|Afġānistān}}''), en forme longue ''de facto'' l{{'}}'''[[émirat islamique d'Afghanistan]]''' (en {{lang-ps|د افغانستان اسلامي امارات}}, ''{{transl|ar|ALA|Də Afġānistān Islāmī Amārat}}'' ; en [[dari]] : {{Langue|prs|texte=امارت اسلامی افغانستان}}, ''{{transl|ar|ALA|Imârat-i Islâmī-yi Afġânistân}}''), est un pays d'[[Asie du Sud]]<ref group=alpha>Selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] l'Afghanistan est un pays d'Asie du Sud.</ref> ou d'[[Asie centrale]] [[Pays sans littoral|sans accès à la mer]] entouré par l'[[Ouzbékistan]] au nord, la [[Chine]] et le [[Tadjikistan]] au nord-est, le [[Pakistan]] à l'est-sud-est, l’[[Iran]] à l'ouest et le [[Turkménistan]] au nord-ouest. [[Carrefour]] de l'[[Asie]], ce pays constituait, dans l'[[Antiquité]], un point de passage important sur la [[route de la soie]] et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'[[Inde]] tels que [[Cyrus le Grand]], [[Alexandre le Grand]], [[Gengis Khan]] et [[Babur]]. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l'Empire [[Bactriane|bactrien]], l'[[Empire kouchan]] ou encore l'Empire [[Ghaznévides|ghaznévide]]. L'expansion de l'[[islam]] y a commencé dès la fin du {{s-|VII}}. C'est à la suite de l'effondrement du royaume [[Perses|perse]] [[afcharides|afcharide]] que l'Afghanistan [[Empire durrani|devient une entité souveraine]], en [[1747]], sous le commandement du général [[Ahmad Shah Durrani]], devenu la même année premier [[padichah]] du pays. À la suite de la [[seconde guerre anglo-afghane]], les [[Royaume-Uni|Britanniques]] privent l'Afghanistan de certains territoires<ref>{{Ouvrage |auteur=Pierre-Arnaud Chouvy |titre=Les territoires de l'opium : conflits et trafics du Triangle d'Or et du Croissant d'Or (Birmanie, Laos, Thaïlande et Afghanistan, Iran, Pakistan) |passage=385 |éditeur=éd. Olizane |année=2002 |pages =539 |isbn=2-88086-283-3 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=g-4Qx2XPX6gC&pg=PA385&dq=%22larges+parties+des+districts+de+Lorala%C3%AF,+Zhob,+Pishin,+Quetta+et+Nushki+revinrent+ainsi+aux+Britanniques%22}}.</ref> mais s'engagent à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante<ref>{{Ouvrage |auteur= Antoine Fleury |titre=La pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939 | sous-titre=le cas de la Turquie, de l'Iran et de l'Afghanistan |éditeur=éd. Brill|date=1977-11-08 |isbn=9028602976 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=EyCyPIbgE_wC&pg=PA279#PPA279,M1 |consulté le=2017-01-08}}.</ref>. Le pays devient ainsi un [[État tampon]] entre l'[[Raj britannique|empire britannique]] et la Russie de [[1879]] à [[1919]], demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure<ref group=alpha>À la suite du traité de Gandamak, ce « quasi-protectorat » ne sera pas reconnu par la communauté internationale mais la politique étrangère est prise en charge par la Couronne britannique, qui installe un ''[[résident]]'' représentant le vice-roi des Indes à Kaboul ; cf. [https://books.google.be/books?id=EyCyPIbgE_wC&pg=PA279#PPA279,M1 Antoine Fleury, ''La pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939 '', éd. Brill, 1977, {{p.}}279 note 1].</ref>. En 1919, à la suite de la [[troisième guerre anglo-afghane]], le pays retrouve le contrôle de sa politique étrangère avec le [[traité de Rawalpindi]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sophie Chautard |titre=La géopolitique du {{s-|XX}} et du nouvel ordre mondial |passage=216 |éditeur=éd. Studyrama |année=2005 |pages totales=298 |isbn=2-84472-547-3 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8hjTg_CpPFMC&pg=PA216&dq=%22l%27%C3%A9mir+Amanoullah+r%C3%A9ussit+%C3%A0+faire+accepter,+par+le+trait%C3%A9+de+Rawalpindi+en+ao%C3%BBt+1919,+l%27ind%C3%A9pendance+de+son+pays.%22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Antoine |nom1=Fleury |titre=La pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939 : le cas de la Turquie, de l'Iran et de l'Afghanistan |passage=280 |éditeur=éd. Brill|date=1977 |isbn=978-90-286-0297-7 |lire en ligne=https://books.google.be/books?id=EyCyPIbgE_wC&pg=PA279#v=onepage&q=&f=false%20books.google.b |consulté le=2020-10-04}}.</ref>, et rejoint en [[1921]] la [[Société des Nations]]. À partir de la fin des [[années 1970]], l'Afghanistan connaît plusieurs décennies de guerres ininterrompues qui causent la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. En [[1979]], les troupes [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétiques]] [[Guerre d'Afghanistan (1979-1989)|interviennent militairement en Afghanistan]] et [[Opération Chtorm-333|assassinent]] le président [[Hafizullah Amin]]. Une longue guerre oppose ensuite les Soviétiques et les forces communistes afghanes aux [[moudjahid]]ines, armés et soutenus par le [[Pakistan]], les [[États-Unis]], la [[Chine]] et l'[[Iran]]. Les forces soviétiques se retirent du pays en [[1989]] et le gouvernement communiste de [[Mohammad Najibullah]] est renversé en [[1992]]. L'[[État islamique d'Afghanistan]] est alors instauré, mais [[Guerre d'Afghanistan (1992-1996)|une nouvelle guerre civile]] oppose rapidement les différentes factions moudjahidines. Le mouvement [[taliban]] émerge alors en [[1994]], sous la direction du [[Mohammad Omar|mollah Omar]], et profite de ces divisions pour [[Émirat islamique d'Afghanistan|prendre le pouvoir]] à [[Kaboul]] en [[1996]]. Une partie du territoire demeure cependant sous le contrôle des moudjahidines de l'[[Alliance du Nord]], qui [[Guerre d'Afghanistan (1996-2001)|poursuivent la lutte]] contre les talibans. Fin [[2001]], le régime taliban est défait par une coalition internationale menée par les États-Unis, en raison de son refus de livrer le chef d'[[Al-Qaïda]], [[Oussama ben Laden]], responsable des [[attentats du 11 septembre 2001]]. Les forces de l'[[Alliance du Nord]] reprennent le pouvoir et forment en [[2004]] la [[république islamique d'Afghanistan]], de type présidentiel, dirigée par un [[président]] aux pouvoirs étendus<ref group="alpha">S'inspirant à la fois des systèmes américain et français, la Constitution afghane accorde d'importants pouvoirs au président de la République. Par exemple, comme la Constitution française, elle accorde au président le droit de dissoudre la chambre basse du Parlement bicaméral. En revanche, tout comme la Constitution américaine, elle ne fait partager les prérogatives et les pouvoirs du président avec aucune autre personnalité (exécutif monocéphale, absence de la fonction de [[Premier ministre]]). [https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.afghan-web.com%2Fpolitics%2Fcurrent_constitution.html#federation=archive.wikiwix.com].</ref> mais contrôlés par un [[Assemblée nationale (Afghanistan)|Parlement]] [[bicamérisme|bicaméral]]. Pendant vingt ans, les talibans poursuivent cependant une longue guérilla, que les forces du gouvernement afghan et de la [[Force internationale d'assistance et de sécurité|FIAS]] ne parviennent pas à réduire. En [[2021]], les États-Unis [[Retrait des troupes américaines d'Afghanistan|retirent leurs troupes d'Afghanistan]] et les talibans mènent [[offensive des talibans de 2021|une offensive]] à travers tout le pays. Le gouvernement que les États-Unis soutenaient militairement s'effondre. Le {{Date-|15/08/2021}}, les talibans reprennent le pouvoir à [[Kaboul]] sans combats, vingt ans après en avoir été chassés. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Afghanistan|Liste de villes d'Afghanistan}} L'Afghanistan est un pays [[montagne]]ux avec des plaines au nord et au sud-ouest. Le point le plus haut du pays, à {{unité|7485|m}} au-dessus de la mer, est le [[Nowshak]]. De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée. L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids. Le pays est fréquemment sujet aux [[Séisme|tremblements de terre]]. Le dernier remonte au 7 octobre 2023 et a eu lieu dans l'Ouest du pays (région d'Hérat). Avec trois secousses majeures de 6.3 et une réplique de 5.5, il a entraîné la mort de 1000 ou 1380 morts (selon les sources). Les villes principales de l'Afghanistan sont [[Kaboul]], [[Hérat]], [[Jalalabad]], [[Mazâr-e Charîf]] et [[Kandahar]]. L'Afghanistan est traversé par le fleuve [[Hari Rûd]], qui coule également en [[Iran]] et au [[Turkménistan]]. [[Fichier:Afghan market teeming with vendors and shoppers 2-4-09.jpg|vignette|Un marché afghan.]] * Frontières terrestres : {{unité|5529 km}}, dont : ** {{unité|2430 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan|avec le Pakistan]] ; ** {{unité|1206 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan|avec le Tadjikistan]] ; ** {{unité|936 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et l'Iran|avec l'Iran]] ; ** {{unité|744 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et le Turkménistan|avec le Turkménistan]] ; ** {{unité|137 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et l'Ouzbékistan|avec l'Ouzbékistan]] ; ** {{unité|76 km}} [[Frontière entre l'Afghanistan et la Chine|avec la Chine]]<ref name="cia" />. * Littoral : {{unité|0 km}}<ref name="cia" /> ; * Extrémités d'altitude : de +{{unité|258 m}} à +{{unité|7485 m}}<ref name="cia" />. == Étymologie == Le nom « Afghanistan » dérive d'un mot [[Ethnonymie|ethnonyme]] désignant les [[Pachtounes]], l’ethnie majoritaire du pays qui a fondé l’Afghanistan actuel. Le suffixe « stān » veut dire « pays » en langue [[dari]], et « afghān » est à l'origine un [[Exonymie|exonyme]] persan — vraisemblablement dérivé du bactrien ''αβαγανο'' (abagano) — synonyme de « pachtoune » : le nom ''Afghanistan'' signifie donc « pays des Pachtounes »<ref>{{Lien web |langue=en-us |titre=The Origin Of The Name Afghan |url=https://www.hinduwebsite.com/history/afghan_name.asp |site=www.hinduwebsite.com |consulté le=2021-01-29}}.</ref>. Pendant longtemps, il était établi qu’[[al-Biruni]], le célèbre [[mathématicien]], encyclopédiste et [[philosophe]] [[empire perse|persan]], était le premier à avoir évoqué les Afghans dans son ''Histoire de l’Inde'' ([[1030]]). En réalité, le terme « Afghan » avait déjà été cité en [[982]] par [[Houdoud al Alam]], géographe persan et [[Ibn al-Athîr]] qui avait cité le nom dix ans avant le premier. D'autres explications ont été avancées. Ainsi, l’une prétend que le mot « afghan » aurait des origines albanaises (du grec ''Al-Ab'', on aurait fait ''Agvan'', puis ''Avgan''). L'autre, celle de Vera Marigo, se rapporte aux « [[épigones]] » — les successeurs d'[[Alexandre le Grand]] : ''Epigonoï'' aurait évolué en ''Aphigonoï'' (''Afigani''). Ces théories n'expliquent pas les mille ans qui séparent la fin des royaumes grecs de la toute première apparition du mot « Afghan<ref>{{Ouvrage |auteur1=Bernard Dupaigne |auteur2=Gilles Rossignol |titre=Guide de l’Afghanistan |éditeur=[[La Manufacture de livres]]}}.</ref> ». Une histoire {{Référence souhaitée}} raconte que le nom « Afghan » vient du mot {{Pas clair|1=''Aspagane''|2=de quelle langue ?}} qui voudrait dire « cavalier ». Les gens du peuple, pour faciliter la prononciation, disaient ''Apagan''. La phonétique changea lors de la venue des Arabes. Dans l’alphabet arabe la lettre ''p'' n’existait pas alors ce qui donna ''Afagan''. Ce mot évolua pour enfin donner le mot Afghan. À la suite de cette interprétation et du roman ''[[Les Cavaliers (roman)|Les Cavaliers]]'' de [[Joseph Kessel]] l'on retrouve le « pays des Cavaliers » comme désignation de l’Afghanistan. Les Afghans considèrent que le nom médiéval de leur pays est [[Khorassan]] qui désigne actuellement une région du nord-est de l'[[Iran]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Afghanistan}} [[Fichier:Gandhara, periodo kushan, buddha in meditazione, I-IV sec.JPG|vignette|redresse|[[Bouddha]] assis en méditation. [[Gandhara]]. [[Empire kouchan]], {{sp-|I|-|III}}.]] Les Afghans sont d'origine Indo-Iranienne, quelle que soit leur langue actuelle (Pachto, Dari). L'Afghanistan, considéré comme un carrefour de l'[[Asie centrale]], a une histoire mouvementée. À travers les âges, le territoire désormais connu sous le nom d'« Afghanistan » a dominé la région puis a été occupé à son tour par l’[[Empire perse]], par [[Alexandre le Grand]], [[Gengis Khan]], et l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Son emplacement géographique sur les routes commerciales a profité aux nombreux royaumes qui se sont succédé sur ce territoire et en fait encore un enjeu stratégique majeur au début du {{s-|XXI}}. Après l’effondrement des royaumes grecs et un bref contrôle exercé par l’empereur [[Ashoka]], le peuple [[Yuezhi]], avec à sa tête le chef [[Kujula Kadphisès]] s’empare du pays et se taille un gigantesque empire : l’[[Empire kouchan]]. Son territoire s’étendait de l’[[Iran]] actuel jusqu’en [[Inde]], probablement plus loin que [[Delhi]], et de la [[mer d'Arabie]] jusqu’à la [[mer d'Aral]]. Pour beaucoup d’historiens, c’est grâce à cet Empire kouchan et plus précisément à son empereur [[Kanishka|Kanishka {{Ier}}]] que le bouddhisme a pu s’étendre jusqu’en [[Chine]], en [[Corée]] et au [[Japon]] par les voies commerciales et non par des conquêtes militaires. Les Afghans ont mené de nombreuses batailles contre les envahisseurs, notamment au cours du {{s-|XIX}} pour combattre l'ingérence occidentale britannique. Cette dernière a notamment subi en Afghanistan des défaites marquantes, en particulier celles de [[bataille de Gandamak|Gandamak]], en 1842<ref>{{Lien web |langue=en |titre=First Afghan War - Battle of Kabul and Retreat to Gandamak |url=http://britishbattles.com/first-afghan-war/kabul-gandamak.htm |site=britishbattles.com |consulté le=2017-01-08}}.</ref>, où le {{44e|régiment}} britannique fut totalement anéanti et de [[bataille de Maiwand|Maiwand]], en 1880, où le {{66e|régiment}} n’a compté que quelques survivants. L'Afghanistan est avec le Siam et le [[Japon]] le seul pays d'Asie à avoir tenu tête aux puissances coloniales européennes. Son histoire et sa création comme État tampon entre les possessions de l’Angleterre et de la Russie ne se comprend pas sans une analyse géopolitique du « [[Grand Jeu (géostratégie)|Grand Jeu »]] entre ces puissances, réactivé au début du {{s-|XXI}} dans un contexte de contrôle des routes pétrolières et gazières. Depuis [[1900]], treize [[Liste des chefs d'État d'Afghanistan|dirigeants]] ont été déposés, renversés ou assassinés : * [[1919]] : [[Habibullah Khan]] est assassiné pendant une partie de chasse ; * [[1929]] : [[Amanullah Khan]] doit fuir devant une révolte populaire ; * [[1929]] : Son frère [[Inayatullah Shah|Inayatullah]] règne trois jours avant d’abdiquer ; * [[1929]] : Habibullah Ghazi, dit « [[Habibullah Ghazi|Bacha e Saqao]] », prend le pouvoir avant d'être chassé et exécuté ; * [[1933]] : [[Mohammad Nadir Shah|Mohammed Nadir Chah]] est assassiné ; * [[1973]] : [[Mohammad Zaher Shah|Mohammed Zaher Chah]] est déposé à la suite d'un coup d'État ; * [[1978]] : [[Mohammad Daoud Khan]], qui avait pris le pouvoir en 1973, est assassiné à la suite d’un coup d’État pro-communiste<ref name="Mirzoeva">{{Ouvrage |auteur=Gulya Mirzoeva |titre=Afghanistan 1979 |passage=Entretien avec le Général Shanawaz Tanaï, ministre de la défense de l'Afghanistan 1988-1990 |lieu=France |date=2014}}.</ref> ; * [[1979]] : [[Nour Mohammad Taraki]] est assassiné par son Premier ministre et rival [[Hafizullah Amin]] ; * [[1979]] : Hafizullah Amin est renversé et tué à la suite d’un coup d’État soutenu par l’Union soviétique ; * [[1986]] : [[Babrak Karmal]], contesté par des révoltes populaires armées, est poussé à la démission par les Soviétiques ; * [[1992]] : [[Mohammad Najibullah]] est déposé et le régime communiste s'effondre ; * [[1996]] : Les [[taliban]]s<ref group=alpha name="orthotaliban"/> prennent Kaboul et assassinent l'ex-président [[Mohammad Najibullah]] ; * [[2021]] : Les talibans prennent Kaboul et le président [[Ashraf Ghani]] quitte Kaboul. === Histoire antique et médiévale === {{Section à sourcer|date=septembre 2021}} Convoité par de nombreuses puissances tant régionales que mondiales, l’Afghanistan se trouve sur le chemin de l’[[Inde]] lorsque [[Perses]], [[Grèce antique|Grecs]], [[Empire moghol|Moghols]], ou [[Turc]]s tentent d’en prendre le contrôle. Inversement, l’Afghanistan est sur le chemin des empereurs indiens comme [[Ashoka]], dans leur volonté d’expansion vers l’ouest. [[Fichier:Drachme bilingue du royaume de Bactriane à l'effigie de Ménandre Ier.jpg|vignette|{{souverain2|Ménandre Ier}} est le plus remarquable des [[royaumes indo-grecs|rois indo-grecs]] qui succèdent en Afghanistan, au Pakistan et en Inde du nord à la dynastie [[royaume gréco-bactrien|gréco-bactrienne]].]] L'archéologie de l'Afghanistan a révélé la présence de populations depuis la préhistoire<ref>{{harvsp|Afghanistan2002|p=23 sqq.}}.</ref>. Des relations ont pu être établies entre les cultures du [[Âge du cuivre|chalcolithique]] afghan et les cultures chalcolithiques du [[Baloutchistan]] pakistanais. Plus tard une civilisation dite de l'Hilmand (seconde moitié du {{IVe}} millénaire - première moitié du {{IIIe}} millénaire) prouve par ses productions artisanales l'étendue et la diversité de ses relations avec le plateau iranien, l'[[Asie centrale]] et surtout la bordure occidentale du [[Sous-continent indien|monde indien]]. Le site de [[Mundigak]] (surtout entre [[IIIe millénaire av. J.-C.|3000 et 2500 av. J.-C.]]), sur {{unité|50|ha}}, en est un témoin significatif. Il est en relation étroite avec un site du [[Sistan]] iranien, fondé {{nombre|3300|ans}} av. J.-C. : [[Shahr-e Sokhteh|Shahr-i Sokhta]] dépasse {{unité|100|ha}}, le travail du [[lapis-lazuli]] et de l'[[albâtre]] y sont le signe d'une vie florissante. Des échanges révélateurs s'instaurent avec les premières cultures qui précèdent l'apparition de la [[civilisation de la vallée de l'Indus]]. Le développement de celle-ci entraine une réorientation complète des échanges commerciaux : Mundigak et de nombreux autres sites disparaissent alors. Parallèlement, l’Afghanistan a également été le centre de nombreux pouvoirs forts, d'origine grecque sous le [[royaume gréco-bactrien]], [[bouddhisme|bouddhiste]] sous l’[[Empire kouchan]], [[turcs (peuple)|turque]] du Turkestan afghan (la région nord de l'Afghanistan) sous le règne des empereurs [[Ghaznévides]] comme [[Mahmoud de Ghazni]] qui conquiert, depuis sa capitale [[Ghazni (ville)|Ghazni]] (sud de l’Afghanistan), la [[empire perse|Perse]] et l’[[Inde]] du Nord. L’Afghan [[Muhammad Ghûrî]], de la dynastie des Ghûrides (originaire de la région de Ghûr ou [[Ghor]], au centre de l’actuel Afghanistan) conquiert à son tour la totalité de l’actuel Afghanistan et l’Inde du nord, où on le considère comme le fondateur du [[Sultan]]at de [[Delhi]] (en réalité fondé après son passage par un de ses lieutenants turcs, [[Qûtb ud-Dîn Aibak]]). [[Fichier:The Surrender of Kandahar.jpg|redresse|vignette|[[Kandahar]] en 1640.]] La région va souffrir au {{s-|XIII}} du passage des Mongols de Gengis Khan, qui vont détruire des cités prospères comme [[Balkh]] et [[Bâmiyân]] et massacrer ses habitants. Après une période de décadence sous de petites principautés qui dominent l’actuel Afghanistan, en 1370, [[Tamerlan|Timur Lang]] – [[Tamerlan]] par les occidentaux – un Turc originaire d’Asie centrale se débarrasse de son beau-frère, s'autoproclame émir dans la cité de [[Balkh]] et se lance à la conquête du monde en installant sa capitale à [[Samarcande]] (dans l’actuel [[Ouzbékistan]]) et fonde l’empire des [[Empire timouride|Timurides]]. Son fils [[Chahrokh|Shah Rukh Mirza]] transfère le siège de l’empire à [[Hérat]] (dans l’ouest afghan). Cette ville connaît son âge d’or sous le règne du sultan [[Husayn Bayqara]] au {{s-|XV}}, avec le développement de l’[[art timouride|art timuride]], de la littérature et de la connaissance, et devient la capitale impériale et le centre de la connaissance et de la civilisation. En 1510, l’empire Timuride est détruit par l’[[Ouzbek]] [[Mohammad Chaybani]]. Un prince local timuride de [[Ferghana]], [[Babur]], chassé de son trône par ses oncles et installé à Kaboul, fonde alors un petit royaume autour de Kaboul et Kandahar. Depuis Kaboul, il se lance à la conquête de l’Inde, où il chasse le sultan afghan Ibrahim Lodî du trône de Delhi. Babur fonde la dynastie appelée baburide, connue sous le nom des [[Empire moghol#Les grands Moghols|Grands Moghols]] de l’Inde. L'Afghanistan, disputé entre les [[Empire moghol#Les grands Moghols|Grands Moghols]] de l’Inde et les [[Séfévides]] de [[empire perse|Perse]], connaît une période mouvementée. En 1707, le prince afghan de [[Kandahar]], [[Mirwais Khan Hotak]]i, de la tribu pachtoune de Ghalzaï, chasse les Perses hors de sa région, et son fils [[Mahmoud Hotaki]] repousse les Perses, puis envahit leur pays. Il se fait couronner [[Chah|Shahanshah]] (roi des rois) à [[Ispahan]], la capitale des Séfévides, par l’empereur déchu des Perses qui lui remet sa couronne et son épée en 1722. En 1739, un Turkmène persan s’autoproclame roi sous le nom de [[Nader Chah]] Afshar chasse les Afghans et envahit de nouveau le pays et l'Inde du nord. ==== L’islamisation ==== Au cours de l'expansion arabe et de la conquête de l'[[Irak]], à la suite d'une contre-attaque des [[Sassanides]] de [[empire perse|Perse]] en 634 (ou 631/632, [[Bataille du pont]]), les premières armées arabo-musulmanes défient leur puissant voisin lors de la [[bataille d'al-Qadisiyya]]. La déroute des Sassanides ouvre la voie à l'armée musulmane, qui finit par absorber le vaste empire dont l’Afghanistan était partie intégrante. L’islamisation de l’essentiel du pays prendra plus de {{nombre|200|ans}}. La résistance {{Précision nécessaire|légendaire des shahs de Kaboul, encore bouddhistes}}, la retarde considérablement. La région du [[Nouristan]] est la dernière région du pays à se convertir à l’islam : les Nouristanis ne sont majoritairement musulmans que depuis le {{s-|XIX}}, soit plus de {{nombre|1200|ans}} après les toutes premières conquêtes arabes. Après l’installation définitive de l’islam en Afghanistan, celui-ci ne s’est plus étendu par l'action des Arabes, mais surtout par celle des Turcs comme l’empereur [[Mahmoud de Ghazni]], puis de l’Afghan [[Muhammad Ghûrî]]. Quant à l’islamisation de l’Inde, le chef militaire afghan [[Sher Shah Suri]] y joue un grand rôle alors qu'il est suzerain à [[Sasaram]]. Il est notamment à l’origine de la {{Anglais|[[Grand Trunk Road]]}}, également connue sous le nom de la Grande marche. Cette route relie le [[Bengale]] à [[Delhi]], traverse le [[Pakistan]] ([[Pendjab]]) et se prolonge jusqu'en Afghanistan via la [[Passe de Khyber]]. Le [[Tombeau de Sher Shah Suri|tombeau du suzerain]], appelé aussi le deuxième [[Taj Mahal]] en Inde, figure sur la liste indicative (candidat à l'inscription) du [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l’humanité]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. === Histoire moderne === ==== Les Hotaki et les Durrani ==== {{Article détaillé|Hotaki|Empire durrani}} [[Fichier:Extent of Durrani Empire.png|vignette|Étendue de l'Empire durrani à son apogée sous Ahmad Shah.]] En 1709, [[Mirwais Khan Hotak|Mirwais Hotak]], chef de la tribu pachtoune des [[Ghilzai]], se révolte contre les [[Séfévides]] et se taille un royaume indépendant dans la région de [[Kandahar]]. Après sa mort, son fils [[Mahmoud Hotaki|Mahmoud]] envahit la Perse. Il bat les Séfévides à [[bataille de Gulnabad|Gulnabad]], entre à [[Ispahan]] et se proclame roi de Perse en 1722. La domination afghane sur la Perse ne dure que quelques années : dès 1729, [[Nader Chah|Nader Shah]] reconquiert Ispahan après la [[bataille de Damghan]]. Kandahar, dernier bastion des Hotaki, est prise par Nader Shah en 1738, qui rétablit ainsi l'autorité perse en Afghanistan. Il s'appuie sur les [[Durrani|Abdalis]], tribu pachtoune rivale des Ghilzai, et place un prince de cette tribu, [[Ahmad Shah Durrani|Ahmad Khan]], à la tête d'un régiment de troupes afghanes durant son invasion de l'[[Empire moghol]]. Lorsque Nader Chah est assassiné, en 1747, Ahmad Khan est élu roi des Afghans par la [[Loya Jirga|loya jirga]] et adopte le titre de ''Durr-i-Durrân'', « perle des perles ». Le nom de [[Durrani]] reste associé à sa dynastie et à la tribu des Abdalis en général. Il fonde ainsi l'[[Empire durrani]], considéré par l'historiographie comme le premier État afghan<ref name="Iranica">{{Chapitre | langue = en | auteur = D. Balland | titre = Afghanistan x. Political History | titre ouvrage = Encyclopaedia Iranica | volume = 1, fasc. 5 | passage = 547-558 | date = 1983 | lire en ligne = https://iranicaonline.org/articles/afghanistan-x-political-history}}.</ref>. Bénéficiant d'une situation géopolitique favorable, Ahmad Shah Durrani peut étendre son empire aux dépens des Perses comme des Moghols. À son apogée, son autorité s'étend du [[Khorassan]] à l'ouest au [[Cachemire]] à l'est, et de l'[[Amou-Daria]] au nord à la [[mer d'Arabie]] au sud. Sa grande victoire sur les [[Empire marathe|Marathes]] à [[Troisième bataille de Panipat|Panipat]] en 1761, lui assure la domination sur le nord-ouest de l'Inde, mais il ne peut s'y maintenir face à la montée en puissance des [[Empire sikh|Sikhs]], qui prennent le contrôle de [[Lahore]] en 1767{{sfn|Barfield|2010|p=97-100}}. L'Empire durrani ne survit pas longtemps à la mort d'Ahmad Shah, en 1772. Son fils [[Timour Shah Durrani|Timour Shah]], en butte à l'hostilité des tribus pachtounes, tente de s'appuyer sur les élites urbaines [[Tadjiks|tadjikes]] et [[qizilbash]] et transfère sa capitale de [[Kandahar]] à [[Kaboul]] en 1775<ref name="Iranica" />. Il s'avère incapable d'empêcher le déclin de la dynastie, et après sa mort, en 1793, ses nombreux fils se disputent la succession, chacun étant soutenu par une ou plusieurs tribus pachtounes et gouvernant un territoire réduit autour de l'une des grandes forteresses du pays. Kaboul passe ainsi successivement entre les mains de [[Zaman Shah Durrani|Zaman Shah]] (1793-1801), [[Mahmud Shah Durrani|Mahmoud Shah]] (1801-1803), [[Shah Shuja Durrani|Shah Shuja]] (1803-1809) et de nouveau Mahmoud Shah (1809-1819){{sfn|Barfield|2010|p=97-107}}. Affaibli par ces querelles intestines, l'Empire durrani perd ses territoires périphériques. À l'ouest, l'[[Empire kadjar]] conquiert le Khorassan et menace [[Hérat]] ; au nord, l'[[Khanat de Boukhara|émirat de Boukhara]] étend son autorité sur les tribus ouzbèkes du nord de l'[[Hindou Kouch]] ; au sud, le [[État de Kalat|khanat de Kalat]] se libère de la tutelle afghane ; à l'est, l'[[Empire sikh]] prive les Durranis de leurs riches provinces indiennes<ref name="Iranica" />. C'est de cette période que date le premier contact entre l'Afghanistan et l'[[Empire britannique]] : craignant les visées de [[Napoléon Ier|Napoléon]] sur l'[[Inde britannique|Inde]], les Britanniques envoient un émissaire, [[Mountstuart Elphinstone]], négocier une alliance défensive avec Shah Shuja en 1809<ref name="Iranica" />. ==== L'émirat d'Afghanistan au {{s-|XIX}}, un pion dans le « Grand Jeu » ==== {{Article détaillé|Émirat d'Afghanistan|Grand Jeu (géostratégie)}} Les premières décennies du {{s-|XIX}} sont marquées par l'ascension des [[Dynastie Barakzai|Barakzaï]], une branche des Durranis qui font et défont les derniers empereurs de la dynastie. Un membre de cette famille, [[Dost Mohammad Khan|Dost Mohammad]], s'impose à Ghazni en 1819 avant de prendre le contrôle de Kaboul en 1826 grâce au soutien des Qizilbash. Il ne prend pas le titre de shah, mais seulement d'émir. Il s'oppose à [[Ranjît Singh]], le souverain sikh du [[Pendjab]], qui occupe [[Peshawar]] en 1823 et accueille à sa cour l'ancien souverain durrani Shah Shuja{{sfn|Runion|2007|p=75-76}}. [[Fichier:The Last Stand, by William Barnes Wollen (1898).jpg|vignette|Le dernier carré du {{44e}} régiment d'infanterie d'Essex à Gandamak.]] Les visées de Dost Mohammad sur le nord de l'Inde inquiètent les Britanniques, tout comme l'arrivée à Kaboul de [[Jan Prosper Witkiewicz|Jan Witkiewicz]], premier ambassadeur de l'[[Empire russe]], en 1837. Ils envahissent l'Afghanistan en 1839 pour rétablir Shah Shuja sur le trône et faire du pays un [[État tampon]] contre l'avancée russe en Asie centrale. La [[première guerre anglo-afghane]] se solde par un désastre pour les Britanniques : de nombreuses révoltes éclatent contre le shah, coordonnées par Dost Mohammad, puis par son fils [[Wazir Akbar Khan|Wazir Akbar]], et le corps expéditionnaire britannique est anéanti durant sa retraite hors de Kaboul à la [[bataille de Gandamak]] ({{date-|janvier 1842}}). Après une expédition punitive qui aboutit à la destruction du bazar de Kaboul au mois d'octobre, les Britanniques quittent l'Afghanistan, laissant Dost Mohammad reprendre le pouvoir{{sfn|Runion|2007|p=76-79}}. Ayant conclu une alliance avec les Britanniques en 1855, Dost Muhammad dirige ses ambitions territoriales dans d'autres directions. Il repousse les frontières septentrionales de l'émirat jusqu'à l'Amou-Daria et conquiert [[Kandahar]], Konar et Hérat. À sa mort, en 1863, l'Afghanistan est à peu près réunifié{{sfn|Barfield|2010|p=127-128}}. Une querelle de succession oppose trois de ses fils jusqu'en 1868, lorsque [[Sher Ali Khan|Sher Ali]] s'impose grâce au soutien financier britannique. Son règne est marqué par une série de réformes inspirées par le penseur [[Djemâl ad-Dîn al-Afghâni]] : création d'un embryon de gouvernement, refonte du système fiscal, développement de l'industrie, fondation de la première école publique du pays, naissance du premier journal afghan, ''Shams al-nahâr'' (« Le soleil du jour »)<ref name="Iranica" />. La [[seconde guerre anglo-afghane]] éclate en 1878. Elle est le fruit de la rivalité entre les empires russe et britannique en Asie centrale, un « [[Grand Jeu (géostratégie)|Grand Jeu]] » dans lequel l'Afghanistan est un pion crucial. Malgré leur victoire à [[Bataille de Maiwand|Maiwand]] ({{date-|27 juillet 1880}}), les Afghans, écrasés à {{Lien|langue=en|trad=Battle of Kandahar|fr=Bataille de Kandahar (1880)|texte=Kandahar}} ({{date-|1 septembre 1880}}), sont contraints d'accepter le [[traité de Gandomak]], par lequel ils perdent toute indépendance en matière de politique étrangère et doivent céder plusieurs districts frontaliers aux Britanniques{{sfn|Runion|2007|p=80-81}}. Un neveu de Sher Ali, [[Abdur Rahman Khan|Abdur Rahman]], gouverne l'Afghanistan de 1880 à 1901. Cette période voit la fixation définitive des frontières du pays au nord et à l'est. Le tracé de la [[ligne Durand]], en 1893, divise artificiellement les Pachtounes entre l'Afghanistan et l'Inde britannique. Une série de campagnes militaires permet à Abdur Rahman d'imposer son autorité à l'intérieur de ces limites : [[Maïmana]] est définitivement conquise en 1884, le [[Hazaradjat]] en 1893, le [[Nouristan|Kafiristan]] en 1896. Ces conquêtes s'accompagnent de mesures particulièrement brutales : les chiites du Hazaradjat sont contraints à l'exil tandis que les habitants polythéistes du Kafiristan sont islamisés de force et rebaptisés [[Nouristanis]]. Abdur Rahman se montre tout aussi impitoyable dans la manière dont il écrase les révoltes contre son autorité, qu'il s'agisse de prétendants au trône ou de tribus mécontentes de sa politique fiscale. Il prend des mesures dans le domaine économique et social (abolition de l'esclavage, lutte contre les bandits de grands chemins, construction de routes, développement de l'industrie), mais le développement du pays, entravé par un certain isolationnisme, reste limité à la région de Kaboul<ref name="Iranica" />. [[Habibullah Khan]] succède à son père en 1901. L'une des premières décisions de son règne est une amnistie générale qui permet le retour au pays de nombreux intellectuels exilés par son père. L'un d'eux, [[Mahmoud Tarzi]], devient le chef de file d'un courant « jeune-afghan » inspiré par les [[Jeunes-Turcs]], qui milite pour la modernisation à marche forcée du pays avec l'aide de conseillers turcs. Un autre courant de pensée (Musahiban), pro-britannique et moins radical, tente d'orienter la politique afghane dans une direction diamétralement opposée. Incapable de choisir entre ces deux partis, l'émir opte pour la neutralité pendant la [[Première Guerre mondiale]], malgré les tentatives allemandes d'attirer l'Afghanistan dans le camp des [[Empires centraux]] pour attaquer l'Inde. Il est assassiné en 1919<ref name="Iranica" />. ==== Le royaume d'Afghanistan ==== {{Article détaillé|Royaume d'Afghanistan}} [[Fichier:King Amanullah of Afghanistan.jpg|vignette|redresse|[[Amanullah Khan]].]] Après l'assassinat de Habibullah Khan, son fils [[Amanullah Khan]] prend le pouvoir en {{date-|février 1919}}. Quelques mois plus tard, il déclenche la [[troisième guerre anglo-afghane]], un conflit bref qui lui permet de rendre à l'Afghanistan sa complète indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ([[traité de Rawalpindi]]). Embrassant le programme des Tarzi (Mahmoud Tarzi est son beau-père et son ministre des Affaires étrangères), le nouvel émir ouvre son pays au monde et lui donne sa première constitution en 1923. Il adopte le titre royal de ''shah'' en 1926<ref name="Iranica" />. Le vaste programme de réformes d'Amanullah Khan (amélioration de la [[condition des femmes en Afghanistan|condition des femmes]], lutte contre la corruption, création de passeports et de cartes d'identité, encouragement à l'investissement privé) suscite de nombreux mécontentements en Afghanistan. En 1924, la rébellion des [[Mangal (tribu)|Mangals]] est réprimée dans le sang. Quelques années plus tard, à la fin de 1928, un brigand d'origine tadjike, [[Habibullah Ghazi|Habibullah Kalakani]] dit Bacha-e Saqâo (« le fils du porteur d'eau »), profite des révoltes qui secouent le pays pour marcher sur Kaboul. Le roi s'enfuit en {{date-|janvier 1929}} et Kalakani, qui s'est proclamé émir, annule toutes ses réformes et met en place un régime religieux autocratique<ref name="Iranica" />. Un cousin d'Amanullah, [[Mohammad Nadir Shah|Nadir Khan]], mobilise les Pachtounes contre l'usurpateur [[Tadjiks|tadjik]], qui est vaincu en {{date-|octobre 1929}}. Nadir Khan monte alors sur le trône sous le nom de Nadir Shah. Une nouvelle constitution est promulguée, mais la majeure partie des réformes libérales d'Amanullah ne sont pas rétablies. Partisan d'une modernisation plus progressive du pays, Nadir Shah est assassiné en 1933 par Abdul Khaliq Hazara, un partisan de l'ancien roi déchu<ref name="Iranica" />. Le fils du roi, [[Mohammad Zaher Shah]], lui succède. Bien qu'il soit majeur, ce sont d'abord ses oncles qui exercent la réalité du pouvoir en tant que Premiers ministres : {{Lien|langue=en|fr=Mohammad Hashim Khan}} de 1933 à 1946, puis [[Shah Mahmud Khan]] de 1946 à 1953. Resté neutre durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le pays est secoué par une série de [[Révoltes tribales afghanes de 1944-1947|révoltes tribales]] entre 1944 et 1947. La même année, l'indépendance du [[Pakistan]] ravive la question de la division des Pachtounes de part et d'autre de la [[ligne Durand]]<ref name="Iranica" />. En 1953, Shah Mahmud Khan est remplacé par [[Mohammad Daoud Khan]], un cousin du roi. Attaché à la réunion de tous les Pachtounes au sein des frontières afghanes, il conduit les relations avec le Pakistan jusqu'au point de rupture. Les relations diplomatiques sont rompues et la frontière fermée en 1961. Les répercussions économiques pour l'Afghanistan, pays sans accès à la mer, sont graves et entraînent la démission de Mohammad Daoud Khan en 1963. [[Mohammad Zaher Shah]] prend alors directement en main les rênes du pouvoir et tente de promouvoir quelques réformes libérales, mais peine à asseoir son autorité face aux membres plus conservateurs de la famille royale. Il réussit cependant à maintenir de bonnes relations avec l'Union soviétique aussi bien qu'avec les États-Unis, jouant les deux superpouvoirs l'un contre l'autre pour moderniser le pays grâce à leur aide économique<ref name="Iranica" />. Profitant d'une absence du roi pour raisons de santé, Mohammad Daoud Khan mène un coup d'État pacifique le {{date-|17 juillet 1973}}. Il abolit la monarchie et annonce la création de la [[République d'Afghanistan (1973-1978)|république d'Afghanistan]], dont il devient le premier chef d'État et de gouvernement<ref name="Iranica" />. === Histoire contemporaine === ==== 1978-1992 : intervention soviétique ==== {{Article détaillé|Guerre d'Afghanistan (1979-1989)|Guerre d'Afghanistan (1989-1992)}} L'intervention soviétique en Afghanistan s’inscrit dans le contexte de la [[guerre froide]], puisque les [[États-Unis]] soutiennent le [[Pakistan]] face à une [[Inde]] qui se voulait le fer de lance des pays non alignés ; l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité [[pachtounes]] du Pakistan, ce qui aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès vers la [[mer d'Arabie]]{{Où}}{{Précision nécessaire}}. À la suite d’un coup d’État fomenté en 1973 par le prince [[Mohammad Daoud Khan]], la monarchie afghane est renversée, et la république d’Afghanistan proclamée. L'État afghan s’éloigne de plus en plus de [[Moscou]]. Le coup d’État du [[Parti démocratique populaire d'Afghanistan]], le 27 avril 1978, renverse le gouvernement de Daoud. Ce dernier est assassiné, de même que de nombreux membres de sa famille. Cependant, ce coup d’État n'a été ni organisé ni soutenu par l'Union soviétique, [[Léonid Brejnev]] est furieux, mais finira par soutenir le président [[Nour Mohammad Taraki]] en signant en décembre 1978 un traité économique et militaire<ref name="Mirzoeva" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur=Odd Arne Westad |traducteur=Christian Jeanmougin (Traduction)|titre=La Guerre froide globale |sous-titre=le tiers-monde, les États-Unis et l'URSS (1945-1991|éditeur=Payot |date=octobre 2009|ISBN=978-2-228902410}}.</ref>. [[Nour Mohammad Taraki]] (1917-1979), chef du ''Khalq'' (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle [[république démocratique d'Afghanistan]], régime socialiste et prosoviétique. Ce régime met en place une série de réformes collectivistes et sociales (école obligatoire pour les filles, [[condition des femmes en Afghanistan|droits des femmes]], abolition des dettes paysannes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes ancestrales afghanes. Une répression s'exerce contre les opposants au régime, de nombreux dignitaires religieux sont tués ou emprisonnés. L’[[émigration des Kirghizes du Pamir afghan en Turquie]] a lieu à cette époque. Le 15 mars 1979, la {{17e|division}} régulière de l'armée afghane se révolte dans la ville d'Hérat à l'ouest du pays. Elle est dirigée par le capitaine Ismaïl qui deviendra célèbre comme chef de la résistance de la région d'Hérat contre l'Union soviétique sous le nom d'Ismaïl Khan. Les soldats abandonnent leur division et partent dans les montagnes avec les armes dont ils ont besoin. Ils sont rejoints par de nombreuses personnes de la population et entrent en résistance contre le gouvernement, secrètement aidés<ref>{{article|périodique=Le Nouvel Observateur|année=1998|auteur1=Vincent Jauvert|auteur2=Zbigniew Brzezinski|titre=Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes…}}, cité dans {{Chapitre |auteur1=Peter Franssen |auteur2=Pol de Vos |responsabilité2=collaborateur |titre ouvrage=Le 11 septembre|sous-titre ouvrage= pourquoi ils ont laissé faire les pirates de l'air |passage=46 |éditeur=Editions EPO |année=2002 |pages =185 |isbn=978-2-87262-192-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=dUJQHQFBhLwC |titre chapitre=Ben Laden et les États-Unis : une lutte commune}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robert Gates |titre=From the Shadows|sous-titre= The Ultimate Insider's Story of Five Presidents |passage=146 |année=1998 |pages =608 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=N_hfPrIMYuEC|ISBN=978-1-4165-4336-7|éditeur=[[Simon & Schuster]]}}.</ref> par la [[Central Intelligence Agency|CIA]]. Le président Taraki téléphone le {{date-|18 mars 1979}} au Premier ministre soviétique [[Alexis Kossyguine]] (conversation consignée dans les archives du Kremlin) et lui demande l'intervention discrète de l'Armée rouge. Dans un premier temps, il essuie un refus, car les Occidentaux s'en apercevraient en deux heures. Il obtient gain de cause en conseillant de n'utiliser que des soldats provenant des républiques soviétiques frontalières : un officieux « bataillon musulman », habillé avec des uniformes en laine de chameau. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] fomente un nouveau coup d’État le {{date-|28 décembre 1979}} afin de permettre à [[Babrak Karmal]], leader d'une faction plus modérée à l'intérieur du Parti communiste, de devenir président. L’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles (Sud-Est du pays principalement). Une vive résistance se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus, cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble des pays musulmans et de nombreux [[islamisme|islamistes]] issus de divers pays (Algériens, Bosniaques, Philippins, Saoudiens, Palestiniens, Égyptiens…) se joignent aux [[moudjahid]]ines. Les Soviétiques ne pourront jamais défaire ces combattants qui utilisent le terrain montagneux afghan pour mener une véritable guérilla financée et soutenue militairement par les États-Unis, le Pakistan, l’[[Arabie saoudite]] et diverses associations musulmanes à travers le monde. Le gouvernement entreprend de réformer ou d'abolir certaines pratiques traditionnelles de nature féodale : la dot et les mariages forcés sont interdits, l'âge minimum légal pour le mariage est rehaussé<ref>{{Article |langue=en |titre=Women in Afghanistan: Pawns in men's power struggles |périodique=Refworld |date=novembre 1999 |lire en ligne=http://www.refworld.org/docid/3ae6a99513.html}}.</ref> et l'école est rendue obligatoire pour les filles<ref>{{Article |auteur1=Olivier Thomas |titre=Afghanistan, le tournant |périodique=[[L'Histoire]] |numéro=405 |date=novembre 2014 |lire en ligne=https://www.lhistoire.fr/médias/afghanistan-le-tournant |pages=26}}.</ref>. Les femmes obtiennent par ailleurs le droit de ne pas porter le voile, de circuler librement et de conduire. Un projet de légalisation du divorce est rédigé, mais n'est finalement pas instauré pour ne pas encourager les insurrections conservatrices. Très optimistes, les dirigeants communistes espéraient éliminer l’analphabétisme en cinq ans<ref>{{Article |titre=Retour sur l’expérience communiste en Afghanistan |périodique=[[Le Monde diplomatique]] |date=2012-08-01 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/PARENTI/48065}}.</ref>. En 1988, les femmes représentaient 40 % des médecins et 60 % des enseignants à l'[[université de Kaboul]]. Ces réformes ont sapé l'ordre tribal traditionnel et provoqué une opposition dans les zones rurales. Dans le même temps, le gouvernement a brutalement réprimé l'opposition avec des milliers d'exécutions politiques<ref name="Kepel">{{ouvrage|nom=Kepel|prénom=Gilles|titre=Jihad: The Trail of Political Islam|url=https://archive.org/details/jihad00gill_0|accès url=inscription| année=2002|page=138|éditeur=Harvard University Press| oclc=685132509 |isbn=978-0-674-01090-1}}.</ref>. Jusqu'à {{formatnum:27000}} ont été exécutés à la prison de Pul-e-Charkhi<ref>''[https://books.google.com/books?ei=EEY4TZ2GGsXTrQfdsZmZCA&ct=result&id=-4oHrInacy8C&dq=%27%27Soldiers+of+God%3A+With+Islamic+Warriors+in+Afghanistan+and+Pakistan%27%27&q=Pul-i-Charki Soldiers of God: With Islamic Warriors in Afghanistan and Pakistan]'' by Robert D. Kaplan. Vintage, 2001. {{ISBN|1-4000-3025-0}} {{p.|115}}</ref>. Le 30 novembre 1986, [[Mohammad Najibullah]] devient président de la République à la place de [[Babrak Karmal|Karmal]]. Les troupes gouvernementales doivent faire face à l’aide moindre de l’URSS d’année en année (pour cause de [[perestroïka]]) et à une intensification des combats soutenus par le [[Pakistan]] voisin ainsi que par les États occidentaux, dont les [[États-Unis]]. L’aide américaine aux rebelles, qui reçoivent plusieurs milliards de dollars de subsides et d’armements, devient décisive avec la livraison des missiles Stinger permettant d’abattre les hélicoptères et ruinant une stratégie soviétique de contre-guérilla jusqu’alors plutôt efficace<ref>{{Lien web |auteur=Antonin Hoffmann |titre=Afghanistan : comment le cauchemar islamiste a germé sur les ruines de la révolution |url=https://lvsl.fr/afghanistan-comment-le-cauchemar-islamiste-a-germe-sur-les-ruines-de-la-revolution/ |site=Le Vent Se Lève |date=2019-08-11 |consulté le=2020-02-25}}.</ref>. {{Article détaillé|Guerre d'Afghanistan (1989-1992)}} L’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] décide unilatéralement de quitter l'Afghanistan en février 1989, laissant à [[Mohammad Najibullah]] le contrôle du pays. Le régime tombe le {{date-|29 avril 1992}} après la prise de Kaboul et la démission de Mohammed Nadjibullah le 16 avril. ==== 1992-1996 : la guerre civile ==== {{Article détaillé|État islamique d'Afghanistan|Guerre d'Afghanistan (1992-1996)}} [[Fichier:Afghanistan en 1996.png|vignette|Territoires contrôlés par les parties en conflit en 1996.]] Le {{date-|9 avril 1992}}, [[Ahmed Chah Massoud]], futur chef de l’[[alliance du Nord]], entre dans [[Kaboul]] avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la Défense en mai. Le 28 juin, [[Burhanuddin Rabbani]], musulman modéré du [[Jamiat-e Islami]], est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. [[Ahmed Chah Massoud|Massoud]] démissionne du gouvernement afin de permettre à [[Gulbuddin Hekmatyar]], un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahidines (Hekmatyar). La [[charia]] est progressivement mise en place entre mai et juillet 1992 (port du hijab obligatoire pour les femmes, interdiction de la musique à la radio, application de la loi islamique, prière obligatoire pour les fonctionnaires<ref>{{Lien web |titre=Afghanistan: Nouvelles formes de châtiments cruels, inhumains ou dégradants (9210f) |url=https://isaidotorgprd.wpengine.com/fr/wp-content/uploads/sites/8/2021/06/asa110021992fr.pdf |site=Amnesty International |date=31 août 1992 |consulté le=2021-08-19}}.</ref>…) {{Référence nécessaire|À partir de 1994,|date=19 août 2021}} les [[taliban]]s<ref group=alpha name="orthotaliban"/> – étudiants en [[théologie]] – appuyés par des groupes armés étrangers, conquièrent peu à peu les différentes provinces du pays. De 1994 à 1996, soutenus par l’armée pakistanaise, ils conquièrent l’essentiel du pays (sauf le réduit tadjik au nord-est) qui est sous le contrôle d’une nébuleuse de groupes armés qui forment l’[[Alliance du Nord]], dont le commandant [[Ahmed Chah Massoud|Massoud]] est la figure de proue. Des membres du ''Hezb-e-islami'' (parti de Hekmatyar) entrent au gouvernement du président Rabbani tandis que Hekmatyar devient Premier ministre. Durant l’été 1996, [[Oussama ben Laden]], fuyant l'[[Arabie saoudite]] et après un séjour de deux ans au [[Soudan]], retourne en Afghanistan. Il diffuse une déclaration de [[djihad]] contre les Américains. ==== 1996-2001 : régime taliban ==== [[Fichier:Afghanistan en 2000.png|vignette|Territoires contrôlés par Massoud en 2000.]] {{Article détaillé|Guerre d'Afghanistan (1996-2001)|Émirat islamique d'Afghanistan}} Le 27 septembre 1996, les talibans prennent Kaboul, la secrétaire d’État américaine [[Madeleine Albright]] déclare alors que {{Citation|c’est un pas positif}}<ref>{{harvsp|Sapir|Piatigorsky|p=162|2009}}.</ref>, et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le [[Mohammad Omar|mollah Omar]], chef charismatique du mouvement et commandeur des croyants, dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. [[Mohammad Najibullah]] et son frère sont assassinés. Selon [[Ahmed Rashid]], le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Naibullah, quelques heures avant l’entrée des talibans dans la capitale<ref>''L’Ombre des Talibans'', [[Ahmed Rashid]].</ref>. Les talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l'application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la [[charia]], émanant de l’[[Deobandi|école déobandi]]. Les femmes n'ont plus droit à l'éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de quatre à six mille [[Hazaras]]<ref>{{Article |auteur1=Christophe Jaffrelot |titre=Le Pakistan miné par les affrontements entre sunnites et chiites |périodique=Le Monde diplomatique |date=Décembre 2013 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/JAFFRELOT/49944}}.</ref>. En [[2001]], la destruction des statues de [[Bouddha]] préislamiques de [[Bouddhas de Bâmiyân|Bâmiyân]] ({{-sp-|VI|e|-|IV|e|s}}), inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], attire l’attention de la communauté internationale. Les autorités du [[Pakistan]] dénoncent alors publiquement leur politique extrémiste. Des relations étroites entre des groupes fondamentalistes pakistanais et les talibans perdurent néanmoins, notamment dans la région frontalière. Le {{date|9 septembre 2001}}, [[Ahmed Chah Massoud|Massoud]] est assassiné lors d’un attentat suicide déguisé en une fausse interview par de prétendus journalistes. Cet événement est suivi deux jours plus tard des [[attentats du 11 septembre 2001|attentats du 11 septembre]] aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui va répondre rapidement à cet attentat. ==== 2001-2021 : intervention de l’OTAN ==== {{Article détaillé|Guerre d'Afghanistan (2001-2021)}} [[Fichier:Afghan history from 2003-2008.jpg|vignette|2003-2008]] [[Fichier:Afghan history from 2008-2011.jpg|vignette|2008-2011]] Accusant le chef d'[[Al-Qaïda]], [[Oussama ben Laden]], d’être responsable des [[attentats du 11 septembre 2001|attentats du 11 septembre]], avec le soutien des autorités talibanes, les États-Unis déclenchent une nouvelle [[guerre d'Afghanistan (2001-2021)|guerre d’Afghanistan]]. Avec l’aide des forces terrestres de l’[[Alliance du Nord]] et un soutien aérien des forces de l’OTAN, ils renversent en quelques mois le régime taliban. [[Hamid Karzai]] devient alors le nouveau président de l’Afghanistan. La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement, tandis que les zones sous contrôle de la coalition sont la cible d’attentats. Le président [[Hamid Karzai]] est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le {{date-|5|septembre|2002}}, lors d’un voyage dans la région de [[Kandahar]]. Après le renversement des talibans en 2001, plus de {{nombre|5.7|millions}} d'anciens réfugiés sont retournés en Afghanistan<ref name="unhcr1">[https://web.archive.org/web/20120604063834/http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/page?page=49e486eb6 UNHCR country operations profile – Afghanistan], 4 June 2012, unhcr.org</ref>. Le {{date|11|août|2003}}, l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] prend le commandement de la [[Force internationale d'assistance et de sécurité|Force internationale d’assistance et de sécurité]] (FIAS), à laquelle contribuent {{nombre|37|pays}}<ref>{{Article|titre= L’OTAN réunie à Bruxelles pour assurer le succès de sa mission en Afghanistan|périodique=[[Le Monde]]|date= 8 juin 2006 |lire en ligne =https://www.lemonde.fr/international/article/2006/06/08/l-otan-reunie-a-bruxelles-pour-assurer-le-succes-de-sa-mission-en-afghanistan_780745_3210.html}}.</ref> ; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Au {{date-|7|décembre|2004}}, une force internationale de près de {{nombre|10000|hommes}} stationnait en Afghanistan, s’ajoutant aux {{nombre|20000|soldats}} américains toujours présents. Cette coalition, formée sous l’égide de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]], tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie. Mais les activités rebelles perdurent : le {{date-|26|mai|2004}}, cinq membres d’[[Organisation non gouvernementale|ONG]] sont tués dans une embuscade au nord-ouest de l’Afghanistan<ref>{{Article |auteur1=Catherine Rebuffel |titre=Cinq médecins sans frontières tués en Afghanistan |périodique=La Croix |date=4 juin 2004 |issn=0242-6056 |passage=8}}.</ref>. En septembre 2004, une roquette tombe près d’un collège visité quelques minutes plus tard par le président Hamid Karzaï<ref>{{Article |titre=Le président afghan Hamid Karzaï annule une visite en province |périodique=[[La Croix]] |date=17 septembre 2004 |issn=0242-6056 |pages=p. 8}}.</ref>. Le {{date|29|août|2004}}, à Kaboul, un [[attentat]] à la voiture piégée fait plus de sept morts<ref>{{Article |titre=Sept morts dans un attentat antiaméricain en Afghanistan |périodique=Libération |date=30 août 2004 |issn=0335-1793 |pages=p. 9}}.</ref>. Les talibans visaient l’entreprise de sécurité américaine [[DynCorp International|Dyncorps]], qui s’occupe de la protection du président afghan Hamid Karzai. Entre la chute des talibans en 2001 et la [[Loya Jirga]] de 2003, l’Afghanistan a été appelé « [[État islamique d'Afghanistan|État islamique transitoire d’Afghanistan]] » par les États-Unis et l’Union européenne, lequel est dirigé par une [[Administration intérimaire afghane|administration intérimaire]], puis par une [[Administration transitoire afghane|administration transitoire]]. Depuis l’élaboration de sa [[Constitution afghane de 2004|nouvelle constitution]], le pays est maintenant officiellement nommé « république islamique d’Afghanistan ». En 2004, deux ans après l’intervention internationale, l’Afghanistan est redevenu le premier pays producteur mondial de [[pavot]], utilisé pour produire l’[[opium]] et l’[[héroïne]]. À partir de 2005, la situation s’aggrave à nouveau. Les talibans, appuyés par des volontaires étrangers, s’infiltrent dans certaines régions. En août 2006, l’OTAN lance l'offensive nommée ''[[opération Medusa]]'' à l’ouest de [[Kandahar]], mais après la perte d’un avion de surveillance avec quatorze militaires et plusieurs morts au sol notamment par tir ami, son commandant réclame des renforts. Sur les dix premiers mois de 2006, la guérilla et les combats ont fait plus de {{nombre|3000|morts}} en Afghanistan<ref>{{Article|titre= L'OTAN confirme la mort de douze civils dans un raid aérien en Afghanistan |périodique=[[Le Monde]]|date=26 octobre 2006|lire en ligne =https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2006/10/26/l-otan-confirme-la-mort-de-douze-civils-dans-un-raid-aerien-en-afghanistan_828037_3216.html}}.</ref>, alors que la production d’opium a augmenté de 60 % pendant l’année<ref>« La France fait du bon travail en Afghanistan », entretien avec [[Hamid Karzai]], ''[[Paris Match|Paris-Match]]'', 15 mai 2007, {{p.}}61.</ref>. La guerre d’Afghanistan est particulièrement liée à l'[[Insurrection islamiste au Pakistan|insurrection islamiste au Nord-Ouest du Pakistan]]. L’instabilité politique provoquée par les talibans au [[Pakistan]], pays pivot de l’action américaine (conquête du [[district de Buner]] par les talibans, à une centaine de kilomètres d’[[Islamabad]], la capitale), remet en cause la perspective d’une victoire à court terme en Afghanistan. Toutefois, depuis avril-mai 2009, l’[[Forces armées pakistanaises|armée pakistanaise]] a multiplié ses offensives contre les talibans mais refuse de s’attaquer aux groupes talibans afghans basés au [[Waziristan du Nord]]. En 2015, la [[Force internationale d'assistance et de sécurité]] (FIAS) mise en place par l'OTAN est remplacée par la {{Anglais|[[mission Resolute Support]]}} destinée à prodiguer conseils et formations à l'armée et aux institutions en place<ref>{{Lien web |nom=NATO |titre=Mission Resolute Support en Afghanistan |url=http://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_113694.htm |site=[[Organisation du traité de l'Atlantique nord]] |consulté le=2020-11-04}}.</ref>. Après un engagement coûteux ({{nombre|1000|milliards}} de dollars, {{nombre|2400|morts}} et {{nombre|20400|blessés}} parmi les soldats américains), [[Donald Trump]] annonce en décembre 2018 son intention unilatérale de se retirer du pays. Les talibans, presque essentiellement composés de Pachtounes, et soutenus de leur côté par l'autre ancien bloc de la guerre froide, prennent l'avantage dans un énième cycle de négociations de paix entamées à Doha en novembre 2018 : après plusieurs conférences avortées, un accord minimal se conclut à Doha en février 2020<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Agreement for Bringing Peace to Afghanistan between the Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban and the United States of America |url=https://www.state.gov/wp-content/uploads/2020/02/Agreement-For-Bringing-Peace-to-Afghanistan-02.29.20.pdf |site=state.gov |date=29 février 2020 }}.</ref>, visant surtout à sécuriser le retrait des troupes américaines, à éviter les attentats sur le sol américain, et conditionnant un cessez-le-feu entre talibans et gouvernement au pouvoir à la conclusion de négociations ultérieures<ref name=":0">{{Lien web |auteur1=Jean Michel Morel |auteur2=Georges Lefeuvre |titre=Afghanistan. Les pourparlers de paix, d’un enlisement à l’autre |url=https://orientxxi.info/magazine/afghanistan-les-pourparlers-de-paix-d-un-enlisement-a-l-autre,4241 |site=Orient XXI |date=2020-11-03 |consulté le=2020-11-04}}.</ref>. Un nouveau cycle de négociations démarre à Doha le {{date-|12 septembre 2020}}, dans un climat de guerre persistante. Les talibans continuent leurs offensives militaires dans la province de Helmand, les Américains, qui n'ont pas encore effectués leur retrait, reprennent des attaques aériennes contre eux à partir du 10 octobre<ref name=":0" />. L'Afghanistan doit aussi faire face à la [[sécheresse]]. Selon les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], celle-ci a forcé plus de personnes à quitter leur domicile en 2018 que la violence qui sévit dans le pays<ref>{{Article |titre=À Herat, en Afghanistan, les déplacés climatiques sont réduits à la misère |périodique=Le Monde |date=23 septembre 2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/09/23/a-herat-en-afghanistan-les-deplaces-climatiques-sont-reduits-a-la-misere_6012627_1652612.html}}.</ref>. ==== 2021 : retrait complet des États-Unis et retour au pouvoir des talibans ==== {{Article détaillé|Offensive des talibans de 2021}} [[Fichier:2021 Taliban Offensive.png|vignette|300px|Situation en Afghanistan en {{date-|août 2021}}. {{Légende/Début}} {{Légende|#b9b9b9|Territoire contrôlé par les [[taliban]]s}} {{Légende|#bbbb7b|Territoire contesté}} {{Légende|#e2b9b1|Territoire contrôlé par [[Ahmad Massoud]]}} {{Légende/Fin}} ]] Comme les présidents américains [[Donald Trump]] en 2020, puis [[Joe Biden]] s'y étaient engagés, les troupes américaines poursuivent leur retrait définitif du pays en 2021. Le lundi 12 juillet, le général Austin Scott Miller, chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, quitte ses fonctions<ref>{{Lien web |auteur1=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Afghanistan : le chef des troupes américaines se retire, les Taliban poursuivent leur avancée |site=[[France 24]] |date=12/07/2021 |lire en ligne=https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20210712-afghanistan-le-chef-des-troupes-américaines-se-retire-les-taliban-poursuivent-leur-avancée }}.</ref>. Le retrait complet des États-Unis doit être effectif le 11 septembre 2021, date anniversaire des [[attentats du 11 septembre 2001]] qui avaient déclenché l'intervention américaine dans ce pays, mettant fin à vingt ans de guerre contre les talibans. Les talibans ont signé des accords de non-agression avec les pays voisins (Chine, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Ouzbékistan). Ces deux derniers pays refusent désormais d'accueillir les bases militaires des États-Unis ; le Tadjikistan a en revanche envoyé {{nombre|20000 réservistes}} à sa frontière avec l'Afghanistan<ref>{{lien web|langue=en| url=https://asiatimes.com/2021/07/a-saigon-moment-in-the-hindu-kush| titre=A Saigon moment in the Hindu Kush| auteur=Pepe Escobar| date=7 juillet 2021| site=[[Asia Times]]}}.</ref>. En juillet 2021, alors que les talibans revendiquent le contrôle de 85 % du pays et d'importants postes frontières<ref name="20minJul2021">{{lien web |titre=Afghanistan : Les talibans affirment contrôler 85 % du territoire afghan dont certaines frontières |url=https://www.20minutes.fr/monde/afghanistan/3080943-20210709-afghanistan-talibans-affirment-controler-85-territoire-afghan-dont-certaines-frontieres |site=20 minutes |en ligne le=9 juillet 2021}}.</ref>, de nombreux pays font évacuer leurs ressortissants du territoire afghan. Les forces talibanes reprennent rapidement du terrain dans les campagnes et encerclent les grandes villes dont Kaboul, avec, pour objectif, l'instauration d'un régime fondamentaliste islamiste<ref>{{Article |auteur1=Christophe Decroix |titre=Afghanistan : avec le départ des troupes américaines, la crainte d'un retour des Talibans |périodique=RTL |date=05/07/2021 |lire en ligne=https://www.rtl.fr/actu/international/etats-unis-avec-le-depart-des-troupes-americaines-la-crainte-d-un-retour-des-talibans-7900052010 }}.</ref>. Au {{date-|15|août}}, les talibans contrôlent 267 districts sur les 407 du pays<ref name="longwarjournal">{{lien web|langue=en| url=https://www.longwarjournal.org/mapping-taliban-control-in-afghanistan| titre=Mapping Taliban Contested and Controlled Districts in Afghanistan| auteur=Bill Roggio| en ligne le=15 août 2021| site=Long War Journal}}.</ref> ainsi que vingt-six capitales provinciales sur trente-quatre<ref name="longwarjournal" />. Ils entrent dans la capitale, Kaboul, après la fuite du président [[Ashraf Ghani]]. Le 16 août, le fils du [[Ahmed Chah Massoud|commandant Massoud]], Ahmad Massoud, annonce, dans [[La Règle du jeu (revue)|un appel publié à sa demande par la revue du philosophe]] [[Bernard-Henri Lévy]]<ref>{{Lien web |auteur=Ahmad Massoud |titre= L’Afghanistan n’a pas perdu la guerre |url=https://laregledujeu.org/2021/08/16/37530/afghanistan-ahmad-massoud-nous-restons-seuls-debout-mais-nous-ne-cederons-jamais/ |site=laregledujeu.org |date=16 août 2021 |consulté le=16 août 2021}}.</ref>, qu'il entend mener la résistance de son peuple face aux talibans<ref>{{Lien web |auteur=Ahmad Massoud |titre=Nous, Afghans, n'avons même pas vraiment perdu de bataille, puisque Kaboul ne s'est pas battue |url=https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/nous-afghans-n-avons-meme-pas-vraiment-perdu-de-bataille-puisque-kaboul-ne-s-est-pas-battue_2156654.html#xtor=CS3-5083 |périodique=[[L'Express]] |date=16 août 2021 |consulté le=16 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Afghanistan : le fils du commandant Massoud lance un « appel » à la résistance face aux talibans |url=https://www.leparisien.fr/international/afghanistan-le-fils-du-commandant-massoud-lance-un-appel-a-la-resistance-16-08-2021-C2WXSIJAYNEJVPZXKODBQYIMIY.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=16 août 2021 |consulté le=16 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Ahmad Massoud |titre=L'appel du fils du commandant Massoud après la victoire des talibans : « Nous ne céderons jamais » |url=https://www.lejdd.fr/International/lappel-du-fils-du-commandant-massoud-apres-la-victoire-des-talibans-nous-ne-cederons-jamais-4062299 |périodique=[[Le Journal du dimanche]] |date=16 août 2021 |consulté le=16 août 2021}}.</ref>. Le 30 août, le dernier avion de l'armée américaine quitte Kaboul, achevant le retrait des États-Unis d'Afghanistan et mettant ainsi un terme à une guerre qui aura duré près de deux décennies<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=DIRECT. L'Afghanistan se réveille sans présence militaire américaine pour la première fois en vingt ans |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/afghanistan/direct-l-afghanistan-se-reveille-sans-presence-militaire-americaine-pour-la-premiere-fois-en-20-ans_4754851.html |site=Franceinfo |date=2021-08-31 |consulté le=2021-08-31}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Afghanistan|Chronologie de l'Afghanistan}} [[Fichier:Secretary Kerry meets Abdullah and Ghani 2014.jpg|vignette|[[Abdullah Abdullah]], [[John Kerry]] et [[Ashraf Ghani]] lors d'une rencontre suivant les élections, en juillet 2014.]] [[Fichier:Karzai and Wardak in 2011.jpg|vignette|[[Hamid Karzai]] est le président d'Afghanistan de 2001 à 2014.]] [[Fichier:Afghan parliament in 2006.jpg|vignette|Parlement afghan en 2006.]] === Historique === Avec les [[Accords de Bonn (Afghanistan)|accords de Bonn]] en décembre 2001, une [[Commission afghane de la Constitution|commission constitutionnelle]] est établie afin de mener des consultations populaires et rédiger une constitution. Celle-ci est présentée en décembre 2003 avant d'être adoptée par une ''[[Loya Jirga]]'' (Grand Conseil). La loi fondamentale entre en vigueur le {{date-|26 1 2004}}, date de la proclamation de la [[république islamique d'Afghanistan]] qui fonctionne sous la forme d'un [[régime présidentiel]] avec une législature [[bicamérisme|bicamérale]]. En 2002, l'ancien [[monarque]] [[Mohammad Zaher Shah]] est retourné dans le pays ; bien que très populaire, il n'est pas réinvesti du pouvoir royal à sa demande et son rôle se limite uniquement à des fonctions cérémonielles, jusqu'à sa mort en 2007. Des élections nationales se tiennent le {{date-|9 octobre 2004}}. Plus de {{nombre|10|millions}} d'Afghans sont enregistrés sur les listes électorales. Plus de 17 candidats s'opposant à [[Hamid Karzai]] [[boycott]]ent les élections, soupçonnant une fraude ; une commission indépendante met en évidence la fraude, mais établit que cela n'affecte pas le résultat du scrutin. Karzai est déclaré élu par 55,4 % des voix<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Karzai declared Afghan president |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/3977677.stm |site=news.bbc.co.uk |consulté le=2017-01-08}}.</ref>. Il est investi de la présidence le 7 décembre. Ce sont les premières élections nationales du pays depuis 1969, date des dernières élections parlementaires, à l'époque de la monarchie. La politique intérieure du cabinet Karzaï est fondée sur un plan de reconstruction élaboré conjointement par ARTF<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Afghanistan - Afghanistan Reconstruction Trust Fund |url=http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/COUNTRIES/SOUTHASIAEXT/AFGHANISTANEXTN/0,,contentMDK:20152008~pagePK:141137~piPK:217854~theSitePK:305985,00.html |site=worldbank.org}}.</ref> et plusieurs ministères clés : du Commerce et de l'Industrie, Économie et Finances, Mines et Ressources Naturelles. Le plan prévoit une privatisation des entreprises publiques ainsi que la création des conditions juridiques et fiscales pour attirer des investissements étrangers. Cette stratégie semble porter ses fruits. En 2007, l'entreprise chinoise {{Anglais|China Metallurgical Group Corporation}}<ref>{{Lien web |titre=Afghanistan: une société chinoise va exploiter une mine de cuivre : Aujourd'hui la Chine |url=http://www.aujourdhuilachine.com/informations-chine-afghanistan-une-societe-chinoise-va-exploiter-une-mine-de-cuivre-7395.asp?1=1 |site=aujourdhuilachine.com}}.</ref> a remporté l'appel d'offres du ministère des Mines et des Ressources naturelles portant sur l'exploitation de la mine de cuivre Ainak avec un investissement initial de {{nombre|3|milliards}} de dollars US. L'Afghanistan recevra en échange près de {{nombre|400|millions}} d'euros de redevances par an pendant {{nombre|30|ans}}, durée de la concession. Le contrat prévoit également la construction d'une centrale électrique de {{unité|400|MW}}, d'une ville pour les mineurs, d'un hôpital et de plusieurs écoles. La Chine a par ailleurs promis la construction d'un chemin de fer reliant le port d'Hairatan sur le fleuve Amou-Daria dans le nord, jusqu'à la frontière pakistanaise à Turkham d'une valeur totale de {{nombre|10|milliards}} de dollars US. Ce chemin de fer est considéré comme stratégique pour le développement du pays. {{Article détaillé|Liste des chefs d'État d'Afghanistan|Liste des chefs de gouvernement de l'Afghanistan|Liste des gouverneurs étrangers d'Afghanistan}} === Situation actuelle === Depuis la [[Prise de Kaboul (2021)|prise de Kaboul]] par les talibans le {{date-|15 8 2021}}, l'[[Émirat islamique d'Afghanistan]] est dirigé par le {{citation|leader suprême}} des Taliban, chef des croyants, le mollah [[Haibatullah Akhundzada|Hibatullah Akhundzada]]<ref>{{Lien web |langue= fr |titre= En Afghanistan, le mystérieux "leader suprême" taliban apparaît en public |url=https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20211031-afghanistan-premi%C3%A8re-apparition-en-public-du-myst%C3%A9rieux-leader-supr%C3%AAme-taliban |date= 31/10/2021 |site= france24.com |consulté le=16 mars 2022}}.</ref>. Le {{date-|7 septembre 2021-}} suivant, les talibans annoncent la formation d'un [[Gouvernement Hassan Akhund|gouvernement]] dirigé par [[Mohammad Hassan Akhund]]<ref>{{Lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210907-afghanistan-une-partie-du-nouveau-gouvernement-taliban-d%C3%A9voil%C3%A9e|titre=Afghanistan : une partie du nouveau gouvernement taliban dévoilée|site=[[Radio France internationale]]|date=7 9 2021}}.</ref>. Pendant l'année suivante, en dépit de leurs promesses initiales, les talibans reviennent à une interprétation ultra rigoriste de l’islam, excluant progressivement les femmes de l'école, des universités et de l'espace public<ref>{{Article|langue=fr|titre=En Afghanistan, le retour de l’ultra-rigorisme taliban|périodique=Le Monde.fr|date=2022-11-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/15/en-afghanistan-le-retour-de-l-ultra-rigorisme-taliban_6149920_3210.html|consulté le=2022-12-25}}.</ref>. La fin de l'aide humanitaire et le gel des fonds ont aggravé l'extrême pauvreté et, selon l'ONU, la famine menace désormais le pays si rien n'est fait avant l'arrivée de l'hiver 2022. Le {{Date|17 janvier 2023}}, une délégation de haut niveau de l'ONU se rend en Afghanistan pour relayer l'indignation provoquée par les mesures visant les droits des femmes<ref>{{Article|langue=fr|titre=Une délégation de haut niveau de l’ONU se rend en Afghanistan pour faire fléchir les talibans|périodique=Le Monde.fr|date=2023-01-19|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/19/une-delegation-de-haut-niveau-de-l-onu-se-rend-en-afghanistan-pour-faire-flechir-les-talibans_6158476_3210.html|consulté le=2023-01-19}}</ref>. Selon l'indice de démocratie, l'Afghanistan est le régime le moins démocratique du monde depuis 2021, avec un indice de démocratie de 0,32 en 2021 et 2022<ref>{{lien web |langue=en |url=https://pages.eiu.com/rs/753-RIQ-438/images/eiu-democracy-index-2021.pdf?mkt_tok=NzUzLVJJUS00MzgAAAGDWhBlxfqM9cMZEewC0HoBG0xhm9PFkxb-_IqDsjlxRZgDssKgB0pHGt7yS48UFv94hU4ZW0C_jXaFfmK_5TbL23wtQarQv22nFbg8ZTnHQrrcPg |format=pdf |accès url=libre |titre=Democracy Index 2021: The China challenge |site=eiu.com |éditeur=Economist Intelligence Unit |date=10 février 2022 |consulté le=21 juin 2022}}{{o}}{{Lien web |langue=en |titre=Democracy Index 2022: Frontline democracy and the battle for Ukraine |url=https://pages.eiu.com/rs/753-RIQ-438/images/DI-final-version-report.pdf?mkt_tok=NzUzLVJJUS00MzgAAAGJxskqzxPSEP7rl0as04tit8D2UCkRHP6f-uQPLlW0rXWfGBw1nPi-2jTrWD_FfqiqULZpIUi_mQ5DtnM7xMPPYe_TdPeu3vEdI65wUps-8xCOnA |accès url=libre |site=pages.eiu.com |date=1er février 2023 |consulté le=6 février 2023}}.</ref>. == Provinces == {{Article détaillé|Provinces de l'Afghanistan}} [[Fichier:Afghanistan34Provinces-french numbering.png|vignette|upright=2|Carte des provinces de l’Afghanistan en 2021.]] L’Afghanistan est divisé en 34 provinces, ou ''velayat'' : {{colonnes|taille=15|1= # [[Badakhchan (Afghanistan)|Badakhchan]] # [[Badghis]] # [[Baghlan (province)|Baghlan]] # [[Balkh (province)|Balkh]] # [[Bamiyan (province)|Bamiyan]] # [[Deykandi]] # [[Djozdjan]] # [[Farah (province)|Farah]] # [[Faryab]] # [[Ghazni (province)|Ghazni]] # [[Ghor]] # [[Helmand (province)|Helmand]] # [[Hérat (province)|Hérat]] # [[Kaboul (province)|Kaboul]] # [[Kandahar (province)|Kandahar]] # [[Kapissa]] # [[Khost (province)|Khost]] # [[Kounar]] # [[Kondoz (province)|Kondoz]] # [[Laghman]] # [[Logar (province)|Logar]] # [[Nangarhar]] # [[Nimroz]] # [[Nouristan]] # [[Orozgan]] # [[Paktika]] # [[Paktiya]] # [[Panchir]] # [[Parwan]] # [[Samangan (province)|Samangan]] # [[Sar-é Pol (province)|Sar-é Pol]] # [[Takhar]] # [[Wardak]] # [[Zabol (Afghanistan)|Zâbol]]}} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Afghanistan}} L'économie de l'Afghanistan repose essentiellement sur l'agriculture. En raison de problèmes de sécurité intérieure, de corruption endémique et de son historique de conflits et d'occupations, le pays est en 2021 l'un des plus pauvres de la planète ; il est très fortement dépendant de l'aide internationale<ref>{{Article |langue=fr-FR |titre=Le retour des talibans met à mal l’économie afghane |périodique=La Croix |date=2021-08-18 |issn=0242-6056 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Economie/Le-retour-talibans-met-mal-leconomie-afghane-2021-08-18-1201171255 |consulté le=2021-09-25 }}</ref>. === Agriculture === [[Fichier:Valley in Kunar-2012.jpg|vignette|[[Photographie de paysage]] de [[Kounar]].]] [[Fichier:Scene of animals grazing in northern Afghanistan.jpg|vignette|Photographie de paysage de [[Badakhchan (Afghanistan)|Badakhchan]].]] L'Afghanistan est avant tout un [[pays]] agricole. 85 % des Afghans sont des paysans<ref name="National Geographic France. Numéro de février 2011">[[National Geographic]] France. Numéro de février 2011</ref>. Avant l'intervention soviétique de 1979, réclamée à cor et à cri par le régime communiste afghan alors en place, l'Afghanistan était connu pour sa production de fruits. Profitant d'un climat avantageux et ensoleillé au Sud et humide au Nord, l'Afghanistan produit une large gamme de fruits qui va du raisin aux pastèques en passant par les cerises, abricots et melons. [[Alexander Burnes]], explorateur britannique, décrivait ainsi les fruits afghans : {{Citation|Kaboul est particulièrement renommé pour ses fruits, qui sont exportés en grand nombre vers l'Inde. Ses vignobles sont si abondants que les grains sont donnés, pendant trois mois de l'année, au bétail. Il y en a de dix sortes différentes<ref group=alpha>Au début du {{s-|XXI}}, on dénombre {{nombre|30 |variétés}} de raisins en Afghanistan.</ref>. Le vin de [[Kaboul]] a un parfum proche de celui du Madère ; et il n'est pas douteux qu'une meilleure qualité pourrait être produite dans ce pays avec un peu de soin. Les habitants de Kaboul font de multiples utilisations des raisins, beaucoup plus que dans d'autres pays. Ils utilisent le jus pour rôtir la viande ; et, pendant les repas, ils se servent de poudres de fruits comme condiments. Ils sèchent également beaucoup de raisins, fabriquent beaucoup de sirop. Peshawar<ref group=alpha>Désormais au Pakistan.</ref> est célèbre pour ses poires, Ghazni pour ses prunes, qui sont vendues en Inde sous le nom de « prunes de Boukhara », [[Kandahar]] pour ses figues et Kaboul pour ses mûres<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur= Alexandre Burnes|titre=Travels into Bokhara and a voyage to the Indus|année= 1831|collection= Historical Reprints|éditeur= Oxford, university press|tome=I|passage=155}}.</ref>.}} Les fruits afghans sont toujours autant prisés par les pays voisins qui absorbent la quasi-totalité de la production. Une grande partie des terres servent à produire du [[pavot]] au détriment de la culture de céréales, de fruits et légumes. La culture du [[coton]] a également pâti des années de guerre ({{unité|170000|tonnes}} de coton graine étaient produites annuellement avant la guerre) et de la généralisation de la culture du pavot<ref>{{Lien web |titre=Afghanistan : le retour du coton |url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/053/article_28011.asp |site=rfi.fr |date=11 mai 2004}}.</ref>. Cela a pour conséquence une raréfaction de denrées alimentaires sur le marché intérieur et le paradoxe est que l'Afghanistan devient ainsi un importateur de fruits, de céréales et de légumes pour répondre aux besoins intérieurs. En outre, ces produits sont chers et les Afghans pâtissent du renchérissement de ces denrées. La production de pavot reste la principale manne financière du pays. Selon les estimations annuelles de l'ONU, les surfaces dédiées à sa culture ont augmenté de 63 % par rapport à 2016, atteignant le record de {{unité|328000|hectares}} cultivés en 2017. Cette évolution est particulièrement marquée dans le [[Helmand (province)|Helmand]], région frontalière du Pakistan, où les cultures ont augmenté de 79 % pour recouvrir une surface de {{unité|63700|hectares}}. Produisant à elle seule près de la moitié du pavot du pays, cette région consacre désormais un tiers de ses terres cultivables à la culture de l'[[opium]]. Même dans les régions du nord, où le pavot était quasi inexistant avant 2012, l’expansion est rapide : en 2014, la culture du pavot représentait {{unité|574|hectares}} ; en 2017, {{unité|43000|hectares}}. Le pays totalise ainsi près de 90 % de la production mondiale d'opium<ref>{{Lien web |titre=En Afghanistan, la production d'opium continue d'exploser |url=http://www.france24.com/fr/20171115-afghanistan-production-opium-continue-exploser-pavot-drogue-rapport-onu |site=france24.com |date=15 novembre 2017}}.</ref>. L'Afghanistan fut également longtemps producteur de [[vin]] jusqu'à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Avant 1992, l'Afghanistan produisait aussi des alcools forts comme la [[vodka]]. Quant à ses céréales, la région de [[Badakhchan (Afghanistan)|Badakhshan]], à elle seule, est considérée comme le grenier à blé du pays. Le pays est largement autosuffisant si les terres sont correctement employées aux cultures vivrières. === Eau === Le pays contient en son centre un massif montagneux qui culmine à plus de {{unité|7000| mètres}} d'altitude appelé [[Hindou Kouch]], le [[Piémont (géographie)|piémont]] de l'[[Himalaya]]. Ce massif montagneux contient des milliers de milliards de mètres cubes d'eau gelée en neiges éternelles. Plus d'une demi-douzaine de fleuves prennent leur source dans ce massif. Les problèmes de sécheresse sont essentiellement dus à l'absence d'un système d'irrigation efficace. Les rivières forment un riche potentiel hydroélectrique très peu exploité. Quelques barrages hydroélectriques ont cependant été construits (Surobi et Surobi II, [[Barrage de Darunta|Darunta]], Mahipar…)<ref>[http://maps.google.com/maps/ms?hl=en&ie=UTF8&msa=0&msid=106074961544413588824.00045beef51c627b05a27&ll=34.044304,66.556637&spn=6.120791,9.143073&t=h&source=embed ''Draft Power Generation Map'' - Carte des centrales électriques d'Afghanistan]</ref>. La construction du [[canal de Qosh Tepa]] débute en 2022. === Ressources naturelles === Au Moyen Âge déjà, certains géographes comme l'Arabe [[Ibn Hawqal]] ({{s-|X}}) font état d'une extraordinaire richesse du pays en ces termes : {{Citation|On se procure à [[Badakhchan (Afghanistan)|Badakhchan]] de magnifiques grenats, de splendides pierres précieuses qui valent les rubis par leur beauté et par l'éclat surprenant de leurs coloris roses, grenadins, purpurins ou encore d'une nuance lie-de-vin. C'est également là que l'on extrait le lapis-lazuli, grâce aux nombreux gisements des montagnes environnantes.}} En outre, le pays dispose d'autres innombrables richesses en tout genre et un immense potentiel d'exploitation à l'échelle industrielle. Mises au jour par les géologues soviétiques, elles sont estimées à {{nombre|1000|milliards}} de dollars par des experts américains. La signature d'un protocole d'accord, le {{date-|21 novembre 2007}}, entre le Ministère des mines et deux compagnies chinoises {{Anglais|China Metallurgical Group}} et {{Anglais|Jiangxi Copper Co}} sur les mines de cuivre d'[[Aynak]], témoigne de ce potentiel. ==== Métaux ==== On peut notamment citer : le plomb, le zinc, l'aluminium, le molybdène, le tungstène, le chrome, le baryum, le [[lithium]], mais aussi des métaux très valorisés comme l'[[étain]] et le [[tantale (chimie)|tantale]], sans oublier les incontournables que sont le fer et le cuivre. Pour ce dernier, l'Afghanistan a annoncé en 2010 la signature de la cession d'exploitation de la mine de cuivre [[Aynak]], le plus important investissement étranger civil alors<ref name="Vampouille201006">{{lien web|auteur=Thomas Vampouille|url=http://www.lefigaro.fr/international/2010/06/14/01003-20100614ARTFIG00384-l-afghanistan-assis-sur-un-tresor-de-minerais.php |titre=L'Afghanistan assis sur un trésor de minerais|site= lefigaro.fr|date= 14 juin 2010}}.</ref>. Les clauses du contrat prévoient un investissement chinois (les gagnants de l'appel d'offres sont {{Anglais|China Metallurgical Group}} et {{Anglais|Jiangxi Copper Co}}) de {{dollar|3500000000}}, la construction du chemin de fer reliant le Nord de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise, la construction d'une centrale électrique de {{unité|400|mégawatts}} et des royalties calculées sur 40 % des ventes de cuivre réalisées. En outre, l'Afghanistan a obtenu la construction d'une usine de transformation de minerai en lingots de cuivre, ce qui permettra au pays d'en maîtriser la technologie. Le fer peut également constituer une source importante de devises pour le pays. En effet, selon [[Albert-Félix de Lapparent]], la teneur en fer des gisements découverts au sud du [[Bâmiyân]] (centre de l'Afghanistan), dans la région de l'{{Lien|langue=en|trad=Hajigak Pass|fr=Hajigak Pass|texte=Hadjigak}}, est de l'ordre de 60 %{{référence nécessaire}}. L'exploitation des minerais de fer n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, mais représente un immense potentiel pour le pays. Par ailleurs, des gisements d’or ont également été découverts dans des régions assez éloignées les unes des autres. Au Badakhchan, fut découverte dans les années 1960 une importante mine d'or qui n'est pas encore exploitée. Plus récemment une autre mine d'or a été découverte en 2003 près d'Hérat à l'Ouest de l'Afghanistan. L'exploitation a déjà commencé et c'est une entreprise britannique qui l'assure. Ces gisements de métaux ferreux et non ferreux constituent un potentiel de développement et de croissance considérable tant pour le pays que pour les entreprises qui envisagent d'y investir. En 2010, une équipe de géologues américains confirme les immenses réserves en métaux que possède le pays : selon cette évaluation, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour faire de l'Afghanistan l'un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Ils mettent en particulier en avant les réserves de lithium, de fer et de cuivre<ref name="Vampouille201006" />. ==== Pierres ornementales ==== Depuis l'Antiquité, l'Afghanistan est la source principale de [[lapis-lazuli]] pour toute la planète. Cette pierre ornementale incrustée de quartz a servi à fabriquer des bijoux qu'on a retrouvés dans les tombes des nobles aussi bien en [[Inde]], qu'en [[Chine]] et même en [[Égypte antique]]. En outre, le lapis-lazuli a servi de pigment bleu pour la peinture de la période de la Renaissance en Europe. À titre d'exemple, citons le bleu éclatant qui a servi à peindre le ciel sur le dôme de la [[chapelle Sixtine]] au [[Vatican]], ou le bleu des palais [[nasrides]] à [[Grenade (Espagne)|Grenade]] en [[al-Andalus|Espagne musulmane]], ce pigment bleu provient du lapis-lazuli venu sur le dos des chameaux afghans. ==== Pierres précieuses ==== En ce qui concerne les pierres précieuses, hormis le diamant, l'Afghanistan contient quasiment toutes les autres pierres précieuses, parmi lesquelles on peut citer l'[[émeraude]], le [[rubis]], le [[saphir]]. Le pays a même donné son nom à une pierre : l'[[afghanite]]. Le commerce de l'émeraude et de lapis-lazuli a permis au commandant [[Ahmed Chah Massoud|Massoud]] de payer la guerre coûteuse qu'il menait contre les talibans<ref group=alpha name="orthotaliban">À l'origine, le mot ''taliban'' est le pluriel de ''taleb''. {{Citation |Les mots étrangers francisés, qu’ils soient à l’origine un pluriel ou un singulier, prennent aujourd’hui la marque française du pluriel. Les mots spaghetti et graffiti sont déjà des pluriels en italien ; le pluriel français s’écrit le plus souvent avec un « s ». […] On voit donc que la marque française du pluriel s’impose pour taliban […]}}. Voir {{lien web|url=https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_autr8BCBpTlSsHMg&page=9Rv6FKIep41c.html|consulté le=23 février 2021|éditeur=Bureau de la traduction du canada|date=15 octobre 2015|titre=Traduire le monde : Le pluriel de taliban|auteur=André Racicot}}. On écrira donc : les Talibans.</ref>. ==== Énergies fossiles ==== {{Section à sourcer|date=septembre 2014}} Le pays possède d'importants gisements de [[gaz naturel]] dont l'exploitation avait commencé il y a plus de {{nobr|60 ans}} déjà. Dans les années 1980, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à {{nobr|140 milliards}} de m{{3}}. Des études préliminaires réalisées au début du {{s-|XXI}} montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de {{unité|2520|milliards}} de m{{3}}. D'autres experts pensent qu'elles sont encore plus vastes puisque les estimations ne concernaient que le nord et l'ouest. Or certaines poches ont été découvertes dans le Sud et l'Est. Les réserves de [[pétrole]] seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 1980. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme [[Unocal Corporation|Unocal]], [[Texaco]], [[BP (entreprise)|BP]] et [[TotalEnergies|Total]] se sont installés à Kaboul pour remporter des appels d’offres du gouvernement<ref>http://afghanistan.cr.usgs.gov/oil.php, USGC (United States Geological Survey).</ref>. ===== Charbon ===== Le charbon est exploité au début du {{s-|XXI}} de manière quelque peu rudimentaire par des habitants résidant près des gisements. Son utilisation est encore domestique, essentiellement pour le chauffage. On estime que l'exploitation du charbon en Afghanistan pourrait rendre le pays autosuffisant en termes d'énergie. Son utilisation pose cependant des problèmes sanitaires en raison des conséquences sur la qualité de l'air, notamment dans la capitale [[Kaboul]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=AFP |titre=Le charbon, un polluant incontournable dans le rude hiver afghan |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-charbon-un-polluant-incontournable-dans-le-rude-hiver-afghan_159394 |site=Sciences et Avenir |date=2021-11-24 |consulté le=2023-03-27}}.</ref>. === Production de tapis === [[Fichier:Kabul carpet seller 2.jpg|vignette|redresse|Tapis afghan.]] L'Afghanistan est l'un des plus grands producteurs de [[tapis]] du monde<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Cyprien |nom=Rose |titre=Découvrez l'histoire des tapis de guerre afghans |url=https://postapmag.com/horizons/art/tapis-guerre-afghans/ |site=PostAp Magazine |date=2018-09-18 |consulté le=2023-03-27}}.</ref>. Ce secteur d'activité emploie plus d'un million de personnes, soit 3 % de la population{{référence nécessaire}}. Des millions d'autres personnes travaillent dans des branches d'activités connexes, telles que la production de la [[laine]], la coupe, le lavage et la conception stylistique. En 2005, les [[exportation]]s de tapis de l'Afghanistan ont atteint {{nombre|140|millions}} de [[dollar américain|dollars US]], ce qui en fait officiellement le produit d'exportation le plus important du pays. Selon une étude réalisée pour le compte de l'[[Agence des États-Unis pour le développement international]], l'importance de ce secteur doublerait si le pays pouvait faire revenir les entreprises qui se sont délocalisées au Pakistan. Seule une petite proportion des tapis au dessin très élaboré et aux belles couleurs est vendue à l'étranger en tant que produits afghans, car plus de 90 % d'entre eux sont envoyés au [[Pakistan]] pour la coupe, le lavage et la finition. Ils sont alors exportés avec une étiquette indiquant qu'ils ont été fabriqués au Pakistan. === Narco-économie === [[Fichier:Opium afghanistan.svg|vignette|La culture du pavot à opium en [[hectare]]s entre 1994 et 2016 en Afghanistan<ref name="unodc">{{en}} [https://www.unodc.org/unodc/en/crop-monitoring/?tag=Afghanistan UNODC and illicit crop monitoring] Les rapports annuels de l'[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime|UNODC]] sur la production d'opium en Afghanistan.</ref>.]] {{Article détaillé|Narco-économie en Afghanistan}} Depuis le retrait des troupes soviétiques, la production d'[[opium]] est une source importante de revenus pour les Afghans. Ainsi dans son livre ''Afghanistan - Opium de guerre, opium de paix'', le [[Journalisme|journaliste]] et [[Sociologie|sociologue]] [[Alain Labrousse]] estime qu'un tiers de l'économie du pays repose sur le trafic d'opium ou de ses dérivés. L'Afghanistan est le premier fournisseur mondial d'opium<ref name="National Geographic France. Numéro de février 2011" />. Même durant la période des Talibans, sa production a continué, avec plus ou moins un laisser-aller de la part des autorités talibanes. Le [[Mohammad Omar|mollah Omar]] a même déclaré à des journalistes [[Allemagne|allemands]] : « À long terme, notre objectif est de nettoyer complètement l'Afghanistan de la [[drogue]]. Mais on ne peut pas demander à ceux dont l'existence dépend entièrement de la récolte de passer du jour au lendemain à d'autres cultures. » Il a tout de même ajouté que « si des non-musulmans souhaitent acheter de la drogue et s'intoxiquer, ce n'est pas à nous qu'il appartient de les protéger ». Durant l'été de l'an 2000, les Talibans ont malgré tout décidé de faire cesser complètement la production d'opium, la faisant baisser de plus de 95 %. Le peu d'opium encore produit en Afghanistan le fut très majoritairement sur des territoires contrôlés par l'Alliance du Nord, dont la province du Badakhchan qui produisit à elle seule 83 % du pavot afghan entre l'été 2000 et la fin de 2001 (estimation de {{unité|185|tonnes}} d'opium produites, dont 151 au Badakhchan<ref>[http://www.unodc.org/unodc/en/crop-monitoring/previous-surveys.html unodc.org] rapport 2001 (pages 18-20) du Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) sur la production d'opium en Afghanistan.</ref>). [[Fichier:Australian-Afgan Army patrol April 2010.jpg|vignette|Patrouille de militaires australiens et afghans dans un champ de [[pavot]]s.]] Depuis la fin de la [[Guerre d'Afghanistan (2001-2021)|guerre d'Afghanistan]] en [[2001]] et la mise en place d'un nouveau gouvernement, la culture du [[pavot]], qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a aujourd’hui atteint des niveaux records estimés pour 2006 à {{unité|6100|tonnes}}, ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la [[toxicomanie]]. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s'avérer possible, mais est très vulnérable aux sabotages. Selon le rapport annuel de l'[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime]] (ONUDC), publié le 27 août 2007, la production d'opium en Afghanistan a augmenté de 34 % entre 2006 et 2007. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à {{unité|8200|tonnes}} pour 2007, contre {{unité|6100|tonnes}} en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de {{unité|165000|hectares}} en 2006 à {{formatnum:193000}} en 2007. D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des [[taliban]]s est très importante, dans le sud, soit à 80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan<ref>{{Lien web |titre=Des rappeurs d'Afrique contre le libre-échange |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2008/01/16/des-rappeurs-d-afrique-contre-le-libre-echange_1000012_3246.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2008/01/16}}.</ref>. Autre point de comparaison issu de l'ONUDC, d'après ses rapports ''Opium survey 2001''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Previous surveys |url=http://www.unodc.org/unodc/en/crop-monitoring/previous-surveys.html |site=[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime]] |consulté le=2017-01-08}}.</ref> et ''Afghanistan Opium Survey 2007''<ref>{{Lien web |nom=suzanne.kunnen |titre=UNODC - Crop Monitoring |url=http://www.unodc.org/unodc/en/crop-monitoring/index.html |site=www.unodc.org |consulté le=2017-01-08}}.</ref>, la surface cultivée en pavot est passée de {{unité|7606|ha}} en 2001 (dont plus de 80 %, {{unité|6342|ha}}, dans la province du Badakhshan, celle qui était à l'époque principalement contrôlée par l'Alliance du Nord), à {{unité|197000|ha}} en 2007 (dont 70 % dans 5 provinces du Sud-Ouest bordant le [[Pakistan]], principalement celle de [[Helmand (province)|Helmand]]), puis {{unité|224000|ha}} en 2014<ref name="unodc" />. Ceci représente une multiplication par plus de 29 de la surface cultivée entre la dernière année du régime des Talibans et la situation en 2014. === Télécommunications === En 2011, l'entreprise de téléphonie mobile Roshan est l'une des plus importantes du pays. Portée par les investissements du prince [[Karim Aga Khan IV]], elle a pu se targuer d'être le premier employeur privé du pays. Il y a trois autres opérateurs de téléphonie mobile, [[Afghan Wireless]], [[MTN Group]] et [[Emirates Telecommunications Corporation|Etisalat]]<ref>{{en}} [http://www.whitepages.af/phone-companies.html Whitepages.af, opérateurs Telecom en Afghanistan].</ref>. Depuis 2006 la téléphonie fixe est gérée par Afghan Telecom. * Lignes de téléphone : {{formatnum:134636}} (en [[2019]])<ref name="cia" /> * Téléphones portables : {{formatnum:22580000}} (en [[2019]])<ref name="cia" /> * Utilisateurs d'Internet : {{formatnum:4717013}} (en [[2018]])<ref name="cia" /> * Nombre de fournisseurs d'accès : 46 (en [[2010]]) * Postes de radio : {{formatnum:167000}} (en [[1999]]) * Postes de télévision : {{formatnum:100000}} (en [[1999]]) == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Afghanistan}} [[Fichier:Ethnolinguistic Groups Afghanistan EN.svg|vignette|Groupes ethnolinguistiques de l'Afghanistan (CIA, 1997).]] [[Fichier:Tribal and religious leaders in southern Afghanistan.jpg|vignette|Des hommes de l'ethnie [[pachtoune]].]] L'Afghanistan n'a jamais réalisé un recensement systématique de sa population, les chiffres exacts sur la taille et la composition des divers groupes ethniques ne sont pas disponibles. Les chiffres suivants manquent de fiabilité. Les [[Pachtounes]] forment le plus grand groupe estimé à plus de 42 % de la population. Le deuxième grand groupe linguistique, parlant le [[dari]], comprend les [[Tadjiks]] (27 %) et les [[Hazaras]] (9 %) qui habitent le centre. Les [[Ouzbeks]] représentent 9 % de la population. Il y a également une présence non négligeable de tribus telles les [[Aimak]] (4 %), les [[Turkmènes]] (3 %), les [[Baloutches]] (< 2 %), les Pashayis ou [[Nouristanis]], les [[Arabes]], les [[Kirghizes]]... Le bilinguisme est commun. Un petit nombre de minorités ethniques allogènes d'origine indienne, principalement des [[sikhisme|sikhs]] et des [[hindouisme|hindous]], parlent le [[pendjabi]]. Les Afghans sont majoritairement [[islam|musulmans]] avec approximativement 80-89 % de [[sunnisme|sunnites]] et 10-19 % de [[chiisme|chiites]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Mapping the Global Muslim Population |url=https://www.pewforum.org/2009/10/07/mapping-the-global-muslim-population/ |site=pewforum.org |date=2009-10-07 |consulté le=2020-10-04}}.</ref>{{,}}<ref name="cia" />. Le reste d'entre eux est hindou, sikh, juif ou chrétien. Les hindous et sikhs représentent aujourd'hui 0,3 % de la population contre 1 % dans les [[années 1970]], car beaucoup ont fui pendant la guerre civile des années 1990 vers les contrées voisines, l'Europe ou l'Amérique. Avec la chute des Talibans, des sikhs sont retournés dans la [[Ghazni (province)|province de Ghazni]] d'Afghanistan. L'Afghanistan possède le [[taux de fécondité]] le plus élevé d'[[Asie]] : plus de cinq enfants par femme en moyenne. * Population : {{unité|40754385|habitants}} <ref>{{Lien web |titre=Population Afghanistan - evolution population Afghanistan - Pyramide des âges - age median - demographie - chiffres |url=https://www.humandatas.com/pays/Afghanistan |site=www.humandatas.com |consulté le=2022-11-04}}.</ref>(en 2022). {{unité|0-14|ans}} : 40,92 % ; {{unité|15-24|ans}} : 21,85 % ; {{nombre|25-54|ans}} : 30,68 % ; {{nombre|54-64|ans}} : 3,95 % ; + {{unité|65|ans}} : 2,4 %<ref name="cia" /> * Taux de migration : {{unité|-0,9|migrant}} / {{unité|1000|habitants}} (en 2018)<ref name="cia" /> * Espérance de vie des hommes : {{nobr|50,6 ans}} (en 2018)<ref name="cia" /> * Espérance de vie des femmes : {{nobr|53,6 ans}} (en 2018)<ref name="cia" /> * Taux de croissance de la pop. : +2,37 % (en 2018)<ref name="cia" /> * Taux de natalité : {{unité|37,5|naissances}} / {{unité|1000|habitants}} (en 2018) * Age moyen 18.4 ans<ref>{{Lien web |titre=Population Afghanistan - evolution population Afghanistan - Pyramide des âges - age median - demographie - chiffres |url=https://www.humandatas.com/pays/Afghanistan |site=www.humandatas.com |date=1 janvier 2022 |consulté le=2022-11-04}}.</ref> (en 2022) [[Fichier:Black Hawk flying over a valley in Bamyan.jpg|vignette|[[Hindou Kouch]].]] * Taux de mortalité : {{unité|13,2|morts}} / {{unité|1000|habitants}} (en 2018)<ref name="cia" /> * Taux de mortalité infantile : {{unité|108,5|morts}} / {{unité|1000|naissances}} (en 2018)<ref name="cia" /> * Taux de fécondité : {{nobr|5,02 enfants/femme}} (en 2018)<ref name="cia" /> == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Afghanistan}} Beaucoup de monuments historiques du pays ont été endommagés dans les guerres récentes et d'autres détruits comme les deux célèbres [[bouddhas de Bâmiyân|statues de Bouddha]] dans la [[Bamiyan (province)|province de Bamiyan]] en 2001 par les [[talibans]]. En 2017, le site bouddhiste de [[Mes Aynak]] est menacé de destruction par l'industrie minière<ref>{{Article |titre=Afghanistan : dernier zoom sur Mes Aynak avant disparition |périodique=Le Monde.fr |date=2017-05-05 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/architecture/article/2017/05/05/afghanistan-dernier-zoom-sur-mes-aynak-avant-disparition_5122618_1809550.html}}.</ref>. Avant 1980, il y avait une tradition de francophonie chez les élites et classes favorisées de l'Afghanistan, et le roi Zaher Chah était francophone, ainsi qu'environ {{nombre|10000|Afghans}}. L'anglais était sans doute plus parlé, et sensiblement plus important. La Poste d'Afghanistan a émis des timbres avec légendes en français jusqu'en 1996. Avec la guerre civile, et l'avènement des Talibans, les rares Afghans qui parlaient des langues étrangères parlaient persan, arabe, et anglais. Un grand nombre d'Afghans proches du régime communiste, entre 1978 et 1992, savent parler le russe. Les deux lycées français furent fermés en 1979 ; ils sont de nouveau ouverts depuis 2003, ainsi que d'autres établissements scolaires, américains, britanniques, etc. Les [[talibans]], au pouvoir, ont demandé aux chaînes de télévision d'éviter de diffuser à l'antenne des films ou des séries mettant en scène des femmes. Ils ont d'ailleurs précisé que les femmes journalistes intervenant à la télévision doivent porter le voile islamique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Afghanistan: les talibans demandent aux télés de ne plus diffuser de séries avec des femmes |url=https://www.bfmtv.com/international/afghanistan-les-talibans-demandent-aux-teles-de-ne-plus-diffuser-de-series-avec-des-femmes_AD-202111210304.html |site=BFMTV |consulté le=2021-11-22}}.</ref>. == Religion == {{Article détaillé|Religion en Afghanistan}} [[Fichier:Herat Blue Mosque Panorama (5485554433).jpg|vignette|Mosquée bleue d'Hérat.]] Les Afghans sont musulmans à 99 %. Il y a environ 80 % de [[sunnisme|sunnites]]. {{Référence nécessaire|On compte également environ {{formatnum:20000}} [[hindouisme|hindous]], répartis dans tout le pays, de {{formatnum:5000}} à {{formatnum:10000}} [[Zoroastrisme|zoroastriens]] ainsi qu'un nombre très réduit de [[Sikhisme|sikhs]], de chrétiens et de [[Bouddhisme|bouddhistes]] qui sont tous persécutés par les talibans. {{Référence nécessaire|Il y a aussi des [[Yézidisme|yézidis]], souvent confondus avec les zoroastriens|date=mars 2015}}, dont les adeptes sont peu nombreux et concentrés vers la frontière iranienne. Les baha'is, tout comme en Iran, sont fortement discriminés, voire persécutés. Ils sont environ {{formatnum:16500}} en 2010<ref>{{lien web |langue=en |titre=Rankings (QuickLists) |url=https://www.thearda.com/QL2010/QuickList_40.asp |site=thearda.com |consulté le=09-04-2023}}.</ref> et ne sont pas reconnus comme un groupe religieux minoritaire. Avant 1992, il y a entre {{unité|2000|et=3000|chrétiens}}, fortement persécutés<ref>{{lien web |langue=en |titre=Research and data from Pew Research Center |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/afghanistan#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010&region_name=All%20Countries&restrictions_year=2016 |site=Pew Research Center |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. Après 1992, un grand nombre d'entre eux a pris le chemin de l'exil.|date=mai 2020}} {{Référence nécessaire|Entre 1996 et 2002, sous les talibans, les hindous et les sikhs, comme les autres religions, sont persécutés. Il y a environ {{unité|50000|hindous}} et sikhs en Afghanistan en 1975. Au moins 80 % des non-musulmans fuient avant 2002. Depuis 2003, des hindous et des sikhs reviennent : ce sont surtout des commerçants, et l'Afghanistan entretient des relations diplomatiques avec l'Inde. Il n'y a aucune statistique pour les chrétiens, fortement persécutés.|date=mai 2020}} Depuis août 2021, la grande majorité des Hindous et Sikhs qui vivaient en Afghanistan sont rapatriés en Inde. Après l'installation du régime des Talibans, il ne resterait plus que moins de 250 Hindous et Sikhs en Afghanistan, tous concentrés à Kaboul, dans un même quartier. Historiquement, l'Afghanistan entretient de bons rapports avec le monde indien, recevant de nombreux marchands, commerçants ou négociants indiens, musulmans, hindous, ou sikhs et cela, depuis bien avant la colonisation européenne. Même depuis la partition de l'Inde et du Pakistan en 1947, l'Afghanistan entretient de bonnes relations diplomatiques et commerciales avec l'Inde et le Pakistan, et reçoit de nombreux visiteurs qu'ils soient musulmans, hindous, ou sikhs pour des échanges commerciaux. La situation change après la chute du régime communiste, en 1992, et surtout avec l'arrivée des talibans, après 1996. Depuis 2001, cependant, avec l'arrivée de l'armée américaine, et le départ du régime des talibans, il y a un timide retour d'hommes d'affaires indiens hindous et sikhs. {{Référence nécessaire|De nos jours, même avant le retour au pouvoir des talibans en 2021, déclarer en Afghanistan avoir une autre religion que l'islam sunnite ou chiite est un sujet délicat : nombreux sont les membres de groupes religieux minoritaires qui dissimulent leur confession et déclarent être musulmans pour vivre leur vie tout simplement et éviter ainsi des représailles éventuelles, surtout des talibans ou d'autres fanatiques religieux. C'est le cas surtout des baha'is, des zoroastriens, des sikhs, des hindous et des rares chrétiens.|date=mai 2020}} {{Référence nécessaire|Les bouddhistes sont entre {{nombre|3000 et 5000|membres}} (2018) et vivent surtout dans les régions très montagneuses des provinces de Badakhchan, Badghis et Baghlan. Historiquement, les bouddhistes sont majoritaires avant le {{s-|VII}} et l'avènement de l'islam dans le pays. Les [[Bouddhas de Bâmiyân|Bouddhas]] géants sculptés dans la roche, à [[Bâmiyân]], témoignent de cette époque avant leur dynamitage par les talibans en 2001. On trouve aussi des bouddhistes très isolés et disséminés sur le peu peuplé [[Corridor du Wakhan]].}} En 1978, il y avait environ {{nombre|25000|Bouddhistes}} en Afghanistan. De nos jours, les Talibans, qui sont au pouvoir en Afghanistan, ont des relations diplomatiques importantes avec la Chine. La république populaire de Chine, état officiellement athée, n'a émis aucune demande particulière à propos des Bouddhistes en Afghanistan. En revanche, les Japonais, se disent préoccupés du sort des Bouddhistes dans ce pays, au moment où les Talibans refusent aux Japonais de restaurer le site Bouddhiste de Bâmiyân. Selon la publication annuelle de l'[[Index mondial de persécution des chrétiens]] de l'[[Organisation non gouvernementale|ONG]] [[Portes Ouvertes (ONG)|Portes ouvertes]], l'Afghanistan est en 2022<ref>{{lien web |auteur1=Stanislas Poyet |titre=Les persécutions envers les chrétiens augmentent dans le monde |url=https://www.lefigaro.fr/international/2019/01/16/01003-20190116ARTFIG00233-les-persecutions-envers-les-chretiens-augmentent-dans-le-monde.php |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |périodique=[[Le Figaro]] |date=16-01-2019 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>, le premier pays du monde<ref>{{lien web |titre=Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2023 |url=https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/ |site=portesouvertes.fr |consulté le=09-04-2023}}.</ref> en termes de persécution des chrétiens après la [[Corée du Nord]]<ref>{{lien web |titre=Afghanistan |url=https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/profils-pays/afghanistan/ |site=portesouvertes.fr |consulté le=09-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Timothée Dufour |titre=«Il y a aussi des chrétiens en Afghanistan et ils risquent tous la mort !» |url=https://www.lefigaro.fr/vox/monde/il-y-a-aussi-des-chretiens-en-afghanistan-et-ils-risquent-tous-la-mort-20210823 |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |périodique=[[Le Figaro]] |date=23-08-2021 |consulté le=09-04-2023}}.</ref>. Second du classement pendant de nombreuses années, il en prend la tête cette année-là, à la suite du retour au pouvoir des talibans. L'Afghanistan compte aussi de faibles effectifs de [[bahaïsme|baha'is]] ainsi que d'[[ahmadisme|ahmadis]], groupe religieux dissident de l'islam qui n'est pas reconnu comme musulman par de nombreux musulmans afghans. == Santé == L'accès à l'eau potable n'est pas acquis dans tout le pays, de même pour le système médical, alors que de nombreuses maladies à transmission vectorielle endémiques ou récemment introduites (notamment transmise par des moustiques, tiques, mouches, poux, etc.) touchent le pays, en tout ou en partie : [[fièvre hémorragique de Crimée-Congo]], [[paludisme]], [[fièvre pappataci]], [[dengue]], [[fièvre jaune]], [[encéphalite japonaise]], [[maladie du sommeil]], [[leishmaniose cutanée]], [[peste]], [[fièvre de la vallée du Rift]], [[chikungunya]], [[bilharziose]], poussières en aérosol ou maladie du contact avec le sol, [[fièvre de Lassa]], [[filariose]], [[fièvre des tranchées]], [[fièvre boutonneuse méditerranéenne]], [[leishmaniose cutanée]] ([[zoonose]]), [[leishmaniose cutanée]] ([[anthropisation]]), [[Leishmaniose viscérale]], [[fièvre Q]], [[fièvre pourprée des montagnes Rocheuses]], [[fièvre jaune]], [[virus du Nil occidental]], fièvre de Sindbis, [[fièvre pourprée des montagnes Rocheuses]] de Sibérie, [[typhus]] à [[tetranychidae]] ([[typhus des broussailles]]), typhus à poux, [[typhus murin]], [[fièvre récurrente mondiale]], [[leptospirose]] (à ''Leptospira icterohaemorrhagiae, L. hebdomadis, L. tarassovi, L. grippotyphosa, L. pomona, L. javanica, L. canicola, L. ballum, L. bataviae''). Le pays est aussi touché par la [[rougeole]], la [[diphtérie]], la [[méningite]], la [[grippe]], la [[tuberculose]], des infections respiratoires aiguës, la [[méningite à méningocoques en Afrique sub-saharienne|méningite à méningocoques]], la [[poliomyélite]], le [[charbon]], la [[Rage (maladie)|rage]], la [[rougeole]], ''[[Escherichia coli]]'' entérotoxinogène, [[Campylobacter]], [[Shigelle]], [[Salmonella]], [[Cryptosporidium]] spp., [[Giardia intestinalis]], [[Entamoeba histolytica]], [[amœbose|amibiases]], [[hépatite A]], [[hépatite E]], [[fièvre typhoïde]] et [[paratyphoïde]]<ref>Global Disaster Information Network. Infectious diseases in Afghanistan. Reliefweb. https://reliefweb.int/report/afghanistan/infectious-diseases-afghanistan-report-global-disaster-information-network-gdin. 7 novembre 2001.</ref>{{,}}<ref name="Afg">{{Lien web |langue=en |auteur=J. Robert C Bransfield |titre=Did Infections Caused by World War I Contribute to Causing World War II? |url=https://www.contagionlive.com/news/did-infections-caused-by-world-war-i-contribute-to-causing-world-war-ii |site=ContagionLive |consulté le=2020-06-09 |date=05 janvier 2018}}.</ref>. == Éducation == {{article détaillé|Système éducatif en Afghanistan}} [[Fichier:Schoolgirls in Bamozai.JPG|vignette|droite|Une classe d’enfants d’un petit village d’Afghanistan]] [[Fichier:UNESCO Institute of Statistics Afghanistan Literacy Rate population plus15 1980-2015.png|vignette|[[Institut de statistique de l'Unesco|ISU]] Alphabétisation de population adulte de Afghanistan 1980-2015]] Au printemps 2003, on estimait que 30 % des {{nombre|7000|écoles}} d'Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d'années de l'occupation soviétique et de la guerre civile. Seulement la moitié des écoles ont indiqué avoir de l'eau potable, tandis qu'un peu moins de 40 % estimait avoir un état sanitaire adéquat. L'éducation pour les garçons ne fut pas une priorité pendant le régime des [[Talibans]], tandis que les filles en furent complètement bannies. Une étude de 2002 menée par le groupe d'aide ''[[Save the Children]]'' indique qu'en regard de la pauvreté et de la violence de leur environnement, les enfants afghans s'adaptent. L'étude donne du crédit aux institutions fortes de la famille et de la communauté. Plus de quatre millions d'enfants afghans, sans doute le nombre maximal, sont reconnus avoir été scolarisés pendant l'année scolaire qui a débuté en mars 2003. L'éducation est maintenant accessible aux garçons et aux filles. Le niveau d'alphabétisation de la population est estimé en 2018 à 55.5 % pour les hommes et 29.8 % pour les femmes<ref name="cia" />. Entre 2016 et 2020, le taux moyen est passé de 34,8 % à 43 %<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Interview : « Le taux d’alphabétisme en Afghanistan a augmenté de 43 pour cent » {{!}} UIL |url=https://uil.unesco.org/fr/interview-taux-dalphabetisme-afghanistan-augmente-43-cent |site=uil.unesco.org |date=2020-03-16 |consulté le=2021-09-04}}.</ref>. En Afghanistan, beaucoup de filles ne reçoivent aucune instruction et celles qui vont à l'école n'y restent en général pas plus de quatre ans. == Fêtes et jours fériés == {|class="wikitable" |+ Fêtes et jours fériés ! scope=col |Date !! scope=col |{{nobr|Nom français}} !! scope=col |{{nobr|Nom local}} !! scope=col |Remarques |- |21 mars||Nouvel An||Naw-Rouz نوروز (en persan)|| |- |19 août||Fête nationale (indépendance)|||| |} == Droits des femmes == {{Article détaillé|Condition des femmes en Afghanistan}} Dans un pays traditionnellement patriarcal, après une période plutôt favorable sous l'occupation soviétique, les conditions de vie des femmes se dégradent, dans un contexte de conflits militaires, de difficultés économiques et de l'application de la charia depuis 1992. L'arrivée des talibans au pouvoir en 1996 renforce cette situation. En 2021, après le retrait des troupes américaines, la reprise en main du pays par les talibans entraine une nouvelle dégradation de leur conditions et de leurs libertés individuelles. == Langues == {{article détaillé|Langues en Afghanistan}} {{Refnec|Il existe quarante langues répertoriées en Afghanistan dont deux langues officielles nationales, le [[dari]] et le [[pachto]]. Le persan d'Afghanistan appelé dari est la première langue du pays ; cette langue est parlée par une grande partie de la population, y compris par des Pachtounes<ref>https://asiafoundation.org/wp-content/uploads/2019/12/2019_Afghan_Survey_Full-Report.pdf</ref>. L'anglais est généralement parlé par une grande partie de l'élite, mais pour l'ensemble de la population, généralement pauvre, son enseignement est très limité à cause des déficiences du système d'éducation. Au temps du régime communiste, entre 1978 et 1992, le russe était enseigné. De nos jours, il est le plus souvent parlé et compris dans les régions du nord et à Kaboul, mais il est beaucoup moins présent dans le sud du pays. L'arabe, le hindi, le chinois (mandarin), l'allemand et le français sont des langues enseignées dans un cadre universitaire. Si l'arabe est la langue parlée dans le cadre religieux, peu d'Afghans le parlent couramment. Cependant, c'est une langue très importante pour le commerce ou le travail au Moyen-Orient, surtout dans les riches pays producteurs d'hydrocarbures. }} == Transports == * Routes : {{unité|34903 km}} (dont {{unité|17903 km}} goudronnés) (en [[2017]])<ref name="cia" /> * Voies ferrées : {{unité|24,6 km}} * Voies navigables : {{unité|1200 km}} (en [[2011]])<ref name="cia" /> * Nombre d'aéroports : 46 (dont 29 avec des pistes goudronnées) (en [[2020]])<ref name="cia" /> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons = Category:Afghanistan |commons titre = L'Afghanistan |wiktionary = Afghanistan |wiktionary titre = Afghanistan |wikinews = Page:Afghanistan |wikinews titre = L'Afghanistan |wikisource = Catégorie:Afghanistan |wikivoyage = Afghanistan }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=[[Firouzeh Nahavandi]] |titre=Afghanistan |éditeur=De Boeck |collection=Monde arabe/Monde musulman |année=2014}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Mir Mohammad Sediq Farhang]] |traducteur=S. Zia Farhang |titre=Afghanistan les cinq derniers siècles |titre original=Afghānistān dar panj qarn-i akhīr |lieu=France |éditeur=CEREDAF, Centre de recherches et d'études documentaires sur l'Afghanistan |année=2011 |isbn=978-2-906657-34-2 |isbn2=978-2-906657-36-6 |oclc=785899036}}.{{Commentaire biblio SRL|Un ouvrage incontournable sur l'histoire de l'Afghanistan.}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Atiq Rahimi]] |titre=La pierre de patience |éditeur=POL |année=2009}}. * {{Ouvrage |auteur1=Jacques Sapir |directeur1=oui |auteur2=Jacques Piatigorsky |directeur2=oui |titre=Le Grand Jeu, les enjeux géopolitiques de l'Asie centrale |lieu=Paris |éditeur=[[Autrement]] |année=2009}}. * {{Ouvrage |auteur1=Centre de recherches et d'études documentaires sur l'Afghanistan (Paris) |titre=Paysages naturels, paysages culturels du centre de l'Afghanistan : Hindou-Kouch, lacs de Band-e Amir, Vallée de Bâmiyân : actes d'une journée d'étude, le 28 mars 2009 |lieu=Paris |éditeur=CEREDAF |année=2010 |pages =223 |isbn=978-2-906657-33-5 |oclc=690252322}} (Géologie, biologie, archéologie et cultures) * {{Ouvrage |auteur1=[[Olivier Weber]] |traducteur=Reza |titre=Sur les routes de la soie |lieu=Paris |éditeur=Hoëbeke |année=2007 |pages totales=157 |isbn=978-2-84230-300-6 |isbn2=2-84230-300-8 |bnf=FRBNF41261217}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Olivier Weber]] |titre=Le grand festin de l'Orient |lieu=Paris |éditeur=R. Laffont |année=2004 |pages totales=349 |isbn=978-2-221-09802-8 |isbn2=2-221-09802-1 |bnf=FRBNF39183888}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Jack Chaboud]] |titre=Sous les sables d'Afghanistan |lieu=Clichy |éditeur=Éd. du Jasmin |nature ouvrage=roman |collection=Collection Roman jeunesse |numéro dans collection=6 |année=2004 |pages =125 |isbn=978-2-912080-76-9 |bnf=FRBNF39264190}}. * {{Ouvrage |auteur1=Pierre Cambon |auteur2=Jean-François Jarrige |auteur3=Marthe Bernus-Taylor |auteur4=Michael Barry |auteur5=Bernard Pupaigne |auteur6=Paul Bernard |auteur7=Boris Marshak |auteur8=Zémaryalaï Tarzi |auteur9=Marianne Yaldiz |titre=Afghanistan |sous-titre=une histoire millénaire |lieu=Paris |éditeur=Éditions de la Réunion des musées nationaux |année=2002 |isbn=2-7118-4413-7 |id=Afghanistan2002}} * Pierre Centlivres, 'The Controversy over the Buddhas of Bamiyan', ''[[South Asia Multidisciplinary Academic Journal]]'', 2|2008 [http://samaj.revues.org/index992.html The Controversy over the Buddhas of Bamiyan] * {{Ouvrage |auteur1=[[Michael Barry (écrivain)|Michael Barry]] |titre=Le royaume de l'insolence : l'Afghanistan (1504-2001) |lieu=Paris |éditeur=Flammarion |année=2002 |pages =510 |isbn=978-2-08-210102-8 |isbn2=2-08-210102-9 |bnf=FRBNF38801433}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Gilles Dorronsoro]] |titre=La révolution afghane : des communistes aux tâlebân |lieu=Paris |éditeur=Karthala |collection=Recherches internationales |année=2000 |pages =350 |isbn=978-2-84586-043-8 |isbn2=2-84586-043-9 |bnf=FRBNF37111078 |lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/revolution-afghane-des-communistes-aux-taleban/oclc/421820049/viewport}}. * {{Ouvrage |prénom1=Ashmat |nom1=Froz |auteur2=André Baudin |préface=Salvatore Lombardo |titre=Massoud : l'esthète et l'architecte |lieu=Chatou|éditeur=L'Arganier |année=2003 |pages =119 |isbn=978-2-912728-01-2 |isbn2=2-912728-01-0 |oclc=53229867}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Patrick Denaud]] |auteur2=Béatrice Gitton |préface=[[Jean-François Deniau]] et [[Olivier Weber]] |postface=[[Michel Bras]] |titre=Saveurs afghanes |sous-titre=la cuisine du [[Gandhara]] |lieu=[[Paris]] |éditeur=Édition du Félin |nature ouvrage=beaux-livres |année=2002 |pages =208 |format livre={{Unité|24|cm}} |isbn=2-8664-5471-5 |isbn2=978-2-8664-5471-5 |bnf=39017147f |oclc=401602180 |sudoc=075931915 |lire en ligne={{Google Livres|w1CxPAAACAAJ}} |présentation en ligne=http://www.editionsdufelin.com/o-s-cat-r-14.html |consulté le=21 mai 2018}} * {{Ouvrage |prénom1=Olivier |nom1=Weber |titre=Le faucon afghan : un voyage au royaume des talibans |lieu=Paris |éditeur=Robert Laffont |année=2001 |pages =262 |isbn=978-2-221-09313-9 |bnf=FRBNF37659069}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Khaled Hosseini]] |traducteur=Valérie Bourgeois |titre=Mille soleils splendides |titre original=Thousand splendid suns |lieu=Paris |éditeur=Belfond |collection=Littérature étrangère |année=2007 |pages totales=405 |isbn=978-2-714-44327-4 |isbn2=2-714-44327-3 |bnf=FRBNF41133793 |oclc=470873928}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Khaled Hosseini]] |traducteur=Valérie Bourgeois |titre=Les cerfs-volants de Kaboul |titre original=Kite runner |lieu=Paris |éditeur=10-18 |collection=Domaine étranger |année=2006 |pages totales=405 |isbn=978-2-264-04357-3 |isbn2=2-264-04357-1 |bnf=FRBNF40220423 |oclc=469632295}}. * Gilles Dorronsoro ''Kabul at War (1992-1996) : State, Ethnicity and Social Classes'', ''South Asia Multidisciplinary Academic Journal'' [http://samaj.revues.org/index212.html Kabul at War (1992-1996) : State, Ethnicity and Social Classes] * {{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Lévesque]] |auteur2=Gilles Labelle |titre=1979-1989, l'URSS en Afghanistan : de l'invasion au retrait |lieu=Bruxelles |éditeur=Complexe |collection=La Mémoire du siècle |numéro dans collection=57 |année=1990 |pages totales=282 |isbn=978-2-8702-7357-9 |isbn2=2-8702-7357-6 |bnf=FRBNF35285568 |lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/1979-1989-lurss-en-afghanistan-de-linvasion-au-retrait/oclc/397369656/viewport}}. * {{Ouvrage | langue = en | prénom1 = Thomas J. | nom1 = Barfield | titre = Afghanistan | sous-titre = A Cultural and Political History | éditeur = Princeton University Press | lieu = Princeton / Oxford | année = 2010 | isbn = 978-0-691-14568-6}}. * {{Ouvrage | langue = en | prénom1 = Meredith L. | nom1 = Runion | titre = The History of Afghanistan | collection = The Greenwood Histories of the Modern Nations | éditeur = Greenwood Press | lieu = Westport / Londres | année = 2007 | isbn = 978-0-313-33798-7}}. === Articles connexes === * [[Ahmed Zia Massoud]] * [[Ahmed Chah Massoud|Commandant Massoud]] * [[Cuisine afghane]] * [[Gulbuddin Hekmatyar|Hekmatyar]] * {{page h|Guerre d'Afghanistan}} * [[Liste des gouverneurs des provinces afghanes|Liste des dirigeants des provinces d’Afghanistan]] * [[Narco-économie en Afghanistan]] * [[Direction nationale de la sécurité]] * [[Corridor Lapiz-lazuli]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Provinces d'Afghanistan|Histoire de l'Afghanistan|Élections en Afghanistan|Président de l'Afghanistan|Association sud-asiatique pour la coopération régionale|Organisation de la coopération islamique|Pays d'Asie}} {{Portail|Afghanistan|Asie}} [[Catégorie:Afghanistan|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A8bre%20de%20Boole%20%28logique%29
Algèbre de Boole (logique)
{{Sources à lier|date=février 2021}} {{Voir homonymes|Algèbre de Boole}} L{{'}}'''algèbre de Boole''', ou calcul booléen, est la partie des [[mathématiques]] qui s'intéresse à une approche [[Algèbre|algébrique]] de la [[logique]], vue en termes de [[Variable (mathématiques)|variables]], d'[[Opérateur (mathématiques)|opérateurs]] et de [[Fonction (mathématiques)|fonctions]] sur les variables logiques, ce qui permet d'utiliser des techniques algébriques pour traiter les expressions à deux valeurs du [[calcul des propositions]]. Elle fut lancée en 1854 par le [[mathématicien]] [[Britanniques|britannique]] [[George Boole]]. L'algèbre de Boole trouve de nombreuses applications en [[informatique]] et dans la [[Conception de circuits intégrés|conception]] des [[circuits électroniques]]. Elle fut utilisée la première fois pour les circuits de [[Commutateur téléphonique|commutation téléphonique]] par [[Claude Shannon]]. == Exemple introductif == L'algèbre de Boole des [[Fonction logique|fonctions logiques]] permet de modéliser des [[Logique|raisonnements logiques]], en exprimant un « état » en fonction de conditions. Par exemple, si nous étudions l'expression Communication et l'expression Décrocher : * Communication = Émetteur ET Récepteur :''Communication'' serait « VRAI » si à la fois les variables ''Émetteur ET Récepteur'' étaient actifs (c'est une fonction logique dépendant des variables ''Émetteur'' et ''Récepteur'') * Décrocher = (Sonnerie ET Décision de répondre) OU Décision d'appeler :''Décrocher'' serait « VRAI » soit si à la fois on entend la ''sonnerie ET'' l'on ''décide de répondre'', soit (''OU'') si simplement l'on ''décide d'appeler''. L'algèbre de Boole étant un domaine commun à trois disciplines, on rencontre des notations différentes pour désigner un même objet. Dans le reste de l'article, on indiquera les diverses notations, mais on en privilégiera une pour conserver une certaine homogénéité. == Algèbre de Boole des valeurs de vérité == On appelle ''B'' l'[[ensemble]] constitué de deux éléments appelés '''valeurs de vérité''' {VRAI, FAUX}. Cet ensemble est aussi noté * <math>B=\{1,0\}</math> * <math>B= \{\top , \perp \}</math>. avec <math>\top</math> pour <math>1</math> et <math>\perp</math> pour <math>0 </math>. On privilégiera dans la suite la notation <math>B=\{1,0\}</math>. Sur cet ensemble on peut définir deux [[loi de composition|lois]] (ou opérations) binaires, les lois ET et OU, et une opération unaire, la négation (ou le complémentaire). Pour l'ensemble des exemples et propriétés suivantes, <math>\{a, b, c\} \subset B</math> === Conjonction === {{Article connexe|Fonction ET|Conjonction logique}} {|align="right" class="wikitable" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de la loi '''ET''' |- style="text-align:center" |width="50"|'''b'''\'''a'''||width="50"|'''0'''||width="50"|'''1''' |- style="text-align:center" |'''0'''||0||0 |- style="text-align:center" |'''1'''||0||1 |} Elle est définie de la manière suivante : ''a'' ET ''b'' est VRAI si et seulement si ''a'' est VRAI et ''b'' est VRAI. Cette loi est aussi notée : *<math>\cdot \,</math> : [[Opérateur point]] ; *<math>\wedge</math> ; * « & » ou « && » : cette [[Mise en œuvre|implémentation]] fait partie de plusieurs [[Langage de programmation|langages de programmation]] tels que [[Perl (langage)|Perl]], [[C (langage)|C]], [[PHP]], [[Swift (langage d'Apple)|Swift]], [[Go (langage)|Golang]]. ; * « and » ou « ''AND'' » : la plupart des langages de programmation, par exemple [[Ada (langage)|Ada]], [[Pascal (langage)|Pascal]], Perl, [[Python (langage)|Python]], [[PHP]] proposent cette fonction ; * « ∧ » : utilisée dans plusieurs [[Notation algébrique|notations algébriques]] et en [[APL (langage)|APL]] ; * « * » ; le symbole d'une [[multiplication]] ordinaire est utilisée dans quelques langages ne disposant pas de fonction adaptée. On privilégiera dans la suite la notation « <math>\cdot</math> ». La table de cette loi (analogue à une [[table d'addition]] ou [[table de multiplication|de multiplication]]) n'est pas une [[table de vérité]]. === Disjonction === {|align="right" class="wikitable" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de la loi '''OU''' |- style="text-align:center" |width="50"|'''b'''\'''a'''||width="50"|'''0'''||width="50"|'''1''' |- style="text-align:center" |'''0'''||0||1 |- style="text-align:center" |'''1'''||1||1 |} {{Article connexe|Fonction OU|Disjonction logique}} Elle est définie de la manière suivante : ''a'' OU ''b'' est VRAI si et seulement si ''a'' est VRAI ou ''b'' est VRAI. (En particulier, si ''a'' est vrai et que ''b'' est vrai aussi, alors ''a'' OU ''b'' est vrai.) Cette loi est aussi notée : *<math>+</math> * « ∨ » (« <math>\vee</math> ») en mathématiques (et en logique mathématique) ou en APL ; * «|» ou «||» dans certains langages de programmation ; * en toutes lettres « or » ou « OR » en logique ou dans certains langages de programmation. On privilégiera dans la suite la notation <math>+</math> mais on prendra garde du fait que cette loi n'est pas l'addition usuelle dans [[Anneau ℤ/nℤ|'''Z'''/2'''Z''']]. C'est pourquoi, en mathématiques et en [[logique mathématique]], la notation <math>+</math> n'est pas utilisée pour désigner le « ou inclusif » : elle est réservée au « [[#Disjonction exclusive|ou exclusif]] », opération qui (jointe au « et ») fait de toute [[algèbre de Boole (structure)|algèbre de Boole]] un [[anneau de Boole]], en particulier une '''Z'''/2'''Z'''-[[algèbre sur un corps|algèbre]]. === Négation === {{Article connexe|Fonction NON|Négation logique}} La négation de ''a'' est VRAIE si et seulement si ''a'' est FAUX. La négation de a est notée : * non-a, non a, not a *<math>\bar{a}</math> *<math>a/</math> *<math>\neg a</math> * « ~a » dans quelques notations algébriques, en APL et dans quelques langages d'interrogation de [[base de données|bases de données]] ([[Structured Query Language|SQL]]…) ; * « ! » dans quelques langages de programmation (C, [[langage C++|C++]]…) ; * « 1- » dans quelques langages ne disposant pas de fonctions adaptées ([[traitement par lots|Batch]]…) ''(puisque 1-0=1 et 1-1=0).'' On privilégiera dans la suite la notation <math>\bar{a}</math>. On obtient alors <math>\bar{0}=1</math> et <math>\bar{1}=0</math>. === Propriétés === ==== Propriétés des opérateurs ==== Les opérateurs sont concernés par plusieurs propriétés communes : * [[associativité]] : <math>( a + b ) + c = a + (b + c) </math> , qui est parfois écrit pour cette raison : <math>a + b + c</math> et <math>( a \cdot b ) \cdot c = a \cdot (b \cdot c)</math>, qui est parfois écrit pour cette raison : <math>a \cdot b \cdot c</math> ; * [[Loi commutative|commutativité]] : <math>a + b = b + a</math> et <math>a \cdot b = b \cdot a</math> ; * [[distributivité]]<ref>Respectivement (E4.1) et (E4.2) dans {{Ouvrage|auteur=M. Jaume|et al.=oui|titre=Logique pour l'informatique|éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]]|date=2020|url={{Google Livres|nxlEEAAAQBAJ|page=76}}|page=76}}<!--ou exo 3.20 dans ce manuel de BTS https://books.google.fr/books?id=i21AEAAAQBAJ&pg=PA87 voir aussi ce manuel de Première mais avec d'autres notations : https://books.google.fr/books?id=shU5EAAAQBAJ&pg=PA15-->.</ref> : <math>a \cdot ( b + c ) = (a \cdot b) + (a \cdot c)</math> et <math>a + (b \cdot c) = (a + b)\cdot (a+c)</math> ; * [[idempotence]] : <math>a + a = a</math> et <math>a\cdot a=a</math> . Par ailleurs, chaque opérateur possède un [[élément neutre]] et un [[élément absorbant]] : * <math>a+0=0+a=a</math> ; * <math>a+1=1+a=1</math> ; * <math>a \cdot 1=1 \cdot a=a</math> ; * <math>a \cdot 0=0 \cdot a=0</math> ; Des simplifications sont possibles comme : * <math>a+a\cdot b=a</math> ; * <math>a\cdot(a+b)=a</math> ; * <math>a+\overline{a} \cdot b = a+b</math> ; * <math>a \cdot (\overline{a}+b) = a \cdot b</math>. le [[théorème du consensus]] s'applique aux opérateurs de l'algèbre de Boole : * <math>a \cdot b + \overline{a} \cdot c = a \cdot b + \overline{a} \cdot c + b \cdot c </math>. Enfin, ils suivent le [[principe de complémentarité]] : * [[Involution (mathématiques)|involution]] : <math>a = \overline{\overline{a}}</math> ({{ex}} la proposition "La lumière est allumée" équivaut à "la lumière n'est pas non allumée" ou, dit autrement, "la lumière n'est pas éteinte"). * [[Principe du tiers exclu|tiers exclu]] : <math>a + \overline{a} = 1</math> (la proposition "lumière allumée" OU "lumière non allumée" est toujours VRAI.). * [[contradiction]] ou antilogie : <math>a \cdot \overline{a} = 0</math> (la proposition "lumière allumée" ET "lumière non allumée" est toujours FAUX.). ==== Structure ==== On retrouve alors toutes les propriétés qui confèrent à ''B'' une [[algèbre de Boole (structure)|structure d'algèbre de Boole]]. ==== Priorité ==== Pour alléger les écritures, il est d'usage que les opérations booléennes soient soumises aux mêmes règles de priorité que les opérations arithmétiques usuelles : la fonction ET (multiplication logique) est donc prioritaire par rapport à la fonction OU (somme logique). Ainsi : :<math>1 + b\cdot 0 = 1 + 0 =1</math> Il reste possible de placer des parenthèses dans les calculs pour changer l'ordre de priorité des opérations. ==== Lois de De Morgan ==== {|width="100%" |- |align="center"| ; Première loi de De Morgan (négation de la disjonction) : s'exprime par l'égalité suivante <math>\overline{ a + b } = \overline{a} \cdot \overline{b}</math> {|class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |+ style = "background:#b3e2d1"|Table de vérité/Table de fonctionnement |- !scope=col|a !scope=col|b !scope=col|<math>a + b </math> !scope=col|<math>\overline{ a + b } </math> !scope=col|<math>\overline{ a }</math> !scope=col|<math>\overline{ b }</math> !scope=col|<math>\overline{a} \cdot \overline{b}</math> |- style="text-align:center" !scope=row|0 !scope = row|0 ||0||1||1||1||1 |- style="text-align:center" !scope=row|0 !scope = row|1 |1||0||1||0||0 |- style="text-align:center" !scope=row|1 !scope = row|0 |1||0||0||1||0 |- style="text-align:center" !scope=row|1 !scope = row|1 |1||0||0||0||0 |} Dans les deux cas, l'expression ne sera VRAIE<br />que si ''a'' et ''b'' sont ''fausses''. |align="center"| ; Deuxième loi de De Morgan (négation de la conjonction) :<math>\overline{ a \cdot b } = \overline{a} + \overline{b}</math> {|class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |+ style = "background:#b3e2d1"|Table de vérité/Table de fonctionnement |- !scope=col|a !scope=col|b !scope=col|<math>a \cdot b</math> !scope=col|<math>\overline{ a \cdot b }</math> !scope=col|<math>\overline{ a }</math> !scope=col|<math>\overline{ b }</math> !scope=col|<math>\overline{a} + \overline{b}</math> |- style="text-align:center" !scope=row|0 !scope = row|0 |0||1||1||1||1 |- style="text-align:center" !scope=row|0 !scope = row|1 |0||1||1||0||1 |- style="text-align:center" !scope=row|1 !scope = row|0 |0||1||0||1||1 |- style="text-align:center" !scope=row|1 !scope = row|1 |1||0||0||0||0 |} Dans les deux cas, l'expression ne sera FAUSSE<br />que si ''a'' et ''b'' sont ''vraies''. |} == Fonctions logiques == {{Article détaillé|Fonction logique}} Mathématiquement, une '''fonction logique''' ou opérateur logique est une application de ''B<sup>n</sup>'' dans ''B''. En [[Électronique (technique)|électronique]], une fonction logique est une ''[[Boîte noire (système)|boîte noire]]'' qui reçoit en entrée un certain nombre de variables logiques et qui rend en sortie une variable logique dépendant des variables d'entrée. L'article [[fonction logique]] précise comment construire les boîtes noires de quelques fonctions fondamentales. Une [[table de vérité]] permet de préciser l'état de la sortie en fonction des états des entrées. Elle caractérise la fonction logique. Toute table de vérité, et donc toute fonction logique, peut se décrire à l'aide des trois opérations de base : * [[Disjonction logique|disjonction]] (OU) ; * [[Conjonction logique|conjonction]] (ET) ; * [[Négation logique|négation]] (NON). On démontre aussi qu'il existe exactement <math>2^{2^n}</math> fonctions logiques de <math>n</math> paramètres. Il suffit en effet de considérer toutes les tables de vérités possibles, ou de considérer le développement d'une fonction de <math>n</math> paramètres. === Fonctions logiques fondamentales === {|cellspacing="5" |- valign="top" | Elles sont issues des trois opérations de base et définissent alors * une fonction de ''B'' dans ''B'' : le complémentaire ou inversion * deux fonctions de ''B<sup>2</sup>'' dans ''B'' qui sont la somme (OU) et le produit (ET) |align="center" width="12%"| {|class="wikitable" width="100" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="2"|Table de vérité de l'inverse |- style="text-align:center" |'''a'''||'''<math>\bar a</math>''' |- style="text-align:center" |0||1 |- style="text-align:center" |1||0 |} |align="center" width="17%"| {|class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité de la somme |- style="text-align:center" |'''a'''||'''b'''||'''a <math>+ \,</math> b''' |- style="text-align:center" |0||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||1 |- style="text-align:center" |1||0||1 |- style="text-align:center" |1||1||1 |} |align="center" width="17%"| {|class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité du produit |- style="text-align:center" |'''a'''||'''b'''||'''a <math>\cdot \,</math> b''' |- style="text-align:center" |0||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||0 |- style="text-align:center" |1||0||0 |- style="text-align:center" |1||1||1 |} |} === Fonctions logiques composées === Ce sont les fonctions logiques à deux variables. Parmi celles-ci, on en dénombre certaines suffisamment intéressantes pour qu'on leur donne un nom. ==== Disjonction exclusive ==== {|align="right" class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité de XOR |- style="text-align:center" |width="40"|'''a'''||width="40"|'''b'''||width="70"|'''a <math>\oplus</math> b''' |- style="text-align:center" |0||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||1 |- style="text-align:center" |1||0||1 |- style="text-align:center" |1||1||0 |} {{Article connexe|OU exclusif}} Le OU étudié jusqu'à présent doit se comprendre de la manière suivante : « l'un ou l'autre ou les deux ». Il est également appelé « OU inclusif ». Le [[Fonction OU exclusif|OU exclusif]] (ou XOR pour ' e'''X'''clusive '''OR'''') s'entend comme : « l'un ou l'autre, ''mais pas'' les deux ». ; a XOR b :<math>a\ \operatorname{XOR}\ b = a \oplus b = (a+b).\overline{(a \cdot b)} = a\bar{b}+\bar{a}b</math> On peut également le définir avec un [[modulo (informatique)|modulo]] sur une [[somme (arithmétique)|somme]] ordinaire : :<math>a\ \operatorname{XOR}\ b = (a+b)\ \bmod\ 2</math> Le « ou exclusif » est parfois noté par le signe arithmétique <math>\ne</math> (''différent de''). Fonctionnellement, on utilise aussi un + entouré :<math>a\oplus b</math>. '''Propriété''' - Toute table de vérité, toute fonction logique, peut se décrire à l'aide de la constante 1 et des deux opérations : disjonction exclusive et conjonction, car :{{Retrait|<math> \bar a = a\oplus\ 1 </math>, et <math>a + b = a \oplus\ b \oplus\ a\cdot b </math>}} ==== Équivalence ==== {|align="right" class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité de EQV |- style="text-align:center" |width="40"|'''a'''||width="40"|'''b'''||width="70"|'''a <math>\Leftrightarrow</math> b''' |- style="text-align:center" |0||0||1 |- style="text-align:center" |0||1||0 |- style="text-align:center" |1||0||0 |- style="text-align:center" |1||1||1 |} L'[[Équivalence logique|équivalence]] (notée EQV ou XNOR) est vraie si les deux entrées ont la même valeur et fausse sinon. C'est la négation du « ou exclusif ». ; L'''équivalence'' peut s'écrire :<math>a\ \operatorname{EQV}\ b = a \odot b = \overline{a \oplus b} = \overline{a \overline{b} + \overline{a} b} = (ab) + (\overline{a} \cdot \overline{b})</math> L'équivalence est souvent notée par le signe <math>\Leftrightarrow</math>. Elle peut aussi être notée « == » dans certains langages (C++, PHP…) et « ⊙ » en électronique. {{Clr}} ==== Implication ==== {|align="right" class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité de IMP |- style="text-align:center" |width="40"|'''a'''||width="40"|'''b'''||width="70"|'''a <math>\Rightarrow</math> b''' |- style="text-align:center" |0||0||1 |- style="text-align:center" |0||1||1 |- style="text-align:center" |1||0||0 |- style="text-align:center" |1||1||1 |} {{article détaillé|implication (logique)}} ;L'''implication'' (notée ''IMP'') s'écrit de la manière suivante :<math>a\ \operatorname{IMP}\ b = \overline{a}+b</math> Cette opération n'est pas [[#Propriétés des opérateurs|commutative]]. a est une condition '''suffisante''' pour b, qui, elle, est une condition '''nécessaire''' pour a. Mais <math>a\ \operatorname{IMP}\ b = \overline{b}\ \operatorname{IMP}\ \overline{a}</math> {{exemple|nom=Illustration|De l'affirmation ''« SI j'habite en Allemagne, ALORS j'habite en Europe. »'', on peut déduire ''« SI je n'habite pas en Europe, ALORS je n'habite pas en Allemagne. »'' mais pas ''« SI je n'habite pas en Allemagne, ALORS je n'habite pas en Europe. »'' car je peux habiter en Europe ailleurs qu'en Allemagne, sans contredire l'énoncé initial. }} ==== Inhibition ==== {|align="right" class="wikitable" width="150" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="3"|Table de vérité de INH |- style="text-align:center" |width="40"|'''a'''||width="40"|'''b'''||width="70"|'''<math>a.\overline{b}</math>''' |- style="text-align:center" |0||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||0 |- style="text-align:center" |1||0||1 |- style="text-align:center" |1||1||0 |} ;L{{'}}''inhibition'' (notée ''INH'') se compose comme suit : :<math>a\ \operatorname{INH}\ b = a.\overline{b}</math> Si ''a'' est VRAI, l'expression vaut VRAI, SAUF si b est VRAI. Cette opération n'est pas commutative. {{Clr}} === Exemple de fonctions logiques à trois ou quatre variables === ==== Fonction logique à trois variables ==== {|class="wikitable" align ="right" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="43"|Table de vérité de décrocher |- style="text-align:center" |width="35"|'''a'''||width="35"|'''b'''||width="35"|'''c'''||width="70"|'''d''' |- style="text-align:center" |0||0||0||0 |- style="text-align:center" |0||0||1||1 |- style="text-align:center" |0||1||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||1||1 |- style="text-align:center" |1||0||0||0 |- style="text-align:center;;color:red" |1||0||1||1 |- style="text-align:center" |1||1||0||1 |- style="text-align:center" |1||1||1||1 |} L'égalité {{Retrait|Décrocher {{=}} (Sonnerie ET Décision de répondre) OU Décision d'appeler}} traduit la situation pratique suivante : On ''décroche'' un téléphone quand on ''décide d'appeler'' quelqu'un ou quand le ''téléphone sonne'' et qu'on ''décide de répondre''. Elle est constituée de trois variables : * a = « Sonnerie » ; * b = « Décision de répondre » ; * c = « Décision d'appeler ». la variable d = « Décrocher » est fonction logique des 3 précédentes et peut s'écrire {{retrait|<math>d {{=}} a \cdot b + c</math>}} La table de vérité de cette fonction d est alors la suivante (à droite) : {{Clr}} {|align="right" class="wikitable" cellspacing="0" border="1" |- style = "background:#b3e2d1;text-align:center" |colspan="43"|Table de vérité de décrocher2 |- style="text-align:center" |width="35"|'''a'''||width="35"|'''b'''||width="35"|'''c'''||width="70"|'''d2''' |- style="text-align:center" |0||0||0||0 |- style="text-align:center" |0||0||1||1 |- style="text-align:center" |0||1||0||0 |- style="text-align:center" |0||1||1||1 |- style="text-align:center" |1||0||0||0 |- style="text-align:center;color:red" |1||0||1||0 |- style="text-align:center" |1||1||0||1 |- style="text-align:center" |1||1||1||1 |} La table indique une situation absurde : quand on décide d'appeler quelqu'un et que le téléphone sonne sans qu'on ait envie de répondre, on décrocherait quand même. Une modification de la table comme ci-contre corrigerait cette absurdité. Cette table correspond à une fonction logique Décrocher d2 ou d2 qu'il est possible de déterminer et simplifier en <math>d2 =\bar a \cdot c + a \cdot b</math>. ==== Fonction logique à quatre variables ==== Un bon élève s'interroge s'il est sage de sortir un soir. Il doit décider en fonction de quatre variables : * a = il a assez d'argent ; * b = il a fini ses devoirs ; * c = le transport en commun est en grève ; * d = l'automobile de son père est disponible. Cet élève pourra sortir si : * il a assez d'argent, a = vrai ; * il a fini ses devoirs, donc b = vrai ; * le transport en commun n'est pas en grève, donc c = faux ; * ou si l'automobile de son père est disponible, donc d = vrai. L'expression logique de sortir en fonction de l'état des variables a, b, c et d peut donc s'écrire ainsi :{{Retrait|Sortir {{=}}<math> a \cdot b \cdot ({\bar c}+d)</math>}} === Factorisation d'une expression === Une fonction logique peut être déterminée * soit sous forme d'une expression faisant intervenir les 3 opérations (<math>+\,</math>, <math>\cdot\,</math>, <math>\bar{}\,</math>) * soit sous forme de sa table de vérité. Dans ce cas il sera toujours possible d'effectuer un développement pour écrire cette fonction comme une [[Forme normale conjonctive|somme de produits]]. Exemple : Dans l'exemple de "Décrocher2", la lecture de la table montre que <math>d2</math> égale <math>1</math> quand <math>(a, b, c) = (0, 0, 1)</math> ou <math>(0, 1, 1)</math> ou <math>(1, 1, 0)</math> ou <math>(1, 1, 1)</math>.{{Retrait|Cela permet de définir d2 par <math>d2 =\bar a \cdot \bar b \cdot c + \bar a \cdot b \cdot c + a \cdot b \cdot \bar c + a \cdot b \cdot c</math>}} Il est possible de trouver une expression minimisant le nombre de termes et le nombre de lettres dans chaque terme. C'est l'objectif de certaines techniques comme la [[méthode de Quine-Mc Cluskey]], les [[table de Karnaugh|diagrammes de Karnaugh]], la [[méthode des consensus]], la double dualisation… Exemple (suite) : la somme précédente peut être réduite par factorisation des deux premiers termes par <math>\bar a.c </math> et factorisation des deux derniers termes par <math> a \cdot b \,</math>{{Retrait|<math>d2 =\bar a \cdot c + a \cdot b</math>}} == Arbre d'expression == Les expressions logiques sont souvent représentées en [[informatique]] sous forme d'[[arborescence]]. À un premier sommet (racine) sont rattachés différents sous-arbres (ou branches). Les sommets sans issue sont appelés feuilles. Chaque sommet interne correspond à un sélecteur booléen <math>S(x, y, z) =</math> « si <math>x</math> alors <math>y</math> sinon <math>z</math> », qui ramène une question <math>x</math> à deux sous-questions plus simples, éventuellement réduites à 1/vrai ou 0/faux. L'évaluation d'une fonction f dépendant d'une variable q choisie pour la première question est alors <math>f = S(q, f(q=1), f(q=0))</math>, qui ramène à deux expressions indépendantes de <math>q</math>. Soit <math>f = a \cdot b+a \cdot d \cdot f+c \cdot d+e \cdot f</math> ; on peut écrire <math>f= S(a, f(a=1), f(a=0))= S(a, b+c \cdot d+d \cdot f+e \cdot f, c \cdot d+e \cdot f)= S(a, S(b,1,d \cdot f+c \cdot d+e \cdot f), S(c,d+e \cdot f, e \cdot f))\dots</math> Les arbres dépendant de l'expression et de l'ordre des questions, pour une même expression certains questionnaires seront plus simples que d'autres. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets |wikibooks=Électronique numérique : logique |wikibooks titre=Électronique numérique : logique |wikiversity=Logique séquentielle |wikiversity titre=Logique séquentielle }} === Articles connexes === {{Loupe|Liste de sujets relatifs à l'algèbre de Boole}} * [[Opération bit à bit]] * [[Les lois de la pensée]] === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=J. Kuntzmann|titre=Algèbre de Boole|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=1968}} * {{Ouvrage|auteur1=N. Permingeat|titre=Algèbre de Boole : Théorie, méthodes de calcul, applications, avec exercices|lieu=Paris|éditeur=Dunod|année=1988}} * {{Ouvrage|prénom1=Claude François|nom1=Picard|titre=Théorie des questionnaires|lieu=Paris|éditeur=[[Gauthier-Villars]]|année=1965}} {{Palette |Opérations binaires |Connecteurs logiques }} {{Portail|informatique|électricité et électronique|logique|mathématiques}} [[Catégorie:Algèbre de Boole|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ada%20%28langage%29
Ada (langage)
{{voir homonymes|Ada}} {{Infobox Langage de programmation | couleur boîte = <!-- pour adapter la couleur de la boîte au logo --> | nom = Ada | logo = | paradigme = [[Programmation orientée objet|orienté objet]] | auteur = équipe de [[CII Honeywell Bull]] | développeur = | date de première version = 1980 | dernière version stable = | date de dernière version stable = | dernière version avancée = | date de dernière version avancée = | typage = [[Typage statique|statique]] | implémentations = | normes = | dialectes = | influencé par = | a influencé = | système d'exploitation = [[Windows]], [[Linux]], [[FreeBSD]], [[macOS]], [[VxWorks]] | licence = | site web = }} [[Image:ada lovelace.jpg|vignette|droite|Ada Lovelace (1840).]] '''Ada''' est un [[langage de programmation]] [[Programmation orientée objet|orienté objet]] dont les premières versions remontent au début des [[années 1980]]. La dernière version publiée est Ada 2022. == Présentation == Ada<ref>{{Lien brisé|url=http://www.sei.cmu.edu/reports/03tn021.pdf/|titre=What About Ada? The State of the Technology in 2003}}.</ref> est un [[langage de programmation]] conçu par l’équipe de [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII-Honeywell Bull]] dirigée par [[Jean Ichbiah]] en réponse à un [[cahier des charges]] établi par le [[département de la Défense des États-Unis]] (DoD). Les premiers travaux autour du projet ont commencé à la fin des années 1970<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Jean D. |nom1=Ichbiah |prénom2=Bernd |nom2=Krieg-Brueckner |prénom3=Brian A. |nom3=Wichmann |prénom4=John G. P. |nom4=Barnes |titre=Rationale for the design of the Ada programming language |périodique=ACM SIGPLAN Notices |volume=14 |numéro=6b |date=1979-06-30 |issn=0362-1340 |issn2=1558-1160 |doi=10.1145/956653.956654 |lire en ligne=https://dl.acm.org/doi/10.1145/956653.956654 |consulté le=2021-01-14 |pages=1–261 }}</ref> et dès 1979 un ''preliminary ADA reference'' ''manual'' est publié dans la revue du ''[[Special Interest Group on Programming Languages]]'' de l'[[Association for Computing Machinery|ACM]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=J. D. |nom1=Ichbiah |titre=Preliminary Ada reference manual |périodique=ACM SIGPLAN Notices |volume=14 |numéro=6a |date=1979-06-15 |issn=0362-1340 |issn2=1558-1160 |doi=10.1145/956650.956651 |lire en ligne=https://dl.acm.org/doi/10.1145/956650.956651 |consulté le=2021-01-14 |pages=1–145 }}</ref>. La première version validée du projet sort au début des [[années 1980]] sous le nom d'Ada 83. Pour développer le langage, l'équipe de Jean Ichbiah s'est inspirée de son précédent langage LIS (Langage d'Implémentation de Systèmes), conçu à la [[Compagnie internationale pour l'informatique|CII]] pour permettre le développement de [[Système d'exploitation|systèmes d'exploitation]] portables (à 95 %, disait Ichbiah). Ada 83 a été ensuite repris et amélioré au milieu des [[années 1990]] pour donner Ada 95, le second [[Programmation orientée objet|langage objet]] normalisé de manière internationale (publié en {{date-|février 1995}}, il est précédé de peu par [[Common Lisp]], publié en {{date-|décembre 1994}}). Sous les auspices de l’[[Organisation internationale de normalisation]] (ISO), le langage a bénéficié d'un amendement, Ada 2005, puis d'une nouvelle révision appelée Ada 2012. Le nom « Ada » a été choisi en l’honneur d’[[Ada Lovelace]], sans doute la première informaticienne de l’histoire. Il est associé à la couleur verte car, lors de l’appel d’offres du DoD, les différentes propositions étaient désignées par des couleurs pour éviter tout biais, et l’équipe qui l’a conçu était l’équipe verte<ref>{{Article |auteur1=Maurice Arvonny |titre=Parlez-vous l'Ada ? |périodique=Le Monde |date=1987-04-29 |lire en ligne= |pages=15 }}</ref>. Voici quelques particularités d’Ada : * [[typage statique]] ; * [[Module (programmation)|module]] par les [[Paquet (logiciel)|paquetages]] et contrôle fin de la visibilité ; * [[syntaxe]] claire et non ambiguë (inspirée de celle du [[Pascal (langage)|langage Pascal]]) ; * [[généricité]] ; * [[programmation par contrat]] ; * [[Multitâche|multi-tâche]] ; * traits [[Système temps réel|temps réel]] intégrés au langage (tâches, objets protégés, [[Interruption (informatique)|interruptions]]) ; * bibliothèques normalisées ; * liens avec les autres langages ; * annexes temps réel avec le [[Profil Ravenscar]] pour les systèmes sûrs ; * le document de la norme ISO est librement téléchargeable (voir ci-dessous). Il est souvent utilisé dans des [[Système temps réel|systèmes temps réel]] et [[Informatique embarquée|embarqués]] nécessitant un haut niveau de fiabilité et de sécurité. De nos jours, Ada est employé bien sûr par son initiateur, mais aussi dans toutes les [[techniques de pointe]] : en France, l’automobile, les transports ferroviaires ([[Alstom]], [[Siemens Mobility]], [[Ansaldo STS]]), les technologies aéronautiques ([[Thales Land and Air Systems]], [[Thales Avionics]], [[Airbus]], [[Airbus Defence and Space]]) et les technologies spatiales ([[Thales Alenia Space]], [[ArianeGroup]], [[CNES]], [[Arianespace]]). En [[2013 en informatique|2013]], il est possible de trouver des [[compilateur]]s Ada pour certains [[Système d'exploitation|systèmes d’exploitation]] ([[Microsoft Windows|Windows]], [[Linux]], [[VxWorks]]) et [[Architecture matérielle|architectures matérielles]], y compris un compilateur libre ([[GNAT]], inclus dans ''[[GNU Compiler Collection]]'') compilant de l’Ada 83/95/2005/2012. Ada est parfois utilisé en introduction aux cours de [[programmation informatique]] avancée<ref>{{Lien web|titre=Enseigner Ada (pourquoi ?, à qui ?, comment !)|url=http://d.feneuille.free.fr/enseignerada.htm|site=d.feneuille.free.fr|consulté le=2017-01-28}}.</ref>, et il peut être utilisé pour les cours d'introduction à la [[programmation]]<ref>C'est le cas au sein de l'école d'ingénieur française INSA de Toulouse. Voir [http://odf.insa-toulouse.fr/fr/formation/formation_ingenieur/offre_de_formation/cursus_ingenieur/sciences_et_technologies/ingenieur_genie_physique/deuxieme_annee_ingenierie_des_materiaux_composants_et_systemes/I2MAIF21-algorithmique_et_programmation_systeme_d_exploitation.html le programme détaillé] {{Lien archive|url=http://odf.insa-toulouse.fr/fr/formation/formation_ingenieur/offre_de_formation/cursus_ingenieur/sciences_et_technologies/ingenieur_genie_physique/deuxieme_annee_ingenierie_des_materiaux_composants_et_systemes/I2MAIF21-algorithmique_et_programmation_systeme_d_exploitation.html |titre=Copie archivée |horodatage archive=20180722144556 }}.</ref>. == Autres langages dans la mouvance Ada == Ada est inspiré du langage [[Pascal (langage)|Pascal]] dont il a repris tant l'esprit de la syntaxe que de l'architecture. Le langage Ada a inspiré [[Bertrand Meyer]] pour la conception du langage [[langage Eiffel|Eiffel]], qui a ajouté des notions de programmation par contrat (mais se montre moins adapté à l'industrie sous certains aspects). La notion de [[programmation par contrat]], formalisée par Bertrand Meyer avec Eiffel, a amené la création d'une extension au langage Ada, {{Lien|langue=en|trad=SPARK (programming language)|fr=SPARK (langage)|texte=SPARK}}, pour lui faire supporter des notations permettant d'exprimer des [[Calcul des propositions|assertions]] contractuelles dans les spécifications. La programmation par contrat (des sous-programmes ou des types d'objets) est finalement intégrée dans la version Ada 2012. Ada a inspiré le langage [[PL/SQL]] dans le domaine des [[Base de données|bases de données]], ainsi que le langage [[VHDL]] pour les architectures matérielles. Le langage Ada est également à la base de la conception des différents langages de la norme [[CEI 61131-3]], en particulier la partie déclarative commune à tous les langages et le langage ST ([[texte structuré]]). == "Hello, world!" en Ada 95 ou Ada 2005 == Un exemple courant pour montrer la syntaxe d’un langage est le programme [[Hello world]] : <syntaxhighlight lang="ada"> with Ada.Text_IO; -- Bibliothèque -- Déclaration de la procédure "Hello" procedure Hello is begin -- Imprimer "Hello, world!" à l'écran Ada.Text_IO.Put_Line("Hello, world!"); end Hello; </syntaxhighlight> Il existe des raccourcis pour <code>Ada.Text_IO.Put_Line</code> nécessitant moins de caractères, mais ils ne sont pas utilisés ici pour des raisons de compréhension. Pour des explications plus détaillées, vous pouvez consulter [[Wikibooks:Ada Programming/Basic]]. == Bref historique == * [[1974 en informatique|1974]] : le [[département de la Défense]] [[États-Unis|américain]] s'aperçoit qu’il gaspille énormément d’argent en utilisant ''grosso modo'' un [[langage de programmation]] par application, et en entretenant des programmes écrits dans des langages obsolètes endémiques ou exotiques. Certaines sources avancent le chiffre de {{nobr|500 langages}} de programmation employés en ces lieux.<br />Le résultat de cette prise de conscience est l’élaboration, en trois ans, du cahier des charges d’un langage unique, suffisamment souple et puissant pour remplacer tous les autres, que ce soit pour le guidage de missiles ou les travaux sur l’[[intelligence artificielle]] en passant par les applications de gestion. * [[1977 en informatique|1977]] : le département lance un appel d’offres, remporté par une équipe dirigée par le Français [[Jean Ichbiah]]. * [[1980 en informatique|1980]] : [[Jean Ichbiah]] fonde la compagnie [[Alsys]] ({{lang-en|Ada Language Systems}}). * [[1983 en informatique|1983]] : Ada83 est normalisé aux [[États-Unis]] par l’[[ANSI]] (ANSI/MIL-STD-1815A-1983). * [[1987 en informatique|1987]] : Ada83 fait l’objet de la [[norme internationale]] [[ISO]] 8652:1987. * [[1990 en informatique|1990]] : à partir des améliorations apportées par les différents développeurs de [[Compilateur|compilateurs]], l’Ada Joint Program Office lance un projet de révision du langage. * [[1991 en informatique|1991]] : [[Alsys]] est revendu à Thomson-CSF et devient TSP (Thomson Software Products). * [[1992 en informatique|1992]] : un contrat est passé entre le comité de révision ([[Ada9X Program Office]]) et l’[[Université de New York]] pour le développement d’un compilateur de référence pour le nouveau langage, qui sera [[logiciel libre|librement]] disponible. Ce compilateur, [[GNAT]], est basé sur la technologie [[GNU Compiler Collection|GCC]] de [[GNU]]. * [[1994 en informatique|1994]] : la société [[Ada Core Technologies]] (aujourd’hui [[AdaCore]]) est fondée par les membres du projet [[GNAT]] pour poursuivre la maintenance du compilateur et en assurer la commercialisation et le support. * [[1995 en informatique|1995]] : la révision tant attendue arrive à son terme, Ada95 voit le jour. Une norme révisée est publiée, [[ISO]]/[[Commission électrotechnique internationale|CEI]] 8652:1995. Ada95 est le premier langage mettant en œuvre la [[programmation orientée objet]] à faire l’objet d’une norme [[Organisation internationale de normalisation|ISO]]. Le compilateur [[GNAT]] couvre l’intégralité de la norme Ada95, y compris l’ensemble de ses annexes optionnelles. * [[1996 en informatique|1996]] : TSP devient Aonix<ref>Greffe du tribunal de commerce de Nanterre, {{formatnum:380249003}} RCS Nanterre</ref>. * [[2000 en informatique|2000]] : l’[[Ada Conformity Assessment Authority]] (ACAA) publie un ensemble de corrections mineures accumulées au cours des cinq années précédentes : le Technical Corrigendum 1. * [[2003 en informatique|2003]] : un rapport du {{Lien|langue=en|fr=Software Engineering Institute}} prédit la mort du langage Ada malgré sa supériorité sur les autres<ref>{{pdf}} [http://www.sei.cmu.edu/reports/03tn021.pdf rapport].</ref>. * [[2007 en informatique|2007]] : l'ISO publie l'Amendement 1 au langage qui introduit de nouvelles fonctions et officialise de nombreuses améliorations proposées initialement par les différents développeurs de compilateurs. Cette version du langage porte le nom d'Ada 2005, année durant laquelle l'Amendement fut figé pour publication par l'ISO. * [[2012 en informatique|2012]] : l'ISO publie une nouvelle révision de la norme (Ada 2012), qui apporte notamment des facilités syntaxiques, la [[programmation par contrat]], le support des architectures [[Microprocesseur multi-cœur|multi-cœurs]], et une extension de la bibliothèque prédéfinie. * [[2016]] : Parution d'un corrigendum technique à Ada 2012 * 2 mai 2023 : sortie de la norme ISO/IEC 8652:2023 qui fournit les spécifications d'Ada 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |nom= |titre=ISO/IEC 8652:2023 |url=https://www.iso.org/fr/standard/83621.html |site=ISO |consulté le=2024-02-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Luís Miguel Pinho|titre=From the Editor’s Desk|périodique=Ada letters|volume=XLIII|numéro=1|date=2023-06|issn=1094-3641|lire en ligne=https://dl.acm.org/action/showFmPdf?doi=10.1145%2F3631483|accès url=libre|format=pdf}}</ref>. == Voir aussi == === Articles connexes === {{Autres projets |Commons=Category:Ada (programming language) |wikibooks=Programmation Ada |wikibooks titre=Programmation Ada }} * [[GNAT]] (compilateur Ada libre) * [[MaRTE OS]] (système d'exploitation temps réel écrit en Ada) === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.adaic.com Ada Information Clearinghouse] : les documents normatifs et bien d'autres choses encore. * {{en}} [http://www.ada-auth.org/ Ada Conformity Assessment Authority] : ce groupe indépendant supervise la vérification de conformité des mises en œuvre du langage (autrefois appelé « validation ») et pilote le processus d’amendement et d’amélioration de la définition du langage. * [http://www.ada-france.org Ada France] : cette association organise un concours tous les ans avec des prix élevés ({{unité|1500|€}} pour le premier prix). * {{en}} [http://libre.adacore.com/ Les pages libres d’AdaCore] : AdaCore propose ici en téléchargement ses outils GPL notamment le compilateur GNAT et l’environnement de développement GPS. * [http://ada.developpez.com Developpez] : diverses ressources sur Ada. * [http://libre.adacore.com/libre/tools/more_resources/ada-course-in-french/ un cours Ada95 complet (sauf temps réel)] * {{en}} [http://www.everyspec.com/MIL-STD/MIL-STD+%281800+-+1999%29/ANSI-MIL-STD-1815A_8646/ MIL-STD-1815A, Ada Programming Language] * {{en}} [http://www.ada2012.org/ Site d'information sur Ada 2012] === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1={{Lien|langue=en|trad=John Barnes (computer scientist)|fr=John Barnes (programmeur)|texte=John Barnes}}|traducteur=Hugues Fauconnier|titre=Programmer en ADA 95|titre original=Programming in Ada 95|lieu=Paris|éditeur=Vuibert|année=2001|pages totales=772|isbn=978-2-711-78651-0}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1={{Lien|langue=en|trad=John Barnes (computer scientist)|fr=John Barnes (programmeur)|texte=John Barnes}}|titre=Programming in Ada 2005|lieu=Harlow, England New York|éditeur=Addison-Wesley/Pearson Education|année=2006|pages totales=828|isbn=978-0-321-34078-8}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1={{Lien|langue=en|trad=Alan Burns (professor)|fr=Alan Burns (professor)|texte=Alan Burns}}|auteur2={{Lien|langue=en|trad=Andy Wellings|fr=Andy Wellings|texte=Andy Wellings}}|titre=Concurrency in ADA|lieu=Cambridge New York|éditeur=Cambridge University Press|année=1998|numéro d'édition=2|pages totales=390|isbn=978-0-521-62911-9|oclc=38904027|url=http://www.worldcat.org/title/concurrency-in-ada/oclc/38904027/viewport}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Breguet|auteur2=Luigi Zaffalon|titre=Programmation séquentielle avec ADA 95|lieu=Lausanne|éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes|collection=Informatique|année=1999|pages totales=384|isbn=978-2-880-74404-5|oclc=42893613|url=http://www.worldcat.org/title/programmation-sequentielle-avec-ada-95/oclc/42893613/viewport}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Luigi|nom1=Zaffalon|auteur2=Pierre Breguet|titre=Programmation concurrente et temps réel avec ADA 95|lieu=Lausanne|éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes|collection=Informatique|année=1999|pages totales=559|isbn=978-2-880-74408-3|oclc=42893625|url=http://www.worldcat.org/title/programmation-concurrente-et-temps-reel-avec-ada-95/oclc/42893625/viewport}} * [http://www.lea-linux.org/documentations/index.php/Dev-ada Léa-Linux] : Introduction au langage Ada. * Simon Descarpentries, ''[http://s.d12s.fr/realisations/articles/LM66/LM66_Ada%20GTK+,%20le%20duo%20gagnant.html Ada95 et GTK+, le duo gagnant ?]'' Article paru dans ''GNU/Linux Magazine France'' * Jean-Pierre Rosen, ''[[b:Méthodes de génie logiciel avec Ada|Méthodes de génie logiciel avec Ada]]'' (WikiBook) == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Langages de programmation}} {{Portail|programmation informatique|4=Années 1980}} [[Catégorie:Langage de programmation]] [[Catégorie:Langage orienté objet]] [[Catégorie:Théorie des types|Ada]] [[Catégorie:Programmation concurrente]] [[Catégorie:Invention française]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Auvergne
Auvergne
{{2autres|la région culturelle et historique|l'ancienne région administrative|Auvergne (ancienne région administrative)|les homonymes|Auvergne (homonymie)}} {{Infobox Subdivision administrative | couleur = BBDEFD | nom = Auvergne | drapeau = Flag of Auvergne.svg | légende drapeau = [[Drapeau de l'Auvergne]] | blason = Blason de l'Auvergne.svg | légende blason = [[Blason de l'Auvergne]] | blason sous image = non | image = Auvergne Province.jpg | légende = L'Auvergne<br><small>Limites du début de l'ère chrétienne au {{S-|XI}} (couleur)</small><br><small>Limites du {{S mini-|XI|e}} au {{S-|XVIII}} (ligne bleue)</small> | autres noms = ''Auvèrnha'' {{oc}}<br />''Euvarnhà'' {{oc}} | pays = France | nom de code1 = [[ISO 3166-2:FR|ISO 3166-2]] | code1 = <code>FR-03</code><br><code>FR-15</code><br><code>FR-43</code><br><code>FR-63</code> | nom de division = Statut | division = [[Région historique|Entité géographique et culturelle]] | nom de division2 = [[Département français|Départements français]] | division2 = [[Allier (département)|Allier]] (03) (partie)<br>[[Cantal (département)|Cantal]] (15)<br>[[Haute-Loire]] (43) (partie)<br>[[Puy-de-Dôme]] (63) | nom de division4 = Villes principales | division4 = [[Ambert]], [[Aurillac]], [[Brioude]], [[Clermont-Ferrand]], [[Cournon d'Auvergne]], [[Issoire]], [[Mauriac (Cantal)|Mauriac]], [[Riom]], [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]], [[Thiers]], [[Vichy]]<ref group=alpha>À l'origine auvergnat, le village de Vichy a été rattaché à la province du [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] en 1374. Six communes de l’agglomération parmi les plus importantes (notamment [[Cusset]]) sont restées auvergnates jusqu'en 1789.</ref>-[[Cusset]]. | population = 1362367 | population notes = Ce chiffre correspond à la population de l'ancienne région administrative Auvergne en 2014. La population recalculée du territoire correspondant à l'ancienne province est de 885 288 habitants. Cette valeur s'obtient en additionnant les populations des départements du [[Cantal (département)|Cantal]], du [[Puy-de-Dôme]], ainsi que les communes auvergnates stricto-sensu des départements de la Haute-Loire et de l'Allier. | année_pop = 2014 | gentilé = [[Auvergnats|Auvergnat, Auvergnate]] | nom divers démographie = Démographie | divers démographie = | superficie = 26013 | superficie ha = non | superficie notes = La superficie indiquée est celle de l'ancienne région administrative. La superficie approximative de l'ancienne province était d'environ 15582 si on additionne les superficies des départements du Cantal, du Puy-de-Dôme et de l'arrondissement de Brioude. | nom divers géo = Point culminant | divers géo = [[Puy de Sancy]] ({{unité|1885|m}}) | latitude = | longitude = | type coord = | altitude = | sites touristiques = | carte = | géolocdual = | géolocalisation = | nom divers = Langue régionale | divers = [[auvergnat]],<br />[[Aurillacois (dialecte)|aurillacois]], <br />[[bourbonnais (dialecte)|bourbonnais]]<br />[[vivaro-alpin]]<ref group=alpha>Selon certaines classifications</ref> | nom divers2 = Symboles | divers2 = | modèle = Infobox Subdivision administrative }} [[Fichier:Auvergne historique departements.gif|thumb|285px|right|La province d'Auvergne superposée à la carte des départements français.]] L{{'}}'''Auvergne''' ({{en langue|oc|Auvèrnha}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Roux|titre=L'auvergnat de poche|éditeur=Assimil|collection=Assimil évasion|lieu=Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne)|année=2002|pages totales=246|isbn=978-2-7005-0319-7|isbn2=2700503198}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">Auvèrnha (prononcé {{MSAPI|au̯.ˈvɛrɳa}}) est l’appellation générique contemporaine la plus usitée et est notamment diffusée par de nombreuses associations régionales. Des variantes existent localement avec des prononciations comme /ɛu̯.ˈvɛr.ɳə/ en auvergnat septentrional, /ou̯.ˈbirɳo/ en auvergnat méridional et /ou̯.ˈvir.ɳo/ en auvergnat médian.</ref> ou ''Euvarnhà''<ref group="alpha">Selon la norme graphique [[Écriture auvergnate unifiée|EAU]]</ref>) est une [[Région historique|région historique et culturelle]] située dans le centre de la [[France]], au cœur du [[Massif central]]. De 1941 à 1946 et de 1956 à 2015, la [[Auvergne (ancienne région administrative)|région Auvergne]] fut également une [[Région française|région administrative]] française<ref group="alpha">Une circonscription d'action régionale en 1956, puis une [[Collectivité territoriale en France|collectivité territoriale]] de 1982 à 2015.</ref> composée des quatre départements de l'[[Allier (département)|Allier]], du [[Cantal (département)|Cantal]], de la [[Haute-Loire]] et du [[Puy-de-Dôme]]<ref group="alpha">La région incluait donc le [[Velay]], petite province à l'aspect et la culture proches, ainsi que le Bourbonnais, qui partage une large partie de son histoire avec l'Auvergne</ref>. Sa plus grande ville, [[Clermont-Ferrand]], en était le chef-lieu. Cette région a été supprimée le {{date|1 janvier 2016}} par la [[loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|loi sur l'Acte {{III}} de la décentralisation]]. Les départements qui la composaient font maintenant partie de la nouvelle région<ref name="gouvernement.fr">{{Lien web|langue=fr|titre=La réforme territoriale|url=http://www.gouvernement.fr/action/la-reforme-territoriale|site=Gouvernement.fr|consulté le=2017-01-29}}.</ref> [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. Avec plus de {{nb|2600 ans}} d'histoire, l'Auvergne est une des plus anciennes régions de France et une des mieux identifiées<ref name="PBDLA">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]]|titre=De l'Auvergne : 2600 ans au cœur de la Gaule et de la France Centrale|lieu=Nonette|éditeur=Créer|année=2003|pages totales=328|isbn=2-84819-001-9|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=dlpMhoL1p1UC&printsec=frontcover}}</ref>. Toutefois, son territoire est perçu de façon variable et le géographe [[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]] compte quatre définitions possibles pour les contours de la région. Ainsi, en plus de l’ancienne région administrative, il y a deux Auvergne historiques. La première a existé jusqu'au {{s-|XI|e}} et correspond à la cité des [[Arvernes]] ou ''Arvernie'' qui se perpétua avec le [[Archidiocèse de Clermont|diocèse primitif de Clermont]]. La constitution du [[duché de Bourbon]] confisqua le nord de son territoire et laissa une province plus petite au {{s-|XVIII}}<ref group="alpha">La cité fut créée à l'époque [[Auguste|augustéenne]]. Les recherches basées sur la toponymie laissent penser que le territoire de ce peuple gaulois était vraisemblablement plus grand que celui que les Romains constituèrent en cité, notamment au nord</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-François Meunier, Pierre Rigaud|titre=Sur la frontière arverno-biturige|périodique=Médioromanie, {{n°}}6, Journées d'études : Transversales en France médiane|lieu=Souvigny|date=2007}}</ref>. Enfin, dans l{{'}}''imaginaire parisien'', l'Auvergne apparaît souvent comme une région plus vaste. Au {{s|XIX}} et au {{s|XX}} une vague d'immigration venant d'Auvergne, de l'[[Aveyron (département)|Aveyron]], de la [[Lozère (département)|Lozère]] et de la [[montagne limousine]] a submergé la capitale. Elle y a imposé son folklore et a été identifiée comme celle des « [[Bougnat|Auvergnats de Paris]] » ou « bougnats ». Il n'est pas rare que toute la partie sud du Massif central soit ainsi assimilée à l'Auvergne. Clin d’œil à l'histoire, cette aire territoriale fait penser à celle des peuples vassaux des Arvernes sous l’Antiquité<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marc Tardieu|titre=Les Auvergnats de Paris|éditeur=Editions du Rocher|lieu=Paris|année=2001|pages totales=177|isbn=2-268-04050-X}}</ref>. Même si cette région n’a plus de concrétisation administrative, son histoire et sa géographie lui donnent une profonde cohérence. Sa [[Métropole (intercommunalité française)|métropole]], Clermont-Ferrand, la polarise en totalité et confirme cette unité. {{Sommaire|niveau=2}} == Dénomination et blason == L'Auvergne tient son nom du peuple des [[Arvernes]], dont le nom est généralement interprété comme « ceux qui vivent devant des terres plantées d'aulnes » par composition du préfixe gaulois ''are'' (« près de », « devant ») et de ''verno'' ou ''uerno'' (« aulnes » ou « aulnaies »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre-Yves Lambert|titre=La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies|passage=34|éditeur=Errance|date=|isbn=978-2-87772-224-7}}</ref>. Le nom Auvergne est écrit en roman médiéval ou en [[auvergnat]] ''Arvernha'', ''Auvernha'', ''Auvernhe'' ou dans le nord de la Lozère ''Alvernhe''<ref group="alpha">Dans la [[toponymie]] des pays de langue d'oc, c'est le digramme « nh » qui note le son [[Consonne nasale palatale|/ɲ/]], noté « gn » en français</ref>. La chaîne évolutive de ce toponyme est : ''Arvernia'' › ''Alvernia'' › ''Alvernha'' › ''Auvernha'' › ''Auvergne''<ref group=alpha>Tous ces noms sont synonymes et désignent la terre des Arvernes/Auvergnats. Arvernia désigne l'Auvergne en latin. Alvernia est toujours le nom italien, sicilien, piémontais et catalan pour l'Auvergne. Alvergna en vénitien. Auvernia en espagnol, portugais, basque, galicien, albanais, asturien, aragonais ou encore ladin. Aovergn en breton et en normand. Owernia en polonais.</ref>. {{Article détaillé|Blason de l'Auvergne}} Le [[blason de l'Auvergne]], ''d’or au [[gonfanon]] de [[gueules]] bordé de [[sinople]]'', a été pris par les [[Liste des comtes d'Auvergne|comtes d'Auvergne]] depuis au moins le {{s|XII}}, les sceaux et l'iconographie des comtes {{souverain2|Robert IV comte d'Auvergne}} et {{souverain2|Guy II d'Auvergne}} présentant déjà le gonfanon pour emblème de l'Auvergne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe de Bosredon.|titre=Sigillographie de l'ancienne Auvergne ({{sp-|XII|-|XVI|s}})|année=1895|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k311272w/f17.image}}</ref>. L'origine de cet emblème n'est pas certaine. Il pourrait s'agir de la bannière de l'[[Liste des abbés d'Aurillac|abbé d’Aurillac]] autour de laquelle se rallièrent les chevaliers de la nation d'Auvergne lors de la [[Première croisade|conquête de Jérusalem]] ou alors de celle d'[[Eustache III de Boulogne|Eustache III]], aïeul d'[[Adélaïde de Brabant]], la mère du comte. Eustache III avait le titre de [[Liste des comtes de Boulogne|comte de Boulogne-sur-Mer]] et était le frère de [[Godefroy de Bouillon]]. <gallery perrow="6"> Fichier:Bannière fr Saint-Géraud - 2 pans.svg|Ancienne bannière de l'[[abbaye d'Aurillac]] utilisée pendant la [[première croisade]]. Fichier:Bannière fr Saint-Géraud - 3 pans.svg|Bannière de l'abbaye d'Aurillac {{s-|XI}}. Fichier:Blason de l'Auvergne.svg|Blason adopté des comtes d'Auvergne ({{s-|XII}}). </gallery> == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Auvergne|Arvernes}} === Pays des Arvernes === [[Fichier:Région Auvergne et cité des arvernes.jpg|vignette|La cité des Arvernes superposée aux quatre départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme.]] [[Fichier:Statue de Vercingétorix. (2).jpg|vignette|[[Statue équestre de Vercingétorix (Auguste Bartholdi)]].]] L'Auvergne doit son nom au [[Gaulois (peuples)|peuple gaulois]] des [[Arvernes]]. C'était l'une des tribus les plus puissantes et les plus riches de la Gaule antique. Cette prédominance s’explique par plusieurs raisons. Le territoire arverne donnait à ses occupants une totale autonomie agricole, il se composait au centre de la grande plaine très fertile de la [[Limagne]], de coteaux fruiticoles sur le pourtour et enfin de grandes prairies de moyenne montagne idéales pour l'élevage. Ces zones d'autosubsistance étaient noyées dans un dense massif forestier qui fournissait l'énergie nécessaire à la mise en place d'industries prospères<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Camille Vigouroux|titre=Revue archéologique du Centre|sous-titre=Le saltus arverne, complexe économique.|année=1962|page=211 à 220|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/racf_0035-0753_1962_num_1_3_1029}}.</ref> : la céramique et la métallurgie. [[Lezoux]] devint à l'époque gallo-romaine un des plus grands centres de production de poteries (en particulier [[Céramique sigillée|sigillées]]) d'Europe. Ces poteries font partie du matériel archéologique courant que l'on retrouve partout dans le nord de l'Europe<ref group="alpha">On retrouve ces poteries arvernes jusqu'en [[Pologne]], alors que cette contrée se situe au-delà du ''[[limes]]''.</ref> et servent à la datation des lieux fouillés. L'exploitation de nombreuses mines d'or, d'argent et d'autres métaux (exploitées depuis 400 {{av JC}} au minimum)<ref>{{Lien web|titre=archéologie à Lezoux|url=http://www.lezoux.com/|site=lezoux.com|consulté le=2017-01-29}}.</ref> permit de faire de la métallurgie, de la forge et de l'[[orfèvrerie]] (en particulier du travail du cuivre) une grande spécialité arverne. Dans la ''[[Guerre des Gaules]]'' de [[Jules César|César]], [[Vercingétorix]] est décrit avec « une grande armure faite de nombreuses pièces d'argent assemblées et reflétant le soleil ». Les Arvernes frappaient leur propre monnaie et multipliaient les échanges commerciaux avec les tribus voisines (moins de {{nobr|15 monnaies}} connues pour {{nobr|57 peuples}} gaulois). Ils développèrent au centre du monde gaulois un commerce est-ouest et nord-sud engendrant une grande richesse. La puissance militaire des arvernes était importante, elle s’appuyait sur un territoire difficile à atteindre par les armées adverses car entouré sur quasiment tous ses côtés par des massifs montagneux (seul le nord était ouvert sur les plaines du centre de la Gaule). Enfin, il y avait au sommet du [[puy de Dôme]] un sanctuaire d'une importance majeure pour plusieurs nations gauloises qui s'y retrouvaient. Les recherches archéologiques les plus récentes situent la capitale des Arvernes de la fin du second âge du fer à l'[[oppidum de Corent]]<ref>{{Lien web|titre=Laboratoire Universitaire d'Enseignement et de recherche en archéologie nationale|url=http://www.luern.fr/index.php?mod=menu&act=sinformer&id=5}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Association pour la recherche sur l'âge du fer en Auvergne|url=http://arafa.fr/fr/}}.</ref>. [[Fichier:Confédération Arverne.png|vignette|La Confédération arverne. En rouge, la cité des Arvernes. En orange, les Vellaves : peuple client des Arvernes, mais d'après [[Strabon]] ce sont des Arvernes ayant fait sécession. En vert : les peuples clients, vassaux. En bleu : Les alliés des Arvernes.]] [[Strabon]] décrit une royauté arverne puissante qui impose au {{-s-|II}} son hégémonie sur les peuples gaulois<ref>Strabon, ''Géographie'', livre IV, II, 3, [http://remacle.org/bloodwolf/livres/cougny/periegete.htm#IV traduction].</ref> avec notamment les règnes des rois arvernes [[Luern]] et [[Bituitos|Bituit]]. Si beaucoup d'historiens, dans la ligne de [[Camille Jullian]], ont décrit la Gaule Celtique comme un « empire arverne »<ref>Camille Jullian, ''Histoire de la Gaule'', 1907-1921.</ref>, on parle plutôt aujourd'hui d'une « hégémonie » similaire à celle de certaines cités grecques classiques, comme celle qu'exercèrent [[Athènes]] ou [[Sparte]], c'est-à-dire non pas une structure politique, mais une ascendance diplomatique, militaire, culturelle et économique. La confédération arverne regroupait les [[Gabales]], les [[Vellaves]], les [[Cadurques]], les [[Rutènes]], et son aire d'influence comprenait une partie du Languedoc et de l'Aquitaine. [[Vercingétorix]] prit le titre de [[roi]] en 52 {{av JC}} Son père, Celtillos, qui avait tenu cette fonction auparavant, fut exécuté par ses compagnons après avoir tenté de rendre le titre héréditaire. Au cours de l'hiver 53/52 {{av JC}}, Vercingétorix profita d'une révolte des [[Carnutes]] dans Bourges pour constituer une alliance contre les Romains avec la plupart des {{nobr|57 peuples}} celtes des deux tiers nord de la Gaule. Pour la consolider et en gage de fidélité, il réclama et obtient de chaque peuple gaulois des « otages » (fils ou filles de rois). Un des hauts lieux historiques d'Auvergne est celui de la [[Siège de Gergovie|bataille de Gergovie]], situé à {{Unité|12 km}} au sud de Clermont-Ferrand<ref>{{Article|auteur=Yann Deberge|et al.=oui|titre=Témoignages de la Guerre des Gaules dans le bassin clermontois, nouveaux apports|périodique=Revue archéologique du centre de la France|tome=53|année=2014|issn=1951-6207|lire en ligne=http://racf.revues.org/2071|consulté le=27 avril 2017}}.</ref>, où Vercingétorix battit [[Jules César]] en [[52 av. J.-C.]], avant de le poursuivre avec ses cavaliers et ses troupes vers le nord. Beaucoup plus tard, le [[siège d'Alésia]]<ref group="alpha">[[Alise-Sainte-Reine]] en [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]]</ref> se termina par une victoire romaine et marqua la fin du roi arverne. Pour enfermer les troupes Arvernes dans Alésia, les légionnaires romains construisirent pendant des mois {{nobr|14 lignes}} de pièges (fosses avec pieux entre autres) et de fortifications sur plusieurs centaines de mètres. L'arrivée trop tardive des secours des Gaulois de l'ouest (pourtant fortes de plus de {{unité|300000 hommes}}) fut déterminante dans la défaite. Par deux fois, les troupes gauloises dirigées par plusieurs chefs furent à deux doigts d'établir une jonction avec les assiégés. Ces tentatives menées à la tombée de la nuit permirent à Vercingétorix et ses cavaliers de faire des échappées mais coûtèrent de nombreux morts aux troupes arvernes. Vercingétorix négocia sa reddition contre la vie sauve pour les {{nombre|60000|rescapés}} d'Alésia. Après le départ des Gaulois de l'ouest, on l'emprisonna à Rome et on le fit figurer au [[triomphe romain|triomphe]] de César ; après quoi il fut exécuté. Les Romains créèrent par la suite la ville d'[[Augustonemetum]] sur l'un des cinq sites urbains arvernes existants, lui-même site d'un ancien volcan. Cette ville deviendra plus tard Clermont-Ferrand. La partie est de la commune actuelle était d'ailleurs occupé par une agglomération de plaine importante (site d'[[Agglomération protohistorique d'Aulnat|Aulnat-Gandaillat]])<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Serge Lewuillon|titre=Gergovie et le pays arverne|éditeur=Édition du patrimoine|lieu=Paris|année=2012|pages totales=79|isbn=978-2-7577-0159-1}}.</ref>. === Auvergne romaine === [[Fichier:Ruines du Temple de Mercure.jpg|vignette|[[Temple de Mercure (puy de Dôme)|Temple de Mercure]] au sommet du [[puy de Dôme]].]] Après sa victoire sur les Arvernes, César amorce une politique habile qui les ménage et les associe au pouvoir. Les deux siècles qui suivent la colonisation correspondent à une période de paix et de prospérité. L’Auvergne fait partie de la province d’[[Gaule aquitaine|Aquitaine]], les quelques Romains qui viennent s’y installer sont rapidement assimilés, les modes de vie arvernes et romains sont peu différents et facilitent l’association. Le latin s’impose tardivement sur la langue gauloise. La capitale gallo-romaine, [[Augustonemetum]], prend le nom d’[[Arvernis]] au {{s-|III|e}}. À la fin du {{s-|III|e}} ou au {{s-|IV|e}}, [[Austremoine de Clermont|saint Austremoine]] évangélise l’Auvergne. À cette époque, la province est menacée par la poussée des peuples germaniques et l'affaiblissement de l'empire. En 469, l’autorité de Rome est toujours reconnue mais la province est encerclée par les [[Burgondes]] et les [[Wisigoths]]. Ces derniers, menés par le roi [[Euric]], déferlent sur le pays en 471. [[Sidoine Apollinaire]], onzième [[Liste des évêques et archevêques de Clermont|évêque d'Auvergne]], mène alors la résistance et la défense d'Arvernis pendant quatre ans aux côtés d'[[Ecdicius]], son beau-frère. Il fournit un riche témoignage sur l'Auvergne à la fin de l'Antiquité<ref group="alpha">On a retrouvé à Clermont-Ferrand en 2006 le pied en bronze, de {{unité|54,5 cm}} de long et d'une facture exceptionnelle, d'une statue monumentale de {{unité|2,5-2,7}} ou {{unité|3,3-3,5 m}} de hauteurSelon qu'il s'agit d'un personnage assis ou debout. L'absence de traces de soclage fait plutôt penser à un personnage assis, représentant probablement un dieu ou un empereur romain. Sa datation, qui repose sur des considérations stylistiques, est incertaine : {{sp|I|ou|II}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=http://inha.revues.org/3909| titre=Le pied colossal de bronze de Clermont-Ferrand et la question de l'atelier de Zénodore| auteur1=Benoît Mille| auteur2=Maria-Pia Darblade| site=[[Institut national d'histoire de l'art|INHA]]| date=17 juillet 2012| consulté le=28 janvier 2019}}, 68 {{p.}}.</ref>{{,}}<ref>{{article| auteur1=Darblade-Audoin Maria-Pia| auteur2=Tavoso Olivier| auteur3=Alfonso Guy| auteur4=Mille Benoît| titre=Le pied de bronze colossal de Clermont-Ferrand| périodique=Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot| tome=87| année=2008| pages=31-68| doi=10.3406/piot.2008.1644| consulté le=28 janvier 2019}}</ref>. === Moyen Âge === ==== Haut Moyen Âge ==== [[Fichier:Manglieu - Abbatiale Saint-Sébastien -816.jpg|thumb|Plaque de [[chancel]] du {{s-|VI|e}} - [[Église Saint-Sébastien de Manglieu]].]] En 475, et malgré une résistance victorieuse, Rome choisit de céder l'Auvergne aux wisigoths afin de conserver la [[Provence]], plus proche géographiquement et culturellement du cœur de l'Empire. L'Auvergne et sa capitale [[Clermont-Ferrand|Clermont]] sont intégrées au [[royaume wisigoth]] d'[[Euric]] et en deviennent une pièce majeure. Habilement, le roi wisigoth choisit le catholique arverne [[Victorius (duc)|Victorius]] pour devenir comte d'Auvergne et duc des provinces d'Aquitaine<ref>{{Ouvrage|id=F80X3D|langue=fr|prénom1=Réné|nom1=Ridogon|titre=Histoire de l'Auvergne|éditeur=Presses univ. de France|collection=Que sais-je?|lieu=Paris|numéro dans collection=144|année=1948|réimpression=1963|pages totales=127|passage=31}}</ref>. Il libère ensuite [[Sidoine Apollinaire]] qui retrouve son siège épiscopal après deux années de captivité. À la suite du décès de Victor, le successeur d'[[Euric]], [[Alaric II]], place [[Apollinaire de Clermont|Apollinaire]] (le fils de Sidoine) sur le trône comtal. Ce dernier a la charge d'une part importante de l'armée wisigothique et mène le combat avec de nombreux auvergnats contre les [[Francs]] lors de la [[bataille de Vouillé]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Luc Boudartchouk|titre=Processus politiques de déromanisation dans l’entité gothe des Gaules, le regnum tolosanum (413-508)|périodique=Archéopages - archéologie et société|titre volume=Hors-Série n°3 - Nouveaux champs de la recherche archéologique|date=2012|issn=2269-9872|lire en ligne=https://journals.openedition.org/archeopages/713|pages=158-165}}</ref>. Après la chute du royaume wisigoth de Toulouse, l'Auvergne passe sous la domination de [[Clovis Ier|Clovis]], le roi des Francs. L'aristocratie pro-wisigothe d'Auvergne résiste à cette nouvelle domination comme en témoigne la révolte de [[Placidina]] et [[Arcade de Bourges|Arcade]]. Conquise militairement par [[Thierry Ier|Thierry]] en 536, l'Auvergne est rattachée à l'[[Austrasie]] pendant un siècle. Des aristocrates gallo-romains locaux sont nommés [[comte]]s et dirigent la province avec les évêques d'Auvergne. À la fin du {{s-|VII|e}} ou au début du {{s-|VIII|e}}, l'Auvergne passe sous l'influence du [[duché d'Aquitaine]]<ref>{{Ouvrage|id=ZSTXT6|langue=fr|prénom1=André-Georges|nom1=Manry|titre=Histoire de l'Auvergne|éditeur=Privat|lieu=Toulouse|année=1974|passage=91|isbn=2-7089-1633-5|isbn2=978-2-708-91633-3}}</ref>. Gouvernée par les [[ducs d'Aquitaine]] qui portent également le titre de [[comte d'Auvergne]], elle fait l'objet de convoitises entre francs et aquitains. Durant cette période, ce sont les évêques d'Auvergne qui exercent concrètement le pouvoir<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Réné|nom1=Ridogon|titre=Histoire de l'Auvergne|éditeur=Presses univ. de France|collection=Que sais-je?|lieu=Paris|numéro dans collection=144|année=1948|numéro d'édition=2|réimpression=1963|passage=27}}</ref>. Ils fondent partout en Auvergne de nombreux [[monastère]]s ([[Brioude]], [[Église Saint-Sébastien de Manglieu|Manglieu]], [[Abbaye du Moutier|Thiers]] ou encore [[abbaye de Mozac|Mozac]]), qui mènent une grande activité intellectuelle et scolaire<ref>{{Harvsp|Manry|1974|p=94|id=ZSTXT6}}</ref> et font de l'Auvergne une importante place de la [[Chrétienté]]. À ces troubles politiques, se rajoutent pendant ces siècles de grandes calamités telles que les épidémies au {{s-|VI|e}}<ref>CF Grégoire de Tours</ref> et les incursions des troupes du [[Omeyyades|califat ommeyade]]. En [[760]] [[Pépin le Bref]], dans sa lutte contre le duc d'Aquitaine, fait deux incursions dévastatrices qui détruisent la province et sa capitale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Anglade|titre=Histoire de l'Auvergne|éditeur=Hachette|lieu=Paris|année=1974|pages totales=383|passage=84|isbn=2-01-008102-1|isbn2=978-2-010-08102-6}}</ref>. Les [[normands]] attaquent la région à partir du {{s-|IX|e}}. Ils assiègent et incendient la capitale<ref>{{Harvsp|Rigodon|1948|p=39|id=F80X3D}}</ref> avant d'être chassés de la région par les milices et nobles locaux. Les puissantes familles seigneuriales auvergnates, livrées à elles-mêmes, se mènent des guerres privées incessantes, et pillent la région sans relâche. L'insécurité permanente culmine au {{s-|X|e}}<ref>{{Harvsp|Manry|1974|p=104|id=ZSTXT6}}</ref>. Cette insécurité est à l'origine du mouvement de la « [[Paix de Dieu]] », qui naît en Auvergne au milieu du {{s-|X|e}}, et qui aura un retentissement formidable dans le monde occidental. Il fondera les bases morales de la société médiévale<ref name="guydanjou">''Les mouvements de la Paix de Dieu - {{1re|partie}}'' [http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye3%20-%20mutations3.html Encyclopédie universelle]</ref>. ==== Moyen Âge central ==== [[Fichier:Silvester II. and the Devil Cod. Pal. germ. 137 f216v.jpg|thumb|Gerbert d'Aurillac alias {{souverain2|Sylvestre II}} et le démon : illustration datant de 1460.]] Gouvernée jusqu'alors par les ducs d'Aquitaine et d'Auvergne la province connaît un changement politique majeur à la fin du {{s-|X|e}} quand [[Guy Ier d'Auvergne|Guy]], vicomte de Clermont et d'Auvergne, se proclame [[comte d'Auvergne]] et crée la dynastie comtale héréditaire. Les comtes d'Auvergne s'affranchissent de plus en plus de leurs suzerains directs. À mesure que leur autonomie s'affirme, l'Auvergne s'intègre progressivement au royaume de France. Les comtes sont eux-mêmes suzerains de grands seigneurs<ref group="alpha">[[Liste des seigneurs de Mercœur|Seigneurs de Mercœur]], les vicomtes de Polignac, les seigneurs de Montboissier, les vicomtes de [[Murat (Cantal)|Murat]], barons de la Tour, comtours d'[[Apchon]]</ref>. À la même époque les évêques d'Auvergne deviennent maîtres de grands domaines centrés sur Clermont qui constituent la « seigneurie épiscopale de Clermont ». Du fait de la concurrence politique des comtes, une longue rivalité entre Clermont et Montferrand voit le jour. Le comte d'Auvergne n'avait pas un grand réseau de vassaux, sans doute parce qu'il n'était que le descendant d'un modeste vicomte. Il possédait en propre de nombreuses terres en Basse-Auvergne, la majeure partie de la Limagne, des terres en Brivadois mais très peu de choses en Haute-Auvergne. Il n'était pas le maître de la capitale qui appartenait aux évêques qui avaient aussi de nombreux vassaux en Haute-Auvergne. Le domaine de l'[[Abbaye d'Aurillac]] était libre et exempt de toute juridiction et ne relevait que du pape<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Charbonnier|titre=Histoire de l'Auvergne : Haute et Basse-Auvergne, Bourbonnais et Velay|éditeur=Éd. de Borée|lieu=Clermont-Ferrand|année=1999|pages totales=540|isbn=2-908592-98-3|isbn2=978-2-908-59298-6}}</ref> (il forma par la suite la [[Carladès|vicomté de Carlat]]). [[Fichier:Saint Urbain II prêchant la croisade.jpg|thumb|Urbain II prêchant la croisade à Clermont]] Les [[abbaye]]s d'Auvergne voient leur renommée s'étendre très largement dans la Chrétienté<ref>{{Harvsp|Rigodon|1948|p=46|id=F80X3D}}</ref> et se bâtissent une solide réputation en Occident. Véritables foyers intellectuels, elles sont particulièrement prospères du {{sp-|XI|au|XIII}}. Les abbayes d'Aurillac et de la [[Abbaye de la Chaise-Dieu|Chaise-Dieu]] sont les plus célèbres. [[Gerbert d'Aurillac]] (926-1003), grand savant et mathématicien favorise l'introduction des chiffres arabes en Occident. Entre 950 et 1150 environ, l'Auvergne se couvre d'admirables églises romanes d'une grande homogénéité de style. C'est la naissance de l'[[art roman auvergnat]]. En 1095 le pape {{souverain2|Urbain II}} convoque un [[Concile de Clermont (1095)|concile à Clermont]]. À la fin du concile, il lance l'[[appel de Clermont]] et adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de partir pour la Terre Sainte pour délivrer Jérusalem. Une foule considérable de «pauvres gens » se met en route pour Jérusalem et sera massacrée par les Turcs. Les seigneurs partent à leur tour, de tout le royaume, dont le [[liste des comtes d'Auvergne|comte d'Auvergne]] {{souverain2|Guillaume VI d'Auvergne}}, et de très nombreux seigneurs auvergnats. Ils prendront Jérusalem en 1099. [[Fichier:Tournoël.JPG|thumb|Le [[château de Tournoël]] fut assiégé en 1212 par les troupes royales]] En 1147 [[Robert III d'Auvergne]] meurt en Terre Sainte. À son retour en Auvergne, son fils [[Guillaume VII d'Auvergne|Guillaume « le jeune »]], se trouve dépossédé par son oncle [[Guillaume VIII comte d'Auvergne|Guillaume « l'Ancien »]] à qui l'on avait confié les biens et prérogatives pendant l'absence du comte d'Auvergne. Le conflit aboutit à un partage des terres du comté : Guillaume l'Ancien (ou Guillaume VIII) garde la plus grande partie des terres et conserve le nom de [[comté d'Auvergne]] ; Guillaume le Jeune (ou Guillaume VII) conserve [[Montferrand (quartier)|Montferrand]], la capitale comtale, ainsi que quelques terres autour de [[Pontgibaud]] et en [[Limagne]] ([[Dauphiné d'Auvergne]]). En [[1212]] le roi de France [[Philippe-Auguste]] envoie une armée en Auvergne et dépouille {{souverain2|Guy II d'Auvergne}} de presque tout son comté. L'Auvergne tombe à la suite du [[siège de Tournoël]] en [[1213]]. Les territoires confisqués, qui représentent la plus grande partie de l'Auvergne, sont annexés au domaine royal et nommés « Terre d'Auvergne ». Ainsi, à partir du début du {{s-|XIII|e}}, l'ancien comté d'Auvergne se trouve morcelée en quatre entités politiques aux statuts inégaux<ref>{{Harvsp|Rigodon|1948|p=60|id=F80X3D}}</ref> : Le [[Comté (région naturelle d'Auvergne)|comté d'Auvergne]], petite région centrée sur [[Vic-le-Comte]], le [[Dauphiné d'Auvergne]], région située à l'ouest d'une ligne Clermont-Issoire, la seigneurie épiscopale de Clermont, propriété de l'évêque de Clermont et la Terre d'Auvergne qui devient en 1360 le [[duché d'Auvergne]] avec [[Riom]] pour capitale . ==== Moyen Âge tardif ==== Au {{s-|XIV|e}} la province reste dans le giron de la famille capétienne. Elle est donnée en apanage à [[Alphonse de Poitiers]], puis en 1360 comme duché à [[Jean Ier de Berry|Jean {{Ier}} de Berry]] (qui rachète aussi la [[Carladès|vicomté de Carlat]]). Une de ses filles épouse le duc de [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbon]] qui devient alors duc d'Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués par {{François Ier}} en 1527. La [[peste noire]] frappe durement l'Auvergne, en particulier en 1348, 1349, 1360 et 1383. La mortalité très élevée diminue fortement l'activité de la région<ref>{{Harvsp|Manry|1974|p=193|id=ZSTXT6}}</ref>. Pendant la [[guerre de Cent Ans]] des hommes d'armes français recrutés sur les terres soumises à l'Angleterre et groupés en [[grandes compagnies]] pillent et rançonnent les villes auvergnates. Après 1375, les routiers s'implantent solidement en Haute-Auvergne et ne seront chassés que par une forte expédition royale en 1392. === Auvergne des Bourbons === [[Fichier:Duchés de Bourbon et Auvergne sous Charles III.jpg|vignette|Duchés de Bourbon et Auvergne sous {{souverain3|Charles III de Bourbon}} avant l'annexion de [[1531]] par {{François Ier}}.]] La [[maison de Bourbon]] apparaît au {{s-|X|e}} à [[Bourbon-l'Archambault]]. Ses domaines s'agrandissent rapidement et finissent par constituer un duché situé au nord de l'Auvergne. En 1416, les princes de Bourbon parviennent à commander toute la province<ref>{{Harvsp|Manry|1974|p=232|id=ZSTXT6}}</ref>. Cette situation se prolongera pendant un siècle. Les Bourbons s'opposent régulièrement aux rois de France au cours de cette période. En [[1523]], spolié par le roi {{François Ier}} et sa mère [[Louise de Savoie]], {{souverain2|Charles III de Bourbon}}, duc d'Auvergne et de Bourbon se réfugie auprès de l'empereur [[Charles Quint]], qui était également son suzerain pour la principauté des [[Dombes]], et change ainsi de camp pour préserver l'indépendance de ses domaines et la possession de ses biens familiaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Chateau,|titre=Charles III de Bourbon, connétable de France. Collection « Les Bourbons avant Henri IV »|année=2004|pages totales=194|isbn=2-9522570-0-0}}.</ref>. Ses domaines sont finalement confisqués, et l'Auvergne retourne au domaine royal en 1527. Depuis 1012, les comtes d'Auvergne avaient maintenu un petit fief en plein cœur de l’Auvergne à [[Vic-le-Comte]]. [[Catherine de Médicis]] en hérita par sa mère [[Madeleine de La Tour d'Auvergne]] à la mort de sa tante [[Anne d'Auvergne]] en [[1524]]. Son mariage en 1533 avec le futur {{souverain2|Henri II (roi de France)}} permit la réunion de ce dernier morceau de l'Auvergne à la couronne de France. === Temps modernes === [[Fichier:Grands jours d'Auvergne 26 sep 1665.jpg|thumb|Session des Grands Jours d'Auvergne, 26 septembre 1665.]] [[Fichier:Carte de l'Auvergne.svg|thumb|L'Auvergne dans ses limites du {{s-|XVIII|e}} et les communes et départements actuels.]] Un siècle après la [[guerre de Cent Ans]], l'Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des milices calvinistes font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des bourgs catholiques qu'ils rendent ensuite en contrepartie d'une rançon, pillant et détruisant les abbayes. Le [[Matthieu Merle|capitaine Merle]] en particulier, solidement implanté dans le Gévaudan voisin, rançonne Issoire mais échoue devant [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]]. C'est ainsi que l'année qui suit la destruction de l'[[Abbaye de Vabres]], la ville d'[[Aurillac]] est prise en 1569, ses habitants rançonnés, et son [[abbaye Saint-Géraud d'Aurillac|abbaye]] entièrement pillée, ses trésors fondus et emportés à Genève, ses richesses vendues aux enchères, ses archives incendiées et ses bâtiments détruits. En 1623, [[Blaise Pascal]] naît le 19 juin au pied de la [[Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont|Cathédrale de Clermont-Ferrand]]. Il est le fils d'Étienne Pascal (1588-1651), conseiller du roi pour l'élection de Basse Auvergne, puis second président à la Cour des aides de Montferrand, et passionné par les sciences (ami de Leibnitz, Mersenne, Roberval et Descartes). Il décidera d'éduquer seul ses enfants (dont Blaise), avec la visite régulière de ses amis scientifiques. En 1665, {{souverain2|Louis XIV}} instaure temporairement à [[Clermont-Ferrand|Clermont]] et au [[Le Puy-en-Velay|Puy]] une cour criminelle d'exception, les [[Grands jours d'Auvergne]], afin de faire droit à de nombreuses plaintes de personnes du peuple victimes des violences et des exactions de certains fonctionnaires ou membres de la [[Liste des familles nobles d'Auvergne|noblesse d'Auvergne]]. La vie des magistrats est relatée par [[Esprit Fléchier]], de nombreuses condamnations à mort et confiscations sont prononcées. Au {{s-|XVIII|e}}, la condition économique de la paysannerie s'améliore considérablement grâce à la politique avisée des [[Liste des intendants d'Auvergne|intendants et des subdélégués d'Auvergne]] qui prennent le relais des abbayes et développent l'élevage, la fabrication du fromage, l'agriculture, les verreries, les forges, les routes. Le contrebandier [[Louis Mandrin|Mandrin]] marque la région par ses activités. L'Auvergne voit naître à cette période le général révolutionnaire [[Louis Charles Antoine Desaix|Desaix]]. En 1750 naît la première Loge maçonnique de Clermont<ref>[https://enfantsdegergovie.wordpress.com/franc-maconnerie-clermont/ Les Enfants de Gergovie] Consulté le 25/02/2018</ref>. La franc-maçonnerie se développe très rapidement en Auvergne et devient très influente à Clermont où on compte cinq loges à la veille de la Révolution. Au moment de la révolution française, quelques auvergnats se distinguèrent : [[Georges Couthon]], proche de [[Robespierre]], combattit les cléricaux, Le cantalien [[Jean-Baptiste Carrier]] joua un rôle important dans la chute des [[Gironde (Révolution française)|girondins]] et [[Charles-Gilbert Romme]] créa le [[calendrier républicain]] et mit fin à la [[convention montagnarde]]. En 1789, les provinces françaises sont supprimées et sont remplacées par les départements. La partie nord de l'Auvergne donne naissance au [[Puy-de-Dôme]]. Les représentants de la région de Clermont, comme le franc-maçon [[Jean-François Gaultier de Biauzat|Gaultier de Biauzat]], craignaient que l'on choisisse [[Riom]] comme chef-lieu. Aussi, ils préférèrent que la partie nord de l'ancienne province fasse partie du département de l'[[Allier (département)|Allier]]. Cela permettait de mettre Clermont-Ferrand au centre du département et lui garantissait ainsi l'assurance d'être siège de la préfecture. Le nouveau département devait s’appeler "département du Mont-Dore" mais les élus locaux craignirent qu'à Paris, on imagine qu'il y avait de l'or dans la région et qu'on la taxe plus que de raison. Ce fut donc le volcan du puy de Dôme qui donna son nom au nouveau département. Le [[département du Cantal]] correspond à l'ancien bailliage des montagnes d'Auvergne agrandi d'une large partie du [[Cézallier]] et de l'[[Artense]], ainsi que de la région de [[Massiac]]. Les deux villes d'[[Aurillac]] et [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]] se disputèrent âprement le siège de la préfecture. Après une période d'alternance, ce fut Aurillac qui l’emporta. La région de [[Brioude]] fut associée au [[Velay]] pour former le département de la [[Haute-Loire]]. Si les limites extérieures des trois départements reposent sur les frontières historiques des provinces, la ligne qui les sépare reste arbitraire. === {{s-|XIX|e}} et {{s-|XX|e}} === ==== {{s-|XIX|e}} ==== [[Fichier:Vichy-esplanade-napoleon-iii.JPG|185px|thumb|left|Centre thermal des dômes, à Vichy.]] Au {{s|XIX}}, {{souverain2|Napoléon III}} fit beaucoup pour l'Auvergne. Il se soignait à [[Vichy]] et souhaita en faire la plus belle station thermale de France. Pour cela, il prit modèle sur la station allemande de [[Baden-Baden]]. Il fit tracer dans la ville de grandes avenues, fit construire un [[Casino (lieu)|casino]], de grands hôtels, l'église, le chemin de fer et la gare. Il ajouta de grands parcs et installa une digue fluviale sur l'Allier pour former un lac de plaisance. Lui et l'[[Eugénie de Montijo|impératrice Eugénie]] fréquentèrent également la station de [[Royat]]. Intéressé par l'Histoire, il encouragea les fouilles de [[Gergovie]] et fit connaître [[Vercingétorix]]. Il était membre de plusieurs sociétés savantes d'Auvergne comme la [[Société de la Haute-Auvergne]]. [[Fichier:Viaduc de Garabit (Alphonse Terpereau, 1884-04-18).jpg|thumb|Construction du [[Viaduc de Garabit]] en 1884]] Le train n'arriva à Clermont-Ferrand qu'en 1858. Le reste de l'Auvergne fut desservi encore plus tardivement. C'est la société du [[Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France|Grand Central]] qui fut chargée d'établir des voies entre Clermont et le sud-ouest et entre Lyon et Bordeaux. Le franchissement des montagnes du Massif central nécessita des travaux considérables et la construction de nombreux ouvrages d'art. Paradoxalement, l'arrivée de ce moyen de transport n'eut pas que des effets positifs. Le phénomène d’exode rural vers Paris s'accéléra et les campagnes très densément peuplées commencèrent à se vider de façon accélérée. En [[1889]], [[André Michelin]] et son frère [[Édouard Michelin (1859-1940)|Édouard]] fondèrent à Clermont-Ferrand la société ''Michelin et {{Cie}}'', c'était le début d'une aventure industrielle qui allait transformer le paysage économique et humain de la région. ==== {{s-|XX|e}} ==== Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], le [[maréchal Pétain]] et [[Pierre Laval]] décidèrent de faire de la ville de [[Vichy]] le siège de l'[[Régime de Vichy|État français]] et de son gouvernement. Les importantes capacités hôtelières et la position en [[zone libre]] de la ville furent déterminantes dans ce choix. La ville n'a été délivrée de cette occupation qu'à la libération. L'[[Université de Strasbourg]] se replia avec ses professeurs et de nombreux intellectuels à Clermont-Ferrand. En avril 1942, le [[maréchal Pétain]] intenta le célèbre [[procès de Riom]] dans l'intention de montrer la responsabilité politique des hommes de la {{IIIe}} République dans la défaite de 1940. Cette tentative se solda par un échec, [[Léon Blum]] et [[Édouard Daladier]] montrèrent que l'Armée française avait été incapable de préparer et conduire la guerre. À la même époque, la capitale auvergnate vit la création du premier réseau de résistance de France : [[Libération-Sud]]. Le maquis des Résistants d'Auvergne fut l'un des plus grands et des plus actifs de France. Il livra une guerre de guérilla meurtrière face aux Allemands et libéra la région avant l'arrivée de troupes françaises. En 1944, les maquis d'Auvergne menèrent la terrible [[bataille du Mont Mouchet]] qui causa d'importantes pertes civiles. Dans les années 1960, Clermont devient une ville universitaire importante, avec un afflux d'étudiants tandis que les lycées de plusieurs villes de la région plus petites vont participer à [[Mai 68 en Auvergne|une version originale de Mai 68]], qui va s'étendre rapidement aux entreprises auvergnates. === Région administrative === {{Article détaillé|Auvergne (ancienne région administrative)}} [[Fichier:Hôtel de region2.jpg|vignette|Siège de l'ancienne [[Auvergne (ancienne région administrative)|Région Auvergne]] à Clermont-Ferrand.]] En 1941, l’[[régime de Vichy|État français]] créa la région de Clermont-Ferrand, qui regroupait les quatre départements de l'[[Allier (département)|Allier]], du [[Cantal (département)|Cantal]], de la [[Haute-Loire]] et du [[Puy-de-Dôme]]. En 1955, la France se dota de nouvelles structures [[région française|régionales]], la nouvelle région administrative Auvergne regroupait les quatre mêmes départements. En 1972, la loi<ref>Loi {{numéro}}72-619 du {{date|5 juillet 1972|en France}}</ref> fit de la région Auvergne un établissement public régional et la loi de [[Décentralisation en France|décentralisation]] de [[1982]] en fit une collectivité territoriale à part entière. Le {{date|1 janvier 2016}}<ref name="gouvernement.fr" />, la région Auvergne a été réunie à la région [[Rhône-Alpes]] pour former une grande région administrative qui a reçu le nom de « Région [[Auvergne-Rhône-Alpes]] ». Dans cette nouvelle structure, les quatre départements auvergnats ne représentent plus que 14 % du PNB et 18 % de la population totale. Cette marginalisation a été critiquée par plusieurs élus locaux<ref name="IM">''Info Magazine - Édition Puy-de-Dôme'' - 30 juin 2014.</ref>{{,}}<ref name="EX">{{Lien web|titre=« Avec Rhône-Alpes, c'est une fusion par défaut »|site=[[L'Express]]|jour=29|mois=janvier|année=2017|url=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/avec-rhone-alpes-c-est-une-fusion-par-defaut_1548690.html|consulté le=29 janvier 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="RSOB">[http://renesouchon.over-blog.com/ ''René Souchon : Réforme territoriale, franchir le cap de la modernité !''].</ref>. À l'occasion de cette réforme, l'ensemble des administrations régionales a quitté la région et a été relocalisé à Lyon ; de nombreuses directions régionales, comme celle de la SNCF par exemple, ont également suivi le même chemin. L'Auvergne a ainsi perdu plusieurs centaines d'emplois qualifiés. L'éloignement des centres de décisions régionaux est devenue considérable. Il faut par exemple {{heure|4|30|durée=oui}} de route pour rejoindre Lyon depuis Aurillac ou plus de {{heure|6|durée=oui}} de voyage en train. == Géographie == [[Fichier:Pays d'Auvergne map-fr.svg|vignette|Les 15 pays traditionnels d'Auvergne, les 4 pays du Bourbonnais et le Velay.]] === Paysages === L’Auvergne apparaît comme une région bien individualisée du [[Massif central]]. Cependant, si elle est limitée à l’ouest par le [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] et les [[gorges de la Dordogne]], et à l’est par les [[monts du Forez]], sa bordure méridionale reste plus indécise. On peut néanmoins la jalonner par l’[[Aubrac]] et la [[Margeride]]. La morphologie d'ensemble de la région se présente comme un entonnoir ouvert au nord et resserré au sud. Au centre, l'[[Allier (rivière)|Allier]] forme un axe orienté nord-sud le long duquel s’étendent de vastes plaines : les [[Limagne]]s. De part et d’autre s'élèvent les formations collinéennes et de moyenne montagne. Si le trait dominant de l’Auvergne est son compartimentage en massifs et bassins, un des caractères les plus originaux est la présence de massifs volcaniques remarquablement conservés. ==== Massifs cristallins ==== [[Fichier:Arcueil Tempel.JPG|gauche|vignette|Monts de la Margeride vus depuis le plateau de [[Bonnac (Cantal)|Tempel]].]] Les fragments de la vieille chaîne [[hercynien]]ne qui dataient de la fin du [[Tertiaire (géologie)|Tertiaire]] ont été fracturés et portés à des altitudes variables à cette époque lors de l'apparition des [[Alpes]]. Les blocs cristallins ont été soulevés le long de failles et délimitent de petits fossés : la [[Livradois#Plaine du Livradois|plaine d’Ambert]], surplombée par le massif du [[Livradois]] ([[Bois Noirs (Livradois)|Bois Noirs]], {{unité|1218 mètres}}), et les [[monts du Forez]] ([[Pierre-sur-Haute]], {{unité|1634 mètres}}). Ces hosts granitiques sont prolongés au nord par la [[Montagne bourbonnaise]] et au sud par les monts de la [[Margeride]] ([[Signal de Randon]],{{unité|1552 mètres}}) qui se prolongent dans la [[Lozère (département)|Lozère]]. Du nord-ouest au sud-ouest, les masses cristallines conservent une allure de plateau. Les [[Combrailles]] sont profondément entaillées par l’érosion fluviale ([[gorges de la Dordogne]] et de la [[Sioule]]). L’érosion glaciaire intense est à l’origine des nombreux lacs de l’[[Artense]] qui lui donnent des aspects de Scandinavie. Au sud-ouest, la [[Châtaigneraie (Cantal)|Châtaigneraie]] offre un paysage de collines et un climat adouci, aux accents méditerranéens. ==== Massifs volcaniques ==== [[Fichier:Puy de come 2001-06-22.jpg|left|vignette|Le puy de Côme.]] [[Fichier:Géologie auvergne.png|vignette|Carte géologique de l'Auvergne<ref>{{Lien web |auteur=DREAL Auvergne |titre=Atlas des Paysages d’Auvergne|url=http://www.paysages.auvergne.gouv.fr/cartes-regionales-a605.html|date= 09/08/2017|consulté le=25 septembre 2017}}.</ref> :<br /> {{Légende/Début}} {{Légende|#fbb404|Terrains sédimentaires du secondaire}} {{Légende|#7fb717|Terrains sédimentaires du tertiaires}} {{Légende|#7bf58e|Argiles et sables du quaternaire ancien}} {{Légende|#6debd9|Argiles et sables du quaternaire}} {{Légende|#b76f3f|Grès et schistes du Paléozoïque }} {{Légende|#FF0000|Granite }} {{Légende|#FA8072|Roches métamorphiques}} {{Légende|#0000FF|Roches volcaniques acides}} {{Légende|#0f0d87|Roches volcaniques basiques}} {{Légende/Fin}}]] Au-dessus du socle cristallin, surgissent les édifices volcaniques. Le volcanisme auvergnat a principalement été actif durant les périodes tertiaire et quaternaire, l'âge des volcans s'étageant de 65 millions d'années pour les plus anciens à seulement {{nombre|7000|ans}} pour la Chaîne des Puys. Les volcans d'Auvergne sont donc les plus anciens volcans d'Europe mais parmi ceux-ci se cache également le plus grand volcan d'Europe. Ce qu'on appelle les [[Monts du Cantal]] et qui compte plusieurs sommets volcaniques ne représente en fait qu'un seul et même volcan s'étalant sur {{unité|70|km}} de longueur, {{unité|60|km}} de large et culminant à {{unité|1855|mètres}} (on estime que sa hauteur originelle aurait pu dépasser les {{unité|4000|m}} d'altitude). Les [[monts Dôme]] alignent 80 volcans. Tous les types y sont représentés, même si les volcans de type [[Éruption strombolienne|strombolien]] sont les plus nombreux. Ce sont des volcans récents et bien conservés ; ils sont dominés par le [[Puy de Dôme]] ({{unité|1463|mètres}}). Le site a été inscrit au [[Patrimoine mondial]] de l’[[UNESCO]] le 2 juillet 2018. Au sud, se situent ensuite les [[monts Dore]] qui culminent au [[Puy de Sancy]] ({{unité|1886|mètres}}), point culminant du Massif central. Ce sont de grands [[stratovolcan]]s plus anciens qui ont été démembrés par l’érosion fluviatile et glaciaire. Ils emprisonnent des lacs d’origines diverses : lacs de cratère tel que le [[lac Pavin]], lacs de barrage volcanique comme le [[lac d'Aydat]] ou le [[lac Chambon]] ou lacs morainiques comme le [[lac de Guéry]]. Plus au sud, s’enchaînent d’abord le plateau [[Basalte|basaltique]] du [[Cézallier]], qui évoque parfois les paysages de l’Écosse, puis le puissant [[Monts du Cantal|ensemble volcanique du Cantal]] d'où rayonnent, à partir du [[Puy Mary]] ({{unité|1787|mètres}}) et du [[Plomb du Cantal]] ({{unité|1858|mètres}}), des vallées en auge ([[Cère (rivière)|Cère]], [[Maronne]], [[Rhue]], [[Alagnon]]). Celles-ci séparent de vastes plateaux basaltiques, aux sols fertiles : les [[planèze]]s. La plus grande est la [[planèze de Saint-Flour]]. Cet ensemble bénéficie de la protection du [[Parc des volcans d'Auvergne]]. Au sud de la [[Truyère]], l’[[Aubrac]] conserve une allure de plateau où terrains granitiques et volcaniques se mêlent. À l'est de l'Allier, les volcans du Livradois paraissent plus modestes et le [[massif du Devès]] se prolonge jusqu'à [[Langogne]]. Le volcanisme en Auvergne est encore actif. Plusieurs volcans ne sont pas éteints mais seulement endormis et le réveil de l'un d'entre eux reste possible. ==== Plaines ==== [[Fichier:Limagne d'Issoire vers Flat.jpg|vignette|La Limagne d'Issoire vers [[Aulhat-Flat]].]] Les bassins d’effondrement, dans lesquels les mers tertiaires ont déposé plusieurs centaines de mètres de sédiments, ont fixé les cours de l’Allier le long duquel se succèdent les plaines fertiles. Ces plaines sont appelées « [[Limagne]]s » : [[Brivadois#La Limagne de Brioude|Limagne de Brioude]], d’Issoire, [[Limagne#Situation de la Grande Limagne|Grande Limagne]], [[Limagne bourbonnaise]]… Ces plaines sont parmi les plus basses, les plus plates et les plus fertiles d'Europe. Elles s'étalent sur quatre-vingt-dix kilomètres de long et forment une bande de terre noire en forme de triangle pointé vers le sud et évasé au nord. On y cultive les oléagineux, la betterave mais aussi la vigne et les fruits. Les rendements obtenus sont parmi les plus élevés d'Europe<ref>[http://www.auvergne.fr/content/la-limagne Conseil régional d'Auvergne], 2015</ref>. === Hydrographie === [[Fichier:FRANCE - Auvergne - QUEUILLE - Le méandre de la Sioule.JPG|vignette|La [[Sioule]] (Méandre de Queuille - communes de [[Saint-Gervais-d'Auvergne|Saint-Gervais d'Auvergne]] et [[Queuille (Puy-de-Dôme)|Queuille]]).|alt=]] L'[[Allier (rivière)|Allier]] est la grande rivière de l'Auvergne ; après avoir pris sa source dans les monts de la Margeride elle la traverse de part en part en formant un axe orienté nord-sud. Elle fait comme une colonne vertébrale et structure le territoire. L'Auvergne, c'est la vallée de l'Allier, ses coteaux et les montagnes qui l'encadrent. Cette même structure se retrouvait dans l'ancienne [[région Auvergne]]. Le débit de l'Allier dépasse parfois celui de la [[Loire]] et cette dernière donne l'impression d'en être l'affluent au point de confluence. L'Allier est une rivière peu domestiquée et qui reste très sauvage. Son lit varie fortement, la faune (notamment les oiseaux) est riche et les zones humides nombreuses. Son débit est très irrégulier, les eaux les plus hautes sont en hiver, les plus basses en été. La [[Dore (rivière)|Dore]] dans le [[Livradois]], l'[[Alagnon]] dans les [[Monts du Cantal]] et la [[Sioule]] dans les [[Monts Dôme]] et les [[Combrailles]] sont trois de ses affluents principaux. Au sud, la [[Truyère]], affluent du [[Lot (rivière)|Lot]], fait frontière avec les départements de la Lozère et l'Aveyron et La [[Cère (rivière)|Cère]] avec celui de la [[Corrèze (département)|Corrèze]]. À l'ouest, la [[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]] fait transition avec le midi aquitain. {{Boîte déroulante/début|titre=Liste des principales rivières d'Auvergne}} <small>''Nb: Seuls les cours d'eau dépassant {{unité|20|km}} de longueur sont mentionnés dans ce tableau.''</small> {| class=wikitable !style="color:blue"|''Affluents de l'[[Allier (rivière)|Allier]]'' !style="color:blue"|''Affluents de la [[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]]'' !style="color:blue"|''Affluents du [[Lot (rivière)|Lot]]'' |- style="vertical-align:top;" | * le [[Langouyrou]] (rive gauche) * le [[Chapeauroux (rivière)|Chapeauroux]] (rive gauche) ** le [[Grandrieu (rivière)|Grandrieu]] ** la [[Clamouze]] * l'[[Ance du Sud]] (rive gauche) ** le [[Panis (rivière)|Panis]] ** la [[Virlange]] * la [[Seuge]] (rive gauche) * la [[Desges (rivière)|Desges]] (rive gauche) * la [[Cronce (rivière)|Cronce]] (rive gauche) * la [[Senouire]] (rive droite) ** le [[Doulon (rivière)|Doulon]] ** la [[Lidenne]] * l'[[Alagnon]] (rive gauche) ** le [[Lagnon]] ** l'[[Allanche (rivière)|Allanche]] ** l'[[Arcueil (rivière)|Arcueil]] ** l'[[Alagnonnette]] ** la [[Sianne]] * L'[[Auzon (affluent droit de l'Allier)|Auzon]] (rive droite) * L'[[Eau Mère]] (rive droite) ** La [[Chaméane (rivière)|Chaméane]] ** L'[[Ailloux]] * la [[Couze d'Ardes]] (rive gauche) * la [[Couze Pavin]] (rive gauche) * la [[Couze Chambon]] (rive gauche) * la [[Monne (rivière du Puy-de-Dôme)|Monne]] (rive gauche) ** la [[Veyre (affluent de l'Allier)|Veyre]] * l'[[Auzon (affluent gauche de l'Allier)|Auzon]] (rive gauche) * le [[Jauron]] (rive droite) * la [[Morge (affluent de l'Allier)|Morge]] (rive gauche) * le [[Buron (affluent de l'Allier)|Buron]] (rive gauche) * la [[Dore (rivière)|Dore]] (rive droite) ** la [[Dolore]] ** la [[Faye (rivière)|Faye]] ** le [[Couzon (rivière)|Couzon]] ** la [[Durolle]] * le [[Sichon]] (rive droite) ** le [[Jolan (rivière)|Jolan]] * l'[[Andelot (rivière)|Andelot]] (rive gauche) * la [[Sioule]] (rive gauche) ** le [[Sioulot]] ** le [[Sioulet]] *** la [[Saunade]] ** la [[Bouble]] * le [[Mourgon (Allier)|Mourgon]] (rive droite) * le [[Valençon]] (rive droite) | * Le [[Chavanon]] * La [[Burande]] * Le [[Dognon]] * La [[Tialle]] * La [[Rhue]] ** La [[Santoire]] * La [[Sumène (affluent de la Dordogne)|Sumène]] ** Le [[Mars (rivière)|Mars]] * Le [[Labiou]] * L'[[Auze (affluent de la Dordogne)|Auze]] * La [[Maronne]] ** L'[[Etze]] * La [[Cère (rivière)|Cère]] ** La [[Jordanne]] ** L'[[Authre]] | * La [[Truyère]] ** L'[[Ruisseau d'Arcomie|Arcomie]] ** L'[[Ander]] ** Le [[Ruisseau des Ternes]] ** Le [[Bès (Aubrac)|Bès]] ** L'[[Ruisseau de l'Épie|Épie]] ** Le [[Lebot]] ** Le [[Brezons (rivière)|Brezons]] ** Le [[Goul]] * L'[[Auze (affluent du Lot)|Auze]] * Le [[Célé]] |} {{Boîte déroulante/fin}} <gallery mode="packed"> Sioule charlemagne.jpg|La [[Sioule]]. Pont du Diable à Olliergues.jpg|La [[Dore (rivière)|Dore]] à [[Olliergues]]. Alagnon Léotoing.JPG|L'[[Alagnon]] à [[Léotoing]]. 01 Allier - Villages de St-Ilpize et Villeneuve-d'Allier - JPG1.jpg|L'Allier à [[Saint-Ilpize]]. Pont du Chateau.jpg|L'Allier à [[Pont-du-Château]]. Vichy aujourd hui.jpg|l'[[Allier (rivière)|Allier]] à [[Vichy]]. </gallery> === Nature et environnement === [[Fichier:Arvicola sapidus 02 by-dpc.jpg|vignette|[[Campagnol amphibie]].]] L'Auvergne présente une très grande variété de milieux naturels et d'espèces animales et végétales. On y trouve par exemple 80 % des espèces de libellules présentes en France et 56 % des espèces de papillons. D'importantes populations d'espèces rares comme le [[Grand Murin]], le [[Campagnol amphibie]] le [[Cuivré de la bistorte]] ou le [[Milan royal]] arrivent à se maintenir. En 2017, on comptait 51 espèces de mammifères en Auvergne<ref name="r0AHL93">{{pdf}} [http://www.parc-livradois-forez.org/IMG/pdf/6_mammiferes_diag_biodiv_pnrlf_gma.pdf Diagnostic Biodiversité du Livradois-Forez], consulté le {{date-|4 mars 2017}}.</ref>. [[Fichier:Lycaena.helle.male.jpg|vignette|gauche|[[Cuivré de la bistorte]].]] La richesse naturelle de l'Auvergne s'explique par la diversité de ses caractéristiques physiques (climats, substrats, sols, reliefs), un réseau hydrographique important et tête de bassin versant, un territoire rural et peu urbanisé ({{unité|51 hab./km 2}}) et des pratiques agricoles et sylvicoles globalement moins intensives qu’ailleurs en France<ref>{{pdf}} [http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Diapo_presentation_diag-biodiv_cle7e325f-1.pdf Le diagnostic de la biodiversité en Auvergne]</ref>. [[Fichier:Lanius excubitor, Chilham, Kent 1.jpg|vignette|[[Pie-grièche grise]].]] [[Fichier:Flickr - don macauley - Bird 015.jpg|vignette|[[Busard cendré]].]] La région n'échappe toutefois pas au [[déclin de la biodiversité]] même s'il est plus modéré qu'ailleurs. La fragmentation des espaces naturels et l'appauvrissement ou la destruction des habitats (simplification des milieux agricoles, urbanisation), la pollution (engrais, assainissement domestique), l'arrivée d'espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques sont les principales menaces auxquelles l'Auvergne doit faire face. ==== Parc des Volcans d'Auvergne ==== {{Article détaillé|Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne}} [[Fichier:Milvus milvus Jura.jpg|vignette|gauche|[[Milan royal]].]] Situé au cœur de l’Auvergne, le [[parc naturel régional des Volcans d'Auvergne]] abrite des paysages, une faune et une flore remarquables. Du nord au sud, il s'étire sur {{unité|120 km}} et sa superficie de {{unité|388957 hectares}} en fait le plus vaste Parc naturel régional de France. Son altitude varie de {{unité/2|400|à=1886|m}} d’altitude. Il se compose de quatre régions volcaniques : le [[Cézallier]], les [[Monts du Cantal]], les [[Monts Dore]] et les [[Monts Dômes]], ainsi que d'une région granitique : l'[[Artense]]. Ses ressources aquatiques sont d'une grande qualité, il ne compte pas moins de {{unité|4000 km}} de cours d’eau, de nombreux lacs naturels, tourbières ou zones humides ; 60 % de son territoire est reconnu pour sa biodiversité remarquable. La diversité géologique, les reliefs et le climat du Parc expliquent son exceptionnelle variété de faune, de flore et de milieux naturels (prairies, landes d’altitude, tourbières, lacs naturels, forêts, falaises)<ref name="PRVA">[http://www.parcdesvolcans.fr/Nous/Nous-vivons-dans-un-territoire/Une-biodiversite-d-exception Site du Parc Naturel des volcans d'Auvergne], consulté le {{date-|1 mars 2017}}.</ref>. Les prairies et les pelouses d’altitude et landes couvrent 60 % du Parc de façon continue. Leur diversité floristique est considérée comme unique en Europe. On y trouve la plus importante population nationale de [[Pie-grièche grise|Pies-grièches grises]] d'Europe. Les forêts couvrent 30 % du territoire, leur diversité et leur richesse varient selon l'altitude et l’exposition et sur des substrats variés et forment le milieu terrestre le plus riche en biodiversité. On compte {{nobr|133 tourbières}} de plus de 1 Ha sur le territoire du Parc. Elles restent majoritairement en bon état de conservation et abritent des populations d’espèces animales et végétales remarquables comme la [[Ligulaire de Sibérie]], l’[[Azuré des mouillères]], le [[Criquet palustre]], l’[[Agrion à lunules]]. On y trouve aussi une exceptionnelle diversité de mousses [[bryophytes]] comme les [[sphaigne]]s. Le Parc compte de nombreux lacs, dont plus d’une trentaine sont d’origine naturelle. Ces lacs de montagne d’origine volcanique ou [[Lac glaciaire|glaciaire]] sont relativement préservés mais fragiles et présentent une exceptionnelle biodiversité. La plupart abritent des herbiers aquatiques [[oligotrophe]]s<ref name="PRVA" />{{,}}<ref>[http://www.vacances-livradois-forez.com/ Tourisme en Livradoi-Forez], consulté le {{date-|24 décembre 2016}}.</ref>. <gallery mode="nolines" widths="280" heights="150" perrow="3"> Fichier:Chaîne des Puys (28724071020).jpg|lien=|[[Volcans d'Auvergne]]. Fichier:Vue du puy de Sancy.JPG|[[Puy de Sancy]]. Fichier:Puy de Dôme during autumn.jpg|lien=|[[Puy de Dôme]]. Fichier:Puy de come 2001-06-22.jpg|lien=|[[Puy de Côme]]. Fichier:Puy de Pariou (11887177805).jpg|lien=|[[Puy Pariou|Puy de Pariou.]] Fichier:Fond-de-la-vallée-de-Cheylade-dpt-Cantal-DSC 2480.jpg|lien=|[[Puy Mary]]. </gallery> ==== Parc régional du livradois Forez ==== [[Fichier:HanChat2.JPG|vignette|[[Felis silvestris silvestris|Chat forestier]].]] {{Article détaillé|Parc naturel régional Livradois-Forez}} Le Parc du Livradois-Forez est le quatrième plus grand parc naturel régional de France. Cette région de moyenne montagne est située sur la partie orientale de l’Auvergne et possède une grande variété de milieux naturels : tourbières et lacs tourbeux, landes montagnardes des Hautes Chaumes du Forez, hêtraies et sapinières, forêts alluviales, buttes et coteaux secs de Limagne, prairies naturelles de fauche, rivières et torrents où l'on trouve encore la [[Margaritifera margaritifera|moule perlière]]. Ce territoire, à l'origine consacré à la polyculture et l'élevage, est aujourd'hui très faiblement peuplé. La moitié de sa surface est constituée de vastes espaces boisés. La totalité des {{nobr|51 espèces}} de mammifères représenté en Auvergne est présente dans le parc<ref name="r0AHL93" />. Entre le parc et l'[[Allier (rivière)|Allier]], le [[Bois de la Comté]] est une forêt a fort degré de naturalité qui couvre une surface comprise entre {{unité|900 ha}}<ref name=onf>Office National des Forêts, Service départemental du Puy-de-Dôme, 1999, Panneau d’information de la forêt de Saint-Babel</ref> et {{unité|1500 ha}}. Cette [[tilleul|tillaie]]-[[frêne|frênaie]] constitue un des massifs les plus diversifiés et floristiquement les plus riches de France. <gallery mode="packed"> Vallée glaciaire du Fossat Forez France.jpg|Vallée glaciaire du Fossat. Meadows Les Hommades Celles-sur-Durolle.jpg|[[Celles-sur-Durolle]]. TO rocher.JPG|Vue sur [[Pierre-sur-Haute]]. St bonnet décembre 2008.jpg|[[Saint-Bonnet-le-Chastel]]. Saint-Jean des Ollières 63.JPG|[[Saint-Jean-des-Ollières]]. Rez de Sol Lachaux 2016-08-09 n05.jpg|Vers le sommet du [[Lachaux|Rez de Sol]]. </gallery> ==== Sites naturels protégés ==== [[Fichier:Ligularia sibirica-Ligulaire de Sibérie.JPG|vignette|redresse|[[Ligulaire de Sibérie]].]] On compte cinq réserves naturelles nationales et cinq réserves naturelles régionales<ref>[http://www.reserves-naturelles.org/auvergne-rhone-alpes Réserves Naturelles de France] consulté le {{date-|24 décembre 2016}}</ref> en Auvergne. Il y a également {{nobr|79 sites}} « habitats Natura 2000 » ainsi que {{nobr|12 sites}} « oiseaux » pour une superficie {{unité|389550 ha}} (15 % de la région)<ref>DREAL Auvergne, mars 2015</ref>. On y trouve {{nobr|65 espèces}} d’oiseaux inscrites en annexe I de la directive Oiseaux, {{nobr|48 espèces}} (animales - hors oiseaux - ou végétales) d’intérêt communautaire et {{nobr|47 habitats}} naturels retenus au sein de la directive Habitats<ref>[http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/natura-2000-en-auvergne-r1806.html Natura 2000 en Auvergne]</ref>. {| class="wikitable" !style="color:blue"|Réserves naturelles nationales !style="color:blue"|Réserves naturelles régionales !style="color:blue"|Conservatoire du littoral !style="color:blue"|Sites Natura 2000 |- style="vertical-align:top;" | *[[Réserve naturelle nationale du val d'Allier|Val d'Allier]] *[[Réserve naturelle nationale de Chastreix-Sancy|Chastreix-Sancy]] *[[Réserve naturelle nationale du rocher de la Jaquette|Rocher de la Jaquette]] *[[Réserve naturelle nationale des sagnes de La Godivelle|Sagnes de La Godivelle]] *[[Réserve naturelle nationale de la vallée de Chaudefour|Vallée de Chaudefour]] | *[[Réserve naturelle régionale du val de Loire Bourbonnais|Val de Loire Bourbonnais]] *[[Réserve naturelle régionale du lac de Malaguet|Lac de Malaguet]] *[[Réserve naturelle régionale des cheires et grottes de Volvic|Cheires et grottes de Volvic]] *[[Réserve naturelle régionale du Puy de Marmant|Puy de Marmant]] *[[Réserve naturelle régionale de la Tourbière du Jolan|Tourbière du Jolan]] | * Rives auvergnates du lac de Bort-les-Orgues | *[[Liste des sites Natura 2000 de l'Allier|Sites Natura 2000 de l'Allier]] *[[Liste des sites Natura 2000 du Cantal|Sites Natura 2000 du Cantal]] *[[Liste des sites Natura 2000 de la Haute-Loire|Sites Natura 2000 de la Haute-Loire]] *[[Liste des sites Natura 2000 du Puy-de-Dôme|Sites Natura 2000 du Puy-de-Dôme]] |} === Climat === [[Fichier:Puy mary hiver.jpg|vignette|Le Puy Mary en hiver.]] [[Fichier:France Chilhac 01.jpg|vignette|Le village de [[Chilhac]] et sa végétation [[Climat méditerranéen|supra-méditerranéenne]].]] Adossée aux versants [[septentrional]] et [[méridional]] du [[Massif central]], la région présente d'importants contrastes climatiques générés par le relief, avec une continentalisation rapide d'ouest en est. Trois influences interagissent sur cette région : * au sud-ouest l'influence [[climat océanique|océanique]] est très sensible, le relief réactivant les perturbations d'origine atlantique (flux de sud-ouest à nord-ouest). Les précipitations sont régulières, partout supérieures à {{unité|110 cm/an}}, abondantes en montagne {{incise|optimum estimé à {{unité|250 cm}} dans les Monts du Cantal}} occasionnant un enneigement conséquent bien qu'irrégulier en raison de redoux marqués. Cette région porte bien son surnom de « pays vert » ; on la compare aussi à l'Irlande ou aux highlands d'Écosse (l'ensoleillement y est néanmoins supérieur). Le versant méridional de l'alignement montagneux allant des Monts Dore aux Monts d'Aubrac constitue une franche limite climatique, caractérisée par un effet de foehn et une altération de l'influence océanique ; * à l'est et au nord de cette ligne - soit sur l'essentiel du territoire régional - la tendance [[climat continental|continentale]] se renforce, avec un accroissement de l'amplitude thermique été-hiver et de la part des orages dans le total des précipitations. À altitude égale, les hivers sont plus froids et beaucoup plus secs, et les étés plus chauds (la température peut dépasser {{tmp|40|°C}} en plaine). Les précipitations sont de l'ordre de 50 à {{unité|80 cm/an}} en plaine (on relève localement des records d'aridité pour la France continentale), 100 à {{unité|140 cm}} en montagne (où l'enneigement est généralement moins abondant mais plus régulier que sur les montagnes du sud-ouest) ; * une timide influence [[climat méditerranéen|méditerranéenne]] peut se manifester lors de cycles perturbés dans le [[Brivadois]] et la [[Châtaigneraie (Cantal)|Châtaigneraie]]. === Transports et voies de communication === ==== Transport aérien ==== [[Fichier:Aeroport clermont ferrand auvergne va.jpg|vignette|gauche|La [[plate-forme de correspondance]] de l'[[aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne]].]] L'[[aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne]] a accueilli jusqu'à {{nombre|1090417|passagers}} en 2002, il est retombé à {{formatnum:398934}} en 2011<ref name="Site">[http://www.aeroport.fr/ Union des aéroports français]</ref>{{,}}<ref>[http://www.aeroport.fr/uploads/documents/Rapport_2016.pdf?v2.1 UAF Rapport 2016]</ref> à la suite du rachat de [[Regional Airlines (France)|Regional Airlines]] par [[Air France]] et à la délocalisation du hub de cette compagnie sur l'[[Aéroport de Lyon-Saint-Exupéry|aéroport de Lyon]] en 2003. Depuis le site aéroportuaire a du mal à se relever du préjudice. L'arrivée sur la plate-forme des compagnies [[FlyKiss]] puis de [[Ryanair]] en 2013 avait malgré tout contribué à relever le trafic à {{nombre|416451|passagers}} en 2014<ref>{{Article|prénom1=Centre|nom1=France|titre=Clermont, Lyon : les destins croisés de deux aéroports|périodique=lamontagne.fr|date=19/10/2015|lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2015/10/19/clermont-lyon-les-destins-croises-de-deux-aeroports_11630208.html|consulté le=2017-01-29}}</ref>. Les aéroports d'Aurillac et du Puy-en-Velay sont reliés à Paris respectivement par [[Hop ! (compagnie aérienne)|Hop !]] et [[Hex'air]]<ref group=alpha>Compagnies opérant sur la période 2016</ref>. ==== Transport routier ==== [[Fichier:FR-63-A75.JPG|vignette|L'[[Autoroute A75 (France)|autoroute A75]] à [[La Sauvetat (Puy-de-Dôme)|La Sauvetat]].]] Les deux autoroutes [[Autoroute A71 (France)|A71]] et [[Autoroute A75 (France)|A75]] constituent un axe nord-sud Paris – Montpellier – Espagne qui se croise à Clermont-Ferrand avec l'axe est-ouest formé par l'[[Autoroute A89 (France)|A89]] Bordeaux – Lyon – Genève. Ils permettent désormais de relier toutes les grandes métropoles nationales. La Méditerranée n'est plus qu'à {{Heure|3|48}} de l'ancienne capitale régionale<ref>[http://www.viamichelin.fr/ Via Michelin] Estimation du temps de trajet Clermont-Ferrand - Le Cap-d'Agde.</ref> depuis l'ouverture du [[viaduc de Millau]] en 2004. L'autoroute A89, prolongée hors de l'Auvergne en [[Autoroute A72 (France)|autoroute A72]], relie Clermont-Ferrand à Saint-Étienne. L'[[Autoroute A77 (France)|autoroute A77]], dite « Autoroute de l'Arbre », poursuit l'autoroute A6 au départ de Paris pour la prolonger et aller (en tant que [[Route nationale 7 (France métropolitaine)|route nationale 7]]) jusqu'à Moulins, dans l'Allier. La qualité des routes est excellente sur tout le réseau des nationales et départementales et ce réseau permet de relier Paris à Moulins ([[Route nationale 7 (France métropolitaine)|N7]]) et Clermont-Ferrand en {{Heure|4|30}}, et Moulins à Montluçon (A71, [[Route nationale 79 (France)|N79]] et {{nobr|N 7}})<ref>{{Lien web|url=http://www.viamichelin.fr/web/Itineraires?strStartLocid=31NDJ2dDMxMGNORGd1T0RVMk9EUT1jTWk0ek5URXdOdz09&strDestLocid=31NDJybDAxMGNORFV1TnpjM01nPT1jTXk0d09ESTBNUT09&intItineraryType=1&caravaneHidden=false&vh=CAR&strVehicle=0&itineraryCarType=0&itineraryFuelType=0&isFavoriseAutoroute=false&isAvoidPeage=false&isAvoidVignette=false&isAvoidLNR=false&isAvoidFrontiers=false&dtmDeparture=24%2F07%2F2013&distance=mi&devise=1.0{{!}}EUR&indemnite=&carbCost=1.6&autoConso=6.8&villeConso=6&routeConso=5.6{{!}}EUR&villeConso=6&isAvoidPeage=false&isAvoidLNR=false|titre=Paris-Clermont-Ferrand|site=viamichelin.fr|consulté le=24 juillet 2013}}.</ref>. Le réseau routier régional compte d'importantes routes nationales comme la [[Route nationale 102 (France métropolitaine)|RN 102]] qui relie l'A75 à [[Brioude]], [[le Puy-en-Velay]] et la vallée du Rhône, la [[Route nationale 122|RN 122]] reliant l'A75 à [[Aurillac]] ou la [[Route nationale 88 (France)|RN 88]] formant l'axe transversal Lyon - Saint-Étienne - Le Puy - Toulouse. ==== Transport ferroviaire ==== {{Article détaillé|TER Auvergne}} [[Fichier:X76500 TER Auvergne (MOULINS).jpg|thumb|[[TER Auvergne]]]] La [[Ligne Paris - Clermont-Ferrand|ligne SNCF Paris-Clermont-Ferrand]] a été électrifiée en 1990 et a reçu des améliorations dans le passé. En 2003 le temps de trajet le plus court entre les deux villes était de {{Heure|2|59}}, il peut s'élever à {{Heure|3|24}} pour les trains desservant [[Gare de Nevers|Nevers]], [[Gare de Moulins-sur-Allier|Moulins]], [[Gare de Vichy|Vichy]] et [[Gare de Riom - Châtel-Guyon|Riom]]. Depuis 2012 les trains en provenance d'Auvergne arrivent en [[gare de Paris-Bercy]]. Aucune [[ligne à grande vitesse]] n'est prévue à court terme pour la région. Le projet d'une ligne TGV Paris-Bourges-Clermont-Ferrand-Lyon a été plusieurs fois évoqué, notamment en 2015, lors de la création des nouvelles régions administratives. Une telle ligne mettrait Clermont-Ferrand à {{Heure|2|15}} de Paris et permettrait de dédoubler l'axe TGV rhodanien très chargé. D'autres projets moins ambitieux mais plus réalistes ont également été proposés, comme le projet « Des trains pour tous » qui propose la modernisation des voies existantes et l'utilisation de [[train à haut niveau de service|trains à haut niveau de service]]<ref>[http://www.ville-rail-transports.com/dossier/VRT564_TAPTHNS-1.html Ville Rail & Transports - Dossier THNS] consulté le {{date-|2 juillet 2017}}</ref>. Les temps de parcours seraient alors de {{Heure|2|30}} mais avec des prix de billets plus faibles et une meilleure desserte des villes moyennes du centre. Le Plan Rail Auvergne 2009-2013 a permis, en cinq ans, de rénover significativement le réseau ferré auvergnat<ref>[http://www.auvergne.fr/article/plan-rail-la-region-soigne-son-reseau « Plan Rail : la Région soigne son réseau »], Conseil régional d'Auvergne.</ref>. Toutefois Aurillac et Le Puy-en-Velay ne disposent pas de relation directe en train avec l'Île-de-France. La ligne qui relie Clermont-Ferrand à Lyon comporte des tronçons sinueux et non électrifiés, notamment entre [[Roanne]] et [[Lozanne]]. En 2016, il fallait entre {{Heure|2|15}} et {{Heure|2|44}} pour relier les deux villes<ref>[https://www.horairetrain.net/horaires-clermontferrand-lyon.html Horaires SNCF entre Clermont-Ferrand et Lyon], sur le site ''horairetrain.net'', consulté le {{date-|16 août 2016}}.</ref>. L'amélioration de cette liaison est souhaitable car elle permettrait à l'Auvergne de bénéficier des avantages de la [[gare de Lyon-Part-Dieu|gare de la Part-Dieu]] pour l'accès à la LGV Méditerranée et aux futures lignes Rhin-Rhône porté par l'association ALTRO. Les lignes [[Le Cévenol|Clermont-Nîmes]] et [[Aubrac (train)|Clermont-Béziers]] souffrent d'une faible fréquentation et leur avenir reste incertain<ref>[http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2016/08/03/lignes-ferroviaires-le-cevenol-sauve-laubrac-supprime_12022532.html « Lignes ferroviaires : le Cévenol sauvé, l'Aubrac supprimé »], sur ''lamontagne.fr'', 3 août 2016.</ref>. Depuis le {{date-|1 janvier 2002}}, la région gère le service [[Transport express régional|TER]] régional dans le cadre d'une convention avec la SNCF. Le périurbain allant de [[Moulins (Allier)|Moulins]] à [[Brioude]] (''via'' Vichy principalement) concentre la plus importante part des services avec un cadencement lentement mis en place depuis {{nobr|décembre 2011}}. En {{nobr|novembre 2015}}, le service TER Auvergne comptait {{nobr|266 trains}} en circulation par jour, quinze lignes, {{nobr|7,1 millions}} de voyages annuels et {{nobr|84 gares}} pour un budget de {{nobr|140 millions d’euros}} ({{nobr|22,4 millions}} de recettes commerciales)<ref>[http://www.rue89lyon.fr/2015/12/03/regionales-on-ne-parle-pas-des-trains-en-retard-et-cest-bien-dommage/ « Régionales : on ne parle pas des trains en retard, et c'est bien dommage »], sur ''Rue 89 Lyon'', 3 décembre 2015.</ref>. == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Auvergne}} [[Fichier:Densité population Auvergne 2006.jpg|vignette|Densité de population en 2006<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/1282917 INSEE], consulté le 12/06/2015</ref>.]] L'Auvergne est habitée depuis plus de {{unité|15000 ans}}. Ses habitants ont donc pu voir les éruptions volcaniques à l'origine des volcans les plus jeunes de la chaîne des Puys ({{formatnum:4000}} à {{unité|12000 ans}} {{av JC}}). On estime qu'avant la bataille de Gergovie, vers 250 à 50 {{av JC}}, la population des Arvernes (les Gaulois les plus riches de la Gaule Antique) était de l'ordre de {{formatnum:200000}} à {{unité|300000 personnes}}<ref>{{Lien web|titre=Les Arvernes|url=http://theudericus.free.fr/Genealogie/Arvernes/Arvernes.htm|site=theudericus.free.fr|consulté le=2017-01-29}}.</ref>. [[Fichier:Sociologie territoirs Auvergne.jpg|vignette|Typologie des bassins de vie en 2016<ref name="Insee 2016">[http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=10&ref_id=23679%C2 Des profils de territoires contrastés en Auvergne Rhône-Alpes], sur le site de [[INSEE]], consulté le 15 février 2016.</ref>.]] En 2013, la [[Région Auvergne]] comptait {{unité|1357668 habitants}}<ref>Populations légales 2007 des régions de France métropolitaine sur le [https://www.insee.fr/fr/statistiques/1893198 site de l'INSEE]</ref> mais la partie correspondant à l'ancienne province ne compte que {{unité|885288 habitants}}<ref group=alpha>Nombre correspondant à l'addition des populations des départements du Cantal, du Puy-de-Dôme et des communes auvergnates de l'Allier et de la Haute-Loire</ref>. Les quatre départements auvergnats sont ceux où la population vit en moyenne le plus en altitude et s'inscrivent dans la [[diagonale du vide]]. Leur densité de population moyenne n’est que de {{unité|52 habitants/km 2}}. Les départements de l’Allier, du Cantal, et la moitié ouest de la Haute-Loire sont marqués par une faible natalité et un vieillissement de la population. À l'origine très rurale, la [[Auvergnats|population auvergnate]] tend à s'urbaniser : plus de sept habitants sur dix vivaient en ville en 2016. Grâce à l'attractivité de l’agglomération clermontoise et l’arrivée de jeunes familles, le Puy-de-Dôme limite cette tendance à la baisse<ref name="INSEE4">{{Lien web|langue=fr|titre=Prospectives démographiques des territoires du Puy-de-Dôme|url=http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=10&ref_id=16326|site=insee.fr|consulté le=2017-01-29}}.</ref> et concentre plus de 50 % de la population régionale. Clermont-Ferrand se trouve au milieu d’un couloir urbain dynamique de {{unité|601000 habitants}} qui s'étend de Vichy à Issoire en suivant l’Allier<ref name="INSEE6">[https://www.insee.fr/fr/statistiques/1292673 INSEE Auvergne Lettre N°86]</ref>. Grâce au solde migratoire positif, les quatre départements ont malgré tout gagné {{unité|20000 habitants}} entre 2007 et 2014<ref name="INSEE7">[http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=TER&millesime=2013&typgeo=ANCREG&typesearch=territoire&codgeo=Auvergne+%2883%29&territoire=OK INSEE Séries historiques des résultats du recensement dans l'ancienne région d'Auvergne], consulté le {{date-|11 juillet 2016}}.</ref>. L'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne (ARDTA) et l'[[INSEE]] ont établi une typologie des « bassins de vie » de la région qui identifie six types de bassins de vie aux caractéristiques différentes. La première est constituée par la grande agglomération de Clermont-Ferrand. Celle-ci stimule des bassins de vie suburbains grâce à son attraction économique. Les agglomérations moyennes de Moulins, Vichy, Montluçon et Aurillac se placent en situation intermédiaire. À l'opposé, deux types de zones rurales en difficultés se font face. La première correspond à des territoires de moyenne montagne habités par une population âgée et majoritairement agricole. Dans le Cantal, près de 17 % des personnes âgées de plus de {{unité|75 ans}} vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles ne sont que 9,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes<ref name="Insee 2016" />. La deuxième se retrouve en [[Bocage bourbonnais]] ou dans le [[Livradois]]. Il s'agit de bassins de vie ruraux socialement fragiles<ref name="Insee 2016" /> et plus touchées par le chômage<ref name="Insee 2016" />. === Villes === [[Fichier:Clermont pierre carree.jpg|thumb|center|400px|[[Clermont-Ferrand]], la plus grande agglomération auvergnate.]] Les principaux foyers de peuplement se trouvent près des cours d'eau ([[Allier (rivière)|Allier]], [[Tiretaine]]), les places de marché ([[Brioude]]) et les bassins industriels : [[Clermont-Ferrand]], [[Cournon-d'Auvergne|Cournon]], [[Thiers]] (coutellerie), [[Vichy]], [[Aurillac]]. Les villes représentent plus de 70 % de la population, tandis que les campagnes, après un fort [[exode rural]] au début du {{s-|XX|e}} ont perdu l'essentiel de leur population. L'Auvergne compte six villes dont l'aire urbaine dépasse {{unité|50000|habitants}}<ref group="alpha">Chiffres de [[population totale]] (avec doubles comptes) pour les communes, de [[population sans doubles comptes]] pour les agglomérations et aires urbaines. Recensement de [[Histoire du recensement de la population en France#Les recensements en France de 1789 à 1999|1999]].</ref>. [[Clermont-Ferrand]] représentait plus du quart de la population de l'ancienne région Auvergne et quasiment la moitié de celle de la région historique. L'ensemble urbain a accédé au rang de [[Métropole (intercommunalité française)|métropole]] le {{Date-|1 janvier 2018}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/politique/2017/06/30/les-elus-de-clermont-auvergne-metropole-donnent-leur-accord-au-passage-en-metropole_12466933.html|titre=Les élus de Clermont Auvergne Métropole donnent leur accord au passage en métropole|prénom1=Pierre|nom1=Peyret|jour=30|mois=juin|année=2017|site=lamontagne.fr|consulté le=3 juillet 2017}}.</ref>. {| class="wikitable centre" |----- ! rowspan="2" | Ville ! colspan="3" | Population 1999 |----- ! [[Commune (France)|Commune]] ! Agglomération ! [[Aire urbaine]] |----- align="right" | align="left" | [[Clermont-Ferrand]] || {{formatnum:141004}} | {{formatnum:258541}} || {{formatnum:409558}} |----- align="right" | align="left" | [[Vichy]] || {{formatnum:26915}} | {{formatnum:60877}} || {{formatnum:80194}} |----- align="right" | align="left" | [[Montluçon]] || {{formatnum:44074}} | {{formatnum:60993}} || {{formatnum:78477}} |----- align="right" | align="left" | [[Le Puy-en-Velay]] || {{formatnum:22010}} | {{formatnum:42608}} || {{formatnum:66129}} |----- align="right" | align="left" | [[Moulins (Allier)|Moulins]] | {{formatnum:22667}} || {{formatnum:40050}} || {{formatnum:58355}} |----- align="right" | align="left" | [[Aurillac]] || {{formatnum:32718}} | {{formatnum:36096}} || {{formatnum:56830}} |----- align="right" | align="left" | [[Thiers]] || {{formatnum:14950}} | {{formatnum:18281}} || {{formatnum:51492}} |----- align="right" | align="left" | [[Issoire]] || {{formatnum:14778}} | {{formatnum:14548}} || {{formatnum:27502}} |----- align="right" | align="left" | [[Riom]] || {{formatnum:19324}} | {{formatnum:25052}} || ''[[Clermont-Ferrand]]'' |} === Tendances politiques === [[Fichier:Auvergne familles.jpg|vignette|Systèmes familiaux en Auvergne<ref>D'après Emmanuel Todd et Hervé Le Bras, L'invention de le France, Editions LGF 1981</ref> :<br /> {{Légende/Début}} {{Légende|#FF8000|Famille souche}} {{Légende|#FFFF00|Famille souche incomplète}} {{Légende|#0000FF|Présence significative de familles communautaires}} {{Légende|#E1F5A9|Famille nucléaire absolue}} {{Légende/Fin}}]] Les recherches d'[[Emmanuel Todd]] ont montré que le [[système familial]] dominant en Auvergne est celui de la [[Famille souche selon Emmanuel Todd|famille souche]]<ref name="todd">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emmanuel Todd|auteur2=Hervé Le Bras|titre=L'invention de la France|sous-titre=Atlas anthropologique et politique|éditeur=Gallimard|année=2012|isbn=978-2-07-013643-8|isbn2=2-07-013643-4}}</ref>, avec une nuance pour le département de l'Allier où on voit la domination de la famille souche de type incomplet. Ce schéma anthropologique tend à favoriser une attitude d'acceptation de la société telle qu’elle est, sans contestation majeure, mais avec le souhait constant d'améliorer les conditions de vie sociale. Ce type familial exalte sa différence, son [[ethnocentrisme]] et son attachement aux liens du sang. Dans les deux tiers ouest de la région on note également la présence sporadique de familles communautaires, notamment à l'ouest de l'Allier ce qui expliquerait certaines tendances électorales<ref name="todd" />. La région se trouve sous l'influence de deux aires culturelles et politiques contradictoires. La première, celle du « mouvement », trouve son centre directeur vers [[Montluçon]] et les [[Combrailles]]. La seconde, celle de « l'ordre établi », a son centre directeur en [[Aubrac]]. Dans la première, le vote communiste a eu longtemps une place prépondérante. Dans la seconde, les valeurs de la droite traditionnelle et de la religion catholique restent profondément ancrées. Entre les deux, une large bande médiane allant du [[bocage bourbonnais]] à la [[Châtaigneraie (Cantal)|Châtaigneraie]] oscille entre ces deux tendances. La région de Clermont-Ferrand, ville où la franc-maçonnerie a une implantation très ancienne, est une terre socialiste. La région d'Aurillac a longtemps été radicale, la région de [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]] est très conservatrice et celle de Brioude a longtemps été anticléricale<ref name="pm">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Mazataud|titre=Géopolitique d'une région|sous-titre=L'Auvergne|éditeur=CREER|lieu=Nonette|année=1987|pages totales=242|isbn=2-902894-44-9}}</ref>. Pierre Charbonnier note qu'en Auvergne, le « [[notable]] » a longtemps tenu une place essentielle dans la vie politique. Propriétaires terriens, industriels ou alors médecins, on a vu de véritables lignées dynastiques se constituer, comme celles des [[Marx Dormoy|Dormoy]]<ref name="apln">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Caroline Drillon|auteur2=Marie-Claire Ricard|titre=L'Auvergne pour les Nuls|éditeur=First Editions|lieu=Paris|année=2016|pages totales=392|isbn=978-2-7540-8504-5}}</ref>. Parmi les hommes politiques auvergnats célèbres, figurent [[Étienne Clémentel]], un des pères de la technocratie et de l'intervention de l'État dans l'économie en France, et plusieurs présidents de la république : [[Paul Doumer]], [[Georges Pompidou]] et [[Valéry Giscard d'Estaing]]. <gallery mode="packed"> Etienne Clémentel.jpg|Etienne Clémentel Paul Doumer.jpg|Paul Doumer Georges.Pompidou (cropped).jpg|Georges Pompidou Valéry Giscard d’Estaing 1978(2).jpg|Valéry Giscard d’Estaing </gallery> === Emploi et logement === L'Auvergne connaissait en 2016 un des taux d'emploi les plus élevés de France<ref group="alpha">comparable à celui de l'ancienne région [[Rhône-Alpes]] (91,1 %)</ref> (91,1 % contre 89,8 % en moyenne nationale)<ref name="Insee 2016" />. Ce score est à la fois dû à la présence d'industries dynamiques mais aussi à une forte propension de la jeunesse à chercher du travail dans les régions voisines<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/1290600/lettre79.pdf Les conditions de vie des jeunes auvergnats, janvier 2012]</ref>. En 2018, les quatre départements auvergnats comptaient environ {{unité|533182|emplois}}<ref>CCI Auvergne-Rhône-Alpes, Chiffres clés de l'Allier, du Cantal, de la Hte-Loire et du Puy de Dôme.</ref>. L'emploi public et l'agriculture sont très représentés ainsi que les activités industrielles (26 % du total contre 18 % en France). Le secteur tertiaire, très varié dans sa composition, représente 64 % du total. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale et les activités scientifiques, techniques et de service aux entreprises y sont insuffisamment développées<ref name="OA">[http://www.orientation.auvergne.fr/des-territoires-varies Orientation-Auvergne consulté le 03/12/2016]</ref>. Les cinq principaux employeurs se concentrent sur l'agglomération clermontoise : [[Michelin]], le [[Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand|CHU de Clermont-Ferrand]], [[Limagrain]], le [[conseil départemental du Puy-de-Dôme]] et la ville de [[Clermont-Ferrand]]. === Sports === ==== Rugby ==== {{article détaillé|ASM Clermont Auvergne|Stade aurillacois Cantal Auvergne}} [[Fichier:Aurélien Rougerie vs MRC.jpg|thumb|right|150px|[[Aurélien Rougerie]], capitaine emblématique de l'ASM Clermont Auvergne]] L'Auvergne est une terre de prédilection pour le rugby: * Le club de [[rugby à XV]] phare de la région est l'[[ASM Clermont Auvergne]]. Il a été créé en 1911 par [[Marcel Michelin]] et dès la saison 1925 il a accédé à l'élite pour ne plus la quitter<ref>[http://www.asm-rugby.com/historique-asm.html Historique] sur le [http://ww.asm-rugby.com site officiel du club]</ref>. Il a atteint la finale du [[Championnat de France de rugby à XV|championnat]] 14 fois entre 1936 et 2019 mais n'a rapporté chez lui que deux fois le [[bouclier de Brennus]], en 2010 et en 2017. Il a également remporté le [[Challenge européen de rugby à XV|Challenge européen]] à trois reprises en 1999, 2007 et 2019. Le club suscite un véritable engouement dans la région. Sur la saison 2012-2013, le [[Stade Marcel-Michelin]] ({{nombre|18030|places}}) a connu un taux de remplissage de 96 % et les supporteurs clermontois, plusieurs fois élus « Meilleur public de France », sont souvent considérés comme un des publics les plus fervents et accueillants d'Europe. * Le [[Stade aurillacois Cantal Auvergne|Stade aurillacois]] a été fondé le {{date-|25 août 1904}}. L'équipe est montée en Honneur en [[1932]] puis en Excellence en [[1933]]. Elle évolue ensuite en division 1 jusqu’en [[1987]]. Au cours de la [[Championnat de France de rugby à XV de 2e division 2015-2016|saison 2015-2016]], le Stade aurillacois a remporté la demi-finale d'accession au [[Top 14]]<ref>{{Lien web |url=http://www.rugbyrama.fr/rugby/pro-d2/2015-2016/pro-d2-aurillac-mont-de-marsan-28-13-aurillac-decroche-sa-premiere-finale-d-accession_sto5621094/story.shtml |titre=PRO D2 - Aurillac - Mont-de-Marsan (28-13) : Aurillac décroche sa première finale d'accession ! |auteur=Julien Plazanet |site=rugbyrama.fr | date=28 mai 2015}}.</ref>. ==== Football ==== {{article détaillé|Clermont Foot 63}} Le Clermont Foot 63 est un club de [[football]] fondé en [[1984 en football|1984]] et basé à [[Clermont-Ferrand]]. Il a été créé sous le nom de ''Clermont Football Club'' par la fusion de deux clubs de la ville, le [[Stade clermontois]] et l'[[Association sportive montferrandaise (omnisports)|Association sportive montferrandaise]]. Après avoir connu de graves difficultés en 1990, le club est reparti sous le nom de ''Clermont Foot'' et a accédé à la [[Championnat de France de football de Ligue 2|Ligue 2]] en 2003 puis à la [[Championnat de France de football|Ligue 1]] en 2021. C'est le premier club auvergnat à évoluer à ce niveau. Il dispute ses matchs à domicile au [[stade Gabriel-Montpied]]. Ce succès fait de Clermont-Ferrand une des rares villes françaises à posséder à la fois une équipe de football évoluant en Ligue 1 et une équipe de rugby dans le [[Championnat de France de rugby à XV|Top14]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les 10 meilleurs clubs champions de France de rugby |url=https://www.les10meilleurs.fr/les-10-meilleurs-clubs-de-rugby-francais/ |date=21 octobre 2020 |site=Les10meilleurs.fr |consulté le=12 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=classement-club-france |url=https://statfootballclubfrance.fr/classement-club-france.php |date=04/06/2022 |site=Stat Football Club France |consulté le=12 juin 2023}}.</ref>. ==== Athlétisme ==== Le club d'athlétisme [[Clermont Athlétisme Auvergne]] est lui aussi très dynamique. Créé en 2002 il comptait cinq sections locales et {{unité|2769 licenciés}} en 2015. Il a toujours figuré dans le top 5 du classement des clubs [[Fédération française d'athlétisme|FFA]] et a terminé premier en 2015 au palmarès FFA national mixte<ref name="SA">[http://www.sports-auvergne.fr/athletisme/piste/2016/01/18/le-clermont-athletisme-premier-club-de-france_11742860.html Sport-Auvergne.fr] consulté le {{date-|20 décembre 2016}}.</ref>. Plusieurs de ses membres sont des champions de classe mondiale comme le perchiste [[Renaud Lavillenie]] et le coureur de haies [[Garfield Darien]]<ref name="SA" />. === Médias === ==== Presse écrite ==== Le journal clermontois ''[[La Montagne (journal)|La Montagne]]'' a été créé en 1919. Il est devenu le grand quotidien régional du Massif Central à partir des années 1960<ref name="lmcf">[http://www.lamontagne.fr/pratique/le-groupe.html La Montagne] consulté le 02/04/2017</ref>. En 1972, le journal donnera naissance au groupe de presse [[Centre-France]]. Celui-ci a pris progressivement des parts majoritaires dans de nombreux quotidiens régionaux. En 2017, il couvre non seulement les quatre départements auvergnats et les trois départements limousins mais aussi cinq des six départements du Centre-Val de Loire ainsi que les départements de la Nièvre et de la Loire. Au total il distribue plus de {{unité|400000|exemplaires}} par jour et réalise une audience de plus de {{nobr|1,3 million}} de lecteurs par jour<ref name="lmcf" />. [[Fichier:Journal La Montagne 01.JPG|vignette|Le journal La Montagne, groupe Centre France, à Clermont-Ferrand.]] ==== Radio ==== En 1945 l'État crée la station régionale « Radio Clermont-Auvergne ». Celle-ci est devenu après différentes évolutions la station [[France Bleu Pays d'Auvergne]]<ref>[http://100ansderadio.free.fr/HistoiredelaRadio/_Auvergne/Sommaire.html 100 ans de Radio].</ref>. Elle couvre la totalité des départements de l'Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme ainsi que l'ouest du département de la Haute-Loire. C'est une des stations les plus écoutées dans la région de Clermont-Ferrand<ref>{{Lien web|url=http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/vie-pratique-consommation/2015/10/12/en-auvergne-et-rhone-alpes-les-audiences-des-radios-sont-assez-differentes_11619915.html|titre=En Auvergne et Rhône-Alpes, les audiences des radios sont assez différentes|jour=12|mois=octobre|année=2015|site=lamontagne.fr}}.</ref>. [[Logos FM]] est une station musicale et culturelle régionale qui est née à Vichy puis s'est installé à Chamalières. Elle couvre aujourd'hui un bassin d'un million d'habitants. RVA est une radio créée au milieu des années 1980<ref name="schoop">[http://www.schoop.fr/ficheradio.php?id_radio=1118 SchooP.fr consulté le 13/04/2017]</ref>, elle diffuse un programme généraliste sur une grande partie des quatre départements régionaux<ref name="so">[http://www.radiorva.com/ Site officiel de la radio RVA] (consulté le 13 avril 2017).</ref>. Dans le sud de l'Auvergne, [[Radio Jordanne|Jordanne FM]] est une radio associative d'Aurillac qui s'est développée et est devenu une station régionale diffusant sur le Cantal, le Lot, l'Aveyron et la Corrèze. Aucune radio commerciale auvergnate n'a su imposer un réseau sur la totalité de la région. C'est une radio Aveyronnaise, [[Radio Totem]], qui a réussi à développer un réseau qui couvre une grande partie du Sud de l'Auvergne après avoir établi un bureau à Aurillac. Celui-ci produit un programme spécifique pour la région. ==== Télévision ==== [[France 3 Auvergne]] est une des vingt-quatre antennes de la chaîne [[France 3]] du groupe [[France Télévisions]]. Elle a été créée en 1964 à son emplacement actuel, au château Saint-Victor à [[Chamalières]]. Elle dispose de bureaux dans l'[[Allier (département)|Allier]] (à [[Moulins (Allier)|Moulins]]), le [[Cantal (département)|Cantal]] (à [[Aurillac]]) et la [[Haute-Loire]] (au [[Le Puy-en-Velay|Puy-en-Velay]]). Elle produit quotidiennement des journaux régionaux et des journaux locaux pour l'agglomération clermontoise ainsi que des magazines sportifs, économiques et politiques. === Recherche et enseignement === [[Fichier:Universite clermont-fd 2 LLSH.jpg|vignette|alt=Le site Gergovia (faculté de lettres et sciences humaines)|Faculté de lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand.]] [[Fichier:Vue de Polytech Clremont-Ferrand.jpg|vignette|Polytech Clermont]] À la rentrée 2014, les collèges et lycées des quatre départements accueillaient plus de {{nombre|105500|élèves}} et les établissements de l'enseignement supérieur près de {{nombre|45000|étudiants}}, dont plus de 32.000 dans l'[[Université Clermont-Auvergne]]. Cette dernière a obtenu la marque d'excellence « Label I-Site » en 2017<ref>[https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/education/2017/02/24/370-millions-deuros-pour-luniversite-clermont-auvergne-qui-obtient-le-label-i-site_12297816.html La Montagne.fr 24/02/2017]</ref>. L'apprentissage a concerné plus de {{formatnum:9000}} jeunes. Les jeunes [[auvergnats]] présentent un taux de scolarisation plus élevé que la moyenne nationale aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur. Leurs résultats aux examens sont plus favorables (89 % de réussite à l'ensemble des Bac contre 87 %, 85 % contre 84 % au CAP). Les jeunes sans diplôme et ne poursuivant pas leurs études sont moins nombreux que dans le reste du pays (10 % contre 12 %)<ref name="OA" />. L'Auvergne est également l'un des premiers pôles de recherche en France. En plus de ses {{unité|45000|étudiants}} elle n'accueillait pas moins de {{nombre|6000|chercheurs}}<ref name="ANM">[http://www.auvergne-business.fr/creatif Auvergne Nouveau Monde 2011].</ref> en 2011, dans les domaines de la chimie, des pneumatiques, de l'acier, des sciences médicales et pharmaceutiques, dans la recherche agronomique, dans les biotechnologies, la sismologie, la météorologie. Elle compte aujourd'hui quatre [[Établissement public à caractère scientifique et technologique|EPST]] ([[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], [[Institut national de la santé et de la recherche médicale|Inserm]], [[Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture|IRSTEA]]), le [[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]], deux pôles de compétitivité dynamiques ([[Céréales Vallée]] et [[ViaMéca]]), elle participe au [[Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes|Cancéropôle CLARA]] et au pôle de compétitivité Elastopôle. Six grandes écoles d'ingénieurs sont reconnues internationalement : l'ISIMA ([[Institut supérieur d'informatique, de modélisation et de leurs applications]]), [[Centre universitaire des sciences et techniques|Polytech-Clermont]] (Institut des sciences de l'ingénieur), [[École d'ingénieurs Sigma Clermont|SIGMA Clermont]] (mécanique et chimie), l'[[École supérieure de commerce de Clermont|ESC Clermont]] (École supérieure de commerce de Clermont-Ferrand), [[École nationale du génie rural, des eaux et des forêts|Agro Paris Tech ENGREF]] (École Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts), VetAgro Sup ([[Institut d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement]])<ref name="ANM" />. == Économie == Malgré son faible marché local la région a développé de nombreux champions nationaux et internationaux tournés vers l'exportation tels que [[Michelin]], [[Limagrain]] (semences), [[Aubert et Duval]] (aéronautique), [[Merck & Co.|MSD-Chibret]] (pharmacie), [[Bigard (entreprise)]] & [[SOCOPA]] (viande), [[Centre-France|Centre-France-La Montagne]] (presse quotidienne régionale), [[Volvic (eau en bouteille)|Volvic]]-[[Danone|groupe Danone]] ([[eau minérale]]). La plupart de ces champions exportent plus de 75 % de leur production dans le monde entier. L'Auvergne compte aussi de nombreuses PME dynamiques qui bénéficient d'un réseau de formation supérieure de qualité centré sur la capitale régionale. Clermont-Ferrand comptait six grandes écoles et {{unité|45000|étudiants}} en 2015, ses deux universités ont été réunies en une seule en 2017<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Statistiques|url=http://www.ac-clermont.fr/statistiques/|site=Académie de Clermont-Ferrand|consulté le=2017-01-30}}.</ref>. Le thermalisme et le tourisme offrent une ressource non négligeable à la région. === Industrie === [[Fichier:Michelin Poster 1898.jpg|vignette|upright|Affiche Michelin de 1898.]] L'Auvergne est une région relativement industrielle, puisque la part de l'industrie dans la population active en 2015 s'élevait à 18 % ({{unité|80000|emplois}}) contre 13 % pour la moyenne nationale. Toutefois, de 2005 à 2015, l'industrie auvergnate a perdu un cinquième de ses emplois<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'industrie en Auvergne|url=http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?reg_id=10&ref_id=AUIND1|site=insee.fr|consulté le=2017-01-30}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le recul de l’emploi industriel en France de 1980 à 2007 : quelle est la réalité ?|url=http://www.tresor.economie.gouv.fr/1786_le-recul-de-lemploi-industriel-en-france-de-1980-a-2007-quelle-est-la-realite-|site=tresor.economie.gouv.fr|consulté le=2017-01-30}}.</ref>. Le tissu industriel est diversifié : pneumatiques ([[Michelin]]), élastomères ([[Trelleborg AB|Trelleborg Industrie]]), industries métallurgiques ([[Aubert et Duval]], [[Constellium]]), mécaniques ([[Valeo]]), pharmaceutiques ([[Merck & Co.|MSD-Chibret]], [[Thea]]), Câbleries ([[Groupe Omerin]])<ref>{{Lien web|titre=Câblerie OMERIN - Ambert|url=https://www.groupe-omerin.com/|site=groupe-omerin.com}}.</ref>… Il s'appuie aussi sur des traditions industrielles anciennes (coutellerie à Thiers, métallurgie à Issoire, dentellerie au Puy, parapluies à Aurillac). ==== Pneumatiques et caoutchouc ==== {{Article détaillé|Michelin}} La principale industrie auvergnate est celle du [[Pneumatique (véhicule)|pneumatique]]. [[Michelin]] était la première<ref group="alpha">Co-numéro un mondial du pneu avec le japonais [[Bridgestone]]</ref> entreprise mondiale du secteur en 2021<ref>{{Article|langue=fr|titre=Comment Michelin veut protéger son marché du pneu|périodique=Le Monde|date=26 novembre 2021|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/26/comment-michelin-veut-proteger-son-marche-du-pneu_6103780_3234.html|consulté le=2024-01-22}}</ref>{{,}}<ref group="alpha">Classement en chiffre d'affaires</ref>, elle est implantée dans {{nobr|195 pays}}. L'entreprise a gardé son siège social et son centre directeur à Clermont-Ferrand, c'est un cas unique en France car la quasi-totalité des autres entreprises du CAC40 a son siège à Paris ou en région parisienne<ref>[http://www.journaldunet.com/economie/reportage/les-sieges-sociaux-des-entreprises-du-cac-40/societe-generale-deux-tours-a-la-defense.shtml Journal du Net]</ref>. Aujourd'hui encore l'entreprise emploie {{nombre|14000|personnes}} à Clermont-Ferrand notamment dans les services administratifs ou dans la R&D. Au nord de la ville, le centre de recherche de Ladoux reste le plus important du groupe au niveau mondial ({{nombre|2500|salariés}})<ref>{{Article|langue=fr|titre=Villes-entreprises : Clermont-Ferrand et l’empire Michelin|périodique=L'Usine Nouvelle|date=2014-07-21|lire en ligne=http://www.usinenouvelle.com/article/villes-entreprises-clermont-ferrand-et-l-empire-michelin.N274910|consulté le=2017-01-30}}</ref>. L'entreprise concurrente [[Dunlop]] est installée à [[Montluçon]]. ==== Pharmacie ==== En 2016 l'Auvergne se situait au {{4e|rang}} national pour son industrie pharmaceutique. Le secteur représentait {{nombre|1.8|milliard}} d’euros de chiffre d’affaires et faisait vivre {{nombre|3600|salariés}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=La pharma soigne son avenir|périodique=L'Usine Nouvelle|date=2014-05-08|lire en ligne=http://www.usinenouvelle.com/article/la-pharma-soigne-son-avenir.N259910|consulté le=2017-01-30}}</ref>. Trois sites majeurs sont installés près de Clermont-Ferrand. À [[Vertolaye]] le site de [[Sanofi]] produit des [[corticostéroïde]]s. À Riom [[Merck & Co.|MSD Chibret]] produit des médicaments ophtalmologiques, antibiotiques et antiparasitaires. [[Thea]], également spécialisée dans l'ophtalmologie, est le premier groupe européen indépendant dans ce domaine et possède des filiales dans vingt pays d'Europe<ref>[http://www.legrandclermont.com/sites/default/files/files/sant%C3%A9%20%26%20biotechnologies.pdf Le grand clermont 2016]</ref>. Le Groupement des Industries du Médicament de la Région Auvergne (Gimra) réunit {{nobr|37 entreprises}} comme Quantel Medical (équipement laser et à ultrasons) ou TVM (ophtalmologie vétérinaire)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Présentation du GIMRA|url=http://www.gimra.info/content/presentation-du-gimra|site=gimra.info|consulté le=2017-01-30|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>. ==== Métallurgie et travail des métaux ==== [[Fichier:LeThiers.jpg|vignette|upright|Couteaux « [[Le Thiers]] », uniquement fabriqués à [[Thiers]].]] {{Article détaillé|Coutellerie de Thiers}} En 2003 le secteur de la métallurgie et des équipements mécaniques en Auvergne représentait {{unité|23000|salariés}} soit 23 % des salariés industriels<ref group=alpha>représentation un peu plus élevée qu'en France métropolitaine</ref>. L'activité liée aux métaux se concentre dans les environs de [[Thiers]], [[Issoire]] et [[Dompierre-sur-Besbre]]. À Thiers, la [[coutellerie]] est une activité multiséculaire et fournit encore 80 % de la production nationale<ref>{{Lien web|titre=Coutelier : Fiche métier coutelier, métier de coutelier|url=http://www.institut-metiersdart.org/metiers-d-art/metal/coutelier|site=institut-metiersdart.org|consulté le=30 janvier 2017}}.</ref>. De nombreuses [[Petite et moyenne entreprise|PME]] y exercent leurs activités principalement dans le [[décolletage]]. Aujourd'hui, la ville est reconnue comme étant la capitale française de la coutellerie et représente un important [[Liste de centres de production coutelière|bassin coutelier]] au niveau mondial<ref>{{Article|langue=fr|titre=Thiers, capitale mondiale du couteau|périodique=Franceinfo|date=2016-05-11|lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-mon-epoque/thiers-capitale-mondiale-du-couteau_1782793.html|consulté le=2018-06-01}}.</ref>. [[Aubert et Duval]] (aciers spéciaux) exploite la plus puissante [[presse hydraulique]] du monde occidental avec {{unité|65000|tonnes}} de puissance installée en 1974 à Issoire<ref>{{Article|prénom1=Geneviève|nom1=Colonna d'Istria|titre=Auvergne : Issoire se sent pousser des ailes|périodique=[[L'Usine nouvelle]]|jour=20|mois=septembre|année=2012|lire en ligne=http://www.usinenouvelle.com/article/auvergne-issoire-se-sent-pousser-des-ailes.N182315|consulté le=22 juin 2014}}.</ref> et une [[aciérie électrique]] aux [[Les Ancizes-Comps|Ancizes]]. Toujours à Issoire, [[Constellium]] produit des pièces d'aluminium pour l'industrie aéronautique et [[Issoire Aviation]] produit également des pièces pour l'aéronautique et des [[Liste des avions civils#Avions légers|avions légers]]. L’équipementier [[Valeo]] produit des accessoires pour automobiles et [[Groupe PSA|PSA Peugeot Citroën]] exploite à [[Dompierre-sur-Besbre]] une fonderie où l'on fabrique des pièces de freinage. À [[Ambert]], le [[Groupe Omerin]] est devenu un chef de file mondial dans le secteur des câbles électriques, gaines tressées et éléments flexibles spéciaux<ref>{{Lien web |auteur=Groupe OMERIN |titre=Site officiel du groupe OMERIN |url=https://www.groupe-omerin.com/presentation-du-groupe-omerin |site=groupe-omerin.com}}.</ref>, il est devenu le 1er fabricant mondial de fils et câbles isolés en silicone et le 1er tresseur européen de fil de verre<ref>{{Lien web|titre=Présentation du groupe OMERIN |url=https://www.groupe-omerin.com/presentation-du-groupe-omerin |site=groupe-omerin.com|date=2018 |consulté le=05/03/2021}}.</ref>. === Agriculture et secteur agro-alimentaire === <gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="Au {{s-|XIX}} selon [[Rosa Bonheur]]"> La fenaison, Rosa Bonheur.jpg|<center>''La [[Fenaison]] (Auvergne)'', 1855<br>[[Château de Fontainebleau]]</center> 2016 NYR 12195 0046 rosa bonheur charrette attelee de vaches et bouvier en auvergne).jpg|<center>''Charrette attelée de vaches, et [[Vacher|bouvier]], en Auvergne'', 1889<br>Collection privée, Vente 2016</center> </gallery> Avec {{unité|26200 emplois}} en 2015, l'agriculture représentait 5 % des emplois régionaux (le double de la moyenne nationale : 3,1 %)<ref name="CES">[http://www.observatoire-emploi-auvergne.fr/sites/www.observatoire-emploi-auvergne.fr/files/doc/fichier/diagnostic_socio-economique_de_la_region_auvergne_aout_2015_0.pdf Pole emploi Auvergne, aout 2015]</ref>. En moyenne, La valeur de l’ensemble des productions agricoles approchait {{nobr|2 milliards}} d’euros. La production de viande bovine arrive largement en tête (41 % de la production agricole auvergnate). En 2010, l’agriculture occupait plus d’{{nobr|1,5 million}} d’hectares en surface agricole utilisée, soit 57,3 % du territoire régional. Le reste du territoire est occupé par des surfaces boisées ({{unité|742000 ha}}) et par des friches ({{unité|342000 ha}})<ref name=CES />. L'[[Secteur agroalimentaire|agroalimentaire]] est forte et a développé quatre filières d'excellence : la filière céréales qui s'appuie sur les productions de la [[Limagne]], la filière viande avec des productions bovines reconnues (races [[Salers (race bovine)|Salers]]) mais aussi ovines, porcines et aviaires, la filière lait (cinq [[Appellation d'origine protégée|AOP]] fromagères) qui compte {{unité|9000 producteurs}} de lait et la filière boissons ({{nobr|109 sources}} d'eaux minérales et numéro 1 en Europe avec six marques nationales ou internationales)<ref name="ABagro">{{Lien web|langue=fr|titre=Agroalimentaire en Auvergne, développement des entreprises|url=http://www.auvergne-business.fr/agroalimentaire|site=Auvergne Business : Agence Régionale de Développement Economique|consulté le=2017-01-30|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>{{,}}<ref>[http://auvergne-rhone-alpes.direccte.gouv.fr/sites/auvergne-rhone-alpes.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/l_industrie_en_auvergne_-_dossier_direccte_-_insee_-_2015.pdf INSEE L'industrie en Auvergne-Agroalimentaire]</ref>. La sylviculture, la production de miels, de confitures et de fruits confits sont des activités anciennes mais toujours présentes. ==== Filière céréales ==== [[Fichier:Siège Limagrain.JPEG|vignette|upright|Siège de [[Limagrain]] (semences).]] Dans les [[Limagne]]s on pratique les grandes cultures : céréales (blé, orge, maïs), oléagineux ([[colza]], [[tournesol]]) et [[betterave]]s sucrières. Au total {{unité|270000 hectares}} sont consacrés à la production céréalières et c'est à Clermont-Ferrand que se situait l'usine française de transformation de betteraves la plus méridionale. L’entreprise [[Limagrain]] est devenue le quatrième plus grand [[semencier]] mondial<ref>{{Lien web|titre=Limagrain|url=http://www.agritechnique.com/limagrain.php|site=agritechnique.com|consulté le=2017-01-30}}.</ref>. Elle a établi son siège social à [[Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme)|Saint-Bauzire]], près de Clermont-Ferrand. Cette société dispose d'un réseau de recherche composé de {{nobr|50 stations}} de sélection, sept laboratoires de [[biotechnologie]] et trois laboratoires de recherche sur les ingrédients. Elle investit plus de 14,6 % de son chiffre d'affaires en [[recherche et développement]] ({{nobr|60 millions}} d'euros) et emploie quelque {{unité|2000 chercheurs}}<ref>{{Lien web|titre=Un groupe coopératif guidé par une culture agricole et scientifique|url=http://www.limagrain.com/fr/notre-groupe-un-groupe-cooperatif-guide-par-une-culture-agricole-et-scientifique|site=limagrain.com|consulté le=2016-12-13}}.</ref>, ce qui en fait, avec l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] et [[Michelin]], l'un des principaux pôles de recherche de la région. Jacquet (leader français de la boulangerie industrielle) et Domagri (filiale de Limagrain) disposent d’installations ultra-modernes pour le travail du grain. Parallèlement à la production de céréales et à l'activité de meunerie, une industrie tournée vers l’alimentation animale se développe (Alivert, Jambon SA, Pet Food Plus, Thivat Nutrition Animale)<ref name="ABagro" />. Dans la Haute-Loire, la culture de la [[lentille verte du Puy]] est localisée sur les plateaux du [[Massif du Devès|Devès]]. C'est le premier légume à avoir obtenu une [[appellation d'origine contrôlée|AOC]]. Dans le Cantal, la culture de la lentille blonde a été relancée sur la [[Planèze de Saint-Flour]]. ==== Filière boissons ==== [[Fichier:Source de Volvic.JPG|vignette|upright|Les sources de Volvic.]] L'Auvergne bénéficie de nombreuses sources d'[[eau minérale naturelle]] plate ou naturellement gazeuse, dont plusieurs sont commercialisées ([[Vichy Célestins]] et [[Saint-Yorre (eau minérale)|Vichy Saint-Yorre]], [[Châteldon]], [[Rozana]], etc.). La plus connue, l'eau de [[Volvic (eau en bouteille)|Volvic]], n'a jamais été utilisée en thermalisme. Très faiblement minéralisée, elle est classée [[eau de source]] aux États-Unis.Le secteur des eaux minérales est particulièrement bien représenté avec [[Volvic (eau en bouteille)|Volvic]], mais aussi le [[Groupe Alma]] ([[Saint-Yorre (eau minérale)|Saint-Yorre]], [[Vichy Célestins]], [[Châteldon (eau minérale)|Chateldon]] et [[Rozana]]), [[Sainte Marguerite (eau minérale)|Sainte-Marguerite]], Châteauneuf, Saint-Diéry, [[Saint-Géron (eau minérale)|Saint-Géron]], [[Arvie]], [[Mont-Dore (eau en bouteille)|SMDA (Mont-Dore)]], Aquamark (Laqueuille), etc. La société Audebert Boissons produit des [[Cola alternatif|colas]] et d'autres sodas vendus sous la marque « ''Auvergnat'' ». À Aurillac, la Distillerie Couderc produit les liqueurs de gentiane et différentes crèmes de fruits. ==== Filière viande ==== [[Fichier:SalersBreed YoungCow.JPG|vignette|upright|Vache de race [[Salers (race bovine)|salers]].]] Dans sa partie montagneuse, l'Auvergne est une région d'[[élevage extensif]] orientée vers la production de [[lait]] et de [[viande]]. C'est le berceau de la [[race]] [[Bos taurus|bovine]] [[salers (race bovine)|salers]] et dans une moindre mesure de la race [[aubrac (race bovine)|aubrac]] (Cantal). On y élève aussi beaucoup la [[charolaise]]. La [[ferrandaise]] est une race locale ancienne qui se développe à nouveau. Essentiellement orientée vers la viande de boucherie, l’industrie des viandes s’appuie également sur l’élevage de volailles (dix labels rouges), l'élevage porcin (appellation « [[Porc d'Auvergne]] ») et les salaisons. La production de viande bovine est bien représentée dans l'[[Allier (département)|Allier]], ainsi que dans les [[Combrailles]] qui s'est spécialisé ces dernières décennies dans la production de broutards de race [[charolaise]] destinés à l'exportation. Dans l'est de la [[Haute-Loire]] le [[Fin gras du Mézenc]] est une AOC de viande bouchère produite avec des animaux engraissés avec le foin des prairies d'altitude. L'Auvergne organise chaque année en octobre le « [[Sommet de l'Élevage]] » à [[Cournon-d'Auvergne]], première manifestation de ce type en Europe. Les quatre plus grands groupes industriels du secteur sont Arrivé Auvergne, [[Bigard (entreprise)|Socopa]], [[Groupe Doux|Doux]] et Celvia<ref name="ABagro" />. ==== Filière lait ==== [[Fichier:4 fromages d'auvergne.jpg|vignette|upright=2|4 fromages d'Auvergne : [[Cantal (fromage)|Cantal]], [[Bleu d'Auvergne]], [[Fourme d'Ambert]] et [[Saint-nectaire]].]] L'Auvergne est une région importante pour la production de [[fromage]]s. En 2011 elle produisait le quart de la production française de fromages AOP avec {{unité|50000 tonnes}}<ref>[http://www.fromages-aop-auvergne.com/nos-appellations/ Fromage AOP d'Auvergne]</ref>. Cinq appellations agricoles fromagères bénéficient de la protection [[Appellation d'origine protégée|AOP]] : [[Bleu d'Auvergne]], [[Cantal (fromage)|Cantal]] (en trois affinages : jeune, entre-deux, vieux), [[Fourme d'Ambert]], [[salers (fromage)|Salers]], [[Saint-nectaire]]. La production est riche et variée : le [[gaperon]], le chèvreton du Forez, le [[Murol du Grand Bérioux|murol]], le pavin, le crottin d'Ambert, la fourme de Saint-Anthème ou le chapelou sont des produits appréciés. Les plus grandes entreprises françaises sont implantées dans la région : [[Sodiaal]] ([[Candia (produits laitiers)|Candia]]), [[Savencia Fromage & Dairy]], [[Lactalis]], [[Les Fromageries Occitanes]], [[Société laitière des volcans d'Auvergne]] et d'importantes PME régionales se sont développées : Dishamp, Walchli, Garmy… ==== Sylviculture ==== En 2014, le secteur Bois auvergnat employait environ {{nombre|12000|personnes}} réparties sur environ {{unité|4000 entreprises}} et comptait {{unité|7550 salariés}} (7 % en exploitation forestière, 13 % en {{1re|transformation}}, 74 % en {{2e|transformation}} et 6 % en négoce)<ref name=pdra>{{pdf}} [http://www.auvergne.fr/upload/PDR-VF1_Auvergne.pdf Programme de développement rural Auvergne], 2014</ref>. Dans le nord de l'Allier, la [[forêt de Tronçais]] ({{unité|10400 ha}}) est aussi une curiosité touristique. Cette haute futaie de [[chêne]]s est une des plus grandes d'Europe, elle a été créée à l'époque de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] pour les besoins de la [[Marine nationale française|marine]]. Elle produit un [[bois]] de très haute qualité qui est utilisé par exemple pour la fabrication des tonneaux des grands crus. === Thermalisme === [[Fichier:Palais des Congrès-Opéra de Vichy 2016-07-09.JPG|vignette|[[Opéra de Vichy]].]] L'Auvergne a aussi développé un pôle de santé et de loisirs fort avec les stations thermales de Vichy, du Mont-Dore, de Châtel-Guyon, entre autres. Elle compte dix stations thermales : {{colonnes|taille=25| * [[Bourbon-l'Archambault]] ; * [[La Bourboule]] ; * [[Châteauneuf-les-Bains]] ; * [[Châtel-Guyon]] ; * [[Chaudes-Aigues]] ; * [[Mont-Dore (Puy-de-Dôme)|Mont-Dore]] ; * [[Néris-les-Bains]] ; * [[Royat]]-[[Chamalières]] ; * [[Saint-Nectaire]] ; * [[Vichy]]. }} L'association Thermauvergne inclut également deux stations immédiatement frontalières de l'[[Allier (département)|Allier]] : [[Bourbon-Lancy]], située dans le département de [[Saône-et-Loire]], et [[Évaux-les-Bains]], située dans le département de la [[Creuse (département)|Creuse]] (mais [[Saint-Nectaire]] ne fait pas partie de cette association). [[Vichy]], sous l'impulsion de {{souverain2|Napoléon III}}, est devenue à partir du milieu du {{s-|XIX}} la « Reine des villes d'eaux ». La station thermale de [[La Bourboule]] dans le Puy-de-Dôme, créée en [[1875]] à la suite de la découverte des eaux thermales, fut un centre touristique d'importance, notamment autour de [[1900]], lorsque {{unité|10000|curistes}} y venaient chaque année. La fréquentation est aujourd'hui bien plus faible. === Tourisme === <gallery mode="packed"> Panorama puy de dome sud.jpg|Panorama vers le sud depuis le [[Puy de Dôme]]. </gallery> En 2014 le chiffre d'affaires du tourisme auvergnat s'élevait à {{nobr|2,5 milliards}} d'euros. On y a compté {{nobr|34 millions}} de nuitées (dont 37 % sont des nuitées marchandes) pour {{unité|170000 lits}} touristiques marchands (principalement en campings, hôtels et meublés de tourisme) et {{unité|410000 lits}} en résidences secondaires. [[Fichier:Téléphérique plomb cantal.jpg|vignette|Téléphérique du Plomb du Cantal.]] Chaque année, la région enregistre environ {{nobr|10 à 11 millions}} de nuitées dans les hébergements marchands, {{nobr|5 à 6 millions}} de nuitées en résidences secondaires, et {{nobr|10 à 12 millions}} de nuitées réalisées chez des parents ou amis<ref name=ccta />. D'après les travaux conduits par l'Observatoire régional du tourisme «SPOT Auvergne» cette clientèle touristique en séjour apporte annuellement entre {{nobr|1,2 et 1,4 milliard}} d'euros dans l'économie régionale. La consommation touristique totale se situe entre {{nobr|2,5 et 2,8 milliards}} d'euros et plus de 7 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] régional. L'Auvergne représente globalement entre 2,7 et 3 % de part de marché dans l'activité touristique nationale, en croissance régulière et totalise entre {{formatnum:12000}} et {{unité|25000 emplois}} salariés liés au tourisme selon les mois, en raison de la forte saisonnalité. La clientèle néerlandaise représente 36 % de nuitées. 20 % de la clientèle française vient de l'ancienne région Rhône-Alpes et 18 % de l'Île-de-France. Trois sites majeurs accueillent un million de visiteurs chaque année<ref name=ccta>{{pdf}} [http://pro.auvergne-tourisme.info/docs/2116-1-chiffres-cles-du-tourisme-en-auvergne-edition-2015.pdf Auvergne Nouveau Monde - Chiffres clés du tourisme 2014]</ref> ==== Tourisme vert ==== [[Fichier:Panoramique des Dômes.JPG|vignette|Le train Panoramique des Dômes.]] Le tourisme vert est un point fort de la région. Elle compte deux parcs naturels régionaux, le [[parc naturel régional des Volcans d'Auvergne]] et le [[parc naturel régional Livradois-Forez]], mais aussi {{nobr|70 sites}} de baignade en plan d'eau ou rivière, douze bases de loisirs, cinq plages labellisées « Pavillon Bleu », seize sentiers de Grande Randonnée, quatorze itinéraires équestres, huit voies vertes et {{unité|4000 km}} d'itinéraires VTT balisés. Des sites exceptionnels comme le [[puy Mary]] ou le [[Plomb du Cantal]] sont accessibles par téléphérique ou par la route. Le [[puy de Dôme]] est desservi par le train [[Panoramique des Dômes]]. De nombreux [[sentier de grande randonnée|sentiers de randonnée]] pédestre, équestre, cycliste et VTT sillonnent l'ensemble des massifs. On peut aussi y pratiquer les sports aériens comme le parapente, le deltaplane, l'ULM, le saut à l'élastique, la chute-libre, le parachute ascensionnel, la pêche, la chasse, le golf, l'escalade et la via ferrata, les parcours dans les arbres, ainsi que le tourisme fluvial. Depuis le {{Date-|2|juillet|2018}}, le site de la [[Chaîne des Puys]] et de la [[Limagne|Faille de Limagne]] sont classés sur la liste du [[patrimoine mondial]] de l'[[UNESCO]]<ref>{{Article|prénom1=Centre|nom1=France|titre=Environnement - La Chaîne des puys inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco|périodique=lamontagne.fr|date=02/07/2018|lire en ligne=https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/economie/tourisme/2018/07/02/la-chaine-des-puys-inscrite-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco_12909621.html|consulté le=2018-07-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Chaîne des Puys - faille de Limagne classée au patrimoine mondial de l'UNESCO|périodique=France Bleu|date=2018-07-02|lire en ligne=https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/la-chaine-des-puys-faille-de-limagne-classee-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-1530200682|consulté le=2018-07-02}}</ref>. L'Auvergne possède également de nombreuses communes labellisées « Station Verte » . [[Fichier:Snowauvergne.jpg|vignette|Le [[Golf des volcans]] et le [[Puy de Dôme]] en hiver.|alt=]] La région compte huit routes historiques et touristiques : * la route historique des châteaux d'Auvergne ; * la route des forts villageois d'Auvergne ; * la route des jardins du Massif Central ; * la route des métiers en Livradois-Forez ; * la route des villes d'eaux ; * la route des fromages ; * la route des églises peintes du Bourbonnais ; * les chemins de Saint-Jacques. <gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="150px" caption="[[Théodore Rousseau]] en Auvergne en 1830"> Théodore Rousseau (1812-1867) - Landscape in the Auvergne - 60.12 - Barber Institute of Fine Arts.jpg|<center>''Paysage de montagne en Auvergne''<br>[[Barber Institute of Fine Arts]]</center> Mountain Stream in the Auvergne A10449.jpg|<center>''Ruisseau de montagne en Auvergne''<br>[[National Gallery of Art]], [[Washington (district de Columbia)|Washington]]</center> Théodore Rousseau - Landscape (Auvergne^) - y1948-5 - Princeton University Art Museum.jpg|<center>''Paysage, Auvergne ?''<br>[[musée d'Art de l'université de Princeton]]</center> Théodore Rousseau (1812-1867) - The Valley of Saint-Vincent - NG3296 - National Gallery.jpg|<center>''La Vallée de [[Saint-Vincent-de-Salers|Saint-Vincent]]''<br>[[National Gallery]], [[Londres]]</center> Théodore Rousseau - Valley in the Auvergne Mountains - 170-1966 - Saint Louis Art Museum.jpg|<center>''La Vallée en Auvergne''<br>[[Musée d'art de Saint-Louis]]</center> </gallery> ==== Parcs de loisirs ==== * [[Le Pal]], situé vers [[Dompierre-sur-Besbre]] dans l'Allier, attire plus de {{unité|500000 visiteurs}} par an en combinant les équipements d'un parc de loisirs et d'un grand parc animalier<ref name="ccta" />. * [[Vulcania]], parc de loisirs centré sur le [[volcan]]isme situé dans le Puy-de-Dôme, est une attraction touristique ouverte en {{nobr|février 2002}} qui reçoit chaque année plus de {{unité|300000 visiteurs}}. Trois nouveautés ''Sur les traces des dinosaures'', ''Premier Envol'' et ''Bouleversements'' devraient encore doper la fréquentation du parc dès 2015 et dans le futur. * Le [[Parc animalier d'Auvergne]] compte plus de 400 animaux sur {{unité|25 hectares}} et accueille en moyenne {{Unité|83000 visiteurs}}<ref name="ccta" />. * [[L'Aventure Michelin]] est un nouvel espace patrimonial de la marque qui a été inauguré le {{date|23 janvier 2009}} par [[Michel Rollier]], cogérant de Michelin. Situé sur le site historique de Cataroux à Clermont-Ferrand, les visiteurs peuvent découvrir les {{unité|2000 m 2}} consacrés à l'histoire du groupe, de ses hommes et de ses innovations. ==== Plans d'eau et bases nautiques ==== {{Boîte déroulante/début|titre=Liste des principales bases nautiques d'Auvergne}} {| class="wikitable" !style="color:blue"|Bases de loisir dans l'Allier !style="color:blue"|Bases de loisir dans le Cantal !style="color:blue"|Bases de loisir dans la Haute-Loire !style="color:blue"|Bases de loisir dans le Puy-de-Dôme |- style="vertical-align:top;" | * [[Vichy#Esplanade du Lac d'Allier et berges|Lac d'Allier]] à [[Vichy]] * Plan d'eau des Ozières à [[Yzeure]] * Base de loisirs de [[Saint-Clément (Allier)|Saint-Clément]] et du [[Le Mayet-de-Montagne|Mayet-de-Montagne]] * Base nautique de [[Jaligny-sur-Besbre]] * Base de loisirs de l'étang de Pirot à [[Isle-et-Bardais]]. * Base de loisirs de l'étang de [[Saint-Bonnet-Tronçais]] * Base de loisirs du plan d'eau de [[Vieure]] * Base de loisirs Sioule et Bouble d'[[Ebreuil]] | * Base nautique du [[barrage de Grandval]] à [[Faverolles (Cantal)|Faverolles]] * Base nautique du lac de Val à [[Lanobre]] * Base nautique du [[Barrage d'Enchanet|lac d'Enchanet]] à [[Pleaux]] * Base nautique du [[lac de Saint-Etienne-Cantalès]] à [[Saint-Gérons]] * Base nautique du lac de Lastioulles à [[Trémouille]] | * Parc de loisirs de l'île d'Amour à [[Langeac]] * Aire Respirando d’[[Aurec-sur-Loire]] * Base nautique du [[lac du Bouchet]] * Base nautique du lac des Sources à [[Champagnac-le-Vieux]] * Base nautique du lac de [[Saugues]] | * [[Base de loisirs d'Iloa]] à [[Thiers]]<ref group=alpha>Iloa est l'une des plus grandes bases de loisirs d'Auvergne avec plus de 70 hectares de superficie. Ouverte en 1989, la base est considérée comme [[base de plein air et de loisirs]] par sa taille, sa disposition et ses activités qui attirent toujours de nombreux touristes.</ref> * Plan d'eau des Prades à [[Saint-Rémy-sur-Durolle]]. * Plan d'eau des [[Barrage des Fades|Fades-Besserve]] aux [[Les Ancizes-Comps|Ancizes-Comps]] * Plan d'eau d'[[Aubusson-d'Auvergne]] * Plan d'eau de [[Menat]] * Base de loisirs de Loumas près d'[[Arlanc]] * Base nautique du [[lac Chambon]] * Base nautique du [[lac d'Aydat]] * Base nautique d'[[Issoire]] |} {{Boîte déroulante/fin}} ==== Sports d'hiver ==== [[Fichier:Le lioran.jpg|vignette|Station de ski du Super Lioran.]] [[Fichier:Depart funitel.JPG|vignette|[[Super-Besse]].]] La région compte plusieurs stations de ski alpin, les principales sont [[Le Lioran (station)|Super Lioran]] sur le [[Monts du Cantal|massif du Cantal]] ({{unité|60 km}}, {{nobr|45 pistes}}), [[Super-Besse]] ({{unité|43 km}}, {{nobr|27 pistes}}) et [[Le Mont-Dore (station)|Le Mont-Dore]] ({{unité|41 km}}, {{nobr|31 pistes}}) dans le [[Monts Dore|massif du Sancy]], soit au total {{unité|144 km}} de pistes pour le ski alpin. L'Auvergne dispose également de {{unité|900 km}} de pistes nordiques réparties sur {{nobr|12 domaines}} consacrés au [[ski de fond]]<ref>{{Lien web|titre=AUVERGNE HIVER 2015-2016, Brochures|auteur institutionnel=Comité Régional de Développement Touristique d'Auvergne|url=http://www.auvergne-tourisme.info/brochures//auvergne-hiver-2015-2016/tourisme-BROCHAUV000V504JJ0-1.html|format=pdf|site=auvergne-tourisme.info|consulté le=2 novembre 2016}}.</ref>. On y pratique aussi le [[ski joëring]], le [[Ski de montagne|ski de randonnée]] et la balade en [[Raquette à neige|raquettes]] ou en [[Traîneau à chien|traineau]]. La région possède quelques communes labellisées « Village de Neige ». Stations de ski en Auvergne: {| class="wikitable" !style="color:blue"|Cantal !style="color:blue"|Puy-de-Dôme !style="color:blue"|Haute-Loire !style="color:blue"|Allier |- style="vertical-align:top;" | *[[Le Lioran|Super Lioran]] *[[Super Lioran#Station de montagne|Le Lioran - Haute Planèze]] *[[Haut Cantal - Puy Mary|Haut Cantal - Le Claux-]] *[[Haut Cantal - Puy Mary|Puy Mary]] *[[Espace nordique de Pailherols]] *[[Col de Légal]] *[[Saint-Urcize (station)|Saint-Urcize]] *[[Saint-Projet-de-Salers]] *[[Le Falgoux]] | *[[Le Mont-Dore (station de sports d'hiver)|Le Mont-Dore]] *[[Super-Besse]] *[[Chastreix-Sancy]] *[[Murol|Beaune le Froid]] *[[Monts du Forez#Stations de ski|Crêtes du Forez]] *[[Égliseneuve-d'Entraigues]] *[[Guéry]] *[[Parrot (ski)|Parrot]] *[[Saulzet-le-Froid|Pessade]] *[[Prabouré]] *La Tour-d'Auvergne *Picherande *Charlannes-La Bourboule | *[[Les Estables (station)|Les Estables]] *[[Meygal]] | *[[La Loge des Gardes]] |} ==== Festivals et points d'intérêt ==== [[Fichier:La-Chaise-Dieu JPG0 (7).JPG|vignette|[[La Chaise-Dieu]].]] Plusieurs festivals ont obtenu une renommée internationale: * Le [[Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand]] est le plus grand festival de court-métrage au monde, et le deuxième festival de cinéma de France quant à la fréquentation (plus de {{nombre|170000|entrées}} en 2020). * Le [[Festival international de théâtre de rue (Aurillac)|festival de théâtre de rue d'Aurillac]], créé en 1986, est le plus grand rassemblement hexagonal des arts de la rue<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Emmanuelle Bouchez|titre=Arts de la rue : les meilleurs festivals de 2015|périodique=[[Télérama]]|date=03/06/2015|lire en ligne=http://www.telerama.fr/festivals-ete/2015/arts-de-la-rue-les-meilleurs-festivals-de-2015,126915.php|consulté le=2017-01-30}}</ref>. * Le [[Festival de musique de La Chaise-Dieu]], créé en 1966, réunit des milliers de mélomanes et d’artistes de renommée internationale au cœur des hauts plateaux du [[Livradois]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Découvrir nos Festivals de musique et du spectacle vivant - Les Festivals|url=http://www.francefestivals.com/fr/les-festivals/decouvrir-nos-festivals/festival-de-la-chaise-dieu_31|site=francefestivals.com|consulté le=2017-01-30|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>. [[Fichier:Pamparina2019 3.jpg|vignette|Scène principale du festival la [[Pamparina]] pour l'édition de 2019 à [[Thiers]].]] Trois autres festivals connaissent un grand succès et une forte affluence : * le [[Festival folklorique de Gannat|festival de folklore «Les cultures du monde»]], créé en 1976. Il a lieu à [[Gannat]] la {{2e|quinzaine}} de juillet. En 2016, il a accueilli {{nobr|15 groupes}}, {{nobr|450 artistes}} des cinq continents, {{nobr|500 bénévoles}} et environ {{unité|65000 visiteurs}}, c'est une des dix manifestations les plus importantes de la nouvelle région administrative<ref>[http://www.cultures-traditions.org/Qui-sommes-nous_a25.html Cultures du monde consulté le 09/01/2017]</ref> ; * le festival de musique [[La Pamparina]], créé en 1997. Il se déroule à [[Thiers]] au début du mois de juillet et se tient dans les rues de la cité médiévale autour d'un thème qui change chaque année (cordes, voix, percussions, danses, etc.). Il a attiré plus de {{unité|48000 personnes}} en 2018 ; * la [[Fête du Roi de l'Oiseau]], créée en 1985, se déroule au [[Puy-en-Velay]] la {{3e|semaine}} de septembre. La fête médiévale, animée par plus de {{nombre|6000|personnes}} costumées, parmi lesquelles plusieurs troupes d'artistes, attire près de {{unité|100000 personnes}} dont {{formatnum:30000}} se rassemblent pour suivre le grand défilé dominical de clôture<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Anne-Laure Dabert|titre=Bilan du {{27e}} Roi de l'oiseau|périodique=[[La Montagne (journal)|La Montagne]]|date=22/09/2012|lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/puy-en-velay/loisirs/art-litterature/2012/09/22/le-bilan-du-27e-roi-de-loiseau-est-positif-le-public-est-fidele-et-les-spectacles-seduisent_1274242.html|consulté le=21/08/2017}}</ref>. Six territoires ont été labellisés [[Villes et Pays d'art et d'histoire]] par le ministère de la Culture et de la Communication : le [[Communauté de communes de Billom-Saint-Dier|Pays de Billom-Saint-Dier]], le [[Communauté de communes des Rives du Haut Allier|Pays du Haut-Allier]], le [[pays d'Issoire - Val d'Allier Sud]], le Pays de [[Riom]] et la ville de [[Thiers]]. Trois édifices sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco et {{unité|2235 Monuments}} historiques sont classés ou inscrits<ref name="ccta" />. Le [[guide vert]], [[Guide Michelin|le guide rouge gastronomique]] et les [[Carte Michelin|Cartes Michelin]] nés en Auvergne, contribuent depuis leur création au développement du tourisme en Auvergne et en France. En {{date-|octobre 2015}}, le guide touristique [[Lonely Planet]] a classé l'Auvergne au sixième rang des régions incontournables à découvrir dans le monde. Qualifiée par le guide de « joyau méconnu », elle intègre ainsi le ''Top 10 des régions à visiter en 2016''. == Culture == L’Auvergne s’inscrit en grande partie dans l’aire linguistique de l'[[occitan]]<ref>{{Ouvrage|titre=L'occitan… Qu'es aquo ?|éditeur=[[Institut d'Estudis Occitans]]|année=2009|lire en ligne=https://ieo-oc.org/IMG/pdf/quesaoiFrVpdf.pdf}}</ref>{{,}}<ref>[[Pierre Bec]] ''La Langue occitane'' ([[Presses universitaires de France]], collection [[Que sais-je ?]] {{numéro|1059}}, 128 pages (1963, {{5e}} édition 1986, {{6e}} édition corrigée janvier 1995, ''épuisé'') {{ISBN|2-1303-9639-9}}.</ref> auquel s'ajoute des parties pour le [[Croissant (linguistique)|Croissant]], le [[Bourbonnais (dialectes)|bourbonnais]] d'[[Langue d'oïl|oïl]] et le [[francoprovençal]]. Cela n'en fait pas pour autant une région véritablement méridionale. Située au centre-sud du pays, elle fait partie de la France médiane plus que de la France centrale ; c'est selon les mots de [[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]] une terre « intermédiaire » qui se trouve à la rencontre d’influences venant aussi bien du nord que du sud<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]]|titre=Systèmes de relations géohistoriques de l'Auvergne|périodique=Bïzà Neirà|numéro=138|date=2008|issn=0398-9453}}</ref>. À la fois originaux et diversifiés les traits culturels caractérisant l’Auvergne dépassent largement les frontières étroites de la province historique<ref name="dla">{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]]|titre=De l'Auvergne : un fil d'Ariane pour aller de la confédération arverne au IIIe millénaire : essai|éditeur=Créer|lieu=Nonette|année=2003|pages totales=318|isbn=2-84819-001-9}}</ref>. === Langues régionales === {{Article détaillé|Occitan}} [[Fichier:Carte linguistique de l'Auvergne.png|vignette|332x332px|Carte des langues régionales de la région Auvergne par communes selon l'<nowiki/>''Atlas sonore des langues régionales'' ([[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], 2022)<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Atlas sonore des langues régionales de France - Zone du Croissant |url=https://atlas.limsi.fr/?tab=cro |site=atlas.limsi.fr ; site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France |lieu=Paris |éditeur=[[CNRS]] |date=2022}}.</ref> : * En bleu clair : le [[Bourbonnais (dialectes)|bourbonnais]] d'[[Langue d'oïl|oïl]]. * En marron : le [[Croissant (linguistique)|Croissant]] (langue de transition). * En jaune orangé : le [[nord-occitan]] (dont [[auvergnat]] et [[vivaro-alpin]]). * En rouge : l'[[Aurillacois (dialecte)|aurillacois]] ([[occitan]] [[languedocien]]). * En vert : le [[francoprovençal]] (arpitan). ]] La quasi-totalité du territoire auvergnat s’inscrit dans l’aire linguistique de l’[[occitan]]. En plus de l’auvergnat, d’autres langues apparentées étaient parlées dans la région tels que les parlers du [[Croissant (linguistique)|Croissant]] ([[Bourbonnais (dialectes)|arverno-bourbonnais]] au nord-est et [[Marchois (dialecte)|marchois]] au nord-ouest) ainsi que l'aurillacois au sud-ouest du Cantal. On parlait le dialecte vivaro-alpin dans quelques communes du sud-est du Puy-de-Dôme. Les spécialistes classent l’auvergnat et les parlers du Croissant dans les ensembles supradialectaux du [[nord-occitan]] ou de l’[[arverno-méditerranéen]]. Ils classent l’aurillacois dans le groupe de l’[[occitan méridional]]<ref>{{Article |langue=occitan |auteur1=Domergue Sumien |titre=Classificacion dei dialèctes occitans |périodique=Linguistica occitana |volume=7 |lieu=[[Montpellier]] |date=2009 |issn=1773-0538 |lire en ligne=http://revistadoc.com/wp-content/uploads/2013/07/Linguistica-occitana-7-Sumien.pdf }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Domergue Sumien|titre=La standardisation pluricentrique de l’occitan: Nouvel enjeu sociolinguistique, développement du lexique et de la morphologie|lieu=[[Turnhout]]|éditeur=[[Brepols]]|collection=Publications de l'Association Internationale d'Etudes Occitanes|date=2006|pages totales=514|isbn=978-2-503-51989-0|lire en ligne=https://www.brepolsonline.net/doi/book/10.1484/M.PAIEO-EB.5.112500}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=occitan |auteur1=[[Pierre Bec]] |titre=Per une dinamica novèla de la lenga de referéncia : dialectalitat de basa e diasistèma occitan |périodique=Annales de l'Institut d'études occitanes |volume=II |numéro=6 |éditeur=[[Institut d'études occitanes]] |date=1972 |issn=0180-4200 |pages=42-44 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Département d'occitan de l'université Paul-Valéry|titre=Découpage supradialectal de l'occitan|url=http://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_langue/co/module_L_occitan_une%20langue_12.html|site=univ-montp3.fr ; site officiel de l'[[Université Paul-Valéry]]|lieu=[[Montpellier]]|extrait=L'espace arverno-méditerranéen se caractérise par l'absence de bétacisme, la réalisation occlusive de [b], [d], [g], une tendance plus forte à la semi-nasalisation (pouvant aller jusqu'à la nasalisation complète dans les zones septentrionales), une tendance à l'évolution des oppositions entre rhotiques (/R/~/r/ ou uniformisation en /r/ o /R/).}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=occitan |auteur1=Domergue Sumien |titre=La plaça de Borbonés en Occitània |périodique=[[Jornalet]] |lieu=[[Barcelone]] |éditeur=Associacion entara Difusion d'Occitània en Catalonha (ADÒC) |date=12 Mai 2014 |issn=2385-4510 |lire en ligne=https://opinion.jornalet.com/lenga/blog/943/la-placa-de-borbones-en-occitania }}</ref>. Un dialecte [[romani]] propre à l'Auvergne, le [[romani auvergnat]], est également parlé dans la région par les [[Roms|populations roms]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Bénédicte Bonnemason, Jean-Pierre Cavaillé |titre=« Džijás dur i mérepén » : « Il y a eu un meurtre ». Présentation d’une version manouche du conte‑type La Bête à sept têtes (T. 300) recueillie en 2018 en Creuse |périodique=Cahiers de Littérature Orale |volume=85 |titre volume=Éclats de paroles |lieu=Paris |éditeur=[[Institut national des langues et civilisations orientales]] |date=2019 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/clo/5984 |pages=163-182 }}</ref>. Il a été étudié et codifié par Joseph Valet<ref>{{Lien web |langue=occitan |auteur=Estève Rogier |titre=Un collectatge de lenga romaní auvernhata |url=https://jornal.aprene.org/Jorn9/?p=565 |site=Aprene ! |date=12 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>Joseph Valet : ''Grammaire du manouche tel qu’on le parle en Auvergne'', Clermont-Ferrand, 1984 ; ''Vocabulaire des Manouches d'Auvergne'', Clermont-Ferrand, 1986 ; ''Contes manouches : recueil et traductions'', vol. 1 (1988), vol. 2 (1991), vol. 3 (1994), Clermont-Ferrand.</ref>. ==== Auvergnat ==== {{Article détaillé|Auvergnat}} Les limites linguistiques de l’auvergnat ne correspondent pas à celles de l’ancienne province. On ne le parlait pas dans l’[[arrondissement d’Aurillac]], mais il était parlé dans le sud du Bourbonnais (ligne [[Montluçon]]-[[Gannat]]-[[Vichy]]), le [[Velay]], la moitié est de la [[Creuse (département)|Creuse]], le [[Pays d'Ussel]] et au nord de la [[Lozère (département)|Lozère]] et de l’[[Ardèche (département)|Ardèche]]. On peut utiliser deux systèmes graphiques différents pour écrire l’auvergnat : la [[Norme classique de l'occitan|norme classique]] et l'[[Norme bonnaudienne|écriture auvergnate unifiée]] spécialement conçue pour s'adapter aux spécificités de la langue et issue des évolutions de cette dernière. On distingue deux ou trois types de nuances dialectales pour cette langue : l’auvergnat septentrional, le plus répandu géographiquement, concentre 80 % de la littérature, l’auvergnat méridional parlé dans les deux tiers du [[Cantal (département)|Cantal]]. Entre les deux, l’auvergnat médian (ou arverno-vellave) parlé de l’[[Artense]] au Velay combine de façons diverses les caractéristiques des deux groupes précédents. Plusieurs linguistes comme [[Henri Guiter]], [[Hans Goebl]], [[Jacques Allières]], [[Jules Ronjat]] ou [[Roger Teulat]] choisissent de le regrouper dans la seule et unique catégorie de l’arverno-limousin<ref>{{Article |langue=occitan |auteur1=Domergue Sumien |titre=Lo nòrd-occitan: mites e realitats (II) |périodique=[[Jornalet]] |lieu=[[Barcelone]] |éditeur=Associacion entara Difusion d'Occitània en Catalonha (ADÒC) |date=03-03-2014 |issn=2385-4510 |lire en ligne=https://opinion.jornalet.com/lenga/blog/859/lo-nord-occitan-mites-e-realitats-ii }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henriette Walter]]|titre=L'aventure des langues en Occident: Leur origine, leur histoire, leur géographie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|date=1994|isbn=9782724290554|bnf=35853879p|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=q-G-k_0ZJncC&pg=PT227&lpg=PT227&dq=henriette+walter+occitan+auvergnat&source=bl&ots=Dk-N5Vrz4K&sig=ACfU3U3DlhDihslbtF6huAGkHKFbpAng3g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwilmdnmxqHoAhWG34UKHXO_BLg4ChDoATAHegQICxAB#v=onepage&q=henriette%20walter%20occitan%20auvergnat&f=false|extrait=Nord-occitan (limousin, auvergnat, provençal alpin)}}</ref>{{,}}<ref>Henri Guiter, {{Citation|Sur l'Atlas Linguistique de l'Auvergne et du Limousin}}. ''Revue de Linguistique Romane'' n°55, [[Presses universitaires de la Méditerranée]] ([[Université Paul-Valéry-Montpellier|Université Paul-Valéry]]), [[Montpellier]], 1991, p. 101-118.</ref>{{,}}<ref>[[Hans Goebl]], "Regards dialectométriques sur les données de l'Atlas linguistique de la France (ALF). Relations quantitatives et structures de profondeur", ''Estudis Romànics'', [[Université de Barcelone]], Barcelone, n°25, 2003, pp.59-120</ref>{{,}}<ref name="Allières">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jacques Allières]]|titre=Manuel de linguistique romane|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|année=2001}}.</ref>{{,}}<ref name="ronjat2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jules Ronjat]]|titre=Grammaire istorique ''[sic]'' des parlers provençaux modernes|tome={{IV}}|titre tome=Dialectes|lieu=[[Montpellier]]|éditeur=Société d'études romanes|année=1941}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=occitan |prénom1=Roger |nom1=Teulat |titre=Per una definicion d'un espaci occitan del centre-nòrd (auvernhat) |périodique=Quasèrns de Lingüistica Occitana |numéro=10 |lieu=[[Beaumont (Puy-de-Dôme)|Beaumont]] |année=1981 |issn=0338-2419 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Observatoire linguistique|Linguasphere Observatory]]|titre=The Linguasphere Register|sous-titre=The indo-european phylosector|éditeur=Linguasphere Observatory|date=1999-2000|lire en ligne=http://www.linguasphere.info/lcontao/tl_files/pdf/master/OL-SITE%201999-2000%20MASTER%20ONE%20Sectors%205-Zones%2050-54.pdf}}</ref>. ==== Vivaro-alpin ==== {{Article détaillé|vivaro-alpin}} Le [[vivaro-alpin]] est un dialecte parlé de l'extrémité est de la région jusqu'aux [[Vallées occitanes|vallées occitanes d'Italie]]. En Auvergne, il est parlé à l'extrême sud-est du [[Puy-de-Dôme]] et du [[Livradois]], à l'est d'[[Ambert]] et autour d'[[Arlanc]]<ref>Philippe Olivier et [[Jean-Pierre Chambon (linguiste)|J.-P. Chambon]] ([[Université Sorbonne-Nouvelle|Université Paris-La Sorbonne]]), « L’histoire linguistique de l’Auvergne et du Velay, notes pour une synthèse provisoire », ''Travaux de linguistique et de philologie'', XXXVIII, Paris, 2000, pp. 83-153. (ISSN 1148-6236)</ref>. ==== Aurillacois ==== {{Article détaillé|Aurillacois (dialecte)}} L'aurillacois est une variété septentrionale du [[languedocien]] <ref>[[Raymond Four]], « Phonétique occitanienne (dialecte d’Aurillac) », ''Revue de la Haute Auvergne'', [[Société de la Haute-Auvergne]], Aurillac, 1904, rééditée par l'Institut d'études occitanes de Paris (2016), [http://ieoparis.free.fr/delo/Raymond%20FOUR.%20Phon%e9tique%20occitanienne.pdf lire en ligne].</ref>. Il a été nommé « Dialecte carladézien » par le mouvement du revivalisme linguistique du [[félibrige]] et guyennais par le géographe Pierre Bonnaud. Proche du [[rouergat]], il est classé dans le groupe « [[occitan méridional]] » par Jean Lhermet<ref>Jean Lhermet, ''Contribution à la lexicologie du Dialecte aurillacois, thèse complémentaire, Paris, Société de publications romanes et françaises, 1931, et Laffitte reprint 1978.''</ref>. ==== Parlers du Croissant ==== {{article détaillé|Bourbonnais (dialectes)|Marchois (dialecte)|Croissant (linguistique)}} La moitié méridionale du département de l'[[Allier (département)|Allier]] parle une langue de transition située en l'[[occitan]] et la [[langue d'oïl]] et nommée langue du [[Croissant (linguistique)|Croissant]]. Cette aire du [[Bourbonnais (dialectes)|bourbonnais]] croissantais est elle-même subdivisée. Une frange nord du département du Puy-de-Dôme y est aussi rattachée avec notamment une partie importante du canton de [[Saint-Éloy-les-Mines|Saint-Eloy-les-Mines]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda, Lori Lamel|titre=Comparaison dialectométriques de parlers du Croissant avec d’autres parlers d’oc et d’oïl|périodique=Le Croissant linguistique entre oc, oïl et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires|lieu=Paris|éditeur=[[L'Harmattan]]|date=2021|isbn=978-2-343-23050-4|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03318765/document}}.</ref>{{,}}<ref>Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda (''[[Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur|Limsi]]'', [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]), {{Citation|Comparaison de dialectes du Croissant avec d’autres parlers d’oïl (berrichon-bourbonnais et poitevin-saintongeais) et d’oc}}, communication au colloque {{Citation|2èmes Rencontres sur les Parlers du Croissant}}, [[Montluçon]], 2019, {{Lire en ligne|lien=https://croissant2019.sciencesconf.org/data/pages/BoulaAdda.pdf}}.</ref>. L'ouest de l'Allier, autour de [[Montluçon]], parle le [[Marchois (dialecte)|marchois]] qui se rapproche du [[Limousin (dialecte)|limousin]]<ref>{{Ouvrage|langue=ca oc|auteur1=Manuel Cuyàs, Berta Rosés, Nuria Cicero|titre=Aranès, l’occità de Catalunya|traduction titre=Aranés, er occitan de Catalonha|lieu=[[Barcelone]]|éditeur=[[Généralité de Catalogne]]|date=2020|lire en ligne=https://llengua.gencat.cat/web/.content/documents/occita/expo-aranes/expo-aranes-lona.pdf|extrait=Voir carte.}}</ref>. Les deux tiers sud-est de l'Allier autour de [[Vichy]], de la [[Limagne bourbonnaise]] et de la [[Montagne bourbonnaise]] utilise l'''arverno-bourbonnais''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Karl-Heinz Reichel |titre=Études et recherches sur les parlers arverno-bourbonnais aux confins de l'Auvergne, du Bourbonnais, de la Marche et du Forez|éditeur=CTA|collection=Eubransa/Travaux|lieu=Chamalières|année=2012}}</ref> qui est lui un parler du Croissant plus proche de l'auvergnat. ==== Situation actuelle ==== L'[[université Clermont-Auvergne]] propose des cours d'occitan. La recherche universitaire est assurée au sein de deux laboratoires : le Centre d'Histoire Espaces et Cultures (CHEC) et l'Institut d'Histoire des Représentations et Idées dans les Modernités (IHRIM)149<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Christian Bonnet - Maître de conférences en langues et littérature occitanes|url=http://ihrim.uca.fr/article24.html|site=ihrim.uca.fr ; site du laboratoire IHRIM ([[Université Clermont-Auvergne]])|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>. Un sondage de l’[[Institut français d'opinion publique|IFOP]] datant de 2012 indiquait que le nombre de locuteurs se situait aux environs de {{Nombre|80000}}<ref name="bernissan">{{Article |prénom1=Fabrice |nom1=Bernissan |titre=Combien de locuteurs compte l’occitan en 2012 ? |périodique=Revue de linguistique romane |volume=76 |numéro=303-304 |lieu=[[Strasbourg]] |éditeur=[[Société de linguistique romane]] |mois=12|année=2012|url=http://www.lodiari.com/app/download/9626850999/F.Bernissan+-+Combien+de+locuteurs.pdf?t=1407325483 |passage=494 }}.{{commentaire biblio|Revue reproduite sur le site lodiari.com.<br />{{citation|« La maîtrise de la langue n’est quant à elle le fait que d’une part très marginale des habitants de la Région Auvergne interrogés, 3 % estimant la parler bien et 3 % parfaitement ». Ce qui représenterait en fait {{unité|80152|personnes}} sur les {{unité|1335938|habitants}} que compte cette région.}}}}</ref>. Ce nombre a probablement diminué car une grande partie d'entre eux étaient des gens âgés. Les dernières générations semblaient néanmoins développer une envie d'apprendre l'occitan et se montraient favorables à la valorisation de la langue<ref>{{Article |auteur1=Jeanne Bernardon |titre=Parlez-vous l'occitan ? |périodique=[[La Montagne (journal)|La Montagne]] |lieu=Clermont-Ferrand |éditeur=[[Groupe Centre France]] |date=10 octobre 2015 |issn=2109-1560 |lire en ligne=https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/parlez-vous-l-occitan-quiz_11617800/ }}</ref>. L'UNESCO classe l'auvergnat dans la catégorie des langues sérieusement en danger. ==== Querelle linguistique ==== Une querelle linguistique est apparue au cours des années 1970. À cette époque le [[Nationalisme occitan|mouvement nationaliste occitan]] a repris l’aire linguistique de l’occitan pour asseoir ses revendications politiques. Cette idéologisation a provoqué des réactions en Auvergne. Un groupe d’érudits locaux fortement impliqué dans la défense de la langue a tenu à se détacher de cette mouvance. Autour de l’universitaire [[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]] et de l’association le Cercle Terre d'Auvergne, il a construit une théorie tendant à prouver que l’auvergnat est une langue ayant connu un développement distinct des autres dialectes occitans<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]]|titre=Nouveau Dictionnaire Général Français|sous-titre=Auvergnat|éditeur=Créer|lieu=Nonette|année=1999|pages totales=776|isbn=2-909797-32-5|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=iIkx9IPwQD4C&pg=PA5}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karl-Heinz Reichel |titre=Grand dictionnaire général auvergnat-français|éditeur=Créer|lieu=Nonette|année=2005|pages totales=878|isbn=2-84819-021-3|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=mMvInIxBsRUC&printsec=frontcover}}</ref>. Cette tentative est qualifiée de « [[sécessionnisme linguistique]] » par les occitanistes<ref>{{Article |langue=oc |auteur1=Domergue Sumien |titre=Los secessionismes lingüistics: la diferéncia auvernhata |périodique=[[Jornalet]] |lieu=[[Barcelone]] |éditeur=Associacion entara Difusion d’Occitània en Catalonha |date=2015 |issn=2385-4510 |lire en ligne=https://opinion.jornalet.com/lenga/blog/1242/los-secessionismes-linguistics-la-diferencia-auvernhata }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Marie-Jeanne Verny |titre=Enseigner l’occitan au XXIe siècle. Défis et enjeux |périodique=Tréma - revue internationale en sciences de l'éducation et didactique |volume=31 |titre volume=L'enseignement des langues régionales en France aujourd'hui : état des lieux et perspectives |lieu=[[Montpellier]] |éditeur=[[Université de Montpellier|Faculté d'Éducation de Montpellier]] |date=2009 |issn=2107-0997 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/trema/962 |pages=69-83 |extrait=Il existe, çà et là, dans l’espace occitan, quelques velléités localistes, refusant de reconnaître l’unité de la langue d’oc, se référant à « des langues d’oc » […]. Les tenants de ces positions sont cependant extrêmement minoritaires, en termes de reconnaissance populaire (même si leur influence est parfois sensible en Provence, Béarn ou Auvergne). L’immense majorité des universitaires, comme l’immense majorité des militants, y compris les tenants actuels de la graphie mistralienne, admet l’unité de la langue d’oc dans sa diversité dialectale. }}</ref>{{,}}<ref name="Martel">{{Article |langue=fr|auteur1=[[Philippe Martel (historien)|Philippe Martel]] |titre=Histoires d'Occitanie |périodique=[[Revue d'Alsace]] |numéro=133 |éditeur=Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace |date=2007 |issn=0181-0448 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/alsace/1475 |pages=217-243 |citation={{qui|Tous deux}} s’emparent avec volupté des travaux controversés du géographe auvergnat Pierre Bonnaud, qui arrache son Auvergne à l’ensemble occitan pour en faire la composante centrale d’une « médioromanie » linguistique à laquelle aucun romaniste sérieux ne croit. }}</ref>. === Littérature === ==== Littérature en latin ==== [[Fichier:Saint Grégoire Sacramentaire de Marmoutier à l'usage d'Autun.jpg|thumb|100px|right|Grégoire de Tours]] [[Fichier:Silvester II.JPG|thumb|100px|right|Sylvestre II]] [[Sidoine Apollinaire]] naquit en 430 à [[Lyon]] dans une famille de notables gallo-romains. Il fréquenta longtemps les allées du pouvoir et ses talents de poète furent remarqués par les officiels de l'époque qui lui demandèrent de composer leurs [[Éloge panégyrique|panégyriques]]. Il se retira dans la propriété de sa femme à ''Avitacum'' ([[Aydat]]) et devint ambassadeur des Arvernes puis évêque de Clermont, ce qui lui donna la charge de cette province à des moments troublés. Ses éloges restent très formels et n'ont qu'une valeur documentaire, mais sa nombreuse correspondance illustre ses qualités d'écrivain et apporte un témoignage sur cette époque lointaine. [[Grégoire de Tours]] (539-594) est né à Clermont (ou peut être à Riom). Issu d'une famille aristocratique [[arverne]], il fut éduqué par son oncle paternel ''Gallus'', [[Liste des évêques de Clermont|évêque de Clermont]]. Il fut ordonné [[Diacre (christianisme)|diacre]] et résida à la [[basilique Saint-Julien de Brioude|basilique Saint-Julien]] de [[Brioude]] jusqu'à son élection comme évêque de Tours en [[573]]. Il a écrit de nombreux textes religieux, mais ce fut surtout le premier historien de France. Son œuvre majeure est l'[[Histoire des Francs]] qui raconte l'histoire du pays des origines jusqu'au {{s-|VI|e}}. [[Gerbert d'Aurillac]] (945-1003) est probablement entré comme [[oblat]] à l'[[abbaye Saint-Géraud d'Aurillac]] où il fit de brillantes études. En 999, il devient pape sous le nom de Sylvestre II. Ce fut un humaniste «complet», longtemps avant la Renaissance. Il remit à l'honneur la culture antique et fut un brillant scientifique. Parmi tous ses travaux, on lui doit des traités de mathématiques, des traités ecclésiastiques et une nombreuse correspondance révélant ses qualités humaines. ==== Littérature en occitan auvergnat ==== {{article détaillé|Auvergnat#Littérature{{!}}Littérature en occitan auvergnat|Littérature occitane}} [[Fichier:Nadaus auvernhe.jpg|thumb|120px|right|Première page de Noëls nouveaux et chant pastoral des bergers auvergnats composés en auvergnat (1653)]] L'Auvergne est un des principaux berceaux de la [[littérature occitane]] et ce depuis le [[Moyen Âge]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr oc|auteur1=Jean Roux|titre=Huit siècles de littérature occitane en Auvergne et Velay|lieu=Lyon|éditeur=EMCC|date=2015|pages totales=218|isbn=978-2-357405-09-7|lire en ligne=https://www.decouvertes-occitanes.fr/fr/767-huit-siecles-de-litterature-occitane-en-auvergne-et-velay-9782357405097.html#idTab9}}</ref>, moment où l'occitan était aussi utilisé comme langue officielle dans les écrits<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Philippe Olivier, [[Jean-Pierre Chambon (linguiste)|Jean-Pierre Chambon]], Johan Picot |titre=Contribution à l’histoire de l’ancien occitan de basse Auvergne. Un accord amiable en ancien occitan auvergnat réglant un différend fiscal entre les consuls de Mozac et ceux de Riom (1360) |périodique=Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne |lieu=[[Clermont-Ferrand]] |date=2016 |issn=1153-2580 |lire en ligne=https://s3.amazonaws.com/academia.edu.documents/57919842/BHSA_2016_2.pdf?response-content-disposition=inline%3B%20filename%3Davec_Philippe_Olivier_et_Jean-Pierre_Cha.pdf&X-Amz-Algorithm=AWS4-HMAC-SHA256&X-Amz-Credential=ASIATUSBJ6BAKKNDIH5Z%2F20200327%2Fus-east-1%2Fs3%2Faws4_request&X-Amz-Date=20200327T093707Z&X-Amz-Expires=3600&X-Amz-Security-Token=IQoJb3JpZ2luX2VjEKj%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2FwEaCXVzLWVhc3QtMSJHMEUCIQDKLOYFbUzhW30%2BJH9dknU9S3pgfcmThEtLAm5GHaJd7AIger6d%2BIt8KsAPRnGLnBYFC2W%2F%2FTcTTJMP5uwdiO6IYdYqvQMIoP%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2F%2FARAAGgwyNTAzMTg4MTEyMDAiDF%2FxYZNWPUd0FenLvyqRA1jG2Cx4WlR8MtZ29s%2BW1Ax6YIiN%2F4fpnHlT%2FlHxt95RNMkEL%2BcqPGyIrOLKMQY7QG4QXa%2FP7eIpN7wUDUYw9pc5vUWa707iwKIWzgytKcdfKPl49ZsYY9B1dSRN2CvVEgh9OR6GevmBzkrcCGjF7sAZj06SqFfW5PdQpxet2bfUA55W9aHENmzxJoZuVsquTTKmV6DLb%2BxfMXVvA6fxu%2FKgGDatiGqtHYrQdK9%2F%2B3qW4rVfKpVOwus%2FGA4K8orWP1uSzwkVUBrk5bfEA9Ech80agiV%2FFUEsPow4S%2Bwz%2Fo73OSI0U9aa%2FYSq5sWXwNflvE0da1jd%2FMD7z%2F4x1e04C8RsgZbJV0wjI4jpWKX6LxU7al9Tto3zkA0Kvcf4%2BDALuFJ547CBngqth3CYNPzw3zW9jCmX9j2gA1s1wdsPGFxCWgIalT0E9BUdBTNUcGQCGjguOUs5NUtLR0fnO047BH5MASTh0upvON3hZ0yuRpCQbL5QiEcQcPSTSIIPzjjRrLl50lnRZ%2FQoP%2FfUyZlKiWu5MJvN9vMFOusBcg0zl4r6LQWytMRXmgW6LWiBdF13c53F2fkVNOuMBHMHnZFGoessPXP8DdIfIqoZs8P3hcaa%2B5mYaoiSqyUeFKu3j3yeAN2i%2F535%2FVQV3FHktipiPrc%2FeS6Fi11N6lCsYbSS0zJ0ygRBHmQrlpqCa58MxvXiPGhQeC3DqabjzQThXFkiD4Mz2rbtgrpDtqU5vPVLdi9iUiJhs96xZayi%2FEFmwNH%2FpA5xGk%2B5d80lmaWIfytMYakDFe%2B9gpjtKQwlcqS283aAW5Vyji4%2Ftaxgw%2BnESCLS9da0q3gre63NVN2T%2BQNMgajiHCLmEw%3D%3D&X-Amz-SignedHeaders=host&X-Amz-Signature=e86fd72f98c93abdbdb8724989b48a579f0063844d6265e73499ad8a0fc0224b |pages=179-188 }}</ref>. En témoignent de nombreux [[troubadour]]s comme le [[Liste des comtes d'Auvergne|comte]] [[Robert IV Dauphin d'Auvergne|Dalfi d'Auvèrnha]] ou encore [[Peire d'Alvernhe|Peire d'Alvernha]]. Dès le {{s-|XVI|e}}, on voit apparaître des écrits en auvergnat dans la région de Clermont, seul endroit où l'instruction est présente. Il s'agit en certains cas de textes d'imitation<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Pierre Bonnaud (géographe)|Pierre Bonnaud]]|titre=La littérature en langue auvergnate|périodique=Bïzà Neirà|numéro=16 et 17|date=novembre 1977 - mars 1978|issn=0398-9453}}</ref>. Au {{s-|XVII|e}}, les écrivains locaux, issus de la bourgeoisie, forment une confrérie ''Lau companhou do tour''<ref>Les compagnons du robinet.</ref>. Chaduc et François Pezant écrivent des [[Chant de Noël|noëls]] dignes d’intérêt. Ceux des frères Pasturel sont religieux et ceux des frères Laborieux sont satiriques<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Pierre Sorus|titre=Les Noëls de l'Auvergne et du Velay du XVIe au XVIIIe siècle|périodique=Siècles, revue du Centre d'Histoire ''Espaces et cultures''|éditeur=Presses [[Université Blaise-Pascal|universitaires Blaise-Pascal]]|date=2005|issn=1266-6726|issn2=2275-2129|lire en ligne=https://siecles.revues.org/2198#quotation|pages=73-86}}</ref>. Ces derniers décrivent la vie du vigneron alors que les frères Pasturel écrivent des chansons et des poèmes lyriques. Ils transcrivent l'[[Énéide]] de Virgile en vers burlesques auvergnats. À la fin du {{s-|XVII|e}} et au début du {{s-|XIX|e}}, les auteurs auvergnats prennent part au débat d'idées. [[Jacques Jarsaillon]] écrit cinq comédies dramatiques remarquables par leur style, dont ''Margoutou'', ''L'ivrogne'' et ''Claudine''. Les études sur les coutumes locales et la langue sont nombreuses (Labouderre, Murat, Vinols, Deribier de Cheysac) et concernent toutes les parties linguistiques de l'Auvergne. De la fin du {{s-|XIX|e}} jusqu'au milieu du {{s-|XX|e}}, la littérature en auvergnat se rétracte dans les petites villes et diminue en qualité de forme et de fond. Les auteurs se laissent influencer par les formes languedociennes et se limitent aux idées convenues. L'[[ambert]]ois Régis Michalias se distingue dans cet ensemble. Il fut le premier lyrique à la manière auvergnate, ''Er d'un païzan'' et ''Er de loû su''<ref>''Airs d'un paysan'' et ''Airs des cimes''.</ref> évoquent la nature et font part de sentiments retenus. Depuis 1970, le Cercle Terre d'Auvergne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Cercle Terre d'Auvergne|url=http://cths.fr/an/societe.php?id=1051|site=[[Comité des travaux historiques et scientifiques]] http://cths.fr/|consulté le=04 Mars 2017}}.</ref> et sa revue ''Bïzà Neirà''<ref>''La bise noire''.</ref> ont permis à des locuteurs de s'exprimer<ref name="EB">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=P.-F. Aleil|auteur2=Pierre Bonnaud|auteur3=É. Bordessoule|et al.=oui|titre=Auvergne|éditeur=Bonneton|collection=Encyclopédie Bonneton|lieu=Paris|année=2005|pages totales=319|isbn=978-2-86253-331-5}}</ref>. Les revues ''Lo Convise'' d’Aurillac (et leurs éditions) et ''Parlem! Vai-i qu'a paur!'' de Thiers (et les éditions de l’[[Institut d'études occitanes]]) complètent le paysage littéraire en auvergnat avec les récits d’Étienne Coudert, Josiane Guillot, Jean Roux, Félix Daval, Antoine Chapus, Hervé Quesnel et Christian Bonnet.[[Fichier:Vermenouze-petit.gif|vignette|100px|Arsène Vermenouze]] ==== Littérature en occitan aurillacois ==== La littérature en aurillacois quant à elle connait une chronologie différente de celle de l'auvergnat. Il n'y a pas eu au {{s-|XVII}} de bourgeoisie cultivée pour promouvoir la langue. C'est à la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}} qu'elle connait un véritable printemps grâce à l'heureuse influence du [[félibrige]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-François Chanet]]|titre=Les félibres cantaliens : aux sources du régionalisme auvergnat, 1879-1914|éditeur=Adosa|année=2000|pages totales=349|isbn=2-86639-067-9|isbn2=9782866390679}}</ref>. Le poète fondateur de la littérature de cette langue est sans conteste [[Arsène Vermenouze]] (1850-1910) qui décrit avec sensibilité le pays et les hommes de la terre d'Auvergne. À ce sujet, Pierre Bonnaud dit de son œuvre : {{Citation|Dans ses alexandrins, la Haute-Auvergne déploie sa noblesse émouvante et sa simplicité majestueuse}}<ref name="EB" />. Vermenouze associe le talent de poète à celui de conteur et devient le chef de file incontesté des félibres cantaliens : l'Escolo Oubernhato ou Escòla auvernhata. Le capiscol du mouvement ouvre le chemin à d'autres poètes tels que l'abbé Four ou le chanoine Francis Courchinoux. Le [[Louis-Félix de La Salle de Rochemaure|duc de La Salle de Rochemaure]] écrit les ''Récits carladésiens''. [[Antonin Dusserre]], T. Laborie, F.Bourgade, J.-S. Mathieu ou [[Fernand Prax]] ont poursuivi le mouvement avec l'appui de la revue régionaliste « la [[Veillée d'Auvergne]] ». ==== Écrivains auvergnats ==== De nombreux écrivains français sont d'origine auvergnate. Leurs œuvres ne sont pas régionalistes mais elles témoignent de la vitalité intellectuelle et artistique de la région. [[Fichier:Detail France 500 franc Blaise Pascal.jpg|vignette|gauche|Blaise Pascal.]] [[Fichier:TeilhardP 1947.jpg|vignette|redresse|Pierre Teilhard de Chardin.]] [[Blaise Pascal]] (1623-1662) est sans aucun doute le plus célèbre de tous les intellectuels auvergnats. Mathématicien, scientifique et philosophe de génie il a écrit les [[Pensées (Pascal)|Pensées]], œuvre considérée comme une des pièces maîtresses de la littérature française. D'autres penseurs auvergnats ont également œuvré dans le domaine de la philosophie et de la théologie : [[Gilbert Génébrard|Génébrard]] (1535-1597) grand savant et [[Théologie chrétienne|théologien]], [[Antonin-Gilbert Sertillanges]] (1863-1948) philosophe moraliste, [[Teilhard de Chardin]] (1881-1955) scientifique et philosophe ou [[Joseph Malègue]] (1876-1940) écrivain prolifique porté par la foi. De grands hommes politiques on marqué leur époque par leurs pensée : [[Michel de L'Hospital]] (1506-1573) auteur d'épîtres, de poésies et de traités politiques, l'historien [[Jean Savaron]] (1566-1622) ou l'essayiste politique [[François Dominique de Reynaud de Montlosier|François Montlosier]] (1755-1838). De nombreux écrivains auvergnats ont fait partie de l'[[Académie française]] : [[Jean-Baptiste Massillon]] (1663-1742), prédicateur qui faisait l'admiration de [[Voltaire]], [[Jean-François Marmontel]] (1723-1799) écrivain qui a excellé dans tous les genres et les poètes [[François Maynard]] (1582-1646), [[Louis de Boissy]] (1694-1758), [[Pierre Laurent Buirette de Belloy|Dormont de Belloy]] (1727-1775), [[Jacques Delille]] (1738-1813), [[Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort]] (1740-1794) et [[Pierre de Nolhac]] (1859-1936), [[Jules Romains]] alias Louis Farigoule (1885-1972). Parmi les nombreux romanciers on pourrait choisir de citer [[Jules Vallès]] (1832-1885), [[Émile Clermont]] (1880-1916), [[Valery Larbaud]] (1881-1957), [[Amélie Murat]] (1882-1940), Paul Morand (1888-1976), [[Georges Bataille]] (1897-1962), [[Jean Montaurier]] (1906-1992), [[Pierre Schoendoerffer]] (1928-2012), cinéaste-écrivain, [[Georges Conchon]] (1925-1990), Richard Bohringer (1942-), aussi acteur. [[Raymond Léopold Bruckberger|Raymond Bruckberger]] (1907-1998), écrivain et cinéaste, aumônier de la Résistance, fut l'un des Cantaliens les plus bouillants de son temps. [[Albert Londres]] (1884-1932) fut le premier journaliste moderne. <gallery mode="packed"> Massillon 1719.jpg|[[Jean-Baptiste Massillon]]. Jean-François Marmontel.jpg|[[Jean-François Marmontel]]. François Maynard.jpg|[[François Maynard]]. Louis De Boissy.png|[[Louis de Boissy]]. Dormont de Belloy - Versailles MV 3002.jpg|[[Pierre Laurent Buirette de Belloy|Pierre-Laurent de Belloy]]. Delille, Jacques.jpg|[[Jacques Delille]]. Nicolas Chamfort.jpg|[[Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort|Nicolas de Chamfort]]. Pierre de Nolhac.jpg|[[Pierre de Nolhac]]. </gallery> ==== Auvergne et littérature française ==== [[Fichier:Poète Gandilhon -.jpg|vignette|100px|[[Camille Gandilhon Gens d'Armes|C. Gandilhon Gens d'Armes]]]] Plusieurs auteurs, le plus souvent originaires de la région, ont mis l'Auvergne au centre de leur œuvre : [[Arsène Vermenouze]] (1850-1910) n'a pas seulement écrit en langue d'oc, il a également écrit de nombreux poèmes en français. Son recueil ''Mon Auvergne'' fut primé par l'Académie française. [[Camille Gandilhon Gens d'Armes]] (1871-1948) a marqué son époque pars ses recueils de poèmes exaltant le patriotisme et l'amour de la terre natale. [[Fichier:Henri Pourrat, le Vernet, 1954.png|vignette|left|100px|[[Henri Pourrat]]]] Une des figures littéraires de l'Auvergne est certainement [[Henri Pourrat]] (1887-1959). Il a recueilli la littérature orale de l'Auvergne et a écrit des contes, des romans et des essais concernant la région. Son roman ''[[Gaspard des montagnes]]'' a connu un immense succès. [[Antoine Sylvère]] (1888-1936) doit sa célébrité à son roman ''Toinou : Le cri d'un enfant auvergnat''. [[Alexandre Vialatte]] (1901-1971) est à l'origine d'une œuvre universelle et originale mais il a aussi écrit de belles pages sur l'Auvergne et [[Lucien Gachon]] (1894-1984) a décrit avec réalisme l'univers paysan dans ses romans. [[Jean-Pierre Leclerc]] (1950-2011) aime dépeindre la région dans ses romans. Léon Geneix (1905-1990) est également une figure de la poésie auvergnate, notamment par son recueil ''Les jours qui passent'', recueil témoignant de son amour de sa région et de sa passion pour la nature. [[Fichier:Jean Anglade redux.jpg|vignette|100px|[[Jean Anglade]]]] L'écrivain [[Jean Anglade]] (1915-2017) est un des plus grands porte-paroles de l'Auvergne. Certains n'ont pas hésité à l'honorer du titre de « Giono ou Maupassant d'Auvergne ». Son œuvre est volumineuse, elle se compose de romans, de biographies, d'entretiens, d'ouvrages d'histoire, d'essais, d'albums illustrés, de poésies et de théâtre. ==== Regard féminin ==== [[Fichier:Marie-Hélène Lafon par Claude Truong-Ngoc octobre 2014.jpg|thumb|right|100px|[[Marie-Hélène Lafon]]]] [[Claude Dravaine]] (1888-1957) a écrit plusieurs romans dont l'action se situe dans la région d'Ambert et si [[Marie-Aimée Méraville]] (1902-1963) était institutrice, elle fut surtout [[romancier|romancière]], auteur de [[nouvelle]]s et [[ethnologie|ethnologue]] des [[conte]]s [[auvergnat]]s. [[Cécile Sauvage]] (1883-1927) a illustré le Livradois dans plusieurs de ses romans. [[Fichier:Cécile Coulon - Atlantide 2018.jpg|thumb|left|100px|[[Cécile Coulon]]]] Aujourd'hui [[Jeanne Cressanges]] (1929) est l'autrice de romans et d'essais reliés au Bourbonnais. [[Cécile Beauvoir]] (1967) écrit ses romans de façon épurée et poétique pour rendre l'instant et les émotions dans toute leur intensité. [[Marie-Hélène Lafon]] (1962), professeur agrégée de grammaire, est l'auteur de nouvelles, de prose poétique et de romans. Les personnages et les lieux lui sont inspirés par son pays natal situé entre monts du cantal et [[Cézallier]]. Ses ouvrages écrits dans un style sensible et affûté ont été plusieurs fois distingués notamment par le [[Prix Renaudot]] et le [[Prix Goncourt de la nouvelle]]. [[Cécile Coulon]] (1990), romancière, nouvelliste et poétesse a publié son premier roman à l'age de 16 ans. Elle obtient depuis un succès grandissant, plusieurs fois récompensé. Elle a souvent situé ses romans en Auvergne, région où elle est née et où elle vit. ==== Auvergne et la fiction ==== L'écrivain américain [[Clark Ashton Smith]], pour le besoin de ses romans de [[fantasy]], a créé la [[Province française|province historique française]] fictive d'[[Averoigne]]. Son nom est sûrement inspiré de l'Auvergne, bien qu'il évoque également l'[[Aveyron (département)|Aveyron]]<ref>{{Lien web|titre=Intégrale, vol. 1 : Mondes derniers, Zothique et Averoigne, de Clark Ashton Smith|url=http://nebalestuncon.over-blog.com/2017/08/integrale-vol.1-mondes-derniers-zothique-et-averoigne-de-clark-ashton-smith.html}}.</ref>. === Liturgies régionales === Il existe depuis le [[Moyen Âge]] plusieurs formes liturgiques auvergnates. Les rares études concernant le sujet attestent dernièrement des découvertes réalisées à partir des manuscrits médiévaux et modernes. Les chercheurs comme [[Michel Huglo]] avaient commencé à analyser les différents livres liturgiques. La liturgie clermontoise rayonnait sur toute l'Auvergne médiévale. Mais d'autres grandes églises, dirigées par des chanoines ou des moines lettrés, s'étaient également dotées de liturgistes performants. Ainsi les chanoines de [[Brioude]] avaient réalisé des livres liturgiques et des pièces liturgiques différentes de celles de la cathédrale mère du diocèse. Au {{s-|XVIII|e}}, les chanoines de [[Clermont-Ferrand|Clermont]] avaient ajouté de nombreux saints auvergnats aux calendriers liturgiques du diocèse. Cela correspond au mouvement du [[gallicanisme]]. En Velay, les liturgies du [[diocèse du Puy-en-Velay|diocèse du Puy]] avaient adopté d'autres particularités. Ces liturgies auvergnates étaient directement liées à la valorisation identitaire des personnages locaux et des saints locaux. Les Auvergnats ont donc prié leurs saints grâce à des pièces de chant et des oraisons composées en Auvergne par les moines de [[La Chaise-Dieu]], de Clermont, de Brioude etc. Les liturgies en Auvergne ont favorisé la forme des églises auvergnates en particulier dans l'iconographie et dans les thèmes utilisés dans les chapiteaux sculptés<ref>Fabien Vivier, « La liturgie de l'office divin et l'espace ecclésial : une mise en scène permanente ? L'exemple de la collégiale de Saint-Julien de Brioude », ''Temps et célébrations à l'époque romane'', ''Revue d'Auvergne'', 2013, {{p.|135-155}}.</ref>. Dans les églises romanes du diocèse de Clermont, plusieurs chapiteaux représentent le Saint-Sépulcre. Pendant des années les chercheurs ont supposé l'existence d'offices liturgiques ayant un rapport avec le tombeau du Christ à Jérusalem. Avital Heyman a repéré pour l'Auvergne, la montée de la conscience d'une libération indispensable de la Terre sainte. Comme ailleurs en Europe, la dévotion pour le Saint-Sépulcre était particulièrement en vogue. Les clercs ne participant pas aux croisades, pouvaient cependant réaliser des prières pour aider spirituellement les croisés. La libération du Saint-Sépulcre motivait toute la chrétienté et le pape également. Dans de nombreuses églises, on proposait aux pèlerins de visiter des « copies » du Saint-Sépulcre afin de satisfaire les fidèles. À Brioude, une relique du Saint-Sépulcre était exposée dans une chapelle éponyme. Un chapiteau du Saint-Sépulcre avait d'ailleurs était placé en face d'un chapiteau représentant un croisé triomphant de l'Islam. L'analyse des bréviaires auvergnats a montré récemment que plusieurs prières surérogatoires étaient récitées dans la cathédrale de Clermont afin de « libérer » le Saint-Sépulcre et la Terre Sainte. À Brioude, les chanoines récitaient un office du Saint-Sépulcre le 4 mars de chaque année. Cet office a été effectué par les chanoines jusqu'en 1789. L'iconographie de la chapelle Saint-Michel de la basilique de Brioude reprenait également le thème de la croisade. Ainsi, en Auvergne, de nombreuses églises étaient ornées de fresques et de sculptures représentant la croisade et le Saint-Sépulcre. Ce thème était mélangé aux thèmes mythologiques et moralisateurs. Les clercs avaient ainsi répondu à la dévotion croissante pour le Saint-Sépulcre. Ils soutenaient ainsi par leur prières et par leurs monuments, la libération du tombeau du Christ<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Fabien Vivier|titre=La collégiale de Saint-Julien de Brioude. Recherches sur les liens entre l'architecture ecclésiale, son agencement iconographique, & la liturgie d'une communauté canoniale au Moyen Âge|éditeur=thèse|lieu=Clermont-Ferrand|année=2014|pages totales=Volume I. 890 pages ; 9 volumes|passage=534-623 et 778-786|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01466808}}</ref>. Les formules liturgiques particulières au diocèse de Clermont étaient encore utilisées avant Vatican II. Après la réforme, de nombreux saints auvergnats ont été supprimés des calendriers liturgiques auvergnats. Le clergé clermontois avait hésité (dans les années 1970) à fabriquer un bréviaire de Clermont (comme on le faisait jadis). La liturgie clermontoise est aujourd'hui remplacée par la liturgie romaine. Un missel de Clermont existe, mais il n'est que rarement respecté. Quelques fêtes de saints auvergnats font encore l'objet de liturgies particulières : on fête la Saint-Austremoine ou la Saint-Julien<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean Blanchon|titre=Civilisation traditionnelle de l'Auvergne - la vie religieuse : pèlerinages, fêtes religieuses|périodique=Bïzà Neirà|numéro=131|date=2006|issn=0398-9453}}</ref>. Mais beaucoup de saints auvergnats ou de vierges auvergnates, comme sainte Florine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Cubizolles|titre=Sainte Florine|sous-titre=Vierge et martyre|éditeur=Imprimerie moderne|lieu=Aurillac|année=1995|pages totales=47}}</ref>, ne sont plus fêtés. Depuis les années 2000, quelques reliques réapparaissent cependant lors des offices. Au hasard du vouloir du prêtre, il est encore possible de célébrer devant une relique d'Austremoine{{etc.}} La rédaction des missels et des bréviaires en français n'a que très rarement intégré les anciennes liturgies « régionales » au profit du modèle romain, mais de nouvelles coutumes liturgiques naissent dans les paroisses. === Peinture === ==== École de Murol ==== {{Article détaillé|École de Murol|Victor Charreton}} [[Fichier:Brooklyn Museum - Wet Snow Auvergne - Victor Charreton.jpg|vignette|Victor Charreton<br />Neige mouillée en Auvergne]] L’École de Murol, comme l’école de Barbizon ou l’école de Pont-Aven, présente toutes les caractéristiques des écoles de peinture du paysage du {{s mini-|XIX|e}} et du {{s-|XX|e}} français : un artiste majeur, une unité de temps et de lieu et une inspiration unique. L'abbé [[Léon Boudal]], curé de Murol, est à l'origine de l'école. Il a su accueillir une cinquantaine de peintres et les rassembler dans un mouvement pictural fort. [[Victor Charreton]] fut leur chef de file. Les autres éléments majeurs de l'école furent [[Vladimir de Terlikowski]], originaire de Varsovie, [[Armand Point]] et [[Mario Pérouse]], un industriel auvergnat. Le peintre [[riom]]ois [[Charles Jaffeux]] a également participé au mouvement. À [[Murol]], les artistes ont été séduits par les paysages naturels de la montagne, notamment la neige et les ciels de montagne. Ils ont aussi pris comme modèles des habitants vaquant à leurs occupations. Ces peintres s'inscrivent dans un courant [[Postimpressionnisme|postimpressionniste]] ou parfois [[fauvisme|fauviste]]<ref>[http://www.musee-murol.fr officiel du Musée des Peintres de l’École de Murol]</ref>. ==== Peintres reconnus ==== * [[Édouard Marty]] (1851-1913) fit ses études à l'[[École des beaux-arts de Toulouse]] et à [[Paris]] où il enseigna. Il dessina pour des journaux illustrés et devient illustrateur d'ouvrages. Sa santé fragile l'obligea à revenir [[Aurillac]] où il fonda un atelier. Son œuvre est variée, elle se compose entre autres d’aquarelles, de dessins, de pastels, de lithographies et de peintures. Il passa la dernière année de sa vie, en 1912, à [[Chaudes-Aigues]]. * [[Charles Jaffeux]] (1902-1941) était originaire de [[Riom]]. Élève de l’École des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de Paris, il fut l'élève de [[Charles Albert Waltner|Charles Waltner]]. Il fréquenta également l'[[Académie de la Grande Chaumière]], et plus tard l'[[école de Murol]]. Sa carrière fut courte mais son œuvre est abondante. Dès son retour en Auvergne, il dessina des eaux-fortes des monuments de la région qu'il éditait ensuite en cartes postales, ce qui lui assurait un revenu confortable. Cela lui permit de se consacrer à la peinture des paysages de l'Auvergne mais aussi d'autres régions<ref>Hughes Brivet</ref>. * [[Victor Fonfreide]] (1872-1934) était originaire de [[Volvic]]. [[artiste peintre|Peintre]], [[illustrateur]] et [[lithographie|lithographe]] régionaliste, il a contribué à ''[[La Veillée d'Auvergne]]''. Élève de l'École d'architecture de Volvic, des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de l'[[École nationale supérieure des arts décoratifs|ENSAD]], il a également fréquenté l'[[école de Murol]]. Ses techniques sont multiples : aquarelle, sculpture, huile, céramique et plomb, mais c'est surtout avec la craie qu'il est le plus intéressant. Ses sujets sont des paysages et des monuments de l'Auvergne, des personnages et des scènes de genre qu'il traite avec un naturalisme parfois proche de l’expressionnisme. * [[Élise Rieuf]] (1897-1990) est née à [[Massiac]]. Elle a fait l’[[École supérieure d'art de Clermont Métropole|École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand]] puis est entrée à l'Académie Lacaze à Paris. Elle y a rencontré [[Marguerite Jeanne Carpentier]] et a participé à la première école de peinture féminine. Elle enseigna à [[Düsseldorf]] et à [[Agen]] puis a suivi son mari, l'architecte Paul Veysseyre, à [[Shanghai]] où elle s'attacha a peindre la vie et les paysages chinois. Revenue en France, elle resta proche de Marguerite Jeanne Carpentier et exposa régulièrement aux salons. Elle vécut aussi à [[Aix-en-Provence]] et se retira à Massiac où elle continua à peindre l'Auvergne. Cette artiste n'a jamais vendu aucune de ses pièces ce qui a réduit sa notoriété. Son œuvre est aujourd'hui exposée dans un musée qui lui est consacré et qui peine à contenir une collection d'une très grande richesse. * [[François Boucheix]] est un peintre surréaliste. Reconnu internationalement, il reste fidèle à sa terre natale. Un musée lui est consacré à Vichy. <gallery mode="packed"> Marty edouard valle de la doire.JPG|[[Édouard Marty]]<br />La vallée de la Doire. Fonfreide Simone.jpg|[[Victor Fonfreide]]<br />La joueuse de violon. Ch Jaffeux 50x80 près Murat (Cantal).png|[[Charles Jaffeux]]<br />Près de Murat. Elise Rieuf.jpg|[[Élise Rieuf]]<br />Autoportrait<br />Musée E.Rieuf - Massiac. </gallery> === Musique === ==== Musique classique ==== [[Fichier:George Onslow.jpg|thumb|100px|right|[[George Onslow]]]] [[George Onslow]] est incontestablement le plus éminent des compositeurs ayant vécu en Auvergne. Né à Clermont-Ferrand (1784), il y est également décédé (1853). En dépit d'une renommée internationale, il resta toujours fidèle à sa ville natale, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenter les plus illustres musiciens de son temps et d'être publié et diffusé partout en Europe par les plus grandes maisons d'édition. Un festival, ''Les [[Soirées Onslow]]'', lui est consacré chaque été pendant la première semaine du mois d'août à l'initiative du [[Quatuor Prima Vista]] qui en est le fondateur. [[Fichier:Joseph Canteloube.jpg|thumb|100px|left|[[Joseph Canteloube]]]] Dans les années 1920, [[Joseph Canteloube]]<ref group="alpha">Né à [[Annonay]] ([[Ardèche (département)|Ardèche]]) d'une mère cévenole et d'un père auvergnat.</ref> (1879-1957) collecte, harmonise, et orchestre le recueil ''[[Chants d'Auvergne]]''. Ces [[chant traditionnel français|chants traditionnels]] font partie du [[Musique classique|répertoire classique]] et ont été enregistrés par de nombreux chanteurs, telle la soprano [[Madeleine Grey]] qui les crée en 1926, les [[baryton (voix)|barytons]] [[Gérard Souzay]] puis Bernard Boucheix en 1966 et 2007, [[Victoria de los Ángeles]] en 1973, [[Frederica von Stade]] en 1985, etc. Plusieurs compositeurs sont nés en Auvergne mais sont bien vite partis s’établir à Paris : [[Antoine Lhoyer]], [[Emmanuel Chabrier]], [[François Hainl|François George Hainl]], [[André Messager]], [[Antoine-François Marmontel]], [[Roger Désormière]], André Gannes et [[François-Bernard Mâche]]. Seuls quelques-uns sont originaires d’Auvergne et y ont établi leur activité : c’est le cas d’[[Henri Thévenin]] (né à Vichy), [[Gilles Raynal]] (né à Saint-Flour) et [[Baudime Jam]] (né à Clermont-Ferrand). D'autres ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues en Auvergne, sans toutefois s’y installer : [[Jean-Philippe Rameau]] (originaire de Dijon), [[Isaac Strauss]] (originaire de Strasbourg), Pierre Angot (originaire de Neuville-lès-Dieppe) et Dominique Jayles (originaire de Toulouse). [[Daniel Meier (compositeur)|Daniel Meier]] (1934-2004) était originaire de Pau mais s'est établi définitivement en Auvergne en 1975. ==== Orchestre national d'Auvergne ==== {{article détaillé|Orchestre national d’Auvergne}} [[Fichier:Orchestre d'Auvergne 2016.jpg|200px|right]] L'orchestre national d'Auvergne est une formation de {{nobr|21 musiciens}} de niveau international créée en 1981 par le Conseil régional d'Auvergne et le ministère de la Culture. Il a été placé sous la direction de [[Jean-Jacques Kantorow]] puis d'[[Arie van Beek]] et enfin de [[Roberto Forés Veses]] en 2012. Il est basé à Clermont-Ferrand et se produit dans la région, dans de nombreux festivals en Europe<ref group=alpha>Prades, Antibes, Évian, La Roque d'Anthéron, Auvers-sur-Oise, La Chaise-Dieu, Montpellier, Nantes, Saint-Riquier, Pérouges, Musiques au Cœur du Médoc, La Vézère, Saoû chante Mozart, Flâneries musicales de Reims, la Grange de Meslay, Septembre musical de l'Orne, La Folle Journée…</ref> et dans plusieurs villes du monde telles que [[Tokyo]], [[Osaka]], [[New York]], [[Philadelphie]], [[Baltimore]], [[Munich]], [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], [[Amsterdam]], [[La Haye]], [[Zurich]], [[Genève]] ou [[Milan]]. Son répertoire s'étend de la musique baroque à la musique contemporaine<ref>[http://www.productions-sarfati.com/fr/417/orchestre-d-auvergne PIAS consulté le 08/12/2016].</ref>{{,}}<ref>[http://www.orchestre-auvergne.fr/fr Site officiel de l'Orchestre d'Auvergne], consulté le {{date-|8 décembre 2016}}.</ref>. Il a joué sous la conduite de chefs prestigieux comme [[Emmanuel Krivine]], [[Gilbert Varga]], [[Fabio Biondi]] ou [[Hervé Niquet]]. ==== Musiques et instruments traditionnels ==== {{Article détaillé|musique auvergnate}} [[Fichier:0 Joueur de vielle à roue à Saint-Jean-des-Ollières.JPG|thumb|120px|left|Joueur de vielle à roue à [[Saint-Jean-des-Ollières|St-Jean-des-Ollières]]]] Au Moyen Âge, on a d'abord joué de la flûte, du fifre et du tambour. La [[vielle à roue]] est arrivée ensuite. C'est un des instruments traditionnels les plus anciennement utilisés. Elle faisait office d'instrument universel car elle permettait à la fois de jouer la mélodie, l'accompagnement rythmique et l'accompagnement mélodique. Le joueur pouvait également chanter en même temps qu'il jouait. Les vielles utilisées en Auvergne sont d'abord venues de Paris et de l'est de la France. La fabrication à [[Jenzat]] d'instruments très décorés est à l'origine de sa grande diffusion dans la région. Au {{s|XVII}} on voit apparaître la cornemuse, appelée chèvre, cabre ou [[cabrette]] à cause de l'outre faite en peau de chèvre. La [[Cornemuse du Centre|cornemuse bourbonnaise]] connait un succès plus tardif en Basse Auvergne grâce à la présence d'excellents facteurs locaux. Le violon était aussi très utilisé dans les campagnes. [[Fichier:Cabrette Rascalou.jpg|thumb|120px|right|Jean Rascalou, joueur de [[cabrette]]]] Une grande page de la musique auvergnate s'est écrite à Paris. Dès le début du {{s|XIX}} l'immigration auvergnate se développe dans la capitale. Elle prend une très large ampleur avec l'arrivée du chemin de fer dans le Massif central. Les Auvergnats s'installent dans les faubourgs miséreux comme le [[quartier de la Roquette]] ou la [[rue de Lappe]], ils occupent des petits métiers (ferrailleurs, porteurs d'eau). C'est à cette époque que se créent les bals auvergnats. Il y a de nombreux banquets où l'on se retrouve par canton ou par corps de métier et où l'on danse la [[Bourrée auvergnate|bourrée]]. La cabrette que l'on équipe d'un soufflet placé sous le bras devient alors un instrument extrêmement populaire. Elle a un son puissant qui s'adapte bien aux ambiances bruyantes et ses nombreuses harmoniques permettent un jeu varié. Après la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]] la musique auvergnate devient à la mode dans tout Paris. On finit par compter plus de 200 bals auvergnats dans la Capitale. D'abord régionale, cette musique devient alors une musique urbaine prisée de tous. Un des plus grands joueurs de cabrette de cette époque fut [[Antoine Bouscatel]]. Ce musicien originaire de la [[Jordanne|vallée de la Jordanne]] a connu un immense succès. Il tenait un bal « Chez Bousca » d'abord [[rue de Lappe]] puis [[rue de la Huchette]]. C'est peut-être lui qui, le premier, accepte d'associer l'[[accordéon]] à la cabrette. Cet instrument a été apporté par les immigrants italiens. Il a d'abord été accueilli avec réticence dans la communauté auvergnate mais le goût du public fut le plus fort. La présence de la manufacture Dedenis à [[Brive-la-Gaillarde]] a accéléré la diffusion de l'instrument dans le Massif central<ref name="EB2">Encyclopédie Bonneton, 2005, 320{{nb p.}} {{ISBN|2-86253-331-9}}.</ref>. [[Fichier:Bourrée d'Auvergne.jpg|thumb|left|200px|Bourrée à deux et joueurs d'accordéon et de cabrette]] [[Fichier:Cabretaire Auriac L'Eglise.jpg|thumb|right|120px|Joueur de cabrette et son épouse à [[Auriac-l’Église]] vers 1905]] Un autre grand acteur de cette histoire musicale fut [[Martin Cayla]]. Ce joueur de cabrette était originaire de [[Sansac-de-Marmiesse]]. Il créa la maison de disques spécialisée dans la musique auvergnate «Les disques du soleil». Son magasin de disques était le plus grand de Paris. Il signa tous les artistes auvergnats de l'époque et ses enregistrements, revenus dans les campagnes, servirent de modèle à tous les musiciens du Massif central. Cela produisit un phénomène d'unification et de standardisation du répertoire<ref name="FC">Radio France - France Culture - La fabrique de l'histoire - [https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/vous-avez-dit-populaire-une-histoire-de-gout-24-chez-bousca Chez Bousca, comment l’Auvergne a fait danser Paris]</ref>. Après 1918 la musique jouée dans les bals auvergnats se métisse ; on joue des valses, des polkas, des mazurkas... La cabrette est peu à peu reléguée aux bals strictement régionaux. C'est la naissance d'un nouveau genre de musique : le [[bal musette|musette]]. En Auvergne, jusque dans les années 1960, on aime écouter les deux styles de musique et l'on ne se demande pas lequel est le plus authentique car les deux proviennent de la même source. L'accordéoniste [[Jean Ségurel]] a connu un grand succès et aujourd'hui encore des artistes comme [[Sylvie Pullès]] poursuivent la tradition. Depuis les [[années 1970]], lors de la vague [[Musique folk|folk]], la musique de tradition orale est [[collectage|collectée]], enregistrée et mise à disposition du plus grand nombre pour que ce patrimoine soit le ferment de nouvelles créations. Aujourd'hui de nombreux groupes assurent des bals, concerts, spectacles comme Bouffard en trio, l'Auvergne Imaginée, Le Comité, La Compagnie Léon Larchet, La Chavannée, La Pastourelle de Roannes Saint Mary, Les Brayauds, Le Duo Artense, Virginie Basset, Anne-Lise Foy, Traucaterme ou encore Alain Bruel. Vielle, accordéons diatonique ou chromatique, cabrettes, violons et cornemuses se mêlent aux trombones à coulisse, trompettes, basses, batteries pour le plaisir de danser des polkas, [[mazurka]]s, valses, [[bourrée]]s à 2 ou 3 temps. ==== Chants ==== Les plus anciens chants d'Auvergne sont probablement les « ''Chants de Plein Vent'' ». Il s'agit de simples mélodies psalmodiées sur des onomatopées qui variaient selon la saison ou le moment du jour. Ils accompagnaient les moments de la vie rurale. Les « Grandes » servaient à encourager les animaux à travailler. On note que certains d'entre eux sont composés sur une gamme différente de la gamme moderne ou des gammes antiques grecques ou romaines. Ce système musical original provient probablement de l'époque celtique<ref>[[Henri Charlier]], ''Auvergne'', Éditions Horizons de France, 1964.</ref>. Les « chants de moisson » comportaient des paroles. Les « [[Chants d'Auvergne#Baïlèro|Baïleros]] » étaient des psalmodies au rythme libre qui permettaient aux bergers de communiquer entre eux à grande distance. Les « Révéliés » étaient chantés par les enfants de maison en maison la nuit du {{1er|mai}} ou au moment des fêtes religieuses pour obtenir de petites récompenses<ref name="GAM">{{Ouvrage|prénom1=Annette|nom1=Pourrat|titre=Guide de l'Auvergne mystérieuse|éditeur=Tchou|année=2000|pages totales=589|isbn=2-7107-0636-9|isbn2=978-2-710-70636-6}}.</ref>. Les « Regrets » sont des chants mélancoliques comparables à ceux du troubadour [[Astorg VII d'Aurillac|Austan d'Orlhac]]. Une grande part des chansons traditionnelles de la région sont simplement des versions arvernisées des chansons communes aux provinces paysannes françaises<ref name="EB" />. ==== Conservation du patrimoine immatériel ==== Depuis 1985 l’Agence des Musiques des Territoires d’Auvergne (AMTA) collecte le patrimoine oral de l’Auvergne (musiques traditionnelles, chants mais aussi contes, légendes, danses, langue…) ; elle a constitué un fonds documentaire qui, en 2016, représente plus de {{unité|1000 heures}} d’enregistrements sonores, plus de {{nobr|800 heures}} de films, {{unité|10000 photos}}{{etc.}}<ref>[http://lafeuilleamta.fr/ Agence des Musiques des Territoires d’Auvergne]</ref>. === Danse === {{Article détaillé|Bourrée auvergnate}} [[Fichier:Types d'Auvergne - La Bourrée (carte postale).jpg|vignette|Bourrée d'Auvergne (carte postale du début du {{s-|XX}})]] La bourrée est la plus fameuse des danses d'Auvergne. Aux {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, [[Jean-Baptiste Lully|Lully]], [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]] ou [[Jean-Sébastien Bach|Bach]] en firent des arrangements pour la cour, [[Madame de Sévigné]] raconte l'avoir vu à Vichy. Traditionnellement elle se dansait entre hommes ou entre femmes. Au début du siècle on la dansait souvent en tenant un bâton. La bourrée auvergnate a un rythme ternaire. Les pas sont glissés et ponctués de frappés, les danseurs ne se rencontrent pas. Les hommes se tiennent droit, un peu inclinés en arrière et la tête en avant, et gardent les poings relevés. Les femmes gardent le buste immobile en tournoyant, leurs bras restent en bas et le mouvement des pieds se fait discret sous les jupes. La bourrée entre homme et femme conçue comme une poursuite galante serait plus récente. Au {{s-|XVII}}, [[Esprit Fléchier|Fléchier]] fut choqué par l’indécence d'une de ses variantes appelée la « goignade ». Il raconte que les danseurs font {{Citation|des figures très hardies, des pas déréglés et toutes les parties du corps se démontent d'une manière très indécente}}<ref>''Mémoire sur les Grands jours d'Auvergne en 1665'', Hachette, 1856.</ref>. === Costume régional === [[Fichier:Costume traditonnel france Auvergne grand 01.jpg|vignette|redresse|Costume traditionnel auvergnat (Limagne).]] Très longtemps le costume paysan est resté simple et peu différent de ceux des autres provinces. Les vêtements étaient faits de chanvre que l'on cultivait sur place ou de laine marron, noire ou grise dans le bas pays. On portait des sabots en boulot ou en vergne dans les montagnes ou en noyer dans les plaines. Les hommes se coiffaient d'un chapeau de feutre à large bord. En [[Pays Brayaud]] ils portaient un tricorne de feutre noir. L'hiver on se couvrait d'une mante à cape qui descendait jusqu'aux chevilles appelée la « coubarte » ou la « saïle »<ref name="GAM" />. Au {{s|XIX}} le costume régional s'individualise. Dans les montagnes les éleveurs adoptent la blouse de lin bleu ou noir comme dans d'autres parties du massif central. Les femmes se montreront plus conservatrices et seront les dernières à abandonner le costume régional. C'est certainement la coiffure qui était l'élément le plus original de leur tenue. La coiffe variait considérablement d'un pays traditionnel à l'autre. De nombreuses nuances de forme et de port permettaient à la porteuse de signifier son état, comme le deuil. En Limagne les femmes portaient un bonnet rond à bordure tuyautée très enfoncé. Les plus jeunes le portaient plus relevé sur le front, sans bordure mais avec un large ruban posé en papillon<ref name="EB" />. === Habitat traditionnel === [[Fichier:Toits en Auvergne 1.jpg|vignette|gauche|170px|Carte des toits en Auvergne. Bleu : toits pointus, orange : toits plats à tuile romane.]] [[Fichier:Type d'habitat Auvergne 1.jpg|vignette|gauche|170px|Forme des maisons paysannes en Auvergne.]] [[Fichier:Billom - 15-17 rue des Boucheries -667.jpg|vignette|170px|Façades d'habitations médiévales à [[Billom]]]] Située à la confluence d'influences provenant de toutes les parties de la France, l'Auvergne présente tous les types d'habitats traditionnels mais dans des proportions différentes pour chacun des quinze pays traditionnels<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Claude Bans|titre=Introduction à l’architecture vernaculaire d’Auvergne|périodique=Bïzà Neirà|numéro=71|date=1991|issn=0398-9453|pages=2-12}}</ref>. Dans les [[Limagne]]s et la [[Planèze de Saint-Flour]] et dans une moindre mesure sur les plateaux défavorisés de la [[Margeride]] l'habitat est regroupé en villages. Partout ailleurs l'Auvergne se caractérise par un habitat dispersé. La structure la plus fréquente est celle du hameau de cinq à six maisons d'habitation, accompagnées de leurs granges et dépendances<ref>[[Lucien Gachon]]</ref>{{,}}<ref>Alfred Durand (1904-1946)</ref>. L'habitat permanent ne dépasse pas les {{unité|1000|mètres}} d'altitude ({{formatnum:1200}} sur les versants est des massifs). Au-delà les bâtiments sont dévolus à des utilisations saisonnières ([[buron]]s, granges). Dans le Cantal la date de construction, voire le nom du propriétaire, figurent fréquemment sur le linteau de la porte. En montagne, le « couderc », espace ouvert et commun, est l'un des éléments importants des villages. Les villages à « barriades » sont constitués de groupes linéaires de maisons jointives. En montagne on retrouve quatre types de maisons : * La maison élémentaire de l'ouvrier agricole : sans étage et de plan carré, ses matériaux sont d'une relative pauvreté. * La « borde » ou « bourioto »<ref>Lhermet (1931, {{p.|95}})</ref>, maison des petits et moyens exploitants : au sol ou non, avec ou sans étage, sa taille reflète l'importance de l'exploitation. * La [[borie]], maison de fermier dépendant d'un domaine bourgeois ou noble : les dépendance (granges, pigeonnier) indiquent l'importance du domaine. * La maison de maître souvent isolée par rapport à l'exploitation se distingue par sa situation dominante, son volume important et son architecture [[Ordonnancée (architecture)|ordonnancée]]. Dans les Limagnes les maisons sont regroupées et ont plusieurs étages. L'étable et les cuves de vin sont au rez-de-chaussée, la cave est au sous-sol. On monte à l'étage par un escalier extérieur qui donne sur un balcon, « l'estre », lui-même couvert d'un petit toit, le « courcour ». Les fermes isolées ont leurs bâtiments disposés en équerre ou en carré autour d'une cour. La région se trouve à la rencontre de l'aire des « toits aiguës » et de l'aire des « toits plats ». Les toits « pointus » et à forte pente correspondent aux anciennes toitures en chaume. Elles sont maintenant couvertes de [[Lauze (pierre)|lauzes]], d'[[Ardoise (élément de couverture)|ardoises]] ou, éventuellement, de tuiles plates dans le Bassin d'Aurillac. Les toits à faible pente sont les toits « méridionaux », leur couverture est constituée en [[tuile canal]]<ref>[http://auvergne.maisons-paysannes.org/dpt/cantal/brouillons-3/# Maisons paysannes].</ref>. On les retrouve principalement dans les Limagnes et la moitié est de l'Auvergne. Entre les zones on trouve fréquemment une étroite zone de transition où les deux types de toit se côtoient. === Gastronomie === {{Article détaillé|Cuisine auvergnate}} La cuisine auvergnate traditionnelle a gardé la réputation d’être simple et roborative. D'origine [[paysan]]ne, on y trouve souvent des plats à base de [[chou (plante)|choux]]. Avec les [[charcuterie|cochonnailles]], ce légume est à l'origine de plats tels que la [[potée auvergnate|potée]], le [[chou farci]], la pintade fermière aux choux, ou la [[saucisse de choux]]. Dans l'[[Aubrac]], la [[soupe au fromage]] revient à la mode<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La soupe au fromage|url=http://www.keldelice.com/guide/specialites/la-soupe-au-fromage|site=Keldelice.com|consulté le=2017-01-30}}.</ref>. Les [[tripou]]s d'Auvergne se composent d'une farce (20% de fraise de veau, 80% de pansette de veau ou d'agneau, oignon, ail, persil, épices) roulée dans une pansette de [[mouton]], le tout cuisiné au vin blanc. On les accompagne de pommes de terre, carottes ou lentilles… [[Fichier:Pâté de pommes de terre.JPG|vignette|gauche|Pâté de pommes de terre.]] Les [[salaison]]s auvergnates ont une réputation de grande qualité : le [[jambon d’Auvergne]] et les [[saucisse]]s et [[saucisson sec d'Auvergne|saucissons secs d'Auvergne]] bénéficient d'une [[Indication géographique protégée|IGP]] depuis 2016. Le petit salé peut être accompagné de [[Lentille verte du Puy|lentille vertes du Puy (AOP)]] ou de lentilles blondes de la Planèze. Parmi les [[charcuterie]]s, les pieds de [[Porc (viande)|porc]] panés ou au [[vin blanc]] sont des mets réputés, ainsi que l'andouillette de Saint-Pourçain et le pâté thiersois. Le [[Coq au vin de chanturgue|coq et le chapon fermiers au vin de chanturgue]], le gigot brayaude, la truite au lard (fario de la Sioule ou de la Cère), entourée ou farcie d'un morceau de poitrine fumée, ou les rillettes de canard sont des grands classiques de la table auvergnate. [[Fichier:Trufada 1.jpg|vignette|Truffade.]] Les [[bourriol]]s sont des petites galettes composées pour moitié de farine de sarrasin et de farine de blé alors que la [[pachade]] est une sorte de crêpe épaisse et croustillante cuite dans une poêle avec du beurre. Les [[rissoles]] de Saint-Flour quant à elles sont fourrées avec une préparation à base de [[Cantal (fromage)#L’affinage|cantal entre-deux]] et de fromage blanc. L'ail rose de Billom est réputé pour son goût incomparable. Il est produit dans une aire géographique qui s'étend autour des communes de Billom, Reignat, Espirat et Glaine Montaigue. [[Fichier:Bol d'aligot.jpg|vignette|gauche|Bol d'aligot.]] La [[pomme de terre]], à la culture adaptée au climat d'altitude, est à l'origine de plats tels que la [[truffade]], un plat composé de pommes de terre sautées et de [[tome fraîche]] de [[Cantal (fromage)|cantal]]. L’[[aligot]] est une purée faite avec la [[tomme|tome]] du même fromage et de l’ail. Le [[pounti]] est un pâté sucré-salé du [[Carladès]] et de la [[Châtaigneraie (Cantal)|Châtaigneraie]]. La [[patranque]] est un plat à base de cantal doux et de pain de campagne. Ces spécialités se retrouvent aussi en [[Margeride]] dans le sud de l'[[Aubrac]] et en [[Viadène]]. La patia, plat type de la [[Buron|jasserie]], est un gratin de patates cuit au chaudron avec ail, oignon, crème fraîche, sel et poivre. [[Fichier:Pompe aux grattons unbroken.jpg|vignette|Pompe aux grattons.]] Parmi les nombreux desserts, la [[pompe aux pommes]], les [[Cornet de Murat|cornets de Murat]] fourrés à la crème fraîche et les [[Carré de Salers|carrés de Salers]], sont les plus connus<ref>Carte gastronomique de l’Auvergne [http://www.carto-mondo.fr/carte/carte-gastronomique-de-lauvergne Prosper Montagné, ''Larousse Gastronomique'', sur Carto-mondo.fr]</ref>. La [[Fouace (Aveyron)|fouasse]] du Cantal est une grosse brioche au levain parfumée à l'[[eau de fleur d'oranger]]. La [[Tarte de Vic|tarte à la tomme de Vic-sur-Cère]] est une spécialité locale mais les pâtisseries auvergnates les plus classiques sont le [[Clafoutis|milliard]] aux cerises et les tartes aux myrtilles du pays. Les friandises les plus fameuses sont bien sûr les [[pâte de fruits|pâtes de fruits]] d'Auvergne, les fruits confits et les confitures artisanales de la Limagne et de Clermont mais aussi les [[Croquant|croquets]] de Mauriac, les macarons de Massiac, les volcans du [[lac Pavin]], les pralines de Randan et d'Aigueperse, les massepains d'Aigueperse, les tourtes macarons-myrtilles, l'aliéné de l'Allier, les noisettes de Salers, les chocolats de Royat, les chocolats à la verveine du Puy, les nougats, les miels artisanaux et les pains d'épices locaux. Certaines [[appellation d'origine|appellations d'origine]] dans le domaine viticole d'Auvergne bénéficient de la protection de l'[[AOC]] : [[Côtes-d'auvergne]], [[Madargue]], Châteaugay, Chanturgue, Corent et Boudes sont les cinq dénominations locales. Il se produit aussi des [[bière]]s, [[hydromel]]s et [[cidre]]s de façon artisanale ou fermière. Les eaux minérales sont nombreuses et variées. Les [[Liqueur de gentiane|liqueurs de gentiane]] ([[Liqueur de gentiane#Gentiane Salers|Salers]], [[Avèze (liqueur)|Avèze]], Gentiane d'Or, gentiane d'Aurillac…) sont devenues emblématiques de la région comme la [[Verveine du Velay]] en Haute-Loire et les apéritifs et liqueurs à base de châtaigne (comme le birlou, le Tonton) dans l'ouest du Cantal. Le Marc d’Auvergne a obtenu une [[Indication géographique protégée]] en {{date||janvier|2015}}<ref>.[https://sites.google.com/site/elevestorck/breves/igpindicationgeographiqueprotegee22012015 Les IGP 2015]</ref>. Les distilleries Pagès, Balthazar et Couderc sont renommées dans le domaine des liqueurs. Le [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] a aussi ses spécialités : le [[pâté aux pommes de terre]] aussi appelé « pâté bourbonnais » est préparé avec de la [[crème fraîche]], la [[pompe aux grattons]], le [[piquenchâgne]], la moutarde de [[Charroux (Allier)|Charroux]], les dindes de [[Jaligny-sur-Besbre|Jaligny]], le parfait de Charolais, le canard à la [[sauce Duchambais|Duchambais]], le fromage de [[Chambérat]], les sucreries ([[pastilles de Vichy|pastilles et sucres d'orge de Vichy)]], les palais d'or de Moulins, les vérités de [[Lapalisse]], les crottes de marquis de [[Lurcy-Lévis]], l'aliéné de l'Allier. Côté boissons, on trouve le [[Saint-pourçain (AOC)|vin de Saint-pourçain]], qui détient l'AOC depuis 2009 et qui possède un cépage qui lui est propre, le [[tressalier]]. La production est actuellement d'environ {{unité|31000|hl}} par an pour {{nobr|640 ha}} cultivés. De petits agriculteurs producteurs se sont également lancés dans la fabrication fermière de bière, de whisky bourbon ou d'absinthe notamment. Marie Quinton (1854-1933), dite «La Mère Quinton» ou «La Belle Meunière», de [[Royat]] est l'ambassadrice de la gastronomie auvergnate et l'aubergiste auvergnate la plus connue au monde avec son cabaret Belle Meunière à l'exposition universelle de Paris 1900 : la [[truite au bleu]], le coq au vin de [[Chanturgue]], ses omelettes, la truite ou la sole «Belle Meunière». == Patrimoine bâti == === Art roman auvergnat === {{article détaillé|Art roman auvergnat}} Aux {{s2-|XI|XII}} l'Auvergne a connu une remarquable efflorescence spirituelle et artistique. On ne compte pas moins de deux cent cinquante édifices religieux romans datant de cette époque et constituant un patrimoine culturel exceptionnel. Alors que les régions du nord de la France ont rapidement évolué vers l'art gothique, l'Auvergne a connu un développement plus lent et plus tardif, qui a légué des édifices romans de taille importante et de belle qualité. Cinq édifices situés autour de Clermont-Ferrand sont appelés « les églises majeures » du fait de l'homogénéité de leur architecture : [[Église Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand)|Notre-Dame-du-Port]], [[église de Saint-Nectaire|Saint-Nectaire]], [[église Saint-Austremoine d'Issoire|Saint-Austremoine d'Issoire]], [[basilique Notre-Dame d'Orcival|Notre-Dame d'Orcival]] et [[église Notre-Dame de Saint-Saturnin|Saint-Saturnin]]. Elles ont toute l'apparence d'édifices construits en une seule campagne, probablement à partir du modèle de l'ancienne cathédrale romane de Clermont aujourd'hui disparue. Ils présentent une synthèse architecturale complexe, précise et tout à fait exceptionnelle dans l'art roman<ref>[http://www.auvergne-tourisme.info/activites-sportives-et-culturelles/ Auvergne tourisme].</ref>{{,}}<ref>[http://www.auvergne-tourisme.info/articles/l-art-roman-en-auvergne-cinq-eglises-majeures-652-1.html Auvergne Tourisme 5 églises majeurs].</ref>. <gallery mode="packed"> Notre dame port arrierer 1.jpg|[[Église Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand)|Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand)]]. Saint-Nectaire Église20.JPG|[[Église de Saint-Nectaire|Saint-Nectaire]]. Issoire JPG01.jpg|[[Église Saint-Austremoine d'Issoire|Saint-Austremoine d'Issoire]]. Orcival JPG02.jpg|[[Basilique Notre-Dame d'Orcival|Notre-Dame d'Orcival]]. Eglise Notre-Dame de Saint-Saturnin 1.JPG|[[Église Notre-Dame de Saint-Saturnin|Notre-Dame de Saint-Saturnin]]. </gallery> === Villes et villages pittoresques === L'Auvergne compte un grand nombre de villages et villes pittoresques. La majeure partie de la province, notamment la partie montagneuse, est restée à l’abri de l'industrialisation et a connu un fort exode rural ; cela explique pourquoi de très nombreux villages sont restés préservés et ont gardé toute leur authenticité. Neuf d'entre eux (Arlempdes, [[Blesle]], [[Charroux (Allier)|Charroux]], [[Lavaudieu]], [[Montpeyroux (Puy-de-Dôme)|Montpeyroux]], [[Pradelles (Haute-Loire)|Pradelles]]<ref name="Velay">Village situé dans le [[Velay]]</ref>, [[Salers (Cantal)|Salers]], [[Tournemire (Cantal)|Tournemire]] et [[Usson (Puy-de-Dôme)|Usson]]) ont obtenu le label « [[Les Plus Beaux Villages de France|Plus Beaux Villages de France]] ». Il est difficile de citer tous ceux qui peuvent retenir l'attention du visiteur : [[Brioude]], [[Lavoûte-Chilhac]], [[Saint-Arcons-d'Allier]], [[La Chaise-Dieu]], [[Chanteuges]], [[Saugues]]<ref name="gévaudan">Ce village faisait partie du [[Gévaudan]]</ref>, [[Chaudes-Aigues]], [[Murat (Cantal)|Murat]], [[Murol]], [[Ébreuil]], [[Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme)|Saint-Saturnin]], [[Saint-Floret|Saint-Saint-Floret]] , [[Champeix]], [[Saurier]], [[Courpière]], [[Billom]], [[Marcolès]], [[Maurs|Maurs-la-Jolie]] ou [[Besse-et-Saint-Anastaise]] en sont quelques-uns. Dans la capitale, le [[Clermont-Ferrand#Lieux et monuments|centre ancien de Clermont]] et le [[Montferrand (quartier)|vieux quartier de Montferrand]] sont dignes d’intérêt. De nombreuses villes ont gardé un centre particulièrement bien préservé, c'est le cas de [[Thiers]] avec ses maisons à colombages, [[Riom]], ancienne capitale ducale, [[Billom]], siège d'une université au Moyen Âge, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Moulins ou [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]], ville épiscopale. <gallery mode="packed"> Salers - 21.jpg|[[Salers (Cantal)|Salers]]. Tournemire 2.jpg|[[Tournemire (Cantal)|Tournemire]]. Blesle (Haute-Loire) vue d'ensemble.JPG|[[Blesle]]. 0 Lavaudieu - L'église de l'abbaye Saint-André et le vieux pont sur la Senouire (1).JPG|[[Lavaudieu]]. AuvMontpeyroux.jpg|[[Montpeyroux (Puy-de-Dôme)|Montpeyroux]]. Saint-Floret1.JPG|[[Saint-Floret]]. Usson (Puy-de-Dôme) - Village - JPG1.jpg|[[Usson (Puy-de-Dôme)|Usson]]. Clermont vu de Montjuzet edit nolege.JPG|[[Clermont-Ferrand]]. Maison de l'Apothicaire.jpg|[[Montferrand (quartier)|Montferrand]]. Château du Pirou.jpg|[[Thiers]]. Église Notre-Dame du Marthuret.jpg|[[Riom]]. Billom - Maison du Chapitre -623.jpg|[[Billom]]. Saint Flour-Ville haute.jpg|[[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]]. </gallery> === Patrimoine civil et militaire === {{article connexe|Liste des châteaux de l'Allier|Liste des châteaux du Cantal{{!}} du Cantal|Liste des châteaux de la Haute-Loire{{!}} de la Haute-Loire|Liste des châteaux du Puy-de-Dôme{{!}} du Puy-de-Dôme}} À l'apogée de la féodalité, l'Auvergne s'est couverte de châteaux, les vicomtes de Clermont, les [[Liste des seigneurs de Mercœur|seigneurs de Mercœur]], les [[La Tour d'Auvergne|barons de Latour]] et de [[Maison de Chalencon|Polignac]] et les [[Maison de Bourbon|sires de Bourbon]] firent construire de nombreuses forteresses. Depuis le {{s-|XIII}}, ces bâtiments ont successivement subi les assauts de Philippe Auguste, de la guerre de Cent ans, des villageois, des guerres de Religion, de Richelieu, de Louis XIV et enfin de la Révolution. Avec un peu d'imagination, on ressent la puissance que représentaient au Moyen Âge les châteaux d'[[Château d'Anjony|Anjony]], d'[[Château d'Alleuze|Alleuze]], de [[Château de Léotoing|Léotoing]] dans les montagnes d'Auvergne ou de [[Château de Chavaniac|Chavaniac]] dans le Brivadois ou [[Château de Mauzun|Mauzun]] dans le Livradois. Le [[Chateaugay#Lieux et monuments|château de Chateaugay]] a conservé son beau donjon et ceux de [[Château de Murol|Murol]] et de [[Château de La Roche (Puy-de-Dôme)|la Roche]] résistent au temps. Le [[château de Tournoël]] entre Limagne et Monts Dôme a connu de grandes pages d'histoire. À la Renaissance, les places fortes se transforment en demeures charmantes et deviennent la propriété de bourgeois ou de gens de robe. Le château de [[Château de Pesteils|Pesteils]] garda une fonction de surveillance. Les châteaux de Davayat ou d'[[Chateau d'Effiat|Effiat]] ont un beau [[style Louis XIII]]. Le [[château de Cordes]] dans les Monts Dore reçoit un jardin dessiné par [[André Le Nôtre|Le Nôtre]], celui de [[Château de Chazeron|Chazeron]] dans les Combrailles est agrémenté d'un perron et d'une galerie d'honneur. Si le [[château de Villeneuve-Lembron]] fait transition entre Moyen Âge et Renaissance, celui de [[Château de Parentignat|Parentignat]] prend un tour très classique et celui de [[château de la Bâtisse|La Bâtisse]] se remarque par la splendeur de ses jardins. <gallery mode="packed"> Fichier:Murol Château7.JPG|Murol. Fichier:Château de Conros, Arpajon.jpg|Conros. Fichier:Chateau de Pesteil.jpg|Pesteils Fichier:Chateau de Cordes.JPG|Cordes. Fichier:Castle of Parentignat 07.jpg|Parentignat. File:Tournemire - Chateau d'Anjony 1.jpg|Anjony </gallery> === Ouvrages d'art === L'établissement de voies de communication modernes au travers des montagnes d’Auvergne a nécessité la construction d'importants ouvrages d'art. Certains, comme le [[viaduc de Garabit]], sont devenus des emblèmes de la région. <gallery mode="packed"> garabit.jpg|[[Viaduc de Garabit]]. Viaduc des Fades (5).JPG|[[Viaduc des Fades]]. 2014-07-18-193944-Pont de Tréboul.jpg|[[Pont de Tréboul]]. Pont de Saint-Projet vue compléte.JPG|[[Pont de Saint-Projet]]. Viaduc de Barajol par Cramos.JPG|[[Viaduc de Barajol]]. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses|colonnes=2}} == Bibliographie == === Personnalités === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Girard|titre=Femmes et hommes célèbres ou remarquables de l'Auvergne, du Bourbonnais et du Velay|sous-titre=dictionnaire biographique et historique|éditeur=Éditions de la Montmarie|lieu=Olliergues|isbn=978-2-915841-03-9}}. Réédition 2005, 988{{nb p.}} + [40]{{nb p.}} de plus, {{nobr|25 cm}}. === Littérature === * {{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Leclerc|titre=L'Auvergne des douze : [[Blaise Pascal]], [[Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort|Chamfort]], [[Jules Vallès]], [[Pierre Teilhard de Chardin]], [[Valery Larbaud]], [[Jules Romains]], [[Henri Pourrat]], [[Georges Bataille]], [[Alexandre Vialatte]], [[Jean Anglade]], [[Robert Sabatier]], [[Georges Conchon]].|éditeur=Trois Arches|lieu=Chatou|année=1993|pages totales=297|isbn=978-2-904991-62-2}}. === Histoire et culture === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|champ libre=16 contributeurs d'horizons différents|titre=L'Auvergne au {{s-|XXI}}|éditeur=Page Centrale|lieu=Clermont-Ferrand|année=2012|mois=juin|pages totales=176|format livre=broché, {{nobr|14 × 20,5 cm}}|isbn=979-10-90367-02-9|présentation en ligne=http://www.page-centrale.com/l-auvergne-au-xxie-siecle-livre-broche.html}}. * [[Christian Lauranson-Rosaz]], ''L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du {{sp-|VIII|e|au|XI|e}} : la fin du monde antique ?'', thèse de doctorat soutenue en 1984, Le Puy-en-Velay, ''Les [[Cahiers de la Haute-Loire]]'', 1987, 494 p. ''([https://www.academia.edu/3513062/LAuvergne_et_ses_marges_Velay_G%C3%A9vaudan_du_VIIIe_au_XIe_si%C3%A8cle._La_fin_du_monde_antique_th%C3%A8se_r%C3%A9%C3%A9dition_2007_ lire en ligne])'' * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Bonnaud|lien auteur1=Pierre Bonnaud (géographe)|titre=De l'Auvergne, un fil d'Ariane pour aller de la Confédération Arverne au {{IIIe}} millénaire|sous-titre=essai|éditeur=Éditions Créer|lieu=Nonette|année=2003|pages totales=318|isbn=2-84819-001-9|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=dlpMhoL1p1UC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Annette|nom1=Lauras-Pourrat|titre=Guide de l'Auvergne mystérieuse|éditeur=Les guides noirs, Tchou|lieu=Paris|année=1973|pages totales=589|isbn=978-2-7107-0425-6|isbn2=2710704250}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Martin|directeur1=oui|titre=L'identité de l'Auvergne (Auvergne, Bourbonnais, Velay). Mythe ou réalité historique|éditeur=Éditions Créer|lieu=Nonette|année=2002|pages totales=717|isbn=2-909797-70-8|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=aV5sXUC_lncC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage|prénom1=Alexandre|nom1=Vialatte|lien auteur1=Alexandre Vialatte|titre=L'Auvergne absolue|éditeur=Julliard|année=1993|pages totales=222|isbn=2-260-00045-2}}. * [[Lucien Gachon]], [[Henri Pourrat]], [[André Bossuat]], Henri Charlier, Alexandre Vialatte, ''Visages de l'Auvergne'', Editions des Horizons de France, ed. 1943, 182 p. et ed. 1964, 222 p. === Sources d'eaux minérales === * ''Les sources minérales oubliées du Massif Central'', Frédéric Surmely, Éditions de Montmarie * ''L'Auvergne qui guérit. Par ses saints, ses sources, ses guérisseurs'', René Crozet, 1979. == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Auvergne}} === Articles connexes === {{colonnes|nombre=2| * [[Auvergnat]] (langue) * [[Arvernes]] * [[Liste des châteaux d'Auvergne]] * [[Liste des comtes d'Auvergne]] * [[Liste des intendants d'Auvergne]] * [[Comté de la Marche]] * [[Bourbonnais (dialecte)|Bourbonnais]] (langue) * [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] (duché de Bourbon) }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.auvergne.fr Conseil régional d'Auvergne] * [http://www.auvergne-tourisme.info/ Auvergne Tourisme] * [http://www.insee.fr/fr/themes/comparateur.asp?codgeo=ANCREG-83 Portail régional de l'INSEE] * [http://www.fromages-aop-auvergne.com/ Portail des fromages AOP d'Auvergne] {{Palette|Provinces historiques de France}} {{Portail|Auvergne|régions de France}} [[Catégorie:Auvergne|*]] [[Catégorie:Ancienne province en France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aisne%20%28d%C3%A9partement%29
Aisne (département)
{{Voir homonymes|Aisne}} {{Infobox Département de France | nom = Aisne | logo = Aisne (02) logo 2015.svg | imageloc = Aisne-Position.svg | région = [[Hauts-de-France]] | insee = 02 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Laon]] | Sous-préfectures = [[Château-Thierry]]<br>[[Saint-Quentin]]<br>[[Soissons]]<br>[[Vervins]] | gentilé = Axonais | population = {{Population de France/dernière pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 7369 | latitude=49/30/N | longitude=03/40/E |échelle=2000000 | arr = [[Arrondissements de l'Aisne|5]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Aisne|5]] | canton = [[Liste des cantons de l'Aisne|21]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Aisne|19]] | comm = [[Liste des communes de l'Aisne|798]] | président = Nicolas Fricoteaux ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) | préfet = Thomas Campeaux | site web = [https://www.aisne.com aisne.com] }} L''''Aisne''' ({{MSAPI|/ɛn/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[Département (France)|département français]] dont le nom vient de la [[Aisne (Oise)|rivière homonyme]]. Il appartient à la région [[Hauts-de-France]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le code 02. Sa préfecture est [[Laon]]. == Gentilé == Les habitants du département de l'Aisne sont appelés les ''Axonais'' et ''Axonaises''. Ce [[gentilé]] est formé sur le nom [[celte]] de la [[Aisne (Oise)|rivière Aisne]] : ''Axona''. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Aisne}} [[Fichier:Aisne.png|vignette|gauche|Carte de l'Aisne.]] L'Aisne est entourée par les [[Département (France)|départements]] du [[Nord (département français)|Nord]], de la [[Somme (département)|Somme]], de l'[[Oise (département)|Oise]], de [[Seine-et-Marne]], de la [[Marne (département)|Marne]] et des [[Ardennes (département)|Ardennes]], ainsi que par la [[Belgique]]. Selon le recensement de 2003, la surface boisée du département est de {{unité|123392 hectares}}, soit 16,6 % pour une moyenne métropolitaine de 27,4 %<ref>{{pdf}} [http://www.ifn.fr/spip/IMG/pdf/IFN_02_3_AISNE.pdf Inventaire forestier national : Département de l’Aisne].</ref>. Villes principales : [[Laon]] (préfecture), [[Saint-Quentin]], [[Soissons]], [[Château-Thierry]], [[Tergnier]], [[Chauny]], [[Hirson]], [[Villers-Cotterêts]], [[La Fère]], [[Vervins]] et [[Guise]]. Cours d'eau : l'[[Escaut]] (qui prend sa source près du [[Le Catelet|Catelet]]), l'[[Aisne (Oise)|Aisne]], la [[Marne (rivière)|Marne]], l'[[Ourcq]], la [[Vesle]], la [[Somme (fleuve)|Somme]] qui prend naissance à Fonsomme, l'[[Oise (rivière)|Oise]], la [[Serre (rivière)|Serre]]. Dans le sud du département, on trouve le [[Surmelin]], la Verdonnelle et la Dhuys (cette rivière fut canalisée dans l'[[aqueduc de la Dhuis]] de {{unité|131 km}} pour alimenter en eau potable Paris depuis le {{date-|1 octobre 1865}}, et uniquement le parc de loisirs de [[Marne-la-Vallée]] plus récemment). Le point culminant du département se situe au Nord-est d'Hirson dans la forêt domaniale de Saint-Michel au lieu-dit « La Réserve » près de la frontière belge à 289 m d'altitude. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Aisne :"> Rogny (Aisne) croix de chemin.JPG|[[Rogny]], dans le nord-est. FR-02-Coucy17.JPG|[[Coucy-le-Château-Auffrique]], dans le centre-ouest. Monceau-le-Waast (Aisne) paysage avec champs de colza.JPG|[[Monceau-le-Waast]], dans le centre. Marne ChTh.jpg|[[Château-Thierry]] et la [[Marne (rivière)|Marne]], dans le sud. </gallery> {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Aisne | élision = de l' | notes = | nord = [[Nord (département français)|Nord]]<br>[[Province de Hainaut]]<br><small>({{Belgique}})</small> | nord-est = | est = [[Ardennes (département)|Ardennes]]<br><small>([[Grand-Est]])</small><br>[[Marne (département)|Marne]]<br><small>([[Grand-Est]])</small> | sud-est = | sud = | sud-ouest = [[Seine-et-Marne]] | ouest = [[Somme (département)|Somme]]<br>[[Oise (département)|Oise]] | nord-ouest = | enclave = | width = | align = }} == Transports == {{Article détaillé|Transports dans l'Aisne}} Canaux : le département est traversé par de nombreux canaux (par exemple le [[canal de Saint-Quentin]], {{unité|93 km}}). Le département est traversé par quatre lignes de chemin de fer au départ de [[Paris]], les deux premières de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]] et les deux autres de la [[Gare de Paris-Est|gare de l'Est]] : * la [[Ligne de Creil à Jeumont|ligne de Paris à Maubeuge]], qui dessert notamment les villes de [[Chauny]], [[Tergnier]] et [[Saint-Quentin]] ; * la [[Ligne de La Plaine à Hirson et Anor (frontière)|ligne de Paris à Laon]], qui dessert notamment les villes de [[Soissons]], d'[[Anizy-le-Château]] et de [[Laon]] ([[préfecture]]) ; * la [[ligne de Paris à Strasbourg]], qui dessert notamment la ville de [[Château-Thierry]] ; * la [[LGV Est européenne]]. En 1873, le département de l'Aisne possédait déjà dix chemins de fer représentant un développement total de {{unité|382 km}}<ref>Adolphe Joanne, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k393059/f47 ''Géographie du département de l'Aisne''], 1874 ({{2e|édition}}), {{p.|36}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du département de l'Aisne durant l'Antiquité|Histoire de l'Aisne}} [[Fichier:Aisne et provinces.svg|vignette|L'Aisne et les gouvernements généraux qui occupaient son territoire avant 1790 : ceux de [[Champagne (province)|Champagne]], d'[[Île-de-France]] et de [[Picardie]].]] [[Fichier:Carte du département de l'Aisne - 1790-1793.tif|vignette|Carte de l'Aisne (1790).]] L'Aisne fut l'un des {{nobr|83 [[Département (France)|départements]]}} créés en 1790. Son découpage et son établissement furent confiés par {{souverain2|Louis XVI}} à [[Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars]], futur maire de Laon en 1800. Il fut constitué de territoires issus des anciens Gouvernements militaires puis civils de l'[[Île-de-France]] (Laonnois, Soissonnais, Noyonnais, Valois), de la [[Champagne (province)|Champagne]] (Brie, Omois) et de [[Picardie]] (Thiérache, Vermandois). Il est à préciser que les territoires issus du Gouvernement d'Île-de-France ont souvent été cités comme étant issus de la province de Picardie<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Robert de Hesseln |titre=Dictionnaire universel de la France |url=https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=de&id=CGhAAAAAcAAJ&q=picardie#v=snippet&q=picardie&f=false |accès url=libre |site=books.google.fr |date=1771 |extrait=L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois |page=481}}.</ref>. [[Fichier:La_généralité_de_Soissons_divisée_en_sept_élections_scavoir_Soissons,_Laon,_Noyon,_Crespy,_Clermont,_Guise_en_Picardie,_Chateau-Thierry_en_Brie_;_Dressée_sur_les_Nouvelles_Observations_par_le_Sr_Jaillot.jpg|thumb|Carte datant de 1723 de la généralité de Soissons, indiquant la province d'origine de chaque élection, toutes sont issues de la Picardie à l'exception de Château-Thierry, provenant de la Brie.]] Le territoire du département regroupe la principale partie de la [[généralité de Soissons]] créée en 1595 (élections de Soissons, Laon, Guise...), et le territoire de l'élection de Saint-Quentin pris à la généralité d'Amiens. La [[Généralité (France)|généralité]] de Soissons comptait sept [[Généralité (France)|élections]] : Clermont-en-Beauvaisis, Crépy-en-Valois, Guise, Noyon, Laon et Soissons qui sont issues de [[Picardie]] tandis que Château-Thierry est issue de la Brie (pays traditionnel de [[Champagne (province)|Champagne]]). De 1791 à 1793, les six [[District (France)|districts]] ([[District de Saint-Quentin|Saint-Quentin]], [[District de Vervins|Vervins]], [[District de Laon|Laon]], [[District de Chauny|Chauny]], [[District de Soissons|Soissons]] et [[District de Château-Thierry|Château-Thierry]]) du département de l'Aisne fournirent cinq bataillons de [[Volontaires nationaux pendant la Révolution|volontaires nationaux]]<ref>Les cinq bataillons ont été levés en 1791 et 1792.</ref> : <gallery> Carte du Département de l'Aisne.jpg|<center>Carte des principales agglomérations de l'Aisne en 1950.</center> Carte des lignes de chemin de fer dans l'Aisne.jpg|<center>Carte des lignes de chemin de fer<br>vers 1950.</center> Carte du Département de l'Aisne2.jpg|<center>Carte économique du département de l'Aisne vers 1950.</center> </gallery> Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Nord-Pas-de-Calais]] pour devenir la nouvelle région administrative Hauts-de-France. === Héraldique === {{Blasonnement | image=Blason département fr Aisne.svg | descript=Coupé, en 1 d’or aux trois bandes d’azur et au 2 d’azur à la bande d’argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d’or ; à la fasce ondée d’argent brochant sur la partition. | texte=le blason de l'Aisne combine les armoiries de l'ancien [[comté de Ponthieu]] en 1 avec celles de l'ancienne [[Champagne (province)|province de Champagne]] en 2. La [[Liste de pièces héraldiques#Fasce|fasce]] ondée représente la [[Aisne (Oise)|rivière homonyme]]. }} Ce blason n'est qu'une proposition de Robert Louis, et n'a pour l'instant pas de valeur officielle. Il rappelle la [[Picardie]] par un de ses comtés historiques à savoir le [[comté de Ponthieu]], bien qu'il ne se soit jamais étendu sur le territoire de l'Aisne. Le comté historiquement picard du département est en fait le [[Vermandois]] qui s'étendait sur Laon, Soissons et Saint-Quentin à une certaine époque. La [[Brie (région)|Brie]] autour de Château-Thierry est aussi rappelée par les armoiries du [[comté de Champagne]]. == Politique == Mélange de zones rurales et de villes ouvrières, lieu de résidence pour certaines familles travaillant à [[Paris]] ou en [[Île-de-France]], l'Aisne est historiquement un département plutôt orienté à gauche mais on constate, depuis les [[années 2000]], une forte progression du vote [[Rassemblement national|Front national]] et du taux d'absentéisme. == Administration == {{Article détaillé|Administration de l'Aisne}} L'Aisne est divisée en cinq arrondissements qui sont subdivisés en {{nobr|21 cantons}}. Le département compte [[Liste des communes de l'Aisne|798 communes]] et cinq circonscriptions législatives. * [[Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution]] * [[Liste des anciennes communes de l'Aisne]] * [[Liste des députés de l'Aisne]] * [[Liste des sénateurs de l'Aisne]] * [[Liste des conseillers départementaux de l'Aisne]] * [[Liste des circonscriptions législatives de l'Aisne]] * [[Liste des préfets de l'Aisne]] * [[Liste des intercommunalités de l'Aisne]] en 2019 == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Aisne}} [[Fichier:Aisne Villes.png|vignette|Les principales agglomérations du département.]] L'Aisne comprend une seule ville moyenne (Saint-Quentin) et trois petites villes (Soissons, Laon et Château-Thierry), auxquelles on peut ajouter l'ensemble formé par Chauny et Tergnier. Mais, il y a encore beaucoup d'autres agglomérations de caractère urbain, car l'Aisne était densément peuplée avant le {{s-|XIX}}. Les villages sont très nombreux et plutôt petits. L'Aisne a perdu un peu de sa population dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}, en raison de l'[[exode rural]], pourtant limité par le développement industriel du nord du département (Saint-Quentinois, Chaunois, Thiérache). Très affecté par la Première Guerre mondiale, le département a vu sa population augmenter légèrement pour retrouver à peu près son niveau de 1900. Depuis une trentaine d'années, le déclin industriel a entraîné une stagnation de la population ({{nombre|526346|habitants}} en 1968, {{formatnum:535489}} en 1999). Seul le Sud-Ouest du département, proche de l'[[Paris|agglomération parisienne]], connaît encore la croissance démographique. === Évolution démographique === {{Population de France/introduction}} {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Pyramide des âges === {{Pyramide des âges département de France |département=Aisne (département) |région=Hauts-de-France }} === Population des communes === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Saint-Quentin | commune 2 = Soissons | commune 3 = Laon | commune 4 = Château-Thierry | commune 5 = Tergnier | commune 6 = Chauny | commune 7 = Villers-Cotterêts | commune 8 = Hirson | commune 9 = Bohain-en-Vermandois | commune 10 = Gauchy | commune 11 = Guise | commune 12 = Belleu | commune 13 = Saint-Michel (Aisne) | commune 14 = Crouy | commune 15 = Fresnoy-le-Grand }} === Unités urbaines === Selon le découpage effectué en 2010 par l'[[INSEE]], trente-deux [[unités urbaines]] sont centrées sur une commune du département : quinze [[commune (France)|communes]] isolées, sept agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à huit communes. Les unités urbaines regroupant plus de {{Unité|5000|habitants}} sont : {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'unité urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes<br>(dont villes-centres) |- | 1 || [[Unité urbaine de Saint-Quentin|Saint-Quentin]] || {{formatnum:65501}} || 6 |- | 2 || [[Unité urbaine de Soissons|Soissons]] || {{formatnum:42602}} || 8 |- | 3 || [[Unité urbaine de Laon|Laon]] || {{formatnum:29537}} || 3 |- | 4 || [[Unité urbaine de Tergnier|Tergnier]] || {{formatnum:22906}} || 7 |- | 5 || [[Unité urbaine de Château-Thierry|Château-Thierry]] || {{formatnum:21051}} || 6 |- | 6 || [[Unité urbaine de Chauny|Chauny]] || {{formatnum:17719}} || 6 |- | 7 || [[Villers-Cotterêts]] || {{formatnum:10669}} || 1 |- | 8 || [[Unité urbaine d'Hirson|Hirson]] || {{formatnum:10228}} || 2 |- | 9 || [[Unité urbaine de Charly-sur-Marne|Charly-sur-Marne]] || {{formatnum:7023}} || 5 |- | 10 || [[Bohain-en-Vermandois]] || {{formatnum:5841}} || 1 |- | 11 || [[Guise]] || {{formatnum:5182}} || 1 <!-- |- | 12 || [[Unité urbaine de Pinon|Pinon]] || {{formatnum:3741}} || 2 |- | 13 || [[Saint-Michel (Aisne)|Saint-Michel]] || {{formatnum:3548}} || 1 |- | 14 || [[Unité urbaine de Vervins|Vervins]] || {{formatnum:3526}} || 2 |- | 15 || [[Unité urbaine d'Étreux|Étreux]] || {{formatnum:3285}} || 4 |- | 16 || [[Fère-en-Tardenois]] || {{formatnum:3191}} || 1 |- | 17 || [[Unité urbaine d'Origny-Sainte-Benoite|Origny-Sainte-Benoite]] || {{formatnum:3138}} || 3 |- | 18 || [[Fresnoy-le-Grand]] || {{formatnum:3049}} || 1 |- | || [[Unité urbaine de Montescourt-Lizerolles|Montescourt-Lizerolles]] || {{formatnum:2913}} || 2 |- | || [[Le Nouvion-en-Thiérarche]] || {{formatnum:2801}} || 1 |- | || [[Unité urbaine de Venizel|Venizel]] || {{formatnum:2465}} || 2 |- | || [[Unité urbaine de Vic-sur-Aisne|Vic-sur-Aisne]] || {{formatnum:2382}} || 2 |- | || [[Marle]] || {{formatnum:2360}} || 1 |- | || [[Saint-Gobain (Aisne)|Saint-Gobain]] || {{formatnum:2300}} || 1 |- | || [[Unité urbaine de Montcornet|Montcornet]] || {{formatnum:2264}} || 3 |- | || [[Unité urbaine de Nesles-la-Montagne|Nesles-la-Montagne]] || {{formatnum:2239}} || 2 |- | || [[Braine (Aisne)|Braine]] || {{formatnum:2231}} || 1 |- | || [[La Ferté-Milon]] || {{formatnum:2199}} || 1 |- | || [[Guignicourt]] || {{formatnum:2169}} || 1 |- | || [[Sissonne (Aisne)|Aisne]] || {{formatnum:2070}} || 1 |- | || [[Vailly-sur-Aisne]] || {{formatnum:2055}} || 1 |- | || [[Ribemont]] || {{formatnum:1966}} || 1 --> |} === Aires urbaines === Selon le découpage effectué en 2010 par l'[[INSEE]], l'Aisne compte onze [[Aire urbaine (France)|aires urbaines]]. {{nobr|134 communes}} du département appartiennent aux [[aire urbaine de Reims|aires urbaines de Reims]] (67), [[Aire urbaine de Paris|Paris]] (66) et [[Aire urbaine de Ham|Ham]] (1). {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'aire urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes |- | 1 || [[Aire urbaine de Saint-Quentin]] || {{formatnum:111474}} || {{Tri|99|99 (dont une en [[Somme (département)|Somme]])}} |- | 2 ||[[Aire urbaine de Soissons|Soissons]] || {{formatnum:63298}} || 63 |- | 3 || [[Aire urbaine de Laon|Laon]] || {{formatnum:52555}} || 75 |- | 4 || [[Aire urbaine de Château-Thierry|Château-Thierry]] || {{formatnum:34750}} || 35 |- | 5 || [[Aire urbaine de Tergnier|Tergnier]] || {{formatnum:22906}} || 7 |- | 6 || [[Aire urbaine de Chauny|Chauny]] || {{formatnum:20196}} || 10 |- | 7 || [[Aire urbaine d'Hirson|Hirson]] || {{formatnum:10416}} || 3 |- | 8 || [[Aire urbaine de Guise|Guise]] || {{formatnum:6602}} || 4 |- | 9 || [[Bohain-en-Vermandois]] || {{formatnum:5841}} || 1 |- | 10 || [[Aire urbaine de Vervins|Vervins]] || {{formatnum:4724}} || 7 |- | 11 || [[Le Nouvion-en-Thiérache]] || {{formatnum:2801}} || 1 |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Aisne}} En 2019, le taux de chômage est de 12,2 % et 19 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté<ref>{{lien web |titre=Le conseil départemental de l'Aisne vote pour que les bénéficiaires du RSA consacrent 35h/semaine à leur réinsertion |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/conseil-departemental-aisne-vote-que-beneficiaires-du-rsa-consacrent-35hsemaine-leur-reinsertion-1689754.html |site=France 3 Hauts-de-France |consulté le=01-08-2020}}.</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture dans l'Aisne}} === Langue === Le département comprend plusieurs zones linguistiques : [[picard]] au nord ; [[champenois]] dans le sud ; français d'[[Île-de-France]], au centre et au sud. Cette coupure linguistique expliquait sans doute la difficulté pour les habitants du Sud de l'Aisne de s'identifier comme appartenant à la région Picardie. D'après [[Abel Hugo]], en 1835, la langue [[français]]e était en usage dans tout le département, à l'exception de quelques cantons reculés ; le français était à cette époque parlé assez correctement. Quelques années auparavant, le langage des campagnes était beaucoup plus rude<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Abel Hugo]]|titre=France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France|éditeur=Delloye|lieu=Paris|année=1835|tome=1}}.</ref>. === Gastronomie === * Cuisine rustique. Le Nord du département est une zone d'élevage, on y trouve des produits à base de lait de vache comme le [[Maroilles (fromage)|maroilles]] ou la [[confiture de lait]]. On trouve également des spécialités typiquement picardes, comme la ''[[ficelle picarde]]'', sorte de crêpe roulée additionnée de fromage fondu, béchamel, jambon et champignons. Le foie gras est un produit développé en Thiérache ; il est de qualité. * Le porc d'antan de l'Aisne, le porc des plaines et leurs dérivés (jambon sec de l'Aisne, tripes de Thiérache, entre autres) sont reconnus. * Dans tout le département, des producteurs élèvent des volailles fermières et présentent leurs dérivés (pâtés, terrines, aiguillettes, confits, découpe), sur le réseau « Bienvenue à la Ferme ». * Le gibier. * Dans les condiments, on trouve le confit d'oignons de l'Aisne, le vinaigre de cidre de la Thiérache. * Les « Logis », les « Bistrots de Pays », la tourte aux poireaux, la soupe et le velouté au potiron, la crème soissonnaise ou soupe de Soissons, la tarte au maroilles, le filet mignon au maroilles, le porc au lait, les tripes au maroilles et au cidre, le lapin au cidre, échalotes et oignons, lard fumé et champignons, de la Thiérache, le sauté de lapin à la picarde, la salade au lard, les paupiettes de dindonneau à la picarde, le soissoulet ou cassoulet aux haricots de Soissons et canard fermier, le hochepot picard ou pot au feu régional, les rissoles de Coucy ou rissolles laonnoises, le fromage maincamp de Quierzy, le fromage Chauny, les fromages de Thiérache : le dauphin, la baguette de Thiérache, le losange, les jus de pomme et de poire, le poiré. * Le haricot de Soissons, les pavés de Laon, les croustillons picards du Saint-Quentinnois, les biscuits P'tio Crac'lin de Bohain-en-Vermandois, les cugnots ou brioches de Saint-Quentin, les confitures et gelées artisanales. * La culture de fruits rouges (fraises, cerises, framboises) commence à s'y développer dans le Laonnois et la Thiérache. * Des événements rythment l'actualité gastronomique du département : foires aux fromages (La Capelle), au boudin (Saint-Quentin). Les dégustations sur les brocantes et marchés sont de nombreuses occasions de découvrir des produits locaux dans une ambiance traditionnelle. * Dans le Sud, les haricots de Soissons, les champignons de Paris et la [[route touristique du Champagne|route touristique du champagne]], où certains [[champagne (AOC)|champagnes]] produits dans la région de [[Château-Thierry]] sont au même titre que le [[Maroilles (fromage)|maroilles]] reconnus par une appellation d'origine contrôlée (AOC). * Le cidre fermier de Thiérache et son eau-de-vie, la « Folie Douce » (apéritif à base de fruits rouges), le pétillant au cidre, la fabrication de la bière (surtout artisanale). * Des élevages d'abeilles. == Cinéma == {{Article détaillé|Liste de films tournés dans l'Aisne}} {{...}} == Personnalités liées à l'Aisne == === Rois et reines === *[[Charlemagne]], roi des Francs et empereur, lieu de naissance supposé à [[Quierzy]]. * Berthe au grand pied ou [[Bertrade de Laon]] (v720-783), née près de [[Laon]], épouse de [[Pépin le Bref]] et mère de [[Charlemagne]]. *{{souverain2|Carloman Ier}}, roi des Francs et frère de [[Charlemagne]], est né à [[Soissons]] en 751 et mort en 771 à [[Samoussy]]. *[[Lothaire (roi des Francs)]] (941-986), né à [[Laon]], roi des Francs de 954 à 986. * {{souverain2|Clovis Ier}}, roi des Francs, pour son rôle dans l'épisode du [[vase de Soissons]]. * {{souverain2|François Ier (roi de France)}}, à l'origine de l'[[ordonnance de Villers-Cotterêts]] (1539) sur l'usage de la langue française. === Personnalités historiques === * [[Charles Martel]], maire du Palais, grand-père de Charlemagne, mort en 741 dans la résidence royale de [[Quierzy]]. * {{souverain3|Henri Ier de Guise}} (1550-1588), dit le Balafré, duc de [[Guise]], chef la [[Ligue catholique (France)|Ligue catholique]] et principal opposant à {{souverain2|Henri III (roi de France)}} et {{souverain2|Henri IV (roi de France)}} pendant les [[guerres de Religion (France)]]. * [[Thomas de Marle]], seigneur de Coucy. * François-Noël Babeuf, dit [[Gracchus Babeuf]] (1760-1797), est natif de [[Saint-Quentin]]. *[[Camille Desmoulins]] (1760-1794), révolutionnaire, est natif de [[Guise]]. * [[Antoine Fouquier-Tinville]] (1746-1795), [[accusateur public]] du [[tribunal révolutionnaire]] est né à Hérouël aujourd'hui [[Foreste]], près de [[Saint-Quentin]]. * Saint-Just, de son nom complet [[Louis Antoine de Saint-Just]] (1767-1794), révolutionnaire proche de [[Robespierre]] a vécu une partie de sa jeunesse à [[Blérancourt]] et ailleurs dans l'Aisne. * [[Nicolas de Condorcet]] (1743-1794), un [[philosophe]], [[mathématicien]] et [[Science politique|politologue]] natif de [[Ribemont]]. * [[Guillaume-Benoît Houdet]], avocat, député et maire de [[Château-Thierry]] ([[1800 en France|1800]]-[[1805 en France|1805]]). *[[Jean Charbonnel]] (1927-2014), né à [[La Fère]], homme politique. *[[Jacques Pelletier (homme politique, 1929-2007)|Jacques Pelletier]] (1929-2007), né à [[Villers-en-Prayères]], homme politique. === Écrivains === * [[Jean de La Fontaine|Jean de la Fontaine]] est natif de [[Château-Thierry]]. * [[Alexandre Dumas]] est natif de [[Villers-Cotterêts]]. * [[Jean Racine]] est natif de [[La Ferté-Milon]]. * [[Henri Martin (historien)|Henri Martin]] (1810-1883), né à [[Saint-Quentin]], historien, essayiste, romancier, homme politique. * [[Madeleine Zillhardt]] (1863-1950), écrivaine et décoratrice, est native de [[Saint-Quentin]]. *[[Nadine de Rothschild]] (1932-), née à [[Saint-Quentin]], actrice et femme de lettres. *[[Philippe Tesson]] (1928-2023), né à [[Wassigny]], journaliste, écrivain, critique littéraire et dramatique, patron de presse. *[[Albert Denisse]] (1868 -1946), brasseur et auteur d'un témoignage sur l'occupation de l'Aisne pendant la Grande Guerre * [[Champfleury (écrivain)]], Jules François Félix Husson, dit Fleury, dit Champfleury (1821-1889), né à [[Laon]], écrivain, journaliste, critique d'art, dramaturge, nouvelliste et romancier === Artistes === * Les [[Frères Le Nain]], peintres du {{s-|XVII}}, sont nés à [[Laon]]. * [[Quentin de La Tour|Maurice Quentin de la Tour]], peintre, est natif de [[Saint-Quentin]]. Il est représenté sur l'ancien [[billet de 50 francs Quentin de La Tour]], avec l'hôtel de ville de [[Saint-Quentin]] (probable jeu de mots cinquante/Saint-Quentin) * [[Paul Claudel|Paul]] et [[Camille Claudel]] sont natifs du [[Fère-en-Tardenois|Tardenois]]. * [[Henri Matisse]], peintre, a passé son enfance à [[Bohain-en-Vermandois]]. * [[Léon Lhermitte]] (1844-1925), peintre naturaliste, né à Mont-Saint-Père, père du neurologue et psychiatre [[Jean Lhermitte]] (1877-1959) et arrière-grand-père de l'acteur [[Thierry Lhermitte]]. * [[Jenny Zillhardt]] (1857-1939), peintre, est native de [[Saint-Quentin]]. * [[Achille Jacopin]] est un [[sculpture|sculpteur]] né en [[1874]] et mort en [[1958]] à [[Château-Thierry]]. === Industriels === * [[Jean-Baptiste André Godin]] (1817-1888), un [[industrie]]l et philanthrope français, créateur du [[Familistère de Guise|familistère]] de [[Guise]]. *[[Émile Dewoitine]] (1892-1979), né à [[Crépy (Aisne)]], Industriel et constructeur aéronautique français, considéré comme le père fondateur des usines toulousaines aérospatiales. === Médecins === * [[Christian Cabrol]], chirurgien cardiaque (première transplantation européenne en 1968), né le {{date-|16 septembre 1925}} à [[Chézy-sur-Marne]]. * [[Suzanne Noël]], (1878-1924), née à [[Laon]], docteure en médecine, chirurgienne, pionnière de la chirurgie esthétique réparatrice des blessures de guerre (1914-1918) et membre du mouvement féminin [[Soroptimist]]. === Militaires === * [[Émile Driant]] (1855-1916), né à [[Neufchâtel-sur-Aisne]], officier de la Grande Guerre, député de Nancy et héros de Verdun, mort au champ d'honneur. * Le général [[Robert Nivelle]], à l'origine de la [[bataille du Chemin des Dames]]. * [[Charles de Gaulle]], qui a commandé lors de la [[bataille de Montcornet]]. === Hommes et femmes politiques === * [[Jean Pierre-Bloch]] * [[René Dosière]] * [[Xavier Bertrand]] === Médias === * [[Kamini]] * [[Nomi (actrice pornographique)|Nomi]], actrice née à Saint-Quentin. * [[Sébastien Cauet]], animateur né à Saint-Quentin et qui a vécu à Marle. * [[Philippe Etchebest]] (1966-), né à Soissons, chef cuisinier et animateur de télévision. === Autres personnalités === * [[Jean Mermoz]] (1901-1936), né à [[Aubenton]], aviateur. == Tourisme == [[Fichier:Laon, Cathédrale Notre-Dame PM 14294.jpg|alt=La Cathédrale Notre-Dame de Laon|vignette|La cathédrale Notre-Dame de Laon.]] [[Fichier:Soissons (02) Cathédrale Façade occidentale 1.jpg|alt=La Cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons|vignette|La cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons.]] En général, on admet le découpage touristique de ce département picard en cinq zones, du nord au sud : * le Saint-Quentinois ; * la Thiérache ; * le Laonnois ; * le Soissonnais ; * l'Omois. Le [[tourisme fluvial]] concerne en partie le [[canal de Saint-Quentin]] avec son [[touage]] électrique et ses deux tunnels (Lesdins et Riqueval / Vendhuile), et en partie le canal de l'Ourcq avec Port aux Perches. En 2007, une grande infrastructure d'hébergement touristique, [[Center Parcs]], s'est implantée sur le lac de l'[[Ailette (rivière)|Ailette]], à deux pas de nombreux points touristiques comme la [[cathédrale Notre-Dame de Laon|cathédrale de Laon]], le [[chemin des Dames]] et le [[château de Coucy]]. Parmi les nombreux lieux à découvrir, on peut citer : * [[château de Villers-Cotterêts]] ; * [[Château de Château-Thierry|ruines du château médiéval]], avec spectacle de rapaces à [[Château-Thierry]] ; * [[château de Condé]] à Condé-en-Brie ; * [[château de Coucy]] à Coucy-le-Château-Auffrique ; * [[cathédrale Notre-Dame de Laon]] ; * [[cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons]] ; * [[abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois]] et son prieuré, [[le Tortoir]] ; * [[abbaye Saint-Vincent de Laon]], [[abbaye Saint-Martin de Laon]], chapelle des Templiers de Laon ; * [[abbaye Notre-Dame de Longpont]] ; * [[abbaye Saint-Jean-des-Vignes]] de Soissons ; * ruines de l'[[abbaye de Vauclair]] ; * les [[églises fortifiées de Thiérache]], dont celle de Parfondeval Saint-Médard, abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache ; * [[chemin des Dames]]: la [[caverne du Dragon]], le plateau de Californie, le fort de la Malmaison, la ferme d'Hurtebise, le monument des Basques, le vieux Craonne ; * [[Les Fantômes (Landowski)|fantômes de Landowski]] à la Butte Chalmont d'Oulchy-le-Château ; * [[Familistère de Guise|familistère de Godin]] à Guise. === Les manifestations festives, culturelles, commémoratives et sportives === Depuis 2020, le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]] à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Flamme olympique passera dans le département de l’Aisne |url=https://abonne.lunion.fr/id388857/article/2022-07-06/la-flamme-olympique-passera-dans-le-departement-de-laisne |site=Journal L'Union abonné |date=2022-07-06 |consulté le=2022-07-29}}.</ref> * Laon : ''Euromédiévales'', ''Montée historique'', ''Jazz'titudes'', ''Couleurs d'Eté'', ''Festival de Laon'', ''Marché de Noël''. * Saint-Quentin : ''Fêtes du Bouffon'', ''Foire au Boudin'', ''Festival du Livre et de la B.D.'', ''Braderie de Saint-Quentin'', ''Village de Noël'', ''Saint-Quentin Plage''. * Coucy-le-Château : ''Son et Lumière Coucy à la Merveille'', ''Les Seigneuriales'', ''Les Automnales''. * Château-Thierry : ''Fêtes à Jean'', ''Festival du Patrimoine vivant'', ''Festival Jean-de-la-Fontaine'', ''Spectacle de Rapaces''. * Guise : ''Fête du Travail au Familistère'', ''Les Ducales de Guise''. * Saint-Michel-en-Thiérache : ''Festival de l'Abbaye''. * Hirson : ''Festival de l'Abbatiale'', ''Transfrontalières''. * Liesse-Notre-Dame : ''Pèlerinage''. * La Capelle : ''Foire aux Fromages''. * Marle : ''Festival d'Histoire vivante''. * Soissons : ''Festival Soissons en Sc'Aisne'', ''Fête du Haricot ''<ref>[https://www.unidivers.fr/event/la-fete-du-haricot-soissons-aisne-2021-09-26/ La fête du haricot Soissons Aisne].</ref>. * Saint-Gobain : Festival des Vers Solidaires * Chauny : Rock'N Festival * Septmonts : ''Festival Pic'Arts''. * Mérlieux-et-Fouquerolles : ''Fête du Livre''. * Festieux : Plouckstock Festival * Urcel : Festival Woodrock * Berzy le Sec : Festival de musique Berzyk * ''Festival de Musique en Omois''. * ''Festival des Cathédrales de Picardie''. * ''Rallye des Contes et Légendes en Thiérache''. * ''Jardins en Scène en Picardie''. * ''Picardie Mouv{{'}}''. * ''Journées Européennes du Patrimoine''. * ''Fête de la Musique''. * ''Fête du Cinéma''. * ''Fête du Travail du {{date-|1er mai}}''. * ''Fête Nationale du {{date-|14 juillet}}''. * ''Fêtes religieuses des différents cultes''. * ''Commémorations du Souvenir des Première et Seconde Guerres mondiales''. === Les résidences secondaires === En 2008, le département comptait 4,1 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aisne dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires en 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au {{date-|1 janvier 2008}}.</ref> : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Rés. secondaires ! style="text-align:left"| % rés. secondaires |- | style="text-align:left" | [[Chamouille]] | {{0|0 0 0}}256 | {{0|0 0 0}}628 | {{0|0 0 0}}526 | {{formatnum:83.81}} % |- | style="text-align:left" | [[Neuville-sur-Ailette]] | {{0|0 0 0 0}}86 | {{0|0 0 0}}147 | {{0|0 0 0}}110 | {{formatnum:74.86}} % |- | style="text-align:left" | [[Berny-Rivière]] | {{0|0 0 0}}596 | {{0|0 0 0}}653 | {{0|0 0 0}}396 | {{formatnum:60.69}} % |- |style="text-align:left"| [[Ressons-le-Long]] | {{0|0 0 0}}762 | {{0|0 0 0}}393 | {{0|0 0 0 0}}90 | {{formatnum:22.90}} % |} == Notes et références == === Notes === <references group="Note" /> === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Aisne |commons titre=L'Aisne |wiktionary=Aisne |wiktionary titre=Aisne }} === Bibliographie === * Jacques-François-Laurent Devisme, ''Manuel historique du département de l'Aisne'', Laon : F. LEBLAN-COURTOIS, 1828 [https://books.google.fr/books?id=u8UPMjZcZv8C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false]. * Maximilien Melleville, ''Dictionnaire historique du département de l'Aisne'', Laon : chez l'auteur & Paris : Dumoulin, 1865, {{vol.|1}} [https://books.google.fr/books?id=TncTAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false] et {{vol.|2}} [https://books.google.fr/books?id=FIlAAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=#v=onepage&q&f=false]. * Matton, ''Dictionnaire topographique du département de l'Aisne'', 1871 {{BNF|cb364807203}}. === Articles connexes === * [[Département (France)|Département français]] * [[Communauté de communes de la Champagne Picarde]] * [[Liste de ponts de l'Aisne]] * [[Site naturel de l'Aisne]] * [[Liste des communes de l'Aisne]] * [[Liste des églises de l'Aisne]] * [[Liste des anciennes communes de l'Aisne]] * [[Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution]] === Liens externes === * [http://www.aisne.gouv.fr/ Préfecture de l'Aisne] * [http://aisne.com/ Conseil départemental de l'Aisne] * {{bases géographie}} {{Palette |Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français }} {{Portail|Aisne}} [[Catégorie:Aisne (département)|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Allier%20%28d%C3%A9partement%29
Allier (département)
{{Voir homonymes|Allier}} {{Infobox Département de France | nom = Allier | logo = Allier (03) logo 2022.svg | imageloc = Allier-Position.svg | région = {{drapeau|Auvergne-Rhône-Alpes}} [[Auvergne-Rhône-Alpes]] | insee = 03 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Moulins (Allier)|Moulins]] | Sous-préfectures = [[Montluçon]]<br />[[Vichy]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 7340 | arr = [[Arrondissements de l'Allier|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Allier|3]] | canton = [[Liste des cantons de l'Allier|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Allier|11]] | comm = [[Liste des communes de l'Allier|317]] | président = Claude Riboulet<ref>{{Lien web|url=http://www.lamontagne.fr/moulins/politique/allier/2017/09/25/claude-riboulet-succede-a-gerard-deriot-a-la-presidence-du-conseil-departemental-de-l-allier_12564770.html|titre=Claude Riboulet succède à Gérard Dériot à la présidence du conseil départemental de l'Allier|prénom1=Antoine|nom1=Delacou|jour=25|mois=09|année=2017|site=lamontagne.fr|consulté le=2017-09-25}}.</ref> ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) | préfet = Pascale Trimbach | latitude = 46/25/N | longitude = 03/10/E | gentilé = Bourbonnais | site web = [https://www.allier.fr allier.fr] }} L’'''Allier''' ({{MSAPI|/a.lje/}}<ref group="Note">Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français|département]] du centre de la [[France]] situé dans la région [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. L’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le code 03. Sa préfecture est [[Moulins (Allier)|Moulins]]. Ce département correspond à une large partie de l'ancienne province du [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]]. Pour cette raison, les habitants du département sont officiellement appelés Bourbonnais. Depuis quelques années, la communication du [[conseil départemental de l'Allier]] met en avant l'appellation {{Citation|''Allier - Bourbonnais''}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Allier - Bourbonnais, le département |url=https://www.allier.fr/ |site=Allier - Bourbonnais département. Site officiel du département de l'Allier |date=2020}}</ref>, par exemple sur son logo. == Dénomination == Le nom du département provient de celui de la rivière [[Allier (rivière)|Allier]]. L'Allier est appelé {{latin|Elaver}} en [[latin]] et {{langue|oc|''Alièr''}} en [[Bourbonnais (dialectes)|bourbonnais]] du [[Croissant (linguistique)|Croissant]] (moitié sud du département), zone où la langue est de transition entre l'[[occitan]] et la [[Langues d'oïl|langue d'oïl]]. == Gentilé == Il n'existait pas de [[gentilé]] traditionnel pour nommer les habitants du département de l'Allier jusqu'au {{date-|18 octobre 2018}}, date à laquelle le nom de ''Bourbonnais'' et ''Bourbonnaise'' est officialisé par le conseil départemental<ref>{{Article|auteur=Stéphanie Ména|titre=Les habitants de l'Allier auront officiellement un nom ce jeudi : les Bourbonnais !|lire en ligne=https://www.lamontagne.fr/moulins/allier/2018/10/18/les-habitants-de-l-allier-auront-officiellement-un-nom-ce-jeudi-les-bourbonnais_13002333.html|journal=[[La Montagne (journal)|La Montagne]]|date=2018-10-18|consulté le=2020-01-04}}.</ref>. En effet, les principaux noms usités étaient Bourbonnais, Élavérins, Alliérins et… habitants de l'Allier et le terme Bourbonnais était de loin le plus couramment utilisé tant par la presse locale que par les instances politiques, notamment le [[Conseil départemental de l'Allier|conseil général de l'Allier]]. Une enquête de ce dernier, datée de 2001, réalisée auprès de la population, a montré que 50 % des habitants se définissaient comme Bourbonnais (et 35 % comme habitants de l'Allier) et lors de la consultation publique « Allier 2021 », 70 % des sondés ont estimé que ''Bourbonnais'' est le gentilé idéal pour les habitants du département. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Allier}} Le département est l'un des {{nobr|83 départements}} créés à la [[Révolution française]], le {{date-|4 mars 1790}}, en application de la loi du {{date-|22 décembre 1789}}. Il correspond à la majeure partie de l'ancienne [[Provinces de France|province]] du [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]], à l'exception de [[Saint-Amand-Montrond]] et de sa région qui furent rattachés au [[Cher (département)|Cher]]. [[Fichier:Carte du département de l'Allier - 1790-1793.tif|centré|vignette|Carte de l'Allier (1790).]] En 1940, le [[Régime de Vichy|gouvernement du maréchal Pétain]] s'installe dans la ville de [[Vichy]], qui obtint alors le statut de sous-préfecture, à la place de [[Lapalisse]]. Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Auvergne (ancienne région administrative)|Auvergne]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Rhône-Alpes]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason_dpt_fr_Allier.svg | legende1=Haute-Loire | texte= [[Blasonnement]] : ''D’azur semé de fleurs de lys d’or à la bande de gueules.''<ref name="au2010">[https://armorialdefrance.fr/blasons_departements.php ], consulté le {{Date-|20 mars 2019}}.</ref> }} Le blason de l'Allier, qui est aussi celui de l'ancienne [[Duché de Bourbon|province du Bourbonnais]]<ref>{{Lien web|titre=bourbonnais.html|url=http://monifer.free.fr/bourbonnais.html|site=monifer.free.fr|consulté le=2019-04-19}}</ref>, est aux armes de la troisième [[Maison (généalogie)|maison]] [[Maison de Bourbon|de Bourbon]] issue de [[Robert de Clermont]], sixième fils de [[Louis IX de France|saint Louis]], qui épousa [[Béatrice de Bourgogne (1257-1310)|Béatrice de Bourbon]] et fut reconnu sire de Bourbon en 1283 dont descendent en ligne masculine directe l'actuel roi [[Felipe VI|Philippe VI d'Espagne]] et l'actuel grand-duc [[Henri (grand-duc de Luxembourg)|Henri de Luxembourg]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Allier}} [[File:Auvergne-Rhône-Alpes with names and numeros 2016.svg|thumb|Carte départementale de la région Auvergne-Rhône-Alpes.]] [[Fichier:Allier.jpg|thumb|Carte de l'Allier avec ces principales villes, avec les départements limitrophes du Puy-de-Dôme (en jaune), la Creuse (en violet), le Cher (en bleu), la Nièvre (en vert clair), la Saône-et-Loire (en vert foncé) et la Loire (en gris).]] Le département se trouve au [[centre de la France]] (le centre géographique de la France continentale est disputé entre plusieurs communes du Nord-Ouest de l'Allier et du Sud du [[Cher (département)|Cher]]). Il a une superficie de {{unité|7340|km²}} ([[Liste des départements français classés par population et superficie|{{14e}} département français]]) mesurant environ {{unité|130|km}} d'est en ouest et {{unité|90|km}} du nord au sud<ref>{{Lien web|titre=Sa géographie |url=https://www.allier.fr/123-sa-geographie.htm |site=www.allier.fr |consulté le=13 décembre 2020}}.</ref>. Le département de l'Allier est formé de la majeure partie de l'ancien [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]] (une petite partie occupe le sud du Cher). Il fait partie des 11 départements de la [[Région (France)|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] dont il occupe le coin nord-ouest (avant la [[Loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|réforme territoriale de 2015]], l'Allier faisait partie de l'[[Auvergne (ancienne région administrative)|ancienne région Auvergne]]). Il est limitrophe des [[Département français|départements]] du Cher (au nord-ouest), de la [[Nièvre (département)|Nièvre]] (au nord), de [[Saône-et-Loire]] (au nord-est), de la [[Loire (département)|Loire]] (à l'est) du [[Puy-de-Dôme]] (au sud) et de la [[Creuse (département)|Creuse]] (au sud-ouest). Le département est principalement rural mais avec des industries (15 % des emplois soit plus que la moyenne de la France de province)<ref name ="La Montagne 2020"/>. Il compte en 2017, {{nombre|338000}} habitants<ref name ="Insee 2020">[https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=DEP-03 Insee statistiques 2017]</ref> avec trois agglomérations principales : [[Moulins (Allier)|Moulins]], la préfecture (au centre-nord du département), [[Montluçon]] (au sud-ouest) et [[Vichy]] (au sud-est). En plus de Vichy, le département comprend aussi deux autres villes thermales : [[Bourbon-l'Archambault]] et [[Néris-les-Bains]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Allier :"> MontagneBourbonnaise 2007.JPG|La [[Montagne bourbonnaise]], dans le sud-est. Bocage COUZON Allier Bourbonnais.jpg|Le bocage, près de [[Couzon]], dans le nord. L'Allier à Moulins.jpg|L'[[Allier (rivière)|Allier]] à [[Moulins (Allier)|Moulins]], dans le nord. </gallery> {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Allier | élision = de l' | notes = | nord = [[Nièvre (département)|Nièvre]]<br><small>([[Bourgogne-Franche-Comté]])</small> | nord-est = [[Saône-et-Loire]]<br><small>([[Bourgogne-Franche-Comté]])</small> | est = | sud-est = [[Loire (département)|Loire]] | sud = [[Puy-de-Dôme]] | sud-ouest = [[Creuse (département)|Creuse]]<br><small>([[Nouvelle-Aquitaine]])</small> | ouest = | nord-ouest = [[Cher (département)|Cher]]<br><small>([[Centre-Val de Loire]])</small> | enclave = | width = | align = }} === Relief === Le département compte cinq régions avec des types de relief bien distincts. Le [[Bocage bourbonnais]] couvre la plus grande partie ouest (englobant la [[forêt de Tronçais]]) et centrale du département, suivi de la [[Sologne bourbonnaise]] pour la partie est - nord-est, la [[Montagne bourbonnaise]], zone de moyenne montagne juste à l'est de Vichy, qui est le {{Citation|toit du Bourbonnais}} avec le [[puy de Montoncel|Montoncel]], point culminant du département à {{unité|1287 mètres}}, dans le sud-est la [[Limagne bourbonnaise]], qui s’étend de [[Varennes-sur-Allier|Varennes]] à [[Gannat]], et en est {{Citation|le grenier}} et à l'extrême sud-ouest du département la partie bourbonnaise des [[Combrailles]], une région de [[basse montagne]]. La Montagne bourbonnaise et les Combrailles sont les derniers reliefs septentrionaux du [[Massif central]]. ==== Bocage bourbonnais ==== {{Article détaillé|Bocage bourbonnais}} Au nord, et ne dépassant guère les {{unité|500|m}} d'altitude, le [[Bocage bourbonnais]] occupe un bon tiers du département, avec deux déclinaisons, centre et ouest (pour la partie comprise entre le val de [[Cher (rivière)|Cher]] et les limites occidentales du territoire). Le [[bocage]] est notamment remarquable pour sa richesse en forêts et bois, dont la célèbre [[forêt de Tronçais]] mais aussi les forêts de Moladier, Bagnolet, Civrais, Soulongis, Grosbois, Dreuille, Lespinasse ou la Suave. Sur presque tout le sud du bocage s’étend la [[Combrailles|Combraille]], parfois baptisée Haut Bourbonnais, sur un territoire qui va au-delà des limites départementales de la Creuse et du Puy-de-Dôme. Cette zone du département culmine à {{unité|778|m}} à la Bosse, et les rivières ([[Sioule]], [[Bouble]] et Cher) y ont creusé les gorges les plus pittoresques de l’Allier. À l'ouest de [[Montluçon]] se situe la [[Châtaigneraie bourbonnaise]] située autour d'[[Huriel]] et qui se poursuit jusqu'à la pointe sud du Cher. ==== Sologne bourbonnaise ==== {{Article détaillé|Sologne bourbonnaise}} À l'est, reliant le Val d’Allier et les frontières avec la Nièvre et la Saône-et-Loire, la [[Sologne bourbonnaise]] présente un bel équilibre entre prairies, cultures, bois et étangs, ce compromis entre agriculture et espaces semi-sauvages constituant un écrin très favorable à la faune et à la flore. ==== Montagne bourbonnaise ==== {{Article détaillé|Montagne bourbonnaise}} La [[Montagne bourbonnaise]] est une zone de [[moyenne montagne]] située au sud-est du département, à l'est de la [[Allier (rivière)|Allier]] et de [[Vichy]]. Dans son prolongement au sud, elle prend naissance dès le [[puy Saint-Ambroise]] ({{unité|437|m}}), près de [[Saint-Léon (Allier)|Saint-Léon]], pour ensuite s’affirmer sur tout le massif de l’Assise et des Bois Noirs, à la limite du Puy-de-Dôme et de la Loire, jalonnée par le [[puy de Montoncel]] ({{unité|1287|m}}), point culminant de l’Allier. ==== Limagne bourbonnaise ==== {{Article détaillé|Limagne bourbonnaise}} Communément rassemblées sous la dénomination de Val d’Allier, la [[Limagne bourbonnaise]] et la [[Forterre (Allier)|Forterre]] s’étendent respectivement à l'ouest et à l'est de la rivière Allier, entre [[Vichy]] et [[Saint-Pourçain-sur-Sioule]], avec une qualité essentielle, la fertilité. La Limagne bourbonnaise, entre [[Sioule]] et Allier, s'inscrit dans le triangle [[Gannat]]-[[Escurolles]]-Saint-Pourçain, tandis que la Forterre couvre l'ancien [[canton de Varennes-sur-Allier]], avec une pointe jusqu'à [[Jaligny-sur-Besbre]]. ==== Combrailles ==== {{Article détaillé|Combrailles}} La ou les [[Combrailles]], dont la partie bourbonnaise constitue l'extrême bande nord-est, est une région de [[basse montagne]] composée de collines et de gorges qui s’incline doucement vers le nord et l'est avec de nombreuses rivières et lacs. === Hydrographie === Le département est traversé à l'ouest par le [[Cher (rivière)|Cher]] qui arrose [[Montluçon]], en son centre par l'[[Allier (rivière)|Allier]], qui arrose [[Vichy]] puis [[Moulins (Allier)|Moulins]], et son affluent la [[Sioule]] et à l'est par la [[Besbre]], affluent de la [[Loire]], fleuve marquant au nord-est la limite entre les départements de l'Allier et de la [[Saône-et-Loire]]. L'Allier, souvent présentée comme {{Citation|l'une des dernières grandes rivières sauvages d'Europe}}<ref>[https://www.allier-auvergne-tourisme.com/nature/rivieres-plans-d-eau/rivieres/allier-617-1.html. "L'Allier, dernière rivière sauvage d'Europe"] sur le site du tourisme de l'Allier.</ref> est connue pour [[Allier (rivière)#Crues|ses violentes crues]]. L'ensemble du département est compris dans le [[bassin de la Loire]]. === Climat === {{article détaillé|Climat de l'Allier}} L’Allier constitue une zone franche entre nord et [[Midi de la France|midi]]. Le département bénéficie globalement d’un climat doux et humide, dominé par les vents d’ouest, ce qui contribue un peu plus à le démarquer de ses cousins auvergnats. Le département de l’Allier est compris entre deux zones climatiques, une zone océanique plus ou moins altérée au nord et à l’ouest, ouverte aux influences atlantiques et une zone plus au sud avec un climat plus de montagne<ref>[http://www.allier.gouv.fr/IMG/pdf/geo_pluviometrie.pdf "Pluviométrie"] sur le site de la préfecture de l'Allier.</ref>. L’humeur du temps s’identifie à la diversité des territoires Bourbonnais, comme les régions plates et de faible altitude de la [[Sologne bourbonnaise]] et des grandes plaines fluviales ; les pays de collines, à l’altitude moyenne de 300 à {{unité|600|m}}, de la partie centrale du département ; ou la semi-montagne des cantons du sud, avec la [[Combrailles|Combraille]] et la [[Montagne bourbonnaise]], entre 700 et {{unité|1200|m}}. On relève deux maxima de précipitations en juin et octobre, et un minimum en janvier-février, avec des moyennes de {{unité|694|mm}} à Montluçon (altitude {{unité|207|m}}) ; {{unité|763|mm}} à Moulins ({{unité|245|m}}) ; {{unité|778|mm}} à Vichy ({{unité|251 m}}) ; {{unité|791|mm}} à Lapalisse ({{unité|285 m}}) ; et près de {{unité|1200|mm}} à l’Assise ({{unité|1050|m}}). Les vents atlantiques sont dominants, qu’ils soient d’ouest, nord-ouest, ou sud-ouest. L’influence du relief, notamment dans les vals de Cher et d’Allier, donne également des flux sud-nord. L’insolation moyenne, relevée à la station météo de [[Aéroport de Vichy-Charmeil|Vichy-Charmeil]], sur la période 1971-2000, est de {{unité|1880 heures}} par an. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Allier}} En {{Population de France/dernière année}}, la population du département était de {{unité|{{Population de France/dernière pop}}|habitants}}, ce qui représente une densité moyenne de {{unité|{{Population de France/densité}}|hab./km2}} <ref name ="Insee 2020"/>. De nombreuses régions de l'Allier ont une densité inférieure à {{unité|20 hab./km 2}}. L'Allier est confronté depuis la fin du {{s|XIX|}}, mais surtout depuis les années 1970, à une baisse lente de sa population ; entre 2012 et 2017, elle a baissé en moyenne de 0,3 %<ref name ="Insee 2020"/>. Le département connait plusieurs handicaps démographiques. Le nombre des décès (4463 en 2019)<ref name ="Insee 2020"/> est supérieur à celui des naissances (2777 en 2019)<ref name ="Insee 2020"/>, le [[solde naturel]] est donc déficitaire. Le taux des personnes âgées est important {{incise| un quart des Bourbonnais sont âgés d'au moins {{nombre|65|ans}}<ref name ="La Montagne 2020">[https://www.lamontagne.fr/vichy-03200/actualites/ce-qu-il-faut-retenir-de-l-etude-de-l-insee-sur-la-population-de-l-allier_13889944/#refresh "Ce qu'il faut retenir de l'étude de l'Insee sur la population de l'Allier"], ''La Montagne'', 10 décembre 2020.</ref>}} et le taux de fécondité faible de telle sorte que le solde naturel est déficitaire. Mais le [[solde migratoire]] qui était devenu très négatif, est redevenu positif depuis le début des années 2000. En 2017, {{nombre|9700|personnes}} se sont installées dans l'Allier quand 9000 en sont parties<ref name ="La Montagne 2020"/>. L'Allier compte trois agglomérations importantes : les [[unité urbaine|unités urbaines]] [[Unité urbaine de Vichy|de Vichy]] ({{unité|85000 habitants}} dont une petite partie s'étend sur le Puy-de-Dôme), [[Unité urbaine de Montluçon|de Montluçon]] ({{unité|80000 habitants}}) et [[Unité urbaine de Moulins|de Moulins]] ({{unité|62000 habitants}}). Ces 3 unités urbaines regroupent un peu plus de deux tiers de la population de l'Allier. Le reste du département comprend quelques petites villes et bourgs dispersés, principalement le long des rivières. Les villages peu nombreux sont éloignés les uns des autres, et c'est dans l'ensemble un département faiblement peuplé. Jusque vers la fin du {{s-|XIX}} pourtant, la population augmenta grâce au développement de ses villes (industries à [[Montluçon]] et à [[Moulins (Allier)|Moulins]], thermalisme à [[Vichy]]) qui compensa l'exode rural. Le département dépassa alors les {{unité|420000 habitants}}. Après les pertes de la [[Première Guerre mondiale]], la population se stabilisa, puis ré-augmenta un peu dans les années 1960. Depuis, en raison de la poursuite de l'exode rural et surtout du déclin des industries anciennes, la population a diminué et vieilli régulièrement, passant de {{unité|386533 habitants}} en 1968 à {{formatnum:343309}} en 2006. Depuis le début des années 2000 cependant, on observe une stabilisation : le solde migratoire redevenu positif vient contrebalancer un solde naturel toujours négatif. Pour la première fois depuis les années 1960, la population du département a même légèrement augmenté sur la dernière période de référence (2009-2014). Reste à savoir si cette timide reprise se confirmera dans l'avenir<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=DEP-03 Dossier complet département de l'Allier], Insee.</ref>. === Pyramide des âges === La population du département est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à {{nobr|30 ans}} s'élève à 29,2 %, soit un taux inférieur aux moyennes régionale (35,8 %) et nationale (35,5 %<ref name="national">{{Lien web|langue=fr|titre=Population par sexe et âge en 2018 - France entière.|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/5397441?sommaire=5397467&geo=FE-1#ancre-POP_T3|site=Insee|date=30/06/2021|consulté le=19/07/2021}}</ref>). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (34,6 %) est supérieur aux taux départemental (25,6 %) et national (25,9 %<ref name="national" />). En 2018, le département comptait {{Unité|161179|hommes}} pour {{Unité|175492|femmes}}, soit un taux de 52,05 % de femmes, supérieur au taux régional (51,37 %) et national (51,63 %<ref name="national" />). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit : {{Pyramide des âges département de France |département=Allier (département) |région=Auvergne-Rhône-Alpes }} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Montluçon | commune 2 = Vichy | commune 3 = Moulins (Allier) | commune 4 = Cusset | commune 5 = Yzeure | commune 6 = Bellerive-sur-Allier | commune 7 = Domérat | commune 8 = Commentry | commune 9 = Gannat | commune 10 = Saint-Pourçain-sur-Sioule | commune 11 = Désertines (Allier) | commune 12 = Avermes | commune 13 = Saint-Germain-des-Fossés | commune 14 = Varennes-sur-Allier | commune 15 = Creuzier-le-Vieux }} Néris-les-Bains est la seule ville du département à compter plus de 10 % de résidences secondaires : 504 pour {{unité|1800 résidences}} en 1999. Vichy est la ville française comptant le plus de logements vacants : 22,2 % en 2015<ref>{{Lien web|auteur=Isabelle Rey-Lefebvre|titre=Ces villes minées par les logements vacants|jour=23|mois=février|année=2015|site=[[Le Monde]]|url=https://www.lemonde.fr/logement/article/2015/02/23/ces-villes-minees-par-les-logements-vacants_4581607_1653445.html|issn=1950-6244|consulté le=15 juin 2018}}.</ref>. === Unités urbaines === Selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]] (Insee), l'Allier comptait en 2020 douze [[Unité urbaine|unités urbaines]], dont six composées d'une [[commune (France)|commune]] isolée et six formant des agglomérations de deux à treize communes. Dix de ces unités urbaines avaient plus de {{unité|3000 habitants}} en 2019 : {| class="wikitable centre" style="text-align:center |- ! Rang !! Nom de l'unité urbaine !! Population (2019) !! Nombre de communes<br />(dont villes-centres) |- | 1 ||align=left | [[Unité urbaine de Vichy|Vichy]] || {{formatnum|65057}} || 13 |- | 2 ||align=left | [[Unité urbaine de Montluçon|Montluçon]] || {{formatnum:52722}} || 6 |- | 3 ||align=left | [[Unité urbaine de Moulins|Moulins]] || {{formatnum:37557}} || 4 |- | 4 ||align=left | [[Unité urbaine de Commentry|Commentry]] || {{formatnum:6912}} || 2 |- | 5 ||align=left | [[Unité urbaine de Gannat|Gannat]] || {{formatnum:5830}} || 1 |- | 6 ||align=left | [[Unité urbaine de Saint-Pourçain-sur-Sioule|Saint-Pourçain-sur-Sioule]] || {{formatnum:5221}} || 1 |- | 7 ||align=left | [[Unité urbaine de Saint-Germain-des-Fossés|Saint-Germain-des-Fossés]] || {{formatnum:4875}} || 3 |- | 8 ||align=left | [[Unité urbaine de Lapalisse|Lapalisse]] || {{formatnum:3947}} || 2 |- | 9 ||align=left | [[Unité urbaine de Varennes-sur-Allier|Varennes-sur-Allier]] || {{formatnum:3618}} || 1 |- | 10 ||align=left | [[Unité urbaine de Dompierre-sur-Besbre|Dompierre-sur-Besbre]] || {{formatnum:3032}} || 1 |- | 11 ||align=left | [[Unité urbaine de Néris-les-Bains|Néris-les-Bains]] || {{formatnum:2588}} || 1 |- | 12 ||align=left | [[Unité urbaine de Bourbon-l'Archambault|Bourbon-l'Archambault]] || {{formatnum:2572}} || 1 |} === Aires d'attraction d'une ville === Selon le découpage effectué en 2020 par l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]], l'Allier compte huit [[Aire d'attraction d'une ville|aires d'attraction]] dont la commune-centre est située dans le département. Neuf communes font partie de cinq aires d'attraction centrées hors du département, à savoir l'[[aire d'attraction de Roanne]] (1 commune), l'[[aire d'attraction de Saint-Amand-Montrond]] (3 communes), l'[[aire d'attraction de Paray-le-Monial]] (1 commune), l'[[aire d'attraction de Digoin]] (3 communes) et l'[[aire d'attraction de Bourbon-Lancy]] (1 commune). 113 communes sont hors d'attraction d'une ville. {| class="wikitable centre" style="text-align:center;" |- ! Rang !! Nom de l'aire d'attraction !! Population (2019) !! Nombre de communes |- | 1 ||align=left | [[Aire d'attraction de Montluçon|Montluçon]] || {{formatnum:91373}} || {{Tri|58|58 (dont 1 dans le [[Cher (département)|Cher]]<br /> et 4 dans la [[Creuse (département)|Creuse]]}}) |- | 2 ||align=left | [[Aire d'attraction de Vichy|Vichy]] || {{formatnum:90425}} || {{Tri|50|50 (dont 4<br /> dans le [[Puy-de-Dôme]])}} |- | 3 ||align=left | [[Aire d'attraction de Moulins|Moulins]] || {{formatnum:76877}} || {{Tri|64|64 (dont 5 dans la [[Nièvre (département)|Nièvre]])}} |- | 4 ||align=left | [[Aire d'attraction de Saint-Pourçain-sur-Sioule|Saint-Pourçain-sur-Sioule]] || {{formatnum:10366}} || 14 |- | 5 ||align=left | [[Aire d'attraction de Gannat|Gannat]] || {{formatnum:7840}} || 8 |- | 6 ||align=left | [[Aire d'attraction de Lapalisse|Lapalisse]] || {{formatnum:5776}} || 9 |- | 7 ||align=left | [[Aire d'attraction de Dompierre-sur-Besbre|Dompierre-sur-Besbre]] || {{formatnum:4925}} || 3 |- | 8 ||align=left | [[Aire d'attraction de Varennes-sur-Allier|Varennes-sur-Allier]] || {{formatnum:4798}} || 3 |} == Politique et administration == {{Article détaillé|Liste des communes de l'Allier|Liste des anciennes communes de l'Allier|Liste des intercommunalités de l'Allier}} L'Allier comprend : * 3 [[Arrondissement français|arrondissements]] : [[arrondissement de Montluçon]], [[Arrondissement de Moulins|de Moulins]] et [[Arrondissement de Vichy|de Vichy]]<ref name ="Insee Département de l'Allier">{{Lien web|titre=Département de l'Allier (03).|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/departement/DEP03-allier|site=Insee|consulté le=30/04/2022}}</ref> ; * 19 [[Canton français|cantons]] : [[Canton de Bellerive-sur-Allier]], [[Canton de Bourbon-l'Archambault|de Bourbon-l'Archambault]], [[Canton de Commentry|de Commentry]], [[Canton de Cusset|de Cusset]], [[Canton de Dompierre-sur-Besbre|de Dompierre-sur-Besbre]], [[Canton de Gannat|de Gannat]], [[Canton de Huriel|de Huriel]], [[Canton de Lapalisse|de Lapalisse]], [[Canton de Montluçon-1|de Montluçon-1]], [[Canton de Montluçon-2|de Montluçon-2]], [[Canton de Montluçon-3|de Montluçon-3]], [[Canton de Montluçon-4|de Montluçon-4]], [[Canton de Moulins-1|de Moulins-1]], [[Canton de Moulins-2|de Moulins-2]], [[Canton de Saint-Pourçain-sur-Sioule|de Saint-Pourçain-sur-Sioule]]<ref name ="Insee Département de l'Allier"/> ; * [[Liste des communes de l'Allier|317 communes]]<ref name ="Insee Département de l'Allier"/>. === Préfets === {{Article détaillé|Liste des préfets de l'Allier}} Depuis le {{date-|9 mars 2022}}, Valérie Hatsch est [[Liste des préfets de l'Allier|préfète de l'Allier]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro= INTA2207837D|titre=Décret du 9 mars 2022 portant nomination de la préfète de l'Allier - Mme HATSCH (Valérie)}}</ref>. C'est la seconde femme à occuper ce poste dans le département, après Marie-Françoise Lecaillon<ref name="10mars2022_www.lamontagne.fr" />. Elle était précédemment [[Liste des préfets de la Lozère|préfète de la Lozère]]. Ses prédécesseurs dans l'Allier furent : * Jean-Francis Treffel du {{date-|8 avril 2021}} au {{date-|9 mars 2022}}, ensuite il fait valoir ses droits à la retraite ; * Marie-Françoise Lecaillon du {{date-|8 décembre 2017}} au {{date-|7 avril 2021}}, ensuite elle est nommée [[Liste des préfets du Gard|préfète du Gard]] ; * Pascal Sanjuan du {{date-|22 août 2016}} au {{date-|8 décembre 2017}}, ensuite il quitte la préfecture<ref>[https://jorfsearch.steinertriples.ch/tag/prefet Pascal Sanjuan] sur jorfsearch..steinertriples.ch</ref> ; * [[Arnaud Cochet]], du {{date-|30 avril 2014}} au {{date-|22 août 2016}}, auparavant préfet de la Haute-Saône, ensuite [[Liste des préfets de l'Ain|préfet de l'Ain]] ; * Benoît Brocart, du {{Date-|1 août 2012}} au {{date-|30 avril 2014}}, auparavant [[Liste des préfets du Territoire de Belfort|préfet du Territoire de Belfort]], ensuite directeur de l'immigration à la Direction générale des étrangers en France, ministère de l'Intérieur ; * [[Jean-Luc Marx]], du {{Date-|1 juin 2011}} au {{Date-|27 août 2012}}, auparavant [[Liste des préfets du Lot|préfet du Lot]], ensuite [[Liste des préfets de La Réunion|préfet de la Réunion]] ; * Pierre Monzani, du {{date-|14 janvier 2009}} au {{Date-|25 mai 2011}}, auparavant directeur de l’[[INHES]] (Institut national des hautes études de sécurité), ensuite [[Liste des préfets de Seine-et-Marne|préfet de Seine-et-Marne]]<ref group ="Note">Pierre Monzani est né le {{date-|12 mai 1958}} à [[Villerupt]] (Meurthe-et-Moselle), Pierre Monzani est titulaire d'une agrégation d'histoire et d'un DEA d'histoire et civilisation. Ancien élève de l’[[École normale supérieure de Saint-Cloud|École normale supérieure (Saint-Cloud)]] et de l’[[École nationale d'administration (France)|ENA]], il avait été depuis {{date-|août 2006}} directeur de l’INHES (Institut national des hautes études de sécurité)(source [http://www.hcfdc.org/trophees/docs/cv/monzani.pdf CV de Pierre Monzani] {{pdf}}, sur le site du Haut Comité français pour la défense civile).</ref>. === Deux sénateurs === {{Article détaillé|Liste des sénateurs de l'Allier}} Les deux sénateurs actuels de l'Allier sont [[Claude Malhuret]] ([[Agir]], ex-Les Républicains, élu depuis 2014) et [[Bruno Rojouan]] (affilié Les Républicains, élu depuis 2020)<ref>{{Lien web|titre=Résultats des élections sénatoriales 2020 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-elections/Elections-senatoriales-2020/elecresult__senatoriales-2020/(path)/senatoriales-2020/003/index.html |site=interieur.gouv.fr |date=27 septembre 2020 |consulté le=22 septembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Sénatoriales 2020 : Bruno Rojouan et Claude Malhuret élus dans l’Allier |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/allier/senatoriales-2020-bruno-rojouan-claude-malhuret-elus-allier-1878144.html |site=france3-regions.francetvinfo.fr |date=27 septembre 2020 |consulté le=22 septembre 2021}}.</ref>. [[Claude Malhuret]], médecin (il cofonda [[Doctissimo]]) et avocat, fut [[Liste des maires de Vichy|maire de Vichy]] de 1989 à 2017, député européen de 1989 à 1993, député de 1993 à 1997 et [[Ministre chargé des Droits de l'homme|secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme]] de 1986 à 1988 dans le [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement Chirac]] pendant la Cohabitation. Il préside au Sénat le [[groupe Les Indépendants – République et territoires]]. [[Bruno Rojouan]], enseignant, fut maire de [[Villefranche-d'Allier]] de 1992 à 2020, président de la [[communauté de communes de la Région de Montmarault]] puis en 2017, après la fusion avec la communauté de communes de Commentry - Néris-les-Bains, président de la nouvelle entité, [[Commentry Montmarault Néris Communauté]]. Il présida l'association des maires de l'Allier de 2001 à 2020 et fut [[Conseil départemental de l'Allier|conseiller général de l'Allier]] de 1991 à 2015. {{Article détaillé|Élections sénatoriales de 2020 dans l'Allier}} Aux élections de 2014, [[Claude Malhuret]], maire de Vichy, a été élu sénateur ; il remplace Mireille Schurch qui se ne représentait pas. Gérard Dériot est pour sa part réélu. Il ne s'est pas représenté en 2020<ref>{{Lien web|titre=Résultats des élections sénatoriales 2014 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__SN2014/(path)/SN2014/003/index.html |site=interieur.gouv.fr |date=28 septembre 2014 |consulté le=22 septembre 2021}}.</ref>. {{article détaillé|Élections sénatoriales de 2014 dans l'Allier}} Aux élections sénatoriales de 2008, la gauche a conquis un des deux sièges de sénateurs de l'Allier jusque-là détenu par « la droite ». [[Mireille Schurch]], maire [[Parti communiste français|communiste]] de [[Lignerolles (Allier)|Lignerolles]], a été élue. [[Gérard Dériot]] ([[divers droite|DVD]]) est lui réélu (élu en 1998)<ref>{{Lien web|titre=Résultats des élections sénatoriales 2008 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales_2008/(path)/senatoriales_2008/003/003.html |site=interieur.gouv.fr |date=21 septembre 2008 |consulté le=22 septembre 2021}}.</ref>. {{Article détaillé|Élections sénatoriales de 2008 dans l'Allier}} === Trois députés === {{Article détaillé|Liste des députés de l'Allier|Liste des circonscriptions législatives de l'Allier}} Les [[élections législatives de 2022 dans l'Allier]] ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. Ces nouveaux élus sont : * [[Première circonscription de l'Allier|{{1ère}} circonscription]] : [[Yannick Monnet]] ([[Parti communiste français|PCF]]), conseiller régional d'[[Auvergne-Rhône-Alpes]] depuis 2021 ; * [[Deuxième circonscription de l'Allier|{{2ème}} circonscription]] : [[Jorys Bovet]] ([[Rassemblement national|RN]]), chauffeur-livreur ; * [[Troisième circonscription de l'Allier|{{3e|circonscription}} de l'Allier]] : [[Nicolas Ray]] ([[Les Républicains|LR]]), inspecteur des finances publiques, conseiller municipal de [[Bellerive-sur-Allier]] depuis 2014. {{Article détaillé|Élections législatives de 2022 dans l'Allier}} Les [[élections législatives de 2017 dans l'Allier]] ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. Ces nouveaux élus sont : * [[Première circonscription de l'Allier|{{1ère}} circonscription]] : [[Jean-Paul Dufrègne]] ([[Parti communiste français|PCF]]), ancien maire de [[Saint-Menoux]] et ancien président du [[Conseil départemental de l'Allier|conseil général de l'Allier]], conseiller départemental de l'Allier, élu dans le [[canton de Souvigny]] depuis 1998 ; * [[Deuxième circonscription de l'Allier|{{2ème}} circonscription]] : [[Laurence Vanceunebrock]] ([[La République en marche|LREM]]), fonctionnaire de police ; * [[Troisième circonscription de l'Allier|{{3e|circonscription}} de l'Allier]] : [[Bénédicte Peyrol]] ([[La République en marche|LREM]]), juriste, a 26 ans lors de son élection, elle est une des benjamines de l'Assemblée nationale. {{Article détaillé|Élections législatives de 2017 dans l'Allier}} Les élections législatives précédentes en 2012 se déroulèrent pour la première fois avec trois circonscriptions seulement dans l'Allier au lieu de quatre auparavant, à la suite du redécoupage électoral de 2009 (''JO'' du {{date-|23 février 2010}}) à la suite de la [[#Démographie|baisse de la population dans le département]]. L'ancienne troisième circonscription, auparavant détenue par [[Jean Mallot]] (PS), avait été supprimée. Les trois [[Liste des députés de la XIVe législature de la Cinquième République|députés de cette législature]] étaient tous élus de gauche : [[Guy Chambefort]] (PS), [[Bernard Lesterlin]] (PS) et [[Gérard Charasse]] (PRG). {{Article détaillé|Élections législatives de 2012 dans l'Allier}} Les élections législatives de 2007 avaient envoyé à l'Assemblée également quatre élus de gauche avec trois socialistes, [[Bernard Lesterlin]] à Montluçon, [[Jean Mallot]] à Saint-Pourçain et [[Guy Chambefort]] à Moulins et un radical de gauche, [[Gérard Charasse]], à Vichy. {{Article détaillé|Élections législatives de 2007 dans l'Allier}} === Conseil départemental === {{Article détaillé|Conseil départemental de l'Allier|Liste des conseillers départementaux de l'Allier}} Depuis les élections départementales de {{date-|mars 2015}}, l'Allier a une majorité de droite de deux voix. L'URB (Union Républicaine pour le Bourbonnais, droite) avait déjà dirigé le département entre 2001 et 2008, les dernières années d'une seule voix d'avance. Entre 2008 et 2015, la coalition de gauche était aux manettes, avec également un avantage d'une seule voix (dix PC, six PS, deux PRG, {{nobr|18 sièges}} au total), face à {{nobr|17 conseillers}} généraux de l'URB. L'Allier était ainsi présidé par un communiste, [[Jean-Paul Dufrègne]], seul département à l'être avec le [[Val-de-Marne]] en Île-de-France. Le conseil général de l'Allier avait déjà été dirigé {{incise|après la décentralisation}} par un communiste, [[Jean-Claude Mairal]] (1998-2001) ; la perte de son mandat s'était inscrite dans une dynamique nationale de victoire de la droite. === Les trois principales villes === Les trois grandes villes de l'Allier sont gérées par des maires de droite : * À [[Montluçon]], [[Daniel Dugléry]] maire depuis 2001 est réélu lors des municipales de 2014. Il cède sa place à Frédéric Laporte en décembre 2017. Celui-ci est élu lors des municipales de 2020. {{article détaillé|Liste des maires de Montluçon}} * À [[Moulins (Allier)|Moulins]], [[Pierre-André Périssol]], maire depuis 1995. Il fut auparavant adjoint au maire de Paris sous Jacques Chirac. Il fut ministre du Logement dans les gouvernements Juppé entre 1995 et 1997 et par deux fois député de la [[première circonscription de l'Allier]] (1993-1995 et 2002-2007). {{article détaillé|Liste des maires de Moulins}} * À [[Vichy]], [[Frédéric Aguilera]] a été élu lors des municipales de 2020. Il était devenu maire en octobre 2017 à la suite de la démission pour cause de cumul de mandats de [[Claude Malhuret]] qui avait été maire de la ville de 1989 à 2017. {{article détaillé|Liste des maires de Vichy}} === Éléments d'histoire de « la gauche » dans l'Allier === Le département se signale par un vote rouge précoce, qui se maintient jusqu’au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]], pour les deux grands partis politiques de gauche, le [[parti communiste français|Parti communiste]] et la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]], aujourd'hui devenue le [[Parti socialiste (France)|PS]], et même jusqu'à nos jours. La petite ville de [[Commentry]] a ainsi la particularité d'avoir été la première ville de France<ref>{{Article|prénom1=Agnès|nom1=Roche|titre=Un terreau favorable|périodique=Études rurales|année=2004|numéro=171-172|pages=111}}.</ref> et du monde<ref>[http://www.amis-musees-castres.asso.fr/jaures/routetouristique/commentry.htm Commentry] sur le site des Amis des Musées de Castres.</ref> à élire, en [[1882 en France|1882]], un maire socialiste : [[Christophe Thivrier]]. Une autre figure locale, [[Pierre Brizon]], député en 1910, est typiquement le député des métayers{{sfn|Roche|2004|p=108-109|loc=|id=}}. Plus anciennement, on peut relever que [[Alexandre Ledru-Rollin|Ledru-Rollin]] y fait un très bon score en [[1848 en France|1848]] (14 %), ainsi que les candidats démocrates et socialistes l’année suivante (44 % des voix, contre 35 % en France){{sfn|Roche|2004|p=109|loc=|id=}}. De même, la résistance au [[coup d'État du 2 décembre 1851|coup d'État du {{nobr|2 décembre 1851}}]] est importante, après une tentative de soutien à l’insurrection de {{date-|juin 1849}}{{sfn|Roche|2004|p=109-110|loc=|id=}}. Les Républicains sont majoritaires dès 1876, et emportent les six sièges de députés{{sfn|Roche|2004|p=111|loc=|id=}}. Après des scores voisins de 15 % des inscrits de 1893 à 1906, les socialistes montent à 31 % des inscrits (42 % des exprimés) en 1910, score maintenu en 1914{{sfn|Roche|2004|p=111-112|loc=|id=}}. Dès la fin du {{S-|XIX}}, l'Allier est marqué par l'influence des [[Guesdisme|guesdistes]], la tendance révolutionnaire du socialisme français. Elle est principalement implantée dans le bassin de [[Montluçon]], auprès des ouvriers de l'industrie sidérurgique, et dans le [[Bocage bourbonnais]], au centre du département. Très tôt s'organise dans l'Allier rural un syndicalisme agricole ancré à gauche, centré sur la défense des [[Métayage|métayers]] et la lutte contre les [[fermiers généraux]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Nicolas |nom=Chevassus-au-Louis |titre=Allier, terre de sourire communiste |url=https://www.mediapart.fr/journal/france/310517/allier-terre-de-sourire-communiste |site=Mediapart |date=31 mai 2017 }}</ref>. L'Allier est encore aujourd'hui une des terres du communisme rural (encore 14,66 % aux [[Élections régionales françaises de 2004|régionales de 2004]], soit le {{2e|meilleur}} score du parti derrière la [[Somme (département)|Somme]]), dans une cohabitation parfois difficile avec le Parti socialiste. Pour les causes, on peut relever qu’historiquement, l’Allier est un département où la grande propriété se combine à un important [[métayage]]. Celui-ci, qui se répand seulement au {{S-|XV}}{{sfn|Roche|2004|p=105|loc=|id=}}, n’est pas contrebalancé par la vente des [[bien national|biens nationaux]] à la [[Révolution française|Révolution]]{{sfn|Roche|2004|p=106|loc=|id=}}. Au {{s|XIX}}, les grandes propriétés ({{unité|100 ha}} et plus) occupent environ la moitié des terres, et même plus de 70 % dans le nord du département. Dans le sud, la petite propriété domine{{sfn|Roche|2004|p=106|loc=|id=}}. Le métayage se maintient comme forme de mise en valeur des terres, puisqu’il concerne encore 40 % des terres en 1892 (7 % en France){{sfn|Roche|2004|p=107|loc=|id=}}. Les conditions défavorables faites aux métayers favorisent la création de syndicats ruraux, entre 1904 et 1911 (troisième département en France, après l’[[Hérault (département)|Hérault]] et les [[Landes (département)|Landes]]). Malgré le peu de résultats, la mobilisation est importante et favorise l’élection de candidats de gauche{{sfn|Roche|2004|p=107-108|loc=|id=}}. == Transports == {{Article détaillé|Transports dans l'Allier}} {{...}} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Allier}} L'économie du département de l'Allier reste très ancrée sur l'agriculture traditionnelle (notamment l'élevage et la sylviculture) et sur des ressources héritées du passé. L'agriculture occupe encore une grande part du marché de l'emploi, plus qu'au niveau national ({{unité|21300 personnes}} sur {{unité|129700 emplois}} en 2010) et représente ainsi 7 à 8 % du produit intérieur brut départemental<ref name=":0">{{Lien web|titre=Insee - Territoire - L'Allier à grands traits|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=10&ref_id=20508|site=insee.fr|consulté le=2015-10-05}}.</ref>. S'y ajoutent le tourisme et le thermalisme. L'industrie est très présente, principalement avec la métallurgie, la construction mécanique, le matériel électrique et la fabrication de denrées alimentaires, mais aussi avec les produits en caoutchouc et en plastique, ce qui totalise la moitié des emplois industriels du département. Les secteurs incluent l'automobile, l'armement, le bâtiment, le textile, l'ameublement, la chimie, la santé. Elle comporte plus de petites et moyennes entreprises qu'au niveau national (seules une vingtaine d'établissements occupent au moins {{nobr|250 salariés}}), mais plutôt plus pérennes et moins renouvelées<ref name=":0" />. Les services marchands donnent eux une activité bien inférieure à la moyenne métropolitaine (38 % contre 46 %), au contraire des services non marchands plus présents (domaines médical, médico-social et social, en particulier, les établissements du domaine public)<ref name=":0" />. === Industrie === L'observatoire économique<ref>{{Lien web|titre=Les filières du CEEA, apporter à l'entreprise un appui adapté en Auvergne|url=http://www.ceea-allier.com/les-filieres-du-ceea-apporter-a-lentreprise-un-appui-adapte-en-auvergne-c5.html|site=ceea-allier.com|consulté le=2015-10-05}}.</ref> répertorie, en 2015, {{nobr|260 entreprises}} / {{unité|10600 employés}} dans le secteur mécanique au sens large, 90 / {{formatnum:3200}} dans la filière IAA, 150 / {{formatnum:2800}} en transport et logistique, 360 / {{formatnum:1500}} en filière bois, 94 / {{formatnum:1450}} en éco-activités, et 16 / {{formatnum:1300}} en santé. * La filière mécanique/électronique/informatique/automatique/plasturgie compte des grands groupes comme Sagem-Safran (à Montluçon), Potain-Manitowoc, PSA Peugeot Citroën, Dunlop Goodyear (à Montluçon), Erasteel-Eramet, Amis, Bosch (à Yzeure)… et un tissu de PME riche et diversifié. Son développement s'appuie sur le pôle de compétitivité Viameca et sur les formations techniques locales (Montluçon). * Une cinquantaine d’entreprises spécialisées opèrent en éco-construction, éco-énergie, éco-ingénierie (protection, analyse, récupération/traitement/élimination des déchets, liées au cluster d’excellence labellisé auvergnat (E2IA) et aux formations spécialisées à Montluçon et Vichy. * L'activité transport et logistique comporte plus de {{nobr|160 sociétés}} qui bénéficient d'une situation stratégique vers le nord ''via'' l'A77 et l'A71 (Paris, Nantes), l'est via la RCEA et le sud via l'A75, ainsi que des parcs d'activité logistique (La Loue à Montluçon, Château d'eau à Montmarault, Logiparc03 à Moulins, Écherolles à Saint-Loup) et les ZAC (à Saint-Pourcain, Vichy, Commentry et Lapalisse), plus des sociétés d'emballage. * La filière bois, liée à la sylviculture locale, compte des groupes leaders comme Berry Wood, Chignac Bois et scierie, Ets Canard, Ets J. Bourdier, Ets Roy et Fils, Fournel Emballages, Menuiserie Charpente Philippe Guillaumin, Menuiserie Dutour, Office national des forêts, Sedec, Sefic, Stand Expo Deco, Tonnerre. * La filière agroalimentaire s'appuie sur la forte tradition agricole locale, la qualité et le haut de gamme, principalement autour de l’eau et de la viande ainsi que le pôle de compétitivité d’envergure internationale Céréales Vallée. Elle compte de grands groupes industriels (Alliance Bigard Charal, Compagnie de Vichy, Épicentre, Kraft Food, Ldc, Sicarev, Société commerciale des eaux du bassin de Vichy…) et de nombreuses PME (Allier Volailles, Convivial, Pouzadoux, Puigrenier, Sicaba…). * La filière nutrition-santé compte une dizaine de sociétés actives dans la fabrication, l’emballage et le conditionnement et les biotechnologies, groupées dans une association (Nutravita). Elle bénéficie du dynamisme du Parc Naturopôle Nutrition santé et du BioParc de Vichy (L'Oréal Cosmétique à Vichy). === Grandes entreprises === On compte à fin {{date-|juillet 2019}} : {{nombre|57|entreprises}} réalisant plus de {{nombre|20|millions}} d'euros de chiffre d'affaires annuel<ref>{{Lien web |titre=Créer des listes personnalisées d'entreprises avec Verif.com |url=https://www.verif.com/liste-entreprises/?search=v&code_postal=3&/1/ca/d |site=verif.com |consulté le=2019-08-19 }}.</ref>. === Agriculture, thermalisme === {{Article détaillé|Économie de l'Allier}} {{...}} === Tourisme === [[Fichier:Façade et flèches de la cathédrale de Moulins.jpg|alt=La cathédrale Notre-Dame de Moulins|vignette|La cathédrale Notre-Dame de Moulins.]] Le département de l'Allier est un pays doté de rivières, d'un bocage et de petites montagnes. Des paysages comme le [[bocage bourbonnais]], la montagne bourbonnaise ou la [[forêt de Tronçais]] sont autant de lieux adaptés à la pratique d'activités de pleine nature : randonnée, cyclotourisme et VTT, pêche, nage, aviron et sports d'eaux vives. Le [[thermalisme]] est un des secteurs phare de l'activité touristique bourbonnaise avec la station internationale de [[Vichy]], et d'autres ([[Bourbon-l'Archambault]], [[Néris-les-Bains]]). Cette nature préservée abrite également une multitude de châteaux (plus de 500), d'églises romanes et de belles demeures. La gastronomie bourbonnaise reflète l'histoire de la province et présente des produits de qualité : [[pâté aux pommes de terre]], viande [[charolaise]], andouillette, vins de [[saint-pourçain (AOC)]], [[chambérat (fromage)|chambérat]] du Bourbonnais, moutarde de [[Charroux (Allier)|Charroux]], moulinois, vérités de Lapalisse et [[pastille de Vichy|pastilles de Vichy]]. Parmi les sites touristiques à visiter, on peut citer : * monuments : le [[château de Lapalisse]] et ses célèbres plafonds à caissons Renaissance, le [[château de Bourbon-l'Archambault]], « berceau des Bourbons », le Grand Casino de Vichy, le beffroi Jacquemart de Moulins, le [[château de Chareil-Cintrat]], la route historique des châteaux d'Auvergne ; * églises et abbayes : la [[Basilique-cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Moulins|cathédrale de Moulins]] et le triptyque de la Vierge en gloire, l'église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à [[Souvigny]], plus communément appelée le « Saint-Denis » des Bourbons, l'église de Saint-Menoux, l'église de Saint-Désiré, l'[[église Sainte-Croix de Saint-Pourçain-sur-Sioule]], l'[[abbaye Saint-Vincent de Chantelle]], l'[[abbaye de Sept-Fons]] à Diou ; * musées : le [[Centre national du costume de scène]], le musée de la Visitation et de la Vie bourbonnaise, le [[musée Anne-de-Beaujeu]], le [[Musée de l'illustration jeunesse]] (MIJ), le musée du Bâtiment et la [[Maison Mantin]] à Moulins, le musée Augustin-Bernard à Bourbon-l'Archambault, le musée des Musiques populaires ([[Mupop]]) à Montluçon, le musée des Arts d'Afrique et d'Asie à Vichy, le musée de la Vigne et du Terroir à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le Musée de Souvigny, l'[[Historial du paysan soldat]] à Fleuriel, Street Art City à [[Lurcy-Lévis]] ; * beaux villages : Charroux, [[Hérisson (Allier)|Hérisson]], Souvigny et [[Verneuil-en-Bourbonnais]] ; * parcs et jardins : l'[[arboretum de Balaine]], le parc des Sources et les parcs d'Allier de Vichy, la route des jardins du Massif Central, [[parc de sculptures Engelbrecht|le parc de sculptures Erich Engelbrecht]] au château des Fougis, à [[Thionne]]<ref>Parc de sculptures monumentales en acier plein par l'artiste d'origine allemande Erich Engelbrecht (1928-2011) {{Lien web|langue=de-DE|titre=Erich Engelbrecht Art Château Fougis|url=http://www.engelbrecht.art|site=engelbrecht.art|consulté le=2018-03-04}}.</ref> ; * activités : [[Le Pal]], [[parc d'attractions et animalier]] à [[Dompierre-sur-Besbre]], [[Paléopolis (Gannat)|Paléopolis]], à [[Gannat]], un site conçu pour comprendre les sciences de la vie et de la terre par le biais de la [[paléontologie]], le ski dans la [[montagne bourbonnaise]], à Lavoine, à [[la Loge des Gardes]] et au Mayet-de-Montagne, les gorges de [[Chouvigny]], les plans d'eau de Pirot, de Sault, de Saint-Bonnet-Tronçais, du lac d'Allier de Vichy. Trois villes se distinguent : [[Moulins (Allier)|Moulins]], ville d'art et d'histoire, pour son patrimoine historique du {{S-|XV}}, [[Montluçon]], ville d'art et d'histoire, médiévale et festive dominée par son château, et [[Vichy]], importante ville d'eaux et de musées. ==== Résidences secondaires ==== En 2008 le département comptait 7,5 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l’Allier dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Le département a attiré de nombreux étrangers, [[Royaume-Uni|Britanniques]], [[Belgique|Belges]], [[Suisse]]s et [[Pays-Bas|Néerlandais]]. Ceux-ci ont acquis de nombreuses résidences secondaires en les rénovant, apportant ainsi à l’Allier une diversité culturelle sans égal. On retrouve ainsi de nombreuses communes devenues « européennes », comme [[Pouzy-Mésangy]] qui accueille aujourd’hui des résidents [[Royaume-Uni|britanniques]] et [[suisse]]s. {| class="wikitable centre sortable" style="text-align:right" |+Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires en 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE]</ref> ! scope="col" | Commune ! scope="col" | Population municipale ! scope="col" | Nombre de logements ! scope="col" | Rés. secondaires ! scope="col" | % rés. secondaires |- ! scope="row" | [[Saint-Nicolas-des-Biefs]] | 181 || 300 || 203 || 67,67 % |- ! scope="row" | [[Laprugne]] | 360 || 537 || 305 || 56,80 % |- ! scope="row" | [[Chouvigny]] | 239 || 268 || 131 || 48,88 % |- ! scope="row" | [[Châtel-Montagne]] | 419 || 373 || 131 || 35,15 % |- ! scope="row" | [[Arfeuilles]] | 685 || 667 || 234 || 35,08 % |- ! scope="row" | [[Saint-Clément (Allier)|Saint-Clément]] | 355 || 313 || 105 || 33,55 % |- ! scope="row" | [[Néris-les-Bains]] | {{formatnum:2704}} || {{formatnum:1842}} || 435 || 23,62 % |- ! scope="row" | [[Saint-Bonnet-Tronçais]] | 755 || 538 || 125 || 23,32 % |- ! scope="row" | {{Tri|Ebreuil}}[[Ébreuil]] | {{formatnum:1270}} || 736 || 160 || 21,74 % |- ! scope="row" | [[Cérilly (Allier)|Cérilly]] | {{formatnum:1379}} || 886 || 119 || 13,40 % |- ! scope="row" | [[Bourbon-l'Archambault]] | {{formatnum:2593}} || {{formatnum:1519}} || 170 || 11,17 % |} == Culture == {{...}} === Langues régionales === {{Article détaillé|Bourbonnais (dialecte)}} [[Fichier:Carte linguistique de l'Allier.png|vignette|Carte linguistique du Bourbonnais selon l'« ''Atlas sonore des langues régionales de France'' » (2020)<ref>Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda (''[[Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur|Limsi]]'', [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]), {{Citation|Comparaison de dialectes du Croissant avec d’autres parlers d’oïl (berrichon-bourbonnais et poitevin-saintongeais) et d’oc}}, communication au colloque {{Citation|2èmes Rencontres sur les Parlers du Croissant}}, [[Montluçon]], 2019, {{Lire en ligne|lien=https://croissant2019.sciencesconf.org/data/pages/BoulaAdda.pdf}}.</ref>. En bleu, le bourbonnais d'oïl. En rouge sombre : les parlers du [[Croissant (linguistique)|Croissant]] (bourbonnais méridional). En vert, les quelques communes de [[Arpitan|langue francoprovençale]].]] Le département de l'Allier est partagé en différents parlers [[Bourbonnais (dialectes)|bourbonnais]]. S'y rejoignent et se mélangent les trois grands domaines romans de France : [[langue d'oïl]], [[occitan]] et [[francoprovençal]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Charles de|nom1=Tourtoulon|prénom2=Octavien|nom2=Bringuier|titre=Étude sur la limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl (avec une carte)|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie Nationale|année=1876}}{{Commentaire biblio|Réédition Masseret-Meuzac, Institut d'Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume, 2004.}}</ref>{{,}}<ref>Abel Hugo, ''France pittoresque'', tome I, 1835.</ref>. Longtemps la population de l'Allier n'a pas parlé le [[français standard]], mais une des langues locales suivantes : * [[Bourbonnais (dialecte)|bourbonnais]] d'[[Langue d'oïl|oïl]], variante locale du [[berrichon]] (lui-même [[langue d'oïl]])<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Observatoire linguistique|Linguasphere Observatory]]|titre=The Linguasphere Register|sous-titre=The indo-european phylosector|éditeur=Linguasphere Observatory|date=1999-2000|passage=399|isbn=|lire en ligne=http://www.linguasphere.info/lcontao/tl_files/pdf/master/OL-SITE%201999-2000%20MASTER%20ONE%20Sectors%205-Zones%2050-54.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Boula de Mareüil, Frédéric Vernier et Albert Rilliard|titre=Enregistrements et transcriptions pour un atlas sonore des langues régionales de France|périodique=Géolinguistique|volume=17|lieu=[[Grenoble]]|éditeur=[[Université Grenoble-Alpes]]|date=2017|lire en ligne=https://journals.openedition.org/geolinguistique/365|pages=23-48}}.</ref>, à partir d'une ligne [[Hérisson (Allier)|Hérisson]] / [[Saint-Pourçain-sur-Sioule]] / [[Lapalisse]]<ref>[[Frantz Brunet]], ''Dictionnaire du parler bourbonnais et des régions voisines'', [[Paris]], 1964 ; rééd., De Borée, [[Clermont-Ferrand]], 1993.</ref> ; * Le [[Croissant (linguistique)|Croissant]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda, Lori Lamel|titre=Comparaison dialectométriques de parlers du Croissant avec d’autres parlers d’oc et d’oïl|périodique=Le Croissant linguistique entre oc, oïl et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires|lieu=Paris|éditeur=[[L'Harmattan]]|date=2021|isbn=978-2-343-23050-4|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03318765/document}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Maximilien Guérin |titre=Transmission et dynamique des parlers du Croissant |périodique=Cahiers du Groupe d'études sur le plurilinguisme européen |numéro=12 |éditeur=[[Université de Strasbourg]] |date=2020 |issn=2105-0368 |lire en ligne=http://www.cahiersdugepe.fr/index.php?id=3582 |pages= }}.</ref> : zone de transition linguistique où les parlers occitans et d'oïl se côtoient et se mélangent<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Atlas sonore des langues régionales de France - Zone du Croissant |url=https://atlas.limsi.fr/?tab=cro |site=atlas.limsi.fr ; site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France |date=2020 }}</ref>{{,}}<ref>[http://parlersducroissant.huma-num.fr/ Les parlers du Croissant (groupe de recherches universitaires et académiques en linguistiques sur les parlers du Croissant ; CNRS)]</ref>{{,}}<ref>[http://parlersducroissant.huma-num.fr/publications.html Bibliographie des productions du groupe de recherche sur les parlers du Croissant ; CNRS, 2020].</ref>. Cette même zone est à diviser en deux avec une partie occidentale autour de [[Montluçon]] qui appartient au [[Marchois (dialecte)|dialecte marchois]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr+oc|auteur1=Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume (collectif)|titre=Patois et chansons de nos grands-pères marchois|sous-titre=Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions CPE]]|année=2010|pages totales=160|isbn=978-2-84503-827-1}}.</ref> tandis qu'une partie orientale autour de [[Vichy]] utilise le parler à proprement parler du bourbonnais méridional. * Le [[francoprovençal]] est parlé dans quelques communes de l'est de la [[Montagne bourbonnaise]] (ex. [[Laprugne]], [[Lavoine]], [[Saint-Nicolas-des-Biefs]], [[Saint-Pierre-Laval]]) ou du Forez bourbonnais ([[Montaiguët-en-Forez]] et [[Lenax]])<ref>{{Ouvrage|prénom1=Marcel|nom1=Bonin|titre=Le patois de Langy et de la Forterre (région de Varennes-sur-Allier)|éditeur=Cahiers bourbonnais|année=1981|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Simone Escoffier]]|titre=La rencontre de la langue d'oïl, de la langue d'oc et du francoprovençal entre Loire et Allier|sous-titre=limites phonétiques et morphologiques|lieu=Mâcon|éditeur=Imprimerie Protat|nature ouvrage=thèse|année=1958}}{{Commentaire biblio|Édition identique de la même année : {{coll.}} Publications de l'Institut de Linguistique romane de Lyon, {{vol.}}11, Paris, Les Belles Lettres}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="Note"}} === Références === {{Références | références= <ref name="10mars2022_www.lamontagne.fr">{{lien web|url=https://www.lamontagne.fr/moulins-03000/actualites/valerie-hatsch-nommee-prefete-de-l-allier_14097083/|titre=Valérie Hatsch nommée préfète de l'Allier|site=La Montagne|date=10/03/2022|consulté le=30/04/2022}}.</ref> }} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Allier |commons titre=l'Allier |wiktionary=Allier |wiktionary titre=Allier }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Lagardette|prénom2=René|nom2=Laplanche|champ libre=sous la coordination de|titre=Panorama bourbonnais 1950-2000. 50 ans de la vie de notre département Allier|éditeur=Association Panorama Bourbonnais|année=2006|isbn=}}. === Articles connexes === * [[Département français]] * [[Conseil départemental de l'Allier]] * [[Blason de l'Allier]] * Listes des [[Liste des cantons de l'Allier|cantons]] et des [[Liste des communes de l'Allier|communes]] de l'Allier * Listes de [[Liste de ponts de l'Allier|ponts]], de [[Liste de personnalités de l'Allier|personnalités]] et de [[Liste de films tournés dans le département de l'Allier|films tournés dans le département de l'Allier]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Allier|Volontaires nationaux de l'Allier pendant la Révolution]] * [[Liste des églises de l'Allier]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.allier.fr Conseil départemental de l'Allier] * [http://www.allier.gouv.fr Préfecture de l'Allier] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Auvergne-Rhône-Alpes}} {{Portail|Allier|Auvergne-Rhône-Alpes}} [[Catégorie:Allier|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-de-Haute-Provence
{{Voir homonymes|AHP}} {{Infobox Département de France | nom = Alpes-de-Haute-Provence | logo = Logo Alpes-de-Haute-Provence - 2015.svg | drapeau = Blason département fr Alpes-de-Haute-Provence.svg | imageloc = Alpes-de-Haute-Provence-Position.svg | région = {{Provence-Alpes-Côte d'Azur}} | insee = 04 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Digne-les-Bains]] | Sous-préfectures = [[Barcelonnette]]<br />[[Castellane]]<br />[[Forcalquier]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6925 | arr = [[Arrondissements des Alpes-de-Haute-Provence|4]] | circonscription = [[Liste des députés des Alpes-de-Haute-Provence|2]] | canton = [[Liste des cantons des Alpes-de-Haute-Provence|15]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités des Alpes-de-Haute-Provence|8]] | comm = [[Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence|198]] | présidente = Éliane Barreille ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = Marc Chapuis<ref>{{lien web|url=https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2022-07-20#mesures-d-ordre-individuel-|titre=Compte rendu du Conseil des ministres du 20 juillet 2022 |éditeur=Gouvernement|date=20 juillet 2022|consulté le=23 août 2022}}</ref> | latitude = 44/0/N | longitude = 6/10/E | gentilé = Bas-Alpins, Alpins de Haute-Provence | site web = [https://www.mondepartement04.fr mondepartement04.fr] }} Les '''Alpes-de-Haute-Provence''' ({{MSAPI|/alp(ə) də ot pʁo.vɑ̃s/}})<ref>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>, appelées '''Basses-Alpes''' jusqu'en 1970, en provençal respectivement ''Aups-d'Aut-Provenço'' (prononciation : « ''Aw d'Awt'-prouvince'' ») et ''Bassas-Aups'' (prononciation : « ''Basse-Aw'' »), sont un [[département français]] de la [[Région française|région]] [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 04. Sa préfecture est [[Digne-les-Bains]]. == Gentilé == Ses [[gentilé|habitants se nomment]] les ''Bas-Alpins'' (''Bas-Alpines'' au féminin), en référence au nom de « Basses-Alpes » que portait le département jusqu'au {{date-|13 avril 1970}}. == Géographie == [[Fichier:Alpes-de-Haute-Provence.jpg|vignette|Carte du département.]] {{Article détaillé|Géographie des Alpes-de-Haute-Provence}} {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Alpes-de-Haute-Provence | élision = des | notes = | nord = [[Hautes-Alpes]] | nord-est = [[Province de Coni]]<br><small>({{Italie}})</small> | est = [[Alpes-Maritimes]] | sud-est = | sud = [[Bouches-du-Rhône]]<br>[[Var (département)|Var]] | sud-ouest = | ouest = [[Drôme (département)|Drôme]]<br><small>([[Auvergne-Rhône-Alpes]])</small><br>[[Vaucluse (département)|Vaucluse]] | nord-ouest = | enclave = | width = | align = }} Avec une superficie de {{unité|6925 km2}}, le département occupe la dix-septième place des plus grands départements<ref>{{Lien brisé|url=http://www.alpes-de-haute-provence.gouv.fr/Politiques-publiques/Entreprise-economie-emploi/Tourisme/Presentation-du-departement|titre=alpes-de-haute-provence.gouv.f…|brisé le=20-04-2023}}.</ref>. Limitrophe de l'[[Italie]], le département des Alpes-de-Haute-Provence est entouré par les [[département français|départements]] des [[Alpes-Maritimes]], du [[Var (département)|Var]], du [[Vaucluse (département)|Vaucluse]], de la [[Drôme (département)|Drôme]] et des [[Hautes-Alpes]]. Il peut être divisé en trois zones en fonction du relief, du climat, du peuplement et de l'économie : * les plateaux, collines et vallées de Haute-Provence, qui regroupent un tiers de la surface mais deux tiers de la population, la quasi-totalité de l'activité économique en dehors du tourisme de montagne et les villes les plus importantes du département. La vallée de la [[Durance]], artère du département, coupe cette zone en deux moitiés ; * les [[Préalpes (France)|Préalpes]], zone de montagne intermédiaire aux vallées encaissées et aux villages très enclavés ; * les Grandes Alpes, qui regroupent là les vallées de l'[[Vallée de l'Ubaye|Ubaye]], de la [[Blanche (Alpes-de-Haute-Provence)|Blanche]] et du haut [[Verdon (rivière)|Verdon]] (en amont de [[Colmars|Colmars-les-Alpes]]), où l'économie s'est reconstruite autour du tourisme de montagne (stations de ski). En Haute-Ubaye, les sommets dépassent {{unité|3000|m}} d'altitude et tous les cols avoisinent ou dépassent les {{unité|2000|m}} d'altitude. Dans cette partie du département se trouve une des routes les plus élevées d'Europe : la route départementale D 64 atteint l'altitude de {{unité|2802|m}} au-dessus du [[col de la Bonette]] ({{unité|2715|m}}) et relie le pays de Barcelonnette à la [[Tinée]] et à la [[Vésubie]]. L'[[Aiguille de Chambeyron]], au Nord-est, est le point culminant du département avec 3412 m d'altitude. Le relief compartimente la région : les vallées encaissées sont difficiles d'accès, divisant le pays en autant de terroirs ne communiquant que très peu avec l’extérieur. En 1877, {{nobr|55 communes}} n’avaient pour seul accès que des sentiers ou des chemins [[mulet]]iers<ref>{{Collier-Haute-Provence}}, {{p.|420}}.</ref>. L'[[risque sismique|aléa sismique]] est modéré (zone 3) à moyen (zone 4), différentes [[faille]]s comme celle de la Durance étant situées dans le département<ref>{{Pdf}} [http://www.alpes-de-haute-provence.pref.gouv.fr/telechargements/documents/Defense/ial/Liste04Alea_sismique.pdf Décret de l'aléa sismique dans le département des Alpes-de-Haute-Provence], 2010.</ref>. Les villes de plus de {{Unité|5000|habitants}} sont [[Manosque]], [[Digne-les-Bains]], [[Sisteron]], [[Oraison (Alpes-de-Haute-Provence)|Oraison]], [[Forcalquier]] et [[Château-Arnoux-Saint-Auban]]. === Environnement === Les prairies du département sont envahies par ''Xeropicta derbentina'', un petit [[escargot]] blanc originaire des steppes allant du Caucase à la Croatie, qui monte par groupes sur les herbes. Généralement, il ne cause pas de dommages à la flore, mais il peut introduire des parasites dans les poumons des moutons<ref>Rose-Marie Pous, ''L'escargot'', ''Chroniques de Haute-Provence'', Digne-les-Bains, Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, {{vol.|130}}, {{n°|365}}, 2010, {{p.|106-108}} ({{ISSN| 0240-4672}}).</ref>. <gallery mode="packed" caption="Paysages des Alpes-de-Haute-Provence :"> Fichier:Durance near Manosque.jpg|La [[Durance]] vers [[Manosque]], dans le sud-ouest. Fichier:Plaine au pied de Villemus.JPG|Plaine au pied de [[Villemus]], dans le sud-ouest. Fichier:Sisteron - Rocher de la Baume.jpg|Le rocher de la Baume ([[Sisteron]]), dans l'ouest. Fichier:Mont Pelat 2.jpg|Le [[lac d'Allos]], dans l'est. </gallery> === Hydrologie === [[Fichier:Departement 04 4mo.svg|vignette|Hydrologie et topographie.]] {{article détaillé|Liste des cours d'eau des Alpes-de-Haute-Provence}} La rivière principale est la [[Durance]], qui s'écoule dans la moitié occidentale du département. C'est dans cette vallée qu'on trouve les axes de circulation les plus importants ([[autoroute A51 (France)|autoroute A51]], voie ferrée, nationale). La quasi-totalité du département se situe dans le bassin versant de la Durance, à l'exception de l'extrême sud-est (cantons d'[[Annot]] et [[Entrevaux]]) drainé par le [[Var (fleuve)|Var]]. Ses principaux affluents dans le département sont l'[[Ubaye (rivière)|Ubaye]], la [[Bléone]], l'[[Asse (Alpes-de-Haute-Provence)|Asse]] et le [[Verdon (rivière)|Verdon]] pour la rive gauche, le [[Buëch]], le [[Jabron (affluent de la Durance)|Jabron]] et le [[Largue (Alpes-de-Haute-Provence)|Largue]] pour la rive droite. La Durance et ses affluents ont un caractère torrentiel, avec une transition entre le [[régime nival]] des plus hautes vallées et le [[régime pluvial]] méditerranéen en moyenne montagne et plus bas. Les étiages estivaux sont sévères et les crues violentes surviennent lorsque de fortes précipitations s'abattent, souvent en automne. La Durance, le Verdon, la Bléone puis le Buëch ont été aménagés au {{XXe siècle}} avec la construction de plusieurs barrages, dont celui de [[Lac de Serre-Ponçon#Barrage de Serre-Ponçon|Serre-Ponçon]], à cheval sur la limite avec le département voisin des [[Hautes-Alpes]], et la déviation d'une partie des cours d'eau pour l'irrigation et la production d'électricité. === Climatologie === {{Article détaillé|Climat des Alpes-de-Haute-Provence}} Le climat des Alpes-de-Haute-Provence est un [[climat méditerranéen]] dégradé par l'altitude et la latitude. De fait, si dans les basses vallées et plateaux de Haute-Provence règne un climat méditerranéen d'arrière-pays, plus contrasté que sur la côte, celui de la vallée de l'[[Ubaye (rivière)|Ubaye]] est caractéristique des Alpes internes, avec une continentalité assez marquée : les hivers y sont très rigoureux et les étés orageux. Entre les deux, les deux influences se mélangent dans la zone des [[Préalpes (France)|Préalpes]]. Les caractéristiques des deux tendances climatiques se retrouvent dans tout le département avec plus ou moins d'intensité : * un air sec et très peu de brouillard (moins de vingt jours par an) ; * des précipitations peu fréquentes (moins de quatre-vingt-dix jours par an) et brutales (cumuls annuels de {{unité|650 à 1500 mm}}) ; * des orages fréquents en montagne l'été ; * un excellent ensoleillement en toute saison ({{unité|2550 à 2850 heures}} par an) ; * des amplitudes thermiques élevées, diurnes (plus de {{unité|10|°C}}) et annuelles ({{unité|18|°C}}) ; * des hivers frais et lumineux ; * des étés très chauds à peine tempérés par l'altitude. De ce fait, la Haute-Provence est très intéressante pour tous les astronomes européens à la recherche d'un ciel nocturne souvent dégagé et épargné par la pollution lumineuse. De nombreux observatoires amateurs ont été construits, et l'[[observatoire de Haute-Provence]], un des plus grands observatoires d'Europe continentale, est un centre de recherche en astronomie très actif. == Démographie == Victime de l'exode rural jusqu'au milieu du {{XXe siècle}}, le département des Alpes-de-Haute-Provence a vu sa population augmenter depuis 50 ans, même si la population d'aujourd'hui se concentre dans les zones les moins enclavées et ne cultive plus la terre. === Un peuplement peu dense et très inégal === Le département des Alpes-de-Haute-Provence est l'un des moins densément peuplés de France avec {{Unité|{{Population de France/densité}}|hab./km2}}. La population se concentre essentiellement dans les vallées de la Durance, de la Bléone (jusqu'à Digne) et sur les plateaux proches. Le reste du département est très peu peuplé (moins de {{Unité|10|hab./km2}} sur la majeure partie du territoire). La moitié des communes a moins de deux cents habitants, dix-sept communes en ont moins de cinquante, et de nombreux hameaux ont été abandonnés. Les villes sont petites : seules {{nobr|23 communes}} sont considérées comme urbaines par l'INSEE et seules deux agglomérations, celles de [[Digne-les-Bains]] et [[Manosque]], dépassent les {{unité|7500 habitants}}. Les arrondissements de [[arrondissement de Barcelonnette|Barcelonnette]] et de [[arrondissement de Castellane|Castellane]] sont les deux arrondissements les moins peuplés de [[France]]. Celui de Barcelonette est le seul de France avec moins de {{unité|10000 habitants}}. La ville de [[Castellane]] est également la plus petite sous-préfecture de France. Parmi les trente cantons du département, 11 ont une population résidente inférieure à {{unité|2000 habitants}} et six autres une population comprise entre {{unité|2000 et 3000 habitants}}. Seuls cinq cantons comptent une population supérieure à {{unité|10000 habitants}} : [[Canton de Digne-les-Bains-Ouest|Digne Ouest]], [[Canton de Forcalquier|Forcalquier]], [[Canton de Manosque-Nord|Manosque Nord]], [[Canton de Manosque-Sud-Ouest|Manosque Sud Ouest]] et [[Canton de Volonne|Volonne]]. === Communes === ==== Communes les plus peuplées ==== {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Manosque | commune 2 = Digne-les-Bains | commune 3 = Sisteron | commune 4 = Oraison (Alpes-de-Haute-Provence) | commune 5 = Forcalquier | commune 6 = Château-Arnoux-Saint-Auban | commune 7 = Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence) | commune 8 = Pierrevert | commune 9 = Les Mées (Alpes-de-Haute-Provence) | commune 10 = Sainte-Tulle | commune 11 = Volx | commune 12 = Valensole | commune 13 = Gréoux-les-Bains | commune 14 = Peyruis | commune 15 = Barcelonnette }} ==== Communes de moins de 20 habitants ==== {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des communes de moins de {{unité|20|habitants}} | commune 1 = Majastres | commune 2 = Saint-Martin-lès-Seyne | commune 3 = Archail }} === Population bas-alpine par arrondissement === {{Composition Division de France | charte = département | département = Alpes-de-Haute-Provence | liste de = arrondissements }} === Unités urbaines === Selon le découpage effectué en 2010 par l'[[INSEE]], les Alpes-de-Haute-Provence comptaient onze [[unité urbaine|unités urbaines]], triées ici selon leur population en 2012 : # [[Unité urbaine de Manosque|Manosque]] : {{unité|30215 habitants}} (quatre communes) # [[Unité urbaine de Digne-les-Bains|Digne-les-Bains]] : {{unité|17616 habitants}} (quatre communes) # [[Sisteron]] : {{unité|7360 habitants}} (une commune) # [[Unité urbaine de Château-Arnoux-Saint-Auban|Château-Arnoux-Saint-Auban]] : {{unité|7227 habitants}} (trois communes) #[[Forcalquier]] : {{unité|6161 habitants}} (deux communes) # [[Unité urbaine d'Oraison|Oraison]] : {{unité|6625 habitants}} (deux communes) # [[Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence)|Villeneuve]] : {{unité|3713 habitants}} (une commune) # [[Les Mées (Alpes-de-Haute-Provence)|Les Mées]] : {{unité|3548 habitants}} (une commune) # [[Unité urbaine de Barcelonnette|Barcelonnette]] : {{unité|3355 habitants}} (deux communes) # [[Volx]] : {{unité|3090 habitants}} (une commune) # [[Peyruis]] : {{unité|2767 habitants}} (une commune) # [[Gréoux-les-Bains]] : {{unité|2589 habitants}} (une commune) === Aires urbaines === Selon le découpage effectué en 2010 par l'[[INSEE]], les Alpes-de-haute-Provence comptent sept [[Aire urbaine (France)|aires urbaines]]. Cinq communes du département appartiennent aux [[aire urbaine de Gap|aires urbaines de Gap]] (3) et [[Aire urbaine de Nice|Nice]] (2). {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'aire urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes |- | 1 || [[Aire urbaine de Manosque|Manosque]] || {{formatnum:37332}} || 8 |- | 2 ||[[Aire urbaine de Digne-les-Bains|Digne-les-Bains]] || {{formatnum:25702}} || 23 |- | 3 || [[Aire urbaine de Sisteron|Sisteron]]|| {{formatnum:7593}} || 2 |- | 4 || [[Aire urbaine de Château-Arnoux-Saint-Auban|Château-Arnoux-Saint-Auban]]|| {{formatnum:7227}} || 4 |- | 5 || [[Aire urbaine d'Oraison|Oraison]]|| {{formatnum:6625}} || 2 |- | 6 || [[Aire urbaine de Forcalquier|Forcalquier]]|| {{formatnum:6293}} || 3 |- | 7 || [[Aire urbaine de Barcelonnette|Barcelonnette]]|| {{formatnum:4031}} || 4 |} === Histoire === La population était autrefois répartie assez régulièrement sur le territoire, y compris dans les zones montagneuses où l'agriculture de montagne était bien développée. Mais dès le milieu du {{XIXe siècle}}, elle commença à diminuer en raison d'un fort [[exode rural]]. De plus de {{unité|150000 habitants}} en 1850, elle tomba à moins de {{formatnum:100000}} après la [[Première Guerre mondiale]]. Il fallut ensuite attendre [[1960]] pour que la tendance revienne à la hausse, assez fortement d'ailleurs, passant de moins de {{Unité|90000|habitants}} en [[1954]] à près de {{formatnum:140000}} en [[1999]] et {{formatnum:153000}} en 2005. Cependant, si ce chiffre se rapproche du nombre d'habitants qu'avait le département {{nobr|150 ans}} plus tôt, la répartition et l'activité de la population sont très différentes. La population se concentre à présent dans la vallée de la Durance et le Sud-Ouest du département, et l'agriculture emploie bien moins qu'avant. Le tertiaire, essentiellement le tourisme et les services de proximité, est à présent le principal secteur d'activité. En 2016 elle compte {{Unité|162565|habitants}} et une densité de {{Unité|23,5 hab./km2}}<ref>{{Lien web|titre=Populations légales des départements en 2016 − Populations légales 2016|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3677771?sommaire=3677855&q=population+d%C3%A9partement+2016|site=www.insee.fr|consulté le=2019-06-13}}</ref>. Le département ne s’est jamais vraiment industrialisé ; il comptait {{nobr|27 petites}} mines en 1870 (une de plomb, quatre de schistes bitumineux, et {{nobr|22 de [[lignite]]}})<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Pierres assises, pierres mouvantes : usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon|prénom1=Irène|nom1=Magnaudeix|lieu=Forcalquier|éditeur=Les Alpes de lumière|collection=Les Alpes de lumière|numéro dans collection=144|année=2004|pages totales=191|isbn=978-2-906-16273-0|issn=0182-4643|oclc=469967903|passage=124}}.</ref>. {{Population de France/introduction}} {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Pyramide des âges === {{Pyramide des âges département de France |département=Alpes-de-Haute-Provence |région=Provence-Alpes-Côte d'Azur }} === Un département de villégiature === Selon le recensement général de la population, 32,8 % des logements disponibles dans le département sont des résidences secondaires. Le tableau ci-dessous indique les principales communes des Alpes-de-Haute-Provence dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008. {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- |style="text-align:left"| [[Allos]] | 695 | {{formatnum:5164}} | {{formatnum:4772}} | 92,41 % |- | style="text-align:left" | [[Uvernet-Fours|Uvernet-Fours (Pra Loup)]] | 637 | {{formatnum:3750}} | {{formatnum:3449}} | 91,99 % |- |style="text-align:left"| [[Enchastrayes]] ([[Le Sauze (station)|Le Sauze]]) | 427 | {{formatnum:2066}} | {{formatnum:1856}} | 89,83 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Julien-d'Asse]] | 155 | 408 | 329 | 80,62 % |- |style="text-align:left"| [[Montclar (Alpes-de-Haute-Provence)|Montclar]] | 458 | {{formatnum:1074}} | 844 | 78,57 % |- |style="text-align:left"| [[Le Vernet (Alpes-de-Haute-Provence)|Le Vernet]] | 126 | 291 | 227 | 77,86 % |- |style="text-align:left"| [[Villars-Colmars]] | 238 | 553 | 429 | 77,59 % |- |style="text-align:left"| [[Beauvezer]] | 346 | 724 | 544 | 75,17 % |- |style="text-align:left"| [[Thorame-Basse]] | 202 | 415 | 307 | 73,95 % |- |style="text-align:left"| [[Selonnet]] | 430 | 700 | 507 | 72,43 % |- |style="text-align:left"| [[Colmars]] (les Alpes) | 384 | 717 | 504 | 70,33 % |- |style="text-align:left"| [[Thorame-Haute]] | 228 | 463 | 319 | 68,90 % |- |style="text-align:left"| [[Gréoux-les-Bains]] | {{formatnum:2476}} | {{formatnum:3962}} | {{formatnum:2712}} | 68,45 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Paul-sur-Ubaye]] | 228 | 327 | 215 | 65,75 % |- |style="text-align:left"| [[Méolans-Revel]] | 330 | 475 | 308 | 64,94 % |- |style="text-align:left"| [[Esparron-de-Verdon]] | 430 | 562 | 328 | 58,28 % |- |style="text-align:left"| [[Jausiers]] | {{formatnum:1068}} | {{formatnum:1154}} | 660 | 57,19 % |- |style="text-align:left"| [[Seyne]] (les Alpes) | {{formatnum:1431}} | {{formatnum:1647}} | 927 | 56,30 % |- |style="text-align:left"| [[Montagnac-Montpezat]] | 413 | 522 | 288 | 55,24 % |- |style="text-align:left"| [[Barcelonnette]] | {{formatnum:2735}} | {{formatnum:3161}} | {{formatnum:1522}} | 48,17 % |- |style="text-align:left"| [[Simiane-la-Rotonde]] | 568 | 488 | 212 | 43,38 % |- |style="text-align:left"| [[Castellane]] | {{formatnum:1579}} | {{formatnum:1457}} | 605 | 41,53 % |- |style="text-align:left"| [[Moustiers-Sainte-Marie]] | 710 | 633 | 263 | 41,48 % |- |style="text-align:left"| [[Entrevaux]] | 925 | 733 | 261 | 35,66 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-André-les-Alpes]] | 937 | 769 | 258 | 33,61 % |- |style="text-align:left"| [[Annot]] | {{formatnum:1028}} | 832 | 274 | 32,91 % |- |style="text-align:left"| [[Céreste]] | {{formatnum:1208}} | 876 | 287 | 32,72 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Étienne-les-Orgues]] | {{formatnum:1222}} | 984 | 317 | 32,22 % |- |style="text-align:left"| [[Reillanne]] | {{formatnum:1479}} | {{formatnum:1018}} | 269 | 26,40 % |- |style="text-align:left"| [[Banon (Alpes-de-Haute-Provence)|Banon]] | {{formatnum:1074}} | 742 | 190 | 25,67 % |- |style="text-align:left"| [[Riez]] | {{formatnum:1760}} | {{formatnum:1310}} | 319 | 24,39 % |- |style="text-align:left"| [[Valensole]] | {{formatnum:2875}} | {{formatnum:1764}} | 272 | 15,39 % |- |style="text-align:left"| [[Les Mées (Alpes-de-Haute-Provence)|Les Mées]] | {{formatnum:3591}} | {{formatnum:1871}} | 245 | 13,12 % |- |style="text-align:left"| [[Forcalquier]] | {{formatnum:4646}} | {{formatnum:2733}} | 326 | 11,93 % |} Sources : * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire des Alpes-de-Haute-Provence}} [[Fichier:Carte du département des Basses-Alpes - 1790-1793.tif|vignette|Carte des Basses-Alpes (1790).]] Le département des « Basses-Alpes » est l'un des 83 [[Département (France)|départements]] créés à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}. Il englobe le Nord-Est montagneux de la [[Provence]], et a été amputé du [[canton de Sault]] lors de la formation de [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] en 1793, puis du [[canton de Barcillonnette]] rattaché aux [[Hautes-Alpes]] en 1810. Le département compte trois Poilus [[soldats fusillés pour l'exemple|fusillés pour l'exemple]], dont deux communes ont gravé les noms sur leur [[monument aux morts]] de la même façon que pour les autres morts de la commune (un à [[Saint-Michel-l'Observatoire|Saint-Michel]] et l'autre à [[Méolans-Revel]], dont le nom figure également sur le monument de [[Barcelonnette]]), celle de [[Forcalquier]] s'en étant abstenu. En 2013, le conseil général a officiellement demandé leur réhabilitation<ref>« Réhabilitation des fusillés pour l'exemple », ''Conseil général Alpes-de-Haute-Provence'', {{n°}}120, janvier 2014, {{p.}}16.</ref>. Le département des Basses-Alpes est occupé par l’Italie fasciste de {{date-|novembre 1942}} à {{date-|septembre 1943}}<ref>{{Atlas-Libération-France}}, {{p.}}60.</ref>. {{Article connexe|Histoire des départements français#Changements de nom}} Le {{date-|13 avril 1970}}, son nom est changé en « Alpes-de-Haute-Provence »<ref>{{Ouvrage|titre=Décret du 13 avril 1970 AUTORISANT LE DEPARTEMENT DES BASSES-ALPES A PORTER LE NOM D'ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000500316|consulté le=2021-03-20}}</ref>. Voici un extrait peu flatteur de l'article « Basses-Alpes » de l'Atlas Larousse publié au début du siècle dernier : "''Semées de rochers blanchâtres sortant, comme des ossements, d’un mince sol végétal où languissent des buissons, quelques fleurs de montagne et des arbres rabougris…, ces montagnes forment presque partout un effrayant désert qui n’aura bientôt plus d’habitants : c’est le Sahara sans le soleil de l’Afrique, avec les neiges de la Sibérie.''" (P. Joanne). Sur ce sol élevé que le déboisement et les inondations qui en sont la conséquence ont frustré de sa terre nourricière, l’agriculture est des plus misérables. On n’y récolte qu’un peu de blé, du vin en petite quantité, mais bon, et des truffes en assez grand nombre. Dans la partie méridionale, qui bénéficie du climat de la Provence, apparaissent les oliviers, mûriers et orangers ; les plantes aromatiques y abondent, et on compte {{formatnum:250000}} ruches d’abeilles. Manosque doit à sa situation dans cette région privilégiée d’être de beaucoup la seconde ville du département (avec {{nombre|5500|habitants}}). On trouve près de Manosque des mines de lignite et de gypse. Mais, malgré un commerce assez actif d’huiles, de vins et de soies grèges, ce département est aussi l’un des moins peuplés." (Atlas Larousse Illustré, Imprimerie Larousse, Paris, vers 1900). == Héraldique == {{Article connexe|Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence}} {| border=1 cellspacing=5 width="100%" class="wikitable" |-valign="top" |align="center" style="padding:8px"|[[Fichier:Blason département fr Alpes-de-Haute-Provence.svg|80px]] |width="100%" style="padding:8px"| [[Blasonnement]] : :''D’azur à la fleur de lys d’or surmontée d’un lambel de gueules et soutenue d’une plaine denchée de trois pièces d’argent.'' :<Small>En toute rigueur, le blason est fautif pour le lambel de gueules sur champs d'azur. Mais le lambel est souvent considéré comme brochant par défaut « même quand en fonction de la conformation du blason, il ne bronche pas physiquement » (Amédée de Foras, ''Le Blason. Dictionnaire et remarques'', p. 259).</Small> |} == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique dans les Alpes-de-Haute-Provence}} Le département présente une tradition électorale marquée à gauche ancienne. On peut évoquer les solides traditions républicaines, comme le nombre de [[club politique|sociétés populaires]] pendant la Révolution française, ou la [[Résistance au coup d'État du 2 décembre 1851 en Provence|résistance]] au [[Coup d'État du 2 décembre 1851|coup d’État de Napoléon III]] en [[1851]]. La tradition de gauche s'est aussi manifestée dans le monde rural, puisque l'ensemble des cantons consacrés à l'agriculture ont, très tôt, manifesté une inclination à voter pour des candidats républicains. L’installation de la grande usine chimique de [[Château-Arnoux-Saint-Auban|Saint-Auban]] a aussi eu un effet favorable sur le vote à gauche (cf. ci-dessous) et {{Référence nécessaire| a constitué le terreau de l'organisation politique de la gauche et du mouvement syndical dans le département.}} La centrale électrique de [[Sainte-Tulle]] a également fourni de nombreux militants aux organisations de gauche. Exceptions dans le département : les secteurs alpins de [[Barcelonnette]] et de la haute vallée du Verdon, territoires d'émigration mais aussi lieu de garnison des [[chasseurs alpins]] pour le premier. Ces secteurs, profondément catholiques, ont longtemps opté pour des élus conservateurs dont l'un des plus connus est l'ancien ministre de la {{IIIe}} République, [[Paul Reynaud]]. Une définition des choix politiques de la population départementale est souvent ainsi traduite : plus l'altitude s'élève, plus le suffrage populaire penche à droite… Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le département est le plus souvent représenté, tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, par des élus issus soit du [[Parti communiste français|PCF]], soit, surtout, du courant socialiste, par la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] puis le [[Parti socialiste (France)|PS]], ou par le courant radical. Haut-lieu de la [[Résistance intérieure française|Résistance]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]], à la Libération, le département a marqué profondément son ancrage à gauche qui n'a pas vraiment été mis en question depuis. Une évolution, peut-être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée nationale. L'autre siège est occupé par le président du conseil général, [[Jean-Louis Bianco]], ancien ministre de François Mitterrand. Au Sénat, le département est représenté par Jean-Yves Roux depuis le {{date-|28 septembre 2014}}. Il succède à [[Claude Domeizel]], ancien maire socialiste de [[Volx]]. François Mitterrand a obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix. En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoique inférieur à son score national. En 2002, c'est [[Jean-Marie Le Pen]] qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour. Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de {{nombre|2238|voix}}) et Non lors de la consultation sur le [[Traité de Rome (2004)|Traité constitutionnel européen]] à 60,3 % (majorité de {{nombre|16575|voix}}). === Parlementaires des Alpes-de-Haute-Provence === {{article connexe|Liste des députés des Alpes-de-Haute-Provence|Liste des sénateurs des Alpes-de-Haute-Provence|Liste des circonscriptions législatives des Alpes-de-Haute-Provence}} Pour la {{XVIe}} législature de la {{Ve}} République (2022-2027), les députés suivants ont été élus dans les Alpes-de-Haute-Provence : {{Députés par législature | liencirconscription1= Première circonscription des Alpes-de-Haute-Provence | député1=[[Christian Girard (homme politique)|Christian Girard]] | parti1=[[Rassemblement national|RN]] | a partir du1=22 juin 2022 | jusqu'au1= En cours| note1= | liencirconscription2= Deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence | député2=[[Léo Walter]] | parti2=[[La France insoumise|LFI]] | a partir du2=22 juin 2022 | jusqu'au2= En cours| note2= | pied = }} Le département des Alpes-de-Haute-Provence est représenté par un [[Sénat (France)|sénateur]], en la personne de [[Jean-Yves Roux]], membre du groupe [[Parti socialiste (France)|PS]], et élu pour la mandature 2014-2020. === Conseillers régionaux des Alpes-de-Haute-Provence === {{article connexe|Liste des conseillers régionaux des Alpes-de-Haute-Provence|Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur}} Le département des Alpes-de-Haute-Provence envoie 4 conseillers régionaux sur les 123 que compte le [[conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur]]. === Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence === {{article connexe|Liste des conseillers départementaux des Alpes-de-Haute-Provence|conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence}} [[Fichier:Logo Alpes-de-Haute-Provence - 2015.svg|vignette|Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence.]] Le département est administré par le [[conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence]], comprenant 30 conseillers départementaux, répartis sur 15 cantons. La présidente du conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, élue le {{date-|1 juillet 2021}}, est [[Éliane Barreille]], élue [[Les Républicains|LR]] du [[canton de Riez]]. Pour la mandature 2021-2027, la composition du conseil départemental est la suivante : {|class="toccolours" align="center" style="text-align:center;" |+ '''Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence''' (mandature 2021-2027). |- | width="15" | ! Tendance ! Effectif ! Statut |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}}| | [[Parti socialiste (France)|PS]] | 2 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}}| | [[Divers gauche|DVG]] | 4 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PCF}}| | [[Parti communiste français|PCF]] | 2 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} | | [[Divers centre|DVC]] | 2 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| | [[Les Républicains|LR]] | 20 | Majorité |} == Découpage administratif == === État actuel === * [[Arrondissement de Barcelonnette]] : 14 communes, 1 canton ; * [[Arrondissement de Castellane]] : 41 communes, 1 canton ; * [[Arrondissement de Digne-les-Bains]] : 16 communes, 6 cantons ; * [[Arrondissement de Forcalquier]] : 97 communes, 9 cantons. Au total 198 communes et 15 cantons. === Arrondissements (actuels et anciens) === {{Article détaillé|Arrondissements des Alpes-de-Haute-Provence}} {{...}} === Communes et intercommunalités === {{Article détaillé|Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence|Liste des intercommunalités des Alpes-de-Haute-Provence}} {{...}} ==== Anciennes communes et modification du découpage administratif des communes ==== {{Article détaillé|Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence}} L'[[exode rural]] des {{s2-|XIX|XX}} a eu des conséquences importantes sur la population des communes : certaines ont été presque complètement ou entièrement abandonnées de leurs habitants, ce qui a entraîné la disparition d’une cinquantaine de communes depuis la création du département. Certains villages existent toujours et ont parfois donné leur nom à la nouvelle commune créée lors du rattachement (par exemple La Mure-Argens), d'autres ne sont plus que des tas de pierres (comme Levens sur la commune de [[Majastres]]), ne figurant parfois plus sur les cartes (par exemple Bédejun sur la commune de [[Chaudon-Norante]]). À sa formation, le département comptait 270 communes (262 après modification des limites du département), il en reste aujourd'hui 199. En dehors des huit communes rattachées, soit aux [[Hautes-Alpes]] (les trois communes du [[canton de Barcillonnette]]), soit au [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] (le [[canton de Sault]]), de nombreuses communes ont disparu. En 1854, l'état des communes du département était le suivant<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=M. l'abbé Jacques-Paul Migne|titre=Dictionnaire de géographie sacrée et ecclésiastique|éditeur=éditeur de la bibliothèque universelle du clergé|année=1834|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ly8dlhBpGCsC&pg=RA1-PA215&dq=communes+1801+basses+alpes&lr=#PPA10,M1|consulté le=2017-01-16}} </ref> : * [[Arrondissement de Barcelonnette]] : 20 communes, 4 cantons ; * [[Arrondissement de Castellane]] : 48 communes, 6 cantons ; * [[Arrondissement de Digne-les-Bains]] : 87 communes, 9 cantons ; * [[Arrondissement de Forcalquier]] : 51 communes, 6 cantons ; * [[Arrondissement de Sisteron]] (ancien) : 50 communes, 5 cantons ; au total 256 communes et 30 cantons. '''Cas particuliers de rattachement et modifications des limites communales :''' * certaines communes ont choisi un nom sans filiation historique, par exemple [[Val-de-Chalvagne]] formée par la fusion de trois communes (Castellet-Saint-Cassien, Montblanc et Villevieille) ; * certaines communes en ont absorbé un grand nombre d'autres, c'est le cas de Digne, et de [[Castellane]] avec sept communes rattachées : Villars-Brandis, Taloire, Éoulx, Taulane, Chasteuil, et Castillon lors de la création du barrage homonyme. Il faut aussi signaler d'autres cas atypiques : * rattachement puis séparation : [[Archail]] et [[Draix]] entre elles, ainsi que [[Saint-Martin-les-Eaux]] vis-à-vis de [[Manosque]] ; * rattachement à une commune puis à une autre : [[Aurent]] (rattachée à [[Braux (Alpes-de-Haute-Provence)|Braux]] puis à [[Castellet-lès-Sausses]]) ; * une première fusion de deux communes, suivi d'un rattachement à une autre commune : [[Peyresq]] avec [[La Colle-Saint-Michel]] (sous le nom de [[Saint-Michel-Peyresq]]), cette nouvelle entité est ensuite rattachée à [[Thorame-Haute]] ; * communes fusionnées mais non limitrophes : [[Le Poil]] rattaché à [[Senez]]. Il existe encore des cas de [[commune associée|communes associées]] depuis 1973 (certaines ont d'ailleurs disparu plus ou moins rapidement au profit d'une « fusion simple »). Un exemple : [[La Mure-Argens]], Argens bénéficiant de ce statut (avec un maire-délégué spécialement pour Argens, une mairie annexe, une section électorale...). === Cantons === {{Article détaillé|Liste des cantons des Alpes-de-Haute-Provence|Liste des anciens cantons des Alpes-de-Haute-Provence}} {{...}} === Territoires de projets : les pays (loi Voynet) === {{Article détaillé|Liste des Pays des Alpes-Haute-Provence (loi Voynet)}} {{...}} == Économie == Le département présente, de par ses caractéristiques propres (montagne et faible population), un caractère marqué par une relative faiblesse des activités industrielles, et une évolution vers la création d'emplois dans les domaines du commerce et des services. Ainsi, selon l'enquête sur les besoins de main-d'œuvre des services de l'ASSEDIC, l'essentiel des offres d'emploi est aujourd'hui porté par les professions de l'animation socioculturelle et sportive ({{unité|1031 offres}} recensées sur {{formatnum:4752}} au total dans le département), de l'hôtellerie ({{nobr|968 offres}}), du nettoyage ({{nobr|438 offres}}), de la restauration ({{nobr|345 offres}}). Toutes ces offres étaient, pour les trois quarts au moins, proposées sur des emplois de caractère saisonnier. Toutefois, des évolutions sensibles de la situation sociologique du département sont à attendre de l'implantation prochaine, au débouché de la vallée de la [[Durance]], du projet [[ITER]]. === Secteur primaire === Dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’[[agriculture]] a eu une place très importante dans l'économie, mais la [[monoculture]] vivrière a laissé place à une agriculture beaucoup plus spécialisée orientée autour des fruits, légumes, des [[céréale]]s et de produits à haute valeur ajoutée ([[miel]], [[parfum]]s et [[huile essentielle|huiles essentielles]], cosmétiques, olives, [[viticulture]]). Les espèces cultivées sont tempérées, surtout en altitude, et méditerranéennes, surtout à basse altitude. La production est d'une grande variété. Depuis quelques années, une recrudescence de la culture de la [[lavande]] est apparue, notamment dans le secteur de Saint-André-les-Alpes et de Digne-les-Bains. La [[surface agricole utile]] s'élevait à {{unité|165809 ha}}, dont la plus grande partie dévolue aux activités d'élevage sous forme de prairies en herbe pour plus de {{unité|96000 ha}}. {{passage à actualiser|Selon le [[recensement agricole de 2000]], le département compte {{unité|2947 exploitations}} agricoles, en baisse de plus de {{unité|1500 exploitations}} au regard du recensement précédent effectué douze ans auparavant. De fait, la taille moyenne des exploitations s'est accrue, passant de {{nobr|32 à 56 hectares}}. }} C'est le secteur de l'[[arboriculture]], notamment le long de la Durance, qui constitue le principal secteur en nombre d’exploitations (829 au total). Il est suivi du secteur des grandes cultures (céréales notamment) avec {{nobr|740 exploitations}}, et du secteur de l'élevage dont, et c'est l'une des spécificités du département, {{nobr|614 exploitations}} dévolues à l'élevage d'autres animaux que les bovins. Il s'agit de l'élevage de brebis et de chèvres, notamment pour la production du lait utilisé pour la fabrication du fromage [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] [[Banon (fromage)|Banon]]. Les éleveurs bovins ne sont, en 2013, que 38 pour l'ensemble du département<ref>Gabriel Allevard, ''L'avenir appartient aux exploitants locaux'', ''La Provence'', {{date-|9 octobre 2012}}, {{p.|4}}.</ref>. Entre le [[plateau d'Albion]] et la [[montagne de Lure]], sur la commune de [[Saumane (Alpes-de-Haute-Provence)|Saumane]], il existe une production de fromage de [[chèvre du Mont-Ventoux]]<ref>[http://www.produits-laitiers.com/fromage/mont-ventoux/ Fromage de chèvre du Mont-Ventoux].</ref>. Les viticulteurs de [[Pierrevert]] ont, pour leur part, obtenu le classement de leur production en [[appellation d'origine contrôlée]]. Autres cultures permanentes, la [[lavande]] et le [[lavande|lavandin]] occupent plusieurs milliers d'hectares et fournissent plusieurs milliers d'[[emploi direct|emplois directs]]. La lavande, qui bénéficie d'une [[appellation d'origine protégée|AOP]], est concentrée sur le [[plateau d'Albion]], dont l'altitude convient à la plante et qui offre un relief facile à cultiver en grandes surfaces. Le lavandin, cultivé plus bas, est très présent sur le [[plateau de Valensole]], qui compte la moitié des cinquante [[distillerie]]s du département. Outre la production d'essences aromatiques, la lavande joue un rôle important dans la production de [[miel]] : 60 % de la production départementale est du miel de lavande. Ces cultures ont également motivé la création de l'[[université européenne des senteurs et saveurs]], à Forcalquier, et du Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam), à [[Manosque]]. Cette culture et les industries qui en dépendent est menacée par une invasion de [[cicadelle]] ([[Hyalesthes obsoletus]] plus précisément) depuis quelques années<ref>Laure Gareta, ''Les apiculteurs répondent au SOS des lavandiculteurs'', ''La Provence'', {{date-|19 juillet 2013}}, {{p.|8}}.</ref>. Le département des Alpes-de-Haute-Provence est un département dont 49,1 % de la superficie est boisée soit {{unité|343691 ha}}, pour un taux moyen de 39,4 % pour la région Provence–Alpes-Côte d’Azur<ref>{{pdf}} [http://www.ifn.fr/spip/IMG/pdf/IFN_04_3_ALPES-DE-HAUTE_PROVENCE.pdf Inventaire forestier du département des Alpes-de-Haute-Provence].</ref> ; l’[[Office national des forêts|ONF]] gère {{unité|186000 ha}} Les principales essences exploitées sont le [[pin sylvestre]], le [[pinus nigra|pin noir]], le [[mélèze]], le [[chêne pubescent]] (ou chêne blanc) et le [[hêtre commun|hêtre]]. Le [[sapin]] et les [[picea|épicéas]] sont moins répandus<ref>{{Article |auteur1=Lilian Micas |titre=Mutation actuelle d’un paysage forestier |périodique= Verdons|numéro= 26-27|date=décembre 2008 |pages=p.117 |lire en ligne= }}. </ref>. La canicule de 2003 a entraîné le dépérissement de plusieurs espèces d’arbres, accélérant par conséquent le retour des chênes méditerranéens, des [[Sorbus aria|alisiers]] et du [[tilia|tilleul]]{{sfn|Micas|2008|p=123|loc=|id=}}. === Industrie === L'industrie constitue un ensemble relativement réduit en termes d'établissements mais comporte par contre plusieurs entreprises relativement importantes. Le département compte fin 2004, {{nobr|937 établissements}} du secteur secondaire dont dix-sept dépassent cinquante salariés. C'est notamment le cas de l'historique usine de [[Château-Arnoux-Saint-Auban|Saint-Auban]] (usine [[Arkema]], anciennement Elf-Atochem), l'usine [[Sanofi]] de Sisteron (au nord de la ville) et Manosque (usine de l'Occitane). Quelques fabriques plus spécialisées (huile d'olive, parfums, vins) produisent des produits à haute valeur ajoutée. Fin [[2006]], selon les données [[Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce|ASSEDIC]], l'industrie employait dans le département {{unité|4261 salariés}}, soit un peu plus de 14 % des effectifs salariés du secteur privé. Les secteurs de la chimie, avec {{unité|1761 salariés}} et celui de l'agro-alimentaire avec {{unité|1205 salariés}}, constituent les deux principaux pôles d'activité. Le secteur de la chimie comprend les segments de la pharmacie (usine Sanofi, citée plus haut, avec plus de {{nobr|650 salariés}}), de la chimie de base (usine Arkema, avec plus de cinq cents salariés) et la cosmétique avec plus de {{nobr|450 personnes}}. Pour autant, l'industrie a perdu près de quatre cents emplois depuis 2001, notamment dans le cadre de la réduction des effectifs chez Arkema, malgré la bonne santé financière du groupe Total, qui en est propriétaire. Cette situation, évidemment, est appelée à connaître une évolution à la suite de l'implantation d’[[ITER]]. Le secteur du Bâtiment et des travaux publics compte, pour sa part, {{unité|1387 établissements}} actifs, dont plus de la moitié (758) sont des établissements sans le moindre salarié (artisans établis à leur compte). Fin 2006, ce secteur emploie plus de {{unité|3900 salariés}}, dont près de {{formatnum:1500}} dans le secteur des travaux publics, particulièrement porté par la réalisation de grandes infrastructures (autoroute A 51 entre autres). === Tertiaire === {{Article détaillé|Tourisme dans les Alpes-de-Haute-Provence}} Le secteur tertiaire recouvre des réalités extrêmement diverses. Fin 2006, ce secteur emploie, entre autres, {{unité|1141 salariés}} dans le domaine des transports, {{formatnum:3425}} dans celui des services aux entreprises et plus de {{formatnum:4000}} dans le domaine des services aux particuliers. Ces secteurs connaissent une évolution à la hausse de leur activité. Le flux migratoire positif du département, trouvant souvent son origine dans l'arrivée dans le département de ménages retraités, explique en particulier la progression sensible des effectifs dans les segments de l'accueil des personnes âgées et de l'aide à domicile. Les activités de services recouvrent un ensemble de {{unité|7322 établissements}} fin 2004 dont {{formatnum:4323}} (plus de 59 %) ne comptent aucun salarié. Pour autant, c'est ce secteur qui comporte, avec 96 établissements, le plus grand nombre de structures dépassant cinquante salariés. === Tourisme === [[Fichier:La Garde (Alpes-de-Haute-Provence), pont route Napoléon, route.jpg|alt=le pont de la route Napoléon à La Garde|vignette|Le pont de la route Napoléon à La Garde.]] Le secteur du tourisme est le premier employeur du département avec 16 % des emplois (soit {{formatnum:9000}}) et un chiffre d'affaires de {{nobr|750 millions}} d'euros. En 2012, le département a accueilli près de {{nobr|2,4 millions}} de touristes, pour un total de {{nobr|13,669 millions}} de nuitées (en baisse de 3,1 % depuis 2011) et {{nobr|1,5 million}} de jours-skieurs<ref>Philippe Dubernard, ''2,4 millions de touristes ont choisi le département en 2012'', ''La Provence'', {{date-|15 juin 2013}}, {{p.|7}}.</ref>. Après la dépopulation provoquée par l’exode rural, le département a innové en inventant l’[[agritourisme]] dans les années 1950, même s’il n’est plus leader en France dans ce domaine. Environ {{nobr|120 exploitations}} agricoles proposent une activité touristique (hébergement, restauration ou loisirs)<ref>{{Article |auteur1=Aurélie Volle |titre= Agritourisme et productions biologiques dans les AHP, indicateurs de la redynamisation des campagnes ?|périodique=Méditerranée |numéro=107 |date=2006 |pages=p.67 |lire en ligne= }}. </ref> dont 70 labellisées{{sfn|Volle|2006|p=68|loc=|id=}}. Les musées sont aussi un pôle d'attraction : en 2012, ils ont attiré {{unité|470000 visiteurs}}<ref name="mag">« Fréquentation des musées », ''Le magazine Conseil général Alpes-de-Haute-Provence'', {{n°|118}}, novembre 2013, {{p.|15}}.</ref>. === Commerce === Les activités commerciales ont connu de sensibles évolutions, et comptaient en 2004 {{unité|2473 établissements}} dont {{formatnum:1396}} (plus de 56 %) ne comptent aucun salarié. Fin 2006, ce secteur emploie cependant {{unité|6478 personnes}}, au sein de plus d'un millier d'établissements employeurs, effectif employé en hausse sensible depuis 2001, puisqu'il a créé au total {{nobr|627 emplois}} supplémentaires (plus de 10 % des effectifs) depuis cette date. Ce nombre de salariés représente près de 22 % des effectifs salariés du secteur privé. Elles sont marquées par le développement, notamment dans les agglomérations de Manosque et de Digne, de zones commerciales occupées par les grandes enseignes de distribution. Près de {{unité|1600 salariés}} du secteur sont employés dans ces établissements. === Autres secteurs === Le secteur des transports compte une soixantaine d'emplois complémentaires mais c'est surtout le secteur des services aux entreprises et celui des services aux particuliers, et singulièrement le secteur de l'activité sanitaire et sociale qui ont connu une croissance spectaculaire et sensible. Les chiffres sont clairs : le premier a accru sensiblement son importance dans l'économie avec plus d'un millier d'emplois de plus, notamment dans les segments de l'intérim, du gardiennage et de l'entretien, avec près de {{nobr|850 emplois}} complémentaires. Cette situation trouve en grande partie explication dans le fait que les principales entreprises industrielles du département, comme les entreprises du secteur du bâtiment, ont recours au travail intérimaire, en lieu et place d'embauches à temps plein. Il conviendrait de fait de s'interroger sur le rapport entre l'évolution de l'emploi dans les secteurs industriels et celui de l'emploi intérimaire, par exemple. Ainsi, dans le [[canton de Volonne]], où se situe l'usine de Saint-Auban, la réduction des emplois industriels ({{nobr|160 emplois}} perdus sur le site Arkema) est en partie compensée par l'accroissement de l'emploi intérimaire (cent emplois complémentaires). De même, sur Manosque, première ville du département en termes d'emploi, et en développement sensible ({{unité|2000 emplois}} de plus en cinq ans), la progression des emplois intérimaires est spectaculaire, atteignant en effet quatre cents postes de travail, ces salariés intervenant entre autres sur le secteur de la cosmétique (''L'Occitane''), mais aussi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et dans le champ des activités du [[commerce de détail]], les grandes enseignes de distribution de la ville préférant ce mode de recrutement aux embauches définitives. Dans le champ des activités sanitaires et sociales, création importante d'emplois aussi avec {{nobr|760 emplois}} de plus, portant à 13 % la part des salariés du secteur au regard du total de l'emploi privé. Cette progression provient notamment des activités d'accueil et d'hébergement avec près d'un millier de salariés, en hausse de {{nobr|150 emplois}} environ depuis 2001 tandis que le secteur de l'aide à domicile emploie désormais {{nobr|741 salariés}} au lieu de 457 cinq ans plus tôt. Avec près de mille postes de travail, l'emploi associatif est aussi très présent dans le département. == Culture == {{...}} Le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label des territoires de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]] et accueillera le passage du Relais de la flamme sur son territoire<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Alpes-de-Haute-Provence. Le département accueillera le relais de la flamme olympique |url=https://actu.fr/sports/alpes-de-haute-provence-le-departement-accueillera-le-relais-de-la-flamme-olympique_51365462.html |site=actu.fr |consulté le=2022-07-29}}</ref>. Comme son nom moderne l'indique, les Alpes de Haute Provence (04), sont culturellement influencées à la fois par la culture historique provençale (olives, lavandes, garrigues, santons, Noël provençal, merveilles de mardi gras, etc...) par le Sud, et par la culture historique montagnarde sud-alpine (génépi, myrtilles, champignons, etc...)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Alpes de Haute Provence Tourisme |url=https://www.tourisme-alpes-haute-provence.com/ |site=Alpes de Haute Provence Tourisme |consulté le=2024-04-20}}</ref>. Théâtre, cinéma, concerts, sont accessibles dans les villes moyennes toute l'année, et l'été lors de festivals ou fêtes. Le département des Alpes de Haute Provence (abrégé en "le 04") est d'autre part un territoire de forte culture sportive : ski, vtt, randonnée etc...{{Passage évasif}} === Gastronomie === {{Article détaillé|Cuisine des Alpes méridionales}} * Le boudin est traditionnellement cuit avec du [[poireau]]<ref>Jean-Robert Pitte, « Delicatessen alpestres », ''Cochons et cochonnailles : la quête du saint gras'', L’Alpe {{n°|42}}, automne 2008, {{p.|8}}</ref>. * Brouillade de truffes de Riez. * Pattes à la main de Fours. * [[Agneau de Sisteron]]. * [[Pierrevert (AOC)|Vin de Pierrevert]] (AOC depuis 1997). * Miel de lavande. * [[Banon (fromage)|Fromage de Banon]]. * [[Génépi]] de la vallée de l'Ubaye. * [[Pieds paquets|Pieds et paquets de Sisteron]]. * [[Distilleries et Domaines de Provence|Liqueurs Henri Bardouin de Forcalquier]]. * Promenade Bas-Alpine. == Médias locaux == === Presse quotidienne === ''[[La Provence (journal)|La Provence]]'', ''[[le Dauphiné libéré]]'' et ''[[La Marseillaise (journal)|La Marseillaise]]'' ont tous trois une édition locale. === Presse hebdomadaire === * ''[[Haute-Provence info]]''. === Presse gratuite === ''J'y vais Provence'', revue bimestrielle gratuite d'informations culturelles et portraits d'artistes du département, créée par Véronique Basso, directrice de publication et Philippe Robert, webmestre de jyvais04.com (devenu jyvaisprovence.com), et diffusée à {{unité|4000|exemplaires}} dans les mairies, les offices du tourisme et certains commerces. === Radios locales === * [[Alpes 1]], basée à [[Gap]], [[Hautes-Alpes]], émet sur les régions de Digne-les-Bains, Sisteron, Barcelonnette et d'Allos ; * Durance FM, basée à [[Reillanne]], émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ; * Fréquence Mistral, basée à Manosque, émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et Castellane ; * Grimaldi FM, basée à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), émet sur les cantons d’Annot et d’Entrevaux ; * [[Espace Group|Là la radio]], basée à Gap, émet sur les régions d'Allos, Barcelonnette et de Colmars-les-Alpes ; * Radio Oxygène, basée à [[Fréjus]] ([[Var (département)|Var]]), émet sur les régions de Barcelonnette et du Val d'Allos ; * [[Radio Star (Marseille)|Radio Star]], basée à [[Marseille]] ([[Bouches-du-Rhône]]), émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ; * Radio Verdon, basée à [[Saint-Julien-le-Montagnier]] (Var), émet sur les régions de Manosque et de Castellane ; * [[Radio Zinzine]], basée à Limans et financée par la coopérative [[Coopérative européenne Longo Maï|Longo Maï]], émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et de Forcalquier ; * [[France Bleu Provence]], basée à Aix-en-Provence, émet dans le Val-de-Durance (de Manosque à Sisteron), sur les régions de Digne-les-Bains, du plateau de Valensole et du bas-Verdon. === Télévision locale === * [[Télé Locale Provence]] (TLP) était accessible sur la [[Télévision numérique terrestre en France|TNT]], sur la région de Manosque et Val de Durance, par satellite ou internet, sur Avignon et sa région. Elle a arrêté d'émettre le {{date-|25 juin 2013}}. * En mai 2018, DICI TV, la chaîne également des Hautes-Alpes où est situé le siège, a commencé à émettre dans les Alpes de Haute-Provence couvrant le secteur de Manosque, jusque dans le val d'Allos mais aussi dans le pays de Forcalquier et le Verdon. === Site Internet === * Verdon Info : site d'information sur le secteur du [[Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var|Pays A{{unité|3|V}}]] (arrondissement de Castellane). == Transports == {{article détaillé|Transports dans les Alpes-de-Haute-Provence}} === Le réseau routier === {{Article détaillé|Réseau routier des Alpes-de-Haute-Provence}} Beaucoup d'axes routiers des Alpes-de-Haute-Provence sont étroits et sinueux en raison du relief. Ces contraintes naturelles rendent l'accès à certaines parties du département assez difficile, surtout en hiver, et principalement les communes des arrondissements de [[Barcelonnette]] et de [[Castellane]]. Elles sont de ce fait assez isolées du reste du département et de la région. La [[route nationale 85 (France)|route nationale 85]] entre [[Digne-les-Bains]] et [[Castellane]] traverse plusieurs [[Cluse|clues]] dont celle de Taulanne, extrêmement étroite. === Le réseau ferroviaire === Les lignes de chemin de fer du département des Alpes de Haute-Provence se répartissent en : * une ligne de la Société des [[Chemins de fer de Provence]] (connue sous le nom de ''Train des Pignes'') : ** la [[ligne de Nice à Digne|ligne Nice - Digne]] ; * deux lignes de la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] : ** la [[ligne de Lyon-Perrache à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble)|ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble)]] ; ** la [[ligne de Saint-Auban à Digne|ligne Saint-Auban - Digne]] (service assuré par autocars) aujourd’hui désaffectée, qui faisait la liaison entre les deux précédentes. Un projet de réouverture est en cours d'étude et figurait dans le contrat de plan État-Région. Cette situation place Digne dans la liste des préfectures non ou mal desservies par le rail. La gare la plus proche, offrant des liaisons rapides et régulières par le rail avec d'autres gares ([[Gare de Gap|Gap]], [[Gare d'Aix-en-Provence|Aix-en-Provence]], [[Gare d'Aix-en-Provence TGV|Aix-en-Provence TGV]], [[Gare de Marseille-Saint-Charles|Marseille]]) est celle de [[Gare de Manosque - Gréoux-les-Bains|Manosque]]. Le service ferroviaire se limite à quelques allers-retours par jour entre Marseille Saint Charles, Veynes-Devoluy, Gap et Briançon, additionné en heures de pointe de relations de banlieue prolongées depuis Marseille et Aix-en-Provence Ville vers Sisteron. Plusieurs lignes ont été abandonnées : * la [[ligne de Forcalquier à Volx|ligne Volx - Forcalquier]], déposée ; * la [[ligne de Cavaillon à Saint-Maime - Dauphin|ligne Volx - Cavaillon]], déposée ; * la [[ligne de Chorges à Barcelonnette|ligne Chorges - Barcelonnette]], restée inachevée. La topographie des Alpes-de-Haute-Provence et les conditions de circulation sur le réseau routier rendent difficile l'accès à une gare pour de nombreux habitants du département. === Les ponts === {{Article détaillé|Liste de ponts des Alpes-de-Haute-Provence}} {{...}} {{Portail:Alpes-de-Haute-Provence/Personnages|Alpes-de-Haute-Provence}} == Sociétés savantes, associations == * [[Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence]], fondée en 1878 par l'abbé [[Jean-Joseph-Maxime Féraud|Jean-Joseph-Maxime Feraud]]. * [[Alpes de Lumière]], association sans but lucratif fondée en 1953 par [[Pierre Martel (1923-2001)|Pierre Martel]] et reconnue d'utilité publique. * Proserpine<ref>[http://www.proserpine.org/accueil.htm Le jardin des papillons]</ref>, association sans but lucratif fondée en 1993 dans le but de connaitre et protéger les papillons de Haute-Provence. Gère le jardin des Papillons (insectes en liberté) à Digne-les-Bains. * [[Sabença de la Valeia]] est une société savante de la [[vallée de l'Ubaye]], elle recherche, étudie et diffuse tout ce qui concerne la vallée. == Films et téléfilms tournés dans le département == {{Article détaillé|Liste de films tournés dans les Alpes-de-Haute-Provence}} * 1925 : ''[[Les Misérables (film, 1925)|Les Misérables]]'' de [[Henri Fescourt]] avec [[Gabriel Gabrio]] * 1934 : ''[[Les Misérables (films, 1934)|Les Misérables]]'' de [[Raymond Bernard]] avec [[Harry Baur]] * 1953 : ''[[La Route Napoléon]]'' de [[Jean Delannoy]] avec [[Pierre Fresnay]] * 1958 : ''[[L'Eau vive]]'' de [[François Villiers]] avec [[Pascale Audret]] * 1960 : ''[[Crésus (film)|Crésus]]'' de [[Jean Giono]] avec [[Fernandel]] * 1970 : ''[[La Maison des bories (film)|La Maison des bories]]'' de [[Jacques Doniol-Valcroze]] avec [[Marie Dubois]], [[Maurice Garrel]], [[Mathieu Carrière]], [[Marie-Véronique Maurin]] * 1973 : ''[[L'Affaire Dominici (film, 1973)|L'Affaire Dominici]]'' de [[Claude Bernard-Aubert]] avec [[Jean Gabin]], [[Victor Lanoux]], [[Gérard Darrieu]] * 1981 : ''[[Les Babas-cool]]'' de [[François Leterrier]] avec [[Christian Clavier]], [[Marie-Anne Chazel]], [[Anémone (actrice)|Anémone]] * 1988 : ''[[La Maison assassinée]]'' de [[Georges Lautner]] avec [[Patrick Bruel]] * 1989 : ''[[Après la guerre (film)|Après la guerre]]'' de [[Jean-Loup Hubert]] avec [[Richard Bohringer]] * 1995 : ''[[Le Hussard sur le toit (film)|Le Hussard sur le toit]]'' de [[Jean-Paul Rappeneau]] avec [[Juliette Binoche]], [[Olivier Martinez]], [[François Cluzet]] * 2003 : ''[[L'Affaire Dominici (téléfilm, 2003)|L'Affaire Dominici]]'' de [[Pierre Boutron]] avec [[Michel Serrault]], [[Michel Blanc]] * 2006 : ''Les Courriers de la mort'' de [[Philomène Esposito]] avec [[Victor Lanoux]] * 2007 : ''[[C'est mieux la vie quand on est grand]]'' de [[Luc Béraud]] avec [[Daniel Russo]] * 2010 : ''Le Sang des Atrides'' de [[Bruno Gantillon]] avec [[Victor Lanoux]] * 2011 : ''Le Tombeau d'Hélios'' de [[Bruno Gantillon]] avec [[Victor Lanoux]], [[Féodor Atkine]] * 2012 : ''Le Secret des andrônes'' de [[Bruno Gantillon]] avec [[Victor Lanoux]] == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Annexe == {{Autres projets |commons=Category:Alpes-de-Haute-Provence |commons titre=Les Alpes-de-Haute-Provence }} === Bibliographie === * [http://www.arcade-paca.com/fileadmin/documents/permanents/ressources/pdf_annuaire/Orgues04.pdf Inventaire des orgues du département des Alpes-de-Haute-Provence] * [http://www.daniel-thiery.com/index.php/16-etudes-alpes-de-haute-provence/13-aux-origines-des-eglises-et-chapelles-rurales Daniel Thièry, recherches historiques : Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence] * [http://www.dignois.fr/Templiers/ Les Templiers dans les Alpes de Haute Provence] * [http://dignois.fr/Templiers/Templiers-BA.pdf Département des Alpes-deHaute-Provence : Les templiers] === Articles connexes === * [[Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence]] *[[Liste des églises des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Liste des anciens cantons des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Département (France)]] * [[Liste des préfets des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Liste de films tournés dans les Alpes-de-Haute-Provence]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Basses-Alpes|Volontaires nationaux des Basses-Alpes pendant la Révolution]] === Liens externes === * [http://www.alpes-de-haute-provence.pref.gouv.fr Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence] * [http://www.cg04.fr Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence] * {{bases géographie}} {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Provence-Alpes-Côte d'Azur}} {{Portail|Alpes-de-Haute-Provence|Alpes}} [[Catégorie:Alpes-de-Haute-Provence|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpes-Maritimes
Alpes-Maritimes
{{Voir homonymes|Alpes maritimes (province romaine)|Alpes maritimes|Alpes-Maritimes (1793-1814)|06}} {{Infobox Département de France | nom = Alpes-Maritimes | logo = Département Alpes-Maritimes logo.svg | imageloc = Alpes-Maritimes-Position.svg | région = {{Provence-Alpes-Côte d'Azur}} | insee = 06 | Date de création = {{date|14|juin|1860|âge=oui}} | Préfecture = [[Nice]] | Sous-préfectures = [[Grasse]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 4299 | arr = [[Arrondissements des Alpes-Maritimes|2]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives des Alpes-Maritimes|9]] | canton = [[Liste des cantons des Alpes-Maritimes|27]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités des Alpes-Maritimes|7]] | comm = [[Liste des communes des Alpes-Maritimes|163]] | président = [[Charles-Ange Ginésy]] ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = [[Hugues Moutouh]] | latitude = 43/50/N | longitude = 7/10/E | gentilé = Maralpin, Maralpine | site web = [https://www.departement06.fr departement06.fr] }} Les '''Alpes-Maritimes''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|/alp(ə) ma.ʁi.tim/}}) sont un [[département français]] de la [[Région française|région]] [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]. Ses habitants sont appelés {{"|Maralpins}} mais cette appellation est très rarement employée et on utilise plus fréquemment {{"|Azuréens}}, plus approprié pour désigner la population vivant sur la bande côtière Azuréenne de [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]] à [[Théoule-sur-Mer]] sur la [[Côte d'Azur]] en englobant également les stations de ski. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le {{nobr|code 06}}. Sa [[préfecture]] est [[Nice]]. Un [[Alpes-Maritimes (1793-1814)|premier département des Alpes-Maritimes]] existe de [[1793]] à [[1814]], sous la [[Révolution française]] et le [[Premier Empire]]. Il est alors composé essentiellement du [[comté de Nice]], détaché du [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] et réuni à la France, ainsi que de la [[Monaco|principauté de Monaco]] (Monaco, [[Roquebrune-Cap-Martin|Roquebrune]] et [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]] à l'époque) annexée et l'arrondissement de [[Sanremo|San Remo]], annexé à la [[République ligurienne]]. En 1814, le comté de Nice retourne au [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] et Monaco recouvre son indépendance mais sous protectorat sarde. Lors du rattachement du comté de Nice à la France (avril [[1860]] - à l'exception de [[Tende (Alpes-Maritimes)|Tende]] et [[La Brigue]], qui ne deviendront françaises qu'en 1947 et de [[Pigna]] et du marquisat de [[Dolceacqua]], restés italiens), un second département des Alpes-Maritimes est créé par l'adjonction audit comté de Nice de l'[[arrondissement de Grasse]], détaché du [[Var (département)|département du Var]]. Peu après a lieu le rattachement des villes de Menton et Roquebrune, qui avaient fait sécession de la principauté de Monaco et s'étaient placées sous la protection de la Sardaigne et dont les droits furent rachetés par l'empereur des Français au prince de Monaco en 1861. Le département comporte alors trois arrondissements, Nice, Grasse, et le nouvel arrondissement de [[Puget-Théniers]] (de 1860 à 1926). Le département compte {{unité|{{Population de France/dernière_pop}}|habitants}} en {{Population de France/dernière_année}}. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie des Alpes-Maritimes}} {{Article détaillé|Alpes maritimes}} {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Alpes-Maritimes | élision = des | notes = | nord = [[Province de Coni]]<br><small>({{Italie}})</small> | nord-ouest = | nord-est = | est = [[Province d'Imperia]]<br><small>({{Italie}})</small> | sud-est = ''[[Mer Méditerranée]]'' | sud = | sud-ouest = [[Var (département)|Var]] | ouest = [[Alpes-de-Haute-Provence]] | enclave = | width = | align = }} <gallery mode="packed" caption="Paysages des Alpes-Maritimes :"> Nizza-Côte d'Azur.jpg|[[Nice]] et la [[Côte d'Azur]], dans le sud du département. Châteauneuf-Grasse -284.jpg|[[Châteauneuf-Grasse]], dans le sud-ouest. Giarlorgues valley and Privola Lake - panoramio.jpg|[[Saint-Dalmas-le-Selvage]], dans le nord. </gallery> === Situation === Le département des Alpes-Maritimes est limitrophe par les [[département français|départements]] du [[Var (département)|Var]] au sud-ouest et des [[Alpes-de-Haute-Provence]] au nord-ouest ainsi que par l'[[Italie]] à l'est et la [[mer Méditerranée]] au sud. Sa topographie est très contrastée. Comme son nom l'indique, la plus grande partie du département est partie constituante de l'ensemble topographique des [[Alpes]] - et notamment des [[Alpes maritimes]] - mais il a également la particularité d'être un département côtier avec sa façade méditerranéenne. [[File:20210518 110737 Èze-village.jpg|thumb|Vue plongeante sur Èze-village entre mer et montagne.]] La partie côtière du littoral Azuréen est très urbanisée et densément peuplée. Elle regroupe toutes les villes de la Côte d'Azur dans une conurbation quasi continue de [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]] à [[Théoule-sur-Mer]], tandis que la partie montagneuse, plus étendue mais faiblement peuplée, est entièrement rurale exception faite des trois grandes stations de [[Valberg]] née en 1936, [[Auron]] en 1937 et [[Isola 2000]] en 1971. === Relief === Le sommet culminant du département - situé sur la frontière franco-italienne - est la [[cime du Gélas]] ({{unité|3143|m}}) qui domine, plus à l'est, la [[vallée des Merveilles]]. En effet, le [[mont Argentera]] est certes plus élevé avec {{unité|3297|m}} d'altitude mais il est situé en territoire italien. Le [[mont Mounier]] ({{unité|2817|m}}) domine au sud le vaste [[dôme de Barrot]] formé d'une masse de plus de {{unité|900|m}} d'épaisseur de [[Lutite|pélites]] rouges profondément échancrées par les gorges de [[Daluis]] et du [[Cians]]. Sauf en période hivernale, quatre grands cols permettent de franchir au nord le [[massif du Mercantour-Argentera]] dont l'imposante barrière de {{unité|62|km}} de long dresse l'hiver sa muraille neigeuse visible de la côte. À partir de l'ouest, c'est d'abord, sur la [[Route des Grandes Alpes|route des grandes Alpes]], le [[col de la Cayolle]] ({{unité|2324|m}}) aux sources du [[Var (fleuve)]] sur la commune d'[[Entraunes]]. Puis le [[col de la Bonette]], l'un des plus hauts cols routiers d'Europe avec ses {{unité|2715|m}} permettant de relier la vallée de la [[Tinée]] à celle de l'[[Vallée de l'Ubaye|Ubaye]]. Plus à l'est, le [[col de la Lombarde]] ({{unité|2347|m}}), au-dessus d'[[Isola 2000]], permet de rejoindre le [[sanctuaire Sainte Anne de Vinadio]] en [[Italie]]. Et enfin, à son extrémité orientale, le [[col de Tende]] ({{unité|1871|m}}) qui assure la liaison avec [[Coni]] (ou Cuneo) en [[Italie]]. [[File:20210614 121343 Breil sur Roya.jpg|thumb|Vue sur Breil-sur-Roya depuis le sommet de l'Arpette.]] '''Paysage et végétation forestière'''. La seule région des Alpes niçoises a un taux de boisement de 60,9 %, un peu supérieur à la moyenne du département et très supérieur au taux moyen de 39,4 % de la région Provence – Alpes - Côte d’Azur<ref>[http://www.ifn.fr/spip/IMG/pdf/IFN_06_3_ALPES_MARITIMES.pdf Inventaire forestier du département des Alpes-Maritimes]</ref>. {{Carte/Alpes-Maritimes|type=relief|légende=Voir la carte physique}} === Hydrographie === {{Article détaillé|Liste des cours d'eau des Alpes-Maritimes}} Les [[cours d'eau]] sont l'[[Aigue Blanche]], l'[[Ardon (Tinée)|Ardon]], l'[[Artuby]], la [[Banquière]], la [[Barlatte]], la [[Bassera]], la [[Bendola]], la [[Bévéra]], le [[Bieugne]], le [[Borrigo]], la [[Bouillide]], le [[Bourdous]], le [[Bouyon (Estéron)|Bouyon]], la [[Brague]], la {{référence nécessaire|Braisse}} le {{référence nécessaire|Braus}}, la [[Cagne]], le [[Caïros]], la {{référence nécessaire|Caramagne}}, le [[Careï]], la {{référence nécessaire|Castérine}} la {{référence nécessaire|Chalvagne}}, le [[Cians]], le {{référence nécessaire|Clans}}, la [[Ciavanelle]], l'[[Estéron]], la [[Faye (rivière)|Faye]], le [[Fontanalba]], le [[Fossan]], la [[Ganière (Loup)|Ganière]], la [[Gironde (Estéron)|Gironde]], le [[Gorbio (cours d'eau)]], la [[Gordolasque]], la [[Grande Frayère]], le torrent de la [[Guercha]], la [[Lane (Artuby)|Lane]], la [[Lévensa]], le [[Loup (fleuve)|Loup]], la [[Lubiane]], la Maglia, le [[Magnan (Nice)|Magnan]], la {{référence nécessaire|Mairole}}, le [[Malvan]], le [[Mayola]], la [[Miagne]], la [[Minière (cours d'eau)|Minière]], la [[Mourachonne]], la {{référence nécessaire|Nieya}}, le [[Paillon]] (les [[Paillon]]s), le [[Raton (Cians)|Raton]], le [[Réfréi]], le [[Riou (Vésubie)|Riou]], le [[Riou de l'Argentière]], le [[Rioulan]], la [[Roudoule]], la [[Roya]], la [[Siagne]], la [[Siagnole]], la [[Tinée]], le [[Tuébi]], la [[Valmasque]], le [[Var (fleuve)|Var]], le [[Estéron|Végay]], la [[Vésubie]] et la [[Vionène]]. === Climat === {{Article détaillé|Climat des Alpes-Maritimes}} Le climat des Alpes-Maritimes est principalement de type montagnard jusqu'au climat méditerranéen en se rapprochant du littoral. Il est caractérisé par des averses importantes en saison automnale et par des orages violents en saison estivale ; ce phénomène est dû à la rencontre des masses d'air chaud le long du littoral et des masses plus froides provenant des montagnes. Ainsi, dans la nuit du 3 au {{date-|4 octobre 2015}}, à la suite de fortes précipitations, des [[Inondations d'octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes|inondations]] meurtrières ont causé la mort de vingt personnes dans le département. La zone littorale a un climat méditerranéen (précipitations importantes en automne et au printemps surtout, sécheresse en été, ainsi qu'un hiver doux et sec). Vers l'intérieur, et surtout dans le nord, un climat de montagne (hiver assez vif, orages d'été). L'un des attraits du département est son niveau d'ensoleillement important : {{unité|300|jours}} par an. À noter aussi que le département est le plus orageux de France avec en moyenne {{unité|70|à=110|jours}} d'orages par an. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire des Alpes-Maritimes}} [[Fichier:Cimiez thermes.jpg|vignette|gauche|[[Fichier:Carte du département des Alpes-Maritimes - 1800.tif|vignette|Carte des Alpes-Maritimes (1800).]]Les thermes romains de ''[[Cemenelum]]''.]] Les [[Rome antique|Romains]] créent un district militaire nommé ''Alpes Maritimæ'' en [[14 av. J.-C.]], qui acquiert le statut de province ([[Alpes-Maritimes (province romaine)|Alpes-Maritimes]]) au milieu du {{Ier}} s. {{ap JC}} Elle a pour capitale ''[[Cemenelum]]'' (aujourd'hui [[Cimiez]], un quartier du nord de [[Nice]]). Dans sa plus grande extension, en [[297]], cette province englobe [[Digne-les-Bains|Digne]] et [[Briançon]]. Sa capitale est ensuite déplacée à [[Embrun (Hautes-Alpes)|Embrun]]. Un [[Alpes-Maritimes (1793-1814)|premier département des Alpes-Maritimes]] existe de [[1793]] à [[1814]]. Son chef-lieu est [[Nice]], mais ses limites diffèrent de celles du département actuel, incluant [[Monaco]] (''Port-Hercule'') et [[Sanremo]] (''Saint-Rème'') mais non l'arrondissement de [[Grasse]] (alors dans le département du [[Var (département)|Var]]) : le département s’arrête donc à l'ouest approximativement au [[Var (fleuve)|fleuve Var]]. Le découpage en 1812 était<ref>{{Ouvrage|titre=Almanach impérial... : présenté à Sa Majesté l'Empereur par Testu|éditeur=Testu|année=1812|pages totales=page 368|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204214z|consulté le=2018-02-23}}</ref>: * Arrondissement de [[Nice]] : Cantons : [[Aspremont (Alpes-Maritimes)|Aspremont]], [[La Brigue]] (Briga), [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]], [[Monaco-Ville|Monaco]], [[Nice]] (deux cantons), [[Roquebillière]] (Roccabilliere), Saint-Salvador, [[Saorge]] (Saorgio), [[L'Escarène]] (Scarena), [[Sospel]] (Sospello), [[Utelle]], [[Villefranche-sur-Mer]] ** Arrondissement de [[Sanremo|San-Remo]] : Cantons : [[Bordighera]], [[Dolceacqua|Dolcecacqua]], [[Pigna (Italie)|Pigna]], [[Sanremo|San Remo]], [[Taggia]], [[Triora]], [[Vintimille]]. *** Arrondissement de [[Puget-Théniers]] : Cantons : [[Beuil]], [[Gilette]], [[Guillaumes]], [[Puget-Théniers]], [[Roquestéron|Roquesteron]], [[Saint-Étienne-de-Tinée]], [[Villars-sur-Var]]. En 1860, [[Camillo Cavour|Cavour]], un des partisans de l'unité italienne autour du [[Royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], négocie le soutien de [[Napoléon III]]. En échange de la [[Duché de Savoie|Savoie]] et du [[comté de Nice]], l'Empire français doit aider la Sardaigne à conquérir la partie de l'Italie du Nord détenue par l'Autriche. Cependant, Napoléon III fait machine arrière durant la guerre, ne permettant à la Sardaigne que l'obtention de la Lombardie. Malgré le fait que l'accord n'est pas rempli, la cession des territoires sardes doit bien avoir lieu. L'[[Annexion du comté de Nice à la France|annexion]] est appuyée par un plébiscite remis en question, car le résultat n'aurait pas changé l'issue du vote. Les 15 et 16 avril 1860, {{nombre|25743 électeurs}} hommes inscrits des {{unité|89|communes}} du comté de Nice votent pour le rattachement à la France. Cela représente 83,8 % des inscrits ({{nombre|30712 inscrits}}) et 99,2 % des votants ({{nombre|25933|personnes}})<ref>Tableau des résultats pages 319 et 320 dans ''La Réunion de Nice à la France'' de Paul Gonnet, Les Éditions du Cabri, Breil-sur-Roya, 2003, 343 pages, {{ISBN|978-2914603102}}</ref>. Le nouveau département des Alpes-Maritimes sera composé de l'ancien comté de Nice, divisé en un [[arrondissement de Nice]] et un arrondissement de [[Puget-Théniers]] (ces deux arrondissements existaient déjà dans l'ancien département ([[1793]]-[[1814]])), et d'une partie du département du [[Var (département)|Var]], l'[[arrondissement de Grasse]], déplaçant la frontière occidentale du [[Var (fleuve)|fleuve Var]] jusqu'à la [[Siagne]] et Théoule, au pied du massif de l'Estérel. Toutefois le comté de Nice est amputé de [[Tende (Alpes-Maritimes)|Tende]] et de [[La Brigue]] qui seront intégrés à la France lors du [[Traité de Paris (1947)|traité de Paris en 1947]]. L'[[arrondissement de Puget-Théniers]] est supprimé à des fins d'économie en 1926 et rattaché à celui de Nice. En septembre 1947, conformément au [[traité de Paris (1947)|traité de Paris]] signé en février de la même année, les communes de [[Tende (Alpes-Maritimes)|Tende]] et de [[La Brigue]] (ainsi que des parties des communes des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, dont une partie de la commune d'[[Isola (Alpes-Maritimes)|Isola]]) restées [[italie]]nnes depuis 1860, sont rattachées à ce département. Le {{date-|12 octobre}} suivant, cette annexion est confirmée par un [[Référendum local sur le rattachement de Tende|référendum]]. == Héraldique et logo == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Alpes-Maritimes.svg | l1=120px | legende1= Armes des Alpes-Maritimes | img2= | l2=120px | legende2= | texte=On présente généralement le blason du [[comté de Nice]] comme celui des Alpes-Maritimes. Il se blasonne : {{citation|D'argent à l'aigle couronnée de gueules, au vol abaissé, empiétant une montagne de trois coupeaux de sinople issant d'une mer d'azur mouvant de la pointe et ondée d'argent.}}}} [[Fichier:Arrivée Roquebrune Cap Martin.jpg|vignette|Logo du département des Alpes-Maritimes.]] Le département des Alpes-Maritimes utilise un [[logo]] dont la forme est un [[quatre-feuilles|quadrilobe]] aux arcs sécants, inséré dans un cercle, qui rappelle un motif commun dans les chapelles romanes du département. On y distingue en haut le [[mélèze]] de la partie montagneuse du département et en bas le [[palmier]] du littoral. À gauche et à droite : la [[fleur de lys]] de la partie provençale (issue des [[Blason d'Anjou|armes de la maison d'Anjou]]) et la croix de la [[maison de Savoie]] pour l’ancien [[comté de Nice]], motifs gravés sur les anciennes bornes frontière<ref name=identitevisuelle>{{lien web|url=http://prod.cg06.fr/fr/le-cg06/les-alpes-maritimes-institution/identite-visuelle/l-identite-visuelle/|titre=L'identité visuelle.|site=[[Conseil général des Alpes-Maritimes]]}}</ref>. <gallery> Fichier:Contes - Église Sainte-Marie-Madeleine -15.JPG|Rosace de l'église [[Église Sainte-Marie-Madeleine de Contes|Sainte-Marie-Madeleine]] de [[Contes (Alpes-Maritimes)|Contes]] en forme de quadrilobe. Fichier:Roquestéron-Grasse -03.JPG|Reproduction d'une borne frontière sur le pont de France, sur l'Estéron, côté [[La Roque-en-Provence]] : la fleur de lys de la maison d'Anjou. Fichier:Roquestéron-Grasse -02.JPG|Côté nord, à [[Roquestéron]] : la croix de la maison de Savoie. Fichier:Blason duche fr Anjou (moderne).svg|Armes du duché d'Anjou. Fichier:Blason duche fr Savoie.svg|Armes du duché de Savoie. </gallery> == Politique et administration == === Tendances politiques et résultats === {{Article détaillé|Politique dans les Alpes-Maritimes|Liste des présidents du conseil général des Alpes-Maritimes}} Depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], le département vote plutôt à droite. Sur les neuf circonscriptions des Alpes-Maritimes, 5 sont actuellement tenues par la droite libérale ([[Les Républicains]]), trois par la droite souverainiste ([[Rassemblement national]]) et une par le centre-droit ([[Horizons]]). Sur les cinq sénateurs que compte le département, quatre sont de droite et un du Parti socialiste. Les Alpes-Maritimes ont connu des problèmes de [[corruption]] du personnel politique dans les années 1980 et 1990, aboutissant notamment aux condamnations pénales des maires de [[Nice]], [[Jacques Médecin]], de [[Cannes]], [[Michel Mouillot]] et d'[[Antibes]], [[Pierre Merli]]. === Conseil départemental === Le [[conseil départemental des Alpes-Maritimes|conseil départemental]] est composé de cinquante-quatre conseillers élus pour six ans. Depuis les [[Élections départementales de 2015 dans les Alpes-Maritimes|élections de mars 2015]], cinquante sont de droite, dont 43 LR et 7 UDI, et quatre seulement sont de gauche, dont 2 [[Front de gauche (France)|Front de Gauche]], un écologiste et un [[Parti socialiste (France)|socialiste]]. Du {{date-|18 décembre 2008}} au 15 septembre 2017, le conseil départemental est présidé par [[Éric Ciotti]] (LR), et depuis la fin de l'année 2017, le conseil départemental est présidé par [[Charles-Ange Ginésy]] (LR). === Budget === En 2011, le budget primitif du département s'élève à {{unité|1,3|milliard}} d'euros dont {{unité|498|millions}} (38,3 %) sont consacrés à l'action sociale et {{unité|346|millions}} au fonctionnement (26,6 %)<ref name="CG06-budget">[https://www.departement06.fr/budget/le-budget-2011-3143.html Le budget 2011], site officiel du conseil départemental des Alpes-Maritimes. Consulté le {{date-|1 juillet 2011}}.</ref>. Les dépenses d'investissement atteignent un peu plus de {{unité|250|millions}} d'euros (19,2 %)<ref name="CG06-budget"/>. En 2010, le département était le troisième plus endetté de France avec {{unité|942|millions}} d'euros d'emprunts soit 68,4 % du budget total<ref name="jdn-dette">[http://www.journaldunet.com/economie/magazine/dette-departement/dette-alpes-maritimes.shtml {{1er}} : les Alpes-Maritimes (06)], [[Le Journal du Net]]. Consulté le {{1er}} juillet 2011.</ref>. Cette dette se chiffrait à {{unité|2460|euros}} par [[foyer fiscal]], et à {{unité|859|euros}} par habitant<ref name="jdn-dette"/>. La tendance d'évolution de la dette au cours de la dernière décennie correspond à une forte augmentation : {{Référence nécessaire|+ 440 % entre 2001 et 2009}} et + 26 % entre 2009 et 2010<ref name="jdn-dette"/>. Elle était ainsi de {{Référence nécessaire|{{unité|43|millions}} d'euros en 2003}}. == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie des Alpes-Maritimes}}{{Population de France/section}} Selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], 39,5 % des enfants nés en 2011 dans le département des Alpes-Maritimes, soit {{formatnum:4747}} sur {{formatnum:11999}}, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), 15,4 % ont un père né au [[Maghreb]]<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir-sd20111 Données détaillées des statistiques d'état civil sur les naissances en 2011], Insee, 2012</ref>. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Nice | commune 2 = Antibes | commune 3 = Cannes | commune 4 = Cagnes-sur-Mer | commune 5 = Grasse | commune 6 = Le Cannet | commune 7 = Saint-Laurent-du-Var | commune 8 = Menton (Alpes-Maritimes) | commune 9 = Vallauris | commune 10 = Mandelieu-la-Napoule | commune 11 = Mougins | commune 12 = Vence | commune 13 = Villeneuve-Loubet | commune 14 = Carros | commune 15 = Valbonne }} ==== [[Unités urbaines]] ==== Selon l'[[INSEE]], les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 dix [[unités urbaines]], dont sept composées d'une [[commune (France)|commune]] isolée, deux formant de petites agglomérations composées de trois à neuf communes et la cinquième de France, [[Unité urbaine de Nice|celle de Nice]] et ses 51 communes. <center> {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'unité urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes<br>(dont villes-centres) |- | 1 || [[Unité urbaine de Nice|Nice]] || {{unité|943695}} || 51 |- | 2 || [[Unité urbaine de Menton-Monaco|Menton – Monaco (partie française)]] || {{unité|68877}} || 9 |- | 3 || [[Levens]] || {{unité|4761}} || 1 |- | 4 || [[Saint-Cézaire-sur-Siagne]] || {{unité|3772}} || 1 |- | 5 || [[Sospel]] || {{unité|3568}} || 1 |- | 6 || [[Saint-Vallier-de-Thiey]] || {{unité|3478}} || 1 |- | 7 || [[Roquebillière]] || {{unité|2944}} || 3 |- | 8 || [[Saint-Martin-du-Var]] || {{unité|2682}} || 1 |- | 9 || [[L'Escarène]] || {{unité|2449}} || 1 |- | 10 || [[Breil-sur-Roya]] || {{unité|2444}} || 1 |} </center> ==== [[Aire urbaine (France)|Aires urbaines]] ==== Selon l'[[INSEE]], les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 deux [[Aire urbaine (France)|aires urbaines]], dont la septième de France, celle de [[Aire urbaine de Nice|Nice]]. {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'aire urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes |- | 1 || [[Aire urbaine de Nice|Nice]] || {{unité|1004914}} || {{Tri|129|129}} |- | 2 ||[[Aire urbaine de Menton-Monaco|Menton - Monaco (partie française)]] || {{unité|73052}} || 12 |} ==== Les résidences secondaires ==== Selon le recensement général de la population au {{date-|1 janvier 2008}}, 23,2 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes des Alpes maritimes dont les [[résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008. {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Isola (Alpes-Maritimes)|Isola]] | 689 | {{formatnum:3232}} | {{formatnum:2831}} | 87,57 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Étienne-de-Tinée]] ([[Auron]]) | {{formatnum:1324}} | {{formatnum:3958}} | {{formatnum:3153}} | 79,66 % |- |style="text-align:left"| [[Péone]] ([[Valberg]]) | 812 | {{formatnum:2204}} | {{formatnum:1706}} | 77,40 % |- |style="text-align:left"| [[Roubion (Alpes-Maritimes)|Roubion]] | 114 | 335 | 256 | 76,37 % |- |style="text-align:left"| [[Valdeblore]] ([[Valdeblore|La Colmiane]]) | 831 | {{formatnum:1770}} | {{formatnum:1304}} | 73,70 % |- |style="text-align:left"| [[Théoule-sur-Mer]] | {{formatnum:1556}} | {{formatnum:3250}} | {{formatnum:2382}} | 73,29 % |- |style="text-align:left"| [[Beuil]] | 493 | {{formatnum:1136}} | 803 | 70,68 % |- |style="text-align:left"| [[Guillaumes]] | 694 | {{formatnum:1110}} | 748 | 67,39 % |- |style="text-align:left"| [[La Brigue]] | 633 | {{formatnum:1091}} | 735 | 67,34 % |- |style="text-align:left"| [[Gréolières]] | 540 | 779 | 499 | 64,11 % |- |style="text-align:left"| [[Caille (Alpes-Maritimes)|Caille]] | 330 | 440 | 273 | 62,05 % |- |style="text-align:left"| [[Moulinet (Alpes-Maritimes)|Moulinet]] | 216 | 397 | 245 | 61,77 % |- |style="text-align:left"| [[Belvédère (Alpes-Maritimes)|Belvédère]] | 685 | {{formatnum:1138}} | 692 | 60,82 % |- |style="text-align:left"| [[Andon (Alpes-Maritimes)|Andon]] | 550 | 746 | 452 | 60,59 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Martin-Vésubie]] | {{formatnum:1327}} | {{formatnum:2135}} | {{formatnum:1291}} | 60,44 % |- |style="text-align:left"| [[Valderoure]] | 386 | 527 | 317 | 60,26 % |- |style="text-align:left"| [[Saorge]] | 434 | 581 | 349 | 60,07 % |- |style="text-align:left"| [[Séranon]] | 462 | 471 | 275 | 58,39 % |- |style="text-align:left"| [[Fontan]] | 269 | 392 | 221 | 56,25 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Jean-Cap-Ferrat]] | {{formatnum:2085}} | {{formatnum:2090}} | {{formatnum:1106}} | 52,91 % |- |style="text-align:left"| [[La Bollène-Vésubie]] | 574 | 622 | 323 | 51,94 % |- |style="text-align:left"| [[Tende (Alpes-Maritimes)|Tende]] | {{formatnum:2025}} | {{formatnum:2000}} | 898 | 44,89 % |- |style="text-align:left"| [[Roquebrune-Cap-Martin]] | {{formatnum:13515}} | {{formatnum:13230}} | {{formatnum:5927}} | 44,80 % |- |style="text-align:left"| [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]] | {{formatnum:28833}} | {{formatnum:26150}} | {{formatnum:10741}} | 41,07 % |- |style="text-align:left"| [[Utelle]] | 693 | 684 | 278 | 40,63 % |- |style="text-align:left"| [[Mandelieu-la-Napoule]] | {{formatnum:21192}} | {{formatnum:19233}} | {{formatnum:7655}} | 39,80 % |- |style="text-align:left"| [[Cannes]] | {{formatnum:72939}} | {{formatnum:68563}} | {{formatnum:26622}} | 38,83 % |- |style="text-align:left"| [[Beaulieu-sur-Mer]] | {{formatnum:3742}} | {{formatnum:3308}} | {{formatnum:1255}} | 37,94 % |- |style="text-align:left"| [[Lucéram]] | {{formatnum:1259}} | {{formatnum:1000}} | 377 | 37,69 % |- |style="text-align:left"| [[Villeneuve-Loubet]] | {{formatnum:14427}} | {{formatnum:11162}} | {{formatnum:4198}} | 37,61 % |- |style="text-align:left"| [[Villefranche-sur-Mer]] | {{formatnum:6244}} | {{formatnum:5128}} | {{formatnum:1856}} | 36,18 % |- |style="text-align:left"| [[Èze]] | {{formatnum:2961}} | {{formatnum:2066}} | 745 | 36,08 % |- |style="text-align:left"| [[Peille]] | {{formatnum:2289}} | {{formatnum:1517}} | 525 | 34,59 % |- |style="text-align:left"| [[Breil-sur-Roya]] | {{formatnum:2117}} | {{formatnum:1767}} | 586 | 33,18 % |- |style="text-align:left"| [[Lantosque]] | {{formatnum:1262}} | {{formatnum:1053}} | 342 | 32,52 % |- |style="text-align:left"| [[Cap-d'Ail]] | {{formatnum:4997}} | {{formatnum:3578}} | {{formatnum:1141}} | 31,89 % |- |style="text-align:left"| [[La Turbie]] | {{formatnum:3165}} | {{formatnum:2049}} | 638 | 31,15 % |- |style="text-align:left"| [[Antibes]] (dont [[Juan-les-Pins|Juan les Pins]]) | {{formatnum:76994}} | {{formatnum:57762}} | {{formatnum:17360}} | 30,06 % |- |style="text-align:left"| [[Vallauris]] | {{formatnum:29111}} | {{formatnum:19155}} | {{formatnum:5297}} | 27,65 % |- |style="text-align:left"| [[Roquebillière]] | {{formatnum:1636}} | {{formatnum:1254}} | 336 | 26,79 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Vallier-de-Thiey]] | {{formatnum:3214}} | {{formatnum:1848}} | 494 | 26,71 % |- |style="text-align:left"| [[Sospel]] | {{formatnum:3520}} | {{formatnum:2186}} | 554 | 25,34 % |- |style="text-align:left"| [[Tourrettes-sur-Loup]] | {{formatnum:4213}} | {{formatnum:2477}} | 555 | 22,39 % |- |style="text-align:left"| [[Beausoleil (Alpes-Maritimes)|Beausoleil]] | {{formatnum:14078}} | {{formatnum:8903}} | {{formatnum:1943}} | 21,82 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Paul-de-Vence]] | {{formatnum:3477}} | {{formatnum:1892}} | 407 | 21,54 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Cézaire-sur-Siagne]] | {{formatnum:3575}} | {{formatnum:1953}} | 410 | 20,99 % |- |style="text-align:left"| [[Opio]] | {{formatnum:2123}} | {{formatnum:1057}} | 222 | 20,96 % |- |style="text-align:left"| [[Auribeau-sur-Siagne]] | {{formatnum:2847}} | {{formatnum:1407}} | 255 | 18,11 % |- |style="text-align:left"| [[Châteauneuf-Grasse]] | {{formatnum:3160}} | {{formatnum:1612}} | 280 | 17,37 % |- |style="text-align:left"| [[Vence]] | {{formatnum:19247}} | {{formatnum:11132}} | {{formatnum:1828}} | 16,42 % |- |style="text-align:left"| [[Mougins]] | {{formatnum:19703}} | {{formatnum:10571}} | {{formatnum:1735}} | 16,41 % |- |style="text-align:left"| [[Le Cannet]] | {{formatnum:40940}} | {{formatnum:25762}} | {{formatnum:4172}} | 16,19 % |- |style="text-align:left"| [[Biot (Alpes-Maritimes)|Biot]] | {{formatnum:9160}} | {{formatnum:4721}} | 760 | 16,10 % |- |style="text-align:left"| [[Levens]] | {{formatnum:4632}} | {{formatnum:2196}} | 331 | 15,06 % |- |style="text-align:left"| [[Roquefort-les-Pins]] | {{formatnum:6346}} | {{formatnum:2869}} | 428 | 14,92 % |- |style="text-align:left"| [[Cagnes-sur-Mer]] | {{formatnum:48926}} | {{formatnum:29269}} | {{formatnum:4217}} | 14,41 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes)|Saint-Jeannet]] | {{formatnum:3656}} | {{formatnum:1713}} | 234 | 13,66 % |- |style="text-align:left"| [[Le Rouret]] | {{formatnum:3796}} | {{formatnum:1766}} | 236 | 13,38 % |- |style="text-align:left"| [[Nice]] | {{formatnum:344875}} | {{formatnum:219175}} | {{formatnum:27663}} | 12,62 % |- |style="text-align:left"| [[Valbonne]] | {{formatnum:12500}} | {{formatnum:5633}} | 633 | 11,24 % |- |style="text-align:left"| [[La Colle-sur-Loup]] | {{formatnum:7633}} | {{formatnum:3568}} | 397 | 11,12 % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source Insee], chiffres au 01/01/2008. === Transports === {{Article détaillé|Transports dans les Alpes-Maritimes}} [[File:Railway map of France - 06 - animated - fr.gif|thumb|400px|Évolution du réseau ferré dans le département des Alpes-Maritimes de 1830 à 2020.]] Au moment du premier rattachement des Alpes-Maritimes à la France à la fin du {{s|XVIII}} une route est tracée, qui deviendra plus tard la [[Route nationale 7 (France métropolitaine)|Route nationale 7]]. Le train arrive dans le département à Cagnes en 1863, en prolongement de la [[Ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière)|ligne Marseille-Draguignan]]. Nice est relié l'année suivante, puis Menton en 1869, jusqu'à effectuer la jonction avec la [[Ligne de Gênes à Vintimille|ligne ligure]] en 1872. Le réseau ferré se développe jusqu'à la [[Seconde Guerre mondiale]] avec le désenclavement des communes alpines de l'arrière pays niçois et vençois grâce à la [[Ligne de Nice à Breil-sur-Roya|ligne de Tende]], la [[ligne Central-Var]] et la [[Ligne de Nice à Digne|ligne de Digne]]. Dans le même temps, le [[Tramways des Alpes-Maritimes]] (TAM) se développe, permettant l'accès à des communes septentrionales du département : [[Saint-Sauveur-sur-Tinée]] et [[Saint-Martin-Vésubie]]. Au bord de mer, le [[Tramway de Nice et du Littoral]] (TNL) et le [[Tramway de Cannes]] relient alors les villes de la côte méditerranéenne. Au début des années 1950, l'essor de la voiture et du bus conduit à la fermeture de l'intégralité du réseau secondaire. Seuls subsistent les lignes Marseille-Menton, Nice-Digne et celle de Tende. La [[Autoroute Esterel-Côte d'Azur|première autoroute]] du département est construite à partir de 1956, reliant Mandelieu-la-Napoule et Cagnes-sur-Mer. Elle prend le nom d'[[Autoroute A8 (France)|Autoroute A8]] en 1966. Un second tronçon (Autoroute A53) relie Roquebrune et la frontière italienne en 1969. Les deux sections sont finalement reliées dans les années 1980, par la création du contournement de Nice. L'[[Aéroport de Nice-Côte d'Azur]] trouve son origine dans les années 1910, avec la création d'une liaison postale avec la Corse puis avec Marseille. Aujourd'hui, s'agissant du trafic passagers commerciaux, il occupe la [[Liste des aéroports les plus fréquentés en France|troisième place]] après les aéroports franciliens, et dessert pour l'été 2022, 108 destinations dans 39 pays. Le second aéroport est celui de [[Aéroport de Cannes - Mandelieu|Cannes - Mandelieu]], deuxième aéroport d'affaires en France après Paris-Le Bourget. Le réseau [[Lignes d’Azur]] est le réseau de transport en commun de la Métropole Nice Côte d'Azur comprenant [[Tramway de Nice|trois lignes de tramways]] à Nice et 165 lignes d'autobus et d'autocar. {{clr}} === Enseignement === ==== Enseignement primaire et secondaire ==== Le département compte {{unité|222|écoles}} maternelles, {{unité|357|écoles}} élémentaires et une école d'enseignement spécial. Il accueille également {{unité|72|collèges}}, {{unité|14|lycées}} professionnels et {{unité|22|lycées}}, auxquels il faut ajouter {{unité|65|établissements}} privés sous contrats. ==== Enseignement supérieur ==== {{Article connexe|Université Nice Sophia Antipolis}} L'enseignement supérieur est relativement peu développé dans le département. L'[[Aire urbaine (France)|aire urbaine]] de Nice ne compte ainsi que {{nombre|35000|étudiants}}<ref>[http://www.agglo-nice.fr/chiffres-cles-atouts-territoire.htm Métropole Nice Côte d'Azur - Un territoire d'excellence internationale], site officiel de la [[Communauté urbaine Nice Côte d'Azur|Communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur]]. Consulté le 26 septembre 2008.</ref>, tandis que celles de [[Rennes]] ou de [[Bordeaux]] en ont {{formatnum:60000}}. Les Alpes-Maritimes bénéficient de l'installation à [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]], depuis octobre 2005, d'un premier cycle de l'[[Institut d'études politiques de Paris]], dédié aux relations entre les rives nord et sud de la Méditerranée et aux relations de l’Europe avec le [[Moyen-Orient]]. Plusieurs écoles d'ingénieurs sont installées à Sophia Antipolis, dont [[EURECOM]] (École d'ingénieur et centre de recherche en systèmes de communication), l'[[École nationale supérieure des mines de Paris|École des mines de Paris]] et [[Polytech Nice-Sophia]]. En outre, deux grandes écoles de commerce sont installées dans la région : l'[[EDHEC Business School|EDHEC]] à Nice et la [[SKEMA Business School]] à Sophia-Antipolis. L'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]] et le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] sont également implantés à Sophia Antipolis. Le département compte en tout {{quand|{{nombre|35000|étudiants}}}}. == Activités == === Randonnée pédestre === Le département des Alpes-Maritimes possède un vaste réseau de [[Sentier de randonnée|sentiers de randonnée]] qui s'adresse aux randonneurs débutants comme confirmés. Le département est traversé par des [[Sentier de grande randonnée|sentiers de grande randonnée]] (GR, balisage rouge et blanc) : [[Sentier de grande randonnée 51|51]], [[Sentier de grande randonnée|52]], [[Sentier de grande randonnée|5]], [[Sentier de grande randonnée|510]], [[Sentier de grande randonnée|653A]] et est doté de nombreux parcours de randonnée à la journée (PR, balisage jaune). [[File:20210505 110040 Mont Bastide.jpg|thumb|Vue depuis le sommet du mont Bastide avec la balise 658 du sentier de randonnée entre le col d'Èze et Èze-village.]] Le [[Signalisation des sentiers de randonnée|balisage]] comprend un marquage à la peinture complété de balises (panneaux en bois) renseignées sur la direction à suivre et numérotées permettant au randonneur de se repérer sur la [[carte topographique]] de randonnée IGN série bleue (échelle 1/25000) de la zone considérée. Dans ses guides thématiques Randoxygène, le Conseil général divise le département en trois zones touristiques (haut pays, moyen pays et pays côtier) aux caractéristiques et aux influences très différentes, du [[Parc national du Mercantour|Mercantour]] au littoral de la Méditerranée. == Économie == {{Article détaillé|Économie des Alpes-Maritimes}} L'économie des Alpes-Maritimes se caractérise par l'importance du [[secteur tertiaire]]. Le département compte, outre les activités touristiques et les services traditionnels, un nombre assez élevé d'entreprises de recherche et du secteur tertiaire supérieur. L'[[agriculture]] est peu importante et l'[[industrie]] joue un rôle relativement faible, mais elle s'est diversifiée vers des activités à haute valeur technologique. Le secteur du [[Bâtiment et travaux publics|BTP]] est assez important. L'économie est très sensible aux variations de la conjoncture nationale et internationale. Le taux de [[chômage]] se situe à 9,1 %. D'après l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], en 2005 le [[Produit intérieur brut|PIB]] par habitant des Alpes-Maritimes atteignait {{formatnum:27723}} euros ce qui classait le département au treizième rang en France<ref name="insee_2005">[http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSOS08119 Produit intérieur brut par département (PIB) à prix courants], [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]].</ref>. Son PIB était de 29,6 milliards d'euros<ref name="insee_2005"/>. D'après [[Eurostat]], le PIB par habitant aux prix du marché en 2008 pour le département s'élevait à {{formatnum:30700}} euros, ce qui le classait également au treizième rang en France<ref>[http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=nama_r_e3gdp&lang=en Produit intérieur brut (PIB) aux prix courants du marché au niveau NUTS 3], [[Eurostat]]. Dernière mise à jour le 5 août 2011.</ref>. {| align="center" rules="all" cellspacing="0" cellpadding="4" style="border: 1px solid #999; border-right: 2px solid #999; border-bottom:2px solid #999; background: #FFFFFF" |+ style="font-weight: bold; font-size: 1.1em; margin-bottom: 0.5em"| Répartition de l'emploi |-style="background: #adcdf1" ! !! [[Secteur tertiaire|Tertiaire]] !! [[Industrie]] !! [[Bâtiment et travaux publics|BTP]] !! [[Agriculture]] |- | '''Alpes-Maritimes''' || align=center|'''76,2 %''' || align=center|'''12,5 %''' || align=center|'''9,2 %''' || align=center|'''2,1 %''' |- | Moyenne nationale || align=center|71,5 % || align=center|18,3 % || align=center|6,1 % || align=center|4,1 % |} === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme dans les Alpes-Maritimes}} La présence de la [[mer Méditerranée]] et des [[Alpes]] sous un ciel clément a favorisé le tourisme comme activité dominante. Il constitue une ressource essentielle pour toute la [[Côte d'Azur]]. Le secteur représente {{unité|64000|emplois}} directs dans le département. Pour la seule ville de Nice, le chiffre d'affaires représente 12 ou 13 % de part de marché du tourisme en [[France]], la capitale Azuréenne étant même la deuxième ville hôtelière du pays, juste après [[Paris]]. La ville possède également avec [[aéroport de Nice-Côte d'Azur|Nice-Côte d'Azur]] le deuxième [[aéroport]] de France derrière [[Paris]] et ses entités, avec 14,5 millions de passagés enregistrés en 2019. Le bord de mer où réside l'essentiel de la population est une des régions les plus prisées du monde avec plusieurs atouts : * des [[station balnéaire|stations balnéaires]] ([[Cannes]], [[Cagnes-sur-Mer]], [[Antibes]], [[Juan-les-Pins]], [[Nice]], [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]]) ; * des petites et moyennes communes côtières profitant des renommées mondiales de leurs voisines tout en se démarquant de ces dernières par des paysages atypiques et une ambiance plus familiale ([[Théoule-sur-Mer]], [[Villefranche-sur-Mer]] par exemple) ; * des villes de congrès qui étalent leur activité sur toute l'année ([[Cannes]] avec son palais des Festivals, [[Nice]] avec Acropolis, [[Antibes]] [[Juan-les-Pins]] avec son nouveau palais des congrès et [[Monaco]]). En [[montagne]], le [[ski]] et la [[randonnée pédestre|randonnée]] redonnent vie à [[Saint-Étienne-de-Tinée]] ([[Auron]]), [[Beuil]], [[Péone]] ([[Valberg]]), [[Saint-Martin-Vésubie]], [[Isola (Alpes-Maritimes)|Isola]], [[Gréolières]], [[Préalpes de Nice|Peïra-Cava]], [[col de Turini]], [[Turini-Camp d'argent]] ([[massif de l'Authion]]). === Industries === Les industries sont bien développées, comme la parfumerie à [[Grasse]], les nouvelles technologies autour de [[Sophia Antipolis|Sophia-Antipolis]] et le [[Centre spatial de Cannes - Mandelieu]], où se trouve le premier<ref>[http://www.journaldunet.com/economie/les-dix/entreprises-leaders/alcatel.shtml 10 entreprises françaises championnes du monde : Alcatel Alenia Space], [[Le Journal du Net|Journal du net]]</ref> constructeur de [[Satellite artificiel|satellites]] européens et le premier établissement industriel du département<ref name="apo">Christian Apothéloz, « Alcatel space à Cannes Plus qu’une entreprise, une légende » dans [http://www.apotheloz.com/articles-enquete/2002_03_alcatel-space.htm Le Nouvel économiste], mars 2002</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture dans les Alpes-Maritimes}} La vie culturelle est assez riche, largement décrite dans le [[Journal|quotidien]] régional [[Nice-Matin]], relatée dans ses colonnes, et annoncée hebdomadairement dans le supplément JV du mercredi. === Arts === * [[Festival de Cannes]] (cinéma) * Festival NMA [[Cannes]] ([[NRJ Music Awards]]) * Festival Pantiero [[Cannes]] (musique électronique et indépendante), en août à Cannes * Festival International de danse [[Cannes]] (danse), festival qui a lieu en biennal fin novembre début décembre à Cannes * Festival international des [[jeu]]x, en février à Cannes * Festival des [[Nuits musicales du Suquet]] [[Cannes]] (musique classique), en juillet à Cannes * Festival d'Art Pyrotechnique [[Cannes]] (feux d'artifice), en juillet et août à Cannes * Festival Performances d'[[acteur]]s, en juin à Cannes * Festival International du Film Ecologique et Social <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Après la Palme d’or, la Graine d'or au festival international du film écologique et social à Cannes |url=https://www.nicematin.com/cinema/apres-la-palme-d-or-decouvrez-la-graine-d-or--850914}}</ref>, en juin à Cannes * Festival de [[danse]]s « Break the floor », à Cannes en janvier * Festival international de danse, en novembre à Cannes * Festival d'art [[russe]], dont la danse, en août à Cannes * Rencontres internationales de jeunes [[ballet]]s, organisé par l'[[École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower]] en mars à Cannes * Marché Piémontais à [[Mougins]], (devenu en 2011 le marché italien). * [[Festival international de la gastronomie]] à [[Mougins]] * Festival de [[Antibes|Juan-les-Pins]] (jazz) * [[Nice Jazz Festival]] * La Farandole, festival international de folklore à Nice * [[Carnaval de Nice]] * [[Combat naval fleuri de Villefranche-sur-Mer]] * [[Nuits du Sud]] à [[Vence]] ([[musiques du monde]]) * Festival Tomawok à ([[Nice]]) (rock, métal), en juin * [[Festival du livre de Mouans-Sartoux|Festival du livre]] de [[Mouans-Sartoux]], trois jours, début octobre ({{21e}} Festival en 2008). * ''C'est pas classique'' est une manifestation annuelle<ref>"C'est pas classique !" pour les mélomanes niçois, [http://musique.france2.fr/musique-classique/info/35911384-fr.php Site web de France Musique]</ref> pour la musique classique (Nice) * [[Fête du Citron]] de Menton * Fête de la saint-Pierre (Menton) * Fête de la Lavande (Sainte-Agnès) Parmi les musées renommés, il est possible de citer la [[Fondation Maeght]], à [[Saint-Paul-de-Vence]], le [[musée Picasso (Antibes)|musée Picasso d'Antibes]] et l'[[Espace de l'Art Concret (centre d'art contemporain)|Espace de l'Art concret]], à [[Mouans-Sartoux]], le [[musée national Fernand-Léger]] à [[Biot (Alpes-Maritimes)|Biot]] les musées [[Musée Marc-Chagall (Nice)|Chagall]] et [[Musée Matisse de Nice|Matisse]] à [[Nice]] ainsi que le [[Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice|musée d'art moderne et d'art contemporain]] (MAMAC), également à [[Nice]]. === Sports === Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]] à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La flamme olympique pour Paris 2024 passera dans les Alpes-Maritimes |url=https://www.francebleu.fr/infos/societe/la-flamme-olympique-pour-paris-2024-passera-dans-les-alpes-maritimes-1656429993 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2022-06-28 |consulté le=2022-08-05}}</ref>. * L'[[Olympique Gymnaste Club Nice Côte d'Azur]] évolue en [[Championnat de France de football|ligue 1 du championnat de France de football]] * L'[[Association sportive de Cannes football]] évolue en [[Ligue régionale de football|Division d'honneur]] * Le [[Racing Club de Grasse]] évolue en Division d'honneur * Le [[Nice Lawn Tennis Club]] * Le [[Stade niçois]] évolue en Fédérale 2 de [[rugby à XV]] * Le [[Rugby olympique de Grasse]] évolue en Fédérale 2 de [[rugby à XV]] * L'[[OGC Nice Côte d'Azur Handball]] évolue en {{1re}} division féminine de [[handball]] * Le [[Cavigal Nice Sports]] * L'[[Association sportive de Cannes Volley-Ball]] évolue en [[Championnat de France de volley-ball masculin|ligue A du Championnat de France masculin]] * Le [[Nice Volley-Ball]] évolue en ligue B de [[volley-ball]] * Le [[Racing Club de Cannes]] évolue en [[Championnat de France de volley-ball masculin|ligue A du Championnat de France féminin]] * L'[[Entente sportive Le Cannet-Rocheville (volley-ball)|Entente sportive Le Cannet-Rocheville]] évolue en [[Championnat de France de volley-ball masculin|ligue A du Championnat de France féminin]] * L'[[Olympique d'Antibes]] évolue en [[Championnat de France de basket-ball|Pro A du Championnat de France de basket-ball]] * Le [[Nice Hockey Côte d'Azur]] évolue en D1 de [[hockey sur glace]] masculin * L'[[Olympic Nice Natation]] évolue en {{1re}} division [[Championnat de France de water-polo masculin Pro A|masculine]] et [[Championnat de France de water-polo féminin Pro A|féminine]] * Les [[Dauphins de Nice]] évoluent en {{1re}} division de [[football américain]] === Événements sportifs === * Le [[Marathon des Alpes-Maritimes]] * L'[[Ironman France]] * L'arrivée du [[Paris-Nice]] * Le [[Rallye automobile Monte-Carlo]] * Le [[Grand Prix automobile de Monaco|grand prix de Monaco]] (Automobile) * L'[[Tournoi de tennis de Nice|Open de Nice]] * Le [[Grand Prix de la Ville de Nice Bernard Secly|Grand Prix de la Ville de Nice]] * Le [[Tour des Alpes-Maritimes et du Var]] === Langues === [[File:Languages of Alpes-Maritimes Department, France.svg|thumb|400px|Les langues des Alpes-Maritimes<br/>{{Légende/Début}}{{legend|#ff2a7f|Occitan vivaro-alpin (alpin)}} {{legend|#d40055|Occitan vivaro-alpin (mentonnais)}} {{legend|#ffaaaa|Occitan vivaro-alpin (intermédiaire)}} {{legend|#ffd42a|Occitan provençal (niçois)}} {{legend|#ffeeaa|Occitan provençal (maritime)}} {{legend|#b69650|† Figoun (remplacé par le provençal)}} {{legend|#bc5fd3|Royasque, dont}} {{legend|#8800aa|Tendasque (Royasque)}} {{legend|#975fd3|Brigasque (Royasque)}}{{Légende/Fin}}]] Les Alpes-Maritimes connaissent deux langues traditionnelles : * l’'''[[occitan|occitan ou langue d’oc]]''' est la langue traditionnelle. Elle est employée sous 3 formes dialectales: **le [[niçois|niçart]] dans la commune de Nice et les communes environnantes; **le [[provençal]] maritime à l'Ouest; **le [[Vivaro-alpin|gavot]] dans le haut-pays (avec une variante, le [[mentonasque]]). *le '''[[ligure]]''' qui se trouve sous deux formes : **le [[monégasque]] qui se concentre principalement autour de Monaco ; **le [[royasque]] à l'est. Le [[français]], langue officielle nationale, est parlé par l'ensemble de la population. Jusqu'au milieu du {{s-|XIX}}, l'occitan et l'italien étaient les langues officielles, le français s'est donc imposé tardivement lors de l'unification linguistique de la France promue par la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]]. === Gastronomie === {{Article détaillé|Cuisine niçoise}} {{...}} === Patrimoine === {{...}} === Honneurs === *[[(100122) Alpes Maritimes]], astéroïde. == Notes et références == === Notes === <references group="Note" /> === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Alpes-Maritimes|commons titre=Les Alpes-Maritimes |wiktionary=Alpes-Maritimes }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=collectif|champ libre=direction Jean-Luc Flohic|titre=Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes|volume=I|titre volume=Cantons de Antibes à Levens|lieu=Paris|éditeur=Flohic Éditions|collection=Le Patrimoine des Communes de France|année=2000|mois=janvier|pages totales=504|isbn=2-84234-071-X}} * {{Ouvrage|auteur1=collectif|directeur1=Jean-Luc Flohic|titre=Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes|volume=II|titre volume=Cantons de Menton à Villefranche-sur-Mer|lieu=Paris|éditeur=Flohic Éditions|collection=Le Patrimoine des Communes de France|année=2000|mois=janvier|pages totales=574|passage=505 à 1079|isbn=2-84234-071-X}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe de Beauchamp|photographe=Loîc-Jahan|titre=L’architecture rurale des Alpes-Maritimes|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=[[Édisud]]|année=1992|pages totales=140|isbn=2-85744-612-8}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe de Beauchamp|photographe=Loîc-Jahan|titre=L’art religieux dans les Alpes-Maritimes|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=[[Édisud]]|année=1993|mois=4e trimestre|pages totales=144|isbn=2-85744-485-0}} * [http://www.arcade-paca.com/fileadmin/documents/permanents/ressources/pdf_annuaire/orgue06.pdf Inventaire des orgues du département des Alpes-Maritimes] * [http://www.cg06.fr/fr/decouvrir-les-am/decouverte-du-patrimoine/les-archives-departementales/les-archives-departementales/ Archives départementales] * [http://www.archeo-alpi-maritimi.com/ Archeo-alpi-maritimi] * [http://peintures.murales.free.fr/fresques/France/PACA/Alpes_maritimes/index_Alpes_Maritimes.html Alpes Maritimes, 1450-1550, Retables et fresques] === Articles connexes === * [[Conseil départemental des Alpes-Maritimes]] * [[Histoire des Alpes-Maritimes]] * [[Liste des communes des Alpes-Maritimes]] * [[Syndicat mixte touristique des Alpes d'Azur]] * [[Sophia Antipolis]] * [[Liste de films tournés dans les Alpes-Maritimes]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Alpes-Maritimes|Volontaires nationaux des Alpes-Maritimes pendant la Révolution]] * [[Liste des églises des Alpes-Maritimes]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.cotedazur-tourisme.com/ Portail officiel du tourisme des Alpes-Maritimes] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Provence-Alpes-Côte d'Azur}} {{Portail|Alpes-Maritimes|Alpes|mer Méditerranée}} [[Catégorie:Alpes-Maritimes|*]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1860]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ard%C3%A8che%20%28d%C3%A9partement%29
Ardèche (département)
{{Confusion|Ardennes (département)}} {{Voir homonymes|Ardèche}} {{Infobox Département de France | nom = Ardèche | insee = 07 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Ardèche (07) logo 2022.svg | imageloc = Ardèche-Position.svg | région = {{drapeau|Auvergne-Rhône-Alpes}} [[Auvergne-Rhône-Alpes]] | Préfecture = [[Fichier:Blason_Privas.svg|20px|Privas]]&nbsp;[[Privas]] | Sous-préfectures = [[Fichier:Blason_ville_fr_Largentière_(Ardèche).svg |20px|Largentière]]&nbsp;[[Largentière]] <br />[[Fichier:Blason_ville_fr_Tournon-sur-Rhône.svg |20px|Tournon-sur-Rhône]]&nbsp;[[Tournon-sur-Rhône]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5529 | point culminant = 1753 m Le Mézenc | arr = [[Arrondissements de l'Ardèche|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Ardèche|3]] | canton = [[Liste des cantons de l'Ardèche|17]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Ardèche|17]] | comm = [[Liste des communes de l'Ardèche|335]] | président = Olivier Amrane ([[Les Républicains|LR]])<ref>{{lien web|url=https://www.ledauphine.com/politique/2021/07/01/olivier-amrane-nouveau-president-du-conseil-departemental-de-l-ardeche|titre=Olivier Amrane, nouveau président du conseil départemental de l’Ardèche|périodique=Le Dauphiné Libéré|date=1 juillet 2021|consulté le=1 juillet 2021}}</ref> | préfet = [[Sophie Elizéon]] | latitude = 44/40/N | longitude = 04/25/E | gentilé = Ardéchois | drapeau = Flag of Ardèche.svg | site web = [https://www.ardeche.fr ardeche.fr] }} Le '''département de l'Ardèche''' ({{MSAPI|/aʁ.dɛʃ/}}<ref>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé dans la [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. Sa préfecture est [[Privas]]. Il doit son nom à la [[Ardèche (rivière)|rivière Ardèche]] qui le traverse d'ouest en est et ses habitants s'appellent les Ardéchois(es). Il est composé de {{nobr|335 communes}} au {{Date-|1/1/2020}}. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 07. À quelques territoires près, ce département correspond à l'[[Territoires du royaume de France|ancienne province]] du [[Vivarais]] qui dépendait elle-même de la province du [[Languedoc]]. == Dénomination == L'Ardèche est appelée, en [[occitan vivaro-alpin]], ''Ardecha'' (ou ''Ardecho''). Voir [[Ardèche (rivière)|Hydronymie]]. Les habitants de l'Ardèche sont appelés ''Ardéchois''. L'Ardèche correspond approximativement à l'ancienne province du [[Vivarais]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Ardèche}} L'Ardèche est un département assez peu peuplé, avec une densité moyenne de {{unité|{{Population de France/densité}}|hab./km2}}, contre {{unité|{{Population de France/densité||nom=France}}|hab./km2}} pour la France métropolitaine en {{Population de France/dernière année}}. Le département affiche de fortes disparités de peuplement entre la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] et les bassins d'[[Annonay]] ou d'[[Aubenas]] d'une part, et les très faibles densités du plateau. La population reste plutôt rurale : en [[2015]], 71 % des habitants vivaient dans des communes de moins de {{nombre|3500|habitants}} contre seulement 33 % pour la France entière. Certaines communes se développent grâce à leur position géographique, comme [[Saint-Péray]], [[Guilherand-Granges]] et [[Soyons]], situées dans l'agglomération de [[Valence (Drôme)]]. De manière générale, les communes de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], le long de l'ancienne [[Route nationale 86 (France)|route nationale 86]], de [[Tournon-sur-Rhône]] à [[Viviers (Ardèche)|Viviers]] en passant par [[Rochemaure]], sont en croissance soutenue. Les localités de l'extrême sud-est du département bénéficient de l'attraction de la zone du [[Tricastin]] et de l'activité touristique de la région de [[Vallon-Pont-d'Arc]]. A contrario, certaines municipalités du nord, du centre, et de l'ouest du département continuent de subir une perte parfois sévère de population, souvent causée par une mauvaise accessibilité routière et la faiblesse des bassins d'emplois<ref>{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=8&ref_id=20654|titre=Ardèche, le sud rural attractif|année=2014|mois=janvier|site=insee.fr|consulté le=16 janvier 2014}}.</ref>. L'Ardèche se caractérise également par la faiblesse de peuplement de ses villes, la plus peuplée étant [[Annonay]] avec {{nombre|16998|habitants}}. [[Privas]], {{nombre|8321|habitants}}, est la [[préfecture]] la moins peuplée de [[France]] et [[Largentière]] la seconde sous-préfecture possédant la plus faible population avec {{nombre|1724|habitants}}, juste derrière [[Castellane]]. Le département compte vingt-deux [[unités urbaines]], dont quatre comptent plus de {{unité|10000|habitants}} ([[unité urbaine d'Aubenas|Aubenas]], [[unité urbaine de Tournon-sur-Rhône|Tournon-sur-Rhône]], [[unité urbaine de Privas|Privas]] et [[unité urbaine d'Annonay|Annonay]])<ref>{{pdf}} [http://www.ardeche.gouv.fr/IMG/pdf/9_aires_urbaines_2010.pdf Département de l’Ardèche Aires urbaines 2010], ''ardèche.gouv.fr'', consulté le {{date-|26 juin 2020}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ardeche.gouv.fr/IMG/pdf/7_uu_2010.pdf Département de l’Ardèche Unités urbaines en 2010], ''ardeche.gouv.fr'', consulté le {{date-|26 juin 2020}}.</ref>. La seule [[aire urbaine]] dépassant les {{nombre|50000|habitants}} est celle d'[[Aire urbaine d'Aubenas|Aubenas]] avec {{nombre|61213|habitants}} en [[2015]]<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=AU2010-139 Aire urbaine d'Aubenas], consulté le {{date-|9 juillet 2015}}.</ref>. === Population des communes === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Annonay | commune 2 = Aubenas | commune 3 = Guilherand-Granges | commune 4 = Tournon-sur-Rhône | commune 5 = Le Teil | commune 6 = Privas | commune 7 = Saint-Péray | commune 8 = Bourg-Saint-Andéol | commune 9 = La Voulte-sur-Rhône | commune 10 = Viviers (Ardèche) | commune 11 = Vals-les-Bains | commune 12 = Davézieux | commune 13 = Charmes-sur-Rhône | commune 14 = Villeneuve-de-Berg | commune 15 = Chomérac }} === Population des unités urbaines === Selon le découpage effectué en 2010 par l'[[INSEE]], 21 [[unités urbaines]] sont centrées sur une commune du département : sept [[commune (France)|communes]] isolées, quatre agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à vingt-trois communes. Huit autres communes du département appartiennent à des unités urbaines centrées sur des communes d'un autre département. Les unités urbaines regroupant plus de {{unité|5000|habitants}} sont : {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'unité urbaine !! Population municipale (2015) !! Nombre de communes<br>(dont villes-centres) |- | 1 || [[Unité urbaine d'Aubenas|Aubenas]] || {{formatnum:39993}} || 23 |- | 2 || [[Unité urbaine de Tournon-sur-Rhône|Tournon-sur-Rhône]] || {{formatnum:29558}} || 9 (2), dont 6 dans la [[Drôme (département)|Drôme]] |- | 3 || [[Unité urbaine d'Annonay|Annonay]] || {{formatnum:26445}} || 6 |- | - || [[Unité urbaine de Valence (Drôme)|Valence]] || {{formatnum:19669}} || 3 en Ardèche |- | 4 || [[Unité urbaine de Privas|Privas]] || {{formatnum:14834}} || 6 |- | - || [[Unité urbaine de Montélimar|Montélimar]] || {{formatnum:10623}} || 2 en Ardèche |- | 5 || [[Unité urbaine de Saint-Vallier|Saint-Vallier]] ([[Drôme (département)|Drôme]]) || {{formatnum:8931}} || 5 (2, dont [[Sarras]]), dont 4 dans la [[Drôme (département)|Drôme]] |- | 6 || [[Unité urbaine de La Voulte-sur-Rhône|La Voulte-sur-Rhône]] || {{formatnum:8449}} || 3 |- | 7 || [[Unité urbaine de Charmes-sur-Rhône|Charmes-sur-Rhône]] || {{formatnum:7988}} || 4 (4) |- | 8 || [[Bourg-Saint-Andéol]] || {{formatnum:7203}} || 1 |} === Aires urbaines === {{voir aussi|Aire urbaine (France)}} Selon l'[[INSEE]], l'Ardèche compte en date de 2010 dix [[Aire urbaine (France)|aires urbaines]]. Vingt-trois communes du département appartiennent par ailleurs aux [[aire urbaine de Valence|aires urbaines de Valence]] (13), de [[Aire urbaine de Montélimar|Montélimar]] (8), de [[Aire urbaine de Vienne|Vienne]] (1) et de [[Aire urbaine de Langogne|Langogne]] (1). {| class="wikitable sortable" |- ! Rang !! Nom de l'aire urbaine !! Population municipale (2012) !! Nombre de communes |- | 1 || [[Aire urbaine d'Aubenas|Aubenas]] || {{unité|59089}} || 59 |- | 2 || [[Aire urbaine d'Annonay|Annonay]] || {{unité|45336}} || 25 |- | 3 || [[Aire urbaine de Tournon-sur-Rhône|Tournon-sur-Rhône]] || {{unité|32109}} || 12, dont 6 dans la [[Drôme (département)|Drôme]] |- | 4 || [[Aire urbaine de Privas|Privas]] || {{unité|20622}} || 14 |- | 5 || [[Aire urbaine de Saint-Vallier|Saint-Vallier]] ([[Drôme (département)|Drôme]]) || {{formatnum:8931}} || 5, dont 4 dans la [[Drôme (département)|Drôme]] |- | 6 || [[Aire urbaine de La Voulte-sur-Rhône|La Voulte-sur-Rhône]]|| {{formatnum:8449}} || 3 |- | 7 || [[Bourg-Saint-Andéol]] || {{formatnum:7203}} || 1 |- | 8 || [[Aire urbaine du Cheylard|Le Cheylard]]|| {{unité|5631}} || 10 |- | 9 || [[Aire urbaine du Pouzin|Le Pouzin]]|| {{unité|3832}} || 2 |- | 10 || [[Cruas]] || {{unité|2872}} || 1 |} === Accès aux soins === L'Ardèche est considérée comme un [[désert médical]]. La plupart des communes du département (88 %) sont confrontées à un accès aux soins inférieur à la moyenne nationale, et plus de 10 % des Ardéchois se retrouvent sans [[Médecine traitante|médecin traitant]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Pierre |nom=Souchon |titre=Traversée d'un désert médical |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2023/08/SOUCHON/66009 |site=Le Monde diplomatique |date=2023-08-01 |consulté le=}}</ref>. == Géographie == {{loupe|Géographie de l'Ardèche}} === Situation === {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Ardèche | élision = de l' | notes = | nord = [[Loire (département)|Loire]] | nord-ouest = [[Haute-Loire]] | nord-est = [[Isère (département)|Isère]] | est = [[Drôme (département)|Drôme]] | sud-est = [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] <small>([[Provence-Alpes-Côte d'Azur]])</small> | sud = [[Gard]] <small>([[Occitanie (région administrative)|Occitanie]])</small> | sud-ouest = | ouest = [[Lozère (département)|Lozère]] <small>([[Occitanie (région administrative)|Occitanie]])</small> | enclave = | width = | align = }} Points extrêmes du département de l'Ardèche : * Nord : [[Limony]] * Sud : [[Saint-Sauveur-de-Cruzières]] * Est : [[Guilherand-Granges]] * Ouest : [[Lespéron]] ==== Population ==== * Commune la plus peuplée : [[Annonay]] ({{unité|16075|habitants}} en 2013) * Commune la moins peuplée : [[Loubaresse (Ardèche)|Loubaresse]] ({{unité|30|habitants}} en 2013) ==== Superficie ==== * Commune la plus étendue : [[Lagorce (Ardèche)|Lagorce]] ({{unité|6949|hectares}}) * Commune la moins étendue : [[Lalevade-d'Ardèche]] ({{unité|227|hectares}}) <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Ardèche :"> Eyrieux.JPG|L'[[Eyrieux]] près de [[Saint-Fortunat-sur-Eyrieux]], dans le centre-est. St.Agrève (Ardêche, Fr) paysage.JPG|Secteur de [[Saint-Agrève]], dans le nord-ouest. 2015 Gorges de l'Ardèche 1.jpg|[[Gorges de l'Ardèche]], dans le sud. </gallery> === Régions naturelles === [[File:01 Paysans et chaumière en Ardèche.jpg|thumb|Cévenne ardéchoise au début du {{s-|XX|e}}.]] Les sols, le climat et la végétation de l'Ardèche sont bien différents entre le nord et le sud du département, qui est donc caractérisé par sa grande variété de milieux naturels et de paysages, tandis que le département s'étend sur un escarpement de plus de mille mètres de dénivelé, séparant le haut plateau du [[Massif central]] et la [[vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] au droit de [[Valence (Drôme)|Valence]]<ref name="AF" />. * Le Nord-Ouest, nommé [[Haut-Vivarais]], est plutôt cristallin, humide et vert. Ce pays de hautes collines et de moyennes montagnes appartient au [[Massif central]]. Le bassin de l'[[Eyrieux]], jusqu'aux abords des ''sucs'' et du [[mont Mézenc]] (point culminant du département à {{unité|1753|mètres}}), forme les [[Boutières]]. * Le Sud ([[Vivarais|Bas-Vivarais]]) est [[Marne (géologie) |marneux]] ou calcaire, plus sec, avec une végétation déjà méditerranéenne. Le bassin de l'[[Ardèche (rivière)|Ardèche]] y creuse des gorges spectaculaires. Les eaux souterraines sont nombreuses, caractéristiques des milieux [[Karst|karstiques]] : aven d'[[Orgnac-l'Aven|Orgnac]], aven [[Aven_Marzal|Marzal]], grotte de [[Saint-Marcel-d'Ardèche|Saint-Marcel]], aven de Noël, et l'Aven Grotte Forestière. Les collines et plateaux des ''[[Plateau des Gras|Gras]]'' (ou Grads) se rattachent géomorphologiquement aux grands Causses. * Au centre du département, les basaltes du [[plateau du Coiron]] et les marnes et calcaires du [[Moyen-Vivarais]] forment une sorte d'espace de transition, dont l'histoire géologique est fort complexe. * La partie ardéchoise de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] est plutôt étroite. C'est le ''Rivage'', une plaine d'alluvions d'âges différents, ponctuée de villages et de petites villes, au centre de terroirs agricoles fertiles. === Rivières et fleuves === {{article détaillé|Liste des cours d'eau de l'Ardèche}} Le territoire ardéchois est tributaire de deux des grands bassins hydrographiques français : * le bassin du [[Rhône]], ''via'' l'[[Ardèche (rivière)|Ardèche]], qui se jette dans la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] ; * le bassin de la [[Loire]], fleuve coulant vers l'[[océan Atlantique]]. Le bassin de la [[Loire]], qui prend sa [[Sources de la Loire|source]] au pied du [[mont Gerbier-de-Jonc]], ne concerne que la frange ouest du département. Les principaux cours d'eau du département coulent directement vers le Rhône, ou sont tributaires du bassin versant de l'[[Ardèche (rivière)|Ardèche]] et du [[Chassezac]], son principal affluent. Le cours de l'[[Allier (rivière)|Allier]], affluent de la Loire, marque la frontière de l'Ardèche et de la [[Lozère (département)|Lozère]] sur une vingtaine de kilomètres, peu après sa source. {| class="wikitable centre" |+ Rivières et fleuves en Ardèche ! scope="col" |'''Affluents du [[Rhône]]''' ! scope="col" |'''Affluents de la [[Loire]]''' ! scope="col" |'''[[Ardèche (rivière)|Ardèche]] et ses affluents''' |- valign="top" | * L'[[Ay (rivière)|Ay]] * L'[[Ardèche (rivière)|Ardèche]] * La [[Cance (rivière)|Cance]] ** La [[Déôme]] *** Le [[Ternay (rivière)|Ternay]] * La [[Cèze]] **La [[Claysse (rivière)|Claysse]] **La [[Ganière (Cèze)|Ganière]] *Le [[Doux (rivière)|Doux]] * L'[[Escoutay]] * L'[[Eyrieux]] ** L'[[Auzène]] ** Le [[Boyon (rivière)|Boyon]] ** La [[Dorne (rivière)|Dorne]] ** L'[[Eysse]] ** La [[Glueyre]] ** La [[Rimande (rivière)|Rimande]] ** La [[Saliouse]] ** Le [[Talaron]] * L'[[Ouvèze (Ardèche)|Ouvèze]] ** Le [[Mézayon]] * La [[Payre]] | * L'[[Aigue Nègre]] * L'[[Allier (rivière)|Allier]] L'espezonette ** Le Masméjean La Mejanne * Le [[Gage (rivière)|Gage]] ** Le [[Tauron]] * La [[Padelle]] * Le [[Prat Sauvage]] * Le [[Vernason]] ** Le [[Pradal (affluent du Vernason)|Pradal]] ** Le [[Mazan (affluent du Vernason)|Mazan]] *** Le [[Rance (affluent du Mazan)|Rance]] **** Le [[Malecham]] * Le [[Veyradeyre]] | * L'[[Auzon (rivière de l'Ardèche)|Auzon]] ** La [[Claduègne]] * La [[Beaume (rivière)|Beaume]] * Le [[Chassezac]] ** La [[Borne (rivière de l'Ardèche)|Borne]] * La [[Fontolière|Fontaulière]] ** La [[Bourges (rivière)|Bourges]] ** La [[Pourseille]] * L'[[Ibie]] * La [[Ligne (rivière)|Ligne]] * Le [[Lignon (Ardèche)|Lignon]] * Le [[Luol]] * La [[Volane]] ** La [[Bézorgues]] |} === Forêt ardéchoise === [[File:Saint-Julien-en-Saint-Alban - Le Pouzin 01.JPG|thumb|Forêt de Saint-Julien-en-Saint-Alban.]] Le département de l'Ardèche est un des départements les plus forestiers de France, puisque 45 % du territoire est couvert par des forêts, soit anciennes, soit reconstituées par suite de la [[déprise agricole]]. C'est une forêt très morcelée en nombreuses petites parcelles parfois enclavées, ce qui en complique l'exploitation mécanisée. * Superficie totale : {{formatnum:220000}} hectares ** Superficie en propriété privée : {{formatnum:200000}} hectares ** Superficie en propriété publique : {{formatnum:20000}} hectares ** Nombre de propriétaires privés : {{formatnum:60000}} ** Superficie moyenne des propriétés : 3 hectares ** Taux de micro-parcelles (inférieures à 1 hectare) : 50 % Le plan départemental en faveur de la forêt, adopté en 2006, inscrit les milieux forestiers parmi les grandes priorités de la politique départementale. Le [[Conseil général (France)|conseil général]] et le CRPF<ref>[https://www.cnpf.fr/ Centre National de la Propriété Forestière], cnpf, 20 juillet 2023</ref> ou centre régional de la propriété forestière Rhône-Alpes s'entendent pour encourager les projets de regroupements de parcelles, les opérations d'échanges amiables<ref>[https://www.cnpf.fr/actualites/la-restructuration-fonciere-forestiere La restructuration foncière forestière], cnpf, 30 août 2016</ref>. == Climat == {{article détaillé|Climat de l'Ardèche}} L'Ardèche offre une forte diversité de climats. En effet, un [[climat tempéré]] caractérise le Nord du département alors que le Sud offre un climat plus [[climat méditerranéen|méditerranéen]]. On peut citer par exemple : * ''l'Ardèche verte'' ou ''haute Ardèche'' située au nord du département, comprise entre {{unité|350|m}} et {{unité|850|m}} d'altitude, est de climat tempéré, la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] se différenciant par des chutes de neige très rares et des orages moins violents ; * ''le plateau ardéchois'' situé à l'ouest du département, d'une altitude moyenne d'environ {{unité|1000|m}}, présente un climat rude en hiver avec des températures pouvant atteindre les {{unité|-20|°C}}. Il est aussi caractérisé par les nombreuses chutes de neige s’étalant de fin novembre au mois de mars. Un vent de nord, glacial, appelé la [[Burle (vent)|burle]], souffle régulièrement pendant l'hiver et peut former des congères de plusieurs mètres de haut ; * ''l'Ardèche méridionale'' est caractérisée par un climat chaud et sec [[Climat méditerranéen|méditerranéen]] (la zone de culture de l'[[olea europaea|olivier]] s'étend jusqu'à Aubenas), en remarquant des extrêmes accentués par l'altitude dans la Cévenne ardéchoise ; * toute la diversité des climats ardéchois se reflétant dans la vaste région du [[Plateau du Coiron|Coiron]] aux [[Boutières]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Ardèche}} === De l'Antiquité à la Révolution === [[Fichier:Drapeau fr département Ardèche.svg|thumb|left|180px|Drapeau du Vivarais.]] L'installation des hommes [[Préhistoire|préhistoriques]] dans le département remonte environ à {{nombre|150000|ans}} (grottes [[moustérien]]nes de [[Soyons]]). De nombreuses traces subsistent encore, notamment dans le sud du département ([[grotte Chauvet]], [[dolmen]]s et [[menhir]]s). Durant l'[[Antiquité]], le sud du département est occupé par le [[Gaulois (peuples)|peuple gaulois]] des [[Helviens]] (le site de [[Oppidum de Jastres-Nord|Jastres]] à [[Lussas]], en est un vestige<ref>[https://www.patrimoine-ardeche.com/visites/jastres.htm Oppidum de Jastres-Nord], patrimoine-ardeche, janvier 2005</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Reynier, Ph. |titre=Les Dolmens de l'Ardèche |périodique=[[Bulletin de la Société préhistorique française]] |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=9 |numéro=2 |date=1912 |pages=147–149 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1912_num_9_2_6397 |consulté le=07-06-2020 |doi=10.3406/bspf.1912.6397}}.</ref>), une grande partie des [[Boutières]] (entre [[Eyrieux]] et [[Doux (rivière)|Doux]]) serait du ressort des [[Segovellaunes]], la partie septentrionale, au-delà du Doux, aux [[Allobroges]]. Rome fonde certainement la cité d'[[Alba-la-Romaine]]. Les [[Helviens]] commercent alors avec les [[Grecs]] et les marchands d'[[Empire byzantin|Orient]]. Alba est désertée pendant les invasions et l'évêque local s'installe au bord du Rhône près de son ''vivarium'', site qui prend le nom de Viviers. Le [[traité de Verdun]] (843), qui partage l'[[Empire carolingien]], place le comté de [[Vivarais]] en Francia Media (domaine de [[Lothaire Ier|Lothaire {{Ier}}]] à ne pas confondre avec la [[Lotharingie]], future [[Lorraine]], territoire de [[Lothaire II de Lotharingie|Lothaire II]] fils du précédent). Dans les soubresauts du [[Moyen Âge]], le comte-évêque reste sous la suzeraineté du [[royaume de Provence]] puis du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]] en [[1032]], avant de passer à la couronne capétienne comme fief mouvant en 1308<ref>[https://www.medarus.org/Ardeche/07genera/07genTex/histoire_vivarais_2.html Promenades en Ardèche]</ref>. Une grande majorité du Vivarais devient [[Réforme protestante|protestante]] au {{s-|XVI}}. S'ensuit un siècle et demi de [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]] provoquant répressions et massacres. Le siège de [[Privas]] par [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] et [[Louis XIII]] a lieu en [[1629]], et [[Louis XIV]] après la [[révocation de l'Édit de Nantes]] (octobre 1685), lance la répression des [[camisard]]s au début du {{XVIIIe siècle}} (massacre du serre du Pal, du serre de Muans à [[Boffres]]). Sous Louis XIV, en 1670, une jacquerie paysanne importante : la [[révolte de Roure]] ensanglante le Sud de la région, plus de {{nombre|600|morts}}, 40 exécutions, 100 condamnations aux galères. === De la Révolution au {{s-|XXI}} === [[Fichier:Carte du département de l'Ardèche - 1790-1793.tif|vignette|Carte de l'Ardèche (1790).]] Les trois ordres se réunissent le {{date-|27 octobre 1788}} à Annonay, le {{date-|28 octobre 1788}} à Villeneuve-de Berg, une assemblée générale a lieu le {{date-|17 décembre 1788}} à Privas dans l'église des Récollets<ref>{{lien web |langue=en |titre=Etats Generaux du Vivarais - 1789 : Alain Auzas : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive |url=https://archive.org/details/EtatsGenerauxDuVivarais-1789 |site=Internet Archive |consulté le=04-10-2020}}.</ref>. Le département des ''Sources de la Loire'' est créé le {{date-|4 mars 1790}}, en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}, à partir de la quasi-totalité de la [[Territoires du royaume de France|province]] du [[Vivarais]]. La [[Révolution française]] n'est pas partout bien accueillie en Vivarais. Une partie de la noblesse s'exile<ref>{{lien web |langue=en |titre=Liste des Emigres du Departement de l'Ardeche-1793 : Alain Auzas : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive |url=https://archive.org/details/ListeDesEmigresDuDepartementDeLardeche-1793 |site=Internet Archive |consulté le=04-10-2020}}.</ref>. Des bandes de [[chouans]] se réfugient dans les montagnes. De 1790 à 1792, plusieurs rassemblements ont lieu au sud du département dans la plaine de [[Camps de Jalès|Jalès]]. Lorsque le [[François-Louis de Saillans|comte de Saillans]] tente de soulever le pays dans une [[contre-révolution]] [[royalisme|royaliste]], il est battu à [[Joyeuse (Ardèche)|Joyeuse]] par le général d’[[Louis Alexandre d'Albignac|Albignac]], le {{date-|11 juillet 1792}}<ref>Albert Ceccarelli, ''La Révolution à l’Isle sur la Sorgue et en Vaucluse'', éditions Scriba, 1989, 2-86736-018-8, {{p.|33}}</ref>. Les troubles nécessitant l'intervention de forces armées régulières persistèrent jusqu'aux environs de 1800, qu'elles soient simple brigandage (la bande de Degout-Lachamp qui s'était fait connaître en 1783 lors de la [[révolte des Masques Armés]] sévit jusqu'en 1796) ou chouannerie résiduelle ([[Dominique Allier]], frère de [[Claude Allier|Claude]], prieur de [[Chambonas (Ardèche)|Chambonas]] et participant des [[Camps de Jalès]]), bandits et chouans s'associant parfois (Michel Riou). [[File:Liste des émigrés du département de l'Ardèche en 1792.pdf|thumb|Liste des émigrés du département de l'Ardèche en 1792.]] Le département participe généreusement à la levée de [[Volontaires de l'Ardèche 1792-1793|volontaires nationaux]] en 1792 et 1793 et aux campagnes de l'Empire. Après la victoire des [[Septième Coalition|coalisés]] à la [[bataille de Waterloo]] (18 juin [[1815]]), le département est occupé par les troupes [[Empire d'Autriche|autrichiennes]] de juin 1815 à novembre [[1818]] (voir [[Occupation#Occupations de la France à la fin du Premier Empire|occupation de la France à la fin du Premier Empire]]). Le {{s|XIX}} voit le département se développer, notamment grâce à l'industrie de la [[soie]] et [[Industrie papetière|du papier]], de la [[mine en France|mine]] (notamment les [[Fonderie de La Voulte-sur-Rhône|hauts fourneaux de La Voulte]]) et l'arrivée du [[Histoire des chemins de fer français|chemin de fer]]. De nombreuses [[Culture en terrasses|terrasses cultivées]] mettent en valeur le territoire<ref name="AF" />. L'Ardèche atteint ainsi un [[Démographie de la France|pic de population]] sous le [[Second Empire]], comptant {{nombre|388500|habitants}} selon le [[recensement de la population en France|recensement de 1861]]<ref name="AF">[[Armand Frémont]], « La terre », in ''Les Lieux de mémoire'', tome III (dir. [[Pierre Nora]]), Quarto Gallimard, 1997, {{p.|3047-3080}} (en part. {{p.|3050}} sq.)</ref>. Département rural, elle ne compte alors aucune grande ville<ref name="AF" />. Cependant, en raison, entre autres, du relief, l'Ardèche est touchée plutôt que d'autres départements par l'[[exode rural en France|exode rural]] ; {{citation|comme dans beaucoup d'autres [[région (France)|régions]] où prévalait un système analogue, le déclin des [[Secteur secondaire en France|industries]] en milieu rural entraîna celui de l'[[agriculture en France|agriculture]], et réciproquement. En un siècle, l'Ardèche perdit ainsi plus de cent quarante mille habitants, par émigration ou par [[dénatalité]], soit plus du tiers des Ardéchois du {{s|XIX}}, pour ne plus compter que {{unité|245600 personnes}} au [[recensement de la population en France|recensement de 1962]]}} ([[Armand Frémont|A. Frémont]], 1997<ref name="AF" />). La guerre de 1870-1871 voit l'Ardèche lever un régiment de [[Garde mobile de l'Ardèche|gardes mobiles]] qui participera à la défense de l'Eure. À la fin du siècle, le sud viticole subit la crise du [[phylloxéra]]. Puis l'Ardèche paye un lourd tribut lors des deux guerres mondiales : en [[1918]], {{nombre|12000|soldats}} ne reviennent pas du front, et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], plusieurs résistants prennent le [[maquis (résistance)|maquis]], ce qui provoque arrestations et exécutions, mais accélère également le départ des troupes nazies. Après-guerre, la petite industrie se maintient (hautes vallées des Boutières) ou périclite (mines de [[Largentière]]) ; l'agriculture reprend ses droits avec un milieu de {{s|XX}} où les fruitiers (pêchers de l'[[Eyrieux]], cerises au sud) connaissent la renommée. Depuis 1962, le nombre d'[[ouvrier]]s de l'[[secteur secondaire en France|industrie]] en Ardèche dépasse celui des travailleurs de la terre<ref name="AF" />. Le [[tourisme en France|tourisme]], de l'Ardèche verte au nord jusqu'aux zones toutes méditerranéennes entre [[Aubenas]] et l'embouchure de l'Ardèche dans le Rhône, est devenu un élément important de l'[[économie de la France|économie]] ardéchoise. Au {{date-|1 janvier 2016}}, la région [[Rhône-Alpes]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Auvergne (ancienne région administrative)|Auvergne]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. == Langues régionales == Quelques communes de l'extrême-nord du département (canton de Serrières) sont dans l'espace [[francoprovençal]]. Le reste du département est de [[occitan|langue d'oc]] : * [[auvergnat]] à l'ouest (Monts d'Ardèche) ; * [[languedocien]] au sud ([[bas-vivarois]]) ; * [[vivaro-alpin]] en [[Haut-Vivarais]] et [[Boutières]]. À l'heure actuelle, l'usage de l'occitan est réduit aux classes d'âges les plus anciennes. Les principaux mouvements de défense de la langue régionale sont l'[[Institut d'études occitanes]] et ''Parlarem en Vivarés''. Le français régional comporte des mots d'origine occitane : * ''chamba'', ''darbou'' chez les paysans (comprendre [[Culture en terrasses|terrasse]], [[taupe]]) ; * un lycéen vous dira que sa ''boge'' est trop lourde (comprendre [[cartable]], mot dérivé du gaulois *''bulga'', sac de cuir). L'occitan est la langue utilisée pour le chant « patriotique » ardéchois, ''[[l'Ardecho]]''. == Armoiries == [[Fichier:Blason dpt fr Ardeche.svg|vignette|Blason de l'Ardèche.]] Le blason ancien du Vivarais, repris par le département de l'Ardèche, est un blason de France ancien affecté d'une brisure : une bordure d'or. Cette bordure porte huit écussons d'azur qui représentent les huit places qui envoyaient des députés aux États du Vivarais : # [[Tournon-sur-Rhône|Tournon-sur-Rhone]] ; # [[Viviers (Ardèche)|Viviers]] ; # [[Château de Boulogne|Boulogne]] ; # [[Largentière]] ; # [[Joyeuse (Ardèche)|Joyeuse]] ; # [[Annonay]] ; # [[Château d'Aubenas|Montlaur]] ; # [[Bourg-Saint-Andéol]]. == Politique == {{Article détaillé|Vie politique dans l'Ardèche}} [[Fichier:Ardeche-arrondissement.svg|vignette|Cantons et arrondissements de l'Ardèche après l'arrêté préfectoral du 22 février 2007.]] Le [[conseil départemental de l'Ardèche]] est acquis au [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] depuis 1998 : [[Michel Teston]], sénateur du département de [[1998]] à [[2014]] et [[Pascal Terrasse]], député du département depuis 1997, ont été avec Laurent Ughetto élu en 2017, les présidents du conseil départemental ces dernières années. Il y existe une pluralité relativement importante dans le résultat des élections locales comme nationales. Le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], localement bien implanté, avec Laurent Ughetto président du conseil départemental et y comptait trois députés en 2012 : [[Pascal Terrasse]], actuellement aussi conseiller départemental dans le [[canton de Bourg-Saint-Andéol]] et membre du parti d'[[Emmanuel Macron]] « [[En marche !|En Marche !]] » ; [[Olivier Dussopt]], maire d'[[Annonay]] jusqu'au {{date-|10 juillet 2017}} et [[Secrétaire d'État (France)|secrétaire d'État]] depuis le {{date-|24 novembre 2017}} dans le [[Gouvernement Édouard Philippe (2)|gouvernement Philippe II]] ; Sabine Buis, actuellement aussi conseiller départemental dans le canton d'Aubenas-2 et ancienne conseiller régional. Les législatives de juin 2017 ont élu [[Hervé Saulignac]] dans la première circonscription, [[Olivier Dussopt]] dans la seconde, tous deux PS avant que ce dernier ne rejoigne le gouvernement d'[[Édouard Philippe]] au poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, et [[Fabrice Brun]] ([[Les Républicains|LR]]) dans la troisième. Quatre des {{nobr|33 villes}} de plus de {{nombre|2000|habitants}} que compte le département sont actuellement gérées par le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] ([[Annonay]], [[Boulieu-lès-Annonay]], [[Le Teil]] et [[Les Vans]]) neuf au total pour la gauche. Le parti dispose de treize des {{nobr|34 sièges}} du [[Conseil départemental de l'Ardèche|conseil départemental]] (24 au total pour la gauche) et de deux des dix [[Liste des conseillers régionaux de l'Ardèche|conseillers régionaux]] (trois avec un élu [[Parti communiste français|PCF]]). [[Les Républicains (parti français)|Les Républicains]], eux aussi relativement bien implantés, y compte les deux sénateurs du département : [[Mathieu Darnaud]], maire de [[Guilherand-Granges]] et ancien conseiller régional, et [[Jacques Genest (homme politique)|Jacques Genest]], maire de [[Coucouron]] et notamment président de l'Association des maires ruraux de l'Ardèche. [[Fichier:Ardèche-circonscriptions.svg|vignette|Circonscriptions législatives de l'Ardèche.]] Huit des {{nobr|33 villes}} de plus de {{unité|2000|habitants}} que compte le département sont actuellement gérées par le parti, dont les communes de [[Aubenas]] et de [[Vals-les-Bains]], quatre par l'[[UDI, Union des démocrates et indépendants|UDI]] et douze par des maires divers droite (DVD). Le parti dispose de quatre des {{nobr|34 sièges}} du [[Conseil départemental de l'Ardèche|conseil départemental]] (dix au total pour la droite) et de deux de dix [[Liste des conseillers régionaux de l'Ardèche|conseillers régionaux]] (cinq avec une élue [[UDI, Union des démocrates et indépendants|UDI]] et deux élues Divers Droite). Le [[Rassemblement national (parti français)|Rassemblement National]] réalise quant à lui des scores importants depuis l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], notamment dans le Sud-Est du département et sur le plateau ardéchois. La liste RN (ex-FN) arrive en tête dans le département aux [[Élections européennes de 2014 en France|élections européennes de 2014]] (25,40 % contre 24.86 % au niveau national) et à celle de [[Élections européennes de 2019 en France|2019]] (23,49 % contre 23,34 % au niveau national). Il est également en tête au {{1er|tour}} des [[Élections départementales françaises de 2015|élections départementales de 2015]] (24.60 %). Après un premier score important en [[Élection présidentielle française de 2012|2012]] (20,04 % contre 17,90 % au niveau national), [[Marine Le Pen]] y arrive en tête en 2017 avec 22,13 % (21,30 % au niveau national) et réalise 37,63 % au {{2nd-en}} tour (33,90 % au niveau national). Le parti dispose de 2 des 10 [[Liste des conseillers régionaux de l'Ardèche|conseillers régionaux]] du département, dont Céline Porquet, secrétaire départementale de la fédération RN de l'Ardèche et actuelle conseillère municipale à [[Viviers (Ardèche)|Viviers]]. Le vote communiste ([[Front de gauche (France)|Front de Gauche]] et [[Parti communiste français|PCF]]) est quant à lui présent dans des secteurs plus localisés, notamment à [[Cruas]] (seule mairie communiste de plus de {{nombre|2000|habitants}}) ou dans certaines communes comme [[Antraigues-sur-Volane]] ou [[Jaujac]]. Quant au vote écologiste, il reste très minoritaire mais non négligeable dans les [[Cévennes]] ardéchoises (sud-ouest). Résultats de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], {{1er|tour}} : [[François Hollande]] : 25,98 % (28,63 % en France ; {{nobr|-2,65 points}}) | [[Nicolas Sarkozy]] : 23,76 % (27,18 % ; {{nobr|-3,42 points}}) | [[Marine Le Pen]] : 20,04 % (17,90 % ; {{nobr|+2,14 points}}) | [[Jean-Luc Mélenchon]] : 14,07 % (11,10 ; {{nobr|+2,97 points}}) [[François Bayrou]] : 9,15 % (9,13 % ; {{nobr|+0,02 point}}) | [[Eva Joly]] : 2,80 % (2,31 % ; {{nobr|+0,49 point}}) | [[Nicolas Dupont-Aignan]] : 1,94 % (1.79 % ; {{nobr|+0.15 point}}) [[Philippe Poutou]] : 1,37 % (1,15 % ; {{nobr|+0,22 point}}) | [[Nathalie Arthaud]] : 0,63 % (0,56 % ; {{nobr|+0,07 point}}) [[Jacques Cheminade]] : 0,26 % (0,25 % ; {{nobr|+0,01 point}}) Tandis que le vote pour les deux principaux candidats, à savoir le président de la République sortant [[Nicolas Sarkozy]] et son concurrent [[François Hollande]], est bien plus faible au niveau départemental que national (+ de six points d'écart cumulés), [[Marine Le Pen]] récolte quant à elle plus de 20 % des suffrages ardéchois. [[Jean-Luc Mélenchon]] récolte lui plus de 14 % des suffrages (trois points de plus que le score national), ce qui en fait la plus forte progression par rapport aux autres candidats. Résultats de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], {{2nd-en}} tour : [[François Hollande]] : 53,45 % en Ardèche (51,64 % en France) | [[Nicolas Sarkozy]] : 46,55 % (48,36 %) Le taux de participation est au {{1er|tour}} de 84,15 % contre 79,48 % au niveau national (+4,67 points), et au {{2nd-en}} tour de 83,80 % contre 80,35 % (+{{nobr|3,45 points}}) au niveau national. Résultat du [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum du 29 mai 2005]] : Le « non » l'emporte à 60,00 % dans le département ardéchois, soit plus de cinq points par rapport au niveau national (54,67 %). Résultat du [[Référendum français sur le traité de Maastricht|référendum du 20 septembre]] 1992 : Le « oui » l'emporte à 50,97 % dans le département ardéchois de {{nombre|2722|voix}} supplémentaires (51,04 % au niveau national). * [[Liste des députés de l'Ardèche]] * [[Liste des sénateurs de l'Ardèche]] * [[Liste des conseillers généraux de l'Ardèche]] * [[Liste des préfets de l'Ardèche]] * [[Élection présidentielle française de 1848|Élection présidentielle de 1848 dans le département de l'Ardèche]] * [[Élections législatives françaises de 1932 dans le département de l'Ardèche]] * [[Liste des cantons de l'Ardèche]]. == Économie == === Agriculture === L'[[agriculture en France|agriculture]], qui s'est modernisée<ref name="AF" />, est encore bien présente, mais avec des parcelles moyennes assez petites. Depuis 1962, le nombre d'[[ouvrier]]s de l'[[secteur secondaire en France|industrie]] dépasse celui des travailleurs de la terre<ref name="AF" />. En 1982, les agriculteurs représentent 14 % de la [[population active]] ardéchoise, loin derrière les ouvriers (38 %) et les professions du [[secteur tertiaire]] (48 %)<ref name="AF" />. L'Ardèche compte ainsi {{unité|12000 agriculteurs}} en 1982, à peine plus que les [[chômage en France|chômeurs]] ({{formatnum:11000}} en 1986)<ref name="AF" />. En 2020 la diminution est très importante : le nombre d'exploitations agricoles est de 3 745 et la population active familiale de 3 965<ref name=":0">{{Lien web |auteur=CCI Ardèche |titre=Chiffres clés de l'Ardèche 2022 |url=https://www.ardeche.cci.fr/article/les-chiffres-cles-de-lardeche-2022#section-295231 |site=ardeche.cci.fr |date=2022 |consulté le=18 mai 2022}}</ref>. La taille moyenne des exploitations est de 33 ha. 1 001 exploitations sont certifiées ''[[Agriculture biologique|Agriculture Biologique]]''. Tous les acteurs de la filière [[châtaigne]] ou [[castanéiculture]] sont représentés en Ardèche, ce qui équivaut à plus de {{nombre|1000|emplois}} à temps plein entre la production, la transformation et la commercialisation. Le département dispose encore de plus de mille exploitations, dont 20 à 60 % des revenus sont issus de la filière châtaigne. En 2004, la production de châtaignes atteignait {{unité|5400|tonnes}}, soit 50 % de la production française ; elle bénéficie d'un [[label de qualité|label]] [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis juin 2006 et du signe [[Appellation d'origine protégée|AOP]] depuis 2014<ref>{{Lien web |titre=L'AOP qu'est ce que c'est ? |url=https://www.chataigne-ardeche.com/chataigne-aoc/ |site=chataigne-ardeche.com |consulté le=27/3/2022}}</ref>. L'AOC ''Châtaigne d'Ardèche'' est défendue par le SPCA (syndicat des producteurs de châtaignes d'Ardèche<ref>''Un fruit à grande valeur ajoutée'', ''[[L'Hebdo de l'Ardèche]]'', {{date-|19 octobre 2007}}, {{p.|19}}.</ref>). Les bois de châtaignier sont encore au cœur de la vie rurale, dans la moyenne montagne, soit au-dessus de {{unité|450 à 500 m}} d'altitude : fruits, farines, bières, bois, confitures, etc. L'espoir de renforcer le secteur explique en partie la création du [[parc naturel régional des Monts d'Ardèche]] et le développement des fêtes ''Castagnades'' d'automne. Le [[viticulture en France|vignoble]], en trente ans, est devenu réputé - des [[Côtes-du-rhône (AOC)|côtes-du-Rhône]] septentrionales autour de [[Cornas]] et [[Saint-Péray]], notamment avec les appellations AOC du même nom et celle de Saint Joseph (qui s'étend sur plus de 60 km de Mauves (07) à Chavannay (42) - jusqu'aux [[Côtes-du-vivarais|Côtes-du-Vivarais]] et aux [[Côtes-du-rhône (AOC)|Côtes-du-Rhône]] méridionales, autour de [[Bourg-Saint-Andéol]], et les [[Comtés-rhodaniens]]. Autour d'Aubenas, les efforts pour faire connaître le [[gamay nouveau]] se multiplient. Certains cépages, comme le [[viognier]] blanc, forment d'excellents vins de garde. On peut aussi noter une reprise du cépage typique des Cévennes ardéchoises, le Chatus, qui est cultivé par plus d'une douzaine de vignerons et caves coopératives dans le bas Vivarais. Les arbres fruitiers ([[cerise]]s, [[pêche (fruit)|pêches]]<ref name="AF" />) de la vallée du Rhône et des vallées des torrents descendus de la montagne bénéficient d'une image de qualité auprès des consommateurs ; cependant, le [[Périurbanisation|mitage périurbain]] a entraîné des arrachages, par exemple autour de [[Privas]], ou le long de la vallée de l'[[Eyrieux]]. Malgré les difficultés, l'[[élevage]] progresse, bénéficiant également d'une image de qualité : [[Bos taurus|bovins]] (du [[plateau du Coiron]], des abords du [[mont Mézenc]] (AOC Fin gras du Mézenc<ref>{{Lien web |titre=Fiche produit |url=https://www.inao.gouv.fr/produit/7926 |site=inao.gouv.fr |consulté le=27/3/2022}}</ref>)), [[Mouton|ovin]], [[caprinae|caprin]], [[Suidae|porcin]] ; autour de la castanéiculture et du tourisme se développe à nouveau l'élevage des [[âne]]s et des [[cheval|chevaux]]. L'Ardèche est un important producteur de [[Liste de fromages français|fromages]]<ref name="AF" /> (par exemple l'[[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] [[picodon]], au [[Fromage au lait de chèvre|lait de chèvre]]). La [[Céréale|céréaliculture]] n'est pas dominante, la superficie des terres à céréales ne dépassant pas {{unité|11050 hectares}}. En 2006, a été produit pour {{unité|41660|€}} de céréales, le [[rendement agricole|rendement]] étant le plus faible de l'ancienne [[région (France)|région]] [[Rhône-Alpes]] avec {{nobr|38 quintaux}} à l'hectare<ref>''Les champs donneurs pour l'alimentation'', Le Dauphiné, 18/07/08.</ref> Le goût récent du public pour les variétés anciennes de produits du terroir ou les méthodes traditionnelles de culture a permis de relancer des cultures marginalisées. C'est le cas de la culture de pommes de terre primeur de la vallée de l'Eyrieux, dans le périmètre du parc<ref>{{Lien web |auteur=Hebdo de l'Ardèche |titre=Boutières : la belle des Échamps à l’honneur |url=https://www.hebdo-ardeche.fr/actualite-479-boutieres-la-belle-des-echamps-a-l-honneur |site=.hebdo-ardeche.fr |date=20 mai 2009}}</ref>. La production, limitée à deux cents tonnes, est reconnue pour sa qualité exceptionnelle (marque ''Les Échamps de l'Eyrieux''). === Industrie === Il existe en 2020, en Ardèche, plus de 3 000 établissements employant environ 20 000 personnes<ref name=":0" />. L'industrie est très tôt arrivée en Ardèche grâce à la culture du [[Bombyx du mûrier|ver à soie]] développée par [[Olivier de Serres]] pour les ateliers de [[soie]] [[lyon]]nais. Jusqu'au début du {{s-|XX}}, les fermes disposaient d'ateliers d'élevage des vers, les [[magnanerie]]s. Mais cette activité a périclité dès la fin du {{s|XIX}}, même s'il reste encore plusieurs entreprises du textile - et, dans le Sud, de nombreux mûriers.[[Fichier:Photo d'affiche- l'Ardèche n'est pas à vendre.jpg|thumb|150px|Photo d'affiche contre l'exploitation des [[gaz de schiste]] en Ardèche.]] Le tissu industriel s'est développé au profit des petites et moyennes entreprises, notamment dans le domaine de la mécanique ([[Iveco Bus|Irisbus]]), du pesage ([[Precia]]), de la plasturgie, de la tannerie ([[Annonay]]), de la papeterie, de l'agroalimentaire et de la bijouterie (bassin du [[Le Cheylard|Cheylard]]). Quelques industries lourdes se sont également implantées (cimenteries, [[centrale nucléaire de Cruas]], verreries), en particulier le long du Rhône ([[Le Pouzin]] par exemple). L'industrie agroalimentaire est également présente, avec les salaisons, les fromages ([[picodon]], [[Saint-félicien (fromage de l'Ardèche)|saint-félicien]], etc.), la confiserie ([[crème de marrons]], [[marron glacé|marrons glacés]]), le miel, les alcools fins, bénéficiant d'un label reconnu. De la [[diatomite]] est extraite du [[Gisement de diatomite de Saint-Bauzile (Ardèche)|gisement de la montagne d'Andance à Saint-Bauzile]] depuis 1960 et valorisée dans une usine au village. En 2011, les projets d'extraction de [[gaz de schiste]] ont soulevé une vive opposition de la part des populations concernées. === Construction et travaux publics === Les 3 967 établissements existants au {{Date|3 décembre 2019}} emploient environ 9 000 personnes dont 5 841 salariés. 2 868 établissements n'ont aucun salarié et 9 en ont plus de 50. === Tourisme === L'Ardèche a obtenu en 2024 la première place du classement GreenGo de « l'écoresponsabilité » pour le [[tourisme durable]], avec la note de 94/100, devant le [[Finistère]] et la [[Gironde (département)|Gironde]], grâce à de bonnes notes sur {{cita|les questions de l'alimentation, des déchets, de la gestion de l'eau et de l'énergie}}<ref name=ardècheP>{{Lien web |titre=L'Ardèche, première destination des touristes écoresponsables |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ardeche/l-ardeche-premiere-destination-des-touristes-ecoresponsables-2942523.html|site=''[[France Télévisions]]''|date=23 mars 2024}}</ref>. Dans ce département, en 2023, 16 millions de nuitées ont été enregistrées, en progression de 6 % sur un an<ref name=ardècheP/>. Le tourisme est le secteur le plus prometteur, avec {{nombre|4000|emplois}} directs ou [[saisonnier]]s. En 2007, près de {{nobr|16,6 millions}} de [[nuitée]]s ont été enregistrées, soit {{nobr|2,4 millions}} de séjours, pour un chiffre d'affaires de {{nobr|408 millions}} d'euros. 53 % des nuitées se font entre juillet et août. La capacité d'accueil de visiteurs, en 2020, comprend : 5 888 places dans l'hôtellerie ; 73 305 dans les campings) ; 3 134 dans les résidences de tourisme et résidences hôtelières, 4 453 dans les villages de vacances, chiffres auxquels il faut ajouter 36 786 résidences secondaires et logements occasionnels. === Grandes entreprises === Le département compte plusieurs entreprises déclarant plus de deux millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxes<ref>{{Lien web|titre="liste des entreprises de l'Ardèche"|url=https://www.verif.com/liste-entreprises/?search=v&code_postal=07&/1/ca/d|site=www.verif.com|consulté le=2019-05-23}}.</ref>. == Transports == {{article détaillé|Transports en Ardèche}} === Transport ferroviaire === [[Fichier:Trains du Vivarais dit Le Mastrou 03.jpg|vignette|Le Mastrou, [[chemin de fer du Vivarais]].]] [[Fichier:FR-48-Allier Valley4.JPG|vignette|Le viaduc des Brasses sur l'[[Allier (rivière)|Allier]] au sud-est de [[Langogne]] : en cet endroit, la [[ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac]] quitte le département de la [[Lozère (département)|Lozère]] (à gauche) pour entrer dans celui de l'Ardèche.]] Le département de l'Ardèche a la particularité d'être le seul département de France métropolitaine à ne compter aucune gare ferroviaire ou ligne voyageur desservie par la SNCF sur son territoire, la dernière ligne ayant fermé en 1973 (Givors-Grezan : itinéraire Lyon-Nîmes via Villeneuve-lès-Avignon) ; ceci s'explique par sa faible densité et son relief<ref>{{Lien web |auteur=Anna Rousseau |titre=SNCF : pourquoi n'aime-t-elle pas l'Ardèche ? |url=http://departimmediat.blogs.challenges.fr/archive/2011/09/12/sncf-pourquoi-n-aime-t-elle-pas-l-ardeche.html |date=12 septembre 2011 |site=departimmediat.blogs.challenges.fr |consulté le=5 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="RTL">{{Lien web |titre=Le journal de 9h : le train de voyageurs sera de retour en Ardèche d'ici 2017 |url=http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-journal-de-9h-le-train-de-voyageurs-sera-de-retour-en-ardeche-d-ici-2017-7778390730 |date=17 mai 2015 |site=rtl.fr |consulté le=5 décembre 2016}}.</ref>. Ainsi, pour se rendre à [[Paris]] depuis [[Privas]], la préfecture, le trajet s'effectue par la route jusqu'à [[Montélimar]] ou [[Valence (Drôme)|Valence]] (gare de Valence ville ou [[gare de Valence TGV]] ouverte en 2001). Dans l'est du département, depuis les [[années 1980]], la [[ligne de Givors-Canal à Grezan|ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône]], actuellement dévouée au trafic de fret, a fait l'objet de projets de réouverture au trafic voyageurs, régulièrement évoqués par les élus locaux. À chaque fois, le projet a été repoussé. Certains trains de voyageurs peuvent cependant être détournés vers Saint-Péray et Le Teil en fonction des nécessités de la SNCF<ref>[https://www.cheminots.net/forum/topic/25485-il-ny-aurait-aucune-gare-voyageur-en-ardèche/page/3/ Il n'y aurait aucune gare voyageur en Ardèche ?], ''cheminots.net'', {{date-|3 septembre 2010}}.</ref>. En [[2014]], [[Réseau ferré de France]] a estimé que la réouverture au trafic voyageurs de la ligne concernée coûterait 107,4 millions d'euros pour un revenu annuel de seulement {{nobr|1,76 million}} d'euros, rendant le projet non rentable<ref>{{Lien web|langue = Français|url = http://www.ledauphine.com/actualite/2014/07/03/une-facture-trop-salee-pour-le-retour-du-train|titre = 107 millions d'euros... une facture trop salée pour le retour du train|date = 4 juillet 2014|éditeur=[[Le Dauphiné libéré]]|consulté le = 26 juillet 2014}}.</ref>. En 2019, la réouverture aux voyageurs de la liaison ferroviaire Valence - Le Teil est prévue pour 2024<ref>Adrien Serrière, [https://www.francebleu.fr/infos/transports/le-retour-du-train-de-voyageurs-en-ardeche-la-region-le-promet-pour-2024-1554747175 Le retour du train de voyageurs en Ardèche, la région le promet pour 2024], ''[[France Bleu]]'' (Drôme Ardèche), {{date-|9 avril 2019}}.</ref>. Dans le sud-ouest du département, la [[ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac]] {{incise|surnommée « ligne des Cévennes »}} ouverte aux voyageurs pénètre en deux endroits en Ardèche lorsque la voie circule en rive droite de l'[[Allier (rivière)|Allier]] : entre [[Langogne]] et [[Cellier-du-Luc]] et à [[Laveyrune]]. Le long de ce tronçon d'une vingtaine de kilomètres, trois gares sont desservies dans le département de la [[Lozère (département)|Lozère]] : [[Gare de Langogne|Langogne]], [[Gare de Luc (Lozère)|Luc]] et [[Gare de La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains|La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains]] dans le bourg de [[la Bastide-Puylaurent]]. Cependant, même si ces gares sont parfois distantes de quelques mètres de l'Ardèche et que celle de La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains fait référence au bourg ardéchois de [[Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d'Aurelle]] distant d'environ huit kilomètres, aucune ne se trouve dans le département. ==== Trains touristiques ==== Le Mastrou, ce train touristique à vapeur de l'Ardèche verte, relie [[Lamastre]] à [[Tournon-sur-Rhône]]. Le [[Velay Express]], situé sur le plateau du [[Velay]]. Le [[train touristique de l'Ardèche méridionale]] reliait [[Vogüé]] à [[Saint-Jean-le-Centenier]] jusqu'en 2011. {{article connexe|Liste des chemins de fer touristiques de France|Ardèche miniatures}} ==== Anciennes liaisons ferroviaires ==== L'abandon de ces voies ferrées ouvre des opportunités de développement du réseau cyclable ardéchois<ref>[https://www.ardeche.fr/cms_viewFile.php?idtf=257&path=57%2F257_655_CD07-SCHEMA-VELO-20-25-BDef-2.pdf Schéma départemental en faveur du vélo 2020-2025], ardeche.fr, consulté le 24 juillet 2023</ref>. *[[CFD Réseau du Vivarais]] *[[Ligne transcévenole]] *[[Ligne du Pouzin à Privas]] *[[Ligne de Saint-Sernin à Largentière]] *[[Ligne de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche]] *[[Tramways de l'Ardèche]] *[[Tramway de Vals-les-Bains à Aubenas]] *[[Tramway de Valence à Saint-Péray]] === Transport en commun routier === [[Fichier:Minibus de l'été.jpg|vignette|Minibus à Tournon-sur-Rhône.]] Le conseil général de l'Ardèche a réorganisé le réseau de transport en commun routier, avec une tarification unique depuis 2009, et un nom et un logo unique depuis mai 2011 : « Le SEPT : service express public de transport ». Cette nouvelle identité est complétée par l'adoption de la carte de transport en commun [[Carte OùRA!|OùRA!]], compatible avec la plupart des réseaux urbains et interurbains de la région Rhône-Alpes, ainsi que les TER. La carte OùRA! est également compatible avec les réseaux de bus urbains d'Aubenas ([[Transport en commun d'Aubenas|Tout'enbus]]) et les réseaux de Valence ([[Réseau de bus Citéa|Citéa]]) et Montélimar ([[Transports en commun de Montélimar|Montélibus]]). == Spécialités culinaires == [[File:Cailette et mesclun.JPG|thumb|Caillette et mesclun.]] {{Article détaillé|Cuisine ardéchoise}} * [[Caillette (pâté)|Caillette]] * [[Castagnou]] (apéritif à base de liqueur de châtaigne et de vin blanc) * [[Crème de marrons]] (confiture de châtaignes) * [[Crique (cuisine)|Crique]] * [[Bajana|Cousina]] (soupe à la châtaigne) * [[Foudjou]] * [[Bosson macéré]] * [[Fin gras du Mézenc]] * [[Picodon]] (fromage de chèvre AOC) * [[Maôche]] * [[Bombine|La Bombine]] (plat) * [[Marquisette]] (boisson) * La Gueuse (saucisse) == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme dans l'Ardèche}} [[Fichier:Vue depuis les remparts.jpg|thumb|La vallée de l'Ardèche vue des remparts d'[[Aubenas]].]] [[Fichier:CirqueMadeleine.jpg|thumb|Le cirque de la Madeleine.]] [[File:Largentiere-Chateau.JPG|thumb|Château de Largentière.]] Le tourisme est très développé en Ardèche. Le département est divisé en quatre grandes zones : * L'Ardèche méridionale, également appelé Bas-Vivarais, qui s'étend de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] au piémont [[Cévennes|cévenol]]. Cette zone est de loin la plus touristique lors de la période estivale. Les attractions sont : ** [[Vallon-Pont-d'Arc]], commune marquant le début des [[gorges de l'Ardèche]] jusqu'à [[Saint-Martin-d'Ardèche]] ; ** La [[grotte Chauvet]], découverte en [[1994]], dont on peut visiter la réplique à la [[caverne du Pont-d'Arc]] ; ** Le [[site archéologique d'Alba-la-Romaine]] et son musée (MuséAL), ** Le [[bois de Païolive]], près des [[Les Vans|Vans]] et des rives du [[Chassezac]] ; ** L'[[aven d'Orgnac]], Grand Site, musée ; **Le village médiéval de [[Balazuc]], labellisé parmi les [[Les Plus Beaux Villages de France|plus beaux villages de France]], et le [[Muséum de l'Ardèche]], ** Le village médiéval de [[Saint-Montan]], élu plus beau village de l'Ardèche en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Laure FUMAS |titre=Saint-Montan a été élu plus beau village de l’Ardèche |url=https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2022/06/05/saint-montan-a-ete-elu-plus-beau-village-de-l-ardeche#:~:text=Ils%20ont%20%C3%A9lu%20Saint%2DMontan,le%20D%C3%A9partement%20de%20l'Ard%C3%A8che. |accès url=libre |site=Le Dauphiné Libéré |date=3 aout 2022 |consulté le=31 janvier 2024}}</ref> ; ** Le village médiéval de [[Joyeuse (Ardèche)|Joyeuse]] avec le [[musée de la Châtaigneraie]] ; ** Le village de [[Saint-Alban-Auriolles]], son [[dolmen]] et le musée [[Alphonse Daudet|Alphonse-Daudet]]<ref>[http://musee.daudet.free.fr/ Site sur le musée Alphonse Daudet.]</ref> ; ** Le village de [[Lanas]] avec son aérodrome et le parc de loisirs [[Parc Avenue]] ; ** Le site remarquable des gorges de [[Beaume (rivière)|La Beaume]] à proximité du village de Joyeuse. Gorges préservées et uniquement accessibles à pied ou en canoë au printemps ; ** La route touristique des [[gorges de l'Ardèche]] à travers sa [[réserve naturelle nationale des Gorges de l'Ardèche|réserve naturelle]] et sa garrigue ; ** Les nombreux sites [[mégalithe|mégalithiques]] (environ 750 [[dolmen]]s en Bas-Vivarais, et une dizaine de menhirs) ; ** Les églises romanes de [[Larnas]] et de [[Bourg-Saint-Andéol]], près de demeures [[Renaissance]] ; **[[Viviers (Ardèche)|Viviers]], sa [[Cathédrale Saint-Vincent de Viviers|cathédrale]] et sa vieille-ville ; ** Les châteaux de [[Largentière]], [[Vogüé]] et de [[Labastide-de-Virac]] ; ** Les villages labellisés comme [[Balazuc]], [[Saint-Montan]], [[Labeaume (Ardèche)|Labeaume]]. ** Le [[Aluna Festival|Festival Aluna]], l'un des plus importants du Sud de la France à Ruoms. * La Cévenne ardéchoise, pays des [[Crête|serres]], qui s'étend des Vans au [[col de Mézilhac]], comprend les lieux d'intérêts suivants : ** Les villages de caractère comme [[Malarce-sur-la-Thines|Thines]], [[Jaujac]] et [[Antraigues-sur-Volane]]. ** Le [[Pont du Diable (Thueyts)|pont du Diable]] à [[Thueyts]]. Construit en pierres de [[basalte]] il enjambe d'une seule arche l'[[Ardèche (rivière)|Ardèche]], très mince à cet endroit, à plus de {{unité|15|mètres}} de hauteur ; ** Le massif du [[Tanargue]], propice aux randonnées cyclistes et pédestres ; ** Station de ski alpin de [[la Croix de Bauzon]] ; ** Gorges de [[Borne (rivière de l'Ardèche)|la Borne]] et du [[Chassezac]] ; ** La [[cascade du Ray-Pic]], sur la commune de [[Péreyres]]. [[File:Auberge de Peyrebeille 1.JPG|thumb|Auberge de Peyrebeille.]] * La montagne ardéchoise, rude plateau à plus de {{unité|1000|mètres}} d'altitude, faiblement peuplé et sauvage : ** Le [[mont Gerbier-de-Jonc]], où la [[Loire]] prend sa source ; ** Le [[mont Mézenc]] ; ** L'[[auberge de Peyrebeille]], sise sur la commune de [[Lanarce]] ; ** La station de ski nordique de [[La Chavade - Bel-Air]] ; ** [[Le Lac-d'Issarlès|Le lac d'Issarlès]], et d'autres lacs d'altitude, comme ceux de [[Lac de Saint-Martial|Saint-Martial]] ou de [[Coucouron]] ; ** La station thermale de [[Saint-Laurent-les-Bains]]. * L'Ardèche verte, au nord du département : ** [[Annonay]], berceau de l'aérostation, ville d'origine des [[frères Montgolfier]] ; ** Le pays de [[Saint-Agrève]], porte du [[Parc naturel régional des Monts d'Ardèche|parc naturel régional]], avec sur son territoire le lac de [[Devesset]] ; ** Le village de [[Lalouvesc]], pour ses randonnées et les traces qu'a laissées saint [[Jean-François Régis]] ; ** [[Peaugres]] et son [[Safari de Peaugres|safari]] ; ** Le [[château de Crussol]], un château (maintenant en ruines) construit en pierres calcaires au début du {{s-|XII|e}} sur une hauteur dominant la [[vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], juste en face de la ville de [[Valence (Drôme)|Valence]] ([[Drôme (département)|Drôme]]) ; ** Le [[Château de Tournon|château]] et le [[Lycée Gabriel-Faure|lycée]] de [[Tournon-sur-Rhône]] ; ** Les locomotives à vapeur du [[chemin de fer du Vivarais]], nommé ''Le Mastrou'', qui relie [[Tournon-sur-Rhône]] à [[Lamastre]] via [[Boucieu-le-Roi]], et qui empruntent depuis [[1891]] une étroite voie ferrée qui serpente dans les gorges du [[Doux (rivière)|Doux]] ; ** L'Eden-Parc, ancien parc du couvent Notre-Dame à [[Tournon-sur-Rhône]] ; ** Les villages de caractère de [[Désaignes|Desaignes]] et [[Boucieu-le-Roi]]. [[File:Source à Vals les Bains.jpg|thumb|Source à Vals-les-Bains.]] * Le pays d'Aubenas-Vals, carrefour de l'Ardèche. ** [[Aubenas]], porte du [[parc naturel régional des Monts d'Ardèche]] possédant un riche patrimoine (le [[château d'Aubenas]], le [[Chapelle Saint-Benoît d'Aubenas|dôme Saint Benoît]] et l'[[Église Saint-Laurent d'Aubenas|église Saint Laurent]] notamment) ; ** [[Vals-les-Bains]], ville thermale de la route des villes d'eaux du [[Massif central]], représentent le premier parc hôtelier d'Ardèche, à la rencontre entre le Massif central et le Bas-Vivarais. * Le vocable des sources et volcans d'Ardèche désignent le territoire d'accueil touristique composé par les 15 offices de tourisme allant de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] aux frontières des départements de la [[Haute-Loire]] et de la [[Lozère (département)|Lozère]]. === Galerie === {{Trop d'images}} ==== Sites ==== <gallery mode="packed" heights="150"> Fichier:Paiolive01.jpg|[[Bois de Païolive]]. Fichier:Crussol05-064.jpg|[[Château de Crussol]]. Fichier:France Ardeche Thueyts 05.jpg|Le pont du Diable à [[Thueyts]]. Fichier:Raypic04.JPG|[[Cascade du Ray-Pic]]. Fichier:Paintings from the Chauvet cave (museum replica).jpg|Réplique de peintures de la [[grotte Chauvet]]. Fichier:France Ardeche Lac d Issarles 01.jpg|[[Lac d'Issarlès]]. Fichier:Gorges du chassezac.jpg|Les [[Basse-vallée du Chassezac|gorges du Chassezac]]. Fichier:Sculpture naturelle dans la vallée de la Cance.jpg|Roche « Péréandre » dans la vallée de la [[Cance (rivière)|Cance]]. Fichier:Aven Orgnac salle sup.jpeg|Salle supérieure de la grotte de l'[[aven d'Orgnac]]. Fichier:Alba Théâtre.JPG|Théâtre du [[site archéologique d'Alba-la-Romaine]]. Fichier:Lac du Ternay.jpg|Lac du [[Ternay (rivière)|Ternay]]. Fichier:Mont Gerbier de Jonc (en venant de St Martial au nord-est).JPG|[[Mont Gerbier-de-Jonc]]. Fichier:Ancienne ferme qui abrite la source de la Loire (Mont Gerbier de Jonc).jpg|Ancienne ferme qui abrite la source géographique de la Loire ([[mont Gerbier-de-Jonc]]). Fichier:Les premiers mètres de la Loire vers l'océan (Mont Gerbier de Jonc).jpg|Les premiers mètres à l'air libre de la Loire vers l'océan ([[mont Gerbier-de-Jonc]]). Fichier:L'Eyrieux du pont de Saint Sauveur de Montagut 2007 05 19.jpg|L'[[Eyrieux]] depuis le pont de [[Saint-Sauveur-de-Montagut]]. Fichier:Pontdarc.jpg|[[Pont d'Arc]]. Fichier:Balazuc, France.jpg|alt=Balazuc|[[Balazuc]]. Fichier:La rivière La Beaume en hiver.jpg|[[Beaume (rivière)|La Beaume]]. </gallery> ==== Villes et villages ==== <gallery mode="packed" heights="150"> Annonay, vue générale.JPG|[[Annonay]]. Château d'Aubenas.jpg|[[Aubenas]]. L'église St JEAN L'EVANGELISTE.jpg|[[Boucieu-le-Roi]]. Bourg Saint Andéol.jpg|[[Bourg-Saint-Andéol]]. MairieGuilherand2004-09-18.jpg|[[Guilherand-Granges]]. Joyeuse 2.JPG|[[Joyeuse (Ardèche)|Joyeuse]]. A 037 Notre-dame de Bon Secours.jpg|[[Lablachère]]. Vue Lalouvesc.jpg|[[Lalouvesc]]. Villagelargentiere.jpg|[[Largentière]]. La Voulte 2.jpg|[[La Voulte-sur-Rhône]]. Le Cheylard, Ardèche.jpg|[[Le Cheylard]]. Pont le teil.JPG|[[Le Teil]]. Maison de Pierre et marie Durand.JPG|[[Pranles]]. Privas2.jpg|[[Privas]]. Abbaye Notre Dame des Neiges.jpg|[[Saint-Laurent-les-Bains]]. Ville de Saint Péray.jpg|[[Saint-Péray]]. Saint-Romain d'Ay site.JPG|[[Saint-Romain-d'Ay]]. Chateau tournon-6.jpg|[[Tournon-sur-Rhône]]. Valsville.JPG|[[Vals-les-Bains]]. Villeneuve-de-Berg01.jpg|[[Villeneuve-de-Berg]]. Viviers - Le village et la cathédrale.JPG|[[Viviers (Ardèche)|Viviers]]. </gallery> ==== Personnalités ==== {{Catégorie détaillée|Naissance dans l'Ardèche}} <gallery mode="packed" heights="150"> Fichier:Mère Thérèse COUDERC.jpg|[[Thérèse Couderc]]. Fichier:MarieDurand.jpg|[[Marie Durand]]. Fichier:François-Antoine de Boissy d'Anglas by Delpech.jpg|[[François-Antoine de Boissy d'Anglas]]. Fichier:Jean Ferrat (1980) by Erling Mandelmann.jpg|[[Jean Ferrat]]. Fichier:Charles de Foucauld001.jpg|[[Charles de Foucauld]]. Fichier:Vincent d'Indy 1914.jpg|[[Vincent d'Indy]]. Fichier:Longueville Cuerpo entero a color.jpg|[[Gabriel Longueville]]. Fichier:Statue des frères Montgolfier.jpg|Les [[Frères Montgolfier]]. Fichier:Statuette Ollier par Destot.jpg|[[Louis Léopold Ollier]]. Fichier:DSC02473 St.Fortunat-sur-Eyrieux (Ardèche, Fr) statue Général Rampon.JPG|[[Antoine-Guillaume Rampon]]. Fichier:Statue de Saint Régis à Lalouvesc.jpg|[[Jean-François Régis]]. Fichier:Statue de Marc Seguin (Annonay).jpg|[[Marc Seguin]]. Fichier:Olivier de Serres à Villeneuve de Berg.JPG|[[Olivier de Serres]]. Fichier:Statue du cardinal François de Tournon.jpg|[[François de Tournon]]. Fichier:Charles Seignobos, portrait.jpg|[[Charles Seignobos]]. </gallery> === Résidences secondaires === [[Fichier:Burzet01.jpg|vignette|Résidences secondaires à Burzet.]] Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2008}}, 19,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ardèche dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % du total des logements en 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au {{date-|1 janvier 2008}}.</ref>. {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" |- !scope="col" style="text-align:left"| Ville !scope="col" style="text-align:left"| Population municipale !scope="col" style="text-align:left"| Nombre de logements !scope="col" style="text-align:left"| Rés. secondaires !scope="col" style="text-align:left"| % Rés. secondaires |- | [[Larnas]] | 90 | 265 | 227 | 85,78 |- | [[Saint-Laurent-les-Bains]] | 156 | 299 | 227 | 75,80 |- | [[Saint-Maurice-d'Ardèche]] | 302 | 387 | 260 | 67,11 |- | [[Grospierres]] | 843 | {{formatnum:1213}} | 797 | 65,71 |- | [[Salavas]] | 532 | 831 | 543 | 65,29 |- | [[Devesset]] | 292 | 368 | 234 | 63,56 |- | [[Burzet]] | 475 | 546 | 307 | 56,24 |- | [[Valgorge]] | 454 | 407 | 228 | 55,96 |- | [[Balazuc]] | 331 | 421 | 235 | 55,90 |- | [[Gluiras]] | 393 | 426 | 236 | 55,40 |- | [[Lalouvesc]] | 498 | 454 | 233 | 51,30 |- | [[La Souche]] | 336 | 441 | 226 | 51,27 |- | [[Labeaume (Ardèche)|Labeaume]] | 572 | 587 | 296 | 50,53 |- | [[Saint-Alban-Auriolles]] | 952 | 864 | 426 | 49,32 |- | [[Berrias-et-Casteljau]] | 640 | 679 | 333 | 49,02 |- | [[Vagnas]] | 518 | 445 | 203 | 45,69 |- | [[Banne]] | 657 | 568 | 247 | 43,38 |- | [[Chambonas (Ardèche)|Chambonas]] | 612 | 613 | 259 | 42,25 |- | [[Coucouron]] | 827 | 608 | 257 | 42,19 |- | [[Meyras]] | 832 | 723 | 303 | 41,91 |- | [[Les Assions]] | 630 | 501 | 200 | 39,96 |- | [[Rosières (Ardèche)|Rosières]] | {{formatnum:1097}} | 898 | 358 | 39,87 |- | [[Vallon-Pont-d'Arc]] | {{formatnum:2380}} | {{formatnum:2008}} | 766 | 38,16 |- | [[Saint-Martin-d'Ardèche]] | 860 | 677 | 256 | 37,75 |- | [[Les Ollières-sur-Eyrieux]] | 921 | 680 | 256 | 37,75 |- | [[Désaignes]] | {{formatnum:1173}} | 887 | 332 | 37,42 |- | [[Lagorce (Ardèche)|Lagorce]] | 934 | 713 | 264 | 37,03 |- | [[Montpezat-sous-Bauzon]] | 780 | 598 | 216 | 36,12 |- | [[Chassiers]] | 994 | 639 | 230 | 35,94 |- | [[Thueyts]] | {{formatnum:1168}} | 928 | 327 | 35,22 |- | [[Ruoms]] | {{formatnum:2245}} | {{formatnum:1659}} | 574 | 34,58 |- | [[Jaujac]] | {{formatnum:1191}} | 974 | 328 | 33,70 |- | [[Vogüé]] | 906 | 695 | 232 | 33,40 |- | [[Saint-Agrève]] | {{formatnum:2506}} | {{formatnum:1776}} | 506 | 28,46 |- | [[Joyeuse (Ardèche)|Joyeuse]] | {{formatnum:1626}} | {{formatnum:1170}} | 315 | 26,94 |- | [[Saint-Martin-de-Valamas]] | {{formatnum:1279}} | 868 | 221 | 25,46 |- | [[Lablachère]] | {{formatnum:1815}} | {{formatnum:1140}} | 287 | 25,18 |- | [[Les Vans]] | {{formatnum:2812}} | {{formatnum:1916}} | 435 | 25,71 |- | [[Vernoux-en-Vivarais]] | {{formatnum:1916}} | {{formatnum:1111}} | 228 | 20,52 |- | [[Vals-les-Bains]] | {{formatnum:3737}} | {{formatnum:2367}} | 388 | 16,39 |- | [[Lamastre]] | {{formatnum:2523}} | {{formatnum:1526}} | 213 | 13,95 |} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Ardèche |commons titre=L'Ardèche}} === Bibliographie === * Jean-François Blanc, ''Terrasses d'Ardèche, paysages et patrimoines'' (1983, thèse d'histoire) * Pierre Bozon, ''Ardèche, la terre et les hommes'' (1978), synthèse complète de l'Ardèche rurale, citée in ''Les Lieux de mémoire'', tome III (dir. [[Pierre Nora]]), Quarto Gallimard, 1997 * Franck Brechon, ''Ardèche'', éd. Bonneton, coll. « Encyclopédie Bonneton », Paris, 2003. {{ISBN|978-2-86253-303-2}} * Thérèse Bresson, ''Le Vent feuillaret, une enfance ardéchoise'' (1980) * Jean Durand, ''Les Contes de la [[Burle (vent)|Burle]]'' (1982) * Roger Ferlet, ''De la soie dans les veines'' (1958) * [[André Griffon]], ''Ardèche douce amère'' (1975) * Charles Jolivet, La Révolution en Ardèche. - Le Temps présent -CURENDERA (1988) * Paul Perrève, ''La Burle. Un médecin de campagne en Haute-Ardèche'' (1981) * [[Élie Reynier]], ''Saint-Sauveur-de-Montagut'' (1953) * Élie Reynier, ''La seconde République en Ardèche'' (1948) * Élie Reynier, ''Mines, métallurgies et voies ferrées de la région privadoise''(1943) * Élie Reynier, ''Histoire de Privas'' en 3 tomes (1941 - 1942 - 1946) * Élie Reynier, ''L'électrification en Ardèche'' (1933) * Pierre Ribon, D'Artagnan en Ardèche, La révolte de Roure en 1670 d'après les archives authentiques et inédites du Roi Louis XIV - E&R Editions et Régions, Valence (2001) - {{ISBN|978-2910 669904}} * La Révolution en Ardèche - Actes des colloques de Villeneuve-de-Berg et Annonay - septembre 1988 - Édité par [[Mémoire d'Ardèche et Temps Présent]] http://www.memoire-ardeche.com. * Régis Sahuc, ''Vent d'Usclades''. === Articles connexes === * [[Conseil départemental de l'Ardèche]] * [[Chambre de commerce et d'industrie de l'Ardèche|Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Ardèche]] * [[Liste des communes de l'Ardèche]] * [[Liste des sportifs de l'Ardèche]] * [[Liste des sites Natura 2000 de l'Ardèche]] * [[Liste des monuments historiques de l'Ardèche]] * [[Monuments religieux romans de l'Ardèche|Liste des monuments religieux romans de l'Ardèche]] * [[Liste des sites classés de l'Ardèche]] * [[Liste de films tournés dans l'Ardèche]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Ardèche|Volontaires nationaux de l'Ardèche pendant la Révolution]] * [[Liste des églises de l'Ardèche]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.ardeche.gouv.fr/ Préfecture de l'Ardèche] * [http://www.ardeche.fr/ Conseil départemental de l'Ardèche] * [https://www.ardeche-guide.com Agence de Développement Touristique de l'Ardèche] {{Palette|Auvergne-Rhône-Alpes|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Ardèche|Massif central}} {{DEFAULTSORT:Ardeche (departement)}} [[Catégorie:Ardèche|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ari%C3%A8ge%20%28d%C3%A9partement%29
Ariège (département)
{{Voir homonymes|Ariège}} {{Infobox Département de France | nom = Ariège | logo = Logo_Département_Ariège_2017.svg | drapeau = Blason département fr Ariège.svg | Date de création = {{date|4|mars|1790|âge=oui}} | imageloc = Ariège-Position.svg | région = [[Fichier:Flag of Région Occitanie (symbol only).svg|border|20px]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] | insee = 09 | Préfecture = [[Foix]] | Sous-préfectures = [[Pamiers]]<br>[[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 4890 | arr = [[Arrondissements de l'Ariège|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Ariège|2]] | canton = [[Liste des cantons de l'Ariège|13]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Ariège|8]] | comm = [[Liste des communes de l'Ariège|326]] | président = Christine Téqui ([[Parti socialiste (France)|PS]]) | préfet = Simon Bertoux | latitude = 43/00/N | longitude = 1/30/E | gentilé = Ariégeois | site web = [https://www.ariege.fr ariege.fr] }} L’'''Ariège''' ({{MSAPI|/a.ʁjɛʒ/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> ; {{en langue|oc|Arièja}}) est un [[département français]] de la [[région (France)|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]], [[éponymie|nommé d'après]] [[Ariège (rivière)|la rivière homonyme]], situé au sud-ouest de la France. L’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 09. Sa préfecture est [[Foix]] qui se trouve à 772 kilomètres de [[Paris]] à vol d'oiseau<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Adolphe (1813-1881) Auteur du texte|nom1=Joanne|titre=Géographie du département de l'Ariège / par Adolphe Joanne,...|date=1880|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39306n|consulté le=2021-10-31}}</ref>. Le département a été formé en 1790 de l'addition de l'ancien [[comté de Foix]] (406 455 hectares) et de presque l'entièreté du [[Diocèse de Couserans|Couserans]] (162 509 hectares)<ref name=":2" />. Au total la superficie du département ariégeois est de 489 387 hectares<ref name=":2" />. Il est frontalier au sud de la [[Andorre|principauté d'Andorre]] et de la [[Catalogne]], à l'ouest de la [[Haute-Garonne]] et à l'est des [[Pyrénées-Orientales|Pyrénées Orientales]] et de l’[[Aude (département)|Aude]]<ref name=":2" />. C'est un département de [[Piémont pyrénéen|piémont]] et de [[haute montagne]] possédant de nombreux [[Sites historiques et culturels majeurs protégés au niveau national|sites historiques]] allant de la [[préhistoire]] jusqu'à [[Époque contemporaine|nos jours]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Sites Touristiques Ariège, Découvrez 6 sites touristiques emblématiques |url=https://www.sites-touristiques-ariege.fr/ |site=Sites Touristiques Ariège |consulté le=2021-10-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Village inoublié|url=https://www.forges-de-pyrene.com/ |site=Forges de Pyrene |consulté le=2021-10-31}}.</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Ariège}} === Géographie physique === Les points cardinaux situant les extrémités du département sont : [[L'Hospitalet-près-l'Andorre|L'Hospitalet-prés-l'Andorre]] au sud, [[Lézat-sur-Lèze]] au nord, [[Saint-Lary (Ariège)|Saint-Lary]] à l'ouest, [[Quérigut]] à l'est. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Ariège | élision = de l' | notes = | nord = [[Haute-Garonne]] | nord-est = [[Aude (département)|Aude]] | est = [[Aude (département)|Aude]] | sud-est = [[Pyrénées-Orientales]] | sud = {{Andorre}} | sud-ouest = [[Catalogne]]<br><small>({{Espagne}})</small> | ouest = [[Haute-Garonne]] | nord-ouest = [[Haute-Garonne]] | enclave = | width = | align = }} En sein du département ariégeois, on peut distinguer trois grandes zones<ref name="2008rapportGeolHrmns10et430_431">{{Ouvrage |id=2008rapportGeolHrmns |langue=fr |auteur1=A. Genna |titre=Carte géologique harmonisée du département de l’Ariège |éditeur=BRGM |nature ouvrage=Notice technique - Rapport final |date=juin 2008 |lire en ligne=http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-56473-FR.pdf |consulté le=22 mars 2019 |passage=10}}. :Voir aussi p. 430 (carte) et p. 431 (légende) (les couches géologiques de la carte {{p.|130}} ne sont pas nomenclaturées selon le format standard - qui est cependant minutieusement cité dans la légende -, mais avec des numéros que l'on retrouve dans la légende {{p.|131}}).</ref> : * 1- la [[plaine d'Ariège]], située dans le nord du département, est constituée de plaines, de collines et de faibles vallons où l’agriculture est très présente. Une partie du [[Lauragais]] s’étend sur le nord-est du département. Deux rivières importantes, l’[[Ariège (rivière)|Ariège]] et la [[Lèze (rivière)|Lèze]] traversent la plaine du sud au nord. Le paysage de parcelles céréalières domine avec la culture du [[maïs]] et du [[tournesol]] et avec des [[prairie (agriculture)|prairies]] ; * 2- le [[piémont pyrénéen]] regroupe le [[massif du Plantaurel]] et les collines prépyrénéennes inférieures à {{unité|1000|m}}. Diverses structures géologiques forment des paysages contrastés comme la vallée de Foix dans son massif granitique ou la région de [[Lavelanet]] avec ses [[marne (géologie)|marnes]] et son [[calcaire]] ; * 3- le haut pays ariégeois représente les hautes montagnes des Pyrénées dépassant les {{unité|1000|m}} d'altitude. La [[pique d'Estats]], le [[pic du Montcalm]] et le [[pic du Port de Sullo]] sont les points culminants du département avec {{unité|3143|m}}, {{unité|3077|m}} et {{unité|3072|m}} respectivement. La [[forêt]] domine le paysage où cohabitent des essences de résineux avec des feuillus comme les [[castanea|châtaigniers]], les [[robinia pseudoacacia|robiniers faux-acacias]], les [[frêne]]s et les [[hêtre commun|hêtres]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Ariège :"> Tabre et Laroque-d'Olmes.jpg|[[Tabre]] dans le nord-est ([[pays d'Olmes]]). Campagne d'Oust.jpg|[[Oust (Ariège)|Oust]], dans l'ouest du département. Valier.JPG|Le [[mont Valier]] dans le Haut [[Couserans]], au sud-ouest. </gallery> [[Fichier:Massif de Tabe 280.jpg|vignette|Le [[massif de Tabe]].]] === Géographie humaine === L'Ariège fait partie de la [[Région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]]. Elle est limitrophe des départements de la [[Haute-Garonne]] (à l'ouest et au nord), de l'[[Aude (département)|Aude]] à l'est et des [[Pyrénées-Orientales]] au sud-est, ainsi que de l'[[Espagne]] ([[province de Lérida]]) et de l'[[Andorre]] au sud. D'une superficie de {{unité|4890|km|2}}, le département est divisé en trois [[arrondissement (France)|arrondissements]], [[Arrondissement de Foix|Foix]], [[Arrondissement de Pamiers|Pamiers]] et [[Arrondissement de Saint-Girons|Saint-Girons]]<ref>{{Lien web|url=http://www.ariege.pref.gouv.fr/sections/l_ariege/sa_geographie|titre=Géographie de l’Ariège|site=ariege.pref.gouv.fr|consulté le=22 juin 2011}}.</ref>. Il est en outre composé de [[Liste des cantons de l'Ariège|13 cantons]], [[Liste des intercommunalités de l'Ariège|8 intercommunalités]] et [[Liste des communes de l'Ariège|327 communes]]. En 2009, le [[parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises]] est créé, couvrant environ 40 % de la superficie du département de l'Ariège. == Histoire == [[Fichier:Cathédrale Saint-Antonin de Pamiers (09).JPG|vignette|redresse|[[Cathédrale Saint-Antonin de Pamiers]].]] [[Fichier:Chateau Lagarde 020.jpg|vignette|Le [[château de Lagarde]].]] [[Fichier:Nickel de Vives.jpg|vignette|[[Mérens (cheval)]].]] [[Fichier:MaisonDesConsuls.jpg|vignette|Les couverts de [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]].]] [[Fichier:Chateau de Foix.jpg|vignette|Le [[château de Foix]].]] [[Fichier:Saint-Lizier - Cloître de la cathédrale - 20110308 (1).jpg|vignette|Le cloître de la [[cathédrale Saint-Lizier de Saint-Lizier]].]] {{Article détaillé|Histoire de l'Ariège}} Le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}, à partir du [[comté de Foix]] ([[Languedoc]]) et de la [[vicomté de Couserans]], d'une partie du [[comté de Comminges]] (Gascogne). [[Fichier:Ariège et provinces.svg|thumb|center|L'Ariège et les provinces et pays qui occupaient son territoire avant la Révolution :<br> {{Début de colonnes|nombre=2}} {{Légende/Début}} {{Légende|#e1c44a|[[Languedoc]]}} {{Légende|#b1b182|[[Comté de Foix]]}} {{Légende|#8b8a8c|[[Donezan]]}} {{Légende|#9bb9b9|[[Couserans]]}} {{Légende|#e4a7b9|[[Comminges]]}} {{Légende/Fin}} {{Fin de colonnes}}]] [[Fichier:Carte du département de l'Ariège - 1790-1793.tif|centré|vignette|Carte de l'Ariège et d'[[Histoire de l'Andorre#XVIIIe siècle|Andorre]] (1790).]] Une demande au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] a été déposée en [[2005]] afin de renommer le département en '''Ariège-Pyrénées'''<ref>{{lien web| url=https://www.ladepeche.fr/article/2005/01/07/311433-L-Ariege-veut-devenir-Ariege-Pyrenees.html |titre=L’Ariège veut devenir Ariège Pyrénées |date=7 janvier 2005 |site=[[La Dépêche du Midi]]|consulté le=26 novembre 2008}}.</ref>. Selon les défenseurs de ce projet, la mention « Pyrénées » permettrait de mieux situer le département afin de le promouvoir dans toute la France. {{Référence nécessaire|La demande a été rejetée}}. Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Midi-Pyrénées]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Languedoc-Roussillon]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]]. === Héraldique === {{Blasonnement|image=Blason département fr Ariège.svg|descript=D’or aux trois pals de gueules et à l’écusson d’azur chargé d’une cloche d’argent brochant sur le tout}} == Hymne ariégeois == La chanson patriotique ''Arièjo ô moun Païs'' (en écriture mistralienne) Arièja ô mon país en occitan fut écrite par le curé [[Sabas Maury]] né le {{1er mars}} [[1863]] à [[Gestiès]] dans la [[Vallée de Siguer|vallée du Siguer]], curé de [[Miglos]] et de [[Varilhes]]. Dédiée à la société Amicale des Ariégeois à Paris, elle devint alors tout naturellement l'hymne ariégeois<ref>{{Lien web|titre=Occitanie|url=http://www.histariege.com/occitanie.htm|site=histariege.com|date=24/09/2001|consulté le=2017-08-31}}.</ref>. == Politique == {{article détaillé|Politique dans l'Ariège}} Le département compte [[Liste des circonscriptions législatives de l'Ariège|2 circonscriptions législatives]] et [[Liste des cantons de l'Ariège|13 cantons]]. D'une manière générale on peut dire que : {{Citation|De tradition républicaine et laïque depuis la {{IIIe}} République, l'Ariège est solidement tenue par le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], même si, ces dernières années, la droite est parvenue à enfoncer quelques coins de la forteresse.}}<ref name="Atlaspol">{{Lien web|langue=fr|url=http://www.atlaspol.com/MDPY/ariege.htm|titre=Description et Atlas politiques du département de l'Ariège|site=atlaspol.com|éditeur=Atlaspol, site de cartographie géopolitique|consulté le={{date|4|décembre|2007}}}}.</ref> Il n'en demeure pas moins qu'avec une représentation parlementaire très majoritairement issue du PS jusqu'en 2017<ref group="Note">Douze des quinze législatures de la {{Ve}} République ont vu les Ariégeois n'élire que des socialistes à l'Assemblée.</ref>, et un Conseil départemental dont 22 des 26 élus en 2015 sont membres ou proches de ce parti, l'orientation politique du département est clairement identifiée. En [[Élection présidentielle française de 2007|2007]], c'est le département qui a le plus voté pour [[Ségolène Royal]] (59,56 %). En 2012, c'est le troisième département de France qui vota le plus pour [[François Hollande]] avec 64,69 % juste derrière la [[Corrèze (département)|Corrèze]] et la [[Seine-Saint-Denis]]. L'Ariège se distingue encore une fois du reste du territoire et confirme son ancrage à gauche en plaçant en tête (deuxième département après la Seine Saint-Denis), lors de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de [[La France insoumise]], [[Jean-Luc Mélenchon]] avec 26,77 % des suffrages exprimés, suivi par [[Marine Le Pen]] avec 21,70 %. Arrive en troisième position [[Emmanuel Macron]] avec 20,91 %. [[François Fillon]] n'arrive qu'en quatrième position avec 12,74 % des suffrages exprimés, il s'agit du plus mauvais score du candidat Les Républicains sur tout le territoire national. Chose tout à fait inédite en Ariège, qui avait pourtant depuis le début de la {{Ve}} République placé à chaque élection présidentielle le candidat du Parti socialiste en tête, ce dernier ([[Benoît Hamon]]) n'arrive qu'en cinquième position avec 7,86 %. Les autres candidats ne dépassent pas la barre des 5 % des suffrages exprimés. Coup de tonnerre en Ariège lors des [[Élections législatives françaises de 2017|élections législatives de 2017]] où pour la première fois depuis 89 ans, la « forteresse socialiste » est tombée au soir du {{1er}} tour. En effet aucun député socialiste ne représente dès lors le département, tous éliminés dès le {{1er}} tour. Les candidats de la France insoumise sont élus au second tour à une courte majorité dans les deux circonscriptions que compte le département face aux candidats d'En Marche. L'Ariège se distingue une fois de plus au niveau national, seul département à donner la totalité de ses sièges à la France Insoumise. La parité homme/femme est bien respectée pour les députés ({{Mme}} [[Martine Froger]] et M. [[Laurent Panifous]]). == Climat == Le département est à la limite orientale de la prépondérance [[Climat océanique|océanique]] dans le régime des pluies, mais d'autres influences se font sentir : * [[Climat méditerranéen|méditerranéenne]], notamment visible par la végétation des collines du piémont, de la vallée de l'Ariège vers Tarascon et du [[Pays de Sault]] ; * [[Climat continental|continentale]] dans les vallées pyrénéennes (nombreux orages, amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit). Il n'y a pas de tendance marquée à la sécheresse estivale : le flux de nord-ouest apporte des pluies tout au long de l'année. La pluviométrie, modérée sur le piémont et dans certaines vallées abritées (cumuls de {{unité|700|à=1000|mm/an}}), s'accroît sensiblement sur les massifs et dans les hautes vallées ({{unité|1000|à=1800|mm}}). Les versants exposés au nord-ouest sont logiquement les plus humides ([[Aulus-les-Bains]], [[Orlu (Ariège)|Orlu]]…), ainsi que toutes les crêtes frontalières qui subissent aussi le flux de sud-ouest alors que celui-ci est peu actif ailleurs (effet de [[Effet de foehn|foehn]]). L'enneigement est fréquent au-dessus de {{unité|1000|m}}, durable plusieurs mois de suite au-dessus de {{unité|1500|à=2000|m}}. Des espaces péri-glaciaires existent au-dessus de {{unité|2500|m}} (le seul glacier ariégeois se trouve au [[Mont Valier]], près de [[Castillon-en-Couserans]]). Les températures sont douces sur le piémont : à Foix, il fait en moyenne {{tmp|+5|°C}} en janvier et {{tmp|+19|°C}} en juillet. Elles déclinent rapidement avec l'altitude : à [[L'Hospitalet-près-l'Andorre|l'Hospitalet]] ({{unité|1430|m}}), on relève {{tmp|0|°C}} en janvier et {{tmp|+14|°C}} en juillet. {{article détaillé|Climat de l'Ariège}} == Économie == {{article détaillé|Économie de l'Ariège}} {| class="wikitable alternance" |+ '''Activité économique''' ! Donnée économique !! Valeur !! Date |- | Création d’entreprises || 814 || 2005 |- | Nombre d’entreprises || {{unité|19750}} || 15 novembre 2006 |- | Taux de création d’entreprises || 10,4 % (Ariège) 9,3 % ([[Midi-Pyrénées]]) 9,3 % ([[France]])|| 2003 |- | Taux de chômage || 10,4 % (Ariège) 9,1 % ([[Midi-Pyrénées]]) 9 % ([[France]]) || Septembre 2006 |- | Montant des exportations || 450 M€ || 2005 |- | Montant des importations || 368 M€ || 2005 |- | '''source''' : Ariège expansion || || |} Dans le secteur de la haute vallée de l'Ariège, l'extraction du [[talc]] constitue la seule activité minière du département après l'échec de la relance de la mine de [[tungstène]] de [[Salau]] en 2020. L'usine de traitement du talc de [[Luzenac]], approvisionnée par la [[Carrière de talc de Trimouns|carrière de Trimouns]], produit environ {{unité|400000|tonnes}} par an soit 10% du talc mondial. [[Tarascon-sur-Ariège]] a pu conserver une petite unité d'aluminerie sous contrôle chinois et issue du démantelement de Pechiney et voir se développer un sous-traitant de l'aéronautique.<br>Elle est complétée par le tourisme avec les stations de sports d'hiver ([[Ax 3 Domaines]], [[Ascou-Pailhères]], [[Plateau de Beille]], [[Monts d'Olmes|Les Monts d'Olmes]], [[le Chioula]], [[Étang de Lers]], [[Guzet-neige|Guzet]], [[Goulier Neige]] et [[Mijanès-Donezan]]). Dans le secteur de [[Lavelanet]], l'[[Industrie textile en pays d'Olmes|industrie textile]] qui était majoritaire voire exclusive a presque complètement disparu entre les années 1980 et 2000, marquées par la fin des artisans sous-traitants et des grands groupes industriels comme [[André Roudière|Roudière]]. Il ne reste que quelques entreprises qui essaient de tenir face à la concurrence nord-africaine et asiatique, notamment l'usine Sage de [[Laroque-d'Olmes]], héritière de l'entreprise [[Michel Thierry]], spécialiste des tissus pour l'automobile. Dans le secteur de Pamiers, l'industrie de la métallurgie, de l'aéronautique et de la chimie y sont principalement présentes. La métallurgie, avec l'usine [[Aubert et Duval]], produit notamment des pièces forgées pour l'industrie aéronautique et énergétique. L'aéronautique se distingue grâce à plusieurs entreprises de sous-traitance (tels que [[Recaero]] et [[Maz'Air]]), partenaires des constructeurs d'avions. La chimie est, quant à elle, représentée par l'industrie de la peinture avec [[Peintures Maestria|Maestria]] et l'Alliance Maestria qui regroupe plusieurs entreprises de la peinture du bâtiment jusqu'à l'aéronautique. Dans la chimie, il y a également l'usine Étienne Lacroix située sur la commune de [[Mazères (Ariège)|Mazères]], elle y fabrique principalement des feux d'artifice et des pièces pyrotechniques. Pour le secteur de [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]], l'industrie est représentée principalement par la fabrication du papier avec l'usine de la Moulasse à [[Eycheil]] qui produit du papier à cigarettes et la [[Papeteries Léon Martin|Papeterie Léon Martin]] fondée en 1895 à [[Engomer]], toujours familiale et indépendante, qui propose des papiers fins, techniques et spéciaux. Une diversification volontaire a été opérée et réussie dans l'agglomération dès la fin des années 1980 avec différentes unités de production dans l'agroalimentaire, la plasturgie, les biotechnologies... permettant notamment d'attribuer la quasi-totalité des lots disponibles sur la zone industrielle du Couserans à [[Lorp-Sentaraille]] et [[Caumont (Ariège)|Caumont]]. Concentrée principalement dans le [[Vallée de Vicdessos|Vicdessos]] et la [[Haute vallée de l'Ariège|Haute Ariège]], la production [[Énergie hydroélectrique|hydroélectrique]] de l'Ariège représente environ le cinquième de la production pyrénéenne. En effet, la centrale hydroélectrique d'[[Aston (Ariège)|Aston]] possède la plus grosse capacité de production annuelle de la chaîne des Pyrénées ({{unité|392 millions|kWh}}). Avec celles d'[[Orlu (Ariège)|Orlu]] et de [[l'Hospitalet-près-l'Andorre]], ces trois centrales sont les plus importantes du département en capacité de production. L'aménagement hydroélectrique ariégeois peut produire pour une ville de {{nombre|600000|habitants}}. Les grands établissements industriels utilisent l'énergie ainsi produite sans compenser la disparition de l'aluminerie Pechiney d'[[Auzat]] en 2003. == Transports == {{Article détaillé|Transports dans l'Ariège}} [[fichier:Carte de l'Ariège.png|thumb|right]] [[Fichier:Pamiers Gare 2.JPG|Train arrivant en [[gare de Pamiers]].|thumb]] Majoritairement montagneux et rural, le département de l'Ariège est longtemps resté à l'écart des principaux axes de transport qui desservent les littoraux et les principales vallées. Le chemin de fer est arrivé dans le département en 1861 via la [[Ligne de Portet-Saint-Simon à Puigcerda (frontière)|ligne de Toulouse à Puigcerda]], la seule à demeurer ouverte à ce jour dans le département<ref name="PlanRailMP-2011-p11">Dossier de Presse, Plan Rail Midi-Pyrénées 2007-2013, La ligne Portet-Tarascon : historique et caractéristiques de la ligne, avril 2011, {{p.}}11 [http://www.planrail.fr/automne_modules_files/pmedia/public/r228_9_dossier_de_presse_-_travaux_portet_tarascon.pdf lire] (consulté le 11 novembre 2011).</ref>. Outre les trains [[TER Occitanie]], cette voie est néanmoins desservie par des [[Intercités]] en provenance de [[gare de Paris-Austerlitz|Paris-Austerlitz]]. Depuis 2002, l'Ariège est reliée au réseau autoroutier national par l'[[Autoroute A66 (France)|autoroute A66]], qui part de l'[[Autoroute A61 (France)|A 61]] au niveau de [[Villefranche-de-Lauragais]] et se poursuit au sud de [[Pamiers]] par la [[Route nationale 20 (France)|RN 20]] en deux fois deux voies jusqu'à [[Tarascon-sur-Ariège]]. En 2001, l'ouverture du [[tunnel de Foix]] a permis à la RN 20 d'éviter le [[Goulet d'étranglement (route)|goulet d'étranglement]] constitué par le relief et la ville. Il n'existe aucun franchissement routier ouvert à la circulation qui permette de rallier directement l'Espagne depuis l'Ariège ; seuls des chemins pédestres traversent la frontière au niveau des cols les moins élevés. Pour rejoindre l'Espagne, il convient de transiter par le [[Pas de la Case]], et donc une partie du département voisin des [[Pyrénées-Orientales]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Ariège}} Les habitants de l'Ariège sont les Ariégeois.{{Population de France/introduction}} {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Pamiers | commune 2 = Foix | commune 3 = Saint-Girons (Ariège) | commune 4 = Lavelanet | commune 5 = Saverdun | commune 6 = Mazères (Ariège) | commune 7 = Varilhes | commune 8 = La Tour-du-Crieu | commune 9 = Mirepoix (Ariège) | commune 10 = Tarascon-sur-Ariège | commune 11 = Saint-Jean-du-Falga | commune 12 = Laroque-d'Olmes | commune 13 = Lézat-sur-Lèze | commune 14 = Verniolle | commune 15 = Montgailhard }} === Arrondissements === {{Composition Division de France | charte = département | département = Ariège (département) | liste de = arrondissements }} === Aires urbaines === Le département possède 3 [[aire urbaine|aires urbaines]] : [[aire urbaine de Foix|Foix]] ({{unité|18433|habitants}}), [[aire urbaine de Pamiers|Pamiers]] ({{unité|35094|habitants}}) et [[aire urbaine de Saint-Girons|Saint-Girons]] ({{unité|18222|habitants}}). == Culture == {{article détaillé|Culture dans l'Ariège|Liste des musées de l'Ariège}} === Théâtre === * [[L'Estive]] : scène nationale située sur la commune de [[Foix]], elle propose des spectacles tout au long de l'année. * [[Festival MiMa]] : festival des arts de la marionnette. Il se déroule sur la commune de [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]] tous les ans au mois d'août. * Festival ''Les Théâtrales en Couserans'' : festival de théâtre ayant pour objectif de promouvoir et diffuser tous types de spectacles vivants. Il se déroule à [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]] et dans les bourgs du Couserans tous les ans durant la période estivale. [[Michel Larive]] en a été le président pendant de nombreuses années avant d'être élu député de la {{2e}} circonscription de l'Ariège en juin 2017<ref>{{Article |titre=Saint-Girons. La 25e édition des Théâtrales en Couserans se prépare |périodique=La Dépêche du midi |date=15 octobre 2018 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2018/10/15/2888392-la-25e-edition-des-theatrales-en-couserans-se-prepare.html }}</ref>. === Musique === * ''Mirepoix Musique'' promeut la musique classique à [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]. * « ''Faites de la musique'' » à [[Malegoude]]<ref>{{Lien web|url=http://faitesdelamusique.webnode.fr/ |titre= faites-de-la-musique|site=faitesdelamusique.webnode.fr|consulté le=5 avril 2013 }}.</ref>. * ''Festival Vocal de La Bellongaise'' à [[Orgibet]]. *''[[Les Bethmalais|Festival RITE]]'', chant, danse, musique du monde à Saint-Girons et en Couserans. * ''Festival Latino'' à [[Tarascon-sur-Ariège]]<ref>{{Lien web|titre = {{21e}} édition du Festival Latino à Tarascon-sur-Ariège|url = https://www.ladepeche.fr/article/2014/07/24/1923748-festival-latino-quand-tarascon-s-ouvre-au-monde.html|site=ladepeche.fr}}.</ref> * ''Festival Jazz [[Foix]] ''<ref>{{Lien web|titre = Festival Jazz Foix|url = http://jazzfoix.com/|site=jazzfoix.com}}.</ref> * ''Garosnow'' à [[Ax-les-Thermes]]<ref>{{Lien web|titre = Garo snow|url = http://www.garosnow.com/|site=garosnow.com}}.</ref> * Art'cade (scène Ariégeoise de musiques actuelles) ([[Sainte-Croix-Volvestre|Sainte Croix Volvestre]]) * 100% Rock à Les Cabannes * ''Festival Swing'' à Mirepoix<ref>{{Lien web|titre = Swing à Mirepoix|url = http://www.swingamirepoix.fr/}}.</ref> * Festival ''Terre de Couleurs'' à [[Daumazan-sur-Arize|Daumazan sur Arize]]<ref>{{Lien web|titre=Festival Terre de Couleurs|url=http://www.terredecouleurs.asso.fr/site/}}.</ref> * Festival ''Blues in Sem & Vicdessos'' à [[Sem (Ariège)|Sem]] et [[Vicdessos]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Ambiance blues à Sem et Vicdessos|périodique=La Dépêche|date=09/08/2017|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/09/2625372-ambiance-blues-a-sem-et-vicdessos.html|consulté le=2017-08-31}}</ref> * ''Manouch Muzik Festival'' à [[Mazères (Ariège)|Mazères]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Succès pour le {{3e}} Manouch Muzik festival|périodique=La Dépêche|date=20/08/2017|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/20/2630828-succes-pour-le-3e-manouch-muzik-festival.html|consulté le=2017-08-31}}</ref> * ''Celtie d'Oc'' à [[Cazavet]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Cazavet, Festival Celtie d’Oc – 14 et 15 juillet|périodique=Azinat.com|date=10/07/2017|lire en ligne=https://www.azinat.com/2017/07/cazavet-festival-celtie-doc-14-et-15-juillet/|consulté le=2017-08-31}}</ref> === Cinéma === {{Article détaillé|Liste de films tournés dans l'Ariège}} * [[1975 au cinéma|1975]] : ''Le Passe-Montagne'', auteur [[Christian Bernadac]], réalisateur [[Jean Vernier]], téléfilm<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2012/12/10/1510062-tarascon-sur-ariege-rencontre-avec-marcelle-bernadac.html La dépêche du Midi, 12 décembre 2012, rencontre avec Marcelle Bernadac]</ref> * [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[L'Orsalhèr]]'', de [[Jean Fléchet]] * [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Le Retour de Martin Guerre]]'', de [[Daniel Vigne]] * [[2009 au cinéma|2009]] : ''[[No pasaran (film)|No pasaran]]'', film d'[[Éric Martin (réalisateur)|Éric Martin]] et [[Emmanuel Caussé]] tourné dans la [[Vallée de Vicdessos|vallée du Vicdessos]] ([[Miglos]] [[Lapège]]), dans les environs de [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]], dans le [[Couserans]], à [[Foix]] et à [[Tarascon-sur-Ariège]]. * [[2012]] : ''La Panification des mœurs'', film documentaire de Gwladys Déprez<ref>{{Lien web|titre = La Panification des mœurs [GAGNE-PAIN]|url = http://gwladys-d.fr/panification/|site=gwladys-d.fr}}.</ref> * [[2013]] : ''Le Chant du Cygne'', film documentaire d'Aurélie Jolibert<ref>{{Lien web|titre = Le chant du cygne|url = http://www.film-documentaire.fr/Le_Chant_du_cygne.html,film,39329|site=film-documentaire.fr}}.</ref> === Littérature === * ''[[Les Cavaliers aux yeux verts]]'' : La porte de Kercabanac est un roman de Loup Durand publié en 1991 * Castelpu, le village imaginaire des romans de [[Patrick Cintas]] se situe en Ariège. * Plusieurs romans de [[Louis-Henry Destel]] se déroulent en Ariège. * Le [[roman policier]] de [[Pascal Dessaint]] ''Les Pis rennais'' ([[Le Poulpe (collection)|Le Poulpe]]) est situé dans le [[Couserans]]. Il a été réédité en bande dessinée. * La plupart des romans de [[Georges-Patrick Gleize]] publiés chez l'éditeur parisien [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] ont une accroche ariégeoise ou pyrénéenne comme ''[[Le Temps en héritage]]'' (pays de Foix), ''[[Un brin d'espérance]] ''(Pays d'Olmes), ''[[Rue des Hortensias Rouges]]'' (pays d'Ax les-Thermes), ''[[Le Forgeron de la liberté]]'' (pays de Mirepoix), ''[[Le Sentier des pastelliers]]'' (Région de Mazéres), ''[[La Vie en plus (roman)|La Vie en plus]]'' (Couserans), ''[[Le Destin de Marthe Rivière]]'' (Le Quérigut), ''[[Le Chemin de Peyreblanque]]'' ou ''[[L'Auberge des myrtilles]]'' (Pays de Tarascon), ''[[Une nuit en juin]]'' (Cerdagne et région de Pamiers), ''[[Quelques pas dans la neige]]'' (haute vallée des Pyrénées ariégeoises)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Georges-Patrick Gleize présente «Quelques pas dans la neige», qui se déroule en Ariège|périodique=La dépêche|date=25/08/2017|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/25/2633534-georges-patrick-gleize-presente-quelques-neige-deroule-ariege.html|consulté le=2017-08-31}}</ref>. * Deux romans de [[Serge Legrand-Vall]], ''La rive sombre de l'Ebre'' et ''Reconquista'' ont pour cadre l'Ariège (pays d'Ax-les-Thermes et Couserans)<ref>{{Article |auteur1=Agathe Bildstein |titre=À la reconquête d’un pan de l’histoire de l’Ariège |périodique=La Dépêche du Midi |date=21/08/2020 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/2020/08/21/a-la-reconquete-dun-pan-de-lhistoire-de-lariege-9028351.php }}</ref>. == Personnalités == === Arts === * [[Aicart del Fossat]], troubadour. * [[Gabriel Fauré]] (1845-1924), compositeur né à [[Pamiers]]. * [[Alphonse Roubichou]] (1861-1938), peintre impressionniste né à Pamiers. * [[Joseph Bergès]] (1878-1956), peintre. * [[André Regagnon]] (1902-1976), peintre. * [[Manolo Valiente]] (1908-1991), créateur du monument national aux [[Guérillero espagnol|Guérilleros]] de [[Prayols]]. * [[René Gaston-Lagorre]] (1913-2004), peintre ayant eu son atelier en Ariège dans le [[Couserans]] et reposant à [[Seix]]. * [[Pierre Daboval]] (1918-2015), peintre et dessinateur, habitait à [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]. * [[Mady de La Giraudière]], artiste peintre de style naïf. * {{Lien|langue=en|trad=Terence Macartney-Filgate|fr=Terence Macartney-Filgate}} (1924-), réalisateur britannico-canadien qui habite à [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]. Il a réalisé et écrit une centaine de films. * [[Christian d'Orgeix]] (1927-2019), artiste contemporain né à [[Foix]]. * [[Marie Laforêt]] (1939-2019), chanteuse et actrice qui se définit elle-même comme « ariégeoise ». Petite-fille de Louis Doumenach, dirigeant d'une entreprise d'[[Effilochage|effilochage de textile]] à [[Lavelanet]]. * [[Claudius de Cap Blanc]] (1953-2022), artiste contemporain. * [[Leïla Martial]] (1984-), chanteuse de jazz. === Littérature === * [[Pierre Bayle]] (1647-1706), philosophe et écrivain, né au [[Carla-Bayle]] (à l'époque ''[[Carla-Bayle|Carla-le-Comte]]'' ; la commune changea de nom en son hommage). * Marie de Calage (1631-1661), poétesse, née à [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]. Plusieurs fois couronnée par l'Académie des Jeux Floraux. * [[Frédéric Soulié]] (1800-1847), romancier né à [[Foix]]. * [[Latour de Saint-Ybars]] (1807-1891), poète et dramaturge né à [[Saint-Ybars]]. * [[Napoléon Peyrat]], né en 1809 aux [[Les Bordes-sur-Arize|Bordes-sur-Arize]], mort en 1881, pasteur, historien du catharisme et poète. * Marie-Louise (née en 1876 à [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]) et [[Raymond Escholier]] (né en 1882 à Paris), auteurs en collaboration de romans "régionalistes" dont [[Cantegril]], prix Fémina 1922. * [[Isabelle Sandy]] (1884-1975), écrivain, née à [[Saint-Pierre-de-Rivière]] * [[Louis-Henry Destel]] (1885-1962), romancier, né à [[Lézat-sur-Lèze]]. * [[Pierre Dumas (homme politique, 1891-1968)|Pierre Dumas]]. * [[Marcel Pagnol]] (1895-1974), romancier, dramaturge et cinéaste, était professeur à l'École Supérieure de [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]]. * [[Adelin Moulis]] (1896-1996), poète, historien et folkloriste. Né à Fougax-et-Barrineuf, mort à [[Mazères (Gironde)|Mazères]]. * [[Raymond Abellio]] (Georges Soulès) (1907-1986) philosophe, romancier. Famille paternelle originaire d'[[Ax-les-Thermes]] et famille maternelle de [[Seix]] en Haut-Couserans. * [[Gaston Massat]] (1909-1966), poète surréaliste et résistant, né à [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]]. * [[Michel-Aimé Baudouy]] (1909-1999), universitaire, romancier et auteur dramatique, né au [[Le Vernet (Ariège)|Vernet d'Ariège]]. * [[Max-Firmin Leclerc]] (1923-2014), écrivain et réalisateur de télévision, a vécu sur la commune de [[Durfort (Ariège)|Durfort]] (Maloureille) de 1974 à 1988. * [[Christian Bernadac]] (1937-2003), journaliste et écrivain, né à [[Tarascon-sur-Ariège]]. * [[Michel Cosem]], né en 1939, éditeur, écrivain, a vécu longtemps en Ariège, auteur de ''L'Ariège : vérités et émotions'', photogr. Fabien Boutet . coll. "Patrimoine & territoires", 2013. * [[Christian Saint-Paul]], né en 1948 au [[Le Mas-d'Azil|Mas-d'Azil]], éditeur, poète et chroniqueur radio. * [[Georges-Patrick Gleize]] (1952-), romancier et historien. * [[Patrick Cintas]] (1954-), écrivain, peintre, sculpteur, compositeur. * [[Espé]] (1974-), auteur de bandes dessinées. === Politique === * [[Marc-Guillaume-Alexis Vadier]] (1736-1828), homme politique, député à la [[Convention nationale]], créateur du département de l'Ariège. * [[Joseph Lakanal]] (1762-1845), né à [[Serres-sur-Arget]], député à la [[Convention nationale]]. * [[Léon Galy-Gasparrou]] (1850-1921), député de l'Ariège. * [[Théophile Delcassé]] (1852-1923), homme politique, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, en particulier lors de la conclusion de l'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne, né à [[Pamiers]]. * [[Paul Caujolle]] (1891-1955), [[Maire (France)|maire]] de [[Siguer]], [[Conseil général (France)|conseiller général de l’Ariège]] et président de l’ordre national des [[expert-comptable en France|experts comptables]]. * [[Pierre Dumas (homme politique, 1891-1968)|Pierre Dumas]] (1891-1967), né et mort à [[Saint-Martin-d'Oydes]] (une avenue y porte son nom), écrivain et journaliste, grand résistant connu sous le nom de « st Jean », homme politique, député de la [[Haute-Garonne]]. * [[Paul Vaillant-Couturier]] (Paris 1892-1937) originaire de Sainte-Croix-Volvestre. * [[François Camel]] (1893-1941). * [[Georges Galy-Gasparrou]] (1896-1977), député, secrétaire d'État à l'information, maire de [[Massat]]. * [[François Verdier (résistant)|François Verdier]] (1900-1944), né à [[Lézat-sur-Lèze]], résistant ariégeois choisi par le général de Gaulle pour devenir le chef des Mouvements Unis de la Résistance du Sud-Ouest. Il est mort assassiné par la [[Gestapo]] en 1944 en [[forêt de Bouconne]]. * [[Conchita Ramos]] (1925-2019), résistante liée aux [[Guérillero espagnol|guérilleros espagnols]], arrêtée dans sa maison de l'Ariège par la milice de [[Régime de Vichy|Vichy]], torturée par la [[Gestapo]] puis déportée à [[Ravensbrück]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Antoine |titre=Résistante en Ariège, Conchita Ramos s'est éteinte à 94 ans |url=https://gazette-ariegeoise.fr/conchita-grange/ |site=La Gazette Ariégeoise |date=2019-08-29 |consulté le=2023-04-11}}.</ref>. * [[André Trigano]] (1925-) Officier de la Légion d'honneur. Il fut maire de Mazères durant 24 ans, conseiller général du canton de Saverdun et député de la {{2e|circonscription}} de l'Ariège de 1993 à 1997. Maire de Pamiers, il est aussi le frère de [[Gilbert Trigano]], cofondateur du [[Club Med]]. * [[Roger Fauroux]] (1926-2021), ancien ministre, ancien maire de [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]]. * [[Augustin Bonrepaux]] (1936-), homme politique, ancien [[Liste des députés de l'Ariège|député de l'Ariège]] et président du conseil général de l'Ariège, ancien président de la commission des finances à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. Acteur du désenclavement routier de l'Ariège notamment par le [[tunnel routier du Puymorens|tunnel du Puymorens]]. * [[Henri Nayrou]] (1944-), homme politique, ancien [[Liste des députés de l'Ariège|député de l'Ariège]] et président du conseil départemental de l'Ariège, ancien maire de [[La Bastide-de-Sérou]]. * [[Jean-Pierre Bel]] (1951-), sénateur, président du [[Sénat (France)|Sénat français]] du {{1er}} octobre 2011 au 30 septembre 2014 * [[Laurence Marandola]] porte-parole de la [[Confédération Paysanne]] depuis 2023. === Religion === * [[Antonin de Pamiers]] (env. 453 - env. 506), martyr et saint chrétien né et mort à [[Pamiers]]. * [[Volusien (évêque)|Volusien]] (mort en 498), évêque de [[Tours]], martyr et saint chrétien, mort à [[Pamiers]]. Il est aussi le saint patron de la ville de [[Foix]]. * [[Lizier de Couserans]] (508-546), second [[Liste des évêques de Couserans|évêque de Couserans]], sanctifié. * [[Bernard Saisset]] (1232-1314), premier évêque de [[Pamiers]]. * [[Benoît XII|Jacques Fournier]] (1285-1342), [[Liste des évêques de Pamiers|évêque de Pamiers]] puis de [[Mirepoix (Ariège)|Mirepoix]], [[pape]] sous le nom de [[Benoît XII]] de [[1336]] à [[1342]] (Avignon), né à [[Canté]] près de [[Saverdun]]. * [[François de Caulet]] (1610-1680), évêque de [[Pamiers]]. * [[Jean-François Boyer (évêque)|Jean-François Boyer]] (1675-1755), évêque de Mirepoix, précepteur du Dauphin, fils de Louis XV. * [[Sabas Maury]], curé de [[Miglos]] de 1890 à 1906 et créateur d'''Arièjo ô moun Païs'' l'hymne ariégeois bien connu. * [[Jean-Marc Eychenne]] évêque de Pamiers, Couserans, Mirepoix. Nommé le 17 décembre 2014 par le [[pape François]] nommé évêque de [[diocèse de Grenoble-Vienne|Grenoble et Vienne]] en 2022. === Sciences et techniques === * [[Jean-Baptiste Mercadier]] (1750-1816), ingénieur des ponts et chaussées et musicien, né à [[Bélesta (Ariège)|Bélesta]]. * [[Aristide Bergès]] (1833-1904), ingénieur - inventeur du terme [[houille blanche]]. * [[Alexandre Grothendieck]] (1928-2014), mathématicien mort à Saint-Lizier. * [[Raymond Augustin Mailhat]] (1862–1923), fabricant de télescopes et d'instruments optiques de précision. * [[Henri Martre]] (1928-2018), polytechnicien, PDG d'[[Aérospatiale (société)|Aérospatiale]], président du [[Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales|GIFAS]]. === Sports === * [[Louis-Henry Destel]] (1885-1962), écrivain du rugby, né à [[Lézat-sur-Lèze]]. * [[Jacques Dupont (cyclisme)|Jacques Dupont]] (né en 1928), cycliste, détenteur du record olympique, né à [[Lézat-sur-Lèze]]. * [[Claude Piquemal]] (né en 1939), athlète sprinteur français médaillé olympique, né à [[Siguer]]. * [[Aldo Quaglio]] (né en 1932), joueur de rugby international français, né et formé à [[Lavelanet]]. * [[Jacques Crampagne]] (né en 1944), joueur de rugby international français, né à [[Foix]]. * [[Patrick Estève]] (né en 1959), joueur de rugby international français, né et formé à [[Lavelanet]]. * [[Claude Bergeaud]] (né en 1960), entraineur de basketball français, né à [[Artigat]]. * [[Sylvain Dispagne]] (né en 1968), joueur de rugby international français, né à [[Saint-Girons (Ariège)|Saint-Girons]]. * [[Jean-Louis Jordana]] (né en 1968), joueur de rugby international français, né et formé à [[Lavelanet]]. * [[Michel Marfaing]] (né en 1970), joueur de rugby international français, né et formé à [[Pamiers]]. * [[Fabien Barthez]] (né en 1971), footballeur international français, né à [[Lavelanet]]. * [[Éric Carrière (football)|Éric Carrière]] (né en 1973), footballeur international français, né à [[Foix]]. * [[Fabien Pelous]] (né en 1973), joueur de rugby international français, né à [[Toulouse]] et formé à [[Saverdun]]. * [[Benoît Baby]] (né en 1983), joueur de rugby international français, né à [[Lavelanet]] et formé à [[Toulouse]]. * [[Yoann Huget]] (né en 1987), joueur de rugby international français, né à [[Pamiers]] et formé à [[Toulouse]]. * [[Jean-Marc Doussain]] (né en 1991), joueur de rugby international français, né et formé à [[Toulouse]], originaire de [[Sainte-Croix-Volvestre]] * [[Perrine Laffont]] (née en 1998), skieuse française, née à [[Lavelanet]] et initiée aux [[Monts d'Olmes]]. Championne olympique de [[ski de bosses]] aux [[Jeux Olympiques d'hiver 2018]]. === Divers === * [[André Roudière]] (1922-2010), industriel du textile de Lavelanet, créateur en 1947 d'une entreprise qui comptera jusqu'à 1300 employés. * [[Bertrand Clauzel]] (1772-1842), [[Maréchal de France]] sous Napoléon Ier, né à Mirepoix. * [[Chloé Mortaud]] (1989), {{79e}} [[Miss France]] en 2009. * [[Léonard-Alexis Autié]] (env.1751-1820), dit. Monsieur Léonard, coiffeur favori de la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche]], né à Pamiers. == Gastronomie == * [[Bethmale (fromage)]] * [[Flocon d'Ariège]], confiserie * [[Hypocras]], apéritif * Azinat, plat de résistance * Le Milla, gâteau == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme dans l'Ariège}} * Agence de Développement Touristique Ariège Pyrénées * [[Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises]] === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2008, 25,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ariège dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- |style="text-align:left"| [[Suc-et-Sentenac]] | 60 | 259 | 226 | 87,25 % |- |style="text-align:left"| [[Ustou]] ([[Guzet-neige]]) | 346 | {{formatnum:1314}} | {{formatnum:1075}} | 81,82 % |- |style="text-align:left"| [[Couflens]] | 84 | 279 | 223 | 79,81 % |- | style="text-align:left" | [[Boussenac]] | 188 | 473 | 366 | 77,45 % |- | style="text-align:left" | [[Quérigut]] | 139 | 326 | 250 | 76,62 % |- | style="text-align:left" | [[Ax-les-Thermes]] | {{formatnum:1426}} | {{formatnum:3113}} | {{formatnum:2359}} | 75,77 % |- | style="text-align:left" | [[Le Port (Ariège)|Le Port]] | 204 | 464 | 348 | 74,90 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Lary (Ariège)|Saint-Lary]] | 155 | 347 | 247 | 71,15 % |- | style="text-align:left" | [[Sentein]] | 146 | 365 | 258 | 70,64 % |- | style="text-align:left" | [[Aulus-les-Bains]] | 207 | 446 | 311 | 69,73 % |- |style="text-align:left"| [[Montferrier]] | 647 | 942 | 604 | 64,13 % |- |style="text-align:left"| [[Les Bordes-sur-Lez]] | 165 | 317 | 201 | 63,29 % |- | style="text-align:left" | [[Soulan]] | 345 | 462 | 285 | 61,77 % |- | style="text-align:left" | [[Biert]] | 295 | 490 | 302 | 61,63 % |- | style="text-align:left" | [[Seix]] | 816 | 973 | 567 | 58,27 % |- | style="text-align:left" | [[Rabat-les-Trois-Seigneurs]] | 307 | 395 | 228 | 57,85 % |- | style="text-align:left" | [[Saurat]] | 596 | 854 | 489 | 57,26 % |- | style="text-align:left" | [[Auzat]] | 599 | 694 | 395 | 56,89 % |- | style="text-align:left" | [[Soueix-Rogalle]] | 375 | 437 | 244 | 55,93 % |- | style="text-align:left" | [[Massat]] | 710 | 914 | 507 | 55,52 % |- | style="text-align:left" | [[Savignac-les-Ormeaux]] | 395 | 447 | 246 | 55,00 % |- | style="text-align:left" | [[Ercé (Ariège)|Ercé]] | 550 | 589 | 315 | 53,54 % |- | style="text-align:left" | [[Les Cabannes (Ariège)|Les Cabannes]] | 347 | 385 | 203 | 52,65 % |- | style="text-align:left" | [[Oust (Ariège)|Oust]] | 533 | 536 | 260 | 48,51 % |- | style="text-align:left" | [[Vicdessos]] | 511 | 479 | 203 | 52,65 % |- | style="text-align:left" | [[Serres-sur-Arget]] | 779 | 594 | 248 | 41,83 % |- | style="text-align:left" | [[Daumazan-sur-Arize]] | 715 | 554 | 204 | 36,71 % |- | style="text-align:left" | [[Bélesta (Ariège)|Bélesta]] | {{formatnum:1106}} | 829 | 219 | 26,48 % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Ariège |commons titre=L'Ariège }} === Bibliographie === * [[Michel Chevalier (géographe)|Michel Chevalier]], ''L'Ariège'', photographies de Nicolas Fediaevsky, 210 pages, [[Ouest-France]], 1985. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Claudine Pailhès]]|titre=Images de la Révolution française en Ariège|sous-titre=les années 1939-1945 en Ariège|lieu=Foix|éditeur=[[Conseil départemental de l'Ariège|Conseil général de l'Ariège]], Archives départementales|année=1989|pages totales=127|isbn=978-2-86009-007-0|isbn10=2-86009-007-X|bnf=35045870}}. * {{Ouvrage|auteur1=Claudine Pailhès|titre=L'Ariège des comtes et des [[Catharisme|cathares]]|lieu=Toulouse|éditeur=Milan Éditions|année=1992|pages totales=303|bnf=35553690}}. * {{Ouvrage|auteur1=Claudine Pailhès|titre=La Vie en Ariège au {{s-|XIX}}|lieu=Pau|éditeur=[[Éditions Cairn]]|collection=La vie au quotidien|année=2008|pages totales=347|bnf=41389191}} [ce livre est réédité par Cairn, en 2015]. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claudine Pailhès|titre=Ariège|sous-titre=archives remarquables|lieu=Portet-sur-Garonne|éditeur=Loubatières|collection=Collection dirigée par François Bordes|année=2014|pages totales=183|isbn=978-2-86266-711-9|bnf=44296805}}. * {{Ouvrage|auteur1=Claudine Pailhès|titre=Les Ariégeois de la Grande guerre|sous-titre=la mémoire familiale|lieu=Foix|éditeur=Conseil départemental de l'Ariège-Archives départementales de l'Ariège|année=2017|pages totales=133|bnf=45415672}}. === Articles connexes === * [[Liste des communes de l'Ariège]] * [[Liste des conseillers généraux de l'Ariège]] * [[Liste des églises de l'Ariège]] * [[Liste de films tournés dans l'Ariège]] * [[Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Ariège|Volontaires nationaux de l'Ariège pendant la Révolution]] === Liens externes === {{liens}} * [http://www.ariege.gouv.fr/ Préfecture de l'Ariège] * [http://www.ariege.fr/ Conseil départemental de l'Ariège] * [http://www.ariege.cci.fr/ Chambre de commerce et de l'industrie de l'Ariège] * [https://www.ariegepyrenees.com/ Ariège Pyrénées Tourisme] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Ariège|Pyrénées|Région Occitanie}} [[Catégorie:Ariège|*]] [[Catégorie:Mémoire de la guerre d'Espagne et de la dictature franquiste en France]]
39
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aube%20%28d%C3%A9partement%29
Aube (département)
{{Voir homonymes|Aube}} {{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec le département de l'[[Aude (département)|Aude]].}} {{Infobox Département de France | nom = Aube | insee = 10 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Aube (10) logo 2015.svg | région = [[Grand Est]] | Préfecture = [[Troyes]] | Sous-préfectures = [[Bar-sur-Aube]]<br/>[[Nogent-sur-Seine]] | gentilé = Aubois | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6004 | arr = [[Arrondissements de l'Aube|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Aube|3]] | canton = [[Liste des cantons de l'Aube|17]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Aube|13]] | comm = [[Liste des communes de l'Aube|431]] | président = Philippe Pichery ([[Divers droite|DVD]]) | imageloc = Aube-Position.svg | préfet = Cécile Dindar | latitude = 48/20/N | longitude = 04/10/E | drapeau = Drapeau fr département Aube.svg | site web = [https://www.aube.fr aube.fr] }} L{{'}}'''Aube''' ({{MSAPI|/ob/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[Département français|département]] [[France|français]] de la [[Région française|région]] [[Grand Est]] dont le nom vient de l'[[Aube (rivière)|Aube]], premier affluent notable de la [[Seine]] (rive droite). L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 10. Les habitants de ce département sont appelés les Aubois. Sa préfecture est [[Troyes]]. Avec {{unité|310020 habitants}} selon le recensement de [[2015]], l'Aube se situe en {{75e|position}} en nombre d'habitants sur le plan national et {{7e}} sur l'ensemble du Grand Est<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le manque d’attractivité résidentielle freine la croissance démographique du Grand Est - Insee Analyses Grand Est - 66|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3289683|site=insee.fr|consulté le=2018-06-05}}.</ref>. Le département est constitué tel qu'il est encore aujourd'hui par le décret de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] du {{date|15 janvier 1790}}. Comme une soixantaine de départements en France, il prend le nom d'un [[cours d'eau]]. == Géographie == {{article détaillé|Géographie de l'Aube}} === Situation === Le département de l'Aube est situé au sud-ouest de la [[Région française|région]] [[Grand Est]]. Elle est limitrophe des départements de la [[Marne (département)|Marne]] au nord (sur {{unité|130 km}} de long environ), de la [[Haute-Marne]] à l'est (sur {{unité|100 km}} de long), de la [[Côte-d'Or]] au sud-est (sur {{unité|45 km}}), de l'[[Yonne (département)|Yonne]] au sud-ouest (sur {{unité|175 km}}) et de [[Seine-et-Marne]] à l'ouest (sur {{unité|45 km}})<ref>[https://books.google.fr/books?id=DD6e2p4SqksC&pg=PA160&lpg=PA160&dq=Toponymie+%2BPrugny&source=bl&ots=n77_Eb2ke4&sig=nKtb9ndQzgvHma00ww20XZQJSXo&hl=fr&ei=PQCqTM3OD4me4AbCv_HBDQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCAQ6AEwAw#v=onepage&q&f=false Laurent Denajar, Carte archéologique de la Gaule, Éditions MSH, 2005]</ref>. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Aube | élision = de l' | notes = | nord = [[Marne (département)|Marne]] | nord-est = | est = [[Haute-Marne]] | sud-est = [[Côte-d'Or]]<br><small>([[Bourgogne-Franche-Comté]])</small> | sud = [[Yonne (département)|Yonne]]<br><small>([[Bourgogne-Franche-Comté]])</small> | sud-ouest = [[Yonne (département)|Yonne]]<br><small>([[Bourgogne-Franche-Comté]])</small> | ouest = [[Seine-et-Marne]]<br><small>([[Île-de-France]])</small> | nord-ouest = | enclave = | width = | align = }} === Sous-régions ou « pays » aubois === On peut distinguer au sein du territoire du département, ces [[Région naturelle de France|régions naturelles]] ou pays traditionnels : * quart nord-ouest : [[Champagne crayeuse|la Champagne crayeuse]] ; * à la pointe nord-ouest : le [[Nogentais]] ; * au sud-ouest de [[Troyes]] : le [[Pays d'Othe]] ; * au sud du département : le [[Chaource (Aube)|Chaourçois]] ; * au nord-est : le [[Briennois]] ; * à l'est : le [[Barrois champenois|Barrois]] ; * entre [[Troyes]] et le Barrois : la [[Champagne humide]]. <gallery> Fichier:FR-10-Border.JPG|Panneau marquant l'entrée dans le département de l'Aube au bord de la [[Route nationale 77 (France)|route nationale 77]], entre [[Neuvy-Sautour]] (Yonne) et [[Villeneuve-au-Chemin]] (Aube). Fichier:Aube regions map-fr.svg|Carte des régions naturelles ou pays traditionnels du département. Fichier:Carte de l'Aube vers 1870.jpg|Carte de l'Aube vers 1870. </gallery> === Relief et géologie === Le point culminant de l'Aube est de 371±1 m situé à [[Champignol-lez-Mondeville]] au lieu-dit le Bois du Mont. {| class="wikitable sortable" style="text-align:left;width:60%;font-size:95%;" |+ Altitude des principales villes de l'Aube et comparaison avec d'autres villes de la région [[Champagne-Ardenne]] |- ! !! [[Troyes]] !! [[Romilly-sur-Seine]] !! [[Bar-sur-Aube]] !! [[Nogent-sur-Seine]] !! [[Reims]] !! [[Charleville-Mézières]] |- | Altitude minimale||align="center"| {{unité|100|mètres}} || align="center"|{{unité|67|mètres}} || align="center"|{{unité|156|mètres}} || align="center"|{{unité|60|mètres}} || align="center"|{{unité|74|mètres}} ||align="center"| {{unité|133|mètres}} |- | Altitude maximale|| align="center"|{{unité|126|mètres}} ||align="center"| {{unité|112|mètres}} ||align="center"| {{unité|348|mètres}} || align="center"|{{unité|113|mètres}} ||align="center"| {{unité|137|mètres}} ||align="center"| {{unité|323|mètres}} |- | Altitude moyenne ||align="center"| {{unité|113|mètres}} || align="center"|{{unité|90|mètres}} ||align="center"| {{unité|252|mètres}} ||align="center"| {{unité|87|mètres}} || align="center"|{{unité|106|mètres}} ||align="center"| {{unité|228|mètres}} |- | Altitude de la mairie || align="center"|{{unité|107|mètres}} ||align="center"| {{unité|77|mètres}} ||align="center"| {{unité|165|mètres}} || align="center"|{{unité|71|mètres}} || align="center"|{{unité|88|mètres}} || align="center"|{{unité|152|mètres}} |} <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Aube :"> Vauchassis verger.jpg|Verger à [[Vauchassis]] dans l'ouest. Lac d'Orient R02.jpg|Une plage du [[lac d'Orient]] dans l'est. Champs de coquelicots à Prunay-Belleville.jpg|Champs de coquelicots à [[Prunay-Belleville]] dans l'ouest. </gallery> === Hydrographie === {{article détaillé|Liste des cours d'eau de l'Aube}} [[Fichier:La Seine à Bar-sur-Seine.JPG|vignette|La [[Seine]] à [[Bar-sur-Seine]].]] Vingt-trois cours d'eau desservent le département<ref group=Note>La liste complète se trouve dans la [[:Catégorie:Cours d'eau dans l'Aube|Catégorie "Cours d'eau dans l'Aube"]]</ref>, les quatre principaux étant la [[Seine]], l'[[Aube (rivière)|Aube]] (affluent de la [[Seine]]), l'[[Armance (rivière)|Armance]] (affluent de l'[[Armançon]]) et la [[Vanne (rivière)|Vanne]] (affluent de l'[[Yonne (rivière)|Yonne]]). === Forêts et lacs === [[Fichier:Lac-Temple-Digue.jpg|vignette|Le [[Lacs Amance et du Temple|lac du Temple]], vu de la [[digue]].]] Le département compte {{unité|140000 [[hectare]]s}} de [[forêt]]s<ref>{{Lien web|url=http://www.aube.pref.gouv.fr/articles/menu-principal/vivre-dans-l-aube/geographie-h178.html|titre=Présentation géographique du département de l'Aube|site=aube.pref.gouv.fr|consulté le=22 septembre 2010}}.</ref>. Le [[parc naturel régional de la forêt d'Orient]] est l'un des premiers [[Liste des parcs naturels de France|parcs naturels]] créés en France. On y trouve le [[lac d'Orient]], et les [[lacs Amance et du Temple]] où l'on peut s'adonner à la [[Pêche (halieutique)|pêche]], aux loisirs [[Nautisme|nautiques]] ou à la baignade. Les lacs sont en partie spécialisés dans une ou plusieurs de ces activités. === Faune === En décembre 2022 une « zone de présence permanente du [[loup]] » dans le [[Communauté de communes du Chaourçois|Chaourçois]] est annoncée par la sous-préfète d'[[Avallon]] (Yonne) Depuis un arrêté préfectoral est pris pour l'Aube classant 100 communes en zone 1 (« où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation par le loup pendant l'année en cours ») et 2 communes en zone 2 (« les zones où au moins un acte de prédation sur le cheptel domestique a été constaté au cours de chacune des deux dernières années ») <ref> ''[[L'Est-Éclair]]'' (édition papier) Christophe Ruszkiewicz « Une attaque de loup « possible » dans cent communes auboises » page 2 / édition du 7 février 2023</ref>. Au 13 août 2023 selon l'[[L'Est-Éclair]] il y a dans l'Aube, 17 constats d'attaques, avec 32 victimes. Ce sont au niveau national, soixante départements français qui recourront au dispositif d'aide à la protection, face à la prédation<ref> ''L'Est-Éclair'' du 13 août 2023 / Aube actu p. 3 </ref>. === Climat === {{Article détaillé|Climat de l'Aube}} Les conditions climatiques sont modérées, sans froids intenses ni chaleurs excessives, ce qui représente donc un climat d'ordre [[Climat continental|continental]] et [[océanique]]. Entre [[1950]] et [[1985]], la température moyenne annuelle relevée dans le département est de {{tmp|10.1|°C}}<ref>Relevés de la station [[Météo-France]] de [[Barberey-Saint-Sulpice]].</ref>, ce qui reste équivalent au [[Bassin parisien]] et aux villes du nord-est de la France. Le nombre d'heures d'[[ensoleillement]] par an est de {{formatnum:1771}}. Les précipitations annuelles restent assez importantes ({{unité|653,4 mm}} en moyenne soit {{nobr|115 jours}} de précipitations)<ref name="NormalesMF"/>. En général, il pleut davantage en [[automne]] qu’en [[hiver]], mais la quantité de pluie est la plus élevée durant les mois de [[printemps]]. Au contraire, l'[[été]] est la saison où les précipitations sont les moins nombreuses. Cependant, le Sud-Est du département est plus sensible aux pluies que le Nord-Ouest. Les [[Neige|intempéries neigeuses]] ne sont que relativement faibles. Quant aux [[vent]]s, ils proviennent essentiellement de la façade ouest. {{climat | titre = Températures moyennes dans le département | source = [[Météo-France]]<ref name="NormalesMF">{{Lien web|url=http://climat.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?page_id=13763&CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn/10030001|titre=Climat en France, Normales mensuelles de la station de Troyes Barberey|site=[[Météo-France]]|consulté le= 9 octobre 2010}}</ref> et [[MSN]] Méteo<ref>{{Lien web|url=http://meteo.msn.com/monthly_averages.aspx?wealocations=wc:FRXX0101&q=Troyes,+Aube+forecast:averagesm|titre=Moyennes météorologiques mensuelles et annuelles pour Troyes, Aube (10000)|site=[[MSN]] Météo|consulté le= 8 octobre 2010}}</ref> <!-- température minimale moyenne (en °C) --> | tmin-jan = -0.3 | tmin-fev = -0.2 | tmin-mar = 2.0 | tmin-avr = 3.3 | tmin-mai = 7.3 | tmin-jui = 10.4 | tmin-jul = 12.4 | tmin-aou = 12.0 | tmin-sep = 9.4 | tmin-oct = 6.5 | tmin-nov = 2.5 | tmin-dec = 1.0 <!-- température moyenne (en °C) --> | tmoy-jan = 3.0 | tmoy-fev = 3.5 | tmoy-mar = 7.0 | tmoy-avr = 9.5 | tmoy-mai = 13.5 | tmoy-jui = 16.5 | tmoy-jul = 19.0 | tmoy-aou = 18.5 | tmoy-sep = 15.5 | tmoy-oct = 11.5 | tmoy-nov = 6.5 | tmoy-dec = 4.5 <!-- température maximale moyenne (en °C) --> | tmax-jan = 5.8 | tmax-fev = 7.5 | tmax-mar = 11.6 | tmax-avr = 14.5 | tmax-mai = 19.0 | tmax-jui = 22.1 | tmax-jul = 25.2 | tmax-aou = 25.2 | tmax-sep = 21.1 | tmax-oct = 16.0 | tmax-nov = 9.4 | tmax-dec = 6.9 }} === Voies de communication et transports === {{article détaillé|Transports dans l'Aube}} ==== Réseau routier ==== {{Article détaillé|Réseau routier de l'Aube}} Le réseau routier du département comporte {{unité|150 km}} d'[[Liste des autoroutes de la France|autoroutes]], {{unité|33 km}} de [[Liste des routes nationales de la France|routes nationales]], {{unité|4517 km}} de [[Réseau routier départemental de France|routes départementales]] et de {{unité|2116 km}} de routes communales<ref name="ChiffresCGA"/>. ==== Transports en commun ==== Dans l’[[Grand Troyes|agglomération troyenne]], la [[Transports en commun de Troyes|TCAT]] assure un réseau de transports en commun. Contrairement à un grand nombre de réseaux qui sont assurés par des opérateurs, c'est la [[Grand Troyes|communauté d'agglomération de la ville]] qui a la propriété de la société<ref name="ville-troyes 362">{{Lien web|url=http://www.ville-troyes.fr/scripts/ETUDIER/publigen/content/templates/show.asp?P=362&L=FR|titre=Les moyens de transports|site=ville-troyes.fr|consulté le= 18 juin 2010}}</ref>. Le réseau dessert actuellement onze communes dont deux hors agglomération troyenne. Les autres villes, y compris [[Romilly-sur-Seine]], ne possèdent pas de réseau de transports en commun<ref>{{Lien web|url=http://www.transbus.org/reseaux/10.html|titre=Liste des Réseaux du Département de l'Aube|site=transbus.org|consulté le=20 septembre 2010}}</ref>. L'Aube possède également des réseaux de transport interurbains. Vingt-et-une lignes régulières d'autocars relient entre elles les villes principales du département. L'exploitation de ces lignes est confiée à des autocaristes privés : ''Transdev - Les Courriers de l'Aube'' pour quatorze lignes<ref name="ville-troyes 362"/>, ''Keolis Sud Lorraine'' pour quatre lignes, ''Procars Champagne'' pour deux lignes, ''Autocars Bardy'' pour une ligne. ==== Réseau ferroviaire ==== {{Article détaillé|Liste de gares en France#Aube}} [[Fichier:TG 19 - TROYES - La Gare - Le Nouveau Vestibule.jpg|vignette|La [[gare de Troyes]] au début du {{s-|XX|e}}.]] L'Aube ne bénéficie pas d'une forte desserte ferroviaire. Seules cinq [[Gare ferroviaire|gares]] sont actuellement ouvertes au service voyageur, toutes situées sur la grande ligne radiale non [[Système d'électrification ferroviaire|électrifiée]] de [[Ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville|Paris-Est à Mulhouse]]. Ce sont : [[Gare de Nogent-sur-Seine|Nogent-sur-Seine]], [[Gare de Romilly-sur-Seine|Romilly-sur-Seine]], [[Gare de Troyes|Troyes]], [[Gare de Vendeuvre (Aube)|Vendeuvre]] et [[Gare de Bar-sur-Aube|Bar-sur-Aube]]. Toutes les autres lignes ayant autrefois desservi le département sont fermées pour ce service. Certaines sections de ces dernières sont cependant toujours ouvertes pour le service du [[Fret SNCF|fret]]. ==== Voies navigables ==== Le département compte {{unité|34,8 km}} de [[Canal (voie d'eau)|voies navigables]]<ref name="ChiffresCGA"/>. La ville de [[Nogent-sur-Seine]] est le {{2e|[[port fluvial]]}} [[céréalier]] français<ref>{{Lien web|url=http://www.aube-developpement.com/investir/Notre-territoire/port_aube.php|titre=le port de l'Aube à Nogent-sur-Seine|site=aube-developpement.com|consulté le=21 septembre 2010}}</ref>. == Toponymie == Tient son nom de la rivière [[Aube (rivière)|Aube]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Aube|Histoire de Troyes}} === Naissance === Ses premiers habitants furent les [[Tricasses]] et les [[Lingons]] avec une forte occupation humaine vers l'an [[400]] avant [[Jésus-Christ]]. Saint Potentien et saint Savinien<ref>[http://gatinais.monsite.wanadoo.fr/page3.html Saint-Potentien et Saint-Savinien, premier prêcheurs de l'évangile en Gaule]</ref>, prêtres grecs originaires de [[Samos]], vinrent prêcher l'[[évangile]] dès le milieu du {{s|III|e}}. Saint Patrocle fut l'un des premiers [[martyr]]s de la foi nouvelle en l'[[259|an 259]]. Peu de temps après, sainte Jule et quelques notables de la cité des [[Tricasses]] subirent également le martyre. Malgré tout, comme ailleurs, la communauté chrétienne devint assez nombreuse pour accueillir un [[évêque]] ; saint Amateur fut le premier, en [[340]]. En l'[[286|an 286]], les [[Bagaudes]] ravagèrent la contrée formant l'Aube. L'empereur [[Julien (empereur romain)|Julien]] vint à [[Troyes]] avec son armée et la délivra. === Le {{s-|XII}} et les monastères === [[Fichier:Kloster von Clairvaux, heute Strafanstalt.jpg|thumb|L'ancienne [[abbaye de Clairvaux]], aujourd'hui [[Prison|établissement pénitentiaire]] : la [[maison centrale de Clairvaux]].]] Deux importants [[monastère]]s furent fondés sur le territoire du département : l'un à [[Clairvaux]] en [[1114]], créé par [[Bernard de Clairvaux]], l'autre au [[Paraclet]], par son illustre rival, [[Pierre Abélard|Abélard]], et dont [[Héloïse d'Argenteuil|Héloïse]] fut la première [[abbesse]]. Le premier se fit remarquer par son éloquence au [[concile de Troyes]] et par sa prédication de la [[seconde croisade]]. La réunion de la [[Champagne (province)|Champagne]] avec le [[royaume de France]] ne fut définitive qu'en [[1361]]. Pourtant la population désirait absolument le rattachement de la Champagne ; en effet, en [[1328]], le roi {{souverain2|Philippe VI de France}} offrit la ville de [[Bar-sur-Seine]] à Philippe de Croÿ, mais les habitants lui rachetèrent pour la rendre au roi, à condition qu'elle devienne inaliénable. === Rattachement définitif au royaume de France === [[Fichier:Carte du département de l'Aube - 1790-1793.tif|vignette|Carte de l'Aube (1790)]] Le [[Décret en France|décret]] de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] du {{date|15|janvier|1790|en France}} crée officiellement le département de l’Aube. Son premier président est Augustin-Henri-Marie Picot<ref name="books.google.com">[https://books.google.com/books?id=I0sWAAAAYAAJ&hl=fr&source=gbs_navlinks_s Histoire généalogique et héraldique des pairs de France… Volume 8, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, 1827]</ref> et son premier député est [[Louis Antoine Joseph Robin]]. [[Jacques Claude Beugnot]] est quant à lui élu [[procureur-syndic|procureur-général syndic]] et également [[député]]<ref name="books.google.com"/>. Le {{s-|XIX|e}} marque l'apparition de la [[bonneterie]] dans le département. Après la victoire des [[Septième Coalition|coalisés]] à la [[bataille de Waterloo]] (18 juin [[1815]]), le département est occupé par les troupes [[Empire russe|russes]] de juin 1815 à novembre [[1818]] (voir [[Occupation#Occupations de la France à la fin du Premier Empire|occupation de la France à la fin du Premier Empire]]). En [[1911]], à la suite de la révolte du [[vignoble]] [[champenois]], d'importantes [[émeutes]] éclatent dans le département. Les conséquences de cette misère restent tragiques puisque les échauffourées ont fait plusieurs dizaines de blessés. {{Article détaillé|Révolte des vignerons de l'Aube en 1911}} En [[1919]], un décret autorise pour la première fois le département de l'Aube à produire du [[champagne (AOC)|champagne]]<ref>{{Lien web|url=http://arkantz.canalblog.com/archives/regions___tourisme/index.html|site=arkantz.canalblog.com|titre=Régions - Tourisme|année=2007|consulté le=19 septembre 2010}}</ref>. === {{s-|XXI}} === Au {{1er}} janvier 2016 la région [[Champagne-Ardenne]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions [[région Alsace|Alsace]] et [[Lorraine (ancienne région administrative)|Lorraine]] pour devenir la nouvelle région Grand Est. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Aube.svg | l1=120px | legende1= Armes de l'Aube | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes de l'Aube se blasonnent ainsi : {{citation|D'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or, au chef ondé d'or.}} }} == Urbanisme == === Morphologie urbaine === {{...}} === Logement === Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2008, 4,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aube dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm INSEE], chiffres au 01/01/2008</ref> : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % Résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Mesnil-Saint-Père]] | 400 | 283 | 90 | 31,66 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Mards-en-Othe]] | 648 | 412 | 120 | 29,23 % |- | style="text-align:left" | [[Pâlis]] | 603 | 393 | 109 | 27,61 % |- | style="text-align:left" | [[Dienville]] | 809 | 519 | 133 | 25,63 % |- | style="text-align:left" | [[Aix-en-Othe]] | {{formatnum:2400}} | {{formatnum:1296}} | 180 | 13,88 % |} == Politique et administration == === Conseil départemental === {{Article détaillé|Conseil départemental de l'Aube}} Le conseil départemental de l'Aube, situé à [[Troyes]], est présidé par [[Philippe Adnot]] depuis {{date||juillet|1990}}. Il comprend 33 [[conseiller départemental|conseillers généraux]] représentant les 33 [[Liste des cantons de l'Aube|cantons de l'Aube]]. {{nobr|24 conseillers}} sont issus de la [[Droite (politique)|Droite]] (principalement de l’[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), les autres proviennent du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], du [[Parti communiste français|Parti communiste]] et des [[Les Verts (France)|Verts]]. Actuellement le budget du conseil départemental est de 329,8 millions d'euros. Sa principale mission est de mettre en place des [[Action sociale en France|actions sociales]] et de [[Santé en France|santé]]<ref name="ChiffresCGA"/>. === Représentation et tendances politiques === {| align="center" rules="all" cellpadding="4" cellspacing="0" style="margin-top: 1em; border: 1px solid #999; border-right: 2px solid #999; border-bottom: 2px solid #999" |+'''Les sièges du conseil départemental selon le parti politique''' |- ! Parti!! Sigle!! Élus |- | colspan="3" align=center bgcolor=pink| '''Groupe de gauche et apparentés''' |- | [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] || align=center | PS || align=center | 2 |- | [[Parti communiste français]] || align=center | PCF || align=center | 2 |- | [[Divers gauche]] || align=center | DVG || align=center | 1 |- | [[Europe Écologie Les Verts]] || align=center | EELV || align=center | 1 |- | colspan="3" align=center bgcolor=lightblue| '''Groupe de droite et apparentés''' |- | [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] || align=center | MoDem || align=center | 1 |- | [[Union des démocrates et indépendants]] || align=center | UDI || align=center | 2 |- | [[Divers droite]] || align=center | DVD || align=center | 10 |- | [[Union pour un mouvement populaire]] || align=center | UMP || align=center | 13 |- | colspan="3" align=center bgcolor=white| '''Autres''' |- | [[Sans étiquette]] || align=center | SE || align=center | 1 |- | colspan="3" align=center bgcolor=lightblue| |} === Personnalités politiques === Voici les listes des conseillers généraux, des députés, des sénateurs et des préfets du département de l'Aube. * [[Liste des députés de l'Aube]] * [[Liste des sénateurs de l'Aube]] * [[Liste des conseillers départementaux de l'Aube]] * [[Liste des préfets de l'Aube]] === Coopération internationale === {{...}} === Identité visuelle === {{...}} == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Aube}} === Répartition de la population === {{Population de France/introduction}} === Communes les plus peuplées === {{Article détaillé|Liste des communes de l'Aube}} {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Troyes | commune 2 = Romilly-sur-Seine | commune 3 = Saint-André-les-Vergers | commune 4 = La Chapelle-Saint-Luc | commune 5 = Sainte-Savine | commune 6 = Saint-Julien-les-Villas | commune 7 = Nogent-sur-Seine | commune 8 = Pont-Sainte-Marie | commune 9 = Bar-sur-Aube | commune 10 = Rosières-près-Troyes | commune 11 = La Rivière-de-Corps | commune 12 = Aix-Villemaur-Pâlis | commune 13 = Les Noës-près-Troyes | commune 14 = Saint-Parres-aux-Tertres | commune 15 = Bréviandes }} === Évolution démographique === {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Pyramide des âges === {|align="center" width="100%" |- |width="50%"| {{Pyramide des âges |float=center |width=100% |maxvalue=40000 |bg=rgb(100%,100%,100%) |border=1px|margin-top=1ex |caption='''Évolution de la pyramide des âges dans le département en 2009'''<ref>{{pdf}}[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/DEP/DL_DEP10.pdf INSEE POP T3 - Population par sexe et âge en 2009]</ref> |barcolor=#B2E5B2 |> 90|590|1958 |75-89|9723|16224 |60-74|20940|22869 |45-59|30984|31886 |30-44|29170|29418 |15-29|27804|26256 |0-14 |28189|27287}} |width="50%"| {{Pyramide des âges |float=center |width=100% |maxvalue=200000 |bg=rgb(100%,100%,100%) |border=1px|margin-top=1ex |caption='''Comparaison avec la région [[Démographie de la Champagne-Ardenne|Champagne-Ardenne]]'''<ref name="INSEE">{{pdf}} [http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/REG/DL_REG21.pdf INSEE - POP T3 - Population par sexe et âge en 2009]</ref> |barcolor=#B2E5B2 |> 90|2070|7381 |75-89|40923|68976 |60-74|88192|97495 |45-59|137152|141605 |30-44|130414|130816 |15-29|128249|121498 |0-14 |124692|118493}} |} === Répartition par catégories socioprofessionnelles === {| class="wikitable centre" width="80%" |+Population de 15 ans ou plus par sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle !rowspan="3"|Catégorie socioprofessionnelle !colspan="2"|2007 !colspan="2"|1999 !colspan="5"|Détails de l'année 2007 |- !rowspan="2"|Nb !rowspan="2"|% !rowspan="2"|Nb !rowspan="2"|% !rowspan="2"|Hommes !rowspan="2"|Femmes !colspan="3"|Part en % de la population âgée de |- !15 à 24 ans!!25 à 54 ans!!55 ans ou + |- |Ensemble||{{formatnum:246346}}||100||{{formatnum:236393}}||100||{{formatnum:118402}}||{{formatnum:127944}}||100||100||100 |- |Agriculteurs exploitants||{{formatnum:5094}}||2,1||{{formatnum:5408}}||2,3||{{formatnum:3584}}||{{formatnum:1510}}||0,2||3||1,6 |- |Artisans, commerçants, chefs d'entreprise||{{formatnum:7232}}||2,9||{{formatnum:7619}}||3,2||{{formatnum:5025}}||{{formatnum:2207}}||0,5||4,7||1,5 |- |Cadres et professions intellectuelles supérieures||{{formatnum:12656}}||5,1||{{formatnum:9435}}||4||{{formatnum:8196}}||{{formatnum:4460}}||0,7||8,5||2,5 |- |Professions intermédiaires||{{formatnum:28805}}||11,7||{{formatnum:24953}}||10,6||{{formatnum:14020}}||{{formatnum:14786}}||6,6||19,7||3,1 |- |Employés||{{formatnum:40276}}||16,3||{{formatnum:35303}}||14,9||{{formatnum:8782}}||{{formatnum:31493}}||16,4||25,5||4,2 |- |Ouvriers||{{formatnum:43950}}||17,8||{{formatnum:47771}}||20,2||{{formatnum:33297}}||{{formatnum:10653}}||19||27,8||4,1 |- |Retraités||{{formatnum:68138}}||27,7||{{formatnum:58706}}||24,8||{{formatnum:30101}}||{{formatnum:38038}}||0||0,5||75,4 |- |Autres personnes sans activité professionnelle||{{formatnum:40194}}||16,3||{{formatnum:47198}}||20||{{formatnum:15397}}||{{formatnum:24797}}||56,6||10,2||7,6 |- ! colspan="10"| Source : Insee |} == Économie == === Généralités === L'économie de l'Aube est depuis le {{s-|XIX|e}}, axée sur les industries notamment textiles. Ce secteur aujourd'hui en crise fait du département une zone en réelle mutation économique. En 2007, la [[population active]] départementale représentait un total de {{nombre|139083 habitants}}, avec {{nombre|121966 personnes}} occupant un [[emploi]] et {{nombre|17117|personnes}} au [[chômage]]. Les hommes représentaient près de 53 % de cette [[population active]] et les femmes 47 %<ref>{{Lien web|url=http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=AUBE&codeZone=10-DEP&idTheme=2&rechercher=Rechercher|titre=Résultats du recensement de la population - 2006|site=recensement.insee.fr|consulté le= 22 septembre 2010}}</ref>. Le département de l’Aube présente un important taux de [[Féminisation des noms de métiers en français|féminisation]] dans les emplois. En effet, près de la moitié des personnes actives ayant un [[emploi]] (46 % en 2007) sont des femmes. Les principaux secteurs touchés par cette féminisation sont le [[commerce]], les [[transports]], le [[textile]], les services publics, l'[[enseignement]] ou la [[santé]]. Cependant, les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes par le chômage (54,8 % des demandeurs d’emploi en 2007). Cette situation est due principalement aux licenciements dans le secteur textile. === Emplois par secteur === <center> '''Répartition des emplois selon le secteur d'activité''' {| class="wikitable" style="font-size:95%;width:65%;border:0px;text-align:center;line-height:100%;" ! style="background: #F5F5F5; color: #000000" width="100" |&nbsp; ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Agriculture</small> ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Industrie</small> ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Construction</small> ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Commerce</small><ref group="Note">Inclut les salariés du transports et des services divers</ref> ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Administration publique</small><ref group="Note">Inclut les salariés de l'enseignement, de la santé, et de l'action sociale</ref> |- ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;" |<small>Aube</small> | style="background: #D1E8FF; color:#000000;" | 6,6 % | style="background: #D1E8FF; color:#000000;" | 20,3 % | style="background: #D1E8FF; color:#000000;" | 7,3 % | style="background: #D1E8FF; color:#000000;" | 37,4 % | style="background: #D1E8FF; color:#000000;" | 28,3 % |- ! style="background: #F5F5F5; color:#000000;;width:25%" |<small>Comparaison avec la région</small> | style="background: #F5F5F5; color: black;" | 6,7 % | style="background: #F5F5F5; color: black;" | 19,2 % | style="background: #F5F5F5; color: black;" | 6,5 % | style="background: #F5F5F5; color: black;" | 36,7 % | style="background: #F5F5F5; color: black;" | 31,0 % |- | colspan="7" style="text-align:center;font-size:90%;"|Sources des données : <small>INSEE</small><ref>{{Lien web|url=http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=AUBE&codeZone=10-DEP&idTheme=2&rechercher=Rechercher|titre=Emplois selon le secteur d'activité en 2007 dans l’Aube|site=recensement.insee.fr|consulté le= 22 septembre 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?codeMessage=6&zoneSearchField=CHAMPAGNE+ARDENNE&codeZone=21-REG&normalizedSearch=&idTheme=2&rechercher=Rechercher|titre=Emplois selon le secteur d'activité en 2007 en Champagne-Ardenne|site=recensement.insee.fr|consulté le= 22 septembre 2010}}</ref> |} </center> === Tourisme === {| class="wikitable centre" |+ Hébergements<ref name="ChiffresCGA"/> | ! scope=col | Établissements |- ! scope=row | Hôtellerie | 66 | {{nombre|1991 chambres}} |- ! scope=row | Campings | 23 | {{nombre|1618 emplacements}} |- ! scope=row | Gîtes | 310 | {{nombre|2006 places}} |} === Agriculture === [[Fichier:Saint-Flavy (Aube) culture du Chanvre.JPG|vignette|Récolte du [[chanvre]] à [[Saint-Flavy]].]] La [[surface agricole utile]] représente {{unité|379720|ha}}. L'Aube est le {{1er|producteur}} de [[chanvre]], le {{2e|producteur}} de [[champagne (AOC)|champagne]], de [[Chou cabus|chou]] à [[choucroute]], de [[pavot|pavot médicinal]], de [[Luzerne cultivée|luzerne]], le {{6e|producteur}} de [[pommes de terre]], le {{8e|producteur}} de [[céréale]]s et le {{9e|producteur}} de [[betterave]]s<ref name="ChiffresCGA"/>. L'Aube, avec 20 % de la production nationale, est le deuxième [[Département français|département]] producteur de chou à [[choucroute]]<ref>[http://www.cndp.fr/crdp-reims/polegout/patrimoine_ca/chou_choucroute.pdf Chou à choucroute/ cndp de l'Académie de Reims]</ref>, derrière le [[Bas-Rhin]]<ref>[http://www.draaf.champagne-ardenne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/portrait_aube_cle8681a1.pdf Agreste Champagne-Ardenne {{n°|2}} - Avril 2011]</ref>. Une fête de la choucroute a lieu tous les ans à [[Brienne-le-Château]]<ref>[http://champagne-ardenne.france3.fr/2013/09/23/brienne-le-chateau-10-56eme-foire-la-choucroute-323705.html {{56e|foire}} à la choucroute à Brienne. Reportage de France 3 Champagne-Ardennes]</ref>{{,}}<ref>[http://champagne-ardenne.france3.fr/2013/09/05/brienne-le-chateau-200-hectares-de-choux-recolter-312685.html Brienne-le-Château : {{unité|200|hectares}} de choux à récolter, reportage de France 3 Champagne-Ardenne]</ref>. == Population et société == === Enseignement === [[Fichier:Esaa troyes vieux.jpg|thumb|Une ancienne école de [[Troyes]].]] ==== Primaire et secondaire ==== En [[2010]], l'[[enseignement]] [[école primaire en France|élémentaire]] et [[système éducatif français|secondaire]] est composé de : * {{nombre|11568 élèves}} venant d'une [[École maternelle en France|école maternelle]] sur {{nobr|136 établissements}} (dont un privé)<ref name="primaire">{{Lien web|url=http://www.ac-reims.fr/ia10/documents/RS10/1.pdf|titre=Le premier degré dans l’Aube|site=[[Académie de Reims|rectorat de l'académie de Reims]]|consulté le=27 octobre 2010}}</ref> ; * {{nombre|18465 élèves}} venant d'une [[École primaire en France|école primaire]] sur {{nobr|255 établissements}} (dont quatorze privés)<ref name="primaire"/> ; * {{nombre|12311 élèves}} venant d'un [[Collège en France|collège]] sur {{nobr|34 établissements}} (dont neuf privés)<ref name="secondaire">{{Lien web|url=http://www.ac-reims.fr/ia10/documents/RS10/3.pdf|titre=Le second degré dans l’Aube|site=[[Académie de Reims|rectorat de l'académie de Reims]]|consulté le=27 octobre 2010}}</ref> ; * {{nombre|5199 élèves}} venant d'un [[lycée en France|lycée d’enseignement général]] sur dix établissements (dont trois privés)<ref name="secondaire"/> ; * {{nombre|2666 élèves}} venant d'un [[Lycée professionnel|lycée d’enseignement professionnel]] sur dix établissements (dont trois privés)<ref name="secondaire"/>. ==== Enseignement supérieur ==== D'après le dernier recensement de l'[[Direction des services départementaux de l'Éducation nationale|inspection académique]] de l’Aube en 2009, le département compte {{nombre|8794|étudiants}} en [[Études supérieures en France|enseignement supérieur]]<ref name="ChiffresCGA">{{Lien web|url=http://www.cg-aube.fr/uploads/Externe/16/23_1298454024_CG-Chiffres-cles-2011_V4.pdf |titre=L’Aube et son budget |site=le site du [[Conseil départemental de l'Aube]] |année=2011 |consulté le=14 mai 2011}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Ce chiffre ne prend pas en compte les élèves venant du Conservatoire national de musique de Troyes</ref>. Liste des universités et écoles en enseignement supérieur : ;Établissements publics * [[Université de technologie de Troyes]] (UTT) * [[Institut universitaire de technologie de Troyes|Institut universitaire de technologie]] ([[Université de Reims Champagne-Ardenne]]) * [[Faculté (éducation)|Faculté]] (Université de Reims Champagne-Ardenne) * Institut universitaire des métiers du patrimoine (IUMP) * [[Institut universitaire de formation des maîtres]] (IUFM) * [[Études en soins infirmiers|Institut de formation en soins infirmiers]] (IFSI de Troyes / DE IDE) * [[Classe préparatoire aux grandes écoles]] (CPGE) scientifiques et économique * [[École supérieure d'arts appliqués de Troyes]] * Conservatoire national de musique de Troyes ;Établissements privés * [[Groupe École supérieure de commerce de Troyes|Groupe ESC Troyes]] * [[Supinfo (École supérieure d'informatique)|SUPINFO]] === Santé === <center>'''Liste des hôpitaux et établissements d'aides'''<ref name="ChiffresCGA"/></center> {| class="wikitable centre" width="30%" |+Hôpitaux et cliniques |- ! Type d'établissement !! Nombre d'établissements |- | [[Hôpital]] || 4 |- | [[Hôpital en France|Clinique]] || 7 |} {| class="wikitable centre" width="40%" |+Établissements d'aides à l'enfance |- ! Type d'établissement !! Nombre d'établissements |- | Protection de l’enfance || 12 |- | Centre pour la jeunesse handicapée || 18 |} {| class="wikitable centre" width="40%" |+Établissements d'aides aux adultes handicapés |- ! Type d'établissement !! Nombre d'établissements |- | Établissements et services d’aide par le travail || 8 |- | Entreprises adaptées au handicap|| 2 |- | Centre de rééducation professionnelle|| 1 |- | Maisons d’accueil spécialisé || 2 |- | Structures d’hébergement|| 20 |- | [[Foyer d'accueil médicalisé]] pour [[autisme|autistes]]|| 2 |- | Services de soins à domicile|| 2 |} {| class="wikitable centre" width="50%" |+Établissements d'aides aux personnes âgées |- ! Type d'établissement !! Nombre d'établissements |- | [[Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes|Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes]] (EHPAD) || 38 |- | Foyers de logements|| 10 |- | [[Unités de soins de longue durée]] (USLD)|| 5 |- | Domicile collectif || 1 |- | Services de soins à domicile|| 7 |- | Maison d’accueil rural pour personnes âgées|| 1 |} === Sports === [[Fichier:Stade de l'Aube.jpg|thumb|Le [[stade de l'Aube]] est le lieu résident de l'[[Espérance sportive Troyes Aube Champagne|ES Troyes AC]].]] Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]] à destination des collectivités, et accueillera le passage du Relais de la flamme<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Paris 2024 : le relais de la flamme olympique passera par l'Aube, malgré le coût, "150 000 euros, c'est comme une étape du Tour"|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/aube/paris-2024-le-relais-de-la-flamme-olympique-passera-par-l-aube-malgre-le-cout-150-000-euros-c-est-comme-une-etape-du-tour-2549848.html |site=France 3 Grand Est |consulté le=2022-08-05}}</ref>. Il y a 580 [[club sportif|clubs]] et associations sportives dans le département de l’Aube<ref>{{Lien web|url = http://www.ddjs10.fr/liste_des_associations|titre = Listes des associations :|site = Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de l'Aube|consulté le = 23 septembre 2010}}</ref>. Les principaux sont : * l'[[Espérance sportive Troyes Aube Champagne|ES Troyes AC]] : club de [[football]] de {{lnobr|Championnat de France de football de ligue 2|Ligue 2}} ; * l'ETAC handball : club de handball de national 3 ; * l'Union Sportive de Sainte Maure Troyes Handball : club de handball féminin de national 1 ; * les Pygargues de Troyes : club de [[football américain]] de division 2 ; * le PLAVB (Troyes) : club de [[volley-ball]] de régional 1 ; * le SUMA (Troyes) : club de [[moto-ball|motoball]] (l'un des plus titrés de France), évoluant au niveau de l'élite depuis les [[années 1930]] ; * le Troyes roller hockey : club de [[roller hockey]] évoluant en national 2 ; * les Espadons (Troyes) : club de [[baseball]] évoluant en régional 1 ; * l'Association Romilly Sports 10 : qui regroupe de multiples sections. === Médias === '''Hebdomadaire''' Il existe La Revue agricole de l'Aube, dont la première parution date du 10 janvier 1902. Cet hebdomadaire traite de l'information rurale, agricole et viticole du département de l'Aube. Son siège est à Troyes. ==== Radio ==== À [[Troyes]], trois [[Radios locales|radios locales indépendantes]] sont diffusées : * [[Radio Latitude]] : qui diffuse une programmation axée sur le son [[dance]]floor. Cette dernière est la première radio locale du département. Elle émet sur [[Troyes]], [[Romilly-sur-Seine]] et [[Vendeuvre-sur-Barse]] ; * Thème Radio : [[radio associative]] diffusant de la musique et les flashs infos de RFI ; * [[Radio campus Troyes]] : radio musicale orientée [[rock]] et parfois [[rap]]. À [[Romilly-sur-Seine]] en plus de [[Radio Latitude]], une [[Radios locales|radio locale indépendante]] est diffusée, il s'agit de Radio Aube et Seine. [[Radios chrétiennes francophones|RCF]] Aube est également implantée dans le département. ==== Télévision ==== * [[Canal 32]] : chaîne de télévision locale de Troyes et de son département. * [[France 3 Champagne-Ardenne]] ==== Quotidiens ==== {|class="wikitable sortable" |+ ! Noms || Siège || class="unsortable"|Aire de diffusion || Groupe de presse || Diffusion<ref>Diffusion 2008 totale en semaine, [http://www.ojd.com/engine/adhchif/adhe_list.php?mode=chif&cat=1771&subcat=354 OJD]</ref> |- | ''[[L'Est-Éclair]]'' || [[Saint-André-les-Vergers]] (agglomération de Troyes) || Aube || [[Groupe Rossel]] || {{formatnum:27948}} |- | ''[[Libération Champagne]]'' || Troyes || Aube || Groupe Rossel || {{formatnum:6395}} |} === Justice === Toutes les juridictions auboises se situent à Troyes. La ville dispose d'un [[tribunal d'instance]] et de [[Tribunal de grande instance (France)|grande instance]], d'un [[Tribunal de commerce (France)|tribunal de commerce]] et d'un [[conseil de prud'hommes (France)|conseil des prud'hommes]] pour les [[juridictions civiles]] ainsi que d'un [[tribunal correctionnel]], une [[cour d'assises (France)|cour d'assises]] et un [[tribunal pour enfants]]. En revanche, chaque appel se fait devant la cour d'appel de [[Reims]]<ref>{{Lien web|url=http://www.taxe.com/index-adresse.tribunal-aube-troyes~10387.html|titre=Les Juridictions compétentes pour la commune de TROYES|site=taxe.com|consulté le= 2 juillet 2010}}</ref>. === Sécurité === Le service départemental d'incendie et de secours de l'Aube (SDIS 10) dispose de {{nobr|36 centres}} d'incendie et de secours dont le plus gros est le centre de secours principal (CSP) de Troyes qui réalise plus de {{nombre|6000 interventions}} annuelles. De plus environ {{nobr|250 communes}} disposent de leur propre corps de sapeurs-pompiers communal qui intervient en première intervention sur leur commune. Le service d'aide médical urgent de l'Aube (SAMU 10) dispose quant à lui de trois services mobiles d'urgence et de réanimation basés à Troyes (avec deux équipes médicales H24), à Romilly-sur-Seine (une équipe médicale H24) et à Bar-sur-Aube (une équipe médicale H24). === Gestion des déchets === L'Aube accueille actuellement deux centres de stockage de [[déchet nucléaire|déchets radioactifs]] : * le [[centre de stockage de l'Aube]], un centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité (CSFMA) ; * le [[centre de stockage de Morvilliers]], un centre de stockage de déchets de très faible activité (CSTFA). == Culture et patrimoine == === Lieux culturels === ==== Théâtres et concerts ==== * Le Cube, dans le Parc des Expositions de [[Troyes]] * Théâtre de Champagne * Théâtre de la Madeleine * Espace Argence ==== Cinéma ==== {{Article détaillé|Liste de films tournés dans l'Aube}} Les quatre principales salles de cinéma sont : * Le CGR à [[Troyes]] * Le Vagabond à [[Bar-sur-Aube]] * Lumière à [[Nogent-sur-Seine]] * Cinéma Eden à [[Romilly-sur-Seine]] === Festivités culturelles === {{...}} * [[Festival en Othe]]. *[[Festival Court en Scène|Court en Scène, festival international du court métrage]] * Manifestation Aube Templiers 2012 * [[Foire de Champagne]] * Troyes Décibels Festival === Gastronomie === [[Fichier:Andouillette de Troyes.jpg|thumb|left|180px|L'[[andouillette de Troyes]].]] * L'[[andouillette de Troyes]] ; * Le [[Barberey (fromage)|barberey]] ; * Le [[cacibel]] ; * Le [[Vin de Champagne|champagne]] de [[Montgueux]] et de la Côte des Bar ; * Le [[Chaource (fromage)|chaource]] ; * Le [[chocolat]] des établissements Jacquot ([[groupe Cémoi]]) ; * La [[choucroute]] de [[Brienne-le-Château]] ; * Le [[cidre]] du [[Pays d'Othe]] ; * La [[prunelle de Troyes]] ; * Le [[Rosé des Riceys (AOC)|rosé des Riceys]]. === Lieux historiques et monuments === [[Fichier:Château de La Motte-Tilly.jpg|thumb|Le château de La Motte-Tilly.]] Le patrimoine aubois possède 365 [[Monument historique (France)|monuments historiques]] dont 144 sont classés, et {{nobr|221 inscrits}}<ref name="mcc">{{pdf}} {{Lien web|url = http://www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/25328/212586/file/04-Patrimoine-architecture-2012.pdf|titre = Patrimoine et architecture - Chiffres clés 2012|éditeur = Ministère de la Culture et de la Communication|consulté le = 7 juin 2012}}</ref>. ==== Châteaux ==== * [[Château de La Motte-Tilly]] * [[Château de Bligny]] * Château de [[Droupt-Saint-Basle]] * Château de [[Barberey-Saint-Sulpice]] * Château de [[Brienne-le-Château|Brienne]] ==== Musées<ref>[http://www.aube-champagne.com/fr/les-musees.html Liste des musées sur le site touristique d'Aube en Champagne]</ref> ==== [[Fichier:Aix en Othe Baltard.jpg|vignette|Halle de style Baltard d'Aix-en-Othe.]] {{colonnes|taille=25| * Le [[Musée napoléonien|musée Napoléon]] ([[Brienne-le-Château]]) * Le [[musée Hugues-de-Payns]] ([[Payns]]) * Le [[musée de la Résistance de l'Aube]] ([[Mussy-sur-Seine]]) * Le musée du Cidre ([[Eaux-Puiseaux|Eaux Puiseaux]]) * Le Musée de l'ancienne malterie de Champagne ([[La Chapelle-Saint-Luc]]) * Le Musée du fromage ([[Chaource (Aube)|Chaource]]) * Le Musée du cristal - Centre Mazzolay ([[Bayel]]) * L'Ecomusée de la [[Parc naturel régional de la forêt d'Orient|Forêt d’Orient]] ([[Brienne-la-Vieille]]) * La [[Maison de l'outil et de la pensée ouvrière|Maison de l’outil et de la pensée ouvrière]] ([[Troyes]]) * Le [[Musée de Vauluisant]] ([[Troyes]]) * Le Musée de l'histoire paysanne (Champcharme) * Le Musée de la mémoire paysanne ([[Estissac]]) * Le Musée vivant de la bonneterie romillonne ([[Romilly-sur-Seine]]) * Le musée d'Art Populaire ([[Droupt-Saint-Basle]]) * L'[[Atelier Renoir]] ([[Essoyes]]) * Le Musée d'art moderne ([[Troyes]]) * Le [[Rostislas Loukine|musée Loukine]] ([[Arsonval (Aube)|Arsonval]]) * Le [[musée Camille-Claudel]] ([[Nogent-sur-Seine]]) * Le musée Saint-Loup ([[Troyes]]) * La [[Hôtel-Dieu-le-Comte#Musée du vitrail|Cité du vitrail]] de Troyes * L’apothicairerie de l’[[Hôtel-Dieu-le-Comte]] ([[Troyes]]) * Le musée d’automates Michel-Marcu ([[Lusigny-sur-Barse]]) * Le Musée Di Marco - Musée du dessin de faits divers dans la presse ([[Troyes]]) * Le Musée des poupées d’antan et de la tonnellerie ([[Maisons-lès-Chaource]]) * Le musée Le Passé Simple ([[Crésantignes]]) * Le [[Musée Aubois d'histoire de l'éducation]] * [[Ferme musée rustique|Ferme Musée rustique]] ([[Saint-Léger-près-Troyes]]) }} [[Fichier:Hôtel de ville de Troyes.JPG|vignette|[[Monuments et lieux touristiques de Troyes#Hôtel de ville|Hôtel de ville de Troyes]].]] ==== Autres lieux historiques ==== * [[Abbaye de Clairvaux]] * [[Abbaye Saint-Loup de Troyes]] * [[Monastère Notre-Dame de la Sainte-Espérance (Mesnil-Saint-Loup)|Monastère Notre-Dame-de-la-Sainte-Espérance]] * [[Hôtel de Marisy]] * [[Monuments et lieux touristiques de Troyes#Hôtel de ville|Hôtel de ville de Troyes]] * [[Hôtel de préfecture de l'Aube]] === Lieux touristiques === [[Fichier:GeorgesDantonSignature.jpg|thumb|Signature de Danton.|right|200 px]] * [[Parc naturel régional de la forêt d'Orient]] * [[Lac d'Orient]] * [[Lacs Amance et du Temple]] * [[Nigloland]] : parc d'attraction situé à [[Dolancourt]] === Personnalités liées au département === {{colonnes|nombre=3| * [[Chrétien de Troyes]], écrivain * [[Geoffroi de Villehardouin]], écrivain * {{souverain2|Urbain IV}}, pape * [[Rachi]], rabbin et vigneron * [[Georges Jacques Danton]], révolutionnaire * [[Martin-Pierre Gauthier]], architecte * [[Jacques-Nicolas Paillot de Montabert]], peintre * [[Henri Gambey]], inventeur * [[Alexandre Du Sommerard]], archéologue * [[Louis Jacques Thénard]], chimiste * [[Sylvain Charles Valée]], maréchal de France * [[Jacques Claude Beugnot]], homme politique * [[Nicolas Desmarest]], géologue * [[Pierre-Jean Grosley]], historien * [[Edme Boursault]], homme de lettres * [[Jean de Brienne]], roi de Jérusalem * [[Jules Guyot]] (1807-1872), physicien, œnologue * [[Charles Baltet]] (1830-1908), horticulteur * [[Auguste Renoir]] (1841-1919), peintre, propriétaire d’une maison à [[Essoyes]], et inhumé dans cette commune * [[Gabriel Bonvalot]] (1853-1933), explorateur * [[Émile Coué]] (1857-1926), [[Psychologie|psychologue]] et [[pharmacien]], créateur de la [[méthode Coué]], né à Troyes * [[Gaston Bachelard]] (1884-1962), philosophe et professeur, né à Bar-sur-Aube * [[Gaston Cheq]], meneur de la révolte des vignerons en 1911 * [[Olivier Messiaen]], compositeur, organiste, ornithologue, [[Fuligny]], Aube, 1928-1931 * [[Ricet Barrier]] (1932-2011), [[chanteur]], [[Acteur|comédien]] et [[Fantaisie|fantaisiste]], né à Romilly-sur-Seine * [[Jean Tirole]] (1953-), [[économiste]], [[Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel|prix Nobel d'économie]], né à Troyes * [[Hugues de Payns]], (?, 1136) Fondateur et premier maître de l'ordre du Temple * « [[Juste parmi les nations|Justes parmi les Nations]] » }} == Énergies renouvelables == L'Aube figure parmi les départements qui développent la production d'électricité d'origine renouvelable par l'intermédiaire notamment de parcs éoliens. Au {{date-|1 janvier 2013}}, elle compte deux-cents éoliennes d'une puissance totale de {{unité|423.50|MW}}. Trois [[Parc éolien|parcs]] sont en cours de construction. En 2014, la région Champagne-Ardenne comprend {{unité|629|éoliennes}} en service d'une puissance totale de {{unité|1.27|GW}}. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * Théophile Boutiot, ''Dictionnaire topographique du département de l'Aube'', Impr. nationale, 1874 {{BNF|cb313802216}} * Alphonse Roserot, ''Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790'', Langres, Imprimerie Champenoise, 1942. === Articles connexes === * [[Conseil départemental de l'Aube]] * Liste des [[Liste des communes de l'Aube|communes de l'Aube]] et des [[Liste des anciennes communes de l'Aube|anciennes communes de l'Aube]] * [[Liste de films tournés dans le département de l'Aube]] * [[Liste des cavités naturelles les plus longues de l'Aube]] * [[Liste des églises de l'Aube]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.aube.fr/ Conseil départemental de l'Aube] * [http://www.Aube.pref.gouv.fr Préfecture de l'Aube] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Aube|Champagne-Ardenne}} [[Catégorie:Aube|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aude%20%28d%C3%A9partement%29
Aude (département)
{{Voir homonymes|Aude}} {{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec l'[[Aube (département)|Aube]].}} {{Infobox Département de France | nom = Aude | insee = 11 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Logo_Département_Aude_2015.svg | drapeau = Blason non-officiel département fr Aude.svg | région = [[Fichier:Flag of Région Occitanie (symbol only).svg|border|20px]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] | Préfecture = [[Carcassonne]] | Sous-préfectures = [[Narbonne]]<br />[[Limoux]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6139 | arr = [[Arrondissements de l'Aude|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Aude|3]] | canton = [[Liste des cantons de l'Aude|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Aude|8]] | comm = [[Liste des communes de l'Aude|433]] | président = [[Hélène Sandragné]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) | préfet = Thierry Bonnier | imageloc = Aude-Position.svg | latitude = 43/5/N | longitude = 2/25/E | gentilé = Audois | site web = [https://www.aude.fr aude.fr] }} L''''Aude''' (prononcé {{MSAPI|/od/}}<ref>Prononciation en [[français standard]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] de la [[Région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]], qui se situe dans le Sud de la [[France]]. Sa préfecture est [[Carcassonne]], [[Cité de Carcassonne|ville médiévale fortifiée]] de 46 673 habitants, mais sa plus grande ville est [[Narbonne]], qui a {{Nombre|56123|habitants}}. Le nom vient du [[fleuve]] l'[[Aude (fleuve)|Aude]]<ref>{{Lien web |titre=L'aude [Y1--0200] - Cours d'eau |url=http://www.sandre.eaufrance.fr/geo/CoursEau/Y1--0200}} sur le site du [[Service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau|SANDRE]]</ref>. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 11. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Aude}} === Les premiers humains === Des traces de la présence humaine, sous forme de percuteurs et d'outils travaillés datant d'environ 1 500 000 ans av. J.-C., sont trouvées dans le département sur la butte de Grazailles, à [[Carcassonne]]. [[Fichier:Homme de Tautavel.jpg|vignette|upright=0.7|gauche|Crâne de l'[[homme de Tautavel]] découvert à Tautavel, non loin de l'Aude.]] Cependant, la découverte la plus intéressante est celle du crâne de l'[[homme de Tautavel]] faite par [[Henry de Lumley]] dans la commune de [[Tautavel]] dans le département voisin des [[Pyrénées-Orientales]]<ref>Découverte faite en juillet 1971. [http://www.tautavel.com/tau-5000.php?CatID=21&ArtID=11 Voir site de Tautavel].</ref>. Il s'agit du plus vieux crâne connu en [[Europe]], datant d'environ {{Unité|450000|ans}} {{av JC}} L'« homme » de Tautavel vivait vraisemblablement dans toute la région. === La période gallo-romaine === Les Romains, dirigés par le général-consul [[Gnaeus Domitius Ahenobarbus (consul en -122)|Domitius Ahenorbarbus]], s'installent tout d'abord à [[Narbonne]] en 118 {{av JC}}, sur l'[[oppidum]] de [[Montlaurès]], qui devient la capitale de la province et un port marchand très actif. L'emplacement est stratégique puisqu'il se situe au carrefour de la [[Via Aquitania]] et d'une antique voie existante, la [[voie Domitienne|Voie Héracléenne]], ainsi qu'en bord de mer et près de l'embouchure de l'Aude. [[Carcassonne]] devient latine en 30 {{av JC}} avec de nombreuses exploitations agricoles céréalières. Pendant près de deux siècles, l'Aude est en paix et l'économie de la région se développe très fortement. === Diverses occupations === Les [[Wisigoths]] envahissent le pays en [[435]] alors que [[Aetius (Flavius Aetius)|Flavius Aétius]], sénateur romain, était occupé à réprimer les [[bagaudes]], des brigands de la [[Gaule]]. En [[507]], [[Clovis]] remporte la [[bataille de Vouillé]] face aux Wisigoths, ce qui lui permet de conquérir Toulouse et l'Aquitaine mais il ne peut récupérer le territoire de l'Aude qui reste aux mains des Wisigoths grâce au secours du roi des [[Ostrogoths]], dont les troupes battent le fils du conquérant franc en [[508]]. La région faisait alors partie de la [[Septimanie]], province ainsi appelée parce qu'elle se composait de sept évêchés que les rois wisigoths y avaient établis : [[Elne]], [[Agde]], [[Narbonne]], [[Lodève]], [[Béziers]], [[Maguelone (Hérault)|Maguelonne]] et [[Nîmes]]. La Septimanie recouvrait l'Aude mais aussi toute la région du [[Languedoc-Roussillon]]. === Mise en place des comtés === En [[817]], [[Louis le Pieux|Louis le Débonnaire]] détache le [[Carcassès]] et le [[Razès (région)|Razès]] de la [[Septimanie]] pour les réunir au marquisat de [[Toulouse]] et au [[royaume d'Aquitaine]]. Le premier comte de Carcassonne, [[Oliba]], de la famille des [[Liste des comtes de Barcelone|comtes de Barcelone]], est alors mis en place en [[819]]. Le [[Razès (région)|Razès]] était un autre comté formé par un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins. Il y avait transporté son siège épiscopal et avait procuré à ce petit pays les honneurs du titre féodal. Narbonne forme un troisième comté. Ainsi, le département de l'Aude était formé au {{IXe siècle}} de trois comtés : le comté de Carcassonne, le comté du Razès et le comté de Narbonne. En [[880]], le comté du Razès est uni par un mariage à celui de Carcassonne pour n'en être plus jamais séparé. À partir du comté de Carcassonne est créé le [[comté de Foix]] pour la branche cadette de la famille. À partir du comté de Foix est créée la vicomté de Couserans. === Le catharisme dans l'Aude === Au {{XIIIe siècle}}, la région connaît le développement du [[catharisme]]. Cette religion fut très vite jugée comme hérétique par l’[[Église catholique romaine|Église catholique]]. Face à son implantation profonde dans les comtés de Carcassonne et de Toulouse, le pape [[Innocent III]] lance en [[1209]] la [[croisade des albigeois|croisade contre les albigeois]]. Les barons du nord s’unissent pour former l’armée des chevaliers croisés sous les ordres de [[Simon IV de Montfort|Simon de Montfort]]. Tandis que le comte de Toulouse, [[Raymond VI de Toulouse|Raymond VI]], reçoit l’absolution, le comte de Carcassonne affronte seul l’armée. Carcassonne devient le refuge de nombreux cathares. === La Réforme protestante et l’expansion économique du département === En [[1561]], des troubles religieux apparaissent en particulier à [[Carcassonne]] à la suite de la [[Réforme protestante]]. Le duc [[Henri Ier de Montmorency|Henri {{Ier}} de Montmorency]], [[Liste des gouverneurs du Languedoc|gouverneur du Languedoc]], rejoint les réformés en [[1574]]. Côté catholique, c’est le duc [[Anne de Joyeuse]] qui prend la tête de la [[ligue catholique (France)|ligue catholique]]. [[Henri II de Montmorency]], est défait lors de la [[bataille de Castelnaudary]] en septembre [[1632]] contre les troupes royales, puis condamné à mort et exécuté à Toulouse. === La création du département === [[Fichier:Carte du département de l'Aude - 1790-1793.tif|vignette|Carte de l'Aude (1790)]] Le département est créé à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}, à partir d'une partie de l'[[Anciennes provinces de France|ancienne province]] du [[Languedoc]]. Les députés des trois sénéchaussées de Carcassonne, Limoux et Castelnaudary s’accordaient pour réclamer des changements quel que soit l’ordre auquel ils appartenaient. La majorité des sociétés populaires créées dans les communes furent rattachées au Club des Jacobins, de préférence au Club des Cordeliers. Le département de l’Aude apparut le 29 janvier 1790. Les divisions administratives furent modifiées par la loi du 28 pluviôse an VIII, qui créa quatre arrondissements ([[Raymond Poincaré]] les réduisit à trois en 1926) et ramena le nombre de cantons de 45 à 31. === {{s-|XX}} === L'Aude connaît une forte production viticole tandis que les céréales du [[Lauragais]] éprouvent de grandes difficultés. Mais, le département subit la surproduction et la mévente du vin. En [[1907]], sous l’impulsion de [[Marcelin Albert]] et du maire de Narbonne, [[Ernest Ferroul]], la crise viticole se transforme en [[révolte des vignerons du Languedoc en 1907|révolte des vignerons]]. Cela se traduit par la création à partir de [[1909]] de nombreuses [[cave coopérative de vinification|caves coopératives]] audoises.[[Fichier:Carcassonne JPG01.jpg|thumb|upright=1.4|[[Carcassonne]], préfecture du département traversée par l'[[Aude (fleuve)|Aude]].]] === {{s-|XXI}} === Le {{date-|1 janvier 2016}}, la région [[Languedoc-Roussillon]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Midi-Pyrénées]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]]. Dans la nuit du 14 au {{date-|15 octobre 2018}}, le département est touché par des inondations sans précédent qui font gonfler les cours d'eau de 8m et noyant au moins {{nombre|15 personnes}}. À l’avenir, le [[réchauffement climatique]] devrait entrainer un renforcement des très fortes pluies et des crues éclair dans le sud de la France<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Températures, fonte des glaces, catastrophes : les rapports scientifiques donnent le vertige |url=https://reporterre.net/Temperatures-fonte-des-glaces-catastrophes-les-rapports-scientifiques-donnent |site=Reporterre |date=24 mai 2019 |consulté le=2019-05-27}}</ref>. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Aude.svg | l1=120px | legende1= Armes de l'Aude | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes de l'Aude se blasonnent ainsi : {{citation|De gueules à la croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or, à la bordure crénelée d'argent.}} }} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Aude}} [[File:Altitude maximale des communes de l'Aude.png|thumb|Carte des communes de l'Aude par altitude maximale.]] L’Aude fait partie de la [[région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]]. Elle est limitrophe des départements des [[Pyrénées-Orientales]] au sud, de l’[[Ariège (département)|Ariège]] à l'ouest, de la [[Haute-Garonne]] au nord-ouest, du [[Tarn (département)|Tarn]] au nord et de l’[[Hérault (département)|Hérault]] au nord-est. À l’est, le département est bordé par la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] ([[golfe du Lion]]) sur {{unité|47 km}}. Sa superficie est de {{unité|6139|km|2}}, ce qui le classe au {{39e|rang}} des départements français. L’Aude est aussi un département pyrénéen dont le point culminant est le [[pic de Madrès]] à {{unité|2469|m}}. Points extrêmes du département de l'Aude : * nord : [[Laprade (Aude)|Laprade]] ; * sud : [[Le Bousquet]] ; * est : [[Fleury (Aude)|Fleury]] ; * ouest : [[Molandier]]. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Aude | élision = de l' | notes = | nord = [[Tarn (département)|Tarn]] | nord-ouest = [[Haute-Garonne]] | nord-est = [[Hérault (département)|Hérault]] | est = ''[[Mer Méditerranée]]'' | sud-est = | sud = [[Pyrénées-Orientales]] | sud-ouest = | ouest = [[Ariège (département)|Ariège]] | enclave = | width = | align = }} === Régions naturelles === [[Fichier:Carte Aude region naturelle.png|thumb|Régions naturelles de l’Aude.]] Dans ce département se trouvent des [[Région naturelle de France|pays]] qui sont des régions naturelles : # [[Lauragais]] ; # [[Montagne Noire (France)|Montagne Noire]] ; # [[Cabardès]] ; # [[Carcassès|Carcassonnais]] ; # [[Razès (région)|Razès]] ; # [[Quercorb]] ; # [[Pays de Sault]] ; # [[Minervois]] ; # [[Massif des Corbières|Corbières]] ; # [[Pays de la Narbonnaise|Narbonnais]]. === Paysages === Chaque région naturelle de l’Aude est marquée par un paysage particulier. Ainsi, dans l'Est, la [[lagune]] et les étangs du littoral forment une barrière littorale entre les terres et la mer. Ils se sont formés par l’accumulation des sédiments apportés par l’[[Aude (fleuve)|Aude]], l’[[Orb]] et l’[[Hérault (fleuve)|Hérault]]. Ce paysage est constitué de nombreux étangs où l’eau est saumâtre. Le milieu est assez contraignant pour la faune et la flore car il doit subir les assauts de la mer, du soleil, du dessèchement et des inondations. S’y sont développées des plantes halophiles et c’est le lieu privilégié des animaux comme le [[flamant rose]] ou l’[[échasse blanche]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Aude :"> Phoenicopterus roseus (16101767099).jpg|Flamants roses à l'[[étang de Leucate]] dans l'extrême sud-est. Lauragais panorama2.jpg|Paysage du [[Lauragais]], dans le nord-ouest. </gallery> <gallery mode="packed"> Quillan.jpg|Paysage de basse montagne dans le [[Razès (région)|Razès]] à [[Quillan]], dans le sud-ouest. Bugarach2.jpg|Les Pyrénées audoises : paysage au sommet du [[pech de Bugarach]], et en arrière-plan, le [[pic de Madrès]], dans le sud. Châteaux du Pays cathare - Château de Quéribus - 04a.jpg|alt=Derrière une voute, une série de vallées et montagnes, un mont neigeux à l'horizon.|Le [[pic du Canigou]] depuis le [[château de Quéribus]] à [[Cucugnan]] dans le département de l'Aude, dans le sud. Pic-Ourtiset depuis Pic-Bentaillole.jpg|Pic d'Ourtiset (au sud du [[pays de Sault]]) : un paysage de prairies d'estive (en médaillon : [[:Commons:File:Pic de Bentaillole 1965m Aude.jpg|pic de Bentaillole]] depuis Ourtiset). Pic de Nore 10-21 2.jpg|Les forêts de hêtres et de résineux couvrent la partie haute de la [[Montagne Noire (France)|Montagne Noire]] dominée par le [[pic de Nore]]. </gallery> Plus à l'ouest, dans les terres, le [[Maquis (botanique)|maquis]] et la [[garrigue]] dominent le paysage des zones sèches de l’Aude et des Corbières. Ce paysage est issu du déboisement et était entretenu par l’[[élevage]] des animaux. La flore y est variée et typique. On y retrouve de nombreuses espèces d’[[orchidaceae|orchidées]]. Le pays de Sault est dominé par des hêtraies et des sapinières à l’étage montagnard. Ces forêts sont réputées par leurs champignons et détiennent une flore et une faune riche comme le [[lis martagon|lis des Pyrénées]] ou la [[Equisetum sylvaticum|prêle des bois]]. On y observe aussi ''[[Calotriton asper]]''. Dans le Nord et dans l’Ouest, le pays de la montagne Noire est constitué de forêts de [[chêne]]s et de [[Fagus sylvatica|hêtres]]. Le lauragais est constituée d’un paysage de [[bocage]] où l’agriculture céréalière façonne les collines. On y trouve des plans d’eau comme le [[lac de la Ganguise]]. Enfin, la haute vallée de l’Aude (Razès) est formée d’une [[ripisylve]] constituée de hêtres, aulnes, peupliers ou frênes. On y trouve quelques [[tourbière]]s, assez rares dans le Sud de la France. === Géologie === [[Fichier:Aude (flume).png|thumb|Carte du relief et des principales villes.]] Les paysages de l'Aude peuvent s’expliquer grâce à la [[géologie]]. Dans le Sud se trouvent des roches sédimentaires plissées lors de la formation des [[Pyrénées]]. Dans le Nord et le Centre se trouvent des roches sédimentaires moins plissées. Dans l’extrême Est, près de la Méditerranée, les roches sont entaillées de failles d'effondrement ([[faille normale]]) qui sont dues à l'ouverture du [[golfe du Lion]]. {{Article connexe|Géologie des Pyrénées}} La [[Montagne Noire (France)|montagne Noire]] et le [[Minervois]], dans le Nord, sont constitués de [[gneiss]], de [[granite]]s, de [[schiste]]s et de [[marbre]] constituant la limite sud du [[Massif central]]. Ce sont des roches anciennes formées il y a plus de 300 millions d’années et déformées par la formation de la [[chaîne hercynienne]]. La [[montagne d'Alaric]] est un pli [[anticlinal]] en forme de voûte et constitué de [[calcaire]]<ref name="drealFollea">{{Lien web |langue=fr |titre=Les paysages et la géologie |url=http://paysages.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/Aude/fondements12.html |format=pdf |série=Les fondements des paysages de l'Aude |site=paysages.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr |éditeur=Dreal Languedoc-Roussillon et Agence Folléa-Gautier (paysagistes-urbanistes) |consulté le=02/10/2020}}.</ref>. Il est à noter que l'Aude est le seul département du pays à être adossé sur deux massifs montagneux à la fois. === Climat === Le climat de l’Aude est un climat à dominante [[climat méditerranéen|méditerranéenne]]. L’automne est caractérisé par des [[orage]]s violents et rapides. L’été est souvent chaud et sec ce qui est favorable à la culture de la [[Vitis vinifera|vigne]] et de l’[[olivier]]. Mais le département est plus contrasté. Dans le Nord, la [[Montagne Noire (France)|montagne Noire]], et dans le Sud, le [[pays de Sault]], sont des climats à dominante montagnarde avec des températures parfois très basses en hiver. Dans l’Ouest, le climat est à dominante aquitaine avec des précipitations plus importantes tandis que dans l'Est le climat est purement méditerranéen. Dans le centre — régions limouxine, carcassonnaise et du Razès – le climat est dit intermédiaire avec des expositions importantes aux vents. Les vents sont souvent présents dans l’Aude. C’est l’un des départements français les plus venteux avec 300 à 350 jours de vent par an<ref>''Les Couleurs de l’Aude'' de André Authier et Jean-Philippe Vidal, édition les créations du Pélican, page 4 {{ISBN|978-2-7191-0630-3}}</ref>. Ce phénomène est essentiellement dû aux reliefs nord et sud qui forment un couloir. Du nord-ouest souffle le [[Cers (vent)|cers]], appelé [[tramontane]] en [[Catalogne]] ou mistral en Provence. C’est un vent de terre, sec, violent et froid en hiver. De l'est souffle le marin qui devient l’[[Vent d'autan|autan]] au-delà de Castelnaudary et en pays toulousain. Il est chaud et humide et provient de la mer. Ces vents réguliers ont permis d’installer de nombreux parcs d’[[éolienne]]s. {{article détaillé|Climat de l'Aude}} === Hydrographie === Le réseau hydrographique de l’Aude est marqué par son [[Aude (fleuve)|fleuve du même nom]]. Il prend sa source au [[roc d'Aude]], traverse les barrages de Matemale et Puyvalador sur le plateau du Capcir à {{unité|1500|m}}, puis traverse le département du sud au nord en passant par [[Axat]], [[Quillan]] et [[Limoux]] en suivant la haute vallée de l’Aude. À [[Carcassonne]], le fleuve change de direction vers la [[mer Méditerranée]] à l’est, où il se jette près de Fleury. L'embouchure de l'Aude se trouve au petit hameau des Cabanes de Fleury, où lors des crues la plage se trouve recouverte de bois et de déchets plastiques et autres de la société moderne... Les autres cours d'eau principaux sont l'[[Orbieu]], le [[Verdouble]], le [[Fresquel]], la [[Boulzane]], l'[[Hers-Vif]], l'[[Orbiel]], la [[Berre (Aude)|Berre]], l'[[Hers-Mort]] et la [[Vixiège]]. == Économie == {| border=1 align=right cellpadding=4 cellspacing=0 style="margin: 0.5em 1em 1em 1em; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; border-collapse: collapse; font-size: 95%;" width=34% |- ! colspan="2" |Population active occupée par secteur d’activité économique<ref>Chiffres INSEE de 1999</ref> |-align=right |align=left|[[Agriculture]]||{{nombre|10017|personnes}} |-align=right |align=left|[[Industrie]]||{{nombre|11093|personnes}} |-align=right |align=left|[[Construction]]||{{nombre|6388|personnes}} |-align=right |align=left|[[secteur tertiaire|Tertiaire]]||{{nombre|76928|personnes}} |} Le secteur primaire tenait une place importante dans le département de l’Aude. Mais depuis les années 1960, ce dernier est en déclin. === Agriculture et pêche === [[Fichier:Port Leucate (Aude), view over Leucate.jpg|thumb|Entrée du port de [[Leucate]].]] L’Aude est un pays agricole où la [[viticulture]] domine dans l’Est avec les vins de [[Corbières (AOC)|Corbières]] ou de la Clape, dans le centre avec le [[Minervois]] et les [[côtes de Malepère]] et dans le Sud avec la [[Blanquette de Limoux (AOC)|blanquette de Limoux]]. Dans le [[Lauragais]], c’est l’agriculture céréalière qui domine tandis que dans la [[Montagne Noire (France)|Montagne Noire]] seul l’élevage de [[mouton]]s est possible. De plus, on observe depuis peu une augmentation de la culture d’[[olivier (arbre)|oliviers]] en vue de produire de l’[[huile d'olive]]. [[Port-la-Nouvelle]] est le premier port de [[pêche (halieutique)|pêche]] du département suivi du port de [[Gruissan]]. En [[1996]], l’Aude comptait 127 navires de pêche dont 75 à Port-la-Nouvelle et 52 à Gruissan<ref>Économie de l’Aude sur le site [http://www.aude.pref.gouv.fr/Present1.asp#a3 de la préfecture de l’Aude]</ref>. Ces navires se répartissaient comme suit : * [[chalutier]]s : 19 à Port-la-Nouvelle ; * [[thonier]]s : 2 à Port-la-Nouvelle ; * petits métiers : 106 dont 54 à Port-La-Nouvelle et 52 à Gruissan. Les petits métiers correspondent à des embarcations de type [[Barque (bateau)|barque]] avec un seul homme pêchant en [[étang]] ou des embarcations de type [[Patrouilleur (bateau)|vedette]] pêchant au large des côtes et emmenant au maximum trois personnes. 85 % des embarcations de petits métiers sont destinées à la pêche en [[étang]] (de Bages et de Sigean, de Leucate, de l'Ayrolle) comme dans l’[[étang de Thau]]. === Viticulture === La [[viticulture]] est la première économie du département. Les terroirs de l’Aude sont variés et de caractère. La viticulture a connu ses heures de gloire mais aussi de grandes difficultés. Aujourd’hui, elle s’est adaptée et doit encore s’adapter à un marché difficile et changeant. Ce sont les Grecs qui implantent la vigne dans l'Aude et les Romains qui fixent les droits d’exploitation. Les premières vignes sont plantées dans le [[Minervois]] au {{Ier siècle}}. [[Fichier:Vignoble Map Aude.svg|thumb|Carte des vignobles de l’Aude.]] Mais la vigne et le vin ne sont produits que pour un usage courant et d’autosuffisance pendant des années. Les céréales et les oliviers dominaient les plaines fertiles de l’Aude. C’est au début du {{s-|XIX}} que le vin se développe dans l’Aude et le reste du [[Languedoc-Roussillon]]. Le vin devient un produit de consommation courante. Les rendements sont nécessaires et la vigne remplace les céréales dans les plaines. Une première période de prospérité est importante vers [[1850]] avant que le [[phylloxéra|phylloxera]] fasse son apparition vers [[1870]]. À la fin du {{s-|XIX}}, l’Aude connaît une deuxième période faste mais la crise viticole se déclenche en [[1901]] à cause d’une production importante, de fraudes et de méventes. Elle atteint son paroxysme lors de la [[Révolte des vignerons du Languedoc en 1907|révolte des vignerons]] en [[1907]]. Les viticulteurs créent alors un groupement de coopérants et s’organisent pour éviter les fraudes et la tromperie. En [[1919]] puis en [[1935]], une loi sur les [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] est adoptée sous l’impulsion de [[Jean Capus]]. L’[[Institut national de l'origine et de la qualité|INAO]] est dès lors mis en place comme organisme de contrôle et d’applications de décrets. Après la Seconde Guerre mondiale, le vignoble est redynamisé et la région vit d’une viticulture de masse. Le vin est produit en grande quantité et satisfait une population peu exigeante. Il faut fournir un produit en grande quantité à très bas prix. En [[1970]], le marché a évolué remplaçant la quantité par la qualité et provoquant une seconde crise viticole. De nombreuses manifestations, négociations et attentats paralysent la région et l’économie. [[Émile Pouytès]] et le [[Compagnies républicaines de sécurité en France|CRS]] Joël le Gof meurent tragiquement à [[Montredon-des-Corbières]] le 4 mars [[1976]] durant cette crise. Une large évolution de la viticulture audoise se met en marche avec une réorganisation de la profession et du vignoble. La qualité doit alors devenir la marque du vin de l’Aude. L’Aude a un terroir riche et varié. Le [[soleil]] est très présent et permet de produire un vin de qualité. De nombreux crus sont présents dans le département allant des vins de table aux AOCS en passant par les [[Liste des vins français sous IGP#Vins de pays|vins de pays]] et les [[Appellation d'origine vin délimité de qualité supérieure|VDQS]]. On distingue sept zones principales de production : * le [[Cabardès (AOC)|vignoble du Cabardès]] (1) ; * le [[Corbières (AOC)|vignoble des Corbières]] (6) ; * le [[Malepère (AOC)|vignoble des Côtes de la Malepère]] près de [[Carcassonne]] (2) ; * le [[vignoble des Coteaux-du-Languedoc]] dans la plaine du Narbonnais (5) ; * le [[vignoble de Fitou]] (7) ; * le [[vignoble de Limoux]] (3) ; * et le [[Minervois (AOC)|vignoble du Minervois]] (4). Ces zones produisent différents vins comme la [[blanquette de Limoux (AOC)|blanquette de Limoux]], le crémant et chardonnay du Limouxin, la [[Clape]], les [[Vignoble des Corbières|Corbières]], le [[Fitou]] ou le [[Cabardès]]. === Industrie et énergie === L’activité industrielle est fortement représentée dans la haute vallée de l’Aude surtout dans l’arrondissement de [[Limoux]] depuis la fin du {{s-|XIX}}. Aujourd’hui encore, l’usine de brique (groupe [[Lafarge SA|Lafarge]]) de Limoux est en pleine expansion. Mais depuis les années 1970, l’industrie connaît un rapide déclin des industries traditionnelles comme la [[chaussure]] ou le [[chapeau]]. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de [[Narbonne]], notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de [[Port-la-Nouvelle]]. À partir de [[1889]], la haute vallée de l’Aude connaît un essor important de l’[[Énergie hydroélectrique|hydroélectricité]]. Elle fut même le premier département dans le transport et la production d’hydroélectricité grâce aux usines d’[[Alet-les-Bains|Alet]] et de [[Quillan]]. Sous l’impulsion de [[Joachim Estrade]] fut créée la [[Société méridionale de transport de force]] (SMTF) qui devient la première société d’électricité en France en [[1901]]. L’usine d’Axat-Saint-Georges alimentait les villes de [[Carcassonne]] et de [[Narbonne]] avec du {{unité|20000|volts}}. Aujourd’hui, le département de l’Aude est le premier département en ce qui concerne le nombre d’[[éolienne]]s installées. Il existe {{nombre|113|éoliennes}} en fonctionnement. Elles ont une puissance d'environ {{unité|91|MW}} et produisent une quantité d'énergie qui représente la consommation domestique d’électricité d’environ {{nombre|100000|personnes}}<ref>Source du 07/03/2006 : [http://www.aude.pref.gouv.fr/actualite/eolien/ppe.asp préfecture de l'Aude]</ref>. Avec la multiplication de ces installations, la préfecture cherche à mettre en place en concertation avec tous les acteurs (habitants, industriels…) une charte de bonne conduite sur l'éolien. Toujours dans le domaine de l'énergie, [[Électricité de France|EDF]] a implanté la plus grande centrale photovoltaïque d'Europe vers [[Moussan]], pas loin de l'usine [[Comurhex]], usine stratégique pour l'industrie nucléaire puisqu'elle transforme le carburant nucléaire. L'Aude est aussi le siège d'entreprises comme [[Lafarge (entreprise)|Lafarge]] (Port-la-Nouvelle), [[Terreal]] (Castelnaudary), [[Actis (entreprise)|Actis]] (Limoux), [[Formica]] (Quillan), [[Arterris]] (Castelnaudary), [[Braas Monier]] (Limoux), [[Salins du Midi]] (Gruissan), [[Narbonne Accessoires]] (Narbonne), [[Socamil]] (Castelnaudary), [[Jean de Bru]] (Carcassonne), [[Minilampe]] (Carcassonne), [[Chipie]] (Carcassonne), [[Ateliers d'Occitanie]] (Narbonne), etc. === Artisanat === L'[[artisanat]] est très bien représenté dans l'Aude. Il occupe plus de 14,6 % de la population active. Il représente {{nombre|5400|entreprises}} dans {{nombre|250|métiers}} qui réalisent un chiffre d’affaires de trois milliards de francs<ref>Données de la préfecture de l'[http://www.aude.pref.gouv.fr/Present1.asp#a3 Aude]</ref>.{{quand}} == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Aude}} Les habitants de l'Aude sont les ''Audois''. Le recensement de [[1990]] confirme une croissance de la population de l'Aude depuis les années 1960 avec environ {{nombre|700|habitants}} de plus par an. Cette croissance s'explique par le retour des retraités de plus de {{nombre|60|ans}} dans leur région d'origine et par l'arrivée d'une population immigrée issue du bassin méditerranéen<ref>Données issues du site de la [http://www.aude.pref.gouv.fr/Present1.asp préfecture de l'Aude]</ref>. {{Population de France/introduction}} La population est essentiellement rurale avec une densité de {{unité|{{Population de France/densité}}|hab./km2}} soit deux fois moins que la moyenne nationale. Les deux villes principales, [[Carcassonne]] et [[Narbonne]], sont des villes moyennes regroupant seulement un tiers des habitants du département. {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Narbonne | commune 2 = Carcassonne | commune 3 = Castelnaudary | commune 4 = Lézignan-Corbières | commune 5 = Limoux | commune 6 = Port-la-Nouvelle | commune 7 = Coursan | commune 8 = Sigean | commune 9 = Trèbes | commune 10 = Gruissan | commune 11 = Leucate | commune 12 = Villemoustaussou | commune 13 = Cuxac-d'Aude | commune 14 = Fleury (Aude) | commune 15 = Salles-d'Aude }} ==== Population ==== * Commune la plus peuplée : [[Narbonne]] ({{Unité|{{Population de France/dernière pop||Narbonne}}|hab.}} en {{Population de France/dernière année||Narbonne}}) * Commune la moins peuplée : [[Caunette-sur-Lauquet]] ({{Unité|{{Population de France/dernière pop||Caunette-sur-Lauquet}}|hab.}} en {{Population de France/dernière année||Caunette-sur-Lauquet}}) ==== Superficie ==== * Commune la plus étendue : [[Narbonne]] ({{Unité|17296|ha}}) * Commune la moins étendue : [[Gramazie]] ({{Unité|200|ha}}) == Transport == {{article détaillé|Transports dans l'Aude}} [[Fichier:Renfe Viajeros class 100 Narbonne - Port-la-Nouvelle.jpg|vignette|Un train [[Renfe série S-100]] traverse l'[[Étang de Bages-Sigean|étang de Bages et de Sigean]] dans l'Aude pour relier Barcelone et Toulouse. Mai 2016.]] Deux grands axes routiers traversent le département de l'Aude. De l'ouest à l'est, l'[[autoroute des Deux Mers]] ou A61 permet de rejoindre [[Toulouse]] et [[Narbonne]] en passant par la préfecture de l'Aude, [[Carcassonne]]. Du nord au sud, en suivant la côte méditerranéenne, l'autoroute [[Autoroute A9 (France)|A9]] permet de rejoindre l'[[Espagne]] vers le sud et [[Montpellier]] vers le nord. Le réseau ferré suit le même trajet que le réseau routier. Il est constitué d'un réseau à faible vitesse mais un projet de construction d'une ligne à grande vitesse est en cours pour rejoindre l'[[Espagne]] dans le cadre du [[réseau ferroviaire transeuropéen]] (RTE). Enfin, l'Aude est traversée par le [[canal du Midi]] qui est un axe fluvial majeur touristique permettant de passer de l'[[océan Atlantique]] à la mer [[Méditerranée]]. Il pénètre à l'ouest dans l'Aude au niveau du [[seuil de Naurouze]] puis rejoint la Méditerranée au niveau de [[Sète]]. L'Aude est aussi un point d'échange à l'international avec le [[port de commerce de Port-la-Nouvelle]]. == Politique == [[Fichier:Carte cantons 2015 Aude.svg|vignette|Les cantons de l'Aude]] La population de l'Aude exprime des opinions royalistes jusqu’à la fin de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]. En [[1830]], les idées républicaines progressent et feront de ce département un bastion de la [[Gauche (politique)|gauche]]. Cette progression est symbolisée par deux hommes : [[Armand Barbès]] et [[Théophile Marcou]]. Armand Barbès apparaît comme le symbole du combat pour une République démocratique sociale. C'est dans l'Aude que [[François Mitterrand]] réalisa son meilleur score lors de l'élection présidentielle de 1981 avec un peu plus de 63 % des voix. [[Fichier:Carte des arrondissements de l'Aude.png|vignette|Les 3 arrondissements de l'Aude]] Après avoir offert 19,81% à [[Jean-Marie Le Pen]] au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, le département évolue progressivement vers l'extrême droite dans les années 2000 et 2010, jusqu'à accorder une majorité en voix à [[Marine Le Pen]] au second tour des [[Élection présidentielle française de 2022|élections présidentielles françaises de 2022]] et faire élire trois députés [[Rassemblement national|RN]] aux [[Élections législatives de 2022 dans l'Aude|élections législatives]] de la même année. * [[Liste des députés de l'Aude]] * [[Liste des sénateurs de l'Aude]] * [[Liste des conseillers généraux de l'Aude]] * [[Liste des préfets de l'Aude]] == Éducation == Le département de l'Aude compte 367 établissements dans le premier degré, ce qui représente {{nombre|30055|élèves}} en 2005<ref>{{Lien web |titre=Rentrée 2005 |url=http://www.ac-montpellier.fr/ia11/scolarite/1erdegre.htm |éditeur=Inspection académique de l'Aude |consulté le=10 juin 2007}}</ref>. Entre 2000 et 2006, les effectifs du primaire ont régulièrement augmenté passant de {{nombre|28331|élèves}} à {{nombre|30489|élèves}}<ref>{{Lien web |titre=Évolution des effectifs |url=http://www.ac-montpellier.fr/ia11/scolarite/evolution_eff_1er.htm |éditeur=Inspection académique de l'Aude |consulté le=10 juin 2007}}</ref>. Dans le secondaire, le département décompte 31 collèges et 17 lycées publics et privés pour environ {{nombre|23000|élèves}} en 2006<ref>{{Lien web |titre=Scolarité |url=http://www.ac-montpellier.fr/ia11/scolarite/index.htm |éditeur=Inspection académique de l'Aude |consulté le=10 juin 2007}}</ref>. == Culture == === Fêtes et traditions === [[Fichier:Circonscriptionsaude.JPG|thumb|Les trois circonscriptions de l'Aude.]] Le [[carnaval de Limoux]] est la fête du pays audois qui se déroule durant plus de dix semaines. C'est l'un des plus longs [[carnaval]]s du monde. Il se déroule dans la ville de [[Limoux]] sur la place de la République tous les weekends de mi-janvier à fin mars. Il se caractérise par des bandes en costumes de [[pierrot (commedia dell'arte)|pierrot]] (les ''fécos'') accompagnés de musiciens. Dans la région limouxine, une fête de la gastronomie, ''[[Toques et clochers]]'' organisée par les vignerons du Sieur d'Arques, se déroule le weekend des Rameaux. Elle permet de vendre une grande quantité de vins afin de restaurer le patrimoine local. L'été voit Narbonne s'animer avec ses Tempos d'Eté. La Saint-Pierre, la fête des pêcheurs, est très vivace à Leucate et à Gruissan. Dans cette dernière commune, la Saint-Pierre s'accompagne d'un pèlerinage à [[Notre-Dame des Auzils]]. Autre pèlerinage, celui de [[Notre-Dame de Marceille]], en l'honneur de la [[Vierge du Dimanche]]. Le [[Festival de Carcassonne]] est un rendez-vous éclectique chaque été dans la ville de Carcassonne : variété, théâtre, danse, opéra, musiques actuelles, musiques traditionnelles... Le festival [[Voix d'étoiles]] à [[Port Leucate]] est un festival international des voix du cinéma d'animation. Carcassonne voit aussi l'[[Feu d'artifice|embrasement de la Cité]] à chaque [[Fête nationale française|quatorze juillet.]] D'une façon plus littéraire, l'Aude est aussi liée au mystère entourant le trésor de l'[[abbé Saunière]], et au sermon du [[Curé de Cucugnan]]. Les Banquets du Livre de Lagrasse attirent chaque année des rencontres littéraires et philosophiques. L'Aude des chanteurs et musiciens, les plus connus étant [[Charles Trenet]], [[Olivia Ruiz]], et [[René Coll]]. === Sport === Le [[rugby à XV]] est un sport très pratiqué dans l'Aude. Il apparaît dès le début du {{s-|XX}} et le club [[U.S.Quillan]] domine la fin des années 1920. [[Jean Bourrel]] remporte le titre en [[1929]] face à [[Lézignan-Corbières|Lézignan]]. L'équipe de [[Union sportive carcassonnaise XV|Carcassonne]] sera leader après la Seconde Guerre mondiale. Puis ce sera le [[Racing Club Narbonnais]], champion de France en 1936 et 1979, détenteur de neuf [[Challenge Yves du Manoir]] et finaliste du [[Bouclier européen de rugby à XV|Bouclier européen]] 2001. Mais depuis peu, le rugby à XV audois a du mal à s'imposer dans un sport qui s'est mondialisé et professionnalisé. L'équipe de Carcassonne (Union Sportive Carcassonnaise) et de Narbonne (Racing-Club-Narbonne-Méditerranée) évoluent tout de même dans le championnat de [[Pro D2]]. L'Aude est la terre du [[rugby à XIII]] et les équipes de Limoux, Carcassonne et Lézignan évoluent dans l'élite. [[Puig-Aubert]] était un joueur emblématique du rugby à treize qui jouait à l'AS Carcassonne. Le [[volley-ball]] est très présent dans l'Aude : le [[Narbonne Volley-Ball]] évolue en ProA et le [[Gruissan Volley Ball]] (Nationale II) est réputé pour ses nombreux titres chez les jeunes filles. Chaque 15 août, dans la ville de Quillan s'organise un critérium cycliste, le [[critérium cycliste de Quillan]]. C'est le plus ancien des critériums cyclistes. Le [[tour de l'Aude féminin]] est un des événements cyclistes féminins les plus importants. Il a lieu généralement au mois de mai. Il fait partie des trois étapes de la Coupe du Monde cycliste avec le Tour de France et le Tour d'Italie. Le [[Mondial du vent]], compétition nautique regroupant les kitesurfeurs, a lieu chaque année à [[Leucate|Leucate-La Franqui]]. En 1993, l'Aude a accueilli plusieurs épreuves des [[Jeux Méditerranéens]] : rugby, football, handball, canoé-kayak, voile. Depuis cette date, l'[[équipe de France de natation synchronisée]] s'entraîne à Narbonne et l'[[équipe de France de canoé-kayak]] utilise les infrastructures d'[[Axat]]. === Gastronomie === [[Fichier:Cassoulet Carcassonne FRA 001.JPG|thumb|Menu cassoulet à Carcassonne.]] Emblème de la gastronomie locale, le [[cassoulet]] de [[Castelnaudary]] fait à base de haricots blancs et de charcuterie est le plat typique du Lauragais audois. Le [[fréginat]] (plat traditionnel des [[Corbières (Aude)|Corbières]]), est présent dans tous les villages et les campagnes de ces montagnes. C'est une fricassée à base de viande de porc et de haricots blancs ([[lingots de Castelnaudary]]), le tout parfumé aux herbes de garrigue. Sur le littoral audois, la [[borrida d'anguilles]] est un plat de choix. D'autres spécialités comme les huîtres de [[Gruissan]] et de [[Leucate]] ou la [[Pecajoune|Pescajoune]] sont partie intégrante du patrimoine gastronomique local. L'huile d'olive est aussi un produit très répandu dans l'Aude et a fait la spécialité de [[Bize-Minervois]]. La [[Carthagène (boisson)|carthagène]] est un vin de liqueur commercialisé par quelques producteurs. L'[[hypocras]], un breuvage médiéval, est notamment produit dans les Corbières. Enfin, la [[blanquette de Limoux]] est un vin blanc pétillant très apprécié dans le département, dont l'origine remonte au {{s-|XVI}}. C'est d'ailleurs le plus vieux vin pétillant connu, bien avant le [[Champagne (AOC)|champagne]]. === Langue occitane === La [[occitan|langue occitane]] est parlée dans l'Aude dans sa variante languedocienne. Le nom du département se dit ''Aude'' (pr. ['awde]) en occitan. Dans l'Aude, l'occitan est très peu utilisé de façon écrite avant le {{XIe siècle}}, mais plusieurs poètes et [[troubadour]]s comme [[Raimon de Miraval]] utilisent la langue fondée sur l'amour courtois au {{XIIe siècle}} et au {{XIIIe siècle}}. Aux {{s2-|XIV|XV|}}, l'occitan est utilisé pour rédiger les écrits administratifs locaux. Au {{XVIe siècle}}, la langue d'oc est moins utilisée au profit de la langue du roi, le français, dont l'utilisation est rendue obligatoire par l'[[Ordonnance de Villers-Cotterêts|édit de Villers-Cotterêts]] en [[1539]]. Elle survit cependant très bien dans la population jusqu'au {{s-|XX|e}} et l'instauration de l'école publique et obligatoire en français. D'après [[Abel Hugo]], en 1835, la langue française était en usage dans les villes du département, mais on y parlait aussi communément le languedocien. Cet [[idiome]] était à l'époque celui des habitants des campagnes, qui pour la plupart, n'entendaient pas le français. Il y a même quelques petites villes où les prêtres, comme dans les villages, prêchaient en dialecte<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Abel Hugo]] |titre=France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France |tome=1 |lieu=Paris |éditeur=Delloye |année=1835}}</ref>. Dans les années [[1970]] et [[1980]], de nouvelles revendications apparaissent avec le combat pour la dignité de la langue et son enseignement. Le discours occitaniste touche un public élargi et des chanteurs comme [[Claudi Marti]] ou ''Mans de Brèish'' ou ''La Sauze'' prônent l'utilisation de l'occitan. == Tourisme == [[Fichier:Leucate-La Franqui (Aude), view from the cliffs.jpg|thumb|Plage de [[Leucate|Leucate-La Franqui]].]] L'Aude est un département touristique possédant un patrimoine culturel important et des sites naturels très variés. Depuis les années 1990, l'Aude a développé l'attrait de son territoire en misant sur le développement de la publicité autour du [[catharisme]]. L'Aude a ainsi été nommé ''Pays Cathare'' par le Conseil Général afin de marquer le caractère authentique et mystérieux du département, notamment avec ses nombreux [[châteaux cathares]]. Le tourisme est aussi favorisé grâce à un parc hôtelier toutes catégories de {{nombre|364500|lits}} disponibles à l’année. L'Aude estime sa fréquentation touristique à {{unité|16740800|nuitées}} en [[2014]] pour un chiffre d’affaires de {{nombre|842000000|euros}} permettant d'occuper {{nombre|5800|emplois}} directs et {{nombre|9500|emplois}} saisonniers<ref>Données issues du [http://www.cg11.fr/www/contenu/d_tourisme.asp Conseil général de l'Aude]</ref>. Dans un secteur très limité de la vallée de l'Orbiel, le département a eu ponctuellement des problèmes de [[pollution]] à cause de ses [[Mine (gisement)|mines]] d'[[or]] désaffectées ([[mercure (chimie)|mercure]] et [[arsenic]]). === Patrimoine architectural et urbain de l’Aude === L'Aude possède une quinzaine de [[Bastide (ville)|bastides]], construites après le [[traité de Paris (1229)|traité de Meaux]] en [[1229]], lorsque la région est rattachée à la couronne capétienne. La bastide est un type d'urbanisation basé sur un quadrillage créé d'un seul jet et placé sur un site nouveau sans construction. Le but de telles constructions est d'affaiblir les seigneurs locaux et d'attirer la population vers de nouveaux centres économiques. Ces bastides entrent en concurrence avec les villages castraux centrés sur un pouvoir ecclésiastique ou seigneurial. [[Chalabre]], [[Camps-sur-l'Agly]], [[Carcassonne#La bastide Saint-Louis|bastide Saint-Louis]] à [[Carcassonne]] sont des exemples de bastides de l'Aude. Plusieurs villages circulaires castraux ou ecclésiaux existent aussi, dont celui d'origine médiéval de [[Bram]] qui est le plus important. [[Fichier:France-Chateau de Puilaurens.JPG|thumb|Château de Puilaurens.]] Le département possède de nombreux [[château]]x qui sont mis en valeur par le [[conseil départemental de l'Aude]] afin de stimuler le tourisme. Les forteresses sont souvent situées sur des pitons rocheux, comme le [[château de Quéribus]] ou les [[châteaux de Lastours]], leur donnant une position stratégique. La [[cité de Carcassonne]] était le centre logistique du pays lors des conflits avec le [[royaume d'Aragon]]. [[Fichier:Fontfroide, Arbeitshof.jpg|thumb|left|Abbaye de Fontfroide, haut-lieu touristique de l'Aude.]] De nombreuses abbayes sont dispersées dans le département de l'Aude. Les plus connues sont l'[[abbaye Sainte-Marie de Fontfroide|abbaye de Fontfroide]], l'[[abbaye Sainte-Marie de Lagrasse]], [[Abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Caunes-Minervois|l'abbaye de Caunes-Minervois]], l'[[abbaye Sainte-Marie de Villelongue]] ou l'[[abbaye de Saint-Hilaire]]. La [[Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne|cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur]] est une [[cathédrale]] gothique remarquable et inachevée. C'est un des symboles de la présence française en terre du Languedoc au Moyen Âge. === Spéléologie === L'Aude détient de nombreuses cavités naturelles et souterraines propices à la [[spéléologie]]. Le pays de Sault est constitué de [[calcaire]], l'une des plus vastes zones des [[Pyrénées]], favorables à la formation de cavités. On y trouve de nombreux ''barrenc'' le nom local pour les [[gouffre]]s. Ce plateau abrite notamment une grotte le [[Réserve naturelle nationale de la grotte du T.M. 71|TM71]] qui est une superbe cavité classé comme [[réserve naturelle]] depuis [[1987]]. C'est un cas unique en [[France]]. D'autres cavités naturelles de l'Aude contiennent des [[concrétion]]s comme le [[gouffre de Cabrespine]], la [[grotte de l'Aguzou]] ou la [[grotte de Limousis]]. Cette dernière contient le plus gros bloc d'[[aragonite]] découvert. Dans le massif des Corbières, sur le plateau de Lacamp, se trouvent des cavités particulières formées de roches détritiques (marnes, argiles et poudingues) creusées par l'[[érosion]]. === Sports d'hiver et montagne === La [[Camurac (station)|station de ski de Camurac]] dans les Pyrénées audoises, accueille les amateurs de ski alpin, de raquettes et de randonnée dans une ambiance familiale et contribue à l'économie de tout le [[Pays de Sault]]. [[Camurac]] est aussi une station verte avec de nombreuses activités de pleine nature. En suivant le [[sentier cathare]] qui traverse les [[gorges de la Frau]], le [[château de Montségur]] est à quelques kilomètres. Le célèbre village de [[Montaillou]] est voisin de [[Camurac]]. Les nombreux hébergements touristiques du plateau de Sault accueillent vacanciers et visiteurs. === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2008, 26,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aude dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % rés. secondaires |- | style="text-align:left" | [[Leucate]] | {{formatnum:3858}} | {{formatnum:15589}} | {{formatnum:13482}} | 86,49 % |- |style="text-align:left"| [[Gruissan]] | {{formatnum:4410}} | {{formatnum:12570}} | {{formatnum:10305}} | 81,98 % |- |style="text-align:left"| [[Fleury (Aude)|Fleury (d'Aude)]] | {{formatnum:3162}} | {{formatnum:9081}} | {{formatnum:7381}} | 81,28 % |- |style="text-align:left"| [[Port-la-Nouvelle]] | {{formatnum:5603}} | {{formatnum:7524}} | {{formatnum:4573}} | 60,77 % |- |style="text-align:left"| [[Fitou]] | 868 | {{formatnum:1004}} | 523 | 52,04 % |- |style="text-align:left"| [[Puivert]] | 508 | 457 | 203 | 44,42 % |- |style="text-align:left"| [[Paziols]] | 517 | 457 | 203 | 44,33 % |- |style="text-align:left"| [[Roquefort-des-Corbières]] | 929 | 677 | 243 | 35,92 % |- |style="text-align:left"| [[Saissac]] | 981 | 673 | 224 | 33,29 % |- |style="text-align:left"| [[Fabrezan]] | {{formatnum:1242}} | 866 | 271 | 31,31 % |- |style="text-align:left"| [[Azille]] | {{formatnum:1140}} | 800 | 238 | 29,79 % |- |style="text-align:left"| [[La Palme]] | {{formatnum:1508}} | {{formatnum:1002}} | 273 | 27,25 % |- |style="text-align:left"| [[Caunes-Minervois]] | {{formatnum:1598}} | 946 | 213 | 22,54 % |- |style="text-align:left"| [[Sigean]] | {{formatnum:5163}} | {{formatnum:3102}} | 622 | 20,05 % |- |style="text-align:left"| [[Narbonne]] | {{formatnum:51005}} | {{formatnum:31747}} | {{formatnum:5304}} | 16,71 % |- |style="text-align:left"| [[Quillan]] | {{formatnum:3405}} | {{formatnum:2330}} | 358 | 15,37 % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source Insee], chiffres au 01/01/2008. == L'Aude dans l'art == === Au cinéma === {{Article détaillé|Liste de films tournés dans l'Aude}} Toute la diversité du paysage, son authenticité et la singularité de ses monuments ont attiré de nombreux cinéastes. Ainsi, la [[cité de Carcassonne]] est le lieu de nombreux tournages. Le parfait état de cette cité offre en effet des décors rêvés pour les films historiques. En [[1908]], les cinéastes délaissent les décors sur toile et [[Louis Feuillade]] filme devant les tours de la cité pour le ''retour du croisé'', ''serment de fiançailles'' ou la ''guitare enchantée''. En [[1924]], des films à gros moyens sont produits comme ''[[Le Miracle des loups (film, 1924)|Le Miracle des loups]]'' de [[Raymond Bernard]]. En [[1928]], pour le bimillénaire de la cité de Carcassonne, [[Jean Renoir]] réalise ''[[Le Tournoi dans la cité]]''. En 1965, la cité de Carcassonne apparaît dans ''[[Le Corniaud]]'' de Gérard Oury. En 1968 ''[[Le Petit Baigneur]]'' de [[Robert Dhéry]] (avec [[Louis de Funès]] et [[Michel Galabru]]) est tourné aux Cabanes de Fleury (embouchure de l'Aude). Plus récemment, le château comtal de la cité sert de décor pour ''[[Les Visiteurs (film, 1993)|Les Visiteurs]]'' de [[Jean-Marie Poiré]] en [[1992]] tandis que le [[château de Puivert]] est utilisé dans ''[[La Passion Béatrice]]'' de [[Bertrand Tavernier]] en [[1987]] et ''[[La Neuvième Porte]]'' de [[Roman Polanski]] en [[1999]]. La plage de [[Gruissan]] est présente dans ''[[37°2 le matin]]'' de [[Jean-Jacques Beineix]]. === Vu par les peintres === Comme pour le cinéma, la [[cité de Carcassonne]] attira de grands peintres. [[Jacques Ourtal]] est celui qui peignit le plus la cité en essayant de reproduire la cité à différentes époques. Originaire de [[Fontiers-Cabardès]], le peintre audois [[Eugène Pech]] a représenté de nombreuses fois des peintures de la cité aujourd’hui dispersées dans différentes collections publiques et privées. On peut tout de même retrouver les quatre époques de La Cité servant de décors pour ''L'Hôtel de la Cité''. Une autre artiste audoise, [[Marie-Louise Petiet]], est connue pour sa retranscription de scènes de la vie populaire comme ''La marchande d'oranges'' ou ''La jeune fille aux oies''. Plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Petiet de [[Limoux]]. ''Les blanchisseuses'' représentant une scène de leçon de [[blanchisserie]] est particulièrement remarquable et connu. Enfin, durant la même période, [[Paul Sibra]] peint de nombreux paysages de l'Aude avec des peintures des [[Massif des Corbières|Corbières]], du [[Lauragais]], de [[Castelnaudary]] et des villages perchés sur des buttes. [[Achille Laugé]] (1861 Arzens, 1944 Cailhau), incompris à cause de sa technique pointilliste, a su rendre l'éclosion du printemps, notamment avec les genêts et les amandiers en fleur. Un autre artiste peintre, [[Lina Bill]] (Louis Bonnot), né à Gruissan en 1855 et mort à Avignon en 1936, a peint la Provence et la Méditerranée (musées de [[Narbonne]], de [[Carcassonne]], et [[musée d'Orsay]] à [[Paris]]). == Personnalités de l’Aude == * [[Varron (poète)|Publius Terentius Varro Atacinus]] (82-37 {{av JC}}), poète épique romain * [[Prudent de Narbonne|Saint Prudent]] ({{s-|III}}), archidiacre de Narbonne et martyr * [[Sébastien (saint)|Saint Sébastien]] ({{s-|III}}), martyr, d'après la légende, il serait un Gaulois narbonnais * [[Ermengarde de Narbonne]] (1127-1196), vicomtesse de Narbonne *[[Raimond-Roger Trencavel]] (1185-1209), vicomte de Carcassonne et membres de la maison Trencavel, héros et de la [[croisade des albigeois]]. * [[Fabre d'Églantine|Fabre d'Eglantine]] (1750-1794), compositeur, acteur, dramaturge, et homme politique, guillotiné pendant la Terreur *[[Guillaume Peyrusse]] (1776-1860), trésorier général de la Couronne pendant les Cent-Jours, maire de Carcassonne * [[Félix Barthe]] (1795-1863), ministre de l'Instruction publique et des Cultes, puis ministre de la Justice et premier président de la Cour des comptes. * [[Ferdinand-Auguste Lapasset]] ([[Saint-Martin-de-Ré]] 1817, [[Toulouse]] 1875). [[Général de division]] français élu [[conseiller général (France)|conseiller général]] du département. * [[Charles Cros]] (1842-1888), poète et scientifique, il est à l'origine du procédé de la photographie couleur et du phonographe * [[Armand Gauthier]] (1850-1926), homme politique, ministre, président du conseil général de l'Aude (1901-1902, 1905-1906, 1908-1921) * [[Marcelin Albert]] (1851-1921), figure de proue de la révolte des vignerons de 1907 *[[Paul Sabatier (chimiste)|Paul Sabatier]] (1854-1941), chimiste français, né à Carcassonne, Prix Nobel de chimie 1912 * [[Paul Combes]] (1858-1921), organiste et compositeur * [[Prosper Montagné]] (1865-1948), chef cuisinier, auteur de nombreux ouvrages sur la gastronomie * [[Louis Martrou]] (1866-1954), viticulteur et pionnier de la spéléologie en France * [[Léon Blum]] (1872-1950), homme politique élu député puis président du Conseil en 1936. * [[Albert Sarraut]] (1872-1962), homme d'état, président du Conseil en 1933 et 1936. Président du Conseil général de l'Aude (1921-1940) * [[Henry de Monfreid]] (1879-1974), aventurier et écrivain, auteur de nombreux ouvrages dont ''Les Secrets de la mer rouge'' * [[Louis Alibert|Loís Alibèrt]] (1884-1959) linguiste occitan, auteur notamment d'une grammaire, et accessoirement d'un dictionnaire, bases de la norme classique de l'occitan * [[Benjamin Crémieux]] (1888-1944), écrivain, docteur ès lettres, mort en déportation à Buchenwald * [[Pierre Reverdy]] (1889-1960), écrivain précurseur du surréalisme * [[Joseph Delteil (poète)|Joseph Delteil]] (1894-1978) écrivain originaire de [[Pieusse]] * [[Joë Bousquet]] (1897-1950), poète et écrivain surréaliste * [[René Iché]] (1897-1954), sculpteur moderne et résistant * [[André Boyer-Mas]] (1904-1972), ecclésiastique et diplomate, né à Carcassonne * [[Roger Peyrefitte]] (1907-2000), écrivain * [[Georges Guille]] (1909-1985), homme politique de la SFIO, ancien ministre de l'énergie nucléaire, président du conseil général de l'Aude (1945-1948 et 1951-1976) * [[Gaston Bonheur]] (Gaston Tesseyre) (1913-1980) né à Barbaira. Journaliste et romancier. * [[Charles Trenet]] (1913-2001), chanteur et poète né à Narbonne * [[Jean Cau]] (1925-1993), écrivain, éditorialiste, journaliste né à Bram, il fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre * [[Raymond Courrière]] (1932-2006), ancien Secrétaire d'État (1981-1986) et président du conseil général (1987-1998) * [[Gérard Schivardi]] (1950-), maire de Mailhac, candidat à l'[[élection présidentielle française de 2007]] * [[Olivia Ruiz]] (1980-), chanteuse née à Carcassonne * [[Dimitri Szarzewski]] (1983-), talonneur de l'Équipe de France de rugby à XV * [[Camille Lacourt]] (1985-), nageur né à Narbonne * {{Page h|Spanghero|Famille Spanghero}}, célèbres joueurs de rugby à XV, ayant tous commencé leur carrière au RC Narbonne * [[Didier Codorniou]], ancien rugbyman international ayant joué au RC Narbonne et devenu maire de [[Gruissan]]. * [[Amédée Domenech (rugby à XV, 1933)|Amédée Domenech]], ancien rugbyman international. * [[Arnaud Beltrame]] (1973-2018), colonel de gendarmerie au comportement héroïque. * [[Albert Fert]] (1938-), physicien français, né à Carcassonne, Prix Nobel de physique 2007 *[[Jean Guilaine]] (1936-), archéologue, né à Carcassonne, membre de l'[[Académie des inscriptions et belles-lettres]]. == Divers == C'est dans l'Aude qu'a été créée la première radio occitane de la région [[Languedoc-Roussillon]] : Ràdio Lenga d'òc 95.5 FM<ref>[http://www.lengadoc.eu Radio en langue occitane "''Ràdio Lenga d'òc''"]</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="Note"}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Aude |commons titre=L'Aude |wiktionary = Aude }} === Bibliographie === * ''Les Couleurs de l'Aude'' d’André Authier et Jean-Philippe Vidal, édition les créations du Pélican {{ISBN|978-2-7191-0630-3}} * [[Claude-Joseph Trouvé]], ''Description générale et statistique du département de l'Aude'', Paris, Firmin Didot, Imprimeur du Roi, 1818, 679.p * ''L’Aude de la préhistoire à nos jours'' (s. dir. De Jacques Crémadeilis), Saint-Jean-d’Angély, 1989, 430 p. * ''Les Audois : dictionnaire biographique'' (s. dir. de [[Rémy Cazals]] et [[Daniel Fabre]]), Carcassonne, Association des Amis des Archives de l’Aude, Société d’études scientifiques de l’Aude, 1990, 347 p. *''Deux siècles d'histoire préfectorale dans l'Aude'' (1800-2000), Carcassonne, Association pour la promotion des archives en Languedoc-Roussillon, 2000 {{ISBN|2-9507610-2-X}} * [[Marcel Durliat]], « L'art dans les pays de l'Aude », dans ''Congrès archéologique de France. {{131e}} session. Pays de l'Aude. 1973'', [[Société française d'archéologie]], Paris, 1973, {{p.|9-2}} * [http://recherche.univ-montp3.fr/cercam/article.php3?id_article=412 Michel Gayraud], ''Narbonne antique des origines à la fin du {{s-|III|e}}''. Paris, De Boccard, Revue archéologique de Narbonnaise, Supplément 8, 1981, 591 p. *''Histoire de Carcassonne'' (s.dir de [[Jean Guilaine]] et [[Daniel Fabre]]), Toulouse, Privat, 2001, 324 p. * ''Histoire de Narbonne'' (s. dir. de Jacques Michaud et [[André Cabanis]]), Toulouse, Privat, 2004, 330 p. * ''Aude, pays cathare'', collectif, Guides Gallimard, 2004 *Michel Wiemin, Jean-Michel Périn, ''Le patrimoine industriel de l'Aude'', Images du Patrimoine - Conseil départemental de l'Aude, 1998 {{ISBN|2-907276-08-5}} * Bilotte M. et Al., ''Géologie du département de l'Aude'', Société d'études scientifiques de l'Aude, 1989 * ''Je t'écris de Carcassonne'', de Claude Marti et Patrice Cartier, Du Mont, 2011 * {{Falguera Aude mystérieuse}} *Henri Sivade, ''Armorial des communes du département de l'Aude'', Carcassonne, Archives départementales de l'Aude, 1996 {{ISBN|2-86011-012-7}} *[[Martial Andrieu]], ''L'Aude en 200 questions'', éditions Sutton, 2013, {{ISBN|978-2-8138-0647-5}} *Claire Richard, ''Le guide de l'Aude'', éditions La manufacture 1990, {{ISBN|2-7377-0220-8}} === Articles connexes === * [[Conseil général de l'Aude]] * [[Pays Cathare]] * [[Liste des communes de l'Aude]] *[[Liste des églises de l'Aude]] * [[Liste de films tournés dans l'Aude]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Aude|Volontaires nationaux de l'Aude pendant la Révolution]] * [[Risque d'inondation dans l'Aude]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.aude.gouv.fr/ Préfecture de l’Aude] * [http://www.aude.fr/ Conseil départemental de l’Aude] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Aude|Pyrénées|Région Occitanie|Mer Méditerranée}} [[Catégorie:Aude|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aveyron%20%28d%C3%A9partement%29
Aveyron (département)
{{voir homonymes|Aveyron}} {{Infobox Département de France | nom = Aveyron | insee = 12 | Date de création = {{date|4|mars|1790|âge=oui}} | logo = Logo Département Aveyron - 2022.svg | drapeau = Blason Rouergue.svg | région = [[Fichier:Flag of Région Occitanie (symbol only).svg|border|20px]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] | Préfecture = [[Rodez]] | Sous-préfectures = [[Millau]]<br>[[Villefranche-de-Rouergue]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | gentilé = [[Aveyronnais]] | superficie = 8735 | arr = [[Arrondissements de l'Aveyron|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Aveyron|3]] | canton = [[Liste des cantons de l'Aveyron|23]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Aveyron|19]] | comm = [[Liste des communes de l'Aveyron|285]] | président = [[Arnaud Viala]] ([[Divers droite|DVD]]) | préfet = Charles Giusti | imageloc = Aveyron-Position.svg | latitude = 44/15/N | longitude = 02/42/E | site web = [https://www.aveyron.fr aveyron.fr] }} L''''Aveyron''' ({{MSAPI|/a.ve.ʁɔ̃/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé dans la [[Région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]], dans le sud-ouest de la [[France]]. Il doit son nom à la rivière [[Aveyron (affluent du Tarn)|Aveyron]] qui le traverse. Il est au centre d'un triangle formé par les villes de [[Toulouse]], [[Clermont-Ferrand]] et [[Montpellier]]. Ce département reprend approximativement les contours de l'ancienne province du [[Rouergue]]. L'Aveyron est l'un des plus grands départements de France métropolitaine par sa superficie (le cinquième avec {{Unité|8735|km|2}}, sixième si l'on tient compte de la [[Guyane]]). Les habitants de l'Aveyron sont les [[Aveyronnais]]. Le département fait partie de l'[[académie de Toulouse]] et dépend de la [[cour d'appel de Montpellier]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (France)|la Poste]] lui attribuent le code 12. Sa préfecture est [[Rodez]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Aveyron}} Le département de l'Aveyron est créé en [[1790]] sur la majeure partie du territoire de l'ancienne province{{Référence souhaitée|date=5 avril 2020}} du [[Rouergue]]. [[Fichier:Carte du département de l'Aveyron - 1790-1793.tif|centré|vignette|<center>Carte de l'Aveyron (1790).</center>]] Ses premiers habitants connus{{Référence souhaitée|date=5 avril 2020}} sont les [[Rutènes]] à l'époque [[Gaule|gauloise]], mais le peuplement est beaucoup plus ancien (premier département de France pour le nombre de [[dolmen]]s : plus de mille). En 1808, le département est amputé du [[canton de Saint-Antonin-Noble-Val]]<ref>[http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/2008/vie-politique-et-institutions/creation-du-departement-de-tarn-et-garonne/ Création du département de Tarn-et-Garonne].</ref> pour créer le département de [[Tarn-et-Garonne]]. Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Midi-Pyrénées]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Languedoc-Roussillon]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]]. == Culture == {{Article détaillé|Culture dans l'Aveyron}} === Sous-dialecte régional === {{Article détaillé|Rouergat}} Le dialecte régional parlé dans l'Aveyron est une forme d'[[occitan]] [[languedocien]] : le [[Rouergat (dialecte)|rouergat]]. Face au risque de disparition de celui-ci, plusieurs associations demandent à l'État et aux collectivités une politique linguistique ambitieuse<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2009/10/24/701002-Occitan-Les-langues-regionales-sont-rangees-aux-oubliettes.html Article de La Dépêche.fr du 24 octobre 2009] consulté le 29 décembre 2009.</ref>. En rouergat, ''Aveyron'' s'écrit : * ''Avairon'' ([[Norme classique de l'occitan|orthographe classique de l'occitan]]). ''Roergue fòrma lo despartament de l'Avairon'' ; * ''Oboyróu'' ([[Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron|orthographe de l'abbé Vayssier]]). ''Rouèrgue fouórmo lou desportomén de l'Oboyróu''. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Aveyron}} {{...}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Aveyron}} Le département de l'Aveyron, situé dans le sud du [[Massif central]], est limitrophe de sept autres: [[Lozère (département)|Lozère]], [[Gard]], [[Hérault (département)|Hérault]], [[Tarn (département)|Tarn]], [[Tarn-et-Garonne]], [[Lot (département)|Lot]] et [[Cantal (département)|Cantal]]. Son point le plus haut, près du lieu-dit ''les Cazalets'', culmine à {{unité|1463|mètres}} sur les pentes occidentales du [[signal de Mailhebiau]], du plateau de l'[[Aubrac]]. Découpé en plusieurs [[Région naturelle de France|régions naturelles]] comme les [[Grands Causses]] ou le [[rougier de Camarès]], ce département est constitué de hauts plateaux rocheux anciens, d'une grande variété géologique. Les rivières [[Truyère]], [[Lot (rivière)|Lot]], [[Aveyron (affluent du Tarn)|Aveyron]] et [[Tarn (rivière)|Tarn]] y taillent de profondes vallées. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Aveyron :"> 00 0254 Chaos de Montpellier-le-Vieux - Département Aveyron.jpg|Le [[chaos de Montpellier-le-Vieux]], dans le sud-est. Rougier de Camarès 12.JPG|Le [[rougier de Camarès]], dans le sud. Rajal del Gorp 256-257mod.jpg|[[Causse du Larzac]], à [[Millau]], dans l'est. </gallery> <gallery mode="packed"> Rural landscape in Aveyron.jpg|Paysage rural à [[Nauviale]], dans le nord-ouest. Boralde de Saint-Chély-d'Aubrac.jpg|La vallée de la [[Boralde de Saint-Chély-d'Aubrac|Boralde]] à [[Saint-Chély-d'Aubrac]], dans le nord-est. </gallery> == Climat == {{Article détaillé|Climat de l'Aveyron}} {{...}} == Enseignement == {{Article détaillé|Enseignement en Aveyron}} {{...}} == Transports == {{Article détaillé|Transports dans l'Aveyron}} {{...}} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Aveyron}} {{...}} === Tourisme === [[Fichier:dolmen tiergues.jpg|vignette|200px|right|Dolmen de Tiergues, Aveyron, France.]] {{Article détaillé|Tourisme en Aveyron}} Le département de l'Aveyron compte de très nombreux [[Tourisme dans l'Aveyron#Monuments historiques ouverts à la visite|monuments historiques ouverts à la visite]] de nombreuses curiosités géologiques, comme le [[Chaos de Montpellier-le-Vieux]], le [[Trou de Bozouls]], les [[caves de Roquefort]], ou encore la [[Coulée de lave de Roquelaure]] et [[Tourisme dans l'Aveyron#Le patrimoine aveyronnais classé à l'UNESCO|plusieurs sites locaux classé à l'UNESCO]]. Parmi les autres lieux touristiques et attractions touristiques [[Tourisme dans l'Aveyron#Autres lieux touristiques (parcs animaliers, parcs d'activités...)|parcs animaliers ou parcs d'activité locaux]], en général axés sur [[tourisme durable]], le [[vélorail du Larzac]], sur une ancienne ligne de chemin de fer reliant [[Tournemire (Aveyron)]] à [[Le Vigan (Gard)]], qui passe par la gare de [[Sainte-Eulalie-de-Cernon]], sur le modèle du [[Vélorail#Histoire|périple transibérien à vélorail]], effectué par l'ouvrier français [[Lucien Péraire]] en 1930, reliant [[Irkoutsk]] par les voies du [[trans-sibérien]] sur une bicyclette modifiée au [[Tatarstan]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La traversée de l’URSS à vélo sur les rails du Transsibérien ! |date=30 août 2018 |url=https://amnistiegenerale.wordpress.com/2018/08/30/la-traversee-de-lurss-a-velo-sur-les-rails-du-transsiberien |site=amnistiegenerale.wordpress.com}}.</ref>. ==== Association ''Les Plus Beaux Villages de France'' ==== Dix [[bourg]]s de l'Aveyron sont adhérents de l'[[association loi de 1901]] ''[[Les Plus Beaux Villages de France]]'' : * [[Belcastel (Aveyron)|Belcastel]] * [[Brousse-le-Château]] * [[La Couvertoirade]] * [[Conques]] * [[Estaing (Aveyron)|Estaing]] * [[Najac]] * [[Peyre (Aveyron)|Peyre]] * [[Saint-Côme-d'Olt]] * [[Sainte-Eulalie-d'Olt]] * [[Sauveterre-de-Rouergue]] ==== Autres lieux touristiques ==== * [[Laissac]] : second marché aux bestiaux de France * [[Roquecézière]] * [[Saint-Geniez-d'Olt]] * [[Loc-Dieu]] * [[Abbaye Notre-Dame de Bonneval|Bonneval]] * [[Coupiac]] * [[Monts d'Aubrac]] * Causse du [[Larzac]] * Château et cité médiévale de [[Séverac-le-Château]] * [[Bournazel (Aveyron)|Bournazel]] * [[Baraqueville]] * [[Château de Calmont d'Olt]] * [[Rodez]] * [[Millau]] * [[Plaisance (Aveyron)|Plaisance]] * [[Pons (Aveyron)|Pons]] * Villages médiévaux de la vallée de la Muse ; [[Castelnau-Pégayrols]], [[Montjaux]], [[Saint-Beauzély]]. * [[Villefranche-de-Rouergue]] * [[Villeneuve (Aveyron)|Villeneuve]] * Le [[Trou de Bozouls]] * Le [[Tindoul de la Vayssière]] * [[Vallon de Marcillac]] : vignoble et bourgs : [[Marcillac-Vallon]], [[Salles-la-Source]], [[Clairvaux-d'Aveyron]], [[Muret-le-Château]]. * Lacs du [[Lévézou]] * [[Laguiole (Aveyron)|Laguiole]] * [[Sainte-Geneviève-sur-Argence]] * Les [[Gorges du Tarn]] * [[Sainte-Eulalie-de-Cernon]] * [[Salles-Curan]] et le [[lac de Pareloup]] * [[Salvagnac-Cajarc]] * [[Roquefort-sur-Soulzon]] * [[Saint-Sernin-sur-Rance]], lieu classé historique avec l'« [[Enfant sauvage]] » : [[Victor de l'Aveyron]]. * [[Peyrusse-le-Roc]] * [[Grotte de Foissac]] * Le bassin de Decazeville ([[Decazeville]], [[Aubin (Aveyron)|Aubin]], [[Cransac]], [[Firmi]] et [[Viviez]]) avec les anciennes [[mine (gisement)|mines de charbon]]. ==== Les résidences secondaires ==== Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2008, 17,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aveyron dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- |style="text-align:left"| [[Brusque (Aveyron)|Brusque]] | 314 | 429 | 249 | {{formatnum:58.04}}% |- | style="text-align:left" | [[Nant]] | 920 | 929 | 532 | {{formatnum:57.24}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Jean-du-Bruel]] | 693 | 830 | 469 | {{formatnum:56.52}}% |- |style="text-align:left"| [[Najac]] | 752 | 930 | 503 | {{formatnum:54.09}}% |- | style="text-align:left" | [[Canet-de-Salars]] | 410 | 438 | 226 | {{formatnum:51.60}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Chély-d'Aubrac]] | 549 | 474 | 215 | {{formatnum:45.36}}% |- |style="text-align:left"| [[Salles-Curan]] | {{formatnum:1064}} | 923 | 415 | {{formatnum:44.90}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Laurent-d'Olt]] | 661 | 545 | 232 | {{formatnum:42.49}}% |- |style="text-align:left"| [[Arvieu]] | 861 | 635 | 269 | {{formatnum:42.36}}% |- |style="text-align:left"| [[Broquiès]] | 644 | 524 | 209 | {{formatnum:39.94}}% |- |style="text-align:left"| [[Brommat]] | 710 | 613 | 231 | {{formatnum:37.68}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Geniez-d'Olt]] | {{formatnum:2034}} | {{formatnum:1596}} | 580 | {{formatnum:36.37}}% |- |style="text-align:left"| [[Villefranche-de-Panat]] | 778 | 600 | 217 | {{formatnum:36.17}}% |- |style="text-align:left"| [[Laguiole (Aveyron)|Laguiole]] | {{formatnum:1269}} | {{formatnum:1063}} | 377 | {{formatnum:35.48}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Rome-de-Tarn]] | 845 | 605 | 207 | {{formatnum:34.14}}% |- |style="text-align:left"| [[Camarès]] | 975 | 756 | 252 | {{formatnum:33.27}}% |- |style="text-align:left"| [[Sainte-Geneviève-sur-Argence]] | {{formatnum:1011}} | 732 | 214 | {{formatnum:29.26}}% |- |style="text-align:left"| [[Entraygues-sur-Truyère]] | {{formatnum:1171}} | 862 | 224 | {{formatnum:25.96}}% |- |style="text-align:left"| [[Cransac]] | {{formatnum:1681}} | {{formatnum:1357}} | 310 | {{formatnum:22.84}}% |- |style="text-align:left"| [[Salles-la-Source]] | {{formatnum:2028}} | {{formatnum:1029}} | 210 | {{formatnum:20.40}}% |- |style="text-align:left"| [[Sévérac-le-Château]] | {{formatnum:2395}} | {{formatnum:1521}} | 303 | {{formatnum:19.93}}% |- |style="text-align:left"| [[Bozouls]] | {{formatnum:2772}} | {{formatnum:1433}} | 227 | {{formatnum:15.84}}% |- |style="text-align:left"| [[Espalion]] | {{formatnum:4477}} | {{formatnum:2925}} | 413 | {{formatnum:14.14}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Affrique]] | {{formatnum:8112}} | {{formatnum:4609}} | 480 | {{formatnum:10.41}}% |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Aveyron}} {{Population de France/introduction}} {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Rodez | commune 2 = Millau | commune 3 = Onet-le-Château | commune 4 = Villefranche-de-Rouergue | commune 5 = Saint-Affrique | commune 6 = Luc-la-Primaube | commune 7 = Decazeville | commune 8 = Espalion | commune 9 = Capdenac-Gare | commune 10 = Sévérac d'Aveyron | commune 11 = Aubin (Aveyron) | commune 12 = Olemps | commune 13 = Sébazac-Concourès | commune 14 = Druelle Balsac | commune 15 = Baraqueville }} === Arrondissements === {{Composition Division de France | charte = département | département = Aveyron (département) | liste de = arrondissements }} == Sociétés savantes == * [[Société centrale d'agriculture de l'Aveyron|Société centrale d'Agriculture de l'Aveyron]], fondée en [[1798]], dissoute de nos jours * [[Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron]], fondée en [[1836]] == Personnalités == * [[Denys Affre]] (1793-1848), archevêque de [[Paris]]. * [[Henri Affre]] (1816-1907), est un archiviste départemental, un historien régionaliste du Rouergue et un héraldiste. * [[Déodat Alaus]], maître maçon du {{s-|XV}} constructeur des remparts des cités templières et hospitalières du Larzac. * [[Georges d'Armagnac]] (vers 1500-1585), évêque d'Avignon, cardinal et évêque de [[Rodez]]. * [[Didier Auriol]] (1958-), est le premier français à remporter le titre de champion du monde des rallyes en 1994, sur Toyota Celica. * [[Auguste de Balsac]] (1788-1880), haut fonctionnaire et homme politique. * [[Louis Balsan]] (1903-1988), archéologue, spéléologue, l'un des derniers grands disciples de [[Édouard-Alfred Martel|Martel]]. * [[Adolphe de Barrau]] (1803-1884), naturaliste. * [[Hippolyte de Barrau]] (1794-1863), fondateur de la [[Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron]], érudit. * [[Eugène de Barrau]] (1801-1887), notable. * [[Justin Bessou]] (1845-1918), poète d'expression principalement [[occitan]]e. * [[Roger Béteille (ingénieur)|Roger Béteille]], né à Vors le 28 août 1921, est un ingénieur aéronautique, surnommé ''Monsieur [[Airbus Commercial Aircraft|Airbus]]'' en tant qu'initiateur du programme de l'avion du même nom. * [[Joan Bodon]] (1920-1975), écrivain de langue occitane né à Crespin (maison Joan Bodon). * [[Adolphe Boisse]] (1810-1896), ingénieur et homme politique. *[[Maurice Bompard (peintre)|Maurice Bompard]] (1857-1935), peintre, l'un des fondateurs de la [[Société des peintres orientalistes français]]. * [[Louis de Bonald|Louis-Gabriel de Bonald]] (1754-1840), philosophe. * [[Louis-Jacques-Maurice de Bonald]] (1787-1870), cardinal, archevêque de [[Lyon]]. * [[Émile Borel]] (1871-1956), mathématicien, professeur à la faculté des sciences de Paris, spécialiste de la théorie des fonctions et des probabilités, membre de l'académie des sciences, homme politique français député et ministre. * [[Louis-Jacques-Maurice de Bonald]] (1787-1870), prélat. * [[Éric Bouad]] (1948-), musicien français. * [[José Bové]] né a Talence en Gironde (1953-), [[altermondialisme|altermondialiste]], [[député européen]] depuis 2009, militant et ancien porte-parole de la [[Confédération paysanne]], [[paysan]] sur le [[Larzac]]. * [[Michel Bras]] (1946-), cuisinier 3 étoiles au [[Guide Michelin]] pour son établissement à Laguiole. * Abbé Pierre-Edmond Vivier (1921-1995), historien, paléographe. * [[Emma Calvé]] (1858-1942), est une cantatrice française (soprano), née à Decazeville. * [[Jean Carrier]] (décédé en 1437), ecclésiastique du {{s-|XV}}, dernier partisan et successeur de l'antipape [[Benoît XIII (antipape)|Benoît XIII]] sous le nom de [[Benoît XIV]]. * [[Édouard de Castelnau]] (1851-1944), général d'armée. * [[Marc Censi]] (1936-), ancien président du [[conseil régional de Midi-Pyrénées]], ancien maire de [[Rodez]]. * [[Hippolyte Coste]] (1858-1924), botaniste. * [[Jean-Louis Cromières]],(1947-) artisan paysan, ancien maire de Laguiole dit « Le Visionnaire », a « relancé » la fabrication du couteau de Laguiole à Laguiole (1980). * Ambroise Crozat, peintre né à Rodez dans la première moitié du {{s-|XVIII}}. * [[Bertrand Delanoë]] (1950-), homme politique français et maire de Paris. * [[Auguste Denayrouze]] (1837-1883) est, avec [[Benoît Rouquayrol]], l'un des inventeurs du scaphandre autonome. * [[François d'Estaing]] (1501-1529), évêque de Rodez. * [[Stéphane Diagana]] (1969 à [[Saint-Affrique]]), athlète français spécialiste du {{unité|400|m}} haies et du relais 4 × {{unité|400|m}}, champion du monde en 1997 et 2003. *[[Louis Dupiech]] (1900-1945), résistant français, préfet de l'Aveyron, mort en déportation. * [[Jules Duval]], né à Rodez le 30 avril 1813 et mort le 20 septembre 1870, [[Avocat (métier)|avocat]], [[économiste]] et [[journaliste]] [[France|français]]. Il est un farouche partisan du [[Charles Fourier|fouriérisme]] et de la [[colonisation de l'Algérie]]. * Philippe Escafre, dit ''Coyote'', dessinateur de bandes dessinées dont ''Litteul Kévin.'' * [[François Fabié]] (1846-1926), poète. * [[Jean-Henri Fabre]] (1823-1915), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français et de langue d'oc (et à ce titre félibre), lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix. * [[Robert Fabre]] (1915-2006), fondateur du [[Parti radical de gauche|Mouvement des Radicaux de Gauche]], médiateur de la République. * [[Maurice Fenaille]] (1855-1937), mécène. * [[Denis Frayssinous]] (1765-1841), prélat et précepteur du Dauphin. * [[David Frétigné]] (1970-), pilote de motocross, d'enduro et de rallye-raid. * [[Joseph-Bernardin Fualdès]] (1761 - assassiné à Rodez le 19 mars 1817), est un magistrat français, accusateur public, juge du tribunal criminel de l'Aveyron, procureur impérial en 1811. * [[Gustave Garrigou]] (1884-1963), vainqueur du [[Tour de France]] en 1911. * [[Alexandre Geniez]] (1988-), coureur cycliste. * [[Charles Girou de Buzareingues]] (1773-1856), agronome et philosophe. * [[Jacques Godfrain]], ancien député de la [[Troisième circonscription de l'Aveyron|troisième circonscription de l’Aveyron]] de 1978 à 1995 puis de 1997 à 2007, Ministre de la Coopération durant les gouvernements Juppé [[Gouvernement Alain Juppé (1)|I]] et [[Gouvernement Alain Juppé (2)|II]], et maire de [[Millau]] de 1995 à 2008. * Dom [[Pierre Guérin]] (1608-1698), ecclésiastique nantais, poète rouergat. * [[Alain Guiraudie]] (1964-), scénariste et réalisateur. * [[Frédéric Hantz]] (1966-), entraîneur de football. * [[Marie-Sophie Lacarrau]] (1975-), journaliste. * [[Gaston Lacombe]], ébéniste, sculpteur, peintre (pastel), écrivain, historien et philosophe, ami de Pierre Soulages (1893-1964). * [[Guy Lacombe]] (1955-), entraîneur de football. * [[Bernard Laporte]] (1964-), entraîneur de rugby * [[Amédée-Jean-Baptiste Latieule]] (1838-1903), évêque de Vannes. * [[Alain Layrac]], est un scénariste français né en 1965 à Decazeville. * [[Cyril Lignac]] (1977-), cuisinier français et animateur de télévision. *[[Eugène Loup]] (1867-1948), peintre. * [[Jean-Claude Luche]] (1952-), président du [[conseil général de l'Aveyron]] de 2008 à 2017. * [[Jean-Henri Magne]] (1804-1885), est un naturaliste français, professeur puis directeur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. * [[Colette Magny]] (1926-1997), chanteuse et auteur-compositeur. Son grand succès : ''[[Melocoton]]'' en 1963. * [[François Marty|Cardinal François Marty]] (1904-1994), cardinal archevêque de Paris. * [[Jules Merviel]] (1906-1976), populaire coureur cycliste des années 1930. * [[Amans-Alexis Monteil]] (1769-1850), historien. * [[Antoine de Morlhon]] (1753-1828), archevêque d'Auch. * [[Auguste de Morlhon]] (1799-1862), évêque du Puy. * [[Alain Peyrefitte]] (1925-1999), écrivain, ministre, membre de l'[[Académie française]]. * [[Charles de Pomairols]] (1843-1916), poète régionaliste, originaire de Villefranche-de-Rouergue. * [[Pierre Poujade]] (1920-2003), homme politique. * [[Denys Puech]] (1854-1942), sculpteur, directeur de la Villa Médicis. * [[Jean Puech]] (1942-), ancien président du [[conseil général de l'Aveyron]], [[Liste des sénateurs de l'Aveyron|sénateur]] et ancien ministre. * [[Jacques Puel]] (1949-2008), médecin ruthénois spécialisé en chirurgie cardiothoracique. * [[Paul Ramadier]] (1888-1961), premier [[Président du Conseil des ministres (France)|Président du Conseil]] de la [[Quatrième République (France)|Quatrième République]] ([[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]), ministre, député et maire de [[Decazeville]]. * [[Guillaume-Thomas Raynal]] (1713-1796), historien, philosophe. * Sainte [[Émilie de Rodat]] (1787-1852), fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille. * Betty Rosenfeld (1907-1942), ancienne infirmière des [[Brigades internationales]] allemande déportée à [[Auschwitz]] en 1942. Elle résida à [[Millau]] puis à [[Sévérac-le-Château|Séverac-le-Château]] entre 1938 et 1939<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Millavois.com |titre=Millau. Pose d’une plaque commémorative en l’honneur de Betty Rosenfeld |url=https://www.millavois.com/2022/05/30/millau-pose-dune-plaque-commemorative-en-lhonneur-de-betty-rosenfeld/ |site=millavois.com |date=2022-05-30 |consulté le=2023-03-25}}</ref>. * [[Gaëtan Roussel]] (1972-), auteur compositeur. * [[Richard Sainct]] (1970-2004), pilote de moto. * [[Antoine Salvanh]] (vers 1476 - vers 1554), architecte. * [[Pierre-Frédéric Sarrus]] (1798-1861), mathématicien. * [[Frédéric Saurel]], est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste français né en mai 1967. * [[Pierre Soulages]] (1919-2022), peintre. * [[Jean-Joseph Tarayre]] (1770-1855), général et baron d'Empire napoléonien. * [[Jacques d'Yzarn de Valady|Jacques d'Izarn de Valady]] (1766-1793), officier, député, fusillé. * [[Armand Vaquerin]] (1951-1993), international de rugby, recordman du nombre de titres de champion de France (10) avec le club de Béziers. * [[Joseph Vaylet]] (1894-1982), majoral du félibrige, est un écrivain, poète, disciple de Frédéric Mistral, qui a contribué à la renaissance de la culture occitane en Aveyron. * Abbé [[Aimé Vayssier]] (1821-1875), ecclésiastique licencié ès-lettres auteur du ''[[Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron]].'' * [[Jean Verdier (archevêque)|Jean Verdier]] (1864-1940), cardinal archevêque de Paris. * [[Victor de l'Aveyron]] (1787?-1828), enfant sauvage d’abord recueilli en 1797 à [[Lacaune (Tarn)|Lacaune]] puis retrouvé en 1800 à [[Saint-Sernin-sur-Rance]]. * [[Eugène Viala]] (1859-1913), poète, peintre, graveur. * Bernard Vivier (1955-), membre du Conseil économique, social et environnemental de la République française. * Lucie Vivier, en religion Mère Maurice-Marie (1921-2015), première Millavoise officier de la Légion d'honneur. * [[Zinédine Zidane]], né le {{date|23|juin|1972|en football}} à [[Marseille]], est un [[footballeur]] [[Équipe de France de football|international]] [[France|français]] devenu [[Entraîneur (football)|entraîneur]]. Il est citoyen d'honneur de l'Aveyron depuis 1999<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Zinedine Zidane « citoyen d’honneur » de l’Aveyron|url=https://aveyron.fr/actualites/pr%C3%A9sident%20du%20conseil%20g%C3%A9n%C3%A9ral/zinedine%20zidane%20%C2%AB%20citoyen%20d%E2%80%99honneur%20%C2%BB%20de%20l%E2%80%99aveyron|accès url=libre|site=aveyron.fr|date=8 avril 2013|consulté le=12 avril 2022}}</ref>. == Drapeau == Le drapeau ressemble à celui du Rouergue. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason Rouergue.svg | l1=140px | legende1=Blason de l'Aveyron | texte= Le blason de l'Aveyron qui reprend celui de la province du [[Rouergue]], se décrit ainsi : :''De [[gueules]] au [[lion (héraldique)|léopard lionné]] d'[[or]]''. }} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === * [https://aveyronresistance.fr/ Site sur la résistance en Aveyron durant la Seconde Guerre mondiale] {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Aveyron |commons titre=L'Aveyron |wikivoyage = Aveyron|commons2 = Category:Aveyron|commons titre2 = Catégorie Aveyron}} === Bibliographie === {{Article détaillé|Bibliographie sur le département de l'Aveyron}} * Encyclopédie Bonneton, ''Aveyron'', Christine Bonneton, 2005 * [[Jean-Michel Cosson]], ''Dictionnaire de l'Aveyron'', Loubatières, {{ISBN|2-86266-471-5}} * [[Daniel Crozes]], ''Le Guide de l'Aveyron'', Éditions du Rouergue, {{ISBN|2-84156-541-6}} * Aue/Miche, ''L'Aveyron (Découvrir)'', MSM, {{ISBN|2-911515-44-7}} * Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, ''Le Petit Futé Aveyron'', Collectif, Nouvelles Éditions Université, {{ISBN|2-7469-1664-9}} * Paul Astruc, ''Les grandes affaires criminelles de l'Aveyron'', Éditions De Borée, {{ISBN|2-84494-180-X}} * Christian Bernard, ''L'Aveyron en fleurs : Inventaire illustré des plantes vasculaires du département de l'Aveyron'', Éditions du Rouergue, {{ISBN|2-84156-658-7}} * Francine Claustres, ''La cuisine aveyronnaise'', Sud Ouest, {{ISBN|2-87901-257-0}} * ''Aveyron : Recettes paysannes'', Du Curieux, {{ISBN|2-914225-07-5}} * [[Fédération française de la randonnée pédestre]], ''L'Aveyron à pied'', Guide FFRP, {{ISBN|2-85699-893-3}} * [[Fédération française de la randonnée pédestre]], ''Les plus beaux villages d'Aveyron… à pied : 20 Promenades et randonnées'', FFRP, {{ISBN|2-7514-0113-9}} * Hubert Calmette, ''Les sentiers d'Émilie en Aveyron'', Fédération française de randonnée pédestre, {{ISBN|2-84182-156-0}} * Richard André, [[Romain Pages Éditions]], ''Le Parc Naturel Régional des Grands Causses'', Parc naturel Grands Causses, {{ISBN|2-84350-194-6}} * [[Rémi Soulié]], ''Le vieux Rouergue : Terre d'Aveyron'', Paris, {{ISBN|2-84621-069-1}} * Alain Marc, ''Aveyron, carnet de routes'', Éditions du Rouergue, {{ISBN|2-84156-610-2}} * Laurent Millet, ''Les noms de famille de l'Aveyron'', Archives Cult, {{ISBN|2-35077-013-3}} * Laurent Barthe, ''Du Rouergue à l'Aveyron'', Empreinte, {{ISBN|2-913319-34-3}} * ''Aveyron 1900-1920'' Édition De Boree, {{ISBN|2-84494-322-5}} * [[Jean-Michel Cosson]], Stéphane Monnet, ''L'Aveyron dans la Guerre 1939-1945'', Éditions De Boré, {{ISBN|2-84494-464-7}} * Jill Dawson, Béatrice Dunner, ''L'Enfant sauvage de l'Aveyron'', Du Rocher, {{ISBN|2-268-05377-6}} * [[Jean Itard]], ''Victor de l'Aveyron'', Allia, {{ISBN|2-904235-78-7}} * Dagonet/Christian, ''Regards Sur l'Aveyron'', De Borée, {{ISBN|2-84494-536-8}} * Nicole de Bertier, ''Rencontre en Aveyron'', ''Equinoxe, {{ISBN|2-84135-471-7}}'' === Articles connexes === * [[Conseil départemental de l'Aveyron]] * [[Liste des préfets de l'Aveyron]] * [[Communes de l'Aveyron]] *[[Liste des églises de l'Aveyron]] * [[Liste des anciennes communes de l'Aveyron|Anciennes communes de l'Aveyron]] * [[Liste des intercommunalités de l'Aveyron|Intercommunalités de l'Aveyron]] * [[Département français]] * [[Pays ruthénois|Pays Ruthénois]] * [[Lévézou|Plateau du Lévézou]] * [[Pays du Haut Rouergue en Aveyron|Association Le Pays du Haut Rouergue]] * [[Parc naturel régional des Grands Causses]] * [[Liste de ponts de l'Aveyron]] * [[Rodez]] * [[Rodez Agglomération]] * [[Liste de films tournés dans l'Aveyron]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Aveyron|Volontaires nationaux de l'Aveyron pendant la Révolution]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.Aveyron.pref.gouv.fr/ Préfecture de l'Aveyron] * [http://aveyron.fr/ Conseil départemental de l'Aveyron] {{Palette|Aveyron|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Aveyron|Massif central|Région Occitanie}} [[Catégorie:Aveyron|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Argentine
Argentine
{{Coord|-34|-64|scale:5000000|display=title}} {{voir paronymes| Argentina}} {{Voir homonymes}} {{Infobox Pays | nom_local = República Argentina | langue = es | prononciation = | nom_français = République argentine | de = de la&nbsp; | image_drapeau = Flag of Argentina.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Argentine | image_blason = Coat_of_arms_of_Argentina.svg | lien_blason = Armoiries de l'Argentine | image_carte = ARG orthographic (+all claims).svg | légende_carte = Territoire argentin en vert foncé; territoire revendiqué mais non contrôlé en vert clair. | devise = {{lang|es|En Unión y Libertad}} | langue_devise = [[espagnol]] | traduction_devise = Dans l'Union et la Liberté | note_devise = non officielle | langues = [[Espagnol]] | langues_officielles = [[Espagnol]] au niveau fédéral. Certaines provinces ont choisi en outre le [[Guarani (langue)|guarani]] ([[Province de Corrientes|Corrientes]]), le [[Toba (langue)|toba]], le [[Mocoví (langue)|mocoví]] et le [[Wichi (langue)|wichi]] ([[Province du Chaco|Chaco]])<ref>{{Lien web|langue=es|titre=Lenguas oficiales en Argentina – Lengua Wichi|url=https://web.archive.org/web/20171124053102/http://lenguawichi.com.ar/diversidad-linguistica/lenguas-oficiales-en-argentina/|site=lenguawichi.com.ar|consulté le=14 février 2024}}.</ref> | capitale = [[Buenos Aires]] | coordonnées_capitale = {{coord|34|37|S|58|21|W}} | lien_villes = Liste de villes d'Argentine | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Buenos Aires]] | type_gouvernement = [[République]] [[fédéralisme|fédérale]] | titre_dirigeant = [[Président de la Nation argentine|Président de la Nation]] | titre_dirigeant2 = [[Vice-président de la Nation argentine|Vice-présidente]] | nom_dirigeant = [[Javier Milei]] | nom_dirigeant2 = [[Victoria Villarruel]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Congrès de la Nation argentine|Congrès de la Nation]] | titre parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Argentine)|Sénat]]<br/>[[Chambre des députés (Argentine)|Chambre des députés]] | superficie_rang = 8 | superficie_totale = 2791810 | pourcentage_eau = {{%|1,1}} | population_rang = 31 | population_totale = 46044703 | population_année = 2022<ref>{{lien web|lang=es|url=https://censo.gob.ar/wp-content/uploads/2023/02/cnphv2022_resultados_provisionales.pdf|titre=Resultados provisionales 2022|format=pdf}}.</ref> | type_indépendance = Déclaration d'indépendance | pays_indépendance = {{ESP (1785-1873, 1875-1931)-d}} [[Espagne]] | date_indépendance = {{date-|9|juillet|1816}} | pays_frontaliers = {{BRA}}<br />{{BOL}}{{clr}}{{CHI}}{{clr}}{{PAR}}{{clr}}{{URU}}{{clr}}Outre-mer:{{clr}}[[Fichier:Flag of Magallanes, Chile.svg|20px]] [[Territoire chilien de l'Antarctique|Antarctique Chilienne]]{{clr}}[[Fichier:Flag of the British Antarctic Territory.svg|20px]] [[Territoire britannique antarctique|Antarctique Britannique]] | gentilé = [[Argentins|Argentin]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nobr|1 207 228 milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ {{%|10,52}}<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 630 698 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ {{%|10,52}}<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|13622|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ {{%|28,30}} <ref name="FMI">{{lien web|lang=es|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/October/weo-report?c=213,&s=NGDPD,PPPGDP,NGDPRPPPPC,NGDPDPC,PPPPC,&sy=2020&ey=2027&ssm=0&scsm=1&scc=1&ssd=1&ssc=0&sic=0&sort=country&ds=,&br=1|titre=World Economic Outlook Database|site=[[Fonds monétaire international]]}}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|26073|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ {{%|10,33}}<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|52491.078 milliards}} de [[Peso argentin|$Ar]]<br/>+ {{%|40,13}}<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} {{%|74,431}} du PIB<br/>- {{%|7,67}} | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} {{%|7,1}} de la pop. active<br/>- {{%|0,76}} <ref>{{lien web|lang=es|format=pdf|url=https://www.indec.gob.ar/uploads/informesdeprensa/mercado_trabajo_eph_3trim22F4483A3158.pdf|titre=Informes deprensa}}.</ref> | monnaie = [[Peso argentin]] | code_monnaie = ARS | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.842}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}.</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{47e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.720}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{46e}} | Gini = {{diminution positive}} 42,0 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2021 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.287}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{69e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:41.1}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{92e}} | fuseau_horaire = [[UTC−03:00|-03:00]] | hymne_national = [[Hymne national argentin|Himno Nacional Argentino]] | langue_hymne = [[espagnol]] | traduction_hymne = Hymne national argentin | audio_hymne = 19 HIMNO NACIONAL ARGENTINO.ogg | fête_nationale = {{date-|25 mai}} | fête_evt = [[Révolution de Mai]] ({{date-|25|mai|1810}}) | iso3166-1 = ARG, AR | domaine_internet = [[.ar]] | indicatif_téléphonique = 54 | p1 = [[File:Flag of the Argentine Confederation.svg|20px]] [[Confédération argentine]] | p2 = [[File:Flag of the State of Buenos Aires.svg|20px]] [[État de Buenos Aires]] | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] {{-}}[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[Groupe des vingt-quatre|G24]]{{-}}[[Marché commun du Sud|Mercosur]]{{-}}[[Banque africaine de développement|BAD]]{{-}}[[Organisation de coopération spatiale Asie-Pacifique|APSCO]] (observateur){{-}}[[Communauté des pays de langue portugaise|CPLP]] (observateur){{-}}[[Organisation des États ibéro-américains|OEI]]{{-}}[[Zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud|ZPCAS]]{{-}}[[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]]{{-}}[[Groupe de Cairns]]{{-}}[[Communauté des démocraties|CD]]{{-}}[[Groupe des quinze|G15]] }} L''''Argentine''', en forme longue la '''République argentine''' ({{en langue|es|<phonos file="Es Argentina.ogg">Argentina</phonos>}} et ''{{langue|es|República Argentina}}'' {{MSAPI|/reˈpuβlika aɾxenˈtina/}}<ref>Prononciation en [[espagnol rioplatense|espagnol argentin]] retranscrite phonétiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>), est un pays d’[[Amérique du Sud]] partageant ses frontières avec le [[Chili]] à l’ouest, la [[Bolivie]] et le [[Paraguay]] au nord, le [[Brésil]] et l’[[Uruguay]] au nord-est, et enfin l’[[océan Atlantique]] à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre la majeure partie du [[Cône Sud]]. Le {{date-|25 mai 1810}}, lors de la [[révolution de Mai]], le pays n'accepte plus d'être gouverné par un [[vice-roi]] ([[gouverneur]]) et crée un gouvernement local, qui jure allégeance au roi d'[[Espagne]]. L'indépendance vis-à-vis de l'Espagne est définitivement déclarée le {{date-|9 juillet 1816}} lors du [[Congrès de Tucumán]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Nicolas Shumway |titre=The Invention of Argentina |passage=63 |éditeur=University of California Press |date=1991}}.</ref>. La capitale est [[Buenos Aires]], la langue prédominante est l'[[espagnol]], dans sa variante [[espagnol rioplatense|rioplatense]], la monnaie est le [[peso argentin]] et la religion largement majoritaire est le [[catholicisme]], bien que le [[judaïsme]] et le [[protestantisme]] représentent d'importantes [[Minorité religieuse|minorités confessionnelles]]. D'une superficie de {{unité|2791810|km|2}}<ref>L’Argentine revendique aussi {{unité|1000000|km|2}} en [[Antarctique]], ainsi que les [[îles Malouines]].</ref>, l'Argentine a une densité de population de seize habitants par kilomètre carré. L'Argentine fait partie des pays dits du ''[[Cône Sud]]'' et parmi les pays d'[[Amérique latine]], il est, avec l'[[Uruguay]] et le [[Chili]], celui où la [[Europe|culture européenne]] est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le [[Brésil]] et le [[Mexique]], que ce soit en [[Produit intérieur brut|PIB]] nominal ou à [[parité de pouvoir d'achat]] (PPA). Il connaît cependant une crise économique depuis la fin des années 2010, marquée par une forte [[inflation]] et la hausse de la [[pauvreté]]. Le {{date-|19 novembre 2023}}, le candidat [[Libéralisme|libéral]] [[Javier Milei]] ([[La liberté avance|LLA]]) remporte l'[[Élection présidentielle argentine de 2023|élection présidentielle]] au terme d'une campagne serrée<ref>[[Le Monde]], 20 novembre 2023, ''Elections en Argentine : le candidat ultralibéral et « antisystème » Javier Milei élu président.''</ref>. == Origines du nom == Le nom « Argentina » (en français « Argentine ») dérive du nom latin ''{{lang|la|argentum}}'' qui désignait l'[[argent]] (''{{lang|es|plata}}'' et ''{{lang|es|prata}}'' en espagnol). Il fut probablement utilisé par les navigateurs vénitiens ou génois et son origine pourrait se trouver dans les cadeaux en argent faits par les peuples amérindiens aux explorateurs européens, notamment [[Sébastien Cabot]], ou aux ornements qu'ils portaient<ref>{{Article |auteur1=[[Étienne de Montety]] |titre=Argentine |périodique=[[Le Figaro]] |date=30 juin 2018 |pages=40}}.</ref>. Une autre explication pourrait être la légende de la [[Sierra de la Plata]], trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire. Le nom « Río de la Plata » figure dans un atlas vénitien de 1536<ref>{{Ouvrage |langue=es |auteur1=[[Ángel Rosenblat]] |titre=Argentina, historia de un nombre |passage=12 |éditeur=Editorial Nova |date=1949 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ii55AAAAMAAJ&q=%22El+nombre+de+R%C3%ADo+de+la+Plata+figura+ya+en+un+atlas+veneciano+de+1536%22&dq=%22El+nombre+de+R%C3%ADo+de+la+Plata+figura+ya+en+un+atlas+veneciano+de+1536%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj32ImyraXrAhVzIDQIHZuaCPIQ6AEwAHoECAAQAg}}.</ref>. Le cartographe portugais Lopo Homem est le premier à utiliser le terme « Terra Argentea » sur une carte de 1554<ref>{{Ouvrage |langue=es |auteur1=Francisco de Aparicio, Horacio A. Difrieri |titre=La Argentina, suma de geografia |tome=8 |passage=286 |éditeur=Ediciones Peuser |date=1960 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JJACAAAAMAAJ&q=%22El+cart%C3%B3grafo+Lopo+Homem+es+el+primero+que+llam%C3%B3+a+nuestro+pa%C3%ADs+Terra+Argentea+en+su+mapa+de+1554%22&dq=%22El+cart%C3%B3grafo+Lopo+Homem+es+el+primero+que+llam%C3%B3+a+nuestro+pa%C3%ADs+Terra+Argentea+en+su+mapa+de+1554%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiRpoKgr6XrAhVxIDQIHakhARwQ6AEwAHoECAAQAg}}.</ref>. Le nom « Argentina » fut popularisé par le poème de [[Martín del Barco Centenera]] ''Argentina y Conquista del Rio de la Plata'' publié en 1602<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Nicolas Shumway |titre=The Invention of Argentina |passage=7 |éditeur=University of California Press |date=1993 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ka4wDwAAQBAJ&pg=PA7&dq=%22Popularized+in+a+1602+poem+by+Mart%C3%ADn+del+Barco+Centenera%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiY7YuXtKXrAhXjOn0KHfjPAWQQ6AEwAHoECAAQAg#v=onepage&q=%22Popularized%20in%20a%201602%20poem%20by%20Mart%C3%ADn%20del%20Barco%20Centenera%22&f=false}}.</ref>. En 1860, « Argentina » devint le nom officiel de la République Argentine. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Argentine}} === Données générales === La surface totale de l'Argentine est répartie de la façon suivante (excepté l’Antarctique) : total : {{unité|2766891 km 2}} ; terre : {{unité|2736691 km 2}} ; et eau : {{unité|30200 km 2}}. L'Argentine s'étend sur {{unité|5200 km (frontière avec le Chili)|}} du nord au sud et {{unité|1400 km}} d'est en ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la [[pampa]] au centre du pays, le plat pays de la [[Patagonie argentine|Patagonie]] au sud (s'étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'à la [[Terre de Feu]]), les plaines sèches du [[Gran Chaco]] au nord et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes à l'ouest le long de la frontière avec le [[Chili]] dont le mont [[Aconcagua]] culmine à {{unité|6960 m}}. Le point culminant de l'Argentine {{incise|et de l'Amérique}} est le mont Aconcagua. La dépression la plus profonde d'Amérique, la [[Lagune du Charbon|''Laguna del Carbón'']] à {{Unité|105 m|}} sous le [[niveau de la mer]], se trouve aussi en Argentine, dans la [[province de Santa Cruz]]. Le centre géographique du pays est localisé dans la [[province de La Pampa]]. Le [[climat]] est typique de façade orientale des continents, on rencontre un [[climat subtropical humide]] dans le nord et aride/subantarctique dans l'extrême sud du pays. === Régions géographiques === [[Fichier:pampas.jpg|vignette|gauche|Paysage typique de la [[pampa]] argentine au niveau de la grande plaine centrale.]] Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures. Les plaines à l'ouest et au sud de [[Buenos Aires]]. Appelée la ''pampa humide'', cette région recouvre la plupart des provinces de [[Province de Buenos Aires|Buenos Aires]] et de [[Province de Córdoba (Argentine)|Córdoba]] ainsi que celles de [[Province de Santa Fe|Santa Fe]] et de [[Province de La Pampa|la Pampa]]. L'ouest de l'Argentine est dominé par l'imposante cordillère des Andes, à l'est se trouve une région aride appelée [[Cuyo (Argentine)|Cuyo]], l'eau descendant des montagnes permet la [[viticulture]] et l'[[agriculture]] grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté. Le point le plus haut du monde en dehors de l'Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro [[Aconcagua]], de {{unité|6959 m}}. Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des Amériques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del Carbón). [[Fichier:Fitz Roy 1b.jpg|vignette|redresse|Le [[Fitz Roy]], [[Cordillère des Andes]].]] La région [[Gran Chaco]] se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sèches, il permet l'élevage de [[bétail]] et la culture de [[coton]]. Il recouvre les provinces du [[Province du Chaco|Chaco]] et de [[Province de Formosa|Formosa]]. Il comprend également des forêts subtropicales où se développent la végétation et les animaux. Ce territoire se trouve entre le [[Rio Paraná|río Paraná]] et le [[río Uruguay]], partagés entre les provinces de [[Province de Corrientes|Corrientes]] et d'[[Province d'Entre Ríos|Entre Ríos]], où l'on entretient le [[bétail]] et les [[Esteros del Iberá]]. Le climat de la [[province de Misiones]] est tropical. Les [[chutes d'Iguazú]] s'y trouvent. Les [[steppe]]s de la [[Patagonie]] dans les provinces de [[Province de Neuquén|Neuquén]], [[Province de Río Negro|Río Negro]], [[Province de Chubut|Chubut]] et [[Province de Santa Cruz|Santa Cruz]] sont d'origines [[Tertiaire (géologie)|tertiaires]]. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l'ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La [[Province de Terre de Feu (Argentine)|Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud]] ont un climat froid et humide, modéré par l'influence océanique. Enfin, le nord peut être référé à [[Comahue]]. === Climat === {{Article détaillé|Climat de l'Argentine}} [[Fichier:Argentina topo blank.jpg|vignette|gauche|redresse|Carte topographique de l’Argentine.]] En considérant la superficie du pays, les différences d'altitude (de {{unité|-100 m}} à presque {{unité|7000 m}}) et la longueur du pays (du {{22e|[[Parallèle (géographie)|parallèle]]}} sud, correspondant dans l'hémisphère nord à la ville de [[La Havane]], jusqu'au {{55e|parallèle}} sud, correspondant dans l'hémisphère nord à [[Copenhague]], Moscou et la baie d'Hudson), une énorme diversité de climats coexiste dans le pays. Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à {{tmp|0|°C}}. Le Centre-Nord et l'Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l'été : la moyenne atteint {{tmp|36|°C}} dans certains endroits, avec des températures très élevées avoisinant souvent les {{tmp|45|°C}}. L'hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de {{tmp|20|°C}} le jour, et de {{tmp|10|°C}} la nuit, avec des périodes de {{tmp|30|°C}} alternant avec des journées assez froides qui peuvent même rester en dessous de {{tmp|10|°C}}, et des nuits proches de {{tmp|0|°C}}. Les précipitations varient de {{unité|2500 mm}} dans la jungle de [[Province de Misiones|Misiones]], à {{unité|1000 mm}} dans le [[Gran Chaco]], et seulement {{unité|100 mm}} dans les régions les plus arides de l'Ouest argentin. La [[Pampa]] concentre la majorité de la population et de la production du pays, grâce au [[climat tempéré]] à quatre saisons : les étés sont assez longs et chauds, avec des journées ayant une température moyenne de {{tmp|30|°C}} et des nuits agréables à {{tmp|17|°C}}, tandis que les hivers sont doux avec des journées ayant des températures moyennes de {{tmp|15|°C}} et les nuits autour de {{tmp|4|°C}}. Les [[gelée blanche|gelées]] sont courantes pendant 3 à {{nobr|4 mois}}, et les températures descendent souvent à {{tmp|-5|°C}}, mais rarement moins, quoique les records approchent les {{tmp|-10|°C}}. La [[neige]], en revanche, est très rare étant donné que l'hiver est la saison la plus sèche. Les précipitations vont de {{unité|1200 mm}} dans l'est, à seulement {{unité|150 mm}} dans l'Ouest du pays. La Patagonie est la région la plus froide, mais le climat varie énormément d'un endroit à l'autre : il est extrêmement sec mais assez modéré sur la côte, très sec et rigoureux au centre, et très humide et un peu moins rigoureux dans les vallées des Andes, où l'air du Pacifique pénètre dans le continent. Sur la côte, il fait rarement moins de {{tmp|-10|°C}}, et l'été, il peut faire facilement {{tmp|35|°C}}. La neige est assez rare, mais la pluie aussi ({{unité|250 mm}}). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les étés sont tièdes mais avec des nuits froides (en dessous de {{tmp|10|°C}}, avec du gel parfois en plein été) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de {{tmp|0|°C}} dans plusieurs endroits, accompagnés de chutes de neige fréquentes mais peu abondantes en raison de l'aridité du climat. La température descend facilement à {{tmp|-20|°C}}, et les records indiquent des valeurs proches de {{tmp|-35|°C}} lors d'hivers exceptionnels, où certains villages sont isolés par la neige pendant des semaines. Les vallées (très basses) à l'ouest ont des étés frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de {{tmp|2|°C}} (équivalent de l'Alsace), descendent rarement en dessous de {{tmp|-15|°C}}, quoique des valeurs de {{tmp|-20|°C}} sont possibles. La neige peut s'accumuler profondément, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de {{unité|1500 mm}} de pluie et neige, et quelques secteurs isolés voient jusqu'à {{unité|4500 mm}} par an. L'extrême sud mérite une note à part, car si les hivers sont semblables à ceux de l'ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mélanges, la particularité du climat est l'absence de l'été : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement {{tmp|14|°C}}, alors que celle des nuits est de {{tmp|5|°C}}. Il est très courant de voir des journées à {{tmp|7|°C}} en plein été, et des chutes de neige ne sont pas à exclure. De plus, pendant les mois d'été on peut s'attendre à avoir trois ou quatre journées ensoleillées par mois, avec une quinzaine de journées de pluie, et une douzaine de journées nuageuses. Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde : dans certaines villes, la moyenne dépasse les {{unité|30 km/h}} tous les mois, et lors des tempêtes, les vitesses de {{unité|100 km/h}} à {{unité|150 km/h}} sont courantes. La côte Atlantique argentine a des températures assez froides même l'été, où l'eau n'atteint les {{tmp|20|°C}} que quelquefois dans quelques endroits précis. Les températures les plus chaudes et les plus froides du continent ont été mesurées en Argentine : plus de {{tmp|49|°C}} l'été, à Rivadavia, et {{tmp|-42|°C}} l'hiver, au Valle de los Patos, San Juan. === Rivières et lacs === [[Fichier:Lago Nahuel Huapi.jpg|vignette|Le [[lac Nahuel Huapi]] en [[Patagonie]].]] Parmi les grands [[fleuve]]s, citons le [[Río Paraguay|Paraguay]], le [[Río Bermejo|Bermejo]], le [[Río Negro (fleuve argentin)|río Negro]], le [[Río Colorado (Argentine)|río Colorado]], l'[[Río Uruguay|Uruguay]], ainsi que le [[Rio Paraná|Paraná]] qui est le plus long fleuve d'Argentine. Les fleuves [[Rio Paraná|Paraná]] et [[Uruguay]] coulent vers l'[[océan Atlantique]] et se rejoignent pour former le delta du [[río de la Plata]]. Dans le parc national de [[Province de Misiones|Misiones]], au nord du pays, les mini-chutes d'une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des lacs, grands comme des mers, se sont formés au pied des [[Cordillère des Andes|Andes]], dans des sites encore vierges tels le [[lac Nahuel Huapi|Nahuel Huapi]], à [[San Carlos de Bariloche]]. === Environnement === {{Article détaillé|Environnement en Argentine}} [[Fichier:Fichier-AtmosphericMethaneSouthAmérica.jpg|vignette|Carte<ref>[https://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=5270 Méthane atmosphérique] (NASA 22/02/2005) consulté le 18/07/2017</ref> des ''hot-spot'' d'émission de [[méthane]] de l'hémisphère sud.]] Le pays abrite des paysages et écosystèmes très variés, en raison notamment d'un important gradient climatique. L'écosystème dominant est celui de la [[pampa]] qui abrite une [[biodiversité]] originale et souvent [[Endémisme|endémique]]. La [[forêt]] a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois), de l'[[élevage bovin]] et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les [[Sol (pédologie)|sols]]. Le Sud du pays est exposé à une augmentation des [[Ultraviolet|UV]] solaires ([[Cancérogène|cancérigènes]], [[mutagène]]s), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grand au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'[[Arctique]]. Depuis les années 1990, l'Argentine a perdu plus de 22 % de ses forêts<ref>{{Article |auteur1=Mathieu Paris |titre=Viande : comment des entreprises françaises contribuent à la déforestation en Amérique du Sud |périodique=Basta ! |date=29 mars 2018 |lire en ligne=https://www.bastamag.net/Viande-comment-des-entreprises-francaises-contribuent-a-la-deforestation-en |consulté le=2018-03-29}}.</ref>. En décembre 2018, [[Greenpeace]] révèle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendue coupable la multinationale [[TotalEnergies|Total]] au nord de la [[Patagonie]]. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est créée, l'entreprise pétrolière étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol ». Et ce, alors que des villages [[Mapudungun|Mapuche]] sont installés à moins de {{nobr|5 km}}<ref>{{Lien web |nom1=Odola |prénom1=Octave |titre=Total accusé de pollution massive en Argentine |url=https://www.capital.fr/entreprises-marches/total-accuse-de-pollution-massive-en-argentine-1320266 |site=Capital.fr |date=18 décembre 2018 |consulté le=10 juillet 2019}}.</ref>. ==== Faune et flore ==== [[Fichier:Vicuña Vigogne Lago Chungarà 4570m Chile Luca Galuzzi 2006.jpg|vignette|Troupeau de [[vigogne]]s.]] {{Article détaillé|Faune d'Argentine}} Dans les immenses étendues de la [[Pampa]] subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le [[tatou]] dit à neuf bandes : les [[gaucho]]s pourchassent ce mammifère xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes. En altitude, le [[lama (animal)|lama]] est encore utilisé comme [[Bête de somme|animal de portage]]. D'après une étude publiée par plusieurs ONG en mars 2018, les forêts de la région du [[Gran Chaco]] disparaissent à un rythme comparable, voire supérieur à celui des forêts tropicales d’Amazonie. Cette déforestation a pour cause le développement des cultures de soja, principalement destinées à l’alimentation des animaux d’élevage. L'étude recense en outre différents impacts du développement de ces cultures : {{Citation|déplacements forcés de populations autochtones vivant de la forêt, pollutions et destructions massives de terres, effets dévastateurs sur la santé publique de l’utilisation à outrance de pesticides (augmentation des malformations congénitales, des cancers et des maladies respiratoires)}}{{Référence nécessaire||date=octobre 2019}}. === Frontières terrestres === * {{Unité|5151 km}} [[Frontière entre l'Argentine et le Chili|avec le Chili]] : c'est la [[Liste des frontières terrestres par longueur|troisième plus longue frontière terrestre au monde]]. * {{Unité|1880 km}} [[Frontière entre l'Argentine et le Paraguay|avec le Paraguay]]. * {{Unité|1224 km}} [[Frontière entre l'Argentine et le Brésil|avec le Brésil]]. * {{Unité|832 km}} [[Frontière entre l'Argentine et la Bolivie|avec la Bolivie]]. * {{Unité|579 km}} [[Frontière entre l'Argentine et l'Uruguay|avec l'Uruguay]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Argentine}} === Époque pré-coloniale === Un grand nombre de [[peuples amérindiens d'Argentine|tribus amérindiennes]] peuplait l'Argentine avant la conquête espagnole, comme les [[Mapuches]] (« Araucans »), les [[Diaguita]]s, les [[Pampa (ethnie)|Pampas]], les [[Tehuelches]] (« Chonks »), [[Toba (peuple d'Argentine)|Tobas]] (« Qoms »), [[Wichís]] (« Matacos »), [[Selknam]]s (« Onas ») et autres ; ceux du Sud, qui s'enveloppaient les jambes et les pieds de fourrure contre le froid, ont été surnommés par les [[Colonisation espagnole de l'Amérique|colonisateurs]] « patagones » (terme dérivant de ''pata'' : « pied » en [[espagnol]]). === Colonisation espagnole === En 1516, l'Espagnol [[Juan Díaz de Solís]] découvre le [[Río de la Plata]]. Le pays est [[Empire espagnol|colonisé par les Espagnols]] entre le {{s mini-|XVI}} et le {{s-|XVII}}. Dans son ''[[Le Voyage du Beagle|Voyage d’un naturaliste autour du monde à bord du vaisseau]]'' {{HMS|Beagle}}, [[Charles Darwin]] décrit les combats que livraient encore dans les années 1830 les [[peuple autochtone|peuples autochtones]] amérindiens contre les cultivateurs et éleveurs d'origine espagnole qui accaparaient leurs terres<ref>Charles Darwin, ''Journal de bord du Beagle'', trad. Marie-Thérèse Blanchon et Christiane Bernard sous la direction de [[Patrick Tort]] sur [https://fr.wikisource.org/wiki/Voyage_d%E2%80%99un_naturaliste_autour_du_monde] ; Claude Rouquette, ''Un voilier nommé Désir'', Champion Classiques, Paris 2012.</ref>. === Indépendance === [[Fichier:Manuel Belgrano.JPG|vignette|redresse|Le général [[Manuel Belgrano]] à Londres, 1815.]] [[Fichier:Jose de San Martin.jpg|vignette|redresse|Le général [[José de San Martín]] à Paris, 1849.]] Ayant repoussé en 1806 et 1807 deux [[Invasions britanniques|expéditions militaires anglaises]], sous l'impulsion de [[Jacques de Liniers]], chef d'escadre chargé d'assurer la défense de la vice-royauté du Rio de la Plata, les colons espagnols comprennent qu'ils peuvent se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé qu'eux et bien décidé à les évincer. Ils se considèrent dès lors plus [[Argentins]] qu'Espagnols et des [[mouvement social|mouvements]] d'opposition contre la métropole apparaissent parmi eux à l'aube du {{s-|XIX}}. Dès 1810 avec la ''[[révolution de Mai]]'' ({{date-|25 mai 1810}}), les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le {{date-|1 mai 1853}} déclare l'[[abolition de l'esclavage]] (selon la [[Chronologie de l'abolition de l'esclavage]]). L'indépendance déclarée le {{date-|9 juillet 1816}} (lors du [[congrès de Tucumán|congrès constituant]] tenu dans la ville de [[San Miguel de Tucumán]]) n'est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité. Plusieurs années de guerre contre l'[[Empire espagnol|Empire colonial espagnol]] permettent aux Argentins de se séparer définitivement de l'emprise de l'[[Espagne]]. Les généraux [[José de San Martín]], [[Manuel Belgrano]] et [[Martín Miguel de Güemes]], entre autres, repoussent toute velléité espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d'une armée d'environ {{unité|4000 soldats}}, San Martin réalise une campagne prodigieuse, traversant la [[cordillère des Andes]]. Au Chili, il inflige des défaites cruciales à l'armée espagnole, d'abord à la Cuesta de [[Bataille de Chacabuco|Chacabuco]] et puis (avec des troupes chiliennes de [[Bernardo O'Higgins]]) à Maipu, près de [[Santiago|Santiago du Chili]], où les Argentins triomphent définitivement de l'armée royaliste stationnée au [[Chili]]. === Guerre civile et invasions étrangères === [[Fichier:Juan Manuel de Rosas.jpg|vignette|redresse|gauche|Brigadier Général [[Juan Manuel de Rosas]].]] La guerre contre l'[[Empire espagnol]] s’achève après la victoire des indépendantistes sud-américains à la [[bataille d'Ayacucho]], en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une décennie. En 1813, avant la déclaration formelle de l'indépendance de toute l'Argentine, la [[Bande orientale|Province Orientale]] (actuel [[Uruguay]]) avec [[José Gervasio Artigas]] a défendu le [[fédéralisme]] argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant à une guerre civile de cinquante ans entre [[Parti fédéraliste (Argentine)|fédéraux]] et [[Parti unitaire|unitaires]]. Toujours en plein conflit entre fédéraux et unitaires, l'Argentine a eu à affronter plusieurs agressions : [[Guerre de Cisplatine|l'invasion]] de la [[Bande orientale|Province Orientale]] par l'[[empire du Brésil]], mais également l'occupation de la province de [[Tarija]] par les boliviens en 1826. En 1833, peu de temps après la fin de la guerre entre l'Argentine et le Brésil, les [[Royaume-Uni|Britanniques]] occupent et [[Empire espagnol|colonisent]] les [[îles Malouines]] que l'Argentine avait héritées de l'Espagne. En 1836, l'Argentine se trouve [[Guerre de la Confédération|à nouveau en guerre]] contre la [[Confédération péruvio-bolivienne]] et une [[Bataille de la Vuelta de Obligado|contre les empires anglais et français, alliés avec le Brésil, les Paraguayens et les Uruguayens]]. Ces luttes internes et les interventions étrangères expliquent la durée de l'hégémonie de [[Juan Manuel de Rosas]] (1833-1853). La [[Constitution de l'Argentine|constitution]] sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de [[Juan Manuel de Rosas]]. L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentué la misère des classes populaires et appauvri les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant [[Leandro N. Alem]] (futur fondateur de l'[[Union civique radicale]]), [[Lisandro de la Torre]] (futur fondateur du [[Parti démocrate progressiste (Argentine)|Parti démocrate progressiste]]) et [[Juan B. Justo]] (futur fondateur du [[Parti socialiste (Argentine)|Parti socialiste]]). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, en opposition au pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers de la « [[génération de 1880]] », plus libérale. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'[[Hipólito Yrigoyen]] — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle<ref name="Manigat">{{Ouvrage |auteur1=Leslie Manigat |titre=L'Amérique latine au XXe siècle |sous-titre=1889-1929, |passage=p. 273-277, 321-324 |éditeur=Éditions du Seuil |année=1991}}.</ref>. En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux{{etc}} En économie, il déclare : {{Citation|L’État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement}}. Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de [[Marcelo Torcuato de Alvear]] contre Yrigoyen. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée<ref name="Manigat" />. De nombreux évènements tragiques surviennent au début du {{s-|XX}} : durant la semaine du 7 au {{date-|14 janvier 1919}}, la [[Semaine tragique (Argentine)|répression et les massacres commis à Buenos Aires]] sur des ouvriers grévistes font des centaines de morts. Entre novembre 1920 et décembre 1921, quelque {{nombre|1500|ouvriers}} furent exécutés par l'armée à l'issue d'une [[Patagonie rebelle|grève insurrectionnelle en Patagonie]]. En juillet 1924, 500 indigènes qui protestaient contre leurs conditions de travail et la misère dans laquelle ils vivaient, sont massacrés par la police et des milices de propriétaires terriens<ref>{{Lien web |nom1=Molina |prénom1=Federico Rivas |titre=La última voz de la masacre indígena de Napalpí |url=https://elpais.com/internacional/2018/12/10/argentina/1544472752_380853.html |site=elpais.com |date=12 décembre 2018 |consulté le=10 juillet 2019}}.</ref>. L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}. Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste [[Kurt Gustav Wilckens]] lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvrière ». En 1904, [[Alfredo Palacios]] devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le [[Parti communiste de l'Argentine|Parti communiste argentin]] est fondé en 1918<ref name="Manigat" />. === Dictatures du {{s-|XX}} et péronisme === {{Article détaillé|Dictature militaire en Argentine (1976-1983)}} [[Fichier:Evita y Perón.jpg|vignette|redresse|[[Juan Perón]] et sa femme, [[Eva Perón|Eva Duarte de Perón]].]] Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition aux présidents élus). [[Juan Perón|Perón]] fait alors ses débuts dans la politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrétariats d'État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale<ref>[http://pwt.econ.upenn.edu/php_site/pwt62/pwt62_form.php Penn World Tables]</ref>. Après la guerre, de nombreux [[Nazisme|nazis]] fuient en Argentine et ailleurs en Amérique latine. Au cours des années 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors même que le pays était l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-américaniste Alain Rouquié indique que « la souveraineté populaire et le suffrage sont fermement dirigés par les représentants de l’élite établie. Ceux-ci n’ont jamais tout à fait cessé de penser que {{Citation|le suffrage universel est le triomphe de l’ignorance universelle}}, comme le déclara un ministre de l'Intérieur<ref name=":3">{{Article |prénom1=Renaud |nom1=Lambert |titre=Qui arrêtera le pendule argentin ? |périodique=[[Le Monde diplomatique]] |date=2019-01-01 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/LAMBERT/59399 |consulté le=2020-01-30}}.</ref>. » [[Fichier:Videla and James Carter.jpg|vignette|gauche|[[Jorge Rafael Videla]] et [[Jimmy Carter]] en septembre 1977.]] Le [[péronisme]] est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement péroniste : les salaires sont augmentés, un salaire minimum et des congés payés sont instaurés, le droit à la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement péroniste se traduisit également par un engagement inédit de l’État argentin en matière de santé et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut déclaré gratuitement accessible à tous les Argentins à partir de 1949, ce qui entraîna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la présidence de Juan Perón<ref>{{Lien web |langue=es-ES |titre=A 64 años del decreto de gratuidad universitaria instaurado por Perón |url=http://www.unf.edu.ar/a-64-anos-del-decreto-de-gratuidad-universitaria-instaurado-por-peron/ |site=unf.edu.ar |consulté le=2018-02-09}}.</ref>. Le [[taux d'analphabétisme]] se réduit assez significativement. L'effort est aussi porté sur l’amélioration des services de santé du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bénéficier. Le taux de mortalité infantile peut alors être réduit de 80,1 pour 1000 en 1943 à 66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espérance de vie s’accroît de 61,7 en 1947 à {{nombre|66,5|ans}} en 1955<ref>{{Ouvrage |auteur1=Juan Carlos Torre |auteur2=Elisa Pastoriza |titre=La democratización del bienestar |éditeur=Editorial Sudamericana |année=2002}}.</ref>. Perón a donc le soutien de la classe ouvrière, en partie grâce à la redistribution des richesses nationales. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; le dirigeant populiste gouverne de façon autoritaire. L’Église se retourne également contre le gouvernement après les tentatives de Perón de laïciser l’enseignement et ses réformes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxième femme (Perón était veuf depuis 1938) [[Eva Perón]] décédée, restée très aimée des « descamisados » (sans chemises) n'est plus là. Le soutien d'une majorité de la population au mouvement péroniste est néanmoins régulièrement confirmé par les élections et un système démocratique multipartite continue de fonctionner. En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils), [[Eduardo Lonardi]] prend alors le pouvoir. Désormais, l'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir quelque temps après, et ce, à deux reprises. En 1966 a lieu le coup d'État du général [[Juan Carlos Onganía]]. Ce dernier, partisan de la manière forte, met en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants, les ouvriers se battent contre le régime jusqu'à prendre conscience de sa faiblesse. La situation s'aggrave jusqu'à l'année 1969, quand éclate le ''[[Cordobazo]]'' (une explosion de violence spontanée à la ville de Cordoba dont les ouvriers et les étudiants sont les protagonistes). C'est la première ''{{Langue|es|pueblada}}'' (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police…) mais aussi à ceux des multinationales étrangères. Le lendemain, le pays est paralysé par la grève générale. Désormais, même la classe moyenne, traditionnellement anti-péroniste, s'associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste à la fin du régime militaire. Des élections démocratiques sont organisées, les militaires sont conspués, la gauche révolutionnaire voit ses organisations de masses légalisées et ses militants prisonniers sont tous libérés. L'extrême-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l'État (Université…). Après le retour du général [[Juan Perón]] en 1973, qui se solde par le [[massacre d'Ezeiza]] (la droite péroniste ouvrant le feu sur des militants de l'aile gauche), le pays s'enfonce dans une meurtrière crise politique. [[José López Rega]] fonde secrètement l'[[Alliance anticommuniste argentine]] qui assassine plus de {{nobr|300 personnes}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Maurice Lemoine |titre=Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation |passage=91 |éditeur=Don Quichotte |année=2015}}.</ref>. Après la mort de Perón, une [[guerre sale]] commence dans la [[province de Tucumán]], dès l'{{Lien|trad=Operativo Independencia|fr=opération Indépendance|texte=opération Indépendance}}, qui impliquait la lutte contre la guérilla entre autres par l'enlèvement de partisans armés de la « révolution » et leur séjour dans des [[centre clandestin de détention|centres de détention clandestins]], où ils étaient torturés. La très grande majorité n'y a pas survécu. À cette occasion, les leçons transmises par des militaires français sur la [[bataille d'Alger]] sont mises en pratique<ref>[[Marie-Monique Robin]] dans ''[[Escadrons de la mort, l'école française]]''</ref>. En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires ([[Jorge Rafael Videla|Jorge Videla]]{{etc.}}) renverse la troisième femme de Perón, [[Isabel Martínez de Perón]], ancienne vice-présidente de son époux, et sa veuve depuis 1974. La [[Comisión Nacional sobre la Desaparición de Personas|Commission nationale sur la disparition des personnes]] (CONADEP), fondée par le gouvernement démocratique de Raúl R. [[Raúl Alfonsín|Alfonsín]], a estimé que la répression militaire avait fait un peu moins de {{unité|10000|victimes}}, dans la majorité des « [[Desaparecidos|disparus]] ». Buenos Aires participe avec d'autres pays à l’[[opération Condor]] (de coordination contre la subversion), et de nombreux [[Droit d'asile|réfugiés politiques]] et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la [[Alliance anticommuniste argentine|Triple A]]). Il est à noter que cette [[Alliance anticommuniste argentine|Triple A]] a été créée en 1974 durant le gouvernement constitutionnel d'Isabel Perón et a commencé son travail dès cette année-là. L'ambassade [[États-Unis|américaine]] est souvent informée<ref>Le journaliste John Dinges affirme dans son livre-référence sur Condor qu'à la fois le FBI et la CIA étaient au courant de l'arrestation de deux diplomates cubains, de {{nombre|22|et=26|ans}}, par la {{Lien|trad=Secretariat of Intelligence|fr=Secretaría de Inteligencia|texte=SIDE}} argentine. Torturés dans le centre Orletti, les Cubains ont aussi été interrogés par [[Michael Townley]], ex-agent de la CIA qui travaillait désormais pour la [[Direction nationale du renseignement|DINA]] chilienne. Townley a par la suite été condamné pour l'assassinat de l'ex-ministre de [[Salvador Allende]], [[Orlando Letelier]], à Washington en septembre 1976.</ref>. === Guerre des Malouines et transition démocratique === [[Fichier:TierraDelFuego1.PNG|vignette|gauche|Carte de l'Argentine avec les [[îles Malouines]] (à droite sur l'image).]] Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par [[Leopoldo Galtieri]], l’un des plus « durs », décide d’envahir les [[îles Malouines]] en 1982, provoquant ainsi la [[guerre des Malouines]] contre le Royaume-Uni, alors dirigé par [[Margaret Thatcher]]. En raison de son [[anticommunisme]] viscéral et de la mise en place de l’[[opération Charly]] (pendant laquelle les services argentins ont transmis à leurs homologues d’Amérique centrale les techniques de la guerre sale : [[escadron de la mort|escadrons de la mort]], torture systématique contre la population civile afin de la démoraliser, [[vols de la mort]]{{etc.}}), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, à tort, sur le soutien de [[Ronald Reagan]], nouvellement élu. La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique. [[Raúl Alfonsín]] (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque {{unité|10000|personnes}} torturées puis exécutées clandestinement. [[Fichier:Carlos menem.jpg|vignette|redresse|[[Carlos Menem]], président de 1989 à 1999.]] Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon ''Punto Final'' et ''Obediencia Debida''. La première prescrit les procès à venir et la seconde accorde l'amnistie aux officiers subalternes, responsables d'atrocités commises sous les ordres des chefs des forces armées. Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : [[Carlos Menem]] (1989-1999), [[Fernando de la Rúa]] (1999-2001). Des lois d'amnistie sont votées sous Menem, notamment en raison de la rébellion de secteurs d’extrême droite dans l'armée (les [[Carapintadas]], qui tentent plusieurs coups d’État à la fin des années 1980). Un procès durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient néanmoins en 1985 : c'est le Procès des Juntes (''Juicio a las Juntas''). La décennie Menem est marquée par une [[libéralisation économique|libéralisation de l'économie]], menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les ''piqueteros'', qui deviendront célèbres après la [[Crise économique argentine|crise économique]] de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du [[Peso argentin|peso]] sur le [[dollar]], [[privatisation]]s, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet un fort taux de croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le [[Fonds monétaire international|FMI]] aida beaucoup l'Argentine à se développer durant cette période. La consommation a augmenté considérablement, et les Argentins ont alors pu accéder aux mêmes biens matériels que les Européens ; l'[[Internet]], la [[téléphonie mobile]], l'[[Électroménager|électro-ménager]] moderne{{etc.}} Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l'Argentine des années 1990 : 18 % de chômeurs en 1996. === Crise de 2001 === {{Article détaillé|Crise économique argentine}} [[Fichier:Evolution of the Argentine GNP, 1999-2004.png|vignette|gauche|[[Récession (économie)|Récession économique]] puis reprise de la croissance du [[Produit national brut|PNB]].]] [[Fichier:Monthly inflation in Argentina, 2002.png|vignette|gauche|[[Inflation]] mensuelle de l'Argentine en 2002.]] Le choix de créer dans les années 1990 une [[caisse d'émission]] monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'était retrouvée à sec de devises. Cette situation avait engendré une fuite de capitaux massive pendant les mois d'août, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé ''[[Corralito]]'', fondé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire. Le gros de la population n'étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause {{nobr|31 morts}}, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le [[Fonds monétaire international|FMI]] et la parité entre le [[Peso argentin|peso]] et le [[dollar américain]] sont les thèmes les plus critiqués. [[Fichier:Duhalde23012007.jpg|vignette|redresse|[[Eduardo Duhalde]].]] En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Le {{date-|6|janvier|2002}}, le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé ''Corralón'', et une [[dévaluation]] officielle du [[Peso argentin|peso]] de 28 % par rapport au [[Dollar américain|dollar]], tandis que dans la rue le dollar se change à 1,60 [[Peso argentin|peso]] pour atteindre très vite plus de 3 [[Peso argentin|pesos]]<ref>Cf. ''Mémoire d'un saccage, Argentine, le hold-up du siècle'' - de [[Fernando Solanas]] (2004)</ref>. Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l'année 2001. Dès 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l'hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n'avaient laissé que très peu de visibilité à ces mouvements. Les protestations de décembre 2001 doivent être analysées en tenant compte des changements que le répertoire de l'action collective a connus ces dernières années en Argentine. Comme l'a expliqué Javier Ayuero, « loin d'être l'explosion d'une citoyenneté paraissant jusqu'alors repliée sur elle-même et incapable d'exprimer son mécontentement, le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'années »<ref>{{es}} « Fuegos y barricadas. Retratos de la beligerancia en la Argentina democratica », in Nueva Sociadad, « Argentina, fin del sueño », Caracas, mai-juin 2002, {{numéro|179}}, {{p.}}144)</ref>. [[Eduardo Duhalde]] demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche [[Néstor Kirchner]]. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de [[Carlos Menem]] au second tour. === Gouvernements Kirchner === [[Fichier:Nestor Kirchner - Cristina Fernandez -July 17.jpg|vignette|redresse|[[Néstor Kirchner]] et [[Cristina Fernández de Kirchner]], respectivement présidents de l'Argentine de 2003 à 2007 et de 2007 à 2015.]] [[Néstor Kirchner]] exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des {{nobr|100 milliards}} de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations{{référence nécessaire|, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques, et double la masse salariale (de 2003 à 2007)}}. Néstor Kirchner est décédé en 2010 d'une crise cardiaque. Son épouse, [[Cristina Fernández de Kirchner]], élue au premier tour le {{date-|28 octobre 2007}} lui succède le {{date-|10|décembre|2007}}. En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de [[soja]]. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d'ampleur de commercialisation des céréales<ref>[[Le Monde]], {{date-|17 juin 2008}}, ''L'interpellation d'agriculteurs relance la fronde des campagnes argentines''.</ref>. === Gouvernement Macri === En 2015, [[Mauricio Macri]] est élu président. Le gouvernement supprime l'impôt sur les exportations, met fin au [[contrôle des changes]], laisse flotter le peso et réduit les subventions à l’énergie. Une réforme du marché du travail vient faciliter les licenciements. La libéralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimée en 2019 à près de {{nobr|109 milliards}} de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixième du produit intérieur brut (PIB) argentin. La [[productique|production industrielle]] baisse fortement du fait de l'arrêt d'une grande partie des subventions. Les [[Taux d'intérêt|taux d’intérêt]] considérables offerts aux investissements spéculatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent être remboursés par d’autres, plus coûteux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise économique. Le ''[[Financial Times]]'' note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus emprunté que n’importe quel autre pays émergent depuis l’élection de Mauricio Macri. Environ {{nobr|100 milliards}} de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait à 40 % du PIB en 2015, dépasse 75 % en janvier 2019, après avoir grimpé de vingt points de pourcentage au cours de la seule année 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018<ref name=":3" />. En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté selon la chaîne nationale ''C5N''<ref name=":0" /> (35 % selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 30 % en un an<ref name=":1" />). L’inflation dépasse les 54 % sur les 12 derniers mois et les 237 % depuis le début du mandat de Mauricio Macri. Les classes populaires ont de plus en plus de difficultés à se nourrir et beaucoup de personnes en viennent à sauter des repas. Selon la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] (FAO), cinq millions d’Argentins souffraient d’une « insécurité alimentaire » grave sur la période 2016-2018, ce qui représentait une multiplication par deux par rapport à la période 2014-2016, et la situation s'est depuis lors encore aggravée<ref name=":0">{{Article|titre=Argentine : le retour de la faim dans la sixième puissance agricole mondiale|périodique=Le vent se lève |date=14 octobre 2019|lire en ligne=https://lvsl.fr/argentine-le-retour-de-la-faim-dans-la-sixieme-puissance-agricole-mondiale/#sdfootnote2anc}}.</ref>. Le taux de chômage dépasse les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-évalués et une chute de 3,1 % du PIB est à prévoir pour l'année 2019 selon le [[Fonds monétaire international]] (FMI)<ref name=":1">{{Article|titre=Les Argentins, épuisés par la crise |périodique=Equal Times |date=25 octobre 2019|lire en ligne=https://www.equaltimes.org/les-argentins-epuises-par-la-crise?lang=fr#.XbYLEtVCfIW}}.</ref>. == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en Argentine}} === Répartition des pouvoirs === [[Fichier:Buenos Aires-Plaza Congreso-Pensador de Rodin.jpg|vignette|redresse|Place du [[Palais du Congrès de la Nation argentine]].]] [[Fichier:Constitución Nacional Argentina 1853 - página 1.jpeg|vignette|redresse|Première page de la Constitution.]] L'Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La [[Constitution argentine de 1853]], révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer {{nobr|4 ans}}. Le président devait être de religion catholique jusqu'en 1994 : [[Carlos Menem]], d'origine syrienne et de confession musulmane dut se convertir au [[catholicisme]] pour être élu président. Élu au suffrage universel direct<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Flora Genoux|titre=Election présidentielle en Argentine : la tentation du populisme|périodique=Le Monde.fr|date=2023-10-22|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/22/en-argentine-une-election-presidentielle-marquee-par-la-tentation-du-populisme_6195863_3210.html|consulté le=2023-12-10}}.</ref>, le président est à la fois à la tête de l'État et à la tête du gouvernement, le président actuel est [[Javier Milei]]. La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'exécutif est confié au président, le législatif au [[Congrès de la Nation argentine|Congrès]] et le judiciaire à la Cour suprême d'Argentine composée de sept membres. Le [[Congrès de la Nation argentine]] est composé de deux chambres, élues au suffrage universel direct : *le [[Sénat (Argentine)|Sénat]] : {{nobr|72 membres}} ({{nobr|3 sénateurs}} par provinces) élus pour six ans, renouvelés par tiers tous les deux ans *la [[Chambre des députés (Argentine)|Chambre des députés]] : {{nobr|257 membres}} pour quatre ans, renouvelés par moitié tous les deux ans – un tiers des candidats doit être féminin La justice nationale est composée de différents tribunaux, dont le plus élevé est la Cour Suprême. === Provinces === {{Article détaillé|Provinces de l'Argentine|Liste de villes d'Argentine}} Conformément à la [[Constitution de l'Argentine|constitution de 1853]], révisée en 1994, l’Argentine est une [[république]] [[État fédéral|fédérale]] organisée en 23 provinces dirigés par des [[gouverneur]]s élus) et une cité autonome avec statut spécial : [[Buenos Aires|Buenos Aires, capitale fédérale]]. Les 24 ressorts sont les suivants : {| class="wikitable centre" |- align=center style="background:lavender; font-weight:bold;" !scope=col | !!scope=col | Province !!scope=col | Capitale !!scope=col | !!scope=col | Province !!scope=col | Capitale |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Ciudad de Buenos Aires.svg|30px|bordure]]|| colspan="2" style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Buenos Aires|Ville fédérale de Buenos Aires]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Mendoza.svg|30px|bordure]] || style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Mendoza|Mendoza]] || align=left| [[Mendoza (ville)|Mendoza]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Buenos Aires.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Buenos Aires|Buenos Aires]] || align=left | [[La Plata]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Misiones.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Misiones|Misiones]] || align=left| [[Posadas (Argentine)|Posadas]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Catamarca.svg|bordure|30px]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Catamarca|Catamarca]] || align=left| [[San Fernando del Valle de Catamarca|San Fdo. del Valle<br /> de Catamarca]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia del Neuquen.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Neuquén|Neuquén]] || align=left| [[Neuquén (ville)|Neuquén]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia del Chaco.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province du Chaco|Chaco]] || align=left| [[Resistencia]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia del Río Negro.svg|30px|bordure]] || style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Río Negro|Río Negro]] || align=left| [[Viedma]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia del Chubut.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Chubut|Chubut]] || align=left| [[Rawson]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Salta.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Salta|Salta]] || align=left| [[Salta]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera_de_la_Provincia_de_Córdoba.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Córdoba (Argentine)|Córdoba]] || align=left| [[Córdoba (Argentine)|Córdoba]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de San Luis.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de San Luis|San Luis]] || align=left| [[San Luis (Argentine)|San Luis]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Corrientes.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Corrientes|Corrientes]] || align=left| [[Corrientes (ville)|Corrientes]]|| align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de San Juan Ciudadana.png|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de San Juan|San Juan]] || align=left| [[San Juan (Argentine)|San Juan]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Entre Ríos.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province d'Entre Ríos|Entre Ríos]] || align=left| [[Paraná (Argentine)|Paraná]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Santa Cruz.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Santa Cruz|Santa Cruz]] || align=left| [[Río Gallegos]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Formosa.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Formosa|Formosa]] || align=left| [[Formosa (ville)|Formosa]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Santa Fe.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Santa Fe|Santa Fe]] || align=left| [[Santa Fe (Argentine)|Santa Fe]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Jujuy.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Jujuy|Jujuy]] || align=left| [[San Salvador de Jujuy]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Santiago del Estero.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Santiago del Estero|Santiago del Estero]] || align=left| [[Santiago del Estero (ville)|Santiago del Estero]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de La Pampa.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de La Pampa|La Pampa]] || align=left| [[Santa Rosa (Argentine)|Santa Rosa]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Flag of Tierra del Fuego province in Argentina.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Terre de Feu (Argentine)|Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud]] || align=left| [[Ushuaïa]] |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de La Rioja.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de La Rioja (Argentine)|La Rioja]] || align=left| [[La Rioja (Argentine)|La Rioja]] || align=center style="background:#f0f0f0;" | [[Fichier:Bandera de la Provincia de Tucumán.svg|30px|bordure]]|| style="background:#f0f0f0;" align="left" | [[Province de Tucumán|Tucumán]] || align=left| [[San Miguel de Tucumán]] |} [[Fichier:Argentina - Map - Provinces with names.png|vignette|redresse|Découpage de l'Argentine en provinces.]] Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément à l'État fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères. La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme fédération, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : [[Province du Chaco|Chaco]], [[Province de Formosa|Formosa]] et [[Province de Misiones|Misiones]] ; et la grande partie sud du pays : [[Province de La Pampa|La Pampa]], [[Province de Neuquén|Neuquén]], [[Province de Río Negro|Rio Negro]], [[Province de Chubut|Chubut]], [[Province de Santa Cruz|Santa Cruz]], la [[Terre de Feu]], le territoire argentin en [[Antarctique]] et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des « territoires nationaux » dépendant de l'État fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà. Les derniers territoires à changer de statut furent la [[Province de Terre de Feu (Argentine)|Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud]] qui furent regroupés pour devenir une même et unique province en 1991, en dépit du fait que la définition de cette province contient des territoires contestés en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifié le traité sur l’Antarctique qui a gelé les prétentions territoriales, et les îles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (à l’exception des îles Shetland du Sud intégrées au traité sur l’Antarctique), seul le litige de souveraineté concernant le partage de la Terre de Feu ayant été résolu (par un traité international signé avec le Chili). Un des anciens ''territoires nationaux'', le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la [[Puna]] du nord-ouest du pays, mais, en raison d'un développement et d'une population très faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca. <gallery> Perito Moreno Glacier Patagonia Argentina Luca Galuzzi 2005.JPG|Perito Moreno Glacier, [[province de Santa Cruz]], Patagonie argentine. ViñedoCafayate.jpg|Cafayate, [[province de Salta]]. </gallery> === Relations internationales === [[Fichier:Néstor Kirchner y Hugo Chávez-Venezuela-Julio 2004.jpg|vignette|gauche|Venezuela - Le président [[Néstor Kirchner]] avec son homologue [[Hugo Chávez]], juillet 2004.]] L'Argentine est membre permanent du [[Marché commun du Sud|Mercosur]] (communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) avec le [[Brésil]], le [[Paraguay]], l'[[Uruguay]] et le [[Venezuela]] ; cinq autres pays y sont associés : la [[Bolivie]], le [[Chili]], le [[Pérou]], la [[Colombie]] et l'[[Équateur (pays)|Équateur]]<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Sitio Oficial del MERCOSUR |url=https://www.mercosur.int/ |site=mercosur.int |consulté le=2019-12-23}}.</ref>. L'Argentine est le seul pays d'Amérique du Sud à avoir pris part en 1991 à la [[guerre du Golfe]], mandatée par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Gulf War Fast Facts |url=https://www.cnn.com/2013/09/15/world/meast/gulf-war-fast-facts/index.html |site=CNN |consulté le=2019-12-23}}.</ref>. Elle fut également le seul pays latin à participer à l'[[Opération Uphold Democracy]] à [[Haïti]] en 1994-1995<ref>http://www.nato.int/docu/revue/1999/9901-02.htm</ref>. Enfin, elle s'engagea dans la [[force de maintien de la paix des Nations unies]] (''Casques bleus'')<ref>{{Lien web |titre=Sécurité du personnel des Nations unies |url=http://www.senat.fr/rap/l98-289/l98-2893.html |site=senat.fr |consulté le=2019-12-23}}.</ref> à travers le monde dont les conflits concernant [[Salvador]]-[[Honduras]]-[[Guatemala]]-[[Nicaragua]], [[Équateur (pays)|Équateur]]-[[Pérou]], le [[Sahara occidental]], l’[[Angola]], le [[Koweït]], [[Chypre (pays)|Chypre]], la [[Croatie]], le [[Kosovo]], la [[Bosnie-Herzégovine]] ou le [[Timor oriental]]. En {{date-||janvier|1998}}, en reconnaissance de ses contributions à la sécurité internationale, le président des [[États-Unis]] [[Bill Clinton]] désigna l’Argentine comme l'un des alliés majeurs hors-[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<ref>{{en}} http://www.ciponline.org/facts/mnna.htm Les alliés majeurs hors-OTAN (''Major Non-NATO Allies''), information du Center for International Policy, États-Unis.</ref>{{refins}}. En 2005, l'Argentine fut membre temporaire du [[Conseil de sécurité des Nations unies]]<ref>http://www.un.org/french/sc/searchres_sc_members_french.asp?sc_members=9 Page d’information sur les membres du Conseil de sécurité, ONU.</ref>. En 1993, l'Argentine lança l'initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l'[[aide humanitaire]]<ref>http://citron-vert.info/spip.php?article595 L’Argentine engage des casques blancs dans l’aide humanitaire des Nations unies, citron-vert.info.</ref>. [[Fichier:Cristina Fernández y Vladimir Putin en Argentina.jpg|vignette|redresse|Cristina Fernández et [[Vladimir Poutine]]. Première visite de Vladimir Poutine en Argentine, 2014.]] Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'[[Uruguay]] se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de [[cellulose]], sur les rives du [[río Uruguay]] qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « [[guerre du papier]] ». L'Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. La polémique fut alimentée par une escalade de déclarations de la part des deux États, l'Argentine portant l'affaire devant la [[Cour internationale de justice]] (CIJ) en mai 2006, puis l'Uruguay lui emboîtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empêché l'approvisionnement en matériaux de construction depuis le [[Chili]], aggravant la situation<ref>{{Lien web |titre=Argentine-Uruguay : la militarisation de la guerre du papier |url=http://risal.collectifs.net/spip.php?article2028 |site=risal.collectifs.net |consulté le=2019-12-23}}.</ref>. Les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007. Douze pays d'[[Amérique du Sud]] ont signé le {{date-|8|décembre|2004}} la [[Union des nations sud-américaines|Déclaration de Cuzco]] visant à la réunion du [[Marché commun du Sud|Mercosur]], de la [[Communauté andine]] et du Chili, du [[Guyana]] et du [[Suriname]] en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l'[[Union européenne]]. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007. Outre une communauté économique, le projet inclut à terme : une monnaie commune, une citoyenneté et un passeport commun, et un parlement commun. Ce projet a pris naissance dans un contexte d'opposition au [[Zone de libre-échange des Amériques|ZLEA]], « Initiatives pour les Amériques », lancé par [[George H. W. Bush|George Bush]] en 1990 puis concrétisé en 1994 au [[Sommet des Amériques]], et donc dans un contexte d'opposition à l'ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines. En 2005, la ville de [[Mar del Plata]] a accueilli le quatrième [[sommet des Amériques]], marqué par de nombreuses protestations anti-US<ref>{{Lien web |titre=Mar del Plata : Ouverture du IVe Sommet des Amériques sur fond de protestations anti-Bush |url=https://www.alterpresse.org/spip.php?article3515 |site=alterpresse.org |consulté le=2020-01-10}}.</ref>. Si bien que l'année suivante, elle mit sa priorité dans les initiatives régionales telles que le Mercosur ou la [[Banque du Sud]] après une décennie de partenariat avec les [[États-Unis]]. En contentieux avec le [[Royaume-Uni]], l'Argentine réclame la souveraineté des [[îles Malouines]]<ref>{{Lien web |titre=DROIT PUBLIC NET, Pr. Pascal JAN |url=http://www.droitpublic.net/spip.php?article1262 |site=droitpublic.net |consulté le=2020-01-10}}.</ref>, de la [[Géorgie du Sud]], des [[îles Sandwich du Sud]]<ref>{{lien web|lang=fr|url=http://www2.univ-lille2.fr/droit/enseignants/lavenue/coursstev/stev4.html|titre=Les espaces non soumis à souveraineté, cours de droit international|site=université Lille-2}}.</ref> et des [[îles Shetland du Sud]] (ces dernières également revendiquées par le [[Chili]] mais les prétentions des trois pays sont gelées depuis la signature du traité de l’Antarctique) et d'environ {{nobr|1 million}} de kilomètres carrés du continent [[Antarctique]]. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le [[Chili]], en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en [[Terre de Feu]], un traité fut signé en 1984 entre les deux pays au [[Vatican]]<ref>{{lien web|lang=es|url=http://es.wikisource.org/wiki/Tratado_de_Paz_y_Amistad_entre_Argentina_y_Chile_de_1984|titre=Tratado de Paz y Amistad entre Argentina y Chile de 1984 - Traité de paix et d’armistice entre l’Argentine et le Chili|site=[[Wikisource]]}}.</ref>. Enfin, l'Argentine fut l'un des signataires initiaux du [[traité sur l'Antarctique]] (1959)<ref>{{Lien web|titre=Territoire de l'Antarctique (Royaume-Uni) |url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/R-U-Arctique.htm|site=axl.cefan.ulaval.ca |consulté le=2020-01-10}}.</ref>. === Armée === {{Article détaillé|Forces armées argentines}} == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Argentine}} [[Fichier:Argentina-demography.png|vignette|Évolution démographique entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] [[Fichier:Buenos Aires Décembre 2007 - Avenida 5 de Mayo.jpg|vignette|Avenue de [[Buenos Aires]], exemple d'architecture à l'européenne illustrant l'influence des immigrés européens sur la ville.]] [[Fichier:The Tolaba Family - Proprietors of Roadside Cafe en route to Cachi - Argentina.jpg|vignette|Famille du nord de l'Argentine.]] L'Argentine compte environ {{nobr|43 millions}} d'habitants<ref name="stats">{{Lien web|lang=fr|titre=Argentine : Statistiques |url=http://www.statistiques-mondiales.com/argentine.htm |site=statistiques-mondiales.com |consulté le=4 décembre 2014}}.</ref>. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles, à peu près {{%|1,49}} de la population totale<ref name="encuesta">{{lien web|lang=es|url=http://www.indec.gov.ar/webcenso/ECPI/index_ecpi.asp|titre=Encuesta Complementaria de Pueblos Indígenas|site=indec.gov.ar|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=es|url=http://coleccion.educ.ar/coleccion/CD9/contenidos/sobre/pon3/index.html|titre=Estructura genética de la Argentina, Impacto de contribuciones genéticas|site=Ministerio de Educación de Ciencia y Tecnología de la Nación}}.</ref>. Les descendants d'Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent {{%|0,37}}<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.censo2010.indec.gov.ar/cuadrosDefinitivos/Total_pais/P42-Total_pais.xls|titre=cuadrosDefinitivo P42|site=censo2010.indec.gov.ar|format=xls}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.censo2010.indec.gov.ar/cuadrosDefinitivos/Total_pais/P43-Total_pais.xls|titre=cuadrosDefinitivo P43|site=censo2010.indec.gov.ar|format=xls}}.</ref>. Le groupe le plus large, les [[Européens]] principalement méditerranéen, (espagnol et italien) et métis constituent 97 % de la population selon la CIA<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/library/publications/resources/the-world-factbook/geos/ar.html |site=cia.gov |consulté le=2018-08-14|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref name="2020_www.cia.gov" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=8300.com.ar |url=http://www.8300.com.ar/wp-content/uploads/2010/12/Informe-Pueblos-Indigenas.pdf. |site=8300.com.ar |consulté le=10 juillet 2019|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. {{refnec|Les Européens, qu'on appelle des ''[[Créoles|criollos]]'', sont issus des temps coloniaux}}, on compte de même des populations issues de l'immigration du {{s-|XIX}} qui inclut entre autres, en plus des [[Italiens]] et des [[Espagnols]], des [[Arabes]], des [[Allemands]], des [[Français (peuple)|Français]], et des [[Asiatique (humain)|Asiatiques]]. Il faut bien préciser que lors de l'arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européenne et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d'une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire<ref>{{Article |prénom1=Daniel |nom1=Corach |prénom2=Oscar |nom2=Lao |prénom3=Cecilia |nom3=Bobillo |prénom4=Kristiaan Van Der |nom4=Gaag |titre=Inferring Continental Ancestry of Argentineans from Autosomal, Y-Chromosomal and Mitochondrial DNA |périodique=Annals of Human Genetics |numéro=74 |date=3 février 2019 |doi=10.1111/j.1469-1809.2009.00556.x |lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1469-1809.2009.00556.x |pages=65–76 |prénom5=Sofia |nom5=Zuniga |prénom6=Mark |nom6=Vermeulen |prénom7=Kate Van |nom7=Duijn |prénom8=Miriam |nom8=Goedbloed |prénom9=Peter M. |nom9=Vallone |prénom10=Walther |nom10=Parson |prénom11=Peter De |nom11=Knijff |prénom12=Manfred |nom12=Kayser |éditeur=Wiley Online Library}}.</ref>. Selon la ''Dirección Nacional de Migraciones'', près de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine. La population est très inégalement répartie, puisqu'un tiers de la population (environ {{nobr|13 millions}} d'habitants) est concentré dans la capitale et l'agglomération de [[Buenos Aires]], appelée aussi {{lang|es|[[Grand Buenos Aires|Gran Buenos Aires]]}}. Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d'autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : [[Córdoba (Argentine)|Córdoba]] (centre, {{nobr|1,6 million}} d'habitants), [[Rosario]] (est, {{nobr|1,4 million}} d'habitants), [[Mendoza (ville)|Mendoza]] (ouest, {{nobr|1 million}} d'habitants), [[San Miguel de Tucumán]] (nord, près d'un million d'habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines<ref name="stats"/>. <gallery> Catedral de la Ciudad de Córdoba- Córdoba Capital..jpg|Cathédrale de Córdoba. Rosario-Buildings.jpg|Rosario, bâtiments du centre-ville. Rosario Costanera.JPG|Rosario, Costanera. Mar del Plata playa 2.jpg|Mar del Plata. Iglesia Catedral MDP.jpg|Mar del Plata, Cathédrale. Downtown Mendoza.jpg|Mendoza. Trelew 2010.JPG|Trelew, Patagonie. Vista Aerea Legislatura Neuquen - panoramio (4).jpg|Neuquén, Patagonie. Bahía Blanca- cabrera.jpg|Bahía Blanca. Tucuman San Miguel ciudad capital vista de noche contexto srl revista gonzaloluciani.jpg|San Miguel de Tucumán. </gallery> Traditionnellement, l'Argentine a joui d'un très haut niveau de vie en comparaison avec d'autres pays de la région, mais la crise économique des années 2001-2002 a diminué cette impression. Toutefois, plus de la moitié de la population reste considérée comme faisant partie de la classe moyenne<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.grupocaissa.com.ar/noticia-468.html|titre=Informations socio-économiques sur la population argentine|site=Grupo Caissa}}.</ref>, et depuis la crise, une forte reprise économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à {{%|23,4}} de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des ''villas miserias'' ou [[bidonville]]s, dans le pays il y a {{nombre|4100|villas}} miseria<ref>{{Lien web |langue=es-LA |titre=Mapa de las villas en Argentina: juntas, son más grandes que la ciudad de Buenos Aires |url=https://www.infobae.com/politica/2017/05/23/mapa-de-las-villas-en-argentina-juntas-son-mas-grandes-que-la-ciudad-de-buenos-aires/ |site=Infobae |consulté le=2018-08-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.bolpress.com/art.php?Cod=2006071905|titre=La multiplication des “Villas Miseria” en Argentine|site=Bolpress.com}}.</ref>. === Études génétiques === * Homburguer et al., 2015, [[PLOS One]] Genetics : 67 % européen, 28 % amérindien, 4 % africain and 1,4 % asiatique<ref name="Genomic Insights into the Ancestry and Demographic History of South America">{{Article |nom1=Homburger |et al.=oui |titre=Genomic Insights into the Ancestry and Demographic History of South America |périodique=PLOS Genetics |volume=11 |année=2015 |doi=10.1371/journal.pgen.1005602 |lire en ligne=http://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1005602 |pages=e1005602 }}.</ref>. * Avena et al., 2012, [[PLOS One]] Genetics : 65 % européen, 31 % amérindien, and 4 % africain<ref name="Heterogeneity in Genetic Admixture across Different Regions of Argentina">{{Article |nom1=Avena |et al.=oui |titre=Heterogeneity in Genetic Admixture across Different Regions of Argentina |périodique=PLOS One |volume=7 |année=2012 |doi=10.1371/journal.pone.0034695 |lire en ligne=http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0034695 |pages=e34695 }}.</ref>. * [[National Geographic Society|National Geographic]] : 52 % européenne, 27 % amérindien, 9 % africain et 9 % autres<ref name="Reference Populations: Geno 2.0 Next Generation">{{Lien web |titre=Reference Populations - Geno 2.0 Next Generation |url=https://genographic.nationalgeographic.com/reference-populations-next-gen/ |site=Genographic.nationalgeographic.com |consulté le=15 janvier 2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Argentine}} [[Fichier:Dialectos del idioma español en Argentina.png|redresse|vignette|Dialectes espagnols en Argentine.]] Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du système fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire{{refnec|date=février 2024}}. L'[[espagnol]] est parlé par la quasi-totalité des Argentins<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=M Paul Lewis), Gary F Simons, Charles D Fennig |titre=ETHNOLOGUE : languages of the americas and the pacific. |éditeur=SUMMER INST LINGUISTICS |année=2016 |isbn=978-1-55671-403-0 |oclc=958099294 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/958099294}}.</ref>. Le pays possède également le nombre le plus important d'[[espagnol|hispanophones]] qui emploie couramment le [[Dialectologie de la langue espagnole|voseo]], l'utilisation du [[pronom]] ''{{lang|es|vos}}'' au lieu de ''{{lang|es|tú}}'' ({{Citation|tu}}), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes également{{Référence nécessaire||date=avril 2018}}. À cause de la grande extension géographique de l'Argentine, l'espagnol varie considérablement de régions en régions, le dialecte le plus important numériquement est l'[[espagnol rioplatense]], principalement parlé autour du bassin de La Plata, qui possède un accent similaire à celui de la [[Napolitain|langue napolitaine]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Laura |nom1=Colantoni |prénom2=Jorge |nom2=Gurlekian |titre=Convergence and intonation : historical evidence from Buenos Aires Spanish |volume=7 |passage=107–119 |date=2004/08 |issn=1469-1841 |doi=10.1017/S1366728904001488 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/bilingualism-language-and-cognition/article/convergence-and-intonation-historical-evidence-from-buenos-aires-spanish/A00B78ED8A23C98AA997E8D9B51769C9 |consulté le=2018-04-22}}.</ref>. L'italien serait beaucoup parlé en seconde langue, surtout par des personnes d'origine italienne (c'est notamment le cas du [[François (pape)|pape François]]). L'Argentine est un État observateur au sein de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] depuis 2016<ref>{{Lien web |titre=Statut et date d’adhésion des États et gouvernements - Organisation internationale de la Francophonie |url=https://www.francophonie.org/Statut-et-date-d-adhesion-des.html |site=francophonie.org |consulté le=2018-04-22|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. À la suite de la conquête de 1759 en [[Nouvelle-France]], environ {{nombre|200000|Français}} ont immigré en Argentine à partir des années 1857, même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l'on tient compte de l'apparition réelle des besoins en émigration des suites de l'effondrement de l'Empire français en Amérique. En 2006, 17 % des Argentins se réclament d'ascendance française<ref>{{Lien web |prénom1=Centre de la francophonie des Amériques |titre=Francophonie en Amérique du Sud - Centre de la francophonie des Amériques |url=http://www.francophoniedesameriques.com/la-francophonie-dans-les-ameriques/amerique-du-sud/ |site=francophoniedesameriques.com |consulté le=2018-04-22}}.</ref>. === Religion === [[Fichier:Pope Francis South Korea 2014.png|vignette|redresse|Le [[François (pape)|pape François]] en 2014.]] {| class="wikitable centre" |- !scope=col |Religion !scope=col |Pourcentage |- style="text-align:center;" |[[Catholicisme]] |71 % |- style="text-align:center;" |[[Protestantisme]] |15 % |- style="text-align:center;" |[[Irréligion|Sans religion]] |11 % |- style="text-align:center;" |Autres |3 % |- |+Religions en Argentine selon le [[Pew Research Center]] en 2014<ref name="pewreport2014">{{Ouvrage |langue=en |titre=Religion in Latin America : Widespread Change in a Historically Catholic Region |éditeur=Pew Research Center |date=13 novembre 2014 |pages totales=14, 162, 164 |format livre=PDF|lire en ligne=http://www.pewforum.org/files/2014/11/Religion-in-Latin-America-11-12-PM-full-PDF.pdf|consulté le=28 juillet 2015}}.</ref> |} La principale religion est le christianisme, principalement le [[catholicisme]] (qui est la [[religion d'État]]). La [[Liberté de religion|liberté de culte]] est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 à {{%|90}} de la population<ref>{{Lien web |langue=en |titre=International Religious Freedom Report |url=http://www.state.gov/j/drl/rls/irf/2006/71446.htm |site=state.gov}}.</ref>. En {{date-|juillet 2014}}, une étude publiée par la ''CIA Factbook'' répertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants<ref name="2020_www.cia.gov">{{Lien web |langue=en |titre=South America :: Argentina — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/argentina |site=cia.gov|consulté le=2020-02-26}}.</ref>. Jorge Mario Bergoglio, [[Prélature|prélat]] argentin, est élu pape le {{date-|13 mars 2013}} sous le nom de [[François (pape)|François]], il est le premier pape issu du continent américain<ref>{{Lien web |titre=Habemus Papam et 130 000 Tweets à la minute |url=https://www.humanite.fr/habemus-papam-et-130-000-tweets-la-minute |site=L'Humanité |date=13 mars 2013|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la société argentine, {{refsou|allant même jusqu'à faire partie de son identité nationale}}. La présence catholique en [[Amérique latine]] remonte à la fin du {{s-|XV}}, au moment où les [[conquistador]]s espagnols débarquèrent dans le [[Nouveau Monde]], amenant avec eux leur culture et leur religion. Il y a sept universités catholiques en Argentine : l'[[université catholique argentine]] à Buenos Aires, l'Universidad Católica de Córdoba, l'[[université nationale de La Plata]], l'université de Salta, l'université de Santa Fé, l'université de Cuyo, et l'université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs [[diocèse]]s et [[archidiocèse]]s, unités territoriales administratives placées sous l'autorité d'un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, [[Buenos Aires]], par exemple, est un [[Archidiocèse de Buenos Aires|archidiocèse]] en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la [[Vice-royauté du Río de la Plata|vice-royauté espagnole du Rio de la Plata]]. La [[cathédrale métropolitaine de Buenos Aires]], principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général [[José de San Martín]]. L'Argentine possède la plus importante communauté [[Judaïsme|juive]] d'[[Amérique latine]] avec environ {{unité|230000|personnes}}. Selon une importante étude du Barometer d'[[Amérique latine]], le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Latinobarometro |url=http://liportal.giz.de/fileadmin/user_upload/oeffentlich/Honduras/40_gesellschaft/LAS_RELIGIONES_EN_TIEMPOS_DEL_PAPA_FRANCISCO.pdf |site=clarin.com|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le nombre d'athées est très important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion{{référence nécessaire}}. La [[Convention baptiste évangélique Argentine]] est fondée en 1908<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=William H. Brackney |titre=Historical Dictionary of the Baptists |passage=32 |lieu=États-Unis |éditeur=Scarecrow Press |année=2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Justice C. Anderson |titre=An Evangelical Saga |passage=198 |lieu=États-Unis |éditeur=Xulon Press |année=2005}}.</ref>. En 2016, elle compterait 670 églises et {{nombre|85000|membres}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Statistics |url=https://www.bwanet.org/about-us2/stats |site=bwanet.org |consulté le=3 décembre 2018}}.</ref>. === Femmes, droit à l'avortement et droits LGBT === Sous le mandat de la présidente [[Cristina Fernández de Kirchner]], le [[Mariage homosexuel en Argentine|mariage homosexuel]] est légalisé en 2010, le droit à changer de sexe à l'état civil pour les personnes [[Transidentité|trans]] en 2012 et la [[Procréation médicalement assistée|PMA]] en 2013<ref>Angeline Montoya, « Les "trans" argentins aux avant-postes », article paru initialement en janvier 2016 sous le titre [https://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/MONTOYA/54482 « Transexualité, l'Argentine en pointe »], ''[[Manière de voir]]'' {{n°|150}}, décembre 2016-janvier 2017, {{p.|88-90}}.</ref>. Le 30 décembre 2020, sous le mandat d'[[Alberto Fernández|Alberto Fernandez]], un projet de loi légalisant l'avortement sans conditions jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse est approuvé par le Sénat argentin, après un vote en faveur des députés argentins le 11 décembre<ref name=":4" />. L'Argentine, qui n'autorisait l'avortement depuis 1921 qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, devient le quatrième pays d'Amérique Latine à légaliser l'IVG après Cuba, l'Uruguay et le Guyana<ref name=":4">{{Article |langue=fr |auteur institutionnel=''Le Monde'' avec AFP |titre=L’Argentine légalise l’avortement après le feu vert du Sénat, à majorité conservatrice |périodique=Le Monde.fr |date=2020-12-30 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/30/l-argentine-legalise-l-avortement-apres-le-feu-vert-du-senat-a-majorite-conservatrice_6064802_3210.html |consulté le=2020-12-30 }}.</ref>. Toutefois, les médecins peuvent toujours opposer leur « objection de conscience », dans un pays qui reste très divisé sur la question<ref name=":4" />. L'Argentine de 2020 compte {{nobr|44 millions}} d'habitants et connaissait jusque-là {{nombre|370000 à 520000|avortements}} clandestins par an (selon le gouvernement), menant eux-mêmes à une hospitalisation en raison de complications pour {{nombre|38000|femmes}} par an<ref name=":4" />. Dans le même temps, le pays, souhaitant réduire le nombre d'avortements pour raisons économiques, a créé une allocation financière destinée à aider les mères et leur enfant durant la grossesse et les premières années<ref name=":4" />. === Système de retraite === Le gouvernement argentin nationalise en 2008 les retraites, mettant fin à quatorze ans de domination des Administradoras de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (AFJP), des organismes privés de gestion de l’épargne-retraite. La mesure a provoqué une fuite des capitaux et de fortes baisses des Bourses de Buenos Aires et de Madrid (de nombreuses entreprises espagnoles détenaient participation dans les AFJP)<ref name=":2">[https://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/RIESCO/16613 Séisme sur les retraites en Argentine et au Chili], ''Le Monde diplomatique'', décembre 2008</ref>. Ces pensions, dont le montant était défini selon des critères retenus au moment de la souscription du contrat initial, obéissaient à plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intérêts accumulés ou l’espérance de vie. Au moment du départ à la retraite, elles étaient rarement conformes aux prévisions de départ et se révélaient généralement insuffisantes, voire misérables. Désormais, le système garantit dans la plupart des cas un revenu supérieur à 60 % des salaires<ref name=":2" />. La publication des montants considérables que les dirigeants des AFJP et des compagnies d’assurance s’octroyaient avait soulevé l’indignation d'une grande partie de l'opinion publique. En quatorze ans, plus d’un tiers des {{nobr|12 milliards}} de dollars de rétributions pour « prestations de services » ont été destinés aux salaires des principaux dirigeants, tandis que les commissions versées aux directeurs commerciaux constituaient le deuxième poste de dépenses<ref name=":2" />. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Argentine}} [[Fichier:Argentine, Billet de 10 centavos édité en 1884.jpg|vignette|Billet de 10 centavos édité en 1884, l'élevage - ancré dans la tradition-représente toujours une manne financière.]] [[Fichier:Buenos Aires-2672f-Banco de la Nación Argentina.jpg|vignette|Banco de la Nación argentine, le Buenos Aires.]] [[Fichier:Buenos Aires-Puerto Madero-Hilton-River View.jpg|vignette|Le quartier des affaires, à [[Buenos Aires]], illustrant de façon exemplaire le fort développement de l'Argentine.]] [[Fichier:Junín Campo 01.jpg|vignette|redresse|Culture de soja dans les pampas.]] L'Argentine est un [[pays développé|pays industrialisé]] souvent considéré comme [[Pays émergent|émergent]] même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu'au début du {{s-|XX}} mais étant souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. L'Argentine fait partie du [[Groupe des vingt|G20]]. Souffrant d'[[inflation]] et de difficultés [[Finance|financières]], le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales telles que le [[Fonds monétaire international|FMI]]. L'Argentine est la deuxième puissance économique d'[[Amérique du Sud]] derrière le [[Brésil]] quant au PIB nominal. Le pays possède une importante [[richesse]] agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays était aussi régulièrement [[Histoire de la culture des céréales#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|huitième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis]]. Il a aussi de nombreuses capacités [[industrie]]lles et un certain potentiel minier. Pourtant, l'Argentine connaît d'importants problèmes économiques. Le [[chômage]] et le bas [[niveau de vie]] continuent de marquer le pays, pourtant largement plus développé que les autres nations du [[tiers monde]]. L'Argentine est le deuxième pays du [[Amérique latine|continent latino-américain]] en 2021 quant à l'[[indice de développement humain]] après le [[Chili]] selon les données des [[Programme des Nations unies pour le développement|Nations unies]]<ref name="hdr2021-22" />. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l'existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste. L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié. Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]] le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la [[France]]<ref>Voir page 23, in ''Remaking the Argentine Economy'', Felipe de la Balze, Council on Foreign Relations, 1995 : « Wealthiest Countries between 1870-1989 (Dollars in 1989 Purchasing power) 1913: 1/ Australia (4845), 2/ États-Unis (4307), 3/ Canada (4004), 4/ Great Britain (3605), 5/ Switzerland (3584), 6/Belgium (3415), 7/ Denmark (3311), 8/New Zeland (3119), 9/ Holland (3055), 10/ Germany (2819), 11/ Austria (2758), 12/ Argentina (2739), 13/ France (2691) » -</ref>{{,}}<ref>Voir aussi le document [http://www.nationalbanken.dk/C1256BE9004F6416/side/Monetary_Review_4_Quarter_2001/$file/nb06.htm Argentina's Crises]</ref>. Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des [[années 1980]] une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « {{%|10}} »), l'inflation atteignait {{%|100}} par mois et la production avait considérablement chuté. Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de [[Carlos Menem|Menem]] a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le [[peso argentin]] au dollar américain (technique du [[caisse d'émission|currency board]]) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des [[changes flottants]] qui suivent la [[crise économique asiatique]] et à la forte remontée du dollar qui rendent l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la [[bulle Internet]] au début des années 2000. La récession, amplifiée par les mesures d'économie drastiques exigées par le [[Fonds monétaire international]] (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilité politique a plongé l'économie argentine dans une crise sans précédent (2002). Le [[Produit intérieur brut|PIB]] a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 [[Peso argentin|peso]] = {{nobr|1 dollar}}. Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le [[seuil de pauvreté]]. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme [[Électricité de France|EDF]] sont spoliés. Le gouvernement, en dévaluant, rétablit l'équilibre avec le [[réal brésilien]]. Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des [[fonds vautour]] américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les [[années 2010]]. De 2003 à 2007, le PIB repart à {{%|9}} de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne. Le {{date-|1|février|2006}}, l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le ''Mécanisme d’adaptation compétitive'' (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois. Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte [[inflation]] avec un taux « officiel » de 8 à {{%|9}}, pourrait en réalité atteindre 25 % en 2008<ref name="Figaro">[http://www.lefigaro.fr/economie/2008/04/29/04001-20080429ARTFIG00366-l-argentine-menacee-d-hyperinflation.php L'Argentine menacée d'hyperinflation] - ''[[Le Figaro]]'', 29 avril 2008</ref>. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %<ref name="indeceph">{{Lien web |titre=INDEC |url=http://www.indec.mecon.ar/nuevaweb/cuadros/74/grafpobreza1_ephcontinua.xls |site=mecon.ar}}.</ref>, mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 %<ref name="Figaro" />. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l'INDEC indique un taux de pauvreté de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l'opposition dénonce une manipulation des chiffres. En effet la moitié des Argentins seraient touchés par un niveau de vie inférieur à celui de la plupart des pays développés, et près d'un tiers vivrait sous le seuil de pauvreté national. Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total, le [[revenu par tête|revenu par habitant]] de l’Argentine est le quatrième plus haut<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Report for Selected Countries and Subjects |url=http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2018/01/weodata/weorept.aspx?pr.x=42&pr.y=13&sy=2018&ey=2018&scsm=1&sort=country&ds=.&br=1&c=512,946,914,137,612,546,614,962,311,674,213,676,911,548,193,556,122,678,912,181,313,867,419,682,513,684,316,273,913,868,124,921,339,948,638,943,514,686,218,688,963,518,616,728,223,836,516,558,918,138,748,196,618,278,624,692,522,694,622,142,156,449,626,564,628,565,228,283,924,853,233,288,632,293,636,566,634,964,238,182,662,359,960,453,423,968,935,922,128,714,611,862,321,135,243,716,248,456,469,722,253,942,642,718,643,724,939,576,644,936,819,961,172,813,132,726,646,199,648,733,915,184,134,524,652,361,174,362,328,364,258,732,656,366,654,734,336,144,263,146,268,463,532,528,944,923,176,738,534,578,536,537,429,742,433,866,178,369,436,744,136,186,343,925,158,869,439,746,916,926,664,466,826,112,542,111,967,298,443,927,917,846,544,299,941,582,446,474,666,754,668,698,672&s=PPPPC&grp=0&a= |site=imf.org |consulté le=2018-08-14}}.</ref> d’[[Amérique latine]], mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du [[Mezzogiorno]], en [[Italie|Italie du sud]]. En 2019, l'économie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'à {{%|15}} de la capacité installée, les ventes de voitures sont en chute libre (- {{%|54}} sur un an), l'inflation atteint {{%|54,7}} sur un an<ref>{{Lien web |titre=Dans une Argentine en crise, l'industrie automobile au point mort |url=https://www.capital.fr/economie-politique/dans-une-argentine-en-crise-lindustrie-automobile-au-point-mort-1336327 |site=[[capital (magazine)|capital.fr]] |date=25 avril 2019 |consulté le=10 juillet 2019}}.</ref>. Le gouvernement sollicite un prêt du [[Fonds monétaire international|FMI]], qui a débloqué en 2018 le versement de {{nobr|56 milliards}} de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgétaires. Près de {{unité|300000|emplois}} ont été perdus en trois ans<ref>{{Lien web |titre=Argentine Grève générale contre l’inflation et pour le pouvoir d’achat |url=https://www.humanite.fr/argentine-greve-generale-contre-linflation-et-pour-le-pouvoir-dachat-672971 |site=[[L'Humanité#Site Web|humanite.fr]] |date=31 mai 2019 |consulté le=10 juillet 2019|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et la pauvreté atteint son plus haut niveau depuis le début du {{s-|XXI}}<ref>{{Lien web |titre=J’ai à nouveau une sensation de naufrage » : l’Argentine en crise, 18 ans après l’effondrement |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/25/crise-en-argentine-j-ai-a-nouveau-une-sensation-de-naufrage_5454952_3210.html |site=[[le Monde#Le Monde.fr|lemonde.fr]] |date=25 avril 2019 |consulté le=10 juillet 2019}}.</ref>. Le gouvernement argentin introduit en 2020 une taxe sur les grandes fortunes afin de financer des aides sociales, des subventions aux petites entreprises et des programmes de relance économique dans un contexte de crise. La fiscalité est traditionnellement plutôt faible en Argentine et les recettes fiscales de l’État proviennent principalement de la TVA, ce qui favoriserait la montée des inégalités<ref>{{article|lang=fr|titre=Covid-19 : en Argentine, les grandes fortunes taxées pour faire face à la crise|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/06/covid-19-en-argentine-les-grandes-fortunes-taxees-pour-faire-face-a-la-crise_6062386_3234.html|date=2020-12-6|consulté le=2024-1-4|périodique=Le Monde|auteur=Aude Villiers-Moriamé}}.</ref>. L'Argentine est en 2021 toujours en situation de profonde crise économique et sociale (taux de pauvreté de {{%|40}}, taux d’inflation de {{%|52}}, pression de la dette auprès du [[Fonds monétaire international|FMI]]). Dans ce contexte, près de 25% des adolescents âgés de 13 à {{nobr|17 ans}} sont obligés de travailler pour aider leurs familles pauvres et endettées<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Précarité. En Argentine, près d’un adolescent sur quatre travaille |url=https://www.courrierinternational.com/article/precarite-en-argentine-pres-dun-adolescent-sur-quatre-travaille |site=Courrier international |date=2021-10-26 |consulté le=2021-10-28}}.</ref>. * Monnaie nationale : le [[peso argentin]] ({{mono|ARS}}) * [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]] : {{Unité|21832|dollars}} (2014, valeur [[Parité de pouvoir d'achat|PPA]])<ref>{{Lien web|lang=en|titre=Report for Selected Countries and Subjects |url=https://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2011/01/weodata/weorept.aspx?sy=2011&ey=2016&ssd=1&sort=subject&ds=.&br=1&c=512,941,914,446,612,666,614,668,311,672,213,946,911,137,193,962,122,674,912,676,313,548,419,556,513,678,316,181,913,682,124,684,339,273,638,921,514,948,218,943,963,686,616,688,223,518,516,728,918,558,748,138,618,196,522,278,622,692,156,694,624,142,626,449,628,564,228,283,924,853,233,288,632,293,636,566,634,964,238,182,662,453,960,968,423,922,935,714,128,862,611,716,321,456,243,722,248,942,469,718,253,724,642,576,643,936,939,961,644,813,819,199,172,184,132,524,646,361,648,362,915,364,134,732,652,366,174,734,328,144,258,146,656,463,654,528,336,923,263,738,268,578,532,537,944,742,176,866,534,369,536,744,429,186,433,925,178,869,436,746,136,926,343,466,158,112,439,111,916,298,664,927,826,846,542,299,967,582,443,474,917,754,544,698&s=PPPPC&grp=0&a=&pr1.x=40&pr1.y=10 |site=imf.org}}.</ref> * [[Taux de chômage]] : {{%|7,1}} (2014)<ref>{{Lien web |titre=Rankings Results Vision of Humanity |url=http://www.visionofhumanity.org/gpi-data/#/2010/UNEM |site=visionofhumanity.org|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> * Population vivant sous le seuil de pauvreté : {{%|25,7}} (2017)<ref>{{lien web|lang=es|url=https://www.indec.gob.ar/uploads/informesdeprensa/eph_pobreza_02_17.pdf|titre=Pobreza|format=pdf|site=indec.gob.ar}}.</ref> * Taux d'inflation : {{%|28,5}} (2018)<ref>https://www.indec.gob.ar/uploads/informesdeprensa/ipc_07_18.pdf</ref> * Principaux clients : [[Brésil]] (17,3 %), [[Chili]] ({{%|9,4}}), [[États-Unis]] ({{%|8,7}}), [[Chine]] ({{%|7,5}}), [[Espagne]] ({{%|4,1}}) * Principaux fournisseurs : [[Brésil]] ({{%|34,1}}), [[États-Unis]] ({{%|12,6}}), [[Chine]] ({{%|9,1}}), [[Allemagne]] ({{%|4,5}}) * [[Coefficient de Gini]] : {{%|42,4}} (2016)<ref>{{Lien web|lang=es|titre=Índice de Gini - Data |url=https://datos.bancomundial.org/indicador/SI.POV.GINI |site=datos.bancomundial.org}}.</ref> === Agriculture === Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18 % et représente 61 % du total des exportations. L'Argentine compte environ {{nombre|200000|familles}} de paysans, qui produisent près de 80 % des légumes consommés dans le pays. Pourtant, « la culture prédominante des grands propriétaires fonciers rend invisibles les petits producteurs », déplore Matías Bohl, référent de la Fédération nationale paysanne. La propriété de la terre est très inégalement répartie. Moins de 1 % des propriétaires terriens possèdent 40 % de la terre<ref>[https://reporterre.net/En-Argentine-les-petits-paysans-se-battent-pour-le-droit-de-vivre En Argentine, les petits paysans se battent pour le droit de vivre], ''Reporterre'', 30 janvier 2020</ref>. L’Argentine est l’un des cinq plus grands producteurs au monde de [[soja]], [[maïs]], [[tournesol]], [[Sorgo commun|sorgho]], [[citron]] et [[Ilex paraguariensis|yerba mate]], et l’un des 15 plus grands producteurs au monde de [[blé]], [[Orge commune|orge]] et [[raisin]]. De plus, il est l'un des cinq plus grands producteurs au monde de [[Viande bovine|bœuf]] et [[miel]]<ref> [http://www.fao.org/faostat/en/#data/QC/ Argentina agricultural production in 2018, by FAO] </ref>{{,}}<ref> [http://www.fao.org/faostat/en/#data/QL/ Argentina livestock production in 2018, by FAO] </ref>. === Médias === Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : [[El Trece|Canal 13]], ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien [[Centrisme|centriste]] ''[[Clarín]]''. Les quotidiens qui suivent, d'après leur tirage, sont ''[[La Nación (Argentine)|La Nación]]'', ''[[Página/12]]'', ''{{Lien|trad=Tiempo Argentino (diario fundado en 2010)|lang=es|fr=Tiempo Argentino (Argentine)|texte=Tiempo Argentino}}'', ''{{Lien|trad=Crónica (newspaper)|fr=Crónica (Argentine)|texte=Crónica}}'', ''[[La Prensa (Buenos Aires)|La Prensa]]'', et ''Buenos Aires Herald''. Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement de [[Carlos Menem]]<ref>[http://www.secom.gov.ar/municipios/ver.asp?MID=10&tipo=nota&id=121 Évolution de la téléphonie en Argentine] {{Lien archive|url=http://www.secom.gov.ar/municipios/ver.asp?MID=10&tipo=nota&id=121 |horodatage archive=20190128191943 |titre=Copie archivée }}.</ref>. Il y a {{nombre|8.3|millions}} de lignes téléphoniques installées, soit {{nobr|23 lignes}} pour {{nobr|100 habitants}}. La téléphonie mobile relie 75 % de la population ({{nombre|28.5|millions}} de personnes)<ref>{{Lien web |nom1=Clarín.com |titre=Crecimiento explosivo: tres de cada cuatro argentinos ya tienen celular |url=https://www.clarin.com/ediciones-anteriores/crecimiento-explosivo-argentinos-celular_0_HkuwmUJRKg.html |site=clarin.com}}.</ref>. Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement. Il y a près de {{unité|1500|stations}} de radio, dont 260 sont AM et approximativement {{unité|1150}} sont FM. L'Argentine est le pays d'[[Amérique latine]] où l'accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée<ref>{{Lien web |titre=Cable Television Advertising Expenditure in Latin America |url=http://www.zonalatina.com/Zldata51.htm |site=zonalatina.com}}.</ref>. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis [[Buenos Aires]] sont Canal 13, [[Telefe]], [[Canal 9 (Argentine)|Canal 9]] et [[América TV]]. En 2005, {{%|26,3}} de la population avait accès à [[internet]] avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays<ref>{{Lien web |titre=www.universia.com.ar |url=http://www.universia.com.ar/portada/actualidad/noticia_actualidad.jsp?noticia=17186 |site=universia.com.ar}}.</ref>. En {{date-|octobre 2009}}, le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique ''{{lang|es|[[Clarín]]}}'', qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice<ref>{{Article |titre=Argentine : une loi exemplaire sur l'audiovisuel|périodique=Acrimed {{!}} Action Critique Médias |date=2013-11-19 |lire en ligne=http://www.acrimed.org/Argentine-une-loi-exemplaire-sur-l-audiovisuel#nb3}}.</ref>. Sous la présidence de [[Mauricio Macri]] (élu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogé<ref>{{Article |titre=Médias en Argentine : Macri droit dans ses bottes !|périodique=Acrimed |date=2016-16-05 |lire en ligne=http://www.acrimed.org/Medias-en-Argentine-Macri-droit-dans-ses-bottes?recherche=Macri}}.</ref>. === Transports === {{Article détaillé|Transport en Argentine}} [[Fichier:Carreteras_Duplas_de_Argentina_2020.jpg|vignette|right|Autoroutes dupliquées en Argentine, en rouge.]] * Autocar. Les compagnies de transport, à travers tout le pays, disposent d'autocars modernes et confortables. C'est le moyen de transport le plus répandu en Argentine. L'ensemble des compagnies assurent la liaison vers toutes les villes importantes du pays et vers les grandes villes des pays limitrophes. * Chemin de fer. Dans les années 1950, l'Argentine possédait le meilleur réseau de chemin de fer d'Amérique latine, mais les choses ont changé. Le réseau ferroviaire est devenu quasiment inexistant, à l'exception de quelques lignes touristiques. Il reste intéressant de prendre le train pour aller vers les villes du nord et vers la Bolivie, ainsi que vers les villes de la Pampa (Mendoza, Cordoba, Mar del Plata, Tucuman) surtout de nuit. Les prix sont équivalents à ceux pratiqués par les autocars. Au total, il y a {{Unité|33744| km}}, dont {{unité|167|km}} de voies électrifiées. * Avion. Les vols intérieurs constituent une solution pratique pour visiter l'ensemble du pays. En 2010, le pays comptait environ {{unité|1141 aéroports}}<ref>{{Lien web |titre=Nombre d'aéroports en Argentine - Longueur du réseau ferroviaire en Argentine - Longueur du réseau routier en Argentine |url=http://fr.worldstat.info/South_America/Argentina/Transportation |site=fr.worldstat.info}}.</ref>. Cependant la plupart sont de petits aéroports ou bien des [[aérodrome]]s avec des pistes non goudronnées. === Rangs internationaux === {| class="wikitable centre" |- ! scope=col|Organisation ! scope=col|Enquête ! scope=col|Rang |- | Universités [[Université Columbia|Columbia]] et [[Université Yale|Yale]] | [[Indice de performance environnementale]] | 38 sur 149 |- | [[Reporters sans frontières]] | [[Reporters sans frontières|Indice de liberté de la presse]] | 68 sur 173 |- | [[Transparency International]] | [[Indice de perception de la corruption]] | 105 sur 180 |- | [[Programme des Nations unies pour le développement|PNUD]] | [[Indice de développement humain]] | 47 sur 191<ref name="hdr2021-22" /> |} En 2023, l'Argentine est classé en {{73e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}.</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Argentine}} [[Fichier:Cabildo de Córdoba, Argentina.jpg|vignette|Le [[cabildo de Córdoba]] sur la Plaza San Martín - on distingue à l'arrière-plan les tours de la [[cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Córdoba]] toute proche.]] [[Fichier:Erythrina crista-galli2.jpg|vignette|Fleur de ceibo, la fleur nationale de l'Argentine.]] === Musique et danse === {{section à sourcer|date=décembre 2016}} L'Argentine possède tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siècles sur l'ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l'art musical dans le pays. Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la [[chacarera]], la [[milonga (flamenco)|milonga]], la [[zamba]], le ''gato'', le ''cielito'' sont très diffusés, notamment à travers le festival de [[Cosquín]], Córdoba, la fête nationale du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigènes de souche, tels que le fameux [[carnavalito]] du Nord du pays, les musiques mapuches partagées avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis… D'autre part, l'influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l'utilisation du [[bombo (instrument)|bombo]], et la particularité rythmique de certaines musiques, comme la [[chacarera]] De même, un rythme caractéristique des afrodescendants est le [[candombe ]] , aussi très caractéristique de l'Uruguay. C'est une musique très rythmée et généralement en forme de ''comparsa'', de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprécier le candombe de façon publique. Le ''[[Tango (danse)|tango]]'', internationalement reconnu et déclaré [[Patrimoine culturel immatériel]], est peut-être ce qui caractérise l'Argentine à l'œil étranger, même s'il est réduit à la ville de Buenos Aires et à Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du ''candombe'' qui a subi un métissage avec la [[milonga (flamenco)|milonga]], donnant ainsi un rythme très énergique joué de guitare, tambours et flûte. Cependant, ce que nous appelons ''[[Tango (danse)|tango]]'' aujourd'hui est la modification de ce rythme par les immigrants européens, qui ont ajouté des instruments différents tel que le bandonéon et un style et paroles singuliers, différents de la véritable souche du tango. Une fête nationale très importante est le [[Carnaval de Gualeguay|Carnaval del Pais]], déroulé à Gualeguaychú, Entre Ríos tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dévoiler tout le coloris et la danse au rythme du ''candombe'' du Río de la Plata. Parmi les grands compositeurs argentins, on compte [[Astor Piazzolla]]. === Littérature === La [[littérature argentine]], de langue espagnole, a acquis durant le {{s-|XIX}}, une véritable indépendance, une identité propre vis-à-vis de l'Espagne. Bien que [[Jorge Luis Borges]] jouisse d'une reconnaissance internationale<ref>{{Lien web |titre=cosquin.com.ar - This website is for sale! - rock hospedaje Resources and Information. |url=http://www.cosquin.com.ar/ |site=cosquin.com.ar}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=CARNAVAL DE GUALEGUAYCHU, ENTRE RIOS, TURISMO, COMPARSAS, ALOJAMIENTOS, HOTELES, CASAS Y DEPARTAMENTOS, TERMAS, PLAYAS, CIUDAD, CARNAVAL DEL PAIS, ESCUELAS DE SAMBA, MUSICA |url=http://www.carnaval.gualeguaychu.info/ |site=carnaval.gualeguaychu.info}}.</ref>, se sont illustrés également [[Adolfo Bioy Casares]], [[Victoria Ocampo]], [[Silvina Ocampo]], [[Ernesto Sábato]], [[Roberto Arlt]], [[Alfonsina Storni]], [[Manuel Mujica Láinez]], [[Héctor Tizón]], [[Leopoldo Marechal]], [[Juan Filloy]], [[Ricardo Piglia]], [[Alberto Laiseca]], [[Leopoldo Lugones]], [[Alejandra Pizarnik]], [[Tomás Eloy Martínez]], [[Juan José Saer]], [[César Aira]], [[Angélica Gorodischer]], [[Osvaldo Soriano]], [[José Hernández (poète)|José Hernández]], [[María Elena Walsh]], ainsi que certains auteurs de la diaspora comme [[Julio Cortázar]]. === Traditions culinaires === {{Article détaillé|Cuisine argentine}} L'Argentine possède une variété de plats culinaires traditionnels hérités de la rencontre des grands groupes présents en Amérique latine (Italiens, Espagnols, indigènes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommés tout au long du territoire : les [[pizza|pizze]], les [[tagliatelle|tallarines]], [[Escalope à la milanaise|''milanesas'']], ''empanadas'', le [[locro]], les ''humitas'', les ''tamales'', le ''puchero'', [[alfajor|alfajores]], le ''[[Confiture de lait|dulce de leche]]'', le ''arroz con leche'', la ''mazamorra'', entre une infinité d'autres plats. Leur préparation varie selon les traditions de chaque région, et certaines préparations sont partagées avec d'autres pays de la région (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractéristiques, peut-être par leur popularité ou par leur succès auprès des touristes sont les suivants : ==== Maté ==== Le [[maté]] est une infusion traditionnelle consommée en Argentine comme partout en Amérique du Sud, issue de la culture des indiens Guaranis. C'est une part très importante de la culture, et il est fréquent de voir des personnes boire le maté dans la rue. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. Cette boisson, consommée chaude et parfois froide, de goût fort et amer, est préparée avec des feuilles de yerba maté. Elle se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la ''bombilla''. Pour le savourer, les gauchos s'organisent en cercle où le maté passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternité et l'hospitalité des [[gaucho]]s. ==== Asado ==== [[Fichier:Asado de morcillas.jpg|vignette|Asado argentin.]] En Argentine, le terme ''[[asado]]'' se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des ''choripanes ''(sandwiches avec chorizo et sauce ''criolla'' ou ''[[chimichurri]]''). Ces viandes sont cuites et grillées horizontalement « ''a la parilla'' » ou verticalement, « en croix ». L’''asado'' est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine très ancrée dans la tradition des gauchos. Il existe même des « ''asadores'' », personnes spécialisées dans l’art de cuisiner un asado. ==== Confiture de lait ==== Le ''{{lang|es|dulce de leche}}'' (« la [[confiture de lait]] ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et tout au long de l'Amérique latine. D'origine coloniale, il s’agit d'un mélange de lait et de sucre ({{unité|300|g}} à {{unité|500|g}} par litre de lait) porté à ébullition, puis cuit à feu très doux jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur caramel. Il est très utilisé dans les pâtisseries ou tout simplement comme confiture. ==== Locro ==== Le [[locro]] (du [[quechua]] ''ruqru'') est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés<ref>http://www.argentinaturistica.com/rnoroestecultura.htm</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Sabores del Litoral - Gastronomia - Solo Lideres |url=http://www.sololideres.com/contenidos/2013/01/30/Editorial_338.php |site=sololideres.com|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Symboles nationaux === [[Fichier:Sol de Mayo-Bandera de Argentina.svg|vignette|Le ''[[Sol de Mayo]]'', tel qu'il figure sur le drapeau argentin.]] * Le [[drapeau de l'Argentine]], créé par le héros national [[Manuel Belgrano]], a inspiré plusieurs peuples latino-américains dans le choix de leur propre drapeau. Il fut en son temps adopté par les [[République fédérale d'Amérique centrale|Provinces unies d'Amérique centrale]], et c'est pour cela que les drapeaux du [[Salvador]], du [[Honduras]], du [[Nicaragua]] et du [[Guatemala]] sont très semblables au drapeau argentin. Dessiné par le général [[Manuel Belgrano]], le drapeau argentin est les bandes bleues et blanches font référence aux cocardes de la même couleur distribuées le {{date-|25 mai 1810}} lors du début de la guerre d'indépendance. Le drapeau est rendu officiel, deux semaines après l'indépendance, le {{date-|25 juillet 1816}}, puis, en 1818, est ajouté le soleil dit ''[[Sol de Mayo]]''. Jusqu'au {{date-|25 juillet 1985}}, le drapeau avec le soleil, dit ''drapeau de guerre'', est exclusif aux institutions officielles, alors que le drapeau sans le soleil est utilisé pour les manifestations ou institutions n'ayant pas caractère officiel. Désormais, le drapeau avec le soleil est utilisé partout. * La fleur nationale de l'Argentine est le '''ceibo''', dont le nom scientifique est ''[[Erythrina crista-galli]]''. Elle fut déclarée comme telle le {{date-|23 décembre 1942}} par le décret {{unité|13847}} du pouvoir exécutif. * L’oiseau national est le '''hornero''' ou ''[[furnarius|Furnarius rufus]]'', sympathique oiseau que l'on retrouve dans toutes les villes argentines et qui y construit de curieux nids. * La pierre nationale est la [[rhodochrosite]]. === Ordres et décorations === * Ordre de Saint-Martin, le Libérateur * Ordre de Mai === Fêtes et jours fériés === {|class="wikitable" |- ! scope=col|Date !! scope=col|Nom français !! scope=col|Nom local !! scope=col|Remarques |- | {{date-|1er janvier}} || [[Jour de l'an|Nouvel An]] || ''Año nuevo'' || |- | mars ou avril || [[Semaine sainte]] ([[Pâques]]) || ''Semana Santa'' || |- | {{date-|24 mars}} || Jour national du Souvenir pour la Vérité et la Justice || ''Día Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia'' || {{date-|24 mars 1976}}, coup d'État militaire du général [[Jorge Rafael Videla]] |- | {{date-|2 avril}} || Jour des [[Îles Malouines|Malouines]] || ''Día del Veterano de Guerra y de los Caídos en la Guerra de las Malvinas'' || {{date-|2 avril 1982}}, commémoration de la [[guerre des Malouines]]. |- | {{date-|1er mai}} || [[Fête du Travail]] || ''Día del Trabajo'' || |- | {{date-|25 mai}} || Fête de la révolution || ''Primer Gobierno Patrio'' || {{date-|25 mai 1810}} |- | {{date-|20 juin}} || Fête du [[Drapeau de l'Argentine|drapeau]] || ''Día de la Bandera'' || {{date-|20 juin 1820}}, anniversaire de la mort du créateur du drapeau, le général [[Manuel Belgrano]] |- | {{date-|9 juillet}} || Fête de l’indépendance || ''Día de la Independencia'' || {{date-|9 juillet 1816}} |- | {{date-|17 août}} || Mort du général [[José de San Martín]] || ''Muerte del General [[José de San Martín]]'' || anniversaire de la mort du [[José de San Martín]], il est l'un des héros des indépendances sud-américaines |- | {{date-|12 octobre}} || [[Découverte et exploration de l'Amérique]] || ''Día de la Raza/Día del Respeto a la Diversidad Cultural (depuis 2012)'' || |- | {{date-|8 décembre}} || [[Immaculée Conception]] || ''Día de la Inmaculada Concepción'' || |- | {{date-|25 décembre}} || [[Noël]] || ''Navidad'' || |} == Sports == Bien que le [[football]] soit le sport le plus populaire en Argentine avec de très grands joueurs comme [[Alfredo Di Stéfano]], [[Oswaldo Piazza|Osvaldo Piazza]], [[Diego Maradona]] ou [[Lionel Messi]], d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le [[pato (sport)|pato]]. Ainsi, l'Argentine s'illustre régulièrement en [[basket-ball]], en [[Équipe d'Argentine de rugby à XV|rugby à {{XV}}]], en [[pelote basque]], en [[padel]] ou encore en [[tennis]] avec [[Guillermo Vilas]], [[Gabriela Sabatini]] ou [[Juan Martín del Potro]] notamment. Par ailleurs, on peut également citer le [[rink hockey]], le [[hockey sur gazon]], le [[polo]] avec {{Lien|langue=es|trad=Juan Carlos Harriott}} ou [[Adolfo Cambiaso]], le [[golf]] avec [[Eduardo Romero]] ou le [[Compétition automobile|sport automobile]] avec [[Juan Manuel Fangio]] comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le [[rugby à XIII]], s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000<ref>{{Ouvrage |auteur1=Aimé Mouret |titre=Le Who's who du rugby à XIII |titre volume=Argentine |passage=21 |lieu=Toulouse |éditeur=Éditions de l'Ixcea |date=décembre 2011 |pages totales=291 |isbn=978-2-84918-118-8 |bnf=425792076}}.</ref>. <gallery> Messi in Germany and Argentina face off in the final of the World Cup 2014 -2014-07-13 (24).jpg|[[Lionel Messi]] lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014. Diego Maradona.jpg|[[Diego Maradona]], ancien joueur de football et ancien sélectionneur de l'équipe d'Argentine. </gallery> == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Argentina|commons titre=Argentine |wikisource=Catégorie:Argentine|wikisource titre=Argentine |wiktionary=Argentine |wikiquote=Argentine|wikiquote titre=Argentine |wikinews=Page:Argentine|wikinews titre=Argentine |wikivoyage=Argentine }} === Articles connexes === * [[Presse écrite en Argentine]] * [[Peuples amérindiens d'Argentine]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.argentina.travel/fr Site touristique officiel] * [http://www.efran.mrecic.gov.ar/ Site officiel Ambassade Argentine] * [http://donnees.banquemondiale.org/pays/argentine Données de la Banque mondiale] {{Palette|Provinces d'Argentine|Pays d'Amérique|Union latine|G20}} {{Portail|Argentine|Amérique du Sud}} [[Catégorie:Argentine|*]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa
Akira Kurosawa
{{En-tête label|AdQ|année=2023}} {{Redirect|Kurosawa}} {{Infobox Cinéma (personnalité) | nom = Akira Kurosawa<br>{{Langue|japonais|黒澤 明}} | image = Akirakurosawa-onthesetof7samurai-1953-page88.jpg | upright = | légende = Akira Kurosawa vers 1953. | nom de naissance = | surnom = AK, Sensei, l’Empereur{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=379}} | date de naissance = 23 mars 1910 | lieu de naissance = [[Shinagawa]], [[Tokyo]] ([[Japon]]) | nationalité = {{Drapeau2|Japon|domaine=nationalité}} | date de décès = 6 septembre 1998 | lieu de décès = [[Setagaya]], Tokyo (Japon) | profession = [[Réalisateur]], [[Producteur de cinéma|producteur]], [[scénariste]] et [[monteur]] | films notables = ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]''<br>''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''<br>''[[Les Sept Samouraïs]]''<br>''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]''<br>''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]''<br>''[[Ran (film)|Ran]]'' | site web = }} {{Japonais|'''Akira Kurosawa'''|黒澤 明|Kurosawa Akira}} est un [[réalisateur]], [[Producteur de cinéma|producteur]], [[scénariste]] et [[monteur]] [[japon]]ais, né le {{Date de naissance|23 mars 1910}} à [[Tokyo]], où il est mort le {{Date de décès|6 septembre 1998}}. Il est considéré comme l’un des cinéastes les plus célèbres et influents de l’histoire du cinéma. En cinquante-sept ans de carrière cinématographique, il a réalisé plus de trente films. Après une brève expérience de peintre, Akira Kurosawa entre dans l’industrie cinématographique japonaise en 1936 en tant qu’[[assistant réalisateur]] et scénariste. Il fait ses débuts en tant que réalisateur pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] avec le film d’action populaire {{Japonais|''[[La Légende du grand judo]]''|姿三四郎|Sugata Sanshirō|1943}}. Son huitième long métrage, {{Japonais|''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]''|酔いどれ天使|Yoidore tenshi}}, sort en 1948 et est acclamé par la critique, consolidant sa réputation. Ce film marque les débuts de sa collaboration avec l’acteur [[Toshirō Mifune]], qui va tourner dans seize de ses films. Pour {{Japonais|''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]''|羅生門}}, dont la première a lieu à Tokyo en {{Date-|août 1950}}, Akira Kurosawa reçoit le [[Lion d'or|Lion d’or]] de la [[Mostra de Venise 1951|Mostra de Venise]]. Cette récompense inattendue permet au film d’être diffusé en Europe et en Amérique du Nord. Son succès public et critique ouvre les portes de l’Occident au [[cinéma japonais]] et permet à d’autres cinéastes japonais d’obtenir une reconnaissance internationale. Des {{Nobr|années 1950}} au début des {{Nobr|années 1960}}, Kurosawa réalise environ un film par an, dont {{Japonais|''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''|生きる|Ikiru|1952}}, {{Japonais|''[[Les Sept Samouraïs]]''|七人の侍|Shichinin no samurai|1954}} et {{Japonais|''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]''|用心棒|Yōjinbō|1961}}. Au début des {{Nobr|années 1970}}, il devient beaucoup moins prolifique, mais ses œuvres tardives {{Incise|dont {{Japonais|''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]''|影武者|Kagemusha|1980}} et {{Japonais|''[[Ran (film)|Ran]]''|乱||1985}}}} continuent de remporter des prix, dont la [[Palme d'or|Palme d’or]] au [[Festival de Cannes]] pour ''Kagemusha''. En 1990, il reçoit l’[[Oscars d'honneur|Oscar d’honneur]] décerné par l’{{Langue|anglais|[[Academy of Motion Picture Arts and Sciences]]}} {{Citation|pour l’ensemble de ses réalisations qui ont inspiré, ravi, enrichi et diverti le public mondial et influencé les cinéastes du monde entier}}. En 1999, il est nommé à titre posthume « Personnalité asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, littérature, et culture » par le magazine ''[[Asiaweek]]'' et [[CNN]], présenté comme {{Citation|l’une des cinq personnes ayant le plus contribué à l’épanouissement de l’Asie durant les cent dernières années}}. == Biographie == === Enfance et éducation cinématographique (1910-1935) === Kurosawa naît le {{Date-|23 mars 1910}}{{Sfn|San Juan|2018|p=11}} dans le quartier de Higashiōi ([[Arrondissement spécial de Tokyo|arrondissement]] de [[Shinagawa]]) à [[Tokyo]]. Son père Isamu, descendant d’une famille de [[samouraï]]s de la [[Préfecture d'Akita|préfecture d’Akita]], est directeur de l’école secondaire de l’Institut d’éducation physique de l’armée, tandis que sa mère vient d’une famille de marchands d’[[Osaka]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=14-15}}. Il est le benjamin d’une lignée de sept enfants. Deux d’entre eux sont presqu’adultes à sa naissance, et une de ses sœurs meurt peu de temps après. Kurosawa ne grandit alors qu’avec trois de ses frères et sœurs{{Sfn|Galbraith|2002|p=14-15}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=17}}. En plus de promouvoir l’exercice physique, son père, Isamu Kurosawa, considère la culture occidentale {{Incise|et plus particulièrement le cinéma et le théâtre}} comme un point essentiel de l’éducation : le jeune Akira découvre le cinéma à l’âge de {{Nobr|6 ans}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=5-7}}. Sous l’influence d’un de ses professeurs d’école élémentaire, {{M.|Tachikawa}}, il se passionne pour la peinture et le dessin{{Sfn|Kurosawa|1983|p=12-13}}. À cette époque, il étudie également la [[calligraphie]] et le [[kendo]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=16}}. L’enfance d’Akira Kurosawa est également très influencée par son frère Heigo, de quatre ans son aîné. Kurosawa rapporte qu’à la suite du [[séisme du Kantō de 1923]], Heigo l’emmène dans les quartiers les plus détruits de la capitale et que lorsqu’il tente de détourner les yeux des cadavres jonchant les rues, son frère l’en empêche pour l’obliger à affronter ses peurs. Pour certains critiques, cet événement a fortement influencé la sensibilité de Kurosawa{{Sfn|Kurosawa|1983|p=51-52}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=302}}. Heigo est un élève brillant, mais échoue à son examen d’entrée au lycée. À la suite de cet échec, il se détache peu à peu de sa famille, et se concentre sur la littérature étrangère{{Sfn|Kurosawa|1983|p=17}}. À la fin des années 1920, Heigo devient ''[[benshi]]'' (commentateur de [[Cinéma muet|films muets]]) et se fait connaître sous le nom de Suda Teimei. Akira, qui veut alors devenir [[Yō-ga (peinture)|peintre de style occidental]]{{Sfn|Kurosawa|1983|p=70-71}}, emménage avec son frère{{Sfn|Galbraith|2002|p=19}}. Grâce à Heigo, Akira découvre non seulement le cinéma, mais également le théâtre et le cirque{{Sfn|Kurosawa|1983|p=72-74, 82}}. Dans le même temps, il expose ses toiles et travaux dans le cadre des expositions de la Ligue des artistes prolétariens. Mais il n’arrive pas à vivre de sa peinture et finit par s’en lasser. Il se détourne aussi de la politique alors que la répression policière s’est accentuée{{Sfn|Kurosawa|1983|p=77}}. Avec l’avènement du [[Cinéma sonore|cinéma parlant]] au début des années 1930, il devient difficile pour les ''benshi'' comme Heigo de trouver du travail, et Akira retourne chez ses parents. En {{Date-|juin 1933}}, Heigo se suicide avec sa compagne. Kurosawa décrit cette mort comme un sentiment durable de perte{{Sfn|Richie|1999|p=11}}, et l’évoque dans le chapitre intitulé « Une histoire dont je ne veux pas parler » de son autobiographie{{Sfn|Kurosawa|1983|p=84}}. Seulement quatre mois après la mort de Heigo, son frère aîné meurt également{{Sfn|Galbraith|2002|p=19}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=84}}. === Apprentissage de la réalisation (1935-1941) === [[Fichier:Akira Kurosawa and Mikio Naruse during the shooting of Nadare, 1937.jpg|vignette|redresse|Akira Kurosawa, assistant réalisateur de [[Mikio Naruse]] (à droite) durant le tournage d’''[[Avalanche (film, 1937)|Avalanche]]''. En arrière-plan, le [[Château de Nagoya (Aichi)|château de Nagoya]].|alt=Photographie en noir et blanc d’un jeune homme japonais en costume au premier plan devant un autre homme quelques mètres derrière lui. Un château se trouve à l’arrière-plan.]] En 1935, le nouveau [[studio de cinéma]] « [[P.C.L.|Photo Chemical Laboratories]] » {{Incise|abrégé PCL, et qui devient par la suite le studio [[Tōhō]]}} recherche des assistants réalisateurs. Bien qu’il n’ait jamais envisagé de travailler dans le cinéma et qu’il ait déjà un travail d’illustrateur de livres, Kurosawa répond à l’annonce du studio, qui demande aux candidats de rédiger un essai sur les défauts fondamentaux des films japonais et les moyens d’y remédier. Kurosawa explique dans son papier que si ces défauts sont fondamentaux, alors il n’y a aucun moyen de les corriger. Cette lettre au ton moqueur lui permet de passer les examens suivants. Le réalisateur [[Kajirō Yamamoto]], qui fait partie des recruteurs, insiste pour que Kurosawa soit embauché. En {{Date-|février 1936}}, à l’âge de {{Nobr|25 ans}}, Kurosawa entre chez PCL{{Sfn|Kurosawa|1983|p=89-93}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=25}}. Au cours de ses cinq années en tant qu’assistant, Kurosawa travaille pour un nombre important de réalisateurs différents, mais celui qui lui apporte le plus reste Kajirō Yamamoto. Sur ses vingt-quatre films en tant qu’[[assistant réalisateur]], dix-sept sont réalisés par Yamamoto, la plupart étant des comédies jouées par l’acteur [[Ken'ichi Enomoto|Ken’ichi Enomoto]], plus connu sous le nom de « Enoken »{{Sfn|Galbraith|2002|p=652-658}}. Yamamoto cultive le talent de Kurosawa et le fait passer en une année de troisième assistant à « assistant réalisateur en chef »{{Sfn|Galbraith|2002|p=29-30}}. Les responsabilités de Kurosawa s’accroissent, et son travail va de l’élaboration des scènes et du développement du film aux repérages des lieux de tournage, en passant par la finition du scénario, les répétitions, l’éclairage, le [[doublage]], le [[montage]] et la direction de la [[seconde équipe]]{{Sfn|Goodwin|1994|p=40}}. Dans son dernier film en tant qu’assistant réalisateur, {{Japonais|''[[Cheval (film)|Cheval]]''|馬|Uma|1941}}, Kurosawa prend en charge l’essentiel de la production, Yamamoto étant déjà occupé par le tournage d’un autre film{{Sfn|Galbraith|2002|p=35}}. Yamamoto confie à Kurosawa qu’un bon réalisateur doit avant tout être un excellent scénariste{{Sfn|Kurosawa|1983|p=103}}. Kurosawa comprend alors qu’il peut être davantage rémunéré en écrivant des scénarios plutôt qu’en restant assistant réalisateur{{Sfn|Goodwin|1994|p=42}}. Par la suite, il écrit ou coécrit tous ses films, et écrit fréquemment des scénarios pour d’autres réalisateurs, comme celui du film {{Japonais|''[[Le Triomphe des ailes]]''|翼の凱歌|Tsubasa no gaika|1942}} de [[Satsuo Yamamoto]]. L’écriture de scénarios pour d’autres réalisateurs est pour Kurosawa une activité lucrative, qui dure jusque dans les années 1960, bien après qu’il soit devenu célèbre{{Sfn|Galbraith|2002|p=658-707}}. === Guerre, censure et mariage (1942-1945) === Durant les deux ans suivant la sortie de ''Cheval'' en 1941, Kurosawa est en quête d’une histoire qui pourrait lancer sa carrière de réalisateur. Vers la fin de l’année 1942, environ un an après le début de la [[Guerre du Pacifique|guerre entre le Japon et les États-Unis]], le romancier [[Tsuneo Tomita]] publie ''Sugata Sanshirō'', un roman sur la naissance du judo écrit dans le style de ''[[Musashi (roman)|Miyamoto Musashi]]''. Intrigué par le livre, Kurosawa l’achète le jour de sa publication ; après l’avoir lu d’une traite, il demande immédiatement à la [[Tōhō]] d’en acquérir les droits d’adaptation. Son intuition s’est avérée juste puisque, en l’espace de quelques jours, trois autres grands studios japonais proposent également d’acheter les droits. La Tōhō finit par les obtenir, et Kurosawa entame la préproduction de son premier film en tant que réalisateur{{Sfn|Galbraith|2002|p=39}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=121-123}}. [[Fichier:Sugata Sanshiro poster.jpg|vignette|redresse|gauche|Affiche de ''[[La Légende du grand judo]]'' lors de la ressortie du film au Japon en 1952.|alt=Affiche d’un film avec des inscriptions en japonais. En haut de l’affiche, un homme et une femme regardent devant eux. Le bas de l’affiche montre plusieurs hommes dans un champ.]] Le tournage de {{Japonais|''[[La Légende du grand judo]]''|姿三四郎|Sugata Sanshirō}} débute à [[Yokohama]] en {{Date-|décembre 1942}}. La production du film ne pose pas de problème, mais la [[censure]], qui avait donné son accord en amont conformément à la loi sur le cinéma de 1939<ref>{{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Tadao Satō]] |langue originale=japonais |titre=Le Cinéma japonais (tome I) |passage=208 |lieu=Paris |éditeur=[[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Éditions du Centre Pompidou]] |année=1997 |pages totales=264 |isbn=2-85850-919-0}}.</ref>, juge le résultat du tournage trop {{Citation|anglo-saxon}}. ''La Légende du grand judo'' doit finalement sa sortie le {{Date-|25 mars 1943}} au réalisateur [[Yasujirō Ozu]], qui défend le film. Néanmoins, dix-huit minutes de la version initiale sont censurées. La plupart de ces coupes sont aujourd’hui considérées comme définitivement perdues{{Sfn|Galbraith|2002|p=43, 45-46}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=124-128, 130-131}}. ''La Légende du grand judo'' est un film caractéristique de l’idéologie de l’époque. Il exalte les vertus morales et l’abnégation du petit peuple, par opposition à l’égoïsme et à la méchanceté des bourgeois occidentalisés, représentés par le personnage de Gennosuke. Kurosawa s’intéresse ensuite au sujet des [[Histoire des femmes#Guerres mondiales|femmes ouvrières en temps de guerre]] dans {{Japonais|''[[Le Plus Beau]]''|一番美しく|Ichiban utsukushiku}}, un [[film de propagande]] tourné dans un style semi-documentaire au début de l’année 1944. Le scénario, écrit par Kurosawa, met en scène un groupe de jeunes ouvrières dans une usine de lentilles optiques à usage militaire qui fait tout son possible malgré les difficultés pour augmenter sa productivité. Pour obtenir des performances réalistes de la part des actrices, Kurosawa les fait vivre dans une véritable usine pendant le tournage, manger la nourriture de l’usine et s’appeler les unes les autres par les noms de leurs personnages. Il utilise des méthodes similaires avec ses interprètes tout au long de sa carrière{{Sfn|Kurosawa|1983|p=132-135}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=46-51}}. Au cours de la production, [[Yōko Yaguchi]]<ref group="alpha">Kurosawa est marié avec [[Yōko Yaguchi]] de 1945 à 1985.</ref>, l’actrice interprétant la meneuse du groupe d’ouvrières, est choisie par ses collègues pour présenter à Kurosawa leurs exigences. Paradoxalement, alors qu’ils s’opposent en permanence, Yaguchi et Kurosawa se rapprochent. Ils se marient le {{Date-|21 mai 1945}}, alors que Yōko est enceinte de deux mois. Ils restent mariés jusqu’à la mort de Yōko en 1985{{Sfn|Kurosawa|1983|p=137-139}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=55-57}}. Ils ont ensemble deux enfants : un fils, Hisao, né le {{Date de naissance-|20 décembre 1945}}, producteur de quelques-uns des derniers projets de son père, et une fille, [[Kazuko Kurosawa|Kazuko]], née le {{Date de naissance-|29 avril 1954}}, chef costumière{{Sfn|Galbraith|2002|p=64, 191}}. [[Fichier:Photo during the shooting of The Men Who Tread on the Tiger's Tail 2, 1945.jpg|vignette|redresse|Tournage des ''[[Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre|Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre]]'' en {{Date-|septembre 1945}}.|alt=Photographie en noir et blanc prise en plongée lors du tournage du film, l’équipe technique est au premier plan et les acteurs au second plan.]] Juste avant son mariage, Kurosawa est pressé par le studio de donner une suite à ''La Légende du grand judo''. Le film de propagande {{Japonais|''[[La Nouvelle Légende du grand judo]]''|續姿三四郎|Zoku Sugata Sanshirō}} sort en {{Date-|mai 1945}}, et est souvent considéré comme l’une des œuvres les moins abouties de Kurosawa{{Sfn|Kurosawa|1983|p=135-137}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=51-55}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=24-25}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=89}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=55-56}}. Dans le contexte de pénurie des derniers mois de la guerre, Kurosawa décide d’écrire le scénario d’un film moins onéreux à produire que les précédents. {{Japonais|''[[Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre]]''|虎の尾を踏む男達|Tora no o o fumu otokotachi}}, basé sur la pièce de [[kabuki]] ''[[Kanjinchō]]'', avec Enoken, est achevé en {{Date-|septembre 1945}}. À cette date, le Japon vient de capituler, et l’[[Occupation du Japon|occupation du pays]] par les Alliés a commencé. Le système de censure mis en place par les Américains, à l’encontre de tous les films japonais réalisés pendant la guerre, bloque la diffusion du film, estimant qu’il défend des valeurs {{Citation|féodales}}. Le film avait déjà été critiqué par les censeurs japonais en temps de guerre, qui le jugeaient trop occidental et {{Citation|démocratique}}. Ils regrettaient notamment le rôle du porteur comique interprété par Enoken. Le film n’aurait donc probablement pas vu le jour même si la guerre s’était poursuivie plus longtemps. Il ne sort finalement qu’en 1952, sept ans après son tournage{{Sfn|Galbraith|2002|p=660-661}}{{,}}{{Sfn|Richie|2001|p=106}}. === Travaux d'après-guerre (1946-1950) === Au lendemain de la guerre, Kurosawa est inspiré par les idéaux démocratiques du nouveau régime né de l’occupation. Le premier film résultant de cette inspiration est {{Japonais|''[[Je ne regrette rien de ma jeunesse]]''|わが青春に悔なし|Waga seishun ni kuinashi}}, sorti en 1946, basé sur l’[[incident de Takigawa]] de 1933 et l’affaire de l’espion [[Hotsumi Ozaki]], dans lequel le réalisateur critique le régime japonais d’avant-guerre{{Note|groupe=alpha|nom=film1946|texte=En 1946, Kurosawa coréalise, avec son mentor, [[Kajirō Yamamoto]], et [[Hideo Sekigawa]], le long métrage {{Japonais|''[[Ceux qui bâtissent l'avenir|Ceux qui bâtissent l’avenir]]''|明日を作る人々|Asu o tsukuru hitobito}}. Il semblerait qu’il ait été contraint de réaliser ce film contre sa volonté par les studios Tōhō, avec lesquels il était sous contrat à l’époque (il prétend que sa partie du film est tournée en une semaine seulement). C’est le seul film qu’il ait jamais réalisé et pour lequel il n’est pas crédité en tant que seul réalisateur, et le seul qui n’est jamais sorti en vidéo, sous quelque forme que ce soit. Le film est répudié par la suite par Kurosawa et n’est souvent pas compté avec les trente autres films qu’il a réalisés, bien qu’il soit mentionné dans certaines filmographies du réalisateur{{Sfn|Galbraith|2002|p=65-67}}.}}. Le personnage central du film est une femme, Yukie (interprétée par [[Setsuko Hara]]), qui cherche sa place dans un contexte de crise politique. Le scénario original, écrit par Eijirō Hisaita, doit être revu et corrigé de façon importante en raison de ses thèmes politiques. Le film divise la critique, tant par son sujet controversé que par le sexe de son personnage principal. En revanche, le succès auprès du public est présent, et le titre du film devient une phrase culte d’après-guerre{{Sfn|Galbraith|2002|p=70-79}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=37}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=150}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=114-134}}. Son film suivant, {{Japonais|''[[Un merveilleux dimanche]]''|素晴らしき日曜日|Subarashiki nichiyōbi}}, sort en {{Date-|juillet 1947}} et reçoit un accueil critique mitigé. Il s’agit de l’histoire d’amour relativement simple d’un couple appauvri par la guerre qui souhaite profiter de son jour de repos. Pour ce film, Kurosawa est influencé par les œuvres de [[Frank Capra]], [[D. W. Griffith]] et [[Friedrich Wilhelm Murnau|F. W. Murnau]], des cinéastes qu’il admire profondément{{Sfn|Richie|1999|p=43-46}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=87-91}}. En 1947 sort {{Japonais|''[[La Montagne d'argent|La Montagne d’argent]]''|銀嶺の果て|Ginrei no hate}}, un film de [[Senkichi Taniguchi]] et écrit par Kurosawa. Ce film marque les débuts du jeune acteur [[Toshirō Mifune]]. C’est Kurosawa, avec l’aide de Yamamoto, qui insiste pour que le studio Tōhō engage Mifune{{Sfn|Kurosawa|1983|p=159-161}}. [[Fichier:Shimura Takashi.JPG|vignette|redresse|gauche|Dans ''L’Ange ivre'', [[Takashi Shimura]] incarne le médecin dévoué qui aide le gangster incarné par [[Toshirō Mifune|Mifune]].|alt=Photographie en noir et blanc d’un homme en costume avec des lunettes en train de parler à un interlocuteur en face de lui et non visible.]] L’année suivante sort {{Japonais|''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]''|酔いどれ天使|Yoidore tenshi}}. Bien que le scénario doive être réécrit à cause de la censure de l’occupation, Kurosawa a le sentiment de pouvoir enfin s’exprimer librement. Le film raconte l’histoire d’un médecin tentant de sauver un [[yakuza]] de la [[tuberculose]]. Il s’agit de la première collaboration entre le réalisateur et Mifune. Cette collaboration se poursuit durant les seize films suivants du cinéaste (hormis ''Vivre''), où Mifune joue les premiers rôles. À l’origine, Mifune n’est pas censé jouer le personnage principal de ''L’Ange ivre'', mais sa prestation de yakuza est telle qu’il domine le film et éclipse le rôle du docteur alcoolique tenu par [[Takashi Shimura]]. Kurosawa décide alors de ne pas gêner la montée en puissance du jeune acteur. Le jeu de rebelle de Mifune conquiert aussitôt le public. L’[[avant-première]] a lieu en {{Date-|avril 1948}}, et le film est élu ''meilleur film de l’année'' par la prestigieuse revue ''[[Kinema Junpō]]''. Au total, trois films de Kurosawa seront ainsi récompensés{{Sfn|Kurosawa|1983|p=161-164}}{{,}}{{Sfn|Bock|1978|p=169}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=94-97}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=47-53}}. Avec le producteur [[Sōjirō Motoki]] et les réalisateurs [[Kajirō Yamamoto]], [[Mikio Naruse]] et [[Senkichi Taniguchi]], Kurosawa fonde l’{{Japonais|[[Association artistique cinématographique]]|映画芸術協会|Eiga Geijutsu Kyōkai}}. Pour les débuts de cette organisation, et pour son premier film pour [[Daiei (production)|Daiei]], Kurosawa adapte avec Taniguchi une pièce contemporaine de Kazuo Kikuta. {{Japonais|''[[Le Duel silencieux]]''|静かなる決闘|Shizukanaru kettō}} a pour tête d’affiche Toshirō Mifune en jeune médecin idéaliste luttant contre la [[syphilis]]. Il s’agit d’une tentative délibérée de Kurosawa de sortir Mifune des rôles de gangsters. Sorti en {{Date-|mars 1949}}, le film est un succès au box-office, mais est généralement considéré comme l’un des moins bons du cinéaste{{Sfn|Kurosawa|1983|p=168-169}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=54-57}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=100-104}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=140-146}}. Son second film de l’année 1949, également produit par l’Association artistique cinématographique et distribué par la [[Shintōhō]], est {{Japonais|''[[Chien enragé]]''|野良犬|Nora inu}}, l’un de ses films les plus célèbres. Ce film policier raconte l’histoire d’un jeune détective (interprété par Mifune) obsédé par son [[Pistolet (arme)|pistolet]] volé par un démuni qui s’en sert pour commettre des crimes. Il est chargé d’assister le commissaire Sato, dont la perspicacité pour remonter jusqu’au coupable rappelle celle du [[commissaire Maigret]]. Adapté d’un roman de Kurosawa lui-même, et écrit dans le style de l’un de ses auteurs favoris {{Incise|en l’occurrence [[Georges Simenon]]}}, il s’agit avant tout de sa première collaboration avec le scénariste [[Ryūzō Kikushima]]. L’une des séquences les plus célèbres du film, d’une durée de huit minutes et sans dialogues, représente le jeune détective déguisé en pauvre vétéran errant dans les rues à la recherche de son arme ; cette séquence utilise des plans d’un [[documentaire]] sur la ville de Tokyo ravagée par la guerre, réalisé par [[Ishirō Honda]], un ami de Kurosawa et futur réalisateur de {{Japonais|''[[Godzilla (film, 1954)|Godzilla]]''|ゴジラ|Gojira}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=172-177}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=108-115}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=58-64}}. {{Japonais|''[[Scandale (film, 1950)|Scandale]]''|醜聞|Shūbun}}, produit par la [[Shōchiku]] et sorti en {{Date-|avril 1950}}, est inspiré d’une expérience personnelle du réalisateur avec la [[Presse people|presse à scandale]]. Le film mêle drame judiciaire et problèmes sociaux sur fond de liberté d’expression et de responsabilités personnelles. Mais Kurosawa juge le travail flou et peu satisfaisant, rejoignant ce que s’accorde à dire la majorité des critiques{{Sfn|Kurosawa|1983|p=177-180}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=65-69}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=118-126}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=180-181}}. Cependant, c’est avec son second film de 1950, {{Japonais|''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]''|羅生門}}, que Kurosawa finit par gagner un tout nouveau public. === Reconnaissance internationale (1950-1958) === Après la sortie de ''Scandale'', Kurosawa est approché par les studios Daiei, afin qu’il réalise un deuxième film pour eux après ''Le Duel silencieux''. Le réalisateur choisit alors le script d’un jeune scénariste, [[Shinobu Hashimoto]], basé sur la [[nouvelle]] de [[Ryūnosuke Akutagawa]] intitulée {{Japonais|''[[Dans le fourré]]''|藪の中|Yabu no naka}} qui narre le meurtre d’un samouraï et le viol de sa femme. Kurosawa voit dans cette nouvelle un potentiel cinématographique, et décide de la développer avec l’aide de Hashimoto. Daiei accueille le projet avec enthousiasme d’autant que le budget requis semble faible avec ses deux uniques décors et un tournage majoritairement en extérieur{{Sfn|Galbraith|2002|p=127-138}}. [[Matsutarō Kawaguchi]], alors cadre à la Daiei, se plaindra plus tard auprès de Kurosawa d’avoir été roulé tant l’imposant décor de la porte Rashō a été couteux{{Sfn|Kurosawa|1983|p=180-187}}. Le tournage de ''Rashōmon'' se déroule du {{Date-|7 juillet}} au {{Date-|17 août 1950}} dans les grands espaces montagneux de la forêt de [[Nara]] puis dans la forêt qui longe le [[Konkai kōmyō-ji]] à [[Kyoto]]. La post-production du film dure une seule semaine, et est gênée par un incendie dans les studios. L’avant-première a lieu le {{Date-|25 août}} au théâtre impérial de Tokyo, la sortie nationale le lendemain. Les critiques sont partagées, intriguées par le thème unique du film. Il s’agit néanmoins d’un succès financier modéré pour la société Daiei{{Sfn|Kurosawa|1983|p=180-187}}{{,}}{{Sfn|Nogami|2006|p=82-99}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=132}}. [[Fichier:Dostoevskij 1876.jpg|vignette|redresse|''L’Idiot'' est adapté du [[L'Idiot|roman]] de [[Fiodor Dostoïevski]], écrivain préféré de Kurosawa et influence majeure de son œuvre.|alt=Photographie en noir et blanc d’un homme barbu, assis en costume noir. L’individu regarde à droite de l’objectif de la caméra.]] Le film suivant de Kurosawa, pour Shōchiku, est {{Japonais|''[[L'Idiot (film, 1951)|L’Idiot]]''|白痴|Hakuchi}}, une adaptation du roman de l’écrivain préféré du réalisateur, [[Fiodor Dostoïevski]]. Le cinéaste délocalise l’histoire de la [[Russie]] à [[Hokkaidō]], mais reste très fidèle à l’œuvre originale, ce que de nombreuses critiques jugent dommageable pour le film. Jugé trop long, le film de Kurosawa est raccourci, passant de {{Nobr|265 minutes}} (près de {{Heure|4|30}}) à {{Nobr|166 minutes}}, ce qui rend l’histoire difficilement compréhensible. À sa sortie, les critiques sont très mauvaises, mais le film rencontre un succès modéré auprès du public, essentiellement grâce à la présence de [[Setsuko Hara]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=144-147}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=135-142}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=190-193}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=81-85}}. Pendant ce temps, à l’insu de Kurosawa, ''Rashōmon'' est sélectionné à la [[Mostra de Venise]] grâce aux efforts de Giuliana Stramigioli, une représentante basée au Japon d’une société de production italienne. Le {{Date-|10 septembre 1951}}, ''Rashōmon'' reçoit la plus haute distinction du festival, le [[Lion d'or|Lion d’or]]. Cette récompense surprend l’ensemble du monde du cinéma, qui à l’époque ignorait quasiment tout de la tradition cinématographique du Japon{{Sfn|Galbraith|2002|p=136}}. Daiei exploite alors brièvement le film à [[Los Angeles]] jusqu’à ce que [[RKO Pictures|RKO]] rachète les droits de distribution sur le sol des [[États-Unis]]. Le risque est grand pour RKO : à l’époque, un seul film [[Sous-titrage|sous-titré]] est sur le marché américain, et le seul film japonais ayant été distribué à [[New York]], une [[comédie]] de [[Mikio Naruse]] en 1937, a été un échec critique et commercial. Pourtant, l’exploitation de ''Rashōmon'' est un succès, aidée par de nombreux critiques dont [[Ed Sullivan]] : lors des trois premières semaines, le film engrange {{Unité|35000|$}}, et ce dans un seul cinéma de New York. Le public français quant à lui découvre le film en salles en {{Date-|avril 1952}}<ref>{{Lien web |auteur=Henry Magnan |titre="Rashomon", film japonais |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1952/04/22/rashomon-film-japonais_2012419_1819218.html |site=[[Le Monde]] |date=22 avril 1952 |consulté le=26 avril 2023}}.</ref>. Ce succès entraîne un regain d’intérêt pour les films japonais en Occident dans les {{Nobr|années 1950}}, éclipsant le [[Néoréalisme (cinéma)|cinéma néoréaliste italien]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=137-142}}. Grâce à cette renommée, les films d’autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à être distribués en Occident, comme ceux de [[Kenji Mizoguchi]], et plus tard ceux de [[Yasujirō Ozu]], des cinéastes reconnus au Japon mais totalement inconnus dans cette partie du monde{{Sfn|Bock|1978|p=35, 71}}. [[Fichier:Ikiru poster.jpg|vignette|redresse|gauche|Affiche japonaise de ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]'' (1952).|alt=Affiche d’un film avec des inscriptions en japonais. Elle présente deux individus, un homme âgé en costume et une jeune femme en train de jouer à la balançoire, souriants.]] Sa carrière gonflée par sa reconnaissance internationale, Kurosawa retourne chez Tōhō et travaille sur son prochain film, {{Japonais|''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''|生きる|Ikiru}}. Le film met en scène Watanabe ([[Takashi Shimura]]), un fonctionnaire atteint d’un cancer qui cherche à donner un dernier sens à sa vie. Pour le scénario, Kurosawa s’allie à Hashimoto et à l’écrivain [[Hideo Oguni]], avec qui il coécrit douze films. Malgré le sujet grave, les scénaristes abordent le récit d’une manière satirique, ce que certains comparent au travail de [[Bertolt Brecht]]. Cette stratégie leur a permis d’éviter ce sentimentalisme commun qui règne habituellement autour de personnages atteints de maladies incurables. ''Vivre'' sort en {{Date-|octobre 1952}}, Kurosawa est récompensé de son deuxième « meilleur film » de ''Kinema Junpō'', et le film remporte un grand succès au box-office{{Sfn|Galbraith|2002|p=155-167}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=86-96}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=99-113}}. En {{Date-|décembre 1952}}, Kurosawa s’isole durant {{Nobr|45 jours}} avec les deux scénaristes de ''Ikiru'', Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Ensemble, ils écrivent le scénario du prochain film du cinéaste, {{Japonais|''[[Les Sept Samouraïs]]''|七人の侍|Shichinin no samurai}}. Il s’agit du premier véritable ''[[chanbara]]'' de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd’hui le plus connu. L’histoire, celle d’un pauvre village de l’[[époque Sengoku]] qui fait appel à un groupe de samouraïs afin de se défendre des bandits, est traitée par Kurosawa d’une manière totalement épique, et l’action est méticuleusement détaillée durant les trois heures et demie. Le film s’appuie sur une [[Distribution d'ensemble|distribution d’ensemble]] impressionnante, composée notamment d’acteurs ayant déjà tourné avec Kurosawa{{Sfn|Galbraith|2002|p=170-191}}. Trois mois sont nécessaires pour la préproduction, un mois pour les répétitions. Le tournage dure {{Nobr|148 jours}} étalés sur près d’un an, interrompu entre autres par des difficultés de production et d’ordre financier, ainsi que par les problèmes de santé de Kurosawa. Le film sort finalement en {{Date-|avril 1954}}, soit {{Nobr|6 mois}} après la date prévue. Le film coûte trois fois plus que prévu, et devient alors le film japonais le plus cher jamais réalisé. Les critiques sont positives, et le succès au box-office permet de rentrer rapidement dans les frais. Après de nombreuses modifications, il est distribué sur le marché international. Au fil du temps, et grâce aux versions non modifiées diffusées par la suite, le film accroît sa notoriété. En 1979, un vote parmi des critiques japonais le classe comme étant le meilleur film japonais de tous les temps. Aujourd’hui encore, il est considéré comme tel par certains critiques{{Sfn|Galbraith|2002|p=170-191}}{{,}}{{Sfn|Mellen|2002|p=6}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=97-108}}. [[Fichier:Ikimono no kiroku poster.jpg|vignette|redresse|Affiche du film ''[[Vivre dans la peur]]''.|alt=Affiche d’un film avec des inscriptions en japonais. Un homme avec des lunettes au visage terrifié pointe du doigt quelque chose devant lui, qu’on ne voit pas. Il se situe devant un fond jaune et devant le Soleil.]] En 1954, des tests nucléaires militaires dans le Pacifique créent des incidents aux conséquences désastreuses, comme celui impliquant le thonier japonais ''[[Daigo Fukuryū Maru]]''. C’est dans cette anxiété ambiante que Kurosawa conçoit son film suivant, {{Japonais|[[Vivre dans la peur]]|生きものの記録|Ikimono no kiroku}}. Le propos porte sur un riche industriel (Toshirō Mifune) terrifié à l’idée d’une attaque nucléaire, et qui décide d’emmener sa famille dans une ferme au Brésil pour être en sécurité. La production est moins chaotique que lors du film précédent, mais à quelques jours de la fin du tournage, [[Fumio Hayasaka]], compositeur et ami de Kurosawa, meurt de la tuberculose. La bande originale est alors achevée par l’assistant de Hayasaka, [[Masaru Satō]], qui travaille sur les huit films suivants de Kurosawa. ''Vivre dans la peur'' sort en {{Date-|novembre 1955}}, mais l’accueil des critiques et du public est timide et réservé. Le film devient alors le premier de Kurosawa à ne pas rentrer dans ses frais durant son exploitation en salle. Aujourd’hui, il est considéré comme le meilleur film traitant des effets psychologiques de la paralysie nucléaire mondiale{{Sfn|Galbraith|2002|p=214-223}}{{,}}{{Sfn|Goodwin|1994|p=125}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=159-170}}. Le projet suivant de Kurosawa, {{Japonais|''[[Le Château de l'araignée|Le Château de l’araignée]]''|蜘蛛巣城|Kumonosu-jō}}, est une adaptation du [[Macbeth (Shakespeare)|''Macbeth'']] de [[William Shakespeare]], dont l’histoire est transposée en Asie à l’[[époque Sengoku]]. Kurosawa donne pour instruction aux acteurs, et notamment à l’actrice principale [[Isuzu Yamada]], d’agir et de jouer comme s’il s’agissait d’un classique de la littérature japonaise et non occidentale. Le jeu des acteurs s’apparente alors aux techniques et styles du [[Nô|théâtre nô]]. Le film est tourné en 1956 et sort en {{Date-|janvier 1957}}. Le succès en salle est légèrement moins mauvais que pour ''Vivre dans la peur''. À l’étranger, le film devient rapidement une référence parmi les adaptations cinématographiques de Shakespeare{{Sfn|Galbraith|2002|p=230-239}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=115-124}}{{,}}{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=Interview de [[Isuzu Yamada]]}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=142-149}}. La production d’une autre adaptation d’un classique européen suit immédiatement celle du ''Château de l’araignée''. {{Japonais|''[[Les Bas-fonds (film, 1957)|Les Bas-fonds]]''|どん底|Donzoko}}, adapté de la [[Les Bas-fonds (Gorki)|pièce du même nom]] de [[Maxime Gorki]], est réalisé en mai et {{Date-|juin 1957}}. Bien que l’adaptation soit très fidèle à la pièce de théâtre russe, l’exercice de transposition à l’[[Époque d'Edo|époque d’Edo]] est considéré comme une réussite artistique. La première a lieu en {{Date-|septembre 1957}}, et le film reçoit un accueil partagé, similaire à celui reçu par ''Le Château de l’araignée''. Certains critiques le classent parmi les œuvres les plus sous-estimées de Kurosawa{{Sfn|Galbraith|2002|p=239-246}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=149-154}}{{,}}{{Sfn|Bock|1978|p=171, 185-186}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=125-133}}. [[Fichier:Uehara Mifune Shimura 1957 Scan10008.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Toshirō Mifune]], [[Takashi Shimura]] et [[Misa Uehara]] en 1957.|alt=Photographie en noir et blanc de trois individus japonais, qui regardent l’objectif avec le sourire, deux hommes et une femme. Les deux hommes sont en costumes. La scène a lieu dans une rue, le jour.]] Les trois films suivant ''Les Sept Samouraïs'' n’ont pas connu le même succès auprès du public japonais. Le travail de Kurosawa est de plus en plus sombre et pessimiste, et le réalisateur aborde les questions de la rédemption. Kurosawa, qui s’aperçoit de ces changements, décide délibérément de retourner à des films plus légers et divertissants. À cette même époque, le [[format écran large]] devient très populaire au Japon. En résulte {{Japonais|''[[La Forteresse cachée]]''|隠し砦の三悪人|Kakushi toride no san-akunin}}, film d’action et d’aventure mettant en scène une princesse, son fidèle général et deux paysans devant traverser les lignes ennemies pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Sorti en 1958, ''La Forteresse cachée'' est un énorme succès au box-office, et est chaudement accueilli par les critiques. Aujourd’hui, le film est considéré comme l’un des films les plus légers et accessibles de Kurosawa, mais reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur ''[[Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir|Star Wars]]'', le {{Langue|anglais|''[[space opera]]''}} de [[George Lucas]] sorti en 1977{{Sfn|Galbraith|2002|p=253-264}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=134-139}}{{,}}<ref>{{DVDBibliographie |langue=anglais |titre=Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir |distributeur=[[20th Century Studios Home Entertainment]] |année=2006 |format=[[DVD]] |passage=commentaires de [[George Lucas]]}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Conrad|2022|p=123-128}}. === Naissance d'une entreprise et fin d'une ère (1959-1965) === Depuis ''Rashōmon'', les films de Kurosawa atteignent un public plus large, et la fortune du réalisateur augmente. Tōhō propose alors au réalisateur de financer lui-même une partie de ses films, et ainsi de limiter les risques financiers pour la société de production, en échange de quoi Kurosawa aurait davantage de liberté artistique en tant que coproducteur. Kurosawa accepte, et la Kurosawa Production Company naît en {{Date-|avril 1959}}, avec Tōhō comme actionnaire principal{{Sfn|Galbraith|2002|p=264}}. Alors qu’il met maintenant en jeu son propre argent, Kurosawa choisit de réaliser un film critiquant plus ouvertement la politique et l’économie japonaise que ses précédentes œuvres. {{Japonais|''[[Les salauds dorment en paix]]''|悪い奴ほどよく眠る|''Warui yatsu hodo yoku nemuru''}}, basé sur un scénario de Mike Inoue, neveu de Kurosawa, raconte la vengeance d’un jeune homme grimpant dans la hiérarchie d’une entreprise corrompue afin de démasquer les responsables de la mort de son père. Son thème se révèle d’actualité : pendant la production, de grandes manifestations ont lieu pour dénoncer le [[traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon]]. Ce traité est considéré, notamment par la jeunesse, comme une menace pour la démocratie du pays car il donne plus de pouvoir aux entreprises et aux politiciens. Le film sort en {{Date-|septembre 1960}} sous une critique positive, mais le succès au box-office est modeste. La séquence d’ouverture de {{Nobr|25 minutes}}, décrivant une cérémonie d’entreprise interrompue par des journalistes et la police, est considérée comme l’une des plus savamment orchestrées de Kurosawa, mais, par comparaison, le reste du film déçoit. Le film est également critiqué pour son héros conventionnel luttant contre un mal social qui ne peut être résolu par des individualités{{Sfn|Richie|1999|p=140-146}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=274}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=286-293}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=175-188}}. {{Japonais|''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]''|用心棒|Yōjinbō}}, le second film de Kurosawa Productions, est centré sur le samouraï Sanjūrō qui pousse à s’entretuer deux clans se disputant violemment le contrôle d’une ville du {{S-|XIX}}. Le réalisateur joue avec les conventions de genre, en particulier le [[western]], et se permet un portrait artistique de la violence sans précédent au Japon. Sanjurō est parfois perçu comme un personnage fantaisiste qui renverse par magie le triomphe historique des marchands corrompus sur les samouraïs. Le film sort en {{Date-|avril 1961}} et obtient un immense succès au box-office, rapportant plus d’argent que tous les films précédents de Kurosawa. Le film démontre une influence importante du genre au Japon, et inaugure une nouvelle ère pour les ''zankoku eiga'', films de samouraïs ultraviolents. Le film et son [[humour noir]] sont largement imités à l’étranger {{Incise|''[[Pour une poignée de dollars]]'' de [[Sergio Leone]] en est par exemple un ''[[remake]]'' scène-par-scène non autorisé.}}, mais beaucoup s’accordent à dire que l’original de Kurosawa est supérieur aux imitations{{Sfn|Galbraith|2002|p=301-313}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=289-292}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=147-155}}. À la suite du succès de ''Le Garde du corps'', Kurosawa se retrouve sous la pression de la Tōhō, qui désire une suite. Il s’oriente alors vers un scénario qu’il écrivit avant ''Le Garde du corps'' et le retravaille pour y inclure le héros. {{Japonais|''[[Sanjuro]]''|椿三十郎|Tsubaki Sanjūrō}} est le premier des trois films de Kurosawa à être adapté des travaux de l’écrivain [[Shūgorō Yamamoto]] (les deux autres sont ''Barberousse'' et ''Dodes’kaden''). Le film est plus léger et plus conventionnel que ''Le Garde du corps'', bien que l’histoire de lutte de pouvoir au sein d’un clan de samouraïs est décrite avec des nuances très comiques. Le film sort le {{Date-|1 janvier 1962}} et surpasse rapidement ''Le Garde du corps'' au box-office{{Sfn|Galbraith|2002|p=324-329}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=293-296}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=156-162}}. [[Fichier:EvanHunter.jpg|vignette|redresse|''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' a été inspiré par le roman ''[[Rançon sur un thème mineur]]'' d’[[Ed McBain]], ici en 2001.|alt=Photographie d’un homme qui regarde l’objectif de la caméra avec un sourire. Il se situe devant un fond rose.]] Pendant ce temps, la Tōhō acquiert à la demande de Kurosawa les droits d’adaptation de ''[[Rançon sur un thème mineur]]'' ({{Langue|anglais|''King's Ransom''}}, 1959), roman policier de la série ''[[87e District|{{87e}} District]]'' d’[[Ed McBain]]. Kurosawa veut en effet réaliser un film dénonçant le kidnapping, qu’il considère comme l’un des pires crimes. Le ''[[Thriller (genre)|thriller]]'' {{Japonais|''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]''|天国と地獄|Tengoku to jigoku}} est tourné fin 1962 et sort en {{Date-|mars 1963}} sous des critiques élogieuses. Le film devient le plus gros succès de Kurosawa au [[box-office]], et le plus gros succès de l’année au Japon. Cependant, son succès est quelque peu terni lorsque, ironiquement, le film entraîne une hausse du nombre d’enlèvements après sa sortie. Kurosawa lui-même reçoit des menaces d’enlèvement visant sa fille Kazuko. ''Entre le ciel et l’enfer'' est considéré par de nombreux critiques comme l’une des œuvres les plus importantes du cinéaste{{Sfn|Galbraith|2002|p=341-361}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=163-170}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=188-199}}{{,}}{{Sfn|Mellen|2002|p=28}}. Kurosawa enchaîne rapidement avec son film suivant {{Japonais|''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]''|赤ひげ|Akahige}}. Il se base pour cela sur des nouvelles de Shūgorō Yamamoto, ainsi que sur ''[[Humiliés et Offensés]]'' de [[Fiodor Dostoïevski|Dostoïevski]]. Ce film d’époque qui se déroule dans un hospice du milieu du {{S-|XIX}} permet à Kurosawa de mettre en avant les thèmes humanistes qui lui sont chers. Yasumoto, un jeune médecin formé à l’étranger, vaniteux et matérialiste, est contraint de devenir interne dans la clinique pour pauvres du docteur Niide, surnommé ''Akahige'' (''Barberousse'') et interprété par Mifune. Au début réticent, Yasumoto finit par admirer Barberousse et à respecter les patients qu’il méprisait à son arrivée{{Sfn|Galbraith|2002|p=372-374}}. [[Yūzō Kayama]], l’interprète du personnage de Yasumoto, est à l’époque une star de films et de musiques populaires. Cette célébrité permet à Kurosawa de garantir un certain succès à son film. Le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur, s’étale sur près d’une année après 5 mois de préproduction, et s’achève au printemps 1965. ''Barberousse'' sort en {{Date-|avril 1965}}, devient le plus grand succès de l’année au Japon et remporte le trophée du meilleur film de ''Kinema Junpō'', le troisième et dernier pour Kurosawa. Le film reste l’un des plus connus et des plus appréciés de Kurosawa au Japon. À l’étranger, les critiques sont plus partagées. La plupart des critiques reconnaissent sa maîtrise technique (certains le situent même parmi les meilleures réalisations de Kurosawa), tandis que d’autres insistent sur son manque de complexité et de puissance narrative. D’autres prétendent enfin que ce film représente un recul de Kurosawa dans ses engagements politiques et sociaux{{Sfn|Galbraith|2002|p=374-389}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=171-183}}{{,}}{{Sfn|Yoshimoto|2000|p=332-333}}{{,}}{{Sfn|Prince|1999|p=235-249}}. ''Barberousse'' marque la fin d’une ère pour Kurosawa. Le réalisateur lui-même le reconnaît à la sortie du film, et déclare au critique [[Donald Richie]] qu’un cycle vient de se terminer, et que ses films à venir et ses méthodes de production seront différents{{Sfn|Richie|1999|p=183}}. À la fin des années 1950, la télévision se développe et domine les audiences du cinéma. Les revenus des studios de cinéma chutent et ne sont plus investis dans des productions coûteuses et à risques comme celles de Kurosawa{{Sfn|Prince|1999|p=4-5}}. ''Barberousse'' marque aussi chronologiquement la moitié de la carrière du cinéaste. Au cours de ses 29 premières années dans l’industrie du cinéma, il réalise {{Nobr|23 films}}, tandis que lors des {{Nobr|28 années}} suivantes il n’en réalise que 7 de plus. En outre, pour des raisons jamais réellement exposées, ''Barberousse'' est le dernier film de Kurosawa avec Toshirō Mifune. [[Yū Fujiki]], un acteur ayant travaillé sur ''[[Les Bas-fonds (film, 1957)|Les Bas-fonds]]'', déclare à propos de la complicité des deux hommes sur le plateau que {{Citation|le cœur de {{M.}} Kurosawa était dans le corps de {{M.}} Mifune}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=242}}. Donald Richie décrit leurs rapports comme une symbiose unique{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=interview de [[Donald Richie]]}}. === Passage par Hollywood (1966-1968) === Quand le contrat d’exclusivité entre Kurosawa et Tōhō arrive à son terme en 1966, le réalisateur, alors âgé de 56 ans, prend un virage important dans sa carrière. Les problèmes rencontrés par l’industrie cinématographique japonaise et les douzaines d’offres émanant de l’étranger l’incitent en effet à travailler pour la première fois hors du Japon{{Sfn|Galbraith|2002|p=440-441}}. Pour son premier projet étranger, Kurosawa s’inspire d’un article du magazine ''[[Life]]''. Ce thriller produit par [[Embassy Pictures]], qui aurait dû être tourné en anglais et titré {{Langue|en|''Runaway Train''}}, aurait été le premier [[Histoire du cinéma#Apport de la couleur|film en couleur]] de Kurosawa. Toutefois, la barrière de la langue est un problème majeur pour cette production, et la traduction en anglais du scénario n’est pas achevée à l’automne 1966, alors que le tournage est censé débuter. Le tournage nécessitant de la neige, il est reporté à l’automne 1967, puis annulé en 1968. Près de vingt ans plus tard, [[Andreï Kontchalovski]], un autre étranger à [[Hollywood]], réalise finalement ''[[Runaway Train (film)|Runaway Train]]'', un film au scénario totalement différent des travaux de Kurosawa{{Sfn|Galbraith|2002|p=440-448}}. [[Fichier:T-6 Texan Zero taxiing on USS Yorktown (CVS-10) 1968.jpg|vignette|redresse|gauche|Tournage de ''[[Tora ! Tora ! Tora !]]'', en {{Date-|décembre 1968}}.|alt=Photographie en noir et blanc d’un jeune homme au premier plan en train de filmer un porte-avions.]] Malgré cet échec, Kurosawa est par la suite impliqué dans des projets hollywoodiens beaucoup plus ambitieux. ''[[Tora ! Tora ! Tora !]]'', produit par la [[20th Century Studios|20th Century Fox]] et Kurosawa Production, est une description de l’[[attaque de Pearl Harbor]] selon les points de vue américain et japonais. La partie japonaise du film est initialement confiée à Kurosawa, la partie américaine à un réalisateur anglophone. Kurosawa passe plusieurs mois à travailler sur le scénario en compagnie de Ryūzō Kikushima et Hideo Oguni, mais, rapidement, le projet commence à se désagréger. Le réalisateur choisi pour les passages américains n’est pas comme prévu le célèbre anglais [[David Lean]], ce que les producteurs avaient fait croire à Kurosawa, mais [[Richard Fleischer]], un expert en effets spéciaux beaucoup moins connu que Lean. Le budget initial subit également des coupes, et la durée de film allouée aux séquences japonaises ne doit pas excéder 90 minutes, ce qui se révèle un gros problème pour Kurosawa, dont le script dépasse les 4 heures. En {{Date-|mai 1968}}, après une multitude de modifications, un accord est trouvé pour un scénario tronqué et plus ou moins fini. Le tournage débute en décembre, mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de travail sont peu familières aux exigences d’une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour « fatigue ». Officieusement, il en est congédié. Finalement, il est remplacé par les deux réalisateurs [[Kinji Fukasaku]] et [[Toshio Masuda (réalisateur)|Toshio Masuda]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=448-468}}. ''Tora ! Tora ! Tora !'' sort finalement en {{Date-|septembre 1970}} sous des critiques peu enthousiastes, et reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Kurosawa consacra en effet plusieurs années de sa vie sur un projet à la logistique cauchemardesque, pour finalement ne pas réaliser un seul mètre de film. De plus, son nom est enlevé des crédits, alors que le script des séquences japonaises reste celui qu’il a coécrit. Par la suite, il se détache de son collaborateur de longue date, l’écrivain Ryūzō Kikushima, et ne travaille plus jamais avec lui. Le projet met également au grand jour une affaire de corruption au sein de sa propre société de production {{Incise|une situation proche d’un de ses films, ''[[Les salauds dorment en paix]]''|oui}}. Sa santé mentale fut remise en question. Enfin, le milieu du cinéma japonais commence à le suspecter de vouloir mettre un terme à sa carrière{{Sfn|Kurosawa: The Last Emperor|loc=interview de [[Donald Richie]]}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=458-471}}. === Une décennie difficile (1969-1977) === Sachant que sa réputation est en jeu après la débâcle du très médiatisé ''Tora ! Tora ! Tora !'', Kurosawa passe rapidement à un nouveau projet. [[Keisuke Kinoshita]], [[Masaki Kobayashi]] et [[Kon Ichikawa]], trois amis de Kurosawa, viennent épauler le réalisateur. En {{Date-|juillet 1969}}, ils créent à eux quatre une société de production qu’ils nomment le {{Japonais|Club des Quatre Chevaliers||Yonki no kai}}. Bien que l’idée de base de cette société est de permettre aux quatre réalisateurs de créer un film chacun, il est parfois évoqué que la véritable motivation des trois autres réalisateurs est d’offrir plus facilement à Kurosawa la possibilité de mener à terme un film, et ainsi de signer son retour dans l’industrie du cinéma{{Sfn|Galbraith|2002|p=437-474}}{{,}}{{Sfn|Yojimbo|2007|loc=DVD court-métrage : ''It Is Wonderful to Create'' – interview de l’équipe de production}}. Le premier projet proposé est un film historique appelé ''Dora-Heita'', mais il est jugé trop coûteux, et Kurosawa se tourne alors vers {{Japonais|''[[Dodes'kaden|Dodes’kaden]]''|どですかでん|Dodesukaden}}, nouvelle adaptation d’une œuvre de Yamamoto portant à nouveau sur les pauvres et les démunis. Kurosawa voulant démontrer qu’il est toujours capable de travailler rapidement et efficacement avec un budget restreint, le film est rapidement tourné en neuf semaines. Pour son premier travail en couleur, il laisse de côté le montage dynamique et les compositions complexes et se concentre davantage sur la création d’une palette de couleurs primaires audacieuse, quasi surréaliste, afin de mettre en valeur la toxicité de l’environnement des personnages. Le film sort en {{Date-|octobre 1970}} au Japon, où il rencontre un succès limité auprès des critiques et une totale indifférence du public. L’échec financier important cause la dissolution du Club des Quatre Chevaliers. À sa sortie à l’étranger, le film est relativement bien accueilli par la critique, mais est depuis considéré comme incomparable avec les meilleurs travaux du réalisateur{{Sfn|Galbraith|2002|p=474-486}}. Après avoir connu des difficultés pendant la production de ''Dodesukaden'', Kurosawa se tourne vers la télévision l’année suivante, pour la seule fois de sa carrière, avec {{Japonais|''{{Langue|ja-Latn|Uma no uta}}''|馬の詩}}, un [[documentaire]] sur les [[Cheval de course|chevaux de course]] [[pur-sang]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=486}}. Il comporte une [[voix off]] narrée par un homme et un enfant fictifs, interprétés par les mêmes acteurs que le mendiant et son fils dans ''Dodesukaden''. Kurosawa retrouve aussi son collaborateur habituel [[Masaru Satō]], qui compose la musique. Il s’agit du seul documentaire dans la filmographie de Kurosawa, et du seul film qu’il n’a pas monté lui-même, dans la mesure où un monteur est crédité<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Song of the Horse |url=https://akirakurosawa.info/song-of-the-horse/ |site=Akira Kurosawa info |consulté le=2023-03-11}}.</ref>. Incapable d’obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le {{Date-|22 décembre 1971}}, il se tranche la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s’il réalisera de nouveaux films{{Sfn|Galbraith|2002|p=487-489, 522}}. [[Fichier:Арсеньев В. К. и Дерсу Узала.jpg|vignette|redresse|[[Vladimir Arseniev]] et Dersou Ouzala en mission d’exploration en 1906.|alt=Photographie en noir et blanc de deux hommes avec des fusils devant des habitations.]] Au début de l’année 1973, le studio soviétique [[Mosfilm]] souhaite travailler avec le réalisateur. Kurosawa leur propose alors l’adaptation d’une autobiographie de l’explorateur russe [[Vladimir Arseniev]], intitulée ''[[Dersou Ouzala (livre)|Dersou Ouzala]]'', qu’il souhaite réaliser depuis les années 1930. Le roman traite d’un chasseur [[Hezhen]] vivant en harmonie avec la nature avant qu’elle ne soit détruite par la civilisation. En {{Date-|décembre 1973}}, Kurosawa, alors âgé de {{Nobr|63 ans}}, part s’installer un an et demi en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union Soviétique]] avec quatre de ses plus proches collaborateurs. Le tournage commence en {{Date-|mai 1974}} en [[Sibérie]] dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, et se termine en {{Date-|avril 1975}}. Kurosawa, alors épuisé et souffrant du [[mal du pays]], retourne au Japon dès le mois de juin. La première mondiale de {{Japonais|''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]''|デルス・ウザーラ|Derusu Uzāra}} a lieu le {{Date-|2 août 1975}}. Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l’étranger, remportant le Prix d’Or du [[Festival international du film de Moscou]] ainsi que l’[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film en langue étrangère]]{{Note|groupe=alpha|nom=Oscar|texte=L’[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film en langue étrangère]] a été renommé Oscar du meilleur film international en 2019<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Matt Donnelly |titre=Netflix Can Chill: Academy Rules No Change in Streaming Oscar Eligibility |url=https://variety.com/2019/film/news/netflix-can-chill-academy-rules-no-change-in-streaming-oscar-eligibility-1203196351/ |site=[[Variety]] |date=2019-04-24 |consulté le=2023-04-09}}.</ref>.}}. Le succès au box-office est également au rendez-vous. Aujourd’hui, la critique reste divisée : certains y voient un exemple du déclin de Kurosawa, tandis que d’autres comptent le film parmi ses travaux les plus aboutis{{Sfn|Nogami|2006|p=127-155}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=518-522}}. Bien qu’il reçoive des propositions de projets pour la télévision, Kurosawa ne manifeste aucun intérêt à sortir du monde du cinéma. Néanmoins, en 1976, il accepte d’apparaître dans une série de publicités télévisées pour le whisky [[Suntory]]. Craignant qu’il ne puisse plus réaliser de nouveau film, le réalisateur continue néanmoins de travailler sur divers projets, d’écrire de nouveaux scénarios, et crée des illustrations détaillées de ses travaux dans l’intention de laisser derrière lui une empreinte visuelle de ses plans, au cas où il ne pourrait les filmer{{Sfn|Galbraith|2002|p=513-514, 522-523, 544-546}}. === Deux grandes épopées (1978-1986) === En 1977, le réalisateur américain [[George Lucas]] sort le [[Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir|premier épisode]] de la saga ''[[Star Wars]]'', un film de [[science-fiction]] au succès planétaire influencé par ''[[La Forteresse cachée]]'' de Kurosawa. Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d’apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En {{Date-|juillet 1978}}, Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : {{Japonais|''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]''|影武者|Kagemusha}}, une épopée racontant l’histoire d’un voleur qui devient le double d’un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa et use alors de son influence pour convaincre la [[20th Century Studios|20th Century Fox]] de produire le film, dix ans après l’échec de ''[[Tora ! Tora ! Tora !]]''. Lucas parvient également à engager [[Francis Ford Coppola]] {{Incise|un autre fan de Kurosawa}} en tant que coproducteur{{Sfn|Galbraith|2002|p=547}}. La production de ''Kagemusha'' débute en {{Date-|avril 1979}} avec un Kurosawa de bonne humeur. Le tournage s’étale de {{Date-|juin 1979}} à {{Date-|mars 1980}} et n’est pas épargné de problèmes, avec notamment le renvoi de l’acteur principal [[Shintarō Katsu]]. Katsu est remplacé par [[Tatsuya Nakadai]], qui joue alors le premier de ses deux rôles principaux avec Kurosawa. Le film est terminé avec quelques semaines de retard et sort à Tokyo en {{Date-|avril 1980}}. ''Kagemusha'' devient rapidement un succès au Japon. Il s’agit également d’un succès à l’étranger, tant au niveau des critiques qu’au box-office. Le film remporte la [[Palme d'or|Palme d’or]] au [[Festival de Cannes 1980]] en mai. Malgré tout, certains critiques dénoncent à l’époque et encore aujourd’hui une certaine froideur dans le film. Kurosawa passe le reste de l’année 1980 à promouvoir son film, à recevoir des récompenses et à exposer ses peintures, qui ont servi de [[storyboard]]s{{Sfn|Galbraith|2002|p=547-558}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=204-213}}. [[Fichier:SidneyLumet07TIFF.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Sidney Lumet]] a fait en sorte que Kurosawa soit nommé dans la catégorie du meilleur réalisateur pour son film ''[[Ran (film)|Ran]]'' lors de la [[58e cérémonie des Oscars|{{58e}} cérémonie des Oscars]], récompense finalement obtenue par [[Sydney Pollack]].|alt=Photographie d’un homme avec des lunettes souriant en train d’échanger avec un individu qu’on ne voit pas.]] Le succès international de ''Kagemusha'' permet à Kurosawa d’entamer son projet suivant, {{Japonais|''[[Ran (film)|Ran]]''|乱}}, une autre épopée. Le scénario, en partie fondé sur la [[tragédie]] ''[[Le Roi Lear]]'' de [[William Shakespeare]], dépeint un sanguinaire [[daimyo]] (interprété par Tatsuya Nakadai) qui, après avoir banni son seul fils loyal, lègue son royaume à ses deux autres fils, qui ne tardent pas à le trahir, plongeant alors le royaume tout entier dans une guerre fratricide. Les studios japonais sont réticents pour produire un des films les plus coûteux de l’histoire du pays, et un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c’est le producteur français [[Serge Silberman]] qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu’en {{Date-|décembre 1983}}, et dure plus d’un an{{Sfn|Galbraith|2002|p=569-576}}. En {{Date-|janvier 1985}}, la femme de Kurosawa, Yōko, tombe malade, et la production de ''Ran'' est stoppée. Yōko meurt le {{Date-|1 février}} à l’âge de 64 ans. La première du film a lieu le {{Date-|31 mai 1985}} au [[Festival international du film de Tokyo]]. Le film est un succès financier modeste au Japon, mais beaucoup plus important à l’étranger. Comme précédemment pour ''Kagemusha'', Kurosawa commence un tour d’Europe pour la promotion de son film jusqu’à la fin de l’année{{Sfn|Galbraith|2002|p=576-583}}. ''Ran'' remporte plusieurs récompenses au Japon, mais n’est pas aussi acclamé que d’autres travaux de Kurosawa des années 1950 et 1960. Le monde du cinéma est très surpris lorsque le Japon décide de ne pas sélectionner le film pour l’[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film en langue étrangère]] en 1986{{Note|groupe=alpha|nom=Oscar}}. Mais Kurosawa et les producteurs attribuent ce choix à une incompréhension : à cause de la complexité du règlement de l’[[Academy of Motion Picture Arts and Sciences|Academy]], personne ne sait si le film peut concourir pour le Japon, pour la France (par son financement), ou bien pour les deux. En réponse à ce petit scandale, le réalisateur [[Sidney Lumet]] milite pour que Kurosawa soit nommé à l’[[Oscar du meilleur réalisateur]] (remporté cette année-là par [[Sydney Pollack]] pour ''[[Out of Africa]]''). La costumière de ''Ran'', [[Emi Wada]], reçoit finalement le seul [[Oscar de la meilleure création de costumes|Oscar]] du film{{Sfn|Galbraith|2002|p=582-586}}{{,}}<ref>{{Imdb titre|id=0089881|titre brut=''Ran'' (1985)|sous-page=awards}}.</ref>. ''Kagemusha'' et ''Ran'' sont souvent cités parmi les films les plus aboutis d’Akira Kurosawa. Après sa sortie, Kurosawa évoque ''Ran'' comme son meilleur film, contrairement à son attitude habituelle qui consistait à répondre {{Citation|le prochain}} lorsqu’on lui demandait de citer son meilleur film{{Sfn|Galbraith|2002|p=580-586}}{{,}}{{Sfn|Richie|1999|p=214}}. === Derniers travaux et mort (1987-1998) === Pour son film suivant, Kurosawa choisit un sujet très différent de ce qu’il a pu aborder tout au long de sa carrière. {{Japonais|''[[Rêves (film)|Rêves]]''|夢|Yume}}, un film profondément personnel, est entièrement basé sur les propres rêves du réalisateur. Pour la première fois depuis près de quarante ans, Kurosawa s’attelle seul à l’écriture du scénario. Bien que le budget prévisionnel soit plus faible que ''Ran'', les studios japonais restent réticents à produire un nouveau film de Kurosawa. Le cinéaste se tourne alors vers un autre de ses admirateurs célèbres, le réalisateur américain [[Steven Spielberg]], qui persuade la [[Warner Bros.]] de racheter les droits du film. Ce rachat permet à Hisao Kurosawa, le fils d’Akira, coproducteur et futur dirigeant de Kurosawa Productions, de négocier plus facilement un prêt au Japon permettant de couvrir les frais de production. Le tournage dure plus de huit mois, et ''Rêves'' est projeté pour la première fois en {{Date-|mai 1990}} au Festival de Cannes. L’accueil au Festival est poli mais discret, et il en est de même lors de sa diffusion internationale{{Sfn|Galbraith|2002|p=604-608}}. Kurosawa se tourne ensuite vers une histoire plus conventionnelle, {{Japonais|''[[Rhapsodie en août]]''|八月の狂詩曲|Hachi-gatsu no kyōshikyoku}}, qui s’intéresse aux cicatrices du [[Bombardements_atomiques_d'Hiroshima_et_de_Nagasaki#Nagasaki|bombardement nucléaire de Nagasaki]] à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le scénario est une adaptation du roman de [[Kiyoko Murata]], mais les références au bombardement viennent du réalisateur et non du livre. Le film, le premier entièrement produit au Japon depuis ''Dodes’kaden'', est également le premier film de Kurosawa dans lequel apparaît une star du cinéma américain, en l’occurrence [[Richard Gere]] dans le petit rôle du neveu de l’héroïne. Le tournage a lieu début 1991 et sort le {{Date-|25 mai}} de la même année. Les critiques sont très mauvaises, notamment aux États-Unis où Kurosawa est accusé d’[[antiaméricanisme]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=612-618}}{{,}}<ref name="Gere">{{Lien web |langue=anglais |auteur=Steven R. Weisman |titre=Kurosawa Still Finding Unfamiliar Seas to Sail |url=https://www.nytimes.com/1990/10/01/movies/kurosawa-still-finding-unfamiliar-seas-to-sail.html |site=[[The New York Times]] |date=1 octobre 1990 |consulté le=16 septembre 2011}}.</ref>. Kurosawa ne perd pas de temps et passe très rapidement à son projet suivant, {{Japonais|''[[Madadayo]]''|まあだだよ|Mādadayo}}. Basé sur les essais autobiographiques de [[Hyakken Uchida]], le film suit la vie d’un Japonais professeur d’allemand durant la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre. Le récit est centré sur les célébrations d’anniversaires avec ses élèves, au cours desquelles le protagoniste répète son refus de mourir tout de suite {{Incise|un thème de plus en plus récurrent dans les travaux du réalisateur alors âgé de {{Nobr|81 ans}}|oui}}. Le tournage débute en {{Date-|février 1992}} et se termine en septembre. Le film sort le {{Date-|17 avril 1993}}, mais récolte des critiques encore plus mauvaises et décevantes que ses deux films précédents{{Sfn|Galbraith|2002|p=622-627}}. Cet échec n’empêche toutefois pas Kurosawa de continuer à travailler. En 1993, il écrit le scénario original de {{Japonais|''[[La mer regarde]]''|海は見ていた|Umi wa miteita}}, suivi en 1995 du script de {{Japonais|''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]''|雨あがる|Ame agaru}}. Alors qu’il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. À la suite de cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, mettant fin aux espoirs de le revoir un jour réaliser un nouveau film{{Sfn|Galbraith|2002|p=636-639}}. Son souhait répété de mourir sur le tournage d’un film<ref name="Gere" />{{,}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=viii}} ne se réalise pas. [[Fichier:An'yo-in Kamakura Kurosawa Akira's Grave.jpg|vignette|Tombe de Kurosawa au temple [[An'yō-in (Kamakura)|An’yō-in]] de [[Kamakura]].|alt=Tombe avec des inscriptions en japonais.]] Après cet accident en 1995, la santé d’Akira Kurosawa commence à se détériorer. Alors que son esprit est toujours vif et fort, son corps l’abandonne, et pour les six derniers mois de sa vie, le cinéaste reste chez lui, au lit, à écouter de la musique et regarder la télévision. Le {{Date-|6 septembre 1998}}, Akira Kurosawa meurt d’une [[Accident vasculaire cérébral|attaque cérébrale]] à [[Setagaya]] (Tokyo) à l’âge de {{Nobr|88 ans}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=639-640}}. Au moment de sa mort, Kurosawa a deux enfants, son fils Hisao, qui a épousé Hiroko Hayashi, et sa fille Kazuko Kurosawa, qui a épousé Harayuki Katō, ainsi que plusieurs petits-enfants{{Sfn|Galbraith|2002|p=64, 191}}. L’un de ses petits-enfants, l’acteur Takayuki Katō, fils de Kazuko, joue un second rôle dans deux films développés à titre posthume à partir de scénarios écrits par Kurosawa et restés sans suite de son vivant, {{Japonais|''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]''|雨あがる|Ame agaru}} de [[Takashi Koizumi]] et {{Japonais|''[[La mer regarde]]''|海は見ていた|Umi wa miteita}} de [[Kei Kumai]], sortis respectivement en 1999 et 2002<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=William Arnold |titre='Sea is Watching' an absorbing slice of a bygone Japan |url=https://www.seattlepi.com/entertainment/movies/article/Sea-is-Watching-an-absorbing-slice-of-a-bygone-1119532.php |site=[[Seattle Post-Intelligencer]] |date=2003-07-17 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. == Méthodes de travail == Toutes les sources biographiques s’accordent à dire que Kurosawa est un réalisateur de terrain, passionnément impliqué dans chacun des aspects de la production de ses films. Comme le résume un journaliste, {{Citation|il (co)écrit ses scénarios, supervise la conception, fait répéter les acteurs, met en place tous les plans et monte le film}}{{Sfn|Kurosawa|2008|page=45-47|loc=retranscription de l’interview avec John Powers du ''[[LA Weekly]]'', 4 avril 1986}}. Sa participation active s’étend du concept initial du film à sa finalisation. === Écriture du scénario === Kurosawa aime à répéter que le scénario est le fondement absolu d’un bon film et que, si un mauvais réalisateur peut parfois faire d’un bon scénario un film correct, un grand réalisateur ne pourra jamais faire un bon film à partir d’un mauvais scénario{{Sfn|Kurosawa|1983|p=193}}. Au cours de la période d’après-guerre, il commence à collaborer avec un groupe de cinq scénaristes : Eijirō Hisaita, [[Ryūzō Kikushima]], [[Shinobu Hashimoto]], [[Hideo Oguni]], et [[Masato Ide]]{{Sfn|Richie|1999|p=215}}. Quels que soient les membres de ce groupe à travailler sur un film, ils se réunissent autour d’une table, souvent dans une station thermale, où ils ne peuvent être distraits par le monde extérieur. Par exemple, ''Les Sept Samouraïs'' est écrit de cette façon{{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=court-métrage ''It Is Wonderful to Create''}}. En général, en dehors d’Oguni qui agit comme arbitre, ils travaillent tous sur les mêmes pages et Kurosawa choisit alors la meilleure version de chacune des scènes concernées{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=interview de [[Shinobu Hashimoto]]}}. Cette méthode est choisie {{Citation|afin que chaque contributeur puisse se mettre en valeur, contrôlant la domination du point de vue de chacun}}{{Sfn|Prince|1999|p=37}}. Souvent, en plus du véritable script, Kurosawa rédige à ce stade de nombreuses notes très détaillées afin d’élaborer, de préciser sa pensée. Ainsi, pour ''Les Sept Samouraïs'', il écrit six cahiers dans lesquels il crée, entre autres, les biographies détaillées des samouraïs, comprenant par exemple ce qu’ils portent et mangent, leur manière de marcher, de parler, de se comporter, et même leur façon de lacer leurs chaussures{{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=court-métrage ''It Is Wonderful to Create''}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=172}}. Pour les {{Nobr|101 personnages}} de paysans du film, il crée un registre de {{Nobr|23 familles}} et demande aux acteurs de vivre et travailler dans le cadre de ces {{Citation|familles}} pour toute la durée du tournage{{Sfn|Galbraith|2002|p=175}}. === Tournage === [[Fichier:Eiganotomo-thesevensamurai-dec1953.jpg|vignette|gauche|Tournage des ''[[Les Sept Samouraïs|Sept Samouraïs]]'' en {{Date-|décembre 1953}}.|alt=Photographie en noir et blanc d’un groupe de jeunes hommes en cercle. Certains sont habillés à la manière de samouraïs, avec des sabres dans la main.]] Pour ses premiers films, Kurosawa utilise des objectifs standards et une profondeur de champ étendue. À partir des ''Sept Samouraïs'' (1954), ses techniques de prises de vues changent radicalement, avec l’utilisation d’[[Objectif de longue focale|objectifs de longue focale]] et de plusieurs caméras. Kurosawa affirme que l’utilisation de ces objectifs et de plusieurs caméras en simultané offre la possibilité de filmer à une distance plus élevée sans que les acteurs ne sachent quelle caméra sera utilisée au montage final, ce qui leur permet de jouer beaucoup plus naturellement{{Sfn|Kurosawa|1983|p=195}}. [[Tatsuya Nakadai]] reconnaît d’ailleurs que les caméras multiples l’aident lors de ses interprétations avec le réalisateur{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=interview de [[Tatsuya Nakadai]]}}. Ces changements ont également un impact important sur l’aspect des scènes d’action du film, en particulier lors de la bataille finale sous la pluie. Selon Stephen Prince, {{Citation|Il peut utiliser les téléobjectifs pour passer sous les chevaux, entre leurs sabots, et ainsi nous plonger dans le chaos de cette bataille d’une manière visuellement sans précédent, que ce soit dans son propre travail ou dans le cinéma de samouraïs en général}}{{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=documentaire ''Seven Samurai: Origins and Influences'', commentaires de Stephen Prince}}. [[Fichier:Anamorphose cinemascope.svg|vignette|Procédé [[Anamorphose|anamorphique]] : l’image est comprimée dans sa largeur sur la pellicule, puis étirée dans les mêmes proportions par un [[Hypergonar]] lors de la projection.]] Dans ''La Forteresse cachée'', Kurosawa utilise pour la première fois de sa carrière le [[format large anamorphosé]]{{Sfn|Richie|1999|p=137}}. Ces trois techniques (objectifs de longue focale, caméras multiples et format large) sont par la suite pleinement exploitées par Kurosawa, même lors de scènes ne présentant pas ou peu d’action. Par exemple, l’utilisation de ces techniques dans les premières scènes de ''Entre le ciel et l’enfer'' permet d’intensifier et de dramatiser les tensions et relations de pouvoir entre les différents personnages, le tout dans un espace très confiné{{Sfn|Prince|1999|p=190-193}}. Pour tous ses films, et plus particulièrement pour ses {{Japonais|''{{Langue|ja-Latn|[[jidai-geki]]}}''|時代劇}}, Kurosawa insiste sur l’authenticité absolue des décors, costumes et accessoires. Ainsi, dans ''Le Château de l’araignée'', dans la scène ou Washizu (Mifune) est attaqué par ses propres hommes, le réalisateur fait tirer des flèches réelles (évidées et guidées par des fils) en direction de Mifune à une distance d’environ {{Nobr|3 mètres}}. Des marques au sol permettent à l’acteur de ne pas être touché. Certaines flèches atterrissent cependant à quelques centimètres seulement de Mifune, qui souffre par la suite de cauchemars. Celui-ci admet plus tard qu’il n’a pas eu à forcer son talent pour paraître apeuré à l’écran{{Sfn|Richie|1999|p=233-234}}{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=235}}. Dans ''Barberousse'', afin de construire la porte d’enceinte de la clinique, Kurosawa demande à ses assistants de démonter d’anciens décors et d’utiliser leur bois pourri afin de créer une porte paraissant ravagée par le temps{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=interview de [[Yoshirō Muraki]]}}. Dans le même film, pour les tasses qu’utilisent les personnages, Kurosawa ordonne à son équipe de verser l’équivalent de cinquante ans de thé dans les tasses pour qu’elles soient suffisamment colorées{{Sfn|Richie|1999|p=233}}. Dans ''Ran'', le directeur artistique [[Yoshirō Muraki]], qui construit le troisième château sous la supervision du réalisateur, crée les pierres de l’ouvrage à partir de photographies d’un célèbre château : il peint des blocs de [[polystyrène]] en suivant scrupuleusement ces photographies puis les colle selon une technique d’empilement particulière appelée [[moellon]]age qui prend plusieurs mois. Plus tard, avant de filmer la scène du château en feu, il apparaît nécessaire d’empêcher les « pierres » de fondre. Pour cela, elles sont recouvertes de quatre couches de ciment puis doivent de nouveau être peintes{{Sfn|Nogami|2006|p=116}}. === Montage === [[Fichier:Kurosawa film.jpg|vignette|gauche|Celluloïd du film ''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' (1963).|alt=Photographie d’un celluloïd en gros plan.]] Tout au long de sa carrière, Kurosawa fait souvent remarquer qu’il tourne un film dans l’unique but d’avoir de la matière pour le [[montage]], car il s’agit pour lui de la partie la plus importante et artistiquement la plus intéressante dans la production d’un film{{Sfn|Richie|1999|p=229, 238}}. L’équipe créative de Kurosawa considère le montage comme le plus grand talent du cinéaste. Hiroshi Nezu, un superviseur de production, déclare : {{Citation| Entre nous, nous pensons qu’il est le meilleur réalisateur de Tōhō, le meilleur scénariste du Japon, et le meilleur monteur du monde. Ce qui le préoccupe le plus est la qualité du déroulement, du rythme qu’un film doit avoir. […] Le film de Kurosawa s’écoule en quelque sorte le long des raccords}}{{Sfn|Richie|1999|p=238}}. Teruyo Nogami, membre récurrente de l’équipe du cinéaste, confirme ce point de vue : {{Citation|Le montage d’Akira Kurosawa était exceptionnel, l’œuvre d’un génie. […] Personne ne l’égalait}}{{Sfn|Nogami|2006|p=106}}. Elle raconte que Kurosawa peut se remémorer précisément chaque prise, et que si, dans la salle de montage, elle lui tend la mauvaise prise d’une scène, il le remarque immédiatement, alors que, contrairement à elle, il ne prend pas de notes détaillées. Elle compare son cerveau à un ordinateur, qui fait avec les morceaux de films ce qu’un ordinateur réalise de nos jours{{Sfn|Kurosawa|2002|loc=interview de Teruyo Nogami}}. Contrairement aux standards hollywoodiens qui consistent à réaliser le montage après la fin du tournage, Kurosawa a pour habitude de monter ses films de façon quotidienne, au fur et à mesure. Cette méthode l’aide beaucoup dans son travail lorsqu’il commence à utiliser plusieurs caméras simultanément et se retrouve avec une quantité importante de rushes à assembler. {{Citation|J’ai toujours monté le soir si nous avions une quantité suffisante d’images dans la boîte. Après avoir visionné les prises, je vais généralement dans la salle de montage et travaille}}{{Sfn|Kurosawa|2008|p=53}}. En raison de cette méthode de travail, la [[postproduction]] peut être étonnamment courte. Par exemple, l’avant-première de ''Yojimbo'' a lieu le {{Date-|20 avril 1961}}, soit quatre jours seulement après la fin du tournage le {{Date-|16 avril}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=308-309}}. === Le « Kurosawa-gumi » === [[Fichier:Making of Throne of Blood Scan10020-1.jpg|vignette|redresse|Photo de l’équipe du ''[[Le Château de l'araignée|Château de l’araignée]]'' prise en 1956, montrant (de gauche à droite) Shinjin Akiike, Fumio Yanoguchi, Kuichirō Kishida, Samaji Nonagase, [[Takao Saitō (directeur de la photographie)|Takao Saitō]], Toshirō Mifune (dans la jeep), [[Minoru Chiaki]], [[Takashi Shimura]], Teruyo Saitō, [[Yoshirō Muraki]], Akira Kurosawa, Hiroshi Nezu, [[Asakazu Nakai]] et [[Sōjirō Motoki]].|alt=Photographie en noir et blanc d’une dizaine d’individus habillés en blanc autour d’une Jeep, devant un château.]] Kurosawa travaille constamment avec un cercle fermé de personnes qu’il s’est lui-même constitué tout au long de sa carrière, communément appelé le {{Japonais|« Kurosawa-gumi »|黒澤組}}. Voici une liste partielle des membres de ce groupe, répartis par profession. Les informations suivantes sont basées sur les pages [[Internet Movie Database|IMDb]] des films d’Akira Kurosawa<ref>{{Imdb nom|nom=Akira Kurosawa|id=0000041|sous-page=fullcredits}}.</ref> et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe de Kurosawa{{Sfn|Galbraith|2002|p=651-751}}. * Compositeurs : [[Fumio Hayasaka]] (''L’Ange ivre'', ''Chien enragé'', ''Scandale'', ''Rashōmon'', ''L'Idiot'', ''Vivre'', ''Les Sept Samouraïs'', ''Vivre dans la peur'') ; [[Masaru Satō]] (''Le Château de l’araignée'', ''Les Bas-fonds'', ''La Forteresse cachée'', ''Les salauds dorment en paix'', ''Le Garde du corps'', ''Sanjuro'', ''Entre le ciel et l’enfer'', ''Barberousse'') ; [[Tōru Takemitsu]] (''Dodes’kaden'', ''Ran'') ; [[Shin'ichirō Ikebe]] (''Kagemusha, l’Ombre du guerrier'', ''Rêves'', ''Rhapsodie en août'', ''Madadayo''). * Direction de la photographie : [[Asakazu Nakai]] (''Je ne regrette rien de ma jeunesse'', ''Un merveilleux dimanche'', ''Chien enragé'', ''Vivre'', ''Les Sept Samouraïs'', ''Vivre dans la peur'', ''Le Château de l’araignée'', ''Entre le ciel et l’enfer'', ''Barberousse'', ''Dersou Ouzala'', ''Ran'') ; [[Kazuo Miyagawa]] (''Rashōmon'', ''Le Garde du corps''){{Note|groupe=alpha|texte=Miyagawa a été engagé comme directeur de la photographie pour ''Kagemusha'', mais environ un mois après le début du tournage, des problèmes oculaires liés au [[Diabète sucré|diabète]] l’ont contraint à abandonner le projet{{Sfn|Galbraith|2002|p=548-549}}.}} ; Kazuo Yamazaki (''Les Bas-fonds'', ''La Forteresse cachée'') ; [[Takao Saitō (directeur de la photographie)|Takao Saitō]] (''Sanjuro'', ''Entre le ciel et l’enfer'', ''Barberousse'', ''Dodes’kaden'', ''Kagemusha, l’Ombre du guerrier'', ''Ran'', ''Rêves'', ''Rhapsodie en août'', ''Madadayo''). * Direction artistique : [[Yoshirō Muraki]] est le directeur artistique assistant, puis le directeur artistique de l’ensemble des films de Kurosawa (à l’exception de ''Dersou Ouzala'') depuis ''L’Ange ivre'' jusqu’à la fin de la carrière du cinéaste. * Équipe de production : Teruyo Nogami a travaillé en tant que scripte, directrice de production, assistante réalisatrice ou assistante productrice sur tous les films de Kurosawa, depuis ''Rashōmon'' (1950) jusqu’à la fin de la carrière du réalisateur. Hiroshi Nezu a été directeur de production sur tous ses films à partir des ''Sept Samouraïs'' jusqu’à ''Dodes’kaden'', à l’exception de ''Sanjuro''. Plus de {{Nobr|30 ans}} après avoir pris sa retraite en tant que réalisateur, [[Ishirō Honda]] est revenu pour travailler à nouveau pour son ami et ancien mentor en tant que conseiller à la réalisation, directeur de production et consultant créatif sur les cinq derniers films de Kurosawa (''Kagemusha, l’Ombre du guerrier'', ''Ran'', ''Rêves'', ''Rhapsodie en août'', ''Madadayo''). * Acteurs<ref>{{Lien web |langue=japonais |titre=黒澤明/監督 出演者別作品リスト |traduction titre=Liste des acteurs ayant tourné dans les films d'Akira Kurosawa |url=http://www.jmdb.ne.jp/list/l0121190_5.htm |site=[[Japanese Movie Database]] |consulté le=15 avril 2021}}.</ref> : ** ''Rôles principaux'' : [[Takashi Shimura]] ({{Nobr|21 films}}), [[Toshirō Mifune]] ({{Nobr|16 films}}), [[Susumu Fujita]] ({{Nobr|9 films}}), [[Masayuki Mori (acteur)|Masayuki Mori]] ({{Nobr|6 films}}) et [[Tatsuya Nakadai]] ({{Nobr|5 films}}) ; ** ''Rôles secondaires'' : [[Kamatari Fujiwara]] ({{Nobr|13 films}}), [[Minoru Chiaki]] ({{Nobr|11 films}}), [[Kokuten Kōdō]], [[Masao Shimizu]] ({{Nobr|10 films}}), [[Noriko Honma]], [[Sachio Sakai]], [[Yoshio Tsuchiya]] ({{Nobr|9 films}}), [[Eiko Miyoshi]], Senkichi Ōmura, Yutaka Sada, [[Gen Shimizu]], [[Atsushi Watanabe]] ({{Nobr|8 films}}), [[Bokuzen Hidari]], [[Kōji Mitsui]], [[Noriko Sengoku]], Akira Tani, [[Eijirō Tōno]], [[Kichijirō Ueda]] ({{Nobr|7 films}}), Ichirō Chiba, [[Takeshi Katō (acteur)|Takeshi Katō]], Ikio Sawamura ({{Nobr|6 films}}), [[Kyōko Kagawa]], [[Isao Kimura]], [[Akitake Kōno]], [[Yoshio Kosugi]], [[Seiji Miyaguchi]], [[Chieko Nakakita]], [[Nobuo Nakamura]], [[Toranosuke Ogawa]], [[Ichirō Sugai]], [[Kin Sugai]], [[Yoshitaka Zushi]], [[Hisashi Igawa]] ({{Nobr|5 films}}), [[Yūnosuke Itō]], [[Daisuke Katō]], [[Akemi Negishi]], [[Kō Nishimura]], [[Denjirō Ōkōchi]] et [[Masayuki Yui]] ({{Nobr|4 films}}). == Style == Une grande majorité des observateurs qualifient le style de Kurosawa d’audacieux et de dynamique, et le comparent au style narratif hollywoodien traditionnel, qui met l’accent sur la pensée linéaire, chronologique, causale et historique{{Sfn|Desser|1983|p=20-21}}. Ils considèrent aussi que, depuis son tout premier film, Kurosawa dégage un style très distinct du style classique et sans faille d’Hollywood : Kurosawa n’hésite pas à perturber la scène représentée à l’écran par l’utilisation de nombreuses prises de vues différentes, et s’oppose ainsi au traditionnel [[Raccord (cinéma)#Règles, recommandations et interdictions|raccord 180°]] développé par Hollywood. Kurosawa, par l’utilisation de mouvements fluides de caméra plutôt que d’un montage conventionnel, tend également à intégrer une dimension spatiale dans la narration temporelle{{Sfn|Prince|1999|p=63-64}}. === Raccord dans l'axe === Dans ses films des années 1940 et 1950, Kurosawa utilise fréquemment le [[Raccord_(cinéma)#Raccord_dans_l’axe|raccord dans l’axe]]. La caméra se rapproche ou s’éloigne du sujet, non pas par le biais d’un travelling ou d’un fondu enchaîné, mais par une série de plans rapprochés. Par exemple, dans ''La Nouvelle Légende du grand judo'', le héros prend congé de la femme qu’il aime, mais après s’être éloigné un peu, il se retourne et s’incline devant elle, puis, après s’être éloigné encore, il se retourne et s’incline à nouveau. Les trois plans ne sont pas reliés dans le film par des mouvements de caméra ou des fondus, mais par une série de deux coupes rapides. Cela a pour effet de souligner la durée du départ de Sanshiro<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=[[David Bordwell]] |titre=Kurosawa’s early spring |url=http://www.davidbordwell.net/blog/2009/12/08/kurosawas-early-spring/ |site=Observations on film art |date=08 décembre 2009 |consulté le=14 avril 2021}}.</ref>. Dans la séquence d’ouverture des ''Sept Samouraïs'' dans le village de paysans, le raccord dans l’axe est utilisé à deux reprises. Lorsque les villageois sont à l’extérieur, réunis en cercle, pleurant et se lamentant sur l’arrivée imminente des bandits, ils sont aperçus d’en haut dans un plan extrêmement long ; puis, après un raccord, ils sont filmés en plan beaucoup plus rapproché, puis dans un plan encore plus rapproché au niveau du sol. Ce n’est qu’à ce moment-là que le dialogue commence. Quelques minutes plus tard, lorsque les villageois se rendent au moulin pour demander conseil à l’ancien du village, il y a un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière. Les plans se succèdent ainsi : un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière, un plan plus rapproché de cette roue, et un plan encore plus rapproché de celle-ci. Comme le moulin est l’endroit où vit l’ancien, ces plans permettent au spectateur d’associer ce personnage au moulin{{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=commentaire de Stephen Prince}}. === Raccord dans le mouvement === Plusieurs spécialistes ont souligné la tendance de Kurosawa à utiliser le [[Raccord (cinéma)#Raccord dans le mouvement|raccord dans le mouvement]]. Par exemple, dans une séquence du film ''Les Sept Samouraïs'', le samouraï Shichirôji, debout, tente de consoler le paysan Manzo, assis par terre. Shichirôji met alors un genou à terre pour lui parler. Kurosawa choisit de filmer cette simple action en deux prises au lieu d’une, en les raccordant juste après que Shichirôji commence à s’agenouiller, dans le but de mettre en avant l’humilité du samouraï. Les exemples sont nombreux dans ce même film. Couper l’action, la fragmenter, est un moyen très utilisé par Kurosawa pour créer de l’émotion{{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=documentaire ''Seven Samurai: Origins and Influences'', commentaires de Joan Mellen}}. === Volet === [[Fichier:Wipe.jpg|vignette|redresse|gauche|Exemple de [[Volet (cinéma)|volet]].|alt=Photographie d’images successives effectuant une transition de gauche à droite (volet).]] Le style de Kurosawa est également marqué par son usage du [[Volet (cinéma)|volet]] ({{Langue|anglais|''wipe''}} en anglais). Il s’agit d’un effet créé par une [[tireuse optique]], qui consiste, à la fin d’une scène, à faire apparaître une ligne ou une barre qui se déplace sur l’écran, effaçant l’image et révélant simultanément la première image de la scène suivante. En tant que dispositif de transition, il est utilisé comme substitut de la coupe directe ou du [[Fondu|fondu enchaîné]] (bien qu’il arrive souvent qu’il utilise ces deux dispositifs ensemble). Dans ses œuvres les plus abouties, Kurosawa utilise le volet si fréquemment qu’il en devient une sorte de signature. ''L’Ange ivre'' compte ainsi pas moins de douze volets<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=85. Film Review #8a: Criterion Collection Spine #413: Akira Kurosawa: YOIDORE TENSHI (Drunken Angel) (1948) (Part Two) |url=http://lewissaul.blogspot.com/2008/02/85-akira-kurosawa-yoidore-tenshi.html |site=85. Film Review #8a |date=18 février 2008 |consulté le=14 avril 2021}}.</ref>. Il existe un certain nombre de théories concernant l’objectif de ce dispositif courant dans le cinéma muet mais plus rare dans le cinéma sonore et réaliste{{Sfn|Goodwin|1993|p=143}}. Goodwin affirme que les volets dans ''Rashōmon'', par exemple, remplissent l’un des trois objectifs suivants : accentuer le mouvement dans les travellings, marquer les changements narratifs dans les scènes de cour et marquer les ellipses temporelles entre les actions (par exemple entre la fin du témoignage d’un personnage et le début de celui d’un autre){{Sfn|Goodwin|1993|p=143}}. Il note également que pour ''Les Bas-fonds'', dans lequel Kurosawa n’utilise à aucune reprise le volet, il manie habilement les personnes et les accessoires dans le cadre afin de faire apparaître et disparaître de nouvelles images, comme le fait un volet{{Sfn|Goodwin|1993|p=147}}. Kurosawa utilise aussi le volet comme dispositif satirique dans ''Vivre''. Un groupe de femmes se rend au bureau du gouvernement local pour demander aux bureaucrates de transformer un terrain vague en terrain de jeu pour les enfants. Le spectateur est alors confronté à une série de [[Caméra subjective|plans subjectifs]] de différents bureaucrates, reliés par des transitions rapides, chacun d’entre eux renvoyant le groupe à un autre service. L’utilisation du volet rend la séquence plus drôle, les images de bureaucrates sont empilées comme des cartes, chacune plus rigide que la précédente<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Nora Tennessen |titre=WIPE-OUT: Kurosawa's tricky cuts |url=http://trixmcgovern.blogspot.com/2010/01/wipe-out-kurosawas-tricky-cuts.html |site=Trix McGovern, Girl Reporter |date=26 janvier 2010 |consulté le=14 avril 2021}}.</ref>. === Bande-son === [[Fichier:Hayasaka fumio.jpg|vignette|redresse|[[Fumio Hayasaka]] en 1956.|alt=Photographie en noir et blanc d’un jeune homme japonais avec des lunettes et habillé en kimono.]] De l’avis général, Kurosawa accorde toujours une grande attention à la [[bande-son]] de ses films (les mémoires de Teruyo Nogami en donnent de nombreux exemples){{Sfn|Nogami|2006|p=183-209}}. À la fin des années 1940, il commence à utiliser la musique comme contrepoint du contenu émotionnel d’une scène, plutôt que pour simplement renforcer l’émotion, comme le fait le cinéma hollywoodien. Cette approche de la musique de ses films lui est inspirée par une tragédie familiale. Lorsque Kurosawa apprend la mort de son père en 1948, il se met à errer sans but dans les rues de Tokyo. Son chagrin est amplifié lorsqu’il entend soudain la chanson gaie ''{{Langue|sv|Gökvalsen}}'' (Valse du coucou, 1918) composée par [[Emanuel Jonasson|Johan Emanuel Jonasson]]. Il s’empresse alors d’échapper à cette {{Citation|musique affreuse}}. Il demande ensuite à son compositeur, [[Fumio Hayasaka]], avec qui il travaille sur ''L’Ange ivre'', d’utiliser cette chanson comme une sorte d’accompagnement ironique de la scène dans laquelle le gangster mourant, Matsunaga, tombe au plus bas{{Sfn|Kurosawa|1983|p=162-163}}. Cette approche de la musique se retrouve également dans ''Chien enragé'', sorti un an après ''L’Ange ivre''. Dans la scène finale, le détective Murakami se bat furieusement contre le meurtrier Yusa dans un champ boueux. On entend soudain un morceau de Mozart, joué au piano par une femme dans une maison voisine. La sérénité de la musique de Mozart semble d’un autre monde et contraste avec la violence primitive de la scène, et en renforce la puissance. De la même façon, dans ''Les Sept Samouraïs'', des oiseaux gazouillent en arrière-plan durant les épisodes de meurtre et de mutilation comme dans la première scène où les fermiers se lamentent sur leur sort{{Sfn|Mellen|2002|p=33}}. == Thèmes récurrents == Dans ses œuvres, Akira Kurosawa s’attache à décrire ou à faire une parabole de la société humaine. Il dépeint ainsi au long de ses films la pauvreté (''[[Les Bas-fonds (film, 1957)|Les Bas-fonds]]'', ''[[Dodes'kaden|Dodes’kaden]]''), la violence urbaine (''[[Chien enragé]]''), la maladie et l’immobilité des fonctionnaires (''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''), la destruction de l’environnement (''[[Rêves (film)|Rêves]]''), ou encore la vieillesse (''[[Madadayo]]''). === Relation maître-disciple === De nombreux commentateurs notent chez Kurosawa la redondance du lien complexe entre un homme âgé et un autre plus jeune entretenant une relation de maître-disciple. Ce sujet est clairement tiré de l’expérience personnelle du cinéaste. Selon Joan Mellen, {{Citation|Kurosawa vénérait ses professeurs, en particulier [[Kajirō Yamamoto]], son ''mentor'' à [[Tōhō]]. […] L’image salutaire d’une personne plus âgée enseignant à un jeune évoque toujours dans les films de Kurosawa de grands moments d’émotions}}{{Sfn|Mellen|2002|p=28}}. Le critique [[Tadao Satō]] considère le personnage récurrent du maître comme un père de substitution, dont le rôle est de guider le jeune protagoniste et de l’aider à mûrir, à grandir{{Sfn|Satō|1968|p=126-131}}. Dans son tout premier film, ''[[La Légende du grand judo]]'', après que Yano, le maître judoka, est devenu le professeur et le guide spirituel du personnage principal, le récit est une chronique de l’évolution, étape par étape, de la maîtrise et de la maturité grandissantes du héros Sanshiro Sugata{{Sfn|Prince|1999|p=40}}. Les relations maître-élève qui apparaissent dans les films d’après-guerre {{Incise|tels ''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]'', ''[[Chien enragé]]'', ''[[Les Sept Samouraïs]]'', ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' et ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]''}} utilisent très peu l’enseignement direct et théorique, mais beaucoup l’apprentissage par l’expérience et l’exemple. Certains attribuent cette caractéristique à la nature silencieuse et privée de l’illumination [[zen]]{{Sfn|Prince|1999|p=120-121}}. Avec ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'', cette relation évolue. Un voleur choisi pour jouer le double d’un grand seigneur continue son imitation après la mort de son maître. La présence du maître est alors fantomatique, et la relation entre les deux personnages est entretenue depuis l’au-delà. Contrairement aux précédents films, la fin de cette relation n’amène alors pas au renouvellement de la vie et de ses engagements, mais à la mort{{Sfn|Prince|1999|p=281}}. Toutefois, dans son tout dernier film ''[[Madadayo]]'' {{Incise|qui évoque la relation entre un professeur et ses anciens élèves}} une vision plus joyeuse réapparaît. La fête dépeinte par Kurosawa met en avant les joies simples que peuvent procurer les relations professeurs-élèves, les liens de parenté et le simple fait d’être en vie{{Sfn|Galbraith|2002|p=629}}. === Héros === Le cinéma de Kurosawa est un cinéma épique, héroïque, dont les films sont emmenés par un héros unique dont les actes et le destin comptent plus que sa propre vie. L’émergence chez Kurosawa de ce héros unique coïncide avec la période d’après-guerre et l’objectif de l’[[occupation du Japon]] par les États-Unis de remplacer le [[féodalisme]] japonais par l’[[individualisme]]. L’évolution politique du pays n’est pas sans déplaire au cinéaste, qui cherche alors à développer son propre style cinématographique{{Sfn|Prince|1999|p=72}}. Selon le critique [[Tadao Satō]], le peuple japonais a beaucoup souffert de la défaite militaire du pays et s’est rendu compte que le gouvernement n’était ni juste ni fiable. Pendant cette période de doutes et d’incertitudes, Kurosawa réalise une série de films soutenant l’opinion du peuple selon laquelle le sens de la vie n’est pas dicté par le pays ou la nation, mais qu’il s’agit là de quelque chose que chaque individu doit découvrir dans la souffrance{{Sfn|Satō|1968|p=116}}. Le réalisateur lui-même se rend compte de ce lien entre son état d’esprit et celui du peuple : {{Citation|Je sentais que, sans l’instauration du soi comme valeur positive, il ne pouvait y avoir ni liberté ni démocratie}}{{Sfn|Kurosawa|1983|p=146}}. Le premier de ces héros d’après-guerre fut une héroïne, Yukie Yagihara, interprétée par [[Setsuko Hara]] dans ''[[Je ne regrette rien de ma jeunesse]]''. Cette héroïne n’hésite pas à fuir sa famille et son milieu social, persévère face aux obstacles qu’elle rencontre, prend en main sa vie et celle des autres, et fait face à une solitude existentielle. Tous ces éléments forment le premier exemple cohérent de l’héroïsme selon Kurosawa{{Sfn|Prince|1999|p=76}}. Cette solitude existentielle est également illustrée par le docteur Sanada (interprété par [[Takashi Shimura]]) dans ''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]'' : Sanada s’oppose à la tradition et se bat, seul, pour un monde meilleur{{Sfn|Prince|1999|p=86}}. ''[[Les Sept Samouraïs]]'' est considéré comme la représentation ultime du héros idéal de Kurosawa. Selon Joan Mellen, {{Citation|[le film] est avant tout un hommage à la classe des [[samouraï]]s dans ce qu’elle a de plus noble […]. Pour Kurosawa, les samouraïs représentent le meilleur de la tradition et de l’intégrité japonaises}}{{Sfn|Mellen|2002|p=20}}. C’est à cause, et non en dépit, de la [[guerre civile]] chaotique dépeinte dans le film que les sept samouraïs accèdent à la grandeur. {{Citation|Kurosawa identifie les avantages inattendus, tout autant que la tragédie de ce moment historique. Ce bouleversement contraint les samouraïs à utiliser l’altruisme de leur credo de service loyal au service des paysans}}{{Sfn|Mellen|2002|p=16}}. Cependant, cet héroïsme est vain car {{Citation|il y a déjà une classe marchande qui supplante l’aristocratie guerrière}}{{Sfn|Mellen|2002|p=15}}. Ainsi, le courage et l’habileté suprême des personnages centraux n’empêcheront pas leur destruction finale ni celle de leur classe{{Sfn|Mellen|2002|p=15}}. À mesure que la carrière de Kurosawa progresse, il semble avoir de plus en plus de mal à soutenir l’idéal héroïque. Comme le note Prince, {{Citation|Kurosawa a une vision essentiellement tragique de la vie, et cette sensibilité […] l’empêche de réaliser un cinéma socialement engagé}}{{Sfn|Prince|1999|p=88}}. De plus, l’idéal d’héroïsme du réalisateur est subverti par l’histoire elle-même : {{Citation|Lorsque l’histoire est articulée comme elle l’est dans ''[[Le Château de l'araignée|Le Château de l’araignée]]'', comme une force aveugle […] l’héroïsme cesse d’être un problème ou une réalité}}{{Sfn|Prince|1999|p=220}}. Selon Prince, la vision du cinéaste est finalement devenue si sombre qu’il en est venu à considérer l’histoire simplement comme une répétition sans fin de violence, au sein de laquelle l’individu est dépeint non seulement comme non héroïque, mais aussi comme totalement impuissant{{Sfn|Prince|1999|p=220}}. === Nature === La nature est un élément crucial dans les films d’Akira Kurosawa. Comme de nombreux artistes japonais, le réalisateur est très sensible aux subtilités et à la beauté des saisons et des paysages{{Sfn|Prince|1999|p=262}}. Il n’hésite pas à utiliser le climat et la météo comme des éléments parfois actifs de l’intrigue. Ainsi, dans ''[[Chien enragé]]'' et ''[[Vivre dans la peur]]'', la chaleur accablante est omniprésente : elle représente notamment le monde oppressé par l’effondrement économique et la menace nucléaire{{Sfn|Prince|1999|p=261}}. Kurosawa lui-même déclare : {{Citation|J’aime les étés chauds, les hivers froids, les fortes pluies, les fortes neiges, et je pense que la plupart de mes films le montrent. J’aime les extrêmes, car je les trouve plus vivants}}{{Sfn|Richie|1999|p=57}}. Dans ''Le Château de l’araignée'', le brouillard permet de renforcer l’ambiance du film. Il produit un effet d’incertitude, d’hésitation, de menace et de peur chez le spectateur, sentiments vécus par les personnages eux-mêmes<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Philippe Serve |titre=Le Château de l'Araignée |url=http://cinemasansfrontieres.free.fr/spip/spip.php?article97 |site=cinemasansfrontieres.free.fr |date=15 septembre 2006 |consulté le=15 avril 2021}}.</ref>. Kurosawa déclare sur les décors : {{Citation|Nous avons construit le château au pied du [[mont Fuji]]. J’ai voulu du brouillard. Contrairement au château habituel, je l’ai fait de forme plate de sorte qu’il serpente au ras du terrain, pour donner une impression terrifiante afin que l’on pressente un événement de mauvais augure}}{{Sfn|Kurosawa|1998|loc=Notes à propos de mes films}}. Le vent est également un symbole puissant dans la filmographie de Kurosawa, il est la métaphore persistante du changement, du destin et de l’adversité{{Sfn|Mellen|2002|p=24}}. Dans ''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]'', lors de la bataille finale, les vents soufflent, créant des nuages de poussières, gênant les combats{{Sfn|Prince|1999|p=231}}. Enfin, la pluie n’est jamais neutre chez le cinéaste : il n’est jamais question d’une pluie faible, d’un petit filet, d’une bruine, mais toujours d’averses frénétiques, violentes, de tempêtes{{Sfn|Prince|1999|p=261-262}}. Dans ''[[Les Sept Samouraïs]]'', la bataille finale se déroule sous une pluie battante, aveuglante, permettant à Kurosawa de fusionner les différentes classes sociales. Mais cette fusion de l’identité sociale est chaotique, symbolisée par une bataille qui se transforme peu à peu en un vortex de pluie et de boue{{Sfn|Prince|1999|p=218}}. === Violence === Avec ''Le Château de l’araignée'' (1957) apparaît une obsession pour les cycles historiques à la violence sauvage et inexorable{{Sfn|Prince|1999|p=149}}. Dans le film, la liberté n’existe pas, la seule loi existante est celle de [[Causalité|cause à effet]]{{Sfn|Richie|1999|p=115}} dont les événements qui en découlent sont inscrits dans un cycle qui se répète indéfiniment{{Sfn|Prince|1999|p=144}}. En effet, le seigneur de Washizu qui {{Incise|contrairement au bienveillant roi Duncan de la pièce de Shakespeare}} assassine son propre seigneur des années auparavant pour s’emparer du pouvoir, est lui-même assassiné par Washizu ([[Macbeth (personnage)|Macbeth]]) pour les mêmes raisons{{Sfn|Prince|1999|p=144}}. Selon Prince, {{Citation|Le caractère fatal de l’action de Macbeth […] a été repris par Kurosawa qui a mis l’accent sur l’action prédéterminée et l’écrasement de la liberté humaine sous la loi du karma}}{{Sfn|Prince|1999|p=144}}. Prince affirme que les deux épopées ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha]]'' et ''[[Ran (film)|Ran]]'' marquent un tournant majeur dans la vision du monde de Kurosawa. Dans ''Kagemusha'', {{Citation|alors qu'auparavant […] [le héros] pouvait s’emparer des évènements et les modeler selon ses impulsions, il n’est plus que l’épiphénomène d’un processus impitoyable, sanglant, qui le réduit en poussière sous le poids et la force de l’histoire}}{{Sfn|Prince|1999|p=280}}. L’épopée suivante, ''Ran'', est {{Citation|une chronique implacable de la soif de pouvoir, de la trahison d’un père par ses fils, de guerres et de meurtres omniprésents}}{{Sfn|Prince|1999|p=284}}. Le cadre historique du film est utilisé comme {{Citation|un commentaire sur ce que Kurosawa perçoit désormais comme l’intemporalité des impulsions humaines vers la violence et l’autodestruction}}{{Sfn|Prince|1999|p=284}}. {{Citation|L’histoire cède la place à une perception de la vie comme une roue de souffrance sans fin, tournant sans cesse, se répétant sans cesse}}, qui est comparée à de nombreuses reprises dans le scénario à l’enfer{{Sfn|Prince|1999|p=287}}. {{Citation|Kurosawa a trouvé que l’enfer était à la fois le résultat inévitable du comportement humain et la visualisation appropriée de sa propre amertume et de sa déception}}{{Sfn|Prince|1999|p=288}}. == Postérité == === Reconnaissance === [[Fichier:Popiersie Ingmar Bergman ssj 20110627.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Ingmar Bergman]], dont on voit ici un buste situé à Kielce, en Pologne, était un admirateur de l’œuvre de Kurosawa.|alt=Photographie d’un buste entouré d’arbustes.]] De nombreux cinéastes disent avoir été influencés par l’œuvre de Kurosawa. [[Ingmar Bergman]] qualifie son propre film ''[[La Source (film, 1960)|La Source]]'' d’{{Citation|imitation minable de Kurosawa}}. Il ajoute qu’à la sortie du film, en 1960, son admiration pour le cinéma japonais était à son comble<ref>{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Frank Gado |titre=The Passion of Ingmar Bergman |passage=241 |lieu=Durham (Caroline du Nord) |éditeur=[[Duke University Press]] |année=1986 |pages totales=547 |isbn=978-0-8223-0586-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=myqJ3XwjA1UC&printsec=frontcover}}.</ref>. [[Federico Fellini]] considérait Kurosawa comme {{Citation|le plus grand exemple vivant de tout ce qu’un auteur de cinéma devrait être}}<ref>{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=[[Federico Fellini]] |auteur2=Bert Cardullo |responsabilité2=directeur |titre=Federico Fellini |sous-titre=Interviews |lieu=Jackson (Mississippi) |éditeur=[[University Press of Mississippi]] |année=2006 |pages totales=208 |isbn=978-1-57806-885-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ldi9iQtK5q8C&printsec=frontcover}}.</ref>. [[Steven Spielberg]] a souligné l’importance du cinéma de Kurosawa dans le développement de sa propre vision cinématographique<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=‘Seven Samurai’ Spawned a Subgenre All of Its Own, PopMatters |url=https://www.popmatters.com/182639-seven-samurai-2495651387.html |site=[[PopMatters]] |date=2014-06-11 |consulté le=2023-03-15}}.</ref>. Le cinéaste [[Satyajit Ray]], à qui a été décerné à titre posthume le prix Akira Kurosawa pour l’ensemble de sa carrière de réalisateur au [[Festival international du film de San Francisco]] en 1992<ref>{{Lien web |titre=Awards and Tributes: Satyajit Ray |url=http://history.sffs.org/awards_tributes/search.php?search_by=6&searchfield=Satyajit+Ray |site=[[Festival international du film de San Francisco]] |consulté le=13 avril 2021}}.</ref>, avait déclaré ceci à propos de ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' : {{Citation bloc|L’effet du film sur moi [lors de son premier visionnage à [[Calcutta]] en 1952] a été électrique. Je l’ai vu trois fois de suite, et je me suis demandé à chaque fois s’il existait un autre film qui donnait une preuve aussi durable et éblouissante de la maîtrise d’un réalisateur sur tous les aspects de la création cinématographique.|référence=<ref>{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=[[Satyajit Ray]] |titre=Our Films Their Films |passage=180 |éditeur=Orient Blackswan |année=2007 |pages totales=232 |isbn=978-81-250-1565-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=t5Om460VaOQC&printsec=frontcover}}.</ref>}} [[Roman Polanski]] considère Kurosawa comme l’un de ses trois cinéastes préférés, avec [[Orson Welles]] et [[Federico Fellini]]. ''[[Les Sept Samouraïs]]'', ''[[Le Château de l'araignée|Le Château de l’araignée]]'' et ''[[La Forteresse cachée]]'' font ainsi partie de ses films préférés<ref>{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=James Morrison |titre=Roman Polanski (Contemporary Film Directors) |passage=160 |éditeur=[[University of Illinois Press]] |année=2007 |pages totales=210 |isbn=978-0-252-07446-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Cr86JRa5HHQC&printsec=frontcover}}.</ref>. [[Bernardo Bertolucci]] considère l’influence de Kurosawa comme fondamentale : {{Citation|Les films de Kurosawa et ''[[La dolce vita]]'' de Fellini sont les films qui m’ont poussé, amené à devenir un réalisateur de films}}{{Sfn|Kurosawa: The Last Emperor|loc=interview de [[Bernardo Bertolucci]]}}. [[Andreï Tarkovski]] cite Kurosawa comme l’un de ses réalisateurs favoris et place ''Les Sept Samouraïs'' parmi ses dix films préférés<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=The Top 10 Favorite Films of Legendary Director Andrei Tarkovsky |url=https://nofilmschool.com/2014/08/andrei-tarkovskys-list-10-favorite-films |site=No Film School |date=12 août 2014 |consulté le=13 avril 2021}}.</ref>. [[Sidney Lumet]] qualifie quant à lui Kurosawa de {{Citation|Beethoven des réalisateurs de films}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Doug Garry |titre=Let’s Talk About the Master – An Ode to Akira Kurosawa |url=https://studentnewspaper.org/article/lets-talk-about-the-master-an-ode-to-akira-kurosawa |site=The Student |date=10 novembre 2015 |consulté le=13 avril 2021}}.</ref>. [[Werner Herzog]], interrogé sur ses cinéastes préférés, évoque ''Rashōmon'' en ces mots : {{Citation bloc|Je me suis toujours demandé comment Kurosawa avait pu réaliser un film aussi bon que ''Rashōmon'' ; l’équilibre et le rythme sont parfaits, et il utilise l’espace de manière si harmonieuse. C’est l’un des meilleurs films jamais réalisés.|référence=<ref>{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Paul Cronin |titre=Werner Herzog – A Guide for the Perplexed |sous-titre=Conversations with Paul Cronin |lieu=New York |éditeur=[[Faber and Faber]] |année=2014 |isbn=978-0-571-25977-9}}.</ref>}} Selon [[Anthony Frewin]], assistant de [[Stanley Kubrick]], ce dernier considère Kurosawa comme {{Citation|l’un des plus grands réalisateurs}} et parle de lui {{Citation|constamment et avec admiration}}<ref name="Wrigley">{{Lien web |langue=anglais |auteur=Nick Wrigley |titre=Stanley Kubrick, cinephile |url=https://www2.bfi.org.uk/news-opinion/sight-sound-magazine/polls-surveys/stanley-kubrick-cinephile |site=[[British Film Institute]] |consulté le=16 avril 2021}}.</ref>. Ainsi, lorsque Kurosawa, qui admire aussi Kubrick, lui envoie une lettre, à la fin des années 1990, Kubrick passe plusieurs mois à réécrire sa réponse<ref name="Wrigley" />. Mais entre-temps, Kurosawa décède et Kubrick en est terriblement bouleversé<ref name="Wrigley" />. [[Robert Altman]], lorsqu’il découvre ''Rashōmon'' pour la première fois, est si impressionné par la séquence d’images du soleil qu’il incorpore ces mêmes séquences dès le lendemain dans son travail<ref>{{DVDBibliographie |langue=anglais |titre=Rashōmon |distributeur=[[The Criterion Collection]] |année=2002 |format=[[DVD]] |passage=interview de présentation de [[Robert Altman]]}}.</ref>. [[George Lucas]] cite ''La Forteresse cachée'' comme principale inspiration pour son [[space opera]] ''[[Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir|Star Wars]]'' (1977)<ref name="Jennings">{{Lien web |langue=anglais |auteur=Collier Jennings |titre=This Is George Lucas' Favorite Akira Kurosawa Film Of All Time |url=https://www.slashfilm.com/802239/this-is-george-lucas-favorite-akira-kurosawa-film-of-all-time/ |site=[[SlashFilm]] |date=2022-03-17 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. Il mentionne également d’autres films de Kurosawa comme ses favoris, notamment ''Les Sept Samouraïs'', ''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]'' et ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''<ref name="Jennings" />. [[Zack Snyder]] cite Kurosawa comme l’une de ses influences pour son film [[Netflix]] alors en cours de développement, ''[[Rebel Moon]]''<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Jolie Lash |auteur2=Oliver Gettell |titre=Zack Snyder is finally making his Star Wars- and Kurosawa-inspired sci-fi film for Netflix |url=https://ew.com/movies/zack-snyder-rebel-moon-star-wars-kurosawa-netflix/ |site=[[Entertainment Weekly]] |date=6 juillet 2021 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. === Critiques === [[Kenji Mizoguchi]], réalisateur acclamé des ''[[Les Contes de la lune vague après la pluie|Contes de la lune vague après la pluie]]'' (1953) et de ''[[L'Intendant Sansho|L’Intendant Sansho]]'' (1954), est de onze ans l’aîné de Kurosawa. À partir du milieu des années 1950, certains critiques de la [[Nouvelle Vague]] française commencent à préférer Mizoguchi à Kurosawa. Le critique et cinéaste de la Nouvelle Vague [[Jacques Rivette]], en particulier, estime que Mizoguchi est le seul réalisateur japonais dont l’œuvre est à la fois entièrement japonaise et véritablement universelle<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Rustin Thompson |titre=Beauty Beneath the Brutality: Japanese Masters Mizoguchi and Ozu |url=https://www.moviemaker.com/beauty-beneath-the-brutality-japanese-masters-mizoguchi-and-ozu-3225/ |site=MovieMaker |date=1998-12-01 |consulté le=2022-07-28}}.</ref> ; Kurosawa, en revanche, est considéré comme plus influencé par le cinéma et la culture occidentaux, un point de vue qui reste contesté{{Sfn|Bock|1978|p=35}}. Au Japon, certains critiques et cinéastes considèrent que Kurosawa est élitiste. Ils estiment qu’il concentre ses efforts et son attention sur des personnages exceptionnels ou héroïques. Dans son commentaire du DVD des ''Sept Samouraïs'', Joan Mellen soutient que certains plans des personnages de samouraïs Kanbei et Kyuzō, qui montrent que Kurosawa leur accorde un statut ou une validité supérieurs, constituent des preuves de ce point de vue. Ces critiques japonais affirment que Kurosawa n’est pas suffisamment progressiste parce que les paysans sont incapables de trouver des leaders dans leurs rangs. Dans une interview avec Mellen, Kurosawa s’en est défendu en disant : {{Citation bloc|Je voulais dire qu’après tout, les paysans étaient les plus forts, s’accrochant étroitement à la terre… Ce sont les samouraïs qui étaient faibles parce qu’ils étaient emportés par les vents du temps.|référence={{Sfn|Les Sept Samouraïs|2007|loc=documentaire ''Seven Samurai: Origins and Influences'', commentaires de Joan Mellen}}{{,}}{{Sfn|Mellen|2002|p=65}}}} Dès le début des années 1950, Kurosawa est accusé de vouloir satisfaire les goûts occidentaux en raison de sa popularité en Europe et en Amérique. Dans les années 1970, le réalisateur de gauche [[Nagisa Ōshima]], connu pour ses réactions critiques à l’égard de l’œuvre de Kurosawa, accuse ce dernier de se plier aux croyances et idéologies occidentales{{Sfn|Mellen|2002|p=60}}. L’auteur [[Audie Bock]], cependant, estime que Kurosawa ne joue jamais le jeu d’un public non japonais et qu’il dénonce les réalisateurs qui l’ont fait{{Sfn|Bock|1978|p=172}}. === Adaptations de son œuvre === Au Japon, l’œuvre de Kurosawa a fait l’objet de nombreux {{Langue|anglais|''[[remake]]s''}}. C’est le cas de ''[[La Légende du grand judo]]'', qui a inspiré quatre films : ''Sugata Sanshirō'', réalisé par [[Shigeo Tanaka]] en 1955, ''Sanshirō Sugata'', produit par Kurosawa et réalisé par Seiichiro Uchikawa en 1965, ''Ninkyō yawara ichidai'', réalisé par [[Sadao Nakajima]] en 1966, ''Dawn of Judo'', réalisé par [[Kunio Watanabe]] en 1970, ainsi que ''Sugata Sanshirō'', réalisé par [[Kihachi Okamoto]] en 1977{{Sfn|Galbraith|2002|p=659, 707}}{{,}}<ref>{{Imdb titre|id=0036400|titre brut=''Remakes'' de ''La Légende du grand judo'' (1943)|sous-page=movieconnections/#remade_as}}.</ref>. ''[[Chien enragé]]'' a fait quant à lui l’objet de deux reprises : un film réalisé par Azuma Morisaki en 1973 pour la [[Shōchiku]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=114}}{{,}}<ref>{{Imdb titre|id=0329431|titre brut=''Nora Inu'' (1973)}}.</ref> et un téléfilm réalisé par Yasuo Tsuruhashi en 2013 pour [[TV Asahi]]<ref>{{Lien archive |langue=japonais |url=http://www.tv-asahi.co.jp/norainu/ |titre=Nora inu |site=[[TV Asahi]] |horodatage archive=20130114215856}}.</ref>{{,}}<ref>{{Imdb titre|id=2585254|titre brut=''Nora Inu'' (2013)}}.</ref>. En 2007, ''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' inspire le téléfilm ''Tengoku to jigoku'', réalisé par Yasuo Tsuruhashi<ref>{{Imdb titre|id=0057565|titre brut=''Remakes'' d’''Entre le ciel et l’enfer'' (1963)|sous-page=movieconnections/#remade_as}}.</ref>. La même année, un {{Langue|anglais|''remake''}} de ''[[Sanjuro]]'' intitulé ''Tsubaki Sanjurō'' est réalisé par [[Yoshimitsu Morita]]<ref>{{Imdb titre|id=0056443|titre brut=''Remake'' de ''Sanjuro'' (1962)|sous-page=movieconnections/#remade_as}}.</ref>. Enfin, ''[[La Forteresse cachée]]'' a inspiré le film ''Kakushi toride no san-akunin: The Last Princess'', réalisé par [[Shinji Higuchi]] en 2008<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Mark Schilling |titre='Kakushi Toride no San Akunin' |url=https://www.japantimes.co.jp/culture/2008/05/09/films/film-reviews/kakushi-toride-no-san-akunin/ |site=[[The Japan Times]] |date=9 mai 2008 |consulté le=16 avril 2021}}.</ref>. Les films de Kurosawa ont également fait l’objet de reprises hors du Japon. ''[[Les Sept Samouraïs]]'' a inspiré de nombreux {{Langue|anglais|''remake''}}, le premier étant le western ''[[Les Sept Mercenaires]]'' ({{Langue|anglais|''The Magnificent Seven''}}), réalisé en 1960 par [[John Sturges]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=676}}. Le film de Sturges fait lui-même l’objet en 2016 d’un {{Langue|anglais|''remake''}} d’[[Antoine Fuqua]] intitulé ''[[Les Sept Mercenaires (film, 2016)|Les Sept Mercenaires]]'' ({{Langue|anglais|''The Magnificent Seven''}})<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Samantha Bergeson |titre=Ethan Hawke Still ‘Begs’ Antoine Fuqua to Release Five-Hour Cut of ‘Magnificent Seven’ |url=https://www.indiewire.com/features/general/ethan-hawke-antoine-fuqua-magnificent-seven-5-hour-cut-1234750739/ |site=[[IndieWire]] |date=2022-08-11 |consulté le=2023-05-05}}.</ref>. Il existe d’autres adaptations moins connues des ''Sept Samouraïs'', comme ''[[Les Sept Sauvages]]'' ({{Langue|anglais|''The Savage Seven''}}), réalisé en 1968 par [[Richard Rush]]{{Sfn|Niogret|1995|p=156}}, ''[[Les Mercenaires de l'espace|Les Mercenaires de l’espace]]'' ({{Langue|anglais|''Battle Beyond the Stars''}}), réalisé en 1980 par [[Jimmy T. Murakami]]{{Sfn|Niogret|1995|p=156}}, ''[[Les Sept Gladiateurs (film, 1983)|Les Sept Gladiateurs]]'' ({{Langue|italien|''I sette magnifici gladiatori''}}), réalisé en 1983 par [[Bruno Mattei]] et [[Claudio Fragasso]]{{Sfn|Galbraith|2002|p=676}}, ou encore un film kazakh, ''[[The Wild East]]'' ({{Langue|ru-Latn|''Dikiï vostok''}}), réalisé en 1993 par [[Rachid Nougmanov]]<ref>{{Imdb titre|id=0047478|titre brut=''Remakes'' des ''Sept Samouraïs'' (1954)|sous-page=movieconnections/#remade_as}}.</ref>. Le film ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' a fait l’objet de deux {{Langue|anglais|''remakes''}} : le western américain ''[[L'Outrage]]'' ({{Langue|anglais|''The Outrage''}}) de [[Martin Ritt]], sorti en 1964{{Sfn|Galbraith|2002|p=668}} et ''[[The Outrage]]'' ({{Langue|indonésien|''U mong pa meung''}}), film thaïlandais de Pantewanop Tewakul sorti en 2011<ref>{{Imdb titre|id=0042876|titre brut=''Remakes'' de ''Rashōmon'' (1950)|sous-page=movieconnections/#remade_as}}.</ref>. Un autre film de Kurosawa à avoir fait l’objet de plusieurs reprises est ''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]''. Le plus connu d’entre eux est le [[western spaghetti]] ''[[Pour une poignée de dollars]]'' ({{Langue|italien|''Per un pugno di dollari''}}), réalisé par [[Sergio Leone]] en 1964. Bien que largement inspiré du film de Kurosawa, Leone n’avait pas obtenu l’autorisation officielle pour faire un ''remake'' de ce film, qui était protégé par des droits d’auteur. Kurosawa a donc intenté un procès avec la Tōhō pour violation des droits d’auteur et a reçu les droits de distribution au Japon et dans d’autres pays ainsi que 15 % des recettes du box-office mondial{{Sfn|Galbraith|2002|p=311-312}}{{,}}<ref>{{Imdb titre|id=0055630|titre brut=''Yojimbo'' (1961)|sous-page=trivia?item=tr2397428}}.</ref>. ''[[Dernier Recours (film)|Dernier Recours]]'' ({{Langue|anglais|''Last Man Standing''}}), réalisé par [[Walter Hill (réalisateur)|Walter Hill]] en 1996 avec [[Bruce Willis]] et [[Christopher Walken]], s’inspire également du ''Garde du corps''{{Sfn|Galbraith|2002|p=697}}. === Scénarios posthumes === Après la mort de Kurosawa, plusieurs travaux posthumes basés sur ses scénarios sont produits. Le film {{Japonais|''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]''|雨あがる|Ame agaru}} réalisé par [[Takashi Koizumi]] sort en 1999{{Sfn|Galbraith|2002|p=641-645}}{{,}}<ref>{{Imdb titre|titre=Après la pluie (1999)|id=0181960|titre brut=''Après la pluie'' (1999)}}.</ref>, et {{Japonais|''[[La mer regarde]]''|海は見ていた|Umi wa miteita}} réalisé par [[Kei Kumai]] sort en 2002<ref>{{Imdb titre|titre=Umi wa miteita (2002)|id=0316829|titre brut=''Umi wa miteita'' (2002)}}.</ref>. Le scénario de ''Dora-Heita'' écrit par le Club des Quatre Chevaliers à l’époque de la production de ''Dodes’kaden'' est finalement réalisé par [[Kon Ichikawa]], seul membre du Club encore en vie<ref>{{Lien archive |langue=anglais |url=http://www.japantimes.co.jp/text/ff20000523a1.html |titre=The samurai flick that got away |site=[[The Japan Times]] |date=23 mai 2000 |horodatage archive=20121010102056 |auteur=Mark Schilling}}.</ref>. ''[[Dora-heita]]'' sort en 2000<ref>{{Imdb titre|id=0236167|titre brut=''Dora-heita'' (2000)|sous-page=reference}}.</ref>. [[Huayi Brothers]] Media et CKF Pictures en Chine annoncent en 2017 leur intention de produire un scénario posthume de Kurosawa adapté de la nouvelle ''[[Le Masque de la mort rouge]]'' d’[[Edgar Allan Poe]] pour une sortie en 2020, sous le titre ''Le Masque de la mort noire''<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Jordan Raup |titre=Unfilmed Akira Kurosawa Script ‘The Mask of the Black Death’ Will Be Produced in China |url=https://thefilmstage.com/unfilmed-akira-kurosawa-script-the-mask-of-the-black-death-will-be-produced-in-china/ |site=The Film Stage |date=2017-03-05 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. Patrick Frater du magazine ''[[Variety]]'' déclare en {{Date-|mai 2017}}, déclare que deux autres projets de films inachevés de Kurosawa sont prévus, le tournage de ''Silvering Spear'' devant commencer en 2018<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Patrick Frater |titre=Chinese-Japanese Partnership to Complete Akira Kurosawa’s Unfinished Movies |url=https://variety.com/2017/film/asia/china-japan-pair-to-complete-akira-kurosawas-unfinished-movies-1202432044/ |site=[[Variety]] |date=2017-05-18 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. === Société Kurosawa Production === En {{Date-|septembre 2011}}, il est annoncé que les droits de remake de la plupart des films de Kurosawa et des scénarios non produits sont cédés par l’Akira Kurosawa 100 Project à la société Splendent, basée à Los Angeles. La fondatrice de Splendent, Sakiko Yamada, déclare que son objectif est {{Citation|d’aider les réalisateurs contemporains à faire découvrir ces histoires inoubliables à une nouvelle génération de cinéphiles}}<ref name="Patterson">{{Lien web |langue=anglais |auteur=John Patterson |titre=Why Hollywood can't get enough Akira Kurosawa remakes |url=http://www.theguardian.com/film/2011/sep/01/akira-kurosawa-remakes |site=[[The Guardian]] |date=2011-09-01 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. La société Kurosawa Production, créée en 1959, continue de superviser de nombreux aspects de l’héritage de Kurosawa. Le fils du réalisateur, Hisao Kurosawa, est l’actuel dirigeant de la société. Sa filiale américaine, Kurosawa Enterprises, est située à Los Angeles. Les droits sur les œuvres de Kurosawa sont alors détenus par Kurosawa Production et les studios de cinéma sous lesquels il travaillait, notamment la [[Tōhō]]. Ces droits sont ensuite cédés au Akira Kurosawa 100 Project avant d’être réattribués en 2011 à la société Splendent, basée à Los Angeles<ref name="Patterson" />. Kurosawa Production travaille en étroite collaboration avec la Fondation Akira Kurosawa, créée en décembre 2003 et également dirigée par Hisao Kurosawa. La fondation organise un concours annuel de courts métrages et mène des projets liés à Kurosawa, notamment un projet récemment mis en veilleuse visant à construire un musée commémoratif pour le réalisateur<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Vili Maunula |titre=Plans for Akira Kurosawa museum officially abandoned |url=https://akirakurosawa.info/2010/06/05/plans-for-akira-kurosawa-museum-officially-abandoned/ |site=Akira Kurosawa info |date=5 juin 2010 |consulté le=2022-07-28}}.</ref>. === Hommages === En 1981, le Kurosawa Film Studio est ouvert à Yokohama ; deux autres sites sont ouverts par la suite au Japon<ref>{{Lien archive |langue=japonais |url=http://www.kurosawafilmstudio.com/info.html |titre=Kurosawa Film Studio |site=Kurosawa Film Studio Co. Ltd |horodatage archive=20091105004851}}.</ref>. Une vaste collection de documents d’archives, notamment des scénarios scannés, des photos et des articles de presse, est disponible sur l’Akira Kurosawa Digital Archive, un site Internet japonais géré par le centre de recherche des archives numériques de l’[[université de Ryūkoku]] en collaboration avec Kurosawa Production<ref>{{Lien web |langue=japonais |titre=黒澤明デジタルアーカイブ |url=https://www.ss.i.ryukoku.ac.jp/ka/index.html |site=SGI Japan Ltd |consulté le=2022-07-29}}.</ref>. Une école de cinéma Akira Kurosawa est créée à l’université d’Anaheim au printemps 2009 avec le soutien de la famille Kurosawa et de Kurosawa Production. Elle propose des programmes en ligne sur la réalisation de films numériques, avec un siège à Anaheim et un centre d’apprentissage à Tokyo<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=David Bracey |titre=Online Master of Fine Arts (MFA) in Digital Filmmaking |url=https://www.anaheim.edu/schools-and-institutes/carland-entrepreneurship-institute/418-master-degrees/1800-akira-kurosawa-school-of-film-overview-2.html |site=Université d'Anaheim |consulté le=2022-07-29}}.</ref>. En 1999, Kurosawa est nommé « Asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, Littérature, et Culture » par le magazine ''[[Asiaweek]]'' et [[CNN]], cité comme {{Citation|l’une des cinq personnes ayant le plus contribué à l’épanouissement de l’Asie durant les {{Nobr|100 dernières}} années}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Stuart Whitmore |titre=Asian of the Century – Kurosawa Akira |url=http://edition.cnn.com/ASIANOW/asiaweek/features/aoc/aoc.kurosawa.html |site=[[Cable News Network]] |date=12 octobre 1999 |consulté le=6 août 2011}}.</ref>. En commémoration du {{100e}} anniversaire de la naissance de Kurosawa en 2010, un projet appelé AK100 est lancé en 2008. Le projet AK100 vise à {{Citation|exposer les jeunes qui sont les représentants de la prochaine génération, et tous les gens partout, à la lumière et à l’esprit d’Akira Kurosawa et au monde merveilleux qu’il a créé}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Vili Maunula |titre=AK100 World Tour website |url=https://akirakurosawa.info/2008/09/21/ak100-world-tour-website/ |site=Akira Kurosawa info |date=21 septembre 2008 |consulté le=2022-07-29}}.</ref>. Deux prix cinématographiques sont également nommés en l’honneur de Kurosawa. Le prix Akira Kurosawa récompense l’ensemble de la carrière d’un réalisateur est décerné lors du [[Festival international du film de San Francisco]], tandis que le prix Akira Kurosawa est remis lors du [[Festival international du film de Tokyo]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Awards & Tributes |url=http://history.sffs.org/awards_tributes/search.php?search_by=1&searchfield=Akira+Kurosawa+Award&x=16&y=10 |site=San Francisco Film Society |consulté le=2022-07-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Mark Schilling |titre=Mikhalkov given Kurosawa award |url=https://variety.com/2008/film/features/mikhalkov-given-kurosawa-award-1117994692/ |site=[[Variety]] |date=2008-10-26 |consulté le=2022-07-29}}.</ref>. == Filmographie == {{Source Imdb}} === Réalisateur === * [[1943 au cinéma|1943]] : {{Japonais|''[[La Légende du grand judo]]''|姿三四郎|Sugata Sanshirō}} * [[1944 au cinéma|1944]] : {{Japonais|''[[Le Plus Beau]]''|一番美しく|Ichiban utsukushiku}} * [[1945 au cinéma|1945]] : {{Japonais|''[[La Nouvelle Légende du grand judo]]''|續姿三四郎|Zoku Sugata Sanshirō}} * 1945 : {{Japonais|''[[Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre]]''|虎の尾を踏む男達|Tora no o wo fumu otokotachi}} * [[1946 au cinéma|1946]] : {{Japonais|''[[Ceux qui bâtissent l'avenir|Ceux qui bâtissent l’avenir]]''|明日を作る人々|Asu o tsukuru hitobito}} co-réalisé avec [[Kajirō Yamamoto]] et [[Hideo Sekigawa]]{{Note|groupe=alpha|nom=film1946}} * 1946 : {{Japonais|''[[Je ne regrette rien de ma jeunesse]]''|わが青春に悔なし|Waga seishun ni kui nashi}} * [[1947 au cinéma|1947]] : {{Japonais|''[[Un merveilleux dimanche]]''|素晴らしき日曜日|Subarashiki nichiyobi}} * [[1948 au cinéma|1948]] : {{Japonais|''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]''|酔いどれ天使|Yoidore tenshi}} * [[1949 au cinéma|1949]] : {{Japonais|''[[Le Duel silencieux]]''|静かなる決闘|Shizukanaru kettō}} * 1949 : {{Japonais|''[[Chien enragé]]''|野良犬|Nora-inu}} * [[1950 au cinéma|1950]] : {{Japonais|''[[Scandale (film, 1950)|Scandale]]''|醜聞|Shubun}} * 1950 : {{Japonais|''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]''|羅生門|Rashōmon}} * [[1951 au cinéma|1951]] : {{Japonais|''[[L'Idiot (film, 1951)|L’Idiot]]''|白痴|Hakuchi}} * [[1952 au cinéma|1952]] : {{Japonais|''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''|生きる|Ikiru}} * [[1954 au cinéma|1954]] : {{Japonais|''[[Les Sept Samouraïs]]''|七人の侍|Shichinin no samurai}} * [[1955 au cinéma|1955]] : {{Japonais|''[[Vivre dans la peur]]''|生きものの記録|Ikimono no kiroku}} * [[1957 au cinéma|1957]] : {{Japonais|''[[Le Château de l'araignée|Le Château de l’araignée]]''|蜘蛛巣城|Kumonosu-jō}} * 1957 : {{Japonais|''[[Les Bas-fonds (film, 1957)|Les Bas-Fonds]]''|どん底|Donzoko}} * [[1958 au cinéma|1958]] : {{Japonais|''[[La Forteresse cachée]]''|隠し砦の三悪人|Kakushi toride no san-akunin}} * [[1960 au cinéma|1960]] : {{Japonais|''[[Les salauds dorment en paix]]''|悪い奴ほどよく眠る|Warui yatsu hodo yoku nemuru}} * [[1961 au cinéma|1961]] : {{Japonais|''[[Le Garde du corps (film, 1961)|Le Garde du corps]]''|用心棒|Yōjinbō}} * [[1962 au cinéma|1962]] : {{Japonais|''[[Sanjuro]]''|椿三十郎|Tsubaki Sanjūrō}} * [[1963 au cinéma|1963]] : {{Japonais|''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]''|天国と地獄|Tengoku to jigoku}} * [[1965 au cinéma|1965]] : {{Japonais|''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]''|赤ひげ|Akahige}} * [[1970 au cinéma|1970]] : {{Japonais|''[[Dodes'kaden|Dodes’kaden]]''|どですかでん|Dodesukaden}} * [[1970 à la télévision|1970]] : {{Japonais|''Uma No Uta''|馬の歌}} (téléfilm documentaire) * [[1975 au cinéma|1975]] : {{Japonais|''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' aussi appelé ''L’Aigle de la Taïga''|デルス・ウザーラ|Derusu Uzāra}} * [[1980 au cinéma|1980]] : {{Japonais|''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]''|影武者|Kagemusha}} * [[1985 au cinéma|1985]] : {{Japonais|''[[Ran (film)|Ran]]''|乱|Ran}} * [[1990 au cinéma|1990]] : {{Japonais|''[[Rêves (film)|Rêves]]''|夢|Yume}} * [[1991 au cinéma|1991]] : {{Japonais|''[[Rhapsodie en août]]''|八月の狂詩曲|Hachi-gatsu no kyōshikyoku}} * [[1993 au cinéma|1993]] : {{Japonais|''[[Madadayo]]''|まあだだよ|Mādadayo}} === Scénariste === Akira Kurosawa est auteur ou co-auteur de tous les scénarios de ses films à l’exception de trois d’entre eux : ''[[Ceux qui bâtissent l'avenir|Ceux qui bâtissent l’avenir]]'' et ''[[Je ne regrette rien de ma jeunesse]]'' en 1946 et ''[[Un merveilleux dimanche]]'' en 1947. Il a aussi écrit ou co-écrit des scénarios pour d’autres cinéastes : * [[1942 au cinéma|1942]] : {{Japonais|''Seishun no kiryū''|青春の気流}} d’[[Osamu Fushimizu]] * 1942 : {{Japonais|''[[Le Triomphe des ailes]]''|翼の凱歌|Tsubasa no gaika}} de [[Satsuo Yamamoto]] * [[1944 au cinéma|1944]] : {{Japonais|''Dohyō matsuri''|土俵祭}} de Santarō Marune * [[1945 au cinéma|1945]] : {{Japonais|''Appare Isshin Tasuke''|天晴れ一心太助}} de [[Kiyoshi Saeki]] * [[1947 au cinéma|1947]] : {{Japonais|''Quatre histoires d’amour''|四つの恋の物語 第一話 初恋|Yottsu no koi no monogatari}} de [[Shirō Toyoda]] * 1947 : {{Japonais|''[[La Montagne d'argent|La Montagne d’argent]]''|銀嶺の果て|Ginrei no hate}} de [[Senkichi Taniguchi]] * [[1948 au cinéma|1948]] : {{Japonais|''[[Le Portrait (film, 1948)|Le Portrait]]''|肖像|Shōzō}} de [[Keisuke Kinoshita]] * [[1949 au cinéma|1949]] : {{Japonais|''[[La Femme de l'enfer|La Femme de l’enfer]]''|地獄の貴婦人|Jigoku no kifujin}} de [[Motoyoshi Oda]] * 1949 : {{Japonais|''Jakoman to Tetsu''|ジャコ萬と鉄}} de Senkichi Taniguchi * [[1950 au cinéma|1950]] : {{Japonais|''[[Le Déserteur de l'aube|Le Déserteur de l’aube]]''|暁の脱走|Akatsuki no dassō}} de Senkichi Taniguchi * 1950 : {{Japonais|''Jiruba no tetsu''|ジルバの鉄}} d’[[Isamu Kosugi]] * 1950 : {{Japonais|''Danpei le tueur''|殺陣師段平|Tateshi Danpei}} de [[Masahiro Makino]] * [[1951 au cinéma|1951]] : {{Japonais|''Ai to nikushimi no kanata e''|愛と憎しみの彼方へ}} de Senkichi Taniguchi * 1951 : {{Japonais|''Kemono no yado''|獣の宿}} de [[Tatsuo Ōsone]] * [[1952 au cinéma|1952]] : {{Japonais|''La Vendetta d’un samouraï : duel au coin de Kagiya''|荒木又右衛門 決闘鍵屋の辻|Araki Mataemon: Kettō Kagiya no tsuji}} de [[Kazuo Mori]] * 1952 : {{Japonais|''[[Sengoku burai]]''|戦国無頼}} de [[Hiroshi Inagaki]] * [[1953 au cinéma|1953]] : {{Japonais|''Fukeyo harukaze''|吹けよ春風}} de Senkichi Taniguchi * [[1955 au cinéma|1955]] : {{Japonais|''Kieta chūtai''|消えた中隊}} d’Akira Mimura * 1955 : {{Japonais|''Asunaro monogatari''|あすなろ物語}} de [[Hiromichi Horikawa]] * [[1957 au cinéma|1957]] : {{Japonais|''Les Secrets de la guerre russo-japonaise : 300 miles en territoire ennemi''|日露戦争勝利の秘史 敵中横断三百里|Nichiro sensō shōri no hishi: Tekichū ōdan sanbyaku-ri}} de [[Kazuo Mori]] * [[1959 au cinéma|1959]] : {{Japonais|''Sengoku gunto-den''|戦国群盗伝}} de [[Toshio Sugie]] * [[1962 au cinéma|1962]] : {{Japonais|''Tateshi Danpei''|殺陣師段平}} de Shunkai Mizuho * [[1964 au cinéma|1964]] : {{Japonais|''[[Jakoman et Tetsu]]''|ジャコ万と鉄|Jakoman to Tetsu}} de [[Kinji Fukasaku]] * [[1965 au cinéma|1965]] : {{Japonais|''Sugata Sanshirō''|姿三四郎}} de Seiichirō Uchikawa ; Œuvres posthumes : * [[1998 au cinéma|1998]] : {{Japonais|''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]''|雨あがる|Ame agaru}} de [[Takashi Koizumi]]. La mise en scène, le scénario et les dialogues sont signés d’Akira Kurosawa. * [[2000 au cinéma|2000]] : {{Japonais|''[[Dora-heita]]''|どら平太}} de [[Kon Ichikawa]] * [[2003 au cinéma|2003]] : {{Japonais|''[[La mer regarde]]''|海は見ていた|Umi wa miteita}} de [[Kei Kumai]], le dernier scénario écrit par Kurosawa == Distinctions == [[Fichier:Akira Kurosawa handprint in Cannes.JPG|vignette|redresse|Empreinte de la main de Kurosawa dans du ciment à [[Cannes]], en [[France]], où se tient le [[Festival de Cannes]].|alt=Photographie de l’empreinte d’une main sur une allée.]] De nombreux prix et récompenses sont décernés à Kurosawa tout au long de sa vie. Ses films ont été récompensés aux [[Oscars du cinéma]] et dans les trois principaux festivals de cinéma du monde : le [[Festival de Cannes]], la [[Mostra de Venise]] et la [[Berlinale]]. Lors de la [[62e cérémonie des Oscars|{{62e}} cérémonie des Oscars]] en 1990, il reçoit un [[Oscar d'honneur|Oscar d’honneur]] donné par deux de ses plus grands admirateurs : [[Steven Spielberg]] et [[George Lucas]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Academy Awards Acceptance Speeches - Akira Kurosawa |url=http://aaspeechesdb.oscars.org/link/062-25/ |site=[[Oscars du cinéma]] |consulté le=15 avril 2021}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Galbraith|2002|p=620-623, 625-627}}. Kurosawa a reçu un certain nombre de [[Décoration honorifique|décorations honorifiques]] tout au long de sa vie, notamment au Japon. Il est honoré du prix de la [[personne de mérite culturel]] en 1976 et reçoit l’[[ordre de la Culture]] en 1985<ref name="Praemium Imperiale">{{Lien web |langue=japonais |titre=黒澤 明 |url=https://www.praemiumimperiale.org/ja/laureate/laureates/kuros |site=[[Praemium Imperiale]] |consulté le=2023-03-19}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=japonais |titre=1998年、映画監督の黒沢明氏が脳卒中のため死去した。 |url=https://www.tokyo-np.co.jp/article/12480 |site=[[Tokyo shinbun]] |date=6 septembre 2019 |consulté le=2023-03-19}}.</ref>. Il est également lauréat du [[prix de la culture asiatique de Fukuoka]] en 1990, du [[Praemium Imperiale]] en 1992 et du [[Prix de Kyoto]] en 1994<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=KUROSAWA Akira |url=https://fukuoka-prize.org/en/topics/detail/97567e98-263c-4af2-a63a-f9d28c9e890e |site=[[Prix de la culture asiatique de Fukuoka]] |consulté le=2023-03-19}}.</ref>{{,}}<ref name="Praemium Imperiale" />{{,}}<ref name="kyotoprize">{{Lien web |langue=anglais |titre=Akira Kurosawa |url=https://www.kyotoprize.org/en/laureates/akira_kurosawa/ |site=[[Prix de Kyoto]] |consulté le=15 avril 2021}}.</ref>. Enfin, Kurosawa reçoit à titre posthume en 1998 le [[Prix d'honneur de la Nation|Prix d’honneur de la Nation]], pour avoir {{Citation|profondément ému la nation avec ses nombreux chefs-d’œuvre intemporels et laissé une marque brillante dans l’histoire du cinéma mondial}}<ref>{{Lien web |langue=japonais |titre=国民栄誉賞 受賞者一覧 |url=https://www.nippon.com/ja/features/h20001/ |site=Nippon.com |date=2019-04-05 |consulté le=2023-03-19}}.</ref>. En Europe, Kurosawa est nommé [[Ordre national de la Légion d'honneur|officier de la Légion d’honneur française]] en 1984, [[Ordre des Arts et des Lettres|commandeur des arts et des lettres]] en 1985 et chevalier grand-croix de l’[[ordre du Mérite de la République italienne|Ordre du mérite de la République italienne]] en 1986<ref name="kyotoprize" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Kurosawa : un monument du cinéma mondial |url=https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=19980907&article=4308308&type=ar |site=[[Le Télégramme]] |date=1998-09-07 |consulté le=2023-03-19}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=italien |titre=Kurosawa Akira |url=https://www.quirinale.it/onorificenze/insigniti/15463 |site=Presidenza della Repubblica |consulté le=2023-03-19}}.</ref>. === Récompenses === Sauf mention contraire, les informations suivantes sont basées sur la page [[Internet Movie Database|IMDb]] d’Akira Kurosawa<ref>{{Imdb nom|nom=Akira Kurosawa|id=0000041|sous-page=awards}}.</ref> et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe d’Akira Kurosawa{{Sfn|Galbraith|2002|p=651-751}}. {| border="1" cellpadding="4" cellspacing="0" class="wikitable centre" style="text-align:center; margin:auto; border:1px #aaa solid; border-collapse:collapse; font-size:90%; width:90%" |+Liste des principales récompenses reçues par Akira Kurosawa |- ! style="background: #B0C4DE;" | Année ! style="background: #B0C4DE;" | Cérémonie ! style="background: #B0C4DE;" | Pays ! style="background: #B0C4DE;" | Catégorie ! style="background: #B0C4DE;" | Film |- | [[1943 au cinéma|1943]] | Prix [[Sadao Yamanaka]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[La Légende du grand judo]]'' |- | ? | The National Incentive Film Prize | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[La Légende du grand judo]]'' |- | ? | Geijutsusai Arts Festival | {{Japon}} | Grand Prix | ''[[Chien enragé]]'' |- | [[1948 au cinéma|1948]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur réalisateur | ''[[Un merveilleux dimanche]]'' |- | [[1949 au cinéma|1949]] | [[Kinema Junpō|Prix Kinema Junpō]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]'' |- | [[1949 au cinéma|1949]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[L'Ange ivre|L’Ange ivre]]'' |- | [[1951 au cinéma|1951]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur scénario | ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashômon]]''<br><small>avec [[Shinobu Hashimoto]]</small> |- | [[1951 au cinéma|1951]] | [[National Board of Review|National Board of Review Awards]] | {{États-Unis}} | Meilleur réalisateur | ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' |- | [[1951 au cinéma|1951]] | [[Mostra de Venise]] | {{Italie}} | [[Lion d'or|Lion d’or]] | ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' |- | [[1951 au cinéma|1951]] | [[Mostra de Venise]] | {{Italie}} | Italian Film Critics Award | ''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' |- | [[1953 au cinéma|1953]] | [[Kinema Junpō|Prix Kinema Junpō]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]'' |- | [[1953 au cinéma|1953]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]'' |- | [[1953 au cinéma|1953]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur scénario | ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]''<br><small>avec [[Hideo Oguni]] et [[Shinobu Hashimoto]]</small> |- | [[1954 au cinéma|1954]] | [[Berlinale|Festival international du film de Berlin]] | {{Allemagne}} | Prix Spécial du Jury | ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]'' |- | [[1954 au cinéma|1954]] | [[Mostra de Venise]] | {{Italie}} | [[Lion d'argent|Lion d’argent]] | ''[[Les Sept Samouraïs]]'' |- | [[1959 au cinéma|1959]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[La Forteresse cachée]]'' |- | [[1959 au cinéma|1959]] | [[Berlinale|Festival international du film de Berlin]] | {{Allemagne}} | [[Prix FIPRESCI de la Berlinale|Prix FIPRESCI]] | ''[[La Forteresse cachée]]'' |- | [[1959 au cinéma|1959]] | [[Berlinale|Festival international du film de Berlin]] | {{Allemagne}} | [[Ours d'argent de la meilleure réalisation|Ours d’argent de la meilleure réalisation]] | ''[[La Forteresse cachée]]'' |- | [[1959 au cinéma|1959]] | [[Jussis|Prix Jussi]] | {{Finlande}} | Meilleur réalisateur étranger | ''[[Les Sept Samouraïs]]'' |- | [[1961 au cinéma|1961]] | [[Laurel Awards]] | {{États-Unis}} | Laurel d’or | ''[[Vivre (film, 1952)|Vivre]]'' |- | [[1964 au cinéma|1964]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' |- | [[1964 au cinéma|1964]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur scénario | ''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]''<br><small>avec [[Hideo Oguni]], Eijirō Hisaita et [[Ryūzō Kikushima]]</small> |- | [[1964 au cinéma|1964]] | [[Laurel Awards]] | {{États-Unis}} | Laurel d’or | ''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' |- | [[1965 au cinéma|1965]] | [[Prix Asahi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | [[1965 au cinéma|1965]] | [[Mostra de Venise]] | {{Italie}} | Prix OCIC | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | [[1966 au cinéma|1966]] | [[Kinema Junpō|Prix Kinema Junpō]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | [[1966 au cinéma|1966]] | [[Kinema Junpō|Prix Kinema Junpō]] | {{Japon}} | Meilleur réalisateur | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | [[1966 au cinéma|1966]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | [[1966 au cinéma|1966]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | ? | [[NHK]] Awards | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | ? | Million Pearl Awards | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | ? | [[Festival international du film de Moscou]] | {{URSS}} | Meilleur film{{Sfn|Bock|1978|p=187}} | ''[[Barberousse (film, 1965)|Barberousse]]'' |- | ? | Geijutsusai Arts Festival | {{Japon}} | Prix d’Excellence{{Sfn|Bock|1978|p=187}} | ''[[Dodes'kaden|Dodes’kaden]]'' |- | [[1975 au cinéma|1975]] | [[Festival international du film de Moscou]] | {{URSS}} | Prix d’or | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1975 au cinéma|1975]] | [[Festival international du film de Moscou]] | {{URSS}} | [[Prix FIPRESCI]] | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1976 au cinéma|1976]] | [[Oscars du cinéma]] | {{États-Unis}} | [[Oscar du meilleur film international]] | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1977 au cinéma|1977]] | [[Ruban d'argent|Rubans d’argent]] | {{Italie}} | Meilleur réalisateur d’un film étranger | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1977 au cinéma|1977]] | [[David di Donatello|Prix David di Donatello]] | {{Italie}} | Meilleur réalisateur d’un film étranger | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1978 au cinéma|1978]] | [[Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision|Prix de la critique]] | {{France}} | [[Prix du meilleur film étranger du Syndicat français de la critique de cinéma|Prix Léon-Moussinac]] | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]''<br><small>pour l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]</small> |- | [[1978 au cinéma|1978]] | Halo Awards | {{États-Unis}} | Golden Halo | ''[[Dersou Ouzala (film, 1975)|Dersou Ouzala]]'' |- | [[1980 au cinéma|1980]] | [[Prix Hōchi du cinéma]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1980 au cinéma|1980]] | [[Festival de Cannes]] | {{France}} | [[Palme d'or|Palme d’or]] | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]''<br><small>ex-æquo avec ''[[Que le spectacle commence]]''</small> |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[César du cinéma]] | {{France}} | [[César du meilleur film étranger|Meilleur film étranger]] | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur réalisateur | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Prix du choix des lecteurs | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[British Academy Film and Television Arts Awards|BAFTA Awards]] | {{Royaume-Uni}} | [[British Academy Film Award de la meilleure réalisation|Meilleure réalisation]] | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[Ruban d'argent|Rubans d’argent]] | {{Italie}} | Meilleur réalisateur d’un film étranger | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1981 au cinéma|1981]] | [[David di Donatello|Prix David di Donatello]] | {{Italie}} | Meilleur réalisateur d’un film étranger | ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- | [[1985 au cinéma|1985]] | [[Los Angeles Film Critics Association|Los Angeles Film Critics Association Awards]] | {{États-Unis}} | Meilleur film étranger | ''[[Ran (film)|Ran]]''<br><small>ex-æquo avec ''[[L'Histoire officielle|L’Histoire officielle]]''</small> |- | [[1985 au cinéma|1985]] | [[National Board of Review|National Board of Review Awards]] | {{États-Unis}} | Meilleur réalisateur | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1985 au cinéma|1985]] | [[Festival international du film de Saint-Sébastien|Festival de Saint-Sébastien]] | {{Espagne}} | Prix OCIC | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Meilleur réalisateur | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur film | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Meilleur réalisateur | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Prix Amanda|Amanda Awards]] | {{Norvège}} | Meilleur film étranger | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[Bodil]] | {{Danemark}} | Meilleur film européen | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1986 au cinéma|1986]] | [[David di Donatello|Prix David di Donatello]] | {{Italie}} | Meilleur réalisateur d’un film étranger | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1987 au cinéma|1987]] | [[British Academy Film and Television Arts Awards|BAFTA Awards]] | {{Royaume-Uni}} | [[British Academy Film Award du meilleur film|Meilleur film étranger]] | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1987 au cinéma|1987]] | [[London Film Critics Circle|London Film Critics Circle Awards]] | {{Royaume-Uni}} | Réalisateur de l’année | ''[[Ran (film)|Ran]]'' |- | [[1999 au cinéma|1999]] | [[Prix du film Mainichi]] | {{Japon}} | Prix pour l’ensemble de sa carrière | |- | [[1999 au cinéma|1999]] | [[Japan Academy Prize]] | {{Japon}} | Prix pour l’ensemble de sa carrière | |- | [[1999 au cinéma|1999]] | [[Blue Ribbon Awards]] | {{Japon}} | Prix pour l’ensemble de sa carrière | |- | [[2001 au cinéma|2001]] | [[Japan Academy Prize]] | {{Japon}} | Meilleur scénario | ''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]'' <small>(posthume)</small> |} === Nominations === {| border="1" cellpadding="4" cellspacing="0" class="wikitable centre" style="text-align:center; margin:auto; border:1px #aaa solid; border-collapse:collapse; font-size:90%; width:90%" |+Liste des principales nominations reçues par Akira Kurosawa |- ! style="background: #B0C4DE;" | Année ! style="background: #B0C4DE;" | Cérémonie ! style="background: #B0C4DE;" | Pays ! style="background: #B0C4DE;" | Catégorie ! style="background: #B0C4DE;" | Film |- |[[1953 au cinéma|1953]] |[[Directors Guild of America Awards]] |{{États-Unis}} |[[Directors Guild of America Award de la meilleure réalisation pour un film|Meilleure réalisation pour un film]] |''[[Rashōmon (film, 1950)|Rashōmon]]'' |- |[[1964 au cinéma|1964]] |[[Prix Edgar-Allan-Poe]] |{{États-Unis}} |Meilleur film en langue étrangère |''[[Entre le ciel et l'enfer|Entre le ciel et l’enfer]]'' |- |[[1981 au cinéma|1981]] |[[British Academy Film and Television Arts Awards|BAFTA Awards]] |{{Royaume-Uni}} |[[British Academy Film Award du meilleur film|Meilleur film]] |''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier|Kagemusha, l’Ombre du guerrier]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[National Society of Film Critics|National Society of Film Critics Awards]] |{{États-Unis}} |Meilleur réalisateur |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[Los Angeles Film Critics Association|Los Angeles Film Critics Association Awards]] |{{États-Unis}} |[[Los Angeles Film Critics Association Award de la meilleure réalisation|Meilleure réalisation]] |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[New York Film Critics Circle|New York Film Critics Circle Awards]] |{{États-Unis}} |Meilleur réalisateur |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[César du cinéma]] |{{France}} |[[César du meilleur film étranger|Meilleur film étranger]] |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[Oscars du cinéma]] |{{États-Unis}} |[[Oscar du meilleur réalisateur|Meilleur réalisateur]] |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1986 au cinéma|1986]] |[[David di Donatello]] |{{Italie}} |[[David di Donatello du meilleur film étranger|Meilleur film étranger]] |''[[Ran (film)|Ran]]'' |- |[[1987 au cinéma|1987]] |[[British Academy Film and Television Arts Awards|BAFTA Awards]] |{{Royaume-Uni}} |[[British Academy Film Award du meilleur scénario adapté|Meilleur scénario adapté]] |''[[Ran (film)|Ran]]''<br><small>avec [[Hideo Oguni]] et [[Masato Ide]]</small> |- | rowspan="2" |[[1991 au cinéma|1991]] | rowspan="2" |[[Japan Academy Prize]] | rowspan="2" |{{Japon}} | Meilleur film | rowspan="2" | [[Rêves (film)|''Rêves'']] |- | Meilleur réalisateur |- | rowspan="3" |[[1992 au cinéma|1992]] | rowspan="3" |[[Japan Academy Prize]] | rowspan="3" |{{Japon}} | Meilleur film | rowspan="3" |''[[Rhapsodie en août]]'' |- | Meilleur réalisateur |- | Meilleur scénario |- |[[1999 au cinéma|1999]] |[[Chicago Film Critics Association|Chicago Film Critics Association Awards]] |{{États-Unis}} | Meilleur film en langue étrangère |''[[Madadayo]]'' |} == Notes et références == {{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Akira Kurosawa|id1=448652846|lang2=en|art2=Filmmaking technique of Akira Kurosawa|id2=1076209343|lang3=ja|art3=黒澤明|id3=82833579}} === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === :<small>{{Légende plume}}</small> :<small>''Les ouvrages sont classés selon leur année de parution.''</small> ==== Ouvrages en anglais ==== * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=[[Audie Bock]] |titre=Japanese Film Directors |éditeur=[[Kōdansha]] |année=1978 |pages totales=380 |isbn=0-87011-304-6 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=David Desser |titre=The Samurai Films of Akira Kurosawa |éditeur=UMI Research Press |année=1983 |pages totales=164 |isbn=0-8357-1495-0 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Akira Kurosawa |titre=Something Like an Autobiography |éditeur=[[Vintage Books]] |année=1983 |pages totales=238 |isbn=0-394-71439-3 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=James Goodwin |titre=Akira Kurosawa and Intertextual Cinema |éditeur=[[Johns Hopkins University Press]] |année=1993 |pages totales=284 |isbn=0-8018-4661-7}}. * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=James Goodwin |titre=Perspectives on Akira Kurosawa |lieu=New York/Toronto |éditeur=[[G.K. Hall]] |année=1994 |pages totales=285 |isbn=0-8161-1993-7 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=[[Donald Richie]] |titre=The Films of Akira Kurosawa |lieu=Berkeley (Californie) |éditeur=[[University of California Press]] |année=1999 |réimpression=1965, 1984, 1996 |pages totales=273 |isbn=0-520-22037-4 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Stephen Prince |titre=The Warrior's Camera |sous-titre=The Cinema of Akira Kurosawa |éditeur=[[Université de Princeton]] |année=1999 |pages totales=444 |isbn=0-691-01046-3 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Mitsuhiro Yoshimoto |titre=Kurosawa |sous-titre=Film Studies and Japanese Cinema |éditeur=[[Duke University Press]] |année=2000 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=[[Donald Richie]] |titre=A Hundred Years of Japanese Film |sous-titre=a concise history, with a selective guide to videos and DVDs |lieu=Tokyo/New York/Londres |éditeur=[[Kōdansha]] |année=2001 |pages totales=311 |isbn=4-7700-2682-X |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Stuart Galbraith IV |titre=The Emperor and the Wolf : The Lives and Films of Akira Kurosawa and Toshiro Mifune |éditeur=[[Faber and Faber]] |année=2002 |pages totales=823 |isbn=0-571-19982-8 |id=Galbraith2002 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Joan Mellen |titre=Seven Samurai (BFI Classics) |lieu=Londres |éditeur=[[British Film Institute]] |année=2002 |pages totales=79 |isbn=0-85170-915-X |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Teruyo Nogami |langue originale=japonais |titre=Waiting on the Weather |sous-titre=Making Movies with Akira Kurosawa |lieu=Berkeley (Californie) |éditeur=[[Stone Bridge Press]] |année=2006 |pages totales=296 |isbn=978-1-933330-09-9 |id=Nogami2006 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Akira Kurosawa |auteur2=Bert Cardullo |titre=Akira Kurosawa |sous-titre=Interviews |éditeur=[[University Press of Mississippi]] |collection=Conversations With Filmmakers |année=2008 |isbn=978-1-57806-996-5 |id=Kurosawa2008 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Dolores P. Martinez |titre=Remaking Kurosawa |sous-titre=translations and permutations in global cinema |lieu=New York |éditeur=[[Palgrave Macmillan]] |année=2009 |pages totales=225 |isbn=978-0-312-29358-1}}. * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Eric San Juan |titre=Akira Kurosawa |sous-titre=A Viewer's Guide |éditeur=[[Rowman & Littlefield]] |année=2018 |pages totales=260 |isbn=978-1-5381-1090-4 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=David A. Conrad |titre=Akira Kurosawa and Modern Japan |éditeur=[[McFarland & Company]] |année=2022 |pages totales=261 |isbn=978-1-4766-8674-5 |plume=oui}} ==== Ouvrages en français ==== * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=Michel Mesnil |titre=Kurosawa |éditeur=[[Éditions Seghers]] |année=1973}}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=Hubert Niogret |titre=Kurosawa |lieu=Paris |éditeur=[[Payot et Rivages]] |année=1995 |pages totales=212 |isbn=2-86930-910-4 |id=Niogret1995 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=Michel Estève |titre=Akira Kurosawa |lieu=Paris |éditeur=Lettres modernes/Minard |collection=Études cinématographiques |année=1998 |numéro édition=3 |pages totales=184 |isbn=2-256-90983-2 |id=Kurosawa1998}}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Charles Tesson]] |titre=Akira Kurosawa |lieu=Paris |éditeur=[[Cahiers du cinéma]] |collection=Grands cinéastes |année=2008 |pages totales=95 |isbn=978-2-86642-504-3}}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Alain Bonfand]] |titre=Le cinéma d'Akira Kurosawa |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie philosophique J. Vrin|Vrin]] |collection=Essais d'art et de philosophie |année=2011 |pages totales=200 |isbn=978-2-7116-2343-3}}. ==== Ouvrages en japonais ==== * {{Ouvrage |langue=japonais |auteur1=[[Tadao Satō]] |titre=Akira Kurosawa no Sekai |éditeur=Sanichishobo |année=1968 |plume=oui}} === Vidéographie === * {{DVDBibliographie |langue=anglais |prénom réalisateur=Alex |nom réalisateur=Cox |titre=Kurosawa: The Last Emperor |distributeur=[[Channel 4]]/Exterminating Angel Productions |année=1999 |format=[[DVD]] |id=Kurosawa:_The_Last_Emperor}} * {{DVDBibliographie |langue=anglais |prénom réalisateur=Adam |nom réalisateur=Low |titre=Kurosawa |distributeur=[[WNET]], [[BBC]] et [[NHK]] |collection=Great Performances |année=2002 |format=[[DVD]] |id=Kurosawa2002}} * {{DVDBibliographie |prénom réalisateur=Akira |nom réalisateur=Kurosawa |titre=Yojimbo : Édition remastérisée |collection=Criterion Collection Spine |numéro collection=52 |année=2007 |format=[[DVD]] |id=Yojimbo2007}} * {{DVDBibliographie |prénom réalisateur=Akira |nom réalisateur=Kurosawa |titre=Les Sept Samouraïs : Édition remastérisée |collection=Criterion Collection Spine |numéro collection=2 |année=2007 |format=[[DVD]] |id=Les_Sept_Samouraïs2007}} === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Akira Kurosawa }} {{Liens}} {{Palette|Akira Kurosawa|Oscar d'honneur}} {{Portail|cinéma japonais|réalisation|arts|Asie}} {{Article de qualité|oldid=204010601|date=22 mai 2023}} {{CLEDETRI:Kurosawa, Akira}} [[Catégorie:Akira Kurosawa|*]] [[Catégorie:Réalisateur japonais]] [[Catégorie:Réalisateur de films de samouraï]] [[Catégorie:Réalisateur de yakuza eiga]] [[Catégorie:Scénariste japonais de cinéma]] [[Catégorie:Producteur japonais de cinéma]] [[Catégorie:Monteur japonais]] [[Catégorie:Oscar d'honneur]] [[Catégorie:Prix Mainichi de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:British Academy Film Award de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:Ours d'argent de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:Réalisateur lauréat de la Palme d'or]] [[Catégorie:Lauréat du prix de Kyoto]] [[Catégorie:Lauréat du Praemium Imperiale]] [[Catégorie:Lauréat du prix de la culture asiatique de Fukuoka]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de la Culture]] [[Catégorie:Récipiendaire du prix Ramon-Magsaysay]] [[Catégorie:Personne de mérite culturel]] [[Catégorie:Naissance en mars 1910]] [[Catégorie:Naissance à Shinagawa]] [[Catégorie:Décès en septembre 1998]] [[Catégorie:Décès à 88 ans]] [[Catégorie:Décès à Setagaya]] [[Catégorie:Mort d'un accident vasculaire cérébral]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique%20du%20Sud
Afrique du Sud
{{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec l'[[Afrique australe]]. Pour l'ancienne forme de l'État sud-africain, voir [[Union d'Afrique du Sud]].}} {{Coord|-28.6167|24.3333|type:country_regions:ZA_source:dewiki|format=dms|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République d'Afrique du Sud | nom_local1 = Republic of South Africa | langue1 = en | nom_local2 = iRiphabhuliki yaseNingizimu Afrika | langue2 = zu | nom_local3 = iRiphabliki yomZantsi Afrika | langue3 = xh | nom_local4 = Republiek van Suid-Afrika | langue4 = af | nom_local5 = Repabliki ya Afrika-Borwa | langue5 = nso | image_drapeau = Flag of South Africa.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Afrique du Sud | image_blason = Armoiries de l'Afrique du Sud.svg | lien_blason = Armoiries de l'Afrique du Sud | image_carte = South Africa (orthographic projection).svg | image_carte2 = Map_of_South_Africa.svg | devise = !ke e: ǀxarra ǁke | langue_devise1 = [[ǀxam]] | traduction_devise1 = L'unité dans la diversité | langues_officielles = [[Langues en Afrique du Sud|12 langues officielles]] | capitale = [[Pretoria]] <small>(administrative)</small><br>[[Le Cap]] <small>(législative)</small> <br>[[Bloemfontein]] <small>(judiciaire)</small> [[Johannesbourg]] <small>(de facto)</small> | coordonnées_capitale = | lien_villes = Liste de villes d'Afrique du Sud | titre_plus_grande_ville = Plus grande agglomération | plus_grande_ville = [[Johannesbourg]] - [[Pretoria]] | type_gouvernement = [[République]] [[régime parlementaire|parlementaire]] [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la république d'Afrique du Sud|Président]] | nom_dirigeant = [[Cyril Ramaphosa]] | titre_dirigeant2 = [[Liste des vice-présidents d'Afrique du Sud|Vice-président]] | nom_dirigeant2 = [[Paul Mashatile]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement d'Afrique du Sud|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Conseil national des Provinces]]<br>[[Assemblée nationale (Afrique du Sud)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 25 | superficie_totale = 1219912 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 26 | population_totale = 61 525 521 | population_année = 2023 | densité = 50 | type_indépendance = Date <br> &nbsp;- République | pays_indépendance = {{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande}} | date_indépendance = {{date|31|mai|1910}}<br>{{date|31|mai|1961}} | gentilé = Sud-Africain<br>Sud-Africaine | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|849.292,28|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 4,6 % | PIBPPA_année = 2021 | PIBPPA_rang = {{29e}} | PIB = {{augmentation}} {{nombre|419.946,43|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 4,90 % | PIB_année = 2021 | PIB_rang = {{33e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:14041.766}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 1,39 % | PIBHAB_année = 2019 | PIBHAB_rang = {{88e}} | monnaie = [[Rand (monnaie)|Rand]] | code_monnaie = ZAR | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.713}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}.</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{109e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.471}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{109e}} | Gini = {{diminution positive}} 63,0 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2014 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.405}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{97e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:37.2}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{116e}} | fuseau_horaire = +2 | hymne_national = [[Hymne national de l'Afrique du Sud]] | audio_hymne = South African national anthem.oga | fête_nationale = [[Jour de la Liberté|27 avril]] | fête_evt = [[Élections générales sud-africaines de 1994|Premières élections multiraciales en 1994 au suffrage universel]] | domaine_internet = [[.za]] | iso3166-1 = ZAF, ZA | indicatif_téléphonique = 27 | p1 = {{Union d'Afrique du Sud}} | de = de la&nbsp; | pays frontaliers = {{Namibie}}{{clr}}{{Mozambique}}{{clr}}{{Botswana}}{{clr}}{{Zimbabwe}}{{clr}}{{Lesotho}}{{clr}}{{Swaziland}} | PIBV_année = 2019 | PIBV = {{augmentation}} {{nombre|6609.097|milliards}} de [[Rand (monnaie)|ZAR]]<br>+ 1,52 % | PIBHABNOM_année = 2021 | PIB_HABNOM = {{Augmentation}} {{formatnum:6.9942}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 5,532 % | PIBHABNOM_rang = {{87e}} | dette_année = 2014 | dette = '''Nominale :'''<br>{{augmentation négative}} {{nombre|1741.282|milliards}} de [[Rand (monnaie)|ZAR]]<br>+ 13,81 %<br>'''Relative :'''<br>{{augmentation négative}} {{formatnum:45.866}} % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br>+ 5,95 % | chômage_année = 2014 | chômage = {{augmentation négative}} {{formatnum:25.100}} % de la pop. active<br>+ 1,52 % | notes = | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|UA}} [[Union Africaine|UA]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}} [[Commonwealth]]{{-}}[[BRICS]]{{-}}[[Groupe des vingt-quatre|G24]]{{-}}[[Association des producteurs de diamants africains|ADPA]]{{-}}[[Communauté de développement d'Afrique australe|SADC]]{{-}}[[Organisation des producteurs africains|APO]]{{-}}[[Zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud|ZPCAS]]{{-}}[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[Groupe de Cairns]] }} L{{'}}'''Afrique du Sud''', en forme longue la '''république d'Afrique du Sud''', est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Afrique australe]]. Sa capitale administrative est [[Pretoria]]. Il est frontalier à l'ouest-nord-ouest avec la [[Namibie]], au nord et au nord-nord-est avec le [[Botswana]], au nord-est avec le [[Zimbabwe]], et à l'est-nord-est avec le [[Mozambique]] et l'[[Eswatini]]. Le [[Lesotho]] est pour sa part un État [[enclave et exclave|enclavé]] dans le territoire sud-africain. L'Afrique du Sud compte {{nombre|57.72|millions}} d’[[population|habitants]]<ref name="SAStats">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Mid-year population estimates 2014 |traduction titre=Population estimée à la mi-2014 |url=http://beta2.statssa.gov.za/publications/P0302/P03022014.pdf |éditeur=Statistics South Africa}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.populationdata.net/continents/afrique/ Afrique • Fiche continent • PopulationData.net]</ref> en 2018 répartis en 80,2 % de [[Noir (humain)|Noir]]s, 8,8 % de [[Coloured]]s, 8,4 % de [[Blancs sud-africains|Blancs]] et 2,5 % d'Asiatiques<ref name="SAStats" />. Nation aux [[phénotype]]s très variés, l'Afrique du Sud est ainsi en Afrique le pays présentant la plus grande portion de populations dites ''[[coloured]]s'', [[blancs sud-africains|blanches]] et [[Asie|asiatiques]]. Elle est souvent appelée « [[nation arc-en-ciel]] », notion inventée par l'archevêque anglican et militant des droits de l'homme sud-africain [[Desmond Tutu]] pour désigner la diversité de la nation sud-africaine et qui a remplacé le concept de société plurale employé précédemment par les théoriciens de l'[[apartheid]] (1948-1991). L'égalité des revenus entre les différents groupes de populations n'a pas progressé depuis la fin de l'[[apartheid]] et l'Afrique du Sud connaît un taux d'inégalité parmi les plus élevés au monde<ref name="Point2014">{{Article |langue=fr |auteur1=Laurence Daziano |titre=Où va l'Afrique du Sud ? |périodique=Le Point Afrique |date=19/08/2014 |lire en ligne=http://afrique.lepoint.fr/economie/ou-va-l-afrique-du-sud-19-08-2014-1857787_2258.php |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. C'est toutefois une puissance de référence pour le continent africain<ref name="Point2014" /> avec l'une des [[économie de l'Afrique du Sud|économies]] les plus développées du continent et des infrastructures modernes couvrant tout le pays. C'est la deuxième puissance économique d'Afrique derrière le [[Nigeria]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le Nigeria devient la première économie d'Afrique |périodique=La Tribune |date=07 avril 2014 |lire en ligne=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140407trib000824001/le-nigeria-devient-la-premiere-economie-d-afrique.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Nigeria, première puissance économique d’Afrique |url=http://www.rfi.fr/afrique/20140407-nigeria-ecnomie-premiere-puissance-afrique/ |site=RFI |date=07 avril 2014}}.</ref>. Le pays se caractérise aussi par une importante population de souche [[Européens|européenne]] ([[Afrikaners]], [[Anglo-sud-africain]]s) et par d'importantes richesses minières ([[or]], [[diamant]], [[houille|charbon]], etc.) qui en ont fait un allié indispensable des pays occidentaux durant la [[guerre froide]]. La dénomination « république d'Afrique du Sud »<ref group="N">La typographie française prescrit, pour la graphie des noms d’unités administratives et politiques, des [[Trait d'union|traits d'union]] entre les différents éléments d’un nom composé et une capitale à tous les éléments sauf pour les articles… Il serait donc légitime d’écrire « Afrique-du-Sud » ([[Le Petit Robert]] des noms propres 2006). Néanmoins, le nouvel État a été admis aux Nations unies sous la forme française sans traits d'union. Le nom « République sud-africaine » employé en français, est incorrect</ref> a succédé à celle d'« [[Union d'Afrique du Sud]] » le {{date-|31|mai|1961}}, lorsque le pays a cessé d'être une [[monarchie constitutionnelle]] pour devenir une [[république]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Afrique du Sud|Liste de villes d'Afrique du Sud |Toponymie en Afrique du Sud|Environnement en Afrique du Sud}}La république d'Afrique du Sud est entourée au nord par la [[Namibie]] (ancienne province sud-africaine du [[Sud-Ouest africain]]), le [[Botswana]] et le [[Zimbabwe]], au nord-est par le [[Mozambique]] et l'[[Eswatini]]. Le [[Lesotho]] est quant à lui enclavé au sein du territoire sud-africain. À ce territoire s'ajoute l’archipel des [[Îles du Prince-Édouard]] ([[île Marion]] et [[Île du Prince-Édouard (Afrique du Sud)|île du Prince-Edward]]) et, jusqu'en 1994, [[Walvis Bay]] (enclavée au sein du Sud-Ouest africain et seul port en eau profonde de la région). [[Frontières de l'Afrique du Sud|Les frontières terrestres sud-africaines]] atteignent {{unité|5244|km}} (Botswana : {{unité|1969|km}} ; Lesotho : {{unité|1106|km}} ; Namibie : {{unité|1005|km}} ; Mozambique : {{unité|496|km}} ; Eswatini : {{unité|438|km}} ; Zimbabwe : {{unité|230|km}})<ref>{{Lien web |titre=CIA - The World Factbook -- South Africa |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sf.html#federation=archive.wikiwix.com |site=cia.gov|consulté le=2022-02-15}}.</ref>. === Climats === Les climats régionaux du territoire sont<ref>{{Lien web |titre=Climat Afrique du sud : Temps - meteo et Géographie de l'Afrique du Sud |url=http://www.arroukatchee.fr/infos.afrique-du-sud/geographie-afrique-du-sud.htm |site=www.arroukatchee.fr}}.</ref> : * Région du [[Le Cap|Cap]] : [[climat méditerranéen]] * Sud-est, région de [[Durban]] : [[climat subtropical humide]] * Côte atlantique : [[climat désertique]] * Plateaux du nord : [[climat tropical]] {{article connexe|eau en Afrique du Sud}} Pour faire face à la [[sécheresse]], les autorités instaurent en octobre 2019 des restrictions d’eau dans les principales villes du pays. Plusieurs régions du centre et du nord du pays avaient déjà subi des coupures d'eau, notamment en raison de la défaillance des installations du principal distributeur d’eau d'Afrique du Sud, Rand Water. Dans certaines provinces, comme celles du [[Cap-Oriental]] et du Cap-Occidental, la sécheresse a ruiné les récoltes et provoqué la mort de troupeaux de bétail<ref>{{Article|titre=En proie à la sécheresse, l’Afrique du Sud impose des restrictions d’eau dans les grandes villes |périodique=[[Le Monde]] |date=29-10-2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/29/en-proie-a-la-secheresse-l-afrique-du-sud-impose-des-restrictions-d-eau-dans-les-grandes-villes_6017287_3212.html}}.</ref>. === Espace montagneux === Dans la partie sud du pays se trouvent les [[Drakensberg (chaîne de montagnes)|monts du Drakensberg]], qui s'étendent du [[KwaZulu-Natal]] jusqu'à la province du [[Le Cap|Cap]] ([[ceinture plissée du Cap]]), soit sur environ {{unité|1000 km}}<ref>{{Lien web |auteur1=Dominique Darbon |auteur2=[[Philippe-Joseph Salazar]] |auteur3=[[Jean Sévry]] |titre=République d'Afrique du Sud |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/republique-d-afrique-du-sud/1-geographie/ |site=[[Encyclopædia Universalis]] |consulté le=28 avril 2018|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>. L'altitude moyenne est de {{unité|3000 m}}, le point culminant de ce relief étant le [[Thabana Ntlenyana]], au Lesotho, à {{unité|3482 m}}. C'est dans ce massif que se trouve le plus haut sommet d'Afrique du Sud, le [[Mafadi]], à {{unité|3450 m}}. Le massif du [[Drakensberg (chaîne de montagnes)|Drakensberg]] est plutôt ancien avec des sommets arrondis ; c'est une zone verdoyante et un lieu de vie du peuple San. C'est également dans ce massif que le fleuve [[Orange (fleuve)|Orange]] prend sa source. Au nord du pays se trouve une ancienne zone volcanique, [[Pilanesberg]]. C'est une zone relativement escarpée qui comporte des cratères. La faune y est très riche : mammifères dont des cervidés, etc. On y rencontre également une flore typique : [[adansonia]], [[teck]], [[ébène]], [[hibiscus]], etc. Enfin, l'altitude suffisamment élevée pour cette latitude permet la pratique du ski lors de l'hiver austral. Il n'est pas rare, comme lors du mois de juin 2007, de voir tomber de la neige en quantité ({{unité|30 cm}} en une journée). Elle reste cependant généralement cantonnée aux plus hauts sommets du Drakensberg pendant l'hiver, et même si la température est assez basse pour l'empêcher de fondre, la faiblesse des précipitations limite l'enneigement. La neige tombe une fois tous les dix ans sur Johannesburg, mais presque jamais à Pretoria, pourtant distante de seulement {{unité|60 kilomètres}}, mais à une altitude plus faible. === Plaines === Les plaines se situent principalement dans le Nord-Ouest et dans l'État libre d'Orange, qui sont les greniers céréaliers de l'Afrique du Sud, grâce à la production de [[blé]] et de [[maïs]]. Le [[coton]] est également cultivé. On y pratique aussi l'élevage de [[mouton]]s. Le pays est au [[Histoire de la culture du coton#Leaders d'Afrique de l'est, du sud et du nord|palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010]] et [[Histoire du thé#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|neuvième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010]], dominé par le [[Kenya]]. Le sous-sol est également très riche en [[or]], en [[diamant]]s, en [[uranium]] et en [[Houille|charbon]], particulièrement dans les villes de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]] et [[Bloemfontein]]. Le nord-ouest du pays est occupé par le [[désert du Kalahari]] qui s'étend également sur le [[Botswana]] et la [[Namibie]], et qui a une superficie de près de {{unité|1 million de km 2}}. Caractérisé par ses dunes de sable rouge, c'est un [[désert]] semi-aride comportant de nombreuses zones de savanes et quelques arbres tels les [[Acacia (genre)|acacias]] à épines et les [[Baobab africain|baobabs]]. On y observe de nombreuses migrations animales. === Littoraux === L'Afrique du Sud compte {{unité|2898 km}} de côtes. Le long de la façade de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]], le littoral est plutôt régulier et les côtes mesurent {{Unité|2798 kilomètres}}<ref>{{Lien web |titre=Afrique du Sud : statistiques |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://www.statistiques-mondiales.com/afrique_du_sud.htm#federation=archive.wikiwix.com |site=statistiques-mondiales.com|consulté le=2022-02-15}}.</ref>. Dans le [[Namaqualand]] on observe une explosion florale pendant un mois, où plus de {{unité|4000 espèces}} végétales fleurissent en même temps, [[lys]], [[aloès|aloes]], [[protea]], etc. entre mi-août et mi-septembre. Cette zone est très touristique. La zone du [[cap de Bonne-Espérance]] est principalement rocheuse et des colonies de manchots y sont installées. On trouve également l'île aux Phoques [[Robben Island]] qui accueille des phoques venant principalement de l'Antarctique. Plus à l'est, le littoral est une alternance de côtes rocheuses et de plages de sable fin. Les principales stations balnéaires sont dans l'est du pays, [[East London]], [[Jeffreys Bay]], [[Port Elizabeth]], [[Durban]]… On trouve également des zones maritimes protégées dans le cadre de parcs Nationaux comme la réserve {{Lien|langue=en|trad=Phinda Private Game Reserve|fr=Phinda|texte=Phinda}}, s'étendant sur terre et au large, où l'on peut pratiquer la plongée sous-marine. <gallery mode="nolines"> 800px - Cape Town.jpg|La [[montagne de la Table]] et le [[Victoria & Alfred Waterfront|Waterfront]] du [[Le Cap|Cap]]. Drakensburgmountains.jpg|Montagnes du Drakensberg au [[KwaZulu-Natal]]. Namaqua park flowers pompes a eau.jpg|[[Namaqualand]] au [[Cap-Occidental]]. Chapman's peak.jpg|Péninsule du Cap. </gallery> === Faune et flore === L'Afrique du Sud possède, grâce à sa grande variété d'[[écosystème]]s, une faune et une flore très diversifiées. Les [[désert]]s, savanes arides, savanes humides, forêts, [[fynbos]], montagnes et côtes, offrent de nombreuses niches écologiques pour les nombreuses espèces animales et végétales. Des populations très importantes de mammifères marins vivent aux abords des côtes, notamment atlantiques, parmi lesquelles des [[baleine]]s, des [[dauphin]]s, des [[globicephala|globicéphales]] et de très importantes colonies de [[pinnipède]]s. Elle fait partie des dix-sept [[pays mégadivers]], pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète. <gallery mode="nolines"> Fichier:Protea orange.jpg|La [[protea]] royale, emblème végétal du pays. Fichier:Saut de gazelle Springbok.jpg|Antilope [[springbok]], emblème animal de l'Afrique du Sud. </gallery> Depuis le début du {{s-|XX}}, {{nobr|37 espèces}} de plantes ont disparu en Afrique du Sud, principalement victimes de la [[déforestation]]<ref>{{Lien web |titre=Biodiversité : le taux d'extinction des plantes est alarmant |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/flore-biodiversite-taux-extinction-plantes-alarmant-62774/ |site=futura-sciences.com|consulté le=2019-06-15}}.</ref>. === Géographie administrative === {{Article détaillé|Provinces de l'Afrique du Sud}} [[Fichier:South Africa Provinces numbered.png|vignette|Carte d'Afrique du Sud avec les nouvelles frontières provinciales (2005).]] Traditionnellement, l'on a reconnu historiquement trois capitales officielles à l'Afrique du Sud, l'une, administrative, à [[Pretoria]], l'autre, législative, au [[Le Cap|Cap]] et enfin une troisième, judiciaire, à [[Bloemfontein]]. Toutefois désormais seule la ville du Cap est mentionnée par la Constitution en tant que siège du parlement. Par ailleurs, l'instance judiciaire suprême du pays, la Cour constitutionnelle, siégeant à [[Johannesbourg]], la ville de Bloemfontein ne mérite dès lors plus son surnom de capitale judiciaire. La [[Johannesbourg|métropole de Johannesbourg]], la plus riche du pays et siège de la Bourse sud-africaine, est également considérée comme sa capitale économique. En avril 1994, les quatre provinces et les dix [[bantoustan]]s qui constituaient géographiquement et politiquement l'Afrique du Sud ont été dissous pour former neuf nouvelles provinces intégrées : # [[Cap-Occidental]] (''Western Cape'') : Sud-Ouest de l'ancienne [[province du Cap]] ainsi que les deux îles de l'[[Îles du Prince-Édouard|archipel du Prince-Édouard]] ; # [[Cap-Nord]] (''Northern Cape'') : Nord de l'ancienne province du Cap ; # [[Cap-Oriental]] (''Eastern Cape'') : Bantoustans indépendants du [[Transkei]], du [[Ciskei]] et Sud-Est de l'ancienne province du Cap ; # [[KwaZulu-Natal]] : [[Natal (Afrique)|Natal]] et [[KwaZulu|Zoulouland]] ; # [[État libre (Afrique du Sud)|État Libre]] (''Free State'') : [[État libre d'Orange]] et quelques homelands intégrés ; # [[Nord-Ouest (Afrique du Sud)|Nord-Ouest]] (''North West'') : ancien Transvaal-Ouest, nord de la province du Cap et bantoustan du [[Bophuthatswana]] ; # [[Gauteng]] : ancien Pretoria-Witwatersrand-Vereeniging, au centre du [[Transvaal]] ; # [[Mpumalanga]] : ancienne région du Transvaal-Est ; # [[Limpopo (province)]] : ancienne région du Transvaal-Nord, appelée province du Nord entre 1995 et 2002. Chacune de ces provinces est divisée en [[municipalité métropolitaine (Afrique du Sud)|municipalités métropolitaines]] et en [[district municipal (Afrique du Sud)|districts municipaux]]. Ces derniers sont à leur tour divisés en [[Municipalité locale (Afrique du Sud)|municipalités locales]]. Les municipalités locales et métropolitaines sont divisées en circonscriptions électorales appelées [[ward (Afrique du Sud)|wards]]. Les [[municipalité métropolitaine (Afrique du Sud)|municipalités métropolitaines]] exercent l’intégralité du pouvoir municipal, contrairement aux autres territoires dans lesquels le pouvoir est partagé entre les districts et les municipalités locales<ref name="sainfo-local">{{Lien web |langue=en |titre=Local government |url=http://www.southafrica.info/about/government/govlocal.htm |site=southafrica.info |éditeur=Brand South Africa |consulté le=6 janvier 2017}}.</ref>. Les municipalités métropolitaines sont dirigées par un conseil municipal dont les conseillers sont directement élus lors d’un [[Scrutin proportionnel plurinominal|scrutin proportionnel par liste]]<ref name="etu-electoral">{{Lien web |langue=en |titre=Elections in South Africa |url=http://www.etu.org.za/toolbox/docs/govern/elections.html |éditeur=Education and Training Unit (ETU) |consulté le=6 janvier 2017}}.</ref>. Les huit municipalités métropolitaines correspondent aux plus grandes agglomérations du pays : [[Buffalo City]] ([[East London]]), [[Le Cap]], Ekurhuleni ([[Ekurhuleni|East Rand]]), [[eThekwini]] ([[Durban]]), [[Johannesbourg]], Mangaung ([[Bloemfontein]]), Nelson Mandela Bay ([[Port Elizabeth]]), et Tshwane ([[Pretoria]])<ref name="sainfo-local" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=BuaNews Online homepage |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://www.buanews.gov.za/news/10/10120915351002#federation=archive.wikiwix.com |site=buanews.gov.za|consulté le=2022-02-15}}.</ref>. Les districts ont la charge de nombreuses missions dont le développement économique, l’entretien des routes et les transports publics. Les conseillers municipaux des districts sont élus au [[Scrutin proportionnel plurinominal|scrutin proportionnel par liste]] pour 40 % d’entre eux, les 60 % restants étant nommés au sein des conseils des municipalités locales<ref name="etu-electoral" />. Les districts municipaux sont divisés en [[Liste des municipalités d'Afrique du Sud|226 municipalités locales]]. Généralement, elles englobent une ou plusieurs villes ainsi que les villages et les zones rurales aux alentours. Les municipalités locales exercent le pouvoir local en complément des attributions des districts. Les conseillers sont élus pour moitié au [[Scrutin proportionnel plurinominal|scrutin proportionnel par liste]], l’autre moitié étant élue au [[Scrutin uninominal majoritaire à un tour|scrutin uninominal]] dans les [[Ward (Afrique du Sud)|wards]] (circonscriptions électorales). == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Afrique du Sud|Chronologie de l'Afrique du Sud|Expansion bantoue}} <gallery mode="nolines"> Samuel Daniell - Kora-Khokhoi preparing to move - 1805.jpg|Une famille [[khoïkhoï (peuple)|khoïkhoï]]. Anonymous The Noord-Nieuwland in Table Bay, 1762.jpg|L'arrivée au [[Le Cap|Cap]] des navires de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]] (1762). G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909) - The Voortrekkers.jpg|Les [[Voortrekkers]] - illustration de J.S. Skelton (1909). Drapeau afs.jpg|[[Drapeau de l'Afrique du Sud|Le premier drapeau national d'Afrique du Sud (1928-1994)]]. Pm cricket shots09 6058.jpg|[[Drapeau de l'Afrique du Sud#Le nouveau drapeau arc en ciel (depuis 1994)|L'actuel drapeau d’Afrique du Sud]] adopté en 1994 pour les [[élections générales sud-africaines de 1994|premières élections nationales]] [[Ségrégation raciale|non ségréguées]]. </gallery> === Origines === Les [[Khoïsan]], regroupant les [[Khoïkhoï (peuple)|Khoïkhoïs]] et les [[San (peuple)|Sans]], sont les premiers habitants connus de l'Afrique du Sud ([[40e à 36e millénaires avant le présent|40 000 av. J.-C.]]). Les premiers peuples de [[langues bantoues]], venant à l'origine du [[Grassland (Cameroun)|grassland]] camerounais actuel, atteignent l'actuelle [[province]] du [[KwaZulu-Natal]] vers l'an 500 de notre ère. Au {{s-|X}}, des [[xhosa (peuple)|xhosas]] s'installent dans la région de la Fish River ([[Transkei]]). === Arrivée des européens et colonisation === [[Fichier:Charles Bell - Jan van Riebeeck se aankoms aan die Kaap.jpg|thumb|Arrivée de [[Jan van Riebeeck]] dans la [[baie de la Table]] en 1652 pour y fonder une station de ravitaillement et premiers contacts avec les [[Khoïkhoï (peuple)|Khoïkhoïs]].]] En 1488 le navigateur portugais [[Bartolomeu Dias]] atteint le cap des Tempêtes ([[cap de Bonne-Espérance]]), suivi en 1497 par le navigateur portugais [[Vasco de Gama]] qui longe la côte du [[Natal (Afrique)|Natal]]. L'implantation définitive d'Européens en Afrique du Sud date de 1652 avec l'établissement, pour le compte de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales|Compagnie hollandaise des Indes orientales]], d'une station de ravitaillement au [[Le Cap|Cap]] dirigée par le [[Pays-Bas|Néerlandais]] [[Jan van Riebeeck]]. En 1657, plusieurs salariés de la compagnie sont autorisés à s'établir définitivement au Cap alors que des esclaves sont déportés de [[Jakarta|Batavia]] et de [[Madagascar]] pour pallier le manque de main-d'œuvre sur place. En 1688, deux cents [[Huguenots d'Afrique du Sud|huguenots]] français rejoignent les 800 administrés du comptoir commercial et fondent [[Franschhoek]]. En 1691, la [[colonie du Cap]] est mise en place. C'est en 1770 que sont relatés les premiers contacts entre les [[Bantous]] et les [[Boers]] (les fermiers libres d'origine franco-néerlandaise) à la hauteur de la Great Fish River (à {{unité|900 km}} à l'est de la cité mère). Les relations sont rapidement conflictuelles et, en 1779, débute la première des neuf [[guerres cafres]] (1779-1878). Entre 1795 et 1804, les Britanniques occupent l'Afrique du Sud. La colonie est restituée brièvement aux Néerlandais, entre 1804 et 1806. En 1806, les Néerlandais cèdent définitivement la place aux Britanniques qui deviennent la nouvelle puissance coloniale. De 1818 à 1825, lors du [[Mfecane]], le roi des [[Zoulous]], [[Chaka (roi zoulou)|Chaka]], étend son empire sur l'est de l'Afrique du Sud au prix d'une conquête sanglante sur les autres peuples tribaux. === Le grand Trek et les conflits anglo-zoulous et anglo-boers === En 1835, les [[Boers]] quittent la colonie du Cap pour les territoires intérieurs de l'Afrique du Sud afin d'échapper à l'administration britannique. C'est le [[Grand Trek]], parsemé de tragédies et de batailles ([[bataille de Blood River]] contre les Zoulous en 1838). Deux républiques boers indépendantes sont finalement fondées et reconnues par le [[Royaume-Uni]] : la [[république sud-africaine (Transvaal)|république sud-africaine du Transvaal]] (1852) et l'[[État libre d'Orange]] (1854). En 1866, la colonie du Cap étend également son territoire et annexe la [[cafrerie britannique]] alors que les premiers [[diamant]]s sont découverts à [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]], puis des gisements d'[[or]] dans le [[Witwatersrand]] au [[Transvaal]]. [[Fichier:Isandhlwana.jpg|vignette|[[Bataille d'Isandhlwana]] (1879).]] [[Fichier:LizzieVanZyl.jpg|vignette|[[Lizzie van Zyl]], enfant [[Boers|boer]] internée dans un [[Camps de concentration britanniques en Afrique du Sud|camp de concentration britannique]] durant la [[seconde guerre des Boers]].]] En 1879, durant la [[Guerre anglo-zouloue]], les Britanniques subissent une défaite historique lors de la [[bataille d'Isandhlwana]] avant de finalement s'imposer au Zoulouland. Après l'annexion d'autres territoires tribaux, une des plus grandes spéculations de l'[[Histoire des bourses de valeurs|histoire boursière]] provoque la [[crise boursière des mines d'or sud-africaines]] de 1895, au moment du [[Leander Starr Jameson|Raid Jameson]], perpétré par les britanniques, en vue du percement de mines jusqu'à {{unité|4 kilomètres}} sous terre. Motivée en partie par ces mines d'or, la [[seconde guerre des Boers]] (1899-1902) et l'annexion du [[Transvaal]] et de l'[[État libre d'Orange]] consacre la domination britannique sur la majeure partie de l'Afrique australe, au prix de l'internement et de la mort de milliers de civils boers dans des [[Camps de concentration britanniques en Afrique du Sud|camps de concentration britanniques]]. === L'Union sud-africaine (1910-1961) === Le {{date|31 mai 1910}}, huit ans après la fin de la [[seconde guerre des Boers]] et après quatre ans de négociations, le [[Loi sur l'Afrique du Sud de 1909|South Africa Act]] accorde l'indépendance nominale, en créant l'[[union d'Afrique du Sud]]. Le pays est fondé à partir du regroupement des colonies du [[Colonie du Cap|Cap]], du [[Natal (Afrique)|Natal]], du [[Transvaal (colonie)|Transvaal]] et de l'[[colonie de la rivière Orange|Orange]]. Le [[Loi sur l'Afrique du Sud de 1909|South Africa Act]] établit une [[démocratie parlementaire]] sur le [[Système de Westminster|modèle de Westminster]] avec un régime de type [[monarchie constitutionnelle]] [[Monarchie héréditaire|héréditaire]] ([[monarchie sud-africaine]]) et un parlement souverain. Les modalités d'octroi du [[droit de vote]] diffèrent cependant entre les quatre nouvelles provinces (si le corps électoral est essentiellement [[Blancs sud-africains|blanc]], les provinces du [[Natal (Afrique)|Natal]] et du [[province du Cap|Cap]] accordent sous condition censitaire le droit de vote aux personnes de couleur dites « civilisées »). Le général boer [[Louis Botha]] devient le premier chef du gouvernement sud-africain. En 1912, un parti politique, le [[Congrès national africain]] (ANC), est fondé à [[Bloemfontein]], revendiquant une plus grande participation des populations noires aux affaires du pays. L'année suivante, le ''Native land act'' est adopté. Basé sur le système des réserves établi à l'époque coloniale et dans les républiques boers, il divise le territoire sud-africain entre les terres indigènes (7 % puis 13 % du territoire) et les terres destinées aux Blancs et aux administrations publiques (87 % du territoire). En 1915, engagées dans la [[Première Guerre mondiale]], les troupes sud-africaines subissent de lourdes pertes dans la [[Somme (département)|Somme]] (France). En Afrique, elles prennent le contrôle du [[Sud-Ouest africain allemand]] (future [[Namibie]]) qui leur est octroyé sous mandat par la [[Société des Nations]] en 1920. En 1918, le [[Broederbond]], une société secrète est fondée avec pour objectif la promotion politique, sociale et économique des [[Afrikaners]] (la dénomination devenue usuelle des Boers). La [[révolte du Rand|révolte ouvrière]] des Afrikaners du [[Witwatersrand]] en 1922, durement réprimée, permet aux nationalistes blancs de s'unifier et de remporter les élections générales de 1924 sous la direction de [[James B. Hertzog|James Barry Hertzog]]. En 1934, face à la [[crise économique]], Hertzog s'unit néanmoins aux libéraux de [[Jan Smuts]] pour former un gouvernement d'union nationale. À la même époque, des anthropologues et des linguistes de l'[[université de Stellenbosch]] comme [[Max Eiselen|Werner Max Eiselen]] forgent un nouveau concept social et politique qui donnera naissance à l'idéologie de l'[[apartheid]] : rejetant l'idée de société unique sud-africaine, ils proposent de séparer géographiquement, politiquement et économiquement les noirs et les blancs d'Afrique du Sud ainsi que les différentes ethnies entre elles, afin de maintenir et renforcer leurs identités ethniques et linguistiques et de lutter contre les effets qu'ils estiment acculturants de l'urbanisation et du travail migrant sur les structures traditionnelles africaines<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Paul B. Rich |titre=Hope and despair : English-speaking intellectuals and South African politics 1896-1976 |passage=50 |éditeur=British Academic Press |date=1993-01-01 |isbn=9781850434894 |oclc=28181276}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Adam Kuper |titre=Comment nommer les éléments ? Les catégories anthropologiques en Afrique du Sud |périodique=Revue de synthèse |volume=121 |numéro=3-4 |lieu=Paris |date=juillet 2000 |lire en ligne=https://www.academia.edu/686811/Adam_Kuper._Comment_nommer_les_%C3%A9l%C3%A9ments_Les_cat%C3%A9gories_anthropologiques_en_Afrique_du_Sud_ |pages=265-290 |éditeur=Springer}}.</ref>{{,}}<ref>Cynthia Cross, ''{{langue|en|WWM Eiselen, architect of bantu education}}'', in ''{{langue|en|The history of education under apartheid}}'', ed. Peter Kallaway, 2002, {{p.|55}}.</ref>. En 1936, la franchise électorale des populations noires au Cap est supprimée. En 1939, le pays, sous la direction de Smuts, s'engage aux côtés des alliés dans la [[Seconde Guerre mondiale]]. En 1945, Smuts participe à la rédaction du préambule de l'Organisation des Nations unies. ==== Prémices de l'apartheid (1948-1961) ==== [[Fichier:Malan Government in South Africa.jpg|vignette|Le premier gouvernement nationaliste afrikaner en 1948<br>Au premier rang : [[Johannes Strijdom|J. G. Strijdom]], [[Nicolaas Havenga]], [[Daniel François Malan|D. F. Malan]] (premier ministre), [[Ernest George Jansen|E. G. Jansen]], [[Charles Swart]]<br>Au second rang : [[Albert Jacobus Stals|A. J. Stals]], [[Paul Sauer|P. O. Sauer]], [[Eric Louw]], [[Stephanus Petrus le Roux|S. P. le Roux]], [[Theophilus Dönges]], [[François Christiaan Erasmus|F. C. Erasmus]] et [[Ben Schoeman]].]] [[Fichier:ApartheidSignEnglishAfrikaans.jpg|thumb|right|Panneau formalisant les [[lois de l'apartheid]] (1948-1991).]] [[Image:Apartheid.jpg|200px|thumb|right|La plage de [[Muizenberg]] en 1985 : interdite aux non-blancs et aux chiens.]] [[Fichier:Frederik de Klerk with Nelson Mandela - World Economic Forum Annual Meeting Davos 1992.jpg|vignette|droite|[[Frederik Willem de Klerk|Frederik de Klerk]] et [[Nelson Mandela]].]] En 1948, le [[Parti national (Afrique du Sud)|Parti national]] remporte les [[Élections générales sud-africaines de 1948|élections générales]] en ayant préconisé durant sa campagne électorale un système de [[ségrégation raciale]] entre [[Noir (humain)|Noirs]] et [[Blancs sud-africains|Blancs]]. Le nouveau premier ministre, [[Daniel François Malan]], met en place la politique d'[[apartheid]], renforcée en 1956 par la suppression de la [[Franchise électorale du Cap|franchise du droit de vote]] des [[Coloured]]s ([[gouvernement Strijdom]]). En 1958, [[Hendrik Verwoerd]] devient premier ministre. En 1960, le [[massacre de Sharpeville]] puis l'interdiction de l'[[Congrès national africain|ANC]] et des mouvements nationalistes africains mènent à la condamnation de la politique d'apartheid par les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] et par la communauté internationale. === La République sud-africaine sous l'apartheid (1961-1991) === Le {{date|31 mai 1961}}, le pays devient une [[république]] à la suite d'un [[référendum sud-africain de 1960|référendum]] où les électeurs votent majoritairement pour la fin de la [[monarchie constitutionnelle|monarchie]]. La '''république d'Afrique du Sud''' est alors proclamée, et le dernier [[Gouverneur général d'Afrique du Sud|gouverneur général]] du pays, [[Charles Swart]], devient ainsi le premier [[président de la république d'Afrique du Sud|président de l'État]]. Le pays se retire également du [[Commonwealth]]. L'ANC débute alors la [[lutte armée]] dans l'[[Umkhonto we Sizwe]]. En 1964, [[Nelson Mandela]], l'un des chefs de [[Umkhonto we Sizwe]] est condamné à perpétuité pour [[terrorisme]] et les autres chefs de l'ANC sont emprisonnés ou exilés. En 1966, [[Hendrik Verwoerd]], premier ministre d'Afrique du Sud et grand architecte de l'apartheid, est assassiné. En 1976, les [[Émeutes de Soweto|émeutes dans le township de Soweto]] contre l'enseignement obligatoire en [[afrikaans]] conduisent le gouvernement à déclarer l'état d'urgence alors que le [[Bantoustan]] du [[Transkei]] est déclaré indépendant dans le cadre de la politique d'apartheid. En 1984, pour sortir du blocage politique, le régime politique est présidentialisé et un [[parlement tricaméral]], ouvert aux Indiens et aux [[Coloured]]s, est inauguré. Néanmoins, l'[[état d'urgence]] est de nouveau proclamé en 1986 alors que des sanctions économiques et politiques internationales isolent le pays en dépit de l'abrogation de lois symboliques de l'[[apartheid]] comme le [[passeport]] intérieur. Seul l'État d'[[Israël]] continue d'avoir des relations discrètes et collabore avec le pouvoir au point de vue militaire et sécuritaire : échanges de technologies, contrats de licences de fabrication d'armement, échanges techniques en matière de sécurité intérieure et savoir-faire d'espionnage. En 1990, le nouveau président sud-africain, [[Frederik Willem de Klerk|Frederik de Klerk]], légalise l'ANC, le [[Parti communiste sud-africain]] et tous les mouvements noirs. [[Nelson Mandela]] est libéré. En juin 1991, le gouvernement abolit les dernières lois de l'apartheid et entame un processus de transition constitutionnelle (Codesa). === L'Afrique du Sud post-apartheid === Ce processus de négociations débouche sur un [[Constitution provisoire sud-africaine de 1993|projet intérimaire de constitution en 1993]] qui réorganise l'État sud-africain autour des valeurs-clés de liberté, égalité, dignité et place en son sommet une [[Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud|Cour constitutionnelle]] et sur les [[élections générales sud-africaines de 1994|premières élections]] au [[suffrage universel]] sans distinctions raciales ou [[cens (impôt)|censitaires]] de l'histoire du pays le {{date|27 avril 1994}}. Ces élections sont remportées par le congrès national africain ce qui permet à Nelson Mandela d'être élu par la nouvelle assemblée constituante en tant que premier président noir du pays. Par la même occasion, le pays réintègre le [[Commonwealth]]. [[Fichier:Nelson Mandela, 2000 (5).jpg|thumb|[[Nelson Mandela]], président de l'Afrique du Sud à la suite des [[élections générales sud-africaines de 1994|premières élections nationales]] au [[suffrage universel]].]] En 1995, une [[Commission de vérité et de réconciliation|Commission vérité et réconciliation]] est mise en place, puis l'année suivante, le {{date|10 décembre 1996}}<ref>Dominique Darbon, ''L'Après-Mandela : enjeux sud-africains et régionaux'', [[éditions Karthala]], 1999.</ref> est adoptée la [[constitution sud-africaine de 1996|nouvelle constitution sud-africaine]], principalement fondée sur la constitution provisoire de 1993. De 1999 à 2008, le pays est présidé par [[Thabo Mbeki]]. Est ainsi apparue aux côtés de la bourgeoisie blanche une bourgeoisie noire ; ni l'ANC, ni le parti communiste, ni le syndicat [[Congress of South African Trade Unions|COSATU]] (« Congrès des syndicats sud-africains ») n'ont remis en cause l'ordre économique et social. Au contraire, les [[privatisation]]s se sont multipliées. L'Afrique du Sud est un des pays les plus inégalitaires du monde, ainsi que l'atteste son [[coefficient de Gini]] évalué à 0,63 en 2014 par la [[Banque mondiale]], faisant ainsi de l'Afrique du Sud le pays le plus inégalitaire parmi les 168 territoires étudiés par la Banque mondiale (les autres pays n'ayant pas fourni assez de données)<ref>{{Lien web |titre=Indice GINI {{!}} Data |url=https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=true |site=donnees.banquemondiale.org |consulté le=2022-06-08}}.</ref>. À la suite des difficultés économiques et sociales apparues lors du second mandat de Thabo Mbeki, caractérisées en 2008 par une grave pénurie d'[[électricité]] en Afrique du Sud et la dégradation des infrastructures, son parti l'ANC lui retire son mandat le {{date|21 septembre 2008}}. Thabo Mbeki remet sa démission au Parlement<ref>{{Lien web |titre=L’Afrique-du-Sud a un nouveau président : Kgalema Motlanthe (biographie et coulisses) - L'International Magazine |url=https://web.archive.org/web/20081205211202/http://www.linternationalmagazine.com/article5457.html |site=linternationalmagazine.com|date=2008-12-05 |consulté le=2022-02-15}}.</ref> qui élit alors [[Kgalema Motlanthe]] pour terminer son mandat jusqu'aux [[Élections générales sud-africaines de 2009|élections générales de 2009]]. Après les élections générales du {{date|22 avril 2009}}, remportées par l'ANC, [[Jacob Zuma]], ancien vice-président de 1999 à 2005, devient le nouveau président de la République. Il prête serment le {{date|9 mai 2009}} et forme un gouvernement plus ouvert aux partis politiques minoritaires, dont le parti communiste mais aussi, pour la première fois depuis 1994, le [[Front de la liberté (Afrique du Sud)|front de la liberté]] (droite afrikaner). Le [[Grève des mineurs à Marikana|massacre de Marikana]] en 2012, où la police tire sur des salariés grévistes faisant des dizaines de morts, entache la gouvernance de l'ANC au sein de son électorat mais lors des [[élections générales sud-africaines de 2014]], Jacob Zuma est réélu pour un second mandat, l'ANC restant nettement en tête dans l'électorat bien qu'en recul face à l'[[Alliance démocratique (Afrique du Sud)|Alliance démocratique]] et aux [[Combattants pour la liberté économique]] de [[Julius Malema]]. Visé par des affaires de corruption, Jacob Zuma démissionne sous la pression de son parti début 2018, après avoir été menacé de destitution, et [[Cyril Ramaphosa]] lui succède comme président de la République par intérim<ref>{{Article |langue=fr |titre=Afrique du Sud : le président Jacob Zuma démissionne avec “effet immédiat” |périodique=[[Le Monde]] |jour=14 |mois=février |année=2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/14/afrique-du-sud-le-president-jacob-zuma-demissionne-avec-effet-immediat_5257073_3212.html |consulté le=15 février 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Cyril Ramaphosa, le nouvel homme fort de l'Afrique du Sud |périodique=[[France 24]] |date=14 février 2018 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20180214-afrique-sud-cyril-ramaphosa-president-demission-jacod-zuma-dauphin-nelson-mandela |consulté le=2018-02-14}}.</ref>. Le {{date-|15 février 2018}}, le [[Parlement d'Afrique du Sud|Parlement]] élit formellement Cyril Ramaphosa président de la République<ref>{{Article |langue=fr |titre=Cyril Ramaphosa élu président de l'Afrique du Sud |périodique=[[L'Orient-Le Jour]] |jour=15 |mois=février |année=2018 |lire en ligne=https://www.lorientlejour.com/article/1100114/cyril-ramaphosa-elu-president-de-lafrique-du-sud.html |consulté le=15 février 2018}}.</ref>. Il est réélu chef de l’État le {{date-|22 mai 2019}}, à l’issue d’[[Élections générales sud-africaines de 2019|élections générales]] lors desquelles l’ANC obtient le plus faible score de son histoire (57,5 %), passant sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle et payant ainsi les errements et les scandales de l'ère Zuma, son prédécesseur<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Philippe Rémy |titre=Élections en Afrique du Sud : l’ANC reste au pouvoir mais montre des signes d’affaiblissement. Le parti anti-apartheid, éclaboussé par des scandales de corruption, est tombé sous les 60 % des votes pour la première fois depuis 1994. Mais le président Ramaphosa a réussi son pari en freinant la chute |périodique=[[Le Monde]] |jour=10 |mois=mai |année=2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/10/elections-en-afrique-du-sud-l-anc-reste-au-pouvoir-mais-montre-des-signes-d-affaiblissement_5460299_3212.html}}.</ref>. Il doit également faire face à une opposition interne au sein de l'ANC, avec un clan resté fidèle à Jacob Zuma, ayant à sa tête le secrétaire général de l’ANC, [[Ace Magashule]], et son adjointe, [[Jessie Duarte]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Philippe Rémy |titre=En Afrique du Sud, le vide s’installe à la tête de l’Etat |périodique=[[Le Monde]] |jour=14 |mois=septembre |année=2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/14/en-afrique-du-sud-le-vide-s-installe-a-la-tete-de-l-etat_5510400_3212.html}}.</ref>. Une vague de xénophobie vis-à-vis des migrants, les « étrangers », secoue également le pays<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Philippe Rémy |titre=La vague xénophobe en Afrique du Sud casse son renouveau international |périodique=[[Le Monde]] |jour=19 |mois=septembre |année=2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/19/la-vague-xenophobe-en-afrique-du-sud-casse-le-renouveau-international-du-pays_5512382_3212.html}}.</ref>. Le 10 février 2020, Cyril Ramaphosa prend la présidence de l'[[Union africaine]], succédant à [[Abdel Fattah al-Sissi]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Pierre Boisselet |titre=L’Égypte prend la présidence de l’Union africaine, l’Afrique du Sud lui succédera |périodique=[[Jeune Afrique]] |jour=10 |mois=février |année=2019 |lire en ligne=https://www.jeuneafrique.com/732898/politique/legypte-prend-la-presidence-de-lunion-africaine-lafrique-du-sud-lui-succedera/}}.</ref>. == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en Afrique du Sud}} [[Fichier:Uniegebou.jpg|vignette|Siège du gouvernement à [[Pretoria]].]] [[Fichier:SouthAfricanNationalAssembly.jpg|vignette|Le parlement sud-africain au [[Le Cap|Cap]].]] === Organisation des pouvoirs === Le régime est [[Régime parlementaire|parlementaire]] depuis le [[Loi sur l'Afrique du Sud de 1909|South Africa Act]] en 1910 et le [[suffrage universel]] en vigueur depuis 1994. La [[constitution sud-africaine de 1996|constitution sud-africaine]], la cinquième de l’État sud-africain, fut promulguée par le Président Nelson Mandela le {{date-|10 décembre 1996}} et est entrée en vigueur le {{date-|4 février 1997}}. Les fonctions de [[chef du gouvernement]] et de [[chef d'État]] se confondent sous le titre de [[président de la république d'Afrique du Sud]]. Ce dernier est élu par le parlement. Le [[parlement d'Afrique du Sud|parlement d’Afrique du Sud]] est composé de deux chambres : une chambre basse, l’[[Assemblée nationale (Afrique du Sud)|Assemblée nationale]] et une chambre haute, le [[Conseil national des Provinces]] (en anglais : ''National Council of Provinces, NCoP''). Les {{nobr|400 membres}} de l'assemblée nationale sont élus par scrutin proportionnel de liste. Le NCoP, qui a remplacé le Sénat en 1997, est composé de {{nobr|90 membres}} représentant les neuf [[Provinces de l'Afrique du Sud|provinces]]. Chaque province est dotée d'une législature provinciale monocamérale, et d'un conseil exécutif présidé par un premier ministre (''premier'' en anglais et en afrikaans). Les provinces sont moins autonomes que celles, par exemple, du [[Canada]] ou que les États aux [[États-Unis]]. Il s'agit alors d'un système [[fédéralisme|fédéral]] modéré. L'État compte [[Langues en Afrique du Sud|{{nobr|11 langues}} officielles]] qui, en pratique, sont traitées différemment, l'afrikaans perdant du terrain devant l'anglais favorisé par l'[[Congrès national africain|ANC]]. [[Fichier:Fullsizeoutput 5a.jpg|vignette|La Cour constitutionnelle à [[Johannesbourg|Johannesburg]].]] Enfin, le système judiciaire sud-africain est hybride en ce sens qu'il se fonde sur le [[Common law|système du common law]] s'agissant des activités administratives, alors que le droit privé est essentiellement imprégné par la [[Droit romano-civiliste|tradition romano-germanique]]. L'organisation judiciaire est divisée, à l'image du modèle anglo-saxon, entre cours locales, {{langue|en|Magistrates' Courts}}, hautes-cours provinciales d'appel et une Cour suprême d'appel lorsque des causes non constitutionnelles sont en jeu. Le système judiciaire sud-africain est chapeauté par une [[Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud|Cour constitutionnelle]], instance suprême du pays chargée d'exercer un contrôle de la constitutionnalité des actes du parlement et du gouvernement et de toute autre cause si l'intérêt de la justice le commande. La Cour constitutionnelle, de type Cour suprême mixte, siège à Constitution Hill, [[Braamfontein]], [[Johannesbourg|Johannesburg]]. === Tendances politiques, partis et élections === Des [[élections générales sud-africaines de 1994|élections générales de 1994]] à [[élections générales sud-africaines de 2014|celles de 2014]], l'[[Congrès national africain|ANC]] domine la vie politique et demeure de loin le premier parti du pays notamment parce qu'il est le seul à avoir pu réaliser un complet maillage électoral du pays, disposant de militants jusque dans les bourgades les plus reculées. Le gouvernement doit résoudre le problème des violences qui touchent les campagnes du pays : la [[réforme agraire]] impose la redistribution des terres aux Noirs et les fermiers afrikaners doivent souvent vendre leurs exploitations au gouvernement, ce qui suscite des résistances. Ces fermiers, au nombre de {{formatnum:35000}} environ, sont parfois attaqués par des bandes organisées et certains s'inscrivent à des stages commandos pour pallier le manque d'aide du gouvernement. Plusieurs partis d'[[extrême droite]] continuent de recruter au sein d'une frange de cette population qui se sent délaissée. Cependant, depuis l'élection de [[Jacob Zuma]] en 2009, les performances électorales de l'ANC sont contestées par une opposition hétéroclite qui, bien que morcelée, progresse fortement. En 2014, si l'ANC remporte nettement, pour la cinquième fois, les élections générales avec 62,15 % des voix, il réalise son plus mauvais score national face notamment à l’[[Alliance démocratique (Afrique du Sud)|Alliance démocratique]] (22,23 %) et aux [[Combattants pour la liberté économique]] (6,35 %), un jeune parti radical dirigé par [[Julius Malema]]. Lors des [[élections municipales sud-africaines de 2016]], l'ANC enregistre sa plus forte baisse électorale et son plus faible score national (53,91 %). S'il parvient à encore conserver la très grande majorité des municipalités, en particulier en zone rurale (à l'exception notable des municipalités du [[Cap-Occidental]]), l'ANC est battu dans les plus grandes métropoles du pays ([[Métropole du Cap|Le Cap]], [[Tshwane]], [[Municipalité de Johannesbourg|Johannesbourg]], [[Métropole Nelson Mandela Bay|Nelson Mandela Bay]]) au profit de [[Alliance démocratique (Afrique du Sud)|Alliance démocratique]], alliée parfois pour la circonstance au parti de Malema. Cette baisse nationale de l'ANC peut être analysée comme liée aux scandales de corruption visant le président Jacob Zuma et aux mauvaises performances économiques de l'Afrique du Sud. Lors de la dernière élection, tenue le 8 mai 2019, l'ANC a remporté 57,5% des voix et {{nobr|230 sièges}}, tandis que la principale opposition, l'Alliance démocratique (DA), a remporté 20,77% des voix et {{nobr|84 sièges}}. Les combattants de la liberté économique (EFF), fondés par [[Julius Malema]], ancien président de la Youth Wing de l'ANC ( ANC Youth League ) qui a ensuite été expulsé de l'ANC, ont remporté 10,79% des voix et {{nobr|44 sièges}}. L'ANC est le parti politique au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'[[apartheid]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=En Afrique du Sud, l'ANC conserve la majorité absolue à l'Assemblée nationale |url=https://www.france24.com/fr/20190510-afrique-sud-elections-legislatives-anc-victoire-malgre-net-recul |site=France 24 |date=2019-05-10 |consulté le=2021-05-07}}.</ref>. === Politique environnementale et énergétique === En 2011, 93 % de l'électricité de l'Afrique du Sud provient du charbon. C'est l'un des pays les plus dépendant de ce combustible ; le [[port de Richards Bay]] abrite le premier [[Terminal charbonnier|terminal portuaire exportateur de charbon]] au monde<ref name="charbon">{{Article |langue=fr|prénom1=Fred |nom1=Pearce |titre=Trop dépendants du charbon |périodique=Courrier international (source : Yale Environment 360) |numéro=1100 |jour=30 |mois=novembre |année=2011 |résumé=https://www.courrierinternational.com/magazine/2010 |pages=10}}.</ref>. Le pays dispose de la seule centrale nucléaire du continent africain, située à [[Centrale nucléaire de Koeberg|Koeberg]], entrée en service en 1982. Pour assurer son développement et sa croissance économique, le pays doit cependant continuer à investir dans le secteur énergétique<ref name="Point2014" />, notamment nucléaire, mais aussi thermique, pour assurer ses besoins immédiats : construction d'une centrale à charbon à Medupi. En 2019, l'Afrique du Sud peine à produire les besoins en électricité du pays, et le pays fait face à de nombreuses coupures. Pour remédier à cette situation, en partie liée à des sabotages ou des problèmes de gouvernance mais également à un manque d'équipements, l'État a décidé de créer de nouvelles centrales à charbon. Toutefois, la société publique Eskom demeure très endettée<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michel Lachkar|titre= Climat : l’Afrique du sud maintient le cap sur le "tout charbon"|url=https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/climat-lafrique-du-sud-maintient-le-cap-sur-le-tout-charbon_3667631.html |site=francetvinfo.fr |consulté le=13 février 2022}}.</ref>. L'Afrique du Sud est le premier pollueur du continent africain, et le quatorzième au niveau mondial, du fait de ses émissions de carbone. Le gouvernement instaure en 2019 une taxe carbone pour tenter d'inciter les entreprises à faire des efforts. Bien que soutenue par les organisations environnementales, cette initiative est jugée insuffisante et peu dissuasive<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Afrique du Sud, premier pollueur du continent, instaure une taxe carbone |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-afrique-du-sud-instaure-une-taxe-carbone_133983 |site=Sciences et Avenir|date=27-05-2019 |consulté le=2019-05-27}}.</ref>. La [[pollution de l'air]] représenterait un coût annuel de deux milliards d’euros<ref>{{Article |langue=fr |titre=Dans l’Afrique du Sud charbonnière, la population est prisonnière d’une pollution mortelle |périodique=Le Monde |date=2019-06-26 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/26/dans-l-afrique-du-sud-charbonniere-la-population-est-prisonniere-d-une-pollution-mortelle_5481645_3212.html}}.</ref>. ==== Énergies renouvelables ==== Le pays bénéficie de caractéristiques naturelles adéquates pour la production d'énergie verte : ensoleillement, vent ou encore espaces maritimes. === Organisation des forces de défense === La [[Force de défense nationale sud-africaine|South African National Defence Force]] (SANDF) a été créée en 1994<ref>{{Lien web |titre=Documents - Constitution - Constitution of the Republic of South Africa Act 200 of 1993 |url=https://web.archive.org/web/20080612100516/http://www.info.gov.za/documents/constitution/93cons.htm |site=web.archive.org |date=2008-06-12 |consulté le=2022-10-12}}.</ref> en tant que force militaire volontaire composée de l'ancienne [[South African Defence Force]], des forces des groupes nationalistes africains ([[Umkhonto we Sizwe|uMkhonto we Sizwe]] et [[Armée de libération du peuple azanien|Azanian People's Liberation Army]]), et des anciennes forces de défense des Bantoustans. La SANDF est subdivisée en quatre branches : # l'[[Armée de terre sud-africaine|armée sud-africaine]] # l'[[Force aérienne sud-africaine|armée de l'air sud-africaine]] # la [[marine sud-africaine]] # le [[service de santé des armées sud-africain]]<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20080624211758/http://www.info.gov.za/gazette/acts/2002/a42-02.pdf |site=web.archive.org |date=2008-06-24 |consulté le=2022-10-12}}.</ref>. Elle a servi dans des forces multinationales de maintien de la paix des Nations unies. Selon la puissance de feu mondiale, l'Afrique du Sud est classée 26<sup>e</sup> armée la plus puissante du monde et 2<sup>e</sup> en Afrique<ref name="ocp27">{{Lien web |titre=OUT OF (SOUTH) AFRICA: PRETORIA’S NUCLEAR WEAPONS EXPERIENCE |url=https://nuke.fas.org/guide/rsa/nuke/ocp27.htm |site=nuke.fas.org |consulté le=2022-10-12}}.</ref>. L'Afrique du Sud est le seul pays africain à avoir développé avec succès des [[Arme nucléaire|armes nucléaires]]. Il est devenu le premier pays (suivi de l'Ukraine) doté d'une capacité nucléaire à renoncer volontairement à son programme et à le démanteler, et a signé dans la foulée le traité de non-prolifération nucléaire en 1991<ref name="ocp27" />. L'Afrique du Sud a entrepris un programme d'armement nucléaire dans les années 1970<ref name="ocp27" />. Selon le président F. W. de Klerk, la décision de construire une « dissuasion nucléaire » a été prise dès 1974 dans un contexte de menace expansionniste soviétique<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Educational Foundation for Nuclear Science|nom1=Inc|titre=Bulletin of the Atomic Scientists|éditeur=Educational Foundation for Nuclear Science, Inc.|date=1993-05|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qQwAAAAAMBAJ&pg=PA3|consulté le=2022-10-12}}.</ref>. En 2017, l'Afrique du Sud a signé le [[Traité sur l'interdiction des armes nucléaires|traité des Nations unies sur l'interdiction des armes nucléaires]]<ref>{{Lien web |langue=EN |titre=United Nations Treaty Collection |url=https://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XXVI-9&chapter=26&clang=_en |site=treaties.un.org |consulté le=2022-10-12}}.</ref>. === Drapeau === [[Fichier:South Africa Cape Town Castle Flags.jpg|vignette|Les 6 drapeaux historiques symbolisant le pouvoir politique ayant administré Le Cap (à l'exception de ceux des [[républiques boers]]).]] {{Article détaillé|Drapeau de l'Afrique du Sud}} Le drapeau de l'Afrique du Sud a été adopté le {{date|15|mars|1994}} et est officiellement l'emblème du pays depuis le {{date|27|avril|1994}}. Son [[Drapeau de l'Afrique du Sud|prédécesseur]] était contesté pour son symbolisme exclusivement lié à l'histoire [[afrikaners|afrikaner]] et [[Royaume-Uni|britannique]] du pays. Les six couleurs symbolisent à la fois les diverses tendances politiques du pays, les couleurs prédominantes des anciens drapeaux utilisés par l'Afrique du Sud au cours de son histoire ainsi que ses ressources naturelles. === Instances internationales === Le 21 octobre 2016, l'Afrique du Sud annonce son retrait de la [[Cour pénale internationale]] (CPI)<ref>{{Article |langue=fr |titre=Afrique du Sud: vives réactions après l’annonce du retrait de la CPI|périodique=RFI Afrique |date=22-10-2016 |lire en ligne=http://www.rfi.fr/afrique/20161022-afrique-sud-vives-reactions-apres-annonce-retrait-cpi |consulté le=2016-10-22}}.</ref>. == Population == {{Article détaillé|Démographie de l'Afrique du Sud}} [[Fichier:South Africa 2011 dominant population group map.svg|vignette|Répartition par groupe de population en Afrique du Sud (2011). {{Légende/Début}} {{Légende|#fb8072|[[Noir (humain)|Noirs]] ([[bantous]])}} {{Légende|#ffffb3|[[Blancs sud-africains|Blancs]]}} {{Légende|#8dd3c7|[[Coloured]]s}} {{Légende|#80b1d3|[[Indiens du Natal|Indiens ou Asiatiques]]}} {{Légende|#bebada|Pas de dominant}} {{Légende/Fin}}]] [[Fichier:AFS blanc.png|vignette|Proportion de Blancs par municipalité lors du recensement de 2011.]] La population sud-africaine compte {{nombre|59,3|millions}} d'habitants en 2020 ; c'est le {{24e}} pays le plus peuplé au monde<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Population de l'Afrique du Sud 2020 |url=http://www.zakweli.com/population-afrique-du-sud/#:~:text=En%202020%2C%20la%20population%20est%20estim%C3%A9e%20%C3%A0%2059%2C30,de%20la%20population%20est%20de%2048%2C6%20hab.%2Fkm%202. |site=zakweli.com |date=5 octobre 2019}}.</ref>. Elle est inégalement répartie : la plupart des habitants résident dans l'Est du pays. Le [[Gauteng]] est la région la plus peuplée suivie par le [[KwaZulu-Natal]]<ref>F.-X. Fauvelle-Aymar, ''Histoire de l'Afrique du Sud'', 2006, {{p.|157}}.</ref>. L'[[aridité]] explique en partie les faibles densités du Nord-Ouest. Selon le recensement de 2022, 81,4 % des Sud-Africains sont [[Bantous|noirs]], 7,3 % sont [[blancs sud-africains|blancs]], 8,2 % sont [[coloured]]s (métis) et 2,7 % des sud-africains sont [[Asiatique (humain)|indo-asiatiques]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Population |url=https://census.statssa.gov.za/#/statsbytheme |site=statssa.gov.za |date=2022 |consulté le=5 mars 2024}}.</ref>. La [[Noir (humain)|population noire]] se répartit en différentes ethnies dont les plus importantes sont les [[Zoulous]] et les [[Xhosa (peuple)|Xhosas]]. Concentrée dans l'Est du pays, elle est cependant minoritaire dans les deux provinces du Cap-Occidental et du Cap-Nord. Parmi la [[Blanc (humain)|population blanche]] du pays, la plus ancienne, les [[Afrikaners]] (ou [[Boers]]) représentent une proportion de 60 % des Blancs du pays. Les ancêtres de ces Afrikaners étaient originaires des [[Pays-Bas]] ou d'Europe du Nord. Une partie non négligeable était également des [[huguenot]]s français (voir aussi l'article ''[[huguenots d'Afrique du Sud]]'') qui s'installèrent dans la [[colonie du Cap]] durant les [[guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]] en France (ces derniers font cependant partie de la communauté Afrikaner, on estime d'ailleurs que 25 % des noms de familles afrikaners sont d'origine française). Les autres blancs (40 %) sont surtout d'origine [[Anglo-sud-africain|britannique]], [[Portugal|portugaise]] et [[Allemagne|allemande]]. Selon un rapport de la SAIRR (institut sud-africain des relations raciales), environ {{unité|900000|Blancs}}, soit un sixième de la population, ont quitté le pays depuis 1994. Ces départs massifs, surtout de jeunes Sud-Africains diplômés, ont été dénoncés par l'opposition qui a attaqué l'ANC sur ces trop nombreux départs. Cependant, on constate depuis un nouveau phénomène, la « révolution du retour au foyer »<ref>{{Lien web |nom1=Bangré |prénom1=Habibou |titre=L'Afrique du Sud lance la discrimination positive pour les Blancs |url=https://www.afrik.com/l-afrique-du-sud-lance-la-discrimination-positive-pour-les-blancs |site=afrik.com|date=03-12-2005 |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Beaucoup d’enfants issus des régions rurales n'ont pas de pièce d’identité ou d'acte de naissance, parfois trop coûteux à aller chercher pour les parents. L’ONG ''Scalabrini Center'' estime à 40 % la part de ces enfants qui demeurent hors du système éducatif<ref>{{Lien web |titre=Afrique du Sud, le chemin tortueux des élèves sans papiers pour pouvoir étudier |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/27/afrique-du-sud-le-chemin-tortueux-des-eleves-sans-papiers-pour-pouvoir-etudier_6024240_3212.html |site=Le Monde.fr |date=2019-12-27 |consulté le=2020-09-10}}.</ref>. === Santé === L'[[apartheid]] a doté l'Afrique du Sud d'un système de santé de renommée mondiale mais circonscrit aux zones géographiques blanches. Depuis la fin de l'apartheid, la situation s'est détériorée en raison d'un plan de départ de fonctionnaires et médecins blancs lancé par le gouvernement et du développement de la corruption<ref>{{Article |prénom1=Guillaume |nom1=Pitron |titre=Ce train des miracles qui soigne les Sud-Africains |périodique=Le Monde diplomatique |date=2013-08-01 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/PITRON/49519 |consulté le=2020-09-10}}.</ref>. L’espérance de vie a chuté de {{nobr|62 ans}} en 1990 à {{nobr|51 ans}} en 2005<ref>{{Article |titre=Enfin, l’Afrique du Sud affronte le sida |périodique=Le Monde diplomatique |date=2012-01-01 |lire en ligne=http://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/CLEMENT/47207 |consulté le=2017-01-15}}.</ref>, avant de remonter a {{nobr|60 ans}} en 2011<ref>{{Lien web |titre=Les Sud-Africains ont gagné six ans d'espérance de vie en six ans |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/10/18/les-sud-africains-ont-gagne-six-ans-d-esperance-de-vie-en-six-ans_1777812_3212.html |site=Le Monde.fr |date=2012-10-18 |consulté le=2020-09-10}}.</ref>. Le pays a le taux d’incidence du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] le [[Sida en Afrique du Sud|plus élevé au monde]], avec {{unité|5,6 millions}} de citoyens {{incise|plus de 10 % de la population}} porteurs du virus<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Tochukwu Akunyili |titre=Vaincre le fléau du sida en Afrique du Sud |périodique=lesechos.fr |date=20/11/2013 |lire en ligne=http://lecercle.lesechos.fr/economistes-project-syndicate/autres-auteurs/221184818/vaincre-fleau-sida-afrique-sud |consulté le=2017-01-15}}.</ref>{{,}}<ref>''Santé et sécurité Afrique du Sud - Guide du Routard [http://www.routard.com/guide/afrique_du_sud/2357/sante_et_securite.htm (lien)]''</ref>. En 2012, selon l'[[Unicef France|UNICEF]], 17,9 % de la population adulte vit avec le VIH<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Afrique du Sud Statistiques |url=http://www.unicef.org/french/infobycountry/southafrica_statistics.html |site=unicef}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Mandela: le militant anti-VIH |url=https://www.bbc.com/afrique/region/2013/12/131206_mandela-aids|site=BBC Afrique |date=06-12-2013|consulté le=2017-01-15}}.</ref>. L'espérance de vie des hommes est de {{nobr|56,5 ans}}<ref name="referenceA">{{Lien web |langue=en |titre=Mid-year population estimates |url=http://www.statssa.gov.za/publications/P0302/P03022009.pdf |éditeur=Statistic South Africa |année=2009 |consulté le=11 octobre 2010}}.</ref>, celui des femmes de {{nobr|60,2 ans}}<ref name="referenceA" />. Le taux annuel de croissance de la population est de 1,07 %, selon les chiffres des statistiques sud-africaines<ref name="referenceA" />. Le taux de natalité s'élève à {{unité|23,8 ‰}} (en 2009)<ref name="referenceA" />. Le taux de mortalité atteint {{unité|16,77 ‰}} en 2001, et {{unité|11 ‰}} en 2002, celui de la mortalité infantile {{unité|45,70 ‰}} en 2009<ref name="referenceA" />. En 2009, le taux de fécondité était de {{nobr|2,38 enfants/femme}}<ref name="referenceA" />. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Afrique du Sud}} [[Fichier:South Africa dominant language map.svg|vignette|Répartition des langues officielles dominantes par région : {{Légende/Début}} {{Légende|#80b1d3|[[Zoulou]]}} {{Légende|#8dd3c7|[[Afrikaans]]}} {{Légende|#fb8072|[[Xhosa (langue)|Xhosa]]}} {{Légende|#ffffb3|[[Anglais]]}} {{Légende|#fccde5|[[Tswana|Setswana]]}} {{Légende|#bebada|[[Ndébélés|Ndebele]]}} {{Légende|#fdb462|[[Sotho du Nord]]}} {{Légende|#b3de69|[[Sotho du Sud]]}} {{Légende|#bc80bd|[[Swati]]}} {{Légende|#ccebc5|[[Venda (langue)|Tshivenda]]}} {{Légende|#ffed6f|[[Tsonga (langue)|Xitsonga]]}} {{Légende|#d0d0d0|Pas de langue dominante}} {{Légende/Fin}}]] [[File:Colin speaks Afrikaans.webm|thumb|Colin parlant [[afrikaans]].]] [[File:WIKITONGUES- Alaric speaking Afrikaans.webm|thumb|Alaric parlant [[afrikaans]].]] [[File:WIKITONGUES- Roussow speaking Afrikaans.webm|thumb|Roussow parlant [[afrikaans]].]] [[File:WIKITONGUES- Lindie teaching Afrikaans.webm|thumb|Lindie parlant [[afrikaans]].]] Il n'y a pas de langue maternelle majoritairement dominante en Afrique du Sud. En 1910, le [[néerlandais]] était, avec l'[[anglais]], l'une des deux langues officielles reconnues par les nouvelles institutions de l'union de l'Afrique du Sud. En mai 1925, l'[[afrikaans]] a été promu au rang de langue officielle à la place du néerlandais ({{langue|en|Union Act No 8 of 1925}})<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Afrikaans becomes the official language of the Union of South Africa |url=http://www.sahistory.org.za/dated-event/afrikaans-becomes-official-language-union-south-africa |site=sahistory.org.za}}.</ref>. L'Afrique du Sud adhère au début du {{s-|XXI}} à l'[[Union de la langue néerlandaise|Union linguistique néerlandaise]], mais {{unité|60000|citoyens}} seulement savent encore parler cette langue. Depuis 1994, [[Langues en Afrique du Sud|onze langues officielles]] (anglais, afrikaans, [[zoulou]], [[Xhosa (langue)|xhosa]], [[swati]], [[Ndébélé du Transvaal|ndebele]], [[Sotho du Sud|sesotho]], [[Sotho du Nord|sepedi]], [[Tswana|setswana]], [[Tsonga (langue)|xitsonga]], [[Venda (langue)|tshivenda]]<ref>{{Lien web |titre=lafriquedusud.com |url=http://www.lafriquedusud.com/ethnies.htm |site=lafriquedusud.com|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>) sont reconnues par la [[Constitution sud-africaine de 1996|Constitution sud-africaine]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=François-Xavier Fauvelle-Aymar |titre=Histoire de l'Afrique du Sud |passage=101 |éditeur=Éditions du Seuil |année=2006 |date=2006-01-01 |isbn=9782020480031 |oclc=70240882}}.</ref> Selon l'article 6 de la [[constitution sud-africaine de 1996]], l'État et les provinces doivent aussi faire la promotion des langues parlées par les diverses communautés vivant dans le pays ; les principales sont : l'[[allemand]], le [[Grec moderne|grec]], le [[gujarati|gujarâtî]], l'[[hindi]], le [[portugais]], le [[tamoul]], le [[télougou]], l'[[ourdou]], l'[[arabe]], l'[[hébreu]], le [[sanskrit]]<ref>{{Lien web |titre=Langues en Afrique du Sud |url=http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/AFRIQUE/afriquesud.htm |éditeur=[[Université Laval]] |année=2003|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>. Dans les faits, le zoulou est la langue maternelle la plus pratiquée dans les foyers sud-africains (environ ¼ des habitants)<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=François-Xavier Fauvelle-Aymar |titre=Histoire de l'Afrique du Sud |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil]] |collection=Univers historique |année=2006 |pages totales=468 |isbn=978-2-020-48003-1 |isbn2=2-020-48003-4 |bnf=FRBNF40100537 |id=BQVKML|passage=162}}.</ref>, suivi par le xhosa (17,6 %). En troisième place arrive l'afrikaans avec 14 %<ref>{{Lien web |titre=Afrique du Sud |url=http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/afriquesud.htm |site=tlfq.ulaval.ca |consulté le=2017-01-15|brisé le = 2023-10-25}}.</ref> de locuteurs maternels. Mais comme elle est employée en seconde langue par plus de 30 % des citoyens sud-africains, l'afrikaans est indirectement la deuxième langue la plus parlée du pays. Cependant elle souffre de la concurrence de l'anglais, qui paraît plus utile et reste la langue des affaires et de la communication<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|texte=|François-Xavier Fauvelle-Aymar|2006|id=BQVKML|p=163}}.</ref>. D'une manière générale, l'anglais progresse dans tous les milieux et particulièrement chez les jeunes éduqués, dont beaucoup exigent de suivre un enseignement supérieur dans cette langue, et fait ainsi figure de [[langue véhiculaire]]. Aussi, du temps de l'apartheid, l'anglais était vu comme la langue de la liberté, pour communiquer avec le monde extérieur. Si l'anglais est la première des secondes langues et que 85 % de la population du pays le parle (dont plus de 90 % chez les Blancs) ou en a des notions, il n'est réellement la langue maternelle que d'un peu moins de {{nobr|5 millions}} des citoyens de l'Afrique du Sud<ref name="rp2011">{{en}} [http://www.southafrica.info/about/people/population.htm#.Vt7phkYvcik Recensement 2011].</ref>. Il reste de plus incompris dans des zones rurales ou bien chez des personnes âgées et des membres de tribus locales assez isolées. En 2020, l'anglais est la langue maternelle de 10 % de la population sud-africaine, et est la seconde langue de 85 % des Sud-Africains. Donc, 95 % de la population (2020) sud-africaine parle anglais couramment, ou à des notions plus ou moins importante de cette langue. Souvent, l'anglais est assez mal parlé, surtout par le [[prolétariat]] noir, ou des travailleurs actifs qui ont commencé une vie professionnelle assez jeunes. Une proportion de 5 % de la population sud-africaine, en revanche, ne sait pas parler anglais, souvent des noirs ou des Afrikaners âgés, ou des populations noires souvent très éloignées des centres urbains, ou des migrants (Angolais, Mozambicains{{etc}}). Avec la scolarisation obligatoire, l'anglais devrait être parlé par au moins 98 % de la population en 2050, mais avec des niveaux variables. === Religion === {{Article détaillé|Religion en Afrique du Sud}} [[Fichier:Holy Trinity Anglican Church, Havelock Street, Port Elizabeth, South Africa (2).jpg|redresse|vignette|L'église [[Anglicanisme|anglicane]] Holy Trinity à [[Port Elizabeth]].]] Selon un recensement de 2016<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Statistics South Africa |titre=Community Survey 2016 - Table 15,16 |url=http://www.statssa.gov.za/publications/03-01-06/03-01-062016.pdf|site=statssa.gov.za|consulté le=2020-09-28}}.</ref>: * [[chrétien]]s : 78 % : ** [[Église d'institution africaine|églises africaines]] : 25,4% ; ** [[Pentecôtisme|pentecôtistes]] : 15,2% ; ** indéfini : 7,3% ; ** [[Catholicisme|catholiques]] : 6,8 % ; ** [[Calvinisme|calvinistes]] : 5,3% ; ** [[Méthodisme|méthodistes]] : 5% ; * sans religion : 10,9 % ; * [[animisme|animistes]] ([[religions traditionnelles africaines]]) : 4,4 % ; * [[islam|musulmans]] : 1,6 % ; * [[hindouisme|hindouistes]]: 1% ; * autres (dont bouddhistes, juifs, Sikhs, Ahmadis, et baha'is) : 4,1%. === Droits LGBT === {{Article détaillé|LGBT en Afrique du Sud|Mariage homosexuel en Afrique du Sud|Histoire des minorités sexuelles en Afrique}} == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Afrique du Sud|Littérature sud-africaine}} === Fêtes et jours fériés === * {{1er janvier}}, [[Jour de l'an]], ''{{langue|en|New Year's Day}}''. * [[21 mars]], Journée des droits de l'homme, ''{{langue|en|Human Rights Day}}'', où est commémoré le [[massacre de Sharpeville]] en 1960<ref name="bibliomonde 239">{{Lien web |titre=Afrique du Sud, Le calendrier des fêtes - BiblioMonde |url=http://www.bibliomonde.com/donnee/afrique-sud-calendrier-des-fetes-239.html |site=bibliomonde.com}}.</ref>. * [[Vendredi saint]], ''{{langue|en|Good Friday}}''. * [[Lundi de Pâques]], ''{{langue|en|Easter Monday}}''. * [[27 avril]], [[Jour de la Liberté]], ''{{langue|en|Freedom Day}}/{{langue|af|Vryheid dag}}'', fête nationale depuis 1994, qui commémore les premières élections multiraciales de 1994<ref name="bibliomonde 239" />. * {{1er mai}}, [[Fête du Travail]], ''{{langue|en|Labour Day}}'', depuis 1990<ref name="bibliomonde 239" />. * [[16 juin]], [[Fête de la Jeunesse]], ''{{langue|en|Youth Day}}''. * [[9 août]], Journée nationale des femmes, ''National Women's Day''. * [[24 septembre]], [[Journée du patrimoine (Afrique du Sud)|Journée du patrimoine]], ''{{langue|en|Heritage Day}}'', chaque groupe [[ethnie|ethnique]] célèbre sa culture<ref name="bibliomonde 239" />. * [[4 octobre]], [[Fête nationale]]. * [[16 décembre]], Fête de la réconciliation, (ancien [[jour du vœu]]), ''Reconciliation Day'', ''(Day of the Vow / Geloftedag / Dingaansdag)'', commémoration de la victoire des Blancs sur les Zoulous en 1838. Il s'agit d'une fête controversée<ref name="bibliomonde 239" />. * [[25 décembre]], [[Noël]], ''{{langue|en|Christmas Day}}''. * [[26 décembre]], (Fête de Bienveillance), ''{{langue|en|Day of Goodwill}}''. === Musique === [[Johnny Clegg]] est un chanteur sud-africain, surnommé le « zoulou blanc », sa chanson la plus célèbre est « [[Asimbonanga]] » (1987), rend hommage à [[Nelson Mandela]], alors incarcéré depuis plus de {{nobr|20 ans}}. Ses chansons sont principalement axées sur la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud et pour la défense de la culture africaine. Il est connu aussi pour sa chanson « [[Scatterlings of Africa]] » (1982), reprise pour la bande originale du film « [[Rain Man]] » (1988). [[Miriam Makeba]] est une chanteuse de jazz sud-africaine, connue pour son tube « [[Pata Pata|Pata, Pata]] » et a énormément œuvré pour lutter contre l’apartheid. === Littérature === [[Alan Paton]] est un écrivain sud-africain surtout connu pour son premier roman, "[[Pleure, ô pays bien-aimé|Cry, the Beloved Country]]" (1948), qui a attiré l'attention internationale sur les injustices raciales de l'apartheid sud-africain. [[Nadine Gordimer]] est une femme de lettres sud-africaine, elle a reçu le [[prix Nobel de littérature]] qui récompense un écrivain dont « l’œuvre épique a rendu à l'humanité d'éminents services ». [[J. M. Coetzee|J.M. Coetzee]] est romancier et professeur en littérature né au Cap. Il obtient de nombreux prix littéraires pour ses romans dont le prestigieux [[prix Nobel de littérature]] en 2003. Ce dernier récompense l'auteur ''"qui, sous d'innombrables formes, dépeint l'implication surprenante de l'outsider"''<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Nobel Prize in Literature 2003 |url=https://www.nobelprize.org/prizes/literature/2003/press-release/ |site=NobelPrize.org |consulté le=2022-12-28}}.</ref>''.'' === Sport === [[Fichier:2010 FIFA World Cup Fans 2.jpg|vignette|Sud-Africaines et enfant sud-africain, grimés aux couleurs nationales, célébrant au Cap l'attribution de la [[coupe du monde de football 2010]] à l'Afrique du Sud.]] [[File:Watching South Africa & France match at World Cup 2010-06-22 in Soweto 13.jpg|thumb|Les gens qui [[vuvuzela]] dans la [[coupe du monde de football 2010]].]] [[File:2010-06-14 VOA News report - Noisy Vuvuzelas Cause Concern at World Cup.ogg|thumb|Le rapport [[Voice of America]] en parlant à [[vuvuzela]].]] Dans le domaine sportif, l'Afrique du Sud est surtout connue pour son [[équipe d'Afrique du Sud de rugby à XV|équipe de rugby]] à XV, qu'ont représentée des joueurs tels que [[Francois Pienaar|François Pienaar]], [[Frik du Preez]], [[Joost van der Westhuizen]], [[André Venter]], [[Os du Randt]], [[Percy Montgomery]], [[Bryan Habana]] etc. [[Pieter-Steph du Toit]] (élu [[meilleur joueur du monde World Rugby]] en 2019) et [[Cheslin Kolbe]] sont actuellement classés parmi les meilleurs joueurs du monde. En huit participations, l'Afrique du Sud remporte quatre fois la Coupe du monde, ce qui en fait la nation la plus titrée. Le {{date-|24 juin 1995}} à [[Johannesbourg]] ([[Ellis Park Stadium|Ellis Park]]) : Afrique du Sud 15-12 [[équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV|Nouvelle-Zélande]] (après prolongation) ; le {{date-|20 octobre 2007}} à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] ([[Stade de France]]) : Afrique du Sud 15-6 [[équipe d'Angleterre de rugby à XV|Angleterre]] ; le 2 novembre 2019 au Japon : Afrique du Sud 32-12 [[Équipe d'Angleterre de rugby à XV|Angleterre]] ; et le {{date-|28 octobre 2023}} à [[Paris]] ([[Stade de France]]) : Afrique du Sud 12-11 [[équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV|Nouvelle-Zélande]]. L'[[Équipe d'Afrique du Sud de rugby à XV|équipe nationale]] est donc [[Coupe du monde de rugby à XV|championne du monde]] en titre. Le [[rugby à XIII]], interdit pendant l’Apartheid car surtout pratiqué par les Noirs, peine à s'implanter malgré un fort succès auprès des couches sociales petites et moyennes. En 2010, l'Afrique du Sud organise la [[coupe du monde de football 2010]], devenant ainsi le premier pays du [[Afrique|continent africain]] à accueillir cette compétition. L'Afrique du Sud possède de bons joueurs évoluant en Europe. Les [[vuvuzela]]s, sortes de trompettes africaines émettant un bruit de ruches d'abeilles, sont le socle d'une véritable culture du football. Le pays fut [[Coupe d'Afrique des nations de football 1996|champion d'Afrique de football 1996]] à [[Johannesbourg]] (FNB Stadium). L'Afrique du Sud a organisé [[Coupe du monde de cricket de 2003|la coupe du monde de cricket]] en 2003. L'Afrique du Sud compte notamment [[Jody Scheckter]] qui fut champion du monde de {{lnobr|Formule 1}} en 1979 sur Ferrari et son fils Tomas qui fait une carrière en [[IndyCar (entreprise)|IRL]]. Le pays a par ailleurs accueilli un [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud|Grand Prix du championnat du monde de formule 1]] entre 1967 et 1993 sur les circuits d'[[Circuit Prince George|East London]] et [[Circuit du Kyalami|Kyalami]]. L'Afrique du Sud organise aussi plusieurs épreuves du [[World Surf League|championnat du monde de surf]]. Bianca Buitendag, surfeuse professionnelle, finit médaille d'Argent sur l'épreuve de surf lors des Jeux olympiques d'été de 2020 se tiennent à Tokyo, au Japon. L'Afrique du Sud compte notamment [[Cameron van der Burgh]] qui possède les records du monde au {{unité|50 mètres}} brasse grand bassin ({{heure|||26|67|durée=oui}}) et au {{unité|50 mètres}} brasse petit bassin ({{heure|||25|25|durée=oui}}) {{unité|100 mètres}} brasse ({{heure|||55|61|durée=oui}}). L'Afrique du Sud compte dans ses rangs l'athlète [[Wayde van Niekerk]], recordman du {{unité|400|m}} en {{heure|||43|03}} en finale des [[Jeux olympiques d'été de 2016|Jeux Olympiques de Rio]] en 2016. Il est également le seul homme à avoir réalisé les trois temps suivants en une carrière : {{unité|100|m}} en moins de {{heure|||10}} ; {{unité|200|m}} en moins de {{heure|||20}} et enfin {{unité|400|m}} en moins de {{heure|||44}}. L'Afrique du Sud est aussi bien représentée au golf. Les golfeurs sud-africains les plus connus sont [[Bobby Locke]], [[Gary Player]] et [[Ernie Els]]. De nombreuses compétitions internationales se déroulent en Afrique du Sud. [[Kirsten Neuschäfer|Kristen Neuschäfer]], navigatrice, remporte le 27 avril 2023 aux Sables d'Olonne la mythique course autour du monde à la voile sans escale et sans assistance électronique, la [[Golden Globe Race 2022|Golden Globe Race]] 2022. Elle est la première femme à remporter un tour du monde à la voile en solitaire. === Problèmes sociaux === ==== Pauvreté, chômage et mouvements migratoires ==== [[Fichier:South-africa-demography.svg|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2004 (chiffre de l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2006). Population en millions d'habitants.]] [[Fichier:Scouts Mpumalanga-Südafrika.jpg|vignette|Les Scouts de la région du Mpumalanga coordonnent les projets des travaux de la [[Aktion Tagwerk]] au travers de l'action « Ta journée pour l'Afrique »<ref>{{Lien web |auteur1=Laurent Berthault |titre=Le foulard de la discorde / « Ta journée pour l'Afrique » |url=http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_3_20090331.asp |site=rfi.fr |date=31 mars 2009}}.</ref>.]] Selon l'[[indice de développement humain]] (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement ([[Programme des Nations unies pour le développement|PNUD]]), l'Afrique du Sud a reculé de {{nobr|35 places}} dans leur classement entre 1990 et 2005, constatant l'appauvrissement général de la population. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté a doublé en dix ans, passant de {{unité|1,9|à=4,2|millions}}, soit 8,8 % de la population. Près de 40 % des villes en Afrique du Sud sont composées de [[Township (Afrique du Sud)|townships]] et cette différence entre les riches et les pauvres est très visible ainsi que très présente, elle est à l'origine de beaucoup de tension entre les deux classes sociales. Plus de 43 % de la population vit avec moins de {{unité|3000|rands}} ({{nobr|260 euros}}) par mois<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Kajsa Norman |titre=Bridge Over Blood River: The Rise and Fall of the Afrikaners |éditeur=Oxford University Press |date=2017-01-15 |isbn=978-1-84904-855-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pvcgDgAAQBAJ&pg=PT119&lpg=PT119&dq=south+africans+3000+rands+live+with+less+than&source=bl&ots=Wmh-dR84ex&sig=ACfU3U3AF_swjLZa2QQ-6YIu5skPZeeLKw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjI_fLX0ZfnAhWOx4UKHeTxANcQ6AEwCnoECAgQAQ |consulté le=2020-01-22}}.</ref>. Le chômage a un taux officiel de 23,2 % selon l'[[Organisation internationale du travail|OIT]]<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Unemployment (aggregate level and rate) Dec 2008 |url=http://www.ilo.org/global/Themes/lang--fr/WCMS_101175/index.htm |éditeur=[[Organisation internationale du travail]] |date=2008 |consulté le=22-01-2009|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>, mais les syndicats l'estiment proche de 40 %<ref name="ModeleSA" />. En 2013, le revenu de la tranche la plus pauvre de la population (40 % des Sud-Africains), est inférieur de moitié à celui qu’il était en 1993. Une partie de la minorité blanche effrayée par la hausse de la criminalité ({{unité|3037|fermiers}} blancs ont été assassinés entre la fin de l'apartheid et février 2009<ref>{{en}} [http://www.digitaljournal.com/article/267463 Two more S.African farmers killed: death toll now at 3,037], Adriana Stuijt, digitaljournal.com, 17 février 2009.</ref>), par la [[discrimination positive]], par la pandémie du Sida, et par les événements survenus au [[Zimbabwe]] à l'encontre des fermiers blancs, émigre massivement en [[Australie]] ou en [[Nouvelle-Zélande]]. Ainsi, près d'un million de Sud-Africains blancs auraient quitté le pays depuis 1994. De nombreux émigrés d'Afrique du Sud affirment que la criminalité est un facteur majeur qui explique leur décision de quitter le pays<ref>{{en}} [http://www.voanews.com/content/afrikaner-farmers-migrating-to-georgia-129900258/145298.html Afrikaner Farmers Migrating to Georgia], James Brooke, voanews.com, 14 septembre 2011.</ref>. On assisterait cependant à un retour de beaucoup de Blancs confrontés à la crise mondiale, et qui retrouvent au pays natal des conditions de vie plus enviables<ref>[https://www.bbc.com/news/world-africa-27252307 Why white South Africans are coming home], bbc.com, 3 mai 2014.</ref>. En mai 2008, [[Johannesbourg]] et d'autres villes du pays connaissent de violentes émeutes anti-immigrés qui font environ {{nobr|50 morts}}, {{unité|25000|sans-abris}}<ref name="Pompey">Fabienne Pompey, « La xénophobie meurtrière s'étend en Afrique du Sud », dans ''[[Le Monde]]'' du 25-05-2008, {{Lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/05/24/la-xenophobie-meurtriere-s-etend-en-afrique-du-sud_1049103_3212.html#ens_id=1046651}}, mis en ligne le 24-05-2008.</ref> et provoquent l'exode de plusieurs milliers d'immigrés clandestins<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5g2nINKuB5FeRPAr17FYOYc8huQGg ''Afrique du Sud: des milliers d'étrangers fuient les attaques racistes''] {{Lien archive|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5g2nINKuB5FeRPAr17FYOYc8huQGg |horodatage archive=20080906233016 |titre=Copie archivée }} dépêche AFP du 19 mai 2008</ref>. Ces épisodes de xénophobie relativement fréquents se reproduisent fin mars 2015 dans un contexte d'immigration importante et de chômage massif. Le jeudi 16 août 2012, trente-quatre mineurs ont été tués et soixante-dix-huit blessés dans des affrontements entre grévistes et policiers à la mine de platine Lonmin de Marikana, au nord de Johannesbourg, selon un bilan officiel de la police nationale. Les mineurs, qui vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante, touchent environ {{unité|4000|rands}} par mois ({{nobr|400 euros}}). « Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide », a déclaré l'un d'eux. « Les sociétés minières font de l'argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente. Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère »<ref>{{Article |langue=fr |titre=Afrique du Sud : la police tire sur les mineurs en grève, tuant 34 personnes |périodique=Le Monde.fr |date=2012-08-16 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/08/16/afrique-du-sud-la-police-tente-de-disperser-par-la-force-les-grevistes-de-la-mine-de-marikana_1746943_3212.html |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Toutefois, le gouvernement sud-africain s'est dit prêt à compenser financièrement « dans les prochains mois » les familles des victimes du massacre de Marikana<ref>{{Article |langue=fr|titre=Massacre de Marikana : les familles des victimes bientôt indemnisées, selon le gouvernement |périodique=JeuneAfrique.com |date=2016-08-19 |lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/350507/politique/massacre-de-marikana-familles-victimes-bientot-indemnisees-selon-gouvernement/ |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. En 2019, le salaire moyen des Sud-africains blancs est 3,5 fois plus élevé que celui des Sud-africains noirs. Le chômage frappe 27 % de la population<ref>{{Article |langue=fr |titre=En Afrique du Sud, vingt-cinq ans après la fin de l’apartheid, « seuls les riches sont libres » |périodique=Le Monde |date=2019-04-28 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/28/en-afrique-du-sud-25-ans-apres-la-fin-de-l-apartheid-seuls-les-riches-sont-libres_5455897_3212.html |consulté le=2019-04-28}}.</ref> et à cause de la pandémie de Covid-19 le pourcentage du chômage dépasse 34 % au deuxième trimestre de l'année<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le chômage de masse, une bombe à retardement pour l'Afrique du Sud |url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/le-chomage-de-masse-une-bombe-a-retardement-pour-lafrique-du-sud-1354829 |site=Les Echos |date=2021-10-14 |consulté le=2021-10-17}}.</ref>. ==== Criminalité ==== {{Article détaillé|Criminalité en Afrique du Sud}} {{Article détaillé|Violence sexuelle en Afrique du Sud}} À la suite de l'augmentation des cambriolages au début des [[années 1990]], les Sud-Africains ont commencé à se barricader chez eux, élevant des clôtures et des murs pour se protéger de la rue, puis de leurs voisins. Devant la hardiesse des cambrioleurs, les plus aisés d'entre eux ont installé des détecteurs de mouvement et des alarmes dans leurs maisons puis des grilles électrifiées à {{unité|9000 volts}} et des barrières à infrarouges. Les malfaiteurs s'en sont alors pris à leurs victimes devant chez elles, leur mettant un pistolet sur la tempe pour les forcer à ouvrir leur maison et à désamorcer le système d'alarme<ref name="La sécurité n">{{Article |langue=fr |titre=La sécurité n’a pas de prix |périodique=[[Courrier international]] |date=2009-01-28 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2009/01/29/la-securite-n-a-pas-de-prix |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Les habitants aisés de [[Johannesbourg]] se sont retranchés dans des quartiers aux allures de forteresses, murés et sécurisés, uniquement accessibles par un portail surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si dans ces quartiers la criminalité a chuté, parfois de 70 %, les municipalités ont souvent cependant interdit de se barricader de la sorte, afin notamment d'éviter le repli des Blancs entre eux<ref name="La sécurité n" />. D'après le journal ''[[Le Monde]]'' du {{date|28 décembre 2004}}, l'Afrique du Sud bat des records en matière de criminalité : on y compte environ {{unité|25000 meurtres}} par an, {{unité|30000 tentatives}} de meurtre, plus de {{unité|50000 viols}} et environ {{unité|300000 cambriolages}}. Le taux de violence sexuelle en Afrique du Sud était, en 2000, le plus élevé au monde. En 2009, on estimait qu'un Sud-Africain sur quatre avait commis un viol<ref>{{Article |langue=en-GB |prénom1=David |nom1=Smith |titre=Quarter of men in South Africa admit rape, survey finds |périodique=[[The Guardian]] |date=2009-06-17 |issn=0261-3077 |lire en ligne=http://www.guardian.co.uk/world/2009/jun/17/south-africa-rape-survey |consulté le=2017-01-15}}.</ref>, qu'un enfant était violé toutes les trois minutes<ref>{{Article |langue=en |titre=Child raped every 3 min report |périodique=News24 |date=2009-06-03 |lire en ligne=http://www.news24.com/Africa/News/Child-raped-every-3-min-report-20090603 |consulté le=2017-01-15 }} « This means that about 530 child rapes take place every day - one rape every three minutes », said spokesperson Mariana Kriel., news24.com, 3 juin 2009.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=South Africa's shame: the rise of child rape « As the global spotlight turns on the World Cup host, charities demand action as 200,000 children are assaulted a year » |périodique=[[The Independent]] |date=2010-05-16 |lire en ligne=https://www.independent.co.uk/news/world/africa/south-africas-shame-the-rise-of-child-rape-1974578.html |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. En 2013, les statistiques avancent que « 40 % des Sud-Africaines seront violées dans leur vie »<ref>{{Article |langue=fr |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=L'Afrique du Sud malade de ses viols |périodique=Le Point |date=2013-02-26 |lire en ligne=http://www.lepoint.fr/societe/l-afrique-du-sud-malade-de-ses-viols-26-02-2013-1632568_23.php |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. En 2005, l'Afrique du Sud a compté quelque {{unité|19000 personnes}} assassinées, {{unité|55000 personnes}} violées et {{unité|120000 attaques à main armée}} selon les chiffres cités par le ''Sunday Times''. Pour les années 2007 et 2008, les statistiques ont encore recensé quelque {{unité|240000 cambriolages}} chez les particuliers, pas moins de {{unité|60000 vols}} dans les magasins, les usines et les bureaux, près de {{unité|140000 cas}} de dégradation lourde de matériel, ainsi que {{unité|18487 assassinats}} et {{unité|18795 tentatives}} de meurtre. Les violences se concentrent au [[Le Cap|Cap]], à [[Durban]], mais aussi à [[Johannesbourg]] et à [[Pretoria]]. Les fermiers sont aussi fréquemment victimes d'attaques<ref>[http://majorityrights.com/index.php/weblog/comments/a_genocide_in_south_africa/ A genocide in South Africa] Interpol’s global murder figures for South Africa are about double the number of “recorded murders”, the farm murder rate is four times the official South African murder average.</ref>. Ainsi, presque tous les habitants d'Afrique du Sud ont une fois dans leur vie fait l'expérience directe de la criminalité<ref name="courrierinternational.com">{{Article |langue=fr |titre=La sécurité n'a pas de prix |périodique=[[Courrier international]] |date=2009-01-27 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2009/01/27/la-securite-n-a-pas-de-prix |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. L'État sud-africain dispose pourtant de {{unité|200000 policiers}} et de {{unité|60000 militaires}} pour rétablir l'ordre et la sécurité mais les agents de police sont généralement mal formés et mal payés. La police fait elle-même surveiller certains commissariats par des sociétés privées<ref name="La sécurité n" />. Ces dernières, qui emploient {{unité|420000 agents}} de sécurité privés, sont à ce jour chargées de la protection d'un million et demi d'entreprises et de foyers sud-africains<ref name="courrierinternational.com" />. En septembre 2011, les chiffres officiels de la criminalité indiquent à nouveau une forte baisse dans presque tous les types de crimes ({{unité|15940 meurtres}} {{incise|pour comparaison 662 au [[Royaume-Uni]]}}, tentatives de meurtre, cambriolages, violences), confirmant la nette tendance des années précédentes. Le nombre de meurtres qui avait atteint il y a quelques années des records mondiaux, est retombé à des valeurs semblables aux années précédant la fin de l'apartheid en 1994. Seuls les explosions des distributeurs de billets, ou encore les crimes liés à la consommation de drogue ou d'alcool dont la répression a été renforcée, ont augmenté<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Good news – the cops are winning |url=http://www.iol.co.za/news/crime-courts/good-news-the-cops-are-winning-1.1133602 |site=iol.co.za}}.</ref>. Ces chiffres sont toutefois à relativiser car les taux et les modalités de déclarations de crimes sont plus performants en Afrique du Sud que dans le reste de l'Afrique subsaharienne. Si en 2013, le taux d'assassinats était encore de 31,8/{{formatnum:100000}}, c'est déjà deux fois moins qu'en 1994. C'est moins qu'en [[Côte d'Ivoire]] (56,9/{{formatnum:100000}}) qui arrive juste derrière la Jamaïque et le Honduras au niveau mondial. C'est aussi moins qu'en [[Zambie]] (38 pour {{unité|100000 habitants}}), en [[Ouganda]] (36,3), au [[Malawi]] (36) et au [[Lesotho]] (35,2)<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Sabine Cessou |titre=Les pays d'Afrique où l'on se tue le plus |url=http://www.slateafrique.com/100213/criminalite-les-pays-d-afrique-ou-l-on-se-tue-le-plus |site=slateafrique.com |date=4 janvier 2013}}.</ref>. == Économie == [[Fichier:Annual per capita personal income by race group in South Africa relative to white levels.svg|lang=fr|vignette|Revenu personnel par habitant annuel, par groupes raciaux en Afrique du Sud par rapport aux niveaux du groupe racial blanc.]] {{Article détaillé|Économie de l'Afrique du Sud}} [[Fichier:Joburg top.jpg|vignette|gauche|[[Johannesbourg]].]] [[Fichier:Rhone Manor - South Africa.jpg|vignette|Propriété viticole sud-africaine.]] Longtemps première puissance économique du continent, le [[produit intérieur brut]] (PIB) de l'Afrique du Sud est<ref name="GDP.xls">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Gross domestic product 2010 |url=http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/GDP.pdf |site=worldbank.org}}.</ref>, depuis 2014, classé derrière celui du [[Nigeria]] à la suite d'un changement de calcul statistique bien que ce pays demeure largement derrière l'Afrique du Sud pour ce qui est du développement ou du [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]]<ref name="Point2014" />. Pays [[capitalisme|capitaliste]] favorable à l'[[économie de marché]], l'Afrique du Sud a opté pour un [[libéralisme économique]] tempéré par une forte implication de l'État afin de réguler l'économie, de modifier la répartition inégalitaire des richesses et d'assurer une meilleure protection des catégories sociales historiquement et économiquement les plus défavorisés. L'Afrique du Sud représente un quart du PIB africain avec un [[Taux de croissance économique|taux de croissance]] moyen de 5 % par an<ref name="Point2014" />. Son réseau de transports, ses installations énergétiques (avec la seule centrale nucléaire du continent à Koeberg), en ont fait un pays quasi développé<ref name="Point2014" />. Deux autoroutes transafricaines traversent Afrique du Sud: * [[File:Schild TAH3.svg|18px]] [[Transafricaine 3]], [[Tripoli (ville de Libye)|Tripoli]] - [[Le Cap]] * [[File:Schild TAH4.svg|18px]] [[Transafricaine 4]], [[Le Caire]] - [[Le Cap]] Le pays bénéficie d'un sous-sol riche en matières premières comme l'[[or]], dont il est l'un des principaux producteurs mondiaux, du [[platine]] et des métaux précieux, et surtout d'immenses réserves de charbon, première production minière du pays en 2016<ref name=":0">{{Article |langue=fr|auteur1=Bernadette Mérenne-Schoumaker |titre=Afrique du Sud, les défis énergétiques et miniers d'un pays émergent |périodique=Géoconfluences |date=7 mars 2018 |issn=2492-7775 |lire en ligne=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/afrique-dynamiques-regionales/corpus-documentaire/mines-energie-afrique-sud}}.</ref> En outre, les [[multinationale]]s sud-africaines sont prospères et compétitives sur les marchés internationaux<ref name="ModeleSA">{{Article |langue=fr |auteur1=Fabienne Pompey |titre=Le « modèle sud-africain » doute de lui-même |périodique=Le Monde.fr |date=2008-02-27 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/02/27/le-modele-sud-africain-doute-de-lui-meme_1015263_3212.html |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises africaines, 61 sont sud-africaines<ref name="Point2014" />. En 2023, l’Afrique du Sud est classée en {{59e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}.</ref>. {| class="wikitable centre" |+ Économie de l'Afrique du Sud<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Banque Mondiale |titre=Données de l'Afrique du Sud : 2021 |url=https://donnees.banquemondiale.org/pays/afrique-du-sud |accès url=libre |site=donnees.banquemondiale.org |date=2021 |consulté le=16/10/2022}}.</ref> |- ! scope="row" | PIB | {{nombre|419,95|milliards}} de dollars US - [[Produit intérieur brut|PIB]] (2021) |- ! scope="row" | PIB par habitant | {{unité|6994,2|dollars}} US - [[Parité de pouvoir d'achat|PIB]] (2021) |- ! scope="row" | Taux de croissance | 4,9% (2021) |- ! scope="row" | Taux de croissance de la production industrielle | 6,2 % (2007) |- ! scope="row" | Part dans les importations mondiales | 0,62 % (2006) |- ! scope="row" | Part dans les exportations mondiales | 0,48 % (2006) |- ! scope="row" | Dépenses militaires | 1,3 % du PIB (2008) |- ! scope="row" | Exportations d'armes | {{nobr|39 millions}} de dollars (2005) |- ! scope="row" | Dépenses d'éducation | 5,4 % du PIB (2006) |- ! scope="row" | Consommation électrique | {{formatnum:4884}} kWh par habitant (2004) |- ! scope="row" | Émissions de CO<sub>2</sub> | {{unité|9.19|tonnes}} par habitant (2004) |} === Classement des principales puissances économiques en Afrique === {| class="wikitable centre" |+ Trois plus grandes économies africaines en 2013<ref>{{Article |langue=en-GB |titre=Nigeria becomes Africa's biggest economy |périodique=BBC News |date=2014-04-06 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/business-26913497 |consulté le=2017-01-15}}.</ref> ! scope="col" | Rang ! scope="col" | État ! scope="col" | PIB |- | 1 | {{drapeau2|Nigeria}} | {{nobr|510 milliards}} de dollars US |- | 2 | {{drapeau2|Afrique du Sud}} | {{nobr|370 milliards}} de dollars US |- | 3 | {{drapeau2|Egypte}} | {{nobr|350 milliards}} de dollars US |} === Discrimination « positive » === {{article connexe|Black Economic Empowerment|Broad-Based Black Economic Empowerment}} Depuis 1994, les autorités sud-africaines ont mis en œuvre une politique d{{'}}''{{langue|en|affirmative action}}'' ou ''{{langue|af|regstellende aksie}}'' ([[discrimination positive]]), visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs du pays (administration, services publics et parapublics, sociétés nationalisées et privées). Ainsi, dans de nombreux secteurs, des Blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une indemnité de départ. Un des résultats fut l'appauvrissement d'une partie de cette minorité blanche (10 % de ses membres vivent aujourd’hui avec {{unité|1000 euros}} par an). Ce programme a cependant contribué au développement d'une classe moyenne noire. Les ''black diamonds'', qui gagnent plus de {{unité|6000 rands}} par mois ({{unité|520 euros}}), représentent environ 10 % de la population noire mais ceux-ci sont en général très endettés et souffrent de l'augmentation régulière des taux d'intérêt. Il est également reproché à cette politique de discrimination positive de ne favoriser qu'une toute petite partie de la population des noirs, ceux qui sont diplômés, vivant dans des centres urbains<ref name="ModeleSA" />. Par ailleurs, une étude rendue publique en 2006, et portant sur la période 1995-2005, montre que les blancs qualifiés émigrent en masse : en dix ans, 16,1 % des Sud-Africains blancs auraient quitté le pays. À la suite des critiques des partis d'opposition, le gouvernement sud-africain redéfinit sa politique de discrimination positive en cherchant à favoriser le retour au pays de ces expatriés trop nombreux et trop qualifiés. C'est la vice-présidente [[Phumzile Mlambo-Ngcuka]] qui est chargée de mettre cette réforme en œuvre en promouvant des salaires incitatifs à ceux qui reviendraient au pays<ref>{{Lien web |nom1=Gbadamassi |prénom1=Falila |titre=Les Blancs qualifiés fuient l'Afrique du Sud |url=http://www.afrik.com/article10510.html |site=afrik.com |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. En {{date-|juillet 2008}}, l'écrivain sud-africain [[André Brink]] s'en prend à la mise en œuvre de la politique de discrimination positive constatant que l’application de celle-ci a {{Citation|atteint des extrêmes ridicules qui ont conduit à l’exil bon nombre des personnes les plus qualifiées et les plus habiles du pays, tandis que le gouvernement et ses officines remplacent avec constance la compétence réelle par la médiocrité et l’infériorité}}<ref>André Brink, Jean-Charles Burou, [http://www.liberation.fr/rebonds/340872.FR.php Ténèbres à midi], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date|24 juillet 2008}}.</ref>. En {{date-|août 2008}}, des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place par [[Jacob Zuma]], reconnaissaient, auprès des entrepreneurs et des représentants de la minorité blanche, les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et promettaient d'infléchir la politique du prochain gouvernement qui succéderait à celui de [[Thabo Mbeki]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Ce jour-là : le 12 janvier 1988, début de la bataille de Cuito Cuanavale, apogée de la présence cubaine en Afrique |périodique=JeuneAfrique.com |date=2017-01-13 |lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/pays/afriquedusud/article_depeche.asp?art_cle=AFP44228leparnosiar0 |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Ainsi, [[Mathews Phosa]], trésorier général de l’ANC, reconnaissait le {{Citation|déficit de compétences dans des secteurs comme la gestion financière, les technologies de l’information, la gestion du système judiciaire et des questions sécuritaires}} causé par la pratique de la discrimination positive. Il indiquait par ailleurs que le {{Citation|personnel Blanc qualifié serait bien accueilli par la prochaine administration}} en 2009. === Réforme agraire === {{Article détaillé|Agriculture en Afrique du Sud|Élevage bovin en Afrique du Sud}} [[Fichier:JNB-MRU 22.08.2009 11-31-05.jpg|vignette|Terres agricoles en Afrique du Sud.]] Après la [[seconde guerre des Boers]] (1899-1902), la spoliation des populations noires a été institutionnalisée. En 1913, le [[Natives Land Act]] limite la propriété foncière des personnes noires à 7 % du territoire (étendu à 13 % en 1936). Quatre millions de paysans perdent alors les terres qu'ils possédaient encore et deviennent généralement métayers ou mineurs, une main d’œuvre peu couteuse pour les propriétaires<ref name=":1">{{Article |auteur1=Cédric Gouverneur |titre=En Afrique du Sud, la terre n’éponge pas le sang |périodique=Le Monde diplomatique |date=octobre 2019 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/10/GOUVERNEUR/60474}}.</ref>. En 1994, 87 % des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place est de redistribuer 30 % des terres aux populations noires d’ici 2014<ref name="Jager">{{Lien web |langue=fr |titre=Les De Jager, fermiers blancs du Limpopo|url=http://www.rfi.fr/actufr/articles/112/article_80128.asp |site=rfi.fr |date=14/04/2009 |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Selon le procédé mis en place, l’État sud-africain rachète les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Les deux tiers des {{unité|79000|réclamations}}, enregistrées avant la date butoir fixé au {{date|31|décembre|1998}}, sont satisfaites mais il s'agit majoritairement de terres en zones urbaines et non dans les régions agricoles<ref name="Prier">Pierre Prier, [http://www.lefigaro.fr/international/2008/11/25/01003-20081125ARTFIG00012-le-desarroi-des-fermiers-blancs-d-afrique-du-sud-.php Le désarroi des fermiers blancs d'Afrique du Sud], ''Le Figaro'', 24 novembre 2008.</ref>. En 2006, seules un peu plus de 3 % des terres concernées avaient effectivement été redistribuées<ref name=":1" />. L'objectif de 30 % est par la suite repoussé à 2025<ref>[http://www.rfi.fr/afrique/20101014-afrique-sud-question-terre-pose-toujours-probleme Afrique du Sud : la question de la terre pose toujours problème], article de [[Radio France internationale]] du {{date|14|octobre|2010}}.</ref>. La loi prévoit que les descendants des fermiers noirs, dépossédés par la force ou injustement indemnisés dans le cadre des lois adoptées depuis 1913, peuvent demander la restitution de leurs terres. En {{date-|juillet 2005}}, la majorité des {{unité|4000|participants}} au « Sommet sur la terre », a recommandé des expropriations alors que la vice-présidente [[Phumzile Mlambo-Ngcuka]] demandait d'« importer des experts du Zimbabwe ». À la mi-2011, sur {{nombre|24.6|millions}} d’hectares, près de {{nobr|2 millions}} d'hectares (8 %) ont été transférés à {{nombre|1,2 |million}} de noirs alors que {{unité|60000|blancs}} possèdent et gèrent 80 % des surfaces cultivables. Selon d’autres estimations, la part des transferts ne serait pas supérieure à 5 %<ref name="réformeJA">{{Article |langue=fr |titre=Une réforme agraire complexe et sous haute tension |périodique=JeuneAfrique.com |date=2011-09-01 |lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110901164450/agriculture-conflits-manifestation-ancafrique-du-sud-une-reforme-agraire-complexe-et-sous-haute-tension.html |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Ce faible pourcentage s'explique par la volonté de l’État sud-africain d’éviter un effondrement de la production comme au Zimbabwe voisin au début des années 2000, parce que de nouveaux acquéreurs, incapables de maintenir des rendements équivalents, ont eux-mêmes revendu leurs terres, et surtout parce que le gouvernement devrait débourser jusqu'à {{nobr|5 milliards}} d’euros pour dédommager les propriétaires pour atteindre les 30 % escomptés<ref name="réformeJA" />. Le gouvernement ne veut pas que cette redistribution affecte la rentabilité économique de ces terres (l'Afrique du Sud est un [[pays émergent]] où l'agriculture ne représente cependant que 3 % du PIB). Dans la [[Limpopo (province)|province du Limpopo]], 90 % des terres agricoles font l’objet de réclamations mais les restitutions effectuées ont majoritairement tourné au désastre, marqué par une sous-exploitation de ces terres laissées en déshérence, faute d'encadrement technique et financier<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Valérie Hirsch |titre=Expropriation du premier fermier blanc |url=http://www.rfi.fr/actufr/articles/071/article_39554.asp |site=rfi.fr |date=02/11/2005 |consulté le=2017-01-15}}.</ref>. L’[[Université de Pretoria]] estime ainsi que dans 44 % des cas, la production a significativement baissé quand elle n'a pas tout simplement cessé dans 24 % des cas<ref name="Jager" />. Le {{date|31|août|2011}}, sous la pression politique de [[Julius Malema]], le jeune chef de la ligue de jeunesse de l'ANC, le ministre de la Réforme agraire présente un nouveau projet de redistribution des terres dont l'objectif est de restreindre la propriété foncière privée, de restreindre l’achat de terres par des étrangers mais aussi de transférer des terres appartenant aux Blancs à des agriculteurs noirs<ref name="réformeJA" />. L'Afrique du Sud est au [[Histoire de la culture du coton#Leaders d'Afrique de l'est, du sud et du nord|palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010]] et [[Histoire du thé#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|neuvième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010]], dominé par le [[Kenya]]. Le secteur agricole doit cependant faire face à la [[sécheresse]] : dans la province du Cap, celle-ci a fait baisser la production de 20 % en 2019<ref name=":1" />. En 2018, {{nombre|30000|fermes}} commerciales emploient environ {{nombre|840000|ouvriers}} agricoles. Les conditions de vie de ces derniers sont souvent difficiles ; beaucoup vivent dans des taudis dépourvus d'eau courante. La directrice de l'association pour l'avancement rural, Laurel Oettle, souligne que « les saisonniers n'ont pas de revenus pendant des mois. Certains sont parfois payés en produits agricoles. Les cas d'abus sexuels sont nombreux. L'accès aux tombes des ancêtres donne lieu à des conflits<ref name=":1" />. » === Réquisition d'actifs d'entreprises par le pouvoir politique === Depuis 1994, pratiquement tous les grands groupes miniers et les banques ont cédé entre 10 et 26 % de leur capital à des noirs, indiens et Coloureds. Dans un premier temps, une petite élite noire, issue des leaders de l'ANC, s'est reconvertie avec succès dans les affaires en bénéficiant de grosses cessions de capital d'entreprises. Le plus riche d'entre eux est [[Patrice Motsepe]] qui est devenu le {{2e}} Noir le plus riche au monde avec {{nombre|3.3|milliards}} de dollars derrière le Nigérian Aliko Dangote avec {{unité|13.3|milliards}} de dollars selon le magazine ''Forbes'' en 2011. Depuis 2000, des objectifs précis ont été négociés dans certains secteurs (mines, banques, distribution du pétrole, etc.). Ainsi, selon la charte minière de 2002, toutes les compagnies doivent céder 26 % de leur capital d'ici à 2014. Les Noirs devront représenter 40 % des cadres en 2009. Les compagnies qui ne respecteront pas ces conditions pourront perdre leurs droits d'exploitation. Un arsenal législatif est d'ailleurs en cours d'adoption. Des objectifs précis seront fixés notamment en matière de cession de capitaux et de promotion interne des Noirs dans les entreprises. Toutes les entreprises y compris les [[Petite ou moyenne entreprise|PME]] devront remplir un bulletin de note (ceux qui auront les meilleures notes auront plus de chance de remporter les marchés publics). Les multinationales sont cependant exemptées. === Fluctuations du rand et inflation === En 2007, la monnaie nationale, le [[rand (monnaie)|rand]], s'était nettement dépréciée par rapport à l'[[euro]] et au [[dollar]]. En 2010-2011 par contre, elle s'est renchérie significativement. En 2012, le rand montre sa résistance face à l'euro. Si en 1970, un rand valait un dollar, la monnaie sud-africaine n'a cessé de se déprécier depuis les années 1980. En {{date||février|2008}}, l'euro valait plus de 11 rands alors que le dollar valait 7,50 rands (soit une perte de 12 % de sa valeur depuis le début de la même année). En 2011, l'euro ne vaut plus que 9,90 rands et le dollar vaut 7,10 rands, ce qui semble confirmer la valeur refuge que le rand peut constituer face aux turbulences rencontrées en Europe et aux États-Unis. Depuis lors, en 2011, les taux ont sensiblement baissé, passant de 15 % en 2007 à moins de 9 % en 2011. En 2007, l'[[inflation]] qui avait été jusque-là maîtrisée, atteint 8,6 % alors que la hausse des prix dépasse les 6 %, obligeant la [[Banque centrale sud-africaine]] à augmenter à quatre reprises ses taux d'intérêt<ref name="ModeleSA" />. En 2011, l'inflation retombe à 4 %. === Difficultés structurelles de l'économie sud-africaine === {{article connexe|Sasol}} [[File:GDP per capita development in Southern Africa.svg|thumb|Évolution du PIB réel par habitant de différents pays d'Afrique australe.]] [[Fichier:Old Arts Faculty Building, University of Pretoria.jpg|vignette|[[Université de Pretoria]].]] Dans les [[années 1950]], l'Afrique du Sud avait développé une large gamme d’[[gazéification|hydrocarbures synthétiques]]. Elle y était contrainte par deux facteurs : l'[[Apartheid]], qui avait entraîné un [[blocus]] des produits pétroliers, puis, bien plus tard, en 1979, par l’arrêt des livraisons en provenance de l’[[Iran]], seul fournisseur de l’Afrique du Sud jusqu'à la [[révolution iranienne|révolution qui renversa le régime du Shah]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Stéphane Foucart |titre=Le charbon liquéfié succédera-t-il au pétrole ? |périodique=Le Monde |date=13 novembre 2009 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/11/13/le-charbon-liquefie-succedera-t-il-au-petrole_1266666_3244.html}}.</ref>. En 2008, la croissance sud-africaine a été minée par des coupures d'[[électricité]] qui ont paralysé les grandes villes, provoquent des embouteillages monstres sur les grandes artères et menacent l'économie du pays et de la région, en provoquant notamment la fermeture provisoire des principales mines d'[[or]], de [[platine]] et de [[diamant]]. À la suite de cette crise qui remet en cause l'activité salariée de {{unité|450000|personnes}}, le gouvernement fait son mea culpa pour n'avoir pas modernisé ou construit de [[centrale électrique|centrales électriques]] depuis la fin de l’apartheid. Cette crise a menacé un temps la valeur du [[Rand (monnaie)|Rand]] en baisse constante à l'époque ainsi que la capacité de l'Afrique du Sud à organiser la [[Coupe du monde de football]] en 2010<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Valérie |nom=Hirsch |titre=La croissance sud-africaine minée par des coupures de courant |url=https://www.liberation.fr/futurs/2008/01/28/la-croissance-sud-africaine-minee-par-des-coupures-de-courant_63616/ |site=Libération |consulté le=2022-02-15}}.</ref>. Ces prévisions alarmistes se sont véritablement vérifiées aux vues des pertes engendrées par la Coupe du Monde de football et ce malgré la mise en marche de nouvelles centrales électriques. Cette Coupe du Monde aura eu un effet dévastateur sur l'emploi, et entraîné des pertes financières estimées à {{nombre|2.1|milliards}} d'euros. 85 % de l'électricité sud-africaine est produite à partir de centrales thermiques fonctionnant au charbon, dont certaines sont vieillissantes<ref name=":0" />. Pour pallier cette pénurie, de nouvelles centrales électriques sont en construction, comme la centrale solaire de [[Khi Solar One]] dans le [[Cap-Nord]], ou le parc éolien West Cost One dans le [[Cap-Occidental]]<ref name=":0" />. Néanmoins, à la fin du mandat du président [[Thabo Mbeki]] en 2008, de nombreuses faiblesses ou erreurs de sa gestion sont mises en exergue par la presse occidentale, notamment la dégradation de l'état des routes (qui demeure le meilleur réseau routier d'Afrique, devant celui du [[Maroc]]), les carences du système de santé publique<ref name="ModeleSA" />, la dégradation des hôpitaux publics et des écoles publiques. La corruption et l'inefficacité de l'administration, par manque de personnel, de motivation et de moyens complètent le tableau des difficultés structurelles auxquelles fait face l'Afrique du Sud<ref>[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/02/27/la-difficile-fin-de-regne-de-thabo-mbeki-coupe-de-la-population-et-pietre-mediateur-africain_1016189_3212.html#ens_id=1016302 La difficile fin de règne de Thabo Mbeki, coupé de la population et piètre médiateur africain], article de Fabienne Pompey dans ''[[Le Monde]]'' du {{date|28|février|2008}}.</ref>. En 2018, d'après la géographe spécialiste de l'énergie [[Bernadette Mérenne-Schoumaker]], l'un des grands défis de l'économie sud-africaine est de diversifier son [[mix énergétique]] dans l'optique d'une [[transition énergétique]], sans abandonner un secteur minier qui représente plus de {{unité|455000|emplois}} dans un pays où le chômage dépasse 27 %<ref name=":0" />. === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme en Afrique du Sud}} L'Afrique du Sud connaît un essor touristique continu<ref name="géobook">Géobook {{nobr|100 pays}} {{unité|6000|idées}}.</ref>. La découverte des [[parc national|parcs nationaux]] et autres réserves d'animaux aux excellentes structures d’accueil reste l'un des arguments principaux du séjour, mais le pays présente de nombreux autres attraits. ==== Faune ==== En partant du nord-est vers le sud-ouest, on trouve en Afrique du Sud l'une des plus grandes diversités d'animaux du continent<ref name="géobook" />{{,}}<ref>''Afrique du Sud 2011'' Dominique Auzias Jean-Paul Labourdette. {{p.|31}}.</ref> : * Les « [[Big five (chasse)|Big Five]] » (terme de [[chasse]] réunissant [[buffle]]s, [[éléphant]]s, [[léopard]]s, [[lion]]s, [[rhinocéros]]) sont présents ainsi que les [[girafe]]s et les [[guépard]]s, dans le plus grand ({{unité|350|km}} de long, {{unité|55|km}} de large) des vingt-deux parcs nationaux sud-africains, le [[parc national Kruger]] ; l'aspect particulier de la [[Brousse (végétation)|brousse]] (végétation parsemée d'arbustes), ses animaux rares ([[lycaon (animal)|lycaon]], [[rhinocéros noir]]) et le séjour dans des [[Loge de safari|loges de safari]] en font une destination touristique importante. * Au sud du [[Eswatini]], la [[réserve d'Hluhluwe-Umfolozi]] tire son intérêt de la présence des ''Big Five'' mais aussi des [[rhinocéros blanc]]s, espèce très rare qui a échappé à l'extermination<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=25 Most Beautiful Places In South Africa|url=https://arrestedworld.com/beautiful-places-in-south-africa/|site=ArrestedWorld|date=2020-05-11|consulté le=2020-05-15|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>. * Les [[marais]] de la région de Santa Lucia, dans le [[KwaZulu-Natal]], abritent des [[hippopotamidae|hippopotames]], des [[crocodile]]s et nombre d’espèces d'[[oiseau]]x. * Dans la province du Nord-Ouest, le [[Réserve de chasse Pilanesberg|parc national Pilanesberg]] accueille des [[rhinocéros blanc]]s, des [[zèbre]]s, des [[buffle]]s, des girafes. * Non loin du [[Le Cap|Cap]] se trouvent les réserves d'oiseaux sauvages du lagon de {{Lien|langue=en|trad=Langebaan|fr=Langebaan|texte=Langebaan}} et de {{Lien|langue=en|trad=Lambert's Bay|fr=Lambert's Bay|texte=Lambert's Bay}}. * À mi-distance du Cap et de Port Elizabeth, il est également possible de visiter des fermes d'[[autruche]]s autour d'[[Oudtshoorn]]. * Situé au nord de Port Elizabeth, [[Parc national des Éléphants d'Addo|Addo]] est un [[parc national]] réputé pour ses [[éléphant]]s. * Dans les [[Prairies, savanes et terres arbustives tempérées|savanes]] du [[désert du Karoo]] vivent les [[springbok]]s, une espèce d'[[antilope]] du sud de l'Afrique. * On les retrouve dans le [[parc transfrontalier de Kgalagadi]], aux confins de la [[Namibie]] et du [[Botswana]], où ils voisinent avec les [[lion]]s, les [[guépard]]s, les [[zèbre]]s, les [[gnou]]s, les [[suricate]]s (petites [[Herpestidae|mangoustes]] {{pour qui|« stars »}} de l'endroit) et de nombreuses espèces d'[[oiseau]]x, dont l'[[aigle martial]]. ==== Paysages et randonnées ==== Un élément notable des paysages sud-africains est une longue barrière montagneuse, le [[Drakensberg (chaîne de montagnes)|Drakensberg]], qui court des confins du Mozambique jusqu'à la province du Cap. Les panoramas que le [[Drakensberg (chaîne de montagnes)|Drakensberg]] a engendrés dans le Transvaal, tout particulièrement ceux du [[Blyde River Canyon]] ({{unité|26|km}}) comptent parmi les plus beaux du pays. Ils attirent les randonneurs dont les plus chevronnés se lancent, à l'est du KwaZulu-Natal et du pays zoulou, vers les sommets au-dessus de {{unité|3000|m}} de Cathedral Peak ou du [[parc national de Royal Natal]]. Au sud, les paysages gagnent en diversité : on peut aussi bien apprécier les reliefs tourmentés et déchiquetés de la région désertique du Karoo et de la [[parc national de Camdeboo|vallée de la Désolation]] que la douceur de la [[route des vins#Afrique du Sud|route des vins]], à l'est du Cap. Les [[huguenot]]s chassés de France se sont installés dans cette région : « le coin des Français » ''({{langue|af|Franschhoek}})'' et ces [[vignoble]]s en sont un fort symbole. On peut également choisir des visites ponctuelles : tout près du Cap, le [[jardin botanique national de Kirstenbosch]], le plus riche du pays grâce à ses {{unité|4500|espèces}}, ou les [[grottes du Cango]], réputées notamment parce qu'elles renferment des fresques et des motifs [[San (peuple)|sans]]. D'autres peintures et gravures bochimans sont visibles dans le [[KwaZulu-Natal]], le long de la frontière est du [[Lesotho]] ([[parc national de Royal Natal]], {{Lien|langue=en|fr=Giant's Castle}}), où il est aussi possible de se familiariser avec les coutumes du peuple [[zoulous|zoulou]]. Deux curiosités caractérisent la région du [[Orange (fleuve)|fleuve Orange]] : Les spectaculaires [[chutes d'Augrabies]], d'une hauteur de {{unité|146|m}}, et les mines de diamant de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]]. La majorité de ces sites bénéficient d'une excellente structure touristique et d'un important réseau national de grandes randonnées. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:South Africa | wikivoyage = Afrique du Sud | wiktionary = Afrique du Sud | wikinews = Catégorie:Afrique du Sud }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Robert Lacour Gayet |titre=Histoire de l'Afrique du Sud |éditeur=Fayard |collection=Découvertes |année=1970}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Tidiane N'Diaye]] |titre=Mémoire d'errance |lieu=Paris |éditeur=Editions A 3 |année=1998 |pages totales=206 |isbn=978-2-844-36000-7 |titre chapitre=La bataille d'Isandhlawana}} * {{Ouvrage |auteur1=Tidiane N'Diaye |titre=L'empire de Chaka Zoulou |lieu=Paris, Budapest, Turin |éditeur=l'Harmattan |collection=Études africaines |année=2002 |pages totales=218 |isbn=978-2-747-51920-5}} * {{Ouvrage |auteur1=[[François-Xavier Fauvelle|François-Xavier Fauvelle-Aymar]] |titre=Histoire de l'Afrique du Sud |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Seuil |année=2006 |isbn=978-2-020-48003-1}} * {{Ouvrage |auteur1=Guillaume Chassang |titre=L'Afrique du Sud en territoire Xhosa : une société fragmentée et divisée |lieu=Paris |éditeur=Société des écrivains |année=2007 |isbn=978-2-748-03642-8}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Dominique Lapierre]] |titre=Un arc-en-ciel dans la nuit : récit |lieu=Paris |éditeur=Laffont |année=2008 |isbn=978-2-221-11105-5}} * {{Ouvrage |auteur1=Paul Coquerel |titre=L'Afrique du Sud : une histoire séparée, une nation à réinventer |éditeur=Gallimard |collection=Découvertes |année=2010}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Georges Lory]] |titre=Afrique du Sud |éditeur=Karthala |année=2010}} * {{Ouvrage |auteur1=Didier et Jessica Reuss-Nliba |titre=Afrique du Sud |éditeur=Grandir |année=2010}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Tidiane N'Diaye]] |titre=Par-delà les ténèbres blanches : enquête historique |lieu=Paris |éditeur=Gallimard |collection=Continents noirs |année=2010 |mois=9 |isbn=978-2-070-13041-2}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Hermann Giliomee]] & Bernard Mbenga|titre=New History of South Africa / Nuwe geskiedenis van Suid-Afrika, |lieu=Le Cap |éditeur= NB Publishers |année=2010 |isbn=}} * {{Ouvrage |auteur1=Gilles Theulié |titre=Histoire de l'Afrique du Sud : des origines à nos jours |lieu=Paris |éditeur=Tallandier|année=2019 |isbn=}} === Romans sur l'Afrique du Sud === * {{Ouvrage |auteur1=[[Alan Paton]] |titre=[[Pleure, ô pays bien-aimé]] |langue originale=en|titre original=Cry the beloved country |lieu=Paris |éditeur=[[Le Livre de poche]] |année=1957 |isbn=2253003042}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Wilbur Smith]] |titre=Quand le lion a faim |année=1964|isbn=9782258056367}} * André Brink, ''Au plus noir de la nuit'', Stock, 1974, {{ISBN|9782253019558}} * {{Ouvrage |auteur1=[[André Brink]] |titre=[[Une saison blanche et sèche]] |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Stock]] |année=1980 |isbn=978-2234012530}} * {{Ouvrage |prénom1=André |nom1=Brink |titre=Un turbulent silence |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Stock]] |année=1982 |isbn=978-2234015470}} * {{Ouvrage |auteur1=[[James A. Michener]] |titre=L'Alliance |langue originale=en|titre original=The Covenant |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil]] |année=1982 |isbn=9782020061728}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Michel de Saint Pierre]] |titre=Les Cavaliers du veld |lieu=Paris |éditeur=[[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]] |année=1986 |isbn=2-226-02781-5}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Wilbur Smith]] |titre=La Piste du Renard |langue originale=en|titre original=Golden Fox |éditeur=Presses de la Cité |année=1991 |isbn=978-2258067417}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Karel Schoeman]] |titre=En étrange pays |langue originale=en|titre original=Another country |éditeur=Phébus |année=1991/2007 |isbn=9782752902375}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[James A. Michener]] |titre=L'alliance |éditeur=Seuil |année=1998|isbn=9782757808276}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Caryl Férey]] |titre=Zulu |éditeur=[[Éditions Gallimard]] |année=2008|isbn=9782072927614}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Wilbur Smith]] |titre=Fortune d'Afrique (Les Feux du désert ; Le Royaume des tempêtes ; Le Serpent vert) |éditeur=Presses de la Cité |année=2009 |isbn=978-2258080478}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Caryl Férey]] |titre=L'Afrikaner de Gordon's Bay |lieu=Paris |éditeur=Syros |année=2010 |isbn=2748509722}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Tidiane N'Diaye]] |titre=L'appel de la lune |éditeur=Gallimard |année=2017|isbn=9782072687440}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Philippe Morvan]]|titre=Les fils du ciel |éditeur=[[Calmann-Lévy]] |année=2021|isbn=9782702167427}} === Films sur l'Afrique du Sud === * 1955 :''[[Tant que soufflera la tempête]]'' de [[Henry King]] * 1964 : ''[[Zoulou (film)|Zoulou]]'' de [[Cy Endfield]] * 1974 : ''[[Gold (film, 1974)|Gold]]'' de [[Peter Hunt (réalisateur)|Peter Hunt]] * 1979 : ''[[L'Ultime Attaque]]'' de [[Douglas Hickox]] * 1988 : ''[[Un monde à part (film)|Un monde à part]]'' de [[Chris Menges]] * 1989 : ''[[Une saison blanche et sèche (film)|Une saison blanche et sèche]]'' d'Euzhan Palcy * 1992 : ''[[La Puissance de l'ange]]'' de [[John G. Avildsen]] * 2005 : ''[[Mon nom est Tsotsi]]'' de Gavin Hood * 2006 : ''[[Au nom de la liberté]]'' de Philip Noyce * 2007 : ''[[Goodbye Bafana]]'' de Bille August * 2008 : ''[[Skin (film, 2008)|Skin]]'' d'Anthony Fabian * 2009 : ''[[Invictus (film)|Invictus]]'' de [[Clint Eastwood]] * 2011 : ''[[Ingrid Jonker (film)|Ingrid Jonker]]'' de [[Paula van der Oest]] * 2012 : ''[[Sugar Man]]'' (film, 2012) de [[Malik Bendjelloul]] * 2013 : ''[[Zulu (film, 2013)|Zulu]]'' de [[Jérôme Salle]] * 2013 : ''[[Mandela : Un long chemin vers la liberté|Mandela]]'' de [[Justin Chadwick]] === Articles connexes === * [[Cuisine sud-africaine]] * [[Enko Education]] * [[:Catégorie:Astronomie en Afrique du Sud|Astronomie en Afrique du Sud]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.southafrica.net/ Office de tourisme d'Afrique du Sud] * [http://www.fao.org/countryprofiles/index.asp?lang=fr&iso3=ZAF&subj=1&paia= Profils de pays de la FAO : L'Afrique du Sud] {{Palette|Provinces de l'Afrique du Sud|Histoire de l'Afrique du Sud|Langues en Afrique du Sud|Ministres de l'Afrique du Sud|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines|G20}} {{Portail|Afrique du Sud|Afrique|Commonwealth}} [[Catégorie:Afrique du Sud|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aka
Aka
{{sous-titre| AKA}} {{Autres projets| wikt=AKA| wikt2=Aka| wikt3=aka}} {{voir homophones| AK| Akha| Akka| Haka| Hakha| Hakkas}} {{Homonymie}} == Sigle ou code == === Sigle === {{sigle|3|nocat}} Le [[sigle]] ou l'[[acronymie|acronyme]] '''AKA''' peut signifier : * [[Abstrackt Keal Agram]], un groupe de musique électronique ; * ''{{langue|en|also known as}}'' (« également connu sous le nom de, alias ») ; * ''[[amphibious cargo ship]]'', un type de [[navire]] de l'[[United States Navy]] chargé de transporter des troupes, du matériel lourd et des fournitures à l'appui des [[opération militaire amphibie|opérations amphibies]] et de fournir un soutien d'[[artillerie navale]] lors de ces opérations. === Code === Le [[code (information)|code]] '''AKA''' ou '''aka''' peut faire référence : * aux [[langues tano central|langues akan]], des [[langue]]s parlées au [[Ghana]] et en [[Côte d'Ivoire]], selon le code [[ISO 639]] alpha-3 ; * à {{CodeAviation|A|K|aAITA|[[Ankang]], en Chine}}. == Sciences humaines et sociales == En [[ethnologie]] et en [[linguistique]] : * les [[Aka (peuple)|Aka]] sont un [[peuple]] de [[pygmée]]s [[nomadisme|nomades]] d'[[Afrique centrale]] ; ** l'[[Aka (langue bantoue)|aka]] est une [[langues bantoues|langue bantoue]], parlée par les [[Aka (peuple)|Aka]] ; * la {{lien| trad=Hruso people| fr=Aka (tribu)| texte=tribu Aka}} est une [[tribu (ethnologie)|tribu]] de l'[[Arunachal Pradesh]], en [[Inde]] ; * l'[[aka-bo]] est une [[langue]] du [[Langues des îles Andaman|groupe grand andamanais]], parlée dans la région centrale de la côte est d'[[Andaman du Nord]] et sur l'île Récif Nord ([[Inde]]), aujourd'hui [[langue éteinte|éteinte]]. == Culture et société == === Arts plastiques === * Une ''[[aka-e]]'' est une image ''[[ukiyo-e]]'' entièrement ou en majeure partie imprimée en rouge. === Arts martiaux === * L'[[aka birman]] est une [[forme (art martial)|forme martiale]] ou une séquence de combat réalisée dans le vide, pratiquée dans les [[arts martiaux birmans]]. === Cinéma === * ''[[AKA (film)|AKA]]'' est un [[drame (cinéma)|film dramatique]] [[Cinéma britannique|britannique]] écrit et réalisé par {{lien|Duncan Roy}}, sorti en 2002. * ''[[AKA (film, 2023)|AKA]]'' est un [[cinéma français|film français]] de Morgan S. Dalibert, sorti en 2023. * ''[[Aka Ana]]'' est un [[documentaire]] [[cinéma français|français]] réalisé par [[Antoine d'Agata]], sorti en [[2008 au cinéma|2008]]. === Culture populaire === * Selon une [[légendes urbaines japonaises|légende urbaine japonaise]], [[Aka Manto]] ({{langue|ja|赤マント}}, « le Manteau rouge ») est un esprit masqué vêtu d'un manteau rouge et hantant les toilettes d'établissements scolaires. === Littérature et bande dessinée === * [[Personnages de One Piece|Aka Inu]] est un personnage du [[manga]] ''[[One Piece]]''. * [[Aliens de Dragon Ball#Abo Cado|Gattai Aka]] est un personnage du [[manga]] ''[[Dragon Ball]]''. * ''Naita Aka-Oni'' (« ''[[L'Ogre rouge qui pleurait]]'' ») est un [[conte]] [[japon]]ais écrit par [[Hamada Hirosuke]], publié en 1933. === Marine === * L'[[USS Almaack (AKA-10)|AKA-10]] (1940-1946) est un [[navire de guerre]] [[United States Navy|américain]], de la [[classe (marine)|classe]] Almaack. === Monuments === * La [[maison Édouard Aka]] est une [[maison]] historique située dans le quartier France de [[Grand-Bassam]] ([[Côte d'Ivoire]]), construite dans les [[années 1920]]. === Musique === * ''[[AKA (album de Jennifer Lopez)|A.K.A.]]'' est un [[album (musique)|album]] de [[Jennifer Lopez]]. * ''AKA... What a Life!'' et ''AKA... Broken Arrow'' sont deux chansons de l'[[album (musique)|album]] ''[[Noel Gallagher's High Flying Birds (album)|Noel Gallagher's High Flying Birds]]'', du [[Groupe musical|groupe]] [[Angleterre|anglais]] [[Noel Gallagher's High Flying Birds]]. * [[Aka Moon]] est un [[Groupe musical|groupe]] [[Belgique|belge]] de [[jazz]], fondé en 1992. == Anthroponyme == === Prénom === * [[Aka Akasaka]] (1988-) est un [[mangaka]] et [[écrivain]] [[japon]]ais. === Patronyme === {{Nom de famille}} * [[Basile Aka Kouamé]] (1963-), un [[footballeur]] puis [[entraîneur (football)|entraîneur]] [[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Daniel Aka Ahizi]] (1953-), un [[personnalité politique|homme politique]] [[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Eugène Aouélé Aka]] (1948-), un [[personnalité politique|homme politique]] [[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Hortense Aka-Anghui]] (1933-2017), une [[personnalité politique|femme politique]] [[Côte d'Ivoire|ivoirienne]] ; * [[Jean-Luc Aka-Evy]] (1952-), un [[diplomate]], [[philosophe]] et [[écrivain]] [[République du Congo|congolais]] ; * [[Jonathan Aka]] (1986-), un joueur français de [[basket-ball]] ; * [[Pascal Aka Brou]] (?-?), un [[journalisme|journaliste]] et [[animateur de télévision]] [[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Serge Arnaud Aka]] (1994-), un [[footballeur]] [[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Véronique Aka]] (1959-), une [[personnalité politique|femme politique]] [[Côte d'Ivoire|ivoirienne]] ; * [[Vincent Aka-Akesse]] (1975-), un [[lutte]]ur [[lutte libre|libre]] [[France|franco]]-[[Côte d'Ivoire|ivoirien]] ; * [[Wilfrid Aka]] (1979-), un joueur [[France|franco]]-[[Côte d'Ivoire|ivoirien]] de [[basket-ball]]. === Pseudonyme === {{Pseudonyme| AKA| Aka}} * AKA, de son vrai nom [[Atsutsè Kokouvi Agbobli]] (1941-2008), un [[historien]], [[journalisme|journaliste]], et [[personnalité politique|homme politique]] [[togo]]lais ; * [[AKA (rappeur)|AKA]], de son vrai nom Kiernan Jarryd Forbes (1988-2023), un [[rap]]peur [[Afrique du Sud|sud-africain]] ; * [[Aka Høegh]], de son vrai nom Nukardleq Najâraq Eva Høegh (1947-), une [[artiste peintre|peintre]] et [[sculpteur|sculptrice]] [[groenland]]aise ; * [[Bil Aka Kora]], de son vrai nom Bilgho Akaramata Kora (1971-), un [[auteur-compositeur-interprète]] [[Burkina Faso|burkinabè]] ; * [[Jaybo aka Monk]], de son vrai nom Jérémy Baudouin (1963-), un artiste français vivant et travaillant à [[Berlin]]. == Toponyme == {{Nom de lieu}} === Hongrie === * [[Aka (Komárom-Esztergom)|Aka]], un village et une [[commune (Hongrie)|commune]] du [[comitat]] de [[Komárom-Esztergom]] ; === Japon === * [[Aka (Fukuoka)|Aka]], un village du [[district de Tagawa]] ([[préfecture de Fukuoka]], [[Kyūshū]]) ; * l'[[Aka-gawa]] ({{langue|ja|赤川}}, « la rivière Rouge »), ou simplement l'Aka, un [[fleuve côtier]] coulant dans la [[préfecture de Yamagata]] ([[Honshū]]) et se jetant dans la [[mer du Japon]] ; * [[Aka-jima]], l'une des [[archipel Kerama|îles Kerama]] ([[archipel Nansei]], [[océan Pacifique]]) ; * le [[mont Aka (Yatsugatake)|mont Aka]] ({{langue|ja|赤岳}}/''Aka-dake'', « le mont Rouge »), une montagne culminant à {{Unité|2899|m}} ([[préfectures du Japon|préfectures]] de [[préfecture de Nagano|Nagano]] et de [[préfecture de Yamanashi|Yamanashi]], [[Honshū]]) ; * le [[mont Aka (Daisetsuzan)|mont Aka]] ({{langue|ja|赤岳}}/''Aka-dake'', « le mont Rouge »), un [[stratovolcan]] du [[groupe volcanique Daisetsuzan|groupe Daisetsuzan]] ([[monts Ishikari]], [[Hokkaidō]]) ; === République démocratique du Congo === * l'[[Aka (rivière)|Aka]], une [[rivière]] coulant dans la [[Province orientale (république démocratique du Congo)|Province orientale]]. 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Aïkido
{{En-tête label|BA|année=2008}} {{Infobox Art martial | nom = Aïkido {{langue|ja|合気道}} | autre noms = <!-- autres appellations --> | image = Morihei_Ueshiba_1939.jpg | taille image = 200 | légende = Maître Ueshiba, fondateur de l'aïkido. | domaine = Préhension | forme combat = <!-- degré de violence des duels : semi-contact, full-contact --> | pays = {{Japon}} | fondateur = [[Morihei Ueshiba]] | parents = [[Daitōryū aikijūjutsu]], [[Ju-jitsu]], [[Kenjutsu]], [[Sōjutsu|Sojutsu]], [[jō-jutsu]] | dérivés = <!-- arts ayant dérivés de cet art --> [[Real Aikido]] | célébrités = <!-- pratiquants célèbres --> [[Nobuyoshi Tamura]], [[Morihiro Saito]], [[Tohei Koichi]], [[Christian Tissier]], [[Tadashi Abe]], [[André Nocquet]], [[Hirokazu Kobayashi]], [[Steven Seagal]] | olympique = Non | nbpratiquants = <!-- nombre de pratiquants dans le monde (amateurs et pros) --> | fédération = <!-- si fédération mondiale (peu contestée) --> }} L'{{japonais|'''aïkido'''|合気道|aikidō}} est un [[arts martiaux japonais|art martial japonais]] ([[budō|budo]]), fondé par [[Morihei Ueshiba]] ''[[ōsensei]]'' entre [[1925]] et [[1969]]{{refnec}}. L'aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en [[1940]] sous le nom d’''aikibudō''<ref>À ne pas confondre avec l'[[aïkibudo]] actuel (depuis 1980) issu d'une branche dissidente de l'enseignement de [[Morihei Ueshiba|Ueshiba]], se réclamant d'une filiation antérieure à celle-ci.</ref> et sous le nom aikido en [[1942]] donné par la « Dai Nippon Butoku Kai », organisme gouvernemental visant à regrouper tous les arts martiaux japonais pendant la guerre. Il a été créé à partir de l'expérience que son fondateur avait de l'enseignement des [[koryū|koryu]] (écoles d'arts martiaux anciennes), essentiellement l{{'}}''[[aïkijutsu|aikijutsu]]'' de l'école ''[[daitōryū aikijūjutsu|daitō ryū]]'' et le [[kenjutsu]]<ref>{{harvsp|Westbrook|Ratti|1970|p=16-96}}.</ref> (art du sabre japonais). L'aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l'ère moderne. L'aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant<ref name="Encyclopedia of Aikido">{{Lien web|langue=en|auteur=Stanley Pranin|titre={{langue|en|Encyclopedia of Aikido 2006 by Stanley Pranin}}|url=https://aikidojournal.com/category/encyclopedia/|site=aikidojournal.com|consulté le=27 décembre 2016}}.</ref>. L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de compétition d'aïkido excepté dans le style [[Shodokan]] fondé par [[Shodokan|Kenji Tomiki]] (et de ce fait appelé aussi ''Tomiki ryu'', École Tomiki). De plus, l'aïkido est aussi intimement lié à la religion [[Shinto]]. En 1942, O Sensei Morihei Ueshiba érigea à Kasama (ville située au nord-est de Tokyo) un sanctuaire dédié aux {{nobr|42 dieux}} et déesses protecteurs de l'aïkido : l'{{japonais|Aïki-jinja|合気神社}} est aujourd'hui classé monument historique. {{Sommaire|niveau=2}} == Historique de l'aïkido == {{Article détaillé|Histoire de l'aïkido}} Comme la plupart des ''budō'' modernes ([[judo]], [[karaté]], [[kendo]]…), l'aïkido est l'héritier des arts martiaux développés durant les périodes de guerre, qui furent modifiés lors des périodes de paix ([[époque d'Edo|ère Tokugawa]]) et de la disparition de la classe des [[samouraï]]s ([[ère Meiji|restauration de Meiji]])<ref>{{Lien web|auteur=[[Fédération française d'aïkido, aïkibudo et affinitaires|FFAAA]]|titre=Aïkibudo - FFAAA - Site Officiel - Historique de l'Aïkibudo - L'Aïkibudo|url=http://www.aikibudo.com/02_historique_aikibudo/01_aikibudo.htm|site=www.aikibudo.com|consulté le=27 décembre 2016}}.</ref>. {{Article détaillé|Morihei Ueshiba}} [[Morihei Ueshiba]] était un fervent pratiquant [[shintoïsme|shinto]], il fut également initié à la religion [[budō|Ōmoto-kyō]], au bouddhisme Shingon et au Kototama. Il avait par ailleurs une expérience réelle de la guerre : il participa à la [[Guerre russo-japonaise]], et nombre de ses élèves moururent durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Son parcours, emblématique d'une authentique réalisation spirituelle, passant de techniques guerrières visant à tuer rapidement un adversaire à un art visant l'accomplissement de l'être humain, le conduisit à recevoir la révélation de nouvelles techniques martiales, et à devoir nous transmettre l'« art de paix », dont le but serait d'améliorer l'Homme, d'un point de vue physique mais surtout comportemental (tolérance et paix) et spirituel. {{clr}} == Le terme aïkido == [[Fichier:合氣道.svg|vignette|redresse|alt=Calligraphie des trois caractères composant le terme japonais « aikido »|Calligraphie des trois caractères formant le terme « aikido », de haut en bas : ai, ki, dō.]] Le terme aïkido (''aikidō'' en japonais) est composé de trois [[kanji]]s signifiant : * [[合]] ''ai'' : du verbe ''au'', concorder ; harmonie ; * [[気]] ''[[Qi (spiritualité)|ki]]'' : énergie ; * [[道]] ''dō'' : la voie. Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies »<ref name="Mitsugi Saotome">[[Mitsugi Saotome]], ''Aikido & The Harmony of Nature'', Shambhala, 1986, {{ISBN|978-0-87773-855-8}}</ref>. En effet, le terme « concordance » est plus près du sens japonais original de l’''aiki'' comme étant une action de rencontre (explicité dans la composition du ''[[kanji]]'') que le terme « harmonisation ». L’« harmonie » peut être le résultat souhaité de la pratique de l'aïkido, mais on ne fait pas d'aïkido sans faire concorder les énergies. Comme le fait remarquer Olivier Gaurin<ref name="Olivier Gaurin">Olivier Gaurin, ''Comprendre l'aïkido'', Paris, Les éditions de l'Éveil, 2001, {{ISBN|978-2-84617-018-5}}</ref>, l'aïkido, par la concordance (« mettre les cœurs ensemble »), amène à un résultat où il sera possible de communiquer avec l'« adversaire », chose impossible si on a dans l'idée de l'harmoniser (« amener à une entente, se mettre d'accord », ce qui peut être impossible) ou de le détruire. Un autre problème soulevé est qu'« harmonie » implique souvent une notion d'amitié ou de paix, ce qui est superflu (on ne peut pas être aimé par tout le monde, même si l'on aime soi-même tout le monde)<ref name="Olivier Gaurin"/>. Par exemple, les Japonais utilisent le mot ''wagō'' (和合) pour « harmonie », terme composé de « paix » et de « concorder » : en concordant vers la paix, on crée l'harmonie. Cependant, d’après le fils de Morihei Ueshiba, Kisshomaru Ueshiba, tout l’accent de l’Aïkido était mis {{citation| sur sa nature essentielle : l’amour.}} Le traducteur souligne d’ailleurs que « le premier signe de l’Aïkido « aï » qui signifie harmonie se lit de la même façon que le signe « amour ». Morihei insista de plus en plus sur l’imbrication de ces deux sens. »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Morihei Ueshiba|titre=Budō|éditeur=Éditions Budostore|passage=22}}</ref> Kisshomaru Ueshiba rapporte aussi les propos du fondateur au cours d'une visite à Hawaï : « Je crois que l'aiki - qui naît de l'étude des arts martiaux - peut unir les peuples et donne au Monde son harmonie, dans le véritable esprit du budo, en le baignant d'une force immuable d'Amour.»<ref>{{Ouvrage|auteur1=Morihei Ueshiba|titre=Budō|éditeur=Éditions Budostore|passage=23}}</ref> == Le terme « aïkidoka » == {{japonais|« Aïkidoka »|合気道家|aikidōka}} est la dénomination que reçoivent les pratiquants de l'aïkido. S'il suffit, en dehors du [[Japon]], d'être un pratiquant pour être appelé ainsi, le terme exact est en réalité ''aikishugyosha'', autrement dit, étudiants de l'aïkido.<br /> Au [[Japon]], [[Aïkidoka|le terme]] implique un professionnel qui se voue uniquement à cet art<ref>http://www.aikiautrement.net/public/billet_2013/Aikido_Tadashi_abe_J_zin_tome_1.pdf</ref>. Ailleurs, l'usage a cependant conservé une appellation similaire avec les autres arts martiaux japonais, comme les judokas et les karatékas. == Pratique de l'aïkido == [[Fichier:Nikyo omote.jpeg|vignette|''Tachi waza nikyō omote''<br />c.-à-d. technique debout, deuxième principe, forme avant (omote).]] [[Fichier:Ueshiba Mitsuteru (Nippon Budokan, 2017).webm|vignette|Ueshiba Mitsuteru ([[Nippon Budōkan]], 2017).]] L'aïkido est pratiqué par des femmes et des hommes de toutes tailles et âges. Le but de la pratique est de s'améliorer, de progresser (techniquement, physiquement et mentalement) dans la bonne humeur (le fondateur [[Morihei Ueshiba]] insistait beaucoup sur ce point). Ne sont montrées que des techniques respectant le partenaire<ref>Tout comme [[Jigorō Kanō|Jigoro Kano]] n'a pas incorporé au [[judo]] les techniques de [[ju-jitsu|jiu-jitsu]] qu'il jugeait trop dangereuses.</ref>{{,}}<ref name="Olivier Gaurin"/>{{,}}<ref>Voir [[#Concordance des énergies (principe d’aiki)|§ Concordance des énergies]].</ref>. La complexité de cet art demande un haut niveau de pratique dans son utilisation en combat réel. S'il est vrai que les techniques de base reposaient sur des pratiques académiques classiques et étaient adaptées à un style combatif, il reste que l’aïkido n’est pas une pratique qui vise en premier à la bagarre de rue mais un art martial qui prépare autant physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (rester calme en toutes circonstances) que techniquement (respecter la distance de sécurité, trouver l'ouverture, se placer, gérer plusieurs attaques simultanées) au combat en toute situation. Si l'aïkido est une activité physique, voire sportive, il dépasse ce point de vue en intégrant une vision de l’Homme<ref name="saito">« Je t'enseignerai comment être utile aux autres et à la société avec cet art martial. » tel fut le propos tenu par [[Morihei Ueshiba]] fondateur de l'aïkido à [[Morihiro Saitō|Morihiro Saito]] venu requérir son enseignement : [http://aikido-france.net/articles/saito3/ « La rencontre avec Morihei Ueshiba »] extrait du propre témoignage de Morihiro Saito.</ref>. Il existe différents styles d'aïkido répondant à différentes aspirations. Le style le plus répandu est celui initié par le propre fils du fondateur, [[Kisshōmaru Ueshiba|Kisshomaru Ueshiba]], style connu sous le nom d{{'}}''[[Aikikai]]''. Cependant, pour comprendre l’existence d’écoles différentes, il faut prendre en compte le fait que le fondateur de l’aïkido a créé cet art martial et l’a développé tout au long de sa vie. S’il fut un soldat patriote et brillant dans les années 1930, contribuant à la militarisation des esprits en lien avec des organisations secrètes comme la Société du Dragon Noir ou des politiciens d'extrême-droite tels Oawa Shumei, Inoue Nissho et Kozaburo Tachibana, tous membres du groupe ultranationaliste [[Sakurakai]] dont certaines des reunions avaient lieu au Ueshiba Dojo<ref name="prewar1">{{en}}{{Ouvrage |auteur1=Stanley Pranin |titre=Aikido Masters: Prewar students of Morihei Ueshiba |éditeur=Aiki News | année=1993 |passage=85-86 |pages totales=324 |isbn=978-4900586147}}.</ref>, le fondateur de l'aïkido fut profondément bouleversé par l'usage de l'arme atomique en août 1945 et la défaite japonaise qui lui suivit et devint dès lors un pacifiste convaincu<ref name="saito"/>{{,}}<ref name="Aikido par Kisshomaru Ueshiba"/>. Si le patriotisme de Ueshiba ne prête pas à controverse, son pacifisme est bien plus accrédité par ses propos humanistes (voir dans les notes le propos tenu à [[Morihiro Saitō|Morihiro Saito]] venu requérir son enseignement) et par sa contribution aux orientations de l'évolution de l'aïkido que par ses engagements auprès de Onisaburo Deguchi gendre de [[Nao Deguchi|Nao]] fondatrice de l'[[Ōmoto|Omoto Kyo]] organisation sectaire dont les discours [[pacifisme|pacifiques]] et [[internationalisme|internationalistes]] se doublaient d'idéologies et de pratiques à caractère [[fascisme|fascisant]]<ref>[http://fr.aikidojournal.net/archive/2004/2/editorial/ Aïkido Journal : éditorial 10 de février 2004].</ref>. L'aïkido devient le premier art martial japonais à être autorisé par les Autorités américaines qui occupent le Japon en 1948 (création de l'Aïkikaï Hombu dojo) et Ueshiba Senseï situe lui-même dans son interview de 1957 sa conversion au pacifisme vers 1950. En cela il suit parfaitement l'allocution de l'empereur Hirohito lors de la capitulation qui encourageait son peuple à {{Citation|ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir}}. Morihei Ueshiba eut de nombreux disciples, dont certains ont propagé des techniques en perpétuelle évolution. En simplifiant, on distingue trois périodes : celles d'avant-guerre très dures et visant avant tout l'efficacité, puis celles des années Iwama 1942-1952 plus fluides mais conservant atemis et armes, et enfin la dernière période beaucoup plus souple encore. Dans cette dernière période, le fondateur privilégie ''Ikkyo ura'' sur ''Shomen'' à la place de ''Ikkyo omote''. Chaque disciple d'O Senseï a développé une version, maintenant une évolution constante. Tadashi Abe, de retour au Japon, ne reconnaît pas l'aïkido qu'il avait appris à l'Aïkikaï et le quitte. D'autres maîtres enseignent selon leurs sensibilités, créant des styles et des écoles différentes. En France, on compte une vingtaine de styles. À Iwama, au dojo de Saïto Mohiro senseï, on estime que l'aïkido est né en 1942 et on y préserve cette version des origines. Pour ce courant, la simplification qui suivit répondait à un intérêt de popularisation<ref>http://www.aikidotakemusu.org/fr/articles/o-sensei-ne-faisait-pas-daikido?language=en : P. Voarino, O Sensei ne faisait pas d’Aikido.</ref>{{,}}<ref name="aikido-france Pranin">http://aikido-france.net/articles/pranin/index.php?phpLang=fr : lire le texte de Stanley Pranin.</ref>. Ainsi Saïto senseï a-t-il été surpris de découvrir que les techniques du livre ''Budo'' de 1938 étaient exactement celles qu'a pratiquées Ueshiba senseï avec lui pendant des années, sachant que Saïto a commencé l'aïkido en... juillet 1946<ref name="budo">{{Ouvrage |auteur1=Morihei Ueshiba |titre=Budo : Les enseignements du fondateur de l'aïkido |éditeur=Budo Editions |lieu=Noisy-sur-École |année=2013 |pages totales=141 |isbn=978-2-84617-311-7}}.</ref>{{,}}<ref name="aikido-france Pranin" />{{,}}<ref>{{lien web |titre=Le manuel "Budo" de 1938 de O'Sensei fondateur de l'Aikido [eBook] - Aikido Blog (.net) |url=http://aikidoblog.net/fr/livres/extrait-manuel-1938-budo/ |site=Aikido Blog (.net) |date=30-10-2010 |consulté le=15-08-2020}}.</ref>. == La pratique == [[Fichier:Aïkido-shihoo nage.jpg|vignette|''Shiho nage'' ou projection dans les quatre directions.]] [[Fichier:G Blaize Kokiu Nague 2.JPG|vignette|''Kokyu nage'' ou projection « par la respiration ».]] Le fondateur de l'aïkido ne voulait pas entendre parler de compétition. L'accent est mis sur le développement complet de l'individu. Pendant les cours, les élèves observent l'enseignant faire la démonstration d'une technique et travaillent ensuite avec un partenaire pour la répliquer. Ils améliorent ainsi leur technique et leur compréhension de l'art. Le mouvement, le positionnement, la précision et le rythme sont tous des aspects importants dans l'exécution des techniques. Les élèves gagnent également en souplesse et en adaptation en les appliquant. Au niveau débutant, les aïkidokas s'entraînent par deux. L’« attaquant » (''[[Tori et uke|uke]]'', littéralement « celui qui accepte, qui chute », également appelé ''aite''<ref name="Manuel du pratiquant FFAB">{{Lien archive |url=http://perso.wanadoo.fr/aikido.herblay/ManuelPratiquant2003.pdf |titre=Manuel du pratiquant |horodatage archive=20060616005920 |année=2003 |consulté le=25 octobre 2019 |format=pdf}}.</ref>, littéralement « celui qui prête sa main ») déclenche une attaque contre le « défenseur » (''[[Tori et uke|tori]]'' « celui qui saisit », également appelé ''shi''<ref name="budorenshu"/> et parfois ''nage'' « celui qui projette » ou encore ''shite'' « celui qui exécute »), qui la neutralise avec une technique d'aïkido. En Ki Aïkido, ''nage'' et ''uke'' sont utilisés pour indiquer qui va se défendre (et projeter ou contrôler l'autre) et qui attaque (et qui va « recevoir » la technique d'aïkido). En général, la technique est étudiée de la manière suivante : le professeur montre le mouvement, puis le partenaire ''aite'' attaque ''tori'' quatre fois (deux fois de chaque côté : gauche et droite alternativement), puis les partenaires échangent les rôles pour 4 nouvelles attaques et ainsi de suite. Lorsque plusieurs mouvements ont été vus à partir d'une même attaque, le professeur peut faire travailler en « technique libre » (''jiyū waza'') : les rôles ''aite'' et ''tori'' ne changent pas, ''aite'' se relève après chaque mouvement et réattaque immédiatement ''tori'' qui applique la technique qu'il veut ; le placement et le mouvement du corps ainsi que l'endurance (cardio-vasculaire) sont alors travaillés. Parfois, ''tori'' est assailli par plusieurs ''aite'', afin de travailler la réponse à une attaque de groupe (ce travail se nomme ''randori'' bien qu'il soit différent du combat libre pratiqué au [[judo]]). === Composantes d’un mouvement === {{Article détaillé|techniques d'aïkido}} Les mouvements d'aïkido partent de l'attaque d'un des deux partenaires, attaque déclenchée de sa propre initiative par ce partenaire (''uke'') ou suscitée par le pratiquant qui va appliquer la technique (''tori''). Cette attaque peut consister en un coup, une saisie ou une combinaison des deux. Coups et saisies visent en général la partie supérieure du corps. Il y a ensuite trois ou quatre parties qui se retrouvent toujours à la genèse d'une technique d'aïkido même si des variations peuvent être observées d'un style à un autre : * l'absorption : au moment où l'énergie de l'attaque de ''aite'' se libère (l'attaque part), ''tori'' bouge<ref>L'absorption peut se traduire par un déplacement (qui alors se confond avec l'entrée) mais dans certains styles celui-ci est à peine perceptible voire se réduit même à un simple abaissement du centre de gravité de ''tori'' par une accentuation de la mobilisation du [[hypogastre|hara]]</ref> pour modifier la cible ou la trajectoire de l'attaque. C'est dans cette phase que ''tori'' s'approprie l'attaque de ''aite'' au lieu de la subir. * L'entrée : ''tori'' s'esquive par un pivot, avançant sur son côté, etc. Les possibilités sont nombreuses. Il peut également attaquer pour obliger ''aite'' à une réaction de défense et exploiter cette dernière par la suite. * Le déséquilibre : par ses déplacements et mouvements ''tori'' dirige, entretient et amplifie le déséquilibre<ref>Le déséquilibre initial de aite découle directement du fait que l'attaque de ''aite'' a été contrariée par la mobilité de tori, à l'exemple d'une porte qui s'ouvre de manière inattendue alors qu'on s'apprête à la pousser.</ref> en utilisant l'[[énergie cinétique]] et la force de celui-ci. * L'immobilisation ou la projection : ''tori'' projette ou immobilise ''aite''. L'immobilisation s'obtient à l'aide d'une clef (au bras, au poignet…). La projection s'obtient à l'aide de différents contrôles<ref>Parmi ces contrôles on retrouve des clefs identiques à celles qui conduisent aux immobilisations mais également de simples entraves à la liberté de mouvement du partenaire, que ce soit par un positionnement dans l'espace ou des contacts au niveau des articulations empêchant ''aite'' de retrouver son équilibre ou le conduisant à aggraver ce déséquilibre dans la suite de son attaque</ref> au niveau du corps de ''aite'' (tête, coude, poignet…) privant ou dissuadant ce dernier de toute autre issue que la chute au sol. === Richesse des combinaisons de mouvements === {{citation_bloc|Il y a environ {{formatnum:3000}} techniques de base et chacune d’entre elles a 16 variantes… ainsi il en existe quelques dizaines de milliers. Et selon la situation, vous en créez de nouvelles.|Morihei Ueshiba<ref name="Aikido par Kisshomaru Ueshiba">Extrait de [http://aikido.passion.free.fr/?2005/02/20/87-entretien-avec-o-sensei-morihei-ueshiba-et-kisshomaru-ueshiba « Entretien avec O Sensei Morihei Ueshiba et Kisshomaru Ueshiba »] publié en Japonais sous le titre Aïkido par Kisshomaru Ueshiba, Tokyo, Kowado 1957 (pages 198-219), traduit du Japonais par Stanley Pranin et Katsuaki Terasawa, traduit de l’anglais par Philippe Chau, Décembre 2002</ref>}} ==== ''Omote'' et ''ura'' - 表 裏 ==== La plupart des techniques peuvent être réalisées selon deux variantes. Le terme ''omote'' désigne les techniques exécutées en entrant face à l’adversaire et ''ura'' celles exécutées en entrant derrière l’adversaire<ref name="Manuel du pratiquant FFAB"/>(en tournant). Elles correspondent à des possibilités différentes selon l'attaque du partenaire et également à un état d'esprit particulier. Les techniques ''omote'' augmentent donc le risque, car elles exigent d'entrer dans l'attaque de l'adversaire. Leurs réussites requièrent souvent de porter, généralement de manière symbolique, un ''atemi'' (un coup) pour déséquilibrer l'adversaire, le surprendre, le forcer à réagir. <!--{{Référence nécessaire|Il est souvent dit qu'à l'origine les techniques ''omote'' étaient montrées aux élèves extérieurs des écoles de ''ju-jitsu'', et les techniques ''ura'' étaient des techniques enseignées uniquement aux élèves internes à l'école.}}--> ==== ''Irimi'' et ''tenkan'' - 入身 転換 ==== C'est le mouvement des hanches (''koshi'') de ''tori'' qui constitue le principal moteur des techniques, que ce soit pour s'approcher (''irimi'', « entrer ») ou pour tourner (''tenkan'')<ref name="Manuel du pratiquant FFAB"/>. En effet, c'est au niveau des hanches que se situe le centre de gravité d'une personne se trouvant dans une position stable. Le reste du corps (torse, bras) ne sert qu'à relier les hanches de ''uke'' à celles de ''tori'' pour leur transmettre le mouvement et provoquer la chute. Dans la symbolique japonaise, c'est le ''seika tanden'' (le « centre des énergies », situé dans le ventre ''hara'', donc associé aux hanches) de ''tori'' qui est le centre du mouvement<ref>{{lien archive |url=http://www.paris20.aikido.fr/?Transmission |titre=Transmission |site= |horodatage archive=20081113064633 |auteur=André Cognard |année=2007 |consulté le=27 décembre 2016}}.</ref>. Tous les mouvements ont donc une combinaison ''irimi-tenkan''. La rotation (''tenkan'') est parfois appelée ''[[tai sabaki]]'' (rotation du corps) ou ''koshi sabaki'' (rotation des hanches, puisque le mouvement du corps est en fait le mouvement des hanches). Les techniques peuvent utiliser entre autres : * uniquement le principe ''irimi'' : ''tori'' se rapproche de ''uke'' ce qui lui permet d'esquiver l'attaque (l'attaque passe « derrière » ''tori'') et de le déséquilibrer (de « prendre son centre ») ; ce sont les techniques les plus directes, mais aussi les plus compliquées à mettre en œuvre, le principal défaut des débutants étant leur tendance naturelle à entrer en utilisant la force ; * uniquement le principe ''tenkan'' : le corps s'efface, laissant passer l'attaque, et ''tori'' guide ''aite'' ; ''aite'' suit une trajectoire circulaire dont le centre est ''tori'' ; * une combinaison ''irimi-tenkan'' : ''tori'' entre puis pivote ; * une combinaison ''tenkan-irimi'' : ''tori'' pivote, puis entre pour prendre le centre de ''aite''. La majorité des techniques se déclinent en version irimi et tenkan. Les techniques à réaliser pour un passage de ceinture peuvent montrer les deux versions ou se limiter à une. ==== Techniques debout et à genoux ==== Les Japonais vivaient beaucoup assis à même le sol{{référence souhaitée}}. Ils ont donc développé des techniques pour pouvoir faire face à une attaque alors qu'ils étaient assis. Les mouvements peuvent se faire lorsque les deux partenaires sont debout (''tachi waza'', 立技), lorsque les deux partenaires sont assis (''suwari waza'', 座技), ou bien lorsque ''aite'' (l'attaquant) est debout et ''tori'' (le défenseur) est assis (''hanmihandachi waza'', 半身半立技). ===== Travail à genoux : Suwariwaza - 座技 ===== {{Article détaillé|Suwari waza}} Le travail à genoux permet : * de renforcer naturellement la souplesse et la force des jambes ; * de travailler le mouvement (un principe de base est de ne pas compenser la faiblesse technique par la force) ; * d'expérimenter des rapports de taille et de force différents de ceux rencontrés debout ; * de s'obliger à garder le haut du corps à la verticale ; * d'obliger le travail avec les hanches plutôt qu'avec les jambes ; * de travailler le rapport de distance ''tori'' / ''aite'' avec plus de précision. Ce travail peut cependant présenter un risque d'aggraver des problèmes de genou, voire d'en créer s'il est mal pratiqué. Pour cette raison, il est aujourd'hui moins pratiqué<ref>[http://www.leotamaki.com/article-21058484.html] Article de Leo Tamaki sur la pratique à genou</ref>. ===== Hanmi handachi waza - 半身半立技 ===== Dans ce travail, ''aite'', debout, attaque un ''tori'' à genoux. Ce travail cumule les difficultés inhérentes au travail à genoux et le fait que la position debout donne un avantage à ''aite'' en termes de puissance et de capacité de déplacement. Ce travail oblige ainsi à une grande précision dans l'obtention du déséquilibre pour ''tori''. ==== Rôle de l'attaquant (''aïte'', ''uke'') ==== L'aïkido insiste sur le fait que, alors que ''tori'' exécute la technique d'aïkido et sort théoriquement « vainqueur » de chaque rencontre, l'attaquant gagne aussi en expérience en suivant correctement la technique, en étant de façon répétitive « projeté » ou amené au sol et subissant une clef. La plupart du temps, le terme ''aïte'' est préféré en aïkido à celui de ''uke'', car le pratiquant progresse et travaille quelle que soit sa situation et son rôle dans la pratique. Même en tant qu'attaquant, il faut être attentif et prêt, ce qui correspond plus au terme de ''aïte'' alors que pour l'aïkido ''uke'' est plus passif. ''Aïte'' doit rester actif en permanence et toujours garder une attitude martiale, comme s'il cherchait en permanence une faille pour frapper, bloquer, ou retourner la situation ; il existe d'ailleurs des techniques de retournement (''kaeshi waza''), ''aïte'' ne pouvant retourner la situation que s'il a une attitude « parfaite ». La tentative d'échapper à l'action de ''tori'' est par ailleurs le moteur de certains mouvements, comme ''irimi nage'' : ''aïte'' est amené vers le sol en pivotant, et lorsqu'il essaie de se rétablir, ''tori'' utilise ce mouvement pour le projeter en arrière, s'il n'essayait pas de se rétablir, ''aïte'' serait en bien plus mauvaise posture puisque dans l'impossibilité de parer un ''atemi''. Grâce à son travail en tant qu’''aïte'', un pratiquant apprend indirectement les sensations de ''tori''. La progression se faisant dans le même temps pour ''tori'' et ''aïte''. Même s'il existe une certaine codification du travail d’''aïte'', ''tori'' doit être en mesure de pratiquer l'aïkido avec des non aïkidokas. ==== Richesse des combinaisons — ''takemusu aiki'' (武産合気) ==== Il n'existe qu'un nombre relativement réduit de principes techniques, mais chaque technique peut se faire à partir d'une prise ou d'un coup différent de la part de ''uke'', en ''omote'' ou en ''ura'' (mais pas toujours), debout ou à genoux. Ainsi, le nombre de situations est en fait important, sans compter la possibilité, à haut niveau, de changer de technique en cours de route (''henka ōyō waza''), ou bien de retourner la situation (''kaeshi waza'', ''uke'' reprend l'avantage et devient ''tori''). Par ailleurs chaque technique peut posséder un nombre très élevé de variantes. L'exécution de beaucoup de techniques peut de plus être amenée à varier selon les niveaux de pratique<ref name="Aikido par Kisshomaru Ueshiba"/>{{,}}<ref name="saito1">«… Quand il introduisait une technique comportant une saisie à deux mains, les techniques suivantes devaient toutes commencer par la même saisie. O-Sensei nous enseignait deux, trois ou quatre niveaux de techniques. Il commençait par la forme de base et continuait, niveau par niveau, jusqu'à la forme la plus avancée » ainsi témoigne [[Morihiro Saitō]] élève de [[Morihei Ueshiba]] durant de longues années : [http://aikido-france.net/articles/saito3/ « L'entraînement à l'Aiki Dojo »]</ref>. Morihei Ueshiba nommait cette richesse, cette possibilité de « création infinie », ''[[takemusu aiki]]''. Le terme ''takemusu aiki'' désigne l'aïkido comme source de tous les arts martiaux ; non pas sur un plan historique, mais en tant qu'art contenant les éléments de base utilisés dans tous les autres arts martiaux : gestion de la posture, des distances, même si les postures et distances sont différentes dans les autres arts martiaux. ==== ''Meguri'' ==== Mise en place d'une rotation du poignet, permettant de mobiliser ''uke'', de le diriger. Ce mouvement qui part du ''seka tanden'' (centre) est transmis par les chaînes musculaires et énergétiques. La mise en place de ce mouvement a été largement développée par [[Hirokazu Kobayashi]] (1929-1998). ==== Un exemple : ikkyō ==== {{article détaillé|ikkyō}} [[Fichier:aikido ikkyo.svg|vignette|droite|250px|Ikkyō (premier principe) : contrôle du centre par le coude. aucune action n'est effectuée sur le poignet. Le contrôle du centre se retrouve dans toutes les techniques de l'aikido.]] La technique fondamentale ''ikkyō'' — littéralement, « [[numération japonaise|premier]] principe » — Tout le mouvement du corps de ''tori'' est identique à celui d'une coupe au sabre. ''Ikkyō'' peut se faire : * sous la forme ''omote'' : ''tori'' avance en direction de ''uke'' (''irimi'', ''tori'' « entre » et vient « prendre le centre » de ''uke''), et effectue un mouvement de coupe de sabre en direction de la tête de ''uke'' ; il passe devant ''uke'' pour l'amener au sol ; * sous la forme ''ura'' : ''tori'' effectue un mouvement de coupe de sabre (''shomen-uchi''). Puis pivote (''tai sabaki'', ''tenkan'') ; ''tori'' se retrouve dans la même direction de ''uke'', le déséquilibre et la rotation l'amènent au sol. ''Ikkyō'' donc peut se décliner en * ''ai hanmi katate dori ikkyō omote'' : ''uke'' saisit le poignet opposé, ''tori'' entre (''irimi'') en levant les mains et fait la forme ''omote'' ; [[Fichier:aikido ikkyo omote ura.svg|vignette|droite|250px|Ikkyō : formes ''omote'' (devant) et ''ura'' (derrière)]] * ''ai hanmi katate dori ikkyō ura'' : ''idem'' mais forme ''ura'' ; * ''gyaku hanmi katate dori ikkyō omote'' : ''uke'' saisit le poignet lui faisant face, ''tori'' entre (''irimi'') en portant un ''atemi'', saisit le poignet de ''uke'' avec sa main libre puis fait la forme ''omote'' ; * ''kata dori men uchi ikkyō omote'' : ''uke'' saisit l'épaule de ''tori'', ''tori'' frappe ''uke'' à la tête en « piquant » avec les doigts, ''uke'' recule le buste et bloque la frappe ; ''tori'' profite de ce déséquilibre pour pivoter (''tenkan''), entraînant ainsi ''uke'', et fait la forme ''omote'' ; * ''suwari waza shomen uchi ikkyō omote'' : les deux partenaires sont à genou, ''uke'' porte une attaque à la tête, ''tori'' reçoit (pare) avec son bras et effectue ''ikkyō'' sur le bras d'attaque ; *… [[Fichier:Aihanmi katatedori ikkyo ura.ogv|alt=Vidéo de Aihanmi katatedori ikkyo ura|center|Aihanmi katatedori ikkyo ura]] == La pratique des armes == [[Fichier:Aikido at the Japanese Garden 03.jpg|droite|vignette|Travail au bâton contre mains nues : le pratiquant de gauche neutralise une attaque au bâton du pratiquant de droite et l'amène à une chute.]] [[File:Katana-kake aïkido.jpg|thumb|Katana-kake (support) pour armes d'entraînement en aïkido (tantō, bokken et jō)]] En plus des techniques à main nues, l'aïkido comporte l'étude du maniement d'armes en bois : le sabre ou ''[[bokken]] ([[aikiken]])'', le bâton ou ''[[jō (arme)|jō]] ([[Aikijō|aikijo]])'', le couteau ou ''[[tantō]]'', et de façon plus anecdotique, le ''juken'' (baïonnette), arme dans laquelle excellait le fondateur et qui lui avait valu d'en être formateur à l'armée avant et pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905). Le fondateur a réuni dans le ''[[jō (arme)|jō]]'' des techniques de lance, de sabre de [[naginata]] (fauchard) et de Jūkendō (Baïonnette). La technique de sabre qu'il a développée est singulièrement différente du [[kenjutsu]] des [[koryū|koryu]] (écoles traditionnelles). C'est surtout à l'étude de cette dernière que le fondateur consacra son énergie en ce qui concerne les armes. === Histoire === En réalité, Morihei Ueshiba n'a jamais enseigné directement la pratique des armes, ni lors des stages qu'il donnait régulièrement, ni lors des cours qu'il dispensait à l'[[Hombu dōjō|Hombu Dojo]], le dojo central de l'aïkido à Tokyo. Toutefois, comme il les pratiquait presque chaque jour dans son dojo personnel devant un nombre restreint d'élèves, ceci explique leur relative méconnaissance. La transmission de cette pratique s'est faite essentiellement par les plus gradés de ses ''[[uchi deshi]]'' (étudiant admis à résider dans le [[dojo]]) : [[Hikitsuchi Michio]], [[Sadateru Arikawa]] et [[Morihiro Saitō|Morihiro Saito]]. Ce dernier a vécu 23 ans auprès du Fondateur et, après la mort de celui-ci, a regroupé les techniques qu'il avait apprises et il a élaboré différents exercices pour permettre leur enseignement. Il existe ainsi dix kumijo (jo contre jo) et cinq Kumitachi (ken contre ken), tous sujets à de nombreuses variantes, plus ce que le fondateur nommait « son œuvre » : Ki Musubi No Tachi. Leur validité martiale est manifeste, Morihei Ueshiba ayant d'ailleurs étudié de nombreuses koryu. Ainsi, on note des ressemblances évidentes entre certaines techniques du sabre de l'aïkido et celles de la koryu Kashima Shinto Ryu (par exemple, entre « ichi no tachi » —aïkido— et le premier [[kata]] « ipommé » —Kashima Shinto Ryu—). La place des armes dans l'aïkido est l'objet d'un vif débat : peu d'écoles en maîtrisent réellement la pratique et les techniques à mains nues occupent donc généralement l'immense majorité du temps d'étude. Dans la branche [[Iwama-ryū|Iwama ryu]] (élèves de [[Morihiro Saitō|Morihiro Saito]]), la pratique des armes, ''bukiwaza'' (武器技), est mise sur le même plan que celle à mains nues (''taijutsu''). La pratique du ''bokken'' y est appelée ''[[aikiken]]'' et la pratique du ''jō'' ''[[aikijō]]''. Maître Saito expliquait que pour le fondateur, l'aïkido était l'étude du ''bukiwaza'' et du ''taijutsu'', et que ces deux éléments sont indissociables. === Pratique === Par la répétition d'exercices (les ''suburis'' qui peuvent être envisagés comme un alphabet de mouvements élémentaires), le pratiquant vise, entre autres, à réaliser l'unité du corps avec le ''ken'' ou le ''jo'' qui doivent ainsi véritablement devenir le prolongement de son corps. Par extension de ce principe, la sensation doit devenir la même avec un partenaire qui doit être maîtrisé de la même façon et suivant les mêmes principes. La pratique des armes permet également d'appréhender différentes distances face à un ou plusieurs adversaires (''[[maai]]''), de travailler une posture correcte (''shisei'') et de vaincre l'appréhension des armes. Bien que la plupart des techniques d'aïkido (issues principalement des 118 techniques de base du Daito-ryu) soient des techniques développées, non pas à partir de techniques d'armes, mais soit de lutte à mains nues, soit de défense à mains nues contre un attaquant armé, l'étude des armes peut parfois être utile à la compréhension de certaines techniques à mains nues via certains parallèles<ref name="HIPS">{{en}}{{Ouvrage |auteur1=Ellis Amdur |titre=Hidden in Plain Sight: Tracing the Roots of Ueshiba Morihei's Power |éditeur=Edgework: Crisis Intervention Resources PLLC| année=2009 |pages totales=252 |isbn=978-0982376201}}</ref>. En effet, une grande quantité de mouvements est dérivée des techniques utilisées par les guerriers armés<ref name="Aikido and the Dynamic Sphere">{{harvsp|Westbrook|Ratti|1970}}</ref>, ou de techniques utilisées pour désarmer l'adversaire. De plus, la visualisation d'un mouvement avec un sabre donne une conception plus claire du mouvement à effectuer à mains nues. Les techniques de sabre ont eu une grande importance dans l'élaboration de l'aïkido par Maître Ueshiba. On peut aussi considérer que, fondamentalement, une technique d'aïkido ne peut se réaliser efficacement que si « l'entrée », l'instant de mise en relation entre les deux protagonistes au moment de l'attaque, est réussie. C'est l'instant « aïki », fraction de seconde où l'harmonie est ou n'est pas, que le génie martial de Moriheï Ueshiba a su percevoir et développer. La pratique des armes permet de se focaliser principalement sur cet instant. La pratique des armes est très diverse : * ''jo'' contre ''jo'' ; * ''jo'' contre mains nues / mains nues contre ''jo'', pratique appelée « ''jo nage'' » lorsque l'adversaire saisit votre ''jo'' ; ou «'' jo dori'' » lorsqu'il vous attaque avec un ''jo'' ; * ''bokken'' contre ''bokken'', pratique appelée « ''ken tai ken'' » ; * ''bokken'' contre mains nues / mains nues contre ''bokken'', pratique appelée « ''tachi dori'' » ; * ''bokken'' contre ''jo'', pratique appelée « ''ken tai jo'' » ; * ''tanto'' contre mains nues, pratique appelée « ''tanto dori'' » ; * ''juken'' (baïonnette) contre mains nues, pratique appelée « ''juken dori'' » dont Moriheï Ueshiba fut longtemps instructeur pour les armées impériales. L'apprentissage peut comporter plusieurs types d'exercices : * ''[[suburi]]'' : mouvements réalisés seul et destinés à développer la maîtrise des armes et à apprendre différents coups et postures ; * ''[[awase]]'' : applications avec partenaire des ''suburi'' destinées à travailler l'harmonisation ; * ''[[kumijo]]'' et ''[[kumitachi]]'' : séquences de combat stéréotypées avec partenaire ; * ''[[kata]]'' : suite codifiée de coups et techniques pouvant s'exécuter seul ou à plusieurs. Une autre arme est pratiquée dans certaines écoles d'aïkido : le ''bō'' (bâton long) ainsi que le bâton court ou ''[[tambō]]''. La pratique du ''bō'' permet d'abord la juste position des hanches et des pieds, qui est la même qu'à mains nues. Aux [[États-Unis]], certains [[dojo]] enseignent également des techniques de désarmement avec des [[Pistolet (arme)|pistolets]] en mousse ou en bois, tandis qu'en Afrique, certains dōjō pratiquent des techniques de défense contre différents types de [[machette]]s. Au niveau des passages de grade, le travail à mains nues contre le ''[[jō (arme)|jō]]'' ou le ''[[tantō]]'' est généralement exigible à partir du premier [[kyū]]. Le travail au ''[[bokken]]'', contre mains nues ou contre un autre ''[[bokken]]'', est exigible à partir du troisième [[dan (grade)|dan]]. Bien entendu, des différences existent là aussi d'une école à l'autre. == Concordance des énergies (principe d’''aiki'') == [[Fichier:Aikido Tomô.jpg|droite|vignette|Fin d'une technique de projection (''naname kokyo nage'' ou ''sokumen irimi'' selon la nomenclature utilisée). Le pratiquant de gauche vient de déplacer son corps vers sa droite, entraînant la chute de son partenaire.]] L'aïkido se base sur le principe de la « concordance des énergies ». D'un point de vue martial, cela se comprend de trois manières : * unir les énergies de son propre corps (''via'' le ''seika tanden'') pour agir, coordonner les bras et les jambes ; notamment, on s'attache à mouvoir les deux mains ensemble (comme si elles tenaient un sabre) en maintenant une certaine extension des bras, afin de mieux transmettre le mouvement au partenaire (par un effet de levier) et de maintenir une distance de sécurité (gestion de la distance, ''ma ai'') ; * unir les énergies des deux partenaires<ref name="Aikido and the Dynamic Sphere"/> : ''tori'' ne va pas s'opposer à ''uke'' mais va au contraire accompagner son mouvement, s'accorder à son rythme (gestion du rythme, autre sens de ''ma ai'') ; alors que ''uke'' s'attend à rencontrer une résistance, il rencontre en fait le vide, et même une assistance pour poursuivre son mouvement, ce qui provoque sa chute (la sensation est similaire à une porte qui s'ouvre au moment où on essaie de l'enfoncer). Pour prendre une image : lorsque l'on étaie un mur, le mur et l'étai sont en opposition, ils se renforcent mutuellement ; de même si ''tori'' s'oppose à ''uke'', il le renforce sur ses positions, il le stabilise, alors que s'il l'accompagne dans son mouvement, il maintient le déséquilibre ; * agir comme un intermédiaire entre un état de violence et un état où la violence n'est plus : on laisse la violence se déployer où elle ne peut nuire. On peut comparer la personne qui agit de cette façon à un « passeur d'orages » : non pas celui qui empêche les orages de tomber, mais celui qui les dirige de manière qu'ils ne fassent pas de dégâts. Il ne cherche pas à dominer, mais à débloquer là où il y a fixation (sur une émotion, sur la violence ou l'attaque comme telle, etc.). Après le déblocage, il ne conduit pas consciemment la violence – ce serait là une forme de domination – mais la laisse couler vers un endroit où elle ne peut nuire<ref name="Olivier Gaurin"/>. On peut y voir une progression : * partant du niveau psychomoteur (« l'esprit et le corps », unir nos propres énergies) ; * au niveau technique (s'unir avec l'énergie des autres et par là créer un vide) ; * puis au niveau mental (« être » le vide, le non-manifesté, voir ''[[Budō#Budō et spiritualité|Budo > Budo et spiritualité]]''). Il serait bien sûr futile d'essayer d'« être le vide » avant d'être capable d'en créer un ou d'essayer de s'unir avec des énergies extérieures lorsqu’on n’est pas encore capable d'unir ses propres énergies internes. Un concept de progression semblable se retrouve dans l'enseignement du [[Tenshin Aïkido]] : on commence par le ''gō'' (剛, dur : nos techniques sont angulaires, exécutées avec force), ensuite vient le ''jū'' (柔, flexible : nos techniques deviennent flexibles, on se sert de la force de l'autre) et finalement le ''ryū'' (流, flux : nos techniques « coulent » comme de l'eau, on laisse ''passer'' la force de l'autre). Pour cultiver cette notion de l'énergie, on pratique en début et en fin de séance des exercices respiratoires. Dans la symbolique [[taoïsme|taoïste]], ces exercices sont là pour mettre en mouvement l'énergie vitale (le ''[[Qi (spiritualité)|ki]]'', qui signifie aussi le souffle). Morihei Ueshiba était aussi un adepte de la secte [[Shintoïsme|shintoïste]] ''[[Ōmoto|Ōmoto-kyō]]''. Une de ses intentions, en fondant l'aïkido, était de promouvoir la paix et l'harmonie entre les êtres, afin de créer une société meilleure. Le terme « concordance des énergies » renvoie donc également à une conception de la société où les gens coopéreraient entre eux vers la paix et l'harmonie plutôt que de s'affronter. Dans sa dimension mystique la plus extrême, il considérait l'aïkido comme une prière gestuelle, semblable aux ''[[mudrā|mudrâ]]'' [[bouddhisme|bouddhiques]], associée à une prière vocale, le ''[[kotodama]]''. == Forme, attitude et efficacité martiale == L'enseignement de l'aïkido se fait essentiellement par la répétition de techniques de base. La maîtrise de chaque point d'une technique est indispensable à son fonctionnement. Le but de ces formes est aussi de travailler l'attitude<ref name="Aikido and the Dynamic Sphere"/>. En effet, un mouvement ne peut être réussi que si : * ''tori'' est toujours stable, il doit donc avoir une attitude « parfaite » (''shisei'' - 姿勢) ; * ''tori'' gère les ouvertures (possibilités d'attaque) et fermetures (empêcher ''uke'' de contre-attaquer), en gérant les distances, les directions et le rythme du mouvement (''maai'' - 間合) ; * ''tori'' coordonne ses mouvements et les harmonise pour maîtriser ''uke'' sans que celui-ci rencontre une opposition qui lui permettrait de se raffermir (''aiki'') ; * ''uke'' est toujours en déséquilibre, ce qui implique un travail sur les directions, l'extension des bras et la continuité du mouvement (''ki no nagare''). Cette attitude est très importante et indispensable aux progrès. Dans un combat réel, un mouvement ne présentant pas la plus parfaite exactitude est inefficace. L'efficacité martiale, pour un aïkidoka, ne réside pas dans l'agressivité qui mène à la destruction, mais dans l'attitude. Une des manières d'évaluer la justesse martiale est de marquer des ''atemi'' (coups) (par exemple lancer la main ouverte ou le poing vers le visage du partenaire pour simuler un coup de poing) : si ''tori'' a la possibilité de frapper, c'est que son attitude est correcte, et si ''uke'' peut frapper, c'est que ''tori'' a fait une erreur. Le port de tels coups est indispensable sur certaines techniques, la réaction de ''uke'' à ce coup étant utilisée. Mais il n'est pas nécessaire de porter réellement ces coups. Certaines branches de l'aïkido vont jusqu'à supprimer le marquage des ''atemi'', ce qui n'est pas sans susciter des controverses{{référence nécessaire}}. C'est ainsi que l'aïkido peut se prétendre à la fois « martial » et « non-violent » : il n'est pas nécessaire d'être violent pour être efficace martialement, l'être est même contre-productif en aïkido. Pour des raisons pédagogiques, les mouvements sont parfois montrés avec une grande amplitude, alors qu'en combat réel les mouvements courts sont plus efficaces (rapidité et économie d'énergie). Les mouvements se raccourcissent spontanément avec la tension nerveuse (''[[stress]]'') de l'agression, ils raccourcissent également au fur et à mesure de la progression du pratiquant. La pratique régulière et assidue de l'aïkido permet aussi de préparer un individu physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (calme et maîtrise de soi) et techniquement (respect de la distance de sécurité, ouverture, placement, gestion de plusieurs attaques simultanées). === La garde : ''kamae'' - 構え === [[Fichier:Ryote dori.jpg|droite|vignette|La pratiquante de droite vient d'attaquer par une saisie simultanée des deux poignets de face ''mae ryote dori''.]] La garde de base en aïkido est la position ''hanmi'' (''san kaku'' 三角, littéralement « trois points », en triangle). Le pied avant est dans l'alignement de la jambe, le pied arrière ouvert avec un angle d'environ 50° par rapport à l'axe du pied avant. Le poids est réparti sur la plante des deux pieds, les talons très légers. Dans cette position les hanches se placent naturellement de trois quart. Cette position est intermédiaire entre la garde [[iaidō]] (les pieds sont parallèles, les hanches complètement de face) et la garde de [[karaté]], où les hanches sont profilées pour réduire la zone d'impact et permettre d'armer les coups de pied. L'objectif de cette garde est d'obtenir une bonne mobilité dans toutes les directions. On rencontre également la position ''hitoemi'' (一重身). Hitoemi signifie « le corps d'une unique épaisseur ». Hitoemi consiste à se tenir debout en ayant la pointe des orteils sur une même ligne droite. C'est une posture où l'on présente totalement le côté du corps au partenaire. C'est la garde kamae de base au jo ainsi que l'attitude que l'on assume au sabre lorsque l'on exécute tsuki. Excepté dans le style ''[[Yoshinkan|Yoshinkan ryû]]'', il n'y a pas de position particulière pour les mains en aïkido. Le but principal de cette « absence de garde » pour les mains est simple : cela évite de les mettre en avant, et donc de les exposer à une éventuelle arme cachée de l'adversaire (comme un couteau dans la manche). On désigne ceci par l'expression ''shizen tai'' (position naturelle). == La tenue == La tenue de base est le ''[[keikogi]]'' (vêtement d'entraînement), appelé à tort « [[kimono]] ». Il se compose d'une veste et d'un pantalon en [[coton]] blanc. La veste est fermée par une ceinture (''[[obi]]''). Il s'agit du même qu'en judo, bien qu'il existe des vestes spécifiques dont les manches sont raccourcies afin de faciliter la saisie des poignets. Lorsque le [[Professeur (enseignant)|professeur]] estime que l'élève a acquis une technique satisfaisante, il l'autorise à porter le ''[[hakama]]'', une sorte de pantalon flottant noir ou bleu foncé. Cependant, selon les dojos et les écoles, le port du ''hakama'' peut varier : le pratiquant est autorisé à le mettre dès le début (car il s'agit de la tenue traditionnelle), à partir du troisième, deuxième ou premier ''kyū''. L'aïkido se pratique pieds nus sur le ''[[tatami]]'' (ou, à défaut de ''tatami'', sur un tapis), mais l'étiquette enseigne qu'il faut s'y rendre avec des chaussures pour des raisons d'hygiène ; les pratiquants utilisent en général des nu-pieds appelés ''[[zōri]]''. Les ''zōri'' doivent être disposées perpendiculairement au ''tatami'', la pointe en direction de l'extérieur afin de pouvoir repartir rapidement. <gallery> Francisca and Matjaž.jpg Pliage 1.jpg Folding hakama.jpg 061230-0038.jpg </gallery> == Les grades == {{Article détaillé|Ceinture dans les budo|Grade dan}} Morihei Ueshiba donnait initialement à certains élèves des certificats traditionnels d'aptitude. Par exemple, [[Minoru Mochizuki]] reçu en 1932 un ''hiden mokuroku'' en Daito-ryu Aiki-jujutsu<ref name="prewar2">{{en}}{{Ouvrage |auteur1=Stanley Pranin |titre=Aikido Masters: Prewar students of Morihei Ueshiba |éditeur=Aiki News |année=1993 |passage=145 |titre chapitre=Interview with Shigemi Yonekawa |pages totales=324 |isbn=978-4900586147}}.</ref>, certificat attestant de la maîtrise des {{nobr|118 techniques}} de base équivalent de nos jours au {{5e|dan}}<ref name="takumakaibooklet9">{{en}}{{Ouvrage |auteur1=Kobayashi Kiyohiro |titre=Keiko Techo Practice Manual |numéro d'édition=3 |éditeur=Hodansha Publishing | année=2004 |titre chapitre=The System of Techniques of Daito-ryu Aiki-jujutsu |numéro chapitre=2 |passage=5 |pages totales=52 }}.</ref> (selon Rinjiro Shirata, le contenu de ce ''mokuroku'' est le même que celui du livre Budo Renshu publié en 1933<ref name="prewar3">{{en}}{{Ouvrage |auteur1=Stanley Pranin |titre=Aikido Masters: Prewar students of Morihei Ueshiba |éditeur=Aiki News |année=1993 |passage=151 |titre chapitre=Interview with Rinjiro Shirata |pages totales=324 |isbn=978-4900586147}}.</ref>{{,}}<ref name="budorenshu">{{Ouvrage |auteur1=Morihei Ueshiba |auteur2=Takako Kunigoshi |titre=Techniques de budō en aïkido. Budo renshu |éditeur=Guy Trédaniel Editeur |année=1998 |pages totales=253 |isbn=978-2-85707-991-0}}.</ref>). On sait cependant qu'il adopta le système de Dan avant la Seconde Guerre mondiale puisque Shigemi Yonekawa reçut le {{6e|dan}} en 1940<ref name="prewar2"/>. Le système des [[dan (grade)|grades ''dan'']] dans les [[Budō]] est développé au Japon par [[Jigorō Kanō]] dès le {{s|XIX}} afin de remplacer le système traditionnel de [[budō#Les grades dans les budō|certificats d'aptitude]] permettant d'enseigner (soit en succédant au maître, soit en fondant sa propre école). Cela en créant des étapes intermédiaires, plus modernes et progressives, les grades ''[[kyū]]'' et ''dan''. Dans certaines écoles d'aïkido (car ce n'est pas systématique<ref name="Aikido and the Dynamic Sphere"/>), le débutant se voit attribuer le grade sixième ''[[kyū]]'', puis progresse jusqu'au premier ''kyū''. Les passages de grade ''kyū'' se font au dojo (lieu de pratique) par le professeur lui-même. Puis, le pratiquant passe le premier ''dan'' (devant un jury ou son professeur en fonction des écoles et/ou des pays, certaines écoles traditionnelles n'admettent aucune forme d'examen, les grades sont accordés de manière discrétionnaire par le professeur qui observe l'évolution de ses élèves), le grade le plus élevé étant le dixième ''dan'' (accordé uniquement à titre posthume ou exceptionnellement pour des personnes de très haut niveau). Il n'existe en aïkido que deux couleurs de ceinture : blanc et noir. On porte la ceinture blanche du sixième au premier ''kyū'', puis la ceinture noire à partir du premier ''dan''. Certains dojos utilisent des ceintures de couleurs (blanc, jaune, orange, vert, bleu, marron, noir) différentes pour marquer le niveau, et ainsi donner des repères de progression aux jeunes pratiquants, parfois aussi aux adultes. Le ''hakama'' était la tenue communément portée dans les [[koryu]] (les écoles traditionnelles d'arts martiaux), bien que la forme et la couleur n’aient pas forcément été uniformisées, même au sein d'une même école (la formalisation provient probablement de la restauration Meiji) et un certain nombre de Budo modernes, dont l'aikido, ont gardé cet usage<ref name=Erard-2013-02-12>{{Lien web|url=http://www.guillaumeerard.fr/daito-ryu-aiki-jujutsu/articles/pourquoi-les-yudansha-portent-ils-le-hakama|titre=Pourquoi les yudansha portent-ils le hakama ?|auteur=Guillaume Erard|site=GuillaumeErard.fr|en ligne le=12 fevrier 2013|consulté le=11 mars 2016}}.</ref>. Il est dit que Ô sensei interdisait quiconque ne portant pas le ''hakama'' à entrer dans le dojo, même les visiteurs. Cependant pendant la période d'après guerre, les élèves ne pouvaient plus se payer les ''hakama'', Ô sensei autorisa donc ses élèves à pratiquer sans ''hakama'' le temps qu'ils économisent pour s'en payer un<ref name=Erard-2013-02-12/>{{,}}<ref>http://shugyo.com/hakama/.</ref>. Depuis lors certains de ses élèves ont cru que le ''hakama'' avait une portée honorifique. C'est pour cela qu'aujourd'hui beaucoup de professeurs autorisent le port du ''[[hakama]]'' lorsqu'ils estiment que le pratiquant a atteint un niveau suffisant. Selon les dojos, cela se fait au troisième ''kyū'' (équivalent de la ceinture verte au [[judo]]) ou au premier ''kyū'' (équivalent à la ceinture marron) ou avant (voir « La tenue » ci-dessus). Toutefois, certaines écoles ne l'autorisent qu'à partir du premier ''dan''. La ceinture noire n'est pas une marque de maîtrise, le pratiquant de niveau premier ''dan'' est un étudiant (''shodan'') qui a acquis les bases. Les usages peuvent toutefois varier d'une école à l'autre. Dans certains dojos, l'étude, qu'on appelle ''bukiwaza'', des techniques avec armes (''bokken'', ''jō'', etc.) est considérée comme indissociable de l'étude des techniques à mains nues (''taijutsu''). Une progression en parallèle dans ces deux domaines est obligatoire ; on ne peut, par exemple, prétendre passer le troisième ''[[kyū]]'' en taijutsu si l'on n'a pas atteint au minimum le quatrième ''[[kyū]]'' en ''bukiwaza'', et inversement, de sorte qu'il y a à tout moment au plus un ''[[kyū]]'', ou un ''[[dan (grade)|dan]]'', de différence entre le niveau dans ces deux domaines de pratique. == Le Kiaï et les sons en aïkido (''kototama'' ou ''kotodama'') == {{Article détaillé|Kotodama}} Habituellement dans les dojos d'aujourd'hui, la pratique de l'aïkido est silencieuse. Cependant, dans l'enseignement de Morihei Ueshiba, l'exécution des techniques étaient accompagnée de Kiaï<ref>{{Lien web|nom1=Aikido Journal|titre=Aikido Founder Morihei Ueshiba in action from Aikido Journal|url=https://www.youtube.com/watch?v=QVDzpzbktrY|date=2015-08-17|consulté le=2019-05-12}}</ref>, certains mouvements (en particulier des enchaînement au Jo) s'accompagnaient de l'articulation de sons, les ''kotodama<ref name="budorenshu" />''. Outre pour l'attaque, des katas, les kotodama sont aussi utilisés pour la méditation, en Ki Aïkido. L'invocation shintoïste "TOHO KAMI EMI TAME" est utilisée lors des exercices de respiration en position seiza<ref>[http://www.northsideaikido.com/en/ki-breathing] Article australien sur les techniques de respitation en Ki Aïkido</ref>. == Étiquette == {{Article détaillé|Étiquette de l'aïkido}} Comme dans tous les ''[[budō|budo]]'', l'étiquette, ou ''reishiki'', a une importance particulière en aïkido. En effet, on peut voir les [[art martial|arts martiaux]] comme reproduisant des situations de combat dans un cadre pacifique (l'entraînement). L'étiquette vise alors à garantir l'intégrité physique {{incise|éviter les blessures}} et mentale {{incise|éviter les situations de domination}} des pratiquants, mais aussi à garder à l'esprit que l'on est en situation de combat, ce qui fait la différence avec d'autres [[sport|activités sportives]]. == L'aïkido à travers le monde == {{Article détaillé|Histoire de l'aïkido}} * La fin de la Seconde Guerre mondiale voit apparaître un hiatus dans l'enseignement de tous les arts martiaux japonais, et l'aïkido est le premier en 1948 à pouvoir rouvrir les portes de ses dojo. Ayant toujours vu son art comme un cadeau à l'humanité, Morihei Ueshiba fait tout ce qui est en son pouvoir, lui qui ne parle que le japonais, pour promouvoir l'aïkido au niveau international en envoyant des émissaires en Europe et en Amérique, et en ouvrant ses portes aux étrangers qui veulent le pratiquer au [[Japon]]. * Des techniques de combat variées se sont inspirées de l'aïkido en y mêlant des techniques de [[Sport de combat|sports de combat]] : à titre d'exemple, le [[Real Aikido]] d'origine serbe et dont la vocation est de parfaire le [[Défense personnelle|''self-defense'']]. Néanmoins, l'esprit combatif, volontaire et très pragmatique de ces techniques semble très différent de l'attitude défensive, de l'esprit pacifique et convivial promus par Morihei Ueshiba, et ne permet pas de les catégoriser dans les pratiques d'Aïkido. === L'aïkido dans le monde === Selon les chiffres publiés par l'Aikikai, l'aïkido rassemble, dans les années 2010, {{nobr|1,6 million}} de pratiquants dans {{nobr|95 pays}}, 44 d'entre eux étant officiellement reconnus par le Hombu Dojo<ref name="livret70ans">{{en}}{{Ouvrage|titre=Aikido Aikikai Foundation Chronology (Aikikai 70th anniversary celebration booklet)|éditeur=Aikikai Foundation|année=2012|passage=48-49|pages totales=50}}.</ref>. === L'aïkido en France === {{Article détaillé|Organisation de l'aïkido en France}} Hors du Japon, la France est l'un des pays qui compte le plus de pratiquants d'aïkido<ref>L'article suivant {{Lien web |url=http://www.parisaikidoclub.com/spip/spip.php?article95 |titre=L'Aikido aujourd'hui |auteur=Mathieu Perona |année=2002 |éditeur=Paris Aikido Club |consulté le=16 novembre 2007 }} reprend les chiffres fournis par l'IAF ({{Lien web |url=http://www.aikido-international.org/membership-advice/hotspot |titre=Nations membres de l'IAF |auteur=Internation Aikido Federation |année=2007 |consulté le=16 novembre 2007 }}, qui présentent de multiples manques et invraisemblances.)</ref>, avec plus de {{nombre|60000|licenciés}}<ref> Près de {{unité|30000|licenciés}} d'après le {{Lien web |auteur institutionnel=[[Fédération française d'aïkido et de budo|FFAB]] |titre=Site officiel de la FFAB |url=http://www.ffabaikido.fr/fr/ |année=2016 |consulté le=27 décembre 2016}} et {{formatnum:30556}} d'après le {{lien archive |url=http://www.aikido.com.fr/cadre.asp?fichier=lafederation.htm |titre=Site officiel de la FFAAA |éditeur=2007 |horodatage archive=20090718172613 |consulté le=16 novembre 2007}}. Ce chiffre est indicatif, les deux fédérations accueillant des pratiquants d'arts affinitaires, et de nombreux clubs n'étant licenciés à aucune des fédérations.</ref>. L'aïkido est tout d'abord arrivé en France dans sa forme ancienne, l'aïki-budo, introduit par Minoru Mochizuki, qui fut envoyé par le Kodokan en 1951. En 1952, [[Tadashi Abe]], missionné quant à lui par l'Aïkikaï, arrive en France et y reste pendant 8 ans pour y diffuser l’aïkido. Il crée les séries et co-écrit deux manuels avec Jean Zin. Tadashi Abe est un guerrier redoutable qui blesse parfois ses uke. Il voyage beaucoup et enseigne alors à [[Pierre Chassang]], Georges Rousseau, Jean Delforge, etc. C'est lui qui encourage André Nocquet à partir au Japon. Quand celui-ci rentre, il succède à Tadashi Abe comme représentant de l'aïkido en France. Très vite, d'autres Japonais arrivent cependant : [[Masamichi Noro]] (1961) et [[Mutsuro Nakazono]] (1961) puis [[Nobuyoshi Tamura]] (1964). L'aïkido est exposé en 1964 au grand public par un documentaire de l'émission télévisée [[Les Coulisses de l'exploit]], qui lui est consacré et contient un entretien avec le fondateur [[Morihei Ueshiba]], avec les premiers maîtres français dont [[André Nocquet]] ainsi qu'avec des pratiquants ; le documentaire est commenté par le journaliste [[Thierry Roland]]<ref>[http://www.ina.fr/sport/autres-sports/video/CPF04007420/aikido.fr.html ''Reportage sur l'Aïkido, les coulisses de l’exploit (1964)''], sur le site de l'[[Institut national de l'audiovisuel|INA]].</ref>. La [[Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et Kendo|FFATK]] (Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et de Kendo) fut créée en 1958 par Jim Alcheik et Émile Blanc. Ensuite l'aïkido fut pratiqué au sein de la fédération de [[judo]], la [[Fédération française de judo et disciplines associées|FFJDA]] mais il s'en est séparé en [[1982]] avec la création de deux fédérations : * la FFLAB (Fédération Française Libre d'Aïkido et de Budo) en 1982, qui devient en [[1985]] la [[Fédération française d'aïkido et de budo|FFAB]] (Fédération Française d'Aïkido et de Budo) ; * la Fédération Française d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA) en [[1983]] qui devient la [[Fédération française d'aïkido, aïkibudo et associées]] en [[2019]]. Agréées par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 1985, ces deux fédérations sont régulièrement invitées à la fusion de la part des pouvoirs publics. Du fait de l'agrément, l'[[Organisation de l'aïkido en France#Union des Fédérations d'Aïkido|UFA]] ([[Organisation de l'aïkido en France#Union des Fédérations d'Aïkido|Union des fédérations d'aïkido]]), structure chapeautant les deux fédérations, est seule habilitée à délivrer des [[dan (grade)|grades dan]] reconnus officiellement en France, par l'intermédiaire de la Commission Spécialisée des Dan et Grades Equivalents - CSDGE- dont les membres sont nommés par arrêté ministériel. Outre ces deux fédérations, il existe un grand nombre de groupes où les différences sont d'ordre pédagogique, technique, spirituel, personnel, hiérarchique, sportif, etc. Ces groupes ont leurs structures et systèmes de délivrance de grades propres dont les titulaires ne peuvent se prévaloir publiquement sans risquer des poursuites {{Incise|à moins d'en préciser systématiquement l'origine|stop}}. Du fait des grandes différences d'une école à l'autre, chaque aïkidoka doit nécessairement indiquer la source de la valeur attribuée à sa compétence. Il n'existe pas à ce jour de tableau des équivalences entre grades, ceux décernés au Japon paraissant les plus légitimes et authentiques. Dans les années 1990, une des branches de l'Aïkido, le [[Shin Shin Toitsu Aikido|Ki Aïkido]], s'installe en région parisienne, Normandie et Bretagne. Pendant que Tadashi Abe enseignait l'Aïkido en France, Kenshiro Abbe faisait de même en Angleterre dans les années 1950. Ken Williams y devint le plus jeune troisième dan non-japonais, et premier assistant non-japonais à l'époque. Il fit venir Tadashi Abe pour enseigner à son élève Ken Williams, qui développa l'Aikikai anglais dans les années 1960. Après avoir étudié auprès de Koichi Tohei (directeur technique de l'Aïkikai des années 1950-60, dont l'enseignement fut influencé par Tempu Nakamura, créateur du yoga japonais Shinshin Toitsu Dou) au Japon dans les années 1970, il fonda la Ki Federation of Great Britain pour enseigner le Ki Aïkido. Les clubs parisiens sont affiliés à sa fédération anglaise. Seule la FFAAA est reconnue par la [[Fédération internationale d'aïkido]]. == Notes et références == {{références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:Aikido |wikt=aïkido }} === Bibliographie === * {{Lien web|url=http://www.apada.org/BIBLIO/Aikido.html|titre=Bibliographie aïkido|auteur=Apada bibliographie|année=2001|mois=octobre}} * Poy-Tardieu, N., ''Le guide des arts martiaux et sports de combat'', Budo Éditions, 2001. ==== Ouvrages sur l'aïkido ==== * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Adele|nom1=Westbrook|prénom2=Oscar|nom2=Ratti|titre=Aikido and the Dynamic Sphere|éditeur=Charles E. Tuttle Company|lieu=Tokyo, Japon|année=1970|numéro d'édition=17|format livre=relié|isbn=978-0-8048-0004-4}} * {{Ouvrage|prénom1=Morihei|nom1=Ueshiba|lien auteur1=Morihei Ueshiba|traducteur=Ch. Tsuji,G. Blaize|titre=Techniques de budo en aïkido|sous-titre=Budo renshu|titre original=Budo Renshu|éditeur=Guy Trédaniel|lieu=Paris|année=1997|pages totales=255|isbn=978-2-85707-991-0|isbn2=2-85707-991-5}} {{Commentaire biblio|traduit de la {{1re}} édition en langue japonaise (1933), croquis de Takako Kunigoshi}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mitsugi|nom1=Saotome|lien auteur1=Mitsugi Saotome|titre=Aikido & The Harmony of Nature|éditeur=Shambhala|lieu=Boston|année=1986|numéro d'édition=1|pages totales=251|format livre=poche|isbn=978-0-87773-855-8|isbn2=0-877738-55-6}} * [[Tony Thielemans]], ''Le guide Marabout de l'Aïkido et du Kendo'', [[Marabout (maison d'édition)|bibliothèque Marabout]] service. 1967, éditions Gérard et Cie, [[Verviers]], Belgique. {{ISBN|2-9509997-0-0}} * {{Ouvrage|prénom1=John|nom1=Stevens|lien auteur1=John Stevens|traducteur=Chr. Champclaux|titre=L'art de la paix|sous-titre=Enseignements du fondateur de l'aïkido|titre original=The art of peace: teachings of the founder of Aikido|éditeur=Guy Trédaniel|lieu=Paris|année=2000|isbn=978-2-84445-167-5|isbn2=2-8444-5167-5}} {{Commentaire biblio|recueil de propos de Morihei Ueshiba, traduit de la {{1re}} édition en langue américaine, Boston, 1992}} * {{Ouvrage|auteur1=John Stevens|auteur2=Walther V. Krenner|traducteur=Chr. Champclaux|titre=Aïkido, Enseignements du fondateur|sous-titre=Morihei Ueshiba|titre original=Training with the Master, Lessons with Morihei Ueshiba, Founder of Aïkido|éditeur=Guy Trédaniel|lieu=Paris|année=2000|isbn=978-2-84445-167-5|isbn2=2-8444-5167-5}} {{Commentaire biblio|traduit de la {{1re}} édition en langue américaine, Boston, 1999}} * {{Ouvrage|auteur1=Morihei Ueshiba|auteur2=Hideo Takahashi|traducteur=Seiichi Kurihara, Bruno Traversi|titre=Takemusu Aiki|titre volume=volume I|éditeur=Éditions du Cénacle de France|lieu=Lille|année=2006|pages totales=208|isbn=978-2-916537-00-9|isbn2=2-916537-00-7}} {{Commentaire biblio|notes de Pierre Régnier}} * {{Ouvrage|auteur1=Morihei Ueshiba|auteur2=Hideo Takahashi|traducteur=Seiichi Kurihara, Bruno Traversi|titre=Takemusu Aiki|titre volume=volume II|éditeur=Éditions du Cénacle de France|pages totales=166|isbn=978-2-916537-03-0}} {{Commentaire biblio|notes de Pierre Régnier}} * [[Morihei Ueshiba]] et Hideo Takahashi, ''Takemusu Aiki, volume III'', traduit du japonais par Seiichi Kurihara et Bruno Traversi, notes de Pierre Régnier, Éditions du Cénacle de France, 2011, 146 p. {{ISBN|2-916537-05-8}} * Itsuo TSUDA, Science du particulier - École de la respiration, {{ISBN|978-2-7029-0036-9}} * Jean-Gabriel GRESLÉ, Réflexions sur l'Aïkido, juin 1995 {{ISBN|978-2-85707-697-1}} * {{Ouvrage|prénom1=D.|nom1=Balta|titre=Aikido|sous-titre=la voie de Maitre Ueshiba|éditeur=SEM|lieu=Paris|année=1988|isbn=978-2-907736-00-8|isbn2=2-907736-00-0}} {{Commentaire biblio|Aspects éthiques,symboliques et historiques.}} * {{Ouvrage|prénom1=F.|nom1=Ceresa|titre=Leçons d'aïkido|sous-titre=guide pratique photographique|éditeur=de Vecchi|lieu=Paris|année=2000|isbn=978-2-7328-6755-7|isbn2=2-7328-6755-1}} {{Commentaire biblio|traduit de l'italien}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kisshōmaru|nom1=Ueshiba|lien auteur1=Kisshōmaru Ueshiba|titre=The Spirit of Aikido|éditeur=Kodansha International|année=1984|pages totales=126|isbn=978-0-87011-850-0|isbn2=0-870118-50-1}} * {{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Grangé|titre=Le corps aïki|sous-titre=La pratique interne de l'aïkido|éditeur=Budo Éditions|lieu=Noisy-sur-École|année=2013|pages totales=240|isbn=978-2-84617-285-1}} * [[Guy Bonnefond]] (FFAB) et Louis Cleriot (FFAAA), ''Histoire de l'aïkido : 50 ans de présence en France, ''Budo Éditions, 2000. {{ISBN|978-2-84617-000-0}} * Guy Bonnefond, ''Aïkido Memento de la formation commune et spécifique : (préparation au brevet d'État, degrés 1b et 2h)'', Vigot Éditions, 1996. {{ISBN|978-2-71140-760-6}} * Guy Bonnefond et Nobuyoshi Tamura, ''Aïkido : Méthode nationale'', 1977, 260 p. (ASIN B0014M13LI) *[[Serge Dufoulon]], "Le corps et la beauté dans l'Aïkido : Du singulier à l'universel" in [https://theconversation.com/le-corps-et-la-beaute-dans-la-kido-du-singulier-a-luniversel-97575 ''The Conversation''], juin 2018 * Philippe Doussin, [http://www.comprendrelessencedubudo.fr/ ''Comprendre l'Essence du Budo''], Budo Edition 2011 * Philippe Doussin, [http://www.lavoiedelaiki.fr/ ''La Voie de l'Aïki, en quête du geste vrai''], Budo Edition 2018 ==== Ouvrages sur Morihei Ueshiba ==== * {{Ouvrage|prénom1=John|nom1=Stevens|préface=Kisshōmaru Ueshiba|titre=Budo : les enseignements du fondateur de l'aikido|titre original=Budo, teachings of the founder of aikido|éditeur=Budostore|lieu=Paris|année=1991|réimpression=1994|isbn=978-2-908580-39-6|isbn2=2-908580-39-X}} {{Commentaire biblio|recueil de propos de Morihei Ueshiba par l'auteur (1991)}} *Bruno Traversi (collectif), ''Les Carnets de Takemusu Aiki Vol. I - Le corps et le sabre'' (2nd ed.), France, Éditions du Cénacle de France, 2015, 120 p. {{ISBN|978-2916537139}} *Bruno Traversi (collectif), ''Les Carnets de Takemusu Aiki Vol. II - L'éducation et l'art du sabre selon Ueshiba Morihei'', France, Éditions du Cénacle de France, 2016, 133 p. {{ISBN|978-2916537184}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Stevens|titre=Abundant Peace, the Biography of Morihei Ueshiba, Founder of Aikido|éditeur=Cool Rain Productions|lieu=Boston|année=1987|numéro d'édition=1|pages totales=129|format livre=poche|isbn=978-0-87773-350-8|isbn2=0-877733-50-3}}. * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Schang|titre=Le Fondateur de l'aïkido|sous-titre=Morihei Ueshiba|éditeur=Pygmalion|lieu=Paris|année=2004|pages totales=194|isbn=978-2-85704-830-5|isbn2=2-85704-830-0}} ==== Périodiques ==== * {{Article|titre=Aïkido et aïkibudo|volume=19|numéro=hors-série|journal=Karaté Bushido|éditeur= Éd. Européenne de magazines|mois=mai-juin|année=2003|issn=1248-2994}} === Articles connexes === * Directement liés à l'aïkido : ** [[Aïkibudo]] ** [[Aikikai]] | [[Birankai]] | [[Yoshinkan]] | [[Histoire de l'aïkido]] ** [[L'Art de la paix : Enseignements du fondateur de l'aïkido|L'art de la paix : Enseignements du fondateur de l'aïkido]] ** [[Morihei Ueshiba]] | [[Shodokan]] | Stage d'aïkido ** [[Techniques d'aïkido]] ** [[Tachi dori]] * Arts martiaux proches : ** [[Aïkijutsu]] | [[Aïkiryu]] | Aïki Taïjutsu | [[Hapkido]] | [[Jiu-jitsu brésilien]] | [[Judo]] | [[Judo do]] | [[Ju-jitsu]] | [[Kinomichi]] | [[Taijutsu]] | [[Yoseikan Budo]] || [[Shin Shin Toitsu Aikido|Ki Aïkido]] * Voir aussi : ** [[Art martial|Arts martiaux]] | [[Arts martiaux japonais]] | [[Budō]] | [[Dan (grade)|Dan]] | [[Kyū]] | [[Dojo]] | [[Grades japonais]] | [[Iwama]] | [[Qi (spiritualité)|Ki]] | [[Tori et uke]] | [[Shuhari]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.aikido-international.org/ Fédération internationale d'Aïkido] * [http://www.ina.fr/video/CPF04007420/aikido-video.html Reportage d'archive sur les débuts de l'aïkido en France (INA) centrée sur André Nocquet] {{Portail|Arts martiaux|Japon}} {{Bon article|oldid=25312544|date=26 janvier 2008}} {{DEFAULTSORT:Aikido}} [[Catégorie:Aïkido|*]] [[Catégorie:Art martial japonais]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliage
Alliage
{{Voir homonymes}} [[Fichier:Born bronze - Bronze casts.jpg|thumb|Du [[bronze]] liquide, alliage de cuivre et d'étain, versé dans des moules.]] En métallurgie, un '''alliage''' est un mélange de plusieurs [[élément chimique|éléments chimiques]], dont le principal constituant est un [[métal]], et dont les caractéristiques sont celles d'un [[métal#Liaison métallique et structures cristallines des métaux|matériau métallique]]{{note| groupe=note| Une définition précise est donnée par le dictionnaire Larousse : « Produit métallurgique résultant de l'incorporation à un métal d'un ou de plusieurs éléments (métalliques ou non), effectuée dans le but de modifier certaines de ses propriétés ou même de lui conférer des propriétés nouvelles. » (disponible en ligne, consulté le 12 novembre 2021)}} . Les caractéristiques mécaniques des métaux purs sont la plupart du temps relativement faibles. Le fait d'ajouter d'autres éléments permet de « durcir » le métal en augmentant ses caractéristiques mécaniques<ref>{{Ouvrage|prénom1=Henri|nom1=Godfroid|titre=Métallurgie pour mécaniciens|sous-titre=Propriétés générales des alliages, leur traitement thermique|lieu=Paris|éditeur=La Chapelle-Montligeon, Impr. de Montligeon|collection=Société de publications mécaniques|année=1950|réimpression=1959|format livre=In-8° (240 × 160), 378 p., fig., pl. 2 000 fr. [D. L. 4455]}}{{Commentaire biblio|{{BNF|32174558x}} {{BNF|321745598}}}}</ref>. Outre les renforcements mécaniques engendrés par déformation, tels que l'[[écrouissage]], il existe des durcissements chimiques par addition d'éléments en [[solution solide]] ou par précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les [[carbure]]s. Ces ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que la résistance à la [[corrosion]], ou d'améliorer d'autres caractéristiques, par exemple la [[coulabilité]]. Dans un alliage, l'élément métallique majoritaire, c'est-à-dire constituant la plus importante partie du mélange, est appelé « métal de base » ou « base ». Les éléments ajoutés volontairement sont appelés « éléments d'alliage » ou « éléments d'addition » et les éléments non désirés sont appelés « impuretés ». Les éléments d'alliage sont le plus souvent des métaux, mais peuvent également être d'autres éléments chimiques tels que le [[carbone]] (dans l'[[acier]] ou la [[Fonte (métallurgie)|fonte]]) ou le [[silicium]] (dans l'[[aluminium]]). Quand l'élément d'alliage n'est pas un métal, sa teneur reste généralement faible (quelques % massique au maximum). Ainsi, dans un acier la concentration en carbone est inférieure à 2 % massique (inférieure à 7 % massique dans le cas de la fonte), alors qu'il est possible de faire un alliage [[cuivre]]-[[zinc]] (communément appelé [[laiton]]) avec 50 % de chacun des éléments. == Histoire == Il existe également des alliages dits naturels, par exemple l'[[électrum]], alliage d'[[or]] et d'[[argent]] natifs utilisé dans la [[Préhistoire]] et l'[[Antiquité]] : [[Nécropole de Varna|Varna]], [[Anatolie|Asie Mineure]], [[Ur (Mésopotamie)|Ur]], [[Égypte]], entre autres. Au {{-s|III}}, dans un ouvrage ''[[Sur les Pierres]]''<ref>En grec ancien {{grec ancien|Περί Λίθων|perí líthôn}}.</ref>, le philosophe [[Théophraste]] explique le [[Titre (métal)|titre]] d’un alliage est déterminé en ''collybos''<ref>en [[grec ancien]] {{grec ancien|κολλυβος}}.</ref>, drachmes ou demi-drachme - ou encore en grains d'[[orge commune|orge]]<ref>Frag. 46, Éd. Wimmer : il retouche, précision s'agit ici du [[statère]] de [[Cyzique]].</ref>. == Alliage binaire == === Alliage binaire à une seule phase === Un alliage homogène est constitué d'une seule [[Phase (thermodynamique)|phase]] solide homogène. Pour obtenir un alliage homogène, il faut qu'il y ait [[miscibilité]] totale entre les éléments d'alliage. Il y a deux possibilités : # Les deux éléments d'alliage sont solubles l'un dans l'autre quelles que soient leurs proportions respectives. # La concentration de l'élément d'alliage est inférieure à la limite de [[solubilité]]. Les [[règles de Hume-Rothery]] indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec solubilité totale à l'état solide. [[Image:Diagramme phase Bi Sb.svg|thumb|230px|right|Diagramme de phases Bi-Sb.]] {| class="wikitable centre" ! Élément !! [[Rayon atomique|Rayon<br />atomique]] ||[[Structure cristalline|Structure<br />cristalline]] |- ! Bismuth | 160 [[picomètre|pm]] | Trigonal<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=🔎 Système cristallin - Trigonal versus rhomboédrique |url=https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Systeme-cristallin-page-2.html |site=Techno-Science.net |consulté le=2022-08-02}}</ref> (Rhomboédrique) |- ! Antimoine | 145 [[picomètre|pm]] | Trigonal (Rhomboédrique) |} Le [[bismuth]] et l'[[antimoine]] sont totalement solubles l'un dans l'autre. Ils forment donc une solution solide quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de rester dans l'état solide c'est-à-dire en dessous de la température de [[solidus (diagramme de phases)|solidus]]). Le [[diagramme de phase]] qui en résulte est dans ce cas un diagramme à un fuseau. [[Image:Diagramme phase Cu Ni.svg|thumb|230px|right|Diagramme de phases Cu-Ni]] D'autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions solides homogènes à certaines températures : [[cuivre]]-[[nickel]], cuivre-[[palladium]], [[argent]]-[[or]], argent-palladium, [[molybdène]]-[[vanadium]], molybdène-[[tungstène]], etc. Certains alliages binaires présentent un défaut de solubilité à basses températures. Il apparaît sur le diagramme de phase un secteur où cohabitent deux phases, la première étant constituée d'une solution solide saturée de B dans A, et inversement la deuxième phase étant constituée d'une solution solide saturée de A dans B. C'est le cas par exemple du système cuivre-nickel qui présente en dessous de {{tmp|322|°C}} une zone avec deux phases. === Alliage binaire à plusieurs phases === Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de caractéristiques importantes méritant d'être signalées. Tout d'abord, il existe trois régions monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α est une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l'argent et présente une maille de structure CFC ([[cubique à faces centrées]]). La phase β (solution solide) est également caractérisée par une structure CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté. [[Image:Cooper-Silver-diagram.JPG|thumb|alt=Diagramme Cuivre Argent|left|upright=1.5|Diagramme de phases Cu-Ag]] Ainsi, la solubilité de l'élément d'addition dans chacune de ces phases solides est limitée. Autrement dit la concentration d'argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α) sans en modifier la structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l'addition de cuivre dans l'argent (phase β) est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la ligne de démarcation, marquée « CBA ». Pour des températures inférieures à {{unité|779|°C}} ({{unité|1434|°F}}), la ligne correspondant à la limite de solubilité solide qui sépare la région de la phase α et la région de coexistence des phases α + β est appelée une ligne de solvus. La frontière séparant la phase α et la région α + L est la ligne de [[solidus (diagramme de phases)|solidus]] (AB), tandis que la ligne séparant la région α + L et le domaine liquide est la ligne de [[liquidus]] (AE). Pour la partie riche en argent du diagramme de phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus (EF). La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l'axe des abscisses s'étend entre les maxima de solubilité respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier [[eutectique]] et peut aussi être considérée comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase liquide peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d'argent. Il y a aussi trois régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l'argent est ajouté au cuivre, la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au long de la ligne liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par l'ajout d'argent. C'est le même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est l'argent : l'introduction de cuivre réduit la température de fusion complète au long de la ligne liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au point E sur le diagramme de phase, par le biais de qui passe également la ligne horizontale isotherme BEG. Point E est le point eutectique, qui est désigné par la composition CE et de la température TE; pour le système cuivre-argent, les valeurs de la CE et TE sont 71,9 wt% Ag et {{unité|779|°C}} ({{unité|1434|°F}}), respectivement. Une importante réaction a lieu dans un alliage de composition « CE » cependant elle change la température en passant par TE. Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux phases solides (α et β) à la température TE, la réaction inverse se produit sur l'échauffement. C'est ce qu'on appelle une réaction eutectique (eutectique signifie facilement fondu), et CE et TE représentent les composition et température eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé isotherme eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la [[solidification]] des composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement, à TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides, alors que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction eutectique, les diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont qualifiées de diagrammes de phase eutectiques. Dans la construction de diagrammes de phases binaires, il est important de comprendre qu'un ou au maximum deux phases peuvent être en équilibre dans une région de phase. Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent être en équilibre, mais seulement à points au long de la ligne eutectique<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William|nom1=Callister|titre=Fundamentals of materials science and engineering|sous-titre=an interactive etext|lieu=New York|éditeur=[[John Wiley & Sons|Wiley]]|année=2001|année première édition=5|pages totales=524|passage=292-295|isbn=978-0-471-39551-5|oclc=761975075}}.</ref>. Il y a des milliers de combinaisons possibles pour diagrammes de phases avec plusieurs phases. Certaines des principales caractéristiques des diagrammes de phases comprennent points congrus, où une phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le point péritectoïde, pour lequel une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la phase solide initiale, lors du chauffage. À l'inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on parle de point eutectoïde. Un diagramme de phase complexe d'une grande importance technologique est celle de la fer-carbone système de moins de 7 % de carbone. L'axe des X d'un tel schéma correspond à la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d'affaiblir et leur densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préférée est la [[concentration molaire]]. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait déconseillé. == Structure == === Alliage homogène === Un élément d'addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit entre les atomes de l'élément majoritaire (on parle alors d'« insertion »), soit à la place des atomes du métal majoritaire (on parle alors de « substitution »). [[Image:Alliage solution solide.png]] Une substitution peut conduire, soit à un alliage ''désordonné'', où les différents atomes occupent des positions aléatoires, soit à un alliage ''ordonné'', où les atomes de différentes natures suivent une alternance régulière. [[Image:Alliage ordonne desordonne.png]] === Alliage hétérogène === Lorsque la teneur en élément d'alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une phase contenant peu d'éléments d'alliage, et une phase à forte teneur en éléments d'alliage. Les [[cristallite]]s à forte teneur sont appelés « précipités ». [[Image:Alliage precipite.png]] Les [[précipité]]s sont souvent des alliages ordonnés, que l'on appelle « intermétalliques ». Les intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu'alliages propres, comme un nouveau matériau, et on essaie d'en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités. == Exemples == === Principaux alliages === ==== Alliages de fer ==== * [[acier]] : [[fer]] + [[carbone]] (< 2,1 % en masse) + optionnellement [[nickel]], [[chrome]], [[molybdène]] (< 4 %) * [[acier inoxydable]] : fer + carbone (< 2,1 % en masse) + nickel + chrome + optionnellement molybdène, [[vanadium]] * [[Fonte (métallurgie)|fonte]] : fer + carbone (> 2 % en masse) ==== Alliages de cuivre ==== {{Article détaillé|Alliage de cuivre}} * [[bronze]] : [[cuivre]] + [[étain]]<ref group="note">Autrefois appelé [[airain]]</ref> * [[laiton]] : cuivre + [[zinc]] * [[Billon (alliage)|billon]] : cuivre + [[argent]] ; utilisé principalement pour frapper des monnaies de faible valeur ==== Alliages d'aluminium ==== Ils sont aussi appelés ''alliages légers'' compte tenu de la [[masse volumique#Métaux et alliages|masse volumique]] de l'[[aluminium]] comparée à celle des autres métaux. le plus employé est le [[duralium]], composé d'aluminium (95 %), de cuivre (4 %), de [[magnésium]] (0,5 %) et de [[manganèse]] (0,5 %). Pour plus de détails voir les deux articles ci-dessous : * [[alliages d'aluminium pour corroyage]] * [[alliages d'aluminium pour fonderie]] ==== Alliages d'or et d'argent ==== * [[or blanc]], gris, rose... * [[électrum]] : [[or]] + [[argent]] * porpézite : or + [[Palladium natif|palladium]]<ref group="note">{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=porpézite|titre ouvrage=Wiktionnaire|date=2020-08-30|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=porp%C3%A9zite&oldid=28538730|consulté le=2023-02-26}}</ref> * rhodite : or + [[Rhodium natif|rhodium]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=rhodite|titre ouvrage=Wiktionnaire|date=2021-04-19|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=rhodite&oldid=29366307|consulté le=2023-02-26}}</ref> * [[argent Britannia]] * [[argent sterling]] === Alliages moins connus === * [[Amalgame (métallurgie)|amalgame]] : [[mercure (chimie)|mercure]] + un autre métal, par exemple [[or]] ou cuivre ; le terme désigne également un mélange de métaux utilisé pour les soins dentaires (« plombage ») * [[alliage plomb-étain]] : pour la [[brasure]] * [[maillechort]] : cuivre + zinc + nickel * [[monel]] (nom commercial) : nickel + cuivre * [[régule]] : [[étain]] ou [[plomb]] + [[antimoine]] * [[ruolz]] : nickel + argent + cuivre * [[tumbaga]] : alliage d'or et de cuivre utilisé par les civilisations précolombiennes d'[[Amérique du Sud]] et de [[Mésoamérique]]. * [[virenium]] : [[cuivre]] + [[zinc]] + [[nickel]] * [[zamak]] : zinc + aluminium + magnésium + cuivre et autres « [[Désignation des métaux et alliages#Zinc et alliages de zinc|ZL]] » (composant principaux : [[zinc]] et [[aluminium]]) === Alliages pour des applications spécifiques === * [[ferrotitane]]s : fer + 25 à 70 % de Ti + 4 à 10 % d'aluminium * TA6V : [[titane]] + 6 % [[aluminium]] + 4 % vanadium, très utilisé dans l'[[industrie aéronautique]]<ref group="note">La désignation usuelle française TA6V est basée sur l'ancienne norme NF A 02-004 aujourd'hui annulée, sa désignation ''chimique'' est Ti Al 6 V.</ref> * MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l'[[yttrium]] (MCrAlY), alliages réputés pour leur bonne tenue mécanique et résistance à la [[corrosion à haute température]] ** FeCrAl : fer + chrome + aluminium ** NiCrAl : nickel + chrome + aluminium * [[superalliage]]s à base nickel (par exemple les [[inconel]]s) : bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température * [[Composé intermétallique|intermétalliques]] : alliages ordonnés, respectant une [[stœchiométrie]] précise (mais des écarts à la stœchiométrie sont tolérés) ** NiAl β : 50 % nickel + 50 % aluminium ** FeAl B2 : 50 % fer + 50 % aluminium ** TiAl : 50 % titane + 50 % aluminium * Les alliages présentant de faibles [[dilatation thermique|coefficients de dilatation]] (créés par [[Charles Édouard Guillaume]]) ** [[Invar]] (36 % de nickel, 0,4 % de manganèse, 0,1 % de carbone, 63,5 % de fer), dix fois moins dilatable que le fer ** [[Élinvar]] (Nivarox, Métélinvar, Isoval) (nickel, chrome, fer) * [[Kovar|FeNiCo]] un alliage 54 % fer + 29 % nickel + 17 % cobalt destiné au scellement verre/métal ou céramique/métal == Références == {{Références}} == Notes == <References group="note"/> == Voir aussi == === Différents alliages === {{colonnes|taille=18| * [[aimant AlNiCo]] * [[airain]] * [[alliage d'aluminium pour corroyage]] * [[alliage d'aluminium pour fonderie]] * [[alliage de cuivre]] * [[alliage de Devarda]] * [[alliage de Heusler]] * [[alliage de titane]] * [[alliage métallique amorphe]] * [[alliage or-cuivre]] * [[alliage plomb-étain]] * [[alliage plutonium-gallium]] * [[Alumel]] * [[argent Britannia]] * [[argent sterling]] * [[arséniure de gallium-aluminium]] * [[billon (alliage)]] * [[britannium]] * [[bronze]] (alliage de cuivre et d'étain) * [[bronze au béryllium]] * [[bronze de Corinthe]] * [[bronze phosphoreux]] * [[chromel]] * [[constantan]] * [[cunife]] * [[cuproaluminium]] * [[cupronickel]] * [[duralium]] * [[électrum]] * [[elektron]] * [[étain]] * [[Fernico]] * [[ferroalliage]] * [[fonte (métallurgie)]] * [[galinstan]] * [[Hastelloy]] * [[invar]] * [[Kanthal]] * [[kovar]] * [[laiton]] * [[lédéburite]] * [[maillechort]] * [[magnalium]] * [[métal de Wood]] * [[moldamax]], alliage de cuivre-béryllium * [[monel]] * [[nichrome]] * [[nickel]] * [[nickel de Raney]] * [[Nigusil]] * [[Ni-resist|Niresist]] * [[Nitinol]] * [[or blanc]] * [[or coloré]] * [[or nordique]] (parfois appelé « alliage nordique ») * [[orichalque]] * [[partinium]] * [[Peraluman]] * [[permalloy]] * [[pierre à briquet]] * [[plomb typographique]] * [[potin]] * [[Reynolds 531]], un alliage manganèse-molybdène * [[ruolz]] * [[shakudō]] * [[stellite (alliage)]] * [[Titanal]] * [[tumbaga]] * [[Zamak]] * [[zicral]] }} {{Autres projets|wiktionary=alliage}} === Articles connexes === * [[Alliage à mémoire de forme]] * [[Composé intermétallique]] * [[Coulabilité]] * [[Désignation des métaux et alliages]] * [[Étamage]] * [[Loi de Vegard]] * [[Métal réfractaire]] * [[Superalliage]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Défaut cristallin}} {{Portail|chimie|matériaux|technologie|métallurgie}} [[Catégorie:Alliage|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabie%20saoudite
Arabie saoudite
{{Confusion|Arabie (homonymie)}} {{Infobox Pays | nom_français = Royaume d'Arabie saoudite | nom_local = {{langue|ar|المملكة العربية السعودية}} | langue = ar | transcription = al-mamlaka al-ʿarabiyya as-saʿūdiyya | image_drapeau = Flag of Saudi Arabia.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Arabie saoudite | image_blason = Coat of arms of Saudi Arabia.svg | lien_blason = Emblème de l'Arabie saoudite | image_carte = Saudi Arabia (orthographic projection).svg | image_carte2 = Arabie Saoudite-map.jpg | devise = {{lang|ar|لا إله إلا الله، محمد رسول الله}} | transcription_devise = {{lang|ar|Lā ʾilāha ʾillā llāh, Muhammadan rasūlu llāh}} | langue_devise = [[arabe]] | traduction_devise = Il n'y a de divinité qu'[[Allah]] et [[Mahomet]] est son messager | note_devise = qui constitue la [[chahada]] | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Arabe]] | capitale = [[Riyad]] | coordonnées_capitale = {{coord|24|42|N|46|43|E}} | lien_villes = Liste de villes d'Arabie saoudite | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Riyad]] | type_gouvernement = [[Absolutisme|Monarchie absolue]] [[dynastie|dynastique]]<ref>{{Lien web |titre=Qui dirige vraiment l'Arabie saoudite ? |url=https://www.nouvelobs.com/monde/20160120.OBS3076/qui-dirige-vraiment-l-arabie-saoudite.html |site=L'Obs |date=2016-01-20 |consulté le=2018-04-06}}.</ref>[[État islamique|islamique]] | titre_dirigeant = [[Liste des rois d'Arabie saoudite|Roi]] | nom_dirigeant = [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud]] | titre_dirigeant2 = [[Liste des Premiers ministres d'Arabie saoudite|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Mohammed ben Salmane]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée consultative (Arabie saoudite)|Assemblée consultative]] | superficie_rang = 13 | superficie_totale = 2149690 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 41 | population_totale = 34173498 | population_année = 2020<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Middle East :: Saudi Arabia — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/saudi-arabia |site=cia.gov |consulté le=2020-04-03}}.</ref> | type_indépendance = [[Création de l'Arabie saoudite|Unification]] | date_indépendance = {{Date|23|septembre|1932}} | gentilé = Saoudiens<ref>[[Commission d'enrichissement de la langue française]], Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes), NOR : CTNX0818389X</ref> | PIB = {{augmentation}} {{nombre|1040,166 milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 24,78 %<ref>{{Lien web |titre=WEO October 2021|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|site=imf.org|consulté le=2022-07-25}}.</ref> | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{14e}} | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|2002.542|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 14,35 %<ref name="weo">{{Lien web |titre=WEO April 2022|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|consulté le=2022-07-25}}.</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{19e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{nombre|55367,749 [[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 12,11 %<ref name="weo" /> | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{stagnation}} {{nombre|938,453 milliards}} de [[Riyal saoudien|SR]]<br/>+ 0 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 24,059 % du PIB<br/>- 19,85 % | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{nombre|28759.275|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 22,34 %<ref>{{Lien web |titre=WEO April 2022|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|consulté le=2022-07-25 }}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIBHABNOM_rang = | chômage_année = 2021 | chômage = {{diminution positive}} 6,6 % de la pop. active<br/>- 10,13 %<ref>{{Lien web |titre=Arabie Saoudite - Chômage (% de la main-d'œuvre totale) |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|consulté le=2022-07-25}}.</ref> | monnaie = [[Riyal saoudien]] | code_monnaie = SAR | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.875}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}.</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{35e}} | IDHI = | IDHI_année = | IDHI_rang = | Gini = 45,9 %<ref name="Gini_CIA">{{Lien web |langue=en |titre=Gini Index coefficient - distribution of family income |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/gini-index-coefficient-distribution-of-family-income/country-comparison |consulté le=24 avril 2023 |site=[[The World Factbook]], [[Central Intelligence Agency]]}}.</ref> | Gini_année = 2013 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.247}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{59e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:37.9}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{109e}} | fuseau_horaire = +3 | hymne_national = {{lang|ar|عاش الملك}} | langue_hymne = [[arabe]] | transcription_hymne = [[Aash Al Malik]] | traduction_hymne = Le salut royal | audio_hymne = Saudi Arabian national anthem, performed by the United States Navy Band.oga | fête_nationale = [[Fête nationale saoudienne|23 septembre]] | fête_evt = [[Création de l'Arabie saoudite]] par [[Abdelaziz ibn Saoud]] ({{date-|1932}}) | domaine_internet = [[.sa]], [[.sa|السعودية.]] | iso3166-1 = SAU, SA | indicatif_téléphonique = 966 | p1 = [[Fichier:Flag of the Kingdom of Hejaz and Nejd.svg|20px]] [[Royaume du Nedjd et du Hedjaz]] | de = de l' | pays frontaliers = {{YEM}}{{-}}{{IRQ}}{{-}}{{OMA}}{{-}}{{JOR}}{{-}}{{UAE}}{{-}}{{KUW}}{{-}}{{QAT}} | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}} {{drapeau|OPEP}} [[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]]{{-}} [[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]]<br>[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] }} L{{'}}{{arabe|'''Arabie saoudite'''<ref group="note">Nom couramment graphié en France « Arabie séoudite » jusqu'à la fin des années 1970.</ref>|العربيّة السّعودية|al-ʿarabiyya as-saʿūdiyya}}, en forme longue le {{arabe|'''royaume d'Arabie saoudite'''|المملكة العربيّة السّعودية|al-mamlaka al-ʿarabiyya as-saʿūdiyya}}, est une [[Absolutisme|monarchie absolue]] [[État islamique|islamique]] dirigée par la [[dynastie saoudienne|dynastie des Saoud]], depuis sa [[Unification de l'Arabie saoudite|création]] en [[1932]] par [[Abdelaziz ibn Saoud]]. Peuplée de {{nombre|35,95 millions}} d'habitants (les Saoudiens et Saoudiennes), occupant 80 % de la [[Arabie|péninsule arabique]], c'est le plus grand [[pays]] du [[Moyen-Orient]] et sa superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés en fait aussi le deuxième des pays du [[monde arabe]] (après l'[[Algérie]]). La [[capitale]] et la [[Liste de villes d'Arabie saoudite|plus grande ville]] de l'Arabie saoudite est [[Riyad]], située dans la [[Provinces d'Arabie saoudite|province]] du [[Riyad (province)|même nom]], son [[Devise (monnaie)|unité monétaire]] est le [[riyal saoudien]], sa [[langue officielle]] est l'[[arabe]] et sa [[religion d'État]] est l'[[islam]] [[Sunnisme|sunnite]]. Le Royaume abrite les deux plus grands [[lieux saints de l'islam]] : la [[mosquée al-Harâm]] (à [[La Mecque]]) et la [[mosquée du Prophète]] (à [[Médine]]). L'Arabie saoudite est la [[Économie de l'Arabie saoudite|première économie du monde arabe]]. Sa [[Compagnie (entreprise)|compagnie]] nationale d'[[hydrocarbure]]s, [[Saudi Aramco]], dont le [[siège social]] est situé à [[Dhahran]], est la première [[Liste des pays par production de pétrole|productrice mondiale]] de [[pétrole]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Arabie saoudite|Environnement en Arabie saoudite}} [[Fichier:Saudi-desert.gif|vignette|Vue du [[Tuwaiq]].]] L'Arabie saoudite est limitrophe de l’[[Irak]] au nord, du [[Koweït]] au nord-nord-est, du [[Bahreïn]] à l'est-nord-est, du [[Qatar]] et des [[Émirats arabes unis]] à l'est, d’[[Oman]] à l'est-sud-est, du [[Yémen]] au sud-sud-est et de la [[Jordanie]] au nord-ouest ; elle est bordée par la [[mer Rouge]] à l'ouest-sud-ouest et le [[golfe Persique]] à l'est-nord-est. En 2000, l'Arabie saoudite et le [[Yémen]] ont signé un accord afin de concrétiser leur frontière commune, source de discorde jusque-là. À l'est-sud-est, une grande partie des frontières avec les [[Émirats arabes unis]] et [[Oman]] n'est pas clairement établie, d'où la difficulté de calculer correctement la superficie du Royaume saoudien. Le gouvernement annonce {{nombre|2217949 km²}} tandis que d'autres estimations varient de {{formatnum:1960582}} jusqu'à {{nombre|2240000 km²}}. Cependant le pays est considéré comme le treizième plus grand par sa superficie<ref>{{Lien web|url=https://www.arabiaweather.com/fr/content/quel-est-le-plus-grand-pays-arabe-en-termes-de-superficie-|titre=Quel est le plus grand pays arabe en termes de superficie|site={{Lien|trad=ArabiaWeather|texte=arabiaweather.com}}|date=25 novembre 2021}}.</ref>. Depuis la région côtière occidentale [[Tihama]], les terres s'élèvent depuis les [[montagnes du Hedjaz]] au-dessus desquelles s'étend le plateau de [[Nejd]], dans la partie la plus centrale. La région du sud, [[Asir]], possède des montagnes s'élevant jusqu'à {{nombre|3000 mètres}} et est réputée pour avoir le climat le plus frais et le plus humide du pays. L'Est est, quant à lui, plutôt rocailleux avec des étendues de sable en continuité jusqu'au [[golfe Persique]]. L'hostile [[Rub al-Khali|Rub' al Khali]] (le « Quart Vide ») est un désert s'étendant dans le sud du pays. Relativement peu peuplées, la plupart des terres varient entre désert et zone semi-aride, occupées par une traditionnelle population [[Bédouins|bédouine]]. La végétation s'y limite à de maigres plantes et autres herbes. Moins de 2 % des terres sont cultivables, soit tout de même {{nombre|20000 kilomètres}} carrés, surtout dans l'Asir, et la région haute de Najran. Le centre de population est principalement situé le long des côtes est et ouest, malgré quelques [[oasis]] densément peuplées à l'intérieur du pays, telles [[Al-Hufuf]] et [[Buraydah]]. Le reste du pays compte très peu d'habitants bien que l'industrie pétrolière y ait bâti quelques communautés artificielles. L'Arabie saoudite n'a aucun lac de surface ou rivière permanente<ref>{{Article|url=https://www.courrierinternational.com/article/environnement-leau-en-arabie-saoudite-le-pays-de-lor-noir-en-quete-dor-bleu|titre=Environnement. L'eau en Arabie saoudite. Le pays de l'or noir en quête d'or bleu|périodique=[[Courrier international]]|auteur=''[[The Guardian]]''|date=21 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|url=https://journals.openedition.org/artefact/5773#tocto2n6|titre=Les techniques d'irrigation dans la péninsule Arabique|auteur=[[Alain Cariou]]|périodique=[[Artefact (revue)|Artefact]]|date=décembre 2020|page=203-229}}.</ref>, bien que sa grande ligne côtière s'étende sur {{nombre|2640 km}} de la [[mer Rouge]] au [[golfe Persique]], offrant de nombreux récifs de coraux et une large biodiversité côtière et aquatique. === Toponymie === {{Article connexe|Arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales}} Alors que le terme « Arabie » désigne la [[Arabie|péninsule arabique]] dans son ensemble, l'adjectif « saoudite » évoque les [[Famille royale saoudienne|Al Saoud]], et en particulier [[Abdelaziz ibn Saoud]] dit « Ibn Saoud », qui reconquit ce pays au profit de sa famille en 1932 et en fit le « Royaume arabe saoudien » (en arabe ''al-Mamlakat al-°Arabīyat as-Sa°ūdīyat'' ; {{langue|rtl|ar|المملكة العربية السعودية}}), en français le « royaume d'Arabie saoudite »<ref>{{Lien web |format=pdf |auteur=[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] |titre=Pays et capitales du monde |url=http://www.ign.fr/adminV3/display/000/526/725/5267254.pdf |date={{date-|1 janvier 2006}} |consulté le=4 août 2009 |page=6 |archive-url=https://web.archive.org/web/20100107090931/http://www.ign.fr/adminV3/display/000/526/725/5267254.pdf |archive-date=7 janvier 2010 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>, ou en plus court {{langue|ar|السعودية}} (''es-saoudia''), que l'on pourrait traduire par la « Saoudite » ou la « Saoudie ». « Saoud » se réfère ici à [[Saoud ben Mohammed Al Mouqrin]], le père de [[Mohammed Ibn Saoud]], patriarche de la famille et fondateur en [[1744]]<ref>{{Lien brisé |url=http://sefr.mofa.gov.sa/Detail.asp?InSectionID=2892&InNewsItemID=42093 |titre=Section « Histoire » du site de l’ambassade d’Arabie saoudite en France |consulté le=27 juillet 2015}}.</ref> du premier État saoudien. En français, les graphies « séoudite » (à la place de « saoudite ») et « Séoud » (au lieu de « Saoud »), autrefois courantes, se sont raréfiées sous l'influence de règles de transcription anglophones<ref>La prononciation « sèoudite » serait plus conforme à l’[[arabe]] littéral où les sons {{nobr|/a/}} et {{nobr|/è/}} correspondent tous deux à la lettre transcrite « a » en français, alors que les sons arabes {{nobr|/é/}} comme {{nobr|/i/}} se transcriraient « i » en français ; la vocalisation originelle en arabe correspondrait en fait à « sou°oudite » (cf. {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Tim Niblock |titre=Saudi Arabia |lire en ligne={{Google Livres|A2iDiOsOfWAC|couv=1}}}}.</ref>. Par ailleurs, la transcription « saoudite » est conforme à la norme [[ISO 233]] et à la norme [[DIN 31635]] qui transcrivent par un /a/ la voyelle fatha / َ / que l'on trouve dans le mot ''sa'ûd'' (سَعود). En revanche, on continue à trouver le nom du fondateur de la dynastie orthographié [[Abdelaziz ibn Saoud|Ibn Séoud]], à côté de Ibn Saoud. L'adjectif qualificatif « saoudite » ou « séoudite » s'écrit sans majuscule selon : * la Commission de [[toponymie]] de l’IGN (pays, territoires et villes du monde juillet 2021)<ref name="CNIG">{{fr}} {{Ouvrage |titre=Pays, territoires et villes du monde juillet 2021 |nom1=Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique |jour={{1er}} |mois=juillet |année=2022 |pages=34 |passage=2 |lire en ligne=http://cnig.gouv.fr/IMG/pdf/ptvm_1er-juillet-2021_ok.pdf |présentation en ligne=http://cnig.gouv.fr/ressources-toponymie-a10578.html |consulté le=18 janvier 2023}}.</ref> ; * le Code de rédaction interinstitutionnel, annexe A5, liste des États (au {{date-|9 mars 2005}}), publié par l’Office des publications officielles des Communautés européennes<ref>{{Lien brisé |url=http://publications.eu.int/code/fr/fr-5000500.htm |titre=Annexe A5 — Liste des États |série=Code de rédaction interinstitutionnel |éditeur=Office des publications |langue=fr}}.</ref> ; * la liste alphabétique des pays membres de l'[[Organisation internationale du travail]] (OIT)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Alphabetical list of ILO member countries |url=http://www.ilo.org/public/english/standards/relm/country.htm |éditeur=Organisation internationale du travail}}.</ref> et ''Alphabetical list of other countries, territories and area''s<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Alphabetical list of other countries, territories and areas |url=http://www.ilo.org/public/english/standards/relm/countryb.htm |éditeur=Organisation internationale du travail}}.</ref>. Cependant, on le trouve écrit « Arabie Saoudite » dans le ''[[Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale]]'' ({{3e|édition}}, 1990). === Climat === [[Fichier:Lycium shawii.jpg|vignette|''[[Lycium]] shawii'' appelé Gharqad qui a donné son nom au cimetière d’[[al Baqi]] à [[Médine]].]] L’Arabie saoudite a globalement un climat désertique, avec des températures diurnes très élevées et une forte baisse de la température pendant la nuit. Les températures estivales moyennes sont d'environ {{tmp|45|°C}}, mais peuvent atteindre {{tmp|54|°C}}. En hiver, la température descend rarement en dessous de {{tmp|0|°C}}. Au printemps et en automne, la chaleur est tempérée, avec des températures moyennes autour de {{tmp|29|°C}}. Les précipitations annuelles sont extrêmement faibles. La région de l'[[Asir]] diffère, en raison de la [[mousson]] de l'[[océan Indien]] qui, généralement entre octobre et mars, donne une pluviométrie moyenne de {{nobr|300 millimètres}}, soit environ 60 % des précipitations annuelles. La côte ouest du pays, sur la [[mer Rouge]], a un climat [[Zone subtropicale|subtropical]]. Dans la zone centrale, autour de [[Djeddah]] et La Mecque, les étés sont très chauds avec un degré d'humidité très élevé, alors que les hivers sont modérés avec une humidité basse. Cette région reçoit des pluies légères mais soudaines, parfois accompagnées d'orages de novembre à février. Au printemps et en automne, les pluies sont rares. Les vents du sud occasionnels durant l'hiver entraînent des tempêtes de sable et de pluie, provoquant des inondations dans les vallées, ce qui cause de nombreux dommages aux populations nomades ou semi-nomades qui y résident. En été, les moyennes de température sont de {{tmp|45|°C}}, alors qu'en hiver, elles avoisinent {{tmp|10|°C}}. Le {{date-|1 août 1996}}, une température de {{tmp|49.6|°C}} a été enregistrée à La Mecque. Le {{date-|26 janvier 1997}}, à [[Taëf]], un minimum de {{tmp|-1.5|°C}} a été constaté<ref name="1815.SAU">Yilidrim Yavuz, ''[https://www.archnet.org/publications/447 Settlement Programme for Semi-Nomads]'', ''Technical Review'', 2001 - ref. 1815.SAU.</ref>{{Page de la référence|4}}. === Biodiversité === [[Fichier:Arabian oryx, Abu Dhabi, WesternRegion.jpg|vignette|[[Oryx d'Arabie]].]] La faune comprend des mammifères comme : des [[Canis lupus|loups]], des [[hyaenidae|hyènes]], des [[Herpestidae|mangoustes]], des [[babouin]]s, des [[lièvre]]s, des [[Psammomys obesus|rats des sables]] et des [[gerboise]]s. Les plus gros animaux sont les [[gazelle]]s, les [[oryx]] et les [[léopard]]s qui, relativement nombreux avant les [[années 1950]], sont actuellement des espèces en voie de disparition, à cause de la chasse en véhicules motorisés. Parmi les oiseaux les plus courants, on trouve les [[faucon]]s (qui sont capturés et entraînés pour la chasse), les [[aigle]]s, les [[vautour]]s, les [[Pterocliformes|gangas]] et les [[Pycnonotidae|bulbuls]]. Il existe plusieurs espèces de serpents, dont beaucoup sont venimeux, et de nombreux types de lézards. La vie marine, dans le [[golfe Persique]], est variée, avec une réserve de [[dugong]]s sur la [[mer Rouge]]. Les animaux domestiques sont les dromadaires, les moutons, les chèvres, les ânes et les poules. En raison du climat, la vie végétale naturelle de l'Arabie saoudite se compose essentiellement de petites herbes et d'arbustes nécessitant peu d'eau. On note cependant quelques petites zones herbeuses et des arbres dans le sud de l'[[Asir]]. Le [[phoenix dactylifera|palmier dattier]] (''Phoenix dactylifera'') y est très répandu. Un nombre important de zones naturelles, [[Liste des aires protégées en Arabie saoudite|terrestres]] et [[Liste des aires marines protégées en Arabie saoudite|marines]], sont protégées. === Géographie administrative === {{Article détaillé|Provinces d'Arabie saoudite}} L'Arabie saoudite est divisée en treize provinces (''mintaqah idāriyya'' en arabe, expression qui se traduit littéralement par « région administrative », dont la forme au pluriel est ''manatiq idāriyya''). Les provinces sont divisées en {{nobr|118 gouvernorats}} ({{lang-ar|محافظات}}, ''muhafazat'' au pluriel, ''muhafazah'' singulier), dont les capitales provinciales, qui ont un statut différent des municipalités (intègres), sont dirigées par des maires (''amin''). Les gouvernorats sont subdivisés en sous-gouvernorats ''(marakiz'', au pluriel ''markaz''). {| class="wikitable centre" |- !scope=col| ||scope=col|Numéro ||scope=col|Province ||scope=col|Capitale |- | rowspan="14" |[[Fichier:Provinces of Saudi Arabia.svg|vignette|Provinces d'Arabie saoudite.]] |- | 1 | [[Al Bahah (province)|Al Bahah]] | [[Al Bahah]] |- | 2 | [[Al-Hudud ach-Chamaliya|Al-Hudud ach-Chamaliya (province nord)]] | [[Arar]] |- | 3 | [[Al Jawf (Arabie saoudite)|Al Jawf]] | [[Sakaka]] |- | 4 | [[Médine (province)|Médine]] | [[Médine]] |- | 5 | [[Al Qasim]] | [[Buraydah]] |- | 6 | [[Riyad (province)|Riyad]] | [[Riyad]] |- | 7 | [[Ach-Charqiya (Arabie saoudite)|Ach-Charqiya (province de l'est)]] | [[Dammam (Arabie saoudite)|Dammam]] |- | 8 | [[Asir (province)|Asir]] | [[Abha (Arabie saoudite)|Abha]] |- | 9 | [[Haïl (province)|Haïl]] | [[Haïl]] |- | 10 | [[Jizan (province)|Jizan]] | [[Jizan]] |- | 11 | [[La Mecque (province)|La Mecque]] | [[La Mecque]] |- | 12 | [[Najran (province)|Najran]] | [[Najran]] |- | 13 | [[Tabuk (province)|Tabuk]] | [[Tabuk]] |} <gallery mode="packed-hover"> Fichier:Flickr - omar chatriwala - Dawn breaks.jpg|[[Médine (province)|Médine]]. Fichier:Buraidah.jpg|[[Al Qasim]]. Fichier:Hai'l city.jpg|[[Haïl (province)|Haïl]]. Fichier:جبل حرفة في بني عمرو.jpg|[[Asir (province)|Asir]]. Fichier:بحر حقل (15037998121).jpg|[[Tabuk (province)|Tabuk]]. Fichier:Origineel huis Najran.JPG|[[Najran (province)|Najran]]. Fichier:Makkah-Panorama-2011.jpg|[[La Mecque (province)|La Mecque]]. Fichier:Faifa city.jpg|[[Jizan (province)|Jizan]]. </gallery> == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Arabie saoudite{{!}}Histoire |Histoire économique de l'Arabie saoudite{{!}}histoire économique|unification de l'Arabie saoudite}} {{Article détaillé|Famille royale saoudienne{{!}}Famille royale|liste des rois d'Arabie saoudite}} [[Fichier:Ikhwan.jpg|vignette|gauche|Troupes des [[Ikhwan (Arabie saoudite)|Ikhwâns]].]] [[Fichier:Flag of Ikhwan.svg|vignette|gauche|Drapeau des [[Ikhwan (Arabie saoudite)|Ikhwâns]].]] Le [[Émirat de Dariya|premier État saoudien]] est constitué aux alentours de [[1744]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jocelyn|nom1=Béjuis|prénom2=Edouard|nom2=Paul|prénom3=Benjamin|nom3=Barthe|titre=Arabie saoudite des origines au {{s-|XXI}}|date=DL 2022|isbn=978-2-37701-136-0|isbn2=2-37701-136-5|oclc=1350783860|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1350783860|consulté le=2023-01-27}}.</ref>. Un chef de tribu local, [[Mohammed Ibn Saoud]], s'associe avec un prédicateur religieux, [[Mohammed ben Abdelwahhab]] ; après avoir eu sa vie menacée par les polythéistes qu'il essayait de réfuter. Et ensemble ils fondent le projet d'unifier la péninsule sur la croyance des pieux prédécesseurs, les 3 premières générations de l'Islam, et donc l'Islam originel. La [[famille royale saoudienne|famille Al Saoud]] et le royaume connaissent ensuite des confrontations augmentant ou réduisant leur pouvoir en fonction des accords et désaccords avec l'[[Égypte]], l'[[Empire ottoman]] et d'autres pays arabes pour le contrôle de la péninsule. Trop instable, le royaume finit par disparaître en [[1818]]. Un [[Histoire de l'Arabie saoudite#Deuxième État saoudien|second État saoudien]] est fondé six années plus tard en [[1824]], mais disparaît en [[1891]]. Dans la nuit du 15 au {{date-|16 janvier 1902}}, [[Abdelaziz ibn Saoud]], souhaitant restaurer l'ancien État de son aïeul, s'empare de [[Riyad]], alors occupée par la famille rivale [[Maison al Rachid|Al Rachid]], originaire de [[Haïl]]. En [[1904]], il s'empare de l'oasis de [[Buraydah]], capitale de la région du Qasim, au nord du [[Nejd]]. Abdelaziz fonde vers 1912, avec l'appui des [[bédouins]], l'ordre des [[Ikhwan (Arabie saoudite)|Ikhwâns]] (« frères ») qui lui permet d'agrandir son domaine<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jacques Benoist-Méchin |titre=Le loup et le léopard, Ibn-Séoud ou la naissance d'un royaume |passage=177 et sq. |lieu=Paris |éditeur=Albin Michel |année=1956}}.</ref>. Les Ikhwâns sont progressivement installés dans environ deux cents tentes (les ''hujjar''). En [[1913]], Abdelaziz s'empare de la province de [[Al-Hassa]], dans l'est, dont la majorité de la population est [[chiisme|chiite]]. Son poids politique est reconnu par les [[Empire ottoman|Ottomans]] en {{date-|mai 1914}} lorsque ceux-ci le nomment [[wali (arabe)|wali]] du Nejd. Avec le déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], Abdelaziz se rapproche graduellement des Britanniques. Un traité de protection est signé avec ces derniers en [[1915]]. [[Fichier:Franklin D. Roosevelt with King Ibn Saud aboard USS Quincy (CA-71), 14 February 1945 (USA-C-545).jpg|vignette|Rencontre du [[Franklin Delano Roosevelt|président Roosevelt]] et du roi [[Abdelaziz ibn Saoud]], en Égypte en février 1945, à bord du ''Quincy'', un bâtiment de l'US Navy. Le [[Pacte du Quincy]] lie les États-Unis à la famille des Séoud.]] [[Fichier:Abdel Fattah el-Sisi, King Salman of Saudi Arabia, Melania Trump, and Donald Trump, May 2017.jpg|vignette|Le président Trump, le roi Salman et le président égyptien [[Abdel Fattah al-Sissi]] en mai 2017.]] Profitant de la dislocation de l'[[Empire ottoman]] et de la faiblesse des États arabes qui se constituent pendant le conflit mondial, il fait la conquête par la force en [[1924]]-[[1925]] du [[Hedjaz]], un État comprenant les villes de La Mecque et de Médine, en s'en emparant il met fin à près d'un millénaire de chérifat hachémite, la lignée des descendants du grand-père du prophète. Il finit par se faire reconnaître roi du Hedjaz, en [[1927]]. L'État ainsi constitué est consolidé par Abdelaziz Al Saoud pour devenir un pays puissant et surtout acteur de la scène internationale. Cet arrêt des conquêtes le brouille avec ses alliés ikhwâns, qui voudraient poursuivre la conquête pour étendre les frontières à toute la communauté des croyants. L'appui des [[ouléma]]s, essentiellement par une [[fatwa]] de [[1927]], profite à Abdelaziz : ils décrètent qu'il est interdit de se révolter contre le détenteur du pouvoir. Dès lors, il devient licite de faire la guerre contre les Ikhwâns, qui sont écrasés en [[1929]]. L'Arabie saoudite est fondée officiellement le {{date|22|septembre|1932}} par la fusion des provinces du Nejd et du Hedjaz. [[Abdelaziz ibn Saoud]] (''Ibn Saoud'') en devient le roi. Les guerres ayant permis l'accession au pouvoir d'Ibn Saoud firent {{nombre|500000|morts}} entre 1901 et 1932<ref name="Murawiec_1">{{Article |auteur=Laurent Murawiec |titre=L’Arabie saoudite : un business familial |périodique=L’Histoire |numéro=286 |mois=avril |année=2004 |pages=18-19}}.</ref>. La [[Boom du pétrole|découverte de pétrole]] en {{date-|mars 1938}} transforme le pays sur le plan économique et marque le début d'une alliance stratégique avec les [[États-Unis]], concrétisée par le [[Pacte du Quincy]]. En échange d'un accès au [[pétrole]], les États-Unis s'engagent à protéger militairement la dynastie des Saoud. Cette alliance se révèlera d'autant plus durable que le pays se présente comme un allié de poids face à la montée des [[nationalisme arabe|nationalistes arabes]] dans les années 1950-1960 soutenus par l'Union soviétique<ref name="atlantico.fr_1">{{Article |auteur1=David Rigoulet-Roze |titre=Wahhabite connection : comment l’Arabie saoudite a déstabilisé le monde en exportant son islam radical depuis 40 ans |périodique=Atlantico.fr |date=3 novembre 2014 |lire en ligne=http://www.atlantico.fr/decryptage/wahhabite-connection-comment-arabie-saoudite-destabilise-monde-en-exportant-islam-radical-depuis-40-ans-david-rigoulet-roze-1838403.html |consulté le=2018-10-22}}.</ref>. Abdelaziz accepte le concept de modernisation du pays et persuade les ultra-conservateurs religieux d'accepter les nouvelles technologies, ce qui se traduit concrètement par un confort matériel pour les Saoudiens, mais sans changement des mentalités. Après cinquante ans de pouvoir, Adb al-Aziz meurt en [[1953]], lui succèdent ses fils {{incise|[[Saoud ben Abdelaziz Al Saoud|Saoud ben Abdelaziz]], [[Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud|Fayçal ben Abdelaziz]], [[Khaled ben Abdelaziz Al Saoud|Khaled ben Abdelaziz]], [[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud|Fahd ben Abdelaziz]], [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah ben Abdelaziz]] et depuis [[2015]] le roi [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud|Salmane ben Abdelaziz]]|stop}}. En 1973, l'Arabie saoudite est le leader du cartel des pays pétroliers, l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole]] (OPEP), et son ministre du Pétrole et des Ressources minérales [[Ahmed Zaki Yamani]], diplômé de [[Université Harvard|Harvard]], est la tête pensante du [[Premier choc pétrolier|quadruplement du prix du pétrole]] qui fait soudain de l'Arabie saoudite une super-puissance financière. La rapide augmentation des recettes saoudiennes au début des années 1980, qui passent de {{nobr|65 milliards}} de dollars à près de {{nobr|135 milliards}} en 1981, permet également au pays qui est le « berceau » du [[wahhabisme]] d'exporter sa doctrine religieuse sous la forme du [[salafisme]]. Cette politique extérieure se manifeste dans la lutte organisée contre l'Union soviétique dans le [[Guerre d'Afghanistan (1979-1989)|conflit afghan]] en accord avec l'allié américain<ref name="atlantico.fr_2">{{Article|auteur1=David Rigoulet-Roze|titre=Wahhabite connection : comment l’Arabie saoudite a déstabilisé le monde en exportant son islam radical depuis 40 ans|périodique=Atlantico.fr|date=3 novembre 2014|lire en ligne=http://www.atlantico.fr/decryptage/wahhabite-connection-comment-arabie-saoudite-destabilise-monde-en-exportant-islam-radical-depuis-40-ans-david-rigoulet-roze-1838403.html|consulté le=2018-10-22}}.</ref>, mais également dans le soutien financier de nombreuses organisations islamiques à travers le monde dans les années 2000-2015<ref>{{Article |titre=Wikileaks révèle les dessous de la stratégie saoudienne pour exporter l'islamisme partout sur la planète |périodique=Atlantico.fr |date=24 juillet 2015 |lire en ligne=http://www.atlantico.fr/pepites/wikileaks-revele-dessous-strategie-saoudienne-pour-exporter-islamisme-partout-planete-2253161.html |consulté le=2018-10-22}}.</ref>. Dans les [[années 1980]], la [[prise de la Grande Mosquée de La Mecque]] met en évidence le poids de la communauté ultra-conservatrice et la pression fondamentaliste s'accentue. Une police des mœurs, la [[Muttawa]], est mise en place, s'assurant que rien de ce qui se passe dans le royaume n'enfreint les règles de l'[[islam]]. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et le port du voile intégral obligatoire. == Politique intérieure == {{Article détaillé|Politique en Arabie saoudite|Liste des rois d'Arabie saoudite|Famille royale saoudienne|Liste des Premiers ministres d'Arabie saoudite}} [[Fichier:Salman bin Abdulaziz.jpg|vignette|redresse|Le roi [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud|Salmane]] ben Abdelaziz Al Saoud, {{7e|souverain}} du royaume d'Arabie saoudite.]] L'Arabie saoudite est une [[Absolutisme|monarchie absolue]] islamique, contrôlée par les familles [[Famille royale saoudienne|Saoud]] et [[Mohammed ben Abdelwahhab|Wahhab]] qui sont liées par le mariage. Pour le politologue [[Riadh Sidaoui]], les deux dynasties du [[Nejd]] sont les « deux faces d’une même pièce »<ref>{{Article |auteur1=Hafawa Rebhi |titre=Le péril wahhabite en terre de Tunisie |périodique=L'économiste maghrébin |jour=18 |mois=février |année=2013 |lire en ligne=http://www.leconomistemaghrebin.com/2013/02/18/le-peril-wahhabite-en-terre-de-tunisie/}}.</ref>. Pour Nabil Mouline, chercheur au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et spécialiste de l'Arabie saoudite, le système successoral saoudien est de type [[succession adelphique|adelphique]], c'est-à-dire entre frères<ref name=":3" />. Toutefois, la transmission de la couronne demeure quelque peu aléatoire puisque le roi n'est pas nécessairement l'aîné : « Chaque roi potentiel est à la tête d’une faction, dont la puissance est déterminée par la force de son clientélisme, son soutien dans les forces armées et ses appuis dans le monde religieux et intellectuel<ref>{{Lien web |titre=En Arabie saoudite, « un mode de succession problématique »|auteur1=Youness Bousenna|auteur2=Nabil Mouline|url=http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/En-Arabie-saoudite-un-mode-de-succession-problematique-2015-01-23-1272093 |site=la-croix.com |date=2015-01-23 |consulté le=2015-11-12}}.</ref>. » La [[loi fondamentale de l'Arabie saoudite]] définit le [[Coran]] comme constitution du pays et codifie depuis 1992 les règles d'organisation gouvernementale déjà existantes<ref>{{Ouvrage |auteur1=Safa Ben Saad |titre=Les droits de l'Homme dans la loi fondamentale saoudienne |passage=291-296 |pages totales=298 |lire en ligne=http://www.strategicsinternational.com/Arsa_14.pdf}}.</ref>. Le [[Conseil des oulémas]] et le [[Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas]] sont compétents pour l'interprétation des règles religieuses. Aucune manifestation ou culte d'une autre religion ne sont acceptés, et ceux qui expriment à ce titre une opinion différente sont déclarés [[apostasie dans l'islam|apostats]] et passibles de la [[peine de mort]]. La [[liberté de religion]] de la population non-musulmane d'origine y est très restreinte et doit s'exercer exclusivement dans le domaine privé. Une [[Assemblée consultative (Arabie saoudite)|assemblée consultative]] existe. Depuis la fondation de l'État en 1932 par [[Abdelaziz ibn Saoud]], le royaume a été gouverné par [[Liste des rois d'Arabie saoudite|sept monarques]]. {| class="wikitable" |+Liste des monarques saoudiens depuis 1932 ! scope=col | N° ! scope=col | Nom ! scope=col | Né / Décédé ! scope=col | Début de fonction ! scope=col | Fin de fonction ! scope=col | Remarques |- | 1 || [[Abdelaziz ibn Saoud]] || 1876-1953 || {{date-|22 septembre 1932}} || {{date-|9 novembre 1953}} || Fondateur du [[Création de l'Arabie saoudite|troisième État saoudien]] et du royaume d'Arabie saoudite (1932) |- | 2 || [[Saoud ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1902-1969 || {{date-|9 novembre 1953}} || {{date-|2 novembre 1964}} || Fils du roi Abdelaziz |- | 3 || [[Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1906-1975 || {{date-|2 novembre 1964}} || {{date-|25 mars 1975}} || Fils du roi Abdelaziz |- | 4 || [[Khaled ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1913-1982 || {{date-|25 mars 1975}} || {{date-|13 juin 1982}} || Fils du roi Abdelaziz |- | 5 || [[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1921-2005 || {{date-|13 juin 1982}} || {{date|1|août|2005}} || Fils du roi Abdelaziz |- | 6 || [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1923-2015|| {{date|1|août|2005}} || {{date-|23 janvier 2015}} || Fils du roi Abdelaziz |- | 7 || [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud]] || 1935 -|| {{date-|23 janvier 2015}} || || Fils du roi Abdelaziz |} En {{date-|novembre 1995}}, après un [[accident vasculaire cérébral]] du roi [[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud|Fahd]], en tant que [[prince héritier]], [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]] a pris ''de facto'' la direction de l'État. Il devient roi en [[2005]] après le décès de ce dernier. Le {{date-|4 novembre 2014}}, l'Arabie saoudite, confrontée à un ralentissement de son économie (basée en grande partie sur le pétrole) et à une recrudescence de son taux de chômage (30 % de sa population active), décide d'expulser des centaines de milliers de [[Travailleur étranger|travailleurs étrangers]]<ref>{{Lien web |titre=L'Arabie saoudite va expulser plus d’un million d’immigrés illégaux |url=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20131103-arabie-saoudite-va-expulser-plus-million-immigres-illegaux |site=rfi.fr |date=2013/11/03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : Expulsions massives de travailleurs migrants |url=https://www.hrw.org/fr/news/2015/05/09/arabie-saoudite-expulsions-massives-de-travailleurs-migrants |site=hrw.org |date=2015/05/09}}.</ref>. En {{date-|janvier 2015}}, [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud|Salmane]] succède à son demi-frère [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]], décédé. == Politique extérieure == {{Article général|Géopolitique du Moyen-Orient au XXIe siècle|position=section}} [[Fichier:Obama meets King Abdullah July 2014.jpg|vignette|[[Barack Obama]] et le roi [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]] d'Arabie saoudite, le {{date-|6 juin 2014}}.]] [[Fichier:Jambiya given by the king of Saudi Arabia to François Hollande.jpg|vignette|Jambiya (poignard traditionnel) offert par le roi [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]] d'Arabie saoudite à [[François Hollande]] lors de la visite à Riyad les 29-{{date-|30 décembre 2013}}. Exposée au palais de l'Élysée (Paris) lors des Journées du Patrimoine 2014.]] L'Arabie saoudite est l'une des puissances régionales au Moyen-Orient. En tant que gardienne des lieux saints de l'islam, elle jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde musulman et diffuse le [[wahhabisme]] partout dans le monde. Elle rassemble autour d'elle la plupart des pays arabes à majorité [[Sunnisme|sunnite]] dans une alliance contre l'Iran, où domine le [[chiisme]], et ses alliés. L'Arabie saoudite bénéficie de revenus financiers considérables qu'elle tire de sa richesse en pétrole, dont elle est le premier pays exportateur au monde, et en gaz naturel. La rente pétrolière est la source de sa puissance, mais elle la rend dépendante aux variations du cours du baril et l'oblige à une alliance avec les États-Unis pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en hydrocarbures dont les puissances économiques mondiales sont presque toutes très dépendantes<ref>{{Harvsp|Josseran|2016|p=127-135|loc=Chap. 5 : Le bal des puissances - L'Arabie saoudite : du pétrole et de la foi|id=JOS 2016}}.</ref>. === Diffusion de l’islam dans le monde === L'[[historien]] britannique Charles Allen a chiffré que depuis 1979, les autorités saoudiennes ont consacré plus de {{nobr|70 milliards}} de dollars à la diffusion de leur idéologie<ref>{{Lien web |titre=Comment l'Arabie saoudite a imposé son islam rigoriste à la Belgique |url=http://www.levif.be/actualite/belgique/comment-l-arabie-saoudite-a-impose-son-islam-rigoriste-a-la-belgique/article-normal-55639.html |site=levif.be |date=2013-12-13 |consulté le=2015-11-21}}.</ref>, le [[wahhabisme]], l'une des formes les plus rigoristes de l'islam sunnite. Ce financement a été rendu possible par les réserves de pétrole du pays et le soutien des États-Unis et de l'Europe qui dépendent de ces réserves pour le fonctionnement de leur économie<ref>{{Lien web |auteur=Enora Ollivier |titre=« La France n’a aucune intention de revoir ses relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar » |url=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/11/26/la-france-n-a-aucune-intention-de-revoir-ses-relations-avec-l-arabie-saoudite-et-le-qatar_4818445_3218.html |éditeur=[[Le Monde]] |jour=26 |mois=novembre |année=2015 |issn=1950-6244 |consulté le=13 juin 2018}}.</ref>. Dans une série d'entretiens en forme de bilan avec le magazine ''[[The Atlantic]]'' paru en {{date-|avril 2016}}, le [[Barack Obama|président américain Barack Obama]] a déclaré, selon Jeffrey Goldberg, que l'Arabie saoudite « propage l’extrémisme qui a généré le terrorisme » et expliqué comment l’Indonésie, notamment, « d’État musulman et tolérant, est devenu un pays extrémiste, à cause du financement par l’Arabie saoudite des mouvements fanatiques et des écoles wahhabites »<ref>{{Lien web |auteur=Ian Timberlake |titre=Obama, cible de critiques sans précédent en Arabie saoudite |url=http://www.lorientlejour.com/article/977552/obama-cible-de-critiques-sans-precedent-en-arabie-saoudite.html |éditeur=[[L'Orient-Le Jour]] |consulté le=2016-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Jeffrey Goldberg |titre=The Obama Doctrine |url=https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525/ |site=The Atlantic |consulté le=2016-04-06}}.</ref>. À la suite de ces propos peu diplomatiques, la [[Famille royale saoudienne|maison royale saoudienne]] s'est dite « offensée »<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : colère royale contre le président Barack Obama |url=http://lphinfo.com/2016/03/15/arabie-saoudite-colere-royale-contre-le-president-barack-obama/ |site=LPH Info |consulté le=2016-04-10 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160419184350/http://lphinfo.com/2016/03/15/arabie-saoudite-colere-royale-contre-le-president-barack-obama/ |archive-date=19 avril 2016 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>. Le {{date-|6 décembre 2015}}, le [[Vice-chancelier (Allemagne)|vice-chancelier allemand]], [[Sigmar Gabriel]], a estimé que l'Arabie saoudite devait cesser le financement des mosquées salafistes en [[Allemagne]] qui ne « sont pas moins dangereuses que les extrémistes de droite »<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Selon le vice-chancelier allemand-L'Arabie saoudite doit cesser le financement des mosquées à l'étranger |url=http://www.parismatch.com/Actu/International/L-Arabie-saoudite-doit-cesser-le-financement-des-mosquees-a-l-etranger-877097 |éditeur=[[Paris Match]] |consulté le=14 juin 2018}}.</ref>. === Opposition à l'Iran, à la Syrie, aux Houthis, aux salafistes djihadistes et aux Frères musulmans === {{Article connexe|Guerre froide au Moyen-Orient}} Initialement, l'Arabie saoudite entretient de bonnes relations avec les [[Frères musulmans]]<ref name="Luizard129-135">{{Ouvrage |auteur=[[Pierre-Jean Luizard]] |titre=Le piège Daech, l'État islamique ou le retour de l'Histoire |passage=129-135 |éditeur=[[La Découverte]] |année=2015 |id=Luizard}}.</ref>. La rupture se produit en [[1991]], lorsque la confrérie dénonce l'alliance saoudienne avec les [[États-Unis]] lors de la [[Guerre du Golfe]]<ref name="Luizard129-135" />{{,}}<ref name="Slate270913">Ariane Bonzon, [http://www.slate.fr/story/77082/qatar-arabie-saoudite Qu'est-ce qui différencie le Qatar de l'Arabie saoudite?], ''Slate'', {{date-|27 septembre 2013}}.</ref>. À partir de [[1993]], la monarchie saoudienne tente un rapprochement avec sa minorité chiite<ref name="Luizard129-135" />. En 2005, des partis religieux chiites sont autorisés à présenter des candidats aux élections<ref name="Luizard129-135" />. Cependant, les chiites restent victimes de discriminations et cette période d'ouverture prend fin avec la répression du [[soulèvement bahreïnien]] et le début de la [[guerre civile syrienne]] en 2011<ref name="Luizard129-135" />. À l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, la [[Famille royale saoudienne|dynastie des Saoud]] au pouvoir est contestée par les [[Salafisme djihadiste|salafistes djihadistes]] qui rejettent la [[monarchie]] et réclament une [[théocratie]] pure<ref name="Luizard129-135" />. Ces derniers renient même leur citoyenneté saoudienne pour se revendiquer « jaziri » (de la [[Arabie|péninsule arabique]]). À partir de [[2003]], le royaume est aux prises avec [[Al-Qaïda dans la péninsule arabique]] (AQPA), qui commet plusieurs attentats et assassinats, mais finit par être repoussé au [[Yémen]]<ref name="WassimNasr" />. En [[2007]], lors de la [[guerre d'Irak]], l'Arabie saoudite joue un rôle déterminant dans la création et le financement des [[Sahwa]], des milices sunnites qui contribuent à marginaliser les djihadistes de l'[[État islamique (organisation)|État islamique d'Irak]] et à instaurer jusqu'en 2011 une relative accalmie en Irak<ref name="WassimNasr">{{Ouvrage |auteur=Wassim Nasr |titre=État islamique, le fait accompli |éditeur=[[Plon]] |année=2016 |isbn=978-2-37344-029-4 |id=WassimNasr|passage=28-32}}.</ref>{{,}}<ref name="NouvellesGuerres">{{Ouvrage |auteur1=[[Bertrand Badie]]|directeur1=oui|directeur2=oui |auteur2=[[Dominique Vidal]]|titre=Nouvelles guerres, l'état du monde 2015 |éditeur=[[La Découverte]] |année=2014 |id=NouvellesGuerres|passage=200-206}}. (Contribution de [[Pierre-Jean Luizard]]).</ref>. Mais le {{date-|8 mars 2014}}, [[Nouri al-Maliki]], alors Premier ministre irakien, proche allié de l'[[Iran]], accuse l'Arabie saoudite et le [[Qatar]] de fournir un soutien politique, financier et médiatique aux groupes d'insurgés comme Daech, [[Front al-Nosra]], [[Al-Qaïda]], etc, allant même jusqu'à « acheter des armes au bénéfice de ces organisations terroristes » pour conclure en droit international que : « Ils attaquent l'[[Irak]], via la Syrie, et de manière directe, ils ont déclaré la guerre à l'Irak »<ref>{{Lien web |titre=« Le Qatar et l’Arabie Saoudite soutiennent le terrorisme international » |url=https://www.elwatan.com/edition/international/le-qatar-et-larabie-saoudite-soutiennent-le-terrorisme-international-11-03-2014 |site=elwatan.com |consulté le=2023-01-29}}.</ref>. Bien qu'hostile aux révolutions du [[Printemps arabe]], l'Arabie saoudite commence à soutenir les rebelles en Syrie, quelques mois après le début de la [[guerre civile syrienne]]<ref name="Cauchemar307-321" />. Le royaume tient notamment à contenir l'influence de l'[[Iran]], son principal rival dans la région. Il s'appuie sur les conservateurs, les officiers déserteurs, les tribus et les libéraux<ref>{{harvsp|Pierret|2015|p=203-204}}.</ref>{{,}}<ref name="Anatomie193-194" />, et soutient des groupes [[Salafisme|salafistes]], notamment [[Jaych al-Islam]], ainsi que l'[[Armée syrienne libre]] et des groupes modérés, en revanche, il s'oppose aux [[Frères musulmans]]<ref name="Cauchemar307-321" />{{,}}<ref name="Anatomie193-194">{{harvsp|Baczko, Dorronsoro et Quesnay 2016|p=193-194|id=Anatomie}}.</ref>{{,}}<ref name="Luizard129-135" />. Cependant, des milliers de Saoudiens partent combattre en Syrie et des groupes djihadistes comme l'État islamique ou le Front al-Nosra bénéficient de soutiens financiers venus d'acteurs privés, d'associations, ou d'hommes d'affaires, parfois liés à certains membres de la famille royale, qui profitent d'un certain laisser-faire de l'État<ref>Wassim Nasr, [http://www.france24.com/fr/20140619-arabie-saoudite-soutien-financier-eiil-djihadistes-irak-syrie/ L'Arabie saoudite soutient-elle l’EIIL ?], ''France 24'', {{date-|19 juin 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Point180914" />. Selon le chercheur [[Pierre-Jean Luizard]], au sein même de la famille royale, certaines branches s'estimant lésées font allégeance à l'État islamique<ref>[http://www.lesinrocks.com/2017/06/09/actualite/letat-islamique-peut-il-perdre-son-califat-11953129/ L’État islamique peut-il perdre son califat ?], ''Les Inrocks'', {{date-|9 juin 2017}}.</ref>. En [[2014]] et [[2015]], l'hebdomadaire britannique ''[[The Economist]]'' et l'institut ''Soufan group'' estiment que {{nombre|2500 Saoudiens}} ont rejoint des groupes djihadistes en Syrie et en Irak, principalement l'État islamique<ref>Édouard de Mareschal, [http://www.lefigaro.fr/international/2014/09/05/01003-20140905ARTFIG00012-en-syrie-un-djihadiste-occidental-sur-trois-serait-francais.php « En Syrie, un djihadiste occidental sur trois serait français »], ''Le Figaro'', {{date-|5 septembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20151208-jihadistes-irak-syrie-etat-islamique-terrorisme-etude-tunisie-france Le nombre de jihadistes en Irak et en Syrie a doublé depuis juin 2014, selon une étude], ''France 24'', {{date-|8 décembre 2015}}.</ref>. L'Arabie saoudite finit par s'inquiéter de la montée en puissance des [[Salafisme djihadiste|salafistes djihadistes]], qui contestent la légitimité de la [[Famille royale saoudienne|dynastie saoudienne]], et redoute qu'ils ne puissent bénéficier d'une certaine attractivité aux yeux d'une partie de la population saoudienne, ce qui pourrait déstabiliser le royaume<ref name="Anatomie193-194" />{{,}}<ref name="Luizard129-135" />. En {{date-|mars 2013}} les départs de combattants pour la Syrie sont rendus illégaux par le ministère de l'Intérieur dirigé par le prince [[Mohammed ben Nayef Al Saoud]]<ref name="Cauchemar307-321" />. En {{date-|février 2014}}, le Royaume saoudien classe le [[Front al-Nosra]] et l'[[État islamique (organisation)|État islamique]] comme organisations terroristes et interdit tout soutien ou financement à ces groupes<ref name="Cauchemar307-321" />{{,}}<ref name="Point180914" />. En {{date-|septembre 2014}}, [[Riyad]] rejoint la [[coalition internationale en Irak et en Syrie|coalition internationale]] contre l'EI. Dans une vidéo publiée le {{date-|26 décembre 2015}}, [[Abou Bakr al-Baghdadi]], le « calife » de l'[[État islamique (organisation)|État islamique]], appelle à des soulèvements en Arabie saoudite<ref>[[Agence France-Presse|AFP]], [http://www.lepoint.fr/monde/le-chef-de-l-ei-appelle-a-une-revolte-en-arabie-saoudite-a-des-attaques-en-israel-26-12-2015-2005382_24.php Le chef de l'EI appelle à une révolte en Arabie saoudite, à des attaques en Israël], ''[[Le Point]]'', {{date-|26 décembre 2015}}.</ref>. De {{date-|juin 2014}} à {{date-|novembre 2015}}, l'État islamique mène 7 attentats en Arabie saoudite qui font {{nobr|88 morts}}<ref>{{Article |auteur1=Madjid Zerrouky |auteur2=William Audureau |auteur3=Maxime Vaudano |titre=Les attentats de l’État islamique : 20 pays, 18 mois, plus de 1600 morts |périodique=Le Monde |date=25 novembre 2015 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2015/11/25/les-actes-terroristes-de-l-etat-islamique-ont-fait-plus-de-1-600-morts-depuis-la-proclamation-du-califat_4817362_4355770.html}}.</ref>. Le Ministre saoudien de l'Intérieur [[Mohammed ben Nayef Al Saoud]], responsable de la lutte anti-terroriste, est la cible de quatre tentatives d'assassinats de 2004 à 2015, dont un attentat-suicide d'[[Al-Qaïda dans la péninsule arabique]] en 2009<ref>Majda Abdellah, [http://www.jeuneafrique.com/230692/politique/arabie-saoudite-5-choses-savoir-sur-mohammed-ben-nayef-le-nouveau-prince-h-ritier/ Arabie saoudite : 5 choses à savoir sur Mohammed Ben Nayef, le nouveau prince héritier], ''[[Jeune Afrique]]'', {{date-|30 avril 2015}}.</ref>. Pour le politologue [[François Burgat]] : {{Citation|le ressort de la politique de l’Arabie saoudite n’est pas idéologique. Arrêtons de penser que ce pays n’a qu’un rêve consistant à vouloir exporter son wahhabisme. Les Saoudiens n’ont qu’un rêve en se réveillant le matin : garder le pouvoir à n’importe quel prix, au prix de n’importe quelle concession idéologique, à savoir en étant capable de prendre appui sur des acteurs qui, sur le papier, leur sont hostiles}}. Selon lui, plus que par l'[[Iran]] et les chiites, l'Arabie saoudite s'estime menacée principalement par son opposition : les « modérés » ([[Congrès yéménite pour la réforme|Al-Islah]], l'organisation yéménite apparentée aux [[Frères musulmans]]) et les radicaux<ref>Assemblée nationale : [http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-mimdaesh/15-16/c1516003.asp Mission d’information sur les moyens de Daech], {{date-|12 janvier 2016}}.</ref>. En [[Égypte]], l'Arabie saoudite approuve le [[coup d'État de 2013 en Égypte|coup d'État]] mené le {{date-|3 juillet 2013}} par l'armée qui porte au pouvoir le général [[Abdel Fattah al-Sissi]] et renverse le président [[Mohamed Morsi]], membre des [[Frères musulmans]]<ref>{{harvsp|id=Cauchemar|Ignace Dalle et Wladimir Glasman, ''Le cauchemar syrien''|p=319}}.</ref>. Le {{date-|7 mai 2014}}, le roi [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud]] fait inscrire les [[Frères musulmans]] sur la liste des organisations terroristes, mais son successeur, [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud]], se montre plus conciliant à leur égard<ref>[[Agence France-Presse|AFP]] et [[Reuters]], [https://www.lemonde.fr/moyen-orient/article/2014/03/07/les-freres-musulmans-classes-organisation-terroriste-par-l-arabie-saoudite_4379530_1667081.html Les Frères musulmans classés « organisation terroriste » par l'Arabie saoudite], ''Le Monde'', {{date-|7 mars 2014}}.</ref>. Le journaliste [[Alain Gresh]] note qu'à partir de 2016 l'Arabie saoudite se rapproche à petits pas des Frères musulmans : « Prudemment, parce que, à terme, les Frères restent un danger, notamment à l’intérieur du royaume ; avec détermination, car la menace iranienne est prioritaire à court et moyen terme »<ref>{{Lien web |titre=Rapprochement à petits pas entre l’Arabie saoudite et les Frères musulmans-Une évolution qui inquiète l’Égypte |url=http://orientxxi.info/magazine/rapprochement-a-petits-pas-entre-l-arabie-saoudite-et-les-freres-musulmans,1032 |site=Orient XXI.info |consulté le=2016-04-10}}.</ref>. À partir de 2015, l'Arabie saoudite concentre ses efforts au [[Yémen]], où elle intervient militairement contre les [[Houthis]], alliés de l'Iran<ref name="Cauchemar307-321">{{harvsp|id=Cauchemar|Ignace Dalle et Wladimir Glasman, ''Le cauchemar syrien''|p=307-321}}.</ref>{{,}}<ref name="Point180914">Armin Arefi, [http://www.lepoint.fr/monde/etat-islamique-la-volte-face-de-l-arabie-saoudite-18-09-2014-1864405_24.php Le Point : ''État islamique : la volte-face de l'Arabie saoudite''], ''Le Point'', {{date-|18 septembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref>Benjamin Barthe, [https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/10/05/bachar-al-assad-le-maitre-du-chaos_5008250_3218.html Bachar Al-Assad, le maître du chaos], ''Le Monde'', {{date-|5 octobre 2016}}.</ref>. En {{date-|janvier 2015}}, [[Mohammed ben Salmane]] est nommé ministre de la Défense. Il décide de conduire des opérations militaires au [[Yémen]] contre les rebelles [[Guerre civile yéménite|houthistes]] afin de limiter l'influence iranienne dans le pays<ref name="Portrait Le Monde">{{Lien web |titre=Le fils du roi Salman, un héritier pressé et ambitieux en Arabie saoudite |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/22/mbs-un-heritier-presse-et-ambitieux-en-arabie-saoudite_4852058_3210.html |site=''Le Monde'' |date=23 janvier 2016}}.</ref>. En {{date-|décembre 2015}}, dans une déclaration publique, les services de renseignement allemands ont exprimé leur inquiétude devant la nouvelle politique étrangère du jeune prince héritier, soulignant la façon dont la « position diplomatique jusqu'ici prudente des chefs aînés de la famille royale est remplacée par une politique interventionniste impulsive » et présente un danger pour la stabilité de la région<ref>{{en}} [https://www.reuters.com/article/us-saudi-germany-warning-idUSKBN0TL1O020151202 German spy agency warns of Saudi shift to 'impulsive' policies], ''reuters.com'', {{date-|2 décembre 2015}}.</ref>. En {{date-|mars 2016}}, le royaume wahhabite désigne le [[Hezbollah]] comme organisation terroriste et remet en cause une aide financière de quatre milliards de [[Dollar américain|dollars]] aux [[forces armées libanaises]]<ref>{{Lien web |titre=Guerre au Hezbollah : le pari incertain de l’Arabie saoudite |url=http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/guerre-au-hezbollah-le-pari-incertain-de-l-arabie-saoudite-311467344 |site=Middle East Eye |consulté le=2016-04-10}}.</ref>. Selon Ali Al-Ahmad, directeur du {{Lien|trad=Institute for Gulf Affairs|fr=Institute for Gulf Affairs|texte=Institute for Gulf Affairs}}, basé à [[Washington (district de Columbia)|Washington]], {{Citation|Les Saoudiens sont extrêmement inquiets. Le point de départ d'une éventuelle révolution sera probablement un club de foot plutôt qu'une mosquée}}<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi l'Arabie saoudite surveille de près les cheveux de ses footballeurs |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/pourquoi-l-arabie-saoudite-surveille-de-pres-les-cheveux-de-ses-footballeurs_1400573.html |site=francetv info |consulté le=2016-04-16}}.</ref>. === Relations avec le Qatar === {{Article détaillé | Relations entre l'Arabie saoudite et le Qatar|Crise du Golfe}} Le {{date-|5 juin 2017}}, l'[[Crise du Golfe|Arabie saoudite]] accuse le Royaume qatari de complaisance avec l'[[Iran]], le [[Hamas]], le [[Hezbollah]] et de « soutenir le terrorisme » et d'avoir des liens avec les [[Houthis]], [[Al-Qaïda]], l'[[État islamique (organisation)|État islamique]] et les [[Frères musulmans]], groupements classés « terroriste » par l'Arabie saoudite. Riyad décide de sanctionner Doha et, le {{date-|5 juin 2017}}, le gouvernement saoudien rompt ses relations diplomatiques avec le Qatar et ferme sa frontière avec l'émirat<ref>{{Article |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Égypte, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn et Yémen rompent leurs liens diplomatiques avec le Qatar |périodique=Le Huffington Post |date=2017-06-05 |lire en ligne=https://www.huffingtonpost.fr/2017/06/05/qatar-gypte-arabie-saoudite-et-bahrein-rompent-leurs-liens-di_a_22125636/ |consulté le=2017-09-14}}.</ref>. Ses alliés, les Émirats arabes unis, Bahreïn, Yémen et Égypte feront de même<ref>{{Article |titre=L'Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Yémen et Bahreïn rompent leurs liens diplomatiques avec le Qatar-France 24 |périodique=[[France 24]] |date=2017-06-05 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20170605-arabie-saoudite-egypte-bahrein-emirats-arabes-unis-rompent-liens-diplomatiques-qatar |consulté le=2017-09-14}}.</ref>. Il s'ensuit alors une crise diplomatique : expulsion des nationaux qataris du territoire saoudien, et en {{date-|septembre 2017}}, une vague d'arrestations de journalistes, intellectuels, politiques (dont le conseiller du gouvernement saoudien, Issam Al Zamel), universitaires, chercheurs ou écrivains qui seraient proches des mouvances islamistes « pro-Qatar », accusés d'avoir maintenu « le silence sur le Qatar » et de « non-participation à la campagne médiatique contre le Qatar », faits qui sont récemment devenus des délits<ref>{{Article |titre=L'Arabie saoudite invente le délit de "silence sur le Qatar" et arrête des dizaines d'intellectuels et universitaires |périodique=''Al Huffington Post'' |date=13/09/2017 |lire en ligne=http://www.huffpostmaghreb.com/2017/09/13/arabie-saoudite-vague-dar_n_17984010.html |consulté le=2017-09-14}}.</ref>. {{Référence nécessaire |Le pays pourrait construire le [[canal Salwa]], qui transformerait le Qatar en île| date = 21 septembre 2022|bloc=|background=}}. === Alliance avec les États-Unis === {{Article détaillé|Géopolitique du pétrole|Relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis}} Liée aux [[États-Unis]] depuis le [[pacte du Quincy]] en 1945, l'Arabie saoudite prend ses distances avec son allié américain au début des années 2010, en réponse à la non-intervention militaire du pays pendant la [[guerre civile syrienne]] et au rapprochement irano-américain qui fait suite à l'élection d'Hassan Rohani à la présidence de la République islamique. En conséquence, l'Arabie saoudite refuse son siège obtenu par l'[[élection du Conseil de sécurité des Nations unies de 2013]]<ref>{{Article |auteur1=[[Georges Malbrunot]] |titre=L'Arabie saoudite de plus en plus irritée par son allié américain |périodique=''[[Le Figaro]]'' |date=mercredi 23 octobre 2013 |pages=7}}.</ref>. === Liens avec les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 === Il est à noter que 15 des {{nobr|19 pirates}} de l'air, lors des [[attentats du 11 septembre 2001]], étaient des sujets du roi d'Arabie saoudite<ref>{{Lien web |titre=Le Moyen-Orient sous haute surveillance |url=http://www.liberation.fr/tribune/2002/09/04/le-moyen-orient-sous-haute-surveillance_414301 |site=Libération.fr |consulté le=2015-12-01}}.</ref>. Selon [[Bob Graham (homme politique)|Bob Graham]], ancien vice-président de la commission d'enquête parlementaire sur le {{date-|11 septembre}}, les {{nobr|28 pages}} classifiées du rapport publié en 2002, intitulées « éléments, discussion et récit concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale », mettraient en cause le consulat saoudien à [[Los Angeles]], l'ambassade d'Arabie saoudite à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] ainsi que de riches Saoudiens installés à [[Sarasota]] en [[Floride]]<ref>{{Lien web |titre=Attentats du 11 septembre 2001-28 pages qui gênent la Maison Blanche |url=http://www.parismatch.com/Actu/Insolite/11-septembre-2001-Appel-pour-la-declassification-de-28-pages-sur-les-attentats-du-11-09-01-683070 |site=ParisMatch.com |consulté le=2015-12-01}}.</ref>. Et de conclure : « Pour moi, nous avons montré que quoi qu'ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir [[Al-Qaïda]], puis plus récemment dans l'appui économique et idéologique à l'[[État islamique (organisation)|État islamique (Daech)]]. C'est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d'extrémisme qui a frappé [[Paris]] ([[Attentat contre Charlie Hebdo|attentats contre ''Charlie Hebdo'']])<ref>{{Lien web |titre=11 septembre : ces 28 pages qui menacent l'axe Washington-Riyad |url=http://www.lefigaro.fr/international/2015/02/02/01003-20150202ARTFIG00430-ces-28-pages-qui-menacent-l-axe-washington-riyad.php |site=Le Figaro |consulté le=2015-12-01}}.</ref>». En {{date-|avril 2016}}, Bob Graham a déclaré sur la chaîne de télévision [[Fox News Channel|Fox News]] qu'il aurait reçu un coup de fil de la [[Maison-Blanche|Maison blanche]] l'informant de la décision du président américain de déclassifier les 28 pages litigieuses sous {{nobr|60 jours}}<ref>{{Lien web |titre=Obama may declassify 9/11 documents |url=http://www.news.com.au/world/north-america/president-obama-will-decide-whether-to-declassify-28-pages-of-sealed-911-documents/news-story/24990118122c5d4aba02f8e53b4ab5b1 |site=NewsComAu |consulté le=2016-04-17}}.</ref>. Selon le ''[[The New York Times|New York Times]]'', l'Arabie saoudite menacerait de vendre des « centaines de milliards de dollars de titres américains si le Congrès adoptait un projet de loi qui permettrait de rendre responsable le gouvernement du Royaume arabe devant les tribunaux américains de leur éventuel rôle lors des attaques du {{date-|11 septembre 2001}} »<ref>{{Lien web |titre=Menaces sur les marchés financiers après l'ultimatum arabe |url=http://www.letemps.ch/economie/2016/04/16/menaces-marches-financiers-apres-ultimatum-arabe |site=letemps.ch |consulté le=2016-04-16|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Mark Mazzetti |titre=Saudi Arabia Warns of Economic Fallout if Congress Passes 9/11 Bill |périodique=''The New York Times'' |date=2016-04-15 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2016/04/16/world/middleeast/saudi-arabia-warns-ofeconomic-fallout-if-congress-passes-9-11-bill.html |consulté le=2016-04-16}}.</ref>. Pour la première fois, en {{date-|mai 2016}}, le [[Département du Trésor des États-Unis]] a dévoilé que le montant des bons du trésor détenus par l'Arabie saoudite s'élèveraient seulement à {{nobr|117 milliards}} de [[Dollar américain|dollars]], ce qui en ferait le treizième [[Adjudication|adjudicataire]] très loin derrière la [[Chine]] et le [[Japon]]<ref>{{Lien web |titre=Dette américaine : la fin du secret sur l’Arabie saoudite |url=https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021939006794-dette-americaine-la-fin-du-secret-sur-larabie-saoudite-1222502.php |site=lesechos.fr |date=2016-05-17 |consulté le=2016-05-18}}.</ref>. Par ailleurs, les [[Sénat des États-Unis|sénateurs américains]] ont approuvé à l'unanimité la [[proposition de loi]] autorisant les victimes du {{date-|11 septembre 2001}} à poursuivre l'Arabie saoudite<ref>{{Article |titre=11-Septembre : le Sénat américain vote la loi permettant de poursuivre l’Arabie saoudite |périodique=Le Monde.fr |date=2016-05-17 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/17/11-septembre-le-senat-americain-vote-la-loi-permettant-de-poursuivre-l-arabie-saoudite_4921101_3210.html |consulté le=2016-05-18}}.</ref>. En {{date-|juillet 2016}}, le [[Congrès des États-Unis]] a publié un document de 28 pages crédibilisant les accusations<ref>{{Article |titre=11-Septembre : Zacarias Moussaoui accuse l'Arabie saoudite |périodique=Le Monde.fr |date=2015-02-05 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/02/05/11-septembre-zacarias-moussaoui-accuse-l-arabie-saoudite_4570015_3222.html |consulté le=2016-07-15}}.</ref> de [[Zacarias Moussaoui]], qualifié de « dérangé » par l'Arabie saoudite<ref>{{Lien web |titre=Un rapport du Congrès américain établit des liens entre l’Arabie saoudite et le 11 septembre |url=http://www.journaldemontreal.com/2016/07/15/un-rapport-du-congres-americain-etablit-des-liens-entre-larabie-saoudite-et-le-11-septembre |site=Le Journal de Montréal |consulté le=2016-07-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=declasspart4.pdf |url=http://intelligence.house.gov/sites/intelligence.house.gov/files/documents/declasspart4.pdf |archive-url=https://web.archive.org/web/20160715183528/http://intelligence.house.gov/sites/intelligence.house.gov/files/documents/declasspart4.pdf |archive-date=15 juillet 2016 |brisé le=21 août 2018}}.</ref> : {{Citation bloc| [...] certains des pirates de l’air du 11 septembre étaient en contact avec des individus connectés avec le gouvernement saoudien qui leur apportaient de l’aide et du soutien [...] qu’au moins deux de ces individus ont été soupçonnés d’être des agents de renseignements saoudiens.}} Une note de l'administration américaine datant de [[2009]] (et dévoilée par [[WikiLeaks]] un an après) avance que « les donateurs privés en Arabie saoudite demeurent la principale source mondiale de financement de [[Terrorisme islamiste|groupes terroristes]] sunnites<ref>« WikiLeaks : des "donateurs" privés saoudiens financent le terrorisme », ''Le Monde'', 5 octobre 2010 ([https://www.lemonde.fr/international/article/2010/12/05/wikileaks-l-arabie-saoudite-et-le-financement-du-terrorisme_1448871_3210.html lire en ligne])</ref> ». Par ailleurs, deux articles, l'un paru dans ''[[The Daily Telegraph]]'' en {{date-|septembre 2014}}, et l'autre dans ''[[Le Monde]]'' le {{date-|17 novembre 2015}} (ce dernier étant un point de vue écrit par les historiens [[Sophie Bessis]] et [[Mohammed Harbi|Mohamed Harbi]]), affirment que l'Arabie saoudite serait, avec le [[Qatar]] et la [[Turquie]], l'une des principales sources financières et militaires de l'extrémisme [[islamisme|islamiste]]<ref>{{Lien web |titre=QATAR. Le Club Med des terroristes |url=https://www.courrierinternational.com/article/2014/09/30/le-club-med-des-terroristes |site=Courrier international |date=30 septembre 2014 |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre='Army of Conquest' rebel alliance pressures Syria regime |url=http://news.yahoo.com/army-conquest-rebel-alliance-pressures-syria-regime-090529121.html |site=news.yahoo.com |consulté le=3 octobre 2020|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/17/nous-payons-les-inconsequences-de-la-politique-francaise-au-moyen-orient_4811388_3232.html « Nous payons les inconséquences de la politique française au Moyen-Orient »].</ref>. === Accusations de liens avec d'autres activités terroristes ou extrémistes === Le {{date-|8 octobre 2012}}, [[Yves Bonnet]], ancien patron de la [[Direction de la Surveillance du territoire|DST]], a affirmé : « On n'ose pas parler de l'Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d'alimenter de leurs fonds un certain nombre d'actions préoccupantes<ref>{{Lien web |titre=Terrorisme : les leçons de l'affaire Merah |url=https://www.ladepeche.fr/article/2012/10/08/1459410-terrorisme-les-lecons-de-l-affaire-merah.html |site=ladepeche.fr |consulté le=2015-11-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Financement de l'islamisme radical : un ex-chef de la DST met en cause le Qatar et l'Arabie saoudite |périodique=Le Monde.fr |date=8 octobre 2012 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/08/financement-de-l-islamisme-radical-un-ex-chef-de-la-dst-met-en-cause-le-qatar-et-l-arabie-saoudite_1771633_3224.html |consulté le=2015-11-23}}.</ref>. » Le {{date-|20 novembre 2015}}, dans une tribune publiée par le ''[[The New York Times|New York Times]]'', le vainqueur du [[prix Goncourt du premier roman]] 2015, l'écrivain [[Kamel Daoud (écrivain)|Kamel Daoud]], visé par une [[fatwa]], a affirmé que l'Arabie saoudite n'est qu'un « Daech qui a réussi » en sus d'être le principal « mécène idéologique de la culture islamiste ». Selon lui, pour lutter contre le [[terrorisme]], l'Occident devrait enfin s'attaquer à « la cause » plutôt qu'à « l'effet »<ref>{{Lien web |titre=« L’Etat islamique a un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique » |url=http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/11/21/letat-islamique-a-un-pere-larabie-saoudite-et-son-industrie-ideologique/ |site=Big Browser |consulté le=2015-11-21|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Kamel Daoud |titre=L’Arabie saoudite, un Daesh qui a réussi |périodique=The New York Times |date=2015-11-20 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2015/11/21/opinion/larabie-saoudite-un-daesh-qui-a-reussi.html |consulté le=2015-11-22}}.</ref>. [[Pierre-Jean Luizard]], historien et chercheur au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], affirme en [[2017]] : {{Citation|L'Etat qatari ne soutient pas plus le terrorisme que l'Etat saoudien : aucun des deux ne le fait de façon directe. Beaucoup de fonds privés venus d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis financent l'Etat islamique. [...] L'Arabie saoudite, elle, est gangrenée. La menace de la mouvance salafiste y est très présente, y compris dans les branches de la dynastie saoudienne. Il s'agit là d'une crise très grave du système saoudien}}<ref name="Télérama100617">{{Article |auteur1=Romain Jeanticou |titre=Crise du Golfe : “L'ère de la proximité française avec les Qataris est terminée” |périodique=Télérama |date=10 juin 2017 |lire en ligne=https://www.telerama.fr/monde/crise-du-golfe-l-ere-de-la-proximite-francaise-avec-les-qataris-est-terminee,159285.php}}.</ref>. Pour [[François Burgat]], directeur de recherche à l'[[Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman]] (IREMAM), ni le Qatar, ni l'Arabie saoudite ne soutiennent al-Qaïda ou l'État islamique : {{Citation|Les dirigeants des monarchies pétrolières savent parfaitement qu’ils sont en tête de liste des cibles de Daech ou d’Al-Qaïda et aucun d’entre eux n’est suicidaire}}<ref>Samba Doucouré, [http://www.saphirnews.com/Francois-Burgat-Le-Qatar-paye-son-soutien-au-mainstream-oppositionnel-dans-la-region_a23997.html François Burgat : « Le Qatar paye son soutien au mainstream oppositionnel dans la région »], ''Saphirnews'', 6 juin 2017.</ref>. En 2015, Stéphane Lacroix, chercheur au [[Centre de recherches internationales]] (CERI), déclare : {{Citation|Les princes saoudiens ne soutiennent plus les islamistes comme ils ont pu le faire jusqu'aux années 1990. Ils en ont même aujourd'hui une peur bleue, car ce sont les seuls à représenter un modèle concurrent aux Saoud, et donc à pouvoir déstabiliser la monarchie. L'Arabie saoudite est fondamentalement antirévolutionnaire. Au cours du [[Printemps arabe]], elle a surtout soutenu le statu quo. [...] L'exception est la Syrie}}. En Syrie, l'État saoudien a soutenu l'[[Armée syrienne libre]], puis des islamistes nationalistes non-djihadistes. Cependant {{Citation|en parallèle des financements étatiques, des oulémas n'appartenant pas à l'establishment officiel se sont rangés derrière des groupes politiques salafistes. Dès le début du conflit, ces religieux ont soutenu en Syrie le groupe [[Ahrar al-Cham|Ahrar el Sham]] et le [[Front al-Nosra|front Al-Nosra]]. Mais pour la plupart d'entre eux, ils ne soutiennent pas Daech. L'organisation [[État islamique (organisation)|État islamique]] est détestée d'eux, car elle prétend au leadership sur l'islam tout entier, ce qui est inacceptable pour ses concurrents. [...] Le pouvoir saoudien se méfie de ces oulémas islamistes, dont certains ont mené la contestation contre le régime dans les années 1990. Mais il ne peut se permettre de les envoyer en prison, le coût étant trop élevé en interne}}<ref name="Point011215">[http://www.lepoint.fr/monde/l-arabie-saoudite-passee-au-crible-30-11-2015-1986019_24.php#section-commentaires Arabie saoudite : "Salafisme n'est pas synonyme de djihadisme"], ''Le Point'', {{date|1er décembre 2015}}.</ref>. === Communication politique === Afin de redorer son blason en France, l'Arabie saoudite aurait missionné quatre agences de communication et de relations presse françaises : [[Publicis Groupe|Publicis]], Image 7, Edile Consulting et une autre dont le nom n'a pas filtré<ref>{{Lien web |auteur=Anaïs Condomines |titre=Lutter contre le voile et… être chargée de la com’ de l’Arabie saoudite : le troublant mélange des genres d’Elisabeth Badinter |url=http://www.metronews.fr/info/lutter-contre-le-voile-et-etre-chargee-de-la-com-de-l-arabie-saoudite-le-troublant-melange-des-genres-d-elisabeth-badinter/mpde!vpd3bjn54L5uA/ |site=metronews |consulté le=2016-04-05}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=L'étonnant plan com' de l'Arabie saoudite en France |url=https://www.challenges.fr/monde/moyen-orient/20160523.CHA9542/l-etonnant-plan-com-de-l-arabie-saoudite-en-france.html |site=Challenges |consulté le=2016-05-24 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160525122953/http://www.challenges.fr/monde/moyen-orient/20160523.CHA9542/l-etonnant-plan-com-de-l-arabie-saoudite-en-france.html |archive-date=25 mai 2016 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>. === Relations étrangères === En septembre 2020, [[Showtime]] a annoncé qu'elle présenterait en première son documentaire original, ''Kingdom of Silence'', le 2 octobre de cette année. Le film était basé sur le meurtre de [[Jamal Khashoggi]] en 2018 par les autorités saoudiennes. Il a été réalisé par le cinéaste Rick Rowley, le documentaire examine la relation entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, comme toile de fond du meurtre de Khashoggi, ainsi que les interactions entre l'administration [[Donald Trump|Trump]] et le prince héritier saoudien [[Mohammed ben Salmane]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Showtime Documentary ‘Kingdom of Silence’ To Premiere On Two-Year Anniversary Of Jamal Khashoggi Murder |url=https://deadline.com/2020/09/showtime-kingdom-of-silence-documentary-premiere-jamal-khashoggi-murder-trailer-1234569960/ |site=Deadline |consulté le=3 Septembre 2020}}.</ref>. Un autre documentaire de [[Bryan Fogel]], ''The Dissident'' devait être libéré le même jour, marquant le deuxième anniversaire de la mort de Khashoggi. Il a dépeint le meurtre à l'aide de séquences de surveillance invisibles et d'un accès sans précédent à d'autres détails de couverture<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Briarcliff Acquires U.S. On ‘The Dissident’ & Releases Trailer; Late 2020 Release To Commemorate 2nd Anniversary Of Jamal Khashoggi Murder In Saudi Consulate |url=https://deadline.com/2020/09/jamal-khashoggi-documentary-the-dissident-briarcliff-entertainment-releasing-film-late-2020-murder-saudi-consulate-1234568583/ |site=Deadline |consulté le=2 Septembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=THE DISSIDENT |url=https://www.youtube.com/watch?v=2I6hjwblA_g |site=youtube |consulté le=2 Septembre 2020 }}.</ref>. En {{date-|décembre 2020}}, l'[[Allemagne]] a assuré de prolonger l'embargo sur l'exportation d'[[armes]] vers l'Arabie saoudite jusqu'à la fin de [[2021]]. Le gouvernement fédéral ne délivrerait pas de nouveaux permis d'exportation d'armes en 2021. Par ailleurs, le gouvernement allemand a imposé un embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite en [[2018]], à la suite de la fin de la guerre au [[Yémen]] et en {{date-|novembre 2018}} après l'assassinat du journaliste [[Jamal Khashoggi]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’Allemagne prolonge l’embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite jusqu’en 2021|url=http://courrier-arabe.com/lallemagne-prolonge-lembargo-sur-les-ventes-darmes-a-larabie-saoudite-jusquen-2021/2020/12/11/|site=Courrier Arabe|consulté le=11 décembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Germany extends arms export ban on Saudi Arabia by one year|url=https://europost.eu/en/a/view/germany-extends-arms-export-ban-on-saudi-arabia-by-one-year-31916|site=Europost|consulté le=10 décembre 2020}}.</ref>. [[Raytheon Technologies|Raytheon Technologies Corporation]] pourrait vendre les armes directement au gouvernement saoudien après avoir reçu la licence le {{date-|20 janvier 2021}}, et cela malgré les critiques émanant de politiciens et de groupes de défense des droits de l’homme à propos de l’utilisation d’armes américaines par l’armée saoudienne contre des cibles civiles au [[Yémen]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anthony Capaccio |titre=U.S. Arms Sale to Saudis Advances Amid Uproar Over Smart Bombs |url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-12-23/state-department-backs-contested-478-million-saudi-arms-sale |site=Bloomberg |date=23 décembre 2020 |consulté le=23 décembre 2020}}.</ref>. Le 29 janvier [[2021]], dans le sillage de la nouvelle administration américaine, l'[[Italie]] annonce qu'elle arrêtera les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux [[Émirats arabes unis]]. Ces deux pays sont impliqués dans la guerre au Yémen. En outre, il y avait une pression dans différents pays pour appeler à la fin des livraisons d'armes à Riyad et à Abou Dhabi. Cette décision est qualifiée d'« historique » par le Réseau italien pour la paix et le désarmement, selon lequel, {{formatnum:12700}} bombes ne seront pas livrées<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Conflit au Yémen: l'Italie stoppe ses exportations d’armes à Riyad et Abou Dhabi|url=https://www.rfi.fr/fr/europe/20210129-conflit-au-y%C3%A9men-l-italie-stoppe-ses-exportations-d-armes-%C3%A0-riyad-et-abou-dhabi|site=Radio France Internationale|consulté le=29 janvier 2021}}.</ref>. == Forces armées == [[Fichier:USS Theodore Roosevelt operations 150707-N-GR120-011.jpg|thumb|Le Prince héritier [[Mohammed ben Salmane]] à bord du porte-avions {{USS|Theodore Roosevelt|CVN-71|6}}, le 7 juillet 2015.]] [[Fichier:Destroyed house in the south of Sanaa 12-6-2015-3.jpg|thumb|Frappes aériennes saoudiennes sur le théâtre [[Yémen|yéménite]] en {{date-|juin 2015}}, l'Arabie saoudite opérant militairement [[Liste des opérations de maintien de la paix|sans mandat de l'ONU]].]] {{Article détaillé|Forces armées saoudiennes}} L'Arabie saoudite consacre au budget militaire l'un des pourcentages les plus élevés du monde, ses dépenses militaires dépassant la barre des 10 % du PIB. Les forces armées saoudiennes se composent de l'[[Armée de terre saoudienne]], de la [[Force aérienne royale saoudienne]], de la [[Marine royale saoudienne]], de la {{Lien|trad=Royal Saudi Air Defense|fr=Défense de l'Air royale saoudienne}}, de la {{Lien|trad=Saudi Arabian National Guard|fr=Garde nationale de l'Arabie saoudite}} (la SANG en anglais, un organisme indépendant de l'armée), et les forces paramilitaires, pour un total de près de {{nombre|200000 militaires}} en service actif. En 2005, les forces armées affichaient le personnel ci-après : pour l'Armée de terre, {{nombre|75000 hommes}} ; pour l'armée de l'air, {{nombre|18000 hommes}} ; pour la marine, {{nombre|15500 hommes}} (dont {{nombre|3000 marins}}) ; et la SANG affichait {{nombre|75000 soldats}} actifs et {{nombre|25000 supplétifs}} tribaux. En outre, il y a le [[Al-Mukhabarat al-Aamah|Al Mukhabarat Al Un'amah]] le service de renseignement militaire. Le royaume dispose d'une longue [[Relations entre l'Arabie saoudite et le Pakistan|relation]] militaire avec le [[Pakistan]], il a longtemps été avancé que l'Arabie saoudite aurait secrètement financé le [[Arsenal nucléaire du Pakistan|programme nucléaire pakistanais]] et chercherait à acquérir des [[Arme nucléaire|armes atomiques]] au Pakistan, dans un avenir proche. La SANG n'est pas une réserve, mais une force de première ligne pleinement opérationnelle, et est issue de la tribu militaro-religieuse des Saoud, les [[Ikhwan (Arabie saoudite)|Ikhwan]]. Son existence perdure, quoiqu'elle soit présentée comme étant, de fait, l'armée privative de [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|feu Abdallah]] depuis les années 1960 et, que contrairement au reste des forces armées, elle est indépendante du Ministère de la Défense et de l'Aviation. La SANG contrebalançait les factions {{Lien|trad=Sudairi|fr=Sudairi|texte=Sudairi}} dans la famille royale : le Prince Sultan, Ministre de la Défense et de l'Aviation, est l'un des soi-disant « Sept Sudairi » et contrôle le reste des forces armées<ref>{{Lien brisé |url=http://www.globalsecurity.org/military/world/gulf/sang.htm |titre=Saudi Arabian National Guard |site=www.globalsecurity.org |consulté le=2016-05-21 |auteur=John Pike}}.</ref>. Les dépenses de défense et de sécurité de l'Arabie saoudite ont considérablement augmenté depuis le milieu des années 1990. Elles atteignaient environ {{nombre|69,4 milliards}} de dollars en 2017, ce qui représente environ 10,3 % du produit intérieur brut et la classe au quatrième rang des pays qui dépensent le plus pour leurs forces armées. Son arsenal moderne de haute technologie fait de l'Arabie saoudite l'un des pays les plus puissamment armés du monde. Son équipement militaire est fourni principalement par les États-Unis, la France et le [[Royaume-Uni]]<ref>{{Lien web |titre=About this Collection - Country Studies |url=http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/Saudi_Arabia.pdf |site=The Library of Congress |consulté le=2016-05-23}}.</ref>. Les États-Unis ont vendu pour plus de {{nobr|80 milliards}} de dollars de matériel militaire entre 1951 et 2006, aux forces armées saoudiennes. Le {{date-|20 octobre 2010}}, le [[Département d'État des États-Unis|Département d'État]] des États-Unis a notifié au [[Congrès des États-Unis|Congrès]] son intention de conclure le plus grand marché de l'histoire américaine — une somme estimée à {{nombre|60,5 milliards}} de dollars de commandes par le royaume d'Arabie saoudite. Le package constitue une amélioration considérable de la capacité offensive des forces armées saoudiennes. 2013 a vu les dépenses militaires saoudiennes s'élever à {{nobr|67 milliards}} de dollars, dépassant celle du [[Royaume-Uni]], de la France et du Japon au quatrième rang à l'échelle mondiale<ref>{{Lien web |auteur=Graeme Baker |titre=Saudis lead Middle East military spending |url=http://www.aljazeera.com/news/middleeast/2014/04/saudi-leads-middle-east-military-spending-201441411547583667.html |site=aljazeera.com |consulté le=2016-05-21}}.</ref>. Le Royaume-Uni a également été l'un des principaux fournisseurs d'équipements militaires à l'Arabie saoudite depuis 1965. Depuis 1985, le [[Royaume-Uni]] a fourni des avions militaires — notamment les avions de combat [[Panavia Tornado|Tornado]] et [[Eurofighter Typhoon|l'Eurofighter Typhoon]] et d'autres équipements dans le cadre d'un contrat de long terme le [[Al Yamamah|marché militaire Al-Yamamah]] estimé à une valeur de {{nobr|43 milliards}} de livres en 2006 et il est projeté un autre d'une valeur de {{nobr|40 milliards}} de [[Livre sterling|livres]]. En {{date-|mai 2012}}, le géant britannique de la défense [[BAE Systems|BAE]] a signé un marché de {{nombre|1,9 milliard}} de livres ({{nobr|3 milliards}} de dollars) pour la fourniture de jets d'entraînement [[Hawker Sea Fury|Hawk]] à l'Arabie saoudite<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Saudi signs $3 billion deal with UK for BAE Hawk trainer jets |url=http://uk.reuters.com/article/uk-saudi-britain-defence-idUKBRE84M0JN20120523 |site=Reuters UK |consulté le=2016-05-21}}.</ref>. Selon le [[Institut international de recherche sur la paix de Stockholm|Stockholm International Peace Research Institute]], le SIPRI, sur la période 2010-2014, l'Arabie saoudite est le deuxième plus grand importateur d'armes, recevant quatre fois plus d'armes majeures que sur la période 2005-2009. Les principales importations de 2010-2014 incluent {{nobr|45 avions}} de combat du [[Royaume-Uni]], {{nobr|38 hélicoptères}} de combat des États-Unis, quatre avions ravitailleurs de l'Espagne et plus de {{nobr|600 véhicules}} blindés du [[Relations entre l'Arabie saoudite et le Canada|Canada]]. L'Arabie saoudite a une longue liste de commandes militaires en cours, dont {{nobr|27 avions}} de combat supplémentaires du [[Royaume-Uni]], {{nobr|154 avions}} de combat des États-Unis et un grand nombre de véhicules blindés en provenance du Canada. L'Arabie saoudite a capté 41 % des exportations d'armes du [[Royaume-Uni]], sur la période de 2010-2014. En dépit de ces dépenses militaires très importantes, pour le géopoliticien [[Renaud Girard]], « son instrument militaire est extrêmement faible » comme le montrerait son incapacité de faire face aux rebelles houthistes au Yémen<ref name="Girard">{{Lien web |auteur=Alexis Feertchak |titre=Renaud Girard : après Daech, comment sauver le Moyen-Orient ? |url=https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/10/28/31002-20161028ARTFIG00387-renaud-girard-apres-daech-comment-sauver-le-moyen-orient.php |site=Le Figaro.fr |date=2016-10-28 |consulté le=2020-09-24}}.</ref>. En {{date-|septembre 2020}}, des ONG canadiennes demandent d'arrêter l'exportation d'armes vers [[Riyad]]. Au total, {{nobr|39 organisations}} de défense des [[droits de l'homme]], de contrôle des armements et de travailleurs, parmi lesquelles les sections canadiennes d'[[Amnesty International]] et d'[[Oxfam International|Oxfam]], écrivent une lettre ouverte<ref>{{Lien web |langue=en |titre=open letter to justin trudeau on arms sales to saudi arabia |url=https://www.oxfam.ca/blog/open-letter-to-justin-trudeau-on-arms-sales-to-saudi-arabia/ |site=Oxfam |consulté le=17 septembre 2020}}.</ref> au Premier ministre [[Justin Trudeau]] « sur les graves implications éthiques, juridiques, sur les droits humains et humanitaires » concernant ces exportations. En {{date-|mars 2019}}, {{date-|août 2019}} et {{date-|avril 2020}}, des appels similaires ont été adressés au gouvernement mais sont restés sans réponse. Les ventes d'armes à l'Arabie saoudite s'élevaient à {{nombre|2,9 milliards}} de dollars en 2019. Après la mort du journaliste [[Jamal Khashoggi]] au consulat saoudien à [[Istanbul]], [[Ottawa]] a suspendu les exportations d'armes vers Riyad mais les a reprises à partir d'{{date-|avril 2020}}{{référence souhaitée}}. En {{date-|juillet 2020}}, ''[[Amnesty International]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=LA FRANCE, TERRE D'ACCUEIL|url=https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/revelations-en-france-un-centre-de-formation-pour-des-soldats-saoudiens|site=Amnesty International|consulté le=1 Juillet 2020}}.</ref> a révélé que la [[France]] avait promu et soutenu financièrement et politiquement un campus militaire privé destiné à former des soldats saoudiens. Le camp d'entraînement militaire était situé à Commercy dans l'est de la France et était dirigé par l'armurier belge [[John Cockerill]]. Selon le rapport, la France se préparait à former des soldats saoudiens au maniement des dernières versions d'armes déjà utilisées dans le conflit au Yémen. En 2019, le gouvernement français a confirmé qu'une nouvelle cargaison d'armes était dirigée vers l'Arabie saoudite<ref>{{Lien web|langue=en|titre=France trains Saudi soldiers in military camp to wage war in Yemen: Amnesty International|url=https://www.dailysabah.com/world/mid-east/france-trains-saudi-soldiers-in-military-camp-to-wage-war-in-yemen-amnesty-international|site=Dailysabah|consulté le=4 Octobre 2020}}.</ref>. Selon le ''Groupement pour une Suisse sans Armée'', durant les trois premiers semestres de 2020, l'Arabie saoudite a acheté du matériel de guerre à la Suisse pour {{nombre|3,8 millions}} de francs suisses, alors même qu'elle est fortement impliquée dans la guerre au Yémen<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les entreprises suisses exportent davantage de matériel de guerre |url=https://www.tdg.ch/les-entreprises-suisses-exportent-davantage-de-materiel-de-guerre-151016382626 |site=TDG.ch |périodique=Tribune de Genève |date=20 octobre 2020 |consulté le=20 octobre 2020}}.</ref>. === Prolifération nucléaire === {{article détaillé|Programme nucléaire de l'Arabie saoudite}} Le {{date-|3 octobre 1988}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) |url=http://www.medea.be/fr/themes/organisations-et-diplomaties-internationales/traite-de-non-proliferation-nucleaire-tnp/ |site=medea.be |consulté le=2015-11-21 |archive-url=https://web.archive.org/web/20150801225509/http://www.medea.be/fr/themes/organisations-et-diplomaties-internationales/traite-de-non-proliferation-nucleaire-tnp/ |archive-date=1 août 2015 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>, l'Arabie saoudite a ratifié le [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]], sans avoir pour autant signé le protocole additionnel de 1997 aux fins de vérification des accords de garantie<ref>{{Lien web |titre=Désarmement, non-prolifération nucléaires et sécurité de la France |url=http://www.senat.fr/rap/r09-332/r09-3327.html |site=senat.fr |consulté le=2015-11-21}}.</ref>. Toutefois, selon le ''[[The Sunday Times (Royaume-Uni)|Sunday Times]]'', citant un haut responsable américain en {{date-|mai 2015}}, l'Arabie saoudite, en parallèle avec l'[[Iran]], aurait pris la décision stratégique d'acquérir des armes nucléaires au [[Pakistan]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Saudis ‘to get nuclear weapons' |url=http://www.thesundaytimes.co.uk/sto/news/world_news/Middle_East/article1557090.ece |site=thesundaytimes.co.uk |consulté le=2015-11-21|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. En effet, pour la journaliste [[Dominique Lorentz]], plus de doute, l'Iran est aujourd'hui une [[Arme nucléaire|puissance nucléaire]]<ref>{{Lien web |titre=Dominique Lorentz : « Bien sûr qu'ils ont la bombe » |url=http://www.sortirdunucleaire.org/Dominique-Lorentz-Bien-sur-qu-ils |site=sortirdunucleaire.org |consulté le=2015-11-21}}.</ref>. Or, dans ce cas de figure, {{Lien|trad=Amos Yadlin|fr=Amos Yadlin|texte=Amos Yadlin}}, chef du renseignement militaire d’[[Israël]], avait commenté que si l’Iran avait la bombe, « les Saoudiens n’attendront pas un mois. Ils ont déjà payé pour la bombe, ils iront au Pakistan et ils prendront ce dont ils ont besoin ». Dans ces conditions, toujours selon le [[The Sunday Times (Royaume-Uni)|Sunday Times]], l’Arabie saoudite aurait donc demandé au Pakistan, dont elle finance depuis trente ans le programme nucléaire, un remboursement de sa dette sous la forme de bombes atomiques disponibles à volonté, mais dont le « produit fini » resterait stationné au Pakistan<ref>{{Lien web |auteur=Julien Leclerc |titre=Le pays de l’or noir se met au nucléaire avec l’aide de la France |url=https://www.marianne.net/pays-noir-se-met-au-nucleaire-aide-france-100235092.html |site=Marianne |consulté le=2015-11-21}}.</ref>. Le {{date-|25 février 2016}}, le [[Parlement européen]], lors d'une session plénière à Bruxelles, a adopté une résolution, à une large majorité des eurodéputés, pour un embargo sur les livraisons d'armes des pays de l'[[Union européenne]] à destination de l'Arabie saoudite<ref>{{Article |titre=Le Parlement européen réclame un embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite |périodique=Le Monde.fr |date=25.02.2016 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2016/02/25/le-parlement-europeen-reclame-un-embargo-sur-les-ventes-d-armes-a-l-arabie-saoudite_4871888_3210.html |consulté le=2016-02-27}}.</ref>. Dans le même sens, le {{date-|15 mars 2016}}, le [[Parlement]] [[Pays-Bas|hollandais]] a adopté une résolution interdisant l'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite<ref>{{Lien web |titre=Yémen : les Pays-Bas votent l’interdiction de vendre des armes à l’Arabie saoudite |url=http://www.itele.fr/monde/video/yemen-les-pays-bas-votent-linterdiction-de-vendre-des-armes-a-larabie-saoudite-157615 |site=itele.fr |consulté le=2016-04-10}}.</ref>. En 2015, l'Arabie saoudite affichait le troisième plus gros budget militaire du monde, avec {{nobr|87,2 milliards}} de dollars, après les [[États-Unis]] ({{nobr|596 milliards}} de dollars) et la [[Chine]] (estimé à {{nobr|215 milliards}} de dollars). Sur une période de dix ans (2006-2015), son budget a augmenté de +97 %. Selon l'[[Institut international de recherche sur la paix de Stockholm|Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri)]], avec {{nombre|2778 dollars}} par habitant, l'Arabie saoudite est devenue la championne des dépenses militaires par habitant, devant [[Oman]] ({{nombre|2574 dollars}}) et [[Israël]] ({{nombre|1923 dollars}})<ref>{{Lien web |titre=L'Arabie saoudite championne des dépenses militaires par habitant |url=http://www.rts.ch/info/monde/7625031-l-arabie-saoudite-championne-des-depenses-militaires-par-habitant.html |site=rts.ch |consulté le=2016-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Dépenses militaires en 2015 : l'Arabie saoudite dépasse la Russie |url=http://www.medias24.com/Quoi-de-neuf/162994-Depenses-militaires-en-2015-l-Arabie-saoudite-a-depasse-la-Russie.html |site=Medias24 - Site d'information |consulté le=2016-04-06|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Autre record mondial, l'Arabie saoudite consacre jusqu'à 13 % de son [[Produit intérieur brut|PIB]] pour le budget de la défense, lorsque la plupart des pays se bornent à dépenser entre 2 et 4 % de leur PIB<ref>{{Lien web |auteur=Béchir Ben Yahmed |titre=Arabie saoudite : sonnette d'alarme |url=http://www.jeuneafrique.com/mag/313623/politique/arabie-saoudite-sonnette-dalarme/ |éditeur=[[Jeune Afrique]] |jour=31 |mois=mars |année=2016 |consulté le=14 juin 2018}}.</ref>. == Droit == [[Fichier:Dira Square.JPG|vignette|La place Dira, au centre de [[Riyad]], plus connue localement sous le nom de « place coupe-coupe »<ref>[https://www.leparisien.fr/archives/penurie-de-coupeurs-de-tetes-en-arabie-saoudite-17-03-2013-2646255.php Pénurie de coupeurs de têtes en Arabie saoudite], Le Parisien, 17 mars 2013</ref>. C'est l'emplacement des [[décapitation]]s publiques<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Saudi Justice? |url=http://www.cbsnews.com/news/saudi-justice/ |site=cbsnews.com |consulté le=2016-05-23}}.</ref>.]] {{Article connexe|Droit saoudien}} Le [[droit]] saoudien est officiellement fondé sur la [[charia]]. Toutefois, selon des recherches conduites par le Réseau international de solidarité WMUML en 2011 sur les lois dites islamiques (dénommées à tort charia)<ref>Knowing Our Rights Family, Laws and Customs in the Muslim World, {{3e|édition}}, Londres, 2006</ref>, il s'avère qu'en réalité, elles seraient basées sur la tradition et la coutume. Le terme charia est instrumentalisé par les autorités religieuses ou gouvernementales du pays afin de leur donner une soi-disant légitimité religieuse, mais avant tout pour établir, rétablir ou renforcer le patriarcat de la société<ref>http://www.wluml.org/fr/action/d%C3%A9claration-du-r%C3%A9seau-international-de-solidarit%C3%A9-femmes-sous-lois-musulmanes-wluml-sur-la-si [archive].</ref>. Pour la [[hedjaz]]ie Suhayla Zayn al-Abidin, le [[wahhabisme]] a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales [[Nejd|najdies]] : « alors que l’islam a permis [[Ijtihad|l’''ijtihad'']] (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de ''sadd al-dhara''ʿ''i'' (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens (''[[Jâhilîya|jahiliyya]]''), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (in ''Al-Sharq al-Awsat'', {{date-|30 mai 2004}})<ref>{{Article |auteur1=Stéphane Lacroix |titre=Les nouveaux intellectuels religieux saoudiens : le Wahhabisme en question |périodique=Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée |numéro=123 |mois=juillet |année=2008 |lire en ligne=https://remmm.revues.org/5423 |pages=141-159}}.</ref>. L’assistance d'un avocat avant le procès et la représentation légale en salle est régulièrement déniée aux prévenus<ref>{{Lien web |titre=Ensemble contre la peine de mort {{!}} ECPM |url=http://www.abolition.fr/ecpm/french/fiche-pays.php?pays=SAU |site=abolition.fr |consulté le=2015-11-02 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120124070529/http://www.abolition.fr/ecpm/french/fiche-pays.php?pays=SAU |archive-date=24 janvier 2012 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>. Les accusés sont parfois reconnus coupables sur la base d'« aveux » obtenus sous la [[torture]] ou les mauvais traitements. S'agissant des étrangers, beaucoup ne bénéficient pas de services de traduction adaptés durant leur procès et ont signé des documents – notamment des « aveux » – qu'ils ne comprennent pas<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Amnesty International]] France |titre=Frénésie d’exécutions en Arabie saoudite |url=http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Abolition-de-la-peine-de-mort/Actualites/Frenesie-executions-en-Arabie-saoudite-15884 |site=amnesty.fr |consulté le=2015-11-05}}.</ref>. De nombreux crimes sont passibles de la [[Peine de mort en Arabie saoudite|peine de mort]], comme l'[[Meurtre|homicide volontaire]], le [[viol]], le [[vol (droit)|vol à main armée]], la [[sorcellerie]], l’[[adultère]], la [[sodomie]], l'[[Apostasie dans l'islam|apostasie]], le [[prosélytisme]] non-musulman, le [[trafic de stupéfiants]], le [[sabotage]], l'[[Renseignement|espionnage]], la [[Haute trahison|trahison]] ou la défiance vis-à-vis de la famille royale. En Arabie saoudite, les exécutés sont très généralement décapités au sabre, en particulier pour apostasie, ou lapidés pour l'adultère, rarement par d'autres méthodes comme la crucifixion ou l'arme à feu<ref>Arabie saoudite - rapport annuel 2005, Reporters sans frontières (lire en ligne [archive]).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Death Penalty in Saudi Arabia |url=http://www.deathpenaltyworldwide.org/country-search-post.cfm?country=Saudi+Arabia |site=deathpenaltyworldwide.org |consulté le=2015-11-10|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le fait de demander des réformes pour le pays est passible de prison<ref>{{Lien web |titre=La liberté religieuse en Arabie saoudite |url=http://www.aed-france.org/pays/arabie-saoudite/ |éditeur=[[Aide à l'Église en détresse]] |consulté le=27 juillet 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20130604062620/http://www.aed-france.org/pays/arabie-saoudite/ |archive-date=4 juin 2013 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>. Le fait de détenir des bouteilles de vin est passible de coups de fouet<ref>{{Article |auteur1=''The Guardian'' |titre=Arabie saoudite. Un retraité britannique condamné à 350 coups de fouet |périodique=courrier international |jour=13 |mois=octobre |année=2015 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/dessin/arabie-saoudite-un-retraite-britannique-condamne-350-coups-de-fouet}}.</ref>. Le fait de propager des contenus à caractère pornographique est passible de cinq ans de prison et d'une amende de {{nobr|3 millions}} de [[Riyal saoudien|riyals saoudiens]], soit environ {{nombre|700000 euros}}{{référence souhaitée}}. Dans le cadre du programme de sécurité de la famille, une nouvelle loi de 2016 prévoit que le fait pour une femme de violer la vie privée de son mari en consultant son téléphone portable sans en avertir celui-ci ou sans son contentement (la réciproque n'étant pas vraie), est désormais passible de coups de fouet, d'une peine de prison ou d'une amende<ref>{{Lien web |titre=Nouvelle loi en Arabie saoudite : les femmes qui consultent le gsm de leur mari sans son consentement risquent gros |url=http://www.rtl.be/info/monde/international/nouvelle-loi-en-arabie-saoudite-les-femmes-qui-consultent-le-gsm-de-leur-mari-sans-son-consentement-risquent-gros-818297.aspx |site=RTL Info |date=14 mai 2016 |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. Par ailleurs, les étrangers jugés « trop beaux » (peu important qu'ils soient musulmans ou non) sont considérés par le [[Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (Arabie saoudite)|comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice]] comme des « tentateurs » et font donc l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière ''manu militari'' pour prévenir tout trouble à l'ordre public<ref>{{Lien web |titre=Trois hommes expulsés d'Arabie saoudite, car jugés "trop beaux" |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/l-histoire-du-soir/20130425.OBS7258/trois-hommes-expulses-d-arabie-saoudite-car-juges-trop-beaux.html |site=L'Obs |date=2013-04-25 |consulté le=2016-06-12}}.</ref>. Depuis le début de l'année 2016, les autorités ont fait exécuter plus de {{nobr|90 personnes}}, criminels, opposants au régime ou manifestants laïcs (selon un décompte [[Agence France-Presse|AFP]] sur la base d'annonces officielles). L'année 2015 constituait déjà un record en la matière avec pas moins de 153 exécutions, contre 90 exécutions en 2014<ref>{{Lien web |titre=La peine de mort en Arabie saoudite |url=http://www.deathpenaltyworldwide.org/country-search-post.cfm?language=fr&country=Arabie+saoudite&region=&method= |site=deathpenaltyworldwide.org |consulté le=2015-11-09|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, ce qui confirme le rythme « sans précédent » observé par [[Amnesty International]]<ref>{{Lien web |titre=Hausse "sans précédent" des exécutions en Arabie saoudite |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150304.AFP0660/hausse-sans-precedent-des-executions-en-arabie-saoudite.html |site=''L'Obs'' |date=2015-03-04 |consulté le=2015-11-09}}.</ref>. Toujours en 2015, les autorités avaient publié une offre d'emploi pour recruter 8 bourreaux<ref>{{Lien web |titre=Recherche bourreau, expérience en décapitation pas obligatoire |url=https://www.courrierinternational.com/dessin/arabie-saoudite-recherche-bourreau-experience-en-decapitation-pas-obligatoire |site=''Courrier international'' |consulté le=2015-11-28}}.</ref>. Par ailleurs, l'abolition de l'[[esclavage]] en 1968 n'est que théorique, puisqu'il perdure de fait dans la [[Arabie|péninsule arabique]]<ref>Éric Chaumont, « Esclave, Esclavage », dans ''Dictionnaire du Coran'', Robert Laffont, <time>2007</time>,{{p.}} 270-272</ref> sous des formes très diverses allant de l'esclave domestique à l'esclave sexuel. De nombreux colloques se sont tenus en Arabie saoudite pour condamner les [[Attentat-suicide|attentats-suicides]], l'agression physique des personnes civiles et les [[attentats du 11 septembre 2001]], entre autres, comme contraires à l'islam<ref>Que disent les savants de l'islam sur le Terrorisme ?, Le Comité des Grands Savants d'Arabie saoudite, éditions Anas 2004 {{ISBN|9960-36-560-3}}.</ref>. Un décret royal de {{date-|février 2014}} punit de trois à vingt ans de prison toute « appartenance à des courants religieux ou intellectuels, à des groupes ou à des formations définis comme terroristes nationalement, régionalement ou internationalement ; tout appui quel qu’il soit à leur idéologie ou à leur vision, toute expression d’une quelconque sympathie avec eux », le mot « terrorisme » incluant l’athéisme et toute mise en cause des principes fondamentaux de la religion<ref>{{Article |auteur1=Alain Gresh |titre=La grande peur de l'Arabie saoudite |périodique=''Le Monde diplomatique'' |mois=Mai |année=2014 |lire en ligne=http://www.monde-diplomatique.fr/2014/05/GRESH/50384 |pages=page 11}}.</ref> ainsi que pour une femme enfreignant l'interdiction de conduire<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite: justice antiterroriste pour deux femmes conductrices |url=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20141226-arabie-saoudite-justice-antiterroriste-deux-femmes-conductrices-droits-religion-islam/ |site=rfi.fr |date=2014-12-26 |consulté le=2015-11-07}}.</ref>. Depuis les attentats du {{date-|11 septembre 2001}}, le royaume wahhabite tolérait, dans les faits, l'[[homosexualité]] des Saoudiens qui n'étaient plus poursuivis à ce titre<ref>{{Lien web |titre=Bienvenue à Djeddah, nouveau paradis gay |url=https://www.courrierinternational.com/article/2004/03/04/bienvenue-a-djeddah-nouveau-paradis-gay |site=''Courrier international'' |consulté le=2015-11-05}}.</ref>. == Droits de l'homme == {{article détaillé|Droits de l'homme en Arabie saoudite|Peine de mort en Arabie saoudite |Droits LGBT en Arabie saoudite}} L'Arabie saoudite est l'un des pays qui respecte le moins les droits de l'homme, avec l'un des pires bilans en ce domaine. Les [[Liberté d'expression|droits d'expression]], [[Liberté d'association|d'association]] et la [[liberté d'opinion]] ne sont pas garantis<ref>{{en}} [https://www.hrw.org/world-report/2015/country-chapters/saudi-arabia World Report 2015: Saudi Arabia], ''[[Human Rights Watch]]''.</ref>. Les droits des femmes sont très limités, la [[Liberté de religion en Arabie saoudite|liberté religieuse est minimaliste]] et les [[Droits LGBT en Arabie saoudite|droits LGBT sont inexistants]]. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme<ref>{{en}} [https://www.amnesty.org/en/countries/middle-east-and-north-africa/saudi-arabia/ Saudi Arabia], ''[[Amnesty International]]'', 2015.</ref>. L'Arabie saoudite figure en {{164e|position}} sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par [[Reporters sans frontières|RSF]] en 2015<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : 50 personnes risquent d'être exécutées |url=http://www.itele.fr/monde/video/arabie-saoudite-50-personnes-risquent-detre-executees-145063 |site=itele.fr |consulté le=28 novembre 2015}}.</ref>. Le {{date-|2 octobre 2015}}, l'Arabie saoudite empêche la mise en place d’une enquête internationale sur la conduite de ses frappes aériennes au [[Yémen]]. Pour Karim Lahidji, président de la [[Fédération internationale pour les droits humains|FIDH]] : « C’est là la vraie victoire de l’Arabie saoudite à l’[[Organisation des Nations unies|ONU]], et non comme on a pu l’entendre la nomination quelques semaines plus tôt de son ambassadeur à la tête du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme, une position honorifique mais aux pouvoirs restreints<ref>{{Lien web |titre=La vraie victoire de l'Arabie saoudite à l'ONU |url=https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/arabie-saoudite-1721/les-democraties-doivent-combattre-le-mepris-saoudien-des-droits |site=Mouvement mondial des droits humains |consulté le=2015-11-10}}.</ref>». En effet, selon un responsable de l'administration américaine, la coalition conduite par les Saoudiens a recours à des [[Arme à sous-munitions|armes à sous-munitions]] (interdites en droit international) dans le conflit armé au Yémen<ref>{{Lien web |titre=Washington suspend la livraison d'armes à sous-munitions vers Ryad |url=http://www.itele.fr/monde/video/washington-suspend-la-livraison-darmes-a-sous-munitions-vers-ryad-166144 |site=itele.fr |consulté le=2016-05-30}}.</ref>. En 2019, l'[[athéisme]] et l'[[homosexualité]] restent passibles de la peine de mort en Arabie saoudite, l'athéisme pouvant tomber sous le coup de la loi antiterroriste<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/dementi-feminisme-et-extremisme-retropedalage-des-autorites-en-arabie-saoudite Démenti.Féminisme et extrémisme : rétropédalage des autorités en Arabie saoudite], ''[[courrierinternational.com]]'', {{date- |13 novembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="independent201911">{{Lien web |langue=en |titre=Saudi Arabia deems feminism and homosexuality forms of 'extremism' in government video |url=https://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/saudi-arabia-feminism-homosexuality-atheism-lgbt-extremism-video-a9201431.html |site=independent.co.uk |date=14 novembre 2019}}.</ref>. === Torture === La torture est une pratique courante et bien documentée en Arabie saoudite. * En 2002, après la révélation par ''[[The Guardian]]'' de la torture subie lors d'interrogatoires par trois ressortissants britanniques dans un bâtiment du ministère de l'intérieur, Hanny Megally, directeur exécutif de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de [[Human Rights Watch]] déclare : « la pratique de la torture en Arabie Saoudite est bien documentée, et le gouvernement est légalement obligé d'enquêter sur ces récentes allégations. »<ref>{{Lien web |titre=Arabie Saoudite : de nouvelles preuves de torture |url=https://www.hrw.org/fr/news/2002/02/04/arabie-saoudite-de-nouvelles-preuves-de-torture |site=The Guardian |consulté le=25 août 2018}}.</ref>. * En 2018, à l'issue d'une inspection officielle de cinq jours du pays à l'invitation du gouvernement, l'[[Organisation des Nations unies]] a conclu que l'Arabie saoudite utilise systématiquement des lois antiterroristes pour justifier la torture, réprimer toute contestation et emprisonner les défenseurs des droits de l'homme<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UN accuses Saudi Arabia of using anti-terror laws to justify torture |url=https://www.theguardian.com/world/2018/jun/06/un-accuses-saudi-arabia-of-using-anti-terror-laws-to-justify-torture |site=The Guardian |consulté le=25 août 2018}}.</ref>. === Maltraitance d'enfants === Selon un rapport de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] en date du {{date-|20 avril 2016}}, intitulé « Le sort des enfants en temps de conflit armé », l'Arabie saoudite serait impliquée dans la mort de plus de {{nobr|500 enfants}} dans le cadre de son intervention contre la rébellion [[Houthis|houthie]] au [[Yémen]]<ref>{{Lien web |titre=L’Arabie saoudite retirée d’une liste noire de l’ONU |url=https://www.tdg.ch/monde/arabie-saoudite-retiree-dune-liste-noire-lonu/story/19180354 |site=tdg.ch/ |consulté le=2016-06-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Comment l'Arabie saoudite a été retirée de la "liste de la honte" de l'ONU |url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/comment-l-arabie-saoudite-a-ete-retiree-de-la-liste-de-la-honte-de-l-onu_1801122.html |site=LExpress.fr |consulté le=12 juin 2016}}.</ref>. Par ailleurs, selon une étude menée par le Docteur Nura Al-Suwaiyan, directeur du programme de sécurité de la famille à la {{Lien|trad=National Guard Health Affairs|fr=Garde nationale de l'hôpital}}, un enfant sur quatre est [[Maltraitance sur mineur|maltraité]] en Arabie saoudite. La {{Lien|trad=National Society for Human Rights|fr=Société nationale pour les droits de l'homme}} rapporte que près de 45 % des enfants du pays sont confrontés à une certaine forme de violence et à la violence domestique. En 2013, le gouvernement a adopté une loi criminalisant la violence domestique à l'encontre des enfants<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Sebastian Usher |titre=Saudi Arabia cabinet approves domestic abuse ban |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-23872152 |site=BBC News |consulté le=23 mai 2016}}.</ref>. === Trafic d'êtres humains === Il a été affirmé que la traite des femmes est un problème particulier en Arabie saoudite, à raison du grand nombre d'employées de maison qui sont étrangères au pays (en particulier [[Mauritanie]]nnes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Hundreds of Mauritanian women trafficked to Saudi Arabia trapped in 'slavery' |url=http://www.middleeasteye.net/news/hundreds-mauritanian-women-trafficked-saudi-arabia-trapped-slavery |site=Middle East Eye |consulté le=2022-05-16}}.</ref>), et des failles dans le système aboutissant à ce que nombre d'entre elles sont victimes de mauvais traitements et de torture<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Suzan Zawawi |titre=Abuse of Female Domestic Workers Biggest Problem |url=http://www.mafhoum.com/press9/265S28.htm |site=mafhoum.com |consulté le=2016-05-23}}.</ref>, sous la forme d'esclavage<ref>{{Lien web |titre=Plusieurs centaines de Mauritaniennes destinées à l'esclavage en Arabie saoudite |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150729.OBS3326/plusieurs-centaines-de-mauritaniennes-destinees-a-l-esclavage-en-arabie-saoudite.html |site=L'Obs |date=29 juillet 2015|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. === Situation des femmes === Dès leur naissance, les Saoudiennes sont placées par la [[charia]] sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : échapper enfin au gardien |url=http://www.alternatives-economiques.fr/arabie-saoudite--echapper-enfin-au-gardien_fr_art_1101_55099.html |site=alternatives-economiques.fr |consulté le=3 octobre 2020|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les femmes ne peuvent rien entreprendre sans l'autorisation de leur « gardien », elles ne peuvent ni travailler, ni se marier, ni même se faire ausculter par un médecin (femme), sans l'agrément d'un homme<ref name=":3">{{Lien web |titre=7 choses étonnantes que vous ignorez (peut-être) sur l'Arabie saoudite |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150123.OBS0646/7-choses-etonnantes-que-vous-ignorez-peut-etre-sur-l-arabie-saoudite.html |site=L'Obs |consulté le=2015-10-28}}.</ref>. De ce fait, quels que soient les droits accordés aux femmes (droit de vote, de conduire, etc.), ces droits restent dépendants de la permission du tuteur, ce qui se traduit dans les faits par la privation de ces droits<ref>[https://www.marianne.net/monde/sous-les-promesses-de-modernisation-l-arabie-saoudite-plus-repressive-que-jamais-envers-les#link_time=1516298670 Sous les promesses de modernisation, l'Arabie saoudite plus répressive que jamais envers les femmes].</ref>. La plupart des mariages sont arrangés, mais se concluent dans environ 20 % des cas par un divorce, la garde étant la plupart du temps confiée au père. Non accompagnées d'un tuteur, les femmes n'ont pas le droit de sortir dans un espace public, où les membres du comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice (Hai'a, une agence gouvernementale qui contrôle l'application de la charia) veillent à ce qu'elles portent bien le voile<ref name="VF">Katherine Zoepf, « Sous le voile, le bleu de travail », ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]'' {{n°|10}}, avril 2014, {{p.|58-62}}.</ref>. Selon Gérard-François Dumont, de l'Académie de géopolitique de Paris, l’espérance de vie à la naissance des Saoudiennes s'avère étonnamment faible eu égard à la rente pétrolière. D'un point de vue strictement féminin, les Saoudiennes ont une espérance de vie inférieure de deux ans à celle des Tunisiennes, et de dix ans à celle des Françaises. D'un point de vue plus masculin, les Saoudiennes vivent seulement deux ans de plus que les Saoudiens, lorsque les Tunisiennes vivent quatre ans de plus que les Tunisiens et les Françaises atteignent sept ans de plus que les Français<ref>{{Article |auteur1=Recteur Gérard-François Dumont |titre=Les femmes et les « droits de l’homme » en Arabie saoudite |périodique=Géostratégiques |numéro=Spécial |mois=septembre |année=2012 |lire en ligne=http://www.strategicsinternational.com/Arsa_03.pdf |pages=167-190}}.</ref>. L'Arabie saoudite impose une stricte [[séparation des sexes]]. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes. En 2005, l'Arabie saoudite affiche un taux de travail féminin parmi les plus bas du monde (18 %). Le ministre du Travail [[Ghazi Al-Gosaibi]] promulgue alors une loi pour autoriser les femmes à travailler dans les magasins de lingerie ; elle n'est en réalité appliquée que plus tard, à cause de l'opposition des religieux conservateurs, même si les agents Hai'a procèdent de temps à autre à la fermeture de certains de ces magasins. Jusque-là, les Saoudiennes diplômées qui travaillaient étaient limitées aux secteurs de l'enseignement pour filles ou de la médecine pour les femmes patientes. Les femmes qui travaillent disposent de leur propre compte bancaire. La plupart des Saoudiens souhaitent que leurs filles passent le baccalauréat ; par ailleurs, 42 % des étudiants dans les universités sont des jeunes filles<ref name="VF" />. Le {{date-|25|septembre|2011}}, le roi [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]] accorde le [[Droit de vote des femmes|droit de vote aux femmes]]<ref>{{Article |titre=Arabie : le roi accorde le droit de vote aux femmes |périodique=Le Figaro |date=25 septembre 2011 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/25/97001-20110925FILWWW00075-arabie-le-roi-annonce-le-droit-de-vote-aux-femmes.php}}.</ref> aux élections municipales ainsi que leur éligibilité. Toutefois, il est à noter que les Saoudiennes n'ont voté qu'en 2015 (dans des isoloirs séparés)<ref>{{Lien web |titre=Vote des femmes. Pour les Saoudiennes, un vote symbolique |url=https://www.ouest-france.fr/vote-des-femmes-pour-les-saoudiennes-un-vote-symbolique-3366613 |consulté le=2015-06-13}}.</ref> ; que les candidates (sous réserves d'être autorisées et couvertes de l'[[abaya]]) n'ont pas eu le droit de prendre la parole en public<ref>{{Lien web |titre=Élections saoudiennes : les femmes candidates privées de discours. Un réflexe classique |url=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1438192-elections-saoudiennes-les-femmes-candidates-privees-de-discours-un-reflexe-classique.html |site=leplus.nouvelobs.com |consulté le=2015-11-12}}.</ref> ; et que les élues (après plusieurs incidents) n'ont pas eu non plus le droit de siéger dans la même pièce que leurs collègues masculins<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : à peine élues, déjà exclues |url=http://www.journaldesfemmes.com/societe/actu/1511075-arabie-saoudite-femme-conseil-municipal-segregation/ |site=journaldesfemmes.com |consulté le=2016-04-09}}.</ref>. En 2012, le roi Abdallah autorise les femmes à vendre de la lingerie et des cosmétiques<ref>{{Lien web |titre=Les petites victoires des Saoudiennes |url=http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-petites-victoires-des-Saoudiennes-2013-08-01-993531 |site=la-croix.com |consulté le=2015-11-18}}.</ref>. Pour lutter contre le chômage des femmes, ce commerce (d'articles exclusivement féminins) est désormais réservé aux seules Saoudiennes, qui n'auront plus besoin de permis de travail dans ce secteur<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : le commerce d’articles féminins devient réservé aux femmes |url=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160319-arabie-saoudite-commerce-articles-feminins-femmes-permis |site=rfi.fr |consulté le=2016-04-09}}.</ref>. En 2015, son successeur, le roi [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud|Salmane]] accorde aux femmes le droit de voyager sans qu'un « gardien » ne les accompagne, ni ne donne son autorisation pour qu'elles voyagent sans lui. Concrètement, les Saoudiennes n'auront plus besoin de se munir d'un papier jaune par lequel leur « gardien » les autorisait à partir à l’étranger et elles ne seront plus suspendues à une éventuelle opposition de dernière minute par retour de [[Short Message Service|SMS]] au moment de quitter le territoire saoudien<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arabie Saoudite : les femmes peuvent quitter le pays sans qu'un SMS ne soit envoyé à leur tuteur |url=https://www.terrafemina.com/societe/international/articles/36241-arabie-saoudite-les-femmes-peuvent-quitter-le-pays-sans-quun-sms-ne-soit-envoye-a-leur-tuteur-.html |site=terrafemina.com |consulté le=2023-01-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite. Les femmes peuvent désormais voyager sans tuteur |url=http://www.letelegramme.fr/monde/arabie-saoudite-les-femmes-peuvent-desormais-voyager-sans-tuteur-30-07-2015-10724063.php |site=Le Telegramme |consulté le=2015-11-09}}.</ref>. La même année, le roi Salmane accorde aux veuves et aux divorcées (seulement) une [[carte d'identité]] pour leur permettre d'effectuer des démarches basiques, mais sans autre précision quant à la date d'entrée en vigueur de cette réforme<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite. Des droits élargis pour les femmes veuves ou divorcées |url=https://www.ouest-france.fr/monde/arabie-saoudite-des-droits-elargis-pour-les-femmes-veuves-ou-divorcees-3884961 |site=Ouest-France.fr |consulté le=2015-12-03}}.</ref>. En 2016, les Saoudiennes se voient accorder le droit de signer leur propre contrat de mariage et d'en obtenir une copie afin de leur permettre de « prendre connaissance » de leurs « droits » et des « termes du contrat »<ref>{{Lien web |titre=Les Saoudiennes autorisées à conserver leur contrat de mariage: quelle avancée ? |url=http://information.tv5monde.com/terriennes/arabie-saoudite-les-femmes-autorisees-conserver-leur-contrat-de-mariage-105503 |site=TV5MONDE |date=2016-05-04 |consulté le=2016-05-10|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : les femmes ont le droit de signer leur contrat de mariage |url=http://www.atlantico.fr/pepites/arabie-saoudite-femmes-ont-droit-signer-contrat-mariage-2688703.html |site=Atlantico.fr |consulté le=2016-05-10|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le {{date-|2|août|2019}}, un [[décret]] signé du roi Salmane annonce que les femmes sont désormais autorisées à se rendre à l’étranger sans requérir au préalable l’agrément du référent masculin qui leur tient de gardien. Le texte dispose qu’un passeport saoudien doit être délivré à tout citoyen qui en fait la demande et que toute personne âgée d’au moins {{nobr|21 ans}}, sans distinction de sexe, peut voyager comme elle l’entend. Le décret dispose également que les femmes peuvent déclarer officiellement une naissance, un mariage ou un divorce et être titulaires de l’autorité parentale sur leurs enfants mineurs. Des prérogatives jusqu’ici réservées aux hommes<ref>[https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/02/l-arabie-saoudite-autorise-les-femmes-a-voyager-sans-l-accord-d-un-tuteur_5495696_3210.html « Après le droit de conduire, les Saoudiennes obtiennent le droit de voyager à leur guise »], ''[[Le Monde]]'', 2 août 2019</ref>. Le {{date-|16 août 2020}}, les autorités saoudiennes nomment dix femmes à des postes de responsabilité dans les deux saintes mosquées du pays<ref>{{Lien web |titre=L'Arabie saoudite désigne 10 femmes à des postes importants dans les lieux saints de La Mecque et Médine |url=https://www.lalibre.be/international/afrique/l-arabie-saoudite-designe-10-femmes-a-des-postes-importants-dans-les-lieux-saints-de-la-mecque-et-medine-5f3997869978e2322f0bd409 |site=[[La Libre Belgique]] |consulté le=21 août 2020}}.</ref>. D'autres mesures suivent, comme la fin de la ségrégation des sexes dans les restaurants. Par ailleurs le nombre de femmes travaillant ou en recherche active d'emploi augmente fortement, passant de 20 % à 33 % entre 2018 et 2021<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/15/arabie-saoudite-mohammed-ben-salman-la-revanche-du-proscrit_6134858_3210.html |titre=Arabie saoudite : Mohammed Ben Salman, la revanche du proscrit |date=15 juillet 2022|auteur=Benjamin Barthe |consulté le=16 juillet 2022|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref> puis 37 % en 2022<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/16/en-arabie-saoudite-le-grand-bond-en-avant-des-femmes_6169713_3210.html |titre=En Arabie saoudite, le grand bond en avant des femmes |date=16 avril 2023|auteur= Hélène Sallon |consulté le=25 mai 2023|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>. ==== Permis de conduire ==== Pendant de longues années, l'Arabie saoudite est pointée du doigt car les femmes y sont interdites du droit de conduire. C'était le dernier pays au monde à pratiquer cette interdiction<ref>{{Lien web |langue=en |format=html |titre=Arabie saoudite : Justice antiterroriste pour deux femmes conductrices |url=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20141226-arabie-saoudite-justice-antiterroriste-deux-femmes-conductrices-droits-religion-islam/ |site=[[Radio France internationale]] |date=24 décembre 2014 |consulté le=24 janvier 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=ARABIE SAOUDITE. Dans la peau d’une femme |périodique=Courrier international |date=2011-10-19 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2011/10/20/dans-la-peau-d-une-femme# |consulté le=2018-10-27}}.</ref>, alors qu'en 2014 le pays autorisait une [[Hanadi Zakaria al-Hindi|aviatrice diplômée]], à piloter un avion à titre professionnel<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=Hanadi Al Hindi: the first Saudi Woman to become a pilot {{!}} OxfordSaudia Flight Academy |url=https://www.oxfordsaudia.com/en/blog/hanadi-al-hindi-the-first-saudi-woman-to-become-a-pilot/ |site=OxfordSaudia |consulté le=2022-08-12}}.</ref>. Selon un journal saoudien, cette mesure coûte près de {{nombre|3.7|milliards}} de [[Dollar américain|dollars]] à l'économie saoudienne du fait de l'emploi de chauffeurs privés ou de taxi<ref>{{Article |titre=3,7 milliards de dollars, 800.000 chauffeurs, pour que les femmes saoudiennes ne conduisent pas |périodique=Libnanews |date=3-5-2016 |lire en ligne=https://libnanews.com/37-milliards-de-dollars-800-000-chauffeurs-femmes-saoudiennes-ne-conduisent/}}.</ref>. Régulièrement, des femmes bravent cette interdiction en se filmant en train de conduire afin de faire évoluer la situation. En {{date-|septembre 2017}}, un prêcheur saoudien déclare que l'interdiction de conduire imposée aux femmes se justifierait, car elles n'ont que le {{citation|quart}} du cerveau d'un homme. Bien que cette déclaration ait obtenu des soutiens de milieux conservateurs, les autorités saoudiennes lui interdisent de prêcher en expliquant {{citation|que les plateformes de prêche ne seront pas utilisées pour porter atteinte aux valeurs d'égalité, de justice et de respect des femmes inhérentes à l'islam}}<ref>{{Article |titre=Il dit que les femmes ont un « quart » de cerveau |périodique=Tribune de Genève |date=22 septembre 2017 |lire en ligne=https://www.tdg.ch/monde/dit-femmes-quart-cerveau/story/15683551 |consulté le=23 septembre 2017}}.</ref>. Le {{date|26|septembre|2017}}, le roi Salman d’Arabie saoudite signe un décret autorisant les femmes à conduire<ref>{{Article |titre=Arabie saoudite : le roi signe un décret autorisant les femmes à conduire |périodique=Le Monde.fr |date=26 septembre 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/09/26/arabie-saoudite-le-roi-signe-un-decret-autorisant-les-femmes-a-conduire_5191878_3218.html#LWaIMo7bIdH30Eiv.99 |consulté le=2018-10-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=L'Arabie saoudite va autoriser les femmes à conduire |périodique=Europe 1 |date=26 septembre 2017 |lire en ligne=http://www.europe1.fr/international/larabie-saoudite-va-autoriser-les-femmes-a-conduire-3447188 |consulté le=2018-10-27}}.</ref>. La mesure est entrée en vigueur le {{date-|24 juin 2018}} à minuit, mais les premières autorisations ont été délivrées aux saoudiennes dès le début du mois. Certaines femmes n'ont eu parfois qu'à échanger leurs permis étrangers contre des permis saoudiens après avoir passé un test. Selon le cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers, quelque trois millions de Saoudiennes pourraient se voir attribuer un permis et commencer à conduire d'ici 2020<ref>{{Article |titre=Arabie saoudite: après la fin de l'interdiction, des femmes au volant |périodique=LExpress.fr |date=2018-06-24 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/arabie-saoudite-apres-la-fin-de-l-interdiction-des-femmes-au-volant_2019878.html |consulté le=2018-06-24}}.</ref>. === Consanguinité === {{Article connexe|Mariage consanguin}} Le mariage entre cousins du premier ou deuxième degré, en Arabie saoudite, est parmi les taux les plus élevés dans le monde, environ 35 %<ref>{{Lien web |titre=Global prevalence tables - ConsangWiki - Consang.net |url=http://www.consang.net/index.php/Global_prevalence_tables |site=consang.net |consulté le=2016-06-25|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Traditionnellement considérée comme un moyen de « sécuriser les relations entre les tribus et la préservation de la fortune de la famille »<ref>{{Lien web |titre=Cousin marriages: tradition versus taboo |url=http://stream.aljazeera.com/story/201306180036-0022835 |site=The Stream - Al Jazeera English |date=2013-06-17 |consulté le=2016-05-23|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, la pratique a été citée comme un facteur dans les taux plus élevés de maladies génétiques sévères comme la [[Mucoviscidose|mucoviscidose (fibrose kystique)]], les maladies du sang, le [[diabète de type 2]] (qui affecte environ 32 % des adultes saoudiens), l'[[Hypertension artérielle|hypertension]] (qui affecte 33 %)<ref>{{Article |auteur=Betsy McKay |auteur2=Ellen Knickmeyer |titre=Saudis Push Gene-Sequencing Research |périodique=Wall Street Journal |date=2014-02-05 |issn=0099-9660 |lire en ligne=https://www.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304887104579306831456121354 |consulté le=2016-05-23 }}.</ref>, la [[thalassémie]], la [[drépanocytose]], l'[[amyotrophie spinale]], la [[surdité]] et le [[Aphasie|mutisme]]<ref>{{Lien web |titre=Evidence of Inbreeding Depression |url=http://www.unl.edu/rhames/courses/212/arab_inbreed/arab_inbreed.htm |date=2003-12-11 |consulté le=2016-05-23 |archive-url=https://web.archive.org/web/20031211085637/http://www.unl.edu/rhames/courses/212/arab_inbreed/arab_inbreed.htm |archive-date=11 décembre 2003 |brisé le=oui}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Sarah Kershaw |titre=Saudi Arabia Awakes to the Perils of Inbreeding |périodique=The New York Times |date=2003-05-01 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2003/05/01/world/saudi-arabia-awakes-to-the-perils-of-inbreeding.html |consulté le=2016-05-23}}.</ref>. {{Lien|trad=Neal Asbury|fr=Neal Asbury|texte=Neal Asbury}} a écrit sur un site web nommé ''To The Point'' que : « Cela a conduit récemment des théologiens wahhabites à conseiller préventivement aux jeunes hommes de {{Citation|choisir soigneusement une femme avec une attention toute particulière sur la santé}}<ref>{{Lien web |titre=Saudi Arabia’s cousin-marriage epidemic |url=http://www.wnd.com/2005/05/30246/ |site=WND |consulté le=2016-05-23}}.</ref>. » == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Arabie saoudite|Agriculture en Arabie saoudite|Industrie pétrolière de l'Arabie saoudite|Histoire économique de l'Arabie saoudite}} [[Fichier:KAFD seen from North east side of Riyadh City.jpg|vignette|[[PIF Tower]].]] [[Fichier:AramcoCoreArea.jpg|thumb|Siège de [[Saudi Aramco]] (arrière-plan) à [[Dhahran]].]] En 2018, l'Arabie saoudite était la {{18e}} [[Liste des pays par PIB nominal|plus grande économie du monde (PIB nominal)]] et la {{6e}} d'[[Économie de l'Asie|Asie]]. C'est également la première économie du monde arabe. En 2023, le pays est classé en {{4e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. === Industrie pétrolière === L'Arabie saoudite est membre de l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]] et sa compagnie nationale [[Saudi Aramco]] est la première productrice mondiale de pétrole. Le pays a dominé [[Histoire du pétrole#L'évolution des producteurs OPEP sur la décennie 2010|le palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010]]. En 2012, les revenus des exportations pétrolières (pétrole brut et dérivés) atteignent leur pic historique à hauteur de {{nobr|337 milliards}} de dollars<ref>{{lien web |titre=WTO Data |url=https://timeseries.wto.org/?idSavedQuery=5250d966-74e3-497a-975d-5e387f93cdfd |site=wto.org |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de {{nobr|127 $}} fin 2014 à {{nobr|30 $}} en {{date-|janvier 2016}}<ref>{{Lien web |titre=Le fascinant krach pétrolier |url=http://www.latribune.fr/bourse/le-fascinant-krach-petrolier-541996.html |site=La Tribune |consulté le=2016-01-18}}.</ref>, a mis le budget 2015 en déficit de {{nombre|98|milliards €}}, celui de 2016 étant estimé à {{nombre|84|milliards €}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/09/21/20002-20160921ARTFIG00004-petrole-deficit-record-pour-les-pays-du-golfe.php Pétrole : déficit record pour les pays du Golfe], Fabrice Nodé-Langlois, lefigaro.fr, 21/09/2016</ref>. En 2017, les revenus pétroliers chutent à {{nobr|170 milliards de $}}<ref name="1SAUEA2019002">https://www.imf.org/~/media/Files/Publications/CR/2019/1SAUEA2019002.ashx</ref>. En 2018, le pétrole représente 31 % du PIB et 79 % des recettes d'exportations<ref>{{Lien web |titre=Situation économique et financière de l’Arabie saoudite - ARABIE SAOUDITE - Direction générale du Trésor |url=https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/SA/situation-economique-et-financiere-de-l-arabie-saoudite |site=tresor.economie.gouv.fr |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref>, l'activité économique non-pétrolière du pays reste fortement tributaire des dépenses publiques, ces dernières corrélées aux cours du pétrole<ref name="1SAUEA2019002" />. Entre 2010 et 2019, la part des revenus pétroliers sur l'ensemble des revenus chutent de 90 %<ref>[https://unctad.org/system/files/non-official-document/MYEM2019_Daniah_A_Orkoubi_16042019.pdf Site ''unctad.org'']</ref> à 65%<ref>[https://www.mof.gov.sa/en/financialreport/2019/Documents/Q4%20E%202019.pdf Site ''mof.gov.sa'']</ref>. L'exploitation et l'exportation du pétrole ont fortement développé l'activité économique de la côte nord-est du pays, autour de [[Dammam (Arabie saoudite)|Dammam]], [[Khobar]] et [[Dhahran]] avec le port d'[[Al-Jubayl]], ainsi que la côte sur la mer Rouge ([[Djeddah]], [[Yanbu]])<ref>{{Lien web |auteur=Romain Aby |titre=Géopolitique de l’Arabie saoudite : les infrastructures pétrolières et gazières |url=http://www.diploweb.com/Geopolitique-de-l-Arabie-Saoudite.html |éditeur=Diploweb.com |date=2 mai 2012}}.</ref>. === Industrie chimique === L'industrie chimique est le {{2e|secteur}} économique du pays dans les exportations, avec {{nombre|62 milliards de dollars}} de revenus générés en 2018 l’Arabie saoudite se positionne comme le plus grand producteur de la région et le {{10e|exportateur}} mondiale de produit chimique d'après la {{Lien|trad=Gulf Petrochemicals and Chemicals Association|lang=en|fr=GPCA}}<ref>{{Lien web |auteur=Carla Sertin |titre=GCC chemical industry reached revenue of $84.1bn in 2018 |url=https://www.oilandgasmiddleeast.com/products-services/35636-gcc-chemical-industry-reached-revenue-of-841bn-in-2018 |site=Oilandgasmiddleeast.com |date=04-12-2019 |consulté le=26-06-2020}}.</ref>. [[SABIC]], La plus importante entreprise saoudienne dans le domaine de la chimie, a été classé {{4e}} mondial dans le ''C&EN's Global Top 50 chemical companies of 2018''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Alexander H. Tullo |titre=C&EN’s Global Top 50 |url=https://cen.acs.org/business/finance/CENs-Global-Top-50-chemical/97/i30 |site=Acs.org |périodique=American Chemical Society |date=31-07-2019 |consulté le=26-06-2020}}.</ref>. === Tourisme religieux === Le pèlerinage du Hajj et de la Omra représentent la {{3e}} plus importante source extérieure de revenus (derrière les exportations de pétrole et de produits chimiques), elle rapporterait (en temps normal) {{nombre|12 milliards de dollars}} de revenus annuels<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Neil King |titre=The GCC’s booming religious tourism industry |url=https://gulfbusiness.com/gccs-booming-religious-tourism-industry/ |site=Gulfbusiness.com |date=18-08-2018 |consulté le=26-06-2020}}.</ref>. === Composition des exportations === [[Fichier:Petroleum regions - Middle East map-fr.svg|thumb|right|La [[Géographie de l'Arabie saoudite|géographie du Royaume saoudien]] le relie au [[triangle du pétrole]] et à l'exploitation des [[régions pétrolifères au Moyen-Orient]].]] '''The Atlas of Economic Complexity'''<ref>{{Lien web |titre=The Atlas of Economic Complexity by @HarvardGrwthLab |url=https://atlas.cid.harvard.edu/ |site=atlas.cid.harvard.edu |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> {| class="wikitable" |- ! colspan="1" rowspan="2" style="text-align: center;" | Type de produits !! colspan="2" style="text-align: center;" | Exportations en 2008<ref name="S1d">{{Lien web |langue=en |titre=Settings : 1 Digit(sector level) |url=https://atlas.cid.harvard.edu/explore?country=188&product=undefined&year=2018&productClass=HS&target=Product&partner=undefined&startYear=1995}}.</ref> !! colspan="2" style="text-align: center;" | Exportations en 2018<ref name="S1d" /> |- ! Composition (%) !! Valeur marchande ($) !! Composition (%) !! Valeur marchande ($) |- | Minéraux combustibles (pétrole brute, raffiné, liquéfié...) || 88,99 || {{nobr|360 milliards}} || 68,08 || {{nobr|172 milliards}} |- | Chimiques || 4,89 || {{nobr|19,7 milliards}} || 16,93 || {{nobr|42,9 milliards}} |- | Services || 2,32 || {{nobr|9,37 milliards}} || 7,76 || {{nobr|19,7 milliards}} |- | Métaux (non-précieux) || 0,76 || {{nobr|3,07 milliards}} || 2,24 || {{nobr|5,67 milliards}} |- | Agricoles || 0,86 || {{nobr|3,49 milliards}} || 1,69 || {{nobr|4,29 milliards}} |- | Équipements de Transports || 0,94 || {{nobr|3,81 milliards}} || 1,26 || {{nobr|3,18 milliards}} |- | Machines || 0,32 || {{nobr|1,28 milliard}} || 0,63 || {{nobr|1,6 milliard}} |- | Pierres (métaux précieux, verreries, céramiques...) || 0,32 || {{nobr|1,31 milliard}} || 0,63 || {{nobr|1,53 milliard}} |- | Électroniques || 0,36 || {{nobr|1,45 milliard}} || 0,36 || {{nobr|903 millions}} |- | Textiles || 0,17 || {{nobr|696 millions}} || 0,30 || {{nobr|754 millions}} |} ==== Composition sectorielle du PIB ==== {| class="wikitable" |- ! rowspan="2" style="text-align: center;" | Secteur !! colspan="2" style="text-align: center;" | Valeur (%) |- ! 2010<ref name="DataBank 1196f791">{{Lien web |titre=World Development Indicators - DataBank |url=https://databank.worldbank.org/Saudi-Arabia-gdp-composition/id/1196f791 |site=databank.worldbank.org |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> !! 2019<ref name="DataBank 1196f791" /> |- | Primaire || 2,6 || 2,2 |- | Secondaire || 58,4 || 47,4 |- | Tertiaire || 39,2 || 50,4 |} === Stratégie de diversification === Pour diversifier son économie l'Arabie saoudite mise sur le secteur des énergies non carbonées, avec un plan de {{nobr|100 milliards}} de dollars pour construire {{nobr|16 réacteurs}} nucléaires d'ici 2030, et sur l'énergie solaire avec {{nobr|100 autres}} milliards pour construire {{nobr|41 gigawatts}} de panneaux photovoltaïques en plein désert équivalent en énergie à {{nobr|25 réacteurs}} nucléaires. En 2016, afin de réduire la dépendance de l'économie saoudienne vis-à-vis du pétrole, le prince [[Mohammed ben Salmane]] annonce une série de mesures dans le cadre d'un grand programme baptisé Vision 2030, qui prévoit la baisse des subventions, de nouvelles taxes, et la création d'un fonds souverain à partir des recettes de la vente de 5 % du capital de [[Saudi Aramco]]. Sur le modèle des fonds norvégiens ou qataris, ce fonds d'environ {{nombre|2000 milliards}} de dollars serait chargé d'effectuer des investissements à l'étranger dans différents secteurs comme la technologie, les transports, l'industrie ou l'immobilier, afin de diversifier les recettes et de préparer l'après pétrole<ref>{{Lien web |titre=Un fonds souverain plus grand et ambitieux pour préparer l'après-pétrole et diversifier l'économie |url=https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021864804535-un-fonds-souverain-plus-grand-et-ambitieux-pour-preparer-lapres-petrole-et-diversifier-leconomie-1215833.php?cQRDLLP7Kw5S0VLk.99 |site=Les Echos |consulté le=2016-05-23}}.</ref>. Parmi les premiers investissements importants, une levée de {{nombre|3.5|milliards}} de dollars pour l'entreprise [[Uber]] permet au dirigeant du fonds Yasir Al Rumayyan d'entrer au conseil d’administration de l'entreprise californienne<ref>{{Lien web |auteur=Stéphane Lauer |titre=Le fonds souverain saoudien investit 3,5 milliards de dollars dans Uber |url=https://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/06/02/le-fonds-souverain-saoudien-investit-3-5-milliards-de-dollars-dans-uber_4930677_1656994.html |éditeur=[[Le Monde]] |date=2 juin 2016}}.</ref>. Dans le chantier destiné à diversifier son secteur énergétique, et plus largement son économie, l’Arabie saoudite affiche l'objectif de produire 10 % de son électricité à partir de sources d’énergies renouvelables en 2023 et d'en exporter les technologies<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/04/18/l-arabie-saoudite-se-convertit-a-l-energie-verte_5112983_3234.html#QuGtKlXha0JYsRUL.99 L’Arabie saoudite se convertit à l’énergie verte], Le Monde, 18 avril 2017</ref>. En {{date-|mars 2018}}, l'Arabie saoudite et le groupe japonais [[SoftBank|SoftBank Group]] signent un partenariat visant à développer un méga-projet solaire dans le royaume avec l'objectif de construire {{unité|200|GW}} de capacité d'ici 2030<ref>{{Article |titre=SoftBank et l'Arabie saoudite vont développer un méga-projet solaire |périodique=Challenges |date=28 mars 2018 |lire en ligne=https://www.challenges.fr/economie/softbank-et-l-arabie-saoudite-vont-developper-un-mega-projet-solaire_576852 |consulté le=2018-03-29}}.</ref>. === Pauvreté === Les estimations du nombre de Saoudiens vivant en dessous du seuil de pauvreté se situent entre 12,7 % et 25 % de la population. Les rapports de presse privés et les estimations pour 2013 suggèrent que « entre deux et quatre millions » de Saoudiens de souche vivent avec un revenu « inférieur à {{nobr|530 [[Dollar américain|dollars]]}} par mois » – environ {{nobr|17 dollars}} par jour – considéré comme le seuil de pauvreté en Arabie Saoudite. À l'inverse, la fortune personnelle du [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|roi Abdallah]] est évaluée par le magazine [[Forbes (magazine)|Forbes]] à {{nobr|18 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |auteur=Kevin Sullivan |titre=Saudi Arabia's riches conceal a growing problem of poverty |url=https://www.theguardian.com/world/2013/jan/01/saudi-arabia-riyadh-poverty-inequality |site=the Guardian |date=2013-01-01 |consulté le=2016-05-23}}.</ref>. === Travailleurs étrangers === Le pays compte environ six millions d'immigrés bénéficiant de peu de droits<ref name="Murawiec_2">{{Article|auteur=Laurent Murawiec|titre=L’Arabie saoudite : un business familial|périodique=L’Histoire|numéro=286|mois=avril|année=2004|pages=18-19}}.</ref>. Les travailleurs étrangers constituent environ 30 % de la population du pays en 2011<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Percentage of Foreign Workers in GCC Countries |url=http://248am.com/mark/information/percentage-of-foreign-workers-in-gcc-countries/ |site=248am.com |date=10 septembre 2013}} {{source insuffisante}}.</ref> pour 53,3 % de sa population active courant année 2013<ref>{{Lien brisé |url=http://www.cdsi.gov.sa/english/index.php?option=com_docman&task=cat_view&gid=86&Itemid=113 |titre=Manpower Research Bulletin 2013 Round 1, page 29-30 |consulté le=2017-09-21}}.</ref>. Elle représente {{nombre|6003616 travailleurs}} employés (53,4 %) en comparaison aux {{nombre|4631117 travailleurs}} saoudiens employés (46,6 %)<ref>{{Lien brisé |url=http://www.cdsi.gov.sa/english/index.php?option=com_docman&task=cat_view&gid=86&Itemid=113 |titre=Manpower Research Bulletin 2013 Round 1, page 69 et 71 |consulté le=2017-09-21}}.</ref>. == Principales villes == {| class="wikitable" style="text-align:left" |- ! scope=col |Ville ! scope=col |Population ! scope=col |Remarques ! scope=col |Illustration |- | align=left | '''[[Riyad]]''' || {{formatnum:5700000}} || - [[Capitale]] du royaume d’Arabie saoudite<br />- Ville la plus peuplée du pays || |- | align=left | '''[[Djeddah]]''' || {{formatnum:3400000}} || - Deuxième plus grande ville<br />- Capitale économique du pays || [[Fichier:King Abdullah Street, Jeddah.jpg|150px|Rue du Roi Abdullah]] |- | align=left | '''[[La Mecque]]''' || {{formatnum:1700000}} || - [[Lieux saints de l'islam|Ville sainte]] la plus sacrée de l'[[islam]] || [[Fichier:Makkah (Mecca).jpg|150px|La Macque]] |- | align=left | '''[[Médine]]''' || {{formatnum:1100000}} || - Deuxième ville sainte de l'islam || [[Fichier:Mescidi nebevi.JPG|150px|La mosquée du Prophète (Masjid al-Nabawi)]] |} En projet : {{lien|trad=Knowledge Economic City, Medina|lang=en|fr=Knowledge Economic City Al MAdinah}}. == Science == La recherche scientifique est organisée et coordonnée au niveau national par la {{Lien|trad=King Abdulaziz City for Science and Technology|lang=en|fr=KACST}}. Une stratégie nationale pour le développement de la science, de l'innovation et de la technologie dans le royaume a été mise en place en 2006, elle a pour ambition de transformer l'économie saoudienne en une économie fondée sur la connaissance et compétitive au niveau mondial<ref>{{Lien web |lang=en|titre=The National Science, Technology and Innovation Plan (NSTIP) increases scientific publishing and patents |url=http://www.kacst.edu.sa/en/about/media/news/Pages/489.aspx |éditeur=KACST |consulté le=13 septembre 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20130913192952/http://www.kacst.edu.sa/en/about/media/news/Pages/489.aspx |archive-date=13 septembre 2013 |brisé le=21 août 2018}}.</ref>. Cette vision est échelonnée en quatre plans quinquennaux : # Le premier plan constituait en l’établissement d'une infrastructure solide pour la science, la technologie et l'innovation (2006-2011). # Le deuxième plan vise à placer le pays aux premiers rangs de la région dans ces domaines (2011-2015). # Le troisième à placer le pays au niveau des pays développés d'Asie (2015-2020). # Le quatrième plan à placer le royaume au niveau des pays les plus avancés au monde (2020-2025). La production scientifique saoudienne, bien qu'historiquement faible, est entrée dans une phase de croissance rapide depuis 2008. Cela est dû non seulement à une stratégie visant à augmenter le niveau de collaboration avec les institutions de recherche les plus renommées au monde via une collaboration internationale universitaire accrue et l'ouverture de plusieurs centres de recherche commun (voir JCEP)<ref>{{Lien brisé |url=http://www.kacst-jcep.org/ |consulté le=2017-09-21}}.</ref>, mais également à une augmentation des fonds financiers alloués à la R&D dans le pays passant de 0,08 % du PIB en 2008<ref>{{Lien web |titre=Research and development expenditure (% of GDP) - Data |url=https://data.worldbank.org/indicator/GB.XPD.RSDV.GD.ZS |site=data.worldbank.org |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> à près 1 % du PIB en 2014 selon les estimations de la revue Nature, pour un des secteurs R&D les plus efficients au monde en termes de rapport Qualité/Coût<ref>{{Article |langue=en |titre=West Asia |périodique=[[Nature (revue)|Nature]] |volume=515 |numéro=7526 |éditeur=Nature Publishing Group |date=01-11-2014 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/515S88a |lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v515/n7526_supp/full/515S88a.html |consulté le=09-06-2020 |pages=S88–S89}}.</ref>. L'Arabie saoudite est citée dans le rapport ''Nature Publishing Index 2012'' comme l'un des cinq pays à surveiller pour la croissance de leur publication scientifique dans la revue scientifique Nature<ref>http://www.natureasia.com/en/publishing-index/global/supplement2012 {{Lien archive|url=http://www.natureasia.com/en/publishing-index/global/supplement2012 |horodatage archive=20130914013636 |titre=Copie archivée }}.</ref>, en 2013 le royaume est également cité dans un rapport de [[Thomson Reuters]] sur les performances scientifiques du G20 comme pays gagnant du poids dans le monde de la science<ref>{{Article |langue=en |titre=The G-20 and the Globalization of Science |périodique=WIRED |date=septembre 2013 |lire en ligne=https://www.wired.com/wiredscience/2013/09/the-g-20-and-the-globalization-of-science/ |consulté le=2018-10-29}}.</ref>. À la suite de l'implémentation du plan [[Vision 2030 (Arabie saoudite)|Vision 2030]], une révision du plan scientifique NSTIP (National Science, Technology and Innovation Policy) est mise en place, incluant notamment plusieurs programmes stratégiques d'investissement visant a augmenter les dépenses intérieure brute de R&D (DIRD) de 0,8 % en 2017 a 2,5 % en 2020<ref>https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/910663/Saudi_Arabia_Snapshot-2020.pdf</ref>. === Institutions scientifiques de premier plan === ;:King Abdulaziz City for Science and Technology La {{Lien|trad=King Abdulaziz City for Science and Technology|lang=en|fr=KACST}} est l'agence nationale scientifique saoudienne, elle dispose de 7 instituts regroupant 28 centres de recherche<ref>{{Lien web |lang=en|titre=KACST |url=https://www.kacst.edu.sa/ |site=kacst.edu.sa |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |lang=en|titre=IAF : King Abdulaziz City for Science & Technology (KACST) |url=https://www.iafastro.org/membership/all-members/king-abdulaziz-city-for-science-and-technology-(kacst).html |site=iafastro.org |consulté le=3 octobre 2020 |brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. ;:King Abdullah University of Science and Technology La [[Université des sciences et technologies du roi Abdallah|KAUST]] est une université de recherche privée mixte internationale sise à Thuwal. Elle est inaugurée en 2009 avec une dotation gouvernementale de {{nombre|20|milliards de $}}, l'institution est comparée à une nouvelle [[Maison de la sagesse]]<ref>{{Article |titre=INTERVIEW: KAUST’s plan to recreate classical Islam’s ‘House of Wisdom’ |périodique=[[Arab News]] |date=26-10-2019 |lire en ligne=https://www.arabnews.com/node/1574706/business-economy |consulté le=26-06-2020}}.</ref>. Elle figure à la {{119e|position}} du top 500 académique mondial dans le classement ''Nature Index 2020''<ref>{{Lien web |lang=en|titre=2020 tables: Institutions - academic - 2020 tables - Institutions - academic - Nature Index |url=https://www.natureindex.com/annual-tables/2020/institution/academic/all |site=natureindex.com |consulté le=3 octobre 2020|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Nature Index ranks KAUST first in Kingdom and 119th globally |url=https://www.kaust.edu.sa/en/news/nature-index-ranks-kaust-first-in-kingdom |site=Edu.sa |consulté le=26-06-2020}}.</ref>, est classé premier mondial en citation par faculté depuis cinq années consécutives par le QS World University Rankings<ref>{{lien web |titre=Search Details Page |url=https://www.imsearch.com/search-detail/S7-292 |site=imsearch.com |consulté le=09-10-2021|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et fait partie des 10 meilleures universités de recherche de moins de {{nobr|50 ans}} dans le monde<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Top 10 young graduate universities 2019 |url=https://www.natureindex.com/news-blog/top-ten-young-graduate-universities-twenty-nineteen |site=natureindex.com |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Nature Index 2019 Young Universities - Supplements - Nature Index |url=https://www.natureindex.com/supplements/nature-index-2019-young-universities/tables/overall |site=natureindex.com |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref>. ;:King Abdullah Petroleum Studies and Research Center La {{Lien|trad=King Abdullah Petroleum Studies and Research Center|lang=en|fr=KAPSARC}} est une institution de recherche indépendante à but non lucratif spécialisée dans les politiques énergétiques. En 2020, elle est placée à la {{13e|position}} du classement ''2019 Top Energy and Resource Policy Think Tanks''<ref>{{Article |auteur=James McGann |titre=2019 Global Go To Think Tank Index Report |périodique=TTCSP Global Go To Think Tank Index Reports |date=2020-01-27 |lire en ligne=https://repository.upenn.edu/think_tanks/17}}.</ref>. ;:King Abdullah International Medical Research Center’s La KAIMRC est une institution de premier plan dans la recherche clinique et biomédicale en Arabie saoudite. Elle dispose de nombreux laboratoires et centres de recherche dans le pays. L'organisation fait également office de coordinateur et partenaire au niveau national avec les départements de recherche clinique et biomédicale de deux autres institutions (MNG-HA et KSAU-HS)<ref>{{lien web |langue=en |titre=KAIMRC – King Abdullah International Medical Research Center<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://kaimrc.med.sa/?page_id=590 |site=med.sa |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. En 2020, l'institution réalise la première étude mondiale sur le traitement du [[Syndrome respiratoire du Moyen-Orient|MERS]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |titre=KAIMRC conducts world's first study on MERS treatment |périodique=[[Saudi Gazette]] |date=09-10-2020 |lire en ligne=https://saudigazette.com.sa/article/598943 |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. Les publications scientifiques combinées de la KAIMRC avec la MNG-HA (Ministry of National Guard - Health Affairs) et la KSAU-HS (King Saud bin Abdulaziz University for Health Sciences) auraient augmenté de 300 % entre 2015 et 2019 selon un rapport de l'institution<ref>{{lien web |langue=en |titre=Annual Publication Book 2019 |url=https://kaimrc.med.sa/?p=7163512 |site=King Abdullah International Medical Research Center |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. ;:King Faisal Specialist Hospital & Research Centre Le {{Lien|trad=King Faisal Specialist Hospital and Research Centre|lang=en|fr=KFSH&RC}} est un établissement médical tertiaire et de recherche situé à Riyadh. Cet hôpital est régulièrement reconnu au niveau international pour l'excellence de ses soins<ref>{{lien web |titre=International Hospitals Recruitment Inc. |url=https://ihrcanada.com/kfsh-rc-overview.html |site=International Hospitals Recruitment Inc. |consulté le=09-10-2021}}.</ref>, et est le centre national de référence de recherche dans les domaines de l'oncologie, de la transplantation d'organes, des maladies cardiovasculaires ou encore des maladies génétiques<ref>{{lien web |langue=en |titre=Latest News, Webinars, Events, Articles, Infographics & Resources / Healthcare Report |url=https://healthcare.report/companies/king-faisal-specialist-hospital-and-research-centre-gen-org/834 |site=healthcare.report |consulté le=09-10-2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Significant Achievements / King Faisal Specialist Hospital & Research Centre |url=https://www.kfshrc.edu.sa/en/home/about/significantachievements |site=King Faisal Specialist Hospital & Research Centre |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. En 2014, son service de radio-oncologie accueille le premier laboratoire actif de la région du Moyen-Orient offrant des services de {{pas clair|calibrage de dose délivrée pour thérapies à rayonnements}} ionisant<ref>https://www.kfshrc.edu.sa/store/media/c5g.pdf</ref>. L'établissement est classé en {{1re|position}} dans le monde arabe et en {{4e|position}} au Moyen-Orient dans la catégorie médicale du classement scientifique {{Lien|trad=SCImago Institutions Rankings|lang=en|fr=SCImago Institutions Rankings (SIR)}} pour l'année 2020<ref>{{lien web |langue=en |titre=Scimago Institutions Rankings |url=https://www.scimagoir.com/rankings.php?sector=Health&country=ARAB%20COUNTRIES |site=scimagoir.com |consulté le=09-10-2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=Scimago Institutions Rankings |url=https://www.scimagoir.com/rankings.php?sector=Health&country=Middle%20East |site=scimagoir.com |consulté le=09-10-2021}}.</ref>. === Publication scientifique === Selon l'indice de mesure scientifique SCImago, l'Arabie saoudite se situe en 2020 à la {{25e|position}} par rapport au nombre d'articles publiés et à la {{24e|position}} par rapport au nombre de citations d'articles<ref>{{Lien web |lang=en|titre=International Science Rankings |url=https://www.scimagojr.com/countryrank.php?year=2020 |consulté le=21 mai 2021}}.</ref>, au [[Moyen-Orient]] le royaume figure à la {{3e|position}} derrière l'[[Iran]] et la [[Turquie]] en nombre d'articles publiés (mais en {{2e|position}} en nombre de citations d'articles)<ref>{{Lien web |lang=en|titre=International Science Rankings |url=https://www.scimagojr.com/countryrank.php?year=2020&region=Middle%20East |consulté le=21 mai 2021}}.</ref>. En 2020, l'Arabie saoudite est particulièrement active (en nombres d'articles publiés) dans les domaines du [[Génie chimique]] ({{18e|position}}), de la [[Chimie]] ({{17e|position}}), de l'[[Informatique]] ({{21e|position}}), de l'[[Odontologie]] ({{10e|position}}), de l'[[Énergie]] ({{18e|position}}), de l'[[Ingénierie]] ({{21e|position}}), de la [[Science des matériaux]] ({{19e|position}}), des [[Mathématiques]] ({{18e|position}}), de la science [[Interdisciplinaire]] ({{19e|position}}), de la [[Pharmacologie]], [[Toxicologie]] et [[Pharmacotechnie]] ({{18e|position}}), de la [[Physique]] et de la [[Astronomie]] ({{22e|position}}) Dans le classement ''Nature Index 2020'' dédié a la recherche de haute qualité le pays figure à la {{29e|position}}, la [[Université des sciences et technologies du roi Abdallah|KAUST]] contribuant à hauteur de 78 % au classement du pays<ref>{{Lien web |lang=en|titre=International Science Rankings |url=https://www.natureindex.com/country-outputs/saudi-arabia |consulté le=17 juin 2020}}.</ref>. Selon des données issue de [[Web of Science]], l'Arabie saoudite aurait réalisé un bond spectaculaire dans la publication d'articles scientifiques dans le domaine des [[nanotechnologie]]s passant de {{unité|44|à=5604|articles}} publiés sur base annuelle entre 2008 et 2020<ref>{{Lien web |titre=ISI indexed nano-articles (Article) |url=http://statnano.com/report/s29 |site=Statnano.com |consulté le=21 mai 2021 }}.</ref>. === Innovation === Selon l'[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|OMPI]] {{nombre|9782 brevets}} ont été déposés par des personnes ou organisations résidents ou basées en Arabie saoudite pour l'année 2020, plaçant ce pays à la {{24e|position}} mondiale (comparativement à la {{49e|position}} en 2008 avec {{nobr|614 brevets}} déposés)<ref>{{Lien web |lang=en|titre=WIPO IP Statistics Data Center |url=https://www3.wipo.int/ipstats/index.htm?tab=patent }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=En savoir plus sur le Centre de données |url=https://www.wipo.int/ipstats/fr/help/index.html |site=wipo.int |consulté le=14 décembre 2021|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les trois institutions saoudiennes ayant déposé le plus de brevets internationaux (a travers le système [[Traité de coopération sur les brevets|PCT]]) en 2019 sont : *[[Saudi Aramco]] figurant à la {{52e|position}} au rang global dans le classement ''Top PCT Applicants'' avec {{nobr|439 brevets}} déposés<ref name="toppcft">{{Lien web |langue=en |titre=Top PCT Applicants (applicants with more than 10 PCT applications) |url=https://www.wipo.int/ipstats/en/statistics/pct/xls/y_top_applicants.xlsx|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Statistical Country Profiles SAUDI ARABIA |url=https://www.wipo.int/ipstats/en/statistics/country_profile/profile.jsp?code=SA|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. *[[SABIC]] figurant à la {{98e|position}} au rang global dans le classement ''Top PCT Applicants'' avec {{nobr|259 brevets}} déposés<ref name="toppcft" />. *La [[Université des sciences et technologies du roi Abdallah|KAUST]] figurant à la {{227e|position}} au rang global mais également à la {{11e|position}} mondiale dans le classement dédié aux institutions éducatives avec {{nobr|123 brevets}} déposés (classement ''Top PCT Applicants'')<ref>{{Lien web |lang=en|titre=Annex 3: Top PCT applicants by educational institution |url=https://www.wipo.int/export/sites/www/pressroom/en/documents/pr_2020_848_annexes.pdf#annex1}}.</ref>. D’après Statnano, l'Arabie saoudite était en 2019 le {{11e}} pays le plus innovant dans les nanotechnologies<ref>{{Lien web |titre=2019's Most-innovative Countries in Nanotechnology |url=https://statnano.com/news/67294/2019's-Most-innovative-Countries-in-Nanotechnology |site=Statnano.com |consulté le=09-06-2020 }}.</ref>. ==== Parcs scientifiques ==== * Dhahran Techno Valley<ref>{{Lien web |titre=DTVC |url=https://www.dtvc.com.sa/ |site=dtvc.com.sa |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> * Riyadh Techno Valley<ref name="Riyadh_rvc.com.sa" /> * KAUST’s Research & Technology Park<ref>{{Lien web |titre=Locate at KAUST's Research & Technology Park - KAUST Innovation & Economic Development |url=https://innovation.kaust.edu.sa/krtp/ |site=innovation.kaust.edu.sa |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> * Makkah Techno Valley<ref>{{Lien web |titre=Wadi Makkah Venture |url=https://wmvc.sa/ |site=wmvc.sa |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> * KAIMRC Medical Biotechnology Park<ref>{{lien web |langue=en |titre=Home |url=https://kaimrc-biotech.org.sa/ |site=MBP |consulté le=09-10-2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=George Darley |titre=Saudi Arabia turns to biotech as it aims to export health care products |périodique=[[Arab News]] |date=26-08-2021 |lire en ligne=https://www.arabnews.com/node/1917741/business-economy |consulté le=09-10-2021}}.</ref> == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Arabie saoudite}} [[Fichier:Saudi Arabia population density 2010.png|thumb|Densité de population en Arabie saoudite ({{hab.}}/km{{2}}).]] D'après le Département central des statistiques et de l'information, la population du pays s'élève à {{nombre|33413660 habitants}} en 2017 dont environ 38 % d'étrangers. La croissance démographique annuelle est de 2,46 %<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite • Fiche pays • PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/arabie-saoudite/ |site=PopulationData.net |consulté le=2019-03-27}}.</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |titre=Population Estimates {{!}} General Authority for Statistics |url=https://www.stats.gov.sa/en/43}}.</ref>. La population est très jeune car 75 % des Saoudiens sont âgés de moins de {{nobr|30 ans}}<ref>{{Lien web |titre=Présentation de l’Arabie saoudite |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/arabie-saoudite/presentation-de-l-arabie-saoudite/ |site=Diplomatie du gouvernement français}}.</ref>. Les travailleurs immigrés non [[arabes]] viennent principalement du [[Bangladesh]], du [[Pakistan]], des [[Philippines]], d'[[Inde]] et d'[[Indonésie]]<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : des milliers de sans papiers doivent quitter le pays |url=http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/arabie-saoudite-des-milliers-de-sans-papiers-doivent-quitter-le-pays_1252797.html |site=L'express}}.</ref>. === La population étrangère résidant en Arabie saoudite === Le Département Central des Statistiques et de l'Information d'Arabie saoudite estime la population étrangère à la fin de l'année 2016 à 38 % ({{nombre|12,6 millions}})<ref name=":4" />. Le [[Central Intelligence Agency|CIA]] [[The World Factbook|Factbook]] estime qu'à compter de 2013 les ressortissants étrangers vivant en Arabie saoudite représentent environ 21 % de la population<ref>{{Lien web |titre=The World Factbook |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/saudi-arabia |site=cia.gov |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. D'autres sources donnent diverses estimations<ref>{{Lien web |titre=سكان المملكة 27 مليوناً بينهم 8 ملايين مقيم |url=http://www.alriyadh.com/2010/08/05/article549461.html |site=جريدة الرياض |consulté le=2016-05-24}}.</ref> ; [[Diaspora indienne|Indiens]] : {{nombre|1,3 million}} ; [[Pakistan]]ais : {{nombre|1,5 million}}<ref>{{Lien web |titre=Number of Pakistani expats exceeds 1.5 m |url=http://www.arabnews.com/number-pakistani-expats-exceeds-15-m |site=Arab News |date=2012-08-29 |consulté le=2016-05-24}}.</ref>; [[Égypte|Égyptiens]] : {{formatnum:900000}} ; [[Yémen|Yéménite]]s : {{formatnum:800000}} ; [[Bangladesh|Bangalais]] : {{formatnum:500000}} ; [[Philippines|Philippins]] : {{formatnum:500000}} ; [[Jordanie]]ns et [[Palestiniens]] : {{formatnum:260000}} ; [[Indonésie]]ns : {{formatnum:250000}} ; [[Sri Lanka]]is : {{formatnum:350000}} ; [[Soudan]]ais : {{formatnum:250000}} ; [[Démographie de la Syrie|Syriens]] : {{formatnum:100000}} et [[Turcs (peuple)|Turcs]] : {{formatnum:100000}}<ref>{{Lien web |titre=Arab versus Asian migrants workers in the GCC countries |url=http://www.un.org/esa/population/meetings/EGM_Ittmig_Arab/P02_Kapiszewski.pdf |page=10|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Il y a environ {{nombre|100000 [[Occident]]aux}} en Arabie saoudite, dont la plupart vivent dans des {{Lien|trad=Compound (enclosure)|fr=composés|texte=compounds}} ou des {{anglais|[[Résidence fermée|gated communities]]}}. Les musulmans étrangers<ref>{{Ouvrage |titre=Saudi Arabian Citizenship System |lire en ligne=https://www.moi.gov.sa/wps/wcm/connect/121c03004d4bb7c98e2cdfbed7ca8368/EN_saudi_nationality_system.pdf?MOD=AJPERES&CACHEID=121c03004d4bb7c98e2cdfbed7ca8368}}.</ref> qui ont résidé dans le royaume pendant dix ans peuvent être naturalisés. La priorité est donnée aux titulaires de diplômes dans divers domaines scientifiques<ref>{{Lien web |titre=Arab News |url=http://www.arabnews.com/?page=1&section=0&article=58980&d=14&m=2&y=2005 |site=arabnews.com |consulté le=2016-05-24}}.</ref>, à l'exclusion des [[Palestiniens]] à moins qu'ils ne soient mariés à un ressortissant Saoudien, en raison des instructions de la [[Ligue arabe]] défendant aux États arabes de leur octroyer la nationalité. L'Arabie saoudite n'est pas signataire de la [[Convention relative au statut des réfugiés|Convention des Nations unies sur les réfugiés de 1951]]<ref>{{Lien web |titre=Saudi Arabia says criticism of Syria refugee response 'false and misleading' |url=https://www.theguardian.com/world/2015/sep/12/saudi-arabia-says-reports-of-its-syrian-refugee-response-false-and-misleading |site=the Guardian |date=2015-09-12 |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. Compte tenu de l'accroissement démographique saoudien et, en parallèle, de la stagnation des revenus du pétrole, la pression pour la « [[saoudisation]] » (le remplacement de travailleurs étrangers par des Saoudiens) de l'emploi croît, de sorte que le gouvernement saoudien entend réduire le nombre de ressortissants étrangers dans le pays<ref>{{Lien web |titre=3 million expats to be sent out gradually {{!}} Arab News |url=https://web.archive.org/web/20150224221041/http://www.arabnews.com/node/395511 |date=2015-02-24 |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. L'Arabie saoudite a ainsi expulsé {{formatnum:800000}} [[Yémen|Yéménites]] en 1990-1991<ref>{{Lien web |auteur=Ginny Hill |titre=Ginny Hill: Deadlock over the return of the Yemenis in Guantánamo is a symptom of an instable country |url=https://www.theguardian.com/commentisfree/2009/apr/01/yemen-guantanamo-al-qaida |site=the Guardian |date=2009-04-01 |consulté le=2016-05-24}}.</ref> et a construit une {{Lien|trad=Saudi–Yemen barrier|fr=barrière entre l'Arabie saoudite et le Yémen|texte=barrière entre l'Arabie saoudite et le Yémen}} face à l'afflux d'[[Immigration illégale|immigrants illégaux]] et contre la contrebande de drogue et d'armes<ref>{{Lien web |titre=Saudi authorities erect barriers on Yemeni border |url=http://www.hiiraan.com/news2/2008/jan/saudi_authorities_erect_barriers_on_yemeni_border.aspx |site=hiiraan.com |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. En {{date-|novembre 2013}}, l'Arabie saoudite a expulsé des milliers de clandestins [[éthiopie]]ns résidant dans le royaume. Différentes organisations de Droits de l'Homme ont critiqué l'Arabie saoudite quant à l'instrumentalisation de la question<ref>{{Lien web |titre=Saudi Arabia: Amnesty International calls for end to arrests and expulsions {{!}} Persecution of Ahmadiyya Muslim Community |url=https://www.persecutionofahmadis.org/saudi-arabia-amnesty-international-calls-for-end-to-arrests-and-expulsions/ |site=persecutionofahmadis.org |consulté le=2016-05-24|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Plus de {{formatnum:500000}} {{Lien|trad=Illegal immigration in Saudi Arabia|fr=travailleurs migrants sans papiers en Arabie saoudite|texte=travailleurs migrants sans papiers}}, principalement en provenance de [[Somalie]], d'[[Éthiopie]] et du [[Yémen]] — ont été arrêtés et expulsés depuis 2013<ref>{{Lien web |langue=en |titre='Dogs Are Better Than You': Saudi Arabia Accused of Mass Abuses During Migrant Worker Crackdown {{!}} VICE News |url=https://news.vice.com/article/dogs-are-better-than-you-saudi-arabia-accused-of-mass-abuses-during-migrant-worker-crackdown |site=VICE News |consulté le=2016-05-24}}.</ref>. == Processus de sédentarisation == Jusque dans les années 1960, la majorité de la population était [[nomadisme|nomade]]<ref>{{Lien web |titre=Arabie Saoudite |url=http://agora.qc.ca/dossiers/Arabie_Saoudite |site=Encyclopédie de l'Agora}}.</ref>. {{référence nécessaire|Du fait de la croissance du [[niveau de vie]], 95 % de la population a aujourd'hui un [[Sédentarité|mode de vie sédentaire]].}} === Installation de villages pour les semi-nomades entre 1992 et le début des années 2000 === Ces installations ont lieu dans les régions de [[La Mecque]] et de [[Djeddah]], en Arabie saoudite<ref name="1815.SAU" />{{Rp|5}}. En 1992, compte tenu de la situation de nomades très pauvres, vivant dans le désert et qui devaient faire face à des problèmes sévères de famine et de santé, le prince [[Majid ben Abdelaziz Al Saoud]] et ses conseillers, Zaki et Fayez Mandoura ont imaginé la création de villages pour répondre aux besoins sociaux de base de cette population. Ce programme avait été conçu au départ pour loger une population très pauvre (plus de {{nombre|8000 personnes}}), dispersée dans des zones désertes au sud de [[La Mecque]] et au Nord de [[Djeddah]]. Il s'agissait de construire {{nombre|1154|maisons}}, {{nobr|11 écoles}}, {{nobr|25 mosquées}}, quatre centres de soins médicaux, trois halls de marché et deux puits. Le programme devait à terme donner des conditions de vie moins précarisées à plus de {{nombre|55000 semi-nomades}}. Le programme a commencé en 1993. Les constructions étaient faites de roches volcaniques locales, par des maçons et des travailleurs non qualifiés des communes proches sous la supervision de deux ingénieurs et d'un architecte. La première phase permit de construire {{nobr|560 maisons}} avec quatre mosquées, quatre lieux de prières, quatre écoles de garçons, trois de filles, un puits et un réservoir d'eau dans une période de trois ans. La seconde phase a commencé en 1996 et fut accompagnée d'une organisation de programme social pour le bien-être de ces personnes et leur permettre d'être auto-suffisantes par l'élevage de volailles, la fabrication de paniers, le tissage, la couture, l'artisanat et les soins de santé et aux enfants. De nombreuses conférences ont été mises en place à ce sujet avec les professeurs de l'[[université du roi Abdulaziz]] à Jeddah et à celle de l'[[université Oumm al-Qura]] à la Mecque. Au début des années 2000, environ 10 % de la population semi-nomade de la région du [[Hedjaz]] a pu bénéficier d'abris de base. Le principe était de fournir des constructions et des équipements de base afin d'avoir des abris très économiques avec un minimum de confort. Il s'agissait aussi de faire un maximum avec un minimum de coûts. Pour cela, l'architecte a décidé d'utiliser les matériaux à disposition et a adapté les techniques de construction à ces matériaux. <gallery> Fichier:Village semi nomade en Arabie Saoudite.JPG|Centre de santé et de soins Fichier:Ecole d'un village semi nomade en Arabie Saoudite.JPG|École avec son réservoir d'eau Fichier:Petite mosquée village semi nomade Arabie Saoudite.JPG|Petite mosquée Fichier:Habitations semi nomades nord de La Mecque..JPG|Habitations peintes à la chaux Fichier:Plan settlement village semi nomade Arabie Saoudite.pdf|Partie du plan du projet des architectes </gallery> En 2000, le prince Majid a été remplacé en tant que gouverneur de la Mecque par son plus jeune frère, Majid ben Abdulaziz Al Saoud (décédé en {{date-|avril 2003}}) qui a semblé moins intéressé par le projet. D'autres changements sont intervenus dans la structure administrative de la société caritative qui se dénomme depuis le {{date-|26 avril 2006}} : ''The Society of Majid Bin Abdulaziz for Development and Social Services''. Le conseil d'administration est dirigé par le prince Mashal ben Madjid ben Abdulaziz. Le directeur général est {{M.}} Hammam K. Zare. Les constructions de maisons en pierre de ce projet, dans les régions désertiques autour de la Mecque, ont été arrêtées. Les différents programmes de l'actuelle fondation semblent majoritairement tournés vers les filles et jeunes filles pauvres et un programme de développement de villages y apparaît depuis 2009. == Transports == === Transport routier === [[Fichier:KING FAHD ROAD FEB1.JPG|vignette|[[Riyad]].]] Voies terrestres : total = {{nombre|152044 km}}, se répartissant en : * voies revêtues : {{nombre|45461 km}} ; * voies non revêtues : {{nombre|106583 km}} (2000). Les routes et les rues sont construites de manière à résister à l'action du soleil, du sable, du vent. Les zones rurales offrent de petites routes, à deux voies. Les autoroutes urbaines sont anciennes et bien entretenues{{Référence nécessaire|date=28 octobre 2019}}. Les autoroutes inter-urbaines sont en très bon état, en extension{{Référence nécessaire|date=28 octobre 2019}}. Les voies (auto)routières les plus importantes sont : {{colonnes|nombre=2|1= * [[Dammam (Arabie saoudite)|Dammam]] - [[Hadriya Abu]] - [[Ras Tanura]] ({{unité|257 km}}) ; * [[Khaybar]] - [[Al Ola]] ({{unité|175 km}}) ; * [[La Mecque]] - [[Médine]] ({{unité|421 km}}) ; * [[Riyad]] - Dammam ({{unité|383 km}}) ; * Riyad - [[Sédir]] - [[Al Qasim]] ({{unité|317 km}}) ; * Riyad - [[Taëf]] ({{unité|750 km}}) ; * Taëf - [[Jizan]] ({{unité|750 km}}) - Abha ; * Médine - Autoroute de [[Tabuk]] ({{unité|680 km}}) ; * [[Djeddah]] - [[Leith Al]] (Jizan) ({{unité|775 km}}) ; * Djeddah - La Mecque ({{unité|80 km}}). }} === Transport ferroviaire === {{article détaillé|Transport ferroviaire en Arabie saoudite}} L'entreprise qui gère le transport ferroviaire en Arabie saoudite est la {{lien | langue = en | trad = Saudi Railways Organization | fr = Saudi Railways Organization | texte = Saudi Railways Organization}} (SRO), entreprise publique créée en 1949. Ce domaine employait environ {{nombre|3500 personnes}} en 2008<ref name="2008_www.sncf-international.net">{{Lien brisé |url=http://www.sncf-international.net/upl/file/Arabie%20Saoudite.pdf |titre=En Arabie saoudite}}, un document de [[SNCF International]], publié en septembre 2008, sur sncf-international.net.</ref>. Le réseau compte environ {{nombre|1800 km}} de voies ferrées. Les deux principales [[ligne de chemin de fer|lignes ferroviaires]] du réseau relient [[Dammam (Arabie saoudite)|Dammam]] et [[Riyad]], l'une affectée au fret est longue de {{unité|556 km}}, l'autre au transport de voyageurs est plus courte avec {{nombre|449 km}}<ref name="2008_www.sncf-international.net" />. Depuis le {{date-|11|10|2018}}, la [[LGV Haramain]], ligne de train à grande vitesse, relie [[La Mecque]] à [[Médine]] via [[Djeddah]] et est la première ligne électrifiée du pays<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : le nouveau calendrier de la LGV « du désert » se précise |url=https://www.ville-rail-transports.com/ferroviaire/saoudite%e2%80%89-%e2%80%afdu-desert%e2%80%af/ |site=Ville, Rail et Transports |date=2018-08-27 |consulté le=2019-03-25}}.</ref>. {{refnec|Une ligne de {{unité|945 km}}, la ''[[Saudi Landbridge Project|Saudi Landbridge]]'' qui doit relier Riyad à [[Djeddah]], à ces deux premiers tronçons et connecter ainsi la [[mer Rouge]] au [[golfe Persique]] est en projet.}} L'Arabie saoudite prend également une part importante dans le projet de la ''[[Gulf Railway]]'', une ligne ferroviaire longeant les côtes occidentales du [[golfe Persique]], et impliquant les cinq autres États du [[Conseil de coopération du Golfe]]. Cette ligne, qui doit être mise en service en [[2017]], doit relier entre elles toutes les capitales et autres villes importantes de la région, allant de [[Koweït (ville)|Koweït]] (depuis la [[Frontière entre l'Irak et le Koweït|frontière irako-koweïtienne]]) à [[Mascate]]. La finalisation de la ligne ferroviaire Gulf Railway a été reportée en 2020-2021, puis 2025, sa longueur totale sera de {{nombre|2117 km}} dont {{unité|663 km}} dans le territoire saoudien<ref>{{Lien web |langue=en |titre = GCC committee postpones work on Gulf railway until 2021 |url=http://english.alarabiya.net/en/business/aviation-and-transport/2017/09/24/GCC-committee-postpones-work-on-Gulf-railway-until-2021.html |site=english.alarabiya.net |consulté le=2019-03-25}}.</ref>. === Transport aérien === {{article détaillé|Transport aérien en Arabie saoudite}} L'Arabie saoudite dispose de {{nobr|36 [[Aéroport|infrastructures aéroportuaires]]}} dont quatre [[Aéroport international|aéroports internationaux]] situés respectivement à [[Riyad]] ([[aéroport international du roi Khaled]]), [[Dammam (Arabie saoudite)|Dammam]] ([[aéroport international du roi Fahd]]), [[Djeddah]] ([[aéroport international Roi-Abdelaziz]]) et [[Médine]] ([[aéroport international Prince Mohammad Bin Abdulaziz]]). {{Référence nécessaire |Les deux premiers cités étant classés parmi les plus grands aéroports du monde| date=6 octobre 2022|bloc=|background=}}. == Langues == {{Article détaillé|Langues en Arabie saoudite}}La langue officielle est l'[[arabe classique|arabe]], mais il diffère sensiblement de celui parlé en [[Syrie]] ou en Irak, bien que certains dialectes régionaux du pays partagent la moitié de leurs lexiques avec quelques parlers bédouins d'[[Afrique du Nord]] ou du [[Moyen-Orient]]. L'anglais est très courant. C'est la langue de l'élite et des affaires. Au moins 15 % des Saoudiens parleraient l'anglais en seconde langue, surtout les plus jeunes. Le farsi, ou [[persan]], est parlé surtout en seconde langue dans la région du nord-est, la région de [[Dhahran]], et vers la frontière avec le [[Bahreïn]], où vit une forte communauté [[Chiisme|chiite]]. {{refnec|Le farsi serait aussi la seconde langue de nombreux musulmans sunnites, qui souvent, ont des liens avec l'Iran, ou font du commerce avec ce pays. De facto, le farsi est la seconde langue étrangère dans le pays, après l'anglais}}. == Sports == Le {{date-|29 juillet 2020}}, l'Arabie saoudite annonce le lancement de l'Académie des sports Mahd en [[France]]. Elle a pour but de découvrir de jeunes talents, capables d'incarner à terme une nouvelle « génération dorée ». Des footballeurs en herbe formés sur le sol français ont alors l'occasion de rejoindre des clubs avec un sponsor saoudien. En outre, l’objectif de l’académie est de permettre au royaume du Golfe de briller aux niveaux national et international dans le domaine sportif<ref>{{Lien web |titre=L'Arabie saoudite veut lancer une académie en France |url=https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/L-arabie-saoudite-veut-lancer-une-academie-en-france/1156436 |site=L'Équipe |consulté le=29 Juillet 2020}}.</ref>. Certains appelent les sportifs à boycotter des compétitions en Arabie saoudite afin de faire pression sur le gouvernement. Ainsi, le {{date-|14 octobre 2020}}, Lina al-Hathloul, sœur de la principale militante saoudienne [[Loujain Al-Hathloul|Loujain al-Hathloul]], actuellement emprisonnée (octobre 2020), avait demandé aux golfeuses du [[Ladies European Tour]] de boycotter l'événement en Arabie saoudite, de façon que le gouvernent ne puisse utiliser le sport pour s'attacher une réputation de pays progressiste. Lina al-Hathloul a lancé un appel aux golfeuses : {{Citation|N'allez pas en Arabie Saoudite, n'aidez pas ce régime barbare à blanchir sa réputation par votre excellence. Soyez solidaire des militants des droits des femmes. Boycottez les événements du Ladies European Tour en Arabie saoudite}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre='Grubby charade': Sister of leading jailed Saudi women's activist begs Ladies European Tour golfers to boycott Saudi event|url=https://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/sister-of-jailed-saudi-women-s-activist-begs-ladies-european-tour-golfers-to-boycott-event-b993363.html| site=Independent|consulté le = 14 octobre 2020}}.</ref>. Le {{date-|5 janvier 2021}}, des défenseurs des [[droits de l'homme]] ont appelé au boycott du [[Rallye Dakar]] pour critiquer le « ''[[sportswashing]]'' » du royaume conservateur d'Arabie saoudite alors que la militante des [[droits des femmes]] était toujours en prison<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Calls for Saudi Dakar Rally boycott while women’s right to drive activist in prison |url=https://www.theguardian.com/world/2021/jan/05/calls-for-saudi-dakar-rally-boycott-while-womens-right-to-drive-activist-in-prison |site = [[The Guardian]] |consulté le = 5 janvier 2021}}.</ref>. La controverse se poursuit en 2022 à l'occasion du tournoi de golf ''LIV''<ref>{{Lien web |langue =fr |titre= Les golfeurs tirent profit du LIV Sportswashing d’Arabie saoudite |url=https://look-travels.com/les-golfeurs-tirent-profit-du-liv-sportswashing-darabie-saoudite/|site=Look travels|consulté le=11 juin 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Saudi-backed LIV Golf tournament accused of ‘sportswashing’ |url=https://abcnews.go.com/US/saudi-backed-liv-golf-tournament-accused-sportswashing/story?id=85285790|site=[[ABC News]] |consulté le=14 juin 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Greg Norman refers to Jamal Khashoggi killing as 'mistake,' drawing backlash, LIV Golf clarification|url=https://www.espn.com/golf/story/_/id/33903599/greg-norman-refers-jamal-khashoggi-killing-mistake-drawing-backlash-liv-golf-clarification|site=ESPN|consulté le=12 mai 2022}}.</ref>. De plus, [[Greg Norman]], le patron de LIV Golf, a affirmé que [[Tiger Woods]], un golfeur professionnel américain, avait rejeté une offre de 700 à {{nobr|800 millions}} de dollars à jouer dans la série de golf LIV financée par l'Arabie saoudite. Et les critiques affirment que le ''LIV'' est une tactique utilisée par le gouvernement saoudien pour détourner l'attention des abus continus et flagrants des droits de l'homme à Riyad ainsi que des liens avec les attaques terroristes du 11 septembre<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Golf : Tiger Woods a refusé entre 700 et 800 millions d’euros pour rejoindre le LIV Tour |url = https://www.20minutes.fr/sport/golf/3333063-20220802-golf-tiger-woods-refuse-entre-700-800-millions-euros-rejoindre-liv-tour |site=20 Minutes|consulté le=2 Août 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tiger Woods a refusé l’offre de 700 à 800 millions de dollars de LIV Golf : Norman|url=https://actualitescanada.com/tiger-woods-a-refuse-loffre-de-700-a-800-millions-de-dollars-de-liv-golf-norman/|site=Actualites Canada|consulté le=2 Août 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Tiger Woods turned down at least $700M from Saudi-funded LIV Golf series, Greg Norman says|url=https://www.nbcnews.com/news/us-news/tiger-woods-turned-least-700m-saudi-funded-liv-golf-series-greg-norman-rcna41143|site=NBC News|consulté le=2 Août 2022}}.</ref>. En 2021, l'Arabie saoudite accueille son tout premier Grand-Prix de [[Formule 1]] dans la ville de Djeddah, pendant l'avant dernière manche du championnat du championnat du monde de [[Formule 1]] où les protagonistes [[Lewis Hamilton]] et [[Max Verstappen]] qui se sont battus jusqu'aux trois derniers tours de course. Et en 2022, le Grand-Prix de Djeddah était la deuxième manche du championnat du monde de F1, voyant le combat entre [[Max Verstappen]] et [[Charles Leclerc (pilote automobile)|Charles Leclerc]], et sera au calendrier de la F1, pour l'année 2023. En juillet 2022, ''[[Le Monde]]'' a publié que l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont été utilisés par [[Esport|e-sport]] comme un outil de « soft power ». Ils ont été massivement investis dans des sports électroniques. Aussi, MBS a investi dans des sociétés de jeux vidéo comme [[SNK Corporation|SNK]], [[Electronic Arts]] et [[Activision Blizzard]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’e-sport, nouvel outil controversé de « soft power » pour les pays du Golfe|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/07/08/l-e-sport-nouvel-outil-controverse-de-soft-power-pour-les-pays-du-golfe_6134044_4408996.htmlb|site=Le Monde|consulté le=8 juillet 2022}}.</ref>. De plus, en septembre 2022, ''[[L’Orient-Le Jour]]'' a publié que tous des milliards de dollars d'investissements faisaient partie du projet « Vision 2030 », pour restaurer l’image du royaume brutal, qui est encore terni par les violations des droits de l’homme ces dernières années. En outre, en janvier 2022, une organisation, ''Savvy Gaming Group'', a été lancé par le riche fonds souverain saoudien, pour développer le secteur des jeux vidéo, [[Electronic Sports League|ESL]] et [[Faceit|FACEIT]], pour {{nombre|1,5|milliard}} de dollars<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’Arabie saoudite, nouvel eldorado de l’e-sport|url=https://www.lorientlejour.com/article/1312405/larabie-saoudite-nouvel-eldorado-de-le-sport.html|site=L’Orient-Le Jour|consulté le=23 septembre 2022}}.</ref>. Le {{date-|4 octobre 2022}}, le [[Conseil olympique d'Asie]] a annoncé que l'Arabie saoudite accueillera les [[Jeux asiatiques d'hiver de 2029]] à [[Trojena]]. Cette décision prise à son assemblée générale à [[Phnom Penh]]. Cependant, les organisations non gouvernementales ont accusé que le MBS veut détourner l'attention internationale des violations des droits de l'homme dans le royaume, c'est pourquoi ces dernières années, les événements sportifs se sont multipliés en Arabie saoudite<ref>[https://www.lejdd.fr/sport/karim-benzema-larabie-saoudite-joue-son-developpement-au-dela-du-transfert-du-footballeur-136539 Karim Benzema : l’Arabie saoudite joue son développement au-delà du transfert du footballeur], lejdd.fr, 7 juin 2023, par Sasha Beckermann</ref>. En outre, en septembre 2022, selon un responsable égyptien, la Grèce, l'Égypte et l'Arabie saoudite avaient commencé des discussions sur une offre conjointe pour la [[Coupe du monde de football]] en [[2030]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Arabie saoudite organisera les Jeux asiatiques d’hiver 2029 à Neom, mégalopole futuriste en construction en plein désert |url= https://www.lemonde.fr/sport/article/2022/10/04/l-arabie-saoudite-designee-pour-accueillir-les-jeux-asiatiques-d-hiver-en-2029_6144327_3242.html|site=Le Monde |consulté le=4 octobre 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'Arabie saoudite compte organiser les Jeux asiatiques d'hiver 2029 en plein désert |url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/larabie-saoudite-compte-organiser-les-jeux-asiatiques-dhiver-2029-en-plein-desert-1866304|site=Les Echos|consulté le=4 octobre 2022}}.</ref>. == Religion == {{article détaillé|Islam en Arabie saoudite|Liberté de religion en Arabie saoudite}} [[Fichier:ArabianpeninsulaAL.PNG|vignette|Territoire sacralisé par les musulmans qui se mettent en état d'[[ihram]]. Au moment de sa mort en [[632]], [[Mahomet]] avait réussi à réunir toute la péninsule arabique.]] [[Fichier:Al-Haram mosque - Flickr - Al Jazeera English.jpg|thumb|[[Mosquée al-Harâm]] avec au centre la [[Kaaba]].]] [[Fichier:Insidemasjedolnabi4.JPG|thumb|[[Mosquée du Prophète]], la mosquée du Prophète.]] L'[[islam]] [[Sunnisme|sunnite]] [[Hanbalisme|hanbalite]] (connu pour son rigorisme) est déclaré [[religion d'État]] par les autorités saoudiennes qui démentent l'existence du [[wahhabisme]] ([[Excommunication|excommunié]] du sunnisme dès le milieu du {{s|XVIII}}<ref>Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd, op.cit, page 101.</ref>{{,}}<ref name=":24">{{Lien web |titre=Schisme en Islam : le Wahhabisme exclu du sunnisme |url=https://metamag.fr/2016/10/19/shisme-en-islam-le-wahhabisme-exclu-du-sunnisme/ |site=Metamag |consulté le=2017-05-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur=Benjamin Barthe |titre=Contre Riyad, un conclave antiwahhabite |périodique=Le Monde.fr |date=2016-09-17 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/09/17/contre-riyad-un-conclave-antiwahhabite_4999246_3218.html |consulté le=2017-05-28}}.</ref>) dans le royaume<ref>{{Article |langue=en |titre=There is no such thing as Wahabism, Saudi prince says |périodique=The National |date=18-3-2010 |lire en ligne=https://www.thenational.ae/world/mena/there-is-no-such-thing-as-wahabism-saudi-prince-says-1.552348 |consulté le=2018-10-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Saudi Prince Salman: The Term 'Wahhabi' Was Coined by Saudi Arabia's Enemies |url=http://www.islamdaily.org/en/wahabism/8411.saudi-prince-salman-the-term-wahhabi-was-coined-by.htm |site=islamdaily.org |consulté le=2016-06-03 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160804012750/http://www.islamdaily.org/en/wahabism/8411.saudi-prince-salman-the-term-wahhabi-was-coined-by.htm |archive-date=4 août 2016 |brisé le=oui}}.</ref>{{,}}<ref name="Kilic-2016">{{Lien brisé |url=https://www.zamanfrance.fr/article/chef-diplomatie-saoudienne-wahhabisme-nexiste-pas-20985.html |titre=Le chef de la diplomatie saoudienne : « Le wahhabisme n'existe pas »;– by SAMI KILIÇ journaliste à Paris |éditeur=zamanfrance.fr |date=11 avril 2016 |langue=fr}}.</ref>. Les statistiques officielles font état de 100 % de sunnites parmi les [[musulman]]s. Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 93 % des habitants d'Arabie saoudite sont [[Islam en Arabie saoudite|musulmans]], alors que 4,4 % sont [[chrétien]]s, principalement [[Catholicisme|catholiques]] (3,8 %), 1,1 % sont [[hindouisme|hindous]], et 1,5 % de la population n'est pas affilié à une religion<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Saudi Arabia |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/saudi-arabia |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2018-02-23}}.</ref>. [[Fichier:Christian Bypass.jpg|vignette|Comme l'indiquent ces panneaux de signalisation, La Mecque est interdite aux non musulmans.]] Mais, dans les faits, le sunnisme ne serait pratiqué que par 85 à 90 % des Saoudiens, le reste professant le [[chiisme]] (principalement [[Chiisme duodécimain|duodécimain]])<ref name="IRF">{{en}} [http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2009/127357.htm ''International Religious Freedom Report 2009''], Department of State.</ref>{{,}}<ref>[http://pewforum.org/newassets/images/reports/Muslimpopulation/Muslimpopulation.pdf Pew Forum.] {{Lien archive|url=http://pewforum.org/newassets/images/reports/Muslimpopulation/Muslimpopulation.pdf |horodatage archive=20091010050756 |titre=Copie archivée }} {{p.|10}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Middle East: SAUDI ARABIA / People and Society: Religions |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/saudi-arabia |site=cia.gov |date=2012 + 2013 (estimation) |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>, dont la pratique est tolérée dans la province orientale d'[[ach-Charqiya (Arabie saoudite)|ach-Charqiya]], et notamment dans la ville de [[Qatif]]. Perçus par le régime comme une cinquième colonne proche de l'ennemi [[iran]]ien, la plupart des chiites sont, de plus, concentrés dans la région d'[[Al-Hassa]] qui recèle l'essentiel des ressources pétrolières du royaume. Une grande partie de ces Saoudiens chiites sont d'origine irakienne<ref name="yégavian">Tigrane Yégavian, « Riyad et Téhéran. Deux voisins que tout oppose », ''Conflits'', {{N°|6}}, juillet-septembre 2015, {{p.|64-65}}.</ref>. Par ailleurs, une des estimations les plus détaillées de la population religieuse dans le [[Golfe Persique]] est celle de [[Mehrdad Izady]] qui estime, « en utilisant des critères culturels et non confessionnels », à environ {{nobr|4 millions}} le nombre de [[Wahhabisme|wahhabites]] qui se concentrent en particulier dans la région centrale du [[Nejd]]<ref name="demo3">{{Lien web |langue=en |auteur=[[Mehrdad Izady]] |titre=Demography of Religion in the Gulf |url=http://gulf2000.columbia.edu/images/maps/GulfReligionGeneral_lg.png |site=gulf2000.columbia.edu |année=2014 }}.</ref>. L'Arabie saoudite abrite les deux plus importants [[lieux saints de l'islam]] : * [[Mosquée al-Harâm]], mosquée sacrée, située à [[La Mecque]] ; * [[Mosquée du Prophète]], située à [[Médine]]. L'accès à ces deux villes reste rigoureusement interdit aux non-musulmans. Il est à noter que l'ensemble du pays est sacralisé par les musulmans, qui se mettent en état d'[[Ihram|irham]]. En effet, pour accomplir la dernière volonté de [[Mahomet]] qui aurait dit sur son lit de mort : « deux religions ne peuvent pas coexister en [[Arabie]] », le deuxième calife de l'islam, [[Omar ibn al-Khattâb|Omar ibn al-Khattab]], a expulsé en son temps les juifs et les chrétiens de la péninsule arabique pour n'y laisser que les musulmans, considérés comme les seuls vrais adeptes de la religion d'[[Abraham]]<ref name=":32">Le Pacte de Nadjd, ''op. cit.'', {{p.|287 }}.</ref>. À la suite de la [[Guerre du Golfe|première guerre du Golfe]] (invasion du Koweït en 1990), [[Oussama ben Laden]] entre dans une vive polémique avec le [[Fahd ben Abdelaziz Al Saoud|roi Fahd]] à qui il reproche d'avoir autorisé les « [[Kufr|infidèles]] » à {{citation|souiller le sol sacré}} de l'Arabie saoudite en permettant à l'[[Forces armées des États-Unis|armée américaine]] d'y installer des bases<ref name=":2">{{Ouvrage |langue=anglais |auteur1=Steve Coll |titre=The Bin Ladens : The Story of a Family and Its Fortune |passage=376 |éditeur=Allen Lane (Penguin Group) |année=2008 |isbn=978-1-8461-4159-1}}.</ref>. Dans ce contexte, tout autre culte religieux non-musulman est [[Liberté de religion en Arabie saoudite|formellement interdit]]<ref name="IRF" />{{,}}<ref name=":0" /> et la constitution du royaume ne connaît [[Religion d'État|pas d'autre religion]] que l'islam<ref name="IRF" />. Une [[police religieuse]], la ''[[Muttawa]]'', qui dépend du [[Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (Arabie saoudite)|Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice]], veille à la stricte application des préceptes [[Wahhabisme|wahhabites]] dans l'espace public. Toutefois, dans les faits, d'autres religions sont pratiquées dans un cadre privé. En effet, pour des raisons économiques, le pays fait appel à une importante [[immigration]] de travail ; principalement des travailleurs immigrés [[Philippines|philippins]] de confession [[Christianisme|chrétienne]] (plus d'un million) et [[Inde|indiens]] de confession [[Hindouisme|hindoue]]<ref>{{Lien brisé |url=http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/Arabie-Saoudite.htm |titre=Arabie saoudite |consulté le=2017-09-21}}, université Laval.</ref>{{,}}<ref name="IRF" />. Au total, 30 % de la population serait non musulmane<ref name=":0" />. Avant 1932 et la création de l'Arabie saoudite, il y avait des chrétiens locaux, au nord et au nord-est de l'actuelle Arabie saoudite : il s'agissait surtout de Chaldéens et de Nestoriens. Il y avait aussi des chrétiens grecs orthodoxes. Il y avait aussi de petites communautés chrétiennes à [[Najran]], et dans l'Asir. Après 1932, les informations les concernant se firent rares, mais il semble avéré que certains partirent s'installer en Jordanie, Syrie, et Irak. D'autre part, de nombreux monastères et édifices religieux chrétiens furent alors rasés{{refnec}}. On ignore si de nos jours il reste des chrétiens locaux dans le royaume, et quel est leur nombre. Il y avait aussi autrefois des Juifs, dans ce qui constitue aujourd'hui l'Arabie saoudite. Le nombre de Juifs déclinera sensiblement après la création de l'Arabie saoudite, en 1932, et la création de l'[[Israël|État d’Israël]]. Il ne resterait plus de Juifs locaux de nos jours. Le {{date- |13 février 2009}}, [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]], le successeur du roi Fahd, a annoncé des réformes d'ampleur tendant à dégager à terme le royaume de son [[idéologie]] d’État officielle, le [[wahhabisme]], tout en gardant néanmoins cette même dénomination intacte sur le plan officiel. La Commission des Grands [[Ouléma]]s, corps de savants religieux faisant autorité dans le pays, aura dorénavant {{nobr|21 membres}} issus de courants divers du [[sunnisme]] (c'est-à-dire les écoles [[Hanafisme|hanafite]], [[Malikisme|malikite]] et [[Chaféisme|shaféite]]), et non plus de la seule école [[Hanbalisme|hanbalite]], connue pour son rigorisme. De même, le Conseil de la [[Choura|Shoura]], sorte de corps législatif dénué cependant d’une pleine consécration de ses prérogatives judiciaires, inclura 5 [[Chiisme|chiites]] dans ce corps<ref>{{Lien web |titre = Remaniements en Arabie saoudite : vers une fin annoncée du wahhabisme ? |url=http://www.iris-france.org/42817-remaniements-en-arabie-saoudite-vers-une-fin-annoncee-du-wahhabisme/ |site=IRIS |consulté le=2015-11-16}}.</ref>. En 2013, le roi [[Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud|Abdallah]] a retiré aux officiers et agents de la [[police religieuse]] (accusée de commettre des abus) le pouvoir de procéder à des interrogatoires et d'engager des poursuites judiciaires. En 2016, son successeur, le roi [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud|Salmane]], leur a retiré également le pouvoir d'arrêter ou détenir des personnes, de demander leurs cartes d'identité, et même de les suivre<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite : le gouvernement réduit les pouvoirs de la police religieuse |url=http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/109704-160414-arabie-saoudite-le-gouvernement-reduit-les-pouvoirs-de-la-police-religieuse |site=i24news |consulté le=2016-04-16}}.</ref>. == Culture == {{Article détaillé|musique saoudienne|culture de l'Arabie saoudite|cinéma saoudien}} === Éducation === {{Article détaillé|Système éducatif en Arabie saoudite|}} L'éducation est gratuite à tous les niveaux. Le système scolaire est composé d'écoles élémentaires, intermédiaires et secondaires. Une grande partie du programme, à tous les niveaux, est consacrée à l'islam et, au niveau secondaire, les étudiants peuvent suivre une filière religieuse ou technique. Le taux d’alphabétisation est de 90,4 % chez les hommes et d’environ 81,3 % chez les femmes<ref>{{Lien web |titre=Middle East :: Saudi Arabia — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/saudi-arabia |site=cia.gov |consulté le=2019-03-30}}.</ref>. Les classes sont séparées par sexe. En 2018, l'Arabie saoudite se classait au {{28e|rang mondial}} en termes de résultats de recherche, selon la revue scientifique ''Nature''<ref>{{Lien web |titre=2018 tables: Countries/territories {{!}} 2018 tables {{!}} Countries/territories {{!}} Nature Index |url=https://www.natureindex.com/annual-tables/2018/country/all |site=natureindex.com |consulté le=2019-03-30|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. L'[[École française internationale de Riyad]] enseigne de la maternelle au lycée. === Nom patronymique === Dans la culture arabe, les hommes ou les femmes ne portent pas un patronyme mais un nom qui mentionne le nom des parents, des ancêtres, ou l'appartenance à une confédération. * Exemple avec le nom de l'actuel souverain : Salman<sup>'''1'''</sup> ben Abdelaziz<sup>'''2'''</sup> Al Saoud'''<sup>3</sup>''' '''{{n°|1}} :''' ceci est le prénom. '''{{n°|2}} :''' en [[arabe]], le préfixe ''ben'' ou ''bin'' signifie l'appartenance à une famille, exemple "Ben Saoud" qui est de la lignée des ''Saoud''. Quant à ''ibn'', il signifie "''fils de"'' suivi du nom du père, exemple "Ibn Abdelaziz" ce qui signifie ''fils d'Abdelaziz''. L'affiliation à la mère est également utilisée, à une fréquence moindre. '''{{n°|3}} :''' ceci désigne la dynastie ou le nom d'une confédération à laquelle appartient l'individu. Avec les femmes, le principe reste le même, sauf que la forme du préfixe diffère ; ainsi - * Exemple avec le nom de la mère de l'actuel souverain : Hassa bent'''<sup>1</sup>''' Ahmed Al Soudayri '''{{n°|1}} :''' en [[arabe]], le préfixe ''bent'' ou ''bint'' est l'équivalent du préfixe ''ben'' utilisé chez les hommes, et possède la même signification. Ce mode d'appellation n'est pas propre à l'Arabie saoudite ou au [[Moyen-Orient]] ; il existe aussi en [[Afrique du Nord]], bien qu'il soit de plus en plus abandonné en raison des changements patronymiques opérés par les [[Français (peuple)|Français]] lors de la [[Algérie française|colonisation]]. === Tenue vestimentaire === [[Fichier:Raif Badawi cropped.jpg|vignette|Le blogueur [[Raif Badawi]] en tenue traditionnelle : il porte un [[dishdasha|thawb]] blanc et est coiffé d'un [[shemagh]] rouge et blanc tenue par un [[agal]] noir.]] [[Fichier:Young Saudi Arabian woman in Abha.jpg|150px|thumb|Une femme portant le [[niqab]].]] Le code vestimentaire en Arabie saoudite suit strictement les principes du [[hidjab]] (le principe islamique de la pudeur, en particulier dans la tenue vestimentaire). Les vêtements, larges, amples, vagues, couvrant au maximum, sont également adaptés au climat. Traditionnellement, les hommes portent une chemise longue, couvrant jusqu’aux chevilles, en tissu de laine ou de coton (connu sous le nom dishdasha), avec une sorte de chèche (carré en coton à damiers maintenu en place par un agal) sur la tête. Pour les rares périodes de froid, les hommes portent en plus un manteau en poil de chameau (bisht). Les femmes portent obligatoirement une ''[[abaya]]'', ou des vêtements discrets, ou effacés, en public. Le non-respect de ces obligations vestimentaires peut être poursuivi par la police. En {{date-|décembre 2016}} encore, une femme est arrêtée pour avoir posté sur twitter des photos la montrant en jupe et les cheveux non couverts défiant de ce fait le code vestimentaire saoudien<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/world/2016/dec/12/saudi-arabia-headscarf-woman-twitter-arrest 'Rebel' Saudi Arabia woman who posted photo without head scarf is arrested], theguardian.com, 12 décembre 2016.</ref>. L'habit traditionnel des femmes est décoré de motifs tribaux, de pièces de monnaie, de paillettes, de fil métallique, et d’appliques. * la [[shemagh]] ({{lang-ar|شماغ}}) : c'est une sorte de [[chèche]] carré fait de coton qui se plie à partir des extrémités. Il est souvent maintenu par un [[agal]], un cordon en laine noire qui permet la stabilité de cette dernière, mais certaines personnes préfèrent la mettre sans, ce qui s'appelle la coiffe ''hamdaniya''. Toutefois, elles se distinguent les unes des autres avec leurs motifs et leurs couleurs. En [[Jordanie]], la shemagh a des couleurs d'usage sont le rouge et le blanc. En [[Palestine (région)|Palestine]], on l'appelle le [[keffieh|keffiyeh]] dont le noir et le blanc sont les couleurs de vigueur. Tandis qu'aux [[Émirats arabes unis]], ce chèche se nomme une [[ghutra]] et est traditionnellement blanc uni. * le [[agal]] ({{lang-ar|عقال}}) : c'est un cordon noir fait principalement de laine qui se pose sur les diverses sortes de chèches cité ci-dessus, afin de maintenir sa stabilité. Vers le {{XIXe siècle}}, ils étaient bien plus larges et épais. * le [[dishdasha|thawb]] ({{lang-ar|ثوب}}) : c'est une longue robe principalement blanche ou noire portée par les [[Islam|musulmans]], et était le vêtement préféré de [[Mahomet]]. * le {{Lien|fr=bisht|trad=Bisht (clothing)|lang=en}} ({{lang-ar|بشت}}) : c'est une sorte de cape noire avec des bandes dorées qui se porte durant les moments occasionnels comme les mariages. * l'[[abaya]] ({{lang-ar|عباية}}), vêtement féminin, manteau noir, qui couvre tout le corps, de manière lâche, sauf la tête. Les manches sont le plus souvent ornées de broderies cousues, de différentes couleurs vives, ou même avec des cristaux. Le reste du manteau est sans décor. Certaines femmes choisissent de se couvrir le visage avec un ''[[niqab]]'', d'autres pas. Une tendance récente, surtout à l’ouest, recherche la couleur de l’abaya. * le [[Salwar kameez]] / le [[Kurta]] [[Salwar]], vêtement pour hommes et femmes, porté par les populations d'origines [[Inde|indienne]] et [[pakistan]]aise établies en Arabie saoudite. Voir [[salwar kameez]]. Les vêtements de travail diffèrent. Ils peuvent être internationaux, surtout sur les chantiers, ou adaptés, surtout dans les hôpitaux. Le pèlerinage à La Mecque exige une attitude et un vêtement spécifique, l'[[ihram]]. === Patrimoine classé === Quatre sites culturels d'Arabie saoudite sont inscrits [[Liste du patrimoine mondial en Asie|patrimoine mondial de l'UNESCO]] : le site archéologique d'[[Madâin Sâlih|Al-Hijr]], le quartier d'at-Touraïf dans la ville de [[Dariya]], la ville historique de [[Djeddah]] (la porte de La Mecque) et l'[[art rupestre]] de la région de [[Haïl]]<ref>{{Lien web |titre=Arabie saoudite - UNESCO Centre du patrimoine mondial |url=http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/sa |éditeur=UNESCO |consulté le=5 juillet 2012}}.</ref>. Dix autres demandes d'inscription ont été déposées en 2015. Néanmoins, l'Arabie saoudite qui pratique une politique [[Wahhabisme|wahhabiste]] rigoriste, qui condamne et combat l’[[idolâtrie]] aurait, entre 1985 et 2014, [[Destruction de sites liés à l'Islam précoce|détruit 98 % de son patrimoine historique]]<ref name="life">{{en}} {{Lien brisé |url=https://time.com/3584585/saudi-arabia-bulldozes-over-its-heritage/ |titre=Saudi Arabia Bulldozes Over Its Heritage |consulté le=2017-09-21}}'', Carla Power, ''[[Time (magazine)|Time Magazine]]'', 14 novembre 2014''.</ref>. En {{date||juin|2014}}, le Conseil des ministres approuve une loi historique pour protéger ses antiquités et son patrimoine, ainsi que pour donner aux institutions saoudiennes du Tourisme et des Antiquités (SCTA) les moyens de les gérer<ref>[https://english.alarabiya.net/en/life-style/art-and-culture/2014/06/24/Saudi-Arabia-approves-law-to-protect-national-antiquities.html Saudi Arabia approves law to protect national antiquities], Al Arabiya, 24 juin 2014</ref>. Dans le cadre du Plan National de transformation [[Vision 2030 (Arabie saoudite)|Vision 2030]] adopté en [[2016]], le royaume alloue {{nobr|900 millions}} d'euros à la préservation de son patrimoine culturel<ref>[http://ksamissioneu.net/en/saudi-arabia-to-spend-1bn-on-cultural-heritage/ Saudi Arabia to spend $1BN on cultural heritage], KSA Mission EU, 30 juin 2016.</ref>. L'Arabie saoudite fait également partie de l'[[Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit]] (ALIPH), créée en {{date||mars|2017}}, et y contribue à hauteur de {{nombre|18.5|millions}} d'euros<ref>[https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/destruction-du-patrimoine-une-resolution-historique-du-conseil-de-securite_111642 Destruction du patrimoine : une résolution historique du Conseil de Sécurité], Sciences et Avenir, 28 mars 2017.</ref>. En {{date||juillet|2017}}, le roi [[Salmane ben Abdelaziz Al Saoud]] met en place des commissions de rénovation pour développer deux sites archéologiques et historiques majeurs, [[Al-'Ula]] et Diriyah Gate<ref>[http://www.arabianbusiness.com/content/377212-king-salman-plans-to-turn-historic-sites-into-tourist-attractions King Salman plans to turn historic sites into tourist attractions], Arabian Business - 26 juillet 2017.</ref>. === Fêtes et jours fériés === {| class="wikitable centre" |+ '''Fêtes ou jours fériés''' !scope=col|Date !! scope=col|Nom français !!scope=col|Nom local!!scope=col|Remarques |- | {{date-|23 septembre}} || || || [[Fête nationale saoudienne]] (célébration de l'[[Création de l'Arabie saoudite|unification]]) |- | date [[Calendrier grégorien|grégorienne]] variable || || || * [[Aïd al-Adha]] * [[Aïd el-Fitr]] |} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références | références= <ref name="Riyadh_rvc.com.sa">{{Lien web | titre=شركة وادي الرياض | url=https://rvc.com.sa/?lang=en |site=rvc.com.sa |consulté le=3 octobre 2020}}.</ref> }} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Al-Qaïda dans la péninsule arabique]] * [[Oussama ben Laden]] * [[Attentats du 11 septembre 2001]] * [[Ligue islamique mondiale]] * [[Wahhabisme]] * [[Liste des aires protégées en Arabie saoudite]] * [[Eurabia]] (théorie du complot) * [[Cathy O'Brien (essayiste)|Cathy O'brien]] (théorie du complot) * Plan National de transformation [[Vision 2030 (Arabie saoudite)|Vision 2030]], vaste plan de réformes adopté en 2016 === Médiagraphie === ==== Bibliographie ==== * {{Ouvrage|auteur1=Philippe Pétriat|titre=Le négoce des lieux saints : Négociants hadramis de Djedda, 1850-1950|lieu=Paris|éditeur=Publications de la Sorbonne|date=2016|pages totales=444|isbn=978-2-859-44936-0|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/cy/3298}} * {{Ouvrage |auteur1=Alexandre del Valle |titre=Les vrais ennemis de l'occident |sous-titre=du rejet de la Russie à l'islamisation des sociétés ouvertes |éditeur=L'artilleur |année=2016 |mois=octobre |jour=26 |pages totales=560 |isbn=978-2810007271}} * {{Ouvrage |auteur1=Ignace Dalle |auteur2=Wladimir Glasman |titre=Le cauchemar syrien |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2016 |pages totales=400 |isbn=978-2213699011 |id=Cauchemar}}. * {{Ouvrage |auteur1=Christian Chesnot |auteur2=Georges Malbrunot |titre=Nos très cher émirs |sous-titre=Sont-ils vraiment nos amis ? |éditeur=Michel Laffont |collection=Document |année=2016 |mois=octobre |jour=20 |pages totales=299 |isbn=978-2749924878}} * {{Ouvrage |auteur1=Pierre Conesa |préface=Hubert Védrine |titre={{Dr}} Saoud et Mr. Djihad |sous-titre=la diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite |éditeur=Robert Lafont |année=2016 |mois=Septembre |jour=8 |pages totales=306 |isbn=2-221-19564-7}} * {{Ouvrage |auteur1=Jacques-Jocelyn Paul |préface=Antoine Sfeir |titre=L'Arabie saoudite |sous-titre=l'incontournable |éditeur=Riveneuve |année=2016 |mois=janvier |jour=18 |pages totales=542 |isbn=978-2360133055}} * {{Ouvrage |auteur1=Stéphane Lacroix |titre=Les islamistes saoudiens |sous-titre=une insurrection manquée |éditeur=PUF |collection=Proche Orient |année=2010 |mois=février |jour=20 |pages totales=392 |isbn=978-2130568988}} * {{Ouvrage |auteur1=Jean-Claude Daupeyroux |titre=Arabie saoudite |éditeur=Ubifrance |collection=L'essentiel d'un marché |année=2009 |mois=septembre |jour=14 |pages totales=257 |isbn=978-2279417260}} * {{Ouvrage |auteur1=Hamadi Redissi |titre=Le Pacte de Nadjd |sous-titre=ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam |lieu=Paris |éditeur=Seuil |année=2007 |pages totales=342 |isbn=978-2-02-096081-6}} * {{Ouvrage |auteur1=Guillaume Fourmont-Dainville |titre=Géopolitique de l'Arabie saoudite |sous-titre=la guerre intérieure |lieu=Paris |éditeur=Ellipses Marketing |collection=Référence géopolitique |année=2005 |mois=février |jour=18 |pages totales=171 |isbn=978-2729820039}} * {{Ouvrage |auteur1=David Rigoulet-Roze |titre=Géopolitique de l'Arabie saoudite |éditeur=Armand Colin |collection=Perspectives géopolitiques |année=2005 |mois=juillet |jour=1 |pages totales=312 |isbn=978-2200268428}} * {{Ouvrage |auteur1=Antoine Basbous |titre=L'Arabie saoudite en question |lieu=Paris |éditeur=Perrin |année=2002 |pages totales=187 |isbn=978-2702879726}} * {{Ouvrage |auteur1=Jean-Michel Foulquier |titre=Arabie séoudite |sous-titre=la dictature protégée |lieu=Paris |éditeur=Albin Michel |année=1995 |mois=février |jour=7 |pages totales=210 |isbn=978-2226076632}} * [[Olivier Da Lage]], ''Géopolitique de l'Arabie saoudite'', Bruxelles, Complexe, 2006, [https://books.google.fr/books?id=Bp0V0qDWPaoC&source=gbs_navlinks_s extraits en ligne] * {{Ouvrage |auteur1=Pascal Ménoret |titre=Royaume d'asphalte. Jeunesse saoudienne en révolte |lieu=Paris |éditeur=La Découverte |année=2016}} * {{Ouvrage |auteur1=Pascal Ménoret |titre=L'Arabie, des routes de l'encens à l'ère du pétrole |lieu=Paris |éditeur=Gallimard |collection=Découvertes |année=2010 |numéro chapitre=563}} * {{Ouvrage |auteur1=Pascal Ménoret |titre=Arabie saoudite : un début de règne crépusculaire |lieu=Paris |éditeur=Ramsès/IFRI-Dunod |année=2007}} * {{Ouvrage |auteur1=Pascal Ménoret |titre=L’énigme saoudienne : les Saoudiens et le Monde 1744-2003 |lieu=Paris |éditeur=La Découverte |année=2003}} * {{en}} Pascal Ménoret, ''The Saudi enigma : a history'', London, Zed Books, 2005, [https://books.google.be/books?id=0LWD9w19I14C&dq extraits de la version anglaise] * {{Ouvrage |auteur1=Thomas Pierret |titre=Les salafismes dans l’insurrection syrienne : des réseaux transnationaux à l’épreuve des réalités locales |éditeur=[[Outre-Terre]] |année=2015 |pages totales=376 |isbn=9782847953350}}. * {{Ouvrage |auteur1=Adam Baczko |auteur2=[[Gilles Dorronsoro]] |auteur3=Arthur Quesnay |titre=Syrie |sous-titre=anatomie d'une guerre civile |lieu=Paris |éditeur=[[CNRS Éditions]] |année=2016 |pages totales=412 |isbn=978-2-271-09166-6 |présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/science-politique/7282-syrie.html |id=Anatomie}}. * {{Ouvrage |auteur1=Tancrède Josseran |titre=Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord |éditeur=PUF |date=23 novembre 2016 |pages totales=200 |isbn=978-2130786498 |id=JOS 2016}}. * {{Ouvrage|auteur1=Jacques Bourgeois|auteur2=Jocelyn Béjuis|auteur3=Edouard Paul|titre=Arabie saoudite des origines au {{s-|XXI}}|lieu=Paris|éditeur=Maisonneuve & Larose nouvelles éditions|année=2022|pages totales=685-40|isbn=978-2-37701-136-0|oclc=1350783860|sudoc=265625629}} * {{Article |auteur1=Stéphane Lacroix |titre=Les nouveaux intellectuels religieux saoudiens : le Wahhabisme en question |périodique=Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée |numéro=123 |date=juillet 2008 |pages=141-159}} ==== Filmographie ==== * {{en}} James Jones, [https://www.pbs.org/wgbh/frontline/film/saudi-arabia-uncovered/ ''Saudi Arabia Uncovered''], [[Public Broadcasting Service|PBS]]. === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Saudi Arabia |wikiquote=Arabie saoudite |wikivoyage=Arabie saoudite |wikinews=Page:Arabie_saoudite }} {{Liens}} * [http://www.swaen.com/antique-map-image-of.php?id=31 Scan en haute définition d'une vieille carte de l'Arabie] * [http://www.diploweb.com/Geopolitique-de-l-Arabie-Saoudite,965.html Géopolitique de l’Arabie saoudite : organisation de la défense nationale de Romain Aby] * [http://www.strategicsinternational.com/Arsa_06.pdf Ali Alahmed : ''Les droits de l’homme en Arabie saoudite au {{s-|XXI}}''] * {{Ouvrage |langue=en |auteur=C. O'Brien |titre=TranceFormation of America |éditeur=Reality Marketing, Incorporated |année=1995 |format livre=pdf |isbn=0-9660165-4-8 |lire en ligne=http://ia600502.us.archive.org/10/items/TranceformationOfAmerica/tranceformation_america.pdf |consulté le=2013-08-20 |coauthors=Phillips M}} * {{en}} ''[https://web.archive.org/web/20160715183528/http://intelligence.house.gov/sites/intelligence.house.gov/files/documents/declasspart4.pdf Part four - Finding, discussion and narrative regarding certain sensitive national security matters]'' (partie déclassifiée du rapport d'enquête sur les attentats), pages 415-443, 2002, 28 p.{{pdf}} {{Palette|Pays d'Asie|Pays et territoires du Moyen-Orient|Ligue arabe|G20|Organisation de la coopération islamique|Provinces d'Arabie saoudite|Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole|Conseil de coopération du Golfe}} {{Portail|Arabie saoudite|Asie|Moyen-Orient|monde arabe}} [[Catégorie:Arabie saoudite|*]] [[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] [[Catégorie:Fondation en 1932]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie
Arménie
{{coord|40.183333|44.516667|format=dms|region:ARM_type:landmark_scale:1000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_local = {{langue|hy|Հայաստանի Հանրապետություն}} | transcription = Hayastani Hanrapetut'yun | nom_français = République d'Arménie | de = de la&nbsp; | langue = hy|nom_armenien_latin Hayastani Harapetut'yun | image_drapeau = Flag of Armenia.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Arménie | image_blason = Coat of arms of Armenia.svg | lien_blason = Armoiries de l'Arménie | image_carte = Armenia (orthographic projection).svg | image_carte2 = Carte armenie francais.gif | devise = Մեկ ազգ, մեկ մշակույթ | langue_devise = [[arménien]] | transcription_devise = Mek Azg, Mek Mshakouyt | traduction_devise = Une nation, une culture | note_devise = non officielle | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Arménien]] | capitale = [[Erevan]] | coordonnées_capitale = {{coord|40|11|N|44|30|E}} | lien_villes = Liste des villes d'Arménie | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Erevan]] | type_gouvernement = [[République parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la république d'Arménie|Président de la République]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre d'Arménie|Premier ministre]] | nom_dirigeant = [[Vahagn Khatchatourian]] | nom_dirigeant2 = [[Nikol Pachinian]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Arménie)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 137 | superficie_totale = 29743 | pourcentage_eau = 4,7 % | population_rang = 137 | population_totale = 3021324 | population_année = 2020<ref name="cia">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/armenia |site=[[Central Intelligence Agency|cia.gov]] |consulté le=2020-02-26}}.</ref> | pays frontaliers = {{IRN}}{{-}}{{TUR}}{{-}}{{AZE}}{{-}}{{GEO}} ({{langue|en|''[[The World Factbook]]''}}) | gentilé = [[Arméniens]] | PIB_PPA = {{augmentation}} 46,864 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 7,89 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 14,047 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 0,54 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|4741.429|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 0,85 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|15817.948|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 7,88 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|4840.510 milliards}} de [[Dram (monnaie)|֏]]<br/>+ 14,98 %<br/>'''Relative'''<br/>{{augmentation négative}} 63,665 % du PIB<br/>+ 5,60 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{augmentation négative}} 19,5 % de la pop. active<br/>+ 5,40 % | monnaie = [[Dram (monnaie)|Dram]] | code_monnaie = AMD | IDH_année = 2021 | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.759}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{85e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.688}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{55e}} | Gini = {{augmentation négative}} 27,9 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2021 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.216}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{53e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:48.3}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{56e}} | fuseau_horaire = +4 | hymne_national = Մեր Հայրենիք | transcription_hymne = [[Mer Hayrenik]] | traduction_hymne = Notre Patrie | audio_hymne = Mer Hayrenik instrumental.ogg | fête_nationale = {{date-|21|septembre}} | fête_evt = [[Histoire de l'Arménie#La troisième République|Proclamation de l’indépendance]] vis-à-vis de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] ({{date-|1991}}) | iso3166-1 = ARM, AM | domaine_internet = [[.am]], [[.հայ]] | indicatif_téléphonique = 374 | code_plaque = AM | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|1992}}<br>[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|2001}}<br/>[[Fichier:Flag of La Francophonie.svg|20x20px|border]] [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]] : {{date-|2004}}<br>{{drapeau|OMC}} [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] : {{date-|2003}} | p1 = {{RSS d'Arménie}} | type_formation = [[Orontides|Dynastie des Orontides]] | date_formation = {{Ve siècle}} av. J.-C. | type_formation2 = [[Artaxiades|Dynastie des Artaxiades]] | date_formation2 = 189 av. J.-C. - 12 | type_formation3 = [[Arsacides (Arménie)|Dynastie des Arsacides]] | date_formation3 = 12-428 | type_formation4 = [[Bagratides|Arménie bagratide]] | date_formation4 = 885-1045 | type_formation5 = [[Royaume arménien de Cilicie]] | date_formation5 = 1137-1375 | type_formation6 = [[République démocratique d'Arménie]] | date_formation6 = 1918-1920 | type_formation7 = [[République socialiste soviétique d'Arménie|RSS d'Arménie]] | date_formation7 = 1920-1991 | type_formation8 = Indépendance de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] | date_formation8 = 21 septembre 1991 }} L{{'}}'''Arménie''' (en {{lang-hy|Հայաստան}}, ''{{Langue|hy|Hayastan}}''), en forme longue la '''république d'Arménie''' (en {{lang-hy|Հայաստանի Հանրապետություն}}, ''{{Langue|hy|Hayastani Hanrapetut’yun}}''), est un [[État-nation]] [[État unitaire|unitaire]], [[Démocratie|démocratique]] et [[multipartisme|multipartite]]. Située dans la région du [[Petit Caucase]], en [[Asie de l'Ouest|Asie occidentale]], cette ancienne [[République socialiste soviétique d'Arménie|république socialiste soviétique]] possède des frontières terrestres avec la [[Turquie]] à l'ouest, la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] au nord-nord-ouest, l'[[Azerbaïdjan]] à l'est et l'[[Iran]] au sud-est, mais aucun [[Pays sans littoral|accès à la mer]]. L'Arménie est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], le [[Conseil de l'Europe]] mais aussi la [[Communauté des États indépendants]] initiée et menée par la [[Russie]] dès mai 1992, dans le cadre de laquelle entrent l'[[Organisation du traité de sécurité collective]] (OTSC) et l’[[Union économique eurasiatique]]. L'absence de soutien de la Russie lors des guerres de [[Guerre de 2020 au Haut-Karabagh|2020]] et [[Guerre de 2023 au Haut-Karabagh|2023]] au [[Haut-Karabagh]], malgré l'appartenance commune à l'OTSC, pousse l'Arménie à suspendre ''de facto'' sa participation à l'OTSC en janvier 2024. En 2015, un nouvel accord de partenariat avec l'[[Union européenne]] est initié. En février 2024, l'Arménie devient officiellement membre de la [[Cour pénale internationale]]. En mars 2024 l'Arménie évoque à plusieurs reprises son souhait de devenir officiellement candidate à l'entrée dans l'UE. Bien que selon les conventions géographiques classiques elle soit située en [[Asie]] occidentale<ref>{{Lien web |langue=en |titre=West Asia |url=https://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fstylemanual.ngs.org%2Fhome%2FW%2Fwest-asia |site=National Geographic Style Manual |consulté le=16 juillet 2011}}.</ref>{{,}}<ref>« Arménie », ''Larousse'' en ligne {{Lire en ligne |lien=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Arm%C3%A9nie/106142}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |titre chapitre=Continents, îles et montagnes |titre ouvrage=Atlas universel Le Monde Sélection du Reader's Digest |lieu=Paris, Bruxelles, Montréal, Zurich |éditeur=Édition du Millénaire |isbn=2-7098-1283-5 |passage=59}}.</ref>, l'Arménie est considérée comme faisant partie culturellement, historiquement et politiquement de l'[[Europe]], voire géographiquement pour les auteurs qui placent la limite Europe-Asie non pas sur la ligne de partage des eaux du [[Caucase]], mais sur les frontières méridionales et orientales de la Géorgie et de l'Arménie<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hans Juergen-Zahorka |titre={{lang|en|''How Armenia Could Approach the European Union''}} |url=http://www.libertas-institut.com/de/PDF/Armenia%20ante%20portas.pdf |éditeur=LIBERTAS - Europaeisches Institut GmbH |consulté le=23 décembre 2006 |page=4-5}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|''EUROPE AND ARMENIA''}} |url=http://www.insideeurope.org/index.php?id=401 |éditeur={{lang|en|Inside Europe}} |consulté le=23 décembre 2006}}.</ref>. Le [[plateau arménien]] est d'ailleurs considéré comme le berceau des [[Indo-Européens|civilisations indo-européennes]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Carl Waldman |auteur2=Catherine Mason |titre=Encyclopedia of European peoples |passage=890 |lieu=New York |éditeur=Infobase Publishing |année=2006 |pages totales=984 |isbn=978-0-8160-4964-6}}.</ref> et le premier État au monde à avoir adopté le [[christianisme]] comme [[religion d'État]] en 301. Bien que l'Arménie actuelle soit un pays [[constitution arménienne de 1995|constitutionnellement]] [[Laïcité|laïc]], la religion chrétienne y est une composante importante de l'[[identité nationale]]<ref>({{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nina |nom1=Garsoïan |titre=Armenian People from Ancient to Modern Times |passage=81, Vol. 1 |éditeur=[[Palgrave Macmillan]] |année=1997 |numéro d'édition=ed. R.G. Hovannisian}})</ref>. Si l'Arménie telle qu'elle a été définie au {{s-|XX|e}} est peu étendue géographiquement, sur seulement un dixième de l'[[Histoire de l'Arménie|Arménie historique]], en revanche elle est dotée d'un riche patrimoine [[Culture arménienne|culturel]] et sa longue histoire remonte à l'une des plus anciennes civilisations au monde, [[Urartu]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=The Oxford Encyclopedia of Economic History |passage=156 |éditeur=Oxford University Press |année=2003 |pages totales=2824 |isbn=978-0-19-510507-0}}.</ref>. L'arrivée des [[Armens (peuple)|Armens]], peuple indo-européen, marque la constitution de la [[Satrape|satrapie]] d'Arménie au {{-s-|VI}} Au {{-s-|I}}, le [[royaume d'Arménie]] atteint son apogée sous [[Tigrane II d'Arménie|Tigrane le Grand]]<ref>{{Ouvrage |langue=en|prénom1=René|nom1=Grousset|titre=Histoire de l'Arménie|passage=122|éditeur=Payot|année=1947|numéro d'édition=1984}}. Les dates probables du règne le Tigrane le Grand vont de 284 à 314 selon Garsoïan (''op.cit.'' {{p.|82}}).</ref>. Au {{s-|IX}}, le royaume d'Arménie est rétabli par la [[Bagratides|dynastie bagratide]]. Les guerres contre l'[[Empire romain d'Orient]] l'affaiblissent jusqu'à sa chute en 1045, suivie par l'invasion des [[Seldjoukides|Turcs Seldjoukides]]. La principauté et ensuite le [[royaume arménien de Cilicie]] perdurent sur la côte méditerranéenne entre les {{s2-|XI|XIV}}. Entre les {{s2-|XVI|XIX}}, le plateau arménien, composé de l'[[Arménie occidentale]] et de l'[[Arménie orientale]], est respectivement sous contrôle des empires [[Empire ottoman|ottoman]] et [[Séfévides|iranien]]. Au {{s-|XIX}}, l'Arménie orientale est conquise par l'[[Empire russe]], mais la partie occidentale continue d'être soumise à l'Empire ottoman. Peu après le début de la [[Première Guerre mondiale]], les Arméniens de l'Empire ottoman subissent une [[extermination]] systématique : le [[génocide arménien]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=René |nom1=Grousset |titre=Histoire de l'Arménie |passage=122 |éditeur=Payot |année=1947 |numéro d'édition=1984}}.</ref>. En 1918, la [[révolution russe]] permet l'indépendance des pays non russes de l'ex-[[Empire russe]] dont la [[république démocratique d'Arménie]]. En 1920, le pays est incorporé à la [[république fédérative démocratique de Transcaucasie]] qui devient un membre fondateur de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. En 1936, la république transcaucasienne est dissoute, ce qui entraîne l'émergence de la [[république socialiste soviétique d'Arménie]]. L'Arménie devient indépendante en 1991, lors de la [[dissolution de l'URSS]]. {{Sommaire|niveau=2}} == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Arménie}} La région, notamment autour du [[mont Ararat]] (désormais totalement situé en [[Turquie]]), qui a une importante signification religieuse pour les [[Arméniens]], est peuplée depuis la Préhistoire. Les archéologues continuent de trouver des preuves selon lesquelles l'Arménie était un ancien centre de civilisation, avec l'[[Urartu]], rival de l'[[Assyrie]]. On ne peut parler de [[peuple]] arménien qu'à partir du {{-s-|VII}}, époque à laquelle la région fut investie par un peuple [[Indo-Européens|indo-européen]] ([[Armens (peuple)|Armens]] et Hayaza-Azzi) qui se mêla à la population [[Urartu|urartéenne]]. === Préhistoire === Selon les preuves documentées, une civilisation existait en Arménie depuis l'[[âge du bronze]], voire plus tôt, vers {{date-|-4000}}. Les fouilles archéologiques effectuées en 2010 et 2011 dans le complexe de grottes [[Areni-1]] ont permis de découvrir les [[Chaussure Areni-1|plus vieilles chaussures en cuir connues au monde]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Tom Watkins |titre=Armenian cave yields what may be world's oldest leather shoe |url=http://edition.cnn.com/2010/WORLD/meast/06/09/armenia.old.shoe/index.html |site=[[Cable News Network|CNN]] |date=9 juin 2010 |consulté le=12 avril 2018}}.</ref>, une jupe<ref name="strawskirt">{{Lien web |langue=en |titre=5,900-year-old women's skirt discovered in Armenian cave |url=http://news.am/eng/news/73915.html |série=News Armenia |date=13 septembre 2011 |consulté le=14 septembre 2011}}.</ref> et une structure de production de vins<ref name="National Geographic">{{Lien web |langue=en |titre=National Geographic: the first wine-making facility |url=http://news.nationalgeographic.com/news/2011/01/110111-oldest-wine-press-making-winery-armenia-science-ucla/ |éditeur=[[National Geographic Society|National Geographic]] |consulté le=11 janvier 2011}}.</ref>. === Antiquité === [[Fichier:Artaxiad Armenia 80BC-fr.svg|vignette|Expansion maximale de l'Arménie sous Tigrane {{II}}.]] {{Article détaillé|Royaume d'Arménie|Art d'Urartu}} La légende veut que l’Arménie ait été fondée par [[Haïk (personnage)|Haïk]] en {{date|-2492}} Plusieurs États ont prospéré dans la région de la Grande Arménie pendant cette période, incluant les [[Hittites]] (à leur apogée), le royaume [[Mittani]] (au sud-ouest de l'Arménie historique) et la confédération [[Hayasa-Azzi]] (1500-1200 av. J.-C.). Le peuple de [[Nairi]] ({{s mini-|XII}} au {{-s-|IX}}) et d'[[Urartu]] (1000-600 av. J.-C.) a successivement contrôlé le [[Haut-plateau arménien|plateau arménien]]. Ces [[nation]]s et [[Tribu (ethnologie)|tribus]] ont toutes participé à l'[[ethnogenèse]] des Arméniens<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Vahan|nom1=Kurkjian|titre=History of Armenia|lieu=Michigan|éditeur=[[Union générale arménienne de bienfaisance]]|année=1958|numéro d'édition=1964|lire en ligne=http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Gazetteer/Places/Asia/Armenia/_Texts/KURARM/home.html|consulté le=22 juillet 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=[[Encyclopédie soviétique arménienne]]|lieu=Yerevan |éditeur=Armenian Encyclopedia|année=1987|pages totales=v. 12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Artak|nom1=Movsisyan|titre=Sacred Highland : Armenia in the spiritual conception of the Near East|éditeur=Yerevan|année=2000}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Martiros|nom1=Kavoukjian|lien auteur1=Martiros Kavoukjian|titre=The Genesis of Armenian People|éditeur=Montreal|année=1982}}.</ref>. Une inscription cunéiforme lapidaire retrouvée à [[Erevan]] a permis de conclure que la capitale actuelle de l'Arménie avait été fondée en été 782 av. J.-C. par le roi {{souverain2|Argishti Ier}}. Erevan est la plus vieille ville au monde ayant pu documenter la date de sa fondation. Vers {{date-|-610}}, une [[Langues thraco-illyriennes|tribu thraco-illyrienne]]<ref>{{Lien web|titre=QUID - AFGHANISTAN à AZERBAIDJAN - ETATS ET TERRITOIRES (A) - ARMÉNIE (RÉPUBLIQUE D') - Quid.fr|url=https://web.archive.org/web/20071116022902/http://www.quid.fr/2007/Afghanistan_A_Azerbaidjan/Armenie_Republique_D/1|site=web.archive.org|date=2007-11-16|consulté le=2022-02-19}}</ref> originaire des [[Balkans]] passe en [[Anatolie|Asie Mineure]] et se déplace graduellement vers l’est jusqu’au [[Caucase]] pour se confondre, sans confrontation semble-t-il, avec le royaume de l’[[Urartu]]. {{citation|Incluant alors tous les autres éléments ethniques}}, l'[[ethnie]] arménienne se forme, avec une culture qui incorpore des éléments de la culture urartéenne<ref>Patrick Donabédian et Claude Mutafian (dir.), ''Les douze capitales d'Arménie'', Somogy éditions d'art, Paris, 2010 {{ISBN|978-2-7572-0343-9}}, {{p.}}297.</ref> et une langue, indo-européenne, qui s'impose peu à peu<ref>Patrick Donabédian et Claude Mutafian (dir.), ''Les douze capitales d'Arménie'', Somogy éditions d'art, Paris, 2010 {{ISBN|978-2-7572-0343-9}}, {{p.}}14.</ref>. Les Arméniens sont évoqués dans les archives de [[Ninive]]. En {{date-|-490}}, les vassaux arméniens de {{souverain2|Xerxès Ier}}, roi des [[empire perse|Perses]], combattent à [[Marathon (ville)|Marathon]] contre les [[Grecs]]. La région passa par des périodes d’indépendance et de soumission. À la suite de la conquête de l'Empire perse par [[Alexandre le Grand]], l'Arménie subit l'influence grecque (dynastie [[Séleucides|séleucide]]) jusqu'au règne d'{{souverain2|Antiochos III}} (242-187 av. J.-C.). À cette époque, la [[Orontides|dynastie orontide]] défend la souveraineté arménienne. En {{date-|-189}}, le stratège [[Artaxias Ier|Artaxias]] proclame l’indépendance et, en {{date-|-187}}, fonde sa capitale, [[Artachat|Artaxate]]. Cette Arménie [[Époque hellénistique|hellénistique]], sous le règne de la nouvelle [[Artaxiades|dynastie artaxiade]], doit faire face aux [[Parthie|Parthes]]. Sous le règne de [[Tigrane II d'Arménie|Tigrane le Grand]] (95-{{date-|-55}}), elle va s’étendre de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] aux rives de la [[mer Caspienne]]. Ce même roi déplace sa capitale à [[Tigranakert|Tigranocerte]] vers {{date-|-78}}. Mais l'expansion de l'Arménie indispose les [[Rome antique|Romains]], qui annexent une bonne partie des terres que Tigrane vient de conquérir, tout en laissant l'Arménie indépendante jusqu'en {{date-|-65}}, année où le pays devient un [[protectorat]] romain. De l'an 1 à 53, les Romains et les [[Parthie|Parthes]] se partagent l'Arménie. Celle-ci est à nouveau romaine de 114 à 117. Mais, par la suite, la dynastie [[Arsacides (Arménie)|arsacide]] rétablit l'indépendance du pays. Au {{s-|II}}, une nouvelle dynastie perse, les [[Sassanides]], profite de la faiblesse de l'Empire romain pour envahir l'Arménie. Ce n'est que sous l'empereur [[Dioclétien]] que les Romains rétablissent leur protection sur l'Arménie. Ils portent au pouvoir le roi {{souverain2|Tiridate IV d'Arménie}} qui se convertit au [[christianisme]] en 301 sous l'influence de {{souverain2|Grégoire Ier l'Illuminateur}}. L’Arménie est ainsi, dès le début du {{s-|IV}}, le premier pays officiellement chrétien. Pour affirmer l'intégrité de la nation arménienne, le moine [[Mesrop Machtots|Mesrob Machtots]] crée un nouvel alphabet ; geste politique fondateur qui sauve ainsi cette culture de l'oubli. Cet alphabet, qui serait inspiré de l'alphabet grec, avec 32 consonnes et 6 voyelles, s’écrit de gauche à droite. Les Arméniens peuvent se passer du grec pour la publication des textes. Ainsi, vers l'an 406, l'[[alphabet arménien]] est adopté par l'ensemble du royaume. En 428, l'Arménie est divisée entre les Sassanides et les [[Empire byzantin|Byzantins]]<ref name=":1">{{Ouvrage|prénom1=Gérard|nom1=Dédéyan|titre=Histoire du peuple arménien|éditeur=Privat|date=2007|isbn=978-2-7089-6874-5|isbn2=2-7089-6874-2|oclc=287988693|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/287988693|consulté le=2021-06-03}}</ref>. === Moyen Âge === [[Fichier:Bagratuni Armenia 1000-fr.svg|vignette|L'Arménie vers l'an mille.]] {{Article détaillé|Histoire de l'Arménie médiévale}} La région est ensuite envahie par les [[Arabes]] qui établissent l'[[émirat d'Arménie]]. Vers l'an 885, la dynastie [[Bagratides|bagratide]] s'impose en Arménie, et l'indépendance du pays est alors reconnue. À l'époque, l'Arménie a pour capitale [[Ani]]. Avec une population dépassant celle des métropoles européennes comme Paris, Londres ou Rome, la ville devient le centre culturel, religieux et économique du [[Caucase]]. L'[[Empire romain d'Orient]], dit byzantin, conquiert la moitié occidentale de l'Arménie en 1045 alors que la moitié orientale est soumise par les Turcs [[Seldjoukides]] qui, en 1064, ruinent l'Arménie byzantine et continuent d'avancer vers le reste de l'[[Anatolie|Asie Mineure]]. Malgré la [[Arménie zakaride|renaissance zakaride]] dans la seconde moitié du {{s mini-|XII}} - première moitié du {{s-|XIII}}, des milliers d'Arméniens partent en exil pour s'établir dans des régions plus prometteuses telles que la [[Principauté de Moldavie|Moldavie]]-[[Principauté de Transylvanie |Transylvanie]], la [[Royaume de Hongrie|Hongrie]], la [[République des Deux Nations|Pologne-Biélorussie-Ukraine]], [[Chypre (île)|Chypre]], divers ports de la Méditerranée et surtout la [[Cilicie]] où ils fondent en 1137 le [[royaume arménien de Cilicie]] qui prolonge la souveraineté arménienne jusqu'en 1375. L'Arménie est l'alliée des [[États latins d'Orient|croisés de Terre sainte]]. Plusieurs mariages ont lieu entre princesses arméniennes et souverains francs d’Orient {{incise|par exemple le comte [[Baudouin Ier de Jérusalem|Baudouin de Boulogne]] épouse une Arménienne et devient maître du [[comté d'Édesse]]|point}}. Il y a aussi des mariages entre des princes arméniens et des princesses chypriotes. En 1190, {{souverain2|Henri VI (empereur du Saint-Empire)}}, [[Saint-Empire romain germanique|empereur romain germanique]], remet la couronne royale à {{souverain2|Léon II (roi d'Arménie)}}. En 1199, Léon {{II}} lui rend la pareille en lui offrant lui aussi une couronne. La culture arménienne est alors très ouverte sur celle de l’Europe et des États latins d’Orient. En 1374, {{souverain2|Léon VI (roi d'Arménie)}} de la [[maison de Lusignan]] est le dernier roi arménien avant l'invasion du pays par les [[Mamelouk]]s en 1375<ref name=":1" />. === Entre trois empires === [[Fichier:Armenia_between_russian_and_ottoman_empires.png|vignette|250px|Arménie divisée entre les Empires russe et ottoman, vers 1900.]] [[Fichier:Map.Turquie.d'Asie-1806-Herisson.jpg|vignette|Carte de l'Empire ottoman en 1806 incluant l'Arménie, le [[Kurdistan]], la [[Palestine (région)|Palestine]], etc.]] Pendant ce temps, l'Arménie (ou Grande-Arménie) est envahie par diverses tribus turques et devient l'objet de luttes entre l'[[Empire ottoman]] et l'[[Empire perse]]. À partir du {{s-|XIV}}, la plus grande partie reste sous domination turque, et la population arménienne (devenant de plus en plus minoritaire dans quelques [[Wilaya|vilayets]] de l'[[Anatolie]] de l'Est, appelée aussi [[Arménie occidentale]]) coexiste avec des communautés [[Turcs (peuple)|turques]], [[kurdes]] et [[Grecs|grecques]]. [[Fichier:Proportions des populations en Asie Mineure statistique officielle d1914.png|vignette|Population arménienne, musulmane et grecque en Asie Mineure en 1914.]] ==== Arméniens d'Iran ==== {{Article détaillé|Arméniens d'Iran}} Des communautés arméniennes se maintiennent dans le Caucase du Sud, faisant partie de l'Empire perse jusqu'au début du {{s-|XIX}}, ainsi qu'en [[Azerbaïdjan oriental]], à [[Téhéran]] et à [[Ispahan]]. ==== Arménie russe ==== {{Article détaillé|Arménie russe|Vice-royauté du Caucase|Massacres arméno-tatars}} Les guerres reprennent en 1827, lorsque l’[[Empire russe]] s'empare des régions arméniennes du nord de la Perse. Au {{s-|XIX}}, le territoire est partagé entre la [[Russie]] et l’Empire ottoman. D'importantes communautés arméniennes se développent autour d'[[Erevan]], mais aussi de [[Tbilissi]] et [[Bakou]]. En 1905-1906, de violents affrontements interethniques opposent les Arméniens aux [[Azéri]]s. ==== Arménie ottomane ==== [[Fichier:Sultan Hamid.jpg|vignette|redresse|Le sultan [[Abdülhamid II]] représenté en boucher.]] {{Article détaillé|Six vilayets|Histoire des Arméniens dans l'Empire ottoman|Massacres hamidiens}} Les Arméniens appartiennent à des [[Millet (Empire ottoman)|millets]] distincts (pour représenter les communautés arméniennes [[Église apostolique arménienne|apostolique]], [[Église catholique arménienne|catholique]] et [[Union des Églises évangéliques arméniennes du Proche-Orient|protestante]]) au sein de l'Empire ottoman, avec un degré d'autonomie en ce qui concerne les enjeux religieux et civils depuis la mise en place du système confessionnaliste instauré pendant l'ère réformiste des [[Tanzimat]]. Mais le peuple arménien se compte parmi les nombreux groupes ethnoreligieux qui aspirent à plus d'autonomie ou même à l'indépendance pour les territoires où ils représentent la majorité. La [[Constitution nationale arménienne]] est mise en place en 1863 et elle crée l'[[Assemblée nationale arménienne (1863)|Assemblée nationale arménienne]] comme corps législatif du millet apostolique arménien, majoritaire, composé de {{nobr|120 membres}} élus qui à leur tour élisent le [[Liste des patriarches arméniens de Constantinople|patriarche arménien de Constantinople]], détenant le pouvoir exécutif. À la fin du {{s-|XIX}}, sous le règne du sultan {{souverain2|Abdülhamid II}}, les Turcs se livrent aux [[Massacres hamidiens|premiers massacres]] contre le peuple arménien (1894-1896) vivant sur la partie du territoire qu’ils contrôlent, c'est-à-dire l’[[Anatolie|Asie Mineure]] orientale ou l'[[Arménie occidentale]]. Ces massacres font entre {{formatnum:80000}} et {{nombre|300000|morts}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Taner Akçam |langue originale=tu |titre=A shameful act |sous-titre=the Armenian genocide and the question of Turkish responsibility |passage=42 |lieu=New York |éditeur=Metropolitan Books |année=2006 |pages totales=483 |isbn=978-0-8050-7932-6 |isbn10=0-8050-7932-7 |bnf=41098328}}.</ref>. === Génocide arménien === [[Fichier:Armenian woman and her children from Geghi, 1899.jpg|redresse|vignette|Déportés arméniens.]] {{Article détaillé|Génocide arménien}} Le {{date-|24|avril|1915}}, le gouvernement [[Jeunes-Turcs]] de l’[[Empire ottoman]] décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle [[Turquie]] et organise déportations et massacres où périssent entre {{nombre|1200000|et=1500000|Arméniens}} ottomans<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Rick Gladstone |titre=The Armenian Genocide |url=https://www.nytimes.com/2021/04/23/world/europe/armenia-genocide-turkey-biden.html |site=[[The New York Times]]|date=23/04/2021 |consulté le=06/05/2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Q&A: Armenian genocide dispute |url=https://www.bbc.com/news/world-europe-16352745 |site=[[British Broadcasting Corporation|BBC]] |date= |consulté le=06/05/2021}}</ref>, perpétrant ainsi un [[Génocide arménien|génocide]] qui est souvent considéré comme le premier du {{s-|XX}}. L'[[Arménie occidentale]] est vidée de sa population arménienne natale. Ce génocide n'a jamais été reconnu en tant que tel par la Turquie, dont les lois condamnent ceux qui mentionnent un génocide des Arméniens<ref>{{Lien web |titre=Turkey: Freedom of expression/torture/prisoners of conscience - Amnesty International |url=https://web.archive.org/web/20090809020118/http://asiapacific.amnesty.org/library/Index/ENGEUR440162005?open&of=ENG-TUR |site=web.archive.org |date=2009-08-09 |consulté le=2022-02-19}}</ref>. Après l'effondrement de la Russie (1917) et de l'Empire ottoman (1918), les Arméniens parviennent à créer une [[république démocratique d'Arménie|république indépendante]], à l'existence éphémère (1918-1920). === Première république d'Arménie === {{Article détaillé| République démocratique d'Arménie}} La première république démocratique d'Arménie est née des convulsions qui agitent la Transcaucasie à la fin de la Première Guerre mondiale. L'effondrement de l'Empire russe en 1917 laisse un vide politique dans une région composée d'une mosaïque de groupes ethnico-religieux, qui peinent à s'entendre. Abandonnés par leurs voisins face à la menace turque, les Arméniens proclament la république d'Arménie. Après la défaite des Puissances centrales en 1918, les Arméniens fondent de grands espoirs sur la [[Conférence de la paix de Paris]] pour obtenir le rétablissement de la Grande-Arménie historique. Leurs attentes sont rapidement déçues. Abandonnée par les Puissances alliées, face à l'hostilité de ses voisins, la république d'Arménie mène pendant deux ans une existence précaire puis succombe à la collusion de la Turquie kémaliste et de la Russie bolchevique. === URSS === [[Fichier:Emblem of the Armenian SSR.svg|vignette|170px|Armoiries de la république socialiste soviétique d'Arménie.]] {{Article détaillé|République socialiste soviétique d'Arménie}} Battus par [[Mustafa Kemal Atatürk|Kemal Atatürk]], les Arméniens se résignent à accepter la protection des [[bolcheviks]] : le {{date-|29|novembre|1920}} naît la république soviétique d'Arménie, qui ne couvre qu'une petite partie du territoire historique de l'Arménie. Le [[traité de Sèvres]] promettait d'intégrer à la nouvelle Arménie indépendante plusieurs vilayets (provinces) d'[[Anatolie]] orientale. Mais le texte ne fut jamais ratifié. En [[1922]], elle est incluse dans la [[république socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie]], puis, à partir de [[1936]] — à l'issue de l'éclatement de la Transcaucasie —, elle devient une [[République socialiste soviétique d'Arménie|république socialiste soviétique]] à part entière. Dès lors et durant toute la période soviétique, des tensions sourdes et récurrentes vont opposer Arméniens et [[Azéris]] autour du destin de la région du [[Haut-Karabagh]]. En {{date-||décembre|1920}}, après la soviétisation de l'[[Azerbaïdjan]], les autorités de la [[République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan|RSS d'Azerbaïdjan]], nouvellement créée, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires litigieux, et reconnaissent officiellement le droit à l'autodétermination du peuple du Karabagh. Mais le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par [[Joseph Staline|Staline]], décide du rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. Pendant près de soixante-dix ans, le problème est « gelé ». Durant toute cette période, à intervalles réguliers, la grande majorité des Arméniens du Haut-Karabagh proteste pacifiquement contre les suites de cette décision et demande que soit discutée la possibilité d'une intégration du Haut-Karabagh au sein de l'Arménie. Puis, avec la [[glasnost]] et la [[perestroïka]], les tensions récurrentes entre les deux républiques soviétiques provoquées par la politique des nationalités et surtout par le découpage administratif prennent une tournure plus ouverte et se cristallisent autour de la question du Haut-Karabagh. Le {{date-|12|juin|1988}}, la région autonome du Haut-Karabagh se déclare en sécession. Trois jours plus tard, l'Azerbaïdjan réaffirme l'attachement du Haut-Karabagh à son territoire et des violences éclatent. === Indépendance === {{Article détaillé|Guerre du Haut-Karabagh}} L’Arménie accède à son indépendance définitive le {{date-|21 septembre 1991}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Levent |nom1=Gönenç |titre=Prospects for Constitutionalism in Post-Communist Countries |lieu=The Hague |éditeur=Martinus Nijhoff Publishers |date=2002-06-18 |pages totales=437 |isbn=978-90-411-1836-3 |isbn10=9041118365 |bnf=39069714 |présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=VVwC9J6EPSwC&pg=PA179&dq=Armenia+independence+in+September+1991 |consulté le=2018-01-22}}.</ref>. Suivant l'exemple de l'Azerbaïdjan (qui a déclaré son indépendance de l'URSS le 30 août 1991), la région autonome du Karabagh proclame sa propre indépendance le {{date-|2 septembre 1991}}, qui est confirmée par un [[Référendum de 1991 au Haut-Karabagh|référendum]] le {{date-|10 décembre}} suivant. Les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh pour y rétablir leur contrôle, ce qui entraîne le début du [[Guerre du Haut-Karabagh|conflit]]. Les Arméniens de la région s'organisent pour se défendre. Avec l'aide de l'Arménie, les combattants du Comité Karabakh chassent les Azéris. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font des dizaines de milliers de victimes de part et d'autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en {{date-|mai 1994}}, cette question n’est toujours pas réglée. Des [[Transfert de population|transferts de population]] ont eu lieu (retour en Arménie d'Arméniens vivant en Azerbaïdjan et vice-versa pour les Azéris vivant en Arménie) entre les deux pays qui tendent à devenir ethniquement plus homogènes. Le pays connaît depuis son indépendance un très fort mouvement migratoire, principalement dû au développement de la pauvreté. C'est ainsi qu'entre {{nombre|700000|et=1300000|Arméniens}} ont quitté leur pays depuis 1991<ref name=":0">{{Lien web|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/DESCAMPS/48479|titre=Etat de guerre permanent dans le Haut-Karabakh|site=[[Le Monde diplomatique]]|date=décembre 2012}} </ref>. Cependant, l’Arménie conserve des relations étroites avec la [[Russie]] car son soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui [[Crise frontalière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan de 2021-2022|ne cessent de la menacer]]. La [[102e base militaire russe|base militaire russe de Gyumri]] est toujours active et ce sont les troupes russes qui gardent le [[couloir de Latchin]] reliant l’Arménie et l'Artzakh. L’Arménie a déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l’[[Union économique eurasiatique]] qui se forme le {{date-|1|janvier|2015}}<ref name=":2" />. == Politique == [[Fichier:National Assembly of the RA.jpg|vignette|redresse|La façade principale de l'Assemblée nationale d'Arménie.]] {{Article détaillé|Politique en Arménie|Constitution arménienne de 1995}} L'Arménie dispose d'un régime parlementaire depuis 2018. Le premier président arménien fut [[Levon Ter-Petrossian]], qui avait pris les rênes du pays en 1991. En 1998, affaibli dans son pays après avoir souhaité renégocier le statut du [[Haut-Karabagh]], il est poussé à la démission avant d'être remplacé par [[Robert Kotcharian]]. [[Serge Sarkissian]], élu président en 2008 et réélu en 2013, fait voter à la fin de ses deux mandats une loi accordant plus de pouvoirs au Premier ministre, puis se fait nommer par le Parlement à ce poste, afin de contourner la clause constitutionnelle limitant à dix ans la durée des mandats de Président<ref>{{Lien web |titre=Arménie : une rencontre entre le premier ministre et le chef de la contestation tourne court |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/04/21/armenie-le-president-armen-sarkissian-rencontre-le-chef-de-la-contestation_5288786_3214.html |site=[[Le Monde#Le Monde.fr|lemonde.fr]] |date=20 avril 2018}}.</ref>. Il est brièvement nommé à ce poste sous la présidence d'[[Armen Sarkissian]] {{incise|homonyme sans lien familial}} en 2018, puis démissionne sous la pression de la rue et de la [[révolution arménienne de 2018|révolution de velours]] qui lui reproche d'être corrompu. Le chef de l'opposition [[Nikol Pachinian]] lui succède au poste de Premier ministre le {{date-|8 mai 2018}}<ref>{{Lien web |titre=Arménie: Nikol Pachinian, l'ancien journaliste devenu Premier ministre |url=http://www.rfi.fr/europe/20180508-armenie-nikol-pachinian-ancien-journaliste-devenu-premier-ministre |site=[[radio France internationale|rfi.fr]] |date=8 mai 2018}}.</ref>. * [[Président de la république d'Arménie|Président de la République]] : [[Vahagn Khatchatourian]] (depuis le 13 mars 2022) * [[Premier ministre d'Arménie|Premier ministre]] : [[Nikol Pachinian]] (depuis [[2018]]) * [[Assemblée nationale (Arménie)|Assemblée nationale]] : {{nobr|131 sièges}} * [[Élections législatives arméniennes de 2018|Élections législatives]] : {{date-|9 décembre 2018}} * {{Référence nécessaire|Effectifs militaires : {{formatnum:60000}}|date=novembre 2020}}{{quand}} * Budget de l'[[Forces armées arméniennes|armée]] : {{nobr|495 millions}} [[Dollar américain|USD]] en 2009<ref>{{Lien web |titre=Военный бюджет Армении на 2009-й год. {{!}} 28 {{!}} Сентябрь {{!}} 2008 {{!}} Газета {{!}} Миацум.Ру |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://miacum.am/gazeta/2008/09/28/military_budget#federation=archive.wikiwix.com |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2022-02-19}}</ref> === Politique étrangère === {{Article détaillé|Politique étrangère de l'Arménie}} [[Fichier:Встреча с Президентом Азербайджана Ильхамом Алиевым (слева) и Президентом Армении Сержем Саргсяном.jpeg|vignette|[[Serge Sarkissian]], [[Ilham Aliyev]] et [[Vladimir Poutine]], {{date-|10 août 2014}}.]]Les [[Relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan|relations avec l'Azerbaïdjan]] sont très conflictuelles en raison de la question du Haut-Karabagh. Il n'existe pas de relations diplomatiques officielles entre les deux États qui sont dans un [[Loi martiale|état de guerre]] depuis la fin de la [[guerre du Haut-Karabagh]] de 1988-1994, quand une trêve a été négociée par la [[Russie]] le {{date-|12|mai|1994}}. Les [[Relations entre l'Arménie et l'Iran|relations avec l'Iran]], qui s'étaient dégradées depuis l'installation d'un régime islamique à Téhéran, sont aujourd'hui redevenues meilleures et tendent même à se renforcer comme en témoigne la construction en {{date-|mai 2009}} d'un [[gazoduc]] reliant les deux pays<ref name="NDA003">{{Lien web |titre=« L’Arménie favorable à une solution par le dialogue dans le dossier iranien » |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=62146 |site=Nouvelles d'Arménie Magazine |date=25 juin 2010 |consulté le=27 juin 2010}}.</ref>. De plus, une coopération dans le domaine de l'énergie s'est installée entre ces deux pays, se manifestant par les projets de construction d'un [[oléoduc]] et d'une centrale hydro-électrique sur la rivière [[Araxe]]<ref name="NDA003" />. Dans les années 1990, l’[[Iran]] avait permis à l’Arménie de briser le blocus azéro-turc pour importer notamment du gaz et du pétrole<ref name=":0" />. Les [[Relations entre l'Arménie et la Turquie|relations avec la Turquie]] sont très conflictuelles, principalement en raison du [[Génocide arménien|génocide des Arméniens de 1915]] et sa négation par la Turquie mais aussi à cause du dossier karabaghtsi, au point que la frontière entre l'Arménie et la Turquie est officiellement fermée. Les [[Relations entre l'Arménie et le Pakistan|relations entre le Pakistan et l'Arménie]] sont suspendues ; le Pakistan est le seul pays membre de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] à ne pas reconnaître l'Arménie en tant qu'État. [[Fichier:Karabakh ethnic map.png|vignette|Carte ethnique de l'Arménie, du [[Haut-Karabagh]] et des régions voisines jusqu'en 2020. Après 2020, à la suite de la [[Guerre de 2020 au Haut-Karabagh|défaite de l'Artsakh]], il ne reste de peuplement arménien en Azerbaïdjan, qu'autour de [[Stepanakert]].]] Depuis son indépendance en 1991, l’Arménie a toujours gardé des [[Relations entre l'Arménie et la Russie|relations étroites avec la Russie]] dont le soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui [[Crise frontalière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan de 2021-2022|ne cessent de la menacer]]. Elle accueille d’ailleurs une [[102e base militaire russe|base militaire russe à Gyumri]] et ce sont les troupes russes qui gardent le [[couloir de Latchin|corridor de Latchine]] reliant l’Arménie et l'[[République du Haut-Karabagh|Artsakh]]. L’Arménie déclare le {{date-|3 septembre 2013}} qu'elle rejoint l’[[Union économique eurasiatique]] qui se forme le {{date-|1|janvier|2015}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |auteur=Piotr Smolar |titre=Course à l'armement autour du Haut-Karabakh |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/15/course-a-l-armement-autour-du-haut-karabakh_3496094_3214.html |site=[[Le Monde]] |année=15 octobre 2013 |consulté le=22 octobre 2013}}.</ref>. Cependant, la politique étrangère de l’Arménie se transforme aussi graduellement vers la recherche d’un soutien plus fort de l’[[Occident]]. L’Arménie a ainsi exprimé le désir de [[Relations entre l'Arménie et l'Union européenne|s’intégrer dans les institutions européennes]]. Depuis 1999 est en vigueur un [[accord de partenariat et de coopération]]. En 2018 un accord de partenariat global et renforcé entre en vigueur<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Secrétariat général du Conseil européen |titre=Relations de l'UE avec l'Arménie |url=https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/eastern-partnership/armenia/ |site=consilium.europa.eu |date=3 mars 2024 |consulté le=17 avril 2024}}</ref>. En mars 2024 l'Arménie évoque à plusieurs reprises son souhait de devenir officiellement candidate à l'entrée dans l'UE<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Vassili Donn |titre=L'Arménie fait un premier pas vers une demande d’adhésion à l'Union européenne |url=https://www.lefigaro.fr/international/l-armenie-fait-un-premier-pas-vers-une-demande-d-adhesion-a-l-union-europeenne-20240313 |site=Le Figaro |date=2024-03-13 |consulté le=2024-04-17}}</ref>. Elle a adhéré au programme de Partenariat pour la paix de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] et aussi adhéré au [[Conseil de l'Europe|Conseil de l’Europe]] ({{42e|pays}} membre). Elle a envoyé une section de soldats de la paix au [[Kosovo]] sous commandement des forces grecques de la [[Force pour le Kosovo|KFOR]]. Ainsi, l’Arménie cherche à équilibrer ses relations avec la Russie et avec l’OTAN. L'absence de soutien de la Russie lors des guerres de 2020 et 2023 au Haut-Karabagh, malgré l'appartenance à l'OTSC, pousse l'Arménie à s'éloigner un peu plus de celle-ci. En février 2024, l'Arménie devient officiellement membre de la [[Cour pénale internationale]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Taline OUNDJIAN |titre=L'Arménie rejoint officiellement la Cour pénale internationale |url=https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20240201-arm%C3%A9nie-rejoint-cour-p%C3%A9nale-internationale-cpi-russie-pachinyan-poutine |site=France 24 |date=2024-02-01 |consulté le=2024-04-17}}</ref> alors que dans le même temps elle annonce suspendre ''de facto'' sa participation à l'OTSC<ref name=":3">{{Article|langue=en|auteur1=Le Monde with AFP|titre=Russian peacekeepers withdraw from Nagorno-Karabakh|périodique=Le Monde.fr|date=2024-04-17|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/en/international/article/2024/04/17/russian-peacekeepers-withdraw-from-nagorno-karabakh_6668703_4.html|consulté le=2024-04-17}}</ref>. Les [[États-Unis]], avec leur diaspora arménienne, apportent une sérieuse contribution à la reconstruction de l’économie arménienne qui a récemment vu son [[Produit intérieur brut|PIB]] progresser de façon impressionnante. L’Arménie est en outre assez proche de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]], dont elle dépend économiquement pour le transit et l'importation des biens de première nécessité. Afin de ne pas mettre en péril cette relation indispensable face au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan depuis des années, Erevan est resté très prudent et a évité toute déclaration intempestive sur les velléités d'indépendance qui se sont matérialisées durant l'été 2008 au sein de la Géorgie en marge de la [[Deuxième guerre d'Ossétie du Sud|guerre d'Ossétie du Sud de 2008]]. Sur la question de l'indépendance de l'[[Ossétie du Sud-Alanie|Ossétie du Sud]] et de l'[[Abkhazie]], l'Arménie s'est donc quelque peu distancée de son protecteur principal, la fédération de Russie — sans pour autant rejoindre le chœur des condamnations occidentales sur l'attitude de Moscou durant la crise. Elle est aussi un membre permanent de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>« L’Arménie devient membre permanent de la Francophonie » dans ''Les Nouvelles d'Arménie'', 20 octobre 2008 {{Lire en ligne |lien=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=45762 |consulté le=20 octobre 2008}}.</ref>. L'Association des communautés d'Arménie et la ville d'Erevan font partie de l'[[Association internationale des maires francophones]]<ref>{{Lien web |titre=Liste des membres |url=http://aimf.asso.fr/default.asp?id=40 |site=[[Association internationale des maires francophones]] |consulté le=28 mars 2012|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Enfin, la région de [[Lorri]] est membre de l'Association internationale des régions francophones<ref>{{Lien web |titre=146 collectivités adhérentes |url=http://www.regions-francophones.com/telechargements/collectivites-adh.pdf |site=regions-francophones.com |consulté le=2 avril 2012}}.</ref>. === Forces armées arméniennes === {{Article détaillé|Forces armées arméniennes}} [[Fichier:Militaires arméniens.png|vignette|Convoi de militaires arméniens faisant route vers le [[Haut-Karabagh]].]] Les [[Forces armées arméniennes]] représentent l'[[Armée arménienne|armée de terre]] et d'[[Force aérienne arménienne|air]], la [[Défense aérienne arménienne|défense aérienne]] et la [[Garde frontalière arménienne|garde frontalière]] de l'Arménie. L'Arménie n'a pas de [[marine de guerre|marine militaire]] parce qu'elle est un [[pays sans littoral|pays sans accès à la mer]]. Le [[commandant en chef]] est le [[président de la république d'Arménie|président de l'Arménie]], actuellement [[Armen Sarkissian]]. Le ministre de la Défense, actuellement [[Suren Papikyan]], est chargé de la direction politique. L'Arménie a institué la fonction de ministre de la Défense le {{date-|28|janvier|1992}}. Depuis 1992, l'Arménie est membre de l'[[Organisation du traité de sécurité collective]] (OTSC), avant d'en suspendre sa participation début 2024<ref name=":3" />. Avant 2010, les gardes frontaliers surveillaient la frontière de l'Arménie avec la Géorgie et l'[[Azerbaïdjan]], les forces armées russes patrouillaient les frontières avec la Turquie et l'Iran. Mais depuis le récent accord de coopération militaire signé en {{date-|août 2010}}, les troupes russes patrouillent et protègent toutes les frontières de l'Arménie<ref>{{Lien web |auteur=Krikor Amirzayan/armenews |titre=La Russie s’engage à assurer la sécurité des frontières de l’Arménie pour un demi-siècle |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=63429 |site=armenews.com/ |date=21 |mois=août |année=2010 |consulté le=21 août 2010 |extrait=le président russe Dimitri Medvedev a étendu le champ d’action de l’armée russe à toutes les frontières de l’Arménie…y compris l’Azerbaïdjan}}.</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Arménie}} * Superficie : {{unité|29800|km|2}} * Densité : {{unité|111|hab./km|2}} * Frontières terrestres : {{Unité|1254|km}} ([[Azerbaïdjan]] {{Unité|566|km}} ; [[Turquie]] {{Unité|268|km}} ; [[enclave et exclave|exclave]] azérie du [[Nakhitchevan]] {{Unité|221|km}} ; [[Géorgie (pays)|Géorgie]] {{Unité|164|km}} ; [[Iran]] {{Unité|35|km}}) * Littoral : {{Unité|0|km}} * Altitudes extrêmes : mini : {{unité|400|m}} ; maxi : {{unité|4095|m}} === Contexte géopolitique === L'Arménie, située à la limite de l'[[Europe]] et de l'[[Asie]], dans le [[Petit Caucase]]<ref>{{Lien web |auteur=Encyclopédie Larousse en ligne |titre=République d'Arménie |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Arm%C3%A9nie/106142 |site=[[Éditions Larousse|larousse.fr]] |consulté le=2018-03-22}}.</ref>, est l'un des pays les plus [[enclavement (territoire)|enclavés]] au monde, en partie pour des raisons naturelles (aucune façade maritime, relief très montagneux et vallées encaissées), mais aussi pour des raisons de manque d'infrastructures modernes de transports (routes et voies ferrées datant de l'époque soviétique), et surtout pour des raisons géopolitiques. En fait, le pays a longtemps souffert d'être en marge de l'[[empire soviétique]], limitrophe d'un tronçon du [[rideau de fer]] (frontière soviéto-[[Turquie|turque]]) ; désormais indépendante, l'Arménie est en conflit et n'entretient pas de relations diplomatiques avec deux de ses voisins, la Turquie et l'[[Azerbaïdjan]] (et son [[Enclave et exclave|exclave]] du [[Nakhitchevan]]) qui lui imposent un blocus économique (frontières totalement fermées). La frontière avec la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] n'est qu'à demi-ouverte : seul un poste frontalier est ouvert dans le nord du pays (liaisons routière et ferroviaire), les autres routes permettant de franchir la [[frontière entre l'Arménie et la Géorgie|frontière arméno-géorgienne]] étant actuellement fermées par les Géorgiens en raison des volontés autonomistes de la minorité arménienne vivant en [[Samtskhé-Djavakhétie]] ([[Djavakhétie|Djavakhk]]), dans la partie sud de la Géorgie. Sur les {{unité|1000|kilomètres}} de frontière que compte le pays, 834 sont fermés. La [[Frontière entre l'Arménie et l'Iran|frontière]] avec l'[[Iran]] ({{unité|35|km}}) reste, elle, ouverte. Paradoxalement compte tenu du contexte politique actuel, c'est avec l'Iran que l'Arménie entretient actuellement les relations de voisinage les plus courtoises et les échanges économiques les plus importants. L'alliance russe est précieuse pour l'Arménie, mais la [[Russie]] actuelle n'a aucune frontière commune avec l'Arménie. L'[[aéroport international Zvartnots|aéroport d'Erevan]] est vital pour le pays, car c'est le seul moyen d'accès aisé reliant l'Arménie au reste du monde. === Géographie physique === [[Fichier:Satellite image of Armenia in May 2003.jpg|vignette|Photo satellite d'Arménie.]] ==== Topologie ==== La [[topologie]] de l'Arménie n'est pas des plus simples, puisque son territoire n'est pas [[Connexité (mathématiques)|connexe]] — en raison de l'[[enclave et exclave|enclave]] arménienne d'[[Artsvashen]], en [[Azerbaïdjan]] — et que sa composante connexe principale n’est pas [[Connexité simple|simplement connexe]] — en raison des enclaves azerbaïdjanaises de [[Karki (Azerbaïdjan)|Karki]], [[Aşağı Əskipara]], [[Yukhari Askipara]] et [[Barkhudarli]]. L'Arménie sépare aussi le [[Nakhitchevan]] du reste de l'[[Azerbaïdjan]]. ==== Géomorphologie ==== [[Fichier:Kohrvirab.jpg|vignette|Vue de l'Ararat avec le monastère de [[Khor Virap]].]] L'Arménie est constituée de [[Haut-plateau arménien|plateaux]] et de chaînes montagneuses très élevées, dénommées globalement [[Petit Caucase]]. Près de 90 % du territoire se situe à plus de mille mètres d'[[altitude]]. Enclavée dans les hauteurs du [[Caucase]], entre la [[mer Noire]] et la [[mer Caspienne]], l'Arménie se situe en [[Eurasie]], aux limites de l'Europe et de l'Asie. Son point culminant historique était le [[mont Ararat]] et ses {{unité|5160|mètres}} jusqu'en 1915. Depuis, le mont Ararat se trouve en Turquie, mais reste le symbole de l'Arménie, et le point culminant actuel est le [[Aragats|mont Aragats]] et ses {{unité|4095|mètres}} avec sa végétation de type [[toundra]] et quelques [[névé]]s sommitaux. La chaîne de [[Gegham]], dont le point culminant est le [[Ajdahak (volcan)|mont Ajdahak]], haut de {{unité|3597 mètres}}, est en position centrale dans le pays, séparant la [[plaine de l'Ararat]] du [[lac Sevan]]. De nombreux volcans éteints parsèment le pays, hérissé aussi de nombreux chaînons montagneux dont les sommets sont à plus de {{unité|3000|mètres}} d'altitude, entaillés de vallées profondes, très encaissées. Les cols sont souvent élevés tels le [[col de Sélim]] ({{unité|2410|mètres}}), le [[col de Vorotan]] ({{unité|2344|mètres}}), le [[Sisian|col de Sisian]] ({{unité|2346|mètres}}) ou le col de Tastun ({{unité|2483|mètres}}). Ceci contribue à rendre la circulation difficile et accentue l'isolement des différentes régions. Le paysage arménien se caractérise également par ses [[lac]]s et notamment le lac Sevan, un grand lac à écoulement [[endoréisme|endoréique]] de {{unité|1400|km|2}} perché à {{unité|1900|mètres}} d'altitude à {{Unité|60|km}} à l'est d'[[Erevan]], la capitale. Le lac Sevan est le deuxième symbole de l'Arménie après le mont Ararat. [[Fichier:Sevan Armenia Севан Армения.jpeg|vignette|Complexe touristique au bord du [[lac Sevan]].]] La seule plaine notable est la plaine de l'Ararat, au sud et à l'ouest d'Erevan, au nord du mont Ararat, où se concentre l'essentiel de la production agricole. Elle coïncide avec la partie nord amont du bassin de l'[[Araxe]], dont le bassin couvre les trois-quarts du pays et qui est donc le fleuve arménien par excellence même s'il est frontalier avec la Turquie et poursuit ensuite son cours au Nakhitchevan et en Azerbaïdjan avant de se jeter dans la mer Caspienne. Le tiers nord du pays fait partie du bassin hydrographique de la [[Koura (fleuve)|Koura]], fleuve qui coule en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] pour sa partie amont et qui se jette aussi dans la mer Caspienne après avoir traversé le nord de l'[[Azerbaïdjan]]. ==== Risques naturels ==== {{Article détaillé|Séisme de 1988 en Arménie}} L'Arménie est située au cœur d'une zone qui connaît une grande activité sismique. La région est en effet soumise à la pression, forte et constante, de la [[Arabie|péninsule Arabique]], [[plaque tectonique]] jadis détachée du continent africain et qui continue de « pousser » vers le nord-est, se heurtant à la plaque eurasiatique. Le dernier grand [[séisme]] a fait entre vingt-cinq mille et trente mille morts le {{date-|7|décembre|1988}}, détruisant particulièrement les villes de [[Spitak]] et [[Gyumri|Leninakan]], actuellement rebaptisée [[Gyumri]]. La [[subduction]] et la [[collision continentale|collision]] à l’œuvre depuis des millions d'années sont à l'origine d'un [[volcanisme]] étendu dans l'espace et le temps. Plus de {{nobr|500 [[volcan]]s}} du [[Quaternaire]] ont été [[cartographie|cartographiés]] ; la plupart sont des [[volcan monogénique|volcans monogéniques]] mais plusieurs sont des [[stratovolcan]]s, dont l'[[Aragats]]. Plusieurs éruptions préhistoriques et historiques ont été documentées, mettant en évidence le potentiel d'une activité volcanique future dans la région<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Ralf Halama |auteur2=Khachatur Meliksetian |auteur3=Ivan P. Savov |auteur4=Patrick J. Sugden |auteur5=Krzysztof Sokół |titre=Pinched between the plates: Armenia's voluminous record of volcanic activity |périodique={{lien|Geology Today}} |volume=36 |numéro=3 |date=1 mai 2020 |doi=10.1111/gto.12309 |pages=101-108}}.</ref>. [[Fichier:424 Le réservoir de Spandarian.JPG|vignette|Le [[Réservoir Spandaryan|réservoir de Spandarian]].]] La [[végétation]] est rare et encore limitée par la [[déforestation]]. Les besoins en eau potable sont difficilement satisfaits, malgré la création de [[lac de barrage|lacs de retenue]] : les principaux sont le [[Réservoir Spandaryan|réservoir de Spandarian]] sur le [[Vorotan (rivière)|Vorotan]] et le réservoir d'[[Akhourian]], à la frontière arméno-turque, sur la rivière du même nom qui est un affluent de l'[[Araxe]]. Les prélèvements excessifs d'eau dans le [[lac Sevan]] à l'époque soviétique ont entraîné une baisse de dix-huit mètres du niveau du lac (selon un phénomène d'assèchement progressif analogue à celui de la [[mer d'Aral]]). La volonté de restauration partielle du niveau antérieur de l'eau du lac est devenue un symbole de l'Arménie redevenue indépendante, même si cette politique suscite des polémiques et des difficultés (ennoiement des infrastructures touristiques construites à l'époque soviétique en fonction du niveau du lac à cette époque ainsi que de tronçons de la route longeant le lac, difficulté pour trouver d'autres sources d'approvisionnement en eau). Le niveau est déjà relevé de trois mètres, un quatrième est prévu. ==== Climat ==== {{Article détaillé|Climat de l'Arménie}} Le [[climat]], [[Climat continental|continental]] sur la majeure partie du territoire, devient rapidement [[Climat montagnard|montagnard]] avec l'altitude. Les [[hiver]]s sont froids (particulièrement sur les hauts plateaux où il peut faire jusqu'à {{tmp|-40|°C}}) et parfois assez neigeux (surtout en altitude). Les étés sont chauds et ensoleillés, souvent ponctués de violents orages. Tandis que le [[climat d'Erevan]], aux alentours de {{unité|1000|mètres}} d'altitude, est quasi-continental (les étés y sont bien plus secs que dans un climat continental classique), [[Gyumri]], deuxième ville du pays perchée à plus de {{unité|1500|mètres}}, vit des étés relativement doux et des hivers longs, très rigoureux et neigeux, typiques du climat montagnard. {{Climat |titre=Températures et précipitations moyennes à Erevan |source={{langue|en|BBC Weather}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Yerevan, Armenia |url=http://www.bbc.co.uk/weather/world/city_guides/results.shtml?tt=TT004530 |site=BBC Weather |consulté le=10 février 2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> |tmax-jan=-2 |tmax-fev=1 |tmax-mar=10 |tmax-avr=19 |tmax-mai=24 |tmax-jui=31 |tmax-jul=34 |tmax-aou=33 |tmax-sep=28 |tmax-oct=21 |tmax-nov=10 |tmax-dec=3 |tmax-ann=17.7 |tmin-jan=-9 |tmin-fev=-8 |tmin-mar=-1 |tmin-avr=6 |tmin-mai=10 |tmin-jui=14 |tmin-jul=17 |tmin-aou=18 |tmin-sep=13 |tmin-oct=7 |tmin-nov=1 |tmin-dec=-3 |tmin-ann=5.4 |prec-jan=23 |prec-fev=25 |prec-mar=28 |prec-avr=48 |prec-mai=53 |prec-jui=23 |prec-jul=15 |prec-aou=8 |prec-sep=13 |prec-oct=23 |prec-nov=31 |prec-dec=28 |prec-ann=318 }} ==== Végétation naturelle ==== Un net contraste existe entre la moitié nord du pays, boisée et la moitié sud, [[steppe|steppique]], la limite entre les deux zones de végétation étant particulièrement nette et passant approximativement par la ligne de crête formant l'épine dorsale du pays et passant par le [[Aragats|mont Aragats]], le [[Ajdahak (volcan)|mont Ajdahak]] ({{unité|3597|mètres}}, situé au centre du pays et dominant le lac Sevan) et le [[col de Vorotan]] où le contraste entre les deux versants est particulièrement net. === Géographie humaine === ==== Régions ==== {{Article détaillé|Régions de l'Arménie}} {{Arménie divisions administratives|0.7|float=right}} {|class="wikitable sortable" |+11 régions d'Arménie (''marzer'', singulier - ''marz'') ! class="unsortable" scope=col| ''Marz'' ! scope=col| Population<ref>[http://www.armstat.am/file/doc/99486108.pdf] Recensement de 2011</ref> ! scope=col| Population (%) ! scope=col| Superficie (km{{2}}) ! scope=col| Superficie (%) ! scope=col| Densité |- | [[Aragatsotn]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Aragatsotn Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_34.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:132925}} || align="right"| 4,4 || align="right"| {{formatnum:2753}} || align="right"| 9,3 || align="right"| 48 |- | [[Ararat (marz)|Ararat]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Ararat Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_35.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:260367}} || align="right"| 8,6 || align="right"| {{formatnum:2096}} || align="right"| 7,0 || align="right"| 124 |- | [[Armavir (marz)|Armavir]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Armavir Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_36.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:265770}} || align="right"| 8,8 || align="right"| {{formatnum:1242}} || align="right"| 4,2 || align="right"| 214 |- | [[Gegharkunik]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Gegharkunik Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_37.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:235075}} || align="right"| 7,8 || align="right"| {{formatnum:5348}} || align="right"| 18,0 || align="right"| 44 |- | [[Kotayk]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Kotayk Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_39.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:254397}} || align="right"| 8,4 || align="right"| {{formatnum:2089}} || align="right"| 7,0 || align="right"| 122 |- | [[Lorri]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Lori Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_38.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:235537}} || align="right"| 7,8 || align="right"| {{formatnum:3789}} || align="right"| 12,7 || align="right"| 62 |- | [[Shirak]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Shirak Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_40.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:251941}} || align="right"| 8,3 || align="right"| {{formatnum:2681}} || align="right"| 9,0 || align="right"| 94 |- | [[Syunik]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Syunik Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_41.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:141771}} || align="right"| 4,7 || align="right"| {{formatnum:4506}} || align="right"| 15,1 || align="right"| 31 |- | [[Tavush]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Tavush Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_43.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:128609}} || align="right"| 4,3 || align="right"| {{formatnum:2704}} || align="right"| 9,1 || align="right"| 48 |- | [[Vayots Dzor]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« RA Vayots Dzor Marz » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_42.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:52324}} || align="right"| 1,7 || align="right"| {{formatnum:2308}} || align="right"| 7,8 || align="right"| 23 |- | [[Erevan]]<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2009'', {{Lien web |titre=« Yerevan RA Capital » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_33.pdf |date=2009 |consulté le=11 février 2010}}.</ref> || align="right"| {{formatnum:1060138}} || align="right"| 35,1 || align="right"| 227 || align="right"| 0,8 || align="right"| {{formatnum:4670}} |} == Démographie == [[Fichier:ArmenianDiaspora.png|vignette|Carte de la diaspora arménienne.]] {{Article détaillé|Démographie de l'Arménie|Diaspora arménienne}} [[Fichier:Ցույց Մաշտոցի պողոտայում.jpg|vignette|Arméniens lors d'une manifestation en 2015.]] [[Fichier:Mount Ararat and the Yerevan skyline.jpg|vignette|[[Erevan]], sur fond d'Ararat.]] La population est officiellement estimée à {{unité|2998600|habitants}} en janvier 2016<ref>http://www.armstat.am/file/article/nasel_01.01.2016.pdf</ref>. Après de nombreuses années de diminution, la population arménienne s'est stabilisée. D'après les chiffres publiés début [[2008]], elle recommence à augmenter. Les autorités arméniennes se félicitent de voir enfin s’inverser en faveur des immigrants la balance migratoire arménienne, après de longues années d’émigration qui, surtout dans la décennie qui a suivi l’indépendance, ont provoqué une réduction démographique conséquente. Au {{date-|1|janvier|2009}}, l'Arménie comptait {{unité|3238000|habitants}}, dont {{formatnum:1164600}} vivent à la campagne et {{formatnum:2073400}} en ville ({{formatnum:1111300}} rien qu'à Erevan<ref>{{en}} ArmStat, ''Marzes of the Republic of Armenia in figures, 2004-2008'', {{Lien web |titre=« Population of the Republic of Armenia » |url=http://www.armstat.am/file/article/marz_09_8.pdf |date=2009 |consulté le=9 février 2010}}.</ref>)<ref name="Armstat">{{en}} ArmStat, ''Statistical Yearbook of Armenia'', {{Lien web |titre=« Population » |url=http://www.armstat.am/file/doc/99458058.pdf |date=2009 |consulté le=9 février 2010}}.</ref>. Cependant, après ce bref sursaut démographique, la population a recommencé à diminuer, provoqué par une diminution de la natalité et une hausse de la mortalité dues au vieillissement de la population. Depuis 1831, l'évolution démographique a été la suivante : {{Démographie | titre = | charte = commune | colonnes = 6 | largeur-tableau = 50% | notes-fond = #F5F5F5 | style-notes=gauche | notes = <sup>2</sup> Source: [http://demoscope.ru/weekly/ssp/sng_nac_39.php]. <sup>3</sup> Source: [http://demoscope.ru/weekly/ssp/sng_nac_59.php]. <sup>4</sup> Source: [http://demoscope.ru/weekly/ssp/sng_nac_70.php]. <sup>5</sup> Source: [http://demoscope.ru/weekly/ssp/sng_nac_79.php]. <sup>6</sup> Source: [http://demoscope.ru/weekly/ssp/sng_nac_89.php]. <sup>7</sup> Source: [http://docs.armstat.am/census/pdfs/51.pdf]. <sup>8</sup> Source: [http://armstat.am/file/article/sv_03_13a_520.pdf]. </small> |1831 = 161747 |1873 = 496140 |1886 = 635833 |1897 = 797853 |1904 = 877322 |1914 = 1014255 |1916 = 993782 |1919 = 961677 |1920 = 720000 |1922 = 782052 |1926 = 878929 |1931 = 1050633 |1939 = 1282338 |1959 = 1763048 |1970 = 2491873 |1979 = 3037259 |1989 = 3304776 |2001 = 3213011 |2011 = 3018854 |2022 = 2928914 }} {| role="presentation" class="wikitable mw-collapsible mw-collapsed" align="center" |'''Histogramme de l'évolution démographique''' |- | {{Histogramme2|bg=rgb(240, 255, 240)|margin-left=auto|margin-right=auto|border=1px solid blue |ncol=1|valeurmax=4000000 |légende=Histogramme |1831|161747 |1873|496140 |1886|635833 |1897|797853 |1904|877322 |1914|1014255 |1916|993782 |1919|961677 |1920|720000 |1922|782052 |1926|878929 |1931|1050633 |1939|1282338 |1959|1763048 |1970|2491873 |1979|3037259 |1989|3304776 |2001|3213011 |2011|3018854 |2022|2928914 }} |} Quelques chiffres<ref name="cia" /> : * Âges ''(2009)'' : **{{unité|0-14|ans}} : 18,6 % ({{unité|319100|hommes}}, {{unité|282100|femmes}})<ref name="Armstat" /> ** {{unité|15-64|ans}} : 71 % ({{unité|1115500|hommes}}, {{unité|1183200|femmes}})<ref name="Armstat" /> ** + {{nobr|65 ans}} : 10,4 % ({{unité|133700|hommes}}, {{unité|204400|femmes}})<ref name="Armstat" /> * [[Espérance de vie humaine|Espérance de vie]] totale : {{unité|73,8|ans}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> ** Espérance de vie des hommes : {{unité|70,4|ans}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> ** Espérance de vie des femmes : {{unité|76,9|ans}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * Taux de variation de la population : {{unité|4.2|‰}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * [[Taux de natalité]] : {{unité|12.7|‰}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * [[Taux de mortalité]] : {{unité|8.5|‰}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * [[Mortalité infantile|Taux de mortalité infantile]] totale : {{unité|10.8|‰}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * [[Taux de fécondité]] : {{nombre|1,36|enfant}}/femme ''(est. 2009)'' * Taux de migration : - {{unité|1.8|‰}} ''(est. 2009)''<ref name="Armstat" /> * Taux d'[[illettrisme]] total ''(est. 2014)'' : 0,1 % ** Taux d'illettrisme des hommes ''(est. 2014)'' : 0,1 % ** Taux d'illettrisme des femmes ''(est. 2014)'' : 0,1 % Peu peuplée, l'Arménie jouit du soutien d'une très importante [[diaspora arménienne]] à travers le monde : en [[Russie|fédération de Russie]] ({{nombre|1,5|million}}), au Canada et aux États-Unis ({{nombre|1,2|million}}), en [[Syrie]] et au [[Liban]] ({{formatnum:900000}}) — dont {{formatnum:235000}} au Liban, 4 % de la population libanaise où ils constituent deux des dix-huit communautés officielles — dans l'[[Union européenne]] (surtout en [[France]]) ({{formatnum:700000}}) et en Amérique latine ({{formatnum:200000}}). === Langues === {{Article détaillé|Langues en Arménie}} ==== Arménien ==== L'[[arménien]] est la langue officielle du pays. ==== Russe ==== Le [[russe]] est une langue ayant une présence importante en Arménie<ref name="Page Views Per Country Breakdown Huge juin 2014">{{Lien web |langue=en |titre=Wikimedia Traffic Analysis Report - Wikipedia Page Views Per Country - Breakdown |url=http://stats.wikimedia.org/archive/squid_reports/2014-06/SquidReportPageViewsPerCountryBreakdownHuge.htm#Armenia |site=stats.wikimedia.org}}.</ref>. ==== Anglais ==== L'[[anglais]] est une langue ayant une présence importante en Arménie<ref name="Page Views Per Country Breakdown Huge juin 2014" />. ==== Français ==== Le [[français]] est une langue ayant une certaine présence en Arménie<ref name="Page Views Per Country Breakdown Huge juin 2014" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Wikimedia Traffic Analysis Report - Wikipedia Page Edits Per Country - Breakdown |url=https://stats.wikimedia.org/wikimedia/squids/SquidReportPageEditsPerCountryBreakdown.htm#Armenia |site=stats.wikimedia.org}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Wikimedia Traffic Analysis Report - Wikipedia Page Views Per Country - Trends |url=https://stats.wikimedia.org/wikimedia/squids/SquidReportPageViewsPerCountryTrends.htm#Armenia |site=stats.wikimedia.org}}.</ref>. En 2010, on estimait le nombre de francophones à {{formatnum:20000}} (0,6 % de la population totale arménienne) et le nombre de francophones partiels à {{formatnum:180000}} (6 % de la population totale arménienne)<ref name="pacte">http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Pacte_armenie.pdf</ref>. En 2010, 25,4 % des élèves du primaire, 9,6 % des élèves du secondaire et 16,5 % des étudiants apprenaient le français comme deuxième ou troisième langue<ref name="pacte" />. À ce sujet il est pertinent de noter la présence d'une université francophone en Arménie, ''l'[[Université française en Arménie|Université française en Arménie (UFAR)]]'', qui forme des cadres arméniens dans le secteur de la finance, de la gestion, du droit et de la mercatique. Associé avec l’Université Jean Moulin Lyon 3, elle représente l’unique université française en Arménie<ref>{{Lien web |nom=Administrator |titre=Mot du recteur |url=http://ufar.am/U/index.php?option=com_content&view=article&id=936&Itemid=100054&lang=fr |site=ufar.am |consulté le=2016-10-10}}.</ref>. De plus il est aussi important de noter l’existence d'un site web, ''Le courrier d’Erevan'', sur l'information francophone en Arménie<ref>{{Lien web |titre=Le Courrier d'Erevan |url=https://www.courrier.am/ |site=Le Courrier d'Erevan |consulté le=2020-11-03}}.</ref>. Enfin, l'Arménie est membre de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>{{Lien web |titre=80 États et gouvernements - Organisation internationale de la Francophonie |url=http://www.francophonie.org/-80-Etats-et-gouvernements-.html |site=francophonie.org |consulté le=2016-10-10}}.</ref>. === Religions === [[Fichier:Church service, Yerevan (5211267961).jpg|vignette|Église Saint-Sarkis à Erevan]]{{Article détaillé|Religion en Arménie|Église apostolique arménienne}} Le [[royaume d'Arménie]] est le premier État à reconnaître puis adopter le christianisme comme religion officielle sous le roi {{souverain2|Tiridate IV d'Arménie}} ([[298]]-[[330]]) lorsque ce dernier, une partie de sa famille et quelques membres du palais sont convertis, en [[301]] selon la tradition, par saint Grégoire l'Illuminateur. Cependant, il reste une controverse quant à la date exacte du baptême de la famille royale. Les deux études les plus sérieuses proposaient d'une part 314 (P. Anean, 1961) et d'autre part 294 (B. Mc Dermot, 1970), jusqu’à la publication de travaux plus récents affirmant que la conversion eut lieu entre 305 (R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005) et 311<ref>Aram Mardirossian - [http://www.acam-france.org/bibliographie/auteur.php?cle=mardirossian-aram Le Livre des Canons arméniens (Kanonagirk' Hayoc) - Église, Droit et Société en Arménie du {{sp-|IV|au|VIII}}], 2004</ref> et non sous l'influence romaine, affaiblie en Orient à cette époque<ref>R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005</ref>. Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 98,5 % des habitants d'Arménie sont [[chrétien]]s, principalement [[Église apostolique arménienne|apostoliques]] (86,7 %), et dans une moindre mesure [[Catholicisme|catholiques]] (8,7 %) et [[Protestantisme|protestants]] (2,2 %) et alors que 1,3 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 0,2 % pratique une autre religion<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Bahamas |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/honduras#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010&region_name=All%20Countries&restrictions_year=2016 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2018-02-23}}.</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Arménie}} === Agriculture === {{Article détaillé|Agriculture en Arménie}} [[Fichier:496 Deux ânes chargés près du monastère de Tatév.JPG|vignette|Une agriculture qui reste souvent très traditionnelle.]] [[Fichier:450 Ferme versant sud du col du Vorotan.JPG|vignette|gauche|Ferme située au pied du versant sud du [[col de Vorotan]].]] [[Fichier:Mother Armenia Monument.JPG|vignette|[[Mère Arménie]]]] L'altitude (90 % du pays sont à plus de {{unité|1000|mètres}}), la fréquence et l'importance des pentes, le climat sec l'été et froid l'hiver handicapent lourdement la vie agricole, essentiellement pastorale (bovins, ovins) dans la majeure partie du pays. Toutefois la richesse des sols d'origine volcanique est un atout pour l'agriculture arménienne. La vie agricole se concentre essentiellement dans la [[plaine de l'Ararat]], qui coïncide avec une partie du bassin de l'[[Araxe]]. Elle est devenue grâce à l'irrigation le grenier à blé du pays et assure l'essentiel des productions agricoles. Des vignobles et des vergers se sont développés dans sa partie orientale. Quelques fonds de vallée (celui du [[Debed]] surtout) et quelques bas-plateaux abritent aussi une vie agricole. Au début des années 2020, plus du tiers des terres agricoles sont laissées en friche, et le pays en est réduit à vendre son sous-sol minier aux Russes les plus offrants<ref name=":0" />. === Industrie === [[Fichier:Usine abandonnee.jpg|vignette|Usine chimique dans la région de Vanadzor.|alt=]] Après la [[dislocation de l'URSS|dislocation de l'Union soviétique]], comme dans toutes les autres républiques de la CEI, le passage à l'[[économie de marché]] ne s'est pas fait sans mal, malgré un important soutien de la diaspora arménienne. [[Liste de sociétés arméniennes|Les entreprises]] ont été privatisées et un grand effort a été entrepris dans le [[secteur agroalimentaire]] afin de pouvoir assurer rapidement l'indépendance alimentaire du pays. Cependant, l'économie a eu du mal à décoller durant les années 1990, à cause de l'inadaptation de l'outil industriel, du manque d'énergie et de fonds d'investissement, et de la pauvreté des moyens de communications. L'activité industrielle peut espérer s'appuyer sur quelques ressources minières (cuivre, molybdène et aluminium) ou sur l'or. Le pays n'exploite pas de ressources pétrolières, malgré des prospections menées, en raison de la présence probable de ces ressources en profondeur<ref>{{Lien web |titre=En Arménie, la recherche de pétrole et de gaz va reprendre en 2010 |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=55327 |site=armenews.com |date=17 octobre 2009}}.</ref>. L'essentiel des industries est concentré à [[Erevan]], la capitale (construction mécanique, caoutchouc). D'un point de vue énergétique, l'Arménie a longtemps été dépendante de ses voisins et a souffert de graves pénuries (ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan n'étaient prêts à lui vendre de l'énergie). Les Arméniens ont donc dû prendre la décision de redémarrer la [[centrale nucléaire de Metsamor]] (mise à l'arrêt sous la pression des écologistes, à la suite du [[Séisme de 1988 en Arménie|tremblement de terre de 1988]]) afin de pallier ce déficit énergétique. === Croissance économique === [[File:GDP per capita development of Azerbaijan, Armenia and Georgia.png|thumb|Évolution du PIB par habitant en Azerbaïdjan, en Arménie et en Géorgie.]] La croissance est de 3,3 % en 1997, mais la situation s'est améliorée : le [[Produit intérieur brut|PIB]] a crû ainsi de 13,9 % en 2005. L’Arménie enregistre une croissance de 12,5 % de son produit intérieur brut (PIB) entre janvier et septembre 2006, un PIB évalué à près de {{nobr|4 milliards}} de dollars sur les neuf premiers mois de l’année. L’Arménie a en outre enregistré une hausse très forte de son activité économique de 26,3 % entre août et septembre. La production industrielle a néanmoins enregistré une baisse de 2 % {{Incise|par rapport à 2005}} s’établissant à {{unité|468,1|milliards}} de drams entre janvier et septembre 2006. La production électrique estimée à {{Unité|4.53|milliards de [[kilowatt-heure|kWh]]}}, a quant à elle subi une baisse de 5,2 %. Par ailleurs, l’agriculture enregistrait à fin septembre une croissance de 15,6 % avec une production agricole de {{unité|370,5|milliards}} de drams. Mais c’est le secteur de la construction qui a enregistré une croissance record de 40 % sur les neuf premiers mois de l’année avec un montant des investissements s’établissant à près de {{nobr|400 milliards}} de drams<ref>{{Lien web |titre=L’Arménie a enregistré une croissance de 12,5% de son PIB sur les neuf premiers mois de l’année |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=25999 |site=armenews.com |date=25 octobre 2006}}.</ref>. En 2007, le produit intérieur brut de l’Arménie a augmenté de 18,6 % à {{unité|3149.283|milliards}} de drams ({{unité|6,845|milliards}} d'euros)<ref name="STATSAMGDP" />. Durant le mois de janvier, la production industrielle a augmenté de 4 % ({{nobr|124 millions}} de dollars), et la production agricole de 3,5 % s’établit à {{nobr|38 millions}} de dollars. Le gouvernement arménien prévoit pour 2007 une croissance économique de 9 % contre 13,4 % en 2006<ref>{{Lien web |titre=Croissance de 11,9% de la Production Intérieur Brut (PIB) de l’Arménie en janvier 2007 |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=29688 |site=armenews.com |date=24 février 2007}}.</ref>. [[Fichier:5000_dram_2018_Obverse.jpg|vignette|Billet de {{nobr|5000 ''[[Dram (monnaie)|drams]]'' (֏)}} représentant [[William Saroyan]].]] Alors que les prévisions de croissance économique de l’Arménie étaient, pour 2008, de 10,0 %, le pays a en fait enregistré une croissance de 13,8 %. Le budget de l’État arménien a atteint un nouveau record en 2008, équivalent à {{unité|2,45|milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{langue|en|Armenian Budget Increases 40% In One Year}} |url=http://www.huliq.com/36458/armenian-budget-increases-40-in-one-year |site=Hulik News |consulté le=20 janvier 2009}}.</ref>. C’est ce qu’a annoncé Serge Sarkissian mercredi 12 septembre 2007. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a également prévu une augmentation des impôts sur le revenu pour l’année à venir. Ce budget prévoit de consacrer {{unité|1,7|milliard}} de dollars ({{nobr|583 milliards}} de drams) aux dépenses du gouvernement, soit 18 % de plus qu’en 2006. Serge Sargsian n’a pas donné plus de détails. Pour l'année 2009, la [[Banque européenne pour la reconstruction et le développement]] (BERD) table sur une croissance de 8,3 %. Avec la crise économique mondiale, les données des prochains mois sont néanmoins revues à la baisse. La raison de cette baisse est intimement liée à la souffrance de l'économie de la Russie. Cette dernière étant le premier partenaire économique de l’Arménie. La dette extérieure de l’Arménie représentait {{unité|1,265|milliard}} de dollars au {{date-|1|juillet|2007}} en augmentation de 9,3 % en un an (chiffres fournis par le Centre national d’études statistiques d’Arménie). La dette de l’État arménien est de {{unité|1,103|milliard}} de dollars, celle de la [[Banque centrale d'Arménie]] est de {{nobr|158 millions}}. Les créanciers de l’Arménie sont les structures financières internationales ({{unité|1,124|milliard}}) dont la [[Banque mondiale]] ({{nobr|909 millions}}) et le [[Fonds monétaire international]] ({{nobr|156 millions}}). En 2023, l’Arménie est classée en {{72e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. === Soutien économique de la diaspora === Le manque de moyens financiers empêche l'État arménien de financer de nombreux projets de développement ou de rénovation. Les dons recueillis par la [[diaspora arménienne]] par le biais d'organismes de soutien ou par l'initiative privée individuelle de personnes riches d'origine arménienne se substituent souvent à l'État défaillant : la construction d'un tunnel routier sur l'axe menant vers la [[Géorgie (pays)|Géorgie]], la construction du téléphérique permettant un accès plus aisé au monastère de [[Tatev]], la restauration de nombreux monastères, le financement d'écoles, de routes et la distribution de l'eau, surtout au [[Karabagh]], sont désormais souvent assurés par les fonds venus de la diaspora. Le chanteur d'origine arménienne [[Charles Aznavour]] joua, parmi d'autres, un rôle très actif dans les collectes de fonds en faveur de l'Arménie : ce fut particulièrement le cas après le tremblement de terre de [[Gyumri]]. === PIB === <center>{{PIB Arménie TAB}}</center> == Équipements == {{Article détaillé|Transport en Arménie}} L'Arménie est très handicapée par le blocus terrestre de la frontière par l'Azerbaïdjan et la Turquie. Le pays compte huit cents kilomètres de voies ferrées, le plus souvent en mauvais état. Les routes, quant à elles, sont normalement praticables dans les montagnes. Les télécommunications sont également en développement. Le pays compte seize chaînes de télévision et autant de stations radiophoniques. * Lignes de téléphone : {{formatnum:620000}} (en 2010)<ref name="news.am 2011">{{Lien web |langue=en |titre=« 86% of Armenian population mobile users » |url=http://news.am/eng/news/43316.html |site=News.am |date=8 janvier 2011 |consulté le=23 août 2011}}.</ref> * Téléphones mobiles : {{formatnum:2770000}} (en 2010)<ref name="news.am 2011" /> * Postes de radio : {{formatnum:850000}} (en 1997) * Postes de télévision : {{formatnum:825000}} (en 1997) * Utilisateurs d'Internet : entre {{formatnum:300000}} et {{formatnum:400000}} (en 2011)<ref name="NAMinternet">{{Lien web |auteur=Krikor Amirzayan |titre=Entre 300 000 et 400 000 utilisateurs internet en Arménie |url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=68147 |site=armenews.com/ |date=13 mars 2011 |consulté le=16 avril 2011}}.</ref> * Noms de domaine en [[.am]] : {{formatnum:14000}} (en 2011)<ref name="NAMinternet" /> * Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 3 (en 2012) * Routes : {{Unité|7504 km}} (dont {{Unité|5089 km}} asphaltés) (en [[2006]]) * Voies ferrées : {{Unité|845 km}} (828 électrifiées), en grande partie obsolètes (en 2003) * Voies navigables : {{Abréviation discrète|n.c.|non connu}} * Nombre d'aéroports : 11 (aéroports du [[Haut-Karabagh]] exclus) (en 2011)<ref name="cia" /> * Pipeline : depuis 2009, un pipeline relie l'Arménie à l'Iran == Arts et culture == {{Article détaillé|Culture arménienne|Art arménien}} Malgré les nombreuses difficultés de sa longue histoire, l'Arménie a su créer des richesses culturelles inscrites dans la pérennité. Des premiers royaumes à l'invention de l'alphabet arménien en passant par la christianisation du pays, elle a su profiter de chaque événement comme outil ou inspiration de son œuvre culturelle. === Architecture === {{Article détaillé|Architecture arménienne}} L'Arménie s'est constituée un riche patrimoine architectural fait de monastères, églises et chapelles. On y trouve {{incise|tant dans le pays que dans l'Arménie historique}} une typologie assez unique d'architecture ecclésiastique. La domination ottomane met un frein à l'essaimage de l'art architectural arménien et il semble véritablement y avoir une pause dans la chronologie de l'histoire architecturale arménienne à partir du {{s-|XIV}}, à l'invasion [[touran]]ienne du royaume arménien de Cilicie. À l'émergence d'un début d'indépendance après le génocide, l'influence soviétique se fait sentir en combinaison avec le style néo-arménien. <gallery mode="packed"> Mastara-v-vgn04.jpg|Église de [[Mastara]], {{sp-|V|ou|VII}}. Akdamar kirche.jpg|Monastère d'[[Sainte-Croix d'Aghtamar|Aghtamar]], {{s-|X}}. Noravank 13thC.JPG|Monastère de [[Noravank]], ''Sourp Astvatsatsin'', {{s-|XIV}}. Հանրապետության Հրապարակ.jpg|[[Place de la République (Erevan)|Place de la République]] ([[Erevan]]), Palais du Gouvernement, années 1930. </gallery> === Littérature === {{Article détaillé|Littérature arménienne}} [[Fichier:Abovianportrait.jpg|vignette|redresse|Khatchatour Abovian, père de la littérature arménienne moderne.]] L'Arménie devient chrétienne en 301 et dès lors, sa littérature, en parallèle à la [[poésie]], se développe. Les premiers temps voient naître une littérature historiographique dès le {{s-|V}}. À partir du {{s-|X}}, ce sont le roman et surtout la poésie qui se développent. Le {{s-|XIX}} voit la naissance de la ''révolution littéraire arménienne'' ([[Khatchatour Abovian|Abovian]], [[Raffi]], [[Hovhannès Toumanian|Toumanian]] et [[Dérenik Demirdjian|Demirdjian]]), aussi bien à l'intérieur du pays qu'en dehors, grâce à la diaspora arménienne. === Musique === {{Article détaillé|Musique arménienne}} De par ses diverses situations géographiques et ses influences différentes tout au long de son histoire, l'Arménie a une longue tradition musicale faite de musique folklorique, religieuse, [[Musique classique|classique]] et, plus récemment, de jazz avec le pianiste virtuose Tigran Hamasyan, et de [[rap]]. Il y a la chanteuse populaire Sirusho et le duo folklorique Inga & Anush Ashakyan. De plus, dans la diaspora, il y a le groupe de metal alternatif [[System of a Down]], et le chanteur [[Charles Aznavour]]. [[Aram Khatchatourian]] est un compositeur arménien de l'époque soviétique, né en 1903 à [[Tbilissi]] en Géorgie et mort en 1978 à Moscou ''(Gayaneth, Spartacus, La Danse du Sabre...)''. Il repose au panthéon Komitas d'Erevan. Son neveu [[Karen Khatchatourian]] (1920-2011) est également compositeur. [[Alexandre Aroutiounian]] (1920-2012) est un autre compositeur arménien mondialement reconnu. === Artisanat === {{Article détaillé|Livre arménien}} L'art s'est également développé à travers les céramiques ou les [[miniature arménienne|miniatures]] que dessinaient les moines. Par ailleurs, le tissage de [[tapis]], comme dans tout le Moyen-Orient, est une spécialité arménienne depuis des millénaires. Un atelier de céramique artisanale et de tapisserie de Gumri s'efforce depuis 2014 de relancer ces deux formes d'artisanat traditionnel local de qualité <ref>{{Lien web |titre=Les céramiques de Gumri |url=http://mondesetmerveilles.centerblog.net/1223-les-ceramiques-de-gumri |site=centerblog.net |date=13 mars 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Un atelier de céramique à Gyumri |url=http://varoujan.blogspot.com/2014/10/un-atelier-de-ceramique-gyumri.html |site=varoujan.blogspot.com |date=octobre 2014}}.</ref> dans la tradition de la céramique de [[Kütahya]]. === Cinéma === {{Article détaillé|Cinéma arménien}} Le [[cinéma arménien]] est né avec son premier [[Documentaire|film documentaire]], ''Soviet Armenia'' en [[1924]]. Dirigé par [[Amo Bek-Nazarov|Hamo Beknazarian]], ''Namus''<ref>{{Imdb titre|title=Namus|id=0017195}}.</ref> est le premier [[cinéma muet|film muet]] arménien, en 1926. [[Sergueï Paradjanov]] est un de ses maîtres, avec notamment ''[[Les Chevaux de feu]]'' et ''[[Sayat-Nova]]'' (''La couleur de la grenade'') deux des chefs-d'œuvre cinématographiques du {{s-|XX}}<ref>{{Imdb titre|id=0063555|titre=The Color of Pomegranates}}.</ref>. ''[[America, America (film)|America, America]]'', [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par le réalisateur grec [[Elia Kazan]] en 1963, raconte l'histoire de Stavros, vivant en [[Anatolie]] à la fin du {{s-|XIX}} et subissant l'oppression des Turcs [[musulman]]s en tant que [[chrétien]]. Le [[Génocide arménien|pogrom ciblé]] contre les [[Arméniens]] dans son village sera l'évènement déclencheur de sa tentative de fuite vers New-York. === Télévision === L'Arménie possède plus d'une dizaine de chaînes de télévision nationales et reçoit quelques chaînes étrangères, notamment [[russe]]s et [[Peuples iraniens|iraniennes]]. La principale chaîne arménienne est [[Arménie 1]] (H1), la télévision publique. Imaginée en [[1955]] par le conseil des ministres de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et créée en 1956, elle continue d'émettre aujourd'hui, non seulement en Arménie, mais aussi dans le reste de l'[[Europe]], en [[Russie]], en [[Australie]] et aux [[États-Unis]]. L'autre chaîne importante, [[Armenia TV]], est privée. Bien plus jeune que sa grande sœur, elle n'est créée qu'en 1999 et est diffusée dans plusieurs pays européens, américains et asiatiques. Par ailleurs, Horizon TV<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Horizon Armenian TV – The channel that makes you think |url=http://www.horizonarmeniantv.com/ |site=horizonarmeniantv.com}}.</ref> est une chaîne de télévision d'informations, en diffusion 24h/24. À noter que [[Cable News Network|CNN]] et [[Euronews]] diffusant leurs programmes en Arménie décrochent plusieurs heures par jour pour des programmes en arménien. La plupart des autres chaînes du pays sont soit locales (plusieurs télévisions à Erevan par exemple) soit spécialisées (musique, automobile, informations…). === Cuisine === [[Fichier:Armenian cuisine.jpg|vignette|Spécialités arméniennes.]] {{Article détaillé|Cuisine arménienne}} La cuisine de l'Arménie et de sa diaspora est riche de sa diversité qui s'est forgée au cours de l'Histoire. Tantôt influencée par le [[Moyen-Orient]], tantôt par la Grèce et l'Iran, cette cuisine a également influencé celle des pays avoisinants, notamment la [[Syrie]] et le [[Liban]]. La cuisine de l'Arménie est principalement à base de poissons et de brochettes de viande. Le poisson est le plus souvent grillé et servi avec des légumes ou du [[riz]]. Les brochettes sont à base de [[poulet]], de [[Viande bovine|bœuf]], d'agneau voire de porc — haché ou entier — et accompagnées de riz. Par ailleurs, la spécialité nationale est le ''khach'' ({{langue|hy|խաշ}}), sorte de potée de pieds de bœuf bouillis et assaisonnés au service. Ce plat de la région de [[Shirak]] n'est consommé qu'en hiver en Arménie (alors qu'il l'est toute l'année en Géorgie). On consomme aussi des cornichons avec les repas, notamment du chou. À chaque repas, les Arméniens aiment boire du ''[[ayran|tan]]'' (équivalent du ''[[dough|dugh]]'' iranien et de l'''ayran'' turc). Le [[café turc|café arménien]] est très réputé. Le thé se consomme plutôt dans le sud de l'Arménie, près de l'Iran. La cuisine de l'Arménie occidentale (pratiquée en diaspora depuis le [[génocide arménien]]) est à rapprocher de la cuisine turque, libanaise et grecque. En entrée, on y mange souvent des [[mezzé]]s dont du [[houmous]], [[Baba ganousch|moutabal]], [[börek]]s, [[dolma (plat)|dolmas]], etc. Les repas commencent souvent avec un plat de légumes crus : concombres, radis, salades, tomates, etc. Le plat principal peut, comme en Arménie, être à base de brochettes accompagnées de [[riz pilaf]]. Cependant, des plats plus longs à préparer (parfois jusqu'à une journée) sont très appréciés. Ainsi le su-börek, sorte de lasagnes au fromage et au persil, les mantis, petits raviolis de viande, les kefté ou la moussaka font partie des plats traditionnels. Les plats sont accompagnés de [[lavash]], le pain traditionnel arménien Les desserts arméniens sont à rapprocher des desserts orientaux en général : [[baklava]]s, kadaifs, [[loukoum]]s, etc. === Fêtes et jours fériés === {| class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés !scope=col |Date !scope=col |Nom français !scope=col |Nom local !scope=col |Remarques |- | {{date-|1er janvier}} | Nouvel an | {{langue|hy|Նոր տարի}} (''Nor tari'') | Fête de la nouvelle année |- | 6 janvier | Noël | {{langue|hy|Ծնունտ}} (''Tsnount'') (naissance) | [[Noël]] le 6 janvier |- | 28 janvier | Jour de l'armée | | |- | 8 mars | [[Journée internationale des femmes]] | | Journée consacrée aux droits des femmes. |- | 24 avril | Jour de commémoration du génocide arménien | {{langue|hy|Մեծ Եղեռն}} (''Medz Eghern'') (Grand Crime) | Journée dédiée au souvenir du génocide arménien. |- | mai-juin | [[Ascension (fête)|Ascension]] | {{langue|hy|Համբարցում}} (''Hampartsoum'') | |- | {{date-|1er mai}} | Fête du travail | | |- | 9 mai | Jour de la Victoire de 1945 | | |- | 28 mai | [[Fête de la République|Fête de la Première République]] | | Anniversaire de la Première République arménienne<br>entre 1918 et 1920. |- | 5 juillet | Jour de la [[Constitution arménienne de 1995|Constitution]] | | |- | 21 septembre | Jour du référendum | | Fête nationale (jour de l'indépendance en 1991). |- | 30 septembre | Décès d'un saint patron de l'Arménie | | Saint-Krikor/Krekor/[[Grégoire_Ier_l'Illuminateur#Postérité|Grégoire {{Ier}} l'Illuminateur]] |} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Armenia | wiktionary = Arménie | wikisource = Catégorie:Arménie | wikinews = Page:Arménie | wikivoyage = Arménie }} === Bibliographie === * Yves Ternon, ''Les Arméniens–histoire d'un génocide'', Seuil, 1977. * {{Ref-Grousset-Arménie}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Annie |nom1=Mahé |prénom2=Jean-Pierre |nom2=Mahé |lien auteur2=Jean-Pierre Mahé |titre=L'Arménie |sous-titre=à l'épreuve des siècles |lieu=Paris |éditeur=Gallimard |collection=[[Découvertes Gallimard]] |numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|464]] |année=2005 |isbn=978-2-07-031409-6}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Chaliand |nom2=Yves Ternon |lien auteur2=Yves Ternon |titre=1915, le génocide des Arméniens |lieu=Bruxelles |éditeur=Complexe |année=2002 |isbn=978-2-87027-901-4}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Arnold |nom1=Toynbee |langue originale=en |titre=Les massacres des Arméniens le meurtre d'une nation |sous-titre=(1915-1916) |lieu=Paris |éditeur=Payot |année=2012 |pages totales=318 |isbn=978-2-228-90793-4 |bnf=42752120}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Clément Lépidis]] |titre=L'Arménien |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Seuil |année=1973 |isbn=978-2-02-001216-4}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Serge Afanasyan]] |titre=L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Georgie, de l'Indépendance à l'instauration du pouvoir soviétique 1917-19123 |lieu=Paris |éditeur=Éditions l'Harmattan |année=1981 |pages totales=265 |isbn=978-2-85802-192-5 |isbn10=2-85802-192-9 |bnf=346689238}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Patrick |nom1=Kaplanian |titre=L'Arménie |sous-titre=Géorgie, Karabagh |lieu=Paris |éditeur=Ed. de l'Adret |collection=Les guides peuples du Monde |année=2009 |numéro d'édition=2 |pages totales=448 |isbn=978-2-907629-78-2 |bnf=42093692}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Gilbert |nom1=Sinoué |lien auteur1=Gilbert Sinoué |titre=Erevan |lieu=Paris |éditeur=Flammarion |collection=Fiction Française |année=2009 |mois=1 |pages totales=353 |isbn=978-2-08-121734-8 |bnf=41413002}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Grigoris |nom1=Palakʻean |traducteur=Peter Balakian et Aris Sevag |titre=Armenian Golgotha |sous-titre=A Memoir of the Armenian Genocide, 1915-1918 |lieu=New York |éditeur=Alfred A. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Angola
Angola
{{Voir homonymes|Angola (homonymie)}} {{coord|-12.35|17.35|scale:3000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République d'Angola | nom_local1 = República de Angola | langue1 = pt | image_drapeau = Flag of Angola.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Angola | image_blason = Emblem of Angola.svg | lien_blason = Emblème de l'Angola | image_carte = Angola (orthographic projection).svg | image_carte2 = Angola carte.png | devise1 = Virtus Unita Fortior | langue_devise1 = [[latin]] | traduction_devise1 = [[L'union fait la force]] | type_langues = [[Langue officielle]]<br>Langues nationales | langues_officielles = [[portugais]]<br>[[Tchokwé (langue)|tchokwé]]<br>[[kikongo]]<br>[[kimbundu]]<br>[[umbundu]]<br>[[oshiwambo]] ([[kwanyama]])<br>[[Ngangela (langue)|nganguela]] | capitale = [[Luanda]] | coordonnées_capitale = {{coord|8|50|18|S|13|14|4|E}} | lien_villes = Liste de villes d'Angola | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Luanda]] | type_gouvernement = [[République]] à [[régime présidentiel]] | titre_dirigeant = [[Président de la république d'Angola|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[João Lourenço (homme politique)|João Lourenço]] | titre_dirigeant2 = [[Vice-président de la république d'Angola|Vice-présidente de la République]] | nom_dirigeant2 = [[Esperança da Costa]]<ref name="RNA 15-9-22">[https://rna.ao/rna.ao/2022/09/15/investidura-do-presidente-da-republica/ Investidura do Presidente da República], Rádio Nacional de Angola, 15 septembre 2022.</ref> | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Angola)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 23 | superficie_totale = 1246700 | pourcentage_eau = négligeable | population_rang = 41 | population_totale = 35981281 | population_année = 2023 | type_indépendance = date | pays_indépendance = {{Portugal}}<ref name="info-angola.ao">{{Lien web |langue=en |titre=Info-Angola |url=http://www.info-angola.ao/attachments/article/4087/Angola+em+numeros+2012.pdf |site=www.info-angola.ao |consulté le=6 novembre 2019}}.</ref> | date_indépendance = {{date-|11|novembre|1975}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Constituição da República de Angola |url=http://www.governo.gov.ao/Arquivos/Constituicao_da_Republica_de_Angola.pdf |site=governo.gov.ao |date=2010 |consulté le=6 novembre 2019}}.</ref> | gentilé = Angolais | PIB = {{unité|175.54|milliards}} de [[dollar américain|dollars américains]] | PIB_année = 2014 | PIB nominal par hab = {{unité|8185|$}} | monnaie = [[kwanza (monnaie)|kwanza]] | code_monnaie = AOA | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.586}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{148e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.407}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{121e}} | Gini = {{augmentation négative}} 51,3 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2018 | Gini_rang = | IIG = {{stagnation}} {{formatnum:0.537}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{136e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:30.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{151e}} | fuseau_horaire = + 1 | hymne_national = [[Angola Avante]] | langue_hymne = [[portugais]] | traduction_hymne = En avant, Angola | audio_hymne = Angolan-National-Anthem-_US-Navy-Band.ogg | fête_nationale = {{date-|11 novembre}} | fête_evt = [[Histoire de l'Angola#Indépendance de la république populaire d'Angola|Indépendance]] vis-à-vis du [[Portugal]] ({{date-|1975}}) | domaine_internet = .ao | iso3166-1 = AGO, AO | indicatif_téléphonique = 244 | p1 = {{Drapeau|Portugal}} [[Afrique occidentale portugaise]] | de = de la&nbsp; | pays frontaliers = {{RDC}}{{-}}{{Namibie}}{{-}}{{République du Congo}}{{-}}{{Zambie}} | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}}[[Organisation des nations unies|ONU]] {{-}} {{drapeau|UA}}[[Union Africaine|UA]]{{-}}{{drapeau|OPEP}} [[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]] (2007-2023)<br>[[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20px|]] [[Banque africaine de développement|BAD]] <br> [[Communauté des pays de langue portugaise|CPLP]]<br>[[Commission du Golfe de Guinée|CGG]]{{-}}[[Communauté économique des États de l'Afrique centrale|CEEAC]]{{-}}[[Communauté de développement d'Afrique australe|SADC]]{{-}}[[Organisation des producteurs africains|APO]]{{-}}[[Forum des pays exportateurs de gaz|FPEG]] (observateur){{-}}[[Conférence internationale sur la région des Grands Lacs|CIRGL]]{{-}}[[Zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud|ZPCAS]]{{-}}[[Centre international des civilisations bantu|CICIBA]] }} L’'''Angola''' (en forme longue : la '''république d'Angola''' ; en [[portugais]] : {{lang|pt|''República de Angola''}}) est un [[État souverain|État]] du [[sud]]-[[ouest]] de l'[[Afrique]], limitrophe de la [[république démocratique du Congo]] au nord et au nord-est, de la [[République du Congo]] au [[nord]]-[[ouest]] (par l'enclave du [[Cabinda]]), de la [[Zambie]] à l'est-sud-est et de la [[Namibie]] au sud. Le territoire est [[Angola portugais|colonisé]] par le [[Portugal]] en 1575 et gouverné alternativement, au cours de quatre siècles, comme colonie, province ultramarine et État de l'[[Empire colonial portugais]]. En 1961 éclate une [[Guerre d'indépendance de l'Angola|guerre d'indépendance]], qui oppose la puissance coloniale à plusieurs groupes armés anticolonialistes. Le pays obtient son indépendance en 1975, en tant que [[République populaire d'Angola|république communiste]] à [[parti unique]] sous l'égide du [[Mouvement populaire de libération de l'Angola]] (MPLA). Une [[Guerre civile angolaise|guerre civile]] éclate immédiatement après, comme partie de la [[guerre froide]], entre le gouvernement du MPLA et les autres groupes armés rivaux de la guerre d'indépendance, notamment l'[[Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola]] (UNITA). Bien que le multipartisme ait été instauré en 1992 et que la guerre civile se soit terminée en 2002, le MPLA reste toujours le parti dominant, malgré le changement de son idéologie du communisme au [[socialisme démocratique]]. Le pays est un quadrilatère situé entre l’Afrique centrale [[francophonie|francophone]] et l’Afrique australe [[Monde anglo-saxon|anglophone]]. Il est le deuxième pays [[Portugais|lusophone]] par son étendue et le deuxième par sa population. En tant qu'ancienne colonie portugaise, il est membre de la [[Communauté des pays de langue portugaise]]. == Toponymie et anciens noms == Le nom Angola vient du [[portugais]] ''<bdi>Angola</bdi>'', lui-même emprunt du mot [[kimbundu]] ''ngola'', titre porté dès le XIVe siècle par le souverain du royaume Ndongo. Les [[Empire colonial portugais|colons portugais]], alliés du Ngola dans la lutte contre des seigneurs locaux, nommèrent ce pays ainsi en son honneur<ref name=":0">{{Ouvrage|nom1=Arol Ketchiemen|nom2=Odile Tobner|titre=Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains|passage=49|éditeur=Favre|date=2014|pages totales=315|isbn=978-2-8289-1407-3|lire en ligne=http://archive.org/details/noms-des-pays-africains|consulté le=2023-06-07}}</ref>. Avant l'arrivée des Portugais en 1480, la contrée était appelée ''Ndongo''. Elle avait porté auparavant le nom ''Ambonde'', et ses habitants étaient appelés ''Ambonds'' (on trouve également les graphies ''Abondos'' ou ''Abundos'')<ref name=":0" />. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Angola|Royaume Lunda|Angola portugais}} La [[Angole|Côte d'Angole]] a été, avec la [[Côte de Guinée]] et le [[Mozambique]], une des trois principales régions de départ du [[commerce triangulaire]], qui emmenait des esclaves vers l'[[Amérique]]. Après des années de [[Guerre d'indépendance de l'Angola|guérilla]] contre la [[Empire colonial portugais|métropole coloniale]], l’Angola est devenu indépendant en 1975, comme [[État communiste]] appelé [[république populaire d'Angola]]. Le {{date-|11 novembre 1975}}, jour de l'indépendance, [[Agostinho Neto]] devient le premier chef de l'État. À sa mort en 1979, [[José Eduardo dos Santos]] prend le pouvoir, même si une guerre civile limite de fait son contrôle sur le pays. Cette [[Guerre civile angolaise|guerre civile]] va durer vingt-cinq ans. Les forces de l'[[Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola|UNITA]] {{incise|appuyée par l’[[Afrique du Sud]] (qui a tenu la [[Namibie]] jusqu'en 1989) et le [[Zaïre]]}} et du [[Front national de libération de l'Angola|FNLA]] (Front national de libération de l'Angola) affrontent le MPLA d'[[Agostinho Neto]], soutenu par Cuba. Cette guerre, attisée par le contexte de la [[guerre froide]] et par les rivalités autour des [[Mine (gisement)|ressources minières]] du pays, fait environ {{nobr|1 million}} de morts et laisse des millions de [[Mine terrestre|mines anti-personnels]], qui tuent encore<ref>{{Ouvrage |auteur1=Amadou Koné |titre=De la guerre d'indépendance à la guerre civile et internationale en Angola |sous-titre=1961-1991 |lieu=Paris |éditeur=Connaissances et savoirs |pages totales=252 |isbn=978-2-7539-0228-2 |isbn2=2753902283 |bnf=43769809 |oclc=862806117 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/862806117 |consulté le=2019-01-22}}.</ref>. Après le cessez-le-feu de 1992, le MPLA remporte toutes les élections ; Dos Santos reste ainsi président de l'Angola sans discontinuer pendant {{nombre|38|ans}}. Les identités sociales [[Ethnie|ethniques]] se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national s'est développé. Des [[Élections générales angolaises de 2017|élections générales]] se tiennent le {{date-|23 août 2017}}. Ces élections se déroulent dans le contexte de l'annonce par le président lui-même de sa renonciation au pouvoir. La victoire du MPLA lors de ces élections amène à la présidence son successeur désigné, [[João Lourenço (homme politique)|João Lourenço]], en septembre de la même année<ref>{{Article |titre=José Eduardo dos Santos confirme sa retraite après trente-sept ans de pouvoir en Angola |périodique=[[Le Monde]] |jour=3 |mois=février |année=2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/02/03/jose-eduardo-dos-santos-confirme-sa-retraite-apres-trente-sept-ans-de-pouvoir-en-angola_5074314_3212.html#aUoH6CvpODfuMQ3e.99}}.</ref>{{,}}<ref name="LMaout2017">{{Article |titre=Angola : le parti au pouvoir remporte les élections générales |périodique=[[Le Monde]] |jour=24 |mois=août |année=2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/08/24/angola-le-parti-au-pouvoir-remporte-les-elections-generales_5176172_3212.html}}.</ref>. En {{date-|septembre 2018}}, le [[président de la République]] João Lourenço est élu chef du parti MPLA, à la suite de la décision de José Eduardo dos Santos de prendre sa retraite<ref>{{Article |auteur1=Joan Tilouine |titre=En Angola, Joao Lourenço désormais seul maître à bord |périodique=[[Le Monde]] |jour=11 |mois=septembre |année=2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/09/11/en-angola-joao-lourenco-desormais-seul-maitre-a-bord_5353481_3212.html}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Angola|Liste des présidents de la République d'Angola|Liste des chefs de gouvernement de l'Angola}} Depuis l'indépendance, c'est le [[Mouvement populaire de libération de l'Angola]] (MPLA) qui est au pouvoir. Les années de guerre civile, jusqu'au cessez-le-feu de 1992, n'ont pas été favorables à une ouverture du régime, appuyé par [[Cuba]] et par l'URSS ([[Union des républiques socialistes soviétiques]]). Après la fin de cette guerre civile, mais aussi après l’effondrement du [[Bloc de l'Est]] (fin des années 1980 et début des années 1990) et celui, en 1991, du régime d’[[apartheid]] en [[Afrique du Sud]] (qui soutenait les opposants au MPLA<ref>{{Article |langue=fr |titre=Nelson Mandela et Cuba: une amitié basée sur la lutte anti-apartheid |périodique=[[L'Express]] |jour=7 |mois=décembre |année=2013 |lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/nelson-mandela-et-cuba-une-amitie-basee-sur-la-lutte-anti-apartheid_1305837.html |consulté le=12 décembre 2014}}.</ref>), une évolution vers un régime un peu plus démocratique s'est amorcée. Les premières élections générales démocratiques et pluripartites ont eu lieu en Angola les 29 et {{date-|30 septembre 1992}}. [[José Eduardo dos Santos]] et le [[Mouvement populaire de libération de l'Angola|MPLA]], de même qu'Isaías Samakuva, successeur de [[Jonas Savimbi]] à la tête de l’[[Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola|UNITA]], ont renoncé à la lutte armée et se montrent désormais favorables à un processus démocratique. Aux élections de 2017, les deux principaux partis dans l'opposition, l’[[Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola]] (Unita) et la [[Abel Chivukuvuku|CASA-CE]], ont obtenu respectivement 24,04 % et 8,56 % des voix exprimées. Le MPLA a récolté plus de 64 % des suffrages exprimés<ref name=LMaout2017 />. Pour autant, le maintien au pouvoir depuis 1975 de ce parti, la mainmise de son dirigeant sur le pays, son contrôle de la magistrature et de la presse, et les intimidations en direction des opposants limitent le fonctionnement démocratique<ref>{{Article |langue=fr |titre=Angola: l'opposition presse le président de garantir la régularité des élections |périodique=[[Le Point]] |jour=30 |mois=août |année=2012 |lire en ligne=https://www.lepoint.fr/monde/angola-l-opposition-presse-le-president-de-garantir-la-regularite-des-elections-30-08-2012-1500879_24.php#xtmc=angola-democratie&xtnp=1&xtcr=3}}.</ref>. Les équipes dirigeantes contrôlent également les ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, et les principales entreprises. Cette mainmise était le fait de José Eduardo dos Santos et de sa famille, notamment de sa fille [[Isabel dos Santos]] et de son frère José Filomena dos Santos. José Eduardo dos Santos {{Citation| a franchi une ligne rouge au milieu des années 2000 lorsqu’il a substitué son clan {{Citation|biologique}}, sa famille directe, au clan politique au sein duquel s’étaient jusque-là répartis des postes-clés de l’État et de l’économie}}<ref name="LMjanvier2020">{{Article |langue=fr |auteur1=Joan Tilouine |titre=Luanda Leaks : la croisade sélective du président angolais Lourenço contre la corruption |périodique=[[Le Monde]] |jour=19 |mois=janvier |année=2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/19/luanda-leaks-la-croisade-selective-du-president-angolais-lourenco-contre-la-corruption_6026511_3212.html}}.</ref>. Depuis l'avènement de João Lourenço, le pouvoir du clan familial dos Santos est remis en cause. Un effort anti-corruption doit être mené, mais des caciques du parti MPLA tiennent encore l'essentiel des manettes<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Joan Tilouine |titre=En Angola, la chute de la « princesse » Isabel met à mal le clan dos Santos |périodique=[[Le Monde]] |jour=16 |mois=novembre |année=2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/16/en-angola-la-chute-de-la-princesse-isabel-met-a-mal-le-clan-dos-santos_5215744_3212.html}}.</ref>{{,}}<ref name=LMjanvier2020 />. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Angola|Liste de villes d'Angola}} [[Fichier:FLII_Angola.png|vignette|L'Angola avait un score moyen de l'[[Indice d'intégrité du paysage forestier]] 2019 de 8.35, le classant {{23e}} sur {{nombre|172|pays}}<ref name="FLII_Supplementary">{{article|nom1=Grantham|prénom1=H. S.|nom2=Duncan|prénom2=A.|nom3=Evans|prénom3=T. D.|nom4=Jones|prénom4=K. R.|nom5=Beyer|prénom5=H. L.|nom6=Schuster|prénom6=R.|nom7=Walston|prénom7=J.|nom8=Ray|prénom8=J. C.|nom9=Robinson|prénom9=J. G.|nom10=Callow|prénom10=M.|nom11=Clements|prénom11=T.|nom12=Costa|prénom12=H. M.|nom13=DeGemmis|prénom13=A.|nom14=Elsen|prénom14=P. R.|nom15=Ervin|prénom15=J.|nom16=Franco|prénom16=P.|nom17=Goldman|prénom17=E.|nom18=Goetz|prénom18=S.|nom19=Hansen|prénom19=A.|nom20=Hofsvang|prénom20=E.|nom21=Jantz|prénom21=P.|nom22=Jupiter|prénom22=S.|nom23=Kang|prénom23=A.|nom24=Langhammer|prénom24=P.|nom25=Laurance|prénom25=W. F.|nom26=Lieberman|prénom26=S.|nom27=Linkie|prénom27=M.|nom28=Malhi|prénom28=Y.|nom29=Maxwell|prénom29=S.|nom30=Mendez|prénom30=M.|nom31=Mittermeier|prénom31=R.|nom32=Murray|prénom32=N. J.|nom33=Possingham|prénom33=H.|nom34=Radachowsky|prénom34=J.|nom35=Saatchi|prénom35=S.|nom36=Samper|prénom36=C.|nom37=Silverman|prénom37=J.|nom38=Shapiro|prénom38=A.|nom39=Strassburg|prénom39=B.|nom40=Stevens|prénom40=T.|nom41=Stokes|prénom41=E.|nom42=Taylor|prénom42=R.|nom43=Tear|prénom43=T.|nom44=Tizard|prénom44=R.|nom45=Venter|prénom45=O.|nom46=Visconti|prénom46=P.|nom47=Wang|prénom47=S.|nom48=Watson|prénom48=J. E. M.|langue=en|titre=Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material|journal=Nature Communications|volume=11|numéro=1|année=2020|issn=2041-1723|doi=10.1038/s41467-020-19493-3}}.</ref>.]] La superficie de l'Angola est de {{Unité|1246700|km|2}}. Sa densité de population est de {{unité|29 hab./km 2}}. Ses frontières terrestres mesurent {{Unité|5198|km}} (celle avec la [[république démocratique du Congo]] mesure {{Unité|2511 km}} ; avec la [[Namibie]], {{Unité|1376 km}} ; avec la [[Zambie]], {{Unité|1110 km}} ; avec la [[république du Congo]], {{Unité|201|km}} – cette dernière borde l'enclave de [[Cabinda]], séparée du reste du pays par le couloir de [[Moanda (république démocratique du Congo)|Moanda]], à l'embouchure du fleuve Congo, où la république démocratique du Congo possède un accès maritime). Le littoral de l'Angola s'étend sur {{Unité|1600 km}}. === Relief === Deux régions s’opposent sur le plan orographique. Un relief varié s’élève en gradins (revers de [[Plateau (géographie)|plateau]]) depuis la plaine côtière ({{Unité|200 km}} maximum de large) vers des plateaux et massifs intérieurs. Le point culminant, à {{unité|2620 mètres}}, est le [[Morro do Môco|Môco]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Geographical dictionary |éditeur=Merriam-Webster |isbn=0-87779-546-0 |isbn2=978-0-87779-546-9 |oclc=36083670 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/36083670 |consulté le=2020-11-14}}.</ref>. L’ensemble le plus massif est le plateau angolais qui déborde à l’est les frontières de l’État. L'altitude moyenne y est de {{unité|1000 m}}. À l’est se trouve le bassin de très grands fleuves tributaires de l’[[océan Indien]]. Le plateau est situé directement sur le [[Bouclier (géologie)|bouclier]] granitique qui contient très peu de structure sédimentaire. === Climat === Situé entre le [[tropique du Capricorne]] et l’[[équinoxe|équateur]], l'Angola est le pays africain le plus étendu au sud du [[Sahara]] après la [[République démocratique du Congo]]. L'Angola connaît de fortes variations de températures. Plus on avance vers le nord, plus les précipitations sont importantes. Au nord, le climat est tropical humide, avec une saison sèche qui s'étend de juin à septembre et au cours de laquelle le ciel est très voilé ; les Angolais parlent « d’[[hivernage]] ». Avec l'altitude, dans l'intérieur des terres, les températures sont différentes de celles de la côte, et sont différentes d'une région à une autre. Plus on avance vers le [[tropique du Capricorne]], plus le climat est désertique ; le désert de Namibie est l’un des plus anciens et des plus secs au monde. Ce n’est pas un désert de sable mais d’[[erg (désert)|ergs]]. L’[[orographie]], ici le plateau de climat tempéré, modifie ces données<ref>{{ouvrage|auteur=Gérard Sournia |directeur=oui|titre=Atlas de l'Afrique|année=2000|édition= Jaguar|lieu= Paris}}.</ref>. Le long de la côte passe le [[courant de Benguela]]. Depuis la côte Angola-Namibie, un brouillard se dessine au-dessus de la mer quand la plage elle-même est dégagée. La côte est ainsi très sèche. La présence du plateau suscite des précipitations au sud, dans la région de [[Huambo]]. Les plaines côtières sont relativement sèches et reçoivent annuellement environ {{unité|300|millimètres}} de précipitations. Le climat est particulièrement humide dans l’enclave équatoriale de [[Cabinda]]. Les plateaux reçoivent {{unité|1000|à=1800|millimètres}} par an<ref>{{Lien web |titre=Le climat de l'Angola: Quand y aller? |url=https://www.guidevoyages.org/angola-climat/ |site=Guide Voyages |date=2013-11-02 |consulté le=2020-02-26}}.</ref>. == Subdivisions == {{Article détaillé|Subdivisions de l'Angola}} [[Fichier:Angola Provinces numbered 300px.png|vignette|Carte des subdivisions numérotées de l'Angola.]] L'Angola est divisé en dix-huit provinces. {{colonnes|taille=15| # [[Bengo (province)|Bengo]] # [[Benguela (province)|Benguela]] # [[Bié (province)|Bié]] # [[Cabinda]] # [[Cuando-Cubango]] # [[Cuanza-Nord]] # [[Cuanza-Sud]] # [[Cunene]] # [[Huambo (province)|Huambo]] # [[Huíla (Angola)|Huila]] # [[Luanda (province)|Luanda]] # [[Lunda-Nord]] # [[Lunda-Sud]] # [[Malanje (province)|Malanje]] # [[Moxico (province)|Moxico]] # [[Namibe (province)|Namibe]] # [[Uíge (province)|Uige]] # [[Zaïre (province)|Zaire]] }} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Angola}} La république d'Angola est un producteur de matières premières, notamment des hydrocarbures et des pierres précieuses. Son PIB par habitant était de {{unité|3514|dollars}} en 2016 selon le [[Fonds monétaire international|FMI]]<ref>[http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/angola/presentation-de-l-angola/ Présentation de l’Angola], sur France diplomatie, consulté le {{date-|26 juin 2017}}.</ref>. En 2023, l'Angola est classé en {{132e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|wipo.int]]|consulté le=2024-02-17}}</ref>. Les années de fortes croissances économiques se sont aussi accompagnées d'un élargissement de la fracture sociale : « Entre 2003 et 2008, lorsque le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 17 % en moyenne, les inégalités dans la distribution du revenu se sont accentuées avec l’accumulation de très grandes fortunes appartenant à une petite élite politique et entrepreneuriale. Il y a donc eu croissance sans développement », selon Alves Rocha, directeur du Centre d’études et investigation scientifique de l’université catholique de Luanda<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Angola, le MPLA attendu au tournant |url=https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2012-09-15-Angola |date=2012-09-14 }}.</ref>. L'Angola est à la huitième place au [[Histoire du pétrole#L'évolution des producteurs OPEP sur la décennie 2010|palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010]], derrière l'[[Arabie saoudite]] et l'[[Irak]], l'[[Iran]] et les [[Émirats arabes unis|Émirats]], mais aussi le [[Koweït]], le [[Nigeria]] et le [[Venezuela]]. Il est le deuxième producteur africain après le Nigeria. Le pétrole fournit à l'État angolais 70 % de ses revenus<ref name="lemonde20181121">[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/21/en-angola-le-gouvernement-declare-la-guerre-au-marche-noir_5386379_3212.html En Angola, le gouvernement déclare la guerre au marché noir], lemonde.fr, {{date-|21 novembre 2018}}.</ref>. Le marché noir est important et, en 2018, pourrait représenter 90 % de l’activité économique du pays<ref name="lemonde20181121" />. Comme le reste de l’Afrique australe, le pays est exposé depuis plusieurs années à des épisodes de sécheresse qui affectent la production agricole et menacent la sécurité alimentaire des populations. Les petits éleveurs sont en outre chassés de leurs terres par les grands propriétaires et se retrouvent dans une situation de grande pauvreté, exposés à la faim et aux maladies (en étant souvent contraints de se nourrir de plantes sauvages)<ref>{{Article |titre=En Angola, des milliers de petits éleveurs menacés par la sécheresse |périodique=Le Monde |date=23 octobre 2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/23/en-angola-des-milliers-de-petits-eleveurs-menaces-par-la-secheresse_6016578_3212.html}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Angola}} [[Fichier:Lwena Moxico-Angola.jpg|vignette|Centre de formation dans la province de Moxico<ref>Bénéficiant du fonds de la campagne « [http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_3_20090331.asp Ta journée pour l'Afrique] » de l'organisation humanitaire allemande ''Aktion Tagwerk''.</ref>.]] Le dernier recensement du pays a eu lieu en {{date-|mai 2014}} (il n'y en avait pas eu depuis 1970). Les résultats définitifs ont été publiés en {{date-|mars 2016}}. Selon ces données, la population de l'Angola est de {{unité|25789024 habitants}}, dont {{unité|12499041 hommes}} et {{unité|13289983 femmes}}, soit {{unité|100|femmes}} pour {{unité|94|hommes}}. Avec {{unité|6945386 habitants}}, on compte 26,9 % de la population du pays résidant dans la province de [[Luanda (province)|Luanda]]<ref name="KVDSPQ">{{Lien web |langue=pt |titre=Instituto Nacional de Estatística |url=http://www.ine.gov.ao/xportal/xmain?xpid=ine&xpgid=publications_detail&publications_detail_qry=BOUI=42662280 |site=www.ine.gov.ao |consulté le=2016-12-31}}.</ref>. En 2014, toujours selon les résultats du recensement de {{date-|mai 2014}}, la pyramide des âges comprend 47,2 % de {{unité|0-14|ans}} ; 50,3 % de {{unité|15-64|ans}} et 2,3 % de plus de {{unité|65|ans}}. 65 % de la population a moins de {{unité|24|ans}}<ref name="KVDSPQ" />. Les groupes ethniques les plus importants sont les [[Ovimbundu (peuple d'Afrique)|Ovimbundu]] (37 % de la population), les [[Mbundu (peuple d'Afrique)|Ambundu]] (25 %) et les [[Kongos|Bakongo]] (13 %). On compte également 2 % de [[métis]], {{nombre|258920|Chinois}} (2012)<ref>Tom Phillips, [https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/china/9500517/Chinese-gangsters-repatriated-from-Angola.html « Chinese 'gangsters' repatriated from Angola »] ([http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:cYdEBzvR0ioJ:https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/china/9500517/Chinese-gangsters-repatriated-from-Angola.html&hl=fr&gl=fr&strip=1&vwsrc=0 version archivée]), ''telegraph.co.uk'', {{date-|26 août 2012}}.</ref>, et environ {{nombre|200000|Portugais}} (2013)<ref>Rita Siza, [http://www.publico.pt/economia/noticia/jose-eduardo-dos-santos-diz-que-trabalhadores-portugueses-sao-bem-vindos-em-angola-1596693 « José Eduardo dos Santos diz que trabalhadores portugueses são bem-vindos em Angola »] ([https://web.archive.org/web/20130612002917/http://www.publico.pt/economia/noticia/jose-eduardo-dos-santos-diz-que-trabalhadores-portugueses-sao-bem-vindos-em-angola-1596693 version archivée]), ''publico.pt'', {{date-|6 juin 2013}}.</ref>. === Éducation === Une minorité importante de la population adulte se constitue d'analphabètes<ref name="Unicef">{{Lien web |langue=en |titre=Angola |url=https://www.unicef.org/angola/home-page |site=www.unicef.org |consulté le=6 novembre 2019}}.</ref>. Le recensement de {{date-|mai 2014}} annonce que 66 % des plus de {{unité|15|ans}} sait lire et écrire et que 48 % de la population de plus de {{unité|18|ans}} n'a aucun diplôme<ref name="KVDSPQ" />. 15 % des dépenses du gouvernement du pays de la période 1998-2007 étaient destinées à l'éducation<ref name="Unicef" />. Le pays est confronté au défi de l'enseignement supérieur<ref>[[Geo (magazine)|Geo]], {{numéro|403}}, {{date-|septembre 2012}}, {{p.|116}}.</ref>. == Langues == {{Article détaillé|Langues en Angola}} La Constitution du {{date-|11 novembre 1975}} a été révisée le {{date-|7 janvier 1978}}, le {{date-|11 août 1980}}, le {{date-|6 mars 1991}} (loi de {{date-|décembre 1991}}, pluralisme), le {{date-|26 août 1992}} en {{date-|juillet 1995}} ainsi que le {{date-|1 janvier 2010}}. Jusqu'à la dernière version, les constitutions ne contenaient pas de disposition à caractère linguistique. Le [[portugais]] était la langue officielle ''de facto'', puisqu’il n’était proclamé dans aucun texte juridique. Dans les lois ordinaires, quelques-unes contiennent une ou quelques rares dispositions d'ordre linguistique, que ce soit au sujet du portugais ou des langues nationales<ref>{{Lien web |titre=Angola |url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/Angola.htm |site=www.axl.cefan.ulaval.ca |consulté le=2016-09-20}}.</ref>. Dès la proclamation de l’indépendance, les dirigeants politiques angolais ont privilégié la langue qui leur paraissait la seule immédiatement disponible et opérationnelle : la langue du colonisateur, le portugais. Ce n'est qu'en 2010 que la Constitution du {{date-|21 janvier}} a inclus des dispositions d'ordre linguistique. En effet, l'article 19 de la Constitution proclame pour la première fois que le portugais est la langue officielle de la république d'Angola. Selon les données du recensement de {{date-|mai 2014}}, 71 % des Angolais utilisent le [[portugais]] comme première ou deuxième langue<ref name="KVDSPQ" />. Le portugais d'Angola est proche du portugais du Portugal, mais présente des caractéristiques propres aussi bien dans le vocabulaire et la syntaxe que dans la prononciation. Six [[langues bantoues]] ont le statut de langue nationale<ref name="Forum">http://poing.me/layar/Colombia/brochuranoCrop.pdf</ref> : [[umbundu]] (23 %), [[kikongo]] (8 %), [[kimbundu]] (8 %), [[Tchokwé (langue)|tchokwé]] (7 %), [[Ngangela (langue)|nganguela]] (3 %) et [[kuanyama|kwanyama]] (2 %)<ref name="KVDSPQ" />{{,}}<ref name="Forum" />{{,}}<ref name="info-angola.ao" />. Au total, {{unité|38|langues}} bantoues sont parlées comme langue maternelle ou seconde langue par les Angolais<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Languages of Angola |url=http://www.ethnologue.com/country/AO |site=[[ethnologue, Languages of the World|ethnologue.com]]}}.</ref>{{,}}<ref name="Forum" />. Le [[lingala]] est aussi présent depuis les années 1970 avec les quelque {{unité|400000 Angolais}} de l'ethnie [[kongos|kongo]] qui ont fui du nord-ouest de l'Angola à la suite de la répression coloniale, réponse à l'insurrection anti-coloniale de l'[[Front national de libération de l'Angola|UPA]], en 1961, et qui se sont installés en [[république démocratique du Congo]] (ancien Zaïre). Surtout dans la région de [[Kinshasa]], ces Angolais ont très souvent abandonné leur langue d'origine, le kikongo, pour passer au [[lingala]], et en retournant en Angola ils ont « importé » cette langue. Il y a déjà une génération d'enfants, et de jeunes de plus de {{unité|25|ans}}, qui sont nés lingalophones en Angola sans avoir jamais été au Zaïre ou au Congo<ref>Angolan People + United States Committee for Refugees and Immigrants, [http://www.unhcr.org/refworld/country,,USCRI,,COD,456d621e2,485f50c0c,0.html ''World Refugee Survey 2008 - Angola''] {{Lien archive|url=http://www.unhcr.org/refworld/country,,USCRI,,COD,456d621e2,485f50c0c,0.html |horodatage archive=20110510005710 |titre=Copie archivée }}, {{date-|19 juin 2008}}.</ref>.Dans le souci de pérenniser le patrimoine culturel et suivant les recommandations de l'UNESCO, le gouvernement angolais annonce l'insertion des langues nationales dans les système éducatif<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’utilisation des langues nationales dans le systeme scolaire en Angola: perspectives ou problematique d’une planification linguistique |url=https://revistas.unilab.edu.br/index.php/njingaesape/article/download/930/595/3211 |consulté le=23 mars 2024}}</ref>. == Religions == {{Article détaillé|Religion en Angola}} La religion principale en Angola est le [[christianisme]]<ref>{{en}} [http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2010/148660.htm Angola]</ref>, dont près des trois-quarts de la population du pays sont adeptes<ref name=":1">{{pt}} Fátima Viegas : ''{{lang|pt|texte=Panorama das Religiões em Angola Independente}} (1975 - 2008)''. Ministério da Cultura / Instituto Nacional para os Assuntos Religiosos, Luanda, 2008</ref>. On dénombre environ {{unité|1000|églises}} ou organisations / institutions religieuses officiellement reconnues<ref name=":1" />. 41,1 %<ref name="25février2020_www.cia.gov">{{Lien web |langue=en |titre=Angola |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/angola|site=www.cia.gov|éditeur=[[The World Factbook]] |consulté le=2020-02-25}}.</ref> à 60 %<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Paul Joseph|directeur1=oui|titre=The SAGE Encyclopedia of War: Social Science Perspectives|passage=69|lieu=[[Thousand Oaks]]|éditeur=[[SAGE Publishing|SAGE Publications]]|date=2016|pages totales=2104|isbn=9781483359885}}.</ref> de la population angolaise est constituée par les membres de l'[[Église catholique]] introduite par les Portugais dès le {{s-|XV}}. Environ un quart appartient aux Églises protestantes fondées pendant la période coloniale, aux {{s2-|XIX|XX}}, surtout à l'Église évangélique congrégationnelle, concentrée dans le Plateau Central et les villes côtières avoisinantes, à l'Église méthodiste dont le fief est une région allant de Luanda jusqu'à Malange, ainsi que l'Église baptiste au Nord-Ouest, mais aussi les Églises luthériennes et reformées<ref>{{Ouvrage |auteur1=Lawrence W. Henderson |titre=The Church in Angola: A river of many currents |lieu=Cleveland / Ohio |éditeur=Pilgrim Press |année=1989 |lang=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=de |auteur1=Benedict Schubert |titre=Der Krieg und die Kirchen: Angola 1961 - 1991 |lieu=Luzerne |éditeur=Exodus |année=1997}}.</ref>. À ces Églises chrétiennes « traditionnelles » s'ajoutent les adventistes, les néo-apostoliques mais à partir de l'indépendance, souvent sous influence brésilienne, surtout de nombreuses communautés pentecôtistes ou semblables (y compris les Témoins de Jéhovah), qui surgissent en général dans les grandes villes. Il y a encore deux Églises chrétiennes-syncrétiques, l'Église kimbanguiste dont le centre se trouve en république démocratique du Congo, et l'Église tocoïste que s'est formée en Angola, toutes les deux des créations datant du temps colonial. Une proportion faible de la population, certainement inférieure à 5 %, se dit croyante d'une religion « animiste », mais un certain nombre de chrétiens, plus spécialement en milieu rural, maintient des croyances et pratiques « traditionnelles ». La proportion des [[musulman]]s, tous [[sunnisme|sunnites]], est inférieure à 1 %. Il s'agit principalement d'immigrés de l'[[Afrique de l'Ouest]]. == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Angola}} {| class="wikitable centre" |+Fêtes et jours fériés !scope=col |Date !!scope=col |Nom français !!scope=col |Nom local !!scope=col |Remarques |- | {{date-|1er janvier}} || Nouvel An || {{lang|pt|Ano Novo}}|| |- | {{date-|4 janvier}} || Jours des martyrs de la répression coloniale || {{lang|pt|Dia dos mártires da repressão colonial}} || |- | {{date-|25 janvier}} || Jour de Luanda || {{lang|pt|Dia de Luanda}} || Seulement à [[Luanda]] |- | {{date-|4 février}} || Début de la lutte armée || {{lang|pt|Início da luta armada}} || |- | {{date-|8 mars}} || Jour de la Femme africaine || {{lang|pt|Dia da Mulher africana}} || |- | {{date-|27 mars}} || Fête de la Victoire || {{lang|pt|Festa da Vitória}} || |- | {{date-|4 avril}} || Jour de la paix et de la réconciliation nationale || {{lang|pt|Dia da Paz e da Reconciliação Nacional}} || |- | || [[Vendredi saint]] || {{lang|pt|Sexta-feira Santa}} || |- | {{date-|1er mai}} || [[Fête du Travail]] || {{lang|pt|Dia do Trabalho}} || |- | {{date-|25 mai}} || Fête de l'Afrique || {{lang|pt|Dia de África}} || Le jour de la fondation en [[1963]] de l'[[Organisation de l'unité africaine]] |- | {{date-|1er juin}} || Fête des Enfants || {{lang|pt|Dia das Crianças}} || |- | {{date-|17 septembre}} || Anniversaire du Président Neto || {{lang|pt|Aniversário do nascimento do Presidente Neto}} || [[Agostinho Neto]] est le fondateur de la république d'Angola |- | {{date-|2 novembre}} || Jour des Morts || {{lang|pt|Festa de Finados}} || |- | {{date-|11 novembre}} || Fête de l'Indépendance || {{lang|pt|Dia da Independência}} || Fête nationale |- | {{date-|25 décembre}} || Noël || {{lang|pt|Natal}} || |} Lorsqu'un jour férié tombe un dimanche, le lundi suivant est chômé. == Sport == L'[[équipe d'Angola de football]] se qualifie pour la première fois de son histoire pour les phases finales de la [[Coupe du monde de football|Coupe du monde]] en [[Coupe du monde de football 2006|2006]] en [[Allemagne]]. [[Équipe d'Angola de football à la Coupe du monde 2006|Elle]] y sera éliminée dès le [[Coupe du monde de football 2006#Premier tour|premier tour]], après un [[Groupe D de la Coupe du monde de football 2006#Angola - Portugal|match serré]] contre le [[Équipe du Portugal de football à la Coupe du monde 2006|Portugal]] (défaite 0-1) et deux matchs nuls contre le [[Équipe du Mexique de football à la Coupe du monde 2006|Mexique]] ([[Groupe D de la Coupe du monde de football 2006#Mexique - Angola|0-0]]) et l'[[Équipe d'Iran de football à la Coupe du monde 2006|Iran]] ([[Groupe D de la Coupe du monde de football 2006#Iran - Angola|1-1]]). Le lundi {{date-|4 septembre 2006}}, l'Angola est désigné pour organiser la [[Coupe d'Afrique des nations de football]] en [[Coupe d'Afrique des nations de football 2010|2010]]. Le basket-ball est un sport très pratiqué en Angola. L'[[Équipe d'Angola masculine de basket-ball|équipe nationale masculine]] est la plus titrée de toutes les équipes africaines, ayant remporté à 11 reprises le [[Championnat d'Afrique masculin de basket-ball|Championnat d'Afrique]] et s'étant retrouvée sur le podium de 1983 à 2015 sans discontinuer. Du côté féminin, l'[[équipe d'Angola féminine de basket-ball|équipe nationale]] a remporté deux titres continentaux et 5 médailles de bronze. Du 20 au {{date-|28 septembre 2013}}, l'Angola organise [[Championnat du monde A de rink hockey masculin 2013|la {{41e|édition}} du championnat du monde de rink hockey]] à [[Luanda]] et [[Moçâmedes|Namibe]]. Du {{date-|28 novembre}} au {{date-|7 décembre 2016}}, l'Angola organise la [[Championnat d'Afrique des nations féminin de handball 2016|CAN 2016]] de [[handball]] féminin à Luanda où l'équipe d'[[Équipe d'Angola féminine de handball|Angola]], onze fois vainqueur de l'épreuve et organisateur, est l'un des pays favoris à la victoire finale. == Notes et références == {{Références nombreuses}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Angola | wikispecies = <!-- Wikispecies --> | wiktionary = Angola | wikivoyage = Angola | wikiversity = <!-- Wikiversity --> | wikibooks = <!-- Wikibooks --> | wikisource = <!-- Wikisource --> | wikiquote = <!-- Wikiquote --> | wikinews = Catégorie:Angola | meta = <!-- Metawiki --> | outreach = <!-- Outreach --> }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jakkie Cilliers |titre=Angola’s war economy |lieu=Pretoria |éditeur=Christian Dietrich |année=2000}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael Cromerford |titre=The Peaceful Face of Angola : Biography of a Peace Process (1991 to 2002 |lieu=Luanda |année=2005}} * {{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Manuel Ennes Ferreira |titre=A indústria em tempo de guerra |sous-titre=Angola 1975-1991 |lieu=Lisbonne |année=1999}} * {{Chapitre |langue=pt |auteur1=Fernando Florêncio |titre chapitre=No Reino da Toupeira |titre ouvrage=Vozes do Universo Rural: Reescrevendo o Estado em África |lieu=Lisbonne |année=2010}} *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Global Witness |titre=A Crude Awakening: The Role of the Oil and Banking Industries in Angola’s Civil War and the Plunder of State Assets |lieu=Londres |année=1999}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Global Witness |titre=A rough trade: The Role of Companies and Governments in the Angolan Conflict |lieu=Londres |année=1998}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Global Witness |titre=Conflict Diamonds: Possibilities for the Identification, Certification and Control of Diamonds |lieu=Londres |année=2000}}. *{{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Global Witness |titre=Os Homens dos Presidentes |lieu=Londres |année=2002}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Fernando Andresen Guimarães |titre=The Origins of the Angolan Civil War: Foreign Intervention and Domestic Political Conflict |lieu=Basingstoke |éditeur=Palgrave |année=1998}} *{{Ouvrage |langue=de |auteur1=Franz-Wilhelm Heimer |titre=Der Entkolonisierungskonflikt in Angola |lieu=Munich |année=1980}} *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Franz-Wilhelm Heimer |titre=Social Change in Angola |lieu=Munich |année=1973}} *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Tony Hodges |titre=Angola from Afro-Stalinism to Petro-Diamond Capitalism |lieu=Bloomington |éditeur=Indiana University Press |année=2001}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Tony Hodges |titre=The Anatomy of an Oil State |lieu=Bloomington |éditeur=Indiana University Press |année=2004}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Human Rights Watch |titre=The Oil Diagnostic in Angola: An Update Complete Report |lieu=New York |année=2001}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=International Monetary Fund |titre=IMF Staff Country Report No. 99/25: Angola: Statistical Annex |lieu=Washington, D.C. |année=1999}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=International Monetary Fund |titre=Mission Concluding Statements: Angola-2002 Article IV Consultation, Preliminary Conclusions of the IMF mission |lieu=Washington D.C. |année=2002}} *{{Ouvrage |auteur1=Yves Loiseau, Pierre-Guillaume Roux |titre=Jonas Savimbi |lieu=Cologne |année=1989}}. *{{Ouvrage |auteur1=Jean-Michel Mabeko-Tali |titre=Barbares et citoyens: L'identité nationale à l'épreuve des transitions africaines: Congo-Brazzaville, Angola |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=2005}} *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Assis Malaquias |titre=Rebels and Robbers: Violence in Post-Colonial Angola |lieu=Uppsala |éditeur=Nordiska Afrikainstitutet |année=2007}} *{{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Médecins sans frontières |titre=Angola uma população sacrificada |lieu=Bruxelles |année=2002}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Christine Messiant |titre=L'Angola post-colonial: Guerre et paix sans démocratisation |lieu=Paris |éditeur=Karthala |année=2008}} *{{Ouvrage |auteur1=Christine Messiant |titre=L'Angola post-colonial: Sociologie politique d'une oléocratie |lieu=Paris |éditeur=Karthala |année=2009}} *{{Article |langue=en |auteur1=Didier Péclard |titre=L'Angola dans la paix: Autoritarisme et reconversions |périodique=[[Politique africaine]] |date=2008 |pages=5-121}}. *{{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Manuel Alves da Rocha |titre=Economia e Sociedade em Angola |lieu=Luanda |éditeur=Nzila |année=2009}}. *{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Keith Somerville |titre=Angola: Politics, Economics and Society |lieu=Londres |éditeur=Pinter |année=1986}} *{{Article |auteur1=Inge Tvedten |titre=La scène angolaise. Limites et potentiel des ONG |périodique=Lusotopie |volume=1 |année=2002 |pages=171-188}}. *{{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Nuno Vidal |auteur2=Justino Pinto de Andrade |titre=O processo de transição para o multipartidarismo em Angola |lieu=Luanda |année=2008 |numéro d'édition={{3e}}}} *{{Ouvrage |langue=pt |auteur1=Nuno Vidal |auteur2=Justino Pinto de Andrade |titre=Sociedade civil e política em Angola: Enquadramento regional e internacional |lieu=Luanda |année=2008}} *{{Fr}} ''Portugal et espaces lusophones'', [[Perspective (revue)|Perspective]] 2021&nbsp;|&nbsp;1, [[Institut national d'histoire de l'art|INHA]] {{identifiants biblio|isbn=978-2-917902-91-2|lire en ligne=https://journals.openedition.org/perspective/22046|consulté le=07-02-2022}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Institut national d'histoire de l'art]] |titre=Portugal et espaces lusophones |lieu=Paris |date=2021 |isbn=978-2-917902-91-2 | oclc=1277128340 |doi=10.4000/perspective.22046 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/perspective/22046 |consulté le=2022-02-07}} === Filmographie === *''[[Angola, Saudades From the One Who Loves You]]'', film documentaire angolais de Richard Pakleppa, 2005, {{heure||66}} *''Angola, le bonheur est dans le train'', film documentaire français de Adama Ulrich, 2009, {{heure||52}} *''[[A Única Mulher]]'' série portugaise qui se passe pour partie en Angola === Articles connexes === * [[Santé en Angola]] * [[Affaire des ventes d'armes à l'Angola]] (Angolagate) * [[Ngola (titre)]] * [[Droits LGBT en Angola]] * [[Communauté des pays de langue portugaise]] * [[Liste d'écrivains angolais]] * [[Tourisme en Angola]] === Liens externes === {{liens}} * [https://www.populationdata.net/pays/angola/ Cartes et statistiques sur l'Angola sur populationdata.net] * [https://web.archive.org/web/20091213102409/http://pascalmaillard.over-blog.com/categorie-10861232.html Divers articles sur l'Angola (tourisme, société, traditions, etc.)] * [https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.etat.sciencespobordeaux.fr%2Finstitutionnel%2Fangola.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url ANGOLA, Situation institutionnelle] par M. Boubacar Issa Abdourhamane, doctorant au CEAN, IEP-Université Montesquieu-Bordeaux IV, récupéré {{date-|3 septembre 2011}} * {{en}} [https://bti-project.org/en/reports/country-report/AGO Betelsmann Transformation Index - Angola Country Report 2022] {{Palette|Provinces d'Angola|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines|Union latine}} {{Portail|Angola|Afrique|Lusophonie}} [[Catégorie:Angola|*]] [[Catégorie:Empire colonial portugais]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andorre
Andorre
{{Voir homonymes|Andorre (homonymie)}} {{Infobox Pays | nom_français = Principauté d'Andorre | nom_local = Principat d'Andorra | langue = ca | image_drapeau = Flag of Andorra.svg | lien_drapeau = Drapeau d'Andorre | image_blason = Coat of arms of Andorra.svg | lien_blason = Armoiries de l'Andorre | image_carte = Location Andorra Europe.png | image_carte2 = Carte Andorre.png | devise = Virtus Unita Fortior | langue_devise = [[latin]] | traduction_devise = La vertu unie est plus forte | capitale = [[Andorre-la-Vieille]] | coordonnées_capitale = {{coord|42|30|N|1|31|E}} | lien_villes = Liste des villes d'Andorre | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Andorre-la-Vieille]] | type_gouvernement = [[Principauté|Co-principauté]] • [[diarchie]] [[Constitution| constitutionnelle]] [[régime parlementaire|parlementaire]] et [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Cosuzeraineté d'Andorre|Coprince épiscopal]] | nom_dirigeant = [[Joan-Enric Vives i Sicília]] | titre_dirigeant2 = [[Cosuzeraineté d'Andorre|Coprince français]] | nom_dirigeant2 = [[Emmanuel Macron]] | titre_dirigeant3 = [[Chef du gouvernement d'Andorre|Chef du gouvernement]] | nom_dirigeant3 = [[Xavier Espot Zamora]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Conseil général (Andorre)|Conseil général]] | superficie_rang = 192 | superficie_totale = 468 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 201 | population_totale = 79535 | population_année = 2021<ref name="estadistica.ad">{{Lien web |langue=en |titre=Poblacio total |url=https://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/banc_dades4.asp?lang=1&codi_tema=2&codi_divisio=2161&codi_subtemes=8 |consulté le=2022-04-02|format électronique=pdf}}.</ref> | type_formation = Création de l’[[État]] | date_formation = [[780]] | type_formation2 = [[Paréage]] | date_formation2 = {{date|8|septembre|1278}} | type_formation3 = [[Constitution d'Andorre|Constitution]] | date_formation3 = {{Date|14|mars|1993|âge=oui}} | gentilé = Andorran, Andorrane | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} {{Unité|3.400|milliards de [[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 2,10 %<ref name="WEO April 2022 (FMI)">https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_PPA = {{augmentation}} {{Unité|5.157|Milliards de [[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 11,04 % | PIBHAB_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{Unité|63599.560|[[Dollar américain|$]]}} <br/>+ 8,93 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{Unité|41930.271|[[Dollar américain|$]]}} <br/>+ 0,13 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 2 % de la pop. active<br/>- 30,43 % | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{diminution positive}} {{unité|1.350}} milliards de [[Euro|€]]<br/>- 1,17 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 44,767 % du PIB<br/>- 7,71 % | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.858}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{40e}} | monnaie = [[Euro]]<ref>Avant [[1999]], l'Andorre utilisait le [[franc français]] et la [[peseta espagnole]].</ref> | code_monnaie = EUR | fuseau_horaire = +1 ([[heure d'été|été]] +2) | hymne_national = [[El Gran Carlemany]] | langue_hymne = [[catalan]] | traduction_hymne = Le Grand Charlemagne | audio_hymne = El Gran Carlemany.ogg | fête_nationale = {{date|8 septembre}}<br/>{{date|14 mars}} | fête_evt = Fête de la [[Notre-Dame de Meritxell|Vierge de Meritxell]]<br/>Approbation de la [[Constitution d'Andorre|Constitution]] ({{date-|1993}}) | domaine_internet = [[.ad]] | iso3166-1 = AND, AD | indicatif_téléphonique = 376 | code_plaque = AND | organisations_internationales = [[Fichier:Flag of La Francophonie.svg|20x20px|border]] [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]]<br>{{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]]<br/>{{drapeau|COE}} [[Conseil de l'Europe|COE]]{{-}}[[Communauté des pays de langue portugaise|CPLP]] (observateur){{-}}[[Organisation des États ibéro-américains|OEI]] | de = d' | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Catalan]] | pays frontaliers = {{FRA}}{{-}}{{ESP}} | web = {{URL|https://www.govern.ad/|govern.ad}} }} L{{'}}'''Andorre''', en forme longue la '''principauté d'Andorre''' ({{en langue|ca|Andorra}} et {{Langue|ca|''Principat d’Andorra''}}), est un État d'[[Europe du Sud]] et, selon certaines définitions, d'[[Europe de l'Ouest]], en fait d'[[Europe du Sud-Ouest]]. Bordée par l'[[Espagne]] et la [[France]] (donc [[Enclave et exclave|enclavée]] dans l'[[Union européenne]]), et située dans le massif des [[Pyrénées]], elle est principalement constituée de montagnes élevées. Le pays ne fait pas partie de la [[zone euro]] ni de l'[[Union européenne]], mais utilise l'euro depuis la création de cette monnaie et frappe [[pièces en euro de l'Andorre|ses propres pièces]] depuis le {{date|1er juillet 2013}} en vertu d'un accord monétaire avec l'Union européenne. Il s'agit d'un des plus petits [[État souverain|États souverains]] d'Europe, avec une superficie de {{unité|468 km2}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Degage|titre=L'Andorre|passage=3|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Que sais-je ?|date=1998|pages totales=128}}</ref> et une population estimée à {{unité|79535 habitants}} en 2021<ref name="estadistica.ad" />. Établie à {{unité|1023|m}} d'altitude, [[Andorre-la-Vieille]], sa capitale, est la plus haute d'[[Europe]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Maps, Weather, and Airports for Andorra la Vella, Andorra |url=http://www.fallingrain.com/world/AN/0/Andorra_la_Vella.html |site=Fallingrain.com |consulté le=26 août 2012}}.</ref>. La langue officielle est le [[catalan]], la monnaie officielle est l'[[euro]]. La devise de l'Andorre est ''{{Langue|la|Virtus Unita Fortior}}'', et [[Drapeau d'Andorre|son drapeau]] est constitué de trois bandes verticales bleue, jaune et rouge, la bande jaune étant plaquée de l'écusson andorran. L'hymne national est ''{{Langue|ca|[[El Gran Carlemany]]}}''. La [[principauté]], dont la création remonte à [[788]]<ref name=":1" /> sous le règne de [[Charlemagne]], est régie par un système unique, le [[paréage]] de 1278 et 1288<ref>Blevin Pierre-Alexis, « Les micro-États européens, étude historique, juridique et fiscale, (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin, Vatican) », [[Éditions L'Harmattan]], 2016, {{p.|89}}.</ref>. Ce contrat de [[droit féodal]] concède le trône andorran à deux [[cosuzeraineté d'Andorre|coprinces]], l'[[évêque d'Urgell|évêque catalan d'Urgell]] et le [[Liste des comtes de Foix|comte de Foix]] (dont les droits et devoirs sont passés successivement au [[Liste des monarques de Navarre|roi de Basse-Navarre]], puis au [[roi de France]] à partir d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], et enfin au [[chef d'État]] [[France|français]]). L'Andorre est sortie de son isolement au {{s-|XX}}, durant lequel elle a profité de son cadre naturel et a utilisé un [[Droit fiscal|système fiscal]] avantageux pour devenir une grande destination touristique, accueillant près de trois millions de visiteurs chaque année. Si la principauté est réputée aujourd'hui pour ses pistes de ski et ses faibles taxes, elle est aussi souvent considérée comme un [[paradis fiscal]]. Elle est membre des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] depuis 1993<ref>{{Lien web |titre=États membres de l'Organisation des Nations Unies |url=http://www.un.org/en/members/ |site=un.org}}.</ref>, du [[Conseil de l'Europe]], mais pas de l'[[Union européenne]]. == Étymologie == Le nom ''{{langue|ca|Andorra}}'', attesté dès [[839]], désignait alors uniquement la paroisse nommée aujourd'hui Andorre-la-Vieille (''{{langue|ca|Andorra la Vella}}'')<ref name=":1">{{Lien web |titre=Histoire d'Andorre , Histoire de la Principauté d'Andorre |url=http://www.andorramania.com/histoire-de-l-andorre.php |site=www.andorramania.com}}.</ref>. Ce toponyme viendrait du [[basque]] ''{{langue|eu|Ameturra}}'', signifiant « Dix sources », composé des mots ''{{langue|ca|hamar}}'' (« dix ») et ''{{langue|eu|iturri}}'' (« sources »), en référence aux dix affluents que la rivière [[Valira]] recevait sur le territoire de la paroisse d'Andorre-la-Vieille<ref>Dictionnaire des noms de lieux – [[Louis Deroy]] et [[Marianne Mulon]] ([[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]], 1994) {{ISBN|978-2-85036-195-1}}.</ref>. On peut voir aussi une relation entre le nom ''Andorra'' et celui des tribus d{{'}}''Andosins'' (grec : ''Andosinoï'') qu'[[Hannibal Barca|Hannibal]], selon le grec [[Polybe]], aurait soumises dans ces vallées, après avoir franchi l'[[Èbre]] au {{-s-|II}}<ref>{{Lien web |format=pdf |auteur1=Christian Rico |titre=''Sur les traces d'Hannibal dans les Pyrénées : une nouvelle approche'' |url=http://publicacions.iec.cat/repository/pdf/00000114%5C00000034.pdf |site=iec.cat}}.</ref>. Il existe une ville nommée [[Andorra]] dans la [[province de Teruel]] ([[Aragon (communauté autonome)|Aragon]], [[Espagne]]). == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Andorre}} [[Fichier:Església de Sant Joan de Caselles - 10.jpg|gauche|vignette|L'[[église Sant Joan de Caselles]], fondée au {{s|XI}}.]] Selon une légende du {{s-|XI}}{{Référence souhaitée|date=10 mars 2022}}, [[Charlemagne]] aurait accordé une charte aux Andorrans pour les récompenser de leurs combats contre les [[Maures]]. {{citation|Le grand Charlemagne, mon père, des Arabes me délivra.}} C'est par ces mots que débute l'hymne andorran. Le contrôle du territoire passa aux [[comté d'Urgell|comtes d'Urgell]], puis en 1131 à l'évêque du [[diocèse d'Urgell]], en partage avec la famille de Caboet, puis l'héritage passa aux vicomtes de Castellbò, puis aux [[Liste des comtes de Foix|comtes de Foix]]. Les deux coseigneurs (laïc et ecclésiastique) s'affrontèrent souvent à propos de leurs droits sur les vallées d'Andorre. En 1278, le conflit fut résolu par la signature d'un traité instaurant la souveraineté partagée ([[paréage]]) de l'Andorre entre le [[Roger-Bernard III de Foix|comte de Foix]] et l'[[Pere d'Urtx|évêque d'Urgell]], en [[Catalogne]]. Cela donna à la petite principauté son territoire et sa forme politique. Les années passant, les comtes de Foix devinrent comtes de Foix-Béarn, puis [[royaume de Navarre|rois de Navarre]] ; et Henri III de Navarre hérita de la couronne de France, puis devint [[Henri IV (roi de France)|Henri {{IV}}]]. Un édit établit le roi de France et l'évêque d'Urgell comme coprinces de l'Andorre en [[1607]]. Au cours de la période [[1812]]-[[1814]], l'[[Premier Empire|Empire français]] annexa la Catalogne espagnole, la divisa en quatre, puis trois départements ([[Sègre (département)|Sègre]], [[Ter (département)|Ter]], [[Montserrat (département)|Montserrat]] et [[Bouches-de-l'Èbre]], réunis en [[1813]] au sein des [[Bouches-de-l'Èbre-Montserrat]]). L'Andorre fut en même temps annexée et brièvement rattachée au district de [[Puigcerdà]] (département de Sègre), avant de retrouver son autonomie. Le {{date|6 juillet 1934}}, le Russe [[Boris Skossyreff]] se proclama roi du gouvernement d'Andorre sous le nom de Boris {{Ier}}, créant de facto le [[royaume d'Andorre]]. Le {{date-|14 juillet}}, une unité de la [[Garde civile]] espagnole commandée par le marquis Silva de Balboa entra en Andorre et arrêta le roi autoproclamé, qui fut envoyé à [[Barcelone]], puis à [[Madrid]], avant d'être expulsé au [[Portugal]]. Étant donné son relatif isolement, l'Andorre est longtemps restée en marge de l'histoire européenne. Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], elle sut préserver sa neutralité, rendue précaire par la proximité de voisins aux régimes autoritaires. Sans que cela ait été une politique délibérée, l'Andorre servit de lieu de passage et de plaque tournante à un grand nombre de fugitifs et d'évadés. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont probablement transité par la principauté entre 1940 et 1945 : militaires polonais, Français désireux de rejoindre les forces armées des généraux [[Henri Giraud (militaire)|Giraud]] et [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] en Afrique du Nord, aviateurs alliés abattus (britanniques, canadiens, américains, polonais{{etc.}}) et, enfin, juifs fuyant les persécutions [[nazisme|nazies]] et du [[régime de Vichy]]. En 1945, il s'agira alors de nazis ou de collaborateurs français cherchant refuge en Espagne. Un grand nombre de passeurs et d'hôteliers andorrans ont contribué à ces transits et, malgré la présence d'agents secrets et d'espions de tout bord (Allemands, Français de Vichy, franquistes), les réseaux d'évasion britanniques, polonais, français et américains ont pu discrètement mener à bien leurs missions<ref>''Passeurs, Fugitifs et Espions, l'Andorre dans la {{2e|Guerre}} mondiale'' Claude Benet, éd. Le Pas d'Oiseau, Toulouse, 2010 {{ISBN|978-2-917971-11-6}}, édition originale en catalan chez Editorial Andorra, octobre 2009</ref>. Dans les [[années 1950]], le pays a commencé à attirer les visiteurs. Depuis, son tourisme prospère, ainsi que le développement de ses moyens d'accès et d'hébergement, sortent le pays de son anonymat. Le {{date|25 septembre 1958}}, l'Andorre met fin à l'[[Liste des guerres prolongées par une irrégularité diplomatique|état de guerre avec l'Allemagne en cours depuis 1914]], en reconnaissant qu'elle n'avait pas été invitée à participer à la conférence de paix après la [[Première Guerre mondiale]] et, par conséquent, qu'elle n'avait pas signé le traité de Versailles<ref>{{Article |langue=en |titre=World War I Ends in Andorra, UPI story |périodique=[[The New York Times]] |jour=25 |mois=septembre |année=1958 |pages=66}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |nom1=[[Académie de droit international de La Haye]] |titre=Recueil des cours |volume=149 |éditeur=Kluwer Academic Publishers |année=1976 |pages totales=399 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=mSju7bP65CAC&pg=PA230}}.</ref>. == Organisation politique == {{Article détaillé|Politique en Andorre}} === Régime constitutionnel === La première [[Constitution d'Andorre]] a été adoptée par référendum le {{Date|14 mars 1993}}<ref>{{Lien web |titre=Constitution |url=https://www.consellgeneral.ad/fr/le-consell-general/organes-et-procede-du-consell-general/constitution |site=consellgeneral.ad |consulté le=10/3/2022}}</ref>. La même année, le pays entre dans l'[[Organisation des Nations unies]]<ref>{{Lien web |titre=L’Andorre et les organismes internationaux |url=https://www.exteriors.ad/fr/affaires-multilaterales-et-cooperation/l-andorre-et-les-organismes-internationaux |site=exteriors.ad |consulté le=10/3/2022}}</ref>. Le régime de l'Andorre est la coprincipauté parlementaire, héritage lointain du [[paréage|''pareatge'' (paréage)]] de [[1278]] entre l'évêché d'[[Urgell]] et le [[comte]] de [[Foix]]. D'après la constitution, les [[Cosuzeraineté d'Andorre|coprinces]], institution issue des Paréages et de leur évolution historique, sont, à titre personnel et exclusif, l'[[Liste des évêques d'Urgell|évêque d'Urgell]] et le [[président de la République française]]. Leurs pouvoirs sont égaux et procèdent de la Constitution. Chacun d'eux jure ou promet d'exercer ses fonctions conformément à la Constitution. Chacun d'eux nomme un représentant personnel chargé de le représenter dans la gestion journalière de la principauté ; ceux-ci s'engagent eux aussi par un serment ou une promesse solennelle. En général le coprince ecclésiastique vient prêter serment en personne tandis que le coprince laïc envoie son représentant personnel lire et transmettre la lettre patente par laquelle il s'engage. Les ambassadeurs étrangers présentent leurs lettres de créances aux deux coprinces : à Paris au coprince laïc et à Urgel au coprince ecclésiastique. Une conséquence de cette disposition est que le président de la République française vise deux fois la lettre de créance de l'ambassadeur français : une fois en tant que chef d'État du pays émetteur et une fois en tant que co-chef d'État du pays destinataire. Le coprince épiscopal est actuellement [[Joan-Enric Vives i Sicília]] et le coprince français est actuellement le président [[Emmanuel Macron]]. Leurs représentants personnels sont respectivement {{Lien|trad=Josep María Mauri|lang=es|fr=Josep María Mauri|texte=Josep María Mauri}} et [[Patrick Strzoda]]<ref>{{Lien web|titre=Representation du Co-Prince Français en Andorre|url=https://www.coprince-fr.ad/fr/|site=www.coprince-fr.ad|consulté le=2020-04-28}}</ref>. Sauf dans les cas prévus par la Constitution, les coprinces n'engagent pas leur responsabilité. La responsabilité de leurs actes incombe aux autorités qui les contresignent. Le pouvoir exécutif est assuré par le chef du gouvernement, actuellement [[Xavier Espot Zamora]]. Le [[Conseil général (Andorre)|Conseil général]], qui assure une représentation mixte et paritaire de la population nationale et des sept paroisses, représente le peuple andorran, exerce le pouvoir législatif, approuve le budget de l'État, donne l'impulsion à l'action politique du gouvernement et la contrôle. Le Conseil général se compose d'un minimum de vingt-huit et d'un maximum de quarante-deux conseillers généraux. La moitié d'entre eux est élue, en nombre égal, par chacune des sept paroisses, et l'autre moitié est élue dans le cadre d'une circonscription nationale unique. Le Conseil général est ainsi une assemblée mixte, représentant à la fois les territoires de la principauté (comme le [[Sénat (France)|Sénat]] en France) et son peuple (comme l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] en France). Le chef du gouvernement (''Cap de Govern'') est issu du Conseil général. Habitués de longue date au régime représentatif, vivant en paix depuis onze siècles, ils n'ont guère modifié leur système administratif. Tous les deux ans, entre le 10 et le {{date-|15 décembre}}, chaque paroisse élit pour quatre ans (au suffrage universel depuis 1947) la moitié des membres du conseil de paroisse et deux conseillers généraux. Ce conseil général, appelé avant 1866 « Conseil de la Terre »<ref>{{Lien web |titre=EL CONSELL DE LA TERRA |url=https://www.ara.ad/suplement/consell-terra_1_1893626.html |site=ara.ad |consulté le=10/3/2022}}</ref>, tient une session par mois à la [[Casa de la Vall]] et choisit tous les trois ans le syndic général ainsi que le vice-syndic. En Andorre, les habitants se mêlent peu de politique, un domaine qui incombe traditionnellement au chef de famille. Le taux d'abstention des moins de {{nobr|30 ans}} s'élève à plus de 50 % lors des élections<ref name=":0">{{Lien web |nom1=Zani |prénom1=Jeffrey |nom2=Postma |prénom2=Wiegertje |titre=Ce que signifie diriger un micro-État quand on a 27 ans |url=https://www.vice.com/fr_be/article/wjvmgn/ce-que-signifie-diriger-un-micro-etat-quand-on-a-27-ans |site=Vice |date=2019-08-05}}.</ref>. L’[[Avortement en Andorre|avortement]] est totalement interdit dans la principauté d’Andorre<ref name=":avortement">{{Lien web|titre=Avortement en Andorre : abandonner les charges contre Vanessa Mendoza Cortés |url=https://www.amnesty.be/veux-agir/agir-ligne/petitions/defenseure-avortement |site=Amnesty International Belgique |date=2023-03-01}}</ref>. Le gouvernement est par ailleurs accusé par [[Amnesty International]] « d'utiliser les lois sur la diffamation dans le but de museler toute critique du gouvernement ou des fonctionnaires de l’État, en violation du droit à la liberté d’expression<ref name=":avortement" />. » <gallery> Mons. Vives (30612833490).jpg|<center>[[Joan-Enric Vives i Sicília]]<br />actuel [[Cosuzeraineté d'Andorre|coprince épiscopal d'Andorre]] depuis le {{date|12 mai 2003}}.</center> Emmanuel Macron (cropped).jpg|<center>[[Emmanuel Macron]]<br />actuel [[Cosuzeraineté d'Andorre|coprince français d'Andorre]] depuis le {{date|14 mai 2017}}.</center> </gallery> === Organisation territoriale === {{Article détaillé|Paroisse (Andorre)}} [[Fichier:Andorra parishes named.png|vignette|Carte des paroisses d'Andorre.]] Le pays est divisé en sept paroisses (''Parròquies''), dans l'ordre protocolaire<ref>Constitution article 1.5</ref> : * [[Canillo]], la plus étendue, limitrophe du département français de l'[[Ariège (département)|Ariège]] par les communes d'[[Aston (Ariège)|Aston]], [[Mérens-les-Vals]], [[L'Hospitalet-près-l'Andorre]] et du département des [[Pyrénées-Orientales]] par la commune de [[Porté-Puymorens]] ; * [[Encamp]], limitrophe des départements français de l'[[Ariège (département)|Ariège]] et des [[Pyrénées-Orientales]], et de la [[comarque]] de Cerdanya (provinces espagnoles de [[Province de Lérida|Lleida]] et de [[Province de Gérone|Girona]]) ; * [[Ordino]], paroisse la plus au nord, limitrophe du département français de l'[[Ariège (département)|Ariège]] par les communes d'[[Auzat]], [[Lercoul]], [[Siguer]] et [[Gestiès]] ; * [[La Massana]], limitrophe du département français de l'[[Ariège (département)|Ariège]] (Auzat) et de la [[comarque]] de [[Pallars Sobirà]] (province espagnole de [[Province de Lérida|Lleida]]) par la commune d'[[Alins]] ; * [[Andorre-la-Vieille]], paroisse la plus peuplée et dont la principale ville (Andorra la Vella) est la capitale, limitrophe de la [[comarque]] de [[Alt Urgell]] ([[Province de Lérida|province espagnole de Lleida]]) ; * [[Sant Julià de Lòria]], la plus au sud, limitrophe de la [[comarque]] de [[Alt Urgell]] (province espagnole de Lleida) ; * [[Escaldes-Engordany]], la plus récente (création en 1978, de la division de la Parròquia d'Andorra la Vella), limitrophe de la [[comarque]] de Cerdanya (provinces espagnoles de [[Province de Lérida|Lleida]] et de [[Province de Gérone|Girona]]). == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Andorre}} [[Fichier:Andorra topographic map-fr.svg|vignette|Carte topographique de l'Andorre.]] [[Fichier:pas de la case.jpg|vignette|Vue sur [[le Pas de la Case]] au pied du col d'Envalira.]] En raison de sa localisation dans le massif des Pyrénées orientales, l'Andorre est constituée principalement de montagnes élevées d'une hauteur moyenne de {{unité|1997 m}}{{Référence souhaitée|date=10 mars 2022}} dont le point culminant est la [[Pic de Coma Pedrosa|Coma Pedrosa]] à {{unité|2943 m}}. Le territoire est divisé en trois vallées étroites en forme de Y qui se regroupent en une seule suivant le courant principal, la rivière [[Valira]], coulant vers la [[Catalogne]] (au point le plus bas de l'Andorre qui est à {{unité|870 m}}). Le pays des vallées d'Andorre entre la France et l'Espagne, sur le versant sud des Pyrénées, est constitué par deux vallées principales : celle du [[Valira#Valira d'Orient|Valira d'Orient]] et celle du [[Valira#Valira del Nord|Valira del Nord]] dont les eaux réunies forment le [[Valira]]. En territoire espagnol, cette rivière se jette dans le [[Sègre]], affluent de l'[[Èbre]]. Une ceinture de hauts sommets tous d'une altitude supérieure à {{Unité|2500|m}}, isole l'Andorre de la France. Le col utilisé par la route, le [[port d'Envalira]], est à {{unité|2408 mètres}} d'altitude et marque la ligne de partage des eaux entre l'[[océan Atlantique]] et la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Les communications avec l'Espagne, par la vallée du Sègre, en [[Cerdagne]] espagnole, sont beaucoup plus faciles et restent assurées en toute saison. La superficie de l'Andorre est de {{unité|468 km 2}}. Le [[climat d'Andorre]] est similaire au climat tempéré de ses voisins, mais sa haute altitude signifie qu'il y a en moyenne plus de neige en hiver et qu'il fait légèrement plus frais en été. La route qui mène de la [[France]] à [[Andorre-la-Vieille]] passe par le [[port d'Envalira]] qui est le plus haut col routier des Pyrénées. Ce col est doublé d'un tunnel, ouvert à la circulation depuis le {{Date|29 septembre 2002}}. L'Andorre abrite cinq [[Station de sports d'hiver|stations de ski]]. [[Liste des sommets d'Andorre|Soixante-deux sommets]] de plus de {{unité|2000 m}} parsèment son territoire, mais aucun n'atteint {{unité|3000|m}}. L'Andorre compte un peu plus d'[[Liste des lacs de l'Andorre|une trentaine de lacs]]. Afin de réaliser un [[viaduc]] au-dessus de l'Ariège, un [[Traité (droit international public)|traité]] signé en 2000 entre la France et l'Andorre a permis l'échange d'un [[hectare]] et demi de territoire français<ref>{{unité|15595 m 2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Traité entre la France et Andorre portant rectification de frontière |url=http://www.senat.fr/leg/pjl00-260.html |site=www.senat.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance | base=JORF | numéro=MAEX0100001L | texte=Loi française {{n°}}2001-590 du 6 juillet 2001}} autorisant la ratification du traité entre la République française et la Principauté d'Andorre portant rectification de la frontière.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Ratification d'un traité entre la France et l'Andorre à l'Assemblée nationale |url=http://www.assemblee-nationale.fr/11/cra/2000-2001/2001062815.asp#P75_1748 |site=assemblee-nationale.fr |date=28 juin 2001 |consulté le=1 mars 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance | base=JORF | numéro=MAEJ0130053D | texte=Décret français {{n°}}2001-761 du 28 août 2001}} portant publication du traité entre la République française et la Principauté d'Andorre portant rectification de la frontière, fait à Andorre-la-Vieille le 12 septembre 2000.</ref>{{,}}<ref>{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000008042657/|texte=Conseil d'Etat, 8 / 3 SSR, du 8 juillet 2002, {{n°}}239366, publié au recueil Lebon.}}</ref>. Le lieu concerné se situe sur la commune de [[Porta]] ([[Pyrénées-Orientales]]), si bien que l'Andorre possède maintenant une étroite bande de terre sur la rive droite de l'[[Ariège (rivière)|Ariège]], englobant le nouveau viaduc jusqu'au rond-point exclu, et la France sur la rive gauche de l'Ariège à ce même endroit<ref>{{Lien web |url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=1.7361756333355969,42.548665635295436&z=17&l0=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&permalink=yes |titre=Frontière franco-andorrane en aval du Pas-de-la-Case |auteur=[[Géoportail (France)|Géoportail]] |année=2021 | consulté le=25 juillet 2021 }}</ref>. En 2016 (entrée en vigueur d'un accord signé en 2012) a lieu plus en amont, vers les sources de l'Ariège, une nouvelle modification du tracé frontalier dans le vallon des Abeillettes, attribuant sans compensation {{nobr|24 hectares}} de territoire français à l'Andorre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La France cède un petit bout de son territoire à la Principauté d'Andorre sur la commune de Porta |url=https://www.francebleu.fr/infos/international/la-france-cede-un-petit-bout-de-son-territoire-la-principaute-d-andorre-sur-la-commune-de-porta-1453645185 |site=France Bleu |date=2016-01-24 |consulté le=2022-05-29}}</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Andorre}} La vie est consacrée en grande partie à l'élevage et à la culture{{Référence nécessaire|date=10 mars 2022}}. Le développement des équipements hydro-électriques et touristiques a amené un changement notable dans la vie andorrane. L'Andorre, bien qu'enclavée entre la [[France]] et l'[[Espagne]] et bien qu'utilisant comme elles l'euro, ne fait pas partie de l'[[Union européenne]], tout en ayant des relations et certains accords avec elle. Cela étant, les produits y sont vendus avec une taxation moindre. L'Andorre est considérée par certains pays comme un [[paradis fiscal]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=REDUCING THE COUNTRIES THAT CONSIDER ANDORRA AS A TAX HAVEN |url=https://www.is21.ad/en/news/reducing-the-countries-that-consider-andorra-as-a-tax-haven |site=is21.ad |consulté le=10/3/2022}}</ref>, cependant elle lève un [[Impôt direct|impôt]] sur le revenu de 10 %. Par ailleurs, la principauté a seulement 5 % de fonctionnaires et pratique une fiscalité légère, l'essentiel des ressources de l'État provenant d'un impôt sur les importations (''impost de mercaderies indirecte''). Néanmoins, plusieurs taxations modérées sont depuis peu en vigueur ou en projet. La [[Taxe sur la valeur ajoutée|TVA]] est de 4,5 % depuis le {{date-|1 janvier 2013}}<ref>{{Article |langue=en |titre=Andorra crea un IVA con un tipo general del 4,5% y uno reducido del 1% |périodique=[[La Vanguardia]] |date=4 juillet 2010 |lire en ligne=http://www.lavanguardia.es/economia/noticias/20100704/53958607595/andorra-crea-un-iva-con-un-tipo-general-del-45-y-uno-reducido-del-1.html |consulté le=2010-10-13}}.</ref>. Depuis 2011, il existe un impôt sur les activités économiques (impôt sur les bénéfices) de 10 %<ref>{{Lien web |titre=Impost sobre la renda de les activitats econòmiques |url=https://web.archive.org/web/20121008031433/http://www.impostos.ad/index.php?option=com_content&view=article&id=8&Itemid=3 |site=web.archive.org |date=2012-10-08 |consulté le=2022-02-15}}</ref> et un impôt sur les bénéfices dégagés par les sociétés<ref>{{Lien web |titre=Impost sobre les societats |url=https://web.archive.org/web/20120807064914/http://www.impostos.ad/index.php?option=com_content&view=article&id=7&Itemid=4 |site=web.archive.org |date=2012-08-07 |consulté le=2022-02-15}}</ref>. Les non-résidents fiscaux sont aussi taxés<ref>{{Lien web |titre=Impost sobre la renda dels no-residents fiscals a Andorra |url=https://web.archive.org/web/20130430140304/http://www.impostos.ad/index.php?option=com_content&view=article&id=9&Itemid=5 |site=web.archive.org |date=2013-04-30 |consulté le=2022-02-15}}</ref>. [[Fichier:View of La Coma Arcalis Andorra.JPG|thumb|La station de ski d'Arcalis.]] L'économie repose principalement sur deux formes de tourisme : * le tourisme de passage qui profite des prix plus bas qu'en Espagne ou en France (tabac et alcool jusqu'à trois fois moins chers qu'en France<ref>{{Article |titre=Ce projet fou de métro pour relier la France à l'Andorre |périodique=[[La Dépêche du Midi]] |date=2019-01-09 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2019/01/09/2937236-projet-fou-metro-relier-france-andorre.html}}</ref>) * et le tourisme ''blanc'', qui tout en profitant de ces quelques avantages tarifaires, vient surtout pour l'offre des sports d'hiver. Ces derniers y sont pratiqués dans quatre stations de [[ski alpin]] : * Pas De La Casa-Grau Roig, Soldeu-El Tarter et Ordino-Arcalis (aujourd'hui trois domaines skiables réunis sous la marque [[Grandvalira]]), * Pal-Arinsal (domaine sous la marque [[Vallnord]]) Vient s'y ajouter une station de ski de fond : * [[La Rabassa]]. Par ailleurs, le patrimoine architectural, religieux notamment, est remarquable et est une des autres motivations touristiques. Le thermalisme aux Escaldes avec [[Caldea]] complète l'offre de loisirs. En 2017, l'Andorre a accueilli {{nombre|2999 722|touristes}}, ce qui la classe {{76e}} au classement des pays les plus visités<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Andorre • Fiche pays • PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/andorre/ |site=PopulationData.net |consulté le=2019-05-04}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie d'Andorre}} L'Andorre a connu ces dernières décennies une importante hausse de la démographie qui a conduit à une urbanisation sans précédent. {{Démographie | titre = | colonnes = 9 | largeur-tableau = 60% | source = Département des statistiques d'Andorre<ref>{{Lien web |langue=ca |titre=Poblacio total, Departament d'Estadística d'Andorra |url=http://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/banc_dades4.asp?tipus_grafic=&bGrafic=&formules=inici&any1=01/01/1947&any2=01/01/2010&codi_divisio=8&lang=1&codi_subtemes=8&codi_tema=2&chkseries= |consulté le=1 mars 2015}}.</ref> | 1950 = 6176 | 1955 = 6189 | 1960 = 8392 | 1965 = 13583 | 1970 = 19545 | 1975 = 26558 | 1980 = 35460 | 1985 = 44596 | 1990 = 54507 | 1995 = 63859 | 2000 = 65844 | 2005 = 78549 | 2010 = 85015 | 2014 = 76949<ref>{{Lien web |langue=catalan |nom1=Departament d'Estadística |titre=Població total |url=http://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/banc_dades4.asp?tipus_grafic=&bGrafic=&formules=inici&any1=01/01/2014&any2=01/01/2014&codi_divisio=8&lang=1&codi_subtemes=8&codi_tema=2&chkseries |consulté le=6 mars 2015}}.</ref> | marge-interlignes = 18px | taille-police = 90% | hauteur-lignes = 120% | hyperliens-années = on | années-fond = #F5F5F5 | population-fond = #F3FFF3 | notes-fond = #F5F5F5 |2018=76522<ref name="populationdata.net">{{Lien web |titre=Andorre • Fiche pays • PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/andorre/ |site=populationdata.net |consulté le=2 août 2019}}.</ref>|2021=79535<ref name="z3">{{Lien web |langue=catalan |nom1=Departament d'Estadística |titre=Població total |url=https://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/banc_dades4.asp?lang=1&codi_tema=2&codi_divisio=2161&codi_subtemes=8 |consulté le=2 avril 2022}}.</ref>|2020=78015<ref name="z3" />|2019=77543<ref name="z3" />}} Par contre, le pays enregistre un taux de fécondité très faible qui entraîne un vieillissement rapide de la population et, sauf immigration, cela pourrait provoquer son déclin<ref>{{Lien web |titre=Pyramide des âges publiée par les services statistiques andorrans (page 59) |url=http://www.estadistica.ad/serveiestudis/publicacions/Publicacions/Andorra%20en%20Xifres_fr.pdf |site=estadistica.ad}}.</ref>. Les données suivantes, sauf mention contraire, sont des estimations datant de [[2021]]<ref name="cia"/>: * Population : {{nombre|72413|habitants}} ([[2008]]), dont {{nombre|29535|nationaux}} andorrans, {{nombre|26638|nationaux}} espagnols, {{nombre|12789|nationaux}} portugais, {{nombre|5104|nationaux}} français. ** {{nobr|0-14 ans}} : 13,37 % (hommes : {{formatnum:5901}} ; femmes : {{formatnum:5551}}) (estimation 2020)<ref name="cia"/> ** {{nobr|15-24 ans}} : 10,16 % (hommes : {{formatnum:4474}} ; femmes : {{formatnum:4227}}) ** {{nobr|25-54 ans}} : 43,19 % (hommes : {{formatnum:18857}} ; femmes : {{formatnum:18131}}) ** {{nobr|55-64 ans}} : 15,91 % (hommes : {{formatnum:7184}} ; femmes : {{formatnum:6443}}) ** {{nobr|+ 65 ans}} : 17,36 % (hommes : {{formatnum:7544}} ; femmes : {{formatnum:7323}}) * [[Espérance de vie humaine|Espérance de vie]] : {{nobr|83 ans}} (hommes : {{nobr|79 ans}} ; femmes : {{nobr|85 ans}})<ref>{{Lien web |titre=Andorre |url=http://www.who.int/countries/and/fr/ |site=who.int}}.</ref>. Selon le site ''Nationmaster''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Countries Compared by Health > Life expectancy at birth > Total population. International Statistics at NationMaster.com |url=http://www.nationmaster.com/graph/hea_lif_exp_at_bir_tot_pop-life-expectancy-birth-total-population |site=www.nationmaster.com}}.</ref>, l'Andorre est en première position mondiale pour la longévité de ses habitants (2008), devant [[Macao]]. * [[Taux de croissance]] : -0,1 % * [[Taux de natalité]] : {{unité|6.91|‰}} ([[2021]]) * [[Taux de mortalité]] : {{unité|7.86|‰}} ([[2021]]) * [[Mortalité infantile|Taux de mortalité infantile]] : {{unité|3.5|‰}} ([[2021]]) * [[Taux de fécondité]] : {{nombre|1.44|enfant}} par femme ([[2021]]) * Taux de migration : {{nobr|0 ‰}} ([[2021]]) == Transports == {{Détail|Transport en Andorre}} La situation géographique particulière du pays rend son accès difficile. Il est néanmoins correctement desservi par la route depuis les pays voisins. La principauté est un des seuls États européens à ne disposer d'aucun [[Chemin de fer|service public ferroviaire]] et d'aucun [[aéroport international]]. === Liaisons routières nationales === {{Détail|Transports en commun d'Andorre}} [[Fichier:Ligne 5 Transports Publics Andorre 06-20.jpg|thumb|Véhicule du réseau national.]] Andorre dispose d'un réseau national exploité par les sociétés Coopalsa et Nadal. Les lignes L1, L2, LC, L4, L5 et L6 circulent toute l'année et relient les paroisses à la capitale d'[[Andorre-la-Vieille]]. Le Bus Exprés relie [[Escaldes-Engordany]] à [[Sant Julià de Lòria]] avec une fréquence de {{nombre|10|à=15|minutes}} en semaine. La ligne L3 fonctionne pendant la saison hivernale soit du {{1er}} décembre au 30 avril. La principauté dispose également d'un réseau nocturne reliant [[Andorre-la-Vieille]] à [[Escaldes-Engordany]], [[Sant Julià de Lòria]], [[Canillo]], [[Ordino]], [[La Massana]]. Les lignes nocturnes circulent les vendredis, samedis, veilles de jours fériés, grandes fêtes des capitales paroissiales et jours désignés de 22 h 30 à 5 h. === Liaisons ferroviaires === {{Détail|Transport ferroviaire en Andorre}} [[Fichier:AGC Z 27500.jpg|thumb|Un [[TER Occitanie]] en [[gare de Latour-de-Carol - Enveitg]].]] Le pays ne comporte pas de [[gare ferroviaire]]. Les plus proches sont la [[gare d'Andorre - L'Hospitalet]] située à [[L'Hospitalet-près-l'Andorre]], qui permet de se rendre à [[Toulouse]] et la [[gare de Latour-de-Carol - Enveitg]] également en France. Cette dernière gare est internationale, et est desservie tant par la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] que par la [[Renfe Operadora|Renfe]]. Elle permet ainsi de se rendre à [[Perpignan]] via le [[Ligne de Cerdagne|Train Jaune]] puis la [[ligne de Perpignan à Villefranche - Vernet-les-Bains]] et à [[Barcelone]] via le réseau espagnol. La gare de L'Hospitalet a été rebaptisée en 2008 [[gare d'Andorre - L'Hospitalet]], pour souligner le fait qu'elle dessert principalement la principauté, et secondairement la commune française, beaucoup plus petite. La principauté a financé la majeure partie des travaux de modernisation de la gare inaugurés à l'occasion du changement de nom. Les voyageurs accèdent à la gare depuis l'Andorre via une navette par autobus. === Projets de liaisons aériennes === Avant 2020, différents projets d'[[Aéroport international d'Andorre|aéroports internationaux]] se sont succédé : près de [[Mazères (Ariège)|Mazères]] (France), commun avec [[Toulouse]]<ref>{{Article | auteur1=J.-Ch. T. | titre=Ariège, débat autour du projet d'aéroport | périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] | jour=22|mois=12|année=2005 | lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2005/12/22/152914-ariege-debat-autour-du-projet-d-aeroport.html | consulté le=31 juillet 2021 }}</ref>, puis [[La Seu d'Urgell]] (Espagne). Un nouveau projet a été annoncé le {{date-|16/03/2021}} par la chambre de commerce et d'industrie d'Andorre. C'est le site de Grau Roig, près du [[Le Pas de la Case|Pas-de-la-Case]] qui a été retenu, à {{unité|2000|m}} d'altitude, juste à côté de la Cerdagne. La piste d'atterrissage et l'aérogare seraient construites au pied de la station de ski de [[Grandvalira]]. L'aéroport pourrait accueillir des avions de type [[Airbus A320]] et [[Boeing 737|Boeing 737-600]] et aurait une capacité de {{nombre|500000}} passagers par an. L'objectif est de développer le tourisme de luxe avec des visiteurs venant de Russie, des monarchies du [[golfe Persique]] ou encore d'Asie. Son coût est estimé à {{nobr|344 millions d'euros}}<ref>{{Lien web|titre= L'Andorre présente officiellement son projet d'aéroport international, près du Pas-de-la-Case|url=https://www.francebleu.fr/infos/international/video-l-andorre-presente-officiellement-son-projet-d-aeroport-international-pres-du-pas-de-la-case-1615915539|date= 16/03/2021|site= [[France Bleu]]|consulté le= 22/03/2021}}.</ref>. Finalement, ce projet fut annulé en juin 2021 à la suite d'un rapport de l'[[Organisation de l'aviation civile internationale|OACI]] estimant que la configuration du site n'offrait pas toutes les garanties de sécurité<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Andorre renonce à son projet d'aéroport international au milieu des Pyrénées |url=https://www.francebleu.fr/infos/transports/andorre-renonce-a-son-projet-d-aeroport-international-au-milieu-des-pyrenees-1623272253 |site=France Bleu |date=2021-06-09 |consulté le=2021-07-30}}</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture d'Andorre}} === Langue === {{article détaillé|Langues en Andorre}} L'Andorre est le seul État souverain au monde dont la langue officielle est le [[catalan]], selon l'article 2 de la constitution de 1993. Le Conseil général a adopté le {{date-|16 décembre 1999}} une loi réglementant l'usage de la langue officielle<ref>{{Lien web |titre=Loi réglementant l'usage de la langue officielle |url=http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/andorre-loi1999.htm |site=axl.cefan.ulaval.ca |date=16 décembre 1999 |consulté le=1 mars 2015}}.</ref>, qui se donne pour objectif de préserver l'identité linguistique d'Andorre. Constatant que la proximité du français et de l'[[espagnol]], la place de l'enseignement dans ces deux langues en Andorre, l'importance de l'immigration et du tourisme pouvaient représenter une menace pour la vitalité du catalan, les autorités andorranes, avant cette loi au cours du {{s-|XX}} et depuis 1999, ont multiplié les réglementations visant à protéger la place du catalan dans tous les aspects de la vie sociale<ref>{{Lien web |titre=Andorre |url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/andorre.htm |site=axl.cefan.ulaval.ca |consulté le=1 mars 2015}}.</ref>. La variété du catalan parlée en Andorre est le [[catalan nord-occidental]]. L'Andorre est aussi membre de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] depuis 2004<ref>{{Lien web |titre=Andorre - Organisation internationale de la Francophonie |url=http://www.francophonie.org/Andorre.html |site=www.francophonie.org |consulté le=2017-03-03}}.</ref>. L'association des communes d'Andorre pour sa part fait partie de l'[[Association internationale des maires francophones]] depuis 2008<ref>{{Lien web |titre=Association des communes de la Principauté d’Andorre - Association internationale des Maires francophones |url=https://www.aimf.asso.fr/Association-des-communes-d-Andorre.html |site=www.aimf.asso.fr |consulté le=2017-03-03}}.</ref>. L'Andorre fait partie à titre ''d'associé'' de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 1988<ref>{{Lien web |titre=Les membres |url=http://apf.francophonie.org/-Les-membres-.html |site=Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) |consulté le=2017-03-03}}.</ref>. Hors tourisme, les langues les plus parlées au quotidien sont le catalan (58,3 % des conversations), l'espagnol (37,3 %), le portugais (3,5 %) et le français (2,2 %)<ref>{{Lien web |titre=Llengua catalana. Tercer quadrimestre del 2005 |url=https://web.archive.org/web/20071130092648/http://www.iea.ad/cres/observatori/temes/llengua3trimestre2005.htm |site=web.archive.org |date=30 novembre 2007 |consulté le=2 août 2019}}.</ref>. === Héraldique === {{Blasonnement |image=Coat of Arms of Andorra.svg |description=Écartelé : en 1, de gueules à une mitre d'or aux bordures et fanons d'argent brochant sur une crosse d'évêque d'or posée en barre, qui est de l'évêque d'Urgel ; en 2, d'or à trois pals de gueules, qui est du comté de Foix ; en 3, d'or à quatre pals de gueules, qui est de Catalogne ; en 4, d'or à deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, qui est de Béarn. Devise : Virtus unita fortior. |texte=Armes adoptées en 1969<ref>[https://www.heraldry-wiki.com/heraldrywiki/index.php?title=National_Arms_of_Andorra Heraldry of the World], sur heraldry-wiki.com.</ref>. }} === Religions === Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 89,5 % des habitants d'Andorre sont [[chrétien]]s, principalement [[Église catholique en Andorre|catholiques]] (88,2 %). De plus, 8,8 % de la population ne pratique aucune religion et 1,7 % en pratique une autre<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Andorra |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/andorra/religious_demography#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010 |site=www.globalreligiousfutures.org}}.</ref>. La sainte patronne catholique de la principauté est [[Notre-Dame de Meritxell]]. L'influence considérable de l'Église a pour conséquence le maintien de la pénalisation de l'[[avortement]]<ref name=":0" />. En particulier, l'archevêque et coprince [[Joan-Enric Vives i Sicília]] a dit en 2014 qu'il démissionnerait de son poste de coprince (et d'évêque d'Urgell) si le Parlement andorran venait à légaliser l'avortement. Le siège épiscopal serait alors laissé vacant, au moins jusqu'à la promulgation de la loi<ref>{{Article|langue=es|auteur1=Jesús Bastante|titre=La aprobación de la ley del Aborto en Andorra podría llevar a Vives a Barcelona|sous-titre=El arzobispo de Urgell, como copríncipe, debería sancionar la ley o abdicar|traduction titre=L'approbation de la loi sur l'avortement en Andorre pourrait mener Vives à Barcelone : L'archevêque d'Urgell, en tant que coprince, devrait sanctionner la loi ou abdiquer|périodique=Periodista Digital|série=Religión|date=2014-09-22|lire en ligne=https://www.periodistadigital.com/cultura/religion/espana/20140922/aprobacion-ley-aborto-andorra-llevar-vives-barcelona-noticia-689401696469/|consulté le=2023-01-03}}</ref>. Dans ce cas, l'Andorre serait ([[Baudouin (roi des Belges)#L'impossibilité de régner|après la Belgique]]) le deuxième pays dont un chef d'État aurait refusé de sanctionner une loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse sans pour autant empêcher la promulgation de cette loi. === Fêtes calendaires === {| class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés !scope=col | Date !scope=col | Nom !scope=col | Remarques |- |{{1er|janvier}} |''{{lang|ca|Any Nou}}'' (Nouvel An) | Les administrations et magasins sont fermés |- |{{date-|7 janvier}} |la « Saint-Julien » à Sant Julià de Lòria | |- |{{date-|17 janvier}} |la « Saint-Antoine », plus particulièrement à La Massana | |- |{{date-|14 mars}} |''{{lang|ca|Dia de la Constitució}}'' (Jour de la Constitution) |Les administrations et magasins sont fermés |- |{{date-|8 mai}} |fête de Sant Miquel d'Engolasters - Escaldes-Engordany | |- |{{date-|27 mai}} |fête de Canòlich - Sant Julià de Lòria | |- |{{date-|18 juin}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) d'Escaldes-Engordany | |- |{{date-|29 juin}} |la « Saint-Pierre » (à Ordino et au Pas de la Casa) | |- |3 et {{date-|4 juillet}} |fête du rosaire d'Ordino | |- |15, 16 et {{date-|17 juillet}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) de Canillo | |- |du 24 au {{date-|27 juillet}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) d'Escaldes-Engordany | |- |dernier week-end de juillet |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) de Sant Julià de Lòria | |- |5, 6 et {{date-|7 août}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) d'Andorra la Vella | |- |du 14 au {{date-|17 août}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) d'Encamp et de La Massana | |- |{{date-|8 septembre}} |''{{lang|ca|Festa Nacional}}'' (Fête nationale) de la ''Verge'' (Vierge) ''de Meritxell'' | Les administrations et magasins sont fermés |- |{{date-|16 septembre}} |''{{lang|ca|Festa Major}}'' (fête de la paroisse) d'Ordino | |- |{{date-|25 décembre}} |''{{lang|ca|Dia de Nadal}}'' (Jour de Noël) | Les administrations et magasins sont fermés |} === Gastronomie === On consomme traditionnellement l'[[Escudella i carn d'olla|escudella]] (sorte de [[Bouillon (cuisine)|bouillon]]) le {{date-|17 janvier}}. == Patrimoine == === Patrimoine religieux === De nombreuses petites églises aux peintures d'inspiration [[art roman|romane]] parsèment le pays : * [[Église Sant Joan de Caselles|Sant Joan de Caselles]], * [[Église Sant Martí de la Cortinada|La Cortinada]], * [[Église Sant Romà de Les Bons|Sant Roma de Les Bons]] === Patrimoine civil === * [[Musée national de l'automobile d'Andorre]], situé à [[Encamp]], possède une collection de 80 véhicules, 60 motos et environ 100 vélos. == Éducation == La loi fondamentale sur l'éducation reconnaît l'existence de trois systèmes éducatifs : le système français, le système andorran et le système espagnol, auxquels s'ajoute un système « congrégationnel » (en langue catalane). Le système français est aujourd'hui le deuxième système en nombre d'élèves, après avoir été le premier{{Référence nécessaire}}. Il est actuellement régi par la convention franco-andorrane du {{date-|24 septembre 1993}} et comprend quatorze écoles maternelles et élémentaires et le [[Lycée Comte-de-Foix|lycée (et collège) Comte-de-Foix]]. Il prépare aux examens français, mais comporte à tous les niveaux un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre. L'enseignement primaire existe depuis le début du {{s-|XX}}, le premier cycle du secondaire depuis 1962, le second cycle depuis 1979. Le système andorran a été établi en 1982. L'enseignement y est donné en catalan, mais le français y est enseigné en parallèle pour tous. Le système espagnol est régi par une convention de 2003. Le système éducatif espagnol y est appliqué, mais il comporte aussi un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre. == Médias et spectacles == === Équipements majeurs === Il existe un Auditorium national situé à [[Ordino]] où a lieu chaque année le ''Festival international de jazz [[Narciso Yepes]]'' ainsi que des concerts du ''Chœur National des Petits Chanteurs d'Andorre'' et autres. === Médias (service public) === * [[Ràdio i Televisió d'Andorra]] ==== Radio ==== *{{Lien|langue=es|trad=Ràdio Nacional d'Andorra|fr=Radio nationale d'Andorre}} (RNA)<ref>{{Lien web |titre=Les radios d'Andorre |url=http://www.andorramania.com/andorre-radios.php |site=andorramania |consulté le=19 juin 2016}}.</ref> * [[Radio Andorre]] (1939-1981) ==== Télévision ==== * [[Andorra Televisió]] (ATV) == Sport == {{Article détaillé|Sport en Andorre}} L'Andorre n'a jamais remporté de titre olympique. Son Comité national olympique a été créé en 1971 et est reconnu par le [[Comité international olympique|CIO]] depuis 1975. Le [[Bàsquet Club Andorra|Basket club Andorran]] joue au plus haut niveau du championnat espagnol. L'Andorre accueille certaines étapes de la [[Pirena]] (une compétition de chiens de traîneau). L'Andorre a aussi été de nombreuses fois le théâtre de plusieurs grands rendez-vous de la saison cycliste comme le [[Tour de France]] ou la [[Tour d'Espagne|Vuelta]] où ses cols comme la Collada de la Gallina sont fortement appréciés. == Relations internationales == {{Article détaillé|Politique en Andorre}} [[Fichier:Casa de la Vall - 18.jpg|thumb|La ''Casa de la Vall'', qui abrite le parlement andorran.]] === Formalités d'entrée === L'Andorre ne fait pas partie de l'[[espace Schengen]]. Cependant, pour les [[États membres de l'Union européenne|ressortissants de l'Union européenne]], une [[carte d'identité]] en cours de validité ou un [[passeport]] suffisent pour entrer en Andorre. Pour les autres nationalités, les visas éventuellement requis par la France ou l'Espagne seront nécessaires, en fonction du pays par lequel on transite<ref>{{Lien web |titre=Andorre: Avant le départ et formalités |url=http://www.routard.com/guide/andorre/1450/avant_le_depart.htm |site=routard.com}}.</ref>. === Relations avec l'Union européenne === {{Article détaillé|Relations entre l'Andorre et l'Union européenne}} L'Andorre est enclavée au sein de l'[[Union européenne]] avec laquelle elle a divers accords, mais elle n'en fait pas partie. Ces accords portent notamment depuis 1990 sur une union douanière limitée<ref>{{Lien web |titre=Andorre: Union douanière et régimes préférentiels |url=https://ec.europa.eu/taxation_customs/andorra-customs-unions-and-preferential-arrangements_fr |site=ec.europa.eu |consulté le=2/4/2022}}</ref>. L'Andorre a la possibilité d'émettre des euros dans le cadre d'un accord monétaire et financier<ref>{{Lien web |titre=Accord monétaire entre l'Union européenne et la Principauté d'Andorre |url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:22011A1217(01) |site=eur-lex.europa.eu |consulté le=2/4/2022}}</ref>. Il existe aussi un accord de {{citation|coopération en matière d’environnement, de transports, de culture, de politique régionale, de questions vétérinaires}} depuis 2004<ref name=":2">{{Lien web |titre=Présentation d’Andorre |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/andorre/presentation-d-andorre/ |site=diplomatie.gouv.fr |consulté le=2/4/2022}}</ref>. En 2018, est aussi entré en vigueur un accord d’échange automatique d’informations concernant les comptes financiers<ref name=":2" />. === Organisations internationales === * L'Andorre est membre des organisations internationales suivantes : [[Conseil de l'Europe|CE]], [[Comité international olympique|CIO]], [[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]], [[Cour pénale internationale|CPI]], [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], [[Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|FICRCR]], [[Interpol]], [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|MICRCR]], [[Organisation de l'aviation civile internationale|OACI]], [[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]], [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]], [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] (observateur), [[Organisation mondiale des douanes|OMD]], [[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|OMPI]], [[Organisation mondiale de la santé|OMS]], [[Organisation mondiale du tourisme|OMT]], [[Organisation des Nations unies|ONU]], [[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe|OSCE]], [[Union interparlementaire|UIP]], [[Union internationale des télécommunications|UIT]], [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], [[Union latine (organisation)|Union latine]]<ref name="cia">{{Lien web |langue=en |titre=Europe :: Andorra|éditeur=Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/andorra/|site=www.cia.gov |consulté le=2021-09-25}}</ref>. === Accord sur le climat === Le {{date|24|mars|2017}}, l'Andorre ratifie l'[[accord de Paris sur le climat]] signé lors de la [[Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques|COP21]]. Elle prévoit dans sa contribution une réduction de 37 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à [[2030]], et ce notamment dans les secteurs de l'énergie et des déchets qui représentent la quasi-totalité de ses émissions de gaz à effet de serre. En {{date-|février 2019}}, dans la perspective de ces objectifs, la principauté a signé avec [[Électricité de France|EDF]] un accord visant à accélérer la [[transition énergétique]] du pays<ref>{{Lien web |titre=EDF va aider l'Andorre dans sa transition énergétique |url=https://www.ladepeche.fr/2019/10/08/edf-va-aider-landorre-dans-sa-transition-energetique,8466606.php |site=ladepeche.fr |date=8/10/2019 |consulté le=27/6/2022}}</ref>. == Statistiques == * Superficie : {{unité|468 km 2}}. * Frontières terrestres : [[Espagne]] {{Unité|64 km}} ; [[France]] {{Unité|56 km}}. * Postes de télévision : {{formatnum:87000}} ({{date-|janvier 2009}}). * Utilisateurs d'Internet : {{formatnum:85067}} ({{date-|janvier 2010}}). * Téléphones portables : {{formatnum:79050}} ({{date-|janvier 2009}}). * Lignes de téléphone fixe : {{formatnum:59700}} ({{date-|janvier 2009}}). * Postes de radio : {{formatnum:21300}} ({{date-|janvier 2009}}). * Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1 (2010) : [[Andorra Telecom]] (ex-STA). * Routes : {{Unité|348 km}} (dont {{Unité|279 km}} asphaltées) ({{date-|janvier 2010}}). * Voies ferrées : néant, mais la gare la plus proche est celle [[Gare d'Andorre - L'Hospitalet|d'Andorre - L'Hospitalet]]. L'Andorre possède un important parc de remontées mécaniques, dont les téléphériques totalisent plus de {{Unité|12 km}} de longueur. * Voies navigables : néant. * Nombre d'aéroports : néant (l'[[aéroport Andorre–La Seu d'Urgell]] se situe à une vingtaine de kilomètres d'Andorre-la-Vieille). == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Voir aussi == === Bibliographie === * Joan Becat, « Les Portugais seront-ils les meilleurs Andorrans ? Réflexions sur l'évolution de la société et de l'identité andorrane », dans ''Revue Européenne des Migrations Internationales'', 1997, {{vol.|13}}, {{n°|3}}, {{p.|135-156}} [https://www.persee.fr/doc/remi_0765-0752_1997_num_13_3_1570 (''Lire en ligne'')] * Roland Viader, « La frontière démultipliée ou les origines de la question d'Andorre », dans ''Revue Européenne des Migrations Internationales'', 1997, {{vol.|13}}, {{n°|3}}, {{p.|157-182}} [https://www.persee.fr/doc/remi_0765-0752_1997_num_13_3_1571?q= (''lire en ligne'')] === Articles connexes === * [[Cosuzeraineté d'Andorre]] * [[Frontière entre l'Andorre et la France]] * [[Union syndicale d'Andorre]] * [[Paradis fiscal]] * [[Viguier d'Andorre]] * [[Liste des pays qui ne possèdent pas d'armée]] (l'Andorre n'a ni armée ni dépenses militaires) * [[Liste des poissons d'Andorre]] | [[Liste des oiseaux en Andorre]] | [[Liste des mammifères en Andorre]] === Liens externes === {{Autres projets |wikt=Andorre |commons=Category:Andorra |wikinews=Page:Andorre }} {{Liens}} * [http://www.consell.ad Site du ''Consell General'' (Conseil Général - Parlement)] * [http://mjp.univ-perp.fr/constit/and.htm La Constitution Andorrane traduite en français] {{Palette|Paroisses d'Andorre|Pays d'Europe|Francophonie|Union latine}} {{Portail|Andorre|Pyrénées|Europe|langue catalane|Pays catalans|langue française et francophonie}} [[Catégorie:Andorre|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antigua-et-Barbuda
Antigua-et-Barbuda
{{coord|17.05|-61.8|format=dms|region:ATG_type:landmark_scale:1000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_local = Antigua and Barbuda | langue = en | nom_français = Antigua-et-Barbuda | de = d' | image_drapeau = Flag of Antigua and Barbuda.svg | lien_drapeau = Drapeau d'Antigua-et-Barbuda | image_blason = Coat of arms of Antigua and Barbuda.svg | lien_blason = Armoiries d'Antigua-et-Barbuda | image_carte = ATG orthographic.svg | image_carte2 = Antigua et Barbuda carte.png | devise = Each Endeavouring, All Achieving | langue_devise = [[anglais]] | traduction_devise = Effort individuel, succès collectif | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Anglais]] | capitale = [[Saint John's]] | coordonnées_capitale = {{coord|17|7|16|N|61|50|41|W}} | lien_villes = Liste des villes d'Antigua-et-Barbuda | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Saint John's]] | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] | titre_dirigeant = [[Monarchie antiguayenne|Roi]] | titre_dirigeant2 = [[Gouverneur général d'Antigua-et-Barbuda|Gouverneur général]] | titre_dirigeant3 = [[Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda|Premier ministre]] | nom_dirigeant = [[Charles III (roi du Royaume-Uni)|Charles III]] | nom_dirigeant2 = Sir [[Rodney Williams]] | nom_dirigeant3 = [[Gaston Browne]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement d'Antigua-et-Barbuda|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Antigua-et-Barbuda)|Sénat]]<br/>[[Chambre des représentants (Antigua-et-Barbuda)|Chambre des représentants]] | superficie_rang = 194 | superficie_totale = 442 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 197 | population_totale = 99337 | population_année = 2020<ref name="stat">{{Lien web |langue=en |url=https://statistics.gov.ag/ |titre=Latest Indicators |éditeur=Antigua and Barbuda Statistics Division |consulté le =15 septembre 2021 }}</ref> | type_indépendance = | pays_indépendance = {{UK-d}} [[Royaume-Uni]] | date_indépendance = {{date-|1 novembre 1981}} | pays frontaliers = Aucun | gentilé = Antiguayen<ref>[[Commission d'enrichissement de la langue française]] (Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes), NOR : CTNX0818389X, JORF n°0223 du 24 septembre 2008. Texte n° 91.)</ref> | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|2,206|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 13,18 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} {{nombre|1,621|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 11,10 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|16085.420|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 9,53 %<ref name="FMI2">{{Lien web |langue=en-US |titre=World Economic Outlook Database April 2022 |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|site=www.imf.org |consulté le=2022-07-19}}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|21889.862|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 11,56 % <ref name="FMI2" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|4.149 milliards}} de [[Dollar des Caraïbes orientales|EC$]]<br/>+ 3,02 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 94,805 % du PIB<br/>- 7,26 % | monnaie = [[Dollar des Caraïbes orientales]] | code_monnaie = XCD | IDH = {{stagnation}} {{formatnum:0.788}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{71e}} | IDHI = | IDHI_année = | IDHI_rang = | Gini = | Gini_année = | Gini_rang = | IIG = | IIG_année = | IIG_rang = | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:52.4}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |sous-titre= |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |collection= |année=2022 |volume= |tome= |pages totales=192 |passage= |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{39e}} | fuseau_horaire = - 4 | hymne_national = [[Fair Antigua, We Salute Thee]] | langue_hymne = [[anglais]] | traduction_hymne = Juste Antigua, Nous Te Saluons | audio_hymne = Antigua and Barbuda National Anthem.ogg | fête_nationale = {{date-|1 novembre}} | fête_evt = Indépendance vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] ({{date-|1981}}) | iso3166-1 = ATG, AG | domaine_internet = .ag | indicatif_téléphonique = 1268 | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}} [[Commonwealth]]{{-}}[[G33]]{{-}}[[Alliance bolivarienne pour les Amériques|ALBA]] | p1 = [[Fichier:Flag of the West Indies Federation.svg|20px|Fédération des Indes occidentales]] [[Fédération des Indes occidentales]] }} '''Antigua-et-Barbuda'''<ref name="CNIG">{{fr}} {{Ouvrage |titre=Pays, territoires et villes du monde juillet 2021 |nom1=Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique |jour={{1er}} |mois=juillet |année=2022 |pages=34 |passage=2 |lire en ligne=http://cnig.gouv.fr/IMG/pdf/ptvm_1er-juillet-2021_ok.pdf |présentation en ligne=http://cnig.gouv.fr/ressources-toponymie-a10578.html |consulté le=18 janvier 2023}}</ref> ou '''Antigue-et-Barbude'''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=ANTIGUE ET BARBUDE|url=https://lc.ambafrance.org/ANTIGUE-ET-BARBUDE|site=La France auprès des États membres de l’OECO et de la Barbade|consulté le=2017-09-07}}</ref>, en [[anglais]] {{anglais|Antigua and Barbuda}}, est un [[Liste des pays du monde|État]] des [[Antilles]] ayant pour [[capitale]] [[Saint John's]], situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la [[Guadeloupe]] et au nord-est de l'île du [[territoire britannique d'outre-mer]] de [[Montserrat (Antilles)|Montserrat]]. Cet État est composé de deux îles principales, [[Antigua (île)|Antigua]] et [[Barbuda]], ainsi que de quelques îles plus petites. Antigua-et-Barbuda est membre de l'[[Alliance bolivarienne pour les Amériques]] (ALBA) depuis 2009. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire d'Antigua-et-Barbuda}} Les [[Ciboneys]] habitaient les îles d'Antigua-et-Barbuda depuis -2400. Ensuite arrivèrent les [[Arawaks]] et les [[Kalinago]]s. [[Christophe Colomb]] y débarqua en 1493, lors de son second voyage. Elles furent d'abord colonisées par les [[Espagne|Espagnols]] et les [[France|Français]], ensuite par les Anglais. En 1674, [[Christopher Codrington]] fonda la première grande plantation de cannes à sucre sur l'île d'Antigua. Le seul village de Barbuda prit son nom. Codrington et les autres propriétaires y firent [[Traite négrière occidentale|amener des esclaves]] de la côte ouest de l'[[Afrique]]. Au {{s-|XVIII}}, {{Langue|en|English Harbour}}, sur la côte sud d'Antigua, abrita une part importante de la flotte britannique, sous le commandement, un temps, de [[Horatio Nelson|l'amiral Nelson]]. Ce site bien encaissé et à peine visible du large était connu comme un « trou à [[cyclone tropical|cyclone]] », un abri sûr. L'esclavage fut [[Abolition de l'esclavage au Royaume-Uni|aboli en 1834]]. Contrairement aux autres colonies britanniques qui choisissent une abolition immédiate suivie d'une période d'apprentissage, période pendant laquelle les esclaves restent au service de leurs anciens maîtres (jusqu'en 1838), les colons d'Antigua choisissent l'abolition immédiate sans apprentissage. En 1981, Antigua-et-Barbuda devient indépendante en tant que [[Royaume du Commonwealth]]. Elle adhère le {{date-|18|juin|1981}} à l'[[Organisation des États de la Caraïbe orientale]] (OECO). L'île d'Antigua abrite depuis 2020 le {{5e}} campus de l'Université des West Indies (UWI). L'objectif de l'UWI est de s'ancrer au sein de l'[[Organisation des États de la Caraïbe orientale]]. == Politique == {{Article détaillé|Politique à Antigua-et-Barbuda}} Antigua-et-Barbuda est un [[royaume du Commonwealth]], le [[chef d'État]] est le roi {{souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)|Charles III}}, qui y est représenté par un [[Gouverneur général d'Antigua-et-Barbuda|gouverneur général]], sir [[Rodney Williams]] depuis le {{date-|14 août 2014}}<ref>{{Lien web |titre=Présentation d’Antigua-et-Barbuda |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/antigua-et-barbuda/presentation-d-antigua-et-barbuda/ |site=diplomatie.gouv.fr |date=30 janvier 2018 |consulté le=16 novembre 2018}}.</ref>. Le [[pouvoir exécutif]] est assuré par le [[premier ministre]], qui est aussi le [[chef du gouvernement]]. Le premier ministre est généralement le chef du parti gagnant des élections de la [[Chambre des représentants (Antigua-et-Barbuda)|Chambre des Représentants]] ({{nobr|17 membres}}), tenues tous les cinq ans. L'autre chambre du [[parlement d'Antigua-et-Barbuda|parlement]], le [[Sénat (Antigua-et-Barbuda)|Sénat]], est constituée de {{nobr|17 membres}} qui sont nommés par le gouverneur général. L'actuel premier ministre, [[Gaston Browne]], de l'[[Parti travailliste d'Antigua-et-Barbuda|ABLP]], a été élu le {{date-|13 juin 2014}}. Pays indépendant, Antigua-et-Barbuda est membre de plein droit de la [[Communauté caribéenne]] et de l'[[Alliance bolivarienne pour les Amériques]] depuis 2009. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie d'Antigua-et-Barbuda}} Le pays, situé en [[mer des Caraïbes]], est constitué d'un archipel dont Antigua est la plus grande île, et la plus peuplée. Barbuda, juste au nord d'Antigua, est l'autre île principale. La capitale, Saint John's, se trouve à {{unité|48|km}} au nord-est des côtes septentrionales de [[Montserrat (Antilles)|Montserrat]] et à {{unité|95|km}} à l'est-sud-est de [[Basseterre]], la capitale de [[Saint-Christophe-et-Niévès]]. Les îles ont un [[climat]] chaud et tropical, avec des températures agréables et constantes toute l'année. Les îles sont dans l'ensemble peu élevées : leur point le plus haut est le [[mont Obama]] à {{unité|402|m}}. La ville principale de ce petit pays est la capitale [[Saint John's]] sur Antigua ; la ville la plus grande de Barbuda est [[Codrington (Barbuda)|Codrington]]. <gallery mode="packed"> Antigua et Barbuda carte.png|Carte d'Antigua-et-Barbuda. Satellite image of Antigua And Barbuda in September 2002.jpg|Photo satellite de 2002 de Barbuda-et-Antigua. Antigua.JPG|Photo satellite de l'île d'Antigua. Antigua parishes numbered.png|1. [[Saint-George (Antigua-et-Barbuda)|Saint-George]] 2. [[Saint-John (Antigua-et-Barbuda)|Saint-John]] 3. [[Saint-Mary (Antigua-et-Barbuda)|Saint-Mary]] 4. [[Saint-Paul (Antigua-et-Barbuda)|Saint-Paul]] 5. [[Saint-Peter (Antigua-et-Barbuda)|Saint-Peter]] 6. [[Saint-Philip (Antigua-et-Barbuda)|Saint-Philip]]. </gallery> == Paroisses et dépendances == L'île d'Antigua est divisée en six paroisses (voir la carte ci-dessus). Les îles de [[Barbuda]] (moins de {{unité|2000|habitants}}) et de [[Redonda]] (simple rocher sans habitant) ont toutes deux le statut de dépendance. == Économie == {{Article détaillé|Économie d'Antigua-et-Barbuda}} Le [[tourisme]] représente 60 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] en 2023<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=2024|isbn=978-2-36804-159-8}}</ref>. La production [[agriculture|agricole]] est principalement destinée au marché intérieur. Le manque d'[[eau]] et de main-d'œuvre — qui préfère travailler dans le tourisme et la construction, car les salaires sont plus élevés dans ces deux secteurs — limite le développement de l'agriculture. C'est également un [[pavillon de complaisance]]. Le pays propose aux personnes physiques, en 2015, un programme d'acquisition de citoyenneté par investissement, ce qui en fait un [[paradis fiscal]]<ref>{{Lien web |titre=Expatriation : le top 10 des paradis fiscaux |url=https://www.lesechos.fr/2015/04/expatriation-le-top-10-des-paradis-fiscaux-260928 |site=lesechos.fr |date=28/4/2015 |consulté le=15/2/2024}}</ref>. En octobre 2023, le [[Conseil de l'Union européenne]] décide de l'intégrer dans sa liste des pays non coopératifs en matière fiscale<ref>{{Lien web |titre=Fiscalité: Antigua-et-Barbuda, le Belize et les Seychelles ont été ajoutés à la liste de l'UE des pays et territoires non coopératifs à des fins fiscales |url=https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2023/10/17/taxation-antigua-and-barbuda-belize-and-seychelles-added-to-eu-list-of-non-cooperative-jurisdictions-for-tax-purposes/ |site=consilium.europa.eu |date=17/10/2023 |consulté le=15/2/2024}}</ref>. === Événements === [[Fichier:English Harbour and Falmouth Harbour on Antigua.jpg|vignette|English Harbour, sur l'île d'Antigua.]] Tous les ans, vers fin avril début mai, a lieu la semaine d'Antigua, une [[Nautisme (voile)|régate]] internationale ouverte à de nombreuses classes. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie d'Antigua-et-Barbuda}} [[Fichier:Antigua-Barbuda-demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] de 2005). Population en milliers d'habitants.]] La population était estimée à {{nombre|99337|habitants}} en 2021<ref name="stat" />. La plupart des habitants sont des descendants d'[[Esclavage en Afrique|esclaves africains]] employés dans les habitations-sucreries, mais il existe aussi des communautés européennes, notablement [[Britanniques|britannique]] et [[Portugais (peuple)|portugaise]]. La langue officielle est l'[[anglais]], mais la plupart des habitants parlent un [[Langues créoles|créole]]. Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 93 % des Antiguayens sont [[chrétien]]s, principalement [[Protestantisme|protestants]] (81,2 %) et dans une bien moindre mesure [[Catholicisme|catholiques]] (10,5 %). De plus, 3,6 % de la population pratique une [[religion populaire]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Religions in Barbados|url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/antigua-and-barbuda/religious_demography#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010|site=www.globalreligiousfutures.org|consulté le=2018-02-23}}</ref>. == Transport == * [[Aéroport international V. C. Bird]]. == Patrimoine civil == === Monuments === * Le [[Fort James (Antigua-et-Barbuda)|fort James]], construit au {{s-|XVIII}} pour protéger l'île en cas d'invasion par les [[Français]]. === Musées === * Le [[Musée d'Antigua-et-Barbuda]] à [[Saint John's]], construit en [[1985]]. * [[Musée des chantiers navals]] * {{Lien|langue=en|trad=Betty's Hope|fr=Betty's Hope|texte=Betty's Hope}} === Liste du patrimoine mondial === Le « {{Langue|en|Nelson's Dockyard}} », chantier naval historique d'English Harbour, est inscrit sur la liste du [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] le {{date-|17 janvier 2016}} : voir l'article [[Liste du patrimoine mondial à Antigua-et-Barbuda]]. == Patrimoine religieux == === Catholicisme === * La [[cathédrale de la Sainte-Famille de Saint John's]] à [[Saint John's]] === Anglicanisme === * La [[cathédrale Saint-Jean-le-Théologien de Saint John's]] == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * ''Antigua and Barbuda. A Little Bit of Paradise'', Hansib Publications, 2005. == Articles connexes == * [[Cinéma caribéen]] * [[Liste de films caribéens]] * {{Lien|langue=en|trad=Culture of the Caribbean|fr=Culture des Caraïbes}} * {{Lien|langue=en|trad=Caribbean art|fr=Art caribéen}} * {{Lien|langue=en|trad=Music of Antigua and Barbuda|fr=Musique à Antigua-et-Barbuda}} == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Antigua and Barbuda}} {{Liens}} {{Palette|Royaumes du Commonwealth|Pays d'Amérique}} {{Portail|Îles|Antigua-et-Barbuda|Caraïbe|Commonwealth|Langues créoles et créolophonie}} [[Catégorie:Antigua-et-Barbuda|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Attributs%20du%20pharaon
Attributs du pharaon
{{En-tête label|AdQ|année=2015}} [[Fichier:AmenhotepIII.jpg|vignette|Le pharaon {{noble|Amenhotep III}} et ses attributs, la coiffe-''[[némès]]'', le ''[[pschent]]'', la [[barbe postiche]] et l’''[[uræus]]''.]] Les '''attributs du pharaon''' ou '''''regalia'' pharaoniques''' sont les objets symboliques de la royauté de l'[[Égypte antique]] (couronnes, coiffes, sceptres). En usage entre 3150 et 30 {{av JC}}, ces attributs sont propres aux [[pharaon]]s mais aussi à certains [[Divinités égyptiennes|dieux]] tels [[Atoum]], [[Rê]], [[Osiris]] ou [[Horus]]. Dans la [[mythologie égyptienne]], ces puissants dieux sont en effet considérés comme les détenteurs originels du pouvoir royal et comme les premiers souverains de la vallée du [[Nil]]. Successeur des dieux, le pharaon ne paraît jamais tête nue en public eu égard à sa fonction sacro-sainte. Dans l’iconographie égyptienne, les attributs royaux apparaissent dès l'aube de la civilisation. Déjà sous la {{Ire dynastie égyptienne}}, la [[Hedjet|couronne blanche]] de [[Haute-Égypte]], en forme de mitre allongée, est portée très couramment par les souverains. Il en va de même pour la [[Decheret|couronne rouge]] de [[Basse-Égypte]], en forme de mortier, ainsi que pour la [[Pschent|double-couronne ''pschent'']]. Cette dernière s'adapte parfois à la [[Némès|coiffe-''némès'']], un linge plissé et rayé. Plus tardive, la [[Khépresh|coiffe bleue ''khépresh'']] est assez fréquente sous le [[Nouvel Empire]]. Puissant symbole de protection, le serpent-''[[uræus]]'' ceint immanquablement le front royal en toute occasion. Les sceptres sont d'autres symboles de domination. La [[Sceptre héqa|crosse-''héqa'']] et le [[Nekhekh|flagellum-''nekhekh'']], aux [[Houlette (agriculture)|aspects pastoralistes]], démontrent que le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant. Parmi les autres attributs figurent la queue de taureau fixée à l'arrière du pagne, la [[Barbe postiche|barbe cérémonielle]], les sandales et l'étui-''mekes''. == Généralités == [[Fichier:Thutmose I, copy of relief, Deir el-Bahari (MMA 30.4.137).jpg|vignette|alt=dessin coloré d'un roi et d'une reine|Représentation du pharaon {{noble|Thoutmôsis Ier}} et de son épouse. Copie d'une fresque de [[Deir el-Bahari]], {{XVIIIe dynastie égyptienne}}.]] Pendant toute l'histoire de l'[[Égypte antique|Égypte pharaonique]], les couronnes, sceptres, cannes et autres accessoires royaux tels les écharpes, sandales, pagnes, ou barbe cérémonielle ont joué le double rôle de protection et de puissance. Très prosaïquement, ces objets ont servi à distinguer le pharaon des autres humains. Tous ces objets sacrés ont aussi conféré à leur détenteur une autorité civile en tant que commandant suprême de l'administration étatique, une autorité militaire en tant que chef des armées et une autorité religieuse en tant que représentant terrestre des dieux<ref>{{Harvsp|Vernus|Yoyotte|1988|p=124}}.</ref>. Chaque ''[[regalia]]'' est porteuse de sa propre signification symbolique. Chacune d'elles est une puissante [[amulette]] magique dont le rôle est de protéger le pharaon de tout danger et d'éloigner loin de lui les forces hostiles qui hantent l'univers (démons invisibles, rebelles égyptiens, pays ennemis)<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=186, §.1}}.</ref>. Certains de ces objets sont antérieurs à la fondation de l'État égyptien et sont déjà attestés durant la [[Période prédynastique égyptienne|période prédynastique]]. D'autres se sont ajoutés sous la {{Ire dynastie égyptienne}}. Durant la {{IIe dynastie égyptienne}}, leurs fonctions se sont formalisées pour ne presque plus se modifier pendant les trois millénaires qu'a duré la royauté pharaonique<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=186, §.2}}.</ref>. == Couronnes == {{Article connexe|Hedjet{{!}}Couronne blanche|Decheret{{!}}Couronne rouge|Pschent{{!}}Couronne pschent|Couronnes dans l'Égypte antique}} [[Fichier:Psammetique Ier T Pabasa.jpg|vignette|gauche|alt=pharaon à genoux|{{noble|Psammétique Ier}} couronné du ''[[pschent]]'' - {{XXVIe dynastie égyptienne}} - Nécropole thébaine.]] Le pharaon partage avec les [[Divinités égyptiennes|divinités majeures]] le privilège de porter des couronnes. Ces couvre-chefs sacrés sont multiples et variés et certains se présentent comme des compositions complexes qui mêlent cornes, hautes plumes et [[uræus]] (couronnes ''[[hemhem]]'', ''[[atef]]'', ''[[ourerèt]]'', ''[[hénou]]'', etc.)<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=61 à 64}}.</ref>. Les trois couronnes royales sont les plus sobres. La [[Hedjet|couronne blanche]] est une sorte de [[mitre]] allongée terminée par un bulbe<ref name="Franco 63">{{Harvsp|Franco|1999|p=63}}.</ref>. La [[Decheret|couronne rouge]] ressemble à un [[mortier (couvre-chef)|mortier]] dont la partie arrière remonte vers le haut et qui est dotée d'une tige terminée en spirale ; la ''khabet''<ref name="Franco 64">{{Harvsp|Franco|1999|p=64}}.</ref>. Dès le cours de la {{Ire dynastie égyptienne}}, ces deux couronnes ont fini par représenter respectivement la royauté de la [[Haute-Égypte]] et celle de la [[Basse-Égypte]]. Symbole du Sud et non sans liens avec l'inondation annuelle du [[Nil]], la couronne blanche est portée par la déesse [[vautour]] [[Nekhbet]] et par [[Osiris]], le dieu assassiné dont les [[lymphe]]s sont à l'origine de la crue nilotique<ref name="Franco 63" />. Symbole du Nord et du [[Delta du Nil]], la couronne rouge est portée par la déesse serpent [[Ouadjet]] et la déesse guerrière [[Neith]]<ref name="Franco 64" />. Emboîtées l'une dans l'autre, les couronnes blanche et rouge forment la double-couronne ''pa-sekhemty'', « les Deux Puissantes », que les [[Grecs]] par déformation linguistique ont dénommé ''[[pschent]]''<ref>{{Harvsp|Vernus|Yoyotte|1988|p=58}}.</ref>. Cette double couronne symbolise l'union du pays dont le pharaon est le garant. Au niveau divin, le ''pschent'' est porté par [[Atoum]] le dieu créateur, par [[Mout]] la parèdre d'[[Amon]] et par le faucon [[Horus]], le protecteur de la double-monarchie et modèle [[Archetype|archétypal]] de pharaon<ref>{{Harvsp|Franco|1999|p=61-64 et 205}}.</ref>. Les origines des couronnes blanche et rouge se perdent dans les brumes de la préhistoire mais toutes deux semblent provenir de la seule Haute-Égypte<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=192}}.</ref>. La plus ancienne représentation de la couronne rouge figure dessinée sur une poterie trouvée à [[Nagada]] (Noubt) et datée de la [[Culture de Nagada#Nagada I|période {{nobr|Nagada {{I}}}}]] (3800 / 3500 {{av JC}}). La plus ancienne représentation de la couronne blanche figure sur un encensoir découvert à Qoustoul en [[Nubie|Basse Nubie]] (vers 3150 {{av JC}}), une localité liée à la ville égyptienne de [[Nekhen]] d'où est partie la volonté unificatrice de l'Égypte. De ce fait, durant toute l'histoire pharaonique, la supériorité de la couronne blanche sur la rouge est un fait attesté. La plus ancienne représentation du ''pschent'' {{incise|gravée sur une roche du [[Désert Libyque|désert occidental]]}} remonte au règne de [[Ouadji|Djet]] (première dynastie). Par la suite, cette même couronne figure sur une étiquette en ivoire datée du règne de [[Den (pharaon)|Den]] et trouvée à [[Abydos (Égypte)|Abydos]]<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=192-196}}.</ref>. Selon [[Bernadette Menu]], égyptologue française, la documentation archaïque laisse à penser que les deux couronnes, avant d'être des marqueurs géographiques, ont été les indicateurs des deux principaux rôles joués par le pharaon. Coiffé de la couronne blanche, il repousse le désordre en massacrant ses ennemis une massue à la main, tandis que coiffé de la couronne rouge, il amène la prospérité en arpentant les champs et en procédant au recensement des troupeaux<ref>{{Harvsp|Menu|2004|p=91}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Couronnes pharaoniques" heights="250"> StatueHeadOfSenusretIII-Louvre.jpg|{{noble|Sésostris III}} coiffé de la couronne blanche, [[Musée du Louvre]]. Mentuhotep Closeup.jpg|{{noble|Montouhotep II}} coiffé de la couronne rouge, [[Musée égyptien du Caire|Musée du Caire]]. GD-EG-Louxor-116.JPG|{{noble|Sésostris III}} couronné du Pschent, [[Musée de Louxor]]. </gallery> == Coiffes == {{Article connexe|Némès|Khépresh|Khat (coiffe){{!}}Khat|Couronnes dans l'Égypte antique}} Sans être des couronnes, certaines coiffes sont réservées aux dieux et au pharaon. Le ''[[némès]]'' est un linge plissé et rayé de couleur bleu [[lapis-lazuli]] et jaune<ref>{{Harvsp|Franco|1999|p=177}}.</ref>. Porté sur la tête, il enveloppe entièrement la chevelure et retombe sur la poitrine et derrière les épaules où il est rassemblé dans une sorte de tresse. Au niveau du front est placé un serpent-[[uræus]] qui, la gorge dilatée, est prêt à foudroyer un éventuel agresseur. Lorsque le pharaon ne revêt pas le ''némès'', il se contente parfois d'une simple perruque, gonflée sur l'arrière, le ''[[khat (coiffe)|khat]]'', ceint du bandeau retenant l'uræus<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=196 : {{Langue|en|texte=the khat}}}}.</ref>. Le ''némès'' semble n'être porté que dans un contexte cultuel lorsque le pharaon officie auprès des dieux ou dans un contexte funéraire<ref>{{harvsp|Leclant|2005|p=588-589}}.</ref>. La plus ancienne attestation remonte à une statue du roi [[Djéser]] ({{IIIe dynastie égyptienne}}) déposée dans le [[serdab]] de la [[Complexe funéraire de Djéser|pyramide à degrés]] (vers 2650 {{av JC}})<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=196 : {{Langue|en|texte=the nemes}}}}.</ref>. La représentation la plus colossale de cette coiffe est celle du [[sphinx de Gizeh]] dont la tête représente un souverain de la {{IVe dynastie égyptienne}} : [[Khéops]] ou [[Khéphren]]<ref>{{harvsp|Leclant|2005|p=2051-2052}}.</ref>. Dans le [[tombeau de Toutânkhamon]] ({{XVIIIe dynastie égyptienne}}) redécouvert en 1922, la tête de la momie royale portait un [[Masque funéraire de Toutânkhamon|masque funéraire]] en or finement ouvragé. Le pharaon est montré portant le ''némès'' avec au front les symboles des déesses [[Nekhbet]] et [[Ouadjet]] (vautour et uræus)<ref name="passim">{{Harvsp|Desroches Noblecourt|1963|loc=''passim''}}.</ref>. Dans la statuaire royale, de multiples représentations montrent le souverain portant la coiffe-''némès'' où celle-ci sert de support à la double-couronne ''[[pschent]]''<ref>{{Harvsp|Corteggiani|2007|p=111-112}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="200" caption="Némès"> Fichier:Djoser statue.jpg|alt=statue abîmée au nez|Statue funéraire de [[Djéser]], {{IIIe dynastie égyptienne}}, [[Musée égyptien du Caire]]. Fichier:Tutanchamon (js) 1.jpg|alt=visage d'un jeune homme|[[Masque funéraire de Toutânkhamon]], {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, [[Musée égyptien du Caire]]. Fichier:Tutankamón qwelk.jpg|alt=visage d'un jeune homme|Vue sur l'arrière du [[Némès]]. Fichier:GD-EG-Caire-Musée061.JPG|alt=buste en calcaire|[[Akhenaton]] coiffé du ''némès'' et du ''[[pschent]]'', {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, [[Musée égyptien du Caire]]. </gallery> Surnommé la « couronne bleue », le ''[[khépresh]]'' est un couvre-chef tardif exclusivement réservé à l'usage des seuls pharaons. Il apparaît à la fin du [[Moyen Empire]] mais ne devient fréquent que sous les {{Dynastie égyptienne|XVIIIe}} et {{XIXe dynastie égyptienne}}s lorsque les souverains sont au combat<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=141}}.</ref>. Cette coiffe est relativement haute, en forme de bulbe et parsemée de nombreuses petites pastilles circulaires dorées. À tort, le milieu égyptologique a longtemps considéré cette coiffe comme un casque de guerre en fer car le souverain la porte assez fréquemment dans les scènes de batailles, lors des parades militaires ou lors de certaines célébrations religieuses comme la [[fête de Min]]. Il s'agit en fait d'un signe distinctif propre au monarque, une marque de triomphe, probablement confectionnée en tissu ou en cuir<ref>{{Harvsp| Damiano-Appia|1999|p=152}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Khépresh" heights="200"> Egyptian - The Head of a Statue of Amenhotep III, Re-Carved for Ramesses II - Walters 22107 - Three Quarter Left.jpg|alt=tête en pierre noire|Tête d'{{noble|Amenhotep III}}, {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, [[Walters Art Museum]]. Akhenaten with blue crown.jpg|alt=statue fragmentaire blanche|Buste d'[[Akhenaton]], {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, [[Musée égyptien du Caire]]. Luxor temple9 c.jpg|alt=mur sculpté|[[Horemheb]] sur un bas-relief de [[Louxor]], {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. P1200400 Louvre un roi E16277 rwk.jpg|alt=statuette peinte|Statuette de {{noble|Ramsès II}}, {{XIXe dynastie égyptienne}}, [[Musée du Louvre]]. </gallery> == Uræus == {{Article connexe|Uræus|Cobra égyptien}} [[Fichier:Mask of Amenemope by John Campana c.jpg|vignette|alt=masque en or|Masque funéraire du roi [[Amenemopet (pharaon)|Amenemopet]] muni d'un uræus au front - {{XXIe dynastie égyptienne}} - [[Musée égyptien du Caire]].]] Le mot ''uræus'' est la forme latinisée d'un terme grec dérivant de ''iâret'', le nom égyptien du [[cobra]] qui signifie aussi « monter, s'élever, se dresser »<ref>{{Harvsp|Corteggiani|2007|p=563}}.</ref>. On voit ce serpent, prêt à l'attaque, fixé sur le front des dieux, des pharaons, et parfois des reines. En tant qu'insigne pharaonique, l'uræus est un ornement fixé sur les couronnes (blanche, rouge, pschent) et sur les coiffes (''némès'', ''khépresh'')<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=257}}.</ref>. La plus ancienne représentation de l'uræus sur un front royal remonte au règne de [[Den (pharaon)|Den]] ({{Ire dynastie égyptienne}}) sur une étiquette en ivoire qui montre le roi en train d'assommer un ennemi<ref>{{harvsp|Wilkinson|1999|p=191-192}}.</ref>. Le cobra est un des aspects de l'Œil de Rê qui peut aussi prendre l'apparence d'une femme (le mot œil est du [[genre grammatical|genre]] féminin en [[Égyptien ancien|égyptien]]) ou d'une lionne dangereuse. La fonction de l'uræus est claire. Ce serpent femelle est un puissant symbole de protection, de pouvoir et de bienfaisance<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=257-258}}.</ref>. Fixé au front du pharaon, le cobra crache le feu de son venin à l'encontre des ennemis du royaume. Le reptile endosse ainsi un pouvoir à la fois agressif et [[apotropaïque]] face aux forces malfaisantes du chaos<ref>{{harvsp|Leclant|2005|p=2239}}.</ref>. Dans les plus anciennes scènes royales, le pharaon est précédé par un courtisan qui porte une enseigne où figure le canidé [[Oupouaout]] « L'Ouvreur de Chemin » debout sur ses quatre pattes et accompagné d'un uræus protecteur<ref name="wilkinson 191">{{harvsp|Wilkinson|1999|p=191}}.</ref>. Le serpent figure seul sur le front de Pharaon lorsque ce dernier est vivant. Dans la mort, le souverain porte le cobra et la tête de vautour, à savoir [[Ouadjet]] et [[Nekhbet]], les deux déesses protectrices du Double-Pays égyptien. Tel est le cas sur les sarcophages [[Anthropomorphisme|anthropomorphes]] de [[Toutânkhamon]], sur ses [[ouchebti]]s et sur ses [[Vase canope|vases canopes]]<ref name="passim"/>. Sur le front des pharaons nubiens de la {{XXVe dynastie égyptienne}} figurent deux serpents ; peut-être pour symboliser leur double puissance, sur la [[Nubie]] d'où ils sont issus et sur l'Égypte qu'ils ont tenté de conquérir, sans jamais y parvenir entièrement dans le [[delta du Nil]] tenu par la {{XXVIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|Corteggiani|2007|p=563-564}}.</ref>. == Sceptres == {{Article connexe|Sceptre héqa{{!}}Crosse-héqa|Nekhekh{{!}}Flagellum-Nekhekh}} [[Fichier:Tut coffinette.jpg|left|vignette|alt=visage en or|[[Toutânkhamon]] les deux sceptres à la main (sarcophage). {{XVIIIe dynastie égyptienne}}.]] Le [[sceptre héqa|sceptre-''héqa'']] est sûrement le plus ancien symbole de la domination pharaonique. Il représente une [[Houlette (agriculture)|crosse de berger]] qui est un bâton avec une extrémité recourbée<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=224}}.</ref>. Le crochet et son écartement sont conçus pour saisir un [[Ovis|ovidé]] ou un [[Caprinae|capridé]] (brebis, chèvre) par la patte arrière afin de lui administrer des soins. La symbolique de la crosse pharaonique est simple à analyser. Reflet des aspects [[Pastoralisme|pastoralistes]] de la société égyptienne, le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant<ref name="winkinson 189">{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=189}}.</ref>. Dans l'[[Écriture hiéroglyphique égyptienne|écriture hiéroglyphique]], l'image de la crosse sert d'[[idéogramme]] au concept de « pouvoir / autorité / souveraineté » et sert à noter les mots « gouverneur régional » et « souverain étranger »<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=437}}.</ref>. Les deux plus anciens exemplaires connus proviennent de la nécropole royale d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]] ([[Oumm el-Qa'ab|Cimetière U]]). Le premier est fragmentaire et remonte à la fin de la période [[Culture de Nagada#Nagada II|{{nobr|Nagada {{II}}}}]] tandis que le second est complet et date de la fin de la [[Période prédynastique égyptienne|période prédynastique]]. Ce dernier a été trouvé dans la tombe U-j où un dirigeant [[Thinis|thinite]] a été enseveli, peut-être le roi [[Scorpion Ier|Scorpion]]. La plus ancienne représentation montrant un pharaon avec un sceptre Héqa dans la main est une petite statuette au nom de [[Ninetjer]] ({{IIe dynastie égyptienne}})<ref name="winkinson 189" />. Dans l'autre main, ce même personnage tient le [[Fléau (agriculture)|fléau]]-[[nekhekh]] (ou ''flagellum''). Souvent faussement présenté comme un chasse-mouche, le ''nekhekh'' sert en fait à aiguillonner les [[Bovidae|bovidés]]. Lui aussi, se présente donc comme un objet symbolique issu de la mentalité agricole égyptienne très marquée par les valeurs de l'[[élevage]]<ref name="wilkinson 190">{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=190}}.</ref>. Avec le développement du culte osirien à partir de la {{IVe dynastie égyptienne}}, le sceptre-''héqa'' et le fléau-''nekhekh'' deviennent les attributs d'[[Osiris]] ; le dieu funéraire tenant l'un et l'autre dans ses deux mains et croisés sur la poitrine. Par assimilation avec cette importante divinité, les pharaons sont eux aussi figurés dans cette posture notamment sur les [[Architecture de l'Égypte antique#Piliers|piliers osiriaques]] de leurs monuments d'éternité et sur leurs [[sarcophage]]s<ref>{{Harvsp|Obsomer|2012|loc=photographies 10a. 11a. 11c. 15c.}}</ref>. == Queue de taureau == [[Fichier:Palette with Bull-E 11255-IMG 9459-9466-gradient.jpg|vignette|alt=morceau de pierre triangulaire|Fragment de la ''[[Palette au taureau]]'', Période prédynastique, [[Musée du Louvre]].]] Le monde animal a grandement influencé l'iconographie royale lors de la formation de l'État pharaonique<ref>{{harvsp|Huet|Huet|2013|p=13-21}}.</ref>. Sur plusieurs [[Palette à fard|palettes à fard]] commémoratives datées de la [[Période prédynastique égyptienne|Période prédynastique]], le pharaon est représenté sous la forme animale. Il s'agit alors de montrer que le souverain égyptien est tout imprégné des forces surnaturelles de la nature. Sur la ''Palette du champ de bataille'', le pharaon est montré sous la forme d'un lion tandis que sur la ''[[Palette au taureau]]'' et sur la ''[[Palette de Narmer]]'' (verso, registre inférieur) il apparaît tel un taureau furieux. Il piétine ses ennemis vaincus figurés comme des hommes en déroute, paniqués et aux corps démantibulés. Le lion et le taureau sont deux animaux qui symbolisent la férocité<ref name="wilkinson 190"/>. Lorsque le souverain s'approprie ces apparences, il s'agit d'un moyen pictural que les artistes ont utilisé pour montrer son rôle de défenseur de la Création et d'opposant farouche aux forces du chaos. Durant les deux premières dynasties (ou [[Période thinite]]), l'iconographie royale se codifie. Durant ce processus, les représentations du pharaon sous la forme entièrement animale sont abandonnées. Les références au monde de la nature sont toutefois conservées mais apparaissent sous des modalités plus subtiles. La puissance innée du taureau, à savoir sa virilité et sa force, est évoquée par le moyen de la queue de taureau portée par le pharaon, suspendue à l'arrière de son pagne. La plus ancienne représentation connue figure sur la ''[[Massue du roi Scorpion]]''. À partir de là, la queue de taureau devient un attribut canonique du costume pharaonique jusqu'à la fin de la royauté égyptienne<ref>{{Harvsp|Wilkinson|1999|p=191}}.</ref>. == Barbe == {{Article connexe|Barbe postiche{{!}}Barbe cérémonielle}} Le visage du pharaon est généralement montré [[wikt:glabre|glabre]], rasé de près. Sur un rare [[ostracon]] en pierre blanche figure un dessin d'un roi mal rasé. Le témoignage du grec [[Hérodote]] nous apprend qu'en Égypte, les proches parents d'un défunt se laissent pousser la barbe et ne se coupent plus les cheveux. Par là, nous savons qu'il s'agit d'un nouveau pharaon en [[deuil]] de son prédécesseur<ref>{{Harvsp|Vercoutter|2007|p=21-22}}.</ref>. La barbe cérémonielle (ou barbe postiche) est cependant un [[insigne]] royal attesté dès la [[Période prédynastique égyptienne|période prédynastique]]. Le pharaon partage cet attribut avec les divinités mâles et cela sert à le distinguer du commun des mortels. La barbe se présente comme une longue barbiche artificielle tressée, droite ou recourbée au bout, portée au menton et fixée aux oreilles par un long fil doré. La pharaonne [[Hatchepsout]] ({{XVIIIe dynastie égyptienne}}), en tant que détentrice du pouvoir suprême, n'a pas hésité à porter cet attribut typiquement masculin<ref>{{Harvsp|Bonhême|Forgeau|1988|p=30, 32-33}}.</ref>.{{clr}} <gallery mode="packed" caption="Barbe" heights="200"> Ägyptisches Museum Leipzig 035.jpg|alt=visage d'un homme tristounet au gros nez|Le roi [[Khéphren]] coiffé du [[némès]] et portant la barbe - {{IVe dynastie égyptienne}} - Musée égyptien de Leipzig. Hatshepsut-CollosalGraniteSphinx02 MetropolitanMuseum.png|alt=Femme à barbe|[[Hatchepsout]] - {{XVIIIe dynastie égyptienne}} - [[Metropolitan Museum of Art|Metropolitan Museum]]. </gallery> == Sandales == [[Fichier:Statue of Ramses II from Karnak, granodiorite - C 1380 Museo Egizio (Turin) 01.jpg|vignette|alt= statue d'un homme assis|{{noble|Ramsès II}} assis sur son trône, chaussé de ses sandales, coiffé d'un [[khépresh]] muni de l'[[uræus]] et tenant le [[sceptre héqa|sceptre-''héqa'']] et l'étui-''mekes'' - {{XIXe dynastie égyptienne}} - [[Musée égyptologique de Turin]].]] Les [[sandale]]s chaussées par le pharaon sont elles aussi imprégnées d'une symbolique religieuse car elles constituent le point de contact entre lui et le territoire sur lequel il exerce son pouvoir. Sous la {{Ire dynastie égyptienne}}, le recto et le verso de la ''[[Palette de Narmer]]'' montrent un courtisan spécialement chargé de les tenir à la main tandis que le roi vaque pieds nus à des rituels. Plus tard, le [[porte-sandale]] occupe une fonction administrative d'importance du fait de son intimité avec son maître. Dans le discours et l'imagerie officiels, le rôle symbolique des sandales royales est mis en lien avec le mythe de la lutte entre l'ordre et le chaos. Le rôle premier du pharaon est d'écraser les ennemis de l'Égypte représentés par les habitants des contrées voisines (Nubiens, Libyens, Asiatiques). Pour détourner les influences maléfiques, des ennemis ligotés sont représentés sur le tabouret placé devant le trône ou sur le pavement des chaussées processionnelles. Chaque fois que le souverain foule de ses pieds ces représentations, la victoire pharaonique est symboliquement consommée. Dans chaque cas, les agents de la victoire sont les sandales, les ennemis du pays étant placés sous elles<ref name="wilkinson 191"/>. {{Citation bloc|Oui ! Nous assurons sa protection physique en repoussant pour lui les [[Neuf arcs]], puisque tu l'as choisi parmi des millions pour accomplir ce qui plaît à notre [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|ka]]. Nous lui donnons ainsi la durée de [[Rê]] et les années d'[[Atoum]], tous les pays étant sous ses sandales, à jamais - oui, à jamais !|Paroles de l'[[Ennéade]] à [[Amon-Rê]] et en faveur de {{noble|Ramsès II}}. Traduction de [[Nicolas Grimal]]<ref>{{harvsp|Grimal|1986|p=501}}.</ref>.}} == Étui-''mekes'' == La documentation la plus ancienne fait du ''mekes'' une sorte de sceptre qui a l'apparence d'un bâton-massue. L'objet est mentionné sous cette forme dans les ''[[Textes des pyramides]]'' gravés dans les sépultures des pharaons [[Ounas]] et {{noble|Pépi Ier}}. Par la suite, durant le [[Nouvel Empire]], il s'agit d'un petit rouleau, une sorte d'étui, que le roi tient fermement dans une de ses mains<ref>{{harvsp|Franco|1999|p=161}}.</ref>. Dans la statuaire, sous la {{XIXe dynastie égyptienne}}, {{noble|Ramsès II}} est très couramment représenté avec cet attribut. Selon les termes du discours royal, l'étui-''mekes'' est censé contenir un décret divin rédigé par [[Thot]]. Ce document fait du pharaon, à l'instar d'[[Osiris]] et d'[[Horus]], l'héritier de [[Geb]], le dieu de la terre. La transmission de cet héritage terrestre est aussi très souvent le fait du dieu thébain [[Amon]]. Le décret est connu sous le nom d’''imit-per'' et se présente comme un acte de propriété ou une sorte d'inventaire décrivant les possessions du domaine royal<ref>{{harvsp|Menu|2004|p=32}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Grimal|1986|p=640-641}}.</ref>. {{Citation bloc|Je place mon temple sous ta responsabilité, ô mon père vénérable. J'ai dressé un état écrit de ses biens, que tu puisses avoir en main : j'ai constitué pour toi une ''imit-pert'' à partir de toutes les listes qui étaient en ma possession, de sorte qu'ils soient établis à jamais à ton nom. Car j'administre pour toi les Deux-Terres, conformément à l'héritage que tu m'as imparti à ma naissance.|Paroles de {{noble|Ramsès III}} à [[Amon-Rê]] - [[Médinet Habou]]. Traduction de [[Nicolas Grimal]]<ref>{{harvsp|Grimal|1986|p=641}}.</ref>.}} == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == {{Légende plume}} {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marie-Ange|nom1=Bonhême|prénom2=Annie|nom2=Forgeau|titre=Pharaon|sous-titre=Les secrets du Pouvoir|éditeur=Armand Colin|lieu=Paris|année=1988|pages totales=349|pages=349|isbn=978-2-200-37120-3|isbn10=2200371209}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Yvonne |nom1=Bonnamy |prénom2=Ashraf |nom2=Sadek |titre=Dictionnaire des hiéroglyphes |sous-titre=hiéroglyphes-français |éditeur=Actes Sud |lieu=Arles |année=2010 |pages totales=986 |isbn=978-2-7427-8922-1 |bnf=42204095}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Corteggiani|illustrateur=Laïla Ménassa|titre=L'Égypte ancienne et ses dieux, dictionnaire illustré|éditeur=éditions Fayard|lieu=Paris|année=2007|pages totales=588|pages=589|isbn=978-2-213-62739-7}} * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Maurizio|nom1=Damiano-Appia|titre=L'Égypte. Dictionnaire encyclopédique de l'Ancienne Égypte et des civilisations nubiennes|éditeur=Gründ|lieu=Paris|année=1999|pages totales=295|isbn=978-2-7000-2143-1|isbn10=2700021436}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christiane|nom1=Desroches Noblecourt|lien auteur1=Christiane Desroches Noblecourt|titre=Toutânkhamon, vie et mort d'un pharaon|éditeur=Pygmalion|lieu=Paris|année=1963|réimpression=1988|pages totales=248|pages=312|isbn=978-2-85704-012-5|isbn10=2857040121}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Franco|titre=Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne|éditeur=Pygmalion|lieu=Paris|année=1999|pages totales=319|pages=320|isbn=978-2-85704-583-0|isbn10=2857045832}} * {{Ouvrage|prénom1=Nicolas-Christophe|nom1=Grimal|lien auteur1=Nicolas Grimal|titre=Les termes de la propagande royale égyptienne de la {{XIXe|dynastie}} à la conquête d'Alexandre|éditeur=Imprimerie Nationale / Diffusion de Boccard|lieu=Paris|année=1986|pages=764|issn=0398-3595}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Huet|prénom2=Marie|nom2=Huet|titre=L'animal dans l'Égypte ancienne|éditeur=Éditions Hesse|lieu=Saint-Claude-de-Diray|année=2013|pages totales=157|pages=160|isbn=978-2-35706-026-5}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Leclant|lien auteur1=Jean Leclant|responsabilité1=directeur|titre=Dictionnaire de l'Antiquité|éditeur=PUF|lieu=Paris|année=2005|réimpression=2011|pages totales=2389|pages=2390|isbn=978-2-13-058985-3}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Menu|préface=Charles de Lespinay et Raymond Verdier|titre=Égypte pharaonique|sous-titre=Nouvelles recherches sur l'histoire juridique, économique et sociale de l'ancienne Égypte|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2004|pages totales=391|pages=391|isbn=978-2-7475-7706-9|isbn10=2747577066}}{{nobr|. {{plume}}}} * {{Ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Obsomer|titre={{noble-|Ramsès II}}|lieu=Paris|éditeur=Pygmalion|pages=558|isbn=9782756405889|année=2012}} * {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Vercoutter|titre=[[À la recherche de l’Égypte oubliée]]|éditeur=Gallimard|collection=[[Découvertes Gallimard]]|lieu=Paris|série=Archéologie|numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|1]]|année=2007|pages=160|isbn=978-2-07-034246-4}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pascal|nom1=Vernus|prénom2=Jean|nom2=Yoyotte|titre=Dictionnaire des pharaons|éditeur=Éditions Noêsis|lieu=Paris|année=1988|réimpression=1998|pages totales=226|pages=226|isbn=978-2-7028-2001-8|isbn10=2702820018}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Toby A.H.|nom1=Wilkinson|titre=Early Dynastic Egypt|éditeur=Routledge|lieu=Londres|année=1999|pages totales=413|pages=413|isbn=978-0-415-18633-9|isbn10=0415186331}}{{nobr|. {{plume}}}} {{refend}} {{Portail|Égypte antique}} {{Article de qualité|oldid=120602858|date=19 novembre 2015}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Attribut pharaonique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Advanced%20Micro%20Devices
Advanced Micro Devices
{{Coord|37|23|12.016|N|121|59|55.550|W|type:landmark_source:enwiki|display=title}} {{voir homonymes|AMD}} {{Infobox Société | couleur boîte = 000000 | titre blanc = oui | nom = AMD | logo = AMD Logo.svg | légende image = Siège social d'AMD à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]] en [[Californie]] | slogan = « ''Future is fusion'' » <small>(Le futur est dans la fusion)</small><br>« ''Smarter choice'' » <small>(Le choix plus intelligent)</small><br>« ''The right way'' » <small>(Le droit chemin)</small> | forme juridique = | action = | date de création = {{Date de naissance|1|mai|1969|âge=oui}} | date de disparition = | dates-clés = [[1972]] : entrée en bourse<br>[[2006]] : rachat d'[[ATI Technologies|ATI]]<br>[[2020]] : rachat de [[Xilinx]] | fondateur = [[Walter Jeremiah Sanders III|W. Jerry Sanders III]], Edwin J. Turney | personnages-clés = | drapeau = | siège (ville) = [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]] ([[Californie]]) | siège (pays) = États-Unis | direction actuelle = [[Lisa Su]]<ref>[https://www.amd.com/fr/corporate/leadership-lisa-su « Dr. Lisa Su, Présidente et PDG d'AMD »], sur amd.com (consulté le 15 septembre 2020).</ref>, présidente et [[directrice générale]] | secteurs d'activités = [[Semi-conducteur]], [[informatique]], [[microélectronique]] | produits = [[Microprocesseur]], [[mémoire flash]], [[microcontrôleur]], [[carte graphique]]<br> ---------<br> [[Opteron]]<br>[[Phenom II]]<br>[[Athlon II]]<br>[[Sempron]]<br>[[AMD Turion|Turion]]<br>[[AMD APU|Fusion]]<br>[[Geode]]<br />[[Alchemy (processeur)|Alchemy]]<br>[[Ryzen]]<br>[[Epyc]]<br>[[Ryzen|Threadripper]] | société mère = | société sœur = | filiales = [[ATI Technologies]], [[Xilinx]] | actionnaires = Fonds de pension et d'investissement<br>{{Lien|langue=en|trad=Hector Ruiz|fr=Hector Ruiz (homme d'affaires)|texte=Hector Ruiz}}<br>[[Topfer Morton]]<br>[[Richard Henri]]<br> [[Meyer Derrick]]<br>[[Palmer Robert]] | effectif = {{formatnum:12600}} (2021) | chiffre d'affaires = {{augmentation}} {{unité|9.763|milliards de [[Dollar américain|$]]}} (2020) | évolution du CA = +23% de 2017 à 2018 | résultat net = {{augmentation}} {{unité|2.490|milliards de [[Dollar américain|$]]}} (2020) | évolution du résultat net = | fonds propres = {{augmentation}} {{unité|1.013|milliard de [[Dollar américain|$]]}} (2012) | dette = {{unité|1.435|milliards de [[Dollar américain|$]]}} (2016) | capitalisation boursière = {{augmentation}} {{unité|102.555|milliards de [[Dollar américain|$]]}} (2022)<ref name="quote">{{Lien web|langue=en|titre=Advanced Micro Devices, Inc. Overview|url=https://www.jika.io/quote/AMD/overview|site=jika.io|consulté le=27 novembre 2022}}</ref> | site web = https://www.amd.com/ | légende = Logo d'AMD | CA = 6,48 milliards de dollars $ (2018) | date de mise à jour = }} '''Advanced Micro Devices''' ('''AMD''') est un fabricant [[États-Unis|américain]] de [[semi-conducteur]]s, [[microprocesseur]]s et [[Carte graphique|cartes graphiques]] basé à [[Santa Clara (Californie)]]. La compagnie est fondée le {{Date|1|mai|1969|en informatique}} par un groupe d'ingénieurs et de dirigeants de [[Fairchild Semiconductor]]. Les cofondateurs d'AMD sont [[Walter Jeremiah Sanders III|Jerry Sanders]], {{Lien|langue=en|fr=Edwin Turney}}, John Carey, [[Sven Simonsen]], [[Jack Gifford]], [[Frank Botte]], [[Jim Giles]] et [[Larry Stenger]]. La flèche du [[logotype]] de la compagnie dirigée vers la droite symbolise sa croissance dans le « droit chemin » (« ''the right way'' »). En 2006, AMD se situe à la {{8e|place}} des [[Liste des principaux fabricants de semi-conducteurs au fil des ans|20 plus grands fabricants de semi-conducteurs]], derrière [[Intel]], [[Samsung Electronics|Samsung]], [[Texas Instruments]], [[Toshiba]], [[STMicroelectronics]], [[Renesas Technology|Renesas]] et [[Hynix]]. Au premier trimestre 2007, la AMD chute à la {{18e|place}} de ce classement<ref>[http://www.pcinpact.com/actu/news/36266-Top-20-classement-vendeurs-semiconducteurs.htm « Chamboulement du top 20 des vendeurs de semiconducteurs »], ''[[PCInpact]].com''.</ref>. Il est par contre le deuxième fournisseur de [[microprocesseur]]s pour ordinateur [[Compatible PC|PC]] à architecture [[x86]], après [[Intel]]. Le {{Date-|25|décembre|2009}} marque le retour de la firme sur le marché des semi-conducteurs puisque l'action du constructeur américain frôle la barre symbolique des {{unité|10|$}} à {{unité|9.95|$}}, alors que sa valeur n'était que de {{unité|1.86|$}} début 2009, ce qui représente une augmentation de 435 % en un an<ref>[http://www.comptoir-hardware.com/actus/business/9290-laction-amd-en-passe-de-franchir-a-nouveau-le-seuil-des-10-.html « L'action AMD en passe de franchir à nouveau le seuil des {{unité|10|$}} ? »], ''comptoir-hardware.com'', 26 décembre 2009.</ref>. AMD occupe également la deuxième place sur le marché des [[Processeur graphique|processeurs graphiques]] (GPU) derrière [[Nvidia]]<ref>{{Lien web | titre=Parts de marché GPU : NVIDIA creuse l'écart au troisième trimestre | url=https://www.nextinpact.com/brief/parts-de-marche-gpu---nvidia-creuse-l-ecart-au-troisieme-trimestre-1619.htm | site=[[Next INpact]].com | consulté le=2018-12-13}}</ref> depuis l'acquisition de [[ATI]], et depuis la sortie de la 4ème génération de leurs [[Processeur|processeurs]] dénommé « [[Ryzen]] », il occupe la deuxième place sur le marché des [[processeurs]] (CPU) derrière [[Intel]]<ref>{{Lien web |titre=CPU Benchmarks |url=https://www.cpubenchmark.net/market_share.html |site=www.cpubenchmark.net |date=2021-02-15 |consulté le=15 février 2021}}.</ref>. De 2011 à 2014, AMD connaît des années terribles à cause de l’échec de l'architecture [[Bulldozer (microarchitecture)|Bulldozer]], mais est en partie sauvé par sa division GPU, jusqu’à l'arrivée de [[Lisa Su]] en tant que PDG qui réorganise et relance la société avec les GPU Radeon RX et aux CPU [[Ryzen]]. == Historique == [[Fichier:Amdheadquarters.jpg|vignette|left|Ancien siège d'AMD à [[Sunnyvale (Californie)|Sunnyvale]].]] AMD est créée le {{date-|1 mai 1969}} avec un capital de {{Unité|100000|$}} chez l'un des cofondateurs, Jerry Sanders. Il dira aux débuts de la société : {{citation|D'abord les personnes, les produits et les profits suivront.}} Durant la même année, l'entreprise s'installe à [[Sunnyvale (Californie)|Sunnyvale]] en [[Californie]]. Le premier [[Die (circuit intégré)|''die'']] est produit la même année, l'AM9300, un registre à décalage MSI à {{nobr|4 bits}}. En 1972, le premier produit créé par la société voit le jour : il s'agit de l'AM2501. La même année, la première unité de production hors des États-Unis est mise en route à [[Penang]] en [[Malaisie]]. En 1995 AMD introduit le microprocesseur AMD-K5 premier microprocesseur compatible avec l'architecture x86 et conçu de manière indépendante. Dans les années 2000, AMD est le premier à franchir le mur historique des {{unité|1 GHz}} grâce au processeur Athlon. En 2003, AMD et [[Fujitsu]] créent la coentreprise [[Spansion]], qui regroupe leurs activités de [[mémoire flash]]. AMD est l'actionnaire majoritaire avec une participation de 60 %. En 2004, AMD fait une démonstration du premier processeur x86 bicœur au monde. Courant 2005, AMD et [[Fujitsu]] vendent leur participation dans Spansion. Cette dernière opère maintenant comme une société indépendante. Le {{Date-|25|juillet|2006|en informatique}}, AMD rachète [[ATI Technologies]] pour {{nobr|5,4 milliards}} de dollars. La même année, AMD présente les premiers processeurs x86 à quatre cœurs du marché. En octobre 2020, AMD annonce l'acquisition de [[Xilinx]] pour {{nobr|35 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |auteur=Stephen Nellis |titre=AMD to buy chip peer Xilinx for $35 billion in data center push |url=https://www.reuters.com/article/innovationNews/idUSKBN27C1EP?il=0 |site=[[Reuters]] |date=27 octobre 2020}}.</ref>. Concurrençant [[Nvidia]] sur le terrain de l'intelligence artificielle, AMD commercialise en 2023 la puce MI300X<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=AMD : de grandes ambitions dans l’IA avec une puce dédiée |url=https://investir.lesechos.fr/conseils-boursiers/conseils-actions/amd-de-grandes-ambitions-dans-lia-avec-une-puce-dediee-2042390 |site=[[Les Échos]] |date=19 décembre 2023 |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. == Capacité de production == [[Fichier:Luftbild AMD Dresden 2005.jpg|vignette|left|Les principales usines de production de processeurs à [[Dresde]] en [[Allemagne]].]] Les principales usines de production de processeurs AMD étaient situées à [[Dresde]] en [[Allemagne]]. De nouvelles usines sont en construction à Dresde et vers New York et des partenariats avec {{Lien|langue=en|fr=Chartered Semiconductor Manufacturing}} ont été signés. À la suite des difficultés financières d'AMD, à la fin de 2008, les activités de production physique des processeurs ont été partiellement cédées à des [[fonds d'investissement]] pour former [[GlobalFoundries]]. Cette nouvelle filiale, détenue à 40 % par AMD, reprend toutes les usines actuelles et futures d'AMD qui devient donc un développeur [[Fabless|sans usine]]. == Situation financière == [[Fichier:Umsatz- und Gewinnentwicklung AMD.svg|vignette|Historique du chiffre d'affaires et des profits d'AMD.|alt=Graphique financier.]] Croissance du chiffre d'affaires en 2007 : +6 % par rapport à l'année 2006. Pour un total de {{nobr|6,013 milliards}} de dollars. Pertes record de {{nobr|3,4 milliards}} de dollars. {{clr}} == Processeurs x86 == [[Fichier:AMD C8080A.jpg|vignette|Processeur AMD 8080 (AMD AM9080ADC / C8080A) produit en [[1977 en informatique|1977]].]] {| class="wikitable centre" |+ Tableau chronologique des [[microarchitecture]]s [[x86]] d'AMD ! scope=col | architecture ! scope=col | marque commerciale |----- |- ! scope=row | | [[Am286]] |- ! scope=row | | [[Am386]] |- ! scope=row | | [[Am486]] |- ! scope=row | | [[Am5x86]] |- ! scope=row | | [[AMD K5|K5]] |- ! scope=row rowspan="3"| K6 | [[AMD K6|K6]] |- | [[AMD K6-2|K6-2]] |- | [[AMD K6-III|K6-3]] |- ! scope=row rowspan="2"| K7 | [[Athlon]] |- | [[Athlon XP]] |- ! scope=row | [[AMD K8|K8]] | [[Athlon 64]], [[Athlon 64 X2]] |- ! scope=row rowspan="3"|[[AMD K10|K10]] | [[Athlon X2]], [[AMD Phenom|Phenom]] |- | [[Athlon II]], [[Phenom II]] |- | A4, A6, A8 |- ! scope=row | [[Bulldozer (microarchitecture)|Bulldozer]] | [[AMD FX|FX]], A4, A6, A8 |- ! scope=row | [[Zen (microarchitecture)|Zen]] | [[Ryzen]], [[Athlon]], [[Epyc]], [[Threadripper]] |} <!-- Manquent les marques Duron, Sempron, Opteron, Turion, dans ce tableau. --> === Processeurs 32 bits === ==== Anciens ==== AMD a fabriqué ses premiers microprocesseurs x86 sous licence, comme avec le 8086 par exemple. Les processeurs qui suivirent, les 80286, 80386 et Am486, étaient également des copies quasi identiques des modèles Intel. Néanmoins, ils avaient régulièrement des fréquences plus élevées pour des prix inférieurs ou comparables, ce qui en faisait des processeurs à bons rapports qualité/prix. Cela permit à AMD de devenir un concurrent sérieux d'Intel. ==== K5 ==== Le premier K5 est sorti en 1995 sous le nom de K5 PR75, cadencé à 75 MHz. Voici les processeurs lancés à la commercialisation : * SSA/5 : ** K5 PR75 (75 MHz) ** 1995 K5 PR90 (90 MHz) ** 1995 K5 PR100 (100 MHz) * 5k86 : ** K5 PR120 (90 MHz) ** 1996 K5 PR133 (100 MHz) ** 1996 K5 PR166 (116 MHz) ** 1996 K5 PR200 (133 MHz) L'AMD K5 est un microprocesseur x86, construit par AMD, présenté pour la première fois en 1995. Il remplaça l'Am5x86, et fut suivi par le K6. Il est comparable au Cyrix 6x86 : tous deux possèdent une architecture interne en RISC. Tous les modèles ont 4,3 millions de transistors. Aucun K5 ne supporte les instructions MMX. ==== K6 ==== [[Fichier:AMD-K6-2-300.jpg|vignette|Processeur AMD-[[K6-2]]-300.]] AMD a créé les microprocesseurs [[AMD K5|K5]], [[AMD K6|K6]], [[AMD K6-2|K6-2]] et [[AMD K6-III|K6-III]], qui étaient considérés comme des clones de leur équivalent chez [[Intel Corporation|Intel]], mais vendus moins chers ({{refnec| moins performants à fréquence égale pour tous les calculs en virgule flottante, mais un peu plus en calcul entier}}). ==== K7 ==== [[Fichier:amd athlon classic.jpg|vignette|AMD Athlon Classic SlotA.]] AMD a lancé sur le marché les [[Athlon]] et les [[Duron]], des processeurs compatibles [[x86]], en 1999. C'est grâce à ces processeurs qu’AMD a accru sa notoriété sur le marché et a pu revenir sur le devant de la scène (après que [[Cyrix]] eut abandonné début 1999). L’Athlon était en effet relativement plus performant que tous ses concurrents et vendu à un prix particulièrement compétitif. Contrairement aux K6, les calculs en virgule flottante étaient très performants, ce qui permit d’en faire un processeur de choix pour les jeux vidéo et pour l'utilisation d'applications multimédia intensives. En mai 2002, AMD annonce qu’il abandonne la fabrication des processeurs Duron, pour se concentrer sur les Athlon et les [[Processeur 64 bits|processeurs 64 bits]]. === Processeurs 64 bits === ==== Anciens ==== ===== K8 ===== La série 64 bits d'AMD, baptisée [[AMD64]], commence sa carrière début 2003 avec l’[[Opteron]], destiné aux serveurs et aux stations de travail. Il faut attendre l’automne 2003 pour avoir une version de bureau, nommée [[Athlon 64]] et [[Athlon 64 FX|Athlon FX]] (en fait un Opteron monoprocesseur renommé). Comparativement à l'[[Itanium]] d'[[Intel]], la particularité de l’AMD64 était de demeurer totalement compatible avec l'architecture antérieure à {{unité|32|bits}}, et ainsi de supporter toutes les applications existantes. Intel a reconnu l'intérêt de cette approche en adoptant les extensions de AMD64 pour ses nouveaux processeurs. Pour sa part, Intel lance en [[2005 en informatique|2005]] la série d'instructions [[Intel 64]] ou EM64T notamment dans les {{nobr|Pentium 4 6xx}}. Pour activer le mode à 64 bits, il faut un système d’exploitation adapté. [[Linux]] et quelques autres [[Unix]] furent les premiers, rejoint par [[Microsoft Windows XP 64|Windows XP Professionnel Édition x64]]. Une particularité importante de l’AMD64 est l’intégration du contrôleur mémoire dans l'unité centrale (2004), alors que cette fonction était traditionnellement dévolue au [[chipset]]. Tous ces éléments permettent un gain significatif de performances, même en mode à {{unité|32|bits}}. L’AMD64 est une architecture de choix pour les joueurs, plus performante en général qu’un [[Pentium 4]] de la même gamme. La stratégie d'AMD pour concurrencer son adversaire, dont les bénéfices seuls suffisent à dépasser ses revenus, consiste à dominer le marché de la vente au détail (relativement négligée par Intel) en offrant les meilleurs prix quelle que soit la gamme demandée. Leurs processeurs suivent cette stratégie, considérant que la majorité de leurs acheteurs, connaissant bien le marché de l'informatique, utilisent une seule application à la fois (ex : jeu, calcul) demandant énormément de puissance « brute », domaine où excellent les AMD. À l'opposé, grâce à l{{'}}''[[Hyper-Threading]]'', les processeurs d'Intel ont l'avantage dans le multimédia, où les connaissances en informatique des utilisateurs sont plus faibles, et qui demandent surtout une grande visibilité du fabricant. Le {{Date-|30|mars|2006|en informatique}}, AMD annonce l'embauche de [[Samuel Naffziger]] et de huit autres développeurs-clés qui œuvraient chez son concurrent Intel au développement du [[processeur 64 bits]] [[Itanium]] {{incise|une puce haute performance pour les [[serveur informatique|serveurs]]}} qui rencontre des difficultés depuis son lancement en 2001. Cette défection n'aide pas Intel à relancer l'Itanium, dont l'histoire chaotique a provoqué un certain embarras chez ses concepteurs ([[International Business Machines|IBM]], [[Bull (entreprise)|Bull]], [[Hewlett-Packard]] et [[Sun Microsystems]]), tandis qu'AMD devrait profiter de l'expérience acquise par les transfuges pour étoffer son offre 64-bit (Opteron, notamment). En 2006, AMD fait un pas symbolique, car ses futurs processeurs 64 bits [[Microprocesseur multi-cœur|quadri-cœurs]] seront installés dans les serveurs [[Dell]], firme connue pour favoriser Intel. Les rumeurs vont déjà bon train quant à la mise en place de puces AMD dans les ordinateurs Dell. Cela tend à prouver que la puissance des [[Processeur|CPU]] d'AMD est reconnue, alors qu'Intel lance ses architectures [[Intel Conroe|Conroe]] (pour PC de bureau), [[Merom]] (pour portable) et [[Woodcrest]] (pour serveurs), architectures qui marquent un tournant dans la politique d'Intel qui n'a quasiment fait qu'augmenter la fréquence de ses processeurs durant toute la période des [[Pentium 4]], sans grande amélioration de performances. Depuis fin 2006, les ordinateurs Dell proposent des processeurs AMD. En {{date-|août 2006}}, AMD achète le fabricant de cartes graphiques [[ATI]] pour 5,4 milliards de dollars. L'alliance de ces deux acteurs majeurs de l'industrie permettra de proposer aux consommateurs des solutions d'ordinateurs intégrant processeur, chipset et puce graphique, c'est-à-dire des ordinateurs complets et très compacts pouvant servir dans les téléphones mobiles ou dans les véhicules. L'entreprise est concurrente d'Intel. La sortie en fin {{date-|novembre 2006}} du [[Core 2 Quad]] d'Intel est un désavantage pour AMD, qui ne commercialisera ses quad-core qu'en automne 2007. En attendant, pour avoir une offre à son catalogue, AMD a sorti la plate-forme 4x4. Elle est composée de deux Athlon dual-core, montés sur une carte mère bi-processeur. ===== K10 ===== L'architecture [[AMD K10|K10]] est lancée le {{Date_|10|septembre|2007|en informatique}} lors du lancement de l'Opteron sur l'architecture Barcelona K10, premier processeur possédant quatre cœurs de manière native sur un [[Die (circuit intégré)|''die'']] unique, contrairement à Intel qui proposait à l'époque des processeurs à quatre cœurs grâce à deux ''dies'' placés côte à côte. Cet Opteron de troisième génération est fabriqué avec une technologie SOI issue d'un partenariat avec IBM et gravé en {{unité|65|nm}}. Des modifications importantes ont eu lieu par rapport au K8, surtout au niveau des caches<ref>[http://www.infopccenter.com/dossiers_et_tests/5/AMD_Barcelona_au_rapport.html Rapport de conférence de presse AMD, {{date-|10|septembre|2007|en informatique}}].</ref>. En effet, le K10 Barcelona possède trois niveaux de cache : le cache de niveau 1 (L1) est de {{unité|64|Kb}} par cœur, couplé à un cache de {{nobr|niveau 2}} (L2) de {{unité|512|Kb}}, et enfin avec un cache partagé de niveau 3 de {{unité|2|Mo}}. Le procédé de ''victim-cache'' permet d'éviter de stocker les informations présentes dans le L1 sur le L2 (contrairement à Intel) et ainsi gagner en place. Les caches de {{nobr|niveau 2}} et de{{nobr|niveau 3}} sont censés être ''intelligents'', ainsi si des informations doivent être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache partagé de {{nobr|niveau 3}}, par contre si elles n'ont pas besoin d'être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache de {{nobr|niveau 2}}. Une optimisation du ''prefetch'' du contrôleur mémoire permet de ne pas être forcé d'utiliser de la mémoire FBDIMM (pour les Opteron), et on peut utiliser de la mémoire non-ECC aussi bien qu'ECC ({{nobr|2 x 72 bits}}). Le contrôleur mémoire bénéficie pour la première fois d'un domaine d'alimentation complètement séparé du processeur, permettant au Crossbar Switch de voir sa fréquence augmenter d'environ {{unité|200|MHz}}, et le processeur pourra répondre au bus [[HyperTransport]] même quand la mémoire travaillera. Cependant, le contrôleur mémoire reste prévu uniquement pour de la DDR2. AMD introduit aussi avec le K10 le Power Now sur les desktop, permettant de moduler la fréquence de chaque cœur de manière totalement indépendante, ainsi que le contrôleur mémoire et les différents caches. Les architectures K10 Barcelona et [[Phenom]] possèdent environ 463 millions de transistors pour les cœurs et environ 140 millions pour les caches mémoires, soit un total de plus de {{unité|600|millions}} de transistors. Les K10 possèdent douze niveaux de pipelines, contre seize niveaux chez Intel avec l'architecture Core 2. Le Phenom possède en plus du Barcelona le bus HyperTransport 3.0. Ce processeur est le nouveau CPU grand public d'AMD, il est sorti le {{date-|19 novembre 2007}}. Au lancement seuls les Phenom X4 9500 ({{unité|2.2|GHz}}) et 9600 ({{unité|2.3|GHz}}), représentant l'offre quad-core native d'AMD, sont disponibles. Le Phenom X3 (tri-cœurs) est quant à lui sorti durant le premier trimestre 2008, comme le Phenom X2, dual-core. Un nouvel Athlon 64 X2, dépourvu de cache L3, a ensuite fait son apparition ([[AMD K10|Rana]]). Pour les Opterons, la série 1000 basée sur un Barcelona mono-core, le ''Budapest'', devrait sortir d'ici peu. Les Phenom sont compatibles avec le [[socket AM2]] et les chipset R6XX (AMD), ils doivent toutefois être placés sur une carte-mère basée sur un chipset R7XX (AMD) pour bénéficier de l'HyperTransport 3.0. En {{date-|janvier 2009}}, AMD lance les [[Phenom II]] (dont l'architecture est parfois appelée « K10.5 », K 10 et demi), en introduisant la gravure {{unité|45|nm}} et une taille de mémoire cache de {{unité|8|Mo}}. Ces processeurs connaîtront un succès bien supérieur à celui des Phenom en raison de leurs performances supérieures, leur propension à l'overclocking et leur meilleur maîtrise de la chaleur. Mais cette offre arrivera bien trop tard vis-à-vis de l'avance de son concurrent. En {{date-|janvier 2011}}, AMD lance les Llanos, des processeurs d'architectures K10 et [[AMD APU|Fusion]], gravés en {{unité|32 nm}} et intégrant le [[Northbridge]] et un circuit graphique. ==== Actuels ==== ===== Bobcat ===== {{Article détaillé|Bobcat (microarchitecture)}} ===== K15 ===== {{Article détaillé|Bulldozer (microarchitecture)}} Il s'agit de la première architecture grand public d'AMD basée sur le CMT (''Clustered Multi Thread'') et ayant comme nom de code K15. Ces processeurs sont sortis au deuxième semestre 2011. Cette architecture (CMT), consiste en une refonte importante des anciennes architectures d'AMD et de leurs acquis, afin de mutualiser au maximum les ressources au sein d'une même puce (mémoire cache, unités de calcul…) pour obtenir un meilleur rendement et ainsi monter en fréquence tout en diminuant la consommation énergétique. ===== K12 ===== {{Article détaillé|AMD APU}} Il s'agit d'un projet lancé à la suite du rachat d'[[ATI Technologies]]. Le but serait de fusionner le processeur graphique dans le processeur central pour diminuer encore une fois de plus les coûts et la consommation en énergie. En pratique, cela consiste à inclure le [[northbridge]] et un circuit graphique plutôt gros dans le processeur. Celui-ci emportant aussi des cœurs de processeur habituels, qui seront de microarchitecture distincte (K10, Bobcat, Bulldozer…). Le premier de ces APU ([[accelerated processing unit]]) est sur le marché (2011), et utilise deux cœurs Bobcat<!-- , nom de code Llano, reprend une architecture quad-core K10, associée à un GPU, le tout dans le même produit-->. ===== Zen ===== [[Zen (microarchitecture)|Zen]] est une nouvelle microarchitecture pour les processeurs et les APU de la série [[Ryzen]] et les processeurs pour serveur [[Epyc]] basés sur x86-64, introduite en 2017 par AMD et construite à partir de zéro par une équipe dirigée par Jim Keller, arrivé en 2012, qui prend son départ en {{date-|septembre 2015}}. L'un des principaux objectifs d'AMD avec Zen était une augmentation d'[[Instructions par cycle]] (IPC) d'au moins 40 %. Cependant, en {{date-|février 2017}}, AMD a annoncé qu'elle avait en réalité réalisé une augmentation de 52 %. Les processeurs basés sur l'architecture Zen reposent sur la technologie [[FinFET]] 14 nm et mettent de nouveau l'accent sur les performances monocœur et la compatibilité HSA. Les processeurs antérieurs d'AMD étaient soit construits avec un procédé en 32 nm (processeurs Bulldozer et Piledriver), soit avec un procédé en 28 nm (APU Steamroller et Excavator). De ce fait, Zen est beaucoup plus économe en énergie. L'architecture Zen est la première à englober les processeurs et les APU d'AMD conçus pour un socket unique ([[Socket AM4]]). Autre nouveauté pour cette microarchitecture : la mise en œuvre de la technologie multithreading simultané (SMT), similaire a l'Hyper-Threading qu'Intel utilise depuis des années sur certains de ces processeurs. Zen prend également en charge la mémoire DDR4. AMD a lancé les processeurs Ryzen 7 haut de gamme de la série ''Summit Ridge'' basés sur Zen le {{date-|2 mars 2017}}, les processeurs milieu de gamme de la série Ryzen 5 le {{date-|11 avril 2017}} et les processeurs d'entrée de gamme de la série Ryzen 3 le {{date-|27 juillet 2017}}. AMD a par la suite lancé la gamme Epyc, des processeurs pour serveur basés sur Zen pour les systèmes 1P et 2P. En {{date-|octobre 2017}}, AMD a lancé les APU basés sur Zen sous le nom de Ryzen Mobile, intégrant des cœurs graphiques Vega. AMD a lancé les processeurs avec la microarchitecture [[Zen+]] (gravure en {{unité|12|nm}}) en {{date-|avril 2018}}. La microarchitecture Zen 2 (gravure en {{unité|7|nm}}) est dévoilée en détail en 2019 à travers la troisième génération de processeurs Ryzen dont la date de sortie est fixée à {{date-|juillet 2019}}. === Dénomination === Au sujet du nom des architectures des processeurs [[x86]] d'AMD, dans le [[sigle]] « Kxx », le « K » fait référence à la bande dessinée américaine ''[[Superman]]'' de [[DC Comics]], le « K » désignant la [[kryptonite]] verte qui affaiblit Superman, une allégorie du concurrent d'AMD, le géant [[Intel]].{{refnec}} == Sockets AMD == Les [[Socket (processeur)|sockets]] AMD sont, par ordre chronologique : {{début de colonnes|taille=20}} * [[Socket 7]] * [[Slot A]] * [[Socket A]] * [[Socket 754]] * [[Socket 939]] * [[Socket 940]] * [[Socket AM2]] * [[Socket F]] * [[Socket AM2+]] * [[Socket AM3]] * [[Socket AM3+]] * [[Socket FM1]] * [[Socket FM2]] * [[Socket G34]] * [[Socket AM4]] * {{Lien|langue=en|Socket AM5}} {{fin de colonnes}} == Autres technologies et plateformes == === Processeurs Alchemy === L'[[Alchemy (processeur)|Alchemy]] est un processeur [[Reduced instruction set computing|RISC]], d'architecture [[Architecture MIPS|MIPS]], spécialisé dans le traitement multimédia et destiné aux baladeurs. <br /> Dans ces dernières versions il intègre des [[Digital signal processor|DSP]] lui permettant de s'affranchir de quelques composants lors de son intégration. Ceci lui donne l'avantage de réduire le volume occupé, de moins consommer et d'obtenir un système complet moins cher. <br /> Selon AMD, il est ainsi capable de gérer tout type de [[format audio]] et de [[format vidéo]], en apportant un maximum de qualité. === AMD Live! === AMD Live! est la réponse d'AMD à Intel et son [[Viiv]] : ce label définit le standard du PC de salon intégrant un processeur AMD et les périphériques graphiques et de communication permettant le support de toutes les fonctions multimedia du salon. '''Description de la certification''' * Processeur : [[Athlon 64]] X2, Athlon 64 FX-60 ou [[Opteron]] * Socket : [[Socket AM2|AM2]] * Graphique : double GPU de type [[Scalable Link Interface|SLI]] ou [[CrossFire]] * Disque dur [[Serial ATA|SATA]] * Graveur DVD multiformat * Clavier sans fil * Télécommande Le terminal DDREAM est la première ''set-top box'', certifiée [[AMD Live!]] === AMD Quad FX === Il s'agit d'une offre proposée par AMD pour contrer l'offre d'Intel. Elle se composait de deux processeurs FX (par exemple des FX-72) pour combiner des configurations incluant quatre cœurs. Plus efficaces que les quad-core d'Intel, elles ne connurent pas le succès espéré avec pour principale cause son prix excessivement élevé. Les configurations de base pouvaient atteindre les {{unité|1500|USD}} sans compter la mémoire, les disques durs, etc. La plateforme AMD Quad FX était par contre considérée comme la configuration ultime et pouvait être couplée à une plateforme QUAD-SLI composée de deux cartes graphiques Nvidia 7950 GX2. En 2013 AMD fut le premier constructeur de microprocesseurs à proposer au grand public un processeur (FX 9590) dont la fréquence atteint {{unité|5|GHz}} au maximum avec son « turbo » ({{unité|4.7|GHz}} de base sans overclocking automatique) dans les situations les plus favorables et seulement au prix d'une explosion de la consommation et de la chaleur à dissiper. {{refnec|AMD a été très optimiste et a fourni des informations techniques fausses longtemps, tout comme il annoncé une révolution avant d'admettre son échec sur cette architecture.}} === Processeurs Geode === Le [[Geode]] est un type de processeur très basse consommation d'AMD. En réalité, il s'agit d'un véritable [[système sur une puce]] regroupant à peu près toutes les fonctionnalités attendues d'un ordinateur dans une seule puce consommant très peu d'énergie. === Pacifica/AMD-V === Il s'agit d'une technologie de [[virtualisation]] matérielle similaire au [[Intel VT|VT-x]] (anciennement nommé [[Vanderpool]] d'[[Intel]]) et intégrée aux derniers processeurs d'AMD. Comme chez [[Intel]] avec le [[Intel VT#Variantes de technologies VT-x|VT-d]], AMD propose l'équivalent « '''Virtualisation E/S''' » qui permet au système invité d'utiliser une [[carte d'extension]] physique directement sans passer par l'[[hyperviseur]] (le système [[Hôte (informatique)|hôte]]). Ceci pour utiliser pleinement les performances de ces cartes, comme une [[carte graphique]] 3D qui peut être utilisée à 100 % de ses capacités par le système d'exploitation invité et ainsi éviter la perte de temps machine lors d'affichage [[3D temps réel]]. === Collaboration et partenariats === AMD s'est associé avec THATIC (Tianjin Haiguang Advanced Technology Investment Co., Ltd) pour co-fonder une entreprise en Chine. En obtenant un accord de licence pour l'échange de licence pour les serveurs sur le marché chinois<ref>{{lien web |auteur1=Kevin Hottot |titre=AMD a annoncé il y a quelques jours ses résultats financiers pour le premier trimestre 2016. Ses ven... |url=http://www.nextinpact.com/news/99601-amd-explose-en-bourse-grace-a-creation-dune-co-entreprise-en-chine.htm |site=nextinpact.com |date=28-04-2016 |consulté le=16-09-2020}}.</ref>. == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:AMD}} === Articles connexes === * [[Liste des microprocesseurs AMD]] * [[Liste des microprocesseurs AMD Sempron]] * [[Liste des microprocesseurs AMD Athlon 64]] * [[Liste des microprocesseurs AMD Athlon XP]] * [[Performance Rating]] * [[Chipset AMD]] * [[GPUOpen]], suite logicielle développée par AMD * [[Radeon]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|NASDAQ-100|Silicon Valley|Microprocesseurs AMD}} {{Portail|informatique|entreprises|région de la baie de San Francisco}} [[Catégorie:Entreprise informatique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Constructeur informatique]] [[Catégorie:Entreprise de microélectronique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1969]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Santa Clara (Californie)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apple
Apple
{{Semi-protection longue}} {{Voir homonymes|Apple (homonymie)}} {{Confusion|Apple Corps|Apple Records}} {{Infobox Société | couleur boîte = 000000 | titre blanc = oui | logo = Apple logo black.svg | taille logo = 80 | légende logo = [[Logo]] d'Apple. | image = Apple park cupertino 2019.jpg | légende image = [[Apple Park]], siège social d'Apple à [[Cupertino (Californie)|Cupertino]] en [[Californie]]. | création = {{date-|1 avril 1976|âge=oui}} | siège (ville) = [[Cupertino (Californie)|Cupertino]], [[Californie]] | slogan = ''[[Think different]]'' | siège (pays) = États-Unis | actionnaires = | capitalisation boursière = 2913 milliards de USD ({{date-|01/2022}}) }} '''Apple Inc.''' {{MSAPI|ˈæpəl}}<ref>[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{prononciation|en-us-apple.ogg}} ({{Litt.}} « pomme » en anglais) (anciennement Apple Computer, Inc.) est une [[entreprise]] multinationale [[États-Unis|américaine]] qui crée et commercialise des produits [[Électronique grand public|électroniques grand public]], des [[ordinateur personnel|ordinateurs personnels]] et des [[logiciel|logiciels]]. Parmi les produits les plus connus de l'entreprise se trouvent les ordinateurs [[Macintosh]], l'[[iPod]], l'[[iPhone]] et l'[[iPad]], la montre [[Apple Watch]], le lecteur multimédia [[iTunes]] ou des logiciels à destination des professionnels tels que [[Final Cut Pro]] et [[Logic Pro]]. En 2019, l'entreprise emploie {{unité|137000|employés}} et exploite {{unité|506 [[Apple Store]]s}} répartis dans {{unité|25 pays}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Apple's Retail Stores Around the World |url=https://www.thebalancesmb.com/apple-retail-stores-global-locations-2892925 |consulté le=13 mai 2020 |site= the balancesmb.com}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.macrotrends.net/stocks/charts/AAPL/apple/number-of-employees |titre=Apple: Number of Employees 2006-2020 |site=macrotrends.com |consulté le=13 mai 20120}}.</ref> et une boutique en ligne où sont vendus les appareils et logiciels d'Apple, mais aussi de tiers. Son chiffre d'affaires annuel pour l'année 2020 atteint {{unité|111.4|milliards de dollars}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/28/malgre-la-crise-liee-au-covid-19-et-grace-au-teletravail-apple-bat-tous-les-records-de-benefices_6067919_3234.html|titre=Apple bat tous les records de bénéfices, grâce au télétravail et malgré la crise sanitaire|site=lemonde.fr|consulté le=5 novembre 2021}}.</ref>. Apple est créée le {{date-|1 avril 1976}} dans le garage de la maison d'enfance de Steve Jobs à [[Los Altos (Californie)|Los Altos]] en [[Californie]] par [[Steve Jobs]], [[Steve Wozniak]] et [[Ronald Wayne]], puis constituée sous forme de société le {{date-|3|janvier|1977}} à l'origine sous le nom d'Apple Computer. Cependant, pour ses {{unité|30|ans}} et pour refléter la diversification de ses produits, le mot « computer » est retiré le {{date-|9|janvier|2007}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=John Markoff|url=https://www.nytimes.com/2007/01/09/technology/09cnd-iphone.html?_r=0|titre=New Mobile Phone Signals Apple’s Ambition|jour=9|mois=1|année=2007|site=nytimes.com|consulté le=9 janvier 2007}}.</ref>. Steve Jobs quitte Apple en 1985 pour reprendre en 1997 la direction de l'entreprise alors au bord de la faillite. Durant quatorze années, il fait son succès et sa richesse, en commençant par le lancement de l'[[iMac]] en 1998, puis l'étape [[Disruption (économie)|disruptive]] de l'iPhone en 2007. Il meurt le {{date-|5 octobre 2011}} à l'âge de {{nb|56 ans}}. [[Tim Cook]] lui succède. En raison de sa philosophie industrielle de l'[[intégration verticale]], de son approche [[marketing]] fondée sur l'innovation, l'ergonomie et l'esthétique de ses produits appréciées des consommateurs, de ses campagnes publicitaires originales et des clients qui s'identifient à l'entreprise et à la marque<ref>{{Lien brisé|langue=en|url=http://www.macnn.com/articles/06/07/11/apple.google.find.loyalty/|titre=Apple, Google tops in loyalty survey|jour=11|mois=juillet|année=2006|site=MacNN|consulté le=18 août 2008}}.</ref>, Apple s'est forgé une réputation singulière dans l'industrie électronique grand public. Selon un classement du magazine ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'', Apple est la société la plus admirée dans le monde entre 2006 et 2013<ref>{{Lien web |auteur=Arnauld de La Grandière |url=http://www.macgeneration.com/news/voir/145891/fortune-apple-toujours-plus-admiree |titre=Fortune : Apple toujours plus admirée |jour=4 |mois=mars |année=2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Apple - Most Admired Companies - FORTUNE |url=https://money.cnn.com/magazines/fortune/most-admired/2014/snapshots/670.html |site=[[CNN Money|money.cnn.com]] |consulté le=4 mars 2013}}.</ref>. À partir de 2011, elle est au gré des fluctuations du marché, la première capitalisation boursière de la planète<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.huffingtonpost.fr/2012/02/10/apple-microsoft-google-valorisation_n_1267611.html|titre=Apple vaut plus que Microsoft et Google réunis|site=The Huffington Post}}.</ref>. En {{date-|août 2020}}, elle devient la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une valeur de {{nombre|2000|milliards}} de dollars de [[capitalisation boursière]]<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Apple first US company to be valued at $2tn |url=https://www.bbc.com/news/business-53840471 |site=BBC News |consulté le=2020-08-20}}.</ref>. Mais la firme est mise en cause en raison des conditions de travail imposées à ses ouvriers qui travaillent dans des pays asiatiques comme l'[[Inde]] ou la [[Chine]]<ref name="wpsweatshop">{{Lien web|langue=en|auteur=Musgrove Mike|url=https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/06/15/AR2006061501898.html|titre=Sweatshop Conditions at IPod Factory Reported|jour=16|mois=juin|année=2006|site=The Washington Post}}</ref>{{,}}<ref name="iwclimate">{{lien web|langue=en|url=http://www.informationweek.com/news/hardware/mac/showArticle.jhtml?articleID=207601672|titre=Environmental Group Hits Apple|site=informationweek.com}}</ref>, et également de son mauvais [[impact environnemental]] et de ses pratiques commerciales<ref>{{Lien brisé|site=Greenpeace|url=http://www.greenpeace.org/belgium/fr/actualites-blogs/actualites/apple-verte/|titre=Plus verte mon Apple? Volontiers!|jour=5|mois=octobre|année=2006}}.</ref>{{,}}<ref name="wpsweatshop" />{{,}}<ref name="iwclimate"/>. {{sommaire|niveau=3}} == Histoire == [[Fichier:Apple Garage.jpg|vignette|droite|270px|Maison d'enfance de Steve Jobs à [[Los Altos (Californie)|Los Altos]] en [[Californie]], où débute l'[[histoire d'Apple]] en 1976.]] {{Article détaillé|Histoire d'Apple}} Apple est créé le {{date-|1 avril 1976}} dans la maison d'enfance de Steve Jobs à [[Los Altos (Californie)|Los Altos]], puis constituée sous forme de société le {{date-|3 janvier 1977}}. Elle prend diverses facettes coordonnées avec l'évolution du monde informatique qu'elle précède, partant d'un monde sans [[ordinateur personnel]] à une société du {{s-|XXI}} interconnectée par l'intermédiaire de terminaux fixes et mobiles. Elle est l'un des premiers constructeurs travaillant à la conception de {{refnec|machines moins coûteuses}} et [[Histoire des bourses de valeurs#De l'Affaire Bull à l'encerclement de l'empire IBM|moins encombrantes face au monopole IBM]]. Parmi ses produits phares, on trouve les ordinateurs personnels {{lnobr rom|Apple II}} et [[Macintosh]], le baladeur [[iPod]], le smartphone [[iPhone]] et la tablette [[iPad]]. === Apple et Steve Jobs === {{Article détaillé|Steve Jobs}} L'image d'Apple est étroitement associée à celle de son cocréateur, [[Steve Jobs]]. Celui-ci doit quitter l'entreprise en 1985 à la suite d'un conflit avec [[John Sculley]] qu'il avait pourtant recruté au poste de directeur général<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le limogeage de Steve Jobs d'Apple en 1985 : la version enrichie|périodique=La Tribune|date=2013|lire en ligne=https://www.latribune.fr/entreprises-finance/20130911trib000784408/le-limogeage-de-steve-jobs-d-apple-en-1985-la-version-enrichie.html|consulté le=2018-01-16}}.</ref>. Il crée alors [[NeXT]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le parcours de Steve Jobs|périodique=Challenges|date=2006|lire en ligne=https://www.challenges.fr/entreprise/le-parcours-de-steve-jobs_390664|consulté le=2018-01-16}}.</ref>et rachète [[Pixar Animation Studios|Pixar]] à [[George Lucas]], ce qui lui vaudra de devenir, lors du rachat des studios d'animation en 2006, membre du conseil d'administration et premier actionnaire individuel de la [[The Walt Disney Company|Walt Disney Company]]. Il revient prendre la direction de la marque à la pomme en 1997 et se trouve dès lors à l'origine de la réussite planétaire des différents produits lancés depuis cette époque, toujours présentés à un rythme quasi semestriel lors de ses célèbres « keynotes ». Affecté à partir de 2004 par un cancer du pancréas, [[Steve Jobs]] doit finalement renoncer à ses fonctions de PDG le {{date-|25|août|2011}} (continuant cependant d'occuper la fonction de [[Président du conseil d'administration d'une société anonyme|président du conseil d'administration]] et de directeur d'Apple), et c'est [[Tim Cook]] qui lui succède. [[Steve Jobs]] décède le {{date-|5|octobre|2011}}, à l'âge de 56 ans. Un hommage lui est rendu sur le site web d'Apple via sa photo et un portrait en noir et blanc avec comme texte « Steve Jobs ; 1955-2011 »<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.numerama.com/magazine/20070-steve-jobs-est-mort.html|titre=Steve Jobs est mort|site=numerama.com}}.</ref>. === 2011 – présent : direction de Tim Cook === Le {{date-|30 mars 2020}}, Apple a acquis le fabricant local d'applications météo Dark Sky, pour une somme non divulguée, avec l'intention d'arrêter son application d'origine à la fin de 2021<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple Buys Dark Sky in an Android Worst-Case Scenario|url=https://www.wired.com/story/apple-buys-dark-sky/|site=Wired|consulté le=4 avril 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple acquires popular weather app Dark Sky| url=https://edition.cnn.com/2020/03/31/tech/apple-dark-sky/index.html|site=cnn business|consulté le=31 mars 2020}}</ref>. Le 3 avril 2020, Apple a acquis Voysis, une société basée à Dublin, spécialisée dans la technologie vocale numérique AI pour un montant non divulgué. Le 14 mai 2020, Apple a acquis NextVR, une société de réalité virtuelle, basée à Newport Beach, en Californie<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple Buys Virtual-Reality Streaming Upstart NextVR|url=https://www.wsj.com/articles/apple-buys-virtual-reality-streaming-upstart-nextvr-11589503071?mod=business_minor_pos8|site=Wired|consulté le=14 Mai 2020}}</ref> Le 4 août 2020, [[Axios (site Web)|Axios]] a rapporté qu'Apple avait « un intérêt sérieux » à acheter [[TikTok]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Trump's new TikTok threat|url=https://www.axios.com/trump-tiktok-treasury-demand-microsoft-sale-559acca3-45da-40ea-acbe-26aef7c8c0b0.html|site=Axios|consulté le=4 août 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple Has Reportedly Expressed 'Serious Interest' in Purchasing TikTok [Denied]|url=https://www.macrumors.com/2020/08/04/apple-tiktok/|site=MacRumors|consulté le=4 août 2020}}</ref>, bien que cela ait ensuite été démenti par Apple<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple denies interest in acquiring TikTok, report says|url=https://eu.usatoday.com/story/tech/2020/08/04/apple-reportedly-says-doesnt-want-buy-tiktok/3288667001/|site=USA TODAY|consulté le=4 août 2020}}</ref> Le 19 août 2020, le cours de l'action d'Apple a brièvement dépassé 467,77 $, faisant d'Apple la première entreprise américaine avec une capitalisation boursière de 2 mille milliards de dollars<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple becomes first U.S. company to reach a $2 trillion market cap|url=https://www.cnbc.com/2020/08/19/apple-reaches-2-trillion-market-cap.html|site=cnbc.com|consulté le=19 août 2020}}</ref>. Le 2 septembre 2020, Apple a annoncé les prochaines fonctionnalités d'[[iOS]] qui seront introduites plus tard cette année, permettant aux développeurs d'offrir aux clients des codes d'abonnement gratuits ou à prix réduit appelés « codes d'offre ». Les utilisateurs utilisant [[iOS 14]], [[iPadOS 14]] et versions ultérieures ont été déclarés éligibles pour utiliser les codes promotionnels sur l'App Store. L'offre était censée être échangeable via deux méthodes, en utilisant une URL de remboursement de code à usage unique ou une API de feuille de remboursement de code actuelle, si elle est mise en œuvre dans l'application<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple to let app developers offer free or discounted subscriptions via offer codes|url=https://www.theverge.com/2020/9/3/21419634/apple-app-store-subscription-offer-codes-ios-ipados-14|site=The Verge|consulté le=03-09-2020}}</ref>. Pour accélérer les livraisons d'appareils aux consommateurs, Apple a commencé à expédier des appareils directement depuis ses magasins à partir d'{{date-|octobre 2020}}. La société a annoncé qu'elle utilisait son réseau d'Apple Store comme centre de distribution de facto pour expédier les produits directement des magasins aux clients<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple update fixes iOS 14 issue with default mail and browser apps|url=https://www.theverge.com/2020/9/24/21454861/apple-ios14-iphone-ipad-fix-default-mail-browser|site=Reuters|consulté le=24 septembre 2020}}</ref>. === Acquisition de sociétés === {{Article détaillé|Liste des acquisitions d'Apple}} Comme [[Amazon.com|Amazon]], [[Facebook (entreprise)|Facebook]] et [[Google]], Apple a, depuis sa fondation, racheté de nombreuses entreprises pour alimenter sa croissance, élargir sa base d'utilisateurs et développer de nouvelles technologies. Parmi ses acquisitions, on peut citer [[NeXT]], [[P.A. Semi]], [[Siri (logiciel)|Siri]] et [[Beats Electronics]]. En {{date-|août 2016}}, Apple se renforce dans le domaine de l'intelligence artificielle et rachète la société spécialisée Turi, basée à [[Seattle]], pour un montant estimé à {{unité|200}} millions de dollars. Turi est spécialisée d'après son site internet sur une branche de l'intelligence artificielle appelée ''machine learning'' ([[apprentissage automatique]] en français) : des outils et algorithmes permettant aux ordinateurs ou aux applications logicielles « d'apprendre » au fur et à mesure de leur utilisation. Cela peut entre autres servir à analyser les comportements des utilisateurs, à cibler en fonction de leur profil des publicités ou des recommandations de produits, ou encore à détecter des anomalies et donc des fraudes potentielles<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Turi: quelle est la pépite qu'Apple vient de racheter?|url=http://www.challenges.fr/high-tech/informatique-et-conseil/20160809.CHA2333/turi-quelle-est-la-pepite-qu-apple-vient-de-racheter.html|consulté le=2016-08-09|archive-url=https://web.archive.org/web/20160810143622/http://www.challenges.fr/high-tech/informatique-et-conseil/20160809.CHA2333/turi-quelle-est-la-pepite-qu-apple-vient-de-racheter.html|archive-date=10 août 2016|brisé le=22 juillet 2018}}.</ref>. En {{date-|février 2017}}, Apple rachète la startup israélienne Real Face, spécialisée dans la reconnaissance faciale<ref>{{Article|langue=fr|titre=Apple rachète la startup RealFace|périodique=Begeek.fr|date=2017-02-21|lire en ligne=http://www.begeek.fr/apple-rachete-startup-realface-232004|consulté le=2017-02-21}}.</ref>. == Activité == === Produits électroniques === ; Apple II {{Article détaillé|Apple II}} Sorti en 1977, l'[[Apple II]] est considéré comme le premier [[ordinateur personnel]] au monde produit en grande série<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.aventure-apple.com/ordis/apple2.html|titre=l'aventure d'Apple: L'Apple II}}.</ref>. Ses ventes firent la richesse d'Apple, et représentèrent la majeure partie de son revenu jusque dans la seconde moitié des [[années 1980]]. ; Macintosh {{Article détaillé|Macintosh|Chronologie des Macintosh|Liste des modèles de Macintosh par microprocesseur}} Le Macintosh, famille d'ordinateurs, a constitué pendant plus de 20 ans l'activité principale d'Apple. En 2014, ils sont constitués : * de l'[[iMac]], ordinateur tout-en-un lancé pour la première fois en 1998. Sa popularité a permis de relancer la firme alors en crise ; * du [[MacBook Air]], un ordinateur portable ultra-fin grand public lancé en 2008 qui a remplacé le [[MacBook]] en 2011 ; * du [[MacBook Pro#MacBook Pro avec écran Retina|MacBook Pro Retina]], un ordinateur portable proposé en 15 et 13[[Pouce (unité)|"]], en complément (durant les années 2012-2013) puis en remplacement du [[MacBook Pro]] (ce dernier était proposé en 13, 15 et 17[[Pouce (unité)|"]] et a remplacé les [[PowerBook]] lors de son lancement en 2006). Celui-ci est un MacBook Pro avec un écran de meilleure résolution, plus fin, n'ayant pas de lecteur [[Disque compact|CD]]/[[DVD]] interne et disposant d'un disque dur [[SSD]] de série lors de son lancement en 2012. Il est également équipé d'une connectique HDMI 1.4<ref>{{lien web |langue=en |titre=Connect to HDMI from your Mac |url=http://support.apple.com/kb/HT4214?viewlocale=en_US |site=Apple Support |consulté le=01-07-2020}}.</ref> ; [[Fichier:MacBook Pro 15 inch (2017) Touch Bar.jpg|vignette|Un MacBook Pro 15" (2017) avec ''Touch Bar''.]] * du [[Mac Pro]], un ordinateur type station de travail qui remplace les [[Power Macintosh|PowerMac]] lors de son lancement en 2006 ; en 2013, une toute nouvelle version dans un boitier compact de forme cylindrique est mise sur le marché, abandonnant ainsi le [[Tour (informatique)|format tour]]. Ce dernier est repris pour le Mac Pro 2019 basé sur la modularité ; * du [[Mac mini]], un ordinateur de bureau compact lancé en janvier 2005. Apple vend aussi de nombreux accessoires pour les Macintosh (aussi compatibles avec les autres ordinateurs) tels que la [[Time Capsule]], la [[Magic Mouse]], le [[Magic Trackpad]] ou les [[claviers Apple]]. ; iPod {{Article détaillé|iPod}} [[Fichier:IPod family.png|vignette|droite|270px|La famille des iPod : l'[[iPod shuffle]], l'[[iPod nano]], l'[[iPod classic]] et l'[[iPod touch]].]] Lancé pour la première fois en [[2001]], le baladeur numérique iPod signe pour Apple l'entrée dans le monde de la musique et en général dans d'autres appareils que les ordinateurs. D'un modèle unique, le modèle s'est décliné en plusieurs versions au fil des années. L'iPod a été le leader du marché des baladeurs numériques dans le monde et on compte, depuis son lancement en 2001, plus de 275 millions d'appareils vendus. Il exista jusqu'à 4 familles d'iPod : * l'[[iPod nano]], iPod de taille réduite par rapport à l'iPod classic. Il est équipé de [[mémoire flash]]. Les premiers modèles étaient équipés d'une molette cliquable, mais les modèles de {{6e}} et {{7e}} générations sont entièrement tactiles et leur format a été revu ; * l'[[iPod shuffle]], baladeur numérique, le plus petit et le plus abordable, qui a la particularité de ne pas posséder d'écran ; * l'[[iPod touch]], baladeur à écran tactile qui ressemble en de nombreux points à l'[[iPhone]], reprenant la même structure et interface, sans la fonction téléphonique et le réseau cellulaire. * l'[[iPod classic]], descendant direct du modèle lancé en 2001 ; il était doté d'un disque dur de 160 [[Octet|Go]] pour la version de 2009, soit la plus grande capacité d'un iPod. L'iPod classic, en raison du modèle de disque dur dépassé, cessa d'être produit en 2014. Après avoir été révisés en 2012, l'iPod nano et shuffle furent retirés de la vente en 2017. On souligna que c'est une grande partie de l'histoire d'Apple qui se tourne<ref>{{Lien web|url= https://www.igen.fr/ipod/2017/07/ipod-cest-fini-100690|titre= iPod : c'est fini !|site= IGen|date= 27 juillet 2017}}.</ref>. Le 10 mai 2022, Apple annonce la fin de l'iPod touch, dernier iPod encore en vente et dont la dernière version remontait à 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Mickaël Bazoge |titre=Avec la fin de la commercialisation de l'iPod touch, Apple met un terme à la grande aventure de l'iPod |url=https://www.igen.fr/ipod/2022/05/avec-la-fin-de-la-commercialisation-de-lipod-touch-apple-met-un-terme-la-grande-aventure-de-lipod-129869 |site=iGeneration |date=10 mai 2022}}</ref>. ; iPhone {{Article détaillé|iPhone}} [[Fichier:Apple Newton and iPhone.jpg|vignette|droite|upright=1|Un [[iPhone 2G]] à droite de son ancêtre, le [[Apple Newton|Newton]] MessagePad.]] [[Fichier:IPhone 3G Availability.svg|vignette|gauche|upright=1|Disponibilité des iPhone (décembre 2008) : {{Légende/Début}}{{Légende|#305ba3|iPhone EDGE était disponible, actuellement 3GS}}{{Légende|#7e98ce|iPhone 3G et 3GS}}{{Légende/Fin}}]] [[Fichier:IPhone 8 silver and iPhone 8 Plus gold.jpg|vignette|L'iPhone 8 couleur argent et l'iPhone 8 Plus couleur or, de dos.]] L'iPhone, famille de smartphone d'Apple, est présenté par [[Steve Jobs]] en janvier 2007 lors de la [[Macworld Conference & Expo]], il est la convergence d'un [[smartphone]], d'un iPod et d'un client internet. L'iPhone est le premier appareil Apple équipé du nouveau système d'exploitation, alors nommé [[Apple iOS|iPhone OS]], maintenant iOS. Son succès grandit au fil des nouvelles fonctionnalités qui lui sont apportées. En 2008, Apple ouvre l'[[App Store]], une boutique de logiciels payants et gratuits destinés à l'iPhone OS qui, chaque année, voit l'apparition lors de conférences organisées par Apple de nouveaux modèles d'[[iPhone]] qui sont apparus au fil des versions de nouvelles fonctionnalités telles que la [[3G]], un [[Global Positioning System|GPS]], un [[gyroscope]] ou encore l'appel visio [[FaceTime]]. Le {{date-|4|octobre|2011}}, Apple présente l'{{nobr|iPhone 4S}}, doté de [[Siri (logiciel)|Siri]], une interface à [[reconnaissance vocale]] qui permet à l'utilisateur de donner des ordres vocaux à son iPhone. Le 21 septembre 2012, l'[[iPhone 5]], qui présente un design revu, un [[Écran tactile|écran]] plus long, un [[processeur]] plus puissant et plus rapide et qui supporte les réseaux [[LTE (réseaux mobiles)|LTE]] aux [[États-Unis]] et dans plus de 40 pays, est mis en vente. Le {{date-|10|septembre|2013}}, Apple annonce l'[[iPhone 5s]], l'un des deux modèles de la {{7e}} génération de l'iPhone ; il prend en charge la [[4G|4G LTE]] des opérateurs français et intègre un nouveau système de déverrouillage par empreinte digitale ([[Touch ID]]). L'autre modèle de la {{7e}} génération de l'iPhone, est l'[[iPhone 5c]] qui a été annoncé au même moment que l'iPhone 5s ; il reprend la plupart des caractéristiques techniques de l'iPhone 5, avec toutefois la prise en charge des réseaux 4G LTE des [[Opérateur de réseau mobile|opérateurs]] français, et adopte également un nouveau design en polycarbonate coloré. Le {{date-|9|septembre|2014}}, Apple lance la {{8e}} génération de l’iPhone, avec l'[[iPhone 6]] (écran de {{unité|4.7|pouces}}) et l'[[iPhone 6 Plus]] (écran de {{unité|5.5|pouces}}), qui intègrent le nouveau système de payement d'Apple ([[Apple Pay]]). En [[septembre 2015]], à l'occasion du lancement des iPhone [[iPhone 6s|6s]] et [[iPhone 6s|6s Plus]], Apple annonce avoir vendu plus de 13 millions d'appareils dès le premier week-end, ce qui constitue un score historique pour l'entreprise<ref>[http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/09/28/32001-20150928ARTFIG00185-apple-a-vendu-13-millions-d-iphone-en-un-weekend.php Apple a vendu 13 millions d'iPhone en un week-end, un record].</ref>. Apple a présenté lors de la keynote du {{date-|21|mars|2016}}, un nouvel iPhone qui reprend le modèle de résolution de {{unité|4|pouces}}, le nom de ce modèle est l'[[iPhone SE (1re génération)|iPhone SE]], qui signifie « ''Special Edition'' », donc édition spéciale<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=iPhone SE|url=https://www.apple.com/fr/iphone-se/|site=Apple|consulté le=2016-04-05}}.</ref>. La firme enregistre cependant le {{date-|26|avril|2016}} une baisse de 16 % sur les ventes de ses iPhone et une chute de 22 % de son bénéfice net<ref>[http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/apple-enregistre-un-recul-historique-de-ses-ventes-d-iphone_1786675.html Apple enregistre un recul historique de ses ventes d'iPhone]</ref>. Le {{date-|7|septembre|2016}}, Apple présente lors d'une keynote les iPhone [[iPhone 7|7]] et [[iPhone 7|7 Plus]]. Lors de sa keynote du {{date-|12|septembre|2017}}, alors que le public n'attendait qu'un seul modèle d'iPhone, Apple en dévoila trois, l'[[iPhone 8]], [[iPhone 8|8 Plus]] et l'[[iPhone X]]. Avec ces deux nouveaux smartphones, Apple apporte enfin la recharge sans fil. Alors que l'{{nobr|iPhone 8}} {{nobr|et 8}} Plus reprenaient le design de l'{{nobr|iPhone 7}}, l'iPhone X, lui, adopte un tout nouveau design jamais vu chez Apple avec un écran de {{unité|5.8|pouces}} et embarque la nouvelle technologie développée par Apple de [[Reconnaissance de visage|reconnaissance faciale]] en [[Trois dimensions|3D]] (Face ID). Tous deux apportent la nouvelle version d'iOS, [[iOS 11]]. Il n'existe pas d'iPhone 9, Apple a sorti directement l'iPhone 10 ou X à l'occasion de son 10{{Ème}} anniversaire. Le {{date-|12|septembre|2018}}, Apple annonce la version améliorée de l'[[iPhone X]] en deux tailles : l'[[iPhone XS]] et l'iPhone XS Max, même technologie que ce dernier avec un écran plus grand (le plus grand qu'Apple n'ait jamais créé). Lors de cette Keynote, Apple annonça également l'[[iPhone XR]]. Le 10 septembre 2019<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Événement spécial 2019: Nouveaux iPhones, Apple Watch 5 et nouvelle Apple TV?|url=https://fr.iosapple.eu/evenement-special-2019-nouveaux-iphones-apple-watch-5-et-nouvelle-apple-tv/|site=fr.iosapple.eu|date=2019-09-09|consulté le=2020-03-13}}</ref>, Apple présenta trois nouveaux iPhones : 11, 11 Pro et 11 Pro Max. Les iPhones 11 Pro et 11 Pro Max ont un triple appareil photo<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=iPhone 11 Pro|url=https://www.apple.com/fr/iphone-11-pro/|site=Apple|consulté le=2020-03-13}}</ref> ; une première chez Apple. Le 14 avril 2020, Apple annonce une révision de l'[[iPhone SE (2020)|iPhone SE]], disponible à partir du 24 avril de la même année. Le 14 septembre 2021, Apple a présenté sa nouvelle gamme d'iPhone : les iPhone 13, 13 mini, 13 Pro et 13 Pro Max. Un an après, le 16 septembre 2022, Apple sort sa nouvelle collection d'iPhone : l'[[iPhone 14]], l'iPhone 14 Plus, l'iPhone 14 Pro et l'iPhone 14 Pro Max. ; iPad {{Article détaillé|iPad}} [[Fichier:Steve Jobs with the Apple iPad no logo.jpg|thumb|[[iPad]]]] La tablette tactile iPad est présentée pour la première fois par Steve Jobs en janvier 2010. Elle fonctionne sous une version modifiée d'[[Apple iOS|iOS]] (il sera d'ailleurs à l'origine du changement de nom de l'iPhone OS en iOS puisque ce système d'exploitation n'est plus cantonné à l'iPhone). Elle est particulièrement orientée vers les médias tels que les livres, journaux, magazines, films, musiques, jeux, mais aussi vers l'Internet et l'accès à ses [[Courrier électronique|courriers électroniques]] (e-mails). Avec un poids compris entre 680 à {{unité|730|grammes}}, cette tablette est située entre les [[smartphone]]s et les [[ordinateur portable|ordinateurs portables]]. La deuxième génération d'iPad est disponible depuis mars 2011 et se distingue par quelques améliorations : un processeur plus puissant (puce Apple A5 bicœur), son épaisseur est réduite de 33 % à {{unité|8.8|mm}}, son poids est réduit de 15 % ({{unité|600|g}} pour la version Wi-Fi et {{unité|610|g}} pour la version Wi-Fi + 3G) et deux caméras intégrées (une frontale et une dorsale). Au second trimestre 2012, 34 millions d'iPad, pour un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) ont été vendus aux États-Unis<ref>[http://www.zdnet.fr/actualites/les-chiffres-de-vente-confidentiels-d-apple-et-samsung-aux-etats-unis-reveles-39775060.htm Les chiffres de vente, confidentiels, d’Apple et Samsung aux États-Unis révélés].</ref>. ; iPad mini {{Article détaillé|iPad mini}} L'[[iPad mini]] est une tablette tactile conçue et développée par Apple, manufacturée par Foxconn, présentée au public le 23 octobre 2012. Ce modèle issu de l'iPad en propose les mêmes fonctionnalités avec un écran plus petit : {{unité|7.9|pouces}}. Après quatre ans sans nouveauté chez l'[[iPad Mini]], sa cinquième génération sort enfin le 18 mars 2019. L'iPad mini est disponible<ref>{{lien web |titre=IPad - Comparer les modèles |url=https://www.apple.com/fr/ipad/compare/ |site=Apple|consulté le=01-07-2020}}.</ref> à partir de {{unité|299|€}} ({{unité|16|Go}}) en version WiFi et à partir de {{unité|419|€}} en version WiFi + Cellular (Wi-Fi + 4G LTE). De plus, en version Rétina, avec {{unité|16|Go}} il est proposé à {{unité|399|€}} (Wifi) et {{unité|519|€}} (Wifi + Cellular). En 2019, sort l'[[iPad mini 5]], avec un meilleur écran, la compatibilité avec l'[[Apple Pencil|Apple Pencil 1]] et plus de puissance grâce à la puce A12 d'Apple. Fin 2021, Apple sort l’iPad mini 6, désormais avec un écran plus grand : 8,3 pouces son apparence est calquée sur celui de l’iPad Air 4. Désormais compatible avec l’Apple Pencil 2 et ultra-puissant grâce à la nouvelle puce A15 de Apple. À partir de 559 € (64 Go) en version Wifi et à partir de 729 € en version Wifi + Cellular ; Apple Pencil L'[[Apple Pencil]] de première génération sorti en même temps que les premiers [[iPad Pro]], soit en novembre 2015, celui-ci permet d'écrire sur les iPad compatibles tout en passant la main sur l'écran, car l'iPad détectera le crayon<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Apple Pencil|url=https://www.apple.com/fr/apple-pencil/|site=Apple|consulté le=2020-03-25}}</ref>. La seconde génération du crayon d'Apple sortie trois ans plus tard change son design et son mode, elle apporte de nouvelles fonctionnalités et est compatible avec les nouveaux design des iPads Pro de {{3e}} et {{4e}} génération<ref name=":0" />. ; Apple Watch {{Article détaillé|Apple Watch|Apple Watch Series 3|Apple Watch SE|Apple Watch Series 6}} [[Fichier:Man using black Apple Watch (Unsplash).jpg|vignette|Une Apple Watch au poignet.]] l'Apple Watch est présentée le {{date-|9|septembre|2014}} pour être disponible en avril 2015 à partir de {{unité|349|$}}. Cette [[Smartwatch|montre connectée]] est dotée de son propre système d'exploitation, [[WatchOS]]. Déclinée en trois versions – Apple Watch, Apple Watch Sport et Apple Watch Edition (en or 18 carats) – est compatible avec [[iPhone 5]] et supérieur et, en plus de donner l'heure, propose plusieurs fonctionnaités dont un entraîneur sportif avec un [[cardiofréquencemètre]]. En septembre 2016, Apple présente l'Apple Watch Series 2 accompagnée d'un nouvel OS watchOS 3. Si le design est quasi identique, l'intérieur a été revu. Nouveau processeur, étanchéité jusqu'à {{unité|50|m}} et GPS font leur apparition. Enfin, l’Apple Watch Edition abandonne l’or au profit de la céramique, pour un tarif divisé par dix. La nouvelle montre connectée est toujours disponible en {{unité|38|mm}} et {{unité|42|mm}}. Le {{date-|12|septembre|2017}}, l'[[Apple Watch Series 3]] est présentée. Le design restant le même que les précédents, l'Apple Watch 3 inclut tout de même quelques nouveautés telles que la simulation d'une [[carte SIM]] afin qu'elle soit autonome (utilisation sans iPhone) et WatchOS4, une nouvelle version du système d'exploitation. Les prix des montres de cette série commencent à {{euro|369}} (GPS) et vont jusqu’à {{euro|1499}} (GPS + Cellular) incluant un boîtier céramique<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Marie-Laure|nom1=Calcar|titre=Tout sur la nouvelle montre connectée d’Apple : l’Apple Watch 3 !|périodique=Tech Advisor|date=14 sept. 2017|lire en ligne=https://www.techadvisor.fr/nouvelle-sortie/gadgets/apple-watch-3-date-de-sortie-prix-et-caractristiques-techniques-3663960/|consulté le=2018-03-06}}.</ref>. En septembre 2018, Apple présente l'[[Apple Watch Series 4]]. Le design est amélioré et elle renforce son positionnement sur le créneau sport et santé. Elle est disponible en 40 et 44 mm, et le prix débute à 429 €<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'Apple Watch Series 4 veut devenir votre nouvel allié santé|périodique=LCI|date=14 septembre 2018|lire en ligne=https://www.lci.fr/high-tech/keynote-l-apple-watch-series-4-veut-devenir-votre-nouvel-allie-sante-2098372.html|consulté le=2018-09-14}}.</ref>. Apple fait face à une accusation de vol de brevets au détriment de la société Masimo<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Apple Stole Tech for Watch, Masimo Claims in Patent Suit|url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-01-09/apple-sued-by-masimo-over-patents-for-watch-technology|site=bloomberg.com|date=9/1/2020|consulté le=2020-03-31}}</ref>. Un an plus tard, fut présenté l'[[Apple Watch Series 5]], cette fois, le design ne change pas, mais elle hérite d'un écran toujours allumé et d'une boussole intégrée<ref>{{Article |langue=fr |titre=L’Apple Watch est la meilleure montre connectée pour les utilisateurs d’iPhone |périodique=Le Monde.fr |date=2020-02-29 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2020/02/29/l-apple-watch-est-la-meilleure-montre-connectee-pour-les-utilisateurs-d-iphone_6031324_5306571.html |consulté le=2020-03-25 }}</ref>. En septembre 2020, l'[[Apple Watch Series 6]] est lancée accompagnée d'une Apple Watch entrée de gamme l'[[Apple Watch SE]], L'Apple [[Apple Watch Series 3]] reste en vente. ; Apple TV {{Article détaillé|Apple TV (appareil)}} [[Fichier:Apple TV. 1st generation-2290.jpg|vignette|[[Apple TV]]]] Présentée fin mars 2007 dans sa première version par [[Steve Jobs]], L'[[Apple TV (appareil)|Apple TV]] (TV) est une box conçue par Apple permettant la communication sans fil entre un ordinateur et un téléviseur, à l'instar du [[Chromecast]] et d'[[Android TV]] de [[Google]]. L'appareil est conçu pour être utilisé avec un iPhone, un iPad, un iPod, une Apple Watch ou un Mac sous OS X. La dernière version de l'appareil, présentée lors du keynote d'octobre 2015, est dotée d'un nouveau processeur Apple A8 et d'une télécommande [[Siri (logiciel)|Siri]] Remote tactile. La box fonctionne dorénavant sous '''[[tvOS]]''', basé sur [[Apple iOS|iOS 9]], et fut disponible courant novembre 2015. Lors de sa keynote du {{Date|12|septembre|2017}} Apple lance la TV 4K. ; AirPods {{Article détaillé|AirPods|}} [[Fichier:AirPods.jpg|vignette|Les AirPods avec leur boîtier de rangement qui fait aussi office de chargeur.]] Présentés le {{date-|7|septembre|2016}} parallèlement à l'[[iPhone 7]] et à l'[[Apple Watch|Apple Watch Series 2]]. Apple avait initialement prévu de sortir les AirPods fin {{date-||octobre|2016}}, mais la société a reporté la date de sortie le {{date-|13|décembre|2016}}, pour un prix de 179 euros. Ils comportent de nouvelles interactions avec les utilisateurs. Par exemple, si vous retirez un AirPod de l'oreille, la lecture s'interrompt et reprend une fois les deux AirPods à nouveau portés, et si vous double-cliquez dessus, vous pouvez soit activer [[Siri (logiciel)|Siri]], soit lire ou mettre en pause la lecture. Pour une fonctionnalité complète, les AirPods nécessitent des périphériques fonctionnant au minimum sur [[iOS 10|iOS 10.2]], [[macOS Sierra]] ou [[watchOS|watchOS 3]]. Ils se synchronisent automatiquement ''via'' [[iCloud]] afin que l'utilisateur puisse basculer vers d'autres périphériques pris en charge connectés au même identifiant Apple. Ils peuvent également lire de l'audio à partir de tout appareil prenant en charge [[Bluetooth|Bluetooth 4.0]] ou supérieur, y compris les appareils [[Android]] (qui peuvent utiliser le geste de double clic pour contrôler la lecture). Lors de la keynote du {{date-|25|mars|2019}}, Apple annonce la sortie des AirPods 2. La différence marquante entre cette génération et la première est au niveau de la charge, qui peut désormais se faire par induction<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Acheter les nouveaux AirPods avec boîtier de charge sans fil|url=https://www.apple.com/fr/shop/product/MRXJ2ZM/A/airpods-avec-boîtier-de-charge-sans-fil|site=Apple|consulté le=2019-03-31}}.</ref>. En octobre 2019, Apple présente les [[AirPods Pro]], qui sont une nouvelle gamme, où Apple revoit en grande partie le design, ce qui permet la réduction de bruit active et passive, qui donne l'impression d'être isolé de ce qui se passe dans la rue ou dans un lieu public par exemple<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Vera|prénom1=Arthur|titre=Officiel : les AirPods Pro sortent cette semaine|url=https://www.presse-citron.net/officiel-les-airpods-pro-sortent-cette-semaine/|site=Presse-citron|date=2019-10-28|consulté le=2020-03-25}}</ref>. En décembre 2020, Apple présente les AirPods Max, premiers casques audio de la firme avec des fonctionnalités de réduction de bruit et une molette, pour contrôler la musique ou le volume, similaire à celle des Apple Watch<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=AirPods Max : le casque audio sans-fil d'Apple est une réalité à 629 €|url=https://www.lesnumeriques.com/casque-audio/airpods-max-le-casque-audio-sans-fil-d-apple-est-une-realite-a-629-n158213.html |site=lesnumeriques.com |date=2020-12-08 |consulté le=2020-12-09}}</ref>. ; Apple AirPower Apple annonce, en 2017, mettre au jour un socle de recharge par induction. Notamment avec la sortie de l'[[iPhone X]] qui se recharge par induction, les AirPods 2 ainsi que l'Apple Watch devaient également se recharger sur le AirPower par induction. Mais le 30 mars 2019, le groupe américain abandonne officiellement son idée d'AirPower<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=AirPower : Apple abandonne officiellement son socle de charge sans fil|url=https://www.generation-nt.com/apple-airpods-socle-charge-sans-fil-abandon-actualite-1963609.html|site=Génération-NT|consulté le=2019-03-31}}.</ref>. ; Apple Vision Pro La compagnie de Steve Jobs à développé l’[[Apple Vision Pro]], un casque de [[réalité mixte]], espérant ainsi succéder aux autres casques tels que l'[[Oculus Rift|Oculus]] de [[Meta (entreprise)|Meta]] ou l'[[Microsoft HoloLens|Hololens]] de [[Microsoft]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Céline |nom=Deluzarche |titre=En vidéo : tout ce que l'on sait sur les Apple Glass, les futures lunettes de réalité augmentée d'Apple |url=https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/realite-augmentee-video-tout-ce-on-sait-apple-glass-futures-lunettes-realite-augmentee-apple-75214/ |site=futura-sciences.com|consulté le=2020-08-20}}</ref>. Le 5 mai 2023, lors de la [[Apple Worldwide Developers Conference|WWDC]], Apple annonce son casque de réalité virtuel nommé Apple Vision Pro<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Voici Apple Vision Pro : le premier ordinateur spatial d’Apple |url=https://www.apple.com/fr/newsroom/2023/06/introducing-apple-vision-pro/ |site=Apple Newsroom (France) |consulté le=2023-06-06}}</ref>. La promesse d'Apple avec ce nouveau produit est d'étendre l'expérience utilisateur au-delà de la frontière des écrans. [[Apple Vision Pro]] devrait sortir au début de l'année 2024 au [[États-Unis]] puis progressivement dans d'autres pays. Pour son lancement, l'Apple Vision Pro devrait coûter la somme de 3 499$. ; Jeu vidéo [[Fichier:Pippin-Atmark-Console-Set.jpg|vignette|[[Apple Pippin]]]] Au milieu des années 1990, Apple s'associe avec [[Bandai]] pour la création d'une [[console de jeux vidéo]] axée sur le [[multimédia]]. La [[Pipp!n]] est lancée en [[1996 en jeu vidéo|1996]] et doit faire face à la [[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]] de [[Sega]], à la [[PlayStation]] de [[Sony]] et à la [[Nintendo 64]] de [[Nintendo]]. Un catalogue de jeux famélique, par rapport à ses concurrentes, et un prix élevé mènent à un échec commercial. La production cessa en [[1997 en jeu vidéo|1997]], seules {{formatnum:45000}} consoles ont trouvé preneur<ref>{{Lien web|url= https://www.macg.co/materiel/2015/06/e3-2015-il-y-20-ans-apple-presentait-la-pippin-89478|titre= E3 2015 : il y a 20 ans, Apple présentait la Pippin|site= MacGénération|date= 15 juin 2015}}.</ref>. Apple promeut l'App Store, sur l'iPhone et l'iPod touch, surtout pour son catalogue de jeu, et n'hésite pas à inviter plusieurs développeurs lors des ''keynotes''. L'entreprise développe en 2008, pour promouvoir l'iPod touch, une application de [[Poker Texas Hold'em]], qui ne fut jamais mise à jour et a été retirée en 2011<ref>{{Lien web|url= https://www.mac4ever.com/actu/66551_apple-retire-texas-hold-em-son-seul-jeu-pour-l-app-store-ios|titre= Apple retire Texas Hold'em, son seul jeu pour l'App Store iOS|site= Mac4Ever|date= 17 novembre 2011}}.</ref>. Le [[Game Center]] est également une création d'Apple pour centraliser les scores et les données. Dans les Mac, est présent depuis [[NeXT]], un [[Programme d'échecs|jeu d'échecs]], dont la vitesse de réflexion de l'[[Intelligence artificielle|IA]] est volontairement bridée<ref>{{Lien web|url= https://www.macg.co/logiciels/2017/09/le-jeu-dechecs-de-macos-va-moins-vite-pour-soigner-votre-ego-99613|titre= Le jeu d'échecs de macOS va moins vite pour soigner votre ego|site= MacGénération|date= 5 septembre 2017}}.</ref>. ; Processeurs {{Article détaillé|Apple Silicon}} Apple conçoit en interne ses propres processeurs connus sous le nom d'[[Apple Silicon]] pour [[iPhone]], [[iPad]], [[IPod touch|iPod Touch]], [[Apple Watch]], [[Apple TV (appareil)|Apple TV]], [[AirPods]], et débute en 2020 la transition vers le [[Macintosh|Mac]]. === Services === [[Fichier:Apple One.svg|vignette|Logo d'Apple One]] Si Apple est avant tout une entreprise qui crée des produits, lors de la keynote ''spéciale service'' du {{Date-|25 mars 2019}}, la société annonce son intention de diversification dans les services<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Événements Apple - Keynote de mars 2019|url=https://www.apple.com/fr/apple-events/march-2019/|site=Apple (France)|consulté le=2020-05-15}}</ref>. Six nouveaux services sont alors annoncés, [[Apple Arcade]], l'[[Apple Card]], [[Apple News|Apple News+]], [[Apple TV+]], [[Apple TV Channels]], et la [[Connexion avec Apple]], ils viendront rejoindre [[iCloud]], [[Podcasts (Apple)|Podcasts]], [[Game Center]], [[Apple News]], [[Apple Music]], [[Shazam (service)|Shazam]] (racheté en 2017), [[Livres (Apple)|Livres]], [[Apple Plans|Plans]], [[Apple Pay]], et [[Siri (logiciel)|Siri]], l'assistant vocal de la marque. En 2020, à la suite de la [[Apple Worldwide Developers Conference|WWDC]] 20, Apple annonce, entre autres, l'arrivée du futur du service [[Apple Traduire|Traduire]] et de [[Apple CarKey|CarKey]]. Le {{Date-|15 septembre 2020}}, Apple présente [[Apple One]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Apple One |url=https://www.apple.com/fr/apple-one/ |site=Apple (France) |consulté le=2020-09-17}}</ref>, un service d'abonnement regroupant, à un tarif plus avantageux, plusieurs services payants. ; iCloud {{Article détaillé|iCloud}} [[iCloud]] est le service de stockage en ligne d'Apple incluant 5 Go offerts, extensibles contre un paiement mensuel. [[iCloud]] est également un service de boîte mail. Le service de stockage fut rebaptisé [[ICloud|iCloud+]] avec [[iOS 15]], pour lui ajouter de nouvelles fonctions sans changement de tarif<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=iOS 15 |url=https://www.apple.com/fr/ios/ios-15/ |site=Apple (France) |consulté le=2022-02-02}}</ref>. ; Safari {{Article détaillé|Safari (navigateur web)}} [[Safari (navigateur web)|Safari]] est le [[navigateur web]] installé par défaut dans les [[MacBook|Mac]], [[iPod touch]], [[iPhone]] et [[iPad]]. ; Livres {{Article détaillé|Livres (Apple)}} [[Fichier:Apple Books (macOS).svg|vignette|152x152px|Ancien logo de Livres sur MacOS]] Apple Books ou [[Livres (Apple)|Livres]] en français, est une [[Application (informatique)|application]] permettant d'acquérir des [[Livre numérique|livres numériques]] dans une boutique en ligne, puis de les lire à l’aide d’un [[iPad]], d’un [[iPhone]], d’un [[iPod touch]] ou d'un [[Macintosh|Mac]]. Apple Books est distribuée gratuitement. Le service est accessible par n'importe quel écrivain, elle permet notamment de diffuser du contenu en évitant les intermédiaires. L'application [[Livres (Apple)|Livres]] est également sur l'[[Apple Watch]], mais de façon audio, c'est-à-dire que les [[Livre audio|livres audio]] doivent être téléchargés préalablement sur la montre, puis pourront être lus via un casque ou des écouteurs sans fil. ; Plans [[Fichier:Apple Maps (WatchOS).svg|vignette|133x133px|Logo de Plans sur Apple Watch]] {{Article détaillé|Apple Plans}} [[Apple Plans]] ou tout simplement Plans, est l'application de cartographie installée sur [[macOS]], [[iOS]], [[WatchOS]] et [[iPadOS]] qui permet de demander son trajet de différentes manières (voiture, transports, services, marche…), ou de se localiser et s'orienter. ; Siri {{Article détaillé|Siri (logiciel)}} [[Siri (logiciel)|Siri]] est le nom de l'assistant vocal d'Apple. ; Énergie En 2016, Apple crée la filiale ''[[Apple Energy]]'', chargée de revendre aux particuliers l'électricité produite en excédent par les centrales d'[[énergie renouvelable]] dont le groupe est propriétaire<ref>{{lien web |auteur=Christian D. |titre=Apple Energy est désormais un fournisseur d'énergie électrique |url=http://www.generation-nt.com/apple-energy-energie-electricite-solaire-fournisseur-actualite-1931789.html |site=generation-nt.com |date=05 Août 2016 |consulté le=06-10-2016}}.</ref>. ==== Services de communications ==== ; iMessage {{Article détaillé|IMessage}} [[iMessage]] est un service de messagerie instantanée disponible sur [[macOS]], [[iOS]], [[WatchOS]] et [[iPadOS]]. ; FaceTime {{Article détaillé|FaceTime}} [[FaceTime]] est un service d'appel audio et vidéo disponible sur [[macOS]], [[iOS]] et [[iPadOS]]. ; Traduire {{Article détaillé|Apple Traduire}} L'application [[Apple Translate|Traduire]] d'Apple<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Julien |nom=Cadot |titre=Apple annonce Translate, une application de traduction exécutée sur l'iPhone |url=https://www.numerama.com/tech/632308-apple-lance-translate-une-application-de-traduction-executee-sur-liphone.html |site=Numerama |date=2020-06-22 |consulté le=2020-06-23}}</ref>, est un service de traduction arrivé avec [[iOS 14]] en fin 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Apple : Découvrez toutes les nouveautés d’iOS 14 |url=https://www.rtbf.be/tendance/techno/detail_apple-decouvrez-toutes-les-nouveautes-d-ios-14?id=10527872 |site=RTBF.be|date=2020-06-23 |consulté le=2020-06-23}}</ref>, il permet la traduction orale et écrite dans une autre langue<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Florian |nom=Bayard |titre=iOS 14 : Apple lance Translate, une alternative à Google Traduction |url=https://www.phonandroid.com/ios-14-apple-lance-translate-alternative-google-traduction.html |site=PhonAndroid |date=2020-06-23 |consulté le=2020-06-23}}</ref>. Avec [[iPadOS 15|iPadOS 15⁣⁣]], il arrive sur les [[iPad]]. ==== Services audio ==== ; Apple Music {{Article détaillé|Apple Music}} [[Fichier:Apple Music icon.svg|vignette|118x118px|Logo d'Apple Music]] [[Apple Music]] est un système de musique à la demande annoncé lors de la [[Worldwide Developers Conference#2015|WWDC 2015]]. Il concurrence d'autres plateformes de streaming musical comme [[Spotify]] ou [[Deezer]]. En 2020, il est le second service de musique le plus utilisé avec plus de 60 millions d'utilisateurs dans le monde<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=BERTHELOT|prénom1=Benoît|titre=Apple TV, Apple Music, Apple Pay… les nouveaux filons du géant américain|url=https://www.capital.fr/entreprises-marches/apple-tv-apple-music-apple-pay-les-nouveaux-filons-du-geant-americain-1369414|site=Capital.fr|date=2020-05-07|consulté le=2020-05-16}}</ref>, et plus de 90 millions de morceaux disponibles en streaming<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Apple Music |url=https://www.apple.com/fr/apple-music/ |site=Apple|consulté le=2020-10-15}}</ref>. ; Podcast [[Fichier:Podcasts (iOS).svg|vignette|118x118px|Logo d'Apple Podcast]] [[Podcasts (Apple)|Podcast]] est une application gratuite, disponible depuis tous les appareils Apple ([[Apple Watch]] compris) qui permet d'écouter des milliers de podcasts gratuitement, de les télécharger, et d'en voir la version vidéo (si celle-ci est publiée sur la plateforme). En juillet 2019, [[Bloomberg News|Bloomberg]] annonce qu'Apple va produire ses propres podcasts. La nouvelle fait chuter de près de 3 % le cours boursier de [[Spotify]], plateforme suédoise de streaming musical et principal concurrent d'Apple sur le terrain des podcasts<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Lucas |nom1=Shaw |prénom2=Mark |nom2=Gurman |titre=Apple Plans to Bankroll Original Podcasts to Fend Off Rivals |périodique=[[Bloomberg LP]] |date=2019-07-22 |lire en ligne=https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-07-16/apple-plans-to-bankroll-original-podcasts-to-fend-off-rivals |consulté le=2019-07-23 }}.</ref>. ; Shazam {{Article détaillé|Shazam (service)}} [[Fichier:Shazam icon.svg|vignette|118x118px|Logo de Shazam]] [[Shazam (service)|Shazam]] est une application qui permet d'identifier à peu près n'importe quel titre de musique en le faisant écouter à l'application via le micro du smartphone. L'application est rachetée par Apple en décembre 2017 pour environ 400 millions de dollars. Apple supprime la version payante sans pub et intègre le service à [[Siri (logiciel)|Siri]] qui devient capable de reconnaître la musique, au même titre que l'application. Depuis 2020, [[Shazam (service)|Shazam]] peut être synchronisé avec le compte [[Apple Music|Apple music]] ou [[spotify]] de l'utilisateur<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Shazam Gains New Look, Notifications for Missed Shazams, and Trending Charts [Update: Shazam Web App Now Available] |url=https://www.macrumors.com/2020/12/14/shazam-gains-new-look-notifications-and-charts/ |site=MacRumors |consulté le=2021-09-13}}</ref>. ==== Services de paiement ==== {{Article détaillé|Apple Pay|Apple Wallet|Apple Card}} [[Apple Pay]] est le service de paiement sans contact proposé par Apple, qui permet de payer en boutiques et sur de nombreux sites internet avec les produits fonctionnant sur [[macOS]], [[iOS]], [[iPadOS]] et [[watchOS]]. [[Apple Wallet|Wallet]] est une application développée par Apple, permettant de regrouper des bons de réduction, des réservations de places (cinéma, restaurants, hôtel…) ou encore des cartes de fidélité, il est également possible d'y regrouper ses cartes de crédit. L'[[Apple Card]] est une [[Carte de paiement|carte de crédit]] présentée par l'entreprise en {{date-|mars 2019}}, en partenariat avec la banque américaine [[Goldman Sachs]] et [[MasterCard|Mastercard]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Jean-Guillaume|titre=Apple Card : la carte bancaire qui pourrait tout révolutionner ?|url=https://www.presse-citron.net/apple-card-carte-bancaire-pourrait-revolutionner/|site=Presse-Citron|date=2019-03-25|consulté le=2019-03-25}}.</ref>. Elle n'est disponible qu'aux [[États-Unis]]<ref>{{Lien web|langue=fr|date=16 octobre 2019|titre=L’Apple Card est la carte de crédit qui a connu le meilleur lancement selon Goldman Sachs|url=https://iphoneaddict.fr/post/news-273955-lapple-card-carte-credit-connu-meilleur-lancement-goldman-sachs|site=iPhoneAddict.fr|consulté le=2020-05-18}}</ref>. ==== Services télé ==== [[Fichier:AppleTVLogo.svg|vignette|106x106px|Application Apple TV]] {{Article détaillé|Apple TV (application)|Apple TV+|Liste des programmes originaux d'Apple TV+|Apple TV Channels}} L'[[Apple TV (application)|application Apple TV]] est une application qui centralise un grand nombre programmes du monde pour les louer ou les acheter ; il est aussi possible de s'abonner à certains services de [[Vidéo à la demande|VOD]] comme [[Apple TV+]], [[Paramount+]], ou [[MUBI|Mubi]], ce sont les [[Apple TV Channels]]. L'application se synchronise également avec de nombreuses applications de services de [[vidéo à la demande]], pour avoir une vue d'ensemble des programmes que l'on est en train, ou que l'on souhaite regarder. [[Fichier:Apple TV Plus Logo.svg|vignette|Logo d'Apple TV+]] [[Apple TV+]] est le service de [[vidéo à la demande]] d'Apple. Il est annoncé le 25 mars 2019 avec un lancement le 1er novembre suivant et vise à concurrencer les autres services du marché, avec majoritairement des contenus originaux ([[Liste des programmes originaux d'Apple TV+|Apple Originals]]). [[Apple TV Channels]] est un service qui permet de s'abonner, et d'accéder à des services de vidéos à la demande directement depuis l'[[Apple TV (application)|application Apple TV]]. Le prix des abonnements, et les périodes d'essais des chaînes sont déterminés par les sociétés de vidéos à la demande, et non pas par Apple (sauf pour [[Apple TV+]]). ==== Services automobiles ==== [[Fichier:Apple CarPlay Logo.png|vignette|132x132px|Logo du système CarPlay]] {{Article détaillé|Apple CarPlay}} Au début de mars 2014, Apple officialise l'arrivée de [[Apple CarPlay|CarPlay]], un système d'exploitation (OS) relié à l'[[iPhone]] pour les automobiles<ref>[http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/apple-os-carplay-0314.shtml Apple dévoile son OS pour automobiles : CarPlay], ''Journal du Net'', 3 mars 2014.</ref>, ce système permet de transférer certaines applications compatibles de l'iPhone vers le tableau d'affichage de la voiture, comme [[Apple Plans|Plans]] / [[Waze]], [[Apple Music]] / [[Spotify]], ou [[IMessage|Messages]] par exemple. Le {{Date-|22 juin 2020}}, lors de la [[Apple Worldwide Developers Conference|WWDC]] 20, Apple présente son système de déverrouillage sans contact des voitures à l'aide de l'iPhone, [[Apple CarKey|CarKey]]<ref name="22juin2020_www.lesnumeriques.com">{{Lien web |langue=fr |titre=WWDC 2020 : Apple présente CarKey, une clé virtuelle permettant de déverrouiller sa voiture avec un iPhone |url=https://www.lesnumeriques.com/voiture/wwdc-2020-apple-presente-carkey-une-cle-virtuelle-permettant-de-deverrouiller-sa-voiture-avec-un-iphone-n151633.html |site=lesnumeriques.com |date=2020-06-22 |consulté le=2020-06-23}}.</ref>{{,}}<ref name="2020_www.01net.com">{{Lien web |langue=fr|titre=CarKey : l'appli qui vous permettra d'ouvrir et de démarrer votre voiture avec votre iPhone |url=https://www.01net.com/actualites/carkey-l-appli-qui-vous-permettra-d-ouvrir-et-de-demarrer-votre-voiture-avec-votre-iphone-1937510.html |site=01net |consulté le=2020-06-23}}.</ref>. Le {{date-|12|mai|2016}}, Apple a réalisé un investissement d'un milliard de dollars dans un service chinois de [[voiture de transport avec chauffeur]], [[Didi Chuxing]]<ref> {{Lien web |langue=fr|titre=Apple, bienvenue dans le monde du transport ! |url=http://www.usine-digitale.fr/article/apple-bienvenue-dans-le-monde-du-transport.N395147 |site=usine-digitale |date=06 Juin 2016 |consulté le=06 Juin 2016}}.</ref>. ==== Jeux ==== ; Game Center {{Article détaillé|Game Center}} [[Game Center]], est un réseau social de jeu multijoueurs en ligne, publié par Apple<ref>{{Lien web |langue=en|titre=What's New in iOS 4 |url=https://developer.apple.com/technologies/iphone/whats-new.html#gamecenter |site=Apple |date=14 juin 2010 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Apple's Game Center debuts next week |url=http://content.usatoday.com/communities/gamehunters/post/2010/09/apples-game-center-debuts-next-week/1 |site=USA Today |date=01-09-2010 }}</ref>. Il permet aux utilisateurs d'inviter des amis à jouer à un jeu, commencer une partie multijoueurs à travers le jumelage, le suivi de leurs réalisations, et de comparer leurs meilleurs scores. Avec [[iOS 14]], Apple revoit sa copie<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Denis, Didier, Ergo et |nom=Guillaume |titre=Apple revoit son Game Center et permet de personnaliser les contrôles des manettes |url=https://www.mac4ever.com/actu/154864_apple-revoit-son-game-center-et-permet-de-personnaliser-les-controles-des-manettes |site=mac4ever.com |consulté le=2020-06-25}}</ref> en modifiant radicalement son interface, son système et ses commandes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=iOS 14 : remapping pour les manettes de jeu et un tout nouveau Game Center |url=https://www.igen.fr/ios/2020/06/ios-14-remapping-pour-les-manettes-de-jeu-et-un-tout-nouveau-game-center-115877 |site=iGeneration |consulté le=2020-06-25}}</ref>. ; Apple Arcade {{Article détaillé|Apple Arcade}} [[Fichier:Apple-arcade-logo.svg|vignette|212x212px|Apple Arcade ]] [[Apple Arcade]], est un service des jeux en ligne lancé durant la keynote du 25 mars 2019 uniquement disponible depuis l'[[App Store]] contre un abonnement mensuel de 4,99 €<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Apple Arcade|url=https://www.apple.com/fr/apple-arcade/|site=Apple|consulté le=2020-05-18}}</ref> et un mois d'essai gratuit, pour six personnes. Certains jeux sont exclusifs, toutes plateformes confondues ([[Xbox Game Studios|Xbox]], [[PlayStation|PS]], [[Android]], [[Ordinateur personnel|PC]]…), tandis que les autres ne le sont que pour l'[[App Store]] ; il n'est donc pas possible de jouer à ces jeux sur les appareils Apple sans passer par [[Apple Arcade]]. À ce jour, le service dispose d'un catalogue de plus de 200 jeux<ref name=":1" /> et en ajoute régulièrement, tous sans publicité ni contenus additionnels payants<ref name=":1" /> (possible lors de mises à jour gratuites). ==== Presse ==== {{Article détaillé|Apple News}} [[Fichier:Apple News 2019 icon (iOS).svg|vignette|80px|Logo d'Apple News]] [[Apple News]] est un service regroupant un grand nombre de journaux, cependant, l'application n'est pas disponible partout dans le monde, car elle n'est que dans 4 pays les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, et depuis mars 2019, le Canada (Anglais et Français). Dans certains autres pays comme la France, ce service n'est disponible que sous la forme d'un widget, ce qui est extrêmement limité, comparé à l'application, reste à savoir si l'application sera dans le futur disponible pour d'autres pays. L'application comporte une extension nommée « Apple News+ ». ; Connexion avec Apple {{Article détaillé|Connexion avec Apple}} Durant la keynote de mars 2019, Apple présente son nouveau service de connexion, la [[Connexion avec Apple]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Comment utiliser le service Connexion avec Apple|url=https://support.apple.com/fr-fr/HT210318|site=Apple Support|consulté le=2020-05-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La fonction « Connexion avec Apple » va bientôt apparaître sur vos applications|url=https://www.bfmtv.com/tech/la-fonction-connexion-avec-apple-va-bientot-apparaitre-sur-vos-applications-1800591.html|site=BFMTV|consulté le=2020-05-18}}</ref>, qui permet de se connecter rapidement à de nombreux comptes d'applications ou de sites internet<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Comment utiliser le service Connexion avec Apple sur l’iPhone ?|url=https://www.01net.com/astuces/comment-utiliser-le-service-connexion-avec-apple-sur-l-iphone-1809880.html|site=01net|consulté le=2020-05-18}}</ref>. Ce service vient directement concurrencer ceux de [[Google]] et de [[Facebook (entreprise)|Facebook]], souvent jugés trop laxistes{{Source insuffisante}} sur le [[Vie privée|respect de la vie privée]]. Ainsi, le service crée une pseudo-adresse e-mail et transmet les messages du site visité sans donner l'identité du visiteur. En 2020, plus de 200 millions de comptes [[Connexion avec Apple]] ont été créés<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=[WWDC 2020] La sécurité et le respect de la vie privée restent au centre de la politique Apple |url=https://iphoneaddict.fr/post/news-295858-wwdc-2020-securite-respect-vie-privee-restent-centre-politique-apple |site=iPhoneAddict.fr |consulté le=2020-06-23}}</ref>. ==== Services santé ==== {{Article détaillé|Santé (Apple)|Forme (Apple)|Forme (Apple)}} [[Santé (Apple)|Santé]] est l'[[application mobile]] d'informations sur la santé annoncée lors de la [[Apple Worldwide Developers Conference|WWDC]] 14. Elle permet de regrouper de nombreuses informations sur l'utilisateur de l'[[iPhone]], utile pour les soignants en cas d'accident ou de problème de santé, cela permet également un suivi médical centralisé. L'application Forme, anciennement « Activité » (rebaptisé avec [[iOS 14]]), est l'application présente sur [[iOS]], et qui permet de voir les statistiques de son [[Apple Watch]]. Le {{Date|15 septembre 2020}}, Apple annonce [[Apple Fitness+|Fitness+]]<ref name=":4">{{Lien web |langue=en-US |titre=Apple Fitness+ |url=https://www.apple.com/apple-fitness-plus/ |site=Apple |consulté le=2020-09-17}}</ref>, un service destiné au sport, mettant à disposition des vidéos créées par des coachs (Yoga, vélo, danse, tapis roulant, musculation…), le service est disponible sur [[Apple Watch]], [[iPhone]], [[iPad]] et [[Apple TV (appareil)|Apple TV]]<ref name=":4" />. ==== Logiciels ==== À côté de la conception de matériel informatique, Apple développe aussi de nombreux logiciels tant à destination du grand public que du monde professionnel. ; Systèmes d'exploitations {{Article détaillé|Liste des systèmes d'exploitation Apple}} [[Fichier:MacOS wordmark.svg|vignette|droite|180px|Logo de [[macOS]].]] En premier lieu, pour ses produits, Apple développe [[Liste des systèmes d'exploitation Apple|ses propres systèmes d'exploitation]]. Ainsi [[macOS]] est développé pour les [[Macintosh]] / [[MacBook]], depuis mars 2001 (aujourd'hui version 10.15.5), [[watchOS]] pour les [[Apple Watch]], depuis avril 2015 (aujourd'hui version 6.2.6), [[tvOS]] pour les [[Apple TV (appareil)|AppleTV]], depuis octobre 2015 (aujourd'hui version 13.4), [[Apple iOS|iOS]] pour les [[iPhone]], et les [[iPod touch]], depuis juin 2007 (aujourd'hui version 13.5.1), et pour finir, depuis septembre 2019, [[iPadOS]] qui est une version dérivée de [[iOS]] pour les [[iPad]] (aujourd'hui version 13.5.1) avant septembre 2019, les [[iPad]] se servaient d'[[iOS]] au même titre que les [[iPhone]] et les [[iPod touch]]. Durant la keynote de juin 2020 (la [[Apple Worldwide Developers Conference|WWDC]] 20), Apple présente ses futurs [[Système d'exploitation|systèmes d'exploitations]] ainsi que [[macOS Big Sur]] le nouveau système d'exploitation pour les [[MacBook|Mac]] (version 11.0), [[iOS 14]] pour les [[iPhone]] et les [[iPod touch]], [[watchOS 7]] pour les [[Apple Watch]], [[tvOS 14]] pour les [[Apple TV (appareil)|Apple TV]] et [[iPadOS 14]] pour les [[iPad]]. ; Applications Nombres logiciels développés par Apple sont fournis avec les machines lors de leur achat. C'est le cas, par exemple, du logiciel multimédia [[iTunes]], du [[navigateur web|navigateur Web]] [[Safari (navigateur web)|Safari]], du lecteur vidéo [[QuickTime]], de la suite multimédia grand public [[iLife]] comprenant [[iPhoto]], [[iDVD]], [[iMovie]], [[GarageBand]], [[iWeb]], et [[iBooks]]. Apple développe aussi sa suite bureautique [[iWork]] ([[Pages (logiciel)|Pages]], [[Numbers (logiciel)|Numbers]], [[Keynote (logiciel)|Keynote]]) en concurrence directe avec [[Microsoft Office]]. ; Mac et Windows Depuis son [[Transition d'Apple vers Intel|passage en 2006]] à des [[Macintosh]] utilisant des processeurs [[Intel]], il était devenu facilement possible d'installer [[Microsoft Windows|Windows]] sur un Mac. D'abord interdisant l'installation de Windows sur ses Mac, Apple revient sur ses pas et propose dès 2006, [[Boot Camp (logiciel)|Boot Camp]], un logiciel qui facilite l'installation de Windows en fournissant, par exemple, les pilotes nécessaires au bon fonctionnement de la machine. L'installation de Windows sur les Mac devient alors l'un des arguments de vente des Macintosh{{refnec}}. Il n'est plus possible d'installer Windows avec cette technique sur les ordinateurs sortis en 2020{{refnec}}. ; Applications pour professionnels Pour le marché des professionnels, Apple propose également des solutions logicielles. On trouve, par exemple, une version de Mac OS X destinée aux serveurs, [[MacOS Server|Mac OS X Server]], [[WebObjects]], [[Xsan|XSan]], un système de fichier pour [[réseau de stockage SAN]], etc. Pour le monde artistique professionnel existent [[Aperture (logiciel)|Aperture]] destiné au traitement de [[RAW (format d'image)|photo-RAW]], [[Final Cut Pro]], une suite de production vidéo et [[Logic Pro]], un logiciel de [[Musique assistée par ordinateur|MAO]]. ; Apparition d'iCloud {{section à sourcer|date=février 2022}} Au-delà des logiciels présents sur les machines localement, Apple propose aussi des services en ligne avec [[MobileMe]] (anciennement [[.Mac]]) comprenant des [[page web|pages web]] perso, un webmail, le service [[iDisk]]. MobileMe n'existe plus depuis le {{date-|30|juin|2012}}, le service est remplacé par [[iCloud]]. == Conditions de production == === Travail forcé === {{Article connexe|Accusations d'exploitation du travail forcé des Ouïghours dans des camps de rééducation en Chine portées contre des multinationales}} Selon un rapport publié en mars 2020 par l'[[Institut australien de stratégie politique]], ASPI, Australian Strategic Policy Institute, think tank créé par l'État australien, les usines ayant recours au travail forcé des [[Ouïghours]] au [[Xinjiang]], région au nord-ouest de la Chine, font partie de la chaîne de production de 83 marques internationales, parmi lesquelles Apple<ref name=echos>{{Lien web |langue=fr |titre=Apple, Volkswagen, Nike associés au travail forcé de la minorité ouïghour en Chine |url=https://www.lesechos.fr/monde/chine/apple-volkswagen-nike-associes-au-travail-force-de-la-minorite-ouighour-en-chine-1181070 |site=Les Echos |date=2020-03-02 |consulté le=2022-01-29}}</ref>. Les [[Ouïghours]] sont une minorité musulmane persécutée en Chine. Sept fournisseurs d'Apple pratiqueraient le travail forcé des Ouïghours, d'après des enquêtes rendues publiques en 2021 ; ces usines chinoises fournissent Apple en verre, antennes et câbles pour ses iPhone, iPad et MacBook<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Travail forcé des Ouïghours : une nouvelle enquête accable des sous-traitants d'Apple |url=https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/travail-force-des-ouighours-une-nouvelle-enquete-accable-des-sous-traitants-d-apple-n163715.html |site=lesnumeriques.com |date=2021-05-11 |consulté le=2022-02-01}}</ref>. Apple nie les faits, cependant, d'après Tech Transparency Project, « le recours d'Apple au travail forcé dans sa chaîne d'approvisionnement va bien au-delà de ce que l'entreprise a reconnu », et pour le {{lien|Worker Rights Consortium}}, « il n'y a aucun moyen de produire de façon responsable au [[Xinjiang]] jusqu'à ce que le travail forcé et la répression cessent<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un fournisseur historique d'Apple accusé de faire appel au travail forcé des Ouïghours |url=https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/un-fournisseur-historique-d-apple-accuse-de-faire-appel-au-travail-force-des-ouighours-n158837.html|site=lesnumeriques.com |date=2020-12-31 |consulté le=2022-02-01}}</ref>». Apple a exercé des pressions pour essayer d'affaiblir un projet de loi finalement signé par [[Joe Biden]] en décembre 2021 interdisant l'importation aux États-Unis de produits fabriqués au [[Xinjiang]]<ref name=senat>{{Lien web |langue=fr |titre=Un sénateur américain reproche à Apple et Amazon de favoriser le travail forcé des Ouïghours en Chine, ajoutant que ces entreprises rendaient ainsi leurs clients « complices de ces crimes » |url=https://www.developpez.com/actu/315925/Un-senateur-americain-reproche-a-Apple-et-Amazon-de-favoriser-le-travail-force-des-Ouighours-en-Chine-ajoutant-que-ces-entreprises-rendaient-ainsi-leurs-clients-complices-de-ces-crimes/ |site=Developpez.com |consulté le=2022-02-01}}</ref>. Le rapport qui révèle ces tentatives d'Apple de contrer la loi associe la firme à d'autres entreprises américaines, [[Nike]] et [[Coca-Cola]], elles aussi mises en cause pour leur partenariat supposé avec des usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours, et également actives en matière de [[lobbying]] contre le projet de loi<ref name=senat/>{{,}}<ref> Reed Albergotti, «Apple lobbying against bill aimed at stopping forced labor in China», ''Washington Post'' (20 novembre 2020),[https://www.washingtonpost.com/technology/2020/11/20/apple-uighur/ lire en ligne], «[T]he legislation has become the target of multinational companies including Apple whose supply chains touch the far western Xinjiang region, as well as of business groups including the U.S. Chamber of Commerce. Lobbyists have fought to water down some of its provisions, arguing that while they strongly condemn forced labor and current atrocities in Xinjiang, the act’s ambitious requirements could wreak havoc on supply chains that are deeply embedded in China ».</ref>{{,}}<ref name="Calignon202203">Guillaume de Calignon, [https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/quand-lentreprise-se-met-a-faire-de-la-politique-1396588 Quand l'entreprise se met à faire de la politique], lesechos.fr, 28 mars 2022</ref>. === Conditions de travail : risques, âge, durée hebdomadaire === {{section à délister|date=février 2022}} {{Article détaillé|Foxconn|Terry Gou}} Apple sous-traite des entreprises asiatiques, notamment [[Foxconn]] du milliardaire [[taïwan]]ais [[Terry Gou]], pour la fabrication de ses produits. Depuis 2006, de nombreuses organisations dénoncent des conditions de travail inhumaines qui y sont imposées. 2009 : Au moins 137 employés (jusqu'à 200) ont été intoxiqués au [[n-hexane]] dans l'usine du sous-traitant {{Lien|langue=en|trad=Wintek|fr=Wintek|texte=Wintek}} en Chine entre 2008 et 2009<ref>{{article|langue=fr|titre=Un nouveau scandale frappe Apple en Chine|périodique=[[Le Parisien]]|jour=12|mois=avril|année=2012|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/un-nouveau-scandale-frappe-apple-en-chine-12-04-2012-1950679.php}}.</ref>. 2009 : Selon [[China Labor Watch]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Reports on labor conditions in Chinese factories : China Labor Watch |url=http://www.chinalaborwatch.org/report/105 |site=China Labor Watch |consulté le=11-04-2023}}.</ref>, les méthodes de gestion du personnel de Foxconn sont très dures pour les salariés. Par exemple en 2009, Sun Danyong<ref>{{lien web |langue=en |titre=HuffPost - Breaking News, U.S. and World News |url=http://www.huffingtonpost.com/2009/07/21/sun-danyong-chinese-engin_n_242429.html |site=huffingtonpost.com |consulté le=11-04-2023}}.</ref> s'est suicidé après avoir été suspecté de vol d'un prototype d'iPhone 4. Selon sa dernière conversation électronique avec un ami, il aurait été battu par un chef de la sécurité de l'usine Foxconn dans laquelle il travaillait<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Evan Osnos |titre=More on the iPhone Suicide |url=http://www.newyorker.com/online/blogs/evanosnos/2009/07/more-on-the-iphone-suicide.html |périodique=The New Yorker |date=23-07-2009 |consulté le=01-07-2020}}.</ref>. 2010 : Dans 55 des 102 usines qui fabriquent des produits Apple, le temps de travail hebdomadaire dépasse 60 heures. Ce temps maximum défini par Apple dépasse lui-même la durée légale maximum en Chine qui est de 49 heures. 24 usines payent les salariés moins de 800 yuans par mois, le [[Dibao|salaire minimum chinois]]. Seulement 61 % des usines sont conformes aux règles de sécurité<ref>{{lien web |titre=Condition de travail : le dossier Foxconn s'alourdit |url=http://www.mac4ever.com/news/57991/condition_de_travail_le_dossier_foxconn_s_alourdit/ |site=Mac4ever.com |consulté le=01-07-2020}}.</ref>. 2010 : Onze cas de travail d'enfants ont été révélés<ref>{{lien web|langue=en|titre=Apple admits using child labour |url=https://www.telegraph.co.uk/technology/apple/7330986/Apple-admits-using-child-labour.html |site=[[The Daily Telegraph]] |consulté le=01-07-2020}}.</ref>. Des filets anti-suicides sont installés dans l'usine de [[Foxconn]] à [[Shenzhen]] (Chine) pour dissuader les ouvriers surmenés de se jeter par les fenêtres<ref>{{Lien web|titre=Vague de suicides à l'usine chinoise des iPhone|url=http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/26/01003-20100526ARTFIG00753-vague-de-suicides-a-l-usine-chinoise-des-iphone.php|site=lefigaro.fr|date=26/05/2010|consulté le=24/02/2019}}.</ref>. En 2012, après une explosion dans une usine d'iPad, le ''[[The New York Times|New York Times]]'' publie une enquête fouillée sur les conditions de travail. Celle-ci met en lumière des temps de travail très élevés, des conditions de vie difficiles (dortoirs bondés), et pour les sous-traitants, le mépris des risques sanitaires<ref>{{article|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2012/01/26/business/ieconomy-apples-ipad-and-the-human-costs-for-workers-in-china.html?pagewanted=print&_r=0|titre=In China, Human Costs Are Built Into an iPad|auteur=Charles Duhigg et David Barboza|date= 25 janvier 2012|périodique=[[The New York Times]]}}.</ref>. En 2015, Apple est de nouveau critiqué « pour des conditions de travail "misérables" chez un sous-traitant chinois »<ref>{{lien web|url=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/10/23/apple-critique-pour-des-conditions-de-travail-miserables-chez-un-de-ses-sous-traitants-chinois_4795520_3216.html|titre=Apple critiqué pour des conditions de travail « misérables » chez un sous-traitants chinois|site=[[Le Monde]]}}.</ref>, notamment après un rapport de l'ONG [[China Labor Watch]]. En 2019, selon un rapport de China Labor Watch « Apple et son partenaire commercial ont enfreint plusieurs règles de travail en Chine dans l’usine Zhengzhou [[Foxconn]], la plus grande usine d’iPhone au monde ». Les employés de l'usine ne disposent que d'un jour chômé sur 13 jours de travail et dans certains cas, d'un seul jour chômé mensuel. Selon le même rapport, les employés de l’usine ne disposaient pas aux travailleurs de l’équipement de protection individuelle approprié<ref name=senat/>. === Conséquences environnementales === À la fin de 2006 et au début de 2007, Apple est classée deux fois par [[Greenpeace]] comme dernière sur un classement de quatorze entreprises fabriquant des produits électroniques, sur des critères environnementaux tels que la [[gestion des déchets]], le [[recyclage]] des produits obsolètes, l'utilisation de composants [[Polluant|polluants]] ou la communication auprès du grand public sur ces sujets<ref>[http://tf1.lci.fr/infos/high-tech/0,,3424256,00-apple-pomme-toxiquey-.html ''Environnement - Apple, pomme toxique?''] - LCI.fr, Olivier Levard, 3 avril 2007</ref>{{,}}<ref>[http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/guide-pour-une-high-tech-responsable-avril-2007.pdf ''Guide pour une high-tech responsable''] - Rapport Greenpeace, avril 2007 {{pdf}}.</ref>. Apple conteste ce classement dans une lettre ouverte de Steve Jobs<ref>{{en}} [https://www.apple.com/hotnews/agreenerapple/ ''A Greener Apple''] - Lettre ouverte de [[Steve Jobs]], Apple.com</ref>, commentée favorablement par Greenpeace<ref>[http://www.greenpeace.org/france/green-my-apple/commentaires-sur-le-communique Nos commentaires sur la déclaration d'Apple] - Greenpeace.org.</ref>. La société déclare effectuer depuis plusieurs années des actions dans le domaine environnemental<ref>[https://www.apple.com/fr/environment/ Apple environnement] - Apple.com</ref>. Des sites consacrés au Macintosh ont à plusieurs reprises étudié l'aspect écologique d'Apple et l'utilisation de l'image d'Apple par Greenpeace<ref>[http://www.macplus.net/magplus/focus-11948-apple-et-l-environnement-1 ''Apple et l'environnement''] - Macplus.net - 17 juillet 2006.</ref>{{,}}<ref>[http://www.macplus.net/magplus/focus-14445-apple-au-piege-de-la-communication ''Apple au piège de la communication''] - Macplus.net - 11 mai 2007.</ref>. Greenpeace France organise en mai 2007 une manifestation devant un revendeur Apple {{pas clair|alors même que la section internationale de l'association a remonté au début de mai le classement d'Apple à une moyenne de 5/10 à la suite de la lettre de Steve Jobs}}<ref>[http://www.macplus.net/magplus/depeche-14443-greenpeace-france-un-coup-d-avance-8230 ''Greenpeace France : un coup d'avance''] - Macplus.net - 10 mai 2007.</ref>. En mars 2008, Apple est située en milieu de classement, avec une note de 7/10<ref>[http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/classement-pour-une-high-tech.pdf ''Guide pour une high-tech responsable''] - Rapport Greenpeace, mars 2008 {{pdf}}.</ref>. La firme de Cupertino réagit assez rapidement concernant l'impact écologique de ses produits, mais pas pour l'iPhone. Lors de l'annonce des nouveaux iMac le {{date-|7|août|2007}}, Steve Jobs commence son Apple Event en ces termes : « Mesdames et messieurs, voici le nouvel iMac, il est beaucoup plus écologique et recyclable… ». En effet, le [[polycarbonate]] blanc est remplacé par des composants en aluminium anodisé et des façades de verre. Toutefois, en octobre 2007, Greenpeace dénonce les matériaux extrêmement [[Toxicité|toxiques]] qui se trouvent à l'intérieur du téléphone<ref>http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/appel-en-absence.pdf.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=Archive-It Wayback Machine |url=http://www.greenpeace.org/international/en/press/releases/scientific-tests-reveal-iphone/ |site=greenpeace.org |consulté le=11-04-2023}}.</ref>. Depuis, Apple a supprimé le PVC du combiné, des écouteurs et du câble USB de l'iPhone, et son verre ne contient plus d'[[arsenic]]<ref>[https://www.apple.com/fr/iphone/specs.html '' Spécification de l'iPhone''].</ref>. Cependant, en janvier 2011, Apple fait l'objet d'une nouvelle controverse concernant l'écologie et plus particulièrement les conditions de travail en Chine, notamment dans les usines du sous-traitant [[Foxconn]], selon des [[Organisation non gouvernementale|ONG]] chinoises<ref>[Apple pointé du doigt par les écologistes chinois http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20110121-apple-pointe-doigt-ecologistes-chinois].</ref>. Il est également reproché à Apple de se livrer à l'[[obsolescence programmée]]<ref>[http://www.igeneration.fr/iphone/ios-42-apple-force-l-obsolescence-materielle-23252 ''IOS 4.2 : Apple force l'obsolescence matérielle''] par Nicolas Furno, sur igeneration.fr du 28 novembre 2010</ref>. Pour les trois premières générations de l'[[iPod]], la firme est confrontée à de nombreux plaignants ayant rencontré des difficultés pour faire réparer le matériel acquis. L'avocate Elizabeth Pritzker chargée du dossier rapporte avoir « découvert que le type de batterie au lithium contenu dans l'iPod était conçu pour avoir une durée de vie limitée » (environ 18 mois), et que leur remplacement n'avait pas été prévu par la firme<ref>[http://www.law.com/jsp/cc/PubArticleCC.jsp?id=900005405224 ''Legal Discord Disrupts iPod's Song Of Success''] sur law.com du {{1er}} mai 2004.</ref>. Par ailleurs, l'entreprise admet ralentir d’anciens smartphones en invoquant des problèmes de batterie, mais de nombreux consommateurs voient dans cette manœuvre une incitation à acheter de nouveaux modèles<ref name="Obsolescence1">{{Lien web|url=http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/22/apple-et-le-soupcon-de-l-obsolescence-programmee_5233399_3234.html|titre=Apple et le soupçon de l’obsolescence programmée|périodique=[[Le Monde]]|date=22 décembre 2017|consulté le=28 décembre 2017|prénom=Vincent|nom=Fagot}}.</ref>{{,}}<ref name="Obsolescence2">{{Lien web|url=https://www.numerama.com/tech/317432-iphone-brides-une-association-francaise-poursuit-apple-pour-obsolescence-programmee.html|titre=iPhone bridés : une association française poursuit Apple pour « obsolescence programmée »|périodique=[[Numerama]]|date=28 décembre 2017|consulté le=28 décembre 2017|prénom=Alexis|nom=Orsini}}.</ref>. Cette stratégie commerciale a de nombreuses conséquences, en matière de gaspillage (pour le consommateur) et d'impact écologique (pour la planète)<ref>[http://television.telerama.fr/television/avis-de-dechets,65460.php ''Avis de déchets''] par Émilie Gavoille, sur telerama.fr du 15 février 2011.</ref>. En [[juin 2017]], Apple émet une [[Obligation d'entreprise|obligation]] verte pour un montant d'un milliard de [[dollars]] afin d'augmenter le financement des [[énergie propre|énergies propres]] dans le groupe. Ceci s'est fait dans le cadre de la controverse qui a fait suite au retrait de l'[[Accord de Paris sur le climat]] par [[Donald Trump]]<ref>https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/030383899284-apple-emet-une-obligation-verte-dun-milliard-de-dollars-2094387.php#xtor=RSS-38 , consulté le 14 juin 2017.</ref>. En septembre 2020, la firme annonce l'installation à [[Esbjerg]] au Danemark de deux éoliennes d'une puissance de 62 gigawatts-heures pour alimenter son [[centre de données]] dès la fin de l'année 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Apple va installer deux éoliennes géantes au Danemark |url=https://www.20minutes.fr/planete/2854155-20200904-apple-va-installer-danemark-deux-plus-grandes-eoliennes-monde |site=20minutes.fr |consulté le=2020-09-07}}</ref>. === Obsolescence programmée === En janvier 2017, l'association française HOP ([[Halte à l'obsolescence programmée]]) dépose une plainte auprès du procureur de la République de Paris et vise également le chef de « tromperie ». HOP estime qu’Apple, à travers les mises à jour des iPhone, en réduit volontairement les performances et la durée de vie, afin d’en accélérer le remplacement<ref>[http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2017/12/27/une-association-francaise-porte-plainte-contre-apple-pour-obsolescence-programmee_5235073_1656994.html#3OC0LzJhEUcXMg9B.99 Une association française porte plainte contre Apple pour « obsolescence programmée »], ''Le Monde'', 27 décembre 2017.</ref>. En octobre 2018, l'antitrust, autorité chargée de faire respecter la concurrence en Italie, inflige une amende de 10 millions d'euros à Apple pour obsolescence programmée. À la suite de son enquête, l'antitrust affirme que des mises à jour sur des iPhone « ont provoqué de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative les prestations, accélérant de cette manière la substitution de ces derniers »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Première amende pour obsolescence programmée contre Apple et Samsung|url=https://www.rts.ch/info/economie/9942799-premiere-amende-pour-obsolescence-programmee-contre-apple-et-samsung.html|site=rts.ch|date=2018-10-24|consulté le=2019-01-16}}.</ref>. == Aspects commerciaux == === Stratégie commerciale === [[Fichier:Line at Apple Store in NYC.jpg|vignette|droite|270px|Des aficionados Apple attendant devant l'entrée de l'Apple Store de la Cinquième Avenue à New York pour la sortie de l'iPhone 3G.]] {{refsou|Apple privilégie depuis toujours une technique commerciale de proximité avec ses clients et potentiels clients. Cela s'inscrit dans une stratégie [[marketing|commerciale]] globale visant, entre autres choses, à donner le sentiment au client de faire partie d'une communauté d'utilisateurs proche de l'entreprise. Ainsi plusieurs rencontres annuelles entre Apple, ses clients, les développeurs et surtout la presse étaient organisées de par le monde. Les ''Mac users, ''surtout des professionnels, mais aussi le grand public, se rendaient à l'[[Apple Expo]] à [[Paris]] ou au salon [[Macworld Conference & Expo]] (Boston, New York ou San Francisco). De manière générale, chaque manifestation était ouverte par une présentation de [[Steve Jobs]] où étaient annoncés des résultats financiers de la société et de nouveaux produits. Ces manifestations publiques ont pris fin en 2009-2010, lorsque la Société avait ouvert aux US et à travers le monde un nombre suffisant de points de vente - ''show rooms'' (les ''Apple Stores''), où les professionnels et le public peuvent se rendre directement. Seules les rencontres avec la presse ont été maintenues et se tiennent généralement 3-4 fois par an, à l'occasion d'annonces de nouveaux produits ou services. Les développeurs quant à eux se rencontrent à l'annuelle Apple [[Worldwide Developers Conference]].}} Ces salons et conférences n'étaient pas les seuls à attirer les foules. Ainsi, il n'est pas rare de trouver de longues files d'attente (atteignant parfois plusieurs milliers de personnes) à l'ouverture de nouveaux [[Apple Store]]s<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Leïla-Mathilde Méchaouri|url=http://www.sudouest.fr/2011/05/14/l-apple-store-a-ouvert-ses-portes-a-bordeaux-398525-3.php|titre=L'Apple Store a ouvert ses portes à Bordeaux|jour=14|mois=5|année=2011|site=sudouest.fr|consulté le=8 février 2014}}.</ref> ou pour le lancement de nouveaux produits phares tels l'iPhone. Ainsi, à l'ouverture du « Cube » sur la [[Cinquième Avenue|Cinquième avenue]], la file a atteint près d'un demi-mile (soit environ {{unité|800|mètres}}). En 1997, [[John Sculley]], PDG d'Apple durant dix ans (et ex-PDG de [[Pepsi-Cola]]), a dit (lors d'une interview pour le journal ''[[The Guardian]]'') à propos de son succès à avoir fait croître l'entreprise (en ayant notamment augmenté le budget publicitaire de 15 à 100 millions de dollars) : ''People talk about technology, but Apple was also a marketing company. It was the marketing company of the decade''<ref>{{lien web|url=https://www.wired.com/gadgets/mac/commentary/cultofmac/2002/12/56677|titre=Wired News: Apple: It's All About the Brand}}.</ref>. Traduction : « Les gens parlent de technologie, mais Apple fut aussi une entreprise de marketing. Ce fut l'entreprise de marketing de la décennie. » En {{date|août 2015}}, le [[site web]] d'Apple a fusionné avec l'[[Apple Store]] en ligne<ref>[http://belgium-iphone.lesoir.be/2015/08/07/apple-fusionne-son-site-principal-avec-lapple-store-en-ligne/ Apple fusionne son site principal avec l’Apple Store en ligne].</ref>. L'internaute peut donc directement acheter en ligne sur la page de présentation de chaque produit. La responsable des Apple Stores, l'une des dirigeantes les plus en vue de la firme, [[Angela Ahrendts]] quitte Apple en avril 2019, pour être remplacée par Deirdre O’Brien, directrice des ressources humaines d'Apple<ref>{{Article|langue=fr|titre=La patronne des Apple Store quitte la marque à la pomme|périodique=Le Monde|date=2019-02-06|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/02/06/la-patronne-des-apple-store-quitte-la-marque-a-la-pomme_5420164_3234.html|consulté le=2019-02-06}}.</ref>. <!--Mai 2011, marketing : un film documentaire (Secrets of the Superbrands) diffusé sur la [[BBC]]<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Alex Riley |titre=Sex, religion and gossip fuels superbrands |url=https://www.bbc.co.uk/news/business-13416598 |site=bbc.co.uk |périodique=BBC News |date=17-05-2011 |consulté le=01-07-2020}}.</ref> démontre que le succès de marques exceptionnelles (Super brands) est alimenté par le sexe, la religion, et les rumeurs : des chercheurs en neurologie ont découvert que chez un fan d'Apple, les zones du cerveau activées face à un produit Apple étaient les mêmes que chez un croyant face à des images religieuses<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Guillaume Champeau|url=http://www.numerama.com/magazine/18843-apple-est-une-religion-c-est-scientifiquement-prouve.html|titre=Apple est une religion, c'est scientifiquement prouvé !|jour=19|mois=mai|année=2011|site=numerama.com|consulté le=8 février 2014}}.</ref>.--> <gallery mode="packed" widths="200" caption="Apple stores"> Fichier:Apple Store San Francisco Union Square Store Interior 201605.jpg|Nouveau design d'Apple store à [[Union Square (San Francisco)|Union Square]], [[San Francisco]] Fichier:New Town Plaza Apple Store 201609.jpg|Nouveau design d'Apple store à New Town Plaza, [[Hong Kong]] Fichier:Apple store fifth avenue.jpg|[[5e Avenue|{{5e|Avenue}}]], [[New York]] Fichier:Regent Street Apple Store, London 12297897574 o.jpg|[[Londres]] Fichier:Apple Store, George St, Sydney - Right view.jpg|[[Sydney]] Fichier:Apple Store, Barcelona - 0001.JPG|[[Barcelone]] Fichier:Moscow TSUM Apple Store 03-2016.jpg|[[Tsoum]] store à [[Moscou]] Fichier:Apple Store Opéra, Paris, France.jpg| Ancien à [[Paris]] </gallery> === Politique de prix === Durant les [[années 1980|années 1980⁣⁣]], le prix d’un Macintosh pouvait souvent atteindre deux fois celui d’un [[Compatible PC|PC/compatible]] [[International Business Machines|IBM]], voire trois fois dans les [[années 1990]] après l’apparition du [[Intel P5|Pentium]]. Cette politique de prix élevés a probablement freiné le développement du [[Macintosh]] au profit des ordinateurs multimédia grand public de l’époque (1990) tels que l’[[Amiga]] et l’[[Atari ST]], puis du [[IBM PC|PC]] durant les [[années 1990]]. Aujourd’hui encore, les prix affichés par Apple sont très souvent plus élevés et représentent un obstacle pour beaucoup d’utilisateurs souhaitant faire le saut, c’est-à-dire passer de [[Microsoft Windows|Windows]] à [[MacOS|Mac OS X]]. En [[2005 en informatique|2005]], Apple lance un Mac à plus petit prix, qu'elle nomme ''[[Mac mini]]''<ref>[http://www.01net.com/editorial/263681/petit-prix-mini-config-pour-le-mac-mini/ Petit prix, mini config pour le Mac mini. 01net 2005].</ref>{{,}}<ref>[http://www.01net.com/editorial/273711/mac-mini-dapple-comme-le-prix/ Mac mini, d'Apple… comme le prix] : {{Citation|Apple se place pour la première fois sur le marché des machines de bas de gamme.}} 01net 2005.</ref>. Les marges pratiquées par Apple sont bien plus élevées que celles qui se pratiquent généralement dans ce domaine (entre 25 % et 30 % de marge brute au début des années 2000, alors que certains fabricants PC se contentent de 8 %, voire moins). Cependant, une étude du Gartner Group, commandée par Apple Australie et diffusée par elle dans la presse en 2002, affirmait que le TCO ''({{lang|en|Total Cost of Ownership}})'' ou [[coût du cycle de vie|coût total de possession]], c’est-à-dire le coût total de l’équipement informatique, c'est-à-dire l'addition des matériels optionnels, du support, des logiciels et de leurs licences, etc., est moins élevé avec un Mac qu'avec un PC équipé de Windows{{Citation nécessaire}}. Cette étude a été nuancée plus tard par Gartner, qui a précisé que les informations contenues dans son rapport ne reflétaient pas sa position éditoriale et étaient destinées à un usage interne chez Apple, correspondant à un scénario précis. === Réseau de distribution === [[Fichier:Boutique Apple - La Défense.jpg|vignette|droite|Boutique '''Apple''' au centre commercial [[Les Quatre Temps]] à [[La Défense]] ([[Hauts-de-Seine]]).]] {{refnec|{{qui|On}} reproche à Apple son [[Intégration verticale|modèle de développement vertical]] qui va à l’encontre de la plupart des prescriptions des économistes, spécialement pour l’informatique.}} Un livre paru en 2011 et intitulé ''Les 4 Vies de Steve Jobs'', explique qu'en France {{citation|Apple et son réseau de partenaires [de [[Réseau de distribution (commerce)|réseau de distribution commercial]]] ont toujours entretenu des relations conflictuelles}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.distributique.com/actualites/lire-pourquoi-apple-se-mefie-des-revendeurs-16363.html|titre=Pourquoi Apple se méfie des revendeurs|jour=26|mois=4|année=2011|site=distributique.com}}.</ref>. == Finances et actionnariat == === Capitalisation boursière === Le {{date-|9|août|2011}}, quelques mois après le lancement réussi de l'iPad 2, la [[capitalisation boursière]] du groupe atteint 341,5 milliards de dollars<ref>[http://www.cbc.ca/fp/story/2011/10/06/5513835.html Chronologie de l'histoire d'Apple sur le site ce CBC le ]{{date-|6|octobre|2011}}.</ref>, dépassant celle du géant pétrolier [[ExxonMobil|Exxon]]. Ce chiffre va quasiment doubler en un an, à mesure que le succès populaire de l'iPad ne se dément pas : le {{date-|20|août|2012}}, Apple bat le record de la plus grande capitalisation boursière de l'[[Histoire des bourses de valeurs|histoire boursière]], avec 622,10 milliards de dollars, dépassant le précédent sommet, touché par [[Microsoft]], à 620,58 milliards de dollars le 30 décembre [[1999]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Solveig Godeluck|titre=Apple, première capitalisation boursière de toute l'Histoire|journal=[[Les Échos]]|jour=21|mois=août|année=2012}}.</ref>. Le 30 avril 2017, le journal [[The Wall Street Journal|The Wall Street]] rapporte qu'Apple a une réserve de 250 milliards de $<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Tripp Mickle|titre=Apple’s Cash Hoard Set to Top $250 Billion|url=https://www.wsj.com/articles/apples-250-billion-cash-pile-enlivens-hopes-fuels-expectations-1493566748|date=30 avril 2017|consulté le=26 février 2018|site=[[The Wall Street Journal]]}}.</ref>, c'est 256,8 milliards de $ confirmé par la firme<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Christine Wang|titre=Apple's cash hoard swells to record $256.8 billion|url=https://www.cnbc.com/2017/05/02/apples-cash-hoard-swells-to-record-256-8-billion.html|date=2 mai 2017|consulté le=26 février 2018|site=Cnbc.com}}.</ref>. Le 3 novembre 2017, Apple touche de nouveaux sommets avec une capitalisation qui dépasse les 900 milliards de dollars<ref name="LesEchos">{{Article | titre=Porté par l'iPhone, Apple franchit momentanément les 900 milliards de dollars en Bourse | périodique=[[Les Échos]] | date=3 novembre 2017 | lire en ligne=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/030823463208-porte-par-liphone-apple-franchit-les-900-milliards-de-dollars-en-bourse-2127324.php |consulté le=2017-11-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Yoni Heisler |titre=Apple may soon become the world’s first trillion-dollar company|url=http://bgr.com/2017/05/08/apple-stock-market-cap-trillion-dollar-company/|date=8 mai 2017|consulté le=26 février 2018|site=Bgr.com}}.</ref>. Enfin, le 2 août 2018, l'action Apple monte en bourse au-delà de 207 dollars l'unité, pour devenir la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une capitalisation boursière de {{nombre|1000|milliards}} de dollars<ref>{{Lien web | auteur = Patrick Fay | titre = Apple franchit la barre historique des 1.000 milliards de dollars en Bourse | jour = 3| mois = août | année = 2018 | url = https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0301811499247-apple-la-firme-qui-valait-1000-milliards-de-dollars-2195991.php | site = lesechos.fr | consulté le = 3 août 2018}}.</ref>. Il aura fallu quarante-deux ans pour atteindre son premier billion de Dollars et à peine deux années de plus pour, le {{Date|19/8/2020}}, voir la capitalisation boursière atteindre les deux [[Billion (nombre)|billions]] de dollars<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=Jack |nom1=Nicas |titre=Apple Is Worth $2 Trillion, Punctuating Big Tech’s Grip |périodique=The New York Times |date=2020-08-19 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2020/08/19/technology/apple-2-trillion.html |consulté le=2020-08-19 }}</ref> pour une action AAPL qui atteint les 467,77 dollars<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Apple becomes first U.S. company to hit $2 trillion market cap |url=https://appleinsider.com/articles/20/08/19/apple-becomes-first-us-company-to-hit-2-trillion-market-cap |site=AppleInsider |consulté le=2020-08-19}}</ref>. Pour la première fois de son histoire, Apple franchit pour le {{4e}} trimestre 2020 la barre des 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires en un seul trimestre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Apple dépasse pour la première fois les 100 milliards de dollars de revenus trimestriels |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/apple-depasse-pour-la-premiere-fois-les-100-milliards-de-dollars-de-revenus-trimestriels-1284995 |site=Les Echos |date=2021-01-27 |consulté le=2021-02-03}}</ref>. === Principaux actionnaires === Au {{date-|16 octobre 2021}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=APPLE INC. : Actionnaires Dirigeants et Profil Société|url=https://www.zonebourse.com/APPLE-INC-4849/societe/|site=zonebourse.com|consulté le=2021-10-16}}</ref> : {| class="wikitable" |[[The Vanguard Group]] |7,25 % |- |[[Berkshire Hathaway]] (Investment Management) |5,37 % |- |[[State Street Corporation|SSgA Funds Management]] |3,77 % |- |[[Capital Research & Management]] |2,29 % |- |[[BlackRock]] Fund Advisors |2,07 % |- |[[Fidelity Management & Research]] |1,93 % |- |[[Geode Capital Management]] |1,54 % |- |{{lien|Regents of the University of California}} |1,42 % |- |[[Northern Trust]] Investments (Investment Management) |1,17 % |- |[[T. Rowe Price]] Associates (Investment Management) |1,17 % |} === Optimisation fiscale === En 2012, la stratégie de [[évasion fiscale|contournement fiscal]] de l'entreprise lui permet, comme à de nombreuses multinationales des nouvelles technologies, d'avoir un des taux effectifs les plus bas de taxation est de plus en plus contestée<ref name="nyttaxes">{{lien web|langue=en|auteur=Charles Duhigg et David Kocieniewski|url=https://www.nytimes.com/2012/04/29/business/apples-tax-strategy-aims-at-low-tax-states-and-nations.html|titre=How Apple Sidesteps Billions in Taxes|site=The New-York Times|date=28 avril 2012}}.</ref>. En 2012, {{Citation|Apple a réussi à ne payer que 1,9 % d’impôts sur ses bénéfices colossaux réalisés hors États-Unis}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=https://www.humanite.fr/social-eco/nouveau-record-d-evasion-fiscale-detenu-par-apple-507852|titre=Nouveau record d’évasion fiscale détenu par Apple|site=[[L'Humanité]]|date=5 novembre 2012|consulté le=6 novembre 2012}}.</ref>. Les profits de l'entreprise sont passés de 5 milliards de dollars en 2007 à 45,2 milliards en 2017. Elle paye un [[impôt sur les sociétés aux États-Unis]] qui est passé de 1 milliard de dollars en 2007 à 3,3 milliards en 2011. Cette relative faible hausse vient du fait qu'elle déclare une bonne partie de ses impôts à [[Reno (Nevada)]], où la compagnie dispose d'une filiale, [[Braeburn Capital]]. L'impôt sur les entreprises étant en 2001 de 8,84 % en Californie et de zéro au Nevada<ref>{{Lien web|url=http://blog.lefigaro.fr/lettres-de-washington/2012/04/la-californie-etranglee-par-la-detteet-les-profits-dapple.html|titre=Les profits d'Apple et la Californie étranglée par la dette…|site=[[Le Figaro]]|auteur=Laure Mandeville|date=30 avril 2012|consulté le=7 novembre 2012}}.</ref>. Apple optimise également son imposition au niveau international à l'aide des méthodes du « [[double irlandais]] » et du « [[Sandwich hollandais]] ». Elle utilise pour cela une filiale en Irlande (taux d'imposition de 12,5 %) dont l'objectif est de récolter le produit des brevets déposés par Apple. Une autre filiale au Luxembourg gère les revenus des ventes d'iTunes. Une filiale aux Pays-Bas permet de récupérer les bénéfices irlandais en franchise d'impôts. Les bénéfices sont ensuite orientés vers des paradis fiscaux<ref>{{lien web|url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-80153-apple-et-loptimisation-fiscale-1006935.php|titre=Apple et l'optimisation fiscale|site=[[Les Échos]]|auteur=Sylvain Fontan|date=24 septembre 2013|consulté le=13 septembre 2014}}.</ref>. Elle détient en 2014 150 milliards de dollars dans le paradis fiscal des [[îles Vierges britanniques]]<ref>{{lien web|url=https://humanite.fr/apple-la-meilleure-machine-evasion-fiscale-au-monde-555475|titre=Apple : la meilleure machine à évasion fiscale au monde|site=Humanite.fr|auteur=Pierric Marissal|date=23 octobre 2014|consulté le=26 février 2018}}.</ref>. Au niveau mondial hors États-Unis, sur des bénéfices à l'étranger de 36,8 milliards de dollars fin 2012, elle a versé 713 millions de dollars au 29 septembre, soit un taux de 1,9 %<ref>{{Lien web|auteur=Grégory Raymond|url=http://www.huffingtonpost.fr/2012/11/05/taxe-google-apple-imposition-etranger-irlande_n_2074884.html|titre=Après Google, Apple accusé de ne payer que 2 % d'impôts à l'étranger|jour=5|mois=11|année=2012|site=[[Huffington Post]]|consulté le=7 novembre 2012}}.</ref>. Selon une étude réalisée par [[Oxfam International|Oxfam America]] et portant sur l'évasion fiscale des plus grandes entreprises américaines entre {{date-|2008}} et {{date-|2014}}, Apple, Microsoft, [[IBM]], Cisco et Google ont transféré plus de 450 milliards de dollars dans les paradis fiscaux, dont 181 milliards concernent Microsoft<ref>{{Lien web |prénom=Rob |nom=Davies |titre=US corporations have $1.4tn hidden in tax havens, claims Oxfam report |url=https://www.theguardian.com/world/2016/apr/14/us-corporations-14-trillion-hidden-tax-havens-oxfam |site=theguardian.com |périodique=[[The Guardian]] |date=14 avril 2016 |consulté le=9 juin 2023}}</ref>. En janvier 2018, Apple annonce qu'elle va rapatrier aux États-Unis tout son argent à l'étranger et payer 38 milliards de dollars ce qui lui permettra d'économiser 50 milliards de dollars d'impôts<ref>{{Lien web|titre=Apple va rapatrier tout son cash et payer 38 milliards d'impôts aux États-Unis|url=http://www.20minutes.fr/economie/2204187-20180118-apple-va-rapatrier-tout-cash-etranger-payer-38-milliards-impots-etats-unis|site=20 minutes|date=janvier 2018}}.</ref>. === Évasion fiscale === Grâce à l’installation du siège de sa filiale internationale en [[Irlande (pays)|Irlande]], Apple paye très peu d’impôts sur ses bénéfices réalisés en Europe<ref name="newyorktimes20171106">{{article |auteur=Jesse Drucker et Simon Bowers|titre=After a Tax Crackdown, Apple Found a New Shelter for Its Profits |sous-titre=The tech giant has found a tax haven in the island of Jersey, leaving billions of dollars untouched by the United States, leaked documents reveal.|url=https://www.nytimes.com/2017/11/06/world/apple-taxes-jersey.html|journal=[[New York Times]]|date=6 novembre 2017|consulté le=19 novembre 2017 |langue=en}}.</ref>. En août 2016, après trois ans d'enquête, la [[Commission européenne]] sanctionne les pratiques d'Apple en Irlande<ref name="lefigaro20171107">{{article |auteur=Elsa Trujillo |titre=« Paradise papers » : Apple accusé d'avoir dissimulé 128 milliards de dollars|url=http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/11/07/32001-20171107ARTFIG00128-paradise-papers-apple-accuse-d-avoir-dissimule-128-milliards-de-dollars-dans-un-paradis-fiscal.php|journal=[[Le Figaro]]|date=7 novembre 2017|consulté le=19 novembre 2017}}.</ref> qui est condamné à rembourser plus de 13 milliards d’euros à l’[[Irlande (pays)|Irlande]] au motif qu'Apple a bénéficié illégalement, en Irlande, d’un taux d’imposition sur ses bénéfices européens de seulement 1 % en 2003 et de 0,005 % en 2014. Le gouvernement irlandais fait appel de cette décision<ref>[http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/09/04/apple-ce-n-est-pas-une-decision-prise-contre-les-etats-unis-s-insurge-juncker_4992249_3234.html], Le Monde, 4 septembre 2016.</ref> et le 15 juillet 2020, les juges européens tranchent en faveur d'Apple contre [[Bruxelles]] et annulent la décision de rembourser les 13 milliards d'euros<ref>{{lien web |titre=La justice donne raison à Apple et désavoue Bruxelles |url=https://www.tdg.ch/apple-ne-devra-pas-rembourser-13-milliards-d-euros-a-lue-732794387519 |site=tdg.ch |périodique=La Tribune de Genève |date=15 juillet 2020 }}</ref>. L'enquête des [[Paradise Papers]] révèle qu'en 2015, le groupe américain a déplacé le domicile fiscal de sa filiale internationale de l'Irlande à l'[[île de Jersey]], un [[paradis fiscal]] qui dépend de la couronne britannique, afin de bénéficier d'un taux d'imposition des sociétés nul<ref name="lemonde20171107">{{article |auteur=Anne Michel |titre=« Paradise Papers » : Jersey, l’échappatoire fiscale d’Apple pour continuer à minimiser son impôt |sous-titre=Les Paradise Papers démontrent que la société californienne, épinglée en Irlande pour ne pas payer suffisamment d’impôts, a discrètement choisi l’île anglo-normande de Jersey comme nouvelle résidence fiscale.|url texte=http://www.lemonde.fr/paradise-papers/article/2017/11/07/paradise-papers-jersey-l-echappatoire-fiscale-d-apple-pour-continuer-a-minimiser-son-impot_5211393_5209585.html|journal=[[Le Monde]]|date=7 novembre 2017|consulté le=19 novembre 2017}}.</ref>. ==== Redressement fiscal ==== {{article détaillé|Margrethe Vestager#Redressement fiscal d'Apple en 2016{{!}}Redressement fiscal d'Apple}} [[Fichier:Belgique - Bruxelles - Schuman - Berlaymont - 01.jpg|vignette|La Commission européenne, qui a imposé en 2016 à Apple un redressement fiscal record annulé le 15 juillet 2020 par la justice européenne.]] Les autorités européennes de Bruxelles ont déclenché une enquête visant les régimes fiscaux très généreux dont bénéficient certaines multinationales via leurs filiales en Irlande, aux Pays-Bas ou au Luxembourg. [[Joaquín Almunia]], commissaire européen chargé de la Concurrence, a donc décidé de lancer une enquête visant Apple et ses pratiques d'optimisation fiscale<ref>{{lien web|url=http://www.01net.com/editorial/621670/fiscalite-la-commission-europeenne-sattaque-a-apple/|titre=Fiscalité : la Commission européenne s'attaque à Apple|site=[[01net (site web)|01net]]|auteur=Pascal Samama|date=11 juin 2014|consulté le=13 septembre 2014}}.</ref>. Si l'aide de l'État irlandais est reconnue, un remboursement conséquent pourrait être exigé<ref>{{Lien web|titre = Optimisation fiscale : dans le viseur de Bruxelles, Apple craint de lourdes répercussions financières|url = https://www.lesechos.fr/30/04/2015/lesechos.fr/02142196519_optimisation-fiscale---dans-le-viseur-de-bruxelles--apple-craint-de-lourdes-repercussions-financieres.htm|site = lesechos.fr|consulté le = 2015-10-26}}.</ref>. Le {{date-|30|août|2016}}, la commissaire européenne à la concurrence [[Margrethe Vestager]] annonce qu'Apple devra verser 13 milliards d’euros, plus les intérêts, à l’Irlande, au titre des impôts qu’elle aurait dû y payer entre 2003 et 2014<ref>Dan Israël, [https://www.mediapart.fr/journal/international/300816/apple-est-condamne-payer-des-milliards-d-euros-d-impots-l-irlande?onglet=full « Apple est condamné à payer des milliards d’euros d’impôts à l’Irlande »], ''[[Mediapart]]'', 30 août 2016.</ref>. Le 24 avril 2018, le gouvernement irlandais annonce la signature avec Apple d’un accord permettant le versement, sur un compte bloqué, des 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux jugés indus par l’Union européenne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Dublin et Apple signent un accord pour collecter 13 milliards d’euros d’« avantages fiscaux indus »|url=http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/04/24/dublin-et-apple-signent-un-accord-pour-collecter-13-milliards-d-euros-d-avantages-fiscaux-indus_5290012_3214.html|site=Le Monde.fr|consulté le=2018-04-25}}.</ref>. La justice européenne annule la décision de la Commission le 15 juillet 2020 avec comme conséquence qu'Apple ne devra pas rembourser les 13 milliards d'euros à l'Irlande<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/15/la-justice-europeenne-annule-la-decision-sommant-apple-de-rembourser-13-milliards-d-euros-a-l-irlande_6046257_3234.html|titre=Apple ne devra pas rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, a conclu la justice européenne|auteur=Le Monde|date=15 juillet 2020|site=Le Monde}}</ref>. == Implantation == [[Fichier:Apple Headquarters in Cupertino.jpg|vignette|droite|250px|L'ancien siège d'Apple sur Infinite Loop à [[Cupertino (Santa Clara)]] en [[Californie]], abandonné en 2018 pour l'[[Apple Park]].]] === Siège social === {{Article détaillé|Infinite Loop|Apple Park}} [[Fichier:Steve Jobs Theater - external.jpg|vignette|Extérieur du Steve Jobs Theater à Apple Park.]] Le siège social d'Apple est situé en plein centre de la [[Silicon Valley]] au 1 Infinite Loop ([[Boucle infinie]] en français) à [[Cupertino (Santa Clara)|Cupertino]] en [[Californie]]. Ce campus Apple est formé de 6 bâtiments d'une surface totale de {{unité|79000|m²}} et a été construit en 1993 par Sobrato Development Cos<ref>[http://sanjose.bizjournals.com/sanjose/stories/2005/10/03/story4.html Apple gobbles up Cupertino office space&nbsp;– Silicon Valley / San Jose Business Journal:<!-- Bot generated title -->].</ref>. En 2006, Apple annonce son attention de construire un second campus, [[Apple Park]], à [[Cupertino (Santa Clara)|Cupertino]] à 1,6 km à l'est du campus d'Infinite Loop. Celui-ci a été conçu par [[Norman Foster (architecte)|Norman Foster]] et c'est [[Steve Jobs]] qui en a présenté la maquette (un gigantesque bâtiment circulaire) devant le conseil de la ville de Cupertino, peu avant sa mort en 2011<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.theguardian.com/artanddesign/2013/nov/15/norman-foster-apple-hq-mothership-spaceship-architecture|titre={{lang|en|All hail the mothership: Norman Foster's $5bn Apple HQ revealed }}|site=[[The Guardian]]|auteur=Oliver Wainwright|date=15 novembre 2013|consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://techcrunch.com/2011/06/07/steve-jobs-cupertino/|titre={{lang|en|Jobs To Cupertino: We Want A Spaceship-Shaped, 12K Capacity Building As Our New Apple Campus}}|site=[[TechCrunch]]|auteur=Alexia Tsotsis|date=7 juin 2011|consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>. En {{date-|octobre 2016}}, la construction est en phase d'achèvement, ainsi que tous les bâtiments qui vont constituer le nouveau siège d'Apple (auditorium, bâtiments pour la recherche et le développement, parkings{{etc}})<ref>{{Lien web|langue=en| auteur = Kif Leswing | titre = This is the giant auditorium that Apple is about to cover with dirt | jour = 30 | mois = septembre | année = 2016 | url = http://uk.businessinsider.com/apple-campus-2-drone-flyover-video-october-2016-9?r=US&IR=T | site = Business Insider | consulté le = 5 octobre 2016}}.</ref>. Apple a un campus satellite en banlieue de [[Sunnyvale (Californie)]]. [[Fichier:Steve Jobs Theater - Auditorium.jpg|vignette|centré|700px|Amphithéâtre Steve Jobs Theater.]] === Autres sites dans le monde === Le siège social pour l'Europe et l'Afrique (EMEA) se situe à [[Cork]] au sud de l'[[Irlande (pays)|Irlande]], ouvert en 1980. En février 2015, Apple ouvre un site à [[Herzliya]], [[Israël]] avec environ 800 employés. Apple prévoit la mise en place en [[Chine]] de quatre centres de recherche et développement à [[Shanghai]], [[Suzhou]], [[Pékin]] et [[Shenzhen]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Apple va construire deux nouveaux centres de R&D en Chine|site=ZDNet France|url=http://www.zdnet.fr/actualites/apple-va-construire-deux-nouveaux-centres-de-r-d-en-chine-39850030.htm|consulté le=2017-03-28}}.</ref>. En 2017, Apple inaugure sa première ''Apple Academy'', en partenariat avec l'[[Université de Naples - Frédéric-II|Université Frédéric II]] à [[Naples]] en [[Italie]]<ref>{{lien web |titre=À Naples, une université accueille la première 'Academy' Apple |url=http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/comment-apple-attire-les-futurs-developpeurs-dans-son-academy-a-naples-0001.html |site=Letudiant.fr |consulté le=01-07-2020}}.</ref>. == Direction == === Équipe de direction === * [[Tim Cook]], {{lang|en|texte=[[Directeur général|Chief Executive Officer]]}} (CEO)<ref name="exec">[https://www.apple.com/fr/leadership/ Direction d'Apple] consultée le 20 mai 2018.</ref> ; * {{lien|langue=en|trad=Katherine L. Adams|fr=Katherine Leatherman Adams}}, Senior Vice President and General Counsel<ref name="exec" /> ; * {{Lien|langue=en|trad=Deirdre O'Brien|fr=Deirdre O'Brien}}, Senior Vice President Retail + People<ref name="exec" /> ; * [[Eddy Cue]], {{lang|en|texte=Senior Vice President Services}}<ref name="exec" /> ; * [[Craig Federighi]], {{lang|en|texte=Senior Vice President Software Engineering}}<ref name="exec" /> ; * [[Luca Maestri]], Senior Vice President and Chief Financial Officer (CFO)<ref name="exec" /> ; * {{Lien|langue=en|trad=John Ternus|fr=John Ternus}}, {{lang|en|texte=Senior Vice President Hardware Engineering}}<ref name="exec" /> ; * {{Lien|langue=en|trad=Greg Joswiak|fr=Greg Joswiak}}, {{lang|en|texte=Senior Vice President Worldwide Marketing}}<ref name="exec" /> ; * [[Johny Srouji]], Senior Vice President Hardware Technologies<ref name="5nouvdir">{{Lien web|titre=Apple ajoute cinq nouveaux dirigeants, dont deux femmes, sur leur site|url=http://iphoneaddict.fr/post/news-131076-apple-ajoute-cinq-nouveaux-dirigeants-dont-femmes-site|site=iphoneaddict.fr|date=18 août 2014|consulté le=18 août 2014}}.</ref> ; * [[Jeff Williams (Apple)|Jeff Williams]], {{lang|en|texte=Chief Operating Officer (COO)}}<ref name="exec" /> ; === Équipe des vice-présidents === * Kristin Huguet Quayle, Vice President Worldwide Communications<ref name="exec" /> ; * [[John Giannandrea]] (Senior Vice President - machine learning and AI strategy)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Google's former AI chief is now an Apple VP |url=https://www.engadget.com/2018/12/21/google-former-ai-chief-apple-vp/ |site=Engadget |consulté le=2019-07-29 }}.</ref> ; * [[Lisa Jackson (femme politique)|Lisa Jackson]], Vice President Environment, Policy and Social Initiatives<ref name="exec" /> ; * [[Isabel Ge Mahe]], Vice President and Managing Directer of Greater China<ref name="exec" /> ; * [[Tor Myhren]], Vice President Marketing Communications<ref name="exec" /> ; * Adrian Perica, Vice President Corporate Development<ref name="exec" /> ; === Conseil d'administration === En 2023, le conseil d'administration de Apple se compose des personnes suivantes : {| class="wikitable" |'''Nom''' |'''Statut''' |'''Description''' |- |[[Arthur Levinson]] |Président du conseil d'administration |PDG de [[Genentech]] |- |[[Tim Cook]] |Administrateur |PDG de Apple |- |[[Al Gore|Albert Arnold Gore]] |Administrateur |Ancien vice-président des États-Unis |- |[[Andrea Jung]] |Administratrice |PDG de [[Grameen Bank|Grameen America]] ; |- |Ronald Sugar |Administrateur |Ancien PDG de [[Northrop Grumman]] Président du conseil d'administration de Uber |- |Susan Wagner |Administrateur |Une des fondatrices de [[BlackRock]] |- |James A. Bell |Administrateur |Ancien directeur financier de Boeing |- |Monica Cecilia Lozano |Administrateur |Membre du conseil d'administration de Target |- |[[Alex Gorsky]] |Administrateur |Ancien PDG de [[Johnson & Johnson]] |} === Anciens collaborateurs === ; PDG {{colonnes|nombre=4| *[[Michael Scott]] (1977–1981) *[[Mike Markkula]] (1981–1983) *[[John Sculley]] (1983–1993) *[[Michael Spindler]] (1993–1996) *[[Gil Amelio]] (1996–1997) *[[Steve Jobs]] (1997–2011) *[[Tim Cook]] (2011–présent) }} ;Autres postes {{colonnes|nombre=4| *{{Lien|langue=en|fr=Fred D. Anderson}} *[[Bill Atkinson (informaticien)|Bill Atkinson]] *{{Lien|langue=en|trad=Susan Barnes (computing)|fr=Susan Barnes|texte=Susan Barnes}} *[[Chrisann Brennan]] *{{Lien|langue=en|fr=Steve Capps}} *[[Satjiv S. Chahil]] *[[George Crow]] *[[Tony Fadell]] *[[Bill Fernandez]] *[[Scott Forstall]] *[[Jean-Louis Gassée]] *{{Lien|langue=en|fr=Ellen Hancock}} *{{Lien|langue=en|fr=Nancy R. Heinen}} *[[Andy Hertzfeld]] *[[Joanna Hoffman]] *{{Lien|langue=en|fr=Rod Holt}} *[[Bruce Horn]] *{{Lien|langue=en|trad=Ron Johnson (businessman)|fr=Ron Johnson (homme d'affaires)|texte=Ron Johnson}} *[[Susan Kare]] *[[Guy Kawasaki]] *[[Alan Kay]] *[[Daniel Kottke]] *[[Guerrino De Luca]] *[[Mike Markkula]] *{{Lien|langue=en|fr=David Nagel}} *{{Lien|langue=en|fr=Ike Nassi}} *[[Donald Norman]] *[[Peter Oppenheimer]] *{{Lien|langue=en|fr=Rich Page}} *{{Lien|langue=en|fr=Mark Papermaster}} *[[Jef Raskin]] *[[Jon Rubinstein]] *[[Bertrand Serlet]] *{{Lien|langue=en|fr=Bruce Sewell}} *[[Burrell Smith]] *{{Lien|langue=en|fr=Sina Tamaddon}} *[[Avadis Tevanian]] *[[Ronald Wayne]] *{{Lien|langue=en|fr=Del Yocam}} }} === Place centrale de Steve Jobs === Apple également critiquée pour sa grande dépendance à la personnalité qui la dirige, spécialement lors des deux « ères » Jobs. Certains{{qui}} considèrent que [[Steve Jobs]] fait l’objet d’un [[culte de la personnalité]], ou du moins qu’il introduit certains éléments d’un tel culte, dans la relation qu’il entretient avec ses clients et de façon caricaturale, qu'il posséderait autour de lui un ''[[champ de distorsion de la réalité]]''<ref>[http://www.directioninformatique.com/les-50-plus-grands-visionnaires-de-la-technologie-1-a-25-2/9335 Les 50 plus grands visionnaires de la technologie – 1 à 25. Direction informatique 25/06/2008]</ref>{{,}}<ref>[http://blog.mondediplo.net/2011-12-05-Apple-Steve-Jobs-et-le-neocapitalisme-americain Apple, Steve Jobs et le néocapitalisme américain.] Le monde diplomatique 05/12/2011.</ref>. == Aspects juridiques == === Pratiques monopolistiques === En 2011, des utilisateurs d'iPhone attaquent Apple pour pratiques monopolistiques concernant le fonctionnement de l'App Store<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Cour Suprême fait trembler Apple|url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/la-cour-supreme-fait-trembler-apple-1018491|site=Les Echos|date=2019-05-13|consulté le=2019-05-13}}.</ref>. Ils dénoncent la commission excessive prélevée par Apple sur les applications. En raison du monopole de l’App Store, les prix sont plus importants que si la vente d’applications était aussi possible sur d'autres plateformes. Après une première victoire d’Apple en 2014, la cour d’appel de San Francisco annule cette décision en 2017<ref>{{Article|langue=en|titre=U.S. appeals court revives antitrust lawsuit against Apple|périodique=Reuters|date=2017-01-12|lire en ligne=https://www.reuters.com/article/us-apple-court-idUSKBN14W2VH|consulté le=2019-05-14}}.</ref>. Apple se tourne alors vers la [[Cour suprême des États-Unis|cour suprême]] qui confirme la décision de 2017 et ouvre la voie à un procès. En mai 2019, les juges estiment : « Les propriétaires d’iPhone paient le surcoût présumé à Apple. L’absence d’intermédiaire est évidente » ils se refusent de donner « un feu vert aux détaillants en position de monopole pour qu’ils en abusent »<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Cour suprême américaine autorise des poursuites contre Apple et son App Store|périodique=Le Monde|date=2019-05-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/13/la-cour-supreme-americaine-autorise-des-poursuites-contre-apple-et-son-app-store_5461658_3234.html|consulté le=2019-05-13}}.</ref>. La décision de la Cour suprême pourrait également avoir un impact sur d’autres sociétés, telles qu’Amazon, qui préfère se présenter comme un intermédiaire et non comme un vendeur direct<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Issie|nom1=Lapowsky|titre=Supreme Court Deals Blow to Apple in Antitrust Case|périodique=Wired|date=2019-05-13|issn=1059-1028|lire en ligne=https://www.wired.com/story/supreme-court-apple-decision-antitrust/|consulté le=2019-05-13}}.</ref>. Début 2019, en Europe, le service de streaming [[Spotify]] accuse Apple auprès de la Commission européenne d'avoir abusé de la domination de son App Store pour favoriser son propre service Apple Music<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Daniel|nom1=Boffey|titre=Apple braces for EU investigation after Spotify complaint|périodique=The Guardian|date=2019-05-06|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/technology/2019/may/06/apple-eu-investigation-spotify-iphone-app-store|consulté le=2019-05-13}}.</ref>. Le 4 mars 2024, la Commission européenne inflige à Apple une amende d’1,84 milliard d’euros à la suite de la saisie par Spotify<ref>{{Lien web |titre=Musique en ligne : l’Union européenne inflige 1,8 milliard d’euros d’amende à Apple |url=https://www.liberation.fr/culture/musique/musique-en-ligne-lunion-europeenne-inflige-18-milliard-deuros-damende-a-apple-20240304_GL7VL3K6GRE77OO3GY6GSGAXGE/ |site=[[Libération (journal)]] |date=4 mars 2024 |consulté le=4 mars 2024}}</ref>, pour abus de position dominante sur le marché de la distribution d'applications de diffusion de musique en continu<ref>{{Lien web |titre=La Commission inflige à Apple une amende de plus de 1,8 milliard d'euros en raison des règles abusives liées à l'App Store |url=https://france.representation.ec.europa.eu/informations/la-commission-inflige-apple-une-amende-de-plus-de-18-milliard-deuros-en-raison-des-regles-abusives-2024-03-04_fr |site=[[Union européenne]] |date=4 mars 2024 |consulté le=4 mars 2024}}</ref>. === Batailles juridiques === En 2008, Apple a dû accorder la paternité de l'[[iPod]] à [[Kane Kramer]] qui avait conçu dès 1979 un baladeur numérique et dont il avait déposé le brevet<ref>{{lien web|url=http://www.bestofmicro.com/actualite/25639-kane-kramer-ipod.html|titre=L'inventeur du iPod n'a pas touché un centime |date=8 septembre 2008 |site=tomsguide.fr |consulté le= 5 décembre 2013}}.</ref>. Saisie d'une plainte déposée par [[Groupe Samsung|Samsung]] en août 2011, la {{Lien|langue=en|trad=United States International Trade Commission|fr=Commission américaine du commerce international|texte=United States International Trade Commission}} (USITC) a estimé que certains modèles d'iPhone, iPad et iPod violaient des brevets du groupe sud-coréen. L’USITC avait alors interdit leur importation vers les États-Unis depuis l'Asie, où ils sont fabriqués. Autrement dit, elle empêchait le groupe californien de vendre ses produits sur le marché américain. Une victoire symbolique pour Samsung, qui se livre à des batailles juridiques contre Apple dans de nombreux pays, car elle ne concernait que des produits relativement anciens, à savoir l’iPhone 3G et 4 vendus par l'opérateur AT&T, et les iPad et iPad 2. Pourtant, le 3 août 2013, le représentant américain de l’USITC, Michael Froman, a annulé la décision prise en recourant à un droit de veto, qui n’avait plus été utilisé depuis 1987<ref>{{Lien web|url=http://www.lecho.be/actualite/entreprises_technologie/La_Maison_Blanche_annule_une_decision_de_justice_pour_Apple.9384590-3060.art|titre=La Maison Blanche annule une décision de justice pour Apple|jour=4|mois=8|année=2013|site=lecho.be|consulté le=8 février 2014}}.</ref>. Michael Froman motive dans une lettre ne pas présumer de la violation ou non des brevets de Samsung, mais estime qu’il ne faut pas donner de levier trop grand aux groupes détenteurs de dollars pour violation de brevets essentiels. Le 8 août 2014, Samsung a marqué un grand coup, ses avocats ayant réussi à convaincre Lucy Koh (avocat d'Apple) que le brevet Apple d'auto-remplissage d'une zone de texte était similaire à celui utilisé chez son concurrent. Finalement, le bureau des brevets américains (USPTO) a décidé de rejeter le brevet utilisé chez Apple, jugeant qu'il fonctionnait de la même manière<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = L'UPSTO rejette le brevet de Apple d'auto-sélection d'une zone de texte|url = http://iphoneaddict.fr/post/news-130588-luspto-rejette-brevet-dapple-lauto-completion-dune-zone-texte|site = iphoneaddict.fr}}.</ref>. Au même moment, Apple et Samsung ont déclaré, dans un communiqué transmis aux médias, avoir mis fin à toutes les poursuites judiciaires entre eux dans différents pays sauf aux États-Unis dont les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, le Japon […] et même la France, car ils étaient, dans tous les cas, perdants sauf aux États-Unis où Samsung devait payer 1 milliard de dollars pour violation de brevets<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = Apple et Samsung mettent un terme aux poursuites judiciaires|url = http://iphoneaddict.fr/post/news-130410-apple-samsung-mettent-terme-plaintes-deposees-etats-unis|site = iphoneaddict.fr|date = 6/08/14|consulté le = 6/08/14}}.</ref>. Le procès iPod/DRM est terminé après 2 semaines de délibération. Les plaignants accusaient Apple de ne pas pouvoir mettre de la musique en utilisant autre chose qu'iTunes. Ils demandaient 350 millions de dollars de dommages et intérêts, mais finalement, Apple n'aura rien à payer. Du fait, que la firme à la pomme a bien souligné tout au long du procès que, avoir pris cette méthode pour la sécurité de ses clients pour que des logiciels malveillants ne viennent pas s'installer sur leur iPod<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Procès iPod/ DRM: Apple l’emporte et ne doit rien payer|url = http://iphoneaddict.fr/post/news-140783-proces-ipod-apple-lemporte-rien-payer|site = iphoneaddict.fr|date = 16/12/14|consulté le = 16/12/14}}.</ref>. Apple utilise de manière récurrente la justice face aux ONG, aux journalistes et aux associations qui dénoncent certaines de ses activités. D'après le journaliste Ivan du Roy, « dans ces procédures, il y a clairement une inégalité entre les grands groupes qui ont des moyens juridiques énormes et les personnes poursuivies »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La tactique juridique bien rodée des multinationales face aux ONG et aux associations|url=http://www.20minutes.fr/economie/2196319-20180104-tactique-juridique-bien-rodee-multinationales-face-ong-associations|site=20minutes.fr|date=2018-01-04}}.</ref>. En décembre 2017, Apple poursuit [[Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne|ATTAC]] pour avoir occupé un de ses magasins parisiens. ATTAC dénonce une {{Citation|procédure baillon}}. Celle-ci se base sur le {{Citation|risque imminent pour Apple, ses employés et ses clients}} que feraient courir les actions d'ATTAC, qui se seraient intensifiées depuis mars 2017<ref>{{Article|langue=fr|titre=Attac fustige la « procédure bâillon » d'Apple|périodique=Le Point|date=2018-02-12|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/justice/attac-fustige-la-procedure-baillon-d-apple-12-02-2018-2194379_2386.php|consulté le=2018-03-02}}.</ref>. Le [[Tribunal de grande instance de Paris|TGI de Paris]] déboute Apple le 23 février 2018, et souligne qu'il s'agit d'une {{Citation|campagne d’intérêt général sur l’évasion fiscale}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Apple est débouté contre Attac|périodique=Libération.fr|date=23 février 2018|lire en ligne=http://www.liberation.fr/france/2018/02/23/apple-est-deboute-contre-attac_1631865|consulté le=2018-03-02}}.</ref>. En mai 2020, l'entreprise française [[Ubisoft]] porte plainte contre Apple pour ne pas être intervenu contre la diffusion du plagiat chinois d'un de ses jeux<ref>{{Article |langue=fr |titre=Jeu vidéo : Ubisoft dépose plainte contre le développeur d’une copie conforme de « Rainbow Six Siege » |périodique=Le Monde.fr |date=2020-05-19 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/05/19/jeu-video-ubisoft-depose-plainte-contre-le-developpeur-d-une-copie-conforme-de-rainbow-six-siege_6040135_4408996.html |consulté le=2020-05-19 }}</ref>. === Litiges sur les brevets === Le {{date-|16|10|2015}}, un jury américain estime qu'Apple doit payer 234 millions de dollars pour avoir violé un brevet détenu par l'[[Université du Wisconsin]]. Le procès porte sur des technologies intégrées à l'iPhone et l'iPad<ref>[http://www.challenges.fr/telecoms/20151017.CHA0608/apple-va-devoir-payer-une-grosse-amende-pour-avoir-viole-un-brevet.html Apple va devoir payer une grosse amende pour avoir violé un brevet] {{Lien archive|url=http://www.challenges.fr/telecoms/20151017.CHA0608/apple-va-devoir-payer-une-grosse-amende-pour-avoir-viole-un-brevet.html |titre=Copie archivée |horodatage archive=20180722200606 }}, ''Challenges'', 17 octobre 2015.</ref>. En août 2018, un jury fédéral californien ordonne à Apple de payer 145 millions de dollars en dommages et intérêts à WiLan, une compagnie canadienne de gestion de droits de propriété intellectuelle ([[patent troll]]), pour la violation de plusieurs brevets<ref>{{Article|langue=fr|titre=Apple doit verser 124 millions d'euros à WiLan pour la violation de deux brevets|périodique=Tom's Guide|date=2018-08-02|lire en ligne=https://www.tomsguide.fr/actualite/apple-brevet-wifi-iphone,63867.html|consulté le=2018-08-03}}.</ref>. En août 2020, la justice de l'État du [[Texas]] a condamné Apple à verser 506 millions de dollars de dommages au [[patent troll]] PanOptis pour violations de brevets sur la [[4G]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Violation de brevets : Apple condamné à 500 millions de dollars de dommages |url=https://www.latribune.fr/technos-medias/violation-de-brevets-apple-condamne-a-500-millions-de-dollars-de-dommages-854741.html |site=La Tribune |consulté le=2020-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Apple écope d'une amende de plus de 500 millions de dollars |url=https://www.societe.com/actualites/apple_ecope_d_une_amende_de_plus_de_500_millions_de_dollars-46988.html |site=Societe.com |consulté le=2020-08-16}}</ref>. == Questions relatives à la vie privée == Apple est impliqué dans les révélations faites en 2013 par [[Edward Snowden]] concernant le programme de surveillance [[PRISM (programme de surveillance)|PRISM]] mis en place par la [[National Security Agency|NSA]]. Les données suivantes sont ciblées : les contacts, les SMS et discussions instantanées (texte, vidéo, voix), les courriels, les photos et vidéos, les données stockées, la voix sur IP, le transfert de fichiers, les visioconférences, les notifications concernant l'activité, les détails du réseautage social en ligne, les coordonnées GPS et les « requêtes spéciales »<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Julien|nom1=Lausson|titre=PRISM : la NSA a accès aux données de tous les géants du web - Politique - Numerama|périodique=Numerama|date=2013-06-07|lire en ligne=http://www.numerama.com/magazine/26171-prism-la-nsa-a-acces-aux-donnees-de-tous-les-geants-du-web.html|consulté le=2017-01-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Privacy Scandal: NSA Can Spy on Smart Phone Data|url=http://www.spiegel.de/international/world/privacy-scandal-nsa-can-spy-on-smart-phone-data-a-920971.html|site=Spiegel Online|consulté le=2017-01-08}}.</ref>. Le 16 février 2016, le [[Federal Bureau of Investigation|FBI]] demande à Apple de créer un outil afin de contourner la sécurité de son système et donc d'avoir accès à l'iPhone de Syed Rizwan Farook, auteur de la [[fusillade de San Bernardino]] qui a eu lieu le 2 décembre 2015<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Economie - Données privées : Apple joue les durs face au FBI mais se montre accommodant avec Pékin|url=http://www.france24.com/fr/20160218-apple-fbi-chine-iphone-securite-san-bernardino-censure-pekin-cook-posture|site=France 24|consulté le=2016-02-29}}.</ref>. Apple ayant donné au FBI toutes les données sauvegardées en leur possession concernant Farook, refuse cependant la création d'un tel outil, car ce dernier mettrait en danger la sécurité de millions d'utilisateurs et serait une atteinte à la liberté civile<ref>{{Lien web|titre=Apple-FBI, la guerre des monstres|url=http://www.liberation.fr/futurs/2016/02/23/apple-fbi-la-guerre-des-monstres_1435291|site=Libération.fr|consulté le=2016-02-29}}</ref>. Pour [[Alain Juillet]], ancien directeur du renseignement à la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], les déclarations des dirigeants d'Apple comme celles du FBI sont à prendre avec prudence : ce ne sont que des déclarations, et d'une part, on ne sait pas si Apple collabore réellement ou non, et d'autre part, cela peut être interprété comme une opération de communication de l'État américain à la suite de l'Affaire Snowden<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/International/Alain-Juillet-Un-service-de-renseignement-doit-etre-neutre-962323 Alain Juillet : "Un service de renseignement doit être neutre"], entretien, parismatch.com, 5 mai 2016.</ref>. En juillet 2021, Apple annonce des mesures de lutte contre les [[Abus sexuel sur mineur|abus sexuels]] perpétrés contre des enfants par le l'analyse des images sur les iPhones<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Robert |nom=Nardis |titre=Comment: Apple’s child protection measures get mixed reactions from experts |url=https://www.iphonefirmware.com/comment-apples-child-protection-measures-get-mixed-reactions-from-experts/ |site=iPhoneFirmware.com: all the latest from Apple and the Web |date=2021-08-06 |consulté le=2021-08-08}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=India McKinney and Erica |nom=Portnoy |titre=Apple's Plan to "Think Different" About Encryption Opens a Backdoor to Your Private Life |url=https://www.eff.org/deeplinks/2021/08/apples-plan-think-different-about-encryption-opens-backdoor-your-private-life |site=Electronic Frontier Foundation |date=2021-08-05 |consulté le=2021-08-08}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Child Safety |url=https://www.apple.com/child-safety/ |site=Apple |consulté le=2021-08-08}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US|titre=Apple to scan US iPhones for images of child sexual abuse |url=https://nypost.com/2021/08/05/apple-to-scan-us-iphones-for-images-of-child-sexual-abuse/ |site=New York Post |date=2021-08-06 |consulté le=2021-08-08}}</ref>. Cette annonce amène certains à protester en raison des atteintes allégués à la vie privée<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Apple Privacy Letter: An Open Letter Against Apple's Privacy-Invasive Content Scanning Technology |url=https://appleprivacyletter.com/ |site=appleprivacyletter.com |consulté le=2021-08-08}}</ref>. Au cours des [[Manifestations de 2020 en Biélorussie|manifestations biélorusses de 2020]] contre le président [[Alexandre Loukachenko]], Apple, Inc. a exigé le blocage de trois groupes de discussion ou canaux du mouvement de protestation biélorusse, selon le fondateur de [[Telegram (application)|Telegram]] [[Pavel Dourov]]. Des informations personnelles concernant les agents de police avaient été publiées par le mouvement d'opposition. Les agents des forces de l'ordre agissent pour la plupart masqués, c'est pourquoi les groupes d'opposition avaient commencé à révéler leur identité. Selon Apple, la firme n'a pas demandé le blocage des canaux, mais a plutôt demandé de supprimer les informations personnelles publiées par les canaux en question<ref>{{lien web|url=https://tass.com/world/1210639|titre=Apple claims it has not requested blocking of Telegram channels on Belarus|website=[[Tass (agence de presse)|TASS]]|langue=en|consulté le=2019-09-09}}</ref>. Selon ''[[Libération (journal)|Libération]]'', « c'est un bâton de plus dans les roues de l'opposition biélorusse, qui se bat déjà avec des moyens très limités »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Eva |nom=Moysan |titre=Biélorussie : le régime à l'attaque de la chaîne Telegram Nexta |url=https://www.liberation.fr/planete/2020/10/21/bielorussie-le-regime-a-l-attaque-de-la-chaine-telegram-nexta_1803092/ |site=Libération |consulté le=2022-02-01}}</ref>. == Communication == === Identité visuelle (logo) === {{Article détaillé|contenu=Voir aussi : [[U+F8FF]] ou <span style="font-family: Lucida Grande, monotype">[[U+F8FF|]]</span>, vu comme [[Typographies d'Apple|le logo d'Apple dans certaines polices]]}} Le choix du logo fruitier s'inspire du nom de la société Apple (pomme) adopté notamment, car cela le plaçait dans l'annuaire téléphonique avant [[Atari]]. Steve Jobs explique à son biographe [[Walter Isaacson]] : {{Citation|J'étais dans ma phase 'pommes' de mon régime [végétalien]. Je revenais de la plantation de pommiers. Je trouvais ce nom sympathique et pas intimidant}}, à la différence des sigles comme [[International Business Machines|IBM]] ou [[Hewlett-Packard|HP]]<ref>{{ouvrage|auteur=Walter Isaacson|titre=Steve Jobs|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès]]|date=2011|passage=81}}.</ref>. Le premier logo d'Apple, dessiné par [[Ronald Wayne]], représente [[Isaac Newton]] appuyé contre un pommier. En bordure du dessin, se trouve un segment du poème ''Prelude'' de [[William Wordsworth]] : {{citation étrangère|lang=en|Newton… A mind forever voyaging through strange seas of thought… alone.}} Il est très rapidement remplacé, au début de 1977, par la pomme arc-en-ciel dessinée par [[Rob Janoff]], la célèbre pomme croquée. Janoff présenta à Steve Jobs des versions monochromatiques de la pomme croquée ; ce dernier s'est tout de suite pris d'affection pour elle. Il a cependant insisté sur le fait qu'elle devait être colorée pour humaniser la firme<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.wired.com/gadgets/mac/news/2003/09/60597|titre=Wired News: Apple Doin' the Logo-Motion}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.zlok.net/blog/2009/03/29/i-invented-the-apple-logo/|titre=ZLOK Logo Design Blog: I Invented&nbsp;... the Apple Logo}}.</ref>. Selon Rob Janoff, la pomme est croquée pour qu'elle ne soit pas confondue avec une cerise ; les couleurs permettaient, elles, de refléter la capacité des [[Apple II]] à pouvoir afficher des couleurs<ref name="creativebits_interview">{{Lien web|langue=en|auteur=Ivan Raszl|url=http://creativebits.org/interview/interview_rob_janoff_designer_apple_logo|titre=Interview with Rob Janoff, designer of the Apple logo}}.</ref>. Ce logo est souvent considéré, à tort, comme un hommage à [[Alan Turing]], mathématicien britannique homosexuel, qui se serait suicidé ― selon la thèse officielle, jamais prouvée<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charline Zeitoun |prénom1=Charline |nom1=Zeitoun |directeur1=Alain Fuchs |responsabilité1=Directeur de la publication |titre=CNRS, Le Journal |éditeur=CNRS |numéro dans collection=Hors Série |année=2012 |mois=mai |page=4 |issn=0994-7647 |consulté le=8 juin 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://www.liberation.fr/sciences/2013/12/24/grace-posthume-pour-le-mathematicien-britannique-alan-turing_968742 |titre=Grâce posthume pour le mathématicien britannique Alan Turing|site=Liberation|date=24 décembre 2013 |consulté le = 8 juin 2014}}.</ref> ― en mangeant une pomme imprégnée de cyanure. De même, les couleurs proches de celles du [[drapeau arc-en-ciel]] de la communauté [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|LGBT]] seraient une référence à son homosexualité, en raison de laquelle il fut inquiété par la loi alors en vigueur. Aussi bien le dessinateur du logo qu'Apple ont nié qu'il y avait un quelconque hommage à Turing dans le logo de la pomme arc-en-ciel<ref name="creativebits_interview" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.independent.co.uk/news/media/logos-that-became-legends-icons-from-the-world-of-advertising-768077.html|titre=Logos that became legends: Icons from the world of advertising|jour=4|mois=1|année=2008|site=independent.co.uk|consulté le=14 septembre 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Leavitt|titre=The Man Who Knew Too Much; Alan Turing and the invention of the computer|éditeur=Phoenix|année=2007|pages totales=336|isbn=978-0-753-82200-5|oclc=801783308|passage=280}}.</ref>. Avec la sortie de l'[[iMac G3]] en 1998, Apple a commencé à introduire la pomme monochrome sur ses machines, mais le modèle arc-en-ciel était toujours sur le système d'exploitation d'alors (Mac OS 8) et restera sur le suivant (Mac OS 9). Le 24 mars 2001 sortit Mac OS X, premier système Apple à arborer la pomme monochrome, marquant définitivement la fin de la pomme arc-en-ciel. '''Galerie des logos Apple'''<ref name="Mactrast">[http://www.mactrast.com/2013/02/the-apple-logo-from-1976-to-2007 The Apple Logo from 1976 to 2007], Mactrast.com</ref>{{,}}<ref name="Logopie">[http://www.logopie.com/history-behind-big-brands-logo-designs-reformation History Behind Big Brands Logo Design Reformations: Article 1], Logopie.com.</ref> <gallery perrow="6"> Fichier:Apple first logo.png|Le premier logo d'Apple avec Isaac Newton sous un pommier (dessiné par [[Ronald Wayne]]). Fichier:Apple Computer Logo rainbow.svg|Logo utilisé de septembre 1977 à juin 1998 (dessiné par [[Rob Janoff]]). Fichier:Apple logo black.svg|Pomme monochromatique utilisée dès septembre 1998. Fichier:Logoapplebleu.png|Variante « Aqua » utilisée de septembre 2001 à juin 2007 en même temps que la pomme monochromatique. Fichier:Apple chrome.png|Variante « chromée », utilisée de septembre 2007 à juin 2013, en même temps que la pomme monochromatique. Fichier:Apple (flat design).svg|Remise au goût du jour de la pomme monochromatique de 1998 depuis octobre 2013, selon la tendance [[flat design]]. </gallery> === Slogans === Le premier slogan d'Apple {{citation étrangère|lang=en|[[Byte]] into an apple}} est utilisé sur les brochures publicitaires de l'[[Apple I]] en 1976<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.operating-system.org/betriebssystem/_english/fa-apple.htm|titre=Apple Company|série=Operating System Documentation Project|site=Operating System Documentation Project|consulté le=30 novembre 2010}}.</ref>. Entre 1997 et 2002, Apple a utilisé le toujours célèbre slogan ''[[Think different]]'' dans ses campagnes publicitaires. Bien qu'il ne soit plus utilisé, il est toujours associé à Apple<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.theinspirationroom.com/daily/2005/apple-think-different|titre=Apple Think Different Campaign|consulté le=12 août 2008}}.</ref>. Aux côtés de ces slogans génériques, Apple a aussi usité des slogans spécifiques à certains produits dont le célèbre {{citation étrangère|lang=en|iThink, therefore iMac}} utilisé en 1998 pour la promotion de l'iMac<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.wap.org/tours/macworldny/ithink.html|titre=MacWorld New York: I think, therefore iMac|consulté le=13 août 2008}}.</ref>. Après avoir présenté le premier Macintosh avec {{citation étrangère|lang=en|Hello}}, puis l'iMac avec {{citation étrangère|lang=en|Hello (again)}}, l'iPod puis l'iPhone ont été lancés avec un slogan très proche : {{citation étrangère|lang=en|Say hello to iPod}} et {{citation étrangère|lang=en|Say hello to iPhone}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.wired.com/science/discoveries/news/2002/01/49652|titre=IMac: What's in a Design, Anyway?|site=[[Wired (magazine)|Wired Magazine]]|consulté le=30 novembre 2010}}.</ref>. === Publicité === {{Article détaillé|Campagnes publicitaires d'Apple}} {{Article connexe|Think different|Get a Mac|Switch (campagne publicitaire){{!}}Switch}} Depuis le lancement du Macintosh en janvier 1984 avec le [[1984 (publicité)|spot ''1984'']] diffusé lors du [[Super Bowl XVIII]], Apple a été reconnu pour ses efforts afin de réaliser des publicités efficaces pour ses produits, bien qu'elles aient été l'objet de critiques. Une campagne publicitaire en particulier, dont la signature était ''{{lang|en|texte=Think Different}}'', est restée célèbre pour avoir évoqué - ''post mortem'' - des personnages remarquables comme Gandhi, Picasso, Maria Callas ou Frank Lloyd Wright. De même, ses publicités ont contribué à lancer certains groupes ou musiciens dans la célébrité<ref name="Daily News">Farber, Jim. [http://www.nydailynews.com/entertainment/music/2008/03/11/2008-03-11_apple_ad_creates_recognition_for_yael_na.html Apple ad creates recognition for Yael Naim], ''[[New York Daily News]]'', March 11, 2008.</ref>. Ce fut le cas pour [[Yael Naim]] dont la chanson ''[[New Soul]]'' accompagne la publicité du [[MacBook Air]] ou encore [[Leslie Feist|Feist]] avec sa chanson ''[[1234 (chanson)|1234]]'' que l'on retrouve sur les pubs pour l'[[iPod nano]] ainsi que pour [[The Ting Tings]] avec ''[[Shut Up and Let Me Go]]'' qui accompagne une publicité pour l'[[iPod touch]]. === Activités de lobbying === ==== Moyen qu'Apple possède pour influencer la sphère politique ==== À mesure que les technologies numériques progressent, les firmes multinationales qui contribuent à cette évolution gagnent en importance et en crédibilité aussi bien dans la sphère économique que dans celle politique. La manière dont les entreprises multinationales, comme les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), peuvent influencer les décisions politiques d’un État agit principalement à travers leurs implications dans les institutions politiques nationales (le Parlement, le Conseil Constitutionnel, le Conseil Économique et social, etc. ), les organisations internationales (Organisation des Nations Unies, Organisations mondiale du commerce, et autres) et [[Organisation supranationale|supranationales]] tel que l’Union Européenne<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Rosalba Belmonte|titre=Between cooperation and competition: global corporate and the State. The case of Apple Inc.|périodique=International Public Policy Association|date=2017|lire en ligne=https://www.ippapublicpolicy.org/file/paper/5948472ed7d1b.pdf|format=pdf}}</ref>. Parmi les entreprises multinationales se spécialisant dans le secteur des électroniques et des ordinateurs, Apple occupe un part d’un rôle qui était un quasi-monopole des États auparavant. Peu à peu, au fil des années, cet oligopole est développé entre les géants des produits électroniques. Le pouvoir que les multinationales détiennent sur les États peut être mis en perspective en observant qu'en {{Date|2016}} au Canada, les firmes multinationales représentaient 0,8% de toutes les entreprises, maisqu'elles possédaient les deux tiers des actifs économiques du pays<ref>{{Lien web |prénom=Statistique Canada |nom=Gouvernement du Canada |titre=Pourquoi les multinationales sont-elles plus productives que les entreprises non multinationales? Données du Canada |url=https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/11f0019m/11f0019m2020008-fra.htm |site=www150.statcan.gc.ca |date=2020-05-26 |consulté le=2023-12-19}}</ref>. Dans le cas d’Apple, il n’est pas rare que les fonds que la compagnie investit dans ses activités de lobbyisme puissent interférer avec la création et la mise en place de certaines lois. C'est par exemple le cas de « [[American innovation and choice online act|The American Innovation and Choice Online Act]] », une loi dont l'objet est d'empêcher les grandes compagnies comme Apple, Amazon et Google d’établir un monopole du commerce à partir de leur plateforme et de promouvoir de façon équitable les services des autres petites compagnies. Étant donné que le but premier des activités de lobbying du géant de l’industrie technologique est d’influencer les décisions politiques et de les rendre favorables pour le développement de la compagnie, cette loi en elle-même va à contresens de l'objectif de l'entreprise. La mise en place de cette loi est donc retardée en grande partie du fait des débats entrepris par les membres du Sénat à la suite des déclarations d’opposition en provenance des grandes entreprises technologiques, telles qu’Apple, face aux membres du Congrès<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Apple and Google speak out against tech-focused antitrust bills |url=https://www.cnet.com/tech/tech-industry/apple-and-google-speak-out-against-tech-bills/ |site=CNET |consulté le=2023-12-19}}</ref>. {{Référence nécessaire|De plus, il est plausible de théoriser que c’est en raison des investissements qu’Apple a effectué dans ses activités de lobbyisme que les politiciens ont eu du mal à prendre une décision face à cette loi.|date=20 décembre 2023}} ==== Aux États-Unis ==== Les dépenses en lien aux activités de lobbying d'Apple aux États-Unis connaissent des augmentation progressives d'année en année<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Lobbying expenses of Apple in the United States from 2009 to 2023 |url=https://www.statista.com/statistics/1043061/lobbying-expenses-of-apple/#:~:text=In%202022%2C%20Apple%20Inc.,its%20interests%20in%20U.S.%20markets |site=[[Statista]] |consulté le=20 décembre 2023}}</ref>. Selon le ''[[Center for Responsive Politics]]'', les dépenses de [[lobby]]ing d'Apple aux États-Unis s'élèvent en 2017 à {{Unité|7150000|dollars}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Opensecrets.org|url=https://www.opensecrets.org/lobby/clientsum.php?id=D000021754|site=le site du Center for Responsive Politics|consulté le=28/5/18}}.</ref> Ces dépenses connaissent une augmentation nette depuis 2011<ref>{{Lien web|auteur1=Hélène Gully|titre=Les Gafa dépensent des sommes record en lobbying|url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301618767400-les-gafa-depensent-des-sommes-record-en-lobbying-2172592.php|site=lesechos.fr|date=28/4/2018|consulté le=2018-06-07}}.</ref>. De 2009 à 2017, l'entreprise est passée d’un investissement de {{Unité|1,5 million|de dollars US}} dans ses activités de lobbyisme à 7,15 millions. Ensuite, il y a eu une diminution relativement faible durant l’année de 2018 (6,68 millions) avant de passer à 7,41 millions l’année suivante. En 2020 et 2021, le montant attribué aux activités en lien à la scène politique de la compagnie passe de 6,65 millions à 6,5, avant d’atteindre 9,36 millions d’euros en 2022<ref>{{Lien web |langue=en |titre=U.S. lobbying expenses of Apple 2023 |url=https://www.statista.com/statistics/1043061/lobbying-expenses-of-apple/ |site=Statista |consulté le=2023-12-19}}</ref>. ==== Auprès des institutions de l'Union européenne ==== Apple est inscrit depuis 2013 au registre de transparence des [[Lobby|représentants d'intérêts]] auprès de la [[Commission européenne]]. Il déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre {{Unité|1000000|}} et {{Unité|1250000|euros}}<ref>{{Lien web|titre=Registre de transparence|url=http://ec.europa.eu/transparencyregister/public/consultation/displaylobbyist.do?id=588327811384-96|site=le site de la Commission européenne|consulté le=3/6/2018}}.</ref>. Dans les récentes années, plus précisément en septembre 2021, l’Union européenne a entrepris d’établir des sanctions contre Apple. À partir d’octobre 2021 jusqu'en septembre 2022, les investissements de l'entreprise en matière de lobbyisme dans l’Union européenne sont passés de 7 à 8 millions d’euro, soit une somme deux fois supérieure à celle de l’année 2019 à 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Apple a renforcé son lobby auprès des instances européennes |url=https://www.macg.co/ailleurs/2023/05/apple-renforce-son-lobby-aupres-des-instances-europeennes-136763 |site=MacGeneration |date=2023-05-11 |consulté le=2023-12-19}}</ref>. Le Parlement de l’Union européenne a néanmoins proposé un projet de loi qui force Apple a changer son chargeur « Lightning » pour un chargeur de type USB-C, qui coûte en moyenne 20 euro moins cher que ceux offerts par la compagnie. Cette mesure vise à dénoncer une compétition dite déloyale d’Apple, puisque c’est la seule compagnie qui utilise ce type de chargeur, forçant ainsi les consommateurs à en acheter. À la suite de cette décision, Apple a jusqu’à la fin de décembre 2024, pour adapter tous ses appareils à un « chargeur universel » USB-C. D’après le commissaire européen [[Thierry Breton]], cette nouvelle mesure fera économiser {{Unité|250 millions|d’euros}} aux consommateurs européens annuellement<ref>{{Lien web |langue=fr-BE |prénom=Muriel |nom=Lefevre |titre=Apple passe au chargeur universel: un changement pas anodin |url=https://trends.levif.be/a-la-une/tech-medias/apple-passe-au-chargeur-universel-un-changement-pas-anodin/ |site=Trends-Tendances |date=2023-09-13 |consulté le=2023-12-19}}</ref>. ==== En France ==== Pour l'année 2017, Apple France déclare à la [[Haute Autorité pour la transparence de la vie publique]] exercer des activités de [[lobby]]ing en France, mais n'a cependant pas déclaré, comme elle était légalement tenue de le faire avant le {{Date|30 avril 2018}} l'ensemble de ses activités et les montants engagés<ref>{{Lien web |titre=Fiche Organisation « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique |url=https://www.hatvp.fr/fiche-organisation/?organisation=322120916## |site=hatvp.fr |consulté le=2018-6-3}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === * Le 13 décembre 2011, le contrat de fondation de la société, daté du {{1er}} avril 1976, a été adjugé à New York chez [[Sotheby's]] pour {{unité|1590000|$}}, soit dix fois plus que son estimation. C'est Eduardo Cisneros, le PDG de l'entreprise vénézuélienne Cisneros qui a remporté l'enchère. Ce contrat, rédigé par Wayne, précise la répartition des parts, 10 % pour lui-même et 45 % pour Jobs et Wozniak<ref>[http://www.next51.net/Le-contrat-fondateur-d-Apple-a-trouve-acquereur_a5439.html Vente du contrat fondateur d'Apple].</ref>. {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références nombreuses|colonnes=2}} == Annexes == {{Autres projets |wikiquote = Apple |commons = Category:Apple Inc. |wikinews = Catégorie:Apple }} === Filmographie === Un téléfilm et deux biopics au cinéma sont concentrés sur Apple, plus particulièrement sur son fondateur Steve Jobs : * [[1999 à la télévision|1999]] : ''[[Les Pirates de la Silicon Valley]]'', téléfilm de [[Martyn Burke]] avec [[Noah Wyle]] dans le rôle de [[Steve Jobs]] et [[Anthony Michael Hall]] dans le rôle de [[Bill Gates]] * [[2013 au cinéma|2013]] : ''[[Jobs (film)|Jobs]]'' de [[Joshua Michael Stern]] avec [[Ashton Kutcher]] dans le rôle-titre. * [[2015 au cinéma|2015]] : ''[[Steve Jobs (film)|Steve Jobs]]'' de [[Danny Boyle]] avec [[Michael Fassbender]] dans le rôle-titre. === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Adam |nom1=Lashinsky |titre=[[Inside Apple]]: de Steve Jobs à Tim Cook, dans les coulisses de l’entreprise la plus secrète au monde |lieu=Paris |éditeur=Dunod |année=2013 |pages totales=262 |isbn=978-2-10-059419-1 |bnf=43614375}}. * Jeffrey S. Young, ''Steve Jobs cofondateur d'Apple - Un destin fulgurant : les dessous de la révolution informatique'', Micro Application, 1989. === Articles connexes === * [[Histoire d'Apple]] * [[Steve Jobs]] - [[Steve Wozniak]] * [[Pixar Animation Studios]] * Maison d'enfance de Steve Jobs * [[John Sculley]] - [[Jean-Louis Gassée]] * [[Histoire des ordinateurs]] - [[Chronologie de l'informatique]] * {{Lien|langue=en|fr=MFi Program}} (Made for iPhone / iPod / iPad) : programme de certifications attribuées par Apple à certains accessoires électroniques compatibles avec ses appareils portables. * [[Richard Plepler]] === Liens externes === {{Liens}} * '''Sites officiels francophones :''' [https://www.apple.com/befr Belgique] | [https://www.apple.com/ca/fr Canada] | [https://www.apple.com/fr France] | [https://www.apple.com/chfr Suisse] {{Palette|Apple|Société tablette|Société mobile|Société jeu vidéo|NASDAQ-100|Silicon Valley|DJIA}} {{Portail|Apple}} [[Catégorie:Apple|*]] [[Catégorie:Constructeur informatique]] [[Catégorie:Éditeur de logiciel ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1976]] [[Catégorie:Entreprise informatique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Marque d'électronique grand public]] [[Catégorie:Steve Jobs]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège dans la Silicon Valley]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège dans le comté de Santa Clara]] [[Catégorie:Entreprise du NASDAQ-100]] [[Catégorie:Lobby auprès de l'Union européenne]] [[Catégorie:Entreprise du Dow Jones]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Astronomie
Astronomie
{{Confusion|Astrologie}}<!-- Merci de laisser ce modèle. En effet, même s'il ne peut y avoir de réelle confusion entre les deux réalités, il y a pour certains confusion entre les termes ! --> {{Infobox Discipline |image = Codex Duran, page 1.jpg |légende = Sur tous les continents et depuis la haute antiquité, l'observation du ciel a une grande importance ([[codex]] de [[Diego Durán]]). }} L''''astronomie''' est la [[science]] de l'[[Observation du ciel|observation des astres]], cherchant à expliquer leur [[origine]], leur évolution, ainsi que leurs propriétés [[physique]]s et [[Chimie|chimiques]]. Le terme ''astronomie'' vient du grec {{grec ancien|ἀστρονομία|astronomía}} (de {{grec ancien|ἄστρον|ástron}}, « astre, étoile », et {{grec ancien|νόμος|nómos}}, « loi ») : la loi des astres. Avec [[Histoire de l'astronomie|plus de {{nb|5000 ans}} d'histoire]]<ref name="Couderc">{{Harvsp|Couderc|1966|p=7}}.</ref>, les origines de l'astronomie remontent au-delà de l'[[Antiquité]] dans les [[pratiques religieuses]] [[Préhistoire|préhistoriques]]. L'astronomie est l'une des rares sciences où les [[amateur]]s jouent encore un rôle actif. Elle est pratiquée à titre de [[loisir]] par un large public d'[[Astronomie amateur|astronomes amateurs]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'astronomie}} L'astronomie est considérée comme la plus ancienne des sciences<ref name="Couderc" />. L'[[archéologie]] révèle en effet que certaines [[civilisation]]s de l'[[Âge du bronze]], et peut-être du [[Néolithique]], avaient déjà des connaissances en astronomie. Elles avaient compris le caractère périodique des [[équinoxe]]s et sans doute leur relation avec le cycle des [[Saison|saisons]], elles savaient également reconnaître certaines [[constellation]]s. L'astronomie moderne doit son développement à celui des [[mathématiques]] depuis l'[[Antiquité]] grecque et à l'invention d'[[Instrument d'astronomie|instruments d'observation]] à la fin du [[Moyen Âge]]. Si l'astronomie est pratiquée pendant plusieurs siècles parallèlement à l'[[astrologie]], le [[siècle des Lumières]] et la redécouverte de la [[Philosophie antique|pensée grecque]] voient naître la distinction entre la raison et la [[foi]], si bien que l'astrologie n'est plus pratiquée par les [[astronome]]s. === Néolithique === [[Fichier:Stonehenge front half.jpg|thumb|[[Stonehenge]].]] Au [[Néolithique]], tous les grands [[Mégalithe|cercles mégalithiques]] sont en fait des [[Observatoire astronomique|observatoires astronomiques]]. Les plus connus sont [[Nabta Playa]], vieux de {{nb|6000 à 6500 ans}}, et [[Stonehenge]] ([[Wiltshire]], [[Angleterre]]), {{nb|1000 ans}} plus tard. [[Camille Flammarion|Flammarion]], qui le comprit l’un des premiers, parlera au sujet des cercles mégalithiques de {{Citation|monuments à vocation astronomique}} et d'{{Citation|observatoires de pierre}}. === Antiquité === Les systèmes les mieux connus sinon les plus développés sont : * dans l'[[Ancien Monde]] : ** l'[[astronomie indienne]] et [[Astronomie chinoise|chinoise]] : le [[Rig-Véda]] mentionne 27 [[constellation]]s associées au mouvement du [[Soleil]] ainsi que les 13 divisions [[zodiaque|zodiacales]] du ciel, ** l'[[astronomie sumérienne]], et ses dérivées les astronomies [[chaldée]]nne, [[mésopotamie]]nne, [[Astronomie dans l'Égypte antique|égyptienne]] et [[Astronomie hébraïque|hébraïque]]. Si bien que la [[Bible]] contient des énoncés au sujet de la position de la [[Terre]] dans l'[[Univers]] et sur la nature des [[étoile]]s et des [[planète]]s ; * dans le [[Nouveau Monde]], les astronomies [[amérindiens|amérindiennes]] sont aussi déjà très développées, notamment la [[Toltèques|toltèque]], la [[Zapotèques|zapotèque]] (assez proche) et la [[Astronomie maya|maya]] tout à fait originale. Ainsi, sans aucun [[Instrument d'optique|instrument optique]], les [[Civilisation maya|Mayas]] avaient réussi à décrire avec précision les phases et éclipses de [[Vénus (planète)|Vénus]]. ==== Préalables ==== [[Fichier:Omega Nebula.jpg|thumb|350px|left|Nébuleuse [[M17 (nébuleuse)|M17]] : photographie prise par le [[Hubble (télescope spatial)|télescope Hubble]].]] Toutes les observations se faisaient à l'œil nu puisque les [[Antiquité|Anciens]] étaient aidés dans cette tâche par l'absence de [[pollution|pollution industrielle]] et surtout [[pollution lumineuse|lumineuse]]. C'est pour cette raison que la plupart des observations ''à l'antique'' seraient impossibles aujourd'hui. Les dessins de la [[Grotte de Lascaux]] sont en étude, on a pensé que les dessins servaient d'emplacements de constellations. Ces observations, parfois relativement simples en apparence (simple dessin de quatre ou cinq astres), supposent déjà une haute avancée dans la civilisation, à savoir l’existence d’un ensemble regroupant au minimum : * une [[écriture]] ou tout au moins de son ébauche telle qu'une [[proto-écriture]] regroupant conjointement un ensemble de signes représentant les principaux objets et évènements ; * un « [[système]] » comprenant une [[cosmogonie]], une [[cosmologie]], une [[Éphéméride (astronomie)|carte du ciel]] connu, sans oublier un [[calendrier]], parfois très développé, et un [[Observatoire astronomique|observatoire]], souvent rudimentaire. Sans ces préalables, il ne saurait exister d’[[Astronomie d'observation|observation astronomique]] enregistrable{{référence nécessaire}}. Durant des [[millénaire]]s, l'astronomie est couramment associée à l'[[astrologie]], qui en est d'ailleurs souvent le [[Premier moteur|''{{lang|la|primum movens}}'']]. La séparation entre ces deux sciences n'interviendra qu'au [[siècle des Lumières]] pour se perpétuer de nos jours. ==== Haute Antiquité ==== [[Fichier:Equinozio da Pizzo Vento,tramonto fondachelli fantina, sicilia.JPG|vignette|Équinoxe du [[site préhistorique]] de Pizzo Vento à [[Fondachelli-Fantina|Fondachelli Fantina]], en [[Sicile]].]] L'invention de l'astronomie remonte aux [[Chaldée]]ns<ref>{{Harvsp|Mueller-Jourdan|2007|p=74}}.</ref>. À ses débuts, l'astronomie consiste simplement en l'observation et en la prédiction du mouvement des [[objet céleste|objets célestes]] visibles à l'[[œil nu]]. Ces différentes [[civilisation]]s ont légué de nombreux apports et [[Découverte scientifique|découvertes]]. En [[Mésopotamie]], l'astronomie voit apparaître ses premiers fondements mathématiques. Le repérage des trajets des astres errants se fait d'abord sur trois voies parallèles à l'[[Équateur terrestre|équateur]]. Ensuite, après les premières observations systématiques de la fin du {{IIe}} millénaire (vers -1200), les trajets du [[Soleil]] et de la [[Lune]] sont mieux connus. Vers le {{-s-|VIII}} apparaît la notion d'[[écliptique]]. Plus tard, une première forme de [[zodiaque]] à douze parties égales commence à se dessiner dans le temps mais pas encore dans l'espace. Vers le milieu du {{Ier}} millénaire on voit ainsi cohabiter un repérage en douze signes très pratiques pour les calculs de position des astres, et un repérage en [[constellation]]s utilisé pour les interprétations de la [[Astrologie|divination astrale]]. On détermine seulement vers ce moment-là les périodes des cycles des [[planète]]s. Apparaît aussi le découpage en 360° de l'[[écliptique]]. L'astronomie mésopotamienne est différenciée en général de l'astronomie grecque par son caractère [[arithmétique]] : elle est empirique. On ne cherche pas les causes des mouvements, on ne crée donc pas de modèles pour en rendre compte, les phénomènes ne sont pas perçus comme des apparences résultant d'un cosmos représentable [[Géométrie|géométriquement]]. Les astronomes mésopotamiens ont cependant le grand mérite d'avoir consigné soigneusement de nombreuses observations dès le {{s-|VIII}} au moins. Ces observations seront très utiles aux astronomes grecs. ==== Antiquité classique et tardive ==== {{Article détaillé|Astronomie grecque}} [[Socrate]] considère l’astronomie comme futile<ref>Livre IV, 7, 5.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Xénophon|1967|id=Xénophon|p=412}}.</ref>, au contraire de l’[[Athènes antique]] : les anciens [[Grèce antique|Grecs]], dont [[Ératosthène]], [[Eudoxe de Cnide]], [[Apollonios de Perga|Apollonios]], [[Hipparque (astronome)|Hipparque]] et [[Claude Ptolémée|Ptolémée]], construisent progressivement une théorie [[Géocentrisme|géocentrique]] très élaborée. [[Aristarque de Samos]] formule les bases d'une théorie [[Héliocentrisme|héliocentrique]]. En ce qui concerne le [[Système solaire]], grâce à la théorie des [[épicycle]]s et à l'élaboration de tables fondées sur cette théorie, il est possible, dès l'[[Histoire d'Alexandrie à l'époque hellénistique|époque alexandrine]], de calculer de manière assez précise les mouvements des astres, y compris les [[éclipse]]s lunaires et solaires. Concernant l'astronomie stellaire, ils apportent d'importantes contributions, notamment la définition du système de [[Magnitude apparente|magnitude]]. L’''[[Almageste]]'' de Ptolémée contient déjà une liste de quarante-huit [[constellation]]s et {{Unité|1022|étoiles}}. === Moyen Âge === [[Fichier:Jonitus, les débuts de l'astronomie (1343-1348).jpg|vignette|Jonitus, les débuts de l'astronomie (1343-1348).]] L'astronomie ne peut être étudiée sans l'apport d'autres sciences qui lui sont complémentaires et nécessaires : les [[mathématiques]] ([[géométrie]], [[trigonométrie]]), ainsi que la [[philosophie]]. Elle sert au calcul du [[temps]]. Sur les sciences et l'éducation en général au Moyen Âge : {{Article détaillé|Science du Moyen Âge|Éducation médiévale|Sciences et techniques islamiques}} ==== Haut Moyen Âge ==== L'[[astronomie indienne]] aurait culminé vers 500, avec l{{'}}''[[Āryabhaṭīya]]'', qui présente un système mathématique quasi-[[Nicolas Copernic|copernicien]], dans lequel la [[Terre]] tourne sur son axe. Ce modèle considère le mouvement des [[planète]]s par rapport au [[Soleil]]. Pour s'orienter sur mer mais aussi dans le [[désert]], les civilisations [[Arabe|arabo]]-persanes ont besoin de données très précises. Dérivée des astronomies [[Astronomie indienne|indienne]] et [[Astronomie grecque|grecque]], l'[[astronomie arabe|astronomie]] islamique culminera vers le {{s-|X}}. [[Boèce]] est le fondateur dès le {{s-|VI}} du [[quadrivium]], qui inclut l'[[arithmétique]], la [[géométrie]], la [[musique]] et l'astronomie. Après les [[invasions barbares]], l'astronomie se développe relativement peu en [[Occident]]. Elle est par contre florissante dans le [[Civilisation islamique|monde musulman]] à partir du {{s-|IX}}. L'astronome persan [[al-Farghani]] (805-880) écrit beaucoup sur le mouvement des [[Objet céleste|corps célestes]] ; il effectue une série d'observations qui lui permettent de calculer l'[[inclinaison de l'axe|obliquité de l'écliptique]]. [[Al-Kindi]] (801-873), philosophe et scientifique encyclopédique, écrit 16 ouvrages d'astronomie. [[Al-Battani]] (855-923) est astronome et mathématicien. [[Abu Kamil|Al-Hasib Al Misri]] (850-930) est mathématicien égyptien. [[Rhazès|Al-Razi]] (864-930) est scientifique persan. Enfin, [[Al-Fârâbî]] (872-950) est un grand philosophe et scientifique iranien. À la fin du {{s-|X}}, un grand [[Observatoire astronomique|observatoire]] est construit près de [[Téhéran]] par l'astronome perse [[al-Khujandi]]. La [[philosophie]] ([[Platon]] et [[Aristote]]) fait partie intégrante, avec l'ensemble des autres sciences ([[médecine]], [[géographie]], [[mécanique céleste|mécanique]]{{etc.}}) de ce grand mouvement de renaissance appelé ''[[Âge d'or de l'Islam]]''. {{Article détaillé|Civilisation islamique}} [[Bède le Vénérable|Saint Bède le Vénérable]], au {{s-|VIII}}, développe en [[Occident]] les [[arts libéraux]] ([[trivium (éducation)|trivium]] et [[quadrivium]]). Il établit les règles du [[comput]] pour le calcul des fêtes mobiles et pour le calcul du [[temps]], qui nécessitent des éléments d'astronomie. D'autres éléments sont introduits en Occident par l'intermédiaire de [[Sylvestre II|Gerbert d'Aurillac]] (Sylvestre II) un peu avant l'[[an mille]], avec la philosophie d'Aristote. Il est difficile de savoir exactement quels astronomes musulmans sont alors connus de Gerbert d'Aurillac. ==== Bas Moyen Âge ==== L'œuvre d'[[Al-Farghani]] est traduite en [[latin]] au {{s-|XII}}, en même temps que bien d'autres traités arabes et que la philosophie d'Aristote. {{Article détaillé|Moyen Âge}} Dans le monde musulman, on peut citer : * en [[Empire perse|Perse]], [[Omar Khayyam]] (1048-1131), qui compile une série de tables astronomiques et réforme le [[calendrier]] ; * [[Alhazen|Ibn al-Haytham]] (965-1039), mathématicien et physicien arabe ; * [[Al-Biruni]], (973-1048), mathématicien, [[astronome]], encyclopédiste{{etc.}} ; * [[Nasir ad-Din at-Tusi]] (1201-1274), philosophe, mathématicien, [[astronome]] et théologien perse (considéré comme l'un des fondateurs de la trigonométrie) ; * [[Al-Kachi|Al-Kashi]] (1380-1429), en Iran et Ouzbékistan actuels ; * [[Ibn Yahyā al-Maghribī al-Samaw'al|Al-Maghribi]] ; * [[Abd al-Rahman al-Soufi]]. L'astronomie dans le monde arabe a connu une période florissante pendant le Bas Moyen Âge, et les astronomes arabes ont apporté des contributions significatives à l'histoire de l'astronomie Au cours de l'âge d'or de l'islam, l'astronomie était une discipline très développée dans le monde arabe. Les savants arabes ont non seulement traduit et préservé les connaissances astronomiques grecques, mais ont également effectué leurs propres recherches et observations. Les astronomes arabes ont ainsi développé de nouveaux instruments et méthodes pour l'observation du ciel. Parmi les plus célèbres astronomes arabes figurent Al-Khwarizmi, Al-Farghani et Ibn al-Haytham, également connu sous le nom d'Alhazen. Al-Khwarizmi a contribué à la cartographie stellaire et a développé des tables astronomiques précises, tandis qu'Al-Farghani a travaillé sur la mesure de la circonférence de la terre et la précession des équinoxes. Alhazen, quant à lui, a étudié la réfraction de la lumière et a proposé la première théorie sur la vision. Les contributions des astronomes arabes ont eu un impact important sur l'astronomie européenne, en particulier pendant la Renaissance, lorsque les savants européens ont découvert et traduit les œuvres des astronomes arabes. L'astronomie arabe a également influencé les mathématiques et la philosophie, et a joué un rôle important dans la diffusion des connaissances scientifiques entre l'Est et l'Ouest. Aujourd'hui, les astronomes arabes continuent de faire des contributions significatives à la science. Par exemple, les astronomes de l'Observatoire du Golfe à Abou Dhabi ont découvert des exoplanètes en utilisant des méthodes de détection innovantes, tandis que l'Observatoire d'Al-Sharjah en Égypte a étudié la lumière des étoiles pour comprendre leur composition et leur histoire. Malheureusement, l'importance de l'astronomie dans le monde arabe a diminué après le {{s-|XVI}} en raison de facteurs tels que les conflits politiques, la colonisation et le manque d'investissement dans la recherche scientifique. Cependant, il y a eu un renouveau récent de l'intérêt pour l'astronomie dans certains pays arabes, avec des initiatives pour construire de nouveaux observatoires et encourager la recherche scientifique. En fin de compte, l'astronomie arabe a eu un impact durable sur la science et la culture du monde entier. Les contributions des astronomes arabes ont permis de préserver et de développer les connaissances scientifiques et ont ouvert la voie à de nouvelles découvertes dans l'astronomie et d'autres domaines de la science. === Époque moderne === [[Fichier:Utagawa Kuniyoshi, Portrait of Chicasei Goyô (Wu Yong) (1827–1830).jpg|thumb|''Dessin d'un astronome chinois en 1675''.]] [[Fichier:Hw-newton.jpg|thumb|[[Isaac Newton]].]] Pendant la [[Renaissance]], [[Nicolas Copernic|Copernic]] propose un modèle [[Héliocentrisme|héliocentrique]] du Système solaire ayant de nombreux points communs avec la thèse de [[Nasir ad-Din at-Tusi]], avec le ''[[Des révolutions des sphères célestes|De revolutionibus]]'' publié en 1543 après sa mort. Près d'un siècle plus tard, cette idée est défendue, étendue et corrigée par [[Galilée (savant)|Galilée]] et [[Johannes Kepler|Kepler]]. Galilée imagine une [[lunette astronomique]], en s'inspirant des travaux du hollandais [[Hans Lippershey]] (dont la lunette ne grossissait que trois fois et déformait les objets), pour améliorer ses observations. S'appuyant sur des relevés d'observation très précis faits par le grand astronome [[Tycho Brahe]], Kepler est le premier à imaginer un système de lois régissant les détails du mouvement des planètes autour du Soleil, mais n'est pas capable de formuler une théorie allant au-delà de la simple description présentée dans [[Lois de Kepler|ses lois]]. C'est [[Isaac Newton]] qui, en formulant la loi de l'attraction des corps (la loi de la [[gravitation]]) associée à ses [[Lois du mouvement de Newton|lois du mouvement]] permet finalement de donner une explication théorique au mouvement des planètes. Il invente aussi le [[Télescope de Newton|télescope réflecteur]], qui améliore les observations. Le passage du modèle géocentrique de [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] au modèle héliocentrique avec Copernic / Galilée / Newton est décrit par le philosophe des sciences [[Thomas Samuel Kuhn]] comme une [[révolution scientifique]]<ref>[[Thomas Samuel Kuhn]], ''[[La Structure des révolutions scientifiques]]'', 1962.</ref>. === Époque contemporaine === On découvre que les [[étoile]]s sont des objets très lointains : l'étoile la plus proche du [[Système solaire]], [[Proxima Centauri|Proxima du Centaure]], est à plus de quatre [[Année-lumière|années-lumière]]. Avec l'introduction de la [[spectroscopie]], on montre qu'elles sont similaires au [[Soleil]], mais dans une grande gamme de [[température]]s, de [[masse]]s et de tailles. L'existence de notre galaxie, la [[Voie lactée]], en tant qu'ensemble distinct d'étoiles, n'est prouvée qu'au début du {{s-|XX}} du fait de l'existence d'autres [[galaxie]]s. Peu après, on découvre l'[[expansion de l'Univers]], conséquence de la [[loi de Hubble]] établissant une relation entre la vitesse d'éloignement des autres galaxies par rapport au Système solaire et leur distance. La [[cosmologie]] fait de grands progrès durant le {{s-|XX}}, notamment avec la théorie du [[Big Bang]], largement supportée par l'astronomie et la [[physique]], comme le [[Fond diffus cosmologique|rayonnement thermique cosmologique]] (ou rayonnement fossile), et les différentes théories de [[nucléosynthèse]] expliquant l'abondance des [[élément chimique|éléments chimiques]] et de leurs [[isotope]]s. Dans les dernières décennies du {{s-|XX}}, l'apparition des [[radiotélescope]]s, de la [[radioastronomie]] et des moyens de traitement [[informatique]] autorise de nouveaux types d'[[Méthode expérimentale|expérimentations]] sur les [[Objet céleste|corps célestes]] éloignés, par analyse [[spectroscopie|spectroscopique]] des [[raie spectrale|raies d'émission]] émises par les [[atome]]s et leurs différents [[isotope]]s lors des [[saut quantique|sauts quantiques]], et transmis à travers l'[[espace (cosmologie)|espace]] par les [[onde électromagnétique|ondes électromagnétiques]]. L'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] décrète 2009 comme étant l'[[Année mondiale de l'astronomie]]. == Matières de l'astronomie == [[Fichier:CD009-Richer Guyane.jpg|thumb|Observations astronomiques et gravimétriques faites sur l'[[île de Cayenne]] en [[Guyane|Guyane française]]) par l'astronome français [[Jean Richer]], d'après une gravure de [[Sébastien Leclerc]].]] À son début, durant l'[[Antiquité]], l'astronomie consiste principalement en l'[[astrométrie]], c'est-à-dire la mesure de la position dans le ciel des [[étoile]]s et des [[planète]]s. Plus tard, des travaux de [[Johannes Kepler|Kepler]] et de [[Isaac Newton|Newton]] naît la [[mécanique céleste]] qui permet la prévision [[mathématiques|mathématique]] des mouvements des [[Objet céleste|corps célestes]] sous l'action de la [[gravitation]], en particulier les objets du [[Système solaire]]. La plus grande partie du travail dans ces deux disciplines (l'astrométrie et la mécanique céleste), auparavant effectué à la main, est maintenant fortement automatisée grâce aux [[ordinateur]]s et aux [[Capteur photographique|capteurs CCD]], au point que maintenant elles sont rarement considérées comme des disciplines distinctes. Dorénavant, le mouvement et la position des objets peuvent être rapidement connus, si bien que l'astronomie moderne est beaucoup plus concernée par l'observation et la compréhension de la nature physique des [[Objet céleste|objets célestes]]. Depuis le {{s-|XX}}, l'astronomie professionnelle a tendance à se séparer en deux disciplines : ''[[astronomie d'observation]]'' et ''[[Astrophysique|astrophysique théorique]]''. Bien que la plupart des astronomes utilisent les deux dans leurs recherches, du fait des différents talents nécessaires, les astronomes professionnels tendent à se spécialiser dans l'un ou l'autre de ces domaines. L'astronomie d'observation est concernée principalement par l'acquisition de données, ce qui comprend la construction et la maintenance des [[Instrument d'astronomie|instruments]] et le [[Traitement de données|traitement des résultats]]. L'astrophysique théorique s'intéresse à la recherche des implications observationnelles de différents [[modèle]]s, c'est-à-dire qu'elle cherche à comprendre et à prédire les phénomènes observés. L{{'}}''[[astrophysique]]'' est la branche de l'astronomie qui détermine les phénomènes [[physique]]s déduits par l'observation des astres. Actuellement, les astronomes ont tous une formation poussée en astrophysique et leurs observations sont presque toujours étudiées dans un contexte astrophysique. En revanche, il existe un certain nombre de chercheurs et chercheuses qui étudient exclusivement l'[[astrophysique]]. Le travail des astrophysiciens est d'analyser des données d'observations astronomiques et d'en déduire des phénomènes [[physique]]s. Les domaines d'études de l'astronomie sont aussi classés en deux autres catégories : * par [[#Disciplines par sujet|sujet]], généralement selon la région de l'espace (par exemple, l'[[astronomie galactique]]) ou le type de problème traité ([[Naissance des étoiles|formation des étoiles]], [[cosmologie]]) ; * par le [[#Disciplines par type d'observation|mode d'observation]], selon le type de [[Physique des particules|particules]] détectées (lumière, [[astronomie neutrino|neutrino]]) ou leur [[longueur d'onde]] (radio, lumière visible, infrarouge). === Matières par sujet === ==== Astrobiologie ==== {{Article détaillé|Exobiologie}} Sujet d'étude récent (bien que des spéculations sur le sujet plus anciennes existent, dans le domaine du fantastique en particulier) et en pleine expansion ayant pour objet principal la recherche de vie extraterrestre, c'est-à-dire existant au-delà des limites de la planète Terre. Plusieurs sujets sont abordés : recherche de [[Biomarqueur|biomarqueurs]] dans les atmosphères planétaires, de [[Fossile|fossiles]] pour les planètes [[Planète tellurique|telluriques]], sur les [[Extrêmophile|extrémophiles]] afin de comprendre les limites du vivant, de civilisations avancées et éventuels signaux, et comprendre l'[[Biogenèse|origine même de la vie]] (notamment sur Terre). ==== Astronomie solaire ==== {{Article détaillé|Soleil}} [[Fichier:Uvsun trace big.jpg|thumb|Une image de la [[photosphère]] du Soleil en [[ultraviolet]]s prise par le télescope [[TRACE]].]] L'[[étoile]] la plus étudiée est le [[Soleil]], une petite étoile typique de la [[séquence principale]] de [[type spectral]] G2V et vieille d'environ 4,6 milliards d'années. Le Soleil n'est pas considéré comme une [[étoile variable]], mais il subit des changements périodiques de son activité, ce qui peut être vu grâce aux [[tache solaire|taches solaires]]. Ce [[cycle solaire]] de fluctuation du nombre de taches dure 11 ans. Les taches solaires sont des régions plus froides que la normale qui sont associées à une activité [[magnétisme|magnétique]] intense<ref name="solar FAQ">{{Lien web|langue=en| auteur = Johansson Sverker | date = 27/07/2007 | url=http://www.talkorigins.org/faqs/faq-solar.html | titre = The Solar FAQ | éditeur = Talk.Origins Archive | consulté le = 11/08/2006}}.</ref>. La [[luminosité]] du Soleil a régulièrement augmenté au cours de sa vie. Aujourd'hui, il est en effet 40 % plus brillant qu'au moment où il est devenu une étoile de la séquence principale{{Quand|date=avril 2020}}. Le Soleil a également subi des changements périodiques de luminosité ayant eu un impact significatif sur la [[Terre]]<ref name="Environmental issues : essential primary sources.">{{Lien web |langue=en | auteurs = Lerner & K. Lee Lerner, Brenda Wilmoth | date = 2006 | url=http://catalog.loc.gov/cgi-bin/Pwebrecon.cgi?v3=1&DB=local&CMD=010a+2006000857&CNT=10+records+per+page | titre = Environmental issues : essential primary sources. | éditeur = Thomson Gale | consulté le = 11/09/2006}}.</ref>. Par exemple, on soupçonne le [[minimum de Maunder]] d'être la cause du [[petit âge glaciaire]] survenu durant le [[Moyen Âge]]<ref name="future-sun">{{Lien web |langue=en | auteur=Pogge, Richard W. | année=1997 | url=http://www-astronomy.mps.ohio-state.edu/~pogge/Lectures/vistas97.html | titre=The Once & Future Sun| série=[http://www-astronomy.mps.ohio-state.edu/Vistas/ New Vistas in Astronomy] | consulté le=2005-12-07}}.</ref>. Au centre du Soleil se trouve le cœur, une zone où la [[température]] et la [[pression]] sont suffisantes pour permettre la [[fusion nucléaire]]. Au-dessus du noyau se trouve la ''zone de radiations'', où le [[État plasma|plasma]] transporte les flux d'énergie au moyen de [[rayonnement|radiations]]. La couche recouvrant la zone de radiations forme la ''[[zone de convection]]'' où l'énergie est conduite vers la [[photosphère]] grâce à la [[convection]], autrement dit, les déplacements physiques du gaz. On croit que cette zone de convection est à l'origine de l'activité magnétique qui génère les taches<ref name="solar FAQ" />. La surface extérieure du Soleil est appelée ''[[photosphère]]''. Juste au-dessus de cette couche se trouve une mince région appelée ''[[chromosphère]]''. Enfin se trouve la ''[[couronne solaire]]''. Le [[vent solaire]], un flux de plasma constitué essentiellement de particules chargées, « souffle » constamment à partir du Soleil jusqu'à l'[[héliopause]]. Il interagit avec la [[Champ magnétique terrestre|magnétosphère terrestre]] pour créer les [[Ceinture de Van Allen|ceintures de Van Allen]]<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = D. P. Stern, M. Peredo | date = 28/09/2004 | url=http://www-istp.gsfc.nasa.gov/Education/Intro.html | titre = The Exploration of the Earth's Magnetosphere | éditeur = NASA | consulté le = 22/08/2006}}.</ref>. Les [[aurore polaire|aurores polaires]] sont également une conséquence de ce vent solaire. ==== Planétologie ==== {{Article détaillé|Planétologie}} [[Fichier:Solar sys.jpg|thumb|Représentation partielle du [[Système solaire]] (échelles non respectées).]] Ce domaine de la [[planétologie]] s'intéresse à l'ensemble des [[planète]]s, des [[satellite naturel|lunes]], des [[planète naine|planètes naines]], des [[comète]]s, des [[astéroïde]]s, et des autres corps orbitant autour du soleil ; ainsi qu'aux [[exoplanète]]s. Le [[Système solaire]] a été relativement bien étudié, d'abord à l'aide de télescopes puis aux moyens de [[sonde spatiale|sondes]]. Cela a fourni une bonne compréhension globale de la formation et de l'évolution de ce système planétaire, bien qu'un grand nombre de découvertes soient encore à accomplir<ref name="geology">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=J. F. Bell III | auteur2=B. A. Campbell | auteur3=M. S. Robinson | titre=Remote Sensing for the Earth Sciences | sous-titre=Manual of Remote Sensing | éditeur=John Wiley & Sons | année=2004 | numéro d'édition=3 | lire en ligne=http://marswatch.tn.cornell.edu/rsm.html | consulté le=23/08/2006}}.</ref>. Le Système solaire est subdivisé en cinq parties : le [[Soleil]], les [[Système solaire interne|planètes internes]], la [[ceinture d'astéroïdes]], les [[Système solaire interne|planètes externes]] et le [[nuage d'Oort]]. Les planètes internes sont toutes [[planète tellurique|telluriques]], il s'agit de [[Mercure (planète)|Mercure]], [[Vénus (planète)|Vénus]], la [[Terre]], et [[Mars (planète)|Mars]]. Les planètes externes, des [[Planète géante gazeuse|géantes gazeuses]], sont [[Jupiter (planète)|Jupiter]], [[Saturne (planète)|Saturne]], [[Uranus (planète)|Uranus]] et [[Neptune (planète)|Neptune]]<ref name="planets">{{Lien web |langue=en | auteur = E. Grayzeck, D. R. Williams | date = 11/05/2006 | url=http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/ | titre = Lunar and Planetary Science | éditeur = NASA | consulté le = 21/08/2006}}.</ref>. Derrière Neptune se trouve la [[ceinture de Kuiper]], et finalement, le [[nuage d'Oort]], qui s'étend probablement sur une [[année-lumière]]. Les planètes ont été formées par un [[disque protoplanétaire]] qui entourait le Soleil lorsqu'il venait de se former. Grâce à un processus combinant attraction gravitationnelle, collision, et [[accrétion]], le disque forma des amalgames de matières qui allaient devenir, avec le temps, des [[protoplanète]]s. À ce moment-là, la [[pression de radiation]] du vent solaire a expulsé la majorité de la matière qui ne s'était pas assemblée, et seules les planètes munies d'une masse suffisante purent retenir leur [[atmosphère planétaire|atmosphère]] gazeuse. Les planètes ont continué d'éjecter la matière restante durant une période d'intense bombardement météoritique, comme en témoignent les nombreux [[cratère d'impact|cratères]] trouvés, entre autres, sur la Lune. Durant cette période, quelques protoplanètes ont pu entrer en collision, et selon l'[[Théia (impacteur)|hypothèse majeure]], c'est ainsi que la Lune fut formée<ref name="formation">{{Lien web |langue=en | auteur = Roberge Aki | date = 05/05/1997 | url=http://www.dtm.ciw.edu/akir/Seminar/seminar.html | titre = Planetary Formation and Our Solar System | éditeur = Carnegie Institute of Washington—Department of Terrestrial Magnetism | consulté le = 2006-08-11}}.</ref>. Une fois qu'une planète atteint une masse suffisante, les matériaux de différentes densités commencent à se séparer entre eux, c'est la [[différenciation planétaire]]. Ce processus peut former un noyau rocheux ou métallique, entouré par un manteau et une croûte. Le cœur peut inclure des régions solides et liquides, et dans certains cas, il peut générer son propre [[champ magnétique]], qui protège la planète et son atmosphère des attaques du vent solaire<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = Roberge Aki | date = 21/04/1998 | url=http://www.dtm.ciw.edu/akir/Seminar/internal.html | titre = The Planets After Formation | éditeur = Department of Terrestrial Magnetism | consulté le = 23/08/2006}}.</ref>. ==== Astronomie stellaire ==== {{Article détaillé|Étoile|Chronologie de l'astronomie stellaire}} [[Fichier:Ant Nebula.jpg|thumb|La [[nébuleuse planétaire]] de la [[NGC 6302|Fourmi]]. Les éjections de gaz de l'étoile centrale mourante montrent des lobes symétriques, à l'inverse des figures chaotiques des [[explosion]]s ordinaires.]] L'étude des [[étoile]]s et de l'[[évolution stellaire]] est fondamentale pour notre compréhension de l'univers. L'[[astrophysique]] des étoiles a été déterminée grâce à l'observation et à la compréhension théorique ainsi que par des simulations informatiques. Une étoile se [[naissance des étoiles|forme]] dans des régions denses de poussières et de gaz, connues sous le nom de [[nuage moléculaire géant|nuages moléculaires géants]]. Lorsqu'ils sont déstabilisés, les fragments peuvent s'effondrer sous l'influence de la [[Pesanteur|gravité]] pour former une [[protoétoile]]. Une région suffisamment dense et chaude provoquera une [[fusion nucléaire]], créant ainsi une étoile de la [[séquence principale]]<ref name="sead">{{Lien web |langue=en | url=http://observe.arc.nasa.gov/nasa/space/stellardeath/stellardeath_intro.html | titre = Stellar Evolution & Death | éditeur = NASA Observatorium | consulté le = 08/06/2006}}.</ref>. Presque tous les éléments plus lourds que l'[[hydrogène]] et l'[[hélium]] ont été [[nucléosynthèse stellaire|créés]] dans le noyau des étoiles. Les caractéristiques de l'étoile résultant dépendent d'abord de sa [[masse]] de départ. Plus l'étoile est massive, plus sa luminosité est importante et plus elle videra le stock d'hydrogène présent dans son noyau rapidement. Au fil du temps, cette réserve est entièrement convertie en hélium, et l'étoile commence alors à [[évolution stellaire|évoluer]]. La fusion de l'hélium requiert une plus grande température dans le noyau, de cette façon, l'étoile s'agrandit et son noyau se densifie en même temps. Devenue une [[géante rouge]], notre étoile consume alors son hélium. Cette phase est relativement courte. Les étoiles très massives peuvent aussi subir une série de phases rétrécissantes, où la fusion se poursuit en éléments de plus en plus lourds. Le destin final de l'étoile dépend de sa masse: les étoiles qui sont plus de 8 fois plus massives que le soleil peuvent s'effondrer en [[supernova]] ; alors que les étoiles plus légères forment des [[nébuleuse planétaire|nébuleuses planétaires]] et évoluent en [[naine blanche|naines blanches]]. Ce qui reste d'une très grosse étoile est une [[étoile à neutrons]], ou dans certains cas un [[trou noir]]<ref name="Cambridge atlas">{{Ouvrage | langue=en | langue originale=fr | auteur1=Jean Audouze | auteur2=Guy Israel | titre=The Cambridge Atlas of Astronomy | éditeur=Cambridge University Press | lieu=Cambridge/New York/Melbourne | année=1994 | numéro d'édition=3 | pages totales=470 | isbn=978-0-521-43438-6 | isbn10=0-521-43438-6 | bnf=37451098}}.</ref>. Les [[étoile binaire|étoiles binaires]] proches peuvent suivre des chemins plus complexes dans leur évolution, comme un transfert de masse par le compagnon d'une naine blanche pouvant causer une supernova. Les phases finales de la vie des étoiles, y compris les nébuleuses planétaires et les supernovas, sont nécessaires à la distribution de [[métal|métaux]] dans le [[milieu interstellaire]]; sans cela, toutes les nouvelles étoiles (leur système planétaire y compris) seraient uniquement formées à partir d'hydrogène et d'hélium. ==== Astronomie galactique ==== {{Article détaillé|Astronomie galactique}} [[Fichier:Milky Way 2005.jpg|thumb|Vue d'artiste de notre [[Voie lactée]].]] Le [[Système solaire]] orbite au sein de la [[Voie lactée]], une [[galaxie spirale barrée]] qui est un membre important du [[Groupe local]]. C'est une masse tournante formée de gaz, d'étoiles et d'autres objets maintenus ensemble par une [[Gravitation|attraction gravitationnelle]] mutuelle. Étant donné que la Terre est située dans un [[galaxie spirale|bras]] extérieur poussiéreux, il y a une grande partie de la Voie lactée que l'on ne peut pas voir. Au centre de la Voie lactée se trouve le noyau, un bulbe de forme étirée qui d'après de nombreux astronomes abriterait un [[trou noir supermassif]] en son centre gravitationnel. Celui-ci est entouré de quatre bras spiraux majeurs démarrant du noyau. C'est une région active de la galaxie qui contient beaucoup d'étoiles jeunes appartenant à la [[population stellaire|population II]]. Le disque est entouré par un halo [[sphéroïde|sphéroïdal]] d'étoiles plus vieilles de [[étoile de population I|population I]], ainsi que par une concentration relativement dense d'[[amas globulaire]]s<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = Ott Thomas | date = 24/08/2006 | url=http://www.mpe.mpg.de/ir/GC/index.php | titre = The Galactic Centre | éditeur = Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik | consulté le = 2006-09-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en | nom = Faulkner | prénom = Danny R. | titre=The Role Of Stellar Population Types In The Discussion Of Stellar Evolution | périodique=CRS Quarterly | année=1993 | volume=30 | numéro=1 | pages=174-180 | url=http://www.creationresearch.org/crsq/articles/30/30_1/StellarPop.html | consulté le=8 septembre 2006}}.</ref>. Entre les étoiles se trouve le [[milieu interstellaire]], une région de matière éparpillée. Dans les régions les plus denses, des [[nuage moléculaire|nuages moléculaires]] formés principalement d'[[hydrogène]] moléculaire contribuent à la [[naissance des étoiles|formation de nouvelles étoiles]]. Cela commence avec des [[nébuleuse obscure|nébuleuses sombres]] qui se densifient puis s'effondrent (en un volume déterminé par la [[Instabilité gravitationnelle#Longueur de Jeans|longueur de Jeans]]) pour former des [[proto-étoile|protoétoiles]] compactes<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = Hanes Dave | date = 24/08/2006 | url=http://www.astro.queensu.ca/~hanes/p014/Notes/Topic_063.html | titre = Star Formation; The Interstellar Medium | éditeur = Queen's University | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. Quand des étoiles plus massives apparaissent, elles transforment le nuage en une [[région HII]] de gaz et de plasma luminescent. Le [[vent stellaire]] et les explosions de [[supernova]] servent finalement à disperser le nuage, laissant souvent derrière lui un ou plusieurs [[amas ouvert]]s. Ces amas se dispersent graduellement et les étoiles rejoignent la population de la Voie lactée. Les études [[cinématique]]s de la matière présente dans la Voie lactée ont démontré qu'il y a plus de masse qu'il n'y parait. Un [[halo galactique|halo de matière noire]] semble dominer la masse, bien que la nature de cette [[matière noire]] reste indéterminée<ref>{{Article |langue=en | auteur1=Sidney Van den Bergh | titre=The Early History of Dark Matter | périodique=Publications of the Astronomy Society of the Pacific | année=1999 | volume=111 | pages=657-660 | url=https://www.jstor.org/stable/10.1086/316369}}.</ref>. ==== Astronomie extragalactique ==== {{Article détaillé|Astronomie extragalactique}} [[Fichier:Grav.lens1.arp.750pix.jpg|thumb|Effet de [[lentille gravitationnelle]] produit par l'[[amas de galaxies]] (centre de l'image). Le champ gravitationnel de cet amas courbe la lumière émise par les objets plus lointains, et ceux-ci apparaissent déformés (objets bleus).]] L'étude des objets situés en dehors de notre galaxie est une branche de l'astronomie concernée par la [[formation et évolution des galaxies|formation et l'évolution des galaxies]] ; leur [[séquence de Hubble|morphologie et classification]] ; l'examen des [[galaxie active|galaxies actives]] ; ainsi que par les groupes et [[amas de galaxies]]. Ces derniers sont importants pour la compréhension des [[structures à grande échelle de l'Univers]]. La plupart des galaxies sont organisées en formes distinctes, ce qui permet d'établir un schéma de classification. Elles sont communément divisées en [[galaxie spirale|galaxies spirales]], [[galaxie elliptique|elliptiques]] et [[galaxie irrégulière|irrégulières]]<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = Keel Bill | date = 01/08/2006 | url=http://www.astr.ua.edu/keel/galaxies/classify.html | titre = Galaxy Classification | éditeur = University of Alabama | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. Comme son nom l'indique, une [[galaxie elliptique]] a la forme d'une ellipse. Ses étoiles se déplacent sur une [[orbite]] choisie au hasard sans aucune direction préférée. Ces galaxies ne contiennent que peu ou pas de [[Milieu interstellaire|gaz interstellaire]], peu de régions de [[naissance des étoiles|formation d'étoiles]], et généralement des étoiles âgées. On trouve généralement des étoiles dans les noyaux d'amas galactiques qui peuvent se former à partir de la [[Galaxie en interaction|fusion]] de plus grandes galaxies. Une [[galaxie spirale]] est organisée comme un disque plat en rotation, avec généralement un [[bulbe galactique|bulbe]] proéminent ou une [[galaxie spirale barrée|barre]] en son centre, ainsi que des bras spiraux qui s'étendent vers l'extérieur. Ces bras sont des régions poussiéreuses de formations d'étoiles où les jeunes étoiles massives produisent une teinte bleue. Les galaxies spirales sont typiquement entourées d'un halo d'étoiles plus vieilles. La [[Voie lactée]] et la [[galaxie d'Andromède]] sont des galaxies spirales. Les [[galaxie irrégulière|galaxies irrégulières]] sont chaotiques en apparence et ne sont ni spirales, ni elliptiques. Environ un quart des galaxies sont irrégulières. La forme si particulière peut être le résultat d'une interaction [[gravitation]]nelle. Une [[galaxie active]] est une structure dont une partie significative de l'énergie qu'elle émet ne provient pas de ses étoiles, de son gaz ou de sa poussière. Ce type de galaxie est alimenté par une région compacte en son noyau, généralement grâce à un [[trou noir supermassif]], pense-t-on, qui émettrait des radiations grâce aux matériaux qu'il avale. Une [[radiogalaxie]] est une galaxie active qui est vraiment très lumineuse dans le [[onde radio|domaine radio]] du [[spectre électromagnétique]] et qui produit de gigantesques [[jet (astrophysique)|lobes de gaz]]. Les galaxies actives émettant des radiations très énergétiques incluent les [[galaxie de Seyfert|galaxies de Seyfert]], les [[quasar]]s et les [[blazar]]s. Les quasars semblent être les objets les plus lumineux de l'[[univers observable|univers connu]]<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://imagine.gsfc.nasa.gov/docs/science/know_l1/active_galaxies.html | titre = Active Galaxies and Quasars | éditeur = NASA | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. Les grandes structures du cosmos sont représentées par des groupes et des [[amas de galaxies]]. Cette structure est organisée de manière hiérarchique, dont les plus grandes connues à ce jour sont les [[superamas]]. Le tout est agencé en filaments et en murs, laissant d'immenses régions vides entre eux<ref name="evolving universe">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Michael | nom1=Zeilik | titre=Astronomy | sous-titre=The Evolving Universe | éditeur=Wiley | lieu=Cambridge (GB) | année=2002 | numéro d'édition=8 | pages totales=552 | isbn=978-0-521-80090-7 | isbn10=0-521-80090-0 | bnf=388078760 | présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=f2Xjzu0qR7IC&printsec=frontcover}}.</ref>. ==== Cosmologie ==== {{Article détaillé|Cosmologie}} [[Fichier:WMAP.jpg|thumb|Le [[fond diffus cosmologique]], cartographié par [[Wilkinson Microwave Anisotropy Probe|WMAP]].]] La [[cosmologie]] (du [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|κόσμος|kósmos}}, « monde, univers », et {{grec ancien|λόγος|lógos}}, « parole, récit, étude ») pourrait être considérée comme l'étude de l'[[Univers]] comme étant un tout. [[Fichier:Observable_Universe_French_Annotations_for_wiki.png|thumb|Représentation du modèle cosmologique actuel. [[univers observable|L'univers observable]] est une sphère de 46,508 milliards d'années-lumière avec 4 % de matière visible distribuée dans le gaz, la poussière, les [[étoile]]s et les [[galaxie]]s qui sont regroupées en structures reconnaissables.]] Les observations de la [[Structures à grande échelle de l'Univers|structure de l'Univers à grande échelle]], une branche appelée [[cosmologie physique]], a donné une profonde connaissance de la formation et de l'évolution du cosmos. La théorie bien acceptée du [[Big Bang]] est fondamentale à la cosmologie moderne qui dit que l'univers a commencé comme un simple point et qu'il s'est ensuite agrandi durant 13,7 milliards d'années jusqu'à son état actuel. Le concept du Big Bang peut être retracé jusqu'à la découverte du [[fond diffus cosmologique]] en [[1965]]. Dans ce processus d'expansion, l'univers a connu plusieurs stades d'évolution. Dans les tout premiers temps, nos théories actuelles montrent une [[inflation cosmique]] extrêmement rapide, ce qui a homogénéisé les conditions de départ. Ensuite, la [[nucléosynthèse primordiale]] a produit les [[élément chimique|éléments]] de base de l'univers nouveau-né. Lorsque les premiers [[atome]]s furent formés, l'espace devint transparent aux radiations, libérant ainsi de l'énergie, perçue aujourd'hui à travers le [[fond diffus cosmologique]]. L'[[expansion de l'Univers|expansion de l'univers]] connut alors un âge Sombre dû au manque de sources d'énergie stellaires<ref name="cosmology 101">{{Lien web |langue=en | auteur = Hinshaw Gary | date = 13/07/2006 | url=http://map.gsfc.nasa.gov/m_uni.html | titre = Cosmology 101: The Study of the Universe | éditeur = NASA WMAP | consulté le = 10/08/2006}}.</ref>. Une structure hiérarchique de la matière commença à se former à partir de variations minuscules de la densité de matière. La matière s'accumula alors dans les régions les plus denses, formant des nuages de [[Milieu interstellaire|gaz interstellaire]] et les toutes [[étoile de population III|premières étoiles]]. Ces étoiles massives déclenchèrent alors le processus du [[réionisation]] et semblent être à l'origine de la création de beaucoup d'éléments lourds du jeune univers. L'[[Gravitation|attraction gravitationnelle]] a regroupé la matière en filaments, laissant ainsi d'immenses régions vides dans les lacunes. Graduellement, des organisations de gaz et de poussière ont émergé pour former les premières [[galaxie]]s primitives. Au fil du temps, celles-ci ont attiré plus de matière, et se sont souvent organisées en [[amas de galaxies]], puis en [[superamas]]<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://www.damtp.cam.ac.uk/user/gr/public/gal_lss.html | titre = Galaxy Clusters and Large-Scale Structure | éditeur = University of Cambridge | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. L'existence de la [[matière noire]] et de l'[[énergie sombre]] est fondamentale à la structure de l'univers. On pense maintenant qu'elles sont les composantes dominantes, formant 96 % de la densité de l'univers. Pour cette raison, beaucoup d'efforts sont déployés dans le but de découvrir la composition et la physique régissant ces éléments<ref>{{Lien web |langue=en | auteur = Preuss Paul | url=http://www.lbl.gov/Science-Articles/Archive/dark-energy.html | titre = Dark Energy Fills the Cosmos | éditeur = U.S. Department of Energy, Berkeley Lab | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. === Disciplines par type d'observation === {{Article détaillé|Astronomie d'observation}} En astronomie, l'[[information]] provient principalement de la détection et de l'analyse de la [[lumière]] visible ou d'une autre [[onde électromagnétique]]<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://imagine.gsfc.nasa.gov/docs/science/know_l1/emspectrum.html | titre = Electromagnetic Spectrum | éditeur = NASA | consulté le = 08/09/2006}}.</ref>. L'[[astronomie d'observation]] peut être divisée selon les régions observées du [[spectre électromagnétique]]. Certaines parties du spectre peuvent être observées depuis la surface de la [[Terre]], alors que d'autres sont seulement observables à de hautes altitudes voire dans l'espace. Des informations spécifiques sur ces sous-branches sont données ci-dessous. ==== Radioastronomie ==== {{Article détaillé|Radioastronomie}} [[Fichier:USA.NM.VeryLargeArray.02.jpg|thumb|Le [[Very Large Array]] est un exemple de [[radiotélescope]].]] La [[radioastronomie]] étudie les radiations d'une [[longueur d'onde]] supérieure au [[millimètre]]<ref name="cox2000">{{Ouvrage |langue=en | auteur1=A. N. Cox| responsabilité1=éd.| titre=Allen's Astrophysical Quantities| éditeur=Springer-Verlag| lieu=New York| année=2000| pages totales=719| isbn=978-0-387-98746-0| isbn10=0-387-98746-0| présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=w8PK2XFLLH8C&printsec=frontcover}}.</ref>. La radioastronomie est différente des autres formes d'observations astronomiques dans la mesure où les [[onde radio|ondes radio]] sont traitées davantage comme des [[onde]]s plutôt que comme des [[photon]]s discrets. Il est plus facile de mesurer l'[[amplitude]] et la [[phase (onde)|phase]] des ondes radio que celles de longueurs d'onde plus courtes<ref name="cox2000"/>. Bien que certaines ondes radio soient produites par certains objets astronomiques sous forme d'[[incandescence|émissions thermiques]], la plupart des émissions radio qui sont observées depuis la Terre sont vues sous forme de [[rayonnement synchrotron]], qui est produit lorsque les [[électron]]s oscillent autour de [[champ magnétique|champs magnétiques]]<ref name="cox2000"/>. En outre, un certain nombre de [[raie spectrale|raies spectrales]] produites par le [[Milieu interstellaire|gaz interstellaire]], notamment la [[raie à 21 centimètres|raie d'hydrogène à {{Unité|21|cm}}]], sont observables dans le domaine radio<ref name="shu1982">{{Ouvrage |langue=en | auteur1=F. H. Shu| titre=The Physical Universe| sous-titre=An Introduction to Astronomy| éditeur=University Science Books| lieu=Mill Valley, California| année=1982| pages totales=584| isbn=978-0-935702-05-7| isbn10=0-935702-05-9| présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=v_6PbAfapSAC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref name="cox2000"/>. Une grande variété d'objets sont observables en ondes radio, ce qui inclut les [[supernova]]e, le [[Milieu interstellaire|gaz interstellaire]], les [[pulsar]]s et les [[galaxie active|noyaux galactiques actifs]]<ref name="shu1982"/>{{,}}<ref name="cox2000"/>. ==== Astronomie infrarouge ==== {{Article détaillé|Astronomie infrarouge}} L'astronomie [[infrarouge]] s'occupe de la détection et de l'analyse du rayonnement infrarouge (longueurs d'onde plus longues de celle de la lumière [[rouge]]). Excepté pour les longueurs d'onde situées près de la [[spectre visible|lumière visible]], le rayonnement infrarouge est fortement absorbé par l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]] ; d'autre-part, celle-ci produit des émissions d'infrarouge significatives. Par conséquent, les [[Observatoire astronomique|observatoires]] infrarouges doivent être situés sur des lieux très [[altitude|élevés]] et [[humidité|secs]], ou dans l'espace. L'astronomie infrarouge est particulièrement utile pour l'observation des régions galactiques entourées de poussière et pour les études des [[Nuage moléculaire|gaz moléculaires]]. Sollicitée dans le cadre de l'observation d'objets froids (moins de quelques centaines de [[kelvin]]s) elle est donc également utile à l'observation des [[Atmosphère planétaire|atmosphères planétaires]]. Parmi les observatoires à infrarouge, on peut citer les [[télescope spatial|télescopes spatiaux]] [[Spitzer (télescope spatial)|Spitzer]] et [[Herschel (télescope spatial)|Herschel]]. ==== Astronomie optique ==== {{article détaillé|Astronomie optique}} [[Fichier:Hubble 01.jpg|thumb|Délivré des contraintes atmosphériques, le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial Hubble]] a fourni des images exceptionnelles, notamment en [[Spectre visible|lumière visible]].]] D'un point de vue historique, l'astronomie optique, également appelée ''astronomie de la [[Spectre visible|lumière visible]]'', est la plus ancienne forme d'astronomie<ref name="moore1997">{{Ouvrage |langue=en | auteur1=P. Moore| titre=Philip's Atlas of the Universe| éditeur=George Philis Limited| lieu=Great Britain| année=1997| isbn=978-0-540-07465-5| isbn10=0-540-07465-9}}.</ref>. À l'origine, les images optiques étaient dessinées à la main. À la fin du {{XIXe siècle}} et durant une bonne partie du {{s-|XX}}, les images furent faites en utilisant un équipement [[photographie|photographique]]. Les images modernes sont produites grâce à des détecteurs digitaux, particulièrement les [[capteur photographique|caméras CCD]]. Bien que la lumière visible s'étende elle-même approximativement de {{unité|4000|[[Ångström|Å]]}} à {{unité|7000|Å}} ({{unité|400 à 700|nm}})<ref name="moore1997"/>, le même équipement peut être utilisé pour observer les [[ultraviolet]]s proches ainsi que le proche-infrarouge. En réalité, l'atmosphère n'est pas tout à fait transparente à la lumière visible. En effet, les images obtenues sur Terre dans ces longueurs d'onde souffrent de distorsions dues aux [[turbulence]]s atmosphériques. C'est ce phénomène qui est responsable du scintillement des étoiles. Le [[pouvoir de résolution]] ainsi que la [[magnitude apparente|magnitude]] limite théoriques d'un télescope terrestre sont donc diminués à cause de ces mêmes perturbations. Pour remédier à ce problème, il est donc nécessaire de quitter l'atmosphère terrestre. Une autre solution, l'[[optique adaptative]], permet également de réduire la perte de qualité de l'image. ==== Astronomie en ultraviolets ==== {{Article détaillé|Astronomie dans l'ultraviolet}} L'astronomie en [[ultraviolet]]s fait référence aux observations aux longueurs d'onde correspondant à l'ultraviolet, c'est-à-dire entre ~ 100 et {{unité|3200|Å}} ({{unité|10 à 320|nm}})<ref name="cox2000"/>. La lumière de ces longueurs est absorbée par l'atmosphère de la Terre, les observations de ces longueurs d'onde se font donc depuis la haute atmosphère ou depuis l'espace. L'astronomie à ultraviolets est plus indiquée pour l'observation du rayonnement thermique et des [[raie spectrale|raies spectrales]] des [[géante bleue|étoiles bleues chaudes]] ([[association OB|étoiles OB]]) qui sont très lumineuses dans ce domaine. Cela comprend les étoiles bleues des autres galaxies, qui ont été les cibles de plusieurs études sur le sujet. D'autres objets sont aussi couramment observés en [[Ultraviolet|UV]], comme les [[nébuleuse planétaire|nébuleuses planétaires]], les [[rémanent de supernova|rémanents de supernovae]] ou les [[galaxie active|noyaux galactiques actifs]]<ref name="cox2000"/>. Cependant, la lumière ultraviolette est facilement absorbée par la [[poussière interstellaire]], les mesures ont donc besoin d'être corrigées de l'extinction<ref name="cox2000"/>. ==== Astronomie en rayons X ==== {{Article détaillé|Astronomie en rayons X}} [[Fichier:Chandra X-ray Observatory.jpg|thumb|Le [[télescope spatial]] à [[rayon X|rayons X]] [[Chandra (télescope spatial)|Chandra]] a profondément transformé notre connaissance de l'univers.]] L'[[astronomie en rayons X]] consiste en l'étude des objets astronomiques à des longueurs d'onde correspondant aux [[rayon X|rayons X]], autrement dit allant d'environ {{unité|0,1 à 100 Å}} ({{unité|0,01 à 10 nm}}). Typiquement, les objets émettent des rayons X comme des [[rayonnement synchrotron|émissions synchrotron]] (produit par des [[électron]]s oscillant autour des lignes d'un [[champ magnétique]]), des émissions thermiques provenant de gaz fins (appelé [[rayonnement continu de freinage]]) qui est au-dessus de {{unité||e=7|[[kelvin]]s}}, ainsi que des émissions thermiques de gaz épais (appelé [[Corps noir|rayonnement du corps noir]]) dont la température est supérieure à {{unité||e=7|K}}<ref name="cox2000"/>. Puisque les rayons X sont absorbés par l'atmosphère de la terre, toute observation en rayons X doit être effectuée par des ballons de haute altitude, par des [[fusée (astronautique)|fusées]], ou par un engin spatial. Parmi les sources de rayons X notables, nous pouvons citer les [[binaire X|binaires X]], les [[pulsar]]s, les [[rémanent de supernova|rémanents de supernovae]], les [[galaxie elliptique|galaxies elliptiques]] ou [[galaxie active|actives]], et les [[amas de galaxies]]<ref name="cox2000"/>. ==== Astronomie des rayons gamma ==== {{Article détaillé|Astronomie gamma}} L'[[astronomie gamma|astronomie des rayons gamma]] concerne les plus petites longueurs d'onde du [[spectre électromagnétique]]. Les [[rayon gamma|rayons gamma]] peuvent être directement observées par des [[satellite artificiel|satellites]] tels que le [[Compton Gamma-Ray Observatory]]. Les [[rémanent de supernova|rémanents de supernovae]], les [[pulsar]]s, et le [[Centre galactique]] sont des exemples de sources de rayonnement gamma dans la Voie Lactée, tandis que les ''blazars'' (une sous-catégorie de [[galaxies actives]]) constituent la principale classe de sources de rayonnement extra-galactiques. Finalement, les [[sursauts gamma]] forment également une importante population de sources transitoires qu'il est possible d'observer dans ce régime d'énergie lumineuse. ==== Astronomie gravitationnelle ==== {{Article détaillé|Astronomie gravitationnelle}} L’[[astronomie gravitationnelle]], ou ''astronomie des ondes gravitationnelles'', est la [[Discipline scientifique|branche]] de l'astronomie qui observe les [[Objet céleste|objets célestes]] grâce aux [[onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]], soit de faibles perturbations de l'espace-temps se propageant dans l'espace et pouvant être détectées à l'aide d'interféromètre de grande envergure. Un total de 6 sources d'ondes gravitationnelles ont à ce jour été détectées<ref>{{en}} [https://www.gw-openscience.org/events/ Data Releases for Observed Transients], Gravitational Wave Open Science Center, [[Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory|LIGO]].</ref>, toutes issues de la fusion d'objets célestes compactes : la fusion de deux trous noirs ([[GW150914]]) et la [[Fusion d'étoiles à neutrons du 17 août 2017|fusion de deux étoiles à neutrons]]. ==== Astronomie des neutrinos ==== {{Article détaillé|Astronomie neutrino}} L’astronomie des neutrinos est une branche de l'astronomie cherchant à étudier les objets célestes capables de produire des [[neutrinos]] de très hautes énergies (de l'ordre de quelques centaines de [[Électronvolt|TeV]] à plusieurs PeV). == Sciences interdisciplinaires == L'astronomie et l'astrophysique ont développé d'importants liens avec d'autres champs d'études scientifiques, à savoir : * l'[[Exobiologie|astrobiologie]] étudie l'apparition et l'évolution des [[biologie|systèmes biologiques]] présents dans l'[[univers]] ; * l'[[archéoastronomie]] étudie les astronomies anciennes et traditionnelles dans leurs contextes [[culture]]ls, en utilisant des preuves [[archéologie|archéologiques]] et [[anthropologie|anthropologiques]] ; * l'[[astrochimie]] étudie les substances [[chimie|chimiques]] trouvées dans l'espace, généralement dans les [[nuage moléculaire|nuages moléculaires]], ainsi que leur formation, leurs interactions, et leur destruction. Cette discipline fait le lien entre astronomie et chimie ; * la [[cosmochimie]] étudie les substances chimiques trouvées dans le [[Système solaire]], y compris l'origine des éléments ainsi que les variations dans les rapports [[isotope|isotopiques]]. == Astronomie amateur == {{Article détaillé|Astronomie amateur}} [[Fichier:Dobson class.jpg|thumb|Un [[télescope de Dobson]] d'amateur.]] Les astronomes amateurs observent une variété d'objets célestes, au moyen d'un équipement qu'ils [[construction du télescope d'amateur|construisent parfois eux-mêmes]]. Les cibles les plus communes pour un astronome amateur sont la [[Lune]], les [[planète]]s, les [[étoile]]s, les [[comète]]s, les [[étoile filante|essaims météoritiques]], ainsi que les objets du [[Objet du ciel profond|ciel profond]] que sont les [[amas stellaire]]s, les [[galaxie]]s et les [[nébuleuse]]s. Une branche de l'astronomie amateur est l'[[astrophotographie]], consistant à photographier le [[ciel nocturne]]. Une partie des amateurs aime se spécialiser dans l'observation d'un type d'objet particulier<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://www.amsmeteors.org/ | titre = The Americal Meteor Society | consulté le = 2006-08-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | auteur=Jerry Lodriguss | url=http://www.astropix.com/ | titre = Catching the Light: Astrophotography | consulté le = 2006-08-24}}.</ref>. La plupart des amateurs observent le ciel aux longueurs d’onde visibles, mais une minorité travaille avec des rayonnements hors du spectre visible. Cela comprend l'utilisation de filtres infrarouges sur des télescopes conventionnels, ou l'utilisation de radiotélescopes. Le pionnier de la radioastronomie amateur était [[Karl Jansky]] qui a commencé à observer le ciel en ondes radio dans les [[années 1930]]. Un certain nombre d'amateurs utilisent soit des télescopes fabriqués de leurs mains, soit des télescopes qui ont été construits à l'origine pour la recherche astronomique mais qui leur sont maintenant ouverts (par exemple le {{lang|en|One-Mile Telescope}})<ref>{{Lien web |langue=en | auteur=F. Ghigo | date = 2006-02-07 | url=http://www.nrao.edu/whatisra/hist_jansky.shtml | titre = Karl Jansky and the Discovery of Cosmic Radio Waves | éditeur = National Radio Astronomy Observatory | consulté le = 2006-08-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://www.users.globalnet.co.uk/~arcus/cara/|site=users.globalnet.co.uk| titre = Cambridge Amateur Radio Astronomers | consulté le = 2006-08-24}}.</ref>. Une certaine frange de l'astronomie amateur continue de faire progresser l'astronomie. En fait, il s'agit de l'une des seules sciences où les amateurs peuvent contribuer de manière significative<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Un astronome amateur découvre une petite lune autour de Jupiter |url=https://sciencepost.fr/astronome-amateur-decouverte-nouvelle-lune-jupiter/ |site=Sciencepost |date=2021-07-22 |consulté le=2021-08-11}}</ref>. Ceux-ci peuvent effectuer les calculs d'occultation qui servent à préciser les orbites des planètes mineures. Ils peuvent aussi découvrir des comètes<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean-Baptiste Feldmann|titre=Les amateurs peuvent encore découvrir des comètes ! |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-amateurs-peuvent-encore-decouvrir-cometes-26037/ |site=futura-sciences.com|consulté le=2021-08-11}}</ref>, effectuer des observations régulières d'étoiles doubles ou multiples. Les avancées en technologie numérique ont permis aux amateurs de faire des progrès impressionnants dans le domaine de l'astrophotographie<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://www.lunar-occultations.com/iota/iotandx.htm | titre = The International Occultation Timing Association | consulté le = 2006-08-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://cfa-www.harvard.edu/ep/comet/comet6.html | titre = Edgar Wilson Award | éditeur = [[Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics]] | consulté le = 2006-08-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en | url=http://www.aavso.org/ | titre = American Association of Variable Star Observers | éditeur = [[Association américaine des observateurs d'étoiles variables|AAVSO]] | consulté le = 2006-08-24}}.</ref>. {{clr}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:Astronomy | wiktionary=astronomie | wiktionary thésaurus=astronomie/français | wikibooks=Catégorie:Astronomie | wikisource=La Valeur de la Science - Chapitre VI : L’astronomie | wikinews=Catégorie:Astronomie | wikiversity=Faculté:Astronomie }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|id=Xénophon|langue=fr|auteur1=[[Xénophon]]|traducteur=Pierre Chambry|titre=Les Helléniques. L'Apologie de Socrate. Les Mémorables|sous-titre=Xénophon, Œuvres complètes|tome=III|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1967}} * {{Ouvrage|prénom1=Pascal|nom1=Mueller-Jourdan|titre=Une initiation à la philosophie de l'antiquité tardive: les leçons du Pseudo-Elias|éditeur=[[Éditions du Cerf]]|année=2007|pages=143|plume=oui|isbn=978-2-204-08571-7}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Couderc|lien auteur1=Paul Couderc|titre=Histoire de l'astronomie|volume={CLXV}|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=[[Que sais-je ?]]|lieu=Paris|année=1966|année première édition=1945|réimpression=6{{e}} éd. 1974|pages totales=128|plume=oui}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Brahic|lien auteur1=André Brahic|titre=Enfants du soleil|sous-titre=histoire de nos origines|éditeur=[[Odile Jacob]]|lieu=Paris|année=1999|pages totales=366|isbn=978-2-7381-0590-5|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=WBCif71Z9C0C}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[François Forget]] |nom2=François Costard |nom3=Philippe Lognonné|titre=La planète Mars|sous-titre=histoire d'un autre monde|éditeur=[[Éditions Belin]]|collection=Bibliothèque scientifique|lieu=Paris|année=2003|pages totales=144|isbn=978-2-7011-2657-9}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Luminet|lien auteur1=Jean-Pierre Luminet|titre=Le destin de l'univers|sous-titre=trous noirs et énergie sombre|éditeur=[[Fayard (maison d'édition)|Fayard]]|collection=Le temps des sciences|lieu=Paris|année=2006|pages totales=588|isbn=978-2-213-63081-6}} === Articles connexes === ==== Articles généraux sur l'astronomie ==== * [[Astrophysique]] * [[Cosmologie]] * [[:catégorie:astronome|Astronomes célèbres]] * [[Liste de femmes astronomes]], [[Place des femmes en astronomie]] * [[Union astronomique internationale]] * [[:Catégorie:Liste en rapport avec l'astronomie|Liste de listes en rapport avec l'astronomie]] ==== Chronologies en astronomie ==== * [[Histoire de l'astronomie]] * [[Chronologie de l'astronomie du Système solaire|Astronomie du Système solaire]] * [[Histoire du vol spatial|Conquête de l'espace]] * [[Chronologie des satellites artificiels et sondes spatiales|Satellites artificiels et sondes spatiales]] * [[Chronologie des découvertes des satellites naturels du Système solaire|Satellites naturels]] * [[Chronologie des télescopes, observatoires et la technologie d'observation|Télescopes, observatoires et la technologie d'observation]] ==== Instruments et techniques astronomiques ==== * [[Astrophotographie]] * [[Logiciel d'astronomie|Logiciels d'astronomie]] * [[Lunette astronomique]] * [[Observatoire astronomique|Observatoire]] * [[Radioastronomie]] * [[Radiotélescope]] * [[Télescope]] ==== Autres ==== * [[Agence spatiale européenne]] * [[Astronomie mégalithique]] * ''[[Astronomy and Astrophysics]]'', la revue des chercheurs européens. * [[National Aeronautics and Space Administration]] (NASA) * [[Observatoire européen austral]] (ESO) * [[Planétarium]] * ''[[The Astrophysical Journal]]'', la revue américaine === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Relativité}} {{Portail|astronomie}} [[Catégorie:Astronomie|*]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Acteur%20pornographique
Acteur pornographique
[[Fichier:Digital Playground Girls 2012.jpg|thumb|[[Riley Steele]], [[Stoya]], [[BiBi Jones]], [[Kayden Kross]] et [[Jesse Jane]], des actrices du studio [[Digital Playground]], à l'[[AVN Adult Entertainment Expo]] de 2012.]] Les '''acteurs et actrices pornographiques''', parfois appelés « '''acteur ou actrice X''' » ou encore « '''hardeur''' » ou « '''hardeuse''' », sont les personnes se livrant à des [[Rapport sexuel|actes sexuels]] non simulés dans le cadre d'un [[film pornographique]]. Les législations de certains pays les considèrent comme des [[Travailleur du sexe|travailleurs du sexe]], car faisant commerce de leur corps. Certains acteurs X se sont spécialisés dans des créneaux définis : [[homosexualité]], [[bondage]], [[sodomie]], [[double pénétration]], [[Pornographie interraciale|interracial]], [[MILF]], etc. [[Fichier:Johann Schwarzer movies about 1906.jpg|thumb|Photographies d'un film érotique autrichien, vers 1906, par le photographe Johann Schwarzer.]] == Histoire du film pornographique == Les films pornographiques sont apparus dès l'époque du [[cinéma muet]]. Jusqu'en 1969, ces films, destinés à une diffusion clandestine -notamment dans des [[maisons closes]] - sont réalisés et interprétés par des anonymes. La sortie de la clandestinité du cinéma pornographique, progressivement autorisé dans l'ensemble des pays occidentaux, va permettre l'émergence d'une forme de {{citation|star system}}, la promotion de ces films reposant souvent sur la popularité de leurs vedettes. === Années 1970 === La première [[femme]] à avoir été considérée comme une [[Star (personnalité)|star]] du X est [[Linda Lovelace]] à la suite de sa participation au film ''[[Gorge profonde (film)|Gorge profonde]]'' (''Deep throat'', [[1972]]). Le succès de ce film, qui engrangea des recettes record, engendra bien d'autres films et de nouvelles « stars » comme [[Marilyn Chambers]] (dans ''[[Derrière la porte verte]]''), [[Gloria Leonard]] (dans ''The Opening of Misty Beethoven''), [[Georgina Spelvin]] (dans ''[[The Devil in Miss Jones]]''), [[Tina Russell]], [[Leslie Bovee]], [[Sharon Mitchell]], [[Colleen Brennan]], [[Careena Collins]], [[Sharon Kane]], [[Constance Money]], [[Linda Wong]], [[Bambi Woods]] (dans ''[[Debbie Does Dallas]]''). En France, le documentaire ''[[Exhibition (film)|Exhibition]]'' (Jean-François Davy, 1975) apporte un éclairage original sur la pornographie et révèle l'actrice [[Claudine Beccarie]] ; ''Exhibition'' est le premier film pornographique français. Les principales stars de cette période ont été [[Sylvia Bourdon]], [[Brigitte Lahaie]], [[Karine Gambier]] et Barbara Moose. Chez les hommes, ce sont [[Richard Allan (acteur pornographique)|Richard Allan]], [[Jean-Pierre Armand (acteur pornographique)|Jean-Pierre Armand]], [[Alban Ceray]], [[Gabriel Pontello]], Charlie Schreiner ou Jean-Louis Vattier qui figurent dans la plupart des films de cette époque. Leur carrière s'arrêtera au début des années 1980. === Années 1980 === Cette période est qualifiée d'« âge d'or de la [[pornographie]] », au début des [[années 1980]]. Les principaux protagonistes de cette époque sont [[Kay Parker]], [[Seka]], [[Ginger Lynn]], [[Annette Haven]], [[Veronica Hart]], [[Desiree Cousteau]], [[Vanessa del Rio]], [[Shannon Wilsey|Savannah]], [[Traci Lords]], [[Nina Hartley]] ou encore [[Hyapatia Lee]]. On note que les acteurs masculins sont moins connus que leurs collègues féminins mais certains d'entre eux font exceptions comme [[Jamie Gillis]] et [[John Leslie (acteur)|John Leslie]]. En France, les stars étaient [[Marilyn Jess]], [[Olinka Hardiman]], Colette Choisez, Dominique Saint Claire, Élisabeth Buré (active de 1975 à 1983) et Mina Houghe (active en 85 et 86) === Années 1990 === Le développement des technologies de support comme les cassettes vidéo [[Video Home System|VHS]] puis le [[DVD]], permit l'accès au grand public des [[film pornographique|films pornographiques]] dans le cadre de la [[vie privée]], en quittant le milieu restreint des cinémas X. La qualité des [[production]]s déclina généralement pour répondre à une demande continuellement croissante. Il existe plusieurs centaines de [[liste des studios produisant des films pornographiques|studios]] qui produisent des dizaines de milliers de films chaque année, et plusieurs milliers de personnes travaillent comme acteur ou actrice pornographiques. La capacité de production commençant à saturer le marché du film pornographique, les pratiques évoluèrent vers des pratiques jusqu'ici plus confidentielles, comme la sodomie, le [[Bondage et discipline, domination et soumission et sado-masochisme|BDSM]], les pénétrations multiples, etc. Certaines de ces pratiques furent incorporées aux films pornographiques plus conventionnels, créant une nouvelle norme de pratiques sexuelles. D'autres studios se sont tournés vers un système à [[longue traîne]], se spécialisant dans la réalisation de fantasmes plus spécifiques et ne touchant qu'un nombre limité d'amateurs, mais en diversifiant leur offre afin d'occuper ces niches commerciales. Certains studios japonais se sont ainsi spécialisés dans ce type de marché, proposant aux consommateurs de signaler les fantasmes qui les intéressent, le studio réalisant les films ensuite. Les acteurs et actrices les plus recherchés devinrent donc ceux qui incorporaient ces pratiques à leur répertoire de jeu d'acteur. === Années 2000 === L'internet et le web vont changer la donne, les films X sont téléchargés illégalement et parallèlement le paiement se met en place sur des sites web pour voir des films. Tout cela donne accès à un plus large public international. Les actrices X sont rapidement propulsées « starlette » par le web. Les [[Pornographie amateur|amateurs]] deviennent aussi des stars avec leur webcam. Mais les Américaines dominent toujours le marché comme [[Jenna Haze]], [[Tory Lane]], [[Brooke Haven]], [[Sasha Grey]] et bien d'autres. Parmi les acteurs et actrices françaises s'étant fait connaître depuis les années 2000, on compte [[Titof]], [[Céline Tran|Katsuni]], [[HPG (acteur pornographique)|HPG]], [[Melissa Lauren]], [[Ovidie]], [[William Le Bris]], ou plus récemment [[Anissa Kate]]. <gallery mode="packed"> Lou Charmelle Manuel Ferrara.jpg|[[Lou Charmelle]] et [[Manuel Ferrara]] sur le tournage d'une vidéo de [[John B. Root]] (2010). Montre-moi du rose tournage 2.jpg|Les acteurs [[Phil Hollyday]] et [[Angell Summers]] tournant une scène du film ''Montre-moi du rose !'', de [[John B. Root]] (2009). AVN Awards 2011 DSC 0123 cropped.jpg|[[Rocco Siffredi]] et [[Rosa Caracciolo]] en 2011. Lisa Ann 2009.jpg|[[Lisa Ann]]. AN Katsuni 1.jpg|[[Céline Tran|Katsuni]]. Belladonna Erotica Los Angeles 2009 (4).jpg|[[Belladonna (actrice pornographique)|Belladonna]]. Asa Akira - 2013 AVN Expo Photos Las Vegas (8416899938).jpg|[[Asa Akira]]. Titof cropped.jpg|[[Titof]]. </gallery> == Santé == En raison de la nature de leur métier et des rapports sexuels rarement protégés, les acteurs et actrices porno sont particulièrement vulnérables au [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] et autres [[maladie sexuellement transmissible|maladies sexuellement transmissibles]] ; le port du [[préservatif]] est généralement obligatoire si les films sont destinés à la télévision (France, États-Unis…). Dans les [[années 1980]] aux États-Unis, le SIDA tue plusieurs acteurs et actrices érotiques, notamment [[John C. Holmes|John Holmes]] et [[Lisa De Leeuw]]. C'est alors qu'est créée l'''{{Lien|trad=Adult Industry Medical Health Care Foundation|fr=Adult Industry Medical Health Care Foundation|texte=Adult Industry Medical Health Care Foundation}}''. Cette fondation met en place des tests de [[Sérologie|séropositivité]] mensuels et a demandé que chaque rapport soit répertorié. Ainsi, aujourd'hui aux États-Unis, un éventuel séropositif peut-il être identifié, contacté et à nouveau expertisé sous trois à six mois. Les taux de transmission du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] s'avérèrent relativement bas et, entre [[2000]] et [[2004]], aucun cas de transmission ne fut relevé. En [[2004]], l'acteur [[Darren James]] a été contrôlé positif au VIH. Une de ses anciennes partenaires de scène, [[Lara Roxx]], fut à son tour testée positive. James aurait eu des rapports avec douze autres actrices. En France, les MST seraient moins présentes, l'utilisation de préservatifs s'étant très vite imposée dans les plus grandes productions. L'actrice Ovidie présente d'ailleurs la différence française sur ce point dans son livre ''Porno Manifesto''<ref name="aa">cf. Matthieu Dubost, '' La tentation pornographique – réflexions sur la visibilité de l'intime, 2005''</ref>. == Starisation == {{voir aussi|Liste des acteurs et actrices pornographiques apparus dans des films non pornographiques}} Un certain nombre d'actrices (et un nombre plus limité d'acteurs) ont acquis une véritable célébrité qui dépasse parfois leur domaine. Les films ou les images de ces actrices sont recherchés par les amateurs qui constituent notamment des sites de fans. Ces actrices ont d'ailleurs souvent leur propre site web (en grande partie payants) et participent à des manifestations publiques (salons de l'érotisme…) où elles peuvent rencontrer leurs admirateurs. Certaines actrices parviennent ainsi à mener des carrières qui s'étalent sur plus d'une dizaine d'années. La notoriété de ces acteurs et actrices déborde parfois du milieu pornographique, en participant à des émissions télévisées ou radiodiffusées grand public ou en entamant une carrière dans d'autres domaines du show business. Ainsi l'acteur Rocco Siffredi a tourné dans des films plus classiques comme le ''[[Romance (film, 1999)|Romance]]'' de [[Catherine Breillat]], et certaines actrices se sont tournées vers la chanson, comme [[Catherine Ringer]] ou [[Clara Morgane]]. Selon Matthieu Dubost « on ne saurait confondre ces prestations. Lorsque Rocco Siffredi joue pour Catherine Breillat, il le fait avec un souci de composition qui, quoi qu'on en pense, échappe à la caricature pornographique qui définit l'acteur du X »<ref name="aa"/>. [[Ken Shimizu]] détient un record du monde, avec plus de 7500 films tournés, où plus de 8000 actrices ont participé à une scène de pénétration<ref>[http://www.asiaone.com/showbiz/japans-pornaldo-slept-over-8000-women-7500-movies showbiz]</ref>{{,}}<ref>[https://www.gq.com/story/shimiken-japanese-porn-star-interview interview]</ref>. == Revenus == === Différences entre hommes et femmes === Le niveau de salaire [[Inégalités de revenus salariaux entre hommes et femmes|varie]] fortement entre les actrices et les acteurs pornographiques. D'après une enquête de [[CNBC]], {{citation|la balance des salaires penche certainement en faveur des femmes}}, ce qui s'explique notamment par le fait que le salaire d'un acteur ne varie pas en fonction de la configuration de l'acte sexuel, contrairement à celui d'une actrice ; ainsi, le revenu moyen aux États-Unis d'une actrice pour une scène classique se situe entre 800 et {{Unité|1000}} dollars, suivant le budget du studio ; pour un acteur dans la même situation, il se situe entre 500 et 600 dollars par scène ou par jour<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chris Morris |titre=Porn's dirtiest secret: What everyone gets paid |url=https://www.cnbc.com/2016/01/20/porns-dirtiest-secret-what-everyone-gets-paid.html |date=20 janvier 2016 |site=[[CNBC]].com |consulté le=30 juillet 2017}}.</ref>. D'après Grégory Dorcel, directeur général de [[Marc Dorcel]], {{citation|les hommes sont payés la moitié des actrices, en général. C'est paradoxal, car un film X ne pourrait pas exister sans 'performeur', sans acteur… Mais les films sont achetés pour la beauté des actrices, pas des acteurs. Les premiers rôles sont féminins}}<ref>{{Lien web |auteur=Allyson Jouin-Claude |titre=Salaires, statistiques... ce que vous ignorez sur l'industrie du porno (10 PHOTOS) |url=http://www.programme-tv.net/news/tv/60971-salaires-statistiques-ce-que-vous-ignorez-sur-l-industrie-du-porno-10-photos/ |date=23 janvier 2015 |site=programme-tv.net |consulté le=30 juillet 2017}}.</ref>. D'après l'actrice [[Céline Tran|Katsuni]], {{citation|le cachet d'un acteur porno est 25-30 % moins élevé (parfois même deux fois moins élevé) que celui de sa collègue même si celle-ci débute dans le métier alors que celui-ci pourra avoir dix ans de carrière derrière lui. [...] Même si les mentalités évoluent et le marché du X avec, un film porno est un produit de divertissement encore essentiellement consommé par les hommes et même le public composé de femmes est aussi très sensible au [[casting]] féminin d'un film X. La femme est donc l'argument qui fait vendre. Elle est la source du [[Fantasme (sexualité)|fantasme]], sa représentation, l'image que l'on veut voir mais aussi la personnalité que l'on souhaite éventuellement connaître}}<ref>{{Lien web |auteur=[[Katsuni]] |titre=Le porno, ce milieu où les femmes gagnent plus que les hommes |url=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/356055-le-porno-ce-milieu-ou-les-femmes-gagnent-plus-que-les-hommes.html |date=6 mars 2012 |site=leplus.nouvelobs.com |consulté le=30 juillet 2017}}.</ref>. == Récompenses == {{Catégorie détaillée|Récompense pornographique}} * [[Hot d'or]] (France) * [[Adult Video News]] ([[AVN Award]]s) (États-Unis) * [[X-Rated Critics Organization]] ([[XRCO Awards]], États-Unis) * [[Venus Awards]] (Allemagne) * BGAFD (The British Girls Adult Film Database, Royaume-Uni) * AFAA Award ([[Adult Film Association of America]], 1976-1985, États-Unis) * [[F.A.M.E. Awards]] (Fans of Adult Media and Entertainment, depuis 2006, États-Unis) * [[Festival International de l'Érotisme de Bruxelles]] (Belgique) * [[Festival international de cinéma érotique de Barcelone]] (Espagne) * [[UK Adult Film and Television Awards]] (Royaume-Uni) * [[Urban X Awards]] (États-Unis) * [[AV Open]] (Japon) * [[Pink Grand Prix]] (Japon) * [[Adult Broadcasting Awards]] (Japon) * [[Pinky Ribbon Awards]] (Japon) * [[Eroticline Awards]] ou Erotixxx Award (Allemagne) * [[GayVN Awards]] (États-Unis) * FlavaMen Blatino Awards (spécialisé dans les films gays) * [[Free Speech Coalition]] (États-Unis) * [[Australian Adult Industry Awards]] (Australie) * [[XBIZ Award]], organisé par le magazine [[XBIZ]] magazine (États-Unis) * [[NightMoves Awards]], magazine (États-Unis) * [[CAVR Award]] Cyberspace Adult Video Reviews Awards (États-Unis) * [[Erotic Awards]] (Royaume-Uni) * [[Cybersocket Web Awards]] (États-Unis) * Television X [[Shafta Awards]] (Royaume-Uni) * Miss Freeones (site internet) * [[Feminist Porn Award]] (FPA, Canada, depuis 2006)<ref>feminist porn awards[http://www.goodforher.com/feminist_porn_awards].</ref> == Bibliographie == * {{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Zimmer]]|directeur1=oui|titre=Le Cinéma X|éditeur=[[La Musardine]]|isbn=978-2842715083|année=2012}} {{plume}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Zimmer]]|titre=Histoires du cinéma X : Par celles et ceux qui l'ont conçu, produit, interprété ou commenté|éditeur=[[Nouveau Monde (éditions)|Nouveau Monde]]|isbn=978-2847366136|année=2011}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Christophe Bier]]|titre=Dictionnaire des films français pornographiques & érotiques - 16 et 35 mm|éditeur=[[Serious publishing)|Serious publishing]]|pages totales=1196|isbn=978-2363200013|année=2011}} === Autobiographies === * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Moi, la scandaleuse|auteur1=[[Brigitte Lahaie]]|lieu=Paris|éditeur=Filipacchi|année=1987|pages totales=210|isbn=978-2-850-18538-0|oclc=22889482}} *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Hyapatia Lee]]|titre=The Secret Life of Hyapatia Lee|éditeur=1st Books Library|date=2000}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Raffaëla Anderson]]|titre=Hard|éditeur=Librairie générale française|année=2003|isbn=9782253154495|oclc=470584597}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[HPG (acteur pornographique)|HPG]]|prénom2=Stéphane|nom2=Bou|prénom3=Karine|nom3=Durance|titre=Autobiographie d'un hardeur|éditeur=Hachette littératures|année=2002|isbn=2012356087|isbn2=9782012356085}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Clara Morgane]]|titre=Sex star|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=ADCAN éd|année=2003|pages totales=169|isbn=9782848140094|oclc=469505483}} *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Traci Lords]]|titre=Traci Lords : Underneath It All|date=2003}} *{{Ouvrage|langue=allemand|auteur1=[[Gina Wild]]|titre=Ich, Gina Wild. Enthüllung|date=2003}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Ovidie]]|titre=Porno Manifesto|lieu=Paris|éditeur=La Musardine|date=2004|isbn=978-2842712372}} *{{Ouvrage|langue=de|auteur1=[[Kelly Trump]]|titre=Porno - Ein Star packt aus|date=2005}} *{{Ouvrage|langue=es|auteur1=[[Celia Blanco]]|titre=Secretos de una pornostar|date=2005}} *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Jenna Jameson]]|titre=How to Make Love Like a Porn Star: A Cautionary Tale|date=2005}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Nina Roberts]]|titre=J'assume|lieu=Paris|éditeur=Scali|année=2005|pages totales=199|isbn=2350120201|isbn2=9782350120201|lire en ligne=http://www.worldcat.org/title/jassume/oclc/470236935&referer=brief_results|consulté le=2017-01-15}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Zara Whites]]|nom2=Ludovic Menguy|titre=Je suis Zara Whites, mais je me soigne|lieu=Paris|éditeur=J.-C. Gawsewitch|année=2006|pages totales=219|isbn=9782350130545|oclc=470057904}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Coralie Trinh Thi]]|titre=La voie humide : Une œuvre au rouge|éditeur=Au diable vauvert|année=2007|mois=10|isbn=9782846261234|oclc=182563538}} *{{Ouvrage|langue=it|auteur1=[[Ilona Staller]]|titre=Per amore e per forza|date=2007}} *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Heather Hunter]] et [[Michelle Valentine]]|titre=The Rise of a Porn Star|éditeur=St Martin's Press|date=2007}} *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Asa Akira]]|titre=Insatiable: Porn a Love Story|éditeur=Grove Press|date=2014}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Céline Tran]]|titre=Ne dis pas que tu aimes ça|lieu=Paris|éditeur=Fayard|date=2018|isbn=978-2213705033}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Pierre Armand (acteur pornographique)|Jean-Pierre Armand]]|titre=Cocktail explosif|lieu=Paris|éditeur=Chema|date=2002|pages totales=215|isbn=2914975007}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Nomi (actrice pornographique)|Nomi]]|titre=Totalement (dé)voilée|lieu=Paris|éditeur=Pygmalion|date=2017|pages totales=288|isbn=2756421715}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Richard Allan (acteur pornographique)|Richard Allan]]|titre=8000 femmes - mémoires d'un Casanova du cinéma |lieu=Paris|éditeur=Jacob-Duvernet|date=2010|pages totales=385|isbn=978-2-84724-263-8}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Alban Ceray (acteur pornographique)|Alban Ceray]]|titre=Du lit au divan |lieu=Paris|éditeur=La table ronde|date=1992|pages totales=192|isbn=978-2710305194}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Sylvia Bourdon (actrice pornographique)|Sylvia Bourdon]]|titre=L'amour est une fête |lieu=Paris|éditeur=Belfond|date=1976|pages totales=214|isbn=2846280312}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Rocco Siffredi (acteur pornographique)|Rocco Siffredi]]|titre=Rocco raconte Rocco |lieu=Paris|éditeur=Pascal Petiot Editions|date=2006|pages totales=207|isbn=2848140291}} *{{Ouvrage|auteur1=[[Adeline Lange (actrice pornographique)|Adeline Lange]]|titre=Extrêmes confidences d'une Star du X : L'Ange se dévoile... |lieu=Paris|éditeur=Adeline Lange Publishing|date=2013|pages totales=296|isbn=978-2370230003}} === Biographie === * {{en}} Dian Hanson et [[Vanessa del Rio]], ''Vanessa del Rio : Fifty Years of Slightly Slutty Behavior'', Taschen, 2007 {{ISBN|978-3-8228-4651-3}}. * [[Rocco Siffredi]], Rivituso Alessio et Catherine Siné, ''Rocco raconte Rocco'', 2006, ADCAN. * Matthieu Dubost, ''La tentation pornographique : Réflexions sur la visibilité de l'intime'', 2006, Ellipses. * [[François Jouffa]], Tony Crawley, ''L'Âge d'or du cinéma érotique et pornographique'', 2003, Ramsay. * ''Le Cinéma X'' (Sous la direction de Jacques Zimmer), 2002, [[La Musardine]]. * [[Dolly Golden]], ''Le Meilleur des perles du X'', 2001, Michel Lafon. * [[Christophe Bier]], Jacquet Christian de Gosselies ''Censure-moi. Histoire du classement X en France'', 2000, L'Esprit frappeur. * [[Gérard Lenne]], ''Erotisme et cinéma'', 1998, [[La Musardine]]. * {{en}} Legs McNeill, Jennifer Osborne, Peter Pavia, ''The Other Hollywood : The Uncensored Oral History of the Porn Film Industry'', Regan Books, Harper Collins, 2004 {{ISBN|978-0-0600-9660-1}}. * {{en}} [[Annie Sprinkle]], ''Post-Porn Modernist : My 25 Years as a Multimedia Whore'', [[Cleis Press]], 1998 {{ISBN|978-1-5734-4039-4}} * Anthony Sitruk, ''Pornstar'', 2013, La Musardine. *{{Ouvrage|auteur1=Collectif|titre=L'enfer vu du ciel - Julia Channel|lieu=Paris|éditeur=Blanche|date=2008|pages totales=221|isbn=2846281912}} == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Annexes == {{autres projets |commons=Category:Porn stars }} === Articles connexes === * [[Film pornographique]] * [[Liste des acteurs et actrices pornographiques apparus dans des films non pornographiques]] * [[Vivid (studio)]] * [[Travailleur du sexe]] * [[Droits des travailleurs du sexe]] {{Palette|Pornographie}} {{Portail|Cinéma|télévision|Pornographie|travail et métiers|société|sexualité}} [[Catégorie:Actrice pornographique| ]] [[Catégorie:Acteur pornographique| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Abr%C3%A9viation
Abréviation
{{redirect|Abr.|homonymie=ABR}} {{Confusion|Sigle|Acronyme}} {{Confusion|texte=Pour les abréviations du solfège, voir [[Abréviation (solfège)]], pour les abréviations du Moyen Âge, voir [[Abréviation médiévale]]}} {{à sourcer|date=septembre 2009}} [[File:Schriftprobe Latein 15 Jh.jpg| vignette| upright=1.5| alt=Texte manuscrit latin du {{s-|XV}}, avec des abréviations scribales.| Texte manuscrit [[latin]] du {{s-|XV}}, avec des abréviations scribales.]] Une '''abréviation''' (du [[latin]] ''brevis'', en français : « court », abrégé en « abr. » ou « abrév. ») est le raccourcissement d'un [[mot]] ou d'un groupe de mots, représentés alors par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. L'abréviation consiste donc toujours en une suppression, plus ou moins importante. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c.-à-d. ». Il existe plusieurs méthodes pour abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la [[sigle|siglaison]] et l'[[acronymie]]. Le [[point (signe)|point]] autre que celui de fin de phrase est souvent l'indice d'une abréviation. Il s'utilise quand la dernière lettre du mot abrégé est elle aussi supprimée : « Monsieur » s'abrège en « {{M.}} » et « Maître » en « {{Me}} » (« e » étant bien la dernière lettre du mot). Si l'abréviation finit la phrase, le point abréviatif et le point final se confondent. == Histoire == === Abréviations romaines === {{À compléter}} La phrase ''{{langue|lat|Senatus populusque romanus}}'' signifie « Le sénat et le peuple romain ». Cette expression est abrégée sous la forme du sigle S.P.Q.R. C'était le symbole de la République romaine. Sur les emblèmes romains les quatre lettres représentaient le pouvoir politique romain. Ces lettres symbolisaient l'union du Sénat et du peuple romain. On trouvait cette devise sous forme de sigle sur les monuments publics, comme les frontons des temples ou des arcs de triomphe. Elle était probablement également employée sur les bannières militaires. D'une manière générale, toute réalisation impériale était susceptible d'être revêtue de cette devise. === Abréviations médiévales === {{Détails|Abréviation médiévale}} == Abréviations modernes == Parmi les nombreux symboles issus de [[ligature (typographie)|ligatures]] ou de signes [[diacritiques de l'alphabet latin|diacrités]] que l'on utilisait dans les manuscrits, certains se sont maintenus dans les écritures modernes. Les plus importants, étant maintenant intégrés dans quasiment toutes les [[langue]]s et leurs [[écriture]]s sont le [[point d'exclamation]] (« '''!''' », abréviation du [[latin]] ''{{lang|la|interjectio}}'') et le [[point d'interrogation]] (« '''?''' », abréviation de ''{{lang|la|quaestio}}''). On peut aussi compter à ce titre l'[[esperluette]] (« '''&''' », ligature de ''et'') ainsi que le [[Croisillon (signe)|croisillon]] (« '''#''' », abréviation de ''numerus'', « numéro », soit ''N'' surmonté d'un ''[[titulus]]''). === Typologie des systèmes abréviatifs === * Abréviation : raccourcissement du ou des mots et, éventuellement, suppression de voyelles. Exemple : ''mes.'' pour ''message''. * Contraction : réduction du mot par la suppression de lettres conservant une ou plusieurs lettres initiales et finales, parfois avec les lettres finales en lettres supérieures. Exemple : ''{{Mlle}}'' pour ''Mademoiselle''. * [[Sigle]] : initiales de plusieurs mots accolées ensemble. Le groupe de lettres ainsi formé sera entièrement épelé<ref name=orthotypo-sigle>{{Lien web |titre=Sigle |url=http://www.orthotypographie.fr/volume-II/saint-symbole.html#Sigle |site=orthotypographie.fr |consulté le=2 octobre 2020 |auteur=Jean-Pierre Lacroux}}</ref>. On peut les écrire avec (forme dite « ancienne » mais toujours correcte) ou sans points abréviatifs (forme dite « moderne », qui tend à devenir la norme)<ref name=orthotypo-sigle />, par exemple : ''[[Gaz de France]]'' → GDF ou G.D.F., ''[[SNCF|Société nationale des chemins de fer français]]'' → SNCF ou S.N.C.F. (selon charte rédactionnelle du support). * [[Acronymie|Acronyme]] : abréviation dont le résultat forme un mot prononcé sans l'épeler. Il ne faut jamais mettre de points abréviatifs dans le cas d’un acronyme, mais toujours des majuscules<ref>{{Lien web |titre=Acronyme |url=http://www.orthotypographie.fr/volume-I/accolade-allemand.html#Acronyme |site=orthotypographie.fr |consulté le=2 octobre 2020 |auteur=Jean-Pierre Lacroux}}</ref>. Exemples : ''SIDA'' ou ''CAF''. * Initiales : procédé équivalent à la siglaison mais limité aux noms propres. Exemples : PPDA pour ''[[Patrick Poivre d'Arvor]]'', JJSS pour ''[[Jean-Jacques Servan-Schreiber]]'' ou DSK pour ''[[Dominique Strauss-Kahn]]'', JFK pour ''[[John Fitzgerald Kennedy]]'', ''[[Jean-François Kahn]]'' et FDR pour ''[[Franklin Delano Roosevelt]]''. * [[Troncation]] : mot tronqué en sa fin et, éventuellement, terminé par la voyelle o. C'est la forme la plus courante pour la construction de diminutif. Exemples : prolo pour ''prolétaire'', Canto pour ''[[Éric Cantona]]''. * [[Mot-valise]] : réunion d’une syllabe ou d’une lettre entamant un mot avec la fin d'un autre mot. Exemples : [[aldol]] pour ''aldéhyde + alcool'' ou [[Bollywood]] pour ''Bombay + Hollywood''. * Réticence de plume : consiste à masquer les lettres d'un mot, en général ordurier, par un signe de ponctuation qui est souvent le point. Exemple : M.... pour ''Merde''. * Mot forme : la forme caractéristique de l'objet que le mot décrit est intégrée au mot et évite l'emploi d'une syllabe (surtout en anglais). Exemples : T-shirt pour ''Tee-shirt'' (chemise en forme de T) ou V-neck pour le ''col en V''. * Phonétique : très usité en téléphonie mobile ([[Short message service|SMS]]) il consiste à remplacer syllabes ou mots par des signes ayant la même sonorité. Exemples : C pour ''c'est'', 2 pour ''de'' ou a+ pour ''à plus (tard)''. Il existe aussi beaucoup d'abréviations utilisées pour raccourcir des mots ou des groupes de mots. Aujourd'hui, l'utilisation des téléphones portables est très répandue, et il est courant d'abréger des expressions. Par exemple « mort de rire » se simplifie en « mdr ». === Typographie et abréviations === Les abréviations doivent être définies avant d’être utilisées, soit en note de bas de page à la première occurrence, soit en préface ou postface. Les abréviations sont habituellement composées de l’initiale du mot abrégé (et éventuellement d’une ou deux lettres suivantes) suivie d’un point. * naissance : n. * mariage : mar. * divorce : div. * Monsieur : {{M.}} Elles peuvent l'être aussi de la première et de la dernière lettre du mot, ou des deux dernières lettres : * Docteur : Dr * Madame : Mme * Maître : Me * Professeur : Pr Ce type d'abréviation, utilisant le début et la fin du mot abrégé, ne recourt pas au point abréviatif, puisque celui-ci est utilisé pour signaler la présence de lettres manquantes. Dans ces cas-là, on peut aussi utiliser les [[Exposant (typographie)|lettres supérieures]] (ou exposants) comme dernières lettres du mot : * Docteur : {{Dr}} * Madame : {{Mme}} * Maître : {{Me}} * Professeur : {{Pr}} Les abréviations de mots composés doivent respecter les tirets et espaces qui séparent ces mots. Les déterminants ne s’abrègent pas. Le trait d'union et l’espace doivent être insécables afin de ne pas risquer de retour à la ligne dans une abréviation. * Jésus-Christ : J.-C. * Jules César : J. C. * sans objet : s. o. * Notre-Dame de Paris : N.-D. de P. * président-directeur général : P.-D.G. Lorsqu’une phrase se termine par une abréviation, on ne doit pas répéter le point final. * On listera les charges, quantités, mesures, '''etc.''' * Il est né en 845 après '''J.-C.''' Il ne faut pas séparer les lettres abréviatives avec la barre de division. * ''non applicable'' : ''N/A'' est impropre en typographie française. On utilisera de préférence ''n. a.'' ou, mieux, ''s. o.'' pour ''sans objet''. === Abréviations normées === Il existe des abréviations normées dans de nombreux domaines, par exemple : * [[Abréviations militaires (France)|Abréviations militaires]] * [[Liste des abréviations d'auteur en taxinomie végétale]] * [[Liste d'abréviations en médecine]] * [[Liste des constellations#Tableau|Liste des constellations astronomiques et de leurs abréviations]] * Les symboles des [[Unité_de_mesure#Noms_et_symboles_des_unités|unités de mesure]] sont très souvent des abréviations mais ne sont pas considérés comme tels, ils ne prennent pas de point. == Représentations culturelles == === Théâtre === * ''L'Œuvre des athlètes'' (1920) par [[Georges Duhamel]], acte {{Rom-maj|I}} scène 5 et acte {{Rom-maj|II}} scène 11 : l'auteur s'y moque de l'abus des initiales en soulignant leur potentiel d'ambiguïté<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Kristoffer Nyrop]]|prénom1=Kristoffer|nom1=Nyrop|titre=Historisk-filologiske Meddelelser|volume=IV|titre volume=Études de grammaire française|passage=17|lieu=[[Copenhague]]|éditeur={{Lien|langue=en|trad=Høst & Søn}}|date=1921|pages totales=46|lire en ligne=https://www.royalacademy.dk/Publications/Low/496_Nyrop,%20Kr.pdf#page=19|accès url=libre|format électronique=pdf|consulté le=2022-08-28|numéro chapitre=12|titre chapitre=Mots abrégés}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary = Annexe:Abréviations en français | wiktionary titre = Une liste d'abréviations courantes en français }} === Articles connexes === {{colonnes|taille=18| * [[Abréviations de l'aéronautique]] * [[Abréviations en informatique A|Abréviations en informatique]] * [[Abréviation (solfège)]] * [[Acronymie]] * [[Alphabet latin]] * [[Esperluette]] * [[Linguistique]] * [[Mot-valise]] * [[Néologisme]] * [[Sigle]] }} === Liens externes === {{Liens}} * {{lien web| langue=en| url=http://www.aresearchguide.com/comabb.html| site=A research guide for students| titre=Common, Uncommon and Specialized Abbreviations| consulté le=23 août 2017}}. {{Portail|linguistique|écriture}} [[Catégorie:Abréviation]] [[Catégorie:Norme]] [[Catégorie:Philologie]] [[Catégorie:Typographie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20d%27abr%C3%A9viations%20en%20informatique
Liste d'abréviations en informatique
{{Autre4|les abréviations uniquement|le jargon|Jargon informatique|Terminologie informatique}} {{Unicode}} Vous trouverez ici, classés par [[ordre lexicographique]], des '''abréviations, [[Acronymie|acronymes]] ou [[sigle]]s employés dans le domaine de l'[[informatique]]'''. {{Sommaire alphabétique}} == Caractère non alphabétique == {{Section sans source|date=mars 2024}} * 2FA : ''two-factor authentication'', [[double authentification]] * /. : [[Slashdot]] (site d'information, en anglais) * :) : [[Smiley]] * @ : [[Arobase]] vers (en direction de ...) * & : et logique * | : ou logique * ₿ : [[bitcoin]], depuis 2017<ref>[https://www.unicode.org/versions/Unicode10.0.0/ Unicode 10.0.0]</ref> pour le distinguer du symbole '''฿''' du [[Baht]] * € : [[euro]] * # : [[Croisillon (signe)|Dièse]] Utilisé notamment en communication sur les réseaux sociaux utilisant des [[hashtag]] (également mot-dièse ou mot-clic), permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé. == A == * {{page h'|AA}} : [[Anti-Aliasing]] ([[Anticrénelage]]) * {{page h'|AAA}} : [[Authentication Authorization Accounting]] * {{page h'|AAC}} : [[Advanced Audio Coding]] * {{page h'|AAD}} : [[Analogique-Analogique-Digital]] * [[Asynchronous_Transfer_Mode#Couches_AAL_.28ATM_Adaptation_Layer.29|AAL : ATM Adaptation Layer]] * [[ABAP|ABAP : Allgemeiner Berichtsaufbereitungsprozessor, (en anglais : Advanced Business Application Programming)]] Langage dans [[Systems, applications, and products for data processing|SAP]] * {{page h'|ACK}} : ''Acknowledge character'' ([[Acquittement (logique)]]) * [[AC97]] : [[Audio Codec '97]] (Audio Codec 1997) * AC : [[Courant alternatif|Alternating current]] * ACE ** [[Access Control Entry]], voir [[Access Control List]] ** [[Adaptive Communication Environment]] ** [[ACE (format de fichier)]] * ACL : [[Access Control List]] * [[ACPI]] : [[advanced configuration and power interface]] * [[ACRONYM]] (acronyme) : [[Abbreviated Coded Rendition Of Name Yielding Meaning]] * [[ADMX]] : ADMinistrative [[Extensible Markup Language|XML]] template file ([[Stratégies de groupe]]) * ADO : [[ActiveX Data Object]] de Windows * [[ADPCM]] : [[Adaptive Differential Pulse Code Modulation]], algorithme et format de donnée * ADS : ** [[Active Directory Service]] ** [[Alternate Data Stream]] * [[ADSI]] : [[Active Directory Service Interface]] * [[ADSL]] : [[ligne d'abonné numérique à débit asymétrique]] (''asymmetric digital subscriber line'') * AES : [[Advanced Encryption Standard]] ([[Standard de chiffrement avancé]]) * AFD : [[Ancillary Function Driver]] * [[AFNIC]] : [[association française pour le nommage Internet en coopération]] * AFS : [[Andrew File System]] * {{page h'|AFP}} : [[Apple Filing Protocol]] * AGL : [[Atelier de génie logiciel]] * AGP : [[Acceleration Graphics Port]] * [[AGPgart]] : [[Accelerated Graphics Port|AGP]] {{Lien|Graphics Address Remapping Table}} * AI : [[intelligence artificielle]] (''Artificial Intelligence'') * AIML : [[Artificial Intelligence Meta Language]] * [[AJAX]] : [[Asynchronous JavaScript and XML]] * ALG : [[Application Layer Gateway]] * [[ALSA]] : [[Advanced Linux Sound Architecture]] * AMD : [[Advanced Micro Devices]] * AMI : ** [[Alternate Mark Inversion]] ** [[American Megatrends Inc.]] * [[ANSI]] : [[American National Standards Institute]] * AOL : [[America Online]] * AP : [[Access Point]] (voir [[Wired Equivalent Privacy|WEP]]) * APC : ** [[Alternative PHP Cache]] ** [[Asynchronous Procedure Call]] (Microsoft) * API : [[Application Programming Interface]] * [[APIPA]] : [[Automatic Private Internet Protocol Addressing]] * APL : [[A Programming Language]] * APM : [[Advanced Power Management]], prédécesseur de [[Advanced Configuration and Power Interface|ACPI]] ** [[APMD]] : [[APM daemon]] * [[APNG]] : [[Animated Portable Network Graphics]] * APT : [[Advanced Packaging Tool]] (sous Linux) * [[ARAP]] : [[AppleTalk Remote Access Protocol]] * ARC : [[Advanced RISC Computing]], voir [[NTLDR]] * ARP : [[Address Resolution Protocol]] * ASA : [[Adaptive Security Appliance]], [[Cisco]] [[Cisco PIX]] * [[ASCII]] : [[American Standard Code for Information Interchange]] * ASD : [[Adaptive software development]] * ASL : [[Adobe Source Libraries]] * ASP : ** [[Application Service Provider]] ** [[Active Server Pages]] * ASPI : [[Advanced SCSI Programming Interface]] * ASX : [[Advanced Stream Redirector]] (Windows Media) * AT : [[Advanced technology]] * ATA : [[Advanced Technology Attachment]] * [[ATAPI]] : [[ATA with Packet Interface]] * ATK : [[Accessibility Toolkit]], pour les handicapés ; * ATM : ** [[Asynchronous transfer mode]] (mode de transfert asynchrone) ** [[Automatic Teller Machines]] : distributeur de billets ou Guichet Automatique Bancaire (GAB) ** [[Adobe Type Manager]], un logiciel de gestion de polices de caractères * [[AT&T]] : [[American Telephone & Telegraph]] : opérateur et constructeur [[États-Unis|américain]] de [[télécommunications]] qui a joué un rôle important dans l'histoire de l'[[informatique]] * ATX : [[Advanced Technology Extended]] * [[AUTOCHK]] : AUTOCHecK de Microsoft, Voir [[Session Manager Subsystem]] * AUD : [[Automatic UpDate]] (Microsoft) * AVL : [[Andelson-Velsii and Landis]], voir [[arbre AVL]] * [[Audio Video Interleave|AVI]] : Audio Video Interleave * AWE : [[Address Windowing Extension]], * AWT : [[Abstract Window Toolkit]] (bibliothèque graphique pour Java) * [[Architecture ARM|ARM: Advanced RISC Machines]] == B == * [[BACP]] : {{Lien|Bandwidth Allocation Control Protocol}} ({{RFC|2125}}), voir [[Point-to-Point Protocol|Protocole point à point]] * BAP : {{Lien|Bandwidth Allocation Protocol}} ({{RFC|2125}}), voir [[Point-to-Point Protocol|Protocole point à point]] * BAL : boîte aux lettres (courrier électronique) * [[BASIC]] : [[BASIC|Beginner's All Purpose Symbolic Instruction Code]] (langage) * [[Bulletin board system|BBS]] : [[Bulletin board system]] * BCD : ** [[Binary coded decimal]] ** [[Boot Configuration Data]] (pour [[Windows Vista|Vista]]), voir [[NTLDR|boot.ini]] * [[BCFN]] : Boyce-[[Edgar Frank Codd|Codd]] forme normale (voir [[Forme normale (bases de données relationnelles)|Formes normales]]) * [[Disque Blu-ray|BD]] : [[Disque Blu-ray|Blu-ray]] ou Base de données. * [[Wikipédia:Liste de sigles de trois lettres|BDD]] : ** [[Diagramme de décision binaire|Binary Decision Diagram]] ** [[Base de données]] * [[Bitmap Distribution Format|BDF]] : [[Bitmap Distribution Format]] * [[BEA Systems|BEA]] : [[Bill Coleman|'''B'''ill Coleman]], '''E'''dward Scott et '''A'''lfred Chuang, société en informatique * [[BEEP]] : {{Lien|Blocks Extensible Exchange Protocol}} * [[Taux d'erreur|BER]] : [[Taux d'erreur|Bit error ratio]] * [[BFD (informatique)|BFD]] : {{Lien|Binary File Descriptor}} * [[Breadth First Search|BFS]] : [[Algorithme de parcours en largeur|Breadth First Search]] (algorithme de parcours en largeur) * [[Branch History Table|BHT]] : [[Branch History Table]] * [[Business Intelligence|BI]] : [[Informatique décisionnelle|Business Intelligence]] ([[informatique décisionnelle]]) * [[Texte bidirectionnel|BiDi]] : [[Bi-directional text]] [[Texte bidirectionnel|(Texte bi-directionnel)]] * [[BIND]] : ''Berkeley Internet Name Domain'' * [[BINL]] : [[Boot Information Negotiation Layer]] (Microsoft) * [[Basic Input Output System|BIOS]] : [[Basic Input Output System]] * [[Bit]] : unité binaire d'information * [[Blog]] : [[Blog|weB LOG]] * [[Boucle Locale Radio|BLR]] : [[Boucle locale radio]] * [[Windows bitmap|BMP]] : [[Windows bitmap|BitMaP]], * [[Connecteur BNC|BNC]] : [[Connecteur BNC|(Bayonet Neill-Concelman)]] * [[Berkeley Open Infrastructure for Network Computing|BOINC]] : ([[Berkeley Open Infrastructure for Network Computing]]) * [[Marque d'ordre des octets|BOM]] : [[Marque d'ordre des octets|Byte Order Mark]] (Marque d'ordre des octets) * [[Bootstrap Protocol|BOOTP]] : [[Bootstrap Protocol]] * [[BIOS parameter block|BPB]] : [[BIOS parameter block]] * [[BPEL4WS]] : [[Business Process Execution Language For Web Services]], voir [[Architecture orientée services#Les protocoles et les normes]] * BPL : Broadband over power lines : [[Courants porteurs en ligne|en français : CPL (Courants porteurs en ligne)]] * [[Débit binaire|bps]] : [[Débit binaire|bits par seconde]], * [[Phase-shift keying|BPSK]] : [[Phase-shift keying|Binary Phase Shift Keying]] * [[Business Software Alliance|BSA]] : [[Business Software Alliance]] * [[BRLTTY]] : [[Braille]] TTY, voir [[Oralux]], [[lecteur d'écran]] et [[plage braille]] * [[Berkeley Software Distribution|BSD]] : [[Berkeley software distribution]] * [[Écran bleu de la mort|BSOD]] : [[Écran bleu de la mort|Blue Screen Of Death]] * [[Wikipédia:Liste de sigles de trois lettres|BSS]] ** [[Basic Service Set]] [[IEEE 802.11|802.11b]] ** [[Block Started by Symbol]], [[Extension de nom de fichier]], voir [[A.out|.bss]] * [[Liste de sigles de deux lettres|BT]] ** [[BitTorrent (logiciel)|BitTorrent]] ** [[Bluetooth]] * [[BTX (électronique)|BTX]] : Balanced Technology Extended * [[Bande passante|BW]] : ''Bandwidth'' (largeur de bande), voir [[Bande passante]] == C == * C3 : voir [[VIA C3]] * CA : [[Autorité de certification|certificate authority]] * CAB : Change Advisory Board ([[ITIL]]) * [[Conception assistée par ordinateur|CAD : Computer Aided Design (Conception assistée par ordinateur)]] ou humoristiquement, Computer Aided Disaster * CAE : ''Computer-aided engineering'' ([[Ingénierie Assistée par Ordinateur]]) * CAM : ''Computer-aided manufacturing'' ([[Fabrication assistée par ordinateur]]) * CAN : ** [[Controller area network]] ** [[Protocole P2P Content Adressable Network|Content Addressable Network]] ** [[Convertisseur analogique-numérique]] * CAO : [[Conception assistée par ordinateur]] * [[Captcha|CAPTCHA]] : ''Completely Automated Public Turing test to Tell Computers and Humans Apart'' (en français : test public de Turing complètement automatique pour différencier les humains des ordinateurs) * [[Central Authentication Service|CAS : Central Authentication Service]] * CASE : [[Computer-aided software engineering]] * CBFR1252 : Code [[Braille]] FRançais [[Windows-1252]], voir [[plage braille]] * CBISF : Code braille informatique standard français, voir [[plage braille]] * [[Constant bit rate|CBR : Constant bit rate]] * CC : ** C Compiler : [[compilateur]] [[C (langage)|C]] d'[[Unix]]. ** [[Copie carbone]] * CCC : ** {{Lien|Canadian computing competition}} ** [[Chaos Computer Club]] * CCTA : Central Computer and Telecommunications Agency, remplacé par OGC (voir [[ITIL]]) * CCIE : en français : [[Cisco Career Certifications]] * CD : ** [[disque compact]] (''compact disc'') ** carrier detect '''FR''' : ''Détection de [[porteuse]]'' * CDC : [[Cult of the Dead Cow]], groupe de [[Hacker (sécurité informatique)|hackers]], (voir [[Back orifice]]) * CDE : [[Common Desktop Environment]] * CD-G : [[CD-G]] (''compact disc + graphics'') * CDMA : [[Code division multiple access]] * CDP : ** [[Continuous data protection]] ** [[Cisco Discovery Protocol]] * CD-R : [[disque compact enregistrable]] (''compact disc recordable'') * [[CD-ROM]] : ''Compact Disc/Read-Only Memory'' * CD-RW : [[disque compact réinscriptible]] (''compact disc rewritable'') * [[Computer Emergency Response Team|CERT : Computer Emergency Response Team]] * CERT : ** [[Computer Emergency Response Team]] ** [[CERT Coordination Center|CERT/CC]], Computer Emergency Response Team Coordination Center ** [[United States Computer Emergency Readiness Team]]US-CERT, the United States Computer Emergency Readiness Team * CF : [[CompactFlash]] * CFG : ** .cfg : ConFiG : [[extension de nom de fichier]] pour fichiers de configuration ** Context-free grammar, voir [[Grammaire hors-contexte]] * CFM : [[ColdFusion|Cold Fusion]] Markup * CFT : [[Cross File Transfer]] * CG : Computer graphics, voir [[Synthèse d'image]] * CGA : [[Color Graphics Adapter]] * CGI : ** [[Common gateway interface]] ** Computer-generated imagery, voir [[Image de synthèse]] * [[Challenge-handshake authentication protocol|CHAP : Challenge Handshake Authentification Protocol]] * CHAT : Conversational Hypertext Access Technology, voir [[Messagerie instantanée]] * [[Cylindre/Tête/Secteur|CHS : Cylinder-head-sector]] ([[Cylindre/Tête/Secteur]] en français), une méthode d'adressage des [[Secteur de disque|secteurs]] d'un [[disque dur]] ou d'une [[disquette]] * CI : ** [[Circuit intégré|Circuits Intégrés]] ** ''Configuration Item'' : élément de configuration (voir [[CMDB]]) * CICS : [[Customer Information Control System]] * CIDR : [[Adresse IP#Agrégation des adresses|Classless Inter-Domain Routing]] * CIFS : [[Common Internet File System]] * CIM : [[Common Information Model]] * [[Complex instruction set computer|CISC : Complex Instruction Set Computer]] * [[Interpréteur de commandes|CLI : command-line interface (Interpréteur de commandes)]] * [[Common lisp object system|CLOS : Common LISP Object System]] * CLR : [[Common Language Runtime]]; * CLSID : CLasS IDentifier (Microsoft) ; pour désigner le [[Globally Unique Identifier|GUID]] d'un objet [[Component Object Model|OLE]]. * CLUF : Contrat de Licence Utilisateur Final * [[CMDB|CMDB : Configuration Management Database]] * [[Complementary metal oxide semi-conductor|CMOS : Complementary-symmetry/metal-oxide semiconductor]] * CMS : ** content management system ([[système de gestion de contenu]]) ** Cross Memory Service ** [[Conversation Monitor System]] * CMYB : Cyan, Magenta, Yellow And Black * CN : Common Name, voir [[Lightweight Directory Access Protocol|LDAP]] * CNAME : Canonical NAME, voir [[Domain Name System#Principaux enregistrements DNS|Principaux enregistrements DNS]] * [[Connectionless Network Protocol|CNLP : Connectionless Network Protocol]] * CNR : {{Lien|Communications and networking riser}} * COBOL : [[COBOL|COmmon Business-Oriented Language]] * [[codec]] : ''Compressor-Decompressor'', ou ''Coder-Decoder'', ou ''Compression/Decompression algorithm'' * [[Component Object Model|COM : Component object model]] * [[Common Object Request Broker Architecture|CORBA : Common Object Request Broker Architecture]] * CORIG : COnception et Réalisation en Informatique de Gestion * COW : [[Copy-On-Write]] * CPAN : [[comprehensive Perl archive network]] * CPC : [[color personal computer]] * [[CP/M|CP/M : Control Program/Microcomputer]] * CPS ** caractères par seconde ** {{Lien|Continuation-passing style}}, technique de programmation * CPU : [[processeur|central processing unit]] ([[Processeur]]) * CR : carriage return, ([[retour chariot]]) * [[Contrôle de redondance cyclique|CRC : Cyclical Redundancy Checksum ou Cyclic Redundancy Check, (Contrôle de redondance cyclique)]] * CRM : [[Gestion de la relation client|Customer relationship management]] * CRT : Cathode Ray Tube, moniteur à tube cathodique, voir [[Écran à tube cathodique]] * [[CRUD|CRUD : Create, Read, Update et Delete.]] * CS : [[informatique]] (''computer science'') * [[CSMA|CSMA : Carrier Sense Multiple Access]] * [[Computer Security Incident Response Team|CSIRT]] * CSP : ** cryptographic service provider, fournisseur de services cryptographiques ** {{Lien|Credential Service Provider}} ** Constraint Satisfaction Problem ([[Programmation par contraintes]]) * CSRSS : Client/Server Run-time SubSystem (lancé par [[Session Manager Subsystem]]) * CSS : ** [[Content Scrambling System]] ** [[Feuilles de style en cascade|cascading style sheets (Feuilles de style en cascade)]] * CSV : [[Comma-separated values|valeurs séparées par des virgules]] (''comma-separated values'') * CTAN : [[Comprehensive TeX Archive Network]] * CTCP : ** [[CCTP|Client-To-Client-Protocol]] ** Compound TCP, pour [[Microsoft Windows Vista|Vista]], algorithme qui fait partie de la pile TCP de Vista, il est conçu pour optimiser la fenêtre TCP/IP d'émission, voir {{Lien|Bandwidth-delay product}} * CTFMON : Common Trace Facility Monitor, il fait partie de [[Microsoft Office|Office]], il fournit le ''alternate user TIP (Text Input Processor)'' * CVS : [[Concurrent versions system]] == D == * DAC (et DACL) : [[Contrôle d'accès discrétionnaire|Discretionary Access Control List]] (voir aussi [[Access Control List]]) * DADS (et [[DADS-U]]) : Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiée ([[France]])<ref>[http://www.net-entreprises.fr/Html/dads.htm Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiées]</ref> * [[graphe acyclique orienté|DAG]] : [[graphe orienté acyclique|Directed Acyclic Graph]] * [[Droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information|DADVSI : Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information]] ([[droit français]]) * DAI : [[Digital Access Index]] * DAISY : [[Digital accessible information system]] * DAL : ** Data Access Layer (couche d'accès aux données) ** Dossier d'Architecture Logicielle * DAO : [[Dessin assisté par ordinateur]] * DAP : {{Lien|Directory Access Protocol}} * [[Defense Advanced Research Projects Agency|DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency]] * DAT : ** [[Digital Audio Tape]] ** Dossier d'Architecture Technique * DAV : [[Distributed Authoring and Versioning]], {{RFC|2518}}, voir [[WebDAV]] * [[Database|DB]] : [[Base de données]] (''DataBase'') ** DBA : [[Data Base Administrator]], voir [[Administrateur de bases de données]] ** [[DB2]] [[Data Base 2]] (SGBD d'IBM) * [[DBMS]] : [[Système de gestion de base de données]] (''Database Management System'') * DC : ** [[domaine (informatique)#Domaine dans un annuaire (X500 ou LDAP)|Domain]] Component dans un [[annuaire]] (voir [[Lightweight Directory Access Protocol|LDAP]]) ** [[Domaine (informatique)#Le concept de Domaine chez Microsoft|Domain]] Controller, chez Microsoft, voir {{Lien|Domain controller}} ** Direct current * DCC : ** [[Data Communications Channel]] ** [[Direct Client Connection]], voir [[Direct Client-to-Client]] * DCD : ** [[Data Carrier Detect]], un terme utilisé avec les [[modem]]s ** [[Document Content Definition]] ([[Extensible markup language|XML]]) * DCE : Data Communications Equipment, en français [[Équipement terminal de circuit de données]] * DCL : [[Digital Command Language]], (shell utilisateur sur [[Virtual Memory System|VMS]]) * DCOM : [[Distributed Component Object Model]] * DD : ** [[dd (Unix)|dd]] Utilitaire unix pour copier et convertir un fichier ** [[Deployment Descriptor]], un composant de [[Java 2 Enterprise Edition|J2EE]], voir {{Lien|Deployment Descriptor}} ** [[Design Document]] (document de conception), voir {{Lien|Design document}} ** [[Disque dur]] ** [[Base de données distribuée|Distributed database]], base de données distribuées ** [[Double density]], pour les disquettes, voir {{Lien|Double density}} * DDC : [[Display Data Channel]] (vidéo) * DDE : [[Dynamic Data Exchange]] * [[DDF]] : [[Data Decryption Field]] ([[Encrypting File System|EFS]]) * [[DDOS]] : [[Distributed Denial Of Service]], voir [[Déni de service]] * DDR-SDRAM : ** ''[[Mémoire vive|Mémoire RAM]]'' : [[Double Data Rate]] [[SDRAM]] ** Sur la liste de diffusion des traducteurs francophones de Debian, signifie « demande de relecture ». Cette abréviation est utilisée dans le sujet des courriers et est souvent entourée de crochets. * DDS : ** [[Data Distribution Service]] ** [[Digital Data Storage]], voir {{en}} [[Digital Data Storage]] * DE : [[Environnement de bureau|Desktop environment]] * DES : [[Data encryption standard]] ** [[DESX]] : [[Data encryption standard Xored]] (Microsoft) * DEV : [[device]], voir [[Fichier spécial|device file]] et [[devfs]] * DF : Don't [[Fragmentation (informatique)|Fragment]], bit de l'en-tête [[IPv4#Fragmentation|IPv4]] * dhclient : DHCp cLIENT, voir [[Dynamic Host Configuration Protocol|DHCP]] * DHCDBD : [[DHCP]] [[D-bus]] [[Daemon (informatique)|daemon]] * [[DHCP]] : [[Dynamic host configuration protocol]] * DHS : [[Definitive Hardware Store]] ([[ITIL]]) * DHT : [[Distributed hash table]] ([[Table de hachage distribuée]]) * [[DHTML]] : [[DHTML|Dynamic HTML]] * DIF : Document Interchange Format * [[DIMM]] : [[Dual Inline Memory Module]] * DIN : [[Deutsches Institut für Normung]] * DIP : [[Dual Inline Package]] * [[DIVX]] : [[Digital video express]] * [[D/L]] : DownLoad ([[Téléchargement]]) * DLL : [[Dynamic Link Library]] * DLM : [[Dynamic Line Management]] * DLT : [[Digital Linear Tape]] * [[DLFP]] : [[Linuxfr|Da Linux French Page]], site français d'information sur [[GNU-Linux]] http://www.linuxfr.org * DMA : [[Direct Memory Access]] * DMEX : Documentation de mise en exploitation * DN : [[Distinguished Name]] ([[LDAP]]) * [[DnD]] : [[Drag and Drop]] ([[glisser-déposer]]) * DNS : [[Domain Name System|Domain Name Server/System]] ** [[DNSSEC]] : DNS Security, {{RFC|4033}} * DOI : [[Digital Object Identifier]] * [[DOS]] : ** [[Disk Operation System]] (voir [[système d'exploitation]] et [[MS-DOS]]) ** [[Denial of service]] * DOM : [[Document Object Model]] * DPC : ** [[Deferred Procedure Call]] ** [[Device-Driver Performance Considerations]]<ref>http://www.microsoft.com/whdc/driver/perform/mmdrv.mspx</ref> * DPD : [[Dead peer detection|Dead Peer Detection]] * DPI : [[Dots Per Inch]] (Points par pouce, unité de résolution à l'[[imprimante|impression]]), noté '''PPP''' pour [[Point par pouce]] en français. * DPI : [[Deep Packet Inspection]] (Inspection des Paquets en Profondeur) * [[DPMI]] : {{Lien|DOS Protected Mode Interface}} * [[DPMS]] : [[Display Power Management Signaling]] pour [[Video Electronics Standards Association|VESA]], voir {{Lien|VESA Display Power Management Signaling}} * DRAM : [[Dynamic random access memory]] * DRI : [[Direct Rendering Infrastructure]] * [[Gestion des droits numériques|DRM]] ** [[Digital Rights Management]] ** [[Direct Rendering Manager]] * DS : [[Data set]] * [[DSDM]] : [[Dynamic systems development method]] * DSI : [[Directeur du Service Informatique]] * DSL : ** [[Definitive Software Library]] ([[ITIL]]) ** [[Digital subscriber line]], voir [[xDSL]] * DSN : {{Lien|Database Source Name}} * DSO : [[Dynamically Shared Objects]] de [[Apache HTTP Server]] * DSP : [[Processeur de signal numérique|Digital signal processor]] * DSS : [[Decision Support System]] ([[informatique décisionnelle]]) * [[DSSS]] : [[Direct Sequence Spread Spectrum]] ([[Direct Sequence Spread Spectrum]]) * DTB : [[Digital Talking Book]], voir [[Digital accessible information system]] (livre électronique) * [[DTD]] : [[Définition de type de document]] (''Document Type Definition'') * [[DTE]] : Data Terminal Equipment, en français [[Équipement terminal de traitement de données]] * DTR : {{Lien|Data Terminal Ready}} * DUAL : [[Diffusing update algorithm]], voir {{Lien|Diffusing update algorithm}} * [[DUMA|DUMA : Detect Unintended Memory Access]], outil de [[Bug informatique|débugage]]. * [[DVD]] : [[DVD|Digital Versatil/Video Disc]] * [[DVD5]] : DVD, comportant une seule couche de {{Unité|4.7|Go}} * [[DVD9]] : DVD, comportant deux couches de {{Unité|4.7|Go}} chacune soit {{Unité|9.4|Go}} (d'où DVD9) * [[DVD+/-R]] : [[DVD Recordable]] * [[DVD+/-RW]] : [[DVD ReWritable]] * DVI : [[Digital Visual Interface]] * DWH : [[Data Warehouse]] * [[DWIM]] : [[DWIM|Do What I Mean]] * [[DWORD]] : [[Double WORD]] == E == * [[Intégration d'applications d'entreprise|EAI : Enterprise Application Integration]] * [[Extensible Authentication Protocol|EAP : Extensible Authentication Protocol]] * EAR : Entreprise ARchive ([[Java 2 Enterprise Edition|J2EE]]) * EARL : {{lang|en|Evaluation And Report Language}} * EBCDIC : [[Extended binary coded decimal interchange code]] * EBML : Extensible Binary Meta Langage * [[Code correcteur|ECC : Error Checking and Correcting (type de mémoire)]] * ECM : Enterprise Content Management * EIM : Enterprise Information Management * EDA : Exploratory Data Analysis * EDB : ** Execute Disable Bit ([[pentium 4]]) ** Expression des besoins, voir [[jargon informatique]] * EDI : ** [[Échange de données informatisées]] (Electronic Data Interchange) ** [[Environnement de développement intégré]] * [[Extended Display Identification Data|EDID : Extended Display Identification Data]] * [[EDIFACT]] : Electronic data interchange for administration, commerce and transport. (ISO 9735) * Edit (voir ''[[forum Internet]]'') : signale que le message posté a été édité (signalement d'un ajout, d'une suppression, d'une modification) * [[EDO]] RAM : Extended Data Out [[Random Access Memory]] * [[Electrically-erasable programmable read-only memory|EEPROM : Electrically Erasable Programmable Read-Only Memory]] * [[Extensible Firmware Interface|EFI (Extensible Firmware Interface)]] * [[Encrypting File System|EFS : Encrypting File System]] * [[Enhanced Graphics Adapter|EGA : Enhanced Graphics Adapter]], résolution de 640x350 * EHCI : {{lang|en|Enhanced HCI (Host Controller Interface)}}, c'est-à-dire la version 2.0 d'[[Universal Serial Bus|USB]] * EIAH : [[Environnements informatiques pour l'apprentissage humain]] * EIDE : enhanced [[Integrated Drive Electronics|IDE]] * [[Enhanced Interior Gateway Routing Protocol|EIGRP : Enhanced IGRP]] * [[Extended Industry Standard Architecture|EISA : Extended Industry Standard Architecture]] * EJB : [[Enterprise JavaBeans]] * [[Executable and Linking Format|ELF (Executable and Linking Format)]] * EMA : Entreprise Memory Architecture * [[Intel 64|EM64T : Extended Memory 64-bit Technology]] * EOD : End Of Data * EOF : [[End-of-file|End Of File]] * EOT : End Of Transmission * [[EPIC (informatique)|EPIC : Explicitly Parallel Instruction Computing]] * [[Espace public numérique|EPN : Espace public numérique]] * EPROM : Erasable Programmable [[Mémoire morte|Read-Only Memory]] * [[Encapsulated PostScript|EPS : Encapsulated PostScript]] * ERP : ''Enterprise resource planning'' ([[Progiciel de gestion intégré]]) * E/S : Entrée / Sortie * ESB : [[Enterprise Service Bus]] * ESP : Encapsulating Security Payload, un mode d'en-tête d'[[Internet Protocol Security|IPsec]] * ESR : [[Eric Raymond|Eric Steven Raymond]], un célèbre [[Hacker (sécurité informatique)|hacker]] * ESDI : Enhanced Small Device Interface * eth, eth0, eth1, etc. : [[ethernet]] * ETL : Extract, Transform, and Load * [[European Telecommunications Standards Institute|ETSI : European Telecommunications Standards Institute]] * EULA : [[CLUF]] (''End User's License Agreement'') == F == * FAI : [[fournisseur d'accès à Internet]] * [[File Alteration Monitor|FAM : File Alteration Monitor]] (linux) * FAO : [[Fabrication assistée par ordinateur]] * FAQ : [[foire aux questions]] (''Frequently Asked Questions'') * FAT : [[File Allocation Table]] * FDD : [[Développement basé sur les fonctionnalités|Feature Driven Development]] ([[Méthode agile]]) * FDD : Flexible/Floppy Disc Drive * [[Fiber Distributed Data Interface|FDDI : Fiber Distributed Data Interface]] * FDL : (GNU) [[GNU FDL|Free Documentation License]] (licence de documentation libre) * [[Filesystem Hierarchy Standard|FHS : Filesystem Hierarchy Standard]] (Unix) * FEC : Fast Ethernet Channel * FF : FireFox * FIFO : [[First In First Out]] (premier rentré, premier sorti) * FLEX : File EXchange System * [[Floating-point operations per second|FLOPS : Floating Point Operations Per Second]] * Fortran : [[Fortran|FORmula TRANslation]] * FP : Floating Point * FPC : [[Free Pascal]] Compiler * FPK : Fast Packet Keying, voir [[Réseau sans fil]] * [[Unité de calcul en virgule flottante|FPU : Floating Point Unit]] (coprocesseur arithmétique pour calcul en virgule flottante) * FQDN : [[Fully Qualified Domain Name]] * FS : ** File System, ([[système de fichiers]]) ** [[Flight Simulator]] * FSB : File System Block, [[Front side bus]] * fsck : File System ChecK * FSF : [[Free Software Foundation]] * FSG : {{Lien|Free Standards Group}} * FSH : Finishing SuperHeater * FSHC Full-Size Hard Copy * FSMO : Flexible Single Master Operation, voir [[Maître d'opérations]] d'[[Active Directory]] * FSSTND : FileSystem STaNDard (unix), voir FHS * FTP : ** [[File transfer protocol|Protocole de transfert de fichier]] (''File Transfer Protocol'', voir [[Internet]]) ** Foiled Twisted Pairs, voir [[Paire torsadée]] == G == * [[G (lettre)|G]] : [[giga]] * GAC : [[Global Assembly Cache]] ([[Microsoft .NET]]) * GAMOT : Guichet d'Accueil Maintenance Opérateur Tiers ([[France Telecom]]) * [[Gandi (entreprise)|Gandi]] : [[Gandi (entreprise)|Gestion et Attribution des Noms de Domaine sur Internet]]. * GAP : [[Générateur automatique de programmes]] (IBM) * Gbit/s : [[gigabit]] par [[seconde (temps)|seconde]] * GC : ** [[Ramasse-miettes (informatique)|Garbage Collector]] ** [[GameCube]] * GCC : [[GNU Compiler Collection]] * [[GCJ]] : [[GCJ|GNU Compiler for Java]] * GCS : ** [[Google Code Search]] ** [[Group Communication System]] * GDB : [[GNU Debugger]] * GDI : [[Graphics Device Interface]] (Microsoft) * [[GDES]] : Generalized [[Data Encryption Standard|DES]] scheme * GDM : [[GNOME Display Manager]] * GDS : ** [[Google Desktop|Google Desktop Search]] ** [[Système de réservation informatique|Global distribution system]] * GED : [[Gestion électronique des documents|Gestion Électronique de Documents]] * [[GFDL]] : [[Licence de documentation libre GNU|{{lang|en|Gnu Free 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HTTPS : [[hypertext transfer protocol]] secure == I == * i18n : [[Internationalisation de logiciel|internationalisation (de logiciel)]] * [[x86]] : [[Intel Corporation]] Architecture x86 microprocessor Familly * [[IA-32]] : [[Intel Corporation]] Architecture 32-bit microprocessor * [[IA-64]] : [[Intel Corporation]] Architecture 64-bit microprocessor * IANA : [[Internet Assigned Numbers Authority]] * IAS : ** Internet Authentication Service ** Internet Application Server * IBM : [[International Business Machines Corporation|International Business Machines]] * ICA : [[Independent Computing Architecture]] de [[Citrix Presentation Server]] * ICF : [[Windows Firewall|{{lang|en|Internet Connection Firewall}}]] * ICANN : [[Internet Corporation for Assigned Names and Numbers]] * ICMP : [[Internet Control Message Protocol]] * ICSA : International Computer Security Association (anciennement [[National Center for Supercomputing Applications|NCSA]]) * ICT : [[Technologies de l'information et de la 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* IM : [[messagerie instantanée | Instant Messenger]] * IMAP : [[internet Message Access Protocol]] * IMO/IMHO : In My (Humble) Opinion, à mon humble avis * IMS : [[IMS (base de données) | Information Management System]] * IMUSE : [[Interactive Music Streaming Engine]] * initrd : [[init|INIT]] RamDisk * [[inode]] : Index Node * I/O : Input/Output (Entrée/Sortie), voir aussi [[abréviations en informatique E|E/S]] * IOAT : Intel I/O Acceleration Technology * IOCTL : I/O ConTroL, voir [[Ioctl]] * IOS : [[Cisco IOS| Internetwork Operating System]] * IP : [[Internet Protocol]] * IPC : [[Communication inter-processus | Inter-Process Communication]] * IPCOMP : IP Payload COMpression Protocol * IPENCAP : IP ENCapsulated in IP * IPL : Initial Program Load * IPP : Internet Printing Protocol * IPsec : [[Internet Protocol Security]] * IPX : [[Internetwork packet exchange]] * IR : InfraRed * IrDA : [[IrDA | Infrared Data Association]] * IRC : [[Internet Relay Chat]] * IRP : [[I/O request packet|I/O 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Secure Socket Extension|JSSE : Java Secure Socket Extension]] * [[Machine virtuelle Java|JVM : Java Virtual Machine]] * [[JXTA|JXTA : JuXTApose]] == K == * [[k3b]] : KDE Burn Baby, Burn !" (En français, Kde grave, bébé grave !) * [[clavier d'ordinateur|KBD : KeyBoarD (clavier)]] * kbit/s : [[kilobit]] par [[seconde (temps)|seconde]] * KCC : ''Knowledge Consistency Checker'', voir [[Active Directory]] * K(D)B : ''Knowledge (Data)Base'' ({{Lien|fr=K (langage)|lang=en|trad=K (programming language)}}) * KDE : [[KDE|K Desktop Environment]] * KD : [[Noyau windows NT|Kernel]] Debbugger pour Windows * KDM : KDE Display Manager * Klogd : Kernel LOG Daemon (voir [[syslog]]) * Kludge : [[Kludge|Klumsy, Lame, Ugly, Dumb, but Good Enough]] * kHz : [[kilohertz]] * ko : [[kilooctet]] * KPI : ''Key Performance Indicator'', [[indicateur clé de performance]] ([[ITIL]]) * KSF : ''Key Success Factor'', [[facteur clé de succès]] ([[ITIL]]) * KVM : **Keyboard, Video, Mouse (clavier-écran-souris), voir [[commutateur KVM]] **[[Kernel-based Virtual Machine]] == L == * l10n : Localisation, voir [[Internationalisation de logiciel]] * [[Layer 2 Forwarding|L2F : Layer 2 Forwarding (transfert de couche 2)]] * [[Layer 2 Tunneling Protocol|L2TP : Layer 2 Tunneling Protocol]], {{RFC|3931}} * [[Lecture automatique de document|LAD : Lecture automatique de documents]] * [[LAME|LAME : LAME Ain't an MP3 Encoder]], [[acronyme récursif]] (''LAME n'est pas un encodeur [[MPEG-1/2 Audio Layer 3|MP3]]'') * [[LAMP]] : [[Linux]] + [[Apache (logiciel)|Apache]] + [[MySQL]] + [[PHP: Hypertext Preprocessor|PHP]] * LAN : [[réseau local]] (''Local Area Network) * LAPP : Linux Apache Postgresql Php * [[Logical block addressing|LBA : Logical block addressing]], méthode pour adresser un emplacement d'un support disque ([[disque dur]], [[CD-ROM]], etc.) en remplacement de l'adresse [[Cylindre/Tête/Secteur|CHS]]. * LCD : liquid crystal display ([[Écran à cristaux liquides]]) * LCP : [[Link Control Protocol]] * LDAP : [[Lightweight Directory Access Protocol]] * LDD : List Dynamic Dependencies (Unix) * LDIF : [[Lightweight Directory Access Protocol|LDAP]] Data Interchange Format * LDM : {{Lien|Logical Disk Manager}} * LE : Logical Extent ([[Gestion par volumes logiques|LVM]]) * LF : Line Feed * LHS : ''Left-Hand Side'' * [[LIFO]] : Last In, First Out * LIPKEY : Lower Infrastructure Public KEY mechanism, voir {{RFC|2847}} * LISP : [[Lisp (langage)|LISt Processing programming language]], ou humoristiquement ''Lots of Infuriating & Silly Parentheses'' * [[Loadable Kernel Module|LKM : Loadable Kernel Module]] (Linux) * LMD : ** [[Langage de manipulation de données]] ** Locally Mounted Disk * LP : Line Printer * LPB : Low Ping Bastard, voir [[Lexique du jeu vidéo]] * LPF : Linux Packet Filter, utilisé par DHCP de linux * LPI : ** {{Lien|Lines per inch}} ** [[Linux Professional Institute]] * LRU : Least Recently Used, voir [[Mémoire virtuelle#Allocation à la demande|Mémoire virtuelle]] * LSA : ** Link-State Advertisement, voir [[OSPF]] ** [[lsass.exe|LSA : Local Security Authority]] (Microsoft) * LSB : ** [[Bit de poids faible|Least Significant BIT]] ** [[Linux Standard Base]] * LSPI : Local Service Provider Identification * LUFS : Linux Userspace File System : Il permet de supporter des [[système de fichiers|systèmes de fichiers]] exotiques (par exemple : [[sshfs]], [[File Transfer Protocol|ftpfs]], [[gnutella]]fs, NTFS dans d'anciennes versions de [[Captive NTFS]]...)<ref>Voir [http://sourceforge.net/projects/lufs/ lufs sur site sourceforge]</ref> * LUG : [[Linux Users Group]] * LUKS : [[LUKS|Linux Unified Key Setup]] * LV : Logical Volume ([[Gestion par volumes logiques|LVM]]) * LVDM : Low Voltage Differential Signaling (voir [[Small Computer System Interface|SCSI]]) * [[Gestion par volumes logiques|LVM : Logical Volume Manager]] == M == * MAC : ** [[Medium access control]], voir [[adresse MAC]] ** ''familier'' [[Macintosh]] (à ne pas confondre avec [[Mac OS]]) * MACAO : Méthode d'analyse et de conception d'applications orientées objet * MAN : Metropolitan Area Network * MAO : [[Musique assistée par ordinateur]] * MAPI : [[MAPI (logiciel)|Messaging Application Programming Interface]] * Mb : [[mégabit]] * MB : ** Motherboard ([[carte mère]]) ** Mégabyte ([[Octet|mégaoctet]]) * Mbit : [[mégabit]] * Mbit/s : [[mégabit]] par [[Seconde (temps)|seconde]] * MBR : [[Master boot record]] * MBSA : Microsoft Baseline Security Analyzer * MCD : Modèle Conceptuel de Données, voir [[Merise (informatique)|méthode MERISE]] * MCGA : [[Multicolor Graphics Array]] * MCH : [[Memory Controller Hub]] * MCI : Multimedia Command Interface * MCP : ** Maître contrôle principal : ('''M'''aster '''C'''ontrol '''P'''rogram en anglais), programme malfaisant dans le film ''[[Tron]]''. ** [[Microsoft Certified Professional]] * MCSE : [[Microsoft Certified Systems Engineer]] * MCT : [[Microsoft Certified Trainer]] * MD4 : [[MD4|Message Digest 4]] * MD5 : [[MD5|Message Digest Version 5]] * MDA : ** [[Model driven architecture]] ** [[Monochrome Display Adapter]] * MDF : Meta Data Framework (Cisco) * mdk : [[Mandrakelinux]] * MDI : Multiple Document Interface * MEP : Mise En Production * MFLOPS : Million Floating Point Operations Per Second * MFM : Modified Frequency Modulation * MH : Mail Handler * MHz : [[Hertz|mégahertz]] * MI : [[messagerie instantanée]] * MIC : Media Interface Connector * MICR : Magnetic Ink Character Recognition * MIDI : [[Musical Instrument Digital Interface]] * MIME : [[Multipurpose Internet Mail Extensions]] * MIMO : [[MIMO (télécommunications)|Multiple-input multiple-output]] * MIPS : Million d'Instructions par Seconde (voir [[processeur]]) ou humoristiquement: Meaningless Indication of Process Speed * ML : Machine learning * MLPP : {{Lien|Multilevel precedence and preemption}} * MM : Memory Management, voir [[Allocation de mémoire]] ; pour Windows, voir [[Session Manager Subsystem|Gestionnaire de session]] * MMORPG : [[Jeu en ligne massivement multijoueur]] (''Massive Multiplayer On-line Role Playing Game'') * MMU : Memory Management Unit * MMX : Multi Media eXtensions * MNG : [[Multiple-image Network Graphics]] * Mo : [[octet|mégaoctet]] ou Magneto-Optical (type de disque) * MOA : [[Maîtrise d'ouvrage]] ou [[Maître d'ouvrage]] * MOAD : Maître d'Ouvrage Délégué (voir [[Fonctions dans la maîtrise d'ouvrage]]) * MODEM : MOdulator-DEModulator * MOE : [[Maîtrise d'œuvre]] ou [[Maître d'œuvre]] * MOF : Microsoft Operation Framework * MOP : Maintenance Operation Protocol (voir [[Decnet]]) * MOTD : Message Of The Day * MP3 : [[MPEG-1/2 Audio Layer 3|MPEG-1 couche (''layer'') 3]], format de compression audio * MPEG : [[Moving Picture Experts Group]], groupe de travail de l'[[Organisation internationale de normalisation|ISO]] ayant produit différents formats de compressions vidéo et audio * MPP : Massive Parallel Processing * MPPC : Microsoft PPp Compression, voir [[Point-to-Point Protocol|PPP]] ** MPPE : Microsoft PPp Encryption, voir [[MPPE]] * MR : [[Tête MR|Tête Magnétorésistive]] * MRU : Most Recently Used * ms : [[milliseconde]] * MS : [[Microsoft]] ** MS-CHAP : Microsoft [[Challenge-Handshake Authentication Protocol|CHAP]] ** MS-DOS : [[MS-DOS|MicroSoft Disk Operating System]] ** MSF : Microsoft Solution Framework ** MSI: [[Microsoft Installer]] ** MSN : [[MSN]] ** MSRC : Microsoft Security Response Center * msb : Most Significant Bit * MSB : Most Significant Byte * MSS : [[Maximum Segment Size]] * MTA : [[Mail Transfer Agent]] * MTBF : ''Mean time between failures'', [[Temps moyen entre pannes]] * MTRR : {{Lien|Memory Type Range Register}}, à partir des processeurs [[Intel P6]] * MTU : [[Maximum transmission unit]] * MUA : Mail User Agent * MUD : Multi-User Dungeon * Mutex : MUTual EXclusion = [[Exclusion mutuelle]], sorte de [[Sémaphore (informatique)|sémaphore]] * MVC : [[Modèle-vue-contrôleur]] * MX : [[Mail eXchanger]] == N == * NAB : Not A Bug * NAD : Network Access Device * [[NaN]] : Not a Number * NAND : [[Fonction NON-ET|Not AND, porte ET négative]] * NAS : [[Serveur de stockage en réseau|Network Attached Storage]] * NAT : [[Network address translation]] * NCSA : [[National Center for Supercomputing Applications]] * NCP : ** L'ancêtre de [[Transmission Control Protocol|TCP]] ** [[Network Control Protocol]], un composant de [[Point-to-Point Protocol|PPP]] ** [[Network Control Program (IBM)]], un composant du [[IBM Systems Network Architecture|SNA]] d'[[International Business Machines|IBM]] * NCQ : [[Native Command Queuing]] pour les [[Disque dur|disques durs]] * NDIS : [[Network Driver Interface Specification]] * NDP : [[Neighbor Discovery Protocol]] : protocole de couche 2 pour [[IPv6]] * NDS : Novell [[annuaire|Directory]] Service * Netbeui : [[NetBIOS]] Extended User Interface * NFS : [[Network File System]] ** nfsd : NFS [[Daemon (informatique)|Daemon]] * NGC : [[Nintendo]] [[GameCube]] * NGSCB : [[Next-generation secure computing base]] * NIC : **[[Network information center]] **[[Carte réseau|Network Interface Card]] (carte d'interface réseau) * NIDL : {{lang|en|Network Interface Definition Language}} * NIS : [[Network Information Service]] * NLS : [[Internationalisation (informatique)|Native Language Support]] * [[Fonction NON-OU|NOR : Not OR, porte OU négative]] * NOS : Network Operating System * NS: [[Netscape Navigator|Netscape]] * NSPI : Name Service Provider Interface * NT : New Technology (dans [[Windows NT]]) ** NTBTLOG : NT BooT LOG, voir [[boot.ini]] ** NTDS : NT Directory Service, voir [[Active Directory]] ** NTFS : [[New Technology File System]] ** NTLM : [[NT Lan Manager]] * [[NTIC]] : Nouvelles Technologies de l'Information et des Communications * NTP : [[Network Time Protocol]] * NTSD : NT Symbolic Debugger de [[Microsoft]] * [[NuBus]] : MacIntosh-II internal bus * NUMA : [[Non Uniform Memory Access]] ou Non Uniform Memory Architecture * NVM : Non Volatile Memory ([[NVM Express]]) * NVRAM : [[mémoire RAM non volatile]], une sorte de batterie * [[NX Bit|NX]] : Never eXecute == O == * [[Organization for the Advancement of Structured Information Standards|OASIS : Organization for the Advancement of Structured Information Standards]] * OAW : Office Activation Wizard (voir [[Microsoft Office]]) * OCL : Object Constraint Language ([[Unified Modeling Language|UML]]) * [[Reconnaissance optique de caractères|OCR : ''Optical Character Recognition'' (Reconnaissance optique de caractères)]] * OCX : OLE Control Extension * ODBC : [[Open database connectivity]] * [[Original Equipment Manufacturer|OEM : Original Equipment Manufacturer]] * ODP : ** ODP : [[OpenDocument|OpenDocument Presentation]] ** ODP : [[Open directory project]] * ODT : [[OpenDocument|OpenDocument Text]] * OFDM : Orthogonal Frequency Division Multiplexing ([[Orthogonal Frequency Division Multiplexing]]) * OGC : Office for Government and Commerce ([[ITIL]]) * [[Ogg Media|OGM : OGg Media]] * OHCI : {{Lien|Open Host Controller Interface}} * OLA : ''Operational Level Agreement'', accord de niveau d'exploitation, voir [[ITIL]] * [[OLAP]] : On-Line Analytical Processing * [[Object Linking and Embedding|OLE : Object Linking and Embedding]] * [[OLE DB|OLEDB : OLE DataBase]] * [[One Laptop per Child|OLPC : One Laptop per Child]] * OLTP : On-Line Transactional Processing, voir {{en}} [[Traitement transactionnel en ligne]] * OS : [[système d'exploitation]] (''Operating System'') * OSCAR : Online SCanning And Retrieval, voir {{en}} [[OSCAR]] * OSDN : [[Open Source Development Network]] * OSF : [[Open Software Foundation]] * OSI : [[Modèle OSI]] (''Open Systems Interconnection'') * OSQL : Object-oriented Structured Query Language * [[OTRS|OTRS : Open-source Ticket Request System]] * OWA : [[Outlook Web Access]] * OWL : [[Web Ontology Language]] == P == * P2P : ''Peer to Peer'' ([[Pair à pair]]) * [[P3P]] : Platform for Privacy Preferences * [[Private Automatic Branch eXchange|PABX : Private Automatic Branch eXchange]] * PAC, PAC700, [[PACBASE]] : Programmation Automatique Corig * [[Pluggable authentication module|PAM : Pluggable authentication module]] * PAO : [[Publication assistée par ordinateur]] * PAP : ** [[Password Authentication Protocol]] ** apple Printer Access Protocol * ParPort : Parallel [[Port matériel|port]] * PAT : [[Port Address Translation]] (traduction d'adresse port); c'est une spécification de [[Network address translation|la traduction d'adresse réseau]]. * P-ATA : Parallel [[Advanced Technology Attachment|ATA]] * PC : ''Personal Computer'' ([[Ordinateur personnel]]) * [[Plan de continuité d'activité (informatique)|PCA : Plan de continuité d'activité]] * PCB : Printed Circuit Board, voir [[Circuit imprimé]] * PCI : [[Peripheral component interconnect]] * PCF : [[Portable Compiled Font]] * PCL : [[Printer Command Language]] * [[PCMCIA|PCMCIA : Personal Computer Memory Card International Association]] ou, humoristiquement: People Can't Memorize Computer Industry Acronyms * PCT : {{Lien|Private Communications Technology}} * PCTS : [[POSIX]] Conformance Test Suite, Suite de tests pour la conformité POSIX). Voir {{en}} [[Single UNIX Specification]] * [[PCX]] : format d'image de [[ZSoft Corporation]] PC Paintbrush * PDA : [[Assistant personnel]] (''Personal Digital Assistant'') * PDB : [[Python (langage)|python]] [[débogueur|debugger]] * PDC : Primary [[Domaine (informatique)#Le concept de Domaine chez Microsoft|Domain]] Controller * PDF : [[Portable document format]] * [[Pdksh]] : [[Domaine public (propriété intellectuelle)|public domain]] version of the [[Korn shell]] * PDL : ** {{Lien|Page Description Language}}, [[postscript]] pour Unix ** {{Lien|Perl Data Language}} ** [[Prime data language]] * PE : ** Physical Extents ([[Gestion par volumes logiques|LVM]]) ** Portable Executable de [[Microsoft]], voir [[Portable Executable File Format]] ** Provider Edge (voir {{Lien|PE router}}, [[Réseau privé virtuel|VPN (Virtual Private Network)]]) * [[PEAP|PEAP : Protected Extensible Authentication Protocol]] * {{Lien|PEBCAK}} : ''Problem Exists Between Chair and Keyboard'' (''Problème d'Interface Chaise/Clavier''), signifie humoristiquement que le problème est lié à l'utilisateur, entre le clavier et la chaise donc * Perl : [[Perl (langage)|Practical Extracting and Report Language]] * [[PERT]] : Program Evaluation and Review Technique * PGA : {{Lang|en|Professional Graphics Adapter}} * [[Pretty Good Privacy|PGP : Pretty Good Privacy]] * PGI : [[Progiciel de gestion intégré]] * [[PHP: Hypertext Preprocessor]] (ou ancien nom : Personal Home Page) * PIC : ** [[Personal Internet Communicator]] ** {{Lien|Position-Independent Code}} * PID : ** [[Identifiant de processus|Process IDentifier]] ** Product IDentifier : NB : Microsoft utilise le terme PID dans ses 2 sens possibles (identifiant de produit ou de processus) ** PIDGEN : Product IDentifier GENerator (Microsoft) * [[Pentium II|PII : Pentium II]] * PIIX : [[Peripheral Component Interconnect|PCI]] [[Industry Standard Architecture|ISA]] [[Integrated Drive Electronics|IDE]] Accelerator (chipset Intel) * PIM : {{Lien|Personal Information Management}} * PIN : Personal Identification Number * PIR : Post-Implementation Review ([[ITIL]]) * PIU : Peripheral Interface Unit * [[Cisco PIX|PIX : Private Internet EXchange]] de [[Cisco Systems]] * [[PKCS|PKCS : Public Key Cryptography Standards]] * PKI : ''Public key infrastructure'' ([[Infrastructure à clés publiques]]) * [[PL/I]] : Programming Language I * PLC : Programmable Logic Controller, voir [[Automate programmable industriel]] * [[Product Lifecycle Management|PLM : Product lifecycle management]] * PMD : Physical layer Medium Dependent, voir [[Fiber Distributed Data Interface]] * PNG : [[Portable network graphics]] * [[PnP]] : [[Plug and Play]] * [[Preuve de concept|POC : Proove of Concept]] * PoE : [[Power over Ethernet]] * POO : [[Programmation orientée objet]] * POP : ** [[Point of Presence]] ** [[Post Office Protocol]] * POP3 : [[Post Office Protocol]] version 3 * [[POSIX]] : Portable Operating System Interface * POST : Power-On Self Test, voir [[Basic Input Output System|BIOS]], [[Power-On Self-Test|POST]] * [[PostScript Printer Description|PPD : PostScript Printer Description]] * PPID : Parent [[Identifiant de processus|Process IDentifier]] * PPP : [[Point par pouce]], traduction de l'anglais DPI pour ''Dots Per Inch'' * [[Point-to-Point Protocol|PPP : Point-to-Point Protocol]] {{RFC|1661}} ** pppd : PPP Daemon ** [[PPPoA]] : Point to Point Protocol over [[Asynchronous Transfer Mode|ATM]] {{RFC|2364}} ** [[PPPoE|PPPoE : PPP over Ethernet]], {{RFC|2516}} ** PPPoX : [[PPPoX|Encapsulation PPP]] * [[PowerPoint Show|PPS (PowerPoint Show)]] * [[Point-to-point tunneling protocol|PPTP : Point-to-point tunneling protocol]] * PRA : ** Plan Reprise Activité ([[ITIL]]), c'est l'équivalent de la partie informatique d'un [[Plan de continuité d'activité (informatique)|PCA (Plan de continuité d'activité)]] ** Primary Rate Access ([[ISDN]]) * PRI : Primary Rate Interface ([[ISDN]]) * PRINCE : PRojects IN Controlled Environments ([[ITIL]]) * printcap : [[imprimante|printer]] capability (unix) * PS : ** [[PlayStation]] ** [[PostScript]] * [[PlayStation 2|PS2]] : ** [[Personal System/2]] ** [[PlayStation 2]] * PSA : ** ''Persistent Staging Area'' dans SAP BW, en Ingénierie décisionnelle ** Projected Service Availability ([[ITIL]]) * PSP : [[PlayStation Portable]] * PSTN : [[Public Switched Telephone Network]] * PTE : Page Table Entries (Microsoft) * PTY : Pseudo TeletYpe, pseudo-[[Terminal informatique|terminal]] * PUMA : ** {{Lien|Programmable Universal Machine for Assembly}} ** Protected User Mode Audio de [[Microsoft Vista]] * PWD : ** [[Mot de passe|PassWorD]] ** [[pwd|pwd (print Workink Directory)]] : commande unix * [[Preboot Execution Environment|PXE : Preboot Execution Environment]] * PNR : Passenger Name Record * [[Platform as a service|PaaS : Platform as a service]] == Q == * QAM : Quadrature Amplitude Modulation ([[Modulation d'amplitude en quadrature]]) * [[Query by Example|QBE : Query by Example]] * [[QIC]] : [[Quarter Inch Cartridge]], format de bande magnétique * QoS : Quality Of Service * [[QPS]] "Queries Per Second" * QPSK : Quadrature Phase Shift Keying ([[Phase-shift keying]]) * [[Quote Of The Day|QOTD : Quote Of The Day]], protocole, {{RFC|865}} * QT : ** [[QuickTime]], pour regarder des films ** [[Qt]] : « Boîte à outils » par la compagnie Trolltech. * [[QVGA|QVGA : Quarter Video Graphics Array]] == R == * [[Resource Access Control Facility|RACF : Resource Access Control Facility]] * [[Rapid Application Development|RAD : Rapid Application Design/Development]] * [[Rate-Adaptive Digital Subscriber Line|RADSL : Rate-Adaptive DSL]] * RAID : [[RAID (informatique)|Redundant Array of Inexpensive Disks]] * RAM : ''Random Access Memory'', [[Mémoire vive]] * [[RAR (format de fichier)|RAR : Roshal ARchive]] * RAS : {{Lien|Remote Access Service}} * RASDD : [[Rastérisation|RASter]] Device Driver (Microsoft) * [[RC2]], [[RC6]] : ''Ron's Code'' ou ''Rivest Cipher'' * RCA : ** Radio Corporation of America, voir [[prise RCA]] ** Root Cause Analysis, voir [[Analyse de cause racine]](fr) / [[:en:Root_cause_analysis|RCA (en)]] * RCP : ** Reality Co-Processor, voir {{Lien|RCP (chip)}} **[[Rich Client Plaform]] * RDB : [[Base de données relationnelle|Relational Data Base]] * RDBMS : [[Base de données relationnelle|RDB Management System]] * RDMA : {{Lien|Remote Direct Memory Access}} * RDRAM : Rambus [[Dynamic random access memory|DRAM]] * RDF : [[Resource Description Framework]] * RDN : Relative Distinguished Name dans [[Lightweight Directory Access Protocol|LDAP]] * Regex : ''REGular EXPression'' [[expression régulière]] ou rationnelle (le choix entre ces 2 adjectifs est sujet à controverses) * [[ReGIS]] : ''Remote Graphic Instruction Set'', protocole de commande graphique vectoriel utilisé sur certains terminaux de DEC et émulateurs de terminaux plus récents. * [[REST|REST : REpresentational State Transfer]] * RFC : ** [[Request for comment]], appellation des standards [[IETF]] de l'Internet, normes rédigées ouvertement ** ''Request For Change'', demande de changement faite par la gestion des problèmes dans [[ITIL]] * [[Red Green Blue|RGB]] : [[Rouge vert bleu|Rouge, vert, bleu]] (''Red Green Blue'') * RHCE : [[Red Hat]] Certified Engineer * RHS : ''Right-Hand Side'' * RIP : [[Routing information protocol]] * RIS : Remote Installation Services, [[Services d'installation à distance]] * RISC : [[Reduced instruction set computer]] * RLL : {{Lien|Run Length Limited}} * RMI : [[Remote method invocation (Java)|Remote Method Invocation]] * RMS : [[Richard Stallman|Richard M. Stallman]] * RO : read-only * ROFL (ou ROTFL) : ''Rolling On (The) Floor Laughing'' (écroulé de rire), en français : MdR (Mort de Rire) * [[Online Analytical Processing|R-OLAP : Relational OLAP]] * ROM : ''Read Only Memory'', [[Mémoire morte]] * [[Remote procedure call|RPC : Remote procedure call]] * RPM : [[Red Hat Package Manager]] * RNIS : [[Réseau numérique à intégration de services]] * RRAS : Routing and Remote Acces Server, voir {{Lien|Remote Access Service}} * RSA : [[Rivest Shamir Adleman]] * RSOP : Resultant Set of Policy (ensemble résultant d'une application de plusieurs stratégies) * [[RSS (format)|RSS]] : ** Rich Site Summary (RSS 0.91) ** [[Resource Description Framework|RDF]] Site Summary (RSS 0.90 et 1.0) ** Really Simple Syndication (RSS 2.0) * [[Responsable de la sécurité des systèmes d'information|RSSI : Responsable de la sécurité des systèmes d'information]] * [[Resource Reservation Protocol|RSVP : Resource ReSerVation Protocol]] * RT : Real Time, voir [[Système temps réel]] * RTC : ** [[Réseau téléphonique commuté]] (analogique) ** Real-time clock, [[Horloge temps réel]] * RTF : [[Rich Text Format]] * RTFM : ''Read The Fucking Manual'' : Lis ce p**** de manuel (ou, pour garder l'acronyme, ''Reluque Ton Fichu Manuel''). * RTFS : ''Read The Fucking Screen'' : Lis ce p**** d'écran (ou, pour garder l'acronyme, ''Reluque Ton Fichu Ecran''). * RUP : ''[[Rational Unified Process]]'' * [[Réalité virtuelle|RV : Réalité virtuelle]] * RW : Read/Write == S == * [[Logiciel en tant que service|SaaS : Software as a Service]] * SAM : ** Secure Access Module ** chez Microsoft, cette abréviation peut avoir plusieurs significations : *** [[Sample|SAMple]] : extensions de fichier pour les fichiers d'exemple : ''hosts.sam'', ''lmhosts.sam''… *** [[Security Account Manager]] *** [[Software Asset Manager]] (logiciel d'inventaire) * [[Samba (informatique)|SaMBa]] : mot dérivé de [[Server message block|SMB]] * [[Speech Assessment Methods Phonetic Alphabet|SAMPA : Speech Assessment Methods Phonetic Alphabet]] * [[Storage Area Network|SAN : Storage Area Network]] * [[SANE|SANE : Scanner Access Now Easy]] * [[Serial ATA|SATA : Serial ATA]] * SATAN : {{Lien|Security Administrator Tool for Analyzing Networks}} * SAX : ** [[Simple API for XML]] ** [[SUSE Automated X]] * [[SBP2]] : Serial Bus Protocol, module pour [[FireWire|IEEE1394 (FireWire)]] sur linux * SCCM : [[System Center Configuration Manager]] (Microsoft) * [[Skinny Client Control Protocol|SCCP : Skinny Client Control Protocol]] * SCM : ** [[Service Control Manager]] (Microsoft) : ''services.exe'', arrête et relance les différents services systèmes avec ''{{lang|en|[[Service Host]]}}'' ** ''Software configuration management'' ([[Gestion de configuration logicielle]]) ** ''Supply chain management'' ([[Gestion de la chaîne logistique]]) * SCO : [[Santa Cruz Operation]] (Unix) * SCP : [[Secure copy]] * [[Small Computer System Interface|SCSI : Small computer system Interface]] * [[Stream Control Transmission Protocol|SCTP : Stream Control Transmission Protocol]] * [[Script Creation Utility for Maniac Mansion|SCUMM : Script Creation Utility for Maniac Mansion]] * SD : [[Carte SD|Secure Digital]] * [[Security Descriptor Definition Language|SDDL : Security Descriptor Definition Language]] * [[Simple Desktop Display Manager|SDDM : Simple Desktop Display Manager]] * SDH : [[Hiérarchie numérique synchrone|Synchronous digital hierarchy (Hiérarchie numérique synchrone)]] * SDI : [[Single document interface|Simple Document Interface]] * SDK : ''Software Developers Kit'' ([[Kit de développement]] * SDL : ** [[Simple DirectMedia Layer]] ** [[Specification and Description Language]] * [[Synchronous Data Link Control|SDLC : Synchronous Data Link Control]] * [[Single data rate|SDR : Single data rate]] * [[SDRAM]] : [[SDRAM|Synchronous Dynamic Random Access Memory]] * [[SDSL]] : [[Ligne d'abonné numérique à débit symétrique]] (''Symmetric Digital Subscriber Line'') * SE : [[système d'exploitation]] * SED : [[Stream Editor|Stream EDitor]] * [[SELinux|SELinux : Security-Enhanced Linux]] : module de sécurité pour linux * [[Secure Neighbor Discovery Protocol|SEND : SEcure Neighbor Discovery]] protocole [[IPv6]], version sécurisée de [[Neighbor Discovery Protocol|NDP]] * SFC : ** [[Sequential function chart]] ** {{Lien|System File Checker}} : vérificateur du système de fichier * SFTP : ** [[Secure FTP]], le protocole [[File Transfer Protocol|FTP]] sécurisé par [[Secure Shell|SSH]] ** Paire SFTP : ''Shielded and foiled Twisted pairs'' (Paire torsadée écrantée et blindée), voir [[paire torsadée]] ** {{Lien|Simple File Transfer Protocol}} (SFTP), protocole de transfert de fichiers ** [[SSH file transfer protocol]], le protocole de transfert de fichier [[Secure Shell|SSH]] * [[Système de gestion de base de données|SGBD : Système de gestion de base de données]] * [[Base de données relationnelle|SGBD/R : Système de Gestion de Base de Données Relationnelle]] * [[SGDT]] : Store Global Descriptor Table * SGI : ** [[Silicon Graphics]] Incorporated ** SGI est aussi un sigle utilisé par [[File Alteration Monitor]] sur linux * [[Standard Generalized Markup Language|SGML : Standard Generalized Markup Language]] * [[Shell (informatique)|SH : Shell]] * [[SHA-1]] : [[SHA-1|Secure Hash Algorithm]] * SI : [[Système d'information]] * SID : Windows [[Security Identifier]] * SIG : [[Système d'information géographique]] * [[Single Instruction Multiple Data|SIMD : Single Instruction Multiple Data]] * [[Single Inline Memory Module|SIMM : Single Inline Memory Module]] * SIP : ** [[Service Improvement Program]] ([[ITIL]]) ** [[Session Initiation Protocol]] ** [[Single Inline Package]] * SLA : ** [[Service Level Agreement]], accord de niveau de service, dans [[ITIL]]. ** [[Subnet Local Aggregator]], pour les informations de localisation dans [[IPv6]], voir {{en}} {{RFC|3587}} ; cet acronyme est parfois aussi retranscrit sous la forme ''Site-Level Aggregator * [[slapd]] : Stand alone [[Lightweight Directory Access Protocol|LdAP]] Daemon * [[Serial Line Internet Protocol|SLIP : Serial Line Internet Protocol]] * [[Service-level management|SLM : Service Level Management]] ([[ITIL]]) * [[slurpd]] : Stand alone [[Lightweight Directory Access Protocol|Ldap]] Update Replication Daemon * SMAP : {{Lien|Simple Mail Access Protocol}} (messagerie) * SMART : [[Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology]] * [[Server Message Block|SMB : Server message block]] * SMBus : [[System Management Bus]] * [[Synchronized Multimedia Integration Language|SMIL : Synchronized Multimedia Integration Language]] * [[SMIME]] : Secure [[MIME]] * SMP : [[Symmetric multiprocessing]] * SMS : ** [[Short message service]], le service de messages courts des [[téléphone portable|téléphones portables]] ** [[System Center Configuration Manager|Systems Management Server]] (Microsoft) * SMSS : [[Session Manager Subsystem|Session Manager Subsystem (Gestionnaire de session)]] (Microsoft) * [[Simple Mail Transfer Protocol|SMTP : Simple Mail Transfer Protocol]] * SNMP : [[Simple Network Management Protocol]] * [[SNUSP|SNUSP : SNUSP's Not Unix, but Structured PATH]] * SO : [[Shared Object]] * SOA : ** ''Service Oriented Architecture'' ([[Architecture orientée services]]) ** [[Start Of Authority]] de [[Domain Name System|DNS]] * [[SOAP|SOAP : Simple object access protocol]] * [[SoC]] : System on Chip, système sur une puce * SOM : [[Schéma (informatique)#Schéma dans les logiciels d'annuaires|Schéma]] Object Model ([[Extensible Markup Language|XML]]), modèle objet du schéma d'annuaire * SP : ** ''Service Provider'' ([[Fournisseur d'accès]]) ** [[Service Pack]] ** [[Support Pack]] ** Stream processor, ou [[processeur]] de flux. * SPAM : [[spam|Send Phenomenal Amounts of Mail]] (apocryphe) * [[SPAP]] : Shiva [[Password Authentication Protocol|PAP]] * [[Architecture SPARC|SPARC : Scalable Processor ARChitecture]] * [[Shrink Plastic Dual Inline Package|SPDIP : Shrink Plastic Dual Inline Package]] * SPF : [[Sender Policy Framework]] * SPM : [[Smart Package Manager]] * SPOC : ''Single Point Of Contact'' [[Point de Contact Unique]] ([[ITIL]]) * [[Single point of failure|SPOF : Single point of failure]] ([[ITIL]]) * SPKM : The Simple Public-Key GSS-API Mechanism * SPS : [[Service Provider System]] * SPT : [[System Page Table]] * [[Sequenced Packet Exchange|SPX : Sequenced Packet Exchange]] de [[Novell]] * [[Structured Query Language|SQL : Structured query language]] * SRAM : ** [[Mémoire vive|Shadow Random Access Memory]] ** [[Static Random Access Memory]] * SRP : [[Security Rollup Package]] (Microsoft) * SSA : [[Serial Storage Architecture]] * [[SSDL]] : [[SOAP Service Description Language]] * [[Simple Service Discovery Protocol|SSDP : Simple Service Discovery Protocol]] * SSDT : [[System Service Dispatch Table]] (Microsoft) * [[Secure Shell|SSH]] : [[Secure Shell]] * SSL : [[Transport Layer Security|Secure socket layer]] * [[Authentification unique|SSO]] : Single Sign-On (« authentification unique » en français) * SSP : ** {{Lien|trad=Storage service provider|langue=en|fr=société fournisseur de stockage|texte=Storage service provider}} ** [[Security Support Provider Interface|Security Support Provider]] (Windows) = fournisseur de sécurité sous Windows * SSPI : [[Security Support Provider Interface]] = [[Interface de programmation|API]] pour Security Support Provider (Windows) * SSR : Sever Side Rendering * [[Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications|SSTIC : Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications]] * STCP : {{Lien|Scalable TCP}} * STIC : [[Sciences de l'information et de la communication|Sciences et technologies de l'information et de la communication]] * STP : ''Shielded Twisted Pair'' ([[Paire torsadée]]) * SUID : Set [[User identifier|User IDentifier]] (Unix) * SUS : ** [[Software Update Services]] (service de mises à jour logicielles) Microsoft ** [[Single UNIX Specification]] :: Les spécifications [[POSIX]] ne sont pas publiées sur internet ; par contre, les spécifications SUS le sont et elles sont proches de POSIX. * [[SuSE|SuSE : Software- und SystemEntwicklung]], distribution linux d'origine allemande * [[Service Host|SVCHOST]] : SerViCe HOST (Microsoft) * [[Scalable Vector Graphics|SVG : Scalable vector graphics]] * [[SVGA]] : Super [[Video Graphics Array]] * SWF : [[Adobe Shockwave|ShockWave]] File * SWT : [[Standard Widget Toolkit]] == T == * [[T-carrier#T1|T1]] : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 1,45 Mb/s * [[T-carrier|T3]] : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 45 Mb/s * [[Tool Command Language|TCL : Tool Command Language]] * TCP : [[Transmission control protocol]] * TCPA : [[Trusted Computing Group|Trusted Computing Platform Alliance]] (actuel [[Trusted Computing Group]]) * [[Suite des protocoles internet|TCP/IP]] : Transmission Protocol/Internet Protocol * TCQ : Tagged Command Queuing * TDI : ** Tabbed Document Interface ** pour l'interface de la couche réseau transport : *** ''Transport Dispatch Interface'' pour [[Modèle OSI]] *** ''Transport Driver Interface'' pour [[Microsoft Windows]] * TDS : ** {{Lien|Tabular Data Stream}} est le nom d'un protocole utilisé entre des serveurs de base de données ** en France, Traitement de Données Sociales, de 1986 à 2005 ; depuis début 2006, ce terme a été remplacé par DADS-U (Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiées) ** Transaction Driven Subsystem est un système [[transaction informatique|transactionnel]] sur [[General Comprehensive Operating System|GCOS]] 7 de [[Bull (entreprise)|Bull]] * TIC : [[Technologies de l'information et de la communication]] * TIFF : [[Tagged Image File Format]] est un format d'image * TFT : [[Thin-film transistor]], une des technologies d'[[Écran à cristaux liquides|écran à cristaux liquides (LCD)]] * TIGA : {{Lien|Texas Instruments Graphics Architecture}} * TIP : alternate user Test Input Processor, voir [[Microsoft Office]] * TLS : ** [[Transport Layer Security]], la V1.0 correspond à peu près à la version V3.0 de [[Secure Socket Layer|SSL (Secure Socket Layer]]) ** [[Thread Local Storage]] * TMA : [[Tierce maintenance applicative]] * TMPROXY : Trend Micro PROXY, voir {{Lien|PC-cillin}} de [[Trend Micro]] * TPC : [http://www.tpc.org Transparent Processing Performance Council] * TR : [[Système temps réel|Temps réel]] * TSD : [[Thread-Specific Data]] (voir [[Thread Local Storage]]). * [[Time Sharing Option|TSO]] : [[Time Sharing Option]] - Interface utilisateur du [[système d'exploitation]] [[z/OS]] ou/et [[Multiple Virtual Storage|MVS]] * TSR (programme) : Terminate and Stay Resident (programme résident) * TSS : Time Sharing System - Système interactif sur système [[General Comprehensive Operating System|GCOS]] * TTL : [[Time-To-Live]] * TTS : ** Text To Speech ** Trouble Ticket System * TTW : Through The [[Web]] (au moyen du [[Web]]) * TTY : Text [[télétype|TeletYpe]] ([[Terminal informatique|terminal]] ou [[Terminal informatique#Console|console]]) * [[TWAIN]] : API contrôle de scanner de documents ou appareil photo numérique == U == * [[Unité arithmétique et logique|UAL : Unité Arithmétique et Logique]] * UC : ** [[Unité centrale]] ** ''Underpinning Contract'' : dans la terminologie [[ITIL]], il s'agit des contrats avec les sous-traitants * [[Universal Disk Format|UDF : Universal Disk Format]] * UDMA : Ultra Direct Memory Access, voir [[Advanced Technology Attachment]] * UDP : [[User datagram protocol]] * UEFI : [[Unified Extensible Firmware Interface]] * UEM : Gestion unifiée des terminaux (''Unified Endpoint Management'') (en lien avec l'[[Internet des objets]]) * UHCI : {{lang|en|Universal HCI (Host Controller Interface)}}, la version 1.x d'[[Universal Serial Bus|USB]] * UMB : Upper Memory Block (bloc de mémoire supérieure) * UML : [[Unified modeling language]] * UMTS : [[Universal mobile telecommunications system]] * UO : [[Unité organisationnelle]] (dans Active Directory) * UP : Unified process * UPN : User Principal Name dans [[Lightweight Directory Access Protocol|LDAP]] * [[Universal Plug and Play|UPNP : Universal Plug and Play]] * URANDOM : Unlimited Random * URI : [[Identifiant uniformisé de ressource]] (''Uniform Resource Identifier'') * URL : [[Repère uniforme de ressource]] (''Uniform Resource Locator'') * URN : [[Nom uniformisé de ressource]] (''Uniform Resource Name'') * UPS : [[Alimentation sans interruption|Uninterruptible Power Supply]] * USB : [[Universal serial bus]] * UTF-8 : [[UTF-8|Unicode Transformation Format 8 bits]] * UTF-16 : [[UTF-16|Unicode Transformation Format 16 bits]] * UTF-32 : [[UTF-32|Unicode Transformation Format 32 bits]] * UTP : [[Paire torsadée]] (''Unshielded Twisted Pair'') * [[Unix to Unix Copy Protocol|UUCP : Unix-to-Unix file Copy Protocol]] * [[Universal Unique Identifier|UUID : Universal Unique Identifier]] == V == * VABF : validation (ou vérification) d'aptitude au bon fonctionnement ([[Recette (informatique)|recette]]) * VAD : ** Virtual Address Description (Microsoft) ** Virtual Auxiliary Device * [[Blanchiment d'argent|VAO]] : Vigilance Assistée par Ordinateur (lutte contre le blanchiment) * VAX : Virtual Address eXtension, voir [[Adressage mémoire]] * VAR : ** Value Added Reseller ** [[Variable (informatique)|VARiable]] * VB : [[Visual Basic]] * VBR : ** [[Variable bit rate]] ** [[Volume Boot Record]] * VDD : Virtual Device Drivers (Microsoft) * VDD : Voisin Du Dessus (Dans les forums) * [[Video Electronics Standards Association|VESA : Video Electronics Standards Association]] * VFS : ** {{Lien|Versioning file system}} ** [[Système de fichiers virtuel|Virtual File system]] * VG : Volume Group ([[Gestion par volumes logiques]]) * VGA : [[Video graphics array]] * VGDA : Volume Group Descriptor Area ([[Gestion par volumes logiques]]) * [[VLAN]] : Virtual [[réseau local|LAN]] * VLC : Video Lan Client (voir [[VLC media player]]) * [[VLIW]] : Very Long Instruction Word * VLSM : [[Adresse IP#Agrégation des adresses|Variable Length Subnet Mask]] * [[Machine virtuelle|VM : ''Virtual Machine'' (Machine virtuelle)]] * VM86 : [[Mode virtuel 8086|Virtual Mode 8086]] (Mode virtuel 8086) * VMM : Virtual Memory Management, voir [[Mémoire virtuelle]] * [[Vidéo à la demande|VoD]] : Video on Demand (vidéo à la demande) * VoIP : [[Voix sur réseau IP|Voice over IP]] * VPB : Volume Parameter Block (voir [[New Technology File System|NTFS]]) * VPC : Virtual Private Cloud (voir [[Nuage Privé Virtuel]]) * VPN : Virtual Private Network, [[Réseau privé virtuel]] * [[Réalité virtuelle|VR : Virtual Reality (Réalité virtuelle)]] * [[Mémoire vidéo|VRAM : Video RAM]] * VRML : [[VRML|''Virtual Reality Markup Language'' ou ''Virtual Reality Modeling Language'']] * [[Virtual Terminal Access Method|VTAM : Virtual Telecommunications Access Method]] == W == * W3 : [[World Wide Web]] * W3C : [[World Wide Web Consortium]] * WAF : [[Pare-feu d'applications Web|Web Application 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de Microsoft : ** Windows File Protection, sur Windows 2003 et XP, le prédécesseur du WRP de [[Windows Vista]] ** ''Windows Feedback Platform'' ou ''Windows Feedback Panel'' * [[WHQL]] : Windows Hardware Quality Labs * [[Wi-Fi]] : Norme de communication sans fil (''WIreless FIdelity'') * WinHEC : [[Windows Hardware Engineering Conference]] * WLM : [[Windows Live Messenger]] (anciennement [[MSN Messenger]]) ou [[Windows Live Hotmail]] * WINS : [[Windows Internet Naming Service]] * WMA : [[Windows Media Audio]], format de compression audio propriétaire développé par Microsoft * WMF : [[Windows Metafile]] * WMI : ** Microsoft : [[Windows Management Instrumentation]] ** Pour [[X Window System]] : Window Manager Improved, un [[Gestionnaire de fenêtres|Window manager]] allégé, datant de 1993 * WMV : [[Windows Media Video]] * WORM : Write Once Read Many * WP : ** Write Protect (bit) : Programmation sur processeur ** Write Protected : sur une disquette ou une bande ou un disque * WPA : ** Windows Product Administration ** [[Wi-Fi Protected Access]] * WPF : ** [[WebSphere]] Partition Facility ** [[Windows Presentation Foundation]] de [[WinFX|.NET 3.0]] * WRP : Windows Resource Protection : voir [[Windows Vista#Nouveautés secondaires]] * WSCI : Web Services Choregraphy Interface (voir orchestration dans [[Architecture orientée services#Les protocoles et les normes]] * WSFL : Web Services Flow Language d'[[International Business Machines|IBM]] : voir orchestration dans [[Architecture orientée services#Les protocoles et les normes]] * WSOA : WebService Oriented Architecture (une implémentation de l'[[Architecture orientée services]]) * WSUS : Windows Server Update Services (Microsoft), voir [[Software Update Services|SUS]] de Microsoft, [[Software Update Services]] * WWF : [[Windows Workflow Foundation]] * WWW : [[World Wide Web]] (voir [[Internet]]) * WYSIWYG : [[What you see is what you get]] * WYSIWYM : [[What you see is what you mean]] * WZCSVC (Wireless Zero Configuration SerViCes) de [[Microsoft]]. == X == * X : [[X Window System]] * X11 : [[X Window System]] version 11 * X11R6 : [[X Window System]] version 11 release 6 * [[XAML|XAML : eXtensible Application Markup Language]] * [[XAMPP|XAMPP : X Apache MySQL Perl PHP]] * [[XAO|XAO : X Assisté par ordinateur]] * [[XBL|XBL : eXtensible Bindings Language ou XML Bindings Language]] * XBM : [[X BitMap]] * [[Xbox Media Center|XBMC : Xbox Media Center]] * [[XCB|XCB : X C Binding]] * [[XCF|XCF : eXperimental Computing Facility]] de [[GIMP]] * [[Xlib Compatibility Layer|XCL : Xlib Compatibility Layer]] * XD: eXploser de Rire * [[XDCC|XDCC : XDCC (Xabi DCC or eXtended DCC]] * XDM : [[XDM|X Window Display Manager]] * xdpyinfo : X11 DisPlaY INFO * [[X Display Manager Control Protocol|XDMCP : X Display Manager Control Protocol]] * [[XFS]] : X File System * XGA : [[Extended Graphics Array]] * XHTML : [[Extensible HyperText Markup Language]] * XML : [[Extensible markup language]] * XMS : Extended Memory Specification, ''voir [[mémoire étendue]]'' * XMPP : [[Extensible messaging and presence protocol]] * XOR : [[OU exclusif]] * XP : [[Extreme programming]] * XSD : XML [[Schéma (informatique)#Schéma dans les logiciels d'annuaires|Schema]] Definition, définition du schéma d'annuaire au format XML * XSLT : [[Extended stylesheet language transformations]] * [[Intrinsics|XT : X Toolkit]] * XTM : [[XML Topic Maps]] * XUL : [[XML-based user interface language]] == Y == * Y2K : année [[2000]], fait référence au [[Passage informatique à l'an 2000|bogue de l'an 2000]]. * [[Yacc (logiciel)|YACC]] : ''Yet Another Compiler of Compiler. == Z == * Z : [[Notation Z]] (Langage de spécifications) * ZIF : [[Zero insertion force]] (pour les circuits électroniques) * [[ZIP (format de fichier)|ZIP]] : format de fichier == Références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|wikibooks=Abréviations de l'informatique et de l'électronique}} === Article connexe === * [[Liste d'abréviations de la conception et fabrication assistée par ordinateur]] {{Portail|informatique}} [[Catégorie:Abréviation en informatique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine%20de%20Saint-Exup%C3%A9ry
Antoine de Saint-Exupéry
{{Semi-protection longue}} {{Voir homonymes|Famille de Saint-Exupéry|Saint-Exupéry (homonymie)}} {{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | upright = 1 | formation = [[Lycée Sainte-Croix (Le Mans)|Lycée Notre-Dame-de-Sainte-Croix]], [[Le Mans]] (1909-1914)<br>[[Lycée Saint-Louis]], Paris | religion = [[Catholicisme]] | arme = [[Pilote (aviation)|Pilote]], aviation militaire d'observation | œuvres principales = ''[[Vol de nuit]]'' <br /> ''[[Le Petit Prince]]'' <br /> ''[[Courrier sud]]'' <br /> ''[[Terre des hommes]]'' <br /> ''[[Lettre à un otage]]'' <br />''[[Citadelle (livre)|Citadelle]]'' | intitulé œuvres = | distinction = {{Déco Officier de la Légion d'honneur}}<br />{{Déco Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze}}<br />[[Prix Femina]] <small>(1931)</small><br />[[Grand prix du roman de l'Académie française]] <small>(1939)</small><br />[[Prix Hugo du meilleur roman court]] <small>(Rétro Hugo 1944, décerné en 2019)</small><br>[[Mort pour la France]] <small>(attribué en 1948)</small> | grade = | fonction = | titre honorifique = | sceau = | taille sceau = | légende sceau = | plaque = | taille plaque = | légende plaque = | tombe = }} '''Antoine de Saint-Exupéry''', né le {{date de naissance|29|juin|1900}} à [[Lyon]]<ref>{{Lien web |auteur=Ville de Lyon |titre=Acte de naissance {{numéro|1703}} du 29/06/1900 |description=extr. du registre d'état civil de Lyon 2e, cote 2E 1847, image 158 |url=http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/v2/ark:/18811/jrknotsqb4p95f6c |site=[[Archives municipales de Lyon]] |date= |consulté le=2 juin 2023 |page=391v}}.</ref> et disparu en vol le {{date de mort|31|juillet|1944}} au large des côtes [[Marseille|marseillaises]], est un [[écrivain]], [[poète]], [[Pilote (aviation)|aviateur]] et [[reporter]] [[France|français]]. Né dans une famille de la noblesse française, il passe une enfance heureuse malgré les morts prématurées de son père et d'un frère. Élève rêveur, il obtient cependant son baccalauréat en [[1917]]. Après son échec au concours de l'[[École navale]], il s'oriente vers les [[Beaux-arts (disciplines)|beaux-arts]] et l'[[architecture]]. Devenu [[Pilote (aviation)|pilote]] durant son service militaire en [[1922]], il est engagé en [[1926]] par la compagnie [[Groupe Latécoère|Latécoère]] (future [[Compagnie générale aéropostale|Aéropostale]]). Il transporte le courrier de [[Toulouse]] au [[Sénégal]] puis rejoint l'[[Amérique du Sud]] en [[1929]]. Parallèlement, il devient [[écrivain]]. Il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers [[roman (littérature)|romans]] : ''[[Courrier sud]]'' en [[1929]] et surtout ''[[Vol de nuit]]'' en [[1931]], qui connaît un grand succès et reçoit le [[prix Femina]]. À partir de 1932, Saint-Exupéry se consacre au [[journalisme]] et aux raids aériens. Il entreprend de grands reportages en [[Indochine française|Indochine]] en 1934, à [[Moscou]] en 1935, en [[Espagne]] en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs [[Humanisme|humanistes]]. ''[[Terre des hommes]]'', publié en 1939, reçoit le [[grand prix du roman de l'Académie française]]. En 1939, il sert dans l'[[Armée de l'air (France)|Armée de l'air]], étant affecté à une escadrille de reconnaissance aérienne. Après l'[[Armistice du 22 juin 1940|armistice de juin 1940]], il quitte la France pour [[New York]] avec l'objectif de faire entrer les [[États-Unis]] dans la guerre et y devient l'une des voix de la [[Résistance française|Résistance]]. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en [[Sardaigne]] puis en [[Corse]], une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du [[débarquement de Provence]]. Il disparaît en mer avec son avion, un [[Lockheed P-38 Lightning]], lors de sa mission du {{date-|31|juillet|1944}}. Il est déclaré « [[mort pour la France]] ». Le {{date-|3|septembre|2003}}, son avion est retrouvé et formellement identifié au large de [[Marseille]]. ''[[Le Petit Prince]]'', écrit à [[New York]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et illustré avec ses propres [[aquarelle]]s, est publié en 1943 à New York, puis en France chez [[Éditions Gallimard|Gallimard]] en 1946, à titre [[Œuvre posthume en droit de la propriété intellectuelle|posthume]]. Ce [[conte philosophique]], empreint à la fois de légèreté et de [[pessimisme]] vis-à-vis de la [[Humanité|nature humaine]], devient très vite un immense succès mondial. == Biographie == === Jeunesse et formation === [[Fichier:Saint-Exupéry Lyon.jpg|vignette|redresse|Immeuble de [[Lyon]] où Antoine de Saint-Exupéry est né en 1900.]] Fils de Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry (1863-1904), sans profession<ref name=A> {{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Champy|titre=Les Blacque-Belair|sous-titre=ascension sociale et plongée dans la culture|éditeur=éd. Guénégaud|année=2007|ean=9782850231308|passage=110}}.</ref>, et d'Andrée Marie Louise [[Famille Boyer de Fonscolombe|Boyer de Fonscolombe]]<ref name=A/>, Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-Exupéry<ref group="Note">Malgré les règles de typographie utilisées habituellement en français, l'orthographe du nom de l'auteur semble avoir été fixée sans [[trait d'union]] sur les actes d'[[état civil]] le concernant. Même si elle n'était pas celle de l'état civil, la forme avec trait d'union a au moins valeur de [[pseudonyme]] d'usage général.</ref> naît le {{Date-|29 juin 1900}} au 8, rue du Peyrat, dans le {{2e|arrondissement}} de Lyon<ref name="Naissance">{{Lien web|langue=fr|auteur=Archives municipales numérisées de Lyon|titre=Acte de naissance {{numéro}}1703 - cote 2E1847|url=http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/jrknotsqb4p95f6c|date=Avec mention en marge de l'acte de son mariage à Nice le {{Date|22 avril 1931}} avec Consuelo Suncin|consulté le=11 mai 2019}}.</ref>, dans une famille de la noblesse française<ref name=A/>. [[Fichier:Img648-StEx-2.jpg|vignette|redresse|Antoine de Saint-Exupéry à l'école Notre-Dame-de-Sainte-Croix au [[Le Mans|Mans]] en 1910-1911. Détail de la photographie de la classe de sixième.]] Il partage une enfance heureuse avec ses quatre frères et sœurs. Mais en [[1904]], son père meurt, terrassé par une [[hémorragie cérébrale]] à seulement quarante et un ans, en gare de La Foux. Marie de Saint-Exupéry élève ses cinq enfants : [[Marie-Madeleine de Saint Exupéry|Marie-Madeleine]], dite Biche, [[Simone de Saint-Exupéry|Simone]], dite Monot, Antoine, dit Tonio, François et Gabrielle, dite Didi. Elle est aidée par la gouvernante [[Autriche|autrichienne]] Paula Hentschel (1883-1965), qui restera auprès d'eux jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes. Dans son roman ''[[Pilote de guerre]]'', l'auteur lui rendra hommage en ces termes : {{Citation|Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. Il n’est point de protection pour les hommes. Une fois homme on vous laisse aller… Mais qui peut quelque chose contre le petit garçon dont une Paula toute-puissante tient la main bien enfermée ? Paula, j’ai usé de ton ombre comme d’un bouclier…}}<ref>[http://www.antoinedesaintexupery.com/categorie/les-femmes?page=1 Paula Hentschel (1883-1965)], ''antoinedesaintexupery.com''.</ref>. La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré, bien que son naturel optimiste lui permette de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, artiste (elle pratique la peinture<ref name="0IXVYX">{{Lien web|titre=Marie Boyer de Fonscolombe (1875-1972)|url=http://www.antoinedesaintexupery.com/marie-boyer-de-fonscolombe-1875-1972|site=www.antoinedesaintexupery.com|consulté le=2017-12-21}}.</ref>), elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, sans exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages{{refnec}}. Jusqu'à l'âge de dix ans, il passe son enfance entre le château de [[La Môle]] dans le [[Var (département)|Var]], propriété de sa grand-mère maternelle, et le [[château de Saint-Maurice-de-Rémens]] dans l'[[Ain (département)|Ain]], propriété de sa tante Mme Tricaud. En 1908, il entre en classe de huitième chez les [[Frères des écoles chrétiennes|frères des Écoles chrétiennes]], à Lyon. À la fin de l'été [[1909]], Marie de Saint-Exupéry s'installe avec ses enfants au [[Le Mans|Mans]], 21, rue du Clos-Margot, à proximité de son beau-père qui habitait 39, rue Pierre-Belon<ref>{{Article |auteur1=Thierry Dehayes |titre=Le Mans. Les années mancelles de Saint-Exupéry |périodique=Le Maine libre |date=17 février 2017 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/le-mans-les-annees-mancelles-de-saint-exupery-203261fb-74af-3a34-a643-cbd0d1b6683b }}.</ref>. Antoine entre au collège [[Compagnie de Jésus|jésuite]] [[Lycée Sainte-Croix (Le Mans)|Notre-Dame-de-Sainte-Croix]] le {{date-|7 octobre}} suivant. Élève médiocre, décrit comme indiscipliné et rêveur, il est attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, cherchant depuis l'enfance à échapper à son milieu aristocratique<ref>{{Citation|[…] Il insistait beaucoup sur un point, à savoir sur la nécessité de se désengluer de son milieu, et cet aristocrate de naissance prônait le non-conformisme. La formule revenait sans cesse dans ses discussions, je l'entends encore vibrer à mes oreilles le mot de “non conformisme” ! Antoine, malgré son enveloppe, malgré son éducation, n'avait rien d'un bourgeois et il fallait l'entendre parler avec les ouvriers de Saurer ou les mécaniciens d'aviation pour comprendre combien il tenait à comprendre leurs problèmes et combien il souhaitait pouvoir les aider. De leur côté, ils devaient penser : “Il n'est pas fier !”}} (Source : André de Fonscolombe, « Saint-Exupéry : Deuxième époque 1930-1935, tome 2 », ''Icare, Revue de l'aviation française'', {{n°|71}}, hiver 1974-1975, {{p.|32}}).</ref>. En [[1912]], il passe les grandes vacances à [[Saint-Maurice-de-Rémens]]. Fasciné par les [[avion]]s, il se rend souvent à vélo à l'aérodrome d'[[Ambérieu-en-Bugey]], situé à quelques kilomètres, et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des appareils. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez, assurant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur le W2 ''bis'' (W pour Wroblewski)<ref>[http://www.antoinedesaintexupery.com/le-bapt%C3%AAme-de-l%E2%80%99air-1912 ''Le baptême de l'air''], sur le site antoinedesaintexupery.com.</ref>{{,}}<ref name="icare_69_page_78">Le baptême de l'air est rapporté par Alfred Thénoz, témoin direct en possession d'une carte postale montrant l'avion et signée en 1937 par Antoine avec ces mots : {{Citation|Pour Thénoz qui a été baptisé sur le même appareil que moi.}} (Source: Alfred Thénoz, « Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, tome 1 », ''Icare, Revue de l'aviation française'', {{n°|69}}, été-automne 1974, {{p.|78}}).</ref>, avion fabriqué à [[Villeurbanne]] par la fratrie Pierre et Gabriel Wroblewski dit Salvez. Il écrit alors un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions : {{Citation bloc|Les ailes frémissaient sous le souffle du soir<br>Le moteur de son chant berçait l'âme endormie<br>Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle.}} Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Alors que la [[Première Guerre mondiale]] éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'[[Ambérieu-en-Bugey]]. Elle fait venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le collège jésuite [[Lycée Notre-Dame-de-Mongré|Notre-Dame-de-Mongré]], à [[Villefranche-sur-Saône]]. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisqu'il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions. À la rentrée scolaire de [[1915]], Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de favoriser leur développement, elle les inscrit chez les [[Société de Marie (Marianistes)|frères marianistes]] de la [[Villa Saint-Jean]] à [[Fribourg (ville de Suisse)|Fribourg]], en [[Suisse]]. En rapport étroit avec le [[collège Stanislas (Paris)|collège Stanislas de Paris]], ce collège a développé une méthode d'éducation moderne basée sur la créativité. Antoine y retrouve [[Louis de Bonnevie]], dont la famille est voisine et amie de la sienne à [[Lyon]]. Il noue avec lui, ainsi qu'avec Marc Sabran et Charles Sallès, une amitié profonde et durable<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Saint-Exupéry, les premiers pas d'un poète|périodique=Le Figaro|date=2007-08-30|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/livres/2007/08/30/03005-20070830ARTFIG90313-saint_exupery_les_premiers_pas_d_un_poete.php|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. En [[1917]], il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, qui souffrait de [[Rhumatologie|rhumatismes articulaires]], meurt d'une [[péricardite]]. Attristé par la mort de son frère, le futur écrivain vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte. La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du [[Prince héritier|''Kronprinz'']]. Il écrit aussi quelques poèmes : {{Citation bloc|Parfois confusément sous un rayon lunaire,<br>Un soldat se détache incliné sur l'eau claire ;<br>Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans !}} En [[1918]], [[1919]] et [[1920]], Antoine échoue à l'oral du concours de l'[[École navale]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Roger Mansuy |titre=Saint-Exupéry, fort en math ? |périodique=Images des mathématiques |date=5 août 2021 |lire en ligne=https://images.math.cnrs.fr/Saint-Exupery-fort-en-math.html }}</ref> puis s'inscrit en tant qu'[[auditeur libre]] en architecture à l'[[École nationale supérieure des beaux-arts]]. À la mort de la tante Tricaud, en 1920, Marie hérite du château de Saint-Maurice où elle s'installe. Ses revenus sont modestes, elle subvient aux besoins de ses enfants en vendant les terres attenantes au château<ref name="0IXVYX" />. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans ''[[Quo vadis ? (opéra)|Quo vadis]]'', un opéra de [[Jean Nouguès]]. En 1918, il fait la connaissance de [[Louise de Vilmorin]], qui lui inspire des poèmes romantiques. {{Citation bloc|Je me souviens de toi comme d'un foyer clair<br>Près de qui j'ai vécu des heures, sans rien dire<br>Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air<br>Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire.}} Cette période lui inspire d'autres poèmes, sous forme de [[sonnet]]s et suites de quatrains (''Veillée'', 1921), montrant qu'il vit une période difficile ; il se trouve alors sans projet de vie et sans avenir. Certains de ses poèmes sont [[Calligraphie|calligraphiés]] et [[Enluminure|enluminés]] de dessins à l'[[encre de Chine]]. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami [[Jan Doat|Jean Doat]]<ref>{{Ouvrage|titre=Antoine de Saint-Exupery : dessins, aquarelles, pastels, plumes et crayons|éditeur=éd. Gallimard|année=2006|passage=58}}.</ref>. Dans l'entre-deux-guerres, Louise de Vilmorin devient un des piliers de sa bande d'amis, où figurent aussi [[Jean Prévost (écrivain)|Jean Prévost]], Hervé Mille, [[Aimery Blacque-Belair]], [[Jean de Vogüé]] et son épouse Nelly, [[Jean Hugo]], [[Léon-Paul Fargue]]<ref name=A/>. === Dans l'aviation === [[Fichier:Saint-Exupéry-Maison Strasbourg.jpg|vignette|redresse|Immeuble de [[Strasbourg]] où Antoine de Saint-Exupéry vécut en 1921.]] [[Fichier:Tarfaya Saint-Exupery.jpg|vignette|redresse|Monument commémoratif à [[Tarfaya]], escale de l'[[Compagnie générale aéropostale|Aéropostale]].]] ==== Passage dans l'Armée de l'air ==== En {{date-|avril 1921}}, il commence son [[service militaire]] de deux ans en tant que mécanicien au {{2e|régiment}} d'aviation de [[Strasbourg]]. En juin, il suit des cours de pilotage civil à ses frais<ref>Biographie d'Antoine de Saint-Exupéry figurant sur la jaquette du téléfilm ''Saint-Exupéry : La Dernière Mission'', de Robert Enrico (1994), réédité en 2009.</ref>. Le {{date-|9 juillet}} son moniteur, Robert Aéby, le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation<ref name="icare_69_page_101">Témoignage de l'instructeur Robert Aéby : {{Citation|Après son dernier virage, correct, il se présente trop haut et trop vite. […] Il fait alors la seule chose qu'il fallait : il remet les gaz… […] Il ne semble pas affolé du tout par le petit incident qu'il vient de subir et […] atterrit en beauté […]. <br />– À un moment, le moteur a pris feu, me dit-il, mais ça s'est éteint tout de suite. <br />Je lui expliquai ce qui s'était passé. <br />– Non, le moteur n'a pas pris feu. Vous avez remis les gaz trop brusquement et vous avez provoqué ce qu'on appelle un retour au carburateur.}} (Source : Robert Aéby, ''Revue de l'aviation française'', {{n°|69}}, {{p.|101}} ; « Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, tome 1 », ''Icare'', été-automne 1974.)</ref>. Néanmoins, il laisse le souvenir d'un aviateur parfois distrait ; le surnom de Pique la Lune lui est bientôt associé, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d'une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur<ref name="lefigaro.fr">{{Article |auteur1= |titre=L'avion retrouvé au large de Marseille est bien celui de Saint-Exupéry |périodique=[[Le Figaro]] |date=14 octobre 2007 |pages= |lire en ligne= http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2007/07/20/01006-20070720ARTWWW90858lavion_retrouve_au_large_de_marseille_est_bien_celui_de_saint_exupery.php}}. </ref>. Titulaire du brevet de pilote civil, il est admis à suivre les cours de pilote militaire. La base aérienne de Strasbourg ne dispose pas d'école de pilotage. Le {{date-|2 août 1921}}, il est affecté au {{37e|régiment}} d'aviation au [[Maroc]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mehdi de Graincourt|titre=Leur Maroc|passage=108, 109, 110, 111,112,113|lieu=Casablanca|éditeur=éditions Malika|date=2016|pages totales=256|isbn=978-9954-9470-4-3}}</ref>, à [[Casablanca]], où il obtient son brevet de pilote militaire, le {{date-|23 décembre 1921}}<ref>{{Lien web|titre=Brevet militaire au Maroc (1921)|url=http://www.antoinedesaintexupery.com/brevet-militaire-au-maroc-1921|site=www.antoinedesaintexupery.com|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. En janvier [[1922]], il est à [[Base aérienne 125 Istres-Le Tubé|Istres]] et est promu [[caporal]]. Reçu le {{date-|3 avril 1922}} au concours d'élève officier de réserve ([[Élève officier de réserve|EOR]]), il suit des cours d'entraînement à [[base aérienne 702 Avord|Avord]], qu'il quitte pour la [[Base aérienne 134 Versailles|base aérienne de Versailles]], en région parisienne. Il vole à [[Base aérienne 107 Villacoublay|Villacoublay]]<ref>{{lien web |titre=Brevet d’observateur (1922) |url=http://www.antoinedesaintexupery.com/brevet-d%E2%80%99observateur-1922 |site=Antoine de Saint Exupéry |consulté le=13-04-2023}}.</ref>. Le {{date-|10 octobre 1922}}, il est nommé [[sous-lieutenant]] ; puis breveté observateur d'aviation, le {{date-|4 décembre 1922}}. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l'encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier ''Les Copains''. En octobre il choisit son affectation au {{34e|régiment}} d'aviation, au [[Base aérienne 104 Dugny-Le Bourget|Bourget]]. Au printemps [[1923]], le {{1er|mai}}, il est victime au [[Aéroport de Paris-Le Bourget|Bourget]] de son premier accident d'avion à la suite d'une erreur d'évaluation, sur un appareil qu'il ne maîtrisait pas, avec comme bilan une fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé, le {{date-|5 juin 1923}}. Pourtant, il envisage toujours d'entrer dans l'[[Composante aérienne militaire|Armée de l'air]], comme l'y encourage le [[général]] [[Joseph-Édouard Barès]]. Mais la famille de [[Louise de Vilmorin]], devenue sa fiancée, s'y oppose. Commence pour lui une longue période d'ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la [[Vinci (entreprise)|Société générale d'entreprises]]. En septembre, c'est la rupture des fiançailles avec Louise de Vilmorin, que cette dernière qualifiera plus tard, en 1939, de « fiançailles pour rire », dans un recueil de poèmes. Pourtant, Antoine de Saint-Exupéry en restera attristé sa vie durant<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Claude Perrier|titre=Le roman d'amour d'Antoine et de Loulou|périodique=Le Figaro / Culture|date=Le 02/07/2007|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/livres/2007/07/02/03005-20070702ARTFIG90252-le_roman_d_amour_d_antoine_et_de_loulou.php|consulté le=25/05/2023|accès url=libre}}</ref>. En [[1924]], Saint-Exupéry travaille dans l'[[Allier (département)|Allier]] ainsi que dans la [[Creuse (département)|Creuse]] comme représentant de l'usine suisse [[Saurer]] qui fabrique entre autres des [[camion]]s (il n'en vendra qu'un seul en une année et demie). Il se lasse, donne sa démission. La même année, il commence une œuvre en prose, ''[[Manon, danseuse]]''. En [[1925]], son poème intitulé ''La Lune'' montre une inspiration farfelue<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les métamorphoses d'un écrivain |url=https://www.lefigaro.fr/livres/2007/07/09/03005-20070709ARTFIG90276-les_metamorphoses_d_un_ecrivain.php |site=LEFIGARO |date=2007-07-09 |consulté le=2023-01-19}}</ref> ; la suite poétique ''L'Adieu'' est écrite la même année : {{Citation bloc|Il est minuit — je me promène<br>Et j’hésite scandalisé<br>Quel est ce pâle chimpanzé<br>Qui danse dans cette fontaine ?}} ==== Pilote à l'Aéropostale ==== En [[1926]], il est engagé par [[Didier Daurat]], directeur de l'exploitation des lignes de la compagnie [[Groupe Latécoère|Latécoère]] (future [[Compagnie générale aéropostale|Aéropostale]]), sur les recommandations de [[Beppo di Massimi]], et rejoint l'[[aéroport de Toulouse-Montaudran]] pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre [[Toulouse]] et [[Dakar]]. Il rédige alors une nouvelle, « L'évasion de Jacques Bernis », dont sera tiré « L'Aviateur », texte publié dans la revue d'[[Adrienne Monnier]], ''Le Navire d'argent'' (numéro d'avril 1926), où travaille son ami [[Jean Prévost (écrivain)|Jean Prévost]]. À [[Toulouse]], il fait la connaissance de [[Jean Mermoz]] et d'[[Henri Guillaumet]]. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur [[Alicante]]. [[Fichier:Consuelodesaintexupery.jpg|vignette|redresse|Consuelo de Saint-Exupery.]] Fin [[1927]], il est nommé chef d'escale à [[Tarfaya|Cap Juby]] au [[Maroc]] avec pour mission d'améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d'une part et avec les Espagnols d'autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En [[1929]], il publie chez [[Éditions Gallimard|Gallimard]] son premier roman, ''[[Courrier sud]]'', dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote. En septembre [[1929]], il rejoint [[Jean Mermoz|Mermoz]] et [[Henri Guillaumet|Guillaumet]] en [[Amérique du Sud]] pour contribuer au développement de l'[[Compagnie générale aéropostale|Aéropostale]] jusqu'en [[Patagonie]]. En [[1930]], il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour écrire divers sonnets inspirés d'autres poètes, qui sont avant tout des exercices de style<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Claude Perrier|titre=Les métamorphoses d'un écrivain|périodique=Le Figaro /Culture|date=Le 09/07/2007|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/livres/2007/07/09/03005-20070709ARTFIG90276-les_metamorphoses_d_un_ecrivain.php|consulté le=25/05/2023|accès url=libre}}</ref>. En [[1931]], il publie son second roman, ''[[Vol de nuit]]'' qui connaît un immense succès ; il y évoque dans un style lyrique ses années en [[Argentine]] et le développement des lignes vers la [[Patagonie]]. Le {{date|22 avril 1931}}, il se marie à [[Nice]], après un mariage religieux à [[Agay]] le {{date|12 avril 1931}}<ref>[http://www.antoinedesaintexupery.com/consuelo-son-epouse-1901-1979 Consuelo, son épouse (1901-1979)].</ref>, avec [[Consuelo de Saint-Exupéry|Consuelo Suncin Sandoval de Gómez]] (décédée le {{date|28|mai|1979}}), à la fois écrivaine et artiste [[salvador]]ienne. ==== Pilote de raids et journaliste ==== À partir de [[1932]], alors que la compagnie, minée par la politique{{Référence nécessaire|date=24 mars 2019}}, ne survit pas à son intégration dans [[Air France]], il subsiste difficilement, se consacrant à l'écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d'essai et pilote de raid en même temps qu'il devient journaliste pour de grands reportages. [[Fichier:Sahara Crash -1935- copyright free in Egypt 3634 StEx 1 -cropped.jpg|vignette|redresse|Saint-Exupéry dans le Sahara, le {{date-|31 décembre 1935}}.]] Reporter pour ''[[Paris-Soir]]'', il voyage au [[Viêt Nam]] en [[1934]] et à [[Moscou]] en [[1935]]. ===== Crash dans le désert ===== Le {{date|29|décembre|1935}}, accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-[[Hô Chi Minh-Ville|Saïgon]] à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'[[André Japy (aviateur)|André Japy]] qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en {{nombre|3|jours}} et 15 heures. Vers 23 h, par une nuit très sombre, ils partent de [[Benghazi]] ([[Libye]]). Afin d'éviter la zone interdite, ils évitent de longer la côte, volant en ligne droite vers [[Le Caire]] ([[Égypte]]), au-dessus du [[Sahara]]. Le 30 décembre 1935, à 2 h 45, après 19 heures et 44 minutes de vol, l'avion heurte un plateau rocheux alors que Saint-Exupéry a volontairement diminué son altitude pour tenter de se repérer<ref name=":1">{{article|titre=Après trois jours de marche harassante dans les sables du désert|sous-titre=Saint-Exupéry raconte sa dramatique aventure|périodique=L'Intransigeant|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k794978x/f1|page=1|jour=4|mois=janvier|année=1936|numéro=20516}}.</ref>. Les deux aviateurs survivent miraculeusement à l'accident, mais leurs cartes primitives et ambiguës ne leur permettent pas d'avoir une idée précise de leur position. Perdus dans les dunes de sable, leurs seules réserves consistent en quelques raisins, deux oranges, une madeleine, une pinte de café dans un thermos cabossé et une demi-pinte de vin blanc dans un autre. Ils possèdent aussi une petite provision de médicaments : cent grammes d'alcool à quatre-vingt-dix pour cent, la même quantité d'éther pur, et un petit flacon d'iode<ref>{{Ouvrage|auteur1=Antoine de Saint-Exupéry|titre=Wind, Sand, and Stars, 1939|passage=p127-152}}</ref>. Saint-Exupéry décide de prendre la direction de l'est, « ''celle de la vie'' », que [[Henri Guillaumet|Guillaumet]] suivit 5 ans plus tôt lors de son périple légendaire dans les montagnes andines. Après avoir épuisé leurs réserves de boissons dès le premier jour, les deux aviateurs voient des mirages et ont des hallucinations auditives, lesquelles sont rapidement suivies d'hallucinations plus vives. Au deuxième et au troisième jour, ils sont tellement déshydratés qu'ils cessent de transpirer. Le quatrième jour, deux [[Bédouins]] sur un chameau les découvrent et leur administrent un traitement de réhydratation indigène qui leur sauve la vie<ref>{{Ouvrage|prénom1=Stacy|nom1=Schiff|titre=Saint-Exupéry : a biography|éditeur=Henry Holt|date=2006|isbn=0-8050-7913-0|isbn2=978-0-8050-7913-5|oclc=63283832|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/63283832|consulté le=2022-10-12}}</ref>. À [[Ouadi Natroun|Wadi-Natroum]], ils plongent la tête dans une bassine d'eau. Accompagnés des deux Bédouins, ils parcourent enfin 80 km jusqu'au Caire<ref name=":1" />. La nouvelle classique de Saint-Exupéry ''Le Petit Prince'', qui commence par un pilote échoué dans le désert, fait vraisemblablement référence à cette expérience. En [[1936]], entre 2 raids, Saint-Exupéry part comme reporter en Espagne pour couvrir la [[guerre d'Espagne|guerre civile]]. Il révèle alors des exactions commises par des [[républicains espagnols]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Hommage à Saint-Exupéry, journaliste de l'ombre|périodique=LE FIGARO|date=2014-07-31|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/livres/2014/07/31/03005-20140731ARTFIG00355-hommage-a-saint-exupery-journaliste-de-l-ombre.php|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. En 1937, Saint-Exupéry et son inséparable mécano partent à la recherche de voies aériennes pour rallier différentes villes africaines. Ils parcourent plus de 9000 kilomètres et ouvrent la route des airs entre Casablanca, Tombouctou et Bamako<ref name=aerostories>{{Lien web |titre=Saint-Exupéry: les années trente, années de crises |url=http://aerostories.free.fr/biographies/saintex/page9.html |site=aerostories.free.fr |consulté le=2022-10-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Expositions - André Prévot (1907-1947), mécanicien d'Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) |url=https://webmuseo.com/ws/musee-mehun/app/collection/expo/9 |site=webmuseo.com |consulté le=2022-10-12}}.</ref>. ===== Le dernier raid ===== Le 15 février 1938, Antoine et André tentent un nouveau périple en s'attaquant au raid de New York à Punta Arenas. Mais, en raison d'une regrettable confusion entre les gallons [[Gallon US|US]] de {{nobr|3,78 litres}} et [[Gallon impérial|britannique]] de {{nobr|4,54 litres}}, ils surchargent trop leur nouveau Simoun, le F-ANXR, au départ du Guatemala, et s'écrasent en bout de piste. Les deux aviateurs grièvement blessés sont soignés au Guatemala puis Saint-Exupéry est transféré à New York, où il termine, pendant sa convalescence, la rédaction de ''[[Terre des hommes]]''<ref name=aerostories/>. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d'émotions et d'expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la [[condition humaine]]. Sa réflexion aboutit à l'écriture de ''Terre des hommes'', qui est publié en 1939. L'ouvrage est récompensé par le prix de l'[[Académie française]]. C'est dans ce roman que l'on trouve la célèbre phrase prononcée par [[Henri Guillaumet]], à qui il a dédicacé l'ouvrage, après son accident dans les [[Cordillère des Andes|Andes]] : {{citation|Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Antoine de Saint-Exupéry|titre=Terre des hommes|passage=45|éditeur=Gallimard|numéro chapitre=2.2}}. La citation apparaît également à la page 52 du même livre dans les termes suivants : ''Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait''.</ref>. [[Fichier:Saint-Exupery, hotel de ville de Montreal.jpg|vignette|redresse|À l'[[hôtel de ville de Montréal]].<br>À gauche, son éditeur [[Éditions Bernard Valiquette|Bernard Valiquette]] ; et le maire suppléant Paul Leblanc.]] [[Fichier:Saint-Exupéry and Marcel Peyrouton . Tunis 1935.jpg|vignette|redresse|Saint-Exupéry et Marcel Peyrouton à [[Tunis]] en 1935.]] === Guerre de 1939-1945 === ==== La campagne de France ==== En [[1939]], il sert comme [[Capitaine (France)|capitaine]] dans l'[[Armée de l'air française|Armée de l'air]]. Après un passage comme instructeur à [[Base aérienne 101 Toulouse-Francazal|Toulouse-Francazal]], au Bataillon de l'air 101, il obtient sa mutation dans une escadrille de reconnaissance aérienne, le [[Escadron de reconnaissance 2/33 Savoie|Groupe aérien de reconnaissance 2/33]]. L'unité est initialement positionnée à [[Orconte]], près de [[Saint-Dizier]], avant de se déplacer avec la ligne de front. Le {{date-|23 mai 1940}}, il survole [[Arras]] alors que les [[panzer|chars]] allemands envahissent la ville : bien que son avion [[Bloch MB.170 à MB.178|Bloch 174]] soit criblé de balles par la [[Lutte antiaérienne|DCA]] allemande, il réussit à retourner à la base de [[Aérodrome de Nangis Les Loges|Nangis]] avec son équipage sain et sauf ; cet exploit lui vaut d'être récompensé de la [[Croix de guerre 1939-1945|Croix de guerre]] avec palme et cité à l'ordre de l'Armée de l'air le {{date-|2 juin 1940}}. L'épisode lui inspirera le titre et la trame de ''[[Pilote de guerre]]''<ref name="Cerisier"/>. Le Groupe aérien de Reconnaissance II/33 sera brièvement basé à l'[[Aérodrome de Blois - Le Breuil|aérodrome de Blois]] – Le Breuil le {{date-|10 juin 1940}} lors de son repli vers la zone libre. Il est démobilisé à [[Aéroport de Perpignan-Rivesaltes|Perpignan]], d'où son escadrille s'envole pour [[Base aérienne 149 Maison Blanche|Alger]], le {{date-|20 juin 1940}}, sans lui, car il a été chargé de récupérer des pièces de rechange à [[Bordeaux]]. Il y réquisitionne un vieux [[Avions Farman|Farman]], charge les pièces et quelques passagers, dont [[Suzanne Massu]]<ref>Suzanne Massu, ''Quand j'étais Rochambelle'', {{p.|11}}.</ref> (à l'époque Suzanne Torrès), et atterrit à [[Oran]]<ref name=A/>. ==== Départ pour New-York en 1940 ==== Après l'armistice de {{date-|juin 1940}}, il part en {{date-|novembre 1940}} pour [[New York]], où il arrive le {{date-|31 décembre 1940}}, grâce aux passeports délivrés par [[Henry du Moulin de Labarthète]]<ref>''{{ouvrage|auteur=Henry du Moulin de Labarthète|titre=Le Temps des illusions|sous-titre=souvenirs ({{date-|juillet 1940}}-{{date-|avril 1942}})|lieu=Genève|éditeur=Constant Bourquin, à l’enseigne du cheval ailé|année=1946|pages totales=416}}, p241.</ref>. Il poursuit l'objectif de faire entrer en guerre l'armée des États-Unis. Considéré par certains comme [[Révolution nationale|pétainiste]] car non [[gaullisme|gaulliste]], Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix. Comme l'immense majorité des Français, il est au départ plutôt favorable au [[Régime de Vichy|gouvernement de Vichy]], qui lui semble représenter la continuité de l'État et qui représente une forme de [[cohésion nationale]] pour les Français souffrant de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jacques |nom1=Le Groignec |titre=Pétain et les Américains |éditeur= |année=1995 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LmmYynYiArIC&lpg=PA243&ots=xMJpfh75NA&dq=%22les%20embusqu%C3%A9s%20de%20New%20York%22&hl=fr&pg=PA244#v=onepage&q=%22les%20embusqu%C3%A9s%20de%20New%20York%22&f=false }}. </ref>. Il est donc plutôt méfiant envers le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], lui reprochant de nier la défaite militaire de la France<ref name="Fig"/>. De fait, il souhaite surtout protéger les Français et a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du {{date-|29 novembre 1942}} depuis New York, soit trois semaines après le [[Opération Torch|débarquement allié en Afrique du Nord]], il lance : {{citation|Français, réconcilions-nous pour servir}} ; il tente aussi de repousser l'[[épuration à la Libération en France|épuration]] qui se prépare{{sfn|Marck|2012|p=|loc=|id=marck2}}. Il reste alors incompris, il est trop tard : le moment est celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines<ref>Magazine ''Epok'', mars 2000.</ref>, il semblerait que les services secrets des États-Unis aient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle{{Référence nécessaire|date=24 mars 2019}}. En {{date-|janvier 1941}}, le maréchal Pétain l'aurait nommé sans le prévenir au [[Conseil national (gouvernement de Vichy)|Conseil national]], l'assemblée consultative de Vichy. Antoine de Saint-Exupéry publie alors deux communiqués, où il refuse cette appartenance<ref name="Fig">[[Eugénie Bastié]], « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.</ref>. Sa nomination n'était qu'une rumeur semble-t-il ; son nom n'apparaît ni dans la liste officielle publiée par le ''Journal officiel'' le {{date-|24 janvier}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96148684/f8.image.r=%22conseil%20national%22 ''Journal officiel'', 24 janvier 1941, Liste par ordre alphabétique].</ref>, ni dans la liste publiée par la presse. En revanche, son nom figure dans la liste des membres du comité provisoire du Rassemblement pour la Révolution nationale, organisme concurrent de la [[Légion française des combattants]], qui devait réfléchir à la mise en place d'un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l'activité renaissante de certaines organisation [le PCF] », mais qui n'eut qu'une existence éphémère. Liste publiée par plusieurs journaux le 30 et le {{date-|31 janvier 1941}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k264545r/f2.item.r=Baruzy.zoom ''Le Temps'', 31 janvier 1941], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7633748v/f2.image.r=%22saint-exup%C3%A9ry%22?rk=64378;0 ''Le Journal'', 31 janvier 1941], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k637473n/f2.image.r=%22saint-exup%C3%A9ry%22?rk=128756;0 ''Le Petit journal'', 30 janvier 1941], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7679857/f2.image.r=%22saint-exup%C3%A9ry%22?rk=42918;4 ''L'Action française'', 31 janvier 1941], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7587304p/f2.image.r=%22saint-exup%C3%A9ry%22?rk=42918;4 ''L'Echo d'Alger'', 30 janvier 1941], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k509934t/f2.image.r=%22saint-exup%C3%A9ry%22?rk=42918;4 ''Journal des débats'', 31 janvier 1941]. Sur le comité de rassemblement, cf. Jean-Paul Cointet, ''La Légion française des combattants'', Albin Michel, 1995, {{p.|104-111}}.</ref>. [[Fichier:Quebec - Maison Tetu (2).jpg|vignette|La maison Cirice-Têtu dans laquelle Antoine de Saint-Exupéry a séjourné en 1942 à Québec.]] Le {{date-|8 décembre 1941}}, les [[Attaque de Pearl Harbor#Entrée en guerre des États-Unis|États-Unis entrent en guerre]]. En mai [[1942]], en route pour les [[États-Unis]], il est accueilli au [[Canada]] par la famille de [[Charles De Koninck]] sur rue Sainte-Geneviève, dans le Vieux Québec<ref>[http://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/portrait/attraits/epigraphes.aspx Site officiel de la Ville de Québec].</ref>. Des problèmes de [[Visa (document)|visa]] prolongent son séjour [[Québec (province)|québécois]] de cinq semaines. Poursuivant son objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre, il publie à [[New York]] en {{date-|février 1942}} ''[[Pilote de guerre]]''. Il y montre une France qui ne s'est pas rendue sans avoir mené une héroïque [[bataille de France]]. Au sommet des ventes, le livre fera beaucoup pour sensibiliser l'opinion nord-américaine au conflit européen, mais l'auteur est en proie à la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]]. Son traducteur lui trouve un hébergement, luxueux, chez Sylvia Hamilton, journaliste, qui ne parle pas un mot de français. C'est au cours de la relation amoureuse nouée avec celle-ci que l'aviateur écrit ''[[Le Petit Prince]]''<ref>{{Lien web|titre=Sylvia Hamilton Reinhardt|url=http://www.antoinedesaintexupery.com/sylvia-hamilton-reinhardt|site=www.antoinedesaintexupery.com|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. L'année suivante, il décide de rejoindre les troupes françaises combattant au sein de l'armée américaine. Avant de repartir, il confie à la jeune journaliste le manuscrit de son [[conte philosophique]]<ref name="Cerisier">[[Alban Cerisier]], « Le Petit Prince a 70 ans ! », émission ''Au cœur de l'histoire'' sur ''Europe 1'', 22 avril 2013.</ref>, dont la première édition sera anglaise. ==== Retour à l'Armée de l'air en Afrique du Nord ==== Il ne pense qu'à retourner à l'action. Pour lui, tout comme du temps de l'[[Compagnie générale aéropostale|Aéropostale]], seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner. En {{date-|avril 1943}}, bien que considéré par les Alliés comme un pilote trop âgé pour un avion de combat, il quitte les États-Unis et reprend du service actif dans l'aviation en [[Tunisie]] grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Le {{date-|5 mai 1943}}, Saint-Exupéry se présente au [[Résidence d'État|Palais d'été]] à [[Alger]] devant le général [[René Chambe]], son ami, devenu ministre de l'Information du [[Henri Giraud (militaire)|général Giraud]] et lui déclare, irrité de n'avoir pas pu venir immédiatement après le débarquement allié : « Présent au rendez-vous, mais avec six mois de retard, excusez-moi. C'est la faute aux gaullistes ». Chambe l'amène à Giraud. Saint-Exupéry explique à Giraud la nécessité de contrer la propagande gaulliste qui jette le trouble au sein de l'armée et le met en garde contre la venue du général de Gaulle à Alger. Par ailleurs, tannés par Saint-Exupéry, Chambe et Giraud obtiennent auprès d'[[Dwight D. Eisenhower|Eisenhower]] que le pilote français puisse se « transformer » sur l'avion américain Lockheed P 38 Lightning avant de retrouver le prestigieux [[Escadron de reconnaissance 2/33 Savoie|groupe 2/33]], dans lequel il a servi en 1939-1940. Celui-ci est désormais commandé par son ancien camarade René Gavoille, qu'il a d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans ''[[Pilote de guerre]]'', ouvrage publié à New York en 1942 et qui relate son expérience de pilote pendant la Campagne de France au sein de ce même Groupe de reconnaissance 2/33<ref>{{Article |auteur1=René Chambe |titre=Souvenirs sur Saint-Exupéry |périodique=Icare n°96 |date=1981 |lire en ligne=https://generalrenechambe.com/2018/10/21/saint-exupery-et-rene-chambe-1-5-souvenirs-sur-saint-exupery-par-rene-chambe/ }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Antoine de,|nom1=Saint-Exupéry|titre=Pilote de guerre|éditeur=Gallimard|date=1976|isbn=978-2-07-036824-2|isbn2=2-07-036824-6|oclc=491025451|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/491025451|consulté le=2021-02-28}}.</ref>. Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions et obtient sa promotion au grade de [[Commandant (grade français)|commandant]]<ref>{{Lien web|titre=Lettre de Saint-Exupéry au général Chambe|url=https://generalrenechambe.com/2018/10/21/saint-exupery-et-rene-chambe-2-5-lettre-de-saint-exupery-au-general-chambe/|site=René Chambe, un écrivain en général|consulté le=24/10/2018}}.</ref>. Mais plusieurs incidents le placent « en réserve de commandement » dès {{date-|août 1943}}, étant donné son âge et son mauvais état de santé général, consécutif à ses accidents aériens. Il revient alors à Alger et habite chez son ami le docteur Pélissier. Tout en poursuivant ses démarches pour reprendre du service, il continue à travailler sur ''[[Citadelle (livre)|Citadelle]]'' et supporte de plus en plus difficilement son inaction forcée<ref name="Conférence Ferrier">https://sites.google.com/site/charlesdegaullebe/extraits-revue-grandeur/De-Gaulle--Saint-Exupery.</ref>. Au printemps 1944, le général [[Ira C. Eaker|Eaker]], commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, l'autorise à rejoindre à nouveau son unité combattante. Il retrouve René Gavoille et le [[Escadron de reconnaissance 2/33 Savoie|groupe 2/33]], alors basé à [[Alghero]], en [[Sardaigne]]. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents. ==== Dernier vol le 31 juillet 1944 ==== Le {{date-|17 juillet 1944}}, le 2/33 s'installe à [[Borgo]], non loin de [[Bastia]], en [[Corse]]. Le {{date-|31|juillet|1944}} Saint-Exupéry décolle de l'[[aéroport de Bastia-Poretta|aéroport voisin de Poretta]]. Il vole aux commandes du F-5B-1-LO, bimoteur [[Lockheed P-38 Lightning|P-38 Lightning]] en version [[photographie aérienne|reconnaissance aérienne]]<ref>[https://www.data.gouv.fr/fr/reuses/visualisation-des-photos-aeriennes-anciennes/ Visualisation des photos aériennes anciennes]. [[data.gouv.fr]].</ref>. Quittant le terrain à {{heure|8|25}} du matin pour une mission de cartographie, il met le cap sur la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], devant ensuite passer par [[Annecy]] et faire retour par la [[Provence]]. Sa mission consiste en une série de reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain [[débarquement de Provence|débarquement en Provence]], prévu pour le {{date-|15 août}}. Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À {{heure|8|30}}, il se signale par son dernier écho radar. La mission démarre. Saint-Exupéry ne revient pas ; le temps de carburant étant écoulé, il est porté disparu<ref>{{Article|auteur1=Julien Bisson|titre=La disparition de Saint Exupéry en 1944|périodique=Ouest France|date=28/10/2021|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/culture/livres/lire-magazine/enquete-la-disparition-de-saint-exupery-en-1944-5f5d0c9e-3732-11ec-bdbf-686ac9091013}}</ref>. La mémoire de « Saint-Ex » est célébrée solennellement à Strasbourg le {{date-|31 juillet 1945}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Archimède|titre=31 juillet 1944 - Disparition de Saint-Exupéry|url=http://aujourdhui.over-blog.fr/article-31-juillet-1944-disparition-de-saint-exupery-108049079.html|site=Aujourd'hui, l'éphéméride d'Archimède|consulté le=2020-05-24}}.</ref>. En [[1948]], il est reconnu « [[mort pour la France]] »<ref>[https://www.fasej.org/hommage-national-antoine-saint-exupery/ Hommage national à Antoine de Saint Exupéry].</ref>. Le {{date-|12|mars|1950}}, au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'', le commandant Antoine de Saint-Exupéry est [[Citation à l'ordre de l'armée|cité à l'ordre de l'armée]] aérienne à titre posthume, pour avoir {{Citation|prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie}}, et {{Citation|trouvé une mort glorieuse, le {{date-|31 juillet 1944}}, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi}}. Après la disparition de son fils, Marie de Saint-Exupéry se réfugie dans la prière, écrit des poèmes où elle parle de son fils et s'attache à faire publier ses écrits posthumes<ref>{{Lien web|titre = Marie Boyer de Fonscolombe (1875-1972)|url = http://www.antoinedesaintexupery.com/marie-boyer-de-fonscolombe-1875-1972|site = www.antoinedesaintexupery.com|consulté le = 2015-12-27|langue = fr}}.</ref>. === Le mystère de sa mort === Longtemps perdue, l'épave de l'avion de Saint-Exupéry a été identifiée en 2003, certifiant de la sorte le lieu de sa mort. Pour autant, en dépit de cette découverte essentielle, les circonstances de cette mort n'ont pu être éclaircies. L'hypothèse la plus probable est que son avion ait été abattu par un chasseur allemand. Elle n'est étayée d'aucune preuve. Les multiples hypothèses quant aux circonstances de la mort de l'aviateur, sans cesse évolutives depuis 1944, forment un mystère régulièrement revisité dans la presse et la culture populaire, en particulier à l'occasion de nouvelles découvertes ou de témoignages inédits. Chacune des nouvelles « révélations » relance l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ». ==== L'identification du Lightning de Saint-Exupéry en 2003 ==== En [[2000]], des morceaux de son appareil {{incise|une jambe du train d'atterrissage gauche et des éléments de carlingue (partie gauche d'une des deux poutres de cet avion aux lignes très particulières)}} sont retrouvés en [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] au large de [[Marseille]], face nord-est de l'[[île de Riou]] (archipel du même nom) par le plongeur professionnel marseillais [[Luc Vanrell]]<ref>[http://www.ina.fr/video/LY00001263579 « Découverte épave avion Saint-Exupéry »], ''[[ina.fr]]''.</ref>. Deux ans plus tôt, le {{Date-|7 septembre 1998}}, un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle étaient gravés le nom d'Antoine de Saint-Exupéry, le prénom de son épouse (Consuelo), et l'adresse de sa maison d'édition à New York (Reynal & Hitchcock)<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Hervé Vaudoit |titre=Saint-Exupéry pris au filet. Une gourmette à son nom et des débris d'avion ont été repêchés au large de Marseille. |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29 octobre 1998 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/societe/1998/10/29/saint-exupery-pris-au-filet-une-gourmette-a-son-nom-et-des-debris-d-avion-ont-ete-repeches-au-large-_249350/ |consulté le=6 juillet 2022 }}.</ref>. Ces découvertes localisent avec précision la zone de disparition du commandant Antoine de Saint-Exupéry. Remontés à la surface par l'association Aéro-ReLIC entre le {{1er}} et le {{date-|3|septembre|2003}} (après deux ans de tractations auprès du gouvernement français pour en obtenir l'autorisation), les vestiges de l'avion tant recherché sont formellement identifiés, le samedi {{date-|27 septembre 2003}}, grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur de l'appareil ([[Lockheed]], [[Californie]]). Les pièces du Lightning F-5B # 42-68223 ont été exposées au [[Musée de l'Air et de l'Espace|musée de l'air et de l'espace du Bourget]], dans une exposition temporaire consacrée à l'écrivain aviateur. Ces pièces sont désormais conservées dans les réserves du Musée mais ne sont pas visibles par le public (hors demande écrite officielle), car toujours sujettes à détérioration liées aux attaques du temps. [[Fichier:F-5 Lightning saintex.jpg|vignette|redresse|F-5 Lightning à bord duquel Antoine de Saint-Exupéry a disparu le {{date-|31 juillet 1944}} ([[vue d'artiste]]).|alt={{p.|38}} Lightning.]] Ces éléments ne permettent cependant pas de conclure définitivement sur les circonstances de sa mort. La simulation informatique de l'accident — à partir des pièces déformées — montre un piqué dans l'eau, presque à la verticale et à grande vitesse. Panne technique, malaise du pilote, attaque aérienne ou autre : la cause du piqué n'est pas éclaircie. Au grand dam de ses proches, l'hypothèse du [[suicide]] est même évoquée<ref>{{Article|langue=fr|nom1=Reuters|titre=Doute sur la théorie du suicide de Saint-Exupéry|périodique=Le Devoir|date=2008-03-17|lire en ligne=https://www.ledevoir.com/culture/180856/doute-sur-la-theorie-du-suicide-de-saint-exupery|consulté le=2023-09-08}}</ref> ; Saint-Exupéry est diminué physiquement (il ne pouvait fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer. Ses derniers écrits conforteraient cette hypothèse, par leur ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d'une lettre adressée à [[Pierre Dalloz]], écrite la veille de sa mort : : {{citation|Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.}} [[Fichier:Mainau - Insel - Stelen 001.jpg|vignette|redresse|[[Île de Mainau]], [[lac de Constance]], Allemagne.<br>{{Centrer|{{citation|Être homme, c'est précisément être responsable.}}}}]] ==== Le chasseur allemand Robert Heichele ==== En 1950, un pasteur d'[[Aix-la-Chapelle]], ancien [[officier]] de renseignements dans la [[Luftwaffe]], témoigne avoir appris, le {{date-|31 juillet 1944}}, qu'un [[Lockheed P-38 Lightning|P-38 Lightning]] avait été abattu en Méditerranée par un [[Focke-Wulf]] allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage « posthume » d'un jeune officier allemand, l'[[aspirant]] Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un [[Focke-Wulf Fw 190|Focke-Wulf 190]], vers midi, au-dessus de [[Castellane]] dans le département des [[Alpes-de-Haute-Provence]]. Heichele fut à son tour abattu en {{date-|août 1944}}, échappa à la mort, fut très grièvement blessé en ayant essayé d'atterrir à Avignon, son avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué dans l'ambulance dans laquelle il se trouvait, mitraillée par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône. Bien que Robert Heichele ait effectivement existé, son rôle dans la mort de Saint-Exupéry est définitivement écarté : le pseudo-témoignage provient de l'imagination d'un passionné allemand. Ce dernier s'excusera peu après d'avoir exposé cette théorie dans une revue allemande de type historico-romanesque « Der Landser » {{n°maj|124}} (le Troufion). [[Fichier:Gourmette de Saint Exupery.jpg|vignette|redresse|[[Gourmette]] de Saint-Exupéry retrouvée en 1998.]] ==== L'officier de Génie Erich Herot ==== En {{date-|novembre 1963}}, à la suite d'un article publié par le journal allemand [[Bild]] sur la disparition d'Antoine de Saint-Exupéry, l'ancien officier de [[Génie militaire|Génie]] Erich Herot écrit au quotidien une lettre de témoignage : « Fin {{date-|juillet 1944}}, j'effectuais un voyage d'inspection dans la région de Marseille. Inspectant une de nos positions de [[Carry-le-Rouet]], j'aperçus un avion évoluant au ras du sol venant de la vallée du Rhône. Il volait selon la tactique du « saut de haies », ramenant l'appareil près du sol dès l'obstacle franchi. Après avoir survolé la partie la plus haute de la presqu'île, il redescendit vers la surface de la mer, mais la queue toucha l'eau, ce qui provoqua un jaillissement d'écume et une explosion désintégrant l'avion. Les hommes qui m'entouraient avaient eu le temps de constater qu'il ne s'agissait pas d'un appareil allemand. Nous n'avons pas constaté de tir de D.C.A. ni d'avion poursuivant<ref>{{Article |auteur1= |titre=Un officier allemand croit avoir vu tomber l'avion de Saint-Exupéry |périodique=L'Echo républicain de la Beauce et du Perche |date=2 décembre 1963 |pages= |lire en ligne= }}. </ref>. » ==== Le Lightning de Carqueiranne ==== Dans les années [[1990]], un autre témoignage surgit tardivement. Une habitante de [[Carqueiranne]], madame Simone Boudet, aurait vu, le jour fatidique du dernier vol, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'enquête sur la disparition de l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry {{!}} INA |url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/audio/00601057004/l-enquete-sur-la-disparition-de-l-ecrivain-antoine-de-saint-exupery |site=ina.fr |consulté le=2022-01-19}}</ref>. Pour savoir si ce corps est la dépouille de Saint-Exupéry, il faudrait l'exhumer pour procéder à des comparaisons avec l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. D'autant que, d'après des témoignages locaux{{refnec}}, les débris de vêtements militaires portés par la dépouille auraient été allemands. Il existe au moins trois épaves d'avions de guerre allemands dans cette baie, à différentes profondeurs. Un chasseur-bombardier en piqué Junkers Ju 87 « Stuka » littéralement désintégré lors de son impact avec la surface de la mer par six mètres de fond au nord-est de la baie, un bombardier bimoteur Heinkel He 111 au sud de la baie par près de {{nobr|90 mètres}} de fond et un chasseur Messerschmit Bf 109 au sud de la petite île de [[Île de Bagaud|Bagaud]] par douze mètres de profondeur. Si les rapports d'archives mentionnent la mort des membres de l'équipage du Ju 87 et du Bf 109, l'histoire du He 111 reste, elle, douteuse. ==== L'aveu du pilote de chasse allemand Horst Rippert ==== En {{date-|mars 2008}}, [[Horst Rippert]], un ancien pilote de la [[Luftwaffe]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Magazine|prénom1=J. C. (lefigaro fr) avec Le Figaro|titre=«C'est moi qui ai abattu Saint-Exupéry»|url=https://www.lefigaro.fr/actualites/2008/03/15/01001-20080315ARTFIG00396-c-est-moi-qui-ai-abattu-saint-exupery.php|site=Le Figaro.fr|date=2008-03-15|consulté le=2020-01-17}}.</ref> est localisé dans le nord de l'Allemagne par l'historien Lino von Gartzen. Le pilote vétéran affirme (entre autres par voie de presse, (journal ''[[La Provence]]'')) avoir abattu un avion de type [[Lockheed P-38 Lightning|P-38 Lightning]], précisément le {{Date-|31 juillet 1944}}, dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry<ref>[http://tf1.lci.fr/infos/sciences/histoire/0,,3777994,00-fin-mystere-saint-exupery-.html « Un ancien pilote allemand parle »], sur ''tf1.lci.fr''.</ref>. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'[[Annecy]], Horst Rippert aurait tourné plusieurs minutes au-dessus de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] sans rien repérer. Soudain, un avion allié l'aurait croisé, {{unité|3000|mètres}} au-dessous de lui<ref>{{Article|langue=fr|titre=Ils ont retrouvé le pilote qui a abattu Saint-Exupéry|périodique=LaProvence.com|date=15/03/2008|lire en ligne=http://www.laprovence.com/article/actualites/21332/ils-ont-retrouve-le-pilote-qui-a-abattu-saint-exupery.html|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. Horst Rippert aurait alors tiré et touché l'autre appareil. Ce dernier se serait enflammé et serait tombé à pic dans la Méditerranée. Horst Rippert, qui admirait l'écrivain, a déclaré : {{Citation|Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme<ref>« L'avion de "Sain-Ex" abattu par un de ses… admirateurs », ''Nice-Matin'', 16 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'homme qui a tué Saint-Exupéry était un admirateur|périodique=LExpress.fr|date=2008-03-17|lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-homme-qui-a-tue-saint-exupery-etait-un-admirateur_471172.html|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. }} Après la guerre Horst Rippert, par ailleurs frère d'[[Ivan Rebroff]] (mort en {{date-|février 2008}}, soit peu avant cette révélation), s'était reconverti dans le journalisme et dirigeait le service des sports de la [[ZDF]]. Aucune preuve matérielle ne vient pour l'instant étayer ou infirmer ce témoignage. ==== Hypothèse de la mort en captivité après le crash du Lightning ==== En 2017, quatre auteurs envisagent une nouvelle piste : ayant survécu à la chute de son appareil, Saint-Exupéry serait, assez vite, mort en captivité<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Saint-Éxupéry aurait survécu au crash de son avion, affirme un livre|périodique=actualitte.com|date=12.10.2017|lire en ligne=https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/saint-exupery-aurait-survecu-au-crash-de-son-avion-affirme-un-livre/85304|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. Cette nouvelle piste ajoute une nouvelle variante sur les circonstances de sa mort, qui resteront sans doute encore longtemps sans aucune certitude. Après la sortie de l'ouvrage de ces quatre auteurs, des archives américaines consultées ont apporté la preuve irréfutable qu'il y avait eu un mélange d'informations et que cette « possibilité » n'avait absolument rien à voir avec la disparition de l'auteur du ''Petit Prince''. == Œuvres == Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de [[pilote (aviation)|pilote]] aéropostal, y compris pour ''Le Petit Prince'' (1943) {{incise|son succès le plus populaire (il s'est vendu depuis à plus de {{nobr|134 millions}} d'exemplaires dans le monde<ref>[http://www.lepoint.fr/culture/le-film-sur-le-petit-prince-sera-confie-au-realisateur-de-kung-fu-panda-14-10-2010-1249755_3.php Article sur ''lepoint.fr''].</ref>, ce qui le place en cinquième position des livres les plus vendus au monde<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Les dix livres les plus vendus au monde - L'actualité Edilivre|périodique=Edilivre|date=2013-12-09|lire en ligne=https://www.edilivre.com/les-dix-livres-les-plus-vendus-au-monde/ |consulté le=27 février 2019}}.</ref>)}} qui est plutôt un conte poétique et philosophique. === Ouvrages publiés de son vivant === * ''[[L'Aviateur]]'' : Publié en [[1926 en littérature|1926]]. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour ''[[Courrier sud]]''. * ''[[Courrier sud]]'' : Publié en [[1929 en littérature|1929]]. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre expérience et ses propres émotions de pilote. [[Louise de Vilmorin]] est campée dans le personnage de Geneviève. * ''[[Vol de nuit]]'' : Publié en [[1931 en littérature|décembre 1931]]. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, préfacée par son ami [[André Gide]], valut le [[prix Femina]] à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme [[homme de lettres]]. Ce fut un immense succès, ayant donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à [[Hollywood]]. Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef [[Didier Daurat]]. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice. L'importance de la notion de responsabilité traverse toute son œuvre, de ''Terre des hommes'' et ''Vol de nuit'' jusqu'à ses derniers textes<ref>{{Article|auteur1=Philippe Forest|titre=Chacun est seul responsable de tous : morale de Saint-Exupéry|périodique=[[Études françaises]]|volume=46|numéro=1|date=2010|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/039813ar|pages=15-25}}</ref>, sans oublier ''Pilote de guerre'' où il écrit : {{Citation|Chacun est responsable de tous}}. * ''[[Terre des hommes]]'' : Publié en [[1939 en littérature|décembre 1939]], ce livre obtient le [[Grand prix du roman de l'Académie française]]. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet, et plus largement une occasion d'y donner les clés de son humanisme. Certains extraits sont devenus des citations célèbres : {{citation bloc|Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, (…) tu es le frère bien-aimé. Et (…) je te reconnaîtrai dans tous les hommes.}} {{Citation bloc|Aimer, ce n'est point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction.}} :Parlant d'un enfant que la misère de son milieu social privera de chances d'épanouissement : {{citation bloc|C'est (…) Mozart assassiné.}} * ''[[Pilote de guerre]]'' : Publié en [[1942 en littérature|1942]]. * ''[[Le Petit Prince]]'' : Conte philosophique écrit à Eaton's Neck (Northport, États-Unis) et publié en [[1943 en littérature|1943]] à [[New York]] chez [[Reynal & Hitchcock]] en deux versions (anglaise et française). Il ne sera publié en France qu'en [[1946]], soit deux ans après sa mort. Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et surprenante : un jeune garçon habitant d'un [[astéroïde]] et venu visiter la Terre. Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999<ref>[http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb370762792/PUBLIC « Le Petit Prince »], notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].</ref> semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques d'impression ayant fait des progrès depuis 1943). * ''[[Lettre à un otage]]'' : Publié en [[1943 en littérature|1943]]. === Ouvrages posthumes === * ''[[Citadelle (livre)|Citadelle]]'' : Publié en [[1948 en littérature|1948]]. Commencée en [[1936]], cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en [[1948]] à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en [[1958]] et permit de mieux épouser ses intentions. « Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret. » ([[Simone de Saint-Exupéry]]) * ''[[Lettres de jeunesse]] ([[1923]]-[[1931]])'' : Publié en [[1953]]. Nouvelle édition en [[1976]] sous le titre ''Lettres de jeunesse à l'amie inventée''. * ''[[Carnets]]'' : Publié en [[1953]]. Édition intégrale en [[1975]]. Ensemble de notes tenues de [[1935]] à [[1940]] sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, l'ouvrage reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes. * ''[[Lettres à sa mère]]'' : Publié en [[1955]]. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période [[1910]]-[[1944]]. * ''[[Un sens à la vie]]'' : publié en [[1956]]. Écrits. * ''[[Écrits de guerre]] ([[1939]]-[[1944]])'' : publié en [[1982 en littérature|1982]]. Ce recueil posthume, contenant la ''Lettre au général X''<ref>{{Lien web|titre=A propos de la "lettre au général X"|url=https://generalrenechambe.com/2018/10/21/saint-exupery-et-rene-chambe-3-5-a-propos-de-la-lettre-au-general-x/|site=René Chambe, un écrivain en général|consulté le=24/10/2018}}.</ref>, est préfacé par [[Raymond Aron]]. * ''[[Manon, danseuse]]'' : Publié en [[2007]]. Court roman achevé en [[1925]]. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion ; partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse. * ''[[Lettres à l'inconnue]]'' : Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la [[Croix-Rouge française|Croix-Rouge]] rencontrée en {{date-|mai 1943}} dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en {{date-|novembre 2007}} lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en {{date-|septembre 2008}} sous forme de [[fac-similé]]s accompagnés de transcriptions. === Recueils d'œuvre === * ''Les Œuvres d'Antoine de Saint Exupéry''. Trois volumes. Nouvelle Librairie de France, Paris, Imprimerie Nationale, 1963. Enrichie de [[Lithographie|lithographies originales]] de [[Georges Feher]]. * ''Antoine de Saint Exupéry''. Œuvres complètes (2 tomes). Publiées sous la direction de [[Michel Autrand]] et Michel Quesnel avec la collaboration de Paule Bounin et Françoise Gerbod. Collection Bibliothèque de la Pléiade ({{numéros|98 et 454}}), Éditions Gallimard (1994, 1999). * ''Antoine de Saint-Exupéry. Du vent du sable et des étoiles'', édition établie et présentée par [[Alban Cerisier]], Gallimard, Quarto, 2018. Contient des textes, lettres et dessins, dont de nombreux documents inédits. === Texte pour la presse === * « Moscou » ([[1935]] pour ''[[Paris-Soir]]'') * « Le Vol brisé. Prison de sable » (janvier-février [[1936]] pour ''[[L'Intransigeant]]'') * « L'Espagne ensanglantée » (août [[1936]] pour ''L'Intransigeant'') * « Madrid » (juillet [[1937]] pour ''Paris-Soir'') * « La Paix ou la guerre » ([[1938]] pour ''Paris-Soir'') === Cinéma === * Scénario original pour ''[[Anne-Marie (film)|Anne-Marie]]'', [[Cinéma français|film français]] réalisé par [[Raymond Bernard]], sorti en [[1936 au cinéma|1936]]. == À noter == [[Fichier:50 francs banknote A.jpg|vignette|redresse|Billet de {{unité|50|francs}}.]] {{article détaillé|Billet de 50 francs Saint-Exupéry}} * Antoine de Saint-Exupéry a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques<ref>[https://www.antoinedesaintexupery.com/personne/les-brevets-dinventions/ Les brevets d’inventions d'Antoine de Saint-Exupéry (dates et n° de brevets)].</ref>{{,}}<ref>[https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/aeronautique-saint-exupery-brevetait-inventions-26513/ Quand Saint-Exupéry brevetait ses inventions].</ref>, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon<ref name="pharaon">[http://www.antoinedesaintexupery.com/le-probl%C3%A8me-du-pharaon Problème du Pharaon] sur ''antoinedesaintexupery.com''.</ref> publié à son retour d'Égypte. * Lors de l'émission du billet de cinquante [[Franc français|francs français]] à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la [[Banque de France]] avait commis une [[coquille (typographie)|coquille]] sur certaines séries en typographiant le nom « Antoine de Saint-'''É'''xupéry » sur le billet<ref>Certaines émissions datées 1992 et 1993 comportent une erreur typographique, le « E » comporte un accent (« Saint-Éxupéry »). Il reste en circulation jusqu'en 1997, année où l'erreur sera corrigée avec la sortie d'un nouveau billet sans l'accent (« Saint-Exupéry »).</ref>. * Le {{date-|29|juin|2010}}, {{nobr|110 ans}} exactement après la naissance de l'auteur, le logo du site Google.fr a été agrémenté d'une illustration du ''Petit Prince''<ref>[http://www.maxisciences.com/antoine-de-saint-exup%e9ry/antoine-de-saint-exupery-google-celebre-l-039-anniversaire-de-sa-naissance_art8079.html « Antoine de Saint-Exupéry : Google célèbre l'anniversaire de sa naissance »], ''maxisciences.com'', {{date-|29|juin|2010}}.</ref>. * [[Suzanne Torrès|Suzanne Massu née Torrès]], infirmière en chef de l'escouade des ''Rochambelles'' de la {{2e|DB}}, dit avoir voyagé dans l'avion emmenant Saint-Exupéry en Algérie en 1940<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Suzanne|nom1=Massu|titre=Quand j'étais Rochambelle|lieu=Paris|éditeur=B. Grasset|année=2000|isbn=978-2-246-14172-3}}.</ref>. * Il vole pour la première fois à l'âge de 12 ans, sur un Berthaud-Wroblewski W3, piloté par Gabriel Wroblewski. En tout, il volera sur au moins 31 appareils différents<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les avions |url=https://www.antoinedesaintexupery.com/les-avions/ |site=Antoine de Saint Exupéry |consulté le=2022-06-22}}</ref>. == Une notoriété mondiale == === Bâtiments === [[Fichier:Panthéon (5524506337).jpg|vignette|Inscription au [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]].|359x359px]] * Sur les murs du [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]], une inscription honore sa mémoire en ces termes. Il est écrit: À LA MEMOIRE DE ANTOINE DE SAINT EXUPERY POÈTE ROMANCIER AVIATEUR DISPARU AU COURS D'UNE MISSION DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE LE 31 JUILLET 1944 [[Fichier:St-ExuperyPlaque.jpg|vignette|redresse|Plaque commémorative apposée sur la façade de la maison Cirice-Têtu où Saint-Exupéry séjourna 1942 à [[Québec]].]] [[Fichier:Mémorial de Saint-Exupéry, Bastia airport 01.jpg|vignette|redresse|Stèle commémorative à l'aéroport de [[Bastia]] en [[Corse]].]] * Sa ville natale, [[Lyon]], en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en [[aéroport de Lyon-Saint-Exupéry|aéroport international Lyon Saint-Exupéry]]<ref group="Note">Pour fêter les cent ans de sa naissance, et six jours avant le changement de nom de l’aéroport, plusieurs expositions consacrées à sa mémoire furent inaugurées à Lyon par [[Jean-Jack Queyranne]], alors [[Secrétaire d'État (France)|secrétaire d'État]] chargé de l'[[France d'outre-mer|outre-mer]]. [[Bertrand Piccard]], auteur du premier tour du monde en [[Ballon dirigeable|ballon]], était également présent, ainsi que le pilote d’essai Hervé de Saint-Exupéry, petit-neveu de l’écrivain. Le jour de la cérémonie, le {{Date-|29 juin 2000}}, ce dernier survola l’aéroport aux commandes d’un [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] en compagnie de la [[Patrouille de France]]. (Sources : quotidien ''[[La Provence]]'' du 25 juin 2000).</ref> et la gare de Satolas en [[gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV]]. * la [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson]] porte son nom depuis 1956<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Base Aérienne 113|url=https://www.saint-dizier.fr/vie-economique/la-base-aerienne-113.html|site=www.saint-dizier.fr|consulté le=2017-12-21}}.</ref>, à la suite de la proposition du colonel René Gavoille, son ancien compagnon d'arme. * En Argentine, l'[[Aéroport Antoine-de-Saint-Exupéry]] de [[San Antonio Oeste]] porte son nom. * Avec {{nobr|418 écoles}}, collèges et lycées à son nom, Antoine de Saint-Exupéry est le huitième personnage le plus célébré au fronton des {{Unité|67000|établissements}} d'enseignement français (recensement en 2015), derrière [[Joseph (Nouveau Testament)|Saint Joseph]] (880), [[Jules Ferry]] (642), [[Marie (mère de Jésus)|Notre-Dame]] (548), [[Jacques Prévert]] (472), [[Jean Moulin]] (434), [[Jean Jaurès]] (429), [[Jeanne d'Arc]] (423), mais devant [[Sainte Marie]] (377), [[Victor Hugo]] (365), [[Louis Pasteur]] (361), [[Marie Curie]] (360), [[Pierre Curie]] (357), [[Jean de La Fontaine]] (335)<ref>{{Lien web|auteur1=[[Luc Bronner]]|auteur2=Maxime Vaudano|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/18/de-jules-ferry-a-pierre-perret-l-etonnant-palmares-des-noms-d-ecoles-de-colleges-et-de-lycees-en-france_4613091_4355770.html|titre=De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France|date=18 avril 2015|site=[[lemonde.fr]]|consulté le = 15 juillet 2023}}.</ref>. === Lieux naturels et toponymes === * Un sommet [[Argentine|argentin]] porte son nom : l'[[Aguja Saint-Exupéry|aiguille Saint-Exupéry]], {{unité|2558|m}}, à proximité du mont [[Fitz Roy]], près de d'[[El Chaltén]], [[province de Santa Cruz]]. La face Sud du pic s'appelle « Le Petit Prince ». La face Est de l'aiguille Guillaumet voisine ({{unité|2579|m}}) s'appelle « Terre des hommes ». Le pilier Est de l'aiguille Mermoz également voisine ({{unité|2732|m}}) s'appelle « Vol de Nuit » et sa face Nord-Ouest « Hyper-Mermoz ». Le Petit Prince est dessiné se tenant au sommet du ''cerro'' Fitz Roy au chapitre {{XX}} du Petit Prince<ref name="argentina">[http://www.argentina-excepcion.com/guide-voyage/aeropostale/les-aiguilles-du-fitz-roy ''Les aiguilles Guillaumet, Mermoz et Saint-Exupéry au Fitz Roy''], sur ''argentina-excepcion.com''.</ref>. * Un [[astéroïde]] a aussi été dénommé [[(2578) Saint-Exupéry]]. === Numismatique et philatélie === * La [[Banque de France]] a émis des billets de banque à son effigie entre [[1992]] et [[2002]], d'une valeur de cinquante francs (environ {{euro|7.6}}). * La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de {{unité|22|cm}} à l'effigie du [[Le Petit Prince|petit prince]]<ref>{{Lien web |titre=Le Petit Prince Bronze d'Art {{!}} Monnaie de Paris |url=https://www.monnaiedeparis.fr/fr/boutique/bronze-d-art/le-petit-prince-bronze-d-art-22-cm-de-hauteur |site=www.monnaiedeparis.fr |consulté le=2021-01-28}}.</ref>. * Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment<ref>{{Lien web|titre=Gabriel Leylavergne: hommages philatéliques (Saint-Exupéry)|url=http://www.trussel.com/saint-ex/hommages.htm|site=www.trussel.com|consulté le=2017-12-21}}.</ref> : **[[Afrique-Occidentale française|AOF]] : Poste aérienne, émis en 1947 (valeur faciale huit francs) ** France : Poste aérienne, émis le {{date-|18 janvier 1948}}, dessiné et gravé par [[Pierre Gandon]] (valeur faciale cinquantre francs) ** Cameroun : timbre émis en 1977 (valeur faciale soixante francs) ** France : Poste aérienne, émis en 1970, dessiné et gravé par [[Jean Pheulpin]], Antoine de Saint-Exupéry représenté en médaillon avec Jean Mermoz (valeur faciale vingt francs) ** France : feuillet de timbres [[Timbres de France 1998|édité en 1998]] sur le thème du [[Le Petit Prince|''Petit Prince'']] ** France : Poste aérienne, [[Timbres de France 2000|émis le 26 juin 2000]] pour le centenaire de sa naissance (valeur faciale trois francs / {{nobr|0,46}}) === Statues === * Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du [[Le Petit Prince|Petit Prince]], œuvre de [[Christiane Guillaubey]], est exposée sur la [[place Bellecour]] à [[Lyon]]. * Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du [[Le Petit Prince|Petit Prince]], œuvre de Madeleine Tézenas<ref>[http://www.madeleine-tezenas-du-montcel.com/mes-creations/ Site : Sculpteur, créations].</ref>, sculptrice et [[peintre de l'Air]]<ref>[http://www.academie-air-espace.com/mship/newdetail.php?varMbre=639 « Madeleine Tézenas du Montcel »], sur ''academie-air-espace.com''.</ref>, se trouve au centre du [[Jardin Royal (Toulouse)|Jardin Royal]] de [[Toulouse]]. * Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine Tézenas, est exposé au [[square Santiago-du-Chili]] à [[Paris]]. Dans la même ville, un monument orné d'un médaillon sculpté se trouve [[square Pierre-de-Gaulle]]. * Une statue du [[Le Petit Prince|Petit Prince]], œuvre de [[Winifred S. DeWitt Gantz]], a été inaugurée le {{Date-|16 septembre 2006}} à [[Northport (New York)|Northport]] (États-Unis), la bourgade où l'auteur rédigea en 1942-1943 son livre emblématique dans la maison ''Bevin House'' du quartier Eaton's Neck. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de [[Northport (New York)|Northport]], 151 Laurel Avenue, NY 11768. [[Fichier:Plaque Saint-Exupéry, 15 place Vauban, Paris 7.jpg|vignette|redresse|Plaque commémorative au {{numéro|15}} de la [[place Vauban]], [[7e arrondissement de Paris|Paris {{7e}}]].]] === Rues et monuments === * Une plaque commémorative est apposée au {{numéro|15}} de la [[place Vauban]], à Paris, où il habite de 1934 à 1940. * Sur une place d'[[Agay]], où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au [[Le Petit Prince|Petit Prince]]. * Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'[[Aéroport Jorge-Newbery|aéroport Jorge Newbery]] de la ville de [[Buenos Aires]], près du musée de l'Aviation argentin. * Le téléfilm ''[[Saint-Exupéry : La Dernière Mission]]'', réalisé en 1994 pour ''France 3'' par [[Robert Enrico]], retrace sa vie. * De très nombreuses rues françaises portent son nom, par exemple au [[Le Chesnay|Chesnay]], dans les [[Yvelines]], ou l'[[Avenue Antoine-de-Saint-Exupéry]] à [[Toulouse]]. * Groupe scolaire Antoine de Saint-Exupéry à [[Challans]] (85) <ref>{{lien web |titre=Ecole Elémentaire Publique Antoine de Saint Exupéry |url=https://www.challans.fr/fiche-annuaire/ecole-elementaire-publique-antoine-de-saint-exupery/ |site=Site officiel de la Ville de Challans |consulté le=13-04-2023}}.</ref>. * Rue de Saint Exupéry, [[Pezens]] (11) * Dans le village de [[Saint-Maurice-de-Rémens|Saint Maurice de Rémens]] ou il a grandi de nombreuses rues font références a ses œuvres (Rue du [[Le Petit Prince|Petit Prince]], Clos Citadelle, Clos [[Terre des hommes|Terre des Hommes]]) ou à sa famille (Rue Marie de Fonscolombe, Clos [[Consuelo de Saint-Exupéry|Consuelo]]) ou des aviateurs et aviatrices (Rue [[Jean Mermoz|Mermoz]], Rue [[Henri Guillaumet|Guillaumet]], Clos [[Maryse Bastié]]) === Promotions === * La promotion 1946 de l'[[École de l'air]]<ref>{{Lien web|titre=Promos 35 à 64 - Biographies résumées des parrains des promotions de l'Ecole de l'Air (EA)|url=https://www.traditions-air.fr/texte/parrains_promos_biographies_EA35-64.htm|site=www.traditions-air.fr|consulté le=2017-12-21}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=75 ans de l’école de l’air de Salon de Provence {{!}} Saint-Exupery|url=http://www.antoinedesaintexupery.com/75-ans-de-l%E2%80%99%C3%A9cole-de-l%E2%80%99air-de-salon-de-provence|site=www.antoinedesaintexupery.com|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. * La {{50e|promotion}} de l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] (1992-1994). * Le Bureau de la branche Jeunes de la [[Conférence Olivaint]] (2003-2004). *La {{36e|promotion}} de l'[[Institut régional d'administration de Bastia]] (2016-2017). *La promotion 2017 - 2022 de [[Sciences Po Aix]]. *La 42<sup>e</sup> promotion du [[Diplôme national de master (France)|master 2]] droit et politiques de défense et de sécurité nationale de l'[[université de Lille]] (2020-2021). *La {{16e|promotion}} du [[Diplôme national de master (France)|master 2]] sécurité et défense de l'[[université Panthéon-Assas]] (2020-2021). === Fondations ou institutions === La [[fondation (institution)|fondation]] Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la [[Fondation de France]] par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse lancée le 29 juin|périodique=Livres Hebdo|date=25.06.2009|lire en ligne=http://www.livreshebdo.fr/article/la-fondation-antoine-de-saint-exupery-pour-la-jeunesse-lancee-le-29-juin?xtmc=fondation+Antoine+de+Saint-Exup%C3%A9ry&xtcr=8|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. Elle soutient des projets tournés vers la [[jeunesse]], en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry<ref>{{Lien web|titre=Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse|url=https://www.fondationdefrance.org/fr/fondation/fondation-antoine-de-saint-exupery-pour-la-jeunesse|site=www.fondationdefrance.org|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques<ref>{{Article|langue=fr|titre=Cornebarrieu. CFM 66 d'Air Formation : un partenariat aéronautique et humaniste|périodique=ladepeche.fr|date=01/06/2012|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2012/06/01/1366811-cornebarrieu-cfm-66-d-air-formation-un-partenariat-aeronautique-et-humaniste.html|consulté le=2017-12-21}}.</ref>. Un fonds Antoine de Saint-Exupéry est établi aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote 153AP, il contient majoritairement une correspondance surtout adressée à sa mère<ref>{{Lien web|url= https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_001885|titre= Fonds Saint-Exupéry (1911-1944)|site= Archives Nationales}}.</ref>. Depuis 2009, le [[Château de Saint-Maurice-de-Rémens|château]] de [[Saint-Maurice-de-Rémens]] (Ain), propriété historique de la famille Saint-Exupéry, est au cœur d'un projet mémoriel autour de l'écrivain et du Petit Prince. Si le développement de ce projet connaît des difficultés pendant plus de dix ans, le rachat du château par la région Auvergne-Rhône-Alpes et le soutien de son président [[Laurent Wauquiez]] le 3 février 2020 permettent d'envisager de nouveau l'ouverture de ce musée<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Lyon |nom=Mag |titre=Lyon Mag |url=https://www.lyonmag.com/article/105514/la-region-auvergne-rhone-alpes-officiellement-proprietaire-du-chateau-d-antoine-de-saint-exupery |site=Lyon Mag |date=2020-02-04 |consulté le=2021-12-24}}</ref>. Le projet, soutenu par la Succession Antoine de Saint-Exupéry<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La renaissance du château de Saint-Maurice |url=https://www.antoinedesaintexupery.com/2011/03/08/la-renaissance-du-chateau-de-saint-maurice/ |site=Antoine de Saint Exupéry |consulté le=2021-12-24}}</ref>, [[Stéphane Bern]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Saint-Maurice-de-Rémens. Ouverture de la Maison du Petit Prince : objectif 2024 |url=https://www.leprogres.fr/culture-loisirs/2021/07/07/ouverture-de-la-maison-du-petit-prince-objectif-2024 |site=www.leprogres.fr |consulté le=2021-12-24}}</ref> et porté par l'Association pour la sauvegarde et la promotion de la maison d'enfance d'Antoine de Saint-Exupéry et la région<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Château du "Petit Prince" : la réhabilitation du château d'enfance de Saint-Exupéry en passe d'aboutir |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/chateau-du-petit-prince-la-rehabilitation-du-chateau-d-enfance-de-saint-exupery-en-passe-d-aboutir_4024287.html |site=Franceinfo |date=2020-06-27 |consulté le=2021-12-24}}</ref> devrait ouvrir ses portes en 2024<ref name=":0" />. L'association y organise occasionnellement des sons et lumières<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Ain. Pourquoi il faut voir le son et lumière au château de Saint-Exupéry |url=https://www.leprogres.fr/politique/2021/08/08/son-et-lumiere-au-chateau-de-saint-ex-pourquoi-il-faut-le-voir |site=www.leprogres.fr |consulté le=2021-12-24}}</ref>. Antoine de Saint-Exupéry a passé de nombreuses vacances dans le château de Saint-Maurice, qu'il évoque notamment dans ''Terre des hommes'' :<blockquote>« Il était quelque part, un parc chargé de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. Peu importait qu'elle fût éloignée ou proche, qu'elle ne pût ni me réchauffer dans ma chair, ni m'abriter, réduite ici au rôle de songe : il suffisait qu'elle existât pour remplir ma nuit de sa présence. Je n'étais plus ce corps échoué sur une grève, je m'orientais, j'étais l'enfant de cette maison, plein du souvenir de ses odeurs, plein de la fraîcheur de ses vestibules, plein des voix qui l'avaient aimée. […] Mes songes sont plus réels que ces dunes, que cette lune, que ces présences. Ah ! le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du coeur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de sources, les songes… »</blockquote> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="Note"}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:Antoine de Saint-Exupéry|commons titre=Antoine de Saint-Exupéry | wikiquote=Antoine de Saint-Exupéry }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=Philippe Castellano|titre=Antoine de Saint-Exupéry [Tome 1]|sous-titre=Journal d’une enquête|lieu=La Trinité|éditeur=Éditions R.I.C.|année=2013|pages totales=216|isbn=978-2-9535391-5-8|bnf=436269933|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article4141.html}} * {{Ouvrage|auteur1=Philippe Castellano|titre=Antoine de Saint-Exupéry [Tome 2]|sous-titre=Et la vérité jaillit des profondeurs marines|lieu=La Trinité|éditeur=Éditions R.I.C.|année=2013|pages totales=204|isbn=978-2-9535391-6-5|bnf=436269995|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article4142.html}} * {{Ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Marck|titre=Antoine de Saint Exupéry | tome= 1|sous-titre=La soif d’exister (1900-1936)|lieu=Paris|éditeur=L'Archipel|année=2012|pages totales=560|isbn=978-2-8098-0625-0|bnf=42693326|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3703.html|id=marck1}} * {{Ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Marck|titre=Antoine de Saint Exupéry |tome= 2|sous-titre=La gloire amère (1937-1944)|lieu=Paris|éditeur=L'Archipel|année=2012|pages totales=528|isbn=978-2-8098-0775-2|bnf=42757788|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3891.html|id=marck2}} * {{Ouvrage|prénom1=François|nom1=Gerber|titre=Saint-Exupéry, écrivain en guerre|lieu=Paris|éditeur=Jacob Duvernet|année=2012|pages totales=240|isbn=978-2-84724-419-9|bnf=428035080|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3801.html}} * {{ouvrage|prénom1= Jacques |nom1= Pradel |prénom2= Luc |nom2= Vandrell |titre= ST-EXUPERY L’ULTIME SECRET |sous-titre= Enquête sur une disparition |collection= Un nouveau regard |éditeur= Editions du Rocher |année= 2008 |mois= mars |format= 22 x 14 |isbn= 978 2 268 06362 1 |lire en ligne= }} {{commentaire biblio| Relate la découverte de la gourmette et de l'enquête qui aboutira à identifier l'épave de l'avion et le pilote allemand qui aurait déclaré avoir abattu l'avion le 31 juillet 1944.}} * {{ouvrage|langue= fr |prénom1= François |nom1= Gerber |titre= Saint-Exupéry |sous-titre= De la Rive gauche à la Guerre |éditeur= Denoël |lieu= Paris |année= 2000 |pages totales= 288 |format= 23 x 15 |isbn= 2-207-25110-1 |lire en ligne= }} {{commentaire biblio| Ouvrage très factuel donnant des détails précis sur la vie du pilote-écrivain.}} * {{Ouvrage|id=2253140104|langue=fr|auteur1=[[Curtis Cate]]|traducteur=Pierre Rocheron et Marcel Schneider|titre=Antoine de Saint-Exupéry, laboureur du ciel|titre original=Antoine de Saint-Exupéry, his life and times|lieu=Paris|éditeur=Editions Bernard Grasset|collection=Livre de poche|numéro dans collection=14010|année=1994|pages totales=700|isbn=978-2-253-14010-8|oclc=36006693}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Alain Cadix]]|titre=Saint-Exupéry|sous-titre=Le sens d'une vie|lieu=Paris|éditeur=Le Cherche-Midi|collection=Ciels Du Monde|année=2002|isbn=978-2-86274-787-3|isbn10=2-86274-787-4|bnf=43413529}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jacques Pradel (journaliste)|Jacques Pradel]]|auteur2=[[Luc Vanrell]]|préface=[[Alain Decaux]]|postface=Xavier Delestre|titre=Saint-Exupéry, l'ultime secret|sous-titre=enquête sur une disparition|lieu=Monaco|éditeur=Rocher|collection=Nouveau regard|année=2008|pages totales=189|isbn=978-2-268-06362-1|isbn10=2268063623|isbn2=978-2-268-06362-1}} * {{Ouvrage|id=2841148025|langue=fr|auteur1=Jean-Claude Bianco|auteur2=Philippe Cousin|préface=[[Patrick Poivre d'Arvor]]|titre=Le mystère englouti, Saint-Exupéry|lieu=Paris|éditeur=Ramsay|année=2006|pages totales=317|isbn=978-2-84114-802-8|oclc=70165532}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nathalie des Vallières|titre=Saint-Exupéry|sous-titre=l'archange et l'écrivain|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=Découvertes|année=1998|pages totales=127|isbn=978-2-07-053279-7|isbn10=2-070-53279-8|isbn2=978-2-070-53279-7|bnf=370326065}}. * {{en}} Eric Grode, ''Saint-Exupéry's exploits, in song'', ''International Herald tribune'', {{date-|23 août 2011}}, {{p.|11}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paul|nom1=Webster|traducteur=Claudine Richetin|titre=Saint-Exupéry|sous-titre=vie et mort du petit prince|titre original=Saint-Exupéry, life and death of little prince|lieu=Paris|éditeur=Ed. du Félin|année=1993|pages totales=295|isbn=978-2-86645-137-0|isbn10=2-866-45137-6|isbn2=978-2-866-45137-0|bnf=35627587}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thierry|nom1=Dehayes|titre="Pique La Lune"|sous-titre=Sur les pas de Saint-Exupery en Sarthe (1909-1919)|lieu=Le Mans|éditeur=Editions de la Reinette|année=2001|pages totales=143|isbn=978-2-913566-08-8}}. * Document audio : Saint-Exupéry raconte ''Terre des Hommes'' à Jean Renoir. Collection CD Gallimard 1999 * La Gazette des Français du Paraguay : ''Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit 1931, Vaincre l'impossible - Antoine de Saint-Exupéry, Vuelo nocturno 1931, Superar lo desconocido'' bilingue, numéro 14 année II, Assomption, Paraguay. * {{Article|auteur1=[[Philippe Forest]]|titre=Chacun est seul responsable de tous : morale de Saint-Exupéry|périodique=[[Études françaises]]|volume=46|numéro=1|date=2010|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/039813ar|pages=15-25}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Vircondelet]]|auteur2=Martine Martinez Fructuoso|responsabilité2=avant-propos|titre=Antoine de Saint Exupéry|sous-titre=histoires d'une vie|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|année=2012|isbn=978-2-08-125881-5|isbn10=2081258811|isbn2=978-2-081-25881-5|oclc=813528404}}. * Frédéric Smith, "Le passage d'Antoine de Saint-Exupéry à Québec", ''Le Québec et les guerres mondiales'', extrait remanié du livre ''La France appelle votre secours'', {{date-|21 avril 2012}}, en ligne : http://www.lequebecetlesguerres.org/le-passage-dantoine-de-saint-exupery-a-quebec/ (consulté le {{date-|26 juin 2014}}). * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Vircondelet]]|préface=Martine Martinez Fructuoso|titre=Les trésors du Petit Prince : archives de la succession Consuelo de Saint-Exupéry|lieu=Paris|éditeur=Gründ|année=2014|pages totales=103|isbn=978-2-324-00840-5|bnf=442095227}} * [[Michel Manoll]], ''[[Saint-Exupéry, prince des pilotes]]'', 1961 * [[Bernard Bacquié]], ''Un pilote austral, A. de Saint-Exupéry'', Éditions Latérales, 2013. * [[Bernard Bacquié]], ''Saint-Ex au Maroc'', préface de [[Chakib Benmoussa]], ambassadeur du Maroc en France, et de François d'Agay, neveu et filleul d'Antoine de Saint-Exupéry, Éditions Latérales, 2015. * {{Ouvrage|auteur1=Saint-Ex|auteur2=[[Alban Cerisier]] (Sous la direction de)|titre=Du vent, du sable et des étoiles|sous-titre=Œuvres|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|collection=Quarto|année=2018|pages totales=1680|isbn=978-2-07-274242-2|bnf=45625808}} * Philippe de Laitre, ''Saint-Exupéry : Au-delà du Petit Prince'', Paris, [[La Nouvelle Librairie]], coll. Les Idées à l'endroit, 184 p., 2024 {{ISBN|978-2386080289}} ==== Infographies et dossiers ==== * {{Lien web|langue=fr|auteur=Audrey Dufour|titre=''Thomas Pesquet dévoile ses textes préférés pour la suite du Petit Prince''|url=https://www.la-croix.com/Culture/Thomas-Pesquet-devoile-textes-preferes-pour-suite-Petit-Prince-2017-04-13-1200839335|date=13 avril 2017|site=[[La Croix]]|consulté le=11 mai 2019}} * {{Lien web|langue=fr|auteur=Pierre Lepidi|titre=''Théodore Monod et Saint-Exupéry, ces âmes qui planent sur la Mauritanie''|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/27/theodore-monod-et-saint-exupery-ces-ames-qui-planent-sur-la-mauritanie_5375576_3212.html?xtmc=antoine_de_saint_exupery&xtcr=6|date=29 octobre 2018|site=[[Le Monde]]|consulté le=11 mai 2019}} * {{Lien web|langue=fr|auteur=Cyril Hofstein|titre=''Saint-Exupéry intime''|url=http://premium.lefigaro.fr/livres/2018/11/16/03005-20181116ARTFIG00025-saint-exupery-intime.php|date=16 novembre 2018|site=[[Le Figaro]]|consulté le=11 mai 2019}} * {{Lien web|langue=fr|auteur=Valérie Trierweiler|titre=''Raid Latécoère : sur les traces de Saint-Exupéry''|url=https://www.parismatch.com/Actu/International/Raid-Latecoere-sur-les-traces-de-Saint-Exupery-1594621|date=15 décembre 2018|site=[[Paris Match]]|consulté le=13 mai 2019}} ==== Ouvrages jeunesse ==== * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Carl Norac]]|illustrateur=[[Louis Joos]]|titre=Le dernier voyage de Saint-Exupéry|sous-titre=un conte|lieu=Tournai, Belgique|éditeur=La Renaissance du livre|collection=Beaux livres littéraires|année=2002|pages totales=140|isbn=978-2-8046-0630-5|oclc=319762804}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Peter Sís]]|traducteur=Camille Paul|titre=Le pilote et le Petit Prince|sous-titre=la vie d'Antoine de Saint-Exupéry|titre original=The Pilot and the Little Prince|lieu=Paris|éditeur=Grasset jeunesse|année=2014|isbn=978-2-246-78714-3|isbn10=2246787149|isbn2=978-2-246-78714-3|présentation en ligne=http://www.grasset.fr/le-pilote-et-le-petit-prince-9782246787143}} * {{Ouvrage|auteur1=Antoine de Saint-Exupéry|titre=Tu seras pour moi unique au monde. le Petit Prince. l'Oeuvre d'Antoine de Saint-Exupéry pour les enfants|lieu=Paris|éditeur=Fleurus|collection=Le Petit Prince - 3 ans et plus|année=2015|pages totales=32|isbn=978-2-215-12826-7|bnf=45204788}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Emmanuel Mounier]]|auteur2=Nuno Alves Rodrigues (Illustrations)|auteur3=Bruno Wennagel (Illustrations)|titre=Antoine de Saint-Exupéry|lieu=Paris|éditeur=Quelle Histoire Editions|collection=Quelle Histoire - 6 ans et plus|année=2018|pages totales=40|isbn=978-2-37104-367-1|bnf=45429727}} ==== Bandes dessinées ==== * Ph Durant et Claude Laverdure, ''Biggles raconte Saint-Exupéry'', éditions du Lombard, 2003. * P. R. St Dizier et C. Fernandez, ''Saint-Exupéry, T-1 Le seigneur des sables'', éditions Glénat, 2014. * P. R. St Dizier et C. Fernandez, ''Saint-Exupéry, T-2 Le royaume des étoiles'', éditions Glénat, 2016. * Christophe Bec et Patrick A. Dumas, ''L'Aéropostale, des pilotes de légende, tome 4, Saint-Exupéry'', éditions Soleil, 2016. * P. R. St Dizier et C. Fernadez, ''Saint-Exupéry, T-3 Le compagnon du vent'', éditions Glénat, 2019. * {{ouvrage|auteur1=Bernard Chabbert|auteur2=Romain Hugault|responsabilité2=dessin|titre=St Ex - Un prince dans sa citadelle|éditeur=éditions Paquet|collection=Cockpit|année=2020|isbn=9782889321186|pages totales=160}} === Filmographie === * Son personnage apparait dans la mini-série, ''[[L'Aéropostale, courrier du ciel]]'', de [[Gilles Grangier]], diffusée sur FR3, entre {{date-|décembre 1980}} et {{date-|janvier 1981}}, sous les traits du comédien, [[Benoît Allemane]]. * Un téléfilm, ''[[Saint-Exupéry : La Dernière Mission]]'', réalisé en 1994 pour ''France 3'' par [[Robert Enrico]] retrace sa vie (film réédité en 2009 au format DVD). Son rôle y est joué par le comédien [[Bernard Giraudeau]]. * Dans le film, hommage à Guillaumet, produit et réalisé par [[Jean-Jacques Annaud]], en images [[IMAX]] 3D, ''[[Guillaumet, les ailes du courage]]'', diffusé depuis [[1996]] au [[Futuroscope]], son rôle y est tenu par l'acteur américain, [[Tom Hulce]]. * En 1996, dans le film ''[[Saint-Ex (film)|Saint-Ex]]'', du réalisateur [[Anand Tucker]], c'est le comédien suisse, [[Bruno Ganz]] qui interprète son personnage. === Musique === * ''[[Volo di notte]]'' (Vol de nuit), opéra de [[Luigi Dallapiccola|Luigi Dalapiccola]] (1937-39, création le [[18 mai|18]] [[Mai 1940|mai]] [[1940 en musique classique|1940]], [[Florence]]), opéra en un acte d'après Antoine de Saint-Exupéry === Articles connexes === * [[Liste de pilotes et navigants de l'Aéropostale]] * [[Liste d'accidents aériens]] * [[Jean Israël]] * [[Consuelo de Saint-Exupéry]] * [[Luc Vanrell]] * [[Famille de Saint-Exupéry]] === Liens externes === * [[wikilivres:Antoine de Saint-Exupéry|Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry]] (domaine public au Canada) * [http://www.consuelo-de-saint-exupery.com Site consacré à l'épouse de Saint-Exupéry, Consuelo de Saint Exupéry] * [http://www.rts.ch/archives/radio/divers/emission-sans-nom/3253309-antoine-de-saint-exupery-16-05-1938.html Antoine de Saint-Exupéry], document audio de la [[Radio télévision suisse]], daté de {{date-|mai 1938}}. Entretien en France après son accident dans la ville de [[Guatemala (ville)|Guatemala]] ==== Notices et ressources ==== {{Liens}} {{Palette|Saint-Exupéry}} {{Portail|littérature française|aéronautique|Seconde Guerre mondiale|Armée française}} {{CLEDETRI:Saint-Exupéry, Antoine de}} [[Catégorie:Antoine de Saint-Exupéry|*]] [[Catégorie:Aviateur français]] [[Catégorie:Pionnier de l'aviation]] [[Catégorie:Pilote de l'Aéropostale]] [[Catégorie:Aviateur français de la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Correspondant de guerre français]] [[Catégorie:Correspondant de guerre de la guerre d'Espagne]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier français du XXe siècle]] [[Catégorie:Épistolier français]] [[Catégorie:Épistolier du XXe siècle]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Gallimard]] [[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]] [[Catégorie:Littérature aéronautique]] [[Catégorie:Lauréat du grand prix du roman de l'Académie française]] [[Catégorie:Lauréat du prix Femina]] [[Catégorie:Lauréat du National Book Award]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo du meilleur roman court]] [[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1930]] [[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur promu en 1939]] [[Catégorie:Personnalité humaniste]] [[Catégorie:Élève de Sainte-Croix du Mans]] [[Catégorie:Élève du lycée Notre-Dame de Mongré]] [[Catégorie:Descendant de Saint Louis]] [[Catégorie:Famille de Saint-Exupéry]] [[Catégorie:Naissance en juin 1900]] [[Catégorie:Naissance dans le 2e arrondissement de Lyon]] [[Catégorie:Décès en juillet 1944]] [[Catégorie:Décès à 44 ans]] [[Catégorie:Décès en mer]] [[Catégorie:Mort dans un accident aérien]] [[Catégorie:Disparu au combat pendant la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Militaire français mort lors de la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Mort pour la France]] [[Catégorie:Aviateur disparu]] [[Catégorie:Personnalité inhumée dans le Var]] [[Catégorie:Personne citée au Panthéon de Paris]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Port%20AGP
Port AGP
{{Infobox Connectique|image=Accelerated Graphics Port (logo).svg|nom=Accelerated Graphics Port|type=Connecteur parallèle|auteur=[[Intel]]|date_de_création=1997|remplace=PCI (informatique)|remplacé_par=PCI Express|nombre_de_bits=32}}'''Accelerated Graphics Port (AGP)''' est une norme de carte d'extension [[Transmission parallèle|parallèle]], conçue pour ajouter une carte vidéo à un système informatique afin d'aider à l'[[Infographie tridimensionnelle|accélération graphique 3D]]. Il a été conçu à l'origine pour succéder aux connexions de type [[PCI (informatique)|PCI]] pour les cartes vidéo. Depuis 2004, l'AGP a été progressivement abandonné au profit du [[PCI Express]] (PCIe)<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Traian Teglet |titre=AGP Almost at the End of the Road |url=http://news.softpedia.com/news/AGP-Almost-at-the-End-of-the-Road-87316.shtml |accès url=libre |site=softpedia.com |date=5 juin 2008 |consulté le=23 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20141023222525/http://news.softpedia.com/news/AGP-Almost-at-the-End-of-the-Road-87316.shtml |archive-date=23 octobre 2014}}</ref>, qui est en série et non en parallèle ; à la mi-2008, les cartes PCI Express dominaient le marché et seuls quelques modèles AGP étaient encore disponibles, les fabricants de [[Processeur graphique|GPU]] et les partenaires de cartes d'extension ayant fini par abandonner la prise en charge de l'interface au profit du PCI Express. == Historique == [[Fichier:AGP slot highlighted on Soyo SY-7VBA133 mainboard.jpg|vignette|Emplacement AGP mis en évidence sur la carte mère Soyo SY-7VBA133.]] Les ports AGP sont apparus pour la première fois sur les [[Carte mère|cartes mères]] compatibles [[x86]] basées sur les processeurs Intel P5 [[Intel Pentium|Pentium]] [[Socket 7]] et [[Slot 1]] P6 [[Pentium II]]. [[Intel]] a introduit la prise en charge de l'AGP avec le [[chipset]] i[[Chipsets Intel|440LX]] Slot 1 le {{Date|26 août 1997}}, et un flot de produits a suivi de la part de tous les principaux fournisseurs de cartes mères<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=Intel® 440LX AGPset: 82443LX PAC Datasheet |url=http://www.intel.com/design/chipsets/datashts/290564.htm |accès url=libre |site=intel.com |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20030210121517/http://www.intel.com/design/chipsets/datashts/290564.htm |archive-date=10 avril 2003}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=Intel® 82443LX PAC AGPset Specification Update |url=http://www.intel.com/design/chipsets/specupdt/297655.htm |accès url=libre |site=intel.com |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20030210141303/http://www.intel.com/design/chipsets/specupdt/297655.htm |archive-date=10 février 2023}}</ref>. Les premiers chipsets Socket 7 à supporter l'AGP ont été les [[VIA Technologies|VIA]] Apollo VP3<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Anand Lal |nom=Shimpi |titre=Chipset Guide - VIA VP3 |url=https://www.anandtech.com/show/72/18 |accès url=libre |site=www.anandtech.com |date=1 août 1997 |consulté le=2024-04-24}}</ref>, [[Silicon Integrated Systems|SiS]] 5591/5592<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anand Lal Shimpi |titre=Chipset Guide - SIS 5591 |url=https://www.anandtech.com/show/72/13 |accès url=libre |site=anandtech.com |date=1 août 1997 |consulté le=24 avril 2024}}</ref>, et l'[[ALi Corporation|ALI]] Aladdin V<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anand Lal Shimpi |titre=Chipset Guide - Ali Aladdin V |url=https://www.anandtech.com/show/72/3 |accès url=libre |site=anandtech.com |date=1 août 1997 |consulté le=24 avril 2024}}</ref>. Intel n'a jamais sorti de chipset Socket 7 équipé de l'AGP. [[First International Computer|FIC]] a présenté la première carte AGP Socket 7 en novembre 1997, la FIC PA-2012 basée sur le chipset VIA Apollo VP3<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anand Lal Shimpi |titre=FIC PA-2012 VP3 AGP Socket-7 Board |url=https://www.anandtech.com/show/63 |accès url=libre |site=anandtech.com |date=19 janvier 1998 |consulté le=24 avril 2024}}</ref>, suivie très rapidement par la EPoX P55-VP3 également basée sur le chipset VIA VP3<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Anand Lal Shimpi |titre=Epox P55-VP3 Socket-7 Board |url=https://www.anandtech.com/show/70 |accès url=libre |site=anandtech.com |date=17 avril 1998 |consulté le=24 avril 2024}}</ref>, qui a été la première à être commercialisée<ref>{{Lien web |prénom=Anand Lal |nom=Shimpi |titre=Chipset Guide |url=https://www.anandtech.com/show/72 |site=www.anandtech.com |consulté le=2024-04-24}}</ref>. [[Microsoft]] a d'abord introduit la prise en charge de l'AGP dans [[Windows 95]] ''OEM'' Service Release 2 (OSR2 version 1111 ou 950B) via le patch USB SUPPLEMENT to OSR2<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Which Version of Windows 95 Supports AGP? |url=https://www.computerhope.com/issues/ch000145.htm |site=www.computerhope.com |consulté le=2024-04-24}}</ref>. Après avoir appliqué le patch, le système Windows 95 est devenu Windows 95 version 4.00.950 B. Le premier système d'exploitation basé sur [[Windows NT]] à bénéficier de la prise en charge de l'AGP a été [[Windows NT 4.0]] avec le Service Pack 3, introduit en 1997. La prise en charge par [[Linux]] des transferts de données rapides améliorés par l'AGP a été ajoutée pour la première fois en 1999 avec l'implémentation du module [[AGPgart]] du [[Noyau Linux|noyau]]. === Utilisation ultérieure === Les [[GeForce|GeForce 6600]] et [[ATI Radeon]] X800 XL, sorties en 2004-2005, ont été les premières cartes AGP Bridge<ref>{{Lien web |titre=NVIDIA GeForce 6600 GT AGP - HardWare.fr |url=https://www.hardware.fr/articles/533-1/nvidia-geforce-6600-gt-agp.html |site=www.hardware.fr |consulté le=2024-04-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Geoff Gasior |titre=ATI's new AGP Radeons |sous-titre=A bridge is born |url=http://techreport.com/articles.x/8344 |accès url=libre |site=techreport.com |date=20 mai 2005 |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20071024110508/http://techreport.com/articles.x/8344 |archive-date=24 octobre 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Geoff Gasior |titre=NVIDIA's GeForce 6600 GT AGP graphics card |url=http://techreport.com/articles.x/7624 |accès url=libre |site=techreport.com |date=16 novembre 2004 |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20071011020529/http://techreport.com/articles.x/7624 |archive-date=11 octobre 2007}}</ref>. En 2009, les cartes AGP de [[Nvidia]] était limité à la série [[GeForce|GeForce 7]]. En 2011, les cartes AGP compatibles [[DirectX 10]] des fournisseurs [[Advanced Micro Devices|AMD]] (Club 3D, HIS, [[Sapphire Technology|Sapphire]], Jaton, Visiontek, Diamond, etc.) comprenaient les Radeon HD 2400, 3450, 3650, 3850, 4350, 4650 et 4670. La série HD 5000 AGP mentionnée dans le logiciel AMD Catalyst n'a jamais été disponible. Les pilotes AMD Catalyst 11.2 - 11.6 AGP hotfix ont posé de nombreux problèmes sous Windows 7 avec les cartes vidéo AGP de la série HD 4000, l'utilisation des pilotes AGP hotfix 10.12 ou 11.1 est une solution de contournement possible. == Version == [[Intel]] a publié la « spécification AGP 1.0 » en 1997<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=Accelerated Graphics Port Interface Specification |sous-titre=Revision 1.0 |url=http://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp10.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=playtool.com |date=31 juillet 1996 |consulté le=24 avril 2024 |page=73 |archive-url=https://web.archive.org/web/20150503042109/http://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp10.pdf |archive-date=3 mai 2015}}</ref>, qui spécifiait des signaux de 3,3 V et des vitesses de 1× et 2×<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=en |titre=AGP Bus |sous-titre=Accelerated Graphics Port |url=https://www.interfacebus.com/Design_Connector_AGP.html |accès url=libre |site=interfacebus.com |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20030217181521/https://www.interfacebus.com/Design_Connector_AGP.html |archive-date=17 janvier 2003}}</ref>. La spécification 2.0 documentait des signaux de 1,5 V<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=Accelerated Graphics Port Interface Specification |sous-titre=Revision 2.0 |url=http://img.114ic.com/tech/agp20.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=img.114ic.com |date=4 mai 1998 |consulté le=24 avril 2024 |page=174, 181, 201 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120615111106/http://img.114ic.com/tech/agp20.pdf |archive-date=15 juin 2012}}</ref>, qui pouvait être utilisée à 1×, 2× et à la vitesse supplémentaire de 4×<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=AGP 4X |sous-titre=Faster Data Transfer & Better-Quality Images |url=http://www.smartcomputing.com/editorial/article.asp?article=articles/archive/g0801/35x01/04g01.asp |accès url=libre |site=smartcomputing.com |périodique=Standards & Protocols |date=Janvier 2000 |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20071115042348/http://www.smartcomputing.com/editorial/article.asp?article=articles/archive/g0801/35x01/04g01.asp |archive-date=15 novembre 2007}}</ref>{{,}}<ref name=":2" />et la spécification 3.0 ajoutait la signalisation de 0,8 V<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=AGP V3.0 Interface Specification |sous-titre=Revision: 1.0 |url=https://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp30.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=playtool.com |date=Septembre 2002 |consulté le=24 avril 2002 |page=11, 16, 73, 77,}}</ref>, qui pouvait être utilisée à des vitesses de 4× et 8× (les vitesses de 1× et 2× sont physiquement possibles, mais elles n'ont pas été spécifiées)<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":2" />. {| class="wikitable" |+AGP et [[PCI (informatique)|PCI]] : bus [[Architecture 32 bits|32 bits]] fonctionnant respectivement à 66 et {{unité|33|MHz}}<ref name=":4" /> !Spécification !Tension !Horloge (fréquence) !vitesse !Transfert/Horloge !Taux (MB/s) |- |PCI |3.3/5 V |{{unité|33|MHz}} |— |1 |133 |- |PCI 2.1 |3.3/5 V |33/66 MHz |— |1 |133/266 |- |AGP 1.0 |3.33 V |{{unité|66|MHz}} |1x |1 |266 |- |AGP 1.0 |3.33 V |{{unité|66|MHz}} |2x |2 |533 |- |AGP 2.0 |1.5 V |{{unité|66|MHz}} |4x |4 |1066 |- |AGP 3.0 |0.8 V |{{unité|66|MHz}} |8x |8 |2133 |- |AGP 3.5 |0.8 V |{{unité|66|MHz}} |8x |8 |2133 |} === Extension officielle === ==== AGP PRO ==== [[Fichier:NVIDIA Personal Cinema GeForce4 MX 440.jpg|vignette|Carte graphique AGP Nvidia GeForce 4 MX]] [[Fichier:Quadro ELSA GLoria II Pro.jpg|vignette|Carte graphique AGP PRO]] Une extension officielle pour les cartes nécessitant plus de puissance électrique, avec un emplacement plus long et des broches supplémentaires à cet effet. Les cartes AGP Pro étaient généralement des cartes destinées aux stations de travail, conçues pour accélérer les applications professionnelles telles que la conception assistée par ordinateur et utilisées dans les domaines telles que l'architecture, l'usinage, l'ingénierie, mais aussi au profit de simulations et d'autres domaines similaires<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=AGP PRO Specification |url=http://www.motherboards.org/files/techspecs/apro_r11a.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=motherboards.org |date=Avril 1999 |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20040610225911/http://www.motherboards.org/files/techspecs/apro_r11a.pdf |archive-date=10 juin 2004}}</ref>. ==== 64-bit AGP ==== Un canal 64 bits a été proposé comme norme optionnelle pour AGP 3.0 dans des documents préliminaires<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=DRAFT AGP8X Interface Specification |url=http://www.intel.com/technology/agp/downloads/agp8x_v091R_042401.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=intel.com |date=Avril 2001 |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20010613041316/http://www.intel.com/technology/agp/downloads/agp8x_v091R_042401.pdf |archive-date=13 juin 2001}}</ref>, mais il a été abandonné dans la version finale de la norme. === Variante non officielle === ==== XGP ==== Le [[Biostar Microtech International|Biostar]] Xtreme Graphics Port est une autre variante AGP, avec les mêmes avantages et inconvénients que l'AGI et l'AGX<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Biostar |titre=What is an XGP slot? |url=https://biostar-usa.com/knowledgespec.asp?faqid=99962 |accès url=libre |site=biostar-usa.com |date=4 juin 2005 |consulté le=24 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Pierre |nom=Dandumont |titre=Gros plan sur les interfaces : AGP |url=https://www.tomshardware.fr/gros-plan-sur-les-interfaces-agp/ |site=Tom’s Hardware |date=2009-07-15 |consulté le=2024-04-24}}</ref>. ==== AGX ==== L'EPoX Advanced Graphics eXtended (AGX) est une autre variante AGP propriétaire qui présente les mêmes avantages et inconvénients que l'AGI. Les manuels d'utilisation recommandent de ne pas utiliser de cartes AGP 8× ATI avec les emplacements AGX<ref name=":5" />. == Compatibilité == [[Fichier:AGP & AGP Pro Keying.svg|vignette|Compatibilité, clés AGP sur la carte (en haut), sur l'emplacement (en bas)]] Les cartes AGP sont compatibles en amont et en aval dans certaines limites. Les cartes avec une clé de 1,5 V uniquement ne s'insèrent pas dans les emplacements de 3,3 V et ''vice versa'', bien qu'il existe des cartes "universelles" qui s'adaptent à l'un ou l'autre type d'emplacement. Il existe également des emplacements "universels" sans clé qui acceptent les deux types de cartes. Lorsqu'une carte AGP universelle est insérée dans un emplacement AGP universel, seule la partie 1,5 V de la carte est utilisée. Certaines cartes, comme la série [[GeForce|GeForce 6]] de [[Nvidia]] (à l'exception de la {{Formatnum|6200}}) ou la série [[Radeon]] X800 d'[[ATI Technologies|ATI]], ne comportent que des clés pour 1,5 V afin d'éviter qu'elles ne soient installées sur d'anciennes cartes mères ne prenant pas en charge le 1,5 V<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Using AGP for Graphics-Intensive Applications {{!}} Spiceworks - Spiceworks |url=https://www.spiceworks.com/tech/hardware/articles/what-is-agp/ |site=Spiceworks Inc |consulté le=2024-04-24}}</ref>. Les cartes AGP Pro ne s'insèrent pas dans les emplacements standard, mais les cartes AGP standard fonctionnent dans un emplacement Pro<ref name=":6">{{Lien web |titre=AGP compatibility for sticklers |url=https://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp.html |site=www.playtool.com |consulté le=2024-04-24}}</ref>. Les cartes mères équipées d'un emplacement Universal AGP Pro acceptent une carte 1,5 V ou 3,3 V en configuration AGP Pro ou AGP standard, une carte Universal AGP ou une carte Universal AGP Pro<ref name=":6" />. Certaines cartes ont des encoches doubles et certaines cartes mères ont des fentes complètement ouvertes, ce qui permet de brancher une carte dans une fente qui ne prend pas en charge la tension de signalisation correcte, ce qui peut endommager la carte ou la carte mère. Certaines cartes anciennes de 3,3 V mal conçues ont une clé de 1,5 V<ref name=":6" />. == Protocole == Un bus AGP est un sur-ensemble d'un bus PCI conventionnel de {{unité|66|MHz}}<ref>{{Lien web |langue=ro |auteur=Zoltan Baruch |titre=Interface AGP |url=https://users.utcluj.ro/~baruch/papers/AGP.pdf |format=pdf |date=https://users.utcluj.ro |consulté le=25 avril 2025}}</ref>. Immédiatement après la réinitialisation, il suit le même protocole que le bus PCI. La carte AGP doit agir en tant que cible PCI et peut éventuellement agir en tant que maître PCI. En plus de ces fonctionnalités, l'AGP 2.0 a introduit plusieurs améliorations, dont une extension appelée « fast writes »<ref>{{Lien web |langue=EN |titre=AGP System Architecture |url=https://dl.acm.org/doi/abs/10.5555/552798 |site=Guide books |doi=10.5555/552798 |consulté le=2024-04-25}}</ref>. Cette extension permet aux écritures PCI de la carte mère vers la carte AGP de transférer des données à une vitesse plus élevée. == Brochage du connecteur == Le connecteur AGP contient presque tous les signaux [[PCI (informatique)|PCI]], plus quelques ajouts. Le connecteur a 66 contacts de chaque côté, bien que 4 soient enlevés pour chaque encoche de détrompage<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Intel |titre=Accelerated Graphics Port Interface Specification |url=http://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp10.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=playtool.com |date=31 juillet 1996 |consulté le=24 avril 2024 |page=105 |archive-url=https://web.archive.org/web/20150503042109/http://www.playtool.com/pages/agpcompat/agp10.pdf |archive-date=3 mai 2015}}</ref>{{,}}<ref name=":7">{{Lien web |langue=en |auteur=Leroy Davis |titre=AGP Bus Connector Pin Out |url=https://www.interfacebus.com/Design_AGP_Pinout.html |accès url=libre |site=interfacebus.com |consulté le=24 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20050205003006/https://www.interfacebus.com/Design_AGP_Pinout.html |archive-date=5 février 2005 |nature document=tableau numérique}}</ref>{{,}}<ref name=":8">{{Lien web |titre=Accelerated Graphics Port (AGP) pinout description @ Pinouts.ru |url=http://rtfm.vtt.net/pinouts/data/agp_pinout.shtml.htm |site=rtfm.vtt.net |consulté le=2024-04-24}}</ref>. La broche 1 est la plus proche du support d'E/S, et les côtés B et A sont comme dans le tableau, en regardant vers le bas le connecteur de la carte mère<ref name=":7" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=AGP interface pinout and wiring @ old.pinouts.ru |url=https://old.pinouts.ru/Slots/agp_pinout.shtml |site=old.pinouts.ru |consulté le=2024-04-24}}</ref>{{,}}<ref name=":8" />. == Notes et références == {{Traduction/référence|en|Accelerated Graphics Port|1220412229}} {{Références}} {{Portail|informatique}} [[Catégorie:Bus informatique]] [[Catégorie:Connectique]] [[Catégorie:Carte graphique]] [[Catégorie:Carte mère]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atoum
Atoum
{{Redirect|Toum||autres=la sauce|homonymie=Toum (sauce)}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Atoum | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = GD-EG-Louxor-106-2.JPG | taille image = | légende = [[Horemheb]] agenouillé devant le dieu Atoum, [[musée de Louxor]]. | autres noms = Toum | nom2 = <hiero>t:tm-m-A40</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Tm(w) | représentation = | groupe divin = [[Mythe de la création héliopolitaine |cosmogonie héliopolitaine]] | parèdre = Djeretef, [[Iousaas]], [[Nebethetepet]], Temet | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Héliopolis (Égypte) |Héliopolis]] | lieu célébration = [[Meidoum]], [[Létopolis]] | attributs = | animal = | couleur = }} '''Atoum''' ou '''Toum''' (traduit par certains par ''l'Indifférencié''<ref>[[#EH |Hornung]], {{p.|294}}.</ref>{{,}}<ref>Sur la complexité de l'interprétation du nom d'Atoum : [[#EH |Hornung]], {{p.|56}}.</ref>) est un [[Divinités égyptiennes|dieu]] de la [[mythologie égyptienne]]<ref>[[#JPC |Corteggiani]], article « Atoum », {{p.|63}}.</ref>. Originaire de la ville d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]], il y était particulièrement vénéré. Un [[Temple de l'Égypte antique|temple]] lui était aussi dédié à [[Pithôm]]<ref>[[#IF |Franco]], {{p.|123}}.</ref>, dans le [[delta du Nil]]. == Généalogie == {{Citation bloc |Atoum dit... : « J'étais solitaire dans le [[Noun]] et inerte. Je ne trouvais pas d'endroit où je puisse me tenir debout, je ne trouvais pas de lieu où je puisse m'asseoir. La ville d'Héliopolis où je devais résider n'était pas encore fondée, le trône sur lequel je devais m'asseoir n'était pas encore formé. Je n'avais pas encore créé [[Nout]] au-dessus de moi, la première 'corporation' de dieux n'avait pas encore été mise au monde, l'[[Ennéade]] des dieux primordiaux n'existait pas, ils étaient encore en moi... Je flottais absolument inerte. |[[Claire Lalouette]]<ref>Le texte cité par [[Claire Lalouette]] est issu de T.S., 80 B1C-C.L- ''Textes'' {{I}}, {{p.|31}} sqq.</ref> |Au royaume d'Égypte : Le temps des rois dieux, {{p.|87}}.}} Atoum naît de façon autogène de [[Noun]], personnification de l'[[Noun|Océan primordial]] : Atoum, « Celui qui advient de lui-même<ref>[[#IF |Franco]], {{p.|124}}. Autre dénomination : « Celui-qui-est-venu-à-l'existence-de-lui-même » (''Ibid.'' {{p.|127}}).</ref> », se distingue du Noun et vient à l'existence en prenant conscience de lui-même. Il apparaît sur [[Benben]], la colline primordiale<ref>[[#JPC |Corteggiani]], article « Butte primordiale », {{p.|90}}.</ref>. {{Citation bloc |J'ai amené mon corps à l'existence grâce à mon pouvoir magique. Je me suis créé moi-même, je me suis constitué ainsi que je le souhaitais, selon mon désir.<br />[...]<br />Je suis l'Éternel, je suis [[Rê]] qui est sorti du Nouou... Je suis le maître de la lumière.|[[Claire Lalouette]]|Ibid. {{p.|88}}.}} == Genèse == Dans le [[mythe de la création du monde en Égypte antique]], en particulier dans la très ancienne<ref>[[#NG | Grimal]], {{p.|56}}.</ref> [[Mythe de la création héliopolitaine|cosmogonie héliopolitaine]], Atoum occupe la place du [[démiurge]] : il ne crée pas le monde ''[[ex nihilo]]'', mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C'est lui qui de sa semence engendre le premier couple divin, [[Shou]] et [[Tefnout]], d'où descendent les principaux dieux de l'[[Égypte antique]] ([[Ennéade|la grande Ennéade]]). Le récit de la création du premier couple divin (jumeau et sexué) varie, Atoum n'ayant aucun partenaire pour procréer. Selon une première légende, le dieu créateur se [[Masturbation|masturbe]]<ref>[[#FD2 |Daumas]], ''La Civilisation…'', {{p.|469}}.</ref>{{,}}<ref>[[#IF |Franco]], {{p.|127}}.</ref>, et c'est de sa semence que naissent le dieu masculin [[Shou]] et sa sœur jumelle, la déesse [[Tefnout]]. Selon les ''[[textes des pyramides]]'' : {{Citation bloc |Atoum se manifesta en tant que masturbateur dans [[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]]. Il saisit son membre et y suscita la jouissance |''[[Textes des pyramides]]'', {{§|1248}}<ref>[[#JPC |Corteggiani]], article « Djeretef », {{p.|124}}.</ref>.}} Au [[Moyen Empire]], dans une transparente allusion au geste onaniste, la déesse [[Djeretef]], « la Main du dieu », sera ajoutée. À l'[[XXVIe dynastie égyptienne|époque saïte]], le propos fut édulcoré et « la Dorée, la Divine Main de Rê » « refermée sur la semence divine », « devint enceinte » et « était devenue une belle jeune femme agréable à regarder »<ref>[[#JPC |Corteggiani]], {{p.|124}}.</ref>. Selon une autre version issue des ''[[textes des sarcophages]]''<ref>''[[Textes des sarcophages]]'', chap. 76, CT {{II}} 4a, selon référence donnée par Isabelle Franco, {{p.|262}}.</ref>, c'est par son [[crachat]]<ref>[[#FD |Daumas]], {{p.|100}}.</ref> qu'il leur donne naissance<ref>L'explication par l'[[expectoration]] est peut-être due à une simple allitération et à un jeu de mots ([[#IF |Franco]], {{p.|127 et 128}}). Une explication également avancée par [[Claire Lalouette]], ''op. cit.'' {{p.|88}}.</ref>. Enfin, une dernière légende dit qu'il engendre ses enfants de sa simple parole, en les nommant<ref>Une origine clairement attribuée à [[Ptah]] selon [[#FD |Daumas]], {{p.|26}} et {{p.|109}}.</ref>. Ou encore que ce sont des larmes d'Atoum, pleurant à la suite de l'éloignement de ses enfants lors de la disparition de son œil, que seraient nés les hommes<ref>[[#NG |Grimal]], {{p.|58}}.</ref>. À l'origine, Atoum est le dieu [[Soleil]], mais il est rapidement assimilé à [[Rê]], qui finit par le remplacer dans le [[panthéon]] égyptien. Selon l'[[égyptologue]] Isabelle Franco, Atoum n'est que le principe, tandis que Rê est le moteur<ref>[[#IF |Franco]], {{p.|126}}.</ref>. Sous le nom de Rê-Atoum et sous l'aspect d'un vieillard courbé, il incarne le soleil couchant<ref>[[#EH |Hornung]], {{p.|84}}.</ref> dans la [[triade d'Héliopolis]] : {{Citation |Je suis [[Khépri]] le matin, Rê à midi, Atoum le soir<ref>[[#JPC |Corteggiani]], {{p.|63}}.</ref>}}. Dans le monde divin, il tient le compte des années de règne de chaque [[Pharaon|souverain]]. == Culte == Dieu d'Héliopolis ayant pour animaux sacrés l'[[anguille]]<ref>Par analogie avec sa forme de serpent : [[#EH |Hornung]], {{p.|67}}.</ref> et l'[[Herpestes ichneumon|ichneumon]]<ref>[[#FD |Daumas]], ''Les Dieux…'', {{p.|99}}.</ref>{{,}}<ref>[[#JPC |Corteggiani]], article « Ichneumon », en particulier {{p.|227}}.</ref> ou le [[Serpentes|serpent]]<ref>[[#JPC |Corteggiani]], {{p.|65}}.</ref>, le [[cercopithèque]] et le [[lion]] selon les sources ; il est généralement représenté sous l'apparence d'un roi<ref>[[#JPC |Corteggiani]], {{p.|165}}.</ref> coiffé de la [[Pschent |double couronne]] de [[Deux Terres|Haute et Basse-Égypte]] et tenant dans les mains le [[sceptre Ouas]] et la [[Ânkh|croix ansée]]. Le [[Taureau dans l'Égypte antique|taureau]] [[Mnévis]] (''Mr-wr'') était l'incarnation terrestre d'Atoum. Choisi par les prêtres selon des critères très stricts, le taureau sacré était gardé dans le temple d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]] et, à sa mort, il était enterré avec tous les honneurs<ref>[[#JPC |Corteggiani]], article « Mnévis », {{p.|338}}.</ref>. Selon [[Nicolas Grimal]]<ref>[[#NG |Grimal]], {{p.|97}}.</ref>, le [[pharaon]] [[Khéphren]] aurait fait du [[sphinx de Gizeh]] une [[hypostase]] d'Atoum, dont il aurait considérablement développé la théologie. Il relève également une certaine opposition entre Atoum et Rê qui n'a été résolue par assimilation des deux divinités qu'à la {{Ve dynastie égyptienne}}<ref>[[#NG |Grimal]], {{p.|168}}.</ref>. == Utilisation == Le dieu Atoum représente la création, pourtant en [[Égyptien ancien|langue égyptienne]], le mot « ''tm'' » (le nom du dieu) peut aussi bien être utilisé pour désigner que quelque chose est complet, mais aussi comme négation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Yvonne Bonnamy et Ashraf Iskander Sadek|titre=Dictionnaire des hiéroglyphes: hiéroglyphes-français|passage=714-715|éditeur=|date=2006|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage | id=JPC | auteur1=[[Jean-Pierre Corteggiani]] | titre=L'Égypte ancienne et ses dieux | sous-titre=Dictionnaire illustré | référence=Référence:L'Égypte ancienne et ses dieux (Jean-Pierre Corteggiani)}}. * {{Ouvrage | id=FD | langue=fr | auteur1=[[François Daumas]] | titre=Les Dieux de l'Égypte | éditeur=PUF | collection=Que sais-je ? | lieu=Paris | année=1982 | pages totales=126 | pages=127 | isbn=978-2-13-037352-0 | isbn10=2-13-037352-6 | bnf=34735955}}. * {{Ouvrage | id=FD2 | langue=fr | auteur1=[[François Daumas]] | titre=La Civilisation de l'Égypte pharaonique | éditeur=Arthaud | collection=Les grandes civilisations | lieu=Paris | année=1987 | pages totales=546 | pages=547 | isbn=978-2-7003-0667-5 | isbn10=2-7003-0667-8 | bnf=34927631}}. * {{Ouvrage | id=EH | auteur1=[[Erik Hornung]] | titre=Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple | éditeur=Flammarion | lieu=Paris | année=1992 | pages totales=309 | pages=294 | isbn=978-2-08-081257-5}}. * {{Ouvrage | id=IF | auteur1=[[Isabelle Franco]] | titre=Mythes et Dieux | sous-titre=Le souffle du Soleil | éditeur=Pygmalion | lieu=Paris | année=2008 | pages=282 | isbn=978-2-85704-476-5}}. * {{Ouvrage | id=NG | auteur1=[[Nicolas Grimal]] | titre=Histoire de l'Égypte ancienne | éditeur=Le Livre de Poche | référence=Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)#Livre de Poche}}. == Voir aussi == === Articles connexes === {{Autres projets|commons=Category:Atum}} * [[Iousaas]] * [[Nebethetepet]] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Divinité solaire]] [[Catégorie:Divinité créatrice]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Glossaire%20de%20la%20fortification%20m%C3%A9di%C3%A9vale
Glossaire de la fortification médiévale
{{Article général|Fortification médiévale}}{{Voir aussi|Glossaire de la fortification bastionnée|amorce=Voir aussi}} [[Fichier:Beaumaris aerial.jpg|vignette|Exemple réel de photo prise en plan aérien d’un château médiéval comportant une large partie des termes de ce glossaire.]] Ce [[glossaire]] répertorie les termes employés dans le domaine de la '''fortification médiévale'''. {{Sommaire alphabétique}} == A == * [[assommoir]] == B == *[[barbacane]] *[[barrière de protection]] *[[Bastille (forteresse)|bastille]] *[[bâtie]] *[[bretèche]] == C == *[[caponnière]] *[[château]] et [[Château fort|châteaux forts]] *[[Châtelet (architecture)|châtelet]] *[[courtine]] *[[cunette]] *[[créneau]] == D == *[[donjon]] *[[Douve (fossé)|douve]] == E == *[[échauguette]] *[[église fortifiée]] *[[Embrasure (fortification)|embrasure]] == F == * [[fausse braie]] == G == *[[guette]] == H == *[[Herse (architecture)|herse]] *[[hourd]] == I == {{Section vide ou incomplète}} == J == {{Section vide ou incomplète}} == K == {{Section vide ou incomplète}} == L == *[[Lice (architecture)|lice]] *[[logis seigneurial]] == M == *[[mâchicoulis]] *[[maison forte]] *[[manoir]] *[[Merlon (fortification)|merlon]] *[[meurtrière]] *moineau ''voir [[caponnière]]'' == N == {{Section vide ou incomplète}} == O == {{Section vide ou incomplète}} == P == * [[Pont dormant|pont-dormant]] * [[pont-levis]] * [[poterne]] == Q == {{Section vide ou incomplète}} == R == {{Section vide ou incomplète}} == S == {{Section vide ou incomplète}} == T == *[[Tour (fortification)|tour]] *[[trou de loup]] == U == {{Section vide ou incomplète}} == V == {{Section vide ou incomplète}} == W == {{Section vide ou incomplète}} == X == {{Section vide ou incomplète}} == Y == {{Section vide ou incomplète}} == Z == {{Section vide ou incomplète}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Fortification]] * [[Architecture militaire]] {{Palette Moyen Âge}} {{Portail|architecture|Moyen Âge|histoire militaire}} [[Catégorie:Architecture militaire du Moyen Âge|#]] [[Catégorie:Glossaire militaire]] [[Catégorie:Liste en rapport avec l'architecture|Militaire au Moyen Âge]] [[Catégorie:Liste en rapport avec l'histoire|Architecture militaire au Moyen Âge]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aton
Aton
{{Voir homophones|Aaton Digital}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Aton | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Aten.svg | taille image = | légende = Représentation d'Aton pendant la [[période amarnienne]] sous la forme d'un disque solaire d'où s'échappent des rayons solaires terminés par des mains. | autres noms = | nom2 = <hiero>i-t:n-N5</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = jtn | représentation = Disque solaire ([[période amarnienne]])<br />Homme à tête de faucon coiffé d'un disque solaire (période préamarnienne) | groupe divin = Aucun ([[période amarnienne]]) | parèdre = Aucun ([[période amarnienne]]) | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Akhetaton]] ([[période amarnienne]]) | lieu célébration = | attributs = Rayons solaires terminés par des mains ([[période amarnienne]]) | animal = Aucun ([[période amarnienne]]) | couleur = }} '''Aton''' est un dieu solaire de l'[[Égypte antique]]. Il est surtout connu comme un dieu éphémère de la [[mythologie égyptienne]] du [[Nouvel Empire]] durant le règne d'{{noble|Akhenaton|Amenhotep IV}} qui prit le nom d'[[Akhenaton]] (''ȝḫ n Jtn'', « Éclat d’Aton » ou, en l'absence du déterminatif : « Utile à Aton ») (v. -1353 à -1337). Son origine est bien plus ancienne en tant que principe visible du dieu [[Atoum|Atoum-Rê]] comme en témoignent les [[textes des pyramides]] de la fin de l'[[Ancien Empire]]. Au [[Nouvel Empire]], {{noble|Thoutmôsis III}} s'était placé sous sa protection et {{noble|Amenhotep III}}, dont l'une des épithètes était « Rayonnement d'Aton », avait encouragé le culte du dieu. == Culte d'Aton == {{Article détaillé|Culte d'Aton|Hymne à Aton}} [[Fichier:La salle dAkhenaton (1356-1340 av J.C.) (Musée du Caire) (2076972086).jpg|vignette|gauche|Bas-relief représentant (de droite à gauche) [[Akhenaton]], [[Néfertiti]] et deux de leurs filles célébrant le [[culte d'Aton]] représenté sous la forme d'un [[disque solaire]] coiffé de l'[[uræus]] et d'où s'échappent des rayons solaires terminés par des mains.]] [[Akhenaton]] va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer la première religion [[Hénothéisme|hénothéiste]] connue de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. Le [[culte d'Aton]], considéré comme le premier monothéisme attesté du monde par certains, ce qui est contesté par d'autres<ref>Par exemple, [[#JPC|J.P. Corteggiani]], {{p.|60}}.</ref>, pour qui il s'agirait plutôt d'un [[hénothéisme]] ou d'une [[monolâtrie]], aura duré environ dix-huit ans. On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhenaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, {{noble|Amenhotep III}}. [[Nicolas Grimal]] parle d'une « solarisation » des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique<ref>[[#NG|N. Grimal]], {{p.|272}}.</ref>. Pour Akhenaton, ce dieu est à la fois physique et spirituel. Il est l'astre solaire qui est au centre de notre système, et l'esprit qui rayonne. {{Citation|C'était le Dieu tutélaire, solaire et spirituel à la fois, irradiant de sa chaleur et de sa lumière dans tous les êtres}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Chevalier|auteur2=Alain Gheerbrant|titre=Dictionnaire des symboles|sous-titre=mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures|éditeur=Robert Laffont/Jupiter|année=1982|pages totales=1060|passage=page 83|isbn=978-2-221-50319-5|isbn10=2-221-50319-8}}.</ref>. {{clr|left}} == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === * {{Ouvrage |id=JPC |auteur1=[[Jean-Pierre Corteggiani]] |titre=L'Égypte ancienne et des dieux. Dictionnaire illustré |référence=Référence:L'Égypte ancienne et ses dieux (Jean-Pierre Corteggiani)}}. * {{Ouvrage |id=NG |auteur1=[[Nicolas Grimal]] |titre=Histoire de l'Égypte ancienne |référence=Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Aude Gros de Beler]] |titre=La mythologie égyptienne}}. * {{Ouvrage|prénom1=Roland|nom1=Harari|prénom2=Gilles|nom2=Lambert|titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens|passage=27-34|éditeur=Le Grand Livre du Mois|année=2002|pages totales=242|isbn=978-2-7028-7781-4|isbn10=2-7028-7781-8|id=Harari2002}}. === Liens externes === * [http://egypte-eternelle.org/index.php/fr/les-pharaons/akhenaton/reforme-religieuse Akhenaton : La réforme religieuse] [http://egypte-eternelle.org/index.php/fr/ ''egypte-eternelle''] {{Liens}} {{Palette|Période amarnienne|Amarna}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Divinité solaire]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Akhenaton]] [[Catégorie:Religion au XIVe siècle av. J.-C.]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Association%20francophone%20des%20utilisateurs%20de%20logiciels%20libres
Association francophone des utilisateurs de logiciels libres
{{Voir homonymes|Aful}} {{Admissibilité à vérifier|date=décembre 2023|motif=Aucune source secondaire centrée, sources demandées depuis 2017.}} {{Sources secondaires|date=novembre 2017}} {{Infobox Organisation2 | logo = AFUL_Logo_2004.svg | personne clé = [[Roberto Di Cosmo]], [[Stéfane Fermigier]], [[Bernard Lang]], [[Jean-Paul Smets]], Thierry Stœhr, Laurent Séguin, Patrick Sinz | vice-président = Jean-Yves Jeannas, Thierry Stoehr | secrétaire = Jean Peyratout | but = Faire émerger un monde numérique, ouvert et loyal | financement = - [[Adhésion|Cotisations]] des membres<br />- [[Don (acte)|Dons]] }} L''''Association francophone des utilisateurs de logiciels libres''' (AFUL) a pour principal objectif de promouvoir, directement ou indirectement, les [[Logiciel libre|logiciels libres]] et notamment les [[Système d'exploitation|systèmes d'exploitation]] libres comme [[Linux|GNU/Linux]] ou les systèmes [[Berkeley Software Distribution|BSD]] libres, ainsi que l'usage des [[standards ouverts]]. L'AFUL est une [[Association à but non lucratif|association française à but non lucratif]] de type [[Association loi de 1901|loi de 1901]] qui regroupe des utilisateurs, des professionnels du [[logiciel libre]], des entreprises commerciales ainsi que d'autres associations, installés dans une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone). L'AFUL a été fondée en 1998 par Stéfane Fermigier, [[Bernard Lang]], Jean-Pierre Laisné, [[Nat Makarevitch]] et Thierry Stœhr. Jusqu'au 31 janvier 2009, date du vote du changement de nom long de l'association en [[assemblée générale]], AFUL signifiait ''Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres'' == Activité == L'AFUL maintient une liste canonique des Groupes d'Utilisateurs de Linux / de logiciels libres (GUL), ou Linux Users' Groups (LUG) en anglais<ref>[http://www.aful.org/gul/liste AFUL: Liste des GUL francophones]</ref>{{Refins}}. Elle a un accord cadre avec le Ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie<ref>[http://www.aful.org/gdt/educ/accord-cadre-aful-menrt AFUL: Accord cadre AFUL - MENRT]</ref>{{Refins}} (depuis 1998) et un accord-cadre avec l'[[Agence universitaire de la Francophonie]]<ref>[http://www.aful.org/gdt/educ/accord-cadre-auf-aful AFUL: Accord-cadre entre l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et l'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL)]</ref>{{Refins}} (depuis 1999). L'association est présente au [[Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique]]<ref>[http://pauillac.inria.fr/~lang/presse/cspla0705.html Deux représentants du logiciel libre sont nommés au CSPLA]</ref> (CSPLA) où son Vice-Président est membre. À la fin des années 2000, l'association milite contre un accord-cadre entre [[Microsoft]] et le [[Ministère de la Défense]]<ref>{{Lien web |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-microsoft-ministere-de-la-defense-un-contrat-qui-derange-30347.html |titre=Microsoft-Ministère de la Défense : un contrat qui dérange |prénom=Jacques |nom=Cheminat |jour=2 |mois=4 |année=2010 |site=Le Monde informatique}}</ref>. Au début des années 2010, l'association développe le site « Non aux racketiciels », visant à forcer les constructeurs d'ordinateurs à ne pas facturer à leurs clients des logiciels dont ils ne veulent pas. Cette campagne aboutit à la condamnation de plusieurs constructeurs<ref>{{Lien web |url=https://www.numerama.com/politique/21553-lenovo-condamne-en-france-pour-vente-liee.html |titre= Lenovo condamné en France pour vente liée |prénom=Julien |nom=Lausson |jour=7 |mois=2 |année=2012 |site=Numerama}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-vente-liee-pc-os-la-justice-condamne-un-constructeur-pour-pratique-deloyale-48432.html |titre=Vente liée PC/OS, la justice condamne un constructeur pour pratique déloyale |auteur=Relaxnews |jour=3 |mois=4 |année=2012 |site=Le Monde informatique}}</ref>. == Membres notables == * [[Roberto Di Cosmo]], anciennement Maître de Conférences en Informatique à l'École Normale Supérieure de Paris, et aujourd'hui Professeur d'Informatique à l'Université Paris 7 Denis-Diderot, ancien vice-président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité [[Systematic Paris-Region]], fondateur de [[Software Heritage]]. *Stefane Fermigier, ancien président de l'AFUL, ancien président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité [[Systematic Paris-Region]], co-président du [[CNLL]], président de l'APELL, fondateur des sociétés [[Nuxeo (entreprise)|Nuxeo]] et Abilian. * [[Bernard Lang]], ancien vice-président de l'AFUL, ancien directeur de recherche à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]], administrateur de la [[Association pour une infrastructure de l'information libre|FFII]] * François Elie, administrateur de l'AFUL, Président de l'[[ADULLACT]] * [[Tristan Nitot]], ancien président de Mozilla-Europe * Pierre Jarillon, vice-président de l'[[ABUL]] et personnage moteur en matière d'[[interopérabilité]] au sein du groupe de travail interop de l'AFUL == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == {{Liens}} {{portail|logiciels libres|associations|langue française et francophonie}} [[Catégorie:Association ou organisme lié au logiciel libre en France|AFUL]] [[Catégorie:Association française fondée en 1998]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%20ASCII
Art ASCII
L’'''art ASCII''' consiste à réaliser des images uniquement à l'aide des lettres et caractères spéciaux contenus dans le code [[American Standard Code for Information Interchange|ASCII]]. {{saut|2em}} {| align=right | <pre><nowiki> _________________________________________________ | _ _ ____ ____ ___ ___ | | __ _ _ __| |_ / \ / ___| / ___|_ _|_ _| | | / _` | '__| __| / _ \ \___ \| | | | | | | | | (_| | | | |_ / ___ \ ___) | |___ | | | | | | \__,_|_| \__|/_/ \_\____/ \____|___|___| | |_______________________________________________| </nowiki></pre> Logo en art ASCII réalisé avec un [[éditeur de texte]]. |} == Historique == Parmi les plus anciens exemples connus d'art ASCII, on trouve les créations du pionnier de l'art informatique {{Lien|langue=en|fr=Kenneth Knowlton}} datant d'environ 1966. À cette époque, il travaillait pour les [[Laboratoires Bell]]<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=An Historical Timeline of Computer Graphics and Animation|horodatage archive=20080310082944|url=http://design.osu.edu/carlson/history/timeline.html#1960|site=design.osu.edu|date=2008-03-10|consulté le=2019-03-31}}.</ref>. <gallery widths="200" heigths="200"> aa example1.png|Logo de style « Oldskool » ou « [[Amiga]] ». aa example2.png|Logo de style « Newskool ». aa example3.png|Logo de style « Block » ou « High ASCII », en [[ANSI art]]. </gallery> == Description == [[File:Roy-csnewskool.png|vignette|redresse=1|Capture d'écran d'un logo en ASCII « Newskool » .]] [[Fichier:Ascii art alphabet.png|vignette|redresse=3|Alphabet en style « Newskool » (image rétrécie verticalement).]] Cette pratique a commencé avec les [[mainframe]]s, où ce genre d'images permettait de montrer ce qu'il était possible de faire avec une imprimante utilisée de manière rationnelle<ref name="Madrigal">{{article|auteur=Alexis C. Madrigal|langue=en|titre=The Lost Ancestors of ASCII Art : People will make art with any technology.|périodique=The Atlantic|date=30 janvier 2014|url=https://www.theatlantic.com/technology/archive/2014/01/the-lost-ancestors-of-ascii-art/283445/}}</ref>. Les images étaient alors d'une largeur de {{nobr|120 ou 132 caractères}} pour une longueur variable, et autorisaient les superpositions multiples de caractères. Une image de ce type très répandue dans les [[années 1960]] était un portrait de [[Brigitte Bardot]]. Des machines couplées à des caméras vidéo imprimèrent par la suite des portraits sur papier dans des galeries commerciales, et parfois aussi sur des [[T-shirt]]s<ref name="PBraun">{{article|auteur=Pierre Braun|titre=La mémoire sélective de l’art ASCII|périodique=e-journal du Laboratoire de recherche sur l'art et les littératures numériques|date=2018|lieu=Montréal|url=https://nt2.uqam.ca/en/cahiers-virtuels/article/la-memoire-selective-de-lart-ascii}}.</ref> par une méthode de transfert. La pratique s'est plus tard répandue par le biais des premiers [[Bulletin board system|BBS]], sur lesquels il n'était pas possible d'afficher autre chose que du texte. La superposition de caractères disparut à mesure que les écrans remplaçaient les terminaux de type [[Imprimante#Imprimante à impact|imprimante à impact]]. À partir des [[années 1980]], certains artistes ont utilisé des jeux de caractères étendus tels que la [[page de code]] [[Page de code 437|437]], disponible en [[mode texte]] sur [[compatible PC]]. On peut réaliser de l'art ASCII avec un simple éditeur de texte à l'aide d'une police de caractères à [[Chasse (typographie)|chasse]] fixe (par exemple : Courrier New), mais il existe des logiciels automatisant le processus, à l'aide d'algorithmes de conversion d'image en texte. Évidemment, ces images, si elles sont faites à la main, demandent beaucoup de temps et de talent, d'où le terme « art ». Avec l'apparition des caractères [[unicode]] [[émoticône]]s basés sur les ''[[emoji]]'' japonais, des petites icônes graphiques, généralement en couleur sur les smartphones, a étendu l'art ASCII, à l'[[art emoji]] (de l'{{lang-en|Emoji Art}}). <gallery widths="180" heigths="180"> ASCII Panzerhaubitze und Sattelzug.png|Un char d’assaut et un camion réalisés en art ASCII. roflcopter.gif|''{{lang|en|Roflcopter}}'' en art ASCII animé. </gallery> == Types et exemples d'art ASCII == === Émoticônes === {{Article détaillé|Émoticône}} La forme la plus simple d'art ASCII est la combinaison de deux ou trois caractères pour exprimer une [[emoticon|émotion en texte]]. Effectuez mentalement la rotation de 90° de ces exemples pour une orientation plus compréhensible de ceux-ci, ou penchez la tête à gauche. :-) ou :) ou =) sourire :-( ou :( ou =( triste :'( pleure ;-) ou o;) clin d'œil :-D ou :D ou =D rire XD mort de rire (paupières serrées) :-P ou :P ou =P tire la langue B-) ou 8-) cool (lunettes de soleil) Xo souffrant :') pleure de joie :S malade, gêné 3:) coiffé d'un chapeau (ou de cornes) Il y a un autre type d'art ASCII en une ligne qui ne nécessite pas de rotation. Ils sont parfois appelés « smileys japonais ». Exemples : {|width="100%" |width="50%" valign="top"| (^_^) (smiley homme) d~.~b (écoute au casque) \(^o^)/ (heureux/panique) (o.~) ou ^_- (clin d'œil) ^_^ (content) (-_-)ZZZ (dort) ``(ToT)´´ (pleure) (?_?) (confus) (-_-) (blasé) | (^.^) (smiley femme) -_- (fatigué, accusateur ou exaspéré) x_x (mort) -_-' (gêné - par quelqu'un) (*^_^*) (rougit, timide) -`(0_o)´- ou O_o (impressionné/confus/choqué) (!_!) ou (o_o) (choqué) (|_|) ou (._.) ou (|_ |) ou | •_•) ou (•_ •) (dépité) (I_ I) (suspicieux) |} Il est également possible de représenter des animaux et des silhouettes : {|width="100%" |width="50%" valign="top"| >(°< °)< ou \_/o< (oiseau) <:3))))~~ (souris, rat) >##\°) ou <°)))>< (poisson) | (_)_TNT___)------* (TNT) @}-;-- (fleur, rose) |} {|width="100%" |width="50%" valign="top"| \o/ (victoire : silhouette bras levés) _o/ (adieux ou salutation : silhouette un bras levé) /o\ (consternation : tête dans les mains) |} [[Fichier:Sigmund_Freud_1926.jpg|vignette|upright|Portait de Freud par Ferdinand Schmutzer.]] '''[ (`;-£›‹>⋅⋅•⋅\ ]''' Représentation en « ASCII (étendu...) » de [[Sigmund Freud]]<ref>Plongées dans La Fontaine [http://marcohana.com/leloupetmarcohanauna.htm#Freud ].</ref> datée du début des années 2000 {{incise|plus évocatrice en [[Empattement (typographie)|police sérif]]}} qui s’inspire du célèbre portrait de Freud réalisé en 1926 par [[Ferdinand Schmutzer]]. === Dessins === Il existe aussi des figures plus complexes, qui nécessitent plusieurs lignes : <nowiki>(_) | (_) | (_)</nowiki> <nowiki>() () __ ___| | ___ _ __ ___ __| |_ __ _</nowiki> <nowiki>(-.-) \ \ /\ / / | |/ / | '_ \ / _ \/ _` | |/ _` |</nowiki> <nowiki>( ) \ V V /| | <| | |_) | __/ (_| | | (_| |</nowiki> <nowiki>(") (")o \_/\_/ |_|_|\_\_| .__/ \___|\__,_|_|\__,_|</nowiki> | | |_| _..-/ / | \ \ _|/| \ /-./_ \; \ \,;' \ ,\ / \: `:\ \ // `:`. ,' \ /-._; | : : :: ,. . ,' :: /`-._| | | || ' : `.`.) _,' |;._:: | | | | `| : `' ,' `. / |`-:_ ; | | | : \ `--.) /|-._: : | \ \ / / :_| ;`-._; __..--'; : : / ( ;|;-./_ _/.-:'o | / ' | / , \._/_/_./--/_|:|___|_,' | | : / `'-'--'----'---------' | <nowiki>|</nowiki> : O ._O O_. O ._O O_. ; ; Un bateau viking (langskip ou drakkar) : `. // // // // ,' / (__) (oo) \ (\_/) (\___/) /-------\/ __ O \O/ (\___/) \ /\ ()_() (^_^) (='.'=) _[ ]_ / | || /o)\ /|\ | (='.'=) ( ) (='.'=) (>$<) ( U U ) \('o')/ * ||----|| \(o/ / \ / \ (")_(") .( o ). (")_(") (/ \) (")_(") ( : ) ~~ ~~ Vache Yin/Yang Personne Personne contente Cinq exemples de lapins Bonhomme de neige Certaines personnes utilisent l'art ASCII comme [[Signature (internet et usenet)|signatures]] dans leurs [[courriel]]s ou leurs posts sur des [[forums de discussion]]. Le dessin qui ressemble à une vache est en fait un [[gnou]]. C'est un ''[[easter egg]]'' de [[apt-get]], un gestionnaire de paquets pour certains systèmes [[GNU/Linux]] (prononcer « gnou/linux »). {|width="100%" |width="50%"| _a, _yQa. _qTWW(je`?QX: <d+ -3Wm; _qos_s%mWw, a2?????TWW(sd(-?Qm;. .amm; .xmWmc """""` """"""" | \\\||||||//// \\ ~ ~ // ( @ @ ) ______ oOOo-(_)-oOOo___________ ....... ....... ....... _____________Oooo._____________ .oooO ( ) ( ) ) / \ ( (_/ \_) |} Parfois on rencontre aussi des mots dont les lettres sont constituées d'elles-mêmes. C'est ainsi qu'étaient souvent composées les pages de garde des travaux d'impression sur les machines imprimant en continu des sorties de travaux [[Traitement par lots|batch]]. HHHHHH HHHHHH IIIIII !!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!! HHHH HHHH IIII HHHH HHHH IIII !!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHHHH HHHHHH IIIIII !!! On peut aussi s'en servir pour créer de la typographie, par exemple : ___ __, ( / ( o _/_ / / __, _ _ `. _ _, / /_ _/_(_/(_/ /_(/_ (___)/ / /_(_(__/ /_ // (/ Voici un exemple d'art ASCII apparu sur [[Amiga]]. Ce genre d'art ASCII est fait à la main dans un éditeur de texte : <pre><nowiki> ______.----------------------------.______ :_) (_: ....|: :|.... : :<> <>: : :···|: :|···: .---+- -:- -:- -+---. /\___ | /\___ /\_____ /\______ /\______ | /\___ _/ / | _/ /___ _/ __ / _/ __ / _/ __ / : _/ / \ __//\ :/\\ _// / \ )/ //\ \ )/ //\ \ )/ //\ /\ \_ //\ _/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ __¯ \/¯¯ ¯ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/ ¯)/ ¯¯ \_ \ )/¯ (/ (/ ¯ / /¯¯ / / / _ ¯¯\ \_ /\__/ /\_ /\__/ /\__/ /\_(/ _/ =/ /===/ /==/ /===/ /=©d/ /=:=/ /= ¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/: :¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯¯\/ | ¯¯¯¯¯¯\/ ______.---+- :____ /\_____ : : ________: -+---.______ :_)····· :..... _/ /--+--./\_____.---+---./\___ .....: ·····(_: |: : ..:..\ / : _/ / : _/ / ..:.. : :| <> :.:.: : \ __//\ /\\ __ //\ /\ \_ //\ : :.:.: <> |: :..._/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ )/ ¯¯ \/ ¯¯)/ ¯¯ \_...: :| : ____ ____ \ ¯ ¯ / ____ ____ : \_. _\_ \\ //¯¯ _ ¯¯\\ // _/_ ._/ ---· _ \¯ _ \\ \\_ /\_ /\_(/ _// // _ ¯/ _ ·--- /¯· \¯¯¯ ¯\¯¯¯ ¯¯=/ /:=/ /=:=/ /= ¯¯ ¯¯¯/¯ ¯¯¯/ ·¯\ : ¯¯¯¯¯¯ ¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/-+--¯¯¯¯¯¯¯¯\/--+--¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯ : |: : : :| <> . . <> |: _ . | __ .__.__ .|__ __ . :| :¯)..... __(__|-|(_/_| (| ((__||__)(__)(__|__ .....(¯: ¯¯¯¯¯¯·-----------·-------|----|--|----(/----------(/--·-----------·¯¯¯¯¯¯</nowiki></pre> Voici [[Tux]], le manchot mascotte du système d'exploitation [[Linux|GNU/Linux]] : <pre><nowiki> .-"""-. ' \ |,. ,-. | |()L( ()| | |,' `".| | |.___.',| ` .j `--"' ` `. / ' ' \ / / ` `. / / ` . / / l | . , | | ,"`. .| | _.' ``. o | `..-'l | `.`, | `. | `. __.j ) |__ |--""___| ,-' `"--...,+"""" `._,.-' mh</nowiki></pre> === Images réalisées par logiciel === Par la suite, l'art ASCII est rarement réalisé à la main, mais plutôt par des [[logiciels]] qui facilitent la création d'œuvres de plus en plus complexes. Voici par exemple un [[smiley]] réalisé en art ASCII. <pre><nowiki> oooo$$$$$$$$$$$$oooo oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o o$ $$ o$ o $ oo o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o $$ $$ $$o$ oo $ $ "$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$o $$$o$$o$ "$$$$$$o$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$o $$$$$$$$ $$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$ """$$$ "$$$""""$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$ $$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$o o$$" $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$o $$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" "$$$$$$ooooo$$$$o o$$$oooo$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$"$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$"""""""" """" $$$$ "$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" o$$$ "$$$o """$$$$$$$$$$$$$$$$$$"$$" $$$ $$$o "$$""$$$$$$"""" o$$$ $$$$o o$$$" "$$$$o o$$$$$$o"$$$$o o$$$$ "$$$$$oo ""$$$$o$$$$$o o$$$$"" ""$$$$$oooo "$$$o$$$$$$$$$""" ""$$$$$$$oo $$$$$$$$$$ """"$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$" "$$$"" </nowiki></pre> Certaines œuvres nécessitent presque de s'éloigner de l'écran ou de plisser les yeux pour apprécier le travail réalisé. {|width="100%" |width="50%" valign="top"| <pre><nowiki>|JM/:::::::::J::::::::J::::::::::L|JMMMMMMMMMMMMMMMMM| ||M::::::::::F::::::::F::::J::::JMJFMMMMMMMMMMMMMMMMM| J|F:::::;:::J::::::::/L::::FL:::LM'MMMMMMMMMMMMMMMMMM| :`:::::/L:::|L::::::/M|:::JM|::/MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMF :::::://::\:|J:::::JMM|:::FM|:/MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM- :;'::/J:::F\JM\::::FMMJ::JMM|/MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMF '.::/MMF:JMM\LM\::JMMMM\:|MM'MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM - ::;dMMM|:FMMM`MM\:|MMMMML|MMMMP"ooMMMMMMMMMMMMMMMMMF- :/MMMMM|:MMMP"TTQ\LMMMMM|FMMP;\o#J__MMMMMMMMMMMMMMM - /MMMMMM|F-. |o#J__\ )MM'MP' `"""" QMMMMMMMMMMMMMF - M/\MMMM/J '-""" J/ ' MMMMMMMMMMMMM/ - - /::\MMMMML J. JMMMMMMMMMMMMM - - \::::QMMMJ CD; MMMMMMMMMMMMMF- - - :\:::::QMM\ J' JMMMMMMMMMMMM/- - - \:\::Lb:\MMb._ /MMMMMMMMM/\M/- - - - \:\:JMMb\MM\"`- .--- /MMMMMMMMM/ /'- - - - - `(`:\MMMMMMb. /MMMMMMMMP' - - - - - - - - -\\MMMMMMMb- /MMP"QMMP'- - - - - - - - - - -\\MMMJMMMb. .dMMM|/MP' - - - - - - - - - - - -`\`Q|MMMMMbo._ .dMMMMMJ"'- - - - - - - - - - - - - - - F`QMMMMMMMboodMMMMMMMML- - - - - - - - - - - - - - - J ,`QMMMMMMMMMMMMMMMMMJ - - - - - - - - - - - - - - -F |o.\MMMMMMMMMMMMMMMMML - - - - - - - - - - - - - -J FMMM\MMMMMMMMMMMMMMMMJ- - - - - - - - - - - - - -/ /MMMMMb.MMMMMMMMMMMMMMM\- - - - - - - - -</nowiki></pre> | <pre><nowiki> . , '. '. \ \ ._ '-.'. `\ \ '-._; .'; `-.'. `~-.; '. '. '--,` '. -='. ; .--=~~=-, -.; ; .-=`; `~,_.; / ` ,-`' .-; | .-~`. .; ; .;.- .-; ,\ `.' ,=; .-' `~.-._ .'; .'; .' .' '-. .\ ; ; ,.' _ a', .'~";-` ; ;"~` `'-=.) .' .' . _; ;', ; '-.._`~`.' \ ; ; : `~' _'\\_ \\_ /=`^^=`""/`)-. \ = _ = =\ `""` `~-. = ; </nowiki></pre> |} <pre><nowiki>Wikip iaWi pedia ikiped Wikipe Wik pediaW kipediaWik ediaWikiped ikipedi pediaW aWi ipedi ikip iaWik pediaW ipedi ipe iaWiki diaWikiped aWikipediaWi pediaWiki iaWiki ikipe iaWi pedi ikip aWik iaW ed kipe Wiki aWikipe ikip iaWikipedi kipe pedia kip aWi ped ipe iki ia dia ipediaWikip dia ikip aWik dia diaWik edi ikip ia edi pediaWi aWi diaWikiped Wikipe edi kipe aWi Wik ped Wi pediaWik Wik iaWikip ipe Wikipedia ipediaW aWi dia ipe kipediaWi ipediaWikipe ipe ikipedi dia ipe diaWiki kip aWik dia ediaWikip iaWikipedia dia ped Wik Wik dia Wik pedi ikipe Wik iaWi edia kip iaWi aWik iaW ipe kipe Wik iped kip diaWikipedia kipe iki Wik d ikip ikiped Wikip diaWikipediaW kipedi ediaWik pedi WikipediaWi pediaW kipedi kipedi Wi ed pediaWikipedi WikipediaWikipediaWi aWikipediaWi ipediaWik iaWikipediaWi ediaWi</nowiki></pre> [[Fichier:BB-ASCII-art-screenshot-zebra.png]] Ce dernier est de l'[[ANSI art]], un dérivé de l'ASCII art, car il a été teinté de gris. Les dégradés et gris typographique se font donc uniquement avec lettres, comme sur l'exemple suivant. Le logo de Wikipédia en art ASCII (composé de 7857 caractères) [[Fichier:WP logo ASCII art 7857 chars.png|redresse=3]] == Jeu vidéo == Le [[Role Playing Game|RPG]] sur [[Navigateur web|navigateur]] ''Candy Box''<ref>{{lien web |titre=Loading... |url=http://candies.aniwey.net/ |site=aniwey.net |consulté le=19-12-2023}}.</ref> réalisé en 2013 par le développeur français Aniwey, est entièrement en ASCII. == Notes et références == {{Références}} == Articles connexes == * [[Calligramme]] * [[libcaca]] * [[FIGlet]] * [[Teehan+LaX]] * [[ASCII porn]] {{Portail|informatique|arts}} [[Catégorie:Art numérique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger
Alger
{{autre4|la capitale de l'Algérie}} {{Infobox Commune d'Algérie | nomArabe = الجزائر العاصمة | blason = Algiers-COA.svg | nomTamazight = ⵍⴷⵣⴰⵢⵔ ⵜⴰⵎⴰⵏⴰⵖⵜ | image = Algiers Montage.png | légende = De gauche à droite et de haut en bas : côte [[Mer Méditerranée|méditerranéenne]] ; [[mémorial du Martyr]] ; [[Ministère des Finances (Algérie)|immeuble Ahmed-Francis]] ; [[basilique Notre-Dame d'Afrique]] ; [[Grande Poste d'Alger|Grande Poste]] ; [[Casbah d'Alger|la casbah]] ; [[mosquée Ketchaoua]]. | drapeau = | wilaya = [[Wilaya d'Alger|Alger]] | daïra = [[Sidi M'Hamed (Alger)|Sidi M'Hamed]]<br>[[Bab El Oued]]<br>[[Hussein-Dey_(commune)|Hussein Dey]]<br>[[Bouzareah]]<br>[[Bir Mourad Raïs]]<br>[[Chéraga (Algérie)|Cheraga]]<br>[[Draria]]<br>[[El Harrach]]<br>[[Zeralda]]<br>[[Birtouta]]<br>[[Baraki (Algérie)|Baraki]]<br>[[Dar El Beïda]]<br>[[Rouiba]] | chef-lieu = | ons = | cp = 16000 | tel = 021 / 023 | président apc = | mandat = | budget = | population = 3282979 | année_pop = [[2019]]<ref name="wilaya">{{lien web|url=https://interieur.gov.dz/Monographie/article_detail.php?lien=2169&wilaya=16|titre=الولاية – ولاية الجزائر &#124; Wilaya d'Alger|consulté le=17 mars 2024}}.</ref> | population agglomération = | gentilé = Algérois, Algéroise | fête patronale = | latitude = 36.776234 | longitude = 3.059970 | altitude = | position = s | alt mini = 2 | alt maxi = 424 | superficie = 1190 | code_cadastre = | statut géoloc = 1 | site_web = {{URL|https://www.apc-algercentre.dz/}} }} '''Alger''' (en {{lang-ar|الجزائر العاصمة}}, ''{{Langue|ar-Latn|Al-Jazāʾir El ʿĀṣima}}''<ref group="note">La ville possède plusieurs surnoms ''al-ʿāṣima'' signifie littéralement « la capitale », ''al bahdja'' : « la joyeuse », ''al bidha'' : « la blanche ».</ref>{{,}}<ref>Hocine Mezali, ''Alger, 32 siècles d'histoire'', ENAG/Synergie Éd., Alger, 2000.</ref>, en {{lang-ber|ⵍⴷⵣⴰⵢⵔ ⵜⴰⵎⴰⵏⴰⵖⵜ}}, ''{{Langue|ber-Latn|Ldzayer tamanaɣt}}'' ou ''{{Langue|ber-Latn|Lezzayer tamanaɣt}}''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ali|nom1=Silem|titre=Alger plurilingue|éditeur=Centre d'études et de recherches en planification linguistique|date=1996-01-01|lire en ligne={{Google Livres|Uv1hAAAAMAAJ}}|consulté le=2016-07-29|passage=11}}.</ref>), surnommée ''El Bahdja'' (« la joyeuse »), ''El Mahrussa'' (« la bien-gardée ») ou ''El Beida'' (« la blanche »), est la [[capitale]] de l'[[Algérie]] et en est la [[Villes d'Algérie|ville la plus peuplée]]. Située au bord de la [[mer Méditerranée]], la ville d'Alger est en fait constituée de plusieurs [[commune (Algérie)|communes]] de la [[wilaya d'Alger]] dont elle donne son nom en tant que chef-lieu mais n'a ni personnalité juridique, ni structure d'administration en propre. L'[[unité urbaine]] d'Alger comptait {{unité|2481788|habitants}} selon l'[[Office national des statistiques (Algérie)|Office national des statistiques]] algérien d'après le dernier recensement de [[2008]]<ref name="www.ons.dz" />. Avec {{nombre|4.4|millions}} d'habitants selon le [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministère des Affaires étrangères français]]<ref>[http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/algerie_406/presentation-algerie_922/index.html Présentation de l'Algérie sur le site du MAE français].</ref>, tandis que l'agglomération en comptait environ {{nombre|6727806|habitants}} en 2010 suivant le classement des 100 plus grandes villes du monde par ''World Gazetteer''<ref>[http://populationsdumonde.com/classements/les-100-plus-grandes-agglomerations-du-monde/ « Les 100 plus grandes agglomérations du monde »], populations du monde, chiffres de ''World Gazetteer''.</ref> et {{nombre|7796923|habitants}} en 2020 selon ''Population Data''<ref>[http://www.populationdata.net/index2.php?option=palmares&rid=4&nom=grandes-villes Classement mondial des villes sur PopulationData.net].</ref>, Alger serait d'après ces deux dernières sources la première [[agglomération]] du [[Maghreb]] et du [[littoral méditerranéen]]. Fondée au {{-s-|IV}} comme comptoir par les [[phéniciens]] , sous le nom d{{'}}''[[Icosium]]'', elle est occupée par les [[Romains]], les [[Vandales]], les [[Byzantins]] et les [[Arabes]], puis au début du Moyen Âge par la tribu [[Berbères|berbère]] des Beni-Mezghana, avant d'être récupérée en 1204 par la tribu [[Arabes|arabe]] des [[Thaâliba]] qui règneront sur la région d'Alger jusqu'en 1516<ref>{{Lien web |titre=ص84 - كتاب تاريخ ابن خلدون - الثعالبة - المكتبة الشاملة |url=https://shamela.ws/book/12320/3508 |site=shamela.ws |consulté le=2024-02-28}}</ref>. C'est le souverain berbère de la dynastie [[ziride]] [[Bologhine ibn Ziri]], au milieu du {{s-|X}} qui refondera l'Alger actuelle sur les ruines d'''[[icosium]]''. ''El-Djazaïr'' est la transcription la plus courante en arabe littéraire, Dzeyer ou ''Ledzayer'' seront employés en [[arabe algerien]] jusque de nos jours. Elle ne prend son rôle de capitale de l'[[Algérie]] qu'à partir de la période de la [[régence d'Alger]] en [[1515]]. Elle est alors une des cités les plus importantes de la mer Méditerranée entre le {{s-|XVI}} et le début du {{s-|XIX}}, pratiquant le [[corso (piraterie)|corso]], et à laquelle les puissances maritimes versent un impôt pour le passage de leur flotte. Son rôle de capitale du pays sera confirmé lors de la [[Conquête de l'Algérie par la France|colonisation française]] où elle devient le siège du [[Liste des gouverneurs d'Algérie|gouverneur général de l'Algérie]]. Alger fut la capitale de la [[France libre]] de [[1942]] à [[1944]]. Depuis l'indépendance de l'Algérie, en 1962, devenue capitale de l’État algérien, elle abrite le siège des institutions politiques du pays en plus de tenir un rôle de premier plan économiquement. == Géographie == === Localisation === Alger est située dans l'[[Algérois]] au nord de l'[[Algérie]]. {{Wilayas limitrophes |wilaya = [[wilaya]] d'Alger |est = [[Wilaya de Boumerdès|Boumerdès]] ([[Boudouaou]], [[Ouled Hedadj]]) |nord = [[mer Méditerranée]] |nord-est = [[Wilaya de Boumerdès|Boumerdès]] ([[Boudouaou El Bahri]]) |nord-ouest = [[Wilaya de Tipaza|Tipaza]] ([[Douaouda]]) |ouest = [[Wilaya de Tipaza|Tipaza]] ([[Koléa]]) |sud = [[Wilaya de Blida|Blida]] ([[Chebli]], [[Bougara (Blida)|Bougara]], [[Ouled Slama]], [[Larbâa]], [[Meftah]]) |sud-est = [[Wilaya de Boumerdès|Boumerdès]] ([[Khemis El Khechna]], [[Hammedi|Hammadi]]) |sud-ouest = [[Wilaya de Blida|Blida]] ([[Ben Khellil]], [[Boufarik]]) }} === Topographie === La [[topographie]] de la côte algéroise est caractérisée par la succession à partir du rivage actuel et jusqu'à une altitude de plus de {{nobr|300 mètres}}, d'une série de gradins, disposés les uns au-dessus des autres comme les marches d'un escalier. Ces marches interrompent brusquement la continuité des pentes, en général très rapides, qui bordent le littoral algérois. === Hydrographie === Alger est traversée par plusieurs fleuves et plusieurs cours d'eau qu'on nomme indifféremment Oued. Tous les fleuves qui la traversent se jettent dans la Méditerranée qui borde toute la côte algéroise. Son système hydrographique est propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible mais ses cours d’eau connaissent des crues importantes en cas de pluies. Le massif de Bouzaréah, connu par ses reliefs accidentés, possède un réseau hydrographique très dense, drainé par huit principaux cours d'eau (Baranès, Sidi Medjber, Frais vallon, jaubert, Scotto Nadal, Chemin du Fort, Birtraria et Oued Koriche ou Oued Atoun (ex-Oued Mkacel)). La moitié de ses cours d'eau a été artificialisée et canalisée par des collecteurs enterrés. À l'ouest l'[[Oued Mazafran]] constitue la frontière entre les wilayas d'Alger et de Tipaza, plus à l'est, entre Chéraga et Aïn Benian, l'embouchure de l'Oued Beni messous. À l'est, les Oueds [[Oued El Harrach|El Harrach]], El Hamiz et Réghaïa ainsi que la zone dite « le lac de Réghaia », un site d’importance écologique de dimension internationale protégé par la convention de [[Convention de Ramsar|Ramsar]], sont particulièrement touchés par la pollution due aux nombreuses usines implantées dans cette zone. L'Oued El Harrach bénéficie depuis ces dernières années d'un projet d'assainissement et d'aménagement. La surexploitation des nappes d'eau souterraines en saisons sèches provoquerait un rabattement important du niveau piézométrique, une inversion du sens de l’écoulement souterrain et par conséquent des problèmes d’intrusion marine vers l’aquifère côtier<ref>{{Pdf}} http://www.iwra.org/congress/resource/abs142_poster.pdf.</ref>. Le barrage réservoir [[Barrage de Douéra|de Douéra]] (Skalandji) permet le stockage des eaux des Oueds Mazafran ({{unité|39|hm|3}}) et El Harrach ({{unité|71|hm|3}}). La capacité totale de ce réservoir est de {{unité|87|hm|3}} destiné principalement à l’irrigation de {{unité|17200|ha}} de la plaine de la Mitidja centre et la réalimentation de la nappe par infiltration<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Youcef|prénom1=Belhani|titre=ESMA, Développement des applications full web, Webmapping|url=http://www.soudoud-dzair.com/index.php?action=esmap_vect&table=chahidgis_barrage&id=76|site=www.soudoud-dzair.com|date=1980-01-31|consulté le=2017-07-10}}.</ref>. Alger est alimentée en eau potable par les barrages de Bouroumi<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Youcef|prénom1=Belhani|titre=ESMA, Développement des applications full web, Webmapping|url=http://www.soudoud-dzair.com/index.php?action=esmap_vect&table=chahidgis_barrage&id=28|site=www.soudoud-dzair.com|date=1980-01-31|consulté le=2017-07-10}}.</ref>, Keddara<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Youcef|prénom1=Belhani|titre=ESMA, Développement des applications full web, Webmapping|url=http://www.soudoud-dzair.com/index.php?action=esmap_vect&table=chahidgis_barrage&id=32|site=www.soudoud-dzair.com|date=1980-01-31|consulté le=2017-07-10}}.</ref>, Beni Amrane<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Youcef|prénom1=Belhani|titre=ESMA, Développement des applications full web, Webmapping|url=http://www.soudoud-dzair.com/index.php?action=esmap_vect&table=chahidgis_barrage&id=33|site=www.soudoud-dzair.com|date=1980-01-31|consulté le=2017-07-10}}.</ref> et Taksebt<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Youcef|prénom1=Belhani|titre=ESMA, Développement des applications full web, Webmapping|url=http://www.soudoud-dzair.com/index.php?action=esmap_vect&table=chahidgis_barrage&id=36|site=www.soudoud-dzair.com|date=1980-01-31|consulté le=2017-07-10}}.</ref> et par la [[station de dessalement d'El Hamma]] mise en exploitation en mars 2008. === Géologie et relief === [[Fichier:Alger-Aurore.jpg|alt=|vignette|427x427px|Vue d'ensemble de la ville d'Alger.]] L'étude géologique de la région algéroise, peu étendue en surface et formant un rocher qui s'avance dans la mer, révèle qu'en arrière il est recouvert par un cordon de dunes au-delà duquel on retrouve les terrains sédimentaires<ref>{{Article|prénom1=Muraour|nom1=Pierre|titre=Contribution du massif de granodiorite de Ménerville (Algérie) à l'élaboration des formations sedimentaires environnantes|périodique=Compte rendu sommaire des séances de la société géologique de France|volume=34|date=1954-10-15|lire en ligne=http://eurekamag.com/research/018/626/018626261.php|consulté le=2017-01-15}}.</ref> de la série [[Tertiaire (géologie)|tertiaire]]<ref>{{Lien web|titre=Les roches éruptives des environs de Ménerville (Algérie) : Étude pétrographique|url=https://archive.org/stream/lesrochesruptiv00rittgoog#page/n67/mode/2up|site=archive.org|consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Dans une esquisse géologique et topographique du littoral d'Alger datant de 1911, il apparaît que ce littoral comprend essentiellement toute la région basse qui borde sur plus de {{nobr|100 kilomètres}} le pied de l'[[Atlas (massif)|Atlas]], depuis le massif de [[Sidi-Fredj (Alger)|Sidi-Fredj]] au nord de [[Thénia]] des Béni Aïcha, jusqu'au [[Chenoua (montagne)|mont Chenoua]] à l'ouest de [[Tipaza]]<ref>http://jubilotheque.upmc.fr/fonds-memsgf/GM_000021_006/document.pdf?name=GM_000021_006_pdf.pdf.</ref>. Le relief se caractérise par trois zones longitudinales : le Sahel, le littoral et la Mitidja. === Climat === Alger bénéficie d'un [[climat méditerranéen]]<ref>{{Lien web |titre=climat,meteorologie algerienne,documents algeriens,venis |url=https://web.archive.org/web/20071127081836/http://www.alger-roi.net/Alger/documents_algeriens/culturel/pages/49_meteorologie_algerienne.htm |site=web.archive.org |date=2007-11-27 |consulté le=2022-01-02}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.algerie.cz/Francais/TOURISME%20ET%20ARTISANAT/Tourisme.htm Ambassade d'Algérie à Prague].</ref>. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides<ref>[http://www.douviens-tu.com/alger/ Portail du monde entier].</ref>, la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août<ref>[https://meteo-alger.com Météo Algérie.]</ref>. [[Fichier:Montagne de chréa.jpg|vignette|redresse=1.5|Station de sports d'hiver de Chréa à {{unité|50|km}} d'Alger.]] {{Climat |titre=Tableau climatologique d'Alger aéroport international, période 1961-1990 |diagramme=oui |source= NOAA<ref>ftp://ftp.atdd.noaa.gov/pub/GCOS/WMO-Normals/RA-I/AL/60390.TXT.</ref> |tmax-jan=16.5 |tmoy-jan=11.2 |tmin-jan=5.9 |tmax-fev=17.3 |tmoy-fev=11.9 |tmin-fev=6.4 |tmax-mar=18.5 |tmoy-mar=12.8 |tmin-mar=7.0 |tmax-avr=20.4 |tmoy-avr=14.7 |tmin-avr=9.0 |tmax-mai=23.5 |tmoy-mai=17.7 |tmin-mai=12.0 |tmax-jui=27.0 |tmoy-jui=21.3 |tmin-jui=15.6 |tmax-jul=30.6 |tmoy-jul=24.6 |tmin-jul=18.5 |tmax-aou=31.2 |tmoy-aou=25.2 |tmin-aou=19.1 |tmax-sep=29.2 |tmoy-sep=23.2 |tmin-sep=17.1 |tmax-oct=25.1 |tmoy-oct=19.4 |tmin-oct=13.7 |tmax-nov=20.7 |tmoy-nov=15.2 |tmin-nov=9.6 |tmax-dec=17.2 |tmoy-dec=12.1 |tmin-dec=7.0 |prec-jan=80.0 |pluie-jour-jan=11.4 |prec-fev=81.8 |pluie-jour-fev=10.6 |prec-mar=73.4 |pluie-jour-mar=9.7 |prec-avr=61.1 |pluie-jour-avr=9.1 |prec-mai=39.9 |pluie-jour-mai=7.3 |prec-jui=16.7 |pluie-jour-jui=2.5 |prec-jul=4.6 |pluie-jour-jul=1.5 |prec-aou=7.4 |pluie-jour-aou=2.5 |prec-sep=34.2 |pluie-jour-sep=5.3 |prec-oct=76.0 |pluie-jour-oct=8.6 |prec-nov=96.4 |pluie-jour-nov=11.1 |prec-dec=115.2 |pluie-jour-dec=12.1 |pluie-jour-ann=91.7 |tmax-record-ann=48.7 <!--température maximum record (en°C) --> |tmin-record-ann=-3.3 <!--température minimum record (en°C) --> |tmax-ann=23.1 <!--température maximum moyenne annuelle (en°C) --> |tmoy-ann=17.4 <!--température moyenne annuelle (en°C) --> |tmin-ann=11.7 <!--température minimum moyenne annuelle(en°C) --> |prec-ann=686.6 <!--précipitations annuelles moyennes (en mm) --> |tmax-record-jan=27.4 |tmin-record-jan=-3.3 <!--température maximum et minimum record de janvier (en°C)--> |tmax-record-fev=31.3 |tmin-record-fev=-1.9 |tmax-record-mar=36.3 |tmin-record-mar=-1.0 |tmax-record-avr=37.2 |tmin-record-avr=-0.8 |tmax-record-mai=41.2 |tmin-record-mai=2.6 |tmax-record-jui=44.6 |tmin-record-jui=5.5 |tmax-record-jul=48.7 |tmin-record-jul=9.0 |tmax-record-aou=47.5 |tmin-record-aou=9.5 |tmax-record-sep=44.4 |tmin-record-sep=8.2 |tmax-record-oct=39.4 |tmin-record-oct=4.1 |tmax-record-nov=32.8 |tmin-record-nov=-0.1 |tmax-record-dec=29.1 |tmin-record-dec=-2.3 <!-- paramètre de cloture de l'infobox--> }} === Risques naturels === Alger est une zone sismique sensible, plusieurs failles sont détectées dans son territoire (Khaïr al Dine, Zemmouri, Sahel, Chenoua, Blida, Thenia). Ces failles aux potentiels sismiques différents sont susceptibles de générer des séismes<ref>[http://www.conseilencom.com/afps/article/180.pdf Microzonage des risques sismiques de la wilaya d'Alger].</ref>. Le plus violent qui ait jamais été recensé est celui du {{date-|3 janvier 1365}}, par suite duquel Alger fut complètement détruite et en partie inondée<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jochen|nom1=Zschau|titre=Early Warning Systems for Natural Disaster Reduction|sous-titre=With 79 Tables ; EWC '98 ; [this Volume is the Result of the International IDNDR-Conference on Early Warning Systems for the Reduction of Natural Disasters, Held at the Geo-Forschungszentrum in Potsdam, Germany from 7-11 September 1998.]|éditeur=Springer Science & Business Media|année=2003|pages totales=834|isbn=978-3-540-67962-2|présentation en ligne={{Google Livres|De3JAP1N_wEC|page=496|surligne=seisme+alger}}|consulté le=2017-07-07}}.</ref>. Le dernier séisme important date du {{date|3 février 1716}} et coûta la vie à {{unité|20000 personnes}}. En outre, plusieurs quartiers furent touchés par le [[Séisme de 2003 à Boumerdès|séisme de Boumerdès]] en [[2003]] (faille Zemmouri). En raison de sa situation géographique, Alger est fortement soumise aux risques d'inondation à cause du ruissellement des eaux de pluie des hauteurs de la ville jusqu'aux quartiers situés en contrebas. Ce risque est accentué par plusieurs facteurs liés à une évolution urbaine prenant peu en compte les risques. Plusieurs édifices sont construits sur des lits d'oued, comme au val d'Hydra. Le {{date-|10 novembre 2001}}, des pluies diluviennes s'abattirent sur Alger, transformant les lits d'oueds en torrents de boue. Cette catastrophe causa la mort de plus de {{nobr|750 personnes}}, majoritairement à [[Bab El Oued]], un quartier où des immeubles entiers furent détruits<ref>{{Article|prénom1=Mohamed Abdellatif|nom1=Tabet Helal|prénom2=Abderezzak|nom2=Baghli|prénom3=Fouzia|nom3=Bensaoula|prénom4=Elias-Fouad|nom4=Mami|titre=La crue centenaire de Bab EL Oued, Alger (Algérie)|périodique=Journées de l'hydraulique|volume=34|numéro=1|date=2012|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0001_2012_act_34_1_1266|consulté le=2022-01-02|pages=1–8}}</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Algérie}} === Période actuelle === Il n'existe pas de définition administrative de la ville d'Alger ''intramuros''. La [[wilaya d'Alger]] comporte 57 communes, dont la quasi-totalité correspond à des quartiers d'Alger. La wilaya d'Alger correspond donc ''grosso modo'' à la ville d'Alger, en tant qu'unité urbaine continue. D'après la source [https://www.aniref.dz/index.php/2-uncategorised/35-test-carte-interactive ANIREF] la wilaya d'Alger comptait '''{{formatnum:3309896}}''' habitants en 2020. Toutefois, l'aire urbaine d'Alger s'étale au-delà de la seule wilaya d'Alger, dans les trois wilayas voisines de [[Wilaya de Blida|Blida]], [[Wilaya de Boumerdès|Boumerdes]] et [[wilaya de Tipaza|Tipaza]]. Ces trois wilayas comptaient respectivement '''{{formatnum:1275568}}''', '''{{formatnum:801068}}''' et {{nombre|'''809311'''|habitants}} en 2018 ou 2020 selon la même source. Ainsi, la population cumulée des wilayas d'Alger, Blida, Boumerdes et Tipaza était de '''6 195 843''' habitants en 2018-2020. En en excluant les parties les plus éloignées d'Alger (ouest de la wilaya de Tipaza et est de la wilaya de Boumerdes), il paraît raisonnable d'estimer la population de l'aire urbaine algéroise à environ '''{{nobr|5 millions}}''' d'habitants. La publication des données issues du recensement de la population de 2022 devrait permettre d'affiner cette estimation. Des sources non-officielles et étrangères avancent parfois une population allant jusqu'à {{nobr|8 millions}} d'habitants pour l'agglomération ou l'aire urbaine d'Alger, mais une telle population paraît impossible vu les chiffres officiels fournis par les autorités algériennes (recensement ce la population, ONS et ANIREF). En effet, de telles estimations dépassent la population cumulée des quatre wilayas englobant l'aire urbaine d'Alger, ce qui est objectivement impossible. La pyramide des âges de la [[wilaya d'Alger]] met en avant une population jeune relativement importante, presque un tiers de la population a moins de {{nobr|20 ans}}. Cependant on observe une diminution des naissances à partir de 1983 et une reprise de natalité sur la période 2004/2008. {{Pyramide des âges |charte=commune |width=60% |maxvalue=13 |bg=rgb(100%,100%,100%) |border=1px solid black|margin-top=1ex |caption=[[Pyramide des âges]] de la wilaya d'Alger en [[2008]] en pourcentage<ref>[http://www.ons.dz/collections/w16_p4.pdf Wilaya d'Alger — population résidente par age et par sexe]. Consulté le 23 septembre 2011.</ref>. |barcolor= |80 ans et +|0.5|0.58 |70 à 79 ans|1.51|1.59 |60 à 69 ans|2.30|2.51 |50 à 59 ans|4.16|4.05 |40 à 49 ans|6.57|6.47 |30 à 39 ans|8.53|8.58 |20 à 29 ans|9.29|9.39 |10 à 19 ans|8.46|8.15 |0 à 9 ans |8.75|8.32 |''nd'' |0.12|0.15 }} === Période ottomane === La population d’Alger aurait été d’environ {{nombre|100000|habitants}} au {{s-|XVII}} puis aurait décliné jusqu’à {{nombre|30000}} habitants en 1830. === Période française === {| class="wikitable" |+Population d’Alger (y compris Mustapha commune séparée de 1870 à 1904)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Benjamin Stora]]|titre=Histoire de l’Algérie coloniale| lieu=Paris|éditeur=[[Éditions La Découverte|La Découverte]]|date=1991|passage=57|isbn=}}</ref> !Année !Population totale !Musulmans !Non-Musulmans |- |1830 |{{formatnum:30000}} | | |- |1876 |{{formatnum:61255}} | | |- |1891 |{{formatnum:105227}} | | |- |1911 |{{formatnum:162526}} | | |- |1921 |{{formatnum:195655}} | | |- |1926 |{{formatnum:264232}} | | |- |1948 |{{formatnum:308499}} |{{formatnum:128930}} |{{formatnum:179569}} |- |1954 |{{formatnum:365040}} |{{formatnum:162150}} |{{formatnum:192890}} |- |} Avec {{nombre|365040|habitants}} en 1954, Alger était la {{4e}} ville française derrière Paris, Marseille et Lyon<ref>{{Lien web |titre=Historique des populations communales {{!}} Insee |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3698339 |site=www.insee.fr |consulté le=2023-02-02}}.</ref>. Avec sa banlieue ({{nombre|215046|habitants}} dont {{nombre|131315|musulmans}} et {{nombre|83731|européens}}), la population totale de l'agglomération s'élevait en 1954 à {{nombre|580086|habitants}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Jacques Jordi|titre=Alger 1940-1962| lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Autrement |Autrement]]|date=1991|passage=94|isbn=}}</ref>. == Toponymie == {{sources secondaires|date=novembre 2017}} [[Fichier:La cite le port et le mole d Alger.jpg|vignette|Plan d'Alger à la fin du {{s-|XVII}}.]] Dans les plus anciens documents cartographiques, Alger s'est écrit de différentes façons : Alguer (1275), Algezira (1300), Zizera (1318), Zizeria (1367) Zizara (1409), Aurger (1339) chez [[Angelino Dulcert]]. Cependant, dans ces mêmes documents se trouve le nom d'Alger (dès le {{s-|XIV}}) qui était prononcé Aldjère, voire « Algir » sur la mappemonde de [[Martin Behaim|Martin Béhaïm]] (à la fin du {{s-|XV}}), et enfin, Alger chez [[Sébastien Cabot]] (au milieu du {{s-|XVI}})<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Foudil|nom1=Cheriguen|titre=Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord|périodique=Mots|volume=15|numéro=1|date=1987|doi=10.3406/mots.1987.1349|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1987_num_15_1_1349|consulté le=2017-07-22|pages=7–22}}.</ref>. Tous ces noms proviennent de la racine ''Djezaïr Beni Mezghenna''. Le point sur lequel il y a divergence est la signification du nom ''Djezaïr Beni Mezghenna''<ref name=":1" />. Les premiers à citer Alger furent [[Ibn Hawqal]] dans son livre ''S'urat al Ardh'' (صورة الارض) et Al-Bakri dans ''Des Routes et des Royaumes'' (كتاب المسالك والممالك) au chapitre sur « La route d'[[Achir]] à Djzayer Beni Mezghenna » (vers l'an 1068)<ref>{{Pdf}}https://ar.wikisource.org/wiki/%D9%85%D9%84%D9%81:%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%BA%D8%B1%D8%A8_%D9%81%D9%8A_%D8%B0%D9%83%D8%B1_%D8%A8%D9%84%D8%A7%D8%AF_%D8%A5%D9%81%D8%B1%D9%8A%D9%82%D9%8A%D8%A9_%D9%88%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%BA%D8%B1%D8%A8.pdf {{p.|64}} et 64.</ref>. Le premier l'écrit (جزائر بني مزغنّاي), le second (جزاير بنى مزغنى), sans qu'aucun d'eux donne la signification du nom. [[William Mac Guckin de Slane]], en traduisant le livre d'Al-Bakri, ajoute une traduction « îles » pour (جزاير)<ref name=":0">{{lien web|url=http://www.eldjazaircom.dz/index.php?id_rubrique220&id_article=2276.|titre=L'histoire d'une cité millénaire|site=www.eldjazaircom.dz|consulté le=8 février 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=ʿAbd Allâh ibn ʿAbd al-ʿAzīz Abū ʿUbayd al- (1040-1094)|nom1=Bakrī|titre=Description de l'Afrique septentrionale|sous-titre=Par El-Bekri ; traduite par Mac Guckin de Slane|éditeur=Impr. impériale|année=1859|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56091900|consulté le=2017-07-23}}.</ref>. Au début du {{s-|XVI}}, [[Léon l'Africain|Hassan al-Wazzan dit Léon l'Africain]] pense que le nom « gézeir » viendrait de sa proximité avec les îles Baléares<ref>{{Ouvrage|prénom1=Léon l'Africain|nom1=(1496?-1548)|titre=Historiale description de l'Afrique, tierce partie du monde …escrite de notre temps, par Jean Léon, Africain, premièrement en langue arabesque, puis en toscane et à présent mise en françois (par Jean Temporal)…|éditeur=En Anvers, de l'impr. de C. Plantin, 1556|année=1556|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1047539|consulté le=2017-11-07}}.</ref>. [[Diego de Haedo]] rattache le nom à l'unique île qui faisait face à Alger<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Diego de Haëdo|titre=Topographie et histoire générale d'Alger|pages totales=247|isbn=978-9961-8-1982-1|passage=20}}.</ref>{{,}}<ref>http://www.archivodelafrontera.com/wp-content/uploads/2010/03/GFUENTES-02.pdf#page=33.</ref>. En 1843, [[Adrien Berbrugger|Louis Adrien Berbrugger]] explique que le nom d'Alger viendrait des îles qui faisaient, selon lui, face au port d'Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en [[arabe]] ''Al-Djaza’ir'' ({{langue|rtl|ar|الجزائر}}), « les îlots »<ref>{{lien web|url=http://alger-roi.fr/404.htm|titre=toutes mes excuses,erreur,signaler;http://alger-roi.fr|site=alger-roi.fr|consulté le=8 février 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://books.google.dz/books?id=6NGXeOBCjCEC&lpg=PA50&ots=lWQVAvayPZ&dq=Louis+Adrien+Berbrugger+1843&hl=fr&pg=PA50#v=onepage&q&f=false.|titre=Delacroix à Alger: Bab-el-Oued|prénom=Zachary C.|nom=Xintaras|date=8 février 2020|éditeur=BoD - Books on Demand France|consulté le=8 février 2020}}.</ref>, en français « les îles des Mezghenna » (جزاير بني مزغنا, ''Djezaïr Beni Mezghenna'')<ref>{{Ouvrage|prénom1=Adrien (1801-1869)|nom1=Berbrugger|titre=Le Pégnon d'Alger, ou Les origines du gouvernement turc en Algérie|sous-titre=Par Adrien Berbrugger|éditeur=Challamel|année=1860|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5458687t|consulté le=2017-11-07}}.</ref>. Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie<ref>Le terme des géographes ''al-Djazirat al-Maghrib (la presqu'île du couchant)'' désigne tout le Maghreb – [[Bruno Étienne]], article « Maghreb », paragraphe « Prolégomènes historiques », ''Encyclopædia Universalis''.</ref>, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, ''Al-Jaza’ir''. Ibn Hawqal ne cite qu'une île à un jet de flèche de la côte<ref>{{Pdf}}http://ia902604.us.archive.org/32/items/surt-alardh/surt-alardh.pdf {{p.|80}}.</ref>{{,}}<ref name=":1">{{article|url=http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2434|titre=Alger|prénom1=G.|nom1=Camps|prénom2=M.|nom2=Leglay|prénom3=L.|nom3=Golvin|prénom4=R.|nom4=Mantran|prénom5=P.|nom5=Boyer|date=1 juillet 1986|périodique=Encyclopédie berbère|pages=447–472|consulté le=8 février 2020}}.</ref> et Al-Bakri aussi<ref>{{Ouvrage|prénom1=ʿAbd Allâh ibn ʿAbd al-ʿAzīz Abū ʿUbayd al- (1040-1094)|nom1=Bakrī|titre=Description de l'Afrique septentrionale|sous-titre=Par El-Bekri ; traduite par Mac Guckin de Slane|éditeur=Impr. impériale|année=1859|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56091900|consulté le=2017-08-28}}.</ref>. Par ailleurs, le géographe Al-Idrissi mentionne dans « نزهة المشتاق في اختراق الآفاق » l'existence de la ville qu'il transcrit indifféremment Djézayr beni Mezghena (جزاير بني مزغنا)<ref>{{Ouvrage|langue=arabe|prénom1=Muḥammad ibn Muḥammad al-Šarīf Abū ʿAbd Allâh al- (1100?-1165?) |nom1=Idrīsī|prénom2=محمد بن محمد الإديسي |nom2=|prénom3=AL-IDRĪSĪ Muḥammad ibn Muḥammad |nom3=|titre=Muḥammad ibn Muḥammad al-Idrīsī|sous-titre=Nuzhat al-muštāq fī iḫtirāq al-āfāq.|date=1250-1325|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000547t/f165|consulté le=2017-10-24}}.</ref> et parfois Al Djézayr (الجزائر)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Al Idrissi|titre=Le Maghreb au {{s-|VI}} de l'Hégire|éditeur=Publisud|année=2011|pages totales=183|isbn=978-2-86600-043-1|lire en ligne=https://img4.hostingpics.net/pics/712789tmp1173920171024104551764327830.jpg|passage=113}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b11001837n|titre=Abrégé de la Géographie d'Idrîsî.|auteur=AL-IDRĪSĪ Muḥammad ibn Muḥammad|date=8 février 2020|consulté le=8 février 2020}}.</ref>. Une autre hypothèse existe pour l'origine du mot Djezaïr Beni Mezghenna. Cette hypothèse attribue une origine berbère au nom d'Alger. {{Citation|Selon [[Smaïl Medjeber]], Alger fut prise par [[Bologhine ibn Ziri]] qui lui donne le nom de Ziri pour honorer son père<ref name=note1>{{Ouvrage |langue=FR |auteur1=[[Smaïl Medjeber]] |titre="ABC Amazigh" : une expérience éditoriale en Algérie, 1996-2001 |lieu=Paris, Budapest, Kinshasa [etc.] |éditeur=[[L'Harmattan]] |année=2005 |passage=81}}.</ref>}}. Alger viendrait donc de l'anthroponyme Ziri<ref name="note1" /> qui signifie « clair de lune » en berbère. Il faut noter qu'[[Al-Bakri]], repris par [[Louis de Mas Latrie|Louis de Mas-Latrie]], décrit les habitants d'Alger et de ses alentours (Mitidja) comme des [[Berbères]] vivant à la limite du royaume [[hammadide]] encore en place<ref name=":0" />. La ville fut dénommée Icosium durant la période romaine. Selon une légende gréco-romaine, Icosium aurait été fondée par vingt (Eïkosi) compagnons d’Hercule<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revue Africaine n° 31|passage=234|lieu=Alger|éditeur=OPU|date=1887}}.</ref>. Selon la légende, vingt des hommes d’Hercule, embarrassés de choisir le lieu de la fondation de la future ville d’Alger, s’accordèrent à sacrifier trois moutons et placer chacun d’eux sur un emplacement donné (L’Harrach, Pointe-Pescade et l’actuel centre-ville d’Alger) pour constater ensuite lequel des trois moutons demeurera intact. Ils s'aperçoivent que celui du site actuel n'est pas affecté par la décomposition. Ils résolurent de fonder Alger sur cet emplacement en lui attribuant le nom d’Icosium (dérivé du mot grec Eikosi, qui signifie en grec vingt)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revue africaine n°25|passage=79|lieu=Alger|éditeur=OPU|date=1881}}.</ref>. Marmol affirme de son temps qu'une tradition indigène locale attribuait la fondation d’Alger sur les ruines de Sassa, près d'[[El-Harrach]], aux Mosgan (Mezghana), peuple plus basané que blanc et dont les principaux habitats étaient en [[Libye]], d’où, ayant acquis une certaine puissance, il serait venu dans la province d’Alger et y aurait régné longtemps avant la venue des Romains<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revue africaine n°31|passage=132|lieu=Alger|éditeur=OPU|date=1887}}.</ref>. == Histoire == === Préhistoire === La seule trace de présence humaine, pour le Paléolithique inférieur, se résume en un seul [[biface]] qui fut découvert au voisinage de [[Mahelma]] et attribué à un [[Acheuléen]] moyen sinon plus vraisemblablement supérieur<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Camps|prénom2=L.|nom2=Golvin|prénom3=P.|nom3=Boyer|prénom4=R.|nom4=Mantran|titre=Encyclopédie berbère|éditeur=Éditions Peeters|date=1986-07-01|pages totales=183|isbn=978-2-85744-282-0|isbn10=2857442823|lire en ligne=https://encyclopedieberbere.revues.org/2434|consulté le=2017-07-05|passage=447–472}}.</ref>. Les deux plus importants gisements découverts dans le Sahel d'Alger remontent pour l'un au [[Paléolithique moyen]]. Il s'agit de celui découvert lors de la construction, en 1961, de la cité Malki (ex-Allobroges), à Ben Aknoun, et l'autre, celui de la grotte du Grand Rocher, à Aïn Benian, qui remonte au [[Néolithique précéramique A|Néolithique]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Camps|prénom2=L.|nom2=Golvin|prénom3=P.|nom3=Boyer|prénom4=R.|nom4=Mantran|titre=Encyclopédie berbère|éditeur=Éditions Peeters|date=1986-07-01|pages totales=183|isbn=978-2-85744-282-0|isbn10=2857442823|lire en ligne=https://encyclopedieberbere.revues.org/2434|consulté le=2017-07-04|passage=447–472}}.</ref>. D’autres gisements ont livré des restes attribués à l’[[Ibéromaurusien]] remontent au Néolithique et Néolithique pauvre. Vers 1840, [[Adrien Berbrugger]] avait découvert l’une des nécropoles mégalithiques les plus importantes du littoral algérien : les [[dolmen]]s de Beni Messous. La nécropole s’étendait sur les deux rives de l’Oued Beni Messous, celui de Beni Messous (rive droite) et celui d’Aïn Kalaa (rive gauche)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=G.|nom1=Camps|prénom2=M.-C.|nom2=Chamla|prénom3=J.|nom3=Dastugue|titre=Encyclopédie berbère|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=Éditions Peeters|date=1991-04-01|pages totales=151|isbn=978-2-85744-549-4|isbn10=2857445490|bnf=36656685|lire en ligne=https://encyclopedieberbere.revues.org/1678|consulté le=2017-07-04|passage=1 452–1 464}}.</ref>. Le Sahel d’Alger offre un panel des différentes cultures préhistoriques du Maghreb à l’exception de la hache à talon, de l'âge du bronze, découverte à Saint-Eugène (Bologhine) et qui représente un cas unique au Maghreb. === Antiquité === {{Article détaillé|Histoire de l'Algérie}} Une localité appelée à l'origine par les [[Puniques]] ''Ikosim'' (nom signifiant « l'île aux mouettes » d'après [[Victor Bérard]] ou « l'île aux épines » ou « aux hiboux » d'après Joseph Cantineau et [[Louis Leschi]]<ref>Cantineau Joseph, Leschi Louis, « Monnaies puniques d'Alger » dans ''Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres'', {{85e}} année, {{n°|4}}, 1941, {{p.|263-272}}, DOI : 10.3406/crai.1941.77434 [http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1941_num_85_4_77434].</ref>), lorsqu'elle acquit le statut de comptoir [[phénicie]]n d'importance, la fondation d'Ikosim est antérieure au {{-s-|IV}} Des débris de vases campiniens datant du {{-s-|III}} y furent découverts dans un puits de vingt mètres de profondeur en [[1940]]. Déjà au début du {{-mi-|I|er}}, Ikosim était un important comptoir phénicien. En [[202 av. J.-C.|-202]], la ville passa sous influence romaine à la suite de l'alliance scellée entre [[Massinissa]] et [[Scipion l'Africain]] contre [[Carthage]]. Le nom d''''Ikosim''' prend sa forme romanisée, Icosium, sous [[Juba Ier|Juba {{Ier}}]] et [[Ptolémée de Maurétanie|Ptolémée]]. Les tribus [[berbères]] [[Maghraouas]] étaient très nombreuses dans les environs d'Icosium et [[Ptolémée de Maurétanie]] devait les contenir. [[Ptolémée de Maurétanie]] fit transférer une partie des Maghraoua vers le [[Chlef]]<ref name="books.google.fr">[https://books.google.fr/books?id=QI_gmjGZiJ4C&pg=PA522&dq=alger+maghraoua&lr= ''Journal asiatique de Société asiatique'' (Paris, France), Centre national de la recherche scientifique (France)].</ref> et il combat les résistants berbères soulevés par [[Tacfarinas]]<ref>Ernest Mercier, ''Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française'' ([https://books.google.fr/books?id=W98TAfAAIAAJ&q=ptol%C3%A9m%C3%A9e+tacfarinas&dq=ptol%C3%A9m%C3%A9e+tacfarinas&pgis=1 lire en ligne]).</ref>, dans cette même période. Après [[Tibère]], [[Vespasien]] envoya une colonie à Icosium pour arrêter les révoltes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Victor|nom1=Duruy|titre=Histoire des Romains depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du régne des Antonins|éditeur=Hachette|année=1870|passage=197}}.</ref>. Après la révolte de [[Tacfarinas]], [[Firmus (général maure)|Firmus]] (général maure berbère) détruisit Icosium en mettant le feu avec l'aide de toutes les tribus berbères maures (non romanisés) qui vivaient dans les montagnes des environs au {{s-|IV}}<ref>Revue internationale d'histoire militaire de l{{'}}''International Committee of Historical Sciences Commission of comparative military history'' ([https://books.google.fr/books?id=tKBmAAAAMAAJ&q=Icosium+maures&dq=Icosium+maures&pgis=1 lire en ligne]).</ref>. C'est vers le {{s-|V}} que le [[christianisme]] s'introduisit à Icosium. En [[429]], la ville passa sous domination [[Vandales|vandale]], lors de leur conquête de l'[[Afrique du Nord]]. En [[442]], un traité entre [[Rome antique|Romains]] et [[Vandales]] permit aux Romains de récupérer Icosium et ce durant les cent ans de présence [[Vandales|vandale]] en Algérie. Après [[533]], la ville, à peine contrôlée par les [[Empire byzantin|Byzantins]], fut attaquée par des tribus [[berbères]]. === Moyen Âge === [[Fichier:Bologhine Benziri Benmenad.jpg|vignette|[[Bologhine ibn Ziri]], fondateur des trois villes : Alger, [[Miliana]] et [[Médéa]].]] [[Fichier:Alger-Grande-Mosquée.jpg|vignette|La [[Djamaâ el Kebir|Grande Mosquée]] de 1097.]] En [[710]], la [[Histoire de l'expansion de l'islam|conquête musulmane]] introduisit l'[[islam]] en [[Afrique du Nord]]. Le territoire d'Alger appartenait aux [[Maghraouas]], une tribu berbère [[Zénètes|zénète]]<ref name="books.google.fr"/>. [[Ziri ibn Menad]], vassal des [[Fatimides]], vainquit les Berbères zénètes [[Kharidjisme|kharidjites]]. Après la mort d'[[Abu Yazid]] en 947, [[Ziri ibn Menad]] s'empara de la région du centre et fonda [[Achir]] comme capitale des [[Zirides]]. D'après [[Ibn Khaldoun]], la région d'Alger fut occupée par les [[Sanhadja]]s avec la dynastie des Zirides<ref>''Bulletin, Société de géographie de l'Est'', {{p.|625}}.</ref>. Le fils de [[Ziri ibn Menad]] avec l'autorisation de son père, [[Bologhine ibn Ziri]], fonda trois villes dont [[Beni Mezghenna]] (Alger), [[Médéa]] et [[Miliana]] après avoir chassé les Zénètes<ref>ʻAbd al-Raḥman b. Muḥammad Ibn Khaldûn, [https://books.google.fr/books?id=3dYOAAAAQAAJ&pg=PA5&dq=ibn+khaldoun+mezghanna&lr=#PPA7,M1 books.google.fr ''Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale''].</ref>. [[Bologhine ibn Ziri]] reconstruisit Icosium au milieu du {{s-|X}}<ref>''Revue critique d'histoire et de littérature'' publié par Paul Meyer, Charles Morel, Gaston Bruno Paulin Paris, Hermann Zotenberg, Michel Bréal ([https://books.google.fr/books?id=qIMUAAAAYAAJ&pg=PA93&dq=Ziri++Icosium&lr=#PPA93,M1 lire en ligne]).</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=FR |auteur1=[[Smaïl Medjeber]] |titre="ABC Amazigh" : une expérience éditoriale en Algérie, 1996-2001 |lieu=Paris, Budapest, Kinshasa [etc.] |éditeur=[[L'Harmattan]] |année=2005}}.</ref> en fortifiant et agrandissant le site occupé par les [[Beni Mezghenna]] et la baptisa « Djezaïr Beni Mezghenna », en 960<ref>Mario Ferrisi, [https://books.google.fr/books?id=muf8DJU87VIC&pg=PA260&dq=Zirides++Icosium&lr=&sig=ACfU3U2xbODJCyl42tKzo-pG9WTLs_jYuw#PPA260,M1 ''Yakouren''].</ref>. Il fonde donc ce qui est aujourd'hui le cœur historique d'Alger, la [[Casbah d'Alger]], comme débouché maritime pour la ville d'Achir. Cette dernière jeune capitale prospère, a besoin d'un port de mer rapproché<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revue africaine: bulletin de travaux de la Société historique algérienne|éditeur=Kraus Reprint|date=1971|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0jw6AQAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&q&hl=fr|consulté le=2021-03-22|passage={{p.}}101}}.</ref>. La guerre continua entre les Zénètes et les Sanhadjas. Ziri ibn Menad fut tué en [[971]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Lacoste|titre=L'Algérie, passé et présent ; le cadre et les étapes de la constitution de l'Algérie actuelle|éditeur=Éditions sociales|année=1960}}.</ref> dans une bataille contre les [[Maghraouas]], sa tête fut rapportée à [[Cordoue]] par les Maghraoua afin d'obtenir de l'aide pour affronter l'armée des [[Zirides]], vassal des Fatimides. Les Zénètes vengèrent ainsi la mort d'[[Abu Yazid]]<ref name="note2">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Ibn Khaldūn|prénom2=William MacGuckin|nom2=Slane|prénom3=Paul|nom3=Casanova|prénom4=Henri|nom4=Pérès|titre=Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale|éditeur=P. Geuthner|année=1925}}.</ref>. C'est ainsi que Moez, calife fatimide, désigna Bologhine ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continua le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandèrent alors l'aide des [[Omeyyades]] de [[Cordoue]] pour reprendre leur territoire et leurs villes y compris Alger. Bologhine ibn Ziri s’empare de presque tout le Maghreb en suivant les directives de Moez<ref name=note2/>. Bologhine possédait toutes les villes du Maghreb, il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes, de ramasser l'impôt des Berbères sous l'emprise de l'épée. Ceci provoqua une marche de contestation de la part des autres tribus. Les [[Kutama]] devinrent jaloux des Zirides et la guerre éclata entre les deux tribus ; [[Mila (Algérie)|Mila]] et [[Sétif]] furent rasées par les Zirides<ref name=note2/>. Les [[Omeyyades]] acceptèrent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir leurs territoires, en particulier des Maghraoua<ref name=note2/>. Bologhine ibn Ziri rebroussa chemin en voyant toute l'armée des Zénètes venue d'[[Andalousie]] par voie maritime qui s'installa à [[Ceuta]]<ref name=note2/>. En [[983]], Bologhine ibn Ziri mourut. S'ensuivit une longue période de défaite pour les Zirides. Les Maghraouas regagnèrent leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et dans l'Ouest grâce à [[Ziri Ibn Attia]] issue des Maghraouas. Toutes les villes du Centre jusqu'à [[Tanger]] redevinrent des villes Zénètes, y compris Alger<ref name=note2/>. Les Fatimides voulaient prendre l'[[Al-Andalus]], mais ils décidèrent d'abandonner ce projet pour garder l'Égypte et les autres provinces. Les Zirides restèrent souverains dans leurs territoires à l'est de l'Algérie ainsi que les Hammadides (tribu des Sanhadja)<ref name=note2/>. Les Almoravides prirent Alger en [[1082]] grâce à [[Youssef Ibn Tachfin]]. Ce dernier défit tous les Zénètes. La première grande mosquée du rite [[Malikisme|malikite]] ''Djamaâ el Kebir'' ou la [[Djamaâ el Kebir|Grande Mosquée]] (de 1097) y fut construite par [[Youssef Ibn Tachfin]]. Les [[Almoravides]] n'ont jamais fait la guerre contre les Zirides, les deux tribus sont des [[Sanhadja]]s<ref name=note2/>. En [[1151]], [[Abd al-Mumin (Almohades)]], un Berbère zénète, reprit Alger ainsi que tout le Maghreb et l'Andalousie aux [[Almoravides]]<ref name="note2" />. Par la suite, Alger fut rattachée aux capitales des dynasties [[Zianides]], ainsi que [[Hafsides]] et [[Mérinides]] pour des courtes périodes. Longtemps la ville fut dépendante de [[Tlemcen]] sous les dynasties [[Ifrenides]], [[Maghraouides]], [[Almoravides]], [[Almohades]] et Zianides<ref name=note2/>. === Époque moderne === ==== Alger au début du {{s-|XVI}} ==== [[Fichier:Vue d'Alger, prise sur le bord de mer sud..jpg|vignette|Vue d'Alger, prise sur le bord de mer sud.]] Alger était alors un port peuplé d'environ {{nombre|20000|habitants}}, dont la population s’était fortement accrue avec l’arrivée des [[Juifs]] et des [[Maures]] expulsés d’[[Andalousie]] après la chute de [[Grenade (Espagne)|Grenade]]. Elle devint une « petite république municipale »<ref name="Simon 185">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Simon|titre=L'Algérie au passé lointain|sous-titre=de Carthage à la régence d'Alger|lieu=Paris|éditeur=Harmattan|année=2011|pages totales=231|isbn=978-2-296-13964-0|bnf=42395068|présentation en ligne={{Google Livres|V31-r9820IQC|page=185}}|consulté le=2017-01-15}}.</ref>. En 1510, les [[Espagnol]]s soumirent Alger et bâtirent une forteresse sur un îlot de la baie, le [[Peñon d'Alger]], destinée à défendre et surveiller la ville. À la mort du roi [[Ferdinand le Catholique]] en 1516, les habitants se révoltèrent et imposèrent à l'émir [[Salim at-Toumi]], de faire appel au corsaire turc [[Arudj Barberousse|Barberousse]]<ref name="Filali57">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Kamel|nom1=Filali|titre=L'Algérie mystique|sous-titre=Des marabouts fondateurs aux khwân insurgés, {{sp-|XV|-|XIX|s}}|lieu=Paris|éditeur=Publisud|collection=Espaces méditerranéens|année=2002|pages totales=214|isbn=978-2-86600-895-6|isbn10=2866008952|bnf=38914705|passage=57}}.</ref>. Ce dernier devint maître de la ville après avoir assassiné Salim at-Toumi<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Just-Jean-Étienne|nom1=Roy|titre=Histoire de l'Algérie depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours|éditeur=Mame|année=1859|lire en ligne={{Google Livres|4dcTAAAAYAAJ|page=92|surligne=almoravides+alger}}|consulté le=2017-01-15}}.</ref> qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu des Tha'alibi pour se débarrasser des corsaires<ref name="Meynier">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Meynier|lien auteur1=Gilbert Meynier|titre=L’Algérie, cœur du Maghreb classique|sous-titre=de l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2010|pages totales=358|isbn=978-2-7071-5231-2|bnf=422265172|passage=313}}.</ref>, mais les Espagnols conservèrent la forteresse du Peñon. En 1516 et 1518, Alger fut attaquée par des expéditions espagnoles commandées respectivement par [[Diego de Vera]] et [[Hugues de Moncade|Hugo de Moncada]], qui échouèrent toutes deux. Par la suite, [[Khayr ad-Din Barberousse]] fut évincé d'Alger par le chef kabyle [[Sidi Ahmed ou el Kadhi]], mais s'y rétablit à la fin des années 1520 avec le soutien du gouvernement ottoman et réussit cette fois à prendre et à détruire la forteresse du Peñon ; il fit construire la jetée Kheir-Eddine, reliant les îlots à la terre ferme et constituant ainsi le premier abri du port d'Alger. Cette date marque le début de la [[régence d'Alger]], qui fit d'Alger la capitale d'un État vassal de l'[[Empire ottoman]], quoiqu'assez indépendant ''de facto''. En même temps, une double extrapolation se produisit. La ville, ''El Djazaïr'' en arabe, donne son nom au pays entier (en arabe, « Alger » et « Algérie » s'écrivent de la même façon : ''El Djazaïr'') tandis que la citadelle perchée en haut de la ville ancienne, la [[Casbah d'Alger|casbah]], donne son nom à la ville. De nos jours encore, « casbah » désigne la ville précoloniale, désormais classée au patrimoine mondial de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{fr}} [http://whc.unesco.org/fr/list/565 « Casbah d'Alger »], UNESCO Centre du patrimoine mondial.</ref>. ==== Siège d'Alger par l'empereur Charles Quint ==== {{Article détaillé|Siège d'Alger (1541)}} [[Fichier:Piri Reis - Map of the Algerian Coast around Algiers - Walters W658270B - Full Page.jpg|vignette|Carte ottomane du {{s-|XVIII}} illustrant la région d'Alger.]] Après la [[Conquête de Tunis (1535)|bataille de Tunis]] en [[1535]] et dans le but de sécuriser ses positions méditerranéennes, [[Charles Quint]] décida en [[1541]], de s'emparer d'Alger qui était devenue une véritable base « [[corsaire]] » (au sens du [[corso (brigandage maritime)|corso]] méditerranéen) sous la houlette des frères [[Arudj Barberousse|Arudj]] puis [[Khayr ad-Din Barberousse]]. En octobre [[1541]], l'empereur réunit une flotte de guerre. Alger était alors sous l'autorité de [[Hassan Agha]]. Hassan Agha renforça les fortifications et les arsenaux de la ville. Lors du siège de la ville, un orage violent éclata. La tempête continua toute la soirée et même la nuit entière. Au petit matin, la pluie ne cessant de tomber, elle rendit inutilisable la poudre pour les canons et les [[arquebuse]]s. Les troupes impériales furent alors décimées par les troupes d'Hassan Agha et les irréguliers venus des campagnes environnantes. L'armée impériale battit ensuite en retraite vers le [[Bordj El Bahri|cap Matifou]]. La retraite fut désastreuse pour les forces impériales car la route était coupée par une crue de l'Oued [[El-Harrach]] tandis que les troupes algéroises et irrégulières les harcelaient, leur occasionnant de grandes pertes. Les survivants arrivèrent à [[Tamentfoust]], puis les troupes de Charles Quint se réfugièrent à [[Béjaïa]], alors toujours aux mains des Espagnols. Après cette débâcle, la ville devint la plus puissante des villes neuves de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. La [[régence d'Alger]], solidement établie, dura trois siècles, jusqu'en [[1830]]. ==== La régence ==== {{Article détaillé|Régence d'Alger}}[[Fichier:Phare de l'amirauté - Alger.jpg|vignette|Le [[Peñon d'Alger]] et le phare.]] [[Fichier:Algiers from Great Liverpol ship ‘Paping’ 1826.jpg|vignette|Portrait intitulé "Alger depuis le navire Great Liverpool 'Paping' en 1826.]] Sous la régence turque, la ville était administrée par un fonctionnaire : le ''Cheikh-el-Bled''. Celui-ci avait entre autres attributions : celle de lever une contribution hebdomadaire sur les boutiques et sur les corps de métiers ; de fournir par voie de réquisition, les mulets et les chevaux de transport nécessaires aux troupes turques envoyées au dehors ; et de défrayer, pendant leur séjour à Alger, les envoyés de l'intérieur. Sa résidence était située dans l'actuelle « rue de la Lyre inférieure », sa villa à [[Birkhadem]] (« Djenan Cheikh-el-Bled »). [[Fichier:Alger-régence.jpg|gauche|vignette|Tableau montrant quelques navires en activité en face de la ville d'Alger.]] Au début du {{s-|XVIII}}, Laugier de Tassy décrivait la population d'Alger en ces termes {{Citation|On ne voit presque dans la ville que les [[Maures]], qui ont été chassés d’Espagne}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Samia|nom1=Chergui|titre=Les morisques et l’effort de construction d’Alger aux xviie et xviiie siècles|périodique=Cahiers de la Méditerranée|numéro=79|date=2009-12-15|issn=0395-9317|doi=10.4000/cdlm.4932|lire en ligne=https://journals.openedition.org/cdlm/4932|consulté le=2023-06-03|pages=303–317}}.</ref>. Au début du {{s-|XIX}}, on comptait à Alger une centaine d'écoles primaires et quatre collèges supérieurs (pour moins de {{nombre|20000|habitants}}), à savoir celui de la [[Djamaâ el Kebir|Grande Mosquée]], celui de la Quashashiyya, celui des Andalous et celui de Shaykh al-bilâd<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Tayeb|nom1=Chenntouf|titre=L'Algérie face à la mondialisation|lieu=Dakar|éditeur=African Books Collective|année=2008|pages totales=330|isbn=978-2-86978-184-9|bnf=42374736|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=jRFRV-tGOxYC&oi=fnd&pg=PA164&dq=benghabrit+andalus&ots=HymJc0pC5B&sig=I9x2_gexc-1UfwqrqC7mmAJ73DY#v=onepage&q=andalous&f=false|consulté le=2017-01-15|passage=168}}.</ref>. [[Fichier:Une juive d'Alger (Charles Cordier).jpg|vignette|''Une juive d'Alger'' par [[Charles Cordier|C. Cordier]] (1872-79) ]] À la veille de la conquête française, Alger était une ville très cosmopolite, la société se composait de [[Turcs (peuple)|Turcs]], de [[Maures]] mêlés de [[Berbères]] et d’[[Arabes]] avec un fort apport [[Andalousie|andalou]], de [[Kouloughlis]], de [[Kabyles]], de noirs affranchis, d'esclaves, de [[juives|Juifs]] et de ''Beranis'' qui se composaient de minorités régionales : les [[Biskra|Biskris]], les [[Laghouat]]is et les [[Mozabites]]<ref name="cat">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Belvaude|titre=L'Algérie|lieu=Paris|éditeur=Karthala|année=1991|isbn=978-2-86537-288-1|isbn10=286537288X|isbn2=9782865372881|bnf=354580419|passage=27-28}}.</ref>. Alger connaissait notamment plusieurs langues et dialectes : l'[[Empire ottoman|osmanli]] parlé par les Turcs, un arabe citadin parlé par les Maures, un [[Judéo-arabe|hébreu arabisé]] parlé par les Juifs et les [[Langues berbères|dialectes berbères]] parlés par chaque communauté berbère<ref name="cat"/>. [[Fichier:Martinus Schouman - Het bombardement van Algiers.jpg|vignette|[[Bombardement d'Alger (1816)|Bombardement d'Alger]] par une flotte anglo-hollandaise en 1816.|gauche]] La ville fut plusieurs fois bombardée sous la Régence. La marine royale française, sous le commandement de [[Abraham Duquesne]], à la suite de la déclaration de guerre à la France du Dey d'Alger, bombarde [[Bombardement d'Alger (1682)|Alger en 1682]] puis plusieurs autres fois durant ce conflit. En 1815, la [[Seconde guerre barbaresque|Seconde Guerre barbaresque]] s'achève par la défaite du dey [[Omar Agha]], Américains et Algériens signent alors dans la baie d'Alger un accord permettant la libre circulation des navires américains en Méditerranée. Puis l'année suivante, en 1816, la ville est [[Bombardement d'Alger (1816)|bombardée lors d'une expédition punitive]] par une flotte anglo-hollandaise menée par [[Edward Pellew]] et le dey doit à nouveau négocier. {{clr}} === Colonisation française === {{Article détaillé|Conquête de l'Algérie|Algérie française}} [[Fichier:Bombardementd alger-1830.jpg|gauche|vignette|Représentation des bombardements d'Alger en 1830.]] En [[1830]], après {{nobr|3 ans}} d'un blocus qui commence le 16 juin 1827, le roi [[Charles X de France|Charles X]] prétexte l'aggravation d'un contentieux commercial entre la [[France]] et la [[régence d'Alger]] pour envoyer un corps expéditionnaire commandé par le général [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|de Bourmont]], [[Liste des ministres français de la Défense|ministre de la guerre]], afin que celui-ci prenne [[Conquête de l'Algérie#Blocus maritime d'Alger (1827-1830)|possession de la ville]], qui tombe le {{date|5 juillet 1830}}, trois semaines [[Débarquement de Sidi-Ferruch|après le débarquement de à Sidi-Ferruch]] situé à {{unité|30 km}} à l'ouest<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Algiers {{!}} History & Geography {{!}} Britannica |url=https://www.britannica.com/place/Algiers |site=www.britannica.com |consulté le=2023-06-03}}.</ref>. Les troupes du général de Bourmont s'emparent du trésor d'Alger qui s'élève, selon Pierre Péan, à {{nobr|500 millions}} de francs de l’époque (soit {{nobr|4 milliards}} d’euros) dont une bonne partie est détournée<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=La chasse au trésor d’Alger – JeuneAfrique.com|périodique=JeuneAfrique.com|date=2004-11-22|lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/82496/archives-thematique/la-chasse-au-tr-sor-d-alger/|consulté le=2018-08-29}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.cdha.fr/un-mystere-reste-entier-le-tresor-de-la-casbah-dalger|titre=Un mystère resté entier : Le trésor de la casbah d’Alger - cdha.fr|site=www.cdha.fr|consulté le=8 février 2020}}.</ref>. Présenté comme simple [[raid militaire]] punitif à l'origine, l'occupation française se prolongea pendant plus de {{nobr|130 ans}}, et marqua profondément la cité qui comptait à peine {{nombre|30000|habitants}} à cette époque. [[Fichier:Algerian moorish woman.jpg|vignette|« Mauresque (en) costume d’intérieur » à Alger (v. 1880).]] La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard Hahkad, la [[Casbah d'Alger|casbah]] (la citadelle) et le port, soit {{unité|3200|mètres}} de remparts avec cinq portes (Bab El Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environ {{nombre|12200|maisons}} de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue, {{nobr|103 mosquées}}, une dizaine de [[synagogue]]s, {{nobr|7 grandes}} casernes de [[janissaire]]s, {{nobr|150 fontaines}} et {{nobr|60 cafés}} maures. Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses mosquées, ses [[Zaouïa (édifice religieux)|zaouïas]] et ses rues étroites. Au lendemain de la colonisation, la ville fut maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siégeant en premier lieu à l'hôtel Bacri (aujourd’hui « palais Dar Khedaouedj Amiya »), rue Socgémah, remplacèrent l’administration turque. Cette assemblée composée de sept Maures et de deux Israélites, était présidée par un Maure marié à une Française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830, avait vécu en qualité de commerçant à [[Marseille]]. C’est lui qui, avec [[Hamdan Khodja]], négocia la reddition de la ville auprès du [[Dey d'Alger|Dey]] Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agissant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche. La colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout le [[Sahel algérois]], puis évolua vers leur cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin<ref>Hildebert Isnard, ''Le Maghreb'', Paris, PUF, 1971, {{p.|56-58}} et 61.</ref>. [[File:Alger, vue prise du Nord.jpg|thumb|gauche|Alger, vue prise du Nord, au milieu du {{S-|XIX}}]] Puis dès [[1848]], Alger devint le siège de la préfecture du [[département d'Alger|département du même nom]], permettant ainsi un développement rapide<ref>''Observations de M. [[Adrien Raffeneau-Delile|Raffeneau-Delile]] sur la question du port d'Alger'', J.-B. Gros, Paris, 1842.</ref>, grâce à l'arrivée d'émigrants européens au cours de la deuxième moitié du {{s-|XIX}}, principalement d'origine française ou méditerranéenne (Espagnols et Italiens), tandis que la population locale se concentre plutôt dans une casbah en voie de [[Bidonville|taudification]] (?). [[Fichier:Mosquée Es-sayida Alger 1830.jpg|vignette|Alger en 1830 avec une sur la Mosquée Es-sayida.]] Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons: soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant à leur architecture; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés. La topographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest, n'offrant qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, et étant située en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eut le plus de transformations. On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement. On continua le tracé des rues « Bab-Azoun », «Bab El Oued» et «de la Marine» qui avaient été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construisit des rues à arcades et on fit adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues fut décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls », afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud, au cas où les rues Bab-Azoun et Bab El Oued auraient été rendues inutilisables. À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, le [[Génie maritime|Génie]] élabora en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédigea en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installa les nouveaux bâtiments publics : hôtel de ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor, etc. dans les meilleurs emplacements dominant la mer et projeta une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du Nord et du Sud de la ville. [[Fichier:AlgiersSights.ogv|gauche|vignette|Visite du quartier européen, puis du quartier arabe d'Alger, en 1936.]] Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque {{nobr|15 mètres}} plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud. [[File:Alger-1888-Carte.png|thumb|Plan de la ville en 1888.]] Par étapes cette idée aboutira, en 1860, au projet du [[Charles Frédéric Chassériau|baron Charles-Frédéric Chassériau]], architecte en chef de la ville, qui dessina l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prit le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur d'[[Eugénie de Montijo]], l’épouse de [[Napoléon III]], qui l’inaugura en 1865 (avant son achèvement) et accueillit, au fil du temps, d’importants édifices publics : la [[Préfecture#France|Préfecture]], le palais des Assemblées, le Casino, l’[[hôtel de ville]], le [[Lycée Bugeaud|grand lycée d'Alger]] (futur lycée Bugeaud), etc. Les Français s'installaient principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvaient le long des remparts, comme le quartier populaire de [[Bab El Oued]] au nord, tandis que l'on poursuivait également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semblait être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès [[1839]], la partie basse de la ville commença à disparaître, démolitions et expropriations contribuèrent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens était importante. Tous les nouveaux venus commençaient d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci devenaient bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Au cours de son voyage, Napoléon III fit une enquête personnelle qui eut pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville devait rester telle quelle. On commença à s'apercevoir qu'il était difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se chargea alors de modifier l'aspect de la cité. Lors de la visite de 1860, le couple impérial pose la première pierre du boulevard du Front de mer, Boulevard de l'Impératrice (devenu [[Boulevard Che-Guevara]]). Les analogies sont assez grandes avec Marseille et son port qui se construit au-devant de la rue Impériale (devenue [[Rue de la République (Marseille)|Rue de la République]]). Désormais, la ville française s’organise autour de ce boulevard, large artère de {{unité|2|km}} de long surplombant la mer d'une hauteur de {{nobr|18 mètres}}. Dans le même temps, Napoléon III inaugure la première ligne de chemins de fer entre Alger et [[Blida]]. Pour effectuer ces aménagements, la maire rétrocède, comme la loi l'y autorise, la construction de ce boulevard, de l'établissement des magasins et des rampes d'accès vers les quais, à une société anglaise pour {{nobr|99 ans}}, afin de financer les travaux et l'entretien de ce nouvel axe. [[Fichier:Algiers CNE-v1-p58-J.jpg|vignette|Quartier de Bab El Oued et [[Saint-Eugène (Algérie)|Saint-Eugène]], la [[basilique Notre-Dame d'Afrique]] se trouve en haut à gauche de la photo.]] Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblèrent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes des [[Transformations de Paris sous le Second Empire|travaux haussmanniens]], avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardins, églises, mairies, écoles). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, furent utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises. Pendant la construction des immeubles haussmanniens d'Alger, les ouvriers étaient principalement des travailleurs locaux, appelés « maçons indigènes » ou « maçons arabes ». Ils étaient généralement issus de la population algérienne autochtone, qui était majoritaire dans la région à l'époque. Ces ouvriers étaient souvent employés par des entrepreneurs français chargés de la construction des immeubles<ref>{{Article|auteur1=Gilbert Meynier|titre=L’Algérie et les Algériens sous le système colonial. Approche historico historiographique|périodique=OpenEditions|date=2014|lire en ligne=https://journals.openedition.org/insaniyat/14758}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=HÉRITAGE DE L’ARCHITECTURE COLONIALE : ATOUT OU FARDEAU POUR LA SOCIÉTÉ ALGÉRIENNE D’AUJOURD’HUI |url=https://admin.if-algerie.com/alger/heritage-de-l2019architecture-coloniale-atout-ou-fardeau-pour-la-societe-algerienne-d2019aujourd2019hui}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Développement et construction de la ville d'Alger |url=http://alger-roi.fr/Alger/urbanisme/textes/28_developpement_constructions_alger_algerianiste_128.htm}}.</ref>. Il est important de noter que le travail dans le secteur de la construction était souvent précaire et mal rémunéré pour les ouvriers algériens. Ils étaient souvent soumis à des conditions de travail difficiles et à des inégalités de traitement par rapport aux travailleurs européens. Les ouvriers locaux étaient généralement chargés des tâches manuelles, tandis que les postes de supervision et d'ingénierie étaient occupés par des Européens. La construction des immeubles haussmanniens a donc été réalisée grâce à la main-d'œuvre locale, qui a contribué à façonner le paysage urbain d'Alger à cette époque. La colonisation fit d'Alger une ville à majorité européenne, ceci bien que la population musulmane [[indigène]] commençât à s'accroître de façon exponentielle à partir de la [[Première Guerre mondiale]], du fait tant de l'[[accroissement naturel]] que de l'[[exode rural]]. En 1871, la ville se proclame Commune d’Alger, avant [[Commune de Paris|celle de Paris]]<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelobs.com/histoire/20210425.OBS43249/le-8-fevrier-1871-la-commune-d-alger-est-proclamee-avant-celle-de-paris.html |titre=Le 8 février 1871, la Commune d’Alger est proclamée… avant celle de Paris |date=25 avril 2021 1995|auteur= Nathalie Funès |consulté le=2 mai 2021 |site=[[L'Obs]]}}.</ref>. En effet, la politique arabophile de [[Napoléon III]] ne fait pas l’unanimité parmi les Français d’Alger. Sous la bannière de Monseigneur Lavigerie, ils s’élèvent pour dénoncer l’administration militaire et la politique impériale, « des civils partout » demeure la phrase emblématique de 1870. La chute du Second Empire y est accueillie avec enthousiasme. Autour de l’avocat Vuillermoz, Alexis Lambert, Lelièvre et Jourdan fondent le Comité républicain de défense de la ville d’Alger. Des centaines de Français descendent dans la rue pour demander le départ du préfet Warnier ainsi que celui de tous les fonctionnaires bonapartistes. La ville a sa commune, début octobre, [[Benoît Vuillermoz]] est élu maire d’Alger. Ce dernier écrit à [[Léon Gambetta|Gambetta]] le 7 novembre pour lui demander le remplacement du pouvoir militaire par le pouvoir civil en Algérie, en cas d’absence de réponse, précise-t-il, « l’Algérie se fera d’elle-même ». La réponse est ferme : « ''Nous apprenons que vous faites le dictateur et que vous constituez une commission pour prépare l’organisation du conseil communal. Le gouvernement annule cet acte d’usurpation. Il vous engage et vous ordonne de cesser toutes ces violences de la loi qu’il ne peut tolérer plus longtemps... Prouvez nous votre patriotisme et vous aurez avant dix jours un gouvernement civil.'' » Lors des élections municipales du 5 février 1871, la liste de Vuillermoz l’emporte, le gouvernement civil est mis en place<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Jacques|nom1=Jordi|prénom2=Jean-Louis|nom2=Planche|titre=Alger, 1860-1939 : le modèle ambigu du triomphe colonial|éditeur=Ed. Autrement|date=1999|isbn=2-86260-887-4|isbn2=978-2-86260-887-7|oclc=41421860|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/41421860|consulté le=2023-03-07}}.</ref>. À partir de [[1903]], l’administration française se soucia du respect de la culture indigène, c’est ainsi que le [[Architecture néo-mauresque|style néo-mauresque]] est né (exemple : la [[Grande Poste d'Alger]]). L’embellissement de la ville s'accentua pendant les [[années 1930]] (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’était un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construisit des musées ([[musée des beaux-arts d'Alger]]), des jardins ([[Jardin d'Essai du Hamma|jardin d’Essai]]), des lieux artistiques ([[villa Abd-el-Tif]], avec ses artistes pensionnaires du concours). Les transports modernes furent également installés. Ainsi, en [[1892]] le [[chemin de fer]] fit son apparition par la fondation de la ''Compagnie des [[Chemins de fer sur routes d'Algérie]]'' (CFRA), dont une partie du réseau est centré sur Alger. Il se composait d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, la'' [[Société des tramways algériens]]'' (TA) fut créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne fut construite, parallèle à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. En complément de la ligne de [[tramways]] des TA, une nouvelle ligne de [[trolleybus]] fut mise en service. === Seconde Guerre mondiale === {{Article détaillé|Seconde Guerre mondiale|Opération Torch}} [[Fichier:World war two algiers luftwaffe raid french algeria 1943.JPEG|gauche|vignette|Attaque aérienne d'Alger par la [[Luftwaffe]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]] {{nobr|vers [[1943]]}}.]] Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'[[Afrique du Nord]] française, dont Alger, resta sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin [[1940]] du [[Régime de Vichy|gouvernement de Vichy]]. Le 8 novembre [[1942]] seulement, Alger vit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'[[Opération Torch|opération ''Torch'']]. À Alger, le succès du débarquement est lié à une opération de résistance de grande ampleur. Quatre cents combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves-Claude|nom1=Aouate|prénom2=Anne|nom2=Grynberg|prénom3=Association pour la recherche sur l'histoire contemporaine des juifs|nom3=(France)|titre=Les Juifs dans la résistance et la libération|sous-titre=histoire, témoignages, débats|éditeur=Éditions du Scribe|année=1985|lire en ligne={{Google Livres|zVB-AAAAIAAJ|surligne=Putsch+du+8+novembre+1942+juif}}|consulté le=2017-01-15}}.</ref>, occupèrent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés par [[Henri d'Astier de La Vigerie]] et [[José Aboulker]]. Ce [[Putsch du 8 novembre 1942|putsch]] permit d'éviter toute résistance du [[19e corps d'armée (France)|{{19e|corps}} d'armée]] vichyste, stationné dans la ville sous le commandement du [[Alphonse Juin|général Juin]]. Alger devint le siège du commandement allié, chargé de libérer la Tunisie de la tutelle de l'Axe et de préparer le débarquement en [[Italie]] sous la direction du général [[Dwight David Eisenhower|Eisenhower]], futur président des [[États-Unis]]. Le succès militaire de l'opération permet à la [[France libre]] de transférer sa capitale figurative de [[Brazzaville]] à Alger<ref>{{lien web|nom=Araujo Pereira Junior |prénom=Athayr |url=https://www.riuni.unisul.br/bitstream/handle/12345/4568/106258_Athayr.pdf?sequence=1&isAllowed=y |titre=A blitzkrieg alemã e a evolução da arte da guerra |date=2010 |consulté le=2020-10-27 |éditeur=Universidade do Sul de Santa Catarina |lieu=[[Santa Catarina]] |page=33 |format=PDF}}.</ref>, lorsque, après un maintien provisoire du régime de Vichy sous l'amiral [[François Darlan|Darlan]] et le général [[Henri Giraud (militaire)|Giraud]] (voir [[Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)]]), elle accueillit le [[Charles de Gaulle|général De Gaulle]] qui le 3 juin 1943 y forma, avec Giraud, le [[Comité français de libération nationale]] (CFLN), puis convoqua une [[Assemblée consultative provisoire]]. Le 3 juin [[1944]], le CFLN devint le [[Gouvernement provisoire de la République française]] (GPRF), qui siégea à Alger jusqu'au 31 août 1944. {{clr|left}} La ville d'Alger fut décorée, le 29 mai 1949, de la [[croix de guerre 1939-1945]]<ref>{{Lien web|nom1=Gautier|prénom1=Simone|titre=2.7 - Alger et ses armoiries 1862 - Alger capitale de la France en guerre 1949|url=http://www.alger26mars1962.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=74:4-2-alger-et-ses-armoiries-1862-alger-capitale-de-la-france-en-guerre-1949&catid=27&Itemid=128&showall=1&limitstart=|site=www.alger26mars1962.fr|consulté le=2017-01-15}}.</ref> avec palme de bronze<ref>[http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre39-45.pdf Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945].</ref>. === Guerre d'indépendance === {{Article détaillé|Bataille d'Alger|Zone Autonome d'Alger|Je vous ai compris|Crise de l’été 1962}} Alger se constitua en [[Zone autonome d'Alger]], fin de l'année 1956 sous le commandement de [[Ramdane Abane]] et ensuite de [[Yacef Saâdi]] en 1957, joua aussi un rôle décisif durant la [[guerre d'Algérie]] ([[1954]]-[[1962]]), notamment pendant la [[bataille d'Alger]], durant laquelle la [[11e brigade parachutiste|{{10e|division}} parachutiste]] de l'armée française, à partir du {{date|7 janvier 1957}}, mena la chasse aux indépendantistes algériens, sur ordre du garde des Sceaux [[François Mitterrand]], qui lui donne tout pouvoir pour « éliminer les insurgés ». La ville comptait alors {{nombre|884000|habitants}}. Un an plus tard, les manifestations du [[13 mai]] lors de la [[crise de mai 1958]] y consacrèrent la chute de la [[Quatrième République (France)|Quatrième République]] en [[France]], ainsi que le retour du [[Charles de Gaulle|général De Gaulle]] aux affaires. Alger reste marquée par cet épisode caractérisé par une lutte sans quartier entre les indépendantistes et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant la [[torture pendant la guerre d'Algérie|torture]]. Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiques [[Maurice Audin]] ou le leader nationaliste [[Larbi Ben M'hidi]] sont maintenant honorés depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. La [[bataille d'Alger]], remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si sur le plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale. Le 11 décembre 1960, des cortèges formés d’habitants des bidonvilles envahissent les rues des quartiers européens afin de réclamer la fin de la guerre. Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins {{nobr|260 personnes}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Mathieu |nom=Rigouste |titre=Décembre 1960, les Algériens se soulèvent |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/12/RIGOUSTE/62543 |site=Le Monde diplomatique |date=2020-12-01 }}.</ref>. <gallery widths="200" heights="200"> Fichier:Bataille d'Alger.jpg|Principaux attentats du FLN, attentats des ultras [[Pieds-noirs|européens]] et opérations répressives par l'armée française avant et pendant la [[bataille d'Alger]]. Fichier:Semaine des barricades Alger 1960 Haute Qualité.jpg|Semaine des barricades à Alger en 1960. </gallery> Par les décrets {{numéro|59-321}} du {{Date|24 février 1959}} et {{numéro|60-163}} du {{Date|24 février 1960}}, l'organisation de la commune d'Alger sera réorganisée : le « Grand Alger » est formée en agglomérant au centre-ville douze anciennes communes de la périphérie. L'ensemble est divisé en dix arrondissements, dont la gestion est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement. Les communes concernées par cette réforme étaient : * [[Air de France]] ({{7e|arrondissement}}) ; * [[Baraki (Algérie)|Baraki]] ({{10e|arrondissement}}) ; *[[Bir Mourad Raïs|Birmandreis]] ({{8e|arrondissement}}) ; * [[Bouzareah|Bouzarea]] ({{6e|arrondissement}}) ; *[[Dely Ibrahim|Dely-Ibrahim]] ({{7e|arrondissement}}) ; *[[El Biar|El-Biar]] ({{7e|arrondissement}}) ; * [[Hussein Dey (commune)|Hussein Dey]] ({{9e|arrondissement}}) ; * [[Kouba]] ({{8e|arrondissement}}) ; * [[Maison-Carrée]] ({{10e|arrondissement}}) ; * [[Mustapha (Algérie)|Mustapha]] ({{4e|arrondissement}}) ; * [[Oued Smar]] ({{10e|arrondissement}}) ; * [[Saint-Eugène (Algérie)|Saint-Eugène]] ({{6e|arrondissement}}). Mais en {{Date-|avril 1961}}, Alger revint de nouveau sur le devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe, [[André Zeller|Zeller]] et Jouhaud échouèrent dans leur [[Putsch des généraux|tentative de soulèvement de l'Armée française]] contre la politique algérienne du général de Gaulle. Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds-noirs), Alger vit partir sa population d'origine européenne et juive ({{nombre|350000|personnes}}). === Après l'indépendance === [[Fichier:Alger-St Raphaël.jpg|vignette|redresse=1.5|La baie d'Alger depuis le [[balcon Saint-Raphaël]].]] Les [[Algériens]] célébrèrent dans une grande liesse populaire l'indépendance de l'Algérie le {{date-|5 juillet 1962}}. Le 19 juin 1965, à minuit, les chars de l’armée prirent position autour de la capitale, le président Ben Bella fut renversé<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Algérie/19 juin 1965 : un jour, deux destins|périodique=Jeuneafrique.com|date=2015-06-24|lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/mag/238187/politique/19-juin-1965-un-jour-deux-destins/|consulté le=2017-06-30}}.</ref>. Accueillant la plupart des révolutionnaires du monde entier et autres figures du tiers monde, ce qui fit dire au chef indépendantiste de Guinée-Bissau Amilcar Cabral : {{Citation|Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à La Mecque et les révolutionnaires à Alger}}. Alger devient une capitale du [[tiers monde]] ainsi qu'une ville phare du [[Mouvement des non-alignés]] pendant la [[guerre froide]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicole|nom1=Grimaud|titre=La politique extérieure de l'Algérie (1962-1978)|éditeur=Karthala Éditions|année=1984|pages totales=366|isbn=978-2-86537-111-2|présentation en ligne={{Google Livres|Twz0kOnCxXYC|page=276|surligne=alger+capitale+des+non+align%C3%A9}}|consulté le=2017-01-15}}.</ref>. Elle accueille le [[Festival panafricain d'Alger|Festival panafricain]] en 1969. En octobre 1988, soit un an avant la chute du [[mur de Berlin]], Alger fut le théâtre de manifestations réclamant la fin du système de parti unique, une véritable [[démocratie]] baptisées «[[Événements d'octobre 1988 en Algérie|le Printemps d'Alger]]». Elles furent réprimées par les autorités (plus de {{nobr|300 morts}}), mais constituèrent un tournant dans l'histoire politique de l'Algérie moderne. En 1989, une nouvelle constitution fut adoptée qui mit fin au règne du parti unique et permit la création de plus de cinquante partis politiques, ainsi qu'officiellement une libération totale de la presse écrite. === Crise des années 1990 === {{Article détaillé|Guerre civile algérienne}} [[Fichier:Alger Place du Gouvernement.jpg|vignette|redresse=1.0|[[Place des Martyrs (Alger)|Place des Martyrs]], cette place fut le théâtre d'affrontement entre les services de l'ordre et les partisans du FIS en 1990. Photo prise vers 1899, à l'époque de l'[[Algérie française]], l'endroit était nommé place du Gouvernement. Au centre la [[statue équestre]] du [[Ferdinand-Philippe d'Orléans|duc d'Orléans]] (rapatriée à [[Neuilly-sur-Seine]]), à droite la [[mosquée]] Djemâa Djedid.]] La ville devint alors jusqu'en [[1992]] le théâtre de nombreuses manifestations politiques de toutes tendances. En [[1991]], une formation politique dominée par des conservateurs religieux, le [[Front islamique du salut|FIS]], engagea un bras de fer politique avec les autorités qui se solda par des [[Élections algériennes à l'assemblée nationale de 1991|élections législatives]] qu'elle était en passe de remporter en [[1992]]. Le taux de participation fut de 61,01 %<ref>{{Pdf}} http://www.joradp.dz/FTP/Jo-Francais/1992/F1992001.pdf#page=3.</ref>. Le FIS rafla {{nobr|16 sièges}} dès le premier tour<ref>{{Pdf}} http://www.joradp.dz/FTP/Jo-Francais/1992/F1992001.pdf#page=8.</ref> et se plaça en ballotage favorable dans les six circonscriptions restantes<ref>{{Pdf}} http://www.joradp.dz/FTP/Jo-Francais/1992/F1992001.pdf#page=23.</ref>. L'annulation du scrutin par les autorités marqua le début d'une période de violences. {{clr|left}} === {{s-|XXI}} === De nos jours, Alger veut redevenir une grande capitale [[Afrique|africaine]] et [[Mer Méditerranée|méditerranéenne]], elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et colloques internationaux. Alger attire ainsi depuis quelques années de grandes multinationales telles que la Société générale ou Siemens. De nombreux grands projets de réalisation d'infrastructures tels que le [[métro d'Alger|métro]], le [[Tramway d'Alger|tramway]] ainsi que divers projets de restructuration urbaine, de création de nouveaux centres urbains satellites, peinent à voir le jour, quoiqu'ils auraient dû être achevés il y a plus de {{nobr|15 ans}} : Alger est en pleine expansion urbaine, motivée par un besoin d'affirmation au niveau régional dans sa lutte pour concurrencer les autres villes nord-africaines de [[Tunisie]] et du [[Maroc]]. Pour l'année 2007, Alger est capitale de la « culture arabe ». == Administration et politique == === Organisation de la ville d'Alger === L'organisation municipale de la ville d'Alger a souvent évolué à travers le temps, aussi bien à l'époque française, qu'après l'indépendance. Elle a d'abord été une simple commune à partir de 1832 avant de devenir une ville en 1959, divisée en {{nobr|10 arrondissements}}. À la suite d'une réforme de [[1977]], les arrondissements deviennent des communes et la ville est gérée par un ''Conseil Intercommunal'' appelé le CPVA. Depuis 2000, la ville composée de {{nobr|28 communes}} urbaines n'existe plus juridiquement, c'est la [[wilaya d'Alger]] et chacune de ses [[Communes de la wilaya d'Alger|57 communes]] qui ont repris les prérogatives de la ville<ref>[http://insaniyat.revues.org/12321?lang=fr « Alger : Perception de soi, regard de l'autre »], ''Insaniyat /نسانيات'', {{n°|5}}, 1998, {{date-|31 mai 2013}}, consulté le {{date-|15 août 2015}}.</ref>. [[Fichier:Alger 1967 1977 1985.png|vignette|redresse=1.5|Découpages de la ville d'Alger (en rouge) au fil du temps au sein de la Wilaya d'Alger (en blanc).]] === La ville d'Alger === À l'arrivée des Français en [[1830]], la [[médina]] d'Alger était une ville fortifiée qui correspond au territoire de l'actuelle commune de la [[casbah]]. Après quelques années sous régime militaire, la vieille ville et la ville européenne constituèrent la Ville d'Alger. En [[1832]], la commune d'Alger fut créée. En [[1835]], 14 communes rurales autour d'Alger furent créées<ref>Les communes rurales de Pointe Pescade, Bouzareah, Dely Ibrahim, Mustapha, El Biar, Birmandreis, Kadouss, Birkhadem, Kouba, Birtouta, Douera, Dechioumed et Mazafran sont délimitées par deux arrêtés du gouverneur général les 23 avril et 23 mai 1935 [Lois de l'Algérie, du 5 juillet 1830 (occupation d'Alger) au {{date-|1 janvier 1841}}, Franque Alfred, 1944, pages 238, 339, 240, 250 et 251].</ref>. En [[1848]], les communes d'[[El Biar]] et Mustapha (actuellement [[Sidi M'Hamed (Alger)|Sidi M'Hamed]]) y furent rattachées avant d'en être détachées en [[1870]]. En [[1904]], la commune de Mustapha fut définitivement intégrée à la ville d'Alger qui fut divisée en {{nobr|12 arrondissements}} pour une superficie totale de {{unité|15.64|km|2}}. === Le Grand Alger === En 1959, le Grand Alger est créé avec le regroupement de 9 communes (Alger, Saint-Eugène, Bouzareah, El Biar, Dely Brahim, Birmendreis, Kouba, Hussein-Dey et Maison-Carrée). Cet ensemble était découpé en {{nobr|10 arrondissements}} et un territoire de {{unité|186|km|2}}, il était dirigé par un administrateur général nommé par décret et un conseil municipal de {{nobr|75 membres}}, chaque arrondissement étant dirigé par un maire-adjoint<ref>Décret {{numéro|59-321}} du {{date-|24 février 1959}} portant organisation de la commune d'Alger - Journal officiel de la République française.</ref>{{,}}<ref>Les textes officiels qui régissent l'organisation municipale d'Alger [http://www.alger-roi.net/Alger/liberte_mairie/pdf/conseil_municipal_1959.pdf].</ref>. Après l'indépendance, l'organisation de ville d'Alger fut maintenue en [[1967]]<ref>Décret {{numéro|67-30}} du {{date-|27 janvier 1967}} portant organisation administrative de la ville d'Alger - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire.</ref>, mais il n'y eut plus d'administrateur général. En 1974, deux arrondissements furent ajoutés ([[Bouzareah]] et [[Bir Mourad Raïs]])<ref>Décret {{numéro|74-139}} du {{date-|12 juillet 1974}} fixant les limites territoriales et la composition de la wilaya d'Alger - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire</ref>. En 1977, les arrondissements devinrent des communes de plein exercice, mais il fut créé le Conseil populaire de la Ville d'Alger (CPVA) regroupant les anciens arrondissements afin de poursuivre les prérogatives de l'ex-commune d'Alger. Il est à noter qu'une nouvelle entité vint s'ajouter au CPVA, il s'agit de [[Baraki (Algérie)|Baraki]], portant l'ensemble à {{nobr|13 communes}}<ref>Décret {{numéro|77-08}} du {{date-|19 février 1977}} portant organisation administrative de la ville d'Alger - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire.</ref>. À la suite du découpage administratif de [[1984]], la ville fut une nouvelle fois réorganisée en 1985 en passant à {{nobr|15 communes}} mais la superficie fut divisée par trois, passant à {{unité|58.5|km|2}}, en se délestant des territoires périphériques, à l'est autour d'[[El Harrach]], à l'ouest ([[Bouzareah]]) et au sud ([[Bir Mourad Raïs]]). Elle continua à être gérée conjointement par les communes et le CPVA mais ce dernier est placé sous la tutelle de la [[Wilaya d'Alger|wilaya]]<ref>Décret {{numéro|85-04}} du {{date-|12 janvier 1985}} portant organisation administrative de la ville d'Alger - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire.</ref>. === La wilaya remplace la ville === Depuis le report des élections municipales de [[1989]]<ref>Loi {{numéro|89-17}} du {{date-|11 décembre 1989}}, J.O. {{numéro|52}} du {{date-|11 décembre 1989}}, page {{formatnum:1185}}, portant report des élections pour le renouvellement des assemblées populaires communales.</ref>, le CPVA n'existe plus. Il fut d'abord remplacé par un Conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger (CCPAUA)<ref>Décret exécutif {{numéro|89-232}} du {{date-|12 décembre 1989}} fixant les modalités de désignation du conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger et déterminant ses prérogatives - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire du {{date-|13 décembre 1989}}, pages {{formatnum:1210}} et {{formatnum:1211}}.</ref>. Quelques mois plus tard, en avril [[1990]], deux nouvelles lois relatives à la [[Assemblée populaire communale|commune]] et la [[wilaya]] furent adoptées<ref>Loi {{numéro|90-08}} du {{date-|7 avril 1990}} Ministère de l'Intérieur, J.O. {{numéro|15}} du {{date-|11 avril 1990}}, page 420, relative à la commune.</ref>, et les ''Conseils urbains coordination de la wilaya d'Alger'' (CUC) furent créés<ref>Décret exécutif {{numéro|90-207}} du {{date-|14 juillet 1990}}, Ministère de l'Intérieur, J.O. {{numéro|29}} du {{date-|18 juillet 1990}}, page 823, portant organisation et fonctionnement des conseils urbains de coordination de la wilaya d'Alger.</ref>, les anciennes communes formant la ville d'Alger ayant été regroupées sous l’appellation ''Conseil intercommunal d'Alger''. À partir de ce moment-là, l'administration de la wilaya se substitue définitivement à celle de la ville. Ainsi, les directions et services techniques liées au CPVA furent mis sous la tutelle de la [[Wilaya d'Alger|wilaya]] avant de devenir des [[Établissement public à caractère industriel et commercial en Algérie|EPIC]]. En [[1997]], après s'être agrandie de 24 nouvelles communes, la [[wilaya d'Alger]] fut dotée d'un statut particulier et devient le ''Gouvernorat du Grand Alger'' (GGA), elle serait dirigée un ministre gouverneur, en l’occurrence [[Cherif Rahmani]]. Elle serait organisée en {{nobr|28 communes}} urbaines, dénommées arrondissements urbains et en {{nobr|29 communes simples}}<ref>Ordonnance {{numéro|97-15}} du {{date-|31 mai 1997}} fixant le statut particulier du Grand Gouvernorat d'Alger - Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire du 4 juin 1997, page 5.</ref>. Ce nouveau statut ne dura pas longtemps, puisqu'en [[2000]], le ''Gouvernorat du Grand Alger'' fut dissous, ayant été jugé inconstitutionnel<ref>Ordonnance {{numéro|2000-01}} du {{date-|1 mars 2000}} Présidence de la République, J.O. {{numéro|9}} du {{date-|2 mars 2000}}, page 3, relative à l'administration de la wilaya d'Alger et des communes qui en dépendent consécutivement à la décision du conseil constitutionnel {{numéro|02}}/do/cc/2000 du 22 Dhou El Kaada 1420 correspondant au 27 février 2000 relative à la constitutionnalité de l'ordonnance {{numéro|97}}-15 du 24 Moharram 1418 correspondant au 31 mai 1997 fixant le Statut particulier du gouvernorat du Grand-Alger.</ref>. === Maires d'Alger === ==== Liste de quelques maires d'Alger ==== {{colonnes|nombre=3| * 1830-1831 : Ahmed Bouderba, maire, avec M. Brugière comme commissaire du Roi. * 1831-1841 : [[Charles Branthome]], maire, avec [[Benjamin Cadet de Vaux]], commissaire du Roi (qui était l’un des trois fils du chimiste et pharmacien [[Antoine-Alexis Cadet-de-Vaux]]). * 1832-1837 : [[Alexandre Pierre Cottin]] * 1841 - ? : Louis Clément * 1841-1842 : [[Baron Hubert]] * 1842-1848 : [[François de Lévézou]], comte de Vesins, ancien sous-préfet de [[Saint-Affrique]], puis de [[Millau]] sous la Restauration, chevalier de la Légion d'honneur * 1848-1853 : M. Lechêne * 1853-1858 : [[Jean-Baptiste Vincent de Guiroye]], ancien intendant militaire. Décédé à [[El-Biar]] le 30 août 1869 à l'âge de 80 ans. * 1858-1867 : [[Jean-Jules Sarlande]] * 1867-1871 : M. Sarlande * 1871-1873 (successivement) : François, [[Jean François Joseph Gastu]], Wuillermoz, Metinger * 1873-1874 : [[Romuald Vuillermoz]] (né le 6 février [[1820]] à [[Saint-Claude (Jura)|Saint-Claude]] dans le [[Jura (département)|Jura]], décédé le 25 décembre [[1877]] à Alger), avocat, [[Déportation en droit français|transporté en Algérie]] à la suite du [[coup d'État du 2 décembre 1851]] * 1874-1874 : [[Adolphe Blasselle]] * 1876-1878 : [[Hippolyte Mongellas]] * 1878-1881 : {{Dr}} [[Jean-Jules Feuillet]] * 1881-1898 : [[Auguste Guillemin]] * 1898-1899 : [[Max Régis]] (révoqué) * 1899-1900 : [[Edmond Voinot]] * 1900-1901 : [[Max Régis]] * 1901-1902 : [[Jean-André-Raphaël Antonini]] * 1902-1908 : [[Frédéric Altairac]] * 1908-1910 : M. Savignon * 1910-1919 : [[Charles De Galland]] (1851-1923) * 1924-1929 : [[Alphonse Raffi]] (1859-1951) * 1929-1936 : M. Brunel * 1936-1942 : [[Augustin Rozis]] * 1942-1943 : M. Peisson * 1943-1944 : [[Marcel Duclos]] (né à [[Toulon]] en 1891 - mort le {{date|30 décembre 1944}} dans un accident d’avion), [[Avocat (métier)|avocat]], puis [[Avoué (France)|avoué]]. * 1944-1945 : {{Dr}} Murat * 1945-1947 : Général [[Paul Tubert]] (1886-1971) * 1947-1953 : [[Pierre-René Gazagne]] * 1953-1958 : [[Jacques Chevallier (homme politique)|Jacques Chevallier]] (1911-1971) * 1958-1960 : [[Omar Mohamed Bouarouba]] * 1960-1961 : [[Charles Corbin]] * 1961-1962 : [[Joseph Lounes Hattab-Pacha]] (né à Alger le 5 février 1929 - décédé à [[Marseille]] le 20 octobre 2009) * 1962-1967 : c'est un préfet administrateur de la Ville d'Alger qui administrait la ville avec les maires des arrondissements qui étaient désignés par le préfet d'Alger. }} '''Présidents du CPVA (Conseil populaire de la Ville d'Alger)''' À partir du {{date|5 février 1967}} (date des premières élections municipales au suffrage universel depuis l'indépendance) le maire de la Ville d'Alger est appelé « Président du Conseil populaire de la Ville d'Alger ». * 1967-1975 : [[Bachir Mentouri]]<ref>{{lien web|url=http://www.fondation-mentouri.4t.com/bachir.html |titre=fondation-Mentouri |périodique=Fondation-mentouri.4t.com |consulté le=2014-03-18}}.</ref> * 1977- ? : [[Mustapha Medjaoui]] * 1980-1985 : [[Belaid Khelifa]] * ? -1995 : [[Smaïl Tifaoui]] == Urbanisme == === L’organisation spatiale et territoriale de l’aire métropolitaine === La vieille ville, comptoir phénicien et médina berbère, appelé [[casbah d'Alger]] est adossé au massif de [[Bouzareah]] (site en amphithéâtre). Il est protégé des vents de l’ouest et par des écueils et îlots (atouts défensifs). À l'origine, il y a la [[casbah d'Alger]] qui déployait en éventail ses petites maisons basses du pied des collines sahéliennes jusqu'à la mer. L'étroitesse de son territoire poussera les notables à édifier des résidences secondaires plus spacieuses à la campagne, au-delà des remparts de la ville ; c'est le [[Fahs d'Alger|fahs]] algérois. Il se divise en trois zones, selon les portes qui les desservent, fahs de Bâb El Oued (porte de Bâb El Oued), le fahs de Bâb Azoun (porte de Bâb Azoun) et le Fahs de Bâb J'did (porte de Bâb J'did). Au-delà se délimitaient les wtan. La [[casbah]], le fahs et les wtan composaient ce qui s'appelait Dar Es Soltan. La gestion administrative du fahs était confiée au caid El Fahs. En plus des djenans, des marabouts, des fontaines ([[Bir Mourad Rais]], Bir Khadem, Hamma, des cimetières, fours à chaux parsemaient le territoire. De magnifiques demeures, les Djenans, maisons mauresques avec jardins et dépendances, constellaient de leur blancheur la campagne verdoyante. Occupées en été lors des grandes chaleurs, des travailleurs en assuraient le gardiennage et entretenaient les jardins potagers le reste de l'année. Un grand nombre de ces djenanes existent encore aujourd'hui, dispersées dans le tissu de la ville moderne. Si certains d'entre eux existent encore aujourd'hui, nous le devons à leur occupation et à la maintenance par des institutions d'État (Dar Mustapha Pacha au palais du Peuple) de santé (Dar Hassan Pacha à l'intérieur de l'hôpital Maillot), des musées (musée du Bardo, musée des antiquités ex-Gsel), des sièges de consulats et actuellement d'ambassades. Mais une grande partie de ces demeures a été soit détruite, soit laissée à l'abandon (leurs propriétaires ayant quitté le pays au début de la colonisation). C'est vers le fahs que la ville va s'agrandir, d'abord en occupant l'étroite plaine littorale (Mustapha, [[Bab El Oued]]) puis en colonisant les collines du Sahel (quartiers des hauteurs d'Alger). Le site s’est avéré par la suite, notamment aux débuts de la colonisation française, trop exigu pour contenir une urbanisation alimentée par la pression démographique et les besoins en équipements et infrastructures. Son extension s’oriente principalement vers l’est pour des raisons liées à la topographie du site marquée par l’existence de la plaine de la [[Mitidja]], tandis que la présence d’une barrière montagneuse à l’ouest exclut toute option pour cette direction. Globalement, l’extension spatiale de l’agglomération d’Alger est alors orientée dans les deux directions suivantes : * vers le sud-est (les hauteurs) : ce site culminant à {{unité|400|m}} d’altitude, fortement découpé de ravins et aux pentes très fortes, abritera dans un premier temps un habitat pavillonnaire et par la suite de grands équipements ; * vers l’est : de la plaine littorale jusqu’à la [[Mitidja]]. Ce site a privilégié l’extension de la ville d’Alger pendant la colonisation ([[Belcourt]], [[Hussein Dey]]) et après la période coloniale. Composé de terrains agricoles ne présentant pas de difficultés majeures à l’urbanisation, il a accueilli beaucoup de programmes d’équipement après la période coloniale à savoir : * les programmes d’habitat planifiés (ZHUN) : [[Bab Ezzouar]] et [[Dar El Beida]] ; * l’université de Bab Ezzouar, l’aéroport international, le parc des expositions ; * les zones industrielles ([[El Harrach]] - [[Oued Smar]] - [[Rouiba]] - [[Réghaïa]]). Les dynamiques récentes montrent que le tissu urbain d’Alger s’est élargi et étendu en progressant : * vers les reliefs sahéliens du Sud-Ouest (jonction de l’agglomération de [[Birkhadem]] avec les agglomérations de [[Draria]], Sebala et [[Saoula]]) ; * vers la zone sahélienne avec l’étalement de l’agglomération de Cheraga et la continuité de son bâti jusqu’à [[Ouled-Fayet]] et [[El Achour]] au sud-est et avec les agglomérations de [[Aïn Benian (Alger)|Ain Benian]] et [[Staoueli]] au nord-ouest ; * vers le sud, avec la jonction des agglomérations de [[Baraki (Algérie)|Baraki]], [[Oued Smar]] et [[Dar El Beida]] ; * le long de la côte et de la baie d’Alger avec le « remplissage » de l’espace compris entre [[Bordj El Kiffan]], [[Bordj El Bahri]], Tamentfoust et [[El Marsa (Alger)|El Marsa]])<ref>Alger et la problématique de la métropolisation. Mohamed Laiche, maître-assistant, doctorant, et Djamal Si-Mohammed, maître de conférences, faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie.</ref>. === Principaux quartiers d'Alger === [[Fichier:Alger-Belcourt-front-de-mer.jpg|vignette|[[Belouizdad]] avec le front de mer au second plan.]] [[Fichier:Casbah baths.jpg|gauche|vignette|Intérieur d'une demeure à la [[casbah d'Alger]].]] [[Fichier:Bab el Oued 114.jpg|vignette|Quartier de [[Bab El Oued]].]] La [[Casbah d'Alger|casbah]] (« la Citadelle »), {{Ier}} arrondissement d'Alger : surnommée ''Al-Djazaïr al Mahroussa'' (« Alger la Bien Gardée »)<ref>{{lien web|url=http://www.afriquejet.com/encyclopedies/villes/alger-algerie-200805254797/6.html |titre=Tunisie : Formulation de l'article 20 du projet de Constitution - Informations & News AfriqueJet |périodique=Afriquejet.com |consulté le=2014-03-18}}.</ref>, elle est fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C'est une petite ville qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la ville Haute et la ville Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées du {{s-|XVII}} ; [[mosquée Ketchaoua]] (bâtie en [[1794]] par le Dey Baba Hassan) flanquée de deux minarets, mosquée el Djedid ([[1660]], à l'époque de la régence turque) avec sa grande coupole ovoïde terminée en pointe et ses quatre coupolettes, mosquée El Kébir (la plus ancienne des mosquées, elle fut construite par l'[[almoravides|Almoravide]] [[Youssef Ibn Tachfin]] et plus tard reconstruite en [[1794]]), mosquée Ali Betchnin (Raïs, [[1623]]), [[Dar Aziza]], palais de la Jénina. La casbah, c'est aussi des labyrinthes de ruelles et de maisons pittoresques ; et si l'on s'y perd, il suffit de redescendre vers la mer pour se repositionner. [[Alger-Centre]]. La [[rue Didouche Mourad]] (ex rue Michelet) est située dans le {{3e|arrondissement}} d’Alger. Elle s'étend de la Grande Poste jusqu'au palais du Peuple (ancien palais d'été). Elle traverse notamment la place Audin, La faculté d’Alger, le [[Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger|Sacré-Cœur]] et le parc de la Liberté (ex-de Galland). Elle est bordée de magasins et de restaurants chics sur une grande partie de sa longueur. Front de mer : à partir de [[1840]], les architectes Pierre-Auguste Guiauchin et [[Charles Frédéric Chassériau]] installèrent de nouvelles constructions en dehors de la casbah, hôtel de ville, palais de justice, bâtiments, théâtre, palais du Gouverneur, casino… pour former une élégante promenade bordée d'arcades qui est désormais le [[boulevard Che Guevara]] (ex-boulevard de la République). [[Bab El Oued]] : quartier populaire qui s’étend de la casbah au-delà de « la porte de la rivière ». C'était au départ le quartier du petit peuple européen avant 1962. Célèbre par sa place « les trois horloges » et par son ancien « marché Triolet » noyé après les fameuses inondations de 2001, mais aussi pour ses nombreux artistes de tous genres, Bab El Oued était aussi un des fiefs du [[Front islamique du salut|FIS]]. C'est aussi un quartier d'ateliers et de manufactures. [[Fichier:Alger Grande-Poste IMG 0862.JPG|vignette|Carrefour de la Grande Poste, « cœur battant » de la ville d'Alger.]] [[Fichier:Algiers from el Aurassi Hotel.jpg|vignette|[[Hôtel El Aurassi]].]] [[Belouizdad]] : antérieurement, Belcourt pendant la période coloniale, Hamma Annassers après l'Indépendance, est une commune de la wilaya d'Alger en Algérie, mais aussi un quartier populaire et surtout révolutionnaire de la ville d'Alger. [[Fichier:Djnen 'Abdeltif - Hamma Alger.JPG|vignette|Jardins exotiques recouvrants les hauteurs d'Alger.]] [[Birkhadem]] est une [[commune d'Algérie|commune]] située dans la proche banlieue Sud d'Alger, elle est située à environ {{unité|8|km}} au sud du [[Alger-Centre|centre-ville]] d'Alger, La commune de Birkhadem est traversée par la [[rocade Sud d'Alger]]. Elle dispose d'une gare ferroviaire à Ain Naadja ainsi qu'une gare routière, elle comporte plusieurs établissements scolaires : des écoles primaires, des collèges et deux lycées, elle dispose aussi d'une bibliothèque municipale réservée principalement aux étudiants. Birkhadem devient une commune de plein exercice par ordonnance le {{date|31 décembre 1856}}. [[Kouba]] (daïra d'[[Hussein Dey (commune)|Hussein-dey]]) : Kouba est une ancienne bourgade qui a été phagocytée par l'expansion de la ville d'Alger. De bourgade, Kouba s'est rapidement développée sous l'ère coloniale française puis plus encore à la faveur de la formidable explosion démographique qu'Alger a connue après l'indépendance de l'Algérie en [[1962]]. Au début du {{s-|XXI}}, c'est un quartier d'Alger à part entière, constitué principalement de maisons, de villas et d'immeubles ne dépassant pas les cinq étages. [[El-Harrach]] (anciennement Maison-Carrée), d'après le nom de l'oued (le fleuve) qui traverse ce quartier. L'embouchure de ce fleuve a joué un rôle très important dans la prise d'Alger et du Peñón, ce rocher en face d'Alger occupé par les Espagnols. En effet, au début du {{s-|XVI}}, à l'appel de l'un des dignitaires autochtones algérois qui voyait la perte progressive de l'autorité de la ville devant l'occupation du Peñón par les Espagnols, l'un des frères Barberousse y cacha sa flotte avant de prendre Alger par surprise par le côté sud-est. Ce quartier d'Alger fut nommé Maison-Carrée par les Français, qui en firent la zone industrielle de la ville. Ainsi, pendant la colonisation, aussi bien Maison-Carrée que Hussein-Dey furent des villes-satellites d'Alger où Algériens autochtones et Français ne cohabitaient guère, du fait d'une nette [[Ségrégation (sciences humaines)|ségrégation résidentielle]]. Cette ville fut un quartier résidentiel pour une couche aisée de Français, mais un véritable ghetto pour les Algériens, surtout ceux poussés par l'exode rural. La commune fut annexée par Alger en 1959. El-Harrach écrivit également une grande page d'histoire sportive avec la [[boxe]] et le [[football]]. Après l'indépendance, El-Harrach devint progressivement un quartier d'Alger, et ultérieurement chef-lieu de Daira avec un nouveau découpage en quartiers, comme Mohammadia (Lavigerie), Belfort, Bellevue, Le Parc, Oued-Smar, Cinq-Maisons, [[Les Dunes (Algérie)|Les Dunes]], Les Pins-Maritimes, Beaulieu, etc. [[Hydra (Alger)|Hydra]], [[El-Biar]], [[Ben Aknoun]], [[Dely Ibrahim]] et [[Bouzareah]]<ref>{{lien web|url=http://www.al-djazair.com/quartiersdalger.html |titre=quartiersdalger |périodique=Al-djazair.com |consulté le=2014-03-18}}.</ref> forment ce que les Algérois nomment les hauteurs d'Alger. Ces communes, parfois réputées chics, abritent la plupart des ambassades étrangères d'Alger, de nombreux ministères et centres universitaires, ce qui en fait un des pôles administratifs et politique du pays, et souvent considérer comme les meilleurs quartiers du pays. === Les arrondissements périphériques === {{Article détaillé|Communes de la Wilaya d'Alger}} [[Fichier:Wilaya d'Alger.png|vignette|Agglomération de la wilaya d'Alger.]] Les arrondissements périphériques d'Alger abritent désormais plus de la moitié des habitants de la wilaya d'Alger. On peut citer notamment : [[Hussein Dey (commune)|Hussein-dey]], [[El-Harrach]], [[Bab Ezzouar]],[[Rouïba]], [[Bouzareah]], [[Chevalley (Alger)|Chevalley]], Hammamet et [[Kouba]]. On peut aussi y ajouter les banlieues de [[Chéraga (Algérie)|Chéraga]], [[Bordj el Kiffan]] (anciennement « Fort de l'eau »), Dar El Beida, [[Dély-Ibrahim]], [[Draria]], [[Aïn Benian (Alger)|Aïn Benian]] (anciennement « Guyotville »), [[Bordj El Bahri]] (anciennement « cap Matifou ») et [[Les Eucalyptus]]. === Monuments et sites === {{Article détaillé|Liste des monuments et sites d'Alger}} [[Fichier:Alger Grande-Poste IMG 0875.JPG|vignette|La [[Grande Poste d'Alger|Grande Poste]].]] [[Fichier:La statue de l'emir abdelkader Alger.jpg|gauche|vignette|Statue de l’[[Abd el-Kader|émir Abdelkader]], place de même nom.]] [[Fichier:جامع كتشاوة1.JPG|vignette|La [[mosquée Ketchaoua]], à la basse casbah.]] [[Fichier:السيدة الإفريقية.jpg|vignette|[[Basilique Notre-Dame-d'Afrique|Basilique Notre-Dame d'Afrique]].]] [[Fichier:Sacred heart church - Algiers 2.jpg|left|vignette|[[Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger]].]] La [[Casbah d'Alger|casbah]] fondé par les [[Zirides]] est le cœur de la ville et reste une référence architecturale avec ses ruelles et ses joyaux d'art berbère algérienne. Elle renferme de nombreux palais, mosquées, mausolées, musées et demeures pittoresques, notamment les mosquées [[Jamaa al-Jdid]] et [[Mosquée Ketchaoua|Ketchaoua]]. Le [[Monument des Martyrs (Alger)|sanctuaire du Martyr]] ([[Monument des Martyrs (Alger)|Maqam E'chahid]]) : érigé à l'emplacement du monument aux morts indigènes de la [[Seconde Guerre mondiale]], le monument, conçu à l'[[École des beaux-arts d'Alger]] sous la direction de [[Bachir Yellès]]<ref>« Importante réalisation à Alger », ''Lavalin magazine'', août-septembre 1982.</ref>, a été construit par une société canadienne (Lavalin) en [[1982]]. Surplombant la ville, haut de {{nobr|92 mètres}}, il est composé de trois palmes stylisées reposant sur une vaste esplanade où brûle la « flamme éternelle » et recouvrant une crypte, un amphithéâtre et un musée souterrains. C'est un lieu de rassemblement et de recueillement à la mémoire des martyrs de la [[guerre d'indépendance]] du pays. Maqam E'chahid fait partie d'un vaste ensemble socio-culturel : le parc de la Victoire ([[Riadh El Feth]]). La [[grande Mosquée d'Alger]] (''Djamaâ el Djazaïr'') est la troisième plus grande mosquée du monde. Son minaret qui est un gratte-ciel de {{nobr|270 mètres}} (le plus haut d'[[Afrique]]) est aussi une attraction touristique mais est considéré comme un minaret (le plus haut du monde). Cette mosquée est d'une capacité d'accueil de {{nb|120000 fidèles}}. La [[Grande Poste d'Alger|Grande Poste]] : construction de type néo-mauresque similaire à l'architecture des édifices la [[casbah d'Alger]] conçu en 1910 par l'architecte [[Marius Toudoire]] en collaboration avec Jules Voinot, a été construit par des artisants et ouvriers algériens issus des différentes régions du pays est achevé en 1913 ; c'est le cœur d'Alger. [[Fichier:Djamaâ el Kebir.jpg|vignette|[[Djamaâ el Kebir|Al Djamâa al Kabir]] (Grande mosquée).]] La [[Djamaâ el Kebir|Grande Mosquée]], de 1097 (''Al Djamâa al Kabir'') : c'est le plus ancien édifice de la ville. Date de la période almoravide au {{s-|XI}}, le minaret a été quant à lui construit par les [[Zianides]] de [[Tlemcen]] au XIVe siècle. La [[mosquée Ketchaoua]] : construite en 1436 et reconstruite deux fois en 1613 puis en 1794. Transformée en église par la France entre 1832 et 1962, avant de redevenir une mosquée à l'indépendance. La [[Place de l'Émir-Abdelkader (Alger)|place Émir-Abdelkader]] (ex-place [[Thomas-Robert Bugeaud|Bugeaud]]) : en mémoire de l'émir [[Abd El-Kader]], résistant durant la [[conquête de l'Algérie par la France|conquête coloniale de l'Algérie]]. La [[villa Abd-el-Tif]] : magnifique demeure qui a inspiré nombre d’artistes peintres. Durant la colonisation, de 1907 à 1962 y étaient logés les artistes lauréats du [[prix Abd-el-Tif]], notamment [[Léon Cauvy]] et [[Jean Launois]]. La [[Bibliothèque nationale d'Algérie|Bibliothèque nationale]], à l'architecture moderne, se trouve dans le quartier du Hamma. Le [[palais des Raïs]] ou Bastion 23 : situé au quartier de la Marine ({{s-|XVIII}}). Un des pôles d'intérêt de l'histoire du vieil Alger. La [[basilique Notre-Dame d'Afrique]] : remarquable du fait de sa situation géographique sur un promontoire qui domine le quartier de Bab El Oued, la basilique de style néo-byzantin de [[Jean-Eugène Fromageau]] fut édifiée de 1858 à 1872. L'[[hôtel El Aurassi]] : l'imposant hôtel qui barre la perspective en accédant au centre-ville à partir du port depuis la rampe Tafourah<ref>« Alger », ''Le Monde'', 2-3 mars 2003.</ref>. L'[[université d'Alger]] : située au centre-ville, entre la place Audin, la Grande Poste et l'avenue Pasteur. Fondée en [[1879]], elle constitue le noyau des premiers universitaires algériens, notamment les médecins pendant la colonisation. Le [[Palais du Peuple (Alger)|palais du Peuple]] : ancienne résidence des gouverneurs, est une bâtisse d'architecture algérienne du {{s-|XVIII}}. Des peintures murales représentent des scènes de la vie quotidienne réalisées par des artistes français au début du {{s-|XX}}. [[Fichier:Bordj Tamenfoust.JPG|vignette|Le fort turc de Tamentfoust.]] Le [[Musée national du Bardo (Algérie)|musée national du Bardo]], ancienne villa construite durant l'époque de la [[Régence d'Alger]] vers la fin du {{s-|XVIII}} par un riche commerçant, et transformée en musée en 1930. [[Rusguniae]], un site archéologique antique, situé dans la commune d'[[El Marsa (Alger)|El Marsa]]. La zone de protection est constituée de réservoirs d'eau, l'abside de la basilique, des thermes et des vestiges du port antique romain<ref>http://www.joradp.dz/JO2000/2008/002/FP16.pdf</ref>. Le fort de Tamentfoust ([[Bordj de Tamentfoust]]) dans la commune d'[[El Marsa (Alger)|El Marsa]] construit en 1661 par Ramdhan Agha sous le règne d'Ismaïl Pacha. {{clr|left}} === Parcs et jardins === [[File:Jardin d'essai El Hamma, Alger, Algérie.jpg|vignette|[[Jardin d'essai du Hamma]].]] * [[Jardin d'essai du Hamma]] : situé à l’est d'Alger, dans le [[Belouizdad|quartier Belouizdad (anciennement Belcourt)]], il s'étend sur {{nobr|32 hectares}}. On y trouve des plantes et jardins exotiques. * [[Parc de Ben Aknoun|Parc zoologique et des loisirs d'Alger]] : au sud-ouest du centre-ville d'Alger, bordé au nord par [[Ben Aknoun]], au sud par [[Tixeraine]], au nord-ouest par la cité [[Oued Roumane]] et à l'est par [[Hydra (Alger)|Hydra]]. La superficie totale englobe environ {{nobr|304 hectares}} d'Alger sur un périmètre de {{nobr|16 kilomètres}}. Le parc fut achevé dans les [[années 1980]] lors du mandat du président [[Chadli Bendjedid]]. * [[Parc de la Liberté]], ex-parc de Galland : Construit par l'ancien maire d'Alger : Charles de Galland, inauguré en 1915. Ce jardin se situe sur les hauteurs du Sacré-Cœur, ce jardin aux arbres exotiques abrite également le musée des antiquités et celui de la période musulmane. * [[Jardin de Prague]], ex-jardin Marengo : est le premier jardin public d'Alger, créé en 1832. Il se situe entre les anciennes murailles ottomanes, et les anciennes murailles françaises. * [[Jardin public de Rouïba]] : il fut créé en 1934. Sa superficie, s'étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variété florale, dont certaines espèces rares sont protégées par les conventions internationales. En face de ce jardin se trouve le jardin des Roses, réputé par sa diversité florale. Après avoir été mis sous scellés par les instances judiciaires des années durant, le jardin botanique de Rouïba a rouvert ses portes au public. * [[Parc Beyrouth]], ex-jardin Mont-Riant : se situe dans les hauteurs du Télemly, il abrite une salle omnisports, une garderie, une école primaire et le musée de l'Enfant. * Jardin de l'Horloge florale : implanté sur le boulevard Mohamed Khmisti (ex-Laferière). Il domine la Grande Poste et une vue panoramique sur le centre-ville et une partie du port, lui-même dominé par le palais du gouvernement. Il abritait le monument aux morts de la Grande Guerre. * Le parc des grands vents, qui se situe à l'ouest d'Alger a été partiellement ({{nobr|450 hectares}}) ouvert au public en 2013<ref>{{Article|langue=fr|nom1=liberte-algerie.com|titre=Une journée à « Dounia Parc » : Toute l'actualité sur liberte-algerie.com|périodique=http://www.liberte-algerie.com/|date=14 novembre 2014|lire en ligne=http://www.liberte-algerie.com/reportage/une-journee-a-dounia-parc-214121|consulté le=2017-06-30}}.</ref>. * Le parc Tifariti situé sur le sinueux chemin Sfindja (ex-Laperlier)<ref>{{Lien web|titre=Un petit éden en plein centre d’Alger - Alger - El Watan|url=http://www.elwatan.com/regions/centre/alger/un-petit-eden-en-plein-centre-d-alger-16-01-2017-337218_148.php|site=www.elwatan.com|consulté le=2017-06-30}}.</ref>. * Le [[balcon Saint-Raphaël]], à [[El Biar]], offre une vue imprenable sur la [[baie d'Alger]]<ref>{{Lien web|nom1=d'Algérie|prénom1=Le Soir|titre=http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/09/25/article.php?sid=73735&cid=4|url=http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/09/25/article.php?sid=73735&cid=4|site=www.lesoirdalgerie.com|consulté le=2017-06-30}}.</ref>. {{clr}} == Économie == [[Fichier:Ministerefinacealger.jpg|vignette|redresse=1.2|[[Ministère des Finances (Algérie)|Ministère des Finances]] à Alger.]] [[Fichier:Mobilis - panoramio.jpg|vignette|redresse=1.2|Le [[quartier d'affaires de Bab Ezzouar]] à Alger.]] Alger connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services, elle est le premier pôle économique et commercial d'Algérie et le seul pôle financier important du pays. La [[Bourse d'Alger]] a enregistré une capitalisation dérisoire s'élevant à {{nobr|126 millions}} d'euros<ref>[http://fr.allafrica.com/stories/200709200273.html « Algérie : La COSOB plaide pour la privatisation partielle des grandes entreprises (Page 1 of 1) »], allAfrica.com.</ref>. Alger abrite la première zone industrielle du pays, [[Rouïba]] créée en 1957, elle s'étend sur {{unité|1000|ha}}. C'est d'abord l'usine Berliet qui ouvre ses portes en 1957. Ensuite, après l'indépendance au tournant des années 1970, l'Algérie entre dans une phase d'industrialisation de son économie, l'usine Berliet devient la Sonacome puis la SNVI. La zone industrielle [[Rouïba]]-Réghaïa, dont la plus grande partie se trouve dans le territoire de la commune de [[Rouïba]], est la plus grande zone industrielle d'Algérie où activent près de {{nobr|250 entreprises}}. La zone industrielle [[Rouïba]]-Réghaïa regroupe {{nobr|79 entreprises}} publiques dont la [[Société nationale des véhicules industriels|SNVI]] et la Société nationale du transport routier (SNTR) sur une superficie de {{nobr|784 hectares}}. Au nombre de 163, les sociétés privées activant dans cette zone se spécialisent notamment dans les industries pharmaceutique, chimique et agro-alimentaire. Elles occupent une superficie de {{nobr|156 hectares}}. Alger a vu, depuis 2010, date d'ouverture du premier centre commercial, le [[Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar]], le plus grand centre commercial du Maghreb<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Ouverture à Alger du plus grand centre commercial du Maghreb - RFI|périodique=RFI Afrique|date=5 août 2010|lire en ligne=http://www.rfi.fr/afrique/20100805-ouverture-alger-plus-grand-centre-commercial-maghreb|consulté le=2017-08-28}}.</ref>, une prolifération d'autres centres commerciaux : [[Ardis]], [[Uno Hypermarchés|Uno]] ([[Cevital]]), [[Carrefour (enseigne)|Carrefour]], Mohammadia Mall. Il existe aussi les marchés qu'on trouve pratiquement dans chaque commune. D'autre part, Alger est touchée par le phénomène commercial de l'informel. Longtemps toléré par le pouvoir algérien, il le considère, à présent, comme un fléau<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le trabendo, nouveau|périodique=Le Monde|date=2005-08-10|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2005/08/10/le-trabendo-nouveau-cancer-pour-le-pouvoir-d-alger_678982_3212.html|consulté le=2017-08-30}}.</ref> qu'il tente d'éradiquer<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les instructions du wali pour mettre fin avant Ramadhan aux étals anarchiques dressés dans les quartiers de la capitale posent encore une fois la problématique de la prise en charge de ce volet|url=https://www.letempsdz.com/index.php/societe/179-regions/190145-alors-que-la-wilaya-d-alger-r%C3%A9prime-l-activit%C3%A9-quelle-solution-pour-le-march%C3%A9-informel|site=letempsdz.com|date=14 mai 2017|consulté le=28 août 2017}}.</ref> soulevant à chaque fois des émeutes. Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et spécialiste de l’Algérie, l’économie informelle brasserait 40/50 % de la masse monétaire en circulation<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La sphère informelle ou la problématique de la dérégulation de l’économie algérienne (analyse)|url=http://www.maghrebemergent.com/economie/algerie/70292-la-sphere-informelle-ou-la-problematique-de-la-deregulation-de-l-economie-algerienne-analyse.html|site=maghrebemergent.com|date=4 mars 2017|consulté le=30 août 2017}}.</ref> et selon le bilan (2016) de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, 129 sites informels sont enregistrés<ref>http://www.lexpressiondz.com/autres/de_quoi_jme_mele/248783-commerce-informel-a-alger-ca-marche-bien.html.</ref>. Dans le secteur secondaire, Alger compte une [[raffinerie d'Alger|raffinerie]] implantée à Sidi Arcine, dans la commune de Baraki<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Ministère de l'Énergie - Algérie - Unités de Raffinages, Liquéfaction GN et Séparation des GPL et pétrochimiques|url=http://www.energy.gov.dz/francais/index.php?page=unites-de-raffinages-liquefaction-gn-et-separation-des-gpl-et-petrochimiques|site=www.energy.gov.dz|consulté le=2018-09-12|brisé le = 2023-10-25}}.</ref> dont la capacité de traitement est de {{nombre|2.8|millions}} de tonnes/an<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=ryad|titre=Réhabilitation de la raffinerie d'Alger: 3 000 travailleurs chinois à la rescousse|url=https://www.letempsdz.com/index.php/societe/179-regions/192824-r%C3%A9habilitation-de-la-raffinerie-d-alger-3-000-travailleurs-chi|site=www.letempsdz.com|consulté le=2018-09-12}}.</ref>. Alger est aussi le siège des plus grandes entreprises d'Afrique, [[Sonatrach]], [[Cevital]], [[Sonelgaz]]<ref>{{Lien web|titre=Classement Jeune Afrique des 500 premières entreprises africaines : le redémarrage se confirme|url=https://www.jeuneafrique.com/mag/779390/economie/classement-jeune-afrique-des-500-premieres-entreprises-africaines-le-redemarrage-se-confirme/|date=4 juin 2019}}.</ref>. === Le port d'Alger === Le [[port d'Alger]] a toujours joué un rôle fondamental dans le développement économique du pays, le transport maritime représente environ 95 % du commerce international algérien. Jusqu'à 2009, le port d'Alger fut géré par l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL). L'État algérien adopta en 2006 une réforme autorisant les opérateurs privés à prendre en charge les activités portuaires commerciales<ref>{{Pdf}} http://www.joradp.dz/FTP/jo-francais/2006/F2006024.pdf#page=16.</ref>. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, un contrat de partenariat est signé, le 17 mars 2009, entre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et l'opérateur portuaire [[DP World]] (DPW). D'une durée de trente ans, la concession du terminal à conteneurs du port d'Alger devait permettre non seulement de moderniser les installations mais également d’améliorer ses performances et d’attirer un volume important de trafic maritime<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=M’hammed|nom1=Setti|prénom2=Fatima-Zohra|nom2=Mohamed-Cherif|prénom3=César|nom3=Ducruet|titre=Les ports algériens dans la mondialisation : la fin du paradoxe ?|périodique=Méditerranée. Revue géographique des pays méditerranéens / Journal of Mediterranean geography|numéro=116|date=2011-12-30|issn=0025-8296|doi=10.4000/mediterranee.5410|lire en ligne=https://mediterranee.revues.org/5410|consulté le=2017-10-13|pages=85–93}}.</ref>. Néanmoins, le port d'Alger ne répond plus aux normes et sera délocalisé vers le futur port d'El Hamdania. En 2016, un décret accorde aux investisseurs privés le droit d'exploiter les ports déjà existants (les ports et abris de pêche : El Djemila, Tamentfoust et Raïs Hamidou et le port de plaisance de Sidi Fredj) pour des activités de plaisance en milieu maritime<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Transport maritime : la plaisance, enfin, réglementée {{!}}|url=https://lecourrier-dalgerie.com/transport-maritime-la-plaisance-enfin-reglementee/|site=lecourrier-dalgerie.com|consulté le=2017-08-31}}.</ref>{{,}}<ref>http://www.joradp.dz/FTP/JO-FRANCAIS/2016/F2016044.pdf#page=5.</ref>. Le 3 août 2017, le premier bateau-restaurant d'Algérie est mis en service au port d'El Djemila (ex-la madrague)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Activités touristiques : Le premier Bateau-Restaurant rentre en service à Alger ! {{!}} Algeria News 24|url=https://www.algerianews24.com/activites-touristiques-le-premier-bateau-restaurant-rentre-en-service-a-alger/|site=www.algerianews24.com|consulté le=2017-08-29}}.</ref>. == Transports == {{Article détaillé|Transport à Alger}} === Infrastructure routière === [[Fichier: Photo rocade sud 23052016.jpg |vignette|La rocade sud d'Alger.]] Deux routes transafricaines se croisent en Alger: # {{lien|langue=en|trad=Cairo-Dakar Highway|fr=Transafricaine 1}}, [[Le Caire]] - [[Dakar]] # [[Route transsaharienne]], Alger - [[Lagos]] Alger est traversée par l'[[autoroute Est-Ouest]] à {{unité|20 km}} au sud. Les voies périphériques d'Alger sont : * la [[rocade sud d'Alger]] ; * la [[Deuxième rocade sud d'Alger]] ; * la [[rocade nord d'Alger]]. === Transports publics === ==== Métro ==== [[Fichier: Photo metro alger ali boumendjel 17122018.jpg |vignette|Station [[Ali Boumendjel]] à [[Alger-Centre (Alger)|Alger-Centre]] du [[métro d'Alger]], en service depuis {{date||novembre|2011}}]] {{Article détaillé|Métro d'Alger}} Un premier tronçon du [[métro]] d'une longueur de {{unité|17.5|km}} et comprenant {{nobr|19 stations}} est mise en service le {{date|1|novembre|2011}} entre la place des Martyrs et [[Haï El Badr (métro d'Alger)|El Harrach-Centre]] (il y aura un prolongement jusqu’à l'aéroport d'Alger Houari-Boumédiène), après plus de {{nobr|10 années}} de travaux. L'Entreprise Metro d'Alger (EMA) prévoit quatre lignes pour 2030. Le métro d'Alger circule tous les jours de {{nobr|5 heures}} à minuit avec des intervalles de {{nobr|3 minutes}} et {{nobr|20 secondes}} en heure de pointe et de {{nobr|5 minutes}} aux heures creuses. Le métro est exploité par [[Métro El Djazaïr]] depuis 2020<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Évacuation d’une station du Métro d’Alger après un incident technique |url=https://www.tsa-algerie.dz/evacuation-dune-station-du-metro-dalger-apres-un-incident-technique/ |site=TSA |date=2021-10-21 |consulté le=2024-03-09}}</ref>. Faisant d'Alger l'unique ville aux côtés du Caire à disposer de ce moyen de transport au niveau africain. ==== Tramway ==== {{Article détaillé|Tramway d'Alger}} Disparu en 1959, le tramway a fait son retour dans sa forme moderne à Alger en 2011<ref name=figaro130612>{{Lien web |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/06/13/97001-20120613FILWWW00687-un-second-troncon-de-tram-a-alger.php|titre=Un second tronçon de tram à Alger|date=13 juin 2012|site=[http://www.lefigaro.fr lefigaro.fr]|consulté le=29 novembre 2012}}.</ref>. En 2014, le réseau comprend une ligne de {{unité|20.4|km}} et {{nobr|32 stations}}, desservant principalement des quartiers à l'est de la ville. Il dispose de rames du type [[Alstom Citadis]]. Un premier tronçon de {{Unité|7.2|km}} entre [[Bordj el Kiffan]] et la Cité Mokhtar Zerhouni a été ouvert le {{date-|8 mai 2011}}<ref name=figaro130612 />. Il a été ensuite prolongé le {{date-|15 juin 2012}} à la station multimodale des Fusillés dans le centre-ville, offrant ainsi une interconnexion avec le [[métro d'Alger|métro]]<ref name=figaro130612 />. Un tronçon supplémentaire prolongeant la ligne de Bordj el Kiffan à l'est à Café Chergui a été inauguré le {{date-|22 avril 2014}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.railwaygazette.com/news/news/africa/single-view/view/alger-tramway-extends-west.html|titre=Alger tramway extends east|date=22 avril 2014|site=[http://www.railwaygazette.com railwaygazette.com]|consulté le=13 mai 2014}}.</ref>. Le tramway d'Alger est exploité par la [[Société d'exploitation des tramways]] (SETRAM), un groupement franco-algérois dirigé par [[RATP Développement|RATP Dev]], filiale du [[Régie autonome des transports parisiens|Groupe RATP]]. ==== Téléphériques ==== [[Fichier:Alger_Telepherique_El-Madania_IMG_1076.JPG|vignette|[[Téléphérique d'El Madania]], vue sur Alger.]] {{Article détaillé|Téléphériques d'Alger}} Plusieurs téléphériques offrent une liaison rapide entre des quartiers bas et d'autres situés sur les hauteurs de la ville : * [[Téléphérique du Mémorial]] : [[Jardin d'essai du Hamma|Jardin d'essai]] - [[Mémorial du martyr (Alger)|Mémorial du martyr]] * [[Téléphérique d'El Madania]] : quartier du Hamma ([[Belouizdad]]) - cité Diar El Mahsoul ([[El Madania]]) * [[Téléphérique du Palais de la Culture]] : El-Anasser ([[Hussein Dey (commune)|Hussein Dey]]) - [[Palais de la culture Moufdi Zakaria]] * [[Téléphérique de Notre-Dame d'Afrique]] : [[Bologhine|Bologhine-Saint Eugène]] - [[basilique Notre-Dame d'Afrique]] Les téléphériques d'Alger sont tous exploités par l'[[Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger|ETUSA]]<ref>{{Lien web |url=http://www.etusa.dz/spip.php?article10 |titre=Transport par câble |auteur=ETUSA |site=[http://www.etusa.dz etusa.dz] |consulté le=24 mai 2014}}.</ref>. ==== Autobus ==== [[Fichier:100L6 Talaba bus.jpg|vignette|Autobus de l'[[entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger]].]] L'agglomération d'Alger est desservie par le réseau d'autobus de l'[[Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger]] (ETUSA) qui s'étend sur une longueur totale de plus de {{unité|900|km}} et qui compte {{nobr|49 lignes}}<ref>{{Lien web |url=http://www.etusa.dz/spip.php?article7 |titre=Transport Autobus |auteur=ETUSA |site=[http://www.etusa.dz etusa.dz] |consulté le=24 mai 2014}}.</ref>. Elles circulent tous les jours d'environ {{heure|5|30}} à environ minuit et demi<ref name=etusabus>{{Lien web |url=http://www.etusa.dz/spip.php?article29 |titre=Les lignes d'autobus |auteur=ETUSA |site=[http://www.etusa.dz etusa.dz] |consulté le=24 mai 2014|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>. Le réseau d'autobus est structuré en six secteurs organisés autour les principaux pôles d'échange : place du {{1er|mai}}, place Audin, place des Martyrs, place Ben Aknoun, gare routière Bachdjerah et gare routière El Harrach<ref name=etusabus />. ==== Transport ferroviaire ==== [[Fichier:Swiss Flirt for SNTF Algeria.jpg|vignette|Trains de la banlieue algéroise.]] La [[Société nationale des transports ferroviaires]] (SNTF)<ref>{{Lien web|titre=Société Nationale des Transports Ferroviaires|url=http://www.sntf.dz|site=www.sntf.dz|consulté le=2017-01-15}}.</ref> exploite des [[Réseau ferré de la banlieue d'Alger|lignes reliant la capitale à la banlieue algéroise]] à partir des gares algéroises. Dans la ville d'Alger (de place des martyrs à El Harrach), il existe 6 gares : Alger-Tafourah → Alger-Agha → Ateliers → Hussein Dey → Caroubier → El Harrach. La gare multimodale d'El Harrach est en correspondance avec la ligne 1 du métro d'Alger et quelques lignes de bus. La gare d'Agha et d'Alger sont des gares de correspondance entre le train de banlieue et les grandes lignes régionales ou nationales. Le [[Réseau ferré de la banlieue d'Alger|train de banlieue d'Alger]], équivalent au [[Réseau express régional|RER]], est composé d'une ligne double : Tafourah → Thenia (Boumerdes) et Agha → El Affroun (Blida). La ligne est commune pour les stations précédentes, et un dédoublement au niveau de la gare d'El Harrach. Le train de banlieue est électrique, climatisé, spacieux et confortable, les gares sont annoncées dans les rames. Le 29 avril 2019 a été inaugurée la desserte par train de la [[Gare de l'Agha|gare d’Agha]] vers l’[[Aéroport d'Alger - Houari-Boumédiène|aéroport international d’Alger]], via [[Gare de Bab Ezzouar|Bab Ezzouar]], la fréquence des trains de la nouvelle ligne est programmée pour un aller-retour chaque heure à partir de 5h00 jusqu’à 21h00. Faisant d'Alger l'une de rares villes africaines à posséder une liaison directe par train qui la relie à son aéroport<ref name="www.algerie360.com_25avril2019">{{Lien web|titre=Transport ferroviaire: lancement de la ligne Agha/Aéroport d’Alger|url=https://www.algerie360.com/transport-ferroviaire-lancement-de-la-ligne-agha-aeroport-dalger-lundi/|site=www.algerie360.com |périodique=Algérie 360°|date=25 avril 2019}}.</ref>. ==== Transport aérien ==== {{Article détaillé|Aéroport d'Alger - Houari Boumédiène}} [[Fichier:ALGERaeroport.jpg|vignette|Terminal {{n°|1}} de l'[[aéroport d'Alger - Houari Boumédiène]].]] L'aéroport d'Alger géré par l'[[Établissement de gestion de services aéroportuaires|EGSA]] Alger (Entreprise de gestion des services aéroportuaires d'Alger), la SGSIA (société de gestion des services et infrastructures aéroportuaire) en collaboration pour {{nobr|10 ans}} (2016) avec [[Aéroports de Paris]] (ADP) est situé à {{unité|20 km}}. L'aéroport dessert la plupart des villes européennes, l'[[Afrique de l'Ouest]], le [[Moyen-Orient]], la [[Chine]] et depuis le 15 juin 2007, l'[[Amérique du Nord]] avec un vol Alger-[[Montréal]]. L'aéroport est composé de trois terminaux : Terminal 1 (vols internationaux), Terminal 2 (Vols nationaux) et Terminal 3 (vols charter et Hadj). Il existe aussi une zone de fret et un terminal (pavillon) pour les officiels à l'ouest du T1. Le terminal 4 inauguré le 29 avril 2019 : situé à l'ouest du T1, a une capacité de {{nobr|10 millions}} de passagers par an, faisant d'Alger le plus grand aéroport du Maghreb<ref name="www.aps.dz_29avril2019">{{Lien web|langue=fr|titre=La nouvelle aérogare d'Alger: une réalisation d'envergure aux ambitions mondiales|url=http://www.aps.dz/economie/88767-la-nouvelle-aerogare-d-alger-une-realisation-d-envergure-aux-ambitions-mondiales |site=www.aps.dz| périodique=[[Algérie Presse Service]]| date=29 avril 2019 |consulté le=Mardi 11 août 2020}}.</ref>. ==== Bateaux-taxis ==== Inaugurée dans sa phase pilote en juin 2014, cette ligne de transport maritime assure quinze navettes quotidiennes entre la Pêcherie ([[Alger-Centre]]) et le port d’[[El Djamila|El-Djamila]] ([[Aïn Benian (Alger)|Aïn-Bénian]]). === Transports privés === Alger dispose de bus et de taxis privés. Le prix des bus est de 30 dinars algériens par section de {{unité|3.5|km}} sur les lignes urbaines. Les taxis sont disponibles pour des courses collectives, ou des courses individuelles. En 2018 environ 18000 taxis sont reconnus par la direction des transports de la wilaya d'Alger. Au niveau de l’[[Aéroport d'Alger - Houari-Boumédiène|Aéroport Houari-Boumediène]] ou de la [[Gare routière d'Alger|gare routière (Sogral]]), seuls les chauffeurs de taxis conventionnés ont le droit d’y exercer. Le non-respect de la réglementation<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=ryad|titre=Le diktat des chauffeurs de taxi: «On nous pousse à frauder»|url=https://www.letempsdz.com/index.php/132-actualite/184568-le-diktat-des-chauffeurs-de-taxi-%C2%ABon-nous-pousse-%C3%A0-frauder%C2%BB|site=www.letempsdz.com|consulté le=2018-04-26}}.</ref> par les chauffeurs de taxi pousse de nombreux clients à leur préférer «les clandestins » qui proposent des prix moins chers. Il existe dans la capitale cinquante et une sociétés de taxi avec un parc d'environ 840 véhicules<ref>{{Radio}}Radio Alger Chaîne 3,Service public, 25 avril 2018</ref>. Le parc automobile de la wilaya d'Alger compte près de {{formatnum:1600000}} véhicules<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Parc automobile d'Alger : recensement de près de 1 600 000 véhicules {{!}} Radio algérienne|url=http://www.radioalgerie.dz/news/fr/node/105341|site=www.radioalgerie.dz|consulté le=2017-10-20}}.</ref>. <gallery> Fichier:Zeralda plage.jpg|Plage Les sables d'or ([[Zéralda]]) et le [[Chenoua (montagne)|mont Chenoua]] en arrière-plan. Fichier:Sidi-Ferruch-port.jpg|Port de plaisance de [[Sidi-Fredj (Tipaza)|Sidi-Fredj]]. Fichier:La Madrague.JPG|[[El Djamila]] ou La Madrague, station balnéaire située à [[Aïn Benian (Alger)|Aïn Benian]]. Fichier:Tamentfoust-vue-port.jpg|Le port de [[Tamentfoust]], à l’extrême est de la baie d'Alger. Fichier:Alger Monument aux Martyres (2).jpg|Le [[Mémorial du Martyr (Alger)|mémorial du Martyr]] symbole de la révolution algérienne (voir la [[guerre d’Algérie]]). </gallery> == Éducation == Alger est considérée comme le noyau du pôle universitaire du pays, elle compte plusieurs universités, comme l'[[université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene]] qui était considérée comme l'une des meilleures universités en Afrique (années 1970-1990), l'[[Université Alger 1]], l'[[Université Alger 2]], l'[[Université Alger 3]], ainsi que plusieurs écoles et instituts comme l'École polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU), l'École des hautes études commerciales, l'[[École nationale supérieure d'informatique]], l'École nationale supérieure de technologie (ENST), l'[[École nationale polytechnique d'Alger]], l'École supérieure de commerce, l'[[École supérieure algérienne des affaires]], l'École supérieure des travaux publics, l'École supérieure de banque et l'École nationale supérieure d'agronomie. En outre, la ville compte plusieurs [[Institut français d'Algérie|Instituts français]] dispensant cours et examens annuels. == Lieux de culte == Parmi les [[lieux de culte]], il y a principalement des mosquées [[Islam|musulmanes]]. Il y a aussi des églises et des temples [[Christianisme|chrétiens]] : [[Archidiocèse d’Alger]] ([[Église catholique]]), [[Église protestante d'Algérie]] ([[Communion mondiale d'Églises réformées]]), [[églises évangéliques]]<ref>J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, {{p.|2898}}.</ref>. === Églises === L'[[archidiocèse d'Alger]] s'organise autour de la [[Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger|Cathédrale du Sacré-Cœur]], consacrée en 1966, soit après l'indépendance algérienne. Cette cathédrale se situe en plein cœur d'Alger, sur l'emblématique [[rue Didouche-Mourad]]. La célèbre [[basilique Notre-Dame d'Afrique]], dépendante de l'[[Église catholique|Église catholique romaine]], est située sur les hauteurs d'Alger, dans la commune de [[Bologhine]]. Elle célèbre les [[Messe|messes]] et les offices religieux catholiques<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Messe et offices religieux |url=https://notre-dame-afrique.org/une-basilique-de-croyants/messe-et-offices-religieux/ |site=Basilique Notre-Dame d'Afrique |consulté le=2020-11-11}}.</ref>. Symbole fort de la communauté chrétienne d'Algérie, la basilique représente, d'après l'[[archevêque]] d'Alger [[Henri Teissier]] {{Citation|l'harmonie existante entre musulmans et chrétiens en Algérie}}<ref>{{Article |prénom1=Michelle |nom1=Baussant |titre=De l'Algérie à la France : les transferts de Notre-Dame de Santa Cruz, Notre-Dame d'Afrique et Saint Michel |périodique=Diasporas. Histoire et sociétés |volume=12 |numéro=1 |date=2008 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/diasp_1637-5823_2008_num_12_1_1144 |consulté le=2020-11-11 |pages=145–168 }}</ref>. == Les saints walis d'Alger == Alger a plusieurs saints protecteurs. Le plus connu est incontestablement [[Sidi Abderrahman et-Thaâlibi|Sidi Abderahmane et-Thaâlabi]], dont le mausolée se trouve à la rue Ben Cheneb (casbah). On peut citer aussi Sidi [[Sidi M'hamed Bou Qobrine|M'Hamed bouqabrine]] (le saint aux deux tombes, une à [[Mausolée de Sidi Mhamed|Belcourt]] et l'autre en Kabylie) ; Sidi Ben Ali (cimetière des deux princesses : une légende veut que les deux sœurs enterrées en ce lieu moururent de chagrin d'amour) ; Sidi Brahim el Ghobrini appelé aussi Sidi Brahim Essalami (« gardien de la mer »), protecteur des marins algériens, son tombeau se trouve à l'Amirauté<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Aḥmad Bāghlī |titre=Djezaïr. |année=1974 |isbn=978-84-399-2759-4 |passage=67}}.</ref> ; Sidi H'lal (rue de Bab El Oued), connu surtout par les enfants de la casbah<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=liberte-algerie.com |titre=Le mausolée Sidi H’lal à l’abandon |périodique=liberte-algerie.com |date=26 mai 2016 |lire en ligne=http://www.liberte-algerie.com/actu-alger/le-mausolee-sidi-hlal-a-labandon-248326 |consulté le=30 juin 2017 }}.</ref> ; Sidi Bougueddour, le seigneur aux marmites (situé en plein centre de la casbah) : la légende lui attribue d'avoir fait naître la tempête qui détruisit une partie de la flotte de [[Charles Quint]] dans le mois d'octobre 1541<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Devoulx |titre=Les édifices religieux de l'ancien Alger |éditeur={{Dr}}: Bastide |année=1870 |lire en ligne={{Google Livres|E7hRAAAAcAAJ|page=240|surligne=Les+édifices+religieux+de+l%27ancien+Alger+Sidi+Bouguedour}} |consulté le=30 juin 2017}}.</ref> ; Sidi Medjbar (perché sur les hauteurs d'Alger du côté de Zghara) : la tradition recommande aux femmes divorcées qui veulent retrouver un mari, de faire trois voyages à son mausolée<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Louis Piesse |titre=Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie |sous-titre=comprenant le Tell et le Sahara |éditeur=Hachette |année=1862 |lire en ligne={{Google Livres|tBANAAAAYAAJ|page=68|surligne=Sidi+Medjber}} |consulté le=30 juin 2017}}.</ref> ; Sidi M'hamed Chérif (Casbah) : on dit que pour apaiser ses angoisses, il suffit de boire trois gorgées d'eau de ce lieu de culte ; Sidi Ramdane (casbah), très beau monument, ce quartier est aussi connu pour son Hammam d'une architecture remarquable ; Sidi Yahia à Hydra, Sid Lek'hal à Bab El Oued ; Lalla Setti Taklit, une maraboute à Bab El Oued ; et Sidi Fredj, à l'entrée du port qui porte son nom<ref>{{Lien web |titre={{48e}} anniversaire de l’Indépendance : La légende de Sidi-Fredj |url=http://www.elmoudjahid.com/fr/mobile/detail-article/id/339 |site=elmoudjahid.com |consulté le=30 juin 2017}}.</ref>. Au fil du temps beaucoup de saints sont tombés dans l'oubli, pour d'autres il ne subsiste aucun renseignement connu que le nom : Sidi El-Kettani<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Devoulx |titre=Les édifices religieux de l'ancien Alger |éditeur={{Dr}}: Bastide |année=1870 |lire en ligne={{Google Livres|E7hRAAAAcAAJ|page=22|surligne=le+marabout+de+Sidi+Ben+Ali+alger}} |consulté le=1 juillet 2017}}.</ref>, Sidi Djami<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Albert Devoulx |titre=Les édifices religieux de l'ancien Alger |éditeur={{Dr}}: Bastide |année=1870 |lire en ligne={{Google Livres|E7hRAAAAcAAJ|page=17|surligne=le+marabout+de+Sidi+Ben+Ali+alger}} |consulté le=1 juillet 2017}}.</ref>. == Culture == === Musées === [[Fichier:Une fontaine en plein centre du jardin d'essai à Alger 1.JPG|vignette|Le musée des Beaux-Arts vu depuis le [[jardin d'essai du Hamma]].]] [[Fichier:MaMa2012.jpg|gauche|vignette|Le musée d'Art moderne d'Alger (MAMA).]] [[Fichier:Central Military Museum in Algiers.jpg|vignette|[[Musée central de l'Armée]].]] Le [[musée national des beaux-arts d'Alger]], avec sa collection composée de plus de {{nombre|8000|œuvres}} et une superficie d'exposition de {{unité|4000|m|2}}, c'est le plus important musée d'Afrique et du Moyen-Orient. Miniatures, peintures, sculptures, gravures, céramiques, mobilier, arts décoratifs, photographies constituent un fonds d'une richesse et d'une variété remarquables<ref>Dalila Mahammed Orfali, ''Chefs-d'œuvre du Musée national des Beaux-Arts d'Alger'', Musée national des Beaux-Arts d'Alger, 1999.</ref>. Peinture de l'école européenne du {{s-|XVI}} à nos jours. Entre autres, [[Fantin-Latour]]{{Lequel|date=mars 2024}}, [[Pierre-Paul Prud'hon|Prud'hon]], [[Eugène Fromentin|Fromentin]], [[Eugène Delacroix|Delacroix]], [[Jean-Baptiste Corot|Corot]], [[Claude Monet|Monet]] et [[Utrillo]]. Sculptures de [[Rodin]] et [[Aristide Maillol|Maillol]], miniatures de [[Mohamed Racim]] et œuvres d'artistes algériens contemporains. Le [[musée national des antiquités et des arts islamiques]], anciennement musée [[Stéphane Gsell]], il comprend deux sections. La section antique expose des objets retraçant l'histoire de l'Algérie depuis l'époque punique jusqu'à la pénétration arabe. La section Art musulman nous fait découvrir des éléments d'archéologie et d'artisanat du Maghreb, d'Andalousie musulmane et du Moyen-Orient. Le [[Musée national du Bardo (Algérie)|musée national du Bardo]], ce musée installé dans un djenan mauresque typique, est spécialisé en préhistoire et protohistoire, en ethnographie rurale, urbaine et saharienne. Le squelette de la reine des berbères « Tin-Hinan », datant du {{sp-|IV|-|V}} {{ap JC}}, y est exposé avec son mobilier funéraire. Le [[musée des arts et traditions populaires d'Alger]], installé dans un ancien palais privé du {{s-|XVI}} de la basse casbah, « Dar Khdaouadj El 'Amia ». Peu avant la [[Révolution française]], il fut loué à un riche négociant juif originaire de [[Livourne]], [[Michel Cohen Bacri]], avant d'abriter la première [[mairie]] d'Alger après la prise de la ville par les Français. Le musée expose les produits de l'art traditionnel algérien rural et citadin. Le [[musée central de l'Armée]], le musée retrace les épopées du peuple algérien pour préserver son indépendance et sa liberté tout au long de son histoire tumultueuse. Le musée national du Moudjahid, ce musée, dont l'entrée est située sous le monumental [[Monument des Martyrs (Alger)|sanctuaire du Martyr]], a pour mission l'acquisition, la récupération, la restauration, la conservation et l'exposition au public des objets et collections se rapportant à la lutte de libération nationale. Le [[Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger|musée d’art moderne d’Alger]], ou « MAMA », dernier-né des musées algérois, tient lieu dans son écrin néo-mauresque de méga-galerie d'art dans l'attente de la constitution de ses collections. Le musée est installé dans les locaux du grand magasin les Galeries de France, bâtis par l'architecte [[Henri Petit]]. Le Centre des Arts et de la Culture du palais des Raïs, inauguré le {{date-|1 novembre 1994}}, {{Incise|appelé Bastion 23}}, fait partie des plus importants monuments historiques de la ville d’Alger. Beaucoup de manifestations culturelles se déroulent dans ce centre. === Musique === Les principaux genres musicaux traditionnels à Alger sont, la musique [[Çanâa d'Alger (musique)|çanâa]] (école d'Alger de la [[musique arabo-andalouse]]), le [[chaâbi algérien]]<ref>{{Ouvrage|titre=Al-ḥmām allī rabbītū… (Le pigeon que j'ai élevé, m'a abandonné)|sous-titre=Al-ʿAnqa (Mḥammad) avec acc. instr : arabes|année=1960|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k88047236/f2.media|consulté le=2017-09-05}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Lūǧ huǧub = Deux talismans / LasʿAb (ʿammār). Šbāb wānī šībānī = Toujours jeune bien qu'âgé|sous-titre=LašʿAb (ʿammār) et Skandrānī ; LašʿAb avec acc : orchestre|année=1960|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8812037g|consulté le=2017-09-05}}.</ref> et le [[houzi]]. Alger possède plusieurs associations musicales pour sauvegarder et valoriser la musique andalouse, particulièrement la musique algéroise (çan'a). Parmi les plus importantes : l'association ''El Djazaïria-El Mossilia'' créée le 15 octobre 1951, de la fusion de deux associations : ''El Djazaïria'' créée en 1930, et ''El Mossilia'', en 1932<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Fazilet Diff|titre=« Sid Ahmed Serri, le chant du rossignol »|périodique=El Watan|date=7 décembre 2013|lire en ligne=https://www.djazairess.com/fr/elwatan/437609}}.</ref>. Et ''El Fakhardjia'' créée en 1981, dont la dénomination se voulait un hommage à la carrière des Fakhardji<ref>{{Lien web|nom1=d'Algérie|prénom1=Le Soir|titre=http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/03/25/article.php?sid=131974&cid=16|url=http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/03/25/article.php?sid=131974&cid=16|site=www.lesoirdalgerie.com|consulté le=2018-01-03}}.</ref>. Avant la création des premières associations ''El Moutribia'' ({{Citation|La Mélodieuse}}), vers 1911<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=''L'Expression'' - ''Le Quotidien'' : « La musique classique, c’est notre mémoire »|url=http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/33799.html|site=www.lexpressiondz.com|consulté le=2018-01-05}}.</ref>, et El Andaloussia (L’Andalouse), en 1929 le premier acte de patrimonialisation attesté est celui des muphtis hanafites au {{s-|XVII}}. Les muphtis hanafites d'Alger avaient décidé d'écrire des ''mouloudiates'' (textes panégyriques et religieux) qui seraient chantées dans les mosquées avec les différents modes des noubas<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=''L'Expression'' - ''Le Quotidien'' : « Omar Racim, le Vieil Alger spirituel et musical et les faux dévots »|url=http://www.lexpressiondz.com/chroniques/a_vrai_dire/220506-omar-racim-le-vieil-alger-spirituel-et-musical-et-les-faux-devots.html|site=www.lexpressiondz.com|consulté le=2018-01-05}}.</ref>. De ce chant religieux le ''Medh'' allait naître, plus tard, le style le plus populaire d'Alger : le chaâbi. L'[[opéra d'Alger]] voit évoluer en son sein l'Orchestre philharmonique d’Alger, dont l'objectif vise à valoriser le patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique créé en octobre 2001 et l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama) créé en 2008<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'orchestre symphonique en ouverture de l'Opéra d'Alger {{!}} Radio algérienne|url=http://www.radioalgerie.dz/news/fr/article/20160721/84051.html|site=www.radioalgerie.dz|consulté le=2018-01-03}}.</ref>. === Théâtres, spectacles, et discothèques === [[Fichier:Soprano Franco Algerienne Amal BRAHIM DJELLOUL.jpg|vignette|Festival international de musique symphonique d'Alger (2015).]] La ville d'Alger abrite plusieurs infrastructures destinées à accueillir des spectacles et événements majeurs. Les plus importants sont la salle Atlas ex-Majestic, le [[Théâtre national algérien]] (TNA) ({{nobr|700 places}}), la Coupole ({{nombre|15000|places}}), le Théâtre des verdures ({{nombre|4000|places}}), le Théâtre du Casif ({{nombre|5000|places}}), l'Opéra d'Alger (un don de la république populaire de Chine, d'un coût de {{nobr|30 millions}} d'euros et sa capacité est de {{nombre|1400|places}})<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=L'Opéra d'Alger a ouvert ses portes|périodique=Jeuneafrique.com|date=2016-07-22|lire en ligne=http://www.jeuneafrique.com/343871/culture/lopera-dalger-a-ouvert-portes/|consulté le=2017-06-30}}.</ref>. Aussi certains spectacles ont-ils lieu dans des infrastructures privées appartenant le plus souvent à des hôtels de luxe tels le Safir à [[Mazafran]] ({{nombre|5000|places}}). Depuis 1963, la ville accueille le [[Ballet national algérien]]. Plusieurs discothèques sont présentes en ville parmi lesquelles les plus importantes sont le Hilton Club ({{nobr|700 entrées}}), le Pacha Club ({{nobr|400 entrées}}), le Stars Studio ({{nobr|500 entrées}}), le Stars Studio Beach ({{nobr|500 entrées}}), la Veranda ({{nobr|100 entrées}}), le VIP Club<ref>Les principales discothèques d'Alger d'après Bledfun live.</ref>, le PianoPiano, la Rose Bleue, le Havana Lounge. === Cafés === Paul Mangin suppose que l’introduction du café, boisson ou établissement, en Afrique du Nord et particulièrement à Alger, pourrait fort bien être due aux Turcs. Il est aussi supposé que le café fut introduit en Algérie bien avant qu’il ne le soit en France. Le café était un véritable lieu de vie, se transformant en dortoir pour certains voyageurs. On pouvait y écouter de la musique ou assister à un spectacle de [[Garagouz (marionnette)|Garagouz]]. Progressivement, avec la consolidation de la colonisation, le café maure algérien se transforme. Il va se moderniser. À partir du début du vingtième siècle, il devient le lieu où une partie de la vie collective et associative prend naissance et permet la socialisation politique masculine. Les cafés maures ont joué un rôle non négligeable dans la création et le développement des clubs sportifs musulmans. Ils ont été aussi de hauts lieux de la culture algéroise, le « Malakoff » est dans les années 1940-1950, le rendez-vous des artistes algérois : Hadj el Anka, Hadj Mrizek, Momo, etc<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=FATES|prénom1=Youcef|titre=Du café maure au « café des sports »|url=http://www.crasc.dz/ouvrages/index.php/fr/43-g%C3%A9n%C3%A9rations-engag%C3%A9es-et-mouvements-nationaux-le-xx%C3%A8me-si%C3%A8cle-au-maghreb/515-du-caf%C3%A9-maure-au-%C2%AB-caf%C3%A9-des-sports-%C2%BB|site=www.crasc.dz|consulté le=2018-01-31|brisé le = 2023-10-25}}.</ref>. === Principaux festivals === * [[Festival international de musique Andalouse et des musiques anciennes]] * [[Festival international de la musique Gnawi]] * [[Festival culturel national de la musique actuelle]] * [[Alger Jazz Meeting]] * [[Festival panafricain d'Alger]] === Langues === [[Fichier:Grande mosquée d'Alger.jpg|gauche|vignette|redresse=1.0|[[Jamaa al-Jdid]], construit en [[1660]]<ref>Nassima Dris, Sylvia Ostrowetsky, ''La ville mouvementée : espace public, centralité, mémoire urbaine à Alger'', L'Harmattan, 2001 {{ISBN|2-7475-1812-4}}, page 317 ([https://books.google.fr/books?id=bJ4gMBw_p5EC&pg=PA315&dq=LA+GRAND+MOSQU%C3%89E+1097#PPA317,M1 lire en ligne]).</ref>.]] Alger est une ville cosmopolite et plurilingue, la ville a connu un accroissement démographique exponentiel dû à des vagues de migration provenant des villes du pays et à l’exode rural, qui s'est traduit sur le plan sociolinguistique par un brassage d’Algériens venus de toutes les régions du pays, avec leurs parlers respectifs. En outre, le parler des jeunes se caractérise par une innovation linguistique et une créativité lexicale<ref name="bece">Abdelali Becetti, [http://www.unice.fr/ILF-CNRS/ofcaf/25/Becetti%20Abdelali.pdf « Parlers des jeunes lycéens à Alger : Pratiques plurilingues et tendances altéritaires »].</ref>. L’arabe parlé à Alger se rattache aux groupes des [[Arabe maghrébin|parlers occidentaux]] et à celui des parlers sédentaires<ref>Aziza Boucherit, L’arabe parlé à Alger, Alger, Editions ANEP, 2004, {{p.|22}}.</ref>. Ainsi, sur certains points, il se rapproche des dialectes orientaux citadins malgré des différences dû à l’influence du [[Langues berbères|berbère]], et partage davantage de caractéristiques avec les autres parlers citadins du Maghreb<ref>Aziza Boucherit, L’arabe parlé à Alger, Alger, Editions ANEP, 2004, {{p.|31}}.</ref>. La ville a la réputation, en comparaison avec les villes arabophones de l'intérieur du pays, de ville [[berbérophone]]. Elle était une ville berbérophone fondée par le souverain [[ziride]] [[Bologhine ibn Ziri|Bologhin Ibn Ziri]] et habitée par la tribu [[Berbères|berbère]] des Béni-Mezerenna<ref name="lber16">''La langue berbère à Alger'', Rabah Kahlouche, université de Tizi-Ouzou, chercheur associé au laboratoire DYALANG CNRS, Rouen.</ref>. L'[[arabisation]] de la ville comme de nombreuses bourgades du littoral algérien, a commencé à partir du {{s-|XV}} par la communauté [[Al-Andalus|andalouse]] après leur exode d'[[Espagne]]. Mais le berbère s'est régénéré grâce aux Berbères de [[Kabylie]] et de l'[[Atlas blidéen]] et aux [[Mozabites]] pendant la période de la [[Régence d'Alger|Régence]]<ref name="lber16"/>. La [[Algérie française|colonisation française]] s'est accompagné par un exode massif des [[Kabyles]] vers la ville. En 1911 ils représentaient un tiers de la population musulmane algéroise ; en 1925 les deux cinquièmes, à la veille de la [[Seconde Guerre mondiale]], les deux tiers. Mais leur nombre va cependant décroître par la suite, en raison de l'afflux des arabophones du sud et des [[Hauts Plateaux (Algérie)|Hauts Plateaux]]. En 1954, la communauté kabyle représentait la moitié de la population musulmane de la ville<ref name="lber16"/>. Après l'indépendance, le nombre des berbérophones a reculé, en raison de l'assimilation continue aux arabophones. Mais la situation du berbère est favorable grâce au rôle prédominant des Kabyles et, dans une moindre mesure, des Mozabites dans les activités commerciales et l'administration des services publics et économiques, et grâce à la sensibilisation menée par le mouvement culturel berbère<ref name="lber16"/>. Cependant, les berbérophones sont bilingues et l'inter-compréhension immédiate est difficile entre les différentes communautés berbérophones, car l'utilisation du berbère est restreinte aux communications entre les membres d'un même groupe berbérophone, tandis que l'[[arabe algérien]] est la langue véhiculaire d'Alger<ref name="lber16"/>. Aujourd’hui, l’arabe dialectal est la langue première de 80 % des Algérois<ref>Aziza Boucherit, L’arabe parlé à Alger, Alger, Editions ANEP, 2004, {{p.|20}}.</ref>. Le parler arabe algérois est très influent sur le koiné urbain algérien, pour la raison que c'est un [[parler]] directeur diffusé à grande échelle par le biais des médias audio-visuels algériens<ref name="chachou">Ibtissem Chachou, [http://eprints.aidenligne-francais-universite.auf.org/599/1/chachou.pdf « Remarques sur le parler urbain de Mostaganem »], ''Synergies Algérie'' {{n°|4}}, 2009, {{p.|69-81}}.</ref>. De plus le français reste encore parlé par certaines franges de la population. === Livre === {{Article détaillé|Salon international du livre d'Alger}} Le [[Salon international du livre d'Alger]] (SILA) est une manifestation consacrée au livre. Elle se déroule chaque année au [[Palais des expositions Pins maritimes|palais des expositions Pins Maritimes]]. Alger abrite depuis 2008 le [[Festival international de la bande dessinée d'Alger]] (FIBDA)<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Binita|nom1=Mehta|prénom2=Pia|nom2=Mukherji|titre=Postcolonial Comics|sous-titre=Texts, Events, Identities|éditeur=Routledge|date=2015-04-24|pages totales=236|isbn=978-1-317-81410-8|présentation en ligne={{Google Livres|knKhCAAAQBAJ|page=193|surligne=fibda+2008}}|consulté le=2017-07-06}}.</ref>. == Alger dans les arts et la culture == === Dans la littérature === Depuis longtemps, Alger a inspiré de nombreux écrivains. [[Miguel de Cervantes]] aurait écrit ou plutôt pensé le roman ''[[Don Quichotte]]'' durant ses cinq ans de captivité à Alger (1575-1580)<ref>{{Article|langue=fr-MG|titre=Cervantès l'Algérien|périodique=Al HuffPost Maghreb|date=2014-07-05|lire en ligne=https://www.huffpostmaghreb.com/2014/07/05/cervantes-litterature-alger_n_5560116.html|consulté le=2018-09-03}}</ref>. [[Emmanuel d'Aranda]] captif à Alger (1640-1642) avec ''Relation de la captivité et liberté'' hisse le [[récit d'esclave]] au rang de genre littéraire autonome. ''la Provençale'' serait le seul roman, avant la colonisation française, dans littérature française s'inspirant d'Alger. Il fut attribué à [[Jean-François Regnard]] pour semble-t-il le besoin de la France à forger des lettres de noblesse à sa littérature coloniale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Guy|nom1=Turbet-Delof|titre=L'Afrique barbaresque dans la littérature française aux {{s2-|XVI|XVII}}|éditeur=Librairie Droz|année=1973|pages totales=407|isbn=978-2-600-03524-8|présentation en ligne={{Google Livres|5tO_4rL_qXcC|page=254|surligne=bajazet+alger}}|consulté le=2018-09-12}}</ref>. Au début du {{S|XIX}}, Alger est désormais accessible aux artistes occidentaux en mal d'exotisme. [[Théophile Gautier]] livre ses impressions sur la ville d'Alger dans ''Loin de Paris'' et ''Voyage pittoresque en Algérie'' (1845). [[Alphonse Daudet]] y fait débarquer son héros [[Tartarin de Tarascon]]. Dans la première moitié du {{S|XX}} l’algérianisme, mouvement intellectuel et culturel, naît en Algérie. Il prend forme en 1920 par l'Association des écrivains algériens et doit son nom au roman ''Les Algérianistes'' de [[Robert Randau]] (1911), dans lequel il cherche à rendre compte le plus fidèlement possible de la vie quotidienne à Alger. Alger est très présente dans les œuvres d'[[Albert Camus]] dans ses essais ''[[L'Envers et l'Endroit]]'' où il évoque le quartier algérois de Belcourt, ''[[Noces (Camus)|Noces]], [[L'Été (Camus)|L'été]]'', dans son recueil de nouvelles ''[[L'Exil et le Royaume]]'' et son roman ''[[L'Étranger]]''. Le principal thème algérianiste de Camus est celui de la vie quotidienne des Français en Algérie, thème lancé par Louis Bertrand, en réaction contre « l’orientalisme de bazar » des écrivains voyageurs métropolitains. La ville tient également une place très importante dans les œuvres de [[Robert Randau]], [[Henry de Montherlant]], [[Louis Bertrand (écrivain)|Louis Bertrand]], [[Gabriel Audisio (écrivain)|Gabriel Audisio]], [[Jules Roy]]. ''[[Le printemps n'en sera que plus beau]]'' un roman de [[Rachid Mimouni]] s'intéresse à la guerre d'indépendance. Rouiba, dans la banlieue est d'Alger, est le sujet du roman ''[[Le Serment des barbares]]'' de [[Boualem Sansal]] pendant la décennie noire. === Dans la peinture et la sculpture === Alger a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier. Les premières peintures sont l'œuvre d'officiers, de voyageurs ou d'orientalistes ([[Eugène Delacroix|Delacroix]], [[Théodore Chassériau]] et [[Eugène Fromentin|Fromentin]]). [[Auguste Renoir|Renoir]], [[Albert Marquet|Marquet]], [[Raoul Dufy|Dufy]], [[Othon Friesz|Friesz]], [[Maurice Denis]], des artistes issus de l'école d'Alger et des peintres abstraits, chacun avec son style et sa technique, ont aussi peint la ville<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marion Vidal Bue|titre=Alger et ses peintres|éditeur=Editions Paris-Méditerranée|date=11 septembre 2000|isbn=978-2-84272-095-7}}</ref>. En 1954-1955, [[Pablo Picasso]] réalise quinze variations d'après le chef-d'œuvre d'Eugène Delacroix<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Femmes d'Alger dans leur appartement {{!}} Musée du Louvre {{!}} Paris|url=https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/femmes-d-alger-dans-leur-appartement|site=www.louvre.fr|consulté le=2018-09-05}}.</ref>, ''[[Femmes d'Alger dans leur appartement]]'' (1834). Il s'agit d'un hommage à l'insurrection algérienne<ref>{{Pdf}}https://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fichiers/fichiers/pdf/louvre-communique-presse-picasso-delacroix.pdf</ref>. Un des peintres les plus célèbres pour ses représentations de la Casbah est [[Mohammed Racim]], natif de la Casbah. Ses œuvres illustrent la période ancienne de la Casbah en remettant au goût du jour la tradition populaire algéroise. [[Louis Comfort Tiffany]], peintre américain, connait lui aussi une période orientaliste et visite Alger en 1875<ref>{{harvsp|Marion Vidal-Bué|2003|p=14}}.</ref>. Entre 1957 et 1962, le peintre [[René Sintès]] peint la Casbah. Ses peintures, en particulier ''Petit Matin'', ''La Marine'' et ''Couvre-feu'' reflètent l'atmosphère des troubles secouant la ville d'Alger durant la [[Guerre d'Algérie]]<ref>{{harvsp|Marion Vidal-Bué|2003|p=64}}.</ref>. <gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170" caption="Alger dans la peinture"> Fichier:Femmes d'Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix - Musée du Louvre Peintures INV 3824 - Q1212737.jpg|<center>''[[Femmes d'Alger dans leur appartement]]'', 1834<br>[[Eugène Delacroix]]<br>[[Musée du Louvre]].</center> Fichier:Lebourg - La Rue des Bouchers à Algers 1873.jpg|<center>''La rue des bouchers à Alger'',<br>par [[Albert Lebourg]],1873.<br>Collection privée, Vente 2006.</center> Fichier:Albert Marquet, 1932 - La baie d'Alger.jpg|<center>''La [[baie d'Alger]]'', 1932<br>[[Albert Marquet]]</center> </gallery> === Dans la musique et la chanson === * La chanson ''Djewhara'' (la perle) de [[Djamel Allam]] (album ''Gouraya''). === Au cinéma === [[Fichier:Grande Poste.jpg|vignette|La Grande Poste et le port en arrière-plan.]] * ''[[Pépé le Moko]]'' (1937), réalisé par [[Julien Duvivier]]. * ''[[Casbah (film, 1938)|Casbah]]'' (Algiers) (1938), réalisé par [[John Cromwell]]<ref>{{Ouvrage|nom1=Walter Wanger|titre=Algiers|éditeur=Walter Wanger Productions|année=1938|lire en ligne=https://archive.org/details/Algiers_|consulté le=2017-06-29}}.</ref>. * '' [[Au cœur de la Casbah]]'' (1952), réalisé par [[Pierre Cardinal]]. * ''[[La Bataille d'Alger]]'' (1966), réalisé par [[Gillo Pontecorvo]]. * ''[[Omar Gatlato]]'' (1976), réalisé par [[Merzak Allouache]] sur la société machiste des années 1970. * ''[[Bab El-Oued City]]'' (1994), réalisé par [[Merzak Allouache]] sur la période noire des années 1990. * ''[[Alger la blanche]]'' (1986), réalisé par [[Cyril Collard]]. * ''[[Bab el web]]'' (2004), réalisé par [[Merzak Allouache]] avec [[Samy Naceri]], [[Julie Gayet]], [[Faudel]]. * ''[[Exils (film, 2004)|Exils]]'' (2004), réalisé par [[Tony Gatlif]] avec [[Romain Duris]] et [[Lubna Azabal]]. * ''[[Quelques-uns d'entre nous]]'' (2006), documentaire réalisé par [[Clara Bouffartigue]]. * ''[[Délice Paloma]]'' (2007), réalisé par [[Nadir Moknèche]]. Avec [[Biyouna]] et [[Nadia Kaci]]<ref>[http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=110698&nopub=1.html Fiche allociné Délice Paloma].</ref>{{,}}<ref>[http://www.cinema.ch/photos/Delice-Paloma Galerie Photos].</ref>{{,}}<ref>[http://www.cinema.ch/video/Delice-Paloma Bande-Annonce].</ref>. {{clr}} * ''[[Les Terrasses (film)|Les Terrasses]]'' (''Es-stouh'') (2013), réalisé par [[Merzak Allouache]]. === Dans la bande dessinée === La ville voit évoluer les héros de la série ''[[Le Chat du rabbin]]'', écrite et dessinée par [[Joann Sfar]] et mise en couleurs par [[Brigitte Findakly]]. Le dernier épisode de la série ''[[Les Mystères de la République#Les Mystères de la Quatrième République|Les Mystères de la Quatrième République]]'', scénarisé par [[Philippe Richelle]] et paru en [[2017 en bande dessinée|2017]]. Il évoque l'''[[Opération Résurrection]]'', opération militaire s'étant déroulée dans cette ville. == Sports == {{Article détaillé|Sport à Alger}} [[Fichier:Stade du 20 août 1955 (Alger) - 2013-01-08.jpg|vignette|Stade du 20 août 1955 ([[Belouizdad]]).]] Alger est le plus grand pôle sportif de l'[[Algérie]]. Comptant des clubs dans l'ensemble des disciplines qui ont conquis de nombreux titres nationaux et internationaux, elle compte également un énorme complexe sportif, le [[Complexe olympique Mohamed-Boudiaf]] qui regroupe le [[Stade 5-juillet-1962|stade olympique du 5 juillet]] (d'une capacité de {{nombre|80000|places}}), un stade annexe pour l'[[athlétisme]], une piscine olympique, une salle multisports (la Coupole), un golf 18 trous et plusieurs courts de tennis. Alger a déjà accueilli les événements sportifs suivants (liste non exhaustive) : * le Championnat du monde de hand ball des moins de {{nobr|21 ans}} 2017<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Championnat du monde 2017 (U-21) : Alger, capitale mondiale du handball {{!}} Radio algérienne|url=http://www.radioalgerie.dz/news/fr/article/20170718/117431.html|site=www.radioalgerie.dz|consulté le=2017-07-21}}.</ref> ; * les [[Jeux méditerranéens]] [[1975]] ; * les [[Jeux panafricains]] [[1978]] et [[2009]] ; * la [[Coupe d'Afrique des nations de football]] [[1990]] ; * le [[Championnat d'Afrique de handball masculin]] [[Championnat d'Afrique des nations de handball masculin 1976|1976]], [[2000]] et [[Championnat d'Afrique des nations de handball masculin 2014|2014]] ; * les [[Jeux panarabes]] [[2004]] ; * le [[Championnat d'Afrique de basket-ball masculin]] [[1995]] et [[2005]] ; * la Coupe du monde cadets de [[Volley-ball]] 2005 ; * les tournois para-olympiques (zone Afrique) boxe (homme) et volley-ball (femme) [[2008]]. === Football === En décembre 1897, M. Mallebay, directeur du journal satirique ''Le Turco'', fonde le premier club de la capitale Le club athlétique algérois<ref>{{Lien web|langue=FR|titre=La Revue noire : hebdomadaire : romans, nouvelles, poésies, récits militaires, beaux-arts, théâtres, musique, colonisation, informations / Georges Sadnac, directeur|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55305564/f56.image|site=Gallica|date=1898-03-01|consulté le=2018-09-02}}.</ref>. Le Club Sportif Algérois (C.S.A) est le premier club de sport proprement indigène, déclaré le {{1er}} mars 1919<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=BADUEL Pierre-Robert (sous la direction|nom1=de)|titre=Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain|éditeur=KARTHALA Editions|date=2009-01-01|isbn=978-2-8111-3107-4|lire en ligne=https://books.google.dz/books?id=0lOi_tCpaf4C&lpg=PA206&dq=union%20sportive%20musulmane%20de%20belcourt&hl=fr&pg=PA205#v=onepage&q&f=false|consulté le=2021-12-30}}</ref>. Cette année-là, Alger compte deux clubs exclusivement indigènes : Le Club Sportif Algérois (C.S.A)<ref>{{Lien web|langue=FR|nom1=|prénom1=Alger (Département). |titre=[Recueil des actes administratifs] / [Département d'Alger]|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97815883/f161.image.r|site=Gallica|date=1919|consulté le=2018-09-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5585756r|titre=L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc|date=1 avril 1919|site=Gallica|consulté le=8 février 2020}}.</ref> et l'Avant-Garde d'Alger<ref>{{Lien web|langue=FR|titre=L'Echo d'Alger : journal républicain du matin|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75766029/f2.item.r|site=Gallica|date=1921-02-09|consulté le=2018-09-03}}.</ref>. Le 14 juin 1923 le CSA fusionne avec Alger université club, pour former le club sportif algérois universitaire et perd toute dimension indigène. En 1921, parti d'un encadrement similaire le Mouloudia Club d'Alger parvient à s'imposer sur cette base<ref name=":2" />. Le succès du MCA fait des émules. Un nouveau concurrent l'union sportive musulmane de Belcourt voit le jour en janvier 1927. Cela étant la rivalité n'opposera pas seulement La [[Casbah d'Alger|Casbah]] et [[Belouizdad]] (ex Belcourt), elle se jouera, dorénavant, au plus proche dans la vielle ville quand l'union sportive musulmane d'Alger est créé le 5 juillet 1937<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=BADUEL Pierre-Robert (sous la direction|nom1=de)|titre=Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain|éditeur=KARTHALA Editions|date=2009-01-01|isbn=978-2-8111-3107-4|lire en ligne=https://books.google.dz/books?id=0lOi_tCpaf4C&lpg=PA206&dq=union%20sportive%20musulmane%20de%20belcourt&hl=fr&pg=PA206#v=onepage&q&f=false|consulté le=2021-12-30}}</ref>. Depuis le football occupe une place importante dans la réalité des jeunes algérois pour lesquels il représente un moyen d'évasion. Le temps d'une rencontre de foot, ils se retrouvent pour chanter à propos du chômage, de la pauvreté, de l’Europe où ils rêvent d’aller, de l’État et des militaires qu’ils tiennent pour responsables de la ruine du pays<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Site du photographe Romain Laurendeau - Derby|url=https://romainlaurendeau.myportfolio.com/derby|site=romainlaurendeau.myportfolio.com|consulté le=2018-04-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.huffpostmaghreb.com/#!/2018/01/15/photos-foot-romain-lauren_n_19002332.html|titre=HuffPost Maghreb|site=www.huffpostmaghreb.com|consulté le=8 février 2020}}.</ref>. Avec au moins cinq clubs algérois présents dans le championnat algérien chaque année, la capitale vit d'intenses [[derby (sport)|derbys]]. Le plus important est celui qui oppose le [[Mouloudia Club d'Alger (football)|Mouloudia Club d'Alger]] à l'[[Union sportive de la médina d'Alger]], un derby attendu par les supporters des deux clubs. Les principaux clubs de [[football]] et omnisports de la ville sont : {{colonnes|nombre=4|1= * [[MC Alger]] * [[USM Alger]] * [[CR Belouizdad]] * [[NA Hussein Dey]] * [[RC Kouba]] * [[OMR El Anasser|OMR El Annasser]] * [[USM El Harrach]] * [[Paradou Athletic Club|Paradou AC]] * DNC Alger * IR Santé * [[Hydra Amal Chabab|Hydra AC]] * [[Jeunesse sportive d'El Biar|JS El Biar]] * [[Widad Amel Rouiba|WA Rouiba]] * [[Ittihad Riadhi Hussein Dey|IR Hussein Dey]] * [[CR El Harrach]] * [[Widad Riadhi Bentalha|WR Bentalha]] * [[Nadi Adabi Riadhi Baladiat Reghaïa|NARB Réghaïa]] * [[Jeunesse sportive madinet Chéraga|JSM Chéraga]] * [[Chabab Riadhi Baladiat Bordj El Kiffan|CRB Bordj El Kiffan]] * [[ASE Alger Centre football féminin]] }} == Jumelages et partenariats == === Jumelages === * {{Jumelage|Pyongyang|Corée du Nord}} * {{jumelage|São Paulo|Brésil}} * {{jumelage|Riyad|Arabie saoudite}} * {{jumelage|Mexico|Mexique}} * {{jumelage|Stockholm (commune)|Suède|ville=Stockholm}} * {{jumelage|Berlin|Allemagne}} * {{jumelage|Moscou|Russie}} * {{jumelage|Rabat|Maroc}} * {{jumelage|Sofia|Bulgarie}} * {{jumelage|Bruxelles|Belgique}} * {{jumelage|Casablanca|Maroc|année=1963|mois=juillet|jour=19}} * {{jumelage|Montréal|Québec| | année = 1989 | mois = février | jour = 22 }}<ref>{{fr}} [http://www11.ville.montreal.qc.ca/sherlock2/servlet/template/sherlock%2CAfficherDocumentInternet.vm/nodocument/20146;jsessionid=24C10045060CDD0AA23BD919B260FD0F LISTE - Protocoles et ententes internationales impliquant la ville de Montréal] {{Lien archive|url=http://www11.ville.montreal.qc.ca/sherlock2/servlet/template/sherlock%2CAfficherDocumentInternet.vm/nodocument/20146%3Bjsessionid%3D24C10045060CDD0AA23BD919B260FD0F |horodatage archive=20090223231510 |titre=Copie archivée }}, montreal.qc.ca.</ref> * {{jumelage|Amman|Jordanie|année=1998|mois=septembre|jour=3}}<ref>{{en}} [http://www.ammancity.gov.jo/english/relations/r12.asp Amman’s Relations with Other Cities] {{Lien archive|url=http://www.ammancity.gov.jo/english/relations/r12.asp |horodatage archive=20081226121545 |titre=Copie archivée }}, site officiel de la ville d'Amman.</ref> === Traités d'amitié et de coopération === * {{jumelage|Pékin|Chine|année=1989|mois=octobre|jour=11}} * {{jumelage|Paris|France|année=2003|jour=}}<ref>[http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=6587&document_type_id=5&document_id=16468&portlet_id=14974 « Les pactes d'amitié et de coopération »], site officiel de la ville de Paris.</ref> [[Fichier:Baie d'Alger.jpg|vignette|centre|redresse=3.5|Panorama de la baie d'Alger.]] == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} === Références === {{Références| références= <ref name="www.ons.dz">[http://www.ons.dz/IMG/pdf/armature_urbaine_2008.pdf ONS, {{5e}} RGPH, 2008, Armature urbaine, Collections Statistiques {{n°|163/2011}} Série S : Statistiques Sociales, p. 42 {{PDF}}].</ref> }} == Voir aussi == === Bibliographie === *[[Elaine Mokhtefi]], ''Alger, capitale de la révolution. De Fanon aux Black Panthers'', Paris, La fabrique, 2019. *{{Ouvrage|auteur1=[[Sander Rang]]|titre=Port d’Alger|sous-titre=projet Rang, du 5 avril 1840|lieu=Paris|éditeur=Impr. de H. Fournier|année=1842|pages totales=8|format livre=in-4°}} (voir plus bas : ''Projets divers pour le port d'Alger''). *{{Chapitre|auteur1=[[Sander Rang]]|titre chapitre=Précis analytique de l’histoire d’Alger sous l’occupation turque|auteurs ouvrage=[[Ministère de la Défense (France)|Ministère de la Guerre]]|titre ouvrage=Tableau de la situation des établissements français dans l’Algérie en 1841|lieu=Paris|éditeur=[[Imprimerie nationale|Impr. royale]]|année=décembre 1842|pages totales=445|format=in-4°|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=K9FBAQAAMAAJ&lpg=PA415&ots=7c0W0EW1VO&dq=pr%C3%A9cis%20analytique%20de%20l'histoire%20d'alger%20rang&hl=fr&pg=PA415#v=onepage&q=pr%C3%A9cis%20analytique%20de%20l'histoire%20d'alger%20rang&f=false|format électronique=PDF|consulté le=19 octobre 2016|passage=415-440}}. *{{Ouvrage|auteur1=[[Sander Rang]], [[Victor Poirel]], Antoine Dominique Raffeneau de Lile|et al.=et al.|titre=Projets divers pour le port d’Alger|année=1842|format livre=1 feuille 86,5 x 71,5 cm|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53087522q/f1.item|format électronique=PDF}}. — Cette feuille regroupe 9 plans différents. * Nassima Dris, La ville mouvementée. Espace public, centralité et mémoire urbaine à Alger, l'Harmattan, 2001. * [[Nacéra Benseddik]], « Chronique d’une cité antique », dans ''Alger, lumières sur la ville'', Actes du colloque de l’EPAU 4-6 mai 200l, Alger 2004, {{p.|29-34}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Elizabeth Broughton]]|traducteur=[[Alain Blondy]]|titre=Six ans de résidence à Alger|sous-titre=1806-1812|titre original=Six years residence in Algiers|lieu=Saint-Denis|éditeur=Bouchène|année=2010|pages totales=341|isbn=978-2-35676-021-0|bnf=42386390}}. * Farid Hireche, ''Jardins d'Alger'', Djneins el-Djezair / Petits Paradis d'Alger. * [http://www.alger26mars1962.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=74:4-2-alger-et-ses-armoiries-1862-alger-capitale-de-la-france-en-guerre-1949&catid=27&Itemid=128&showall=1&limitstart= Alger et ses armoiries 1862. Alger capitale en guerre 1949]. * {{Chapitre |langue=fr |prénom1=Gabriel |nom1=Camps |lien auteur1=Gabriel Camps |prénom2=Marcel |nom2=Le Glay |lien auteur2=Marcel Le Glay |prénom3=Lucien |nom3=Golvin |lien auteur3=Lucien Golvin |prénom4=Robert |nom4=Mantran |lien auteur4=Robert Mantran |prénom5=Pierre |nom5=Boyer |titre=Alger |auteur ouvrage=Gabriel Camps ({{abréviation discrète|dir.|sous la direction de}}) |titre ouvrage=[[Encyclopédie berbère]] |tome={{IV}} |titre tome=Alger – Amzwar |lieu=Aix-en-Provence |éditeur=[[Édisud]] |mois={{date-|juillet|compact=oui}} |année=1986 |format={{unité|1|{{abréviation discrète|vol.|volume(s)}}}}, {{p.|447-629}}, {{unité|24|cm}} |isbn=2-85744-282-3 |ean=9782857442011 |oclc=489622115 |bnf=36630859q |sudoc=001351044 |présentation en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/744 |consulté le=9 janvier 2019 |partie=A163 |passage=447-472 <small>({{lien web |langue=fr |description=lire en ligne |url=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2434}})</small>}}. * [[Alain Vircondelet]], ''Alger d'hier et de toujours'', photographies Jean-Pierre Stora, L'Archipel, 2015. * Jean-Baptiste Nouvion, Préface de [[Dominique de Font-Réaulx]], ''Le Glaive et le Compas - [[Charles Frédéric Chassériau]] (1802-1896), de [[Pompéi]] à Alger, le parcours d’un architecte français'', LAC Editions, [[2022]] === Articles connexes === * [[Wilaya d'Alger]] * [[Daïras de la wilaya d'Alger]] * [[Communes de la wilaya d'Alger]] * {{Lien|trad = Timeline of Algiers|fr = Chronologie d'Alger}} * [[Algiers (Indiana)]] === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Algiers |wiktionary=Alger |wikivoyage=Alger }} * {{Officiel|http://www.wilaya-alger.dz/fr/}} * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Palette|Chefs-lieux d'Algérie|Capitales d'Afrique|Capitales des pays arabes|Capitale de la culture arabe}} {{Portail|Alger|Algérie|Berbères|mer Méditerranée}} [[Catégorie:Alger|*]] [[Catégorie:Chef-lieu de wilaya en Algérie]] [[Catégorie:Garnison de Légion étrangère]] [[Catégorie:Ville titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rique%20du%20Sud
Amérique du Sud
{{coord|-13|-59.4|type:country_region:AR/BO/BR/CL/CO/EC/PE/GF/GY/PY/SR/UY/VE_source:dewiki|format=dms|display=title}} {{Ne pas confondre|Amérique latine}} {{voir homonymes|Amérique (homonymie)}} {{Infobox Continent | nom = Amérique du Sud | carte = South America (orthographic projection).svg | légende = Carte de localisation de l'Amérique du Sud. | superficie = 17840000 | population = 415897337 | année_pop = 2018 | pays = {{Argentine}} <br /> {{Bolivie}} <br /> {{Brésil}} <br /> {{Chili}} <br /> {{Colombie}} <br /> {{Équateur}} <br /> {{France}} ([[Guyane]]) <br /> {{Guyana}} <br /> {{Paraguay}} <br /> {{Pérou}} <br /> {{Royaume-Uni}} ([[Îles Malouines]], [[Géorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud]]) <br /> {{Suriname}} <br /> {{Trinité-et-Tobago}} <br /> {{Uruguay}} <br /> {{Venezuela}} | langues = [[allemand]], [[anglais]], [[aymara]], [[créole]], [[espagnol]], [[français]], [[Guarani (langue)|guarani]], [[italien]], [[mapudungun]], [[Néerlandais]], [[portugais]], [[quechua]] | fuseaux_horaires = [[UTC−02:00]] ([[Brésil]]) à [[UTC−06:00]] ([[Équateur (pays)|Équateur]]) | villes_majeures = [[São Paulo]], [[Buenos Aires]], [[Rio de Janeiro]], [[Bogota]], [[Lima]], [[Santiago]], [[Caracas]] }} L''''Amérique du Sud''' est un [[sous-continent]] ou un [[continent]] et la partie méridionale de l'[[Amérique]]. Elle est située entièrement dans l'[[hémisphère ouest]] et principalement dans l'[[hémisphère sud]]. Elle est bordée à l'ouest par l'[[océan Pacifique]] et au nord et à l'est par l'[[océan Atlantique]]. L'[[Amérique centrale]], qui relie le sous-continent à l'[[Amérique du Nord]], et les [[Caraïbes]] sont situées au nord-ouest. Le [[portugais]] et l'[[espagnol]] sont les deux langues dénombrant le plus grand nombre de locuteurs en Amérique du Sud. L'Amérique du Sud fut nommée, à [[Saint-Dié-des-Vosges]] en [[1507]], par les cartographes [[Martin Waldseemüller]] et [[Mathias Ringmann]] d'après [[Amerigo Vespucci]], qui fut le premier Européen à suggérer que l'Amérique n'était pas les [[Indes orientales|Indes]] mais un [[Nouveau Monde]] inconnu des [[Européens]]. L'Amérique du Sud a une superficie de {{Unité|17840000|km|2}}, soit 11,9 % de la surface des terres émergées de la [[Terre]]. En [[2015]], sa population est d'environ {{nombre|410|millions}} d'habitants<ref name="ONU">{{Lien web |langue=en |titre=The world factbook |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/ |site=cia.gov|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le [[gentilé]] de ses habitants est les « Sud-Américains ». L'Amérique du Sud est classée quatrième continent en superficie (après l'[[Asie]], l'[[Afrique]] et l'[[Amérique du Nord]]) et cinquième en nombre d'habitants (après l'[[Asie]], l'[[Afrique]], l'[[Europe]] et l'[[Amérique du Nord]]). == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Amérique du Sud}} [[Fichier:South America-fr.svg|vignette|Localisation des pays de l'Amérique du Sud.]] [[Fichier:South America satellite plane.jpg|vignette|gauche|redresse|Image satellite de l'Amérique du Sud.]] L'Amérique du Sud constitue la majeure partie australe des terres émergées de ce qui est généralement désigné comme le [[Nouveau Monde]], l'[[hémisphère ouest]], les [[Amérique]]s, ou simplement l'Amérique (qui est parfois considérée comme un seul continent<ref>Les cinq anneaux du [[drapeau olympique]] représentent les cinq continents habités, Afrique, Amérique, Asie, Europe, et Océanie.</ref> et l'Amérique du Sud un [[sous-continent]])<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Ambassadeur du Brésil à Washington Rubens A. Barbosa |titre=MERCOSUL IN THE REGIONAL CONTEXT |url=http://www.brasilemb.org/embassy/embaixador_regional.shtml |consulté le=2007-05-19}}.</ref>. Il se trouve au sud et à l'est du canal du Panama, qui traverse l'[[isthme de Panama]]. Géologiquement, presque tout le territoire sud-américain est situé sur la [[plaque sud-américaine]]. Géopolitiquement, tout le [[Panama]] – y compris le segment à l'est du [[canal de Panama]] de l'isthme – est souvent considéré comme faisant partie de l'[[Amérique du Nord]] et un pays d'[[Amérique centrale]]. Géologiquement, le continent n'est rattaché à l'Amérique du Nord que tout récemment avec la formation de l'[[isthme panaméen]] il y a environ {{nombre|3|millions}} d'années, ce qui provoqua le [[grand échange faunique interaméricain]]. De même, les [[Cordillère des Andes|Andes]] sont des chaînes de montagnes relativement jeunes et sismiquement instables, descendant du nord au sud en suivant la bordure occidentale du continent ; le territoire à l'est des Andes est principalement occupé par la forêt tropicale humide, le vaste bassin de l'[[Amazonie]]. Le continent présente aussi des régions plus sèches telle la [[Patagonie]] orientale ou l'[[désert d'Atacama|Atacama]]. [[Fichier:Bariloche- Argentina2.jpg|thumb|[[Patagonie]].]] Le continent sud-américain comprend aussi de nombreuses îles, dont beaucoup appartiennent aux pays du continent. Beaucoup d'îles des Caraïbes (les Antilles) – par exemple, les [[Grandes Antilles]] et les [[Petites Antilles]] – sont situées au-dessus de la [[plaque caraïbe]], une plaque tectonique avec une topographie diffuse. [[Aruba]], les [[Barbade]]s, [[Trinité-et-Tobago]] sont situées sur le [[plateau continental]] sud-américain. Les [[Antilles néerlandaises]] et les dépendances du [[Venezuela]] sont situées au nord du continent. Géopolitiquement, les îles-États et les territoires d'outre-mer des Caraïbes sont généralement regroupés et considérés comme une partie ou une sous-région d'Amérique du Nord. Les nations d'Amérique du Sud qui bordent la [[mer des Caraïbes]] (la [[Colombie]] et le [[Venezuela]]) ou l'[[océan Atlantique]] (le [[Guyana]], le [[Suriname]] et la [[Guyane]]) forment l'Amérique du Sud caribéenne. Les autres îles sont les [[Îles Galápagos|Galapagos]], l'[[île de Pâques]] (en [[Océanie]] mais qui appartient au [[Chili]]), l'[[île Robinson Crusoé]], l'[[île de Chiloé]], la [[Terre de Feu]], et les [[îles Malouines]]. [[Fichier:Cordillera de los Andes.jpg|vignette|Les [[Cordillère des Andes|Andes]].]] [[Fichier:Aerial view of the Amazon Rainforest.jpg|vignette|Une rivière dans la [[forêt amazonienne]].]] [[Fichier:Fichier-AtmosphericMethaneSouthAmérica.jpg|vignette|Le centre de l'Amérique du Sud est un des points chauds d'émission de [[méthane]], [[gaz à effet de serre]] facteur de [[Changement climatique|dérèglement climatique]].]] L'Amérique du Sud est la terre des plus hautes chutes d'eau, [[Salto Ángel]], du fleuve au débit le plus important, l'[[Amazone (fleuve)|Amazone]], de la chaîne de montagne la plus longue, les Andes, du désert le plus aride, le [[désert d'Atacama]], de la voie ferrée la plus élevée, {{Lien|trad=Ticlio|fr=Ticlio|texte=Ticlio}}(Pérou), de la capitale la plus haute, [[La Paz]] (Bolivie), du plus haut lac commercialement navigable, le [[lac Titicaca]], et de la ville la plus australe, [[Puerto Toro]]. Les ressources naturelles de l'Amérique du Sud sont l'[[or]], le [[cuivre]], le minerai de [[fer]], l'[[étain]] et le [[pétrole]]. <!---South America's major natural resources are gold, silver, copper, iron ore, tin, and oil. The many resources of South America have brought high income to its countries especially in times of war or of rapid economic growth by industrialized countries elsewhere. However, the concentration in producing one major export commodity often has hindered the development of diversified economies. The inevitable fluctuation in the price of commodities in the international markets has led historically to major highs and lows in the economies of South American states, often also causing extreme political instability. This is leading to efforts to diversify their production to drive them away from staying as economies dedicated to one major export.---> L'Amérique du Sud abrite de nombreuses espèces d'animaux uniques comme le [[Lama (animal)|lama]], l'[[Eunectes|anaconda]], les [[piranha]], le [[jaguar]], la [[vigogne]] et le [[tapir]]. La forêt tropicale humide d'Amazonie possède une biodiversité élevée, contenant une fraction importante des espèces de la planète. Le plus grand pays d'Amérique du Sud est de loin le [[Brésil]], à la fois du point de vue de sa superficie et de sa population<ref>{{Article |auteur1=Schenoni, Luis |titre=Le Brésil et son parcours vers une hégémonie en Amérique du Sud |périodique=Sciences Po |date=2014 |lire en ligne=https://www.academia.edu/5699233/Le_Brésil_et_son_parcours_vers_une_hégémonie_en_Amérique_du_Sud}}.</ref>. En Amérique du Sud, on distingue plusieurs sous-régions : les États andins, les Guyanes, le [[cône Sud]] et le Brésil. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Amérique latine|Grand échange faunique interaméricain}} == Environnement == Le nord de l'Amérique du Sud abrite une grande partie de la [[biodiversité]] planétaire des terres émergées. Les [[forêt]]s y sont cependant en forte régression au profit des [[prairie (agriculture)|prairies]] d'élevage ([[Élevage bovin|bovin]] notamment, destiné à l'exportation) et cultures industrielles (de [[soja]] notamment, pour partie [[Organisme génétiquement modifié|transgénique]]). Les [[feu de forêt|feux de forêts]], la [[Régression et dégradation des sols|dégradation des sols]], et l'[[élevage]] et l'agriculture industrielle sont à l'origine d'émissions importantes de [[gaz à effet de serre]] (qui font par exemple du [[Brésil]] un des premiers émetteurs mondiaux). Par ailleurs le sud du continent est situé sous le [[Destruction de la couche d'ozone|trou de la couche d'ozone]] de l'[[antarctique]], qui a conduit à une forte hausse des taux d'[[Ultraviolet|UV]] ([[cancérogène]]s, [[mutagène]]s). Les glaciers d'Amérique du Sud ont perdu 30 à 50 % de leur couverture glaciaire entre les années 1980 et 2020<ref>{{Lien web |langue=spanish |prénom= |nom= |titre=Sí, los glaciares en Colombia desaparecerán, pero no al mismo tiempo |url=https://www.elespectador.com/ambiente/si-los-glaciares-en-colombia-desapareceran-pero-no-al-mismo-tiempo/ |site=El Espectador |date=2023-07-26 |consulté le=}}</ref>. == Économie == [[Fichier:Centro_SP2.jpg|thumb|left|[[São Paulo]], au [[Brésil]], est le centre financier du pays et la {{5e}} [[Liste des aires urbaines les plus peuplées du monde|plus grande ville du monde]] par agglomération.]] [[Fichier:Santiago en invierno.jpg|thumb|Centre Financier de [[Santiago|Santiago du Chili]].]] [[Fichier:Faz S Sofia canavial 090607 REFON.JPG|thumb|Plantation de canne à sucre à [[État de São Paulo|São Paulo]]. En 2018, le Brésil était le premier producteur mondial, avec {{nombre|746|millions}} de tonnes. L'Amérique du Sud produit la moitié de la canne à sucre dans le monde.]] [[Fichier:SojaBrasnorte.jpg|thumb|Plantation de soja au [[Mato Grosso]]. En 2020, le Brésil était le premier producteur mondial, avec {{nombre|130|millions}} de tonnes. L'Amérique du Sud produit la moitié du soja mondial.]] {{Article détaillé|Économie de l'Amérique latine}} L'[[agriculture]] reste le secteur d'activité le plus important de l'Amérique du Sud, même si le chômage rural et la pauvreté chassent la population vers les énormes villes côtières. Les ressources minières et pétrolières, bien que substantielles, sont inégalement réparties selon les pays. Pour limiter l'importation de matières premières, relancer la production et renforcer les infrastructures, les gouvernements se sont lourdement endettés auprès de la [[Banque mondiale]] dans les [[années 1960]] et [[années 1970|1970]]. Aujourd'hui, le Brésil est la première puissance économique, suivie de loin par l'Argentine, qui est, à son tour, suivie de près par la Colombie et le Venezuela<ref>[[Produit intérieur brut]] en [[parité de pouvoir d'achat]] respectif du [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/brazil Brésil], de l'[https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/argentina Argentine], de la [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/colombia Colombie] et du [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/venezuela Venezuela] donné par [[The World Factbook]].</ref>. L'ouest de l'Amérique du Sud, moins développé, a récemment su tirer parti de sa position géographique. Ainsi, le Chili exporte de plus en plus de matières premières vers le [[Japon]]. Les quatre pays avec la plus forte agriculture d'Amérique du Sud sont [[Brésil]], [[Argentine]], [[Chili]] et [[Colombie]]. Actuellement : * Le Brésil est le premier producteur mondial de [[canne à sucre]], [[soja]], [[café]], [[orange (fruit) |orange]], [[guarana]], [[Euterpe oleracea|açaí]] et [[Noix du Brésil]] ; un des 5 plus grands producteurs de [[maïs]], [[papaye]], [[tabac]], [[ananas]], [[banane]], [[coton]], [[haricot]], [[noix de coco]], [[pastèque]] et [[citron]] ; un des 10 plus grands producteurs au monde de [[cacao]], [[noix de cajou]], [[Avocat (fruit)|avocat]], [[kaki]], [[mangue]], [[goyave]], [[riz]], [[Sorgo commun|sorgho]] et [[tomate]] ; * L'Argentine est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de [[soja]], [[maïs]], graines de [[tournesol]], [[citron]] et [[poire]], l'un des 10 plus grands producteurs au monde d'[[Orge commune|orge]], [[raisin]], [[artichaut]], [[tabac]] et [[coton]], et l'un des 15 plus grands producteurs au monde de [[blé]], [[canne à sucre]], [[Sorgo commun|sorgho]] et [[Citrus ×paradisi|pomélo]] ; * Le Chili est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de [[cerise]] et [[canneberge]], et l'un des 10 plus grands producteurs mondiaux de [[raisin]], [[pomme]], [[kiwi]], [[Pêche (fruit)|pêche]], [[prune]] et [[noisette]], en se concentrant sur l'exportation de fruits de grande valeur ; * La Colombie est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de [[café]], [[Avocat (fruit)|avocat]] et [[huile de palme]], et l'un des 10 plus grands producteurs au monde de [[canne à sucre]], [[banane]], [[ananas]] et [[cacao]] ; * Le [[Pérou]] est l'un des 5 plus grands producteurs d'[[Avocat (fruit)|avocat]], [[myrtille]], [[artichaut]] et [[asperge]], l'un des 10 plus grands producteurs au monde de [[café]] et [[cacao]], l'un des 15 plus grands producteurs au monde de [[pomme de terre]] et [[ananas]], et a également une production considérable de [[raisin]], [[canne à sucre]], [[riz]], [[banane]], [[maïs]] et [[manioc]] ; son agriculture est considérablement diversifiée ; * L'agriculture du [[Paraguay]] se développe actuellement, étant actuellement le {{6e}} producteur mondial de [[soja]] et entrant dans la liste des 20 plus grands producteurs de [[maïs]] et [[canne à sucre]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=FAOSTAT |url=http://www.fao.org/faostat/en/#data/QC/ |site=fao.org |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. [[Fichier:Perdigao.jpg|thumb|Camion d'une entreprise de viande au Brésil. L'Amérique du Sud produit 20% de la viande de bœuf et de poulet dans le monde.]] Le [[Brésil]] est le premier exportateur mondial de [[Poulet|viande de poulet]] : {{nombre|3.77|millions}} de tonnes en 2019<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Conheça os 3 países que desafiam o Brasil nas exportações de frango |url=https://www.aviculturaindustrial.com.br/imprensa/conheca-os-3-paises-que-desafiam-o-brasil-nas-exportacoes-de-frango/20200122-093443-o532 |site=Avicultura Industrial |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |auteur=Ivan Formigoni |titre=Maiores exportadores de carne de frango entre 2015 e 2019 |url=http://www.farmnews.com.br/mercado/maiores-exportadores-de-carne-de-frango/ |site=farmnews.com.br |date=30 mai 2019 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le pays est le détenteur du deuxième plus grand troupeau de bovins du monde, 22,2 % du cheptel mondial. Le pays était le deuxième producteur de viande bovine en 2019, responsable de 15,4 % de la production mondiale<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=IBGE: rebanho de bovinos tinha 218,23 milhões de cabeças em 2016 - BeefPoint |url=https://www.beefpoint.com.br/ibge-rebanho-de-bovinos-tinha-21823-milhoes-de-cabecas-em-2016/ |site=beefpoint.com.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. C'était aussi le {{3e}} producteur mondial de lait en 2018. Cette année, le pays a produit {{nombre|35.1|milliards}} de litres<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Brasil é o 3º maior produtor de leite do mundo, superando o padrão Europeu |url=https://agronewsbrazil.com.br/brasil-e-o-3o-maior-produtor-de-leite-do-mundo-superando-o-padrao-europeu-em-alguns-municipios/ |site=agronewsbrazil.com.br |date=24 novembre 2020 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En 2019, le Brésil était le {{4e}} producteur de porc au monde, avec près de {{nombre|4|millions}} de tonnes<ref>{{Lien web |langue=pt |auteur=Ivan Formigoni |titre=Principais países produtores de carne suína entre 2017 e 2019 |url=https://www.farmnews.com.br/mercado/principais-paises-produtores-de-carne-suina/ |site=farmnews.com.br |date=23 juillet 2019 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En 2018, l'[[Argentine]] était le {{4e}} producteur mondial de [[bœuf (animal)|bœuf]], avec une production de {{nombre|3|millions}} de tonnes (derrière seulement les États-Unis, le Brésil et la Chine). L'[[Uruguay]] est également un important producteur de viande. En 2018, elle a produit {{Nombre|589 000|tonnes}} de viande bovine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=FAOSTAT |url=http://www.fao.org/faostat/en/#data/QL/ |site=fao.org |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Dans la production de [[Poulet|viande de poulet]], l'Argentine fait partie des 15 plus grands producteurs au monde, et le Pérou et la Colombie parmi les 20 plus grands. Dans la production de [[miel]], l'Argentine est parmi les 5 plus grands producteurs au monde, et le Brésil parmi les 15 plus grands. Pour ce qui est de la production de [[lait de vache]], le Argentine fait partie des 20 plus grands producteurs au monde<ref>{{Lien web |langue=es |titre=FAOSTAT |url=http://www.fao.org/faostat/es/#data/QL/ |site=fao.org |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. [[Fichier:Mina de Chuquicamata, Calama, Chile, 2016-02-01, DD 110-112 PAN.JPG|thumb|left|Mine de cuivre au [[Chili]]. L'Amérique du Sud produit la moitié du cuivre mondial.]] [[Fichier:Itabira MG Brasil - Mina de Ferro da Vale - panoramio.jpg|thumb|right|Mine de fer à [[Minas Gerais]].Le Brésil est le deuxième exportateur de minerai de fer au monde.]] Le [[Chili]] contribue à environ un tiers de la production mondiale de [[cuivre]]. En 2018, le [[Pérou]] était le deuxième producteur mondial de [[argent]] et de [[cuivre]] et le sixième producteur d'[[or]] (les 3 métaux qui génèrent le plus de valeur), en plus d'être le {{3e}} producteur au monde de [[zinc]] et d'[[étain]] et le {{4e}} de [[plomb]]. Le [[Brésil]] est le deuxième exportateur mondial de [[minerai de fer]], possède 98 % des réserves connues de [[niobium]] dans le monde et est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de [[bauxite]], [[manganèse]] et [[étain]]. La [[Bolivie]] est le cinquième producteur d'[[étain]], le septième producteur d'[[argent]] et le huitième producteur de [[zinc]] au monde<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Keith Campbell |titre=The state of mining in South America – an overview |url=https://www.miningweekly.com/article/the-state-of-mining-in-south-america-an-overview-2013-06-21/rep_id:3650 |site=Mining Weekly |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.anm.gov.br/dnpm/publicacoes/serie-estatisticas-e-economia-mineral/anuario-mineral/anuario-mineral-brasileiro/amb_2018_ano_base_2017 Annuaire des minéraux brésiliens 2018]</ref>. [[Fichier:Jaula cultivo salmon chile.jpg|thumb|right|L'élevage du saumon au Chili. Un tiers de tout le saumon vendu dans le monde provient du pays]] Dans la production de [[pétrole]], le Brésil était le {{10e}} producteur mondial en 2019, avec {{nombre|2.8|millions}} de barils/jour. Le Colombie était le {{20e}} avec {{Nombre|886 000|barils/jour}}, le Venezuela était le {{21e}} avec {{Nombre|877 000|barils/jour}}, l'Équateur le {{28e}} avec {{Nombre|531 000|barils/jour}} et l'Argentine {{29e}} avec {{Nombre|507 000|barils/jour}}. Comme le Venezuela et l'Équateur consomment peu de pétrole et exportent l'essentiel de leur production, ils font partie de l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]]. Le Venezuela a connu une forte baisse de sa production après 2015 (où il a produit {{nombre|2.5|millions}} de barils/jour), tombant en 2016 à {{nombre|2.2|millions}}, en 2017 à {{nombre|2|millions}}, en 2018 à 1,4 million et en 2019 à {{Nombre|877 000}}, en raison du manque d'investissements<ref>{{Lien web |titre=International - U.S. Energy Information Administration (EIA) |url=https://www.eia.gov/international/data/world/petroleum-and-other-liquids/annual-petroleum-and-other-liquids-production?pd=5&p=0000000000000000000000000000000000vg&u=0&f=A&v=mapbubble&a=-&i=none&vo=value&&t=C&g=00000000000000000000000000000000000000000000000001&l=249-ruvvvvvfvtvnvv1vrvvvvfvvvvvvfvvvou20evvvvvvvvvvnvvvs0008&s=94694400000&e=1546300800000 |site=eia.gov |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Dans la production de [[gaz naturel]], en 2018, l'Argentine a produit {{unité|1524|bcf}} (milliards de pieds cubes), le Venezuela 946, le Brésil 877, la Bolivie 617, le Pérou 451, la Colombie 379<ref>{{Lien web |langue=en |titre=International - U.S. Energy Information Administration (EIA) |url=https://www.eia.gov/international/data/world/natural-gas/dry-natural-gas-production?pd=3002&p=00g&u=0&f=A&v=mapbubble&a=-&i=none&vo=value&&t=C&g=00000000000000000000000000000000000000000000000001&l=249-ruvvvvvfvtvnvv1vrvvvvfvvvvvvfvvvou20evvvvvvvvvvnvvvs0008&s=315532800000&e=1546300800000 |site=eia.gov |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. [[Fichier:ItaipuAerea2AAL.jpg|thumb|right|[[Barrage d'Itaipu]] à [[Paraná (État)|Paraná]].]] [[Fichier:Energia Eolica.jpg|thumb|right|[[Énergie éolienne]] à [[Parnaíba]].]] Le Brésil est le pays avec l'énergie la plus propre au monde. La majorité de son énergie électrique provient de sources renouvelables (principalement l'énergie hydroélectrique et la biomasse), et le pays a un énorme potentiel pour l'énergie éolienne (qui fournit déjà 10 % de l'énergie du pays, plus le potentiel de supplanter facilement l'énergie hydroélectrique) et l'énergie solaire (qui n'est pas encore pleinement développée dans le monde, mais le pays a le meilleur taux d'irradiation solaire au monde, ayant le potentiel pour être l'une des principales sources d'énergie). Le Brésil est l'un des principaux producteurs mondiaux d'[[énergie hydroélectrique]]. En 2019, le Brésil comptait 217 centrales hydroélectriques en exploitation, d'une capacité installée de {{unité|98581|MW}}, soit 60,16 % de la production d'énergie du pays. Dans la production totale d'électricité, en 2019, le Brésil a atteint {{unité|170000|mégawatts}} de capacité installée, plus de 75 % à partir de sources renouvelables (la majorité, hydroélectrique)<ref name="quantas" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Brasil alcança 170 mil megawatts de capacidade instalada em 2019 - Sala de Imprensa - ANEEL |url=https://www.aneel.gov.br/sala-de-imprensa-exibicao/-/asset_publisher/XGPXSqdMFHrE/content/brasil-alcanca-170-mil-megawatts-de-capacidade-instalada-em-2019/656877?inheritRedirect=false |site=aneel.gov.br |consulté le=27 novembre 2020|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20180401075849/http://www.energiaeambiente.org.br/wp-content/uploads/2016/11/IEMA-AGUA_vFinal.pdf |site=web.archive.org |date=1 avril 2018 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le [[potentiel éolien]] du Brésil est évalué, en 2019, à {{unité|500|GW}} (ceci, uniquement à terre), suffisamment d'énergie pour répondre à trois fois la demande actuelle du pays ; il est surtout localisé dans le nord-est et le sud<ref name="GWR">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Global Wind Report 2012 - Annual market update |url=http://www.gwec.net/wp-content/uploads/2012/06/Annual_report_2012_LowRes.pdf |éditeur=Global Wind Energy Council |date=avril 2013 |consulté le=10 octobre 2013 |page=26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Ventos promissores a caminho |url=https://revistapesquisa.fapesp.br/ventos-promissores-a-caminho/ |site=revistapesquisa.fapesp.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Potencial eólico onshore brasileiro pode ser de 880 GW, indica estudo |url=http://www2.ctee.com.br/brazilwindpower/2016/zpublisher/materia/?url=potencial-eolico-onshore-brasileiro-pode-ser-de-880-gw-indica-estudo-20161026 |site=www2.ctee.com.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En février 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée était de {{unité|19.1|GW}}, avec un facteur de capacité moyen de 58 %<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Boletim Mensal de Geração Eólica Setembro/2020 |url=http://www.ons.org.br/AcervoDigitalDocumentosEPublicacoes/Boletim%20Mensal%20de%20Gera%C3%A7%C3%A3o%20E%C3%B3lica%202020-09.pdf |site=ons.org.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Alors que le facteur de capacité de production éolienne moyenne mondiale est de 24,7 %, il existe des zones dans le nord du Brésil, en particulier dans l'État de Bahia, où certains parcs éoliens enregistrent des facteurs de capacité moyens supérieurs à 60 %<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Brasil é o país com melhor fator de aproveitamento da energia eólica — Governo do Brasil |url=https://web.archive.org/web/20181007223102/http://www.brasil.gov.br/noticias/infraestrutura/2014/12/brasil-e-o-pais-com-melhor-fator-de-aproveitamento-da-energia-eolica |site=web.archive.org |date=7 octobre 2018 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>; le facteur de capacité moyen dans la région du Nord-Est est de 45 % sur la côte et de 49 % à l'intérieur<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Boletim Trimestral de Energia Eólica – Junho de 2020 |url=https://www.epe.gov.br/sites-pt/publicacoes-dados-abertos/publicacoes/PublicacoesArquivos/publicacao-233/topico-520/Boletim_2020_Q1.pdf |site=epe.gov.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En 2019, l'énergie éolienne représentait 9 % de l'énergie produite dans le pays<ref name="quantas">{{Lien web |langue=pt |titre=Quantas usinas geradoras de energia temos no Brasil? – CBIE |url=https://cbie.com.br/quantas-usinas-geradoras-de-energia-temos-no-brasil/ |site=cbie.com.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En 2020, le Brésil était le {{8e}} pays au monde en termes de puissance éolienne installée ({{unité|17,2|GW}})<ref name="Double1">[https://www.irena.org/-/media/Files/IRENA/Agency/Publication/2021/Apr/IRENA_RE_Capacity_Statistics_2021.pdf RENEWABLE CAPACITY STATISTICS 2021]</ref>. En juillet 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée du solaire photovoltaïque était de {{unité|10.3|GW}}, avec un facteur de capacité moyen de 23 %. Certains des États brésiliens les plus irradiés sont Minas Gerais, Bahia et Goiás, qui ont en effet des records mondiaux d'irradiation. En 2019, l'énergie solaire représentait 1,27 % de l'énergie produite dans le pays<ref name="quantas" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Quais as melhores regiões do Brasil para geração de energia fotovoltaica? |url=https://sharenergy.com.br/quais-melhores-regioes-brasil-para-geracao-de-energia-fotovoltaica/ |site=sharenergy.com.br |date=3 février 2017 |consulté le=27 novembre 2020|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=pt |titre=Boletim Mensal de Geração Solar Fotovoltaica Julho/2021 |url=http://www.ons.org.br/AcervoDigitalDocumentosEPublicacoes/Boletim%20Mensal%20de%20Gera%C3%A7%C3%A3o%20Solar%202021-07.pdf |site=ons.org.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. En 2020, le Brésil était le {{14e}} pays au monde en termes de puissance solaire installée ({{unité|7,8|GW}}). En 2020, le Brésil était le {{2e}} pays au monde en matière de production d'énergie grâce à la biomasse (production d'énergie à partir de biocarburants solides et de déchets renouvelables), avec {{unité|15,2|GW}} installés<ref name="Double1"/>. [[Fichier:Planta Braskem.jpg|thumb|[[Braskem]], la plus grande industrie chimique brésilienne]] [[Fichier:EMS - panoramio.jpg|vignette|EMS, la plus grande industrie pharmaceutique brésilienne]] La [[Banque mondiale]] répertorie chaque année les principaux pays manufacturiers par valeur totale de fabrication. Selon la liste de 2019, le Brésil possède la treizième industrie la plus précieuse au monde ({{nombre|173.6|milliards}} de dollars), le Venezuela la trentième ({{nombre|58.2|milliards}} de dollars, cependant, qui dépendent du pétrole pour obtenir cette valeur), l'Argentine la {{31e}} plus grande ({{nombre|57.7|milliards}} de dollars), la Colombie la {{46e}} plus grande ({{nombre|35.4|milliards}} de dollars), le Pérou la {{50e}} ({{nombre|28.7|milliards}} de dollars) et le Chili la {{51e}} plus grande ( {{nombre|28.3|milliards}})<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Manufacturing, value added (current US$) - Data |url=https://data.worldbank.org/indicator/NV.IND.MANF.CD?most_recent_value_desc=true |site=data.worldbank.org |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le [[Brésil]] possède le troisième plus grand secteur manufacturier des Amériques. Les industries du Brésil vont de l'automobile, de l'acier et de la pétrochimie aux ordinateurs, [[avion|avions]] ([[Embraer]]), produits alimentaires, pharmaceutiques, chaussures, métallurgie et biens de consommation durables. Dans l'industrie alimentaire, en 2019, le Brésil était le deuxième exportateur d'aliments transformés au monde. En 2016, le pays était le {{2e}} producteur de pâte au monde et le {{8e}} producteur de papier. Dans l'industrie de la chaussure, en 2019, le Brésil se classait au {{4e}} rang des producteurs mondiaux. En 2019, le pays était le {{8e}} producteur de véhicules et le {{9e}} producteur d'acier au monde. En 2018, l'industrie chimique brésilienne était la {{8e}} au monde ; dans l'industrie textile, le Brésil, bien qu'il figurait parmi les 5 plus grands producteurs mondiaux en 2013, est très peu intégré dans le commerce mondial<ref>https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/global/Documents/About-Deloitte/gx-gbc-latin-america-economic-outlook-july-2015.pdf</ref>. [[Fichier:Mercedes-Benz Brazil Central Office (2012).jpg|thumb|Usine Mercedes-Benz à [[État de São Paulo|São Paulo]]. Le Brésil est l'un des 10 plus grands producteurs de véhicules au monde et l'Argentine est l'un des 30 plus grands.]] [[Fichier:CSN01.jpg|thumb|Siderúrgica [[Companhia Siderúrgica Nacional |CSN]], dans [[Volta Redonda]]. Le Brésil est l'un des 10 plus grands producteurs d'acier au monde et l'Argentine est l'un des 30 plus grands.]] [[Fichier:Coffee Plantation.jpg|thumb|Café à [[Minas Gerais]]. En 2018, le Brésil était le premier producteur mondial, avec {{nombre|3.5|millions}} de tonnes. L'Amérique du Sud produit la moitié du café mondial.]] [[Fichier:Laranja (Avaré) REFON 1.JPG|thumb|Orange à [[État de São Paulo|São Paulo]]. En 2018, le Brésil était le premier producteur mondial, avec {{nombre|17|millions}} de tonnes. L'Amérique do Sud produit 25% de l'orange mondiale.]] [[Fichier:Pergola Vineyard Argentina.jpg|thumb|Plantation de raisin en Argentine. L'Argentine et le Chili sont parmi les 10 plus grands producteurs de raisin et de vin au monde, et le Brésil parmi les 20 plus grands.]] {| class="wikitable" |+PIB par habitant (PPA) 2008<ref name="ppa">Voir la page Wikipédia: [[Liste des pays par PIB (PPA)]].</ref> ! scope="col"| Rang mondial!! scope="col"| Pays !! scope="col"| PIB<br />par habitant<ref name=PPP_GDP /> (USD) |- | || {{nobr|1={{Tri|Royaume uni|{{GBR-d}}&nbsp;[[Îles Malouines]]}}}} (Royaume-Uni) || {{formatnum:49129}} <!-- Ne pas mettre de ^ sur ile, merci --> |- | || {{Guyane}} (France) || {{formatnum:18143}} |- | 54 || {{Venezuela}} || {{formatnum:11388}} |- | 58 || {{Chili}} || {{formatnum:10117}} |- | 60 || {{Uruguay}} || {{formatnum:9654}} |- | 64 || {{Brésil}} || {{formatnum:8295}} |- | 65 || {{Argentine}} || {{formatnum:8171}} |- | 78 || {{Suriname}} || {{formatnum:5504}} |- | 84 || {{Colombie}} || {{formatnum:4989}} |- | 89 || {{Pérou}} || {{formatnum:4448}} |- | 96 || {{Équateur}} || {{formatnum:3928}} |- | 113 || {{Paraguay}} || {{formatnum:2601}} |- | 124 || {{Bolivie}} || {{formatnum:1656}} |- | 126 || {{Guyana}} || {{formatnum:1509}} |- |} {| class="wikitable" |+PIB (PPA) 2005<ref name=ppa/> ! scope="col"| Rang mondial!! scope="col"| Pays !! scope="col"| PIB (milliards de [[Dollar américain|USD]]) |- | {{9e}} || {{Brésil}} || {{formatnum:2013}} |- | {{22e}} || {{Argentine}} || {{formatnum:533.7}} |- | {{29e}} || {{Colombie}} || {{formatnum:337.2}} |- | {{43e}} || {{Chili}} || {{formatnum:193.2}} |- | {{50e}} || {{Pérou}} || {{formatnum:167.2}} |- | {{51e}} || {{Venezuela}} || {{formatnum:163.5}} |- | {{70e}}|| {{Équateur}} || {{formatnum:57.0}} |- | {{90e}}|| {{Uruguay}} || {{formatnum:34.3}} |- | {{96e}}|| {{Paraguay}} || {{formatnum:28.3}} |- | {{101e}}|| {{Bolivie}} || {{formatnum:25.6}} |- | || {{Guyane}} (France) || {{formatnum:4.15}} |- | {{157e}}|| {{Guyana}} || {{formatnum:3.4}} |- | {{162e}}|| {{Suriname}} || {{formatnum:2.8}} |- | || {{nobr|1={{Tri|Royaume uni|{{GBR-d}}&nbsp;[[Îles Malouines]]}}}} (Royaume-Uni) || {{formatnum:0.146}} |} {| class="wikitable" |+ Index du développement humain 2018 (Les flèches indiquent les changements de l'IDH depuis les valeurs de 2006)<ref>[[Indice de développement humain|Liste des pays par classement IDH]]</ref>{{,}}<ref name="PPP_GDP">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2004rank.html |site=cia.gov |consulté le=27 novembre 2020|brisé le = 2024-02-25}}</ref> ! scope="col"| Rang mondial!! scope="col"| Pays!! scope="col"| IDH<br /> |- | || {{nobr|1={{Tri|Royaume uni|{{GBR-d}}&nbsp;[[Îles Malouines]]}}}} (Royaume-Uni) || 0,874 |- | 42 || {{Chili}}|| {{augmentation}} 0,847 <small>(+3)</small> |- | 48 || {{Argentine}}|| {{augmentation}} 0,830 <small>(+3)</small> |- | 58 || {{Uruguay}}|| {{augmentation}} 0,808 |- | 79 || {{Brésil}}|| {{augmentation}} 0,761 |- | 80 || {{Colombie}}|| {{augmentation}} 0,761 |- | 84 || {{Pérou}}|| {{augmentation}} 0,759 |- | 86 || {{Equateur}}|| {{augmentation}} 0,758 |- | 97 || {{Vénézuela}}|| {{augmentation}} 0,726 |- | 100 || {{Paraguay}}|| {{augmentation}} 0,724 |- |101 |{{Suriname}} |{{Augmentation}} 0,724 |- |114 |{{Bolivie}} |{{Augmentation}} 0,703 |- | 123 || {{Guyana}}|| {{augmentation}} 0,670 |} == Galerie == <gallery> Fichier:Cerro ricco.jpg|Mine d'argent en Bolivie Fichier:Brasil - Ametista do Sul - Piedra amatista.jpg|Mine d'améthyste à [[Ametista do Sul]]. L'Amérique du Sud est un producteur majeur de pierres précieuses telles que l'améthyste, la topaze, l'émeraude, l'aigue-marine et la tourmaline Fichier:The Most Expensive.jpg|[[Copacabana Palace]], le meilleur hôtel d'Amérique du Sud, à Rio de Janeiro. Le tourisme apporte des devises importantes au continent. Fichier:Sede Neugebauer.jpg|Chocolaterie Neugebauer à [[Arroio do Meio]]. L'Amérique du Sud se spécialise dans la transformation des aliments Fichier:Klabin Unidade Puma, Ortigueira Paraná.jpg|Complexe industriel de Klabin, à [[Ortigueira (Paraná) |Ortigueira]]. Le Brésil est le deuxième producteur de pâte et le huitième producteur de papier au monde Fichier:Distrito Industrial, Franca (SP), Brazil.jpg|Portique de l'usine de chaussures pour hommes Democrata, à [[Franca]]. Le Brésil est le quatrième producteur de chaussures au monde Fichier:Cia Hering 2019.jpg|Hering, à Santa Catarina, Brésil. Le pays possède l'une des 5 plus grandes industries textiles au monde Fichier:Smaragd-G-EmpireTheWorldOfGems.jpg|Émeraude colombienne. Le pays est le plus grand producteur d'émeraude au monde et le Brésil est l'un des plus grands producteurs Fichier:Detail of pineapples growing.jpg|Ananas au Brésil. Le pays est le {{3e}} producteur mondial. L'Amérique du Sud produit près de 20% de l'ananas du monde. Fichier:El Calafate sheep herding.jpg|Moutons en Argentine. Le pays est le {{11e}} producteur de laine au monde. Fichier:Oilpalmmagdalenacolombia-2.jpg|Plantation de palmiers à huile à Magdalena, Colombie. Le pays est l'un des 5 premiers producteurs d'huile de palme au monde. Fichier:INTA - colmenar apícola.jpg|Production de miel en Argentine. Le pays est le troisième producteur de miel au monde. Fichier:Cerezas La Candelaria Chépica VI Región.JPG|Cerises chiliennes. Le Chili est l'un des 5 premiers producteurs de cerises douces au monde. Fichier:Actinidia KIWI 02.jpg|Kiwi du Chili. Le pays est l'un des 10 plus grands producteurs de kiwi au monde. Fichier:Culture de bananes.JPG|Banane en Équateur. Le pays est le premier exportateur mondial de bananes. L'Amérique du Sud produit près de 20% de la banane mondiale. </gallery> == Tourisme == [[Fichier:Before Machu Picchu.jpg|thumb|200px|[[Machu Picchu]], Pérou.]] Dans la liste des destinations touristiques mondiales, en 2018, l'[[Argentine]] était le {{47e}} pays le plus visité au monde, avec {{nombre|6.9|millions}} de touristes internationaux (et des revenus de {{nombre|5.5|milliards}} de dollars) ; le [[Brésil]] était le {{48e}} pays le plus visité avec {{nombre|6.6|millions}} de touristes (et des revenus de {{nombre|5.9|milliards}} de dollars) ; le [[Chili]] le {{53e}} pays avec {{nombre|5.7|millions}} de touristes (et un revenu de {{nombre|2.9|milliards}} de dollars) ; le [[Pérou]] en {{60e}} position avec {{nombre|4.4|millions}} de touristes (et un revenu de {{nombre|3.9|milliards}} de dollars) ; la [[Colombie]] {{65e}} avec {{nombre|3.8|millions}} de touristes (et des revenus de {{nombre|5.5|milliards}} de dollars) ; l'[[Uruguay]] {{69e}} avec {{nombre|3.4|millions}} de touristes (et un revenu de {{nombre|2.3|milliards}} de dollars). Notez que le nombre de touristes ne reflète pas toujours le montant monétaire que le pays tire du tourisme. Certains pays pratiquent un tourisme de niveau supérieur, obtenant plus d'avantages<ref>{{Lien web |langue=en |titre=International Tourism Highlights, 2019 Edition |url=https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284421152 |site=DOI.org (Crossref) |éditeur=World Tourism Organization (UNWTO) |date=28 août 2019 |doi=10.18111/9789284421152 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. == Infrastructure == [[Fichier:New Panama Canal.jpg|200px|thumb|right|Projet d'expansion du canal de Panama; Nouvelles écluses `` Agua Clara (côté Atlantique)]] [[Fichier:RodBandeirantes.jpg|200px|thumb|right|[[Rodovia dos Bandeirantes (SP-348)|Rodovia dos Bandeirantes]], Brésil]] [[Fichier:Ruta Nacional 9 en Zárate hacia el noroeste.jpg|200px|thumb|right|Ruta 9 / 14, à Zarate, Argentine]] [[Fichier:Ilha de Mocanguê by Diego Baravelli (cropped).jpg|200px|thumb|right|[[Pont Rio-Niterói]]]] Le transport en Amérique du Sud se fait essentiellement en utilisant le mode [[Route|routier]], le plus développé de la région. Il existe également une infrastructure considérable de [[port|ports]] et [[aéroport|aéroports]]. Le secteur [[Chemin de fer|ferroviaire]] et [[fleuve|fluvial]], bien qu'il ait du potentiel, est généralement traité de manière secondaire. Le Brésil compte plus de 1,7 million de km de [[route|routes]], dont {{unité|215000|km}} sont revêtus, et environ {{unité|14000|km}} de [[voie rapide|voies rapides]]. Les deux autoroutes les plus importantes du pays sont la [[BR-101]] et la [[BR-116]]<ref name="abzqbe">{{Lien web |langue=pt |titre=Anuário CNT do Transporte |url=https://anuariodotransporte.cnt.org.br/2018/# |site=anuariodotransporte.cnt.org.br |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. L'Argentine compte plus de {{unité|600000|km}} de routes, dont environ {{unité|70000|km}} sont revêtus et environ {{unité|2500|km}} sont des voies rapides. Les trois autoroutes les plus importantes du pays sont la [[Route nationale 9 (Argentine) |Route 9]], la [[Route nationale 7 (Argentine) |Route 7]] et la [[Route nationale 14 (Argentine) |Route 14]]<ref name="abzqbe" />. La Colombie compte environ {{unité|210000|km}} de routes et environ {{unité|2300|km}} sont des voies rapides<ref>{{Lien web |titre=Transport en chiffres Statistiques 2015 |url=https://www.mintransporte.gov.co/descargar.php?idFile=14090 |site=mintransporte.gov.co |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le Chili compte environ {{unité|82000|km}} de routes, dont {{unité|20000|km}} revêtus, et environ {{unité|2000|km}} sont des voies rapides. L'autoroute la plus importante du pays est la Chili Route 5 ([[Route panaméricaine]])<ref>[http://www.mapas.mop.cl/cc2017/Cuadernillo/Cuadernillo_2017.pdf Lettre Caminera 2017]</ref> Ces {{nombre|4|pays}} sont ceux qui ont la meilleure infrastructure routière et le plus grand nombre d'autoroutes à double voie. En raison de la [[Cordillère des Andes]], de l'[[Amazone (fleuve)|Amazone]] et de la [[forêt amazonienne]], il y a toujours eu des difficultés à mettre en place des autoroutes transcontinentales ou biocéaniques. Pratiquement, la seule route qui existait était celle qui reliait le Brésil à Buenos Aires, en Argentine et plus tard à Santiago, au Chili. Cependant, ces dernières années, grâce à l'effort combiné des pays, de nouvelles routes ont commencé à émerger, comme le Brésil-Pérou (Pacific Highway) et une nouvelle autoroute entre le Brésil, le Paraguay, le nord de l'Argentine et le nord du Chili (Corridor biocéanique). [[Fichier:Riodejaneiro aerea aeroportogaleao-131756(cut).jpg|200px|thumb|right|Aéroport international de Rio de Janeiro]] [[Fichier:A Saúde dos Portos (7110638275).jpg|200px|thumb|right|Port d'Itajaí, Santa Catarina, Brésil]] Il y a plus de {{formatnum:2000}} aéroports au Brésil. Le pays possède le deuxième plus grand nombre d'aéroports au monde, derrière les États-Unis seulement. L'[[Aéroport international de São Paulo/Guarulhos|aéroport international de São Paulo]], situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand et le plus fréquenté du pays - l'aéroport relie São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Le Brésil compte 44 aéroports internationaux, tels que ceux de [[Aéroport international de Rio de Janeiro/Galeão|Rio de Janeiro]], [[Aéroport international de Brasília |Brasília]], [[Aéroport international de Belo Horizonte/Confins|Belo Horizonte/Confins]], [[Aéroport international de Porto Alegre|Porto Alegre]], [[Aéroport international de Florianópolis|Florianópolis]], {{Lien|trad=Marechal Rondon International Airport|fr=Aéroport international Marechal Rondon|texte=Cuiabá}}, [[Aéroport international de Salvador de Bahia|Salvador]], [[Aéroport international de Recife|Recife]], [[Aéroport international de Fortaleza|Fortaleza]], [[Aéroport international de Belém|Belém]] et [[Aéroport international de Manaus|Manaus]], entre autres. L'Argentine possède d'importants aéroports internationaux tels que [[Aéroport international d'Ezeiza|Buenos Aires]], [[Aéroport de Córdoba|Córdoba]], {{Lien|trad=San Carlos de Bariloche Airport|fr=Aéroport de San Carlos de Bariloche|texte=Bariloche}}, [[Aéroport de Mendoza|Mendoza]], [[Aéroport international Martín Miguel de Güemes|Salta]], [[Aéroport des chutes d'Iguazú|Puerto Iguazú]], {{Lien|trad=Presidente Perón International Airport|fr=Aéroport international Presidente Perón|texte=Neuquén}} et [[Aéroport international d'Ushuaïa|Ushuaïa]], entre autres. Le Chili possède d'importants aéroports internationaux tels que [[Aéroport international Arturo-Merino-Benítez|Santiago]], [[Aéroport d'Antofagasta|Antofagasta]], [[Aéroport El Tepual de Puerto Montt|Puerto Montt]], [[Aéroport international Presidente Carlos Ibáñez del Campo|Punta Arenas]] et [[Aéroport d'Iquique|Iquique]], entre autres. La Colombie possède d'importants aéroports internationaux tels que [[Aéroport international El Dorado |Bogotá]], [[Aéroport international José-María-Córdova|Medellín]], [[Aéroport international Rafael Núñez |Carthagène]], [[Aéroport international Alfonso-Bonilla-Aragón|Cali]] et [[Aéroport international Ernesto Cortissoz |Barranquilla]], entre autres. Le Pérou possède d'importants aéroports internationaux tels que [[Aéroport international Jorge-Chávez|Lima]], [[Aéroport international Alejandro-Velasco-Astete|Cuzco]] et [[Aéroport Rodriguez Ballon|Arequipa]]. Les autres aéroports importants sont ceux des capitales de l'Uruguay ([[Aéroport international de Carrasco |Montevideo]]), du Paraguay ([[Aéroport international Silvio Pettirossi |Asunción]]), Bolivie ([[Aéroport international El Alto |La Paz]]) et Équateur ([[Aéroport international Mariscal Sucre |Quito]]). Les 10 aéroports les plus fréquentés d'Amérique du Sud en 2017 étaient: São Paulo-Guarulhos (Brésil), Bogotá (Colombie), São Paulo-Congonhas (Brésil), Santiago (Chili), Lima (Pérou), Brasília (Brésil), Rio de Janeiro. (Brésil), Buenos Aires-Aeroparque (Argentine), Buenos Aires-Ezeiza (Argentine) et Minas Gerais (Brésil)<ref name="adfza">{{Lien web |langue=pt |auteur=Artur Luiz |nom=Andrade |titre=Brasil tem 9 dos maiores aeroportos da América Latina |url=https://www.panrotas.com.br/aviacao/aeroportos/2018/10/brasil-tem-9-dos-maiores-aeroportos-da-america-latina_159919.html |site=Portal PANROTAS |date=29 octobre 2018 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. À propos de [[port]]s, le Brésil possède certains des ports les plus fréquentés d'Amérique du Sud, tels que [[port de Santos]], celui de [[Port de Rio de Janeiro|Rio de Janeiro]], [[Port de Paranaguá|de Paranaguá]], [[Port d'Itajaí|d'Itajaí]], [[Port de Rio Grande|de Rio Grande]], [[Port de São Francisco do Sul|de São Francisco do Sul]] et [[Port de Suape|de Suape]]. L'Argentine a des ports tels que ceux de {{Lien|trad=Port of Buenos Aires|fr=Port de Buenos Aires|texte=Buenos Aires}} et [[Port de Rosario|de Rosario]]. Le Chili possède d'importants ports à [[Valparaíso]], [[Caldera (Chili)|Caldera]], [[Mejillones]], [[Antofagasta]], [[Iquique]], [[Arica (Chili)|Arica]] et [[Puerto Montt]]. La Colombie possède des ports importants tels que [[Buenaventura (Valle del Cauca)|Buenaventura]], {{Lien|trad=Cartagena Container Terminal|fr=Cartagena Container Terminal|texte=Cartagena Container Terminal}} et {{Lien|trad=Puerto Bolivar, Colombia|fr=Puerto Bolivar (Colombie)|texte=Puerto Bolivar}}. Le Pérou possède des ports importants à [[Callao]], [[Ilo (ville)|Ilo]] et [[Matarani]]. Les 15 ports les plus actifs d'Amérique du Sud sont : Santos (Brésil), Bahía de Cartagena (Colombie), Callao (Pérou), Guayaquil (Équateur), Buenos Aires (Argentine), San Antonio (Chili), Buenaventura (Colombie), Itajaí (Brésil), Valparaíso (Chili), Montevideo (Uruguay), Paranaguá (Brésil), Rio Grande (Brésil), São Francisco do Sul (Brésil), Manaus (Brésil) et Coronel (Chili)<ref name="azmmms">{{Lien web |langue=es |titre=actividad portuaria de América Latina y el Caribe 2018 |url=https://www.cepal.org/sites/default/files/news/files/actividad_portuaria_2018.pdf |site=cepal.org |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le réseau [[Chemin de fer|ferroviaire]] brésilien a une extension d'environ {{unité|30000|kilomètres}}. Il est essentiellement utilisé pour transporter des minerais<ref>{{Lien web |langue=en |titre=South America :: Brazil — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/brazil |site=cia.gov |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Le rail argentin, avec {{unité|47000|km}} de voies, était l'un des plus importants au monde et continue d'être le plus étendu d'Amérique latine. Il en est venu à disposer d'environ {{unité|100000|km}} de rails, mais le soulèvement des voies et l'accent mis sur le transport automobile l'ont progressivement réduit. Il a quatre sentiers différents et des connexions internationales avec le Paraguay, la Bolivie, le Chili, le Brésil et l'Uruguay. Le Chili compte près de {{unité|7000|km}} de voies ferrées, avec des liaisons vers l'Argentine, la Bolivie et le Pérou. La Colombie ne compte qu'environ {{unité|3500|km}} de voies ferrées<ref>{{Lien web |titre=Diagnostics de transport |url=https://www.mintransporte.gov.co/Servicios/Estadisticas/DIAGNOSTICO_TRANSPORTE_2008.pdf |site=mintransporte.gov.co |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Parmi les principales [[Canal (voie d'eau)|voies navigables]] brésiliennes, deux se distinguent : [[Hidrovia Paraná-Tietê]] (qui a une longueur de {{unité|2400|km}}, {{formatnum:1600}} sur le fleuve Paraná et {{unité|800|km}} sur le fleuve Tietê, drainant la production agricole des États du Mato Grosso, du Mato Grosso do Sul, de Goiás et d'une partie de Rondônia, Tocantins et Minas General) et {{Lien|trad=Hidrovia do Solimões-Amazonas|lang=pt|fr=Hidrovia do Solimões-Amazonas|texte=Hidrovia do Solimões-Amazonas}} (il comporte deux tronçons: Solimões, qui s'étend de Tabatinga à Manaus, avec environ {{unité|1600|km}}, et Amazonas, qui s'étend de Manaus à Belém, avec {{unité|1650|km}}. Le transport quasi-intégral de passagers depuis la plaine amazonienne se fait par cette voie fluviale, en plus de pratiquement tout le transport de marchandises qui est dirigé vers les grands centres régionaux de Belém et Manaus). Au Brésil, ce transport est encore sous-utilisé : les tronçons fluviaux les plus importants, d'un point de vue économique, se trouvent dans le sud-est et le sud du pays. Sa pleine utilisation dépend toujours de la construction d'écluses, de grands travaux de dragage et, principalement, de ports permettant une intégration intermodale. En [[Argentine]], le réseau de voies navigables est composé des fleuves La Plata, Paraná, Paraguay et Uruguay. Les principaux ports fluviaux sont [[Zárate (Buenos Aires)|Zárate]] et [[Campana (partido)|Campana]]. Le port de Buenos Aires est historiquement le premier en importance individuelle, mais la zone connue sous le nom de Up-River, qui s'étend le long de {{unité|67|km}} de la partie Santa Fé du fleuve Paraná, rassemble 17 ports qui concentrent 50 % des exportations totales du pays. == Langues == {{Article détaillé|Langues en Amérique du Sud}} Les langues les plus utilisées en Amérique du Sud sont l'espagnol et le portugais, qui est la langue officielle du Brésil. L'Amérique du Sud présente un très grand nombre de langues minoritaires : on dénombre près de 600 langues qui appartiennent à {{nombre|118|familles}} linguistiques. Par exemple, les 32 langues de [[Bolivie]] sont de {{nombre|15|familles}} différentes, y compris 6 isolats. Les 68 langues de [[Colombie]] appartiennent à {{nombre|13|familles}} différentes, dont 10 sont des isolats. Toutefois, le contraste est marqué entre les « grandes » langues (andines et guarani) et les petites langues amazoniennes. === Langues européennes === Les cinq langues d'origine coloniale de l'Amérique du Sud sont le [[portugais]], l'[[espagnol]], l'[[anglais]], le [[néerlandais]] et le [[français]]. {| class="wikitable" style="width: 60%; text-align: center;" |+ Langues européennes et nombre de locuteurs |- ! scope=col | ! scope=col | Langue ! scope=col | Nombre de locuteurs |- ! scope=row | {{Portugal}} |[[Portugais]] |{{formatnum:211908598}} |- ! scope=row | {{Espagne}} |[[Espagnol]] |{{formatnum:191225429}} |- ! scope=row | {{Royaume-Uni}} |[[Anglais]] |{{formatnum:800000}} |- ! scope=row | {{Pays-Bas}} |[[Néerlandais]] |{{formatnum:510000}} |- ! scope=row | {{France}} |[[Français]] |{{formatnum:230000}} |- |} === Langues autochtones === La population [[Peuples indigènes d'Amérique du Sud|amérindienne]], chiffrée par millions, a été progressivement refoulée vers l'intérieur du continent. Paradoxalement, l'importance de cette population locutrice ne garantit en rien la pérennité des langues amérindiennes, qui sont pour la plupart menacées d'extinction. On distingue habituellement les langues d'Amérique du Sud selon l'importance recensée de la population locutrice. On dénombre ainsi habituellement quatre « grandes » langues : {| class="wikitable" style="width: 30%; text-align: center;" |+ Langues autochtones et nombre de locuteurs |- ! scope=col | ! scope=col | Nombre de locuteurs |- ! scope=row | [[Quechua]] |{{formatnum:9600000}} |- ! scope=row | [[Guarani (langue)|Guarani]] |{{formatnum:6000000}} |- ! scope=row | [[Aymara]] |{{formatnum:2000000}} |- ! scope=row | [[Mapudungun]] | ~ {{formatnum:800000}} |- |} Les langues amazoniennes sont parlées par des groupes minoritaires dans les neuf pays du bassin amazonien : * {{Brésil}} ; * {{Venezuela}} ; * {{Guyane}} ; * {{Guyana}} ; * {{Suriname}} ; * {{Colombie}} ; * {{Équateur}} ; * {{Pérou}} ; * {{Bolivie}}. Beaucoup de ces langues sont parlées à cheval sur les frontières, en zones marginales des pays, pour beaucoup parce que les populations indigènes des côtes et du centre, exploitées par les européens, ont été exterminées. Ce sont dans leur ensemble des langues très menacées. La région amazonienne constitue un « trou noir » linguistique, au même titre que la Nouvelle-Guinée. Le travail linguistique sur ces langues, qui se sont révélées être très intéressantes dans leur diversité pour le développement de la linguistique, est encore très limité. === Langues significatives, mais non officielles === * Le [[mapudungun]], langue natale des [[Mapuches]] et parlée par environ {{nombre|450000|personnes}} en [[Patagonie]], au [[Chili]] et en [[Argentine]]. * Le [[Wayuu (langue)|wayuu]], langue indigène parlée par plus de {{nombre|300000|personnes}} en [[Colombie]] et au [[Venezuela]]. * Diverses langues, comme l'[[allemand]] (Sud du [[Immigration allemande au Brésil|Brésil]], [[Paraguay]], sud du [[Chili]], provinces de [[Buenos Aires]] et [[Province de Misiones|Misiones]] en [[Immigration allemande en Argentine|Argentine]]), l'[[italien]] ([[Argentine]], [[Immigration italienne au Brésil|Brésil]], [[Chili]], [[Uruguay]] et [[Venezuela]]), et le [[japonais]] ([[Immigration japonaise au Brésil|Brésil]] et [[Pérou]]), qui sont encore parlées par les immigrants qui sont arrivés à la fin du {{s-|XIX|e}} et pendant le {{s-|XX|e}}. * Le gallois se parle dans la province patagonienne de [[Province de Chubut|Chubut]]. * Le [[croate]] parlé au [[Chili]] par la communauté de descendants d'immigrants qui habite dans les régions d'[[Antofagasta]] et de [[Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien|Magellan]]. * Les [[langues créoles]] : [[créole guyanais]], [[créole haïtien]] (ayisyen), [[créole martiniquais]], [[créole guadeloupéen]] ou encore [[créole saint-lucien]]. On y trouve également le [[Langue des Aluku, des Ndjuka et des Paramaka|nenge tongo]] (bushinengué) plus communément appelé « taki-taki ». Cette langue est à base de portugais pour les [[Saramaca]] et [[Matawai]], et d'anglais pour les [[Aukan (peuple)|Ndjuka]], [[Paramacas|Paramaka]] et [[Aluku]]. Fondée sur les langues africaines, elle s'est créolisée et a reçu les apports de langues [[Peuples indigènes d'Amérique du Sud|amérindiennes]] et européennes. Enfin, le [[hmong]] (voir [[Langues hmong]]) bien qu'asiatique peut être considéré comme une langue régionale en Guyane parce qu'il répond aux caractéristiques de territorialité. == Religion == La religion principale en Amérique du Sud est le [[catholicisme]]. Cependant, les églises [[protestantisme|protestantes]] (principalement [[Évangélisme|évangéliques]]) se développent rapidement en nombre de pratiquants, notamment au Brésil (voir [[Religion au Brésil]]) et au Suriname<ref>Graziano Manlio, [http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=OUTE_018_0055 « L'Église catholique et la « théologie de la prospérité » en Amérique latine »], Outre-Terre, 2007/1 {{n°|18}}, {{p.|85}}.</ref>. Dans de nombreux pays la pratique de ces religions, en particulier le catholicisme, se mêlent avec des rites et pratiques de religions précolombiennes<ref>{{Lien web |titre=Bolivie et syncrétismes |url=http://e-sushi.fr/art-voyage/amerique-du-sud/bolivie-et-syncretismes |site=e-sushi.fr |date=26 février 2013 |consulté le=27 novembre 2020}}</ref>. Entre le début du {{s-|XX}} et le début du {{s-|XXI}}, la proportion de catholiques en Amérique du Sud est passée de 94 % de la population à 69 %, tandis que la proportion de protestants est passée de 1 % à 20 %<ref>{{Lien web |auteur=Akram Belkaïd |auteur2=Lamia Oualalou |titre=L’internationale réactionnaire |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/09/BELKAID/62160 |site=Le Monde diplomatique |date=2020-09-01}}</ref>. {| class="wikitable sortable" |+Part des religions dans les pays d'Amérique du Sud (2014)<ref name="pewreport2014">{{Ouvrage |langue=en |titre=Religion in Latin America: Widespread Change in a Historically Catholic Region |éditeur=Pew Research Center |date=13 novembre 2014 |pages totales=14, 162, 164 |format livre=PDF |lire en ligne=http://www.pewforum.org/files/2014/11/Religion-in-Latin-America-11-12-PM-full-PDF.pdf |consulté le=28 juillet 2015}}.</ref> ! scope=col |Pays ! scope=col |Chrétiens ! scope=col | ''Catholiques'' ! scope=col | ''Protestants'' ! scope=col | Sans religion |- |'''{{ARG}}'''||88 %|||71 %|||15 %|||11 % |- |'''{{BOL}}'''||96 %|||77 %|||16 %|||4 % |- |'''{{BRA}}'''||89 %|||61 %|||26 %|||8 % |- |'''{{CHI}}'''||82 %|||64 %|||17 %|||16 % |- |'''{{COL}} '''||92 %|||79 %|||13 %|||6 % |- |'''{{PAR}}'''||96 %|||89 %|||7 %|||1 % |- |'''{{PER}}'''||93 %|||76 %|||17 %|||4 % |- |'''{{SUR}}'''||51 %|||29 %|||22 %|||5 % |- |'''{{URU}}'''||58 %|||42 %|||15 %|||37 % |- |'''{{VEN}}'''||90 %|||73 %|||17 %|||7 % |} == Peuples == {{Article détaillé|Diversité ethnique de la population sud-américaine}} === Existants === Les [[Ethnie|groupes ethniques]] et [[indigène]]s de l'Amérique du Sud incluent : [[Fichier:Indian protesters from Vale do Javarí in Belém 2009 1530FP8886.jpg|vignette|[[Peuples indigènes du Brésil|Peuple indigène du Brésil]].]] [[Fichier:Marinera trujillo.jpg|vignette|Danseurs [[Marinera]] à Trujillo, [[Pérou]].]] [[Fichier:2015 enero Buenos Aires marcha reclamando Justicia para Nisman (8).JPG|vignette|Descendants européens, [[Buenos Aires]].]] * [[Arawaks]] * [[Atacama (ethnie)|Atacameños]] * [[Aymaras]] * Descendants [[Afrique|africains]], plus spécifiquement du bassin du Congo ([[République démocratique du Congo|RDC]] et [[République du Congo]]), d'[[Angola]], du [[Nigeria]] et du [[Bénin]]. * [[Awá (Guajá)|Awá]] * {{Lien|trad=Banawá|fr=Banawá (peuple)|texte=Banawá}} * [[Kawésqar]] * [[Kayapos]] *[[Kalinago]] * [[Chibchas]] * {{Lien|trad=Kokama people|fr=Cocama|texte=Cocama}} * [[Diaguita]]s * [[Chachapoyas (peuple)|Chayahuita]] * [[Enxet]] * Descendants [[Europe|européens]], plus spécifiquement de l'[[Espagne]], du [[Portugal]], de l'[[Italie]] et de l'[[Allemagne]]. * {{Lien|trad=Gê peoples|fr=Gê (peuple)|texte=Ge}} * [[Guaranis]] * Descendants [[Asie|asiatiques]], plus spécifiquement du [[Japon]], de la [[Chine]] et de la [[Corée]]. * {{Lien|trad=Juris|fr=Juris|texte=Juris}} * [[Mapuches]] * {{Lien|trad=Matsés|fr=Matsés|texte=Matsés}} * [[Mestizo]] * [[Pehuenche]] * [[Puels]] * [[Quechuas]] * [[Shipibo-Conibos]] * [[Shuars]] * {{Lien|trad=Xukuru people|fr=Xucuru|texte=Xucuru}} * [[Uros|Urarina]] * [[Yagua (peuple)|Yagua]] * [[Zápara|Zaparos]] === Disparus === * [[Huarpes]] * [[Mánekenk]]s * [[Pampa (ethnie)|Pampas]] * [[Pehuenche]] * [[Selknam]]s ou Onas : [[Extermination des Selknam]] * [[Tehuelches]] * [[Yagan]]s == États et territoires == [[Fichier:Amerique du Sud.svg|vignette|redresse|Carte politique de l'Amérique du Sud.]] Les pays (et territoires dépendants) dans cette table sont catégorisés d'après le [[Organisation des Nations unies|schéma pour les régions et subrégions géographiques]] utilisé par les Nations unies. <!-- and data included are per sources in cross-referenced articles. Where they differ, provisos are clearly indicated.--> {| class="wikitable sortable" |- bgcolor="#ececec" ! scope=col|Nom du pays (ou territoire) ! scope=col|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br /> ! scope=col|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="ONU" /><br />estimations 2018 ! scope=col|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />par [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] ! scope=col|[[Capitale]] |- | style="text-align: left;" | {{Argentine}} | align="right" | {{smn|2766890|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|44694198|10}} | align="right" | {{smn|16|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Buenos Aires]] |- | style="text-align: left;" | {{Bolivie}} | align="right" | {{smn|1098580|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|11306341|10}} | align="right" | {{smn|10|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[La Paz]], [[Sucre (Bolivie)|Sucre]]<ref>[[La Paz]] est la capitale administrative de la [[Bolivie]] ; [[Sucre (Bolivie)|Sucre]] la capitale constitutionnelle.</ref> |- | style="text-align: left;" | {{Brésil}} | align="right" | {{smn|8514877|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|208846892|10}} | align="right" | {{smn|25|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Brasilia]] |- | style="text-align: left;" | {{Chili}}<ref>En comprenant l'[[île de Pâques]] dans l'[[océan Pacifique]], un territoire [[chili]]en souvent compté dans l'[[Océanie]]. [[Santiago]] est la capitale administrative du Chili ; [[Valparaíso]] le siège de l'assemblée législative.<br /></ref> | align="right" | {{smn|756050|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|17925262|10}} | align="right" | {{smn|24|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Santiago]] |- | style="text-align: left;" | {{Colombie}} | align="right" | {{smn|1138910|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|48168996|10}} | align="right" | {{smn|42|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Bogota]] |- | style="text-align: left;" | {{Tri|equateur}}{{Équateur}} | align="right" | {{smn|283560|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|16498502|10}} | align="right" | {{smn|58|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Quito]] |- | style="text-align: left;" | {{Îles Malouines}} ([[Royaume-Uni|R.-U.]]) | align="right" | {{smn|12173|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|3198|10}} | align="right" | {{smn|0.26|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Stanley (îles Malouines)|Port Stanley]]-[[Londres]] |- | style="text-align: left;" | {{Guyane}} ([[France]]) | align="right" | {{smn|86504|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|268700|10}}<ref name="www.franceguyane.fr">{{Lien web |titre=Combien sommes-nous en 2010 ? - Abonnement |url=https://www.franceguyane.fr/actualite/education-sante-environnement/combien-sommes-nous-en-2010-27-01-2010-49203.php |site=franceguyane.fr |consulté le=27 novembre 2020}}</ref> | align="right" | {{smn|3.2|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Cayenne]]-[[Paris]] |- | style="text-align: left;" | {{Guyana}} | align="right" | {{smn|214970|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|737718|10}} | align="right" | {{smn|3|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Georgetown (Guyana)|Georgetown]] |- | style="text-align: left;" | {{Paraguay}} | align="right" | {{smn|406750|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|7025763|10}} | align="right" | {{smn|17|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Asuncion]] |- | style="text-align: left;" | {{Pérou}} | align="right" | {{smn|1285220|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|31331228|10}} | align="right" | {{smn|24|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Lima]] |- | style="text-align: left;" | {{Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud}} ([[Royaume-Uni|R.-U.]]) | align="right" |{{smn|4190|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|33|10}} | align="right" | {{smn|0.01|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Grytviken]]-[[Londres]] |- | style="text-align: left;" | {{Suriname}} | align="right" | {{smn|163270|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|597927|10}} | align="right" | {{smn|4|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Paramaribo]] |- | style="text-align: left;" | {{Uruguay}} | align="right" | {{smn|176220|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|3360148|10}} | align="right" | {{smn|19|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Montevideo]] |- | style="text-align: left;" | {{Venezuela}} | align="right" | {{smn|912050|7}} [[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | align="right" | {{smn|31689176|10}} | align="right" | {{smn|35|5|100}}/[[kilomètre carré|km{{exp|2}}]] | style="text-align: left;" | [[Caracas]] |- |} {{Article détaillé|Union des nations sud-américaines}} Les douze pays indépendants du tableau ci-dessus ont lancé le {{Date|8|décembre|2004}} (déclaration de Cuzco) un projet de Communauté sud-américaine de nations (CSN), devenu [[Union des nations sud-américaines]] (UNASUD), sur le modèle de l'[[Union européenne]]. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:South America|wikisource=Catégorie:Amérique du Sud}} === Articles connexes === * [[Cône Sud]] * [[Cordillère des Andes]] * [[Cap Horn]] * [[Patagonie]] * [[Amérique latine]] * [[Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle]] * [[Chroniqueur des Indes]], [[Conseil des Indes]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Pays d'Amérique|Régions du monde|Masses continentales}} {{Portail|géographie|Amérique du Sud}} [[Catégorie:Amérique du Sud|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akhenaton%20%28rappeur%29
Akhenaton (rappeur)
{{Voir homonymes|Akhenaton (homonymie)}} {{Infobox Musique (artiste) | charte = Vocal | nom = Akhenaton | image = Festival des Vieilles Charrues 2018 - IAM - 030.jpg | légende = | nom de naissance = Philippe Tristan Fragione | date de naissance = {{Date de naissance|17|septembre|1968|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Marseille]] ([[Bouches-du-Rhône]] | nationalité = {{FRA-d}} [[France|Française]] | profession = [[Rappeur]], [[auteur-compositeur-interprète]], [[réalisateur artistique|producteur]] | profession autre = [[Réalisateur]], [[animateur de radio]] et [[acteur]] | genre = [[Hip-hop]], [[rap français]] | instrument = [[Voix (instrument)|Voix]] | années actives = Depuis [[1985 en musique|1985]] | label = 361 Records, [[Virgin Records]] | site web = | upright = 1.2 | nom alias = AKH, Chill Phil, Sentenza | membre de = [[IAM]] }} '''Akhenaton''', pseudonyme de '''Philippe Fragione''', né le {{date de naissance|17|septembre|1968}} à [[Marseille]], est un [[rappeur]], [[Réalisateur artistique|producteur]], [[réalisateur]], [[acteur]] et [[animateur de radio]] français d’origine [[italie|italienne]]. Membre emblématique du groupe [[IAM]], Akhenaton est, selon [[Radio France internationale|RFI]] en 21 avril 2015, {{citation|un des représentants les plus écoutés du rap en France<ref name=RFI>{{lien web|url=http://www.rfimusique.com/artiste/rap/akhenaton/biographie|titre=Biographie complète d'Akhenaton|site=RFI Musique|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>.}} == Biographie == === Jeunesse et débuts (1968–1994) === Akhenaton, de son vrai nom Philippe Fragione, est né le {{date-|17 septembre 1968}} à [[Marseille]], dans les [[Bouches-du-Rhône]]<ref name=amgbio>{{lien web|url=http://www.allmusic.com/artist/akhenaton-mn0000613453/biography|titre=Akhenaton Biography|auteur=Jason Ankeny|site=[[AllMusic]]|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. Il est issu d'une famille [[Italie|italienne]] originaire du [[Latium]] et de [[Campanie]]. Passionné par l'histoire, les [[dinosaure]]s et l'[[Égypte]], pendant son temps libre il joue avec ses copains au football jusqu'à l'âge de 16 ans ; il consacre aussi du temps à la lecture. Il passe la plupart de sa jeunesse à [[Plan-de-Cuques]], village voisin de la ville de Marseille mais aussi à Marseille même à la Croix-Rouge. Il décrit le Marseille de son enfance comme extrêmement brutal<ref>{{Article |langue=fr |titre=Akhenaton : « Je suis un enfant de la violence, donc un adulte de la paix » |périodique=Le Monde.fr |date=2021-06-20 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2021/06/20/akhenaton-je-suis-un-enfant-de-la-violence-donc-un-adulte-de-la-paix_6084863_1654986.html |consulté le=2021-06-20 }}</ref>. Il découvre le [[hip-hop]] en 1982<ref name="amgbio" />. Cette découverte a lieu à Washington ([[États-Unis]]) à la suite d'un séjour dans la famille de son père. Philippe décide de vivre avec ce dernier, responsable informatique à la Caisse régionale d'assurance maladie de Marseille (Sécurité sociale). À l'âge de 15 ans, Philippe Fragione décide de faire du rap. Il commence à jouer à Marseille dans des clubs sous le surnom de {{citation|Chill Phil}}, attribué par ses amis américains, aux côtés de son ami [[Kheops (DJ)|Éric « Khéops » Mazel]]<ref name=amgbio/>. Il arrête ses études en cours de première année de [[Diplôme d'études universitaires générales|DEUG]] en biologie-géologie. Akhenaton est tout d'abord connu en tant que rappeur du groupe [[IAM]]. Son œuvre est marquée<ref>{{lien web|url=http://www.evous.fr/Akhenaton-La-B-O-de-son-autobiographie-La-Face-B,1151946.html|titre=Akhenaton : Nouvel album ’Je suis en vie’ et tournée 2015|date=15 juin 2015|site=evous.fr|consulté le=16 avril 2016}}.</ref> par ses origines napolitaines, l’islam auquel il se convertit, les rues de Marseille et de New York<ref name="mandel">{{lien web|url=http://www.livres-a-lire.net/article-livre-la-face-b-akhenaton-avec-la-participation-d-eric-mandel-editions-don-quichotte-49113404.html|titre=Livre La face B - Akhenaton, avec la participation d’Éric Mandel|date=24 avril 2010|site=livres-a-lire.net|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>, la quête spirituelle, l'humour – parfois poussé jusqu'à l'autodérision –, la lucidité du regard et l'acuité de sa plume. Sa première apparition discographique a lieu sur le titre ''This is the B Side'', [[Face (disque)|face B]] du vinyle ''Let's Make Some Noise'' des Choice MC's<ref name="amgbio" /> enregistré à [[Brooklyn]] en [[1988 en musique|1988]], ce qui en fait le premier ''[[featuring]]'' rap franco-américain<ref>Documentaire ''Alias Akhenaton'', {{46e|minute}}.</ref>. Il rencontre à cette occasion {{Lien|langue=en|fr=MC Serch}}, membre de [[3rd Bass]], puis plus tard de [[Non Phixion]]<ref>{{lien web|url=http://www.hiphopcore.net/interviews/111-mc-serch.html|titre=Interview : MC Serch|site=HipHopCore|date=juin 2007|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. Grâce à {{citation|son charisme, sa facilité de parole, son sens aigu de la critique, mais aussi sa sincérité et sa franchise, [AKH est] un interlocuteur de choix pour les médias. Il sait défendre les couleurs du rap, mais aussi celles de Marseille<ref name=RFI/>.}} === Vie privée === Avant son mariage avec Aïcha, il se convertit à l'[[islam]], en 1993, et prend le nom d'Abdel Hakim<ref>{{lien web|url=http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/Musique/p-14237-Akhenaton.htm?artiste=9|titre=Akhenaton - Biographie|site=TV5 Monde|consulté le=21 avril 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.saphirnews.com/Akhenaton-Charlie-Hebdo-On-devrait-rapper-avec-une-carte-de-presse-collee-sur-le-front_a15321.html|titre=Akhenaton/Charlie Hebdo : « On devrait rapper avec une carte de presse collée sur le front »|date=24 septembre 2012|site=Saphir News|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. Le couple a trois enfants : Yanis, né en 1995, lui aussi rappeur sous le nom de JMK$, Inaya, née en 1998 et Reyan, né en 2000<ref>https://www.gala.fr/stars_et_gotha/akhenaton</ref>. === ''Métèque et Mat'' (1995–1999) === {{article détaillé|Métèque et mat{{!}}''Métèque et mat''}} ''Métèque et mat'' est le premier [[album studio|album]] solo d'Akhenaton. Il est sorti en [[1995 en musique|1995]]. C'est un album très personnel dans lequel il évoque notamment sa jeunesse à [[Marseille]], ses goûts, sa foi, ses racines, le tout semblant ainsi {{citation|conçu comme une authentique autobiographie rappée<ref>Éric Mandel, prologue, {{harvsp|Akhenaton|2010|p=10}}.</ref>.}} Déjà en possession de plusieurs textes depuis 1993 non utilisés avec IAM (''Métèque et mat'' notamment), il prend la décision, en accord avec le groupe, de faire un album solo. Il compose pour la première fois ses propres musiques. Il enregistre et mixe en Italie, à Naples et Capri {{incise| une manière de souligner un peu plus que cet album est {{cita|résolument dans l’esprit d’un retour aux sources italiennes<ref>Akhenaton, octobre 1995, cité par {{ouvrage|auteur=[[Olivier Cachin]]|titre=Les 100 albums légendaires du rap|édition=Consart|année=2013|isbn=9782940464388|chapitre=Akhenaton, Métèque et Mat, 1995, Delabel|passage=98}}</ref>}}}}. Marseille sert de cadre à plusieurs des récits également. Cette identité marseillaise est d’ailleurs revendiquée sur ''Bad Boys de Marseille''. Il évoque également le racisme et la prison (''Un brin de haine'', ''Lettres aux hirondelles''). Dans cet album introspectif, il fait place aussi à des textes teintés de mysticisme, de mythologie, de mélancolie (''Prométhée'', ''Au fin fond d’une contrée'', ''Je combats avec mes démons'' ou encore ''Dirigé vers l’Est''). Bénéficiant du succès de Bad Boys de Marseille, l’album est certifié disque d’or 8 mois après sa sortie. Devenu un classique du rap français, la critique souligne la qualité des textes, démontrant {{incise|dès ce premier album solo}} le talent d’auteur de l’artiste. En 1998, [[Luc Besson]] demande à Akhenaton de composer la bande originale du film ''Taxi''. Ce dernier compose l'instrumental de chaque morceau (sauf ''Tu me plais'', composé par [[Kheops (DJ)|Kheops]]) et invite plusieurs artistes émergents à y apposer leurs textes. === ''Sol Invictus'' (2000–2001) === En 2000, Akhenaton et [[Bruno Coulais]] s'occupent de la bande originale du film ''[[Comme un aimant]]'', avec la participation de [[Millie Jackson]], [[Isaac Hayes]], [[Cunnie Williams]] et d'autres grands noms de la [[soul]] ou de jeunes artistes, qu'ils soient traditionnels ou rappeurs. Issu de cette BO, le titre ''[[Belsunce Breakdown]]'' écrit par ''[[Bouga (rappeur)|Bouga]]'' et composé par Akhenaton connaîtra un gros succès durant tout l'été 2000<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Un jour, un tube" : "Belsunce Breakdown", vingt ans déjà |url=https://www.laprovence.com/article/sorties-loisirs/6205410/un-jour-un-tube-belsunce-breakdown-vingt-ans-deja.html |site=LaProvence.com |date=2020-12-06 |consulté le=2021-05-20}}</ref>. Son deuxième album solo, ''[[Sol Invictus (album)|Sol Invictus]]'' (2001, {{nombre|175000|exemplaires}} vendus), est plus sombre et moins accessible que ''Métèque et mat''. AKH s'en souviendra plus tard dans ''Soldats de Fortune'', il a écrit ''Sol Invictus'' {{Citation|en dépression, le moral fracassé}}. Cet album exprime un sentiment de solitude face à l'intolérance (''Nuits à Médine'', ''Horizon vertical''), face au mépris, à la nostalgie et au temps (''NYC Transit'', ''Entrer dans la légende'') ; il contient également de formidables envolées poétiques (''Mes soleils et mes lunes'') et se conclut par une introspection en forme de bilan artistique (''Mon texte le savon''), qui deviendra un véritable classique – Chill reprendra à trois reprises ce titre dans des projets ultérieurs (''Mon texte le savon, part 2, 3, 4''), prolongeant sa réflexion et son introspection. L'ouverture de l'album est titrée ''Paese et intro'' car, après 3'46" consacrées à dresser un tableau impressionniste de l'Italie, glaçant et brûlant à la fois, l'instru ouvragée décroît tandis que Chill reprend la parole. Bientôt elle s'éteint et il rappe alors a cappella avec brutalité et franchise ses désillusions sur d'autres rappeurs. L'instru le reprend en vol (après un scratch : 4'23"), nouvelle, tandis qu'Akhenaton se consacre à la nostalgie. Chacun des deux couplets de ''Paese'' se conclut par l'évocation du silence : {{Citation|Car très étrangement ils aiment tout ce qui ferme sa gueule}} ; {{Citation|Si on a rien de bon à dire alors vaut mieux se taire}}, plus précisément par l'évocation de l'action de se taire. À l'époque, plusieurs clashs, notamment avec des MC's franciliens, peuvent peut-être en partie expliquer ces rimes. Ils constituent en tout cas le sujet du titre ''C'est ça mon frère'' sur cet album, que l'on a pu entendre comme une réponse à Sheryo. === ''Black Album'' (2002) === Un an après, en 2002, Akhenaton publie le ''[[Black Album (album d'Akhenaton)|Black Album]]'' qui est un peu le prolongement de ''Sol Invictus''. Les influences orientales se remarquent dans la plupart des instrumentales de l'album. Certains textes sont introspectifs : ''À vouloir toucher Dieu, Musique de la jungle, Une journée chez le diable, J'voulais dire..''. Le chanteur évoque aussi le trafic d'humains qui alimente les réseaux de prostitution des pays de l'Est dans ''Nid de guêpes ;'' la façon dont les médias nourrissent le racisme dans ''Écœuré ;'' la légitimité du mouvement hip-hop dans ''Nerf de glace''. Le ''Black Album'' comporte aussi quelques freestyles et egotrips : ''Bionic Mc's'', ''Ancient scriptures'', ''Au minimum'', ''Rimes sévères''. L'album accueille de nombreuses collaborations d'artistes, notamment [[Soprano (rappeur)|Soprano]], Mic forcing et Bruizza. === ''Soldats de fortune'' (2006) === En 2006, Akhenaton revient en solo avec ''[[Soldats de fortune]]'', auquel collaborent notamment son groupe IAM ainsi que Sako, [[Psy 4 de la rime]] ou [[Veust Lyricist]] notamment. {{Référence nécessaire|Plus festif,|date=25 juillet 2020}} ce double album reprend néanmoins les thèmes qui ont toujours inspiré l'artiste (les racines, la musique, la rue). L'actualité et la politique sont toujours des sujets importants, avec des évocations des [[attentats du 11 septembre 2001]] à [[New York]] et des guerres en [[Afghanistan]] et en [[Irak]] qui les ont suivis (''Déjà les barbelés''). {{Référence nécessaire|Akhenaton y fait exprime également sa crainte de voir la politique néolibérale conservatrice l'emporter|date=25 juillet 2020}}. L'album se caractérise d'ailleurs par ''La fin de leur monde''. Dans ce morceau de plus de 10 minutes, présent sur le second disque de la version collector, Akhenaton et [[Shurik'n]] dénoncent les dérives du système capitaliste, les failles des politiques et la manipulation des masses du fait de l'irresponsabilité des médias. {{Référence nécessaire|Le morceau et son clip sont plébiscités sur Internet mais censurés à la radio et la télévision.|date=25 juillet 2020}} En 2007, Akhenaton participe activement au nouvel album de [[Julie Zenatti]]. Il compose pour elle ''Si le temps me le permettait'' et ''Le chemin de l'école'' ; c'est la première fois qu'il travaille avec une artiste issue de la variété française. ''Si le temps me le permettait'' est le troisième single extrait de ''[[La Boîte de Pandore (album)|La Boîte de Pandore]]''. Toujours en 2007, il participe au projet ''Opinion sur rue vol.3'', produit et réalisé par KL13 et les frères Saiff, en enregistrant un duo avec [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]] titré ''Pour la cause''. ''Opinion sur rue vol.3'' est réalisé au bénéfice de l'association ''J'ai un rêve'' afin d'aider les enfants défavorisés en France et dans le monde. En 2008, il fait une apparition sur le troisième album de [[Sans Pression]], pionnier du mouvement [[hip-hop québécois]]. Le {{date-|14|mars|2008}}, Akhenaton chante au pied des pyramides de Gizeh lors du concert anniversaire des 20 ans d'IAM. En octobre de la même année, il réalise en solo le titre ''Sur les lèvres de la peur'' pour la bande originale du biopic consacré à [[Jacques Mesrine]] et titré ''[[Mesrine (album)|Mesrine]]''. En 2010, il signe la [[Musique de film|bande originale]] du film ''[[Il reste du jambon ?]]'' de [[Anne Depétrini]]<ref>{{Lien web |titre=Il reste du jambon ? - Fiche Film - La Cinémathèque française |url=http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=112084 |site=cinema.encyclopedie.films.bifi.fr |consulté le=2022-07-27}}</ref>. === ''Je suis en vie'' (depuis 2014) === [[Fichier:IAM - Fête de l'Humanité 2014 - 015.jpg|vignette|Akhenaton sur scène en 2014 à la [[Fête de l'Humanité]].]] Le cinquième album solo d'Akhenaton, intitulé ''[[Je suis en vie (album)|Je suis en vie]]'', est publié le {{date|3|novembre|2014|en musique}} sur le label Def Jam France<ref>{{lien web|url=http://defjam.fr/akhenaton/akhenaton-tracklist-de-lalbum-je-suis-en-vie-sortie-le-3-novembre/|titre=Akhenaton : Akhenaton: Tracklist de l’album « Je suis en vie » // Sortie le 3 novembre|site=DefJam|consulté le=14 avril 2016}}</ref>. La première chanson qui en est extraite est ''Mon texte le savon part III'', la suite d'un de ses morceaux-phares. L'album contient des participations de ses frères d'armes ([[Faf Larage]], [[Cut Killer]], [[Shurik'n]], [[Veust Lyricist]]) et d'autres rappeurs reconnus (Perso, Meryem Saci, R.E.D.K, Tyler Woods). == Production == Il a composé des morceaux pour de nombreux rappeurs dont [[Bambi Cruz]], [[Passi]], [[Stomy Bugsy]], [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]], [[Fonky Family]], [[Freeman (rappeur)|Freeman]], [[La Brigade (groupe)|La Brigade]], [[3e Œil (groupe)|{{3e}} Œil]]. Akhenaton a également créé le label musical ''Côté Obscur'', la maison d'édition ''La Cosca'' et le label musical ''361 Records'' qui fabrique des disques vinyles (33 tours) et produit des artistes sur support vinyle. Ce dernier est fondé en juin 1999 dans le but de faire découvrir des musiciens encore peu ou pas connus. En 2006, il produit des artistes comme BOF Comme un aimant, [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]], [[Psy 4 De La Rime]] et [[L'Algérino]]. Il collabore également avec Oxmo Puccino. En [[2000 au cinéma|2000]], il co-réalise le film ''[[Comme un aimant]]'' avec Kamel Saleh. En 2009, il co-réalise ''[[Conte de la frustration]]'' aux côtés de Didier D. Daarwin. En [[2006]], pour accompagner l'album ''[[Soldats de fortune]]'', un clip de la chanson ''La fin de leur monde'' est monté. Consistant en 11 minutes d'images réelles illustrant les paroles, le clip est boudé par les chaînes musicales<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Demain c'est loin / La fin de leur monde - les flow d'Akhenaton et Shurik'n |url=https://anotherwhiskyformisterbukowski.com/2015/08/22/demain-cest-loin-la-fin-de-leur-monde-les-flow-dakenaton-et-surikn/ |site=Anotherwhiskyformisterbukowski |date=2015-08-22 |consulté le=2021-02-01}}</ref>, de manière incompréhensible selon les nombreux fans d'Akhenaton et de IAM en général. La vidéo est toutefois largement diffusée sur internet, au travers d'une pléthore de blogs dont certains dénoncent la censure du clip<ref>{{Lien web|nom=iftol |titre=Le clip censuré d'Iam - la fin de leur monde |url=http://iftol.over-blog.com/article-4207525.html |site=Share my world |consulté le=2021-02-01}}</ref>. En 2010, Akhenaton donne naissance au label électronique de musique Me-Label. Les abonnés en ligne ont accès à des sons inédits de l'artiste. Me-Label est également utilisé pour la distribution d'albums, tels que ''[[We Luv New York]]'' et les précédents albums solo d'Akhenaton<ref>{{lien web|url=http://www.rap2france.com/news/akhenaton-lance-son-label-on-line-me-label.html|titre=Akhenaton lance son label On-Line|date=23 novembre 2010|site=rap2france.com|consulté le=21 février 2016}}.</ref>. Il explique : {{citation|Mais ce qui fait qu'on crée Me-Label, c'est sûrement la disparition de notre label classique, 361 Records. Tous les artistes sont partis, il n'y avait plus que moi dedans<ref name=metronews>{{lien web|url=http://www.metronews.fr/culture/akhenaton-l-independance-la-vraie/mkbr!gq414GoQGN1m/|titre=Akhenaton : "L'indépendance, la vraie"|date=21 février 2011|site=Metro News|consulté le=21 février 2016}}.</ref>...}} Il poursuit : {{citation|Chez 361 Records, on avait un studio, avec des frais sur chaque album. Pour certains disques des Psy4 de la rime, on avait des budgets de majors. Ces points d'amortissement très élevés ont complètement disparu avec Me-Label. Avec 2000 téléchargements, tes frais sont amortis. C'est une économie qui fonctionne, même si j'ai conscience que pour avoir 60 000 personnes sur un site, c'est compliqué<ref name=metronews/>.}} L’univers d’[[IAM]] s'inspire de la mythologie et du fantastique, flirte avec l’irréel et propose une réflexion sur le ''sens''<ref name="mandel" />. Il fourmille de clins d'œil culturels, politiques, cinématographiques et musicaux, que ce soit au travers des samples ou des paroles. == Pseudonyme == Philippe Fragione répond à plusieurs surnoms : Akhenaton, Chill, AKH, Sentenza (d'après le personnage qu'incarne [[Lee Van Cleef]] dans le film ''[[Le Bon, la Brute et le Truand]]''), Spectre, Abdelhakim, 'Talienn (diminutif de "italien"). Il en existe d'autres, le plus souvent liés à Chill et issus de parties du jeu vidéo ''[[Pro Evolution Soccer]]'' : Achill (sur le morceau ''Troie''), Irv Gochill Mordor Inc (champion du monde de ''Pro Evolution Soccer''). Pour les Égyptiens de l'antiquité, l'[[Akh]] (le bienheureux) est l'un des éléments entrant dans la composition de l'être. == Médias == === Télévision === Akhenaton prête sa voix au générique de la première saison de la série d'animation ''[[Foot 2 rue]]''<ref>{{lien web|url=http://www.13or-du-hiphop.fr/parole/akhenaton-foot2rue-1877.html|titre=Akhenaton › Lyrics de Akhenaton › Foot2rue|site=13orduhiphop|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. En 2009, Akhenaton, passionné de cuisine, présente ''Cosca Cook'', chaque lundi à {{heure|19}}, une émission culinaire sur la chaîne télévisée [[Cuisine+]]. Durant une heure, il reçoit chez lui, dans sa propre cuisine, un proche célèbre pour cuisiner ensemble un plat, sur une idée de l'invité. La deuxième saison ne sera jamais tournée<ref name=encolere>{{lien web|url=http://www.jeanmarcmorandini.com/article-39147-exclu-akhenaton-en-colere-contre-cuisine-tv-regardez.html|titre=EXCLU: Akhenaton en colère contre Cuisine TV - Regardez|date=20 mai 2010|site=JeanMarcMorandini|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. À ce propos, Akhenaton explique, agacé : {{citation|J'ai compris en regardant les programmes de Cuisine TV pourquoi ils nous ont refusé la saison 2. Ils ont pris notre concept, ont mis quelqu'un à notre place et l'ont fait eux-mêmes<ref name=encolere/>...}}. En 2018, on le retrouve également pour la musique originale de la série d'animation ''Max & Maestro''<ref>{{lien web|url=https://www.francetvpro.fr/france-4/dossier-de-presse/MaxetMaestro#fragment-11147527|titre=Quand un jeune rappeur rencontre Mozart, Chopin et Beethoven, cela donne forcément une belle mélodie !|consulté le=1 avril 2018}}.</ref>. === Radio === À la rentrée 2011, il anime l'émission ''Tu le sais'' sur [[Le Mouv’]], présentant son univers musical rap (souvent avec sessions spéciales). Il reçoit parfois des invités qui présentent leur playlist. Programmée le samedi entre 20 h et 21 h, l'émission est rediffusée le dimanche de la semaine suivante à la même heure<ref>{{lien web|url=http://www.mouv.fr/emissions/la-selection-akhenaton|titre=La sélection Akhénaton|site=Le Mouv|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. En {{date-|septembre 2014}}, l'émission, désormais diffusée le dimanche soir, entame sa quatrième saison. En {{date-|février 2015}}, il anime l'émission ''La Sélection'', le mardi de {{heure|23}} à minuit, dans laquelle il présente, là aussi, les artistes rap qu'il écoute, souvent des rappeurs ''underground'' américains<ref>{{lien web|url=http://urban-fusions.fr/interviews-reportages/akhenaton-iam-coulisses-emission-la-selection-mouv-radio-video-2901/|titre=Akhenaton (IAM) : les coulisses de son émission sur Mouv’ ! (VIDÉO)|date=29 janvier 2016|site=urban-fusions.fr|consulté le=16 avril 2016}}</ref>. === Exposition === Akhenaton fut le directeur artistique<ref>{{article|titre=Rétrospective sur le hip-hop à l’Institut du monde arabe|périodique=Le Parisien|jour=27|mois=4|année=2015|url=http://leparisien.fr/paris-75/paris-75005/retrospective-sur-le-hip-hop-a-l-institut-du-monde-arabe-27-04-2015-4729343.php|consulté le=28 avril 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Dolores Bakela|titre=Le hip-hop s'expose à l'Institut du monde arabe|périodique=20 minutes|jour=28|mois=4|année=2015|url=https://20minutes.fr/culture/1596799-hip-hop-expose-institut-monde-arabe|consulté le=28 avril 2015}}.</ref> de l'exposition ''[[C:Category:Hip Hop, du Bronx aux rues arabes|HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes]]'' à l'[[Institut du monde arabe]] ({{date-|28 avril 2015}} au {{date-|26 juillet 2015}})<ref>{{lien web|titre=Présentation de l'exposition|site=imarabe.org|url=https://www.imarabe.org/fr/expositions/hip-hop}}.</ref>. === Publicité et positionnement politique === En {{date-|avril 2015}}, Chill participe à une campagne publicitaire de [[Coca-Cola]] pour laquelle il interprète et écrit les paroles de la chanson ''Vivre maintenant''. Bien qu'il explique que son cachet pour cette publicité sera reversé à des associations caritatives<ref>{{lien web|titre=Akhenaton rappe pour Coca-Cola|url=https://www.huffingtonpost.fr/2015/04/24/video-akhenaton-publicite-coca-cola-rappeur-musique_n_7134526.html|site=[[Le Huffington Post]]|date=24 avril 2015}}.</ref>, de vives réactions éclatent sur les [[Réseau social#Réseaux sociaux sur Internet|réseaux sociaux]], une partie du public ne comprenant pas que l'artiste associe son image à celle d'une entreprise aux [[Coca-Cola#Mises en cause et controverses|pratiques contestées]]. Akhenaton répond aux critiques dans une [[Lettre ouverte (texte)|lettre ouverte]] publiée sur sa page [[Facebook]] : « Les valeurs défendues dans ce morceau sont les mêmes que j'évoque dans le titre ''[[Je suis en vie (album)|Je suis en vie]]'' [...], la quête intérieure du bonheur<ref name=":0">{{lien web|titre=Lettre ouverte à des esprits plus trop ouverts|url=https://www.facebook.com/AKHENATON.OFFICIEL/posts/10153266359958545|site=Facebook|date=26 avril 2015|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref> ». Il ne voit pas de contradiction entre ses engagements politiques et la multinationale : « Je ne suis pas un altermondialiste ni un communiste, je suis pour un capitalisme juste et où le partage se ferait mieux qu'aujourd'hui<ref name=":0" />. » <ref>{{Lien web|titre=Pub Coca-Cola : critiqué, Akhenaton se défend dans une lettre ouverte|url=http://www.rtl.fr/culture/medias-people/pub-coca-cola-critique-akhenaton-se-defend-dans-une-lettre-ouverte-7777483595|date=27 avril 2015|site=RTL|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Akhenaton répond à ceux qui le critiquent pour la pub Coca-Cola|url = https://www.huffingtonpost.fr/2015/04/26/akhenaton-repond-pseudo-fans-coca-cola_n_7147540.html|site=[[Le Huffington Post]]|date=26 avril 2015|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le rappeur Akhenaton se défend de s'être "vendu à Coca"|url = http://www.lexpress.fr/actualite/medias/video-le-rappeur-akhenaton-se-defend-de-s-etre-vendu-a-coca_1675083.html|site=l'Express|date=27 avril 2015|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref> Il explique aussi sa position dans les médias : « L'opposition frontale a-t-elle créé une amélioration ces dernières années ? Les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Je pense qu'il faut passer à d'autres techniques de combat<ref>{{Lien web|titre=VIDEO. Pub Coca : Akhenaton répond à ses détracteurs|url = http://www.leparisien.fr/musique/video-pub-coca-akhenaton-repond-a-ses-detracteurs-27-04-2015-4728905.php|date=27 avril 2015|site=Le Parisien|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref>. » === Positions sur la pandémie de Covid-19 === {{Article connexe|Désinformation}} Début août 2021, Akhenaton est testé positif au [[COVID-19|Covid-19]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Akhenaton hospitalisé à cause du Covid : «Je ne regrette pas de ne pas avoir été vacciné» |url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/akhenaton-hospitalise-a-cause-du-covid-je-ne-regrette-pas-de-ne-pas-avoir-ete-vaccine-03-09-2021-647GDUHQEVHMRH7RPLQLGZYPMI.php |site=leparisien.fr |date=2021-09-03 |consulté le=2021-09-03}}</ref> et est hospitalisé pour [[gêne respiratoire]]. En septembre, il explique qu'il continue à dire son opposition d'une part à la [[vaccination obligatoire]] {{incise|qu'il assimile à une {{Cita|[[thérapie génique]]}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Patrick |nom=Anno |titre=Les vaccins arn sont ils une forme de therapie genique ? |url=https://www.sante.fr/decryptage/nos-reponses/les-vaccins-arnm-sont-ils-une-forme-de-therapie-genique/ |site=Sante.fr |consulté le=2021-09-08}}</ref>}} et d'autre part au [[Passe sanitaire français|passe sanitaire émis en France]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Après son hospitalisation, Akhenaton toujours aussi opposé au pass sanitaire et au vaccin |url=https://www.huffingtonpost.fr/entry/akhenaton-toujours-aussi-oppose-au-pass-sanitaire-et-au-vaccin-apres-son-hospitalisation_fr_6130ceb4e4b0f1b9705d94fc |site=Le HuffPost |date=2021-09-02 |consulté le=2021-09-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Je ne suis pas antivax, je ne veux pas me faire ce vaccin-là" : Akhenaton sort du silence après son hospitalisation |url=https://www.lci.fr/culture/covid-19-coronavirus-pandemie-vaccin-je-ne-suis-pas-antivax-je-ne-veux-pas-me-faire-ce-vaccin-la-akhenaton-du-groupe-iam-sort-du-silence-apres-son-hospitalisation-2195224.html |site=LCI |consulté le=2021-09-03}}</ref> selon le modèle du [[passe sanitaire européen]] et/ou aux modalités de son application. Il affirme également que l'apparition de [[Variants du SARS-CoV-2|variants]] est liée aux [[Politique vaccinale contre la Covid-19|campagnes de vaccination]], ce qui est faux<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=VRAI OU FAKE. Peut-on vraiment affirmer que les vaccins contre le Covid-19 risquent d'entraîner l'apparition de nouveaux variants plus dangereux ? |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/vrai-ou-fake-les-vaccins-contre-le-covid-19-risquent-ils-d-entrainer-l-apparition-de-nouveaux-variants-plus-dangereux_4664781.html |site=Franceinfo |date=2021-06-20 |consulté le=2022-02-20}}</ref>. En réalité les [[Variant Alpha du SARS-CoV-2|variants Alpha]] et [[Variants du SARS-CoV-2|Delta]] sont apparus au Royaume-Uni et en Inde avant le début de la vaccination<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Vrai ou Fake : le chanteur Akhenaton s’interroge sur une corrélation entre l’apparition des variants et la vaccination |url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/vrai-ou-fake-les-variants-du-covid-19-causes-par-la-vaccination_4940235.html |site=Franceinfo |date=2022-02-03 |consulté le=2022-02-05}}</ref>. === Autres === Depuis 2007, Akhenaton dirige Akh WebTV, une émission web qui dévoile son univers musical, les coulisses des clips, les coulisses des projets musicaux et cinématographiques<ref>{{lien web|url=http://musique.ados.fr/news/akhenaton-et-la-web-tv-de-la-cosca_article6327.html|titre=Akhenaton et la web TV de la Cosca|date=8 novembre 2007|site=ados.fr|consulté le=16 avril 2016}}.</ref>. En 2012, il collabore avec [[Adidas]] et le designer [[Pablo Reinoso]] pour concevoir le nouveau [[Maillot de l'Olympique de Marseille#Maillots third et fourth|maillot ''third'']] de l'[[Olympique de Marseille]]. Ce maillot réversible (couleur noire d'un côté, orange de l'autre) fait référence aux [[redskin]]s anglais qui, dans les années 1980, « retournaient leurs [[Bomber (blouson)|bombers]] noir doublé orange dans un esprit anti-raciste <ref>{{lien web|titre=Akhenaton: « Si j'étais dans les instances de ce club, je serais Mobutu »|url=http://www.20minutes.fr/sport/931331-20120509-akhenaton-si-instances-club-mobutu|date=9 mai 2012|site=20minutes.fr|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Interview // Akhenaton x Pablo Reinoso|url=http://www.surlmag.fr/interview-akhenato-x-pablo-reinoso/|site=SURL|date=14 juin 2012|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Ligue 1 : L'OM fâché avec l'orthographe de son nouveau maillot|périodique=Le Monde.fr|date=11 mai 2012|issn=1950-6244|lire en ligne =https://www.lemonde.fr/sport/article/2012/05/11/ligue-1-l-om-fache-avec-l-orthographe-de-son-nouveau-maillot_1700129_3242.html|consulté le=10 juillet 2015}}.</ref> ». En 2015, à la suite d'un sketch de [[Laurent Gerra]] dans l'émission ''[[Vivement dimanche (émission de télévision)|Vivement Dimanche]]'', Akhenaton répond à l'imitateur en déplorant les clichés qu'il véhicule. Laurent Gerra, n'appréciant pas le rap et préférant la variété française, s'était moqué des textes du groupe [[IAM]]. == Bilan artistique == === Publications === * {{ouvrage|titre=Lumières|sous-titre=en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur|éditeur=[[Actes Sud]]|année=2002|ISBN=2-7427-3987-4|passage=91-93}}{{commentaire biblio|Ouvrage collectif composé de photos de Gilles Martin-Raget de la région PACA accompagnés de textes personnels faisant {{cita|l’éloge}} de la lumière. Akhenaton accompagne son texte avec le premier couplet et le refrain de ''Mes soleils et mes lunes'' (''Sol Invictus'')}} * {{Ouvrage|titre=La Face B |éditeur=Don Quichotte éditions|auteur=Akhenaton, [[Eric Mandel]]|langue=Français|année=2010|pages=462|isbn=978-2-35949-002-2}}{{commentaire biblio|Autobiographie}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Un nouveau monde en marche : vers une société non-violente, écologique et solidaire|prénom1=Laurent|nom1=Muratet|directeur1=oui|auteur2=Étienne Godinot|directeur2=oui|nom3=Akhenation|auteur4=[[Christophe André]]|auteur5=[[Jean-Marie Pelt]]|auteur6=[[Pierre Rabhi]]|auteur7=[[Matthieu Ricard]]|auteur8=[[Jean Ziegler]]|et al.=oui|préface=[[Stéphane Hessel]]|lieu=Gap|éditeur=éd. Yves Michel|collection=Société civile|année=2012|pages totales=416|isbn=978-2-364-29016-7|isbn2=2-364-29016-3|bnf=FRBNF42692020}}. *{{Ouvrage|auteur1=IAM|auteur2=Baptiste Bouthier|titre=Entre la pierre et la plume|année=2020|édition=Stock|isbn=978-2-234-08934-1}} *{{Ouvrage|auteur=Akhenaton|titre=La Faim de leur monde|éditeur=L’Iconoclaste|date=2021|isbn=978-2-37880-224-0|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=0dMnEAAAQBAJ}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Mick Jagger, Akhenaton, Louis Chedid… Des artistes inspirés par la crise du Covid-19 |périodique=Le Monde.fr |date=2021-04-26 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2021/04/26/mick-jagger-akhenaton-louis-chedid-des-artistes-inspires-par-la-crise-du-covid-19_6078030_1654986.html |consulté le=2021-06-20|accès url=payant}}</ref> === Discographie === ==== Double titre ==== * 2018 : [[Akhenaton x DJ Duke]] ==== Albums solo ==== * [[1995 en musique|1995]] : ''[[Métèque et mat]]'' * [[2001 en musique|2001]] : ''[[Sol Invictus (album)|Sol Invictus]]'' * [[2002 en musique|2002]] : ''[[Black Album (album d'Akhenaton)|Black Album]]'' * [[2006 en musique|2006]] : ''[[Soldats de fortune]]'' * [[2014 en musique|2014]] : ''[[Je suis en vie (album)|Je suis en vie]]'' ==== Albums collaboratifs ==== * [[1990 en musique|1990]] : ''[[Concept (album)|Concept]]'' (avec IAM) * [[1991 en musique|1991]] : ''[[... de la planète Mars]]'' (avec IAM) * [[1993 en musique|1993]] : ''[[Ombre est lumière]]'' (avec IAM) * [[1997 en musique|1997]] : ''[[L'École du micro d'argent]]'' (avec IAM) * [[2003 en musique|2003]] : ''[[Revoir un printemps]]'' (avec IAM) * [[2007 en musique|2007]] : ''[[Saison 5]]'' (avec IAM) * [[2011 en musique|2011]] : ''[[We Luv New York]]'' (avec [[Faf Larage]]) * [[2013 en musique|2013]] : ''[[Arts martiens|Arts Martiens]]'' (avec IAM) * [[2013 en musique|2013]] : ''[[...IAM]]'' (avec IAM) * [[2017 en musique|2017]] : ''[[Rêvolution]]'' (avec IAM) * [[2019 en musique|2019]] : ''[[Yasuke (album)|Yasuke]]'' (avec IAM) * [[2020 en musique|2020]] : ''[[Astéroïde (album)|Astéroïde]]'' (avec [[Just music beats|Just Music Beats]]) * [[2021 en musique|2021]] : ''[[The Whole in My Heart]]'' (avec [[Napoleon Da Legend]]) * [[2021 en musique|2021]] : ''[[Rimes essentielles]]'' (avec IAM) * [[2022 en musique|2022]] : ''[[Latin Quarter]]'' (avec [[Nicholas Craven]]) * [[2023 en musique|2023]] : ''[[Nout (album)|Nout]]'' (avec [[Meryem Saci]]) * [[2023 en musique|2023]] : ''[[Monopolium]]'' (avec [[Veust Lyricist]]) ==== Compilations ==== * 2000 : ''[[Electro Cypher]]'' {{Album | titre = Double Chill Burger - Quality Best Of | année = 2005 | label = | contenu = #La Cosca #Un Brin de haine #Métèque et mat #La Face b (Chill remix) #Au fin fond d'une contrée… #L'Americano #Je ne suis pas à plaindre #Bad boys de Marseille (part 2) (featuring [[Fonky Family]] & [[Shurik'n]]) #J'ai pas de face #Rien à perdre #Pousse au milieu des cactus, ma rancœur (Sentenza) #J'voulais dire #Pæse #AKH #Mon Texte, le savon #Petite Apocalypse #Sol Invictus ;Volume 2 #Entrer dans la légende #New York City transit #À vouloir toucher Dieu… #Écœuré #Mes Soleils et mes Lunes (acoustique) (featuring Sako <small>([[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]])</small>) #J'ai vraiment pas de face #Nid de guêpes #Quand ça se disperse #Horizon vertical #Chaque jour #Une Journée chez le diable #T'as l'air surpris minable #Ace #Electric vibes #L'Encre de nos plumes (Chiens de paille featuring Akhenaton, [[Oxmo Puccino]], Veust Lyricist) #Le Vent (featuring [[Shurik'n]]) #Supa bad (featuring [[Bouga (rappeur)|Bouga]]) #Leurs temps de cuisson (featuring Sako) #Mon Texte, le savon (Part 2) }} ==== Bandes originales ==== * [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Taxi (film, 1998)|Taxi]]'', film de [[Gérard Pirès]] * [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Comme un aimant]]'', film de [[Kamel Saleh]] et lui-même, composée avec [[Bruno Coulais]] * [[2010 à la télévision|2010]] : ''[[Conte de la frustration]]'', téléfilm de lui-même, en collaboration avec [[Didier Daarwin]] * [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Il reste du jambon ?]]'', film d'[[Anne Depétrini]] * [[2010 en littérature|2010]] : ''La Face B'', livre d'Akhenaton, en collaboration avec [[Eric Mandel]] {{Album | titre = La Face B (contenu de la bande originale du livre) | année = 2010 | label = | contenu = *CD1 # ''Entrer Dans La Légende'' # ''Paese Et Intro'' # ''Le Corbeau Et Le Renard'' # ''J'voulais Dire'' # ''Du Mauvais Côté Des Rails'' # ''Écœure'' # ''Sur Les Murs De Ma Chambre'' ft Saïd # ''Au Fin Fond D'une Contrée'' # ''Quand Ça Se Disperse'' # ''L'americano'' # ''Petite Apocalypse'' ft [[Shurik'n]] # ''Murder'' # ''New York City Transit'' # ''Manifeste'' # ''Le Fiston'' ft Veust Lyricist * CD2 # ''Quand Ils Rentraient Chez Eux (Remix)'' ft Toko # ''[[Je danse le mia|Je Danse Le Mia]] (Live Au Caire)'' # ''La Face B'' # ''Demain, C'est Loin'' # ''Mon Texte Le Savon'' # ''Tu Le Sais Part 1 & 2'' # ''Alamo'' # ''Horizon Vertical'' # ''Canzone Di Malavita'' # ''Gemmes'' ft Bruizza # ''Mots Blesses'' # ''À Vouloir Toucher Dieu...'' # ''J'aurais Pu Croire'' # ''Je Ne Suis Pas À Plaindre'' # ''Bien Paraitre'' ft Sako *CD3 # ''Au Quartier'' # ''Chaque Jour'' # ''Mes Soleils Et Mes Lunes (acoustique)'' ft Sako # ''United'' # ''Rap De Droite'' # ''Déjà Les Barbelés'' ft Sako # ''Une Journée Chez Le Diable'' # ''Métèque Et Mat'' # ''Is It Really Home ? (nouvelle version acoustique)'' # ''Liliput'' # ''La Fin De Leur Monde'' ft Shurik'n # ''Si Tu M'aimais'' # ''C'est Ça Mon Frère'' # ''Musique De La Jungle'' # ''Mon Texte Le Savon Part 2'' }} == Filmographie == === Réalisateur === * [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Comme un aimant]]'' (long métrage pour le cinéma) de [[Kamel Saleh]] et Akhenaton * [[2010 à la télévision|2010]] : ''[[Conte de la frustration]]'' ([[téléfilm]]) de [[Didier Daarwin]] et Akhenaton === Acteur === * [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Comme un aimant]]'' de [[Kamel Saleh]] et Akhenaton : Sauveur * [[2008 au cinéma|2008]] : ''[[Encore un printemps]]'' d'[[Audrey Estrougo]] : lui-même * [[2010 à la télévision|2010]] : ''[[Conte de la frustration]]'' ([[téléfilm]]) de [[Didier Daarwin]] et Akhenaton * [[2011 à la télévision|2011]] : ''[[Zak (série télévisée)|Zak]]'' (série télévisée), saison 1 : lui-même == Vidéographie == * [[2005]] : ''[[Alias Akhenaton]]'' de [[Kamel Saleh]] == Décorations == * {{Déco OOAL}} (2020)<ref>{{Lien web |titre=Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2020 |url=https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-hiver-2020 |date=}}</ref> == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Hip-hop à Marseille]] === Bibliographie === * {{IAM (1996)}}{{plume}} * {{Ouvrage|auteur1=Akhenaton|champ libre=avec Eric Mandel|titre=La Face B|éditeur=Seuil, Don Quichotte|année=2010|pages totales=462|isbn=978-2-35949-002-2|plume=oui}} *{{ouvrage|prénom1=Julien|nom1=Valnet|préface=[[Olivier Cachin]]|titre=M.A.R.S|sous-titre=histoires et légendes du hip-hop marseillais|éditeur=Wildproject|collection=À partir de Marseille|année=2013|isbn=978-2-918490-258|plume=oui}} === Liens externes === {{Autres projets|wikiquote=Akhenaton (rappeur)|Commons=category:Akhenaton (rapper)}} * {{Article|nom=Fred Guilledoux|url=http://www.laprovence.com/article/loisirs/374716/akhenaton-le-parcours-dun-gamin-qui-est-arrive-a-quelque-chose.html|titre=Akhenaton : Le parcours d’un gamin qui est arrivé à quelque chose|périodique=[[La Provence (journal)|La Provence]]|jour=21|mois=mars|année=2010}} {{Liens}} {{Palette|Akhenaton}} {{Portail|hip-hop|radio|Marseille}} [[Catégorie:Mononyme]] [[Catégorie:Nom de scène]] [[Catégorie:Rappeur français]] [[Catégorie:Membre d'IAM]] [[Catégorie:Personnalité masculine française de la radio]] [[Catégorie:Animateur sur Mouv']] [[Catégorie:Musicien lié aux Bouches-du-Rhône]] [[Catégorie:Personnalité liée à Marseille]] [[Catégorie:Opposant à la vaccination]] [[Catégorie:Naissance en septembre 1968]] [[Catégorie:Naissance dans le 3e arrondissement de Marseille]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%20amarnien
Art amarnien
'''L'art amarnien''', durant la [[période amarnienne]] (1353–1336 avant notre ère), est une forme d'art de l'[[Égypte antique]] qui révolutionna les [[Canon esthétique|canons artistiques]] classiques en place depuis plusieurs siècles. C'est sous le [[pharaon]] {{noble|Amenhotep III}} que le style amarnien naît, style qui se développera surtout sous le règne de son successeur, [[Akhenaton]], et essentiellement dans la nouvelle capitale fondée par ce pharaon. On le retrouve, par exemple, dans les sépultures des nobles qui furent ensevelis dans les environs. Le nom [[arabe]] de cette capitale est [[Amarna|Tell el-Amarna]], d'où l'adjectif « amarnien ». == Caractéristiques == L'art amarnien se caractérise d'une part par un art délicat où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux ainsi que les [[Scène de genre|scènes de genre]], proche d'un art « [[Naturalisme (Art figuratif)|naturaliste]] », et par la représentation plutôt réaliste des personnages en dehors de la famille royale. Celle-ci voit ses figures subir de fortes déformations liées à l'expression d'une idéalisation extrême. == Sculpture == === Akhenaton et sa famille === La sculpture suit en quelque sorte l'évolution du règne. En effet, dès le début, le roi se fit figurer dans son temple de [[Karnak]] sous l'aspect traditionnel de colosse osiriaque mais dont les formes sont déjà si singulières et uniques dans l'art égyptien. La sculpture officielle, quant à elle, adopte des formes et des traits atteignant un réalisme qui tranche nettement avec la production des règnes antérieurs. Si la tradition est conservée quant à l'identification au roi dans les poses ou les formes générales de la statuaire, s'inscrivant dans la continuité des époques précédentes, les portraits semblent réalisés d'après nature, et non plus à partir du portrait royal officiel, et permettent de donner à la pierre polie davantage d'expressions et de différences morphologiques d'un exemplaire à l'autre. Par chance on a retrouvé à [[Akhetaton]] les ruines de l'atelier de [[Thoutmôsis (sculpteur) |Thoutmès]], sculpteur officiel de la cour royale. Sous les couches de débris de l'atelier se trouvaient toute une série d'épreuves de l'artiste dont le célèbre [[buste de Néfertiti]] mais également des portraits réalisés en moulage de plâtre dont il est tentant d'imaginer qu'ils ont été réalisés sur le modèle original, les personnes royales elles-mêmes. Nous serions alors en présence d'une véritable galerie de portraits authentiques de cette cour amarnienne qui marqua si intensément le pays et sa production artistique. L'art amarnien est un art dont l'origine et le but sont royaux. Certains textes de l'époque (dont une stèle du sculpteur [[Bak (sculpteur)|Bak]]) nous rapportent que le roi lui-même enseigna aux artistes ces modifications profondes dans la représentation. S'il est vrai que la sculpture subit dès {{noble|Amenhotep III}} des changements sensibles préfigurant ceux qui seront largement accentués par [[Akhenaton]], c'est essentiellement dans l'art pariétal que la révolution se fait sentir. Bien que les canons soient restés les mêmes (subdivision et [[carroyage]] des figures inchangés à cette époque) il est toutefois notoire que l'on assiste à un assouplissement des poses et une diversification des scènes. Il n'en reste pas moins que l'ensemble de la production pariétale n'avait d'autre but que de mettre en scène la relation entre la création, avec tout ce qu'elle comporte de vivant, et l'astre solaire, le créateur, qui domine toujours les scènes et inonde de ses rayons aux mains bienfaitrices les tableaux ainsi composés. Au milieu ou en bonne place on trouve en général le roi, unique intermédiaire entre le dieu et les hommes en compagnie de la reine et de leurs enfants, faisant face au soleil, consacrant des offrandes et recevant en retour du dieu les signes de vie [[ânkh]]. <gallery mode="packed" heights="260"> GD-EG-Caire-Musée061.JPG|Partie supérieure d'un colosse d'Akhenaton<br/>([[Musée égyptien du Caire]]). Princesse amarnienne, musée du Louvre.jpg|Une fille d'Akhenaton. Calcaire peint. L. 10 cm<br/>([[Musée du Louvre]]). Atón.jpg|Stèle à la famille royale amarnienne<br/>Calcaire, L. 39 cm<br/>([[Musée égyptien de Berlin]]). UnfinishedStatueOfAmarnaPrincess2.jpg|Tête inachevée d'une princesse amarnienne. [[Quartzite]]. H. 21 cm<br/>([[Musée égyptien de Berlin]]). </gallery> C'est donc le rapport au monde que l'art amarnien change, en cela que l'ensemble de la création devient représentable car issue du dieu soleil [[Aton]] qui, à travers la personne du roi, lui garantit la vie - donc l'éternité. [[Fichier:Teje (16425402049) (from right).jpg|vignette|{{noble|Tiyi (épouse d'Amenhotep III)|+}}, v. 1355<br/>[[Nouvel Empire|Nouv. Emp.]], [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{XVIIIe|dyn.}}]]<br/>Bois d'if, toile de lin, or, lapis<br/>H. {{unité|9,5|cm}}.<br/>[[Musée égyptien de Berlin]].]] Les [[Art de l'Égypte antique#Images de l'élite|images de l'élite du Nouvel Empire]] donnaient aux femmes un aspect constamment jeune et beau, au Nouvel Empire<ref>{{Article |auteur1=Deborah Sweeney |titre=Forever Young? The Representation of Older and Ageing Women in Ancient Egyptian Art |périodique=Journal of the American Research Center in Egypt|volume=40 |date=2004 |pages=67-84 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/pdf/20297188.pdf?seq=1 |consulté le=5 octobre 2018}}.</ref>. === La reine Tiyi === Seule exception, apparemment, à l'éternelle jeunesse des femmes, le portrait de la [[Tiyi (épouse d'Amenhotep III)|reine Tiyi]] du [[Neues Museum]], aux traits si caractéristiques qu'ils en confinent au réalisme, et pose bien d'autres questions en raison de son étrange coiffure<ref>{{harvsp|S. Aufrère, 2011|p=182}}.</ref>. Mais elle était l'épouse d'{{noble|Amenhotep III}}, dont il existe un portrait de l'homme âgé<ref>Portrait d'{{noble|Amenhotep III}} au [[Temple de Mout (Karnak)]] (?)</ref> et qui sont les parents du futur [[Akhenaton]], le réformateur radical ? C'est un curieux portrait, au premier regard, dont la coiffe surprend. Comme un casque, cette masse brune recouvre, en fait, le ''[[Khat (coiffe)|khat]]'' d'argent avec des ornements d'or et d'incrustations précieuses, dont on distingue une boucle d'oreille mais qui devait donner, initialement, à ce portrait un aspect vraiment resplendissant. Autant qu'on puisse le savoir, cette masse brune est en lin, cire et colle, et, à l'origine, elle couvrait l'ensemble des ornements et les cobras ([[uræus|uraei]]) qui sont aujourd'hui visibles dans la boucle d'oreille<ref>{{harvsp|Dorothea Arnold, 1996|p=32}}.</ref>. La version altérée par ce « casque » possédait une couronne de plumes, en bois doré et plâtre, dont il reste des traces et des perles bleu engluées dedans. Si cette [[Hathor#Couronnes hathoriques|couronne hathorique]] était habituelle à [[Amarna]], la perruque n'avait pas cette forme ronde, mais en trois parties. Selon Dorothea Arnold, 1996, les deux états correspondraient, dans la première version, à l'image d'une déesse funéraire ([[Isis]] ou [[Nephthys]]) à l'époque amarnienne et ensuite, cette fonction n'étant pas conforme au « retour à l'orthodoxie », on aurait transformé la statuette de la reine Tiyi, pour lui donner un aspect traditionnel du retour à l'ordre précédent<ref>{{harvsp|Dorothea Arnold, 1996|p=35}}.</ref>. == Tombes == [[Fichier:Ägyptischer Maler um 1360 v. Chr. 002.jpg|vignette|Deux filles d'{{noble-|Amenhotep IV}}/[[Akhenaton]] ([[Amarna|El-Amarna]]).]] Ainsi, les vieux tabous tombent et n'ont plus de raisons de s'exprimer ou d'être censurés, brisant en même temps des siècles de traditions. Ainsi la tombe royale aménagée à l'est de la capitale, et non plus à l'ouest (traditionnel emplacement du monde des morts), porte des représentations au cœur même du caveau ayant plus à voir avec la vie de la famille royale qu'avec la future vie du roi dans l'[[Séjour des morts|au-delà]]. On voit donc [[Pharaon]] sur son char sortant du palais suivi de ses serviteurs, se rendant au grand temple d'[[Aton]]. Il consacre une grande offrande au dieu qui illumine un monde regorgeant de vie ; ainsi sont représentés des animaux de toutes sortes qui n'auraient jamais trouvé leur place au cœur d'un tombeau royal. D'autres tableaux représentent la famille royale dans des scènes de la vie intime, en train de manger ou encore de se toucher… toutes ces représentations avaient un sens précis qui allait à l'encontre de l'image classique du pharaon, beau comme un dieu, immuable et impénétrable, aussi éloigné du monde des hommes dans sa figuration qu'il pouvait l'être dans la réalité lorsqu'il vivait reclus dans son palais. En cela l'art amarnien organise donc une vraie rupture que la ville d'[[Akhetaton]] elle-même vient confirmer. Installée sur la rive orientale du [[Nil]], elle était en fait concentrée autour du palais royal, gigantesque, et des grands temples dédiés à [[Aton]]. Il s'agissait de créer un nouvel espace permettant de mettre en scène la vie de la famille royale, vie et geste qui devenaient alors de véritables rituels dans le culte de l'astre solaire et que les représentations, que nous trouvons si charmantes, ne font que reproduire comme le culte de n'importe quel dieu était figuré sur les murs de son temple. Là, c'est toute la cité qui devient le temple d'[[Aton]] et de son hypostase Akhenaton ! Nous pouvons donc dire que l'art amarnien participe à cette mise en scène, mieux, l'illustre et par le truchement de son caractère sacré, qui lui n'est pas abandonné ou changé, rend son effectivité éternelle. On comprend mieux alors l'acharnement des prêtres des anciens cultes à faire disparaître ces représentations et sculptures afin de les rendre inefficaces à jamais, à la suite de la restauration entreprise dès [[Toutânkhamon]]. L'objectif de ces destructions, en plus d'effacer la mémoire d'[[Akhenaton]], était de briser leur capacité de manifestation qui, selon la mentalité égyptienne, habitait toute image figurée, modelée ou sculptée. == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Bibliographie == * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Dorothea Arnold]] |titre=The Royal women of Amarna |sous-titre=images of beauty from Ancient Egypt |lieu=New York (N.Y.) |éditeur=the Metropolitan Museum of Art, Abrams |année=1996 |pages totales=169 |format livre=29 cm. |passage=63-67 |isbn=0-87099-818-8 |isbn2=0-87099-816-1 |isbn3=0-8109-6504-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=sGLFwVkljQMC&printsec=frontcover |id=Dorothea Arnold, 1996}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Rita E. Freed, Yvonne J. Markowitz et Sue H. D'Auria |responsabilité1=éditeurs scientifiques |champ libre=Exposition Museum of Fine Arts, Boston 1999-2000 |titre=Pharaohs of the sun |sous-titre=Akhenaten, Nefertiti, Tutankhamen |éditeur=London : Thames and Hudson ; Boston (Mass.) : Little, Brown and Company, 1999 |année=1999 |pages totales=316 |format livre=29 cm |isbn=0-500-05099-6 |lire en ligne=https://archive.org/details/isbn_9780821226209 |id=Rita E. Freed et al., 1999}}. === Articles connexes === {{Autres projets|commons=Category:Amarna art}} * [[Art du Nouvel Empire égyptien]] * [[Amarna|Tell el-Amarna]] * [[Histoire de l'art]] * [[Égypte antique]] * [[Art de l'Égypte antique]] {{Palette|Période amarnienne|Arts de l'Égypte antique}} {{Portail|Égypte antique|histoire de l'art}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Art de l'Égypte antique]] [[Catégorie:Amarna]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akhenaton
Akhenaton
{{Voir homonymes|Akhenaton (homonymie)|Amenhotep}} {{Infobox Personnalité de l'Égypte antique | nom = {{noble-|Amenhotep IV}} / Akhenaton | image = Pharaoh Akhenaten.jpg | taille image = | légende = Buste d'Akhenaton, [[Musée égyptien du Caire]]. | surnom = | hiéroglyphe = | trans = | date de naissance = entre -1371/-1365 | lieu de naissance = | date de décès = -1338/-1337 | lieu de décès = | période = [[Nouvel Empire]] | dynastie = {{XVIIIe dynastie égyptienne}} | fonction = {{10e|[[pharaon]]}} de la dynastie | prédécesseur = {{noble|Amenhotep III}} | date de fonction = env. entre -1355/-1353 à -1338/-1337 | successeur = [[Ânkh-Khéperourê]] et [[Smenkhkarê]] | père = {{noble|Amenhotep III}} | mère = [[Tiyi (épouse d'Amenhotep III)|Tiyi]] | grand-père paternel = {{noble|Thoutmôsis IV}} | grand-mère paternelle = [[Moutemouia]] | grand-père maternel = [[Youya]] | grand-mère maternelle = [[Touya]] | conjoint = [[Néfertiti]]<ref>parfois identifiée à la princesse mitannienne Tadukhepa du harem d'{{noble|Amenhotep III}}, mais très probablement d'ascendance égyptienne d'après [[#CDN|Ch. Desroches Noblecourt]], {{p.|62}} ; cf. aussi [[#NR|N. Reeves]], {{p.|102}}.</ref> | descendants = [[Filles d'Akhenaton]] : <br/> ♀ [[Mérytaton]], ''L'aimée d'Aton'' <br/> ♀ [[Mâkhétaton]], ''La protégée d'Aton'' <br/> ♀ [[Ânkhésenamon|Ânkhésenpaaton]], ''Elle vit pour Aton'' <br/> ♀ [[Néfernéferouaton Tasherit]], ''Parfaite est la beauté d'Aton'' <br/> ♀ [[Néfernéferourê]], ''Parfaite est la beauté de Rê'' <br/> ♀ [[Sétepenrê]], ''L'élue de Rê'' | conjoint 2 = [[Kiya]] (identifiée à la princesse mitanienne [[Tadukhipa|Tadukhepa]]<ref>[[#EH|E. Hornung]], {{p.|117}}.</ref>) | descendants 2 = ♀ [[Baketaton]] (incertain) | conjoint 3 = [[Mérytaton]] | descendants 3 = ♀ [[Mérytaton Tasherit]] (incertain) | conjoint 4 = [[Mâkhétaton]] | descendants 4 = Un enfant au nom inconnu (incertain) | conjoint 5 = [[Ânkhésenamon|Ânkhésenpaaton]] | descendants 5 = ♀ [[Ânkhésenpaaton Tasherit]] (incertain) | conjoint 6 = [[Nebetâh]]/[[Baketaton]] (incertain)<ref name="Tout">Selon les dernières études, Toutânkhamon serait le fils d'Akhenaton et de sa propre sœur et épouse secondaire dont l'identité est inconnue, mais qui a été nommée ''[[Younger Lady]]'' et dont la momie est répertoriée KV35YL, et non le fils de [[Néfertiti]], comme on pouvait le croire jusqu'à présent (voir [http://www.lepoint.fr/sciences/2010-02-16/revelation-analyses-genetiques-toutankhamon-est-le-fruit-d-un-inceste/2091/0/424730 Analyses génétiques Toutânkhamon est le fruit d'un inceste]).</ref> <br/> (momie KV35YL) | descendants 6 = ♂ [[Toutânkhamon]]<ref name="Tout"/> <br/> ♂ [[Smenkhkarê]] (incertain) | sépulture = Tombe d'Akhenaton | type = [[Hypogée]] | emplacement = [[Tombes royales de Tell el-Amarna|Amarna]] puis [[KV55]] dans la [[vallée des Rois]]<ref name="Tout"/> | découverte = | découvreur = En 1881-1882 par des habitants de la région à [[Amarna]]<br/>En [[1907]] par [[Theodore Monroe Davis]] & [[Edward Russell Ayrton]] | fouillée = | objets = Provenant de la [[Tombes royales de Tell el-Amarna|tombe royale d'Amarna]] :<br/>- [[Sarcophage]] (brisé et reconstitué au Musée du caire)<br />- [[Vase canope|Coffre à canopes]] (brisé et reconstitué au Musée du Caire)<br/>- [[Ouchebti]]s<br/>Provenant de la tombe [[KV55]] :<br/>- Sarcophage externe en bois doré de style ''rishi''<br/>- [[Momie]] à l'état de squelette<br/>- Parures en or recouvrant les restes de la momie }} [[Fichier:Berlin Neues Museum - relief d'Amenhotep IV.jpg|vignette|upright=1.5|Relief trouvé à [[Karnak]] représentant {{noble-|Amenhotep IV}} au début de son règne - [[Neues Museum]] ([[Berlin]]).]] [[Fichier:ReliefPortraitOfAkhenaten02.png|vignette|Relief représentant Akhenaton après l'an {{V}} de son règne - [[Neues Museum]] ([[Berlin]]).]] '''{{noble-|Amenhotep IV}}''' (né probablement entre -1371/-1365 et mort vers -1338/-1337, {{noble-|Aménophis IV}}<ref>Titulature utilisée par les égyptologues français mais abandonnée par la communauté scientifique car résultant d'une mauvaise transcription du hiéroglyphique en grec par Manéthon.</ref> en [[grec ancien]], d'après le nom donné par [[Manéthon de Sebennytos|Manéthon]] à son prédécesseur qui lui ne le nomme pas explicitement), ou '''Akhenaton''' (ou plus rarement Khounaton), est le dixième [[pharaon]] de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. On situe son règne entre -1355/-1353 et -1338/-1337<ref>Selon [[Jaromír Málek]], [[Jürgen von Beckerath]], [[Nicolas Grimal]], [[Rolf Krauss]], [[William Joseph Murnane]]. La date de son avènement ne fait cependant pas l'unanimité : y a-t-il ou n’y a-t-il pas eu de corégence avec son père ? <br />Autres avis de spécialistes : -1397 à -1387 ([[Claude Vandersleyen]]), -1372 à -1355 ([[Donald Bruce Redford]]), -1367 à -1350 ([[Alan Henderson Gardiner]]), -1366 à -1349 ([[Richard Anthony Parker]]), -1364 à -1348 ([[Dieter Arnold]]), -1364 à -1347 ([[Erik Hornung]]), -1360 à -1343 ([[Aidan Mark Dodson]]), -1358 à -1340 ([[Cyril Aldred]]), -1356 à -1340 ([[Kenneth Anderson Kitchen]]), -1392 à -1354 ([[Jürgen von Beckerath]]), -1352 à -1336 ([[Ian Shaw (égyptologue)|Ian Shaw]]), -1350 à -1336 ([[Edward Frank Wente]]), -1340 à -1324 ([[Hans Wolfgang Helck]]).</ref>. Il est le fils de la reine [[Tiyi (épouse d'Amenhotep III)|Tiyi]] et du roi {{noble|Amenhotep III}}. Figure controversée, considéré parfois comme l’un des grands mystiques de l’Histoire, il bouleverse, le temps d'un règne, l’[[histoire de l'Égypte antique]] en accélérant l'évolution théologique commencée par son prédécesseur et en voulant imposer le culte exclusif de [[Rê-Horakhty]] « qui est dans [[Aton]] »<ref>Le nom du disque solaire, ''itn'', figure déjà dans les [[textes des pyramides]] ({{Ve dynastie égyptienne}}), mais sans connotation religieuse. Au [[Moyen Empire]], dans le ''[[Conte de Sinouhé]]'', il est attesté avec le déterminatif des divinités : il s'agit ici du dieu Aton.</ref>, dont il est à la fois le prophète et l’incarnation. Parallèlement à la réforme religieuse, son règne voit l'émergence d'une nouvelle esthétique à la fois baroque et naturaliste : l'[[art amarnien]]. L'imagerie royale est la première concernée par ce mouvement qui rompt avec la tradition et représente le pharaon et sa famille dans leur intimité. Sur le plan politique enfin, les choix {{incise|ou l'inertie}} d'Akhenaton conduiront à la première véritable crise du [[Nouvel Empire]] tant sur le plan économique qu'international. Avec ce pharaon considéré comme ''hérétique'', la {{XVIIIe dynastie égyptienne}} touche bientôt à sa fin. == Généalogie == {{Annexe|contenu=Voir l'article annexe : [[Arbre généalogique de la XVIIIe dynastie égyptienne|Arbre généalogique de la {{XVIIIe|dynastie}} égyptienne]]}} == Règne == === Premières années === La possibilité d'une corégence du jeune {{noble-|Amenhotep IV}} avec son père reste incertaine. Certains spécialistes la font débuter vers l'an 28 / 29 d'{{noble|Amenhotep III}}, d'autres en 37 / 39<ref>[[#NG|N. Grimal]], {{p.|291}}.</ref>. Un bas-relief du troisième [[pylône (Égypte antique)|pylône]] du temple d'Amon-Rê représente le père et le fils couronnés, participant aux fêtes jubilaires. Une distance prise entre le roi et le clergé d'Amon est déjà attestée sous {{noble|Amenhotep III}}. La place de [[Rê]], l'influence de la théologie solaire héliopolitaine et les mentions à Aton sont plus présentes dans les hymnes et les titulatures royales. C'est vers -1355 / -1353 qu'{{noble-|Amenhotep IV}}, couronné sous le nom de Néferkhéperouré {{incise|{{citation|les manifestations de Rê sont parfaites}}}}, Ouâenrê {{incise|{{citation|L'Unique de Rê}}}}, alors âgé de moins de seize ans<ref>de dix ans au plus, selon [[Marc Gabolde]].</ref>, monte sur le trône d'[[Égypte antique|Égypte]]. Avant l'an 4, il est déjà marié à [[Néfertiti]] {{incise|{{citation|La belle est venue}}}}, aux origines incertaines. Durant les trois premières années de son règne, {{noble-|Amenhotep IV}} s'inscrit en continuateur, bien que modéré et déjà novateur, de l'œuvre de son père. Ses constructions à Karnak attestent de cette double tendance. Il ajoute au troisième pylône de Karnak un « vestibule » sur la paroi duquel apparaît une scène de l'imagerie traditionnelle. Mais dans le même temps, il fait construire, en dehors de l'enceinte du temple, un sanctuaire dédié à Aton, le [[Temple d'Aton (Karnak)|Gempaaten]] ou Gematon {{incise|{{citation|Aton est trouvé}}}}. Sur les murs de ses constructions, il continue à inscrire son nom, Amenhotep. Mais dans le domaine artistique, ses portraits évoluent déjà vers les canons particuliers de l'art amarnien <ref>[[#CL|C. Lalouette]], {{p.|506-507}}.</ref>. Dès l'an 4 de son règne, Akhenaton prend une décision surprenante : il fait célébrer sa première [[fête-Sed]], rituel jubilaire de régénération, qui marque traditionnellement les trente ans de règne d'un souverain. Le roi était-il faible ou souffrant ? Il est plus concevable d'y voir plutôt une étape de sa réforme religieuse : les célébrations ont lieu dans le ''Gematon'', à l'est de Karnak, et Néfertiti y occupe avec son époux le rôle central. On connaît mal le contexte dans lequel le roi marque sa véritable {{citation|rupture}}, entre l'an 4 et l'an 6. === Révolution religieuse === {{Article détaillé |Culte d'Aton}} Le jeune souverain va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer une religion que certains qualifient d'[[Hénothéisme|hénothéiste]] et d'autres de premier [[Monothéisme|monothéisme exclusif]] (à l'instar des religions abrahamiques : sans nulle dénomination au pluriel de la divinité)<ref name=EH>[[Erik Hornung]], ''Les dieux de l'Égypte, l'un et le multiple'', Flammarion.</ref> connu de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire [[Aton]]. Pour des raisons encore mal connues, mais vraisemblablement en butte au [[conservatisme]] et à l'hostilité du clergé thébain, Akhenaton décide d'abandonner le culte du dieu dynastique [[Amon]], le {{citation|dieu caché}}. Ce monothéisme s'accompagne de l'interdiction, à l'exception de celles du dieu Aton et de la famille royale, des idoles et des images<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=D. Agut|auteur2= J. C. Moreno-Garcia|titre=L’Égypte des pharaons|lieu=Paris|éditeur=Belin|date=2016}}</ref>, y compris des images d'animaux<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|titre=Encyclopedia Judaica|passage=Article Akhenaton|lieu=Detroit|éditeur=Michael Berenbaum et Fred Skolnik, eds.|date=2007|lire en ligne=https://archive.org/details/encyclopaediajud0000unse}}</ref>. Selon les égyptologues Damien Agut et Juan-Carlos Moreno-Garcia, cette interdiction est la grande originalité de la révolution atonienne. Ces deux caractéristiques sont reprises par le [[Décalogue |Deuxième Commandement]] biblique ({{Réf Bible|Ex|20|3-5}}). En l'an 4 de son règne, il fait sa première visite à l'endroit où sera fondée sa future [[Capitales de l'Égypte antique|capitale]], une cité vierge de la présence du dieu thébain. Il choisit un lieu désertique en [[Moyenne-Égypte]], sur la rive orientale du Nil, à quelque {{unité|300|km}} au nord de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]. Il y fait construire la cité d'[[Akhetaton]] {{incise|{{citation|l'Horizon d'Aton}}}}, l'actuelle [[Amarna]]. Les travaux draineront une grande partie des revenus affectés à Thèbes. En l'an 6, il change de titulature, prend le nom d'Akhenaton, {{citation|Celui qui est bénéfique (ou utile) à Aton}}, et quitte enfin la ville d’Amon, Thèbes. La grande épouse Néfertiti porte le nom de Néfernéferouaton, {{citation|Belle est la perfection d'Aton}}. Toute la cour et l'administration royales déménagent pour [[Akhetaton|la nouvelle résidence]], encore inachevée et dont les temples, dédiés au dieu unique Aton, sont construits à ciel ouvert pour permettre à ses rayons bienfaisants d'y pénétrer. Cette révolution culturelle et religieuse est souvent attribuée au seul Akhenaton. Mais il semble n'avoir fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, {{noble|Amenhotep III}}. [[Nicolas Grimal]] parle d'une {{citation|solarisation}} des principaux dieux sous ce roi. Le culte exclusif du disque solaire en serait un aboutissement logique<ref>[[#NG|N. Grimal]], {{p.|272}}.</ref>. Avant Akhenaton, Aton était un dieu mineur dont l'existence est attestée dès le [[Moyen Empire]]. Au [[Nouvel Empire]], {{noble|Thoutmôsis III}} s'était placé sous sa protection et {{noble|Amenhotep III}}, dont l'une des épithètes était {{citation|Rayonnement d'Aton}}, avait encouragé le culte du dieu. En l'an 9 de son règne, Akhenaton va plus loin, avec une apparente radicalisation de sa réforme atonienne : il ordonne de détruire, dans les principales régions névralgiques du royaume, les images de culte des [[Divinités égyptiennes|anciennes divinités]]<ref>[[#CL|C. Lalouette]], {{p.|508}}.</ref>, à l'exception notable de [[Rê]]. Afin de mener à bien son {{citation|opération}} magique, il efface l'expression des anciens principes pour faire place à la fonction nouvelle qu'il incarne. En martelant les noms des dieux, dans un système de croyances où le Verbe est créateur, il annule leur faculté à s'incarner et occulte leur influence. Il fait ainsi du disque solaire le dieu universel, l'Unique {{citation|qui n'a pas son pareil}}, le [[démiurge]] qui répète son acte créateur à chaque lever du soleil. Pour souligner la royauté céleste d'Aton, le nom du dieu est inscrit dans des [[cartouche (hiéroglyphe égyptien V10)|cartouches]] : il est {{citation|Rê-Horakhty qui se réjouit dans l'horizon}}, {{citation|Le Souverain (heka) des deux horizons}}. Il s'agit d'une forme de [[monothéisme]], véritable révolution religieuse dans l'Antiquité. Le roi est l'image terrestre d'Aton, son {{citation|enfant parfait}} ; avec la [[grande épouse royale]], [[Néfertiti]], il est le seul intermédiaire entre la divinité et les humains. À l'instar de la triade [[Amon]] – [[Mout]] – [[Khonsou]], le couple royal forme avec Aton une triade divine adorée dans les demeures des hauts dignitaires. Le peuple, quant à lui, perpétue dans une grande majorité les cultes privés traditionnels. D'après [[Sigmund Freud]], le culte du dieu [[Aton]] est une des premières manifestations de la notion d'infini<ref>(1939) [[Sigmund Freud]], ''{{lang|de|texte=Der Mann Moses und die monotheistische Religion}}'', éd. Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main - 1964<br/> Traduit de l’allemand par Anne Berman sous le titre ''Moïse et le monothéisme'' et [http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/moise_et_le_monotheisme/moise_et_monotheisme.html consultable en ligne] dans la bibliothèque numérique [http://classiques.uqac.ca les Classiques des sciences sociales] de l'[[Université du Québec à Chicoutimi]].</ref>. Mais selon les égyptologues contemporains, la notion d'infini est comprise déjà dans l'[[Ouroboros]], serpent qui se mord la queue, symbole du monde non manifesté, qui pouvait aussi entourer le dieu Soleil, Rê<ref name=EH/>. Selon certains auteurs, la réelle innovation d'Akhenaton est d'imposer sa logique unilatérale et dogmatique, refusant tout pluriel dans la notion de divinité. Elle se manifeste par une intolérance envers les autres divinités, que le pharaon considère comme néfastes à sa doctrine personnelle. Or l'univers religieux égyptien traditionnel ne voit pas en quoi la destruction ou la dévalorisation d'une divinité ou de l'ensemble des divinités défend l'approche de la réalité du sacré. Au contraire, il voit une forme de tyrannie religieuse. Et dès la mort d'Akhenaton, il s'empressera de faire oublier son nom et prendra soin de rétablir le polythéisme hénothéiste traditionnel. Pour les [[Clergé de l'Égypte antique|prêtres égyptiens]], la réalité du sacré est un ensemble complexe, compréhensible seulement à partir de nombreuses échelles, qui entraînent des correspondances physiques et métaphysiques<ref name=EH/>. === Révolution artistique === [[Fichier:Nofretete Neues Museum.jpg|vignette|Buste de [[Néfertiti]]<br/>Calcaire peint. H 48 cm<br/>[[Musée égyptien de Berlin]].]] {{Article détaillé |Art amarnien}} L'[[art amarnien]] se caractérise par un style naturaliste où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux, mais aussi, dans des cas extrêmes, par un {{citation|académisme de cauchemar}} ([[Jean Leclant]]) qui pousse jusqu'à la caricature. Ainsi, les statues colossales découvertes dans le [[temple d'Aton (Karnak)|temple d'Aton]] à [[Karnak]] sont à l’opposé de l’art classique idéalisant : elles montrent le roi avec un corps [[androgynie|androgyne]], aux hanches exagérément larges, le ventre proéminent, le cou allongé, la tête [[dolichocéphale]] et les lèvres charnues<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Éléonore Bille-de Mot|titre=The Age of Akhenaten|éditeur=McGraw-Hill|année=1966|passage=121-122}}.</ref>. D’autres statues le montrent presque nu mais asexué. Sur un [[bas-relief]] conservé au [[Neues Museum]] de [[Berlin]], [[Néfertiti]] et les jeunes princesses sont représentées avec le même visage étiré en longueur, en tout point identique à celui d'Akhenaton qui leur fait face. Certains archéologues estiment par conséquent que l’iconographie d'[[Amarna]] ne fait que suivre une exigence de pharaon, qui voulait que fût mis en évidence le lien exclusif unissant la famille royale au dieu unique, créateur de toute vie. En effet, l'art amarnien est un art de cour qui, tout comme l'art traditionnel et ses conventions figuratives, doit respecter les normes qu’impose une perspective hiérarchique. Il se peut toutefois qu’Akhenaton ait eu un physique très ingrat, voire un handicap. L'[[Histoire de la médecine|historien de la médecine]] {{Lien|Guenter B. Risse}} a ainsi avancé l'hypothèse selon laquelle le roi aurait été atteint d'un trouble endocrinien complexe ou d'une maladie génétique rare et transmissible à sa descendance : le [[syndrome de Marfan]] ou [[Syndrome de Prune Belly|de Prune Belly]]. Il a proposé aussi d'autres pathologies : [[syndrome paranéoplasique]], [[syndrome de Klinefelter]]<ref>{{Article|langue=en|auteur=Guenter B. Risse|titre=Pharaoh Akhenaton of ancient Egypt: controversies among Egyptologists and physicians regarding his postulated illness|périodique=Journal of the History of Medicine and Allied Sciences|date=1971|volume=26|numéro=1|pages=3-17}}.</ref>. [[Marc Gabolde]] évoque le [[syndrome de Barraquer-Simons]] ([[lipodystrophie]] rare et acquise d'étiologie inconnue)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Gabolde|titre=D'Akhenaton à Toutânkhamon|éditeur=Institut d'archéologie et d'histoire de l'antiquité|année=1998|passage=11|isbn=}}.</ref>. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique, l'[[homocystinurie]]<ref name="hom">[http://hrcak.srce.hr/file/79191 ''Homocystinuria, a Possible Solution of the Akhenaten’s Mystery''].</ref>. La représentation artistique de certains membres de la cour amarnienne disposant, dans de moindres mesures, des mêmes déformations rend cette théorie peu plausible. On a encore dit que le roi aurait été atteint d'[[épilepsie]], provoquant chez lui de longues crises hallucinatoires et douloureuses. On prête aussi à ce roi mystique des talents de poète, s'il est vrai qu'il a lui-même composé le [[Hymne à Aton|grand hymne à Aton]] gravé dans la tombe d'[[Aÿ]]. === Le cœur du règne === [[File:F0819 Louvre Akhenaton A11076 rwk.jpg|thumb|Buste d'Akhenaton. Calcaire autrefois peint (Louvre, E11076).]] Akhenaton perpétue la tradition de rois bâtisseurs de ses prédécesseurs. Il élève des temples, qu'il appelle ''Gematon'', comme à Karnak, à Kawa et à Sesebi, ainsi qu'une ville fortifiée en aval de la troisième [[Cataractes du Nil|cataracte]]<ref>[[#CL|C. Lalouette]], {{p.|544}}.</ref>. L’an 12 semble être l’apogée du règne. Une fête grandiose est célébrée dans la cité, où les envoyés des [[Histoire de la Palestine#Âge du bronze récent (-1550 à -1200)|rois du pays de Canaan]], de [[Nubie]], des [[Royaume de Koush|pays de Koush]] et de [[Pays de Pount|Pount]] apportent leurs présents au roi et à la grande épouse royale, peut-être en présence de la reine mère Tiyi. Cette dernière, dont l'importance en matière de politique, sur la scène intérieure comme internationale, est déjà avérée à Thèbes sous le règne précédent. Selon certaines représentations, Tiyi fait plusieurs séjours dans la nouvelle capitale et y réside peut-être. Elle semble avoir conservé une certaine influence sur son fils<ref>Le roi du Mitanni notamment lui écrit afin qu'elle serve d'intermédiaire auprès du roi.</ref>. Elle est souvent accompagnée de sa plus jeune fille, [[Baketaton]], dont l'âge est proche de celui de ses nièces, les [[filles d'Akhenaton]]. La reine mère et sa fille cadette meurent toutes deux au plus tard à la fin de l'an 12. Mais les décès qui frappent la famille royale, dont toute l'imagerie montre {{incise|outre son sens rituel}} le profond attachement du roi, ne s'arrêtent pas là. La princesse [[Mâkhétaton]], la seconde fille du roi, meurt en l'an 14. Les scènes rituelles de deuil sont représentées, sans cacher le chagrin du couple royal. À partir de cette date, la documentation se raréfie. Il devient alors très difficile de décrypter la succession des événements qui marquent la dernière partie du règne. === Une période noire ? === Loin de l'image idyllique d'un pharaon poète et rêveur mystique, le règne d'Akhenaton est considéré par beaucoup d'égyptologues comme une période sombre de l'Égypte antique. Sa réforme religieuse entraîna une perte d'influence importante des dieux du panthéon traditionnel : suppression de certains cultes, fermeture de temples, perte de biens du clergé, dégradation des effigies divines, ce qui vaudra au roi d'être surnommé {{incise|de manière discutable}} le {{citation|pharaon hérétique}}. Les égyptologues [[Jean Yoyotte]] et [[Pascal Vernus]] ne croient pas en un Aton fanatique et intolérant<ref name=VY>[[#VY|P. Vernus & J. Yoyotte]].</ref>. Le martelage des noms ne touche pas le royaume dans son entier et le nom de certains dieux est laissé intact<ref>Dans la tombe du vizir Ramosé, le nom Amen-hotep n'est pas détruit ; dans celle de Kerhouef, intendant de la reine Tiyi, le nom d'Amon est partout martelé sauf dans les cartouches d'{{noble|Amenhotep III}} et de son fils ; sur une stèle de l'intendant Amenhemat, celui d'Osiris, pourtant décrit comme le premier des dieux, est intact ; on voit même apparaître sur une [[Stèles frontières d'Akhenaton|stèle amarnienne]], au côté de l'Aton {{citation|unique}}, [[Osiris]]-[[Sokaris]] et [[Khnoum]] ; et d'autres encore.</ref>. La région du [[Oasis du Fayoum|Fayoum]] semble même avoir presque complètement échappé au martelage<ref>[[#CJ|Ch. Jacq]], {{p.|93}}.</ref>. Si le roi s'attaque aux cultes des divinités traditionnelles du royaume, il n'y a aucune persécution du peuple égyptien, qui préserve ses croyances. Les noms théophores au sein du peuple restent inchangés, et à Akhetaton même, la découverte de petites idoles traditionnelles dans certaines habitations plaident pour la continuité des croyances polythéistes habituelles<ref name=VY/>. Il est cependant évident aussi que, en raison d'une centralisation excessive, et apparemment inefficace, ainsi que de l'amoindrissement des actifs et la confiscation des domaines des temples, l'Égypte connut une crise économique. En l'absence de tout système monétaire, le système économique et social était fondé sur le troc et sur la distribution des ressources conservées dans les greniers de l'État et des temples. Ainsi la confiscation des {{citation|domaines divins}} par la couronne ruinait {{citation|tout un système de production et de redistribution qu'aucune structure nouvelle ne vient remplacer<ref>[[#NG|N. Grimal]], {{p.|275}}.</ref>}}. === Politique extérieure === [[Fichier:Akhenaton-E 27112-Louvre-antiquites-egyptiennes-p1020399.jpg|vignette|Fragment d'un colosse d'{{noble-|Amenhotep IV}} - Akhenaton ([[Musée du Louvre]]).]] En [[Syrie]] et au [[Canaan (région)|pays de Canaan]], les [[Hittites]] et les [[Amorrites]] grignotent peu à peu les conquêtes de {{noble|Thoutmôsis III}}. Ainsi, le roi de [[Qadech|Qadesh]], entré dans l’alliance hittite, conquiert la Syrie du Nord, tandis que [[Suppiluliuma Ier|Suppiluliuma]] (-1382 / -1342) et {{noble|Assur-uballit Ier}} s’attaquent au [[Mittani]], allié de l’Égypte. De son côté, le roi d’[[Hourrites|Amourrou]] se rend maître de plusieurs places fortes de la côte [[phénicie]]nne. Akhenaton néglige de venir en aide à ses vassaux, malgré leurs appels pressants, de sorte que son inertie cause la perte de [[Sidon]], de [[Tyr]] et de [[Byblos]]. Pendant ce temps, des bandes de nomades pillards, les [[Apirou]], s’emparent de [[Megiddo]] et de [[Jérusalem]]. La [[Lettres d'Amarna|correspondance diplomatique]] retrouvée entre les différents grands États de l'Orient souligne encore davantage la négligence et la maladresse du pharaon, qui aggrave l'affaiblissement de l'Égypte dans ses possessions asiatiques et son influence dans les cours étrangères. L'or est alors un élément de première importance dans la politique internationale, et l'Égypte, prospère, est réputée en posséder à profusion. Alors qu'une grande partie du prestige moral du royaume et de son influence à l'extérieur repose sur sa prodigalité (ce qu'avait parfaitement compris {{noble|Amenhotep III}}), Akhenaton est beaucoup moins généreux que son père et les envois d'or diminuent fortement. Les rois d'[[Assyrie]], de [[Babylone]] et du [[Mittani]] s'en plaignent dans les lettres qu'ils adressent à leur « frère » d'Égypte, sur un ton de moins en moins amical. À la fin du règne, il ne subsiste presque rien de l’empire asiatique des premiers Thoutmôsides. [[Fichier:Akenatón y Nefertiti Berlín 01.JPG|alt=Stèle représentant Akhenaton et une reine pharaon, ou un pharaon|gauche|vignette|La stèle 17813 de Berlin représente soit une femme pharaon (que l'on peut associer à [[Ânkh-Khéperourê]]) soit un pharaon (le plus souvent assimilé à [[Smenkhkarê]]), caressant Akhenaton ([[Musée égyptien de Berlin]], [[Neues Museum]], [[Berlin]]).]] === La fin du règne === Les circonstances de la mort d'Akhenaton sont entourées de mystère. On ne sait ni quand ni comment il décède. Tout au plus peut-on dater de l’an 17 ou 18 la dernière inscription qui le mentionne. Cependant, certains suggèrent que l'éclipse totale de soleil du {{date-|14 mai}} -1337<ref>[https://eclipse.gsfc.nasa.gov/5MCSEmap/-1399--1300/-1337-05-14.gif Carte de l'éclipse solaire du 14 mai 1338 {{av JC}}].</ref> pourrait être concomitante avec sa mort<ref>[http://www.archaeometry.org/nefertiti.htm Timing Akhenaten] par Léo Dubal du VLA (virtual laboratory for archaeometry).</ref>. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique portant le nom de [[homocystinurie]]<ref name="hom"/>, les conséquences de cette maladie pouvant expliquer sa mort. Ses successeurs feront tout pour effacer les traces du roi [[Hérésie|hérétique]]. [[Smenkhkarê]]<ref>Jeune frère ou fils aîné d’Akhenaton, à moins qu’il ne s’agisse d’une femme, [[Néfertiti]] ou [[Mérytaton]] (cf. [[#Ox|''The Oxford History of Ancient Egypt'']], {{p.|272}}).</ref>, gendre et successeur d’Akhenaton, après une probable corégence<ref>[[#NG|N. Grimal]], {{p.|282}}.</ref>, meurt à la fin d'un règne éphémère. Le pouvoir revient alors au fils cadet d'Akhenaton, alors âgé de neuf ans : Toutânkhaton, qui a épousé Ankhésenpaaton, la troisième fille d’Akhenaton. Avec la disparition d'Akhenaton s'éteint le culte d'[[Aton]]. Au bout de trois ans, Toutânkhaton quitte [[Amarna]]. Il adopte le nom de [[Toutânkhamon]], restaure le culte des dieux traditionnels et rend au clergé les biens dont l’avait dépouillé le {{citation|misérable [[Akhetaton]]}}. == Sépulture == La tombe d'Akhenaton est creusée dans la nécropole royale d'Amarna. Découverte par des [[fellah]] à la fin du {{s-|XIX}}, puis redécouverte en 1891, elle a été fouillée par [[Howard Carter]] en 1892. Le célèbre égyptologue en releva les décors des parois accessibles pour le compte de l'[[Société d'exploration de l'Égypte|Egyptian Exploration Society]]. De 1893 à 1894, le tombeau a été fouillé par [[Alexandre Barsanti]] pour le compte du [[Conseil suprême des Antiquités égyptiennes|Service des Antiquités égyptiennes]]. Il le dégagea des gravats qui l'encombraient, révéla son plan et découvrit des restes du [[sarcophage]] extérieur du roi, ainsi que de son coffre à canopes et de nombreux fragments d'[[ouchebti]]s au nom du roi. Brisés en centaines de morceaux, ces vestiges de l'équipement funéraire royal ont été transportés au [[Musée égyptien du Caire]], où ils ont été reconstitués et sont désormais exposés<ref>Le sarcophage est visible dans les jardins du musée, tandis que le coffre à canopes est exposé dans la salle amarnienne du musée.</ref>. Ces indices démontrent que dans un premier temps, le roi a bien été inhumé dans la tombe qu'il s'était fait aménager dans sa nouvelle capitale. Après le retour à l'orthodoxie religieuse et (probablement) d'un premier pillage de la nécropole royale, le corps du roi a été déplacé et inhumé dans la tombe de sa mère Tiyi, dans la [[vallée des Rois]]. <gallery mode="packed" heights="160" caption="Objets découverts dans la tombe royale d'[[Amarna]]"> Sarcophage Akhénaton.JPG|Sarcophage externe d'Akhenaton reconstitué au [[Musée égyptien du Caire]]. Akhenaten TwoFragmentaryShabtis BrooklynMuseum.png|[[Ouchebti]] d'Akhenaton. </gallery> En 1907, [[Theodore Monroe Davis|Theodore Davis]] et [[Edward Russell Ayrton|Edward Ayrton]] fouillant dans la [[vallée des Rois]], mettent au jour la tombe [[KV55]], qui contenait plusieurs restes de viatiques funéraires royaux de la fin de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. Elle comptait un grand sarcophage en bois doré dont les cartouches royaux avaient été martelés, effaçant à jamais le nom de son propriétaire, et dont le visage en or a été arraché, défigurant la tête du sarcophage. D'autres objets portaient également des cartouches, systématiquement effacés, signe caractéristique de la ''[[damnatio memoriae]]'' subie par les souverains amarniens au cours de la {{XIXe dynastie égyptienne}}. Le sarcophage contenait encore une momie, réduite à l'état de squelette et qui n'a pas été immédiatement identifiée<ref>La momie a été d'abord identifiée comme étant celle d'une femme au premier examen avant d'être reconnue comme étant les restes d'un homme.</ref>. Des examens récents de ce squelette ont été menés de 2005 à 2009 par une équipe égyptienne dirigée par [[Zahi Hawass]]. Des analyses ADN permettaient finalement de démontrer que ce corps était bien celui d'un fils d'{{noble|Amenhotep III}} et de la reine [[Tiyi (épouse d'Amenhotep III)|Tiyi]]. Ces résultats, révélés le {{date-|17|février|2010}} à la presse et associés aux objets déjà découverts dans la tombe d'Akhenaton, confirment qu'il s'agit bien des restes du roi<ref>Cf. [[#ZH|Z. Hawass]], {{p.|644}}.</ref>. Akhenaton a bien été momifié et a reçu une sépulture officielle dans la nécropole royale de sa capitale. Après avoir reposé une brève période dans son tombeau royal en Amarna, il a été déplacé avec les restes de son équipement funéraire dans la [[vallée des Rois]], dans la tombe [[KV55]], probablement sous le règne de [[Toutânkhamon]]. Après le règne de ce dernier, la tombe a été réouverte et les objets aux noms du roi délibérément saccagés. C'est à ce moment que le sarcophage royal a été abîmé et probablement ouvert afin de dépouiller la momie du roi des ultimes reliques permettant d'identifier son propriétaire. C'est une condamnation posthume à l'oubli, et surtout une interdiction de tout espoir de renaissance dans l'au-delà, ce qui représentait pour les Égyptiens la pire des punitions. Puis la tombe a été refermée et scellée à nouveau. La présence de ces sceaux sur le mur fermant la tombe indique que cet acte de désécration a été réalisé officiellement et non par des pillards. Cet acte vient clore la campagne de ''[[damnatio memoriae]],'' qui a débuté sous le règne d'[[Horemheb]] et s'est achevée sous les premiers pharaons de la {{XIXe dynastie égyptienne}}. <gallery mode="packed" heights="210" caption="Objets découverts dans la tombe KV55"> Ataud kv55.jpg|Couvercle du sarcophage royal. KV55 sarcophagus (Cairo Museum).jpg|Détail du visage mutilé, couvercle du sarcophage royal. The KV55 Pharaoh's Vulture by Ulises Muñiz.jpg|Gorgerin en or représentant la déesse [[Nekhbet]], trouvé sur les restes de la momie. KV55 scull.jpg|{{refnec|Crâne attribué à Akhenaton.|Ce n'est pas du tout la conclusion de l'article anglais, pourtant très sourcé. Voir [[:en:KV55#The identification of the mummy]]}} </gallery> == Titulature == {{Article détaillé |Titulature royale dans l'Égypte antique}} {{Palette |titre boîte déroulante=Première titulature ({{noble-|Amenhotep IV}})|couleurFondB=#{{Egyptopedia/CouleurFond}}|couleurFondT=#{{Egyptopedia/CouleurEntête}} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom d'Horus]] | hiero-nom = <hiero>G5</hiero> | mdc-nom = G5 | unicode-nom = Ḥr | ascii-nom = Hr | trad-nom = Horus | hiero = <hiero>E2:D40-X7-A28-S9</hiero> | mdc = [ E2:D40 X7 A28 S9 ] <!-- Laisser l'espace, les crochets indiquent le Serekh --> | unicode = Kȝ nḫt Ḳȝšwty | ascii = kA-nxt qA-Swty | trans = Kanakht Qashouti | trad = Taureau puissant, aux deux hautes plumes }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Nebty]] | hiero-nom = <hiero>G16</hiero> | mdc-nom = G16 | unicode-nom = Nbty(y) | ascii-nom = nb.tj | trad-nom = Les deux dames | hiero = <hiero>G36:D21-M23-X1:N35-M17-M17-G17-M17-Q3:X1-Q1-X1:Z2ss</hiero> | mdc = G36:D21 M23 X1:N35 M17 M17 G17 M17 Q3:X1 Q1 X1:Z2ss | unicode = Wr nsit m jpt.śwt | ascii = Wr nsyt m iptswt | trans = Ournésytemipetsout | trad = À la grande royauté dans Karnak }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom d'Horus d'or]] | hiero-nom = <hiero>G8</hiero> | mdc-nom = G8 | unicode-nom = Ḥr (ny) nbw | ascii-nom = bik nbw | trad-nom = Le faucon d'or | hiero = <hiero>U39-M40-N28:Z2ss-G17-O28-W24:O49-M27</hiero> | mdc = U39 M40 N28:Z2ss G17 O28 W24:O49 M27 | unicode = Wtś ḫˁw m jwnw śmˁ | ascii = Wts xaw m iwnw sma | trans = Outeskhâoumiounousémâ | trad = Lui qui apparaît en majesté dans l'Héliopolis du sud ([[Hermonthis]]) }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Nesout-bity]] | hiero-nom = <hiero>M23:X1-L2:X1</hiero> | mdc-nom = M23:X1 L2:X1 | unicode-nom = n(y)-sw.t-bjty | ascii-nom = | trans-nom = Nesout-bity | trad-nom = Roi de Haute et Basse-Égypte | hiero = <hiero>ra-nfr-xpr:Z2ss-ra-wa:n</hiero> | mdc = ( N5 F35 L1:Z2 N5 T21:N35 ) <!-- Laisser l'espace, les parenthèses indiquent le Cartouche --> | unicode = Nfr ḫprw Rˁ wˁ n Rˁ | ascii = Nfr-xprw-ra Wa-n-ra | trans = Néferkhéperourê Ouâenrê | trad = Les manifestations de Rê sont parfaites, l'Unique de Rê }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Sa-Rê]] | hiero-nom = <hiero>G39-N5:Z1</hiero> | mdc-nom = G39 N5:Z1 | unicode-nom = Sȝ Rˁ | ascii-nom = | trans-nom = Sa-Rê | trad-nom = Fils de Rê | hiero = <hiero>M17-Y5:N35-R4:X1*Q3-R8-S38-O28</hiero> | mdc = ( M17 Y5:N35 R4:X1*Q3 R8 S38 O28 ) <!-- Laisser l'espace, les parenthèses indiquent le cartouche --> | unicode = Jmn ḥtp(w) Nṯr Ḥḳȝ Jwnw | ascii = imn-Htp(.w) nTr-HqA-iwnw | trans = Amenhotep Netjer Heqa Iounou | trad = Amon est satisfait, (le) dieu régent d’Héliopolis }} }} {{Palette |titre boîte déroulante=Seconde titulature (Akhenaton)|couleurFondB=#{{Egyptopedia/CouleurFond}}|couleurFondT=#{{Egyptopedia/CouleurEntête}} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom d'Horus]] | hiero-nom = <hiero>G5</hiero> | mdc-nom = G5 | unicode-nom = Ḥr | ascii-nom = Hr | trad-nom = Horus | hiero = <hiero>M17-X1:N35:N5-U6</hiero> | mdc = [ M17 X1:N35:N5 U6 ] <!-- Laisser l'espace, les crochets indiquent le Serekh --> | unicode = Mrj Jtn | ascii = Mry-itn | trans = Méryaton | trad = Aimé d'Aton }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Nebty]] | hiero-nom = <hiero>G16</hiero> | mdc-nom = G16 | unicode-nom = Nbty(y) | ascii-nom = nb.tj | trad-nom = Les deux dames | hiero = <hiero>G36:D21-M23-M17-M17-X1:Z2ss-Aa15:N27-M17-X1:N35:N5</hiero> | mdc = G36:D21 M23 M17 M17 X1:Z2ss Aa15:N27 M17 X1:N35:N5 | unicode = Wr nsyt m ȝḫt Jtn | ascii = Wr nsyt m axt Itn | trans = Ournésytemakhétaton | trad = À la grande royauté dans Akhétaton }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom d'Horus d'or]] | hiero-nom = <hiero>G8</hiero> | mdc-nom = G8 | unicode-nom = Ḥr (ny) nbw | ascii-nom = bik nbw | trad-nom = Le faucon d'or | hiero = <hiero>U39-D21:N35-V10-M17-X1:N35:N5</hiero> | mdc = U39 D21:N35 V10 M17 X1:N35:N5 | unicode = Wṯś rn n Jtn | ascii = WTs rn n Itn | trans = Outesrenenaton | trad = Qui exalte le nom d'Aton }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Nesout-bity]] | hiero-nom = <hiero>M23:X1-L2:X1</hiero> | mdc-nom = M23:X1 L2:X1 | unicode-nom = n(y)-sw.t-bjty | ascii-nom = | trans-nom = Nesout-bity | trad-nom = Roi de Haute et Basse-Égypte | hiero = <hiero>N5-F35-L1-Z3-N5:T21:N35</hiero> | mdc = ( N5-F35-L1-Z3-N5:T21:N35 ) <!-- Laisser l'espace, les parenthèses indiquent le cartouche --> | unicode = Nfr ḫprw Rˁ wˁ n Rˁ | ascii = Nfr-xprw-ra wa-n-ra | trans = Néferkhéperourê Ouâenrê | trad = Les manifestations de Rê sont parfaites, l'Unique de Rê }} |{{Palette Titulature dans l'Égypte antique | titre = [[Nom de Sa-Rê]] | hiero-nom = <hiero>G39-N5:Z1</hiero> | mdc-nom = G39 N5:Z1 | unicode-nom = Sȝ Rˁ | ascii-nom = | trans-nom = Sa-Rê | trad-nom = Fils de Rê | hiero = <hiero>i-t:n:ra-G25-x:n</hiero> | mdc = ( M17 X1:N35:N5 G25 Aa1:N35 ) <!-- Laisser l'espace, les parenthèses indiquent le cartouche --> | unicode = Ȝḫ n Jtn | ascii = Ax-n-itn | trans = Akhenaton | trad = Bienfaiteur d'Aton }} }} == Redécouverte contemporaine == L’échec de sa réforme religieuse et la violente réaction conservatrice qui s’ensuivit condamnèrent Akhenaton à un [[Damnatio memoriae|oubli quasi total]]. Sa redécouverte à la fin du {{s-|XIX}} a été progressive et, même pour les archéologues sérieux qui s’en sont occupés, elle a été l’occasion de descriptions souvent fantasmatiques et de projections de leurs ''a priori'', dans lesquelles Akhenaton est présenté tantôt positivement, tantôt négativement, mais généralement dans une perspective occidentalocentrée<ref>{{harvsp|Laboury|2010|p=11, 28 et 38}}.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi {{en}} Dominic Montserrat, ''Akhenaten. History, Fantasy and Ancient Egypt'', Routledge, 2000.</ref>. Ainsi, dès 1910, l'[[égyptologue]] [[Arthur Weigall]], qui lui consacre la première biographie, voit dans Akhenaton un précurseur évident du [[Jésus-Christ|Christ]] : {{citation|Aucune religion à travers le monde n'est aussi proche du [[christianisme]] que la foi d'Akhenathon<ref>Cité par {{harvsp|Laboury|2010|p=30}}.</ref>}}. Même si la description de Weigall attira de nombreuses critiques de ses pairs, certains allant jusqu'à la taxer de « romanesque »<ref>''Ibid.''</ref>, la liste des interprétations hasardeuses, farfelues, voire délirantes<ref>Le terme est de Dimitri Laboury, ''ibid''.</ref> n'a fait que s'allonger : la bibliographie consacrée à Akhenaton compte actuellement plusieurs milliers d'ouvrages. En 1939, [[Sigmund Freud]] s'y intéresse dans ''L’homme Moïse et la religion monothéiste''<ref>[[#JLR|J. Le Rider]].</ref>. Il y écrivit : « Si Moïse fut un Égyptien, s’il transmit sa religion aux Juifs, ce fut celle d’Akhenaton... »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Sigmund Freud|titre=L’homme Moïse et la religion monothéiste|passage=p. 3|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|date=1986}}.</ref> (cette affirmation revient à identifier Akhenaton et Abraham. Elle a été précisée et dépassée par Messod et Roger Sabbah<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Messod et Roger Sabbah|titre=Les secrets de l'Exode|lieu=Paris|éditeur=Jean-Cyrille Godefroy|date=2000}}.</ref> pour qui Akhenaton fut Abraham et Moïse {{noble-|Ramsès Ier}}). Mais même ses disciples préfèrent classer dans le genre romanesque ou ésotérique<ref>[[#MPC|M. P. Carrol]], {{p.|15-35}}.</ref>{{,}}<ref>[[#RJB|R. J. Bernstein]].</ref> cet ouvrage à la rédaction duquel il travailla longtemps (débuté vers 1910 et publié à sa mort). L'un des auteurs les plus inspirés par l'atonisme fut la femme de lettres et [[Mysticisme nazi|ésotérique nazie]] [[Savitri Devi]], qui écrit ''Akhenaton, Fils du Soleil''. Le psychiatre [[Immanuel Velikovsky]], auteur de théories catastrophistes controversées, soutient dans ''Œdipe et Akhnaton'' retrouver l'histoire d'Akhenaton sous les traits d'Œdipe. == Akhenaton, personnage de fiction == === Littérature === * [[Agatha Christie]] en a fait le thème d'une de ses pièces de théâtre, ''[[Akhénaton (pièce de théâtre) |Akhenaton]]''. * Akhenaton est un des principaux personnages du roman de [[Mika Waltari]], ''[[Sinouhé l'Égyptien]]''. * Akhenaton est le héros d'un roman de [[Naguib Mahfouz]], ''[[Akhénaton le Renégat]]'', où il est décrit par le biais de confessions imaginaires de membres de sa cour. * Akhenaton est un des principaux personnages du roman de [[Viviane Koenig]], ''Néfertiti Reine d'Égypte''. * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Pauline Gedge]] | titre=Les Enfants du soleil | lieu=Paris | éditeur=Éd. Balland | année=1984 | pages totales=453 | isbn=2-7242-2818-9}}. * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Alain Darne]] | titre=Akhenaton l'Hérétique | lieu=Paris | éditeur=éditions Anne Carrière | année=1999 | pages totales=477 | isbn=2-7028-3118-4}}. * Akhenaton est un des personnages du roman d'[[Éric Giacometti]] et de [[Jacques Ravenne]], ''[[Lux Tenebrae]]''. * L'histoire d'Akhenaton (et de son père {{noble-|Amenhotep III}}) est racontée dans ''La mémoire du monde'', de [[Stéphanie Janicot]] ({{date-|novembre 2013}}). * Akhenaton est aussi au centre du roman de [[Mireille Calle-Gruber]], ''Le Tombeau d'Akhnaton'', qui évoque le projet d'un film allégorique par le cinéaste [[Shadi Abdessalam]]. * Roman de jeunesse : ''Les Enfants de la lampe magique'', tome 1 « Le tombeau d'Akhenaton ». * Akhenaton est un des personnages du roman ''Joseph et ses frères'' de Thomas Mann, au tome 4 « Joseph le nourricier », dans lequel Joseph, fils de Jacob, devient l'ami unique du pharaon, et l'un de ses principaux ministres. * Roman historique d’[[Andrée Chedid]] : ''Nefertiti et le rêve d’Akhenaton'', paru le 01/01/1974 chez Flammarion {{ISBN |9782080607348}}. * Roman historique de [[Gilbert Sinoué]], ''Akhenaton, le Dieu maudit'', [[Éditions Gallimard|Gallimard]], 2005. * Principal personnage du roman tiré des [[annales akashiques]] : ''[[La Demeure du Rayonnant, mémoires égyptiennes]]'' de [[Daniel Meurois]], [[Le Passe-Monde]], 2010 {{ISBN | 978-2-923647-17-3}}. === Bande dessinée === * [[Edgar P. Jacobs]] évoque l'histoire et le culte d'Akhenaton dans la [[bande dessinée]] ''[[Le Mystère de la Grande Pyramide]]''. * [[Didier Convard]] et [[André Juillard]] reprennent et terminent cette histoire dans l'album hors série ''[[L'Aventure immobile]]''. * [[Lucien De Gieter]] évoque également Akhenaton dans la bande dessinée [[Papyrus (bande dessinée)|Papyrus]] ''Le Pharaon maudit''. * [[Jim Starlin]] a écrit l'histoire de ''[[:en:Marvel:_The_End|Marvel : The End]] (''publié en 2003 par Marvel Comics), où Akhenaton est enlevé par l'Ordre céleste. L'Ordre lui confère alors une partie du Cœur de l'Univers, un pouvoir qui confère l'omnipotence. Lorsqu'il est en mesure d'utiliser et de comprendre ses pouvoirs, il est envoyé sur Terre pour en prendre le contrôle et y agir en tant qu'agent de l'Ordre. Il se confronte alors aux super-héros de l'Univers Marvel et est finalement arrêté par [[Thanos (Marvel Comics)|Thanos]], qui prend le contrôle du Cœur de l'Univers. === Jeu de rôle === * Dans le jeu de rôle ''[[Nephilim (jeu de rôle)|Nephilim]]'', Akhenaton est un Nephilim visionnaire, créateur des 22 Arcanes Majeurs, les voies d'accomplissement des Nephilim. === Musique === * Le rappeur Marseillais [[Akhenaton (rappeur)|Philippe Fragione]] a choisi Akhenaton comme pseudonyme. === Jeux vidéo === * Une partie de l'histoire de ''[[The Secret World]]'' emmène les joueurs en Égypte, dans les environs de la ville fictive d'Al-Merayah, où la résurgence du culte d'Aton (auquel sont fusionnés certains éléments du Culte des Anciens de [[Howard Phillips Lovecraft|Lovecraft]]) constitue le cœur de l'intrigue ; Akhenaton lui-même est évoqué et représenté sous le nom de Pharaon Noir. *Plusieurs quêtes sont dédiées à ce pharaon dans le DLC The Curse of the Pharaohs d{{'}}''[[Assassin's Creed Origins]]''. === Cinéma === * ''[[Néfertiti, reine du Nil]]'' (''Nefertite Regina del Nilo''), [[péplum]] italien réalisé par [[Fernando Cerchio]] en [[1961 au cinéma|1961]] ; * ''[[L'Égyptien]]'' (''The Egyptian''), [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par [[Michael Curtiz]] en [[1954 au cinéma|1954]]. === Opéra === * En 1983, le compositeur [[Philip Glass]], figure de proue de la musique minimaliste (avec une approche répétitive), lui consacre un [[opéra]] intitulé ''[[Akhnaten]]'' considéré comme l'une des pièces majeures du {{s-|XX}} finissant. == Photos == <gallery mode="packed"> Amarna-char royal.jpg|[[Amarna]], Akhenaton sur son char, sous les rayons d'Aton, très abîmé. Amarna2.jpg|Amarna, au fond, le roi, la reine et leurs filles aînées. </gallery> == Notes et références == {{Références |colonnes=2}} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{Ouvrage | auteur1=[[Cyril Aldred]] | titre=Akhenaton. Le pharaon mystique | éditeur= | année=1969}}. * {{Ouvrage | langue=en | auteur1=Richard J. Bernstein | titre=Freud And The Legacy Of Moses | éditeur=[[Cambridge University Press]] | année=1998 | isbn= | id=RJB}}. * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Mubabinge Bilolo]] | titre=Le Créateur et la Création dans la pensée memphite et amarnienne. Approche synoptique du « Document philosophique de Memphis » et du « Grand hymne théologique » d’Echnaton | lieu=Paris | éditeur=Menaibuc | année=2005 | année première édition=1988 | pages totales=352 | isbn=2-911372-34-4 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0u3vjV35fdIC&printsec=frontcover}}. * {{Article | id = MPC | langue = en | auteur = Michaël P. Carroll | titre = "Moses and Monotheism" Revisited. Freud's "Personal Myth" | revue = American imago, vol. 44 | no = 1 | date = 1987 | résumé = http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=11971548 | commentaire = Présentation sur Psychoanalytic electronic publishing : http://www.pep-web.org/document.php.}} * {{Ouvrage | auteur1=[[Christiane Desroches Noblecourt]] | titre=La Femme au temps des pharaons | éditeur=[[Éditions Stock]] | année=1986 | isbn= | id=CDN}}. * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Francis Fèvre]] | titre=Akhenaton et Néfertiti. L'Amour et la Lumière | lieu=Paris | éditeur=éd. Hazan | année=1998 | pages totales=224 | isbn=2-7028-1169-8}}. * {{Ouvrage | auteur1=[[Sigmund Freud]] | titre=L'Homme Moïse et la Religion monothéiste | éditeur= | année=1934-1938 | isbn=}}. * {{Ouvrage | auteur1=[[Marc Gabolde]] | titre=Akhenaton. Du mystère à la lumière | éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] | collection=[[Découvertes Gallimard]] | série=Histoire | numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|478]] | année=2005 | pages totales=128 | isbn=}}. * {{Ouvrage | auteur1=[[Nicolas Grimal]] | titre=Histoire de l'Égypte ancienne | éditeur= | année= | isbn= | id=NG | référence=Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)}}. * {{Ouvrage | langue=de | auteur1=[[Michael E. Habicht]] | titre=Nofretete und Echnaton. Das Geheimnis der Amarna-Mumien. | éditeur=Koehler & Amelang, Leipzig | année=2011. | pages totales=271 | isbn=978-3-7338-0381-0 | id=EH}}. * {{Article | id = ZH | lang = en | auteur = [[Zahi Hawass]] | titre = Ancestry and Pathology in King Tutankhamun's Family | revue = The Journal of the American Medical Association | no = 303 {{numéro|7}} | date = février 2010 | commentaire = Article publié par l'équipe de chercheurs qui ont procédé sous la direction de Z. Hawass à l'analyse ADN de onze momies royales, permettant l'identification des liens génétiques entre les différentes momies.}} * {{Ouvrage | langue=de | auteur1=[[Erik Hornung]] | titre=Echnaton | sous-titre=Die Religion des Lichts | éditeur=Artemis & Winkler | année=1995 | isbn= | id=EH}}. * {{Ouvrage | auteur1=[[Christian Jacq]] | titre=Néfertiti et Akhenaton | éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] | année=2005 | isbn= | id=CJ}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Dimitri | nom1=Laboury | lien auteur1=Dimitri Laboury | titre=Akhenaton | sous-titre=Néfertiti, El-Amarna, Aton, Karnak | lieu=Paris | éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]] | collection=Les grands pharaons | année=2010 | mois=mars | pages totales=478 | isbn=978-2-7564-0043-3}}. * {{Ouvrage | auteur1=[[Claire Lalouette]] | titre=Thèbes ou la naissance d'un empire | éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] | année=1995 | isbn= | id=CL}}. * {{Ouvrage | langue=de | auteur1=[[Franz Maciejewski]] | titre=Echnaton oder die Erfindung des Monotheismus. Zur Korrektur eines Mythos | éditeur=Osburg Verlag, Berlin | année=2010 | pages totales=335 | isbn=978-3-940731-50-0 | id=EH}}. * {{Article | id = JLR | auteur = Jacques Le Rider | titre = Joseph et Moïse égyptiens : Sigmund Freud et Thomas Mann | résumé = http://www.cairn.be/revue-savoirs-et-cliniques-2005-1-p-59.htm | revue = Savoirs et clinique | no = 6 | date = 2005}}. * {{Ouvrage | langue=en | titre=The Oxford History of Ancient Egypt | éditeur=[[Oxford University Press]] | année=2000 | isbn= | id=Ox}}. * {{Ouvrage | langue=en | auteur1=[[Donald Bruce Redford]] | titre=Akhenaten. The Heretic King | éditeur= | année= | année première édition=1984 | isbn=}}. * {{Ouvrage | langue=fr | langue originale=en | auteur1=[[Carl Nicholas Reeves]] | titre=Akhenaton et son Dieu | sous-titre=pharaon et faux prophète | lieu=Paris | éditeur=[[Autrement|Editions Autrement]] | année=2004 | pages totales=266 | isbn=2-7467-0559-1 | id=NR}}. * {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Messod Sabbah| auteur2=Roger Sabah| titre=Les Secrets de l'exode| sous-titre=l'origine égyptienne des Hébreux| lieu=Paris| éditeur=[[Jean-Cyrille Godefroy]]| année=2000| pages totales=555| isbn=2-86553-140-6| oclc=47135282| bnf=376363577}}. * {{Ouvrage | auteurs=[[Pascal Vernus]] et [[Jean Yoyotte]] | titre=Dictionnaire des pharaons | éditeur= | année= | isbn= | id=VY | référence=Référence:Dictionnaire des Pharaons (Pascal Vernus, Jean Yoyotte)}}. === Articles connexes === * [[Culte d'Aton]] * [[Moïse]] * [[Osarsiph]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Akhenaten}} * [http://www.vialupo.com/akhenaton/ Akhenaton, le pharaon hérétique] Synthèse illustrée avec des images du Mystère de la Grande Pyramide d'E.P. Jacobs * {{Article |auteur1=C. Spieser et P. Sprumont |titre=La construction de l’image du corps de l’élite égyptienne à l’époque amarnienne |périodique=Bulletins et mémoires de la société d'anthropologie de Paris |numéro=3-4 |date=2004 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/bmsap/3983 |consulté le=19 avril 2020}}. {{Liens}} {{Palette|Période amarnienne|Amarna|Pharaons}} {{Portail|Égypte antique}} {{CLEDETRI:Akhenaton}} [[Catégorie:Akhenaton| ]] [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne]] [[Catégorie:Personnalité religieuse du XIVe siècle av. J.-C.]] [[Catégorie:Enfant d'Amenhotep III]] [[Catégorie:Mononyme]] [[Catégorie:Damnatio memoriae]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atari%20ST
Atari ST
{{voir homonymes|ST}} {{Infobox Appareil informatique | nom = Atari ST | image = Atari 1040STf.jpg | description = Atari 1040STf avec son moniteur et sa souris. | fabricant = [[Atari|Atari Corporation]] | famille = | type = [[Ordinateur personnel]] | début = [[1985]] | fin = [[1993]] | média = [[Disquette]] 3" ½ double densité | environnement = [[The Operating System (Atari)|TOS]] 1.0x et 2.0x, [[Graphical Environment Manager|GEM]] | processeur = [[Motorola 68000]] à 8 MHz ou 16 MHz (Mega STe) | mémoire = 512 Kio à 4 Mio | successeur = [[Atari TT]]<br/>[[Atari Falcon030]] }} [[Fichier:Atari-mega-ste.jpg|thumb|300px|Atari Mega STe avec son moniteur, son clavier et sa souris.]] Les '''Atari ST''' forment une famille d'[[ordinateur personnel|ordinateurs personnels]] conçus par la firme américaine [[Atari]] dont le succès commercial a marqué la deuxième moitié des [[années 1980]] et le début des [[années 1990]]. Le succès fut autant grand public ([[jeu vidéo|jeux vidéo]])<ref name=":2">Exposition temporaire, [[Cité des sciences et de l'industrie]] – « [[Jeu vidéo]] l'EXPO » - Du 22 octobre 2013 au 24 août 2014 </ref>{{,}}<ref>[[PC Team]], hors-série {{n°|4}} - Juillet/août 1998 - Toute l'histoire de la micro et du jeu vidéo - La micro dans tous ses états</ref> que professionnel ([[traitement de texte]]<ref name="pcteam1">[[PC Team]], hors-série {{n°|4}} - Juillet/août 1998 - Toute l'histoire de la micro et du jeu vidéo - Le Panthéon de la micro</ref>, [[Publication assistée par ordinateur|PAO]]<ref>[[Publication assistée par ordinateur|Magazine]], [[Tilt (magazine)|Tilt]], Numéro 72, page 21 - Novembre 1989 - [[Tilt d'or]] du meilleur logiciel de [[Publication assistée par ordinateur|PAO]] - [[Calamus Publisher|Calamus]] sur Atari ST</ref> et surtout [[Musique assistée par ordinateur|MAO]]<ref name=":0">Keyboards, {{n°|139}} - Janvier 2000 - 20 ans de puces - "La révolution ATARI"</ref>{{,}}<ref name=":1">[EN] ''Sound On Sound'', novembre 2010 - "[http://www.soundonsound.com/sos/nov10/articles/25-milestone-products.htm 25 Products That Changed Recording]"</ref>). Le micro-ordinateur Atari ST marque plus particulièrement l’histoire [[informatique]] comme la machine ayant permis l'essor de la musique assistée par ordinateur et la démocratisation de la norme [[Musical Instrument Digital Interface|MIDI]]<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />. En 2010, le magazine spécialisé ''Sound on Sound'' le classe dans les 25 produits marquants et responsables des changements de l'[[Enregistrement multipiste|enregistrement musical]]<ref name=":1" />. Cette machine est considérée encore aujourd'hui comme une référence dans le domaine en raison de sa robustesse et de son extrême précision pour le séquençage MIDI<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />. == Histoire == === L'origine du terme ''ST'' === '''ST''' signifie ''Sixteen/Thirty-two'' (« seize/trente-deux ») et fait référence à l'architecture mixte 16/32 bits du [[microprocesseur]] [[Motorola 68000]] des premiers modèles. On a dit qu'il s'agissait également des initiales de Sam Tramiel, fils de [[Jack Tramiel]], président d'[[Atari]] à l'époque, mais les modèles TT suivants semblent infirmer cette hypothèse. === Le marché === [[Fichier:Atari Commodore Duel Combat French Retailer 2013.JPG|thumb|Devanture d'un revendeur spécialisé en informatique témoignant de la guerre commerciale entre Atari et Commodore - [[Grenoble]] (2013).]] Lors de sa sortie en 1985, l'Atari ST se positionne en concurrent direct du [[Macintosh]] d'[[Apple]] commercialisé l'année précédente. Ce nouveau [[Ordinateur personnel|micro-ordinateur]] doit devenir le nouveau fer de lance d'Atari qui est alors au plus mal à la suite du récent [[Krach du jeu vidéo de 1983|krach du jeu vidéo]]. La société vient juste d'être rachetée par [[Jack Tramiel]], homme d'affaires très influent à l'époque dans le milieu informatique. Après sa première présentation au public, les différents médias rapportent qu'Atari vient de dévoiler son nouveau « Jackintosh ». La presse et les professionnels l'opposent pourtant rapidement à l'[[Amiga]] du constructeur [[Commodore International|Commodore]] car les deux machines sont commercialisées quasiment en même temps. Cette concurrence allait donner lieu à l'une des plus importantes batailles commerciales de la micro-informatique. Les possesseurs de micro-ordinateurs européens étaient alors divisés en deux clans : les utilisateurs d’un ST ou d’un Amiga. Cette concurrence était visible jusqu'aux devantures des revendeurs spécialisés où la bataille entre Atari et Commodore faisait rage. Les configurations des deux machines étant très proches, le duel se jouait sur des détails (l'[[Amiga 500]] proposant des qualités graphiques et sonores plus novatrices pour l'époque<ref name="pcteam2">[[PC Team]], hors-série {{n°|4}} - Juillet/août 1998 - Toute l'histoire de la micro et du jeu vidéo - Les grandes dates de l'histoire de l'informatique.</ref> et l'Atari ST un micro-processeur légèrement plus rapide, un encombrement plus réduit, des prises [[Musical Instrument Digital Interface|MIDI]] et un tarif plus attractif<ref name="pcteam2" />). Cette concurrence a incité, par exemple, la [[scène démo]] Atari à repousser les limites de la machine pour narguer l'Amiga sur ses points forts. Le slogan de Jack Tramiel pour l’Atari STF était : {{Citation étrangère|langue=en|The Power without the Price}}, la puissance sans le prix. En 1987, Atari propose, en France, les tarifs suivants<ref>Publicité Atari dans Science Et Vie Micro n°43 (pages 64 et 65) d'Octobre 1987</ref>: {| class="wikitable" |+ !Modele !Mémoire !Moniteur !Prix HT !Prix TTC |- |520 ST |512 Ko |Sans |2 522F |2 990F |- |520 ST |512 Ko |Couleur |4 629F |5 490F |- |1040 ST |1 Mo |Monochrome |5 050F |5 990F |- |1040 ST |1Mo |Couleur |6 316F |7 490F |- |Mega ST 2 |2 Mo |Monochrome |9 950F |11 800F |- |Mega ST 4 |4 Mo |Monochrome |12 950F |15 360F |} Devant l'engouement pour la machine, plusieurs jeux vidéo d'un genre nouveau furent développés originellement sur Atari ST tels que (entre autres) ''[[Dungeon Master]]'', ''[[Le Manoir de Mortevielle]]'', ''[[L'Arche du Captain Blood|L’Arche du Captain Blood]]''<ref name="pcteam3">[[PC Team]], hors-série {{n°|4}} - Juillet/août 1998 - Toute l'histoire de la micro et du jeu vidéo - Les 50 plus grands jeux de tous les temps !</ref> puis plus tard ''[[Vroom]]''<ref name="pcteam3" />. Ces titres permirent à la machine de jouir d'une longue durée de vie et de faire jalouser pendant quelque temps les possesseurs d'[[Amiga 500|Amiga]]<ref>{{Article|auteur1 = SEB|titre = rebelote: VROOM|périodique = Joystick|numéro = 26|mois = avril|année = 1992|pages = 16|extrait = Les utilisateurs d’Amiga qui avaient vu la version ST de Vroom au moment de sa sortie, il y a 5 mois, ne pouvaient qu’être jaloux de ne pas posséder un tel logiciel sur leurs bécanes.|sous-titre = EDITEUR : LANKHOR, TESTE PAR SEB SUR AMIGA, DEJA TESTE SUR ST DANS JOY {{N°|20}}, DISPONIBLE SUR ST ET AMIGA}}.</ref>. L'Atari ST a connu également un énorme succès auprès des musiciens grâce aux prises [[Musical Instrument Digital Interface|MIDI]] présentes en configuration standard, ce qui était une grande première pour un ordinateur grand public à cette époque. Atari a aussi été un sérieux concurrent de la firme Apple avec son micro-ordinateur ST. En 1986, la firme à la pomme s’inquiète de l’arrivée de l’Atari ST qui possède des caractéristiques équivalentes (voire supérieures dans certains cas) au [[Macintosh]] et qui ne s’interdit pas non plus de concurrencer directement le secteur de marché de son entrée de gamme : l’[[Apple II]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre = 1986: Apple's new master chef Gassee stirs up R&D|url = http://www.siliconvalley.com/news/ci_26433004/from-archive-1986-apples-new-master-chef-gassee|consulté le = 2015-09-10|auteur institutionnel = Mercury News|jour = 17|mois = 02|année = 1986|auteur1 = Lisa Raleigh}}.</ref>. Quelque temps plus tard, un bidouilleur dénommé Dave Small, commercialise un produit, ''{{Lien|fr=Spectre GCR|lang=en|trad=Spectre GCR|texte=Spectre GCR}}'', permettant d’[[Émulation|émuler]] parfaitement un Macintosh<ref>{{Lien web|prénom1 = Institut National de l’Audiovisuel –|nom1 = Ina.fr|titre = [Sicob les nouveautés]|url = http://www.ina.fr/video/CAB90016447/sicob-les-nouveautes-video.html|site = Ina.fr|consulté le = 2015-09-10|jour = 24|mois = 04|année = 1990|auteur institutionnel = Antenne 2|série = JA2 20H|auteur1 = Patrick Hesters|directeur2 = Hervé Claude}}.</ref> avec des performances supérieures à l’original{{refnec}}. Très abordable, fonctionnant avec l'[[interface graphique]] [[Graphics Environment Manager|GEM]], et utilisant des disquettes 3,5", l'Atari ST a été surnommé le ''Jackintosh'' (jeu de mots entre Jack, le prénom de Jack Tramiel et Macintosh) car il se positionnait en concurrent direct du Macintosh. Ce sont essentiellement le 520 ST, le 1040 ST et dans une moindre mesure le Mega ST qui ont remporté un véritable succès public. L’Atari ST rencontre rapidement un succès important en Europe dans des pays comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et bien d'autres encore<ref name=":8">{{en}} Journal - ''The Syracuse Newspapers'' - 1989 - "[http://www.technofileonline.com/texts/stdoom89.html Who killed the Atari ST? A drama in three parts]" - Al Fasoldt.</ref>. Il obtient aussi un certain succès en [[Australie]] ou au Canada<ref name=":8" />. Aux États-Unis, malgré la popularité de la firme nationale Atari, le ST n'est étonnamment pas largement diffusé, et se voit réduit à un [[Niche de marché|marché de niche]] comme l'Amiga en raison de la concurrence du PC et d'Apple. L’Atari ST se limite en 1989 à {{formatnum:100000}} unités vendues dans ce pays<ref name=":8" />. Fin 1991, l’Atari ST est le micro-ordinateur le plus vendu en France<ref>Émission TV, [[FR3]], [[Micro Kid's]] - Interview de Jean Richen (Atari France) - 8 avril 1992</ref>{{,}}<ref>''ATARI Magazine'', hors-série 1991 - Le Guide de la Micro Créative - Édito.</ref> avec une [[logithèque]] très étendue. === Fin de règne et postérité === Fin 1992, l’[[Atari Falcon030]] arrive timidement pour remplacer l’Atari ST en proposant une machine à vocation [[multimédia]] principalement destinée au grand public. Cette machine techniquement innovante mais d'une puissance très limitée<ref name=":3">Livre "CUBASE - Studio MUSIQUE" chez CampusPresse {{ISBN|2-7440-1481-8}} - 2002 - Chapitre 2 Page 40 - Atari/Falcon.</ref> pêchera par son absence de titres phares et sa logithèque peu fournie. Atari laisse vivre sans réel soutien son nouveau micro-ordinateur qui obtient pourtant un certain succès chez les musiciens grâce à son excellent rapport qualité/prix<ref>{{en}} ''Sound On Sound'', septembre 1994 - [http://www.soundonsound.com/sos/1994_articles/sep94/cubasefalcon.html "Cubase Audio: Atari Falcon - Exploration"].</ref>. Atari concentre alors rapidement toutes ses forces sur la promotion de sa [[Console de jeux vidéo|console]] [[Jaguar (console de jeux vidéo)|Jaguar]], considérant alors le marché des micro-ordinateurs saturé par la consolidation du marché des [[Compatible PC|compatibles PC]]. À partir de 1993, malgré la sortie de l'exceptionnel ''[[Vroom|Vroom Multiplayer]]''<ref>[[Émission de télévision|Émission TV]], [[FR3]], [[Micro Kid's]] - Test VROOM II - 11 avril 1993 - "La perfection absolue! Le top du top! La pole position des simulateurs de F1! Votre bon vieux Atari ST a encore de beaux jours devant lui avec Vroom II !"</ref>, les nouveaux titres [[Jeu|ludiques]] se font de plus en plus rares<ref>Magazine, [[Tilt (magazine)|Tilt]], Numéro 116, page 150 - Juillet/août 1993 - [[Disquette]] - "À l'époque où trouver des démos pour ST devient très difficile (...)".</ref>, ce qui annonce la fin de la présence de l’Atari ST sur le devant de la scène. Il s’ensuit progressivement l'année suivante l’abandon de la plate-forme par les revendeurs informatiques grands publics. Toutefois, l’Atari ST conserve des utilisateurs fidèles accumulés au fil des années et reste longtemps très utilisé par les musiciens amateurs ou professionnels<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":4" />. À tel point que le magazine musical ''{{langue|en|Keyboards}}'' lance un partenariat avec son homologue ''[[ST Magazine]]'' concernant les dernières actualités de la machine. Le magazine anglais ''{{langue|en|Sound on Sound}}'' lance de son côté les « ''{{langue|en|Atari Notes}}'' »<ref name=":4">{{en}} ''Sound On Sound'', août 1999 - [http://www.soundonsound.com/sos/aug99/articles/atarinotes.htm "34th Atari Note Retrospective - Atari Notes"].</ref>. Jusqu’à la fin des années 1990, ''ST Magazine'' et quelques autres magazines français d’informatique alternative permettent aux utilisateurs de la machine de s'informer sur les nouveautés logicielles ou hardware qui continuent à sortir, et cela sans le moindre soutien de la part d'Atari. En France, des salons professionnels consacrés au monde Atari sont organisés et surprennent par leur nombre de visiteurs<ref>{{en}} ''Sound On Sound'', février 1997 - [http://www.soundonsound.com/sos/1997_articles/feb97/atarifeb97.html "French Atari Show; Alibi; Panther - Atari Notes"].</ref>. Au début des années 2000, le magazine musical français ''{{langue|en|Keyboards}}'' qualifie l’Atari ST de machine « increvable »<ref name=":0" />. Atari a déclaré officiellement avoir vendu plus de 5 millions d'Atari ST (plaquette publicitaire pour promouvoir le Falcon030) dans le monde dont plus de 550 000 en France (source non officiel). Du 22 octobre 2013 au 24 août 2014, l’Atari ST était exposé à la [[Cité des sciences et de l'industrie]] dans le cadre de l’exposition temporaire « ''Jeu vidéo L'EXPO'' »<ref name=":2" />. Du 28 avril 2015 au 26 juillet 2015, l’Atari ST était exposé à l’[[Institut du monde arabe]]<ref>{{Lien web|titre = L'Exposition Hip Hop à l'Institut du Monde Arabe en 20 images|url = http://culturebox.francetvinfo.fr/musique/rap/lexposition-hip-hop-a-linstitut-du-monde-arabe-en-20-images-223089|consulté le = 2015-09-11|responsabilité1 = Journaliste, responsable de la rubrique Rock-Electro-Rap de Culturebox|auteur1 = Laure Narlian|photographe = Laure Narlian|extrait = N'importe quel musicien peut dès lors répéter chez lui, réaliser des maquettes ou même enregistrer un album complet sans passer par un studio donc à peu de frais. Une révolution.|date = 01/07/2015|auteur institutionnel = France Télévisions- francetvinfo|description = 07/21 L'ORDINATEUR 1040 ST ATARI}}.</ref>{{,}}<ref>Exposition, Institut du monde arabe, Paris, France, « HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes » - Du 28 avril 2015 au 26 juillet 2015 - ORDINATEUR 1040 ST, ATARI | Plastique et métal | MuCEM, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille, France.</ref> dans le cadre de l’exposition événement «HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes ». Sous la direction artistique du rappeur [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]], l’exposition se voulait axée sur les points d’ancrage importants de la transmission du mouvement hip hop<ref>{{Lien web|nom1 = Mouv'|titre = MOUV' @ l'expo "Hip-Hop : du Bronx aux rues arabes" avec AKHENATON - vidéo dailymotion|url = https://www.dailymotion.com/video/x2vwps1|site = Dailymotion|consulté le = 2015-09-11|format = Video|auteur institutionnel = Radio France|jour = 27|mois = 04|année = 2015|description = 2:16}}.</ref>. == Musique assistée par ordinateur == Dès 1986, les musiciens plébiscitent l’Atari ST avec notamment l’arrivée du séquenceur ''[[Cubase|Pro 24]]'' de [[Steinberg Media Technologies|Steinberg]]<ref>(fr) Livre ''CUBASE - Studio Musique'' chez CampusPresse {{ISBN|2-7440-1481-8}} - 2002 - Chapitre 1 Page 5 - Atari et MIDI</ref>. Avec son interface [[Musical Instrument Digital Interface|MIDI]] intégrée, l’Atari ST permet alors à tout un chacun de construire facilement un [[home studio]]. Il est dorénavant possible de relier (à la manière d’un orchestre) un ou plusieurs instruments électroniques compatibles avec la norme MIDI ([[synthétiseur]], [[Échantillonneur|sampler]], [[Boîte à rythmes|boîte à rythme]]…). L’Atari ST apporte un espace de travail inouï performant aux musiciens de l’époque avec son écran monochrome haute résolution et son interface graphique [[Graphics Environment Manager|GEM]] autorisant une utilisation intensive de la souris. L’Atari ST couplé avec un [[Échantillonneur|sampler]] sonne le glas des toutes premières configurations informatiques musicales jusqu’alors réservées aux musiciens fortunés (comme le [[Fairlight CMI]]) par son prix drastiquement inférieur<ref>Franck Ernould, « Les Vingt Ans de Fairlight », ''Home Studio Recording 38''.</ref>. Une multitude de logiciels de [[Musique assistée par ordinateur|MAO]] apparaissent pour couvrir divers besoins : [[Séquenceur musical|séquenceur]], éditeur de [[Partition (musique)|partition]], éditeur de synthétiseur, apprentissage musical, etc. N’importe quel musicien peut dorénavant avant les concerts répéter chez lui, réaliser des maquettes ou même enregistrer un album complet. Liste non exhaustive des artistes utilisant ou ayant utilisé un Atari ST : * [[808 State]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://thequietus.com/articles/07483-808-state-blueprint |titre=Graham Massey On 808 State's Blueprint |date=4 |année=2011 |mois=décembre |site=The Quietus |citation=We were using the Atari 1040 computer for the 1st time (…) |consulté le=3 août 2013 }}</ref> * [[Alex Gopher]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://dirtieclouds.com/2011/10/20/alex-gopher-interview/ |titre=alex Gopher Interview |date=20 |année=2011 |mois=octobre |site=Dirtie Clouds |citation=Lets take it right back to the beginning. When you first started what were you using in studio? and what are you using now? I was using an akai sampler, a vinyle collection, a bass, an atari and a DAT recorder. |consulté le=3 août 2013 }}</ref> * [[Alliance Ethnik]]<ref>{{Lien web |url=http://nmamagazine.com/guts/ |titre=Guts |date=12 |année=2012 |mois=février |site=Nous Mais Ah! – Magazine Urbain |citation=D’abord dj puis beatmaker après l’achat d’un kit de base Atari 520 ST-Ensoniq EPS-SP-1200, Guts et une poignée d’amis mettent sur les rails un groupe simple et funky : Alliance Ethnik. |consulté le=3 août 2013 }}</ref> * [[Alphaville (groupe allemand)|Alphaville]] * [[Aphex Twin]] * [[Astral Projection]] * [[Atari Teenage Riot]]<ref>{{Lien web |url=http://trashaudio.com/2010/10/trash_audio-presents-an-evening-with-atari-teenage-riot-part-3/ |lang=en |titre=Trash_Audio Presents an Evening With: Atari Teenage Riot (Part 3) |date=22 |année=2010 |mois=octobre |site=trashaudio.com |consulté le=3 août 2013 }}</ref> * [[Autechre]] * Début 1988, le groupe anglais [[Bomb the Bass]] sort de nulle part le [[45 tours]] ''"Beat Dis"'' et devient l'événement de l'année<ref name=":5">Reportage TV, [[M6]], [[RapLine|Rapline]] - Interview [[Bomb the Bass]] - 1991.</ref>. Le titre sera classé {{n°|1}} au [[Hot Dance Club Songs]] américain et {{n°|2}} au [[UK Singles Chart]]. À la surprise générale, ce morceau fait déferler la [[house music]] issue des ''ballrooms'' de Detroit, dans les charts<ref name=":6" /> et popularise le mouvement [[acid house]]. Le succès de ce single démontre à l'époque qu'il est possible de réaliser et d’éditer très rapidement des albums musicaux sans passer par une grande maison de disque et ce à contre-courant des tendances musicales du moment<ref name=":6">3x [[Disque microsillon|Albums Vinyls]] - "The History Of The House Sound Of Chicago - The Story Continues" - BCM Records - Stuart Cosgrove http://www.globaldarkness.com/articles/history_of_chicago_house.htm</ref>. Ce morceau dévoile également au grand public les possibilités du sampling avec une utilisation extrême mais toutefois créative d’extraits de morceaux musicaux « volés »<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. L'album ''{{langue|en|Into The Dragon}}'', alternant les styles house music, [[Electronic dance music|dance]], [[hip-hop]], [[musique soul|soul]] et abondamment accompagné de [[Scratch (musique)|scratchs]], produira plusieurs autres singles à succès comme ''{{langue|en|Don’t Make Me Wait}}'', ''{{langue|en|[[Xenon 2: Megablast|MegaBlast]]}}'' ou ''{{langue|en|[[I Say a Little Prayer]]}}''. L'album est réputé pour avoir été réalisé pour un coût très modique<ref name=":7" /> dans un [[Studio d'enregistrement|studio]] piloté en MIDI par plusieurs Atari ST<ref>{{en}} Journal hebdomadaire - ''{{langue|en|New Computer Express}}'' - 8 avril 1989 - Numéro 22 - Page 2 - "TURN UP THE BASS: How this man might revolutionise computer music" - "(...) Bomb the Bass's Tim Simenon uses Atari STs to sample and mix sounds at the famous MUTE studio programming suite.(...)".</ref>{{,}}<ref>Clip musical - [[Bomb the Bass|Bomb The Bass]] - ''{{langue|en|Don't Make Me Wait}}'' - 2:33.</ref>{{,}}<ref name=":7">{{Lien web |lang=en |url=http://www.soundonsound.com/sos/1995_articles/mar95/timsimenon.html |titre=Tim Simenon: Bomb The Bass |année=1995 |mois=mars |site=Sound on Sound |citation=he was until very recently still working with Pro24 on an Atari Mega 4 computer |consulté le=3 août 2013 }}.</ref>. Tim Simenon, initiateur du groupe, continua d’utiliser l’Atari ST sur toutes ses productions ultérieures pour la fiabilité de son séquençage MIDI consécutivement à des essais infructueux avec la plate-forme Macintosh<ref name=":7" />. Il réalisera de nombreux succès comme ''{{langue|en|Buffalo Stance}}'' de [[Neneh Cherry]] ou ''{{langue|en|[[Crazy (chanson de Seal)|Crazy]]}}'' de [[Seal]] mais également l’album ''[[Ultra (album de Depeche Mode)|Ultra]]''de [[Depeche Mode]] en [[1997 en musique|1997]]<ref>{{en}} Magazine - FUTURE MUSIC - Numéro 55 - Avril 1997 - [[Depeche Mode]] Interview - "THE CURRENT KIT LIST: Depeche Mode hardly ever talk kit and we had to travel to the ends of the world (via Tim Simenon) to get this list together. It includes just about everything used on the new album [[Ultra (album de Depeche Mode)|Ultra]]! (...) Sequencing: [[ARP (synthétiseurs)|ARP]] 1615, Atari 1040 (hurrah!) running C-Lab Notator (x2), Atari 1040 running [[Cubase]] Score".</ref>. * [[Bernard Estardy]] * [[Bertrand Burgalat]] * Au début des années 1990, [[Bill Bottrell]] réalise avec [[Michael Jackson]] le mégahit ''{{langue|en|[[Black or White]]}}''. Les données MIDI du morceau, calquées sur les improvisations de Michael Jackson, sont intégralement enregistrées sur un séquenceur de chez Hybrid Arts tournant sur la plateforme Atari<ref>[EN] ''Sound On Sound'', août 2004 - "[http://www.soundonsound.com/sos/aug04/articles/classictracks.htm MICHAEL JACKSON 'Black Or White' | Classic Tracks]".</ref>. * [[Calogero]] * [[Cappella (groupe)|Cappella]] * {{Lien|fr=Chimo Bayo|lang=en|texte=Chimo Bayo}} sort en 1991 son hit mondial ''Así me gusta a mí'' qui deviendra un des titres majeurs de la [[Electronic dance music|dance]] espagnole. Le titre a été réalisé sur un Atari ST<ref>[[Web]], [[El Mundo (Espagne)|ElMundo.es]] - 17 novembre 2011 - El 'Así me gusta a mí' de Chimo Bayo cumple 20 años.</ref> avec le séquenceur [[Cubase|Pro 24]]<ref>Vidéo Youtube - Mise en ligne le 16 décembre 2011 - "Como hice Así Me Gusta a Mí" - Germán Bou, autor musical y productor del tema Así Me Gusta a Mí, nos muestra paso a paso su elaboración.</ref>. * [[CJ Bolland]] * [[Culture Beat]] * [[dDamage]] * [[Dee Nasty]] * [[Deep Forest]] * [[Depeche Mode]] * [[DJ Mehdi]] * [[Duran Duran]] * [[Érick Bamy]] * [[Étienne de Crécy]] * [[Faithless]] * [[Fatboy Slim]] * [[Féfé]] * [[Gérard Blanc]] * Le groupe de rap [[IAM]] réalise chez lui sur un Atari une grande partie de l'album [[... De la planète Mars]] avant de le finaliser en studio<ref>Livre - « Yo ! Révolution Rap » - David Dufresne - Éditions Ramsay - Mars 1991.</ref>. * [[Jaydee]] * [[Jean-Jacques Goldman]] lors de la sortie de son album ''[[Chansons pour les pieds]]'' explique fin 2001 pendant l'émission télévisée ''[[Fréquenstar]]''<ref>Émission TV, [[M6]], [[Fréquenstar]]- Jean Jacques Goldman - Dimanche 16 décembre 2001.</ref> comment il compose dans son home studio parisien autour d'une configuration Atari qu'il utilise depuis de nombreuses années<ref>Émission Radio, [[M40 (radio)|M40]], Rencontre avec Jean-Jacques Goldman - 31 janvier 1992.</ref>. Quelques années plus tôt, il fixe un rendez-vous dans un studio à [[Céline Dion]] et [[René Angélil]] et apporte ses disquettes Atari afin de présenter les maquettes de l'album ''[[D'eux]]'' qui deviendra l'album francophone le plus vendu au monde<ref>Émission TV, [[TMC (chaîne de télévision)|TMC]], Il était une fois... Céline Dion, ''Interview de Jean-Jacques Goldman'' - "Je viens avec mes petites disquettes ''(rires)'', c'était l'époque des ordinateurs ATARI pour pas faire de pub..." - Mercredi 15 mai 2013 à 20h45.</ref>{{,}}<ref>Émission TV, [[France 3]], Céline face à Dion, ''Interview croisé de Céline Dion et Jean Jacques Goldman'' - Jean Jacques Goldman : "Je ne me souviens pas quand ça s'est passé mais je sais qu'on a eu un rendez-vous pour leur faire écouter les premières chansons. Je me rappelle j'avais un ordinateur ATARI à l'époque, bah je peux faire de la pub car ça n'existe plus ! Avec des disquettes comme ça..." - Céline Dion : "''(rires)'', Garde-le !" - Jean Jacques Goldman : "Et donc je passais mes playbacks que j'avais enregistrés moi-même et je chantais dessus." - Lundi 21 décembre 2015 à 20h55.</ref>. * [[Jean-Louis Murat]] a réalisé son premier album à succès ''[[Cheyenne Autumn]]''<ref>[[Radio France internationale|RFI Musique]] - Biographie- Jean-Louis MURAT - http://www.rfimusique.com/artiste/chanson/jean-louis-murat/biographie</ref> avec un Atari 1040 ST et un [[Akai S1000|Akai S900]]<ref>Maritta Calvez - Interview Jean-Louis Murat – L’âme de fond - Octobre 1999.</ref>. * [[Jean-Michel Jarre]], qui utilisera en concert des racks dotés de plusieurs Atari montés en série, notamment pour servir de base rythmique * [[Joe Zawinul]] * La chanteuse [[Juliette (chanteuse)|Juliette]] s’intéresse d’abord à l’informatique musicale en s’équipant d’un ordinateur Atari 1040 ST principalement pour ses prises MIDI. Un jour, un ami lui prête une disquette piratée du jeu ''[[Indiana Jones et le Mystère de l'Atlantide|Indiana Jones]]''. Elle se découvre alors une passion débordante pour les jeux vidéo qui va l'amener à être nommée des années plus tard présidente du [[Fonds d'aide au jeu vidéo]] (FAJV)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur institutionnel=Radio France, France Inter|coauteurs=Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek|titre=Juliette du 08 juin 2016 - France Inter|description=21:10|url=https://www.franceinter.fr/emissions/si-tu-ecoutes-j-annule-tout/si-tu-ecoutes-j-annule-tout-08-juin-2016|série=Si tu écoutes, j'annule tout|date=8 Juin 2016 à 17h20|consulté le=2016-09-01}}.</ref>. * [[Kassav']] * [[Kent (chanteur)|Kent]] * [[Klaus Schulze]] * [[Kraftwerk]] * [[La Caution]] * [[Laurent Voulzy]] * En 1997, [[Madonna]] invite le producteur anglais [[William Orbit]] à composer son futur album ''[[Ray of Light]]''. Au début de l’été, le musicien se rend au réputé Larrabee North Studio en Californie et installe un Atari 1040 ST rafistolé avec lequel il a composé la plupart des chansons. Le micro-ordinateur sera malmené à plusieurs reprises durant les sessions d’enregistrement et prendra même feu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Ichbiah|titre=Madonna L'Intégrale|sous-titre=Tout Madonna de A à Z|éditeur=City Editions|lieu=Saint-Victor-d'Épine|année=2008|pages totales=413|passage=292-293|isbn=978-2-35288-138-4|bnf=41260145}}.</ref>. * [[Marc Kinchen]] * [[Michel Berger]] * [[Michel Fugain]] * [[Mick Fleetwood]] * [[Mike Oldfield]] * [[Niagara (groupe)|Niagara]] * Oxia<ref>[http://fr.traxmag.com/interview/40675-comment-domino-est-devenu-l-un-des-morceaux-de-techno-francaise-les-plus-connus-au-monde Oxia].</ref> * À la fin des années 1980, [[Patrick Bruel]] invite chez lui le musicien Alain Lepas à installer son matériel de composition musicale. Dans son petit studio parisien, le chanteur travaille pour la première fois sur un micro-ordinateur (Atari ST) afin de réaliser les maquettes de son futur album phénomène ''[[Alors regarde (album)|Alors regarde]]''. Il appréciera plus particulièrement la latitude proposée par cette technique de composition pour peaufiner ces chansons<ref>Émission TV, TMC, Il était une fois... Patrick Bruel - Interview de Alain Lepas et Patrick Bruel - Archive Vidéo : ''Alain Lepas dirige Patrick Bruel à la guitare devant son matériel de composition musicale (Écran et souris Atari ST'') - Jeudi 5 mars 2015 à 0h25.</ref>. * [[Phil Barney]] est un adepte convaincu du home studio dès le milieu des années 1980. Afin de réaliser ses premiers albums, il s'initie à [[Logic Pro|Notator]] sur Atari pour maquetter ses morceaux chez lui en accumulant le matériel MIDI<ref>Magazine Home Studio Recording - Franck ERNOULD - ''Phil BARNEY, Au-delà des modes'' - Interview du 23 juillet 1998.</ref>. * [[René-Louis Baron]] * [[Les Rita Mitsouko|Rita Mitsouko]] * [[Serge Perathoner]] * [[S'Express]] * [[Skinny Puppy]]<ref>{{lien web|langue=en|lire en ligne=https://www.99musik.se/showthread.php?340589-Intervju-med-cEvin-Key-fr%C3%A5n-Skinny-Puppy-%28Engelska%29&p=3037932&viewfull=1&langid=1&styleid=40|titre=Interview with Kevin McFrey fromm Skinny Pupppy|consulté le=19 novembre 2019}}.</ref> * [[Starmania]] * [[Stephan Eicher]] * Le groupe marseillais [[Superfunk]] réalise l'un des gros succès de l'année 2000]avec son titre house ''{{langue|en|[[Lucky Star (chanson de Superfunk)|Lucky Star]]}}''. Le groupe déclarera apprécier la simplicité de l'Atari ST lui autorisant une créativité personnelle maximum<ref>Magazine Crash, {{n°|11}}, "Teen Age !" - mars 2000 - page 37 - Interview du groupe SUPERFUNK.</ref>. * [[Tangerine Dream]] * [[Teddy Riley]] * {{Lien|trad=The Brotherhood (rap group)|lang=en|texte=The Brotherhood}} * [[The Future Sound of London|The Future Sound Of London]] * [[The KLF]] * [[The Young Gods]] * [[Vangelis]]{{référence nécessaire}} * [[Vincent Lagaf']] avec le jeu vidéo [[Les Aventures de Moktar - Vol 1 : La Zoubida]], qui est dans le clip de la musique [[La Zoubida]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Lagaf' : Les Aventures de Moktar |url=https://www.mobygames.com/game/293/lagaf-les-aventures-de-moktar-vol-1-la-zoubida/ |site=MobyGames |consulté le=14-04-2023}}.</ref>. * En 1997, [[White Town]] explose les charts mondiaux avec son hit ''{{langue|en|[[Your Woman (chanson)|Your Woman]]}}'' qu'il a enregistré dans un petit home studio installé dans sa chambre avec du matériel de seconde main. Un simple Atari 520 STfm accompagné d'un logiciel [[Séquenceur musical|séquenceur]] gratuit fut utilisé pour enregistrer l'album complet<ref>[http://www.whitetown.co.uk/faq/ ''What gear did you use to record ‘Your Woman?’''], ''www.whitetown.co.uk'', consulté le {{date-|26 janvier 2014}}.</ref>. == Les modèles == Le premier modèle de la série, présenté au cours du printemps 1985 mais jamais commercialisé fut le 130ST, (doté de {{Kio|128}} de [[mémoire vive]]). Il fut suivi des modèles 520ST ({{Kio|512}}) et 520ST+ ({{Kio|1024}}), qui sortent en 1985. En 1986 apparurent les modèles 260ST ({{Kio|512}} + [[système d'exploitation]] sur disquette à charger en mémoire au démarrage) uniquement commercialisés en [[Allemagne]] (Il y a eu quelques modèles vendus en Belgique également), et 520STm ({{Kio|512}} + sortie [[vidéo composite]] pour la télévision). Le lecteur de disquette 3"5 ne fut intégré qu'à partir de la série de modèles ST déclinées en 520ST, 520STf ({{Kio|512}} de mémoire vive) et 1040STf ({{Mio|1}} de mémoire vive), puis STfm, qui disposait d'un modulateur interne pour une sortie couleur sur écran TV. Suivirent en 1989 la série des STe (''e'' pour ''enhanced'' : capacités graphiques et sonores étendues), avec les 520STe et 1040STe. Le 520STe sorti en 1989<ref>{{ouvrage|url=https://www.google.fr/books/edition/Introduction_to_the_History_of_Computing/6u16DAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=atari+520STE&pg=PA140&printsec=frontcover|titre=Introduction to the History of Computing - A Computing History Primer|auteur=Gerard O'Regan|année=2016}} {{p.|140}}</ref> propose plusieurs améliorations, comme l'ajout d'un [[blitter]], une palette de {{unité|4096|couleurs}} au lieu des 512 du STF, une puce sonore améliorée, deux ports supplémentaires pour la connexion de joysticks analogiques (qui, en pratique, ne furent presque pas exploités), et ainsi qu'une sortie son au format RCA stéréo. Une autre amélioration importante du STE est le fait que la mémoire est clipsée, et non plus soudée. À destination plus professionnelle, il y eut le Mega ST et le [[Atari Mega STE|Mega STe]], et les portables Stacy et ST Book. Un prototype d'ordinateur à [[écran tactile]], le [[Atari ST Pad|ST Pad]] a été présenté mais ne fut jamais commercialisé. == Les successeurs == Avec l'apparition des microprocesseurs {{nobr|32 bits}} sont apparus l'[[Atari TT]] (TT signifiant ''Thirty-Two'') et le [[Atari Falcon030|Falcon030]] (030 faisant référence au nom du microprocesseur [[Motorola 68030]]). En parallèle, des [[Clone (matériel informatique)|clones]] furent mis sur le marché, comme l’Eagle, le Medusa, l’Hadès ou le Milan. Ces machines s’inspiraient principalement de la conception du TT (alors que les projets de clone du Falcon n'arrivèrent pas à entrer en production) en intégrant des évolutions de processeur (principalement [[Motorola 68040|68040]] et [[Motorola 68060|68060]]), et d’autres évolutions, comme l’utilisation d’un [[PCI (informatique)|bus PCI]]. En 2010, après plusieurs années de concertation entre les différents acteurs du monde Atari, la production d'un nouveau compatible est lancée. Baptisé « [[FireBee]] »<ref>[http://acp.atari.org/news_fr.html "FireBee"].</ref>, ce micro-ordinateur est majoritairement compatible avec la logithèque Atari ST. Il est architecturé autour du microprocesseur [[Freescale ColdFire]] MCF5474 cadencé à {{unité|264|MHz}} ({{unité|400 MIPS}}), donnant une vitesse moyenne de traitement d'environ {{nobr|150 fois}} celle d'un [[Atari Falcon030|Falcon]] de base. En 2015, une nouvelle production du « FireBee » est annoncée avec un dispositif de précommande<ref>{{Lien web|titre = firebee.org|url = http://firebee.org/fb-bin/news?action=full_news&idnews=227&lng=FR|site = firebee.org|consulté le = 2015-09-11|extrait = 2015-08-26: FireBee Series 2 – La campagne des précommandes est ouverte ! Comme promis, nous tenons à vous informer, aujourd'hui, de la production prochaine d’une nouvelle série d’ordinateurs FireBee.}}.</ref>. Depuis la démocratisation des [[Circuit logique programmable|FPGA]], de nombreux ordinateurs apportant la possibilité de cloner le ST sont apparus, comme le MiST, le MiSTer ou encore le Suska. == Caractéristiques == * Processeur : [[Motorola 68000]], cadencé à {{unité|8|MHz}} pour les ST/Mega ST/STe, et à {{unité|16|MHz}} pour le [[Atari Mega STE|Mega STe]]. * Mémoire vive : {{Kio|128}} pour le 130ST, {{Kio|512}} pour le 260ST ({{unité|512|ko}} + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage), {{Kio|512}} pour le 520ST, {{Kio|1024}} pour le 520ST+ et le 1040ST, {{Mio|1,2 ou 4}} pour le Mega STe. * Audio : [[Chipset]] sonore [[Yamaha]] [[YM2149]] (3 voies), auquel s'ajoute un convertisseur numérique/analogique stéréo en {{unité|8 bits}} à {{unité|50|kHz}} pour les STe et Mega STe, disposant d'un équaliseur temps réel pour le réglage du volume, des basses et des aigus. * Lecteur de disquette : Format 3"½ double densité. * [[Disque dur]] externe (ST): {{unité|48|Mo}} à la norme SCSI, interne pour Méga ST/STe, en option. === Connectique === L'Atari ST était équipé de nombreux connecteurs à l'arrière, sur le côté et même en dessous. [[Fichier:Atari520ST Interface.jpg|vignette|Connecteurs sur un Atari 520ST.]] *Connecteurs Standard : **interface Série [[RS-232]]-C ([[D-sub|DB25]] mâle) **interface [[port parallèle|Parallèle Centronics]] ([[D-sub|DB25]] femelle) **connecteurs Souris/Joystick ([[D-sub|DE-9]] mâle) : situés sous le châssis. **Deux prises [[Musical Instrument Digital Interface|MIDI]] ([[Connecteur DIN|DIN]] cinq broches) [[Fichier:Atari st mouse.jpg|vignette|Souris standard Atari ST (2000).]] *Connecteurs spécifiques aux ST : **prise Moniteur/Television (DIN treize broches) **connecteur ACSI (similaire au [[Small Computer System Interface|SCSI]]) DMA : pour utiliser un disque externe, en SCSI avec un adaptateur. **interface pour lecteur de disquettes externe. **Port cartouche : à l'origine destiné à une application résidente de {{unité|128|ko}} en ROM mais qui a aussi été utilisé pour des extensions hardware : digitaliseurs vidéo (VidiST), scanners à main, digitaliseurs sonores (ST Replay), [[Carte son|cartes son]] (MV16), émulateurs (Spectre CGR), clés hardware de certains logiciels musicaux et dernièrement, carte [[Ethernet]], port [[Universal Serial Bus|USB]] et [[Integrated Drive Electronics|IDE]]. **Deux Connecteurs pour joysticks supplémentaires (STe) === Affichage === ==== Mode d'affichage ==== Les ST disposaient de trois modes d'affichage : * basse résolution : {{dunité|320|200|pixels}} en seize couleurs ; * moyenne résolution : {{dunité|640|200|pixels}} en quatre couleurs ; * haute résolution : {{dunité|640|400|pixels}} monochrome (noir et blanc). Le mode haute résolution nécessitait un moniteur spécial (Atari SM124) du fait de sa [[fréquence de rafraîchissement]] de l'écran de {{nobr|70 [[Hertz|Hz]]}}, tandis que les deux autres étaient affichables soit sur une télévision (via la prise [[péritel]]), soit sur des moniteurs couleurs (tels que les Atari SC1224 et SC1435). Des moniteurs « multisynchro » permettaient d'afficher les trois modes. Des montages électroniques permettaient d'utiliser un écran [[Video Graphics Array|VGA]]. ==== La palette de couleur ==== Les couleurs sont choisies en spécifiant leurs niveaux de [[Rouge vert bleu|rouge, vert et bleu]]. Pour les modèles avant le STf, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 7, le choix des couleurs se fait donc parmi {{nobr|512 couleurs}}. Pour le STe et le Mega STe, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 15, permettant de choisir parmi {{unité|4096 couleurs}}. Une astuce de codage des niveaux permet une [[Compatibilité ascendante et descendante|compatibilité ascendante]] pour les jeux apparus avant le STe. Des astuces de programmation du matériel permettaient à certains logiciels (comme Spectrum 512) d'afficher plus de couleurs que la normale en changeant en continu la palette de couleur. Ces astuces consommaient l'essentiel de la puissance de calcul et étaient donc inexploitables dans des jeux. == Logiciels == === Système d'exploitation === [[Image:TOS 1.04 (Rainbow TOS).png|thumb|TOS 1.04]] Le système d'exploitation en ROM est le [[The Operating System|TOS]] pour ''The Operating System,'' décliné en différentes versions (1.n à 2.n) suivant les différents modèles de ST. Le TOS est un système complet regroupant différentes couches : le système et le '''GEM''' regroupant la '''VDI''' (primitives de base graphiques) et '''l'AES''' (couche niveau haut) permettant de gérer les fenêtres, les menus, la souris etc, en se servant de la VDI. La VDI de base des TOS étant relativement lente, 2 autres produits ont vu le jour par la suite : '''NVDI''' (commercial) puis '''fVDI''' (libre), permettant de multiplier la vitesse de la VDI par 2,5 environ. En 1989, Eric Smith a sorti '''MiNT''' (Mint is Not TOS), surcouche du TOS fournissant un système multitâche préemptif basé sur Unix (programmé avec les outils GNU), pour tous les ordinateurs TOS (des Atari ST au tout dernier "Atari" FireBee en passant par les TT, Falcon, Hades et Milan) et permettant d'utiliser les applications GEM en environnement multitâche. MiNT (devenu par la suite '''FreeMiNT'''), à placer dans le dossier AUTO, utilise un '''noyau''' pour piloter le système ainsi que des modules sous forme de fichiers séparés chargeables par MiNT, permettant de piloter, par exemple, une couche réseau internet TCP/IP ou un système de fichier différent de la FAT16 ou FAT32 : '''Minix'''. MiNT ne nécessite pas de '''PMMU'''. Accessoirement, MiNT peut également charger un serveur de fenêtre de type X11R6 permettant d'utiliser des logiciels graphiques Unix, avec l'inconvénient que ces logiciels sont très lents avec aussi peu de puissance et qu'il vaut mieux posséder un Atari puissant (au moins un Milan à 32 MHz) pour avoir une utilisation relativement confortable (un 68060 est conseillé). FreeMiNT est actuellement une surcouche du système FireTOS pour ordinateur FireBee permettant d'avoir théoriquement, une logithèque assez conséquente de logiciels du monde Unix adaptée au GEM du FireBee (avec les outils GNU). {{article détaillé|The Operating System}} === Logiciels phares === L'Atari ST est un ordinateur polyvalent permettant aussi bien de jouer que de travailler. {{article détaillé|Liste de jeux Atari ST}} {{article détaillé|Liste d'applications Atari ST}} ==== Quelques jeux vidéo qui ont marqué la carrière du ST ==== * [[Dungeon Master]] (''FTL'') : le premier [[Jeu vidéo de rôle|jeu de rôle]] en vue subjective en temps réel dans l'histoire du jeu vidéo. * [[Speedball (jeu vidéo)|Speedball]] (''[[The Bitmap Brothers]]'') : jeu de sport futuriste à deux joueurs en simultané. * [[Rick Dangerous]] (''[[Core Design]]'') : jeu de plates-formes rendant hommage à Indiana Jones avec beaucoup d'humour. * [[Vroom]] (''[[Lankhor]]'') : jeu d'arcade et de simulation de courses de Formule 1. * [[North and South (jeu vidéo)|North & South]] (''[[Infogrames Entertainment|Infogrames]]'') : jeu de stratégie-actions tour par tour inspiré de la bande dessinée ''[[Les Tuniques bleues]]''. * [[Gods (jeu vidéo)|Gods]] (''[[The Bitmap Brothers]]'') : jeu de plates-formes/action avec un level design très élaboré. * [[Stunt Car Racer]] : courses 3D innovante de Dragsters sur des pistes surélevées. * [[Falcon (jeu vidéo)|Falcon]] : simulateur aérien de combats en 3D. * [[L'Arche du Captain Blood]] : un space opéra novateur pour l'époque. * [[Maupiti Island]] ([[Lankhor]]) : enquête policière digne d'un roman d'Agatha Christie avec des dialogues en synthèse vocale. * [[Kick Off]] 1 & 2 : jeu de foot avec un contrôle du ballon révolutionnaire à sa sortie. * [[Sensible Soccer]] : jeu de foot vu de dessus, le rival de Kick Off. * [[Arkanoid]] (jeu vendu avec l'Atari 520ST lors de certaines offres promotionnelles) : adaptation fidèle du célèbre casse-briques mais jouable avec une souris. * [[Monkey Island]] (''[[Lucas films games|Lucasfilm games]]'') : jeu d'aventure avec beaucoup d'humour. ==== Publication ==== * [[Calamus Publisher|Calamus SL]] (''[[invers Software]]'') : Logiciel de [[Publication assistée par ordinateur|PAO]] [[what you see is what you get|wysiwyg]] et modulaire. * Le Rédacteur : traitement de textes qui avait été choisi par la rédaction de ''[[Libération (journal)|Libération]]'' * Papyrus (de ROM Logicware) : un intégré (traitement de texte WYSIG, tableur graphique, bases de données) bureautique avec de nombreuses innovations pour l'époque (prix internationnal du logiciel 1996). Ce logiciel est toujours produit par Ully Ramps sous le titre de "Papyrus Author" et est devenu une IA pour écrire des romans! ==== Graphisme ==== * Animator (Aegis Développement) Animation graphique * CAD 3D (Antic) CAO * Artist (Micro Application) Graphisme 2D animation * Deluxe Paint (Electronic Arts) Graphisme 2D * Degas Elite (Batteries Included) Graphisme 2D * GFA Draft, GFA Object, GFA Vectot (Micro Application) * Quantum (Eidersoft) Graphisme 2D * Lazypaint, ZZ Rough (Human Technologies) Graphisme 2D * OCP Art Studio (Rainbird) 2D animation * Neochrome * Cyber Paint * Spectrum 512 * ZZ Draft, ZZ 2D, ZZ 3D (Human Technologies) DAO ==== Langages ==== * [[GFA BASIC]] (langage de programmation, mélange entre le BASIC standard et le langage C) * [[Omikron BASIC]] * [[STOS BASIC]] * Basic 1000D : Un langage Basic très puissant en calcul scientifique, du même niveau que le R ou Julia * Seka ASM * Devpac ASM * Atari ST basic * Interpréteur C (Hisoft) * Compilateur Lattice C * Pure C (Par Application System Heidelberg), le plus évolué des compilateurs C sur Atari/TOS (portage du Borland Turbo C) * Alice Pascal : Compilateur Pascal compatible Watcom Pascal) * HiSpeed Pascal, parfois appelé Maxon : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 5 * Pure Pascal (Par Aplication System Heidelberg) : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 7. La dernière version, la 1.1 (1995), pouvait manipuler les chaines de caractère au format C avec le type PChar avec une unité de fonctions dédiées (Unité String). Ce compilateur est recommandé à la fois pour sa simplicité d'apprentissage mais aussi pour sa puissance et toute l'étendue de ses possibilités de développement. * GNU C pour les logiciels GEM ou adapter des logiciels Unix sous FreeMiNT * De nombreux autres langages (tels modula 2, fortran, Forth, LISP, prolog...) ==== Musique ==== * [[Cubase]] (''[[Steinberg Media Technologies]]'') : [[Séquenceur musical|Séquenceur MIDI]]. [[Logic Pro|Notator / Creator]] (C-Lab/Emagic) : [[Séquenceur musical|Séquenceur MIDI]]. ==== Traitements de textes ==== * Beckertext (Data Becker) Intégré * Evolution (Priam) * Papyrus * Publishing Partner (Upgrade) PAO * Signum (Application System) ==== Émulation ==== * ''Magic-Sac'' / ''Spectre 128'' et ''GCR'' : des émulateurs Mac pour Atari se targuant de performances vidéo 30 % supérieures. Ces émulateurs utilisaient le port cartouche pour héberger les ROM d'Apple. Ils ont été conçus par l'entreprise {{langue|en|Gadgets by Small}}, fondée par le programmeur Dave Small. * [[Hatari (émulateur)|Hatari]]<ref>[https://hatari.tuxfamily.org/ Hatari].</ref> : Émulateur d'Atari ST/STE/TT/Falcon pour les systèmes GNU/Linux, BSD, Mac OS X et Windows, ou tout système supporté par la bibliothèque SDL. Cet émulateur est sous licence GNU GPL. L'émulateur est donc libre, néanmoins l'image du système d'exploitation [[The Operating System|TOS]] est encore sous copyright, il est donc illégal de diffuser ce dernier. Cependant, il existe deux moyens de contourner ceci de manière légale. Le premier moyen consiste à recréer l'image TOS à partir d'un Atari existant (ce qui nécessite de posséder la machine physiquement), le deuxième est d'utiliser [[EmuTOS]], un système d'exploitation conçu pour les processeurs Motorola 68000<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=EmuTOS - About|url=http://emutos.sourceforge.net/en/}}.</ref>. * STEEM SSE<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Steem SSE |url=https://sourceforge.net/projects/steemsse/ |site=SourceForge |consulté le=2023-03-17}}</ref> : Autre émulateur disponible sous Linux et Windows. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Atari]] * [[Atari ST Pad]] * [[Liste d'applications Atari ST]] * [[Liste de jeux Atari ST]] * [[Liste d'ordinateurs du passé par constructeur]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Atari ST}} * [http://www.albatos.free.fr AlbaTOS] Site personnel portail francophone de la gamme des ordinateurs Atari ST (Actualités, logiciels, etc.) * [http://www.atarimania.com Atarimania] Site listant l'ensemble des jeux / démos / utilitaires de la gamme ST avec screenshots, informations, scans, publicités de l'époque, etc. * [http://www.atari-connection.com Atari Connection] Site personnel regroupant l'ensemble des émulateurs ST, des TOS, des jeux et bien d'autres * [https://www.youtube.com/watch?v=wOo1Qbm3FOE&feature=youtu.be Atari ST Profile] Video montrant l'Atari ST sous tous ses profils * {{Autorité}} {{Palette|Atari}} {{Portail|informatique|années 1980|années 1990}} [[Catégorie:Atari ST|*]] [[Catégorie:Ordinateur 16 bits]] [[Catégorie:Produit lancé en 1985]] [[Catégorie:Produit arrêté en 1993]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amon
Amon
{{Voir homonymes|Amon (homonymie)|Amoun}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Amon | image = Amun.svg | taille image = 200 | légende = Représentation d'Amon. | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | autres noms = Imen | nom2 = <hiero>i-mn:n-.-!-ou-!-M17-Y5:N35-C12-.-!-ou-!-M17-Y5:S3-A40</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = jmn | fonction principale = | fonction secondaire = | représentation = Homme coiffé d'un [[pschent]] surmonté de deux hautes plumes | métamorphoses = [[Oie]], [[Serpentes|serpent]] | résidence = | lieu origine = [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] ([[Haute-Égypte]]) | période origine = | groupe divin = [[Ogdoade d'Hermopolis]]<br />puis [[Triade de Thèbes|triade thébaine]] | parèdre = [[Amemet]] puis [[Mout]] | associés = | équivalents = [[Zeus]] ([[mythologie grecque]])<br />[[Zeus Ammon]] ([[mythologie égyptienne]]) | compagnons = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[#Principaux lieux de culte|Liste]] | lieu célébration = [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] ([[Haute-Égypte]]) | date célébration = | mentions = | père = Aucun | mère = Aucune | fratrie = | conjoint1 = | enfants1 = | attributs = | animal = | végétal = | astre = | nombre = | couleur = | jour = }} '''Amon''' est l’une des principales divinités du [[Divinités égyptiennes|panthéon égyptien]], dieu de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]. Son nom ''Imen''<ref group="note">En [[Transcription des hiéroglyphes|transcription]].</ref>, « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est ''Imen achâ renou'', « Amon aux noms multiples »{{sfn|Schumann|Rossini|1992|p=25}}. Avec sa [[parèdre]] [[Amemet]], il fait partie des entités divines de l'[[Ogdoade d'Hermopolis]]. == Mythologie == Sous la forme d'une oie<ref group="note">[[Ouette d'Égypte]].</ref>, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les [[textes des pyramides]] le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au [[Moyen Empire]], il prend une place prépondérante dans la région de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]], où il finit par supplanter [[Montou]]. Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle [[parèdre]], [[Mout]], et un fils, le dieu lunaire [[Khonsou]], avec lesquels il forme la [[Triade de Thèbes|triade thébaine]]. On peut le retrouver aussi sous la forme d'un bélier, portant les insignes pharaoniques. Dans la conception égyptienne, le bélier est un animal remarquable, symbole de puissance, chef et protecteur du troupeau. Cet animal sacré pour les thébains est considéré comme l'emblème vivant du dieu sur terre{{sfn|Champollion||1823}}. == Représentation == Comme l'indique son nom (« Le Caché »), il n'est pas représentable. C'est pourquoi on le représente comme le [[pharaon]], mais coiffé d'une [[pschent|couronne]] à mortier surmontée de deux hautes plumes verticales et les chairs peintes en bleu<ref group="note">Le bleu est la couleur de la voûte céleste. C'est aussi celle du [[lapis-lazuli]], pierre sacrée aux yeux des Égyptiens.</ref>. On le représente également la peau brune, ou plus rarement noire, d'où son assimilation à [[Min (dieu)|Min]], le dieu de [[Coptos]]. Il est associé à l’oie-''smn''<ref group="note">''Alopochen aegyptiaca''.</ref>, sans doute par analogie phonétique, et au bélier-''šft''<ref group="note">''[[Ovis longipes palaeoaegyptiacus]]''.</ref>. Ainsi, devant l'entrée de son temple de [[Karnak]] s'étend une allée de sphinx criocéphales (ou [[criosphinx]]), symboles de sa puissance procréatrice. Il a également été représenté avec une tête d'oiseau, que l'on pense être la [[Ouette d'Égypte]]<ref>''L'influence des Mounaques dans l'histoire'', {{isbn|9781234567897}}</ref>. == Culte == [[Fichier:Statuette d'Amon et Mout - Servir les dieux d'Égypte - Musée de Grenoble.jpg|vignette|[[Mout]] et Amon lors de l'exposition ''[[Servir les dieux d'Égypte]]'' au [[musée de Grenoble]].]] <gallery mode="packed" heights="250"> Fichier:P1060913 Louvre pretre Kaminem rwk.JPG|Le prêtre d'Amon, Kaminem, avec sa femme et son fils (époque de {{noble|Thoutmôsis III}}, {{XVIIIe dynastie égyptienne}}) - [[Musée du Louvre]]. Fichier:Couvercle-planche d'une chanteuse d'Amon.jpg|Couvercle, planche d'une [[chanteuse d'Amon]] - [[Musée de Tessé]]. Fichier:F2241 Louvre Amon belier 25 dynastie E33072 rwk.jpg|Tête d'Amon bélier inscrite au nom du roi [[Tanoutamon]] ({{XXVe dynastie égyptienne}}) - [[Musée du Louvre]]. Fichier:Amun and Mut.svg|Amon et la déesse [[Mout]]. </gallery> D'abord dieu local de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]], l'accession de la {{XIe dynastie égyptienne}} d'origine thébaine et plus particulièrement des {{page h'|Amenemhat}} (« ''Imen'' est en tête ») de la {{XIIe dynastie égyptienne}} fera de lui le roi des dieux, « seigneur des trônes du Double Pays ». Pendant la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'[[Ahmôsis Ier|Ahmôsis]] sur les envahisseurs [[Hyksôs]]. Il est alors associé à [[Rê]], dieu Soleil d’[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]], et devient le dieu cosmique [[Amon-Rê]], « l’éternel, le seigneur de [[Karnak]], créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses<ref>Inscription dédicatoire de {{noble|Thoutmôsis III}} à Karnak {{harv|Sethe|1932-1961|p=164}}.</ref> ». Il est dit aussi que « Les dieux se prosternent à ses pieds tels des chiens quand ils reconnaissent la présence de leur seigneur »<ref>Hymne à Amon du Caire, {{XVIIIe dynastie égyptienne}} {{harv|Harari|Lambert|2002|p=15}}.</ref>. Il est aussi associé à [[Min (dieu)|Min]], dieu de [[Coptos]] sous le nom [[Amon-Min]] dans lequel il s'incarne en divinité de la fécondité. Avec [[Mout]] et [[Khonsou]], il forme une triade adorée à [[Karnak]]. Il compose enfin avec [[Rê]] et [[Ptah]] le groupe des trois grands dieux égyptiens. À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses dont la [[fête d'Opet]] qui voyait la procession des barques sacrés de la [[Triade de Thèbes|triade thébaine]] (Amon, Mout et Khonsou) de [[Karnak]] à [[Temple d'Amon (Louxor)|Louxor]]. C'est à l'[[époque archaïque]] grecque que l'Amon égyptien est assimilé à la divinité grecque [[Zeus]]{{sfn|Harari|Lambert|2000|p=29}}. Ce sont les [[Cyrène|Cyrénéens]] qui le feront connaître au monde grec en tant que [[Zeus Ammon|Ammon-Zeus]]. Son sanctuaire oraculaire à l'[[Siwa (oasis)|oasis de Siwa]], est le troisième en importance après [[Delphes]] (consacré à Apollon) et [[Dodone]] (consacré à Zeus). [[Alexandre le Grand]] s'y fit proclamer fils d'[[Zeus Ammon|Ammon-Zeus]] en -331. {{clr}} === Principaux lieux de culte === {{Egyptopedia/DébutTableau |60%}} ! scope="col" | Temple dédié à ! scope="col" | Lieu |-{{ligne grise}} | Amon | [[Siwa (oasis)|Siwa]] |- | Amon | [[Siwa (oasis)|Umm Ubayda]] (Oasis de Siwa) |-{{ligne grise}} | Amon | [[Thônis-Héracléion]] |- | Amon | [[Tell el-Balamoun]] |-{{ligne grise}} | [[Amon-Rê]] | [[Xoïs]] |- | [[Amon-Rê]] | [[Tanis]] |-{{ligne grise}} | Amon | [[Pi-Ramsès]] |- | Amon | [[Memphis (Égypte)|Memphis]] |-{{ligne grise}} | Amon | [[El Hibeh|Teudjoï]] |- | Amon de [[Hermopolis Magna|Khéménou]] | [[Hermopolis Magna|Hermopolis]] |-{{ligne grise}} | Amon | [[Chenhour]] |- | [[Amon-Rê]] | [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] avec [[Karnak]] |-{{ligne grise}} | Amon-[[Min (dieu)|Min]] | [[Temple d'Amon (Louxor)|Louxor]] |- | Amon de Djemé | [[Médinet Habou]] |-{{ligne grise}} | Amon Nil | [[Île Éléphantine|Éléphantine]] |- | Amon | [[Beit el-Ouali]] ([[Nubie]]) |-{{ligne grise}} | [[Amon-Rê]] et [[Rê-Horakhty]] | [[Amada]] ([[Nubie]]) |- | Amon Nil | [[Ouadi es-Seboua]] ([[Nubie]]) |-{{ligne grise}} | Amon de Ramsès | [[Abou Simbel]] ([[Nubie]]) |- | Amon | [[Doukki Gel|Pnoubs]] ([[Soudan]]) |-{{ligne grise}} | [[Amon-Rê]] | [[Kawa (Soudan)|Kawa]] ([[Soudan]]) |- | Amon de [[Napata]] | [[Gebel Barkal]] ([[Soudan]]) |-{{ligne grise}} | Amon | [[Méroé]] ([[Soudan]]) |- | Amon | [[Naqa]] ([[Soudan]]) |-{{ligne grise}} | Amon | [[Al-Ghuwaytah]] (Oasis de [[Khargeh]]) |- | Amon | [[Temple d'Hibis|Hibis]] (Oasis de [[Khargeh]]) |-{{ligne grise}} | Amon d'Hibis | [[Al-Zayyan]] (Oasis de [[Khargeh]]) |- | Amon | [[Deir el-Hagar]] (Oasis d'[[Ad-Dakhla]]) |} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} === Références === {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-François|nom1=Champollion|lien auteur1=Jean-François Champollion|titre=Le Panthéon égyptien|lieu=Paris|éditeur=|année=1823}}. * {{Ouvrage|prénom1=Kurt Heinrich|nom1=Sethel|lien auteur1=Kurt Heinrich Sethe|titre=Urkunden des ägyptischen Altertums|volume={{IV}}|titre volume=Urkunden der 18. Dynastie|lieu=Leipzig|éditeur=|année=1932-1961|isbn=|id=Sethe1932-1961}}. * {{Ouvrage|prénom1=Ruth|nom1=Schumann|lien auteur1=Ruth Schumann Antelme|prénom2=Stéphane|nom2=Rossini|titre=Nétèr|sous-titre=Dieux d'Égypte|éditeur=Trismegiste|date=septembre 1992|isbn=2-86509-045-0|référence=Référence:Nétèr - Dieux d'Égypte (Ruth Schumann Antelme & Stéphane Rossini)}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Roland|nom1=Harari|prénom2=Gilles|nom2=Lambert|titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|année=2002|isbn=2-7028-7781-8}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Roland|nom1=Harari|prénom2=Gilles|nom2=Lambert|titre=Dictionnaire de la mythologie grecque et latine|lieu=Paris|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|année=2000|pages totales=256|isbn=2-7028-3443-4}}. == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Amon}} * {{fr}} [http://thotweb.com/encyclopedie/amonre.htm Amon sur Thotweb] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne|Berbères}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Divinité berbère]] [[Catégorie:Divinité de la fertilité]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akihabara
Akihabara
{{Infobox Quartier | nom = Akihabara<br />{{japonais||秋葉原||}} | image = Akiba denkigai.jpg | légende = Akihabara Electric Town. | pays = Japon | nom de division = [[Ville]] | division = [[Tokyo]] | url = | époque = | sites touristiques = | population = | année_pop = | revenu = | fonction = | gare = | métro = | tram = | bus = | cp = | latitude = 35.69844 | longitude = 139.77222 | altitude = | superficie = | eau = | imageloc = | taille imageloc = | légende imageloc = | géolocalisation = Tokyo/Japon2 }} [[File:Akihabara2019spring.jpg|thumb|Boutique de loisirs à Akihabara au printemps 2019.]] {{japonais|'''Akihabara'''|秋葉原}} est un quartier de [[Tokyo]] situé à cheval sur les arrondissements de [[Chiyoda]] et de [[Taitō]]. Il est célèbre pour ses très nombreuses boutiques d'[[Électronique (technique)|électronique]] et pour les mangas qui s'y trouvent. Il est connu dans le monde sous le nom de {{japonais|'''Akihabara {{langue|en|Electric Town}}'''|秋葉原電気街|Akihabara denki-gai}}. Le centre de ce quartier est la [[gare d'Akihabara]]. == Histoire == Après un terrible incendie qui dévasta une grande partie de Tokyo en [[1870]], les autorités décidèrent de créer une zone défrichée au nord-est du [[Palais Impérial de Tokyo|palais impérial]] pour le protéger d'un nouveau risque d'incendie. On y construisit un sanctuaire dédié à une divinité protégeant les hommes contre le feu. Au fil du temps, cette vaste zone inhabitée finit par être envahie par les arbres et à l'automne, elle fut bientôt recouverte de feuilles mortes qui lui donnèrent son nom de « ''champ de feuilles d'automne'' » (Akiba-no-hara)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Goken hen|titre=英語で秋葉原を紹介する本 : guiding your friends around Akihabara in English|passage=14-16|lieu=Tōkyo|éditeur=Goken|année=2008|pages totales=188|isbn=978-4-876-15172-1|oclc=227282975}}</ref> [[Fichier:Akihabara Electric Town 9999 14.jpg|néant|vignette|Indication de direction vue d'une rame de métro.]] La construction d'une station de métro sur ce site en [[1890]] lui permit finalement de se développer. Le quartier, détruit pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], fut par la suite investi par des étudiants des environs qui s'installèrent à même la rue ou dans de petites échoppes pour vendre des radios et autres appareils électriques qu'ils façonnaient avec les surplus que l'armée leur bradait. Ainsi naquit le marché de l'électronique, qui ne cessa de croître, grâce notamment au boom de l'électroménager des [[années 1960]], puis de l'informatique dans les [[années 1980]]. Les trois [[kanji]] (caractères japonais d'origine chinoise) qui composent le nom de Akiba-no-hara peuvent aussi se lire ''Akihabara''. C'est cette dernière lecture, plus courte, qui s'imposa dès le début du siècle {{incise|les habitués l'appellent aussi Akiba<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Makoto|nom1=Nakajima|traducteur=Leslie Higley|titre=The Akiba : a manga guide to Akihabara|lieu=Tokyo, Japan|éditeur=Japan Publications Trading Co|année=2008|pages totales=97|isbn=978-4-889-96249-9|oclc=221155515}}</ref>|stop}}. Le quartier a également connu une triste notoriété à l'international en {{date-|juin 2008}}, lorsqu'un déséquilibré a blessé dix-sept personnes, dont sept mortellement, dans l'arrondissement de Chiyoda. Cet événement est connu sous le nom de [[massacre d'Akihabara]]. == Aujourd'hui == Le succès d'Akihabara tient dans le fait que jusqu'à présent, il a réussi à faire cohabiter de toutes petites boutiques ultraspécialisées aux côtés des « supermarchés » de l'électronique grand public. Cependant, depuis quelques années, les grandes enseignes de l'électronique japonaise (Laox, {{Lien|lang=en|fr=Sofmap}}, voire [[Yodobashi Camera]] et [[Yamada Denki]]) rachètent les petits magasins en difficulté pour en faire des annexes des leurs. Dans les petites boutiques situées dans les marchés couverts, ou les ruelles étroites, on peut trouver tout un tas de pièces détachées et d'accessoires allant de la guirlande électrique au matériel de surveillance vidéo, en passant par toutes sortes de composants électroniques et autres multiprises. Les grands magasins sont, quant à eux, les rois de l'électroménager dernier cri, de la téléphonie mobile, des ordinateurs et des [[jeux vidéo]]. Sur les grands axes, on trouve aussi des grands magasins qui vendent des produits hors taxes pour les touristes. On peut même y trouver, à bon prix, des produits japonais destinés au marché français. Le quartier contient également le bâtiment [[Akihabara Radio Kaikan]], ce dernier est l’un des monuments les plus connus du district. [[Fichier:Akihabara Maids.JPG|gauche|vignette|''Maids'' faisant la promotion de ''Maids Cafés'' dans les rues d'Akihabara.]] [[Fichier:Japon Akihabara1.jpg|vignette|Boutiques d'un marché couvert.]] Au début des années 2000, de plus en plus de magasins de [[manga]] ou d'[[anime|animé]] prennent la place de magasins d'électronique. [[Shinjuku]]-ouest prend progressivement de l'importance comme quartier de l'électronique grand public, tandis qu'Akihabara est de plus en plus destiné aux passionnés et [[otaku]]s<ref>{{en}} ''Metropolis'', automne 2008</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Yuniya Kawamura|titre=Fashioning Japanese Subcultures|éditeur={{Lien|langue=en|trad=Berg Publishers|fr=Berg Publishers}}|lieu=[[Londres]]/[[New York]]|année=2012|pages totales=175|passage=76|isbn=9781847889478|isbn2=1847889476|oclc=761850246}}.</ref>. Ce nouveau public induit un phénomène amusant, la présence dans les commerces [[maid café]] et dans la rue de serveuses à la mode manga, les [[Soubrette|maid]]. On trouve aussi les [[AKB48]], le célèbre groupe d'idoles établi à Akihabara. Le quartier est également connu pour ses boutiques de [[Rétrogaming|jeux vidéo anciens]] comme ''[[Super Potato]]''. == Notes et références == <references/> == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Akihabara|wikivoyage=Akihabara}} * {{Site officiel|en,ja|http://www.akiba.or.jp}} * {{lien web|titre=Akihabara : {{langue|en|Electric Town}}|url=https://www.ilovetokyo.fr/consommation/akihabara-electric-town/ Article|site=ilovetokyo.fr}} {{Palette|Quartiers de Tokyo}} {{Palette|Foi Akiha}} {{Portail|Tokyo}} [[Catégorie:Quartier de Tokyo]] [[Catégorie:Chiyoda]] [[Catégorie:Taitō]] [[Catégorie:Foi Akiha]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antiquit%C3%A9
Antiquité
{{Confusion|texte=Cet article concerne la période historique. Pour les meubles et objets anciens, voir [[Antiquaire]].}} {{Infobox Période historique | nom = Antiquité | année début = v. 3300-3200 av. J.-C ([[Débuts de l'écriture en Mésopotamie|invention de l'écriture]]) | année fin = [[395]] ([[Division de l'Empire romain|division définitive de l'Empire romain]]), [[476]] ([[Déclin de l'Empire romain d'Occident|fin de l'Empire romain d'Occident]]) ou {{s|VIII}} (fin de l'[[Antiquité tardive]]) | année fin 2 = {{s|VIII}} | image = SevenWondersOfTheWorld.png | evt1 = | frise chronologique = | evt1 date = | p1 = [[Préhistoire]] | s1 = [[Moyen Âge]] }} [[Fichier:Histoire.png|vignette]] [[Fichier:Gizah complex from the plane.jpg|thumb|280px|Le [[Nécropole de Gizeh|complexe funéraire]] de [[Gizeh]], [[Ancien Empire égyptien]], v. 2600-2500 {{av JC}}]] [[Fichier:Caillou Michaux CdM.jpg|vignette|280px|Le « caillou Michaux », [[Kudurru|stèle]] [[Babylone (civilisation)|babylonie]]nne du {{-s|XI}} inscrite en [[écriture cunéiforme]]. [[Cabinet des médailles (BNF)|Cabinet des médailles]] de la [[Bibliothèque nationale de France]].]] [[Fichier:Archers frieze Darius palace Louvre AOD487.jpg|thumb|280px|Fantassins perses, détail de la « [[frise des archers]] » du palais de [[Darius Ier|Darius]] à [[Suse (Iran)]]. V. [[-510|510 {{av JC}}]], [[musée du Louvre]].]] [[Fichier:Artemision Bronze.jpg|thumb|280px|Statue en bronze du [[Dieu de l'Artémision]], v. [[460 av. J.-C.]] [[Musée national archéologique d'Athènes]].]] [[Fichier:Relief Kolumna Trajana2.jpg|thumb|280px|Détail du fût de la [[colonne Trajane]], [[Rome]], début {{s|II}}.]] [[Fichier:Simeonsklosterfront.jpg|thumb|280px|[[Église Saint-Siméon-le-Stylite]], [[mont Siméon]], [[Syrie]], {{s-|V}}.]] [[Fichier:Theodora mosaic - Basilica San Vitale (Ravenna).jpg|vignette|280px|Mosaïque de l'impératrice [[Théodora (impératrice, femme de Justinien)|Théodora]], [[basilique Saint-Vital de Ravenne]], {{s|VI}}.]] L''''Antiquité''' (du [[latin]] ''antiquus'' signifiant « antérieur, ancien ») est une [[Époque historique|époque]] de l'[[histoire]]. Classiquement, elle couvre la période allant de l'[[Débuts de l'écriture en Mésopotamie|invention de l'écriture]] vers 3300-3200 {{av JC}} jusqu'à la [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de l'Empire romain d'Occident]] en 476. Elle couvre l'Europe, l'Asie occidentale et le Nord de l'Afrique. Par le développement ou l'adoption de l'[[écriture]], l'Antiquité succède à la [[Préhistoire]]. Certaines civilisations de ces périodes charnières n'avaient pas d'écriture, mais sont mentionnées dans les écrits d'autres civilisations : on les place dans la [[Protohistoire]]. Le passage de la Préhistoire à l'Antiquité s'est donc produit à différentes périodes pour les différents peuples. De la même manière, dans l'historiographie occidentale, l'Antiquité précède le [[Moyen Âge]] qui précède lui-même l'[[Époque moderne]]. Cette périodisation n'est pas forcément adaptée hors du monde occidental et vouloir l'appliquer ''[[:wikt:nolens volens|nolens volens]]'' n'a pas grand sens. La majorité des historiens estiment que l'Antiquité commence dans la seconde moitié du [[IVe millénaire av. J.-C.|{{IVe|millénaire}}]] avant notre ère (v. 3500−3000 {{av JC}}) avec l'invention de l'écriture en [[Mésopotamie]] et en [[Égypte antique|Égypte]]. Ces deux civilisations fondent les premiers États et les premières villes, puis développent des royaumes territoriaux de plus en plus stables et étendus, ces phases de croissance étant interrompues par des périodes de division et d'instabilité. L'Égypte antique se forge dès le début autour du principe idéal d'une monarchie unifiée, dominant toute la vallée du Nil et s'étendant au-delà pour obtenir les ressources dont elle a besoin. Le premier développement de la Mésopotamie se fait en particulier autour de sa région la plus méridionale, le pays de [[Sumer]], au {{-m|III}}, où se constituent notamment l'[[écriture cunéiforme]] qui sera reprise par de nombreux pays du [[Proche-Orient ancien]], et une culture savante qui sert également de référence même longtemps après sa disparition en tant qu'entité culturelle (autour de la fin du même millénaire). Son héritage est préservé et prolongé au millénaire suivant par des peuples parlant une langue sémitique, l'[[akkadien]], qui coexistaient avec elle jusque-là, finalement rassemblés autour de la monarchie de [[Babylone]]. Plus au nord émerge dans la seconde moitié du {{-m|II}} une autre puissance mésopotamienne, l'[[Assyrie]]. Aux marges de ce premier monde antique se trouvent la civilisation de l'[[Élam]] dans le sud-ouest de l'Iran, et celle des [[Hittites]] au cœur de l'Anatolie. À la même époque, le [[Nouvel Empire égyptien]] porte la puissance de ce pays à son apogée. Après une phase de reflux marqué à la fin du {{-m|II}}, de nouvelles entités ethniques et culturelles se forment à partir du moule antérieur, en particulier en Syrie et au Levant ([[Araméens (Antiquité)|Araméens]], [[Phéniciens]], [[Philistins]], [[Israël antique|Israélites]]). Au début du {{-m|I}}, l'Assyrie pose les bases d'un empire qui domine progressivement la majeure partie du Moyen-Orient. Lui succède à la fin du {{-s|VI}} un empire de Babylone, dont la conquête par les Perses en 539 {{av JC}} marque la fin de la domination mésopotamienne. L'empire perse s'étend plus loin que ses prédécesseurs, intégrant notamment l'Égypte, qui n'était pas parvenue à restaurer sa puissance passée. L'[[Antiquité classique]], qui va d'environ 776 {{av JC}} (date supposée des premiers [[Jeux olympiques]]) jusqu'à la crise de l'Empire romain du {{s|III}} (au plus tard jusqu'en 284 avec l'avènement de [[Dioclétien]]), est traditionnellement la période de référence de l'Antiquité, celle des civilisations grecque et romaine classiques. Elle est en particulier marquée dans sa première partie par l'émergence de la [[Grèce antique|civilisation grecque antique]] puis le rayonnement culturel d'[[Athènes]], et sa rivalité avec [[Sparte]], la résistance des deux aux tentatives d'hégémonie perse. Le rayonnement de la culture grecque s'étend avec la conquête de l'empire perse par le roi macédonien [[Alexandre le Grand]], qui marquent le début de la [[période hellénistique]], durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes dominent les pays des plus anciennes civilisations antiques. Dans l'ouest du monde méditerranéen, l'Italie passe au même moment sous le contrôle de la [[République romaine]], qui étend ensuite sa domination sur toutes les rives de la Méditerranée, soumettant les royaumes hellénistiques, et s'imprégnant profondément de culture grecque. À la fin du {{-s|I}}, Rome devient une monarchie, l'[[empire romain]], qui connaît son apogée au {{s|II}} (la ''[[pax romana]]''), avant de connaître une période d'instabilité interne et de menaces extérieures au {{s|III}} face à un nouvel empire perse à l'est et aux raids de peuples « barbares » sur sa frontière nord. La date de fin de l'Antiquité est débattue et imprécise. La déposition du dernier [[Chronologie de l'Empire romain d'Occident|empereur romain d'Occident]] en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe [[occident]]ale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la [[fin du monde antique]]. Mais la notion d'[[Antiquité tardive]] s'est imposée depuis les années 1970, définissant une période à cheval entre l'Antiquité et le haut Moyen Âge conventionnels, connaissant de profonds changements politiques, économiques et culturels, avec la christianisation, qui amène par exemple une redéfinition de l'héritage classique, et plus largement donne un poids croissant au fait religieux. Elle se prolonge au moins jusqu'à la conquête musulmane (au plus tard en 800). == Contours et définitions == === Le développement de la notion d'époque « antique » === La notion d'une époque historique désignée comme l'Antiquité a des racines anciennes : au Haut Moyen Âge les mots [[latin]]s ''antiquus'' ou ''antiquitas'' peuvent désigner la période gréco-romaine, puis en italien chez [[Dante]] en 1303-1308 le terme ''antico'' désigne les périodes pré-chrétiennes, et [[Boccace]] désigne par ''antichità'' une période historique. En français, le terme « antiquité » désigne une période historique chez [[Montaigne]] (v. 1580). Mais il s'agit en général de désignations vagues, et à ces périodes les termes d'« antiques » et d'« antiquités » sont avant tout employés à propos d'œuvres d'art anciennes, dignes d'être collectées et imitées, le cadre chronologique et culturel n'étant affiné que progressivement. L'antiquaire français [[Bernard de Montfaucon]] publie en 1719 ''[[L'Antiquité expliquée et représentée en figures|L'antiquité expliquée et représentée en figures]]'' qui prend pour objet les œuvres d'art grecques et romaines jusqu'à la fin du {{s|IV}}. En allemand coexistent deux termes pouvant servir à désigner une période « antique », ''Altertum'' et ''Antike''. Les travaux fondateurs de [[Johann Joachim Winckelmann]] sont décisifs pour l'histoire de l'art antique, puis à la fin du {{s|XVIII}} (avec notamment avec [[Auguste Schlegel|Auguste]] et [[Friedrich Schlegel]]), se répand le concept d'une période « antique », par opposition à une époque « moderne », qui en vient finalement à désigner la culture antique (et plus particulièrement sa littérature), puis la période des civilisations grecque et romaine, souvent sous la forme de la paire « Antiquité classique » (allemand ''klassisches Altertum'', anglais ''Classical Antiquity''). La notion d'Antiquité en tant qu'époque historique s'impose progressivement au {{s|XIX}}, d'abord chez les historiens de l'art, puis en histoire littéraire et enfin dans les études historiques en général, et son usage est bien établi au début du {{s|XX}}, au moins à partir des années 1920. L'émergence de cette notion s'accompagne de celle des grandes autres périodes historiques, à partir de la Renaissance en particulier : le Moyen Âge et l'époque moderne. Avec [[Christoph Cellarius]] autour de 1700 la césure entre période ancienne et médiévale est située durant la période qui va de Constantin à la fin de l'Empire romain. Puis, sous les Lumières c'est la conversion de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], marquant le passage de l'ère païenne à l'ère chrétienne, qui est plus spécifiquement vue comme la rupture entre les deux. Mais la question de savoir où placer la limite reste discutée (voir plus bas)<ref>{{Chapitre|langue=de|auteur= Peter Kuhlmann|titre= Antike| titre ouvrage=Der Neue Pauly Supplemente| volume=4|titre volume= Rezeptions- und Wissenschaftsgeschichte|auteurs ouvrage= Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.)|éditeur=J.B. Meltzer|lieu=Stuttgart et Weimar |année=2005}}</ref>{{,}}<ref name=epochen/>. Cette périodisation de l'histoire qui se met en place en Europe après la fin de l'époque médiévale repose souvent sur des critères moraux, qui conduisent progressivement à l'idéalisation de l'Antiquité gréco-romaine, par contraste avec le Moyen Âge vu comme une période intermédiaire vue sous un jour négatif, tandis que le début de l'époque moderne marque un renouveau. Cette opposition résulte en partie de l'approche des humanistes de la [[Renaissance]], qui considéraient qu'ils revivifiaient le savoir de la période antique, avec laquelle ils étaient séparés par une période obscure. Ce sont surtout les accomplissements culturels de l'époque gréco-romaine (ces deux cultures étant alors souvent non distinguées) qui sont alors mis en avant<ref name=epochen>{{Chapitre|langue=de|auteur= Alexander Demandt|titre= Epochenbegriffe I. Alte Geschichte | titre ouvrage=Der Neue Pauly Supplemente| volume=4|titre volume= Rezeptions- und Wissenschaftsgeschichte|auteurs ouvrage= Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.)|éditeur=J.B. Meltzer|lieu=Stuttgart et Weimar |année=2005}}</ref>. Ce découpage est surtout critiqué dans son approche du [[Moyen Âge]], défini à la négative et vu comme une période intermédiaire, une sorte d'« [[Âge sombre]] » de la civilisation, conséquence d'une décadence, qui n'est plus vraiment opératoire au regard des évolutions de la recherche historique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicolas|nom1=Offenstadt (dir.)|titre=Les mots de l'historien|lieu=Toulouse|éditeur=Presses Universitaires du Mirail|année=2004|passage=74-75|isbn=}}.</ref>. L'émergence de la notion d'« [[Antiquité tardive]] » est en partie destinée à résoudre ce problème en constituant une périodisation plus pertinente réunissant la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge, au regard des évolutions sociales et culturelles{{sfn|Offenstadt (dir.)|2004|p=10-11}}. === L'étude de l'Antiquité === L'histoire de l'Antiquité européenne s'appuie traditionnellement sur l'exploitation des textes hérités de l'Antiquité, en premier lieu ceux des historiens antiques ([[Hérodote]], [[Thucydide]], [[Tite-Live]], [[Polybe]], etc.), et plus largement toute la littérature grecque et latine qui a continué à être recopiée, donc le champ des « [[études classiques]] », qui prend en particulier son essor à partir de la [[Renaissance]]. Comme pour les autres périodes de l'histoire, l'histoire antique se constitue progressivement en champ d'étude autonome à partir de la fin du {{s|XVIII}} et au {{s|XIX}}, avec la création de chaires académiques, de revues et séries de livres spécialisés, etc. tout en adoptant les principes de la discipline historique « scientifique » qui se mettent alors en place<ref>{{en}} Christopher Stray, « The History of the Discipline », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes (dir.)|2006|p=3-8}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=de|auteur= Dietrich Harth, John K. Davies, Gerrit Walther et Alexander Demandt|titre= Geschichtswissenschaft/Geschichtsschreibung| titre ouvrage=Der Neue Pauly Supplemente| volume=4|titre volume= Rezeptions- und Wissenschaftsgeschichte|auteurs ouvrage= Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.)|éditeur=J.B. Meltzer|lieu=Stuttgart et Weimar |année=2005}}.</ref>. À côté de cela, l'histoire antique s’appuie grandement sur l'étude d'objets du passé antique (inscriptions, œuvres d'art, objets divers, ruines de bâtiments, etc.) et leur recherche et leur découverte constituent un aspect essentiel de la discipline. L'intérêt des humains pour les choses de leur passé lointain est présent dès l'Antiquité : des [[Pharaon|pharaons]] et prêtres [[Égypte antique|égyptiens]] comme des monarques et savants [[Babylone (civilisation)|babyloniens]] exhument des inscriptions de leurs aïeux, les copient et en analysent les caractéristiques ; des érudits chinois de la fin de l'Antiquité et d'après s'intéressent aux vases en bronze des premières dynasties, analysent leurs formes et inscriptions, et éditent et commentent les illustres auteurs du passé ; une même attitude envers les choses anciennes s'observe dans la [[Grèce antique|Grèce]] et la [[Rome antique|Rome antiques]] (notamment dans les ''Antiquités'' de [[Varron (écrivain)|Varron]]), où on forge deux mots pour désigner les érudits s'adonnant à ces recherches : ''antiquitates'' et ''antiquarius'', « antiquaire ». La caractéristique commune de ces hommes dans ces différentes civilisations sont d'être « des lettrés, capables de déchiffrer les écritures anciennes et qui collectionnent, souvent avec acharnement, des objets inscrits qu'ils s'efforcent, parfois avec succès, de dater et d'interpréter. » ([[Alain Schnapp|A. Schnapp]]). L'[[humanisme]] de la [[Renaissance]] européenne se caractérise par un intérêt nouveau pour les choses antiques, et donne un essor aux antiquaires. Elle concerne en priorité l'Antiquité gréco-romaine, mais s'étend aussi au passé des autres régions [[Europe|d'Europe]], du [[Moyen-Orient]] et même de l'[[Amérique précolombienne]] que l'on découvre alors. Les antiquaires effectuent des classements typologiques des objets (monnaies, armes, inscriptions, éléments architecturaux, etc.), certains conduisent des fouilles qui préfigurent l'[[archéologie]], et cherchent à dater et interpréter ce qu'ils découvrent<ref>{{article|langue=fr|auteur= Alain Schnapp| titre= Antiquaires et archéologues : ruptures et continuités |périodique= Revue des deux mondes|mois=février| année=2004 |passage=123-137}}.</ref>. Selon l'évolution tracée par [[Arnaldo Momigliano|A. Momigliano]], c'est de la confrontation des travaux des historiens et des antiquaires que naît l'histoire antique, discipline fondée sur une confrontation entre sources écrites et vestiges matériels, soumis à une analyse critique de plus en plus pointilleuse afin de pouvoir mieux les exploiter pour produire un discours historique<ref>{{article| langue=en| auteur= Arnaldo Momigliano|titre= Ancient History and the Antiquarian |périodique= Journal of the Warburg and Courtauld Institutes|volume= 13| numéro=3/4 | année=1950|passage= 285-315}}.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Philippe| nom1=Jockey| titre=L'archéologie| lieu=Paris| éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]| année=2013| passage=21-73| isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>Voir aussi {{Chapitre|langue=de|auteur=Gerrit Walther|titre= Altertumskunde (Humanismus bis 1800) | titre ouvrage=Der Neue Pauly Supplemente| volume=4|titre volume= Rezeptions- und Wissenschaftsgeschichte|auteurs ouvrage= Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.)|éditeur=J.B. Meltzer|lieu=Stuttgart et Weimar |année=2005}}.</ref>. L'[[archéologie]] en tant que telle émerge à partir du {{s|XVIII}}, de l'exploration des ruines antiques à [[Herculanum]] et [[Pompeï]], aussi en [[Égypte]] lors de l'expédition française, qui débouche sur l'achèvement du déchiffrement des [[hiéroglyphes égyptiens]] par [[Jean-François Champollion]], qui permet le développement de l'[[égyptologie]]. La discipline se développe au {{s|XIX}} et élargit son champ d'étude : exploration de sites classiques comme [[Delphes]], [[Délos]] ou encore [[Olympie]] ; découverte des sites égéens pré-classiques avec les découvertes de [[Heinrich Schliemann]] à [[Troie]] et [[Mycènes]], et d'[[Arthur Evans]] à [[Cnossos]] ; extension de l'égyptologie aux phases prédynastiques à la suite de [[Flinders Petrie]]{{sfn|Jockey|2013|p=105-124}} ; mise au jour des capitales [[assyrie]]nnes ([[Nimroud]], [[Khorsabad]], [[Ninive]]) qui amorcent la redécouverte de l'ancienne Mésopotamie, alors que le déchiffrement des écritures [[cunéiforme]]s aboutit grâce à l'exhumation de nombreux textes, ce qui marque le début de l'[[assyriologie]], l'étude de la [[Mésopotamie]] antique (et plus largement celle du [[Proche-Orient ancien]]) par les historiens. Les découvertes archéologiques deviennent donc indispensables pour l'étude de l'histoire ancienne{{sfn|Jockey|2013|p=144-151}}. Il n'empêche que pendant longtemps l'histoire antique reste vue comme l'apanage de l'historien (donc le spécialiste de l'étude des textes), l'histoire est considérée comme la discipline centrale, et les autres disciplines dont les travaux sont mobilisés dans la construction du discours historique sur l'Antiquité ([[archéologie]], [[numismatique]], [[philologie]], etc.) sont vues comme des « sciences auxiliaires ». Cette vision des choses est remise en question par l'autonomisation plus marquée de ces disciplines (en particulier avec l'essor de la « [[Archéologie processuelle|nouvelle archéologie]] » dans les années 1970), et s'impose dans les dernières décennies du {{s|XX}} une nouvelle situation dans laquelle la primauté de l'historien n'est plus de mise en histoire ancienne. Cela se marque en France par l'adoption dans le milieu de la recherche de l'expression de « Sciences de l'Antiquité », permettant une approche pluridisciplinaire dans laquelle l'histoire n'est qu'une discipline parmi d'autres permettant de reconstruire le passé antique<ref>{{Article| langue=fr| auteur=Charlotte Baratin|titre= Des Antiquaires aux Sciences de l’Antiquité : l’histoire ancienne sur le métier|périodique= L’Atelier du Centre de recherches historiques [En ligne]|volume= 07 | année=2011|consulté le =23 novembre 2020| lire en ligne= http://journals.openedition.org/acrh/3604 | doi= https://doi.org/10.4000/acrh.3604}}.</ref>. Le nombre limité de sources empêche néanmoins d'approcher de nombreux domaines des civilisations antiques{{sfn|Cabanes|2019|p=22}}. L'histoire ancienne constitue dans le champ des études historiques une branche à part, qui a pu être décrite par certains de ses propres pratiquants comme « provinciale ». Parce qu'elle repose sur un nombre de sources écrites limité et ''a priori'' peu extensibles (du moins dans le contexte grec et romain), il est même arrivé par le passé qu'on prédise qu'elle toucherait un jour à ses limites. C'était sans compter sur la possibilité de jeter un regard neuf sur des textes connus depuis longtemps, et surtout sur l'apport des découvertes venant d'autres disciplines s'intéressant aussi aux périodes antiques<ref>{{article|langue=fr|auteur= François Hartog|titre= Introduction: histoire ancienne et histoire |périodique= Annales|volume= 37|numéro= 5|année= 1982|passage= 687-696 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1982_num_37_5_282895}}.</ref>. La pratique de l'histoire ancienne requiert de plus une forme de dépaysement, notamment pour éviter l'écueil d'y plaquer des notions modernes sans discernement ou d'y chercher une forme de modernité qui n'en est pas en atténuant les spécificités des mentalités antiques (comme l'illustrent les débats sur la nature de la démocratie athénienne et ses similitudes et différences avec les démocraties modernes). Les civilisations antiques restent un monde différent, complexe à comprendre pour des gens contemporains{{sfn|Cabanes|2019|p=13-21}}. Néanmoins, la barrière n'est pas forcément infranchissable, car, comme le soulignait [[Claude Nicolet|C. Nicolet]] en s'interrogeant sur les mentalités économiques de l'Antiquité, {{citation|les Anciens ne sont pas les Modernes, mais ils ne sont pas non plus des habitants d'une autre planète<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Claude Nicolet|titre= Rendre à César : Économie et société dans la Rome antique |lieu=Paris|éditeur= Gallimard|collection=NRF|année= 1988|passage=38}}.</ref>.}} === Les bornes de l'histoire antique === ==== Le début de l'Antiquité ==== Traditionnellement, le début de l'histoire ancienne, et donc le début de l'histoire tout court, est placé avec l'apparition de l'écriture, qui donne accès aux sources écrites, qui sont le type de document qu'étudient en priorité les historiens. Plus largement, l'invention de l'écriture est considérée comme un des plus grands accomplissements de l'espèce humaine, qui marquerait selon certains l'entrée dans « la [[civilisation]] » (au sens culturel)<ref>{{en}} C. Woods, « Visible Language: The Earliests Writing Systems », dans {{harvsp|Woods (dir.)|2010|p=15}}.</ref>. Par suite, selon les régions du monde, le passage de la Préhistoire à l'Histoire se produit lorsque l'écriture est inventée ou adoptée. Cela revient à dire, en l'état actuel de la documentation, que l'histoire débute lorsque les scribes d'[[Uruk]] en Basse Mésopotamie et d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]] en Égypte commencent à inscrire des signes pictographiques sur des tablettes d'argile et des poteries, quelque part vers 3300-3200 avant J.-C. Néanmoins, les positions actuelles des spécialistes de cette période, sans remettre en cause la césure majeure qui a lieu à ce moment-là, sont de mettre l'emphase sur les changements politiques et sociaux que reflète l'apparition de l'écriture (apparition de l'État et des villes, développement de l'administration, etc.), plutôt que sur ce développement en lui-même. Ces phénomènes sont apparus grâce à l'apport des découvertes archéologiques qui restent primordiales pour connaître les sociétés mésopotamienne et égyptienne de ces périodes{{sfn|van de Mieroop|2007|p=19-20}}{{,}}{{sfn|Liverani|2014|p=7}}. Pour les civilisations connues par des textes de peuples voisins mais n'ayant elle-même pas adopté l'écriture, on parle parfois de « [[protohistoire]] ». Cela concerne notamment la [[Gaule]] avant la conquête romaine. ==== La fin de l'Antiquité ==== {{Article détaillé|Fin du monde antique}} Traditionnellement la fin de l'[[Empire romain d'Occident]] en 476, point d'orgue de la « décadence de l'Empire romain », marque la fin de l'Antiquité. La chute de Rome, qui s'accompagne d'autres événements marquants (notamment sa prise par les Goths en 410), est sur le plan symbolique quelque chose de très important, qui a suscité une grande quantité d'études réinterprétant sans cesse ce phénomène, qui n'a pas fini de faire réfléchir<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Lançon|titre=La chute de l'Empire romain|sous-titre=Une histoire sans fin|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2017|isbn=}}.</ref>. Pour marquer la fin de l'Antiquité, d'autres dates antérieures ont pu être proposées, comme l'[[Édit de Milan]] de 313 qui autorise le Christianisme, ou bien la fondation de [[Constantinople]] en 330, ou encore la partition de l'Empire romain en deux en 395. Mais comme vu plus haut, depuis l'entre-deux guerres au moins les historiens ont commencé à remettre en cause l'importance sur le plan historiographique du [[déclin de l'Empire romain d'Occident]]. Ils ont mis en évidence une période d'[[Antiquité tardive]]{{sfn|Offenstadt (dir.)|2004|p=10-11}} qui s'étend au-delà de l'année 476 {{incise|l'importance de l'événement qu'est la chute de Rome de 476 ayant du reste été très minimisée par les recherches récentes<ref>{{en}} Richard Lim, « Late Antiquity », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes (dir.)|2006|p=116}}.</ref>}} et établit une continuité de la culture antique jusqu'à l'avènement de l'Islam, couvrant alors la première partie du « [[haut Moyen Âge]] » du découpage chronologique traditionnel. L'Antiquité tardive est depuis devenue une période historique à part entière. Elle s'achève au plus tard autour de 800 de notre ère<ref>{{en}} Richard Lim, « Late Antiquity », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes (dir.)|2006|p=114}}.</ref>. == Sources == Les sources particulièrement mobilisées par les spécialistes de l'histoire ancienne sont : * des [[littérature antique|sources littéraires]], notamment les travaux d'historiens antiques tels qu'[[Hérodote]], [[Thucydide]], [[Polybe]], [[Tite-Live]], etc., mais plus largement l'ensemble de la production littéraire gréco-romaine (poésie, philosophie, géographie, sciences, théologie, correspondance privée, etc.) qui a été transmise jusqu'à l'époque moderne{{sfn|Cabanes|2019|p=84-96}}, également la Bible et la littérature en hébreu et araméen anciens ; ces sources dites « secondaires » sont en revanche quasiment absentes pour les civilisations du Proche-Orient ancien, dont l'histoire doit être reconstituée par des sources « primaires »{{sfn|Liverani|2014|p=5}} ; * des [[épigraphie|sources épigraphiques]], des textes retrouvés sur des sites antiques{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=519-526}}{{,}}{{sfn|Cabanes|2019|p=97-109}} : les inscriptions sur pierre retrouvées sur les sites antiques, qui constituent une source importante pour l'Antiquité gréco-romaine, mais qui sont également présentes dans les autres civilisations antiques ; les [[ostraca]], écrits sur tessons de poteries ou éclats de calcaire, constituent une autre source écrite importante ; les textes sur tablettes d'argile, essentiellement les centaines de milliers de tablettes [[cunéiforme]]s, qui couvrent une vaste gamme de sujets (gestion, administration, religion, sciences, littérature, éducation, correspondance officielle et privée, etc.) et constituent l'essentiel de la documentation écrite provenant des civilisations du [[Proche-Orient ancien]]<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=D.| nom1=Charpin| lien auteur1=Dominique Charpin| titre=Hammu-rabi de Babylone| lieu=Paris| éditeur=| année=2003| passage=22-35| isbn=}}.</ref> ; * des [[papyrologie|sources papyrologiques]] (textes écrits sur [[Papyrus (papier)|papyrus]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1078-1080}}{{,}}{{sfn|Cabanes|2019|p=110-114}} : il s'agit d'une source importante pour la civilisation égyptienne antique, les conditions climatiques de ce pays permettant une bonne conservation de cette matière, et très variée ; le papyrus est également le matériau privilégié d'écriture dans le monde gréco-romain avant d'être supplanté par le manuscrit (après 500 {{ap JC}}) ; * des monnaies (la [[numismatique]]){{sfn|Cabanes|2019|p=119-125}} : les pièces de monnaie sont un objet d'étude pour l'histoire politique, l'iconographie, l'économie ; * des [[archéologie|sources archéologiques]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=136-137}}{{,}}{{sfn|Cabanes|2019|p=114-119}} : les vestiges matériels (bâtiments, objets, restes organiques) identifiés sur les sites antiques sont une source majeure pour l'histoire ancienne, et les nouvelles découvertes permettent d'enrichir les connaissances (cela comprend aussi les monnaies et sources épigraphiques et papyri mentionnés précédemment qui sont des artefacts exhumés sur des sites) ; * des [[iconographie|sources iconographiques]], des images, ce qui rejoint le champ de l'histoire de l'art ; l'analyse des images peut être mobilisée pour mieux comprendre de nombreux domaines des civilisations anciennes (religion, politique, etc.){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=727}}{{,}}{{sfn|Cabanes|2019|p=126-134}}. == Les premières civilisations antiques == [[Fichier:Abu_Simbel_Temple_May_30_2007.jpg|thumb|La façade du [[Grand temple d'Abou Simbel|grand temple]] de {{noble|Ramsès II}} à [[Abou Simbel]] ([[Égypte]]), v. 1265 {{av JC}}]] [[Fichier:Gudea of Lagash Girsu.jpg|thumb|Statue du roi [[Gudea]] de [[Lagash]] ([[Sumer]]), dédiée au dieu [[Ningishzida]], v. 2120 {{av JC}} Girsu, [[musée du Louvre]].]] [[Fichier:20101229 Gates of the nations Persepolis Iran.jpg|thumb|La porte des nations de [[Persépolis]] ([[Iran]]), règne de {{noble|Xerxès Ier}}, v. 475 {{av JC}}]] La première partie de l'Antiquité débute par le passage de la Préhistoire à l'Histoire. Elle est dominée par les deux grandes civilisations que sont l'[[Égypte pharaonique]] et la [[Mésopotamie]], quoiqu'il soit devenu courant de parler de « [[Proche-Orient ancien]] »{{sfn|van de Mieroop|2015|p=1-3}}, désignation englobant l'espace allant de l'[[Anatolie]] et du [[Levant (Proche-Orient)|Levant]] jusqu'au [[plateau Iranien]], en passant par la [[Syrie]], la Mésopotamie, débordant vers l'[[Arabie]], le sud du [[Caucase]] et l'[[Asie centrale]] ; on y inclut parfois l’Égypte et la [[Nubie]], ce qui permet d'avoir dans un même objet d'étude toutes ces civilisations pré-classiques, mais cette acception est minoritaire. Redécouvertes à partir du {{s|XIX}}, ces civilisations ont souvent été replacées dans une perspective historique eurocentriste comme des antécédents et un « berceau » de « la » civilisation, à la première place d'une séquence qui comprend ensuite l'Antiquité gréco-romaine, le Moyen Âge, puis l'Europe moderne et contemporaine. Cela est partiellement vrai, mais également réducteur, ne serait-ce que parce que l'évolution historique ne peut être résumée à une séquence linéaire de civilisations, celles-ci ayant toujours des origines variées{{sfn|Liverani|2014|p=4-5}}. D'un autre côté, il y a eu un malaise croissant devant l'emploi du terme « oriental ». En effet, celui-ci charrie des préjugés raciaux, en plus de marquer une coupure entre ces premières civilisations et celle de la Grèce antique, alors que s'est installé un discours inscrivant la seconde dans la continuité des premières et que son développement ne pouvait être compris sans prendre en compte ces influences<ref>Par exemple {{chapitre| langue=en|auteur= John K. Davies|titre=Greek history: a discipline in transformation |auteurs ouvrage= T. P. Wiseman (dir.)| titre ouvrage= Classics in progress: essays on ancient Greece and Rome |lieu=Oxford |éditeur =Oxford University Press |année=2002|passage=235-236}}.</ref>. Une autre conséquence des approches euro-centrées toujours prégnante est le fait que ces civilisations ont souvent été étudiées dans une perspective chrétienne, sous le prisme des textes bibliques, comme l'histoire des peuples interagissant, souvent de façon négative, avec les Israélites, peuple élu posant les bases du salut de l'humanité{{sfn|Liverani|2014|p=3-4}}. Les recherches actuelles ne plaident plus en faveur d'un foyer unique à l'origine de ces évolutions : on identifie plusieurs centres, ayant émergé à des époques différentes, connaissant des étapes de développement similaires, mais essentiellement construites sur une origine qui leur est propre ([[endogène]]), avec des influences extérieures limitées voire inexistantes<ref>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Zainab| nom1=Bahrani| titre=Mesopotamia| sous-titre=Ancient Art and Architecture| lieu=Londres| éditeur=[[Thames & Hudson]]| année=2017| passage=58| isbn=}}.</ref>. De fait, loin d'être un commencement, ces civilisations sont elles-mêmes les héritières des cultures qui expérimentent plusieurs millénaires plus tôt la « [[révolution néolithique]] », entre le Levant et le Zagros (le « [[Croissant fertile]] »), foyers qui essaiment vers les régions voisines par la suite (avec également l'apport d'un foyer de domestication saharien dans le cas égyptien, mais généralement tenu pour moins important). Elles récupèrent donc les avancées du mode de vie néolithique et ses évolutions postérieures durant le [[Chalcolithique]] : sédentarité, organisation communautaire villageoise ; économie reposant sur l'agriculture et l'élevage, puis l’arboriculture, l'irrigation ; le travail de la céramique, puis du métal ([[cuivre]]) développé postérieurement, industrie textile ; des réseaux de circulation des biens et des savoirs couvrant un vaste espace, etc. Ce sont des sociétés qui sont généralement vues comme égalitaires, quoi qu'organisées vers les périodes tardives en « [[chefferie]]s », dont le cadre de vie et l'organisation politique sont en tout cas pré-étatiques et pré-urbains<ref>{{en}} Ofer Bar-Yosef, « The Origins of Sedentism and Agriculture in Western Asia », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1408-1438}}.</ref>{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=10-17}}{{,}}<ref>{{en}} Stan Hendrickx et Dirk Huyge, « Neolithic and Predynastic Egypt », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=240-258}}.</ref>{{,}}{{sfn|Desplancques|2020|p=31-34}}. Dans leur sillage, l'Égypte et la Mésopotamie expérimentent un ensemble de changement fondamentaux qui a pu être rangé sous la dénomination de « [[révolution urbaine]] », remplissant les critères permettant de les considérer comme des « [[civilisation]]s » au sens culturel, selon les propositions de [[Gordon Childe|G. Childe]] en 1950<ref>{{Article|langue=en|auteur= Vere Gordon Childe|titre= The Urban Revolution |périodique=Town Planning Review|volume= 21|année= 1950|passage= 3-17}}. La postérité de cet article fondamental est présentée dans {{Article| langue=en |auteur=Mark E. Smith| titre= V. Gordon Childe and the Urban Revolution: a historical perspective on a revolution in urban studies |périodique= Town Planning Review|volume= 80|année= 2009|passage= 3-29}}.</ref>. À sa suite, les travaux actuels insistent plus sur l'apparition des premiers États, qui se caractérisent en particulier par : une stratification sociale notable, permettant de distinguer une élite dirigeante, visible notamment dans l'archéologie par la présence d'une architecture monumentale (résidences, sanctuaires, tombes) et d'un art reflétant l'idéologie de l'élite dirigeante ; un réseau d'habitat hiérarchisé, dominé par une ville principale, impliquant une forme de centralisation des activités ; l'existence d'une spécialisation des activités et d'une organisation de la production, du stockage et des échanges à l'échelle de la société ; des pratiques rituelles et un culte organisés par les élites<ref>{{Ouvrage| langue=en| auteur1=Roger Matthews| titre=The archaeology of Mesopotamia| sous-titre=Theories and approaches| lieu=Londres| éditeur=[[Routledge]]| année=2003| passage=95-96| isbn=}} (et plus largement 93-126). {{Chapitre|langue= en|auteur= Jean-Daniel Forest|titre= The State: The Process of State Formation as Seen from Mesopotamia |auteurs ouvrage= Susan Pollock et Reinhardt Bernbeck (dir.) |titre ouvrage= Archaeologies of the Middle East: critical perspectives| éditeur=Wiley-Blackwell| lieu= Malden et Oxford|année= 2005| passage=184-206}}.</ref>. L'Égypte et la Mésopotamie sont deux des quatre ou cinq civilisations à inventer l'écriture, et elles le font en même temps et avant les autres, autour de 3400-3200 {{av JC}} Cela marque en principe le début de l'histoire, mais la situation est généralement envisagée sous un angle plus complexe. Les plus anciens documents écrits étant de nature administrative et le produit des institutions des premiers États, cette invention doit être replacée au sein des autres changements survenant à l'époque, qui, pris ensemble révèlent la profondeur du bouleversement à l'origine de l'Histoire, la civilisation et/ou l'État, selon la dénomination privilégiée. Ainsi, selon M. Liverani : {{citation bloc|Le début de la trajectoire historique est marqué par un phénomène d'une importance énorme, à l'heure actuelle supposé marquer le passage de la Préhistoire à l'Histoire au sens propre du terme. Le phénomène peut être désigné de différentes manières. Nous pouvons utiliser l’appellation de « révolution urbaine » si nous voulons souligner les formes de démographie et d’habitat, ou de « première urbanisation » si nous prenons en compte les cycles ultérieurs d’urbanisation. On peut parler de l'origine de l'État ou de l'État primitif, si l'on préfère en souligner les aspects politiques. On peut aussi mettre en exergue le début d'une stratification socio-économique marquée, et des métiers spécialisés, si l'on veut souligner le mode de production. Nous pouvons également utiliser le terme « origine de la complexité », si nous essayons de réunir tous les différents aspects sous un concept unificateur. L'origine de l'écriture a également été considérée comme marquant le début de l'histoire au sens propre du terme, à cause de l'idée dépassée qu'il n'y aurait pas d'histoire avant que des sources écrites ne soient disponibles. Mais maintenant qu'une telle idée est considérée comme simpliste ou fausse, nous pouvons toujours considérer l'écriture comme le point culminant le plus évident et symbolique de tout le processus<ref>{{citation étrangère|langue=en|The beginning of the historical trajectory is marked by a phenomenon of tremendous relevance, currently assumed to mark the shift from prehistory to history in the proper sense. The phenomenon can be labeled in various ways. We can use the label ‘‘urban revolution,’’ if we want to underscore demography and settlement forms, or the ‘‘First Urbanization’’ if we take into account the subsequent cycles of urbanization. We can speak of the origin of the state or the early state, if we prefer to underscore the political aspects. We can also emphasize the beginning of a marked socio-economic stratification, and of specialized crafts, if we want to underscore the mode of production. We can also use the term ‘‘origin of complexity,’’ if we try to subsume all the various aspects under a unifying concept. The origin of writing has also been considered to mark the beginning of true and proper history, because of the old-fashioned idea that there is no history before the availability of written sources. But now that such an idea is considered simplistic or wrong, we still can consider writing the most evident and symbolic culmination of the entire process.}} : {{Chapitre|langue=en|prénom1= Mario|nom1= Liverani |titre= Historical Overview|auteurs ouvrage= Daniel C. Snell (dir.)| titre ouvrage=A companion to the ancient Near East|éditeur=Blackwell|lieu= Malden et Oxford|année= 2005 |passage= 5}}.</ref>.}} Ces civilisations couvrent en gros {{nombre|3000|ans}} d'histoire, soit plus de la moitié des temps considérés comme « historiques », donc plus que toutes les autres périodes de l'histoire réunies. Elles constituent donc un champ chronologique très vaste. À la différence des civilisations antiques postérieures, leurs traductions littéraires ont été perdues après leur disparition (à l'exception notable de la [[Bible hébraïque]]) et leur histoire est peu documentée par les auteurs de l'Antiquité classique, donc peu de sources secondaires sont disponibles pour les étudier. Aussi les sources les documentant sont en quasi-totalité des sources primaires issues de fouilles archéologiques (régulières ou clandestines){{sfn|Liverani|2014|p=5}}. Certaines régions (Égypte, Israël) sont mieux couvertes par les fouilles que les autres, ''a fortiori'' quand il s'agit de pays ayant connu des troubles politiques pendant plusieurs décennies, comme la Mésopotamie (l'[[Irak]]). Du fait de la capacité des tablettes cunéiformes à traverser le temps, certaines phases de l'histoire mésopotamienne sont très abondamment documentées du point de vue textuel, ce qui permet de connaître de nombreux aspects de leur administration, de leur société, de leur économie et de leur culture sur quelques années voire décennies, contrastant avec de longues phases de vide documentaire pour lesquelles même la chronologie et l'histoire politique sont incertaines. Cela reflète en partie les hasards des découvertes, mais aussi la tendance de la documentation à suivre la puissance et la stabilité politique, car elle est plus abondante durant les périodes d'unification et de centralisation politique que pour celles de division et de déclin des institutions, donnant des « âges obscurs » du point de vue documentaire{{sfn|van de Mieroop|2015|p=5}}. === Cadre chronologique === La chronologie de ces périodes est très discutée, les dates étant incertaines et approximatives jusqu'au {{-s|VII}} Pour les plus hautes époques, les incertitudes excèdent la centaine d'années. Cela suppose de donner des dates choisies en général par convention parmi les différentes propositions (ainsi la « chronologie moyenne » qui est la plus courante pour la Mésopotamie), qui ne sont donc qu'indicatives{{sfn|Liverani|2014|p=13-16}}. Le découpage chronologique pour l'Égypte antique repose sur une alternance entre des périodes d'unification et de prospérité, les « Empires », et des périodes de division et de déclin supposé, les « Périodes intermédiaires ». En Mésopotamie, le découpage s'articule autour de phases archéologiques et d'autres reposant sur les événements politiques ou culturels. Le découpage reposant sur les données archéologiques, découlant de la vieille théorie des « âges » de pierre et de métal est plus englobant, le seul partagé entre les différentes régions de ces hautes époques, vu qu'il est assez rare qu'un découpage chronologique ou culturel plus précis s'applique sur plusieurs régions. La notion d'[[âge du bronze]], avec ses subdivisions en âge du bronze ancien (v. 3400/3000-2000 {{av JC}}), âge du bronze moyen (v. 2000-1500 {{av JC}}) et âge du bronze récent (v. 1500-1200 {{av JC}}), est très courante dans les études sur le [[Proche-Orient ancien]]. ==== Égypte antique ==== {{articles connexes|Égypte antique}} * {{noble|Culture de Nagada|Période de Nagada III}} (v. 3200-3000 {{av JC}}) : période « proto-dynastique », constitution des premiers États, début du processus d'unification ; l'[[Écriture hiéroglyphique égyptienne|écriture hiéroglyphique]] naît vers 3200-3100 {{av JC}}, sous la [[Dynastie égyptienne zéro|dynastie 0]], à [[Abydos (Égypte)|Abydos]]. * [[Période thinite]] (v. 3000-2650 {{av JC}}) : les rois du sud envahissent le [[delta du Nil]] et unifient le pays ; fondation de la {{Ire dynastie égyptienne}}, établie à [[Thinis]], près d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]]. * [[Ancien Empire]] (v. 2650-2150 {{av JC}}) : consolidation de l'État pharaonique ; âge des pyramides. * [[Première Période intermédiaire]] (v. 2150-2000 {{av JC}}) : contestation de l'autorité centrale par les gouverneurs de province ([[nomarque]]s), division du pays et conflits. {{noble|Montouhotep II}} finit par imposer la dynastie thébaine du sud. * [[Moyen Empire]] (2000 à 1720 {{av JC}}) : retour à l'unité, période de floraison artistique. * [[Deuxième Période intermédiaire]] (v. 1720-1540) : fondation des dynasties des [[Hyksôs]] au nord, finalement renversés par une dynastie venue de Thèbes. * [[Nouvel Empire]] (v. 1540-1070) : réunification de l'Égypte, nouvelle période de prospérité et de floraison artistique, expansion et constitution d'empires en Nubie et au Levant. * [[Troisième Période intermédiaire]] (v. 1070-650) : perte de l'empire, division du pays et affirmation de dynasties d'origine étrangère (Libye, Nubie), puis invasion assyrienne. * [[Basse Époque]] (v. 650-332 {{av JC}}) : réunification par la [[dynastie saïte]], puis invasion des [[Perses]] occupant le pays, chassés un temps après une révolte difficile par {{noble|Nectanébo II}}, dernier pharaon autochtone. Les Perses sont vaincus par [[Alexandre le Grand]] en 332 {{av JC}} ==== Mésopotamie ==== {{article détaillé|Histoire de la Mésopotamie}} * [[Période d'Uruk]] récent (v. 3400-3000 {{av JC}}) : apparition des premières villes et premiers États, l'écriture se développe vers 3200 {{av JC}} * [[Période des dynasties archaïques]] (v. 2900-2340 {{av JC}}) : division en plusieurs cités-États ([[Uruk]], [[Ur (Mésopotamie)|Ur]], [[Lagash]], [[Kish (Mésopotamie)|Kish]], etc.). * [[Empire d'Akkad|Période d'Akkad]] (v. 2340-2190 {{av JC}}) : [[Sargon d'Akkad]] met fin à la période des cités-États en les incluant dans le premier état territorial, qui se mue vite en véritable [[empire]], notamment grâce à l'action de son petit-fils [[Naram-Sin d'Akkad|Naram-Sin]]. * [[Période néo-sumérienne]] (v. 2150-2004 {{av JC}}) : nouvelle unification par la [[troisième dynastie d'Ur]], [[Ur-Namma]] et son fils [[Shulgi]], qui établissent un nouvel empire dominant la Mésopotamie. * [[Période paléo-babylonienne]] (ou amorrite) (v. 2004-1595 {{av JC}}) : apparition de dynasties [[amorrites]] qui se partagent la Mésopotamie : [[Isin]], [[Larsa]], [[Eshnunna]], [[Mari (site archéologique)|Mari]], puis [[Première dynastie de Babylone|Babylone]], qui finit par dominer toute la région sous le règne de [[Hammurabi]], avant de décliner lentement jusqu’à la prise de la ville par les [[Hittites]] vers 1595 {{av JC}} * Période « médio-babylonienne » (v. 1595 {{av JC}}-1000 {{av JC}}) et période « médio-assyrienne » (v. 1400-1000 {{av JC}}) : les [[Kassites]] fondent une nouvelle [[dynastie kassite de Babylone|dynastie]] qui domine [[Babylone]] pendant plus de quatre siècles. Au nord, le [[Mittani]] exerce sa domination avant de se faire supplanter par le [[royaume médio-assyrien]]. Cette période se termine avec une crise grave, provoquée notamment par les assauts des [[Araméens (Antiquité)|Araméens]]. * [[Période néo-assyrienne]] (934-609 {{av JC}}) : les [[Assyrie]]ns établissent un empire dominant tout le Proche-Orient pendant environ deux siècles, qui s'effondre à la fin du {{-s-|VII}} sous les coups des Babyloniens et des [[Mèdes]]. * Période [[Empire néo-babylonien|néo-babylonienne]] (625-539 {{av JC}}) : les Babyloniens reprennent à leur profit une partie de l'empire néo-assyrien, notamment grâce à l'action de {{noble|Nabuchodonosor II}}. * Période [[Achéménides|achéménide]] (539-331 {{av JC}}) : Babylone succombe à son tour (539 {{av JC}}) sous les coups de {{noble|Cyrus II}} qui incorpore la Mésopotamie dans l'empire perse. Fin des dynasties autochtones mésopotamiennes. [[Alexandre le Grand]] conquiert la Mésopotamie en 331 {{av JC}} === Les débuts de la civilisation égyptienne === [[Fichier:Ancient Egypt map-fr.svg|thumb|Carte des principales entités géographiques et des principaux sites de l'[[Égypte antique]].]] La [[période prédynastique égyptienne]] voit les fondations de l’État pharaonique égyptien être progressivement posées entre la fin du {{-m|V}} et celle du {{-m|IV}}, d'abord avec la culture de [[Badari]] en Moyenne-Égypte, puis la [[culture de Nagada]] en Haute-Égypte, alors qu'en Basse-Égypte se développe la [[culture de Maadi-Bouto]], ouverte aux influences proche-orientales. L'expansion de la culture de Nagada vers les autres régions marque le début du processus d'unification de la vallée du Nil et de formation de l'État, qui se concrétise à la fin du millénaire{{sfn|Desplancques|2020|p=34-37}}. [[Abydos (Égypte)|Abydos]] fonctionne alors comme une nécropole royale, en lien avec les deux autres sites majeurs que sont [[Nagada]] puis [[Hiérakonpolis]]. Les premiers signes écrits permettent d'identifier le début de l'administration et la présence de souverains formant une « [[dynastie 0]] » absente de l'historiographie traditionnelle, dont il n'est pas assuré qu'elle ait dominé toute l'Égypte{{sfn|Desplancques|2020|p=38-40}}. L'unification est traditionnellement attribuée au roi Ménès, assimilé à [[Narmer]], identifié par des sources écrites et artistiques. C'est le premier roi de la première dynastie égyptienne, régnant vers 3000 {{av JC}} Avec lui s'ouvre la [[période thinite]] (v. 3000-2700 {{av JC}}) qui comprend les deux premières dynasties, la première phase d'un royaume égyptien unifié et plus largement la période qui parachève la formation de la civilisation égyptienne pharaonique. Elle est documentée par les découvertes effectuées dans les nécropoles d'Abydos et de [[Saqqarah]]{{sfn|Desplancques|2020|p=41-45}}. <gallery mode="packed"> Ka vessel.JPG|Vase sur lequel est peint le nom du roi [[Ka (pharaon)|Ka]] de la [[dynastie 0]], {{-s|XXXII}} AbydosSatMap.jpg|Le cimetière d'[[Oumm el-Qa'ab]] près d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], nécropole des rois des premières dynasties égyptiennes. Gebel el-Arak Knife. Both sides.jpg|Manche du [[couteau de Gebel el-Arak]]. Abydos, v. 3300-3200 {{av JC}} [[Musée du Louvre]]. Early dynastic statue of a squatting baboon 02.jpg|Statue d'albâtre d'une divinité babouin avec le nom du pharaon [[Narmer]] inscrit sur sa base. V. 3000 {{av JC}}, [[Musée égyptien de Berlin|Ägyptisches Museum]]. </gallery> La période de l'[[Ancien Empire]] (v. 2700-2200 {{av JC}}) s'ouvre apparemment sans rupture avec la précédente. La {{IIIe dynastie égyptienne}} est dominée par la figure de [[Djoser]], le premier pharaon à se faire enterrer dans une [[pyramide]] (à [[Saqqarah]]), dont le maître d’œuvre serait l'architecte [[Imhotep]]. La {{IVe dynastie égyptienne}} est celle du pharaon [[Snéfrou]] puis de ses successeurs [[Khéops]], [[Khéphren]] et [[Mykérinos]], qui construisent d'imposantes pyramides à [[Gizeh]] près de [[Memphis (Égypte)|Memphis]], la nouvelle capitale. La {{Ve dynastie égyptienne}} et la {{VIe dynastie égyptienne}}, marquée par les longs règnes de {{noble|Pépi Ier}} et {{noble|Pépi II}}, sont des périodes d'épanouissement du pouvoir monarchique et de développement administratif. Le pharaon de l'Ancien Empire est un personnage d'essence divine, bénéficiant d'un culte après sa mort, qui revêt des aspects « solaires » avec l'essor du culte du dieu-soleil [[Rê]] auquel il est assimilé (visible notamment dans l'érection de [[temple solaire|temples solaires]]). Il est appuyé par une élite administrative puissante qui érige à son tour ses tombes privées (dans des [[mastaba]]s richement ornés). L'Ancien Empire voit également une phase d'expansion vers la Nubie et hors de la vallée du Nil, pour l'acquisition de matières premières, et l’établissement de relations commerciales et diplomatiques avec le Levant ([[Byblos]], [[Ebla]]), aussi en direction du [[pays de Pount]] (vers l’Éthiopie){{sfn|Desplancques|2020|p=48-58}}. <gallery mode="packed"> Sakkara 02.jpg|Ruines du [[complexe funéraire de Djéser|complexe funéraire]] du roi [[Djéser]] à [[Saqqarah]], dominées par sa [[pyramide à degrés]], {{sav-|XXVII}}. All Gizah Pyramids.jpg|Les trois grandes pyramides du plateau de [[Gizeh]], érigées sous la {{IVe dynastie égyptienne}}. The amazing Sphinx.jpg|Le visage du [[Sphinx de Gizeh]], v. 2500 {{av JC}} Unas Pyramidentexte det1.jpg|Passage des ''[[Textes des pyramides]]'' dans la chambre funéraire de la [[pyramide d'Ounas]], {{Ve dynastie égyptienne}}. PepiI-KneelingStatuette BrooklynMuseum.png|Statuette de {{noble|Pépi Ier}}, {{VIe dynastie égyptienne}}. [[Brooklyn Museum]] de [[New York]]. </gallery> La dynamique centralisatrice s'essouffle à la fin de la {{VIe dynastie égyptienne}}, à laquelle succède la [[première Période intermédiaire]] (v. 2200-2030 {{av JC}}), qui comprend quatre dynasties, qui ont pu régner au même moment sur des parties différentes du pays. Le pays s'est en effet divisé politiquement, entre plusieurs centres de pouvoir ([[Memphis (Égypte)|Memphis]], [[Hérakléopolis]], [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]). La période est mal documentée, mais les générations postérieures en ont retenu l'image d'un temps chaotique, marqué par des guerres et des famines, un traumatisme à ne plus reproduire{{sfn|Desplancques|2020|p=58-61}}. === Sumer et ses voisins === {{Article détaillé|Sumer}} La [[Mésopotamie]] entre dans l'ère historique, étatique et urbaine au {{-m|IV}}, durant la [[période d'Uruk]]. Celle-ci doit son nom à la ville la plus étendue de cette période, située dans le sud de la Mésopotamie, qui est également le lieu de découverte du plus grand ensemble de monuments et des premières tablettes écrites (essentiellement de nature administrative), datés d'environ 3300-3000 {{av JC}} La période précédant cet essor est très mal connue. On sait que des villes émergent au début du {{-m|IV}} dans le nord de la Mésopotamie ([[Tell Brak]]), également en Iran du sud-ouest ([[Suse (Iran)|Suse]]), où sont également attestés des documents précédant la mise au point définitive de l'écriture (jetons comptables, tablettes numériques, premiers pictogrammes). Il est clair que la « révolution urbaine » n'est pas cantonnée à la seule Basse Mésopotamie. Il n'empêche que c'est cette dernière qui exerce la plus grande influence culturelle durant cette période, appuyée sur une économie agricole très productive grâce à ses canaux d'irrigation dérivés de ses deux fleuves, le [[Tigre (fleuve)|Tigre]] et l'[[Euphrate]], qui sont également des voies navigables facilitent les échanges, donc des éléments très favorables au développement d'une civilisation urbaine. Les régions voisines reprennent à des degrés divers certains aspects de la culture « urukéenne », et des comptoirs ou colonies venus de Basse Mésopotamie semblent se développer en Haute Mésopotamie{{sfn|Amiet|2017|p=40-47}}{{,}}<ref>{{en}} Peter M.M.G. Akkermans, « Settlement and Emergent Complexity in Western Syria, c. 7000-2500 BC », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1469-1470}}.</ref>{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=21-43}}. <gallery mode="packed"> Basse Mésopotamie Uruk.png|Localisation des sites principaux identifiés en Mésopotamie méridionale durant le {{-m|IV}} Uruk expansion 2.svg|Les zones d'influence « urukéenne ». Eanna4composite.svg|Le groupe monumental du secteur de l'Eanna à [[Uruk]], {{nobr romains|niveau IV}}, v. 3300-3200 {{av JC}} Pictographs Recording the Allocation of Beer (London, England).jpg|Tablette provenant d'[[Uruk]], v. 3200-3000 {{av JC}}, enregistrant des distributions de [[bière]] depuis les magasins d'une institution. [[British Museum]]. Priest-king from Uruk, Mesopotamia, Iraq, c. 3000 BCE. The Iraq Museum.jpg|Statuette d'un « roi-prêtre », [[période de Djemdet-Nasr]], v. 3000 {{av JC}} [[Musée national d'Irak]]. </gallery> [[Fichier:Stele of Vultures detail 01a.jpg|thumb | La « phalange » de l'armée de [[Lagash]] sur la [[stèle des vautours]]. Vers 2450 {{av JC}}, [[musée du Louvre]].]] En dépit du recul de l'influence sud mésopotamienne au tournant du {{-m|III}}, la civilisation urbaine continue de prospérer au {{-m|III}} La partie sud de la Basse Mésopotamie (la [[période des dynasties archaïques]]), le pays de [[Sumer]], est constitué de plusieurs royaumes, des cités-États, disposant d'institutions bien organisées (des palais et des temples), dirigées par une élite puissante et riche (comme en témoignent les [[tombes royales d'Ur]] du milieu du millénaire). L'usage de l'écriture se développe, pour des finalités administratives mais aussi des activités savantes (archives de [[Girsu]], [[Shuruppak]], [[Adab (Sumer)|Adab]]). Du point de vue ethnique, on distingue deux peuples principaux coexistant dans le Sud mésopotamien à cette période : les Sumériens, un peuple parlant le sumérien, une langue isolée, dominante dans la partie la plus méridionale de la Mésopotamie, et derrière qui on voit généralement les inventeurs de l'écriture mésopotamienne ; les « Akkadiens », terme qui recouvre en fait un ensemble de populations parlant des [[langues sémitiques]], majoritaires dans la partie nord{{sfn|Amiet|2017|p=54-62}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=48-56}}. Encore plus au nord, les autres populations sont là aussi majoritairement de langue sémitique. Des royaumes pratiquant l'écriture mésopotamienne se développent en Syrie sous l'influence sumérienne, au moins à partir du milieu du millénaire ([[Mari (Syrie)|Mari]], [[Ebla]], [[Nagar]], [[Urkesh]]){{sfn|van de Mieroop|2015|p=59-60}} et les sociétés connaissent un processus de hiérarchisation sociale marquée (tombes de [[Tell Umm el-Marra]]). Dans le sud-ouest iranien se développe la civilisation [[élam]]ite, organisée autour de plusieurs entités politiques situées dans des régions hautes, et dont le principal centre urbain et culturel est la ville de [[Suse (Iran)|Suse]], située dans les régions basses au contact de la Mésopotamie ; elle a d'abord mis au point son propre système d'écriture, « [[proto-élamite]] », avant d'adopter le [[cunéiforme]]{{sfn|Amiet|2017|p=50 et 72-73}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=58}}. Cette époque s'achève par l'apparition de l'[[empire d'Akkad]] (v. 2340-2190 {{av JC}}), premier État qui parvient à unifier les cités de Mésopotamie, sous la direction de [[Sargon d'Akkad]], une des grandes figures de l'histoire mésopotamienne. Cet empire domine aussi une partie de la Syrie et du plateau Iranien et connaît son apogée sous le règne de [[Naram-Sin d'Akkad|Naram-Sîn]]. Après la chute d'Akkad au début du {{-s|XX}}, dont les artisans principaux seraient les [[Gutis]], peuple venu des montagnes occidentales, il se passe quelques décennies de division politique, durant lesquelles prennent place le règne de [[Gudea]] de [[Lagash]], connu pour ses nombreuses statues en diorite, et celui de [[Puzur-Inshushinak]] en [[Élam]], qui voit l'élaboration d'une nouvelle écriture, l'[[élamite linéaire]]. Puis un nouvel empire n'émerge depuis la Mésopotamie, celui de la [[troisième dynastie d'Ur]] (v. 2112-2004 {{av JC}}). Il est couramment vu comme l'archétype de l’État mésopotamien centralisateur et bureaucratique, au moins dans ses intentions, dont le plus éloquent témoignage sont les dizaines de milliers de tablettes administratives qu'il a laissées derrière lui{{sfn|Amiet|2017|p=65-72}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=67-89}}. <gallery mode="packed"> Basse Mesopotamie DA.PNG|Les sites principaux de Basse Mésopotamie durant la [[période des dynasties archaïques]]. Raminathicket2.jpg|Statuette d'un bouquetin se nourrissant des feuilles d'un arbuste, [[tombes royales d'Ur]], v. 2500 {{av JC}} [[British Museum]]. Calco di tavoletta in terracotta da Ebla - Museo d'Arte Orientale Roma.jpg|Tablette des archives d'[[Ebla]] ([[Syrie]]), {{-s|XXIV}} [[Musée national d'Art oriental]], [[Rome]]. Empire akkad.svg|Étendue approximative de l'[[empire d'Akkad]] à son apogée v. 2250 {{av JC}}, et direction des campagnes militaires extérieures. Victory stele of Naram Sin 9068.jpg | La [[stèle de victoire du roi Naram-Sin]] d'Akkad, [[musée du Louvre]]. 0 Gudéa, prince de l'État de Lagash - AO 29155 (1).JPG|Statue de [[Gudea]] de [[Lagash]] debout. [[Musée du Louvre]]. Cone elamite lineaire Sb17830.jpg|Cône portant une inscription en [[élamite linéaire]] de [[Puzur-Inshushinak]]. [[Musée du Louvre]]. Ur III.svg|L'extension de l'empire de la [[troisième dynastie d'Ur]] sous le règne de [[Shulgi]], et son organisation centre/périphérie. Ur-Nassiriyah.jpg|Ruines d'[[Ur (Mésopotamie)]], avec la [[ziggurat]] en arrière-plan. </gallery> === L'âge du bronze moyen === La première moitié du {{-m|II}} correspond dans la chronologie des âges des métaux à l'[[âge du bronze]] moyen (v. 2000-1600 {{av JC}}). Elle voit le développement d'États territoriaux dans plus de régions que précédemment, sans que des pôles culturels centraux ou des puissances politiques hégémoniques n'émergent à nouveau. Cela donne naissance à un monde multi-centré, intégrant d'anciennes périphéries (Anatolie, Syrie), qui ont désormais un niveau de développement technologique et socio-politique similaire à ceux de l’Égypte et de la Mésopotamie. Alors que la situation politique est très fragmentée au début du millénaire, progressivement se constituent des puissances régionales se partageant le concert politique dans une sorte d'[[équilibre des pouvoirs]], situation qui prend sa forme définitive durant l'âge du Bronze récent. Par ailleurs, on voit une extension de l'espace couvert par les réseaux d'échanges vers l'ouest, avec l'intégration de la Crète, mais une rétractation à l'est où les routes commerciales du Golfe et du plateau Iranien sont moins actives à la fin de la période (ce qui semble lié à l'effondrement de la [[civilisation de l'Indus]] après 1900 {{av JC}}){{sfn|Liverani|2005|p=10-11}}. L'Égypte est réunifiée vers 2030 {{av JC}} par la dynastie de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]], la {{XIe dynastie égyptienne}}, avec {{noble|Montouhotep II}} qui rétablit l'autorité et le prestige monarchique. C'est le début du [[Moyen Empire]] (v. 2030-1780 {{av JC}}). La {{XIIe dynastie égyptienne}}, des rois nommés {{page h'|Sésostris}} et {{page h'|Amenemhat}}, marque l'apogée de cette période, grâce à une reprise en main active de l'administration, ravagée par les troubles antérieurs. L'activité de ces rois à [[Karnak]] près de Thèbes et dans l'[[oasis du Fayoum]] témoigne de leur puissance et de leur richesse retrouvées. Ils parviennent également à reprendre le contrôle sur la [[Nubie]]. En revanche, si leur influence est perceptible au Levant méridional, il n'est pas assuré qu'elle se soit accompagnée d'une domination politique, et l’Égypte est à l'écart du concert international proche-oriental durant cette période. Du point de vue culturel, cette période est notamment marquée par une floraison littéraire et l'affirmation du dieu thébain Amon{{sfn|Desplancques|2020|p=61-68}}. <gallery mode="packed"> Ancient Egypt old and middle kingdom-en.svg|L’Égypte sous l'Ancien et le Moyen Empire. Mentuhotep Deir el-Bahri.jpg|Ruines du temple funéraire de {{noble|Montouhotep II}} à [[Deir el-Bahari]]. Relief block with the names of Amenemhat I and Senwosret I MET DP339919.jpg|Bas-relief aux noms d'{{noble|Amenemhat Ier}} et {{noble|Sésostris Ier}}. [[Metropolitan Museum of Art]]. Copenhagen 2018-01-14 (39149415244).jpg|Statue de {{noble|Sésostris II}}, détail. [[Ny Carlsberg Glyptotek]]. Louvre-antiquites-egyptiennes-p1020395.jpg|[[William l'hippopotame en faïence|Statuette en faïence d'hippopotame]]. {{XIIe dynastie égyptienne}}. [[Musée du Louvre]]. Papyrus Prisse 187.jpg|Passage du [[papyrus Prisse]], texte des ''[[Enseignement de Ptahhotep]]'' en [[hiératique]], v. 1800 {{av JC}} [[Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France]]. </gallery> Au Proche-Orient, le début du {{-m|II}} voit des chefs tribaux des [[Amorrites]], peuple originaire de [[Syrie]], s'installent à la tête de royaumes aussi bien en Syrie qu'en Mésopotamie, et y établissent des dynasties concurrentes, tout en formant un ensemble culturel cohérent (un ''[[koinè]]''), reposant en bonne partie sur l'héritage syro-mésopotamien ancien mais aussi sur des pratiques originales (visibles notamment dans les [[Diplomatie dans le Proche-Orient ancien|relations diplomatiques]]). Les principaux royaumes de cette période ([[période paléo-babylonienne]], [[période d'Isin-Larsa]]) sont [[Isin]] et [[Larsa]] dans le sud mésopotamien, [[Eshnunna]] dans les régions à l'est du [[Tigre (fleuve)|Tigre]], [[Mari (Syrie)|Mari]] sur l'[[Euphrate]] dont le palais royal a livré des milliers de tablettes, essentielles pour la connaissance de cette période, [[Yamkhad]] ([[Alep]]) et [[Qatna]] en Syrie intérieure. [[Assur (ville)|Assur]] est à cette époque une cité peu puissante politiquement, mais ses marchands ont tissé un réseau commercial très lucratif en Anatolie, documenté par des milliers de tablettes mises au jour à [[Kültepe]] ([[période paléo-assyrienne]]). Un autre réseau commercial très actif est celui du [[golfe Persique]], qui profite aux villes du sud mésopotamien ([[Ur (Mésopotamie)|Ur]], Larsa) avant de se rétracter. Autour de 1800 {{av JC}} un souverain amorrite nommé [[Samsi-Addu]] parvient à unifier toute la Haute Mésopotamie, mais à sa mort en 1775 son royaume s'effondre. [[Hammurabi]] de [[Babylone]] (1792-1750 {{av JC}}) parvient ensuite à dominer la majeure partie de la Mésopotamie. Avec lui, le royaume babylonien devient une des principales puissances du monde antique ([[première dynastie de Babylone]]). Ses successeurs parviennent à se maintenir au pouvoir tout en perdant peu à peu des territoires, jusqu'à la chute de Babylone sous les coups des [[Hittites]] en 1595 {{av JC}}{{sfn|Amiet|2017|p=78-83}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=95-127}} Cet acte marque la montée en puissance d'un autre royaume amené à durer, implanté dans le pays appelé Hatti d'où vient le nom [[Hittites]], au cœur de l'[[Anatolie]]. Ses rois constituent à la fin du {{-s|XVII}} un royaume en mesure de vaincre les deux grands royaumes amorrites, Alep et Babylone. Néanmoins, des querelles dynastiques freinent son expansion{{sfn|van de Mieroop|2015|p=127-131}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Mésopotamie Isin-Larsa.svg|Localisation des principales villes de la Mésopotamie des premiers siècles du {{-m|II}} Fichier:Deesse au vase (Mari).jpg|Déesse au vase jaillissant, [[Mari (Syrie)|Mari]], début du {{-m|II}} Musée d'Alep. Fichier:Babylone 1.PNG|L'extension du [[Babylone (royaume)|royaume babylonien]] sous le règne de Hammurabi et de ses successeurs. Fichier:F0182 Louvre Code Hammourabi Bas-relief Sb8 rwk.jpg|Le roi [[Hammurabi]] de [[Babylone]] (1792-1750 {{av JC}}) face au dieu [[Shamash]], détail de la [[stèle]] du [[Code de Hammurabi]]. [[Musée du Louvre]]. Fichier:Cuneiform tablet- private letter MET DP110638.jpg|left|Lettre d'un marchand assyrien. [[Période paléo-assyrienne]], {{-s|XIX}}, [[Kültepe]], [[Metropolitan Museum]]. </gallery> Plus au sud, le Levant central et méridional ([[Canaan (région)|Canaan]]) est peu documenté par les textes, mais on y décèle l'existence de petits royaumes comme celui de [[Byblos]], qui prospère grâce au commerce avec l'Égypte. Les populations sémitiques du Levant ont alors des contacts réguliers avec la vallée du Nil, s'y rendent en nombre, et c'est probablement dans ce milieu que sont élaborés les premières formes d'alphabet, dérivées des hiéroglyphes ([[alphabet protosinaïtique]]). C'est aussi dans ce contexte qu'un groupe de populations sémitiques, les [[Hyksos]], s'implante dans le [[delta du Nil]] et y fonde des dynasties, la plus importante régnant à [[Avaris]]. Ils causent des pertes territoriales importantes aux rois thébains de la {{XIIIe dynastie égyptienne}} dynastie, qui disparaît peu après. C'est la [[deuxième Période intermédiaire]] (v. 1750-1550 {{av JC}}). Au sud, la [[Nubie]], le pays de [[Koush]], se rend indépendante sous la direction des rois de [[Kerma]]. L'« invasion » hyksos et la division qui s'ensuit sont vus comme de grands malheurs dans la tradition postérieure égyptienne ; elle introduit des influences asiatiques, mais la tradition égyptienne résiste, y compris en pays dominé par les Hyksos où elle conserve une grande influence. Les souverains indépendants de Thèbes parviennent progressivement à prendre le contrôle de la situation{{sfn|Desplancques|2020|p=68-71}}. [[Fichier:Akrotiri Westhaus Schiffsfresko 16-9 01.jpg|thumb|[[Fresque de la procession nautique]] d’[[Akrotiri (Santorin)]], détail, v. 1650-1500 {{av JC}}]] Dans le monde égéen, l'âge du bronze est divisé entre trois aires culturelles : la [[Crète]] de culture « [[civilisation minoenne|minoenne]] », les [[Cyclades]] de culture « [[Culture des Cyclades|cycladique]] » et la Grèce continentale de culture « [[helladique]] ». Elles se développent depuis la fin du {{-m|IV}} et présentent toutes des spécificités, tout en entretenant des contacts les unes avec les autres. La Crète connaît l'essor le plus marqué durant le Bronze moyen, stimulée par les relations avec les régions orientales. Elle est cependant moins centralisée que ces dernières, les « palais » de [[Cnossos]], [[Phaistos]] et [[Malia]] ne fonctionnant manifestement pas comme des centres administratifs de royaumes très hiérarchisés à l'image de ceux du Proche-Orient, mais peut-être plutôt comme des centres cérémoniels. Elle dispose de ses propres écritures, les [[hiéroglyphes crétois]] et le [[Linéaire A]], non déchiffrées. Vers la fin de la période Cnossos semble devenir le site principal, et l'influence minoenne s'étend sur son voisinage, notamment dans les Cyclades comme l'atteste le site d'[[Akrotiri (Santorin)|Akrotiri]] sur l'île de [[Santorin]] (détruit par l'éruption du volcan voisin, vers la fin du {{-s|XVI}}). Il est néanmoins excessif d'y voir une « [[thalassocratie]] ». Les poteries minoennes se retrouvent jusqu'au Proche-Orient<ref>{{en}} Oliver Dickinson, « The Aegean », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1868-1874}}.</ref>. À l'autre extrémité dans le [[plateau Iranien]], l'[[Élam]] reste une puissance politique majeure, bénéficiant notamment des retombées économiques des routes de l'étain reliant les mines situées plus à l'est à la Mésopotamie. Ce sont les armées de ce royaume qui ont porté le coup de grâce à la [[troisième dynastie d'Ur]] au début de la période, et elles réalisent régulièrement des incursions en Babylonie durant les siècles suivants, sans parvenir à s'y imposer durablement{{sfn|Amiet|2017|p=75-77}}. === L'âge du bronze récent === La période qui va d'environ 1600 à 1200 {{av JC}} est couramment définie au Moyen-Orient comme un [[âge du bronze]] récent. Dans la continuité de la phase précédente avec laquelle elle présente de nombreux points communs, elle est caractérisée du point de vue géopolitique par la présence de royaumes de puissance équivalente dominant le concert politique international, l'[[Égypte antique|Égypte]] entrant alors en contact direct avec les grands royaumes du Proche-Orient. La concentration politique et a conduit à un système reposant sur une poignée de grandes puissances : l’Égypte, les [[Hittites]], le [[Mittani]] puis l'[[Assyrie]], [[Babylone (civilisation)|Babylone]] et l'[[Élam]]{{sfn|Liverani|2005|p=10-11}}. Apparaissent alors des « empires » constitués de nombreux royaumes vassaux soumis durablement par un des grands royaumes, qui se disputent en particulier la domination de la riche région de [[Syrie]], et dont l'activité diplomatique est notamment documentée par les [[lettres d'Amarna]]. Le « monde connu » de l'époque va de la [[mer Égée]] jusqu'à l'[[Iran]], avec un début d'intégration de la Méditerranée orientale. En [[Égypte]], le roi thébain {{noble|Ahmôsis Ier}} vainc les [[Hyksos]] vers 1540 {{av JC}}, puis [[Koush]] ([[Nubie]]), ce qui marque le début de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, et du [[Nouvel Empire]] (v. 1540-1200 {{av JC}}). C'est la période la mieux documentée de l’Égypte pharaonique, en particulier grâce à l'activité de ses souverains. La {{XVIIIe|dynastie}} rétablit la prospérité de l'Égypte, et après le règne de [[Hatchepsout]], la seule femme à avoir régné par elle-même dans ce royaume, {{noble|Thoutmosis III}} réalise plusieurs campagnes militaires qui lui permettent de se tailler un empire au Levant (surtout à [[Canaan (région)|Canaan]]), et d'aller jusqu'à l'[[Euphrate]], faisant de l’Égypte une puissance du Proche-Orient, luttant contre le [[Mittani]] et les [[Hittites]] pour l'hégémonie sur les riches cités de Syrie. Avec lui s'affirme la figure du pharaon combattant, reprise par ses successeurs. Au sud, l'empire égyptien va en [[Nubie]] jusqu'à la quatrième cataracte, et les mines d'or de ce pays servent grandement la politique pharaonique, à l'intérieur comme à l'extérieur. Les rois se font inhumer dans la [[vallée des Rois]] près de Thèbes qui, bien que pour la plupart pillées dès l'Antiquité (à l'exception notable du [[tombeau de Toutankhamon]]), ont livré et livrent encore d'importantes informations sur l'histoire de la période. Les temples égyptiens de [[Karnak]] ([[Louxor]]) et d'ailleurs font l'objet de grands travaux reflétant la puissance du royaume et de son grand dieu, [[Amon-Rê]]. L'époque amarnienne (du nom de la résidence royale d'alors, [[Tell el-Amarna]]) au milieu du {{-s|XIV}}, sous le roi {{noble|Akhénaton|Amenhotep IV/Akhénaton}}, voit la promotion du dieu [[Aton]], réforme religieuse qui entraîne beaucoup de débats{{sfn|Desplancques|2020|p=73-86}}. Après sa mort et le règne bref de [[Toutankhamon]] qui doit sa célébrité à la découverte de sa tombe, la succession houleuse aboutit à la mise en place de la {{XIXe dynastie égyptienne}}. Ses rois doivent rapidement intervenir au Levant où leur domination est bousculée par les offensives hittites (voir plus bas). Cette affaire se solde sous le règne de {{noble|Ramsès II}} avec la conclusion d'une paix durable (et après la fameuse mais non décisive [[bataille de Qadesh]]) qui permet à l'Égypte de consolider sa domination sur ses provinces asiatiques (après des pertes notables comme [[Ugarit]] et l'[[Amurru (royaume)|Amurru]]). Par la suite, les [[Libyens]] font peser une menace plus directe sur le delta du Nil à la fin de la dynastie, qui se prolonge au début de la suivante, la {{XXe dynastie égyptienne}} (la dynastie des Ramsès), qui est amenée à voir la fin de l'empire égyptien{{sfn|Desplancques|2020|p=86-97}}. <gallery mode="packed"> Hatschepsut Tempel.JPG|Temples de [[Deir el-Bahari]], règne d'[[Hatchepsout]] première moitié du {{-s|XV}} Luxor Museum Statue Thutmosis III. 02.jpg|Portrait de {{noble|Thoutmosis III}}. Musée de Louxor. Akhenaten - Ajenatón.jpg|[[Akhénaton]], orné des plumes du dieu [[Shou]] sur le [[némès]]. [[Musée égyptien du Caire]]. Tuthankhamun Egyptian Museum.jpg|[[Masque funéraire de Toutânkhamon|Masque funéraire en or de Toutânkhamon]]. [[Musée égyptien du Caire]]. Forest of eternity. Temple of Karnak, Egypt.jpg|[[Grande salle hypostyle]] du [[Enceinte d'Amon-Rê|temple d'Amon-Rê à Karnak]]. {{noble|Séthi Ier}}. SethAndHorusAdoringRamsses.JPG|{{noble|Ramsès II}} couronné par les dieux [[Seth]] et [[Horus]]. [[Temples d'Abou Simbel|Abou Simbel]]. Tomb of King Setnakht.jpg|Peinture de la tombe du roi [[Sethnakht]], premier de la {{XXe dynastie égyptienne}}. Bookdead.jpg|[[Papyrus d'Ani]], copie du [[Livre des morts des Anciens Égyptiens]], v. 1200 {{av JC}} </gallery> En Syrie et en Haute Mésopotamie, la puissance dominante au début de la période est le royaume du [[Mittani]], dirigé par une élite [[hourrite]] depuis les cités de la région du [[Khabur]] (sa capitale, Wassukanni, n'a pas été identifiée). Fondé dans des conditions obscures au {{-s|XVI}}, il domine les royaumes syriens ([[Alep]], [[Ugarit]], [[Alalakh]], [[Qatna]], etc.) et étend son influence jusqu'à l'est du Tigre (visible notamment à [[Nuzi]], dans le royaume d'[[Arrapha]]). En Syrie, il doit défendre sa zone d'influence face aux incursions des Égyptiens et des Hittites{{sfn|van de Mieroop|2015|p=160-165}}{{,}}{{sfn|Bryce|2009|p=477-478}}. Les petits royaumes de Syrie et du Liban que se disputent les grandes puissances (Alep, Ugarit, [[Karkemish]], Alalakh, [[Ebla]], Qatna, [[Amurru (royaume)|Amurru]], [[Byblos]], [[Tyr]], [[Sidon]], etc.) sont alors dirigés par des cités prospères, inscrites dans la continuité culturelle de la période précédente ; Ugarit est en particulier bien documenté, et présente la spécificité d'être le premier site pour lequel soit attesté un usage courant d'une écriture alphabétique ([[alphabet ougaritique]]){{sfn|Liverani|2014|p=325-346}}. En [[Anatolie]], l'histoire du [[Hittites|royaume hittite]] est marquée par différents soubresauts qui permettent à d'autres entités politiques de prendre de l'autonomie, en particulier l'[[Arzawa]]{{sfn|Bryce|2009|p=74}} (de population [[louvite]]) en Asie mineure et le [[Kizzuwatna]]{{sfn|Bryce|2009|p=392-393}} en [[Cilicie]], qui balance entre Hittites et Mittani. Sur leur frontière nord ils font face à la menace permanente d'attaques des [[Gasgas]], ensemble de tribus montagnardes qui ne sont jamais soumises durablement{{sfn|Bryce|2009|p=374-375}}. Au {{-s|XIV}} le royaume hittite reprend de la puissance (période du « Nouvel Empire », v. 1400-1200 {{av JC}}). Sa capitale, [[Hattusa]], est dominée par une citadelle imposante où se trouve le palais royal, et dispose de nombreux temples. Elle a livré une abondante documentation cunéiforme qui sert de base à la reconstitution de l'histoire hittite. Sur le plan militaire, le roi {{noble|Suppiluliuma Ier}} (1344-1322 {{av JC}}) parvient à rétablir son autorité en Anatolie puis à enfoncer les lignes du [[Mittani]] en Syrie, avant de prendre sa capitale, ce qui porte un coup fatal à son statut de grande puissance. Ses successeurs consolident leur emprise sur la Syrie face aux Égyptiens (notamment lors de la [[bataille de Qadesh]]) et en Anatolie (destruction de l'Arzawa){{sfn|van de Mieroop|2015|p=165-174}}. La [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] connaît au milieu du {{-m|II}} une grave crise politique, économique et peut-être aussi écologique. Elle est partagée entre une dynastie fondée par des [[Kassites]] (peuple apparemment originaire du [[Zagros]]) qui règne sur [[Babylone]], et la [[première dynastie du Pays de la Mer]] qui domine le sud. Les premiers l'emportent et réunifient le sud mésopotamien, avant d'entreprendre la reconstruction de ces grandes villes et la remise en valeur de ses campagnes. La [[dynastie kassite de Babylone]] (v. 1595-1155 {{av JC}}) est celle qui occupe le plus longuement le trône de cette cité, asseyant ainsi son autorité et son prestige en tant que capitale politique et aussi ville sacrée. Bien que d'origine étrangère, les rois kassites se fondent dans le moule culturel babylonien, qui connaît alors un rayonnement sans précédent. La langue [[babylonien (langue)|babylonienne]] sert de langue diplomatique dans tout le Moyen-Orient, et est enseignée dans les principales chancelleries, y compris en Égypte ; ses textes littéraires phares, tels que l’''[[Épopée de Gilgamesh]]'', se diffusent en même temps et avec eux l'influence culturelle babylonienne{{sfn|van de Mieroop|2015|p=183-190}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Anatolie hittite.svg|Localisation des régions et principales villes de l'Anatolie hittite. Fichier:Lion Gate, Hattusa 01.jpg|La « porte des lions » de [[Hattusa]] ([[Boğazkale]]), la capitale des [[Hittites]]. Fichier:Mésopotamie kassite.svg|Localisation des principaux sites de la [[Mésopotamie]] durant l'âge du bronze récent. Fichier:Part of front of Inanna temple of Kara Indasch from Uruk Vorderasiatisches Museum Berlin.jpg|Reliefs en briques cuites du temple construit par le roi kassite [[Kara-indash]] à [[Uruk]], au milieu du {{s-|XV}} [[Pergamon Museum]]. </gallery> Dans le monde égéen, se développent des entités politiques plus importantes, en Asie mineure : l'[[Arzawa]] et ses successeurs ; [[Troie]], alors un important site fortifié qui pourrait correspondre au royaume de [[Wilusa]] des textes hittites{{sfn|Bryce|2009|p=715-716}}. La Crète perd son influence à la suite de troubles (apparemment internes) au milieu du {{-s|XV}}, et lui succède une période de prépondérance culturelle de la Grèce continentale, où apparaît la [[civilisation mycénienne]] (la phase récente des cultures « [[helladique]]s »). Reprenant en partie de l'héritage minoen, qui se mêlent aux traditions locales antérieures, elle se développe autour de plusieurs cités ([[Mycènes]], [[Pylos]], [[Thèbes (Grèce)|Thèbes]]) et s'étend par la suite (par conquête ?) en direction de la [[Crète]] (où [[Cnossos]] et [[La Canée]] sont les sites principaux). Elle est apparemment partagée entre plusieurs royaumes dirigés depuis des citadelles fortifiées où sont érigés des palais, où des scribes produisent à l'image des royaumes orientaux des documents administratifs, mais dans une nouvelle écriture, le [[Linéaire B]], qui transcrit une forme ancienne du grec. Les tombes rondes (à [[tholos]]) de Mycènes témoignent de la richesse accumulée par les souverains du début de la période (« [[trésor d'Atrée]] »)<ref>{{en}} Oliver Dickinson, « The Aegean », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1874-1880}}.</ref>. Il est tentant de voir derrière ces royaumes ceux des [[Achéens]] des temps héroïques décrits par Homère, mais il n'y a pas d'information sur leur histoire politique ; les textes hittites évoquent cependant un pays appelé [[Ahhiyawa]] quelque part vers l'Égée, dont le nom ressemble fortement à celui des Achéens homériques{{sfn|Bryce|2009|p=10-11}}. <gallery mode="packed"> Anatolian - Seal of Tarkummuwa, King of Mera - Walters 571512.jpg|Sceau-cachet en argent inscrit en [[cunéiforme]] et [[hiéroglyphes hittites]] du roi Tarkasnawa de Mira-Kuwaliya, une des entités politiques liées à l'[[Arzawa]], {{-s|XIII}} [[Walters Art Museum]]. Walls of Troy (2).jpg|Les murs de l'[[acropole]] du [[site archéologique de Troie]] ([[Turquie]]), {{nobr romains|niveau VII}}, v. 1200 {{av JC}} Monde égéen mycénien.png|Les principaux sites archéologiques autour de la [[mer Égée]] durant la [[période mycénienne]]. Mycènes.jpg|La forteresse de [[Mycènes]]. NAMA Tablette 7703.jpg|Tablette inscrite en [[linéaire B]], {{-s|XIII}}, [[Mycènes]], [[Musée national archéologique d'Athènes]]. </gallery> La défaite du [[Mittani]] face aux [[Hittites]] rabat les cartes du jeu politique proche-oriental, en ouvrant la voie aux ambitions d'un autre royaume de Mésopotamie du nord, l'[[Assyrie]]. Il est formé à partir de sa capitale éponyme, [[Assur (ville)|Assur]], ce nom désignant aussi le dieu national [[Assur (dieu)|Assur]], considéré comme le véritable souverain du royaume ([[royaume médio-assyrien]], v. 1400-1050 {{av JC}}). En quelques années, dans la seconde moitié du {{-s|XIV}}, ce royaume s'affirme comme une puissance militaire rivalisant avec les Hittites et Babylone. Puis au {{-s|XIII}} ses rois consolident leur emprise sur la Haute Mésopotamie en annexant ce qu'il restait du Mittani puis en implantant des lieux de pouvoir dans la région ([[Dur-Katlimmu]], [[Tell Sabi Abyad]], [[Tell Chuera]], etc.) et infligent des défaites cinglantes aux deux autres grandes puissances rivales{{sfn|van de Mieroop|2015|p=190-195}}. Du côté de l'Iran, l'[[Élam]] est sorti des âges obscurs grâce à une série de rois dynamiques, qui entreprennent d'importants travaux à [[Suse (Iran)|Suse]] et dans sa région ([[Chogha Zanbil]], fondée par le roi [[Untash-Napirisha]]). Puis au début du {{-s|XII}} une nouvelle lignée de rois, les Shutrukides, met sur pied une redoutable machine de guerre, qui s'étend vers la Mésopotamie. En 1155, ils s'emparent de Babylone et mettent fin à la dynastie kassite, emportant de nombreux trésors depuis la Babylonie, dont la stèle du [[Code de Hammurabi]]{{sfn|van de Mieroop|2015|p=185-189}}. Mais ils ne sont pas en mesure de capitaliser sur leur succès, battent en retraite avant de subir la revanche babylonienne lors d'une offensive conduite par le roi {{noble|Nabuchodonosor Ier}} (vers 1100). Cette victoire donne un regain de dynamisme à Babylone, notamment grâce à la récupération de la statue du grand dieu national [[Marduk]] qui avait été emportée en butin par les Élamites ; c'est sans doute à cette période qu'est écrit ''[[Enuma elish]]'', le principal texte [[Mythologie mésopotamienne|mythologique babylonien]], célébrant la toute-puissance de cette divinité et de sa ville{{sfn|van de Mieroop|2015|p=195-200}}. <gallery mode="packed"> Medio assyrien.svg|Extension approximative du [[royaume médio-assyrien]] entre la fin du {{sp-|XIII|et le début du|XI}}. Detail. Assyrian king Tukulti-Ninurta I stands and kneels, 13th century BCE. From Assur, Iraq. Pergamon Museum.jpg|Double représentation du roi [[assyrie]]n {{noble|Tukulti-Ninurta Ier}} (1233-1197), debout et assis, sur un autel sculpté (copie). [[Pergamon Museum]]. Choqa Zanbil 4.jpg|La [[ziggurat]] de [[Chogha Zanbil]] (Iran), {{-s|XIV}} Detail, Kudurru of Ritti-Marduk, from Sippar, Iraq, 1125-1104 BCE. British Museum.jpg|Détail d'une stèle ([[kudurru]]) rapportant les gratifications octroyées par {{noble|Nabuchodonosor Ier}} à un de ses officiers à la suite de la victoire contre l'[[Élam]] ; représentations de divinités. [[British Museum]]. </gallery> === Effondrement et recompositions === [[Fichier:Seevölker.jpg|vignette|gauche|{{noble|Ramsès III}} face aux [[Peuples de la mer]], d'après un bas-relief de [[Médinet Habou]].]] La fin de l'[[âge du bronze]] et la période de transition vers l'[[âge du fer]], au début du {{-s|XII}}, voient de grands bouleversements se produire dans tout le Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Le point de rupture est ce qui est souvent caractérisé comme un « [[effondrement de l'âge du bronze|effondrement]] », parfois comme une crise « systémique », qui voit la fin des grands royaumes du Bronze récent. L'[[empire hittite]] disparaît définitivement dans des conditions obscures et sa sphère de domination plonge dans le chaos. Les palais de la [[civilisation mycénienne]] ont eux aussi cessé d'être occupés dans des conditions tout aussi énigmatiques, et ne sont pas rebâtis, ce qui se traduit au bout de quelques décennies par la fin pure et simple de cette civilisation. L'Égypte est assaillie par des [[Libyens]] venus de l'ouest et les « [[Peuples de la mer]] », une sorte de coalition de peuples dont on situe les origines vers le monde égéen ou l'Anatolie orientale, voire [[Chypre (île)|Chypre]]. Ils sont repoussés. La vallée du Nil est donc épargnée, mais une partie des assaillants se retrouve vers le Levant méridional, où l'administration égyptienne perd pied (sans que l'on sache bien pourquoi ni comment). Plus au nord sur le littoral syrien, les villes d'[[Ugarit]] et d'[[Alalakh]] sont détruites, peut-être par d'autres Peuples de la mer, et définitivement abandonnées. Et en Syrie émerge à la fin du {{-s|XII}} un nouveau groupe de populations turbulentes, les [[Araméens (Antiquité)|Araméens]], qui secouent la domination assyrienne sur la Haute Mésopotamie occidentale, puis se retrouvent aussi en Babylonie où ils rajoutent au chaos déjà existant en raison de l'instabilité dynastique succédant à la chute des [[Kassites]]. La conjugaison de ces catastrophes a incité à chercher des causes globales, au-delà des problèmes inhérents à chaque royaume. On a pu mettre en avant l'impact de migrations de divers « Barbares » mis en mouvement par des crises (causées par des sécheresses ?), qui, par [[effet domino]], se répercutent depuis le monde égéen jusqu'au Levant ; ou des crises sociales internes aux royaumes levantins, où sont attestées durant tout l'âge du bronze des populations vivant aux marges et causant potentiellement des troubles ([[Habiru]], tribus nomades). Encore une fois, le phénomène admet des variations géographiques, certaines régions résistant mieux que d'autres (cités phéniciennes, Assyrie). En tout cas, c'est tout le monde des palais de l'âge du bronze qui connaît sa fin, ouvrant la voie à une période de recompositions majeures qui est fondamentale pour la suite de l'histoire antique, connaissant d'importantes innovations comme la diffusion de la métallurgie du fer et de l'alphabet, et l'apparition de nombreuses « nations »{{sfn|Liverani|2014|p=381-400}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=202-220}}. Les changements qui ont lieu en Grèce et dans le monde méditerranéen à la même période sont à inscrire dans ce contexte (voir plus bas). [[Fichier:Third Intermediate Period map.svg|thumb|La situation politique de l'Égypte au milieu du {{-s|VIII}}]] En [[Égypte]], la fin de l'âge du bronze coïncide avec la {{XXe dynastie égyptienne}}. L'empire égyptien du Levant disparaît après le règne de {{noble|Ramsès III}}, ce qui porte un coup important à la prospérité du royaume. Le pouvoir pharaonique perd de son autorité, alors que les [[grand prêtre d'Amon|prêtres d'Amon]] de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] exercent une autorité de plus en plus forte. La [[troisième Période intermédiaire]] voit l'installation d'une dynastie de prêtres d'Amon à [[Tanis]] dans le delta, où ils doivent aussi faire de la place à des dynasties fondées par des chefs [[Libyens]]. Au même moment, la [[Nubie]] ([[Kouch]]) recouvre son indépendance sous la direction des rois de [[Napata]]. Ceux-ci profitent de la situation chaotique de l'Égypte pour y intervenir, et ils trouvent pour principaux rivaux les rois libyens de [[Saïs]]. Comme aucun ne prend le dessus, cette rivalité débouche sur une nouvelle division du pays entre Haute et Basse Égypte dans la seconde moitié du {{-s|VIII}} L'Égypte est dès lors placée sous la domination de dynasties étrangères, situation qui se prolonge par la suite{{sfn|Desplancques|2020|p=99-104}}. Si l'empire hittite s'effondre, plusieurs royaumes vassaux de Syrie du nord et d'Anatolie orientale occupés par des branches cadettes de la famille royale hittite survivent à cette période, en premier lieu [[Karkemish]] et [[Melid]] (Malatya). Ils servent de base à la formation d'entités politiques dites « [[néo-hittites]] », qui sont en fait surtout peuplées de locuteurs du [[louvite]] (une langue parente du hittite), et aussi d'autres populations (notamment des [[Araméens (Antiquité)|Araméens]]){{sfn|Bryce|2009|p=503-505}}. Le reste de l'Anatolie connaît d'importants changements après la disparition du royaume hittite. En Anatolie centrale, l'ancien pays hittite est occupé par de nouveaux arrivants, les [[Phrygiens]], dont le roi le plus fameux est [[Midas]] (Mita dans les textes assyriens), qui dans la seconde moitié du {{-s|VIII}} domine un territoire allant jusqu'en [[Cappadoce]]. Après avoir subi des offensives assyriennes, le royaume phrygien est détruit par de nouveaux arrivants, les [[Cimmériens]], en 695 {{av JC}}{{sfn|Bryce|2009|p=557-560}}. Plus à l'ouest s'est formé vers la même période le royaume de [[Lydie]], autour de sa capitale [[Sardes]], dont le roi le plus célèbre est son dernier, [[Crésus]] (v. 561-547). C'est là qu'auraient été mises au point les plus anciennes pièces de monnaie{{sfn|Bryce|2009|p=433-434}}. En Syrie intérieure émerge dès la fin de l'âge du bronze une nouvelle population ouest-sémitique, les [[Araméens (Antiquité)|Araméens]], groupe semi-nomade qui connaît une expansion rapide et s'implante dans les villes syriennes. Leur essor se fait aux dépens des [[Assyrie]]ns qui perdent une grande partie de la [[Djézireh de Syrie|Djézireh]], et plus à l'ouest en Syrie centrale après le retrait des [[Hittites]]. Ils constituent plusieurs royaumes, souvent mêlés à des éléments [[louvites]] ([[Sam'al]], [[Arpad (Syrie)|Arpad]], [[Hamath]], [[Aram-Damas|Damas]], [[Guzana]]). Les Araméens s'étendent aussi en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] orientale, où ils causent de nombreux troubles avant de coexister plus pacifiquement avec les populations locales ; ils y conservent un mode de vie tribal et semi-nomade à la différence de ce qui se passe plus au nord. Les Araméens de Syrie sont les principaux adversaires des Assyriens durant leur première phase d'expansion, étant soumis puis absorbés, pour finalement former une communauté culturelle assyro-araméenne. Bien que dominés politiquement, les Araméens ont une influence considérable puisque leur langue et leur alphabet se diffusent dans tout le Moyen-Orient à partir de cette période{{sfn|Bryce|2009|p=57-58}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Neo-hittites et arameens.svg|Carte des États néo-hittites et araméens vers 900-800 {{av JC}} Fichier:Yariri and Kamani 2.JPG|Bas-relief accompagné d'une inscription en [[hiéroglyphes hittites]] provenant de [[Karkemish]]. [[Musée des civilisations anatoliennes]] d'[[Ankara]]. Fichier:Lions from the inner gate of the citadel of Sam'al (Zincirli) in Turkey, 10th cent. BCE; Pergamon Museum, Berlin (3) (40208949592).jpg|Lions gardiens de portes. [[Zincirli]], ancienne Sam'al, [[Pergamon Museum]]. Fichier:Gordion Citadel Mound aerial overview 2017.jpg|La citadelle de [[Gordion]]. </gallery> En [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] à la même période, arrive une autre population, sans doute d'origine ouest-sémitique et liée aux Araméens, les [[Chaldéens (Antiquité)|Chaldéens]]. Ils forment des entités politiques organisées autour de villes et villages, pratiquant l'agriculture et le commerce, prospérant rapidement au point de jouer un rôle majeur dans la vie politique de la région à partir du {{-s|IX}} Ils sont très actifs dans la résistance face à l'Assyrie{{sfn|Bryce|2009|p=158-159}}. Il en résulte un temps d'épreuves pour les deux principaux royaumes mésopotamiens, [[Babylone (royaume)|Babylone]] et l'[[Assyrie]], qui survivent durant cette période mais avec des fortunes diverses. En Babylonie, plusieurs dynasties se succèdent à la tête du royaume, certaines parvenant à restaurer un ordre temporaire, mais jamais de façon durable{{sfn|Liverani|2014|p=467-472}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=224-227}}. L'Assyrie parvient à préserver son cœur historique autour de ses principales villes (Assur, Ninive, Arbèles) et sans doute des têtes de pont dans les régions voisines. C'est sur cette base qu'elle peut partir à la reconquête des territoires perdus dès la seconde moitié du {{-s|X}}, marquant le début de l'[[époque néo-assyrienne]] (qui va jusqu'en 612/609). Se met progressivement en place une organisation militaire très efficace, appuyée sur des campagnes annuelles visant à prélever le tribut de ceux qui se soumettent, et à châtier très brutalement ceux qui résistent. Les souverains assyriens font coucher par écrit puis sculpter sur des bas-reliefs leurs faits militaires, y compris leurs exactions (destructions, pillages, massacres, déportations). Ils se rendent rapidement hégémoniques en Syrie face aux royaumes araméens et néo-hittites, puis atteignent la côte méditerranéenne, et reprennent aussi leurs tentatives d'expansion en Babylonie. Ils ne parviennent cependant pas à asseoir leur domination, suscitant contre eux de nombreuses révoltes, qui rassemblent dans des coalitions de plus en plus de royaumes hostiles à leurs ambitions. Mais ils sortent la plupart du temps vainqueurs de ces affrontements{{sfn|Liverani|2014|p=475-481}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=255-261}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Assyrie Reconquista.svg|L'empire assyrien à l'époque de la reconquête (934-830 {{av JC}}). Fichier:South Face, East End,Throne Dais of Shalmaneser III at the Iraq Museum.jpg|Bas-relief du podium du trône assyrien du palais du Fort Salmanazar de [[Nimroud]], face sud : le roi {{noble|Salmanazar III}} reçoit le tribut de [[Chaldéens (Antiquité)|Chaldéens]], comprenant de l'étain, du bois précieux et de l'ivoire. [[Musée national d'Irak]]. Fichier:Assyrian Attack on a Town.jpg|left|Représentation du siège d'une ville par les Assyriens, avec tour de siège et bélier. Bas-relief de [[Nimroud]], {{-s|IX}} [[British Museum]]. Babylonie chaldeens.svg|La Babylonie des premiers siècles du {{-m|I}} Fichier:Tablet of Shamash relief.jpg|Bas-relief représentant le dieu [[Shamash]] faisant face au roi [[Babylone (civilisation)|babylonie]]n [[Nabû-apla-iddina]] (888-855 {{av JC}}). [[Sippar]], [[British Museum]]. </gallery> [[Fichier:Urartu Quiver.jpg|thumb|Haut d'un carquois en bronze de {{noble|Sarduri II}} d'[[Urartu]] (764-735 {{av JC}}) gravé de frises représentant le roi sur son char. [[Musée de l'Ermitage]].]] L'Anatolie orientale connaît aussi une période de développement politique, autour du [[lac de Van]] où émerge dans le courant du {{-s|IX}} le royaume d'[[Urartu]]. Suivant en grande partie le modèle de l'Assyrie (au moins sur le plan idéologique), et une organisation territoriale adaptée à son territoire montagneux, ses rois conquièrent les régions alentour. Ils y implantent des forteresses pour les diriger, où ils entassent les ressources prélevées sur les campagnes, qui font également l'objet d'aménagements. Ils se posent en rivaux des Assyriens, leur disputant l'hégémonie sur les régions hautes du Tigre et de l'Euphrate, et leur causant quelques revers au début du {{-s|VIII}}{{sfn|Bryce|2009|p=747-748}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=229-232}}. [[Fichier:Eshmunazar II sarcophagus.jpg|thumb|left|Détail du sarcophage d'Eshmunazar de [[Sidon]] et de son inscription en [[alphabet phénicien]], {{-s|V}} [[Musée du Louvre]].]] Les cités côtières de la côte [[liban]]aise sont celles qui parmi les cités [[Canaan (région)|cananéennes]] de l'âge du bronze ont le mieux résisté aux troubles de la fin de la période. Au début de l'âge du fer, elles forment un ensemble prospère et dynamique, divisé en plusieurs royaumes, en premier lieu [[Tyr]] qui a une position prééminente, avec aussi les cités d'[[Arwad]], [[Sidon]] et [[Byblos]]. Ils développent une [[alphabet phénicien|écriture alphabétique]] qui sert de modèle aux autres alphabets qui vont se diffuser durant l'âge du fer et asseoir le triomphe de cette forme d'écriture. Les Grecs nomment cet espace la [[Phénicie]], et leurs habitants les Phéniciens. À compter de la fin du {{-s|IX}} les Phéniciens implantent des comptoirs et des cités autour de la Méditerranée (Chypre, Tunisie, Malte, Sicile, Sardaigne, Tunisie), y formant une diaspora. Ils font du commerce avec plusieurs régions méditerranéennes, notamment en Grèce, où leur alphabet sert de modèle à l'alphabet local. La prospérité des cités phéniciennes en fait des cibles toutes désignées pour l'Assyrie{{sfn|Bryce|2009|p=555-556}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=234-238}}. [[Chypre (île)|Chypre]], qui a été très bouleversée par la période de la fin de l'âge du bronze, reçoit manifestement un important afflux de populations grecques, à qui sont attribuées les fondations de plusieurs cités, et l'île est aussi une région d'accueil de la diaspora phénicienne, avec la fondation de [[Kition]]. Se forme ainsi un réseau urbain important, marqué par la coexistence de petits royaumes de culture grecque ou phénicienne, souvent prospères mêlant divers éléments. Cela donne une nouvelle facette au profil culturel original de l'île, pont entre les mondes égéen et levantin. Ces royaumes attirent l'attention des puissances continentales qui proclament la dominer (Assyrie, peut-être aussi Tyr, puis l'Égypte){{sfn|Bryce|2009|p=177}}{{,}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=404}}. Plus au sud, la côte méridionale de Canaan est la région qui a connu les bouleversements les plus importants, puisque c'est là qu'est la plus visible l'implantation des [[Peuples de la mer]], par le biais de différents éléments matériels rappelant les cultures du monde égéen, notamment la poterie peinte. Les [[Philistins]] sont ceux dont l'implantation a eu le plus de succès (mais il s'en trouvait d'autres, comme les [[Tjeker]]). Ils s'emparent de plusieurs cités de Canaan, dont les principales deviennent les capitales de royaumes philistins (la « Pentapole » : [[Gaza]], [[Ekron]], [[Ashkelon]], [[Gath]], [[Ashdod]]), et le pays prend le nom de Philistie. Ils se fondent rapidement dans la population locale, au point que leur langue, sans doute indo-européenne, disparaît rapidement et que les dialectes sémitiques restent dominants. De même la culture matérielle prend un profil local, et les dieux vénérés sont surtout sémitiques ([[Dagon (dieu)|Dagon]], [[Belzébuth|Baal-zebub]]). Les Philistins sont connus par la [[Bible]] comme de redoutables guerriers, s'étendant en direction de l'intérieur, devenant les ennemis mortels des Israélites qui ne parviennent à les repousser qu'après une longue période de conflits{{sfn|Bryce|2009|p=552-554}}. En effet, dans les hautes terres du Levant méridional, émerge au même moment l'[[Israël antique]]. Son histoire est certes documentée par la [[Bible]], mais il est difficile de retrouver la vérité historique derrière des textes écrits et remaniés tardivement (surtout à compter du {{-s|VI}}) pour conter une saga nationale sous le prisme de l'Alliance entre Dieu et le peuple d'Israël. La critique textuelle des livres bibliques, les découvertes archéologiques et l'apport des textes provenant des régions voisines permettent d'affiner un peu la connaissance de cette période. En gros, tout ce qui est relaté dans la [[Torah]] (époque des [[Patriarches (Bible)|Patriarches]], esclavage en Égypte, [[Exode hors d'Égypte]] et conquête de [[Canaan (région)|Canaan]]) est renvoyé au rang de récits légendaires ayant au mieux un rapport lointain avec des personnes et des faits ayant réellement existé ; cela est cependant présenté comme historique par les approches plus conservatrices et fondamentalistes. On retient en revanche que les conflits contre les [[Philistins]] rapportés dans les livres des [[Livre des Juges|Juges]] et des [[Livres des Rois (Bible)|Rois]] contiennent le souvenir d'un contexte conflictuel ayant motivé les populations des hautes terres à mieux s'organiser, ce qui contribue fortement à l'émergence d'une identité collective et à l'apparition de l'État. L'archéologie identifie après la fin du Bronze récent une phase de très faible peuplement sédentaire des hautes terres, puis une réoccupation, avec une croissance progressive de l'habitat et l'apparition de sites fortifiés, se dotant d'une architecture monumentale au moins dans la seconde moitié du {{-s|X}} Les sources textuelles extra-bibliques indiquent assurément la présence au {{-s|IX}} de deux royaumes, [[Royaume d'Israël|Israël]] au nord autour de [[Samarie]], plus riche et urbanisé, et [[Royaume de Juda|Juda]] au sud autour de [[Jérusalem]], moins peuplé et plus rural, dont l'histoire correspond au moins dans les grandes lignes à ce qui est rapporté dans les deux Livres des Rois (l'existence de la [[Monarchie unifiée d'Israël et Juda|monarchie unifiée]] étant en débat). Leur culture matérielle est similaire (par exemple [[maison à quatre pièces]]), de même que leur religion, issue du fonds cananéen, avec pour dieu national [[Yahweh]]. Les premières formes de l'[[alphabet hébreu]] sont développées durant cette période, et la pratique de l'écriture se diffuse, permettant l'émergence d'une littérature qui comprend les plus anciens textes qui devaient par la suite être intégrés au corpus biblique<ref>Mises au point sur les débats sur l'histoire et l'archéologie de cette période : {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lester L.|nom1=Grabbe|directeur1=oui|titre=Israel in transition|sous-titre=From Late {{nobr romains|Bronze II}} to Iron IIa (c. 1250-850 B.C.E.)|lieu=New-York et Londres|éditeur=T&T Clark|année=2007 et 2010|isbn=}} (2 vol.).</ref>. À l'est du [[Jourdain]] se développent également plusieurs entités politiques, peu documentées : [[Edom]]{{sfn|Bryce|2009|p=213}}, [[royaume de Moab|Moab]]{{sfn|Bryce|2009|p=479}} et [[Ammonites|Ammon]]{{sfn|Bryce|2009|p=39-40}}. <gallery mode="packed"> Philistine pottery.JPG|Poterie peinte monochrome de type « {{nobr romains|philistine I}} », avec une inspiration égéenne, {{-s|XII}} [[Musée d'Israël]]. Israel 850 aC.svg|Les royaumes d'Israël et de Juda et leurs voisins vers 850 {{av JC}} jehu-on-black-obelisk.jpg|Le roi [[Jéhu]] d'[[royaume d'Israël|Israël]] aux pieds de {{noble|Salmanazar III}} d'[[Assyrie]], v. 825 {{av JC}} Détail de l'« [[obélisque noir]] », [[British Museum]]. Tel arad fortress.JPG|Ruines de la forteresse de [[Tel Arad]], [[royaume de Juda]], {{-s|VIII}} P1120870 Louvre stèle de Mésha AO5066 rwk.JPG|[[Stèle de Mesha]], roi de [[royaume de Moab|Moab]], milieu du {{-s|IX}} [[Musée du Louvre]]. </gallery> Dans le [[plateau Iranien]], de profonds changements surviennent également à cette époque. Le royaume [[élam]]ite a décliné et s'est divisé en plusieurs entités politiques, qui poursuivent les traditions antiques et connaissent une phase de reprise au {{-s|VIII}} même si cette contrée semble alors marquée par l'instabilité politique. Les Élamites deviennent des alliés des Babyloniens face aux Assyriens, et ils en payent à plusieurs reprises les conséquences{{sfn|van de Mieroop|2015|p=227-228}}. De nouvelles populations sont arrivées depuis l'[[Asie centrale]], parlant des [[langues iraniennes]]. Les plus dynamiques dans un premier temps sont les [[Mèdes]], installés dans la région de [[Hamadan]]. Les Assyriens les rencontrent pour la première fois au milieu du {{-s|IX}}, et ils constituent progressivement des petits royaumes appuyés sur des sites fortifiés. Selon le récit de [[Hérodote]] ils connaissent un processus d'unification et forment un empire dominant la région, mais la fiabilité historique de ce récit a été mise en doute, le soi-disant empire mède restant élusif dans la documentation{{sfn|Bryce|2009|p=461-463}}. L'autre peuple iranien qui apparaît à cette période sont les [[Perses]], qui se fixent plus au sud dans la région qui prend leur nom (l'actuel [[Fars]]), jusqu'alors un territoire de tradition élamite ; il semble d'ailleurs que se produise rapidement un mélange entre les deux populations. La région est divisée en plusieurs entités politiques, semble un temps dominée par les Mèdes, jusqu'à ce qu'une dynastie perse, passée à la postérité sous le nom d'[[Achéménides]], ne prenne le dessus au milieu du {{-s|VI}}{{sfn|Bryce|2009|p=543}}. Autour du [[lac d'Ourmia]] les sources assyriennes et urartéennes documentent un autre peuple, les [[Mannéens]], dont les origines sont obscures. Ils sont divisés en plusieurs royaumes qui opposent souvent une résistance difficile aux Assyriens avant de devenir leurs alliés{{sfn|Bryce|2009|p=443-445}}. === L'essor des empires === [[Fichier:Nimrud Central Palace - removal of enemy gods.jpg|thumb|Soldats assyriens emportant des statues de divinités de vaincus. Bas-relief du palais central de [[Nimroud]], règne de {{noble|Tiglath-Phalazar III}} (745-727 {{av JC}}). [[British Museum]].]] Au fil du temps, les royaumes les plus puissants ont pris un aspect impérialiste affirmé, au point qu'on a coutume de désigner nombre d'entre eux comme des [[empire]]s, qui sont multiethniques, exercent une hégémonie sur une majeure partie de leur monde connu, et disposent de centres du pouvoir d'une toute nouvelle dimension<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur= Mario Liverani | titre=Imperialism |auteurs ouvrage= Susan Pollock et Reinhardt Bernbeck (dir.)| titre ouvrage=Archaeologies of the Middle East: Critical Perspectives|lieu= Malden et Oxford| éditeur=Wiley-Blackwell | année= 2005 |passage= 223-243|id=liv}} ; {{Chapitre|langue=en |auteur=Paul-Alain Beaulieu | titre= World Hegemony, 900–300 BCE |auteurs ouvrage= Daniel C. Snell (dir.)| titre ouvrage=A companion to the ancient Near East|lieu= Malden et Oxford|éditeur= Blackwell|année= 2005| passage= 48-61}} ; {{article |langue=fr |auteur=Francis Joannès |titre=Assyriens, Babyloniens, Perses achéménides : la matrice impériale |périodique=Dialogues d'histoire ancienne. Supplément n°5 |année=2011 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dha_2108-1433_2011_sup_5_1_3492 |passage=27-47 }} ; {{Chapitre|langue=en|auteur= Gojko Barjamovic|titre= Mesopotamian Empire|auteurs ouvrage= Peter Fibiger Bang et Walter Scheidel (dir.)| titre ouvrage=The Oxford Handbook of the State in the Ancient Near East and Mediterranean |éditeur=Oxford University Press|lieu= Oxford|année=2012| passage=120-160}}.</ref>. Ce sont les prototypes des grands empires qui dominent les périodes suivantes de l'Antiquité et au-delà. Les conflits du {{-s|IX}} ont permis à l'[[empire néo-assyrien]] de s'affirmer comme la principale puissance militaire du Proche-Orient, aucun autre royaume ou coalition n'étant en mesure de s'opposer durablement à son expansion. Cela rompt la situation de fragmentation et d'équilibre politique qui avait dominé les premières phases de l'âge du fer. À ce stade cependant, les annexions sont plus l'exception que la norme, les rois assyriens se contentant d'une soumission des rois vaincus (si besoin remplacés par une autre personne jugée plus fidèle) et du prélèvement d'un tribut. L'expansion assyrienne profite à un groupe de hauts dignitaires qui dispose de grands pouvoirs, alors que l'autorité du centre s'affaisse dans la première moitié du {{-s|VIII}}, que l'[[Urartu]] se fait plus menaçant, et que les révoltes de pays vassaux sont toujours monnaie courante{{sfn|van de Mieroop|2015|p=261-262 et 266}}. {{noble|Tiglath-Phalazar III}} (747-722) infléchit la politique impérialiste assyrienne vers la construction d'un véritable empire territorial, en procédant à l'annexion des vaincus, alors que le pouvoir royal se renforce, réduisant la marge de manœuvre des grands du royaume. Cette politique est poursuivie par ses successeurs, les rois « Sargonides » ({{noble|Sargon II}}, [[Sennachérib]], [[Assarhaddon]] et [[Assurbanipal]]) qui portent l'empire néo-assyrien à son apogée. L'[[Urartu]], la [[Babylone (civilisation)|Babylonie]], l'[[Élam]] puis l'[[Égypte]] sont vaincus à plus d'une reprise, les royaumes de Syrie et du Levant annexés l'un après l'autre, une partie de leur population déportée et délocalisée dans d'autres provinces, ou en Assyrie même{{sfn|Liverani|2014|p=485-496}}. Dans ce pays, sont érigées des capitales de plus en plus monumentales : après [[Nimroud]] (Kalkhu) au {{-s|IX}}, [[Khorsabad]] (Dur-Sharrukin) à la fin du {{-s|VIII}} et enfin [[Ninive]] juste après, capitale d'une taille sans équivalent, dont la citadelle voit l'érection de deux palais monumentaux où les bas-reliefs glorifient la puissance des monarques assyriens. Le pouvoir de ces derniers a pris un tournant plus autoritaire que jamais. On y collecte aussi des tablettes savantes, notamment depuis la Babylonie (qui reste en position dominante culturellement), constituant la « [[Bibliothèque d'Assurbanipal]] » qui ouvre la tradition des grandes bibliothèques savantes antiques. Ces tablettes sont essentielles pour la reconstitution par les historiens de la culture lettrée de la Mésopotamie antique{{sfn|Liverani|2014|p=497-517}}. <gallery mode="packed"> Empire neo assyrien.png|Carte des différentes phases d'expansion de l'[[empire néo-assyrien]]. Lammasu.jpg|Taureau androcéphale ailé colossal du palais royal de [[Khorsabad]]. Musée de l'[[Institut oriental de Chicago|Oriental Institute de Chicago]]. Fichier:Assyrian king Ashurbanipal on his horse thrusting a spear onto a lion’s head. Alabaster bas-relief from Nineveh, dating back to 645-635 BCE and is currently housed in the British Museum, London.jpg|[[Assurbanipal]] à cheval contre un lion. Palais nord de [[Ninive]], [[British Museum]]. Library of Ashurbanipal The Flood Tablet.jpg|Tablette de [[Ninive]] racontant le mythe du [[Déluge]] dans sa version de l'[[Épopée de Gilgamesh]]. [[British Museum]]. PazuzuDemonAssyria1stMil 2.jpg|Statuette protectrice du démon [[Pazuzu]], [[musée du Louvre]]. </gallery> Mais la domination assyrienne n'est jamais acceptée et les rois sont confrontés à des révoltes dans à peu près toutes leurs provinces, y compris en Assyrie même, où les successions engendrent à plusieurs reprises des crises. Après la mort d'Assurbanipal vers 630 ces problèmes éclatent à nouveau, mais cette fois-ci aucun des rois qui se succède ne parvient à rétablir la situation. Cela profite à un rebelle babylonien, [[Nabopolassar]], qui repousse les Assyriens avant de les attaquer chez eux. Il est rejoint par les [[Mèdes]], et l'alliance des deux scelle la fin de l'empire assyrien, dont les métropoles sont détruites impitoyablement entre 615 et 609 {{av JC}}{{sfn|Liverani|2014|p=537-539}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=266-288}} L'[[empire néo-babylonien]] succède à l'empire assyrien dont il reprend à peu de chose près l'extension, même si son rayon d'action est moins étendu. Son principal souverain, {{noble|Nabuchodonosor II}} (604-569 {{av JC}}), s'assure la domination du Levant face à l'Égypte durant les dernières années du règne de son père. Il y retourne pour soumettre brutalement les cités de [[Phénicie]], de [[Philistie]] et de [[Royaume de Juda|Juda]]. L'afflux de richesses et d'hommes en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] à la suite des pillages et déportations (sur lesquelles les rois babyloniens ne se sont pas étendus dans leurs textes et leur art à la différence de leurs prédécesseurs assyriens) permet à [[Nabopolassar]] et {{noble-|Nabuchodonosor II}} d'y entreprendre de grands travaux, dominés par la restauration des principaux monuments de Babylone, qui devient alors une véritable « mégapole », et affirme son statut de cité sainte et de haut lieu de la culture autour du grand temple du dieu national [[Marduk]], l'[[Esagil]]. Les campagnes babyloniennes font également l'objet de travaux de mise en valeur, et sont très productives. Des milliers de tablettes permettent d'analyser l'économie et la société de la Babylonie de cette période. En revanche, le développement des provinces ne semblent pas vraiment avoir préoccupé les rois babyloniens, qui se sont certes appuyés sur la prospérité des cités phéniciennes mais ont laissé plusieurs régions dans la désolation après leurs destructions (Assyrie, Juda, Philistie). Après la mort de {{noble-|Nabuchodonosor II}}, les successions sont houleuses, et le seul roi à rester durablement sur le trône, [[Nabonide]] (556-539 {{av JC}}) est très contesté par une partie de l'élite babylonienne, en particulier le clergé{{sfn|Liverani|2014|p=539-553}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=294-307}}. <gallery mode="packed"> Empire neo babylonien.svg|L'extension approximative de l'[[empire néo-babylonien]]. Ishtar Gate - Pergamon Museum - Joy of Museums - 5.jpg|La [[Porte d'Ishtar]] de [[Babylone]], {{-s-|VI}}, reconstituée au [[Pergamon Museum]] de [[Berlin]]. British Museum inscribed stone of Nebuchadnezzar II.jpg|Inscription sur pierre du roi {{noble|Nabuchodonosor II}} de [[Babylone]] (605-562 {{av JC}}). [[British Museum]]. </gallery> [[Fichier:Nitocris Psammetique Ier T Pabasa.jpg|thumb|left|{{noble|Psammétique Ier}} (664-610 {{av JC}}), fondateur de la dynastie saïte, faisant une offrande au dieu [[Rê-Horakhty]]. Tombe de Pabasa, [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]].]] L'[[Égypte]] reste en retrait durant ses périodes, les dynasties qui la dominent n'étant pas en mesure de s'opposer militairement aux empires mésopotamiens. Les rois [[nubie]]ns de [[Napata]] parviennent certes à asseoir leur domination sur la vallée du Nil, mais les Assyriens envahissent le pays à deux reprises et leur infligent de sévères défaites. Après cela, l'Égypte est à nouveau dominée par une lignée autochtone, la {{XXVIe dynastie égyptienne}} (664-525 {{av JC}}), originaire de [[Saïs]], qui inaugure la « [[Basse Époque]] » égyptienne (664-332 {{av JC}}). Elle se défait du protectorat imposé par les Assyriens et réunifie les deux Égypte sous {{noble|Psammétique Ier}}. En revanche son fils {{noble|Nékao II}} échoue à s'implanter au Levant, défait par les Babyloniens. Au sud, les rois saïtes parviennent à vaincre [[Napata]], dont les souverains se replient vers une nouvelle capitale, [[Méroé]]{{sfn|Desplancques|2020|p=104-110}}. Le second vainqueur des Assyriens, les [[Mèdes]], sont très peu documentés. Si on suit [[Hérodote]] ils auraient constitué un véritable empire après leur victoire, mais cela ne ressort d'aucune autre source de l'époque{{sfn|Bryce|2009|p=461-463}}{{,}}{{sfn|Liverani|2014|p=560-561}}. Quoi qu'il en soit au milieu du {{-s|VI}} les [[Perses]] de la lignée des [[Achéménides]] conduits par {{noble|Cyrus II}} se révoltent contre leur domination et les battent, posant alors les bases de leur empire (vers 550). Les troupes perses se dirigent ensuite en [[Anatolie]] où elles défont les [[Lydie]]ns, avant d'instaurer leur autorité sur l'[[Ionie]]. Après avoir étendu son territoire vers l'[[Asie centrale]], Cyrus s'empare de [[Babylone]] en 539, mettant ainsi fin au dernier grand royaume mésopotamien. Il prend alors possession de tout son territoire. Son fils {{noble|Cambyse II}} conquiert l'[[Égypte]] en 525, mettant fin à la [[dynastie saïte]]. Sa mort aboutit à une révolte et à l'intronisation de {{noble|Darius Ier}}. Celui-ci et son fils {{noble|Xerxès Ier}} sont connus pour leurs échecs à soumettre la totalité de la Grèce lors des [[Guerres médiques]], mais à l'échelle de leur empire, cet échec est très relatif puisqu'ils portent ses frontières à leur maximum d'extension. Les règnes suivants sont marqués par plusieurs troubles successoraux, des revers militaires tels que celui ouvrant une nouvelle période d'indépendance de l'Égypte (de 404 à 343), mais l'édifice impérial perse est solide. Il repose sur l'héritage des empires mésopotamiens, même si les Perses ont érigé de grandes capitales en Perse ([[Pasargades]], [[Persépolis]], [[Suse (Iran)|Suse]]). Les rois perses sont à leur tour des monarques absolus, gouvernant au nom de leur grand dieu, [[Ahura Mazda]]. Ils dirigent en s'appuyant sur l'élite perse, qui dispose notamment de la direction des satrapies, grandes provinces qui sont la base de l'organisation territoriale perse, qui à l'échelle inférieure s'appuie sur les structures locales, dont les traditions ne sont pas bousculées du moment qu'elles respectent l'autorité perse. C'est donc manifestement une organisation du pouvoir souple, mais qui réagit avec brutalité lorsqu'elle est contestée{{sfn|Liverani|2014|p=562-570}}{{,}}{{sfn|van de Mieroop|2015|p=308-344}}. <gallery mode="packed"> Carte empire achéménide.png|L'Empire [[achéménide]] sous {{noble|Darius Ier}}. Bull capital Apadana (6).jpg|Chapiteau en forme de taureaux du palais de [[Suse (Iran)|Suse]]. [[Musée du Louvre]]. Shekel Darius I firing CdM.jpg|[[Sicle]] d'[[argent]] (droit) du règne de {{noble|Darius Ier}} montrant le roi en train de tirer à l'arc, [[Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France|Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France]]. Relief of Xerxes at Doorway of his Palace, Persepolis, Iran.jpg|Le roi {{noble|Xerxès Ier}}, un bas-relief d'une porte de son palais de [[Persépolis]]. </gallery> Dans le Levant méridional, la fin du [[royaume d'Israël]] en 722 {{av JC}} s'est accompagnée de l'essor de [[royaume de Juda|celui de Juda]], où se produisent sans doute les premières phases rédactionnelles de nombreux textes bibliques (notamment sous le règne de [[Josias]], 640-609), en particulier ceux proclamant la centralité du temple [[Yahweh]] de [[Jérusalem]], maintenant que la cité rivale de [[Samarie]] est tombée. Puis les deux prises de Jérusalem qui ont lieu sous le règne de {{noble|Nabuchodonosor II}}, qui succèdent à plusieurs défaites de Juda face à l'Assyrie, se soldent par la destruction du grand temple. Les déportations qui s'ensuivent sont certes des événements qui ont bien d'autres équivalents à la même époque, mais leur impact sur le futur est considérable. Le retour de certains d'entre eux à Juda, autorisé après la chute de Babylone, pour reconstruire le temple de Jérusalem (débutant la [[période du Second Temple]]), achève la constitution d'une [[diaspora]] judéenne, dont les pôles sont la Judée, la Babylonie, et également l'Égypte qui a accueilli des réfugiés après les destructions babyloniennes. C'est durant les époques néo-babylonienne et achéménide que le [[monothéisme]] apparaît définitivement, et que des scribes entreprennent une phase décisive de révision, rédaction et de compilation des textes constituant la [[Bible hébraïque]], repensés à la lumière de la défaite et de l'exil : cela concerne en premier lieu le récit de la [[Torah]] (à commencer par la [[Livre de la Genèse|Genèse]] et l'[[Livre de Jérémie|Exode]]), mais aussi les [[Nevi'im|livres prophétiques]] de [[Livre de Jérémie|Jérémie]], d'[[Livre d'Esdras|Esdras]], de [[Livre de Néhémie|Néhémie]], d'[[Livre d'Isaïe|Isaïe]], ou encore le [[livre de Job]]{{sfn|Liverani|2014|p=412-419}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thomas|nom1=Römer|titre=L'Ancien Testament|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que-sais-je ?|numéro dans collection=4160|année=2019|passage=44-49|isbn=}}.</ref>. === Tendances et héritages politiques et culturels === [[Fichier:Kibigia account of Aba-saga Year Five, Month Seven of Amar-Suena, King of Ur - Oriental Institute Museum, University of Chicago - tablets.jpg|thumb|left|Grande tablette d'inventaire et certaines des petites tablettes de gestion quotidienne dont elle centralise les informations, sur la circulation d'animaux, issues du « Bureau central » de [[Puzrish-Dagan]], [[troisième dynastie d'Ur]] (v. 2040 {{av JC}}). Musée de l'[[Institut oriental de Chicago]].]] Sur le plan politique au moins, et sans doute aussi économique, la première partie de l'Antiquité, héritière de la période de formation des premiers États et des premières sociétés urbaines, voit donc l'affirmation sur le long terme d'entités de plus en plus durables, étendues et intégrées, le développement des premiers empires étant une tendance majeure sur le plan politique, qui a fait l'objet de nombreuses études<ref>{{harvsp|Forest|2005}} ; {{harvsp|Liverani|2005b|id=liv}}.</ref>. Mais cette évolution est entrecoupée par des phases de discontinuité. En [[Égypte pharaonique]], le découpage des historiens suit cette tendance, organisé autour d'une alternance entre « Empires » caractérisés par l'unification, la stabilité et les succès économiques et politiques, et « Périodes intermédiaires » caractérisées par la désunion, l'instabilité économique et le retrait du concert international<ref>{{en}} Salima Ikram, « Pharaonic History », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=279}}.</ref>. Ces tendances cycliques voyant alterner phases d'expansion et de contraction se repèrent aussi dans le monde égéen de l'âge du bronze{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=627}}. Ces royaumes sont liés à leurs élites, et dès qu'elles disparaissent ce qui fait leur spécificité est atténué par un retour vers des sociétés moins hiérarchisées et inégalitaires, moins encadrés par les institutions, ce qui explique aussi pourquoi elles sont des périodes « obscures » sur le plan documentaire, alors qu'il s'y passe beaucoup de choses. La perception d'« effondrements » résulte sans doute en bonne partie d'une vision de la société par le haut, alors que d'en bas (notamment au niveau des communautés rurales), elles sont peut-être moins perceptibles. Ainsi ce sont également en filigrane des révélateurs des spécificités des premiers États. Cette analyse générale du changement social sous l'angle de la « complexité » admet en pratique beaucoup de variations (régionales notamment, certaines contrées supportant mieux les « crises » que d'autres), qui nuancent certaines de ses conclusions et sont souvent mal comprises, comme l'illustrent les nombreuses discussions sur les causes des phases d'expansion et de contraction<ref>Sur ces effondrements et leur place dans l'histoire antique : {{Ouvrage| langue=en| auteur1=N. Yoffee| titre=Myths of the Archaic State| sous-titre=Evolution of the Earliest Cities, States, and Civilizations| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=2005| passage=131-160| isbn=}} ; {{Chapitre|langue=en|auteur= Id.|titre= Collapse in Ancient Mesopotamia: What Happened, What Didn't |auteurs ouvrage= Patricia McAnany et Norman Yoffee (dir.)| titre ouvrage= Questioning collapse: Human resilience, ecological vulnerability, and the aftermath of empire| éditeur=Cambridge University Press |lieu= Cambridge |année= 2009 |passage =176-203}} ; {{Chapitre|langue=en|auteur= Id.|titre= The Evolution of Fragility: State Formation and State Decline in the Near and Middle East |auteurs ouvrage= Rainer Kessler, Walter Sommerfeld et Leslie Tramontini (dir.)|titre ouvrage= State Formation and State Decline in the Near and Middle East|lieu= Wiesbaden|éditeur=Harrasowitz|année= 2016| passage= 5-14}}.</ref>. [[Fichier:EdSmPaPlateVIandVIIPrintsx.jpg|vignette|Planches {{rom-min|vi|6}} et {{rom-min|vii|7}} du [[papyrus Edwin Smith]], texte chirurgical du {{-s|XVI}} [[Académie de médecine de New York]].]] Du point de vue technique et intellectuel, l'époque de la « [[révolution urbaine]] » qui marque le début de l'[[âge du bronze]] est notamment marquée par l'apparition de la poterie au tour, des alliages métalliques (notamment le [[bronze arsénié]] et le [[bronze|bronze à l'étain]]), la diffusion de l'usage de la [[roue]], de l'[[araire]], de l'[[arboriculture]], de l'artisanat textile, en plus de l'écriture, le tout dans un contexte d'intensification du travail (développement de la standardisation dans la production artisanale, exploitation de la force animale). L'époque de la fin de l'âge du bronze et du début de l'[[âge du fer]] (tournant des {{-m|II}} et {{-m|I}}) voit la diffusion de la métallurgie du [[fer]], de l'artisanat des matières vitreuses (céramiques à glaçure et verre) et de l'alphabet<ref>{{harvsp|id=LIV|Liverani|2014|p=25-28}}.</ref>. Dans le domaine scientifique, des savants dont l'identité n'a pas été préservée réalisent diverses avancées en médecine, mathématiques et astronomie notamment, posant les bases de l'essor scientifique qui a lieu dans la [[Grèce antique]] (où étaient en particulier reconnus les accomplissements de la [[médecine dans l'Égypte antique|médecine égyptienne]] et de l'[[astronomie babylonienne]])<ref>Sur ce sujet : {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Otto Eduard Neugebauer|Otto E. Neugebauer]]|traducteur=Pierre Souffrin|titre=[[The Exact Sciences in Antiquity|Les sciences exactes dans l'Antiquité]]|lieu=Arles|éditeur=[[Actes Sud]]|année=1990|isbn=}}.</ref>. Il est donc possible de reconnaître dans l'histoire du [[Proche-Orient ancien]] comme le fait [[Mario Liverani|M. Liverani]] des tendances de long terme vers un « élargissement de l'échelle des unités politiques, l'amélioration des technologies de production (et aussi de destruction), l'élargissement des horizons géographiques, et aussi le rôle croissant des individualités » tout en identifiant « une séquence cyclique de croissance et d'effondrement » qui crée des discontinuités<ref>{{harvsp|Liverani|2005a|p=4}} : {{citation étrangère|langue=en|we see a long-lasting tendency toward the enlargement in the scale of the political units, the improvement of the technologies of production (and also of destruction), the widening of the geographical horizons, and also the increasing role of individual personalities.}} et {{citation étrangère|langue=en|In fact, the ancient history of the Near East can be summarized as a cyclic sequence of growth and collapse, a sequence that is apparent also in the preservation of the documentary record.}}. Du même auteur, cf. aussi {{harvsp|Liverani|2014|p=577-579}}.</ref>. Plus largement, tout un ensemble de changements décisifs dans l'histoire humaine ont lieu dans ces civilisations, qui sont souvent évoquées comme étant les « origines » de toutes sortes de choses qui sont fondamentales et dont l'existence est considérée comme allant de soi dans les civilisations qui ont existé depuis lors (État, villes, administration, impérialisme, écriture, etc.){{sfn|Liverani|2014|p=575-576}}. Les « premières civilisations » sont les civilisations de beaucoup de « première fois » de l'histoire humaine, avec ce que cela implique comme tâtonnements, maladresses, échecs, réajustements, apprentissages et consolidations, aussi en matière d'influence sur les autres civilisations antiques qui ont adopté, adapté, prolongé et raffiné ces innovations. De fait, on retrouve certes souvent ces caractéristiques dans d'autres civilisations « primaires » (Chine, Mésoamérique), mais il y a lieu de considérer que c'est à partir du Proche-Orient et de l'Égypte qu'elles ont eu le plus d'impact, au moins pour les civilisations du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Europe : * Apparition des villes et constitution des premières sociétés urbaines : la ville devient durant ces époques un des cadres de vie essentiels des humains. * Apparition d'une autorité royale et d'un gouvernement : la figure du monarque, avec ses rôles symboliques (protection de son peuple) s'impose à cette période et devient le mode de gouvernement le plus répandu. * Apparition de l'écriture puis de l'alphabet : l'écriture cunéiforme, l'écriture hiéroglyphique, puis leurs descendants, jusqu'à l'apparition de l'alphabet, sont des innovations cruciales dans l'histoire humaine, accomplies pour la première fois dans ces régions, et diffusées à partir d'elles dans une majeure partie du monde (l'autre lieu d'origine majeur étant la Chine du Nord). * Apparition d'une « bureaucratie » et d'un archivage des informations : c'est la conséquence des évolutions précédentes, et d'une importance capitale pour la vie des humains ; avec l'écriture, il est possible d'enregistrer des informations et les savoirs, de les conserver et de les accumuler dans une multitude de domaines de la vie pratique et savante. * Apparition d'un esprit juridique et d'un sens de la justice (de l'équité), développés dans les cercles du pouvoir. * Apparition d'une littérature : des genres littéraires mésopotamiens et égyptiens se sont transmis dans les civilisations postérieures, par le biais de la Bible notamment, parce qu'elle relevait des mêmes traditions et s'en était inspiré ; l'impact de ces littératures sur la période classique reste encore mal établi, mais il est manifestement à prendre en considération. * Apparition d'un esprit encyclopédiste : les anciens Mésopotamiens développent dès l'apparition de l'écriture un goût pour la compilation des informations dans de longues [[listes lexicales]], puis élaborent des « séries », longs textes techniques censés renfermer le savoir d'une discipline ; cela reflète une approche différente de la généralisation qui est caractéristique de l'esprit scientifique des Grecs, mais qui survit dans la vie intellectuelle des civilisations suivantes (dont la Grèce). * Dans le domaine intellectuel plus largement, ces civilisations posent les bases des savoirs mathématiques, médicaux et astronomiques repris et améliorés dans les civilisations classiques ; elles inventent aussi des lieux d'enseignement et des bibliothèques servant à conserver et transmettre le savoir. * Apparition d'un mode de découpage du temps : l'année divisée en {{nombre|12|mois}} calquée sur le rythme de la Lune et du Soleil, et la semaine de sept jours apparaissent en Mésopotamie et au Proche-Orient antiques. * Apparition du [[monothéisme]] : c'est dans la religion juive qu'il se concrétise, au milieu du {{-m|I}}, reposant manifestement sur des évolutions théologiques présentes aux périodes antérieures en Égypte et au Proche-Orient ; c'est une évolution déterminante, amenée à être adoptée par la majorité des humains<ref>{{Chapitre|langue=en |auteur=Daniel C. Snell | titre= Legacies of the Ancient Near East |auteurs ouvrage= Daniel C. Snell (dir.)| titre ouvrage=A companion to the ancient Near East|lieu= Malden et Oxford|éditeur= Blackwell|année= 2005| passage= 430-434}}.</ref>. == L'Antiquité classique == [[Fichier:Pericles Pio-Clementino Inv269.jpg|thumb|Buste de [[Périclès]] (v. 495-429 {{av JC}}), copie romaine d'après un original grec de [[Crésilas]] ([[430 av. J.-C.]]), [[musée Pio-Clementino]].]] [[Fichier:Gaius_Iulius_Caesar_(Vatican_Museum).jpg|vignette|Buste de [[Jules César]] (100-44 {{av JC}}), portrait posthume, v. 44-30 {{av JC}}, [[musée Pio-Clementino]].]] L'[[Antiquité classique]] correspond à la période de l'Antiquité durant laquelle se développent les civilisations grecque et romaine, souvent désignée de façon réductrice dans les publications des pays occidentaux comme l'« Antiquité » ou le « monde antique » tout court<ref>{{en}} J. A. North, « Ancient History Today » dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=90-92}}.</ref>. La notion de « classique » vient du latin ''classicus'', qui renvoie dans la [[Rome antique]] aux classes sociales (''classis'', les catégories taxables de citoyens), puis, dans le contexte plus précis de la critique littéraire, à des auteurs de haut niveau, donc de classe supérieure, dans les ''Nuits Attiques'' d'[[Aulu-Gelle]] ({{s|II}}). Le terme en vient à désigner des modèles, une tradition à étudier et dont il faut s'inspirer. Il est repris en français au {{s|XVI}} pour désigner des auteurs de qualité jugée supérieure, devant servir d'exemples. Puis il prend un autre sens plus spécifique, pour désigner des moments historiques : {{citation|De manière très générale, on parle de civilisations ou d'études classiques à propos de la Grèce et de la Rome antiques en tant que sources et modèles de l'Occident. D'une manière plus précise, on qualifie de classique depuis le {{s|XIX}} la période historique qui voit l'apogée des cités grecques aux {{-s mini-|V}} et {{-s mini-|IV}} siècles (490-338) ; l'art de cette époque est classique dans la mesure où il a servi ultérieurement de modèle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Holtzmann|prénom2=Alain|nom2=Pasquier|titre=L'art grec|éditeur=Réunion des Musées Nationaux|collection=Manuels de l’École du Louvre|année=1998|passage=315|isbn=}}.</ref>.}} Ce sont des périodes qui ont été couramment vues comme étant de niveau supérieur, servant de références qui s'approchent de la perfection, et de modèles à suivre, en particulier dans les domaines littéraire et artistique (à la [[Renaissance]], avec le [[classicisme]], etc.), les autres étant renvoyées par comparaison avec cet idéal au statut de phases préparatoires, imitatrices, voire « dégénérées » (archaïque, hellénistique, baroque). Cette idéalisation et cette subjectivité marquée ne sont plus vraiment de mise dans les études historiques de ces périodes, qui y ont notamment opposé des aspects moins reluisants de ces civilisations aux yeux des modernes (exclusion des femmes de la vie publique, esclavage, traitement des étrangers et des catégories sociales basses), et de la remise en question des idées sur la supériorité de cet âge par rapport aux civilisations « orientales » ou à l'Antiquité tardive/Moyen Âge. L'emploi du terme « classique » est cependant souvent préservé dans les études historiques (surtout pour désigner plus précisément la Grèce classique), par convention, même si certains préfèrent s'en défaire pour des dénominations plus neutres<ref>{{Chapitre|langue=en| auteur= Uwe Walter| titre= The Classical Age as a Historical Epoch| auteurs ouvrage=Konrad H. Kinzl| titre ouvrage= A companion to the classical Greek world |éditeur= Blackwell| lieu=Malden et Oxford |année=2006| passage=1-7}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=332}}. Cette phase débute quand la Grèce connaît un rapide développement aux {{-sp|VIII|-|VI|s}}, au contact direct du monde proche-oriental et à l'ombre de l'empire perse, évolutions qui débouchent sur la constitution d'une nouvelle civilisation grecque bien différente de celle de l'âge du bronze, organisée autour de cités, qui atteint sa forme « classique » au {{-s|V}} Après avoir résisté aux tentatives d'intégration à l'empire perse, les cités grecques sont soumises par le [[royaume de Macédoine]], dont le souverain, [[Alexandre le Grand]], parvient à conquérir l'empire perse entre 333 et 330. Cela ouvre la [[période hellénistique]], durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes se partagent les dépouilles de l'empire vaincu, et qui s'accompagne d'une diffusion considérable de la culture grecque, qui devient la référence du monde antique pour les phases suivantes. Les cultures des rives de la Méditerranée connaissent un essor dans la première moitié du {{-m|I}}, à la suite de la constitution des diasporas phénicienne et grecque, stimulant l'émergence d'aires culturelles et d'entités politiques dynamiques. En Italie, la cité de [[Rome]], organisée suivant un système républicain, soumet ses voisins directs (dont les [[Étrusques]]) puis [[Carthage]], s'assurant la domination de cet espace tout en partant à la conquête du monde hellénistique, qui tombe rapidement face aux redoutables armées romaines. Mais en retour, le monde grec conquiert culturellement la civilisation romaine. Rome devient une monarchie à la fin du {{-s|I}}, avec la constitution d'un régime « impérial » par [[Auguste]]. En Iran et en Mésopotamie s'est alors constitué un empire rival, celui des [[Parthes]]. Le Proche-Orient hellénistique et romain voit le développement de mouvements religieux autour du judaïsme, conduisant à l'apparition du christianisme, qui est amené à jouer un rôle crucial durant les périodes tardives de l'Antiquité. La civilisation romaine s'inscrivant par bien des aspects dans la continuité de la civilisation grecque, dont elle reprend de nombreux aspects (surtout ceux de la culture hellénistique), il est courant de parler à ce propos de culture voire de civilisation « gréco-romaine » (ou « gréco-latine »), appliquée en particulier à l'époque impériale (un « Empire gréco-romain » pour P. Veyne<ref name=veyne910/>), même si cela semble surtout pertinent pour les lettres et les arts dans lesquels les Romains ont abondamment repris aux Grecs, moins pour d'autres aspects tels que les faits religieux, juridiques et militaires. L'approche dominante est donc de voir deux civilisations distinctes se succédant avec chacune leur propre périodisation{{sfn|Inglebert (dir.)|2005|p=6-7}}, plus rarement une seule civilisation{{sfn|Cabanes|2019|p=27-29}}. Une autre manière d'aborder cette période est de prendre pour champ géographique et culturel le monde méditerranéen, ce qui permet notamment d'intégrer dans les études les contributions des Phéniciens/Carthaginois et des Étrusques et d'une manière générale les civilisations « non-classiques », et plus généralement de mettre en valeur les différentes interactions qui ont lieu sur cet espace dont l'importance s'affirme tout au long de la période<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Susan|nom1=Alcock|prénom2=John F.|nom2=Cherry|titre=The Mediterranean World|auteurs ouvrage=Chris Scarre (dir.) |titre ouvrage=The Human Past: World Prehistory and the Development of Human Societies| éditeur=Thames & Hudson|lieu= Londres|numéro édition=4|année=2018 |passage=472-473 et 513-514}}</ref>. === Chronologie === ==== Grèce antique ==== {{Article détaillé|Grèce antique|Histoire de la Grèce antique}} * [[Âges obscurs]] (v. 1200-776 {{av JC}}) : effondrement de la [[civilisation mycénienne]] et de son organisation sociale et politique, période essentiellement connue par l'archéologie funéraire, présentant une diversité de pratiques, poterie de style « géométrique », construction de bâtiments (dont des sanctuaires), diffusion de la métallurgie du fer. * [[Époque archaïque]] (776-480 {{av JC}}) : période de formation des [[polis|cités grecques]], expansion coloniale dans la [[Méditerranée]] et la [[mer Noire]], adoption de l'[[alphabet]], art orientalisant, poèmes de [[Homère]] et [[Hésiode]], [[philosophes présocratiques]]. * [[Époque classique]] (480-323 {{av JC}}) : après avoir repoussé les assauts des [[Perses]] (lors des [[guerres médiques]]), [[Athènes]] et [[Sparte]] sont les deux plus puissantes cités athéniennes, se confrontant avec leurs alliés respectifs dans la [[guerre du Péloponnèse]] (431-404). L'affrontement des cités se poursuit au siècle suivant (avec l'émergence de Thèbes), jusqu'à la mise en place de l'hégémonie macédonienne. Période de floraison culturelle, centrée sur Athènes : art et architecture « classiques », développement de la philosophie, la rhétorique, les sciences, etc. Cette période s'achève par la conquête de l'empire perse par [[Alexandre le Grand]], roi de Macédoine (335-323 {{av JC}}). * [[Époque hellénistique]] (323-31 {{av JC}}) : les héritiers d'Alexandre se partagent les pays conquis ([[Égypte]] pour les [[Lagides]], [[Proche-Orient]] pour les [[Séleucides]], [[royaume de Macédoine|Macédoine]] pour les [[Antigonides]]), coexistant avec de nombreuses dynasties grecques ou hellénisées. Processus d'[[hellénisation]], avec la diffusion de la culture grecque dans les régions conquises. Poursuite des traditions artistiques et intellectuelles grecques. * [[Grèce romaine]] (à partir de 146 à 31 {{av JC}}, jusqu'en 330 ap. J.-C.) : Rome intervient en Grèce dès la fin du {{-s|III}}, puis annexe la Grèce et les royaumes hellénistiques par étapes entre 146 {{av JC}}, jusqu'en 31 {{av JC}} La Grèce fait ensuite partie de l'[[empire romain]], dont la partie orientale est de culture dominante grecque, posant les bases de l'Empire romain d'Orient, dont l'acte de naissance peut être situé lors de la fondation de [[Constantinople]] en 330. ==== Rome antique ==== {{Article détaillé|Rome antique}} * [[Royauté romaine]] : fondation légendaire de la ville en 753 {{av JC}} selon la tradition romaine, et fin en 509 {{av JC}} avec le renversement de [[Tarquin le Superbe]], dernier roi de Rome. Au-delà des mythes, période de constitution de la cité de Rome, domination culturelle et sans doute politique étrusque. * [[République romaine]] (509-27 {{av JC}}) : organisation politique autour de magistrats élus et d'un corps collégial, le Sénat, constitution d'une force militaire de plus en plus puissante qui soumet progressivement la péninsule italique, puis la Méditerranée occidentale après les défaites de [[Carthage]] ([[guerres puniques]], entre 264 et 146). Rome établi dans la foulée son hégémonie sur le monde hellénistique, par une succession d'annexions, étendant sa domination jusqu'au Proche-Orient et en Égypte. Essor de la culture romaine de langue latine, sous une forte influence grecque. Les conquêtes ont des conséquences politiques et économiques qui conduisent à l'émergence de puissants personnages, généraux victorieux, qui prennent progressivement le dessus sur les institutions républicaines, jusqu'à César puis Auguste qui met fin à ce régime. * [[Empire romain]], fondé en 27 {{av JC}} (Principat d'Auguste), dure jusqu'en 476 ap. J.-C. en Occident, et en Orient, par le biais de l'[[empire byzantin]], jusqu'en 1453. ** La période du « [[Haut-Empire romain|Haut-Empire]] » (jusqu'au {{s|III}}, au plus tard en 284) voit la grande phase d'expansion romaine s'achever et se stabiliser avec la constitution des frontières (limes), le régime impérial est une monarchie absolue, à la succession souvent houleuse, sauf durant l'âge de la [[pax romana]] qui couvre le {{s|II}}. Diffusion des cités et de la citoyenneté romaines et de la culture gréco-romaine (romanisation), entre un monde latinisé à l'ouest, et hellénisé à l'est. ** La période du « [[Bas-Empire romain|Bas-Empire]] » (v. 192/284, jusqu'en 476 en Occident, et 330 ou plus tard en Orient), marquée par le renforcement des défenses de l'empire après une période de troubles (instabilité dynastique, migrations germaniques, attaques des Perses), et sa division progressive entre Occident et Orient, marquant le début de l'[[Antiquité tardive]]. L'Occident romain tombe progressivement sous la coupe de dynasties germaniques (« barbares »), tandis qu'en Orient l'empire subsiste autour de [[Constantinople]], « Nouvelle Rome », un empire grec. Cette période est marquée par la christianisation de l'empire et de ses populations. === La Grèce archaïque et classique === {{Article détaillé|Grèce antique|Siècles obscurs|Époque protogéométrique|Époque géométrique}} [[Fichier:Carte Grece antique 02.jpg|thumb|Carte de la [[Grèce antique]] au {{-s-|V}}]] [[Fichier:Lady of Auxerre Louvre Ma3098 n1.jpg|thumb|left|La « [[Dame d'Auxerre]] », art orientalisant crétois ([[style dédalique]]), v. 640-630 {{av JC}} [[Musée du Louvre]].]] L'effondrement de la [[civilisation mycénienne]] s'est accompagné de la disparition de son système palatial, de son écriture et, plus progressivement, de ses traits matériels. Les « [[âges obscurs]] » (v. 1200-800 {{av JC}}) sont comme leur nom l'indique très pauvrement documentés et mal connus, mais il ne faut pas le voir uniquement sous l'angle du déclin. Certes les derniers siècles du {{-m|II}} voient un déclin marqué de la complexité (quasi-disparition des échanges, de la métallurgie du bronze, etc.) et une fragmentation culturelle du monde égéen, mais le début du {{-m|I}} voit la tendance s'inverser. La documentation archéologique provient surtout de cimetières, la céramique caractéristique est dite [[période protogéométrique|protogéométrique]] puis [[époque géométrique|géométrique]]. Le changement technique majeur est le début de la métallurgie du fer (v. 1000 {{av JC}}), les échanges à longue distance reprennent, la Crète rejouant les premiers rôles, l'architecture monumentale fait progressivement son retour ([[Lefkandi]]), les traditions prenant de plus en plus de distance avec les traditions de l'âge du bronze<ref>{{en}} Irene S. Lemos, « The 'Dark Age' of Greece », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=87-91}}.</ref>. Puis, à la fin de la période et au début de l'[[époque archaïque]], les signes de reprise sont plus clairs chez les différents groupes de populations grecques sont établies sur le pourtour de la [[mer Égée]] (puisque, comme vu plus haut, elles ont connu une forte expansion en Asie mineure, notamment en [[Ionie]]), qui constituent progressivement la civilisation grecque antique. Cela passe par un processus de (re)constitution d'entités étatiques, à compter du {{-s|VIII}}, siècle riche en changements en Grèce (on parle souvent à son propos de « renaissance », voire de « révolution »), et qui prennent pour beaucoup la forme d'une [[cité-État]] (en grec ''[[polis]]'', terme qui désigne plus largement une « ville »), amenée à devenir une caractéristique du monde grec, puis du monde méditerranéen, jusqu'à l'[[Antiquité tardive]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1170-1171}}. Selon le découpage chronologique courant, l'[[époque archaïque]] a pour début symbolique les premiers [[Jeux olympiques]] en 776 {{av JC}}, et pour fin la victoire grecque à l'issue de la seconde [[Guerre médique]] en 480/479 {{av JC}} Débute ensuite l'[[époque classique]], qui va jusqu'à la mort d'[[Alexandre le Grand]] en 323 {{av JC}}, qui marque le début de l'[[époque hellénistique]]. {{Article détaillé|Époque archaïque}} L'[[époque archaïque]] est certes l'époque de fixation par écrit des épopées attribuées à [[Homère]] et d'un développement de l'écriture, elle reste surtout connue par des sources écrites postérieures, qui fournissent des informations sélectives sur les événements politiques. Les découvertes archéologiques sont donc un apport inestimable pour préciser l'image de cette époque qui est par bien des aspects fondatrice. Le monde grec d'alors (donc avec les cités grecques d'Asie mineure) est divisé en plusieurs régions ayant leurs spécificités culturelles, visibles dans la culture matérielle mais aussi la forme d'alphabet employée, en dépit du fait que l'élite partage les goûts « orientalisants » qui se retrouvent dans d'autres régions de la Méditerranée. L'époque archaïque est une période d'expansion du peuplement, en Grèce et au-delà, avec le phénomène de [[colonisation grecque|colonisation]] qui aboutit à la création de cités grecques en [[Italie]] du Sud et en [[Sicile]] (la « [[Grande Grèce]] »), en France ([[Marseille antique|Massalia]]) et sur la [[mer Noire]], qui se rattachent chacune à une métropole située en Grèce. Cette époque est en effet celle de la naissance de la cité-État, ''[[polis]]'', supplantant le modèle monarchique pour des gouvernements par des magistrats, organisés suivant des lois écrites (les plus connues étant celles de [[Sparte]] et d'[[Athènes]]), et ouvre la voie à l'affirmation d'identités « politiques » (par cité) qui tendent à devenir la référence fondamentale, certes jamais la seule (existent aussi des [[ethnos|ethnè]], entités politiques aux contours plus flous, coexistant parfois avec des cités, notamment au centre et nord de la Grèce avec la [[Thessalie]], l’[[Épire]], la [[Macédoine (région)|Macédoine]] ; et les structures de parenté réelle ou fictive comme les [[Tribus (Grèce antique)|tribus]] et [[phratrie]]s qui se mettent aussi en place). Cela s'accompagne du développement d'une vie politique très dynamique dans ce cadre où la discussion pour la prise de décision et les rivalités politiques sont constantes, aboutissant à l'élaboration de différents types de régimes politiques, définis notamment par le degré d'ouverture du corps dirigeant la vie politique de la cité, les citoyens (''politai''). Les systèmes sont souvent [[oligarchie|oligarchiques]], avec une minorité de personnes exerçant le pouvoir. Cette période est marquée par la domination sociale d'une [[aristocratie]] marquée par un fort esprit de compétition et des rivalités parfois destructrices, aussi une culture spécifique qui se retrouve dans la poésie lyrique et la pratique du banquet ([[symposion]]). Les systèmes politiques plus ouverts ont un corps de citoyens plus large, correspondant au « peuple » (''demos'') de la cité ayant des prérogatives politiques, la [[démocratie]] qui finit par apparaître à Athènes à la fin du {{-s|VI}} Les nombreuses tensions qui traversent les cités ([[stasis]]) conduisent à des changements politiques, qui conduisent dans plusieurs car à la [[tyrannie]], une forme de gouvernement qui s'affranchit des lois écrites pour octroyer le pouvoir à un seul homme (et qui à cette période peut avoir un sens négatif comme positif). Dans le domaine religieux, le développement des cités s'accompagnent de la construction de sanctuaires reflétant l'identité et le pouvoir de celles-ci, avec de grands temples. Chaque cité en vient à disposer de son propre panthéon où trône sa divinité « poliade », issue du panthéon grec commun (qui repose largement sur des bases mycéniennes), qui lui permet d'affirmer sa spécificité. La vie religieuse publique est émaillée de fêtes célébrant l'unité de la cité. Apparaissent aussi des sanctuaires panhelléniques dont les cultes impliquent tout le monde grec, l'exemple le plus éloquent étant la grande fête du sanctuaire du grand dieu [[Zeus]] d'[[Olympie]], accompagnée de concours athlétiques, les « [[Jeux olympiques]] », qui attire hommes et offrandes. Dans l'économie, cette période voit la diffusion de l'utilisation des pièces de monnaie à partir de l'Asie mineure<ref>{{en}} Robin Osborne, « Archaic and Classical Greece », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=92-94}}.</ref>{{,}}<ref>Patrice Brun, « La Grèce archaïque », dans {{harvsp|id=DMGA|Sartre|Sartre-Fauriat|Brun|2009|p=17-20}}.</ref>. La période archaïque est également fondatrice sur le plan intellectuel, profitant de la diffusion de l'écriture, des épopées, de l'émergence de la vie civique, en plus des influences orientales qui sont absorbées et intégrées dans la nouvelle culture grecque, qui reste de ce fait bien distincte de ses sources d'inspiration. Les cités de [[Ionie]] ([[Milet]] notamment) et de Grande Grèce sont alors les centres intellectuels les plus dynamiques. Du début de cette époque datent les œuvres primordiales attribuées à [[Homère]] (l’''[[Iliade]]'' et l’''[[Odyssée]]'') et [[Hésiode]] (la ''[[Théogonie (Hésiode)|Théogonie]]'', ''[[Les Travaux et les Jours]]''), puis à leur suite se développent les réflexions des « [[présocratiques]] » ([[Thalès]], [[Pythagore]], [[Démocrite]], [[Héraclite]], etc.) au crédit desquels sont mis le développement de la philosophie et plus largement de la science grecque, là encore à partir d'apports égyptiens et proche-orientaux remodelés dans un nouveau cadre conceptuel, qui doit manifestement beaucoup au développement de la vie civique, une société moins hiérarchisée que celles des monarchies du Moyen-Orient, avec un goût très prononcé pour le débat d'idées. Plusieurs éléments laissent à penser que les médecins, artistes et ingénieurs grecs les plus brillants égalent, voire dépassent rapidement leurs maîtres orientaux, puisque certains d'entre eux sont employés par les rois de Perse<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur= Kurt A. Raaflaub| titre= Intellectual Achievements|auteurs ouvrage= Kurt A. Raaflaub et Hans van Wees (dir.)| titre ouvrage= A Companion to Archaic Greece| éditeur=Wiley-Blackwell|lieu=Malden et Oxford| année=2009|passage=564-584}}.</ref>. <gallery mode="packed"> Korinth BW 2017-10-10 10-55-28.jpg|Ruines du temple d'Apollon de [[Corinthe]]. Zeus lightning Glyptothek Munich 4339.jpg|Statue de [[Zeus]] représenté avec des éclairs dans les mains. [[Glyptothèque de Munich]]. Greece-0142 (2215076571).jpg|Le [[Moschophore]] (« porteur d'agneau »), statue datée de v. 570-550 {{av JC}} [[Musée de l'Acropole]] d'[[Athènes]]. 006MAD Frieze.jpg|Frise du trésor de [[Siphnos]] représentant une [[gigantomachie]], [[Delphes]], v. 525 {{av JC}} [[Musée archéologique de Delphes]]. Athena Herakles Staatliche Antikensammlungen 2301 A full.jpg|Une amphore [[attique]] à [[Céramique grecque antique#Figures rouges|figures rouges]]. [[Collection des Antiquités]] de [[Munich]]. Stater Ionia 600-580 obverse CdM Paris.jpg|[[Statère]] d'[[électrum]], [[Ionie]], vers 600-{{Date-|-580}} [[Cabinet des médailles (BNF)|Cabinet des médailles]] de la [[Bibliothèque nationale de France]]. Lead plate, Dodona, inscription is request for divination, late 6th c BC, AM Ioannina, Ioam19.jpg|Inscription oraculaire sur lamelle de plomb, [[Dodone]], fin du {{-s|VI}} Musée archéologique de [[Ioannina]]. </gallery> {{Article détaillé|Époque classique}} [[Fichier:Aphrodite Braschi Glyptothek Munich 258.jpg|thumb|left|''Aphrodite Braschi'', du type de l'[[Aphrodite de Cnide]], statue attribuée au sculpteur [[Praxitèle]]. {{-s|IV}}, [[glyptothèque de Munich]].]] <gallery mode="packed"> Map Greco-Persian Wars-fr.svg|Le monde grec égéen pendant les [[guerres médiques]] (v. [[-500|500]]-[[479 av. J.-C.]]) Map Peloponnesian War 431 BC-fr.svg|Le monde grec égéen pendant la [[guerre du Péloponnèse]], de 431 à 404 {{av JC}} </gallery> L'expansion occidentale de l'[[Achéménides|empire perse]] a abouti à la soumission des cités grecques d'[[Ionie]]. Quand les Perses cherchent à dominer la Grèce continentale, quelques cités choisissent de résister, sous la direction d'[[Athènes]] et de [[Sparte]]. Les [[guerres médiques]], relatées par [[Hérodote]] qui en faisait (comme beaucoup de Grecs) une lutte de la liberté contre le despotisme, se soldent par la défaite des Perses (batailles de [[bataille de Marathon|Marathon]], [[bataille de Salamine|Salamine]], [[bataille de Platées|Platées]]), qui consolide la position dominante des deux cités dans le jeu politique grec. Ce conflit marque le début de l'[[époque classique]]. Sparte dispose d'une armée terrestre très bien organisée et de l'alliance de plusieurs cités du [[Péloponnèse]]. Athènes a de son côté une puissante marine de guerre, consolidée par les richesses qu'elle tire des [[mines du Laurion]]. Elle forme la [[Ligue de Délos]] pour tenter de libérer les cités grecques orientales, qu'elle transforme progressivement en empire maritime à sa solde ([[impérialisme athénien]]). La rivalité entre les deux cités aboutit à la [[guerre du Péloponnèse]] (431-404), période de conflits très destructeurs qui s'achève par la défaite d'Athènes. L'hégémonie spartiate tourne court face au rétablissement rapide d'Athènes et à l'émergence de [[Thèbes (Grèce)|Thèbes]], qui dirige la [[ligue béotienne]]. Aucune des trois puissances ne parvient à prendre le dessus sur les autres, alors qu'au Nord le [[royaume de Macédoine]] monte en puissance. Son roi {{noble|Philippe II (roi de Macédoine)}} (359-336 {{av JC}}) parvient à placer les cités grecques sous sa coupe, après la [[bataille de Chéronée (338 av. J.-C.)]] et la constitution de la [[ligue de Corinthe]]. Le devenir politique et militaire du monde grec est dès lors l'affaire des royaumes, les cités ayant perdu la prééminence dans ce domaine, même si elles restent le cadre de vie fondamental de la majorité des Grecs jusqu'à la fin de l'Antiquité. Lorsque [[Alexandre le Grand|Alexandre]] monte sur le trône de Macédoine en 336, il doit encore réprimer une révolte de cités puis sa domination est suffisamment consolidée pour qu'il puisse envisager de partir à la conquête de l'empire perse<ref>{{en}} Robin Osborne, « Archaic and Classical Greece », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=95-96}}.</ref>{{,}}<ref>Patrice Brun, « La période classique », dans {{harvsp|id=DMGA|Sartre|Sartre-Fauriat|Brun|2009|p=21-23}}.</ref>. La période classique est abondamment documentée, avant tout par la production écrite athénienne (qui est le fait d'Athéniens comme de gens originaires d'autres cités mais installés à Athènes), alors que sa rivale Sparte la « laconique » n'a quasiment rien laissé derrière elle, notamment dans le domaine architectural, ce qui fait que sa puissance serait indécelable sans sources écrites extérieures. La richesse minière et commerciale d'Athènes, sa puissance politique, son cosmopolitisme, sa vie politique intérieure dynamique et plus largement l'habitude de discourir ont stimulé une période de grande création intellectuelle, devenue une référence incontournable par la suite. La production intellectuelle de l'époque comprend des pièces de théâtre ([[Eschyle]], [[Sophocle]], [[Aristophane]]), des réflexions des philosophes ([[Socrate]], [[Platon]], [[Aristote]]), des écrits d'historiens ([[Hérodote]], [[Thucydide]], [[Xénophon]]), l'essor de la [[rhétorique]] ([[Sophistes]], [[Isocrate]]). Les réalisations artistiques et architecturales sont toutes aussi marquantes, en premier lieu le chantier de l'Acropole avec le [[Parthénon]]. La ville est aussi caractérisée par son poids économique : ses riches [[mines du Laurion|mines]], son très actif port du [[Pirée]], ses [[monnaie athénienne|pièces de monnaie]], les « chouettes », qui sont très diffusées dans le monde antique et deviennent un étalon de référence, peut-être jusqu'au développement d'une économie « proto-capitaliste » avec échanges monétisés et mécanismes de marché (c'est débattu). Finalement, il apparaît que sa place prépondérante dans les sources de l'époque n'est pas fortuite<ref>{{en}} Robin Osborne, « Archaic and Classical Greece », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=94-95}}.</ref>. Sa vie politique et sociale repose en partie sur le développement d'un système politique original, la [[démocratie athénienne]], donnant une place large part aux citoyens (uniquement des hommes) dans la prise de décision politique, et en partie sur l'exploitation d'une masse d'esclaves d'origine extérieure, qui sont notamment employés dans les mines, deux facettes opposées de la liberté, qui servent de socle à l'[[impérialisme athénien]] et au prestige culturel du « [[siècle de Périclès]] », du nom de sa figure politique principale. Cela assure à la ville une importance majeure pour les siècles suivants en dépit de son déclin politique. Du reste dans ce domaine, l'époque hellénistique doit plus aux approches hiérarchiques développées à l'époque classique dans le royaume de Macédoine ou chez les tyrans des cités siciliennes, et aux ligues « fédérales » qui se développent dans plusieurs régions de Grèce pour assurer leur défense face aux agressions extérieures<ref>{{en}} Robin Osborne, « Archaic and Classical Greece », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=96}}.</ref>. En dehors d'Athènes, il y a aussi une vie intellectuelle, comme l'illustre par exemple le développement durant cette période du corpus attribué à [[Hippocrate de Cos]] (mais probablement pas dû à un seul auteur), de première importance dans l'histoire de la médecine{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=687-688}}. <gallery mode="packed"> File:Olympie - Temple de Zeus.jpg|Le temple de Zeus d'[[Olympie]], {{-s|V}} Fichier:Helmed Hoplite Sparta.JPG|Buste d'un hoplite casqué, dit « [[Léonidas Ier de Sparte|Léonidas]] », début du {{-s|V}}, [[Musée archéologique de Sparte]]. Fichier:Pnyx.jpg|[[Athènes]] classique : plate-forme de la [[Pnyx]], et en arrière-plan, l'[[Acropole]]. 07Epidaurus Theater07.jpg|Le [[Sanctuaire d'Asclépios et théâtre d'Épidaure|théâtre d'Épidaure]], {{-s|IV}} ou début du {{-s|III}} Fichier:SNGCop 039.jpg|[[Tétradrachme]] athénien, avec la tête de la déesse [[Athéna]] au droit et la chouette la symbolisant au revers. Après 449 {{av JC}} </gallery> Au sortir de cette période, la Grèce est devenue un foyer culturel de premier plan, ce que les conquêtes militaires de la [[période hellénistique]] vont consolider et propager. L'[[hellénisme]] s'érige en modèle dont bien des aspects sont amenés à influencer les civilisations voisines et postérieures{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=656-657}}. === L'essor de la Méditerranée occidentale === [[Fichier:Routes commerciales des Phéniciens-fr.svg|thumb|Routes du commerce [[phénicie]]n.]] La mise en relation des régions de la Méditerranée occidentale avec celles de la partie orientale (surtout la Phénicie et la Grèce) aboutit à une phase de développement de la première. Le déclencheur est manifestement l'implantation de comptoirs et colonies venues de l'est. Ce phénomène concerne d'abord les [[Phéniciens]], qui installent à partir du {{-s|VIII}} des cités en plusieurs régions : [[Afrique du Nord]] ([[Carthage]]), [[Malte]], [[Sicile]] ([[Motyé]], [[Solonte]]), [[Sardaigne]] ([[Tharros]], [[Nora]]), [[Italie]] ([[Pyrgi]]), [[Andalousie]] ([[Cadix]]), puis sur le littoral [[atlantique]] ([[Mogador]] au [[Maroc]]). La plus célèbre de ces fondations est [[Carthage]], colonie de [[Tyr]], fondée selon la légende en 814/3 {{av JC}} Cette cité devient rapidement un centre urbain et portuaire de grande importance, dirigé par un conseil [[oligarchie|oligarchique]], avec des marchands et navigateurs très entreprenants, qui fondent à leur tour des colonies. Elle prend en quelque sorte la direction commerciale puis militaire des implantations phéniciennes d'Occident. D'abord tournée vers la mer, elle s'intéresse à son arrière-pays à partir du {{-s|V}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=283-284}} À son contact, les populations locales, les [[Numides]], connaissent un début d'organisation politique qui aboutit à la création d'un royaume indépendant au {{-s|III}} sous la direction de [[Massinissa]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1026}}. Il en va de même pour les groupes vivant plus loin, les [[Maures]], unis par le roi [[Baga (roi)|Baga]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=913}}. La [[colonisation grecque]] concerne avant tout la Sicile et la partie Sud de la péninsule italienne, la « [[Grande Grèce]] »{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=887}}. [[Cumes]] est fondée vers 740 {{av JC}} puis se constituent d'autres villes qui prospèrent rapidement : [[Syracuse]], [[Tarente]], [[Naples]], [[Héraclée (Lucanie)|Héraclée]] etc. La colonisation grecque se porte également plus à l'est, où la principale fondation grecque est [[Marseille antique|Massalia]] (v. 600 {{av JC}}), qui devient la porte d'entrée de l'influence grecque vers la [[Gaule]] et le nord de la [[péninsule Ibérique]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=909}}. [[Fichier:Étrurie.png|thumb|L'extension de la [[civilisation étrusque]].]] [[Fichier:Sarcophagus of the Spouses from Villa Giulia in Rome.jpg|thumb|left|[[Sarcophage des Époux]], art funéraire étrusque du {{-s|VI}} Exemplaire du [[musée national étrusque de la villa Giulia]].]] Le contact avec les Phéniciens et les Grecs a pour effet le développement culturel de l'Italie. Ces régions sont déjà occupées par un ensemble de peuples aux origines obscures, de langue indo-européenne ou autres{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=751}}. Les [[Étrusques]] sont les mieux connus{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=540-541}}. Ils émergent autour de l'actuelle [[Toscane]], en [[Étrurie]], où s'étendait la [[culture de Villanova]] (sans doute pluri-ethnique). Les élites étrusques, principalement documentés par les objets mis au jour dans leurs riches sépultures peintes, adoptent la mode « orientalisante » en s'ouvrant aux nouvelles influences. Elles empruntent l'[[alphabet grec]] pour créer un [[alphabet étrusque]] qui peut être déchiffré, mais n'est pas compris car la [[langue étrusque]] n'a aucune parenté connue qui pourrait aider à sa traduction. Émergent progressivement un ensemble de cités-États étrusques, sur les modèles grec et phénicien, prospères et dynamiques ([[Tarquinia]], [[Capoue]], [[Bologne]], [[Vulci]], etc.), qui étendent leur autorité et leur influence culturelle sur les régions alentours aux {{-s2|VII|VI}} À leur contact en Italie centrale se trouvent plusieurs peuples non étrusques ([[Samnites]], [[Sabins]], [[Volsques]], [[Ligures]], etc.). Dans le [[Latium]], les cités connaissent aussi un développement, au contact des Grecs et des Étrusques. [[Rome]] est fondée vers cette période, 753 {{av JC}} selon la légende, mais la formation de la cité vient sans doute bien plus tard, quoique le site soit peuplé depuis plus longtemps. La ville est d'abord dirigée par des rois, passerait un temps sous la domination d'une dynastie étrusque, avant de s'en débarrasser et de fonder la [[République romaine]] (509 {{av JC}} selon la date conventionnelle), qui commence ensuite son expansion vers les territoires voisins{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1284-1285}}. Au nord de la péninsule se trouvent d'autres peuples, et des Gaulois s'y installent vers la fin du {{-s|V}}, donnant naissance à la [[Gaule cisalpine]]. L'influence celtique au nord est visible dans les tombes de la [[culture de Golasecca]]. Ces Gaulois chassent progressivement les Étrusques de la [[plaine du Pô]], et lancent des raids plus au sud, dont le fameux sac de Rome de 386 {{av JC}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=603}} La coexistence de ces différents peuples aux tendances expansionnistes engendrent des frictions et des conflits maritimes. Ainsi [[Carthaginois]] et Étrusques coalisés battent les [[Marseille antique|Massaliotes]] et leur métropole [[Phocée]] à [[bataille d'Alalia|Alalia]] ([[Corse]]) en 535 {{av JC}}, consolidant la position hégémonique de Carthage dans la Méditerranée orientale. Les deux siècles suivants sont marqués par des affrontements entre Carthaginois et Grecs, notamment [[Syracuse]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=284}}. [[Fichier:Dama de Elche.jpg|thumb|upright=0.7|La « [[Dame d'Elche]] », [[art ibérique]], {{-s|V}} [[Musée archéologique national de Madrid]].]] La [[péninsule Ibérique]] est le lieu de fondations phéniciennes, avant tout [[Cadix]] (aussi sur [[Ibiza]]), et grecques ([[Empúries|Emporion]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1387}}. Cela stimule le développement des cultures locales, où les élites et les artisans s'ouvrent à leur tour aux tendances orientalisantes. C'est le cas du pays de [[Tartessos]], dans l'est de l'Andalousie au contact direct de Cadix, et qui dispose de riches ressources minières, qui connaît l'essor le plus important entre 750 et 550 {{av JC}} Il adopte la métallurgie du fer, ainsi que l'écriture ([[écriture tartessienne]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1433}}. Ailleurs, les textes antiques attestent la présence de peuples [[Ibères]], et dans la partie nord l'expansion du monde celtique, donnant naissance aux « [[Celtibères]] »{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1387}}. Là aussi la tendance à la complexification culturelle s'observe. Ainsi plusieurs régions orientales de la péninsule adoptent également l'écriture, pour transcrire des langues ibères et aussi le [[celtibère]] ([[écritures paléo-hispaniques]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1388-1389}}. === Le reste de l'Europe === Le paysage ethnique de l'Europe non méditerranéenne de l'[[âge du fer]] peut être approché à partir des rares et vagues descriptions laissées par des auteurs grecs et romains, dont peu avaient visité ces contrées et compris ce qu'ils avaient sous les yeux. Tout cela ne laisse généralement qu'une impression très floue, que la recherche moderne avec son goût pour les catégorisations ethniques a eu tendance à simplifier de façon excessive. Les découvertes archéologiques ont permis de mieux connaître ces cultures, et les discussions récentes incitent à la prudence sur la correspondance entre ethnie et culture archéologique, qui est loin d'aller de soi. [[Fichier:Hallstatt LaTene.png|vignette|Extension des cultures « celtiques » de [[Culture de Hallstatt|Hallstatt]] (jaune) et de [[La Tène]] (vert).]] [[Fichier:Gold torque 1.jpg|thumb|left|[[Torque (collier)|Torque]] en or, [[tombe de Vix]], fin {{-s|VI}} ([[culture de Hallstatt]]). [[Musée du Pays châtillonnais]].]] C'est le cas des « [[Celtes]] » évoqués par les textes grecs, catégorie ethnique qui a depuis été discutée, vu qu'on ne sait pas comment ils se dénommaient eux-mêmes. Les Romains parlent quant à eux de Gaulois. Ces peuples sont généralement associés aux deux cultures archéologiques de l'âge du fer s'étendant entre l'Europe centrale et occidentale : [[Culture de Hallstatt|Hallstatt]] (v. 900-450 {{av JC}}) et [[La Tène]] (v. 450-50 {{av JC}}). Elles sont caractérisées par des tombes de chefs dans lesquelles se retrouve notamment du matériel d'origine grecque et romaine, symbole de son prestige aux yeux des détenteurs du pouvoir dans ces contrées, des constructions fortifiées (''[[oppidum]]'', dont le rôle exact est discuté), un remarquable artisanat du fer. La première période est plus spécifiquement marquée par la constitution de principautés puissantes, tandis que durant la seconde, les pouvoirs sont plus dispersés. Quoi qu'il en soit, les textes grecs indiquent que certains groupes celtes orientaux lancent en 280-279 une offensive d'envergure contre le monde hellénistique ([[Grande Expédition]]), pillant [[Delphes]], tandis que certains s'installent en Anatolie ([[Galates]]). Et comme vu plus haut on repère également par les textes des Celtes dans le nord de l'Italie ([[Gaule cisalpine]]), la péninsule Ibérique ([[Celtibères]]), et aussi dans les Îles Britanniques. La [[guerre des Gaules|conquête romaine de la Gaule]] (58-50 {{av JC}}) y met fin aux cultures archéologiques « celtes ». Alors qu'en raison de l'échec de la conquête de la [[Germanie]], les peuples germaniques restent indépendants et aux marges du monde romain<ref>{{chapitre| langue=en|auteur=J. D. Hill et Jonathan Williams| titre=Iron Age Europe |auteurs ouvrage=Edward Bispham, Thomas Harrison et Brian A. Sparkes (dir.) |titre ouvrage=The Edinburgh Companion to Ancient Greece and Rome | lieu= Édimbourgh| éditeur= Edinburgh University Press|année= 2006| passage=72-77 }} ; {{en}} Constanze Witt, « The “Celts” », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=284-298}} ; {{en}} Alison Sheridan, « Post-Neolithic Western Europe », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1902-1905}}.</ref>. Dans la partie orientale de l'Europe, les Grecs mentionnent les [[Scythes]], peuple essentiellement nomade, qui est au contact des colonies qu'ils établissent au nord et à l'ouest de la [[mer Noire]]. Dans la littérature scientifique moderne, le terme « scythe » a été repris pour désigner un ensemble de cultures allant jusqu'à la [[Sibérie]] occidentale, un « horizon culturel », sans qu'il ne soit possible de déterminer quels peuples cela recouvre exactement faute de sources écrites. Ces cultures sont caractérisées par la présence de tombes de chefs, en forme de tumulus, les « [[kourganes]] », au riche matériel funéraire présentant des affinités grecques et un style « de steppe » (animalier), avec des chevaux sacrifiés. L'urbanisation se développe vers 400 {{av JC}} (Kamenskoye Gorodishche){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1335-1336}}{{,}}<ref>{{en}} Bryan K. Banks, « The Post-Neolithic of Eastern Europe », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1951-1954}}.</ref>. Plus directement au nord de la Grèce, le peuple le plus mentionné par les Grecs sont les [[Thraces]], qui sont soumis par les [[Achéménides|Perses]] puis les [[royaume de Macédoine|Macédoniens]]. Leurs élites sont également enterrées dans des tombes à tumulus disposant d'un riche matériel funéraire, avec des influences grecques{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1470-1471}}. L'ouest des [[Balkans]] est occupé par les [[Illyriens]], qui sont eux aussi au contact d'implantations coloniales grecques ([[Durrës|Epidamnos]], [[Apollonia d'Illyrie|Apollonia]]) et des Macédoniens{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=726}}. === Alexandre et la période hellénistique === {{Article détaillé|Époque hellénistique}} [[Fichier:Alexander III empire map-fr.svg|thumb|L'empire d'[[Alexandre le Grand]].]] [[Fichier:AlexanderTheGreat Bust Transparent.png|thumb|left|Buste d’Alexandre, {{-sp-|II|-|I|s}}, [[British Museum]].]] Après la mise au pas de la Grèce par la [[royaume de Macédoine|Macédoine]] et sa puissante [[Armée macédonienne|armée]] (reposant notamment sur la [[phalange (Antiquité)|phalange]]), son roi {{noble|Alexandre le Grand|Alexandre (III)}} part à l'assaut de l'empire perse en 336 {{av JC}} Il lui faut à peine cinq ans pour faire tomber son rival {{noble|Darius III}} ([[bataille de Gaugamèles]] puis entrée dans [[Babylone]] en 331), et dominer l'[[Anatolie]], le [[Levant (Proche-Orient)|Levant]], l’[[Égypte]], et la [[Mésopotamie]]. Il poursuit sur sa lancée en emmenant ses troupes à travers le [[plateau Iranien]], jusqu'en [[Asie centrale]] et dans la vallée de l'[[Indus]] en 326-325, avant que celles-ci ne le forcent à rebrousser chemin après une dizaine d'années de campagnes sans interruption. Entre-temps il a fondé plusieurs colonies, cités grecques dans les zones conquises, récompenses pour ses soldats et instruments de domination, la première et la plus fameuse étant [[Alexandrie]] d'Égypte. De retour en [[Empire perse|Perse]] puis en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]], il s'attelle à l'organisation de son empire, notamment par une politique d'intégration de l'élite perse dans son appareil politique, mais sa mort en 323 laisse son héritage incertain. Conquérant par excellence, monarque absolu, personnalité hors norme, Alexandre « le Grand » est depuis l'Antiquité une figure historique et légendaire majeure aussi bien en Europe qu'au Moyen-Orient, dont la portée est très discutée : il a pu être présenté par le passé comme une sorte de héros civilisateur, d'autres fois on a mis en avant son côté destructeur ; il peut aussi bien être interprété comme un artisan d'une domination hellénique qu'un promoteur de la fusion des cultures, comme le premier roi hellénistique ou le dernier roi achéménide{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=56-58}}{{,}}{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=30-42}}. [[Fichier:Diadochi-fr.svg|vignette|Les royaumes des [[Diadoques]].]] [[Fichier:Hellenistic_world_and_Maurya_Empire_281_BCE.png|thumb|Le monde hellénistique vers 281 {{av JC}}]] Après la mort d'Alexandre, comme il n'avait pas de successeur désigné, ses généraux macédoniens, les [[Diadoques]], combattent pour se partager son empire. Aucun ne l'emportant, celui-ci est divisé, et s'installent trois royaumes dominants dirigés par des dynasties macédoniennes, la [[royaume de Macédoine|Macédoine]], le royaume des [[Lagides]], et celui des [[Séleucides]]. Ils contrôlent des territoires majoritairement peuplés de non-grecs, et coexistant avec beaucoup d'autres formations politiques plus ou moins autonomes (royaumes, cités, ligues). S'ouvre alors la « [[période hellénistique]] » (323-31/30 {{av JC}})<ref>{{en}} Thomas Harrison, « The Hellenistic World », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=98-99}}.</ref>{{,}}{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=43-60}}. Le [[royaume de Macédoine]] passe après de nombreuses vicissitudes sous la domination de la dynastie des [[Antigonides]], descendants d'[[Antigone le Borgne]] (qui en pratique n'a jamais régné sur la Macédoine), de 277-6 à 168-7 {{av JC}} Les rois macédoniens ont à composer avec diverses entités politiques en Grèce continentale, et ces relations engendrent des conflits à répétitions : contre une coalition menée par les cités d'[[Athènes]] et de [[Sparte]], contre ses voisins directs, le royaume d’[[Épire]] (dirigé par {{noble|Pyrrhus Ier}}, adversaire malheureux des Romains), devenu plus tard une ligue, les ligues d'[[Étolie]] et d'[[Achaïe]], les ligues étant devenues une forme d'organisation politique courante en Grèce hellénistique, et contre les [[Illyriens]]. Ces conflits attirent finalement les Romains en Grèce continentale, et ceux-ci soumettent la Macédoine après plusieurs « [[guerres macédoniennes]] »{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=154-191}}. <gallery mode="packed"> Lion hunt mosaic from Pella.jpg|[[Alexandre le Grand]] (à gauche) chassant un lion asiatique avec [[Cratère (général)|Cratère]], détail d'une mosaïque de la fin du {{-s|IV}}, [[musée archéologique de Pella]]. Dodona, Amphitheater 2015.JPG|Le théâtre du sanctuaire de [[Dodone]], [[Épire]]. </gallery> [[Fichier:Antiochos IV Epiphanes.jpg|vignette|gauche|Monnaie à l'effigie du roi séleucide {{noble|Antiochos IV|''Épiphane''}} (175-164 {{av JC}}).]] Le Levant, la Mésopotamie et l'Iran sont le domaine des [[Séleucides]], dynastie fondée par {{noble|Séleucos Ier}}, qui est la plus marquée par l'héritage institutionnel et politique achéménide, repose en bonne partie sur les richesses de la Babylonie, aussi sur la Syrie du Nord où se trouve la « [[Tétrapole syrienne|Tétrapole]] », cités fondées par Séleucos pour servir de centres de pouvoir, les Séleucides employant à leur tour une politique de colonisation et de fondation de cités grecques (« poliadisation ») active. Mais sa domination sur le Levant est menacée par les Lagides jusqu'à la fin du {{-s|III}} (les « guerres syriennes »). La taille du territoire et l'autonomie large laissée aux gouverneurs ainsi que les conflits à répétition fragilisent l'édifice séleucide, qui se morcelle dès la fin du {{-s|IV}} avec la perte de l'Indus au profit des rois indiens de l'[[empire Maurya]]. Puis à la fin du {{-s|III}} c'est la [[Bactriane]] qui est perdue, et au début du siècle suivant, c'est Rome qui commence à empiéter sur son territoire en lui prenant l'Anatolie, tandis qu'à l'est émerge une nouvelle menace, les [[Parthes]], qui lui enlèvent leurs possessions orientales, puis la Babylonie en 141 {{av JC}}, initiant une série de conflits. Les offensives des Romains et des Parthes des deux côtés du royaume érodent progressivement l'assise territoriale séleucide, jusqu'à l'annexion de ce qu'il en reste (en Syrie) par Rome en 64 {{av JC}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1341}}{{,}}{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=129-153}} En [[Égypte]], le pouvoir est exercé par les [[Lagides]], successeurs de {{noble|Ptolémée Ier}} (et qui portent tout le même nom que leur ancêtre). Disposant d'un territoire cohérent autour de la vallée du Nil, riche et rarement menacé, reconnaissant les cultes et les traditions juridiques et administratives égyptiennes, ils bénéficient d'une stabilité interne que n'ont pas les autres royaumes. Leurs ambitions extérieures les entraînent cependant dans des conflits usants, en mer Égée et en Asie mineure où leur autorité est reconnue au début de la période, et surtout au Proche-Orient contre les Séleucides (guerres syriennes). Ils sont à peine mieux armés que les autres royaumes hellénistiques pour faire face à l'expansion romaine, et passent sous son autorité avant l'annexion en 31 {{av JC}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=491-492}}{{,}}{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=100-128 et 192-209}} Le monde hellénistique ne se résume pas à ces trois grandes puissances, outre les cités et ligues de Grèce continentale<ref>{{en}} Thomas Harrison, « The Hellenistic World », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=99}}.</ref>. [[Rhodes]] monte en puissance au début de la période, et devient une des grandes cités commerçantes du monde grec ; elle est restée célèbre pour son [[colosse de Rhodes|colosse]], érigé pour commémorer la victoire contre [[Démétrios Poliorcète]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1278}}. En Asie mineure, la dynastie des [[Attalides]] installée à [[Pergame]] prospère au {{-s|III}} et se détache de la domination séleucide, avant de reconnaître la domination romaine{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1105-1106}}. Sur les bords de la mer Noire se développent des royaumes dirigés par dynasties d'origine non-grecque mais hellénisées, en [[Bithynie]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=235}} et au [[royaume du Pont|Pont]], qui connaît son apogée sous son roi {{noble|Mithridate VI}} (120-63 {{av JC}}) connu pour être le principal opposant à la domination romaine en Anatolie{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1184}}. La [[Cappadoce]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=277-278}}, la [[Commagène]] (avec le site de [[Nemrut Dağı]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=358}} disposent également de dynasties hellénisées. Au sud du Caucase se développent les royaumes d'[[royaume d'Arménie|Arménie]] (dirigé par les [[Orontides]] puis les [[Artaxiades]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=164}} et d'[[Atropatène]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=919}}. Sur la côte nord de la [[mer Noire]] un royaume grec s'est constitué depuis le milieu du {{-s|V}}, le [[royaume du Bosphore]], et il prospère jusqu'en 250, avant d'entamer un déclin face aux avancées des Scythes qui avaient été tenus en respect jusqu'alors, puis il devient un état-client de Rome{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=244}}. En [[Asie centrale]], en [[Bactriane]], les rois « [[royaume gréco-bactrien|gréco-bactriens]] », issus des colonies grecques, qui se rendent indépendantes des Séleucides à la fin du {{-s|III}}, bâtissent la ville d'[[Aï Khanoum]] qui illustre la fusion des cultures dans la région. Les derniers rois grecs de Bactriane disparaissent vers 130 {{av JC}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=221}} Cet « Extrême-Orient hellénistique » se projette encore plus loin quand des rois grecs se taillent des royaumes dans la vallée de l'Indus ([[royaumes indo-grecs]]), attestés du milieu du {{-s|II}} au début de notre ère{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=491-492}}. La tendance marquante de la période hellénistique est donc l'expansion du peuplement grec, des royaumes dirigés par des dynasties gréco-macédoniennes, et de la culture grecque, ce que l'on regroupe sous le terme d'« [[hellénisation]] ». Cela s'appuie sur la fondation de nombreuses nouvelles cités, surtout en Asie, et donc d'un fort mouvement de colonisation grecque. Désormais, on trouve des centres de culture grecque hors de Grèce, en particulier à Alexandrie avec sa gigantesque bibliothèque, aussi en Syrie, et jusqu'en Bactriane. Il ne faut évidemment pas surévaluer cette influence, qui varie fortement selon les contextes, a connu des résistances, l'[[acculturation]] des populations non-grecques restant globalement limitée et les clivages ethniques marqués, et de toute manière les rois grecs n'essayèrent jamais d'imposer leur culture. Du reste, les Grecs ont intégré et réadapté des éléments orientaux à cette période (cultes « orientaux », persianismes, pratiques de gouvernement perses et égyptiennes)<ref>{{en}} Thomas Harrison, « The Hellenistic World », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=100}}.</ref>{{,}}{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=318-341}}. <gallery mode="packed"> Victoire de Samothrace - Musee du Louvre - 20190812.jpg|La [[victoire de Samothrace]], début {{-s|III}} [[Musée du Louvre]]. The legendary Venus de Milo in the Louvre, 9 February 2014 cropped.jpg|La [[Vénus de Milo]], {{-s|II}} [[Musée du Louvre]]. Berlin - Pergamonmuseum - Altar 01.jpg|Le [[grand autel de Pergame]], reconstitué au [[musée de Pergame]], [[Musées d'État de Berlin|Musées d'État]] de [[Berlin]]. Edfu Tempel 42 Entzerrversuch.jpg|{{noble|Ptolémée VIII}} en tenue de [[pharaon]], entre les déesses [[Ouadjet]] et [[Nekhbet]]. [[temple d'Horus (Edfou)|Temple d'Horus]] à [[Edfou]]. CapitalSharp.jpg|[[ordre corinthien|Chapiteau corinthien]]. [[Aï Khanoum]] ([[Afghanistan]]). Musée National d'Afghanistan, Kaboul. </gallery> Du point de vue intellectuel, les savants et techniciens grecs sont à nouveau très actifs à l'époque hellénistique, appuyés sur les grands centres intellectuels tels qu'Athènes et Alexandrie, mais pas seulement. Ainsi, dans le domaine des mathématiques et de la technique, cette période est marquée par les travaux d'[[Euclide]], d'[[Archimède]], d'[[Ératosthène]] ; l'astronomie se développe avec [[Aristarque de Samos]] et surtout [[Hipparque (astronome)|Hipparque]] (à partir d'éléments repris des écoles babyloniennes de l'époque) ; d'autres savants accomplissent des travaux en médecine à la suite des avancées [[Hippocrate|hippocratiques]] ; etc.<ref>{{chapitre| langue=en|auteur=Paul T. Keyser et Georgia Irby-Massie | titre=Science, Medicine, and Technology|auteurs ouvrage=Glenn R. Bugh (dir.)| titre ouvrage=The Cambridge Companion to the Hellenistic World|éditeur=Cambridge University Press|lieu= Cambridge|année=2006 |passage= 241-264}}.</ref>. Dans le domaine de la philosophie, cette période voit le développement de l'[[épicurisme]] et du [[stoïcisme]]. === La République romaine === [[Fichier:Roman Republic Empire map.gif|vignette|Évolution du territoire de la République et de l'Empire romains.]] {{article détaillé|République romaine}} L'histoire des deux premiers siècles de la [[République romaine]] est essentiellement connue par des sources datant de la fin de ce régime ou du début de l'Empire ([[Polybe]], [[Tite-Live]]), ce qui rend sa reconstitution incertaine. Il apparaît au moins que Rome met en place aux {{-s2|V|IV}} un système d'institutions visant manifestement à s'équilibrer et dépendre les uns des autres : des [[Magistrats de la République romaine|magistrats]] en exercice, en premier lieu les deux [[Consul (Rome antique)|consuls]], qui dirigent les affaires de la cité pour une année ; le [[Sénat de la République romaine|Sénat]], conseil surtout constitué d'anciens magistrats, qui donne des avis et contrôle ; le Peuple, le corps des [[citoyenneté romaine|citoyens]] (des hommes adultes), organisé en [[centurie]]s de poids électoral inégal (ce sont aussi des unités servant pour les impôts et pour les mobilisations militaires), qui élit les magistrats et peut se prononcer lors d'assemblées sur des affaires politiques ou militaires. La majeure partie de la population appartient au groupe des [[Plébéiens]], qui s'oppose à l'élite monopolisant les plus hautes fonctions et les terres, les [[Patriciens]], et obtient après une lutte âpre la possibilité d'exercer toutes les magistratures, la création de la fonction de [[tribuns de la plèbe]], qui disposent d'un [[droit de veto]] sur les affaires politiques, et diverses mesures économiques. Se constitue ainsi une vie politique complexe, largement déterminée par les hiérarchies sociales, qui transcendent au fil du temps l'opposition entre Patriciens et Plébéiens. Les familles les plus riches (la ''[[nobilitas]]'') se disputent les faveurs du peuple (notamment par le biais de relations entre patrons et clients), et s'appuient sur leurs accomplissements dans l'exercice des magistratures, leur prestige et leur morale. Ils tendent à exercer les charges les plus importantes, accomplies dans un ordre déterminé (''[[cursus honorum]]''). Avec le temps, l'afflux de richesses et les guerres contribuent à rendre la vie politique plus conflictuelle et déséquilibrée<ref>{{en}} Mark Pobjoy, « The Roman Republic », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=102-103}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1285-1286}}. [[Fichier:Crawford 13-1 Obverse.jpg|thumb|left|Pièce de monnaie en argent romaine de 281 {{av JC}} représentant [[Mars (mythologie)|Mars]], le dieu de la guerre.]] La République romaine dispose d'une [[armée romaine|armée]] très efficace, disciplinée tout en étant ouverte aux évolutions, reposant sur les citoyens propriétaires, organisés en [[légion romaine|légions]], appuyées à partir du {{-s|IV}} par des auxiliaires Latins et Italiens<ref>{{en}} Mark Pobjoy, « The Roman Republic », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=103-104}}.</ref>. L'expansion romaine doit aussi son succès à une conception ouverte de la citoyenneté, qui se traduit par l'intégration de populations des cités soumises et l'accroissement du corps citoyen, également la création de colonies dans la péninsule italienne, ce qui transforme progressivement la cité en État territorial et augmente ses moyens militaires. Rome parvient après une période de difficultés à conquérir des territoires voisins, puis à établir sa domination sur l'Italie, à compter de la fin du {{-s|V}}, à peine ralentie par son sac par les [[Celtes]] (390 ou 386). Elle gagne du terrain sur les [[Étrusques]] et les [[Samnites]], et doit ensuite vaincre ses alliés [[Latins]] qui s'inquiètent de sa montée en puissance, jusqu'à sa victoire lors de la [[guerre latine]] de 340-338. Elle peut alors accélérer sa politique expansionniste, s'appuyant sur sa redoutable armée, en fondant des colonies en des points stratégiques, gagnant des appuis chez les vaincus et éliminant les résistances ([[guerres samnites]]). Autour de 300, elle est devenue la puissance hégémonique d'Italie. Les cités de [[Grande Grèce]] sont soumises durant les premières décennies du {{-s|III}}, et sa victoire contre [[Pyrrhus Ier|Pyrrhus]] d'[[Épire]] puis la conquête de [[Tarente]] en 272 {{av JC}} la font connaître dans le monde hellénistique{{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1286}}. Dans le sens inverse, Rome s'ouvre de plus en plus aux influences grecques. Celles-ci étaient déjà perceptibles bien avant en Italie comme vu plus haut, mais elles s'accentuent à l'époque républicaine, et cela s'accélère avec la conquête du monde hellénistique, et s'amorce alors la formation de la culture « gréco-romaine » qui triomphe à l'époque impériale{{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1127}}{{,}}<ref name=capta>{{Lien web|langue=fr|auteur= Emmanuelle Valette| titre= Graecia capta ferum victorem cepit. "Rome et l'hellénisation" |site=Eduscol|url= https://eduscol.education.fr/odysseum/graecia-capta-ferum-victorem-cepit-rome-et-lhellenisation| date= 19 novembre 2019| consulté le=6 janvier 2021}}.</ref>. [[Fichier:Second Punic War full-fr.svg|thumb|Campagnes de la [[deuxième guerre punique]].]] La principale conséquence de cette expansion est le conflit avec l'ennemi principal des Grecs d'Italie et la puissance dominante de la Méditerranée orientale, [[Carthage]]. S'ouvre alors la période des [[guerres puniques]] (punique étant synonyme de carthaginois). La [[première guerre punique|première]] (264-241) est un conflit long et difficile pour Rome, qui subit plusieurs revers et de lourdes pertes, mais parvient à l'emporter et à établir sa domination sur la [[Sicile]], puis la [[Sardaigne]] dans la foulée. La [[seconde guerre punique|seconde]] (218-201) est restée célèbre pour l'audacieuse expédition du chef des armées carthaginoises, [[Hannibal]], qui envahit l'Italie et inflige plusieurs défaites cinglantes aux armées romaines (la plus retentissante étant [[bataille de Cannes|Cannes]], en 216). Mais la loyauté de la plupart des alliés de Rome et les campagnes de [[Scipion l'Africain]] renversent la situation en faveur de Rome, qui inflige une victoire décisive à ses ennemis sur leurs propres terres ([[bataille de Zama]], 202). Carthage perd alors la plupart de ses possessions et se voit contrainte de réduire son armée à peau de chagrin, alors que Rome prend sa place dans la [[péninsule Ibérique]]. La [[troisième guerre punique]] (149-146) est de ce fait à sens unique : elle se solde par l'anéantissement de ce qui reste des forces carthaginoises, et la destruction de la ville. Entre-temps Rome s'est étendue vers l'est où elle s'est confrontée au [[royaume de Macédoine]] à trois reprises ([[guerres macédoniennes]]). Après la victoire de [[bataille de Pydna|Pydna]] (168), elle divise son territoire. Dans les années 140, Rome fait face à des oppositions en Macédoine et en Grèce, qu'elle éteint (destruction de Corinthe en 146), puis annexe ces territoires. Elle prend aussi pied en Asie mineure où sont constituées des provinces, et en [[Cyrénaïque]] ([[Libye]] actuelle){{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1286-1287}}. Cette série de conquêtes successives a plusieurs conséquences majeures. D'abord, l'expansion vers le monde grec entraîne à Rome un processus d'hellénisation marquée, visible dans l'art et la littérature, avant tout chez les élites, quoique la littérature en latin connaisse un essor ([[Cicéron]], [[Lucrèce]], [[Catulle]]). Ces élites ont consolidé leur pouvoir et monopolisent les hautes fonctions, elles ont tiré de grandes richesses des conquêtes leur permettant d'entretenir un train de vie très dispendieux, de disposer de nombreux clients et dépendants, de vastes domaines (''[[latifundium (Antiquité)|latifundia]]''), beaucoup étant exploités par une masse d'esclaves issus des conquêtes (ce qui explique aussi les [[guerres serviles|révoltes serviles]] ayant lieu à cette époque, dont celle de [[Spartacus]]). D'un autre côté la petite paysannerie, engagée dans des expéditions militaires lointaines, n'est plus en mesure de travailler ses terres, et les perd au profit des puissants, de nombreux paysans se retrouvant sans activité une fois démobilisés. Quelle que soit l'ampleur réelle du phénomène, discutée par les historiens, la croissance des inégalités sociales conduit à des tensions très graves, qui éclatent lors des tentatives des [[Gracques|frères Gracchus]] de mettre en place une politique de distribution des terres, sans succès (en 133 et 123-121). Les alliés Latins et Italiens engagés dans les campagnes militaires subissent de mêmes types de désagrément, générant des révoltes, qui culminent lors de la [[Guerre sociale (Rome)|guerre sociale]] (91-88) qui plonge l'Italie dans le chaos. Rome triomphe, mais en retour, elle octroie la citoyenneté aux peuples d'Italie au sud du Pô. La puissance romaine s'appuie à nouveau sur de nombreux octrois de citoyenneté, et aussi une politique de colonisation très active fournissant des terres à ceux qui en étaient dépourvus. La ville de Rome devient très vaste et très peuplée, y affluent des produits de tous les territoires dominés et d'au-delà<ref>{{en}} Mark Pobjoy, « The Roman Republic », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=104-106}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1287-1288}}. [[Image:Map of the Ancient Rome at Caesar time (with conquests)-fr.svg|thumb|upright=1.5| {{Légende/Début}} {{Légende|#FF7878|La République romaine vers [[70 av. J.-C.]]}} {{Légende|#78BEFF|Les conquêtes de Pompée entre [[-64|64]] et [[60 av. J.-C.]]}} {{Légende|#FFFF78|Les conquêtes de César entre [[-58|58]] et [[46 av. J.-C.]]}} {{Légende|#82BEAA|Les états vassaux de Rome en [[44 av. J.-C.]]}} {{Légende/Fin}} ]] Rome fait face au tournant du {{-s|I}} à plusieurs difficultés militaires (invasions des [[Cimbres]] et des [[Teutons]] en Gaule méridionale, révolte de [[Jugurtha]] de [[Numidie]] en Afrique) qui conduisent à une réforme de l'armée dans un sens plus professionnel, menée par [[Caius Marius]], qui a pour effet d'ouvrir l'armée au prolétariat. La guerre sociale puis les tentatives de {{noble|Mithridate VI}} du [[Pont (région)|Pont]] de secouer la domination romaine en Asie mineure créent de nouveaux troubles. Les chefs militaires romains de l'époque prennent plus de pouvoir, appuyés sur leurs victoires et la fidélité de troupes qui ont désormais un rapport plus personnel à eux, et se disputent le pouvoir lors de premières [[Guerres civiles romaines|guerres civiles]] (88-81). [[Sylla]] en sort vainqueur et devient dictateur. Bien qu'il se retire du pouvoir par la suite, cela montre la voie à d'autres généraux ambitieux et populaires : [[Crassus]] et [[Pompée]], qui ont remporté des victoires en Asie, rejoints par [[Jules César]] avec qui ils forment le [[premier triumvirat]] pour contrôler la vie politique romaine, le Sénat étant de plus en plus soumis à leurs volontés. La disparition de Crassus au combat contre les [[Parthes]] en 53 laisse les deux autres face à face, plongeant Rome dans la guerre civile. César, auréolé de gloire et appuyé par des troupes fidèles après avoir conduit la conquête de la Gaule transalpine, choisit l'affrontement armé, qui tourne à son avantage. Les partisans de la République sont ensuite vaincus sur plusieurs champs de bataille, mais plusieurs d'entre eux assassinent César en 44 {{av JC}}, alors qu'il est quasiment devenu un monarque. Un [[second triumvirat]] est fondé par les généraux de César, [[Marc Antoine]] et [[Lépide]], rejoints par [[Auguste|Octave]], le neveu et héritier désigné de César. Les derniers partisans de la République sont vaincus, et Marc Antoine et Octave se retrouvent finalement face-à-face. Le premier, installé en [[Égypte]] auprès de la reine {{noble|Cléopâtre VII}}, est vaincu à [[bataille d'Actium|Actium]] en 31 {{av JC}} Octave a alors les mains libres pour mettre fin à la République en établissant un régime monarchique{{sfn|id=ODC|ODC|2012|p=1288}}. === L'Empire romain === {{Article détaillé|Empire romain|Haut-Empire romain}} [[Fichier:Statue-Augustus.jpg|thumb|left|Statue d'Auguste dite « [[Auguste de Prima Porta|de Prima Porta]] ». [[Musées du Vatican]].]] [[Fichier:Tavares.Forum.Romanum.redux.jpg|thumb|Vue du [[Forum de Rome]] : [[temple de Vespasien]] à gauche, [[temple de Saturne]] à droite.]] Le triomphe d'[[Auguste|Octave]] permet l'établissement d'un régime monarchique à Rome, mais le vainqueur doit jouer sur les mots et les apparences pour ne pas donner l'impression de reconstituer une royauté à Rome, ou un régime tyrannique, et de mettre fin à la République. Il est donc le « premier du Sénat », ''[[Princeps senatus]]'', et premier citoyen (on parle de « [[Principat]] »). Il monopolise les principales magistratures, dispose d'une immunité totale, est reconnu par le Sénat qui est laissé en place, qui lui octroie en 27 {{av JC}} le titre d'« [[Auguste (titre)|Auguste]] ». Ainsi sont posées les bases de ce qu'on devait désigner par la suite l'Empire romain, parce que son chef est détenteur de l’''[[imperium]]'' suprême, pouvoir qui lui donne notamment la direction permanente des légions dans toutes les provinces, bien que l'« empereur » cherche à donner l'impression qu'il ne l'est pas. Après la mort d'Auguste en 14 de notre ère, ses successeurs de la [[dynastie julio-claudienne]] reprennent ses pouvoirs mais ils ne disposent pas de son prestige personnel, et leur pouvoir est très instable. Après l'assassinat de Néron en 68, une guerre civile conduit à l'établissement d'une nouvelle dynastie, les [[Flaviens]], appuyée par les troupes, suivant un schéma amené à se répéter inlassablement durant l'histoire de la Rome impériale. Avec les premiers [[Antonins (Rome)|Antonins]], [[Trajan]] (98-117) et [[Hadrien]] (117-138), l'Empire romain dispose de souverains généralement reconnus comme capables (à la différence de la plupart de leurs prédécesseurs depuis Auguste). Les empereurs choisissent leur successeur en l'adoptant, suivant un principe dynastique. Le {{s|II}}, période de [[pax romana|paix romaine]], est considérée comme l'apogée de l'Empire romain, d'une inhabituelle stabilité qui se poursuit sous [[Antonin le Pieux]] (138-161) et [[Marc Aurèle]] (161-180), malgré des conflits extérieurs et l'irruption de la [[peste antonine]] à compter de 165<ref>{{en}} [[Olivier Hekster]], « The Roman Empire », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|p=108-109|Sparkes|2006}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1289-1290}}. [[Fichier:Carte de l'Empire romain en 118 après J.-C.jpg|thumb|L'Empire romain en 118 {{ap JC}}]] Les frontières de l'empire ont alors été consolidées et stabilisées. La très prospère Égypte a été annexée sous Auguste, devenant domaine personnel de l'empereur, l'[[Hispanie]] est complètement soumise, puis les régions alpines, et la [[Pannonie]]. En revanche, les légions romaines connaissent plus de difficultés en Germanie et la frontière romaine ([[limes]]) se stabilise le long du [[Rhin]] et du [[Danube]]. Les successeurs d'Auguste se contentent d'annexer des États clients ([[Cappadoce]], [[Maurétanie]], [[Judée]], [[Commagène]], [[Nabatène]]), en plus de la conquête d'une partie de la [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] (la [[Grande-Bretagne]] actuelle). Les légions romaines ont dès lors une fonction surtout défensive, aux frontières, qui font en plusieurs endroits l'objet de fortifications (par exemple avec le « [[mur d'Hadrien]] »). [[Trajan]] tente un retour vers l'expansionnisme, intégrant la [[Dacie]], mais il échoue face aux [[Parthes]] en [[Mésopotamie]]. Ceux-ci continuent de faire peser une menace sur les territoires romains, tandis que sur la frontière nord plusieurs peuples germaniques ou d'autre origine causent des troubles sous [[Marc Aurèle]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1290-1291}}. L'empereur est l'autorité suprême de l'empire, auquel on rend un culte, il accumule de grandes richesses, dispose de nombreux domaines (agricoles comme miniers). Il gouverne avec un cercle restreint de proches qui ont une grande importance. L'empire est divisé en provinces confiées à des gouverneurs, mais l'administration impériale est peu fournie et se repose en bonne partie sur les communautés locales, à commencer par les cités et leurs élites. L'époque impériale voit la fondation de nombreuses nouvelles cités dans toutes les régions de l'empire. L'empereur reçoit régulièrement des ambassades et sollicitations de celles-ci, et intervient souvent dans leurs affaires. La citoyenneté romaine permet d'être jugé selon le [[droit romain]], limitant l'influence des droits locaux. La condition de citoyen continue à être octroyée régulièrement à des personnes des élites provinciales, ce qui leur permet parfois d'intégrer les rangs de l'élite impériale, les [[chevalier romain|Chevaliers]] et les [[Sénat de l'Empire romain|Sénateurs]]. Ce phénomène de « [[Romanisation (histoire)|romanisation]] » juridique culmine en 212 avec l'[[édit de Caracalla]] qui octroie la citoyenneté à tous les résidents libres de l'empire<ref>{{en}} [[Olivier Hekster]], « The Roman Empire », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|p=110-111|Sparkes|2006}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1291-1292}}. Mais en pratique les citoyens ont à ce moment-là perdu l'essentiel de leurs pouvoirs politiques, qui sont accaparés par une élite restreinte, et privilèges, donc ce statut a perdu en importance{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=321}}. Les citoyens sont en principe unis par la vénération des dieux romains, et le culte de l'empereur, vu comme un instrument politique garantissant la fidélité à l'édifice impérial. La [[christianisme|religion chrétienne]] qui se répand alors s'inscrit en dehors de ce cadre puisque ses fidèles refusent de sacrifier à l'empereur et de reconnaître les divinités romaines, ce qui entraîne leurs premières persécutions<ref>{{en}} Olivier Hekster, « The Roman Empire », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes|2006|p=111}}.</ref>. Du point de vue des lettres, l'époque d'Auguste est souvent présentée comme un âge d'or des écrits en langue latine ([[Virgile]], [[Horace]], [[Ovide]], [[Tite-Live]]), même si les périodes suivantes ne sont pas en manque d'écrivains et penseurs de talent ([[Sénèque]], [[Pétrone]], [[Tacite]], [[Juvénal]], etc.). Du côté des savants, penseurs et écrivains de langue grecque, c'est l'époque du médecin [[Galien]], de l'astronome [[Ptolémée]], du géographe [[Strabon]], du voyageur [[Pausanias le Périégète|Pausanias]], des [[polygraphe (auteur)|polygraphes]] [[Plutarque]] et [[Lucien de Samosate]], des orateurs et écrivains de la [[seconde sophistique]]. D'une manière générale l'ancien monde hellénistique reste dynamique culturellement durant la période de domination romaine, et exerce un ascendant évident dans ce domaine. Les cités grecques restent la forme d'organisation de base des sociétés de la partie orientale de l'empire. Après les destructions de l'époque de conquête, elles sont beaucoup à connaître un essor marqué durant la période de la ''pax romana'' (en particulier en Asie Mineure, moins en Grèce continentale et insulaire), sous la direction de notables contrôlant les institutions civiques, supervisés par les gouverneurs romains. Les Grecs ont accepté bon gré mal gré la domination impériale, tout en préservant leur sentiment de supériorité culturelle sur leurs conquérants<ref>Maurice Sartre, « Les Grecs au temps de Rome », dans {{harvsp|id=DMGA|Sartre|Sartre-Fauriat|Brun|2009|p=29-32}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=631-632}}. Après la mort de [[Marc Aurèle]], le pouvoir passe à son fils [[Commode (empereur)|Commode]], dont le caractère autoritaire et instable suscite des oppositions, jusqu'à son assassinat en 192. S'ensuit une guerre civile qui met fin à l'exceptionnelle stabilité de l'empire. [[Septime Sévère]] (193-211) en sort vainqueur et instaure la dynastie des Sévères, marquée par des personnalités particulièrement atypiques, qui est renversée en 235. S'ouvre alors une période d'« [[anarchie militaire]] » et de crise qui marque le basculement vers le « [[Bas-Empire romain]] » et l'[[Antiquité tardive]]. À l'instabilité sur le trône impérial s'ajoutent divers périls extérieurs : conflits contre les [[Perses]] [[sassanides]] qui ont renversé les [[Parthes]] en 220, qui se soldent par la capture au combat de [[Valérien]] en 260, une première pour un empereur romain ; invasions des [[Goths]] sur la frontière nord qui entraîne la mort de l'empereur [[Dèce]] en 251 ; puis les [[Alamans]] franchissent à leur tour les frontières. Ces périls sont difficilement jugulés, et les secousses provoquées créent sans doute une perte de confiance en la capacité romaine à assurer l'ordre et la stabilité. Ce dont profite la reine [[Septimia Bathzabbai Zénobie|Zénobie]] de [[Palmyre]], qui se rend indépendante de Rome tente de fonder un empire, jusqu'à sa défaite en 271, tandis que de l'autre côté de l'empire des généraux romains de Gaule se proclament empereurs ([[empire des Gaules]]) entre 260 et 274. La situation est rétablie par des empereurs martiaux issus des provinces danubiennes, notamment [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] (270-275) qui parvient à réunifier l'empire. Puis il incombe à [[Dioclétien]] (284-305) de refonder ses structures afin de le consolider, ouvrant définitivement une nouvelle page dans l'histoire de l'Empire romain{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1292-1293}}. <gallery mode="packed"> La Table claudienne - Après 48.jpg|[[Table claudienne]], transcription d'un discours de [[Claude (empereur romain)|Claude]] pour l'admission des Gaulois au Sénat romain, v. 48. [[Lugdunum (musée)|Musée Lugdunum]]. Colosseo 2020.jpg|Le [[Colisée]] de [[Rome]], {{s|I}}. The Odeon of Herodes Atticus on November 8, 2019.jpg|L'[[Odéon d'Hérode Atticus]], [[Athènes]], {{s|II}}. Pont du Gard (30).jpg|Le [[Pont du Gard]] (France), {{s|I}}. Hadrian's wall at Greenhead Lough.jpg|Sections du [[mur d'Hadrien]], {{s|II}} ([[Royaume-Uni]]). Tunisie El Djem amphitheatre 01.jpg|[[Amphithéâtre d'El Jem|Amphithéâtre de Thysdrus]] à [[El Jem]] (Tunisie), début {{s|III}}. Chiron instructs young Achilles - Ancient Roman fresco.jpg|Le centaure [[Chiron (mythologie)|Chiron]] et le jeune [[Achille]], mosaïque de la basilique d'[[Herculanum]], {{s|I}}. </gallery> === L'empire parthe === [[Fichier:Map Parthian Empire-fr.png|thumb|Extension de l'[[empire parthe]] vers 60 {{av JC}}]] Les [[Parthes]] sont à l'origine un groupe formé par des guerriers issus de la tribu des [[Parnes]], parlant une langue iranienne, installés vers le milieu du {{-s|III}} dans la [[satrapie]] de [[Parthie]] (au bord de la [[mer Caspienne]]) dont ils reprennent le nom{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1086}}. Ils sont dirigés par la dynastie des [[Arsacides]]. Les Parthes se rendent indépendants des [[Séleucides]], puis se soumettent à nouveau à eux vers 210, avant de rompre définitivement avec eux en profitant de leur affaiblissement consécutif à la [[paix d'Apamée]] en 188. {{noble|Mithridate Ier de Parthie|-}} pose les bases de l'État parthe, et conquiert le [[plateau Iranien]] puis la [[Mésopotamie]]. S'ensuit une réplique séleucide qui reprend une grande partie des conquêtes, et des troubles pour la dynastie parthe, qui se relève et prend le dessus sous {{noble|Mithridate II de Parthie|-}}. Les Parthes deviennent alors des rivaux de Rome, auxquels ils commencent à disputer l'[[Arménie]]. Leur armée écrase les Romains à [[bataille de Carrhes|Carrhes]] en Haute Mésopotamie en 53 {{av JC}}, mais les Romains rétablissent progressivement la situation en leur faveur. [[Trajan]] échoue cependant à leur enlever la Mésopotamie (campagne de 117-123) et les derniers conflits entre les deux superpuissances au début du {{s|II}} ne changent pas la situation. Apparemment affaiblis, les Parthes sont renversés en 220 par un de leurs vassaux, le Perse [[Ardashir Ier|Ardashir]], qui fonde la [[dynastie sassanide]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Philip|nom1=Huyse|titre=La Perse antique|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2005|passage=37-39|isbn=}}.</ref>. Le pouvoir parthe semble avoir été peu centralisé, laissant la place aux domaines des [[sept grands clans parthes]] ([[Maison des Souren|Suren]], [[Karen-Pahlav|Karen]], etc.) et à divers royaumes vassaux plus ou moins autonomes ([[Characène]], [[Sistan]]), du moins tant qu'ils reconnaissaient la suprématie des Arsacides. Ces rois sont souvent présentés comme « philhellènes », notamment parce qu'ils adoptent un monnayage et des éléments culturels de type grec, mais ils se revendiquent également de l'héritage iranien (perse) et mettent en avant la religion [[zoroastrien]]ne dans la seconde partie de la dynastie. L'art parthe mêle donc influences iraniennes, mésopotamiennes et grecques. Leur armée s'appuie sur leur redoutable cavalerie lourde, les [[cataphractes]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1086}}. <gallery mode="packed"> Mithradatesi.jpg|[[Drachme antique grecque|Tétradrachme]] montrant {{noble|Mithridate Ier de Parthie|-}} avec une barbe et un [[diadème]] royal, inscription grecque en revers : ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΜΕΓΑΛΟΥ (du grand roi). Arm less man edit 3.jpg|[[Statue d'un prince parthe]], en bronze, provenant du sanctuaire de Shami en [[Élymaïde]] ([[Khuzestan]]). [[Musée national d'Iran]]. Parthian cavalryman.jpg|Cavalier parthe armé d'un arc, {{sp|I|-|III|s}}. [[British Museum]]. </gallery> === Les autres pays orientaux === Les anciens foyers des premières civilisations antiques ont connu un destin qui peut par bien des aspects être vu comme un déclin : recul et disparition de la plupart des langues et écritures traditionnelles à la suite de l'expansion de l'araméen, perte de souveraineté depuis les conquêtes de l'empire perse, puis hellénisation culturelle et, dans une moindre mesure, romanisation. Elles n'en conservent pas moins leurs spécificités et leur créativité culturelles. En [[Égypte]], les pouvoirs grec et romain font preuve d'une certaine déférence envers le passé pharaonique et en adoptent au moins les apparences. Ils s'appuient en tout cas sur le milieu des temples égyptiens, dont les prêtres restent une force qui compte jusqu'au déclin de ces institutions à partir du {{s|III}} de notre ère. La religion autochtone connaît ses propres évolutions, comme l'émergence du culte de [[Sérapis]], qui doit beaucoup à l'hellénisation. Celle-ci est avant tout représentée à [[Alexandrie]], une des principales métropoles du monde méditerranéen, un centre culturel et économique de première importance. La scission entre populations grecques et égyptiennes reste marquée, les secondes constituant la majeure partie de la population en dehors des métropoles. Les riches campagnes égyptiennes confèrent à ce pays une grande importance économique. La christianisation, marquée à partir du {{s|III}}, a pour effet de donner naissance à une nouvelle écriture inspirée du grec et littérature en langue égyptienne, le [[copte]], alors que l'usage des [[hiéroglyphes égyptiens|hiéroglyphes]] se raréfie{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=492-493}}. [[Fichier:Sudan Meroe Pyramids 30sep2005 2.jpg|thumb|Pyramides du cimetière nord de [[Méroé]].]] Sur le cours supérieur du Nil, la [[Nubie]] reste un centre politique et culturel dynamique sous les rois de [[Méroé]], dont le site est connu pour ses pyramides. En 25 {{av JC}} le pays résiste à une invasion romaine. Les auteurs classiques évoquent une lignée de reines ayant dirigé ce pays, les [[Candace]]s{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=935}}. Ces régions situées au sud de l'Égypte étaient connues des Grecs comme l’[[Éthiopie]]. Avec le développement du commerce sur la mer Rouge depuis l'époque hellénistique, les contacts économiques entre ces contrées et la Méditerranée sont plus nombreux{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=538}}. Le principal royaume éthiopien des débuts de notre ère est celui d'[[Axoum]], dont le cœur est situé au nord de l'Éthiopie moderne, qui s'étend considérablement en direction du sud vers la [[Somalie]] actuelle et aussi dans le sud-ouest de l'[[Arabie]]. Il occupe une place importante dans le commerce avec le monde indien{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=217}}. [[Fichier:Astronomical cuneiform tablet - AD 61.jpg|thumb|left|Tablette cunéiforme astronomique, [[Babylone]], 61 ap. J.-C. [[British Museum]].]] La [[Babylonie tardive|Babylonie]] reste une région prospère sous les [[Achéménides]] et les [[Séleucides]] et au début de la période [[Parthes|parthe]], fournissant d'importants revenus à ces empires, qui installent des résidences royales dans la région, à [[Babylone]], puis dans deux nouvelles fondations, [[Séleucie du Tigre]] (capitale séleucide) et [[Ctésiphon]] (capitale parthe, voisine de la dernière). L'hellénisation reste superficielle mais des cités grecques sont fondées (Séleucie du Tigre, Babylone). Les [[astronomie mésopotamienne|astronomes babyloniens]], issus du milieu des temples, que les Grecs appellent « [[Chaldéens (Antiquité)|Chaldéens]] », atteignent alors un niveau de compétence très élevé, et les derniers textes cunéiformes connus sont de type astronomique et datent de 75 (voire 80<ref>{{Article|langue=en|auteur= Hermann Hunger et Teije de Jong |titre= Almanac W22340a From Uruk: The Latest Datable Cuneiform Tablet |périodique= Zeitschrift für Assyriologie und vorderasiatische Archäologie|volume= 104 |numéro=2| année= 2014| passage= 182–194}}.</ref>) de notre ère. Cela marque symboliquement la fin définitive de la civilisation mésopotamienne antique<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur= Paul-Alain Beaulieu| titre= Late Babylonian Intellectual Life|auteurs ouvrage= Gwendolyn Leick (dir.)|titre ouvrage=The Babylonian World|lieu= Londres et New York|éditeur=Routledge|année= 2007 |passage= 473-484}}.</ref>. Dans le sud-ouest iranien, une autre des plus anciennes civilisations antiques, l'[[Élam]], connaît une survivance sous la forme d'une nouvelle entité culturelle et politique, l'[[Élymaïde]], alors que la vieille capitale élamite et perse de [[Suse (Iran)|Suse]] est devenue une colonie grecque, et perd en importance. Les Élyméens, implantés dans une région montagneuse au-dessus de la Susiane, se rendent autonomes des rois [[Parthes]] et prennent Suse. Ils sont finalement soumis par les [[Sassanides]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=501}}. Le [[royaume d'Arménie]], dirigé à partir du début du {{-s|II}} par la dynastie des [[Artaxiades]], devient un État-tampon entre Rome et les empires iraniens ([[Parthes]] puis [[Sassanides]]). Il connaît son apogée territorial sous le règne de {{noble|Tigrane II d'Arménie|-}} (95-55 {{av JC}}), également connu pour son philhellénisme. Au début de notre ère l'Arménie passe sous le contrôle d'une dynastie [[Arsacides (Arménie)|arsacide]], issue de la lignée royale parthe. Cela n'en fait pas pour autant un allié fidèle de cet empire, l'Arménie continuant à basculer entre allégeance aux Romains et aux Iraniens{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=164-165}}. Sur la côte [[liban]]aise, les cités de [[Phénicie]] restent prospères durant l'Antiquité classique, leurs talents de marchands et de marins étant très valorisés. Aux périodes hellénistique et romaine, les élites des cités de Phénicie sont parmi les groupes les plus hellénisés du Proche-Orient, tout en conservant une identité phénicienne propre. On suppose que la langue phénicienne disparaît durant les premiers siècles de notre ère, mais cela reste peu documenté{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1140}}. Chypre, soumise aux Lagides puis aux Romains, connaît une importante hellénisation et perd une partie de sa personnalité culturelle particulière. Son histoire politique durant la domination romaine est calme, elle semble prospère si on en juge par les monuments de ses villes principales ([[Salamine de Chypre|Salamine]], [[Kourion]], [[Parc archéologique de Paphos|Nea Paphos]]){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=404-405}}. [[Fichier:Great Isaiah Scroll.jpg|thumb|Rouleau du [[livre d'Isaïe]] trouvé à [[Qumran]], un des [[manuscrits de la mer Morte]].]] [[Fichier:Dura Europos fresco Moses from river.jpg|thumb|left|[[Fresque]] de la [[synagogue de Doura Europos]], v. 244-245 : la fille du [[Pharaon]] recueille [[Moïse]] bébé d'un panier flottant sur un cours d'eau.]] Le Levant méridional, que l'on commence alors à appeler [[Palestine (région)|Palestine]] (bien que les [[Philistins]] qui sont l'origine de ce nom aient disparu{{sfn|Bryce|2009|p=522}}), passe sous domination [[lagide]] après la conquête grecque, puis à partir de 200 {{av JC}} les [[Séleucides]] prennent leur place. Cela s'accompagne à [[Judée|Juda]] par une tentative d'hellénisation forcée, avec la transformation de [[Jérusalem]] en cité grecque, ce qui suscite une réaction à partir des cercles religieux juifs, la [[révolte des Maccabées]], qui parvient à chasser les Grecs. Sur le plan politique l'indépendance est acquise durablement (les Séleucides étant affaiblis après leurs défaites face à Rome), sous la dynastie des [[Hasmonéens]], en revanche l'hellénisme judéen est consolidé par les nouveaux souverains. Ceux-ci réalisent des conquêtes, notamment l'[[Idumée]] (Edom) et l'[[Iturée]], où se produisent des conversions au judaïsme, en bonne partie forcées. Puis, après le règne de [[Hérode Ier le Grand|Hérode]] (37-4 {{av JC}}), le royaume passe sous domination romaine et devient une province en 6 de notre ère. Dans le même temps la diaspora juive s'est étendue ; elle est notamment bien implantée à [[Alexandrie]] (où aurait été réalisée la traduction en grec de la [[Torah]], la [[Septante]], au {{-s|II}}), organisée autour de [[synagogue]]s, sortes de temples miniatures qui se développent alors, tout et conservant des liens avec le grand temple de Jérusalem. Sur le plan religieux, le [[Judaïsme]] a alors achevé de se constituer, les derniers textes bibliques sont rédigés durant l'époque hellénistique. Des courants religieux juifs sont apparus ([[Pharisiens]], [[Sadducéens]], [[Esséniens]]), cette religion étant alors marquée par la diversité, comme l'attestent les [[manuscrits de la mer Morte]]. C'est dans ce contexte qu'il faut replacer la prédication du galiléen [[Jésus]], aux alentours de 30 de notre ère, qui est à l'origine du [[Christianisme]]. En 70 de notre ère, Jérusalem et son temple sont détruits à la suite de la répression d'une révolte. Il ne sera pas reconstruit, et la dispersion qui s'ensuit donne un nouvel élan à la diaspora, et recentre le judaïsme sur la synagogue, qui devient son lieu identitaire par excellence. Une dernière révolte, dite de [[révolte de Bar-Kokhba|Bar-Kokhba]], en 132-135, s'achève par l'éviction des Juifs de Jérusalem. C'est à ce moment que s'affirme le [[judaïsme rabbinique]], qui met l'accent sur l'apprentissage, amené à devenir la forme dominante, et que se produit la canonisation définitive de la Bible hébraïque, autour des trois ensembles [[Torah|Loi]]/[[Nevi'im|Prophètes]]/[[Ketouvim|Écrits]] ([[Tanakh]]), et que s'amorce la constitution du corpus [[talmud]]ique{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=774-775 et 1265-1266}}{{,}}{{sfn|Römer|2019|p=49-50}}. Quant au [[Christianisme]], il s'est détaché progressivement du Judaïsme, notamment à la suite de [[Paul de Tarse|Paul]], et a commencé à élaborer les livres qui deviendront son « [[Nouveau Testament]] », à prêcher auprès des Juifs et non-Juifs, réalisant de nombreuses conversions dans plusieurs régions de l'Empire romain (surtout à l'est) grâce à l'activité de ses prédicateurs, y constituant des communautés{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=312-313}}. [[Fichier:Haute Mesopotamie Syrie Parthes.svg|thumb|La Syrie et son voisinage durant les premiers siècles de notre ère.]] L'Antiquité classique coïncide avec une période d'expansion des populations arabes dans plusieurs parties du Levant et de la Mésopotamie. Bien que ces groupes soient souvent des tribus nomades, en plusieurs endroits émergent des dynasties arabes sédentaires fortement araméisées, inscrites dans la continuités des cultures précédentes, tout en étant marquées par la culture gréco-romaine. Les [[Nabatéens]] sont l'exemple le plus connu. Établis autour de la [[Jordanie]] (où ils ont supplanté les [[Idumée]]ns), entre le [[Hauran]] syrien et les oasis du nord de l'Arabie ([[Hégra]]), dominant des routes commerciales très lucratives, ils deviennent un royaume client de Rome durant le {{-s|I}} La manifestation la plus évidente de leur prospérité sont les monuments de [[Pétra]], leur capitale. En 106 [[Trajan]] annexe le royaume{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=994 et 1116-1117}}. Dans le Liban intérieur, la [[plaine de la Bekaa]] a vu l'installation des [[Ituréens]], tribu d'origine arabe, et prend le nom d'[[Iturée]], pays dont la capitale est [[Baalbek]]. Soumis par les rois de Judée, puis les Romains, leur territoire est dépecé vers 20 {{av JC}} (notamment au profit de la Judée), puis Baalbek devient une colonie de soldats romains vétérans{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=753 et 655}}. Un centre majeur arabo-araméen est [[Palmyre]] (Tadmor) en [[Syrie]], vieille cité caravanière d'[[oasis]] déjà attestée durant l'âge du bronze. Elle connaît une croissance rapide après la fin de la domination séleucide en 64/3 {{av JC}}, appuyée sur ses réseaux commerciaux. Elle passe sous contrôle romain aux débuts de notre ère, ce qui entraîne un nouvel essor et attire des populations de tous horizons. Profitant des difficultés romaines au milieu du {{s|III}}, Palmyre tente de constituer un empire, pris en main par la reine [[Septimia Bathzabbai Zénobie|Zénobie]] (267-273), mais elle est vaincue par [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] en 272-273, puis convertie en ville de garnison romaine{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1071}}. En Haute Mésopotamie, la cité de [[Hatra]] est un autre siège d'une dynastie arabe, à l'émergence plus tardive, au {{s|I}} de notre ère. Vassale des Parthes, elle est à plusieurs reprises menacée par les Romains. Elle est détruite en 240 par les Sassanides après un long siège et désertée{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=648}}. En [[Arabie]] du nord, plusieurs oasis ont connu un développement marqué depuis l'époque assyrienne qui les a vues rentrer en contacts plus poussés avec le Proche-Orient, ce qui a été accéléré par des conquêtes babyloniennes puis perses et le développement du commerce caravanier parcourant toute l'Arabie, les lucratives routes de transit produits aromatiques (encens et myrrhe notamment) se dirigeant vers la corne de l'Afrique ou d'Asie du sud{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=130-132}}. Durant la seconde moitié du {{-m|I}}, un royaume s'est développé à Dadan ([[al-'Ula]], site d'al-Khuraybah), dirigé par la dynastie Lihyanite (une tribu du [[Hejaz]]), qui dure au moins deux siècles et parvient à son apogée à dominer des oasis voisines<ref>{{Chapitre| langue = en | auteur= Arnulf Hausleiter | titre = North Arabian Kingdoms| titre ouvrage = A Companion to the Archaeology of the Ancient Near East | auteurs ouvrage= Daniel T. Potts (dir.) | lieu = Chichester | éditeur= Wiley-Blackwell |passage= 816-832}}.</ref>. Les routes d'Arabie conduisent vers l'est en direction de la cité de [[Gerrha]] sur le [[golfe Persique]], non identifiée, et vers les pays d'Arabie méridionale, l'« Arabie heureuse » des Romains, autour de l'actuel Yémen. Après le déclin du [[royaume d'Awsân]] (v. 800-500 {{av JC}}), les principaux royaumes sont [[royaume de Saba|Saba]], [[Qataban]], [[Minéens|Maïn]] et [[Hadramaout]]. Leur histoire est mal connue, surtout documentée par des inscriptions locales en alphabets sud-arabiques, et semble émaillée de conflits entre royaumes sud-arabiques et aussi le royaume éthiopien d'Axoum, autour du contrôle du commerce reliant la mer Rouge et l'océan Indien. Saba étend un temps son influence sur les royaumes voisins au début de notre ère, et implante des comptoirs sur la côte africaine, subit par la suite la domination du royaume éthiopien d'Axoum, et après c'est [[Himyar]] qui passe au premier plan<ref>{{Chapitre| langue = en | auteur= Steven E. Sidebotham | titre = The Red Sea and Indian Ocean in the Age of the Great Empires| titre ouvrage = A Companion to the Archaeology of the Ancient Near East | auteurs ouvrage= Daniel T. Potts (dir.) | lieu = Chichester | éditeur= Wiley-Blackwell |passage= 1046-1048}}.</ref>. <gallery mode="packed"> Khazneh.JPG|La [[Khazneh]] de [[Pétra]]. Lebanon, Baalbek, Temple of Bacchus 2.jpg|Le temple de [[Bacchus]] de [[Baalbek]]. Temple_of_Bel,_Palmyra_02.jpg|Le [[temple de Bêl (Palmyre)|temple de Bêl]] de [[Palmyre]] en 2010 (avant sa destruction par l'État islamique). Hatra-71339.jpg|Vue aérienne de l'enceinte sacrée de [[Hatra]] en décembre 2007 (avant sa destruction par l'État islamique). Inscription bilingue dadanite-arameen.jpg|Inscription bilingue en dadanite et araméen, provenant du sanctuaire de Dadan ([[al-'Ula]], al-Khuraybah). Bar'an temple 1986-1.jpg|Ruines du temple de Bar'an à [[Marib]], la capitale du [[royaume de Saba]]. </gallery> === Tendances et héritages === Du point de vue des structures politiques, l'Antiquité classique voit cohabiter plusieurs modèles. Le cadre de la cité en tant que communauté politique (''[[polis]]'', ''[[civitas]]'', ''[[municipium]]''){{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=320-321, 973, 1170-1171}} prend une importance considérable en Grèce à partir de l'époque archaïque. Le modèle impérial développé au Proche-Orient{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=729-730}}, à l'exemple de l'[[empire achéménide]], entre en contact avec le monde grec qui l'adopte durant l'[[époque hellénistique]]. Il devient alors dominant politiquement et militairement, supplantant les cités-États indépendantes qui deviennent alors l'échelon administratif de base, fondamental dans le monde gréco-romain pendant plusieurs siècles. [[Fichier:Mosaico Karalitani Ostia.jpg|thumb|Mosaïque représentant un bateau à voiles, ''statio'' des armateurs et négociants de [[Cagliari]] de la [[place des Corporations]] d'[[Ostie]] (Italie), {{s|II}}.]] Cette période voit l'élargissement du monde connu se poursuivre. Un phénomène majeur est la mise en relation des différentes régions du [[Bassin méditerranéen]], impulsée par les colonisations des [[Phénicie]]ns et des Grecs, puis l'expansion des Romains, pour qui cette mer était « [[mare nostrum]] » (« notre mer »). P. Horden et N. Purcell ont mis en avant la « connectivité » qui y existe, possibilité de mettre en contact, notamment par petits voyages ([[cabotage]]), les différentes « micro-régions » constituant cet espace très morcelé, qui ont chacune leurs spécificités et s'appuient sur celles des autres grâce à la constitution de ces réseaux<ref name=corrput>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peregrine Horden|auteur2=Nicholas Purcell|titre=The Corrupting Sea|sous-titre=A Study of Mediterranean History|lieu=Oxford|éditeur=Blackwell|année=2000|isbn=}}.</ref>. I. Morris a de son côté insisté sur le fait que cette connectivité était résultat d'évolutions historiques et était changeante, un processus de « méditerranéanisation » des régions qui se développe durant ces époques<ref>{{Article|langue=en|auteur= Ian Morris |titre=Mediterraneanization |périodique= Mediterranean History Review|volume= 18|année= 2003|passage= 30–55}}.</ref>. Le développement des échanges matériels et immatériels, et la complexification des sociétés bordant la Méditerranée est manifeste durant la période allant d'environ 800 à 500 {{av JC}}, qui peut être vue comme l'aboutissement d'une évolution sur la très longue durée<ref>{{Ouvrage| langue=en|auteur=C. Broodbank| titre= The Making of the Middle Sea, A History of the Mediterranean from the Beginning to the Emergence of the Classical World| lieu=Londres|éditeur=Thames and Hudson |année=2013 }} (chapitre 10).</ref>. Au Moyen-Orient et en Asie centrale, le développement dans la dernière partie de la période des routes d'échanges à longue distance sur lesquelles circulent l'[[Encens (résine oliban)|encens]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=731}} et la [[soie]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1353}} participe également de cette dynamique de mise en relation de régions de plus en plus éloignées. Dans le domaine des techniques, des progrès se constatent dans différents domaines (moulin à eau, presse à vis, soufflage du verre, etc.), mais l'Antiquité gréco-romaine se caractérise plutôt par sa capacité à appliquer à une échelle plus grande et de façon plus intensive les connaissances développées durant les périodes antérieures, ce qui explique la diffusion rapide de nombreuses techniques, et des productions qui se retrouvent en bien plus grande quantité que durant les phases plus anciennes de l'Antiquité (céramiques, outils en métal, pièces de monnaie, éléments architecturaux en marbre, etc.). Si l'idée d'un blocage technique antique a souvent été mise en avant par le passé, les spécialistes du sujet ont repensé la question en l'articulant plus avec la société et l'économie antiques{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1434-1435}}. Cela rejoint notamment la question de savoir s'il y a une croissance économique durant la période classique est débattue, même s'il y a des éléments qui laissent à penser qu'elle s'est produite sur le long terme, peut-être aussi dans les régions les plus anciennement urbanisées<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Bresson|titre=L'économie de la Grèce des cités|sous-titre=1. Les structures et la production|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2007|isbn=}}. Voir aussi {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Jursa|titre=Aspects of the Economic History of Babylonia in the First Millennium BC|lieu=Münster|éditeur=Ugarit-Verlag|année=2010|passage=13-26|isbn=}}.</ref>. La diffusion de l'utilisation des pièces de monnaie (la monnaie « frappée »), qui se fait à partir la [[Lydie]] puis du monde grec, est un phénomène économique (et politique) majeur de la période, même si de substantielles parties du monde antique ne font pas un grand usage de la monnaie, y compris durant la phase de prospérité de l'Empire romain{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=967}}. La mise en relation des territoires aboutit à des échanges culturels importants, diffusant des cultures dans différentes régions où elles sont réceptionnées de diverses manières, adoptées de façon sélective avant tout par les élites, et suscitent aussi des résistances, créant des phénomènes de transferts culturels diversement caractérisables ([[assimilation culturelle|assimilation]], [[acculturation]], hybridation, [[Créolisation (sociologie)|créolisation]], métissage, etc.)<ref>{{Article|langue=fr|titre= Les concepts en sciences de l’Antiquité : mode d’emploi. Chronique 2014 – Les transferts culturels |périodique= Dialogues d'histoire ancienne|volume= 40|numéro=1| année=2014|passage= 239-305|doi= 10.3917/dha.401.0239|url= https://www.cairn.info/revue-dialogues-d-histoire-ancienne-2014-1-page-239.htm}}.</ref> ; de plus leur étude est souvent marquée par des présupposés intellectuels qui sont très discutés (opposition Orient/Occident, ethnocentrisme, culture dominante, colonialisme et post-colonialisme, diaspora, etc.). Cela s'appuie sur le développement des échanges et des déplacements de personnes, avant tout la fondation de comptoirs et colonies fonctionnant comme des sortes de « vitrines » du mode de vie diffusé. Schématiquement, l'Antiquité classique est marquée par trois phénomènes majeurs de ce type : * La période orientalisante, aux {{-sp|VIII|-|VII|s}}, marquée par la diffusion d'éléments d'Est en Ouest, attribuée généralement en grande partie aux [[Phénicie]]ns (à la suite des auteurs grecs eux-mêmes, mais c'est sans doute excessif), aussi à Chypre, visible surtout chez les élites de plusieurs régions méditerranéennes, marqué par la diffusion d'un art d'inspiration orientale (mais souvent de production locale) et de l'alphabet, peut-être certaines pratiques de sociabilité (les banquets de type [[symposion]]). Ce phénomène a surtout été mis en avant pour la Grèce archaïque où il participerait à l'essor de la civilisation grecque « classique », mais aussi en Étrurie et dans la péninsule Ibérique. Les tendances récentes mettent plutôt en avant le développement des échanges culturels entre les pays du bassin méditerranéen, qui ne sont pas forcément à sens unique et tendent à créer une sorte de communauté culturelle<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur=H. Matthaüs|titre= Art phénicien – Art orientalisant| auteurs ouvrage=Élisabeth Fontan et Hélène Le Meaux (dir.)|titre ouvrage=La Méditerranée des Phéniciens : de Tyr à Carthage|lieu=Paris|éditeur=Somogy et Institut du monde arabe|année=2007|passage=127-133}} ; {{Chapitre|langue=en| auteur= [[Joan Aruz|J. Aruz]]|titre= Art and Networks of Interaction Across the Mediteranean|auteurs ouvrage= Joan Aruz, Yelena Rakic et Sarah Graff (dir.)| titre ouvrage=Assyria to Iberia: at the Dawn of the Classical Age| lieu=New York| éditeur=The Metropolitan Museum of New York| année=2014|passage=112-124}} ; {{Chapitre| langue=en|auteur= Marian H. Feldman|titre= Levantine Art in the “Orientalizing” Period|auteurs ouvrage=Brian R. Doak et Carolina López-Ruiz (dir.)|titre ouvrage =The Oxford Handbook of the Phoenician and Punic Mediterranean|lieu=Oxford|éditeur=Oxford University Press|année=2019}}.</ref>. D'autres études ont proposé des pistes pour identifier une influence proche-orientale sur la culture de la civilisation grecque de la fin des âges obscurs et de l'époque archaïque, notamment dans la mythologie et la religion ([[Walter Burkert|W. Burkert]], [[Martin Litchfield West|M. West]])<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Walter Burkert|titre=Die Orientalisierende Epoche in der griechischen Religion und Literatur|lieu=Heidelberg|éditeur=Carl Winter Universitãtsverlag|année=1984|isbn=}}. {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Martin West|titre=The East Face of Helicon|sous-titre=West Asiatic Elements in Greek Poetry and Myth|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]]|année=1997|isbn=}}.</ref>. Les influences orientales se poursuivent durant le reste de l'Antiquité, notamment à l'époque de l'empire achéménide et plus tard avec la diffusion des [[cultes à mystères|cultes orientaux]]{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1046-1047}}. * L'[[hellénisme]] et l'hellénisation{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=656-657}}, perceptible notamment dans la vie intellectuelle et artistique (sculpture, théâtre, gymnase, etc.), qui est comme vu plus haut la grande affaire des études sur le monde hellénistique{{sfn|Grandjean|Hoffmann|Capdetrey|Carrez-Maratray|2017|p=318-341}}. Mais elle concerne aussi beaucoup la civilisation romaine, profondément imprégnée de culture grecque<ref name=capta/>, et [[Paul Veyne|P. Veyne]] y a vu un « empire gréco-romain », parce qu'il était bilingue (latin à l'ouest, grec à l'est) et que {{citation|Rome est un peuple qui a eu pour culture celle d'un autre peuple, l'Hellade<ref name=veyne910>{{Ouvrage|auteur1=Paul Veyne|titre=L'empire gréco-romain|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]]|collection=Points - Histoire|année=2005|passage=9-10|isbn=}}.</ref>.}} C'est en bonne partie par ce biais que l'hellénisme survit au déclin politique du monde grec, d'autant plus que l'Empire romain se repose beaucoup sur les cités grecques pour administrer les provinces orientales{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=656-657}}. * La [[romanisation (histoire)|romanisation]], marquée avant tout par le processus d'octroi de la [[citoyenneté romaine]], la diffusion du [[droit romain|droit]] et de la vie civique qui vont avec, de la langue latine, et aussi celle du culte impérial. Cela s'accompagne de divers éléments culturels, très marqués par l'hellénisme et aussi d'autres influences, qui font qu'en fin de compte il s'agit plus de la transmission d'une culture mixte gréco-romaine caractéristique du monde romain. Son impact culturel est de ce fait plus net dans les provinces occidentales, peu touchées par l'hellénisme avant la conquête romaine, que dans les provinces orientales où il est bien implanté quand la domination romaine s'installe et est généralement peu réceptif à l'influence culturelle latine{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1283-1284}}{{,}}<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Hervé|nom1= Inglebert (dir.)| titre=Histoire de la civilisation romaine| lieu=Paris| éditeur=Presses universitaires de France| collection=Nouvelle Clio| année=2005| passage=421-449| isbn=}}.</ref>. Du point de vue culturel, cette période de l'Antiquité est marquée à ses débuts par le phénomène que [[Karl Jaspers]] a qualifié comme un « [[âge axial]] », voyant l'émergence de la religion [[monothéiste]] dans le [[Judaïsme]], du [[Zoroastrisme]], la floraison intellectuelle de la Grèce archaïque. De façon significative, les anciens foyers des civilisations antiques, l’[[Égypte]] et la [[Mésopotamie]], sont à l'écart des évolutions majeures, qui se produisent durant la période de disruption allant de la chute de l'[[Assyrie]] jusqu'à la consolidation de l'[[Achéménides|empire perse]]{{sfn|Liverani|2005|p=18}}. Les périodes classiques de la Grèce et de Rome ont eu un impact considérable sur les civilisations qui leur ont succédé, pas seulement en Europe même si c'est surtout là que cette influence a été marquante car ses civilisations se sont à plusieurs reprises tournées vers ce passé pour l'ériger en modèle<ref name=impact/>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Michel Briand, Florence Dupont et Vivien Longhi|titre= La « civilisation » : critiques épistémologique et historique |périodique= Cahiers « Mondes anciens » [En ligne]|volume= 11 | année=2018|lire en ligne=http://journals.openedition.org/mondesanciens/2173}}.</ref>. Les [[Homère|épopées homériques]], la pensée des philosophes, les travaux scientifiques grecs et romains, le théâtre athénien, la sculpture classique, le droit romain, l'architecture et l'urbanisme grecs et romains y ont été érigés en modèles « classiques », fournissant une source d'inspiration réactivée à plusieurs reprises et de différentes manières, notamment sous la [[Renaissance]] puis dans le [[classicisme]], mais aussi au Moyen Âge aussi bien à l'ouest qu'à l'est, y compris dans les pays d'Islam<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Moses I.| nom1=Finley| directeur1= oui| titre= L'Héritage de la Grèce|lieu =Paris| éditeur=Taillandier|année =2022}} (éd. originale 1981), sur l'héritage grec.</ref>. == L'Antiquité tardive == {{Article détaillé|Antiquité tardive}} [[Image:Sanvitale03.jpg|vignette|L'empereur [[Justinien]] avec sa suite, mosaïque de la [[basilique Saint-Vital de Ravenne]].]] L'[[Antiquité tardive]] est une phase aux contours vaguement définis, qui va en gros de la fin du {{s|III}} à celle du {{s|VII}}, si ce n'est plus, pour arrondir d'environ 250 à 750 voire 800. Au sortir de la crise qui le secoue au {{s|III}}, l'Empire romain se réforme afin de faire face aux défis du temps, notamment les menaces extérieures de peuples germaniques (les « Barbares ») et des Perses. Progressivement la division de l'empire en deux ensembles, oriental et occidental, s'affirme et se confirme, devenant effective à la fin du {{s|IV}}. Entre-temps les empereurs ont fait du Christianisme leur religion officielle, et dès lors les institutions ecclésiastiques deviennent un relai du pouvoir de première importance, et plus largement les considérations religieuses prennent une grande place dans la vie politique et l'identité sociale. À l'ouest, l'Empire romain d'Occident perd son unité, laissant des chefs barbares fonder des royaumes sur son territoire. L'autorité des empereurs n'est plus reconnue, et il disparaît dans l'indifférence en 476, laissant les nouveaux royaumes constituer des structures politiques reposant plus ou moins sur son héritage, sous la direction d'élites barbaro-romaines. À l'est l'Empire romain d'Orient, ou empire Byzantin, se maintient et conserve sa prospérité. L'empire perse sassanide domine quant à lui l'Iran, la Mésopotamie et les régions voisines. Ces deux grands empires se déchirent au cours de plusieurs conflits qui les affaiblissent, jusqu'à l'intrusion des troupes arabo-musulmanes venues d'Arabie à compter des années 630, qui enlèvent à Byzance ses territoires orientaux et méridionaux, et font tomber l'empire sassanide. Par bien des aspects l'empire et la religion des premiers temps de l'Islam sont héritiers de ceux de l'Antiquité tardive. Du point de vue historiographique, cette période était traditionnellement considérée comme une phase de déclin, amorcée durant le « Bas-Empire » romain. Cette vision a depuis été contredite, et l'Antiquité tardive c'est imposée dans le paysage des études historiques, d'abord comme une phase de transition entre Antiquité classique et Moyen Âge, puis comme une phase historique à part entière, « une autre antiquité, une autre civilisation » selon un de ses « inventeurs », [[Henri-Irénée Marrou]]. Elle doit aussi beaucoup aux travaux de [[Peter Brown (historien)|Peter Brown]] qui a œuvré à la réhabilitation de la période et à lui donner une cohérence{{sfn|Offenstadt (dir.)|2004|p=10-11}}{{,}}<ref>{{en}} Phillip Rousseau, « Preface and Acknowledgments », dans {{harvsp|Rousseau (dir.)|2009|p=xviii-xxii}}.</ref>. === Transformation et division de l'Empire romain === {{article connexe|Crise du troisième siècle}} <gallery mode="packed"> Fichier:Roman Empire with dioceses in 300 AD.png|L'organisation de l'empire vers [[300]]. Fichier:Partition of the Roman Empire in 395 AD.png|La [[division de l'Empire romain]] en [[395]]. </gallery> Au sortir de la période de crise qui va de 235 à 284, [[Dioclétien]] entreprend de refonder les structures de l'empire, avec pour priorités d'assurer à la fois la sécurité et la succession impériale. Il met en place la [[Tétrarchie]], système de partage du pouvoir à quatre têtes, dans lequel Dioclétien garde la position éminente jusqu'à sa mort en 305. Par la suite le gouvernement d'un seul est plus l'exception que la règle, ce qui n'éteint pas les rivalités au sommet du pouvoir, tant s'en faut. Le sort des armes est plus que jamais prépondérant avec l'affirmation de la figure de l'empereur militaire. Après 312 et sa victoire au [[pont Milvius]], [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] devient le personnage le plus puissant de l'empire, et règne seul de 324 à 337, entreprenant de grandes réformes, et la fondation d'une nouvelle capitale à son nom en Orient, [[Constantinople]] (l'ancienne Byzance). Les troubles du {{s|III}} ont porté un coup dur au monde urbain dans plusieurs régions. L'armée a connu de grandes évolutions depuis la période d'instabilité, intégrant de plus en plus des éléments « barbares », les « fédérés ». Du point de vue religieux, la période est marquée par les persécutions contre les Chrétiens (notamment sous Dioclétien), puis leur reconnaissance par l'« [[édit de Milan]] » de 313 et la conversion de Constantin au christianisme{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1292-1293}}. <gallery mode="packed"> Istanbul_-_Museo_archeol._-_Diocleziano_(284-305_d.C.)_-_Foto_G._Dall'Orto_28-5-2006.jpg|Tête de [[Dioclétien]], [[musée archéologique d'Istanbul]]. Peristyle of Diocletian's Palace, Split (11908116224).jpg|Le péristyle du [[palais de Dioclétien]] à [[Split]] ([[Croatie]]). Arch-of-Galerius-1.jpg|Combat de l'empereur [[Galère (empereur romain)|Galère]] contre le Perse [[Narseh]]. [[Arc de Galère]], [[Thessalonique]], 299-305. Constantine multiple CdM Beistegui 233.jpg|Monnaie en or à l'effigie de {{noble-|Constantin Ier}} et du [[Sol Invictus (religion)|Sol Invictus]], (dieu-soleil). [[313]], [[Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France|Cabinet des médailles]]. </gallery> Après la mort de Constantin, des troubles éclatent entre ses fils et successeurs, alors que la guerre avec les [[Sassanides]] reprend, mettant fin à une longue pause liée à des troubles en Perse, qui avait été salutaire pour l’œuvre des empereurs précédents. Un nouvel empereur-guerrier prend le pouvoir, [[Julien (empereur romain)|Julien]], qui repousse les [[Alamans]] qui avaient avancé en Gaule orientale. Ce souverain est aussi connu pour sa tentative de rétablissement du paganisme, mais il meurt lors d'une campagne en Mésopotamie en 363. Les deux frères et co-empereurs {{noble|Valentinien Ier}} et [[Valens]] règnent en divisant à nouveau l'empire en deux, pour assurer sa défense dans un contexte d'offensives barbares, le second étant tué au combat contre les Wisigoths ([[bataille d'Andrinople (378)|bataille d'Andrinople]]). {{noble|Théodose Ier}} (379-395) parvient à la paix avec les Goths et les Sassanides, mais désormais la division de l'empire s'est imposée dans la tête des généraux au pouvoir à la lumière des désastres militaires précédents, la pression exercée par les « Barbares » et leur importance dans l'empire s'accentuant. Constantinople a alors pris une part de plus en plus importante dans l'organisation de l'empire, tandis que Rome a été délaissée au profit de [[Milan]]. Après la mort de Théodose, l'empire est définitivement divisé entre ces deux pôles. Le pouvoir de l'empereur a alors pris un aspect plus « absolu » que par le passé, à la suite des grandes réformes entreprises depuis Dioclétien, il s'est aussi sacralisé, avec les premiers empereurs chrétiens et l'émergence de la notion de pouvoir de droit divin. Cette période marque en effet le triomphe du Christianisme qui a définitivement conquis les élites et gouvernants, et s'est imposé depuis Constantin comme un élément majeur de l'Empire romain, les évêques jouant un rôle croissant tant dans le domaine religieux que civil{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1294-1295}}. === Les « Barbares » et leurs royaumes === [[Image:Invasions barbares.PNG|thumb|Les mouvements migratoires du {{sp-|II|au|V}}.]] Les « [[invasions barbares]] » qui marquent classiquement le déclin de l'[[Empire romain]] ont connu une profonde réévaluation par les historiens. Les migrations commencent en fait par des raids exercés par des bandes issues de peuples essentiellement germaniques, venus du nord de la frontière : [[Marcomans]], [[Alamans]], [[Francs]], [[Daces]], [[Goths]], [[Gépides]], [[Vandales]], aussi des peuples moins connus tels les [[Hérules]] qui pillent [[Athènes]] en 267. Ils profitent d'abord des troubles que connaît Rome au {{s|III}}, sont souvent employés dans les armées romaines, puis dans les dernières décennies du {{s|IV}} certains de ces groupes s'installent dans l'empire sous la conduite d'un chef, qui cherche à se faire reconnaître par un empereur qui accepte de lui octroyer des titres, un lieu où s'installer durablement avec des revenus pour entretenir ses hommes. À cette fin, les chefs de ces bandes sont souvent amenés à négocier avec les autorités impériales, qui cherchent depuis longtemps à s'attirer leur force militaire et en ont fait un élément-clé de leur système défensif (alors qu'à l'origine il était destiné à les repousser). L'armée romaine du Bas-Empire est donc très « barbarisée ». De ce fait, les relations entre Romains et Barbares sont autant caractérisées par les affrontements que les alliances. Ces bandes ne sont alors pas vraiment des peuples à proprement parler, car dans les textes de l'époque un « Goth » est une personne qui suit un chef militaire goth, peu importe son origine, et l'identité commune du groupe se consolide dans les succès. À la fin du {{s|IV}} l'influence des chefs germaniques est devenue très importante à l'Ouest, le franc [[Arbogast (général romain)|Arbogast]] faisant déposer en 392 l'empereur {{noble|Valentinien II}}, puis [[Théodose Ier|Théodose]] suscite contre lui les Goths : deux peuples barbares s'affrontent donc, chacun au nom d'un des deux empires romains<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Magali| nom1=Coumert| prénom2=Bruno| nom2=Dumézil| titre=Les Royaumes barbares en Occident| éditeur=Presses universitaires de France| collection=Que sais-je ?| année=2020| passage=23-42| isbn=}}.</ref>. Les tensions entre pouvoirs romains et barbares s'accroissent au cours de cette période, d'abord lors de la défaite romaine d'[[Bataille d'Andrinople (378)|Andrinople]] face aux [[Goths]] en 378, puis avec le [[sac de Rome (410)|sac de Rome]] par ces mêmes Goths en 410, qui est perçu comme une humiliation suprême dans l'empire même si sa portée militaire est limitée. Puis les [[Vandales]], installés en [[Espagne]], envahissent l'[[Afrique romaine]] et prennent [[Carthage]] en 439. Limitée dans ses capacités en raison de l'affaiblissement de son armée, Rome recourt aux accords avec les Barbares, leur offrant le statut de « [[peuple fédéré|fédéré]] », qui leur confère honneurs et autonomie en échange de la défense d'un territoire. Un groupe Goth est ainsi installé en Aquitaine, où il fonde le [[royaume wisigoth]]. Cela est amené à se répéter avec d'autres, en [[Pannonie]] avec d'autres Goths, des [[Alains]] et des [[Huns]]. C'est à cette époque que ces derniers ravagent plusieurs régions de l'Occident et de l'Orient sous la direction d'[[Attila]], avant d'être arrêtés en 451 par des fédérés unis par le général romain barbarisé [[Aetius (Flavius Aetius)|Aetius]] aux [[champs Catalauniques]]{{sfn|Coumert|Dumézil|2020|p=43-53}}. On comprend que dans ce contexte la fonction d'empereur romain d'Occident ait perdu de sa superbe, cette moitié de l'empire étant passée sous la coupe de généraux barbares ou barbarisés devenus indépendants de fait, seule l'Italie reconnaissant vraiment l'autorité de Rome. [[Ricimer]], un goth ou un suève romanisé, contrôle la cour impériale de 456 à 472, faisant et défaisant les empereurs à sa guise. Le dernier empereur d'Occident, [[Romulus Augustule]], monte sur le trône en 475 puis est détrôné en 476 dans le cadre de luttes entre deux généraux, son père Oreste et [[Odoacre]], ce dernier l'emportant. Cet événement ne suscite pas beaucoup d'émoi sur le coup, mais avec le temps il devient une des fins symboliques de l'Antiquité{{sfn|Coumert|Dumézil|2020|p=57-60}}. [[Fichier:527Europe.PNG|thumb|Situation politique de l'Europe en 526.]] [[Fichier:Mausoleum of Theoderic.JPG|vignette|gauche|Le [[mausolée de Théodoric]], à [[Ravenne]].]] Plusieurs royaumes fondés par des dynasties barbares d'origine germanique se sont alors déjà constitués et consolidés, et continuent de le faire : les [[Wisigoths]] qui dominent l'[[Gaule aquitaine|Aquitaine]], où se trouve leur première capitale [[Toulouse]], la [[Provence]] et l'[[Espagne]] ; les [[Burgondes]] qui dominent dans la vallée du [[Rhône]], autour de [[Lyon]] et [[Genève]] ; les [[Ostrogoths]] en Italie, emmenés par [[Théodoric le Grand|Théodoric]], régnant depuis [[Ravenne]] ; les [[Vandales]] en Afrique du Nord. Ces royaumes s'appuient pour la plupart sur les élites romaines des pays dominés, qui renforcent leur administration, refondent la législation. Ailleurs le processus est moins rapide : les [[Francs saliens]], établis en [[Gaule belgique|Belgique seconde]] autour de [[Cambrai]], parviennent sous [[Clovis]] (481-511) à dominer la Gaule, notamment après avoir vaincu les Wisigoths à [[bataille de Vouillé|Vouillé]] (507) et s'être inspiré de leur mode de gouvernement ; les [[Alamans]] sont installés plus à l'est entre Danube et Rhin ; les [[Suèves]] tentent de se tailler un territoire en Espagne face aux Goths, mais ils doivent se contenter du nord-ouest. La [[Bretagne (province romaine)|Bretagne romaine]] (c'est-à-dire l'actuelle [[Grande-Bretagne]]) est quant à elle laissée livrée à elle-même par le pouvoir romain dans la première moitié du {{s|V}}. Le déroulement des faits n'est pas bien connu, mais on sait que les [[Angles (peuple)|Angles]], les [[Saxons]] et les [[Jutes]] arrivent à cette époque sur l'île depuis le continent, peut-être à l'appel des populations locales qui voulaient lutter contre les attaques des [[Pictes]] (venus de l'actuelle [[Écosse]], depuis que le [[mur d'Hadrien]] n'était plus défendu). Les chefs « [[Anglo-Saxons]] » y constituent des entités politiques mal organisées dans un premier temps, qui ne se consolident qu'au siècle suivant. Le dernier peuple germanique à constituer un royaume important sont les [[Lombards]], qui s'installent en Italie dans les années 560-570{{sfn|Coumert|Dumézil|2020|p=81-88}}. Ces différents royaumes se stabilisent et se consolident aux {{sp|VI|-|VII|s}}, durant la première partie de ce qui est classiquement considéré dans ces pays comme le « [[Haut Moyen Âge]] ». Cela permet l'émergence de nouvelles identités « nationales » qui supplantent le sentiment d'appartenance au monde romain. Dans ces processus, la conversion au christianisme sous sa forme catholique romaine (après que plusieurs peuples se soient essayés à l'[[arianisme]]) joue un rôle essentiel. Cela d'autant plus que les autorités ecclésiastiques jouent un rôle croissant dans l'administration des villes, où les institutions civiques romaines traditionnelles ont perdu en importance voire disparu. La religion catholique exerce aussi une influence primordiale dans l'affirmation d'une idéologie royale et la légitimation des rois convertis{{sfn|Coumert|Dumézil|2020|p=103-119}}. Sur le plan démographique et économique comme dans l'administration, la tendance est à la rétraction des échanges et des villes, à la suite des troubles politiques et des épidémies qui ont ravagé les régions d'Occident. === L'Empire romain d'Orient et ses voisins === {{Article détaillé|Empire byzantin|Histoire de l'empire byzantin}} [[Fichier:walls of Constantinople.JPG|vignette|gauche|Section des [[murailles de Constantinople]] datées de l'Antiquité tardive.]] La fondation de [[Constantinople]], à l'emplacement de l'antique [[Byzance]] située sur le [[Bosphore]], officialisée en 330, marque un tournant dans l'histoire romaine puisque cette ville devient une « Nouvelle Rome », dupliquant progressivement les fonctions de l'ancienne, afin de créer une base solide pour défendre la moitié orientale de l'empire. Protégée par de puissantes fortifications, elle devient une cité très difficile à prendre d'assaut, et elle le restera. Sa taille excède rapidement celle de Rome, elle se dote de monuments et d'institutions similaires à celle-ci, et devient le « centre » de la moitié orientale de l'empire, appuyée sur un réseau de voies de communication convergeant vers elle<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Jean-Claude| nom1=Cheynet| titre=Histoire de Byzance| éditeur=Presses universitaires de France| collection=Que sais-je ?| année=2017| passage=10-15| isbn=}}.</ref>. [[Fichier:Eastern Roman Empire 565 AD.png|thumb|L'empire d'Orient en 565, après les conquêtes de [[Justinien]].]] [[Fichier:Ayasofya-Innenansicht.jpg|thumb|left|Intérieur de [[Sainte-Sophie (Constantinople)|Sainte-Sophie]] de [[Constantinople]] (actuelle [[Istanbul]]). La coupole, datant du {{s-|VI}} culmine à {{unité|55 mètres}} au-dessus du sol.]] La division de l'[[Empire romain]] conduit à l'apparition progressive de l'[[Empire romain d'Orient]] ou empire byzantin (période « paléo-byzantine »). Cet empire est dominé à ses débuts par les hommes de guerre et aussi des personnages majeurs de la cour, mais cette compétition pour le pouvoir ne se fait pas au détriment de la puissance de l'institution impériale. En effet, dans la droite ligne des évolutions institutionnelles des débuts de l'Antiquité tardive, les empereurs byzantins sont des figures investies d'une fonction sacrée (« [[césaropapisme]] »), dirigeant une administration de plus en plus centralisée, avec l'appui d'une aristocratie d'empire. Le règne de {{noble|Théodose II}} est dominé par la figure de sa sœur [[Pulchérie]], puis est suivi d'une période de luttes entre généraux, qui élèvent à la fonction suprême des chefs militaires habiles, tels qu'[[Anastase Ier (empereur byzantin)|Anastase]] (491-518) et {{noble|Justin Ier}} (519-527), qui permettent à l'empire de tenir bon face aux peuples du nord et aux Perses{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=1294}}. Le règne de [[Justinien]] (527-565) est marqué par la tentative de reconstituer l'empire en s'appuyant sur ses richesses. Cela passe par une série de campagnes militaires en Occident, qui se soldent par la reconquête de l'Afrique, la Sicile et l'Italie, sous la direction du général [[Bélisaire]], et plus tard le sud de l'Espagne. Son œuvre de compilation législative (''[[Corpus Juris Civilis]]'', avec le « [[Code de Justinien]] ») procède de la même logique, de même que ses constructions à Constantinople ([[Sainte-Sophie (Constantinople)|basilique Sainte-Sophie]]). Cette ambitieuse politique a souvent été critiquée ''a posteriori'', pour avoir surestimé les capacités de l'empire, et elle est mise en péril par l'irruption d'une [[peste de Justinien|épidémie de peste]] particulièrement létale, tandis qu'il doit concéder une paix coûteuse aux Perses{{sfn|Cheynet|2017|p=34-38}}. Ses conquêtes ne lui survivent pas, et ses successeurs doivent faire face aux attaques des [[Avars]] et [[Slaves]] dans les Balkans à partir des années 580, alors que le conflit avec les Perses prend une nouvelle dimension au début du {{s|VI}}{{sfn|Cheynet|2017|p=39-43}}. Cet échec porte aussi en germe le recentrage de l'empire oriental sur son hellénité, le grec devenant progressivement sa langue officielle. L'économie de l'empire oriental repose sur ses riches campagnes, en d'Égypte, d'Asie, de Thrace, de Bithynie, de Syrie, auxquelles s'ajoutent sous Justinien l'Afrique et la Sicile. Le monde urbain est marqué par les activités artisanales et commerciales. Comme en Occident les évêques jouent un rôle de plus en plus important, les notables traditionnels étant plus effacés, les institutions municipales laissant la place à l'administration de l'État, qui prend en charge les impôts. Les échanges maritimes sont très actifs au début, appuyés sur un réseau de ports dynamiques, où les produits circulent sur de longues distances. Le blé égyptien nourrit Constantinople. Les monnaies byzantines se retrouvent en Occident. L'irruption de la [[peste justinienne]] au {{s|VI}} porte un coup terrible aux campagnes et aux échanges, les villes se dépeuplent et leur surface se réduit, elles se reposent essentiellement sur leur proche arrière-pays, et les troubles sociaux deviennent courants. Les conflits avec les Perses aggravent la situation dans les zones touchées, tandis que la piraterie slave se développe dans l'Égée{{sfn|Cheynet|2017|p=28-33}}. Sur le plan religieux, le christianisme byzantin n'est pas unifié, loin de là, en raison de querelles dogmatiques, avec le développement du [[monophysisme]] opposé au dogme officiel{{sfn|Cheynet|2017|p=38-39}}. Plus largement cet empire est marqué par la diversité culturelle. En Égypte la littérature [[copte]], transcrivant une langue égyptienne récente avec un alphabet repris du grec, se développe à partir de cette période, essentiellement dans des cercles monastiques, et marquée par les controverses religieuses de l'époque<ref>{{en}} Anne Boud'hors, « The Coptic Tradition », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=}}.</ref>. Dans le Levant byzantin (et en Mésopotamie sassanide), les dialectes araméens sont devenus le [[syriaque]], langue qui sert aussi à une production littéraire chrétienne monastique, qui penche vers le [[monophysisme]] et le [[nestorianisme]], et développe une identité propre qui tend à la distinguer de la romanité (donc de la soumission à Byzance)<ref>{{en}} Philip Wood, « Syriac and the “Syrians” », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=}}.</ref>. En [[Arménie]] la christianisation est officialisée dès le début du {{s|IV}}. Sur le plan politique, le pays fait l'objet d'un partage entre Romains et Perses, alors très favorable à ces derniers, qui ne tardent pas à déposer la [[Arsacides (Arménie)|dynastie arsacide]] (428) et à annexer une large partie du pays. Il reste l'objet de disputes récurrentes entre les deux, jusqu'aux derniers conflits les opposant au {{s|VII}}, quand la balance penche en la faveur des Byzantins. Le christianisme arménien est parcouru par des conflits doctrinaux intenses, dans lesquels Constantinople cherche à imposer ses vues à plusieurs reprises<ref>{{en}} Tim Greenwood, « Armenia », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=}}.</ref>. Plus au nord dans l'actuelle Géorgie, le [[royaume d'Ibérie]] est également l'objet de disputes entre Byzantins et Perses, et finit par passer sous le contrôle des seconds{{sfn|id=OCD|OCD|2012|p=723}}. Les [[Balkans]] marquent la ligne de séparation entre sphères romaines d'Occident et d'Orient, et les pays du nord d'où arrivent des peuples germaniques puis slaves. La [[Pannonie]], terre d'origine de nombreux empereurs militaires du Bas-Empire, sert un temps de base à [[Attila]], puis passe sous le contrôle de divers peuples germaniques de passage ([[Goths]], [[Gépides]], [[Lombards]]). La [[Dalmatie]], où est assassiné en 480 [[Julius Nepos]], le dernier prétendant au trône impérial romain d'Occident, passe sous contrôle Goth, avant d'être disputée entre ces derniers et Justinien. Ces régions voient ensuite l'arrivée des [[Avars]], qui détruisent en 582 [[Sirmium]], point stratégique pour l'accès aux Balkans, puis en 615 [[Salone]] la capitale de la Dalmatie, et des [[Slaves]] au {{s|VI}}. Ceux-ci lancent par la suite des raids qui atteignent la riche région de [[Thrace]] (notamment sa capitale [[Odessos]], l'actuelle [[Varna (Bulgarie)|Varna]]), et les abords de [[Constantinople]]. Les Byzantins tentent de redresser la situation au {{s|VII}}, mais l'arrivée des [[Bulgares]] compromet cela, la lourde défaite subie face à ceux-ci en 681 se concluant par l'installation d'un royaume bulgare au nord de l'empire (autour de [[Pliska]])<ref>{{en}} Craig H. {{noble-|Caldwell III}}, « The Balkans », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=}}.</ref>{{,}}{{sfn|Cheynet|2017|p=40-43}}. Bien plus au sud en dehors de la sphère politique byzantine, l'[[Éthiopie]] est dominée par le royaume d'[[Axoum]], qui fait du christianisme sa religion officielle dès le milieu du {{s|IV}}, penchant en faveur du [[monophysisme]]. La langue officielle est le [[guèze]], transcrit notamment dans un [[alphasyllabaire guèze|alphasyllabaire]]. L'histoire de ce royaume est très mal connue. On sait qu'au {{s|VI}} il impose sa suzeraineté à la principale puissance de l'Arabie du sud-ouest, [[Himyar]], et aussi sur des royaumes de Nubie ([[Nobatie]]). Axoum est important aux yeux des pays situés à son nord en raison de son implication dans les réseaux d'échanges à longue distance sur la [[mer Rouge]] et l'[[océan Indien]]<ref name=robin>{{en}} Christian Julien Robin, « Arabia and Ethiopia », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=}}.</ref>. === L'empire sassanide et les routes vers l'est === {{article détaillé|Empire sassanide}} [[Fichier:Carte empire Sassanide.png|vignette|L'empire sassanide à la fin du {{s|VI}}.]] En 224, le perse {{noble|Ardashir Ier}}, un roitelet du [[Fars]] vassal des [[Parthes]], se soulève contre ses suzerains et les renverse. Il est le fondateur de l'empire des [[Sassanides]], qui prend possession de tout l'empire parthe et se pose rapidement comme rival de Rome, qu'il bouscule sur les fronts de Mésopotamie et d'Arménie, poussant jusqu'en Syrie et en Cilicie. La capture de l'empereur [[Valérien]] en 260 est un fait sans précédent, sous le roi {{noble|Shapur Ier}} (240-272), dont le territoire va de la Mésopotamie jusqu'à la vallée de l'Indus (où les [[Kouchans]] ont été mis au pas). Des troubles dynastiques permettent à Rome de rétablir la situation en sa faveur et à reprendre l'Arménie. Les conflits se poursuivent au {{s|IV}}, avec l'Arménie qui balance d'une allégeance à l'autre. Cette période voit la {{noble|Shapur II}} résister à la campagne de Julien (363) dont il tire parti pour négocier une paix favorable. Dans la seconde moitié du {{s|V}} les Sassanides font face à leur tour à des « invasions barbares » depuis le nord, les offensives des [[Huns blancs]] (Hephtalites) venus depuis l'[[Asie centrale]], qui leur causent plusieurs revers, mal documentés. L'empire entre dans une période de crise, marquée par des révoltes, avant que {{noble|Khosro Ier}} (531-579) ne rétablisse la situation. Après plusieurs affrontements contre Byzance il obtient de [[Justinien]] une paix très favorable, vainc les Hephtalites, et étend son territoire en l'Arabie du sud. Après une nouvelle période de troubles internes, {{noble|Khosro II}} se lance au début du {{s|VII}} dans une série de campagnes contre [[Byzance]], qui devaient s'avérer extrêmement destructrices pour les deux superpuissances{{sfn|Huyse|2005|p=39-41}}. <gallery mode="packed"> Naghsh-e rostam, Irán, 2016-09-24, DD 12.jpg|Triomphe de {{noble|Chapour Ier}} devant les empereurs [[Valérien]] et [[Philippe l'Arabe]] (relief de [[Naqsh-e Rostam]]). Head of king Met 65.126.jpg|Tête en argent d'un roi sassanide, {{s-|IV}} [[Metropolitan Museum of Art]]. Ctesiphon 01.jpg|La grande arche [[Taq-e Kisra]] à [[Ctésiphon]] ([[Irak]]), milieu du {{s|VI}}. KhosrauIIGoldCoinCroppedHistoryofIran.jpg|Pièce de monnaie en or à l'effigie de {{noble|Khosro II}}, datée de 611. </gallery> « Roi des rois », le souverain sassanide domine plusieurs rois vassaux, opérant une distinction entre son territoire dirigé en propre, l’Iran (''Eran''), notion mise en avant pour la première fois avec un sens « national » et culturel, et le « Non-Iran » (''An-Eran'') laissé aux dynasties soumises. Il s'appuie sur une élite constituée des grandes maisons [[perses]] et [[parthes]], à qui sont confiées les plus hautes fonctions administratives et militaires. Le haut clergé [[zoroastrien]] occupe également une place importance, cette religion bénéficiant d'un soutien fervent de la part des souverains. Les autres religions de l'empire (judaïsme, christianisme, manichéisme) font à plusieurs reprises l'objet de persécutions, ce qui a valu aux Sassanides une réputation d'intolérance, par rapport aux dynasties iraniennes précédentes<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=Josef Wiesehöfer | titre= The late Sasanian Near East| auteurs ouvrage= Chase F. Robinson (dir.)| titre ouvrage=The New Cambridge History of Islam v. 1. The Formation of the Islamic World, Sixth to Eleventh Centuries |éditeur=Cambridge University Press|lieu= Cambridge|année=2010 | passage=114-133}}.</ref>. Les Sassanides établissent dès le début leur domination sur les deux rives du [[golfe Persique]], le long desquelles sont établis des points de contrôle, et un commerce très actif s'y développe. Si on ne sait rien des relations entre les Sassanides et l'[[empire gupta]] qui domine l'Inde du nord au même moment, la présence perse se retrouve à cette période le long des routes maritimes de l'Asie du sud qui sont en plein essor, et les marchands perses y concurrencent les Romains pour dominer les échanges entre ces régions et le monde méditerranéen. Ils sont installés au [[Sri Lanka]] et jusqu'en [[Malaisie]]. Cela préfigure le développement encore plus marqué des échanges dans l'[[océan Indien]] au début de l'époque arabo-musulmane<ref>{{article|langue=en|auteur= Touraj Daryaee| titre= The Persian Gulf Trade in Late Antiquity| périodique=Journal of World History |volume= 14|numéro= 1 |année= 2003 |passage =1-16}}.</ref>. Les voies de la [[route de la soie]] sont également en essor à cette période, malgré une période de fortes perturbations liées à l'expansion des Huns, qui dévastent la [[Bactriane]]. Au sortir de ces temps troubles, c'est la [[Sogdiane]] qui devient la région la plus prospère ([[Samarcande|Samarkand]], alors située sur le site d'[[Afrassiab (site archéologique)|Afrasiab]], aussi le site remarquablement conservé de [[Pendjikent]] dans la [[vallée de Ferghana]]). Ses marchands sont omniprésents le long des routes de l'Asie centrale, dans les oasis peuplées par des populations parlant des langues iraniennes ou turques, où la diversité religieuse est de mise (surtout le bouddhisme et le zoroastrisme, aussi le christianisme nestorien, manichéisme). Leur présence est bien attestée en Chine où plusieurs d'entre eux ont fait souche<ref>{{en}} Étienne de la Vaissière, « Central Asia and the Silk Road », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=142-169 }}.</ref>. Des objets de facture sassanide et sogdienne y ont été mis au jour dans des tombes, témoignages parmi beaucoup d'autres des échanges à très longue distance qui se sont développés le long des routes d'Asie centrale. <gallery mode="packed"> Scene bataille Pendjikent.jpg|Peinture de [[Pendjikent]] ([[Tadjikistan]]), {{sp|VI|-|VII|s}}. Musée national des antiquités du Tadjikistan ([[Douchanbé]]). Tall-Buddha-Bamiyan F.Riviere.jpg|Le [[Bouddhas de Bâmiyân|Grand Bouddha de Bamiyan]], [[Afghanistan]], {{sp|VI|-|VII|s}} (avant sa destruction par les [[Talibans]] en 2001). Northern Zhou dish inspired by Western metalwork 557 581.jpg|Plat en céramique à glaçure imitant de la vaisselle en métal sassanide et sogdienne, [[Chine]], [[Zhou du Nord]] (557-581). [[Metropolitan Museum of Art]]. </gallery> === L'époque de l'expansion arabo-musulmane === {{Article détaillé|Expansion de l'Islam}} Le tout début du {{s|VII}} est marqué par un conflit d'une intensité rarement atteinte auparavant entre [[Perses]] [[sassanides]] et [[empire byzantin|Romains d'Orient]], qui a pu être qualifié de « dernière grande guerre de l'Antiquité » (J.-C. Cheynet). {{noble|Khosro II}} tire parti de luttes successorales chez son rival pour lancer les hostilités. [[Héraclius]], qui prend le pouvoir en 610, organise la résistance. Dans un premier temps l'avancée perse est considérable, [[Jérusalem]] étant prise en 614 et la [[Vraie Croix]] emportée à [[Ctésiphon]], une des capitales perses. Puis l'Anatolie est ravagée par les troupes perses qui s'approchent dangereusement de [[Constantinople]], alors qu'au même moment les Avars lancent une autre offensive depuis le nord. Malgré cette situation désespérée, Héraclius parvient à renverser la situation, bénéficiant de l'appui des [[Khazars]] venus du Caucase. Il reprend le Proche-Orient, envahit la Mésopotamie, ramène la Croix, alors que l'empire perse s'enfonce dans une guerre de succession après l'assassinat de {{noble-|Khosro II}}{{sfn|Cheynet|2017|p=43-44}}. En [[Arabie]], où la puissance dominante au début de l'Antiquité tardive, [[Himyar]], avait connu un déclin à la suite des conflits avec [[Axoum]], les autres royaumes connus pour ces périodes semblent également connaître une phase de reflux. L'influence des Byzantins et des Perses s'exerce sur les marges, notamment par le biais de deux groupes arabes rivaux, les [[Lakhmides]] établis au contact de l'Irak et alliés des Perses avant que ceux-ci ne les éliminent en 602, et les [[Ghassanides]] situés au contact du Proche-Orient et plutôt alliés des Byzantins (et convertis au christianisme). L'absence de puissance politique dominante dans le centre de la péninsule laisse la place à l'essor commercial et militaire de [[La Mecque]], cité d'[[oasis]] dirigée par la tribu des [[Quraych]]. Une identité et une culture arabes semblent commencer à se forger dans ce contexte, en particulier dans le nord et l'est, avec la fin de la position prééminente des royaumes méridionaux. Elle est notamment marquée par le développement de son écriture et d'une poésie au {{s|VI}}<ref name=robin/>. [[Fichier:Conquête de l'Islam à la chute des Omeyyades.svg|right|vignette|Carte de l'histoire de l'expansion de l'islam jusqu'en [[750]].]] [[Fichier:Umayyad Caliphate. temp. Mu'awiya I ibn Abi Sufyan. AH 41-60 AD 661-680.jpg|thumb|left|Monnaie des débuts du [[califat omeyyade]], frappée à [[Bassorah]] en 675/6, reprenant les types du règne de {{noble|Khosro II}}.]] [[Fichier:Rusafa gate.jpg|vignette|gauche|[[Resafa]] ([[Syrie]]), palais du calife [[Hicham (calife omeyyade)|Hicham]] (724-743).]] À compter de 622, [[Muhammad]] (Mahomet) unifie les tribus arabes depuis [[Médine]] et [[La Mecque]] autour d'une nouvelle religion, l'[[Islam]], et soumet la majeure partie de l'Arabie. Il meurt en 632, et ses successeurs les [[Califes]] « [[Rashidun|bien guidés]] » lancent des raids vers les territoires byzantin et perse, exsangues après le conflit entre les deux superpuissances. Leurs succès les mènent vers une série de conquêtes sans précédent, appuyés sur une armée efficace tactiquement, sans doute aussi renforcée par la ferveur religieuse, et bénéficiant de l'épuisement de ses adversaires. Les raids sont menés dans plusieurs directions et conduisent rapidement à des gains territoriaux considérables, qui les incitent à pousser toujours plus loin. Après la [[bataille du Yarmouk]] en 636 les grandes villes du Proche-Orient ([[Jérusalem]], [[Damas]], [[Antioche]]) passent sous contrôle musulman, l’[[Égypte]] en 641, les armées byzantines se repliant sur la défense de l'[[Anatolie]]. L'empire perse s'effondre dès 637 après l'invasion de la [[Mésopotamie]], et la dynastie sassanide perd tout pouvoir dans la décennie suivante. Une guerre successorale entre chefs musulmans éclate sous le règne d'[[Ali ibn Abi Talib|Ali]], portant au pouvoir en 661 la dynastie des [[Omeyyades]]. Installée à Damas, elle y constitue une administration en s'inspirant des modèles romain et sassanide qui organise le monde arabo-musulman, tout en réformant son armée pour poursuivre ses conquêtes, en se reposant sur un système de prélèvement des ressources plus systématique. Des villes de garnison ont été fondées dans les zones conquises, à l'écart de celles déjà existantes, consolidant la diffusion des conquérants (mais pas celle des populations arabes, déjà très présentes depuis longtemps au Levant et en Mésopotamie)<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=Chase F. Robinson | titre= The rise of Islam, 600 705| auteurs ouvrage= Chase F. Robinson (dir.)| titre ouvrage=The New Cambridge History of Islam v. 1. The Formation of the Islamic World, Sixth to Eleventh Centuries |éditeur=Cambridge University Press|lieu= Cambridge|année=2010 | passage=173-225}}.</ref>. Un [[alphabet arabe|alphabet]] a été élaboré pour transcrire la [[langue arabe]] des conquérants, qui est la langue de la nouvelle religion et de son texte sacré, le [[Coran]] mis par écrit à cette période. Des mosquées sont érigées pour servir de lieu de culte à la nouvelle religion, les relations avec les populations non-musulmanes sont régulées, etc. Au sortir de cette phase formative, la société arabo-musulmane et ses structures politiques évoluent donc très vite, et la culture islamique « classique » achève de se former. Une fois le pouvoir omeyyade renforcé, [[Constantinople]] est assiégée à plusieurs reprises, mais tient bon, et l'empire byzantin amorce une série de changements consolidant son organisation défensive. Le dernier échec de siège de Constantinople en 717 marque la fin de la progression des troupes arabo-musulmanes dans cette direction. À l'ouest, elles ont déjà soumis toute l'[[Afrique du Nord]] et entamé la conquête fulgurante de la [[péninsule Ibérique]] où le [[royaume wisigoth]] s'effondre à son tour, et franchissent les [[Pyrénées]], où leurs raids sont arrêtés par les [[duché d'Aquitaine|Aquitains]] puis les [[Francs]] de [[Charles Martel]] et [[Pépin le Bref]]. À l'est, après la soumission de l'Iran les musulmans progressent dans l'Indus (conquête du [[Sind]]) et en [[Asie centrale]], où ils rencontrent les troupes d'une autre superpuissance, la [[Chine]] de la [[dynastie Tang]], qu'ils défont sur la rivière [[bataille de Talas|Talas]] en 751{{sfn|Cheynet|2017|p=44-49}}. Les [[Abbassides]] ont alors détrôné les Omeyyades depuis un an. Ils recentrent leur empire sur les régions prospères que sont l'[[Irak]], où ils érigent [[Bagdad]] leur nouvelle capitale, le [[Khorassan]] d'où leur prise de pouvoir est partie, et le [[golfe Persique]], et adoptent des pratiques de gouvernement plus marquées par celles de l'Iran, basculement qui est aussi lié à l'échec de la conquête de Constantinople<ref>{{en}} Andrew Marsham, « The Early Caliphate and the Inheritance of Late Antiquity (c. AD 610–c. AD 750) », dans {{harvsp|Rousseau (dir.)|2009|p=479 et 481 et 491}}.</ref>. === Tendances de l'Antiquité tardive === Pensée pour réunir et réconcilier l'Antiquité et le [[Moyen Âge]], périodes qui ont été conçues comme étant l'inverse de l'autre, l'[[Antiquité tardive]] s'est imposée comme un champ de recherche pour lui-même, brassant d'importantes problématiques, notamment en matière religieuse mais pas seulement. L'idée-maîtresse des études sur l'Antiquité tardive est de contester l'idée de décadence de l'Empire romain, popularisée en particulier par [[Edward Gibbon]] dans son ''[[Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain]]'', et l'approche catastrophiste qui a pu dominer les études sur la période. Après plusieurs évolutions historiographiques, la période a connu d'autres approches, moins pessimistes. C'est comme les précédentes une période de mutations, d'innovation, de créativité. On cherche à y repenser le passé classique, plutôt que le préserver tel quel, ce qui est visible aussi bien dans les accomplissements de [[Justinien]], des rois barbares d'Occident que de [[Saint Augustin]]<ref>{{en}} Phillip Rousseau, « Preface and Acknowledgments », dans {{harvsp|Rousseau (dir.)|2009|p=xix-xxii}}.</ref>. Pour [[Peter Brown (historien)|P. Brown]] c'est {{citation|une société où les empereurs règnent, où les évêques gouvernent, et où des hommes et des femmes aux origines étonnamment humbles pour la plupart, artistes, penseurs, organisateurs ou saints, finissent par couvrir la Méditerranée pour les siècles suivants, d'une créativité étrange, post-classique, la créativité d'agents humains, agissant par la grâce de Dieu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Peter Brown|titre=Genèse de l'Antiquité tardive|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=NRF|année=1983|isbn=}}, cité par {{harvsp|Offenstadt (dir.)|2004|p=11}}.</ref>.}} Parmi les innovations se comptent la compilation juridique (en particulier le « [[Code de Justinien]] » qui est fondamental pour la transmission du [[droit romain]], mais aussi les recueils juridiques des royaumes germaniques), la constitution des institutions ecclésiastiques, du [[monachisme]]. Du point de vue culturel ces siècles reposent sur la révision de l'héritage gréco-romain, dans un moule chrétien, au sortir de la période les principaux savants des pays chrétiens étant issus du milieu clérical. La [[christianisation]] est une sorte de pendant des phénomènes d'[[hellénisation]] et de [[romanisation (histoire)|romanisation]] de la période classique. Les textes antiques sont vus par les penseurs des périodes postérieures avec un mélange d'attraction pour la qualité de leur contenu intellectuel, et de répulsion parce qu'ils sont le produit de [[païens]]. Si les siècles de cette période ont longtemps été présentés comme une décadence du point de vue intellectuel et moral, c'est notamment parce que le savoir classique se serait perdu. S'il y a une part de vérité dans cela, il apparaît que la préservation des textes classiques a été une préoccupation de nombreux savants, même après la christianisation : une fois que les cultes païens avaient été abandonnés, le savoir antique était généralement jugé digne d'être préservé<ref>{{en}} Richard Lim, « Late Antiquity », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes (dir.)|2006|p=118}}.</ref>. Néanmoins l'idée de déclin a des défenseurs, sur des bases bien différentes de celles de Gibbon, en l'envisageant plus sous l'angle des études sur l'« effondrement » en vogue au {{s|XXI}}, avec l'apport des études archéologiques, la prise en compte des données climatiques et du rôle des épidémies. Elles concluent que cette période voit une contraction significative dans les domaines démographique et économique, et que les conditions de vie de la majeure partie de la population du monde méditerranéen diminuent<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Bryan Ward-Perkins|titre=La chute de Rome|sous-titre=Fin d'une civilisation|titre original=The Fall of Rome and the End of Civilization|lieu=Paris|éditeur=Alma Editeur|année=2014|année première édition=2005|isbn=}} ; {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Kyle Harper|traducteur=Philippe Pignarre|titre=Comment l’Empire romain s’est effondré|sous-titre=le climat, les maladies et la chute de Rome|titre original=The Fate of Rome. Climate, Disease, & the End of an Empire|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2019|isbn=}}.</ref>. La faillite de l'empire romain d'Occident est aussi à l'origine de questionnements sur la trajectoire de cette région du monde par la suite : le fait qu'à la différence d'autres parties du globe ayant connu des disparitions d'empires (Moyen-Orient, Chine) il ne s'y soit pas reconstitué malgré diverses tentatives postérieures, et que la division politique et nationale se soit progressivement imposée à partir de l'Antiquité tardive, pourrait avoir préparé la singulière modernité de l'Europe occidentale<ref>{{Article| langue=en|auteur=Ian Morris et Walter Scheidel| titre=What is Ancient History?| périodique= Daedalus|volume=145| numéro=2 |année=2016 | passage = 119-120 | doi=10.1162/DAED_a_00381}}.</ref>. La christianisation est par bien des aspects le phénomène majeur de la période, les évolutions dans les mentalités sont très marquées, avec le passage d'un monde où la référence principale est politique (la cité et le statut de citoyen ayant progressivement perdu l'essentiel de leurs pouvoirs et prérogatives) à un monde où la référence principale est religieuse. À la différence des périodes précédentes, l'Antiquité tardive ne voit pas d'élargissement géographique marqué du monde connu vers de nouveaux horizons, mais elle connaît des profonds changements politiques (chute de l'[[empire romain d'Occident]], création des [[royaumes barbares|royaumes germaniques]], émergence de l'[[empire Sassanide]]), elle connaît aussi une redéfinition du rôle des élites dans les domaines politique et militaire, et de profonds changements économiques (un déclin de la complexité économique, précoce à l'Ouest)<ref name=inglebert2012>{{en}} Hervé Inglebert, « Introduction: Late Antique Conceptions of Late Antiquity », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|}} [https://www.oxfordhandbooks.com/view/10.1093/oxfordhb/9780195336931.001.0001/oxfordhb-9780195336931-e-0 Lire en ligne].</ref>. Cette période voit aussi la fin progressive de la cité en tant qu'institution politique de base, caractéristique de l'Antiquité gréco-romaine, quoiqu'elle survive sur toute la période et connaisse encore des adaptations notables<ref>''Le gouvernement des cités dans l'Antiquité tardive ({{sp-|IV|–|VII|s}})'', ''Antiquité tardive'' vol. 26/2018, 2019.</ref>. Elle est progressivement touchée par le déclin de l'urbanisation et des élites municipales, remplacée par une plus grande place au niveau local de l'administration centrale et/ou des institutions chrétiennes (avant tout les évêques). Ce processus s'achève dans le monde byzantin au {{s|VII}}{{sfn|Flusin|2018|p=60-61}}{{,}}{{sfn|Cheynet|2017|p=30-32}}. Pour aller plus loin dans la postérité, la christianisation du monde antique est {{citation|un des rares événements dont les conséquences ont été essentielles pour l’histoire mondiale}} (H. Inglebert)<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur=Hervé Inglebert |titre= Introduction|auteurs ouvrage= Hervé Inglebert, Sylvain Destephen et Bruno Dumézil (dir.)|titre ouvrage= Le problème de la christianisation du monde antique|éditeur= Picard|lieu = Paris| année= 2010|passage=7}}.</ref>. Plus spécifiquement le Christianisme est couramment considéré comme un des grands fondements de la civilisation occidentale (ses « racines »), parfois désignée comme une « civilisation chrétienne ». Le christianisme est une des composantes de la civilisation occidentale, cependant une parmi d'autres, sans qu'il ne soit possible de déterminer suivant une réflexion historique laquelle est la plus « originelle »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Veyne|titre=Quand notre monde est devenu chrétien (312-394)|lieu=Paris|éditeur=Le Livre de Poche|année=2010|passage=217-233|isbn=}}.</ref>. À tout le moins se constate à partir de l'Antiquité tardive le fait que le christianisme devient un des éléments de l'identité des monarchies qui l'ont adopté comme religion officielle, ce qui se décèle dès l'époque des royaumes barbares occidentaux{{sfn|Coumert|Dumézil|2020|p=118-119}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Dumézil|titre=Les Racines chrétiennes de l'Europe|sous-titre=Conversion et liberté dans les royaumes barbares, {{sp-|V|-|VIII|s}}|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2005|isbn=}}.</ref>. Les tendances générales qui s'identifient dans le christianisme se retrouvent du reste dans les autres religions de l'époque, le judaïsme, le zoroastrisme, le manichéisme, aussi dans le dernier paganisme : définition des religions autour de textes sacrés ([[Bible]], [[Avesta]], etc.), et de leurs commentaires explicitant ce qu'est la bonne manière de croire et pratiquer (textes de [[Pères de l’Église]], [[Talmud]]), affirmation d'autorités religieuses édictant et supervisant ces croyances et pratiques (évêques, philosophes païens, rabbins, prêtres zoroastriens), aussi l'émergence d'un culte des « saints hommes », avec des lieux de pèlerinage marquant le paysage religieux. Un point commun des évolutions des mentalités religieuses nouvelles est qu'elles accordent plus d'importance à la question du salut des âmes humaines (la [[sotériologie]]), à l'histoire, plutôt qu'à des aspects cosmiques ou topiques<ref name=inglebert2012/>. L'Islam peut être vu, malgré ses indéniables spécificités, comme le produit de ces évolutions. De fait, après l'avoir resitué dans son contexte, les spécialistes de la période ont eu tendance à l'interpréter comme une sorte de « concoction ultime de l'Antiquité tardive » (selon les termes de R. Hoyland) contenant des ingrédients chrétiens, juifs et manichéens<ref>{{en}} Robert Hoyland, « Early Islam as a Late Antique Religion », dans {{harvsp|Johnson (dir.)|2012|p=1053-1077}}.</ref>. Au sortir de l'époque de l'[[expansion musulmane]], à la fin du {{s|VIII}}, le monde antique tardif a été divisé en trois blocs distincts définis notamment par leur religion : les royaumes d'Occident, mêlant héritage romain et germanique, de chrétienté latine (« [[Église catholique|Catholique]] » par la suite), où s'affirme bientôt un nouvel empire de dynastie franque ([[empire carolingien|Carolingien]]) ; l'[[empire byzantin]], un ensemble cohérent de langue grecque et chrétien (la future Chrétienté « [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ») ; les territoires musulmans allant de l'Espagne jusqu'à l'Inde, pour la plupart dominés par les [[Abbassides]]<ref>{{en}} Richard Lim, « Late Antiquity », dans {{harvsp|Bispham|Harrison|Sparkes (dir.)|2006|p=117}}.</ref>. == Impacts et usages de l'Antiquité == === Réceptions de l'Antiquité === La présence de l'Antiquité gréco-romaine (« classique ») concerne au premier chef la [[civilisation occidentale]], pour des questions d'héritage et de continuités. Pour ce qui est du domaine du visible, il est possible d'y visiter des ruines grecques et romaines, et encore plus de nombreux bâtiments dont l'architecture est marquée par l'inspiration gréco-romaine (y compris en Amérique et dans d'autres anciennes colonies européennes), l'alphabet qui y est majoritairement employé est « latin », c'est-à-dire dérivé du romain, tandis que de nombreux musées ont des objets de ces époques ; les motifs et références repris de l'histoire ou de la mythologie antique sont courants dans les créations littéraires, musicales, visuelles, etc. Pour ce qui est moins tangible, l'organisation et les principes politiques font souvent référence à l'héritage antique (notions de démocratie, république, sénat, citoyenneté, etc. qui ont certes beaucoup évolué), également dans le domaine juridique et bien d'autres, le latin est longtemps resté la langue liturgique (chez les Catholiques) et aussi savante de l'Europe occidentale, etc.<ref name=impact>{{en}} Rosamond McKitterick, « The Impact of Antiquity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=545-546}}.</ref>. Certaines grandes figures de l'Antiquité ont fait l'objet de nombreuses perceptions différentes au cours des périodes postérieures, en premier lieu [[Alexandre le Grand]], qui a présenté de nombreux visages bien différents selon les lieux et les époques<ref>{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Pierre Briant | titre=Alexandre | sous-titre=exégèse des lieux communs | éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] | collection=Folio Histoire | année=2016 | isbn=}}.</ref>. Plus largement, il en va de même pour l'Antiquité, regardée de manières bien différentes selon les époques. Les deux civilisations de l'Antiquité « classique » ont constitué durant toute l'histoire postérieure de l'Occident une référence incontournable, une source inépuisable de modèles, idéalisés ou critiqués, sans cesse réinterprétés et discutés, dans un mouvement de va-et-vient entre l'ancien et le moderne. Ce qui est souvent présenté comme un « héritage », une « transmission », s'analyse en effet plutôt comme une « réception », voire une « appropriation » du point de vue de la société du présent qui se tourne vers son modèle « classique » du passé. De ce fait, il peut être considéré que {{citation|depuis l'Antiquité, le discours sur le « classique » a fonctionné de cette manière afin de légitimer un ordre social et un ensemble d’institutions, de croyances et de valeurs qui sont communément associés à la civilisation occidentale et à « notre » héritage culturel occidental.}} (S. Schein)<ref>{{citation étrangère|langue=en|Since antiquity, the discourse of the ‘classical’ has functioned in just this way to legitimate a social order and a set of institutions, beliefs, and values that are commonly associated with western civilization and ‘our’ western cultural heritage.}} : {{Chapitre|langue=en| auteur=Seth L. Schein |titre= ‘Our Debt to Greece and Rome’: Canon, Class and Ideology|auteurs ouvrage =Lorna Hardwick et Christopher Stray (dir.)| titre ouvrage= A companion to classical receptions|éditeur=Blackwell| lieu=Malden et Oxford|année=2008|passage=75}}. {{en}} Charles Martindale, « Réception », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=297-311}}.</ref>. Après la fin de l'Antiquité, l'hellénisme est essentiellement préservé dans l'[[empire byzantin]], qui est de langue grecque, certes plus proche du grec moderne que du dialecte [[Attique (dialecte)|attique]] des auteurs classiques, qui n'est connu que dans les milieux savants. Le travail de copie des {{sp|IX|-|X|s}}, est crucial pour la préservation des œuvres antiques, les choix opérés à cette période dictant en grande partie le corpus de textes de langue grecque antique qui sont connus de nos jours ; au-delà des textes littéraires les plus prestigieux ([[Homère]], [[Hésiode]], tragiques), le choix s'est plus porté vers la philosophie et la science, aussi les historiens hellénistiques et romains. Les textes apparaissant dans les catalogues des savants des {{sp|XI|-|XII|s}} ont quasiment tous été préservés jusqu'à nos jours. Le [[Platonisme (doctrine philosophique)|platonisme]] est en vogue, mais par ses origines païennes il pouvait éveiller des suspicions. Avec la reprise des échanges culturels avec l'Occident à partir du {{s|XIV}}, les textes grecs préservés à Byzance vont y être transmis<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Flusin|titre=La civilisation byzantine|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que sais-je ?|année=2018|passage=115-120|isbn=}}.</ref>. Dans le monde musulman médiéval, l'hellénisme sert de modèle architectural et artistique (les « [[arabesque (beaux-arts)|arabesques]] »), mais à travers le modèle de l'Empire romain oriental, [[Alexandre le Grand]] et son professeur [[Aristote]] sont des sujets littéraires, et les textes de savants grecs sont traduits en arabe et étudiés (en particulier à [[Bagdad]] sous les premiers [[Abbassides]]), par exemple Aristote chez [[Avicenne]] et [[Averroès]], la [[philosophie islamique]], ''falsafa'', dérivant de celle des Grecs, de même que d'autres disciplines (médecine, astronomie)<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=Robert Irwin | titre= Introduction| auteurs ouvrage= Robert Irwin (dir.)| titre ouvrage=The New Cambridge History of Islam v. 4. Islamic Cultures and Societies to the End of the Eighteenth Century |éditeur=Cambridge University Press|lieu= Cambridge|année=2010 | passage=6}}. {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Dimitri Gutas|titre=Greek Thought, Arabic Culture|sous-titre=The Graeco-Arabic Translation Movement in Baghdad and Early 'Abbāsid Society (2nd-4th/8th-10th centuries)|lieu=Londres et New York|éditeur=[[Routledge]]|année=1998|isbn=}}.</ref>. Dans l'[[Moyen Âge|Occident médiéval]], la préservation des textes latins antiques est largement issue des travaux de copie de l'[[Empire carolingien|époque carolingienne]], au {{s|IX}}, période durant laquelle on porte un intérêt à l'histoire romaine, notamment dans le but de tracer une continuité entre l'Empire romain et le nouvel empire fondé par la dynastie franque<ref>{{en}} Rosamond McKitterick, « The Impact of Antiquity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=546-547 et 551-552}}.</ref>. Durant les phases médiévales européennes des légendes reposant sur des traditions antiques circulent, tels le ''[[Roman d'Alexandre]]'', ou divers mythes en lien avec la [[guerre de Troie]]. Les savants médiévaux occidentaux sont de langue latine et rares ceux qui s'aventurent dans l'apprentissage du grec, les œuvres grecques, telles que celles de [[Homère]] et d'[[Aristote]], y étant connues par des traductions latines. Pour ce qui concerne les auteurs latins, les goûts changent : [[Virgile]] est apprécié durant le [[Haut Moyen Âge]], puis [[Horace]], et [[Ovide]] durant le [[Bas Moyen Âge]]. Des trois « renaissances » médiévales, carolingienne, ottonienne et du {{s|XII}}, la dernière donne lieu à la copie de nombreux manuscrits de textes antiques, aussi à la rédaction de romans adaptés de textes antiques (''[[Le Roman de Thèbes]]'') et d'autres œuvres ayant des modèles antiques, ce qui indique que la culture gréco-romaine y a bien un statut de « classique »<ref>{{en}} Jan M. Ziolkowski, « Middle Ages », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=18-29}}.</ref>. [[Fichier:Michelangelo Bacchus.jpg|thumb|left|''[[Bacchus (Michel-Ange)|Bacchus]]'' de [[Michel-Ange]] (1497), [[Musée national du Bargello]], [[Florence]].]] Au {{s|XIV}} des érudits italiens (en premier lieu [[Pétrarque]]) se lancent dans un processus de redécouverte de l'Antiquité, vu comme une nécessité pour l'épanouissement culturel. Il s'agit donc dans leur esprit de la faire renaître, d'où le nom de [[Renaissance]] donné à la période de l'histoire occidentale qu'ils ouvrent (qui est la première à avoir été désignée ainsi, les renaissances médiévales étant conceptualisées plus tard sur son modèle). C'est donc un processus conscient visant à étudier le passé antique, à redécouvrir ses œuvres, et en cela l'apport des Byzantins ([[Jean Bessarion]], [[Jean Lascaris]]) sera essentiel puisqu'il implante à nouveau l'étude du grec classique en Occident. Cela donne notamment un essor au [[Platonisme (doctrine philosophique)|platonisme]] (très peu connu par des textes en latin), alors que l'[[aristotélisme]] primait durant l'époque médiévale. En plus de la différence de degré dans l'étude des textes antiques par rapport à l'époque médiévale, il y a clairement une différence de diversité puisque les modèles antiques sont aussi recherchés dans l'art et l'architecture ([[Michel-Ange]], [[Raphaël]], [[Filippo Brunelleschi|Brunelleschi]], [[Bramante]], etc.). Les acteurs de ce phénomène sont les « [[Humanisme|Humanistes]] », certes loin d'être cantonnés à l'étude de l'Antiquité, mais tous versés dans une certaine mesure dans l'étude des langues antiques et des classiques. Le degré de révérence qu'il fallait avoir à l'égard des textes antiques ne faisait pas consensus, un premier avatar la [[querelle des Anciens et des Modernes]], autour de savoir s'il est possible de dépasser les modèles classiques. Quoi qu'il en soit, en pratique il ne s'agit pas d'une simple imitation mais d'une appropriation et de la mise au point d'une nouvelle culture. Le christianisme reste en effet d'un poids primordial dans la vie intellectuelle du temps (a fortiori à partir du début de la [[Réforme protestante|Réforme]]), et l'imprimerie permet une diffusion du savoir bien plus large que par le passé, plus largement le monde de la première « modernité » qui se met en place détermine largement les conditions de cette « renaissance » de l'Antiquité<ref>{{en}} Craig W. Kallendorf, « Renaissance », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=30-43}}.</ref>. [[Fichier:Vierstroemebrunnen Piazza Navona Rom.jpg|thumb|[[Fontaine des Quatre-Fleuves]], avec obélisque d'inspiration égyptienne. [[Rome]], [[Le Bernin]] (1651).]] L'époque [[baroque]], après le [[concile de Trente]] (achevé en 1563) et au {{s|XVII}}, qui est avant tout définie par ses aspects artistiques, propose une nouvelle manière d'explorer le passé antique, en simplifiant les approche des artistes de la Renaissance, tout en préservant une esthétique de modèle classique mais en la faisant évoluer. Cela est visible dans des manières différentes chez des grandes figures de la période telles que [[Le Caravage|Caravage]], [[Le Bernin]] et [[Borromini]]. L'inspiration antique intègre en plus des modèles égyptiens ([[Fontaine des Quatre-Fleuves]] du Bernin), qui font l'objet de recherches par [[Athanasius Kircher]] (qui a plus largement un tropisme « orientaliste » ou « exotique »), aussi des modèles [[étrusques]], et les recherches antiquaires s'étendent à ces civilisations. En [[France]], l'imagerie entourant le « Roi Soleil » est d'inspiration antique, {{noble|Louis XIV}} est également présenté comme un nouvel [[Auguste]], et ce pays revendique son statut de nouveau foyer de l'architecture « classique » ([[classicisme]]). Les modèles antiques sont courants aux côtés des thèmes religieux chez les grands peintres européens de la période ([[Nicolas Poussin|Poussin]], [[Diego Vélasquez|Velazquez]], [[Rubens]], etc.)<ref>{{en}} Ingrid D. Rowland, « Baroque », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=44-56}}.</ref>. Du point de vue littéraire, le [[classicisme]] ou néo-classicisme qui émerge en France au {{s|XVII}} invoque des modèles antiques, partant notamment du principe que l'imitation est le fondement de la création artistique, et s'inspirant des auteurs antiques dans ses réflexions sur les règles de l'art, le génie artistique, la bienséance. Ainsi [[Nicolas Boileau|Boileau]] s'inspire pour ses satyres de [[Horace]] et [[Juvénal]], et [[Alexander Pope]] fait de même. C'est à cette période que la [[querelle des Anciens et des Modernes]] bat son plein, initiée par [[Charles Perrault]] qui dénigre la qualité des grands auteurs antiques, suscitant des répliques de Boileau, [[Jean Racine|Racine]] et [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]], et le débat se retrouve en [[Angleterre]]. Au {{s|XVIII}}, les grandes figures des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] ont toutes des connaissances dans les savoirs antiques, même s'ils paraissent éloignés de leurs prises de positions les plus importantes (anticléricalisme, esprit scientifique, esprit critique) qui en font des personnalités résolument « modernes ». Cela ressort par exemple dans la poésie de [[Voltaire]], très reconnue de son temps, même si elle est par la suite passée en arrière-plan face à son œuvre de Lumière<ref>{{en}} Thomas Kaminski, « Neoclassicism », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=57-71}}.</ref>. Le {{s|XVIII}} voit se produire une réévaluation des textes [[Homère|homériques]], dont on loue le style poétique « primitif », le fait que ce seraient plus des ballades que des épopées, ce qui participe plus largement à un mouvement de redécouverte et de valorisation des récits « folkloriques » oraux, de la poésie médiévale des ménestrels et troubadours dont Homère serait le prédécesseur. Se développe aussi à son propos une approche critique qui finit par considérer que plusieurs personnes se cachent derrière la figure de Homère <ref>{{en}} Bruce Graver, « Romanticism », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=73-80}}.</ref>. Dans l'[[Italie]] de la seconde moitié du {{s|XVIII}} et du tournant du {{s|XIX}}, l'exploration archéologique de [[Rome]] et des sites d'époque romaine ([[Pompéi]], [[Herculanum]]) connaît un essor, attirant des visiteurs depuis toute l'Europe, tandis que l'inspiration antique éveille la créativité des artistes (le sculpteur [[Antonio Canova]], l'auteur de théâtre [[Vittorio Alfieri]], l'écrivain et philosophe [[Giacomo Leopardi]]). Puis le [[Risorgimento]] invoque à son tour des références romaines, qui sont encore plus affirmées durant le régime de [[Mussolini]] qui percevait son régime comme une rénovation de la grandeur de la Rome antique (voir plus bas). Le cinéma italien d'après 1945 est marqué par l'essor des [[péplum]]s, d'autant plus que les films [[hollywood]]iens relevant de ce genre pouvaient être tournés dans le pays. Les inspirations classiques marquent aussi la filmographie et l’œuvre littéraire de [[Pier Paolo Pasolini]]<ref>{{en}} Volker Riedel, « Italy », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=216-220}}.</ref>. Durant la [[Révolution française]] et l'[[Premier Empire|Empire français]], les références antiques sont constantes, la [[République romaine]] et la [[démocratie athénienne]] faisant partie des modèles politiques alternatifs invoqués pour tourner le dos à la royauté. L'art également s'inspire beaucoup de l'Antiquité, à laquelle sont empruntés des symboles (le [[bonnet phrygien]] par exemple). Par la suite l'intérêt pour les œuvres classiques antiques ne se tarit pas en [[France]], et connaît même un regain au {{s|XIX}}. L'importance de l'enseignement du grec et du latin, au moins jusqu'au milieu du {{s|XX}}, fait que le passé classique reste une source d'inspirations pour de nombreux artistes ([[Jean Giraudoux]], [[Jean Anouilh]], [[Jean Cocteau]], etc.)<ref>{{en}} Philip Ford, « France », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=165-168}}.</ref>. Dans les pays de langue allemande, [[Johann Joachim Winckelmann]] a introduit divers éléments de poétiques grecques, et en grande partie forgé la vision de l'Antiquité classique des générations qui le suivent, par exemple chez [[Johann Gottfried von Herder|Herder]] et [[Goethe]] qui ont également réfléchi sur ces époques et leurs arts. Par la suite se met en place l'école historique allemande, aux côtés d'autres universitaires et « archéologues » qui jouent un rôle fondateur dans la mise en place de l'étude de l'histoire ancienne ([[Theodor Mommsen|Mommsen]], [[Heinrich Schliemann|Schliemann]], etc.), alors que d'autres procèdent à une réflexion relativisant le prestige de l'Antiquité grecque ([[Johann Jakob Bachofen|Bachofen]], [[Jacob Burckhardt|Burckhardt]]). Chacun à leur manière, [[Karl Marx|Marx]] et [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] puisent aussi dans l'Antiquité pour développer leurs réflexions, eux aussi avec une approche moins glorifiante pour cette période, et leurs réflexions joueront un rôle très important dans l'étude de l'histoire et de la philosophie antiques après eux. Les inspirations classiques se retrouvent dans la peinture et également l'opéra de l'époque. Au début du {{s|XX}} les études classiques connaissent un déclin, qui atteint son maximum durant l'époque nazie, malgré les modèles antiques revendiqués par ce régime ([[Sparte]], [[République romaine]], architecture monumentale). Dans le milieu savant, les références antiques perdurent, chez les philosophes, poètes et auteurs de pièces de théâtre, et aussi en [[psychologie]] avec [[Freud]] et son fameux « [[complexe d'Oedipe]] »<ref>{{en}} Volker Riedel, « Germany and German-Speaking Europe », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=179-191}}.</ref>. [[Fichier:The Roses of Heliogabalus.jpg|vignette|gauche|''[[Les Roses d'Héliogabale]]'' (1888), par [[Lawrence Alma-Tadema]]. [[Mexico]], Collection Juan Antonio Pérez Simón.]] Dans l'[[époque victorienne|Angleterre victorienne]], les références antiques se retrouvent dans l'art (ruines antiques peintes par [[Joseph Mallord William Turner|Turner]], scènes antiques chez [[Lawrence Alma-Tadema|Alma-Tadema]]), en littérature où [[Homère]] est préféré à [[Virgile]], et jusqu'au sommet de l'État, [[William Gladstone]] faisant des études sur la littérature antique<ref>{{en}} Norman Vance, « Victorian », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=87-100}}.</ref>. A contrario dans l'architecture les inspirations classiques sont moins prégnantes, peut-être parce qu'elles rappellent les tendances présentes chez les rivaux de la Rome papale et de la France napoléonienne<ref>{{en}} Richard Jenkyns, « United Kingdom », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=278}}.</ref>. [[Fichier:KunsthistorischesMuseumAmazonen.jpg|thumb|Sarcophage représentant un combat d'Amazones, {{-s|IV}}, découvert à [[Soles (Chypre)]] en 1557, [[musée d'Histoire de l'art de Vienne]].]] Avec l'exploration des sites antiques, des objets sont retrouvés et accueillis dans des musées, ouverts au public, et c'est par ce biais que beaucoup ont un contact avec les civilisations antiques. En Europe, ils mêlent des trouvailles locales ou nationales, surtout là où l'Empire romain s'est étendu par le passé, ou alors des objets mis au jour dans d'autres pays, lors de fouilles archéologiques, ou encore à la suite d'achats. Ainsi le [[musée d'Histoire de l'art de Vienne]], ouvert en 1891, comprend des objets réunis par la dynastie [[Habsbourg]], provenant notamment du site voisin de [[Carnuntum]], et d'autres des anciennes provinces de [[Pannonie]] et de [[Norique]], mais aussi un sarcophage en marbre d'époque grecque classique, originaire de Chypre et acheté au {{s|XVI}} par les [[Fugger]], riche dynastie de banquiers, des objets d'arts et momies égyptiens achetés par les Habsbourg, etc. Des exemples similaires se retrouvent dans les grands musées européens. Ce processus passe aussi par des déprédations et pillages, à la suite de conquêtes militaires (notamment la prise de Rome par les armées napoléoniennes). Au {{s|XIX}}, les élites anglaises, imitées par celles d'autres pays, développent également leur goût pour l'Antiquité classique lors du [[Grand Tour]], qui les amène sur les ruines romaines en Italie, ce qui donne progressivement lieu au développement du [[tourisme]]. L'accumulation d’œuvres antiques est un signe de prestige aussi bien chez les familles royales que les élites. Les musées deviennent une forme d'appropriation de l'Antiquité, en tant que passé national ou plus largement témoin de civilisations dont on se proclame héritier<ref>{{en}} Rosamond McKitterick, « The Impact of Antiquity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=547-549}}.</ref>. En effet en Europe l'Antiquité gréco-romaine est partout vue à des degrés divers comme un élément de l'histoire et de l'identité, ce qui sert de justification pour la possession d'objets de ces civilisations venus d'autres pays, mais vue comme un héritage culturel propre, voire universel. Cela engendre des tensions avec les pays d'où ces objets ont été emportés, où sont invoqués le privilège de l'histoire nationale, comme l'illustre, entre beaucoup d'autres, le cas de la [[frise du Parthénon]] d'[[Athènes]], exposée à [[Londres]] et réclamée par la [[Grèce]]<ref>{{en}} Rosamond McKitterick, « The Impact of Antiquity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=554}}.</ref>. [[Fichier:Richmond Virginia Capitol.jpg|thumb|Le [[Capitole de l'État de Virginie]] (1785-1788), [[Richmond (Virginie)|Richmond]], de style [[Palladianisme|palladianiste]] et [[Architecture néo-classique|néo-classique]], inspiré de la [[Maison Carrée]] de [[Nîmes]].]] Aux [[États-Unis]], les études classiques restent importantes dans le cursus scolaire et universitaire au moins jusqu'au milieu du {{s|XX}}. Les modèles classiques sont invoqués dans les débats politiques dès avant la période révolutionnaire et l'indépendance, et cela se prolonge par la suite. Plus largement les [[Pères fondateurs des États-Unis|Pères fondateurs]] s'inspirent en partie des modèles politiques antiques pour forger le nouveau système politique, par exemple le fédéralisme. [[George Washington]] a été la figure américaine la plus classicisée, comparé à [[Cicéron]] et surtout à [[Cincinnatus]], ayant répondu à l'appel de la nation malgré ses aspirations à une vie rurale calme. L'inspiration de l'architecture classique est très forte après l'indépendance, servant de modèle pour les capitoles ([[Capitole de l'État de Virginie|celui de Richmond]] dérivant de la [[Maison Carrée]] de [[Nîmes]]), et plus largement le programme architectural de [[Washington (district de Columbia)|Washington]], la nouvelle capitale, également dans des universités. Durant le débat sur l'abolition de l'esclavage, alors que les [[abolitionnistes]] invoquent l'égalité entre hommes proclamée dans la [[Bible]], les [[esclavagistes]] trouvent dans la hiérarchie sociale grecque, et dans les écrits d'[[Aristote]] en particulier, des arguments pour défendre leur position. Dans la fin du {{s|XIX}}, les universités se dotent de départements d'études classiques de qualité, alors qu'elles en manquaient jusqu'alors, et des musées constituent des collections d'art antique. Dans la littérature, les poètes américains écrivent beaucoup sur des thèmes classiques, et l'Antiquité sert d'inspiration à des romans à succès, en particulier ''[[Ben-Hur (roman)|Ben-Hur]]'' de [[Lew Wallace]] (1880)<ref>{{en}} Ward Briggs, « United States », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=279-294}}.</ref>. L'époque moderne, avec la redécouverte de la complexité de l'Antiquité, au-delà des modèles classiques, renouvelle les perceptions de la période et les inspirations qu'elle suscite. Ainsi l'art archaïque grec fournit à son tour des modèles (le [[kouros]]), de même que l'[[art cycladique]] de l'époque préhistorique, et plus largement les soi-disant arts « primitifs » (ce qui suppose là encore de les juger par rapport aux modèles « classiques »). La redécouverte des autres civilisations antiques suscite aussi l'intérêt de certains écrivains, par exemple l’''[[Épopée de Gilgamesh]]'' et le ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts égyptien]]'' chez [[Rainer Maria Rilke]]. Homère reste une référence, par exemple chez [[Nikos Kazantzakis]] et son ''Odyssée'' (1924-1932). Il ne faut cependant pas surestimer l'impact de ces inspirations antiques. Ainsi le fait que la [[tragédie grecque]] ait suscité beaucoup d'émules à l'époque moderne ne doit pas masquer le fait que ces œuvres ont généralement eu un succès critique et populaire limité. Du reste les auteurs modernes sont d'une manière générale bien moins versés dans les études classiques que leurs prédécesseurs, ce qui explique la moindre importance de ces influences, mais aussi le fait qu'ils traitent ces modèles de façon plus originale et distanciée (par exemple ''[[Ulysse (roman)|Ulysse]]'' de [[James Joyce]])<ref>{{en}} Kenneth Haynes, « Modernism », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=101-114}}.</ref>. De plus, avec l'influence qu'a eu la civilisation occidentale à l'époque moderne, cet héritage et ses continuités peuvent se retrouver dans d'autres civilisations<ref>{{en}} Rosamond McKitterick, « The Impact of Antiquity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=546}}.</ref>. Dans les pays arabes, une partie de la production savante grecque avait été traduite dès l'ère médiévale, et certains textes d'auteurs grecs ne sont connus que par leur traduction arabe, la version originale ayant été perdue. Néanmoins cela n'a pas concerné les textes relevant plus des « belles-lettres » (épopées, théâtre, poésie), les épopées homériques, seuls des extraits et résumés des épopées homériques ayant été traduits. Les études classiques en arabe sont initiées au [[Le Caire|Caire]] au début du {{s|XX}} et se diffusent dans les grandes universités égyptiennes, et donnent lieu à une systématisation des traductions de textes<ref>{{chapitre|langue=en|auteur= Ahmed Etman|titre=Translation at the Intersection of Traditions: The Arab Reception of the Classics|auteurs ouvrage= Lorna Hardwick et Christopher Stray (dir.)|titre ouvrage=A Companion to Classical Reception| éditeur=lackwell|lieu=Malden et Oxford |année=2008 |passage=141-152}}.</ref>. En [[Afrique subsaharienne]] moderne, la mythologie et la tragédie grecques ont pu servir d'inspiration à différentes œuvres littéraires, notamment chez des auteurs de théâtre réinterprétant les histoires d'Antigone et d'autres sous un angle politique<ref>{{en}} William J. Dominik, « Africa », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=117-128}}.</ref>. La culture de la Grèce antique a également été intégrée dans le milieu intellectuel du [[Japon]] à compter de l'[[ère Meiji]] (1868-1912)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michaël Lucken|titre=Le Japon grec|sous-titre=Culture et possession|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Bibliothèque des histoires|année=2019|isbn=}}.</ref>. === Antiquité et identités nationales === Les civilisations antiques font partie des éléments couramment mobilisés dans les identités nationales modernes, donnant lieur à diverses appropriations et parfois des disputes. La [[Grèce]] et l'[[Italie]] ont chacune constitué leur [[État-nation]] au {{s|XIX}} en se reposant en bonne partie sur leur passé antique. Cela est assez clair dans le choix de leurs capitales, [[Athènes]] et [[Rome]], les deux pôles du monde classique. Dans le cadre de la « [[Grande Idée]] », la Grèce devait en fait être construite autour d'Athènes, vue comme le centre du monde grec classique (et à cette époque une ville modeste), et de [[Constantinople]], centre du monde grec chrétien (et à ce moment capitale de l'[[empire ottoman]]), qui devait être la capitale d'un État réunissant tous les Grecs, mais l'échec de conquête de la ville a coupé court à cette ambition<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=558-559}}.</ref>. En Italie, Rome était au moment de l'unification la capitale de la [[Papauté]], qu'il a fallu dominer pour unifier le pays, mais son prestige était tel qu'elle fut choisie comme capitale. Et aussitôt après leur établissement les États grecs comme italien ont mis en place des lois et institutions visant à contrôler les [[fouilles archéologiques]] et à conserver dans le pays un maximum d'objets antiques trouvés sur leur sol. En Grèce la volonté de connecter le passé au présent est nettement plus prononcée, et se retrouve jusque dans le choix des noms des provinces, souvent repris des régions antiques<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=555-557}}.</ref>. En Italie, la référence à la [[Rome antique]] est surtout prononcée dans la première moitié du {{s|XX}}, d'abord avec la conquête de la [[Libye]], présentée comme une nouvelle [[guerre punique]], et surtout durant le [[Italie fasciste|régime fasciste]] de [[Mussolini]]. Ce régime doit son nom aux faisceaux (''[[fasci]]'') symbolisant l'autorité d'un magistrat romain antique, et il met en place un nouveau système de datation partant de la restauration des faisceaux (''Fascibus Restitutis''), à compter de 1922, année de sa prise de pouvoir. Il s'agit alors de reproduire et dépasser la gloire de la Rome impériale. Cela passe par une mise en valeur des sites archéologiques de Rome, à commencer par le [[Forum de Rome|Forum antique]] et le [[mausolée d'Auguste]], travaux qui se font au prix de la destruction de constructions postérieures, lors de la construction de la [[Via dei Fori Imperiali]]. Le [[Foro Italico]] est édifié sur le modèle des forums impériaux antiques<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=559-560}}.</ref>. [[Fichier:Statue Vercingetorix Clermont-Ferrand.jpg|thumb|left|Statue de [[Vercingétorix]], par [[Auguste Bartholdi]] (1903), [[Clermont-Ferrand]].]] En [[France]], le [[Second Empire]] de {{noble|Napoléon III}} s'est tourné vers les [[Gaulois (peuples)|Gaulois]], choix qui se situe dans la continuité de la période révolutionnaire, durant laquelle on avait trouvé dans les Gaulois des ancêtres alternatifs aux Francs, qui avaient contre eux le fait qu'ils étaient invoqués par la noblesse française comme ses ancêtres. {{noble-|Napoléon III}} patronne les fouilles du site d'[[Site archéologique d'Alésia|Alésia]], et l'érection de statues de [[Vercingétorix]], présenté comme un héros national. Cela n'empêchait du reste pas l'empereur de considérer l'invasion romaine comme un événement fondateur, qui avait apporté à la France sa civilisation<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=557}}.</ref>. En [[Allemagne]] au début de l'unification, cette même ambivalence se retrouve : l'empereur est ''{{page h'|Kaiser}}'' ([[César (titre)|César]]), référence explicite à Rome, et on fouille et met en valeur le fort romain de la [[Saalburg]], occupé par les armées frontalières de l'époque impériale ; mais on honore là aussi un héros [[Germains|germain]] de la résistance à l'invasion romaine, [[Arminius]], vu comme une figure de la grandeur allemande<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=557-558}}.</ref>. {{article détaillé|Débat autour du nom de la Macédoine}} [[Fichier:Alexander the Great in Skopje.jpg|thumb|Statue monumentale d'[[Alexandre le Grand]] à [[Skopje]], capitale de [[Macédoine du Nord]].]] Les tensions que peuvent engendrer ces questions d'appropriation du passé antique se sont vues dans le litige ayant opposé la [[Grèce]] à l'État de l'ex-Yougoslavie appelé [[Macédoine du Nord|Macédoine]], après l'indépendance de ce dernier, qui s'est accompagné de l'incorporation de symboles issus de la [[Royaume de Macédoine|Macédoine antique]] (le [[soleil de Vergina]] figurant sur son drapeau, [[Aéroport international de Skopje|aéroport international Alexandre le Grand]] à [[Skopje]]). Ce pays étant lui-même divisé entre plusieurs entités ethniques, notamment une majorité de langue slave et chrétienne orthodoxe, et une importante minorité de langue albanaise et de religion musulmane, cette référence au passé lointain était perçue comme un moyen de transcender les divisions récentes et actuelles. De son côté la Grèce revendiquant être la seule à pouvoir prétendre à un héritage macédonien, elle s'est opposé à ce qu'un État indépendant prenne son nom, d'autant plus que ses provinces septentrionales sont également désignées comme Macédoine. Elle s'est à son tour mise à utiliser des symboles liés à la Macédoine antique (pièces de monnaie à l'effigie d'Alexandre et du soleil de Vergina)<ref>{{en}} Andrew Erskine, « Ancient History and National Identity », dans {{harvsp|Erskine (dir.)|2009|p=560-563}}.</ref>. Après avoir été connue sous le nom d'« ancienne république yougoslave de Macédoine », cet État a adopté en 2019 avec l'accord de la Grèce le nom de [[Macédoine du Nord]]. En [[Israël]], l'identité nationale s'est construite sur le fondement du texte biblique, dans le but de revenir dans la [[Terre promise (religion)|Terre promise]] par Dieu à [[Abraham]], avec aussi la référence de la conquête du pays après le retour de l'[[Livre de l'Exode|Exode]], et dans bien des cas de reconstituer un État reprenant les limites de celui de [[Salomon (roi d'Israël)|Salomon]], tel qu'il est décrit dans la Bible. Cela suscite des débats autour de l'interprétation des découvertes archéologiques, entre positions « maximalistes » plus proches du texte biblique, qui ont longtemps occupé le devant de la scène et dont les découvertes ont pu servir à consolider le récit national, et « minimalistes », qui prennent plus d'importance depuis les années 1980, qui déconstruisent les mythes fondateurs présents dans le texte biblique. Ces débats ont une résonance politique, mais l'approche critique n'a pas vraiment d'incidence dans l'imaginaire et l'identité israélienne, l'archéologie étant moins invoquée que par le passé pour légitimer le lien entre les Juifs et le pays d'Israël<ref>{{article|langue=en|auteur= Robert Draper| titre= Kings of Controversy |périodique= National Geographic|mois= décembre|année= 2010|lire en ligne=https://www.nationalgeographic.com/magazine/2010/12/david-and-solomon/ }}. {{article|langue=fr|auteur= Katell Berthelot| titre= L'Israël moderne et les guerres de l'Antiquité, de Josué à Masada |périodique= Anabases|volume= 1|année= 2005|passage=119-137|lire en ligne=http://anabases.revues.org/1423}}.</ref>. Dans les pays musulmans du Moyen-Orient, l'identité est très marquée par la religion et les civilisations antiques ne sont évoquées que secondairement. Cela n'empêche pas des récupérations du passé antique à des fins d'affirmation nationale. Ainsi en [[Iran]] l'[[empire achéménide]] et son illustre fondateur {{noble|Cyrus II}} ont souvent été mobilisés par les chefs de gouvernements comme modèles pour la grandeur du pays<ref>{{article|langue=fr|prénom1= Pierre |nom1=Briant |titre=Cyrus l'Iranien |périodique= L'Histoire|année= 2019|numéro= 460|passage= 60-61}}.</ref>. Chez les [[Kurdes]], le discours sur l'identité ethnique s'est construit au {{s|XX}} en incluant à plusieurs reprises la revendication d'un passé antique remontant jusqu'aux [[Mèdes]]<ref>{{article|langue=fr|auteur= Anne Véga|titre=L'identité ethnique kurde en France. L'identité kurde s'est lentement construite au cours de l'histoire |périodique= Journal des anthropologues |année= 1993 |volume=52 |passage= 29| lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/jda_1156-0428_1993_num_52_1_1767}}.</ref>. En [[Irak]], pays comprenant plusieurs communautés au passé souvent conflictuel, l'Antiquité mésopotamienne pré-islamique a fait l'objet des attentions du régime [[parti Baas|baasiste]] qui y voyait une référence fédératrice, en particulier sous [[Saddam Hussein]] qui fait reconstruire plusieurs monuments de [[Babylone]], se présentant comme un continuateur de {{noble|Nabuchodonosor II}}<ref>{{en}} A. Baram, ''Culture, History and Ideology in the Formation of Ba'thist Iraq, 1968-89'', New York, 1991.</ref>. Les communautés chrétiennes de ce pays ont pris pour nom à l'époque moderne (et sous l'influence européenne) celui de peuples antiques de la Mésopotamie, [[Assyriens]] et [[Église catholique chaldéenne|Chaldéens]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur=[[Jean Maurice Fiey]]| titre= Comment l’occident en vint à parler de “Chaldéens” ? |périodique= Bulletin of the John Rylands Library |volume= 78| numéro=3| année= 1996|passage= 163–170}}. {{Chapitre|langue=en|auteur=James F. Coakley |titre=Chaldeans|titre ouvrage= Gorgias Encyclopedic Dictionary of the Syriac Heritage: Electronic Edition|auteurs ouvrage= Sebastian P. Brock, Aaron M. Butts, George A. Kiraz et Lucas Van Rompay (dir.)| éditeur= Beth Mardutho : The Syriac Institute|année=2011| lire en ligne= https://gedsh.bethmardutho.org/Chaldeans}}. {{chapitre| langue= en| prénom1= Aaron| nom1=Butts |titre chapitre=Assyrian Christians |auteurs ouvrage=Eckart Frahm (dir.) | titre ouvrage = A Companion to Assyria| éditeur= Wiley-Blackwell|lieu=Malden |année=2017| passage=599-612}}.</ref>. En Afrique, la réaction au discours traditionnel des études classiques comme fondement de la civilisation occidentale a soulevé des critiques contre leurs aspects impérialistes et racistes, ou du moins jugés comme tels. Une tendance chez certains universitaires d'[[Afrique subsaharienne]] a été l'[[afrocentrisme]], développé à la suite du sénégalais [[Cheikh Anta Diop]], qui a présenté l'Afrique, et plus spécifiquement l’[[Égypte antique]], comme l'origine de la pensée rationnelle grecque et plus largement de nombreux aspects généralement attribués à la civilisation occidentale<ref name="Vanthournout202303">Charles Vanthournout, [https://theconversation.com/debat-legypte-noire-est-elle-une-imposture-199439 Débat : L’Égypte noire est-elle une imposture ?], theconversation.com, 6 mars 2023</ref>. Cela dans un discours considérant la civilisation égyptienne antique comme originaire d'[[Afrique noire]] (« négro-africaine »). Des idées similaires ont été développées à sa suite par le Congolais [[Théophile Obenga]] et l'Éthiopien [[Yosef Ben-Jochannan]], ce dernier faisant plus largement de l'Afrique le lieu d'origine du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam. Dans son aspect plus politique, ce courant considère que le discours sur l'Antiquité produit dans les pays blancs a consisté à un vol des accomplissements de l'Afrique noire à l'origine des civilisations. Dans les milieux académiques occidentaux, les thèses très controversées de [[Martin Bernal]] sur la « ''Black Athena'' » ont également eu pour but de contester le discours occidental traditionnel<ref>{{en}} William J. Dominik, « Africa », dans {{harvsp|Kallendorf (dir.)|2007|p=130}}.</ref>{{,}}<ref name="Vanthournout202303"/>. === Dans la culture contemporaine === {{Article connexe|Antiquité dans la culture contemporaine}} == Les autres périodes « antiques » == La notion d'Antiquité a été élaborée à partir des civilisations anciennes de la Grèce et de Rome. Ce concept a ensuite été adapté pour d'autres civilisations anciennes extra-européennes, sous l'influence européenne et souvent à l'instigation d'historiens européens, accompagné des concepts liés de [[Moyen Âge]] et d'[[époque moderne]]. Comme vu plus haut l'extension la plus évidente s'est faite en direction des civilisations de l'[[Égypte antique]] et de la [[Mésopotamie]] (ou plus largement du [[Proche-Orient ancien]]), qui ont pu aisément être intégrées dans une même période antique avec les civilisations grecques et romaines, puisque ces dernières s'inscrivent dans leur continuité chronologique et culturelle. Mais pour les civilisations historiques n'entrant pas dans cette continuité, la situation est plus floue et l'adaptation de la notion d'Antiquité pas forcément évidente et pertinente<ref name=avari2/>. === Asie du Sud === [[Fichier:Asoka's pillar vaishali (31157579).jpg|vignette|gauche|Statue de lion du [[Piliers d'Ashoka|pilier]] du roi [[Ashoka]] des [[empire Maurya|Maurya]] (v. 250 {{av JC}}) à [[Vaishali]] ([[Bihar]]).]] Pour le monde indien et plus largement l'Asie du sud la situation est peu évidente, car il y est difficile de dater le début de l'Histoire. L'[[écriture de l'Indus|écriture]] apparaît certes dans la [[civilisation de la vallée de l'Indus|vallée de l'Indus]] vers 2600 {{av JC}} et même sans doute avant, mais elle n'est pas comprise. Après sa disparition vers 1900 {{av JC}}, il n'y a plus de trace d'écriture dans le sous-continent indien avant le {{-s|IV}}, avec l'apparition du [[brahmi]] (adapté de l'[[alphabet araméen]] « impérial »), qui est compris<ref name=singh67>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Upinder| nom1=Singh| titre=A History of Ancient and Early Medieval India| sous-titre=From the Stone Age to the 12th century| lieu=New Dehli et Upper Saddle River| éditeur=Pearson Education| année=2008| passage=6-7| isbn=}}.</ref>. Donc le début des temps historiques indiens serait à situer à ce moment-là, et la période entre les deux (en grande partie couverte par la [[période védique]]) est désignée par les archéologues comme une « protohistoire »<ref>{{en}} D. K. Chakrabarti, « Historic India », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=447-450}}.</ref>. L'Inde « historique » débute donc vers la fin de l'ère des « grands royaumes », [[Mahajanapadas]] (v. 600-321 {{av JC}}), et sous l'[[empire Maurya]] (v. 321-185 {{av JC}}). L'époque médiévale débuterait quant à elle vers le {{s|VI}} de notre ère, après la chute de l'[[empire Gupta]]<ref name=singh67/>. Certains préfèrent qualifier cette période d'Inde « classique », dénomination qui en Inde peut prendre une tournure nationaliste<ref> {{lien web|url=http://www.college-de-france.fr/media/gerard-fussman/UPL18451_40.pdf|titre=G. Fussman, « Les Guptas et le nationalisme indien », année 2006-2007 (consulté le 24 novembre 2020).}}.</ref>. En effet l'historiographie indienne traditionnelle est religieuse, privilégie les temps de dynasties vues rétrospectivement comme « hindoues », donc les Gupta, ayant une préférence marquée pour les [[bhakti|dévotions]] [[Brahmanisme|brahmanistes]], alors que les Maurya ont des sympathies [[bouddhistes]] et [[jaïn]]es. Dans ce contexte c'est la conquête musulmane (à partir de la fin du {{s|XII}}) qui est traditionnellement retenue comme rupture majeure<ref name=singh67/>. La notion d'« Inde ancienne » est donc floue, et peut chez certains remonter jusqu'au Néolithique et se prolonger durant l'époque médiévale (dont les bornes sont tout aussi floues)<ref name=avari2>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Burjor| nom1=Avari| titre=India| sous-titre=The Ancient Past, A history of the Indian sub-continent from c. 7000 BC to AD 1200| lieu=Londres et New York| éditeur=[[Routledge]]| année=2007| passage=2| isbn=}}.</ref>. === Chine === [[Fichier:British Museum Kang Hou Gui Text.jpg|thumb|Inscription en chinois archaïque sur le vase ''[[gui (vase)|gui]]'' du « marquis » Kang, [[période des Zhou de l'Ouest]], {{-s|XI}} [[British Museum]].]] Pour la [[Chine]] les synthèses sur l'histoire ancienne prennent également pour point de départ le [[Néolithique en Chine|Néolithique]]. L'invention de l'écriture chinoise aux alentours de 1200 {{av JC}} (sous la [[dynastie Shang]] ou Yin) n'est pas considérée comme un point de rupture. Celui-ci est placé plus haut dans le temps, soit, suivant la chronologie traditionnelle chinoise, avec l'ère des [[trois augustes et cinq empereurs]] et l'avènement de la première dynastie, celle des [[dynastie Xia|Xia]], ou alors, suivant l'approche archéologique, avec la formation des premiers États chinois, durant la [[culture d'Erlitou|période d'Erlitou]] (v. 1900/1800-1500 {{av JC}}). On tente du reste souvent de concilier les deux approches (avec là encore un débat aux aspects nationalistes), mais comme cette période n'a pas produit d'écriture il est impossible d'avoir de certitude sur ce point. L'existence de la dynastie Xia reste incertaine, alors que celle de la suivante, les Shang, est assurée puisque c'est avec eux qu'apparaissent les premiers corpus de textes chinois, au {{-s|XII}} Mais ceux-ci ne documentent que les derniers règnes attribués à cette dynastie par la tradition<ref>{{en}} Li Liu, « China: State Formation and Urbanization », dans {{harvsp|Gosden|Cunliffe|Joyce|2009|p=425-427}}.</ref>. Les historiens anglophones spécialistes de la Chine ont récemment formé la notion « ''Early China'' » qui va des temps préhistoriques jusqu'à la chute de la [[dynastie Han]] en 220 de notre ère<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Li Feng|titre=Early China|sous-titre=A Social and Cultural History|lieu=New York|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2013|passage=5|isbn=|id=LI}}.</ref>. De fait le début de l'ère médiévale chinoise est placé à cette période. Une autre rupture qui a pu être choisie comme point final de la Chine ancienne est l'unification de ce pays par la [[dynastie Qin]] en 221 {{av JC}}, qui marque le début de l'ère impériale chinoise (qui va jusqu'en 1911), ce qui se situe avant constituant donc une période « pré-impériale »<ref>C'est l'approche de {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Jacques| nom1=Gernet| titre=La Chine ancienne| lieu=Paris| éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]| collection=[[Que sais-je ?]]| année=2005| numéro d'édition=10| isbn=}} et {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Michael| nom1=Loewe| prénom2=Edward L.| nom2=Shaughnessy (dir.)| titre=The Cambridge History of Ancient China, From the Origins of Civilization to 221 BC| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=1999| isbn=}}.</ref>. Il en résulte que l'Antiquité chinoise comprend : * des cultures préhistoriques voyant la formation de l'État : la [[culture de Longshan]] tardive (v. 2500-2000 {{av JC}} ; site de [[Taosi]]) ; la [[culture d'Erlitou]] (v. 1900-1500 {{av JC}}), la [[culture d'Erligang]] (v. 1600-1400 {{av JC}}) ; * la [[dynastie Shang]], qui va au plus large de 1600 à 1046 {{av JC}} (et recouvre alors certaines phases préhistoriques évoquées ci-dessus), et qui est « historique » à partir de 1200 {{av JC}} (période d'[[Anyang]]) ; * la [[dynastie Zhou]], de 1046 à 256 {{av JC}}, elle-même subdivisée en trois sous-périodes : ** la [[période des Zhou de l'Ouest]], de 1046 à 771 {{av JC}} ; ** la [[période des printemps et des automnes]], de 771 à 481 {{av JC}} ; ** la [[période des Royaumes combattants]], de 481 à 221 {{av JC}} ; * la [[dynastie Qin]], de 221 à 209 {{av JC}} ; * la [[dynastie Han]], de 209 {{av JC}} à 220 ap. J.-C., elle-même subdivisée entre une dynastie des Han antérieurs (ou occidentaux) de 209 {{av JC}} à 9 ap. J.-C. et une dynastie des Han postérieurs (ou orientaux) de 23 à 220 ap. J.-C., séparées par une [[dynastie Xin]] fondée par l'usurpateur [[Wang Mang]] (9-23 ap. J.-C.). === Japon === Au [[Japon]] les historiens ont adopté directement un découpage en quatre périodes sous l'influence occidentale. Ils ont donc défini une période « antique », ''kodai'' (on peut aussi traduire ce terme par « classique »), qui couvre les époques d'[[période d'Asuka|Asuka]] (592-710), de [[époque de Nara|Nara]] (710-794) et de [[époque de Heian|Heian]] (794-1185/92). Les études récentes ont apporté des nuances à ce découpage, notamment en mettant en évidence d'un côté le fait que le processus de formation étatique commence avant (à compter du milieu du {{-s|VI}}), et de l'autre que la transition vers l'ère médiévale, qui démarre en principe avec l'[[époque de Kamakura]] en 1185 ou 1192, commencerait plus tôt dans le {{s|XII}} si ce n'est avant<ref>{{chapitre| langue=en|auteur =Karl F. Friday | titre= Sorting the Past| auteurs ouvrage= Karl F. Friday (dir.) |titre ouvrage=Japan Emerging: Premodern History to 1850|éditeur=Routledge|lieu=New York et Londres|année=2012| passage= 16-20}} ; {{chapitre| langue=en|auteur =Joan R. Piggott| titre= Defining “Ancient” and “Classical”| auteurs ouvrage= Karl F. Friday (dir.) |titre ouvrage=Japan Emerging: Premodern History to 1850|éditeur=Routledge|lieu=New York et Londres|année=2012| passage= 21-31}}.</ref>. === Amérique précolombienne === [[Fichier:Palenque glyphs-edit1.jpg|thumb|[[Écriture maya|Glyphes maya]] de l'époque classique, [[Palenque]] ([[Mexique]]).]] Pour l'[[Amérique précolombienne]], le concept d'Antiquité n'est pas employé. L'écriture y est inventée et pratiquée uniquement dans l'[[Mésoamérique|aire mésoaméricaine]], d'abord dans les cultures [[olmèque]] et [[zapotèque]], quelque part dans les premiers siècles de la période dite « [[ère formative|formative]] », v. 1200-600 {{av JC}} Puis l'[[écriture maya]] qui est de loin la plus attestée de ces régions (et la seule à être à peu près comprise) se développe au début de la phase formative finale, v. 400-200 {{av JC}}<ref>{{en}} Joel W. Palka, « The Development of Maya Writing », dans {{harvsp|Woods (dir.)|2010|p=225-227}}.</ref>. Il en résulte que la [[civilisation maya]] de la période « [[ère classique|classique]] » (v. 250-900), qui a livré de nombreux textes, est la seule de l'Amérique précolombienne qui puisse être étudiée de la même manière que les plus anciennes civilisations antiques « historiques » de l'Ancien monde<ref>{{en}} David Freidel, « The Origins and Development of Lowland Maya Civilisation », dans {{harvsp|Renfrew (dir.)|2014|p=1050}}.</ref>. {{clr}} == Notes et références == {{Références nombreuses}} == Bibliographie == === Généralités === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Cabanes|titre=Introduction à l'histoire de l'Antiquité|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|collection=Cursus - Histoire|année=2019|numéro d'édition=5|isbn=}} * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Jean| nom1=Leclant| directeur1=oui| titre=Dictionnaire de l'Antiquité| lieu=Paris| éditeur=Presses universitaires de France| collection=Dictionnaires Quadrige| année=2011| isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Erskine (dir.)|titre=A companion to Ancient History|lieu=Malden et Oxford|éditeur=[[Wiley-Blackwell]]|année=2009|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Hornblower|prénom2=Antony|nom2=Spawforth|prénom3=Esther|nom3=Eidinow (dir.)|titre=The Oxford Classical Dictionary|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2012|numéro d'édition=4|isbn=|id=OCD}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Mossé|titre=Histoire du monde|sous-titre=L'Antiquité|lieu=Paris|éditeur=Larousse|année=2020|isbn=}}. === Synthèses régionales === ==== Proche-Orient ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Amiet|lien auteur1=Pierre Amiet|titre=L'Antiquité orientale|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que-sais-je ?|numéro dans collection=185|année=2017|isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=fr| langue originale=en| prénom1=Michael| nom1=Roaf| traducteur=Philippe Tallon| titre=Atlas de la Mésopotamie et du Proche-Orient ancien| lieu=Turnhout| éditeur=[[Brepols]]| année=1991| pages totales=237| isbn=2-503-50046-3}}. * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Francis| nom1=Joannès (dir.)| titre=Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne| lieu=Paris| éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]| collection=Bouquins| année=2001| isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Pierre | nom1=Bordreuil | prénom2=Françoise | nom2=Briquel-Chatonnet | prénom3=Cécile | nom3=Michel (dir.) | titre=Les débuts de l'histoire | sous-titre=Le Proche-Orient, de l’invention de l’écriture à la naissance du monothéisme | lieu=Paris | éditeur=[[La Martinière Groupe|Éditions de la Martinière]] | année=2008 | isbn=}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Trevor | nom1=Bryce | titre=The Routledge Handbook of the Peoples and Places of Ancient Western Asia | lieu=Oxon et New York | éditeur=[[Routledge]] | année=2009 | isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Marc|nom1=van de Mieroop|titre=A history of the ancient Near East, ca. 3000-323 BC|lieu=Malden et Oxford|éditeur=Blackwell Publishers|année=2015|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mario|nom1=Liverani|titre=The Ancient Near East|sous-titre=History, society and economy|lieu=Londres et New York|éditeur=[[Routledge]]|année=2014|isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Bertrand| nom1=Lafont| prénom2=Aline| nom2=Tenu| prénom3=Philippe| nom3=Clancier| prénom4=Francis| nom4=Joannès| titre=Mésopotamie| sous-titre=De Gilgamesh à Artaban (3300-120 {{av JC}})| lieu=Paris| éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]| collection=Mondes anciens| année=2017| isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Martin Sauvage (dir.)|titre=Atlas historique du Proche-Orient ancien|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2020|pages totales=207|isbn=978-2-251-45113-8}}. ==== Égypte ==== * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Sophie | nom1=Desplancques | titre=L'Égypte ancienne | lieu=Paris | éditeur=Que sais-je ?, Presses Universitaires de France | année=2020 | isbn=978-2-7154-0255-3}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Pascal | nom1=Vernus | prénom2=Jean | nom2=Yoyotte | titre=Dictionnaire des pharaons | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Perrin]] | année=2004 | isbn=}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Nicolas | nom1=Grimal | titre=Histoire de l'Égypte ancienne | éditeur= | année= | isbn= | référence=Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Barry J.|nom1=Kemp|titre=Ancient Egypt|sous-titre=Anatomy of A Civilization|lieu=Londres et New York|éditeur=[[Routledge]]|année=2006}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Damien | nom1=Agut | prénom2=Juan Carlos | nom2=Moreno-Garcia | titre=L'Égypte des pharaons | sous-titre=De Narmer à Dioclétien | lieu=Paris | éditeur=[[Belin éditeur|Belin]] | collection=Mondes anciens | année=2016 | pages totales=847 | isbn=978-2-7011-6491-5 | isbn2=2-7011-6491-5}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Pierre | nom1=Tallet | prénom2=Frédéric | nom2=Payraudeau | prénom3=Chloé | nom3=Ragazolli | prénom4=Claire | nom4=Somaglino | titre=L’Égypte pharaonique | sous-titre=Histoire, société, culture | lieu=Paris | éditeur=[[Armand Colin]] | année=2019 | pages totales=475 | isbn=978-2-200-61753-0}}. ==== Grèce ==== * {{ouvrage|langue=fr| prénom1=Maurice| nom1= Sartre| prénom2= Anne |nom2= Sartre-Fauriat |prénom3= Patrice |nom3= Brun| directeur3=oui| titre= Dictionnaire du monde grec antique|éditeur= Larousse| collection= In extenso| lieu= Paris|année=2009| isbn=978-2-03-584834-5 |id=DMGA}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marie-Claire|nom1=Amouretti|prénom2=Françoise|nom2=Ruzé|titre=Le Monde grec antique|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|collection=U|année=2003|pages totales=346|isbn=2-01-145541-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurianne|nom1=Martinez-Sève|prénom2=Nicolas|nom2=Richer|titre=Grand Atlas de l'Antiquité grecque|lieu=Paris|éditeur=[[Autrement]]|année=2019|isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Catherine| nom1=Grandjean| prénom2=Geneviève| nom2=Hoffmann| prénom3=Laurent| nom3=Capdetrey| prénom4=Jean-Yves| nom4=Carrez-Maratray| titre=Le Monde hellénistique| lieu=Paris| éditeur=[[Armand Colin]]| collection=U| série=Histoire| année=2017| pages totales=350| isbn=978-2-200-35516-6}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Edward | nom1=Bispham | prénom2=Thomas | nom2=Harrison | prénom3=Brian A. | nom3=Sparkes | directeur3=oui | titre=The Edinburgh Companion to Ancient Greece and Rome | lieu=Édimbourgh | éditeur=[[Edinburgh University Press]] | année=2006 | isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Brigitte Le Guen| directeur1=oui| auteur2=Maria Cecilia D'Ercole| auteur3=Julien Zurbach| titre=Naissance de la Grèce| sous-titre=De Minos à Solon, 3200 à 510 avant notre ère| lieu=Paris| éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]| collection=Mondes anciens| année=2019| isbn=}}. * {{ouvrage| langue=fr| prénom1 = Catherine |nom1=Grandjean |directeur1=oui| prénom2= Gerbert S. |nom2= Bouyssou|prénom3= Véronique |nom3= Chankowsky| prénom4= Anne| nom4=Jacquemin| prénom5=William| nom5= Pillot |titre= La Grèce classique|sous-titre= D'Hérodote à Aristote, 510-336 avant notre ère |lieu=Paris|éditeur= Belin| collection =Mondes anciens| année=2022}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1= Catherine |nom1=Grandjean|directeur1=oui| prénom2= Gerbert-Sylvestre |nom2= Bouyssou|prénom3= Christophe|nom3= Chandezon|prénom4= Pierre-Olivier |nom4=Hochard |titre= La Grèce hellénistique et romaine |sous-titre= D'Alexandre à Hadrien, 336 avant notre ère-138 de notre ère| éditeur=Belin|collection=Mondes Anciens| lieu= Paris|année= 2024}} ==== Rome antique ==== * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Yann | nom1=Le Bohec | titre=Histoire de la Rome antique| lieu=Paris| éditeur=Presses universitaires de France| collection=Que sais-je ?| année=2017| isbn=}}. * [[Yann Le Bohec]], [[Marcel Le Glay]] et Jean-Louis Voisin, ''Histoire romaine'', éd. [[Presses universitaires de France|PUF]], [[Paris]], [[1991]] ({{2e}} éd. [[2011]]) {{ISBN|978-2-13-055001-3}}. * [[Mireille Cébeillac-Gervasoni]], Alain Chauvot et Jean-Pierre Martin, ''Histoire romaine'', éd. [[Armand Colin]], [[Paris]], [[2006]] ({{2e}} éd. [[2010]]) {{ISBN|978-2-200-26587-8}}. * {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Catherine Virlouvet| directeur1=oui| auteur2=Nicolas Tran| auteur3=Patrice Faure| titre=Rome, cité universelle| sous-titre=De César à Caracalla 70 {{av JC}}-212 {{ap JC}}| lieu=Paris| éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]| collection=Mondes anciens| année=2018| isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Catherine Virlouvet| auteur2=Stéphane Bourdin|titre=Rome, naissance d’un empire| sous-titre=De Romulus à Pompée, 753-70 {{av JC}} | lieu=Paris| éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]| collection=Mondes anciens| année=2021 | isbn=}}. === Antiquité tardive === * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Philip| nom1=Rousseau (dir.)| titre=A companion to late Antiquity| lieu=Malden et Oxford| éditeur=[[Wiley-Blackwell]]| année=2009| isbn=}}. * {{ouvrage| langue=en| auteur= Gillian Clark| titre= Late Antiquity|sous-titre= A Very Short Introduction| éditeur=Oxford University Press |lieu= Oxford|année=2011}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Scott Fitzgerald| nom1=Johnson (dir.)| titre=The Oxford Handbook of Late Antiquity| lieu=Oxford| éditeur=[[Oxford University Press]]| année=2012| isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Oliver |nom1=Nicholson |directeur1= oui| titre=The Oxford Dictionary of Late Antiquity | éditeur= Oxford University Press| lieu= Oxford|année=2018}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Claire Sotinel]]|titre=Rome, la fin d'un empire|sous-titre=De Caracalla à Théodoric 212-fin du {{s-|V}}|lieu=Paris|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|collection=Mondes anciens|année=2019|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Saliou|titre=Le Proche-Orient|sous-titre=De Pompée à Muhammad, {{-s-|I}} - {{sap-|VII}}|lieu=Paris|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|collection=Mondes anciens|année=2020|isbn=}}. === Études thématiques === * {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Marie-Claire| nom1=Amouretti| prénom2=Georges| nom2=Comet| titre=Hommes et techniques de l'Antiquité à la Renaissance| lieu=Paris| éditeur=[[Armand Colin]]| collection=Cursus - Histoire ancienne| année=1993| isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Roger D.| nom1=Woodard (dir.)| titre=The Cambridge Encyclopedia of the World's Ancient Languages| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=2004| isbn=}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Christopher| nom1=Woods (dir.)| titre=Visible Language| sous-titre=Inventions of Writing in the Ancient Middle East and Beyond| lieu=Chicago| éditeur=The Oriental Institute of Chicago| année=2010| isbn=}}. * {{Ouvrage| langue= en| prénom1= John R.| nom1= Hinnells (dir.) | titre = A Handbook of Ancient Religions|lieu= Cambridge| éditeur= Cambridge University Press |année= 2007}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Michele Renee| nom1=Salzman| prénom2=Marvin A.| nom2=Sweeney (dir.)| titre=The Cambridge History of Religions in the Ancient World| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=2013| isbn=}} (2 volumes). === Réceptions de l'Antiquité === * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Craig W.|nom1=Kallendorf (dir.)|titre=A Companion to the Classical tradition|lieu=Malden et Oxford|éditeur=Wiley-Blackell|année=2007|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Corinne|nom1=Bonnet| prénom2=Thibaud|nom2=Lanfranchi|directeur2=oui|titre=Les mots de l'Antiquité après l'Antiquité| éditeur=Presses universitaires du Midi| lieu=Toulouse| année=2023}} === Autres === * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Chris| nom1=Gosden| prénom2=Barry| nom2=Cunliffe| prénom3=Rosemary A.| nom3=Joyce| directeur3=oui| titre=The Oxford Handbook of Archaeology| lieu=Oxford| éditeur=[[Oxford University Press]]| année=2009| isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Colin|nom1=Renfrew (dir.)|titre=The Cambridge World Prehistory|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2014|isbn=}}. == Voir aussi == {{Autres projets |wikiversity = Département:Histoire ancienne|wikiversity titre = Le département d’histoire ancienne |commons=Category:Ancient history|commons titre=L’Antiquité |wikisource=Catégorie:Antiquité|wikisource titre=L’Antiquité |wiktionary=Antiquité |wikiquote=Antiquité|wikiquote titre=L’Antiquité }} === Articles connexes === * [[Proche-Orient ancien]] * [[Antiquité classique]] * [[Antiquité tardive]] * [[Préhistoire]] – [[Protohistoire]] * [[Histoire]] – [[Moyen Âge]] === Liens externes === * [http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/index.xsp Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio] * [http://www.histoiredelantiquite.net Art, Archéologie et Antiquité], site de ressources avec articles, photos, vidéos et liens sur l'histoire de l'Antiquité et l'actualité de la recherche historique (comptes rendus de conférences) * [http://bcs.fltr.ucl.ac.be/DicAnt2.html Présentation des divers dictionnaires d'antiquités, avec leurs sigles], site de l'Université catholique de Louvain ;Notices et ressources {{Liens}} {{Palette |Succession/Période historique |periodeav=[[Protohistoire]]|periode=[[histoire (périodes)|Histoire]]|periodeap= |speriodeav=[[Âge du cuivre]] [[Âge du bronze]] [[Âge du fer]]|speriode=Antiquité - [[Moyen Âge]] - [[Époque moderne]]|speriodeap=[[Époque contemporaine]] }} {{Portail|monde antique|historiographie|histoire}} [[Catégorie:Antiquité|*]] [[Catégorie:Historiographie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Assistant%20personnel
Assistant personnel
{{Redirect|PDA}} {{Voir homonymes|ADP|pocket PC}} [[Image:AcerN10Wiki.jpg|thumb|Un appareil PC Acer N10 de 2005]] Un '''assistant personnel''' est un outil constitué, * dans sa version simple, d'un carnet ou de quelques fiches ; * dans sa version évoluée, d'un appareil numérique portable (dans sa version évoluée, il est aussi appelé '''assistant personnel numérique''', '''assistant personnel intelligent''', '''assistant électronique de poche''', '''pocket PC''', ou '''''personal digital assistant''''' ('''''PDA''''')). L'objectif d'un assistant personnel est d'aider un individu dans l'exécution de certaines tâches comme la gestion d'un agenda ou la gestion d'un carnet d'adresses. Le terme ''[[assistant personnel intelligent]]'' est aussi utilisé pour désigner le [[logiciel]] qui [[anime]] les assistants personnels les plus évolués, les ordinateurs, les tablettes, les téléphones cellulaires et les autres appareils électroniques dans leur fonction d'assistance à des individus pour l'exécution de diverses tâches. == Évolution == [[File:Psion Organiser 1.jpg|thumb|Psion Organiser I (1984)]] Créés à l'origine sur le principe d'une [[calculatrice]] évoluée, les assistants personnels servent d'[[agenda]], de [[carnet d'adresses]] et de [[Éditeur de texte|bloc-notes]]. Ils ont d'abord été dotés d'un [[Clavier d'ordinateur|clavier]] de petites touches, puis d'un [[écran tactile]], associé alors à un [[Stylet (informatique)|stylet]] et intégré dans les logiciels de téléphones, tablettes et ordinateurs. Selon la définition qu'on leur donne, le premier PDA est le Psion Organiser II de [[Psion]], sorti en [[1986]]). Puis la même année apparaît le premier assistant personnel à écran tactile, le [[IF-8000]] de [[Casio]], suivi par le {{lien|Sharp Wizard|texte=Wizard OZ-7000}} de Sharp (1988), le [[Atari Portfolio|Portfolio]] d'Atari (1989), le Refalo de [[Kyocera]] (1990), et le [[Psion#Series 3|Series 3]] de Psion (1991). [[File:Apple Newton MessagePad 100 with stylus.jpg|thumb|Apple Newton MessagePad (1993)]] La première utilisation publique du terme « PDA » remonte à l'été [[1992]], lors du [[Consumer Electronics Show]] à [[Chicago]] où [[John Sculley]], alors CEO d'[[Apple]], présenta le [[Apple Newton|Newton]]<ref>{{en}} [http://techland.time.com/2012/06/01/newton-reconsidered/ Newton, Reconsidered], ''[[Time (magazine)|Time]]'', {{1er}} juin 2012</ref>. Progressivement, les avancées techniques permettent aux PDA de combiner, dans un volume réduit, les principales fonctions de la [[bureautique]], du [[multimédia]], de l'[[Internet]], de la [[géolocalisation]] et de la [[téléphonie]]. Assez vite, les utilisateurs ont pu [[Synchronisation de fichiers|synchroniser]] leurs données avec des [[Ordinateur personnel|ordinateurs personnels]] via des [[Paire torsadée|câbles]]. Puis les capacités sans fil, au début limitées à l'[[infrarouge]], ont été étendues pour accéder à différents types de [[Réseau informatique|réseaux]] via les [[Réseau sans fil|techniques sans fil]] ou la [[téléphonie mobile]] numérique. La quasi-totalité des PDA modernes disposent d'une connexion [[Wi-Fi]]. [[File:Pilot 1000.jpg|thumb|Palm Pilot 1000 (1996)]] Comme pour les autres ordinateurs, toutes ces [[Application (informatique)|applications]] s'appuient sur un [[système d'exploitation]] qui permet la [[Normalisation (industrie et service)|standardisation]] de leur fonctionnement et de leur développement. Les téléphones portables ont intégré des fonctions d''''assistant personnel''' de plus en plus sophistiquées (avec les [[smartphone]]s ou [[phablette]]s) via plusieurs systèmes d'exploitation proposant des usages, performances et compatibilités assez comparables. Les PDA bénéficièrent ainsi rapidement de la [[reconnaissance vocale]] simplifiée alors que le [[Accéléromètre|détecteur de mouvements]] ou la [[télévision]] y apparaissaient aussi. D'abord en concurrence, les deux familles de produits ont convergé dans un marché attirant les grandes industries et sociétés de services des [[techniques de l'information et de la communication]]. == Caractéristiques matérielles == L''''[[ordinateur de poche]]''' est un boîtier qui a l'[[architecture informatique]] d'un ordinateur, qui tient dans la main, de la taille approximative d'une grosse calculatrice. Comme [[dispositif de pointage]], un [[stylet (informatique)|stylet]] permet de sélectionner et d'extraire des informations sur l'écran du PDA. Il permet également d'écrire sur un clavier émulé ou bien directement par [[Reconnaissance de l'écriture manuscrite|reconnaissance d'écriture]]. Il s'agit alors d'écrits simplifiés où chaque caractère correspond à un mouvement particulier du stylet. Pour saisir du texte sur [[Clavier d'ordinateur|clavier]], plusieurs procédés ont été conçus : émulé ou mécanique, intégré ou détachable, restreint aux chiffres ou étendu à l'alphabet. Le stylet tend à être remplacé par l'usage des doigts sur un écran tactile (sauf sur les grandes tablettes : [[Lenovo]] [[ThinkPad]], [[Microsoft Surface]] Pro, [[iPad Pro]]) et l'utilisation de l'[[accéléromètre]] 3D (pour, par exemple, faire défiler l'information ou des images à l'écran). La [[commande vocale]] est une alternative. La mémoire interne de certains PDA peut être augmentée en lui adjoignant une mémoire externe sous la forme d'une [[carte mémoire]] que l'on enfiche dans l'appareil ou par des stockages en ligne dans le [[cloud computing|cloud]]. Communicant et mobile, [[L'Ordinateur de poche|l'ordinateur de poche]] peut intégrer divers types de récepteurs et d'[[Antenne radioélectrique|antenne]]. En [[Europe]], les normes suivantes sont employées en fonction des réseaux employés : * [[Pair à pair]] : [[infrarouge]] ou [[Bluetooth]] * [[Réseau local]] : [[Wi-Fi]] * [[Radiotéléphonie]] : [[Global System for Mobile Communications|GSM]], [[Enhanced Data Rates for GSM Evolution|Edge]], [[GPRS]], [[Universal Mobile Telecommunications System|UMTS]]/3G ou [[High Speed Downlink Packet Access|HSDPA]]/3G+, désormais la [[4G]] et la [[5G]] * [[Système de positionnement par satellites|Positionnement par satellites]] : [[Global Positioning System|GPS]], [[GLONASS]], [[Beidou]] et [[Galileo (système de positionnement)|Galileo]] * [[Télévision numérique terrestre]] : [[DVB-H]] == Évolutions, tendances == Les fonctions de dialogue homme-machine se complexifient avec des interfaces dites intelligentes reconnaissant en quasi-temps réel de grandes quantités de contenu écrit, parlé ou photographié plutôt que de simples indexations de contenu<ref name=RiseMachines2016>Wade A.D & Wang K (2016) [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/leap.1033/full ''The rise of the machines: Artificial intelligence meets scholarly''] ; 20 juin 2016 ; DOI: 10.1002/leap.1033</ref>. Des [[Chaîne de caractères|chaînes de caractères]] sont associées au contexte et reconnues comme des entités (noms d'auteurs, de société, de rues, de produits, etc.) et comparées aux recherches antérieures ou d'autres "clients" du service, permettant des associations de plus en plus précises entre les entités et un raisonnement plus élaboré sur ces relations<ref name=RiseMachines2016/>. Le développement du [[Web sémantique]] a été lent car très complexe et nécessitant d'énormes ressources informatiques, mais des logiciels spécialisés cherchent à devancer les intentions de l'utilisateur (et à les manipuler dans l'intérêt du commerce souvent). Les éditeurs d'agents personnels peuvent aussi mieux utiliser des API de connaissances académiques pour interpréter plus finement les requêtes des utilisateurs académiques<ref name=RiseMachines2016/> (scientifiques, étudiants…) en utilisant notamment des logiques collaboratives et/ou des services prêts à l'emploi<ref>https://www.microsoft.com/cognitive-services/en-us/academic-knowledge-api/documentation/overview.</ref>. La [[prospective]] rejoint la science-fiction, avec l'apparition des [[google Glass]] et de premières [[interfaces neuronales]] (encore expérimentales). Avec [[Google Now]], [[Cortana (assistant personnel intelligent)|Cortana]] et [[Siri (logiciel)|Siri]] l'[[assistanat]] a largement pénétré la ''{{Citation|vie digitale}}''<ref>Rawat, S., Gupta, P., & Kumar, P. (2014, November). ''Digital life assistant using automated speech recognition.'' In ''Computational Intelligence on Power, Energy and Controls with their impact on Humanity'' (CIPECH), 2014 Innovative Applications of (p. 43-47). IEEE.</ref> et le monde réel. Il est permis par de premières formes d'[[intelligence artificielle]]<ref>Heires, K. (2015). ''The rise of artificial intelligence''. Risk Management, 62(4), 38 ([http://search.proquest.com/openview/8e3ef74a46b874a5e9f081c36e367843/1?pq-origsite=gscholar résumé])</ref>. Certains auteurs alertent sur les limites<ref>Dale R (2015) ''The limits of intelligent personal assistants''. Natural Language Engineering, 21(02), 325-329.</ref> des assistants personnels dits intelligents, mais aussi sur les risques et dangers potentiels qui peuvent ou pourraient dans un futur plus ou moins proche leur être associés. D'autres ou les mêmes posent des [[éthique|questions éthiques]] concernant par exemple les assistants conçus pour deviner nos intentions, qui accèdent à de nombreuses [[données personnelles]] qu'ils manipulent et éventuellement partagent, et qui pourraient assez facilement influencer nos choix<ref>Dietterich T.G & Horvitz E.J (2015) ''Rise of concerns about AI : reflections and directions''. Communications of the ACM, 58(10), 38-40.</ref>{{,}}<ref>Zeng D (2015) ''AI Ethics: Science Fiction Meets Technological Reality''. IEEE Intelligent Systems, 30(3), 2-5.</ref>)… pour le meilleur et potentiellement le pire si l'on n'apprend pas à en maitriser les [[risque]]s selon [[Stephen Hawking]] et d'autres dans un billet publié en 2014 par le journal [[The Independent]]<ref name=Hawkings2014>Hawking S, Russell S, Tegmark M & Wilczek F (2014) ''Stephen Hawking: Transcendence looks at the implications of artificial intelligence-but are we taking AI seriously enough?''. Journal The Independent, 2014 (05-01), 9313474.</ref>. Selon eux, à court terme un [[enjeu]] est de savoir qui contrôle l'IA (intelligence artificielle) et à long terme il s'agira de savoir s'il peut encore être contrôlé dans tous les domaines où on l'utilisera ; {{Citation|Bien que nous sommes confrontés potentiellement au meilleur ou à la pire chose qui puisse arriver à l'humanité dans l'histoire, peu de recherches sérieuses portent sur ces questions, en dehors de quelques instituts à but non lucratif tels que le [[Cambridge Centre for the Study of Existential Risk]], le [[Future of Humanity Institute]], the [[Machine Intelligence Research Institute]] et le [[Future of Life Institute]]. Nous devrions tous nous demander ce que nous pouvons faire maintenant pour améliorer les chances d'en récolter les avantages et d'en éviter les risques}} insistaient Hawkins et d'autres scientifiques, intellectuels et philosophes en 2014<ref name=Hawkings2014/>. == Logiciels == Les [[Système d'exploitation|systèmes d'exploitation]] les plus répandus sont : === Sur les anciennes machines === * [[Palm OS]] édité par la société [[PalmSource]] ; * [[Symbian OS]] édité par la société Nokia Corporation ; * [[Linux]] et [[Qt Extended]], en particulier le [[Zaurus|Zaurus Linux]] de [[Sharp Corporation|Sharp]], présenté en 2002 ; * [[Windows Mobile|Windows Mobile et Windows Phone]] de [[Microsoft]] ; === Sur les machines actuelles (tablettes, smartphones, etc.) === * [[Android]], système [[open source]] conçu par [[Google]] et annoncé officiellement le {{date-|15 novembre 2007}} ; * [[Fire OS]] d'Amazon (dérivé d'[[Android]]). * [[iPadOS]], système conçu par [[Apple]] pour leurs [[iPad]] (et [[iOS]] pour leurs [[iPhone]], [[iPod touch]]) Des milliers de logiciels ([[Application (informatique)|applications]]) gratuits ou payants sont disponibles, le plus souvent [[Téléchargement|téléchargeables]] sur [[Internet]]. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{autres projets |commons=Category:Personal digital assistants |commons titre=Personal digital assistants }} === Articles connexes === * [[Appareil mobile]] * [[Tablette tactile]] * [[Simputer]] * [[Hipster PDA]], la version papier du PDA === Liens externes === * [http://www.kallisys.com/files/newton/Waba/ECE-200211/Introduction_aux_PDA.pdf Introduction aux PDA] - Paul Guyot, ECE, {{date-|15 novembre 2002}} {{pdf}} {{Portail|informatique|électronique}} [[Catégorie:Assistant personnel|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apple%20I
Apple I
{{Infobox Appareil informatique | nom = Apple I | image = CopsonApple1_2k_cropped.jpg | logo = Apple-I.png | taille logo = | description = Un Apple I exposé au ''[[Smithsonian Museum]]''. | type = [[Micro-ordinateur]] | début = [[1976]] | fin = [[1977]] | processeur = [[MOS Technology 6502]] | mémoire = {{Kio|4}}, extensible à {{Kio|8}} | environnement = | successeur = [[Apple II]] | créateur = [[Apple]] }} L''''Apple I''' de la marque [[Apple]], fut l'un des tout premiers [[micro-ordinateur]]s individuels. == Historique == [[Fichier:Apple Garage.jpg|thumb|Maison des parents de [[Steve Jobs]], 2066 Crist Drive, [[Los Altos (Californie)|Los Altos]] ([[Californie]]). L'[[histoire d'Apple]] se déroule ponctuellement dans leur garage en [[1975]].]] Conçu par [[Steve Wozniak]], [[Steve Jobs]] et [[Ronald Wayne]] et testé en série dans le garage des Jobs<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Walter|nom1=Isaacson|traducteur=Dominique Defert et Carole Delporte|titre=Steve Jobs|lieu=Paris|éditeur=JC Lattès|année=2011|pages totales=667|isbn=978-2-7096-3832-6|oclc=765913379|bnf=42539007}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Steve|nom1=Wozniak|prénom2=Gina|nom2=Smith|titre=IWoz|sous-titre=Computer Geek to Cult Icon|lieu=USA|éditeur=Norton|année=2007|pages totales=336|isbn=978-0-393-33043-4}}</ref>, il fut le premier produit d'[[Apple]] mis en vente en avril [[1976]]. Son prix était alors de {{unité|666.66|[[Dollar américain|dollars]]}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Wozniak: $666.66 seemed like a good idea {{!}} ZDNet|url=http://www.zdnet.com/article/wozniak-666-66-seemed-like-a-good-idea/|site=ZDNet|date=November 7, 2005|consulté le=2017-01-28|description= la vidéo du site ne marche plus}}</ref>, ce qui correspondrait aujourd'hui à environ {{unité|2700|$}} ({{unité|2070|euros}}) en prenant en compte l'[[inflation]]<ref name="clubic">{{Article|langue=fr|auteur1=Audrey Oeillet|titre=Un Apple 1 vendu 671 400 dollars aux enchères|périodique=Clubic.com|date=2013-05-27|lire en ligne=http://www.clubic.com/univers-mac/apple/actualite-561266-apple-vendu-671-400-dollars-encheres.html|consulté le=2017-01-28}}</ref>. Wozniak, intéressé par la [[numérologie]], expliqua que le coût de fabrication de l'ordinateur étant de {{unité|540|$}}, il suggéra qu'un nombre avec le même chiffre est plus attractif, en plus que ce tarif compense aussi les coûts de commercialisation. C'est Jobs qui prolongea l'idée avec les [[Centime|centimes]] pour être plus visible dans les publicités. Wozniak déclara cependant que le choix n'a rien à voir avec la réputation du [[666 (nombre)|nombre 666]], le fameux [[nombre de la bête]]<ref>{{Lien web|url= http://myoldmac.net/FAQ/Apple1-priced$666.66-Why-WozAnswers.htm|titre= The Apple 1 - why was it priced at $666.66 - Woz's answer!|site= my old mac|date= 20 juin 1999|langue= en}}</ref>. Environ 200 unités furent produites. Une cinquantaine d'entre elles ont été vendues par un magasin d'[[Électronique (technique)|électronique]] de [[Mountain View (Californie)|Mountain View]]. À la différence d'autres ordinateurs amateurs de cette époque, qui étaient vendus en kit, l'Apple I était constitué uniquement d'une carte assemblée comprenant des composants électroniques dont environ 61 circuits intégrés. Cependant, pour en faire un ordinateur fonctionnel, les utilisateurs devaient encore l'intégrer dans un boîtier avec une alimentation, un clavier, et un écran de télévision. Une carte facultative, fournissant une interface pour un lecteur de cassette, fut proposée plus tard pour un prix de {{unité|75|dollars}}. L'utilisation d'un clavier et d'un moniteur distinguait l'Apple I des machines concurrentes, telle que l'[[Altair 8800]], qui étaient généralement programmées avec des interrupteurs et utilisaient des voyants lumineux pour l'affichage. Cela faisait de l'Apple I une machine innovante pour son époque, malgré son manque de graphismes ou de fonctions sonores. La production fut arrêtée en mars [[1977]], avec l'apparition de son successeur, l'[[Apple II]]. Il existe encore six exemplaires de l'Apple I en état de marche<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Aurélie Champagne|titre=Le tout premier ordi Apple, encore en état de marche, mis aux enchères|périodique=L'Obs|date=09 juin 2012|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-tech/20120609.RUE0537/le-tout-premier-ordi-apple-encore-en-etat-de-marche-mis-aux-encheres.html|consulté le=2017-01-28}}</ref>, faisant de ceux-ci des objets de collection. Un clone{{lequel}}, compatible logiciel de l'Apple I, produit en utilisant des composants de nouvelle génération, a été mis sur le marché en [[2003]] en quantité limitée pour un prix d'environ {{unité|200|dollars}}. == Spécifications techniques == [[File:Apple I Computer.jpg|thumb|Un Apple I exposé au [[Smithsonian Museum]].]] * [[Processeur]] : [[MOS Technology 6502]] 8 bits cadencé à {{unité|1|MHz}} * [[Bus informatique|Bus système]] : {{unité|1|MHz}} * [[Mémoire vive]] : {{unité|4|kio}}, extensible à {{unité|8|kio}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=File:Apple 1 Advertisement Oct 1976.jpg - Wikipedia |url=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Apple_1_Advertisement_Oct_1976.jpg |site=commons.wikimedia.org |date=1976-10 |consulté le=2023-10-11}}</ref> * [[Mémoire morte|ROM]] : {{unité|256|octets}} * Affichage : 40 × 24 caractères == Apple I à l'écran == * [[1999 à la télévision|1999]] : ''[[Les Pirates de la Silicon Valley]]'', téléfilm qui retrace de façon romancée les parcours, dans les années 1970 et 1980, de Steve Jobs et de Steve Wozniak (fondateurs d'Apple), ainsi que de [[Bill Gates]] et de [[Paul Allen]] (fondateurs de [[Microsoft]]). * [[2013 au cinéma|2013]] : ''[[Jobs (film)|jOBS]]'', film qui retrace la carrière de Steve Jobs de 1971 à 2001. == Ventes aux enchères == Une version originale de l’Apple I, avec son emballage d’origine et une lettre signée par Steve Jobs, a été vendue aux enchères chez [[Christie's]] à [[Londres]] le {{date-|23 novembre 2010}}. L'ordinateur était estimé {{unité|150000|livres}} ({{unité|180000|euros}}) et l'enchère s'est finalement élevée à {{unité|133250|livres}} ({{unité|150000|euros}})<ref>{{Article|langue=fr|titre=Un exemplaire du premier ordinateur d'Apple vendu 150 000 euros|périodique=Le Monde.fr|date=2010-11-24|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/11/24/un-exemplaire-du-premier-ordinateur-d-apple-vendu-150-000-euros_1444238_651865.html|consulté le=2017-01-28}}</ref>. Le {{date-|15 juin 2012}}, un Apple I a été vendu {{unité|374000|dollars}} aux enchères chez [[Sotheby's]] à [[New York]]. L’estimation haute des analystes était alors de {{unité|180000|dollars}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=374 000 dollars pour le premier ordinateur Apple|périodique=Libération.fr|date=16 juin 2012|lire en ligne=http://www.liberation.fr/ecrans/2012/06/16/374-000-dollars-pour-le-premier-ordinateur-apple_826802|consulté le=2017-01-28}}</ref>. Le {{date-|25 mai 2013}}, en [[Allemagne]], le commissaire-priseur Uwe Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I à un entrepreneur d'Extrême-Orient au prix de {{unité|671400|dollars}}, soit environ {{unité|519000|euros}}<ref name="clubic" />. Le {{date-|22 octobre 2014}} aux [[États-Unis]], la maison [[Bonhams]] a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I au musée [[The Henry Ford]] de [[Dearborn (Michigan)|Dearborn]], [[Michigan]], au prix de {{unité|905000|dollars}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Sold! Apple-1 Computer Built by Steve Wozniak Auctioned for $905,000 - NBC News|périodique=NBC News|date=Oct 22 2014|lire en ligne=http://www.nbcnews.com/business/business-news/sold-apple-1-computer-built-steve-wozniak-auctioned-905-000-n232001|consulté le=2017-01-28}}</ref>. Le {{date-|20 mai 2017}}, à Cologne, en Allemagne, la maison Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I pour {{unité|110000|euros}}. Il s'agit d'un modèle complet, en état de marche et accompagné de sa facture, son manuel d'origine et divers documents du propriétaire d'origine, un ingénieur californien (John J. Dryden). == Notes et références == {{références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:Apple I }} === Articles connexes === * [[Histoire d'Apple]] * [[Steve Jobs]] * [[Steve Wozniak]] === Liens externes === * {{en}} [http://www.applefritter.com/files/a1man.pdf Manuel original de l'Apple I] * [http://mo5.com/musee-machines-apple1.html Ordinateur : L'Apple I] - [[MO5.com]] * [http://www.apple1.fr/original.html Historique, manuels et photos de l'Apple I] {{palette|Macintosh}} {{portail|Apple|Informatique}} [[Catégorie:Matériel Apple]] [[Catégorie:Ordinateur 8 bits]] [[Catégorie:Microprocesseur 6502]] [[Catégorie:Produit lancé en 1976]] [[Catégorie:Produit arrêté en 1977]] [[Catégorie:Ordinateur personnel des années 1970]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amp%C3%A8re
Ampère
{{Voir homonymes|Ampère (homonymie)|A}} {{Infobox Unité | unité = Ampère | image = Ampere-o-meter-vintage-HDR-0h.jpg | légende = Un ancien [[ampèremètre]] mesurant des courants électriques jusqu'à {{nombre|15|mA}}. | système = [[Système international d'unités]] | quantité = [[Courant électrique]] | symbole = A | éponyme = [[André-Marie Ampère]] | en unités1 = [[Système international d'unités|SI]] | unités1 = {{Unité|1|[[Coulomb|C]].[[Seconde (temps)|s]]{{exp|-1}}}} | en unités2 = [[Système d'unités naturelles|Unités naturelles]] | unités2 = ≈&nbsp;{{Unité|2.874{{x10|-29}}|{{lien|fr=Courant de Planck|lang=en|trad=Planck current|texte=courants de Planck}}}} }} L’'''ampère''' (symbole '''A''') est l'[[unité de mesure]] du [[Système international d'unités]] de l'[[Courant électrique#Intensité du courant|intensité du courant électrique]]<ref name="bip">[http://www.bipm.org/fr/publications/si-brochure/ampere.html Unité de courant électrique (ampère)], [[Bureau international des poids et mesures|BIPM]], 2014 (consulté le 14 mars 2017).</ref>, c'est-à-dire un déplacement de charges électriques. Un courant d’un ampère correspond au transport d'une [[charge électrique]] d'un [[coulomb]] par [[seconde (temps)|seconde]] à travers un matériau (section de fil, [[électrolyte]], tube à vide{{etc.}}). Cette unité doit son nom à [[André-Marie Ampère]], dont la théorie de l'[[électrodynamique]] a fortement contribué à la naissance de la théorie de l'[[électromagnétisme]] de [[James Clerk Maxwell|Maxwell]]. Le mot ''ampère'' est donc un [[onomastisme]]. == Définition == {{voir|Force d'Ampère}} === Définition de 1948 === La définition de l'ampère a été donnée par le [[Comité international des poids et mesures]] en 1948 comme suit : {{citation bloc|Un ampère est l'intensité d'un [[Courant électrique|courant]] constant qui, s'il est maintenu dans deux [[conducteur (physique)|conducteurs]] linéaires et parallèles, de [[longueur]]s infinies, de sections négligeables et distants d'un [[mètre]] dans le [[vide (physique)|vide]], produit entre ces deux conducteurs une [[Force (physique)|force linéaire]] égale à {{unité|2|e=-7|[[newton (unité)|newton]] par mètre}}<ref name="bip"/>.}} === Redéfinitions envisagées en 2012 === En 2012, la redéfinition de l'ampère était envisagée de deux façons<ref>[http://www.metrologie-francaise.fr/fr/si/futur-si.asp Le futur du SI.], sur metrologie-francaise.fr (consulté le 12 octobre 2012).</ref> : * à partir du [[volt]] : à l'aide de la [[constante de Josephson]] K{{ind|J}} ≡ {{unité|483597.891|[[Hertz (unité)|GHz]]/[[Volt|V]]}} ; * à partir de l'[[ohm (unité)|ohm]] : à l'aide de la [[constante de von Klitzing]] R{{ind|K}} ≡ {{unité|25812.808|[[Ohm (unité)|Ω]]}}, par mesure du courant [[électron]] par électron (la charge d'un électron est notée q = {{unité|1.602176487|[[Coulomb|C]])|e=-19}}. Néanmoins, la cohérence de ces deux approches (triangle métrologique « volt - ohm - ampère ») n'était pas encore démontrée avec le niveau de précision souhaité. === Redéfinition retenue en 2019 === Le {{date-|20 mai 2019}}, la définition suivante entre en vigueur : {{Citation bloc|L’ampère, symbole A, est l’unité de courant électrique du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la [[charge élémentaire]], {{mvar|e}}, égale à {{unité|1,602176634 e-19 C}}, unité égale à {{unité|A s}}, la [[Seconde (temps)|seconde]] étant définie en fonction de Δν<sub>Cs</sub><ref>{{Ouvrage |langue=fr+en |auteur institutionnel=[[Comité international des poids et mesures]] |titre=Le système international d'unités |passage=20 |lieu=Sèvres (France) |éditeur=[[Bureau international des poids et mesures]] |date=2019 |numéro édition=9 |pages totales=218 |isbn=978-92-822-2272-0 |lire en ligne=https://www.bipm.org/fr/si-base-units/ampere }}.</ref>.}} == Exemples == * {{unité|1|[[femto|f]]A}} : ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un [[électromètre]] de laboratoire ; * {{unité|100|[[Pico (préfixe)|p]]A}} : ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un [[multimètre]] commercial ; * {{unité|2|[[Micro (préfixe du Système international)|µ]]A}} : montre à cristaux liquides<ref group="alpha">Soit une autonomie de dix ans avec une pile de {{unité|96|mAh}}.</ref> ; * {{unité|1|[[milli|m]]A}} : prothèse auditive intra-auriculaire<ref group="alpha">Soit une autonomie de quatre jours avec une pile de {{unité|105|mAh}}.</ref> ; * {{unité|10|A}} : bouilloire électrique de {{unité|2300|W}} alimentée en {{unité|230|V}} ; * {{unité|15|A}} : courant maximal délivré par une prise standard NEMA-15 {{unité|120|V}} en Amérique du Nord ; * {{unité|16|A}} : courant maximal dans une prise électrique standard d'Europe continentale ; * {{unité|500|A}} : courant maximal typique d'une batterie automobile au plomb ; * {{unité|871|A}} : courant maximal d'un câble [[Haute tension|haute tension A]] enterré (section de conducteur {{unité|10|cm|2}}). == Procédés de mesure == === Mesure imposant une insertion dans le circuit === ; Ampèremètre : Pour un courant continu, la mesure du courant par un ampèremètre (ou la fonction ampèremètre d'un [[multimètre]]) est obtenue par insertion d'une résistance électrique calibrée ''R'' dans le circuit ce qui permet de transformer le [[courant électrique|courant]] en [[tension électrique]] ''V'' à ses bornes. Le courant est obtenu par la [[loi d'Ohm]] ''{{nobr|1=I = U/R}}''. ; Galvanomètre : Le [[Galvanomètre|galvanomètre à cadre mobile]] est un système qui met en jeu une bobine parcourue par le courant à mesurer, un aimant permanent et un ressort de rappel dont la déformation traduit la force exercée par l'aimant sur le courant. ; Électromètre : Les [[électromètre]]s modernes sont basés sur un amplificateur électronique de courant. Contrairement aux multimètres, ils imposent une chute de tension quasi constante et non pas proportionnelle au courant.<br/>Les électromètres anciens mesuraient la charge accumulée, le courant étant déduit comme variation de la charge par unité de temps. === Mesure du champ magnétique engendré === ==== Pince ampèremétrique ==== {{article détaillé|pince ampèremétrique}} [[File:Pince ampèremétrique.jpg|thumb|upright=.5|[[Multimètre]] avec pince ampèremétrique.]] Une [[pince ampèremétrique]] est fondée sur un circuit magnétique ([[fer doux]], [[ferrite (céramique ferromagnétique)|ferrite]]{{etc.}}) que l'on referme autour du fil parcouru par le courant alternatif que l'on souhaite mesurer. On obtient un transformateur de courant dont le primaire est constitué d'une unique spire (le conducteur sur lequel la mesure est effectuée) et dont le secondaire, bobiné à l'intérieur de la pince, contient un nombre de {{nobr|spires n}} important, par exemple {{nobr|1=n = 1000}}. Il circule donc au secondaire un courant {{nobr|n fois}} plus faible qu'au primaire, et c'est ce courant qui est mesuré avec un ampèremètre interne ([[pince ampèremétrique]] autonome) ou externe (sonde de courant). Le secondaire est généralement refermé sur un shunt (résistance calibrée) ; on déduit de la tension à ses bornes le courant secondaire, et donc le courant primaire ({{nobr|n fois}} supérieur). On obtient ainsi en sortie une tension instantanée proportionnelle au courant instantané traversant les mors de la pince. Le dispositif étant basé sur l'induction électromagnétique, il ne peut mesurer que les courants alternatifs, qui induisent des variations de flux dans l'entrefer ([[loi de Lenz-Faraday]]) ; entraînant à leur tour la circulation d'un courant au secondaire. Pour des sondes de mesure dont la sortie se fait en courant il faut respecter les mêmes précautions d'usage qu'avec les transformateurs de courant traditionnels : le secondaire ne doit jamais être ouvert sous peine de claquage de l'isolant du bobinage et de destruction du transformateur. Le fabricant peut intégrer, à cet effet, un écrêteur de tension (par exemple une [[diode Transil]]). ==== Sonde à effet Hall ==== Les sondes à [[effet Hall]] sont en général des [[pince ampèremétrique|pinces ampèremétriques]] qui mesurent directement le [[champ magnétique]] créé par le courant. Elles sont utilisables aussi bien pour mesurer un courant continu qu'un courant alternatif. Le principe même de l'[[effet Hall]] produit une tension proportionnelle à l'intensité du champ magnétique traversant l'entrefer, ce qui est très pratique à mettre en forme et à afficher. Mais il y a un problème : le circuit magnétique est sujet à la saturation, et la mesure ne peut pas être linéaire sur une grande amplitude de mesure. Les mors enserrant le barreau semi-conducteur sont munis d'un bobinage (qui possède {{nobr|N{{ind|2}} spires}}) alimenté par un générateur de courant interne d'intensité I{{ind|S}}. Le principe est le suivant : le générateur de courant, asservi sur la tension de Hall, va induire dans l'entrefer un champ magnétique égal en module et opposé en argument au champ principal, issu du courant à mesurer I{{ind|P}}. Lorsque la tension de Hall s'annule, les deux champs ont des amplitudes égales. En effet, comme dans un transformateur, on a {{nobr|1=N{{ind|1}}.I{{ind|P}} = N{{ind|2}}.I{{ind|S}}}}. Il suffit alors de mesurer l'intensité du courant I{{ind|S}} nécessaire à l'annulation de la tension de Hall pour connaître I{{ind|P}} : on a {{nobr|1=I{{ind|P}} = I{{ind|s}}.N{{ind|2}}/N{{ind|1}}}}, c'est-à-dire ''{{nobr|1=I{{ind|p}} = I{{ind|s}}.N{{ind|2}}}}'' puisque l'affichage de la pince ampèremétrique correspond à un seul passage du conducteur à mesurer dans les mors<ref group="alpha">On peut cependant effectuer plusieurs tours pour augmenter la résolution : il faut alors diviser la valeur lue par le nombre de tours pour connaître la valeur réelle.</ref>. Ce principe nécessite davantage d'électronique, premièrement à cause de la présence supplémentaire du générateur de courant asservi, et deuxièmement parce qu'il est nécessaire de mesurer un courant (I{{ind|S}}) et non une tension. Mais cette topologie possède un avantage incontestable : ''quelle que soit la valeur de I{{ind|S}}, le champ magnétique qui règne dans l'entrefer est nul''<ref group="alpha">Le fait de choisir N{{ind|2}} grand permet, pour un courant à mesurer donné, de réduire d'autant la valeur de I{{ind|s}}, courant de compensation, d'où un bobinage réalisé avec un grand nombre de spires et une très faible section.</ref>. Il s'ensuit une excellente linéarité, indépendamment du courant à mesurer. On dit que le capteur à effet Hall est ''compensé'', cette topologie étant désignée par l'expression « ''{{lang|en|closed loop}}'' » en anglais (littéralement « boucle fermée », le champ de compensation étant asservi sur la tension de Hall). ==== Sonde à effet Néel ==== {{article détaillé|capteur de courant à effet Néel}} Les [[capteur de courant à effet Néel|sondes à effet Néel]] sont des capteurs de courant qui peuvent se présenter sous forme de boucle ouvrante et flexible ou de capteur busbar et qui mesurent le [[champ magnétique]] créé par le courant primaire circulant dans le conducteur. Elles peuvent mesurer du courant alternatif et du courant continu, avec un niveau de précision élevé, comparable à celui des mesures qui imposent une insertion dans le circuit. == Multiples et sous-multiples == {{article détaillé|Préfixes du Système international d'unités}} [[Fichier:Ampere portrait at the Musee Poleymieux.jpg|alt=|centré|vignette|Portrait d'Ampère jeune, conservé au [[Musée Ampère]].]] {| class="wikitable alternance sortable" |+ Multiples de l'ampère |----- ! 10{{exp|N}} ! Nom ! Symbole ! Nombre<ref group="alpha">L'[[Échelles longue et courte|échelle longue]] utilisée ici est la référence dans les pays francophones, notamment en France, au Canada, ainsi que généralement en Europe (sauf en Grande-Bretagne).<br />L'[[Échelles longue et courte|échelle courte]] est utilisée avant tout par les États-Unis d'Amérique, le Brésil, la Grande-Bretagne et les autres pays de langue anglaise (sauf le Canada).</ref> |----- | 10{{exp|30}} || quettaampère ||QA|| Quintillion |----- | 10{{exp|27}} || ronnaampère ||RA|| Quadrilliard |----- | 10{{exp|24}} || yottaampère ||YA|| Quadrillion |----- | 10{{exp|21}} || zettaampère ||ZA || Trilliard |----- | 10{{exp|18}} || exaampère ||EA || Trillion |----- | 10{{exp|15}} || pétaampère ||PA || Billiard |----- | 10{{exp|12}} || téraampère ||TA || Billion |----- | 10{{exp|9}} || gigaampère ||GA || Milliard |----- | 10{{exp|6}} || mégaampère ||MA || Million |----- | 10{{exp|3}} || kiloampère ||kA || Mille |----- | 10{{exp|2}} || hectoampère ||hA || Cent |----- | 10{{exp|1}} || décaampère ||daA|| Dix |----- | 10{{exp|0}} || ampère ||A|| Un |----- | 10{{exp|−1}} || déciampère ||dA|| Dixième |----- | 10{{exp|−2}} || centiampère ||cA|| Centième |----- | 10{{exp|−3}} || milliampère ||mA|| Millième |----- | 10{{exp|−6}} || microampère ||μA|| Millionième |----- | 10{{exp|−9}} || nanoampère ||nA|| Milliardième |----- | 10{{exp|−12}} || picoampère ||pA|| Billionième |----- | 10{{exp|−15}} || femtoampère ||fA|| Billiardième |----- | 10{{exp|−18}} || attoampère ||aA|| Trillionième |----- | 10{{exp|−21}} || zeptoampère ||zA|| Trilliardième |----- | 10{{exp|−24}} || yoctoampère ||yA|| Quadrillionième |----- | 10{{exp|−27}} || rontoampère ||rA|| Quadrilliardième |----- | 10{{exp|−30}} || quectoampère ||qA|| Quintillionième |----- |} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets |wiktionary=ampère|wiktionary2=A}} === Articles connexes === {{colonnes|taille=20| * [[Abampère]] * [[Ampère-heure]] * [[Ampèremètre]] * [[Ampère par mètre]] * [[Ampère par mètre carré]] * [[Ampère - Victor Hugo (métro de Lyon)|Station de métro : Ampère - Victor Hugo]] * [[Musée Ampère]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [[Bureau international des poids et mesures|BIPM]] : [http://www1.bipm.org/fr/si/si_brochure/chapter2/2-1/ampere.html ''Unité de courant électrique (ampère)''] * [http://www.ampere.cnrs.fr/parcourspedagogique/zoom/unitelec/borvon/index.php ''La longue histoire des unités électriques''] {{Palette|Électromagnétisme|Système international|Grandeurs et unités}} {{Portail|physique|électricité et électronique|énergie}} [[Catégorie:Unité SI de base]] [[Catégorie:Unité de mesure électromagnétique]] [[Catégorie:Unité de mesure nommée d'après une personne]] [[Catégorie:André-Marie Ampère]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aker
Aker
{{Voir homonymes | Aker (homonymie)|Aker (société)}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Aker | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Aker.svg | taille image = | légende = | autres noms = | nom2 = <hiero>G1-V31:D21-A40</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = ȝkr | représentation = double sphinx | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Aker''' est un [[Divinités égyptiennes|dieu]] de la [[mythologie égyptienne]], symbole de la terre avec [[Geb]] et [[Taténen]], et plus particulièrement de la vie du sous-sol. Gardien de l'au-delà, il peut se montrer complaisant mais aussi sans pitié. Primitivement représenté par un morceau de terre avec une tête humaine à chacune des extrémités, il sera représenté par la suite par deux sphinx accolés à têtes d'hommes ou de [[lion]]s<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roland Harari|auteur2=Gilles Lambert|titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens|passage=11|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|date=octobre 2002|pages totales=242|isbn=2-7028-7781-8}}.</ref>. Aker, divinité double, personnifie la terre et ses profondeurs, la terre et le [[monde souterrain]] des morts. Veillant aussi bien sur les horizons de l’ouest que de l’est (la mort et la renaissance, le sommeil et le réveil), il est donc le gardien redoutable du passage, ouvrant aux défunts les portes d’entrée ou de sortie du monde invisible. Comme les Égyptiens croyaient que les portes du matin et du soir étaient gardées par Aker, ils plaçaient des statues de lions jumeaux à la porte des palais et des tombeaux contre les mauvais esprits et autres êtres malfaisants. Cette pratique a été adoptée par les Grecs et les Romains car, contrairement à beaucoup d'autres divinités égyptiennes, le culte d’Aker est restée populaire jusqu'à l'époque romaine. Aker est aussi représenté comme un vieillard courbé en deux tenant entre ses mains le disque solaire. Dans le tombeau de {{noble|Ramsès VI}}, le soleil poursuit sa course sur le dos d'Aker. Il est parfois accompagné de serpents qui sont les habitants du domaine de [[Sokaris]]. Il joue un rôle important, il veille aux portes du monde des morts à l’Ouest et à l’Est, puisqu’il avale le Soleil le soir, et le matin permet sa renaissance. Ce n’est donc pas un simple gardien, mais un symbole de régénération du mort dans l’autre monde qui peut renaître après le cycle nocturne. Aker et Sokaris sont deux dieux analogues puisqu’ils ont des fonctions similaires. C'est un dieu [[Divinités grecques chthoniennes|chthonien]], représentant l'autre monde d'où s'accomplit le mystère de la résurrection. C'est depuis l'intérieur de la Terre que va renaître le soleil<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Le rôle et le sens du lion dans l'Égypte Ancienne|éditeur=Brill Archive|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ux4VAAAAIAAJ&pg=PA103&dq=aker&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwja16q1mdPbAhWJtBQKHVieA74Q6AEIPjAD#v=onepage&q=aker&f=false|consulté le=2018-06-14}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne de la mort]] [[Catégorie:Divinité chthonienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amemet
Amemet
{{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Amemet | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = AmonetKarnaKLuxor121.jpg | taille image = | légende = Statue d'Amemet à Karnak. | autres noms = | nom2 = <hiero>i-mn:n-t</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Imnt | représentation = | groupe divin = [[Ogdoade d'Hermopolis]] | parèdre = [[Amon]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Amemet''' (ou '''Amonet''', '''Amonèt''', '''Amenty''', '''Amon-het'''), est une déesse du [[Divinités égyptiennes|panthéon égyptien]] portant la couronne rouge. Elle est associée à [[Amon]] avec qui elle forme un des couples de l'[[ogdoade d'Hermopolis]]. Elle fait partie des {{unité|42|assesseurs}} qui président au jugement de l'âme après la mort. Elle est appelée également « la dévoreuse des injustifiés » ou « l'avaleuse », celle qui engloutit les âmes corrompues durant leur vie terrestre. Elle est représentée avec l'arrière d'un hippopotame, l'avant d'un lion et la tête d'un crocodile<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Preston|titre=HOR|éditeur=Lulu.com|date=2016-05-14|pages totales=230|isbn=978-1-326-46873-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qFFmDAAAQBAJ&pg=PA146&dq=amemet|consulté le=2018-06-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Doherty|titre=The Mask of Ra (Amerotke Mysteries, Book 1) : A novel of intrigue and murder set in Ancient Egypt|éditeur=Headline|date=2012-09-25|pages totales=216|isbn=978-0-7553-5024-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0fKn5rB60vAC&pg=PT15&dq=amemet|consulté le=2018-06-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John J.|nom1=McGraw|titre=Brain & Belief|sous-titre=An Exploration of the Human Soul|éditeur=AEGIS PRESS|année=2004|pages totales=404|isbn=978-0-9747645-0-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1QO8iqCeKjwC&pg=PA41&dq=amemet|consulté le=2018-06-17}}.</ref>. == Histoire == À partir de la {{XIIe dynastie égyptienne}}, Amemet, tout comme la déesse de Thèbes [[Ouseret]], est remplacée par [[Mout]] en tant que compagne d'Amon à la suite de la réunification de l'Égypte entreprise par {{noble|Montouhotep II}} et à l'évolution du culte. Son importance reste néanmoins grande à [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] où Amon est vénéré<ref name=":0">Wilkinson (2003), {{p.|136–137}}.</ref>. Là-bas, elle est considérée comme la protectrice du [[pharaon]], jouant un rôle important dans les rituels du sacre (''khaj-nisut'') et la [[fête-Sed]] (''heb-sed'')<ref name=":1">Hart (1986), {{p.|2}}.</ref>. Dans le sanctuaire de {{noble|Thoutmôsis III}}, à Thèbes, Amemet est représentée en compagnie de [[Min (dieu)|Min]], dieu de la fertilité et de la reproduction en train de guider un nombre de divinités invitées à la célébration de l'anniversaire du pharaon<ref name=":1" />. Malgré une position stable de déesse locale d'une des principales villes d'Égypte, le culte d'Amemet s'est très peu étendu en dehors de la région de Thèbes<ref name=":0" />. À [[Karnak]], où le culte à Amon est le centre de tout, des [[Clergé de l'Égypte antique|prêtres]] sont dédiés au service d'Amemet<ref>Wilkinson (2003), {{p.|136}}.</ref>. Elle y est représentée sous les traits d'une femme portant la ''[[Decheret]]'', couronne rouge portée par les pharaons de [[Basse-Égypte]] comme on peut le voir sur la statue monumentale érigée à [[Karnak]] sous le règne de [[Toutânkhamon]]. Dans certains documents tardifs provenant de Karnak, Amemet est fusionnée avec [[Neith]], bien qu'elle demeure une divinité à part entière jusqu'au royaume ptolémaïque (323 - 30 av. J.-C.). Son image est gravée sur le mur extérieur d'Akh-menu, le sanctuaire de {{noble-|Thoutmôsis III}} à Karnak alors qu'elle est en train d'allaiter {{noble|Philippe III (roi de Macédoine)|de Macédoine}} (323 - 317 av. J.-C.) qui apparaît, immédiatement après son intronisation, comme un enfant divin<ref name=":1" />. [[Fichier:Karnak50.JPG|centré|vignette|[[Enceinte d'Amon-Rê|Temple d'Amon]] de Karnak, un des plus importants lieux de culte dédié à Amemet.]] == Notes et références == {{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Amunet}} {{références}} == Bibliographie == * George Hart, ''A Dictionary of Egyptian Gods and Goddesses'', Routledge, 1986 {{ISBN|0-415-05909-7}}. * [[Richard H. Wilkinson]], ''The Complete Gods and Goddesses of Ancient Egypt'', Thames & Hudson, 2003 {{ISBN|0-500-05120-8}}. {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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Anoukis
{{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Anoukis | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Anuket.svg | taille image = 100 | légende = La déesse Anoukis. | autres noms = Anqet | nom2 = <hiero>a:n-q:t-I12</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = ʾnḳt | représentation = femme à la robe moulante | groupe divin = [[Triade d'Éléphantine]] | parèdre = [[Khnoum]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = Kômir, au sud d'[[Esna]] | lieu célébration = | attributs = | animal = [[gazelle dorcas]] | couleur = }} '''Anoukis''' est le nom [[grec ancien|grec]] d'une déesse de la [[mythologie égyptienne]]. Son nom égyptien est ''Anqet'' (ou ''Anket'', ''Anouket''), « Celle qui enlace/embrasse<ref>Enlacer/embrasser » est ici pris dans le sens du Nil qui « enlace/embrasse » les champs lors de l'inondation pour les rendre fertiles.</ref> ». == Fonctions == À l'[[Ancien Empire]], elle était vénérée comme une divinité associée à l'eau. Fille du dieu [[Rê]], elle veillait sur le [[Pharaon|roi]] et au bon déroulement de la crue du [[Nil]]. Au [[Nouvel Empire]], elle devint la [[parèdre]] du dieu [[Khnoum]] aux côtés de [[Satis]] (dont elle est généralement la fille) avec qui elle forme la [[triade d'Éléphantine]]. Elle est alors chargée de canaliser la crue engendrée par Satis pour éviter les trop peu et les trop plein<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Harari|2002|p=19}}.</ref>. Parmi ses épithètes on trouve ainsi, « Celle qui nourrit les champs », « Celle qui donne la vie » ou encore « Celle qui tire en avant » (en référence à l'inondation). Elle symbolise également la [[Nubie]], pays des sources du Nil. Elle est alors la « dame du Sud » et est associée aux produits précieux que les Égyptiens allaient y chercher. Son animal sacré était la [[gazelle dorcas]], nombreuses sur les bords du Nil dans la région de la première [[Cataractes du Nil|cataracte]], dont une nécropole a été découverte à Kômir, au sud d'[[Esna]]. À l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]], elle fut également associée à la luxure et à la sexualité par extension de son rôle fertilisant et peut-être du fait de son nom ambigu{{référence nécessaire}}. Elle est alors associée au coquillage [[Cypraea moneta|cauri]] dont la forme rappel celui d'un vagin{{référence nécessaire}}. == Diffusion du culte == Surtout adorée dans la région de la première cataracte, des temples lui étaient exclusivement consacrés (comme sur l'[[île de Sehel]]) ou bien elle les partageait avec les autres membres de la triade (comme sur l'[[île Éléphantine]]). Elle est également adorée en [[Nubie]] et à [[Kômir]], où elle est associée à la déesse [[Nephtys]]. Les Grecs l'assimilèrent à la déesse [[Hestia]]. == Représentation == Elle est représentée sous les traits d'une femme à la robe moulante et tient souvent dans sa main le grand sceptre de papyrus. Elle est coiffée d'une haute couronne de plumes (que les égyptologues semblent penser d'origine nubienne ; probablement des plumes d'[[autruche]]), parfois de la [[Hedjet|couronne blanche]] agrémentée de deux cornes de gazelle ou encore sous forme anthropomorphe avec une tête de gazelle. == Notes et références == {{Références}} == Source == * {{Ouvrage | prénom1=Roland | nom1=Harari | prénom2=Gilles | nom2=Lambert | titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens |passage=19| éditeur=Le Grand Livre du Mois | année=2002 |pages totales=242| isbn=978-2-7028-7781-4 | isbn10=2-7028-7781-8|id=Harari2002}}. {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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Anubis
{{En-tête label|AdQ|année=2013}} {{Voir homonymes}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Anubis | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Anubis_standing.svg | taille image = 250 | légende = | autres noms = Inpou, Inp, Anpou, Yinepu | nom2 = <hiero>i-n:p-w-C6</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = ἰnpw | fonction principale = Dieu de l'embaumement | fonction secondaire = Maître des nécropoles | représentation = [[Homme]] à tête de [[chacal]] | métamorphoses = [[Chacal]] noir | groupe divin = [[Triade de Cynopolis]] et [[Mythe de la création héliopolitaine|Ennéade d'Héliopolis]] | parèdre = [[Anupet]] ou [[Hésat]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Cynopolis]] | lieu célébration = [[Cynopolis]], [[Assiout]], [[Saka (Égypte antique)|Saka]], [[Hout Nesout]], [[Gebelein]], [[Abydos (Égypte)|Abydos]], [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]], [[Deir el-Bahari]], [[Létopolis]], [[Tourah (Égypte)|Tourah]], [[Memphis (Égypte)|Memphis]], [[El-Lahoun]], etc | attributs = [[Cynocéphalie|Tête de canidé]] et [[Ânkh]] | animal = [[Canidae|Canidé]] | couleur = [[Noir]] | père = [[Osiris]] ou [[Rê]] ou [[Seth]] | mère = [[Nephtys]] ou [[Isis]] ou [[Hésat]] ou [[Bastet]] | fratrie = [[Oupouaout]] et [[Horus]] ou [[Bata (dieu égyptien)|Bata]] | enfants1 = [[Qébéhout]] | astre = [[Sirius]] | résidence = [[Douât]] | associés = [[Oupouaout]], [[Khentamentiou]], [[Sothis]], [[Horus]] | enfants2 = [[Oupouaout]] }} [[Fichier:Museo archeologico di Firenze, Museo Egizio, urnetta.JPG|vignette|redresse=1.5|Coffret funéraire d'une adoratrice d'Anubis{{-}}[[Musée archéologique national (Florence)|Musée archéologique de Florence]].|alt=photographie d'un coffret décoré par une image d'Anubis assis sur un trône.]] '''Anubis''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|a.ny.bis}} {{Prononciation|Fr-Paris--Anubis.ogg}}) est un [[Divinités égyptiennes|dieu]] funéraire de l'[[Égypte antique]], maître des [[nécropole]]s et protecteur des [[Momification en Égypte antique|embaumeurs]], représenté comme un grand [[Canidae|canidé]] noir couché sur le ventre, sans doute un [[chacal]] ou un chien sauvage, ou comme un homme à [[Cynocéphalie|tête de canidé]]. La signification du mot Anubis, ''inpou'' en [[égyptien ancien]], ''Anoub'' en [[copte]], {{grec ancien|Ἄνουβις}} / ''Anoubis'' en [[grec ancien]], demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une [[onomatopée]] traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a peut-être été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent [[charognard]]s opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres. Les principales [[Épiclèse (Antiquité)|épithètes]] du dieu Anubis mettent en avant ses liens avec les grandes nécropoles du pays et son rôle de divinité funéraire qu'il y exerce. Son culte est attesté à travers tout le territoire égyptien depuis le {{-s-|XXXII}} et a été intense durant plus de trois millénaires, pour ne s'éteindre qu'entre les {{s2|IV|VI|}} de notre ère, à la suite de l'essor du [[christianisme]]. Si Anubis est une divinité nationale, il est toutefois régionalement très lié aux {{XVIIe}} et {{XVIIIe|[[nome (Égypte antique)|nomes]]}} de [[Haute-Égypte]] et plus particulièrement à la ville de Hardaï, plus connue sous le nom grec de [[Cynopolis]], la « ville du chien ». Les prêtres égyptiens sont à l'origine de multiples traditions relatives aux liens familiaux d'Anubis, en faisant de lui le fils de la vache primordiale [[Hésat]] ou le fils de [[Rê]] avec [[Nephtys]]. Une version, transmise par le grec [[Plutarque]] au {{s-|II}} de notre ère, fait de lui le fils adultérin de [[Nephtys]] avec [[Osiris]]. Quand ce dernier est assassiné et démembré par [[Seth]], Anubis participe avec [[Isis]] et Nephtys à la reconstitution du corps d'Osiris, inaugurant par ce geste la pratique de la momification. Assigné à la surveillance du « Bel Occident » — un [[euphémisme]] pour le [[Au-delà (Égypte antique)|pays des morts]] —, Anubis accueille les défunts auprès de lui. Il momifie les corps afin de les rendre imputrescibles et éternels, il purifie les cœurs et les entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évalue les âmes lors de la [[Jugement de l'âme (Égypte antique)|pesée du cœur]], puis accorde de nombreuses offrandes alimentaires aux défunts ayant accédé au rang de dignes ancêtres. == Dénomination == Le dieu Anubis est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. La manière d'écrire son nom en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|caractères hiéroglyphiques]] a évolué au cours des époques, passant du symbole unique du chien couché à un groupe de signes phonétiques augmenté ou non du symbole canin. Malgré de nombreuses hypothèses, la signification du nom reste floue et non élucidée. La dernière en date propose d'y voir une [[onomatopée]]. Les différentes fonctions funéraires d'Anubis transparaissent dans ses cinq principales épithètes et font de lui le maître du domaine des morts. === Nom === ==== Hiéroglyphes ==== {{article connexe|Translittération des hiéroglyphes}} {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|30%|center}} |+ |- ! scope="col" | Transcription ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| ''inpou'' ||align=center|<hiero>E15</hiero>||align=center | Anubis |- |align=center| ''inpou'' ||align=center|<hiero>E16</hiero>||align=center | Anubis |- |align=center|''inpou'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3</hiero>||align=center | Anubis |- |align=center| ''inpou'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3-G43-E15-G7</hiero>||align=center | Anubis |- |align=center|''inpou'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3-C6 </hiero>||align=center | Anubis |- |align=center| ''sab'' ||align=center|<hiero>S29-D58-E17</hiero>||align=center | chacal |- |align=center| ''inp'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3*Aa2</hiero>||align=center | décomposition |- |align=center| ''inpou'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3-G43-A42</hiero>||align=center | enfant royal |- |align=center| ''inpou'' ||align=center|<hiero>M17-N35:Q3-A18</hiero>||align=center | enfant royal |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} Le [[wikt:théonyme|théonyme]] ''Anubis'' provient de l'[[égyptien ancien]] ''inpou'' (Inpou, Anpou, Anoup, Anoupou){{Note|texte=L'[[écriture hiéroglyphique égyptienne]] ne restitue que les consonnes et quelques semi-voyelles, les voyelles sont absentes. La vocalisation exacte des mots égyptiens est par conséquent perdue<ref>{{Harvsp|Betrò|1995|p=19-22}}</ref>. La présence de la [[semi-voyelle]] ''-ou'' a fait dire à [[Pierre Lacau]] que la valeur phonétique de ''inpou'' est ''*einoupew'' (ou quelque chose de similaire), le théonyme devenant {{lang|grc|Ἄνουβις}} (''Anoubis'') en [[grec ancien]] ({{nobr romains|Livre I}} de la ''Bibliothèque historique'' de [[Diodore de Sicile]] par exemple) ou {{Lang|grc|Άνουπις}} (Anoupis) ou {{lang|grc|Ένουβις}} (Enoubis), ''Anubis'' en [[latin]] et ''Anoup'' en [[copte]]. [[Pascal Vernus]] utilise le théonyme ''Anoubis''<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pascal Vernus]]|titre=Dieux de l'Égypte|éditeur=Imprimerie Nationale|date=1998|passage=185|isbn=978-2-7433-0293-1|consulté le=2024-02-18}}.</ref>, le jugeant plus correct. Selon Terence DuQuesne, la prononciation égyptienne serait ''*yanoup''<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=80-81}}</ref>.|groupe=n}} par l'intermédiaire de sa forme [[Grec ancien|hellénisée]] {{lang|grc|Ἄνουβις}} (''Anoubis'')<ref>{{Harvsp|Rachet|1998|p=22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Desroches Noblecourt|2004|p=106}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Spence|Putman|p=49-51|1998}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = de | auteur = Holger Kockelmann | url = http://www.bibelwissenschaft.de/wibilex/das-bibellexikon/lexikon/sachwort/anzeigen/details/anubis-3/ch/f41933d888fe3e5ecb2a27e9547de853/ | titre = Anubis | année = 2008 | site = www.bibelwissenschaft.de | consulté le = 21 avril 2013}}.</ref>. Le dieu Anubis, ou un dieu canidé du type d'Anubis, figure parmi les plus anciennes divinités de l'[[Égypte antique]]. Le [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphe]] du canidé couché (sur le sol ou sur une chapelle)<ref group=n>Hiéroglyphes E15 et E16 de la [[classification des hiéroglyphes]] de Gardiner.</ref> est connu depuis la [[Période prédynastique égyptienne|période prédynastique]]. Des fouilles archéologiques à [[Oumm el-Qa'ab]], la nécropole royale de la cité d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], ont permis de découvrir des tessons de poterie et des plaquettes en ivoire où figure l'[[idéogramme]] du canidé couché, datés du roi [[Scorpion Ier|Scorpion]] de la [[Dynastie égyptienne zéro|dynastie Zéro]] et du roi [[Den (pharaon)|Den]] de la {{Ire dynastie égyptienne}} (entre 3200 et 3000 avant notre ère)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=37 et 41}}.</ref>. Durant l'[[Ancien Empire]], ce hiéroglyphe se rencontre fréquemment dans les textes des formules d'offrandes funéraires. Il est généralement interprété par les [[égyptologue]]s comme étant Anubis. Il est cependant très difficile de l'attribuer à cette seule divinité, car le nom d'Anubis n'est pas écrit avec des hiéroglyphes phonétiques avant la {{VIe dynastie égyptienne}}, vers 2200 avant notre ère. Sur les monuments, l'idéogramme est le seul mode d'écriture durant les {{Dynastie égyptienne |IVe}} et {{Ve dynastie égyptienne}}s. La graphie phonétique, avec ou sans le [[Sémagramme#Déterminatifs des hiéroglyphes égyptiens|déterminatif]] du canidé, apparaît occasionnellement à la fin de la {{VIe dynastie égyptienne}}, sous le règne de {{noble|Pépi II}}, et ne devient fréquente qu'à partir de la [[Première Période intermédiaire]] (entre 2180 et 2040 avant notre ère)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=75}}.</ref>. Pour les temps les plus reculés, la lecture du hiéroglyphe du canidé couché en ''Inpou'' (Anubis) n'est donc pas garantie. Les autres possibilités de lecture sont relativement nombreuses : ''Khenty Imentyou'' (« Celui qui est à la tête des occidentaux »), ''Inpou Khenty Imentyou'' (« Anubis, celui qui est à la tête des occidentaux »)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=37-40}}.</ref>, ''[[Sed(y)|Sedi]]'' (« celui à la queue »), ''[[Oupiou]]'' (« celui qui ouvre (l'aîné) »), ''Meniou'' (« le gardien du troupeau »), ''Sheta'' (« le mystérieux ») et ''Sab'', un terme générique servant à désigner les chacals et les chiens du déserts<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|p=74-75|id=Hollis 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|p=610, 146, 265, 647 et 512|2010}}.</ref>. ==== Étymologie ==== La signification du nom ''inpou'' (Anubis) reste le sujet de nombreuses discussions entre spécialistes et aucun consensus ne s'est encore dégagé. La même situation s'applique à d'autres divinités importantes. Malgré maintes hypothèses, les [[wikt:théonyme|théonymes]] [[Rê]], [[Min (dieu)|Min]], [[Ptah]], [[Osiris]], [[Seth]] et Anubis ne disposent pas d'[[étymologie]]s scientifiquement satisfaisantes<ref>{{Harvsp|Hornung|1986|p=57}}.</ref>. {{Début d'illustration|left}} {{Egyptopedia/DébutTableau|100%|center}} ! hiéro. !! trans. !! symbole !! signification !! divinité |- | <hiero>i</hiero> || ''i'' || roseau || vent || Shou |- | <hiero>n</hiero> || ''n'' || vaguelette || eau || Osiris |- | <hiero>p</hiero> || ''p'' || natte, tabouret || désert || Anubis |}{{Fin d'illustration||Étymologie du nom d'Anubis<br />d'après le ''Papyrus Jumilhac''.}} La plus ancienne explication du nom d'Anubis remonte à la fin de l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]] et apparaît dans le ''[[Papyrus Jumilhac]]'' ({{VI}}, 6-7). Cette monographie religieuse, traduite en 1961 par [[Jacques Vandier (égyptologue)|Jacques Vandier]], expose les principaux mythes et rituels du [[nome (Égypte antique)|nome]] [[Cynopolis|cynopolite]] en [[Moyenne-Égypte]]. Il y est indiqué qu'Anubis a reçu son nom de sa mère [[Isis]] et qu'il {{Citation|fut prononcé relativement au vent, à l'eau et au désert}}. Ces trois mots sont les représentations symboliques des trois hiéroglyphes phonétiques qui composent la racine ''inp'' du nom d'Anubis. Le roseau ''i'' représente le vent, la vaguelette ''n'' évoque l'eau du [[Nil]] et, plus curieusement, le meuble en roseau ''p'' est interprété comme le symbole du désert<ref>{{Harvsp|Betrò|1995|p=147, 163 et 174}}{{,}}{{Harvsp|Jacq|1998|p=175-176}}.</ref>. Selon [[Georges Posener]], cette étymologie sacrée viserait à cimenter une association entre les dieux [[Shou]] (vent), [[Osiris]] (eau) et Anubis (désert)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|loc=§83, p.76}}.</ref>. À l'instar des auteurs antiques du ''Papyrus Jumilhac'', nombre de savants modernes ont enfreint les règles de l'étymologie pour trouver une signification au nom d'Anubis. Avant le déchiffrement des hiéroglyphes en 1752, le théologien et orientaliste [[Paul Ernest Jablonski]] relie le nom d'Anubis au mot copte ''noub'' ([[or]]) en affirmant que les chacals sont associés à ce métal<ref>{{Lien web | langue = la | auteur = Ernest Jablonski | url = https://books.google.fr/books?id=Ph0RFQX9Ea4C&printsec=frontcover&dq=Pantheon+Aegyptiorum+s.+de+diis+eorum+commentarius&hl=fr&sa=X&ei=Sb6bUdKYJOjX7AbP24GQDA&ved=0CG4Q6AEwCQ#v=onepage&q=Anubis&f=false | titre = Pantheon Aegyptiorum sive de diis eorum commentarius | année = 1752, voir pages 19-22 | consulté le = 22 mai 2013}}.</ref>. En 1872, le britannique Charles Wycliffe Goodwin<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-no91-12560 | titre = Charles Wycliffe Goodwin | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 28 mai 2013}}.</ref> avance l'idée assez improbable que le mot égyptien ''inpou'' est une corruption de la racine sémitique ''alp'', dont les nombreuses variantes serviraient à désigner des animaux<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|loc=§§83-84, p.76}}.</ref>. Les égyptologues allemands [[Kurt Heinrich Sethe|Kurt Sethe]] et [[Hermann Kees]] considèrent que la signification du mot ''inpou'' est « chien » et plus spécialement « chiot », après avoir remarqué qu'en égyptien ancien le mot s'appliquait aussi pour désigner un « jeune prince ». En 1929, l'italien Giulio Farina<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur = sudoc | url = http://www.idref.fr/075223740 | titre = Farina, Giulio (1889-1947) | année = 2013 | site = www.idref.fr | consulté le = 19 mars 2013}}.</ref> suppose que le mot égyptien ''inpou'' est similaire au mot sémitique ''ṷlp, ṷulūp'' qui désigne le chacal. Dans un article publié à titre posthume en 1972, [[Pierre Lacau]] estime que plusieurs divinités [[wikt:thériomorphe|thériomorphes]] tirent leur nom de leur animal sacré. Concernant Anubis, ''inp'' est un terme archaïque qui sert à désigner un canidé et ''Inpou'' est le nom de la divinité canine. Le terme ''inp'' ayant été divinisé, le mot ''sab'' aurait pris le relais pour désigner les canidés sauvages<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|loc=§84, p76-77}}.</ref>. En 1976, Dimitri Meeks<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur = Institut d'Égyptologie François Daumas. | url = http://www.montpellier-egyptologie.fr/index.php?page=dmeeks | titre = Dimitri Meeks | année = 2006-2013 | site = www.montpellier-egyptologie.fr | consulté le = 17 mars 2013}}.</ref> traduit le nom ''inp'' par « celui qui est couché sur son ventre », cette attitude étant la pose traditionnelle de la forme animale du dieu. Il remarque aussi qu'un passage des ''[[Textes des sarcophages]]'' rapproche le nom d'Anubis du mot ''inp'' « putréfaction », un [[hapax]] issu d'un [[calembour]] élaboré à partir des mots ''irpou'' (« vin ») et ''repou'' (« fermentation »)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|loc=§85, pp.77-78}}.</ref>. Plus récemment, en 2005, le britannique [[Terence DuQuesne]]<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n81-141432 | titre = Terence DuQuesne | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 17 mars 2013}}.</ref>, notamment auteur d'une considérable monographie sur les dieux-chacals égyptiens, propose de ne voir, dans le terme ''inpou'' (vocalisé sous ''*yanoup''), qu'une simple [[onomatopée]] visant à imiter le hurlement du [[chacal]], en conformité avec la pratique égyptienne de former les noms d'animaux à partir de leur cri : ''miou'' pour le chat, ''reret'' pour le cochon, ''aâ'' pour l'âne<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|loc=§87, p.80-81}}.</ref>. Plus simplement In-pou et a-nub-is qui sont des synonymes, le second étant la version copte du premier, pourraient vouloir dire, si l'on se réfère au Sumérien, "le rassembleur de troupeau", c'est-à-dire le chien. === Épithètes === Les principales [[Épiclèse (Antiquité)|épithètes]] appliquées à Anubis mettent en exergue son rôle de divinité funéraire et le décrivent volontiers comme étant le chef du domaine funéraire en son entier ou comme le chef d'une des subdivisions de ce domaine. Dès les débuts de la civilisation égyptienne, Anubis est doté de ses cinq principales épithètes ; ''Khenty imentyou'' (« Celui qui est à la tête des Occidentaux — les morts »), ''khenty ta djeser'' (« Celui qui est à la tête du pays sacré »), ''tepy djouef'' (« Celui qui est sur sa montagne »), ''Khenty seh netjer'' (« Celui qui préside au pavillon divin ») et ''imy-out'' (« Celui qui préside à la salle d'embaumement »), les quatre dernières persistant jusqu'à l'époque gréco-romaine (entre le {{sav-|IV}} avant notre ère et le {{s-|IV}} après)<ref>{{Harvsp|id=Hollis 2008|Hollis|2008|p=79-80}}, {{Harvsp|DuQuesne|2005|p=151-175}}.</ref>. ==== Celui qui est à la tête des Occidentaux ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|300px|center}} |+ |- ! scope="col" |<small>Translittération</small> ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|''khenty imentyou'' ||align=center|<hiero>xnt-n:t*y-imnt-tyw-Z3</hiero>||align=center | Celui qui est à la tête des Occidentaux |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} L'épithète ''khenty imentyou'' « Celui qui est à la tête des Occidentaux » (variantes : ''khenty imentet'' « Celui qui est à la tête de l'Occident », ''neb imentet'' « Seigneur de l'Occident ») est surtout attribuée à [[Osiris]] à partir de la toute fin de l'[[Ancien Empire]], quand il devient la divinité majeure du domaine funéraire, mais Anubis n'en sera jamais totalement dépourvu<ref>{{Harvsp|id=Hollis 2008|Hollis|2008|p=79-80}}.</ref>. Cette épithète pose de nombreux problèmes car [[Khentamentiou|Khentyimentyou]] est aussi le nom du dieu-canidé de la ville d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]] attesté dès la {{Ire dynastie égyptienne}} par des documents archéologiques. Il s'agit donc de bien distinguer le nom d'une divinité indépendante et la fonction homonyme attribuée à Anubis à partir de la {{Ve dynastie égyptienne}} et à Osiris à partir de la {{VIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=162-168 et p. 384-389}}.</ref>. ==== Seigneur du pays sacré ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|300px|center}} |+ |- ! scope="col" |<small>Translittération</small> ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| ''neb ta djeser'' ||align=center|<hiero>V30:N16-D44</hiero>||align=center | Seigneur du pays sacré, <br />Seigneur de la terre consacrée |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} Les aspects d'Anubis, en tant que divinité du monde souterrain, se reflètent dans les épithètes ''Khenty ta djeser'' — « Celui qui est à la tête du Pays sacré » — et ''Neb ta djeser'' — « Seigneur du pays sacré ». La première expression est sans doute la plus ancienne, la seconde n'apparaissant que sous la {{IVe dynastie égyptienne}} (aux alentours de 2500 avant notre ère), seule ou en association avec l'épithète ''khenty seh netjer''. Le « pays sacré » est une désignation de la nécropole et, par extension, de tout le royaume de l'au-delà. D'après une stèle du [[Nouvel Empire]] conservée au [[Rijksmuseum van Oudheden|Musée Royal des Antiquités]] de [[Leyde]], le ''ta djeser'' est aussi un [[Toponymie|toponyme]] qui sert à désigner la nécropole du [[nome (Égypte antique)|nome]] [[Thinis|thinite]] (la région de la ville d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]]) dont les liens avec les divinités canines sont attestés depuis les époques historiques les plus reculées. L'épithète ''neb ta djeser'' est surtout attribuée à Anubis, mais très communément aussi au dieu [[Osiris]], essentiellement durant le [[Moyen Empire]], à Abydos et dans le reste du pays<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=154-157}}, {{Harvsp|Grenier|1977|p=4-5}}.</ref>. ==== Celui qui est sur sa montagne ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|300px|center}} |+ |- ! scope="col" |<small>Translittération</small> ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| ''tepy djouef'' ||align=center|<hiero>D1-N26:I9-A40</hiero>||align=center | Celui qui est sur sa montagne, <br />Celui qui se tient sur sa montagne |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} L'épithète ''tepy djouef'' « Celui qui est sur sa montagne » est l'une des plus fréquentes depuis les débuts de l'histoire égyptienne et jusqu'à la [[Égypte romaine et byzantine|période romaine]]. Elle se retrouve très souvent sur les murs des [[mastaba]]s de l'Ancien Empire et sur des stèles élevées à [[Abydos (Égypte)|Abydos]] durant le [[Moyen Empire]]. Cette expression apporte une précision géographique quant aux lieux où les Égyptiens ont installé leurs nécropoles. L'épithète montre que la puissance d'Anubis s'exerce sur les collines rocailleuses (''[[wikt:djebel|gebel]]'' en [[arabe]]) situées entre la fin des terres cultivables bordant le [[Nil]] et le début des vastes déserts [[Désert Libyque|Libyque]] et [[Désert Arabique|Arabique]]. Dans cette zone montagneuse, le terrain est fort accidenté mais très riche en pierres de taille ainsi qu'en minerais et métaux précieux, utilisés lors des funérailles les plus somptueuses<ref name="gren">{{Harvsp|Grenier|1977|p=5}}.</ref>. En outre, errent dans cette zone les canidés prédateurs et charognards en quête de pitance. L'égyptologue Georg Möller<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-no00-34064 | titre = Georg Möller | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 4 avril 2013}}.</ref> a proposé une explication géographique en rapprochant cette épithète du toponyme ''djouefet'' — « la montagne de la vipère » —, le nom du {{XIIe|nome}} de [[Haute-Égypte]], une région située en face du nome [[Assiout|lycopolitain]] dédié au canidé [[Oupouaout]]<ref>{{Harvsp|id=Hollis 2008|Hollis|2008|p=80-81}}, {{Harvsp|DuQuesne|2005|p=160-161}}.</ref>. Le mot égyptien ''djou'' survit dans la langue [[Alphabet copte|copte]] sous le terme ''toou'', qui sert à forger des [[Toponymie|toponymes]] en lien avec les montagnes désertiques et les [[monastère]]s reculés<ref name="gren" />. ==== Celui qui préside au pavillon divin ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|300px|center}} |+ |- ! scope="col" |<small>Translittération</small> ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|''khenty seh netjer'' ||align=center|<hiero>xnt-n:t*y-R8-O21</hiero>||align=center | Celui qui est à la tête du pavillon divin, <br />Préposé au pavillon divin |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} L'épithète ''khenty seh netjer'', « Celui qui préside au pavillon divin », apparaît régulièrement dans les plus anciennes formules d'offrandes inscrites, durant l'[[Ancien Empire]], sur les murs des [[mastaba]]s des particuliers ainsi que sur ceux des [[Pyramide à textes|pyramides à textes]] des souverains de la {{VIe dynastie égyptienne}}. Le ''seh netjer'' est une structure temporaire (tente) ou une structure durable (bâtiment), un endroit [[wikt:liminal|liminal]] situé entre le monde des vivants et le monde des morts, une sorte de sas d'entrée de la nécropole. Il s'agit d'un lieu où Anubis exerce sa protection sur les corps morts, en cours de transformation lors de la momification. Le coffre qui représente un temple ou un [[naos]] et sur lequel Anubis est souvent figuré couché est peut-être une représentation du ''seh netjer''<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=152-154}}.</ref>. ==== Celui qui préside à la salle d'embaumement ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|300px|center}} |+ |- ! scope="col" |<small>Translittération</small> ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|''imy-out'' ||align=center|<hiero> Z11-G43-X1:O49</hiero> ||align=center | Celui qui préside à la salle d'embaumement |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} La fonction la plus connue du dieu Anubis s'exprime dans l'épithète ''imy-out'' (« Celui qui préside à la salle d'embaumement », « Celui de la bandelette »), qui lui est spécifiquement attribuée. Le sens précis de cette expression n'est pas clairement établi. Le mot ''out'' est en rapport avec la [[Momification en Égypte antique|momification]] et plus particulièrement avec les bandelettes, tandis que les prêtres qui participent à l'emballement des corps sont désignés sous le terme générique de ''outyou''. En tant que [[Nom (grammaire)|substantif]], le mot ''out'' se réfère aussi au lieu où se déroule le rituel de la momification. Il est également possible que ce mot soit en rapport avec le terme ''ouhat'' « [[oasis]] », lieu d'où sont originaires de nombreux produits, comme les résines nécessaires à la conservation des corps. Sous la [[Dynastie lagide|dynastie des Ptolémées]], le toponyme ''Out'' désigne la nécropole du {{XVIIe|nome}} de Haute-Égypte, un lieu sacré fortement lié à Anubis<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=157-159}}.</ref>. == Iconographie == L'Égypte antique est une civilisation qui a accordé une grande importance aux images. Avec ses quelque {{unité|700|[[Écriture hiéroglyphique égyptienne|signes hiéroglyphiques]]}}, son écriture le démontre aisément. Cet art du dessin (ou [[iconographie]]) se remarque aussi dans la mise en image du monde divin. L'apparence du dieu Anubis, symbolisé par un canidé, est sûrement dicté par ses fonctions funéraires ; les chacals et les chiens hantant et gardant les cimetières situés en bordure des déserts. === Canidé divin === ==== Animal emblématique ==== [[Fichier:Coffin of Djeddjehutefankh.jpg|vignette|gauche|Anubis couché sur le sarcophage de Djeddjehoutefankh, {{XXIIIe dynastie égyptienne}}.|alt=Statue d'Anubis couché.]] Comme d'autres divinités funéraires égyptiennes, tels [[Oupouaout]], [[Khentamentiou|Khentyimentiou]] et [[Sed(y)|Sed]], Anubis appartient au groupe des divinités canines. La morphologie générale d'Anubis sous sa forme entièrement animale, avec son museau pointu, ses deux oreilles dressées, son torse mince, ses quatre longues pattes et sa queue allongée, indique clairement qu'il s'agit d'un membre de la famille des ''[[Canidae]]'' qui regroupe en [[Afrique de l'Est]] les [[Canis lupus|loups]], les [[chacal]]s, les [[renard]]s, les [[chien]]s sauvages et les chiens domestiques. Cependant, la combinaison des éléments morphologiques d'Anubis ne correspond à aucune espèce connue de canidé encore existante. L'emblème animal du dieu semble bien plus être un mélange de plusieurs types. Si la tête et le museau correspondent à un large éventail de canidés, les oreilles pointues sont surtout semblables à celles du renard, tandis que le corps efflanqué rappelle celui du [[lévrier]]. La queue d'Anubis ressemble à celle du chacal, mais est bien plus longue et plus étroite ; la queue du renard, si elle tombe à terre comme celle d'Anubis, est bien plus touffue et plus épaisse. De plus, Anubis est dans la plupart des cas représenté avec un pelage noir, une couleur assez peu commune chez les diverses espèces de canidés<ref>{{Harvsp|Evans|2008|p=17-18}}.</ref>. Tout au long du {{s-|XX}}, nombre de spécialistes ont estimé que l'animal d'Anubis est un être [[hybride]], chien-loup, loup-chacal, chacal-chien{{etc.}}<ref>{{Harvsp|Evans|2008|p=22 (note 26)}}.</ref> Selon George Hart, écrivain et conférencier au [[British Museum]]<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-no95-7384 | titre = George Hart | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 11 avril 2013}}.</ref>, {{Citation|le chien Anubis est probablement un chacal […] Mais d'autres chiens, par exemple le [[chien paria|paria]] de couleur rouille, peuvent avoir servi de prototype. Anubis représente peut-être la quintessence des chiens du désert}}<ref>{{Harvsp|Hart|2005|p=25}}.</ref>. L'assimilation d'Anubis au chacal se base sur un critère comportemental : ce canidé nocturne est connu pour hanter les cimetières durant la nuit, et plus particulièrement autour des tombes fraîchement creusées, afin de déterrer et dévorer les cadavres. Ce comportement aurait été associé par les Anciens Égyptiens à la mort et par extension à la momification et aux cérémonies funéraires. La couleur noire d'Anubis est un symbole principalement expliqué de deux manières : d'abord par la coloration en noir du corps du défunt sous l'effet des résines utilisées durant l'embaumement, ensuite par l'association de la couleur noire au concept de la régénération, la crue du Nil apportant, chaque année, du limon noir et fertile sur les terres agricoles<ref>{{Harvsp|Evans|2008|p=18-19}}.</ref>. ==== Canidés fouisseurs ==== [[Fichier:Golden wolf small.jpg|vignette|redresse=1.2|Chacal doré (''{{Lang|lat|texte=Canis aureus}}'').|alt=photo d'un chacal dans la savane.]] Le chacal n'est toutefois pas le seul canidé à errer dans les cimetières, car les renards et les [[Hyaenidae|hyènes]] font de même. Les canidés, s'ils diffèrent physiquement, ont cependant certains comportements communs. L'un des plus saisissants est de s'éloigner puis de cacher de la nourriture en enterrant le surplus lorsqu'il est impossible de tout consommer sur place. Ce comportement inné suit invariablement un même schéma stéréotypé. L'animal s'éloigne d'abord avec un reste de viande dans la gueule, afin de trouver un endroit propice à l'enfouissement. Pour trouver l'emplacement adéquat, il renifle périodiquement le sol et gratte la terre avec une de ses pattes avant. Une fois un lieu convenable trouvé, il creuse un trou de plus en plus rapidement, en utilisant alternativement les deux pattes avant. La viande est alors déposée dans l'excavation, parfois en étant poussée à plusieurs reprises avec le bout du museau. L'animal comble ensuite le trou en poussant la terre excavée et en la tapotant avec le museau. À l'issue de l'opération, seule reste visible une légère perturbation du sol, et l'animal s'éloigne pour ne revenir qu'un jour ou deux plus tard afin de retrouver et consommer la viande enterrée. Les Anciens Égyptiens n'ont sûrement pas manqué de remarquer ce comportement chez leurs chiens de chasse ou chez les canidés qu'ils connaissaient, tels le [[Chacal doré]] (''Canis aureus''), le [[Renard roux]] (''Vulpes vulpes''), le [[Fennec]] (''Vulpes zerda'') ou le [[Lycaon (animal)|Lycaon]] (''Lycaon pictus''). Le dieu Anubis a peut-être été représenté sous la forme canine à cause de ce comportement fouisseur, le principal rôle d'une divinité funéraire étant de soustraire les dépouilles mortelles à la vue des vivants<ref>{{Harvsp|Evans|2008|p=20-23}}.</ref>. === Représentations === ==== Forme animale ==== Le dieu Anubis est représenté sous forme de [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]], peintures murales, bas-reliefs, amulettes ou statues tout au long de l'histoire de l'[[Égypte antique]], de la [[Période prédynastique égyptienne|période prédynastique]] jusqu'à l'[[Égypte romaine et byzantine|occupation romaine]]. La plus ancienne et la plus commune des représentations est la forme animale, tel un canidé noir efflanqué en alerte, couché sur son ventre à même le sol ou sur un coffre reliquaire<ref>{{Harvsp|Evans|2008|p=17}}.</ref>. Dès les époques les plus reculées, un rare signe hiéroglyphique montre le canidé couché, avec une grande plume lui sortant du dos. Il s'agit sans doute d'une manière d'associer Anubis au dieu [[Shou]] (souffle vital) ou à la [[Maât]] (vérité-justice), le canidé exerçant la fonction de juge dans le tribunal des âmes. La plume apparaissant aussi sur la coiffure d'[[Anupet]], la déesse de [[Cynopolis]], il se peut que l'on soit en présence d'une manière de différencier le mâle Anubis (sans plume) de la femelle Anupet (avec plume) ou bien d'un procédé scriptural permettant de lier Anubis au nome cynopolitain<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=37-49}}.</ref>. On trouve aussi des représentations montrant le canidé couché tenant dans ses pattes avant le [[Nekhekh|flagellum]] et le sceptre-''sekhem'', ou avec le flagellum lui sortant du dos<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=893}}.</ref>. Il est généralement admis que les représentations du canidé debout et marchant sur ses quatre pattes sont à mettre en rapport avec le dieu [[Oupouaout]]. Cette assertion se vérifie de manière générale, mais tout systématisme est à éviter car, en de rares occurrences — à partir de la {{IVe dynastie égyptienne}} — ce signe peut désigner Anubis, l'inverse étant vrai également. Le hiéroglyphe du canidé debout sert aussi de déterminatif au nom de la divinité [[Oupiou]], à l'[[herminette]]-''noua'' et au mot ''sab'' (chacal)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=63, 74-75 et ''passim''}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Anubis couché" heights="200"> Ser-Inpu.png|alt=Anubis sur une stèle|Sur la stèle du nain Ser-Inpou, {{Ire dynastie égyptienne}}, relevé de W. Petrie. Egyptian - Box for Ushabtis or Canopic Jars - Walters 626 - Side A.jpg|alt=urne funéraire|Sur une chapelle, coffre à canopes, [[Troisième Période intermédiaire]], [[Walters Art Museum]]. Egyptian - Plaque with a Jackal Shaped Anubis - Walters 481634.jpg|alt=pendentif|Sur une chapelle, plaquette en faïence, [[Basse Époque]], [[Walters Art Museum]]. </gallery> ==== Forme hybride ==== {{Article connexe|Cynocéphalie}} [[Fichier:F2224 Louvre Anubis rwk.jpg|vignette|gauche|Anubis en dieu anthropomorphe à tête de chacal{{-}}([[Musée du Louvre]]).]] [[Fichier:Niu anu v.jpg|vignette|Statue du roi [[Niouserrê]] vivifiée par Anubis et Ouadjet.|alt=Statue du roi Niouserrê vivifiée par Anubis et Ouadjet.]] Vers la fin de la {{IIe dynastie égyptienne}}, apparaissent les premières représentations de divinités hybrides combinant des éléments animaux et humains<ref>{{Harvsp|Hornung|1986|p=95}}.</ref>. La plus ancienne attestation d'un dieu à tête de chacal remonte à cette période et figure sous la forme d'un [[graffiti]] sur un fragment d'un bol en [[porphyre (roche)|porphyre]], de provenance inconnue et conservé, depuis 1977, au [[British Museum]] à [[Londres]]. Le dieu, dont le nom est inconnu, est figuré debout, tenant dans sa main droite un [[Sceptre Ouas|sceptre-''ouas'']] et dans sa main gauche un symbole [[ânkh]] (vie). L'apparence de la tête avec son museau caractéristique laisse suggérer qu'il s'agit d'Anubis mais il a aussi été proposé d'y voir [[Seth]] ou [[Ach (divinité)|Ach]]<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=87 et 94}}.</ref>. La plus ancienne attestation certaine de l'image d'Anubis, en dieu [[Anthropomorphisme|anthropomorphe]] à tête de chacal, remonte à la {{Ve dynastie égyptienne}} et figure sur un fragment d'un relief du temple haut de la [[pyramide de Niouserrê]]. Ce bloc de pierre découvert au début du {{s-|XX}} est depuis lors exposé au [[Neues Museum]] de [[Berlin]]. On y voit le roi assis sur son trône tenir de sa main gauche trois signes-ânkh et en recevant trois autres dans sa main droite, d'Anubis. Le dieu, debout dans l'attitude de la marche, vivifie le souverain en lui touchant les lèvres et le nez avec un septième [[ânkh]]. La déesse [[Ouadjet]], symbole de la [[Basse-Égypte]], se tient immobile derrière le roi et lui touche une épaule. Il est probable que, dans ce contexte, Anubis symbolise la [[Haute-Égypte]]. Le registre inférieur de cette scène montre treize hommes courbés en train d'exécuter le rituel ''khebes-ta'' ou « piochage de la terre », un geste rituel en lien avec le renouveau printanier, mais aussi connu pour être effectué lors de l'inauguration des temples<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=91-92 et 98-99}}, {{Harvsp|RMN|1999|loc=pages 81-82 et 232|id=RMN 1999}}.</ref>. ==== Formes exceptionnelles ==== [[Fichier:Abydos Tempelrelief Ramses II. 22.JPG|vignette|Anubis entièrement anthropomorphe (à gauche), relief du temple de {{noble|Ramsès II}} à Abydos.|alt= relief d'un temple égyptien.]] Outre les représentations du dieu Anubis en canidé ou en homme à tête de canidé, il existe des modes de figuration moins courants. La seule image connue d'Anubis en une divinité entièrement [[wikt:anthropomorphe|anthropomorphe]] se rencontre à [[Abydos (Égypte)|Abydos]], sur un relief peint du temple funéraire de {{noble|Ramsès II}} édifié durant les premières années du règne de ce pharaon, vers -1280. Une autre image d'Anubis, peu courante, est celle d'un oiseau à tête de canidé. Les occurrences de l'âme-[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|Ba]] d'Anubis ont été trouvées dans la nécropole d'El-Deir (oasis d'[[Al-Kharga]]) sur un fragment d'un cartonnage peint, à [[Dendérah]], dans un relief du kiosque [[hathor]]ique sur le toit du temple, sur un linceul d'un homme enterré à [[Deir el-Médineh]] (répétée quatre fois), dans la tombe de Qetinous (oasis de Dakhla) et dans une tombe de l'époque romaine<ref>{{Harvsp|Dunand|Lichtenberg|2012|id=oup|p=433}}.</ref>. L'Anubis à corps de serpent est un autre type de représentation rare. Deux exemples ont été trouvés à Douch et à Labakha (oasis d'Al-Kharga), respectivement sur un élément d'un lit funéraire et sur un cartonnage d'une momie (époque romaine). La figuration la plus ancienne de l'Anubis serpentiforme est attestée à [[Deir el-Médineh]], dans la tombe de [[Sennedjem (artisan)|Sennedjem]], sur une peinture représentant un lit funéraire ({{XIXe dynastie égyptienne}})<ref>{{Harvsp|Dunand|Lichtenberg|2012|id=oup|p=434}}.</ref>. Durant l'époque gréco-romaine, se développe la thématique de l'Anubis « à la clé » où le dieu est, dans les papyrus magiques, « celui qui détient les clés de l'Hadès » (Enfers) ou « le porteur de clés ». Dans l'iconographie, Anubis tient la clé à la main (homme à tête de canidé) ou à son cou (canidé) et se rencontre sur des sarcophages, des linceuls, des bandelettes de momie. L'égyptologue allemand Siegfried Morenz y voyait un rapprochement avec la divinité grecque [[Éaque]], l'un des trois juges des Enfers. Jean-Claude Grenier réfute cette idée et privilégie l'hypothèse d'une adaptation de l'iconographie religieuse causée par la diffusion de la clé dans la vie quotidienne des individus<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=34-36}}.</ref>. == Éléments mythologiques == === Mythe osirien === Anubis est l'une des plus anciennes divinités de l'Égypte antique, antérieure même au célèbre [[Osiris]], considéré pourtant, dans le mythe, comme son père. L'intégration d'Anubis au sein de la famille osirienne (Osiris, [[Isis]], [[Horus]], [[Nephtys]]) s'est montrée complexe, difficile, et a probablement été dictée par le besoin de donner à Osiris, le dieu assassiné, le plus efficace des dieux en lien avec le monde des morts. ==== Origines ==== Le processus d'élaboration des croyances égyptiennes est complexe. Concernant Anubis, quelques faits dominent dans la thématique funéraire. Pour le souverain, l'au-delà est un domaine situé dans le ciel et la personne royale est considérée comme un fils de [[Rê]], le dieu soleil —conception qui se met progressivement en place à partir de la {{IIe dynastie égyptienne}}, mais ne culmine que sous les {{Dynastie égyptienne|IVe}} et {{Ve dynastie égyptienne}}s. Le reste de la population égyptienne n'a pas les contrées célestes pour destination ''[[wikt:post-mortem|post-mortem]]'' : pour elle, l'au-delà est situé à l'Occident, considéré comme une extension des [[nécropole]]s terrestres. Durant les trois premières dynasties (de 3000 à 2600 avant notre ère), Anubis est la seule divinité funéraire qui soit aussi bien au service du roi qu'à celui des particuliers. À partir de la fin de la {{IVe dynastie égyptienne}}, l'Occident est surtout connu pour être le royaume d'[[Osiris]], le dieu-roi assassiné puis ressuscité. Mais cette vision de l'Occident n'est qu'une seconde étape ; antérieurement, il était surtout dominé par Anubis<ref>{{Harvsp|Weill|1947|p=143}}.</ref>. [[Fichier:Berlin 122009 037a.jpg|vignette|redresse=1.5|gauche|alt=photo d'un monument|Fausse-porte du tombeau de Manéfer. Règne de [[Djedkarê Isési]], {{Ve dynastie égyptienne}},{{-}}[[Musée égyptien de Berlin]].]] Une fois la royauté pharaonique bien installée, les familiers et les fonctionnaires royaux se font édifier des tombeaux et des [[mastaba]]s autour du domaine funéraire royal, constitué par des pyramides plus ou moins monumentales<ref>{{Harvsp|Weill|1947|p=144}}.</ref>. Pour le groupe des serviteurs royaux, la religion funéraire consiste en une vie post-mortem qui se déroule à l'intérieur de ces sépultures. Le défunt bénéficie d'offrandes funéraires distribuées par faveur royale et sous le regard d'une divinité funéraire. L'Occident est d'abord le cimetière réel, puis cette notion s'élargit et se charge d'un caractère plus spirituel, devenant une contrée lointaine gouvernée par une divinité<ref>{{Harvsp|Weill|1947|p=145}}.</ref>. Entre les {{Dynastie égyptienne|Ire}} et {{IVe dynastie égyptienne}}s, la religion funéraire patronnée par Anubis parvient à attirer à elle de nombreux fidèles non royaux. Mais cette prédominance d'Anubis sur l'Occident ne s'est pas faite sans la concurrence d'autres divinités funéraires. La divinité qui garantit des aliments au défunt est en effet très variable. Durant la {{Ire dynastie égyptienne}}, la grande rivale d'Anubis dans cette fonction est la déesse [[Neith]], issue de la ville de [[Saïs]]<ref>{{Harvsp|Weill|1947|p=148}}.</ref>. Durant la première moitié de la {{IVe dynastie égyptienne}}, les grands personnages de l'État pharaonique se placent presque tous sous la protection d'Anubis. Le recours à ce dieu apparaît dans des formules gravées sur les murs des chapelles qui surmontent les tombeaux. À l'extrême fin de la {{IVe dynastie égyptienne}} ou durant les débuts de la {{Ve dynastie égyptienne}}, [[Osiris]] prend place à côté d'Anubis. Au cours de la {{Ve dynastie égyptienne}}, Osiris supplante Anubis comme souverain incontesté des mondes de l'au-delà. Toutefois, Anubis conserve une place non négligeable dans les croyances funéraires en tant que divinité protectrice<ref>{{Harvsp|Weill|1947|p=150}}, {{Harvsp|Mathieu|2010|p=77-78}}.</ref>: {{Citation bloc|Une offrande que donne le roi et que donne Anubis, préposé au pavillon divin, qui se tient sur sa montagne, ''imi-out'', seigneur de la terre consacrée, afin qu'il puisse recevoir un enterrement parfait dans sa tombe qui est dans la nécropole occidentale, après être devenu très vieux en tant que possesseur de la condition d'''[[imakhou]]'' auprès du dieu grand, seigneur de l'Occident. Une offrande que donne le roi et que donne [[Osiris]], préposé à [[Bousiris (Égypte)|Bousiris]], afin qu'il soit accompagné par ses [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|kas]] dans les places pures, et que sa main soit reçue par le dieu grand, et qu'il soit conduit sur les chemins sacrés de l'Occident, sur lesquels se promènent les possesseurs de la condition d’''imakhou''. Une offrande que donne le roi et que donne Anubis, préposé à la ville de [[Sepa (mythologie)|Sépa]], afin qu'il joigne la terre (soit enterré) et traverse le firmament, et que la (déesse de la) Nécropole lui offre ses bras en paix, en paix auprès du dieu grand, (au) possesseur de la condition d'imakhou auprès de son seigneur, qui a fait des offrandes et qui a atteint la condition d’''imakhou''. Une offrande que donne le roi et [[Osiris]] [[Khentamentiou]], seigneur d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], afin que l'offrande lui soit donnée dans sa tombe qui est dans la nécropole (...), en toute belle fête, chaque jour, par jour pour la durée de l'éternité, car j'étais un qui est aimé de son père, loué de sa mère.|[[Linteau (architecture)|Linteau]] d'une tombe anonyme de [[Saqqarah]]. {{VIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|Roccati|1982|p=150-151}}.</ref>. }} ==== Osiris ou la momie idéale ==== {{Article détaillé|Osiris|Mythe d'Osiris}} ===== Anubis dans le mythe osirien ===== [[Fichier:La Tombe de Horemheb cropped.jpg|vignette|redresse=1.1|Osiris sous la protection d'Anubis et Horus.|alt=Anubis sur une photographie de la tombe du roi Horemheb.]] Les relations entre Anubis et [[Osiris]] sont étroites mais relativement tardives. Cela provient du fait qu'historiquement Anubis est un dieu bien plus ancien qu'Osiris. Le premier est déjà bien attesté sous la {{Ire dynastie égyptienne}}, tandis que le second n'apparaît que {{unité|600|ans}} plus tard, durant la {{Ve dynastie égyptienne}}. L'apparition d'Osiris, un dieu roi assassiné par un meurtrier, son frère [[Seth]] au caractère bien trempé, fait probablement suite à une décision politique d'affermissement du pouvoir royal, décision qualifiée par l'égyptologue [[Bernard Mathieu]] de « Réforme osirienne »<ref>{{Harvsp|Mathieu|2010}}.</ref>. [[Terence DuQuesne]] avance l'idée qu'il se pourrait qu'Osiris résulte de l'anthropomorphisation d'une divinité chacal. Le but recherché par le pouvoir pharaonique aurait été de faciliter l'identification du roi défunt avec une divinité bien définie. Avant l'introduction du mythe osirien, les monarques pouvaient prétendre posséder les caractéristiques des chacals Anubis et [[Oupouaout]], mais la légitimation d'un pouvoir politico-religieux puissant, d'origine divine, ne pouvait facilement se faire accepter qu'à travers l'assimilation du roi à un dieu entièrement anthropomorphe<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=381-382}}.</ref>, à savoir Osiris dont le nom signifierait « le Puissant », « Celui du trône » ou « Celui qui est devenu un dieu par les rites »<ref>{{Harvsp|Mathieu|2010|p=79}}.</ref>. À la fin de l'[[Ancien Empire]], dans les ''[[Textes des pyramides]]'', Anubis est bien plus lié au pharaon défunt qu'à Osiris et il ne semble pas qu'Anubis soit déjà lié aux divinités du mythe osirien. Par la suite, sous le [[Moyen Empire]], Anubis devient un intermédiaire entre les morts et le dieu Osiris, érigé en tant que [[wikt:parangon|parangon]] de la survie ''post-mortem''. Visiblement, Anubis n'a pas acquis son caractère de divinité funéraire par son intégration au mythe d'Osiris. Tout au contraire, Anubis a été rapproché d'Osiris de par ses anciennes fonctions de ritualiste funèbre auprès des rois défunts. La première mention d'une action d'Anubis sur la dépouille mortelle d'Osiris figure dans les ''[[Textes des sarcophages]]'', un corpus funéraire destiné aux [[nomarque]]s de la [[Moyenne-Égypte]] durant le Moyen Empire. Rê, affligé de la mort d'Osiris, envoie son fils Anubis prendre soin du corps de l'assassiné afin de lui redonner une belle apparence, un statut d'ancêtre et la possession éternelle d'une tombe bien approvisionnée en offrandes funéraires<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=9 et 17}}.</ref> : {{Citation bloc|Que le roi soit gracieux et donne, et Anubis qui préside au pavillon divin, maître de la Douat, à qui les occidentaux rendent hommage, maître de Sepa, qui préside à la Terre sacrée, lui qui (?) réside au ciel médian, le quatrième des enfants de Rê, qu'on a fait descendre du ciel pour parfaire Osiris tant est grande son excellence au cœur de Rê et des dieux !|Chapitre 908 des ''Textes des Sarcophages'', traduction de Paul Barguet<ref>{{Harvsp|Barguet|1986|p=45}}.</ref>}} Les liens filiaux entre Osiris et Anubis se mettent en place à partir du [[Nouvel Empire]] comme lorsqu'Anubis est qualifié de fils d'Osiris (''sa Ousir'') sur une stèle memphite de la {{XIXe dynastie égyptienne}} (tombe de Hor-Min à Saqqarah). Cette affirmation ne devient cependant courante qu'à partir de la [[Basse Époque]]. Cette relation tire probablement son origine dans le fait que l'organisation des funérailles du père incombait à son fils aîné. Or pour un dieu aussi prestigieux qu'Osiris, ce privilège ne pouvait revenir qu'à Anubis, le plus ancien et le plus efficace des dieux funéraires<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=18}}.</ref>. ===== Mères, multiples traditions ===== {{article connexe|Famille osirienne}} [[Fichier:Egyptian - Statuette of a Standing Bastet - Walters 54408 - Three Quarter Right.jpg|vignette|gauche|Statuette de la déesse Bastet.|alt=statuette de la déesse Bastet à tête de chat.]] Bien qu'Anubis joue un rôle essentiel dans le mythe d'Osiris à partir de la [[Première Période intermédiaire]], les théologiens égyptiens n'ont pu l'intégrer dans la famille osirienne qu'avec de grandes difficultés. Cet embarras se révèle dans son ascendance maternelle, plusieurs déesses coexistant dans le rôle de la mère d'Anubis<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=18-19}}.</ref>. Au [[Nouvel Empire]], le ''[[Conte des deux frères]]'', consigné sur le ''Papyrus d'Obiney'' et daté du règne de {{noble|Séthi II}} (le petit-fils de {{noble|Ramsès II}}), fait d'Anubis le frère aîné du vigoureux Bata, le dieu taureau de la ville de Saka<ref group=n>La ville de Saka (ou Kasa) c'est-à-dire le « Dos du Taureau » est l'actuelle El Qis (El Kaïs) et se situe sur la rive gauche du Nil. La ville de Hardaï ([[Cynopolis]]), actuellement Ech-Cheikh Fadel, dédiée à Anubis se trouve presque en face, sur la rive droite (voir {{Harvsp|Servajean|2011|p=23-26}}).</ref>. D'après cette source, les deux divinités sont nées de la même mère et du même père. L'identité des parents n'est toutefois pas révélée. D'après un relief gravé sur une paroi du [[Temple funéraire de Séthi Ier (Abydos)|temple funéraire]] de {{noble|Séthi Ier}} à [[Abydos (Égypte)|Abydos]], la déesse chatte [[Bastet]] est la mère d'Anubis. Le papyrus N3776 (S), daté de l'époque [[Dynastie lagide|ptolémaïque]] et conservé au [[Musée du Louvre#Antiquités égyptiennes|Musée du Louvre]], suit cette même filiation<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|p=72|id=Hollis 2008}}.</ref>. Les liens théologiques entre Bastet et Anubis sont obscurs. Les deux divinités ont peut-être été liées du fait de leur proximité cultuelle à [[Memphis (Égypte)|Memphis]], le temple du [[Bubasteion de Saqqarah|Bubasteion]] voisinant avec l'[[Anoubieion (Saqqarah)|Anoubieion]] dans la nécropole Ânkh-Taouy « La Vie des Deux-Terres ». Selon l'Allemand [[Hermann Kees]], le nom de Bastet inclut la notion d'onguent et évoque l'activité du momificateur<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=21}}.</ref>. D'autres déesses, telles [[Hésat]], [[Isis]] ou [[Nephtys]], apparaissent comme étant la mère d'Anubis. La mention de la vache primordiale Hésat, quoique implicite, est la plus ancienne et remonte au règne de {{noble|Pépi II}} lorsqu'il est dit du roi qu'il monte au ciel sur une échelle consolidée par le cuir de l'imy-out enfanté par Hésat, ce fétiche étant une des formes du dieu Anubis ([[Textes des pyramides|T.P.]], {{§|2080e}}). La vache Hésat a ensuite été assimilée à la vache [[Hathor]], très souvent représentée en train d'allaiter le prince héritier, ''inpou'' en langue égyptienne<ref name="tyt"/>. La mention de la déesse Isis en tant que mère d'Anubis est très tardive, seuls deux documents faisant état de cette filiation : le ''[[papyrus Jumilhac]]''<ref group=n>À savoir les colonnes {{V}},6 et {{VI}},2, 5-6, 11-12, 14-16.</ref> et le ''papyrus démotique magique de Londres et de Leyde''<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|id=Hollis 2008|p=76}}.</ref>. Ces deux sources professent une similitude entre Horus et Anubis. D'après le dernier document, une compilation de formules magico-médicales datée du {{s-|III}} de notre ère, Anubis se trouve en Syrie le jour où les mauvais dieux complotent contre la vie de son père Osiris. Isis appelle son fils Anubis à son secours mais, en cours de route, il est piqué par un scorpion. Isis guérit Anubis en lui appliquant de l'huile curative et après lui avoir ordonné de lécher la plaie, tel un chien blessé. Une mésaventure presque similaire est arrivée au jeune [[Horus]], d'après le texte magique de la ''[[stèle de Metternich]]''. Isis réussit à guérir son fils après avoir poussé le vieux [[Rê]] à révéler son nom secret, ce nom étant la plus puissante des formules magiques<ref group=n>La formule magique évoquant Anubis est destinée à guérir les piqûres de scorpions. Une traduction en français se trouve dans {{Harvsp|Lexa|1925|p=144-145}}. Concernant la piqûre infligée à Horus, voir dans le même ouvrage la traduction de la ''stèle de Metternich'', {{p.|78}}.</ref>. ===== Fils adultérin d'Osiris ===== [[Fichier:Nephthys N4051 mp3h8832.jpg|vignette|Statuette de [[Nephthys]].|alt=Statuette de Nephtys.]] La relation filiale d'Anubis avec le dieu solaire [[Rê]] est attestée dès le [[Moyen Empire]] (chap. 908 des ''[[Textes des sarcophages]]''). Dans le cadre d'une conjuration magique sur l'eau, le ''Papyrus magique Harris'', daté de la fin de la [[XXe dynastie égyptienne|période ramesside]] ({{sav-|XII}}), poursuit ce dire tout en affirmant d'abord la maternité de la déesse [[Nephtys]], sœur d'Osiris, Isis et [[Seth]] : {{Citation bloc|''Autre formule'': Ô âme ! Ô âme ! Moi, je suis Anubis, dieu de l'Orient, fils de Nephtys ! - (dire quatre fois).<br />''Autre formule'': Côté droit ! Côté gauche ! Moi, je suis Anubis, dieu de l'Orient, fils de Rê ! - (dire quatre fois).|Extrait du ''Papyrus magique Harris'' (7/7-7/8). D'après la traduction de François Lexa<ref>{{Harvsp|Lexa|1925|p=40}}.</ref>.}} Cette citation est la seule affirmation égyptienne de la maternité de Nephtys sur Anubis avant la rédaction du traité ''Isis et Osiris'', le premier récit continu du [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], par le philosophe et historien grec [[Plutarque]] (vers 110-120 de notre ère), qui fait d'Anubis le fils issu de la relation adultérine entre Nephtys et Osiris, cette relation (pudiquement présentée sous la forme d'une méprise) causant la fureur de Seth et le meurtre par celui-ci de son frère Osiris<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|p=73|id=Hollis 2008}}.</ref> : {{Citation bloc|Isis apprit ensuite qu'Osiris amoureux avait eu, par méprise, en la prenant pour Isis elle-même, commerce avec Nephtys sa sœur. Ayant trouvé dans la couronne de [[mélilot]] qu'Osiris avait laissée auprès de Nephtys, un témoignage évident de leur union, Isis se mit à rechercher l'enfant que la mère, dans la crainte de [[Seth|Typhon]], avait exposé tout aussitôt après lui avoir donné le jour. Isis conduite par des chiens, le retrouva difficilement et à grand’ peine. Elle se chargea de le nourrir, et cet enfant, répondant au nom d'Anoubis, devint son accompagnateur et son gardien. On le dit préposé à la garde des dieux, comme les chiens le sont à la garde des hommes.|Plutarque, ''Isis et Osiris'' (extrait du §14), traduction de [[Mario Meunier]]<ref>{{Harvsp|Plutarque|p=61-62|id=Plutarque}}.</ref>.}} ===== Anubis, le rassembleur des membres d'Osiris ===== [[Fichier:Nile left bank2.JPG|vignette|redresse=1.2|Berges du [[Nil]].|alt=Photographie des berges herbeuses du Nil.]] Le mythe d'[[Osiris]] a donné lieu à de nombreuses variantes locales, parfois contradictoires, les prêtres ayant pour habitude de placer les épisodes centraux de ce mythe national dans leur périmètre régional. Ainsi, le ''[[Papyrus Jumilhac]]'', rédigé à l'époque gréco-romaine, même s'il se concentre sur les légendes anubiennes ayant cours dans les {{XVIIe}} et {{XVIIIe}} [[Nome (Égypte antique)|nomes]] de [[Haute-Égypte]], n'est pas exempt de contradictions, l'auteur de cette compilation religieuse plaçant successivement la découverte de la [[Osiris#Tête d'Osiris|tête d'Osiris]] par Anubis dans les montagnes proches d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]] dans le {{VIIIe|nome}} de [[Haute-Égypte]] ({{III}}.19 - {{IV}}.4), puis dans les marais de Nedjit dans le {{IXe|nome}} de [[Basse-Égypte]] ({{X}}.20 à {{XI}}.14). Ce dernier passage fournit, avec quatre autres mentions<ref group=n>à savoir les passages des colonnes {{III}}, 11-18 (texte du bas), {{IV}}.24 - {{V}}.2, {{IX}}.6-9 et {{XI}}.19-22.</ref>, l'origine légendaire du rituel de l'[[ouverture de la bouche]] et de la pratique annuelle de façonner des statues d'Osiris en argile lors du mois de [[Khoiak]]<ref>{{Harvsp|Lippert|2012|p=248-255}}.</ref>. Le dieu [[Seth]], après avoir assassiné son frère Osiris, maquille son crime en dépeçant le corps de la victime et en en dispersant les membres. Anubis part à la recherche des lambeaux et trouve la tête à Nedjit, un banc de sable situé près de la ville d'[[Andjéty]] ([[Bousiris (Égypte)|Bousiris]]). La tête est ensuite transportée à la nécropole de [[Cynopolis]] (Hardaï), soit par Anubis lui-même transformé en [[Horus]] sous la forme d'un [[faucon]], soit par les quatre [[enfants d'Horus]]. Pour retrouver les autres membres d'Osiris, Anubis et [[Thot]] se mettent à réfléchir. Le dernier finit par trouver une solution en ensorcelant la tête, le but étant de faire parler l'esprit d'Osiris. Mais, pour ce faire, la tête doit disposer d'un corps de substitution en glaise. Après de nombreuses paroles magiques, la tête du dieu mort révèle finalement l'emplacement des autres membres et Anubis se rend aussitôt vers les lieux indiqués. Pour transporter plus facilement les membres, Anubis fabrique un récipient ''imy-out'', probablement sous la forme d'une corbeille en papyrus. De retour à Hardaï, Anubis momifie le corps d'Osiris et dépose la dépouille dans un caveau funéraire, afin de le soustraire à la furie de Seth<ref>{{Harvsp|Lippert|2012|p=246}}.</ref>: {{Citation bloc|Anubis alla, pour chercher son père Osiris, sur la butte des papyrus, sur ce banc de sable de Nedjit, à côté d’Andjty, après que le grand naufrage (?) eut lieu dans ce pays. Il trouva la tête auguste de son père sur la colline, trouvé manquant : tout son corps. Son fils Anubis se transforma en faucon, il la mit entre ses bras, il vola avec elle aux confins de l’horizon, il atteignit Hardaï, (plus précisément) la nécropole qui est là. Or, Thot était avec lui. Ils réfléchissaient vigoureusement. Ils apportèrent de l’argile pure du lac en ce lieu, sur le côté ouest de la nécropole. Une statuette fut dressée debout, sa (partie) manquante étant en terre, après qu’il (Anubis ou Thot ?) eut réuni la tête de son père avec sa poitrine. Elle (c’est-à-dire la tête) fut ensorcelée par Thot grâce à de nombreuses incantations, pour lui (la tête ou Osiris ?) faire révéler le(s) lieu(x) où se trouvaient ses membres. Et ce dieu [tint conseil avec eux] et les (c’est-à-dire les membres) indiqua dans le Double-pays, les déserts à tribord (c’est-à-dire à l’ouest) et à bâbord (c’est-à-dire à l’est), et les îles de la Grande-verte. Son fils Anubis alla les chercher. Il les trouva dans le(s) lieu(x) qu’il avait divulgué(s) pour eux. Puis, il arracha des tiges de papyrus et les lia comme cette image : (imy-out). Il y réunit les membres du dieu et les mit sur son épaule jusqu’au sanctuaire - out. Il les déposa en ce lieu, il les cacha dans la chambre auguste, après qu’il les eut rappareillés dans le coffre mystérieux.|Extrait du ''Papyrus Jumilhac'' ({{X}}.20 à {{XI}}.14), traduction de Sandra L. Lippert<ref>{{Harvsp|Lippert|2012|p=217-219}}.</ref>.}} === Divinité pastorale et bouchère === Si Anubis est surtout connu pour ses fonctions funéraires, dès ses origines, il est aussi assigné à la protection des troupeaux de bovidés. L'élevage étant la principale richesse des Anciens Égyptiens, le sacrifice d'une bête à corne constitue alors le point d'orgue des rituels funéraires. La protection d'Anubis s'exerce naturellement lors des abattages et des répartitions des offrandes. Les fonctions pastorales et funéraires du dieu canin sont inextricablement liées dans le récit mythologique du ''Conte des deux frères'' (Anubis et [[Bata (dieu égyptien)|Bata]]). ==== Maître du bétail ==== ===== Anubis et les bovidés ===== [[Fichier:GD-EG-Caire-Musée121.JPG|vignette|redresse=1.2|gauche|Dénombrement du bétail du défunt Meketrê (maquette funéraire).|alt=Maquette funéraire d'un troupeau de bétail.]] Si les aspects funéraires du dieu Anubis sont bien documentés durant toute l'histoire de l'[[Égypte antique]], la personnalité du dieu est riche d'autres caractéristiques. Une des traditions secondaires fait d'Anubis le maître des bêtes à cornes. Ce trait, connu dès l'[[Ancien Empire]], est surtout documenté par des inscriptions de temples tardifs. À [[Kôm Ombo]], [[Dendérah]] et [[Edfou]], trois importants sanctuaires réédifiés durant la [[Dynastie lagide|période gréco]]-[[Égypte romaine et byzantine|romaine]], Anubis apparaît comme le « maître des vaches laitières » (''inpou neb oupout'') et comme le « souverain des taureaux de combats » (''inpou ity en ousheb''), un trait agraire résumé par l'épithète « le bon bouvier » (''pa-mer-âh nefer'') dans le ''Papyrus magique démotique de Londres et de Leyde''<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=20}}.</ref>. À l'[[époque ramesside]], le ''Conte des deux frères'' rappelle cette maîtrise en faisant d'Anubis le riche propriétaire d'un opulent domaine agricole où, grâce aux bons soins de Bata, « les vaches dont il avait la charge devenaient extrêmement belles, elles [[Vêlage (mise bas)|vêlaient]] deux fois plus et excellemment »<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=162}}.</ref>. Ces liens mythologiques entre les canidés et le bétail est toujours d'actualité dans la vallée du [[Nil]], mais plus au sud, dans des récits [[Shilluk (peuple)|Shilluk]] et [[Anuak (peuple)|Anyuak]] (lire plus bas). D'après ces deux ethnies, des esprits canins habitent des pâturages qui ne connaissent pas la sécheresse estivale et veillent sur le troupeau de [[Jwok]], le dieu créateur<ref>{{Harvsp|Westermann|1912|p=201 et 205}}.</ref>. En Égypte antique, la possession d'un large bétail est une bénédiction divine et un marqueur d'importance sociale, la puissance économique permettant de larges sacrifices animaliers à des fins d'offrandes funéraires. Dans ce contexte, Anubis endosse les traits du sacrificateur sous le titre de « chef des bouchers » (''hery-tep menhouy'')<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=20-21}}.</ref>. ===== Pourvoyeur d'offrandes ===== [[Fichier:Cattle cutting up - Kagemni Mastaba.jpg|vignette|redresse=1.3|Sacrifices de bovidés en l'honneur du défunt Kagemmi.|alt= Scène de sacrifices de bovidés.]] Dès les époques les plus reculées, la fonction d'Anubis est d'approvisionner les défunts dans le cadre de ses activités de divinité funéraire. Le dieu est le ''neb qereset'', c'est-à-dire le « maître de la sépulture » ou le « maître de l'enterrement ». Les formules d'offrandes funéraires, les épithètes et les actions d'Anubis qui apparaissent dans les textes funéraires attestent clairement ce rôle. Sous l'[[Ancien Empire]], les défunts lui demandent très fréquemment d'assurer de bons enterrements dans le désert occidental (''semyt imentet'') afin qu'ils puissent devenir des ''imâkhou'' (esprits glorifiés, morts bienheureux), c'est-à-dire des ancêtres aptes à bénéficier d'un culte funéraire régulier et pérenne, financé par des dotations royales ou privées<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|id=Hollis 2008|p=79}}.</ref>. Dans tous les [[corpus]] de textes funéraires, des ''[[Textes des pyramides]]'' au ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'', en passant par les ''[[Textes des sarcophages]]'', apparaissent des souhaits où il est demandé à Anubis de garantir des offrandes alimentaires en abondance : {{Citation bloc|Qu'Anubis donne une offrande au Chef des Occidentaux ! Tes milliers de pain ! Tes milliers de bière ! Tes milliers d'huile ! Tes milliers d'albâtre ! Tes milliers de vêtement ! Tes milliers de bovin !|Antichambre de la [[Pyramide de Mérenrê Ier|Pyramide de Mérenrê]], {{VIe dynastie égyptienne}}, {{§|745 a-d}}<ref>{{Harvsp|Carrier|2010|p=1975|id=Carrier 2010b}}.</ref>.}} {{Citation bloc|(L'Osiris N<ref group=n>La lettre N remplace le nom du défunt.</ref>. est) un pur dans la suite d'Osiris, chef des Occidentaux, au cours de chaque jour ; ses champs sont dans la Campagne des Félicités parmi les initiés, parmi ceux qui préparent les aliments pour Osiris ; N. est auprès de [[Thot]] parmi ceux qui préparent les offrandes alimentaires. Anubis a ordonné (à) ceux qui sont parmi les offrandes que les offrandes de N. soient en sa possession, sans que cela puisse lui être enlevé par ceux qui s'occupent du butin.|''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'', [[Nouvel Empire]], chapitre 144<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=191}}.</ref>.}} ==== ''Conte des Deux Frères'' ==== ===== Anubis et le taureau Bata ===== [[Fichier:INBG Glasnevin 33.jpg|vignette|gauche|redresse=1.5|[[Pin parasol]].|alt=Photographie d'un pin parasol.]] Le ''[[Conte des deux frères|Conte des Deux Frères]]'', découvert en 1852, est rédigé à l'occasion de l'accession au trône du jeune roi {{noble|Séthi II}}, à la fin du {{sav-|XII}} ; c'est l'un des textes de l'Égypte ancienne les plus traduits et commentés<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|id=Hollis 2008|p=11-44}}.</ref>. Sa nature exacte n'est cependant pas encore bien déterminée. Ses premiers traducteurs, [[Emmanuel de Rougé]] et [[François Auguste Ferdinand Mariette|Auguste Mariette]] ont pensé qu'il s'agissait d'un conte. Depuis, l'opinion générale parmi les égyptologues est qu'il s'agit d'une œuvre littéraire chargée de données mythologiques<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=3}}.</ref>. En 2003, Wolfgang Wettengel<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-no2003-91575 | titre = Wolfgang Wettengel | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 9 avril 2013}}.</ref> y voit un mythe politique destiné à expliquer, dans une période de crise successorale et de migration sémitique, l'origine divine et séthienne de la lignée de {{noble|Ramsès II}}, les dieux [[Seth]] et [[Baal]] se cachant sous les traits de [[Bata (dieu égyptien)|Bata]], un berger devenu roi avec l'aide d'Anubis<ref>{{Harvsp|Wettengel|2003|p=191-272}}.</ref>. En 2011, sur la base d'une comparaison avec les données consignées dans le ''[[Papyrus Jumilhac]]'', [[Frédéric Servajean]] estime que cette histoire est une sorte de mythe qui camoufle les relations conflictuelles entre les clergés des {{XVIIe}} et {{XVIIIe|[[Nome (Égypte antique)|nomes]]}} de [[Haute-Égypte]], la frontière entre ces deux régions étant très fluctuante. Les deux principaux personnages sont en effet Anubis et Bata, chaque frère étant la divinité majeure de l'un des deux nomes rivaux<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|loc=passim}}.</ref>. ===== Bata et ses multiples vies ===== Anubis, le frère aîné, est l'heureux propriétaire d'un domaine agricole et d'un large cheptel bovin, tandis que [[Bata (dieu égyptien)|Bata]], le cadet, s'occupe de tous les travaux de la ferme. Les deux frères mènent une existence paisible mais entrent en conflit le jour où la femme d'Anubis tente de séduire Bata. Ce dernier refuse les avances de la séductrice. Affolée par l'idée d'être dénoncée, l'épouse invente un mensonge et dit à Anubis qu'elle a été violentée par Bata. Anubis, furieux, tente d'assassiner son cadet, mais Bata réussit à fuir aidé par Rê. Le lendemain, les deux frères s'expliquent et Anubis reconnaît s'être emporté à tort. Pourtant, les frères se séparent. Anubis rentre chez lui et tue son épouse infidèle. Bata, bouleversé par cette mésaventure incestueuse, se châtre et décide de quitter l'Égypte pour la « Vallée du Pin parasol », située probablement dans l'actuel [[Liban]]<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=213-215|id=CDF2}}.</ref>. Il mène quelque temps une vie solitaire, se construit une demeure sous le plus grand des [[Pin parasol|pins parasols]] et survit grâce aux produits de ses chasses quotidiennes. Pris de pitié, l'[[Ennéade]] lui fabrique une magnifique compagne. Lorsque Pharaon apprend l'existence de cette déesse, il monte une armée, enlève la femme et trouve le moyen de tuer Bata en suivant les consignes de la déesse, cette dernière ayant choisi de trahir Bata. Chez lui, Anubis apprend la mort de Bata par l'entremise d'intersignes (vin aigre et bière rance). Il accourt aussitôt auprès de la dépouille de son frère et s'active à le faire revivre en lui faisant boire son cœur placé dans un bol d'eau fraîche<ref group=n>Un intersigne est un fait de la vie courante que l'on perçoit, par superstition, comme l'annonce d'un événement survenu loin de nous (Dictionnaire ''[[Le Petit Larousse]]'', année 1965). Le pourrissement de ces deux boissons a été prédit par Bata à Anubis lors de leur séparation comme le signe annonciateur de sa mort. Lors de son arrivée dans la vallée du Pin parasol, Bata cache son cœur dans une pomme de pin au sommet du plus grand des arbres. Il confie ce secret d'immortalité à sa compagne. Mais cette dernière, pour se débarrasser de lui, révèle la chose à Pharaon son nouvel époux. Afin de tuer Bata, Pharaon ordonne à un corps expéditionnaire de couper l'arbre et de détruire le cœur. Ceci fait, Bata meurt sur le champ. Lorsque Anubis trouve Bata sur son lit de mort, il se met à rechercher le cœur durant trois années et ne le retrouve, sous la forme d'un pépin de raisin, qu'au début de la quatrième année (cf. section: Boire son cœur).</ref>. Ayant recouvré la vie, Bata se transforme en taureau et retourne en Égypte, guidé par Anubis. Offert en cadeau à Pharaon, le taureau Bata se présente devant sa compagne qui, entre-temps, était devenue la concubine préférée de Pharaon. Prise de terreur, la déesse supplie Pharaon de sacrifier le taureau aux dieux. Pharaon cède à cette demande, mais deux gouttes du sang de Bata éclaboussent les montants d'un portail et donnent naissance à deux magnifiques [[persea]]s. La déesse, sachant qu'il s'agit de Bata, demande à Pharaon de les faire abattre afin d'en faire des meubles. Lors de la coupe, un copeau s'envole et finit dans la bouche de la déesse. Ayant avalé l'esprit de Bata, la déesse se trouve ainsi enceinte de lui et lui redonne naissance en tant que prince héritier. À la mort de Pharaon, Bata lui succède et fait traduire en justice la déesse traîtresse. Il règne sur le pays durant trente ans, et, au bout de ce temps de vie humaine, il meurt et rejoint le ciel, non sans avoir fait d'Anubis son successeur légitime<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=161-172}}, {{Harvsp|Hollis|2008|id=Hollis 2008|p=1-9}}, {{Harvsp|Wettengel|2003|p=21-190}}.</ref>. ===== Bata ou Seth capturé ===== [[Fichier:Inkscape pasted image 20130630 115239.png|vignette|redresse=2.0|Anubis capture Seth transformé en taureau lors du vol de la momie d'Osiris.|alt=Anubis attrape au lasso un taureau.]] À sept reprises, le ''[[Conte des deux frères]]'' met en relation le personnage de [[Bata (dieu égyptien)|Bata]] avec une étable. D'après [[Frédéric Servajean]], il est probable que ces mentions sont des allusions à une étable à fonction rituelle qui devait exister dans l'enceinte du temple de la ville de [[Saka (Égypte antique)|Saka]], le « Dos du Taureau » (l'actuelle bourgade d'El-Qîs). Plusieurs passages du ''[[Papyrus Jumilhac]]'' parlent de cette localité et deux d'entre eux citent nommément l'enclos-''medjet'' de Saka consacré au dieu taureau Bata<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=23}}.</ref>. D'après une inscription du temple de [[Dendérah]], la ville de Saka est, durant la période gréco-romaine, la capitale du {{XVIIe|nome}} de [[Haute-Égypte]], et Anubis est son dieu principal. Une source postérieure, le ''Papyrus de Tebtynis {{Numéro|{{II}}}}'', daté de l'époque romaine, rapporte que les dieux Bata, [[Horus]], [[Isis]] et [[Nephtys]] sont vénérés à Saka, tandis qu'en face, sur l'autre rive, les dieux Anubis, [[Osiris]] et Hor-hery-ouadjef (Horus sur son papyrus) sont vénérés à Houtredjou dans le sanctuaire ''Seh-Netjer'', le « Pavillon du Dieu »<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=25}}.</ref>. Selon le ''Papyrus Jumilhac'', Bata est en réalité [[Seth]], l'ennemi et le meurtrier d'Osiris, mais sous une forme inoffensive, le fougueux Seth ayant été vaincu, ligoté et castré par Anubis après avoir tenté de dérober la momie d'Osiris. Depuis cette capture et pour l'éternité des temps, Seth est enfermé dans l'étable sacrée du temple de Saka sous l'apparence du pacifique [[bœuf (animal)|bœuf]] Bata. Cet épisode mythologique est illustré dans le papyrus par une vignette qui représente un taureau courant au galop mais dont la fuite est stoppée par Anubis qui l'a attrapé au lasso. La corde maintient liées les deux pattes postérieures du taureau et Anubis tient fermement de ses deux mains l'autre extrémité afin que Seth ne puisse s'échapper. Sur le dos du bovidé est déposée la [[momie]] d'Osiris, Anubis ayant condamné Seth à porter la dépouille sur son dos afin de la ramener dans la crypte mortuaire<ref>{{Harvsp|Hollis|2008|id=Hollis 2008|p=199}}.</ref>: {{Citation bloc|[Seth] se transforma en Anubis afin que les gardiens des portes ne puissent le reconnaître. Il entra à l'intérieur et il vola les affaires en tant que « simulacres de sacrifices » (khet em kheftyou) du corps (hâou) du dieu, il traversa le fleuve en les portant. Or Anubis l'avait déjà appris. Il se mit alors à le poursuivre avec les dieux de sa suite et ils le rejoignirent. Seth rendit sa forme méconnaissable en tant que taureau sauvage. Mais Anubis attacha ses bras avec ses jambes et il coupa son phallus et ses testicules, et il plaça sur son ({{=}} celui de Seth) dos les choses qu'il ({{=}} Seth) avait prises. Puis Anubis l'emprisonna dans sa place d'abattage et il rapporta à leur place les choses qu'il ({{=}} Seth) avait saisies ; on l'appelle (depuis lors) : « Bata dans Saka », à cause de cela, et on appelle Saka le lieu où il a été emprisonné jusqu'à ce jour, et un enclos pour bovidés vit le jour sur cette terre à cause de cela.|Extrait du ''Papyrus Jumilhac'' ({{III}}, 12-25), traduction de Frédéric Servajean<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=29}}.</ref>.}} == Nécropoles et sanctuaires == === Croyance égyptienne nationale === Les nombreuses découvertes archéologiques réalisées sur l'ensemble du territoire égyptien, au cours des {{s2-|XIX|XX}}, ont démontré qu'Anubis a été une divinité funéraire très populaire auprès de l'ensemble de la population antique, des plus humbles paysans jusqu'aux plus prestigieux pharaons. Sa présence se manifeste dans les nécropoles grâce aux textes, reliefs et statuettes que chaque défunt a laissé dans sa sépulture. Son culte est bien attesté dans les grands centres religieux qu'ont été les villes de [[Memphis (Égypte)|Memphis]] et [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]. ==== Maître des nécropoles ==== La plupart des dieux funéraires égyptiens ne sont vénérés qu'au niveau local. La zone d'influence de ces divinités mineures ne dépasse pas les frontières de la ville ou de la [[nome (Égypte antique)|province]] d'origine. Seuls quelques rares dieux et déesses, très vénérés localement, ont été hissés au niveau national, comme c'est le cas d'[[Oupouaout]] d'[[Assiout]] et d'Anubis du nome [[Cynopolis|cynopolitain]], lequel acquiert très tôt une large influence nationale<ref name="DuQ441">{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=441}}.</ref>. [[Fichier:Egyptian - A Worshipper Kneeling Before the God Anubis - Walters 54400 - Three Quarter View.jpg|vignette|Un adorateur agenouillé devant Anubis.|alt=photo d'une statuette d'Anubis.]] Dès les débuts de l'[[Ancien Empire]], Anubis est invoqué dans les formules d'offrandes funéraires des nécropoles situées entre [[Memphis (Égypte)|Memphis]] et [[Île Éléphantine|Éléphantine]]. Certaines de ses [[wikt:épithète|épithètes]] le relient plus particulièrement aux grandes nécropoles du pays. Elles font de lui le seigneur de ''Ro-Sétaou'', un cimetière situé près de [[Gizeh]], et le seigneur de ''Ro-Qereret'', la nécropole de la ville d'[[Assiout]]. Anubis est aussi lié à Sepa, une ville non localisée avec certitude, mais située dans les environs de Memphis. Anubis exerce aussi sa puissance sur la carrière de [[Tourah (Égypte)|Tourah]], d'où ont été extraits les blocs de calcaire ayant servi à l'édification des pyramides de Gizeh et de [[Saqqarah]]<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=379 et p.171-173}}.</ref>. Par comparaison, sa [[parèdre]] [[Anupet]] reste, à toutes les époques, exclusivement cantonnée à son rôle de déesse tutélaire du {{XVIIe|nome}} de [[Haute-Égypte]]<ref name="DuQ441" />. Avant le [[Moyen Empire]], les preuves de l'existence de temples consacrés à Anubis sont indirectes. Une inscription de la tombe de Tefib révèle ainsi la présence d'un lieu de culte à Assiout, et plusieurs stèles démontrent l'existence d'un culte florissant à [[El-Lahoun]], dans le [[Oasis du Fayoum|Fayoum]]<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=263}}.</ref>. Vers le début de la {{VIe dynastie égyptienne}}, dans une variante de la traditionnelle énumération des bonnes actions accomplies durant la vie terrestre, le gouverneur Henqou du {{XIIe|nome}} de [[Haute-Égypte]] déclare vénérer le dieu chacal, d'après une inscription de sa tombe de [[Deir el-Gebraoui]] : {{Citation|J'ai donné du pain à l'affamé dans le nome de la Montagne de la Vipère. J'ai donné des vêtements à celui qui était nu. (…) J'ai satisfait les chacals de la montagne et les oiseaux de proie du ciel avec de la viande de mouton et de chèvre<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=264, d'après une citation de [[Norman de Garis Davies]], ''Rock tombs of Deir el-Gebrawi {{II}}'', Londres, 1902}}.</ref>}} Cette affirmation funéraire, sans mentionner un temple, suggère néanmoins la présence d'une activité rituelle en lien avec les chacals dans cette région<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=379}}.</ref>. ==== Pharaon en tant qu'Anubis ==== {{Article détaillé|Textes des pyramides}} [[Fichier:Téti-textes.jpg|vignette|Textes de la [[pyramide de Téti]].|alt=Hiéroglyphes gravé sur un mur intérieur d'une pyramide.]] Dans les ''[[Textes des pyramides]]'' — écrits religieux gravés sur les parois des complexes funéraires royaux entre 2320 et 2150 avant notre ère — le roi défunt est transfiguré en un être éternel et se voit attribuer les sceptres, les couronnes, les trônes, mais aussi les fonctions judiciaires et régaliennes d'un nombre considérable de divinités, les plus prestigieuses étant [[Rê]] et [[Osiris]]. Quelque cent trente chapitres, sur le millier que compte ce corpus, font référence à des divinités chacal, à Anubis et [[Oupouaout]] en premier lieu, mais aussi à [[Khentamentiou]], [[Oupiou]], [[Igay]] et [[Douamoutef]] ainsi qu'aux [[âmes de Pé et de Nekhen|Âmes de Nekhen]]<ref name="duq">{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=350}}.</ref>. Lorsque le roi s'identifie à Anubis, le texte mentionne souvent l'aspect animal du dieu, à savoir le chacal couché, manifestation d'Anubis en tant que gardien vigilant et protecteur du corps momifié<ref name="duq" />: {{Citation bloc|Dresse-toi en tant qu'Osiris, tel un [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|Bienheureux]], le fils de [[Geb]], son premier-né ! Puisses-tu te tenir comme Anubis qui est sur le coffre afin que l'[[Ennéade]] tremble à cause de toi […]|Extrait du chapitre 437 de la pyramide à textes de {{noble|Pépi II}}, traduction de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|id=Carrier 2010a|Carrier|2010|p=1170-1175}}.</ref>}} Comme la momification est une étape cruciale dans le processus de revitalisation, le roi, qui a bénéficié des compétences d'Anubis, affirme maîtriser cette même compétence en déclarant être « Anubis qui préside au pavillon divin » ou en apparaissant dans la « mystérieuse forme d'Anubis dans le pavillon divin ». Ailleurs, le roi devient « Anubis le magistrat du tribunal divin » ou un terrible chacal carnivore qui détruit les ennemis d'Osiris<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=351-352}}.</ref>: {{Citation bloc|C'est de son équipement (?) que tu as débarrassé Horus afin qu'il puisse presser ceux qui sont derrière Seth ! Puisses-tu les éviscérer ! Puisses-tu arracher leurs cœurs ! Puisses-tu boire de leur sang ! Puisses-tu examiner leurs esprits en ce nom qui est tien de "Anubis qui examine les esprits" ! Si tes deux yeux t'ont été donné, c'est en tant que tes deux uræus tel [[Oupouaout]] qui est sur son pavois, Anubis qui est à la tête du pavillon divin !|Extrait du chapitre 535 des ''Textes des Pyramides'', traduction de [[Claude Carrier]]<ref>{{Harvsp|id=Carrier 2010a|Carrier|2010|p=1736-1739}}.</ref>}} ==== Mastabas de l'Ancien Empire ==== {{Article détaillé|Mastaba}} [[Fichier:Khafkhufu.png|vignette|Mastaba de Koufoukhâef (relief nord).|alt=photo en noir et blanc de la gravure d'Anubis chez Koufoukhâef.]] À [[Gizeh]], vers 2530 avant notre ère, dans le cadre d'une série très restreinte de formules d'offrandes, des reliefs datés de la {{IVe dynastie égyptienne}} font voir des [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] de chacals couchés, considérablement agrandis par rapport au texte où ils figurent. Il semble que toutes ces représentations trouvent leur origine dans l'entourage familial du roi [[Khéops]], le bâtisseur de la [[Pyramide de Khéops|Grande Pyramide]]. Pour chaque formule d'offrandes, l'image du chacal est à la fois un immense hiéroglyphe intégré au texte et une figuration du dieu, telle une icône<ref group=n>En 2009, Olivia et [[Robert K. G. Temple|Robert Temple]] ont publié un ouvrage pseudo-scientifique intitulé ''{{lang|en|The Sphinx Mystery, the forgotten origins of the sanctuary of Anubis}}'' dans lequel ils ont rapproché Anubis du [[Sphinx de Gizeh]]. Ces auteurs avancent qu'à l'origine, durant tout l'[[Ancien Empire]], le Sphinx était une monumentale représentation du dieu Anubis taillée dans la roche. La tête aurait été détériorée durant les troubles de la [[Première Période intermédiaire]], puis son visage actuel aurait été taillé durant le [[Moyen Empire]] pour représenter le pharaon {{noble|Amenemhat II}} dans ce qui restait du cou de l'Anubis. Les auteurs s'appuient sur certaines évidences : la disproportion entre la tête et le corps du Sphinx, le corps à dos plat très différent du corps d'un lion tel qu'il est représenté traditionnellement dans l'[[Égypte antique]] et plus proche de celui d'un chien, la parfaite intégration du volume du Sphinx actuel dans l'enveloppe de l'Anubis sous forme canine, mis à l'échelle et toutes proportions gardées. Selon eux, les figurations géantes de chacals dans les mastabas princiers sont la confirmation de l'existence d'une gigantesque statue de chacal couché. Ils oublient cependant que dans ces mêmes tombeaux les propriétaires de ces lieux sont eux aussi figurés plus grand que nature tels des géants donnant des ordres à une foule d'humains. La taille des sarcophages indique pourtant qu'il s'agissait d'humains comme les autres… Plutôt que de lier Anubis au Sphinx, l'évidence voudrait qu'il faille lier les propriétaires aux figurations géantes d'Anubis chacal, cet animal étant une des manifestations des défunts dans l'au-delà (par exemple dans le chapitre 213 des ''[[Textes des pyramides]]'').</ref>. Le plus ancien relief figure dans le [[mastaba]] du prince [[Kaouab Ier|Kaouab]], fils de Khéops, et montre un chacal bien plus grand que les hiéroglyphes qui l'accompagnent. Le texte, dégradé lors de sa découverte, a été restauré en 1946-1947 par l'égyptologue américain William Stevenson Smith<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n79-151427 | titre = William Stevenson Smith | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 12 mai 2013}} {{Lien web | langue = en | url = http://arthistorians.info/smithw | titre = William Stevenson Smith | année = 2013 | site = arthistorians.info | consulté le = 12 mai 2013}}.</ref>. Dans les autres reliefs, la dimension du chacal est légèrement atténuée, mais les détails de la gravure sont plus affirmés. Dans le mastaba du prince [[Khoufoukhaf Ier|Koufoukhâef]], un autre fils de Khéops, figurent deux chacals gravés en [[bas-relief]] sur les [[Jambe (construction)|jambages]] de la porte de la chapelle méridionale. La tête des canidés est pourvue d'un œil humain et coiffée d'une perruque à mèches tressées. L'une de ces perruques dispose d'un [[ménat]] en guise de contrepoids (relief sud)<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=90}}.</ref>. {{Citation bloc|Une offrande donnée par Anubis khenty ta djeser, à savoir une heureuse vieillesse avant d'arriver auprès du grand dieu, pour le fils royal Khoufoukhâef (relief nord). Une offrande donnée par Anubis imy-out, à savoir puissance et noblesse avant d'arriver devant le grand dieu, pour le fils royal Khoufoukhâef (relief sud).|Mastaba de Koufoukhâef<ref>{{Harvsp|Temple|2009|p=229|id=Temple}}.</ref>}} Des représentations assez similaires figurent sur le seuil de la chapelle funéraire du mastaba de la reine {{noble|Mérésânkh III}}, fille de Kaouab, épouse et nièce du roi [[Khéphren]]. Le même type de grand chacal peut aussi se retrouver sur des [[sarcophage]]s, tel celui de la princesse {{noble|Mérésânkh II}}, une fille de Khéops<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=90 et 96-98}}.</ref>. Le sarcophage de Hotep (un dignitaire de la fin de la {{Ve dynastie égyptienne}}), découvert à [[Saqqarah]] en 1937 par [[Selim Hassan]], est cependant le plus spectaculaire, avec un chacal figuré dix fois plus grand que les autres hiéroglyphes. Toujours à [[Saqqarah]], dans le [[mastaba de Ti]], le chacal est présenté avec de nombreux détails, sa longue queue étant plus particulièrement mise en évidence. L'importance accordée à l'appendice caudal du chacal est d'ordre symbolique. Le nom du dieu chacal [[Sed(y)|Sed]] signifie « queue » et la queue-''sed'' de taureau est l'un des accessoires du costume cérémoniel des dieux mâles et des pharaons<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=71 et 401}}.</ref>. La taille démesurée d'Anubis est peut-être une manière de manifester l'importance du dieu dans son rôle de protecteur des tombes de la famille royale et de souligner l'importance vitale du culte funéraire royal, le dieu chacal étant l'une des apparences divines que revêtent les souverains et les courtisans égyptiens dans l'au-delà<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=90, 96-98, 420}}.</ref>. ==== Chapelle d'Anubis à Deir el-Bahari ==== {{Article détaillé|Deir el-Bahari|Hatchepsout}} Anubis n'a bénéficié d'un grand temple indépendant que dans la cité de [[Cynopolis]]. Il pouvait cependant posséder une chapelle dans les grands temples funéraires royaux, les « Châteaux des Millions d'Années » consacrés au [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|Ka]] des souverains égyptiens. La plus fameuse d'entre elles est la chapelle inférieure d'Anubis, à [[Deir el-Bahari]], consacrée par la pharaonne [[Hatchepsout]] durant la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|Gros de Beler|1998|p=14-15}}, {{Harvsp|Franco|1993|p=27}}.</ref>. La cour supérieure du temple funéraire d'Hatchepsout est délimitée à l'ouest par des portiques, le portique intermédiaire étant prolongé au sud par la chapelle d'[[Hathor]] et au nord par la chapelle inférieure d'Anubis. Cette dernière est accessible depuis une salle hypostyle rectangulaire à douze colonnes cannelées et au plafond parsemé d'étoiles. Le mur septentrional est percé d'une niche consacrée à Anubis tandis que son vis-à-vis méridional est percé d'une niche consacrée à [[Osiris]]. La salle est ornée de nombreux bas-reliefs montrant Hatchepsout, son époux {{noble|Thoutmôsis II}} et son beau-fils {{noble|Thoutmôsis III}} faisant des offrandes à différents dieux dont Anubis, Osiris, [[Rê]], [[Amon]] et [[Sokaris]]. Le mur occidental est percé en son milieu par une ouverture conduisant au Saint des Saints, organisé en une succession de trois petites chambres voûtées se succédant en chicane. Le programme décoratif de ce sanctuaire a été interprété par [[Christiane Desroches Noblecourt]] comme les ultimes métamorphoses de la pharaonne avant sa renaissance, Anubis étant la souveraine elle-même<ref>{{Harvsp|Desroches Noblecourt|2002|p=288-289 (plan), 325-328}}, {{Harvsp|Desroches Noblecourt|2004|p=108-115}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Chapelle d'Anubis" heights="170"> Hatschepsut-Tempel 09.JPG|alt=photo de la chapelle|Façade orientale de la chapelle d'Anubis. Hatshepsut temple16.JPG|alt=photo du plafond|Plafond étoilé de la salle hypostyle. Aegypten1959-033 hg.jpg|alt=photo d'une fresque|Anubis devant des offrandes. </gallery> ==== Anoubieion de Saqqarah ==== {{article détaillé|Anoubieion (Saqqarah)}} [[Fichier:PSM V39 D832 Egyptian mummy of a dog front and profile views.jpg|vignette|Croquis d'une momie de canidé.|alt=Croquis d'une momie de canidé.]] À partir de la {{XXVIe dynastie égyptienne}} se développe pour les canidés un aspect de la religion égyptienne qui vise à les sacrifier puis à les momifier rituellement, afin de les consacrer à la divinité qu'ils représentent, en l'occurrence Anubis et Oupouaout. Les momies étaient vendues par les prêtres à des croyants en pèlerinage, servaient d'[[ex-voto]] puis étaient déposées en masse dans des nécropoles spécialement dédiées. Ce rite a perduré et prospéré jusqu'à l'[[Égypte romaine et byzantine|époque romaine]] puis a disparu avec la fermeture des temples païens en 391 sur ordre de l'empereur {{noble|Théodose Ier}}. Les recherches archéologiques ont permis de découvrir une douzaine d'importantes nécropoles de canidés réparties entre [[Memphis (Égypte)|Memphis]] et [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] (outre ces deux villes on peut signaler [[Assiout|Lycopolis]], [[Cynopolis]], [[Coptos]], [[Dendérah]], [[Abydos (Égypte)|Abydos]], etc.)<ref>{{Harvsp|Charron|2001|p=15-17 et 20}}.</ref>. L'Anoubieion (en grec : {{Lang|grc|texte=Άνουβιείον}}) de [[Saqqarah]], un sanctuaire [[Dynastie lagide|ptolémaïque]] consacré à Anubis, s'inscrit dans cette pratique cultuelle. Cette aire sacrée de la région memphite a été aménagée à l'est de la [[pyramide de Téti]] et au nord du [[Bubasteion de Saqqarah|Bubasteion]], une nécropole de félins consacrée à la déesse [[Bastet]]. L'Anoubieion reste encore très mal connu, faute de fouilles archéologiques détaillées. On sait cependant qu'il y était joint une nécropole, où des canidés momifiés étaient entassés en masse dans des puits et dans de vastes souterrains. Le [[Musée égyptien du Caire]] conserve plusieurs beaux sarcophages de canidés provenant de cette nécropole, bien que très peu de momies animales aient bénéficié de ce meuble funéraire. Ces caisses sont rectangulaires avec un couvercle plat et portent des décorations funéraires. Un exemplaire présente sur ses côtés plusieurs figurations peintes d'Anubis couché sur une barque en roseaux avec un couvercle portant une statuette d'un canidé noir couché. D'autres cercueils en bois de [[sycomore]], hauts de {{unité|55|cm}}, reproduisent sous forme de statuette le dieu Anubis assis sur un trône, sous sa forme hybride d'homme à tête de canidé, le trône ou le torse du dieu servant de réceptacle à la momie. À l'époque romaine, certaines momies étaient conservées dans de grossiers vases en terre cuite rouge, avec pour décor un ou plusieurs canidés debout<ref>{{Harvsp|Charron|2001|p=14}}.</ref>. === Dieu régional de la Cynopolitaine === Si Anubis a été vénéré sur l'ensemble du territoire égyptien, il est manifeste qu'il n'a bénéficié d'un culte dans un [[Temple de l'Égypte antique|grand temple]] indépendant que dans la ville de [[Cynopolis]], située en [[Moyenne-Égypte]]. Jusqu'à présent, ce sanctuaire n'a pas encore été localisé avec certitude, l'emplacement même de la ville restant problématique, faute de preuves archéologiques convaincantes. Il est cependant un fait avéré que la région de Cynopolis (la Cynopolitaine) a été, dès son origine, placée sous la protection du dieu canin et de sa compagne [[Anupet]]. ==== Hardaï (Cynopolis) ==== [[Fichier:Nome u 15 17.jpg|vignette|gauche|redresse=1.1|alt= photo d'une liste écrite en hiéroglyphe|Liste des nomes de la [[Chapelle blanche (Karnak)|Chapelle blanche]] de Karnak.]] Anubis est étroitement lié aux {{XVIIe}} et {{XVIIIe|[[Nome (Égypte antique)|nomes]]}} de [[Haute-Égypte]], le pavois du premier représentant d'ailleurs un chacal couché. Durant la {{VIe dynastie égyptienne}}, Anubis est associé à la ville de Hout-Benou, située dans le {{XVIIIe|nome}}. Jusqu'à la [[XIXe dynastie égyptienne|période ramesside]], les deux nomes sont clairement délimités : le {{XVIIe}} se trouve sur la rive occidentale, avec la ville de Hénou pour capitale, tandis que le {{XVIIIe}} est situé sur la rive orientale et a pour capitale Houtnésou. Une inscription gravée sur la [[Chapelle blanche (Karnak)|Chapelle blanche]], édifiée par {{noble|Sésostris Ier}} à [[Karnak]], durant la {{XIIe dynastie égyptienne}}, révèle qu'Anubis est le dieu majeur de Hénou, alors que le faucon [[Dounâouy|Dounânouy]] règne sur Houtnésou. À partir de la période ramesside et jusqu'au règne de {{noble|Ptolémée V}}, la ville de [[Cynopolis|Hardaï]], installée sur la rive orientale, est la capitale du {{XVIIe|nome}} ; celle de Houtnésou, sur la même rive, reste la cité majeure du {{XVIIIe}}. À partir de {{noble|Ptolémée V}} et durant le reste de la période gréco-romaine, la ville de Saka (rive occidentale) est la capitale du {{XVIIe|nome}}, et Houtredjou (rive orientale), celle du {{XVIIIe}}<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=24-28}}, {{Harvsp|id=Hollis 2008|Hollis|2008|p=71}}.</ref>. Après avoir voyagé à travers l'Égypte vers l'an 25 avant notre ère, le géographe grec [[Strabon]] entreprend de décrire le pays. Il nomme la ville de Hardaï ''Cynopolis'', la « ville des chiens » : {{Citation bloc|Ensuite, on trouve le nome cynopolite et Cynopolis où l'on rend un culte à Anubis ; les chiens y sont honorés et reçoivent une nourriture fixée par le rite|Strabon, ''Géographie'', Livre 17, 1, 40<ref>{{Harvsp|Charron|2001|p=10}}.</ref>.}} Il est probable que le culte traditionnel d'Horus a été évincé, dans cette ville, au profit de celui d'Anubis, originaire de la rive d'en face, même si le toponyme Hardaï signifie « Horus est ici ». Le changement de culte s'est sans doute effectué durant la {{XIXe dynastie égyptienne}}, peu avant la rédaction du ''[[Conte des deux frères|Papyrus d'Orbiney]]'', ce conte mythologique reflétant la rivalité religieuse de la région. Mais la première mention certaine ne remonte qu'à la {{XXe dynastie égyptienne}}, lorsqu'un domaine est attribué à Anubis – le seigneur de Hardaï – à l'occasion de l'accession au trône de {{noble|Ramsès IV}} (''[[Papyrus Harris]]''). Peu de données archéologiques existent au sujet de cette localité. On y a toutefois découvert une nécropole de canidés datée de l'époque gréco-romaine. Ces animaux ont été tués puis momifiés, afin d'être transformés en [[ex-voto]] en l'honneur d'Anubis. La nécropole est située au sud-est de l'actuelle Sheikh Fadl, dans un paysage de collines désertiques : une série de tombes humaines désaffectées, datées du [[Nouvel Empire]], a servi à inhumer les canidés<ref>{{Harvsp|Servajean|2011|p=27-29}}, {{Harvsp|Charron|2001|p=17}}.</ref>. ==== Enseigne du {{XVIIe|nome}} ==== [[Fichier:GD-EG-Caire-Musée017.JPG|vignette|redresse=0.9|Le roi Mykérinos entouré par Hathor et Anupet (à droite de la photo).|alt=photographie d'un groupe de trois statues.]] [[Fichier:Anubisgau.png|vignette|upright=0.6|gauche|Emblème du nome d'Anubis.|alt=Emblème montrant Anubis couché.]] Durant toute l'histoire de l'Égypte ancienne, l'enseigne du {{XVIIe|nome}} représente un canidé couché sur un pavois en tout point similaire à l'aspect animal du dieu Anubis. Ce fait a d'abord encouragé les égyptologues [[Heinrich Karl Brugsch|Heinrich Brugsch]] en 1879, [[Henri Gauthier (égyptologue)|Henri Gauthier]] en 1925 et [[Pierre Montet]] en 1961, à lire cet emblème sous le [[Genre grammatical|genre]] masculin « nome d'Anubis ». Cependant, en 1958, à partir d'inscriptions figurant sur le ''{{noble|Papyrus dramatique du Ramesséum|Papyrus Ramesséum VI}}'' et sur la ''[[Ouadjkheperrê Kames|Stèle de Kamosé]]'', dans lesquelles le hiéroglyphe du canidé couché est suivi des [[glyphe]]s du genre féminin et de la ville, [[Hermann Kees]] a proposé la lecture « nome d'[[Anupet]] », une proposition reprise par [[Jacques Vandier (égyptologue)|Jacques Vandier]] en 1961. Cette lecture présuppose l'existence d'un culte rendu primitivement à une déesse-chienne ou à un couple de chiens (Anubis et Anupet). Il existe, en effet, dans la religion égyptienne, des doublets féminins dotés de peu de consistance, en association avec des dieux importants et bien caractérisés, tels [[Amon]] et [[Amemet|Amonet]]. Toutefois, d'autres spécialistes, [[Alan Henderson Gardiner]] en 1957 et [[Labib Habachi]] en 1972, préfèrent la traduction « nome de la ville d'Anubis », cette dernière expression étant très courante dans les textes géographiques des temples tardifs de l'époque gréco-romaine. Il n'en reste pas moins que le {{XVIIe|nome}} (ou sa ville principale) est représenté sous l'aspect d'une femme dès la {{IVe dynastie égyptienne}}, dans un groupe statuaire dénommé ''Triade de Mykérinos''. La déesse personnifiant le nome, affublée sur sa tête d'une plume d'autruche barrée par un chacal couché, se tient à la gauche du roi [[Mykérinos]], la déesse [[Hathor]] étant figurée à sa droite<ref>{{Harvsp|Durisch Gauthier|2002|p=1-3}}, {{Harvsp|DuQuesne|2005|p=402-404}}.</ref>. ==== Anupet, parèdre d'Anubis ==== L'existence de la déesse [[Anupet]] ou Anubet (''inpout'') n'est attestée de manière certaine que très tardivement. Son nom figure sur des scènes d'offrandes royales gravées sur les murs du [[temple d'Hathor (Dendérah)|temple d'Hathor]] de [[Dendérah]], réédifié durant l'[[Période romaine de l'Égypte|occupation romaine de l'Égypte]]. Dans ce lieu saint, la déesse [[Hathor]] est comparée à Anupet et un lien est tissé avec le nome d'Anubis. Ces mentions décrivent Anupet comme la protectrice du défunt [[Osiris]] et comme une chienne couchée sur son ventre, dont les crocs déchirent les corps des alliés de [[Seth]], le dieu malfaisant<ref>{{Harvsp|Durisch Gauthier|2002|p=4-5}}.</ref>: {{Citation bloc|[Le nome d'Inpou<ref group=n>Cette citation montre l'embarras des égyptologues quant à la traduction masculine ou féminine du nom du nome cynopolitain. En 2002, Nicole Durisch Gauthier préfère user du terme masculin « nome d'Inpou (Anubis) » tandis que Sylvie Cauville, spécialiste reconnue du temple de Dendérah, préfère le féminin « nome d'Anubet » dans son ouvrage {{ouvrage|titre=Dendara - I, Traduction|collection=Orientalia Lovaniensia Analecta|série= OLA 81|éditeur=Peeters|année=1997|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=2n0midzVtbAC&pg=PA147&dq=anubet&hl=en&sa=X&ei=1jHUUZiFHIvZPeL_gKgN&ved=0CDAQ6AEwAA#v=onepage&q=anubet&f=false}}.</ref>]. Le roi de Haute et Basse-Égypte ([[Cartouche (hiéroglyphe égyptien V10)|cartouche]] vide), le fils de Rê (cartouche vide) vient auprès de toi Hathor la grande, maîtresse de Iounet, Œil de Rê.<br />Il t'apporte la métropole du nome d'Inpou, portant ses offrandes alimentaires sans qu'il y manque rien, car tu es Anubet établie sur son ventre, aux dents aiguisées pour découper le Malfaisant.|Temple de Dendérah ({{I}}, 95,9 - 96,3), traduction de Nicole Durisch Gauthier<ref>{{Harvsp|Durisch Gauthier|2002|p=345}}.</ref>.}} Au cours de l'histoire égyptienne, la déesse Anupet ne patronne aucune nécropole et ne réside dans aucun temple. Elle ne semble donc être qu'une spéculation religieuse issue des réflexions des prêtres de Dendérah. Même le ''[[Papyrus Jumilhac]]'', consacré aux traditions entourant Anubis, ne mentionne pas le nom d'Anubet. Cependant, l'auteur de ce document théologique évoque les aspects de cette chienne dangereuse lorsqu'il rapporte qu'[[Isis]]-Hathor se transforma en une chienne (avec un couteau au bout de sa queue), afin d'échapper à Seth, transformé en taureau, qui tentait de la violer<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=106}}.</ref>:{{Citation bloc|Alors, Isis se transforma en Anubis, et, s'étant emparée de Seth, le dépeça, enfonçant ses dents dans son dos|''Papyrus Jumilhac'' ({{XX}}, 11-12). Traduction de [[Jacques Vandier (égyptologue)|Jacques Vandier]]<ref>{{Harvsp|Durisch Gauthier|2002|p=6}}.</ref>:}} == Fonctions funéraires == === Momification === Dès les ''[[Textes des pyramides]]'', les plus anciens écrits religieux de l'Égypte, le dieu Anubis participe aux rites sacrés destinés à éviter le pourrissement des cadavres. Les techniques de conservation des corps morts ont connu de lentes améliorations au cours des époques, pour aboutir à un haut degré de perfection durant le [[Nouvel Empire]]. Le personnel chargé de cette besogne est naturellement placé sous la protection d'Anubis. Le processus de la [[Momification en Égypte antique|momification]] est symbolisé par le fétiche ''imy-out'', tandis que celui de la purification l'est par la déesse [[Qébéhout]], la fille d'Anubis{{Réfnéc|date=30 mai 2023}}. ==== Patronage ==== ===== Chef des embaumeurs ===== [[Fichier:RPM Ägypten 186a.jpg|vignette|Masque à l'effigie d'Anubis, Musée de [[Hildesheim]].|alt=photographie d'un masque d'Anubis.]] Les textes de la littérature funéraire fourmillent de mentions et d'allusions à Anubis et certains passages décrivent volontiers ses activités d'embaumeur ou de chef embaumeur dans le ''ta-djeser'', le « Pays sacré » (c'est-à-dire la nécropole) et le ''seh-netjer'', l'atelier d'embaumement : c'est lui qui replace les viscères dans l'abdomen, place ses mains sur la dépouille, enveloppe, parfume, embaume et redresse le défunt, rend le cœur ou replace la tête sur le reste du corps<ref>{{Harvsp|id=Hollis 2008|Hollis|2008|p=81-82}}.</ref>: {{Citation bloc|[…] le cœur des habitants de l'horizon est joyeux quand ils te voient dans cette tienne dignité que ton père Geb t'a réservée ; il t'a livré tes ennemis révoltés contre toi dans l'atelier d'embaumement. Anubis a rendu agréable ton cœur devant ta place dans le pavillon divin ; il te donne l'encens en tout temps sans qu'il y ait diminution à la nouvelle lune ; [Anubis et Geb] te sauvent des Accroupis, les agents de mort de la secrète salle d'abattage. Tu es apparu à l'avant de la barque et tu commandes à tribord, sans qu'on ait pouvoir sur ton âme, sans que ton cœur te soit enlevé, […] car tu es le roi, le fils du prince héritier ; aussi longtemps que ton âme existera, ton cœur sera en toi. Anubis se souvient de toi dans Busiris, ton âme jubile dans Abydos et ton corps, qui est dans le plateau désertique, se réjouit, celui qui a été embaumé jubile dans toutes ses places. Ah oui, soit dénombré, soit préservé dans cette momie qui est devant moi ! Anubis est joyeux du travail de ses mains, le chef du pavillon divin est heureux quand il voit ce dieu parfait, maître de ceux qui existent, souverain de ceux qui ne sont plus.|Extraits du chap. 45 des ''Textes des Sarcophages''. Traduction de [[Paul Barguet]]<ref>{{Harvsp|Barguet|1986|p=187-188}}.</ref>}} ===== Mystères funéraires ===== En tant que chef des embaumeurs, toutes les activités funéraires du dieu Anubis se résument dans son appellation de ''hery seshta'', traduite en français par « Maître des secrets », « Supérieur des mystères » ou « Celui qui préside aux secrets (funéraires) ». L'écriture [[wikt:cryptographie|cryptographique]] de cette expression est le hiéroglyphe du canidé couché sur un coffre ressemblant à une chapelle<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=593}}.</ref>. Ce meuble de rangement sert à entreposer les outils et les matériaux nécessaires aux rituels de l'embaumement, une pratique qui doit rester un secret aux oreilles et aux yeux des démons à la solde de [[Seth]], l'assassin du dieu [[Osiris]], mais aussi à tout Égyptien des cercles profanes. Dans la tombe du roi [[Toutânkhamon]], la salle qui contenait les [[Vase canope|vases canopes]] était gardée par une représentation d'Anubis, maître des secrets, sous la forme d'un magnifique coffre en bois doré surmonté d'une statue de chacal noir couché ; l'intérieur du coffre contenait des amulettes, des objets du culte, des simulacres d'offrandes, des scarabées<ref>{{Harvsp|Desroches Noblecourt|1963|p=78, 85, 252 et 305}}.</ref>. [[Fichier:Tutanhkamun jackal.jpg|vignette|gauche|« Anubis sur ses secrets », coffre du roi [[Toutânkhamon]].|alt=Photographie d'un coffre anubien.]] Bien plus que simples [[Thanatopraxie|thanatopracteurs]], les embaumeurs sont des prêtres funéraires chargés d'intégrer les défunts dans le monde divin de l'au-delà en les assimilant à Osiris. Le chef des prêtres funéraires et directeur des rites de l'atelier d'embaumement est le prêtre « Anubis, supérieur des mystères » (''hery-seshta'') ; il porte un masque reproduisant la figure d'Anubis et son rôle est de veiller au bon déroulement de la cérémonie. Sa surveillance est plus particulièrement active lors de l'enveloppement de la tête du défunt<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=54-65}}, {{Harvsp|Passion de l'Egypte|2002|p=17|id=Atlas}}.</ref>. L'exécutant principal est le « Chancelier divin » (''khetmou-neter''). À l'origine, il est le principal prêtre d'Osiris dans la ville sainte d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], où il joue le rôle d'[[Horus]], fils d'Osiris et d'Isis. Dès la {{VIe dynastie égyptienne}}, il devient le chef des praticiens-embaumeurs. Il est secondé par plusieurs autres prêtres-lecteurs, les ''hery-heb'' « ceux qui portent la fête », dont le rôle est de lire la liturgie funéraire. Les diverses manipulations du cadavre (préparateurs des onguents et des bandelettes, laveurs de viscères, porteurs d'eau et de [[natron]], etc.) sont exécutées par une série d'hommes désignés sous le nom générique de ''outyou'' « les poseurs de bandages », le mot ''out'' signifiant « bandelettes, bandages ». Parmi ces artisans funéraires, ceux qui sont les plus élevés en grade officient à côté du Chancelier divin et portent les titres d'« Enfants d'Horus » et d'« Enfants de Khenty-en-Irty »<ref group=n>Le ''Papyrus Boulaq {{numéro|3}}'' parle, sans doute fautivement, des Enfants de Khent-Aout. Les Enfants de Khenty-en-Irty ([[Haroëris]] en tant que dieu créateur) sont quatre divinités très souvent mis en parallèle avec les quatre [[enfants d'Horus]], ils participent à la veillée funéraire d'Osiris, et participent à son embaumement.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=26-27 et p.73}}.</ref>. ===== Fétiche imy-out ===== [[Fichier:Detail aus dem Grab des Sennudjem.jpg|vignette|gauche|[[Osiris]] entouré par deux imy-out.|alt=photographie du dieu Osiris.]] {{Hiero | fétiche imy-out | <hiero>Z11-G17-G43-X1:Aa2</hiero> | époque = ae | align = right}} Le terme ''imy-out'' est connu pour être l'une des principales épithètes d'Anubis. Il s'agit cependant aussi de la désignation d'un objet sacré, la peau d'un animal, canidé ou bovidé, sans tête ni pattes postérieures, probablement une sorte d'[[outre]] funéraire attachée à un poteau fiché dans un pot ou dans le sol<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=49}}.</ref>. Ce fétiche est étroitement associé au dieu Anubis, à toutes les périodes de l'histoire de l'Égypte antique. En tant que désignation du fétiche, le terme ''imy-out'' est parfois traduit en français par « [[nébride]] », en référence à la peau de cerf portée par les adorateurs de [[Dionysos]]<ref group=n>Il est probable que l'épithète ''imy-out'' et le fétiche ''imy-out'' n'aient pas eu la même prononciation.</ref>. Les plus anciennes attestations de l{{'}}''imy-out'' remontent à la période prédynastique, avec des figurations sur des fragments de poteries, sur des sceaux et sur des étiquettes en ivoire, dont un vase découvert à [[Nekhen|Hiérakonpolis]] et daté de la période {{noble|Culture de Nagada#Nagada II|Nagada II}} (3500 à 3200 avant notre ère). L{{'}}''imy-out'' est rarement représenté durant l'[[Ancien Empire]]. Il apparaît toutefois sur des stèles frontières datées du règne de [[Djéser]] ({{IIIe dynastie égyptienne}}), accompagné de textes faisant référence à « Anubis à la tête du pays sacré », les plus anciennes mentions du lien spécifique entre le dieu et le fétiche. Plus tard, l{{'}}''imy-out'' figure sur des reliefs sculptés à l'occasion des jubilés [[Fête-Sed|Heb Seb]] des rois [[Niouserrê]] et {{noble|Pépi II}}, des {{Dynastie égyptienne|Ve}} et {{VIe dynastie égyptienne}}s<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=102-105}}.</ref>. Dans les ''[[Textes des pyramides]]'', les quatre [[enfants d'Horus]] aident le roi {{noble|Pépi II}} à monter au ciel auprès d'[[Atoum]], grâce à une échelle dont les barreaux sont renforcés avec des lanières coupées dans le cuir de l'imy-out mis au monde par la vache primordiale [[Hésat]]<ref name="tyt">{{Harvsp|Carrier|2010|p=1577-1579 (chap. 688)|id= Carrier 2010a}}.</ref>. Un seul exemplaire réel de l{{'}}''imy-out'' a été découvert, il mesure {{unité|62|cm}} de haut et conserve encore des restes d'une véritable peau, l'animal est toutefois non identifié. Cette trouvaille archéologique remonte à la {{XIIe dynastie égyptienne}} et a été exhumée lors des fouilles du temple de la {{noble|Pyramide de Sésostris Ier}} à [[Licht]]<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = Metropolitan Museum | url = http://www.metmuseum.org/Collections/search-the-collections/545547?rpp=20&pg=1&ao=on&ft=imiut&pos=2 | titre = Anubis or Imiut fetish | année = 2013 | site = www.metmuseum.org | consulté le = 24 novembre 2013}}.</ref>. La chambre funéraire du [[tombeau de Toutânkhamon]] ({{XVIIIe dynastie égyptienne}}) contenait, quant à elle, deux répliques en bois doré hautes de {{unité|1.67|m}} et plantées dans de pseudo-vases en [[albâtre]]<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = The Griffith Institute | url = http://www.griffith.ox.ac.uk/gri/carter/202.html | titre = Anubis emblem upon pole and stand | année = 2013 | site = www.griffith.ox.ac.uk | consulté le = 5 avril 2013}}.</ref>. Le fétiche, perçu comme une poche [[placenta]]ire, est un puissant symbole de renouveau et de régénération. Une des anecdotes du ''Papyrus Jumilhac'' ({{XII}}, 20 - {{XIII}}, 14) rapporte que la vache Hésat a fait revivre le faucon [[Anty|Ânti]], une forme du dieu [[Horus]], grâce à l{{'}}''imy-out'', en plaçant ses ossements et ses organes à l'intérieur et en ayant aspergé le tout d'une goutte de son lait<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2000}}.</ref>. ===== Qebehout, l'eau lustrale ===== {{Hiero | Qebehout | <hiero>W16-X1-I12*H6:R12</hiero> | époque = ae | align = right}} Durant l'[[Ancien Empire]], la déesse [[Qébéhout]] est la seule divinité à être dotée explicitement d'un lien de parenté avec Anubis : {{Citation bloc|Que [[Pépi II|Néferkarê]] puisse aller vers le Champ de Vie, vers la demeure de Rê dans le Firmament ! Que Néferkarê trouve [Qébéhout], la fille d'Anubis, qui va au-devant de lui avec ses quatre jarres-néméset dont elle rafraîchit le cœur du grand dieu son jour de réveil (et) dont elle rafraîchira pour Néferkarê son cœur pour la vie !|Extrait des ''[[Textes des pyramides]]'' ({{§|1180a-1181a}}), Trad. de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|Carrier|2010|p=1695|id= Carrier 2010a}}.</ref>}} Le nom de Qébéhout est déterminé par une [[Serpentes|serpente]] et par une [[aiguière]] d'où s'écoule de l'eau. Il a été proposé de traduire son nom par « Celle qui purifie avec de l'eau fraîche », le mot ''qébeh'' signifiant « purification » et « pureté ». Dans les [[Pyramide à textes|pyramides à textes]], le mot ''qébéhou'' sert à désigner le ciel, ce qui permet de voir en Qébéhout une serpente évoluant dans les eaux célestes. Cette divinité n'a jamais bénéficié d'un lieu de culte attitré et il s'agit bien plus de l'[[Anthropomorphisme|anthropomorphisation]] d'une fonction rituelle que d'une véritable déesse. Il a aussi été proposé de voir en Qébéhout une manifestation du cobra femelle ''[[Nome du Cobra|ouadjet]]'', symbole du {{Xe|nome}} de [[Haute-Égypte]]<ref>{{Harvsp|DuQuesne|2005|p=409-411}}.</ref>. ===== Ouâbet ===== Ouâbet signifie « la place pure », le lieu où l'on pratique la momification ; c'est l'atelier des embaumeurs. Anubis en est le maître, il veille sur les opérations mystérieuses qui s'y passent<ref name="CJ">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christian Jacq]]|titre=Paysages et Paradis de l'Autre Monde selon l'Égypte ancienne : D'après les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages|passage=9, 144|éditeur=Maison de vie éditeur|date=juin 2010|pages totales=237|isbn=978 2 35599 034-2}}.</ref> :{{Citation bloc|Les secrets de la place pure m'appartiennent.|Extrait des ''[[Textes des sarcophages]]'' ({{nobr romains|Partie III}}, 310e)<ref name="CJ"/>}} ==== Embaumement ==== {{Article détaillé|Momification en Égypte antique|}} ===== Préservation des corps ===== [[Fichier:Mummy at Louvre.jpg|vignette|Momie du [[Musée du Louvre]].|alt=photographie d'une momie au Musée du Louvre.]] Dès le début du {{mav|III|e}}, les Égyptiens se sont attachés à préserver les corps de leurs morts. Les premiers essais ne concernent d'abord que la famille royale (la plus ancienne momie royale à avoir été retrouvée est celle du roi {{noble|Mérenrê Ier}}) et la méthode employée est très rudimentaire. Les corps sont enveloppés dans des linges gorgés de résine ou de plâtre et le visage est peint sur la toile (entre 2600 et 2100 avant notre ère). L'[[Éventration|éviscération]] abdominale commence à être pratiquée dans les débuts de la {{IVe dynastie égyptienne}}, sur le corps de la reine {{noble|Hétep-Hérès Ire}} par exemple, mais est loin d'être systématique<ref>{{Harvsp|Dunand|2004|p=325-327}}.</ref>. La théologie qui entoure la momification à ses origines est peu connue, mais il semble qu'aux époques les plus reculées, la fonction principale d'Anubis consistait surtout à approvisionner le défunt en offrandes alimentaires<ref name="Martin 212">{{Harvsp|Martin|2012|p=212}}.</ref>. Les techniques commencent à être plus efficaces à partir du [[Moyen Empire]]. L'éviscération devient habituelle sous la {{XIIe dynastie égyptienne}} (entre 1990 et 1784 avant notre ère) comme en témoigne la présence de [[Vase canope|vases canopes]] dans les tombes, pour recueillir les viscères momifiés. Parallèlement à ces progrès techniques, on assiste à un fort développement de l'idéologie osirienne. Le but de la momification est alors de [[wikt:transfigurer|transfigurer]] la dépouille mortelle en un corps glorieux et éternel assimilé à [[Osiris]], ce dieu étant le premier mortel à avoir bénéficié de ce rituel de revivification. Dans ce cadre, Anubis, tout en conservant son rôle de pourvoyeur d'offrandes, s'enrichit de la fonction de [[wikt:préposé|préposé]] à la momification<ref name="Martin 212"/> : {{Citation bloc|Qu'elles [Isis et Nephtys] empêchent que tu te décomposes selon ce nom qui est tien d'Anubis ! Qu'elles empêchent que ta putréfaction ne s'écoule à terre selon ce nom qui est tien de Chacal de Haute-Égypte ! Qu'elles empêchent que l'odeur de ton cadavre ne devienne mauvaise selon ce nom qui est tien de « Horus de Shat » ! Qu'elles empêchent que ne se putréfie Horus Oriental ! Qu'elles empêchent que ne se putréfie Horus de la Douat ! Qu'elles empêchent que ne se putréfie Horus, le Maître du Double Pays !|Allusion à la momification du roi {{noble|Pépi II}} ({{VIe dynastie égyptienne}}). Traduction de [[Claude Carrier]]<ref>{{Harvsp|Carrier|2010|p=1727: Spruch 532, §§. 1257a-1258b (N/C ant/E 3-5)|id= Carrier 2010a}}.</ref>}} À partir de la seconde moitié du {{mav|II|e}}, la momification atteint son meilleur niveau<ref>{{Harvsp|Dunand|2004|p=330-333}}.</ref>. Sous le [[Nouvel Empire]] et à la [[Basse Époque]], la momification de la dépouille mortelle d'un personnage de haut rang (roi, noble, grand-prêtre) ou d'un animal sacré comme le taureau [[Apis]] s'étale sur une durée de soixante-dix jours<ref group=n>Le rituel de l'embaumement n'est plus connu dans son ensemble mais deux manuscrits, le ''Papyrus {{numéro|5158}} du Louvre'' et le ''Papyrus {{numéro|3}} de Boulaq'' permettent d'en appréhender une partie. Ces deux documents sont datés de la première moitié du {{s-|I|}} de notre ère, mais il s'agit vraisemblablement de copies d'un texte rédigé au [[Nouvel Empire]]. Le document originel se présentait à la manière d'un manuel subdivisé en paragraphes. Le début est malheureusement perdu et seuls les onze dernières étapes du procédé nous sont parvenues. Chaque paragraphe est subdivisé en deux parties, la première traite des manipulations opérées sur le corps (massage, onction, emballement) tandis que la seconde expose les paroles liturgiques à prononcer avant, durant ou après les gestes techniques. Ce rituel funéraire est toutefois bien plus ancien ; les plus anciennes allusions à ce sujet remontent à l'[[Ancien Empire]] et figurent sur les murs de la [[pyramide à textes]].</ref>. Le jour du décès, la famille confie le corps aux embaumeurs qui le placent dans la « Tente de purification » pour le laver et l'oindre. Durant quatre jours, la famille est astreinte à un jeûne strict. Le cinquième jour après le décès, le corps est déposé dans la ''ouâbet'', la « place de l'embaumement », un lieu mis sous la protection active d'Anubis<ref>{{Harvsp|Bardinet|2012|p=69-79}}.</ref> : {{Citation bloc|La longueur de sa vie sur terre fut de soixante-deux ans, cinq mois et quatorze jours, quand il fut placé dans la salle de purification (''ouâbet'') à la charge des mains d'Anubis. Il fut fait pour lui tout ce qui doit être fait pour chaque grand personnage décédé. Il passa soixante-dix jours dans la Belle Maison (''per nefer'': lieu où étaient momifiés les cadavres). Il fut content d'être un Bienheureux (''imakh'') et fut tiré dans sa [[maison d'éternité]], y restant pour toujours|Texte gravé sur une statue d'Osiris, Karnak, {{XXIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=13}}.</ref>.}} ===== Processus ===== L'entrée d'une dépouille mortelle dans la « Place pure » (''ouâbet'') marque, pour son âme-[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|Ba]], le début de sa protection par Anubis dans le monde de l'au-delà. Pour la famille, débute une période de soixante-dix jours de deuil marquée par un jeûne constitué de maigres repas de pain, d'eau et de légumes cuits. Le matin de cette journée, l'[[abdomen]] du mort est incisé au flanc gauche pour permettre à son âme de monter au ciel<ref>{{Harvsp|Bardinet|2012|p=59-73}}.</ref>. Le corps est ensuite éviscéré : {{Citation bloc|Cet auguste défunt devra être couché sur le flanc droit, sur de la paille de blé. La partie gauche de l'abdomen sera incisée puis seront enlevés le foie, la rate, les poumons et ce qui reste à l'intérieur du ventre. Le coupeur. C'est lui qui fera le traitement dans la place de l'embaumement (ouâbet)|Extrait du ''Papyrus médical du Louvre E.32847''. Traduction de Thierry Bardinet<ref>{{Harvsp|Bardinet|2012|p=68}}.</ref>}} [[Fichier:Louvre Egyptologie - Vases Ramses II.jpg|vignette|gauche|Vases canopes au nom de {{noble|Ramsès II}}, [[Musée du Louvre]].|alt=photographie de quatre vases canopes.]] Durant quinze jours, le corps est desséché par un salage au [[natron]]. La dernière nuit de cette période, le corps est placé dans un bain de résine ''sefet'' afin que toutes les parties du corps en soient imprégnées. Le ''sefet'' est probablement un onguent à base d'[[huile de lin]], car cette substance a la propriété de se solidifier au bout de quelque temps. Durant les trente-quatre jours qui suivent, la dépouille est entourée par une sorte de coque imperméable constituée d'une douzaine de couches de bandelettes collantes imprégnées dans une solution chaude de graisse de bœuf, d'huile ''sefet'', d'[[encens (fumigation)|encens]] et de cire, à raison d'une couche tous les quatre jours, chaque nouvelle couche devant d'abord sécher durant deux jours. La momie continue à sécher pendant encore une vingtaine de jours, durant lesquels elle continue à être habillée par un entrelacement de bandelettes et d'[[amulette]]s protectrices<ref>{{Harvsp|Bardinet|2012|p=77-80}}.</ref>. Le soixante-dixième jour, la momification est achevée et le corps est de nouveau déposé dans la « Tente de purification », où il subit le rituel de l'[[ouverture de la bouche]], une opération magico-funéraire destinée à rendre les cinq sens au défunt. Le jour suivant, le corps est déposé en procession dans le caveau funéraire, son lieu de repos éternel<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=89-107}}.</ref>. Sur le plan de l'iconographie, l'embaumement commence à être représenté au début de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. Anubis y apparaît sous la forme d'un prêtre grimé d'un masque canin et posté debout derrière un lit funéraire, entouré par [[Isis]] et [[Nephtys]]<ref>{{Harvsp|Durisch Gauthier|2002|p=188}}.</ref>. === Revivification === La momification n'est pas qu'une simple technique de préservation des cadavres. En tant que rituel religieux, il s'agit de traiter la mort comme une maladie que l'on peut soigner. Par l'intermédiaire des prêtres, cette guérison est effectuée par Anubis lorsqu'il redonne magiquement la vie au cœur et aux organes du défunt. Devant la tombe, la momie subit un ultime rituel, celui de l'[[Ouverture de la bouche]], destiné à rendre les [[Sens (physiologie) |cinq sens]] au défunt dans le monde de l'au-delà. Dans le [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], toutes ces actions ont été accomplies pour la première fois par Anubis pour son père [[Osiris]] assassiné par [[Seth]]{{Réfnéc|date=30 mai 2023}}. ==== Retour à la vie ==== ===== Boire son cœur ===== [[Fichier:Anubis with a mummy.png|vignette|Anubis fait boire le cœur-''haty'' à la momie de Inerkhaou ([[TT359]]).|alt=Anubis et une momie.]] Selon les Anciens Égyptiens, à la mort d'un individu, le cadavre, l'[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|âme-Ba]], le [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|Ka]], l'[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ombre (shout) |ombre-''shout'']] et le [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Cœur (ib)|Cœur]] se séparent et deviennent indépendants. Dans le [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], cette séparation des organes physiques et des éléments immatériels (Ba, Ka, prénom) est symbolisée par le dépeçage du corps d'[[Osiris]] par [[Seth]]<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=52-58}}.</ref>. Concernant le cœur, il s'agit de bien distinguer le muscle cardiaque-''haty'' des autres organes internes (foie, poumons, intestins, vaisseaux sanguins, ligaments, sang, lymphes, etc.) désignés par le terme générique de cœur-''ib''<ref group=n>Toutes les traductions modernes ne font pas ce distinguo et rendent indifféremment par le mot « cœur », le cœur-''haty'' (muscle cardiaque) et le cœur-''ib'' (tous les organes internes, cœur excepté) sans préciser duquel il s'agit. Sur cette question physiologique, voir {{Harvsp|Bardinet|1995|p=82}}. Cet auteur traduit le mot ''ib'' par « intérieur-''ib'' ».</ref>, le second étant dirigé et soumis par les pulsations du premier, qui est aussi le siège des sentiments et de la conscience individuelle. La vieillesse est le symptôme d'une fatigue du cœur-''haty'', tandis que la mort est le résultat de sa disparition, c'est-à-dire de l'arrêt de sa « danse » pulsative. Par conséquent, de nombreuses divinités, [[Nout]] par exemple, sont invoquées afin d'aider le mort à retrouver son cœur<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=165-169}}.</ref>. Ce souhait est plus particulièrement lié à la momification et Anubis joue un grand rôle dans sa réintégration dans le corps. Une scène de la tombe thébaine de [[Inerkhaouy]] ([[TT359]]) montre Anubis, un bol à la main, debout devant la momie, en train de faire boire le cœur-''haty'' au défunt<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur = Thierry Benderitter | url = http://www.osirisnet.net/tombes/artisans/inerkhaou359/inerkhaou359_04.htm | titre = Les deux tombes d'Inerkhaou (TT359 et TT299) | année = 2012 | site = www.osirisnet.net | consulté le = 9 avril 2013}}.</ref>. Plusieurs vignettes illustrant le chapitre 26 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'' font de même, l'objectif de la formule magique étant de {{Citation|rendre son cœur-''haty'' (au défunt) dans le ''Netjer Kheret'' (nécropole)}}<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=166 et illustration {{numéro|9}}}}.</ref>. Ce geste est explicité dans le ''[[Conte des deux frères]]'' ({{XIXe dynastie égyptienne}}), lorsque Anubis tire son frère Bata du sommeil de la mort en lui faisant boire son cœur disparu : {{Citation bloc|Alors [Anubis] pleura, en voyant son frère cadet gisant sans vie. Il alla sous le pin pour chercher le cœur de son cadet, le pin sous lequel Bata avait coutume de s'allonger durant le jour. […] Et voilà qu'il trouva une graine, et s'arrêta alors, en la portant ; c'était le cœur de son frère cadet. Il amena un bol d'eau fraîche, il l'y jeta, et s'assit selon sa coutume quotidienne. Après que la nuit fut venue, et que le cœur eut absorbé l'eau, Bata se mit à trembler en tout son corps ; il advint alors qu'il put apercevoir son frère aîné, tandis que son cœur était encore dans le bol. [Anubis] saisit le bol d'eau fraîche où reposait le cœur de son cadet, et le fit boire à celui-ci. Et le cœur se tint (à nouveau) à sa place ; [[Bata (dieu égyptien)|Bata]] redevint comme il avait été. |Extraits du ''Conte des deux frères'', traduction de [[Claire Lalouette]]<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=167-168}}.</ref>}} ===== L'embaumement ou fin d'une maladie ===== D'après les papyrus médicaux, la maladie étant un dérèglement du ''ib'', tout acte médical doit viser à rétablir l'état initial d'équilibre. Certains textes suggèrent même que le ''ib'' est un dieu ou un endroit habité par un dieu, en fait un souffle vital d'origine divine<ref>{{Harvsp|Bardinet|1995|p=81-113}}.</ref>. Ce souffle se mêle au sang et aux lymphes et leurs interactions animent le corps. La mort est une destruction totale du ''ib'' et le but des rituels funéraires est de le restaurer et de le rendre au défunt. Durant l'embaumement, les organes internes (''ib'') sont retirés du corps puis insérés dans quatre [[Vase canope|vases canopes]] placés sous le patronage des quatre [[enfants d'Horus]]. Le cœur-''haty'' est laissé à sa place afin de garantir au défunt sa personnalité. Quand la momie est déposée dans le caveau funéraire, les quatre vases canopes sont placés auprès d'elle. L'intervention d'Anubis permet au défunt de retrouver son unité en se penchant sur lui<ref>{{Harvsp|Bardinet|1995|p=68-79}}.</ref> : [[Fichier:Anubis attending the mummy of Sennedjem.jpg|vignette|redresse=1.3|Anubis penché sur le cœur de la momie de Senndejem.|alt=fresque de la tombe de Sennedjem.]] {{Citation bloc|Paroles dites par Anubis qui préside à la salle de l'embaumement : « Si je suis venu au-dessus de toi, (ô) Osiris dessinateur Pached, juste de voix, c'est parce que j'ai replacé ton ''ib'' à sa place. Ton ventre est ainsi rempli et puissant grâce à l'huile divine et à l'onguent d'Osiris » […]|Tombe thébaine de Pached ([[TT323]]), d'après la traduction de Fr. Servajean<ref>{{Harvsp|Servajean|2009|p=14}}.</ref>}} Dans le chapitre 151 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'', ce même discours est mis dans la bouche de [[Kébehsénouf|Qebehsenouf]], l'un des quatre [[enfants d'Horus]]. Toutefois, dans l'exemplaire du défunt Qenna, conservé par le Musée de Leyde, Anubis invite le défunt à se rendre dans la « maison des cœurs » afin d'y chercher ses organes et de les remettre en place, dans le ventre{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} :{{Citation bloc|Tu entres dans la maison des cœurs-''ib'' et dans la place remplie de cœurs-''haty'', tu prends le tien et le mets à sa place. Ta main n'est pas détournée, ton pied n'est pas dévié de sa marche, tu ne vas pas la tête en bas, tu marches debout.|Extrait du chap. 151 du ''Livre des Morts de Qenna'', d'après une traduction de Jan Assmann<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=166}}.</ref>.}} ==== Ouverture de la bouche ==== ===== Rituel de vivification ===== [[Fichier:Book of the Dead of Hunefer sheet 4.jpg|vignette|redresse=1.6|Procession funèbre de Hounéfer.|alt=procession funéraire.]] Après soixante-dix jours de momification, le corps sort de la salle d'embaumement tel un nouvel [[Osiris]]. La nuit précédant la mise au tombeau, se déroulent douze heures de veille pendant lesquelles sont invoqués les dieux assignés à la garde de la momie d'Osiris, afin qu'ils préservent aussi la momie du défunt des assauts de [[Seth]]. Avec force lamentations poétiques, les Deux Sœurs ([[Isis]] et [[Nephtys]]), figurées par des prêtresses, appellent l'[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|âme Ba]] à se poser sur le corps momifié. Le défunt est ensuite glorifié et justifié dans une mise en scène liturgique du [[Jugement de l'âme (Égypte antique)|jugement des morts]], cette accession au statut d'ancêtre-[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh |Akh]] étant illustrée dans le ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'' par les chapitres 30 et 125<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=389-439}}.</ref>. Le cérémonial de l'[[Ouverture de la bouche]] s'est mis en place durant les {{Dynastie égyptienne |Ire}} et {{IIe dynastie égyptienne}}s, puis a perduré tout au long de l'histoire de l'[[Égypte antique]]. À l'origine, il s'agissait pour un fils d'aller chez des artisans afin de leur faire confectionner, sur ses directives, une statue de son père décédé dans le cadre du culte rendu au [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|Ka]] (esprit familial qui se transmet de père en fils). La statue était ensuite inaugurée par des prêtres, sans doute lors de la taille du visage, pour qu'elle puisse passer de l'inertie de la pierre au stade d'image cultuelle propice à recevoir les offrandes funéraires. Avec l'amélioration des techniques de momification au cours de l'Ancien Empire, le rituel s'est ensuite attaché aux corps momifiés<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=174-175}}.</ref>. Les premières représentations détaillées du cérémonial ne remontent toutefois qu'au [[Nouvel Empire]] et figurent surtout dans les tombes des dignitaires [[Thèbes (Égypte)|thébains]]<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=94}}.</ref>. ===== Seth ou le meurtrier sacrifié ===== Le jour de la mise au tombeau, la momie est déposée sur une civière, placée sur un traîneau tiré par des bœufs blancs, et menée en procession vers la tombe. Les [[Vase canope|vases canopes]], déposés dans un coffre et placés sous la protection d'une statue d'Anubis couché, suivent le cortège sur un traîneau halé par un groupe d'hommes. Un prêtre ouvre le chemin en faisant des [[libation]]s de lait. Il est suivi de près par un groupe de [[Pleureuse dans l'Égypte antique|pleureuses]] professionnelles, deux d'entre elles endossant les rôles d'[[Isis]] et de [[Nephtys]]. Devant la tombe, vers midi et tournée vers le soleil<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=466-468}}.</ref>, la momie bénéficie du rituel de l'[[Ouverture de la bouche]] par [[Horus]], représenté par le [[Prêtre-sem|prêtre-''Sem'']] vêtu de sa traditionnelle peau de panthère. Son principal assistant est le prêtre-lecteur (perruque à mèches et étole croisée sur la poitrine), représentant de [[Thot]], auquel se joint, durant les offrandes, le prêtre-''out'' « l'embaumeur », figuré au [[Nouvel Empire]] sous les traits d'un homme au masque d'Anubis<ref group=n>Concernant le prêtre-''out'' en tant que ritualiste du défunt durant l'Ancien Empire, voir {{Harvsp|Martin|2012}}(ENIM 5).</ref>. Ce dernier soutient la momie, tenue dressée devant l'entrée de la tombe, en l'enserrant dans ses bras<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=444-446}}.</ref>. [[Fichier:Opening of the mouth ceremony.jpg|vignette|gauche|redresse=1.4|Rituel de l'Ouverture de la bouche de Hounéfer.|alt=cérémonie de l'ouverture de la bouche.]] Le geste cultuel le plus important est l'abattage du taureau-''nag'', le bovidé étant le substitut du dieu [[Seth]], l'assassin d'[[Osiris]] et, par voie d'assimilation, le responsable de la mort du défunt<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=119-120}}.</ref>. Une patte avant du taurillon est coupée par un boucher. En courant, un prêtre porte le cuisseau encore palpitant de vie à la bouche de la momie. Ce geste est suivi par la présentation du cœur de l'animal. Cet abattage ne vise pas à alimenter la momie mais à l'animer en transmettant la force vitale du jeune bovidé vers le défunt<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=474-481}}.</ref>. Après cela, des gestes rituels mettent en contact la bouche, les yeux et les oreilles de la momie avec de nombreux objets liturgiques inspirés par les outils des sculpteurs ([[herminette]]s, ciseaux, polissoirs, etc.). Dans la tombe thébaine de Pairy<ref group=n>La tombe de Pairy, grand-prêtre d'Amon sous {{noble|Amenhotep III}}, est située dans la nécropole de [[Cheikh Abd el-Gournah]] sur la rive occidentale du Nil en face de [[Louxor]] (numéro [[TT139]]).</ref>, il est par exemple question de l'herminette-''noua'' d'Anubis, un outil de menuisier-charpentier formé d'un manche à double courbure en bois exotique rouge et d'une lame à large tranchant<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=100, 124-125}}.</ref>. Tous ces gestes, sacrifices et passes magiques, sont dédoublés : la première fois pour la [[Haute-Égypte]], la seconde fois pour la [[Basse-Égypte]]<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=103}}.</ref>. À la fin, la momie est placée dans son tombeau et commence à bénéficier du service des offrandes funéraires<ref>{{Harvsp|Assmann|2003|p=482}}.</ref>. ===== Combats contre Seth ===== [[Fichier:E-105priestrelief.jpg|vignette|Revêtu d'une peau de panthère, le roi {{noble|Séthi Ier}} endosse le rôle de prêtre funéraire de son père {{noble|Ramsès Ier}}.|alt=Prêtre égyptien avec une peau de panthère sur l'épaule.]] Le début du ''[[Papyrus Jumilhac]]'' expose une série d'affrontements mythiques autour de la tombe du dieu [[Osiris]]. Un des épisodes, sur la base de [[Jeu de mots|jeux de mots]], d'[[assonance]]s et d'[[allitération]]s, raconte l'origine fabuleuse du prêtre funéraire ''Sem'' (ou ''Setem'') et de son habit cérémoniel consistant en une peau de [[léopard]]. À l'origine, le [[Prêtre-sem|prêtre-''Sem'']] était un membre du clergé de [[Ptah]] à [[Memphis (Égypte)|Memphis]] chargé de l'habillage des statues divines. Il tenait aussi le rôle de l'héritier royal lors des cérémonies funèbres royales. Cet officiant est aussi devenu le chef du clergé de [[Sokaris]], le dieu faucon momifié, une divinité funéraire très tôt assimilée à [[Osiris]]. À travers cette fonction, le ''Sem'' est devenu l'un des principaux acteurs du rituel de l'[[ouverture de la bouche]] pratiqué sur les défunts momifiés le jour de la mise au tombeau<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=96-97 et p.342}}.</ref>. Assigné à la protection de son père défunt, Anubis et ses fidèles mettent tout en œuvre afin de protéger la dépouille momifiée des assauts malfaisants de [[Seth]] et de ses complices. Seth trompe la vigilance des gardiens de la crypte en prenant l'apparence d'Anubis et parvient ainsi à s'approcher au plus près du corps d'Osiris. Il réussit à dérober un des vases funéraires contenant les entrailles d'Osiris, puis s'enfuit. Mais Horus et Anubis se mettent à le poursuivre. Ils réussissent à le capturer et à le traduire en justice devant le tribunal de Rê. Seth est reconnu coupable mais il réussit à s'évader en emportant avec lui son précieux butin. Il trouve refuge dans le désert dans un [[oued]], mais il est très vite repéré par Horus qui réussit à lui reprendre le vase et à le déposer dans une crypte surmontée d'une colline sacrée et sous la protection d'un serpent. Transformé en léopard, Seth tente une nouvelle attaque. Anubis parvient à capturer son ennemi et, en l'honneur de Rê, jette son corps dans un feu, en tant qu'animal sacrificiel<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=104-105}}, {{Harvsp|Hollis|2008|p=195-196|id=Hollis 2008}}.</ref> : {{Citation bloc|Puis Anubis coupa la peau de Seth, le dépeça et mit cette peau sur son dos. Puis il entra dans la Chambre Pure d'Osiris, afin de faire des libations pour son père disant : « Seth est là. » (Depuis) on appelle ''Setem'' le prêtre pur de ce dieu, à cause de cela. Anubis, ensuite apposa sur Seth sa marque au fer rouge, qui demeura jusqu'à ce jour. Le [[Prêtre-sem|prêtre-''Sem'']], porte sur lui une peau de panthère, à cause de cela aussi, jusqu'à aujourd'hui<ref group=n>Ce mythe étiologique s'appuie sur une succession d'[[assonance]]s. Il apparaît ici que le dieu Anubis créé la fonction sacerdotale ''Setem'' en faisant une libation ''sath'' et en prononçant la parole ''Setesh im'' « Seth est là ». Le mot ''aby'' « panthère » est rapproché des mots ''ba'' « peau de léopard », ''ouabet'' « place pur », ''ouab'' « prêtre pur » et ''abou'' « marquer au fer rouge ». Voir {{Harvsp|Lalouette|1987|p=283}}.</ref>.|''Papyrus Jumilhac'' ({{II}}, 11-15), traduction de [[Claire Lalouette]]<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=105}}.</ref>.}} ===== Herminette d'Anubis ===== [[Fichier:ThebanTomb335.png|vignette|redresse=1.2|Anubis ouvrant la bouche à la momie de Nakhtamon ([[TT335|Tombe thébaine 335]]).|alt=Anubis sur une fresque d'une tombe thébaine.]] Le but du rituel de l'[[Ouverture de la bouche]] est de faire retrouver au défunt l'usage de ses sens et de sa capacité de mouvement. Quelques passages du ''Livre des Respirations'' vont dans ce sens<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=13, note 55}}.</ref>. Les exemplaires de ce document funéraire sont surtout attestés dans la région [[Thèbes (Égypte)|thébaine]] et sont très tardifs (deux premiers siècles de notre ère), même si une légende datée du règne de l'empereur [[Auguste]] fait remonter leurs origines à la {{XXVIe dynastie égyptienne}}<ref>{{Harvsp|Goyon|1972|p=191-195}}.</ref> : {{Citation bloc|[…] ta chair adhère à tes os selon la forme qui était tienne quand tu étais sur terre. Tu bois avec ton gosier, tu manges avec ta bouche, tu reçois les offrandes en même temps que les ''[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|baïs]]'' des dieux. Anubis te protège, il assure que tu ne sois pas repoussé aux entrées de la [[Douât]]. Thoth […] a rédigé pour toi un document de respiration, de ses propres doigts, et ton ''baï'' respire pour toujours. […] [[Oupouaout]] t'ouvre le bon chemin ! Tu vois avec tes yeux, tu entends avec tes oreilles, tu parles avec ta bouche, tu marches avec tes jambes, ton ''baï'' est divin dans la Douât, accomplissant n'importe quelle transformation, selon son désir. |''Livre des Respirations'', extraits des {{§|{{V}}-{{VI}}}}, trad. de [[Jean-Claude Goyon]].}} Le [[Prêtre-sem|prêtre-''Sem'']] est le principal officiant du rituel de l'Ouverture de la bouche. Dans les tombes thébaines des ouvriers de [[Deir el-Médineh]], chargés de creuser et de décorer les tombeaux royaux du Nouvel Empire, ce rôle est souvent attribué à Anubis en personne. On voit par exemple, dans la tombe de Nebenmaât ([[TT219]]) ou dans celle de Nakhtamon ([[TT335]]), le dieu Anubis penché sur la momie, une [[herminette]] à la main, en train de pratiquer ce rituel de revivification<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|loc={{nobr romains|Planche III}}}}.</ref>. Un cercueil, découvert dans la nécropole de ce même village, relie le dieu à la fonction de ritualiste des défunts, en affirmant qu'Anubis est le prêtre-lecteur en chef (''shery-heb tepy'') de la Place de Vérité<ref group=n>La ''Place de Vérité'' est le toponyme égyptien de [[Deir el-Médineh]]. Pour en savoir plus sur cette communauté d'artisans, voir [[Guillemette Andreu]] (directeur), ''Deir el-Médineh et la Vallée des Rois'', Éditions Khéops, 2003 (Actes du colloque « ''La vie en Égypte au temps des pharaons du Nouvel Empire'' » des 3 et 4 mai 2002 du Musée du Louvre).</ref> et, selon le ''[[Papyrus Jumilhac]]'', Anubis a pris la forme du prêtre-''Sem'' pour ouvrir la bouche de son père Osiris afin de le protéger. Anubis procède au rituel en utilisant l'herminette-''nou'', parfois désignée à partir du métal-''bia'' ([[cuivre]]) dont elle est faite. Le dieu Anubis a détaché ce métal du ciel et l'a donné au dieu funéraire [[Sokaris]] de [[Memphis (Égypte)|Memphis]], connu par ailleurs pour ses talents de forgeron{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} : {{Citation bloc|Le ''bia'' a été détaché du ciel par Anubis. Le ''bia'' est descendu. L'Occident est ouvert : c'est ce ''bia'' qui est posé sur ma bouche, (ce ''bia'') que Sokaris a rendu efficient dans [[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]] et qui purifie ma bouche.|Extrait du chapitre 816 des ''[[Textes des sarcophages]]'', traduction de Jean-Claude Grenier<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=14, note 57}}.</ref>.}} === Ancestralisation === Selon le [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], la haine de [[Seth]] envers [[Osiris]] n'a pas pris fin avec la mort de ce dernier. À de nombreuses reprises, [[Seth]] s'est attaqué à la momie et au tombeau de son frère ennemi. Tout défunt égyptien étant considéré comme un nouvel Osiris, chaque momie se doit d'être mise à l'abri de Seth et de ses sbires. Pour bénéficier de l'aide d'Anubis — fils et protecteur d'Osiris — le défunt doit démontrer qu'il est digne d'être perçu comme un autre Osiris. Pour ce faire, son âme parcourt les chemins de l'au-delà, afin d'atteindre le Tribunal d'Osiris pour y être jugé. Si le verdict est favorable, le mort devient un [[Culte des ancêtres|ancêtre]], c'est-à-dire un Bienheureux qui partage le destin et la vie des dieux éternels{{Réfnéc|date=30 mai 2023}}. ==== Tombeaux ==== ===== Protecteur de la momie d'Osiris ===== À partir du [[Moyen Empire]], la géographie de l'au-delà est consignée sur certains [[sarcophage]]s de notables, où figurent les cartes du ''[[Livre des deux chemins]]'' (chapitres 1029 à 1131 des ''[[Textes des sarcophages]]''). L'idée principale est que la momie d'[[Osiris]] est sous la menace perpétuelle de démons maléfiques à la solde de [[Seth]]. Toutefois, le dieu Osiris n'est pas sans défense, et la crypte sainte, où repose sa dépouille, est entourée d'une armée de génies munis de couteaux<ref>{{Harvsp|Barguet|1986|p=30-31}}.</ref>: {{Citation bloc|Quant à ces Accroupis, c'est [[Geb]] qui les a installés dans Ro-setaou auprès de son fils Osiris, par crainte de son frère Seth, pour qu'il ne le malmène pas. Tout homme qui connaît le nom de ces Accroupis, il sera avec Osiris éternellement ; il ne peut mourir jamais.|Notice du chap. 1079 des ''Textes des sarcophages'', traduction de [[Paul Barguet]]<ref>{{Harvsp|Barguet|1986|p=639-640}}.</ref>.}} Sous le [[Nouvel Empire]], les noms de ces dieux « accroupis » sont connus grâce aux exemplaires du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens#Géographie de l'Au-delà|Livre des Morts]]''. Les chapitres 144 et 147 énumèrent sept portes ''ârryt'', chacune gardée par trois gardiens, les chapitres 145 et 146 listent vingt-et-un porches et gardiens, tandis que les chapitres 149 et 150 indiquent respectivement les noms de quatorze et quinze collines, chaque butte sacrée étant hantée par un dieu gardien. Ces lieux de passages barrent la route qui conduit les défunts auprès du tribunal d'Osiris (chapitre 125) et auprès d'un lieu paradisiaque, imaginé comme une riche contrée agricole aux champs fertiles et aux récoltes abondantes : le « Champ des Souchets » ou « Campagne de Hotep » (chapitre 110)<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=169-170 et p. 190-214}}.</ref>. Dans le chapitre 17 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]]'' (aussi connu comme chapitre 335 des ''[[Textes des sarcophages]]''), le défunt, en tant qu'accompagnateur de [[Rê]] dans ses voyages, demande à ce dieu qu'aucun mal ne lui soit fait, car les dieux assignés à la protection d'Osiris et de son monde souterrain se montrent intraitables envers les défunts de mauvaise vie. Pour ne pas être considéré comme l'un de ces malfaisants, le défunt s'adresse à un tribunal créé par Anubis et composé de trois membres. [[Seth]] (parfois remplacé par [[Thot]]) et [[Isdès]] en sont les juges (maîtres de [[Maât]]), et le cobra femelle ([[Uræus|uréus]]) Hotepes-Khoues « celle qui est favorable et qui protège » en est la gardienne. Elle ne laisse passer que les justes, ceux qui peuvent prétendre égaler la valeur des sept esprits-[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|Akh]]<ref group=n>Il s'agit en fait de deux équipes de sept gardiens.</ref> qu'Anubis a assignés à la garde rapprochée de la dépouille d'Osiris depuis le jour de son assassinat<ref>{{Harvsp|Willems|1998|p=722-728}}.</ref>:{{Citation bloc|Salut à vous, Maîtres de [[Maât]], tribunal autour d'Osiris, qui placez la terreur chez les coupables, qui êtes dans la suite de "Celle qui apaise celui qu'elle conduit" ! Regardez-moi qui suis venu près de vous (afin) que vous chassiez le mal qui (me) concerne comme ce que vous avez fait pour ces sept [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|Bienheureux]] qui sont dans la suite du Maître du nome (et) dont Anubis a créé la place ce jour de "Viens donc là".|Extrait du chap. 335 des ''Textes des sarcophages'', traduction de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|Carrier|2004|p=816-817}}.</ref>.}} [[Fichier:Ani chap17part2.jpg|vignette|redresse=2.5|centre|alt=photo d'une scène d'un papyrus funéraire montrant des dieux|Illustration du chapitre 17 du ''Livre des Morts'' ([[Papyrus d'Ani]])<br />à gauche : la tête de Rê surgit hors du sarcophage [[Abydos (Égypte)|abydéen]] d'Osiris gardé par les quatre [[enfants d'Horus]] et par Maanitef, Kheribaqef, Horus Khenty-en-irty.<br />au centre : Anubis<br />à droite : les gardiens Nedjeh-nedjeh, Aâqed-qed, Khentihehef, Amy-ounou-tef, Desher-irty, Bes-mââ-em-ghereh, Ini-em-herou.]] ===== Protecteur des tombes ===== [[Fichier:Ani LDM 151.jpg|vignette|redresse=1.5|alt=photo d'un papyrus funéraire montrant le plan idéal d'une tombe|[[Papyrus d'Ani]], [[Nouvel Empire]], chapitre 151A.]] Dans la pensée égyptienne, les images et les textes funéraires inscrits sur les murs, sur les sarcophages ou sur des rouleaux de papyrus ont une puissance [[Performativité|performative]] au même titre que la voix humaine. Tout ce qui a été dit au cours d'un cérémonial, ou écrit sur un support quelconque, est considéré comme ayant été accompli dans les faits, par la grâce du verbe créateur : quand un prêtre assimile un défunt à un dieu, le défunt devient ce dieu ; quand un défunt affirme être protégé par une [[wikt:amulette|amulette]], il est protégé par cet objet, peu importe si cette amulette est un objet réel ou un simple dessin sur papyrus<ref>{{Harvsp|Servajean|2004|loc=Introduction et conclusion}}.</ref>. À partir du [[Nouvel Empire]] et jusqu'au premier siècle de notre ère, les riches défunts égyptiens se dotent d'un exemplaire du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]]'' pour bénéficier dans l'au-delà de la puissance magique d'écrits et de dessins performatifs. Parmi les nombreuses formules de ce corpus funéraire, les chapitres 137A et 151A accordent au défunt la protection de quatre amulettes censées être placées sur des briques d'argile et déposées dans des cavités creusées dans les parois de la chambre funéraire. Pour le mur oriental, il est question d'une statuette d'Anubis figuré sous la forme d'un canidé couché sur une chapelle, et chargé de repousser toute attaque malfaisante venant en sa direction<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|loc=pages 169-170 et 182}}.</ref> : {{Citation bloc|Ce qui doit être mis dans le mur Est. Paroles à dire : « Je (t')écarte, je te surveille, Celui qui est sur (sa) montagne veille à ce que ton attaque soit repoussée ; j'ai repoussé ton attaque, rageur ; je suis la protection de l'Osiris N. » :Qu'on dise cette formule sur un Anubis d'argile crue mélangée d'encens, placé sur une brique d'argile crue sur laquelle est gravée cette formule ; on fait pour lui une niche dans le mur est et on le tourne vers l'ouest ; (puis) on mure sur lui.|Chap. 137A du ''Livre des Morts'', traduction de [[Paul Barguet]]<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=182}}.</ref>.}} La chambre funéraire du roi [[Toutânkhamon]] (fin de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}) a réellement bénéficié de ce genre de protection magique. Après avoir retiré le sarcophage royal, l'équipe de [[Howard Carter]] s'est attachée à mettre au jour ces quatre amulettes en perçant l'enduit de plâtre qui masquait les niches secrètes. La disposition de ces amulettes est toutefois différente des prescriptions magiques figurant dans le ''Livre des morts''. Chez le jeune roi, la figurine d'Anubis a été placée dans le mur occidental tournée vers le nord<ref>{{Harvsp|Desroches Noblecourt|1963|p=76-77 avec quatre photographies}}.</ref>. {{Début d'illustration|center}} {{Egyptopedia/DébutTableau|100%|center}} |+ |- ! scope="col" | ! scope="col" | Est ! scope="col" | Ouest ! scope="col" | Nord ! scope="col" | Sud |- |align=center| '''Livre des Morts'''<br />chap. 137A ||align=center|statuette d'Anubis<br />tournée vers l'ouest||align=center|pilier Djed<br />tourné vers l'est||align=center|statuette d'un homme<br />tourné vers le sud||align=center|mèche enflammée<br />tournée vers le nord |- |align=center|'''chambre funéraire<br />de Toutânkhamon''' ||align=center|statuette d'Osiris<br />tournée vers le sud ||align=center|statuette d'Anubis<br />tournée vers le nord||align=center|statuette d'un homme<br />tourné vers l'ouest||align=center|pilier Djed<br />tourné vers l'est |} {{Fin d'illustration||Disposition des statuettes magiques dans la tombe.}} ==== Anubis psychopompe ==== L'au-delà égyptien est une contrée dangereuse, peuplée de démons qui, tels des brigands, parcourent les routes afin d'attaquer les âmes voyageuses. Un des principaux rôle d'Anubis est de guider et de protéger les défunts afin qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, d'où son [[épiclèse (Antiquité)|épiclèse]] grecque de « [[psychopompe]] » ({{grec ancien|ψυχοπομπóς}} / {{Lang|grc-Latn|''psykhopompós''}}) qui signifie littéralement guide des âmes{{Réfnéc|date=30 mai 2023}}. ===== Chemins de l'occident ===== [[Fichier:AnubisSem.jpg|vignette|redresse=1.1|Anubis gardant la porte du tribunal divin.|alt=photo du chacal Anubis couché sur un portail.]] Dès l'[[Ancien Empire]], les défunts égyptiens souhaitent parcourir l'au-delà sous la protection d'Anubis sur « ''les beaux chemins sur lesquels vont les Bienheureux'' » ou sur « ''les beaux chemins qui mènent au Bel Occident'' »<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=15}}.</ref>. Ces routes sont semées d'embûches car de nombreux génies hantent les lieux afin de protéger la momie d'Osiris. À partir du [[Nouvel Empire]] et jusqu'à la période romaine, Anubis est mis en scène dans l'iconographie funéraire dans le rôle de guide des défunts. Dans les tombes de Irynefer ([[TT290]])<ref>{{Lien web | langue = anglais | auteur = Lenka & Andy Peacock | url = http://xy2.org/lenka/Tomb290.html | titre = Irynefer's tomb n°290 at Deir el-Medina | année = 2005-2013 | site = Images of Deir el-Medina past & present | consulté le = 26 mai 2013}}.</ref> et de Neben-Maât ([[TT219]]), deux artisans de [[Deir el-Médineh]], des fresques montrent Anubis à tête de chacal et à corps d'homme en train de tenir la main du défunt et de le faire entrer dans le tribunal d'Osiris<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=15, p. 206 et planches {{IV}} et {{V}}}}.</ref>. Ce geste d'accompagnement illustre aussi le chapitre 117 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]]'' et permet au défunt de marcher en toute sécurité sur les chemins de ''Ro-sétaou'' (les nécropoles) :{{Citation bloc|[…] Je suis venu remettre en ordre les affaires dans Abydos ; j'ai ouvert les chemins dans Ro-setaou, et j'ai guéri les maux d'Osiris. Je suis celui qui crée l'eau, qui fend son trône, et qui fait son chemin dans la vallée, en lac. Grand, arrange-moi le chemin qui est le tien, qui est le sien, qui est (aussi) le mien. […] Qu'il marche comme vous marchez, qu'il se tienne debout comme vous vous tenez debout, qu'il s'asseye comme vous vous asseyez, qu'il parle comme vous parlez au grand [[Osiris|dieu]] maître de l'Occident !|Extraits du chapitre 117 du ''Livre des Morts'', traduction de Paul Barguet<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=153}}.</ref>.}} ===== Guide des morts ===== L'action du chapitre 125 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]]'' se déroule dans le tribunal d'Osiris et expose une double liste de quarante-deux fautes, que le défunt nie avoir commis de son vivant. Ce texte est tout naturellement présent dans le ''[[Papyrus d'Ani]]''. Dans cet exemplaire, ce chapitre présente cependant l'originalité d'être introduit par un texte presque unique, car seule une version très déformée et abrégée existe par ailleurs dans le ''Papyrus de Anhai''<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=157-158}}.</ref>. Le défunt discute avec Anubis dans un jeu de questions-réponses où le dieu chacal cherche à mettre en défaut le défunt quant à ses connaissances théologiques, signes de sa pureté spirituelle. Dans ce court passage, Anubis apparaît comme l'ultime portier stationné devant le roi Osiris et agissant tel un [[wikt:chambellan|chambellan]] récalcitrant<ref group=n>Dans d'autres exemplaires du ''Livre des morts'', ce passage est remplacé par un questionnaire où le défunt communique directement avec les éléments de la porte d'entrée du tribunal (montants droit et gauche, seuil, gâche, pêne, tasseaux, etc.) puis avec un portier anonyme, mais il s'agit sans doute d'Anubis, et avec le dieu Thot qui l'annonce et l'introduit auprès Osiris.</ref>, que le défunt doit convaincre de sa bonne foi afin de pouvoir se présenter, très humblement, en audience devant Osiris, le souverain des morts<ref>{{Harvsp|Rachet|1996|p=191-192}}.</ref>: {{Citation bloc|Dire par l'Osiris, le scribe Ani justifié : Je suis venu ici pour voir tes perfections, mes mains levées en adoration de ton nom véritable. […] Il est entré dans la demeure d'Osiris, il a vu les secrets qui s'y (trouvent). L'assemblée divine des portes est constituée d'[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|Akhou]]. Anubis a dit [à celui qui est] à ses côtés : [entendons] la voix d'un homme venu d'Égypte. Il connaît nos chemins (et) nos villes ; j'en suis satisfait. Je sens son odeur comme une de vous. Il me dit : je suis l'Osiris, le scribe Ani, justifié en paix, triomphant ! Je suis venu ici pour voir les dieux grands, je vis des offrandes parmi leurs [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka |kaou]]. […]<br />Paroles de la majesté d'Anubis : « Connais-tu le nom de cette porte, pour me le dire ?<br />Que dise l'Osiris, le scribe Ani justifié, en paix, triomphant, (qu'il dise) ceci : « Éloignement de [[Shou]] » est le nom de cette porte.<br />Paroles de la Majesté d'Anubis : « Connais-tu le nom du linteau et du seuil ? »<br />« Maître de Justice sur ses deux pieds » est le nom du linteau ; « Maître de Puissance commandant le bétail » [est le nom du seuil].<br />Passe donc, (car) tu connais, Osiris, le scribe comptable des divines offrandes à tous les dieux de Thèbes, Ani justifié, maître vénérable.|Extraits du chap. 125 du ''Livre des Morts'' (''[[Papyrus d'Ani]]''), traduction de [[Guy Rachet]]<ref>{{Harvsp|Rachet|1996|p=190-191}}.</ref>.}} [[Fichier:The judgement of the dead in the presence of Osiris.jpg|vignette|redresse=2.5|centre|Le défunt [[Papyrus de Hounefer|Hounefer]] guidé par Anubis devant le tribunal des dieux.|alt=La pesée du cœur du défunt Hounéfer.]] ==== Juge du tribunal des morts ==== {{Article détaillé|Jugement de l'âme (Égypte antique)}} ===== Premières attestations ===== [[Fichier:PepiIIPyramid.jpg|vignette|Vestiges de la {{noble|Pyramide de Pépi II}}.|alt=Ruines de la pyramide de Pépi 2.]] Durant toute l'histoire de l'[[Égypte antique|Égypte pharaonique]], Anubis est considéré comme un dieu impliqué dans le jugement des morts. La plus ancienne mention d'une association d'Anubis à un quelconque tribunal apparaît vers la fin de l'[[Ancien Empire]], lorsque les dieux [[Thot]] et Anubis sont conjointement honorés du titre de ''ser djadjat'' c'est-à-dire de « magistrat du tribunal ». Cette mention se trouve gravée sur la paroi méridionale du vestibule de la {{noble|Pyramide de Mérenrê Ier}}. Le même texte figure ensuite chez {{noble|Pépi II}}, son successeur, dans le vestibule de sa [[Pyramide de Pépi II|pyramide]]. Ces deux modestes monuments, situés à [[Saqqarah]] et culminant respectivement à 52 et {{unité|79|mètres}} de haut à l'origine, sont aujourd'hui fortement ruinés et réduits à l'état de collines informes<ref>{{Harvsp|Carrier|2010|id=Carrier 2010b|p=1153 et p. 1773}} et {{Harvsp|Carrier|2010|id=Carrier 2010a|p=1817 et p. 2055}}.</ref> : {{Citation bloc|(Si) la terre te parle, c'est qu'est ouverte pour toi la porte d'[[Aker]] (et) que sont ouverts pour toi les deux vantaux de la porte de [[Geb]] (afin) que tu puisses sortir à la voix quand [il te] glorifie tel [[Thot]] (et) tel Anubis le magistrat du tribunal. Puisses-tu juger quand tu t'appuies sur la Double [[Ennéade]] qui se trouve entre les deux sceptres-sekhem avec ce pouvoir-[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|akh]] qui est tien dont les dieux ont commandé que ce soit pour toi !|Extrait des ''[[Textes des pyramides]]'' ({{§|1713a-1714b}}), traduction de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|Carrier|2010|id=Carrier 2010b|p=1772-1773}}.</ref>.}} ===== Pesée du cœur ===== À partir du [[Nouvel Empire]], Anubis apparaît très clairement comme l'un des [[magistrat]]s attachés au tribunal divin d'[[Osiris]] dans la « Salle des Deux-Maât ». Les illustrations des chapitres 30B et 125 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'' dépeignent le dieu Anubis en train de contrôler une grande balance constituée d'un fléau auquel sont suspendus deux plateaux<ref>{{Harvsp|Willems|1998|p=719}}.</ref>. Le cœur du défunt est placé sur l'un des plateaux et son poids est jaugé par rapport à une plume d'autruche placée sur l'autre plateau. Le poids du cœur est constitué par les multiples errements et fautes du défunt, ses mauvaises actions ne devant pas peser plus lourd que la plume, qui symbolise la déesse [[Maât]], la déesse Vérité-Justice. Dans certains cas, le défunt demande expressément à Anubis de maintenir l'équilibre de la pesée : « ''Celui qui est dans la tombe dit : je te prie, ô peseur d'équité (Maât), fais que la balance reste stable'' »<ref>{{Harvsp|Rachet|1996|p=61-62}}.</ref>. D'après le chapitre 335 des ''[[Textes des sarcophages]]'', la peur d'un verdict défavorable de la part d'Anubis est déjà connue durant le [[Moyen Empire]], lorsque le défunt implore le dieu créateur Rê de le sauver du « ''dieu aux formes mystérieuses, dont les sourcils sont les deux bras de la balance, cette nuit où l'on examine le malfaiteur'' ». Ce texte funéraire est ensuite identifié comme étant le chapitre 17 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]]''. Dans ce dernier corpus, une [[glose]] ajoute que cette mystérieuse divinité se dénomme Inâef « Celui qui produit son bras » — en fait un surnom d'Anubis lorsqu'il lève son bras pour arrêter les oscillations du fléau de la balance. Il est à remarquer que, dès le paragraphe 896a des ''[[Textes des pyramides]]'', Anubis est qualifié de dieu aux formes mystérieuses<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=61}}.</ref>. [[Fichier:BD Weighing of the Heart.jpg|vignette|centre|redresse=2.0|alt=photo d'un papyrus funéraire montrant la balance du tribunal|Pesée du cœur d'Ani dans le tribunal des dieux.]] Un conte de l'époque ptolémaïque, la trilogie des ''[[Cycle de Setné|Tribulations de Setni-Khaemouas]]'' met en scène le prince [[Khâemouaset (fils de Ramsès II)|Khâemouaset]], quatrième fils de {{noble|Ramsès II}} et grand-prêtre de [[Ptah]] à Memphis, que sa réputation de sagesse a transformé en personnage légendaire et en magicien de talent. Lors de sa deuxième aventure, le prince descend dans les Enfers guidé par son jeune fils, le prodigieux Sa-Ousir. Après avoir traversé six salles de tortures, les deux voyageurs arrivent dans le tribunal d'Osiris<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=208 et p. 296, note 82}}.</ref> : {{Citation bloc|[…] Setni put contempler la forme cachée d'Osiris, le grand dieu, siégeant sur un trône d'or fin, couronné de l'[[atef]] ; Anubis, le grand dieu, était à sa gauche, le grand dieu Thoth à sa droite, et les divinités constituant le tribunal du monde des morts se tenaient (de part et d'autre) à gauche et à droite. La balance était placée au centre (de la salle), devant eux, et ils pesaient les méfaits face aux bonnes actions ; Thoth, le dieu grand en tenait le registre, tandis qu'Anubis informait son collège. L'homme dont les méfaits étaient trouvés plus nombreux que les bonnes actions était livré à la « [[Ammout|Dévoreuse]] », qui dépendait du maître de l'au-delà ; son ''[[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|ba]]'' était à jamais arraché de son corps, et il ne lui était plus permis de respirer encore. Mais celui pour lequel les bonnes actions étaient jugées plus nombreuses que les méfaits, celui-là était admis au nombre des divinités qui constituent le tribunal du maître de l'au-delà, cependant que son ''ba'' montait jusqu'au ciel avec les esprits illustres. […]|Extrait de la deuxième histoire des ''Tribulations de Setni-Khaemouas et de son fils Sa-Ousir'', traduction de Claire Lalouette<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=208}}.</ref>.}} == Hors d'Égypte == L'influence d'Anubis ne s'est pas arrêtée aux limites du territoire égyptien. Il fut, un temps, avancé que les origines d'Anubis étaient à chercher auprès des populations préhistoriques du [[Sahara]], mais cette affirmation reste encore problématique. Dès l'Antiquité son culte s'est exporté en [[Nubie]] et dans le monde gréco-romain. Auprès des Anciens Grecs, Anubis a fusionné avec [[Hermès]], autre importante divinité funéraire. À l'aube du Christianisme, la symbolique d'Anubis se porte sur la figure de [[Christophe de Lycie|Saint Christophe]] qui reste jusqu'à nos jours très vénéré par les croyants. Depuis le déchiffrement des hiéroglyphes, la culture contemporaine, imprégnée d'[[égyptomanie]], accorde une place non négligeable à l'antique dieu Anubis. === Afrique === ==== Cynocéphales du Sahara ==== [[Fichier:Libya 4983 Tadrart Acacus Luca Galuzzi 2007.jpg|vignette|gauche|redresse=1.1|Paysage du sud-ouest libyen.|alt=photographie du désert libyen.]] La forme hybride du dieu Anubis, avec corps d'homme et tête de canidé, a été rapprochée d'une série de gravures préhistoriques représentant des hommes [[wikt:cynocéphale|cynocéphales]]. Ces œuvres se répartissent dans tout le [[Sahara]] central, mais se concentrent principalement sur les parois rocheuses des plateaux montagneux du Messak et du [[Tadrart Acacus]], dans le sud-ouest [[libye]]n. La datation de ces images est une entreprise difficile, mais il est admis que la plupart de ces œuvres remontent au [[Néolithique]]. À cette époque, cette zone ne s'était pas encore désertifiée mais ressemblait encore à l'actuelle [[savane]] africaine<ref>{{Harvsp|Le Quellec|1998|p=127-141 et ''passim''}}, {{Harvsp|Van Albada|Van Albada|2000|p=18-19}}.</ref>. Des figurations de [[lion]]s, de [[rhinocéros]], d'[[éléphant]]s, d'[[Hippopotamidae|hippopotames]] côtoient des scènes pastorales où des femmes gardent moutons et bovidés. Ailleurs, des scènes de chasse exposent des hommes portant des masques animaliers. On rencontre aussi des géants mythiques à tête de [[lycaon (animal)|lycaon]] et armés de haches. La force surhumaine de ces créatures est indiquée par leurs activités [[Chasse|cynégétiques]]. Tel Cynocéphale porte un [[aurochs]] adulte sur ses épaules, tel autre traîne le cadavre d'un rhinocéros, tel autre empoigne d'une seule main un [[oryx]]. Une série de gravures met en scène des cynocéphales [[ithyphallique]]s. Certains désirent s'accoupler à des éléphants adultes en fuite, d'autres avec des femmes cuisses écartées<ref>{{Harvsp|Le Quellec|1998|p=330-378}}.</ref>. En 1966, se basant sur des représentations de danseurs à masque de chacal du [[Fezzan]] libyen, Jacques Bernolles<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n97-874076 | titre = Jacques Bernolles | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 29 avril 2013}}.</ref> propose de situer les origines du dieu Anubis dans cette région car, pour lui, « le sens de migration du concept Anubis-Chacal n'est point Égypte-Sahara mais bien Sahara-Égypte »<ref>{{Harvsp|Soleilhavoup|1991|p=43}}.</ref>. En 1998, [[Jean-Loïc Le Quellec]], après avoir passé en revue les multiples similitudes existant entre les données sahariennes et égyptiennes, estime que les rapprochements ne sont guère convaincants. Sa principale objection tient au fait que le chacal Anubis n'a jamais été représenté en train de dompter ou de massacrer d'énormes bêtes sauvages<ref>{{Harvsp|Le Quellec|1998|p=445-458}}.</ref>. Avant lui, en 1991, [[Alfred Muzzolini]] estime que les similitudes entre les Cynocéphales sahariens et l'Anubis égyptien tiennent plutôt d'un fond archaïque africain commun, et que l'influence culturelle des populations sahariennes sur l'Égypte prédynastique puis pharaonique est assez improbable<ref>{{Harvsp|Muzzolini|1991}}.</ref>. ==== Cultes funéraires nubiens ==== [[Fichier:NubianMeroePyramids30sep2005.jpg|vignette|redresse=1.5|alt=photo de plusieurs pyramides dans le sable du désert|Pyramides nubiennes à [[Méroé]].]] La [[Nubie]], située entre la première [[Cataractes du Nil|cataracte du Nil]] ([[ancien barrage d'Assouan]]) et le [[Confluence (hydrologie)|point de confluence]] du [[Nil Blanc]] avec le [[Nil Bleu]] (région de [[Khartoum]]), est durant l'Antiquité une contrée à la charnière de l'[[Égypte antique|Égypte]] et des peuples de l'[[Afrique tropicale]]. Après avoir été tantôt soumise aux pharaons et tantôt indépendante, la Nubie voit évoluer sur son sol, durant le {{mav|I|er}}, une nation indépendante connue sous le nom de [[Royaume de Koush]]. Entre -660 et -350, sous l'autorité successive des rois de [[Napata]] et de [[Méroé]], les traits culturels propres aux Nubiens continuent de se teinter d'une forte influence égyptienne. En matière funéraire, le culte royal et princier s'exerce au sein de modestes [[Pyramides nubiennes|pyramides]], la plus haute ne culminant qu'à trente mètres de haut. Cette architecture s'inspire des édifices funéraires que les colonisateurs égyptiens du [[Nouvel Empire]] (gouverneurs, prêtres) se firent édifier en Basse-Nubie. Plus de {{unité|200|pyramides}} nubiennes ont été recensées, chacune étant précédée, sur sa façade orientale, d'une chapelle mémorielle constituée d'un [[Pylône (Égypte antique)|pylône d'entrée]] et d'un sanctuaire à salle unique<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=249-258}}.</ref>. La théologie funéraire qui s'y exerce repose sur le [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], le roi défunt devenant, comme en Égypte, un nouvel [[Osiris]], tandis que l'héritier du trône endosse le rôle d'[[Horus]]. Malgré le fait que la momification des corps soit peu prouvée, Anubis n'est pas exclu de la pensée funéraire nubienne et tient manifestement une grande place dans les rites de [[libation]]s. On peut ainsi observer sur la table d'offrande de Qenabelile, conservée au [[British Museum]] de [[Londres]], le dieu Anubis se tenant en face de [[Nephtys]], tous deux en train d'offrir l'eau revivifiante au défunt<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=159}}.</ref>. Une variante de cette scène se trouve sur la table de Tedeqene ([[Musée des Beaux-Arts (Boston)|Musée des Beaux-Arts de Boston]])<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=148}}.</ref>, sur la table du roi Takideamani ([[Neues Museum]] de [[Berlin]])<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=146}}.</ref>, sur la table du prince Amanikhe-dolo (Musée national du Soudan de [[Khartoum]])<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=263}}.</ref> et sur une table anonyme<ref>{{Lien web | langue = fr | auteur = Geneviève Pierrat-Bonnefois | url = http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/table-doffrandes-trouvee-meroe | titre = Table d'offrandes trouvée à Méroé | année = 2013 | site = www.louvre.fr | consulté le = 1 décembre 2013}}.</ref> conservée au [[Musée du Louvre]] à [[Paris]]<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=262}}.</ref>. Originellement, chaque table d'offrandes était installée sur un promontoire en brique dans la chapelle funéraire et permettait aux vivants d'interagir avec le ou les ancêtres enterrés sous la pyramide. L'offrande liquide était versée, soit directement sur la table, soit sur des nourritures déposées auprès ou sur la table. En suintant à travers le sol, l'eau cérémonielle rejoignait les défunts, les abreuvait et les régénérait dans leur au-delà<ref>{{Harvsp|id=Méroé|Méroé|2010|p=262: La table d'offrandes (commentaire de [[Vincent Francigny]])}}.</ref>. ==== Mythes des ethnies du Nil Blanc ==== Le thème mythologique du chien gardien du monde des morts et guide des âmes est répandu à travers le monde : [[Cerbère]] et [[Orthos]] chez les [[Grèce antique|anciens Grecs]], [[Garm (mythologie)|Garm]] chez les [[Germains]], [[Xolotl]] chez les [[Aztèques]]. Une multitude de récits similaires ont été récoltés par les [[Ethnologie|ethnologues]] auprès des populations contemporaines de l'[[Afrique subsaharienne]] dont les [[Sérères]], les [[Zandé (peuple)|Azandés]] et les [[Bantous]]. Le mythe du ''Renard pâle'' des [[Dogon (peuple)|Dogons]] du [[Mali]] est largement connu du public européen, grâce aux travaux des Français [[Marcel Griaule]] et [[Germaine Dieterlen]]{{Réfnéc|date=30 mai 2023}}. [[Fichier:Aturwic 1910.jpg|vignette|redresse=1.2|Résidence du [[Shilluk (monarchie)|roi Shilluk]] à [[Fachoda]] en 1910.|alt=photo d'une hutte africaine sur une colline.]] Comme d'autres ethnies africaines, les [[Shilluk (monarchie)|Shilluk]] et les [[Anuak (peuple)|Anyuak]], installés dans l'actuel [[Soudan du Sud]] le long du [[Nil Blanc]] et des rivières [[Sobat]], [[Pibor (rivière)|Pibor]] et [[Baro]], pensent que les âmes des défunts parcourent la [[savane]] sous l'apparence de chiens ou d'humains à demi-canins<ref>{{Harvsp|Le Quellec|1998|p=445-446}}.</ref>. La mythologie des Shilluk accorde une très large place à leurs deux héros culturels, les rois [[Nyikang]] et [[Dak wad Nyikang|Dak]]. Un des épisodes de leur [[:wikt:geste#fr-nom-2|geste]] les met aux prises avec de mystérieux esprits ayant épousé des femmes transformées en chiennes de chasse. Ces êtres sont capables d'apparaître et de disparaître dans les prairies herbeuses incendiées par la foudre des orages de la saison chaude<ref>{{Article | langue = anglais | prénom1 = D. S. | nom1 = Oyler | titre = Nikawng's Place in the Shilluk Religion | périodique = Sudan Notes and Records | volume = {{I}} | année = 1918 | url texte = http://sudanarchive.net/cgi-bin/pagessoa?e=01off---v--%2c%2cNikawng+and+the+Shilluk+migration+%2c1%2c%2c%2c%2c%2c%2c%2c%2c--100125-%5b1%5d%3aSE+%26+%5bNikawng+and+the+Shilluk+migration+%5d%3aTI+-1-0-SectionLevel-0-0-1-1&a=d&d=SNRVol01.1.118 }}.</ref>. D'autres histoires décrivent l'au-delà comme étant le ''Pays des Chiens''. Dans cette contrée, les esprits-''jwok'' qui peuvent se transformer en canidés sont les possesseurs d'opulents troupeaux de bovidés et vivent en concubinage avec de jeunes et nobles belles femmes. Le linguiste allemand [[Diedrich Westermann]] a collecté, en 1910, un grand nombre de mythes Shilluk qu'il a ensuite publiés en 1912 en anglais. Plusieurs de ces récits présentent des analogies structurelles ou événementielles avec le ''[[Conte des deux frères]]'', qui met en scène le chien Anubis et le taureau [[Bata (dieu égyptien)|Bata]]. Dans ''{{Lang|en|texte=The Girl and the Dog}}'', « La Fille et le Chien », une princesse devient l'épouse d'un esprit transformé en chien, mais réussit à lui échapper grâce à l'aide de sept chasseurs. Dans ''{{Lang|en|texte=The Country of the Dogs}}'', « Le Pays des Chiens », des chasseurs s'égarent dans un au-delà peuplé de chiens possesseurs de femmes et de troupeaux. Dans ''{{Lang|en|texte=An Adventure in the Forest}}'', « Une Aventure dans la Forêt », le domaine d'un chien, d'une vieille femme et de leurs chiots se trouve dans le ciel, mais est relié à la terre grâce à un arbre gigantesque et épineux<ref>{{Harvsp|Westermann|1912|loc=p. 201, p. 205 et p. 210}}.</ref>. Selon un mythe [[Anuak (peuple)|anyuak]], autre récit présentant des ressemblances avec le ''Conte des deux frères'', l'origine des actuels troupeaux de l'ethnie [[Nuer (peuple)|Nuer]] remonte à une razzia effectuée, lors des temps primordiaux dans le ''Pays des Chiens'', par un groupe de guerriers avides de s'approprier le bétail et les femmes des esprits canins<ref>{{Harvsp|Perner|2011|loc=p. 225-226: The Nuer stole the cattle from the dogs}}.</ref>. Les [[Anuak (peuple)|Anyuak]] ont par ailleurs développé un cycle mythologique autour de Medho, le premier chien et serviteur du dieu créateur [[Jwok]]. Après avoir créé tous les animaux, Jwok modèle le premier couple humain. Déçu par cette œuvre, qu'il juge laide et rabougrie, Jwok ordonne à son chien de jeter les deux humains hors de son village et de les tuer. Le chien les emmène dans la savane mais décide de les protéger, de les nourrir et de les élever dans le creux d'un arbre. Quand le premier homme atteint l'âge adulte, le chien gruge Jwok et s'empare des lances qu'il destinait au taureau. Désappointé, Jwok doit se contenter d'offrir au bovidé des cornes fabriquées à partir de rames. Un jour, pour se venger, Jwok décide d'enlever la vie à l'humanité et jette un énorme rocher (symbole de la vie) dans une rivière (symbole de la mort)<ref group=n>Cet épisode du cycle Anyuak du chien semble apparenté à la mythologie des [[Royaume Kuba|Kuba]] ([[République démocratique du Congo]]). Après avoir commis l'inceste avec sa sœur Mweel, le roi Woot quitte son village en longeant la rivière Sankuru vers l'est et emporte avec lui la lumière solaire. Plongée dans l'obscurité, Mweel envoie le chien Bondo à la recherche de Woot, mais ce dernier barre le chemin avec un gros rocher. Un ver à bois parvient à forer un passage. Woot tout en refusant de rentrer envoie sa fille Bibolo auprès de Mweel avec des animaux symbolisant le réveil du soleil (coq, singe, grillon, etc.). Voir [[Luc de Heusch]], ''Le roi ivre ou l'origine de l'état'', Paris, Gallimard, 1972, {{p.|114-115}}.</ref>. Le chien parvient cependant à grappiller quelques années de vie en arrachant avec ses dents un morceau du rocher qu'il confie à l'humanité<ref>{{Article|prénom1=E. E.|nom1= Evans-Pritchard|langue= en|lien auteur1=E. E. Evans-Pritchard|titre= Folk Stories of the Sudan 1|lieu=Khartoum|année=1940|périodique=Sudan, Notes and Records|volume= {{XXIII}}|passage=55-74|url texte= http://sudanarchive.net/cgi-bin/pagessoa?e=01off---v--Folk+tales%2c%2c%2c1%2c%2c%2c%2c%2c%2c%2c%2c--100125-%5b1%5d%3aSE+%26+%5bFolk+tales%5d%3aTX+-1-0-SectionLevel-0-0-1Folk+tales-1&a=d&cl=&d=SNRVol23.1.64}}.</ref>. === Monde gréco-romain === ==== Cultes isiaques ==== [[Fichier:Temple of Isis, Delos 01.jpg|vignette|redresse=1.2|alt=photo d'un temple en ruine|Ruines du temple d'Isis à [[Délos]].]] Durant l'antiquité gréco-romaine, certains dieux égyptiens s'exportent à travers les pays bordant la [[mer Méditerranée]] ([[Grèce]], [[Empire romain]]) et atteignent ensuite les bords du [[Rhin]] et le nord de l'[[Angleterre]]. Sous les [[Royaume lagide|Lagides]], une dynastie de pharaons originaires du [[Royaume de Macédoine]], le culte d'[[Isis]] prend un essor remarquable en dehors de l'Égypte<ref>{{Harvsp|id=Leclant|Leclant|2000|p=1127-1128}}.</ref>. Cette religiosité nouvelle s'exerce au sein de petits groupes d'adorateurs et se présente partout comme un fait religieux minoritaire. Ces cultes, dits « alexandrins » ou « isiaques », s'attachent surtout à la déesse Isis. Cette dernière est toutefois accompagnée de son [[parèdre]] [[Sarapis]] (une forme hellénisée d'[[Osiris]]) et de ses deux fils [[Horus]] (Horapollon) et Anubis ([[Hermanubis]]). Même si la momification perdure en Égypte jusqu'à la conquête arabe du {{s-|VII}}, les communautés isiaques hors d'Égypte ne suivent pas cette pratique. Dépourvu de cette fonction de conservation, Anubis joue essentiellement le rôle de guide des âmes ([[psychopompe]])<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=168-172}}.</ref>. Sa place, très secondaire après Isis, fait qu'il n'a pas bénéficié d'un grand sanctuaire indépendant. L'archéologie a toutefois prouvé la présence de chapelles en son honneur, installées dans les temples d'Isis, sur l'île de [[Délos]] par exemple. La place d'Anubis dans le cœur des dévots se remarque surtout par les nombreuses inscriptions que ceux-ci ont laissées derrière eux, près des lieux de culte isiaques, et maintenant révélées par l'archéologie. L'une des plus fameuses a été retrouvée sur un fragment de marbre à [[Cius]] en [[Bithynie]], une région située au nord de l'actuelle [[Turquie]]. Le texte de cette dédicace à Anubis, gravée au {{s-|I}}, se présente à la manière d'un hymne à Isis, les dieux isiaques étant rarement pris séparément, mais considérés comme un tout complémentaire{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} : {{Citation bloc|À la Bonne Fortune<br />Roi de tous les habitants du ciel, salut, impérissable Anubis ; ton père à la couronne d'or, le très auguste Osiris, qui est lui-même [[Zeus]], fils de [[Chronos|Cronos]], lui-même le grand et puissant [[Ammon (dieu)|Ammon]], souverain des immortels, t'honore par-dessus tous, lui Sérapis. Ta mère est la grande bienheureuse, Isis aux multiples noms, qu'engendra Ouranos, fils de la Nuit, auprès des flots étincelants de la mer et qu'[[Érèbe|Érébos]] nourrit pour être la lumière de tous les mortels, elle la plus vénérable des Bienheureux, qui dans l'Olympe détient le sceptre de la terre entière et de la mer, reine divine à qui rien n'échappe ; de tous les biens elle est l'auteur pour les mortels|Dédicace grecque à Anubis. Traduction de Jean-Claude Grenier<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=92}}.</ref>.}} ==== Hermanubis ==== Dans le cadre des croyances isiaques et de la réinterprétation [[wikt:Hellénistique|hellénistique]] du fait divin égyptien, Anubis a été rapproché d'[[Hermès]], un dieu grec dont le rôle principal est de conduire les défunts aux [[Enfers grecs|Enfers]]. La fusion de ces deux divinités engendra le [[wikt:théonyme|théonyme]] « ''[[Hermanubis]]'' ». Ce nouveau terme est cependant plus à prendre comme une nouvelle appellation d'Anubis que comme une réelle divinité [[Syncrétisme|syncrétique]] indépendante. Le nouveau vocable repose sur l'addition primitive des noms « Hermès » et « Anubis ». La préséance d'Hermès sur Anubis n'est pas à chercher dans une quelconque domination religieuse d'une divinité grecque sur une divinité égyptienne, mais dans une simple facilité phonétique, l'expression « Anubis-Hermès » ayant été elle aussi utilisée par les dévots (inscriptions du Sarapieion de [[Délos]])<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=171-172 et p.95-96}}.</ref>. Sur le plan iconographique, Hermanubis emprunte les symboles visuels des deux divinités : la tête de chien à Anubis, le [[caducée]], la palme et les ailerons [[talon (anatomie)|talaires]] à Hermès. Il est cependant à noter que les adeptes des cultes isiaques n'utilisèrent que très peu le vocable « Hermanubis », sa présence dans les textes antiques est rare et seuls quelques exemples sont parvenus jusqu'à nous<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=171-175}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Statuaire gréco-romaine" heights="250"> Statue of the god Anubis.jpg|alt=Statue d'Anubis en toge romaine|Statue du dieu [[Hermanubis]]. Hermes Ingenui Pio-Clementino Inv544.jpg|alt=Statue d'Hermès|Statue du dieu Hermès. </gallery> ==== Anubophores ==== [[Fichier:Italy Vatican - Creative Commons by gnuckx (3492615876).jpg|vignette|alt=photo d'une statue à tête de chien|Tête d'Hermanubis.]] Dans le cadre des cultes isiaques, il s'est aussi constitué des confréries spécialement attachées au dieu Anubis, les « ''sunanubiastes'' » en [[Lydie]] à [[Izmir|Smyrne]] (début du {{-s-|III}}), les « ''sêkobates du dieu Hermanubis<ref group=n>Le « sêkos » est le saint des saints du temple.</ref>'' » en [[Macédoine (province romaine)|Macédoine]] à [[Thessalonique]] (époque de la Rome impériale), les « ''Anubiaques'' » en [[Gaule narbonnaise]] à [[Nîmes]] ({{s-|III}}) et en Italie à [[Ostie]] (autour l'an 250)<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=176-177}}.</ref>. En Égypte, certains prêtres portaient un masque d'Anubis afin de mieux s'identifier à lui, lors de funérailles ou de fêtes sacrées (à [[Dendérah]] par exemple). Cette pratique s'est transmise aux cultes isiaques, et une inscription de la première moitié du {{s-|III}}, trouvée sur une stèle funéraire à [[Vienne (Isère)]], emploie le terme d' « ''Anuboforus'' » (Anubophore), c'est-à-dire porteur d'Anubis{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} :{{Citation bloc|Aux dieux mânes et à la mémoire éternelle de Lepidus Rufus, Anubofore, qui vécut quarante ans, huit mois et trois jours (...) - {{CIL|12|1919|R=}}|Stèle funéraire (désormais détruite), traduction Jean-Claude Grenier.}} Le port du masque d'Anubis par un dévot est aussi attesté par l'iconographie : mosaïque des Saisons à Thysdrus ([[El Jem]] en Tunisie), médaillon d'applique en terre cuite découvert à [[Orange (Vaucluse)]] et conservé au [[Metropolitan Museum of Art]], statuette d'Anubophore de la collection Schlumberger du [[Musée archéologique de Strasbourg]]<ref>{{Harvsp|Bricault|2000|p=39-40}}.</ref>. Dans la littérature, [[Apulée]] a laissé une description pittoresque d'une fête isiaque qui s'est déroulée un 5 mars, jour du ''navigium Isidis'', à [[Cenchrées]] près de la ville de [[Corinthe]] : {{Citation bloc|Bientôt parurent les dieux, daignant, pour avancer, se servir de pieds humains. D'abord le dieu à l'aspect terrifiant qui sert de messager entre le monde d'en haut et le monde infernal, mi-parti noir et doré de visage, la tête haute et dressant fièrement son encolure de chien : Anubis, qui de la main gauche tenait un caducée, de la droite agitait une palme verdoyante.|Apulée (124-170), [[Métamorphoses (Apulée)|Métamorphoses]], {{XI}}, 2, trad. Jean-Claude Grenier<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=71}}.</ref>}} ==== L'Aboyeur ==== [[Fichier:Graeco-Roman Egyptian grave stele 2.jpg|vignette|redresse=1.1|alt=photo d'une stèle|Stèle funéraire gréco-romaine.]] Dans les cultes isiaques, Anubis est la seule divinité à mêler les formes humaine et animale. Cette combinaison, habituelle en [[Égypte antique]], fut peu appréciée par nombre d'auteurs classiques, qui firent du dieu à tête de chien l'[[archétype (philosophie)|archétype]] d'un culte [[Zoolâtrie|zoolâtre]] barbare et dégoutant<ref>{{Harvsp|id=Leclant|Leclant|2000|p=1132}}.</ref>. Les élites grecques se firent plutôt modérées, sans doute pour ne pas froisser leurs alliés [[Royaume lagide|lagides]]. L'opposition aux dieux venus d'Égypte se fit surtout sentir à [[Rome]], à partir de la guerre entre [[Auguste]] et {{noble|Cléopâtre VII}} (bataille navale d'[[Bataille d'Actium|Actium]]). Les détracteurs du culte égyptien portèrent majoritairement leurs piques et quolibets contre Anubis, en tant que symbole d'un culte importé et ridicule. Sous la dynastie des [[Julio-Claudiens]], plusieurs poètes latins - dont [[Virgile]] - imposèrent le cliché littéraire de l'Anubis aboyeur (''{{Lang|lat|texte=latrator Anubis}}''), un dieu misérable osant s'attaquer aux nobles dieux romains{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} : {{Citation bloc|La Reine, au milieu de sa flotte, appelle ses soldats au son du [[sistre]] égyptien et ne voit pas encore derrière elle les deux vipères. Les divinités monstrueuses du Nil et l'aboyeur Anubis combattent contre Neptune, Vénus, Minerve|Virgile (70-19 av. J.-C.), {{nobr romains|''Énéide'' VIII}}, versets 696-700<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=59 et p.183-184}}.</ref>.}} Cette attaque perdura au cours des siècles, malgré l'attitude favorable de quelques empereurs envers le culte égyptien. Les premiers auteurs chrétiens, remplis d'un zèle [[Évangile|évangélique]], reprirent à leur compte les attaques contre la zoolâtrie égyptienne, qu'ils voyaient comme une aberration{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} : {{Citation bloc|Quelle nation a l'esprit assez sot, la langue assez barbare, ou quelle superstition est assez stupide pour placer sur le trône céleste un Anubis aboyeur à tête de chien ?|[[Prudence (poète)|Prudence]], ''Apotheosis'', versets 194-196<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=70-71 et p.185}}.</ref>.}} === Postérité === ==== Saint Christophe cynocéphale ==== [[Fichier:Saint christopher cynocephalus.gif|vignette|redresse=1.1|alt=photo d'une icone|Saint Christophe à tête de chien (icone du {{s-|XVII}} au [[Musée byzantin et chrétien d'Athènes]]).]] Durant les premiers siècles du [[christianisme]], le peuple égyptien se remarque par son opposition à la nouvelle croyance. Si, à partir des années 400-450, les chrétiens commencent à devenir majoritaires, une part non négligeable de la population continue toutefois à manifester son attachement aux anciennes divinités. Malgré la disparition de l'essentiel de la religion païenne avec la fermeture des temples et la dissolution des clergés entre les {{s2-|IV|VI|}}, la résistance à l'[[évangélisation]] fait que quelques éléments des anciennes croyances continuent à subsister grâce à la piété populaire. La représentation et le mythe d'Anubis se reportent sur la figure de [[Christophe de Lycie]]. Ce saint homme, interrogé par la [[Critique (philosophie)|critique]] moderne qui cherche à établir le degré d’[[wikt:historicité|historicité]] du personnage<ref>{{ouvrage|auteur=Françoise Bonarde|titre=À la rencontre de Saint Christophe|éditeur=Tredanial|date=2023|passage=5}}</ref>, est essentiellement représenté dans la sphère [[Catholicisme|catholique]] tel un bon géant qui fit un jour traverser une rivière à l'[[Enfant Jésus]] en le portant assis sur ses épaules. Cet acte de bonté est à l'origine de son nom « ''Christophoros'' » (Porteur du Christ) et en a fait le [[saint patron]] des voyageurs et des bonnes routes{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} : {{Citation bloc|Il fut (...) converti par un ermite, qui lui dit : « Puisque tu désires servir le Christ, comme tu es extraordinairement fort et robuste, fixe-toi sur la rive de cette rivière rapide et dangereuse, et tu passeras les gens à travers le gué, sur tes épaules. » Christophe accepta, et exerça cet office de charité chrétienne. Un jour qu'il portait ainsi un enfant, il se sentit écrasé par le poids, et avait peine à se tenir debout, malgré le solide bâton sur lequel il s'appuyait. Quand il eut atteint l'autre rive, il déposa son fardeau. « Enfant, dit-il, je croyais, en te portant, sentir peser sur moi le monde — Tu portais en effet le Créateur du monde, » répondit l'enfant. Et il disparut.|[[Paul Guérin (religieux)|Paul Guérin]], ''Vie des Saints'', 30 juillet : Saint Christophe.}} Toutefois, dans la sphère des [[Christianisme orthodoxe|Chrétiens orientaux]], où Saint Christophe est aussi très populaire, il hérite de la tête de chien, un rappel de l'antique dieu Anubis qui ouvrait les routes aux défunts méritants et qui les protégeait jusqu'à leur arrivée aux [[Livre des morts des Anciens Égyptiens#Champs_paradisiaques|champs de la ''Campagne des Joncs'']], imaginée comme une contrée verdoyante entourée de nombreux cours d'eau (Chap. 110 du [[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des morts]])<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=143-148}}.</ref>. D'après le folkloriste [[Émile Nourry |Pierre Saintyves]], l'origine du saint cynocéphale serait à chercher auprès des premiers [[Coptes]] de [[Moyenne-Égypte]], la ville de [[Assiout|Lycopolis]], consacrée au chacal [[Oupouaout]], étant devenue un important centre spirituel chrétien avec la fondation d'un monastère<ref name="StYves13">{{Harvsp|Saintyves|1936|p=13}}.</ref>. D'après lui, l'iconographie du géant portant l'enfant-Jésus dérive de la statuaire gréco-romaine montrant ''[[Hermès portant Dionysos enfant]]'' et [[Héraclès]] portant le jeune [[Éros]]<ref name="StYves13" />. L'image d'un jeune être régénéré, porté à travers les eaux par une puissante divinité, n'est cependant pas étrangère à l'iconographie funéraire des Anciens Égyptiens. Durant le [[Nouvel Empire]], la déesse Menkeret apparaît en tant que statuette dans la tombe de [[Toutânkhamon]] et en tant que représentation peinte dans la tombe de {{noble|Séthi Ier}}. Dans ces deux exemples, Menkeret est figurée en train de marcher et de transporter sur sa tête le roi assis, momifié dans un linceul et ceint de la couronne rouge de la Basse-Égypte, le rôle de Menkeret étant de faciliter le passage du roi à travers les marécages de l'au-delà. Cette mission n'est pas étrangère au mythe d'Anubis, le dieu canin ayant capturé puis condamné [[Seth]] à porter la momie d'[[Osiris]] sur son dos<ref>{{Harvsp|Grenier|1977|p=185-186}},<br />{{Harvsp|Desroches Noblecourt|1963|p=248}},<br />{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=270}}.</ref>, la lourde charge ayant fait vaciller le captif à plusieurs reprises<ref>{{Harvsp|Meeks|2008|p=12-13}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Dieux porteurs" heights="250"> Menkaret.jpg|alt=photo d'une statuette|Menkeret portant Toutânkhamon. Hermes with dionis pushkin.jpg|alt=photo d'une statue|Hermès portant Dionysos. Herakles and Telephos Louvre MR219.jpg|alt=photo d'un statue|Hercule portant Télèphe. St-christopher-buxheim-1423.jpg|alt=photo d'un livre médiéval|Saint Christophe portant l'enfant Jésus. </gallery> ==== Poésie francophone ==== Depuis la [[Renaissance]] et jusqu'à notre époque, nombre d'auteurs et de poètes se sont approprié les mythes et les symboles des dieux égyptiens. Sur le seul Anubis, en se restreignant à la sphère francophone et à quelques exemples, on peut signaler une reprise, aux auteurs classiques de l'Antiquité, du thème de l' « Anubis aboyeur », en 1742 par [[Louis Racine]], fils du dramaturge [[Jean Racine]], dans le {{nobr romains|Chant III}} du poème ''La Religion'' : {{Vers|texte=(...) Devant son Osiris l’Égypte est en prière : Vainement un tombeau renferme sa poussière ; Grossièrement taillée, une pierre en tient lieu. D’un tronc qui pourrissait le ciseau fait un dieu. Du hurlant Anubis la ridicule image Fait tomber à genoux tout ce peuple si sage. (...) |auteur=Louis Racine |ouvrage=La Religion, {{nobr romains|Chant III}}, 1742. }} Durant l'été 1846, [[Leconte de Lisle]] publie dans la revue socialiste ''La Phalange'' un long poème dénommé « Le Voile d'Isis », organisé à la manière d'un dialogue entre un pharaon brutal en quête d'immortalité divine et un prêtre thérapeute qui lui conseille la contemplation et l'initiation aux [[Isis#Mystères d'Isis|mystères d'Isis]]. Lorsque le poète évoque Anubis, surgit à nouveau la thématique du chien aboyeur<ref group=n>Agnès Spiquel, « Isis au {{s-|XIX}} », dans: ''Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée'', tome 111, {{n°|2}}, 1999, {{p.|541-552}}.</ref>: {{Vers|texte=(…) Mon fils veille aux côtés de mon trône éternel ; Et le vieil Anubis, le dieu cynocéphale, Aboie en mon honneur d'une voix triomphale ! Non ! quel que soit le sort, sinistre ou fortuné, Quel que soit l'avenir que nul n'a deviné, Non, rien n'ébranlera les bases impassibles D'où s'élancent aux cieux mes œuvres invincibles. (…) |auteur=Leconte de Lisle |ouvrage=Le Voile d'Isis, 1846. }} Le poète [[Stéphane Mallarmé]] s'est attaché à composer plusieurs textes commémoratifs, tel les « [[Tombeau poétique|tombeaux]], » à [[Edgar Allan Poe]], [[Charles Baudelaire]] et [[Paul Verlaine]], tous trois rédigés presque immédiatement après la mort des personnes célébrées. Les aspects canins et funéraires d'Anubis sont évoqués dans le premier quatrain de l'hommage rendu à Baudelaire décédé en 1867 : {{Vers|texte=Le temple enseveli divulgue par la bouche Sépulcrale d'égout bavant boue et rubis Abominablement quelque idole Anubis Tout le museau flambé comme un aboi farouche |auteur=Stéphane Mallarmé |ouvrage=Le Tombeau de Baudelaire<ref group=n>Maxime Durisotti, ''Les « Tombeaux » de Mallarmé'', 2007, 17 pages.</ref>}} En 1888, épris de [[Mystique |mysticisme]] et inspiré des premières traductions du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens]]'', [[Maurice Bouchor]] s'attache à décrire poétiquement les pérégrinations de l'âme, depuis la momification jusqu'à sa proclamation d'éternité par le tribunal d'Osiris, le dieu Anubis participant à l'emmaillotement du cadavre et à la pesée du cœur : {{Vers|texte=(…) Enveloppé de lin, pris dans mes bandelettes, Baigné d’huile de cèdre et couvert d’amulettes, J’habite le Lieu frais, l’immuable Dessous. J’attends. Par Anubis ma chair fut raffermie. Lui-même a parfumé la sereine momie ; Mon corps d’éternité ne sera point dissous. (…) Ils vont peser mon cœur. Ô terrible silence ! Plein d’angoisse, je vois osciller la balance. Si j’avais oublié quelque faute ? mais non : Tout le pays de Kemt glorifiait mon nom ! Et, tandis que je roule en moi cette pensée, Ils observent, les dieux à la barbe tressée, Si mon cœur pèse autant que l’image d’or fin, Symbole rayonnant de la Justice… Enfin, Les deux plateaux se font lentement équilibre. Victoire à moi ! mon cœur triomphe ; je suis libre. « Horkem a satisfait aux immuables lois, Dit Anubis ; son cœur pèse le juste poids. » Le silence est profond dans l’intègre assistance ; Et le scribe des dieux, Thoth, écrit la sentence. (…) |auteur=Maurice Bouchor |ouvrage=Les Symboles, L'Âme heureuse, 1888. }} ==== Personnage de fiction ==== Depuis le {{s-|XIX}} et l'apparition du phénomène de la [[culture de masse]], l'image d'Anubis est véhiculée par l'entremise de nombreux supports [[média]]tiques tels les livres de [[vulgarisation]] [[Égyptologie|égyptologique]], les reproductions d'[[artéfact (archéologie)|artéfact]]s antiques (statuettes et papyrus illustrés), les romans, les bandes dessinées, le cinéma, les sites [[internet]]. Grâce à ces moyens d'information et de divertissement, la représentation d'Anubis en tant qu'homme vêtu d'un pagne et doté d'une tête de chien est devenue immensément populaire, le dieu finissant par représenter le [[wikt:parangon|parangon]] des [[Divinités égyptiennes#Forme composite|dieux hybrides]] de l'Ancienne Égypte. Fort de cette popularité, Anubis est intégré dans la trame de nombreuses fictions.{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} En 1983, dans le roman ''[[Les Voies d'Anubis]]'', œuvre fondatrice du genre [[Steampunk]], l'américain [[Tim Powers]] mêle, à travers différentes époques, divinités égyptiennes et personnages historiques (dont des poètes tels [[Samuel Taylor Coleridge|Coleridge]] et [[Lord Byron]]), dans des événements surnaturels ou fantastiques<ref>{{Ouvrage|éditeur=[[J'ai lu]]|titre=Les Voies d'Anubis|auteur1=Tim Powers|traducteur=Gérard Lebec|langue=fr|année=1986|lieu=France|pages totales=477|isbn=2-290-02011-7}}.</ref>. Dans la [[série télévisée]] américano-canadienne ''[[Stargate SG-1]]'' (dix saisons diffusées entre 1997 et 2007 aux [[États-Unis]]), [[Anubis (Stargate)|Anubis]] est présenté comme un tyran intergalactique issu de la race des puissants extraterrestres parasites [[Goa'uld]]. Sur [[Terre]], son action néfaste s'est surtout manifestée durant l'Antiquité, lorsqu'il se fait passer pour un dieu aux yeux du peuple égyptien.{{Réfnéc|date=30 mai 2023}} Dans la bande dessinée de Fábio H. Chibilski, titrée ''Anubis Warrior'' (''Le Guerrier d'Anubis'') et éditée en 2012, une fraction des pouvoirs d'Anubis se transmet de génération en génération à un guerrier en lutte contre les forces du mal<ref>{{Lien web | langue = anglais | auteur = Gallica | url = https://gallica.bnf.fr/VisuSNE?id=oai_avecomics.com_4374 | titre = Anubis Warrior | année = 2012 | site = gallica.bnf.fr | consulté le = 8 décembre 2013}}.</ref>. == Annexes == === Bibliographie === ==== Généralités ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage|prénom1=Thierry|nom1= Bardinet|titre=Les papyrus médicaux de l'Égypte pharaonique| lieu=Paris| éditeur=Fayard| année= 1995|pages totales=591|isbn=2-213-59280-2}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Peter A.|nom1=Clayton|titre= Chronique des pharaons|sous-titre=L'histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l'Égypte ancienne|éditeur=Casterman|pages totales=224|isbn=2-203-23304-4|année=1995|traducteur=Florence Maruéjol|lieu=Paris}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Christiane|nom1=Desroches Noblecourt|lien auteur=Christiane Desroches Noblecourt|titre=Toutânkhamon|sous-titre=Vie et mort d'un pharaon|lieu=Paris|année=1963|publi=1988|pages totales=312|éditeur=Pygmalion|isbn=2-85704-012-1}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Christiane|nom1=Desroches Noblecourt|titre=La reine mystérieuse : Hatshepsout|lieu=Paris|année=2002|pages totales=503|éditeur=GLM|isbn=2-7028-7078-3}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Christiane|nom1=Desroches Noblecourt|titre=Le fabuleux héritage de l'Égypte|lieu=Paris|année=2004|pages totales=319|éditeur=Éditions SW-Télémaque|isbn=2-286-00627-X}}. * {{Ouvrage |langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Dunand|lien auteur1=Françoise Dunand|prénom2=Roger|nom2=Lichtenberg|prénom3=Alain|nom3=Charron|titre=Des animaux et des hommes|sous-titre=Une symbiose égyptienne|lieu=Monaco|éditeur=Le Rocher|année=2005|isbn=2-268-05295-8|pages totales=272}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1=Christian|nom1=Jacq|lien auteur1 =Christian Jacq | titre = Pouvoir et sagesse selon l'Égypte ancienne | éditeur = Éditions du Rocher/Grand Livre du Mois | lieu=Paris|année = 1998 | isbn = 2-7028-1363-1|pages totales=187}}. * {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Rachet|prénom1=Guy|lien auteur1= Guy Rachet|titre= Dictionnaire de la Civilisation égyptienne|année=1998|éditeur=Grand Livre du Mois|pages totales=268|isbn=2-7028-1558-8}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Roger|nom1=Remondon|titre=L'Égypte et la suprême résistance au christianisme ({{s2-|V|VII}}).|périodique=BIFAO|volume=51|année=1952|passage=63-78}}. * {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Réunion des Musées Nationaux|lien auteur1=Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées|titre=L'art égyptien au temps des pyramides|lieu=Paris|année=1999|pages totales=416|éditeur=Le Seuil|isbn=2-7118-3848-X|id=RMN 1999}}. {{refend}} ==== Hiéroglyphes ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Maria Carmela|nom1=Betrò|titre=Hiéroglyphes|sous-titre=Les mystères de l'écriture|éditeur=Flammarion |lien éditeur=Groupe Flammarion |pages totales=251|lieu=Paris|année=1995|isbn=2-08-012465-X}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Yvonne|nom1=Bonnamy|prénom2=Ashraf|nom2=Sadek|titre=Dictionnaire des hiéroglyphes|lieu=Arles|année=2010|éditeur=Actes Sud|pages totales=986|isbn=978-2-7427-8922-1}}. {{refend}} ==== Mythologie ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Aude|nom1=Gros de Beler|titre=La mythologie égyptienne|éditeur=Grand Livre du Mois|pages totales=133|lieu=Paris|année=1998|isbn=2-7028-1107-8}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=George|nom1=Hart|titre=The Routledge Dictionary Of Egyptian Gods And Goddesses|lieu=New York|éditeur=Routledge|année=2005|pages totales=180|isbn=0-415-36116-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=GG3qfiUY3xQC&printsec=frontcover&dq=Hart+,+Dictionary&hl=fr&sa=X&ei=4600UbLKBq7a0QXkt4GwAg&ved=0CDYQ6AEwAQ#v=onepage&q=Anubis&f=false}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1 = Erik | nom1 = Hornung | lien auteur1 = Erik Hornung | titre = Les dieux de l'Égypte. Le Un et le Multiple | éditeur = Le Rocher | lieu = Paris | année = 1986 | isbn = 2268018938}}. * {{Article |langue=fr | prénom1 = Bernard | nom1 = Mathieu | lien auteur1 = Bernard Mathieu | titre = Mais qui est donc Osiris ? Ou la politique sous le linceul de la religion | périodique = ENIM 3 | lieu = Montpellier | année = 2010 | passage = 77-107|lire en ligne= http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-3&n=6}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Dimitri|nom1=Meeks|titre=Mythes et légendes du Delta d'après le papyrus Brooklyn 47.218.84|éditeur=IFAO|pages totales=498|lieu=Le Caire|année=2008|isbn=978-2-7247-0427-3}}. * {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Spence |prénom1=Lewis |prénom2=James |nom2=Putman |titre original={{lang|en|The Illustrated Guide to Egyptian Mythology, London, 1996}} |traducteur=Françoise Ghin |responsabilité2=Introduction |titre=Le grand livre illustré de la mythologie égyptienne |éditeur=Gremese |lieu=Rome |année=1998 |pages totales=144}} {{refend}} ==== Afrique ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Loïc|nom1=Le Quellec|lien auteur1=Jean-Loïc Le Quellec|titre=Art rupestre et préhistoire du Sahara|éditeur=Payot|lieu=Paris|année=1998|pages totales=616|isbn=2-228-89190-8}}. * {{Ouvrage|auteur=Louvre|titre=Méroé|sous-titre=un empire sur le Nil|année=2010|lieu=Paris|éditeur=Musée du Louvre éditions|id=Méroé|pages totales=288|isbn=978-2-35031-264-4}}. * {{article |langue=fr |prénom1=Alfred|nom1=Muzzolini|titre=Masques et thériomorphes dans l'art rupestre du Sahara Central|revue=Archéo-Nil|année=1991|passage=17-42 + 13 figures|lire en ligne=http://www.archeonil.fr/revue/AN01-1991-Muzzolini.pdf }}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Conradin|nom1=Perner|lien auteur1=Conradin Perner|titre=The Anyuak - Living on Earth in the Sky |volume={{IV}}. « A Personal Life »|pages totales=359|éditeur=Schwabe Verlag|lieu=Bâle|année=2011}} * {{Article |langue=fr |prénom1=François|nom1=Soleilhavoup|titre=À propos des masques et des visages rupestres du Sahara|périodique=Archéo-Nil|année=1991|passage=43-58 + 39 figures|lire en ligne=http://www.archeonil.fr/revue/AN01-1991-Soleilhavoup.pdf}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Axel |nom1=Van Albada |prénom2=Anne-Michelle |nom2=Van Albada|titre=La montagne des hommes-chiens|sous-titre=Art rupestre du Messak libyen|éditeur=Seuil|lieu=Paris|année=2000|isbn=2-02-032779-1|pages totales=139}}. * {{Ouvrage | langue = en | prénom1 = Diedrich | nom1 = Westermann | lien auteur1 = Diedrich Westermann | titre = The Shilluk People, Their Language and Folklore | année = 1912|lieu=Berlin|pages totales=312| lire en ligne = https://archive.org/stream/shillukpeopleth02westgoog#page/n6/mode/2up}}. {{refend}} ==== Cultes et croyances funéraires ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Pierre|nom1=Adam |lien auteur1=Jean-Pierre Adam |prénom2=Christiane|nom2=Ziegler |lien auteur2=Christiane Ziegler |titre=Les pyramides d'Égypte|lieu=Paris|année=1999|éditeur=Hachette Littératures|isbn=2-7028-2579-6|pages totales=213}}. * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Jan|nom1=Assmann|lien auteur1=Jan Assmann|titre=Mort et au-delà dans l'Égypte ancienne|titre original=Tod und Jenseits im alten Ägypten|traducteur=Nathalie Baum|éditeur=Éditions du Rocher|lieu=Monaco|collection=Champollion|année=2003|pages totales=684|isbn=2-268-04358-4}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Thierry|nom1=Bardinet|titre=Hérodote et le secret de l'embaumeur|périodique=« Parcourir l'éternité » Hommages à Jean Yoyotte|éditeur= BREPOLS|titre volume=Bibliothèque de l'École des Hautes Études-Sciences religieuses|volume=156|isbn=978-2-503-54756-5|passage=59-82|année=2012}}. * {{Article|langue=fr |prénom1=Laurent|nom1=Bricault|titre=Les Anubophores|passage=29-42|périodique=BSÉG|volume=24|année=2000|lieu=Genève|issn=0255-6286}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Alain|nom1=Charron|titre=Les canidés sacrés dans l'Égypte de la Basse Époque|passage=7-23|périodique=Égypte, Afrique et Orient|volume=23|année=2001|issn=1276-9223}}. * {{chapitre |langue=fr |prénom1=Françoise|nom1=Dunand|titre chapitre=Des corps sortis du temps|sous-titre=Techniques de conservation des corps dans l'Égypte ancienne|titre ouvrage=La mort et l'immortalité. Encyclopédie des savoirs et des croyances|éditeur=Bayard|année=2004|isbn=2-227-47134-4|passage=325-346}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Françoise|nom1=Dunand|prénom2=Roger|nom2=Lichtenberg|titre=Anubis, Oupouaout et les autres|périodique=« Parcourir l'éternité » Hommages à Jean Yoyotte|éditeur= BREPOLS|titre volume=Bibliothèque de l'École des Hautes Études-Sciences religieuses|volume=156|isbn=978-2-503-54756-5|passage=427-440|id=oup|année=2012}}. * {{Article|langue=en|prénom1= Terence|nom1=DuQuesne |lien auteur1=Terence DuQuesne |titre=Milk of the jackal|sous-titre=Some reflections on Hezat, Anubis and the ''imywt''|périodique=Cahiers Caribéens d'Égyptologie|volume=1|année=2000|passage=53-60}}. * {{Ouvrage|langue= en|prénom1= Terence|nom1=DuQuesne |lien auteur1=Terence DuQuesne |titre=The Jackal Divinities of {{nobr romains|Egypt I}}|sous-titre=From the Archaic Period to {{nobr romains|Dynasty X}}|collection=Oxfordshire Communications in Egyptology| numéro dans collection = {{VI}}|pages totales= 566|éditeur=Darengo|année=2005|lieu=Londres|isbn=1-871266-24-6}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicole|nom1=Durisch Gauthier|titre= Anubis et les territoires cynopolites selon les temples ptolémaïques et romains (Thèse de doctorat)|lieu= Université de Genève|année=2002|pages totales=519|lire en ligne=http://archive-ouverte.unige.ch/vital/access/manager/Repository/unige:27006?query=Anubis}}. * {{Article|langue=en|prénom1=Linda|nom1=Evans|titre=The Anubis animal: A behaviourial solution ?|périodique=Göttinger Miszellen|volume=216|pages=17 à 24|année=2008|issn=0344-385X}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Isabelle|nom1=Franco|titre=Rites et croyances d'éternité|pages totales=279|lieu=Paris|année=1993|éditeur=Grand Livre du Mois|isbn=2-7028-0456-X}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Claude|nom1=Grenier|titre=Anubis alexandrin et romain|lieu=Leiden|année=1977|éditeur=E.J. Brill|isbn=90-04-04917-7|pages totales=212}}. * {{Ouvrage|langue=en |prénom1=Susan Tower|nom1=Hollis|titre=The Ancient Egyptian "Tale of Two Brothers"|sous-titre=A Mythological, Religious, Literary, and Historico-Political Study|lieu=Oakville, CT|pages totales=226|année=2008|éditeur=Bannerstone Press|isbn=978-0-9774094-2-6|id=Hollis 2008}}. * {{chapitre |langue=fr |prénom1=Jean|nom1=Leclant|titre chapitre=Isiaques (cultes). Chez les Grecs et dans l'Empire romain.|titre ouvrage=Dictionnaire des Mythologies (Tome 2).|éditeur=Grand Livre du Mois|année=2000|passage=1127-1138|id=Leclant}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Sandra L.|nom1= Lippert|titre= L’étiologie de la fabrication des statuettes osiriennes au mois de Khoiak et le Rituel de l’ouverture de la bouche d’après le papyrus Jumilhac|périodique= ENIM 5|année=2012|lieu= Montpellier|passage= 215-255|lire en ligne=http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-5&n=15}}. * {{Article |langue=fr |prénom1= Anaïs|nom1= Martin|titre= L’embaumeur est-il « out » ?|périodique= ENIM 5|année= 2012|passage= 195-213|lieu=Montpellier|lire en ligne=http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-5&n=14}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Anne-Sophie|nom1=Peres|responsabilité1=Rédactrice en chef|titre=Les momies et leurs fascinants secrets|collection=Passion de l'Égypte|année=2002|isbn=2-7312-2615-3|éditeur= Éditions Atlas|pages totales=125|id= Atlas}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Luc|nom1=Pfirsch|titre=Sortir au jour |sous-titre=Le jugement des morts et l'accès à l'au-delà dans l'Égypte ancienne|périodique=La mort et l'immortalité. Encyclopédie des savoirs et des croyances|éditeur=Bayard|année=2004|isbn=2-227-47134-4|passage=373-384}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Luc|nom1=Pfirsch|titre=Le retour à la vie|sous-titre=Le mythe d'Osiris|périodique=La mort et l'immortalité. Encyclopédie des savoirs et des croyances|éditeur=Bayard|année=2004|isbn=2-227-47134-4|passage=549-555}}. * {{Article |langue=en |prénom1=Joanna|nom1=Popielska-Grzybowska|titre=Some Preliminary Remarks on Atum and Jackal in the Pyramid Texts|périodique=Göttinger Miszellen|volume=173|année=1999|lieu=Göttingen|passage=143-154|issn=0344-385X}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Isabelle|nom1=Regen|titre= Ombre. Une iconographie singulière du mort sur les « linceuls » d'époque romaine provenant de Saqqâra|périodique=CENIM 5: ''Et in Ægypto et ad Ægyptum'' |volume=4|lieu=Montpellier|année=2012|passage=603-648|issn=2102-6637}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Pierre|nom1=Saintyves|titre=Saint Christophe successeur d'Anubis, d'Hermès et d'Héraclès|année=1936|lieu=Paris|éditeur=Les éditions Émile Nourry|pages totales=58|lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111509n/f3.image.r=anubis.langFR}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1= Frédéric|nom1 = Servajean|lien auteur1=Frédéric Servajean | titre = Les formules des transformations du Livre des Morts à la lumière d'une théorie de la performativité | éditeur = [[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]] | lieu = Le Caire | année = 2004 | isbn = 2724703391 | issn = 0259-3823}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Frédéric|nom1= Servajean|titre= Le cycle du ''ba'' dans le ''Rituel de l'embaumement'' {{nobr romains|P.Boulaq III}}, 8, 12-8, 16 |périodique= ENIM 2|année= 2009|passage= 9-23|lieu= Montpellier|lire en ligne=http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-2&n=2}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Frédéric|nom1= Servajean|titre= Le conte des Deux Frères (1). La jeune femme que les chiens n’aimaient pas|périodique= ENIM 4|année= 2011|passage= 1-37|lieu= Montpellier|lire en ligne=http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-4&n=1}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Frédéric|nom1= Servajean|titre= Le conte des Deux Frères (2). La route de Phénicie|périodique= ENIM 4|année= 2011|passage= 197-232|lieu= Montpellier|lire en ligne=http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=enim-4&n=10|id=CDF2}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Frédéric|nom1= Servajean|titre=Atteindre le temps et l'éternité |périodique= CENIM 5|année= 2012|passage=699-717|lieu= Montpellier|id=TND2012CENIM|ISSN=2102-6637}}. * {{Article |langue=fr |prénom1=Raymond |nom1=Weill|titre= Le livre du « désespéré », le sens, l'intention et la composition littéraire de l'ouvrage|périodique=[[BIFAO]] 45|année=1947|passage=89-154|issn=0255-0962}}. * {{Article|langue= en|prénom1=Harco|nom1=Willems|titre=Anubis as a judge |périodique=Egyptian religion, the last thousand years : studies dedicated to the Memory of Jan Quagebeur / 1|volume= OLA 84-85|année=1998|lieu=Leuven/Louvain|passage=719-744|isbn=90-429-0669-3}}. {{refend}} ==== Traductions ==== {{refbegin|30em|indent=yes}} * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1= Paul|nom1 = Barguet|lien auteur1=Paul Barguet | titre = Le Livre des Morts des Anciens Égyptiens | lieu = Paris | éditeur = Éditions du Cerf | année = 1967 | isbn = 2204013544| pages totales= 307}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1= Paul|nom1 = Barguet | titre = Textes des Sarcophages égyptiens du Moyen Empire | éditeur = Éditions du Cerf | lieu = Paris | année = 1986 | pages totales = 725 | isbn = 2204023329}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1 = André | nom1 = Barucq | prénom2 = François | nom2 = Daumas | lien auteur2 = François Daumas | titre = Hymnes et prières de l'Égypte ancienne | éditeur = Le Cerf | lieu = Paris | année = 1980 | isbn = 2204013374}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1=Claude | nom1=Carrier |lien auteur1 = Claude Carrier| préface=[[Bernard Mathieu]] | titre = Textes des Sarcophages du Moyen Empire Égyptien | collection = Champollion | éditeur = Éditions du Rocher | année = 2004 | pages = 2732 | isbn = 226805229X}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1= Claude|nom1= Carrier |titre=Textes des Pyramides de l'Égypte ancienne |sous-titre={{nobr romains|Tome III}}, Textes de la pyramide de {{noble-|Pépy II}} |lieu=Paris|éditeur=Cybèle|passage= 1151 à 1813 |année=2010|isbn=978-2-915840-13-1|id= Carrier 2010a}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1= Claude|nom1= Carrier |titre=Textes des Pyramides de l'Égypte ancienne |sous-titre={{nobr romains|Tome IV}}, Textes des pyramides de Mérenrê, d'Aba, de Neit, d'Ipout et d'Oudjebten |lieu=Paris|éditeur=Cybèle|passage= 1819 à 2709 |année=2010|isbn=978-2-915840-14-8|id= Carrier 2010b}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1=Jean-Claude|nom1=Goyon|lien auteur1 = Jean-Claude Goyon | titre = Rituels funéraires de l'ancienne Égypte | éditeur = CERF | lieu = Paris | année = 1972 | publi = 1997 | isbn = 2-204-05661-8}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Claire|nom1=Lalouette|lien auteur1=Claire Lalouette|préface=[[Pierre Grimal]]|titre=Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne {{nobr romains|Égypte II}}|sous-titre=Mythes, contes et poésies|éditeur=Gallimard|année=1987|lieu=Paris|isbn=2-07-071176-5|pages totales=315}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=François|nom1=Lexa|titre=La magie dans l'Égypte antique de l'Ancien Empire jusqu'à l'époque copte|éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner|lieu=Paris|année=1925|volume={{II}}, Les textes magiques|pages totales=235}} * {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Plutarque|lien auteur1=Plutarque|traducteur=Mario Meunier|titre=Isis et Osiris|éditeur=Guy Trédaniel Éditeur|année=2001|lieu=Paris|isbn=2-85707-045-4|pages totales=237|id=Plutarque}}. * {{Ouvrage |langue=fr | prénom1 = Guy | nom1 = Rachet | lien auteur1 = Guy Rachet | titre = Le Livre des Morts des Anciens Égyptiens | lieu = Monaco | éditeur = Éditions du Rocher | année = 1996 | isbn = 2268021904}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Alessandro |nom1=Roccati |titre=La littérature historique sous l'Ancien Empire égyptien|lieu=Paris|année=1982|isbn=2-204-01895-3|pages totales=320}}. * {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Wolfgang|nom1=Wettengel|titre=Die Erzählung von den beiden Brüdern|sous-titre=Der Papyrus d'Orbiney und die Königsideologie des Ramessiden|lieu= Fribourg (Suisse) et Göttingen (Allemagne)|année=2003|collection=OBO|numéro dans collection = 195|pages totales=213|isbn=3-7278-1441-1}}. {{refend}} ==== Pseudo-science ==== * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Robert|nom1=Temple|lien auteur1=Robert K. G. Temple|prénom2=Olivia|nom2=Temple|titre=The Sphinx Mystery|sous-titre=The Forgotten Origine of the Sanctuary of Anubis|lieu=Rochester, Vermont, USA|éditeur=Inner Traditions|pages totales=565|année=2009|isbn=978-159477271-9|id=Temple}}. ==== Conférence ==== * {{Article |langue=fr |prénom1=Youri|nom1=Volokhine|titre=Colère et châtiment divins en Égypte ancienne : la question des maladies cutanées|lieu=Paris |année=24 avril 2013|périodique=Colloque interdisciplinaire 2012-2013, Chaire des Milieux Bibliques, Collège de France: Colères et repentirs divins|lire en ligne=http://www.college-de-france.fr/site/thomas-romer/seminar-2013-04-24-16h45.htm}}. === Notes et références === ==== Notes ==== {{Références|groupe=n}} ==== Références ==== {{Références nombreuses}} === Articles connexes === {{Autres projets|commons= Category:Anubis}} * [[Mythologie égyptienne]] * [[Divinités égyptiennes]] * [[Astrologie égyptienne]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://azawakh-oska.blog4ever.com/blog/lire-article-469443-2386997-_peintures_et_gravures_d_avant_les_pharaons__du_sa.html Les chiens préhistoriques du Sahara] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|mythologie égyptienne|mort}} {{Article de qualité|oldid=99559927|date=25 décembre 2013}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne de la mort]] [[Catégorie:Psychopompe]] [[Catégorie:Canidé dans la culture]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Divinité thérianthrope]] [[Catégorie:Divinité liée aux canidés]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apis
Apis
{{Voir homonymes |Apis (homonymie)}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Apis | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Apis-AF 12545-IMG 7838-gradient (cropped).jpg | légende = Statuette en bronze du dieu Apis - [[Musée du Louvre]]. | autres noms = | nom2 = <hiero>V28-Aa5:Q3-E1</hiero><br />ou<br /><hiero>G39</hiero><br />ou<br /><hiero>Aa5:Q3-G43</hiero><br />ou<br /><hiero>Aa5:Q3</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Ḥp | représentation = taureau | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Memphis (Égypte)|Memphis]] | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Apis''' est le nom grec d'un [[Taureau dans l'Égypte antique|taureau sacré]] de la [[mythologie égyptienne]] vénéré dès [[Préhistoire|l'époque préhistorique]]. Les premières traces de son culte sont représentées sur des [[gravure]]s [[Art rupestre|rupestres]], il est ensuite mentionné dans les ''[[textes des pyramides]]'' de l'[[Ancien Empire]] et son culte perdura jusqu'à [[Rome antique|l'époque romaine]]. Apis est symbole de [[fertilité]], de [[Virilité|puissance sexuelle]] et de force physique. == Représentation et hypostase == [[Divinités égyptiennes|Le dieu]] Apis est d'abord représenté par un taureau au pelage blanc tacheté par endroits de marques noires qui, selon un code précis, permettaient de le distinguer de ses congénères. Sous sa forme [[Anthropomorphisme|anthropomorphe]], c'est un homme vêtu de la [[chendjit]] avec une tête de [[Taureau#Symbolique|taureau]]<ref>On parle alors de dieu ''bucéphale''.</ref> dont les cornes enserrent un [[disque solaire]], parfois doté d'un [[uræus]]. Son incarnation physique était vénérée dans tout le pays sous la forme d'un taureau vivant que les prêtres sélectionnaient selon les signes divins qu'il portait. Il était alors conduit à [[Memphis (Égypte)|Memphis]] et gardé dans un ''[[Temple d'Apis (Memphis)|Apieum]]'', voisin du [[Temple de Ptah (Memphis)|grand temple]] de [[Ptah]]<ref>Cf. [[#STR |Strabon]], {{§|{{XXXI}}}}.</ref>, dont il était également un descendant. == Culte == À [[Memphis (Égypte)|Memphis]], Apis est d'abord le héraut, puis le fils du dieu [[Ptah]], le créateur ; il est ensuite associé à son [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|ba]]. À partir du [[Nouvel Empire]], il est également associé au dieu [[Rê]], la vie, et commence à être représenté avec le [[disque solaire]] entre ses cornes. À sa mort, l'Apis était assimilé au dieu [[Osiris]] sous le nom d'Osiris-Apis et se trouvait associé au culte funéraire. Ainsi, à la [[Basse époque]] on le trouve représenté sur les sarcophages comme un taureau portant la momie du défunt sur le dos, et l'accompagnant jusqu'à son tombeau. À l'époque gréco-romaine, sa forme funéraire d'Osiris-Apis sera assimilée (notamment à [[Alexandrie]]) aux dieux [[Pluton (mythologie)|Pluton]] et [[Apollon]] sous la forme du dieu [[Sarapis]]. D'où le nom du tombeau des Apis, le [[Sérapéum de Saqqarah|Sérapéum]]. L'Apis était donc choisi selon des critères très stricts (peut-être vingt-neuf), dont les principaux étaient : * un pelage noir ; * les poils de la queue doubles ; * un triangle blanc sur le front prenant la forme d'un [[delta]] inversé ; * un signe en forme de faucon aux ailes déployées sur le dos<ref>ou bien un vautour selon les sources.</ref> ; * un signe en forme de scarabée sous la langue. [[Fichier:Stele dedicated to Apis-Louvre N 5417-mp3h8842.jpg|vignette|redresse=1.3|Stèle dédiée à Apis par le portier du temple d'Horudja, datant de l'an 21 de {{noble|Psammétique Ier}} (env. 644 {{avjc}}){{-}}[[Département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre|Département des Antiquités égyptiennes]]{{-}}[[Musée du Louvre]].]] Sa mère devait selon la légende avoir été fécondée par l'éclair, Ptah en réalité, et une fois identifiée avec son veau sacré, elle faisait également l'objet d'une vénération à [[Memphis (Égypte)|Memphis]] où elle menait la vie de rites et d'offrandes due à son rang de « mère du dieu ». On sait aussi que, lorsque les [[Clergé de l'Égypte antique|prêtres]] trouvaient le nouvel Apis, il n'était en général âgé que d'à peine un an. Une fois identifié, on lui bâtissait dans le champ où il vivait une étable orientée vers le soleil levant et on l'y nourrissait pendant quarante jours, pendant lesquels seuls les prêtres pouvaient l'approcher et lui présenter des offrandes. Le temps prescrit écoulé, il était conduit en grande pompe par un cortège de cent [[Clergé de l'Égypte antique|prêtres]] jusqu'à la ville de Nilopolis où il était accueilli dans le temple de la ville. Il y restait alors quatre mois pendant lesquels toutes les femmes qui le désiraient pouvaient lui rendre visite afin d'obtenir ses faveurs et un gage de fécondité. Ces cérémonies étaient l'occasion de grandes réjouissances dans tout le pays qui venait adresser ses hommages au nouvel Apis. Au terme de ces quatre mois, le taureau et les cent prêtres quittaient la cité et se rendaient à [[Memphis (Égypte)|Memphis]] au cours d'une fastueuse procession descendant le [[Nil]]<ref>Selon [[Diodore de Sicile]], à l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]], il embarquait à bord de la [[Thalamège]] ; cf. Diodore, L. {{II}}, {{§|{{LXXXV}}}}.</ref>. Il faut alors imaginer, le long de ce parcours d'une cinquantaine de kilomètres, le peuple tout entier amassé sur les rives du fleuve acclamant le [[Barque solaire|cortège de barques]] qui accompagnaient la barge sacrée où l'animal divin était abrité, et jetant dans le fleuve des offrandes, afin d'attirer la bénédiction des dieux sur l'[[Égypte antique|Égypte]]. Arrivée dans la [[Memphis (Égypte)|grande métropole]] de la [[Basse-Égypte]] qui est le lieu de culte principal du dieu, la procession prenait alors le chemin des temples, faisant halte à chaque station spécialement préparée pour l'occasion afin d'y recevoir sa bénédiction. La ville devait être en effervescence et les offrandes affluaient de partout. Le taureau était officiellement introduit dans le [[Temple de Ptah (Memphis)|temple de Ptah]] où il devait rencontrer le grand dieu de la cité au plus profond de son sanctuaire. Il était enfin conduit dans le [[Temple d'Apis (Memphis)|temple qui lui était réservé]] pour ne le quitter que lors de cérémonies religieuses précises qui rythmaient l'année des anciens Égyptiens, comme notamment la grande fête du ''Nouvel An'', à l'occasion de l'arrivée de l'inondation. Selon les témoignages des historiens de l'[[Antiquité classique]], une fois par an on présentait au dieu dans son temple une génisse afin de satisfaire ses ardeurs sexuelles, génisse qui était le jour même abattue rituellement et donnée en offrande aux dieux. C'est à partir de cette époque que l'{{page h'|oracle}} du dieu Apis qui était rendu dans son temple est largement diffusé. Le dieu qui y avait son étable sacrée, que les Grecs baptisèrent du nom générique de ''secôs'', était présenté aux pèlerins et de ses mouvements répondait à leurs interrogations par l'affirmative ou la négative. À l'époque romaine, cet oracle pouvait aussi s'exprimer au travers d'enfants qui jouaient dans le temple ou devant le sanctuaire, et répondaient aux questions par leurs expressions, exclamations ou gestes, interprétés et traduits par les prêtres d'Apis aux dévots qui assistaient à la scène. == Mort et culte funéraire == [[Fichier:Louvres-antiquites-egyptiennes-p1020068.jpg|vignette|Statue du taureau Apis qui ornait une chapelle du dromos du [[Sérapéum de Saqqarah]].]] Les récits des historiens grecs et romains qui abordent la question du culte d'Apis font souvent référence à une pratique [[Sacrifice|sacrificielle]]. Selon eux, le dieu ne pouvait vivre au-delà de vingt-cinq années<ref>En réalité, les stèles du [[Sérapéum de Saqqarah]] qui ont conservé de nombreuses données biographiques des différents Apis inhumés là, prouvent que le taureau vivait entre quatorze et dix-sept ans en moyenne, avec quelques différences selon les époques. Rien n'indique une mort rituelle dans les textes égyptiens faisant référence au dieu Apis. Il faut donc prendre l'assertion des auteurs classiques comme une interprétation d'un culte qui leur apparaissait des plus obscurs du genre, d'autant que les prêtres égyptiens étaient peu enclin à livrer aux étrangers les [[Culte à mystères|mystères]] régulant leur religion.</ref>, temps prescrit par les textes sacrés égyptiens. Une fois cet âge atteint, les prêtres auraient conduit l'animal sur les bords du [[Nil]] ou dans un bassin spécial et l'y auraient noyé pour respecter à la lettre les écrits et le mythe. Cette mise à mort rituelle pourrait identifier le taureau à la destinée d'[[Osiris]] qui mourut une première fois de noyade par les mains de son propre frère le dieu [[Seth]]<ref>Voir la mythologie qui entoure le dieu [[Osiris]] (le dieu des morts).</ref>. Pour [[Pline le Jeune]], ce chiffre de vingt-cinq années correspondait à des calculs astronomiques liés au cycle combiné du soleil et de la lune, dont l'Apis était l'incarnation. Quoi qu'il en soit, la légende veut qu'à sa mort, l'Apis se réincarne dans l'un de ses congénères, que les prêtres étaient chargés de trouver aussitôt. Un seul taureau était vénéré à la fois. La mort d'Apis était un événement majeur qui conduisait à un deuil national de soixante-dix jours, le temps de sa momification. L'embaumement faisait l'objet d'un rituel complexe, connu par un long papyrus de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] dont la première colonne se trouve à [[Zagreb]]. Les funérailles étaient fastueuses ; embaumé, Apis était déposé dans un sarcophage et inhumé dans le [[Sérapéum de Saqqarah]], un tombeau commun grandiose aménagé au [[Nouvel Empire]] et continuellement agrandi jusqu'aux derniers [[Dynastie lagide|Ptolémées]]. La mère de l'Apis avait également droit à un traitement de faveur, et était inhumée dans une nécropole particulière non loin de l'''[[Iséum]]'' de [[Saqqarah]]. Le taureau continuait à recevoir un culte après sa mort sous la forme du dieu [[Sarapis|Osiris-Apis]]. Les Grecs l'assimilèrent au dieu [[Sarapis]] et le culte s'exporta d'abord à [[Alexandrie]], puis à travers toute la Méditerranée dans les principales villes du monde hellénistique, puis romain. Pendant la période romaine, le [[Sérapéum d'Alexandrie]] est réputé avoir également contenu des catacombes destinées à l'enterrement des taureaux sacrés et, de fait nous n'avons pas encore retrouvé la trace des sépultures des Apis au-delà des derniers Lagides. == Galerie == <gallery mode="packed" caption="" heights="200"> Fichier:Bull Apis Altemps Inv182.584.jpg|Statue du taureau Apis d'époque ptolémaïque retrouvée à [[Rome]]. Fichier:Apis MGEg Inv22808.jpg|Statue du dieu Apis d'époque ptolémaïque provenant de [[Memphis (Égypte)|Memphis]]. Fichier:Kunsthistorisches Museum Vienna June 2006 002.jpg|Masque doré d'une momie d'Apis retrouvée au [[Sérapéum de Saqqarah]]. Fichier:F2230 Louvre Taureau APIS rwk.jpg|Taureau Apis ([[Musée du Louvre]]). Fichier:Amuleto raffigurante il dio Api 2019-05-2712-12-41(A,Radius8,Smoothing4)-2.tif|Amulette ([[Musée égyptologique de Turin]]) </gallery> == Dans la culture == === Alchimie === À la Renaissance, Apis devient un symbole de la matière alchimique. [[Michael Maier|Maïer]] écrit en 1614 : « Ce bœuf noir est un hiéroglyphe. C'est le caractère indubitable de la vraie et unique matière philosophique. [...] Le bœuf est la représentation, visible et accessible aux sens, d'Isis et Osiris<ref>{{Ouvrage|langue=latin|auteur1=[[Michael Maier|M. Maïer]]|titre=Arcana arcanissima|passage=33-34.|lieu=s.l.|date=1614|pages totales=285}}.</ref>. » === Bande dessinée === * Apis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de [[bande dessinée]] ''[[Astérix]]''. === Musique === ''Le Bœuf Apis'', [[opéra bouffe]] en deux actes, livret de [[Philippe Gille]], musique de [[Léo Delibes]], créé le 15 avril 1865 au [[Théâtre des Bouffes-Parisiens]]. Cette œuvre est en fait une parodie de ''[[Moïse et Pharaon]]'' de [[Gioachino Rossini|Rossini]], créé en 1827. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:Apis}} === Bibliographie === * {{Ouvrage | id=HER | auteur1=[[Hérodote]] | titre=L'Enquête | volume={{III}}, 27-29 | référence=Référence:Histoires (Hérodote)}}. * {{Ouvrage | id=STR | auteur1=[[Strabon]] | titre=Géographie | volume={{XVII}}, 22, 23 et 31 }}. * {{Ouvrage | id=HAM | auteur1=[[Ammien Marcellin]] | titre=Histoire | volume={{XXII}}, 14 }}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Roland | nom1=Harari | prénom2=Gilles | nom2=Lambert | titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens | éditeur=Le Grand Livre du Mois | année=2002 | isbn=978-2-7028-7781-4 | isbn10=2-7028-7781-8}}. === Articles connexes === Les taureaux sacrés d'[[Égypte antique]] : * Apis ([[Ptah]]) ; * [[Boukhis]] ([[Montou]]) ; * [[Mnévis]] ([[Rê]]). Lieux de culte d'Apis : * [[Temple d'Apis (Memphis)|Temple d'Apis]] ; * [[Sérapéum de Saqqarah]]. === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité romaine d'origine égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apophis
Apophis
{{Voir homonymes|Apophis (homonymie)|Apep}}{{Sources à lier|date=septembre 2023}}{{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Apophis | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Apep 2.jpg | taille image = 150 | légende = Apophis. | autres noms = | nom2 = <hiero>O29:p*p-I15</hiero><br />ou<br /><hiero>O29:Q3*Q3-I14</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = ʕȝpp | représentation = Serpent | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Apophis''' (en [[grec ancien]] : {{grec ancien|Άπωφις}} ou {{grec ancien|Άποφις}}, ou {{Lang|grc-Latn|Apopis}} ou {{Lang|grc-Latn|Apofis}}, en égyptien : Apep ou Apepi ou Aapep ou Aapef) est un dieu de la [[mythologie égyptienne]] des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal, de l'obscurité, cherchant à anéantir la création divine. Son nom ''Aapep'' ou ''Aapef'' (en égyptien ancien) signifiait « géant » ou « serpent géant ». == Représentation == Apophis est représenté comme un grand serpent, le plus souvent avec une taille gigantesque et surnaturelle<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Roland Harari|auteur2=Gilles Lambert|titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens|passage=25-26|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|date=octobre 2002|pages totales=242|isbn=2-7028-7781-8}}.</ref>. Dans la plupart des représentations il est soumis, battu ou tué, pour représenter le triomphe du bien. Une des représentations les plus courantes est celle que l'on peut trouver dans le '' [[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]''. Le chat de [[Rê]], personnification de la déesse [[Bastet]], aussi appelé chat d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]], tue et mutile le serpent avec un couteau. Dans certaines scènes dans des temples, le roi ou le pharaon lors de la bataille est représenté avec un objet rond qui symbolise l'œil d'Apophis. Il s'attaque quotidiennement à la barque de [[Rê]] voguant sur le [[Noun]], afin de mettre fin au processus de la création, mais il est chaque fois vaincu. Chaque lever du soleil marquait ainsi la victoire de [[Rê]] sur Apophis. [[Rê]] était aidé pour repousser Apophis par d'autres divinités : [[Seth]] était désigné par Rê pour défendre la barque divine à l'aide d'un [[harpon]], [[Isis]], à l'avant de la [[barque solaire]], utilisait ses pouvoirs pour priver Apophis de ses sens dans le but de le désorienter<ref name=":0" />, ce qui permettait au chat de Rê, personnification de la déesse [[Bastet]], de décapiter le serpent. Dans des rites destinés à repousser Apophis et les autres puissances nuisibles, des petites figurines sur lesquelles était gravé le nom d'Apophis étaient jetées au feu. On trouve fréquemment des images d'Apophis ligoté et transpercé de flèches. Il est possible{{Interprétation personnelle|date=septembre 2023}} que ce soit l'explication{{Laquelle|date=13 septembre 2023}} qu'ont trouvée les Égyptiens de l'Antiquité pour expliquer les phénomènes d'[[Éclipse solaire|éclipse de soleil]] qui représentaient autant de combats momentanément perdus par le dieu [[Rê]]. == Dans la culture populaire == * La série télévisée ''[[Stargate SG-1]]'' fait d'[[Apophis (Stargate)|Apophis]] un puissant [[Goa'uld]], antagoniste récurrent des Terriens. * Il apparaît dans le film ''[[Gods of Egypt]]'' de 2016 où il est combattu éternellement par le dieu [[Rê|Râ]]. * Il est le principal antagoniste de la saison 3 de ''[[Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers]]''. * La série télévisée ''[[Les Nouvelles Aventures de Sabrina]]'' diffusé sur [[Netflix]], où Apophis est un démon qui possède Jesse l'oncle de l'amie de Sabrina, son ancienne prison est une stèle représentant un serpent. * Il est l'antagoniste principal dans la série de romans ''[[Les Chroniques de Kane]]'' de [[Rick Riordan]]. * Dans le jeu vidéo ''[[Rage (jeu vidéo)|Rage]]'', l'astéroïde qui percute la Terre est nommé Apophis. * Il apparaît aussi dans le jeu vidéo ''[[Assassin's Creed Origins]]'' sortie en 2017 sous sa forme de serpent géant attaquant la barque du héros. * Il apparaît dans le jeu vidéo ''[[Smite]]'', où il constitue un boss de jungle sur la carte du mode Conflit. * Dans le jeu de cartes à collectionner [[Yu-Gi-Oh!]], une carte Piège dont l'illustration montre une créature mi-femme mi-serpent se nomme « L'Incarnation d'Apophis ». * Il est utilisé par le musicien platiniste et producteur français [[Brodinski]] pour titrer l'un des morceaux de la mixtape ''Old Nick'' (99942 Apophis). * Dans la série télévisée ''{{lien|trad= Theodosia (TV series)|fr= Théodosia (série télévisée)|texte= Théodosia}}'' adaptation des livres de {{lien|Robin LaFevers}} diffusée en 2022, dans la saison 1 « Les serpents du chaos », Théodosia dotée de pouvoirs magiques combat les forces maléfiques d'Apep. * Dans le manga ''{{Langue|anglais|Im: Great Priest Imhotep}}'' de Makoto Morishita, Apophis est le fardeau de l'humanité que l'[[Ennéade]] a scellé aux enfers. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Apep}} === Articles connexes === * ''[[L'Apopis républicain]]'', nouvelle de science-fiction === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Divinité liée au serpent]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité du chaos]] [[Catégorie:Divinité nocturne]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Divinité maléfique]] [[Catégorie:Divinité thérianthrope]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Astart%C3%A9%20%28homonymie%29
Astarté (homonymie)
{{Homonymie}} '''[[Astarté]]''' (en anglais, '''Astarte''') est une divinité de la mythologie [[Canaan (région)|Cananéenne]]. '''Astarté''' ou '''Astarte''' peut désigner : * [[Prix Astarté]], course hippique, rebaptisé [[Prix Rothschild]] en 2008 ; * [[Astarte (groupe)|Astarte]], formation de [[Black metal]] ; * [[Astarté (opéra)|''Astarté'']], opéra de [[Xavier Leroux]] ; * [[Astarté (Holmès)|''Astarté'']], opéra d'[[Augusta Holmès]] ; * [[(672) Astarté]], [[planète mineure|objet mineur]] du [[système solaire]] ; * ''{{lien|trad=Astarte (bivalve)|fr=Astarte (genre)|texte=Astarte}}'', genre de mollusques de la famille des [[Astartidae]] ; * [[C160H Astarté]], avion de relais de communication.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Armement%20m%C3%A9di%C3%A9val
Armement médiéval
[[Fichier:Battle of crecy froissart.jpg|vignette|redresse=1.2|La [[bataille de Crécy]] (1346) entre les Anglais et les Français durant la [[guerre de Cent Ans]].]] [[Fichier:Schlacht von Azincourt.jpg|vignette|redresse=1.2|La [[bataille d'Azincourt]] (1415) entre les Anglais et les Français pendant la guerre de Cent Ans. Miniature du {{s-|XV}}.]] L'histoire de l’'''armement médiéval''' est marquée par la [[suprématie militaire#Durant le Moyen Âge : le chevalier|suprématie de la cavalerie]], à compter de la [[Bataille d'Andrinople (378)|bataille d'Andrinople]] (378 {{ap JC}}) où les cavaliers lourds de l'armée des [[Goths]] vainquent les cohortes de la [[Légion romaine]]. Cette suprématie s'achève en fin de [[période historique|période]] par les armes de tir ([[armes de jet]] et [[armes à feu]]), comme les [[Arc (arme)|arcs]] à la [[bataille d'Azincourt]] (1415) et l'avènement de la [[poudre à canon]] à partir du [[XVe siècle|{{s-|XV}}]] avec notamment la [[Bataille de Castillon|bataille de Castillon (1453)]] et la [[Chute de Constantinople|prise de Constantinople]] (1453). == Armement mérovingien == L'armement [[Francs|franc]] a longtemps été vu comme l'une des principales causes des succès militaires de ce peuple au haut Moyen Âge. Parallèlement, l'historiographie moderne a prêté de grandes qualités militaires à [[Clovis Ier|Clovis]] et à certains de ses successeurs qui surent plus particulièrement agrandir le royaume au détriment de leurs voisins. En réalité, [[Grégoire de Tours]] n'a que cette phrase pour qualifier les premiers succès francs dus à ce roi : ''{{citation|Il fit beaucoup de guerres et remporta certaines victoires}}'', ce qui tendrait à montrer que Clovis ne fut ni plus doué, ni plus chanceux que ses prédécesseurs moins connus. En fait, l'armement des Francs mérovingiens, bien étudié grâce à de nombreux recoupements entre l'archéologie et les sources écrites latines, ne devait pas être très différent de celui de leurs voisins germaniques contemporains. Certains historiens pensent même qu'il était inférieur, par exemple, à celui des [[Wisigoths]] d'[[Alaric Ier|Alaric]]. Aujourd'hui, l'hypothèse qui tend à triompher explique plus leurs succès retentissants par l'influence romaine qu'ils subirent précocement, que par une quelconque supériorité technique. Cette influence apporta notamment plus de discipline dans leurs rangs, ce qui aurait pu peser lourdement sur l'issue des combats importants. Acquise par les hommes de [[Clovis Ier|Clovis]] lors des victoires sur [[Syagrius]], ou simplement transmise aux auxiliaires francs du temps de son père, [[Childéric Ier|Childéric]], une conception romaine de l'armée apparaît, par exemple, dans la revue des troupes effectuée par Clovis qui donne lieu à l'épisode du [[vase de Soissons]]. Ce souci de la tenue traduit donc une rigueur dans le commandement et sans doute n'en allait-il pas autrement sur le terrain. L'armement proprement dit, quant à lui, est varié et change peu au cours de la période mérovingienne. Ainsi, vers le {{VIIe siècle}}, il comprend une hache de jet appelée [[Francisque (arme)|francisque]], la lance appelée [[framée]], l'épée — soit symétrique à deux tranchants (la [[spatha]]), soit courte (la [[semispatha]]), ou encore à un seul tranchant (le ''sax'' ou [[scramasaxe]]). Dans une moindre mesure, l'[[arc (arme)|arc]] en forme de « D » et les flèches sont attestés dans de nombreuses tombes. L'armement des Francs contient aussi le javelot, appelé l'[[angon]]. == Armement carolingien == [[Fichier:Carolingian Warrior.jpg|vignette|gauche|redresse|Reconstitution d'un guerrier carolingien armé d'un [[spangenhelm]], d'une [[cotte de mailles]], d'une [[lance]] et d'un [[Bouclier (arme)|bouclier]], montant un cheval de guerre ({{sp-|VIII|-|X|s}}). Exposition [[Charlemagne]] à l’hôtel de vile d'[[Aix-la-Chapelle]] en 2014.]] Sous les [[Carolingiens]], l'armement évolue vers ce qu'il sera à l'époque féodale. Tout d'abord, avec l'importance accrue de la cavalerie, son coût augmente : si en théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (l'[[ost]]), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes. De plus, l'armement en général se spécialise : l'épée carolingienne s'allonge et l'alliage dans lequel elle est forgée s'améliore grâce à une évolution constante des techniques servant à l'élaboration de l'acier. Cette épée est connue pour être la meilleure arme de son époque (plusieurs armes franques entrent dans la légende : voir [[noms d'épées]]) et des lois strictes en interdisent le commerce à l'étranger (pour éviter de la retrouver entre les mains des Vikings en particulier). L'arc s'améliore également, à la suite des combats contre les [[Avars]], un peuple des steppes. En fin de période, les [[Viking]]s sèment la terreur avec leurs longues cottes de mailles et leurs épées, mais celles-ci sont copiées sur celles des Carolingiens, quand elles ne sont pas directement importées, d'où les lois en interdisant le combat.{{Clr|gauche}} == Le temps des chevaliers == [[Fichier:Robert de Normandie at the Siege of Antioch 1097-1098.JPG|vignette|[[Robert II de Normandie]] pendant le [[siège d'Antioche]] (1097–1098) durant la [[première croisade]] ; peinture de [[Jean-Joseph Dassy]] (1850).]] C'est à la [[bataille de Hastings]] en 1066, qu'apparaît une nouvelle façon de tenir leur lance pour les cavaliers : presque à l'horizontale, pour charger. Ce sont là les origines de la [[joute équestre]]. Ce jeu emblématique du Moyen Âge, sans doute au départ un entraînement au combat, n'a toutefois rapidement plus rien à voir avec la guerre. Au cours du {{s-|XII}} la lance évolue de façon à permettre à la cavalerie d'obtenir des charges puissantes : * lance tenue sous le bras au lieu d'au-dessus de l'épaule comme au {{s-|X}} ; * utilisation généralisée des étriers qui permettent de se tenir debout pour combattre, améliorant sensiblement la défense vis-à-vis de l'infanterie ; * changement de la forme de la lance. Une garde d'acier est ajoutée, qui permet de faire soutenir le choc par l'épaule entière ; * l'allongement de la lance est permis par la tenue sous le bras ; Ces innovations permettent une forte augmentation du choc à l'impact et modifient radicalement l'importance de la cavalerie lourde qui devient dès lors capable d'infliger de lourd dégâts à l'infanterie en peu de temps, sans être pour autant aussi fragile qu'avant dans les mêlées prolongées. Signe des temps, la « [[chevalerie]] » (du nom des [[Cavalerie|cavaliers]] français), poursuivant l'évolution amorcée sous les Carolingiens, s'impose dans tous les combats. Le chevalier se distingue surtout par ses armes défensives, qui se fondent en une [[armure (équipement)|armure]] de meilleure qualité que celle des autres gens d'armes de l'époque (tout en restant toutefois proportionnel à sa richesse ; ainsi un chevalier de piètre naissance n'a pas le même barda qu'un chevalier plus riche que lui, voire qu'un simple soldat). Le code de la chevalerie chrétienne, qui se définit progressivement à partir des tentatives de l'Église pour limiter les combats au {{s-|XI}} détermine également dans une large mesure la manière dont la guerre est abordée en Occident durant la période. [[Fichier:Westminster Knight.jpg|vignette|redresse=1|Un [[Chevalier (chevalerie)|chevalier]] portant une [[cotte de mailles]], [[enluminure]] du {{s-|XIII|e}}, [[British Library]].]] L'âge d'or de la chevalerie est le {{s-|XIII}}, au cours duquel le chevalier, armé du [[haubert]] long, des chausses de maille, et du grand heaume a une réelle suprématie sur le champ de bataille. Les textes de l'époque parlent de cavaliers ''{{citation|fendant et écrasant la masse de la piétaille alliée et ennemie pour aller combattre les chevaliers ennemis}}'' seuls considérés. Les armes d'hast, seules armes de piéton à pouvoir inquiéter un cavalier (fers tranchants, piquants ou contondants emmanchés sur de longues hampes d'au moins la hauteur d'un homme) comme la vouge, la guisarme, le goedendag et autres ne se développent qu'à la fin du {{s-|XIII}}. C'est également au {{s-|XIII}} que le tournoi acquiert sa forme « moderne » ; composé de plusieurs épreuves dont la joute à cheval, au cours de laquelle deux chevaliers séparés par une barrière s'affrontent face à face armés d'une lance généralement dite « courtoise » c’est-à-dire émoussée. Au {{s-|XIV}}, la chevalerie française, emblématique de l'époque, se heurte néanmoins aux arcs longs anglais à la [[bataille de Crécy]], puis à la [[bataille d'Azincourt]]. Ces derniers, par leur puissance et par leur longue portée permettent de percer une armure : à partir d'une distance de {{nobr|20 mètres}} ou moins sur une armure de plate, à partir de {{nobr|100 mètres}} sur un simple gambison de cuir. Il permet en outre de déstabiliser et de fatiguer le combattant pendant l'approche. De plus, les Anglais grâce à une meilleure organisation (le roi ayant édicté des ordonnances visant à réformer ses troupes en une réelle armée où chaque homme doit posséder l'équipement de sa fonction - normalisation de l'équipement) déroutèrent une armée française désordonnée et composée de nobles avides de faits d'armes personnels et non pas de se plier à une quelconque stratégie. L'irruption des armées de métiers sur le champ de bataille annonce en cela la fin de la chevalerie qui est due en dernière analyse à la multiplication des armes à feu. Ainsi, la légende autour de la mort du chevalier [[Pierre du Terrail]] de Bayard, dit le « chevalier Bayard », survenue le {{date|29 avril 1524}}, à [[Rovasenda]] près de [[Milan]], indique à quel point le traumatisme fut grand lorsque n'importe quel soldat pouvait, à l'aide d'une arme à feu, abattre le plus grand guerrier du royaume. Un autre « fléau de la chevalerie » se développa au {{s-|XV}} : le retour sur le champ de bataille des formations d'infanterie denses et compactes (pratique disparue depuis l'Antiquité) constituées de piquiers, hallebardiers et vougiers en périphérie de la formation et d'arbalétriers et canonniers à main au centre. Les Suisses passèrent maîtres dans l'application de cette stratégie et infligèrent aux cavaleries française, bavaroise et surtout bourguignonne de sévères défaites ([[bataille de Grandson]]). == Glossaire == * ''Âme'' : cœur de la lame d'une épée. * ''[[Quillon]]s'' : pièces perpendiculaires à la lame de l'épée, qui composent sa ''garde.'' * ''[[Umbo (arme)|Umbo]]'' : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le ''cache-poing''. == Classement par période == === Haut Moyen Âge === [[Fichier:Uncrossed gladius.jpg|alt=|vignette|Un [[glaive]].]] [[Fichier:Franziska.png|vignette|redresse=1|Différents fers de [[Francisque (arme)|francisque]].]] * Gourgandine : lance ou javelot franc au fer en forme d'un harpon. * [[Cataphracte (armure)|Cataphracte]] : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis byzantine. Celui qui la porte est un cataphractaire. * [[Contus]] : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains. * [[Scramasax]] ou Sax : arme blanche semi-longue à un seul tranchant. * [[Dague]] : arme blanche courte à double ou simple tranchant. * [[Épée]] : arme blanche à double ou simple tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les [[Romains]] et par les [[Germains]]. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les [[Viking]]s la copient et la surpassent. ** Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de {{unité/2|0.80|à=1|m}}. Elle est héritée de la ''[[spatha]]'' romaine du bas-Empire. * [[Francisque (arme)|Francisque]] : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les [[Francs]]. * [[Glaive]] : (du latin ''gladius'') épée courte ; arme blanche semi-longue à double tranchant. * [[Javeline]] : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci. * [[Javelot]] : lance de jet légère. * [[Lance]] : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique. * [[Latte (arme)]] : sabre droit. * [[Chausse-trape]] : pointes en fer posées au sol pour empêcher l'avancée ennemie. * [[Rondache]] : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne. * [[Sabre (arme)|Sabre]] : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (''latte'', ''proto-sabre'') ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber. * [[Semispatha]] : nom latin de l'épée courte. * [[Spangenhelm]] : terme historiographique allemand désignant le casque composite segmenté populaire chez les Germains orientaux. * [[Spatha]] : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne. === Bas Moyen Âge (1300-1500) === [[Fichier:Middelaldersværd.jpg|vignette|Épées du [[Moyen Âge tardif|bas Moyen Âge]].]] [[Fichier:KHM Wien A 24 - Bascinet of Ernst of Austria, c. 1400.jpg|vignette|redresse=0.8|[[Bassinet (casque)|Bassinet]] à bec de passereaux.]] * [[Baliste]] (ou ''pierrière''). * [[Bardiche]] : arme originaire d'[[Europe de l'Est]], composée d'un manche en bois pouvant être long de {{unité|2|m}} et d'un fer en forme de hache allongée. * [[Brigandine]] : « veste » dans laquelle sont rivetés des plaques d'acier afin d'améliorer la flexibilité de l'ensemble sans perdre de résistance à l'impact. * [[Broigne]]. * [[Camail d'armure|Camail]] : mnémotechnique : « cagoule de maille » se portant sous un grand heaume ou une cerveliere, pouvant également protéger la mâchoire d'un coup de coupe. * [[Claymore (épée)|Claymore]] : Grande épée à garde tronquée, elle est représentative des peuplades des Lowlands et des Highlands d'Écosse. * [[Cotte d'armes]]. * [[Épée]] : outil de combat se déclinant sous diverses versions, ex. : épée une main, une main et demi, deux mains. Composée de plusieurs parties fondamentales : Lame, Garde, Fusée (poignée), Pommeau. la lame est composée elle-même de plusieurs parties : les tranchants (qui peuvent se décliner en vrai et faux tranchant), le diamantage, la gouttière, le Fort, le Moyen et le Faible. * [[Espadon (arme)|Espadon]] Grande épée maniée à deux mains. * [[Faux de guerre|Fauchard]] : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du {{s|XIII}}. * [[Fauchon (arme)|Fauchon]]. * [[Flamberge]] : ou lame Flamboyée. Grande épée à la lame ondulée, permettant d'accentuer l'étendue des dégâts lors de la coupe, mais également au potentiel augmenté pour l'impact sur armure. * [[Fléau d'armes]] : arme contondante, pouvant être adjointe de piques (morning star). le fléau, à la différence de la Masse d'Arme, se compose d'une chaine servant, entre autres, à passer par-dessus les boucliers pour briser le bras. * [[Gambison]] : chemise épaisse remplie de rembourrage ayant plusieurs fonctions : la protection légère, l'absorption des chocs lors du port d'une armure. il se décline sous diverses versions en fonction de l'époque. * [[Gonfanon]]. * [[Guisarme]]. * [[Harnois]]. * [[Haubert]]. * [[Heaume]] : casque emblématique du chevalier destiné à protéger la tête. * [[Mangonneau]]. * [[Masse d'armes]]. * [[Miséricorde (arme)|Miséricorde]] : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure. * [[Pavois]] : bouclier massif utilisé par les arbalétriers * [[Pertuisane]] : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au {{s|XV}}. * [[Pique (arme)|Pique]] : longue lance de fantassin (env. {{unité|6|m}}), utilisée pour briser la charge des cavaliers. * [[Salade (casque)|Salade]]. * [[Tabar]] : mnémotechnique : « Tablier de l'Arnois ». Se porte par-dessus la cotte de mailles, souvent porteur des couleurs du chevalier. en tissu. * [[Targe]]. * [[Trébuchet]]. * [[Vouge (arme)|Vouge]] : arme composée d'un soc de charrue affuté et montée au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers ») pour couper les jarrets des chevaux, du {{XIVe s}} au {{s|XVI}}.{{-}} == Classement par type d'arme == '''Note''' : Les termes peuvent apparaître plusieurs fois lorsqu'ils désignent une pièce d'armement appartenant à plusieurs types d'armes. === Armes de cavalerie et d'infanterie === [[Fichier:Ancient Sasanid Cataphract Uther Oxford 2003 06 2(1).jpg|vignette|redresse=1|[[Cataphracte (armure)|Cataphracte]] complète de guerrier [[Sassanide]], avec les protections pour le cheval.]] * [[Cataphracte (armure)|Cataphracte]] : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis [[Byzance|byzantine]]. Celui qui la porte est un cataphractaire. * [[Contus]] : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains. * [[Lance]] : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique. * [[Spatha]] : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne. * [[Épée]] : arme blanche à double tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les [[Romains]] et par les [[Germains]]. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les [[Viking]]s la copient et la surpassent. Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de {{unité/2|0.80|à=1|m}}. Elle est héritée de la ''[[spatha]]'' romaine du bas-Empire. * Épée à une main et demi : épée de taille moyenne entre l'épée longue et l'épée à deux mains, d'un poids situé entre {{unité/2|1.4|et=1.8|kilogramme}} environ pouvant être maniée à une main ou à deux mains.{{-}} === Armes contondantes === [[Fichier:Klassischer-Flegel.jpg|vignette|redresse=0.8|Un [[fléau d'armes]].]] * [[Fléau d'armes]] * [[Marteau d'armes]] * [[Masse d'armes]] * [[Morgenstern (arme)|Morgenstern]] === Armes de contact === * [[Dague]] : arme blanche courte à double tranchant. * [[Miséricorde (arme)|Miséricorde]] : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure. * [[Sabre (arme)|Sabre]] : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (''latte'', ''proto-sabre'') ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber. * [[Scramasaxe]] ou Sax (dans certaines sources latines) : arme blanche semi-longue à un seul tranchant d'origine germanique. * [[Semispatha]] : nom latin de l'épée courte des grandes invasions. === Armes d'estoc === {{Article détaillé|estoc et taille}} * Épée longue dite ''estoc'' : apparaît au cours du {{s-|XV}} pour se faufiler dans les défauts des harnois toujours plus sophistiqué et atteindre les parties vitales. === Armes de taille === [[Fichier:ClaymoreHighlanderReplica.jpg|vignette|redresse=1|Réplique d'une [[Claymore (épée)|claymore]].]] * [[Claymore (épée)|Claymore]] : épée à deux mains utilisée par les ''[[Highlands|highlanders]]'' écossais. * [[Espadon (arme)|Espadon]] : grande épée à deux mains * [[Flamberge]] : grande épée dont la lame est ondulée. * [[Latte (arme)|Latte]] : sabre droit du haut Moyen Âge (lame à un seul tranchant) === Armes d'hast (armes longues) === {{Article détaillé|arme d'hast}} Sous le vocable ''arme d'hast'' sont reprises toutes les armes emmanchées, manche en bois prolongé par un fer, le plus souvent dérivé d'un outil agraire. Les armes d'hast donneront naissance aux hallebardes de la [[Renaissance]] : * [[Anicroche (arme)|Anicroche]] : arme composée d'un coutelas recourbé pour couper les jarrets des chevaux, désosser un chevalier en lui arrachant ses pièces d'armures… du {{XIVe siècle}} au {{XVIe siècle}}. * [[Bardiche]] : arme originaire d'[[Europe de l'Est]], composée d'un manche en bois pouvant être long de {{unité|2|m}} et d'un fer en forme de hache allongée. * [[Faux de guerre]] ou fauchard : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du {{XIIIe siècle}} * [[Pertuisane]] : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au {{XVe siècle}}. * [[Pique (arme)|Pique]] : longue lance de fantassin (environ {{unité|6|m}}), utilisée pour briser la charge des cavaliers. * [[Vouge (arme)|Vouge]] : arme composée d'un long coutelas (d'origine un tranchoir de boucher) au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers ») * [[Guisarme]] : arme de la famille des hallebardes composée d'une lance avec une extrémité à double tranchant et souvent en forme de serpe. * [[Corsèque]] : arme d'hast composée d'une pique et d'un bout de fer recourbé, permettant de désarçonner le cavalier et de le transpercer. === Armes de tir === À l'époque, les armes de tir dites [[Armes à feu|à feu]] sont très peu courantes. La fonction et l'utilisation de la [[poudre à canon]] n'est presque pas connue, si ce n'est pour les [[Fusée d'artifice|fusées d'artifice]]. === Armes indirectes === Des [[chausse-trape]]s en fer forgés de manière à tenir pointe vers le haut permettaient de ralentir une charge de [[cavalerie]] en s'incrustant dans le [[Sabot (ongle)|sabot]] du cheval pour le blesser ou le déséquilibrer. La généralisation du [[fer à cheval]] a rendu cette arme moins efficace. === Armes de jet === [[Fichier:Franziska.png|vignette|redresse=0.8|Différents types de [[Francisque (arme)|francisques]].]] * [[Angon]] : sorte de [[lance]] ou [[javelot]] propre aux [[Francs]], la forme de son fer serait à l'origine du motif de la [[fleur de lys]] des armes de France. * [[Framée]] : arme parente de l'angon. * [[Francisque (arme)|Francisque]] : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les Francs. * [[Javeline]] : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci. * [[Javelot]] : lance de jet légère. {{-}} === Armes de siège === * [[Baliste]] : sorte de grande arbalète pouvant tirer avec grande puissance des pierres ou des carreaux prévu à cet effets. * [[Pierrière]] * [[Catapulte]] : arme de siège d'origine romaine et tirant des boulets de pierre. * [[Mangonneau]] * [[Trébuchet]] : amélioration de la catapulte et mangonneau, elle utilise un système de contrepoids pour pouvoir tirer des projectiles. * [[Couillard (arme)|Couillard]] <gallery mode="packed" heights="150"> Baliste.png|Schéma descriptif d'une catapulte. Mangonneau2.png|[[Mangonneau]]. Trebuchet Castelnaud.jpg|[[Trébuchet]]s. </gallery> === Armes de traits === * [[Arc (arme)|Arc]] * [[Arbalète]] === Armes à feu === * [[Arquebuse]] : arme à feu introduite au {{XIIIe siècle}}, puis généralisée au {{XVe siècle}} en Occident (voir [[poudre à canon]]). * [[Bombarde (militaire)|bombarde]] première arme à poudre utilisée au Moyen Âge. Elle nécessite de la poudre noire et elle tire des boulets de pierre. * [[Couleuvrine]] : arme à feu portative inventée au {{XIVe siècle}}. === Armures === [[Fichier:Armor MET DT778.jpg|vignette|redresse=1|Reconstitution composite d'une armure, vers 1400-1450, [[Metropolitan Museum of Art]]. Aucune armure complète du début du {{s-|XV|e}} n'a été conservée. Celle-ci comporte donc divers éléments rassemblés et restaurés dans les années 1920.]] {{Article détaillé|armure (équipement)}} * [[Brigandine]] * [[Broigne]] : armure formée d'anneaux cousus entre eux. * [[Camail d'armure|Camail]] * [[Cataphracte (armure)|Cataphracte]] * [[Cotte d'armes]] * [[Cotte de mailles]] : armure la plus répandue au Moyen Âge constituée d'anneaux entrelacés. * [[Gambison]] * [[Harnois]] * [[Haubert]] * [[Heaume]] : casque du chevalier. * [[Salade (casque)|Salade]] casque utilisé à partir du {{XVe siècle}}. * [[Spangenhelm]] : casque du Haut Moyen Âge. {{-}} === Boucliers === * [[Pavois]] : grand bouclier occupant le dos des arbalétriers ou posé devant eux pour les protéger pendant qu'ils rechargent * [[Rondache]] : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne. * [[Targe]] : petit bouclier. * ''[[Umbo (arme)|Umbo]]'' ou ombilic : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le ''cache-poing''. * [[Écu (bouclier)|Écu]] : bouclier rond avec un demi-cercle sur le côté qui permettait de passer la lance. Il était le plus souvent utilisé par les chevaliers. * [[Bocle]] : bouclier utilisé dès la fin du {{S-|XIII}} lors des duels. <gallery heights="150" widhts="230"> Boucliers (escudos - larousse).jpg|Divers [[Bouclier (arme)|boucliers]]. Balestriere1.jpg|[[Arbalétrier (histoire militaire)|Arbalétrier]] rechargeant son [[Arbalète|arme]] à l'abri de son [[pavois]] fiché en terre. Bernese arms, 14th century.jpg|Pavois du {{XIVe siècle}}. </gallery> == Notes et références == {{Références}} {{...}}<!-- il faut au moins 1 source de qualité (la page anglophone ne compte pas) - à enlever ensuite --> {{Traduction/Référence|en|Medieval warfare|632488005|type=note}} == Annexes == === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tobias|nom1=Capwell|titre=Armour of the English Knight, 1400-1450|éditeur=Thomas Del Mar Limited|année=2015|pages totales=308|isbn=978-0-99332-4604}}. * [[Philippe Contamine]] (Sous la direction de), ''Histoire militaire de la France'', André Corvisier (sous la direction de), tome 1, Paris, France, 1997. * Claude Fagnen, ''Armement médiéval'', Paris, 2005, Desclée de Brouwer/Rempart {{ISBN|2-904365-40-0}} * {{Ouvrage|prénom1=Liliane|nom1=Funcken|lien auteur1=Liliane Funcken|prénom2=Fred|nom2=Funcken|lien auteur2=Fred Funcken|titre=Le Costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie|volume=1|titre volume=Du huitième au quinzième siècle|éditeur=Casterman|lieu=Tournai / Paris|année=1977|pages totales=156|isbn=2-203-14318-5}}. * [[Iaroslav Lebedynsky]], ''Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions : {{s mini-|IV|e}} au {{s-|VI|e}}'', Paris, France, 2001. === Articles connexes === {{Colonnes|taille=20| * [[Arme]] * [[Armes à feu médiévales|Armes à feu]] * [[Ost]] * [[Guerre au Moyen Âge]] * [[Guerre de Cent Ans]] * [[Bataille de Crécy]] / [[Bataille d'Azincourt]] }} === Liens externes === * {{Autorité}} {{Palette|Moyen Âge|Armement par période|Armes blanches|Armement défensif|Engin de siège|Pièces d'armement légendaires}} {{Portail|Moyen Âge|armes}} [[Catégorie:Équipement militaire|Médiéval]] [[Catégorie:Armement médiéval|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9ologie%20sous-marine
Archéologie sous-marine
{{Infobox Discipline|image=Scale drawing underwater.jpg|légende=Relevé archéologique sous-marin.}} [[Fichier:Archeologie sous-marine.jpg|vignette|Archéologue sur le Site C de [[Cassis (Bouches-du-Rhône)|Cassis]] par {{unité|102|m}} de fond par le [[Photographie sous-marine|photographe sous-marin]] [[Alexandre HACHE|Alexandre Hache]] (août 2020).]] L''''archéologie sous-marine''' est un des domaines de l'[[archéologie]], caractérisé par la localisation, l'exploration et l'étude des [[Vestiges materiels|vestiges archéologiques]] se trouvant actuellement sous la mer. Ces vestiges peuvent être constitués d'embarcations et de navires anciens, échoués, naufragés, mais aussi de lieux de vie désormais submergés du fait des variations du niveau des mers et océans au cours du temps. La [[Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique]] adoptée par l'UNESCO en [[2001]] définit ces vestiges comme « toutes traces de l’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique se trouvant partiellement ou totalement immergé, de manière périodique ou continuelle »<ref name="unesco uch">[http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/underwater-cultural-heritage/the-underwater-heritage/ UNESCO, Protection du patrimoine culturel subaquatique].</ref>. Cela comprend donc l’ensemble des sites, constructions, artefacts, les épaves ainsi que leurs cargaisons. L'archéologie sous-marine se distingue, en France, de l'[[archéologie subaquatique]], pratiquée quant à elle dans les eaux douces (fleuves, rivières, lacs). == Particularités == Au-delà de la spécificité de son milieu d'intervention - sous les eaux - qui implique une adaptation des méthodes d'investigation et de recherche, elle s'inscrit dans un champ scientifique plus vaste, celui de l'[[archéologie]] maritime et littorale, et regroupe plusieurs spécialités telles que l'archéologie du commerce et des échanges, l'archéologie navale, l'archéologie portuaire. Comme l'archéologie terrestre, elle fait appel à de nombreuses spécialités scientifiques connexes comme les sciences paléo-environnementales (géo-archéologie, [[dendrochronologie]], [[xylologie]], [[palynologie]], [[malacologie]], [[céramologie]], [[archéométrie]], etc.). L'archéologie sous-marine permet de mettre au jour et d'étudier des vestiges [[fossile|fossilisés]] dans des conditions souvent idéales de préservation. Sauf en cas de pillage, un navire qui a sombré à entraîné avec lui une cargaison intacte. Cependant après plusieurs siècles certaines marchandises telles que les céréales disparaissent de l'épave contrairement à d'autres objets comme les amphores ou les lingots<ref name="belin">{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=[[Catherine Virlouvet]]|directeur1 = oui |titre=Rome, naissance d'un empire |sous-titre= De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C|éditeur=[[Éditions Belin]] |collection=Mondes anciens |lieu=Paris |année=2020 |pages totales=796 |passage= 579-582 et 620-621|isbn=978-2-7011-6495-3|auteur2 = Stéphane Bourdin|numéro chapitre = 11|titre chapitre = De la cité-état à l'"Empire-monde"}}.</ref>. De plus la nature sablonneuse ou rocheuse du fond marin influe sur la probabilité de retrouver une épave, ce qui empêche de connaître les flux commerciaux qui ont eu lieu dans certaines régions comme le [[golfe du Lion]]<ref name="belin"/>. Malgré ces limites, aucune autre source documentaire ne permet de reconstituer aussi précisément les courants d'échanges de l'[[Antiquité]] ou des périodes plus récentes. Le patrimoine culturel qui se trouve dans les fonds marins est protégé par la [[Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. Cette convention vise à aider les États parties à mieux protéger leur patrimoine culturel immergé grâce à un cadre juridique international<ref name="unesco uch" />{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Underwater Power Tools for In Situ Preservation, Cleaning and Consolidation of Submerged Archaeological Remains|journal=Journal of Marine Science and Engineering|date=2021|url=https://doi.org/10.3390/jmse9060676}}</ref>. == Historique == === Chasse aux trésors === [[Fichier:Recherche de galions dans la baie de Vigo-gravure.jpg|vignette|Recherche de galions dans la baie de Vigo : gravure de 1873.]] La première phase importante de l'histoire de l'archéologie sous-marine (1900-1943), née au début du {{s-|XIX}} avec l'apparition des [[Scaphandre à casque|scaphandres pieds lourds]] et des premiers engins sous-marins, est caractérisée par le prélèvement de trésors trouvés dans les [[Épave (maritime)|épaves]] afin de nourrir les collections publiques ou privées, notamment sur les côtes italiennes et françaises. La plus notable découverte de cette époque est l'épave d'[[Anticythère]], par des [[Scaphandrier|scaphandriers]] grecs pêcheurs d'éponges, qui remonteront à bord du transport de la marine grecque le ''Mykalè'', sous contrôle de l'Éphore des antiquités d'Athènes, un grand nombre de statues, ainsi que l'énigmatique « [[machine d'Anticythère]] », un cadran mécanique servant à calculer et prédire divers phénomènes astronomiques comme les phases de la lune ou les conjonctions de planètes. À cette période se rattache aussi dans les années 1930 l'entreprise de récupération des navires de Caligula, coulés dans le lac de Nemi près de Rome, à la suite de la ''[[Damnatio memoriae|Damnatio Memoriae]]'' qui a suivi la chute de cet empereur romain controversé (épaves déjà explorées très partiellement par des plongeurs en apnée aux {{s2-|XVII|XIX}}). Pour des raisons de prestige, Mussolini parraine l'entreprise, qui est colossale. Il ne s'agit de rien de moins que de remettre en service un tunnel romain qui maintenait à niveau constant ce lac pluvial enclavé, puis de le vider comme une vulgaire baignoire à l'aide de puissantes pompes baptisées hydrovores, déjà utilisées pour assécher les marais Pontins. Première entreprise d'archéologie scientifique raisonnée, menée à bien non sans mal, l'entreprise, si elle ne ramène pas au jour de trésors fabuleux, permet au moins de récupérer les deux navires (de plus de {{unité|70 m}} de long dans un modeste lac pluvial !) et de faire un point sur l'ingénierie navale romaine, beaucoup plus avancée que ce qu'on imaginait alors. Les navires, tirés sur la rive du lac et abrités dans un musée consacré au style Art déco fasciste construit tout exprès, seront malheureusement détruits par les Allemands après la capitulation italienne de septembre 1943 et l'arrestation de Mussolini<ref>{{Ouvrage|titre=Archéologie sous-marine sur les côtes de France|lieu=Nantes|éditeur=musées du [[château des ducs de Bretagne]]|année=1985|oclc=23399260|passage=33}}.</ref>{{,}}<ref>{{it}} [http://www.museonaviromane.it/ Musée des navires de Nemi].</ref>. === Naissance de l'archéologie sous-marine scientifique === [[Fichier:Amphora with coral Levanzo I shipwreck n1.jpg|vignette|La naissance de l'archéologie sous-marine scientifique Corail rouge poussant sur une amphore, découvert dans l'épave du Levanzo I]] À l'instar de l'[[archéologie]] terrestre, l'archéologie sous-marine a progressivement acquis un caractère plus scientifique, avec la mise en œuvre d'une méthodologie spécifique de recherche, de mise en œuvre des opérations de prospection, de sondage, de fouilles, de documentation et de publication. La première fouille archéologique a été entreprise au début du vingtième siècle par [[Alfred Merlin]] et une équipe de scaphandriers, sur l'épave de Mahdia. Plus tard (1943 - 1995), le développement scientifique de l'archéologie sous-marine connait un nouvel essor grâce à la mise au point du [[scaphandre autonome]] du commandant [[Yves Le Prieur]] en 1937, scaphandre perfectionné en 1943 par [[Jacques-Yves Cousteau]] et l'ingénieur [[Émile Gagnan]], qui le dotent d'un [[Détendeur de plongée|détendeur automatique]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Buchet|titre=Sous la mer|éditeur=Presses Paris Sorbonne|année=2001|passage=318}}</ref>. Ceci a vulgarisé la plongée sous-marine et l'accès aux [[Épave (maritime)|épave]]s en [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Cousteau relate ses fouilles. D'abord elles sont conjointes avec [[Philippe Tailliez]] sur l'[[épave de Mahdia]] en 1948<ref>''Carnet de plongée'', film coréalisé avec [[Marcel Ichac]].</ref>. Puis il dirige seul une partie de celles du [[Grand-Congloué]] à partir de 1952. Quant à Tailliez il dirige à partir de 1954 celles de l'[[Titan (épave)|épave du ''Titan'']]. Ces fouilles se font en collaboration avec l'archéologue [[Fernand Benoit]] qui pose, à l'occasion de ces deux premières fouilles françaises, les bases de l'archéologie sous-marine pour la France<ref name="belin"/>, suivant l'exemple qu'a donné en Italie [[Nino Lamboglia]] au début des années 1950<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ouvrage collectif/Marine Nationale|et al.=G.Aury, F.Badre, P.Budker, M.-Y.Brandily, J.Delville, M.Délibéré, G.Doukan, J.-A.Foïx, J.Guillerme, B.Heuvelmans, A.Ivanoff, P. de Latil et J.Rivoire|préface=J.-Y. Cousteau|photographe=J.-A. Steven|titre=Encyclopédie Prisma du monde sous-marin|lieu=Paris|éditeur=Éd. Prisma|nature ouvrage=Dictionnaire|année=1957|pages totales=560|format livre=14x19|bnf=32647839|passage=140}}</ref>. La troisième phase de l'archéologie sous-marine depuis 1995 correspond au développement de la [[robotique]] sous-marine<ref>Christian Buchet, op. cité, {{p.|317}}</ref>. La [[Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique]] adoptée par l'UNESCO en [[2001]] apporte un instrument juridique pour lutter au niveau international contre l’augmentation des pillages, de la destruction et de l’exploitation commerciale du patrimoine subaquatique. La France a ratifié la Convention de l'Unesco en février 2013. === Archéologie des grandes profondeurs === En 1987, le sous-marin habité [[Nautile (sous-marin de poche)|Nautile]] d'[[Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer|Ifremer]] et le petit robot Robin photographient l'épave du [[Titanic]] à {{unité|3821|mètres}} de profondeur et en rapportent, pour la première fois, des objets. Durant les décennies qui suivent, d'autres épaves sont inspectées et des échantillons sont parfois prélevés en marge d'opérations océanographiques ou industrielles. À cette époque, les pinces hydrauliques des sous-marins habités ou des robots sous-marins sont mal adaptées à la manipulation d'objets fragiles. Ce n'est que vers les années 2000 que les progrès de l'informatique et de la robotique sous-marine permettent d'envisager une utilisation des robots pour l'archéologie sous-marine. Les [[Robot sous-marin autonome|AUV]], tels que le Remus ou l'AsterX permettent d'effectuer des relevés acoustiques profonds ([[sonar latéral]] ou [[Sondeur bathymétrique|sondeur multifaisceau]]) ou des relevés photographiques. Les ordinateurs de plus en plus puissants permettent l'émergence de la [[Photogrammétrie numérique|photogrammétrie 3D]]. Certains robots sous-marins téléopérés sont conçus spécifiquement pour l'archéologie sous-marine et le prélèvement d'objets, à l'instar du [[ROV Arthur]]<ref name=figaro2021>{{article |langue=fr |titre=À la recherche des trésors engloutis dans les grandes profondeurs |url=https://www.lefigaro.fr/culture/a-la-recherche-des-tresors-engloutis-dans-les-grandes-profondeurs-20210506 |périodique=Le Figaro |date=2021-05-06 |consulté le=2022-08-16}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=Avec l’« Alfred-Merlin », l’archéologie sous-marine tricolore se dote d’un navire high-tech|périodique=Le Monde.fr|date=2021-06-29|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/29/avec-l-alfred-merlin-l-archeologie-sous-marine-tricolore-se-dote-d-un-navire-high-tech_6086151_1650684.html|consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=En Méditerranée, le banc des Esquerquis révèle ses trésors archéologiques |url=https://www.lefigaro.fr/sciences/en-mediterranee-le-banc-des-esquerquis-revele-ses-tresors-archeologiques-20220905 |site=LEFIGARO |date=2022-09-05 |consulté le=2022-12-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arthur, le robot de l'extrême conçu à Montpellier, a fouillé ses premières épaves à 850 m de profondeur |url=https://www.midilibre.fr/2022/10/08/arthur-le-robot-de-lextreme-concu-a-montpellier-a-fouille-ses-premieres-epaves-a-850-m-de-profondeur-10720891.php |site=midilibre.fr |consulté le=2022-12-10}}</ref> ou d'[[Ocean One (robot)|Ocean One]]<ref name=geo389>{{Lien web |langue=fr |prénom=GEO avec |nom=AFP |titre=En Corse, des robots sous-marins explorent les abysses |url=https://www.geo.fr/histoire/en-corse-des-robots-sous-marins-explorent-les-abysses-208389 |site=Geo.fr |date=2022-02-15 |consulté le=2022-08-16}}.</ref>{{,}}<ref name="lemonde 1650684">{{Article|langue=fr|titre=Ocean One, un robot humanoïde dans les abysses|périodique=Le Monde.fr|date=2022-03-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/07/ocean-one-un-robot-humanoide-dans-les-abysses_6116506_1650684.html|consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |titre=Archéologie sous-marine : des robots dévoilent les richesses des abysses |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-30-octobre-2022-6024725 |site=France Inter |date=2022-10-30 |consulté le=2022-12-10}}</ref>. == En France == [[Fichier:Logo Drassm.jpg|thumb|295x295px|DRASSM]] === DRASSM === Créée par arrêté du {{date-|30 septembre 1966}} par [[André Malraux]], alors [[Ministère de la Culture (France)|ministre des affaires culturelles]], pour exercer sur l'ensemble des littoraux français les compétences des [[Service régional de l'archéologie|Services régionaux de l'archéologie]], la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines (DRASM) est la première institution étatique au monde consacrée au patrimoine archéologique sous-marin<ref name="belin"/>. En 1996<ref>''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'' du {{date-|11 janvier 1996}}.</ref>, ce service devient le [[Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines|Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines]] (DRASSM) en intégrant le CNRAS (Centre national de recherches archéologiques subaquatiques) alors chargé de l'archéologie dans les eaux douces. Ce service à compétence nationale de la Direction Générale des Patrimoines ([[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] et de la Communication) a pour mission d'inventorier, d'étudier et de protéger le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin. Il est chargé du suivi scientifique des recherches et découvertes archéologiques sous-marines et de la mise en œuvre de la loi sur les biens culturels maritimes. Ses missions incluent l'expertise, la protection, l'inventaire des biens culturels maritimes, la réalisation de recherches et d'études, la diffusion des connaissances par des publications ou des expositions. Le domaine d'intervention est particulièrement vaste puisqu'il longe plus de {{unité|10000 km}} de côtes, dont {{formatnum:5533}} pour la métropole qui compte {{unité|25000 gisements}} (épaves, sites ennoyés) recensés selon des sources historiques. Il s'étend à l'ensemble des eaux sous juridiction française, du rivage à la [[zone économique exclusive]] ; le tout représentant une superficie de plus de onze millions de {{unité|km2}}, ce qui correspond au deuxième domaine maritime mondial après les États-Unis : sur les trois millions d'épaves recensées dans le monde selon l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], la France en compte 150 à {{formatnum:200000}}. Le DRASSM, pour assurer sa mission d'inventaire, d'expertise et de recherche, dispose de moyens opérationnels. De 1967 à 2005, le navire support des opérations du Drassm a été l'''Archéonaute'', bâtiment de {{Unité|30 mètres}} de long destiné à l'archéologie sous-marine. Depuis 2012, son successeur est un navire de {{unité|36 m}} de long baptisé ''[[André Malraux (bateau)|André Malraux]]'' en l'honneur du fondateur du Drassm. Le DRASSM, au travers de son Directeur [[Michel L'Hour|Michel L’Hour]]<ref>{{Article|titre=Michel L’Hour, une vie consacrée à l’archéologie sous-marine|périodique=Le Marin|date=06/09/2021|lire en ligne=https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/environnement/40435-michel-lhour-une-vie-consacree-larcheologie-sous-marine}}</ref>, initie également dès 2006, avec [[Oussama Khatib]] de l’[[Université Stanford]] et le LIRMM - Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier, l’archéologie de demain<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=La Cité de la Mer - Cherbourg|titre=L'archéologie des abysses|url=https://mediathequedelamer.com/wp-content/uploads/archeologie-des-abysses.pdf|site=mediathequedelamer.com}}</ref>{{,}}<ref name=lemonde20141208>{{Article|langue=fr|titre=Un premier robot archéologue sous-marin|périodique=Le Monde.fr|date=2014-12-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/12/08/un-premier-robot-archeologue-sous-marin_4536635_1650684.html|consulté le=2022-08-16}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un robot archéologue pour explorer les épaves |url=https://lejournal.cnrs.fr/diaporamas/un-robot-archeologue-pour-explorer-les-epaves |site=CNRS Le journal |consulté le=2022-08-16}}</ref>, celle des abysses. Ils mettent au point des outils - comme le robot humanoïde ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]''<ref name=":1">{{Article|langue=fr|titre=Archéologie: un robot humanoïde à la conquête des abysses|périodique=Le Monde.fr|date=2016-04-25|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archeologie/article/2016/04/25/le-plongeur-de-demain-sera-humanoide_4908273_1650751.html|consulté le=2022-08-16}}</ref>, le robot Speedy<ref name=lemonde20141208/>, le robot [[ROV Leonard|Léonard]]<ref name=":1" />, le robot Hilarion<ref name=":2">{{Article|auteur1=Anne Debroise|titre=MISSION : Retrouver nos épaves englouties|périodique=Science et Vie|date=mai 2022|pages=90-95}}</ref>, le robot [[ROV Arthur|Arthur]]<ref name=":0" />- qui permettront de réaliser, dans le futur, des fouilles archéologiques jusqu’à {{unité|2500 mètres}} de profondeur, repoussant ainsi les limites de l’exploration et du travail sous-marin<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=ROV on a shipwreck (17th century) - underwater archaeology |url=https://www.youtube.com/watch?v=tWMeumgUJP4 |consulté le=2022-12-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Robotic hand on a shipwreck - underwater archaeology |url=https://www.youtube.com/watch?v=oObTWVnOlyc |consulté le=2022-12-10}}</ref>. Doté de capacités humaines, ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' est, en quelque sorte, un avatar de l’archéologue sous-marin. Il mesure deux mètres de long et pèse {{unité|180 kg}}. Son corps, en matériau composite orange, est équipé : d’une tête et de deux yeux équipés de caméras, de deux bras à sept articulations prolongés de mains à trois doigts et de huit propulseurs pour se déplacer. ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' est ainsi testé avec succès entre le 10 et le {{date-|15 avril 2016}} sur l'épave de ''[[La Lune (1641)|La Lune]]'' située à {{nobr|90 mètres}} de profondeur<ref name=":1" />. Lors de cette plongée, l’opérateur était assis à bord du navire de recherche ''[[André Malraux (bateau)|André Malraux]]'' pendant que le robot ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' était mis à l’eau. L’opérateur a piloté ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' à l’aide d’une caméra placée dans les « yeux » du robot. Il a également manipulé les bras et les mains au moyen de joysticks haptiques (Force Dimension) lui permettant de ressentir les éventuelles résistances rencontrées par le robot. Les mains d’''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' sont en effet équipées de capteurs de force qui répercutent les efforts ressentis à l’opérateur en surface en utilisant un retour d’information haptique. L’opérateur peut donc sentir si un objet, tenu par les mains du robot, est léger ou lourd, mou ou dur, coincé ou libre... Lors de cette plongée test, ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'' a récupéré un pot en céramique sur le site de la Lune. L’opérateur a pu sentir les contours du pot et évaluer son poids avant de le déposer dans l’un des paniers remontés à la surface<ref>{{pdf}} Médiathèque de [[La Cité de la Mer]], [https://mediathequedelamer.com/wp-content/uploads/archeologie-des-abysses.pdf L'archéologie des abysses].</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Un robot humanoïde à 90 mètres sous les mers|périodique=La Croix|date=2016-04-29|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Sciences/Environnement/Un-robot-humanoide-90-metres-sous-mers-2016-04-29-1200756810|consulté le=2022-08-16}}</ref>. En 2021, le [[DRASSM]] s'est doté d'un nouveau navire de recherche, l'''[[Alfred Merlin (bateau)|Alfred Merlin]]''<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'"Alfred Merlin", le vaisseau français qui révolutionne l'archéologie sous-marine |url=https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/20-000-robots-sous-les-mers_2153510.html |site=LExpress.fr |date=2021-06-29 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=À bord de l'"Alfred Merlin", nouveau bijou technologique de l'exploration archéologique sous-marine : "On a le service de recherches le plus compétent au monde !" |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/abord-de-l-alfred-merlin-nouveau-bijou-technologique-de-l-exploration-archeologique-sous-marine-on-a-le-service-de-recherches-le-plus-competent-au-monde_4679123.html |site=Franceinfo |date=2021-06-27 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Archéologie: « Alfred Merlin », le nouveau navire high-tech français |url=https://www.lesechos.fr/pme-regions/provence-alpes-cote-dazur/archeologie-alfred-merlin-le-nouveau-navire-high-tech-francais-1311707 |site=Les Echos |date=2021-05-01 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La recherche archéologique sous-marine se dote d’un nouveau navire - 7 juillet 2021 - lejournaldesarts.fr |url=https://www.lejournaldesarts.fr/patrimoine/la-recherche-archeologique-sous-marine-se-dote-dun-nouveau-navire-155129 |site=Le Journal Des Arts |consulté le=2022-08-16}}</ref>. Le bateau a été baptisé le 2 juillet 2021 à Marseille par la Ministre de la Culture, Madame [[Roselyne Bachelot-Narquin]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Marseille : champagne pour "l'Alfred Merlin" ! |url=https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/6411373/champagne-pour-lalfred-merlin.html |site=LaProvence.com |date=2021-07-03 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Discours de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, prononcé à l’occasion de l’inauguration du bateau Alfred Merlin du DRASSM - départem... |url=https://www.culture.gouv.fr/Presse/Discours/Discours-de-Roselyne-Bachelot-Narquin-ministre-de-la-Culture-prononce-a-l-occasion-de-l-inauguration-du-bateau-Alfred-Merlin-du-DRASSM-departem |site=www.culture.gouv.fr |consulté le=2022-08-16}}</ref> en présence de Madame [[Annick Girardin]], Ministre de la Mer<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Roselyne Bachelot et Annick Girardin à Marseille pour baptiser l'Alfred Merlin |url=https://www.youtube.com/watch?v=cuce3Lj5-to |consulté le=2022-08-16}}</ref>. Ce navire est équipé pour la bathymétrie et la détection des épaves ([[Sondeur multifaisceau|sondeur multifaisceaux]], [[Sonar|sonar latéral]] tracté et [[magnétomètre]]), ainsi que pour leur expertise et leur fouille, aussi bien par des plongeurs que par des robots sous-marins. Il embarque deux robots : le ''[[ROV Hilarion]]'' et le ''[[ROV Arthur]]'', tous deux spécialisés dans l'archéologie sous-marine et capable de travailler respectivement à {{unité|500|mètres}} et {{unité|2500|mètres}} de profondeur<ref name=":2" />{{,}}<ref name=figaro2021/>. Début 2022, une des premières missions de l'Alfred Merlin s'est déroulée en Corse, pour le déploiement d'Ocean One<sup>k</sup>, évolution du robot ''[[Ocean One (robot)|Ocean One]]'', sur plusieurs sites archéologiques profonds<ref name="geo389" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mare Latinu : Deux supers robots sous-marins sur des épaves autour de la Corse |url=https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/mare-latinu-deux-supers-robots-sous-marins-sur-des-epaves-autour-de-la-corse-1645109883 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2022-02-18 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref name="lemonde 1650684" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Stanford |nom=University |titre=OceanOneK connects human’s sight and touch to the deep sea |url=https://news.stanford.edu/2022/07/20/oceanonek-connects-humans-sight-touch-deep-sea/ |site=Stanford News |date=2022-07-20 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref name=":3" />. En juin 2022, en plongée humaine, une campagne de fouille s'est déroulée pendant trois semaines près d'Ajaccio, sur l'épave Sanguinaires C<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=VIDÉO. Ajaccio : Sanguinaires C, l'épave venue du Nord |url=https://www.corsematin.com/articles/video-ajaccio-sanguinaires-c-lepave-venue-du-nord-120935 |site=Corse Matin |date=2021-10-14 |consulté le=2022-08-16}}</ref> à partir de l'[[Alfred Merlin]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ajaccio : à bord de l'Alfred-Merlin avec les archéologues sous-marins |url=https://www.corsematin.com/articles/ajaccio-a-bord-de-lalfred-merlin-avec-les-archeologues-sous-marins-126065 |site=Corse Matin |date=2022-06-19 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=3 semaines de fouilles sous-marines sur une épave unique à Ajaccio avec l’Alfred Merlin |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/3-semaines-de-fouilles-sous-marines-sur-une-epave-unique-a-ajaccio-avec-l-alfred-merlin-1655281317 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2022-06-15 |consulté le=2022-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sanguinaires C : la technologie au service des archéologues |url=https://www.corsematin.com/articles/sanguinaires-c-la-technologie-au-service-des-archeologues-127115 |site=Corse Matin |date=2022-07-02 |consulté le=2022-08-16}}</ref>. === Autres acteurs de l'archéologie sous-marine française === ==== Acteurs institutionnels ==== L'archéologie des sites sous-marins, qui s’inscrit dans le champ scientifique, plus large, de l'archéologie maritime et littorale, est une spécialité exercée par quelques unités de recherche du [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et de l'université. Le Centre Camille Jullian<ref>[http://ccj.cnrs.fr/ Centre Camille Jullian], [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], [[université d'Aix-Marseille]].</ref>, antenne du CNRS, établie au sein de l'[[université d'Aix-Marseille]] et le [[Centre d'études alexandrines]], créé en 1990 et basé à [[Alexandrie]], en [[Égypte]], sont les deux principales institutions françaises de recherche disposant d'équipes opérationnelles, spécialisées en archéologie navale, en archéologie portuaire et en archéologie du commerce et des échanges maritimes en Méditerranée. Le centre C. Jullian est un acteur historique du développement de l'archéologie sous-marine en France avec la réalisation de fouilles sous-marines dès les années 1970 ({{ex}} l'épave de la Madrague de Giens). Le Centre d'études alexandrines a notamment mis en œuvre durant de longues années les fouilles du site du phare d'Alexandrie. Pour être à même de prendre en charge les opérations d'archéologie préventive en contexte immergé, l'[[Institut national de recherches archéologiques préventives|Inrap]]<ref>[http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/p-7-Accueil.htm Inrap]</ref> s'est doté, depuis 2011, d'une « cellule subaquatique ». ==== Organismes privés ==== Ipso Facto est un bureau d'études et de recherches en archéologie sous-marine et subaquatique et en océanographie basé à Marseille. Créé en tant que SARL en 2007, il devient [[Société coopérative et participative|SCOP]] (Société Coopérative Participative) à responsabilité limitée en 2011. Rassemblant des archéologues plongeurs professionnels, Ipso Facto mène des opérations de fouilles, de post-fouilles et valorise les résultats et le mobilier trouvés. Différentes associations se consacrent à la recherche et la mise en valeur des biens culturels maritimes. Le centre d’Études en Archéologie Nautique (CEAN), une [[Organisation non gouvernementale|ONG]] à [[Association à but non lucratif|but non lucratif]], active depuis vingt ans et déclarée d’[[intérêt général]] développe un programme d'activités archéologiques axé sur la formation aux techniques et aux méthodes de l’archéologie nautique et la recherche. Créée en 2004, ARKAEOS est une [[association loi de 1901]], accréditée par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] depuis 2011. Elle mène des opérations de recherches sur le terrain, analyse les données et s’intègre dans un véritable programme de valorisation du patrimoine maritime et de l’archéologie expérimentale en travaillant conjointement avec les institutionnels de l'archéologie sous-marine, subaquatique et de l'océanographie. Actif depuis trente cinq ans, le [[Groupe de recherche en archéologie navale]] (GRAN) a réalisé des fouilles importantes, telles que celle du ''Lomellina'', un navire génois coulé en 1516 en [[rade de Villefranche]], celle du {{navire|Slava Rossii|1774}}, un vaisseau russe coulé sur l'[[île du Levant]] en 1780, celle du ''Magenta'', coulé en 1875 en rade de [[Toulon]], sous couvert d'une association créée à cet effet, la fouille de l{{'}}''Alabama'', coulé en 1864 devant Cherbourg ([[Cherbourg-en-Cotentin]] depuis 2016), et la fouille de ''l'Utile'', un navire de la [[compagnie des Indes]], coulé en 1761 et de l'installation à terre des naufragés sur l'[[île Tromelin]] ([[océan Indien]]). Cette association est non seulement active dans les [[France d'outre-mer|DOM-TOM]] : [[Antilles françaises|Antilles]] (inventaire du patrimoine sous-marin de la [[Martinique]]), [[Polynésie française]] (fouille de l'épave du ''Francisco Alvarez'', un voilier chilien coulé à [[Mangareva]] ([[îles Gambier]]), en 1867, et fouille du site polynésien de la passe de Tupaparau à [[Moorea]], mais aussi à l'étranger : [[Sénégal]], [[Trinité-et-Tobago]], Égypte, [[Algérie]], [[Malte]], Chili). Le GRAN est accrédité par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] depuis 2015 et déclaré d’intérêt général. L'association pour les Recherches Sous-Marines en Roussillon (ARESMAR)<ref>[http://aresmar.univ-perp.fr Association pour les Recherches Sous-Marines en Roussillon (ARESMAR)].</ref> travaille sur la côte catalane ([[Collioure]], [[Port-Vendres]], [[Banyuls-sur-Mer|Banyuls]], [[Cerbère (Pyrénées-Orientales)|Cerbère]]) et au [[Liban]] ([[Tyr]]) depuis 1988, dans le cadre du centre de Recherches sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées de l'[[Université de Perpignan|université Perpignan-Via Domitia]]. == Revue spécialisée == Pour les francophones, la collection ''Archaeonautica'' a été créée en 1977 par le CNRS et le ministère de la Culture. C'est la [[maison d'édition]] [[CNRS Éditions]] qui la publie, avec un comité de rédaction assuré par le centre Camille-Jullian. La période couverte va de la Préhistoire à l’époque moderne, incluant l'archéologie maritime et navale, ainsi que l'histoire maritime et économique<ref>[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/nauti collection ''Archaeonautica''], sur le [[Persée (portail)|portail Persée]].</ref>. Créés en 1972 par [[Anne et Jean-Pierre Joncheray]], les ''Cahiers d'archéologie subaquatique'' éditent des articles exhaustifs, relatifs à l'archéologie, antique, médiévale, et postmédiévale. == Fouilles sous-marines == La plupart des épaves sont à moins de 10 mètres de profondeur, donc facilement accessibles aux pillages. Par exemple, un des canons du navire du pirate [[John Bowen]], le ''Speaker'', coulé au large de Madagascar par des fonds de 3 mètres, a été volé en 1982 ; sa trace a été perdue, puis retrouvée en 2019, et le gouvernement de [[Maurice (pays)]] l'a racheté pour l'exposer au [[Musée naval de l'île Maurice]]. À cause de la faible profondeur, en plus des pillages, la difficulté principale des archéologues est la météorologie : pour ce même bâtiment, les fouilles ne sont possibles qu'un mois par an. -<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Manon Meyer-Hilfiger |titre=Butins, terres et mers : ce que l’archéologie nous apprend des pirates |url=https://www.nationalgeographic.fr/histoire/butins-terres-et-mers-ce-que-larcheologie-nous-apprend-des-pirates |site=[[National Geographic]] |date=2021-11-22 |consulté le=2023-12-19}}</ref>. === Techniques et procédés === * {{lien|fr=Détermination de la position|lang=en|trad=Position fixing}} du site * Nettoyage du site avec une lance à eau, une lance Galeazzi<ref>[http://www.univ-brest.fr/digitalAssetsUBO/6/6695_Atelier_Suceuse_Zuberer_2011.pdf Principes de fonctionnement et usages : lance Galeazzi et lance à eau]</ref> * Enregistrement des données du site : {{lien|fr=relevé du site|lang=en|trad=Site survey}}, stratigraphie, [[carroyage]] orthogonal (matérialisé par des drisses de nylon ou des tubes en PVC)… * Exploration du site, évacuation des déblais par une suceuse-dévaseuse ({{lien|fr=suceuse à eau|lang=en|trad=water dredge}} ou [[Airlift|suceuse à air]]) * Découverte (relevé des objets, mesure des cotes, [[photogrammétrie]]), récupération et conservation des [[Artéfact (archéologie)|artéfacts]] * [[Archéométrie]] == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Underwater archaeology}} === Articles connexes === * [[Bois gorgé d'eau]] * [[Chasseur d'épaves]] * [[Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique]] * [[Jean-Yves Empereur]] * [[Fédération française d'études et de sports sous-marins]] * [[Franck Goddio]] * [[Anne et Jean-Pierre Joncheray]] * [[Michel L'Hour]] * [[Robert Sténuit]] * [[Bateau Ma'agan Michael]] === Bibliographie === * G.F. Bass, ''Archaeology under water'', 1966. * G.F. Bass, ''A history of seafaring based on the Underwater Archaeology'', Londres, 1972. * [[Fernand Benoit]], ''Fouilles sous-marines : l'épave du Grand Congloué à Marseille'', supplément à ''Gallia'' 14, 1961. * J.-Y. Blodt, ''Underwater archaeology'', 1999. * ''collectif'', 2003, ''Le patrimoine culturel subaquatique, Histoires sous l’eau'', Icomos nouvelles, {{vol.|12}}, {{n°|1}}, avril 2003. * A. Bocquet et A. Marguet, ''L’archéologie subaquatique. À milieu et vestiges particuliers, une problématique et des méthodes d’investigations particulières. L’archeologie et ses méthodes'', éditions Horvarth, 1985. * H. Frost, ''Under the Mediterranean: Marine Antiquities'', 1963. * P.A. Gianfrotta et P. Pomey, ''Archeologia subacquea, storia, tecniche, scoperte e relitti'', 1981. * [[Anne et Jean-Pierre Joncheray|Anne Joncheray]] et J.-P., ''L'archéologie sous-marine'', FFESSM, 2006. * [[Anne et Jean-Pierre Joncheray|Anne Joncheray et J.-P]]., ''Cahiers d'archéologie subaquatique'', I à XX, 2003. * F. Maniscalco, ''Mare Nostrum. Fondamenti di archeologia subacquea'' 1999. * F. Maniscalco (éd.), ''Protection, conservation and valorization of underwater cultural patrimony'', 2004. * Éric Rieth, ''Pour une histoire de l'archéologie navale. Les bateaux et l'histoire'', Classiques Garnier, 2019. * C. Saujot, ''Le droit français de l'archéologie'', [[éditions Cujas]], 2007. * P. Trockmorton, ''Marine Archaeology'', 1977. * {{Article|lang=en|url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000120004|auteur=[[Vincent Noce]]|titre=Diving for dollars|périodique=[[Le Courrier de l'UNESCO|The Unesco Courier]]|lieu=Paris|volume=53|numéro=6|date=juin 2000|page=41-43}} (l'appartenance de la cargaison des épaves contenant de grands trésors) === Filmographie === * James Cameron, ''[[Expedition: Bismarck]]'', (2002) * James Cameron, ''[[Les Fantômes du Titanic]]'', (2003) === Bases de données === * Base de données [http://www.bdd-inee.cnrs.fr/spip.php?article21 ''ALERT (Archéologie Littorale et Réchauffement Terrestre)''] {{Liens}} * [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture français]], [http://www.culturecommunication.gouv.fr/Disciplines-et-secteurs/Archeologie/Archeologie-sous-les-eaux Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines] (DRASSM) * [http://cahiersarcheosub.org/ Cahiers d'archéologie subaquatique] * Ministère de la Culture français, [http://www.culture.gouv.fr/culture/archeosm/fr/ archéologie sous-marine] * [http://www.archeo-seas.org/ Société d'étude en archéologie subaquatique] * [http://www.ieasm.org/ Institut Européen d'Archéologie Sous-Marine] * [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], [http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/underwater-cultural-heritage/the-underwater-heritage/ protection du patrimoine culturel subaquatique] ** {{pdf}} [http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001430/143085f.pdf Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine subaquatique] ** [[Légifrance]], [http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006074236 Le code du patrimoine, Livre V] {{Palette|Archéologie}} {{Portail|plongée sous-marine|maritime|archéologie}} [[Catégorie:Archéologie sous-marine|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arlette%20Laguiller
Arlette Laguiller
{{Infobox Personnalité politique | charte = | nom = Arlette Laguiller | image = Arlette Laguiller.jpg | légende = Arlette Laguiller en 2005. | fonction1 = [[Lutte ouvrière#Élus et personnalités|Porte-parole de Lutte ouvrière]] | depuis le fonction1 = | à partir du fonction1 = 1973 | jusqu'au fonction1 = 8 décembre 2008<br><small>({{durée|||1973|8|décembre|2008}})</small> | prédécesseur 1 = ''Fonction créée'' | successeur 1 = [[Nathalie Arthaud]] | fonction2 = [[Député européen|Députée européenne]] | à partir du fonction2 = 20 juillet 1999 | jusqu'au fonction2 = 19 juillet 2004<br><small>({{durée|20|7|1999|19|7|2004}})</small> | élection2 = [[Élections européennes de 1999 en France|13 juin 1999]] | législature 2 = [[Liste des députés européens de France de la 5e législature|{{5e}}]] | groupe parlementaire 2 = [[Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique|GUE/NGL]] | fonction3 = [[Conseil régional d'Île-de-France|Conseillère régionale d'Île-de-France]] | à partir du fonction3 = 23 mars 1998 | jusqu'au fonction3 = 28 mars 2004<br><small>({{durée|23|3|1998|28|3|2004}})</small> | élection3 = [[Élections régionales françaises de 1998|15 mars 1998]] | circonscription 3 = [[Seine-Saint-Denis]] | groupe parlementaire 3 = | nom de naissance = Arlette Yvonne Laguiller | surnom = Bizet<ref>https://maitron.fr/spip.php?article137525</ref> | date de naissance = 18 mars 1940 | lieu de naissance = {{Arrondissement|14|Paris}} ([[France]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Française]] | parti = [[Parti socialiste unifié (France)|PSU]] <small>(1960-1962)</small><br />[[Lutte ouvrière|VO/LO]] <small>(depuis 1962)</small> | syndicat = [[Confédération générale du travail|CGT]] <small>(1961-1965)</small><br />[[Force ouvrière|FO]] <small>(1968-?)</small> | conjoint = | entourage = | université = | profession = [[Mécanographie|Mécanographe]], [[Dactylographie|dactylographe]] | religion = | résidence = | signature = }} '''Arlette Laguiller''', née le {{date de naissance|18|mars|1940}} à [[Paris]], est une [[Personnalité politique|femme politique]] [[France|française]] d'[[Extrême gauche en France|extrême gauche]]. Militante syndicale d'inspiration [[Trotskisme|trotskiste]], elle intègre la direction puis devient porte-parole de [[Lutte ouvrière]] (LO). Elle est la première femme à se présenter à une [[Élection présidentielle en France|élection présidentielle]] sous la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]]. Avec six candidatures consécutives entre 1974 et 2007 et des scores allant de 1,3 à 5,7 % des suffrages, elle détient à ce jour le record du nombre de candidatures présidentielles en France. Connue pour son adresse traditionnelle {{citation|[[travailleuses, travailleurs]]}}, elle représente son parti à de nombreuses autres élections. Elle est [[Conseil municipal (France)|conseillère municipale]] des [[Les Lilas|Lilas]] ([[Seine-Saint-Denis]]) de 1995 à 2001, [[Conseil régional d'Île-de-France|conseillère régionale d'Île-de-France]] de 1998 à 2004 et [[Député européen|députée européenne]] de 1999 à 2004. == Situation personnelle == === Famille et vie privée === Arlette Yvonne Laguiller naît le {{date-|18|mars|1940}} dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]]<ref name="universalis.fr">{{Lien web |langue=fr |titre=Laguiller Arlette |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/arlette-laguiller/ |site=[[Encyclopædia Universalis|universalis.fr]] |consulté le=6 mai 2019}}.</ref>. Elle est issue d’une famille modeste vivant aux [[Les Lilas|Lilas]] (alors dans le [[Seine (département)|département de la Seine]], aujourd'hui [[Seine-Saint-Denis]]). Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], alors que sa fille est âgée de {{nobr|trois mois}}, sa mère part s'installer à [[Clermont-Ferrand]] afin de se rapprocher de son mari, qui sert dans l’armée française lorsqu’il est fait prisonnier, avant d’être libéré pour des raisons sanitaires en 1942. Arlette Laguiller passe deux ans chez sa famille maternelle, dans l’[[Oise (département)|Oise]]. Après le conflit, elle retourne avec sa famille aux Lilas, où elle vit dans un [[Pavillon (architecture)|pavillon]] d'une pièce cuisine<ref name="Le Maitron">{{Lien web |auteur=Jean-Guillaume Lanuque (avec Geneviève Nakach) |titre=Laguiller Arlette, Yvonne, dite Bizet |url=https://maitron.fr/spip.php?article137525 |site=[[Le Maitron|maitron.fr]] |date=12 juillet 2011 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Avant la guerre, son père, Louis Laguiller, est employé d'assurance. Après sa libération, alors que sa santé reste fragile, il travaille comme manœuvre dans différentes places de travail, mais est principalement au [[Chômage en France|chômage]]. [[Séminariste]] avant de devenir [[Athéisme|athée]], il se définit comme [[Anarchisme en France|anarchiste]] et milite à l’[[Association républicaine des anciens combattants]] (proche de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et du [[Parti communiste français]]). À sa fille, il transmet son goût pour la lecture et la discussion politique. Sa mère, Suzanne Janin, est secrétaire puis sans emploi. C’est ainsi principalement grâce aux [[Prestation sociale en France|prestations sociales]] que vit le foyer<ref name="Le Maitron" />{{,}}<ref name="Guéraiche">{{Ouvrage |auteur1=[[William Guéraiche]] |préface=[[Françoise Gaspard]] |titre=Les Femmes et la République |sous-titre=essai sur la répartition du pouvoir de 1943 à 1979 |lieu=Paris |éditeur=éditions de l’Atelier |collection=Patrimoine |année=1999 |pages totales=304 |isbn=978-2708234680 |titre chapitre=Concessions ou récupération ? (1973-1978)}}.</ref>. Pendant son enfance, elle s'occupe de ses deux frères cadets, nés en 1947 et 1949, notamment en raison de la santé fragile de ses parents. Sous l'influence de sa mère, [[Catholicisme|catholique]], elle suit des cours de [[catéchisme]] et fait sa [[première communion]], sans toutefois avoir de croyances religieuses<ref name="Le Maitron" />. Elle quitte le domicile familial à {{nobr|23 ans}}, part vivre dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]], puis revient habiter aux Lilas. Elle reste officiellement célibataire<ref name="Le Maitron" />. === Formation et carrière === En {{date-|septembre 1956}}, à {{nombre|16|ans}}, après avoir obtenu le [[Diplôme national du brevet|BEPC]] au collège d'enseignement général des Lilas, elle commence à travailler au [[Crédit lyonnais]]. Elle est stagiaire pendant trois mois comme [[Dactylographie|dactylographe]], avant de devenir [[Mécanographie|mécanographe]] dans une agence située [[place Jules-Joffrin]], dans le {{18e|arrondissement}} de Paris. Elle échoue peu après au concours d’entrée à l'[[école normale primaire]]<ref name="Le Maitron" />. En 1957, alors qu'elle n'est pas encore en [[Contrat de travail à durée indéterminée en droit français|CDI]], elle ne prend pas part à la grève (sur conseil de ses collègues) qui a lieu au sein du Crédit lyonnais. En 1963, elle obtient sa mutation au [[Siège central du Crédit lyonnais|siège central]], [[boulevard des Italiens]] ([[2e arrondissement de Paris|{{2e|arrondissement}}]]), où elle est affectée en tant qu'employée dactylographe au service des crédits immobiliers. Elle y crée une section syndicale et lance des publications au succès limité. En 1971, elle est détachée à la permanence syndicale de [[Force ouvrière]] de la banque et rattachée au service du personnel. Elle est fréquemment élue [[Délégué du personnel|déléguée du personnel]] ainsi que membre du [[Comité d'entreprise|comité d’établissement]] et du [[comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail]]<ref name="Le Maitron" />{{,}}<ref name="Guéraiche" />. Arlette Laguiller travaille [[Travail à mi-temps|à mi-temps]] à partir de 1996 et part en [[préretraite]] l’année suivante. Elle prend sa [[Retraite (économie)|retraite]] en 2000<ref name="universalis.fr" />. == Parcours politique == === Débuts militants === Au milieu des {{nobr|années 1950}}, elle se crée ses premières convictions avec l'[[insurrection de Budapest]] {{incise|qui marque selon elle les dérives du [[stalinisme]]}}, l'[[opération Mousquetaire]] {{incise|elle y voit la marque du [[capitalisme]] et de l'[[impérialisme]]}} et la [[guerre d'Algérie]] {{incise|elle se dit révoltée par l’attitude de la France|point}}. Elle est principalement influencée par un employé du Crédit Lyonnais, syndicaliste et membre de la SFIO<ref name="Le Maitron" />. Lectrice de ''[[L'Humanité]]'', elle est d'abord proche du [[Parti communiste français]] (PCF), dont elle déplore cependant un engagement trop timide en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Elle effectue sa première action militante le {{date-|27 octobre 1960}}, en prenant part à une manifestation anti-guerre d’Algérie organisée à Paris par l'[[Union nationale des étudiants de France|UNEF]] et le [[Parti socialiste unifié (France)|Parti socialiste unifié]] (PSU)<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Danielle Tartakowsky]] |titre=Les Manifestations de rue en France (1918-1968) |volume=42 |éditeur=Publications de la Sorbonne |collection=Histoire de la France aux {{s2-|XIX|XX}} |année=1997 |pages totales=872 |isbn=978-2859443078 |titre chapitre=Manifestations, violence et politique}}.</ref>. Après la répression de la manifestation, qui avait été interdite par le [[Liste des préfets de la Seine|préfet de la Seine]], Arlette Laguiller adhère à la section des Lilas du PSU, dont elle prend rapidement la tête, et rejoint la tendance socialiste-révolutionnaire de [[Michel Lequenne]]. Elle fait alors du démarchage dans les [[Habitation à loyer modéré (France)|HLM]] et distribue l’hebdomadaire du parti, ''Tribune socialiste''<ref name="Le Maitron" />{{,}}<ref name="Guéraiche" />. Elle participe à la [[Affaire de la station de métro Charonne|manifestation de Charonne]] en 1962, dont la répression par la police fait neuf morts<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Serge |nom=Halimi |titre=Toujours militante |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2022/03/HALIMI/64425 |site=Le Monde diplomatique |date=2022-03-01 |consulté le=}}</ref>. Développant à partir de 1961 des idées [[Trotskisme en France|trotskistes]] (définies dans le ''[[Programme de transition]]''<ref name="Libé 2002" />), elle quitte le PSU l'année suivante pour rejoindre l'organisation trotskiste et titre de presse ''Voix ouvrière'' (VO). Toujours en 1961, elle intègre la [[Confédération générale du travail]] (CGT), où elle assure les tâches administratives et tente d’accroître les liens entre les différentes entités du Crédit lyonnais. Élue déléguée du personnel et membre du comité d’établissement en 1963, elle est cooptée au bureau et au secrétariat CGT du Crédit lyonnais. Mais elle finit par être écartée du mouvement en 1965, après qu'elle a réclamé une augmentation des salaires uniformes {{incise|et non en pourcentages, comme le demandait la CGT}} et en raison de son engagement trotskiste<ref name="Le Maitron" />. Le {{date-|20 mai 1968}}, avec vingt autres employés, Arlette Laguiller conduit la grève dans son établissement du Crédit lyonnais, dont elle participe à l’occupation le même jour. Le mouvement dure deux semaines, les salariés votant finalement pour la reprise du travail après avoir obtenu plusieurs avantages (hausse du [[Salaire minimum interprofessionnel garanti|SMIG]], des droits syndicaux{{etc.}}). Arlette Laguiller prend également part aux manifestations du [[Quartier latin (Paris)|Quartier latin]]. Elle intègre alors le syndicat [[Force ouvrière]] (FO), dont elle devient [[délégué syndical|déléguée syndicale]]<ref name="Le Maitron" />. === Premières campagnes === Après [[Mai 68]], Voix ouvrière et d’autres organisations d'[[Extrême gauche en France|extrême gauche]] sont dissoutes par [[Décret du 12 juin 1968 portant dissolution d'organismes et de groupements|décret présidentiel]]. Mais le mouvement se reconstitue aussitôt sous le nom de son journal, rebaptisé ''[[Lutte ouvrière]]'' (LO). Arlette Laguiller intègre en 1969 le comité central et le comité exécutif de la formation, qui gagne en militants et multiplie les bulletins d’entreprise<ref name="Le Maitron" />. Elle brigue son premier mandat électoral lors des [[Élections municipales de 1971 à Paris|élections municipales de 1971]] : à la tête de la liste {{citation|Paris aux travailleurs}} présentée par LO et le PSU dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]], elle réunit 2,5 % des suffrages. Dans le cadre de la campagne des [[Élections législatives françaises de 1973|élections législatives de 1973]], elle est choisie, à {{nombre|32|ans}}, pour être porte-parole nationale de Lutte ouvrière, ce qui lui permet de réaliser ses premières interventions télévisées. Le parti présente au premier tour quelque {{nobr|170 candidats}}, tous ouvriers ou employés ; Arlette Laguiller se présente dans une circonscription du {{18e|arrondissement}} de Paris. Ayant obtenu des scores modestes, le parti appelle à voter pour les candidats communistes ou socialistes au second tour<ref name="Le Maitron" />. Désignée en {{date-|février 1974}} présidente d'un comité de grève {{incise|dont elle est à l'origine}} au service « portefeuilles-banque » du Crédit lyonnais, elle parvient à étendre le mouvement de protestation à l'ensemble de l'établissement puis à tout le secteur bancaire. Elle devient porte-parole des différents comités de grève élus dans ce cadre. À l'issue d'une occupation des locaux de {{nobr|dix semaines}}, la contestation prend fin le {{date-|10 avril 1974-}} avec la satisfaction des demandes des grévistes<ref name="Le Maitron" />. En {{date-|avril 1974}}, alors inconnue du grand public, elle devient la première femme à se présenter à une [[élection présidentielle en France]]<ref name="Guéraiche" />. Pendant la campagne, elle dénonce le statut de la femme dans la société {{incise|mentionnant notamment leurs conditions de travail, des [[Inégalités de revenus salariaux entre hommes et femmes|inégalités de revenus salariaux avec les hommes]] et l’interdiction de l’[[Interruption volontaire de grossesse en France|interruption volontaire de grossesse]]|point}}. Elle critique les grands partis de gauche, qu’elle voit comme opportunistes et trop timorés<ref>{{Lien web |titre=Meeting d'Arlette Laguiller |url=https://www.ina.fr/video/CAF92004148 |site=ina.fr |date=2 mai 1974 |consulté le=15 avril 2020}}.</ref>. À l’issue du premier tour, avec 2,33 % des suffrages exprimés, elle arrive en cinquième position (sur douze candidats)<ref>Émission de l'[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] du 27 avril 1974, sur le site l'Institut national de l'audiovisuel {{présentation en ligne|lien=http://www.ina.fr/video/CAF92034033/}}.</ref>. En vue du second tour, déclarant que {{citation|les voix de l'extrême gauche font partie des voix de la gauche}}, elle appelle à voter pour [[François Mitterrand]] face à [[Valéry Giscard d'Estaing]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Arthur Conte]] |titre=Les Présidents de la {{Ve}} République |passage=265 |éditeur=Le Pré aux Clercs |année=1985 |pages totales=466 |isbn=978-2714418296}}.</ref>. Les sondages indiquent que deux tiers de ses électeurs soutiennent le candidat socialiste et un quart le candidat de droite<ref>{{Ouvrage |auteur=Jacques Berne |préface=[[Roger-Gérard Schwartzenberg]] |titre=La Campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 |lieu=Paris |éditeur=Presses universitaires de France |collection=Travaux et recherches de l'université de droit |année=1981 |pages totales=208 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346741m}}.</ref>. Lors des [[Élections législatives françaises de 1978|élections législatives de 1978]], elle fait partie des {{nobr|470 candidats}} de LO, Arlette Laguiller se présentant dans la {{4e}} circonscription du [[Puy-de-Dôme]] ([[Thiers]]-[[Ambert]]), où elle obtient 8,4 % des suffrages. Aux [[Élections européennes de 1979 en France|élections européennes de l’année suivante]], sa liste d’alliance avec la [[Ligue communiste révolutionnaire]] (LCR) d’[[Alain Krivine]] réunit 3,1 % des suffrages. Étant parvenue à réunir les nouveaux [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|{{nobr|500 parrainages}}]] requis pour se présenter l’[[Élection présidentielle française de 1981|élection présidentielle de 1981]], elle recueille 2,30 %. Comme en 1974<ref>[[Journal télévisé]] de 20 heures de l'[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]], sur le site l'Institut national de l'audiovisuel {{présentation en ligne|lien=http://www.ina.fr/video/CAF92006774/}}.</ref>, elle appelle au second tour à voter pour [[François Mitterrand]], {{citation|sans réserves mais sans illusion}}, {{citation|par solidarité avec les millions d'électeurs de gauche, de travailleurs, de gens du peuple, qui souhaitaient mettre fin à des années et des années de pouvoir politique de la droite et qui espéraient beaucoup de la gauche}}. Candidate dans la [[sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis]] au [[Élections législatives françaises de 1978|scrutin législatif]] qui fait suite à l’élection de François Mitterrand, Arlette Laguiller est créditée de 2,3 % des voix. Elle se présente ensuite comme tête de liste aux [[Élections municipales françaises de 1983|municipales de 1983]] (4,4 %), aux [[Élections européennes de 1984 en France|européennes de 1984]] (2,1 %) et aux [[Élections législatives françaises de 1986|législatives de 1986]] en Seine-Saint-Denis. À l’[[Élection présidentielle française de 1988|élection présidentielle de 1988]], elle obtient son moins bon score depuis sa première candidature, quatorze ans plus tôt : 1,99 % des suffrages exprimés, arrivant seulement devant [[Pierre Lambert (homme politique)|Pierre Boussel]] du [[Mouvement pour un parti des travailleurs]] (0,38 %) ; contrairement aux fois précédentes, elle ne donne pas de consigne de vote pour le second tour. === Ascension électorale === [[Fichier:Laguiller-meeting-Lyon3.jpg|vignette|Arlette Laguiller tenant une réunion publique à [[Lyon]] pendant la [[Élection présidentielle française de 2007|campagne présidentielle {{nobr|de 2007}}]].]] Lors des [[Élections municipales françaises de 1995|élections municipales de 1995]] aux Lilas, la liste qu’elle conduit rallie les suffrages de 15,6 % des électeurs s’étant exprimés, ce qui lui permet d’être élue au conseil municipal avec un colistier. De nouveau candidate de Lutte ouvrière à l’Élysée, elle réunit 5,30 % en [[Élection présidentielle française de 1995|1995]], 5,72 % en [[Élection présidentielle française de 2002|2002]] et 1,33 % en [[Élection présidentielle française de 2007|2007]]. En 1995, elle ne donne pas de consigne de vote au second tour pour « ne pas cautionner la politique des gouvernements de gauche », estimant que la politique de la gauche au gouvernement « avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] au pouvoir ». En 2002, elle refuse d'appeler à voter pour [[Jacques Chirac]] contre [[Jean-Marie Le Pen]] lors du second tour de l'élection présidentielle<ref>Elle recommande à ses électeurs de ne pas voter pour Jean-Marie Le Pen et de s'abstenir de voter pour Jacques Chirac, estimant que « moins Chirac pourra se prévaloir de voix des travailleurs, mieux cela vaudra pour le monde du travail » ([http://www.lutte-ouvriere-journal.org/index.php?act=artl&num=1762&id=1 www.lutte-ouvriere-journal.org])</ref>. Elle appelle à soutenir [[Ségolène Royal]] en 2007<ref>Déclaration du 22 avril 2007 ([http://www.arlette-laguiller.org/page/0002-101.html www.arlette-laguiller.org])</ref>. Arlette Laguiller détient le record du nombre de candidatures (six consécutives) à une élection présidentielle française<ref>{{Lien web |titre=INFOGRAPHIE – Le palmarès du nombre de candidatures à l'élection présidentielle |url=https://lelab.europe1.fr/infographie-le-palmares-du-nombre-de-candidatures-a-lelection-presidentielle-2934461 |site=[[Le Lab (Europe 1)|Le Lab]] |date=24 décembre 2016 |consulté le=6 janvier 2020}}.</ref>. Elle brigue à nouveau un mandat de députée dans la [[sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis]], détenue par le socialiste [[Claude Bartolone]], à l’occasion des [[Élections législatives françaises de 1997|élections législatives de 1997]]. Concurrencée par un candidat de la LCR et un du [[Parti des travailleurs (France)|Parti des travailleurs]], elle arrive en cinquième position du premier tour avec 8,1 % des suffrages exprimés<ref>{{Lien web |titre=Résultats par circonscription des élections législatives de 1997 : Pantin ({{6e}} circonscription) |url=http://www.assemblee-nationale.fr/elections/circ97-2/654.html |site=[[Assemblée nationale (France)|assemblee-nationale.fr]] |consulté le=15 avril 2020}}.</ref>. === Conseillère régionale === Lors des [[Élections régionales françaises de 1998|élections régionales de 1998]], elle est élue [[Conseil régional d'Île-de-France|conseillère régionale d'Île-de-France]] avec deux autres colistiers de ses listes LO, qui rassemblent 4,1 % des suffrages au niveau régional et 6,8 % en Seine-Saint-Denis, où elle était tête de liste<ref>{{Article |titre=Régionales 1998 : résultats en Île-de-France |périodique=Libération |date=17 mars 1998 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/cahier-special/1998/03/17/regionales-1998-resultats-ile-de-france_230486 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Candidate à la présidence de l’assemblée, elle recueille {{nobr|quatre voix}} au deuxième tour et trois au troisième tour, alors que le socialiste [[Jean-Paul Huchon]] l’emporte<ref>{{Lien web |titre=Séisme politique |url=https://www.ina.fr/video/PA00001233403 |site=ina.fr |date=1998 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Île-de-France : la droite se désiste et fait élire le socialiste Jean-Paul Huchon |périodique=Les Échos |date=24 mars 1998 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/1998/03/ile-de-france-la-droite-se-desiste-et-fait-elire-le-socialiste-jean-paul-huchon-789004 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Elle perd son mandat régional aux [[Élections régionales françaises de 2004|élections de 2004]], après que sa liste d’union LO-[[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] a obtenu 3,99 % des voix au premier tour<ref>{{Lien web |titre=Élections régionales 2004 — résultats du premier tour en Île-de-France |url=https://www.liberation.fr/evenement/2004/03/22/elections-regionales-2004-resultats-1er-tour-ile-de-france_473334 |site=liberation.fr |date=22 mars 2004 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. === Députée européenne === Régulièrement tête de liste aux élections européennes (avec des scores allant de 3,1 % en 1979 à 1,4 % en 1989), Arlette Laguiller est élue [[Député européen|députée européenne]] en [[Élections européennes de 1999 en France|1999]], la liste LO-LCR qu’elle conduisait ayant obtenu 5,2 % des suffrages. Elle devient ainsi parlementaire avec deux autres membres de son parti et deux adhérents de la LCR. Au [[Parlement européen]], elle siège au sein du [[Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique|groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique]] (GUE/NGL) et de la [[commission de l'emploi et des affaires sociales]]<ref>{{Lien web |titre=Arlette Laguiller |url=https://www.europarl.europa.eu/meps/fr/4402/ARLETTE_LAGUILLER/history/5 |site=[[Parlement européen|europarl.europa.eu]] |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Elle intervient contre les [[capitalisme|mécanismes capitalistes]] et la [[Offre et demande|loi du marché]], contre la diminution des [[salaire]]s et des [[Revenu minimum|minima sociaux]]<ref>[[Journal télévisé]] de 20 heures d'[[Antenne 2]], sur le site l'Institut national de l'audiovisuel {{présentation en ligne|lien=http://www.ina.fr/video/2570922001024/}}.</ref>. En janvier 2000, elle fait partie des députés européens qui empêchent l'adoption d'une résolution visant à permettre l'étude de la faisabilité d'une taxation des flux financiers (« [[taxe Tobin]] »), arguant du fait qu'il faut détruire le système capitaliste et non le réformer<ref>{{Article |titre=Après le vote sur la taxe Tobin : merci aux députés LO et LCR. |périodique=libération.fr |date=2000/02/11 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/tribune/2000/02/11/apres-le-vote-sur-la-taxe-tobin-merci-aux-deputes-lo-et-lcr_315997 |consulté le=2018-11-21}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Christelle Chabaud |auteur2=Armanda Dos Santos |titre=La vérité sur les votes d’Arlette Laguiller |périodique=[[L'Humanité]] |date=15 avril 2002 |lire en ligne=https://www.humanite.fr/node/263675 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=[[François Koch]] |titre=La bourde des trotskistes |périodique=[[L'Express]] |date=17 février 2000 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/informations/la-bourde-des-trotskistes_636815.html |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Lors des [[Élections européennes de 2004 en France|élections européennes de 2004]], elle se présente en deuxième position sur la liste conduite en [[circonscription Île-de-France]] par [[Olivier Besancenot]], porte-parole de la LCR. La liste recueille 2,78 % des suffrages exprimés et n’obtient aucun élu, ce qui conduit Arlette Laguiller à quitter le Parlement européen<ref>{{Lien web |titre=Résultats des élections européennes de 2004 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes_2004/(path)/europeennes_2004/007/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. === Retrait === [[Fichier:Nathalie Arthaud, Arlette Laguiller et Ghislaine Joachim-Arnaud - meeting Lutte Ouvrière 15-04-2012.JPG|vignette|Arlette Laguiller derrière [[Nathalie Arthaud]], qui lui a succédé au porte-parolat de Lutte ouvrière, {{nobr|en 2012}}.]] Lorsque Lutte ouvrière l’investit candidate à l'élection présidentielle de 2007, Arlette Laguiller déclare qu'il s’agira de sa dernière campagne présidentielle. Elle indique qu'une jeune militante de LO lui succédera la fois suivante, affirmant qu'{{citation|il y a tout un vivier de jeunes femmes à LO qui peuvent jouer ce rôle}}<ref name="Libé 122005">{{Lien web |auteur=Christophe Forcari |titre=2007 : la lutte finale d'Arlette Laguiller |url=https://www.liberation.fr/france/2005/12/06/2007-la-lutte-finale-d-arlette-laguiller_540824 |site=liberation.fr |date=6 décembre 2005 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. ''[[Libération (journal)|Libération]]'' précise alors : {{citation|L'évocation de la succession d'Arlette Laguiller montre que LO poursuit son évolution, certes à pas comptés. En 2003, ce parti, qui fonctionne sur le modèle d'un parti léniniste homologué 1917 et a toujours entretenu un certain secret autour de ses débats internes et de ses cadres les plus élevés, présentait officiellement deux nouveaux entrants au bureau politique. Des jeunes. Un rajeunissement destiné à contrer l'effet Besancenot, raillaient alors les détracteurs du parti. Quelque temps après, c'était au tour de [[Robert Barcia]], alias « Hardy », fondateur et figure historique de Lutte ouvrière, jusque-là resté dans l'anonymat, de se dévoiler dans un livre d'entretiens<ref name="Libé 122005" />.}} Arlette Laguiller quitte sa fonction de porte-parole de Lutte ouvrière le {{date-|8 décembre 2008}}, [[Nathalie Arthaud]], une enseignante de {{nobr|38 ans}}, lui succédant<ref>{{Lien web |auteur=[[Sylvia Zappi]] |titre=Arlette Laguiller passe la main à Nathalie Arthaud |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2008/12/09/arlette-laguiller-passe-la-main-a-nathalie-arthaud_1128964_823448.html |site=lemonde.fr |date=9 décembre 2008 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>. Depuis, elle se tient très en retrait du débat public, mais participe à des rassemblements de son parti. == Prises de position == [[Fichier:Arlette Laguiller 417841272 e42cf488d8 o.jpg|vignette|redresse|left|Arlette Laguiller lors d'une marche pour le [[droit au logement]] (2007).]] D'[[extrême gauche]] (elle revendique cette étiquette<ref>Notamment lors d'un discours à [[Dijon]] le 6 avril 2007. Cf. [http://bourgogne-franche-comte.france3.fr/info/presidentielle-france-2007/actu/29175382-fr.php « Arlette Laguiller à Dijon le vendredi 6 avril »], ''bourgogne-franche-comte.france3.fr'' (consulté le 18 avril 2007).</ref>), [[Trotskisme|trotskiste]] et se définissant comme {{citation|communiste révolutionnaire}}, elle critique le [[Parti communiste français]] en raison de son [[stalinisme]], de ses ralliements systématiques au [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] et de ses participations au gouvernement au côté de celui-ci<ref>{{Lien web |titre=Arlette Laguiller, la candidature finale |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/11/arlette-laguiller-la-candidature-finale_894470_3224.html |site=lemonde.fr |date=11 avril 2007 |consulté le=19 mai 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La percée d'Arlette Laguiller |url=https://www.nouvelobs.com/politique/20020316.OBS4036/la-percee-d-arlette-laguiller.html |site=nouvelobs.com |date=16 mars 2002 |consulté le=19 mai 2021}}.</ref>. Elle affirme que les travailleurs ne peuvent {{citation|compter ni sur la droite, ouvertement au service du grand patronat, ni sur la gauche, hypocritement servile envers lui}}<ref>{{Lien web |titre=Déclaration de {{Mme|Arlette Laguiller}}, porte-parole de Lutte ouvrière et candidate à l'élection présidentielle 2007, sur le leurre du vote utile en faveur de Ségolène Royal |url=https://www.vie-publique.fr/discours/166417-declaration-de-mme-arlette-laguiller-porte-parole-de-lutte-ouvriere-et |date=19 avril 2007 |site=[[vie-publique.fr]] |consulté le=19 mai 2021}}.</ref>. Arlette Laguiller met l'accent sur les questions économiques et sociales. Elle défend l'interdiction des [[licenciement]]s dans les entreprises qui font des [[bénéfice]]s, le prélèvement des profits des entreprises pour créer des emplois, l'augmentation des salaires, la levée du [[secret bancaire]] et du [[secret commercial]], la construction de nombreux logements sociaux. Elle défend des positions féministes. En 1973, elle prend part à la fondation du [[Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception]] (MLAC), dont elle intègre le bureau national en tant que représentante de Lutte ouvrière. En 1978, sollicitée par [[Gisèle Halimi]], elle témoigne au procès de l'[[affaire Tonglet-Castellano]], du nom de deux femmes belges violées quatre ans plus tôt<ref name="Le Maitron" />. Cette position contraste avec celle de Lutte ouvrière, dont le discours est axé sur la seule « révolution prolétarienne »<ref name="Libé 2002" />. == Fonctionnement de LO == Des médias et analystes soulignent que [[Lutte ouvrière]] fonctionne comme une organisation secrète, presque [[secte|sectaire]], sans direction<ref name="Libé 2002">{{Lien web |auteur=Christophe Forcari |titre=Une organisation bolchévique, opaque et rigide |url=https://www.liberation.fr/france/2002/04/06/une-organisation-bolchevique-opaque-et-rigide_399448 |site=liberation.fr |date=6 avril 2002 |consulté le=2 juin 2020}}.</ref>, et impose l'utilisation de pseudonymes, Arlette Laguiller étant elle-même appelée {{citation|camarade Bizet}}<ref name="Le Soir">{{Lien web |titre=Des candidats en campagne : Arlette Laguiller fait peur à la gauche |url=https://www.lesoir.be/art/%252Fm%252Ffrance-des-candidats-en-campagne-arlette-laguiller-fait_t-20020417-Z0LQDD.html |site=lesoir.be |date=17 avril 2002 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Derrière Arlette, les clandestins de l'Union communiste : Lutte Ouvrière est le nom du journal d'un parti très secret |url=https://www.liberation.fr/evenement/1995/04/25/derriere-arlette-les-clandestins-de-l-union-communiste-lutte-ouvriere-est-le-nom-du-journal-d-un-par_129214 |site=liberation.fr |date=25 avril 1995 |consulté le=11 avril 2020}}.</ref>, qu'elle choisit en hommage au compositeur [[Georges Bizet]]<ref>{{Article |langue=en |titre=Working Class Heroine Woos French Voters |périodique=Socialist Viewpoint |volume=2 |année=2002 |extrait=''Arlette Laguiller is the only politician in France who is universally referred to by her first name. Twenty-eight years have passed since she shed her underground alias of Comrade Bizet ("because I liked [[Carmen (opéra)|Carmen]]")''.}}</ref>. == Détail des mandats et fonctions == * 1973<!-- ou 1968 --> – {{date-|8 décembre 2008}} : [[Lutte ouvrière#Élus et personnalités|porte-parole de Lutte ouvrière]] * {{date-|25 juin 1995}} – {{date-|24 mars 2001}} : conseillère municipale des [[Les Lilas|Lilas]] ([[Seine-Saint-Denis]]) * {{date-|23 mars 1998}} – {{date-|28 mars 2004}} : conseillère régionale d'[[Île-de-France]] * {{date-|20 juillet 1999}} – {{date-|19 juillet 2004}} : [[Député européen|députée européenne]] == Résultats électoraux == === Élections présidentielles === {| class=wikitable style="text-align: center;" |- ! rowspan=2 scope=col|Année ! colspan="2" rowspan="2" scope=col|Parti ! colspan=3 scope=col|Premier tour<ref name="CCdécisons présidentielles">{{Lien web |langue=fr |titre=Les décisions du Conseil constitutionnel |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/decisions |site=[[Conseil constitutionnel (France)|conseil-constitutionnel.fr]] |consulté le=23 avril 2019}}.</ref> |- ! scope=col|Voix ! scope=col|% ! scope=col|Rang |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 1974|1974]] | rowspan="6" {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | rowspan="6" |[[Lutte ouvrière|LO]] | {{formatnum:595247}} | 2,33 | {{5e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 1981|1981]] | {{formatnum:668057}} | 2,30 | {{6e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 1988|1988]] | {{formatnum:606017}} | 1,99 | {{8e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 1995|1995]] | {{formatnum:1615552}} | 5,30 | {{6e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 2002|2002]] | {{formatnum:1630045}} | 5,72 | {{5e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 2007|2007]] | {{formatnum:487857}} | 1,33 | {{9e}} |} === Élections européennes === {| class=wikitable style="text-align: center;" |- ! rowspan=2 scope=col|Année ! colspan="2" rowspan="2" scope=col|Parti ! rowspan=2 scope=col|Position ! colspan=2 scope=col|Unique tour<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Laurent de Boissieu]] |titre=Élections européennes |url=https://www.france-politique.fr/elections-europeennes.htm |site=france-politique.fr |consulté le=23 avril 2019}}.</ref> |- ! scope=col|% ! scope=col|Élus |- |- !scope=row| [[Élections européennes de 1979 en France|1979]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | [[Lutte ouvrière|LO]]-[[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] | rowspan="5" |Tête de liste nationale | 3,08 | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|81|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- !scope=row| [[Élections européennes de 1984 en France|1984]] | rowspan="3" {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | rowspan="3" |[[Lutte ouvrière|LO]] | 2,07 | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|81|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- !scope=row| [[Élections européennes de 1989 en France|1989]] | 1,43 | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|81|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- !scope=row| [[Élections européennes de 1994 en France|1994]] | 2,27 | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|87|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- !scope=row| [[Élections européennes de 1999 en France|1999]] | rowspan="2" {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | rowspan="2" |[[Lutte ouvrière|LO]]-[[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] | 5,18 | {{Infobox Parti politique/Sièges|5|87|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- !scope=row| [[Élections européennes de 2004 en France|2004]] | Deuxième en [[Circonscription Île-de-France|Île-de-France]] | 2,78 | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|14|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- |} === Élections législatives === {{…}} {| class=wikitable style="text-align: center;" |- ! rowspan=2 scope=col|Année ! colspan="2" rowspan="2" scope=col|Parti ! rowspan=2 scope=col|Circonscription ! colspan=2 scope=col|Premier/unique tour |- ! scope=col|% ! scope=col|Rang |- |- ! scope=row| [[Élections législatives françaises de 1978|1978]] | rowspan="4" {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | rowspan="4" |[[Lutte ouvrière|LO]] | [[Quatrième circonscription du Puy-de-Dôme|{{4e}} du Puy-de-Dôme]] | 8,41 | {{4e}} |- ! scope=row| [[Élections législatives françaises de 1981|1981]] | rowspan="3" |[[Sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis|{{6e}} de la Seine-Saint-Denis]] | 3,76 | {{4e}} |- ! scope=row| [[Élections législatives françaises de 1993|1993]] | 3,91 | {{6e}} |- |- ! scope=row| [[Élections législatives françaises de 1997|1997]] | 8,05 | {{5e}} |- |} === Élections régionales === {{…}} {| class=wikitable style="text-align: center;" |- ! rowspan=2 scope=col|Année ! colspan="2" rowspan="2" |Parti ! rowspan=2 scope=col|Tête de liste régionale ! colspan=3|Premier/unique tour |- ! scope=col|% ! scope=col|Rang ! scope=col|Élus |- |- ! [[Élections régionales de 1998 en Île-de-France|1998]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | [[Lutte ouvrière|LO]] | rowspan=2 |[[Île-de-France]] | 4,12 | {{5e}} | {{Infobox Parti politique/Sièges|3|209|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- ! [[Élections régionales de 2004 en Île-de-France|2004]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LO}}| | [[Lutte ouvrière|LO]]-[[Ligue communiste révolutionnaire|LCR]] | 3,99 | {{6e}} | {{Infobox Parti politique/Sièges|0|209|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-LO}}}} |- |} == Publications == * {{Ouvrage |titre=Moi, une militante |sous-titre=entretiens avec [[Max Chaleil]] |lieu=Paris |éditeur=Stock |collection=Témoigner |année=1974 |réimpression=1974, éd. J’ai lu |pages totales=164 |bnf=cb35226788f |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48107828}}. * ''Une travailleuse révolutionnaire dans la campagne présidentielle'', éd. Lutte ouvrière, 1974. * ''Il faut changer le monde'', éd. Lutte ouvrière, 1980 (réimpr. 1988). * ''Le communisme est toujours l'avenir du monde'', éd. Lutte ouvrière, 1992. * ''L'avenir de l'humanité, c'est le communisme'', éd. Lutte ouvrière, 1993. * ''C'est toute ma vie : une femme dans le camp des travailleurs'', Paris, Plon, 1996. * ''Actualité du communisme face à la mondialisation capitaliste'', éd. Lutte ouvrière, 1997. * ''Paroles de prolétaires : réponses des travailleurs eux-mêmes à ceux qui prétendent que la classe ouvrière n'existe plus'', Paris, Plon, 1999. * ''Mon communisme'', Paris, Plon, 2002. * {{Ouvrage| titre=Toujours militante|éditeur=Les bons caractères|collection=Souvenirs de militants ouvriers|date=Mars 2021|isbn=9782915727760|pages=200}}. == Hommage == * En 1993, [[Alain Souchon]] lui dédie la chanson ''Arlette Laguiller'', dans l'album ''[[C'est déjà ça]]''. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Arlette Laguiller |wikiquote=Arlette Laguiller }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Daniel Coquema |titre=De Trotsky à Laguiller |sous-titre=contribution à l'histoire de la {{IVe}} Internationale |éditeur=Plein Sud |année=1996 |pages totales=387 |isbn=978-2877644983}}. * {{Ouvrage |auteur1=Pierre Turpin |titre=Les Révolutionnaires dans la France social-démocrate (1981-1995) |lieu=Paris |éditeur=L’Harmattan |année=1997 |réimpression=2000 |pages totales=476 |isbn=2-7384-5759-2}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[François Koch]] |titre=La Vraie Nature d'Arlette |sous-titre=contre-enquête |lieu=Paris |éditeur=Le Seuil |collection=Contre-enquête |année=1999 |pages totales=136 |isbn=978-2-02-037058-5 |bnf=36978497}}. === Articles connexes === * [[Trotskisme]] * [[Extrême gauche en France]] === Liens externes === {{Liens}} * {{Ina|I08357792|" Travailleuses, travailleurs ", Arlette Laguiller, 1974}} {{Palette|Élection présidentielle française de 1974|Élection présidentielle française de 1981|Élection présidentielle française de 1988|Élection présidentielle française de 1995|Élection présidentielle française de 2002|Élection présidentielle française de 2007}} {{Portail|politique française|Union européenne|Seine-Saint-Denis|communisme|femmes}} {{DEFAULTSORT:Laguiller, Arlette}} [[Catégorie:Naissance en mars 1940]] [[Catégorie:Naissance dans le département de la Seine]] [[Catégorie:Naissance dans le 14e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Personnalité liée aux Lilas]] [[Catégorie:Mécanographe]] [[Catégorie:Syndicaliste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Syndicaliste de la CGT]] [[Catégorie:Syndicaliste de Force ouvrière]] [[Catégorie:Femme politique française]] [[Catégorie:Pionnière en politique]] [[Catégorie:Personnalité de l'extrême gauche française]] [[Catégorie:Trotskiste français]] [[Catégorie:Féministe française du XXe siècle]] [[Catégorie:Féministe française du XXIe siècle]] [[Catégorie:Personnalité du Parti socialiste unifié]] [[Catégorie:Personnalité de Lutte ouvrière]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Conseiller régional d'Île-de-France]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1999-2004]] [[Catégorie:Député européen du groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique 1999-2004]] [[Catégorie:Syndicaliste française]] [[Catégorie:Candidate à une élection présidentielle en France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain%20Madelin
Alain Madelin
{{voir homonymes|Madelin}} {{Infobox Personnalité politique | nom = Alain Madelin | image = Alain Madelin 2009-1.jpg | légende = Alain Madelin en 2009. | fonction 1 = [[Député français]] | à partir du fonction 1 = {{date|8|octobre|1995}} | jusqu'au fonction 1 = {{date|19|juin|2007}}<br><small>({{durée|08|10|1995|19|06|2007}})</small> | élection 1 = | réélection 1 = [[Élections législatives partielles de 1995 en Ille-et-Vilaine|19 juin 1995]]<br>[[Élections législatives de 1997 en Ille-et-Vilaine|{{1er}} juin 1997]]<br>[[Élections législatives de 2002 en Ille-et-Vilaine|16 juin 2002]] | circonscription 1 = [[Quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine|{{4e}} d'Ille-et-Vilaine]] | groupe parlementaire 1 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDFC]] <small>(1995-1997)</small><br>[[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] <small>(1997-1998)</small><br>[[Démocratie libérale et indépendants|DLI]] <small>(1998-2002)</small><br>[[Groupe Union pour un mouvement populaire (Assemblée nationale)|UMP]] <small>(2002-2007)</small> | législature 1 = {{Législature de la Cinquième République|X|XI|XII}} | prédécesseur 1 = [[Jean-Gilles Berthommier]] | successeur 1 = [[Jean-René Marsac]] | à partir du fonction 2 = {{date|23|juin|1988}} | jusqu'au fonction 2 = {{date|01|mai|1993}}<br><small>({{durée|23|6|1988|01|05|1993}})</small> | circonscription 2 = [[Quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine|{{4e}} d'Ille-et-Vilaine]] | groupe parlementaire 2 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] | élection 2 = [[Élections législatives de 1988 en Ille-et-Vilaine|5 juin 1988]] | législature 2 = {{Législature de la Cinquième République|IX}} | prédécesseur 2 = ''Proportionnelle par département'' | successeur 2 = [[Jean-Gilles Berthommier]] | circonscription 3 = [[Ille-et-Vilaine]] | à partir du fonction 3 = {{date|2|4|1986}} | jusqu'au fonction 3 = {{date|2|4|1986}}<br><small>({{durée|2|4|1986|2|4|1986}})</small> | élection 3 = [[Élections législatives de 1986 en Ille-et-Vilaine|16 mars 1986]] | groupe parlementaire 3 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] | législature 3 = {{Législature de la Cinquième République|VIII}} | successeur 3 = [[Marie-Thérèse Boisseau]] | à partir du fonction 4 = {{date|3|avril|1978}} | jusqu'au fonction 4 = {{date|16|3|1986}}<br><small>({{durée|03|4|1978|16|3|1986}})</small> | élection 4 = [[Élections législatives de 1978 en Ille-et-Vilaine|19 mars 1978]] | réélection 4 = [[Élections législatives de 1981 en Ille-et-Vilaine|21 juin 1981]] | circonscription 4 = [[Quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine|{{4e}} d'Ille-et-Vilaine]] | groupe parlementaire 4 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] | législature 4 = {{Législature de la Cinquième République|VI|VII}} | prédécesseur 4 = [[Édouard Simon (homme politique, 1923-1988)|Édouard Simon]] | successeur 4 = ''Proportionnelle par département'' | fonction 5 = [[Député européen]] | à partir du fonction 5 = {{date|20|juillet|1999}} | jusqu'au fonction 5 = {{date|17|6|2002}}<br><small>({{durée|20|juillet|1999|17|6|2002}})</small> | élection 5 = [[Élections européennes de 1999 en France|13 juin 1999]] | circonscription 5 = [[France]] | législature 5 = [[Liste des députés européens de France de la 5e législature|{{Ve}}]] | successeur 5 = [[Anne-Marie Schaffner]] | fonction 6 = Président de [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] | à partir du fonction 6 = {{date|24|juin|1997}} | jusqu'au fonction 6 = {{date|17|novembre|2002}}<br><small>({{durée|24|6|1997|17|11|2002}})</small> | élection 6 = {{date|24|juin|1997}} | réélection 6 = {{date|9|octobre|1999}} | prédécesseur 6 = ''Parti créé'' | successeur 6 = ''Parti dissous'' | fonction 7 = [[Maire (France)|Maire]] de [[Redon]] | à partir du fonction 7 = {{date|25|6|1995}} | jusqu'au fonction 7 = {{date|17|3|2001}}<br><small>({{durée|25|6|1995|17|3|2001}})</small> | élection 7 = [[Élections municipales françaises de 1995|18 juin 1995]] | prédécesseur 7 = Pierre Bourges | successeur 7 = Jean-Michel Bollé | fonction 8 = [[Conseil régional (France)|Conseiller régional]] de [[Conseil régional de Bretagne|Bretagne]] | à partir du fonction 8 = {{date|16|mars|1986}} | jusqu'au fonction 8 = {{date|15|mars|1998}}<br><small>({{durée|16|3|1986|15|3|1998}})</small> | élection 8 = [[Élections régionales de 1986 en Bretagne|16 mars 1986]] | réélection 8 = [[Élections régionales de 1992 en Bretagne|22 mars 1992]] | circonscription 8 = [[Ille-et-Vilaine]] | président 8 = [[Yvon Bourges]] | fonction 9 = [[Liste des ministres français de l'Économie et des Finances|Ministre de l'Économie et des Finances]] | à partir du fonction 9 = {{date|18|mai|1995-}} | jusqu'au fonction 9 = {{date|26|août|1995}}<br><small>({{durée|18|5|1995|26|08|1995}})</small> | président 9 = [[Jacques Chirac]] | premier ministre 9 = [[Alain Juppé]] | gouvernement 9 = [[Gouvernement Alain Juppé (1)|Juppé I]] | prédécesseur 9 = [[Edmond Alphandéry]] | successeur 9 = [[Jean Arthuis]] | fonction 10 = [[Liste des ministres français du Commerce|Ministre des Entreprises et du Développement économique]] | à partir du fonction 10 = {{date|30|mars|1993}} | jusqu'au fonction 10 = {{date|11|mai|1995}}<br><small>({{durée|30|3|1993|11|05|1995}})</small> | président 10 = [[François Mitterrand]] | premier ministre 10 = [[Édouard Balladur]] | gouvernement 10 = [[Gouvernement Édouard Balladur|Balladur]] | prédécesseur 10 = [[Gilbert Baumet]] | successeur 10 = [[Jean Arthuis]] | fonction 11 = [[Liste des ministres français de l'Industrie|Ministre de l'Industrie]], [[Liste des ministres français des Postes et télécommunications|des Postes et télécommunications]] [[Liste des ministres français du Tourisme|et du Tourisme]] | à partir du fonction 11 = {{date|20|mars|1986}} | jusqu'au fonction 11 = {{date|10|mai|1988}}<br><small>({{durée|20|3|1986|10|05|1988}})</small> | président 11 = [[François Mitterrand]] | premier ministre 11 = [[Jacques Chirac]] | gouvernement 11 = [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|Chirac II]] | prédécesseur 11 = [[Édith Cresson]] <small>(Industrie)</small><br>[[Louis Mexandeau]] <small>(Postes et télécommunications)</small><br>[[Jean-Marie Bockel]] <small>(Tourisme)</small> | successeur 11 = [[Roger Fauroux]] <small>(Industrie)</small><br>[[Paul Quilès]] <small>(Postes et télécommunications)</small><br>[[François Doubin]] <small>(Tourisme)</small> | nom de naissance = | date de naissance = 26 mars 1946 | lieu de naissance = [[Paris]] [[12e arrondissement de Paris|{{12e}}]] ([[France]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Française]] | parti = [[Occident (mouvement politique)|Occident]] <small>(1964-1968)</small><br />[[Fédération nationale des républicains indépendants|FNRI]] <small>(1968-1977)</small><br/>[[Parti républicain (France)|PR]] <small>(1977-1997)</small><br/>[[Union pour la démocratie française|UDF]] <small>(1978-1998)</small><br />[[Démocratie libérale (parti politique)|DL]] <small>(1997-2002)</small><br/>[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] <small>(2002-2007)</small> | fratrie = | conjoint = | enfants = | entourage = | université = | profession = [[Avocat en France|Avocat]] | religion = | résidence = | signature = | emblème = Logo economie.jpg | taille emblème = 80 | emblème2 = Blason ville fr Redon (Ille-et-Vilaine).svg | taille emblème2 = 80 | liste = [[Liste des ministres français de l'Économie et des Finances|Ministres français de l'Économie et des Finances]]<br>[[Liste des maires de Redon|Maires de Redon]] | syndicat = }} '''Alain Madelin''', né le {{date de naissance|26|mars|1946}} dans le [[12e arrondissement de Paris|{{12e|arrondissement}} de Paris]], est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[France|français]]. Engagé à partir de ses seize ans dans des mouvements d'extrême droite, il est l'un des fondateurs du groupe [[Néofascisme|néofasciste]] et [[Anticommunisme|anticommuniste]] [[Occident (mouvement politique)|Occident]] (1964-1968). Après [[Mai 68]], il rejoint les rangs du [[Fédération nationale des républicains indépendants|FNRI]] de [[Valéry Giscard d'Estaing]], et fait partie de l'état-major de la campagne de ce dernier pour l'[[Élection présidentielle française de 1974|élection présidentielle de 1974]]. Il prend ensuite la direction du parti, renommé [[Parti républicain (France)|Parti républicain]] en 1977. Il devient en 1978 député de la majorité dans la [[quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine]] et vice-président du [[conseil régional de Bretagne]]. À la faveur de la cohabitation, il accède au poste de Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme de 1986 à 1988, puis à celui de Ministre des Entreprises et du Développement économique de 1993 à 1995. À l'élection de [[Jacques Chirac]], il devient pendant quelques mois Ministre de l'Économie et des Finances. En 1997, il transforme le Parti républicain en [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]]. En 2002, il se présente à l'[[élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle]] et remporte 3,91 % des suffrages. == Situation personnelle == === Origines familiales et enfance === Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé chez [[Renault]] avant de cumuler plusieurs emplois, et d'Aline Madelin, secrétaire [[Dactylographie|dactylographe]], il passe son enfance dans le [[quartier de Belleville]], à [[Paris]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/02/14/407940-madelin-le-liberal-branche.html|titre=Madelin, le libéral branché|date=14 février 2002|site=ladepeche.fr}}.</ref>. === Formation et engagement étudiant à l'extrême droite === Après avoir quitté le collège en classe de quatrième, il suit de 1959 à 1963 un [[certificat d'aptitude professionnelle]], puis un [[brevet professionnel]] d'ajusteur, tourneur et fraiseur au [[Lycée Voltaire (Paris)|lycée Voltaire]], qu'il décrit comme ayant été à l'époque « un lycée [[Communisme|communiste]] »<ref>{{ouvrage|auteur=Alain Fernbach, Bernard Montanier|titre=Les nouveaux politiques|éditeur=Garnier frères|date=1979|passage=50}}.</ref>. Il s'engage à ses {{nombre|16|ans}} dans la cause [[Nationalisme en France|nationaliste]] et devient familier des affrontements avec les militants d'[[extrême gauche]]. En 1963, il fait partie de la [[Fédération des étudiants nationalistes]] (FEN, [[Extrême droite en France|extrême droite]]), où il est responsable de l'action militante. Début 1964, alors étudiant en droit à [[Université Panthéon-Assas|Assas]] et à peine âgé de {{nombre|18|ans}}, il est un des principaux fondateurs d'[[Occident (mouvement politique)|Occident]], mouvement étudiant d'[[extrême droite]] qui comprendra également dans ses rangs les futurs ministres [[Gérard Longuet]], [[Hervé Novelli]] et [[Patrick Devedjian]]. Revenant sur cette époque, il déclare : {{citation|J'ai été animé par un [[anticommunisme]] militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour [[Mao Zedong|Mao]] et [[Pol Pot]], pour les [[Garde rouge (Chine)|Gardes rouges]] et pour les [[Khmers rouges]]. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là<ref>[http://www.alainmadelin.com/biographie Biographie d'Alain Madelin], sur son site personnel</ref>.}} En 1965, Alain Madelin est délégué à la jeunesse dans le comité de soutien à [[Jean-Louis Tixier-Vignancour]] pour le {{10e|arrondissement}} de Paris. En {{date-|novembre 1965}}, lui et [[Patrick Devedjian]] sont condamnés par le tribunal correctionnel de [[Draguignan]] à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes<ref>{{pdf}} [http://edito.nicematin.net/Var/pdf/devedjian_madelin.pdf La page du ''Petit Varois'' du 11 novembre 1965], sur edito.nicematin.net.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}} [http://www.cuverville.org/IMG/pdf/NiceMatin_11_11_65.pdf Le compte-rendu d'audience dans ''Nice Matin'' du 11 novembre 1965], sur cuverville.org.</ref>. À partir du {{date-|29 avril 1966}}, il participe quotidiennement avec d'autres ultranationalistes d'Occident, dont Patrick Devedjian, à des manifestations contre la représentation au [[théâtre de l'Odéon]] des ''[[Les Paravents|Paravents]]'' de [[Jean Genet]], une pièce qu'ils dénonçaient comme une atteinte à la France coloniale<ref>{{Ouvrage|prénom1=Shepard, Todd,|nom1=1969-|titre=Mâle décolonisation : l'"homme arabe" et la France, de l'indépendance algérienne à la révolution iranienne (1962-1979)|isbn=9782228917148|oclc=985857755|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xpQQDgAAQBAJ&printsec=frontcover&}}.</ref>. Le {{date-|12 janvier 1967}}, Alain Madelin participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du [[Comité Vietnam national]] à l'[[université de Rouen]]<ref>''[[Libération (journal)|Libération]]'' du {{date|8|février|2005}}</ref>{{,}}<ref>Frédéric Charpier, ''Génération Occident : de l'extrême droite à la droite'', éd. du Seuil, 2005, {{p.|132}}.</ref>. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch – il deviendra vingt ans plus tard journaliste au ''Monde'' – est dans le coma, le crâne fracassé<ref>Yves Bordenave, [https://www.lemonde.fr/decryptages/article/2018/04/23/mai-68-fachos-contre-bolchos_5289137_1668393.html « Mai 68, lorsque le groupuscule d’extrême droite Occident voulait en découdre avec les “bolchos” »], ''Le Monde'', 23 avril 2018.</ref>. Le {{date-|12|juillet|1967}}, Alain Madelin est condamné à 1000 F d'amende comme co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation<ref name="rouentribu">''[[le Monde]]'' du 12 juillet 1967 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1967/07/12/prison-avec-sursis-pour-les-membres-du-mouvement-occident-qui-attaquerent-des-etudiants-rouennais_2628912_1819218.html]</ref>{{,}}<ref>Frédéric Charpier, ''op. cit.'', {{p.}}142.</ref> », avec douze autres militants d'extrême droite, dont [[Patrick Devedjian]], [[Gérard Longuet]] et [[Alain Robert (homme politique)|Alain Robert]]<ref name="Lebourg">[[Nicolas Lebourg]], « Une ligne vraiment très droite », ''Politis'', {{n°}}1143, semaine du 10 au 16 mars 2011, {{p.|8-9}}.</ref>. Il a également signé dans la revue ''Est-Ouest'' dirigée par le militant anticommuniste et ancien [[Collaboration en France|collaborateur]] [[Georges Albertini]] sous le [[pseudonyme]] d'Alain Burgonde, des articles sur les mouvements d'extrême gauche{{sfn|Lamy|2016|p=484|id=Lamy}}. Au lendemain des [[Mai 68|événements de mai 68]], il rompt avec le mouvement Occident, estimant que la seule solution pour s'opposer au [[communisme]] est désormais la voie [[Démocratie|démocratique]] et le choix du [[libéralisme économique]]. === Carrière professionnelle === Il obtient une licence de droit, puis prête son serment d'avocat en [[1971]]. Il travaille alors dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini. === Vie privée et familiale === Avec Patricia Salustri, actionnaire de la SA Média Production dont il est divorcé, Alain Madelin a trois enfants<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Jean-Yves Camus]] et [[René Monzat]]|titre=Les Droites nationales et radicales en France|sous-titre=répertoire critique|lieu=Lyon|éditeur=Presses universitaires de Lyon|année=1992|pages totales=526|isbn=2-7297-0416-7|passage=71}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Madelin pose avec Karine dans ''Gala''|jour=17|mois=avril|année=2002|url=https://www.liberation.fr/france/2002/04/17/madelin-pose-avec-karine-dans-gala_400619|site=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le= 4 mai 2020}}.</ref>. == Parcours politique == === Débuts (1968-1986) === À l'automne 1968, Alain Madelin adhère à la [[Fédération nationale des républicains indépendants]] (RI ou FNRI) de [[Valéry Giscard d'Estaing]]. En mars 1973, l’ensemble de la majorité de droite soutient sa candidature dans la {{11e}} circonscription des [[Hauts-de-Seine]] (Issy-les-Moulineaux, Vanves, Malakoff) face au député communiste [[Guy Ducoloné]], qui est réélu<ref name=ujp/>. Claude Hilbert, gaulliste de l'[[Union des jeunes pour le progrès|UJP]], avait alors manifesté contre son passé de « responsable du mouvement d'extrême droite Occident » mais s’était finalement rallié à sa candidature<ref name="ujp">''Le Monde'' du 2 mars 1973 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/03/02/d-une-circonscription-a-l-autre_2548776_1819218.html]</ref>{{,}}<ref name="ujp2">''Le Monde'' du {{1er}} mars 1973 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/03/01/d-une-circonscription-a-l-autre_2549212_1819218.html]</ref>{{,}}<ref name="ujp3">''Le Monde'' du {{1er}} mars 1973 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/01/24/m-chalandon-il-existe-encore-des-entraves-a-la-societe-que-nous-voulons-construire_2556033_1819218.html]</ref>. Parallèlement, Alain Madelin signe sous le pseudonyme d'Alain Burgonde des articles sur l'extrême gauche dans la revue ''Est-Ouest'', qui a succédé au ''Bulletin d'études et d'informations politiques internationales'' de l'[[Institut d'histoire sociale]], sous la houlette du secrétaire général élu en 1976, [[Claude Harmel]] (alias Guy Lemonnier), qui l'a pris sous aile<ref>Génération Occident, Frédéric Charpier, Paris, Éditions du Seuil, « Essai », 2005, p. 183.</ref>{{,}}<ref name="Mestre">[[Abel Mestre]] dans ''Le Monde'' du 29 novembre 2011 [https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2011/11/29/claude-harmel-figure-de-l-anticommunisme-fondateur-de-l-institut-superieur-du-travail_1610927_3382.html]</ref>. Occident était en contact dès 1965 avec l’IHS, via [[Georges Albertini]]<ref>"De l’extrême droite au patronat : Madelin, Devedjian, Longuet et les autres" par [[Frédéric Charpier]], contribution à "Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours", sous la direction de Benoît Collombat et David Servenay, Editions La Découverte 2014 [https://www.cairn.info/histoire-secrete-du-patronat-de-1945-a-nos-jours--9782707178930-page-261.htm]</ref>. Alain Madelin fait connaître d'autres [[Georges Albertini|réseaux Albertini]], artisan du « recyclage » d'anciens militants d'extrême droite, à [[Yvan Blot]], cofondateur du [[Carrefour de l'horloge|Club de l'horloge]]<ref>Génération Occident, Frédéric Charpier, Paris, Éditions du Seuil, « Essai », 2005 [https://books.google.fr/books?id=WbTEAgAAQBAJ&pg=PT184&dq=Est+et+Ouest,+la+revue+Institut+madelin&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjB0ZzH3K_tAhVNDmMBHbceA44QuwUwAnoECAMQBw#v=onepage&q=Est%20et%20Ouest%2C%20la%20revue%20Institut%20madelin&f=false]</ref>{{,}}<ref>''Le Club de l’horloge (1974-2002) : évolution et mutation d’un laboratoire idéologique'', par Philippe Lamy, Thèse de doctorat de sociologie? sous la direction de Claude Dargent, professeur à l'Université Paris VIII Saint-Denis, mai 2016</ref>. Au sein de ce dernier, Alain Madelin est {{citation|l'un des plus assidus}}, selon ''[[Les Dossiers du Canard enchaîné]]'', {{citation|jusqu'en 1984}}<ref name="FachoDevant">{{Chapitre|titre chapitre=Remise à leurre|titre ouvrage=Mégret, facho devant|sous-titre=la montée du petit brun qui veut la peau du gros blond|lieu=Paris|éditeur=Le Canard enchaîné|année=1998|bnf=3717482|collection=Les Dossiers du Canard|numéro dans collection=69|passage=13}}.</ref> ; il sera aussi membre d'honneur du club<ref>{{Ouvrage|auteur=Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent)|titre=Le Club de l'horloge (1974-2002)|sous-titre=évolution et mutation d'un laboratoire idéologique|pages totales=701|nature ouvrage=thèse de doctorat en sociologie|lieu=Paris|éditeur=université Paris-VIII|année=2016|sudoc=197696295|id=Lamy|lire en ligne=http://www.theses.fr/2016PA080034/document|passage=422}}.</ref> et, en 1986, prendra son secrétaire général, [[Michel Leroy]], à son cabinet ministériel<ref name="FachoDevant"/>. Pendant la [[Élection présidentielle française de 1974|campagne présidentielle de 1974]], Alain Madelin est directeur de publication d'un journal antisocialiste, ''Spécial Banlieue'', et intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, toute comme [[Anne Méaux]], ancienne responsable du groupuscule d'extrême droite [[Groupe union défense]]-Assas<ref>[[Hervé Hamon]], ''Ceux d'en haut. Une saison chez les décideurs'', Seuil, avril 2013, p. 180.</ref>{{,}}<ref>"Portrait. Anne Méaux, du GUD à la com de Fillon" le 10 mars 2017, dans ''L'Humanit'', par Rosa Moussaoui"[https://www.humanite.fr/portrait-anne-meaux-du-gud-la-com-de-fillon-633213]</ref>. Avec celle-ci, Alain Madelin soutient à nouveau VGE en 1981. Entre-temps, en janvier 1977, il est devenu secrétaire national des RI, chargé de l'information interne<ref>''Le Monde'' du 15 janvier 1977 [https://www.lemonde.fr/archives/article/1977/01/15/le-nouvel-organigramme-des-r-i_2852021_1819218.html]</ref>. En mars 1977, à 31 ans, il est chargé de mission au cabinet de [[Claude Coulais]], secrétaire d'État auprès du ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat. En mars 1978, il est élu député dans la [[quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine]] et devient vice-président du [[conseil régional de Bretagne]] ; il surprend en arrivant sans [[cravate]] dans l'hémicycle{{refnec}}. Pour l'hebdomadaire d'extrême droite ''[[Minute (hebdomadaire)|Minute]]'', Alain Madelin, Gérard Longuet et [[Hubert Bassot]] sont les nouveaux élus « d'extrême droite par majorité interposée<ref>cité dans Joseph Algazy, ''L'Extrême droite en France de 1965 à 1984'', op. cit., {{p.|170}}.</ref> ». Lors de ces [[Élections législatives françaises de 1978|élections législatives]], l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] recueille presque autant de voix que les gaullistes. Le {{date-|2|février|1984}}, il est puni de la « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour « injures ou menace envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]). [[François d'Aubert]], Alain Madelin et [[Jacques Toubon]] avaient mis en cause François Mitterrand en rappelant que celui-ci avait dirigé, pendant quelques mois, un journal détenu par [[Eugène Schueller]]<ref>Chronique constitutionnelle française (revue Pouvoirs), {{numéro|30}}, {{p.|159}}.</ref>. L'historien [[Henry Rousso]] écrit à propos de cet incident : {{citation|Le rappel de ces faits — sans signification particulière en ce qui concerne Mitterrand (même [[Catherine Nay]] en convient implicitement) — est une constante de l'extrême droite et Alain Madelin, ancien dirigeant d'Occident, n'a sans doute pas oublié ses réflexes de jeunesse<ref>''Le Syndrome de Vichy'', éd. du Seuil, « Points »-histoire, 1990, {{p.|365}}.</ref>.}} Délégué général du [[Parti républicain (France)|Parti républicain]] (composante giscardienne revendiquée de l’UDF) en 1985, Alain Madelin en devient secrétaire général trois ans plus tard. Dans les années 1980, Alain Madelin est l'un des promoteurs du [[libéralisme économique]], qui gagne alors en influence au sein des partis français de droite. Il est très lié au collectif des [[nouveaux économistes]], qui ambitionne de promouvoir en France l'[[école autrichienne d'économie]] et de faire redécouvrir les penseurs libéraux français<ref name="cairn">[https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2015-1-page-176.htm La parenthèse libérale de la droite française des années 1980. Le phénomène politique de la « bande à Léo » ou l’échec de la promotion d’un libéralisme contre l’État], Histoire@Politique, 2015/1 ({{n°|25}})</ref>. Il intervient en faveur du maintien du système de perception de la [[taxe sur la valeur ajoutée]] (TVA) dans la Communauté européenne après 1992<ref>''[[Le Quotidien de Paris]]'', [[Jean-Pierre Thiollet]], {{date|12|octobre|1989}}, [http://discours.vie-publique.fr/notices/903164400.html Lire en ligne]</ref>. === Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme (1986-1988) === Lorsque la [[droite (politique)|droite]] gagne les élections législatives en [[1986]] et que débute la [[première cohabitation]], [[Jacques Chirac]] le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en [[1993]] et qu'[[Édouard Balladur]], premier ministre de la [[deuxième cohabitation]], nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique. Durant la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]], il affirme : « Personne ne peut dire qu'à un moment donné la sécurité des Français a été menacée »<ref>{{en}} ''[http://www.truveo.com/Madelin/id/3496578530 truveo.com]''</ref>. Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une [[retraite par capitalisation]] ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnelle ([[Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée|EURL]] et [[Exploitation agricole à responsabilité limitée|EARL]]). En [[1995]], Alain Madelin est élu maire de [[Redon]]. Il ne sollicite pas de deuxième mandat en 2001<ref>[https://www.humanite.fr/1999-04-27_Politique_Madelin-le-fantome-de-Redon « Madelin le fantôme de Redon »], ''L'Humanité'', {{date|27|avril|1999}}.</ref>. À la même époque, il cultive son indépendance en lançant en {{date-|octobre 1994}}<ref>{{Article |auteur1=Gilles Paris |titre=La première convention nationale d'Idées-Action. M. Madelin lance son propre mouvement |périodique=Le Monde |date=15 octobre 1994 |pages=11 }}</ref> sa propre formation politique, Idées Action, qui réunit des décideurs économiques ainsi que des élus et des militants de droite. Le {{citation|madelinisme}} se fédère alors autour de cette structure, qui diagnostique une panne de l'[[mobilité sociale|ascenseur social]] et préconise de rendre l'État plus compétitif en baissant les prélèvements obligatoires<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/1996-01-27/ce-que-veut-madelin/917/0/102070 Ce que veut Madelin], ''[[Le Point]]'', 27 janvier 1995</ref>. Idées Action, qui s'apparente plus à un club de réflexion qu'à un parti politique, revendique {{nombre|7000|adhérents}} à la fin des années 1990. Surnommé par son créateur la {{citation|maison des libéraux}}, le mouvement permet à Alain Madelin d'organiser ses réseaux et de mobiliser ses sympathisants<ref>[http://www.liberation.fr/france-archive/1997/04/05/madelin-en-quete-d-un-tremplin-l-ancien-ministre-reunit-samedi-son-club-idees-action-cap-legislative_203454 Madelin en quête d'un tremplin. L'ancien ministre réunit samedi son club Idées Action. Cap législatives.], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 5 avril 1997</ref>. Lorsque l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] se range derrière Édouard Balladur lors de l'[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle de 1995]], il choisit de soutenir Jacques Chirac, dont il anime la campagne électorale, avec [[Philippe Séguin]]. === Ministre de l'Économie et des Finances (1995) === Après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac le nomme [[ministère de l'Économie et des Finances (France)|ministre de l'Économie et des Finances]]. Dès son entrée en fonction, il préconise une réforme des retraites par l'alignement du public sur le privé en supprimant les [[régimes spéciaux de retraite]] déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales. Par ailleurs, il bénéficie d'une bonne réputation dans une partie des milieux économiques pour avoir pris, tout comme Philippe Séguin, du recul par rapport aux excès, entre 1991 et 1994, de la politique dite du « [[franc français|franc fort]] ». En opposition avec le Premier ministre [[Alain Juppé]] sur ce point, il est contraint à la démission au bout de trois mois. Il est remplacé par [[Jean Arthuis]]. === Président de Démocratie libérale (1997-2002) === De 1989 à 1997, il exerce les fonctions de vice-président du Parti républicain et de vice-président de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] de 1991 à 1996. Candidat à la présidence de l'UDF en 1996, il est battu par [[François Léotard]]. Il devient président du [[Parti républicain (France)|Parti républicain]] à la suite de la victoire de la [[gauche plurielle]] aux [[Élections législatives françaises de 1997|législatives de 1997]]. À l'été 1997, il transforme le PR en « [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] », dont il reste président jusqu'en 2002. {{Palette|RI PR DL}} Le refus d'Alain Madelin de condamner, en {{date-|mars 1998}}, les présidents de région élus, comme [[Charles Millon]] et [[Jacques Blanc]], avec les voix du [[Rassemblement national|Front national]], provoque la rupture entre [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] et l'UDF. En 1999, il s'abstient, aux côtés de Philippe Séguin, au moment du vote sur le [[Pacte civil de solidarité]], quand les trois groupes parlementaires de droite appellent à voter contre. === Candidat à l'élection présidentielle de 2002 === Alain Madelin se présente à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], où il recueille 3,91 % des suffrages exprimés (1,1 million de voix)<ref>{{lien web |titre=Décision n° 2002-109 PDR du 24 avril 2002 |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2002/2002109PDR.htm |site=Conseil constitutionnel |consulté le=03-07-2020}}.</ref>. Ce score étant inférieur à 5 %, il n'obtient pas le remboursement d'une grande partie de ses frais de campagne. Il appelle à voter pour Jacques Chirac au second tour et se rallie ensuite à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], au sein de laquelle DL fusionne. Au sein de ce parti, il incarne la ligne libérale en étant membre du courant [[Les Réformateurs]]. En 2003, il se prononce en faveur de l'[[Guerre d'Irak|intervention militaire en Irak]], menée par les États-Unis, pour renverser le régime de Saddam Hussein. En 2006, très critique envers les méthodes du Premier ministre pour faire passer le [[Contrat première embauche|CPE]] (refus de compromis avec les partenaires sociaux, utilisation de l'[[Article 49 de la Constitution de la Cinquième République française|article 49-3]] de la Constitution), il invite néanmoins le gouvernement à rester ferme sur ses positions, soutenant que le Contrat première embauche n'est pas fait contre les jeunes, mais pour les jeunes. Il apporte son soutien à [[Alternative libérale]] lors du congrès de ce parti en {{date||février|2007}}. === Retrait de la vie politique (2007) === [[Fichier:Salon de l'éducation 24 novembre 2011 (27).jpg|thumb|Alain Madelin en 2011, lors d'une conférence au [[Salon européen de l'éducation]].]] Le {{date|15|novembre|2006}}, il annonce qu'il ne se représentera pas aux [[Élections législatives françaises de 2007|élections législatives de 2007]]. Alors qu'il avait été élu dès le premier tour avec plus de 58 % des suffrages en [[Élections législatives françaises de 1993|1993]], il ne l'avait emporté qu'avec {{nombre|725|voix}} d'avance sur la candidate socialiste en [[Élections législatives françaises de 2002|2002]]<ref>Voir les résultats des élections dans la [[quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine]]</ref>. Son successeur, élu en {{date-|juin 2007}}, est le socialiste [[Jean-René Marsac]]. Alain Madelin se met dès lors en retrait de la vie politique. En 2008, il devient [[Administrateur de société|administrateur]] de [[Dalenys|Rentabiliweb]]<ref>[http://www.linformaticien.com/Actualit%C3%A9s/tabid/58/newsid496/4922/alain-madelin-nouvel-administrateur-de-rentabiliweb/Default.aspx Alain Madelin, nouvel administrateur de Rentabiliweb]</ref>. Il devient président du [[Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique]] (GIP ENA) en 2010<ref>[http://sankore.org/fr/qui-sommes-nous M. Alain MADELIN, Ancien ministre, Président du GIP ENA]</ref>. En {{date-|juillet 2011}}, il est le cofondateur du fonds commun de placement à risque Latour Capital<ref name="Jauvert2020">{{Ouvrage |auteur1=[[Vincent Jauvert]] |titre=Les Voraces |sous-titre=les élites et l'argent sous Macron |éditeur=Robert Laffont |année=2020 |pages totales=123 |passage=38-39 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lfrEDwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false }}.</ref>. Le {{date-|5 décembre 2011}}, ce fonds rachète à [[Veolia]] quatre de ses filiales : Proxiserve (Veolia Habitat Services) ainsi que les sociétés Prochalor, Semcra et Thop, toutes les trois spécialisées dans les équipements de chauffage<ref>''Les Échos'', 5 décembre 2011</ref>. Sylvain Laurens, maître de conférence à l'[[École des hautes études en sciences sociales|EHESS]] spécialiste du [[pantouflage]], s'interroge sur le fait qu'{{cita|un ancien ministre des Finances puisse monter un fonds d'investissement avec comme coactionnaire l'énarque [[Cédric Bannel]] auparavant en charge à la [[Direction générale du Trésor|direction du Trésor]] des prises de participation et privatisations, un fonds dont la [[holding]] est située en Belgique pour des raisons évidentes de défiscalisation}}, et sur le fait que {{cita|ce fonds opère un [[Achat à effet de levier|LBO]] sur une ancienne filiale de la [[Compagnie générale des eaux]] justement privatisée en 1998}} : s'il n'y a {{cita|rien d'illégal là-dedans en l'état de nos réglementations}}, il estime qu'{{cita|on y voit néanmoins comment la connaissance intime du fonctionnement de l'État et de ses anciens services publics peut être mise au service d'opérations financières à des fins d'enrichissement personnel}}<ref name="Jauvert2020"/>. Il intervient régulièrement sur [[CNews|i>Télé]], principalement sur les questions économiques, et sur [[BFM Business]]. Il soutient [[Alain Juppé]] pour la [[primaire française de la droite et du centre de 2016]]<ref>Virginie Le Guay et [[Bruno Jeudy]], [http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Alain-Juppe-Je-ne-vends-pas-la-peau-de-l-ours-1088938 « Alain Juppé : "Je ne vends pas la peau de l'ours" »], [[Paris Match|parismatch.com]], 6 octobre 2016.</ref>. Après l'échec de Juppé face à [[François Fillon]], Alain Madelin salue les propositions d'[[Emmanuel Macron]] sur les retraites sans apporter officiellement son soutien à ce dernier<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Marc|nom1=Vignaud|titre=Alain Madelin : "La réforme des retraites de Macron est excellente !"|périodique=Le Point|date=2017-03-07|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/presidentielle/alain-madelin-la-reforme-des-retraites-de-macron-est-excellente-07-03-2017-2109834_3121.php|consulté le=2018-11-03}}.</ref>. == Détail des mandats et fonctions == * du {{date-|3 avril 1978}} au {{date-|22 mai 1981}}, du {{date-|2 juillet 1981}} au {{date-|1 avril 1986}}, du {{date-|6 juin 1988}} au {{date-|1 avril 1993}}, du {{date-|2 avril 1993}} au {{date-|1 mai 1993}}, du {{date-|9 octobre 1995}} au {{date-|21 avril 1997}}, du {{date-|1 juin 1997}} au {{date-|18 juin 2002}}, du {{date-|19 juin 2002}} au {{date-|19 juin 2007}} : [[Député français|député]] * du {{date-|16 mars 1986}} au {{date-|22 mars 1992}} : membre du [[conseil régional de Bretagne]] * {{date-|20 mars 1986}} au {{date-|10 mai 1988}} : ministre de l'Industrie, des P. et T. et du Tourisme du [[Gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement Chirac II]] * du {{date-|25 juillet 1989}} au {{date-|3 novembre 1989}} : [[Parlement européen|député européen]] * du {{date-|23 mars 1992}} au {{date-|15 mars 1998}} : vice-président du conseil régional de Bretagne * du {{date-|30 mars 1993}} au {{date-|11 mai 1995}} : ministre des Entreprises et du Développement économique, chargé des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat du [[gouvernement Édouard Balladur|gouvernement Balladur]] * du {{date-|28 mars 1994}} au {{date-|8 octobre 1995}} : membre du [[conseil départemental d'Ille-et-Vilaine|conseil général d'Ille-et-Vilaine]] * du {{date-|18 mai 1995}} au {{date-|26 août 1995}} : ministre de l'Économie et des Finances du [[gouvernement Alain Juppé (1)|gouvernement Juppé]] * du {{date-|19 juin 1995}} au {{date-|18 mars 2001}} : maire de [[Redon]] ([[Ille-et-Vilaine]]) * du {{date-|24 juin 1997}} à 2002 : président de [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] * du {{date-|20 juillet 1999}} au {{date-|17 juin 2002}} : député européen * le {{date-|6 novembre 2007}} : désigné président du [[Fonds mondial de solidarité numérique]], pour une période de trois ans<ref>[http://www.dsf-fsn.org/cms/content/view/279/lang,fr/ « Trio de choc à la présidence du FSN »], sur le site dsf-fsn.org.</ref> == Dans la littérature == Dans la bande dessinée ''[[Pascal Brutal]]'' de [[Riad Sattouf]], Alain Madelin est président de la République. == Publications == * ''Pour libérer l'école, l'enseignement à la carte'', Paris, 1984 * ''Chers compatriotes… Programme pour un président'', Paris, 1994 * ''Quand les autruches relèveront la tête'' Paris, 1995 {{lire en ligne|lien=http://www.librairal.org/wiki/Alain_Madelin:Quand_les_autruches_rel%C3%A8veront_la_t%C3%AAte}} * ''Aux sources du modèle libéral français'' sous sa direction, Paris, [[Éditions Perrin|Perrin]], 1997 * ''Le Droit du plus faible'', Paris, 1999 * ''Quand les autruches prendront leur retraite'', coécrit avec [[Jacques Bichot]], Paris, [[Éditions du Seuil|Seuil]], 2003 * ''Faut-il supprimer la carte scolaire ? ''coécrit avec [[Gérard Aschieri]], Paris, [[Magnard (éditeur)|Magnard]], 2009 == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Alain Madelin |wikiquote=Alain Madelin }} === Bibliographie === * {{ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Benassaya|lien auteur1=Philippe Benassaya|langue=fr|titre=Les hussards perdus de la république : l'échec de la droite libérale|éditeur=Bourin éditeur|lieu=Paris|année=2007|pages totales=329|isbn=9782849410561}}. * [http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/EH/F/manif/lectures/la_justice_enquête_sur_Tchernobyl.htm ''Le Monde'' du 19 avril 2002], * [http://www.nouvelobs.com/articles/p2109/a266069.html ''le Nouvel Observateur''], [http://www.rtl.fr/info/article.asp?dicid=64495 RTL], * [http://www.lexpansion.com/art/6.0.65598.0.html, ''l'Expansion''] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Libéralisme français|Gouvernement Chirac II|Gouvernement Balladur|Gouvernement Juppé I|Élection présidentielle française de 2002}} {{Portail|Politique française|libéralisme|droit français|Union européenne}} {{CLEDETRI:Madelin, Alain}} [[Catégorie:Membre du Carrefour de l'horloge]] [[Catégorie:Ministre de la Cinquième République]] [[Catégorie:Ministre français des Finances]] [[Catégorie:Ministre français du Tourisme]] [[Catégorie:Ministre français des Postes et Télécommunications]] [[Catégorie:Député de la VIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député d'Ille-et-Vilaine]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1989-1994]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1999-2004]] [[Catégorie:Conseiller régional de Bretagne]] [[Catégorie:Conseiller général d'Ille-et-Vilaine]] [[Catégorie:Maire d'Ille-et-Vilaine]] [[Catégorie:Maire de Redon]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Personnalité de la Fédération des étudiants nationalistes]] [[Catégorie:Personnalité d'Occident]] [[Catégorie:Personnalité de la Fédération nationale des républicains indépendants]] [[Catégorie:Personnalité de l'Union pour la démocratie française]] [[Catégorie:Député européen membre de Démocratie libérale (parti politique)]] [[Catégorie:Député membre de l'Union pour un mouvement populaire]] [[Catégorie:Personnalité libérale française]] [[Catégorie:Élève du lycée Voltaire (Paris)]] [[Catégorie:Étudiant de l'université Panthéon-Assas]] [[Catégorie:Député de la VIIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la IXe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la Xe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la XIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la XIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Ministre français du Commerce]] [[Catégorie:Ministre français de l'Industrie]] [[Catégorie:Ministre français des Petites et Moyennes Entreprises et de l'Artisanat]] [[Catégorie:Ministre français de l'Économie nationale]] [[Catégorie:Député européen membre du Parti républicain (France)]] [[Catégorie:Personnalité politique condamnée pour violence]] [[Catégorie:Personnalité politique condamnée]] [[Catégorie:Naissance dans le 12e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Naissance en mars 1946]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alejandro%20Toledo
Alejandro Toledo
{{Voir homonymes|Toledo}} {{Infobox Personnalité politique | charte = Chef d'État | nom = | image = Alejandro Toledo (8682).jpg | légende = Alejandro Toledo en 2003. | fonction1 = [[Président de la république du Pérou]] | à partir du fonction1 = 28 juillet 2001 | jusqu'au fonction1 = 28 juillet 2006<br><small>({{Durée|28|7|2001|28|7|2006}})</small> | élection1 = [[Élections générales péruviennes de 2001|3 juin 2001]] | président du conseil 1 = [[Roberto Dañino]]<br>[[Luis Solari]]<br>[[Beatriz Merino]]<br>[[Carlos Ferrero]]<br>[[Pedro Pablo Kuczynski]] | vice-président 1 = [[Raúl Díez Canseco Terry]]<br />David Waisman Rjavinsthi | prédécesseur 1 = [[Valentín Paniagua]] | successeur 1 = [[Alan García]] | nom de naissance = Alejandro Celestino Toledo Manrique | date de naissance = 28 mars 1946 | lieu de naissance = [[Cabana (Pérou)|Cabana]], [[Áncash (département)|Áncash]] ([[Pérou]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[Pérou|Péruvien]] | parti = [[Pérou possible]] | père = | mère = | fratrie = | conjoint = [[Éliane Karp]] | enfants = | entourage = | université = [[Université de San Francisco]]<br />[[Université Stanford]] | profession = [[Économiste]] | religion = | résidence = | signature = | emblème = Escudo nacional del Perú.svg | liste = [[Liste des présidents du Pérou|Présidents de la république du Pérou]] }} '''Alejandro Toledo Manrique''' (né à [[Cabana (Pérou)|Cabana]], [[Région d'Ancash|Ancash]], [[Pérou]], le {{Date|28|mars|1946}}) est un [[Économie (discipline)|économiste]] et un [[homme d'État]] [[Pérou|péruvien]]. Il fut [[Président de la République du Pérou|président de la République]] du {{Date-|28|juillet|2001}} au {{Date-|28|juillet|2006}}. Il remporte l'élection présidentielle en 2001, en battant au deuxième tour [[Alan García]]. Il est marié avec l'[[Anthropologie|anthropologue]] [[Belgique|belge]] [[Éliane Karp]]. Recherché par la justice péruvienne pour des faits de [[corruption]], il est accusé d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'[[Odebrecht]]. Alors qu'il vivait aux États-Unis depuis des années, son extradition est finalement acceptée par Washington, après six ans d'attente, en 2023. == Situation personnelle == === Origines === Alejandro Toledo naît à [[Cabana (Pérou)|Cabana]], dans la [[province de Pallasca]] ([[région d'Ancash]]), le {{date|28|mars|1945}}. Ses parents, Anatolio Toledo et Margarita Manrique, sont des paysans pauvres [[quechuas]]<ref>{{Lien web|auteur=Le Point, magazine|titre=Toledo, premier président indien du Pérou, recherché pour corruption|jour=10|mois=février|année=2017|url=https://www.lepoint.fr/monde/au-perou-l-ex-president-toledo-recherche-pour-corruption-10-02-2017-2103904_24.php|site=Le Point|éditeur=lepoint.fr|consulté le= 4 août 2021}}.</ref>. Alejandro est le cinquième des seize enfants de la famille, parmi lesquels seuls neuf survivent à l'âge adulte. En 1950, sa famille rejoint [[Chimbote]] pour avoir une meilleure situation. Enfant, il travaille comme vendeur ambulant pour aider sa famille. === Formation === Il suit des études secondaires à la ''Gran Unidad Escolar San Pedro de Chimbote'', avec une prédilection pour les matières littéraires et journalistiques. Ses bons résultats lui valent d'obtenir une bourse en 1966 pour pouvoir aller étudier l'économie à l'université de San Francisco, aux [[États-Unis]]. Il poursuit ses études à l'[[université Stanford]], où il obtient deux masters, en 1971 et 1972, suivis en 1993 d'un doctorat (''PhD''). == Parcours politique == === Débuts === Il est [[Élections générales péruviennes de 2000|candidat à la présidence de la République en 2000]] mais est battu par son adversaire le président sortant [[Alberto Fujimori]], qui détenait la totalité du pouvoir médiatique. Alejandro Toledo conteste le résultat de l'élection et dénonce des fraudes. Plusieurs de ses partisans sont tués et des dizaines d'autres blessés dans la répression d'une manifestation pacifique par le régime de Fujimori<ref name=":1" />. De nouveau [[Élections générales péruviennes de 2001|candidat en 2001]], à la suite de la destitution et de la fuite au Japon d'Alberto Fujimori, il représente le parti libéral [[Pérou possible]] contre l'ancien président [[Alan García]]. Peu charismatique et objet d'accusations pendant la campagne sur son penchant présumé pour la cocaïne, son avance dans les sondages s'érode au fur et à mesure de l'avancée de la campagne. Il est toutefois élu au second tour<ref name=":1">{{Article|titre=Pérou: Toledo tourne la page Fujimori.|périodique=Libération.fr|date=2001-06-05|lire en ligne=http://www.liberation.fr/planete/2001/06/05/perou-toledo-tourne-la-page-fujimori_367032}}.</ref>. === Président de la République (2001-2006) === {{...}} Se présentant comme le premier président [[Autochtones d'Amérique|autochtone]] du Pérou, il lui est reproché de faire de ses origines un marketing politique, sans que cela se traduise par des politiques de rupture. Au pouvoir, il poursuit les politiques économiques [[néolibérales]] de son prédécesseur Fujimori ; son mandat est marqué par des mesures en faveur des [[Privatisation|privatisations]] et par la signature de traités de [[libre-échange]], notamment avec les États-Unis. Il met aussi en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté<ref>{{Article|langue=fr|titre=L’ex-président du Pérou Alejandro Toledo a été extradé des Etats-Unis et incarcéré à Lima|périodique=Le Monde.fr|date=2023-04-24|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/24/l-ex-president-du-perou-alejandro-toledo-a-ete-extrade-des-etats-unis-et-incarcere-a-lima_6170797_3210.html|consulté le=}}</ref>. En 2005, peu avant la fin de son mandat, sa cote de popularité s'établit à moins de 10 % de satisfaction, un taux parmi les plus faibles d’[[Amérique du Sud]], en raison de crises ministérielles à répétition, de manque de résultats en matière économique, d'affaires de corruption et d'accusations de falsification visant à permettre la légalisation de son parti en 1998<ref>{{Lien web|titre=Fujimori veut rentrer au Pérou pour briguer la présidence|url=http://www.latinreporters.com/peroupol16092005.html|site=www.latinreporters.com}}.</ref>. Il remanie entièrement son gouvernement en aout 2005 pour faire face à la crise politique<ref>{{Article|langue=fr|titre=Pérou : Toledo saborde son gouvernement|périodique=Libération.fr|date=2005|lire en ligne=http://www.liberation.fr/planete/2005/08/13/perou-toledo-saborde-son-gouvernement_529232|consulté le=2018-07-23}}</ref>. En vertu de la Constitution en vigueur, il ne peut briguer un second mandat consécutif en 2006. === Après la présidence === ==== Élections présidentielles de 2011 et 2016 ==== Il rejoint en 2010 « l'initiative des amis d’[[Israël]] », qui regroupe des hommes politiques et hommes d'affaires internationaux afin d'utiliser leurs influences pour soutenir les intérêts israéliens<ref>{{Lien web|titre=Fmr. Spanish President Forms Pro-Israel Group - Inside Israel - CBN News - Christian News 24-7 - CBN.com|url=http://www.cbn.com/cbnnews/insideisrael/2010/September/Fmr-Spanish-President-Forms-Pro-Israel-Group/?Print=true|site=www.cbn.com}}.</ref>. Candidat à l’[[Élections générales péruviennes de 2011|élection présidentielle en 2011]], il obtient 15,64 % des votes, arrivant en quatrième position, et soutient la candidature d'[[Ollanta Humala]] au second tour, qui est élu face à [[Keiko Fujimori]], la fille d'[[Alberto Fujimori]]. De nouveau candidat à l’[[Élections générales péruviennes de 2016|élection présidentielle en 2016]], il obtient 1,3 % des votes<ref name=":0">{{Article|langue=en-US|titre=Peru: former President Toledo to face trial for money laundering|périodique=Peru Reports|date=2016-04-22|lire en ligne=http://perureports.com/2016/04/22/peru-former-president-toledo-go-trial-money-laundering/}}.</ref>. ==== Affaires judiciaires ==== En {{date-|avril 2016}}, Alejandro Toledo est convoqué en justice pour répondre à des accusations de [[corruption]] et de [[blanchiment d'argent]] concernant l'achat de plusieurs propriétés en connivence avec un homme d'affaires israélien. Il est soupçonné de [[trafic d'influence]] et d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'[[Odebrecht]], en échange de contrats favorables à ces dernières, puis d'avoir blanchi cet argent dans l'achat de luxueuses propriétés en Israël<ref name=":0" />. Il est également suspecté de blanchiment d'argent via une société offshore au [[Costa Rica]]<ref>{{Article|langue=es|titre=¿Cuál es la situación judicial de los últimos ex presidentes del Perú?|périodique=RPP Noticias|date=14 juin 2017|lire en ligne=http://rpp.pe/politica/judiciales/cual-es-la-situacion-judicial-de-los-expresidentes-del-peru-noticia-1030453|consulté le=2017-08-12}}.</ref>. En {{date-|février 2017}}, la justice requiert son incarcération<ref>{{Article|langue=es|titre=Fiscalía peruana pide prisión preventiva contra Alejandro Toledo|périodique=El Economista|date=2017-02-07|lire en ligne=http://eleconomista.com.mx/internacional/2017/02/07/fiscalia-peruana-pide-prision-preventiva-contra-alejandro-toledo|consulté le=2017-02-08}}.</ref> et les autorités péruviennes annoncent offrir {{unité|30000|dollars}} pour toute information sur sa localisation, Toledo ayant fui à l'étranger<ref>{{Article|langue=fr|titre=Toledo, premier président indien du Pérou, recherché pour corruption|périodique=LExpress.fr|date=2017-02-11|lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/au-perou-l-ex-president-toledo-recherche-pour-corruption_1878153.html|consulté le=2017-02-11}}.</ref>. Il est localisé aux [[États-Unis]] mais son extradition vers le [[Pérou]] est mise en suspens par les autorités américaines, malgré une [[notice rouge]] émise par [[Interpol]] le concernant<ref>{{Article|titre=Confirman que Interpol busca a expresidente Alejandro Toledo|périodique=TeleSUR|date=2017-05-04|lire en ligne=http://www.telesurtv.net/news/Confirman-que-Interpol-busca-a-expresidente-Alejandro-Toledo-20170504-0006.html}}.</ref>. Il y est arrêté le {{date-|16 juillet 2019}}<ref>{{Lien web|auteur=Le Point, magazine|titre=L'ex-président péruvien Toledo arrêté aux Etats-Unis en vue d'une extradition|url=https://www.lepoint.fr/monde/l-ex-president-peruvien-toledo-arrete-aux-etats-unis-en-vue-d-une-extradition-16-07-2019-2325032_24.php|site=Le Point|consulté le=17 juillet 2019}}</ref>. Washington autorise en février 2023 son extradition<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou: les Etats-Unis autorisent l'extradition de l'ex-président Toledo, accusé de corruption |url=https://www.courrierinternational.com/depeche/perou-les-etats-unis-autorisent-l-extradition-de-l-ex-president-toledo-accuse-de-corruption.afp.com.20230222.doc.339r37u.xml |site=Courrier international |date=2023-02-22 |consulté le=}}</ref>. Il est effectivement extradé au Pérou et incarcéré à [[Lima]] le 24 avril 2023<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pérou : l'ex-président Toledo, incarcéré à Lima après son extradition |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-l-ex-president-toledo-incarcere-a-lima-apres-son-extradition-20230424 |site=LEFIGARO |date=2023-04-24 |consulté le=2023-04-24}}</ref>. Son épouse [[Eliane Karp]], recherchée au Pérou pour une autre affaire de détournement de fonds et de blanchiment d'argent dans laquelle est également impliqué son époux, prend la fuite en mai 2023 des États-Unis vers [[Israël]], pays qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Pérou et dont elle possède la nationalité<ref>{{Article|titre=Eliane Karp se réfugie en Israël après une demande d’extradition|périodique=The Times of Israel|date=13 mai 2023|lire en ligne=https://fr.timesofisrael.com/eliane-karp-se-refugie-en-israel-apres-une-demande-dextradition/}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Alejandro Toledo}} === Articles connexes === * [[Pérou possible]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Présidents du Pérou}} {{Portail|politique|Pérou}} {{DEFAULTSORT:Toledo Manrique, Alejandro}} [[Catégorie:Président du Pérou du XXIe siècle]] [[Catégorie:Étudiant de l'université Stanford]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de San Francisco]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université nationale principale de San Marcos]] [[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles]] [[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Mérite de la république de Pologne]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du Mérite national (Algérie)]] [[Catégorie:Chevalier grand-croix au grand cordon de l'ordre du Mérite de la République italienne]] [[Catégorie:Naissance au Pérou]] [[Catégorie:Naissance en mars 1946]] [[Catégorie:Affaire politico-financière au Pérou]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture%20de%20pr%C3%A9cision
Agriculture de précision
L''''agriculture de précision''' est un principe de gestion des parcelles agricoles qui vise l'optimisation des [[Rendement agricole|rendements]] et des investissements, en cherchant à mieux tenir compte des variabilités des milieux<ref>Arrouays D, Bégon JC., Nicoullaud, B, Le Bas, C, (1997), ''La variabilité des milieux, Une réalité : de la région à la plante'', Perspectives agricoles, {{n°|222}}, mars 1997, {{p.|8}} à 9.</ref> et des conditions entre parcelles différentes ainsi qu'à des échelles intra-parcellaires<ref name="Zwaenepoel77">Philippe Zwaenepoel & Jean-Michel Le Bars (1977), [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/46/10/80/PDF/CF1997-PUB00002884.pdf ''L'agriculture de précision''] ; Ingénieries EAT {{n°|12}}, décembre 1997, {{p.|67 à 79}}</ref>. [[Fichier:Daedelus comparison, remote sensing in precision farming.jpg|thumb|[[Image satellitale]] ''fausses-couleurs'' illustrant la variabilité parcellaire et intraparcellaire. Cette variabilité est ici mise en évidence en croisant l'[[infrarouge]] et la [[réflectance]] de la végétation dans plusieurs autres gammes de longueurs d'onde (source : [[NASA Earth Observatory]])<ref> {{lien web |url=http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=1139 |titre=Precision Farming : Image of the Day |périodique=earthobservatory.nasa.gov |consulté le=2009-10-12 }}</ref>]] [[Fichier:Yara N-Sensor ALS.jpg|thumb| Capteurs (''N-Sensor ALS'') produits par le vendeur de fertilisants azotés [[Yara International|Yara]]. Il est monté sur la cabine d'un tracteur et enregistre la [[réflectance]] de la [[végétation]] afin de calculer une fertilisation supposée être plus proche des besoins de la plante. Le débit de [[fertilisant]] azoté est alors régulé par le calculateur embarqué.]] [[Fichier:Aerial view of contour farming. Missouri - NARA - 286180.jpg|thumb|L’adaptation de la forme des champs au relief (« contour farming » pour les anglophones), et l’absence de labour dans le sens de la pente, est une manière de limiter l’érosion et la perte d’intrants par le lessivage vers le bas du bassin versant. Il est encouragé depuis plus de 50 ans aux États-Unis, à la suite des constats de [[Régression et dégradation des sols|dégradation des sols]] faits dans les [[années 1930]]]] [[Fichier:Werktuigendagen 2007 d.jpg|thumb|Le croisement entre mécanisation agricole et les [[NTIC]] permet une agriculture de précision, mais tend à [[artificialisation|artificialiser]] les [[paysage]]s ruraux (formes orthogonales de parcelles pour optimiser les labours, les coupes, au détriment des petites parcelles et des sinuosités naturelles]] [[Fichier:20120721-NRCS-LSC-0029 - Flickr - USDAgov.jpg|thumb|Les nuances de couleur de la photo aérienne apportent des indices de variation de productivité naturelle (variations d’humidité, de teneur en eau, de pente, etc.), ici marquées durant une période de sécheresse, près de [[Strasburg (Colorado)|Strasburg]] dans le [[Colorado]], en juillet 2012.)]] [[Fichier:SUAS StardustII Ndvi sml.jpg|thumb|Image fausse couleur reconstituée (mosaïque) à partir de 299 images acquises en un seul vol par les capteurs d'un [[drone]] téléguidé Stardust II]] [[Fichier:Pteryx UAV - wiki.jpg|thumb|exemple de drone civil destiné à la photo aérienne (Pteryx UAV)]] Ce concept est apparu à la fin du {{s-|XX}}, dans le contexte de course au progrès des rendements agricoles. Il a notamment influencé le travail du sol, les semis, la fertilisation, l'irrigation, la pulvérisation de pesticides, etc. Il requiert l’utilisation de nouvelles technologies, telles que l’[[imagerie]] satellitaire et l'[[informatique]]. Il s'appuie sur des moyens de localisation dans la parcelle dont le [[système de positionnement par satellites]] de type GPS<ref name=Zwaenepoel77/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue = Français|auteur1 = Le Cahier des Techniques de l'INRA|titre = SIG et GPS|lieu = Paris|éditeur = INRA|année = 2014|pages totales = 181|lire en ligne = https://www6.inra.fr/cahier_des_techniques/Les-numeros-thematiques/GPS-et-SIG}}</ref>. L'espoir des promoteurs de ces technologies est d'aboutir à un système d'aide à la décision efficace à grande échelle comme aux échelles locales, qui permettrait d'optimiser les rendements des investissements tout en préservant les ressources naturelles, financières et énergétiques. À ce jour, certains progrès ont été faits, pour la gestion des besoins en eau notamment, mais des concepts apparemment simples comme la définition de zones de [[gestion différenciée]] vraiment adaptées aux besoins de la plante sont encore hors d'atteinte même pour un seul type de culture sur un seul champ qui évolue dans le temps (voir, par exemple, McBratney et al. (2005)<ref>McBratney A, Whelan B, Ance T. (2005), ''Future Directions of Precision Agriculture''. Precision Agriculture, 6, 7-23.</ref>, et Whelan et al. (2003)<ref>Whelan BM, McBratney AB, (2003), ''Definition and Interpretation of potential management zones in Australia'', In: Proceedings of the ''{{11th}} Australian Agronomy Conference'', Geelong, Victoria, 2 au 6 février 2003.</ref>. Whelan et McBratney (2003) décrivent les approches actuellement retenues pour définir ces zones de gestion sur des bases agroscientifiques, notamment basées sur les cartes de rendement, les procédures de classification supervisée et non supervisée, sur les imageurs satellites ou vues aériennes, via l'identification des données traduisant des tendances ou des phénomènes stables au fil des saisons ou des années, etc. Parmi ces approches l'approche phytogéomorphologique qui lie la stabilité pluriannuelle et certaines caractéristiques de croissance des cultures à des attributs topologiques des parcelles connait un certain succès<ref>Howard, J.A., Mitchell, C.W. (1985) Phytogeomorphology. Wiley.</ref>{{,}}<ref>Kaspar TC, Colvin TS, Jaynes B, Karlen DL, James DE, Meek DW, (2003), ''Relationship between six years of corn yields and terrain attributes''. Precision Agriculture, 4, 87-101.</ref>. Son intérêt vient du fait que la géomorphologie dicte en grande partie l'hydrologie du champ. De nombreuses données pluriannuelles désormais disponibles montrent qu'une certaine stabilité de ces effets existe (Kaspar et al., (2003)), cependant, le passage à une aide à la décision pouvant universellement aider les agriculteurs, voire permettre une robotisation de tout ou partie des tâches de gestion est encore du domaine de la [[prospective]] voire de la science-fiction. == Enjeux de l'agriculture de précision == L'agriculture de précision a pour objectif général de récolter le plus possible de matière et de produits, tout en consommant le moins possible d'énergie et d'intrants (engrais, phytosanitaires, eau). Il s'agit d'optimiser la gestion d'une parcelle d'un triple point de vue<ref name=Zwaenepoel77/> : * [[agronomique]] : mécanisation agricole conjointe à un ajustement des pratiques culturales en se rapprochant mieux des besoins de la plante (exemple : satisfaction des besoins azotés) ; la précision agronomique vise à améliorer l'efficacité intrants/rendements, y compris par le choix de souches et variétés plus adaptées au contexte édaphique ou phytosanitaire. Contrairement au principe d'homogénéité et d’homogénéisation des parcelles prôné aux débuts de la révolution verte, l’agriculture de précision cherche à s’adapter à la variabilité des conditions naturelles du milieu aux échelles intra-parcellaires<ref>Grenier, G., (1997), ''Informations intra-parcellaires : une masse de données à gérer'', Perspectives agricoles, {{n°|222}}, mars 1997, {{p.|32-36}}</ref>, ce qui est devenu encore plus nécessaire dans les pays industriels et dans les régions de grandes cultures en raison d'une tendance marquée et constante à l’augmentation de la taille de chaque parcelle. * [[environnemental]] : réduction de l'[[empreinte écologique]] de l'activité agricole (par exemple en limitant le lessivage d'azote excédentaire). Il s'agit aussi de diminuer certains risques pour la [[santé environnementale|santé humaine et l'environnement]] (en particulier en diminuant la diffusion dans l’environnement des nitrates, phosphates et pesticides, en cherchant à appliquer la juste dose, quand il faut et où il faut) ; ce souci de l'environnement apparaît surtout à partir des années 1999 marquées par le Sommet de la Terre de Rio et les premiers constats d'impacts environnementaux et sanitaires négatifs de la [[révolution verte]] initialement basée sur la mécanisation et un usage peu mesuré des engrais et pesticides, ou du drainage et de l'irrigation. * [[sciences économiques|économique]] : augmentation de la compétitivité par une meilleure efficacité des pratiques. Il a été estimé aux États-Unis dans les années 1990 que gaspiller moins d’intrants permettait à un agriculteur d'économiser environ {{unité|500|F}} par [[hectare]] grâce à la modulation de la fumure N, P et K<ref name=Zwaenepoel77/> (ce calcul qui ne vaut pas pour l’Europe où l’agriculture était un peu moins industrielle). De plus, agriculture de précision met à la disposition de l'agriculteur de nombreuses informations qui peuvent : * constituer une véritable [[Mémoire (sciences humaines)|mémoire]] de l'exploitation ; * aider la [[prise de décision]]<ref name=Zwaenepoel77/> ; * aller dans le sens des besoins de [[traçabilité]] ; * améliorer la qualité intrinsèque des produits agricoles (exemple : taux de protéines pour les blés panifiables) ; * améliorer les intrants des différentes parcelles. == Histoire == On estime généralement que l'agriculture de précision, telle qu'on la définit aujourd'hui est née aux États-Unis dans les [[années 1980]]<ref name=Zwaenepoel77/>. En [[1985]], des chercheurs de l'[[Université du Minnesota]], font varier les apports d'[[amendement (agriculture)|amendements]] calciques sur des parcelles agricoles. On cherche ensuite à moduler les apports de certains intrants (azote, phosphore, potassium) dans certaines grandes cultures très consommatrices d’énergie et d’intrants ([[maïs]], [[betterave]]s sucrières par exemple)<ref name=Robert1997/>. C'est à cette époque qu'apparaît la pratique du ''« grid-sampling »'' (un échantillonnage sur un maillage fixe d'un point par hectare). Vers la fin des années 1980, grâce aux prélèvements ainsi échantillonnés, les premières « cartes de rendement de production » puis « cartes de préconisation » pour les apports modulés en éléments fertilisés et pour les corrections de [[pH]] font leur apparition. Ces pratiques sont ensuite diffusées au Canada et en Australie, puis avec plus ou moins de succès selon les pays en Europe<ref>D. Boisgontier, (1997), ''L'agriculture de précision en Europe, Une maîtrise plus ou moins grande selon les pays'', Perspectives agricoles, {{n°|225}}, juin 1997, {{p.|19-24}}</ref>, d'abord au [[Royaume-Uni]]<ref>J Clark, Froment, M-A J. Stafford, M Lark, ''An investigation into the relationship between yield maps, soil variation and crop development in the UK''. Precision agriculture, Proceedings of the {{3rd}} International Conference, juin 23-26, 1996, Minneapolis, Minnesota, 433-442, ASA, CSSA, SSSA ([https://dl.sciencesocieties.org/publications/books/abstracts/acsesspublicati/precisionagricu3/433?access=0&view=pdf résumé])</ref> et en [[Allemagne]] et peu après en France, puis en Asie dans le cadre des suites de la [[révolution verte]]. En [[France]], l'agriculture de précision est apparue en 1997-1998. Le développement du GPS et des techniques d'épandage modulaire ont aidé à l'enracinement de ces pratiques. {{quand|Actuellement}}, moins de 10 % de la population agricole française est équipée de tels outils de modulation, le GPS étant le plus répandu. Mais cela ne les empêche pas pour autant d'utiliser des cartes de recommandations à la parcelle, tenant compte de son hétérogénéité. Une première phase a consisté à intégrer dans les pratiques de culture les analyses physico-chimiques du sol, faites par des laboratoires spécialisés (années 1983-1984) afin de produire des « cartes de rendements »<ref name=Zwaenepoel77/> puis des « cartes de préconisations »<ref name=Zwaenepoel77/> utilisées pour mieux adapter les traitements aux variations locales des conditions [[édaphique]]s. Une seconde phase a consisté à mieux estimer les besoins estimés de la plante (aujourd’hui à partir d’[[imagerie satellitale]] parfois). Puis l'évolution des technologies va permettre le développement de capteurs de rendement et leur utilisation, couplée avec l'apparition de DGPS ou « Differential Global Positioning System » (notamment sur les [[moissonneuses batteuses]]), ne vont cesser de croître (pour atteindre aujourd'hui plusieurs millions d'hectares couverts par ces systèmes). En 1996, il y avait environ {{unité|9000 capteurs}} de ce type en France selon Robert, dont environ 4500 connectés à un DGPS<ref name=Robert1997>Robert PC (1997), ''Precision farming aux États-Unis'', Perspectives agricoles, {{n°|222}}, mars 1997, {{p.|44-47}}</ref>. Parallèlement se développent des stratégies d'agriculture plus raisonnée. Ainsi, dans les années 1990 un service d’alerte (par fax, puis par téléphone et internet) aux agriculteurs les prévenant d’un risque important de pullulation d’une ou plusieurs espèces indésirables pour l’agriculture (pucerons, mouche de la carotte, etc.) s’est développé, sous l’égide des [[Service régional de protection des végétaux|SRPV]] en France, de manière à ne traiter qu’en cas de risque avéré ou de forte probabilité d’infestation. En France, dans les années 1980-2000 le [[Cemagref]] et l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], de même que les lycées agricoles, le CFPPA, et des organismes professionnels tels que l’ITCF (institut technique des Céréales et des Fourrages), etc. ont joué un rôle important dans la diffusion et l'expérimentation de ce concept<ref name=Zwaenepoel77/>. == Étapes et outils == On peut distinguer quatre étapes dans la mise en place de techniques d'agriculture de précision prenant en compte l'hétérogénéité spatiale : === Géolocalisation des informations === La [[géolocalisation]] de la parcelle permet de superposer sur celle-ci les informations disponibles : [[analyse de sol]], analyse des reliquats azotés, cultures précédentes, résistivité des sols. La géolocalisation s’effectue de deux manières : * détourage physique à l’aide d’un GPS embarqué, ce qui nécessite le déplacement de l’opérateur sur la parcelle ; * détourage cartographique sur la base de fond d’image aérienne ou satellite. Pour garantir la précision de géolocalisation, ces fonds d’images doivent être adaptés en termes de résolution et de qualité géométrique. === Caractérisation de cette hétérogénéité === Les origines de la variabilité sont diverses : climat ([[grêle]], sécheresse, pluie…), [[sol (pédologie)|sol]] (texture, profondeur, teneur en azote), pratiques culturales (semis sans labour), [[Adventice|mauvaises herbes]], maladies. Des indicateurs permanents (essentiellement liés au sol) renseignent l'agriculteur sur les principales constantes du milieu. <br>Des indicateurs ponctuels le renseignent sur l'état actuel de la culture (développement de maladies, [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]], stress azoté, [[verse]], dégâts de gel, etc.). <br>Les informations peuvent provenir de stations météorologiques, de capteurs ([[résistivité]] électrique du sol, détection à l'œil nu, [[réflectométrie]], imagerie satellite…). La mesure de la résistivité, complétée par des analyses [[Pédologie (géoscience)|pédologiques]], aboutit à des cartes agro-pédologiques précises qui permettent une prise en compte du milieu. Des systèmes de gestion des informations permettent de produire des analyses synthétiques du contexte et des besoins agronomiques, puis des systèmes d'[[aide à la décision]]. === Prise de décision ; deux stratégies possibles face à l'hétérogénéité agronomique === À partir des cartes agro-pédologiques, la décision sur la modulation des intrants dans la parcelle s’effectue selon deux stratégies : * l’approche prévisionnelle : basée sur une analyse d’indicateur statique pendant la campagne (le sol, la résistivité, l'historique de la parcelle…) ; * l’approche de pilotage : l’approche prévisionnelle est mise à jour grâce à des mesures régulières pendant la campagne. Ces mesures sont effectuées : ** par échantillonnage physique : pesée de la biomasse, teneur en chlorophylle des feuilles, poids des fruits, etc., ** par proxy-détection : capteurs embarqués sur les machines pour mesurer l’état du feuillage mais nécessitant l’arpentage total de la parcelle, ** par télédétection aérienne ou satellite : des images multispectrales sont acquises et traitées de manière à produire des cartes représentant différents paramètres biophysiques des cultures. La [[décision]] peut être fondée sur des [[modèles]] d'aide à la décision (modèles agronomiques de simulation des cultures, et modèles de préconisation), mais elle revient avant tout à l'agriculteur, en fonction de l'intérêt économique et de l'impact sur l'[[environnement]]. === Mise en œuvre de pratiques palliant les variabilités === Les nouvelles technologies de l'information ([[Technologies de l'information et de la communication|NTIC]]) devraient rendre la modulation des opérations culturales au sein d'une même [[parcelle]] plus opérationnelle et facilitent l'utilisation par l'agriculteur. L'application technique des décisions de modulation nécessite la disponibilité de [[Matériel agricole|matériels agricoles]] appropriés dit ''« matériels agricoles d'application modulée »'' (c'est-à-dire qui s'adaptent mieux aux besoins des plantes ou animaux, selon le contexte). On parle dans ce cas de technologie des taux variables (VRT, pour ''{{langue|en|Variable Rate Technology}}''). Exemples de modulation : [[semis]] à densité variable, application d'[[azote]], application de [[produits phytosanitaires]]. La mise en œuvre de l'agriculture de précision est facilitée par des équipements dans les tracteurs : * [[système de positionnement]] (par exemple les récepteurs [[Global Positioning System|GPS]] qui utilisent les transmissions par satellite pour déterminer une position exacte sur le globe terrestre) ; * [[systèmes d'informations géographiques]] (SIG) : logiciels qui aident à manipuler toutes les données à disposition ; * matériel agricole pouvant pratiquer la ''« technologie des taux variables »'' ([[semoir]], [[épandeur]]), grâce à des outils informatiques embarqués ; calculateurs et/ou régulateurs ({{Ex}} Land Manager de Dickey-John, Spraymat de Muller Elektronik, {{etc.}}<ref name="Rudnicki08">{{lien web | format=pdf | titre=Viticulture de précision : perspectives pour une meilleure gestion des traitements | prénom=Vincent | nom=de Rudnicki | année=2008 | site=[[Hyper articles en ligne|hal.archives-ouvertes.fr]] | url=http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/46/88/75/PDF/MO2008-PUB00026937.pdf | consulté le=23 juin 2019}}</ref>). == Impact économique et environnemental == La réduction des quantités d'azote apportées est significative, entraînant également de meilleurs rendements. Le retour sur investissement se fait donc alors à plusieurs niveaux : économie sur l'achat des produits phytosanitaires et des engrais, et meilleure valorisation des récoltes. Le deuxième effet bénéfique, à plus grande échelle, de ces apports ciblés, géographiquement, temporellement et quantitativement concerne l'environnement. En effet, apporter plus précisément la bonne dose au bon endroit, et au bon moment ne peut que profiter à la culture, au sol, et aux nappes phréatiques, et ainsi à tout le cycle agricole. L'agriculture de précision est donc devenue l’un des piliers de l'[[agriculture durable]], puisqu'elle se veut respectueuse de la culture, de la terre et de l'agriculteur. On entend par agriculture durable, un dispositif de production agricole qui vise à assurer une production pérenne de nourriture, en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la maintenance dans le temps de cette production. Cette agriculture a également des effets négatifs. Elle repose avant tout sur un déploiement d'outils numériques en tout genre : serveurs, capteurs, satellites GPS, bornes RTK, ... participant de cette façon à la boulimie numériques qui affecte les sociétés modernes donc avec des impacts directs d'émissions de polluants pour la fabrication et le recyclage et une consommation d'énergie croissante. Finalement, elle déplace les pollutions et consommations d'énergie en dehors des parcelles agricoles sans pour autant résoudre le problème à l'échelle globale. [[L'Atelier Paysan]] enquête sur les impacts environnementaux et sociaux du développement de l'agriculture de précision dans la limite des recherches actuelles<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=[ NOUVELLE PUBLICATION ] Observations sur les technologies agricoles |url=https://www.latelierpaysan.org/NOUVELLE-PUBLICATION-Observations-sur-les-technologies-agricoles |site=L’Atelier Paysan |consulté le=2022-09-11}}</ref>.Selon Jeanne Oui, l'agriculture de précision serait une façon de rendre plus acceptable l'agriculture industrielle d'un point de vue écologique<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jeanne|nom1=Oui|titre=La précision au secours des pollutions : des technologies numériques pour écologiser le productivisme agricole|éditeur=Paris, EHESS|date=2021-12-02|lire en ligne=http://www.theses.fr/2021EHES0137|consulté le=2022-09-11}}</ref>. == Limites == * En termes d'investissements financiers, c'est une agriculture coûteuse encore inaccessible à la plupart des paysans de la planète. * Les matériels sont aujourd'hui pour la plupart conçus pour la gestion de grandes ou très grandes parcelles agricoles, couvertes de grandes cultures génétiquement très homogènes, voire clonales ou quasi-clonales. Or ces cultures génétiquement très homogènes favorisent les [[invasions biologiques]] de [[parasitisme|parasites]] ou de [[phytopathogène]]s devenus résistants à des [[fongicide]]s, [[nématicide]]s, [[insecticide]]s voire à des [[désherbant]]s totaux. <br>De plus, les capteurs et outils de pilotage ont surtout été conçus pour des [[moissonneuses batteuses]]<ref name=Zwaenepoel77/> ou des engins (tracteurs, épandeurs autotractés…) parfois très lourds et qui endommagent les sols vulnérables, ce qui compense alors négativement une partie des avantages apportés par la « précision » des traitements agricoles. En théorie, si le traitement est aussi adéquat que possible, il devrait être plus efficace et il s'ensuit que le nombre de passages annuel d'engins devrait diminuer. * Enfin, à ce jour, l'agriculture intensive qui utilise ces outils a favorisé une homogénéisation des paysages, une adaptation des paysages et de la forme des parcelles aux engins agricoles de grande taille, au détriment de la complexité des écosystèmes, de la biodiversité et des [[services écosystémiques]]. == Notes et références == {{Références}} === Bibliographie === * {{Article |auteur1=Philippe Zwaenepoel & Jean-Michel Le Bars |titre= L'agriculture de précision|périodique=Ingénieries EAT |numéro= 12|mois= 12|année= 1997|pages= 67-79|lire en ligne=http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/46/10/80/PDF/CF1997-PUB00002884.pdf |consulté le=04/05/2017}} === Source === * [http://defisol.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=61&Itemid=46 La cartographie des sols] == Voir aussi == === Articles connexes === {{colonnes|nombre=3|taille=20| * [[Agriculture]] * [[Agriculture biologique]] * [[Agriculture durable]] * [[Agriculture industrielle]] * [[Agriculture numérique]] * [[Agriculture raisonnée]] * [[Apiculture de précision]] * [[Développement durable]] * [[Élevage]] * [[Lutte intégrée]] * [[Machinisme agricole]] * [[Moissonneuse-batteuse]] * [[Moissonneuse-lieuse]] * [[Révolution verte]] * [[Satellite de télédétection]] * [[Systèmes d'informations géographiques]] }} === Liens externes === * [http://defisol.fr/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=12&Itemid=38 Defisol] {{Palette|Culture (agriculture)|Technologies émergentes}} {{portail|agriculture et agronomie|technologies|informatique}} [[Catégorie:Économie agricole]] [[Catégorie:Machinisme agricole]] [[Catégorie:Véhicule agricole]] [[Catégorie:Récolte]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sid%20Meier%27s%20Alpha%20Centauri
Sid Meier's Alpha Centauri
{{Voir homonymes|Alpha Centauri (homonymie)}} {{à sourcer|date=janvier 2013}} {{Infobox Jeu vidéo | titre = {{titre en colonne|Sid Meier’s|Alpha Centauri}} | langue du titre = en | image = | développeur = [[Firaxis Games]] | éditeur = [[Electronic Arts]] ([[Microsoft Windows|Win]])<br />[[Aspyr Media]] ([[Mac OS|Mac]])<br />[[Loki Software]] ([[Linux]]) | directeur = [[Sid Meier]] | date = '''Windows:''' <br /> {{drapeau|USA}} : {{date|31|janvier|1999|en jeu vidéo}} <br /> {{drapeau|EUR}} : {{date|17|février|1999|en jeu vidéo}} <br /> <br /> '''Mac :''' <br /> {{drapeau|USA}} : [[Février]] [[2000 en jeu vidéo|2000]] <br /> {{drapeau|EUR}} : [[10 mars]], [[2000 en jeu vidéo|2000]] <br /> <br /> '''Linux (2.2):''' <br /> [[Avril]] [[2001 en jeu vidéo|2001]] | genre = [[Jeu 4X]], [[Jeu de stratégie au tour par tour|stratégie tour par tour]] | mode = Un joueur, multijoueur sur [[Internetwork Packet Exchange|IPX]], [[Suite des protocoles Internet|TCP/IP]] et [[modem]] | plate-forme = [[Microsoft Windows|Windows]], [[Mac OS]], [[Linux]] }} [[Jeu de gestion]] et [[Jeu de stratégie au tour par tour|de stratégie au tour par tour]], créé par [[Sid Meier]], '''''Alpha Centauri''''' repose sur une hypothétique [[colonisation de l'espace|colonisation]] humaine de la planète Chiron, située dans le système d’[[Alpha Centauri|Alpha du Centaure]]. ''Alpha Centauri'' peut être considéré comme la suite du jeu ''[[Civilization (jeu vidéo)|Civilization]]'', dont l’objectif final était d’envoyer un vaisseau coloniser le système d’Alpha Centauri. Selon l’histoire, le [[vaisseau spatial]] transportant les colons est victime d’une avarie peu avant son arrivée, obligeant les humains jusqu’alors unis à se diviser en sept factions rivales caractérisées par des [[idéologie]]s différentes et dont les objectifs et les capacités divergent. Chacune des factions parvient à quitter le navire et à gagner la surface de Chiron à bord d’un module de survie. Bien que le jeu ait bénéficié d'une excellente réception critique, il est celui de la série ''[[Civilization (série)|Civilization]]'' qui s'est le moins bien vendu. == Déroulement du jeu == Le jeu débute en 2100. À chaque tour ou année, chacune des 7 factions organise son activité, les déplacements de ses unités (civiles ou de combats). Le jeu s'arrête lorsqu'une des factions domine les autres, soit par ses conquêtes, son économie, ses recherches et le développement de technologies ou lorsque l'on atteint une date déterminée (2600). En tant que jeu de mise en place des civilisations, il offre la possibilité au joueur de définir lui-même son objectif final, orientant celui-ci vers des objectifs de victoire diplomatique, économique, par conquête ou par transcendance. Au cours du jeu, le joueur se glisse dans la peau du leader d’une des sept factions, et essaie de développer sa colonie et de parvenir à la victoire. Les différents joueurs entrent progressivement en contact les uns avec les autres, et s’engagent dans une course au pouvoir, chacun étant libre d’adopter la stratégie qui lui convient le mieux dans la poursuite de son objectif. Les découvertes scientifiques faites au cours du jeu définissent les technologies disponibles pour chaque faction, ce qui définit la nature des bâtiments et aménagements pouvant être construits dans les bases, ainsi que le type d’unités pouvant être produites (militaires, unités d’exploration, de [[Terraformation|terra-formation]] ou de colonisation). En plus de la compétition entre factions humaines, une forme de vie indigène (qui joue un rôle d'anticorps à l'échelle planétaire) entre aussi en compétition pour les [[Ressource naturelle|ressources]] disponibles sur Chiron (également appelé Planète)<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=Alpha Centauri is still the best 4X game 21 years after launch |url=https://www.pcgamesn.com/sid-meiers-alpha-centauri/4x-strategy |site=PCGamesN |consulté le=2022-08-08}}</ref>. === Les factions === Les sept factions du jeu sont les suivantes : * la ''Fédération spartiate'' - Fidèle à son nom, elle place la plus haute priorité sur la force et la préparation au combat. Elle est commandée par la colonelle Corazon Santiago ; * les ''Filles de Gaïa'' - Valorise la vie en harmonie écologique avec la Planète, et déteste le gâchis de la nature. Leur chef est Lady Deirdre Skye ; * l’''Université de la planète'' - Valorise la connaissance et le savoir scientifique, cependant pas nécessairement obtenu éthiquement. Elle est conduite par l’académicien Prokhor Zakharov ; * la ''Force de maintien de la paix'' - Travaille dur à maintenir la paix par le truchement de la diplomatie et le maintien de la [[charte des Nations unies]]. Elle est menée par le préfet Pravin Lal ; * la ''Ruche humaine'' - État policier [[Totalitarisme|totalitaire]]. Elle est contrôlée par le directeur et président Sheng-Ji Yang ; * les ''Dévots du Seigneurs'' - Technophobes ultrareligieux. Ils sont menés par sœur Miriam Godwinson ; * les ''Industries Morgan'' - Valorise la richesse matérielle. Ils sont conduits par le PDG Nwabudike Morgan. L'extension [[Alien Crossfire]] permet de jouer sept factions supplémentaires, dont deux de race extra-terrestre : * les ''Gardiens'' - Race d'extra-terrestre ''Manifold'' cherchant à empêcher les Usurpateurs d'atteindre la Transcendance à tout prix. Ils sont supervisés par le Gardien Lula H'minee ; * le ''culte de la Planète'' - Sorte de secte dévouée à la Planète et à sa dirigeante, le Prophète Cha Dawn, prétendant incarner la Voix de Chiron ; * la ''Conscience cybernétique'' - Faction dont les membres ont sacrifié leurs émotions au profit d'un vaste réseau de savoir mathématique, destiné à faire progresser la science. Leur chef est la Fonction Primaire Aki Zeta-5 ; * les ''Libres Droïdes'' - Grande société de droïdes (la classe sociale la plus pauvre) révolutionnaires luttant contre les abus des classes sociales plus aisées, ils sont menés par Bosco Domai ; * les ''Anges des données'' - Groupe spécialisé dans l'espionnage et les opérations secrètes, ils aiment déstabiliser les gouvernements. Leur dirigeant est le Technicien des données Sinder Roze ; * les ''Pirates du Nautilus'' - Ils vivent dans la mer, profitant ainsi de plus d'espace et de possibilités d'exploration. Cette flotte est commandée par le Capitaine Ulrik Svensgaard ; * les ''Usurpateurs de Manifold'' - Deuxième race extra-terrestre ''Manifold'', ils cherchent à vaincre les Gardiens pour mettre fin à la guerre civile ''Manifold'' par Transcendance. Leur quête est conduite par le Conquérant Judaa Marr. == Critique == {| class="wikitable" style="font-size: 90%; margin-left: 1em; margin-right: 0em; text-align: center; width:20em;" |+''Aperçu des notes obtenues''<br /> |bgcolor=#bfdfff colspan=3 align="center" |'''''{{lang|en|Sid Meier's Alpha Centauri}}'' ''' |- |bgcolor=#d9edff | '''''Média''''' || bgcolor=#d9edff | '''''Pays ''''' || bgcolor=#d9edff | '''''Notes''''' |- | ''[[Computer Gaming World]]'' || US || 5/5<ref name=CGWRev> {{Article |langue=en |auteur= Tim Carter |titre = ''{{lang|en|Winning the Space Race}}'' |périodique = [[Computer Gaming World]] |numéro = 177 |date= avril 1999 |pages = 208-209 |issn = 0744-6667 }}.</ref> |- | [[Game Revolution]] || US || B+<ref name="GRRev"> {{Lien web |langue=en |url= http://www.gamerevolution.com/review/alpha-centauri |titre=''{{lang|en |Alpha Centauri Review: The Magnum Opus of the Alpha Male?}}'' |site=[[Game Revolution]] |auteur=Johnny B |date = 1er février 1999 }}.</ref> |- | [[GameSpot]] || US || 91 %<ref name="GameSpotRev"> {{Lien web |langue=en |auteur = Denny Atkin |titre= ''{{lang|en|Sid Meier's Alpha Centauri Review}}'' |site= [[GameSpot]] |date= 19 février 1999 |url=http://www.gamespot.com/reviews/sid-meiers-alpha-centauri-review/1900-2533000/ }}.</ref> |- | ''[[Gen4]]'' || FR || 4/5<ref name="Gen4Rev"> {{Article |périodique=[[Gen4]] |auteur =Cédric Gasperini |mois = février |année =1999 |numéro = 119 |pages =104-113 |titre=''{{lang|en |Sid Meier's Alpha Centauri : C’est la fin du monde}}'' |issn=1624-1088 }}.</ref> |- | [[IGN (site web)|IGN]] || US || 95 %<ref name="IGNRev"> {{Lien web |langue=en |url= http://uk.ign.com/articles/1999/02/13/alpha-centauri-2 |titre=''{{lang|en |Alpha Centauri: A carefully crafted masterpiece that rivals the original Civilization.}}'' |site=[[IGN (site web)|IGN]] |auteur=Jason Bates |date = 12 février 1999 }}.</ref> |- | ''[[Joystick (magazine)|Joystick]]'' || FR || 85 %<ref name="JoystickRev"> {{Article |périodique=[[Joystick (magazine)|Joystick]] |auteur = Fishbone |mois = février |année =1999 |numéro = 101 |pages =90-91 |titre=''{{lang|en |Sid Meier's Alpha Centauri}}'' |issn=1145-4806 }}.</ref> |} Bien que d’autres jeux soient fondés sur des principes similaires, ''Alpha Centauri'' est particulièrement soigné. L’interface est très bien conçue, la bande son impeccable, les vidéos d’excellente qualité et la traduction particulièrement réussie. Le jeu, doublé d’une œuvre de [[science-fiction]] et reposant sur des principes écologiques assez poussés, est extrêmement bien documenté, d’une profondeur conceptuelle rare, et invite à une véritable réflexion sur le devenir de l’humanité. Un des autres points forts du jeu est la personnalisation avancée des unités, chacune étant considérée comme un « châssis » (jeep, [[hélicoptère]], croiseur…) sur lequel on monte une « arme/module », un « blindage » et un type de « moteur », le tout complété par des « modules » optionnels (amphibie, brouillage, capacité d'artillerie…). Ceci permet de créer au goût du joueur divers types d'unités suivant ses besoins et son style de jeu, et selon les technologies découvertes. == Plateformes et extension == {{Article détaillé|Sid Meier's Alien Crossfire{{!}}''Sid Meier's Alien Crossfire''}} Alpha Centauri est disponible sur PC, Macintosh et Linux (uniquement en anglais), et peut être joué en ligne. Il peut être complété par le pack d’extension [[Sid Meier's Alien Crossfire|Alien Crossfire]], lequel propose sept nouvelles factions (dont deux sont extra-terrestres) et de nombreuses nouvelles technologies. == Inspirations == Les formes de vie locales, mais aussi le style de la planète visitée ([[Alpha Centauri B]]) se basent fortement sur les univers créés par [[Frank Herbert]] dans son cycle du ''Programme conscience'', en particulier dans ''[[L'Incident Jésus]]'', ainsi que par [[Isaac Asimov]] dans son roman ''[[Némésis (Isaac Asimov)|Némésis]]''. "Planet" pourrait aussi évoquer Solaris, de Stanislas Lem, le xenofongus rappelant l'Océan, mais aussi de par les "contacts" avec ces personnifications. Plusieurs séquences des vidéos du jeu sont extraites du film ''[[Baraka (film)|Baraka]]''. == Accueil par la presse spécialisée == Le jeu a reçu d'excellentes critiques ; le magazine ''[[PC Gamer]]'' notamment lui a donné la note de 98 %, la plus haute note qu'il ait donnée à un jeu <ref>{{Lien web |titre=PC Gamer Profile - Metacritic |url=https://www.metacritic.com/publication/pc-gamer?filter=games&sort_options=critic_score&num_items=30 |site=www.metacritic.com |consulté le=2022-08-07}}</ref> (aussi décernée à [[Half-Life 2]]). == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Articles connexes === * [[théorie Gaïa|Théorie de conscience planétaire]], pour une meilleure compréhension de Chiron et du message qu’ont souhaité transmettre les créateurs de ce jeu. * [[Kim Stanley Robinson]] la série ''Mars'' dont il est l’auteur partage beaucoup de points communs avec le jeu. === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.firaxis.com/games/game_detail.php?gameid=7 Page sur le site de Firaxis] * [https://web.archive.org/web/20041204035828/http://www.firaxis.com/smac/ Ancien site de Firaxis] en 2004, sur [[Web Archive]] {{Palette|Civilization}} {{Portail|jeu vidéo|science-fiction}} [[Catégorie:Civilization]] [[Catégorie:Jeu vidéo de stratégie au tour par tour]] [[Catégorie:Jeu 4X]] [[Catégorie:Jeu vidéo sorti en 1999]] [[Catégorie:Jeu Linux]] [[Catégorie:Jeu macOS]] [[Catégorie:Jeu Windows]] [[Catégorie:Jeu vidéo développé aux États-Unis]] [[Catégorie:Jeu vidéo se déroulant dans le système d'Alpha Centauri]] [[Catégorie:Jeu vidéo conçu par Sid Meier]] [[Catégorie:Jeu vidéo de science-fiction]] [[Catégorie:Jeu Firaxis Games]] [[Catégorie:Jeu Electronic Arts]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
{{redirect|Hitchcock}} {{Infobox Cinéma (personnalité) | nom = Alfred Hitchcock | image = Hitchcock, Alfred 02.jpg | upright = 1.2 | légende = Alfred Hitchcock vers 1955. | alternative = | nom de naissance = Alfred Joseph Hitchcock | surnom = Hitch<br>Le Maître du suspense | date de naissance = 13 août 1899 | lieu de naissance = [[Londres]] ([[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]]) | date de décès = 29 avril 1980 | lieu de décès = [[Los Angeles]], [[Californie]] ([[États-Unis]]) | nationalité = {{drapeau|Royaume-Uni}} [[Royaume-Uni|Britannique]]<br>{{drapeau|États-Unis}} [[États-Unis|Américaine]] <small>(depuis 1955)</small> | profession = [[Réalisateur]], [[producteur de cinéma|producteur]], [[scénariste]] | films notables = <!-- Recommandation : « films notables : 3 ou 4 films principaux (films récompensés ou qui ont fait partie du box-office) » -->''[[Soupçons]]''<br>''[[Le crime était presque parfait]]''<br>''[[Fenêtre sur cour]]''<br>''[[Sueurs froides]]''<br>''[[La Mort aux trousses]]''<br>''[[Psychose (film)|Psychose]]''<br>''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]''<!-- Veuillez ne pas ajouter d'autres titres à cette liste qui n'est pas une filmographie globale --> | séries notables = ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'' }} '''Alfred Hitchcock''' {{MSAPI|ˈælfɹɪd ˈhɪt͡ʃkɒk}}<ref>{{MSAPI|ˈælfɹɪd ˈhɪt͡ʃkɒk}}, [[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais britannique]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]]. {{MSAPI|ˈælfɹɛd ˈhɪt͡ʃkɑk}} en [[anglais américain]]. [https://www.oxfordlearnersdictionaries.com/definition/english/alfred-hitchcock Écouter la version britannique et la version américaine sur Oxfordlearnersdictionaries].</ref> est un [[réalisateur]], [[scénariste]] et [[producteur de cinéma]] [[Royaume-Uni|britannico]]-[[États-Unis|américain]], né le {{date de naissance|13|août|1899|au cinéma}} à [[Leytonstone]] ([[Londres]]) et mort le {{date de décès|29|avril|1980|au cinéma}} à [[Bel Air (Los Angeles)|Bel Air]] ([[Los Angeles]]). Plus grand [[cinéaste]] selon un classement dressé en 2007 par la critique au [[Royaume-Uni]], ''[[The Daily Telegraph]]'' écrit : {{citation|Hitchcock a fait davantage qu'aucun autre réalisateur pour façonner le cinéma moderne, lequel sans lui serait tout à fait différent. Il possédait un flair pour la narration, en dissimulant avec cruauté (à ses personnages et au spectateur) des informations cruciales et en provoquant comme nul autre les émotions du public}}<ref>{{citation étrangère|lang=en|Unquestionably the greatest filmmaker to emerge from these islands, Hitchcock did more than any director to shape modern cinema, which would be utterly different without him. His flair was for narrative, cruelly withholding crucial information (from his characters and from us) and engaging the emotions of the audience like no one else.}}, in ''[[The Daily Telegraph|Daily Telegraph]]'', 2007.</ref>{{Source insuffisante|date=mai 2020}}. Au cours de ses quelque soixante années de carrière, il réalise cinquante-trois [[Long métrage|longs métrages]], dont certains comptent, tant par leur succès public que par leur réception et leur postérité critiques, parmi les plus importants du septième art. Ce sont, entre autres, ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'', ''[[Soupçons]]'', ''[[Les Enchaînés]]'', ''[[Fenêtre sur cour]]'', ''[[Sueurs froides]]'', ''[[La Mort aux trousses]]'', ''[[Psychose (film)|Psychose]]'', ou encore ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]''. Après des succès dans le [[cinéma muet]] et le [[cinéma sonore]] naissant, Hitchcock quitte son pays natal et s'installe à [[Hollywood]], juste avant le déclenchement de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Le {{date-|20 avril 1955}}, il acquiert la [[citoyenneté]] [[États-Unis|américaine]]<ref>Selon la chronologie de ''Roger Avau'' in « La jeunesse d'un baby boomer (chronologie 1955-1975) » ; {{p.|10}} ; L'Encre du temps (2010).</ref> mais conserve la citoyenneté [[Royaume-Uni|britannique]], ce qui lui permet, à la fin de sa vie, d'être anobli et nommé chevalier commandeur de l'[[ordre de l'Empire britannique]] (KBE). Doué d'un sens aigu de l'autopromotion, notamment au travers de ses [[Liste des caméos d'Alfred Hitchcock|caméos]], Hitchcock demeure l'une des personnalités du {{XXe siècle}} les plus reconnaissables et les plus connues à travers le monde. Surnommé « le Maître du Suspense », il est considéré comme l'un des réalisateurs les plus influents sur le plan stylistique. Pionnier de nombreuses techniques dans le genre cinématographique du [[thriller (genre)|thriller]], Hitchcock a installé les notions de [[suspense]] et de [[MacGuffin]] dans l'univers du cinéma. Ses thrillers, caractérisés par une habile combinaison entre tension et humour, explorent la figure de l'innocent persécuté au moyen de thèmes récurrents : la peur, la culpabilité et la perte d'identité. {{Sommaire|niveau=2}} == Biographie == === Enfance === [[Fichier:Leytonstone tube station - Hitchcock Gallery- Young Alfred by his fathers shop (geograph 4081731).jpg|thumb|upright=1|''{{langue|en|A Hitchcock Thriller}}'', élément d'une mosaïque se trouvant dans la [[Leytonstone (métro de Londres)|station de métro de Leytonstone]] ([[Londres]]). Le jeune Alfred Hitchcock y est représenté à cheval, à côté de l'échoppe de son père, non loin du 517, High Road.]] Alfred Joseph Hitchcock naît en [[1899 au cinéma|1899]] à [[Leytonstone]], dans la banlieue nord-est de [[Londres]]. Il est le fils de William Hitchcock (1862-1914) et d'Emma Jane Hitchcock, née Whelan (1863-1942). Son père est grossiste en volailles, ainsi qu'en fruits et légumes<ref group="N">Certains éléments marquants de son enfance se retrouveront dans ses films ; ainsi y sera-t-il quelquefois question du métier de son père, comme dans ''[[Agent secret (film, 1936)|Agent secret]]'' – dans lequel un policier utilise cette activité comme couverture – et dans ''[[Frenzy]]'' – dans lequel c'est cette fois l'assassin qui vend des fruits.</ref>. Alfred, à qui l'on donne le prénom de l'un de ses oncles {{incise|le frère de son père}}, est le cadet de trois enfants : ses aînés, William et Eileen, sont respectivement nés en [[1890]] et en [[1892]]. Sa famille est en grande partie [[catholicisme|catholique]], sa mère et sa grand-mère paternelle étant d'origine irlandaise<ref>McGilligan, {{p.|7}}.</ref>{{,}}<ref name="bookref09">Spoto (1999), {{p.|15}}.</ref>{{,}}<ref>Deux films d'Hitchcock ont un rapport étroit avec l'Irlande, ''[[Junon et le Paon (film)|Junon et le Paon]]'' (1930), adaptation de la [[Junon et le Paon|pièce éponyme]] de [[Seán O'Casey]] dans laquelle il est fait allusion à la [[Guerre d'indépendance irlandaise]], et ''[[Les Amants du Capricorne]]'' (1949), dont les personnages sont des immigrés irlandais en Australie.</ref>. À Londres, Hitchcock fréquente le {{lien|langue=en|trad=St Ignatius' College|fr=collège Saint Ignatius}} à [[Stamford Hill]], une école tenue par des [[Compagnie de Jésus|jésuites]]<ref>[http://www.st-ignatius.enfield.sch.uk « Welcome to St Ignatius College ».] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref>. Plus tard, le christianisme sera parfois évoqué dans ses films<ref group="N">Les deux exemples les plus notables sont ''[[La Loi du silence]]'' et ''[[Le Faux Coupable]]''. Mais on peut voir dans le thème, typiquement hitchcockien s'il en est, de l'individu accusé à tort et contraint de se disculper, un motif chrétien.</ref>, et de temps en temps égratigné<ref group="N">Un personnage déguisé en sœur qui se trahit par ses talons aiguilles dans ''[[Une femme disparaît]]'', ou encore la mort du fantasme causé par l'apparition d'une sœur, de nouveau, dans ''[[Sueurs froides]]''...</ref>, sans doute à cause de cette éducation dont il gardera un très mauvais souvenir, notamment à cause de sa crainte des [[châtiment corporel|châtiments corporels]]<ref name="duncan19"/>. Hitchcock décrira souvent son enfance comme très solitaire et protégée, situation aggravée par son obésité<ref>McGilligan, {{p.|18-19}}.</ref>. Il avoue lui-même ne pas avoir eu d'amis à cette époque et avoir passé son temps à jouer seul. Ce sentiment d'isolement s'accentue lorsque, un soir de réveillon, il surprend sa mère en train de prendre des jouets dans son bas de Noël pour les glisser dans ceux de son frère et de sa sœur<ref name="duncan19">Duncan, {{p.|19}}.</ref>. La mère de Hitchcock a souvent pour habitude, en particulier quand il s'est mal conduit, de l'obliger à s'adresser à elle en se tenant debout, parfois durant des heures, au pied de son lit. Ces expériences seront plus tard utilisées pour décrire le personnage de [[Norman Bates]] dans le film ''[[Psychose (film)|Psychose]]''<ref name="Psycho_1960">[[IMDbTitle:0054215|« ''Psycho'' (1960) », sur ''Internet Movie Database'' (IMDb)]] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>McGilligan, {{p.|9}}.</ref>. Hitchcock témoignera toujours d'une certaine défiance vis-à-vis de la police. Cela peut s'expliquer par un rapide séjour au commissariat. Alors qu'il était âgé de seulement quatre ou cinq ans, son père l'aurait envoyé dans un commissariat avec un mot à remettre aux policiers. Après lecture du billet, les policiers l'auraient enfermé dans une cellule, pour le relâcher au bout de quelques minutes, en lui disant : « Voilà ce qui arrive aux méchants garçons »<ref name="duncan19"/>. Plus tard, le réalisateur racontera plusieurs fois cette anecdote pour expliquer sa crainte de l'autorité. Que cette histoire soit ou non authentique<ref name=Lemon>Lemon.</ref>, on trouvera fréquemment dans ses films des échos à cette idée d'être traité durement ou accusé à tort<ref>McGilligan, {{p.|7-8}}.</ref>. En 1914, année de la mort de son père {{incise|Hitchcock a alors quatorze ans}}, il quitte le collège Saint Ignatius et part étudier à la ''London County Council School of Engineering and Navigation'' à [[Poplar (Londres)]]<ref>McGilligan, {{p.|25}}. L'école fait aujourd'hui partie du ''Tower Hamlets College''.</ref>. Après l'obtention de son diplôme, il obtient un emploi au département « publicité » de la société W.T. Henley Telegraphic<ref>McGilligan, {{p.|24-25}}.</ref>{{,}}<ref name=Lemon/>. À l'occasion, il écrit des nouvelles pour une revue que publient ses collègues<ref>Krohn, 2008, {{p.|11}}.</ref>. === Du graphisme à la réalisation === Son travail dans la [[publicité]] développe ses talents de [[graphiste]]. Durant cette période, Alfred Hitchcock commence à s'intéresser au cinéma, en 1920, grâce à un acteur qui à l'occasion travaillait aussi chez Henley, il est bientôt engagé comme auteur et graphiste d'[[intertitre]]s aux [[Hoxton|Studios Islington]] que venait de fonder à Londres la [[Paramount Pictures|Famous Players-Lasky]], une firme américaine qui avait pour ambition de monter des productions internationales avec vedettes anglaises et américaines et des metteurs en scène de Hollywood ; cette firme deviendra plus tard la [[Paramount Pictures|Paramount]]<ref name="SantaCruzInspiration">[http://www.santacruzpl.org/history/films/hitch.shtml « Local Inspiration for Movie Classics: Hitchcock Had Link to Santa Cruz », sur ''Santa Cruz Public Libraries''] ; page consultée le 4 mars 2008.</ref>. Rapidement, Hitchcock devient chef de la section « Titrage » de la société et, pendant deux ans, il rédige et dessine les titres de films de cinéastes tels que Hugh Ford, [[Donald Crisp]] et [[George Fitzmaurice]]. Au début des années 1920, il voit la possibilité de s'essayer à la réalisation, lorsque le réalisateur d'''[[Always Tell Your Wife]]'' (1923), Hugh Croise, tombe malade en cours de tournage, et qu'il parvient à convaincre Seymour Hicks, à la fois la vedette et le producteur du film, de l'aider à le terminer<ref>Rohmer - Chabrol, {{p.|18}}.</ref>. En 1920, il travaille à plein temps aux [[Hoxton|Studios Islington]], d'abord avec leur propriétaire américain, [[Paramount Pictures|Famous Players-Lasky]], ensuite avec leur successeur britannique, [[Gainsborough Pictures]]<ref name="Gainsborough">[http://www.screenonline.org.uk/people/id/448996 « Gainsborough Pictures (1924-51) », sur ''British Film Institute ScreenOnline''] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>, toujours comme concepteur d'intertitres<ref>McGilligan, {{p.|46-51}}.</ref>. Il lui faudra cinq ans pour passer de cet emploi à celui de réalisateur. Alfred Hitchcock était aussi un collectionneur d'art, qui possédait en particulier des œuvres de [[Paul Klee]], [[Edward Hopper]], [[Georges Braque]]<ref>{{Ouvrage|id=Danchev|langue=fr|auteur1=Alex Danchev|titre=Georges Braque, le défi silencieux|éditeur=[[Éditions Hazan]]|année=2013|pages totales=367|isbn=978-2-7541-0701-3|passage=236}}.</ref> dont ''[[Les Oiseaux (Louvre)|Les Oiseaux]]'' le fascinaient au point d'en commander une mosaïque pour le mur de sa villa de [[Scott Valley]] en [[Californie]]<ref>[http://www.hitchcockwiki.com/wiki/Hitchcock%20Gallery:%20image%206741 Les Oiseaux chez Hitchcock].</ref> [[Fichier:Number 13.jpg|thumb|upright=1.1|Photo rare, prise en 1922, lors du tournage de ''[[Number Thirteen]]''. Le film resta inachevé et les scènes tournées sont considérées comme perdues.]] Alfred Hitchcock, ensuite, s'associe à l'actrice Clare Greet et tente de produire et réaliser un premier film, ''[[Number Thirteen]]'' (1922), qui traite du petit peuple londonien<ref>Rohmer - Chabrol, {{p.|18-19}}.</ref>{{,}}<ref name="autogenerated3">Spoto (1976-1992), {{p.|3}}.</ref>. La production sera annulée en raison de difficultés financières<ref name="autogenerated3"/>. Les quelques scènes qui avaient pu être tournées sont aujourd'hui apparemment perdues. Et, si l'on en croit les propres mots de Hitchcock, « ce n'était vraiment pas bon »<ref>[http://hitchcock.alienor.fr/number_13.html « Hitchcock, la légende du suspense : ''Number thirteen'' (1922) », sur ''alienor.fr''].</ref>. === Films muets === ==== Michael Balcon (1) : Gainsborough ==== Fin 1922, Famous Players-Lasky décide d'arrêter sa production à Islington. Une petite équipe, dont fait partie Hitchcock, est retenue par le studio ; et quand [[Michael Balcon]] fonde avec [[Victor Saville]] et John Freedman une nouvelle compagnie indépendante, [[Gainsborough Pictures]], et vient tourner son premier film à Islington, Hitchcock est engagé comme [[assistant réalisateur]]<ref>Rohmer - Chabrol, {{p.|155}}.</ref>. En [[1923]]{{référence nécessaire}}, il rencontre sa future femme [[Alma Reville]], lors du tournage du film de [[Graham Cutts]], ''[[La Danseuse blessée|Woman to Woman]]'' (''La Danseuse blessée''), au scénario duquel il collabore. Il l'épouse en 1926 à l'[[Oratoire de Londres]]. Pendant ses années de formation, il se perfectionne dans tous les domaines : décors, costumes, scripts... Son [[perfectionnisme (psychologie)|perfectionnisme]] lui vaudra par la suite de nombreuses scènes cultes. La dernière collaboration de Cutts et de Hitchcock conduit ce dernier en Allemagne en 1924{{référence nécessaire}}, où il travaille pour l'[[Universum Film AG|UFA]] en tant que décorateur puis scénariste. Le film ''[[Le Voyou (film, 1925)|Le Voyou]]'' (en allemand ''Die Prinzessin und der Geiger'', en anglais ''The Blackguard'', 1925), réalisé par Cutts et coécrit par Hitchcock, est produit aux [[studios de Babelsberg]] à Potsdam, près de Berlin. Alfred Hitchcock a alors l'occasion d'assister au tournage du ''[[Le Dernier des hommes|Dernier des hommes]]'' (''Der Letzte Mann'', 1924) de [[Friedrich Wilhelm Murnau]] ; il restera profondément marqué par cette expérience et s'inspirera beaucoup des réalisateurs [[cinéma expressionniste|expressionnistes]], principalement Murnau, dont les techniques, plus tard, l'inspireront pour la conception des décors de ses propres films, et [[Fritz Lang]] (voir, plus bas, [[#Influences d'Alfred Hitchcock|Les influences d'Alfred Hitchcock]]). Contrairement à d'autres réalisateurs dont la composante littéraire est très affirmée, Hitchcock restera toujours un amoureux de la [[technique]] et du perfectionnisme de scènes très complexes. [[Fichier:The Pleasure Garden (1925) Alfred Hitchcock intertitles.jpg|left|thumb|upright=1.1|Intertitre du film ''[[Le Jardin du plaisir]]'' (1925), le premier film « achevé » de Hitchcock.]] [[Fichier:Ivor Novello Sculpture.JPG|left|thumb|upright=1|Statue d'[[Ivor Novello (acteur)|Ivor Novello]] (à Cardiff Bay, pays de Galles), la vedette principale de ''[[Les Cheveux d'or|The Lodger]]'' et ''[[Downhill (film)|Downhill]]'' (1927).]] En 1925, Michael Balcon<ref name="Balcon">[http://www.screenonline.org.uk/people/id/447085/index.html « Balcon, Michael (1896-1977) Executive Producer », sur ''British Film Institute ScreenOnline''] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref> donne une autre chance à Hitchcock en lui confiant la réalisation du ''[[Le Jardin du plaisir|Jardin du plaisir]]'' (''The Pleasure Garden''), dont le tournage a lieu aux studios de l'[[Universum Film AG|UFA]]<ref name="UFA"> [http://www.hollywoodreporter.com/hr/content_display/awards_festivals/berlin/features/e3i1e0e186c138b9329812cc14639122aac Karsten Kastelan, « Studio Babelsberg makes comeback », dans ''The Hollywood Reporter'', 8 février 2008, sur ''hollywoodreporter.com''] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref> en Allemagne. Le film, un conte moral ayant le théâtre comme toile de fond, débute par une scène de voyeurisme, emblématique de l'un de aspects de la future carrière du réalisateur : un travelling latéral montrant les réactions réjouies d'un public masculin assistant à une scène de cabaret<ref name=Lemon/>. Malheureusement, ''Le Jardin du plaisir'' est un échec commercial<ref>McGilligan, {{p.|68-71}}.</ref>. Hitchcock dirige ensuite un drame, ''[[The Mountain Eagle]]'' (sorti aux États-Unis sous le titre ''Fear o' God''), dont aucune copie aujourd'hui ne semble avoir survécu<ref>Spoto (1976-1992), {{p.|5}}.</ref>. Une fois les deux films achevés, ils sont visionnés par les distributeurs qui les mettent au placard<ref name="duncan28">Duncan, {{p.|28}}.</ref>. Le {{date|2|décembre|1926}}, Hitchcock, dont la carrière semble achevée, épouse son assistante, la monteuse et scripte [[Alma Reville]], à l'Église du Cœur-immaculé-de-Marie (''Church of the Immaculate Heart of Mary'', plus communément appelée ''Brompton Oratory''). Leur premier et seul enfant, une fille, [[Patricia Hitchcock|Patricia]]<ref group="N">Patricia Hitchcock, qui jouera dans quelques films de son père, épousera Joseph E. O'Connell avec qui elle aura trois filles : Mary Alma O'Connell (devenue Mrs Stone), née le {{date de naissance-|17 avril 1953}}, Teresa « Tere » O'Connell (Mrs Carrubba), née le {{date de naissance-|2 juillet 1954}}, et Kathleen « Katie » O'Connell (Mrs Fiala), née le {{date de naissance-|27 février 1959}}.</ref>, naîtra un an et demi plus tard, le {{date-|7 juillet 1928}}. Alma, avec qui Hitchcock restera jusqu'à la fin de sa vie, devait être la plus proche collaboratrice de son mari. Elle participera à l'écriture de quelques-uns de ses scénarios et {{incise|quoique souvent son nom n'apparaisse pas au générique}} collaborera avec lui sur la plupart de ses films. [[Fichier:Hitchcock's Head - geograph.org.uk - 126671.jpg|thumb|upright=1.1|Statue de la tête d'Alfred Hitchcock, sur l'ancien site des [[Gainsborough Pictures|studios Gainsborough]].]] Quelques mois après son mariage, la chance sourit enfin au réalisateur, avec son premier [[Thriller (genre)|thriller]], ''[[Les Cheveux d'or]]''<ref name="Lodger">[[IMDbTitle:0017075|« ''The Lodger'' (1927) », sur ''Internet Movie Database'']] ; page consultée le 4 mars 2008.</ref>, plus connu sous son titre original, ''The Lodger'' (''A Story of the London Fog''), l'adaptation d'un best-seller de [[Marie Belloc Lowndes]] avec, dans le rôle principal, [[Ivor Novello (acteur)|Ivor Novello]], l'un des acteurs les plus célèbres en Grande-Bretagne à cette époque. {{Article détaillé|Les Cheveux d'or{{!}}''Les Cheveux d'or''}} Ce thriller, librement inspiré de l'histoire de [[Jack l'Éventreur]], est jugé invendable par le distributeur C.M. Woolf, qui estime que les angles de prise de vues sont insolites et que les étranges éclairages inspirés par le cinéma allemand vont dérouter le public anglais<ref name="duncan28"/>. Balcon décide alors d'engager le critique [[Ivor Montagu]] pour conseiller Hitchcock<ref name=Krohn15>Krohn (2008), {{p.|15}}.</ref>. Le film, qui sort le {{date|14|février|1927|au cinéma}}, se révélera être un succès commercial et critique majeur au Royaume-Uni<ref>Kapsis, {{p.|19}}.</ref> : le public se rue dans les salles<ref name="duncan31">Duncan, {{p.|31}}.</ref> et le ''Daily Express'' ira même jusqu'à qualifier Hitchcock de « jeune homme de génie »<ref name="duncan31"/>. Comme c'est le cas pour bon nombre de ses premières œuvres, ce film est influencé par les techniques du [[cinéma expressionniste]]<ref name=ForbesInfluences>[[Bryan Forbes]], Alfred Hitchcock, [http://www.bfi.org.uk/features/interviews/hitchcock.html#influences « Alfred Hitchcock – Influences », interview de 1967 au National Film Theatre (Londres)], sur le site du [[British Film Institute]] (BFI) ; page consultée le 19 avril 2010.</ref> dont Hitchcock avait été personnellement le témoin en Allemagne. Certains commentateurs considèrent ''The Lodger'' comme le premier film véritablement « hitchcockien »<ref>[http://www.alfredsplace.com/hitchcockian_stuff.htm « Hitchcockian Stuff », sur ''Alfredsplace.com''] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ew.com/ew/article/0,,1146038,00.html « Ask the Critic-The Hitch Is Back-What, exactly, makes a film ''Hitchcockian'' », sur ''Entertainment Weekly'' (EW.COM)] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>, du fait notamment que l’on y trouve entre autres thèmes celui du « faux coupable »<ref>McGilligan, {{p.|85}}.</ref>. Le film est également connu pour être le premier<ref name=Lemon/> dans lequel le réalisateur fasse une brève apparition {{incise|un [[caméo]]}} ; cette idée, qui à l'origine serait due au fait que manquait un figurant auquel Hitchcock décida en dernière minute de suppléer, deviendra par la suite l'une de ses marques de fabrique et l'un de ses meilleurs outils de promotion. Comme le dira [[Roy Ward Baker]] : les réalisateurs étaient seulement considérés à cette époque comme des techniciens très bien payés, et Hitchcock, dès le début de sa carrière en Grande-Bretagne, allait transformer cette image<ref name=Lemon/>. Après le succès de ''The Lodger'', le réalisateur peut choisir son prochain film. Il met en scène ''[[Downhill (film)|Downhill]]'', parfois appelé en français ''La Pente'' ([[1927 au cinéma|1927]]), coécrit et interprété par Ivor Novello, auteur de la pièce originale. « Ce fut le tournage le plus élégant de ma carrière »<ref>Bogdanovich.</ref>{{source insuffisante}}, dira plus tard Hitchcock à son sujet. Le film, cependant, ne connaît pas un grand succès. Il tourne ensuite ''[[Le passé ne meurt pas]]'' (''Easy Virtue'', 1928), tiré d'une pièce de [[Noël Coward]], un film qui souffre de l'absence de dialogues. ==== British International ==== Alfred Hitchcock, mécontent des scénarios qui lui sont proposés, quitte alors Gainsborough Pictures pour signer un contrat avec la British International Pictures (BIP)<ref name=Lemon/>. Le premier film réalisé pour la compagnie, ''[[Le Ring (film, 1927)|Le Masque de cuir]]'' (''The Ring'', 1927), une histoire de triangle amoureux sur fond de [[boxe]], rencontre les faveurs du public. Suit une [[comédie romantique]], ''[[Laquelle des trois ?]]'' (''The Farmer's Wife'', 1928) ; lors de son tournage, Hitchcock doit remplacer le directeur de photographie, Jack Cox, tombé malade. L'année suivante, Hitchcock, qui est alors installé avec son épouse {{incise|et bientôt la petite Patricia}}, au 153 Cromwell Road, un pavillon de la banlieue ouest de Londres, réalise ses derniers films muets : ''[[Champagne (film)|Champagne]]'' (1928) et ''[[The Manxman]]'' (1929). === Premiers films parlants d'avant-guerre === ==== ''Chantage'' : du muet au parlant ==== Hitchcock sait que ses derniers films ne sont pas à la hauteur des espoirs laissés par ''Les Cheveux d'or'' / ''The Lodger''. Malgré une grande maîtrise technique, les idées manquent d'éclat. En [[1929 au cinéma|1929]], le réalisateur tourne son dixième long-métrage, ''[[Chantage (film, 1929)|Chantage]]'' (''Blackmail''), qu'il adapte d'une pièce de [[Charles Bennett (scénariste)|Charles Bennett]], lequel deviendra par la suite, de ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L'Homme qui en savait trop]]'' (1934) à ''[[Correspondant 17]]'' (1940), l'un des scénaristes attitrés de Hitchcock, et dont l'influence sur l'orientation que prendra l'œuvre hitchcockienne se révélera déterminante. Alors que le film n'est pas encore terminé, la BIP, enthousiasmée par l'idée d'utiliser la révolution technique que constitue alors l'arrivée du [[cinéma sonore|parlant]], décide de faire de ''Chantage'' l'un des premiers films sonores jamais produits en Grande-Bretagne. Hitchcock se sert alors du son comme d'un élément particulier du film, notamment dans une scène où, dans une conversation à laquelle assiste l'héroïne, qui vient juste de se rendre coupable d'un meurtre, le mot ''{{langue|en|knife}}'' (« couteau ») est mis en évidence. Culminant avec une scène se déroulant sur le dôme du [[British Museum]], ''Chantage'' est aussi le premier film dans lequel Hitchcock utilise comme décor d'une scène de suspense un site célèbre<ref group="N">D'autres exemples se trouvent dans ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' (1942), avec la [[statue de la Liberté]] et, bien sûr, ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959), avec le [[Mont Rushmore]]...</ref>. À sa sortie, le film obtient un succès phénoménal, tant auprès du public que de la critique. La presse est enchantée par l'opposition entre le devoir et l'amour et, plus précisément, « l'amour opposé au devoir ». À cette époque, Hitchcock fonde, avec un attaché de presse du nom de Baker Hitchcock-Baker Ltd., une petite structure vouée à son autopromotion<ref>Bourdon, {{p.|441}}.</ref>. {{Source insuffisante|À cette époque, Hitchcock dirige également des séquences d'''Elstree Calling'' (1930), une [[revue (théâtre)|revue]] musicale filmée, produite par la BIP, ainsi qu'un [[court métrage]] ayant pour protagonistes deux lauréats d'une bourse de la ''Film Weekly'', ''An Elastic Affair'' (1930). Hitchcock aurait aussi participé, modestement, à une autre revue musicale de la BIP, ''Harmony Heaven'' (1929), bien que son nom n'apparaisse pas au générique de ce film<ref>Sur cette question, voir la page Harmony Heaven (1929), sur le site ''The Hitchcock Zone'', [URL :] https://the.hitchcock.zone/wiki/Harmony_Heaven_(1929)</ref>.|date=17 mars 2022}} [[Fichier:Juno and the Paycock Movie Poster.jpg|upright=1.1|thumb|L'affiche de ''[[Junon et le Paon (film)|Junon et le Paon]]''.]] Hitchcock réalise ensuite ''[[Junon et le Paon (film)|Junon et le Paon]]'' (1930), adapté sans grand brio, sans doute trop fidèlement, d'une pièce de l'Irlandais [[Seán O'Casey]] ; il s'agit vraisemblablement d'un reflet de la volonté, après l'arrivée du parlant, d'exploiter surtout cette nouveautvé. Il tourne ensuite, de 1930 à 1934, ''[[Meurtre (film)|Meurtre]]'' {{incise| dont il réalisera aussi une version avec acteurs allemands, distribuée sous le titre ''[[Mary (film, 1931)|Mary]]''}}, ''[[The Skin Game]]'', ''[[À l'est de Shanghaï (film, 1931)|À l'est de Shanghai]]'', ''[[Numéro dix-sept]]'', ainsi qu'un film musical, ''[[Le Chant du Danube]]''. ==== Michael Balcon (2) : Gaumont British ==== En [[1933 au cinéma|1933]], Hitchcock est de nouveau engagé par Balcon<ref name="Balcon"/> à la [[Gaumont British Picture Corporation]]<ref>[http://ftvdb.bfi.org.uk/sift/organisation/8529 « Gaumont British Picture Corporation », sur ''British Film Institute ScreenOnline''].</ref>. Son premier film pour la compagnie, ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L'Homme qui en savait trop]]'' (''The Man Who Knew Too Much'', [[1934 au cinéma|1934]]), est un succès. Hitchcock en tournera lui-même un [[remake]] aux États-Unis. À la demande de {{lien|trad=Sidney Bernstein, Baron Bernstein|lang=en|fr=Sidney Lewis Bernstein|texte=Sidney Bernstein}}, un exploitant de salle devenu président de la {{lien|trad=Film society#United Kingdom|lang=en|fr=London film society}}, il embauche pour cette première version des acteurs et des techniciens persécutés comme « [[juif]]s » par le [[régime nazi]] et ayant fui l'[[Allemagne]] [[Adolf Hitler|hitlérienne]]<ref name="Samuel">S. Blumenfeld, « Hitchcock face à l'horreur des camps », in ''[[Le Monde]]'' « Culture et idées », {{p.|3}}, [[Paris]], 10 janvier 2015.</ref>. L'amitié nouée par les deux hommes autour du [[militantisme]] [[Anti-fascisme|antifasciste]] sera indéfectible. Quant au second film, ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (''The 39 Steps'', [[1935 au cinéma|1935]]), qui allait plus tard servir de modèle à ''Jeune et Innocent'', ''Correspondant 17'', ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' et à ''La Mort aux trousses'', {{référence souhaitée|il est régulièrement cité comme l'un des meilleurs}} films du début de la carrière du réalisateur. Les deux films ont en commun d'avoir Charles Bennett pour principal scénariste. L'histoire est celle d'un homme accusé à tort et contraint de prouver son innocence. Un Canadien ([[Robert Donat]]) accepte d'héberger dans son meublé de Londres une jeune femme qui, en fait, est un agent secret luttant contre une mystérieuse organisation criminelle appelée « Les 39 Marches ». L'inconnue est tuée et le jeune homme, craignant d'être accusé d'assassinat, part en Écosse sur les traces de cette organisation. Selon [[Bernard Eisenschitz]]<ref>''Fritz Lang au travail'', éditions Cahiers du cinéma, page 71</ref>, qui cite [[Claude Chabrol]] et [[Éric Rohmer]], Hitchcock s'inspire pour ce film de ''[[Les Espions (film, 1928)|Spione]]'' (1928), de Fritz Lang. ''Les 39 Marches'' est le premier film dans lequel Hitchcock recourt à un « MacGuffin », terme désignant un élément de l'intrigue autour duquel semble tourner toute l'histoire, mais qui n'a en réalité aucun rapport avec la signification de celle-ci ou la manière dont elle se termine (voir, plus bas, [[#MacGuffin|Le MacGuffin]]). Dans ''Les 39 Marches''<ref name="The_39_Steps_1935">[[IMDbTitle:0026029|« The 39 Steps (1935) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, le « MacGuffin » est en l'occurrence une série de plans qui semblent avoir été dérobés. Le film suivant du réalisateur, ''[[Agent secret (film, 1936)|Agent secret]]'' (''Sabotage'', [[1936 au cinéma|1936]]), est l'adaptation très libre, par Charles Bennett et [[Alma Reville]], l'épouse de Hitchcock, d'un roman de [[Joseph Conrad]]. Il y est question d'une obscure organisation terroriste sévissant à Londres, et en particulier de l'un de ses membres, {{M.}} Verloc ([[Oskar Homolka]]), au physique brutal, propriétaire d'un cinéma menant une vie en apparence paisible avec sa séduisante épouse ([[Sylvia Sidney]]) et le jeune frère de celle-ci. On cite souvent une anecdote à propos de ce film. Lors du tournage d'une scène dramatique où elle devait intervenir, Sylvia Sidney, voyant le réalisateur préférer passer son temps à cadrer des éléments du décor plutôt qu'elle, en aurait été émue jusqu'aux larmes. Après avoir vu le résultat à l'écran, cependant, l'actrice, enthousiasmée, aurait immédiatement alerté le producteur hollywoodien [[David O. Selznick]] pour que celui-ci s'intéressât de plus près à l'étonnant réalisateur. Il est possible que cette histoire fasse uniquement partie de la légende entourant le cinéaste, mais elle n'en reste pas moins significative. ''Agent secret'' sera un échec sur le plan commercial. Hitchcock l'expliquera du fait que, dans ce film, très sombre, une scène particulièrement angoissante se conclut par la mort, choquante, d'un enfant<ref>« Analyse de [[Claude Chabrol]] », « Analyse de [[Dominik Moll|Dominik Möll]] », suppléments au DVD ''Agent Secret'', coffret ''Hitchcock, le maître du suspense'', TF1 Vidéo, 2005.</ref>. En 1937, Alfred Hitchcock, accompagné de sa femme Alma et de son assistante [[Joan Harrison (scénariste)|Joan Harrison]], effectue un premier voyage à Hollywood aux États-Unis<ref name=KrohnBio86>Krohn (2008), {{p.|86}}.</ref>. ==== Gainsborough, sans M. Balcon ==== Avec ''Agent secret'' se termine la deuxième phase de collaboration fructueuse avec Michael Balcon, au moment où les propriétaires de la Gaumont British décident de mettre la clef sous la porte. C'est alors de nouveau pour Gainsborough Pictures qu'Hitchcock tourne ses deux films suivants, mais sans son ancien producteur. ''[[Jeune et Innocent]]'' (''Young and Innocent'', 1937) constitue une variation sur le thème de l'innocent injustement poursuivi, avec toutefois un ton de comédie plus prononcé. Le réalisateur connaît un autre succès important en [[1938 au cinéma|1938]] avec ''[[Une femme disparaît]]''<ref name="LadyVanishes">[[IMDbTitle:0030341|« The Lady Vanishes (1938) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, un film spirituel et au rythme enlevé dans lequel il est question de la disparition de Miss Froy, sympathique vieille dame anglaise ([[May Whitty]]), qui voyageait à bord d'un train dans un pays fictif nommé Vandrika, une allusion à peine voilée à l'[[nazisme|Allemagne nazie]]<ref name="Vandrika">[http://www.avantgardenow.com/hitchcock.html « Lions of British Cinema-Sir Alfred Joseph Hitchcock, (13 August 1899 – 29 April 1980) », sur ''AvantGardeNow.com''].</ref>. Bien qu'on y voyage beaucoup, le tournage du film a lieu exclusivement dans un petit studio londonien, et Hitchcock a recours, pour donner l'illusion de dépaysement, à des maquettes et à des projections à l'arrière-plan des personnages. C'est à cette époque qu'Hitchcock commence à être connu pour avoir fait une réflexion peu flatteuse concernant les acteurs, assimilant ceux-ci à {{Citation|du bétail}}<ref name=Quote1>[http://www.brainyquote.com/quotes/quotes/a/alfredhitc160956.html « Alfred Hitchcock Quotes », sur ''Brainy Quote''].</ref>. La phrase allait suivre Hitchcock durant des années (voir, plus bas, « [[#Hitchcock et ses interprètes|Hitchcock et ses interprètes]] »). Vers la fin des années 1930, le réalisateur commence à jouir d'une certaine réputation auprès du public américain ; il est alors, en Grande-Bretagne, au sommet de son art. C'est ainsi que [[David O. Selznick]] lui propose de venir travailler à [[Hollywood]]. Hitchcock accepte et, à partir de ce moment, c'est aux [[États-Unis]] qu'il tournera quasiment tous ses films. Le {{date|14|juillet|1938}}, il signe un contrat de {{unité|40000|$}} par film. En [[1939 au cinéma|1939]], il tourne {{incise|provisoirement}} un dernier film en Grande-Bretagne, ''[[La Taverne de la Jamaïque]]'', un [[mélodrame (cinéma)|mélodrame]] historique. Le {{date|6|mars|1939}}, lui et sa famille arrivent à [[New York]] et s'installent à [[Los Angeles]]. === Années 1940 américaines === ==== Installation loin de la guerre ==== Le suspense et l'[[humour noir]], devenus au cinéma la marque de fabrique de Hitchcock, allaient continuer à apparaître dans ses réalisations américaines. Rapidement, Hitchcock sera impressionné par les ressources supérieures dont disposaient les studios américains, en comparaison avec les restrictions financières auxquelles il s'était souvent heurté en Angleterre.{{référence nécessaire}} En {{date-|septembre 1940}}, les Hitchcock achètent Cornwall, un ranch de {{unité|200|acres}} ({{unité|0.81|km|2}}) situé près de la petite ville de Scotts Valley, dans les [[Monts Santa Cruz]], au nord de la Californie. Le ranch restera leur résidence principale jusqu'à leur mort, malgré le fait qu'ils conserveront leur maison de Bel Air. Hitchcock ne réalisera que quatre films pour Selznick (''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' en 1940 ; ''[[La Maison du docteur Edwardes]]'' en 1945 ; ''[[Les Enchaînés]]'' en 1946 et ''[[Le Procès Paradine]]'' en 1947) avant de décider qu’il vaut mieux être son propre producteur en 1947. Cependant, produire un film coûte cher et les premières œuvres indépendantes d’Alfred Hitchcock (''[[La Corde]]'' et ''[[Les Amants du Capricorne]]'') n’ont guère de succès au box-office. Le {{date-|3 janvier 1949}}, le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans<ref name=Legrand422>Legrand, {{p.|422}}.</ref>. ==== Débuts américains avec David O. Selznick ==== [[Fichier:David-selznick united-artists-photo.jpg|left|thumb|Le producteur [[David O. Selznick]].]] Les conditions de travail avec Selznick ne seront pas optimales. Régulièrement, le producteur se retrouvait lui-même face à des difficultés financières et, souvent, Hitchcock sera mécontent du contrôle exercé par Selznick sur ses films. Selznick « louera » Hitchcock aux plus grands studios ([[RKO Pictures|RKO]], [[Universal Pictures|Universal]], [[20th Century Studios|20th Century Fox]]) plus souvent qu'il ne produira lui-même les films du réalisateur. En outre, Selznick, comme [[Samuel Goldwyn]], son collègue producteur indépendant, ne faisait que quelques films par an, de sorte qu'il n'avait pas toujours de projets à proposer à Hitchcock. Goldwyn avait lui aussi négocié avec le réalisateur pour un possible contrat, mais Selznick avait surenchéri et l'avait emporté. Plus tard, au cours d'une interview, Hitchcock résumera ainsi leur collaboration : :« [Selznick] était le Grand Producteur. [...] Le producteur était le roi. La chose la plus flatteuse que {{Mr.}} Selznick ait jamais dite à mon sujet {{incise|et cela montre le degré de contrôle}}...il a dit que j'étais le « seul réalisateur » à qui « il confierait un film ». »<ref>{{langue|en|[''Selznick''] ''was the Big Producer.'' [...] ''Producer was king. The most flattering thing {{Mr.}} Selznick ever said about me {{incise|and it shows you the amount of control}} he said I was the « only director » he'd « trust with a film »''}} : Gottleib, {{p.|206}}.</ref> [[Fichier:RebeccaTrailer.jpg|thumb|Mrs. Danvers ([[Judith Anderson]]), la gouvernante peu amène, et la jeune Mrs. De Winter ([[Joan Fontaine]]), dans ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' (1940).]] Au départ, le producteur souhaite qu'Hitchcock réalise un film sur le naufrage du [[Titanic]]<ref>[http://www.ecrannoir.fr/real/uk/hitchcock/rebecca.htm « Alfred Hitchcock Rebecca » sur ''Écran noir''].</ref>. Néanmoins, Hitchcock parvient à imposer son choix. Il opte pour ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' ([[1940 au cinéma|1940]]), l'adaptation d'un best-steller de sa compatriote [[Daphne du Maurier]] (auteur également de ''[[L'Auberge de la Jamaïque]]'', dont était tiré son précédent film, et de la nouvelle ''Les Oiseaux'', que le réalisateur allait plus tard porter à l'écran). L'histoire se déroule en Angleterre. Les rôles principaux seront tenus par [[Laurence Olivier]] et [[Joan Fontaine]], des acteurs britanniques, et l'écriture du scénario est confiée à [[Joan Harrison (scénariste)|Joan Harrison]], britannique elle aussi. Du fait de l'affection portée par Hitchcock pour son pays natal, un grand nombre de ses films américains auront en effet le Royaume-Uni pour décor, ou y seront tournés, et ce jusqu'à ''[[Frenzy]]''<ref name="Frenzy">[[IMDbTitle:0068611|« ''Frenzy'' (1972) », sur ''Internet Movie Database''.]] ; page consultée le 7 mars 2008.</ref>, son avant-dernier long-métrage. Après de nombreux remaniements du scénario, le tournage du film démarre le {{date|8|septembre|1939}}, cinq jours après la déclaration de guerre du [[Royaume-Uni]] à l'[[Troisième Reich|Allemagne]] et la veille de l'avant-première d{{'}}''[[Autant en emporte le vent (film)|Autant en emporte le vent]]''. Hitchcock aime travailler seul, sans interférences. Avec Selznick, il doit justifier ses choix et prendre les idées et les remarques du producteur en considération<ref name="duncan83"/>. En cours de production, des tensions surgissent entre Hitchcock et Selznick quant à la fidélité à laquelle est tenu un réalisateur par rapport à une œuvre littéraire adaptée, le choix et la direction des acteurs, et l'importance du montage<ref>Voir à ce sujet Leff.</ref>{{source insuffisante}}. Concernant le premier point, par exemple, Selznick, qui depuis trois ans travaille sur ''Autant en emporte le vent'' {{incise|le film qui fera sa renommée}}, amoureux de littérature, souhaite que des scènes et des dialogues entiers de ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' soient fidèlement restitués à l'écran<ref name="duncan83">Duncan, {{p.|83}}.</ref>. Son approche est en totale opposition avec celle de Hitchcock<ref name="duncan83"/>. Il se plaint par ailleurs au sujet du « fichu découpage en puzzle »<ref>''{{langue|en|goddamn jigsaw cutting}}''.</ref> de Hitchcock, ce qui montre que, finalement, ce n'est pas lui, le producteur, qui aura le dernier mot pour créer un film à sa manière, mais qu'il est contraint de suivre la vision de Hitchcock concernant ce à quoi doit ressembler le produit fini<ref>McGilligan, {{p.|251-252}}.</ref>. ''Rebecca'', conte gothique, explore les peurs d'une jeune mariée naïve qui vient s'installer dans une vaste demeure de la campagne anglaise ; dans un premier temps, il lui faut s'adapter au formalisme et à la froideur extrêmes qu'elle y rencontre, et ensuite faire face à l'emprise de la précédente femme de son mari, morte longtemps auparavant. Dans ce film, le réalisateur recourt à des procédés qui seront caractéristiques de ses œuvres postérieures les plus accomplies : un rythme lent, une histoire racontée selon le point de vue d'un seul personnage, l'introduction à mi-parcours d'un élément qui change totalement le sens de l'histoire et l'utilisation de procédés visuels spectaculaires réservés aux moments clefs de l'intrigue<ref>Duncan, {{p.|84}}.</ref>. [[Fichier:Foreign Correspondent trailer 8.jpg|thumb|Bande-annonce de ''Correspondant 17''.]] [[Fichier:Foreign Correspondent trailer 9.jpg|thumb|Bande-annonce de ''Correspondant 17''.]] En dépit de sa longueur {{incise|le film dure plus de {{nombre|2|heures}}<ref group="N">''Rebecca'', qui dure environ {{unité|130|minutes}}, est le quatrième plus long film de toute la carrière d'Hitchcock, derrière ''[[L'Étau]]'' ({{unité|142|minutes}}), ''[[La Mort aux trousses]]'' ({{unité|136|minutes}}) et ''[[Le Procès Paradine]]'' ({{unité|132|minutes}}).</ref>}}, c'est un triomphe, et il reçoit deux [[Oscar du cinéma|Oscars]] sur treize propositions : celui du [[Oscar du meilleur film|meilleur film]], décerné à Selznick<ref name="Rebecca">[[IMDbTitle:0032976/awards|« Awards for Rebecca (1940) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, et celui de la [[Oscar de la meilleure photographie|meilleure photographie]], décerné au [[Directeur de la photographie|chef opérateur]] George Barnes. Hitchcock est nommé pour celui du [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]], mais c'est [[John Ford]] qui, finalement, décrochera la récompense. Hitchcock ressent avec une certaine amertume le fait que le prix du meilleur film aboutisse dans les mains de Selznick plutôt que dans les siennes, et c'est sans doute ce qui, par la suite, allait le stimuler dans sa volonté d'indépendance<ref name=Haimes/>. Hitchcock, comme beaucoup d'Anglais habitant aux [[États-Unis]], est très inquiet pour sa famille et ses amis restés au pays au début de la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="duncan90">Duncan, {{p.|90}}.</ref>. Il leur rend hommage à travers le film ''[[Correspondant 17]]'' (''Foreign Correspondent'', [[1940 au cinéma|1940]]), produit par [[Walter Wanger]] et basé sur ''Personal History'', un livre de Vincent Sheean<ref name="duncan83"/>. L'histoire est celle d'un journaliste, joué par [[Joel McCrea]], envoyé en [[Europe]] pour juger de l'éventualité d'une nouvelle Guerre mondiale. Le film, qui mêle scènes réelles tournées en Europe et d'autres tournées à Hollywood, se termine par un plaidoyer en faveur de l'entrée en guerre des [[États-Unis]] ; cependant, pour satisfaire au code de censure alors en vigueur aux États-Unis, le film évite les références directes à l'Allemagne et aux Allemands<ref>McGilligan, {{p.|244}}.</ref>. ''Correspondant 17'' sera nommé pour l'oscar du meilleur film, en compétition avec ''Rebecca'', lequel lui sera donc préféré. À la même époque, Hitchcock supervise le montage des versions américaines de deux documentaires anglais sur la guerre : ''Men of the Lightship'' ([[1941 au cinéma|1941]]) et ''Target for Tonight'' ([[1941 au cinéma|1941]]). ==== RKO ==== Malgré un goût très modéré pour les mondanités, Hitchcock et sa femme se lient d'amitié avec [[Clark Gable]] et son épouse [[Carole Lombard]] pour qui il accepte de réaliser une [[comédie romantique]] avec [[Robert Montgomery (acteur)|Robert Montgomery]] : ''[[Joies matrimoniales]]'' ([[1941 au cinéma|1941]])<ref name="duncan90"/>{{,}}<ref>Spoto (1999), {{p.|237}}.</ref> L'histoire est celle d'un couple querelleur, interprété par Lombard et Montgomery, qui découvre qu'ils ne sont pas mariés légalement. Après une séparation, ils finissent par se reconquérir à force de disputes. Le ''Red Book Magazine'' qualifiera le film de « comédie la plus hilarante et explosive de l'année [[1942 au cinéma|1942]] ». Tout comme ''Joies matrimoniales'', ''[[Soupçons]]'' (''Suspicion'', 1941)<ref name="Suspicion">[[IMDbTitle:0034248|« ''Suspicion'' (1941) », sur ''Internet Movie Database''.]] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref> est produit par la [[RKO Pictures|RKO]]. Les deux films de Hitchcock sortent la même année que le ''[[Citizen Kane]]'' d'[[Orson Welles]], produit par la même compagnie, et dont la musique est signée [[Bernard Herrmann]], un compositeur dont le rôle allait être important par la suite pour Hitchcock. Hitchcock considèrera ''Soupçons'', adapté du roman ''Complicité'' (''Before the Fact'') de [[Anthony Berkeley Cox|Francis Iles]] et dont l'histoire se déroule en majeure partie en Angleterre, comme son deuxième film anglais réalisé à Hollywood après ''Rebecca''. Les scènes censées avoir pour décor la côte anglaise seront en réalité tournées sur la côte septentrionale de [[Santa Cruz (Californie)|Santa Cruz]] en [[Californie]]<ref name="SantaCruzInspiration"/>. Le scénario est coécrit par le New-Yorkais [[Samson Raphaelson]], [[Joan Harrison (scénariste)|Joan Harrison]] et [[Alma Reville]]. Dans la distribution, on retrouve [[Joan Fontaine]], qui a cette fois pour partenaire [[Cary Grant]] (britannique d'origine lui aussi). Il s'agit pour l'acteur de sa première apparition dans un film de Hitchcock, et l'un des rares films de toute sa carrière personnelle où on le voit incarner un personnage assez sinistre<ref name="SantaCruzInspiration"/>{{,}}<ref>[http://www.svchamber.org/svhistory/history/women.htm « Women of the Rancho Marion Dale Pokriots – Marion Dale Pokriots », sur ''Scotts Valley Chamber of Commerce''].</ref>. Grant joue le rôle d'un homme qui, masquant son oisiveté par son charme, parvient à séduire une jeune femme fortunée et d'un naturel plutôt réservé (Fontaine). Il l'épouse. Rapidement, la jeune femme se rend compte que son mari est tout à fait irresponsable et elle se retrouve, au fil d'une série d'événements, plongée dans une terrible angoisse. Elle finit par suspecter que l'homme qu'elle aime est un meurtrier et qu'il cherche le moyen de se débarrasser d'elle. Selon le réalisateur, la peur et l'angoisse font partie des fantasmes les plus courants chez l'être humain. L'héroïne va jusqu'à imaginer son mari en train de précipiter son ami et associé du haut d'une falaise et, par la suite, à soupçonner qu'un verre de lait est empoisonné, dans une scène typiquement hitchcockienne, où l'on voit le personnage incarné par Grant monter lentement dans la pénombre l'escalier qui mène à la chambre de sa femme, en portant sur un plateau un verre d'une blancheur sidérante. Par la suite, Hitchcock expliquera que, pour cette séquence, il avait fait placer une source lumineuse directement dans le verre<ref>Hitchcock interviewé par [[François Truffaut]] : « FT : Lorsque Cary Grant monte l'escalier, c'est très bien. — AH : J'avais fait mettre une lumière dans le verre de lait. — FT : Un projecteur dirigé vers le lait ? — AH : Non, dans le verre. Parce qu'il fallait que ce fût extrêmement lumineux. Cary Grant monte l'escalier et il fallait que l'on ne regardât que ce verre. » [http://hitchcock.alienor.fr/soupcons.htm « Hitchcock, la légende du suspense : ''Suspicion'' (1941) », sur ''alienor.fr''].</ref>. Dans un premier montage, le film respectait la fin du livre, et le personnage de Grant se révélait être réellement un assassin, mais la RKO considéra que cela était susceptible de nuire à l'image de l'acteur. Bien que, comme il l'avouera plus tard à François Truffaut, un meurtre lui aurait mieux convenu, Hitchcock finit par accepter de donner à l'histoire un dénouement plus heureux, quoique ambigu<ref>Leitch, {{p.|324-325}}.</ref>. Pour son rôle dans ce film, Joan Fontaine<ref>[http://www.hollywood.com/celebrity/Joan_Fontaine/197679 « Joan Fontaine », sur ''Hollywood.com''.] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref> remporte, à vingt-quatre ans, l'oscar de la meilleure actrice<ref name="SantaCruzInspiration"/> {{incise|le seul de toute sa carrière<ref>[https://www.imdb.com/name/nm0000021/awards « Awards for Joan Fontaine »], sur [[Internet Movie Database]].</ref>}}, ainsi que le [[New York Film Critics Circle|prix de la critique new yorkaise]]<ref>[http://www.geocities.com/ps971100/NYFCC40.htm « New York Film Critics Circle Winners in the 40's », sur ''Geocities''.] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref> pour sa « remarquable performance »<ref name="Suspicion"/>. ==== Premiers films Universal ==== À la fin de [[1941 au cinéma|1941]], après avoir tourné quatre films en deux ans, Hitchcock se lance dans une production à la fois plus personnelle et plus audacieuse, ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' (''Saboteur''), qui rappelle ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' et annonce déjà ''[[La Mort aux trousses]]''. Le {{date|20 août 1941}}, date de la fin de tournage de ''Soupçons'', Hitchcock se met au travail, jusqu'au mois d'octobre de la même année, avec le scénariste [[Peter Viertel]] ; participe également à l'écriture [[Dorothy Parker]]. Ce film marque la première collaboration de Hitchcock avec [[Universal Pictures]]. L'intrigue débute avec un ouvrier de l'aéronautique accusé, à tort, d'avoir commis un acte de sabotage dans son usine : un incendie ayant entraîné la mort de son meilleur ami. Pour prouver son innocence, il entame une course-poursuite acharnée à travers le pays à la recherche du véritable saboteur. Au cours de sa fuite, il fait la rencontre d'une jeune femme qui, d'abord méfiante, finira par lui venir en aide. Pour les rôles principaux, Hitchcock souhaitait pouvoir disposer de [[Gary Cooper]] et [[Barbara Stanwyck]] mais, à la suite du refus du studio, ce seront finalement [[Robert Cummings]] et [[Priscilla Lane]] qui seront engagés. Le réalisateur déplorera par la suite de n'avoir pu travailler, du moins en ce qui concerne le rôle masculin, avec un acteur plus connu, auquel le public se serait mieux identifié<ref>[Document vidéo et imprimé] : « La Collection Alfred Hitchcock » Livret ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'', {{p.|2}}.</ref>. Souvent, on reprocha au réalisateur de ne plus s'intéresser à ses films avant même que n'en commence le tournage mais, en réalité, Hitchcock, continuellement à la recherche de la perfection, était toujours prêt à modifier n'importe quel élément de son scénario en fonction de l'avancement du travail<ref name="colonne">[Document vidéo et imprimé] : « La Collection Alfred Hitchcock » Livret ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'', {{p.|9}}.</ref>. Pour ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'', il expérimente de nouvelles techniques avec le décorateur [[Robert F. Boyle|Robert Boyle]]. Il tourne aussi deux versions différentes de nombreuses scènes, afin d'avoir la possibilité de choisir lors du montage. Hitchcock pouvait porter un regard critique sur son propre travail. À la fin du film, le héros poursuit un assassin qui se retrouve suspendu au sommet de la torche de la [[statue de la Liberté]]<ref name="colonne"/>. Selon Hitchcock, il s'agit là d'une erreur, et il aurait mieux valu que ce fût le héros qui se retrouvât dans cette fâcheuse posture : ainsi l'identification du public pour le personnage aurait-elle été plus forte<ref name="colonne"/>. Sorti en avril [[1942 au cinéma|1942]], le film, néanmoins, connaît un grand succès. [[Fichier:Joseph Cotten in Shadow of a Doubt trailer.jpg|thumb|[[Joseph Cotten]], au générique de ''[[L'Ombre d'un doute]]'' ([[1943 au cinéma|1943]]), troublant et cynique oncle Charlie.]] Dès la fin du tournage de ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'', Margaret McDonell, chef du département littéraire de Selznick, prend contact avec Hitchcock pour lui soumettre de nouveaux projets. Le réalisateur porte son choix sur ''Oncle Charlie'', une histoire écrite par Gordon McDonell, mari de Margaret McDonell. Pour écrire le scénario de ce qui deviendra ''[[L'Ombre d'un doute]]'' (''Shadow of a Doubt'', 1943)<ref name="shadowofadoubt">[[IMDbTitle:0036342|« Shadow of a Doubt (1943) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, son deuxième film Universal, il fait d'abord appel à [[Thornton Wilder]], qui s'attelle à cette tâche en mai et juin de l'année [[1942 au cinéma|1942]]. Avant d'avoir terminé, cependant, le scénariste décide de manière impromptue de rejoindre les services secrets de l'armée. Ce sont dès lors la romancière [[Sally Benson]] et [[Alma Reville]] qui sont chargées de terminer les dialogues, et le tournage commence le [[10 août]] de la même année. De nouveau, de nombreux plans de ''L'Ombre d'un doute'' seront filmés en extérieurs, cette fois-ci dans la ville de [[Santa Rosa (Californie)|Santa Rosa]], dans le nord de la Californie. [[Fichier:Teresa Wright and Joseph Cotten in Shadow of a Doubt trailer.png|left|upright=1.1|thumb|[[Teresa Wright]] et Joseph Cotten dans ''L'Ombre d'un doute''. Charlie et Charlie.]] Dans ''L'Ombre d'un doute'' {{incise|celui que, parmi tous ses films, Hitchcock dira souvent préférer<ref name=ForbesInfluences/>{{,}}<ref group="N">Dans une entrevue accordée à Dick Cavett lors d'une émission diffusée aux États-Unis le 8 juin 1972{{source insuffisante}}, Hitchcock, à qui l'on demandait quel était, parmi ses propres films, celui qu'il préférait, répondra à nouveau ''L'Ombre d'un doute''.</ref>}}, [[Joseph Cotten]] interprète Charlie Oakley, un homme au passé extrêmement trouble, et manipulateur. Se sentant traqué par la justice, il décide de se réfugier chez sa sœur qui, de même que la fille aînée de cette dernière, Charlotte Newton ([[Teresa Wright]]), surnommée « Charlie » en référence à son oncle, jeune fille dynamique et rêveuse qui se sent à l'étroit dans sa petite ville et voit en son homonyme une sorte de rédempteur, l'accueille à bras ouverts. Cependant, Oakley est surveillé de près par deux hommes mystérieux, ce qui sème le doute dans l'esprit de Charlie/Charlotte, et amène celle-ci à suspecter son sauveur fantasmé d'être ce qu'il est en réalité : un tueur de vieilles dames, vénal et cynique... À propos de Charlie Oakley, Hitchcock dira à [[François Truffaut]] : : « C'est un assassin idéaliste. Il fait partie de ces tueurs qui sentent en eux une mission de destruction. Peut-être les veuves méritaient-elles ce qui leur est arrivé, mais ça n'était pas son boulot de le faire. Un jugement moral est porté dans le film, n'est-ce pas, puisque Cotten est détruit à la fin, même accidentellement, par sa nièce ? Cela revient à dire que tous les [[Méchant (fiction)|méchants]] ne sont pas noirs et que tous les héros ne sont pas blancs. Il y a des gris partout. L'oncle Charlie aimait beaucoup sa nièce mais, toutefois, pas autant qu'elle l'aimait. Mais elle a dû le détruire, car n'oublions pas qu'[[Oscar Wilde]] a dit : "On tue ce que l'on aime." »<ref name="truffaut">Truffaut (1966).</ref> Au sujet du film, des critiques ont pu dire que l'utilisation par Hitchcock de personnages, de dialogues et de gros-plans à double sens a offert une mine d'interprétations psychanalytiques possibles à toute une génération de théoriciens du cinéma{{référence nécessaire}}, au nombre desquels [[Slavoj Žižek]] (directeur d'un ouvrage intitulé ''Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock'', paru en 1988). Le réalisateur présente sa propre fascination pour le crime et les criminels dans une scène où deux personnages ont une discussion au sujet des différentes manières de perprétrer un meurtre, suscitant l'émoi de la jeune Charlie. Le réalisateur, durant le tournage, apprend la mort de sa mère, restée à Londres. Certains épisodes de l'enfance de Hitchcock à Leytonstone semblent ainsi évoqués dans le film<ref name="duncan9899">Duncan, {{p.|98-99}}.</ref> : comme Hitchcock, Charlie a une mère qui s'appelle Emma ; Oakley a eu un accident de bicyclette dans son enfance ; une petite fille nommée Ann lit ''[[Ivanhoé]]'', livre qu'Hitchcock savait par cœur étant enfant ; et le personnage de Joseph {{incise|deuxième prénom d'Hitchcock}} refuse de conduire une voiture<ref>Spoto (1983).</ref>. Cependant, selon la propre fille du réalisateur, Patricia, il ne s'agirait là que de simples coïncidences<ref>[Vidéo] Bouzereau (Ombre), chap. 2 : Interview de Patricia Hitchcock-O'Connell.</ref>{{source insuffisante}}. ==== 20th Century Fox ==== Pour la [[20th Century Studios|20th Century Fox]], Hitchcock réalise ensuite son premier film ouvertement politique<ref name="duncan104"/>, ''[[Lifeboat]]'' (1944), une adaptation de l'un des scripts de [[John Steinbeck]], chronique des expériences vécues par les rescapés du naufrage d'un navire américain coulé par un sous-marin allemand<ref name="Lifeboat">[[IMDbTitle:0037017|« Lifeboat (1944) » sur ''Internet Movie Database''.]].</ref> et qui tentent, sans boussole, de rejoindre les Bermudes à bord d'un canot de sauvetage. Un des passagers, l'un des seuls en mesure d'emmener l'embarcation à bon port, cependant, se révèle être un Allemand. Le film étudie ce dont les hommes sont faits lorsqu'ils n'ont plus rien. Il peut s'agir d'un film de propagande, une nouvelle contribution à l'effort de la guerre. Les scènes d'action sont tournées à bord du canot et l'étroitesse du lieu crée un léger souci concernant le traditionnel caméo du réalisateur. Le problème sera résolu par l'apparition de Hitchcock sur une photo d'un journal que le personnage joué par [[William Bendix]] lit dans le bateau, une publicité « avant-après » pour un produit amincissant : ''{{langue|en|Reduco-Obesity Slayer}}''<ref>Leitch, {{p.|181}}.</ref>. ''[[Lifeboat]]'' recevra un accueil critique très favorable dans un premier temps, mais la critique brusquement se ravisera, gangrenée par le doute, car le traitement de ces neuf individualités, et plus que toute autre celle du nazi, prend quelques libertés intolérables dans le contexte de l'époque. Le film est malgré tout nommé trois fois aux [[Oscar du cinéma|oscars]]<ref name="lifeboatawards">[https://www.imdb.com/title/tt0037017/awards « Awards for Lifeboat (1944) », sur ''Internet Movie Database''].</ref> dans les catégories [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]], [[Oscar du meilleur scénario original|meilleur scénario original]] (Steinbeck) et [[Oscar de la meilleure photographie|meilleure photographie]] (Glen MacWilliams), et l'actrice [[Tallulah Bankhead]] reçoit quant à elle le [[New York Film Critics Circle|prix NYFCC]] de la meilleure actrice<ref name="lifeboatawards"/>. Tandis qu'il travaille pour la Fox, Hitchcock envisage sérieusement de tourner une adaptation du roman d'[[A. J. Cronin]], ''[[Les Clés du royaume]]'' (''The Keys of the Kingdom''), au sujet d'un prêtre catholique en Chine, mais le projet tombe à l'eau, et c'est [[John M. Stahl]] qui, en 1944, finira par faire le film, produit par [[Joseph L. Mankiewicz]] et avec notamment pour vedette [[Gregory Peck]]<ref>McGilligan, {{p.|343}}.</ref>. === Intermède britannique === ==== Participation à l'effort de guerre ==== Fin 1943, Hitchcock, au sommet de la notoriété, abandonne la production de son dernier projet, ''[[Les Enchaînés]]'', et entreprend le périlleux voyage en bateau<ref name="Samuel"/> jusqu'en [[Angleterre]]. Son ami {{lien|trad=Sidney Bernstein, Baron Bernstein|lang=en|fr=Sidney Lewis Bernstein|texte=Sidney Bernstein}} lui a demandé de le rejoindre à l'unité cinématographique de la division ''[[Propagande|Guerre psychologique]]'' du ''Haut quartier général des forces expéditionnaires alliées''<ref name="Samuel"/>. Hitchcock réalise deux courts-métrages, d'environ une demi-heure chacun, commandés par le Ministère de l'Information britannique (''Ministry of Information''), ''[[Bon Voyage (film, 1944)|Bon Voyage]]'' et ''[[Aventure malgache]]''. Ces films, les seuls qu'Alfred Hitchcock aura tourné en français, sont à la gloire des [[Forces françaises libres]] mais « présentent des touches typiquement hitchcockiennes »<ref>McGilligan, {{p.|346-348}}.</ref>. Le second, jugé trop sensible, sera interdit en France{{référence nécessaire}}. Dans les années 1990, les deux films seront diffusés sur la chaîne américaine [[Turner Classic Movies]] et sortiront par la suite en vidéo. ==== Montrer l'horreur des camps ==== Pendant six semaines de juin et {{date-|juillet 1945}}, Hitchcock travaille [[Bénévolat|bénévolement]] comme « conseiller artistique » (''treatment advisor'', en fait comme [[montage|monteur]]) à un documentaire produit par l'Armée britannique<ref name="Samuel"/> et consacré à ce que l'imagination ne permettait pas encore de concevoir être la [[Shoah]]. Dirigé par {{lien|trad=Sidney Bernstein, Baron Bernstein|lang=en|fr=Sidney Lewis Bernstein|texte=Sidney Bernstein}}, le film est un montage des séquences enregistrées au moment de la libération de onze [[Camp de concentration|camps de concentration]] [[Nazisme|nazis]] par les opérateurs militaires, les Anglais Mike Lewis et William Lawrie, l'Allemand naturalisé américain [[Arthur Mainzer]], le Russe Alexandre Vorontsoff<ref name="Samuel"/>. ''{{lien|trad=German Concentration Camps Factual Survey|lang=en|fr=German Concentration Camps Factual Survey}}'' montre des images insoutenables. Le réalisateur avouera à la fin de sa vie qu'elles ne l'auront plus jamais quitté<ref name="Samuel"/>. Avec son monteur, il en aura éliminé les aspects de [[propagande]] les plus flagrants, principalement les images soviétiques, privilégié les [[plan-séquence|plans-séquences]] longs, qui démentent toute manipulation faite au montage, mis en avant les preuves qui inscrivent le crime dans la réalité quotidienne, toujours dans un souci de véracité et dans la prévention du [[négationnisme]]<ref name="Samuel"/>. Dès début août, le budget est supprimé pour des raisons politiques, dissolution de l'état major des forces expéditionnaires alliées, ménagement du moral des [[Allemagne|Allemands]] dans la perspective de la reconstruction, crainte du retournement de l'opinion publique anglaise en faveur des réfugiés affluant en [[Palestine mandataire]]<ref name="Samuel"/>. Déposé sous la cote F3080 à l'[[Imperial War Museum]] de [[Londres]], le documentaire restera inédit jusqu'à sa projection au [[Berlinale|Festival de Berlin]] en 1984<ref name="Samuel"/>. Il sera alors complété pour la série ''Frontline'' de la chaîne américaine [[Public Broadcasting Service|PBS]] et diffusé l'année suivante sous le titre ''Memory of the Camps''<ref>McGilligan, {{p.|372-374}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/camp « FRONTLINE : "Memory of the Camps" », sur ''Public Broadcasting System (PBS)''].</ref>. === Seconde période américaine === ==== Derniers films avec Selznick ==== Hitchcock retourne ensuite aux [[États-Unis]] pour tourner ''[[La Maison du docteur Edwardes]]'' (''Spellbound'', [[1945 au cinéma|1945]])<ref name="spellbound">[[IMDbTitle:0038109|« Spellbound (1945) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, deuxième film du réalisateur, après ''Rebecca'', ayant Selznick pour producteur, et qui explore le thème alors en vogue{{référence nécessaire}} de la [[psychanalyse]]. Les rôles principaux sont tenus par [[Gregory Peck]] et [[Ingrid Bergman]]. [[Fichier:Peck Bergman Spellbound.jpg|thumb|[[Gregory Peck]] et [[Ingrid Bergman]] dans ''[[La Maison du docteur Edwardes]]'' (''Spellbound'', 1945).]] Peck incarne un personnage se présentant d'abord comme le dr. Anthony Edwardes, le nouveau directeur d'un asile psychiatrique. On le suspecte bien vite de ne pas être celui qu'il prétend. Atteint d'amnésie, puis bientôt accusé du meurtre du vrai Edwardes, il est aidé dans sa quête d'identité par la jeune dr. Peterson (Bergman) qui, finalement, lui permettra également de se disculper. L'une des séquences les plus célèbres du film, par ailleurs extrêmement bavard, est celle du rêve surréaliste créée par [[Salvador Dalí]], une sorte de rébus qui va permettre à la psychanalyste d'élucider le mystérieux passé de son protégé<ref name="duncan104">Duncan, {{p.|104}}.</ref>. Jugée trop dérangeante pour le public, la scène onirique telle qu'elle apparaît aujourd'hui dans le film est sensiblement plus courte que les quelques minutes prévues au départ{{référence nécessaire}}. Une partie de la bande originale composée pour le film par [[Miklós Rózsa]] {{incise|qui se sert notamment d'un [[thérémine]]}} sera plus tard adaptée par le compositeur sous la forme d'un concerto pour piano ''La Maison du docteur Edwardes'' et sera un grand succès commercial<ref name="duncan104"/>. Dans le livre-interview de François Truffaut, Hitchcock affirme que Selznick, pour compenser le dépassement de budget du western ''[[Duel au soleil]]'' (''Duel in the Sun'', 1946), produit par lui et réalisé par [[King Vidor]], vend alors en « lot » à la société RKO : Hitchcock, metteur en scène, Cary Grant et Ingrid Bergman, les deux vedettes, ainsi qu'un scénario de [[Ben Hecht]], et ce pour un montant de {{unité|500000|$}}. Cette transaction est à l'origine des ''[[Les Enchaînés|Enchaînés]]'' (''Notorious'', [[1946 au cinéma|1946]])<ref name="Notorious">[[IMDbTitle:0038787|« Notorious (1946) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>. Bergman doit y jouer le rôle d'une jeune femme, fille d'un espion nazi devenue alcoolique qui, au début du film, est séduite par un agent du gouvernement américain (Grant). Ce dernier a en fait pour mission de se servir d'elle pour espionner un dénommé Alexander Sebastian ([[Claude Rains]]), l'un de ses anciens amants, ami de son père et qui, réfugié en Amérique latine, plus précisément au Brésil, mène des activités suspectes. [[Fichier:Notorious Trailer - At the Horseracing track.jpg|left|thumb|[[Cary Grant]] et [[Ingrid Bergman]] dans ''[[Les Enchaînés]]'' (''Notorious'', 1946).]] Alors qu'il travaille à l'écriture du scénario avec Ben Hecht, le réalisateur se demande quel « [[MacGuffin]] » les héros du film pourraient bien rechercher et choisit l'uranium, passé en contrebande dans des bouteilles de vin par les espions et destiné à la fabrication d'une bombe atomique. Il consulte des experts qui, pour l'éloigner de la vérité, tentent de lui faire croire que cette bombe est composée d'eau lourde et non d'uranium<ref name="duncan104"/> ; à ce sujet, le réalisateur aurait consulté notamment [[Robert Andrews Millikan|Robert Millikan]], de l'[[California Institute of Technology|institut Caltech]]. Jugeant le « MacGuffin » totalement ridicule, le studio se montre plutôt réticent. Selznick lui-même, jusqu'à la diffusion de la nouvelle des [[bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|bombardements de Hiroshima et Nagasaki]] d'{{date-|août 1945}}, considérait le sujet comme relevant du domaine de la « science-fiction »<ref>McGilligan, {{p.|366-381}}.</ref>. Le réalisateur finit par percer le secret de la fabrication de la bombe et, par la suite, il apprendra que le [[Federal Bureau of Investigation|FBI]] l'a fait suivre trois mois durant pour découvrir d'où il tenait cette information<ref name="duncan104"/>. ''Les Enchaînés'' remportera un énorme succès au ''box office'' et reste l'un des films les plus acclamés du réalisateur{{référence nécessaire}}, notamment considéré par Truffaut comme le meilleur film en noir et blanc de Hitchcock<ref name="duncan104"/>. ''[[Le Procès Paradine]]'' ([[1947 au cinéma|1947]]), un drame judiciaire, est le dernier film de Hitchcock produit par Selznick. Écœuré par la fortune que le producteur amasse sur son dos {{incise|celui-ci touche, à chaque contrat, autant que lui}}, Hitchcock manifeste peu d'intérêt pour le projet<ref name="duncan115">Duncan, {{p.|115}}.</ref>. Dans le film, [[Alida Valli]] joue une jeune femme accusée d'avoir empoisonné son mari, un vieillard riche et aveugle. Son avocat ([[Gregory Peck]]) finira par succomber à son charme glacial. Le film sera un désastre, tant auprès du public que de la critique<ref name="duncan115"/>, cette dernière le jugeant fastidieux, pêchant par une durée excessive et un manque d'idées. Hitchcock refusera de poursuivre sa collaboration avec Selznick, lequel lui avait néanmoins appris une leçon majeure : à Hollywood, c'est le producteur qui décide du ''final cut''<ref name="duncan115"/>. Dès lors, le réalisateur fait une tentative pour s'autoproduire. ==== Transatlantic Pictures ==== [[Fichier:Rope3 1948.jpg|thumb|upright=1.1|[[Farley Granger]], [[James Stewart]] et [[John Dall]], dans ''[[La Corde]]'' (''Rope'', 1948), le premier film de Hitchcock [[Histoire du cinéma#Apport de la couleur|en couleur]] mais, surtout, un exercice de style et une prouesse technique.]] En 1948, Hitchcock, en tandem avec son compatriote et ami {{lien|trad=Sidney Bernstein, Baron Bernstein|lang=en|fr=Sidney Lewis Bernstein|texte=Sidney Bernstein}}, créé Transatlantic Pictures, une société de production avec laquelle il réalisera deux films. Pour le premier, le réalisateur choisit d'adapter la pièce ''Rope's End'' de [[Patrick Hamilton (écrivain)|Patrick Hamilton]] {{incise|qui deviendra à l'écran ''La Corde'' (''Rope'', 1948)<ref name="Rope">[[IMDbTitle:0040746|« Rope (1948) » sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, inspirée du meurtre commis en 1924 par [[Leopold et Loeb|Nathan Leopold et Richard Loeb]]}} rebaptisés dans le film Brandon Shaw et Philip Morgan. Le film débute {{incise|après un plan d'exposition montrant une rue en contre-plongée et sur lequel défile le générique}} par l'assassinat d'un jeune homme par deux de ses camarades. Ceux-ci préparent ensuite un dîner auquel sont conviés le soir-même, sur le lieu du crime, les parents de la victime, sa petite amie et un ancien flirt de cette dernière. Parmi les invités se trouve également un de leurs professeurs, Rupert Cadell, qui, observant le comportement étrange des jeunes gens au cours de la soirée, va commencer à soupçonner l'impensable. Les deux meurtriers sont joués par [[John Dall]] et [[Farley Granger]] et, pour le rôle du professeur, la [[Warner Bros.]], qui distribue le film, choisit [[James Stewart]]. C'est le premier des quatre films que l'acteur tournera avec le réalisateur<ref name="Rope"/>. [[Fichier:Ropetrailer3.jpg|left|thumb|Bande-annonce de ''La Corde''.]] ''La Corde'' est le premier film de Hitchcock tourné [[Histoire du cinéma#Apport de la couleur|en couleur]] et constitue aussi un exercice de style. Comme il l'avait fait quelques années auparavant pour ''[[Lifeboat]]''<ref name="Lifeboat"/>, le réalisateur se lance le défi d'un suspense méthodiquement ordonné dans un espace confiné. Il expérimente également des plans exceptionnellement longs : le film en comporte en tout onze, un par bobine, certains pouvant durer jusqu'à dix minutes. D'une manière ou d'une autre, le caméraman de Hitchcock réussit à déplacer de façon fluide à travers le décor la lourde et encombrante caméra [[Technicolor (procédé)|Technicolor]] et à suivre l'action continue des longs [[Plan-séquence|plans-séquences]]. Terminé le 21 février, le film sort aux États-Unis en septembre 1948 sous le titre ''Alfred Hitchcock's Rope'' (''La Corde d'Alfred Hitchcock''). C'est alors la première fois que son nom apparaît dans un titre, et Hitchcock en éprouve une grande fierté. Les critiques, néanmoins, sont mitigées, et le succès public tempéré par l'action des ligues de vertu. Le film n'a pas de problèmes avec la censure, bien qu'il soit interdit dans plusieurs régions des [[États-Unis]], ou bien projeté avec des coupures (généralement la scène du meurtre). Le [[National Board of Review]] le déconseillera aux moins de vingt et un ans. En [[Europe]], il est tout d'abord interdit en [[France]] et en [[Italie]]. En définitive, ''La Corde'' ne connaît pas un succès retentissant, mais les producteurs rentreront largement dans leurs frais. Le premier succès de Transatlantic Pictures est contrebalancé par l'échec des ''[[Les Amants du Capricorne|Amants du Capricorne]]'' (''Under Capricorn'', 1949)<ref name="Capricorn">[[IMDbTitle:0042004|« Under Capricorn (1949) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, un drame historique ayant pour cadre l'Australie du {{s-|XIX}}. [[Ingrid Bergman]] y joue le rôle d'une jeune femme qui, grâce à l'amour, parvient à échapper à l'alcool et à la folie. Comme pour ''La Corde'', Hitchcock, dans ''Les Amants du Capricorne'', recourt aux plans-séquences, mais de façon toutefois moins appuyée. Le film est également tourné en Technicolor ; cependant, le réalisateur préférera, pour ses trois films suivants, revenir au noir et blanc. C'est le film que le cinéaste dira regretter le plus avoir tourné. Il marque la dernière collaboration de Hitchcock avec l'actrice Ingrid Bergman, et l'échec du film {{incise|le plus grand échec de toute la carrière du réalisateur<ref>Krohn (2008), {{p.|50}}.</ref>}} signe la fin de l'éphémère société Transatlantic. Hitchcock continuera néanmoins, jusqu'à la fin, à produire ses propres films. Le {{date-|3 janvier 1949}}, le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans pour un salaire global de {{unité|990000|$}}<ref name=Legrand422/>. ==== Années 1950 : apogée d'un réalisateur ==== Au début des années 1950, [[Lew Wasserman]], alors à la tête de [[Music Corporation of America|MCA]] et dont [[James Stewart]] et [[Janet Leigh]], parmi d'autres acteurs qui apparaîtront dans des films de Hitchcock, font partie de la clientèle, aura alors une influence prépondérante sur l'image et la promotion des films du réalisateur. Les films réalisés et produits par Hitchcock à partir de 1954 et ''[[Le crime était presque parfait]]'' sont en général considérés comme ses plus grands chefs-d'œuvre (cette période faste s'étendra jusqu'au début de la décennie suivante, jusqu'aux ''[[Les Oiseaux (film)|Oiseaux]]'', en 1963). Pressé par ses créanciers et par Wasserman, Hitchcock accepte en 1955 de prêter son nom et son image à une série télévisée intitulée d'abord ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'' (1955-1962) pour un salaire de {{unité|129000|$}} par épisode de {{nombre|30|minutes}}. [[Fichier:Marlene Dietrich Stage Fright Trailer 2.jpg|thumb|upright=1.2|[[Marlène Dietrich]] dans ''[[Le Grand Alibi (film, 1950)|Le Grand Alibi]]'' (''Stage Fright'', 1951).]] En 1950, Hitchcock retourne en Grande-Bretagne pour y diriger ''[[Le Grand Alibi (film, 1950)|Le Grand Alibi]]'' (''Stage Fright''<ref group="N">Le titre original se réfère au [[trac]].</ref>). Pour la première fois, Hitchcock associe à l'écran [[Jane Wyman]], l'une des plus grandes vedettes de la Warner Bros<ref>[http://www2.warnerbros.com/main/homepage/homepage.html « Warner Brothers Studios ».] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>, avec la sensuelle actrice allemande [[Marlène Dietrich]]. Font également partie de la distribution un certain nombre d'acteurs britanniques de premier plan, dont [[Michael Wilding]], [[Richard Todd]] et [[Alastair Sim]]. C'est le premier film du réalisateur produit par [[Warner Bros.]], qui auparavant avait déjà distribué ''La Corde''<ref name="Rope"/> et ''Les Amants du Capricorne''<ref name="Capricorn"/>, la société Transatlantic devant alors faire face à des difficultés financières<ref>McGilligan, {{p.|429}}, 774-775.</ref>. L'histoire rappelle des films précédents du réalisateur, comme ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (1935), ''[[Jeune et Innocent]]'' (1937) et ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' (1942) : Jonathan Cooper (Todd), un homme épris d'une comédienne et chanteuse (Dietrich), est soupçonné d'être le meurtrier du mari de celle-ci ; son amie Eve (Wyman) tente dès lors de lui venir en aide. Toutefois, le cinéaste se livre ici à une nouvelle expérience : le film commence par un [[flashback]] qui, finalement, se révèlera trompeur. Le film n'est pas un succès, ce qu'Hitchcock expliquera du fait que, à cause de ce procédé narratif alors peu orthodoxe, le public se serait senti grugé. Au début de l'année 1950, Hitchcock découvre avec enthousiasme le premier roman de [[Patricia Highsmith]] : ''Strangers on a Train'', dont il acquiert les droits le {{date-|20 avril}}, pour un montant de {{unité|75000|$}}<ref>Legrand, {{p.|434}}.</ref>. Le réalisateur travaille sur le synopsis avec Whitfield Cook en juin. Pour l'écriture des dialogues, Hitchcock approche d'abord [[Dashiell Hammett]], mais c'est [[Raymond Chandler]], suggéré par la Warner, qui se charge du travail ; celui-ci n'ira cependant pas jusqu'au bout, à cause de désaccords opposant l'écrivain et le réalisateur<ref>Leitch, {{p.|320}}.</ref>. Hitchcock expliquera plus tard : {{Citation|Je me souviens de mon travail sur ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'', Je ne trouvais personne qui voulût collaborer avec moi. Tout le monde pensait que mon premier jet était à la fois si plat et si proche des faits qu'on n'y trouvait pas la moindre qualité. En réalité, tout le film était là, visuellement.}}<ref name="stranger">DVD ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'' : Livret de 4 pages avec les notes de production.</ref> [[Fichier:Farley Granger in Strangers on a Train trailer (2).png|left|upright=1.1|thumb| [[Farley Granger]], complice d'assassinat dans ''La Corde'', devient le « jeune homme bien », victime du sort, dans ''L'Inconnu du Nord-Express'' (''Strangers on a Train'', 1951).]] [[Fichier:Robert Walker in Strangers on a Train trailer (2)..png|upright=1.1|thumb| [[Robert Walker (acteur)|Robert Walker]] dans ''L'Inconnu du Nord-Express''. Le « [[Méchant (fiction)|méchant]] ». Un rôle à contre-emploi.]] Dans ''L'Inconnu du Nord-Express''<ref name="Strangers">[[IMDbTitle:0044079|« ''Strangers on a Train'' (1951) », sur ''Internet Movie Database''.]] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref>, Hitchcock combine de nombreux éléments de ses précédents films. Deux hommes se rencontrent par hasard dans un train et évoquent l'idée de chacun débarrasser l'autre de la personne qui lui pose problème. Alors que pour le premier, un champion de tennis (dans le livre, le personnage est un architecte), il ne s'agit que d'une plaisanterie, le second prend l'histoire tout à fait au sérieux. Avec [[Farley Granger]] reprenant certains éléments de son rôle de ''La Corde'', le réalisateur, dans ''L'Inconnu'', continue à s'intéresser aux possibilités narratives des thèmes du chantage et du meurtre. [[Robert Walker (acteur)|Robert Walker]], qui jusque-là n'avait joué que des rôles de jeune homme « bien sous tous rapports », incarne ici le « [[Méchant (fiction)|méchant]] »<ref>Leitch, {{p.|322}}.</ref>. Sa performance de dément inquiétant, trop lié à sa mère, annonce celle de [[Anthony Perkins|Perkins]] dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' ; malheureusement, Walker décédera quelques mois après la sortie du film. Hitchcock confie par ailleurs l'un des rôles secondaires à [[Patricia Hitchcock|Patricia]], « Pat », sa propre fille, alors âgée de vingt-deux ans et qui avait déjà joué un petit rôle dans ''Le Grand Alibi'' : dans ''L'Inconnu'', elle incarne Barbara, « Babs », une jeune fille victime, non pas directement mais en désir, de la démence meurtrière de Bruno, le personnage joué par Walker. Sorti en mars [[1951 au cinéma|1951]], ''L'Inconnu du Nord-Express'', malgré quelques plaintes de personnes outrées par ses connotations sexuelles et son meurtre explicite, connaît un immense succès. Hitchcock, après l'échec de l'aventure Transatlantic, a retrouvé la confiance du public et des studios<ref name="stranger"/>. Dès les années 1930, l'idée d'adapter une pièce appelée ''Nos deux consciences'', un drame catholique écrit en 1902 par Paul Anthelme (pseudonyme de Paul Bourde), trotte dans la tête de Hitchcock ; plus d'une dizaine d'années plus tard, il a enfin l'opportunité de mener à bien ce projet<ref>Krohn (2008), {{p.|48}}.</ref>. L'histoire est celle d'un prêtre que sa conscience force à endosser la culpabilité d'un crime perpétré par un autre, un thème assez délicat. Peu à peu, le projet de ce qui deviendra ''[[La Loi du silence]]'' (''I Confess'') se concrétise. [[Fichier:Montgomery Clift in I Confess.JPG|left|thumb|upright=1.2|[[Montgomery Clift]] dans ''[[La Loi du silence]]'' (''I Confess'', 1953).]] Étant donné le contexte catholique de l'histoire, un tournage aux États-Unis est exclu. L'action, dès lors, est transposée au Québec où, après avoir écrit une première ébauche, le réalisateur et sa femme se rendent en [[repérage (cinéma)|repérage]]. Le réalisateur hésite quant au choix du scénariste définitif, jusqu'à ce qu'Alma lui suggère d'engager William Archibald, lequel avait fait ses preuves à [[Théâtre de Broadway|Broadway]] ; [[George Tabori]] participe également à l'écriture. [[Montgomery Clift]] et [[Anne Baxter]] interpréteront les deux rôles principaux. ''La Loi du silence'' sort à la mi-février [[1953 au cinéma|1953]]. Le film est reçu timidement, tant par la critique que par le public. Par la suite, Hitchcock expliquera à [[François Truffaut]] : : « L'idée de base n'est pas acceptable pour le public. Nous savons, nous les catholiques, qu'un prêtre ne peut pas révéler un secret de la confession, mais les protestants, les athées, les agnostiques pensent : "C'est ridicule de se taire ; aucun homme ne sacrifierait sa vie pour une chose pareille." » Hitchcock qui, sans doute par commodité, jugera toujours ses films à l'aune de l'accueil réservé à ceux-ci par le public, ira jusqu'à déclarer que ''La Loi'' était une « erreur »{{référence nécessaire}}. Suivent trois films très populaires ayant chacun pour vedette [[Grace Kelly]], qui allait devenir l'archétype de la « blonde hitchcockienne ». [[Fichier:Dial M for Murder1.jpg|thumb|upright=1.2|[[Grace Kelly]], la blonde typiquement hitchcockienne, dans ''[[Le crime était presque parfait]]'' (''Dial M for Murder'', 1954). Toujours avide d'innovations techniques, Hitchcock expérimentera dans ce film un procédé de [[cinéma en relief]].]] En 1953, Hitchcock est lié depuis quatre ans à la Warner Bros., pour laquelle il lui reste un film à tourner. Durant quelque temps, il travaille à l'adaptation d'un roman de [[David Duncan]], ''The Bramble Bush'', mais il finit par renoncer. Le réalisateur découvre alors que le studio a acheté les droits d'une pièce à succès de [[Théâtre de Broadway|Broadway]], ''Dial M for Murder'', dont l'auteur est Frederick Knott. ''Le crime était presque parfait'' marque le retour de Hitchcock au [[Technicolor (procédé)|Technicolor]], mais il expérimente aussi un procédé en vogue à l'époque, le cinéma en [[Trois dimensions|3-D]], en relief [[Stéréoscopie|stéréoscopique]] et [[Projection en relief stéréoscopique|projection en lumière polarisée]], obligeant l'utilisation pour le public de [[Lunettes stéréoscopiques|lunettes adaptées]]. Le film ne sera cependant pas exploité dans ce format à l'origine ; il sera projeté en 3-D au début des années 1980.{{référence nécessaire}} Hitchcock pense un moment confier les rôles du mari et de l'épouse à [[Cary Grant]] et [[Olivia de Havilland]], mais il se heurte à un refus de la part des studios. Le réalisateur fait donc appel à une jeune actrice qui n'avait tourné jusque-là que trois films : Grace Kelly. Elle allait devenir, en plus d'une grande amie, son actrice favorite. Dans ''Le Crime'', le rôle du « méchant », très différent du Bruno de ''L'Inconnu du Nord-Express'', est joué par [[Ray Milland]]. C'est un dandy vénal et calculateur, ex-joueur de tennis professionnel (activité exercée par le héros/victime de ''L'Inconnu''), qui échafaude un plan machiavélique pour se débarrasser de sa femme infidèle (Kelly), et hériter de sa fortune. C'est elle cependant qui, pour se défendre, tue l'homme engagé pour effectuer la triste besogne. Le mari manipule alors les preuves pour que sa femme soit accusée d'avoir assassiné l'homme de main. L'amant, Mark Halliday ([[Robert Cummings]]), et l'inspecteur de police Hubbard ([[John Williams (acteur)|John Williams]]) doivent dès lors agir rapidement pour sauver la jeune femme de la peine capitale<ref>Leitch, {{p.|78-80}}.</ref>. Hitchcock tire astucieusement parti des ressorts, non moins astucieux, de la pièce et, à sa sortie, ''Le crime était presque parfait'' est salué comme un « grand » Hitchcock. Au moment du tournage du ''Crime était presque parfait'', Lew Wasserman, l'agent de Hitchcock, signe avec la [[Paramount Pictures|Paramount]] un contrat de neuf films, dont le premier doit être l'adaptation d'une nouvelle de Cornell Woolrich {{incise|pseudonyme de [[William Irish]]}}, intitulée ''It Had to be a Murder'', laquelle deviendra à l'écran ''[[Fenêtre sur cour]]'' (''Rear Window'', [[1954 au cinéma|1954]]). Pour écrire le scénario, Hitchcock fait appel à [[John Michael Hayes]], un ancien journaliste, qui collaborera également à l'écriture de ses trois films suivants. [[Fichier:James Stewart in Rear Window trailer.jpg|thumb|left|upright=1.1| [[James Stewart]] dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (''Rear Window'', 1954). Le voyeur.]] [[Fichier:Rearwindow trailer 3.jpg|thumb|upright=1.1| ''Fenêtre sur cour''. La vue.]] ''Fenêtre sur cour'' a pour vedettes James Stewart et, de nouveau, Kelly ; les seconds rôles sont notamment tenus par [[Thelma Ritter]] et [[Raymond Burr]]. L'histoire se passe à New York. Un photographe (Stewart, un personnage basé sur [[Robert Capa]]), qui se retrouve à la suite d'un accident plâtré et en chaise roulante, devient obsédé par l'observation des habitants d'un immeuble séparé du sien par une cour. Peu à peu, il commence à suspecter l'un de ces voisins (Burr) d'avoir tué sa femme et, dès lors, tente d'amener à la fois sa petite amie mannequin (Kelly) et un policier de ses amis ([[Wendell Corey]]) à partager ses craintes. Tant bien que mal, il finit par y arriver<ref name="Leitch1">Leitch, {{p.|269}}.</ref>. Comme dans ''[[Lifeboat]]''<ref name="Lifeboat"/> et ''[[La Corde]]''<ref name="Rope"/>, le film est presque entièrement tourné dans un espace réduit, le minuscule appartement du photographe, qui cependant surplombe un décor impressionnant, constitué par la cour et l'immeuble d'en face. Hitchcock se sert de [[Cadre (art)|gros plans]] du visage de Stewart pour montrer les réactions du personnage par rapport à tout ce dont il est spectateur, depuis l'amusant voyeurisme face à des scènes en apparence anodines, jusqu'à sa terreur impuissante, quand il voit sa fiancée, qui s'est introduite dans l'appartement suspect, menacée par l'arrivée, soudaine et inattendue, du supposé tueur<ref name="Leitch1"/>. À sa sortie, le film connaît un grand succès et obtient quatre propositions aux [[Oscar du cinéma|oscars]], dont celle du [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]] ; il n'en reçoit cependant aucun. [[Fichier:To Catch a Thief3.jpg|thumb|upright=1.2|[[Grace Kelly]] associée à l'acteur [[Cary Grant]] pour son troisième et dernier rôle dans un film de Hitchcock, ''[[La Main au collet]]'' (''To Catch a Thief'', 1955), un film considéré comme « léger » par le réalisateur.]] ''Fenêtre sur cour'' n'est pas encore sorti qu'Hitchcock est déjà occupé à un autre projet. La [[Paramount Pictures|Paramount]] lui propose de réaliser l'adaptation de ''To Catch a Thief'', un roman de David Dodge. Très satisfait de [[John Michael Hayes|Hayes]] comme scénariste, le réalisateur engage de nouveau celui-ci. Hayes, cependant, ne connaît pas du tout le sud de la France, situation à laquelle le réalisateur remédie aussitôt : :{{Citation|Quand il apprit que je n'étais jamais allé dans le sud de la France, il s'arrangea pour que ma femme m'accompagne, aux frais du studio, afin d'y effectuer des repérages. Ce voyage fut naturellement le bienvenu et, à mon retour, je savais exactement quoi faire du roman.}} Fin {{date-|avril 1954}}, le scénario est prêt, et le tournage commence dès le début du mois de mai. Le troisième et dernier film de Hitchcock avec Grace Kelly, ''[[La Main au collet]]'' (''To Catch a Thief'', 1955) est une comédie policière ayant pour décor la [[Riviera méditerranéenne#La Riviera française|Riviera française]] et donne à l'actrice pour partenaire [[Cary Grant]]. [[John Williams (acteur)|John Williams]] fait de nouveau partie de la distribution, aux côtés notamment, couleur locale oblige, des Français [[Brigitte Auber]] et [[Charles Vanel]] (lequel ne parle pas un mot d'anglais). Grant joue le rôle de John Robie, dit « le Chat », fameux cambrioleur « à la retraite », mais qui devient le principal suspect d'une série de vols commis sur la Riviera. Une héritière américaine (Kelly) perce le mystère de sa véritable identité, tente de le séduire avec ses propres bijoux, et se propose même de l'aider dans ses projets criminels... La première a lieu à New York, le {{date-|15 août 1955}}. Selon le réalisateur, ''La Main au collet'' est un « film léger ». C'est du moins le constat que fait la critique dans son ensemble ; cependant, elle souligne aussi les points forts et les charmes de cette œuvre. Le public, quant à lui, se montre très satisfait. « Malgré la différence d'âge évidente entre Grant et Kelly et une intrigue plutôt mince, le scénario plein d'esprit (truffé de doubles-sens) et l'interprétation bon enfant des acteurs, finalement, garantit au film un succès commercial. »<ref>Leitch, {{p.|366}}.</ref> Il s'agit de la dernière collaboration entre Hitchcock et Grace Kelly, à cause du mariage de celle-ci avec le [[Rainier III de Monaco|prince Rainier]] de [[Monaco]], en 1956, un statut qui l'obligeait à mettre un terme à sa carrière d'actrice. L'année [[1955 à la télévision|1955]] marque également les débuts de Hitchcock à la télévision américaine via sa société de production Shamley Productions, avec une série d'histoires plus ou moins macabres produite pour [[Columbia Broadcasting System|CBS]] et qui porte son nom : ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]''. Hitchcock produit 268 épisodes (dont 18 sont réalisés par ses soins) entre l'année de création et 1962, assurant lui-même la présentation de l'émission<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=François |nom=Albera |titre=Hitchcock dans le salon |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2022/02/ALBERA/64374 |site=Le Monde diplomatique |date=2022-02-01 |consulté le=2022-04-08}}.</ref>. De 1962 à 1965, la série prend le titre de ''[[Suspicion (série télévisée)|Suspicion]]'' pour 93 épisodes. [[Fichier:The Trouble With Harry title from trailer (02).png|left|upright=1.2|thumb|''[[Mais qui a tué Harry ?]]'' (''The Trouble with Harry'', 1955). Une comédie macabre, « à l'anglaise ». Un film inattendu de la part du réalisateur.]] Le réalisateur n'abandonne pas pour autant sa carrière au cinéma. En 1950, il avait lu le roman de Jack Trevor Story, ''The Trouble with Harry''. Avant de partir tourner ''La Main au collet'', il demande à Hayes de travailler à son adaptation. Les droits sont achetés {{unité|11000|$}}, malgré le fait que, quatre ans plus tôt, le comité de lecture de la [[Paramount Pictures|Paramount]] ait émis un avis défavorable concernant le roman, jugeant son humour trop fragile, un peu bizarre, et ses personnages ressemblant un peu à des extra-terrestres.{{référence nécessaire}} ''[[Mais qui a tué Harry ?]]'' suit le parcours d'un cadavre, sur lequel tombe d'abord un petit garçon. Celui-ci court chercher sa maman. Au même moment, un vieux chasseur découvre le corps et pense l'avoir tué. Tour à tour, d'autres personnages, confrontés au mort, s'imagineront avoir quelque chose à voir avec son état ; pour divers motifs, le cadavre est enterré et déterré plusieurs fois. Occupé au tournage de ''La Main au collet'', Hitchcock ne peut s'occuper de la distribution. C'est dès lors Herbert Coleman, son producteur associé, qui s'en charge ; ainsi donc sont choisis, pour les deux rôles principaux, [[Shirley MacLaine]], pour qui ce sera la première apparition au grand écran, et [[John Forsythe]]. Le tournage s'effectue en partie en décor naturel dans le [[Vermont]], et en partie en studio, à Hollywood. ''Harry'' marque par ailleurs la première collaboration à un film de Hitchcock du compositeur [[Bernard Herrmann]]. Hitchcock confiera à [[François Truffaut]] : :{{Citation|J'ai tourné ce film pour prouver que le public américain pouvait apprécier l'humour anglais et cela n'a pas trop mal marché.}} Quand le film sort, le réalisateur est déjà occupé à tourner son film suivant, qui retient toute son attention. La Paramount ne sait trop quoi faire de ''Harry'', renonçant même à le promouvoir. Dès lors, aux États-Unis, le film n'intéresse que moyennement le public. En Europe, en revanche, il est très bien accueilli, notamment en Grande-Bretagne, et en France, où il reçoit des critiques très positives et restera même six mois à l'affiche.{{référence nécessaire}} L'humour macabre de ''Mais qui a tué Harry'' se retrouve à la télévision dans les présentations et les conclusions, données par le maître en personne, de chaque épisode de sa série, ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]''. [[Fichier:Alfred Hitchcock The Man Who Know Too Much 1956 trailer.png|upright=1.3|thumb|La version de 1956 de ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1956)|L'Homme qui en savait trop]]'' (''The Man Who Knew Too Much''). Entre les deux cymbales, le compositeur [[Bernard Herrmann]] conduisant le [[Orchestre symphonique de Londres|London Symphony Orchestra]].]] Fin 1954, Hitchcock vient d'achever sa quatrième réalisation en dix-sept mois ; pourtant, hors de question pour lui de faire une pause. Il repense alors à l'un de ses succès de la période britannique, ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L'Homme qui en savait trop]]'' (1934) dont, en 1941, à l'époque où il était sous contrat avec [[David O. Selznick|Selznick]], il avait déjà envisagé de réaliser une nouvelle version<ref name="TheMan2">[Vidéo] Bouzereau (Homme).</ref>. Finalement, pour la première et ce qui sera la dernière fois de sa carrière, il se décide à tourner un ''[[remake]]'', celui de son propre film. Pour écrire le ''remake'' de ''L'Homme qui en savait trop'', Hitchcock s'adresse encore une fois à [[John Michael Hayes|Hayes]]. Le réalisateur, qui demande au scénariste de ne pas visionner l'original, lui en raconte simplement l'histoire : un espion est assassiné et confie à un docteur en médecine, rencontré la veille, qu'un attentat se prépare ; le médecin et sa femme se retrouvent alors embarqués dans un complot international et sont obligés de se taire pour sauver leur fils gardé en otage. Hitchcock offre le rôle principal à [[James Stewart]], pour qui il s'agit, après ''La Corde'' et ''Fenêtre sur cour'', de la troisième collaboration avec le réalisateur ; quant au rôle de l'épouse, ancienne chanteuse dans le film, il est confié à [[Doris Day]], que le cinéaste avait repérée quelques années auparavant dans ''[[Storm Warning (film)|Storm Warning]]''<ref name="TheMan2Liv2"/>. Le film est tourné à Londres et [[Marrakech]]<ref name="TheMan2Liv2">''L'Homme qui en savait trop'', Universal Studios, coll. « La Collection Hitchcock », 2001. EAN 0-44007-82642-3. Livret de 4 pages, {{p.|2}}.</ref>. Pour la musique, il est de nouveau fait appel à [[Bernard Herrmann|Herrmann]] ; on pourra d'ailleurs voir celui-ci diriger l'[[Orchestre symphonique de Londres]] lors de l'éprouvante scène finale, au [[Royal Albert Hall]]. Les derniers plans sont tournés dans les studios Paramount en {{date-|juillet 1955}}. Le film se révèlera être le plus rentable de l'année 1956. La chanson ''[[Que sera, sera (Whatever Will Be, Will Be)]]'', écrite par [[Jay Livingston]] et [[Ray Evans]], sera récompensée par l'[[Oscar de la meilleure chanson originale]]<ref>[[IMDbTitle:0049470/awards|« Awards for ''The Man Who Knew Too Much'' (1956) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref> et deviendra un grand succès de Doris Day. Au sujet de la seconde version de ''L'Homme qui en savait trop'', Hitchcock dira plus tard : :« Disons que la première version est l'œuvre d'un amateur de talent et la seconde, celle d'un professionnel. »<ref name="TheMan2Liv2"/> [[Fichier:Alfred Hitchcock's The Wrong Man trailer 01.png|thumb|left|upright=1.3|Séquence d'introduction du ''[[Le Faux Coupable|Faux Coupable]]'' (''The Wrong Man'', 1957). Alfred Hitchcock présente son film en [[voix off]].]] ''[[Le Faux Coupable]]'' (''The Wrong Man'', 1957) est le dernier film réalisé par Hitchcock pour [[Warner Bros.]] Tourné en noir et blanc, ''Le Faux Coupable'' n'est pas un thriller mais un drame, basé sur une histoire vraie, une erreur judiciaire rapportée par ''[[Life|Life Magazine]]'' en 1953. Le sujet est traité d'une façon réaliste, quasi documentaire. [[Henry Fonda]] y interprète un musicien du Stork Club, à New York, que l'on prend à tort pour l'auteur de plusieurs hold-up commis dans la même compagnie d'assurances. Il est arrêté pour ce crime dont il est innocent. Sa femme ([[Vera Miles]], dont c'est la première apparition dans un film du réalisateur), le pousse à prouver son innocence avant que n'aie lieu le procès, mais elle ne peut résister au stress de la situation et, d'une façon qui semble irrémédiable, sombre dans la dépression. Le réalisateur accorde au ''Faux Coupable'' une place particulière, substituant à son habituel [[caméo]] une introduction faite par lui-même en [[voix off]] au début du film : :« C'est Alfred Hitchcock qui parle. Par le passé, je vous ai donné de nombreuses sortes de films à suspense, mais cette fois, je voudrais que vous en voyiez un différent. La différence réside dans le fait que c'est une histoire vraie, dont chaque mot est véridique. Cependant, il contient des éléments plus étranges que toute la fiction figurant dans bon nombre de thrillers que j'ai faits auparavant. » Comme dans ''[[La Loi du silence]]'', autre film « sérieux » du réalisateur, le catholicisme est évoqué : certains plans s'attardent sur le chapelet du faux coupable, et c'est à la suite d'une prière de celui-ci devant l'image du Christ, que le vrai coupable est révélé. Le film reçoit un accueil public mitigé. Par la suite, Hitchcock racontera à Truffaut qu'il avait été poussé à faire ce film par la peur qu'il avait toujours éprouvée à l'égard de la police, et dont on trouve des traces dans de nombreuses scènes<ref>Leitch, {{p.|377}}.</ref>, notamment celle où le personnage joué par Fonda explique à son fils l'épreuve qu'il a subie et qui fait écho, en inversant les rôles, à un épisode traumatisant qu'aurait vécu le réalisateur durant son enfance. [[Fichier:Vertigo 1958 trailer Stewart hanging on.jpg|thumb|upright=1.3|James Stewart, de nouveau, dans ''[[Sueurs froides]]'' (''Vertigo'', 1958). La scène d'introduction.]] Quelques années auparavant, Hitchcock s'était intéressé au roman ''Celle qui n'était plus'' des Français [[Boileau-Narcejac|Pierre Boileau et Thomas Narcejac]], mais le livre lui avait échappé et, finalement, c'est [[Henri-Georges Clouzot]] qui l'avait porté à l'écran, sous le titre ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]'', film sorti en 1955. Après ''Le Faux Coupable'', Hitchcock songe à tourner l'adaptation de ''[[D'entre les morts]]'', une autre œuvre du tandem. Pour l'écriture de ce qui deviendra ''[[Sueurs froides]]'' (''Vertigo'', 1958)<ref name="Vertigo">[[IMDbTitle:0052357|« ''Vertigo'' (1958) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, il recourt, avant de se montrer satisfait du scénario, à pas moins de trois auteurs. Le dernier, [[Samuel Taylor]], avouera plus tard qu'il avait travaillé sans lire ni le premier scénario, ni même le roman original, mais en se bornant à suivre les indications du réalisateur, ceci afin de se concentrer sur le personnage principal. Le réalisateur engage comme vedette masculine [[James Stewart]]. Pour l'interprète de l'obsédante jeune femme, Hitchcock souhaite d'abord engager [[Vera Miles]], dont la prestation dans son film précédent s'était révélée excellente, mais celle-ci, qui est enceinte, est forcée de refuser. Dès lors, le studio lui trouve une remplaçante en la personne de [[Kim Novak]], laquelle trouvera ici l'un de ses meilleurs rôles. Bien qu'il soit centré sur un meurtre, ''Sueurs froides'' n'est pas à proprement parler un film policier, mais, selon les propres mots du réalisateur, « une histoire d'amour au climat étrange ». Stewart est « Scottie », un ancien enquêteur de la police souffrant d'[[acrophobie]] et devenant progressivement obsédé par une mystérieuse jeune femme (Novak), qu'il est amené à prendre en filature. Le vertige insurmontable et l'obsession de Scottie débouchent sur une tragédie. Par la suite, il rencontre une autre jeune femme qui ressemble étonnamment à la disparue. Le film se conclut sans ''happy end''. La première a lieu en Espagne, lors du [[Festival international du film de Saint-Sébastien|Festival de Saint-Sébastien]]<ref>[http://www.sansebastianfestival.com/2007/es3/portada.php « Donostia Zinemaldia Festival de San Sebastian International Film Festival ».] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>[https://www.imdb.com/Sections/Awards/San_Sebasti%E1n_International_Film_Festival/1958 « San Sebastián Film Festival (1958) », sur ''Internet Movie Database''.] ; page consultée le 6 mars 2008.</ref>, où Hitchcock remporte la ''concha'' d'argent. Bien qu'il soit de nos jours souvent considéré comme un classique, ''Sueurs froides'' se heurte toutefois, au moment de sa sortie, à des critiques négatives et à un accueil réservé de la part du public ; il marque la dernière collaboration entre James Stewart et le réalisateur<ref>Leitch, {{p.|376-377}}.</ref>. Le film, pourtant, {{référence souhaitée|est aujourd'hui considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs films du réalisateur}}, et se retrouve notamment dans le peloton de tête du classement ''[[Sight and Sound]]'' des meilleurs films de la décennie ; il constituera par ailleurs, avec ''[[Psychose (film)|Psychose]]'', l'un des points de référence privilégiés par [[Brian De Palma]] pour sa relecture cinématographique de l'œuvre hitchcockienne, dans les années 1970-1980. En 1958, Hitchcock apprend que sa femme, Alma, est atteinte d'un cancer du sein. C'est ainsi qu'il apparaît l'année suivante dans ''Tactic'', une émission de télévision consacrée à la prévention de ce type de cancer. Alma guérira grâce à un traitement expérimental<ref name=KrohnBio87>Krohn (2008), {{p.|87}}.</ref>. [[Fichier:North by Northwest movie trailer screenshot (24).jpg|thumb|left|upright=1.3| [[Cary Grant]] et [[Eva Marie Saint]] dans ''[[La Mort aux trousses]]'' (''North by Northwest'', 1959). L'amour pris au piège.]] Hitchcock, alors, a filmé dans de nombreuses régions des États-Unis<ref>[http://yorty.sonoma.edu/filmfrog/archive/hitchmap.html « Hitchcock's America Lifelong Learning Institute-Fall 2001 : Hitchcock Filming Sites and Points of Interest in the US », sur ''Sonoma State University''.] ; page consultée le 5 mars 2008.</ref>. À ''Sueurs froides''<ref name="Vertigo"/> succèdent trois autres films à succès, tous reconnus comme faisant partie de ses meilleurs longs-métrages : ''[[La Mort aux trousses]]'' (''North by Northwest'', 1959)<ref name="NorthNorthWest">[[IMDbTitle:0053125|« North by Northwest (1959) », sur ''Internet Movie Database''.]] page consultée le 5 mars 2008.</ref>, ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (''Psycho'', 1960)<ref name="Psycho_1960"/> et ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (''The Birds'', 1963)<ref name="The_Birds">[[IMDbTitle:0056869|''« The Birds'' (1963) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>. Le premier reprend le thème du « Monsieur Tout le monde » pris dans un engrenage, injustement poursuivi, et contraint tant bien que mal de se disculper. [[Fichier:North by Northwest movie trailer screenshot (40).jpg|thumb|upright=1.1|Bande-annonce de ''La Mort aux trousses'']] [[Fichier:North by Northwest movie trailer screenshot (28).jpg|thumb|upright=1.1|Le [[Mont Rushmore]], ou plutôt sa maquette, décor de la scène finale de ''La Mort aux trousses''.]] Dans ''La Mort aux trousses'', [[Cary Grant]] joue le rôle de Roger Thornhill, un publicitaire de [[Madison Avenue]] qui n'a jamais eu maille à partir qu'avec sa mère excentrique, et qui, par un concours de circonstances, se trouve soudainement pris pour cible par une mystérieuse organisation. Il fait la connaissance d'une blonde séduisante, Eve Kendall ([[Eva Marie Saint]]), qui le séduit avant de le faire tomber dans un piège... L'écriture du scénario original est confiée à [[Ernest Lehman]]. Pour la scène finale, Hitchcock a l'idée d'utiliser comme cadre le [[Mont Rushmore]], un site cependant protégé. Le {{date-|17 septembre 1958}}, il obtient finalement l'autorisation du Ministère de l'Intérieur des États-Unis de se servir de maquettes des fameuses sculptures représentant le visage de quatre présidents<ref>Legrand, {{p.|508}}.</ref>. Le générique du film (domaine dans lequel Hitchcock avait fait ses débuts), comme celui de ''Sueurs froides'', est dû au graphiste [[Saul Bass]], et [[Bernard Herrmann|Herrmann]], qui depuis ''Harry'' est devenu le compositeur attitré de Hitchcock, signe ici ce qui deviendra l'une de ses plus célèbres partitions. ==== Années 1960 ==== La décennie commence avec deux films généralement considérés comme des sommets de l'art du réalisateur, ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (1960) et ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (1963). Les films qui suivront seront moins personnels, et peut-être aussi moins ambitieux. L'âge commence à se faire sentir, le cinéma est en crise à cause de l'arrivée de la télévision dans les ménages, et Hitchcock a alors perdu deux de ses plus proches collaborateurs : [[Bernard Herrmann]], le compositeur, et [[Robert Burks]], le directeur photo. Les films réalisés après ''[[Pas de printemps pour Marnie]]'' (1964) n'auront pas la même dimension que ceux de l'« âge d'or » du réalisateur. [[Fichier:Psycho House-Universal Studios-Los Angeles-California4481.JPG|left|thumb|upright=1.2|La maison de Norman Bates dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (''Psycho'', 1960). Photo prise en 2006 aux studios [[Universal Pictures|Universal]].]] Alors qu'il lit la rubrique « Livres » du ''[[The New York Times|New York Times]]'', Hitchcock tombe sur une excellente critique de ''Psycho'', un livre de [[Robert Bloch]], fondé sur l'histoire d'[[Ed Gein]], un tueur en série. Il achète le roman, et annonce à sa secrétaire : « Je tiens notre prochain sujet »<ref>[Vidéo] Bouzereau (Psychose) : interview de Peggy Robertson, assistante d'Hitchcock.</ref>{{source insuffisante}}. Ce qui motive aussi et surtout le cinéaste, c'est le défi de réaliser un film aussi efficace que possible avec des moyens restreints. Étant donné que beaucoup de mauvais films en noir et blanc et peu coûteux se révélaient malgré tout être des succès au ''box office'', il se demande ce qui se passerait pour un film tourné dans les mêmes conditions, mais réalisé avec soin<ref name=Haimes>[Vidéo] Haimes.</ref>. Produit avec un budget en effet très limité {{incise|{{unité|800000|$}}<ref name="psychose">Rebello.</ref>}}, ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' est tourné avec l'équipe de télévision d{{'}}''Alfred Hitchcock présente'' sur un terrain abandonné des studios Universal<ref>Leitch, {{p.|261}}.</ref>. Pour écrire ''Psychose'', qui allait devenir l'un des sommets de la filmographie du réalisateur, considéré par certains comme son [[chef-d'œuvre]]<ref>[http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=7335 « Critique », sur ''aVoir-aLire.com''].</ref>, Hitchcock s'en remet à [[Joseph Stefano]], un scénariste débutant. Tout commence par le vol d'une certaine somme d'argent par l'employée d'une compagnie d'assurances, Marion Crane ([[Janet Leigh]]) qui, prise dans une histoire d'amour difficile, agit sur un coup de tête. Elle prend la fuite à bord de sa voiture, qu'elle échange, après avoir été arrêtée par un policier, contre une voiture d'occasion. Surprise par un orage, elle décide de passer la nuit dans un [[motel]], que les clients semblent avoir déserté, et dont elle fait connaissance du propriétaire, Norman Bates ([[Anthony Perkins]]), jeune homme sympathique mais aux réactions un peu étranges. Ce dernier vit avec sa mère, possessive à l'extrême, dans une vieille demeure située à proximité. Sa conversation avec Norman convainc Marion de restituer l'argent dérobé. Tandis qu'elle est en train de prendre une douche, cependant, brutalement, violemment, la jeune femme est assassinée dans [[Scène de la douche de Psychose|une scène restée célèbre]]. Une fois la disparition de l'argent et de la jeune femme constatée, un détective privé ([[Martin Balsam]]), ensuite l'amant et la sœur de Marion ([[Vera Miles]]), partent à sa recherche... [[Patricia Hitchcock]], fille du réalisateur, joue ici aussi un petit rôle. Pour le film, [[Bernard Herrmann|Herrmann]] signe de nouveau une musique très inspirée, épousant les images (notamment les coups de couteau) et anticipant les émotions du spectateur à merveille. Pour la promotion du film, Hitchcock insiste pour que, contrairement à ce qui était auparavant une habitude, les guichets des salles ne laissent plus entrer de spectateurs une fois le film commencé, ce qui a en même temps pour effet de titiller la curiosité du public<ref name=Haimes/>. [[Fichier:Alfred Hitchcock's Psycho trailer.png|thumb|upright=1.1|Alfred Hitchcock présentant la maison de Norman Bates dans la bande-annonce originale de ''Psychose''.]] À sa sortie aux États-Unis, le film est mal reçu par la critique<ref>Janet Leigh.</ref>{{,}}<ref>Critiques du ''New York Times, Newsweek'' et de ''Esquire''.</ref>{{source insuffisante}}, selon laquelle il n'est pas à la hauteur de ''[[La Main au collet]]'', ''[[Sueurs froides]]'', ''[[La Mort aux trousses]]'', et d'autres films de Hitchcock<ref>[Vidéo] Bouzereau (Psychose) : interview de Hilton A. Green.</ref>. La raison probable de ces réactions est que les journalistes n'ont pas apprécié de découvrir le film au cinéma<ref>[Vidéo] Bouzereau (Psychose) : interview de Joseph Stefano, scénariste du film.</ref>{{source insuffisante}}. Le public est cependant au rendez-vous et le film engrangera une recette de {{unité|40000000|$}}. Certains spectateurs, habitués à voir un Alfred Hitchcock plutôt amusant à la télévision sont sous le choc devant la violence, tout à fait inattendue, du film. Hitchcock, amené à s'expliquer, dira dans une interview que ''Psychose'' n'est « qu'une plaisanterie »<ref name=Haimes/>. En même temps, il jubile de ce succès. En [[Europe]], le film est acclamé aussi bien par la critique que par le public<ref>Critiques de ''New York Daily News'', ''New York Daily Mirror'', et ''Village Voice''.</ref>{{source insuffisante}}. La violence sans précédent de la [[Scène de la douche de Psychose|scène de la douche]], la disparition brutale de l'héroïne après seulement quelques scènes, les vies innocentes abrégées par un meurtrier dérangé, toutes caractéristiques de ''Psychose'', seront par la suite copiées dans de nombreux films d'horreur<ref>Leitch, {{p.|262}}.</ref>. (Voir, plus bas, [[#Influence sur le cinéma de genre|Influence sur le cinéma de genre]]) Après avoir achevé ''Psychose'', Hitchcock part pour Universal, pour laquelle il tournera tous ses autres films. [[Fichier:Potter School Bodega.jpg|left|thumb|upright=1.2|L'école du film ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (''The Birds'', 1963). Photo prise en 2007 à Bodega (Californie).]] Hitchcock éprouve alors les plus grandes difficultés pour trouver un nouveau sujet<ref>[Vidéo] Bouzereau (Oiseaux) : interview de [[Patricia Hitchcock]].</ref>{{source insuffisante}}. Il commence à travailler avec [[Joseph Stefano]] sur le scénario de ''[[Pas de printemps pour Marnie]]'', film qui devait marquer le retour à l'écran de l'actrice fétiche du réalisateur, [[Grace Kelly]]<ref>Truffaut (1967).</ref> : bien qu'elle fût devenue princesse de [[Monaco]], celle-ci était prête à accepter dans un premier temps<ref name="kelly">[Vidéo] Bouzereau (Marnie) : interview de Joseph Stefano, « [[Grace Kelly]] ».</ref> mais, en fin de compte, elle déclinera l'offre<ref name="kelly"/>{{,}}<ref>[Vidéo] Bouzereau (Marnie) : interview de [[Patricia Hitchcock]], « [[Grace Kelly]] ».</ref>{{source insuffisante}}. Déçu mais non découragé, le réalisateur, pour son {{49e}} long-métrage au cinéma, se tourne alors vers l'adaptation des ''Oiseaux'', une nouvelle de [[Daphne du Maurier]]<ref group="N">Auparavant, Hitchcock avait déjà réalisé l'adaptation de deux œuvres de Du Maurier : ''[[La Taverne de la Jamaïque]]'' en 1939 et ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' en 1940, en dépit du fait qu'il ne ressentait pas particulièrement d'attachement vis-à-vis de ses écrits ([http://www.tcm.com/thismonth/article/?cid=66940&rss=mrqe Jeff Stafford, ''The Birds''], sur [[Turner Classic Movies|TCM]]).</ref> publiée en [[1952]] dans la revue féminine ''[[Good Housekeeping]]''<ref name="stafford">[http://www.tcm.com/thismonth/article/?cid=66940&rss=mrqe Jeff Stafford, ''The Birds''], sur [[Turner Classic Movies|TCM]] ; page consultée le 18 février 2008.</ref>. Il pense d'abord en tirer un épisode d{{'}}''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'' mais, après avoir entendu qu'en Californie une femme avait réellement été attaquée par des oiseaux, il se décide, malgré les difficultés que cela implique et sans doute en partie à cause de celles-ci, à en faire le sujet de son prochain long-métrage<ref>[Vidéo] Bouzereau (Oiseaux), partie 1 : interview de Robert Boyle « À la recherche d'un nouveau sujet... ».</ref>{{source insuffisante}}. [[Fichier:Alfred Hitchcock's The Birds trailer 02.png|thumb|upright=1.1|Bande-annonce originale des ''[[Les Oiseaux (film)|Oiseaux]]'' (''The Birds'', 1963). Titre. L'Apocalypse selon Hitchcock.]] À propos des ''[[Les Oiseaux (film)|Oiseaux]]'', le réalisateur déclare : :{{citation|On pourrait dire que le thème des ''Oiseaux'' est l'excès d'autosatisfaction qu'on observe dans le monde : les gens sont inconscients des catastrophes qui nous menacent.}}<ref>Ian Cameron et Perkins, « Interview with Alfred Hitchcock », dans ''Movie'', 6 janvier 1963.</ref> Stefano, qui produisait alors la série ''[[Au-delà du réel (série télévisée)|Au-delà du réel]]'', n'était pas disponible, et Hitchcock, dès lors, part à la recherche d'un autre [[scénariste]]. Après avoir envisagé plusieurs candidats, dont [[Ray Bradbury]]<ref name="taylor">[http://www.fanfromfla.net/rodtaylor/birds.shtml « ''The Birds'' (1963) », sur ''The Complete Rod Taylor Site''.] ; page consultée le 18 février 2008.</ref>, le réalisateur se tourne vers Evan Hunter (qui allait devenir célèbre sous le pseudonyme d'[[Ed McBain]]), lequel accepte aussitôt<ref name="hunter">Hunter.</ref>. Le succès de ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' malgré l'absence de grandes vedettes décide Hitchcock à s'en passer également pour ''Les Oiseaux''<ref name="Duncan">Duncan.</ref>. Pour incarner le rôle principal, après divers essais avec plusieurs actrices, son choix se porte finalement sur une inconnue, [[Tippi Hedren]], qui viendra dès lors rejoindre notamment [[Ingrid Bergman]] et [[Grace Kelly]] dans le cercle fermé des « [[#Blonde « hitchcockienne »|blondes hitchcockiennes]] »<ref name="paglia">Paglia.</ref>. Elle aura pour partenaires [[Rod Taylor]], [[Suzanne Pleshette]] et [[Jessica Tandy]]. Le film commence dans une boutique où l'on vend des oiseaux par la rencontre fortuite et un jeu de séduction entre la fille d'un patron de presse, Melanie Daniels (Hedren), et un avocat, Mitch Brenner (Taylor). Ce dernier veut offrir à sa jeune sœur un couple d'[[inséparable]]s (en anglais : ''lovebirds'', littéralement « oiseaux d'amour »). Après l'épisode, et bien que la rencontre se fût déroulée assez mal, Melanie, impulsivement, décide de revoir l'homme qui, en fait, vit avec sa mère et sa sœur dans une maison isolée sur un petit îlot de [[Bodega Bay]], un endroit assez éloigné de chez elle. Bientôt, l'endroit devient la cible d'attaques d'oiseaux de toutes espèces, attaques dont la cause n'est pas expliquée dans le film, « sans doute pour souligner le mystère de forces inconnues »<ref>Leitch, {{p.|33}}.</ref>. Le réalisateur dispose ici d'un budget bien plus confortable que pour son film précédent, soit {{unité|2500000|$}}<ref name="imdb">[[IMDbTitle:0056869/business|Box office/ « business for The Birds (1963) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>{{,}}<ref group="N">Pour ''[[La Mort aux trousses]]'', par exemple, le budget s'était monté à {{unité|3300000|$}}, cfr. Rebello.</ref>, argent qui sera surtout consacré aux [[effets spéciaux]], lesquels font l'objet d'un soin tout particulier<ref group="N">''Les Oiseaux'' est le film d'Hitchcock qui a le plus recours aux effets spéciaux.</ref>. Les séquences où l'on voit des oiseaux attaquer nécessiteront en effet des centaines de prises, mélangeant scènes réelles et scènes d'animation. Le tournage débute le {{date-|5 mars 1962}} ; tout a été méticuleusement prévu car Hitchcock n'aime pas les extérieurs<ref>{{Lien web | url = http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=3659 | titre= ''La mort aux trousses - édition collector'' | site = DVD critiques.com | citation= Une autre empreinte de Sir Alfred c'est l'utilisation quasi permanente des trucages pour tourner en studio. Hitchcock n'aime pas tourner en extérieur et désire contrôler tous les éléments. | consulté le = 24/02/2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | url = http://www.evene.fr/cinema/films/la-main-au-collet-5711.php | titre = ''La Main au collet d'Alfred Hitchcock'' | site= Evene.fr | citation= Lui qui naguère ne tournait qu'en studio, et évitait au maximum les extérieurs (...) | consulté le = 24/02/2008}}.</ref>, du fait qu'ils impliquent des difficultés relatives au contrôle notamment de la lumière et du bruit ambiant<ref>[Vidéo] Bouzereau (Oiseaux) : interviews de [[Patricia Hitchcock]], [[Tippi Hedren]], Hilton A. Green, Robert F. Boyle, « Hitchcock n'aime pas les extérieurs ».</ref>{{source insuffisante}}. Pour la bande son, la musique est remplacée par des effets composés entre autres de l'enregistrement de cris d'oiseau et de battements d'ailes, dont [[Bernard Herrmann|Herrmann]] se charge de superviser la distribution dans les différentes scènes. Avec un gros budget<ref name="stafford"/> et un film qu'il considérait de son propre aveu comme « le plus important »<ref>[https://books.google.fr/books?id=UDwUAAAAIAAJ&q=hitchcock+%22the+birds%22&dq=hitchcock+%22the+birds%22&pgis=1 ''Les Cahiers du cinéma'', {{p.|33}}]{{quand}}.</ref>, Hitchcock ne peut décevoir. ''Les Oiseaux'' est présenté pour la première fois en ouverture de l'[[Festival de Cannes 1963|édition 1963 du Festival de Cannes]]<ref>Kapsis.</ref>{{source insuffisante}}, en dehors de la sélection officielle<ref>[http://www.cannes-fest.com/an1963.htm V.C. Thomas, « Festival de Cannes 1963 », sur ''Cannes-Festival''.] ; page consultée le 20 février 2008.</ref>. En sortant de la projection, le public est sous le choc : « Ce n'est pas le lâcher de quelques pigeons débonnaires, ni le charme de son interprète Tippi Hedren qui pourront atténuer l'impression d'horreur ressentie à la présentation de son film ''Les Oiseaux'' »<ref>[http://w0.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&mc=Hitchcock,%20Alfred&num_notice=5&total_notices=16 « Festival de Cannes » ; édition spéciale de l'ORTF, consacrée au {{16e}} festival international du film de Cannes, 15 mai 1963].</ref>. Aux États-Unis, le film remporte en tout {{unité|11403559|$}}<ref name="imdb"/>, un résultat moins bon que prévu, mais qui suffit cependant à rassurer le réalisateur. ''Les Oiseaux'' figurera au {{16e|rang}}<ref>[http://www.boxofficereport.com/database/1963.shtml « Top 20 Films of 1963 », sur ''Box Office Report''.] ; page consultée le 21 février 2008.</ref> des films les plus vus de l'année 1963<ref name="stafford"/>. Aujourd'hui, le film est considéré comme un classique du cinéma d'épouvante<ref>Dufour.</ref>{{source insuffisante}}. ''Psychose'' et ''Les Oiseaux'' sont particulièrement remarquables pour leur bande son inhabituelle, orchestrée dans les deux cas par [[Bernard Herrmann]]. Les cordes stridentes jouées dans la première scène de meurtre dans ''Psychose''<ref name="Psycho_1960"/> constituent à l'époque une innovation. Quant au film ''Les Oiseaux''<ref name="The_Birds"/>, il laisse de côté les instruments de musique conventionnels et a, au lieu de cela, recours à une bande son produite de façon électronique, uniquement agrémentée par la chanson des écoliers, sans accompagnement, juste avant l'attaque de la véritable école de Bodega Bay. On peut également noter que Santa Cruz sera par la suite cité comme étant le lieu où le phénomène des oiseaux se serait produit initialement<ref name="SantaCruzInspiration"/>. Ces films sont considérés comme les derniers grands films de Hitchcock. Certains critiques, tels Robin Wood et [[Donald Spoto]], estiment cependant que ''[[Pas de printemps pour Marnie]]''<ref name="Marnie">[[IMDbTitle:0058329|« ''Marnie'' (1964) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, sorti en 1964, constitue l'une des œuvres majeures du réalisateur, et d'autres encore, comme [[Claude Chabrol]], considèrent que ''[[Frenzy]]''<ref name="Frenzy"/> est injustement sous-estimé. [[Fichier:Alfred Hitchcock Extended Interview.ogv|thumb|Interview d'Alfred Hitchcock, 1966]] Sa santé déclinant, Hitchcock est amené à réduire sa production durant les deux dernières décennies de sa carrière. Il tourne deux thrillers d'espionnage sur fond de [[guerre froide]]. Le premier, ''[[Le Rideau déchiré]]'' (''Torn Curtain'', 1966)<ref name="TornCurtain">[[IMDbTitle:0061107|« ''Torn Curtain'' (1966) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, a pour vedettes [[Paul Newman]] et [[Julie Andrews]]. ''Le Rideau déchiré'' se passe principalement en [[République démocratique allemande|RDA]], avec [[Paul Newman]] et [[Julie Andrews]] dans les rôles principaux. Il marque la fin assez triste de la collaboration, qui durait depuis douze ans, entre Hitchcock et le compositeur Bernard Herrmann. Mécontent de la partition fournie par Herrmann, Hitchcock finit par le remplacer par [[John Addison]]. Le film sort aux États-Unis le {{date-|27 juillet 1966}}. Le {{date-|5 novembre}}, ''[[Hitchcock/Truffaut|Le Cinéma selon Hitchcock]]'', publié aux [[Éditions Robert Laffont]], sort à Paris en librairie. Dans cet ouvrage, résultat d'une série d'entretiens accordés à [[François Truffaut]], critique et lui-même réalisateur, Hitchcock se livre sur sa manière de travailler<ref>Legrand, {{p.|597}}.</ref>. Le film suivant de Hitchcock, ''[[L'Étau]]'' (''Topaz'')<ref name="Topaz">[[IMDbTitle:0065112|« ''Topaz'' (1969) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>, est l'adaptation d'un roman de [[Leon Uris]] (auteur d{{'}}''[[Exodus (roman, Uris)|Exodus]]''). L'histoire commence au Danemark, et se poursuit aux États-Unis, à Cuba et en France. [[Frederick Stafford]] est engagé pour tenir le rôle principal ; parmi le reste de la distribution, plutôt hétéroclite, figurent [[John Forsythe]], et les Français [[Dany Robin]], [[Claude Jade]], [[Michel Subor]], [[Philippe Noiret]] et [[Michel Piccoli]]. À la fin du tournage, comme à l'habitude, des projections-tests sont effectuées, qui se révèlent désastreuses : le film est le plus souvent jugé trop long, ennuyeux et sa fin, un duel opposant Devereaux (Stafford) et Granville (Piccoli), ridicule. À la suite de cela, des scènes sont coupées, d'autres raccourcies, d'autres même accélérées, et deux fins optionnelles sont proposées : l'une montre Devereaux montant dans un avion et apercevant Granville montant dans un autre avion à destination de l'Union soviétique, et l'autre, qui tombe assez sèchement, montre, ou plutôt suggère (les acteurs ne sont plus disponibles pour tourner d'autres scènes) le suicide de Granville : on voit furtivement un homme entrer dans une maison, puis on entend un coup de feu. C'est cette dernière fin qui sera conservée pour la sortie en salle, en 1969<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Finales alternativos de "Topaz" ("Topaz" alternative endings)|url=https://www.youtube.com/watch?v=25HqG8PUhR8|consulté le=2019-12-05}}.</ref>. Le [[National Board of Review]] attribuera néanmoins la récompense du meilleur réalisateur à Hitchcock pour ce film<ref>[[IMDbTitle:0065112/awards|Récompenses pour ''L'Étau'' sur IMDb.]].</ref>. Comme ''Le Rideau déchiré'', ''L'Étau'' recevra un accueil mitigé de la part de la critique<ref>{{Lien web |titre=Revue de presse de « L'Étau » (Alfred Hitchcock, 1968) - La Cinémathèque française |url=https://www.cinematheque.fr/article/1480.html |site=www.cinematheque.fr |consulté le=2022-01-19}}.</ref>. === Années 1970 === Après l'échec du ''Rideau déchiré'' et de ''L'Étau'', Hitchcock renoue avec le succès en [[1972 au cinéma|1972]], avec ''Frenzy'', tourné en Grande-Bretagne. Puis ''Complot de famille'', en [[1976 au cinéma|1976]], reçoit les hommages de la critique. ==== Dernier film britannique ==== En 1971, Hitchcock est fait chevalier de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]]. L'année suivante, il revient à Londres pour y tourner ''[[Frenzy]]''<ref name="Frenzy"/>, qui sera son dernier grand triomphe. Après les deux films d'espionnage au succès plus que modéré, l'intrigue du film marque le retour au thriller ayant un meurtre pour point de départ, un genre dans lequel Hitchcock avait beaucoup donné auparavant. Le scénario est confié à [[Anthony Shaffer]], qui venait de connaître un certain succès au théâtre. Le tournage se trouve quelque peu bouleversé au moment où [[Alma Reville|Alma]], la femme et première collaboratrice de Hitchcock, est victime d'une attaque, mais celle-ci se remettra assez rapidement<ref>[Vidéo] Bouzereau (Frenzy).</ref>{{source insuffisante}}. L'histoire de base recycle l'un de ses succès du muet, ''[[Les Cheveux d'or]]'' (''The Lodger''). Richard Blaney ([[Jon Finch]]), un serveur de bar à l'humeur changeante, prompt à la colère, devient le suspect numéro un dans l'affaire des « meurtres à la cravate », dont l'auteur réel est en fait son ami, Bob Rusk (Barry Foster), un marchand de fruits<ref name="Leitch2">Leitch, {{p.|114}}.</ref>. Cette fois-ci, Hitchcock fait de l'« innocent » et du « méchant » des jumeaux plutôt qu'il ne les oppose, comme c'était le cas dans ''L'Inconnu du Nord-Express''. Seul l'un d'eux, cependant, a franchi la barrière et est devenu meurtrier<ref name="Leitch2"/>. Pour la première fois, Hitchcock intègre dans l'un de ses films la nudité et la crudité du langage, sujets autrefois tabous. Il témoigne également d'une rare sympathie pour l'inspecteur en chef et à un aspect amusant de sa vie privée<ref>Leitch, {{p.|115}}.</ref>. ''Frenzy'' rencontrera un succès considérable, ses recettes dépassant même celles de ''Psychose''<ref name=KrohnBio87/>. Certains biographes ont fait remarquer qu'Hitchcock avait toujours repoussé les limites de la censure, réussissant souvent à gruger l'homme qui fut, pendant longtemps, chargé de faire respecter le [[code Hays]] à Hollywood : [[Joseph I. Breen|Joseph Breen]]. En effet, en de nombreuses occasions, Hitchcock était parvenu à glisser dans ses films de subtiles allusions à ce que la censure, jusqu'au milieu des années 1960, condamnait. Selon Patrick McGilligan, Breen et d'autres, le plus souvent, n'étaient pas dupes au sujet de ces connotations et, en fait, ils s'en amusaient tout autant qu'ils s'alarmaient des « déductions inévitables »<ref group="N">''{{langue|en|inescapable inferences}}''.</ref> que l'on ne pouvait que tirer de certaines scènes<ref>McGilligan, {{p.|249}}.</ref>. Ce n'est qu'à partir du ''Rideau déchiré''<ref name="TornCurtain"/> qu'Hitchcock sera finalement en mesure d'inclure ouvertement des éléments d'intrigue auparavant interdits dans les films américains, et cela restera le cas jusqu'à la fin de sa carrière. En 1974, la même année qu'il est victime d'une crise cardiaque à la suite de laquelle il sera obligé de porter un Pacemaker<ref name=KrohnBio87 />, un hommage est rendu à la carrière du réalisateur, le {{date-|29 avril}}, par la Film Society du [[Lincoln Center for the Performing Arts|Lincoln Center]] de New York<ref>Legrand, {{p.|672}}.</ref>. ==== Dernier film américain en clin d'œil ==== ''[[Complot de famille]]'' (''Family Plot'', 1976)<ref name="FamilyPlot">[[IMDbTitle:0074512|« ''Family Plot'' (1976) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref> sera le dernier film de Hitchcock, alors quasi octogénaire. Le film relate les péripéties de « Madame » Blanche Tyler ([[Barbara Harris]]), une fausse voyante, et de son amant chauffeur de taxi ([[Bruce Dern]]), lequel compte tout de même tirer quelque profit de ces soi-disant pouvoirs. [[William Devane]], [[Karen Black]] et [[Cathleen Nesbitt]] font également partie de la distribution. C'est le seul film de Hitchcock dont [[John Williams (compositeur)|John Williams]] ait écrit la musique. Le film, dont le scénario sans faille est signé [[Ernest Lehman|Lehman]], est d'une constante drôlerie, et donne l'impression d'être l'œuvre d'un jeune débutant, bourré de talent. D'une façon qui n'est sans doute pas anodine, ''[[Complot de famille]]'' se termine par un clin d'œil adressé, via le personnage de Blanche, aux spectateurs du film et, on s'imagine, aux spectateurs de tous les films du « Maître ». ==== Dernier projet ==== Dès le début des années 1970, Hitchcock songeait à faire un film, ''[[The Short Night]]'', basé sur l'histoire de l'espion [[George Blake (espion)|George Blake]] qui, en 1966, s'était évadé d'une prison de Londres avant de fuir en Union soviétique. Il acquiert les droits de deux livres consacrés à cette histoire. Les relations de Hitchcock avec James Costigan, le premier scénariste engagé pour le projet, seront assez houleuses ; le réalisateur le congédie et fait alors appel à son ancien collaborateur, [[Ernest Lehman]], auteur des scénarios de ''[[La Mort aux trousses]]'' et ''[[Complot de famille]]''. Celui-ci écrit plusieurs versions de l'histoire, mais aucune ne satisfait Hitchcock, et les deux amis se brouillent<ref>Freeman, {{p.|15}}.</ref>. Hitchcock s'adresse alors à [[Norman Lloyd]], un autre ancien collaborateur et ami, mais cela ne fonctionne pas mieux. Après avoir travaillé quelque temps seul à l'adaptation, Hitchcock accepte de collaborer avec un quatrième scénariste, David Freeman, qui s'attelle à la tâche à la fin de l'année 1978. ==== Maladie ==== Entre {{date-|décembre 1978}} et {{date-|mai 1979}}<ref>Freeman, {{p.|12}}.</ref>, Hitchcock et Feeman se verront régulièrement dans les bureaux du réalisateur aux studios Universal. La santé déclinante du réalisateur rend la tâche de Feeman difficile. Hitchcock souffre d'[[arthrite]]. Elle lui cause d'intenses douleurs aux genoux<ref>Freeman, {{p.|19-20}}.</ref>. Il consomme beaucoup d'alcool<ref>Freeman, {{p.|46-47}} e.a.</ref>, sans doute pour apaiser sa souffrance. Les difficultés morales du réalisateur sont accrues par l'inquiétude que lui donne la santé d'Alma, sa femme. Au moment où le scénario est pratiquement terminé, Hitchcock apprend que l'[[American Film Institute]] (AFI) veut le récompenser pour l'ensemble de sa carrière. Hitchcock, loin d'être flatté, perçoit la chose comme un présage de sa mort et panique<ref>Freeman, {{p.|68-69}}.</ref>. Il se rend malgré tout à la cérémonie. Le {{date-|3 janvier 1980}}, il reçoit la visite du consul de Grande-Bretagne, qui vient lui annoncer sa nomination au rang de [[Ordre de l'Empire britannique|Chevalier de l'Empire britannique]]<ref>''[[London Gazette]]'' : [http://www.london-gazette.co.uk/issues/48391/pages/16828 {{numéro|48391}}, 4 décembre 1980, {{p.|16828}}].</ref>{{,}}<ref>Legrand, {{p.|734}}.</ref>. Après son anoblissement, Hitchcock, très mal en point, prend la décision de définitivement renoncer à tourner ''The Short Night'' ; il en avertit directement Universal, et les bureaux de Hitchcock ferment. Le scénario de ''The Short Night'' sera finalement publié dans un livre consacré aux derniers jours du réalisateur<ref>Scénario publié dans Freeman, {{p.|71}} sv.</ref>. Hitchcock reste chez lui quelque temps, puis revient quelquefois aux studios<ref>Freeman, {{p.|68}}.</ref>. ==== Mort ==== Le {{date-|29 avril 1980}}, Alfred Hitchcock meurt dans son sommeil des suites d'une [[Insuffisance rénale aiguë|insuffisance rénale]] à l'âge de 80 ans, entouré des siens dans leur maison de [[Bel Air (Los Angeles)|Bel Air]], à [[Los Angeles]], en [[Californie]]. Il laisse sa femme, [[Alma Reville]], leur fille unique, [[Patricia Hitchcock|Patricia]], et trois petites-filles, Mary Alma, Teresa et Kathleen. Le corps est [[Crémation|incinéré]]. Une cérémonie, sans cercueil<ref>Freeman, {{p.|69}}.</ref>, a lieu en l'{{lien|langue=en|trad=Church of the Good Shepherd (Beverly Hills, California)|église catholique du Bon Berger}}<ref>[http://shepherd.catholicweb.com « Good Shepherd Catholic Church Beverly Hills, CA 90210 ».] ; page consultée le 4 mars 2008.</ref> à [[Beverly Hills]]. Les cendres de Hitchcock sont dispersées dans l'[[océan Pacifique]]<ref name="Dies">[http://select.nytimes.com/gst/abstract.html?res=FB0B16FF395410728DDDA90B94DC405B8084F1D3&scp=1&sq=Alfred+Hitchcock+Dies&st=p Peter B. Flint, « Alfred Hitchcock Dies ; A Master of Suspense ; Alfred Hitchcock, Master of Suspense and Celebrated Film Director, Dies at 80 Increasingly Pessimistic Sought Exotic Settings Technical Challenges Became a Draftsman Lured to Hollywood », dans ''The New York Times'', 30 avril 1980, sur ''nytimes.com''.] ; page consultée le 10 mai 2010.</ref>. == Influences d'Alfred Hitchcock == [[Fichier:Alfred Hitchcock by Jack Mitchell.jpg|thumb|Alfred Hitchcock par [[Jack Mitchell]].]] À ses débuts, Alfred Hitchcock, en dehors du cinéma, est très influencé par le théâtre. Ses tout premiers films sont en effet pour la plupart des adaptations de pièces. Il confiera par ailleurs souvent l'écriture de ses scénarios à des auteurs dramatiques à succès. Comme beaucoup d'Anglais, il est également très friand de littérature policière et de mystère ([[Edgar Allan Poe|Poe]] figure entre autres parmi ses auteurs préférés<ref>Moncoffe, {{p.|6}}.</ref>) et amateur de faits divers (l'histoire du docteur Crippen<ref>Hawley Harvey Crippen (1962-1910), médecin homéopathe, accusé d'avoir tué sa femme et pendu pour ce crime. Il est cité nommément dans ''Les 39 Marches''. Il sert également vaguement de modèle au tueur de ''Fenêtre sur cour''.</ref>, notamment, exercera chez lui une certaine fascination). Lorsqu'il était adolescent, il fréquentait souvent les procès de cours d'assises de l'[[Old Bailey]] et pouvait, du moins c'est ce qu'il prétendra lui-même par la suite, réciter de larges extraits de comptes rendus d'affaires célèbres<ref>Freeman, {{p.|55}}.</ref>. En ce qui concerne le cinéma, Alfred Hitchcock revendique lui-même l'influence du cinéma muet allemand<ref name=ForbesInfluences/>, [[Cinéma expressionniste|expressionniste]] ou « post-expressionniste ». Parmi les réalisateurs qui l'ont influencé, on peut citer [[Friedrich Wilhelm Murnau]] {{incise|dans les années 1920, Hitchcock assiste en Allemagne au tournage du ''[[Le Dernier des hommes|Dernier des hommes]]''}} et [[Fritz Lang]], dont il cite, parmi les œuvres qui l'auront marqué, ''[[Les Trois Lumières]]'' (1921)<ref name=Truffaut>Truffaut.</ref> ; selon [[Claude Chabrol]], une bonne partie de l'œuvre de Hitchcock serait par ailleurs redevable aux ''[[Les Espions (film, 1928)|Espions]]'' (1928)<ref>Claude Chabrol : {{citation|Et je dois dire que 90 % d'Hitchcock vient des ''Espions''.}}, cité dans [Vidéo] Jorge Dana, ''Fritz Lang, le cercle du destin : Les Films allemands'', Kampaï, Ciné Cinéfil, Text+Bild et al., 1998, DVD « Les suppléments » du coffret ''Fritz Lang, "M le maudit", "Le Testament du {{Dr}} Mabuse"'', Opening, [sd], EAN 3-530941-017241, chap. 3 : interview de Claude Chabrol.</ref>. Ces influences sont non seulement perceptibles dans certains films muets de Hitchcock, comme ''[[Les Cheveux d'or]]'' (''The Lodger'', 1927), mais se sentent également dans bon nombre de ses œuvres postérieures. Un exemple concret de l'influence de Murnau : le plan-séquence de ''[[L'Aurore (film, 1927)|L'Aurore]]'' (1927) où « l'homme », après avoir traversé un bois, rejoint « la femme de la ville » rappelle, ''a posteriori'', la séquence d'introduction de ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' (1940), où un travelling nous emmène jusqu'aux ruines du château de Manderley ; le goût prononcé de Hitchcock pour les plans-séquences en particulier, et la technique en général, vient sans doute de Murnau. Un exemple concret de l'influence de Lang : au début de ''[[M le maudit]]'' (1931)<ref group="N">[[Peter Lorre]], l'assassin de ''M le maudit'', sera, au moment de la montée du nazisme, engagé par Hitchcock pour tourner avec lui, en Grande-Bretagne, deux films : ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L'Homme qui en savait trop]]'' (première version, 1934) et ''[[Quatre de l'espionnage]]'' (1936).</ref>, la mère attend sa petite fille et guette désespérément son retour sur le palier. Un plan montre alors une vue plongeante strictement verticale sur les volées d'escaliers, que l'on peut rapprocher, entre autres, de plans figurant dans les deux scènes montrant l'ascension du clocher dans ''[[Sueurs froides]]'' (1958). Selon certains critiques, on peut voir en [[Cecil B. DeMille]] une autre influence majeure de Hitchcock. Au moment où ce dernier entame sa carrière au cinéma, DeMille est en effet l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma mondial. DeMille était l'inventeur de ce qu'on a pu appeler les « comédies du remariage », dans lesquelles des couples mariés se séparent puis se retrouvent<ref name=KrohnBio27>Krohn (2008), {{p.|27}}.</ref>. La comédie ''[[Joies matrimoniales]]'' (1941), de Hitchcock, est basée sur ce schéma, dont on peut également trouver des traces dans certains autres films du « maître du suspense », où des couples s'affrontent avant de se réunir (''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'', 1935 ; ''[[La Mort aux trousses]]'', 1959...). Au-delà de ça, on peut trouver un exemple concret de l'influence de DeMille sur Hitchcock {{incise|ou bien une sorte d'hommage ?}} dans la seconde partie de la version muette des ''[[Les Dix Commandements (film, 1923)|Dix Commandements]]'' (1923), plus précisément dans la scène montrant le meurtre de la « vamp » lépreuse échappée de l'île de Molokai, au moment où celle-ci se trouve derrière un rideau, auquel elle s'agrippe quand le « Caïn » de l'histoire tire sur elle. La scène se termine par un plan montrant le rideau qui se décroche progressivement lorsque la femme s'écroule, un plan que l'on retrouve dans la fameuse [[Scène de la douche de Psychose|scène de la douche de ''Psychose'']] (1960) (voir aussi, plus bas, [[#Logo et thème|Logo]]). == Méthode de travail d'Alfred Hitchcock == === Écriture === Interrogé sur son travail, Hitchcock expliquera : « Le scénariste et moi planifions la totalité du scénario jusqu'au moindre détail et, quand nous avons terminé, tout ce qui reste à faire c'est tourner le film. En fait, c'est seulement quand on entre en studio, qu'on entre dans la zone des compromis. Vraiment, c'est le romancier qui a le meilleur casting, puisqu'il n'a pas à composer avec les acteurs et tout le reste. »<ref group="N">''{{langue|en|The writer and I plan out the entire script down to the smallest detail, and when we're finished all that's left to do is to shoot the film. Actually, it's only when one enters the studio that one enters the area of compromise. Really, the novelist has the best casting since he doesn't have to cope with the actors and all the rest.}}''.</ref> Dans une interview de 1969, Hitchcock précise : « Dès que le scénario est prêt, j'aimerais autant ne pas faire le film du tout... J'ai un esprit fortement visuel. Dans ma tête, je visualise un film jusqu'au montage final. J'écris tout ceci le plus en détail dans le scénario, et ensuite, quand je tourne, je ne regarde pas du tout le scénario. Je le connais par cœur, tout comme il n'est pas nécessaire à un chef d'orchestre de regarder la partition... Quand vous avez terminé le scénario, le film est parfait. Mais, pendant la réalisation, il perd peut-être quarante pour cent de votre conception d'origine. »<ref group="N">''{{langue|en|Once the screenplay is finished, I'd just as soon not make the film at all... I have a strongly visual mind. I visualize a picture right down to the final cuts. I write all this out in the greatest detail in the script, and then I don't look at the script while I'm shooting. I know it off by heart, just as an orchestra conductor needs not look at the score... When you finish the script, the film is perfect. But in shooting it you lose perhaps 40 per cent of your original conception.}}'' — Roger Ebert, Alfred Hitchcock, [http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19691214/PEOPLE/912140301/1023 « Hitchcock : « Never mess about with a dead body - you may be one... » »], sur ''Rogerebert.suntimes.com'', 14 décembre 1969 ; page consultée le 11 mai 2010.</ref> Souvent, pour les films de Hitchcock, l'écriture du scénario se fait à partir d'idées de scènes. C'est notamment le cas de la scène des parapluies ou celle du moulin dans ''[[Correspondant 17]]'' (1940), qu'Hitchcock imaginait avant même qu'on ne réfléchisse à l'histoire ou aux personnages, ou celle de l'avion d'épandage dans ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959), qui vient de l'idée, ou du défi, d'une scène de suspense se déroulant, non pas comme à l'habitude dans un lieu clos et étouffant, mais au contraire dans un espace complètement aéré, vide, en rase campagne. Les histoires des films où l'on voit les personnages évoluant dans des sites célèbres (statue de la Liberté dans ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' (1942), siège des Nations unies ou mont Rushmore dans ''La Mort aux trousses''...), sont ainsi en quelque sorte et en partie prétexte à l'utilisation de ces sites comme décor. David Freeman, le dernier scénariste à avoir collaboré avec Hitchcock est au départ assez déconcerté par la méthode utilisée par le réalisateur : « D'abord on décide de ce que vont faire les personnages, puis on les dote de traits de caractère qui rendent plausible leur comportement. [...] On a critiqué Hitchcock pendant des années sur le fait que, chez lui, la forme l'emportait sur le fond. Sa façon de travailler confirmait cette critique. L'astuce tenait en ce que son analyse des personnages était si minutieuse et si pénétrante qu'elle suffisait à leur donner vie dans ses films. »<ref>Freeman, {{p.|16}}.</ref>. === Procédés narratifs === ==== MacGuffin ==== {{Article détaillé|MacGuffin}} Le réalisateur, pour expliquer ce qu'est un « MacGuffin », racontera souvent la même petite histoire drôle : :Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre : « Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête ? — Ah ça, c'est un MacGuffin. — Qu'est-ce que c'est un MacGuffin ? — Eh bien... c'est un appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse. — Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Écosse. — Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin. »<ref>Truffaut ; McGilligan, {{p.|158}} ; Freeman, {{p.|53-54}} ;...</ref> Le « MacGuffin » est un élément-clé de l'intrigue, matériel ou pas, généralement mystérieux, qui sert en réalité uniquement de prétexte au développement du scénario, et qui n'a, au-delà de cela, aucune importance véritable. Le terme aurait été employé pour la première fois par Angus MacPhail<ref>Bourdon, {{p.|584}} : « Dans son livre intitulé ''Hitchcock & Selznick'', Leonard J. Leff attribue la paternité du terme au scénariste Angus MacPhail [...]. ».</ref>, scénariste et ami de Hitchcock. Hitchcock et ses scénaristes auront recours au procédé dans de nombreux films. Le « MacGuffin » revêt parfois, peut-être de façon démonstrative, un caractère assez saugrenu. En évoquant le film ''[[La Mort aux trousses|La Mort aux Trousses]]'', au cours d'une interview avec Truffaut, Hitchcock dira : {{Citation|Le meilleur McGuffin que nous avons utilisé, et par meilleur, je veux dire le plus vide, le plus insignifiant, le plus absurde est celui qui apparaît dans ''La Mort aux Trousses''... Le McGuffin y est réduit à sa plus simple expression: Rien du tout<ref>{{Ouvrage|langue = Anglais|auteur1 = George M. Wilson|titre = The Maddest McGuffin: some notes on North by Northwest.|éditeur = MLN|année = 1979|lire en ligne = https://www.jstor.org/stable/2906570?seq=1#page_scan_tab_contents}}.</ref>.}} Dans ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (1935), le « MacGuffin » est une série de plans que des espions ont dérobé et qui tient en fait en quelques phrases retenues par {{M.}} Memory ; dans ''[[Une femme disparaît]]'' (1938), c'est un message codé sous la forme d'un petit air de musique ; dans ''[[Correspondant 17]]'' (1940), une clause d'un traité qu'un homme politique hollandais est le seul, apparemment, à connaître ; dans ''[[Les Enchaînés]]'' (1946), un composé chimique caché dans des bouteilles de vin. L'un des « MacGuffin » de ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959) prend la forme de microfilms dissimulés dans une statuette et contenant des « secrets du gouvernement ». C'est la seule explication qui nous sera fournie... Hitchcock voyait là son meilleur « MacGuffin », « le plus inexistant, le plus dérisoire. »<ref>Bourdon, {{p.|584}}, citant Truffaut.</ref>. L'importance du « MacGuffin » diminue progressivement au cours du film jusqu'à parfois ne plus en avoir aucune, le spectateur se laissant entraîner par les personnages et la façon dont ils réagissent aux événements générés par le procédé. Selon certains, le premier « MacGuffin » du cinéma de Hitchcock se trouve déjà dans ''[[Les Cheveux d'or]]'' (''The Lodger'', 1927), avec le personnage de l'« ''Avenger'' », le tueur, que l'on ne voit en fait jamais à l'écran<ref name=Krohn15 />. Un autre personnage-« MacGuffin » est bien sûr le mystérieux Kaplan de ''La Mort aux trousses'', qui n'existe tout simplement pas. Dans ce film, on peut même considérer la scène de la discussion entre les agents américains comme une projection d'une réunion entre metteur en scène et scénaristes débattant pour savoir quel tournant faire prendre à l'histoire. Le personnage joué par [[Leo G. Carroll]], qui apparaît pour donner des instructions, représente alors en quelque sorte le scénariste, en qui a surgi une nouvelle idée d'aventure, qu'il vient, « [[ange|envoyé céleste]] »<ref>Voir Douchet, {{p.|228}}.</ref>, dans l'œuvre-même, proposer au héros. Hitchcock était toujours amusé quand scénaristes ou producteurs dissertaient sur la nature exacte du « MacGuffin », comme ce fut le cas pour celui des ''Enchaînés'' ; il dira : « Les gens qui discutent du « MacGuffin » le font parce qu'ils sont incapables d'analyser les personnages. »<ref>Freeman, {{p.|54}}.</ref>. ==== Suspense ==== [[Fichier:North by Northwest movie trailer screenshot (14).jpg|left|thumb|upright=1.3| Une scène de ''[[La Mort aux trousses]]'' (''North by Northwest'', 1959).]] [[Fichier:Vertigo 1958 trailer Stewart in bed.jpg|thumb|upright=1.1|[[James Stewart]] dans ''[[Sueurs froides]]'' (''Vertigo'', 1958).]] [[Jean Douchet]] voit dans le [[suspense]] « la principale définition de l'œuvre hitchcockienne », et le définit comme étant « la dilatation d'un présent pris entre les deux possibilités contraires d'un futur imminent ». Selon Douchet, « l'anxiété naît de ce qu'acteurs ou spectateurs sont partagés, déchirés entre l'espérance d'un salut et la crainte de l'irrémédiable entre la vie et la mort. Elle est donc fonction de la durée du conflit, de sa dilatation. Elle aiguise notre perception du temps. »<ref>Douchet, {{p.|9}} sv. ; Montcoffe, {{p.|66}} sv.</ref>. Le suspense doit se distinguer de la surprise ou du choc. Dans les films de Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage voit. L'attente anxieuse du spectateur peut ensuite être renforcée par une musique accentuée, des effets de lumière, des ombres... Dans le cinéma d'horreur, l'effet de surprise (le choc) consiste à faire apparaître une chose ou un personnage, souvent terrifiant, alors que ni le « héros » ni le spectateur ne s'y attendent. Mais dans les films hitchcockiens, l'anxiété du spectateur augmente au fur et à mesure que le danger, dont le « héros » n'est pas conscient, se précise ; le public se demande ce qui va arriver quand la menace sera enfin perçue par celui (ou celle) auquel il s'identifie. La plupart des thrillers de Hitchcock reposent sur cet effet. Ainsi, dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), le spectateur est seul à voir le voisin d'en face sortir de son appartement avec une femme ; Jeffries dort à ce moment. De même, quand le détective Arbogast monte les escaliers de la maison de Norman Bates dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (1960), le spectateur voit la porte s'entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre. ''[[Sueurs froides]]'' (1958) est aussi particulièrement significatif puisque le spectateur apprend par un [[flashback]], dès le début de la seconde partie du film, la véritable identité de Judy et tout le complot monté contre Scottie. Le spectateur s'interroge ainsi sur la tournure que vont pouvoir prendre les événements. ==== Humour ==== Dans une interview de 1967, quand on lui demande pourquoi il n'a jamais tourné de comédies<ref group="N">La question est un peu maladroite, étant donné que ''Joies matrimoniales'' (1941) et ''Mais qui a tué Harry ?'' (1955) sont purement des comédies.</ref>, Hitchcock répond : « Mais tous les films que je fais sont des comédies. »<ref name=ForbesInfluences2>[[Bryan Forbes]], Alfred Hitchcock, [http://www.bfi.org.uk/features/interviews/hitchcock.html#Music and comedy « Alfred Hitchcock – Music and comedy », interview de 1967 au National Film Theatre (Londres)], sur le site du [[British Film Institute]] (BFI) ; page consultée le 19 avril 2010.</ref> Les thrillers de Hitchcock, en effet, sont pour la plupart émaillés de touches humoristiques. Le réalisateur, qui a lui-même toujours un peu déconcerté les critiques par son incorrigible côté blagueur, considérait que la tension ne pouvait être maintenue tout au long d'un film et que des moments de répit devaient être ménagés dans la narration. Si l'on trouve plusieurs scènes d'un comique assez bon enfant, comme le début des ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|39 Marches]]'' (1935) ou les scènes de voyance cocasses de ''[[Complot de famille]]'' (1976), l'humour hitchcockien porte fréquemment sur la sexualité et la mort ([[humour noir]]). Dans la première catégorie, on trouve par exemple, dans ''Les 39 Marches'' toujours, la scène où des représentants en sous-vêtements féminins suscitent le regard un peu désespéré d'un prêtre, ou celle où la main du héros est menottée à la main d'une jeune femme et accompagne celle-ci tandis qu'elle ôte ses bas, ou encore, au début de ''[[Sueurs froides]]'' (1958), la scène où il est question d'un soutien-gorge révolutionnaire conçu par un ingénieur en aéronautique. Dans la seconde, on trouve entre autres les remarques très terre-à-terre de Stella, l'infirmière de ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), concernant ce que le tueur a bien pu faire du corps de sa victime, ou la femme du policier dans ''[[Frenzy]]'' (1972) s'interrogeant sur le cadavre de Babs tout en grignotant. ''[[Mais qui a tué Harry ?]]'' (1955) est, par ailleurs, une comédie entièrement vouée à l'humour macabre. === Storyboards et tournages === La majorité des commentateurs ont cru fermement au fil des ans que les films de Hitchcock étaient largement « [[storyboard]]és » jusque dans le moindre détail. On a dit qu'il ne s'était même jamais donné la peine de regarder à travers l'objectif d'une caméra, étant donné que pour lui ce n'était pas utile, même si des photos destinées à la promotion le montrent en train de le faire. Cela lui servait aussi d'excuse pour ne jamais devoir modifier ses films par rapport à la vision qu'il en avait au départ. Si un studio lui demandait de le faire, il pouvait prétendre que le film était déjà tourné d'une seule façon et qu'il n'y avait pas d'autres prises à prendre en considération. Toutefois, cette façon de voir Hitchcock comme un réalisateur s'en remettant davantage à la préproduction qu'à la réalisation elle-même a été contestée dans le livre ''Hitchcock au travail'' (''Hitchcock at Work''), écrit par Bill Krohn, correspondant américain pour ''[[Cahiers du cinéma|Les Cahiers du cinéma]]''<ref>Krohn, 1999, 2009.</ref>. Krohn, après avoir examiné plusieurs révisions de script, des notes échangées entre Hitchcock et d'autres membres du personnel de production, étudié des storyboards et d'autres matériaux de production, a observé que le travail de Hitchcock déviait souvent par rapport au scénario tel qu'il était écrit ou à la conception qui était faite du film au départ. Il a souligné que le mythe de storyboards à propos de Hitchcock, souvent régurgité par des générations de commentateurs de ses films, avait en grande partie été perpétué par Hitchcock en personne ou par le département des studios chargé de la publicité. Un très bon exemple serait la fameuse scène de pulvérisation du champ de maïs dans ''[[La Mort aux trousses]]''<ref name="NorthNorthWest"/> qui n'aurait fait à l'origine l'objet d'aucun storyboard. Ce n'est qu'une fois la scène tournée que le département publicité aurait demandé à Hitchcock de réaliser des storyboards pour promouvoir le film, et Hitchcock, à son tour, aurait engagé un dessinateur pour reproduire les scènes en détail. Même lorsque des storyboards étaient faits, la scène tournée était sensiblement différente. L'analyse poussée effectuée par Krohn concernant le tournage de classiques de Hitchcock tel que ''Les Enchaînés'' révèle que le réalisateur était suffisamment flexible pour modifier la conception d'un film durant sa réalisation. Un autre exemple donné par Krohn concerne le [[L'Homme qui en savait trop (film, 1956)|''remake'' américain]] de ''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L'Homme qui en savait trop]]'', dont le tournage commença sans script définitif et dépassa les limites de temps prévues, ce qui, comme le note Krohn, n'était pas inhabituel et se produisit pour beaucoup d'autres films de Hitchcock, dont ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'' et ''[[L'Étau]]''. Même si le réalisateur consacrait effectivement beaucoup de temps à la préparation de tous ses films, il était pleinement conscient du fait que, dans la réalité, le processus de fabrication déviait souvent des plans les mieux établis, et il était flexible pour s'adapter aux changements et aux besoins de la production, étant donné que ses films n'échappaient pas aux habituels aléas fréquemment rencontrés dans la plupart des tournages, ni aux routines auxquelles, souvent, on avait alors recours. Le travail de Krohn offre également un éclairage au sujet de l'habitude de Hitchcock de généralement tourner les scènes dans l'ordre chronologique, une habitude dont Krohn fait remarquer qu'elle fut souvent la source pour bon nombre de ses films d'un dépassement de budget et de délais et qui, ce qui est plus important, différait de la façon habituelle de procéder à Hollywood à l'époque du système des studios. Tout aussi importante est la tendance de Hitchcock à tourner des prises alternatives de certaines scènes. Ce n'était pas nécessairement pour donner au monteur la possibilité de façonner le film de la manière qu'il (ou elle) souhaitait (souvent sous l'égide du producteur) que les films étaient tournés sous différents angles, mais cela témoignait plutôt de la tendance de Hitchcock de se laisser à lui-même des choix en salle de montage, où il avait pour habitude, après avoir visionné les ''[[rushes (cinéma)|rushes]]'', de conseiller ses monteurs. Selon Krohn, cette information, ainsi que beaucoup d'autres révélées par son travail de recherche à travers notamment les archives personnelles et les révisions de script de Hitchcock, contredisent l'image d'un cinéaste toujours en possession du contrôle sur ses films et dont la conception de ses œuvres ne changeait pas au moment de la réalisation, ce qui, note Krohn, est resté le vieux mythe central concernant Hitchcock. === Lieux de tournage === Hitchcock, en grand perfectionniste, prenait soin de choisir les lieux où il tournait ses films et ses scènes. Dans [[L'Ombre d'un doute]], Hitchcock choisit la petite ville de Santa Rosa, idyllique et pleine de charme, afin de renforcer l'aspect innocent de ses personnages et criminel de l'oncle Charlie. En 1958, il choisit San Francisco pour tourner son prochain long-métrage, [[Sueurs froides]]. Cette ville vallonnée reflétait parfaitement les émotions de Scottie. Dans [[La Mort aux trousses]], il prend un champ vide pour tourner la scène mythique de l'avion. Cet espace vide permettait à Hitchcock de montrer à quel point la situation est inattendue et absurde. === Hitchcock et ses interprètes === Au sujet de la relation de Hitchcock avec ses acteurs et actrices, on cite souvent une petite phrase qu'aurait prononcé le réalisateur : « Les acteurs sont du bétail »<ref name=Quote1 />. Selon Hitchcock lui-même, il aurait dit cela dès la fin des années 1920, en rapport avec les acteurs de théâtre qui, alors, snobaient le cinéma. Cependant, selon [[Michael Redgrave]], ce serait lors du tournage d{{'}}''[[Une femme disparaît]]''<ref name="LadyVanishes"/> que le réalisateur aurait fait cette remarque. La phrase donna lieu en 1941 à un incident, au moment de la production de ''[[Joies matrimoniales]]'' : [[Carole Lombard]], pour surprendre le réalisateur, fit alors amener sur le lieu où des scènes allaient être tournées des génisses avec, écrits sur elles, les noms de Lombard, [[Robert Montgomery (acteur)|Robert Montgomery]] et Gene Raymond, les vedettes du film<ref name="MrandMrsSmith">[[IMDbTitle:0033922|« ''{{Mr.}} and Mrs. Smith'' (1941) », sur ''Internet Movie Database''.]].</ref>... Lors de la première de son dernier film, ''[[Complot de famille]]'', Hitchcock fera un petit rectificatif : « C'est un mensonge éhonté. Je n'ai jamais dit une chose pareille. C'est très grossier. Sans doute ai-je dit que les acteurs devaient être « traités comme » du bétail. »<ref>McGilligan, {{p.|210-211, 277}} ; American Movie Classics.</ref>{{,}}<ref>DVD ''[[Complot de famille]]'' : Livret de 4 pages avec les notes de productions.</ref> En fait, l'aversion supposée de Hitchcock à l'égard des acteurs a été en grande partie exagérée. Simplement, Hitchcock, qui pensait que les acteurs devaient s'en tenir à se concentrer sur leur rôle et laisser les réalisateurs et scénaristes gérer l'histoire et le traitement des personnages, ne tolérait pas l'approche de « [[La Méthode (théâtre)|La Méthode]] ». Ainsi déclare-t-il dans une interview que « l'acteur de La Méthode est OK au théâtre parce qu'il a un espace libre pour se déplacer. Mais quand il s'agit de montrer un plan du visage et un plan de ce qu'il voit, il doit y avoir une certaine discipline. »<ref group="N">''{{langue|en|The method actor is OK in the theatre because he has a free space to move about. But when it comes to cutting the face and what he sees and so forth, there must be some discipline.}}'' [[Bryan Forbes]], Alfred Hitchcock, [http://www.bfi.org.uk/features/interviews/hitchcock.html#actors « Alfred Hitchcock – Actors », interview de 1967 au {{langue|en|National Film Theatre}} (Londres)], sur le site du [[British Film Institute]] (BFI) ; page consultée le 19 avril 2010.</ref>. Pour Hitchcock, les acteurs, au même titre que les accessoires, n'étaient que des éléments du film ou, du moins, ils devaient considérer la caméra comme un partenaire de jeu à part entière. Pendant le tournage de ''Lifeboat''<ref name="Lifeboat"/>, [[Walter Slezak]], qui joue le capitaine nazi, déclara qu'Hitchcock percevait les mécanismes du jeu d'acteur mieux qu'aucun autre qu'il connaissait. Il est par ailleurs indéniable que, dans la quasi-totalité des films de Hitchcock, du moins en ce qui concerne la période américaine, les acteurs, loin d'être de simples marionnettes, donnent la pleine mesure de leur talent, ce qui indique de la part du réalisateur un réel savoir-faire, également, en ce qui concerne la direction d'acteurs, et ne peut que témoigner de la sympathie qu'il éprouvait pour ceux-ci<ref group="N">De nombreux acteurs feront partie du cercle d'amis de la famille Hitchcock, au nombre desquels Peter Lorre, Joseph Cotten, Grace Kelly, James Stewart...</ref>. À titre d'exemple, on peut rappeler qu'avant son rôle dans ''Rebecca'' et dans ''Soupçons'', lequel lui vaudra un oscar, on déniait à [[Joan Fontaine]], sœur d'[[Olivia de Havilland]], le moindre talent. Par ailleurs, certains acteurs ne sont aujourd'hui plus guère connus en tant que tels que par leur prestation dans un film de Hitchcock, non pas simplement grâce à la réputation du réalisateur, mais par la composition qui leur a été permis, alors, de livrer, et qui constitue un ingrédient essentiel de la réussite du film ([[Grace Kelly|Kelly]] dans ses trois films tournés avec le cinéaste, [[Janet Leigh|Leigh]] et [[Anthony Perkins|Perkins]] dans ''Psychose'', [[Tippi Hedren|Hedren]] dans ''Les Oiseaux'', et bien d'autres, jusque dans de petits rôles...). Hitchcock, simplement, stimulait les talents. === Harcèlement === Bien après la mort du réalisateur, l'actrice [[Tippi Hedren]] relate des faits de harcèlement et d'[[agression sexuelle]] commis par Hitchcock <ref>{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/cinema/2016/11/21/03002-20161121ARTFIG00261-tippi-hedren-maintient-avoir-ete-sexuellement-agressee-par-alfred-hitchcock.php|titre=Tippi Hedren accuse encore Alfred Hitchcock d'agression sexuelle|auteur=Elena Scappaticci et Jean Talabot|site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]]|en ligne le=21 novembre 2016|consulté le=14 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.parismatch.com/People/Dakota-Johnson-raconte-avec-emotion-les-abus-subis-par-sa-grand-mere-Tippi-Hedren-1769450|titre=Dakota Johnson raconte avec émotion les abus subis par sa grand-mère Tippi Hedren|site=[[Paris Match|parismatch.com]]|en ligne le=13 novembre 2021|consulté le=14 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.20minutes.fr/people/1952267-20161031-actrice-tippi-hedren-accuse-alfred-hitchcock-agression-sexuelle-memoires|site=20minutes.fr|titre=L'actrice Tippi Hedren accuse Alfred Hitchcock d'agression sexuelle dans ses mémoires|en ligne le=31 octobre 2016|consulté le=14 novembre 2021}}.</ref>. Certains de ces faits avaient été relatés dès 1983 par [[Donald Spoto]] dans une biographie de Hitchcock<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Donald Spoto|titre=The Dark Side Of Genius : The Life Of Alfred Hitchcock|passage=475.|éditeur=Collins|date=1983|isbn=0-00-216352-7}}.</ref>. Celui-ci se serait montré maladivement possessif envers la jeune débutante, et il aurait décidé de ruiner sa carrière cinématographique après qu'elle eut refusé de céder à ses avances<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=AlloCine |titre=Hollywood, machine à broyer : Tippi Hedren, harcelée par Alfred Hitchcock |url=https://www.allocine.fr/diaporamas/cinema/diaporama-18675150/ |site=AlloCiné |consulté le=2022-08-12}}.</ref>. === Défis et innovations techniques === Hitchcock semblait se délecter à relever les défis techniques de la réalisation. Dans ''[[Lifeboat]]'' (1944)<ref name="Lifeboat"/>, il place la totalité de l'action du film à bord d'un petit bateau, mais parvient cependant, dans sa façon de tourner, à éviter la répétition monotone, et aussi à trouver une solution concernant son caméo, devenu sa marque de fabrique, et que l'étroitesse du décor rendait difficile : il apparaît dans un magazine fictif que lit un des personnages, en photo sur une publicité pour un produit amincissant... De même, l'action de ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954) se déroule dans un seul appartement et ne montre de l'extérieur que ce que l'on voit de la fenêtre de celui-ci. Dans ''[[La Maison du docteur Edwardes]]'' (1945)<ref name="spellbound"/>, deux plans montrant une [[Caméra objective et subjective|vue subjective]] ont nécessité la construction d'une main en bois géante, censée appartenir au personnage dont la caméra adopte le point de vue, et celle d'accessoires, d'une taille proportionnelle, que la main tient : un verre de lait en réalité de la taille d'un seau, et un fusil en bois gigantesque. Pour ajouter à la nouveauté et obtenir un effet saisissant, le coup de feu marquant le point culminant de la scène a été colorié en rouge sur la pellicule noir et blanc de certaines copies du film. [[Fichier:Alfred Hitchcock's Vertigo trailer - Vertigo's Effect.png|thumb|upright=1.3|Image d'une scène utilisant le [[travelling compensé]] dans ''[[Sueurs froides]]'' (''Vertigo'', 1958).]] ''[[La Corde]]'' (1948)<ref name="Rope"/> constituait un autre défi technique. Le film donne en effet l'impression d'avoir été tourné en une seule et unique prise. En réalité, il est composé de dix prises durant chacune entre quatre minutes et demie et dix minutes, dix minutes étant la longueur maximum de bobine pouvant alors être contenue dans une caméra de l'époque. Certaines transitions entre le passage d'une bobine à l'autre sont camouflées par un objet sombre venant remplir pendant un certain temps la totalité du champ. Ces points étaient utilisés par Hitchcock pour dissimuler les coupures, et la prise suivante débutait avec la caméra placée exactement dans la même position. ''Sueurs froides'' (1958) a recours à une technique de caméra développée par Irmin Roberts, une technique imitée et réutilisée de nombreuses fois par la suite par d'autres réalisateurs, et qui donne l'impression d'une image qui s'allonge. L'effet est obtenu en déplaçant la caméra dans la direction opposée à celle du zoom. On a appelé cet effet le « [[travelling compensé]] », « dolly zoom » ou l'« effet Vertigo ». == Cinéma hitchcockien == === « Pur cinéma » === {{Citation bloc|Hitchcock est [...] l'un des plus grands ''inventeurs de formes'' de toute l'histoire du cinéma. Seuls peut-être, [[Friedrich Wilhelm Murnau|Murnau]] et [[Sergueï Eisenstein|Eisenstein]] peuvent, sur ce chapitre soutenir la comparaison avec lui. [...] À partir de cette forme, en fonction de sa rigueur même, tout un univers moral s'est élaboré. La forme, ici, n'enjolive pas le contenu, elle le crée. Tout Hitchcock tient en cette formule.|Conclusion du livre ''Hitchcock'' d'[[Éric Rohmer]] et [[Claude Chabrol]], 1957<ref>{{en}} Rohmer - Chabrol, {{p.|155}}.</ref>.}} === Thèmes et personnages === ==== Hommes ==== ===== Héros : innocent « monsieur tout le monde ». ===== Hitchcock porte un intérêt tout particulier au thème de l'innocent accusé à tort, injustement poursuivi, et obligé de se disculper. Parmi les « classiques » de Hitchcock, l'un des premiers à aborder ce sujet est ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (1935), dont le scénario est coécrit par [[Charles Bennett (scénariste)|Charles Bennett]], et dont le réalisateur tournera plusieurs variantes au cours de sa carrière, jusqu'à ''[[La Mort aux trousses]]'' en 1959, voire ''[[Frenzy]]'' en 1972. Le thème, cependant, est déjà présent, dans une certaine mesure, dans quatre films antérieurs, muets, réalisés entre 1925 et 1928 : ''[[The Mountain Eagle]]'' (film perdu), ''[[Les Cheveux d'or]]'', ''[[Downhill (film)|Downhill]]'' et ''[[Le passé ne meurt pas]]''. Il s'agit presque à chaque fois de drames, seul le second pouvant être considéré comme un thriller. De toute évidence<ref group="N">L'ombre de la croisée d'une fenêtre vient dessiner sur le visage du locataire des ''Cheveux d'or'', vers le début du film, une [[Croix (christianisme)|croix]] et, à la fin du film, la scène où il est décroché de la grille où il s'est retrouvé suspendu après avoir fui devant la foule, ressemble étrangement, justement, à une [[descente de croix]]. On notera par ailleurs que le héros en quelque sorte meurt et [[Résurrection (christianisme)|ressuscite]] dans ''Les 39 Marches'' et ''La Mort aux trousses''.</ref>, le thème renvoie au [[Jésus de Nazareth#Arrestation, procès et exécution|christianisme]], plus nettement évoqué dans ''[[La Loi du silence]]'' (1952) et ''[[Le Faux Coupable]]'' (1956). Plus prosaïquement, cependant, Hitchcock expliquera que « le thème de l'homme injustement accusé procure aux spectateurs un plus grand sentiment de danger, car ils s'imaginent plus facilement dans la situation de cet homme que dans celle d'un coupable en train de s'évader »<ref>Truffaut, cité par Bourdon, {{p.|323}}.</ref>. ==== Femmes ==== [[Fichier:Ingrid Bergman in Notorious Trailer(2).jpg|thumb|upright=1.1|[[Ingrid Bergman]] dans ''[[Les Enchaînés]]'' (''Notorious'', 1946). Elle restera jusqu'à la fin l'une des actrices préférées du réalisateur.]] Hitchcock entretient des rapports difficiles avec les femmes dans son enfance et son adolescence. Il est un enfant solitaire. Plus tard, il dira n'avoir compris vaguement les aspects mécaniques du sexe qu'à l'âge de vingt ans<ref>Freeman, {{p.|20}}.</ref>. Dans ses films, les figures féminines sont souvent les plus noires. D'une part, les jeunes femmes aux cheveux bruns représentent souvent le mal. De plus, la figure de la mère, souvent présente, est en général décrite sous un jour assez peu flatteur. Cela est visible dans ''Les Oiseaux'', où la mère a peur d’être abandonnée par son fils ; le paroxysme de cette relation se trouve, bien sûr, dans ''Psychose''. ===== Blonde « hitchcockienne » ===== {{article détaillé|Blonde hitchcockienne}} Les héroïnes de Hitchcock sont le plus souvent des [[Cheveux blonds#Symbolique en Occident|blondes]] à la beauté glacée qui, dans un premier temps, ont le profil de femmes idéales, mais qui, dès qu'elles sont réveillées par la passion ou le danger, répondent d'une façon plus sensuelle, animale, voire criminelle. La « blonde hitchcockienne », par rapport aux personnages ingénus de « blondes hollywoodiennes », est subversive. Une anecdote, à ce titre, est significative : au milieu des années 1950, quand [[Marilyn Monroe]] demande aux studios de travailler avec le réalisateur, Hitchcock aurait refusé, disant ne pas apprécier les femmes qui ont « le sexe affiché sur la figure »<ref name="Truffaut" />{{,}}<ref group="N">Commentaire d'Hitchcock : « [...] Je ne crois pas qu'une femme doit avoir le mot ''sexe'' tatoué sur la peau. C'est quelque chose que l'on doit découvrir au fur et à mesure qu'on la connaît mieux. C'est plus intéressant quand cet aspect là n'est pas apparent. On n'est pas obligé d'afficher la sensualité d'une femme comme des breloques autour de son cou. ». Cité dans Bourdon, {{p.|121}}.</ref>... On notera d'abord que, dans ''[[Les Cheveux d'or]]'' (''The Lodger'', 1927), qu'Hitchcock considérait comme son premier « vrai » film<ref name=Truffaut />, les victimes de l'« ''Avenger'' » sont toutes de jeunes femmes blondes (c'est d'ailleurs ce qui justifie le titre donné en français au film). Daisy (June Tripp), l'héroïne du film, la fille du couple qui héberge le jeune homme suspect et dont celui-ci, malgré une certaine ambiguïté relative à son orientation sexuelle<ref group="N">Un policier, qui cherche à conquérir Daisy, est inquiet de la venue de ce jeune et beau rival, et la mère de Daisy, après que l'inconnu a fait enlever les tableaux de jeunes femmes qui couvraient les murs de sa chambre, le rassure en lui disant qu'il n'a rien a craindre de l'inconnu, qualifié de ''queer''.</ref>, finit par s'éprendre, bien que blonde elle aussi, n'a cependant pas tout à fait ce qui deviendra plus tard les caractéristiques de la blonde selon Hitchcock. Le prototype en est, en fait, [[Anny Ondra]], qui tourne sous la direction de Hitchcock dans ''[[The Manxman]]'' et ''[[Chantage (film, 1929)|Chantage]]'', deux film muets de 1929, dont le second deviendra le premier film parlant du réalisateur. À cause d'un accent à couper au couteau {{incise|elle était allemande, d'origine polonaise}}, Ondra devra être doublée pour la version sonore. On a conservé un essai de l'actrice pour cette version, dans lequel on voit et entend Hitchcock lui poser des questions quelque peu grivoises, et elle y répondre d'un air à la fois choqué et amusé. Dans ''Chantage'', elle joue le rôle de la fiancée d'un policier, qui tue un peintre après que celui-ci a tenté d'abuser d'elle. La blonde hitchcockienne, semble-t-il, est tout d'abord pour le réalisateur, comme le montre la façon dont elle apparaît dans certains de ses films ultérieurs, l'objet d'une fascination s'apparentant au [[Fétichisme sexuel|fétichisme]] : dans ''[[Sueurs froides]]'' comme dans ''[[La Mort aux trousses]]'', certains plans la mettent en scène, avec une insistance que l'on ne peut que relever, comme un sujet d'une œuvre picturale, que l'on pourrait prosaïquement appeler « Blonde mystérieuse de profil regardant vers la droite » ou, mieux, « Blonde mystérieuse, profil gauche »... [[Fichier:North by Northwest movie trailer screenshot (25).jpg|thumb|left|upright=1.3|[[Eva Marie Saint]] entourée du héros et des « méchants » dans ''[[La Mort aux trousses]]'' (''North by Northwest'', 1959). Œuvre d'art et ses « visiteurs » dans un musée... ou, en l'occurrence, avec ses « amateurs » dans une salle de vente...]] [[Fichier:To Catch a Thief1.jpg|thumb|upright=1.1|[[Grace Kelly]] dans ''[[La Main au collet]]'' (''To Catch a Thief'', 1955).]] [[Fichier:Vertigo 1958 trailer embrace.jpg|thumb|upright=1.1|[[Kim Novak]] et [[James Stewart]] dans ''[[Sueurs froides]]'' (''Vertigo'', 1958).]] Dans ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (1935), on découvre une autre blonde, incarnée par [[Madeleine Carroll]], à qui le héros, innocent poursuivi et aux abois, se présente par un fougueux baiser, mais elle, cependant, n'hésite pas à le dénoncer. Plus tard dans le film, elle se retrouvera littéralement menottée au héros, qui finira par la convaincre. Carroll jouera l'année suivante dans un autre film de Hitchcock, ''[[Quatre de l'espionnage]]''. Dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), Lisa ([[Grace Kelly]]) risque sa vie en s'introduisant dans l'appartement de Lars Thorwald, le tueur supposé, tandis que dans ''[[La Main au collet]]'' (1955), Francie (de nouveau Grace Kelly) se propose de venir en aide à un cambrioleur « à la retraite » mais qu'elle croit toujours en activité. Dans ''[[Sueurs froides]]'' (1958), Judy ([[Kim Novak]]), déguisée en blonde, est complice d'un meurtre. Dans ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959), la blonde Eve Kendall (jouée par [[Eva Marie Saint]]) conduit le héros Roger Thornhill, dont elle est pourtant éprise, dans les griffes de ceux-là mêmes qui cherchent à le tuer. Dans ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (1963), Melanie Daniels ([[Tippi Hedren]]) est à un moment accusée d'être à l'origine, par sa simple présence, de l'inexplicable catastrophe. Dans ''[[Pas de printemps pour Marnie]]'' (1964)<ref name="Marnie"/>, le personnage-titre (de nouveau Hedren) est [[Kleptomanie|kleptomane]] et frigide. Au début du film, dans une scène qui, de façon frappante, montre trois personnages féminins appartenant à trois générations différentes et qui toutes ont les cheveux blonds {{incise|la mère de Marnie, Marnie elle-même, et une petite voisine}} on entend, curieuseument, la mère de Marnie critiquer sa fille qui s'est décoloré les cheveux : ''{{langue|en|Too-blond hair always look like a woman's tryin' to attract the man. Men and a good name don't go together.}}'' (« Toujours, les cheveux trop blonds, ça fait femme qui essaye d'attirer les hommes. Les hommes et la bonne réputation, ça ne va pas ensemble. »)... Mais le meilleur exemple se trouve dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' où le personnage infortuné joué par [[Janet Leigh]] dérobe {{unité|40000|$}} avant d'être la victime d'un psychopathe vivant isolé de la société. La dernière héroïne blonde de Hitchcock sera, des années après [[Dany Robin]] et sa « fille » [[Claude Jade]] dans ''[[L'Étau]]''<ref name="Topaz"/> en 1969, [[Barbara Harris]], dans le rôle d'une fausse voyante extralucide se transformant en limier amateur dans le dernier film de Hitchcock, le ''[[Complot de famille]]'' de 1976. On pourrait aussi inclure dans cette galerie de portraits, dans le même film, la trafiquante de diamants interprétée par [[Karen Black]], qui porte dans de nombreuses scènes une longue perruque blonde et que son activité délictueuse rend progressivement de plus en plus mal à l'aise. Certains critiques et spécialistes de Hitchcock, notamment Donald Spoto et Roger Ebert, s'accordent pour dire que ''Sueurs froides'' représente le film le plus personnel du réalisateur, et aussi le plus révélateur, étant donné qu'il y est question des obsessions d'un homme qui « sculpte » une femme pour la transformer en celle qu'il désire. ''Sueurs froides'' explore d'une manière moins détournée et plus largement qu'aucun autre de ses films l'intérêt du cinéaste pour la relation entre la sexualité et la mort. ===== Mère ===== Certains films de Hitchcock nous montrent des personnages qui ont une relation problématique avec leur [[mère]]. [[Fichier:Alfred Hitchcock's Notorious screenshot.png|thumb|left|upright=1.2|[[Leopoldine Konstantin]] et [[Claude Rains]] dans ''[[Les Enchaînés]]'' (''Notorious'', 1946). Mère et fils.]] Dans ''[[Les Enchaînés]]'' (1946), Sebastian ([[Claude Rains]]), le « méchant », subit de toute évidence la domination de sa mère ([[Leopoldine Konstantin]]), qui porte un regard méfiant {{incise|avec raison}} sur sa future belle-fille ([[Ingrid Bergman]]). La mère est ici assez surprenante : elle est dépeinte comme un chef autoritaire, d'allure virile, la cigarette « au bec ». Quand il sent que les choses tournent mal pour lui et que la situation devient inextricable, son fils, qui semble pourtant avoir dépassé la quarantaine, redevenu petit garçon penaud, s'en remet complètement à elle ; et elle se révèlera, au dernier moment, capable de rapidement tout renier pour qu'il ait la vie sauve. Bruno, le « méchant » de ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'' (1951)<ref name="Strangers"/> déteste son père au point de vouloir le tuer, mais entretient une relation très étroite avec sa mère ([[Marion Lorne]]), qui apparaît bientôt comme à moitié folle, c'est-à-dire, sans doute, à moitié entraînée dans l'amour et la folie de son fils. Dans ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959)<ref name="NorthNorthWest"/>, Roger Thornhill (le personnage joué par [[Cary Grant]]) est un « innocent pris au piège » dont la mère ([[Jessie Royce Landis]]) se moque quand il lui dit que de mystérieux individus cherchent à le tuer. Dans ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (1963)<ref name="The_Birds"/>, le personnage joué par [[Rod Taylor]] voit son univers attaqué par des oiseaux haineux, juste au moment où se présente à lui la possibilité de se libérer des serres d'une mère possessive ([[Jessica Tandy]]). Quant au tueur de ''[[Frenzy]]'' (1972)<ref name="Frenzy"/>, il ne ressent que haine pour les femmes, toutes « des putains », à l'exception de sa mère, qu'il semble idolâtrer, et les femmes qu'il trouve à son goût et qu'il ne peut que tuer... Mais le plus bel exemple reste bien sûr Norman Bates et sa relation plus que problématique avec sa mère, dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (1960), une mère qu'il conserve et incarne, qui est et qui n'est plus. ==== Couple ==== {{...}} ==== [[Double (dualité)|Double]] ==== {{...}} === Motifs et objets === ==== Sens des objets ==== En quelques images, montrant généralement de simples objets, Hitchcock parvient à situer un personnage, et à nous expliquer implicitement sa personnalité. Dans ''[[Le crime était presque parfait]]'' (1954), les sentiments du personnage joué par [[Grace Kelly|Kelly]] sont notamment indiqués, au tout début du film, par la couleur de sa robe, [[Blanc#Symbolique|blanche]] tandis qu'elle embrasse son mari, ensuite [[Rouge#Symbolique|rouge]] vif lorsqu'elle fait de même avec son amant. Cela est encore plus évident dans le film suivant du réalisateur, au début de ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954). Après nous avoir montré Jeffries ([[James Stewart|Stewart]]) une jambe plâtrée et condamné à la chaise roulante (une dédicace sur son plâtre le désignant, incidemment, comme « sympathique »), la caméra se déplace ensuite sur des objets évoquant non seulement ce qui lui est arrivé, mais aussi son passé et ce qui constitue alors le centre de ses préoccupations : un appareil photo brisé, des photos accrochées au mur, montrant d'abord des d'accidents, ensuite des scènes d'un conflit quelconque, enfin le négatif d'une photo de femme, dont on voit ensuite le positif sur la couverture visible au-dessus d'une pile de magazines. La signification de ces images apparaîtra plus clairement au cours du film. Le dilemme majeur auquel se heurte alors le personnage (avant qu'il ne soit témoin d'une scène suspecte) est de savoir s'il doit ou non s'engager plus avant dans sa relation avec la femme (un mannequin) dont il est épris, mais qui néanmoins risque selon lui de le freiner dans sa soif d'aventures. Dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (1960), le personnage joué par [[Janet Leigh]] apparaît, avant le vol qui aura pour elle des conséquences tragiques, en sous-vêtements blancs, puis, au moment où elle projette son méfait, on la voit qui porte des sous-vêtements [[Noir#Symbolique|noirs]]. Elle prend la fuite à bord d'une voiture noire, qu'elle échange, quand des remords de conscience commencent à la ronger, contre une voiture claire (le film, pour rappel, est en noir et blanc). ==== Luminaires ==== Dans un grand nombre de scènes de ses films, le réalisateur utilise les sources de lumière (bougies, lampes, lustres...) d'une façon tout à fait particulière. L'exemple sans doute le plus frappant se trouve dans ''[[Le Procès Paradine]]'' (1947) avec la séquence de la rencontre proprement dite entre l'avocat ([[Gregory Peck]]) et celui qui se révèle finalement être son rival ([[Louis Jourdan]]). La séquence fait elle-même partie d'une sorte de « chapitre » ou « scène-pivot »<ref group="N">Elle contient le caméo du réalisateur, qui transporte ici un étui à violoncelle.</ref> {{incise|une scène composée de façon quasi mathématique et d'une très grande complexité sur le plan symbolique : un voyage en train vers et depuis cette rencontre, élément véritablement déclencheur}} dont le début et la fin sont signalés par deux plans montrant chacun un arbre, l'un quasi identique à l'autre, si ce n'est que l'image est inversée. Au cours du dialogue entre les deux hommes, ils apparaissent à l'écran « en compagnie » d'une lampe massive qui, par les mouvements de caméra, semble se déplacer de façon étonnante au-dessus d'eux, entre eux, au-dessous d'eux ou à côté d'eux, et semble jouer un rôle, comme un troisième acteur. Plus tard dans le même film, après la scène du procès, que suit un plan fixe montrant une statue symbolisant la [[justice]], on assiste à une conversation lors d'un repas entre le juge ([[Charles Laughton]]) et sa femme, dont la mise en scène fait intervenir des bougies. Au début de ''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]'' (1942), la mère (Dorothy Peterson), dont le fils unique vient de mourir victime d'un attentat, et que vient consoler le héros ([[Robert Cummings]]) {{incise|l'« innocent » menacé}}, apparaît assise à une table entre quatre bougies éteintes, deux d'un côté et deux de l'autre, tandis que derrière elle une lampe projette de façon diffuse sa lumière vers le haut. La maison de l'aveugle (Vaughan Glaser), où l'« innocent » arrive ensuite au cours de son périple, est remplie d'un grand nombre de luminaires éteints pour la plupart, des lampes, et des bougies dont la mèche est intacte et qui n'ont jamais servi. La mère et l'aveugle ont en commun qu'ils défendent l'« innocent » de façon « instinctive », ce qui n'est pas le cas, notamment, de l'héroïne ([[Priscilla Lane]]) qui, bien qu'elle soit la fille de l'aveugle, doute à plusieurs reprises de l'intégrité de l'« innocent ». Dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), le personnage joué par Grace Kelly apparaît à un moment donné entre deux bougies d'abord éteintes, ensuite allumées. Dans le même film, on la voit allumer successivement trois lampes tout en disant à haute voix, comme on prononcerait une formule magique, les trois mots constituant son propre nom. Au début de ''[[La Mort aux trousses]]'' (1959), lors de la première confrontation de Thornhill (Cary Grant) avec les ennemis qu'il ne se soupçonnait pas avoir, on voit le personnage de Vandamm (James Mason) fermer les rideaux et se placer devant une lampe ; il parle, et sa silhouette rendue fantomatique par le procédé prend un aspect particulièrement menaçant. ''[[Complot de famille]]'' (1976), le dernier film de Hitchcock, se termine par une scène où la voyante « de pacotille » ([[Barbara Harris]]) découvre de façon inexplicable {{incise|et inexpliquée}}, une pierre précieuse cachée parmi les perles de cristal décorant un lustre (ce qui renvoie à la boule de cristal de la voyante, par ailleurs élément central du générique du film). Dans ''[[Les Cheveux d'or|The Lodger]]'', l'arrivée du locataire au sein du foyer se fait alors qu'une coupure d'électricité vient de se produire. Lorsque la mère ouvre la porte pour découvrir qui se tient derrière, la lueur d'une bougie allumée à ce moment-là le révèle comme le probable meurtrier recherché. Ces éléments, à l'évidence, revêtent un caractère symbolique et se référent, consciemment ou inconsciemment de la part du réalisateur, à des thèmes essentiels du [[christianisme]]. Cette religion est abordée plus directement dans ''[[La Loi du silence]]'' (1953), même si l'on peut considérer qu'il s'agit ici d'un simple prétexte, ou dans ''[[Le Faux Coupable]]'' (1956), même si le but ne semble être là que la retranscription la plus fidèle possible d'une « histoire vraie »... Dans ''[[Le Faux Coupable]]'', c'est après que l'« innocent » a prié devant l'image du Christ que le vrai coupable apparaît. Un peu de la même façon que, dans ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' (1935), l'« innocent » a la vie sauve grâce à un livre de prières, qui appartient à un paysan bigot et vénal, et qui se retrouve par hasard dans sa poche<ref group="N">L'idée semble empruntée aux ''[[Les Espions (film, 1928)|Espions]]'' (1928), mais le livre, dans le film de [[Fritz Lang|Lang]], n'est pas explicitement un livre religieux... – Rohmer - Chabrol, {{p.|53}}.</ref> ==== Œil et écran ==== [[Fichier:Alfred Hitchcock's The Wrong Man trailer 02.png|thumb|upright=1.3| Les yeux de [[Henry Fonda]] derrière la porte d'une cellule de prison, dans ''[[Le Faux Coupable]]'' (''The Wrong Man'', 1957).]] Dans ''[[Psychose]]'', deux gros plans d'œil semblent se répondre : celui de Norman Bates, qui épie Marion par un petit trou percé dans une paroi et dissimulé derrière un tableau, et celui, grand ouvert mais éteint, de Marion morte, victime du voyeur. Des yeux figurent comme motifs dans le rêve (mis en image avec l'aide du peintre [[Salvador Dalí]]) du mystérieux amnésique de ''[[La Maison du docteur Edwardes]]''. ==== Lieux ==== {{...}} ==== Escaliers ==== Dans un grand nombre de films de Hitchcock, on trouve des scènes « d'escaliers ». Dans ''Le crime était presque parfait'', la clé est cachée sous le tapis couvrant une marche d'escalier. Dans ''Sueurs froides'', les escaliers constituent eux-mêmes un élément-clé, étant donné que c'est l'impossibilité dans laquelle se trouve le personnage principal de les gravir jusqu'au bout {{incise|et le fait que finalement il y parvienne}} qui est à l'origine du drame. Dans ''Psychose'', le détective Arbogast se fait tuer sur les marches qui conduisent au lieu où, pense-t-il, il est susceptible de trouver la solution du mystère. Dans ''Complot de famille'', la scène finale a aussi pour décor un escalier, en haut duquel le héros se réfugie quand surgit le couple malfaisant, et c'est juste au-dessus de cet escalier que se trouve le lustre où la pierre précieuse est cachée. ==== Véhicules ==== Les moyens de transport jouent un rôle particulier dans bon nombre de films de Hitchcock. On a souvent vu dans l'image d'un train s'engouffrant dans un tunnel à la fin de ''La Mort aux trousses'' un symbole de l'acte sexuel (et telle était bien l'intention, avouée, du réalisateur). Le train, avec cette même connotation, est le lieu où se font certaines rencontres : ''Soupçons'' et ''L'Inconnu du Nord-Express''<ref group="N">La connotation homosexuelle sera clairement dite par le réalisateur.</ref> débutent par une scène de séduction dans un train. La voiture semble jouer un rôle similaire : notamment dans ''Le Grand Alibi'', ''Les Enchaînés''... La longue séquence de filature dans ''Sueurs froides'', à l'origine de l'obsession du héros pour la mystérieuse jeune femme blonde, et la longue scène où l'on voit le personnage de Marion à bord de ses deux voitures successives, en préambule de sa mort brutale dans ''Psychose'', peuvent ainsi revêtir un sens particulier. ==== Nourritures ==== Hitchcock était complexé par son poids, héritage de son père qui appréciait également la bonne cuisine. Différents acteurs et membres de l'équipe technique racontent qu’Hitchcock les invitait à dîner pour faire plus ample connaissance mais qu’ils parlaient davantage de gastronomie et du bon vin que du film en cours. [[Fichier:Alfred Hitchcock's The Birds trailer 01.png|left|thumb|upright=1.3| Alfred Hitchcock dégustant une volaille dans la bande-annonce humoristique du film ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (''The Birds'', 1963).]] Dans ses films, la nourriture a un rôle important. La fameuse scène du baiser dans ''[[Les Enchaînés]]'' (1946) est entrecoupée de propos sur le poulet. Dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), Lisa est vue comme une femme parfaite et Jeffries semble l'admettre lorsqu'elle lui apporte son repas, arrivé directement d'un grand restaurant : « Parfait, comme d'habitude ». L'invitation au dîner est souvent l'expression du désir de l'un des deux personnages d'aller plus loin dans sa relation avec l'autre : ainsi, John « le Chat » et Frances s'offrent un pique-nique, Scottie invite Judy à dîner, et Mitch invite Melanie, respectivement dans ''[[La Main au collet]]'' (1955), ''[[Sueurs froides]]'' (1958) et ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (1963), et une relation amoureuse peut débuter. La nourriture accentue le désir de Norman Bates pour Marion Crane dans [[Psychose (film)|Psychose]] (1960), puisqu'il lui apporte les sandwiches afin de discuter avec elle. Mais les exemples de scènes où il est question de nourriture abondent dans les films de Hitchcock… Dans son essai consacré au réalisateur, [[Jean Douchet]] analyse le boire, le manger et le fumer dans les films de Hitchcock, et développe à ce sujet une théorie sur « l'absorption »<ref>Voir Douchet, {{p.|212-227}}.</ref> qu'il aborde en disant : « Ce n'est pas gratuitement que l'œuvre du cinéaste, dont les préoccupations digestives se manifestent avec évidence dans la rondeur bonhomme de sa propre personne, est celle où le manger, le boire et le fumer tiennent une place capitale qu'aucune autre œuvre cinématographique, pas même celle de [[Jean Renoir|Renoir]], autre gourmet célèbre, ne peut lui disputer. [...] Il ne faut donc point s'étonner si, chez Hitchcock, c'est toujours à l'occasion d'un repas que le héros surprend à la dérobée, le secret ténébreux. »<ref>Douchet, cité par Bourdon, {{p.|290}}.</ref>. Il est intéressant de noter, à ce sujet, que l'une des « plaisanteries » les plus appréciées du réalisateur lie la nourriture et la mort, comme le montre le repas servi autour de la malle contenant un cadavre dans ''[[La Corde]]'' (1948), ou le repas dont le plat principal est l'arme du crime dans ''L'inspecteur se met à table'' (''Lamb to the Slaughter'', 1958) {{incise|épisode de la série ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'' adapté par [[Roald Dahl]]<ref group="N">Si l'on compte les réalisations pour la télévision, Dahl est en fait l'écrivain qui a été le plus souvent porté à l'écran par Hitchcock.</ref> d'après l'une de ses nouvelles}}, ou certains passages humoristiques de ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), ''[[Mais qui a tué Harry ?]]'' (1955) ou ''[[Frenzy]]'' (1972)… === Spectateur complice === [[Fichier:Alfred Hitchcock's Strangers on a Train Trailer Tennis Walker.png|thumb|upright=1.2|Image d'une scène de ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'' (1951) : le public d'un match de tennis. Où est le bien, où est le mal ? Le « méchant » spectateur…]] Hitchcock réalise ses films pour le spectateur et il aime jouer avec le côté forcément voyeur, et potentiellement « mauvais », de celui-ci. Dans ''L'Inconnu du Nord-Express'' (1951), le montage parallèle entre, d'une part, le parcours laborieux du « méchant » qui se rend sur les lieux de son crime pour y laisser un briquet susceptible de compromettre le « héros » et, d'autre part, le match de tennis que le « héros » doit remporter au plus vite pour avoir une chance d'empêcher le « méchant », son réel adversaire, d'exécuter son projet, suscite chez le spectateur une tension trouble et, quand le « méchant » peine à atteindre le briquet qu'il a maladroitement laissé tomber dans une grille de soupirail, le spectateur en vient à souhaiter que celui-ci parvienne malgré tout à le récupérer. L'idée du match de tennis est d'ailleurs à ce titre intéressante, et aussi, plus tôt dans le film, l'image de Bruno (le « méchant ») seul parmi le public à ne pas tourner la tête pour suivre la trajectoire de la balle : le « méchant » est sûr de son camp ou, plutôt, il n'a pas de camp ; on pourra observer qu'il ne regarde en fait dans la direction d'aucun des deux joueurs, mais bien droit devant lui : la caméra et, partant, le spectateur... Dans de nombreux autres de ses films, Hitchcock amène par moments le spectateur à soutenir, quasi inconsciemment, le parti du « méchant ». Dans ''[[Le crime était presque parfait]]'' (1954), nous sommes un peu déçus, au cœur de la tension, de voir les plans échafaudés par le mari machiavélique pour se débarrasser de sa femme (la pourtant délicieuse [[Grace Kelly]]) ne pas se dérouler comme prévu : de voir que le meurtre risque de ne pas avoir lieu, parce que la montre du mari s'est arrêtée et, ensuite, que la cabine d'où il compte donner le coup de téléphone fatal est occupée. Dans ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' (1960), nous espérons que Norman Bates ne va pas oublier le journal qui risque de le faire suspecter et, plus tard, quand il veut faire disparaître dans un marais la voiture contenant le corps de celle qui au départ était présentée comme l'héroïne, et que le véhicule hésite un moment à s'enfoncer, nous éprouvons avec lui un certain soulagement en voyant tout d'un coup la voiture-cercueil finir de couler. Nous nous surprenons de la même manière, dans ''[[Frenzy]]'' (1972), à souhaiter que le maniaque parvienne à récupérer l'épingle à cravate, qui pourrait le trahir, restée coincée dans la main, raidie par la mort, de Babs, sa victime... Un commentaire de ce phénomène se trouve d'une certaine façon formulé dans ''[[Fenêtre sur cour]]'' (1954), où la fenêtre du « héros » voyeur, assimilable à un écran de cinéma, place le spectateur dans la même position que lui. Au spectateur est renvoyé le reflet de ses désirs troubles à travers ceux de Jeffries et Lisa et, comme le dit cette dernière, « Nous sommes déçus parce qu'un homme n'a pas assassiné sa femme » ; dans le même temps, elle ne condamne le comportement, comme s'il faisait inévitablement partie de la nature humaine, que d'une honte « de principe ». Le spectateur veut une victime et un meurtrier car il veut de l'action. Hitchcock rend le spectateur, malgré lui, complice du tueur. == Image publique et communication == === Caméos === {{Article détaillé|Liste des caméos d'Alfred Hitchcock}} Un [[caméo]] est l'apparition furtive (souvent muette) d'une personnalité célèbre dans un film. Hitchcock apparaît d'abord dans ''Les Cheveux d'or'' (''The Lodger'', 1926) car il trouve alors plaisant d'équilibrer lui-même un premier-plan (on le voit assis de dos à un petit bureau, devant une baie vitrée d'une salle de rédaction). Par la suite, ses caméos deviennent un jeu pour le spectateur, et on peut le voir dans tous ses films postérieurs. Bien vite, cependant, il se rend compte que cette apparition furtive peut causer une certaine gêne dans la perception du déroulement de l'action : aussi finit-il par ne plus apparaître qu'en tout début de film, de façon que les spectateurs ne l'attendent plus et puissent être pleinement concentrés sur l'histoire. Toutefois, dans les ''Enchainés'', il apparait deux fois : la première au tout début du film à {{unité|2|min}} 30 environ (le passant devant la maison), la seconde au milieu du film à environ {{unité|64|min}} 30 (un convive buvant un verre de champagne). Les caméos de Hitchcock révèlent un personnage assez paradoxal. Obsédé par son physique, il ne perdait pourtant pas une occasion de se montrer, contrairement à d’autres réalisateurs très discrets. Cela fait partie de son humour cocasse, qui ponctue bien souvent ses films. L'apparition de Hitchcock dans ses films peut être considérée comme sa signature, et sans doute est-il possible de trouver une signification dans ce que son personnage fait dans cette apparition en rapport avec l'œuvre dans laquelle elle s'insère. === Affiches === L'exigence et le souci du détail du réalisateur s'étendaient également à chaque affiche de ses films. Hitchcock préférait travailler avec les plus grands talents de l'époque {{incise|des graphistes tels que Bill Gold et [[Saul Bass]]}} et leur faisait revoir leur copie à d'innombrables reprises, jusqu'au moment où il estimait que l'image unique figurant sur l'affiche représentait fidèlement son film en entier. === Logo et thème === [[Fichier:Alfred Hitchcock présente (profil).jpg|vignette|170x170px]] Le générique de la série ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'' montre un dessin représentant, schématiquement mais de manière très reconnaissable, le profil joufflu de Hitchcock et a pour thème ''La Marche funèbre pour une marionnette'' de [[Charles Gounod]]. La caricature est en fait un autoportrait, dont une première version avait déjà été publiée dans un quotidien en 1923 ; elle aurait été inspirée par [[Cecil B. DeMille]] qui avait dessiné un médaillon à son effigie apparaissant au générique de ses films à partir de 1919<ref name="KrohnBio27" />. Quant au petit air de Gounod, c'est sur le conseil de Bernard Herrmann qu'il sera choisi pour illustrer la série. Ce dessin et cette musique suffisent alors, et suffiront longtemps encore par la suite, à évoquer le réalisateur. == Hitchcock et la critique == === ''Cahiers du cinéma'', ''Hitchcock/Truffaut'' === {{Article détaillé|Hitchcock/Truffaut}} Dans les années 1950, en France, certains critiques des ''[[Cahiers du cinéma]]'' seront les premiers à considérer les films de Hitchcock comme des œuvres artistiques et à en faire la promotion en tant que telles. Hitchcock sera l'un des premiers cinéastes auquel ces critiques, futurs animateurs de la [[nouvelle vague]], appliqueront leur « [[politique des auteurs]] », qui souligne l'autorité artistique du réalisateur dans le processus de fabrication d'un film. Une première rencontre avec Hitchcock aura lieu en 1954, lors du tournage de ''La Main au collet''<ref name=KrohnBio87/>. En octobre, ''Les Cahiers'', à l'initiative notamment de [[Claude Chabrol]] et [[François Truffaut]], et contre une certaine réticence de la part du rédacteur en chef [[André Bazin]], publient un numéro spécial consacré au réalisateur ({{numéro}}39, t. VII)<ref>[Vidéo] Fischer, chap. 1.</ref>. Trois ans plus tard, en 1957, [[Éric Rohmer]] et Claude Chabrol publient l'une des premières monographies consacrées à Hitchcock<ref>Rohmer - Chabrol.</ref>{{,}}<ref>Il est précédé par ''An Index to the Creative Work of Alfred Hitchcock'', de Peter Noble, publié à Londres en 1949, une filmographie établie pour la revue ''[[Sight and Sound]]''.</ref>. En 1966, François Truffaut publie ''Le Cinéma selon Hitchcock'', résultat d'une série d'entrevues avec le « maître du suspense » du 13 au {{date-|18 août 1962}} dans les bureaux d’[[Universal Pictures|Universal]]<ref>[http://www.bifi.fr/public/ap/article.php?id=200 Hitchcock- Truffaut : Secrets de fabrication].</ref>. {{Référence nécessaire|D'aucuns considèrent cet ouvrage comme le meilleur livre d'entretiens, voire le meilleur livre tout court, jamais écrit sur le cinéma|date=février 2013}}. == Distinctions == === Oscars === [[Fichier:Hitchcock walk of fame.jpg|upright=1.1|thumb|Étoile d'Alfred Hitchcock sur le ''[[Hollywood Walk of Fame]]'' à [[Los Angeles]].]] Quatre de ses films ont été nommés dans la catégorie [[Oscar du meilleur film|meilleur film]], seul '''''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]''''' l'emporta (en sachant que cet Oscar ne nomme et ne récompense que les producteurs) : * [[13e cérémonie des Oscars|1940]] : '''''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]''''', produit par [[David O. Selznick]] * 1940 : ''[[Correspondant 17]]'', produit par [[Walter Wanger]] * [[14e cérémonie des Oscars|1941]] : ''[[Soupçons]]''<ref name="Suspicion"/>, produit par Hitchcock * [[18e cérémonie des Oscars|1945]] : ''[[La Maison du docteur Edwardes]]''<ref name="spellbound"/>, produit par David O. Selznick Nommé cinq fois meilleur réalisateur, Alfred Hitchcock n'a jamais obtenu d'Oscar, sauf un prix honorifique. Toutes catégories confondues, ce sont en tout seize films de Hitchcock qui seront nommés aux Oscars, dont six seulement vaudront à leur réalisateur une proposition à titre personnel : {| class="wikitable center" ! colspan=4 |Nominations aux [[Oscar du cinéma|Oscars]] |- ! Année !! Film !! Catégorie !! Lauréat |- | [[13e cérémonie des Oscars|1940]] | ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' | [[Oscar du meilleur réalisateur|Meilleur réalisateur]] | [[John Ford]] – ''[[Les Raisins de la colère (film)|Les Raisins de la colère]]''<ref group="N">''Rebecca'' obtient cependant l'Oscar du meilleur film, qui sera décerné à Selznick. Parmi les concurrents dans cette catégorie figurait également notamment ''[[Le Dictateur]]'' de Chaplin.</ref> |- | [[14e cérémonie des Oscars|1941]] | ''[[Soupçons]]'' | [[Oscar du meilleur film|Meilleur film]] | [[Darryl F. Zanuck]] – ''[[Qu'elle était verte ma vallée]]'' |- | [[17e cérémonie des Oscars|1944]] | ''[[Lifeboat]]'' | Meilleur réalisateur | [[Leo McCarey]] – ''[[La Route semée d'étoiles]]'' |- | [[18e cérémonie des Oscars|1945]] | ''[[La Maison du docteur Edwardes]]'' | Meilleur réalisateur | [[Billy Wilder]] – ''[[Le Poison (film, 1945)|Le Poison]]'' |- | [[27e cérémonie des Oscars|1954]] | ''[[Fenêtre sur cour]]'' | Meilleur réalisateur | [[Elia Kazan]] – ''[[Sur les quais]]'' |- | [[33e cérémonie des Oscars|1960]] | ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' | Meilleur réalisateur | [[Billy Wilder]] - ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' |- | [[40e cérémonie des Oscars|1968]] | Prix honorifique | [[Irving G. Thalberg Memorial Award]]<ref group="N">Ce prix est attribué irrégulièrement par l'académie à un réalisateur créatif dont la filmographie est d'une grande qualité.</ref> | Alfred Hitchcock |} Le nombre de nominations (y compris les lauréats) pour les seize films s'élève à cinquante. [[Miklós Rózsa]] remporte l'[[Oscar de la meilleure musique de film|Oscar de la meilleure musique]] pour ''La Maison du docteur Edwardes'', et [[Joan Fontaine]] [[Oscar de la meilleure actrice|celui de la meilleure actrice]] pour sa prestation dans ''Soupçons'' ; elle est, parmi tous les acteurs, la seule à être ainsi récompensée pour un rôle dans un film dirigé par Hitchcock. === Honneurs et hommages === En 1967, Hitchcock reçoit l'[[Oscar d'honneur|Irving G. Thalberg Memorial Award]]. En 1971, il est fait chevalier de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]]. Le profil d'Alfred Hitchcock apparaît, avec d'autres « mythes » du cinéma, dans le générique de ''[[Quand la panthère rose s'emmêle]]'' (1976) de [[Blake Edwards]], film faisant partie de la série des ''[[La Panthère rose|Panthère rose]]''. Alfred Hitchcock figure, avec [[James Whale]] et, plus tard, [[George Lucas]], parmi les quelques réalisateurs parodiés par [[Mel Brooks]]. ''[[Le Grand Frisson]]'' (''High Anxiety'', 1977), qui fait référence à plusieurs films et à plusieurs caractéristiques de l'œuvre du « maître du suspense », est d'ailleurs dédié à ce dernier. En 1979, Hitchcock est récompensé par l'[[American Film Institute]] (AFI) pour l'ensemble de sa carrière<ref>American Film Institute, [http://www.afi.com/tvevents/laa/laa79.aspx « TV & Events : 1979 : Alfred Hitchcock, {{7th}} AFI Life Achievement Award », sur le site de l'AFI.] ; page consultée le 16 mai 2010.</ref>. Hitchcock sera fait [[Ordre de l'Empire britannique|Chevalier Commandeur de l'Ordre de l'Empire Britannique]] par la reine [[Élisabeth II]] lors des ''[[Ordres, décorations et médailles du Royaume-Uni|New Year's Honours]]'' de 1980. Bien qu'il ait adopté la nationalité américaine en 1956, il était demeuré sujet britannique et pouvait dès lors utiliser le titre de ''Sir''. Hitchcock est mort seulement quatre mois plus tard, le {{date-|29 avril}}, avant d'avoir pu être investi de son titre de manière officielle<ref>{{Lien web|langue=français|titre=BIOGRAPHIE ALFRED HITCHCOCK : Le Maître du Suspense|url=http://cinemaclassic.free.fr/hollywood/hitchcock.htm|site=cinemaclassic.free.fr|consulté le=11 janvier 2017}}.</ref>. === Distinctions posthumes === À l'[[Université de Californie du Sud#L'école de cinéma|École de cinéma]] (''School of Cinematic Arts'') de l'Université de Californie du Sud (USC), une [[Chaire universitaire|chaire]] consacrée à l'étude du film américain a été baptisée des noms d'Alma et Alfred Hitchcock : ''{{langue|en|Alma and Alfred Hitchcock Chair for the Study of American Film}}''. Depuis 1991, le [[Dinard Festival du film britannique]] ([[Ille-et-Vilaine]], [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]]) remet un prix portant le nom du réalisateur. On peut par ailleurs voir dans cette ville une statue en bronze du « maître du suspense », évoquant le film ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' ; inaugurée le {{date-|8 octobre 2009}}, elle remplace une ancienne statue de Hitchcock faite de plâtre et de résine<ref>[http://www.hubert35.net/article-la-statue-de-hitchcock-et-les-oiseaux-de-retour-a-dinard--37234476.html « La statue de Hitchcock et les oiseaux de retour à Dinard ».] ; page consultée le 20 avril 2010.</ref>. Le {{date-|13 août 1999}}, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du réalisateur, une série d'hommages lui sont rendus notamment à Londres, à Los Angeles et à New York<ref>[[Noël Blandin]], [http://www.republique-des-lettres.fr/915-alfred-hitchcock.php « Commémorations du centenaire d'Alfred Hitchcock », dans ''La République des Lettres'', 13 août 1999] {{lien archive|url=http://www.republique-des-lettres.fr/915-alfred-hitchcock.php |horodatage archive=20190503113806 |titre=Copie archivée}}, sur le site de la ''RDL''. page consultée le 16 mai 2010.</ref>. Des œuvres de Hitchcock sont en outre très régulièrement citées dans des classements « des meilleurs films », dressés par des critiques et des professionnels du cinéma. Six films sont repris au [[National Film Registry]] : ''[[Sueurs froides]]'', ''[[Fenêtre sur cour]]'', ''[[La Mort aux trousses]]'', ''[[L'Ombre d'un doute]]'', ''[[Les Enchaînés]]'', et ''[[Psychose (film)|Psychose]]''. Tous ces films, à l'exception de ''L'Ombre d'un doute'' et des ''Enchaînés'' figurèrent au [[Top 100 de l'American Film Institute|Top 100]] de l'AFI de 1998, et dans la mise à jour de 2007 de cette liste. En 2008, quatre films de Hitchcock sont cités parmi les dix meilleurs films de tous les temps dans la catégorie « Mystery » d'un ''10 Top 10'' dressé par la même institution. Ces films sont ''Sueurs froides'' ({{n°|1}}), ''Fenêtre sur cour'' ({{n°|3}}), ''La Mort aux trousses'' ({{n°|7}}) et ''[[Le crime était presque parfait]]'' ({{n°|9}})<ref>American Film Institute, [http://www.comingsoon.net/news/movienews.php?id=46072 « AFI Crowns Top 10 Films in 10 Classic Genres »], sur ComingSoon.net, 17 juin 2008 ; page consultée le 16 mai 2010.</ref>. En 1999, le [[British Film Institute]] (BFI) publia un classement des cent meilleurs films britanniques (''The BFI 100''), dans lequel on retrouve deux films du réalisateur : ''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]'' ({{n°|4}}) et ''[[Une femme disparaît]]'' ({{n°|35}})<ref>British Film Institute, [http://www.bfi.org.uk/features/bfi100/ « {{langue|en|The BFI 100 : A selection of the favourite British films of the 20th century}} »], sur le site du BFI ; page consultée le 16 mai 2010.</ref>. Côté appréciation du public, on peut relever qu'en {{date-|mai 2010}}, pas moins de onze films de Hitchcock figurent au top 250 d'[[Internet Movie Database|IMDb]]<ref>Classement fluctuant, et d'autant moins, ou d'autant plus, représentatif, que plus de la moitié des films y figurant sont postérieurs à 1980 (année de la mort d'Hitchcock)...</ref> : ''Fenêtre sur cour'' ({{n°|20}}), ''Psychose'' ({{n°|22}}), ''La Mort aux trousses'' ({{n°|32}}), ''Sueurs froides'' ({{n°|40}}), ''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]'' ({{n°|97}}), ''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]'' ({{n°|123}}), ''Les Enchaînés'' ({{n°|128}}), ''Le crime était presque parfait'' ({{n°|195}}), ''L'Ombre d'un doute'' ({{n°|208}}), ''[[La Corde]]'' ({{n°|217}}) et ''Une femme disparaît'' ({{n°|248}})<ref>[https://www.imdb.com/chart/top « IMDb Charts : IMDb Top 250 ».] ; page consultée le 16 mai 2010.</ref>. Ce qui est preuve, sinon de l'importance, du moins de la relative perennité de l'œuvre. == Influence d'Alfred Hitchcock == === Influence au cinéma === Les innovations et la vision de Hitchcock ont influencé un grand nombre de cinéastes (citons, par exemple, bien sûr [[François Truffaut]] et [[Claude Chabrol]], mais aussi [[Roman Polanski]] ou [[Steven Spielberg]]<ref>À ce sujet, Spielberg déclarera cependant, dans une interview accordée après la sortie de ''[[Rencontres du troisième type]]'' (1977) : « On dit trop que je suis un fan d'Alfred Hitchcock. Je n'ai vu qu'un tiers de ses films. Il n'y a que ''Psychose'' et ''Vertigo'' que j'ai vus deux fois. Seulement les gens voient des ressemblances dans ses films et les miens, et ils racontent que je passe mon temps à regarder des copies en {{unité|16|mm}} de ses films chez moi, ce qui n'est jamais arrivé. J'ai passé dix fois plus de temps à regarder les films de [[John Ford|Ford]] que ceux d'Hitchcock, mais personne ne commente jamais mes qualités fordiennes... ». Cité dans David Overbey, Steven Spielberg, « Entretien avec Steven Spielberg », dans ''[[L'Écran fantastique]]'', {{numéro}}5 (1978), {{p.|45}}.</ref>...), de producteurs et d'acteurs. Cette influence a notamment participé à la tendance qu'auront les réalisateurs de contrôler les aspects artistiques de leurs films en dépit des producteurs. Parmi d'autres « hommages » qui ont pu lui être rendus, Hitchcock a engendré deux cas assez uniques dans l'histoire du cinéma : un cinéaste, [[Brian De Palma]], qui base une partie de son œuvre sur celle d'un autre, et le ''remake'' pour ainsi dire au plan près, par un cinéaste, [[Gus Van Sant]], de l'œuvre d'un autre cinéaste. === Influence sur le cinéma de genre === Hitchcock a exercé une influence énorme sur le développement de certains genres cinématographiques, essentiellement avec deux de ses films : ''[[Psychose]]'' (1960) et ''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]'' (1963), réalisés alors qu'il était sexagénaire. Le premier est, notamment, à l'origine du ''[[slasher]]'', sous-genre du [[film d'horreur]] regroupant des films où un tueur psychopathe élimine un par un les personnages de l'histoire, et le second se trouve à l'origine du [[film catastrophe]]<ref>Krohn (2008), {{p.|77}}.</ref>, plus particulièrement de toute une série de films mettant en scène des animaux meurtriers. ''Psychose'' sert de référence avouée à ''[[La Nuit des masques|Halloween]]'' (1978) de [[John Carpenter]], et a engendré une panoplie de films allant de ''[[Massacre à la tronçonneuse (film, 1974)|Massacre à la tronçonneuse]]'' (1974) de [[Tobe Hooper]] {{incise|dont l'histoire semble également inspirée de celle d'[[Ed Gein]]}} jusqu'à ''[[Scream (film)|Scream]]'' (1996) de [[Wes Craven]], et bien au-delà, en passant par ''[[Vendredi 13 (film, 1980)|Vendredi 13]]'' (1980) de [[Sean S. Cunningham|Cunningham]] ou ''[[Les Griffes de la nuit]]'' (1984) de Craven. Des films qui, pour la plupart, et comme ''Psychose'' lui-même, connaîtront des suites, au nombre parfois assez important. ''Les Oiseaux'' annonce le film catastrophe, bien que le terme soit plus propre à désigner des films où il est question de désastres envisageables, en tout cas plus communs qu'une attaque massive d'oiseaux. On pourrait dire qu'il crée un sous-genre avant que le genre lui-même n'existe, un sous-genre dans lequel on peut ranger un film tel que ''[[Les Dents de la mer]]'' (1975) de [[Steven Spielberg]], et beaucoup d'autres, d'une qualité souvent bien plus discutable. Certains ingrédients des ''Oiseaux'' se retrouveront dans la plupart des films catastrophe : la description d'une histoire personnelle {{incise|souvent les histoires personnelles sont multipliées dans les films catastrophes postérieurs, « classiques »}}, la description d'une communauté et de ses réactions face à la catastrophe, et la description, en plusieurs scènes choc, de la catastrophe elle-même. ''Les Dents de la mer'' se rapproche nettement du modèle offert par ''Les Oiseaux''. Les deux films sont des adaptations d'œuvres littéraires, mais le choix des éléments que l'on retrouve à l'écran est quasiment identique : dans ''Les Dents de la mer'' : description de la famille du chef Brody (cfr. Melanie, Mitch et sa mère), de la communauté d'Amity (cfr. Bodega Bay) {{incise|avec, dans les deux films, une gifle : Melanie la donne dans ''Les Oiseaux'' et Brody la reçoit dans ''Les Dents''}}, et des scènes d'émotion forte distillées progressivement dans le film. Avec ''Psychose'' et, dix ans auparavant, ''[[Le Grand Alibi (film, 1950)|Le Grand Alibi]]'' (1950), Hitchcock est par ailleurs le précurseur de ce qui, dans les années 1990-2000, deviendra presque un genre à part entière : le film « à [[retournement final]] ». === Exégèse De Palma === Parmi les réalisateurs ultérieurs, celui qui s'est le plus penché sur l'œuvre de Hitchcock est sans conteste, du moins au début de sa carrière, [[Brian De Palma]], qualifié alors de « maître moderne du suspense »<ref group="N">Cf. par exemple l'affiche et la bande annonce de ''Body Double''.</ref>. C'est, pour commencer, après avoir vu ''Sueurs froides'' que Brian De Palma laisse de côté des études scientifiques prometteuses pour se tourner vers le cinéma<ref name=BouzereauObsession>[Vidéo] Laurent Bouzereau, ''« Obsession » revisited – « Obsession » revisité'', Columbia TriStar Home Video, 2000, en bonus du dvd ''Obsession'', Hachette Filipacchi, 2002. EAN 3-475001-005358.</ref>. Dans ses propres films, loin de se contenter d'imiter Hitchcock, pâlement ou même brillamment, De Palma le revisite, en propose une lecture particulière. Son attention se concentre essentiellement sur trois œuvres : ''[[Fenêtre sur cour]]'', ''[[Sueurs froides]]'' et ''[[Psychose (film)|Psychose]]''. Les films de De Palma se distinguent d'abord de ceux de Hitchcock du fait qu'ils sont réalisés au moment où les contraintes sévères visant la représentation ou même l'évocation de la sexualité se sont considérablement relâchées dans le cinéma américain. Ils sont ainsi fréquemment émaillés de scènes érotiques, visant délibérément à exciter le spectateur<ref group="N">''Carrie'' (après une courte scène montrant un match de volley-ball) et ''Pulsions'' commencent comme des films érotiques, avec des scènes de douche qui en rappellent, a posteriori, une autre...</ref>, et abordent de front des thèmes comme l'[[insatisfaction sexuelle]], l'[[exhibitionnisme]], la [[transidentité]], la [[pornographie]], voire l'impuissance<ref group="N">Selon une interprétation que l'on peut faire du héros de ''Body Double''.</ref>, l'[[inceste]]<ref group="N">Dans ''Obsession'', quoique le réalisateur sera tout de même amené à atténuer cet aspect pour permettre la distribution du film.</ref>{{,}}<ref name=BouzereauObsession/> et le [[fétichisme]]<ref group="N">Dans ''Body Double'', où le héros récupère un sous-vêtement abandonné dans une poubelle par la femme objet de ses fantasmes.</ref>. Le voyeurisme, en même temps qu'il est exploité, est exploré sous de multiples facettes, notamment celui de son rapport avec les médias de toutes sortes<ref group="N">La télévision au début de ''Sisters'', la presse dans le même film, la vidéo et le cinéma dans ''Body Double''...</ref>. Le thème du double constitue également chez De Palma « auteur », comme chez Hitchcock, un sujet permanent d'interrogation. [[Fichier:Bates Motel.jpg|upright=1.2|thumb|''Psychose'', Motel des Bates : lieu de tournage de la scène principale.]] C'est de façon assez indirecte que De Palma se réfère d'abord à Alfred Hitchcock, avec ''[[Sœurs de sang]]'' (''Sisters'', 1973), ''[[Obsession (film, 1976)|Obsession]]'' (1976) et ''[[Carrie au bal du diable]]'' (''Carrie'', 1976). Le premier, dont la musique est signée [[Bernard Herrmann]], comporte des allusions à ''Fenêtre sur cour'' {{incise|et même une citation quasi « littérale » de celui-ci}}, et explore, comme ''Psychose'', via le cas d'une jeune femme devenue schizophrène à la suite de la mort de sa sœur siamoise, le thème du double et du dédoublement de la personnalité. ''[[Obsession (film, 1976)|Obsession]]'' (1976, scénario de [[Paul Schrader]] d'après une histoire de De Palma), est basé sur une relecture de ''Sueurs froides'', en y intégrant le thème de l'inceste. Le compositeur de la musique du film est encore une fois Herrmann<ref group="N">C'est du reste son avant-dernière partition écrite pour le cinéma, avant celle de ''[[Taxi Driver (film, 1976)|Taxi Driver]]'', qu'il a juste le temps d'achever avant de mourir.</ref>. En ce qui concerne ''Carrie'', il s'agit de l'adaptation d'un roman de [[Stephen King]]. Néanmoins, les effets utilisés sont à l'évidence calqués sur ceux utilisés par Hitchcock, notamment dans ''Psychose'', auquel il est par ailleurs rendu hommage à travers le nom donné à l'école de Carrie, la Bates High School. ''Carrie'', cependant, par rapport aux films de Hitchcock, force le trait, avec des séquences humoristiques {{incise|les exercices-punition sur le terrain de sport, l'essayage}} frôlant le grotesque et, en guise d'apothéose, une longue séquence de suspense horrifique, dramatisée presque à outrance, jusqu'au sursaut final. La symbolique, présente de façon subtile chez Hitchcock, est tout aussi présente dans le film de De Palma, mais de façon plus ostensible, notamment avec l'image de la mère « crucifiée » rappelant celle du saint Sébastien, ou les centaines de bougies que l'on peut voir partout dans la maison lorsque Carrie, après le bal, l'humiliation et la vengeance, rentre chez elle. La maison de Carrie et sa mère n'est sans doute pas sans rapport avec celle de Norman Bates (et sa mère). En ce qui concerne la musique, [[Pino Donaggio|Donaggio]] s'inspire directement de l'utilisation qui en est faite par Herrmann dans ''Psychose''. Le scénario de ''[[Pulsions]]'' (''Dressed to Kill'', 1980) s'appuie sur une combinaison entre ''Sueurs froides'' et ''Psychose''. Comme ''Sueurs froides'', le film, après présentation des personnages, se poursuit par une longue séquence de séduction, évoquant une parade amoureuse, se déroulant en grande partie dans un musée et au cours de laquelle aucun mot n'est échangé. Comme ''Psychose'', le film se termine par un exposé aux allures scientifiques, concernant la personnalité et les motivations du meurtrier. Ce sont les conflits relatifs à son [[identité de genre|identité sexuelle]] qui sont cause chez le meurtrier de ''Pulsions'' d'un dédoublement de personnalité. ''[[Body Double]]'' (1984) est une relecture de ''Fenêtre sur cour'' et ''Sueurs froides''. Le rôle principal féminin est par ailleurs tenu par [[Melanie Griffith]], fille de [[Tippi Hedren]]. Le film est, au-delà du simple divertissement, une réflexion sur le cinéma et ses artifices (comme le titre du film, en partie, l'indique : la « doublure »), autant que sur les travers sexuels (voyeurisme, exhibitionnisme, voire fétichisme), dans le contexte des années 1980, avec l'émergence de la vidéo, la popularisation relative du [[cinéma gore]] et le développement de l'industrie pornographique. De Palma, dans ces films, recourt par ailleurs au [[Écran divisé|split screen]], procédé que n'a jamais utilisé Hitchcock, mais qui correspond à des séquences de ''La Corde'', ou ''Pas de printemps pour Marnie'', dans lesquelles il est donné au spectateur d'assister à des scènes concomitantes, l'une étant susceptible d'avoir un effet sur l'autre. Dans les films de De Palma, l'effet n'a toutefois pas toujours la même fonction ; il s'apparente alors plutôt aux fenêtres de ''Fenêtre sur cour'', ou a pour but de causer une espèce de vertige nauséeux, de « gaver » en quelque sorte d'images le spectateur-voyeur. === ''Psychose'' de Gus Van Sant === ''[[Psycho (film, 1998)|Psycho]]'' (1998) de [[Gus Van Sant]] reprend à quelques détails près les mêmes plans que l'original mais est tourné en couleurs. Van Sant explique : {{Citation|Il s'agit plus d'une réplique que d'un ''remake'' [...] C'est presque comme si nous réalisions un faux. Comme si nous faisions une copie de [[la Joconde]] ou de la [[David (Michel-Ange)|statue de David]]}}<ref>Bourdon, {{p.|781}}.</ref>. Le film, néanmoins, sera un échec commercial. === Influence en littérature === Certains auteurs, comme [[Robert Arthur, Jr.]] et [[Michael Collins (écrivain)|William Arden]] ont repris le personnage d'Alfred Hitchcock (avec son accord) dans leurs romans pour la jeunesse : ''[[Les Trois Jeunes Détectives]]''. Cette saga met en scène de jeunes garçons qui enquêtent sur des événements mystérieux et qui sont parrainés par Alfred Hitchcock en personne, qu'on voit apparaître dans la plupart des romans, en introduction et en conclusion. Cette suite de romans a été traduite en France par [[Claude Voilier]], [[Vladimir Volkoff]] ou encore [[L-M Antheyres]], et est parue aux éditions [[Hachette Livre|Hachette]], dans les collections [[Bibliothèque verte]] et [[Livre de poche]]. == Filmographie == {{Source Imdb}} Le nombre total de longs-métrages réalisés par Alfred Hitchcock pour le cinéma est de cinquante-quatre, ou cinquante-trois si l'on omet ''[[Mary (film, 1931)|Mary]]'', version de ''[[Meurtre (film)|Meurtre]]'' tournée avec des acteurs allemands. Le premier est en réalité ''[[Le Jardin du plaisir]]'', et non ''[[Number Thirteen]]'', lequel demeura inachevé et dont ce qui en avait été tourné semble aujourd'hui perdu. ''[[The Mountain Eagle]]'', le deuxième film de Hitchcock, est également considéré comme perdu. ''[[Chantage (film, 1929)|Chantage]]'' existe en deux versions : l'une muette et l'autre parlante. ''[[Le Crime était presque parfait]]'' existe, quant à lui, en version 2D {{incise|c'est la seule version disponible sur support DVD}} et il a, à sa sortie et en quelques rares occasions par la suite, été projeté en [[Cinéma en relief|3D]]. Alfred Hitchcock a par ailleurs dirigé vingt épisodes de série télévisée dont la durée varie d'une demi-heure à une heure environ. Les trois premières bobines du film ''[[L'Ombre blanche (film, 1923)|L'Ombre blanche]]'', que l'on croyait perdues, ont été retrouvées en {{date-|août 2011}} en Nouvelle-Zélande. Ces images sont les plus anciennes que l'on connaisse du « Maître du suspense »<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/cinema/la-premiere-pellicule-d-hitchcock-retrouvee_1017601.html La première pellicule d'Hitchcock retrouvée].</ref>. Sur ce film de jeunesse, il aurait été scénariste, décorateur, monteur et assistant au réalisateur<ref>{{Lien web |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/08/04/un-film-de-jeunesse-d-alfred-hitchcock-decouvert-en-nouvelle-zelande_1555993_3476.html |titre=Un film de jeunesse d'Alfred Hitchcock découvert en Nouvelle-Zélande |éditeur=[[Le Monde]] |date=4 août 2011 |consulté le=28 juillet 2014}}.</ref>. Le tableau ci-dessous recense les réalisations d'Alfred Hitchcock au cinéma et à la télévision. En ce qui concerne les débuts de Hitchcock, le tableau s'étend aux films auxquels le cinéaste a collaboré, essentiellement ceux réalisés par [[Graham Cutts]]. Pour ce qui est de la télévision, et notamment la série ''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|Alfred Hitchcock présente]]'', seuls sont repris les épisodes réalisés par Hitchcock en personne. Les œuvres sont préalablement classées chronologiquement, dans l'ordre de leur première présentation publique (cinéma) ou de leur première diffusion (TV), dans une tentative de refléter au mieux le parcours créatif du réalisateur. {| class="wikitable sortable" !Année/Date!!Titre français!!Titre original!!Cn/TV<ref group="N">Cn = cinéma ; CM = court-métrage ; TV = télévision.</ref>!!Technique!!Pays!!Fonction<ref group="N">AR = assistant-réalisateur ; Mo = monteur ; Pr = producteur ; Re = réalisateur ; Sc = scénariste.</ref>!!Genre<ref group="N">Co = comédie ; Doc = documentaire ; Dr = Drame ; Es = Espionnage ; Mu = musical ; Ps = psychologique ; Th = thriller.</ref>!!Production!!class="unsortable"|Acteurs |- |[[1922 au cinéma|1922]]||''[[Number Thirteen]]''<ref group="N">Film inachevé et vraisemblablement perdu.</ref>||''Number Thirteen''||<small>Cn (inachevé)</small>||<small>[[Cinéma muet|Muet]]</small>||<small>GB</small>||<small>[[Réalisateur|Re]], [[Producteur de cinéma|Pr]]</small>||<small></small>||-||Clare Greet, <br />[[Ernest Thesiger]] |- |[[1923 au cinéma|1923]]||''[[La Danseuse blessée|Woman to Woman]]''*<ref group="N">Un astérisque signale les films non réalisés par Hitchcock.</ref>||''Woman to Woman''||<small>Cn (collab.)</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>[[Assistant réalisateur|AR]], [[Chef décorateur|De]], [[Scénariste|Sc]]</small>||<small></small>||[[Michael Balcon|Balcon]], Freedman & Saville, <br />Réal. : [[Graham Cutts]]||[[Betty Compson]],<br />[[Clive Brook]] |- |[[1923 au cinéma|1923]]||''[[L'Ombre blanche (film, 1923)|L'Ombre blanche]]''*||''The White Shadow''||<small>Cn (collab.)</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>AR, De, [[Monteur|Mo]], Sc</small>||<small></small>||Balcon, Freedman & Saville, <br />Réal. : Graham Cutts||Betty Compson, <br />Clive Brook |- |[[1923 au cinéma|1923]]||''[[Always Tell Your Wife]]''||''Always Tell Your Wife''||<small>Cn ([[Court métrage|CM]])</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Seymour Hicks, <br />Réal. : Hugh Croise et A. Hitchcock<ref name=NC>Non crédité.</ref>||Seymour Hicks |- |[[1924 au cinéma|1924]]||''[[Abnégation (film)|Abnégation]]''*||''The Passionate Adventure''||<small>Cn (collab.)</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>AR, De, Sc</small>||<small></small>||[[Gainsborough Pictures|Gainsborough]],<br />Réal. : Graham Cutts||[[Alice Joyce]],<br />Clive Brook |- |[[1925 au cinéma|1925]]-09-04||''[[Le Voyou (film, 1925)|Le Voyou]]''*||''Die Prinzessin und der Geiger'' (all.)<br />''The Blackguard'' (angl.)||<small>Cn (collab.)</small>||<small>Muet</small>||<small>GB/ All.</small>||<small>AR, De, Sc</small>||<small></small>||Gainsborough, <br />[[Universum Film AG|UFA]],<br />Réal. : Graham Cutts||[[Jane Novak]], <br />[[Walter Rilla]] |- |[[1925 au cinéma|1925]]-11-03||''[[Le Jardin du plaisir]]''||''The Pleasure Garden''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB/ All.</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Gainsborough, <br />Münchner Lichtspielkunst||[[Virginia Valli]],<br />[[Miles Mander]] |- |[[1925 au cinéma|1925]]-02-18||''[[The Prude's Fall]]''*||''The Prude's Fall''||<small>Cn (collab.)</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>AR, De, Sc</small>||<small></small>||Balcon, Freedman & Saville, <br />Réal. : Graham Cutts||Jane Novak, <br />Warwick Ward, <br />Miles Mander |- |[[1926 au cinéma|1926]]-05||''[[The Mountain Eagle]]''||''The Mountain Eagle''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB/ All.</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Gainsborough, <br />Münchner Lichtspielkunst||[[Nita Naldi]],<br />[[Malcolm Keen]] |- |[[1927 au cinéma|1927]]-02-14||''[[Les Cheveux d'or]]'' ou ''L'Éventreur'' ou ''The Lodger''||''{{langue|en|The Lodger : A Story of the London Fog}}''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>[[Thriller (genre)|Th]]</small>||Gainsborough, <br />Carlyle Blackwell||[[Ivor Novello]],<br />June Tripp, <br />Malcolm Keen |- |[[1927 au cinéma|1927]]-10-01||''[[Le Ring (film, 1927)|Le Ring]]'' / ''Le Masque de cuir''||''The Ring''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||[[British Sound Film Productions|British International]]||Carl Brisson, <br />[[Lillian Hall-Davis]] |- |[[1927 au cinéma|1927]]-10-24||''[[Downhill (film)|Downhill]]'' ou ''C'est la vie...'' ou ''La Pente''||''Downhill''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Gainsborough||Ivor Novello, <br />[[Isabel Jeans]] |- |[[1928 au cinéma|1928]]-03-02||''[[Laquelle des trois ?]]''||''The Farmer's Wife''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||British International||Jameson Thomas, <br />Lillian Hall-Davis |- |[[1928 au cinéma|1928]]-03-05||''[[Le passé ne meurt pas]]''||''Easy Virtue''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Gainsborough||[[Franklin Dyall]],<br />Isabel Jeans |- |[[1928 au cinéma|1928]]-08-20||''[[Champagne (film)|Champagne]]'' ou ''À l'américaine''||''Champagne''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Sc</small>||<small></small>||British International||[[Betty Balfour]],<br />Gordon Harker |- |[[1929 au cinéma|1929]]-01-21||''[[The Manxman]]''||''The Manxman''||<small>Cn</small>||<small>Muet</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small></small>||British International||[[Anny Ondra]],<br />Carl Brisson |- |[[1929 au cinéma|1929]]-06-30||''[[Chantage (film, 1929)|Chantage]]''||''Blackmail''||<small>Cn</small>||<small>Muet, <br />Parlant</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Sc</small>||<small>Th</small>||British International||Anny Ondra, <br />[[John Longden]] |- |[[1930 au cinéma|1930]]||''[[Junon et le Paon (film)|Junon et le Paon]]''||''Juno and the Paycock''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Sc</small>||<small>Dr</small>||British International||[[Sara Allgood]],<br />John Longden |- |[[1930 au cinéma|1930]]||''[[Elstree Calling]]'' ||''Elstree Calling''||<small>Cn (collab.) </small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Mu</small>||British International, <br />Réal. : André Charlot, [[Jack Hulbert]], Paul Murray et A. Hitchcock||Gordon Begg |- |[[1930 au cinéma|1930]]||''An Elastic Affair''||''An Elastic Affair''||<small>Cn (CM)</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Co</small>||British International||Cyril Butcher, <br />Aileen Despard |- |[[1930 au cinéma|1930]]-07-31||''[[Meurtre (film)|Meurtre]]''||''Murder''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||British International||[[Herbert Marshall]],<br />Norah Baring |- |[[1931 au cinéma|1931]]-02-26||''[[The Skin Game]]''||''The Skin Game''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Sc</small>||<small>Dr</small>||British International||[[Edmund Gwenn]],<br />John Longden |- |[[1931 au cinéma|1931]]-03-02||''[[Mary (film, 1931)|Mary]]''<ref group="N">Version avec acteurs allemands de ''Murder''.</ref>||''Mary''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB/ All.</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||British International||[[Olga Tchekhova]], <br /> [[Paul Graetz (acteur)|Paul Graetz]], <br /> [[Alfred Abel]] |- |[[1932 au cinéma|1932]]||''[[À l'est de Shanghaï (film, 1931)|À l'est de Shanghai]]''||''Rich and Strange''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Sc</small>||<small></small>||British International||Henry Kendall, <br />Joan Barry |- |[[1932 au cinéma|1932]]||''[[Numéro dix-sept]]''||''Number Seventeen''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||British International||Leon M. Lion, <br />Anne Grey |- |[[1934 au cinéma|1934]]-03||''[[Le Chant du Danube]]''||''Waltzes from Vienna''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Mu</small>||Gaumont British (Tom Arnold)||[[Esmond Knight]],<br />Edmund Gwenn, <br />[[Fay Compton]] |- |[[1934 au cinéma|1934]]-12||''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1934)|L’Homme qui en savait trop]]''<ref group="N">Le film fera l'objet d’une nouvelle version en [[1956 au cinéma|1956]].</ref>||''The Man Who Knew Too Much''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||Gaumont British||[[Leslie Banks]],<br />[[Edna Best]],<br />[[Peter Lorre]] |- |[[1935 au cinéma|1935]]-06||''[[Les 39 Marches (film, 1935)|Les 39 Marches]]''||''The 39 Steps''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Es</small>||Gaumont British||[[Robert Donat]],<br />[[Madeleine Carroll]] |- |[[1936 au cinéma|1936]]-05||''[[Quatre de l'espionnage]]''||''Secret Agent''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Es</small>||Gaumont British||[[John Gielgud]],<br />Madeleine Carroll, <br />[[Robert Young (acteur)|Robert Young]],<br />Peter Lorre |- |[[1936 au cinéma|1936]]-12-02||''[[Agent secret (film, 1936)|Agent secret]]''||''Sabotage''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||Gaumont British, <br />Shepherd||[[Sylvia Sidney]],<br />[[John Loder (acteur)|John Loder]],<br />[[Oskar Homolka]] |- |[[1937 au cinéma|1937]]-11||''[[Jeune et Innocent]]''||''Young and Innocent''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||Gaumont British||[[Derrick De Marney]], <br />[[Nova Pilbeam]] |- |[[1938 au cinéma|1938]]-11-01||''[[Une femme disparaît]]''||''The Lady Vanishes''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Es</small>||Gainsborough||[[Margaret Lockwood]],<br />[[Michael Redgrave]],<br />[[May Whitty]] |- |[[1939 au cinéma|1939]]-05-15||''[[La Taverne de la Jamaïque]]''||''Jamaica Inn''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Av</small>||Mayflower||[[Maureen O'Hara]],<br />[[Charles Laughton]] |- |[[1940 au cinéma|1940]]-03-27||''[[Rebecca (film, 1940)|Rebecca]]''||''Rebecca''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Dr, Th</small>||[[David O. Selznick|Selznick]]||[[Joan Fontaine]],<br />[[Laurence Olivier]] |- |[[1940 au cinéma|1940]]-08-16||''[[Correspondant 17]]''||''Foreign Correspondent''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||[[United Artists]] ([[Walter Wanger]])||[[Joel McCrea]],<br />[[Laraine Day]] |- |[[1941 au cinéma|1941]]-01-31||''[[Joies matrimoniales]]''||''{{Mr.}} and Mrs. Smith''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Co</small>||[[RKO Pictures|RKO]]||[[Carole Lombard]],<br />[[Robert Montgomery (acteur)|Robert Montgomery]] |- |[[1941 au cinéma|1941]]-11-14||''[[Soupçons]]''||''Suspicion''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||RKO||Joan Fontaine, <br />[[Cary Grant]] |- |[[1942 au cinéma|1942]]-04-24||''[[Cinquième Colonne (film)|Cinquième Colonne]]''||''Saboteur''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Es</small>||[[Universal Pictures|Universal]] ([[Frank Lloyd]])||[[Robert Cummings]],<br />[[Priscilla Lane]] |- |[[1943 au cinéma|1943]]-01-12||''[[L'Ombre d'un doute]]''||''Shadow of a Doubt''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||Universal (Jack H. Skirball)||[[Joseph Cotten]],<br />[[Teresa Wright]] |- |[[1944 au cinéma|1944]]||''[[Aventure malgache]]''||''Aventure malgache''||<small>Cn (CM)</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Gr</small>||Ministry of Information||[[Paul Bonifas]],<br />Paul Clarus |- |[[1944 au cinéma|1944]]||''[[Bon Voyage (film, 1944)|Bon voyage]]''||''Bon voyage''||<small>Cn (CM)</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re</small>||<small>Gr</small>||Ministry of Information|| |- |[[1944 au cinéma|1944]]||''The Fighting Generation''||''The Fighting Generation''||<small>Cn (CM)</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re<ref name=NC /></small>||<small>Doc</small>||RKO Pathé (Vanguard)||[[Jennifer Jones]] |- |[[1944 au cinéma|1944]]||''Watchtower Over Tomorrow''||''Watchtower Over Tomorrow''||<small>Cn (CM)</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re<ref name=NC /></small>||<small>Dr</small>||[[Bureau d'information de guerre des États-Unis|U.S. Office of War Information]],<br />Réal. : [[John Cromwell]], Harold F. Kress, A. Hitchcock et [[Elia Kazan]]<ref group="N">Les deux derniers non crédités.</ref>||[[Edward R. Stettinius, Jr]] |- |[[1944 au cinéma|1944]]-01-12||''[[Lifeboat]]''||''Lifeboat''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Sc, Pr</small>||<small>Th, Gr</small>||[[20th Century Studios|20th Century Fox]]||[[Tallulah Bankhead]],<br />[[William Bendix]] |- |[[1945 au cinéma|1945]]-10-31||''[[La Maison du docteur Edwardes]]''||''Spellbound''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Ps</small>||Selznick (Vanguard)||[[Gregory Peck]],<br />[[Ingrid Bergman]] |- |[[1946 au cinéma|1946]]-08-15||''[[Les Enchaînés]]''||''Notorious''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Sc, Pr</small>||<small>Th, Es</small>||RKO (Vanguard)||Cary Grant, <br />Ingrid Bergman, <br />[[Claude Rains]] |- |[[1947 au cinéma|1947]]-12-31||''[[Le Procès Paradine]]''||''The Paradine Case''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th, Dr</small>||Selznick (Vanguard)||Gregory Peck, <br />[[Alida Valli]],<br />[[Louis Jourdan]],<br />[[Ann Todd (actrice britannique)|Ann Todd]],<br />Charles Laughton |- |[[1948 au cinéma|1948]]-08-23||''[[La Corde]]''||''Rope''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Transatlantic, <br />[[Warner Bros.]]||[[Farley Granger]],<br />[[John Dall]],<br />[[James Stewart]] |- |[[1949 au cinéma|1949]]-09-08||''[[Les Amants du Capricorne]]''||''Under Capricorn''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Dr</small>||Transatlantic||Ingrid Bergman, <br />[[Michael Wilding]],<br />Joseph Cotten |- |[[1950 au cinéma|1950]]-02-22||''[[Le Grand Alibi (film, 1950)|Le Grand Alibi]]''||''Stage Fright''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Warner Bros.||[[Jane Wyman]],<br />Michael Wilding, <br />[[Marlène Dietrich]],<br />[[Richard Todd]] |- |[[1951 au cinéma|1951]]-06-30||''[[L'Inconnu du Nord-Express (film)|L'Inconnu du Nord-Express]]''||''Strangers on a Train''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Warner Bros.||Farley Granger, <br />[[Robert Walker (acteur)|Robert Walker]],<br />[[Ruth Roman]] |- |[[1953 au cinéma|1953]]-02-12||''[[La Loi du silence]]''||''I Confess''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Warner Bros.||[[Montgomery Clift]],<br />[[Anne Baxter]],<br />[[Karl Malden]] |- |[[1954 au cinéma|1954]]-06-28||''[[Le crime était presque parfait]]''||''Dial M for Murder''||<small>Cn</small>||<small>Coul., <br />3D</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Warner Bros.||[[Ray Milland]],<br />Grace Kelly, <br />Robert Cummings |- |[[1954 au cinéma|1954]]-08-01||''[[Fenêtre sur cour]]''||''Rear Window''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||[[Paramount Pictures|Paramount]],<br />Patron Inc.||James Stewart, <br />[[Grace Kelly]] |- |[[1955 au cinéma|1955]]-08-03||''[[La Main au collet]]''||''To Catch a Thief''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Paramount||Cary Grant, <br />Grace Kelly |- |[[1955 au cinéma|1955]]-09-27||''[[Mais qui a tué Harry ?]]''||''The Trouble with Harry''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Co</small>||Paramount, <br />Hitchcock co.||[[John Forsythe]],<br />[[Shirley MacLaine]] |- |[[1955 à la télévision|1955]]-10-02||''C'est lui'' (''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|AHP]]'', 01.01)||''Revenge''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small></small>||Shamley<ref group="N">Shamley est une société de production baptisée par Hitchcock d'après Shamley Green, une propriété qu'il possédait en Grande-Bretagne dans le [[Surrey (comté)|Surrey]], près de [[Guildford]]. La propriété fut vendue en 1939 avant le départ des Hitchcock pour les États-Unis. Bourdon, {{p.|21}}.</ref>||[[Ralph Meeker]],<br />[[Vera Miles]] |- |[[1955 à la télévision|1955]]-11-13||''[[Accident (Alfred Hitchcock présente)|Accident]]'' (''[[Alfred Hitchcock présente (série télévisée, 1955)|AHP]]'', 01.07)||''Breakdown''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||Joseph Cotten, <br />[[Raymond Bailey]] |- |[[1955 à la télévision|1955]]-12-04||''Le Cas de M. Pelham'' (''AHP'', 01.10)||''The Case of Mr Pelham''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Tom Ewell]] |- |[[1956 à la télévision|1956]]-03-04||''De retour à Noël'' (''AHP'', 01.23)||''Back for Christmas''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[John Williams (acteur)|John Williams]] |- |[[1956 au cinéma|1956]]-04-30||''[[L'Homme qui en savait trop (film, 1956)|L'Homme qui en savait trop]]''<ref group="N">Nouvelle version du film de [[1934 au cinéma|1934]].</ref>||''The Man Who Knew Too Much''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Paramount, <br />Filwite||James Stewart, <br />[[Doris Day]] |- |[[1956 à la télévision|1956]]-09-30||''Jour de pluie'' (''AHP'', 02.01)||''Wet Satursday''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||John Williams, <br />[[Cedric Hardwicke]] |- |[[1956 au cinéma|1956]]-12-22||''[[Le Faux Coupable]]''||''The Wrong Man''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Dr</small>||Warner Bros.||[[Henry Fonda]],<br />Vera Miles |- |[[1956 à la télévision|1956]]-12-23||''Le Secret de M. Blanchard'' (''AHP'', 02.13)||''Mr Blanchard's Secret''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||Dayton Lummis |- |[[1957 à la télévision|1957]]-04-07||''Un incident de parcours'' (''AHP'', 02.28)||''One More Mile to Go''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[David Wayne]] |- |[[1957 à la télévision|1957]]-09-30||''Pris au piège'' (''[[Suspicion (série télévisée, 1957)|Suspicion]]'', 01.01)||''Four o'clock''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr ex.</small>||<small></small>||Shamley||[[Harry Dean Stanton]] |- |[[1957 à la télévision|1957]]-10-20||''Le Crime parfait'' (''AHP'', 03.03)||''The Perfect Crime''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Vincent Price]] |- |[[1958 à la télévision|1958]]-04-13||''L'inspecteur se met a table'' (''AHP'', 03.28)||''Lamb to the Slaughter''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Barbara Bel Geddes]],<br />[[Harold J. Stone]] |- |[[1958 au cinéma|1958]]-05-09||''[[Sueurs froides]]''||''Vertigo''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Dr</small>||Paramount, <br />Hitchcock co.||James Stewart, <br />[[Kim Novak]],<br />Barbara Bel Geddes |- |[[1958 à la télévision|1958]]-06-01||''Le Plongeon'' (''AHP'', 03.35)||''Dip in the Pool''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Keenan Wynn]],<br />[[Fay Wray]] |- |[[1958 à la télévision|1958]]-10-05||''Poison'' (''AHP'', 04.01)||''Poison''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[James Donald]],<br />[[Wendell Corey]] |- |[[1959 à la télévision|1959]]-05-03||''Le Fantôme de Blackheat'' (''AHP'', 04.29)||''Banquo's Chair''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||John Williams, <br />Hilda Plowright |- |[[1959 au cinéma|1959]]-07-17||''[[La Mort aux trousses]]''||''North by Northwest''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||[[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]],<br />Loew's||Cary Grant, <br />[[Eva Marie Saint]] |- |[[1959 à la télévision|1959]]-09-27||''[[Arthur (court-métrage)|Arthur]]'' (''AHP'', 05.01)||''Arthur''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Laurence Harvey]],<br />[[Patrick Macnee]] |- |[[1959 à la télévision|1959]]-10-04||''The Crystal Trench'' (''AHP'', 05.02)||''The Crystal Trench''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||James Donald, <br />[[Patricia Owens]], <br />Patrick Macnee |- |[[1960 à la télévision|1960]]-04-05||''Incident at a Corner'' (''Startime'', 01.27)||''Incident at a Corner''||<small>TV</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||Vera Miles |- |[[1960 au cinéma|1960]]-06-16||''[[Psychose (film)|Psychose]]''||''Psycho''||<small>Cn</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Ps</small>||Shamley||[[Anthony Perkins]],<br />[[Janet Leigh]],<br />[[Martin Balsam]],<br />Vera Miles |- |[[1960 à la télévision|1960]]-09-27||''Le Manteau'' (''AHP'', 06.01)||''Mrs Bisby and the Colonel's Coat''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||[[Audrey Meadows]],<br />Alden Chase |- |[[1961 à la télévision|1961]]-03-14||''Caracolade'' ou ''Le Vilain Parieur'' (''AHP'', 06.22)||''The Horse Player''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||Claude Rains |- |[[1961 à la télévision|1961]]-10-17||''Haut les mains'' (''AHP'', 07.02)||''Bang ! You're Dead''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small>Th</small>||Shamley||Stephen Dunne, <br />Biff Eliot, <br />Lucy Prentis |- |[[1962 à la télévision|1962]]-10-11||''J'ai tout vu'' (''Alfred Hitchcock Hour'', 01.04)||''I Saw the Whole Thing''||<small>TV</small>||<small>N&B</small>||<small>USA</small>||<small>Re</small>||<small></small>||Shamley||John Forsythe |- |[[1963 au cinéma|1963]]||''[[Les Oiseaux (film)|Les Oiseaux]]''||''Birds''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Fa</small>||Universal, <br />Hitchcock co.||[[Tippi Hedren]],<br />[[Rod Taylor]] |- |[[1964 au cinéma|1964]]-07-22||''[[Pas de printemps pour Marnie]]''||''Marnie''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Ps</small>||Universal||Tippi Hedren, <br />[[Sean Connery]] |- |[[1966 au cinéma|1966]]-07||''[[Le Rideau déchiré]]''||''Torn Curtain''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Es</small>||Universal||[[Paul Newman]],<br />[[Julie Andrews]] |- |[[1969 au cinéma|1969]]-12-17||''[[L'Étau]]''||''Topaz''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th, Es</small>||Universal||[[Frederick Stafford]],<br />John Forsythe |- |[[1972 au cinéma|1972]]-05-25||''[[Frenzy]]''||''Frenzy''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>GB</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Universal||[[Jon Finch]],<br />[[Anna Massey]],<br />[[Barry Foster]] |- |[[1976 au cinéma|1976]]-04-09||''[[Complot de famille]]''||''Family Plot''||<small>Cn</small>||<small>Coul.</small>||<small>USA</small>||<small>Re, Pr</small>||<small>Th</small>||Universal||[[Barbara Harris]],<br />[[Bruce Dern]],<br />[[William Devane]],<br />[[Karen Black]] |- |[[1980 au cinéma|1980]]||''[[The Short Night]]''<ref group="N">Film inachevé.</ref>||''The Short Night''||<small>Cn (projet)</small>||<small></small>||<small></small>||<small></small>||<small></small>|||| |- |} == Notes et références == === Notes === {{Références|group="N"}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == === Bibliographie === ==== Sur l'homme et son œuvre ==== * {{en}} Charles Barr, « Hitchcock’s British Films Revisited », dans Andrew Highson, ''Dissolving Views. Key Writings on British Cinema'', Cassell, Londres, 1996, {{p.|9-19}}. * {{en}} [[Peter Bogdanovich]], ''Who the Devil Made it'', Alfred A. Knopf, 1997. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laurent Bourdon|lien auteur1=Laurent Bourdon|préface=Claude Chabrol|titre=Dictionnaire Hitchcock|lieu=Paris|éditeur=Larousse|collection=In extenso|année=2007|pages totales=1051|isbn=978-2-03-583668-7|isbn2=2-035-83668-9|oclc=470566423|bnf=FRBNF41181542}}. {{retrait|[[Claude Chabrol]] conclut ainsi sa préface : « Avec ce dictionnaire, vous saurez tout sur Hitchcock, beaucoup de choses sur le cinéma et un peu sur la nature humaine. »}} * Arnaud Coutant, ''Les Lois d'Alfred Hitchcock'', Paris, Mare et Martin, 2018, 223 p. {{ISBN|2849343838}}. *{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Douchet|lien auteur1=Jean Douchet|titre=Hitchcock|lieu=Paris|éditeur=L'Herne|année=1985|pages totales=277|isbn=978-2-85197-201-9|isbn10=2851972014}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Eric|nom1=Dufour|lien auteur1=Éric Dufour (philosophe)|titre=Le cinéma d'horreur et ses figures|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Lignes d'art|année=2006|pages totales=224|isbn=978-2-13-055826-2|isbn10=2130558267|bnf=40222327}}. * Paul Duncan, ''Alfred Hitchcock : Filmographie complète'', [mais en page de titre : « ''Alfred Hitchcok : Architecte de l'angoisse 1899-1980'' »], [[Taschen]], [2004] {{ISBN|2-7434-5172-6}}.{{ISBN|3-8228-1672-8}}. 192 pages. * David Freeman, ''Les Derniers jours d'Alfred Hitchcock'', Jade, Paris, 1985 {{ISBN|2-86892-001-2}}. 270 pages. {{retrait|Essai suivi du scénario de ''Nuit brève'' (''[[The Short Night]]''). Trad. de David Freeman, ''The Last Days of Alfred Hitchcock'', Overlook, rééd. 1999 {{ISBN|087951728-X}}.}} * {{en}} Sidney Gottleib (dir.), ''Alfred Hitchcock : Interviews by Alfred Hitchcock'', Univ. Press of Mississippi, 2003. * {{en}} Gyurko, Lanin A.: ''Spellbound: Alfred Hitchcock and Carlos Fuentes''. New Orleans: University Press of the South, 2012. (Paperback: {{ISBN|978-1-937030-08-7}}). * Evan Hunter (i.e. [[Ed McBain]]), ''Hitch et moi'', Ramsay, 2006. * {{en}} Robert E. Kapsis, ''Hitchcock : The Making of a Reputation'', University of Chicago Press, 1992. * Bill Krohn, ''Hitchcock au travail'', Les Cahiers du cinéma, Paris, 1999 {{ISBN|978-2-8664-2242-4}}. 287 pages, nbreuses. ill. Rééd. 2009 {{ISBN|978-2-8664-2562-3}}. Trad. de Bill Krohn, ''Hitchcock at Work'' (annotated edition : Phaidon Press, 2000 {{ISBN|978071483953-0}}) * Bill Krohn, ''Alfred Hitchcock'', trad. par Émilie Saada, édition particulière pour ''Le Monde'', Les Cahiers du cinéma, coll. « Grands cinéastes », Paris, 2008 {{ISBN|9-782866-425210}}. 94 pages. * Jacques Legrand (dir.), ''Chronique du cinéma'', Chronique, Bassillac, 1992 {{ISBN|2-905969-55-5}}. * {{en}} [[Janet Leigh]], ''{{langue|en|Psycho : Behind the Scenes of the Classic Thriller}}'', Harmony, 1995. * Leonard J. Leff, ''Hitchcock et Selznick. La riche et étrange collaboration entre Alfred Hitchcock et David O. Selznick à Hollywood'', Ramsay, coll. « Ramsay cinéma », Paris, 1990 {{ISBN|2-85956-851-4}}. 264 pages. * {{en}} Thomas Leitch, ''The Encyclopedia of Alfred Hitchcock'', New York, Facts on File {{ISBN|0-8160-4386-8}}. * {{en}} Axel Madsen, « Who's Afraid of Alfred Hitchcock ? », dans ''Sight and Sound'', hiver 1967-68, {{p.|26-27}}. * {{en}} Patrick McGilligan, ''{{langue|en|Alfred Hitchcock : A Life in Darkness and Light}}'', Regan Books, 2003 ; {{fr}} ''Alfred Hitchcock : une vie d'ombre et de lumière'', Actes Sud / Institut Lumière, 2011, 1200 pages * Francis Montcoffe, ''« Fenêtre sur cour » : Étude critique'', Nathan, coll. « Synopsis, 6 », Paris, 1995 {{ISBN|2-09-190980-7}}. 127 pages. * {{en}} Camille Paglia, ''The Birds'', [[British Film Institute]], 1998. * {{en}} Stephen Rebello, ''Alfred Hitchcock and the Making of Psycho'', December Books, 1990. * [[Éric Rohmer]], [[Claude Chabrol]], ''Hitchcock'', Ramsay, coll. « Ramsay Poche Cinéma », [Paris], 2006 {{ISBN|9-782841-148271}}. 173 pages. Éd. or. : Éditions universitaires, 1957. * {{en}} Tom Ryall, ''Alfred Hitchcock and the British Cinema'', Croom Helm, 1986. 193 pages. * {{en}} [[Donald Spoto]], ''The Art of Alfred Hitchcock'', Anchor Books, 1976-1992 {{ISBN|0-385-41813-2}}. * {{mul|en|fr}} Donald Spoto, ''The Dark Side of Genius : The Life of Alfred Hitchcock'', Da Capo Press, 1999 {{ISBN|030680932X}}. Trad. en français : Donald Spoto, ''La Face cachée d'un Génie : La Vraie Vie d'Alfred Hitchcock'', édition Ballantine, 1983 ; rééd. Albin Michel, Paris, 1989 {{ISBN|2-226-03682-2}}. 615 pages (traduction de Paule Pagliano et François Lasquin). * {{en}} David Thomson, « H for Hitchcock », dans ''Sight and Sound'', {{date-|janvier 1997}}, {{p.|26-30}}. * [[François Truffaut]], ''Le Cinéma selon Hitchcock'', [[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]], Paris, 1966. 260 pages. Rééd. : ''Hitchcock/Truffaut'', Ramsay, coll. « Ramsay Poche Cinéma, 7-8 », 1985 {{ISBN|2-85956-436-5}}. 311 pages. {{retrait|Interview par Truffaut d'Alfred Hitchcock, avec la collaboration de Helen Scott. Un étonnant dialogue entre les deux cinéastes où l'ensemble de l'œuvre d'Alfred Hitchcock est envisagé sous les angles de la passion du cinéma et de la technique.}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Hélène |nom1=Deschamps |prénom2=Pierre-Luc |nom2=Granjon |titre=Alfred Hitchcock, le maître du cinéma |lieu=Paris |éditeur=A dos d'âne |collection=Des Graines et des Guides |année=2013 |pages totales=48 |isbn=978-2-919372-25-6}} * traduction et préface de Pierre Guglielmina, « Warhol-Hitchcock», Marest Editeur, Paris, {{date|||2016}}, 80 p., {{ISSN|0048-4911}} ==== Sur ses films en particulier ==== * {{mul|en|fr}} [[Laurent Bouzereau]], [Étau] ''« Topaz » : An Appreciation by Film Critic/Historian [[Leonard Maltin]]'', Universal Studios Home Video, 2000. Supplément du DVD ''L'Étau'', Universal Studios, coll. « The Hitchcock Collection », 2007. EAN 5-050582-505382. * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Frenzy] ''The Story of « Frenzy »'', Universal Studios Home Video, 2000. Supplément du DVD ''Frenzy'', Universal Studios Home Video, coll. « La Collection Hitchcock », 2001. EAN 0-44007-848425. * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Homme] ''The Making of « The Man Who Knew Too Much »'', Universal Studios Home Video, 2000. Supplément du DVD ''L'Homme qui en savait trop'', Universal Studios Home Video, coll. « La Collection Hitchcock », 2001. EAN 0-44007-82642-3. * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Marnie] ''The Trouble with Marnie'', Universal Studios Home Video, 1999. Supplément du DVD ''Pas de printemps pour Marnie'', Universal Studios Home Video, coll. « The Hitchcock Collection », 2007. EAN 5-050582-505320. * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Oiseaux] ''[[All About « The Birds »]]'', Universal Studios Home Video, 1999. Supplément du DVD ''Les Oiseaux'', Universal Studios, coll. « La Collection Hitchcock », 2001. EAN 0-44007-847428→ (sic : check digit remplacé par un chevron fermant). * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Ombre] ''Beyond Doubt : The Making of Alfred Hitchcock's Favorite Film'', Universal Studios Home Video, 2000. Supplément du DVD ''L'Ombre d'un doute'', Universal Studios, coll. « La Collection Hitchcock », 2001. EAN 0-44007-822029→ (sic). * {{mul|en|fr}} Laurent Bouzereau, [Psychose] ''The Making of « Psycho »'', Universal Studios Home Video, 1997. Supplément du DVD ''Psychose'', Universal Studios, coll. « La Collection Hitchcock ». * Robert Fischer, ''Un cinéma de signes : [[Claude Chabrol]] sur Alfred Hitchcock'', FictionFACTory - Robert Fischer Filmproduktion, 2006. Supplément du DVD ''Les Amants du Capricorne'', Universal Studios, coll. « La Collection Alfred Hitchcock », 2005. EAN 5-050582-449563. * {{mul|en|fr}} Ted Haimes, ''[[Hitchcock : L'Ombre d'un génie|H pour Hitchcock]]'' (''Hitchcock : Shadow of a Genius''/ ''Dial H for Hitchcock : The Genius Behind the Showman''), Rocket Science Laboratories, 1999. * {{mul|en|fr}} David Lemon, ''Hitchcock : Le Début d'une carrière'' (''Hitchcock : The Early Years''), Carlton International Media, coll. « The Carlton Film Collection - A Profile of », 2000. Supplément des DVD du coffret ''Hitchcock, le maître du suspense'', TF1 Vidéo, 2005. EAN 3-384442-064811. * ''Alfred Hitchcock. Les années Selznick'', éd. Carlotta Films, 2017. ==== Autres ==== * {{en}} Peter Conrad, ''The Hitchcock Murders'', Faber & Faber, 2000. * Tania Modleski, ''Hitchcock et la théorie féministe : Les femmes qui en savaient trop'', trad. Noël Burch, L'Harmattan, Paris, 2002. {{1re}} éd. en anglais, 1988. * {{en}} Ken Mogg, ''The Alfred Hitchcock Story'', Titan Books, 1999. * « L'Innocence de Hitchcock », dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Thomas A Ravier|titre=L'œil du prince|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=2008|pages totales=342|isbn=978-2-07-012224-0|isbn2=2-070-12224-7}}. * {{en}} Jane Sloane, ''{{langue|en|Alfred Hitchcock : A Guide to References and Ressources}}'', G.K. Hall, 1983. * {{en}} John Russell Taylor, ''Hitch : The Life and Work of Alfred Hitchcock'', Faber & Faber, 1978. * {{en}} [[Robin Wood (scénariste)|Robin Wood]], ''Hitchcock's Films Revisited'', {{2e}} éd., Columbia University Press, 1989. * [[Slavoj Žižek]] (dir.), ''Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur [[Jacques Lacan|Lacan]] sans jamais oser le demander à Hitchcock'', Navarin, Paris, 1988. === Articles connexes === * ''[[Hitchcock (film)|Hitchcock]]'', film sorti en 2013 qui revient sur le tournage de ''[[Psychose (film)|Psychose]]'' et notamment sur les relations entre Alfred Hitchcock et sa femme [[Alma Reville]]. Le réalisateur y est incarné par [[Anthony Hopkins]]. * ''[[Alfred Hitchcock: The Final Cut]]'', jeu vidéo. * ''{{langue|en|[[Epic Rap Battles of History]]}}'' : dans la saison 4 de la [[web-série]], Alfred Hitchcock affronte [[Steven Spielberg]], autre réalisateur, scénariste et producteur. === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Alfred Hitchcock |wikiquote=Alfred Hitchcock}} ==== Bases de données et notices ==== {{Liens|site officiel=-}} ==== Autres sites ==== * [http://www.cineclubdecaen.com/realisat/hitchcock/hitchcock.htm Fiche Hitchcock] du ciné-club de Caen * {{Vidéo}} [https://www.ina.fr/video/CAF97505702/hitchcock-et-les-oiseaux-video.html Alfred Hitchcock sur ''Les Oiseaux''] sur ina.fr * [http://arteradio.com/son/61657714/fenetre_sur_bruit « Le son chez Hitchcock »], sur ''Arte radio'' par Yves-Marie Mahé * [https://www.bepolar.fr/Les-25-polars-cultes-d-Alfred-Hitchcock Les 25 polars cultes d'Alfred Hitchcock] sur bepolar.fr {{Palette|Alfred Hitchcock}} {{Portail|cinéma britannique|cinéma américain|réalisation audiovisuelle|XXe siècle}} {{DEFAULTSORT:Hitchcock, Alfred}} [[Catégorie:Alfred Hitchcock| ]] [[Catégorie:Producteur britannique de cinéma]] [[Catégorie:Producteur américain de cinéma]] [[Catégorie:Réalisateur britannique]] [[Catégorie:Réalisateur américain]] [[Catégorie:Réalisateur du muet]] [[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent britannique]] [[Catégorie:Personnalité anoblie sous le règne d'Élisabeth II]] [[Catégorie:Golden Globe du meilleur acteur dans une série télévisée]] [[Catégorie:Coquille d'argent de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:Cecil B. DeMille Award]] [[Catégorie:Hollywood Walk of Fame]] [[Catégorie:Lauréat du prix Edgar-Allan-Poe]] [[Catégorie:Chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique]] [[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]] [[Catégorie:Officier des Arts et des Lettres]] [[Catégorie:Naissance en août 1899]] [[Catégorie:Naissance à Leytonstone]] [[Catégorie:Décès en avril 1980]] [[Catégorie:Décès à Bel Air (Los Angeles)]] [[Catégorie:Décès à 80 ans]] [[Catégorie:Personnalité britannique incinérée]] [[Catégorie:Personnalité américaine incinérée]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anime
Anime
{{sous-titre|Animé}} {{Voir homonyme|AniMe (DJ)}} {{Confusion|manga}} Un {{japonais|'''anime'''<ref name="Larousse">{{Larousse|mot=anime|numéro=10911047|consulté le=2020-08-21}}.</ref>{{,}}<ref name="Robert2021">{{Ouvrage|titre=Le Petit Robert de la langue française 2021|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]]|isbn=9782321015536|auteur=Collectif|jour=4|mois=juin|année=2020|lieu=Paris|pages=2880|bnf=FRBNF46567988|chapitre=anime ou animé}}.</ref>, ou '''animé'''<ref name="Robert2021"/>|アニメ}}{{Prononciation|Ja-Anime.oga|Écouter la prononciation}}, également appelé parfois '''''japanime'''''<ref group="note">Aussi écrit « japanimé » avec un accent aigu pour indiquer la prononciation.</ref> ou '''''japanimation'''''<ref group="note">[[Mot-valise]] composé de « Japon » et « animation ».</ref>, désigne une [[série d'animation]] ou un [[film d'animation]] en provenance du [[Japon]] souvent adapté d'un [[manga]]. C'est le diminutif du mot {{japonais|''animēshon''|アニメーション}}, lui-même transcription de l'[[anglais]] ''{{lang|en|animation}}''<ref name="Larousse"/>{{,}}<ref name="Robert2021"/>{{,}}<ref name=LexiqueANN>{{lien web|url=http://www.animenewsnetwork.cc/encyclopedia/lexicon.php?id=45|titre=''Anime - Anime News Network''|site=[[Anime News Network]]|langue=en|consulté le=11 août 2014}}.</ref>. Alors que les toutes premières animations japonaises connues datent de [[1917 au cinéma|1917]]<ref name="anime1917">{{Lien archive|langue=en|titre=''Old anime discovered, restored''.|horodatage archive=20080417024443|url=http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/20080328TDY03102.htm|consulté le=31 décembre 2009|site=yomiuri.co.jp}}.</ref> et qu'un bon nombre de [[dessin animé|dessins animés]] originaux sont produits durant les décennies suivantes, la caractéristique et le style ''anime'' se développent durant les [[années 1960]] (notamment grâce aux travaux d'[[Osamu Tezuka]]) et se popularisent hors des frontières du Japon durant les [[années 1970]] et [[Années 1980|1980]]. L'animé, comme le [[manga]], jouissent d'une grande audience au Japon et sont facilement reconnaissables dans le monde entier. Les distributeurs peuvent diffuser un animé par le biais de chaînes télévisées, par [[vidéo]], au cinéma ou encore en [[Original net animation|streaming]]. == Terminologie == Au Japon, le premier terme utilisé pour désigner les œuvres d'animation est ''senga eiga'' (film dessiné)<ref name="Hu101">{{harvsp|Hu|2010|p=101-103}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Yamaguchi|Watanabe|1977|p=12-13}}</ref>, considéré comme un genre particulier du cinéma, et non un art distinct<ref name="Miyao2002">{{Article|langue=en|auteur1=Daisuke Miyao|titre=''Before anime : animation and the Pure Film Movement in pre-war Japan''|périodique=Japan Forum|volume=14|numéro=2|année=2002|pages=191-209}}</ref>. Avec la popularisation du [[manga]], le terme {{japonais|''manga eiga''|漫画映画}} (film de manga) apparaît dans les [[années 1920]] pour désigner une œuvre d'animation scénarisée, tandis que ''senga eiga'' devient un terme technique désignant l'aspect graphique. ''Dōga eiga'' (film d'animation) est un des synonymes de ''manga eiga'', apparu en 1937<ref name="Hu101"/>. Le premier spécialiste japonais à distinguer clairement cinéma et animation est [[Taihei Imamura]] dans les [[années 1940]]<ref name="Driscoll2002">{{Article|langue=en|auteur1=Mark Driscoll|titre=''From kino-eye to anime-eye/ai : the filmed and the animated in Imamura Taihei's media theory''|périodique=Japan Forum|volume=14|numéro=2|année=2002|pages=269-296}}</ref>. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], l'apparition de séries télévisées à bas coût (''[[Astro Boy (série télévisée d'animation)|Astro Boy]]'' ([[1963]]) étant la première) introduit un nouveau terme, ''terebi manga'' (manga télévisé), usité jusque dans les [[années 1980]], en opposition à ''manga eiga'' désignant alors plutôt le cinéma d'animation<ref name="Nguyen2000">{{Article|langue=fr|auteur1=Ilan Nguyên|titre=Une rétrospective sur « l'âge d'or » du dessin animé au Japon|périodique=Ebisu|numéro=24|année=2000|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_2000_num_24_1_1067|pages=163-171}}</ref>. Le terme ''animēshon'', écrit en [[katakana]], apparaît également après-guerre, dérivé du mot [[anglais]] ''{{lang|en|animation}}'' sous l'[[Occupation du Japon|occupation américaine]] ou, selon une autre théorie, du [[français]] dessin animé<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard W. Kroon|titre=A/V A to Z|sous-titre=An Encyclopedic Dictionary of Media, Entertainment and Other Audiovisual Terms|éditeur=McFarland|année=2010|pages totales=772|isbn=978-0-7864-5740-3|lire en ligne={{Google Livres|HjmNAgAAQBAJ|page=48}}|passage=48}}</ref>. Son diminutif ''anime'' se diffuse dans les [[années 1960]] et [[Années 1970|1970]], supplantant définitivement ''manga eiga'' et ''terebi manga'' dans la décennie 1980<ref>{{harvsp|Yamaguchi|Watanabe|1977|p=91}}</ref>{{,}}<ref name="Nguyen2000"/>. Le terme reflète essentiellement la profonde modification de la production d'animation après-guerre portée par le studio [[Tōei animation]], avec deux grands axes : les longues séries télévisées commerciales à bas coût dont ''Astro Boy'' reste l'archétype, et les longs-métrages d'animation sur le modèle de [[Walt Disney Pictures|Disney]]<ref name="Steinberg2006">{{Article|langue=en|auteur1=Marc Steinberg|titre=''Immobile Sections and Trans-Series Movement: Astroboy and the Emergence of Anime''|périodique=Animation|volume=1|numéro=2|année=2006|pages=190-206}}</ref>. Les changements relèvent aussi de l'appropriation de techniques d'animation modernes permettant une production massive, rapide et peu onéreuse, comme la généralisation du [[celluloïd]] et l'[[animation limitée]]<ref name="Lamarre2002">{{Article|langue=en|auteur1=Thomas Lamarre|titre=''From animation to anime: drawing movements and moving drawings''|périodique=Japan Forum|volume=14|numéro=2|année=2002|pages=329-367}}</ref>. Ainsi, l’anime se définit aussi comme un marqueur temporel pour les spécialistes, délimitant l'avant et l'après ''Astro Boy'' dans l'animation japonaise<ref name="Steinberg2006"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=ja|auteur1=Nobuyuki Tsugata|titre=日本アニメーションの力|sous-titre=85年の歴史を貫く2つの軸 (« La force de l'animation japonaise : deux axes à travers 85 ans d'histoire »)|éditeur=NTT shuppan|année=2004|isbn=978-4-7571-0123-4|passage=20}}</ref>. Au Japon, ''anime'' signifie animation au sens large, y compris étrangère, et couvre tous les supports (films, séries télévisées, [[Original video animation|OVA]]). En Occident, le terme ''anime'' désigne spécifiquement l'animation japonaise<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=André Roy|titre=Dictionnaire général du cinéma|sous-titre=Du cinématographe à Internet|éditeur=Les Editions Fides|année=2007|pages totales=517|isbn=978-2-7621-2787-4|présentation en ligne={{Google Livres|unPhu6dHnCkC}}|passage=18}}</ref>{{,}}<ref name="Hu101"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Clements|McCarthy|2006|p=30}}</ref>. Les réalisateurs [[Isao Takahata]] et [[Hayao Miyazaki]] préfèrent toutefois définir leurs longs métrages d'animation comme des ''manga eiga''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Adrien Gombeaud (sous la direction d')|titre=Dictionnaire du cinéma asiatique|éditeur=Nouveau monde (éditions)|date=octobre 2008|pages totales=640|isbn=978-2-84736-359-3|passage=Anime page23-26 (par Jasper Sharp)}}</ref>, en opposition aux animes télévisés de moins bonne facture<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Thomas LaMarre|titre=The Anime Machine : A Media Theory of Animation|sous-titre=Culture and Image-Building|éditeur=University of Minnesota Press|année=2009|pages totales=385|isbn=978-0-8166-5154-2|passage=42-43, 186-187}}</ref>. == Perception au Japon == Les animes sont très populaires au [[Japon]] : en 2001, ''[[Le Voyage de Chihiro]]'' a battu le record de popularité dans ce pays, devançant le [[Cinéma|film]] ''[[Titanic (film, 1997)|{{lang|en|Titanic}}]]''<ref>{{ja}} http://www.kogyotsushin.com/archives/alltime/</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jérôme Fenoglio |titre=La dernière prophétie de Miyazaki |périodique=[[Le Monde]] |date=16 janvier 2014 |url=https://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2014/01/16/le-dessein-anime-de-miyazaki_4348993_1616923.html }}.</ref>. De ce jour, le record a été battu par le film ''Demon Slayer: Le Train De L'infini''. Parmi les films qui rencontrent le succès, on peut citer ceux issus du [[studio Ghibli]], fondé par [[Hayao Miyazaki]] et [[Isao Takahata]], dont ''[[Le Voyage de Chihiro]]'', ''[[Le Château dans le ciel]]'', ''[[Le Château ambulant]]'', ''[[Princesse Mononoké]]'' qui peuvent être considérés comme les chefs-d’œuvre du genre. Très souvent, ils sont en rapport avec un manga : soit l’anime est basé sur un manga à succès, soit un manga est créé à partir d’un anime populaire. Parfois, les deux sont créés en même temps. D’autres séries, comme ''[[Medabots]]'', ou plus récemment ''[[Tokyo Demon Campus]]'', s’inspirent de [[Jeu vidéo|jeux vidéo]]. Enfin, beaucoup d’animes s’inspirent également de ''[[visual novel]]s'' à succès ; on peut ainsi citer ''[[Clannad (visual novel)|Clannad]]'', ''[[Fate/stay night]]'', ''[[Ef: A Fairy Tale of the Two]]'' et ''[[Phantom: Requiem for the Phantom|Phantom of Inferno]]'', qui se sont vus adaptés en anime à la suite de leur succès commercial. == Présentation == === Types d’animes === Différents types d’animes sont distingués : ; [[Série télévisée|Séries]] : :Elles sont diffusées à la télévision. Si la durée standard d'un épisode est généralement de 24 minutes environ, le nombre d'épisodes total est variable selon les époques. :Dans les [[années 1960]], plusieurs séries d’animes comptent 52 épisodes, comme ''[[Speed Racer (manga)|Speed Racer]]'', et jusqu'à 193 épisodes pour ''[[Astro Boy (série télévisée d'animation)|Astro Boy]]''. :Durant les [[années 1970]], ''[[Gatchaman]]'' s'étalait sur 105 épisodes et ''[[Edgar de la Cambriole (anime)|Lupin III]]'' sur 24. :De la fin des [[années 1980]] au début des [[années 1990]], plusieurs séries ont dépassé la centaine d'épisodes, comme ''[[Saint Seiya|Les Chevaliers du Zodiaque]]'' (145 épisodes), ''[[Sailor Moon]]'' (200 épisodes) ou ''[[Dragon Ball (anime)|Dragon Ball]]'' (291 épisodes). :À partir du milieu des [[années 1990]], le format en 26 minutes se répand et devient le plus conventionnel. Par exemple ''[[Neon Genesis Evangelion]]'' (26 épisodes), ''[[Cardcaptor Sakura]]'' (70 épisodes, 3 saisons) ou [[Kenshin le vagabond]] (95 épisodes, 4 saisons). :De longues séries à succès (plusieurs centaines d'épisodes) voient le jour à partir du milieu des années 1990, avec ''[[Pokémon (série télévisée)|Pokémon]]'', ''[[Bleach (manga)|Bleach]]'', ''[[One Piece]]'', ''[[Naruto]]'', ''[[Fairy Tail]]'' ou encore ''[[Détective Conan]].'' ; Films d'animation : :Destinés à sortir au cinéma, ils bénéficient des plus hauts budgets. ; ''[[Original video animation]]'' (OVA, anciennement orthographié OAV): :Ce sont des animes produits directement pour la vente en vidéo (physique, aujourd'hui également numérique). Leur qualité technique est souvent meilleure que celle des séries, car les délais sont moins contraignants et le budget plus élevé (pour un public plus ciblé). Ce format permet également la production de programmes à public plus restreint (par exemple pour adultes, avec le ''[[Hentai|Hentaï]]''). :Bien qu'aujourd'hui considérée comme désuète au Japon, l'abréviation « OAV » continue parfois d'être utilisée à l'étranger (cf. ''[[Original video animation#Nom|Original video animation]]''). ; ''[[Original net animation]]'' (ONA): :Ces productions sont similaires aux OVA, mais spécifiquement destinées à être principalement diffusées sur [[Internet]], par exemple à travers une plateforme payante par abonnement. Il est à noter que ces productions peuvent parfois bénéficier par la suite d'une diffusion vidéo physique (''a contrario'' des OVA dont le support physique est le mode de diffusion premier, parfois complété par une diffusion numérique). === Lexique === Au fil du temps, certains termes (associés aussi au monde du cinéma, mais plus particulièrement issus de mots anglais) se sont introduits dans le jargon des amateurs d'anime : * ''[[Filler (anime)|Filler]]'' : hors-série/hors du contexte du manga original ; * Fleuve : un anime fleuve est un anime avec un épisode par semaine contrairement aux anime sortant par saisons. L'attente est moins longue mais la qualité graphique peut en pâtir ; * [[Préquelle]] : épisode produit après mais concernant une histoire préalable (par ex. ''[[Cube Zero]]'' est sorti après ''[[Cube (film)|Cube]]'' et ''[[Cube 2]]'') ; * [[Suite d'une œuvre|Séquelle]] : une suite ; * Fansub : fait de traduire et de sous-titrer illégalement un épisode sorti au Japon mais pas encore dans son pays. Le fansub est populaire auprès des fans car il permet d'éviter d'attendre l'adaptation des épisodes et de visionner ces derniers en version originale. En effet, nombreux sont ceux qui préfèrent les voix japonaises ; * ''[[Simulcast]]'' : Similaire au ''fansub'', le ''simulcast'' se différencie par une plateforme légale et un partenariat avec la société d'édition. * Version Kai : Recoupage des épisodes sous forme de films d'1 à 2 heures pour être plus fidèle à l'histoire originale en virant les hors séries, les génériques et les temps de pauses. * Semi-hors serie : Filler qui fait quand meme avancer l'histoire. === Historique === {{Article détaillé|Histoire des animes}} [[Fichier:Momotaro's Divine Sea Warriors-screeny.JPG|thumb|right|Capture d'écran du film de propagande ''[[Momotaro, le divin soldat de la mer]]'' (1945), premier long métrage d'animation japonais.]] Les prémices du [[dessin animé]] se trouvent dans les [[Pantomimes lumineuses]] d'[[Émile Reynaud]]. Celles-ci sont projetées au [[musée Grévin]] à [[Paris]] à partir du {{date|28 octobre 1892}}, grâce au [[Théâtre optique]], appareil complexe qu'Émile Reynaud a breveté en 1888. Plus tard, en [[1908]], [[Émile Courtet]], dit [[Émile Cohl]], sera considéré comme l'inventeur et le père du dessin animé [[Cinéma|cinématographique]]. L’histoire des animes commence au début du {{s-|XX|e}}, en 1917, faite par quelques pionniers suivant les traces des Occidentaux, en particulier de [[France]]. Après quelques expérimentations, une longue période suivit où la production fut réduite à quelques courts métrages, quelques commandes de l’armée ou des cinémas. Avec la fin de la guerre, l'industrie cesse d'être anti-américaine et devient le deuxième producteur mondial après les [[États-Unis]]<ref name="a1">{{lien web |titre=Quelques repères sur l’animation japonaise : histoire et représentation des femmes / Le cinéma est politique<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.lecinemaestpolitique.fr/quelques-reperes-sur-lanimation-japonaise-histoire-et-representation-des-femmes/ |site=lecinemaestpolitique.fr |consulté le=12-04-2022}}.</ref>. Dans les [[années 1950]] apparaît la Tōei Dōga ou [[Toei Animation]], le plus gros studio d'animation du Japon. Dans la même décennie, l'industrie japonaise se spécialise pour les deux marchés que sont l'export et le marché local<ref name="a1" />. Il fallut attendre 1963 pour qu'apparaisse ''[[Astro Boy (série télévisée d'animation)|Astro Boy]]'', une série animée adaptée du manga d’[[Osamu Tezuka]] : ''[[Astro, le petit robot]]''. C'est la première grande série animée dotée de personnages récurrents au sein d’une histoire suivie. Ou bien encore ''[[Le Roi Léo (série télévisée d'animation)|Le Roi Léo]]'' (1965), première série animée japonaise en couleur<ref>{{japonais|''Le Retour du roi Léo''|ジャングル大帝|Jungle Taitei}} (52 épisodes)</ref>. ''[[Tetsujin 28-gō]]'' se rendit également célèbre au [[Japon]]. Les [[années 1970]] virent l’explosion de grandes franchises comme ''[[Edgar de la Cambriole (anime)|Lupin III]]'' (1971-1972) et des séries de [[mecha]] : ''[[Mazinger Z]]'' (1972-1974), ''[[Yamato (anime)|Yamato]]'' (1974-1975), ou bien encore ''[[Mobile Suit Gundam]]'' (1979-1980). Les [[années 1980]] montrent un fort développement du ''[[space opera]]''. On regarde ''[[Macross]]'' (1982), lequel sera utilisé par Harmony Gold pour créer son [[Robotech]] en 1985, ''[[Lamu (série télévisée d'animation)|Lamu]]'' de [[Mamoru Oshii]] ([[1984 au cinéma|1984]]). Le [[studio Ghibli]] fait parler de lui avec ''[[Le Château dans le ciel]]'' ([[1986 au cinéma|1986]]), deux ans après ''[[Nausicaä de la vallée du vent (film d'animation)|Nausicaä de la vallée du vent]]'' ([[1984 au cinéma|1984]]), tous deux de [[Hayao Miyazaki]], et les ''[[otaku]]'' apparaissent. On voit également ''[[Le Tombeau des lucioles]]'' ([[1987 au cinéma|1987]]), ''[[Akira (film d'animation)|Akira]]'' ([[1988 au cinéma|1988]]) ou ''[[Kiki la petite sorcière]]'' ([[1989 au cinéma|1989]]). Les [[Original Animation Video|OAV]] apparaissent, le ''[[hentai]]'' également. Les [[années 1990]] sont marquées par plusieurs œuvres choc, très recherchées : ''[[Neon Genesis Evangelion]]'' d’[[Hideaki Anno]] (1995) abordant des sujets philosophiques, ''[[Ghost in the Shell]]'' d’Oshii ([[1995 au cinéma|1995]]), ''[[Cowboy Bebop]]'' (1998) ou ''[[Serial experiments Lain]]'' (1998). La fin des [[années 1990]] et les [[années 2000]] voient un fort retour des œuvres commerciales, utilisant des schémas bien connus, visant essentiellement un public très jeune et ayant fait leurs preuves : ''[[Pokémon]]'', ''[[Yu-Gi-Oh!]]'' (1997), ''[[Digimon]]'' (1999)'', [[Beyblade]]'' (2001), ou encore ''[[Mahoromatic]]'' (2001). Mais on assiste également à une reconnaissance des animes à travers le monde : le chef-d'œuvre de l'animation ''[[Le Voyage de Chihiro]]'' reçut le {{1er|prix}} ''ex æquo'' du [[Berlinale 2002|Festival du film de Berlin 2002]] et gagna l’[[Oscar du cinéma|Oscar du meilleur film d'animation]] en [[2003 au cinéma|2003]], et ''[[Ghost in the Shell 2: Innocence]]'' fut sélectionné pour le [[Festival de Cannes 2004]]. Récemment les animes visent aussi une certaine réalité, notamment ceux ayant pour thème principal le sport, du premier en 1984 ([[Jeanne et Serge|''Jeanne et serge'']]) jusqu'à aujourd'hui ([[Haikyū!!|''Haikyū'']], ''[[Yuri on Ice]]'' et autre). C'est l'un des types d'animes se rapprochant le plus de la réalité par certains aspects, par exemple par les noms des techniques et les sports représentés. On retrouve les aspects japonais primordiaux tels que le respect de la hiérarchie, de la discipline et le sens de l'effort. Tout cela est contre-balancé par des clins d'œil comiques dans les moments sérieux. Avec le temps, ils ont pris de l'ampleur et sont devenus de plus en plus connus jusqu'à inciter des nouvelles vocations. === Caractéristiques === [[Fichier:Mirai Suenaga with summer school uniform and K-on character style 20110305.jpg|vignette|Exemple de conception de personnage d'''anime'' genré.]] Les films d'animation japonais peuvent avoir des caractéristiques particulières sur le public ciblé, sur les techniques de production parfois à bas coût ainsi que sur les questions de genre et de violence. L'industrie japonaise de l'animation cible un public adulte là où en Occident l'industrie de l'animation cible un public enfantin<ref name="a1" />. L'industrie japonaise de l'animation bénéficie de technique de production à bas coût, tel que le faible nombre d'images par seconde, ou des plans fixes sur des personnages, qui permettent de réduire le nombre d'images à produire<ref name="a1" />. Ces bas coûts lui ont permis d'être compétitive pour l'animation d'histoires occidentales. Mais d'autres films d'animations japonais se basent sur des concepts culturels différents<ref name="a1" />. Sur la question du genre, les films d'animation japonais comptent autant d'héroïnes féminines que de héros masculins, toutefois, ceux-ci sont très genrés<ref name="a1" />. Sur la question de la violence, les films d'animation japonais ont, en France, eu la réputation de ne pas être adaptés aux émissions pour la jeunesse, en raison de leur caractère violent<ref name="a1" />. Cette question a été défendue par des ministres comme [[Ségolène Royal]]. == Fabrication == {{Article détaillé|Métiers de l'animation}} === Non crédités === Du début des [[années 1980]] jusqu’aux [[années 1990]], les maisons de productions franco-américaines [[Saban Entertainment|Saban]] et [[Diffusion Information Communication|DiC]] ont eu tendance à supprimer les crédits des auteurs des séries importées ou coproduites. ''[[Ulysse 31]]'', ''[[Jayce et les Conquérants de la lumière]]'', ''[[Les Mystérieuses Cités d'or (série télévisée d'animation, 1982)|Les Mystérieuses Cités d'or]]'' sont autant de séries associées à des sociétés de productions occidentales. En réalité, elles étaient produites en collaboration avec des studios japonais tels que [[Studio Junio]], [[Studio Pierrot]] ou [[Tokyo Movie Shinsha|TMS]] ([[Tokyo Movie Shinsha]]), et des réalisateurs et ''[[character designer]]'' tels que [[Shingo Araki]] ou [[Michi Himeno]]. == Adaptation == === Japanimation === Le terme japanimation regroupe simplement la totalité de l’animation japonaise. Ce terme fut créé du fait de la spécificité de la production locale par rapport à celle du reste du monde. En effet, là où l’animation occidentale est souvent considérée comme destinée aux enfants (en dehors d’œuvres d’auteurs indépendants ou de quelques comédies satiriques comme ''[[Les Simpson]]'' ou ''[[Daria (série télévisée d'animation)|Daria]]'', pour citer les plus connues), l’animation japonaise bénéficie dans ses sujets d’un traitement proche du cinéma en prises de vue réelle, abordant quasiment tous les genres, y compris la pornographie (''[[hentai]]''). === Arrivée en Europe === Dans les [[années 1970]] arrivent les premières séries japonaises sur la [[première chaîne de l'ORTF]] : ''[[Le Roi Léo (série télévisée d'animation)|Le Roi Léo]]'' en 1972 et ''[[Princesse Saphir (série télévisée d'animation)|Le Prince Saphir]]'' en 1974. Par la suite, des séries issues de collaborations entre compagnies européennes et japonaises sont diffusées : ''[[Vic le Viking]]'' (1974 ; ''Wickie'' en allemand), ''[[Maya l'abeille|Maya l’abeille]]'' (1975 ; {{lang|de|''Die Biene Maja''}} en allemand) et ''[[Les Trois Mousquetaires (série télévisée d'animation)|Les Trois Mousquetaires]]'' (1981, [[Espagne]]). À partir de ''[[Goldorak]]'' en {{date-|juillet 1978}} et ''[[Candy Candy|Candy]]'' en {{date-|septembre 1978}}, diffusés tous deux dans ''[[Récré A2]]'' sur [[France 2|{{nobr|Antenne 2}}]] et qui connurent un énorme succès, pulvérisant tous les records d’audience, l’animation japonaise fit une entrée {{quoi|en force}} sur les chaînes de télévision françaises. D’autres séries japonaises cultes furent lancées en 1979 dans l’émission ''[[Récré A2]]'', dont ''[[Albator, le corsaire de l'espace|Albator, le corsaire de l’espace]]'' en 1980 et ''[[Capitaine Flam]]'' en 1981 sur [[TF1]]. Une deuxième vague de séries animées déferlera avec ''[[Tom Sawyer (série télévisée d'animation)|Tom Sawyer]]'', ''[[Rémi sans famille]]'' et ''[[Cobra (série télévisée d'animation)|Cobra]]'', qui marquèrent la période ''[[Récré A2]]''. Au début des [[années 1980]], s'inspirant de ce style graphique de film d'animation, des Français produisirent diverses séries avec succès en s’entourant d’équipes japonaises. Ainsi, [[Jean Chalopin (réalisateur)|Jean Chalopin]] créa des séries comme ''[[Ulysse 31]]'' en 1981, puis ''[[Les Mystérieuses Cités d'or (série télévisée d'animation, 1982)|Les Mystérieuses Cités d’or]]'' en 1982, et ''[[Inspecteur Gadget (série télévisée d'animation, 1983)|Inspecteur Gadget]]'' également en 1982. En fait, de très nombreuses séries japonaises sortirent après 1980, mais le genre fut alors noyé dans le flot de l’animation enfantine, les télévisions opérant une sélection drastique dans la production japonaise. === En France === {{Article détaillé|Club Dorothée}} Avec l’arrivée des chaînes privées, à la suite de la déréglementation de 1986 et la privatisation de [[TF1]] en 1987, la jeunesse devient un enjeu de sensibilisation, et de véritables unités d’émissions jeunesse sont mises sur pied comme le célèbre ''[[Club Dorothée]]'' d’[[AB Groupe|AB Productions]] sur TF1. Ces unités jeunesse trouvent dans la production japonaise un flot important de séries, qui plus est, à bas prix. Par ailleurs, la concurrence nouvelle et exacerbée entraîne une recherche de l’émotion et du dynamisme qui trouvera un cadre idéal dans la japanimation, et amènera petit à petit à certaines dérives. En 1988, alors que la chaîne [[La Cinq]] importe ''[[Olive et Tom]]'', TF1 réplique le {{date-|6 avril}}<ref>[https://www.linternaute.com/histoire/motcle/3484/a/1/1/club_dorothee.shtml ''Club Dorothée''] sur ''L’Internaute''.</ref> avec ''[[Saint Seiya|Les Chevaliers du Zodiaque]]'', série qui deviendra le symbole de l’époque, précédée le {{date-|2 mars}} par la série ''[[Dragon Ball (anime)|{{lang|en|Dragon Ball}}]]''. Celle-ci ne connaîtra vraiment le succès que plus tard, dans son second volet, {{lang|en|''[[Dragon Ball Z]]''}} ([[1990]]), qui déclenchera une nouvelle vague d’inconditionnels, grands consommateurs de produits dérivés. ''[[Cherry Miel]]'', une série contemporaine de ''Goldorak'', a dû attendre quinze ans avant sa diffusion française. Ces séries ont souvent été décriées pour leur violence. En fait, elles n’étaient pas destinées au public auquel elles ont été présentées (entraînant d’ailleurs une censure, rendant certains épisodes incompréhensibles). En effet, au [[Japon]], il y a une très grande segmentation du manga : les combats de ''[[Hokuto no Ken|Ken le Survivant]]'' n’ont rien à voir avec la candeur ou l’humour de ''[[Juliette je t'aime]]'', ''[[Urusei yatsura|Lamu]]'', ''[[Dr Slump|{{Dr|Slump}}]]'', ''[[Kimengumi|Le Collège fou, fou, fou]]'' ou ''[[Hiatari ryōkō!|Une vie nouvelle]]''. Autres séries phares : ''[[Nicky Larson (série télévisée d'animation)|Nicky Larson]]'', {{nobr|''[[Ranma ½]]''}} et {{lang|en|''[[Sailor Moon]]''}}, qui auront un impact similaire à {{lang|en|''[[Dragon Ball Z]]''}}. La réception critique de l'animation japonaise en France a connu un tournant au cours des années 1990 avec la sortie sur les écrans de films comme ''[[Le Tombeau des lucioles]]'' d’[[Isao Takahata]] et ''[[Perfect Blue]]'' de [[Satoshi Kon]]. Le festival ''[[Nouvelles images du Japon]]'', organisé par le [[Forum des images]] à partir de 1999, a contribué à la reconnaissance d’auteurs majeurs comme [[Hayao Miyazaki]], [[Isao Takahata]], [[Satoshi Kon]], [[Kōji Yamamura|Koji Yamamura]] qui ont été, parmi d'autres, les invités de cette manifestation très suivie par le public et la presse. {{Article détaillé|J-One|Game One}} Le mot « anime » entre dans l’édition 2014 du dictionnaire ''[[Le Petit Larousse]]''<ref>{{lien web |titre=Mots nouveaux du Petit Larousse 2014 / Club d’orthographe de Grenoble<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://orthogrenoble.net/mots-nouveaux-dictionnaires/entrees-petit-larousse-2014/ |site=orthogrenoble.net |consulté le=12-04-2022}}.</ref> et les mots « anime » et « animé » dans l'édition 2021 du ''[[Le Petit Robert|Petit Robert]]''<ref>{{Article |auteur1=Alice Develey |auteur2=Claire Conruyt |titre=«Télétravailler», «sexto», «R.I.P.»... Les nouveaux mots du Petit Robert 2021 |périodique=[[Le Figaro]] |date=28-05-2020 |lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/teletravailler-sexto-r-i-p-les-nouveaux-mots-du-petit-robert-2021-20200528 |consulté le=16-09-2020}}.</ref>. Aujourd'hui, peu de chaînes diffusent des animes ; on peut noter la chaîne [[J-One]] et [[Game One]] qui diffusent activement en J+1<ref>J+1 : L'épisode est diffusé un jour après la diffusion au Japon en VOST.</ref> plus de {{nombre|60|animes}} au {{Date|1|janvier|2017}}, les spectateurs d'animes francophones, qui souhaitent regarder plus que ce que propose la télévision, se tournent vers des sites internet de diffusion en ligne ([[VOD]]) comme [[Netflix]], [[Crunchyroll]], [[Anime Digital Network|ADN]] ou [[Wakanim]]<ref>{{Lien web|titre=Catalogue disponible sur l'abonnement|url=http://www.wakanim.tv/fr/v2/news/detail/2839/svod|site=Wakanim.TV|consulté le=2017-01-01}}</ref> qui proposent un catalogue bien plus fourni que la télévision<ref>{{Lien web|titre=Wakanim, Crunchyroll ou ADN, que choisir ? - Hayamatsu|url=https://www.hayamatsu.fr/2016/01/wakanim-crunchyroll-adn-choisir/|site=www.hayamatsu.fr|consulté le=2017-01-01}}</ref>. === En Chine === La diffusion d'anime japonais en Chine débute avec ''[[Astro, le petit robot (série télévisée d'animation)|Astro, le petit robot]]'' dans les années 1980, mais ne se développe réellement que dans les années 2000 avec des ''anime'' pour enfants : ''[[Doraemon]]'', ''[[Ikkyu (manga)|Ikkyû-san]]'', ''[[Détective Conan]]'', ''[[Shin-chan|Crayon Shin-chan]]'' ou encore ''[[Chibi Maruko-chan]]''<ref name="nippon">Sayuri Kobayashi, « [http://www.nippon.com/fr/views/b00109/ Beijing pris de fièvre pour le manga japonais] », ''Nippon.com'', 20 août 2012.</ref>. Depuis 2006, la diffusion de dessins animés d’origine étrangère aux heures de grande écoute est interdite, ce qui a favorisé le développement d'un marché parallèle, ainsi que de la vente en ligne<ref name=nippon/>. == Principaux réalisateurs == {{à délister|date=mai 2019}} Les principaux réalisateurs des anime sont : * [[Hideaki Anno]] (''[[Neon Genesis Evangelion]]'', ''[[Nadia, le secret de l'eau bleue]]'', ''[[Gunbuster]]''). *[[Hirohiko Araki]] ([[JoJo's Bizarre Adventure]] : [[Phantom Blood]] , [[Battle Tendency|Battle Tendancy]] , [[Stardust Crusaders]] , [[Diamond is Unbreakable]] , [[Golden Wind]] , [[Stone Ocean]] , [[Steel Ball Run]] , [[JoJolion]]). * [[Osamu Dezaki]] (''[[Ashita no Joe]]'', ''[[Ganba no Bōken]]'', ''[[Rémi sans famille]]'', ''[[La Rose de Versailles]]'', ''[[Space Adventure Cobra]]''). * [[Mamoru Hosoda]] (''[[Digimon, Notre jeu de guerre !|Digimon, Notre jeu de guerre!]]'', ''[[La Traversée du temps (film, 2006)|La Traversée du temps]]'', ''[[Summer Wars]]'', ''[[Les Enfants loups, Ame et Yuki]], [[Le Garçon et la Bête]]''). * [[Makoto Shinkai]] (''[[La Tour au-delà des nuages]]'', ''[[5 centimètres par seconde]]'', ''[[Voyage vers Agartha]]'', ''[[The Garden of Words]]'', ''[[Your Name.|Your Name]]''). * [[Kunihiko Ikuhara]] (''[[Sailor Moon : les Fleurs maléfiques|Sailor Moon: les Fleurs maléfiques]]'', ''[[Utena, la fillette révolutionnaire]]'', ''[[Mawaru Penguindrum]]''). * [[Yoshiaki Kawajiri]] (''[[Manie Manie|Manie Manie - segment Le Coureur]]'', ''[[Wicked City (film, 1987)|Wicked City]]'', ''[[Demon City Shinjuku]]'', ''[[Midnight Eye Goku]]'', ''[[Cyber City Oedo 808]]'', ''[[Ninja scroll]]'', ''[[Vampire Hunter D : Bloodlust|Vampire Hunter D: Bloodlust]]''). * [[Shōji Kawamori]] (''[[Macross]]'', ''[[Vision d'Escaflowne]]'', ''[[Earth Girl Arjuna]]'', ''[[Sousei no Aquarion]]''). * [[Satoshi Kon]] (''[[Perfect Blue]]'', ''[[Millennium Actress]]'', ''[[Tokyo Godfathers]]'', ''[[Paprika (film, 2006)|Paprika]]'' et la série ''[[Paranoia Agent]]''). * [[Leiji Matsumoto]] (''[[Galaxy Express 999 (série télévisée d'animation)|Galaxy Express 999]]'', ''[[Capitaine Albator]]'', ''[[Yamato (anime)|Yamato]]'', ''[[Queen Emeraldas]]'', ''[[Gun Frontier]]'', ''[[Interstella 5555]]'' avec [[Daft Punk]]). * [[Hayao Miyazaki]] (''[[Le Château de Cagliostro]]'', ''[[Nausicaä de la vallée du vent (film d'animation)|Nausicaä de la vallée du vent]]'', ''[[Le Château dans le ciel]]'', ''[[Mon voisin Totoro]]'', ''[[Kiki la petite sorcière]]'', ''[[Porco Rosso]]'', ''[[Princesse Mononoké]]'', ''[[le Voyage de Chihiro]]'', ''[[Le Château ambulant]]''). * [[Daisuke Nishio]] (''[[Dragon_Ball_(anime)|Dragon Ball]]'', ''[[Dragon Ball Z]]'', ''[[Pretty Cure]] (2004-2006)''). * [[Kenji Kamiyama]] (''[[Ghost in the Shell: Stand Alone Complex]]'', ''[[Seirei no moribito]]'', ''[[Eden of the East]]''). * [[Mamoru Oshii]] (''[[Ghost in the Shell]]'', ''[[Patlabor (série d'animation)|Patlabor]]'', ''[[L'Œuf de l'ange]]'', ''[[Ghost in the Shell 2: Innocence]], [[The Sky Crawlers]]''). * [[Katsuhiro Ōtomo]] (''[[Manie Manie|Manie Manie - segment Stopper le travail!]]'', ''[[Akira (manga)|Akira]]'', ''[[Steamboy]]''). * [[Rintarō]] (''[[Galaxy Express 999 (film, 1979)|Galaxy Express 999]]'', ''[[Manie Manie|Manie Manie - segment Labyrinthe]]'', ''[[Metropolis (film, 2001)|Metropolis]]''). * [[Jun'ichi Satō]] (''[[Sailor Moon]]'', ''[[Junkers Come Here]]'', ''[[Magical Dorémi]]'', ''[[Kaleido Star]]''). * [[Isao Takahata]] (''[[Goshu le violoncelliste]]'', ''[[Le Tombeau des lucioles]]'', ''[[Omohide poro poro]]'', ''[[Pompoko]]'', ''[[Mes voisins les Yamada]]'', ''[[Kié la petite peste]]''). * [[Osamu Tezuka]] (''[[Tableaux d'une exposition (film)|Tableaux d'une exposition]]'', ''[[La Légende de la forêt]]''). * [[Yoshiyuki Tomino]] (''[[Yūsha Raideen]]'', ''[[Mobile Suit Gundam (série télévisée)|Mobile Suit Gundam]]'', ''[[Space Runaway Ideon]]''). * [[Shinichirō Watanabe]] (''[[Cowboy Bebop]]'', ''[[Samurai champloo]]'', ''[[Animatrix]]'', ''[[Macross Plus]]''). * [[Shigeyasu Yamauchi]] (''[[Tenkai-hen Josō: Overture]]'', ''[[Casshern Sins]]'', ''[[A Town Where You Live]]''). * [[Taiji Yabushita]] (1903-1986). * [[Zenjirō Yamamoto]] (1898-1981). * [[Tetsuro Araki]] (''[[Death Note]]'', ''[[Highschool of the Dead]]'', ''[[L'Attaque des Titans]]''). * [[Tatsuo Yoshida]] (''[[Speed Racer (manga)|Speed Racer]]'', ''[[Gatchaman]]''). * [[Yasuomi Umetsu]] (''[[Domination nakite]]'', ''[[Mezzo Forte]]'', ''[[Wizard Barristers]]''). *[[Masami Kurumada]] (''[[Saint Seiya]]''). == Principaux studios de production == {{Article détaillé|:Catégorie:Studio d'animation ayant son siège au Japon{{!}}Studio d'animation japonais}} {{colonnes|taille=|nombre=2| * [[Studio 4°C|{{unité|4|°C}}]] * [[A-1 Pictures]] * [[Aniplex]] * [[Artland]] * [[Bee Train]] * [[Studio Bones|Bones]] * [[Studio Deen|Deen]] * [[Studio Gainax|Gainax]] * [[Studio Ghibli|Ghibli]] * [[Gonzo (studio)|Gonzo Digimation]] * [[J. C. Staff]] * [[Kyoto Animation]] * [[Madhouse (studio)|Madhouse]] * [[MAPPA (studio)]] * [[Mushi Production]] * [[Nippon Animation]] * [[P.A. Works]] * [[Pierrot (studio)|Pierrot]] * [[Production I.G]] * [[Satelight]] * [[Shaft (studio)|Shaft]] * [[Sunrise (studio)|Sunrise]] * [[Tatsunoko Production]] * [[Tezuka Productions]] * [[Tōei animation]] * [[Trigger (studio)|Trigger]] * [[Ufotable]] * [[Wit Studio]] * [[Studio Xebec|Xebec]] }} == ''Seiyū'' == {{Article détaillé|Seiyū{{!}}''Seiyū''}} Les ''Seiyū'' sont les comédien(ne)s spécialisé(e)s dans le doublage des animes. Ils sont, au Japon, considérés comme de véritables stars et sont très populaires, par contraste avec le métier de comédien de doublage en [[Occident]].{{refsou}} == Compositeurs de musique pour anime == Les musiques d’anime, appelées ''anison'' (pour ''anime song''), sont souvent éditées en CD séparés, singles et albums, à destination des fans des séries. Certaines musiques sont parvenues en tête du classement [[Oricon]] (l’équivalent du Top 50), tel que ''Hare hare yukai'', ''ending'' de ''[[Suzumiya Haruhi no yūutsu]]''. Les artistes font aussi parfois des CD regroupant toutes les ''anison'' qu’ils ont pu faire. La plupart des musiques d’anime sont tirées d'un titre ou d'un album d'un groupe de ''Jpop'' ou ''Jrock'' du moment, sollicité au départ par les studios d'animation : les morceaux présentés sont souvent plus courts, voire légèrement modifiés, par rapport aux morceaux originaux (citons par exemple le titre ''Tough Boy'' de TOMCAT, générique de début de l’anime ''[[Hokuto no Ken#Séries télévisées|Hokuto no Ken]]'' saison 2. Le succès, pour ces groupes, dépend bien évidemment de celui de la série, mais est généralement au rendez-vous au moins à court terme, bénéficiant ainsi d'une publicité inespérée. Les animes utilisent donc souvent des gens de talent et, parfois, en découvrent, comme [[Asian Kung-Fu Generation]] (révélé par ''[[Fullmetal Alchemist]]'') ou [[Orange Range]]. Parmi les principaux compositeurs de ces musiques, on peut citer : {{colonnes|nombre=2| * [[ALI PROJECT]] * [[Kentarō Haneda]] * [[Joe Hisaishi]] * [[Taku Iwasaki]] * [[Yuki Kajiura]] * [[Yōko Kanno]] * [[Kenji Kawai]] * [[Shunsuke Kikuchi]] * [[Yuji Ohno]] * [[Shirō Sagisu]] * [[Toshihiko Sahashi]] * [[Takanashi Yasuharu]] * [[Seiji Yokoyama]] }} == Notes et références == === Notes === {{Références|group=note}} === Références === {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Anime | wiktionary = anime }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=ja|auteur1=Katsunori Yamaguchi|auteur2=Yasushi Watanabe|titre=日本アニメーション映画史 (« L'histoire de l'animation japonaise »)|éditeur=Yūbunsha|année=1977|oclc=29036272}} * Jean-Pierre Pagliano, "Le Japon et son cinéma d'animation", ''Positif'', n°447, {{date-|mai 1998}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Susan Jolliffe Napier]]|titre=Anime from Akira to Howl's moving castle|sous-titre=Experiencing contemporary Japanese|éditeur=[[Palgrave Macmillan]]|année=2001|pages totales=355|isbn=978-1-4039-7052-7}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Jonathan Clements]]|auteur2=Helen McCarthy|titre=The anime encyclopedia|sous-titre=A guide to Japanese animation since 1917|éditeur=[[Stone Bridge Press]]|année=2006|numéro d'édition=2|pages totales=867|isbn=978-1-933330-10-5}} * {{chapitre|langue=fr|auteur1=Xavier Kawa-Topor|auteur2=Ilan Nguyên|titre=Modernité de l'animation japonaise. Nouvelles images, nouvelles chimères|titre ouvrage=De Tron à Matrix: Réflexions sur un cinéma d'un genre nouveau|auteurs ouvrage=Ludovic Graillat|éditeur=Cinémathèque de Toulouse, CRDP Midi-Pyrénées|année=2006|page début chapitre=125|isbn=9782865650460}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Tze-Yue G. Hu|titre=Frames of Anime|sous-titre=Culture and Image-Building|éditeur=Hong Kong University Press|année=2010|pages totales=256|isbn=978-962-20-9098-9|présentation en ligne={{Google Livres|ZfK9VTigj20C}}}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Brigitte Koyama-Richard|titre=L'Animation japonaise|sous-titre=du rouleau peint aux Pokémon|éditeur=Flammarion|année=2010|pages totales=245|isbn=978-2-08-122787-3}} * {{Chapitre|auteur1=Marie Pruvost-Delaspre|titre chapitre=III. Pour une histoire homonymique et toponymique de l’animé|auteurs ouvrage=Nathalie Bittinger (dir.)|titre ouvrage=Les cinémas d’Asie : Nouveaux regards|éditeur=Presses universitaires de Strasbourg|année=2016|isbn=9791034404704|lire en ligne=https://doi.org/10.4000/books.pus.6315|passage=43-52}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=100 films d'animation japonais|éditeur=Ynnis Éditions|date=03 octobre 2018|pages totales=208|isbn=978-2-37697-022-4}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Andrea|nom1=Baricordi|traducteur=Carole Martino|titre=Guide de l'animation japonaise|sous-titre=les pionniers de l'anime (1958-1969)|lieu=Paris|éditeur=Ynnis Éditions|année=2023|pages totales=272|isbn=978-2-37697-406-2}}. === Articles connexes === {{Colonnes|taille=30| * [[Manga]] * [[Glossaire de l'anime et du manga]] * [[Anime music video]] * [[Animation (audiovisuel)|Animation]] * [[Technique d'animation]] * [[Animation en volume]] * [[Brickfilm]] * [[Pixilation]] * [[Histoire du cinéma d'animation]] * [[Liste des longs métrages d'animation]] * [[Films de cinéma exclusivement en images de synthèse|Liste des longs métrages d'animation réalisés en images de synthèse]] * [[Liste de personnalités du cinéma d'animation]] * [[Liste de sociétés d'animation]] * [[Dessin animé]] * [[Cartoon]] * [[Celluloïd (dessin animé)|Cellulo]] * [[Animation par ordinateur]] * [[Image de synthèse]] * [[2D numérique]] * [[Animation 3D]] * [[Logiciel de modélisation 3D]] * [[Mapping vidéo]] * [[Capture de mouvement]] * [[Synthèse d'image]] * [[Animation procédurale]] * [[Glossaire du cinéma]] }} === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.animenewsnetwork.cc/encyclopedia/ Encyclopédie spécialisée] sur le site d'[[Anime News Network]] {{Palette|Animation et bande dessinée asiatiques|Bande dessinée dans le monde}} {{Portail|Animation et bande dessinée asiatiques|Japon|cinéma|réalisation audiovisuelle|imagerie numérique|art}} [[Catégorie:Anime|*]] [[Catégorie:Histoire du cinéma]] [[Catégorie:Histoire de l'animation]] [[Catégorie:Genre cinématographique]] [[Catégorie:Image animée]] [[Catégorie:Animation]] [[Catégorie:Terme en animation]] [[Catégorie:Techniques d'animation]] [[Catégorie:Animation par pays]] [[Catégorie:Technique cinématographique]] [[Catégorie:Animation en volume]] [[Catégorie:Animation 3D]] [[Catégorie:Imagerie numérique]] [[Catégorie:Arts graphiques]] [[Catégorie:Graphisme]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropologie
Anthropologie
{{à recycler|date=septembre 2015|thème=anthropologie}} {{Infobox Discipline}} L''''anthropologie''' {{prononciation|Fr-anthropologie.ogg}} est une [[Discipline scientifique|discipline]], située à l'articulation entre les différentes [[Sciences humaines et sociales|sciences humaines]] et [[Science de la nature|naturelles]], qui étudie l'[[Homo sapiens|être humain]] et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques ([[Anatomie|anatomiques]], [[Biologie|biologiques]], [[Morphologie (biologie)|morphologiques]], [[Physiologie|physiologiques]], [[Évolution (biologie)|évolutifs]]{{etc.}}) et [[culture]]ls ([[Sociologie|social]], [[Religion|religieux]], [[Anthropologie linguistique|linguistiques]], [[Psychologie|psychologiques]], [[Géographie|géographiques]]{{etc.}}). L'anthropologie qui utilise les mêmes objets, méthodes que l'ethnologie, est aussi présentée comme une version plus actualisée de celle-ci, qui s'affranchit des critiques d'implication de cette dernière dans la colonisation de certains groupes humains "indigènes" par d'autres "civilisés". Chapitre le plus vaste de l'[[histoire naturelle]], l'anthropologie se veut une [[monographie]] sur le [[genre (biologie)|genre]] ''Homo'', qui décrit et analyse les {{citation|faits anthropologiques}}, c'est-à-dire caractéristiques de l'homme, de l'[[hominisation]] et de l'[[humanité]]. Le terme ''anthropologie'' vient de deux mots grecs, ''anthrôpos'', qui signifie {{citation|homme}}, et ''logos'', qui signifie science, parole, discours. L'anthropologie constitue jusqu'au {{s-|XIX}} une branche du savoir philosophique plaçant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des "sciences sociales et humaines", le terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science. La démarche anthropologique {{Citation|prend comme objet d’investigation des unités sociales de faible ampleur à partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale, appréhendant d’un certain point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mondher Kilani|titre=Introduction à l’anthropologie|lieu=Lausanne|éditeur=Payot|année=1992|passage=33}}.</ref>. == Terminologie == === Anthropologie et ethnographie === {{Article détaillé|Ethnographie}} Les premiers anthropologues s’appuient sur des documents de seconde main comme les récits de voyages d'explorateurs ou de missionnaires ou encore les rapports des administrations coloniales. Cette division du travail entre celui qui collecte les informations et celui qui les interprète reste la norme dans les pays d’Europe jusqu’en 1914<ref>De L’Estoile (2007), {{p.|106}}.</ref>. La figure de l’« anthropologue en chambre » (''armchair anthroplogist'') dont [[James George Frazer]] peut faire figure d’archétype est alors dominante<ref>Deliège (2006), {{p.|37}}.</ref>. Les voyages d’exploration à visée scientifique formalisent progressivement la tâche que remplissaient spontanément mais de manière aléatoire les explorateurs, en fixant des objectifs de collecte d’information sur les populations rencontrées : l’[[expédition Baudin]] (1801) vers les Terres Australes compte ainsi dans ses rangs [[François Péron]] qui voyage en qualité d’« anthropologiste ». Les visées géopolitiques de l’[[expédition Lewis et Clark]], soutenue par [[Thomas Jefferson]], s’accompagnent également d’un plan d’étude des tribus amérindiennes qui se trouveraient sur son parcours. L’anthropologie du {{s-|XIX}} se caractérise par une intense volonté de collecte d’information concernant les populations extra-européennes, première étape d’un travail de mise en ordre et de classification, conçu dans une perspective de plus en plus [[Évolutionnisme (anthropologie)|évolutionniste]]. === Anthropologie et ethnologie === L'anthropologie et l'ethnologie sont nées au {{s-|XVIII}}. L'anthropologie est l'étude de l'homme et des groupes humains. L'[[ethnologie]] étudie l'ensemble des caractères de chaque [[ethnie]] afin d'établir des lignes générales de structure des sociétés et de leur évolution. Historiquement, ces deux termes ont désigné des concepts différents : l'anthropologie était une [[science de la nature]] et l'ethnologie concernait le classement culturel puis « l'analyse comparée des mœurs et des institutions des sociétés traditionnelles ». Selon [[Marcel Mauss]], il est possible de distinguer dans le métier d'anthropologue une phase [[Ethnographie|ethnographique]]<ref>''Manuel d'ethnographie''.</ref> qui observe et collecte les faits, une phase ethnologique qui les analyse, et une phase anthropologique<ref>''Sociologie et anthropologie''.</ref> qui compare, synthétise et théorise{{sfn|Dortier|2008|p=766}}. Mais pour certains anthropologues contemporains, ce découpage en diverses phases n'est pas applicable dans la pratique : « toute ethnographie est déjà ethnologie, toute observation déjà interprétation »{{sfn|Géraud|Leservoisier|Pottier|2016|p=10}}. L'ethnologie reste cependant implicitement associée à l'étude d'un peuple déterminé, en général d'une société traditionnelle, et au travail sur le terrain{{sfn|Géraud|Leservoisier|Pottier|2016|p=7}}, tandis que l'anthropologie étudie les faits anthropologiques, c'est-à-dire propres à l'humanité. Historiquement en France, jusque dans les années 1950, l'ethnologie s'occupait des sociétés primitives et on parlait d'[[anthropologie physique]]. L'ethnologie s'est ensuite subdivisée en anthropologie physique ou anthropobiologie et en [[anthropologie culturelle]], [[Anthropologie économique|économique]], [[Anthropologie politique|politique]] et [[Ethnologie|sociale]]. Dans le monde anglo-saxon, c'est le mot anthropologie qui a été choisi pour l'étude des peuples primitifs, l'ethnologie étudiant leur histoire{{sfn|Géraud|Leservoisier|Pottier|2016|p=11}}. Depuis les années 1950, les expressions anglo-saxonnes « ''{{langue|en|social anthropology}}'' » (en particulier britannique) et « ''{{langue|en|cultural anthropology}}'' » (en particulier américaine) ont été assimilées par les chercheurs et tout le monde utilise le terme « anthropologie »{{sfn|Dortier|2008|p=767}}. === Anthropologie et sociologie === L'anthropologie se distingue de la [[sociologie]] qui étudie les [[Société (sciences sociales)|sociétés humaines]], la naissance des [[Groupe social|groupes sociaux]] ainsi que leur [[organisation]], les différents types de relations que ces groupes entretiennent entre eux et leurs influences sur les comportements individuels. Le [[philosophe]] [[Auguste Comte]], qui avait l'ambition de faire de la physique sociale, appelée sociologie à partir de 1839, la science de la réalité sociale, est considéré comme l'un de ses fondateurs. Il la définissait ainsi : {{Citation|étude positive de l'ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Auguste Comte]] |titre=[[Système de politique positive]] |sous-titre=Traité de sociologie instituant la Religion de l'Humanité |éditeur= [[Éditions Larousse]] |année=1852 |tome=3 |pages totales=624 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pufvzYH0HloC&dq=sociologie+Auguste+Comte&hl=fr&source=gbs_navlinks_s |consulté le=22 avril 2020}}.</ref>. Parmi les fondateurs de la sociologie se trouvent [[Alexis de Tocqueville]], homme politique et [[historien]], [[Frédéric Le Play]], [[ingénieur]] et homme politique, et le [[sociologue]] [[Émile Durkheim]] qui a publié en 1895 ''[[les Règles de la méthode sociologique]]'', conduisant à l'étude scientifique des divers faits sociaux<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Émile Durkheim]] |titre=[[les Règles de la méthode sociologique]] |éditeur=''[[La République des Lettres]]'' |année=2019 |pages totales=160 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=21CfDwAAQBAJ&dq=Les+r%C3%A8gles+de+la+m%C3%A9thode+sociologique+Emile+Durkheim&hl=fr&source=gbs_navlinks_s |consulté le=23 avril 2020}}.</ref>. === Anthropologie sociale et culturelle === L'anthropologie sociale et culturelle étudie principalement les [[rite]]s et les [[croyance]]s, les structures de parenté et les mariages, ainsi que les [[Institution sociale|institutions]]{{sfn|Dortier|2008|p=765}}{{,}}{{sfn|Géraud|Leservoisier|Pottier|2016|p=7}} d'un groupe. Ces institutions sont conçues comme le fondement des structures sociales. Plus généralement, l'anthropologie culturelle cherche à « penser et comprendre l'unité de l'homme à travers la diversité des cultures »{{sfn|Géraud|Leservoisier|Pottier|2016|p=10}}. L'anthropologie culturelle connaît ses premiers développements avec l'anthropologue américain d'origine allemande, [[Franz Boas]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Gilles Ferréol |titre=Sociologie |éditeur=[[Éditions Bréal]] |année=2004 |pages totales=399 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=9AGz9Swef88C&pg=PT170&dq=Franz+Boas+diffusionnistes&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi0ouq_uobpAhXGDWMBHS-GBLMQ6AEILDAA#v=onepage&q=Franz%20Boas%20diffusionnistes&f=false |consulté le=26 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Luigi Luca Cavalli-Sforza]] |titre=Évolution biologique, évolution culturelle |éditeur=[[Éditions Odile Jacob]]|année=2005 |pages totales=256 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=mFW2AgAAQBAJ&pg=PT49&dq=Anthropologie+culturelle+am%C3%A9ricaine&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjLk63z6IjpAhX0DGMBHWWxBpEQ6AEIMzAB#v=onepage&q=Anthropologie%20culturelle%20am%C3%A9ricaine&f=false|consulté le=27 avril 2020}}.</ref> et les [[Diffusionnisme|diffusionnistes]] qui veulent réagir contre l'[[Évolutionnisme (anthropologie)|évolutionnisme]]. Une fois débarrassé des courants historiques ([[racialisme]], [[diffusionnisme]], [[Anthropologie structurale|structuralisme]], [[Évolutionnisme (anthropologie)|évolutionnisme]], [[Fonctionnalisme (sciences sociales)|fonctionnalisme]], etc.), le débat continue entre [[Ethnologie|anthropologie sociale]] et [[Anthropologie sociale et culturelle|anthropologie culturelle]] : même s'il s'est apaisé depuis les années 1980, la première est essentiellement européenne (écoles française et britannique) et la seconde américaine. Ces deux courants ne se sont jamais séparés, la distinction ne pouvant être qu'artificielle entre « une sociologie des peuples sans écriture d’un côté, une science de la culture privilégiant l’étude de l’art, du folklore, de la religion, du langage, de l’autre ». L'anthropologue français [[Claude Lévi-Strauss]] a relativisé cette distinction en pointant le fait que l'être humain est autant un animal social qu'un ''[[Homo faber (philosophie)|Homo faber]]'' (être culturel). Ainsi la différence entre les deux domaines ne serait qu'une question de point de vue. Il est nécessaire de distinguer la société de la culture, l'anthropologie est alors soit sociale soit culturelle selon que l'on prend la première ou la seconde comme concept central{{sfn|Dianteill|2012|}}. Finalement, « l'anthropologie sociale et culturelle prédomine en Europe, mais elle reste en concurrence aux États-Unis avec des approches [[Naturalisme (philosophie)|naturalistes]] »{{sfn|Dortier|2008|p=765}}. == Disciplines == En France, les travaux de [[Claude Lévi-Strauss]], travaux qu'il appela [[structuralisme|structuralistes]], ont exercé une grande influence et donné de nouvelles bases à l'anthropologie. Lévi-Strauss, en appliquant le concept de structure aux phénomènes humains tels que la [[parenté]], le mode de pensée et le [[mythe]], a contribué fortement à institutionnaliser le structuralisme. Outre l'[[anthropologie sociale et culturelle]] et l'[[anthropologie physique]] (ou biologique ou l'anthropobiologie), on distingue : * l'[[anthropologie linguistique]], ou [[ethnolinguistique]], qui est une discipline étudiant le langage des peuples ainsi que les relations entre le langage, la culture et la société ; * l'[[anthropologie économique]] qui est l'analyse théorique comparée de différents systèmes économiques ; * l'[[anthropologie politique]] qui étudie les institutions et le fonctionnement du pouvoir politique dans les sociétés ; * l'[[Anthropologie de la religion|anthropologie religieuse]] qui est l'étude des croyances collectives et des rites dans un groupe social. Aux États-Unis, l'anthropologie est également axée sur la pluridisciplinarité et divise traditionnellement l’anthropologie en quatre approches : * l'[[anthropologie physique|anthropologie biologique]] (également appelée ''anthropobiologie'' ou ''bioanthropologie'') qui étudie les modes de transmission, les causes et les effets des variations biologiques et de leur évolution chez les groupes humains ; * l'[[ethnologie]] ou ''anthropologie sociale et culturelle'' étudie la variabilité sociale et culturelle des sociétés humaines en examinant leur organisation traditionnelle (parenté, politique, économie, rapport entre les sexes, religion<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Yannick |nom1=Boucher |titre=La diversité religieuse au-delà de la métropole : le cas d’un lieu de culte musulman à Saguenay |périodique=Diversité urbaine |volume=12 |numéro=2 |date=2012 |issn=1913-0694 |issn2=1913-0708 |doi=https://doi.org/10.7202/1022851ar |lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/du/2012-v12-n2-du01192/1022851ar/ |consulté le=2020-02-27 |pages=69–87 }}</ref>, écologie, santé<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Sylvie |nom1=Fortin |prénom2=Josiane |nom2=Le Gall |titre=Néonatalité et constitution des savoirs en contexte migratoire : familles et services de santé. Enjeux théoriques, perspectives anthropologiques. |périodique=Enfances, Familles, Générations |numéro=6 |date=2007 |issn=1708-6310 |doi=https://doi.org/10.7202/016481ar |lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/efg/2007-n6-efg1781/016481ar/ |consulté le=2020-02-27 }}</ref>, droit) et leur réalité contemporaine (migrations, exils, mondialisation<ref>{{Article|langue=en|prénom1=M. |nom1=Kearney |titre=The Local and the Global: The Anthropology of Globalization and Transnationalism |périodique=Annual Review of Anthropology |volume=24 |date=1995 |issn=0084-6570 |lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/2155949 |consulté le=2020-02-27 |pages=547–565 }}</ref>). Les disciples de Franz Boas, les anthropologues [[Abram Kardiner]], [[Ralph Linton]], [[Ruth Benedict]] et [[Margaret Mead]], ont fait de l'anthropologie culturelle américaine une véritable école<ref>{{Ouvrage |auteur1=Claude Rivière |auteur2=[[Raymond Boudon]] |titre=Introduction à l'anthropologie |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]] |année=2013 |pages totales=168|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_T7YAAAAQBAJ&pg=PT42&dq=Abram+Kardiner+anthropologie&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjI9oLV64jpAhUHxYUKHcCxDUYQ6AEIRDAD#v=onepage&q=Abram%20Kardiner%20anthropologie&f=false|consulté le=27 avril 2020}}.</ref> et ont démontré l'importance de la culture sur la formation de la personnalité ; * l'[[archéologie]], qui étudie les sociétés humaines passées à travers les [[Mobilier archéologique|vestiges matériels]] qu’elles ont laissés derrière elles ; * l'[[ethnolinguistique]] ou [[anthropolinguistique]], qui se penche sur la variabilité linguistique à travers les différentes sociétés humaines et qui voisine dès lors avec la [[sociolinguistique]] et la [[dialectologie]]. L'anthropologie américaine attache beaucoup d'importance aux aspects [[culture]]ls des [[langue]]s et des modes de pensée et d'action. Il y a eu un Institut d'Anthropologie à [[Washington (district de Columbia)|Washington DC]] pour aider les autorités fédérales dans leurs relations avec les pays étrangers et les contacts transculturels. == Histoire == {{article détaillé|Histoire de l'anthropologie}} L'anthropologie étudie dans son acception la plus large le [[Homo|genre humain]]. L'anthropologie est en ce sens pendant longtemps une branche du savoir philosophique. [[René Descartes|Descartes]], [[Thomas Hobbes|Hobbes]], [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] ou encore [[Emmanuel Kant|Kant]] avec ''[[Liste des œuvres d'Emmanuel Kant|L'anthropologie du point de vue pragmatique]]'' participent de cette forme première de l'anthropologie. Elle s'est ensuite développée au cours du {{s-|XIX}} en tant que science pour répondre aux observations faites sur la diversité physique et culturelle de l'[[Homo sapiens|espèce humaine]]{{sfn|Dortier|2008|p=761}}. Le terme même d'anthropologie a changé de sens au fil des découvertes et en suivant les différents courants de pensée. === Primat de l’anthropologie physique === {{Article connexe|Anthropologie physique|Racialisme}} Constituée dans les années 1850, l'étude de l’Homme débute sous l'angle de l'[[anthropométrie]]{{sfn|Dortier|2008|p=761}}. Elle s’inscrit dans un mouvement plus général qui, ramenant l’Homme au sein de la nature, lui fait perdre la position privilégiée qu’il occupait au sein de la [[Création (Bible)|Création]] dans la [[théologie chrétienne]]. [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] définit dans son ''Traité des variations de l'espèce humaine'' (1749) l'« Anthropologie » comme l'équivalent de l’«[[Histoire naturelle]] de l'Homme ». [[Denis Diderot|Diderot]] propose en 1751 une définition plus étroite en faisant de l’anthropologie un équivalent de l’[[anatomie]]<ref>Jean Copans, ''Introduction à l’ethnologie et à l’anthropologie'', Nathan, Paris, 1996, {{p.|8}}.</ref>. Ces visées restrictives sont contestées par [[Emmanuel Kant|Kant]] dans son ouvrage ''l'anthropologie d'un point de vue pragmatique'' publié en 1798, où le philosophe désigne plutôt ainsi la connaissance que l'Homme a de lui-même comme {{Citation|habitant de la terre qui est inscrit par sa sensibilité et sa raison dans des relations empiriquement nécessaires avec les êtres du monde}}<ref>[http://www.monique-castillo.net/resource/pdf/ehess1996.pdf Monique Castillo], ''Introduction à l'anthropologie kantienne'', EHESS, 1996.</ref>. Si le périmètre de l’anthropologie et sa position vis-à-vis de disciplines voisines demeurent flous au cours du {{s-|XIX}}, elle reste considérée comme une discipline des sciences naturelles. Se confondant, en France plus particulièrement, avec ce qui est aujourd’hui désigné comme l’[[anthropologie physique]], elle épouse le paradigme naturaliste qui « proclame que le statut d’un groupe humain, comme l’ordre du monde qui le fait tel, est programmé de l’intérieur de la matière vivante »<ref>[[Colette Guillaumin]], « Pratique du pouvoir et idée de Nature ({{II}}) Le discours de la Nature », ''Questions féministes'', {{n°|3}}, 1978, {{p.|10}}.</ref>. La préoccupation principale des anthropologues, le plus souvent issus de la [[médecine]] ou de la [[biologie]], est d’étudier l’origine et l’évolution de l’homme, d’établir des classifications de l’espèce humaine sur la base du concept de [[Race humaine|race]], en s’appuyant sur les méthodes de l’[[anatomie comparée]]. Sur le plan institutionnel, l’anthropologie se développe d’abord en dehors du cadre universitaire, au sein de sociétés savantes, fruits d’initiatives privées. En [[France]], l’éphémère [[Société des observateurs de l'homme]], présidée par [[Louis-François Jauffret]], se fixe pour tâche l’étude de « l'homme sous ses aspects physique, moral et intellectuel », projetant d’établir une classification des races sur des bases anatomiques. La Société ethnologique de Paris, fondée en 1838 par [[William Frederic Edwards|William Edwards]], circonscrit principalement ses débats à la querelle sur l’origine de l’espèce humaine opposant [[monogénisme]] et [[polygénisme]]. Elle disparaît en 1848. En 1855, [[Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau|Armand de Quatrefages]] occupe la chaire d’anthropologie qui remplace la chaire d’anatomie humaine au [[Muséum national d'histoire naturelle]]. [[Paul Broca|Pierre Paul Broca]], considéré par ses contemporains comme le père de l’anthropologie physique en France, contribue à affermir ces premiers ancrages académiques. De formation médicale, il fonde la [[Société d'anthropologie de Paris]] en {{date-|mai 1859}}<ref>Piet Desmet, ''La linguistique naturaliste en France (1867 - 1922)'', Volume 6, Peeters Publishers, 1996, {{p.|160}}.</ref> puis l'École d'Anthropologie de Paris, inaugurée en {{date-|décembre 1876}}, d’orientation [[Polygénisme|polygéniste]]. Au [[Royaume-Uni]], la ''{{lang|en|London Ethnological Society}}'' naît en 1843, sur le modèle de la société créée par Edwards<ref>George W. Stocking, ''Victorian anthropology'', Free press, 1987, {{p.|244}}.</ref> ; une fraction polygéniste et anti-darwinienne, menée par James Hunt, opère une scission pour créer l'''{{lang|en|Anthropological Society of London}}'' en 1863<ref>Stocking (1987), {{p.|245}}.</ref>. Les deux sociétés se fondent finalement dans le ''Royal Anthropological Institute'' en 1871. En [[Allemagne]], [[Rudolf Virchow]] et [[Adolf Bastian]], tous deux médecins, créent en 1869 la [[Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgeschichte|Société berlinoise d'anthropologie, d'ethnologie et de préhistoire]] (''Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgerschichte''). D'un point de vue large, on peut considérer que [[Hérodote]] fait déjà de l'anthropologie dans ses ''[[Histoires]]''. Le Père de l'histoire, au fil de son enquête donne de précieuses informations sur les peuples rencontrés de près ou de loin par les Perses et s'interroge sur ceux-ci tout en restant assez objectif. Ainsi, il décrit leur aspect physique, leur façon de se vêtir, de faire la guerre, leur mode de vie ou encore leurs croyances et coutumes. C'est notamment le cas des Livres {{I}}, {{II}}, {{III}}, {{V}} et {{VI}} dans lesquels Hérodote parle des [[Perses]], [[Mèdes]] et autres peuples d'Asie Centrale et du Moyen-Orient, puis des [[Égypte antique|Égyptiens]] et [[Nubiens]], [[Libyens]] et [[Scythes]] dans le livre {{IV}} et enfin [[Thraces]] et [[Grecs]] dans les Livres {{V}} et {{VI}}. === Autonomisation de l’anthropologie sociale et culturelle === ==== Anthropologie, sociologie et politique ==== La scission entre anthropologie et [[sociologie]] a fait débat depuis ses débuts : il s'agissait alors d'une différence focale, l'anthropologie ayant pour sujet d'étude « l'homme et ses interactions sociales au sein des cultures simples et primitives » (Antonia Newport). L'effondrement de l'idée même de « culture simple et primitive » a conduit l'anthropologie à se redéfinir, sans qu'aucune définition n'ait jusqu'à maintenant pu servir de consensus. Selon la sociologue L.B.B. Claw, qui retrace l'histoire de l'anthropologie, les contours de la discipline se dessinent en réalité « non par une différence de sujet, mais par une spécificité d'écoles, celles qui s'inscrivent soit dans l'héritage maussien, soit dans la tradition structuraliste ». Elle affirme qu'il n'existe aucune différence fondamentale entre la méthode et les sujets traités par le sociologue [[Émile Durkheim]] à la fin de sa vie (notamment ''[[les Formes élémentaires de la vie religieuse]]''), et ceux traités par son neveu, l'anthropologue [[Marcel Mauss]], allant jusqu'à émettre l'hypothèse selon laquelle « l'anthropologie comme discipline autonome en France a bien pu naître de la seule volonté de son fondateur de se libérer d'un oncle jugé autoritaire et dogmatique ». Plus que des sujets, Durkheim et Mauss partagent une conception du savoir très proche, à mille lieues de la neutralité axiologique wéberienne. On sait que pour Durkheim, la sociologie « ne mériterait pas une heure de peine si elle n'avait qu'un intérêt spéculatif » ({{2e|préface}} à ''La Division du travail social''). Aussi tire-t-il des enseignements normatifs de ses découvertes sociologiques : si les sociétés industrielles tiennent en raison de la solidarité organique qui leur est typique, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les corporations professionnelles. De la même manière, dans son ''[[Essai sur le don]]'', son neveu tire des « conclusions de morale et de politique » de sa découverte anthropologique fondamentale : si le don - la triple obligation de donner, recevoir et rendre - constitue le liant sans lequel toute société se délite, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les coopératives de consommation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sylvain Dzimira|titre=Mauss, savant et politique|lieu=Paris|éditeur=La Découverte|année=2008|pages totales=238|isbn=978-2-7071-5293-0|bnf=41174711|lire en ligne=http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Marcel_Mauss__savant_et_politique-9782707152930.html}}.</ref>. ==== Autonomisation institutionnelle ==== Ce qui est désigné comme l’anthropologie sociale au Royaume-Uni, l’anthropologie culturelle aux États-Unis ou encore l’ethnologie en France s’autonomise progressivement de la tutelle de l’anthropologie physique au tournant des {{s2-|XIX|XX}}. Premier titulaire d’une chaire d’anthropologie à l’[[université d'Oxford]] en 1895<ref>Peter Rivière, A history of Oxford anthropology, Berghahn Books, 2007, {{p.|28}}.</ref>, [[Edward Tylor]] est l'un des principaux initiateurs de ce processus, notamment avec son ouvrage ''Primitive Culture''. Il est également l’auteur du premier manuel de la discipline, intitulé ''Anthropology'' (1881), qui laisse encore une grande place à l’anthropologie physique et à l’exposé des classifications raciales<ref>Robert Deliège, ''Une histoire de l'anthropologie, Écoles, auteurs, théories'', Seuil, 2006, {{p.|35}}.</ref>. En 1906, un de ses disciples, [[James George Frazer|James Frazer]], définit l’anthropologie sociale comme la branche de la sociologie qui s'intéresse à l’étude des « peuples primitifs ». La même année, cette distinction est reprise à Oxford lors de la création d’un diplôme d’anthropologie<ref>Adam Kuper, ''L'anthropologie britannique au {{s-|XX}}'', Karthala, 2000, {{p.|11}}.</ref>. En France, le groupe de chercheurs regroupés autour de [[Émile Durkheim|Durkheim]] et de ''[[L'Année sociologique]]'' joue un rôle important dans ce processus d’autonomisation. En 1901, [[Marcel Mauss]] obtient ainsi la chaire des « religions des peuples sans civilisation » de la {{5e|section}} de l’[[École pratique des hautes études]]<ref>Victor Karady, « Durkheim et les débuts de l’ethnologie universitaire », ''Actes de la recherche en sciences sociales''. Vol. 74, septembre 1988. Recherches sur la recherche, {{p.|27}}.</ref>. En 1925, Mauss participe également aux côtés de [[Paul Rivet]] à la fondation de l’[[Institut d'ethnologie]] de l’[[nouvelle université de Paris|université de Paris]]. L’emploi du terme « ethnologie » ne doit cependant pas tromper sur la conception que s’en fait Rivet. Pour lui, elle reste une branche des sciences naturelles et doit permettre de regrouper dans une même institution l’ensemble des disciplines qui concourent à ce qu'il désigne comme la Science de l’Homme : l'anthropologie, restreinte à la seule anthropologie physique, la [[linguistique]], l’[[archéologie]] et la [[préhistoire]]<ref>''Revue de synthèse historique'', avril-juin 1931, {{p.|203}}. Cité in Benoît de L'Estoile, ''Le goût des autres. De l'Exposition coloniale aux arts premiers'', Flammarion, Paris, {{p.|118}}.</ref>. ==== Principe du relativisme culturel ==== Certains commentateurs ont soutenu que l'anthropologie, née dans un contexte [[Colonisation|colonial]], avait été solidaire des [[Empire colonial|Empires]] à ses débuts<ref name = "pbuteh">Asad, Talal, ed. (1973) ''Anthropology & the Colonial Encounter.'' Atlantic Highlands, NJ: Humanities Press.</ref>{{,}}<ref>van Breman, Jan, and Akitoshi Shimizu (1999) ''Anthropology and Colonialism in Asia and Oceania''. Richmond, Surrey: Curzon Press.</ref>, et que ses concepts fondamentaux sont déterminés, éventuellement sur un mode inconscient, par cette situation politique initiale (voir, par exemple, Gough, Pels et Salemink, mais cf. Lewis 2004)<ref name=Gellner>Gellner, Ernest (1992) [http://okhovvat.com/files/en/content/2011/6/4/351_379.pdf ''Postmodernism, Reason, and Religion'']. London/New York: Routledge. pp. 26–29. {{ISBN|0-415-08024-X}}.</ref>. Ainsi les travaux ethnographiques et anthropologiques sont souvent anhistoriques, et décrivent les groupes humains [[Stéréotypes sur l'histoire de l'Afrique|comme si ces groupes étaient « hors du temps »]] dans un « présent ethnographique » (Johannes Fabian, ''Le Temps et les Autres'', 1983<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Librairie|nom1=Dialogues|titre=TEMPS ET LES AUTRES (LE), comment l'anthropolog... - Johannes Fabian - Anacharsis|lire en ligne=https://www.librairiedialogues.fr/livre/443886-temps-et-les-autres-le-comment-l-anthropolog--johannes-fabian-anacharsis|consulté le=2020-11-17}}</ref>). Dans le cadre de leur quête d'objectivité scientifique, les anthropologues actuels préconisent généralement le [[relativisme culturel]], principe qui s'impose à toutes les sous-disciplines de l'anthropologie<ref name="Ingold1994p331">{{article encyclopédique| titre=Introduction to culture | encyclopedia=Companion Encyclopedia of Anthropology | auteur=Ingold, Tim |lien auteur=Tim Ingold | année=1994 | page=331 |isbn=978-0-415-02137-1}}</ref>. Selon ce principe, les cultures ne doivent pas être jugées en fonction des valeurs ou des points de vue de l'observateur extérieur, mais examinées sans passion selon leurs propres termes. Il ne devrait y avoir aucune notion, en bonne anthropologie, d'une culture meilleure ou pire qu'une autre culture<ref>Levi-Strauss, Claude (1962). ''La Pensée sauvage''</ref>{{,}}<ref>Womack, Mari (2001). ''Being Human''</ref>. ==== Rôle du musée ==== [[Fichier:Ceylandais - Fonds Trutat - MHNT.PHa.1521.05.232.jpg|vignette|Portrait anthropologique, Fonds [[Eugène Trutat|Trutat]], conservé au [[Muséum de Toulouse]]]] Les [[musée]]s jouent un rôle majeur dans la structuration de la discipline. Au cours du {{s-|XIX}}, les artefacts des cultures non occidentales, auparavant disséminés dans les collections des [[Cabinet de curiosités|cabinets de curiosités]] de l’aristocratie européenne, sont progressivement regroupés et exposés dans des sections spécifiques des musées, avant de jouir de lieux d’exposition propres. En 1856 est ainsi créé un département d’ethnologie au sein du Musée des Antiquités de Berlin dont les collections sont transférées en 1873 dans le musée royal d'ethnologie ''(Königliches Museum für VölkerKunde)'' sous la direction d’[[Adolf Bastian]]. Le premier musée d’anthropologie, le ''Peabody Museum of Archeology and Ethnology'' de l’[[université Harvard]] l'avait précédé en 1866<ref>De L'Estoile (2007), {{p.|217}}.</ref> tandis qu'en France le [[musée d'Ethnographie du Trocadéro]] ouvre ses portes en 1878. Ce type d’institution se généralise dans les dernières décennies du {{s-|XIX}} à l’ensemble des pays occidentaux<ref>Gérald Gaillard, ''Dictionnaire des ethnologues et des anthropologues'', Armand Colin, 1997, {{p.|5}}.</ref>, notamment sous l’effet des conquêtes coloniales. Il devient un lieu d’affirmation et de promotion de la politique impériale<ref>De L’Estoile (2007), {{p.|104}}.</ref>. Sur le plan scientifique, l’exposition muséale constitue l’aboutissement du travail de collecte d’objets et d’informations, réalisée le plus souvent par le biais du réseau colonial. Mais le musée est aussi un laboratoire où l’anthropologue traite et interprète les données et un lieu d’enseignement où se transmet la culture professionnelle naissante. === Grandes périodes === L'histoire de l'anthropologie peut se diviser en quatre grandes époques marquant les principales conceptions de cette discipline. De 1850 à 1920, le [[racialisme]] catalogue les types humains et les groupes sociaux{{sfn|Dortier|2008|p=761}} (il atteindra ses limites puis sera abandonné autour de 1890), et l'[[Évolutionnisme (anthropologie)|évolutionnisme]] s'intéresse au développement supposé d'un état « sauvage » vers la [[civilisation]]. L'adjectif « primitif » est ainsi utilisé des années 1860 aux années 1950 avant de s'incliner devant la complexité de toutes les sociétés humaines{{sfn|Dortier|2008|p=762}}. [[Lewis Henry Morgan]] (1818-1881), [[Edward Tylor]] (1832-1917) et [[James George Frazer]] (1854-1941) sont des anthropologues évolutionnistes connus. De 1880 à 1940, le [[diffusionnisme]] s'oriente vers l'évolution des différentes civilisations et la façon dont elles se sont diffusées dans le monde, du point de vue culturel. Le [[culturalisme]] originaire des [[États-Unis]] s'oppose au racialisme et à l'évolutionnisme en essayant d'adopter une démarche objective étudiant directement les cultures vivantes{{sfn|Dortier|2008|p=763}}. [[Franz Boas]] (1858-1942) en est l'un des représentants importants. De 1920 à 1950, le [[Fonctionnalisme (sciences sociales)|fonctionnalisme]], sous l'influence d'[[Émile Durkheim]], commence à étudier l'humanité dans son ensemble en se préoccupant des « besoins universels des sociétés humaines et des différentes manières de les satisfaire »{{sfn|Dortier|2008|p=763}}. Entre 1950 et 1980, le [[structuralisme]], courant européen développé par [[Claude Lévi-Strauss]], et le [[néo-évolutionnisme]], courant américain plus proche du [[matérialisme]] et des [[Évolution (biologie)|théories darwiniennes]], finissent par se rapprocher sous l'impulsion de Lévi-Strauss et de [[Georges Balandier]]{{sfn|Dortier|2008|p=764}}. * '''[[Matérialisme]]''' et '''[[matérialisme historique]]''' ** [[Julien Offray de La Mettrie]] (1709-1751) ** [[Karl Marx]] (1818-1883) ** [[Leslie White]] (1900-1975) ** [[Marvin Harris]] (1927-2001) * '''Néo [[nominalisme]]''' ou '''[[anthropologie dogmatique]]''' ** [[Louis de Bonald|Louis-Gabriel de Bonald]] (1745-1840) ** [[Joseph-Marie de Gérando]] (1772-1842) (il étend le langage à tous les signes) ** [[Pierre Legendre (juriste)|Pierre Legendre]] (1930-2023) * '''[[Diffusionnisme]] :''' ** [[William Halse Rivers Rivers|William H. R. Rivers]] (1864-1922) ** [[Grafton Elliot Smith]] (1871-1937) * '''[[Culturalisme]]''' ** [[Franz Boas]] (1858-1942) ** [[Margaret Mead]] (1901-1978) ** [[Christopher Alexander]] (1936-) * '''École sociologique française''' ** [[Émile Durkheim]] (1858-1917) ** [[Marcel Mauss]] (1872-1950) ** Le [[Collège de sociologie]] (1937-1939) * '''École sociologique allemande''' ** [[Max Weber]] (1864-1920) ** Arnold Ziest (1871-1917) * '''École britannique''' ** [[Meyer Fortes]] (1906-1983) ** [[Ashley Montagu]] (1905-1999) * '''[[Fonctionnalisme (sciences sociales)|Fonctionnalisme]]''' ** [[Arnold van Gennep]] (1873-1957) ** [[Alfred Radcliffe-Brown|Alfred Reginald Radcliffe-Brown]] (1881-1955) ** [[Bronisław Malinowski]] (1884-1942) ** [[Edward Evan Evans-Pritchard]] (1902-1973) * '''[[Structuralisme]]''' ** [[Claude Lévi-Strauss]] (1908-2009) ** [[Pierre Bourdieu]], (1930-2002), pour ''Le Sens pratique''. ** [[Françoise Héritier]] (1933-2017) ** [[Philippe Descola]] (1949), pour ''Par delà nature et culture''. ** [[Mary Douglas]] (1921-2007), qui a fait connaître le structuralisme dans son pays. * '''Anthropologie post-culturaliste''' ** [[Clifford Geertz]] (1926-2006) * '''[[Théorie de la médiation|Médiationnisme]]''' ** [[Jean Gagnepain]] (1923-2006) * '''Anthropologie philosophique allemande''' ** [[Max Scheler]] (1874-1928) ** [[Ernst Cassirer]] (1874-1945) ** [[Helmuth Plessner]] (1892-1985) ** [[Arnold Gehlen]] (1904-1976) * '''Anthropologie existentielle''' ** Michael Jackson (anthropologue) (1940-) ** [[Albert Piette]] (1960-) * '''Anthropologie de la complexité''' ** [[Edgar Morin]] (1921-) * '''École de Rio''' ** [[Moacir Palmeira]] (1942-) ** [[Otávio Velho]] (1942-) ** [[Lygia Sigaud]] (1945-2009) ** [[Eduardo Viveiros de Castro]] (1951-) * '''Anthropologie dynamique''', développée à l'Université de [[Manchester]] (Royaume-Uni) et à [[Sorbonne|La Sorbonne]] à partir des années 1950, elle correspond à l'étude du changement dans les sociétés modernes (notamment, l'influence du [[colonialisme]]). ** [[Melville Herskovits]] (1895-1963) ** [[Roger Bastide]] (1898-1974) ** [[Max Gluckman]] (1911-1975) ** [[Victor Turner]] (1920-1983) ** [[Georges Balandier]] (1920-2016) ** [[Francis Affergan]] (1945-) ** [[Erwan Dianteill]] (1967-) * '''Effet Flynn''', qui étudie l'évolution de l'intelligence humaine, essentiellement dans l'époque contemporaine ** [[Arthur Jensen]] (1923- 2012) ** [[Ulric Neisser]] (1928-2012) ** Gérard Althabe (1932-2004) ** [[James Flynn (politologue)|James R. Flynn]] (1934-2020) ** William Dickens ** [[Marc Augé]] (1935-2023) * '''Autres anthropologies''' ** [[Julien Freund]] (1921-1993), philosophe et sociologue français ayant abordé les champs de l'ethnologie et de l'anthropologie. ** [[René Girard]] (1923-2015) ** [[Harold Barclay]] (1924-2017) ** [[Luc de Heusch]] (1927-2012), figure majeure de l'[[université libre de Bruxelles]]. ** [[Jan Vansina]] (1929-2017) ** [[Pierre Clastres]] (1934-1977) ** [[James C. Scott]] (1936-) ** [[Mike Singleton (anthropologue)|Mike Singleton]] (1939-) ** Remo Guidieri (1940-)<ref>https://www.cairn.info/publications-de-Guidieri-Remo--110094.htm.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Rencontre à la BnF avec Remo Guidieri le 22 sept. 2015|url=http://blog.bnf.fr/lecteurs/index.php/2015/09/rencontre-avec-remo-guidieri/ |site=blog.bnf.fr|consulté le=09-05-2021}}.</ref> ** [[Anne-Marie Losonczy]] (?-)<ref>{{lien web |titre=Anne-Marie Losonczy |url=http://cerma.ehess.fr/index.php?166 |site=cerma.ehess.fr|consulté le=09-05-2021}}.</ref>{{,}}<ref>https://www.cairn.info/publications-de-Losonczy-Anne-Marie--28169.htm.</ref> ** [[Claude Karnoouh]] (1940-2021) ** [[Steven Lukes]] (1941-) ** [[Ellen Meiksins Wood]] (1942-2016) ** [[Charles Macdonald]] (1944-) ** [[Jean-Christophe Victor]] (1947-2016) ** [[Robert Deliège]] (1953-) ** [[Pierre-Joseph Laurent (anthropologue)|Pierre-Joseph Laurent]] (1956-) ** [[David Graeber]] (1961- 2020), ''[[Pour une anthropologie anarchiste]]'' (2006) == Anthropologie féministe == {{Article détaillé|Anthropologie féministe}} L'[[anthropologie féministe]] s'est constituée en réaction aux biais [[Androcentrisme|androcentriques]] qui affectent la production des connaissances, les pratiques de recrutement et les résultats de la recherche en anthropologie<ref name=uaedu>{{Lien web |langue=en |titre=Feminist Anthropology |url=https://anthropology.ua.edu/theory/feminist-anthropology/ |site=anthropology.ua.edu|date=2017-04-24 |consulté le=2021-01-17}}</ref>. Elle a traversé deux grandes phases historiques, « l'anthropologie des femmes » dans les années 1970, et « l'anthropologie du genre » dès les années 1980. L'anthropologie des femmes a voulu réhabiliter les femmes en tant qu'actrices culturelles distinctes, autrefois effacées du fait de l'attention quasi exclusive que les anthropologues masculins portaient aux hommes ; elle a critiqué le primat accordé aux vies masculines, considérées traditionnellement comme représentatives de la vie sociale dans son ensemble. Alors que l'anthropologie des femmes s'est intéressée surtout aux différences entre hommes et femmes, l'anthropologie du [[Genre (sciences sociales)|genre]], qui s'est constituée à partir des années 1980, explore davantage les différences séparant les femmes entre elles, par le recours notamment aux catégories de l'[[ethnie|ethnicité]] et de la [[Classe sociale|classe]], mais aussi à celles de l'âge, de la profession, du pouvoir, etc<ref name=uaedu/>. Si le sexe est un ensemble de significations et de relations liées au [[Système reproducteur|sexe biologique]], le genre est, théoriquement, une construction psychologique, sa définition varie selon les cultures<ref name=uaedu/>. == Enseignement == === Belgique francophone === * [[Université libre de Bruxelles]] * [[Université catholique de Louvain (1835-1968)|Université de Louvain]] * [[Université de Liège]] * [[Université de Namur]] * [[Université de Mons-Hainaut|Université de Mons]] === France === Des établissements d'[[Études supérieures|enseignement supérieur]], tels que l'[[École des hautes études en sciences sociales]], le [[Muséum national d'histoire naturelle]] et diverses universités, comme celles de [[Université Paris-Cité|Paris-Cité]], [[Université Paris-Nanterre|Paris Ouest Nanterre-La Défense]], [[Université d'Aix-Marseille|Aix-Marseille]], [[Université de Caen-Normandie|Caen Basse-Normandie]], [[Université Toulouse-Jean-Jaurès|Toulouse-Jean-Jaurès]] , [[Université Lille-I|Lille-{{I}}]], [[Université Lumière-Lyon-II|Lyon {{II}}]], [[Université de Bordeaux|Bordeaux]] et [[Université Paul-Valéry-Montpellier-III|Montpellier III]], délivrent des [[Diplôme national de licence (France)|licences]], des [[Diplôme national de master (France)|masters]] de recherche et des [[doctorat]]s avec mention « anthropologie ». === Québec === * [[Université de Montréal]] * [[Université McGill]] * [[Université Laval]] * [[Université Concordia]] === Suisse === * [[Philanthropos|Institut Européen d’Études Anthropologiques]] == Centres de recherches == === Algérie === * [[Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle]] (CRASC) - [[Oran]] * Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) - [[Alger]] === Belgique === * Laboratoire d'Anthropologie des Mondes contemporains<ref>[https://lamc.ulb.ac.be/ Laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains].</ref> (LAMC) de l'[[université libre de Bruxelles]] * Laboratoire d'Anthropologie prospective<ref>[https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/iacchos/laap Laboratoire d'Anthropologie Prospective], [[UCLouvain|Université catholique de Louvain]].</ref> de l'[[UCLouvain|université catholique de Louvain]] * Laboratoire d'Anthropologie culturelle et sociale (LACS<ref>[https://www.unil.ch/lacs/fr/home.html Lacs], [[université de Liège]].</ref>) de l'[[université de Liège]] === France === * [[Centre d'anthropologie culturelle]] (Canthel)<ref>[http://www.canthel.fr site du Centre d'anthropologie culturelle], Centre d'anthropologie culturelle ([[Université Paris-Descartes|université Paris Descartes Sorbonne]]).</ref> — université Paris Descartes Sorbonne<ref>[http://www.univ-paris5.fr/cgi-bin/WebObjects/Labs.woa/wa/showInfoLabo?cle=9999999 Présentation institutionnelle du Centre d'anthropologie culturelle], Centre d'anthropologie culturelle ([[Université Paris-Descartes|université Paris Descartes Sorbonne]]).</ref> * [[Centre de recherche sur l'imaginaire]] (CRI) — [[Université Stendhal|université de Grenoble]] * Laboratoire d'Anthropologie des Enjeux Contemporains (LADEC) — université Lyon 2 * Institut interdisciplinaire en anthropologie du contemporain (IIAC) — [[École des hautes études en sciences sociales|EHESS]] * Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) — EHESS * Laboratoire d'anthropologie sociale<ref>[http://las.ehess.fr Laboratoire d'anthropologie sociale], [[Collège de France]].</ref> (LAS) — [[Collège de France]] * [[Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative]] (LESC)<ref>[http://www.mae.u-paris10.fr/ethnologie/ethnoaccueil.php Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative], [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et [[Université Paris-Nanterre|université Paris Ouest Nanterre La Défense]].</ref> — [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et [[Université Paris-Nanterre|université Paris Ouest Nanterre La Défense]] * Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC)<ref>[http://www.idemec.cnrs.fr/ Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative] (IDEMEC), [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et [[université d'Aix-Marseille]] .</ref> — [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et [[université d'Aix-Marseille]] * Laboratoire d'ethnoécologie et d'éco-anthropologie - CNRS et [[Muséum national d'histoire naturelle|MNHN]] == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Anthropology | wiktionary = anthropologie | wikiversity = Qu'est-ce que l'anthropologie ? | wikiquote = anthropologie }} === Bibliographie === * {{Article |auteur1=[[Erwan Dianteill]] |titre=Anthropologie culturelle ou anthropologie sociale ? Une dispute transatlantique |périodique=L'Année sociologique |volume=62 |numéro=1 |date=2012 |pages=93-122 |lire en ligne=http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_121_0093 |consulté le=7 décembre 2016 |doi=10.3917/anso.121.0093}} {{plume}} * {{Ouvrage |auteur1=Jean-François Dortier |et al.=oui |titre=Le dictionnaire des sciences humaines |lieu=Auxerre |éditeur=Sciences Humaines |collection=La Petite Bibliothèque des Sciences Humaines |année=2008 |pages totales=829 |isbn=978-2-912601-73-5 |bnf=413475528}} {{plume}} * {{Ouvrage |auteur1=Marie-Odile Géraud |auteur2=Olivier Leservoisier |auteur3=Richard Pottier |titre=Les notions clés de l'ethnologie |sous-titre=Analyses et textes |lieu=Paris |éditeur=Armand Colin |collection=Cursus |année=2016 |pages totales=367 |isbn=978-2-200-61555-0 |bnf=450502671}} {{plume}} * [[Michel Izard]] et [[Pierre Bonte (anthropologue)|Pierre Bonte]] (dir.), ''[[Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie]]'', Presses universitaires de France, Paris, 2010 ({{4e}} éd.), 842 p. {{ISBN|978-2-13-058426-1}} * Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris ([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/bmsap 304 numéros en ligne en 2012] avec Persée, soit 7027 contributions, 1864-2009), fondée en 1859 pour rendre compte de l'activité scientifique de « l'histoire naturelle de l'homme », compris comme l'étude de l'origine et de la diversité de l'espèce humaine. Pluridisciplinaires, les bulletins traitent de l'anthropologie ; du biologique au culturel. Depuis 2000, les bulletins sont diffusés sur le site revues.org (avec une barrière mobile de 3 ans). * [[Francis Affergan]], ''La pluralité des mondes'', 1997, Albin Michel, Paris * [[Francis Affergan]], ''Construire le savoir anthropologique'', 1999, PUF, Paris * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=H. James Birx|titre=Encyclopedia of Anthropology|éditeur=[[SAGE Publications]]|année=2006|pages totales=3128|lire en ligne={{Google Livres|R2Y5DQAAQBAJ}}}} * [[Philippe Descola]], ''Par delà nature et culture'', 2006, Gallimard, Paris * [[Clifford Geertz]], ''Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir'', 1986, PUF, Paris * [[Philippe Descola]], Gérard Lenclud, Carlo Severi, ''Les Idées de l'anthropologie'', 1988, Colin, Paris * [[Jean-Loup Amselle]], ''Branchements. Anthropologie de l'universalité des cultures'', 2005, Champs Flammarion, Paris * [[Wiktor Stoczkowski]], ''Anthropologies rédemptrices'', 2008, Hermann, Paris * [[Jean Copans]], [[Maurice Godelier]], ''L'Anthropologie, science des sociétés primitives?'', 1971, Denoël * [[Marcel Mauss]], ''Manuel d'ethnographie'', Payot ; ''Sociologie et anthropologie'', PUF * [[Jean Copans]], [[Jean Jamin]], ''Aux origines de l'anthropologie française'', 1994, J-M Place, Paris * [[Emmanuel Kant]], ''Anthropologie du point de vue pragmatique'', traduction [[Michel Foucault]], 1964, Vrin, Paris * Chamla Marie-Claude, ''L'anthropologie biologique'', 1971, PUF, Coll. Que sais-je ?, {{Numéro|1023}} * Henri-Jean Martin, ''Aux sources de la civilisation européenne''. Paris, Albin Michel, 2008. {{Unité|22.5|cm}}, 704 p. * Jean-Philippe Cazier [dir.], ''Abécédaire de Claude Lévi-Strauss'', Éditions Sils Maria, 2008. * [[Albert Piette]], ''Fondements à une anthropologie des hommes'', collection « Société et Pensées » dirigée par [[Gérald Bronner]], Éditions Hermann, 2011. * Francis Dupuy (2001). [http://www.alternatives-economiques.fr/anthropologie-economique-par-francis-dupuy_fr_art_154_16404.html Anthropologie économique]. Ed. Armand Colin, 2001, 192 p. * [[Charles Macdonald]], ''L’ordre contre l’harmonie : anthropologie de l’[[anarchisme]]'', Petra, 2018, <small>[https://www.editionspetra.fr/livres/lordre-contre-lharmonie-anthropologie-de-lanarchie présentation éditeur]</small>, {{ISBN|9782847432046}}, {{OCLC|1029661460}}. * Angelica Montanari, ''Histoire de l'anthropophagie en Occident'', Arkhé, 2018, 192 p. === Articles connexes === {{catégorie principale}} {{Colonnes|taille=20| * [[Anthropologie physique|Anthropologie biologique]] * [[Anthropologie cognitive]] * [[Anthropologie de l'alimentation]] * [[Anthropologie de l'art]] * [[Anthropologie de la santé]] * [[Anthropologie féministe]] * [[Anthropologie de la religion|Anthropologie religieuse]] * [[Anthropologie des techniques]] * [[Anthropologie du corps]] * [[Anthropologie historique]] * [[Anthropologie judiciaire]] * [[Anthropologie marxiste]] * [[Anthropologie anarchiste]] * [[Anthropologie physique]] * [[Anthropologie politique]] * [[Anthropologie urbaine]] * [[Écologie humaine]] * [[Économie des sociétés traditionnelles]] * [[Ethnobiologie]] * [[Ethnolinguistique]] * [[Ethnomusicologie]] * [[Histoire évolutive de la lignée humaine|Évolution humaine]]. * [[Film ethnographique]] * [[Histoire de l'anthropologie]] * [[Homo sapiens]] * [[Intelligence sociale]] * [[Liste d'anthropologues]] * [[Liste des courants de l'anthropologie]] * [[Paléoanthropologie]] * [[Relation entre science et religion]] * [[Système à maison]] * [[Évolution (biologie)]] * [[Indice de parité entre les sexes]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://lhomme.revues.org/ L'Homme, revue française d'anthropologie] * [http://www.ethnographiques.org Ethnographiques.org, revue en ligne] * [https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/iacchos/laap/collection-anthropologie-prospective.html Collection « Anthropologie prospective »] * [https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/iacchos/laap/iap.html Collection « Investigation d'anthropologie prospective »] {{Palette|Culture}} {{Portail|anthropologie|culture|sciences humaines|société}} [[Catégorie:Anthropologie|*]] [[Catégorie:Discipline liée aux sciences humaines et sociales]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arendt
Arendt
{{patronyme germanique}} Le patronyme germanique '''Arendt''' est une variante du patronyme {{page h'|Arens}}. Il est originaire d'[[Allemagne]], de [[Suisse]], du [[Grand-Duché de Luxembourg]] et de la [[province de Luxembourg]] [[Belgique|belge]]{{Référence nécessaire}}. Variantes : * [[Aarens]], [[Haerens]] * [[Ahrend]], {{page h'|Ahrens}} * {{page h'|Arend}}, [[Arends]], [[Arent]], Arendt * [[Harent]] * {{page h'|Arens}}, [[Arents]], [[Arenz]], [[Arentz]], [[Aarrents]] * [[Aerens]], [[Aerents]], [[Arets]], [[Arendsen]], {{page h'|Arès (homonymie)|Ares}} * {{page h'|Arndt}}, [[Arndts]], [[Arntz]], [[Arntzen]] == Personnalités == {{Nom de famille}} * [[Fernande Arendt]], joueuse de tennis belge ; * [[Gebhardt Georg Arendt]] (1925-2013), connu comme [[Eddi Arent]], acteur et humoriste allemand ; * [[Gisela Arendt]] (1918-1969), nageuse allemande ; * [[Hannah Arendt]] (1906-1975), philosophe allemande naturalisée américaine ; * [[Helga Arendt]] (1964-2013), athlète allemande, spécialiste du 400 mètres ; * [[Josephine Arendt]] (1945-2023), professeure d’endocrinologie britannique ; * [[Nicole Arendt]], joueuse de tennis américaine ; * [[Wolfgang Arendt]] (1950-), mathématicien allemand. == Titre == {{Titres}} * ''[[Hannah Arendt (film)|Hannah Arendt]]'', film allemand. == Autres == * [[(100027) Hannaharendt]], astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes [[Catégorie:Patronyme juif]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anvers
Anvers
{{Voir homonymes|Anvers (homonymie)}} {{homophone|Envers}} {{Infobox Commune de Belgique | nom = Anvers | nom_nl = Antwerpen | image = Grote Markt in Antwerpen.jpg | légende = Vue de la [[Cathédrale Notre-Dame d'Anvers|cathédrale Notre-Dame]] depuis la [[Grand-Place d'Anvers|Grand-Place]]. | imageloc = Antwerpen Antwerp Belgium Map.svg | légende imageloc = Situation de la ville au sein de l'arrondissement et de la province d'Anvers | blason = Coat of arms of Antwerp (City).svg | drapeau = Flag of Antwerp (City).svg | region = BE-VLG | communaute = BE-NL | province = BE-VAN | arrondissement = [[Arrondissement administratif d'Anvers|Anvers]] | ins = 11002 | latitude = 51/13/N | longitude = 04/24/E | statut = 2 | bourgmestre = [[Bart De Wever]] ([[N-VA]]) (2013-24) | majorite = [[N-VA]], [[Vooruit (parti politique)|Vooruit]], [[Open Vld]] (2013-24) | partis = [[N-VA]]<br />[[Groen]]<br />[[Vooruit (parti politique)|Vooruit]]<br />[[Vlaams Belang]]<br />[[Parti du travail de Belgique|PVDA]]<br />[[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]]<br />[[Open Vld]] | sieges = '''55''' (2019-24)<br />23<br />11<br />6<br />6<br />4<br />3<br />2 | communes-cp = 2000, 2018, 2020,<br /> 2030, 2050, 2060<br />2040<br />2100<br />2140<br />2170<br />2180<br />2600<br />2610<br />2660 | communes-fusionnees = <br />[[Anvers (district)|Anvers]]<br />[[Berendrecht-Zandvliet-Lillo]]<br />[[Deurne (Anvers)|Deurne]]<br />[[Borgerhout]]<br />[[Merksem]]<br />[[Ekeren]]<br />[[Berchem (Anvers)|Berchem]]<br />[[Wilrijk]]<br />[[Hoboken (Anvers)|Hoboken]] | gentilé = Anversois(e) | zone-telephonique = 03 | site = [http://www.antwerpen.be/ www.antwerpen.be] }} '''Anvers''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|/ɑ̃.vɛʁs/}}<ref group=N>Voir [[#Prononciation]]</ref>, en [[néerlandais]] : ''{{lang|nl|Antwerpen}}'') est une [[Ville de Belgique|ville belge]] dans la [[Région flamande]], chef-lieu de la [[province d'Anvers]] et de l'[[Arrondissement administratif d'Anvers|arrondissement administratif du même nom]], située au cœur de la [[Mégalopole européenne|Dorsale européenne]]. Le {{date|1|avril|2017|en Belgique}}, la [[Liste des communes de Belgique|commune]] d’Anvers était la plus peuplée de [[Belgique]], devant [[Gand]] et [[Charleroi]], avec {{nombre|521216|habitants}}<ref name="stat-1-1_f">{{lien web|url=http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf|titre=Chiffre global de la population par commune|site=ibz.rrn.fgov.be}}.</ref>{{,}}<ref group=N>{{nombre|259740|hommes}} et {{nombre|261476|femmes}}, soit une densité de {{unité|1270.06|habitants/km|2}}</ref>. L’agglomération anversoise compte {{unité|1250000|habitants}}, et c'est la deuxième plus peuplée de Belgique, après [[Bruxelles]]. Anvers est également la troisième commune et ville de Belgique pour la superficie, avec {{unité|204.51|km|2}}, juste après [[Tournai]] et [[Couvin]]. Archétype de la ville bourgeoise-marchande depuis le [[Moyen Âge tardif|Bas Moyen Âge]], elle constitue alors, selon [[Fernand Braudel]], le centre du [[commerce international]] et de la haute [[finance]] tout au long du {{s-|XVI}}. Anvers abrite depuis 1931 le plus ancien et l'unique [[gratte-ciel]] d'[[Europe]] jusqu'en [[1949]], la ''[[Boerentoren]]'' (''Tour des paysans''), et dispute à [[Venise]] l'invention de la [[comptabilité en partie double]]. Anvers est connue pour abriter parmi les plus prestigieux [[diamantaire]]s, avec [[Londres]] et [[Amsterdam]], ainsi que la plus importante bourse de diamants au monde, l'''Antwerpse Diamantkring''. Elle abrite également une grande concentration d'établissements [[Société de conseil|d'audit et de conseil]]. Enfin, le [[port d'Anvers]] (deuxième port commercial d'Europe en termes d'activités et de [[tonnage]] après celui voisin de [[Rotterdam]] aux [[Pays-Bas]]) joue un rôle majeur dans la [[mondialisation]] des activités économiques européennes. Les Anversois sont aussi appelés les ''Sinjoren'', de l’espagnol ''señor'', héritage de l'époque où elle faisait partie de l'[[Empire des Habsbourg|Empire habsbourgeois]] de [[Charles Quint]]. La ville est souvent appelée ''’t Stad'' (« La Ville ») et parfois ''de koekenstad'' (« la ville des biscuits ») par allusion aux ''koffiekoeken'' d’Anvers, biscuits recouverts d'un fin glaçage au café réputés dans toute la [[Belgique]]. == Toponymie == === Attestations anciennes === Le nom de la localité est attesté aux {{s2|VII|VIII}} sous les formes latinisées {{latin|Antwerpo}}, {{latin|Antwerpis}}, {{latin|Andwerpo}}, {{latin|Antwerpae}} et {{latin|Andwerpae}}<ref name="topnymie-Anvers">{{Ouvrage | auteur1=Collectif | titre=Annales de l'académie royale d'archéologie de Belgique | volume=24 | lieu=Antwerp | éditeur=Académie Royale d'Archéologie de Belgique | année=1924 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4wEkAQAAIAAJ&dq=Antwerpae+Anvers | consulté le=20 octobre 2017 | passage=page 32}}.</ref>. === Étymologie === ==== Origine mythique ==== [[Fichier:Antwerp - by Craig Wyzik.jpg|120px|vignette|Brabo jetant la main d'Antigoon.]] Selon la légende populaire, un pirate géant et méchant brigand, [[Druoon Antigoon]], collectait un droit de passage totalement prohibitif sur les bateaux qui passaient et coupait sans pitié la main de ceux qui refusaient de payer. Un soldat romain, moins couard que les habitants, [[Silvius Brabo]], tua l'ogre, lui coupa à son tour la main et la jeta dans l'[[Escaut]]. D'où le nom populaire flamand « ''Hantwerpen'' » ou « ''Handwerpen'' » signifiant « jet de la main ou des mains » (de ''hand'' « main » et de ''werpen'' « jeter »), devenu ''Antwerpen''. Il s'agit d'une étymologie populaire, embellie par la légende qui est à l'origine d'un rituel du carnaval et de nombreuses œuvres d'art locales, en particulier une statue emblématique de la ville d'Anvers. ==== Études modernes ==== La graphie ''Anvers'' proviendrait {{refnec|de l'accusatif ''Antverpas'' ou ''Andwerpas'' en [[latin médiéval]]}} ou de l'espagnol ''Amberes''<ref name="espagnol"/>. Antwerpen représente un composé germanique du type ''*anda-werpum'', sur ''anda'' « contre, opposé à » + ''werpum'', datif pluriel de ''werpa-'' au sens de « jetée », « avancée de terre ». Il a été romanisé en Anvers<ref>[[Maurits Gysseling]], ''Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland'' (vóór 1226), 1960, p. 62 Lire en ligne sur Digitale editie en databank bezorgd door Tom De Herdt, Jenne De Wolf, Hugo Pauwels, Annelies Wouters en Jozef Van Loon, Universiteit Antwerpen 2005–2008 / KANTL 2013.[http://bouwstoffen.kantl.be/tw/facsimile/?page=62]</ref>. === Prononciation === ==== Anvers ==== La prononciation utilisée en Belgique francophone est {{MSAPI|[ɑ̃.vɛʁs]}}, ce qui correspond à l’étymologie<ref name="espagnol">{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'intermédiaire des chercheurs et curieux|éditeur=Benj. Duprat, Libraire de l'Institut|année=1896|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PisFAQAAIAAJ|consulté le=2018-06-30|passage=645}}{{Citation bloc|Mais le nom d'Anvers dérive de l'espagnol Amberes, qui se prononce Anverès. De là cette prononciation Anverss, qui est la bonne.}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=I. Louis|nom1=Gondal|titre=Parlons ainsi de la voix et du geste, étude théorique et pratique du mécanisme de la parole, où se trouvent réunis les données des physiologistes, les règles des grammairiens et les conseils des artistes sur l'art de bien dire, en chaire, au barreau, au cours, à la tribune et dans les lectures publiques|éditeur=J. De Gigord|année=1912|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6kGm6p_kWFIC|consulté le=2018-06-30|passage=91}}{{Citation bloc|Mais S sonne dans Anvers et Gers. Lisez : Anverss et Gerss.}}</ref>, ce qui serait la forme traditionnelle. Une prononciation utilisée parfois en France est {{MSAPI|ɑ̃|.|v|ɛ|ʁ}}. Certains spécialistes comme [[Pierre Fouché]] et [[Jean-Marie Pierret]] affirment que c'est cette prononciation qui serait la forme traditionnelle. La prononciation {{MSAPI|ɑ̃|.|v|ɛ|6=s|ʁ}} utilisée notamment par les Belges serait alors une déformation due à l'influence de la graphie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Marie Pierret]]|titre=Phonétique historique du français et notions de phonétique générale|lieu=Leuven Louvain-la-Neuve|éditeur=Peeters Publications linguistiques de Louvain|série=Série pédagogique de l'Institut de linguistique de Louvain|numéro dans collection=19|année=1994|pages totales=247|isbn=978-2-87723-138-1|isbn2=978-9-068-31608-7|oclc=32825821|passage=103}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Fouché]]|titre=Traité de prononciation française|lieu=Paris|éditeur=Librairie C. Klincksieck|année=1959|pages totales=529|isbn=2-252-02610-3|passage=426}}</ref>. ==== Antwerpen ==== ''Antwerpen'' est prononcé {{MSAPI|ˈɑnt.ɥɛr.pə(n)}} en [[Belgique]] et dans les provinces méridionales des [[Pays-Bas]] ([[province de Zélande|Zélande]], [[Brabant-Septentrional]] et [[Limbourg hollandais|Limbourg]]) mais {{MSAPI|ɑnt.ʋɛɾ.pǝⁿ}} ou même {{MSAPI|ɑnt.fɛɾ.pǝⁿ}} au nord. == Géographie == === Répartition administrative === ==== Fusion des communes et formation des districts ==== Le {{date|1|janvier|1983}}, le territoire de la commune d'Anvers a été étendu aux sept communes périphériques ([[Berchem (Anvers)|Berchem]], [[Borgerhout]], [[Deurne (Anvers)|Deurne]], [[Ekeren]], [[Hoboken (Belgique)|Hoboken]], [[Merksem]] et [[Wilrijk]]). Les anciennes communes annexées furent transformées en districts anversois, comme l'était déjà depuis [[1958]], celui de [[Berendrecht-Zandvliet-Lillo]]. Il y a une grande différence au niveau de la gestion hiérarchique des entités par rapport aux autres communes belges : elles sont administrées par le conseil du district et le collège du district. {| class="wikitable" style="text-align:right" ! # !! Section !! Superf.<br>(km²)<ref name="ref_auto_1">https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10</ref> !! Habitants<br>(2020)<ref name="ref_auto_1" />!! Habitants<br>par km² !! Code INS |- | 1 || align="left" | Anvers || 82,99 || 193.043 || 2.326 || 11002A-J |- | 2 || align="left" | Berchem || 5,72 || 43.433 || 7.600 || 11002T |- | 3 || align="left" | Borgerhout || 3,90 || 45.998 || 11.780 || 11002S |- | 4 || align="left" | Deurne || 13,03 || 80.670 || 6.193 || 11002R |- | 5 || align="left" | Ekeren || 13,48 || 28.351 || 2.103 || 11002P |- | 6 || align="left" | Hoboken || 10,51 || 40.822 || 3.884 || 11002V |- | 7 || align="left" | Merksem || 8,39 || 44.847 || 5.344 || 11002Q |- | 8 || align="left" | Wilrijk || 13,71 || 41.584 || 3.033 || 11002U |- | 9 || align="left" | Berendrecht-Zandvliet-Lillo || 52,57 || 10.002 || 190 || 11002K-L |} [[Fichier:België, Antwerpen 2005-05-18 7593.jpg|vignette|Anvers depuis le ciel.]] [[Fichier:Schelde 4.25121E 51.26519N.jpg|vignette|Photo satellite de l'[[Escaut]] à proximité d'Anvers.]] {{clr|left}} === Communes limitrophes === {{Communes limitrophes | élision = d | commune = Anvers | nord = [[Kapellen (Anvers)|Kapellen]],<br />[[Stabroek (Belgique)|Stabroek]],<br />[[Woensdrecht]] (P-B) | nord-est = [[Schoten (Belgique)|Schoten]],<br />[[Brasschaat]] | est = <br />[[Wijnegem]],<br />[[Wommelgem]] | sud-est = [[Mortsel]],<br />[[Borsbeek]] | sud = [[Edegem]],<br />[[Aartselaar]],<br />[[Kontich]] | sud-ouest = [[Kruibeke]],<br />[[Hemiksem]],<br />[[Saint-Nicolas (Flandre-Orientale)|Saint-Nicolas]] | ouest = [[Zwijndrecht (Belgique)|Zwijndrecht]],<br />[[Beveren (Flandre-Orientale)|Beveren]] | nord-ouest = [[Hulst (Pays-Bas)|Hulst]] (P-B),<br />[[Reimerswaal (commune)|Reimerswaal]] (P-B) }} ==== Liste des communes voisines ==== {| class="vatop" |width="300" | * [[Stabroek (Belgique)|Stabroek]] * [[Kapellen (Anvers)|Kapellen]] * [[Brasschaat]] * [[Schoten (Belgique)|Schoten]] * [[Wijnegem]] * [[Wommelgem]] * [[Borsbeek]] * [[Mortsel]] * [[Edegem]] |width="350" | * [[Aartselaar]] * [[Hemiksem]] * [[Kruibeke]] * [[Zwijndrecht (Belgique)|Zwijndrecht]] * [[Beveren (Flandre-Orientale)|Beveren]] * [[Hulst (Pays-Bas)|Hulst]] ({{Pays-Bas}}, [[Zélande]]) * [[Reimerswaal (commune)|Reimerswaal]] ({{Pays-Bas}}, Zélande) * [[Woensdrecht]] ({{Pays-Bas}}, [[Brabant-Septentrional]]) |} === Transport et circulation === [[Fichier:Anvers map-fr.svg|vignette|Plan de la ville d'Anvers.|alt=]] ==== Circulation automobile ==== Les ''[[Leien]]'' (Frankrijklei, Italiëlei, Amerikalei, Britselei) sont les artères les plus importantes dans Anvers. À l'extérieur de la ville se situe le [[ring belge R1|ring R1]] qui relie l'[[autoroute A1 (Belgique)|autoroute A1]] vers [[Malines]] et [[Bréda]], l'[[autoroute A12 (Belgique)|autoroute A12]] vers [[Boom (Belgique)|Boom]] l'[[autoroute A13 (Belgique)|autoroute A13]] vers [[Hasselt (Belgique)|Hasselt]] et [[Liège]] et l'[[autoroute A14 (Belgique)|autoroute A14]] vers [[Gand]] et [[Courtrai]]. Avec l'arrivée de l'axe nord-sud qui fait [[Rotterdam]], [[Amsterdam]], Anvers, [[Bruxelles]], [[Mons]], [[France]] et celle de l'axe est-ouest entre [[Cologne]] et la [[côte belge]], le ring d'Anvers est devenu l'un des tronçons d'autoroute d'[[Europe]] de l'Ouest le plus utilisé, ce qui le rend chaotique lorsqu'il est congestionné. À terme, la nouvelle liaison est-nord devrait permettre de le désétrangler. Le centre-ville est classé en zone de basses émission LEZ (Low emission zone). De ce fait, de nombreux automobilistes étrangers à la Belgique ou aux Pays-Bas commettent involontairement des infractions passibles d'amendes de {{euro|150}}. Les dispositions mettant en place ces infractions font l'objet de contestations auprès de la Commission Européenne car elles paraissent discriminatoires au regard du droit européen<ref>voir http://www.thierryvallatavocat.com/2019/04/amendes-lez-anvers-la-commission-europeenne-a-ete-saisie-le-26-avril-2019.html</ref>. ==== Transport en commun ==== [[Fichier:AntwerpCS May 2012.jpg|vignette|[[Gare d'Anvers-Central]].|alt=]] La société flamande des transports en commun, [[De Lijn]] dessert la ville d'Anvers avec des [[Tramway d'Anvers|trams]], [[autobus|bus]]. Les lignes 2, 3, 5, 6, 8, 9 et 15 forment ensemble le [[prémétro anversois]] qui se situe en dessous du centre-ville et de l'[[Escaut]]. À Anvers, on trouve plusieurs gares dont les deux principales sont celles d'[[Gare d'Anvers-Central|Anvers-Central]] et d'[[Gare d'Anvers-Berchem|Anvers-Berchem]]. Depuis le {{date|26|mars|2007}}, une jonction souterraine entre la gare centrale d'Anvers et celle d'[[Gare d'Anvers-Luchtbal|Anvers-Luchtbal]] permet aux trains venant de [[Bruxelles]] de prendre la direction des [[Pays-Bas]] sans changement de sens. Cette jonction a permis de doubler le nombre de passagers. Anvers possède une liaison directe vers [[gare de Gand-Saint-Pierre|Gand]] par la [[ligne 59 (Infrabel)|ligne 59]], vers [[Gare de Bréda|Bréda]] et [[Gare centrale de Rotterdam|Rotterdam]] par la [[LGV 4]], vers [[Gare de Rosendael|Roosendael]] (Pays-Bas) par la [[ligne 12 (Infrabel)|ligne 12]], vers [[Malines]] et [[Bruxelles]] par les lignes [[ligne 25 (Infrabel)|25]] et [[ligne 27 (Infrabel)|27]], vers [[gare de Lierre|Lierre]] par la [[ligne 15 (Infrabel)|ligne 15]]. [[Gare de Hasselt|Hasselt]], [[Gare de Liège-Guillemins|Liège]] et [[Gare de Louvain|Louvain]] sont accessibles en train soit par Malines, soit par la [[ligne 16 (Infrabel)|ligne 16]] Lierre – [[gare d'Aarschot|Aarschot]]. La gare de marchandises d'Anvers-Nord, dans le port, est la plus grande de Belgique. Il y en a aussi une autre, appelée Anvers-Kiel. Depuis Anvers partent quelques bus de la ligne 19 exploités par [[Veolia Transport]]. Ils relient [[Bréda]], [[Hulst (Pays-Bas)|Hulst]] et Anvers en passant par le {{lien|lang=nl|trad=Waaslandtunnel|fr=tunnel du Pays de Waes}}. ==== Vélos en libre-service ==== [[Fichier:Station Velo Antwerpen.jpg|vignette|gauche|Velo Antwerpen.|alt=]] {{Article détaillé|Velo Antwerpen}} Depuis 2011, Anvers est doté d'un système de [[vélos en libre-service]]. Mise en place par la municipalité, le service [[Velo Antwerpen]] propose environ {{formatnum:1000}} vélos répartis sur 85 stations<ref name="eltis">{{Lien web|langue=en|titre=1000 public bikes for the city of Antwerp|url=http://www.eltis.org/index.php?ID1=5&id=60&news_id=2638|site=eltis.org|date=26 juillet 2011|consulté le=16 février 2012.}}.</ref>. Velo Antwerpen est une déclinaison du système [[SmartBike]] du groupe [[Clear Channel]], qui en assure la gestion. Une extension à {{formatnum:1800}} vélos et 150 stations est envisagée à l'horizon 2013<ref name=eltis/>. ==== Aéroport ==== Sur le territoire de la ville d'Anvers dans le district de Deurne, se situe l'[[aéroport d'Anvers]]. == Histoire == === Moyen Âge et Temps modernes === ==== Débuts ==== Née d'un petit port près d'une jetée, habitée par une population modeste et romanophone au {{s|VII}}, dont l'évolution heurtée donne une ville portuaire au {{s|XIII}}, Anvers est, lors de la [[guerre de Quatre-Vingts Ans]], la plus grande ville des [[Dix-Sept Provinces]] et une des plus grandes villes d'[[Europe]], avec une population de {{unité|150000|habitants}}<ref>"Geschiedenis van Antwerpen", Mertens en Torfs, Edit.J.P. Vandieren, Antwerpen; " Het wonderjaar ", Kannunik Floris Prims, edit. Bureel der Bijdragen tot de Geschiedenis, Antwerpen.</ref>. L'histoire d’Anvers a été déterminée par sa situation fluviale stratégique le long de l'[[Escaut]] et la destruction de ses rivales ou potentielles rivales lors des aléas géopolitiques, mais aussi par la dualité linguistique entre population urbaine romanophone et population paysanne germanophone, surtout avant l'essor démographique du {{s|XII}} brouillant les disparités linguistiques<ref>Le latin reste la langue écrite et parlée des élites religieuses et politiques.</ref>. [[Fichier:Steen.jpg|vignette|Le château du [[Steen (Anvers)|Steen]].]] Sa véritable expansion ne remonterait selon l'historiographie classique qu'aux alentours de l'an [[900]], lorsque les habitants agrandissent le légendaire ''Aanwerp'', terrain surélevé de la primitive jetée qui donne son nom à Anvers. À cette époque, Anvers faisait part de la [[Toxandrie]] qui appartenait au [[Saint Empire romain germanique]]. Il y avait un château ici dès la période [[Carolingiens|carolingienne]] au {{s-|IX}}<ref>[http://www.kunsttrip.nl/steden/antwerpen/steen.htm ''kunsttrip.nl'']</ref>. En [[879]], les [[Normands]] envahissent la [[Comté de Flandre|Flandre]]. En [[970]], une fois l'ordre [[Ottoniens|ottonien]] imposé, Anvers n'est encore qu'un poste frontière de l'Empire, on y construit des fortifications en bois, remplacées plus tard au {{s-|XII}} par un [[château-fort]] en pierre (le ''[[Steen (Anvers)|Steen]]''). Au {{s-|X}} le [[Marquisat d'Anvers]] est né, qui, en tant que fief, était subordonné aux ducs de la [[Basse-Lotharingie]]. De 1076 à 1100, [[Godefroy de Bouillon]] était le duc de Basse-Lotharingie et le marquis d'Anvers. [[Godefroid Ier de Louvain|Godefroid {{Ier}} de Louvain]] reçoit le duché en 1106. En 1183, l'empereur érige le landgraviat du Brabant en [[duché de Brabant]] en la faveur de son arrière-petit-fils [[Henri Ier de Brabant|Henri {{Ier}} de Brabant]]. Anvers partage désormais le destin politique de cet État. L'extension de la ville se poursuit d'abord vers le sud, comme le prouve l'installation de l'ordre des Prémontrés, attiré par les milieux urbanisé ou péri-urbanisé avec la construction grâce à des dons seigneuriaux, sous l'égide de [[Norbert de Xanten|saint Norbert]], de l'[[Abbaye Saint-Michel d'Anvers|abbaye Saint-Michel]]. Par la suite, les chanoines de la petite église se déplacent vers le nord et fondent une nouvelle paroisse, avec au centre l'église Notre-Dame, ancêtre de la cathédrale actuelle. Dans les décennies qui suivent, la ville continue à se développer en vagues concentriques créant une succession de remparts que l'on devine encore dans sa topographie. La ville d'Anvers obtient en [[1312]] une charte qui fait d'elle une commune démocratique. ==== Essor économique ==== Au siècle suivant, la ville et son port prennent leur essor, car la grande rivale, [[Bruges]], est condamnée par l'ensablement du bras de mer qui mène à [[Damme (Belgique)|Damme]], l'avant-port de cette ville. La flotte anversoise fréquente déjà, outre la mer du Nord familière, l'[[océan Atlantique]] et la [[mer Baltique]]. Une bourse de commerce, peut-être la première grande bourse de commerce fondée en Europe, est attestée en [[1460]]. Mais on considère que la [[Histoire des bourses de valeurs#Anvers, première place mondiale, relie l'Inde à l'Amérique|première bourse des valeurs anversoise]] (au sens moderne), est fondée en [[1531]], animée par des négociants qui relient l'[[Inde]] à l'[[Amérique]]<ref>{{lien brisé|url=http://www.inforbourse.com/index.htm|titre=La Bourse|site=|consulté le=|langue=}}</ref>. La [[Feitoria de Flandres]], fondée en [[1508]] à Anvers<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Blamont|titre=Le chiffre et le songe|sous-titre=histoire politique de la découverte|lieu=Paris|éditeur=O. Jacob|année=1993|pages totales=941|isbn=978-2-7381-0193-8|oclc=300912007}}</ref>, fut la principale tête de pont de l'empire commercial portugais, la [[Casa da Guiné]], devenue en 1503 [[Casa da India]], à l'intersection des chemins commerciaux des colonies du [[Brésil]], de l'[[Afrique]] et des [[Indes orientales]]. [[Fichier:0 Aspect méridional de la ville et citadelle d'Anvers.JPG|vignette|gauche|Aspect méridional de la ville et citadelle d'Anvers au {{s-|XVII}} - Gravure de Jean Boisseau.]] Au milieu du {{s-|XVI}}, les [[Pays-Bas espagnols]] ([[Belgica Regia]]) profitèrent du rôle dominant de la ville, qui était alors une des plus grandes villes d'Europe et qui resta pendant longtemps un très grand centre culturel et artistique. ==== Anvers pendant l'insurrection des Pays-Bas (1568-1585) ==== {{Article détaillé|République d'Anvers}} Anvers fait partie du [[duché de Brabant]], dont la possession est passée de la [[maison de Valois-Bourgogne]] à la [[maison de Habsbourg]] (1482), puis aux [[Maison de Habsbourg (Espagne)|Habsbourg d'Espagne]] en [[1556]], avec [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe II]]. Les tensions entre le roi d'Espagne et souverain des Pays-Bas, qui est [[Catholicisme|catholique]], et une partie des Néerlandais, notamment les [[Protestantisme|protestants]], aboutissent à la [[révolte des Gueux]] en [[1566]], puis au début de l'insurrection<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Biographie générale des Belges morts et vivants|année=1850|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=XHVfAAAAcAAJ&pg=PA38|consulté le=2018-04-27|passage=38}}</ref>, dite [[guerre de Quatre-Vingts Ans]] ([[1568]]-[[1648]]). La ville connait plusieurs épisodes dramatiques. Entre le [[4 novembre]] et le {{date|7|novembre|1576}}, une partie des soldats [[Espagne|espagnols]] mutinés mirent à [[Sac d'Anvers|sac la ville]]. Au cours de cet épisode, moururent plusieurs milliers d'habitants. Ce drame entraîne l'unité des provinces face à la présence espagnole, avec la [[pacification de Gand]]. Le départ des troupes espagnoles d'Anvers permet la prise du pouvoir municipal par les [[Calvinisme|calvinistes]], qui proclament la république d'Anvers (novembre 1577). Dans un premier temps, le culte catholique reste autorisé. Après la formation de l'[[union d'Arras]] et de l'[[union d'Utrecht]] en [[1579]], Anvers adhère à l'union d'Utrecht, qui en [[1581]], proclame la déchéance de Philippe II par l'[[acte de La Haye]], origine des [[Provinces-Unies]]. En [[1582]], [[François de France (1555-1584)|François d'Anjou]], proclamé souverain des Pays-Bas par les États généraux, est couronné [[Liste des ducs et duchesses de Brabant|duc de Brabant]] dans la [[cathédrale d'Anvers]]. Mais il joue ensuite un rôle ambigu, voulant s'imposer face à [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume d'Orange]], le vrai chef de l'insurrection. En janvier [[1583]], il ordonne à {{formatnum:4000}} de ses soldats d'[[Attaque d'Anvers|attaquer Anvers]] ; à défaut d'une garnison de défenseurs, les citoyens d'Anvers repoussent l'attaque, mettant en déroute l'armée française. [[Fichier:Antwerpen 1740 Seutter.JPG|vignette|Carte d'Anvers (Antwerp) en 1740.|alt=]] En [[1585]], la ville tombe aux mains des troupes espagnoles d'[[Alexandre Farnèse (1545-1592)|Alexandre Farnèse]] à l'issue d'un [[Siège d'Anvers (1585)|siège]] de treize mois, la ville étant défendue par [[Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Joseph Bruno Marie Constantin Kervyn de|nom1=Lettenhove|titre=Les Hugenots et les Gueux : études historiques sur vingt-cinq années du {{s-|XVI}} (1560-1585)|éditeur=Beyaert-Storie|année=1885|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5ad7VXwCoRIC|consulté le=2018-04-27|passage=629}}</ref>. La reprise d'Anvers fixe dans cette région la frontière entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. Les tentatives ultérieures pour reprendre la ville échouent, jusqu'au moment où l'indépendance des Provinces-Unies est reconnue par le roi d'Espagne par le [[Traité de Münster (janvier 1648)|Traité de Münster]] signé le {{date|30|janvier|1648}}. ==== Des Pays-Bas espagnols aux Pays-Bas autrichiens (1585-1792) ==== Après la prise d'Anvers par les Espagnols, les [[Provinces-Unies]] ferment l’accès à l’[[Escaut]] dans le but de priver les Espagnols des avantages de leur victoire, ce qui naturellement eut des conséquences catastrophiques sur l’économie de la ville. Abandonnée par les [[Protestantisme|protestants]], que [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe II]] visait plus particulièrement et qui constituaient une très large part de l’élite commerciale et intellectuelle de la ville, Anvers voit sa population réduite de moitié en moins de 20 ans<ref>[http://www.music-opera.com/site_fr/ville_anvers.htm Ville d'Anvers] sur music-opera.com</ref>, au profit des Provinces-Unies et notamment d'Amsterdam. Jusqu’au milieu du {{s-|XVII}}, Anvers profite de la présence d’artistes tels que [[Pierre Paul Rubens|Rubens]], [[Antoine van Dyck|Van Dyck]], [[Jacob Jordaens|Jordaens]] et [[David Teniers le Jeune|Teniers]] ou encore les familles de sculpteurs [[Famille Quellin|Quellin]] et [[Hendrik Frans Verbrugghen]] ainsi que plusieurs imprimeurs et célèbres facteurs de [[clavecin]]s anversois. À l'issue de la [[guerre de Succession d'Espagne]], la couronne d'Espagne passe aux [[Maison de Bourbon|Bourbons]], mais la souveraineté sur les [[Pays-Bas méridionaux]] est transférée aux [[Maison de Habsbourg|Habsbourg d'Autriche]] par les [[traités d'Utrecht]] de [[1713]] et ils deviennent ainsi les [[Pays-Bas autrichiens]]. L'opposition aux Autrichiens aboutit à un soulèvement en [[1787]]-[[1789]]. L'État indépendant des [[États belgiques unis]] est proclamé à [[Bruxelles]] et Anvers y participa. Mais le retour des Autrichiens en [[1790]] met fin à cette brève indépendance. === De 1792 à nos jours === ==== Période française ==== [[Fichier:Van Bree-Le Friedland.jpg|vignette|Lancement du vaisseau ''[[Friedland (1810)|Friedland]]'' le {{date-|2 mai 1811}} à Anvers, en présence de [[Napoléon Ier|Napoléon]].]] À la suite de la [[Révolution française]], Anvers est occupée une première fois par l'[[armée révolutionnaire française]] le {{date-|30 septembre 1792}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Albert|nom1=Ceccarelli|titre=La Révolution à L'Isle sur la Sorgue et en Vaucluse|lieu=L'Isle sur la Sorgue France|éditeur=Editions Scriba|année=1989|pages totales=117|isbn=978-2-86736-018-3|oclc=22307277}}, {{p.|19}}</ref>, lors de la [[première annexion française des États de Belgique]], qui durera moins d'une année. Après la restauration des territoires conquis par les Français au [[Saint-Empire romain germanique]] en [[1793]], ceux-ci reviennent et [[Seconde annexion française des États de Belgique|annexent une seconde fois]] la ville en [[1794]] puis l'entièreté du [[duché de Brabant]] en [[1795]]. L'[[Escaut]] est rouvert la même année et l'ébauche d’un [[Port d'Anvers|port moderne]] vit le jour : [[Napoléon Bonaparte]] demanda à [[Charles-François Beautemps-Beaupré]] d'établir ce qui sera la première carte des bouches de l'Escaut et fit réaliser deux bassins achevés en [[1811]] (le Petit Bassin et le Grand Bassin - rebaptisés bassin Bonaparte et bassin Guillaume en [[1903]], ils abritent maintenant le [[Museum aan de Stroom]] ou musée sur le cours d'eau<ref>Olivier Blatrix, ''Anvers, port européen'', dans ''Navires & marine marchande'', {{n°|64}}, juin 2015, {{p.|28-29}}</ref>). Un [[Bagne d'Anvers|bagne]] a également existé de [[1804]] à [[1814]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=JnBYDwAAQBAJ&pg=PT18&lpg=PT18&dq=Bagne+de+La+Spezia&source=bl&ots=j4D7QRXu4t&sig=ACfU3U3rA2N9tSk4bFQF12AMozedncGrxw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjX8MLJhun2AhUF1RoKHa1DDsoQ6AF6BAgPEAM#v=onepage&q=Bagne%20de%20La%20Spezia&f=false Danièle Donnet-Vincent : La Fin du bagne]</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=aScSCwAAQBAJ&pg=PT225&lpg=PT225&dq=Bagne+de+La+Spezia&source=bl&ots=jouL4spNLG&sig=ACfU3U0VnCCcIvaaRvuNRES6HXHcEannjQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjX8MLJhun2AhUF1RoKHa1DDsoQ6AF6BAgNEAM#v=onepage&q=Bagne%20de%20La%20Spezia&f=false Frédérique Joannic-Seta : Le bagne de Brest: Naissance d'une institution carcérale au siècle des Lumières]</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=wVjoDQAAQBAJ&pg=PT37&lpg=PT37&dq=Bagne+de+La+Spezia&source=bl&ots=_G3ACXdwe3&sig=ACfU3U1tduPBcQsL2GZwecxyjao-zmZwBw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjX8MLJhun2AhUF1RoKHa1DDsoQ6AF6BAgOEAM#v=onepage&q=Bagne%20de%20La%20Spezia&f=false Michel Pierre : Le temps des bagnes 1748-1953]</ref>. Sous le [[Premier Empire]], Anvers était le chef-lieu du département des [[Deux-Nèthes]]. Elle bénéficie brièvement de l'ouverture des bouches de l'Escaut et devient une base navale majeure que Napoléon aurait appelée un « pistolet pointé vers le cœur de l'Angleterre » et un « point d'attaque mortel à l'ennemi ». En fait, l'obstruction de la [[Royal Navy]] et le [[blocus continental]] décidé par Napoléon réduisent considérablement son activité. Pendant le [[siège d'Anvers (1814)|siège de 1814]], les Britanniques tentent, sans succès, d'incendier la flotte mouillée dans le port ; mais elle leur est livrée après l'abdication de [[Napoléon Ier|Napoléon]]. ==== Période néerlandaise ==== {{article connexe|Royaume uni des Pays-Bas}} Après la chute de [[Napoléon Bonaparte]] lors de la [[bataille de Waterloo]] le {{date|18|juin|1815}}, le [[Premier Empire]] est définitivement démembré et un nouvel État est créé par le [[congrès de Vienne]] la même année : le [[royaume uni des Pays-Bas]]. Celui-ci se compose alors de dix-sept [[Royaume uni des Pays-Bas#Provinces|provinces]] : les neuf provinces de l'ancienne république des [[Provinces-Unies]] et huit autres, créées par la [[Constitution du royaume des Pays-Bas|loi fondamentale]] du {{date|24|août|1815}} dont la [[province néerlandaise d'Anvers]], l'ancien département des [[Deux-Nèthes]] à l'exception de l'[[arrondissement de Bréda]] qui en fut détaché pour être intégré à la province de [[Brabant-Septentrional]]. ==== Anvers belge de 1830 à 1914 ==== [[Fichier:Belegering der Citadel van Antwerpen, December 1832..jpg|vignette|Le [[Siège de la citadelle d'Anvers (1832)|siège]] de la [[citadelle d'Anvers]] à l'automne [[1832]] fut l'un des épisodes importants de la [[guerre entre la Belgique et les Pays-Bas]] à la suite de la [[révolution belge]].]] À la suite de la [[révolution belge]] commencée le {{date|25|août|1830|en Belgique}} et de la proclamation d'indépendance du nouveau royaume de [[Belgique]] le {{date|4|octobre|1830|en Belgique}}, la ville joua un rôle majeur dans la [[guerre entre la Belgique et les Pays-Bas]] puisqu'elle se trouvait sur le chemin de retraite des troupes néerlandaises après leur départ de [[Bruxelles]] lors de l'épisode des [[Journées de septembre]]. Elle fut prise par les troupes de volontaires révolutionnaires belges dès le {{date|26|octobre|1830}}. Le [[27 octobre]], la ville fut bombardée par le général néerlandais [[David Chassé]]. Les bâtiments échelonnés le long des quais dans l'[[Escaut]], et sur lesquels on tire répondent par des bordées. Le feu commence alors depuis la forteresse [[Ligne de défense d'Anvers|Tête de Flandre]] et depuis la [[Citadelle d'Anvers|citadelle]], où le général fait arborer le drapeau noir. Le bombardement dure depuis quatre heures jusqu'à plus de dix heures du soir, cause de nombreux dégâts et coûte la vie à {{nobr|85 personnes}}<ref>Jean Stengers (2000): ''Les racines de la Belgique: Les racines de la Belgique jusqu'à la Révolution de 1830'', S. 200. {{ISBN|2873862181}}.</ref> L'indépendance de la Belgique fut proclamée le [[4 octobre]] et reconnue par les [[Concert européen|grandes puissances]] l'année suivante lors de la signature du [[traité des XVIII articles]] le {{date|26|juin|1831}}. Après la prestation de serment du premier [[rois des Belges]], [[Léopold Ier (roi des Belges)|Léopold {{Ier}}]], le {{date|21|juillet|1831|en Belgique}}, [[Guillaume II d'Orange-Nassau]], [[Liste des souverains des Pays-Bas|roi des Pays-Bas]], lance une attaque dans le but de reprendre la [[Belgique]] : c'est la [[campagne des Dix-Jours]]. Elle entraine la réaction du [[royaume de France]], garant de la neutralité belge, qui envoie l'[[Armée du Nord (révolution belge)|Armée du Nord]] commandée par le [[Maréchal de France|maréchal]] [[Étienne Maurice Gérard]], pour combattre les Néerlandais. La coalition belgo-française est victorieuse mais les Néerlandais laissent une garnison dans la [[citadelle d'Anvers]], ce qui entraina le retour des Français et le [[Siège de la citadelle d'Anvers (1832)|siège de la ville]] du [[15 novembre]] au {{date|23|décembre|1832|en Belgique}}. La séparation entraîne une nouvelle fermeture des bouches de l'Escaut. Il faudra attendre [[1863]] pour que la navigation soit définitivement libre après le rachat forfaitaire du droit de navigation par le ministre [[Charles Rogier]]. Des Français se réfugièrent en Belgique lors de la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre franco-prussienne]] de [[1870]]. Le peintre [[Eugène Boudin]] en fit partie et à cette occasion a peint de nombreux tableaux d'Anvers : * ''L'[[Escaut]] à Anvers'', 1871-1874, [[New Haven]], [[Yale University Art Gallery]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=L'Escaut à Anvers |url=https://artgallery.yale.edu/collections/objects/23339 |site=Yale University |consulté le=20 avril 2022}}.</ref> ; * ''Anvers, bateaux sur l'Escaut'', 1871, [[Atlanta]], [[High Museum of Art]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bateaux sur l'Escaut |url=https://high.org/collections/antwerp-boats-on-the-scheldt/ |site=Atlanta Museum |consulté le=20 Avril 2022}}.</ref> ; * ''Anvers, La flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle'', 1871, Collection privée, Vente 2020<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Flotte anglaise |url=https://www.sothebys.com/en/buy/auction/2020/impressionist-modern-art-day-sale/eugene-boudin-anvers-la-flotte-anglaise-vient |site=Catalogue Sotheby's |consulté le=20 avril 2022}}.</ref> ; * ''Port d'Anvers'', 1871, [[Paris]], [[musée d'Orsay]]<ref>{{Lien web |titre=Port d'Anvers |url=https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/port-danvers-8053 |site=Musée d'Orsay |consulté le=20 Avril 2022}}.</ref> ; * ''Anvers : vue sur le port depuis la Tête de Flandres'', 1871, [[Cambridge (Massachusetts)|Cambridge]], [[Fogg Art Museum]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Vue sur le Port |url=https://www.harvardartmuseums.org/collections/object/230321?position=0 |site=Fogg Art Museum |consulté le=20 Avril 2022}}.</ref> ; * ''Vue d'Anvers'', 1871, [[musée des Beaux-Arts de Pau]]<ref>{{Lien web |titre=Vue d'Anvers |url=https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/00980000497 Notice Joconde<br><small>consulté le 08/04/2022</small> |site=Notice Joconde, Pau |consulté le=20 Avril 2022}}</ref> ; * ''Le Port d'Anvers'', 1871, [[Calais]], [[musée des Beaux-Arts et de la Dentelle]]<ref>{{Lien web |titre=Le Port d'Anvers |url=https://www.photo.rmn.fr/archive/72-000034-2C6NU0NTBJPH.html |site=RMN |consulté le=20 Avril 2022}}.</ref> ; * ''Quai à Anvers'', 1874, [[musée d'Art de Dallas]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Quai à Anvers |url=https://collections.dma.org/artwork/3065346 |site=Musée de Dallas |consulté le=20 Avril 2022}}.</ref>. <gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="Anvers dans les années 1870 par [[Eugène Boudin]]"> File:Eugène Louis Boudin - The Escaut River in Antwerp - 1977.57 - Yale University Art Gallery.jpg|{{centrer|''L'[[Escaut]] à Anvers'', 1871-1874<br>[[New Haven]], [[Yale University Art Gallery]].}} Fichier:ANVERS. LA FLOTTE ANGLAISE VIENT PRENDRE LES RESTES DES SOLDATS ENTERRÉS DANS LA CITADELLE.jpg|{{centrer|''Anvers, La Flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle'', 1871<br>Collection privée, Vente 2020.}} Fichier:Louis-Eugène Boudin - Antwerp, View of the Port from the Tête de Flandres - 1942.205 - Fogg Museum.jpg|{{centrer|''Anvers : vue sur le port depuis la Tête de Flandres'', 1871<br>[[Cambridge (Massachusetts)|Cambridge]], [[Fogg Art Museum]].}} Fichier:Boudin 17 sep 13.jpg|{{centrer|''Quai à Anvers'', 1874<br>[[musée d'Art de Dallas]].}} </gallery> La croissance d’Anvers reprit et se développa à la fin du {{s-|XIX}} avec la colonisation du Congo<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Guy|nom1=Vanthemsche|titre=La Belgique et le Congo (1885-1980)|sous-titre=L'impact de la colonie sur la métropole|éditeur=Le Cri|date=2017-02-24|pages totales=416|isbn=978-2-39001-053-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=wwI2DgAAQBAJ&pg=PT258|consulté le=2018-04-27|passage=258}}</ref>. Le Congo fournit en effet quantité de matières premières (caoutchouc, ivoire, minerais) et stimula le trafic portuaire ainsi que les activités industrielles. [[Fichier:Stad Antwerpen 1917.JPG|vignette|Obligation de la ville d'Anvers en date du 18 mai 1917.|alt=]] ==== Anvers de 1914 à 1945 ==== En 1914, la ville [[Siège d'Anvers (1914)|subit le siège]] de l'armée allemande pendant trois semaines à compter du début de septembre. L'armée belge, sous les ordres directs du roi Albert {{Ier}}, se replia après les combats des forts de Liège en {{date-|août 1914}}. Les troupes belges se répartirent entre les forts des deux lignes concentriques de fortifications dont la ville est entourée depuis la fin du {{s-|XIX}}. C'est de cette position qu'elles exécutèrent deux sorties qui repoussèrent chaque fois les troupes allemandes. Mais, finalement, le {{date-|8 octobre}}, Anvers vit entrer les soldats allemands après la retraite belge vers la côte et l'[[Yser]]. La commune a été décorée de la [[Croix de guerre 1914-1918 (France)|croix de guerre 1914-1918]]<ref>{{lien web|langue=fr|format=pdf|titre=Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918|url=http://memorialdormans.free.fr/AlbumCeremonies11-11-2009/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf|site=memorialdormans}}.</ref>. En [[1940]], la ville fut occupée par l'armée allemande jusqu'en septembre [[1944]], subissant, en [[1943]], les bombardements américains qui visaient les usines de [[General Motors]] qui travaillaient pour l'armée allemande, avec des pertes dans la population civile. En {{date||avril|1941}}, une [[Pogrom d'Anvers|émeute antisémite]] ébranle le quartier de la [[Gare d'Anvers-Central|gare centrale]]. En {{date||mai|1942}} l'administration communale sous la direction du bourgmestre [[Leo Delwaide]] et à la suite de l'ordonnance allemande imposant le port de l'étoile jaune à tous les ressortissants juifs, organise la distribution des étoiles de David. La police communale d'Anvers s'implique également lors des rafles d'{{Date||août|1942}}. La coresponsabilité des protagonistes belges de la [[Shoah en Belgique]] fait l'objet d'un rapport commandité par le sénat : ''[[La Belgique docile]]''. La Belgique présentera officiellement ses excuses à la communauté juive pour le rôle qu'a joué son administration et ses forces de police dans la [[Convois de la déportation des Juifs de Belgique|déportation des Juifs de Belgique]]<ref name="LBD">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rudi Van Doorslaer|directeur1=oui|et al.=oui|champ libre=2 volumes (1545 pages)|titre=La Belgique docile : les autorités belges et la persécution des Juifs en Belgique|lieu=Bruxelles|éditeur=Éd. Luc Pire|année=2007|pages totales=1545|format=pdf|isbn=978-2-87415-848-3|oclc=213435294|bnf=41119656|lire en ligne=http://www.senate.be/event/20070213-jews/doc/rapport_final.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Insa|nom1=Meinen|traducteur=Sylvaine Gillot-Soreau|titre=La Shoah en Belgique|lieu=Waterloo|éditeur=RL, Renaissance du livre|année=2012|pages totales=299|isbn=978-2-507-05067-2|oclc=829992695|bnf=435294500|passage=289}}</ref>. [[Fichier:OlV toren en Boerentoren Antwerpen vanaf Linkeroever.jpg|vignette|gauche|La cathédrale Notre-Dame et le Boerentoren vus de la rive gauche de l'Escaut.|alt=]] En {{date||septembre|1944}}, le mouvement de résistance des Witte Brigade (les brigades blanches) parvint à localiser les sabotages allemands dans la ville et les installations portuaires, et guida l'avant-garde canadienne qui libéra la ville et sauva le port de la destruction. Cela s’avéra vite de première importance pour le ravitaillement des armées alliées. Aussi, les Allemands lancèrent-ils [[V1 (missile)|V1]] et [[V2 (missile)|V2]], des missiles qui plurent sur la ville<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Rival|titre=Les Apprentis sorciers. Fritz Haber, Wernher von Braun, Edward Teller|éditeur=Le Seuil|date=2015-10-28|pages totales=240|isbn=978-2-02-130582-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=vgvSCgAAQBAJ&pg=PT102|consulté le=2018-04-27|passage=102}}</ref>, d'{{date-|octobre 1944}} à {{date-|janvier 1945}}, visant le port qui travaillait jour et nuit à l'approvisionnement des armées alliées. Il en résulta de nombreuses victimes civiles, notamment lors du [[Bombardement du cinéma Rex d'Anvers|bombardement du cinéma Rex]], le plus meurtrier de la guerre à avoir été réalisé par un seul projectile. ==== Anvers depuis 1945 ==== Au début du {{s-|XXI}}, le port d'Anvers est le deuxième port d'Europe, après [[Rotterdam]]. La réputation des diamantaires anversois fait de cette ville la première place mondiale de taille et de négociation du diamant. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1 = Blason Anvers.svg | legende1 = Armes d'Anvers | texte = Les armes d'Anvers se blasonnent ainsi : ''De gueules au château à trois tours ouvertes crénelées en argent, ajourées et maçonnées de sable, la tour du milieu accompagnée en chef de deux mains appaumées, celle à dextre en bande, celle à senestre en barre, toutes les deux en argent''. }} Pendant le [[Premier Empire]], Anvers fut au nombre des [[bonnes villes (Premier Empire)|bonnes villes]] et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. {{Blason-ville-fr | img1 = Blason ville fr Anvers-Empire avec orn.svg | legende1 = Armes d'Anvers, bonne ville de l'Empire français | texte = Les armes d'Anvers se blasonnaient alors : ''De gueules au château à trois tours d'argent de cinq pièces, ouvert, ajouré et maçonné de sable, surmonté de deux mains appaumées, celle à dextre en bande, celle à senestre en barre d'argent, soutenu d'une rivière en fasce alaisée du même, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=J. F. Jules Pautet du Parois|titre=Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc|éditeur=Roret|année=1854|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZHcOAAAAQAAJ&pg=PA218&dq=heraldique+villes+premier+empire|consulté le=2017-01-28}}</ref>.'' }} == Logotype == {{Section à sourcer|date=février 2024}} <gallery> Fichier:Logo of Antwerpen.svg|Logo de la ville d'Anvers<ref>{{Lien web |langue=nl-BE |titre=Welkom {{!}} Antwerpen.be |url=https://www.antwerpen.be/product/logo-stad-antwerpen |site=A-stad |consulté le=2024-02-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=Municipality of Antwerp - Cultural Routes - www.coe.int |url=https://www.coe.int/en/web/cultural-routes/-/municipality-of-antwerp |site=Cultural Routes |consulté le=2024-02-28}}.</ref>. Antwerpen.svg </gallery> == Politique == === Liste des bourgmestres === {{article détaillé|Liste des bourgmestres d'Anvers}} === Élections communales === {{Article détaillé|Élections communales à Anvers}} ==== Résultats de la dernière élection communale ([[Élections communales et provinciales belges de 2018|2018]]) ==== Le [[Socialistische Partij Anders|sp.a]] et le [[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]] se présentaient auparavant sur une liste commune. {| class="wikitable centre" ! colspan="8" | [[Fichier:Anvers2018.svg]] |- ! colspan="2" |Parti !Voix ! scope="col" |% !+/- ! scope="col" |Sièges !+/- |'''Collège''' |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|N-VA}} | |[[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |{{formatnum:99657}} |32,8 |{{Diminution||8px}} 2,4 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|23|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-NVA}}}} |{{Stagnation||8px}} 0 |{{oui2|Oui}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|Groen}} | |[[Groen]] |{{formatnum:51055}} |18,1 |{{Augmentation||8px}} 10,2 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|11|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-GROEN}}}} |{{Augmentation||8px}} 7 |{{Non2|Non}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|SPA}} | |[[Socialistische Partij Anders|sp.a]] |{{formatnum:32327}} |11,4 |{{Abréviation|Nv.|Nouveau}} |{{Infobox Parti politique/Sièges|6|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-SPA}}}} |{{Augmentation||8px}} 6 |{{oui2|Oui}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|VB}} | |[[Vlaams Belang|VB]] |{{formatnum:29565}} |10,5 |{{Augmentation||8px}} 0,3 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|6|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-VB}}}} |{{Augmentation||8px}} 1 |{{Non2|Non}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|PTB}} | |[[Parti du travail de Belgique|PVDA]] |{{formatnum:24637}} |8,7 |{{Augmentation||8px}} 0,7 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|4|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-PVDA}}}} |{{Stagnation||8px}} 0 |{{Non2|Non}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|CD&V}} | |[[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]] |{{formatnum:19151}} |6,8 |{{Abréviation|Nv.|Nouveau}} |{{Infobox Parti politique/Sièges|3|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-CD&V}}}} |{{Augmentation||8px}} 3 |{{Non2|Non}} |- | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|Open VLD}} | |[[Open Vlaamse Liberalen en Democraten|Open Vld]] |{{formatnum:15768}} |5,6 |{{Augmentation||8px}} 0,1 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|2|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-VLD}}}} |{{Stagnation||8px}} 0 |{{oui2|Oui}} |- | |Autres |{{formatnum:10272}} |3,6 |{{Augmentation||8px}} 1,6 % |{{Infobox Parti politique/Sièges|0|55|hex={{Infobox Parti politique belge/couleurs|-NVA}}}} |{{Stagnation||8px}} 0 |- | colspan="2" |Total |{{formatnum:282432}} |100,0 | | align="center" |'''55''' |{{Stagnation||8px}} 0 |} === Conseil communal === Le conseil d'Anvers est constitué de 55 sièges. Le tableau ci-dessous donne les résultats des élections municipales anversoises depuis 1982, première élection depuis la fusion des communes. {| class="wikitable" ! Parti ! {{date|10|octobre|1982}} 55 sièges ! {{date|9|octobre|1988}} 55 sièges ! {{date|9|octobre|1994}} 55 sièges ! {{date|8|octobre|2000}} 55 sièges ! {{date|8|octobre|2006}} 55 sièges ! {{date|14|octobre|2012}} 55 sièges ! {{date|14|octobre|2018}} 55 sièges |- | [[Christen-Democratisch en Vlaams|CVP]] / [[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]] | {{souligner|15}} || {{souligner|12}} || || {{souligner|6}} || || {{souligner|5}} || 3 |- | [[Socialistische Partij Anders|SP]] / [[sp.a]] - [[Sociaal-Liberale Partij|spirit]] / [[sp.a]] | {{souligner|19}} || {{souligner|17}} || {{souligner|13}} || {{souligner|12}} || {{souligner|22}} || 12 || {{souligner|6}} |- | [[Partij voor Vrijheid en Vooruitgang|PVV]] / [[VLD]] / [[VLD]] - [[Vivant (parti politique)|Vivant]] / [[Open Vld]] | 7 || {{souligner|7}} || {{souligner|7}} || {{souligner|10}} || {{souligner|5}} || {{souligner|2}} || {{souligner|2}} |- | [[Volksunie|VU]] / [[Volksunie|VU&ID]] / [[N-VA]] || 8 || 4 || || 1 || || {{souligner|23}} || {{souligner|23}} |- | [[Agalev]] / [[Groen!]] / [[Groen]] || 4 || 5 || {{souligner|7}} || {{souligner|6}} || 2 || 4 || 11 |- | [[Vlaams Belang|Vlaams Blok]] / [[Vlaams Belang]] - [[VLOTT]] / [[Vlaams Belang]] || 2 || 10 || 18 || 20 || 20 || 5 || 6 |- | ANTW'94 ([[Christen-Democratisch en Vlaams|CVP]] - [[Volksunie|VU]] - indépendants) / [[CD&V]] - [[N-VA]] || || || {{souligner|9}} || || {{souligner|6}} || || |- | {{lien|langue=nl|trad=Waardig Ouder Worden (België)|fr=Waardig Ouder Worden (Belgique)|texte=WOW}} (Parti des pensionnés) || || || 1 || || || || |- | [[Parti du travail de Belgique|PTB]] / [[Parti du travail de Belgique|PTB+]] / [[Parti du travail de Belgique|PvdA]] || || || || || || 4 || 4 |} {{centrer|Les nombres {{souligner|soulignés}} forment la majorité politique.}} === Collège du bourgmestre et des échevins en 2013 === {| class="wikitable" |- ! Fonction ! colspan=2 | Titulaire ! Parti |- |'''[[Bourgmestre (Belgique)|Bourgmestre]]'''<br>Échevin des Relations extérieures, des Communications, du Logement et de l'Aménagement du territoire |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | [[Bart De Wever]] | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin des Finances, du Budget, de la Mobilité et du Tourisme |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | {{lien|langue=nl|Koen Kennis}} | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin des Loisirs et des Sports |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | [[Ludo Van Campenhout]] | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin de l'Éducation et de la Justice |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|VLD}}| | [[Claude Marinower]] | [[Open Vlaamse Liberalen en Democraten|Open VLD]] |- | Échevin du Port, de l'Industrie et de l'Emploi |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|CD&V}}| | [[Marc Van Peel]] | [[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]] |- | Échevin de l'Environnement, de la Jeunesse, de la Famille et du Bien-être animal |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | {{lien|langue=nl|Nabilla Ait Daoud}} | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin des Affaires sociales et de l'Intégration<br> |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | {{lien|langue=nl|Fons Duchateau}} | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin d'Économie, de l'Urbanisme et de la Culture |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|CD&V}}| | [[Caroline Bastiaens]] | [[Christen-Democratisch en Vlaams|CD&V]] |} === Collège du bourgmestre et des échevins en 2019<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Flandre|prénom1=Flandreinfo be-L'Actu de|titre=Les noms des échevins anversois presque tous connus|url=https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2018/12/23/les-noms-des-echevins-anversois-presque-tous-connus/|site=vrtnws.be|date=2018-12-23|consulté le=2020-02-28}}.</ref> === {| class="wikitable" |- ! Fonction ! colspan=2 | Titulaire ! Parti |- |'''[[Bourgmestre (Belgique)|Bourgmestre]]'''<br>Échevin des Relations extérieures, du Patrimoine, des Questions Administratives et des Événements |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | [[Bart De Wever]] | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin des Finances, de la Mobilité, des Espaces verts, des Classes moyennes et de la Décentralisation |{{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}}| | {{lien|langue=nl|Koen Kennis}} | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin de l'Enseignement, de la Jeunesse, de l'Insertion et de l’Intégration. | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|SPA}} | |{{lien|langue=nl|Jinnih Beels}} |[[Socialistische Partij Anders|sp.a]] |- | Échevin du Port, du Développement urbain et de l'Aménagement du territoire. | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}} | |[[Annick De Ridder|Annick de Ridder]] |[[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin d'Économie, de l'Emploi, de l'Innovation, de la Numérisation, du Marketing et communication, des Domaine public et litiges | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|VLD}} | |[[Claude Marinower]] |[[Open Vlaamse Liberalen en Democraten|Open VLD]] |- | Échevin de la Culture, de l’Accueil de la petite enfance, du Personnel, des Guichets et de la Coopération au développement. | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}} | |{{lien|langue=nl|Nabilla Ait Daoud}} | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- | Échevin des Affaires sociales, de la Lutte contre la pauvreté, du Développement sociétal, de l'Égalité des chances, de l'Économie sociale, de l'Environnement et des Cultes. | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|SPA}} | |{{lien|langue=nl|Tom Meeuws}} |[[Socialistische Partij Anders|sp.a]] |- | Échevin des Sports, du Secteur du diamant, des Marchés et des foires. | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}} | |[[Ludo Van Campenhout]] | [[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |- |Échevin du Logement, du Patrimoine, du Tourisme, du Bien-être des animaux, de l'Entretien urbain et de quartier, de la Santé et des Soins aux personnes âgées | {{Infobox Parti politique belge/couleurs|NVA}} | |{{lien|langue=nl|Fons Duchateau}} |[[Nieuw-Vlaamse Alliantie|N-VA]] |} === Terrorisme islamiste === Anvers est présentée par la presse comme l'un des centres du [[terrorisme islamiste]] en Belgique<ref>{{lien brisé|url=http://www.metronews.fr/info/l-offensive-de-la-belgique-contre-le-recrutement-de-jeunes-djihadistes/mmdp!gFpEILhIVmps/|titre=L'offensive de la Belgique contre le recrutement de jeunes djihadistes|site=metronews.fr|consulté le=|langue=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La Belgique, ancienne base arrière du terrorisme islamiste, maintenant prise pour cible |url=https://www.huffingtonpost.fr/2015/01/16/la-belgique-ancienne-base-arriere-du-terrorisme-islamiste-main/ |site=Le Huffington Post |consulté le=2017-01-28 |brisé le = 2023-10-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Sharia4Belgium: le chef du groupe islamiste belge condamné à 12 ans de prison pour terrorisme |url=http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/sharia4belgium-le-chef-du-groupe-islamiste-belge-condamne-ia0b0n2654521 |site=La Voix du Nord |consulté le=2017-01-28 }}.</ref>. En 2014, celle-ci dénombrait quarante-six personnes de la commune parties combattre en [[Syrie]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Patricia |nom1=Neves |titre=La Belgique sur la route du djihad |périodique=Marianne |date=2015-11-14 |lire en ligne=https://www.marianne.net/belgique-route-du-djihad-100224263.html |consulté le=2017-01-28 }}</ref>. En 2017, on en compte 133<ref>[http://www.lalibre.be/actu/belgique/voici-le-nombre-de-djihadistes-en-belgique-58fee758cd70e805130fe095 nombre de personnes fichées en Belgique]</ref>. == Population et société == === Démographie === ==== Évolution démographique: Avant la fusion de 1983 ==== <timeline> Colors= id:a value:gray(0.9) id:b value:gray(0.7) id:c value:rgb(1,1,1) id:d value:rgb(0.7,0.8,0.9) id:e value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:700 height:383 PlotArea = left:50 bottom:30 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:330000 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:b increment:30000 start:0 ScaleMinor = gridcolor:a increment:15000 start:0 BackgroundColors = canvas:c BarData= bar:1806 text:1806 bar:1816 text:1816 bar:1831 text:1831 bar:1846 text:1846 bar:1856 text:1856 bar:1866 text:1866 bar:1880 text:1880 bar:1890 text:1890 bar:1900 text:1900 bar:1910 text:1910 bar:1920 text:1920 bar:1930 text:1930 bar:1947 text:1947 bar:1961 text:1961 bar:1970 text:1970 bar:1981 text:1981 PlotData= color:d width:20 align:left bar:1806 from:0 till: 60057 bar:1816 from:0 till: 54969 bar:1831 from:0 till: 73649 bar:1846 from:0 till: 88487 bar:1856 from:0 till: 102761 bar:1866 from:0 till: 117269 bar:1880 from:0 till: 169112 bar:1890 from:0 till: 224012 bar:1900 from:0 till: 272831 bar:1910 from:0 till: 301766 bar:1920 from:0 till: 302058 bar:1930 from:0 till: 284373 bar:1947 from:0 till: 263233 bar:1961 from:0 till: 253295 bar:1970 from:0 till: 224543 bar:1981 from:0 till: 185897 PlotData= bar:1806 at: 60057 fontsize:s text: 60.057 shift:(-10,5) bar:1816 at: 54969 fontsize:S text: 54.969 shift:(-10,5) bar:1831 at: 73649 fontsize:S text: 73.649 shift:(-10,5) bar:1846 at: 88487 fontsize:S text: 88.487 shift:(-10,5) bar:1856 at: 102761 fontsize:S text: 102.761 shift:(-10,5) bar:1866 at: 117269 fontsize:S text: 117.269 shift:(-10,5) bar:1880 at: 169112 fontsize:S text: 169.112 shift:(-10,5) bar:1890 at: 224012 fontsize:S text: 224.012 shift:(-10,5) bar:1900 at: 272831 fontsize:S text: 272.831 shift:(-10,5) bar:1910 at: 301766 fontsize:S text: 301.766 shift:(-10,5) bar:1920 at: 302058 fontsize:S text: 302.058 shift:(-10,5) bar:1930 at: 284373 fontsize:S text: 284.373 shift:(-10,5) bar:1947 at: 268233 fontsize:S text: 263.233 shift:(-10,5) bar:1961 at: 253295 fontsize:S text: 253.295 shift:(-10,5) bar:1970 at: 224543 fontsize:S text: 224.543 shift:(-10,5) bar:1981 at: 185897 fontsize:S text: 185.897 shift:(-10,5) </timeline> *<small>Sources : INS, Rem. : 1806 jusqu'en 1981 = recensements<ref>https://bib.kuleuven.be/ebib/project-belgische-historische-tellingen</ref>.</small> * <small>1871: annexion et échange de territoire partielle de Merksem (+?&nbsp;km² gain de 592 habitants).</small> * <small>1912: annexion et échange de territoire partielle de Berchem et Wilrijk (+2,09&nbsp;km² perte de 36 habitants).</small> * <small>1923: annexion partielle de Burcht et Zwijndrecht (+11,77&nbsp;km² avec 2.426 habitants).</small> * <small>1929: annexion de Oorderen, Oosterweel en Wilmarsdonk et partielle de Ekeren, Hoevenen, Merksem et Lillo (+46,29&nbsp;km² avec 5.543 habitants).</small> * <small>1958: annexion de Berendrecht, Lillo et Zandvliet (+52,93&nbsp;km² avec 7.249 habitants).</small> ==== Évolution démographique de la comunne fusionnée ==== Elle comptait, au {{date|1|novembre|2023}}, {{nombre|545861|habitants}} ({{nombre|274283|hommes}} et {{nombre|271578|femmes}}), soit une densité de {{formatnum:2669.12}} habitants/km²<ref>https://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf</ref> pour une superficie de {{formatnum:204.51}} km². <timeline> Colors= id:a value:gray(0.9) id:b value:gray(0.7) id:c value:rgb(1,1,1) id:d value:rgb(0.7,0.8,0.9) id:e value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:1280 height:450 PlotArea = left:50 bottom:30 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:550000 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:b increment:50000 start:0 ScaleMinor = gridcolor:a increment:25000 start:0 BackgroundColors = canvas:c BarData= bar:1831 text:1831 bar:1846 text:1846 bar:1856 text:1856 bar:1866 text:1866 bar:1880 text:1880 bar:1890 text:1890 bar:1900 text:1900 bar:1910 text:1910 bar:1920 text:1920 bar:1930 text:1930 bar:1947 text:1947 bar:1961 text:1961 bar:1970 text:1970 bar:1981 text:1981 bar:1990 text:1990 bar:2000 text:2000 bar:2010 text:2010 bar:2011 text:2011 bar:2012 text:2012 bar:2013 text:2013 bar:2014 text:2014 bar:2015 text:2015 bar:2016 text:2016 bar:2017 text:2017 bar:2018 text:2018 bar:2019 text:2019 bar:2020 text:2020 bar:2021 text:2021 bar:2022 text:2022 bar:2023 text:2023 PlotData= color:d width:20 align:left bar:1831 from:0 till: 97862 bar:1846 from:0 till: 118682 bar:1856 from:0 till: 136597 bar:1866 from:0 till: 156441 bar:1880 from:0 till: 230135 bar:1890 from:0 till: 310424 bar:1900 from:0 till: 383557 bar:1910 from:0 till: 455422 bar:1920 from:0 till: 473862 bar:1930 from:0 till: 525041 bar:1947 from:0 till: 526396 bar:1961 from:0 till: 547350 bar:1970 from:0 till: 549146 bar:1981 from:0 till: 501261 bar:1990 from:0 till: 470349 bar:2000 from:0 till: 446525 bar:2010 from:0 till: 483505 bar:2011 from:0 till: 493517 bar:2012 from:0 till: 502604 bar:2013 from:0 till: 507101 bar:2014 from:0 till: 510610 bar:2015 from:0 till: 514952 bar:2016 from:0 till: 517042 bar:2017 from:0 till: 521216 bar:2018 from:0 till: 523248 bar:2019 from:0 till: 524359 bar:2020 from:0 till: 527763 bar:2021 from:0 till: 527629 bar:2022 from:0 till: 528903 bar:2023 from:0 till: 536079 PlotData= bar:1831 at: 97862 fontsize:S text: 97.862 shift:(-10,5) bar:1846 at: 118682 fontsize:S text: 118.682 shift:(-10,5) bar:1856 at: 136597 fontsize:S text: 136.597 shift:(-10,5) bar:1866 at: 156441 fontsize:S text: 156.441 shift:(-10,5) bar:1880 at: 230135 fontsize:S text: 230.135 shift:(-10,5) bar:1890 at: 310424 fontsize:S text: 310.424 shift:(-10,5) bar:1900 at: 383557 fontsize:S text: 383.557 shift:(-10,5) bar:1910 at: 455422 fontsize:S text: 455.422 shift:(-10,5) bar:1920 at: 473862 fontsize:S text: 473.862 shift:(-10,5) bar:1930 at: 525041 fontsize:S text: 525.041 shift:(-10,5) bar:1947 at: 526396 fontsize:S text: 526.396 shift:(-10,5) bar:1961 at: 547350 fontsize:S text: 547.350 shift:(-10,5) bar:1970 at: 549146 fontsize:S text: 549.146 shift:(-10,5) bar:1981 at: 501261 fontsize:S text: 501.261 shift:(-10,5) bar:1990 at: 470349 fontsize:S text: 470.349 shift:(-10,5) bar:2000 at: 446525 fontsize:S text: 446.525 shift:(-10,5) bar:2010 at: 483505 fontsize:S text: 483.505 shift:(-10,5) bar:2011 at: 493517 fontsize:S text: 493.517 shift:(-10,5) bar:2012 at: 502604 fontsize:S text: 502.604 shift:(-10,5) bar:2013 at: 507101 fontsize:S text: 507.101 shift:(-10,5) bar:2014 at: 510610 fontsize:S text: 510.610 shift:(-10,5) bar:2015 at: 514952 fontsize:S text: 514.952 shift:(-10,5) bar:2016 at: 517042 fontsize:S text: 517.042 shift:(-10,5) bar:2017 at: 521216 fontsize:S text: 521.216 shift:(-10,5) bar:2018 at: 523248 fontsize:S text: 523.248 shift:(-10,5) bar:2019 at: 524359 fontsize:S text: 524.359 shift:(-10,5) bar:2020 at: 527763 fontsize:S text: 527.763 shift:(-10,5) bar:2021 at: 527629 fontsize:S text: 527.629 shift:(-10,5) bar:2022 at: 528903 fontsize:S text: 528.903 shift:(-10,5) bar:2023 at: 536079 fontsize:S text: 536.079 shift:(-10,5) </timeline> * <small>Source : [[Direction générale Statistique (Belgique)|DGS]] - Remarque : 1831 jusqu'à 1981=recensement; depuis 1990=nombre d'habitants chaque {{1er}} janvier</small><ref>http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf</ref> {{Boîte déroulante/début|titre=Nombre d'habitants de 1992 à nos jours (au {{1er}} janvier)|alignB=centre|largeur=90%}} {| class="wikitable" |+ Évolution démographique<ref>https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK</ref> |- !width="70px"|Année!!width="100px"|Population |- |1992||align="right"|{{formatnum:465783}} |- |1993||align="right"|{{formatnum:465102}} |- |1994||align="right"|{{formatnum:462880}} |- |1995||align="right"|{{formatnum:459072}} |- |1996||align="right"|{{formatnum:455852}} |- |1997||align="right"|{{formatnum:453030}} |- |1998||align="right"|{{formatnum:449745}} |- |1999||align="right"|{{formatnum:447632}} |- |2000||align="right"|{{formatnum:446525}} |- |2001||align="right"|{{formatnum:445570}} |- |2002||align="right"|{{formatnum:448709}} |- |2003||align="right"|{{formatnum:452474}} |- |2004||align="right"|{{formatnum:455148}} |- |2005||align="right"|{{formatnum:457749}} |- |2006||align="right"|{{formatnum:461496}} |- |2007||align="right"|{{formatnum:466203}} |- |2008||align="right"|{{formatnum:471598}} |- |2009||align="right"|{{formatnum:477936}} |- |2010||align="right"|{{formatnum:483505}} |- |2011||align="right"|{{formatnum:493517}} |- |2012||align="right"|{{formatnum:502604}} |- |2013||align="right"|{{formatnum:507911}} |- |2014||align="right"|{{formatnum:510610}} |- |2015||align="right"|{{formatnum:513570}} |- |2016||align="right"|{{formatnum:517042}} |- |2017||align="right"|{{formatnum:520504}} |- |2018||align="right"|{{formatnum:523248}} |- |2019||align="right"|{{formatnum:525935}} |- |2020||align="right"|{{formatnum:529247}} |- |2021||align="right"|{{formatnum:529417}} |- |2022||align="right"|{{formatnum:530630}} |- |2023||align="right"|{{formatnum:538910}} |} {{Boîte déroulante/fin}} ==== Répartition de la population ==== {| class="wikitable" width="50%" ! colspan="2" | Répartition de la population de la commune d'Anvers |----- |'''Anvers (district)''' |align="right"| {{formatnum:204742}} |----- |'''Berchem''' |align="right"| {{formatnum:41802}} |----- |'''Berendrecht-Zandvliet-Lillo''' |align="right"| {{formatnum:9964}} |----- |'''Borgerhout''' |align="right"| {{formatnum:31614}} |----- |'''Deurne''' |align="right"| {{formatnum:73408}} |----- |'''Ekeren''' |align="right"| {{formatnum:32262}} |----- |'''Hoboken''' |align="right"| {{formatnum:37443}} |----- |'''Merksem''' |align="right"| {{formatnum:40920}} |----- |'''Wilrijk''' |align="right"| {{formatnum:52386}} |----- ! Total <small>({{date-|15 février 2012}})</small> ! align="right"| {{formatnum:508698}} |} ==== Population étrangère et d'origine étrangère ==== En 2019, selon la [[Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie]], plus de la moitié des habitants d'Anvers sont d'origine étrangère (49,9 % de la population anversoise est autochtone)<ref>Eric Steffens, [https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2019/02/25/pour-la-premiere-fois-anvers-compte-plus-dhabitants-issus-de-li/ Anvers compte plus d’habitants issus de l’immigration que d’Anversois de souche], vrt.be, 25 février 2019</ref>{{,}}<ref>[https://www.hln.be/regio/antwerpen/antwerpen-telt-meer-inwoners-met-dan-zonder-migratieachtergrond~ad8aba50/ Antwerpen telt meer inwoners mét dan zónder migratieachtergrond], hln.be, 25 février 2019</ref>. {| class="wikitable" style="text-align:center;" |- ! scope=col | Pays (naissance)<ref>https://www.nieuwsblad.be/cnt/gel2m0ro6</ref> ! scope=col | Nombre ! scope=col | Pourcentage |- |-style="text-align:left;" |{{Maroc}} |style="text-align:center;"| {{formatnum:40884}} |style="text-align:center;"| 8,82 |-style="text-align:left;" |{{Turquie}} |style="text-align:center;"| {{formatnum:12805}} |style="text-align:center;"| 3,1 |-style="text-align:left;" |{{Bulgarie}} |style="text-align:center;"| {{formatnum:1938}} |style="text-align:center;"| 0,5 |-style="text-align:left;" |{{Algérie}} |style="text-align:center;"| {{formatnum:1586}} |style="text-align:center;"| 0,4 |-style="text-align:left;" |{{Roumanie}} |style="text-align:center;"| {{formatnum:1574}} |style="text-align:center;"| 0,4 |} En 2021, selon le Stad in Cijfers de la ville d'Anvers, en prenant en compte la nationalité de naissance des parents, un tiers de la population de la ville est d'origine extra-européenne tous âges confondus et un peu plus de la moitié chez les moins de 20 ans. La principale nationalité d'origine est la nationalité marocaine avec 13,5 % de la population tous âges confondus et 22,4 % chez les moins de 20 ans<ref>Source : Inwoners naar herkomst, leeftijd (10 klassen) en geslacht, [https://stadincijfers.antwerpen.be/databank/?var=etn3cube10 Stad in cijfers - Databank]</ref>. {| class="wikitable" ! Tranche d'âge!! '''0-19''' !! !! '''20-59''' !! !! '''60+''' !! !! '''Tous âges''' !! |- | '''Région du monde (2021)''' || '''Nombre''' || '''%''' || '''Nombre''' || '''%''' || '''Nombre''' || '''%''' || '''Nombre''' || % |- | Europe || 64 029 || 48.9% || 187 760 || 65.9% || 101 977 || 89.8% || 353 766 || 66.8% |- | Maroc || 29 382 || 22.4% || 36 382 || 12.8% || 5 882 || 5.2% || 71 646 || 13.5% |- | Reste de l'Afrique || 11 070 || 8.5% || 14 976 || 5.3% || 1 087 || 1.0% || 27 133 || 5.1% |- | Turquie || 7 821 || 6.0% || 13 045 || 4.6% || 1 592 || 1.4% || 22 458 || 4.2% |- | Reste de l'Asie || 14 868 || 11.4% || 26 280 || 9.2% || 2 303 || 2.0% || 43 451 || 8.2% |- | Reste du monde || 3 403 || 2.6% || 5 835 || 2.0% || 746 || 0.7% || 9 984 || 1.9% |- | Inconnue || 343 || 0.3% || 537 || 0.2% || 25 || 0.0% || 905 || 0.2% |- | '''Total''' || '''130 916''' || '''100.00%''' || '''284 815''' || '''100.00%''' || '''113 612''' || '''100.00%''' || '''529 343''' || 100.00% |} Lecture : en 2021, 22,4 % des jeunes de moins de 20 ans de la ville d'Anvers sont d'origine marocaine (en prenant en compte la nationalité de naissance des parents) Source : Inwoners naar herkomst, leeftijd (10 klassen) en geslacht, [https://stadincijfers.antwerpen.be/databank/?var=etn3cube10 Stad in cijfers - Databank], 2021 === Religions === [[Fichier:PROCES SCALDIS- ANTW 01.JPG|vignette|[[Johan Bonny]], évêque d'Anvers, durant la Procession de l'Escaut.]] [[Fichier:Antwerpen, Liebfrauenkathedrale.jpg|vignette|Cathédrale Notre-Dame.]] À Anvers, la plupart des religions sont présentes. ==== Catholiques ==== L'Église catholique romaine compte le plus de fidèles à Anvers. La cité est aussi le siège du diocèse portant le même nom dont la cathédrale {{lang|nl|Onze-Lieve-Vrouwe}} (Notre-Dame) est l'église principale. Dans les pays voisins, Anvers est considérée comme un centre de l'Église catholique romaine (jésuites). La branche [[Catholicisme traditionaliste|traditionaliste]] y est également présente par l'existence de la [[Chapelle du Très Saint Sacrement d'Anvers|chapelle du Très Saint Sacrement]] et de ses [[fidèle]]s. ==== Protestants ==== Anvers compte cinq paroisses [[Protestantisme|protestantes]], qui font partie de l'[[Église protestante unie de Belgique]]. ==== Évangéliques ==== Il y a une dizaine de communautés [[évangéliques]] néerlandophones à Anvers. Elles appartiennent à l’''{{lang|nl|Evangelische Alliantie Vlaanderen}}'' (« Alliance évangélique de Flandre »). Elles sont représentées auprès des autorités belges par le [[Conseil administratif du Culte protestant et évangélique|CACPE]] conjointement avec les communautés protestantes. ==== Anglicans ==== L'[[Église d'Angleterre]] a une église à Anvers, où siège le [[doyenné (christianisme)|curé-doyen]] pour la Belgique et le Luxembourg de l'[[Diocèse de Gibraltar en Europe|archidiaconé d'Europe du Nord-Ouest]], c'est-à-dire le [[Benelux]]<ref>{{Lien web|lang=en |titre=Archdeacons - Diocese in Europe |url=http://europe.anglican.org/who-we-are/archdeacons |site=europe.anglican.org |consulté le=2017-01-28|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>. ==== Orthodoxes ==== Le patriarcat œcuménique de Constantinople compte une paroisse grecque-orthodoxe et une paroisse de tradition russe à Anvers. L'Église orthodoxe russe compte une paroisse. L'Église orthodoxe-romaine compte aussi une paroisse. ==== Islam ==== En 2013, 17,1 % de la population est musulmane, contre 18,8 en 2015. Anvers possède la première communauté musulmane de Belgique<ref>{{nl}} [http://community.dewereldmorgen.be/blog/janhertogen/2015/09/18/moslims-in-belgie-per-gemeente-2011-2013-2015 {{lang|nl|Moslims in Belgie 2011-2013-2015}}].</ref>. ==== Communauté juive anversoise ==== Anvers et son agglomération abritent une importante communauté [[juive]] puisque plus de {{nombre|15000|juifs}}<!-- plus loin dans le texte NL il est fait mention de 20000, à vérifier dans une source vérifiable, si possible --> y résident<ref>Émission [[Questions à la Une]] « Juifs de Belgique : rester ou partir ? », première diffusion le mercredi {{date-|29 avril 2015}} (à 20:30).</ref>. {{quand|Aujourd'hui}}, Anvers est d'ailleurs, après [[Londres]] et devant [[Paris]], le plus grand centre du [[judaïsme hassidique]] en Europe. Les courants {{lien|lang=nl|trad=Pshevorsk|fr=Dynastie hassidique de Przeworsk|texte=Przeworsk}}, [[Dynastie hassidique de Satmar|Satmar]], {{lien|lang=pl|trad=Belz (dynastia chasydzka)|fr=Dynastie hassidique de Belz|texte=Belz}}, [[Dynastie hassidique de Bobov|Bobov]] et [[Dynastie hassidique Habad-Loubavitch|Loubavitch]] ont une solide implantation à Anvers. Un des temples notables de la communauté est la [[synagogue hollandaise]]. Historiquement, la communauté juive anversoise a notablement participé à l'expansion des secteurs [[Banque|bancaire]] et [[diamantaire]] de la ville<ref>{{Lien archive|lang = en |titre=HaRav Chaim Kreiswirth ztvk"l |auteur1=Bruchi, S. |auteur2=Plaut, M. |date=2 janvier 2002 |éditeur=Dei'ah VeDibur |consulté le=10 mars 2010 |horodatage archive=20100109083631 |url=http://chareidi.shemayisrael.com/archives5762/S62arkrswrth.htm}}.</ref>. <!--À traduire Antwerpen huisvest een grote [[joden|joodse]] gemeenschap waarvan ongeveer {{formatnum:20000}} gelovigen het [[Orthodox jodendom]] belijden. Velen van hen behoren tot de streng orthodoxe [[Charedisch jodendom|charedische]] richting. Antwerpen is na [[Londen]] het grootste centrum van charedische joden in Europa. Zij gaan dienovereenkomstig gekleed en zijn daarom een opvallende verschijning in het [[Joods Antwerpen|Antwerpse]] straatbeeld. [[Chassidisch jodendom|Chassidische joden]] vormen het merendeel van de charedische joden. Grote chassidische bewegingen gevestigd in Antwerpen zijn onder andere [[Pshevorsk]], [[Satmar]], [[Belz (chassidische gemeenschap)|Belz]], [[Bobov]], en [[Lubavitch]]. --> ==== Bouddhistes ==== À Anvers, on trouve des représentations de diverses tendances du [[bouddhisme]] : * [[Bouddhisme vajrayāna]] * [[Bouddhisme theravāda]] * [[Zen]] * [[Jōdo shinshū|Bouddhisme shin]] ==== Jaïnisme ==== Le commerce [[diamant]]aire [[Inde|indien]] à Anvers est essentiellement le fait de riches familles adeptes du [[jaïnisme]]. Elles ont fait construire le [[temple jaïn d'Anvers]] à leur usage. ==== Autres religions ==== * [[Église apostolique arménienne|Église arménienne]] * [[Bahaïsme]] * [[Hindouisme]] * [[Église catholique libérale]] * [[Témoins de Jéhovah]] === Enseignement supérieur === L'[[université d'Anvers]] forme une association avec les hautes écoles ''[[École supérieure de navigation d'Anvers|{{lang|nl|Hogere Zeevaartschool Antwerpen}}]]'' (École supérieure de navigation d'Anvers), ''{{lang|nl|Hogeschool Antwerpen}}'', ''{{lang|nl|Karel de Grote-Hogeschool}}'' et ''{{lang|nl|Plantijnhogeschool}}''. La ''{{lang|nl|Lessius Hogeschool}}'' s'est rattachée à la {{lang|nl|[[Katholieke Universiteit Leuven]]}}. En partenariat depuis 2006 avec la {{lang|nl|[[Vrije Universiteit Brussel]]}}, se trouve à [[Wilrijk]] une faculté d'études comparatives des religions (en néerlandais, ''{{lang|nl|Faculteit voor Vergelijkende Godsdienstwetenschappen}}''). L'[[Académie royale des beaux-arts d'Anvers]], fondée au {{s-|XVII}}, est à l'origine de ce qui est appelé aujourd'hui {{Citation|l'école belge}} dans le domaine de la [[Mode (habillement)|mode]] après le passage des [[Six d'Anvers]] dans les [[Années 1980 en mode|{{nobr|années 1980}}]]. Pourtant, la mixité (une quarantaine de nationalité parmi les étudiants) de cette institution fait qu'il n'existe pas réellement de « style anverois »<ref>{{article |auteur1=Catherine Pleeck |titre=La révolution anveroise |périodique=[[L'Express|L'Express Styles]] |éditeur=[[Groupe l'Express-l'Expansion|L'Express]] |numéro=supplément à ''L'Express'' {{numéro|3244}} |jour=4 |mois=9 |année=2013 |pages=62 à 64 |issn=0014-5270 |consulté le=22 janvier 2018}}.</ref>. == Économie == Anvers est le cœur de l'[[industrie]] [[diamant]]aire avec un grand nombre de magasins de taille de diamants et les bourses de diamant. À proximité se situe une très grande usine [[pétrochimie|pétrochimique]] de [[BASF]]. Le [[port d'Anvers]] est encore un des plus grands ports au monde. == Lieux touristiques == [[Fichier:File0001.1.jpg|vignette|Anvers vers 1880.]] [[Fichier:1911 Anvers Congrès Esperanto.jpg|vignette|{{7e|congrès}} mondial d’espéranto, 1911.]] [[Fichier:Antwerpen, Gildehäuser.jpg|vignette|Maisons de maître sur la [[Grand-Place d'Anvers]].]] [[Fichier:Antwerp riverfront, april 2012.jpg|vignette|Anvers depuis l'autre rive de l'[[Escaut]].]] [[Fichier:Antwerpen, St. Karl-Borromäuskirche.jpg|vignette|Église Saint-Charles-Borromée.]] [[Fichier:Sintpaulus groen.jpg|vignette|Église Saint-Paul.]] [[Fichier:Hendrik plein antwerpen.jpg|vignette|La place [[Hendrik Conscience]] ''(Hendrik Conscienceplein)''.]] La ville est riche d'[[Attraction touristique|attractions touristiques]]. Anvers a accueilli trois fois le [[Congrès mondial d’espéranto|congrès mondial]] d’[[espéranto]] : en 1911, 1928 et 1982. En 1993, la ville reçoit la [[Pomme d'or (tourisme)|Pomme d'or]], distinction internationale qui le consacre meilleur site touristique d’Europe<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.fijet.net/fijet_golden_appel_dyn.php?langue=en |titre=Golden Apple Award |site=fijet.net |consulté le=5 décembre 2015}}.</ref>. La même année, la ville est [[capitale européenne de la culture]]. === Rues et places === {{...}} La ville d'Anvers dispose de plusieurs rues et places notables : * l'[[avenue De Keyser]] (''{{lang|nl|De Keyserlei}}'') se situe entre le [[Meir (Anvers)|Meir]] et la [[Gare d'Anvers-Central|gare centrale]]. On y trouve plusieurs restaurants, magasins de luxe, ainsi que des chaînes de restauration rapide et également un [[Media Markt]]. L'avenue De Keyser donne également accès au [[Complexe cinématographique|complexe de cinémas]] de l'[[Union générale cinématographique|UGC Anvers]] ; * la [[Grand-Place d'Anvers|Grand-Place]] (''{{lang|nl|Grote Markt}}''), avec l'[[Hôtel de ville d'Anvers|hôtel de ville]] et une [[Fontaine de Brabo|statue de Brabo]] ; * la [[Groenplaats|place Verte]] (''Groenplaats''), avec la [[Statue de Pierre Paul Rubens (Anvers)|statue de Rubens]] ; * le ''[[Meir (Anvers)|Meir]]'', qui est la plus grande rue commerçante de la ville ; * la [[Place Reine Astrid (Anvers)|place Reine Astrid]] (''{{lang|nl|Koningin Astridplein}}''), où se situent la [[gare d'Anvers-Central]] et le [[zoo d'Anvers|jardin zoologique]] ; * le [[quartier des Diamantaires]]. === Musées === Héritage de l'époque où elle assumait le rôle de centre de la [[finance]] et du [[Mécénat|mécénat artistique]] mondial, la ville d'Anvers est connue pour son importante densité de [[musée]]s et de [[Galerie d'art|galeries d'art]]. ==== Musées communaux ==== * [[Hessenhaus (Anvers)|Maison de Hessen]] * [[Maison de Rubens]] * {{lang|nl|[[Museum aan de Stroom]]}} * {{lien|langue=nl|trad=Etnografisch Museum (Antwerpen)|fr=Musée d'ethnographie d'Anvers|texte=Musée d'Ethnographie}} * [[Musée du folklore d'Anvers|Musée du Folklore]] * [[Musée Mayer van den Bergh]] * {{lien|lang=nl|trad=Museum Ridder Smidt van Gelder|fr=Musée Ridder Smidt van Gelder}} * [[Musée national de la Marine (Anvers)|Musée national de la Marine]] * [[Musée de sculpture en plein air de Middelheim]] * [[Musée Plantin-Moretus]] * {{lang|nl|{{lien|lang=nl|trad=Stedelijk Prentenkabinet}}}} * [[Vleeshuis|Musée {{lang|nl|Vleeshuis}}]] * [[Maison des lettres]] ==== Musées provinciaux ==== * {{lien|lang=nl|trad=Diamantmuseum (Antwerpen)|fr=Musée du diamant}} * [[Musée de la photographie d'Anvers|Musée de la photographie]] (FotoMuseum) * [[Musée de la mode d'Anvers|Musée de la mode]] (MoMu) * [[Musée de l'orfèvrerie Sterckshof|{{lang|nl|Zilvermuseum}}]] ==== Musée régional ==== * [[Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers]] ==== Musées privés ==== * {{lang|nl|{{lien|lang=nl|trad=Esperantohuis Antwerpen}}}} * [[Musée d'Art contemporain d'Anvers|Musée d’art contemporain d’Anvers]] ({{lang|nl|Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen}}) * {{lien|langue=nl|trad=Eugeen Van Mieghem Museum|fr=Musée Eugeen van Mieghem}} * {{lien|lang=nl|trad=Dagbladmuseum|fr=Musée du journal}} ({{lang|nl|Dagbladmuseum}}) === Églises === Anvers compte de nombreuses églises, dont seules les principales sont listées ici. * [[Cathédrale Notre-Dame d'Anvers|Cathédrale Notre-Dame]], monument le plus connu, avec l'hôtel de ville. * [[Église Saint-Charles-Borromée d’Anvers|Église Saint-Charles-Borromée]] (''{{lang|nl|St.-Carolus Borromeuskerk}}'' en néerlandais). Construite dans le style des églises italiennes de l'époque, de [[1615]] à [[1621]], par et pour les [[Jésuite]]s anversois, lors de la [[Contre-Réforme]] avec la participation de Rubens. Ce dernier a contribué à concevoir le clocher, la façade, le maître-autel et les décors des plafonds, ainsi que de la ''chapelle de Marie'' (ou ''chapelle Houtappel'' du nom de son fondateur). 39 des peintures de Rubens ont été détruites lors d'un incendie. L'église possédait une collection de [[dentelle]]s aujourd'hui exposée dans un musée aménagé dans une annexe de l'église. * [[Église Saint-André d'Anvers|Église Saint-André]] (''{{lang|nl|Sint-Andrieskerk}}'' en néerlandais), de style gothique tardif au mobilier baroque. Ce monument fut érigé au {{s-|XVI}} par les [[Augustins]], dans l'actuel quartier des antiquaires et de la mode. L'église abrite notamment une chaire monumentale, un ancien maître-autel venant de l'abbaye [[Ordre cistercien|cistercienne]] de [[Hemiksem]], et un [[monument funéraire]] à la mémoire de [[Marie Ire d'Écosse|Mary Stuart]] (reine d'Écosse), ainsi qu'un grand tableau de [[Otto van Veen]] qui fut un des maîtres de Rubens. * [[Église Saint-Jacques d'Anvers|Église Saint-Jacques]] (''{{lang|nl|Sint-Jacobskerk}}'' en néerlandais). Cette église de style gothique tardif construite de [[1506]] à [[1656]] était et reste un des points de départ des [[Pèlerinage|pèlerins]] vers [[Saint-Jacques-de-Compostelle]]. Elle abrite {{incise|outre la chapelle mortuaire de Rubens}} {{nobr|23 autels}}, des [[stalle]]s, un [[jubé]] en marbre et un mobilier religieux plus tardif, presque entièrement de style baroque. Elle est ornée de tableaux de maîtres (Rubens, [[Jacob Jordaens|Jordaens]], [[Hendrick van Balen|Van Balen]] et d'anciennes peintures murales y ont été remises à jour récemment. C'était l'église paroissiale de Rubens qui vivait à {{nobr|300 mètres}} de là. * [[Église Saint-Paul d'Anvers|Église Saint-Paul]] (''{{lang|nl|Sint-Pauluskerk}}'' en néerlandais). Cet ancien [[prieuré]] et son jardin (orné d'un [[Calvaire (sculpture)|calvaire]] édifiant sur la souffrance et la résurrection du Christ) ont été construits par et pour l'ordre des [[Ordre des Prêcheurs|dominicains]], près de l'Escaut dans un style gothique tardif décoré à la manière baroque. Il abrite de nombreux autels richement décorés, de grandes orgues, plus de {{nobr|200 statues}} et {{nobr|50 tableaux}} dont les plus connus sont ''Les quinze Mystères du [[rosaire]]'' réalisés par onze peintres différents vers 1617-1618. Le public peut y admirer ou étudier quinze œuvres de Jordaens, Rubens, [[David Teniers l'Ancien]], Van Balen, [[Antoine van Dyck]]. === Autres bâtiments === * [[Hôtel de ville d'Anvers|Hôtel de ville]] * [[Palais royal d'Anvers|Ancien palais royal]] sur le ''[[Meir (Anvers)|Meir]]'' * [[Maison Snijders&Rockox]] dans la rue de l'Empereur (''{{lien|lang=nl|trad=Keizerstraat (Antwerpen)|fr=Keizerstraat (Anvers)|texte={{Langue|nl|Keizerstraat}}}}'') * Le ''[[Steen (Anvers)|{{lang|nl|Steen}}]]'' * « {{lang|nl|Hof van Liere}} » où le campus de l'[[université d'Anvers]] est situé * La [[Gare d'Anvers-Central|gare centrale]] * Le nouveau {{lien|lang=en|trad=Palace of Justice Antwerp|fr=Palais de justice (Anvers)|texte=palais de justice}} * La ''{{lang|nl|[[Boerentoren]]}}'' (« tour des Paysans »), premier gratte-ciel d'[[Europe]] * [[Temple jaïn d'Anvers]] *[[Maison Guiette]] * {{lang|nl|Zurenborg}}, quartier [[Art nouveau à Anvers]] === Autres attractions touristiques === * Le ''{{lang|nl|[[Schoonselhof]]}}'', cimetière principal d'Anvers. * Le [[Zoo d'Anvers]], l'un des plus importants de [[Belgique]] * [[Aquatopia (Anvers)|Aquatopia]] * Aujourd'hui, les visiteurs d'Anvers ne viennent pas seulement pour explorer le quartier des [[diamantaire]]s, admirer les édifices [[baroque]]s ou les chefs-d'œuvre de [[Rubens]]. Ils souhaitent également participer aux croisières en bateau qui leur font découvrir son [[Port d'Anvers|port]]. Exceptionnel pour son gigantisme et les points de vue qu'il offre sur les rives de l'Escaut, ce site est devenu un haut lieu de la cité. * Le {{lang|en|[[Summer Festival]]}} est un [[Événement (festival)|événement]] de [[musique électronique]] et [[techno]] rassemblant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs de diverses nationalités. [[Fichier:Geographical and Celestial globe, Hendrik Conscience Heritage Library, Antwerp, Belgium, 2016-07-26.jpg|vignette|[[Globe terrestre céleste et terrestre Blaeu|Globes céleste et terrestre Blaeu]], [[1645]]-[[1648]], paire exposée dans une des salles de la Bibliothèque Patrimoniale {{lien|langue=nl|trad=Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience|fr=Bibliothèque du patrimoine Hendrik Conscience}}.]] === Lieux de culture === {{...}} * La bibliothèque patrimoniale {{lien|langue=nl|trad=Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience|fr=Bibliothèque du patrimoine Hendrik Conscience|texte=Hendrik Conscience}} expose dans une des salles la paire de [[Globe terrestre céleste et terrestre Blaeu|Globes céleste et terrestre Blaeu]], considérée comme des chefs-d’œuvre de la [[cartographie]] du {{s-|XVII}}. * La ville dispose de nombreux lieux de culture, notamment théâtres et salles de spectacles. == Cultures == === Langues === {{Section à sourcer|date= avril 2013}} Le [[néerlandais]] est la langue officielle. L'[[anversois]] est souvent parlé dans les différentes communes d'Anvers. Le [[français]] est parlé par 3 % des habitants de la ville. Les immigrés et les fils d'immigrés [[maroc]]ains et [[Turquie|turcs]] utilisent encore le [[Rifain|berbère rifain]], l'[[arabe marocain]] et le [[turc]] comme langue maternelle. === Sport === Anvers a organisé les [[Jeux olympiques d'été de 1920]] dans le stade du [[K Beerschot VAC|Beerschot AC]], club prestigieux du sud de la ville. Le nom de l'emplacement où joue l'équipe est appelé « [[Stade olympique d'Anvers]] » en rappel des JO que la ville a organisés. Anvers a longtemps possédé trois équipes de football principales : le [[Royal Anvers FC]] (le plus vieux club de football belge), le [[FC Germinal Ekeren]] (disparu en 2013), et le [[Royal Berchem Sport]]. Le cyclisme est florissant au [[Palais des sports (Anvers)|Palais des sports]] où l'on trouve un [[vélodrome]] et un nouveau hall d'exposition. Le {{date|25|juin|2006|en sport}}, le championnat belge de cyclisme y a été organisé, et l'espoir est de l'y accueillir à nouveau. Le tennis est très présent à Anvers avec les [[Tournoi de tennis d'Anvers|{{lang|en|Proximus Diamond Games}}]], tournoi organisé chaque année dans le [[Palais des sports (Anvers)|palais des sports]] et plus grand tournoi de tennis féminin en intérieur. D'une valeur d'un million d'euros, le trophée est une raquette de tennis en argent sertie de diamants. Pour gagner ce prix, il faut s'imposer trois fois au tournoi dans une période de cinq ans. Pour le moment, seule [[Amélie Mauresmo]] l'a remporté. [[Venus Williams]] a gagné deux fois le tournoi mais s'est fait battre par Amélie Mauresmo. En [[handball]], deux clubs ont fait les beaux jours de cette discipline, le [[KV Sasja HC Hoboken]] qui compte un large palmarès national et qui évolue en [[BeNe League (handball)|BeNe League]] et l'[[Olse Merksem HC]] qui remporta quant à lui une seule fois le [[Championnat de Belgique de handball|championnat de Belgique]]. En dames, c'est le [[DHW Antwerpen]] qui domine depuis quelques années le [[championnat de Belgique de handball féminin|championnat de Belgique]] avec le [[Fémina Visé]], ce club est la fusion de la section dame du [[KV Sasja HC Hoboken]] et de la première équipe dame du [[HV Uilenspiegel Wilrijk]], un club qui est connu pour avoir fait valoir le handball féminin dans les {{lnobr|années 1960}} en remportant {{nobr|8 titres}} de [[championnat de Belgique de handball féminin|champion de Belgique]] et 1 [[coupe de Belgique de handball féminin|coupe de Belgique]], d'où le nom [[DHW Antwerpen|Dames Hoboken Wilrijk Antwerpen]]. Anvers a aussi une équipe de [[basket-ball]] appelée [[Racing Basket Anvers|Antwerp Giants]]. Le Anvers Rugby Club (ARC) se développe fortement depuis plusieurs années, et profite de l'attractivité du port d'Anvers pour attirer de nombreux joueurs étrangers. L'{{nobr|équipe 1}} de l'ARC figure régulièrement dans le haut du tableau de {{2e|division}} nationale, et ambitionne une promotion en {{1re|division}}. L'école de rugby ainsi que l'équipe féminine font systématiquement bonne figure sur la scène nationale, et font de l'ARC un acteur incontournable du monde du rugby belge. Les {{lang|en|{{lien|lang=en|trad=One Love Roller Dolls}}}}, ligue de roller derby d'Anvers, championnes de Belgique et classées {{33e}} dans le classement européen<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Current Rankings {{!}} Roller Derby Stats & Rankings {{!}} Flat Track Stats |url=http://flattrackstats.com/rankings/europe |site=flattrackstats.com |consulté le=2017-02-21|brisé le = 2023-10-26}}.</ref>, a été fondée en {{date-|février 2010}}<ref>{{Lien web|langue=en-US |titre=About us - One Love Roller Dolls |url=http://www.oneloverollerdolls.be/about-us/ |site=oneloverollerdolls.be |consulté le=2017-02-21}}.</ref>. Anvers a aussi des champions de [[boxe thaïlandaise]] tels que {{lien|lang=nl|trad=Werner Konings}}, {{lien|lang=nl|trad=Daniëlla Somers}}, [[Xavier Fraeyman]], [[Jan Van Denderen]], {{lien|langue=nl|Murat Direkçi}} ou encore {{lien|langue=nl|Luc Kempeneers}}. ==== Principaux clubs de la ville ==== [[Roller derby]] {{lang|en|{{lien|lang=en|trad=One Love Roller Dolls}}}} [[Football]] * [[Royal Antwerp Football Club]] ''(évolue en [[Championnat de Belgique de football|D1A Belge]]'' * [[K Berchem Sport 2004]] ''(évolue en [[championnat de Belgique de football D3|D3 Belge]])'' * {{lang|nl|[[K Merksem-Antwerpen Noord SC]]}} ''(évolue en [[championnat de Belgique de football D4|Promotion]])'' * [[KFCO Beerschot-Wilrijk]] ''(évolue en [[séries provinciales du championnat de Belgique de football|première provincial]])'' * [[K Rochus Deurne]] ''(évolue en [[séries provinciales du championnat de Belgique de football|deuxième provincial]])'' * [[K Tubantia Borgerhout VK]] ''(évolue en [[séries provinciales du championnat de Belgique de football|quatrième provincial]])'' * [[KSC Maccabi Antwerp]] ''(évolue en [[séries provinciales du championnat de Belgique de football|quatrième provincial]])'' * [[Royal Antwerp Football Club (féminines)|{{lang|en|Royal Antwerp Football Club}} (féminines)]] ''(évolue en [[Championnat de Belgique et des Pays-Bas de football féminin|BeNe League]])'' [[Basket-ball]] * {{lang|en|[[Port of Antwerp Giants]]}} ''(évolue en [[championnat de Belgique de basket-ball|D1 Belge]])'' [[Hockey sur gazon]] * [[Royal Beerschot Hockey Club]] [[Hockey-sur-glace]] * [[Phantoms Deurne]] ''(évolue en [[Championnat de Belgique de hockey sur glace|D1 Belge]])'' * Olympia IHC * Brabo IHC [[Handball]] * {{lang|nl|[[KV Sasja HC Hoboken]]}} ''(évolue en [[Championnat de Belgique de handball|D1 Belge]])'' * {{lang|nl|[[Olse Merksem HC]]}} ''(évolue en [[Championnat de Belgique de handball|D1 Belge]])'' * {{lang|nl|[[DHW Antwerpen]]}} ''(évolue en [[Championnat de Belgique de handball féminin|D1 Belge]] {{femme}})'' * {{lang|nl|[[HV Uilenspiegel Wilrijk]]}} ''(évolue en [[Championnat de Belgique de handball féminin|D1 Belge]] {{femme}} et en [[Superliga (Belgique)|Superliga]] {{homme}})'' * {{lang|nl|HC't Noorden}} ''(évolue en [[Promotions masculine de handball en Belgique|Promotion]])'' [[Baseball]] * {{lang|nl|[[Royal Greys BSC]]}} ''(évolue en [[Championnat de Belgique de baseball|D1 Belge]])'' [[Waterpolo]] * {{lang|nl|[[Koninklijke Antwerpse Zwemclub Scaldis]]}} ''(évolue en [[championnat de Belgique de water-polo masculin|D1 Belge]])'' [[Natation]] * {{lang|nl|[[Koninklijke Antwerpse Zwemclub Scaldis]]}} [[Athlétisme]] * [[Olse Merksem]] (''{{lang|nl|Olse Atletiek Club}}'') ==== Principaux clubs de la ville ayant disparu ==== [[Football]] * [[K Beerschot VAC]] ''(disparu en [[1999]])'' * [[Antwerp Football Alliance]] ''(disparu en [[1912]])'' * [[Association sportive Anvers-Borgerhout]] ''(disparu avant [[1926]])'' * [[Racing Club Anvers-Deurne]] ''(disparu en [[1933]])'' * [[KRC Borgerhout]] ''(disparu en [[1960]])'' * [[KSK Hoboken]] ''(disparu en [[2004]])'' * {{lang|nl|[[DVC 't Rozeke Antwerpen]]}} ''(disparu en [[2003]])'' * [[Beerschot AC Dames]] * {{lang|nl|[[K Beerschot Antwerpen Club]]}} ''(disparu en [[2013]])'' [[Hockey sur glace]] * Cercle des Patineurs Anversoises, Antwerp * {{lang|en|Antwerp Ice Hockey Club}} * Le Puck d'Anvers, Antwerp === Sorties === À Anvers il y a beaucoup d'endroits où l'on peut sortir tels que des [[Café (établissement)|cafés]], des [[restaurant]]s ou encore des [[boîte de nuit|boîtes de nuit]]. À proximité des quais de l'[[Escaut]], on trouve diverses boîtes de nuit, des restaurants et des tavernes. Le grand parc triangulaire de la ville et les quartiers plus au sud comptent des cafés, des clubs et des boîtes qu'animent des [[Disc jockey|DJ]]. === Magasins === * Le ''[[Meir (Anvers)|Meir]]'' est une des plus grandes rues commerçantes de [[Belgique]] où de grandes multinationales sont établies. Celle-ci va de la ''{{lang|nl|Teniersplaats}}'' jusqu'à la ''{{lang|nl|Huidevettersstraat}}''. * Le [[boulevard De Keyser]] se situe à l'emplacement de la gare centrale. On y trouve des [[restaurants]] et des {{lang|en|[[fast-food]]}}. On y trouve aussi l'entrée du cinéma [[Union générale cinématographique|UGC]]. * Le {{lien|langue=nl|trad=Grand Bazar Antwerp (winkelcentrum)|fr=centre commercial Grand Bazar}} est le plus grand centre commercial à l'intérieur de la ville. L'entrée principale se trouve sur et sous la ''{{lang|nl|[[Groenplaats]]}}''. Le sous-sol accueille un [[Carrefour Market]] (ex-[[Supermarchés GB|GB]]) qui est le plus grand supermarché de la ville. * Dans la ''{{lang|nl|[[Huidevettersstraat]]}}''<!-- Wikidata : Q87772380 -->, on trouve les magasins de luxe tels que [[Gucci]] ou [[Louis Vuitton Malletier|Louis Vuitton]]. * Dans la ''{{lien|lang=nl|trad=Kloosterstraat (Antwerpen)|fr=Kloosterstraat (Anvers)|texte={{Langue|nl|Kloosterstraat}}}}'' sont installés des brocanteurs où chiner sculptures, vieux meubles, mobilier d'intérieur et objets de tous styles. * La ''{{lang|nl|{{lien|lang=nl|trad=Kammenstraat}}}}'' est une autre rue commerçante plus populaire auprès des jeunes et jalonnée de boutiques branchées. Elle est parallèle à la ''{{lang|nl|{{lien|langue=nl|Nationalestraat}}}}'', autre rue commerçante. === Spécialités === [[Fichier:Antwerpse handjes 011.JPG|vignette|Mains d'Anvers.]] * [[Mains d'Anvers]], pâtisserie reconnue par l'[[Union européenne]] comme [[spécialité traditionnelle garantie]]. {{clr}} == Anversois connus == Par ordre chronologique : {| |- valign="top" | * [[Béatrice Soetkens]] (vers 1348), héroïne d'une légende religieuse populaire. * [[Matthaeus Pipelare]] (actif vers [[1498]]-[[1500]]), compositeur et maître de chant. * [[Quentin Metsys]] ([[1466]]-[[1530]]), peintre. * [[Jan van Dornicke]] (vers [[1470]]-vers [[1527]]), peintre. * [[Jan Mabuse|Jan Gossaert]] ([[1478]]-[[1532]]), peintre. * [[Thomas Grammaye]] (?-1535), administrateur de la monnaie des Pays-Bas méridionaux. * [[Joos van Cleve]] ([[1485]]-vers [[1540]]/[[1541]]), peintre. * [[Joachim Patinier]] ([[1485]]-[[1524]]), peintre. * [[Anna Bijns]] ([[1493]]-[[1575]]), poétesse. * [[Pieter Aertsen]] ([[1508]]-[[1575]]), peintre. * [[Jérémie Makiese]], chanteur. * [[Charles de Cocquiel]] ([[1508]]-?), aumônier de la ville. * [[Jan Matsys]] (vers [[1510]]–[[1575]]), peintre. * [[Tielman Susato]] ([[1510]]/[[1515]]-[[1570]]), compositeur, instrumentiste et éditeur de musique. * [[Cornelis Floris de Vriendt]] ([[1514]]-[[1575]]), architecte et sculpteur. * [[Christophe Plantin]] ([[1514]]/[[1520]]-[[1589]]), relieur et imprimeur. * [[Liévin van Brecht]] (1515-1158), poète néo-latin. * [[Hubert Waelrant]] ([[1517]]-[[1595]]), compositeur, professeur et éditeur. * [[Bécan (humaniste)|Bécan]] ([[1519]]-[[1572]]), humaniste et médecin. * [[Pieter Brueghel l'Ancien]] (vers [[1525]]-[[1568]]), dessinateur et peintre. * [[Abraham Ortelius]] ([[1527]]-[[1598]]), cartographe. * [[Cornelius Kiliaan]] ([[1529]]-[[1607]]), lexicographe, linguiste, traducteur et poète. * [[Willem van Haecht (écrivain)|Willem van Haecht]] (vers [[1530]]-après [[1585]]), dessinateur, dramaturge, libraire et poète. * [[Maarten de Vos]] ([[1532]]-[[1603]]), peintre. * [[Frédéric Perrenot de Granvelle]] ([[1536]]-[[1602]]), gouverneur d'Anvers * [[Jan van der Noot]] (vers [[1537]]-entre [[1595]] et [[1601]]), poète en langues française et néerlandaise. * [[Famille Ruckers|Hans Ruckers]] (vers [[1540]]-[[1598]]), facteur de clavecins. * [[Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde]] ([[1540]]-[[1598]]), diplomate, homme politique et bras droit de [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume d'Orange]]. * [[Noé Faignient]] ([[1540]]-avant [[1600]]), compositeur. * [[Séverin Cornet]] (vers [[1540]]-[[1582]]/[[1583]]), compositeur. * [[Emanuel Adriaenssen]] ([[1540]] ou [[55]]-[[1604]]), luthiste et compositeur. * [[André Pevernage]] ([[1542]]/[[1543]]-[[1591]]), compositeur. * [[Jan Moretus]] ([[1543]]-[[1610]]), imprimeur. * [[Pierre Phalèse (maison d'édition)|Pierre Phalèse le Jeune]] ([[1545]]-[[1629]]), imprimeur et éditeur. * [[Michel Coignet]] ([[1549]]-[[1623]]), mathématicien et fabricant d'instruments. * [[Hendrick van Balen]] ([[1560]]-[[1632]]), peintre. * [[John Bull (compositeur)|John Bull]] ([[1562]]/[[1563]]-[[1628]]), compositeur. * [[Joos de Momper]] ([[1564]]-[[1635]]), peintre. * [[François d'Aguilon]] ([[1567]]-[[1617]]), jésuite, mathématicien et architecte. * [[Jan Brueghel l'Ancien]] ([[1568]]-[[1625]]), peintre. * [[Egidius Sadeler]] (vers [[1570]]-[[1629]]), peintre. * [[Pierre Paul Rubens]] ([[1577]]-[[1640]]), peintre. * [[Abraham Verhoeven]] ([[1575]]-[[1652]]), gazetier. * [[Frans Snyders]] ([[1579]]-[[1657]]), peintre. * [[Guilliam van Nieuwelandt]] ([[1584]]-[[1635]]), peintre et écrivain. * [[Cornelis de Vos]] ([[1584]]-[[1651]]), peintre. * [[Guilielmus Messaus]] ([[1589]]-[[1640]]), compositeur. * [[Joan Ijsermans]] (vers [[1590]]-[[1631]]), dramaturge. * [[Cornelis Schut]] ([[1597]]-[[1655]]), peintre. * [[Cornelis Schut III]] (vers [[1629]]-[[1685]]), peintre. * [[Jacob Jordaens|Jacques Jordaens]] ([[1593]]-[[1678]]), peintre. * [[Pieter Lisaert IV]] ([[1595]]-vers [[1630]]), peintre. * [[Antoine van Dyck|Antoon van Dyck]] ([[1599]]-[[1641]]), peintre. * [[François de Licht]], humaniste et humoriste, {{s-|XVII}}. * [[Adriaen van Utrecht]] ([[1599]]-[[1652]]), peintre. * [[Jonker Frederico Cornelio de Conincq]] ([[1606]]-[[1649]]), noble et rhétoricien. * [[David Teniers le Jeune]] ([[1610]]-[[1690]]), peintre. * [[Leonora Duarte]] ([[1610]]-[[1678]]), compositrice et musicienne. * [[Philippe van Steelant|Philippus van Steelant]] ([[1611]]-[[1670]]), compositeur. * [[Jan Fyt]] ([[1611]]-[[1661]]), peintre. | * [[Willem Ogier]] ([[1618]]-[[1689]]), rhétoricien. * [[Franciscus Loots]] ([[1627]]- ?), compositeur. * [[Hendrik Abbé]] ([[1639]]-[[1677]]), peintre, graveur et architecte. * [[Daniel Bellemans]] ([[1641]]-[[1674]]), poète. * [[Barbara Ogier]] ([[1648]]-[[1720]]), dramaturge. * [[Franciscus Gysbrechts]] ([[1649]]- après [[1676]]), peintre. * [[Willem Kerrickx]] ([[1652]]-[[1719]], sculpteur. * [[Balthazar Beschey]] ([[1708]]-[[1776]]), peintre. * [[Henri Joseph Antonissen]] ([[1737]]-[[1794]]), peintre. * [[André Corneille Lens|André Lens]] ([[1739]]-[[1822]]), peintre. * [[Hendrik de Cort]] ([[1742]]-[[1810]]), peintre. * [[Guillaume Herreyns]] ([[1743]]-[[1827]]), peintre. * [[Simon Denis (peintre)|Simon Denis]] ([[1755]]-[[1813]]), peintre. * [[Balthasar Ommeganck]] ([[1755]]-[[1826]]), peintre. * [[Petrus van Regemorter]] ([[1755]]-[[1830]]), peintre. * [[Jean Aloys Joseph de Bosschaert]] ([[1757]]-?), homme politique français. * [[Frans Balthazar Solvyns]] ([[1760]]-[[1884]]), peintre et graveur. * [[Jan-Pieter Suremont]] ([[1762]]-[[1831]]), compositeur et musicologue. * [[Jan van Dael]] ([[1764]]-[[1824]]), peintre. * [[Le Grelle|Joseph-Jean Le Grelle]] (1764-1822), fondateur de la Banque Joseph - J. le Grelle en 1792. * [[Mathieu-Ignace Van Brée]] ([[1773]]-[[1839]]), peintre, sculpteur et architecte. * [[Martin Verstappen]] ([[1773]]-[[1852]]), peintre. * [[Jean-Henri Simon]] ([[1783]]-[[1861]]), compositeur de musique. * [[Gérard Le Grelle#Carrière|Gérard Comte Le Grelle]] (1793 - 1871) premier bourgmestre d'Anvers (1831-1848), membre du Congrès national. * [[François-Henri Laenen]] ([[1801]]-[[1849]]), architecte. * [[Gustave Wappers]] ([[1803]]-[[1874]]), peintre. * [[Ferdinand Marinus]] ([[1808]]-[[1890]]), peintre. * [[Antoine Bessems]] ([[1809]]-[[1868]]), violoniste et compositeur * [[Hendrik Conscience]] ([[1812]]-[[1883]]), écrivain. * [[Henri Leys]] ([[1815]]-[[1869]]), peintre. * [[Marin Henri Jansen]] (1817-1893), officier de marine et océanographe, né à Anvers. * [[Jacob Karsman]] ([[1818]]-[[1886]]), homme d'affaires, poète et militant [[flamingant]]. * [[Constance Teichmann]] ([[1824]]-[[1896]]), mécène, philanthrope et infirmière. * [[Peter Benoit]] ([[1834]]-[[1901]], compositeur et professeur de musique. * [[Henriette van den Bergh]] ([[1838]]-[[1920]], fondatrice du [[musée Mayer van den Bergh]]. * [[Henri de Braekeleer]] ([[1840]]-[[1888]]), peintre. * [[Frantz Jourdain]] ([[1847]]-[[1935]]), architecte. * [[Jules Bilmeyer]] ([[1850]]-[[1920]]), architecte. * [[Jan Blockx]] ([[1851]]-[[1912]]), compositeur. * [[Jef Lambeaux]] ([[1852]]-[[1908]]), sculpteur. * [[Victor Alexis dela Montagne]] ([[1854]]-[[1915]]), poète. * [[Georges Eekhoud]] ([[1854]]-[[1927]]), écrivain. * [[Henri Cassiers]] ([[1858]]-[[1944]]), illustrateur et affichiste. * [[Arthur Van Gehuchten]] ([[1861]]-[[1914]]), biologiste. * [[Max Elskamp]] ([[1862]]-[[1931]]), écrivain. * [[Willy de Coninck]] ([[1863]]-[[1897]]), poète. * [[Henry Van de Velde]] ([[1863]]-[[1957]]), peintre et architecte. * [[Bernard Tokkie]] ([[1867]]-[[1942]]), chanteur d'opéra. * [[Lodewijk Mortelmans]] ([[1868]]-[[1952]]), compositeur. * [[Louis Franck]] ([[1868]]-[[1937]]), juriste, homme politique et homme d'État. * [[Marten Rudelsheim]] ([[1873]]-[[1920]]), flamingant. * [[Émile van Averbeke]] ([[1876]]–[[1946]]), architecte. * [[Willem Elsschot]] ([[1882]]-[[1960]]), écrivain. * [[Nico Gunzburg]] ([[1882]]-[[1984]]), avocat et criminologue. * [[Jules Schmalzigaug]] ([[1882]]-[[1917]]), peintre futuriste. * [[Jef van Hoof]] ([[1886]]-[[1959]]), compositeur. * [[Georges Vantongerloo]] ([[1886]]-[[1965]]), peintre et sculpteur. * [[Margriet Baers]] ([[1889]]-[[1922]]), enseignante et féministe. | * [[Jan Vanderheyden]] ([[1890]]-[[1961]]), scénariste, réalisateur et producteur cinématographique. * {{lien|langue=de|Werner Ackermann}} ([[1892]]-[[1982]]), auteur allemand opposant au nazisme<ref>Voir Werner Ackerman: [[:de:Werner Ackermann]].</ref>. * [[Paul van Ostaijen]] ([[1896]]-[[1928]]), poète. * [[Marnix Gijsen]] ([[1899]]-[[1984]]), écrivain. * [[Albert Lilar]] ([[1900]]-[[1976]]), ministre. * [[Maurice Gilliams]] ([[1900]]-[[1982]]), romancier, poète et critique d'art. * [[Michel Seuphor]] ([[1901]]-[[1999]]), critique d'art, peintre abstrait, écrivain. * [[Edith Kiel]] ([[1904]]-[[1993]]), scénariste, réalisatrice, éditrice et productrice. * [[André Cluytens]] ([[1905]]-[[1967]]), chef d’orchestre. * [[Jacques de Duve]] ([[1911]]-[[1978]]), patriote belge. * [[Edward Vissers]] ([[1912]]-[[1994]]), coureur cycliste, né et mort à Anvers. * [[Antoinette Feuerwerker]] ([[1912]]-[[2003]]), juriste et éducatrice française, membre de la Résistance. * [[Yvonne Verbeeck]] ([[1913]]-[[2012]]), chanteuse et comédienne. * [[Edward Schillebeeckx]] ([[1914]]-[[2009]]), théologien [[dominicain]]. * [[Paul de Roubaix]] ([[1914]]-[[2004]]), réalisateur. * [[Paule Renard]] ([[1915]]-[[2006]]), assistante sociale et résistante. * [[Chaim Kreiswirth]] (1918-2001), pendant 50 ans [[Rabbin]]-en-chef de la communauté hassidique anversoise. * [[Vic Gentils]] ([[1919]]-[[1997]]), sculpteur. * [[Hubert Lampo]] ([[1920]]-[[2006]]), écrivain. * [[Raoul Lévy]] ([[1922]]-[[1966]]), producteur et réalisateur de films à Paris. * [[Jean F.E. Marquet]] ([[1923]]-[[1991]]), docteur en médecine et oto-rhino-laryngologiste. * [[Jacques Sternberg]] ([[1923]]-[[2006]]), écrivain. * [[Paul Van Hoeydonck]], né en [[1925]], sculpteur. * [[Alfred Blondel]], né en [[1926]], sculpteur. * [[Jan Vansina]] ([[1929]]-[[2017]]), historien et anthropologue. * [[Jef Geeraerts]], ([[1930]]-[[2015]]), écrivain. * [[Françoise Mallet-Joris]] ([[1930]]-[[2016]]), écrivaine. * [[Jacqueline Fontyn]], née en [[1930]], compositrice. * [[Georges Schoeters]] ([[1930]]-[[1994]]), fondateur du [[Front de Libération du Québec]]. *[[Dora Janssen]], née en [[1936]], collectionneuse d'art. * [[Wannes Van de Velde]] ([[1937]]-[[2008]]), chansonnier, musicien, poète et artiste plasticien. * [[Panamarenko]], né en [[1940]], artiste, peintre, sculpteur, assembleur et inventeur. * [[Harry Kümel]], né en [[1940]], réalisateur. * [[Robbe De Hert]], né en [[1942]], réalisateur. * [[Herman de Coninck]] ([[1944]]-[[1997]]), poète. * [[Frank Peeters (photographe)|Frank Peeters]], né en [[1947]], photographe. * [[Reinhilde Decleir]] (1948-2022), actrice et metteuse en scène. * [[Carl Verbraeken]], né en [[1950]], compositeur. * [[Anne-Mie Van Kerckhoven]], née en [[1951]], artiste multimedia. * [[Hélène Jacubowitz]], née en [[1952]], sculptrice. * [[Kristien Hemmerechts]], née en [[1955]], écrivaine. * [[José Ramet]], né en [[1955]], médecin pédiatre. * [[Tom Lanoye]], né en [[1958]], écrivain. * [[Pascal de Duve]] ([[1964]]-[[1993]]), écrivain. * [[Bart Moeyaert]], né en [[1964]]. écrivain. * [[Tom Barman]], né en [[1972]], leader du groupe [[dEUS]]. * [[Sidi Larbi Cherkaoui]], né en [[1976]], chorégraphe et danseur. * [[Sara Bals]], née en [[1977]], scientifique spécialisée en nanosciences. * [[Matthias Schoenaerts]], né en [[1977]], acteur. * [[Tia Hellebaut]], née en [[1978]], championne olympique de saut en hauteur en [[Jeux olympiques d'été de 2008|2008]]. * [[Aline Sax]] née en [[1984]], historienne et autrice de livres pour la jeunesse. * [[Toby Alderweireld]], né en [[1989]], footballeur. * [[Romelu Lukaku]], né en [[1993]], footballeur. * [[Sebbe de Buck]], né en [[1995]], snowboardeur. * [[Laura Tesoro]], née en [[1996]], chanteuse représentante de la [[Belgique au Concours Eurovision de la chanson 2016|Belgique à l'Eurovision en 2016]]. * [[Tamino (chanteur)|Tamino]], né en 1996, auteur-compositeur-interprète et musicien. |} == Jumelages == {{Jumelages}} == Voir aussi == {{Autres projets |wikiquote=Anvers |wiktionary=Anvers |commons=Category:Antwerp |wikivoyage=Anvers }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=Eugène Gens|titre=Histoire de la ville d'Anvers|lieu=Anvers|éditeur=Van Mol-Van Loy|année=1861|pages totales=624|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rakBAAAAQAAJ}}. * {{Ouvrage|auteur1=Etienne Sabbe|titre=Anvers, Metropole De L'Occident (1492-1566)|lieu=Bruxelles|éditeur=Renaissance Du Livre|collection=Notre passé|année=1951|pages totales=123}} * {{Article|langue=en|auteur1=Jean A. Van Houtte|titre=Anvers aux {{S2-|XV|XVI}} : expansion et apogée|périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales|volume=16|numéro=2|pages=248–278|date=1961-04|issn=0395-2649|issn2=1953-8146|doi=10.3406/ahess.1961.420705|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/annales-histoire-sciences-sociales/article/abs/anvers-aux-xve-et-xvie-siecles-expansion-et-apogee/028F1CEF2F73ADF959CA01FA8DA94A9E|consulté le=2024-03-18}}. === Articles connexes === * [[Liste de statues à Anvers]] * [[Île Anvers]], île de l'[[Antarctique]], nommée ainsi en l'honneur de la ville d'Anvers d'où était partie l'expédition polaire du ''[[Belgica (navire 1884)|Belgica]]'' en [[1897]] * [[Jeux olympiques de 1920]] * [[Famille van de Werve]] * [[Marquisat d'Anvers]] * [[Province d'Anvers]] * [[Toponymie de la Belgique]] * [[Art nouveau à Anvers]] * {{lang|nl|[[Koninklijke Vlaamse Opera]]}} * {{Lien|langue=en|trad=Timeline of Antwerp|fr=Chronologie d'Anvers}} * ''{{lang|en|[[New Belgica]]}}'' * ''[[Scaldis et Antverpia]]'' === Liens externes === {{liens}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="N"}} === Références === {{Références}} {{Palette|Districts d'Anvers|Province d'Anvers|Ville organisatrice des Jeux olympiques d'été|Capitale européenne de la culture|Capitale européenne du sport|Capitale européenne de la jeunesse|Villes et Communes les plus peuplés de Belgique}} {{Portail|province d'Anvers}} [[Catégorie:Anvers| ]] [[Catégorie:Commune dans la province d'Anvers]] [[Catégorie:Ville dans la province d'Anvers]] [[Catégorie:Ville décorée de la croix de guerre 1914-1918]] [[Catégorie:Tourisme dans la province d'Anvers]] [[Catégorie:Chef-lieu en Flandre]] [[Catégorie:Ville-étape du Tour de France en Belgique]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aston%20Martin
Aston Martin
{{Infobox Société | couleur boîte = 005020 | titre blanc = oui | nom = {{Lang|en|texte=Aston Martin}} | logo = Logo Aston Martin.svg | légende = | slogan = « ''{{Lang|en|texte=Intensity. Driven}}'' » | forme juridique = [[Public limited company|Société ouverte à responsabilité limitée]] | action = | date de création = [[15 janvier 1913]] | date de disparition = | dates-clés = [[1947]] : rachat par [[David Brown (entrepreneur)|David Brown]]<br />[[1987]] : rachat par [[Ford]]<br />[[2007]] : rachat par [[Prodrive]]<br />[[2020]] : rachat par [[Lawrence Stroll]] | fondateur = [[Lionel Martin]]{{clr}}[[Robert Bamford]] | personnages-clés = [[David Brown]], [[David Richards (sport automobile)|David Richards]], [[Carroll Shelby]], [[James Bond]], [[Lawrence Stroll]] | siège (ville) = [[Gaydon]], [[Warwickshire]], [[Angleterre]] | siège (pays) = Royaume-Uni | secteurs d'activités = [[Constructeur automobile]] | produits = Véhicules de luxe et de course | société mère = | filiales = [[Lagonda]] | directeurs = [[Amedeo Felisa]] <small>([[Directeur général|DG]])</small><br />[[Marek Reichman]] <small>(CCO)</small><br />[[Marco Mattiacci]] <small>([[Directeur commercial|DC]])</small> | actionnaires = | effectif = {{formatnum:3000 }} | chiffre d'affaires = 611,8 millions ( livre ) | évolution du CA = | résultat net = -410 millions ( livre ) | évolution du résultat net = | fonds propres = | dette = | capitalisation boursière = | site web = [http://www.astonmartin.com/ www.astonmartin.com] | date de mise à jour = 31 janvier 2020 }} [[Image:Deux Aston Martin au ravitaillement, lors des 24 Heures du Mans 1935.jpg|thumb|Deux Aston Martin au ravitaillement, lors des [[24 Heures du Mans 1935]].]] '''{{Lang|en|texte=Aston Martin}}''' est un [[constructeur automobile]] [[Royaume-Uni|britannique]] de voitures de luxe et de course, crée en 1913 par [[Lionel Martin]] et [[Robert Bamford]]. Basée à [[Gaydon]], dans le [[Warwickshire]] ([[Angleterre]]), elle est une filiale de [[Prodrive]] depuis 2007. Le nom vient du fait que Lionel Martin avait créé une voiture qui remporta la course d'Aston Clinton en 1914<ref>''Les noms de marque et leur origine'', Edito-Service SA, Genève, 1979</ref>. La fusion des deux noms « Aston » et « Martin » donna donc le nom de la marque. L'emblème ailé, introduit en 1932 par [[Sammy Davis (pilote)|Sammy Davis]], un ancien pilote de la marque [[Bentley Motors|Bentley]], a pour origine le dieu [[Égypte|égyptien]] [[Khépri]], symbolisé par un scarabée<ref>{{en}} ''Origin of the Aston Martin Badge'', ''Aston Martin Magazine'', hiver 2011, {{p.|42}}</ref>. Le milliardaire [[Canada|canadien]] [[Lawrence Stroll]] étant devenu actionnaire de la marque, Aston Martin s'engage comme constructeur en [[Formule 1]] en 2021, avec [[Aston Martin F1 Team]], nouvelle dénomination de l'écurie [[Racing Point F1 Team]]. Le premier podium en Formule 1 dans l'histoire de cette écurie est obtenu par [[Sebastian Vettel]], deuxième du [[Grand Prix automobile d'Azerbaïdjan 2021|Grand Prix d'Azerbaïdjan]] le 6 juin 2021. == Histoire == === De 1910 à 1930 === {{Article détaillé|Lionel Martin}} La première voiture produite par [[Lionel Martin]] est terminée en 1913 ; elle était destinée à concurrencer [[Bugatti]]. Cette voiture atteignait les {{unité|115|km/h}}. Après la [[Première Guerre mondiale]], la firme est sauvée par l'aide financière du [[Louis Zborowski|comte Zborowski]], riche mécène d'origine [[Pologne|polonaise]]. Le {{date-|24 mai 1922}}, la « Bunny » bat le record du monde en roulant {{heure|16|30|durée=oui}} à une moyenne de {{unité|125|km/h}}. En 1925, l’entreprise est mise en [[Liquidation judiciaire|liquidation]], mais est reprise en octobre 1926 par Augusto César Bertelli. En 1932, une Aston Martin gagne la coupe biannuelle du [[24 Heures du Mans 1932|Mans]]. === De 1940 à 1970 === [[Fichier:Austin A40s 1948.jpg|vignette|Autos fabriquées par la compagnie Aston à [[Birmingham]] en 1948.]] En 1947, la firme fait face à des difficultés financières, elle est rachetée par [[David Brown Limited]], qui la fusionne avec [[Lagonda]], qu'il possède déjà. Il installe l'usine à [[Newport Pagnell]]. En 1948 la marque remporte les [[24 Heures de Spa]]. En 1956 et en 1959, Aston Martin tente des incursions dans la [[Formule 1]], mais sans succès. En 1956, la marque remporte le [[Rallye de Grande-Bretagne|RAC Rally]] avec [[Lyndon Sims]] sur modèle [[Aston Martin DB2|DB2]]. En 1959, sortent les [[Aston Martin DBR1|DBR]], les voitures de course qui feront la renommée de l'entreprise. Ces voitures gagneront trois fois successivement les [[1 000 kilomètres du Nürburgring|{{Unité|1000 km}} du Nürburgring]], et seront victorieuses dans de nombreuses courses internationales (notamment avec [[Carroll Shelby]] aux [[24 Heures du Mans 1959]]). Cette même année 1959 voit également paraître la [[Aston Martin DB4 GT Zagato|DB4]], puis la [[Aston Martin DB5|DB5]] rendue célèbre par son apparition dans le film ''[[Goldfinger]]'' en tant que voiture de fonction de [[James Bond]]. La marque passe sous le contrôle d'investisseurs américains, la Company Developments en 1972. Mais ces derniers n'arriveront pas à redresser la marque qui est revendu en 1975. === De 1980 à 2006 === [[Fichier:Nimrod NRAC2.jpg|vignette|Nimrod NRA/C2-Aston Martin, 1984.]] [[Fichier:AstonMartinV8Vantage 5.JPG|vignette|[[Aston Martin V8 Vantage]], 2005.]] Avant le milieu des années 1980, la société change à nouveau de propriétaire, c'est une famille d'armateurs grecs, les Livanos, qui possédait alors 75 % des parts de la firme anglaise. En 1987, le groupe américain [[Ford]] devient actionnaire majoritaire de la firme, puis acquiert la totalité des actions en 1993. Durant les années 1980 et 1990, de nombreux modèles à succès sortiront : DBS V8, cabriolet Volante, Vantage, DB7… En 2004 Aston Martin et le préparateur automobile [[Prodrive]] créent l'écurie de course automobile [[Aston Martin Racing]]. === De 2007 à 2020 === Une nouvelle page se tourne le {{date-|12 mars 2007}} pour Aston Martin. Le groupe [[Ford]], en difficulté financière, avait en effet décidé de vendre la marque pour pouvoir mieux se concentrer sur sa marque. Après plusieurs hypothèses, dont le groupe [[LVMH]], c'est un consortium mené par [[David Richards (sport automobile)|David Richards]] (fondateur de [[Prodrive]]), John Sinders et deux sociétés [[koweït]]iennes ''Investment Dar'' et ''Adeem Investment'' qui remportent la mise et deviennent les nouveaux propriétaires d'Aston Martin. Ils annoncent que la production des voitures sera prochainement délocalisée.{{Section à sourcer|date=juin 2023}} Aston Martin a également remporté les [[Le Mans Series 2009]] pour sa première apparition en LMP1 en terminant toutes les courses sur le podium dont deux victoires. Le coupé est nommé [[Lola-Aston Martin B09/60]] ou Lola Aston Martin DBR1-2 en hommage aux {{nobr|50 ans}} de la victoire de la [[Aston Martin DBR1|DBR1]] aux 24 heures du Mans 1959. En 2012, Aston Martin crée son antenne de personnalisation appelée [[Q by Aston Martin|Q]]. En 2013, Aston Martin fête son centenaire. En janvier 2014, Aston Martin est contrainte de rappeler {{unité|17590|automobiles}}, soit 75 % de six ans de production, après avoir découvert qu'un de ses sous-traitants utilisait du plastique de contrefaçon pour confectionner une partie de la pédale d'accélérateur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Aston Martin rappelle 17.590 voitures après des soupçons de contrefaçon |url=https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/20140205trib000813797/aston-martin-rappelle-17.590-voitures-apres-des-soupcons-de-contrefacon.html |site=La Tribune |date=2014-02-06 |consulté le=2024-04-12}}</ref>. En septembre 2014, Andy Palmer devient le nouveau patron d'Aston Martin et remplace l'allemand [[Ulrich Bez]] parti chez Alset<ref>[http://le-blog-finance.com/decideurs/nouveau-pdg-de-luxe-chez-aston-martin/ Un nouveau pdg de luxe chez Aston Martin], sur ''le-blog-finance.com''</ref>. En juillet 2017, Aston Martin annonce sa première voiture électrique, la [[Aston Martin Rapide E|RapidE]]. L'entreprise planifie de produire {{nobr|155 RapidE}} en 2019<ref>{{Article |langue=en |auteur1= Jeremy White |titre=Aston Martin is making its first all-electric model – the RapidE |périodique=[[Wired (magazine)|Wired]] |date=3 juillet 2017 |lire en ligne=https://www.wired.co.uk/article/aston-martin-rapide-electric-car-uk-release-date-price |consulté le=12 juillet 2017}}</ref>. [[File:Trade & Invest Wales - Aston Martin Case Study.webm|thumb|Centre de production et de technologie Aston Martin Lagonda à [[St Athan]], Pays de Galles.]] En novembre 2017, Aston Martin dévoile la Vantage version route<ref>{{Lien web|auteur1=Gaël Angleviel|titre=Aston Martin dévoile la Vantage|url=https://franceracing.fr/automobile/aston-martin-devoile-nouvelle-vantage/|site=franceracing.fr}}</ref> et GTE<ref>{{Lien web|auteur1=Gaël Angleviel|titre=Aston Martin lève le voile sur la Vantage GTE|url=https://franceracing.fr/endurance/aston-martin-leve-le-voile-sur-la-vantage-gte/|site=franceracing.fr}}</ref>. Dans une nouvelle logique, Aston Martin annonce le {{date-|8 avril 2018}} que le constructeur pourrait revenir en Formule 1 en tant que motoriste après 2020<ref>[https://www.lequipe.fr/Formule-1/Actualites/Vers-un-retour-d-aston-martin-en-f1-en-tant-que-motoriste/890946 Vers un retour d'Aston Martin en F1 en tant que motoriste ?] - ''[[L'Équipe]]'', {{date-|8 avril 2018}}.</ref>. En 2018, la marque dévoile au salon aéronautique de Farnborough un concept d'appareil volant à moteur hybride et à décollage et atterrissage vertical, ''La Volante Vision d'Aston Martin''. Le concept est créé en partenariat avec l’université de Cranfield, Cranfield Aerospace Solutions, et [[Rolls-Royce (entreprise)|Rolls-Royce]]<ref>[https://www.forbes.fr/technologie/aston-martin-amene-le-luxe-jusquaux-cieux-avec-la-volante-vision/?cn-reloaded=1 Aston Martin Amène Le Luxe Jusqu’Aux Cieux Avec La Volante Vision], ''Forbes'', 22 juillet 2018</ref>. En octobre 2018, la firme Aston-Martin-Lagonda est cotée en bourse à Londres, recevant un accueil mitigé<ref>{{lien web|url=https://www.rtbf.be/info/economie/detail_aston-martin-fait-une-entree-mitigee-en-bourse-a-londres?id=10035380| titre=Aston Martin fait une entrée mitigée en Bourse à Londres| éditeur=''[[Radio-télévision belge de la Communauté française|RTBF]]''| date=3 octobre 2018| auteur=AFP}}</ref>. En novembre 2018, Aston Martin dévoile son premier [[SUV]] encore sous camouflage, le DBX<ref>{{Lien web|auteur1=Matthieu Roux|titre=Aston Martin DBX: Le SUV anglais se dévoile camouflé|url=https://www.monautonews.com/aston-martin-dbx-361282018|site=monautonews.com|date=15 Novembre 2018}}</ref>. Le {{date-|20 novembre 2019}}, le constructeur dévoile la version de série du véhicule<ref>{{lien web|url=https://www.monautonews.com/aston-martin-dbx-2021-388482019| titre=Aston Martin DBX 2021, le SUV de la reconquête ?| éditeur=Reead.com| date=20 novembre 2019| auteur=Matthieu Roux}}</ref> au [[Salon de l'automobile de Los Angeles#2019|salon de Los Angeles 2019]]. === À partir de 2020 === Le {{date-|31 janvier 2020}}, jour du [[Brexit]], [[Lawrence Stroll]] prend une participation dans Aston Martin en rachetant 16,7 % des parts du constructeur pour la somme de {{nombre|216,6 millions d'euros}}<ref>{{lien web|url=https://www.moniteurautomobile.be/actu-auto/industrie-et-economie/lawrence-stroll-capital-aston-martin.html | titre=Lawrence Stroll entre dans le capital d’Aston Martin | périodique=[[Le Moniteur automobile]]| date=31 janvier 2020| auteur=Olivier Duquesne}}</ref>. Il investit {{nombre|380 millions d'euros}} dans la marque avec le consortium ''Yew Tree Overseas Limited'' et devient président exécutif du constructeur<ref>{{lien web |auteur=Bert Troubleyn |titre=Officiel : Aston Martin rachetée par Lawrence Stroll |url=https://www.vroom.be/fr/actus/officiel-aston-martin-rachet-e-par-lawrence-stroll-22831 |site=Vroom |date=31 janvier 2020 |consulté le=31 janvier 2020}}</ref>. L'équipe de [[Formule 1]] ''[[Racing Point F1 Team]]'' deviendra l'équipe officielle d'[[Aston Martin F1 Team|Aston Martin]] et en prendra le nom à partir de 2021. En mars 2020, grâce une collecte de fonds supplémentaire, Lawrence Stroll passe à 25 % du capital de la marque<ref>{{lien web|url=https://www.caradisiac.com/aston-martin-l-actionnaire-milliardaire-monte-encore-au-capital-181972.htm | titre=Aston Martin : l'actionnaire milliardaire monte (encore) au capital | périodique=''[[Caradisiac]]''| date=16 mars 2020| auteur=Audric Doche}}</ref>. Le {{Date-|26 mai 2020}}, le conseil d'administration annonce le départ avec effet immédiat du directeur général Andy Palmer. Le vice-président Keith Stanton assure l'intérim jusqu'au {{date-|1 août}} où Tobias Moers, ancien directeur général de [[Mercedes-AMG]], prendra ses fonctions<ref>{{Lien web|titre=Aston Martin débarque Palmer et nomme Moers comme PDG|url=https://fr.motorsport.com/f1/news/aston-martin-moers-palmer-amg-pdg/4796664/|site=fr.motorsport.com|consulté le=2020-05-26}}</ref>. En 2022, Aston Martin et Britishvolt annoncent officiellement leur collaboration dans le développement de batteries cylindriques<ref>{{Lien web |titre=Des batteries Britishvolt pour les Aston Martin électriques |url=https://www.automobile-propre.com/breves/des-batteries-britishvolt-pour-les-aston-martin-electriques/ |site=Automobile Propre |consulté le=2022-03-14}}</ref>. La firme britannique souhaite également devenir une marque 100 % électrique dès 2030. Aston Martin annonce officiellement en avril 2022 que le premier modèle [[Voiture électrique|100 % électrique]] du constructeur britannique sera lancé en 2025<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La première voiture électrique d'Aston Martin arrivera en 2025 |url=https://www.automobile-propre.com/breves/la-premiere-voiture-electrique-daston-martin-arrivera-en-2025/ |site=Automobile Propre |consulté le=2022-04-28}}</ref>. == Modèles == [[Fichier:DB5-2.jpg|vignette|Aston Martin DB5, 1963.]] [[Fichier:Aston Martin DB9 - Birmingham - 2005-10-14.jpg|vignette|Aston Martin DB9 coupé, 2004.]] [[Fichier:Aston Martin One 77 - Flickr - David Villarreal Fernández (2).jpg|vignette|Aston Martin One-77, 2009.]] [[Fichier:Aston Martin Vantage, Paris Motor Show 2018, IMG 0660.jpg|vignette|Aston Martin Vantage, 2017.]] [[Fichier:2018 Aston Martin DBS Superleggera V12 Automatic 5.2 Front.jpg|vignette|Aston Martin DBS Superleggera, 2018.]] [[Fichier:Aston Martin DBX Auto Zuerich 2021 IMG 0427.jpg|vignette|Aston Martin DBX, 2020.]] * [[Aston Martin Vintage 1.5 litre|Vintage 1.5 litre]] <small>([[1927]] - [[1935]])</small> * [[Aston Martin 2-Litre Sports|DB1 Vintage 2.0 litres]] <small>([[1948]] - [[1950]])</small> * [[Aston Martin DB2|DB2]] <small>([[1950]] - [[1953]])</small> * [[Aston Martin DB3|DB3]] <small>([[1951]] - [[1956]])</small> * [[Aston Martin DB2/4|DB2/4]] <small>([[1954]] - [[1957]])</small> * [[Aston Martin DB Mark III|DB Mark III]] <small>([[1957]] - [[1959]])</small> * [[Aston Martin DB4|DB4]] <small>([[1958]] - [[1963]])</small> ** [[Aston Martin DB4GT|DB4 GT]] <small>([[1959]] - [[1963]])</small> ** [[Aston Martin DB4 GT Zagato|DB4 GT Zagato]] <small>([[1960]] - [[1963]])</small> * [[Aston Martin DB5|DB5]] <small>([[1963]] - [[1965]])</small> * [[Aston Martin DB6|DB6]] <small>([[1965]] - [[1970]])</small> * [[Aston Martin DBS|DBS & DBS V8]] <small>([[1967]] - [[1972]])</small> * [[AM Vantage]] <small>([[1972]] - [[1973]])</small> * [[Aston Martin V8 (72-89)|V8]] <small>([[1972]] - [[1989]])</small> ** [[Aston Martin V8 (72-89)#V8 Zagato|V8 Zagato]] <small>([[1986]]- [[1990]])</small> * [[Aston Martin Lagonda|Lagonda]] <small>([[1974]] - [[1989]])</small> * [[Aston Martin Bulldog|Bulldog]] <small>(concept-car de [[1980]] ; originellement destinée à être produite en série, la Bulldog reste finalement un exemplaire unique<ref> {{en}} [http://www.astonmartins.com/v8/bulldog.htm Cette page] du site officiel du constructeur propose une série de photographies et quelques détails techniques.</ref>.)</small> * [[Aston Martin Virage (V8)|Virage]] <small>([[1989]] - [[1995]])</small> ** [[Aston Martin Virage (V8)|Vantage V8]] <small>([[1992]] - [[2000]])</small> ** [[Aston Martin Virage (V8)|V8]] <small>([[1996]] - [[2000]])</small> * [[Aston Martin DB7|DB7]] <small>([[1994]] - [[1999]])</small> ** [[Aston Martin DB7|Aston Martin DB7 V12 Vantage]] <small>([[2000]] - [[2003]])</small> ** [[Aston Martin DB7|Aston Martin V12 GT]] <small>([[2002]] - [[2003]])</small> ** [[Aston Martin DB7#DB7 Zagato|Aston Martin DB7 Vantage Zagato]] <small>([[2002]] - [[2003]])</small> ** [[Aston Martin DB AR1]] <small>([[2003]] - [[2004]])</small> * [[Aston Martin Vanquish|Vanquish]] <small>([[2001]] - [[2007]])</small> ** [[Aston Martin Vanquish|Vanquish S]] <small>([[2005]] - [[2007]])</small> * [[Aston Martin DB9|DB9]] <small>([[2004]] - [[2016]])</small> ** [[Aston Martin DBS V12|DBS]] <small>([[2008]] - [[2012]])</small> ** [[Aston Martin Virage (V12)|Virage]] <small>([[2011]] - [[2012]])</small> * [[Aston Martin V8 Vantage|V8 Vantage]] <small>([[2005]] - 2018)</small> ** [[Aston Martin V12 Vantage|V12 Vantage]] <small>([[2009]] - 2018)</small> ** [[Aston Martin V12 Zagato|V12 Zagato]] <small>([[2012]])</small> * [[Aston Martin Rapide|Rapide]] <small>([[2009]] -)</small> ** [[Aston Martin Rapide E|Rapide E]] <small>([[2019]] -)</small> * [[Aston Martin One-77|One-77]] <small>([[2009]] - [[2012]])</small> * [[Aston Martin Cygnet|Cygnet]] <small>([[2011]] - [[2013]])</small> * [[Aston Martin Vanquish#Aston Martin Vanquish (2012-)|Vanquish II]] <small>([[2012]] -)</small> ** [[Aston Martin Vanquish Zagato|Vanquish Zagato]] <small>([[2016]])</small> * [[Aston Martin DB10|DB10]] <small>([[2015]])</small> * [[Aston Martin Vulcan|Vulcan]] <small>([[2015]])</small> * [[Aston Martin DB11|DB11]] <small>([[2016]] -)</small> * [[Aston Martin Vantage (2018)|Vantage]] <small>([[2018]] -)</small> * [[Aston Martin DBS Superleggera|DBS Superleggera]] <small>([[2018]] -)</small> ** [[Aston Martin DBS GT Zagato|DBS GT Zagato]] <small>([[2019]])</small> * [[Aston Martin Valkyrie|Valkyrie]] <small>([[2019]] -)</small> * [[Aston Martin DBX|DBX]] <small>([[2020]] -)</small> * [[Aston Martin Valhalla|Valhalla]] <small>([[2020]] -)</small> * [[Aston Martin AMB 001|AMB 001]] <small>([[2020]] -) première moto Aston Martin</small><ref>{{lien web|url=https://www.turbo.fr/actualite-automobile/amb-001-une-aston-martin-2-roues-153270 | titre=AMB 001, une Aston Martin à 2 roues | éditeur=''[[Turbo (émission de télévision)|Turbo]]''| date=5 novembre 2019| auteur=Arnaud Peytier}}</ref> * [[Aston Martin V12 Speedster|V12 Speedster]] <small>([[2020]] -)</small> * [[Aston Martin Victor]] <small>([[2020]])</small> * [[Aston Martin DBR22]] <small>([[2022]])</small> * [[Aston Martin DB12]] <small>([[2023]] -)</small> * [[Aston Martin Valour]] <small>([[2023]] -)</small> == Économie == === Difficultés économiques === En octobre 2015, pour faire face à des pertes économiques importantes, le PDG d'Aston Martin, Andy Palmer, annonce la suppression de près de {{unité|300 emplois}} sur les {{formatnum:2100}} que compte le Groupe<ref>{{Lien web|titre=300 licenciements en vue chez Aston Martin|url=http://news.sportauto.fr/news/1498136/Aston-Martin-Emplois-Licenciement-Economie-Production|site=Sportauto.fr|consulté le=2015-10-19}}</ref>. === Ventes annuelles === Avec l'arrivée de la DB11, les ventes d'Aston Martin ont augmenté de 50 % en 2017 par rapport à 2016, avec {{unité|5117|véhicules}} commercialisés<ref>{{lien web|url=http://www.caradisiac.com/explosion-des-ventes-pour-aston-martin-en-2017-165252.htm| titre=Explosion des ventes pour Aston Martin en 2017| éditeur=''[[Caradisiac]]''| date=5 Janvier 2018| auteur=Audric Doche}}</ref>, et avant même l'arrivée de la nouvelle Vantage, modèle d'entrée de gamme le plus vendu de la marque de Gaydon. <center> {| class="wikitable" border="1" style="font-size:95%;" |- ! rowspan=2 | Année ! colspan="71" | Ventes mondiales du constructeur Aston Martin |- style="font-size:65%; text-align:right;" | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#FFFFFF;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | '''{{formatnum:1000}}''' | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#C0C0C0;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | '''{{formatnum:2000}}''' | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#408080;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | '''{{formatnum:3000}}''' | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#FFFF00;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | '''{{formatnum:4000}}''' | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#32CD32;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | '''{{formatnum:5000}}''' | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#0000FF;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | '''{{formatnum:6000}}''' | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0080;" | | style="width:20px; background-color:#FF0000;" | '''{{formatnum:7000}}''' |- ! 2012<ref>{{lien web|url=https://news.sportauto.fr/news/1487445/Chiffre-d%27affaires-Pertes-Ventes-Aston-Martin-DB9| titre=Aston Martin continue à réduire ses pertes| éditeur='''[[Sport Auto]]''| date=10 octobre 2014| auteur=Maël Pilven}}</ref> | style="background:#FFFF00" colspan="38" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:3800}}''' | colspan="33" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2013<ref>{{lien web|url=https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/aston-martin-la-belle-anglaise-qui-cumule-les-pertes_36536| titre=Aston Martin, la belle anglaise qui cumule les pertes| éditeur=''[[Challenges]]''| date=19 octobre 2015| auteur=Alain-Gabriel Verdevoye}}</ref> | style="background:#32CD32" colspan="42" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:4200}}''' | colspan="29" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2014<ref name="SportAuto">{{lien web|url=https://news.sportauto.fr/news/1505981/Aston-Martin-DB11-pertes-SUV-V8-Vantage| titre=Aston Martin a encore perdu de l'argent en 2015| éditeur=''[[Sport Auto]]''| date=28 juin 2016}}</ref> | style="background:#FFFF00" colspan="37" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:3661}}''' | colspan="34" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2015<ref name="SportAuto"/> | style="background:#FFFF00" colspan="37" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:3615}}''' | colspan="34" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2016<ref>{{lien web|url=https://www.lesechos.fr/30/05/2017/LesEchos/22455-071-ECH_aston-martin-rebondit-grace-au-succes-de-sa-nouvelle-db11.htm| titre=Aston Martin rebondit grâce au succès de sa nouvelle DB11| éditeur=''[[Les Échos]]''| date=30 mai 2017| auteur=Vincent Collen}}</ref> | style="background:#FFFF00" colspan="37" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:3700}}''' | colspan="34" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2017<ref>{{lien web|url=http://www.latribuneauto.com/reportages-66-9321-aston-martin-realise-5-117-ventes-dans-le-monde-en-2017.html| titre=Aston Martin réalise 5 117 ventes dans le monde en 2017 | éditeur=''[[La Tribune (France)|La Tribune Auto]]''| date=5 janvier 2018| auteur=Antoine Chênerie}}</ref> | style="background:#0000FF" colspan="52" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:5117}}''' | colspan="19" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2018<ref>{{lien web|url=https://www.caradisiac.com/salon-de-geneve-2019-supercars-un-monde-qui-ne-connait-pas-la-crise-174748.htm| titre=Salon de Genève 2019 – Supercars, un monde qui ne connaît pas la crise| éditeur=''[[Caradisiac]]''| date=3 mars 2019| auteur=Florent Ferrière}}</ref> | style="background:#FF0080" colspan="65" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:6441}}''' | colspan="6" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2019<ref>{{lien web|url=https://www.asphalte.ch/news/2020/02/resultats-aston-martin-2019-annus-horribilis/ | titre=Résultats Aston Martin 2019: annus horribilis | site=www.asphalte.ch| consulté le=25 novembre 2020| date=28 février 2020| auteur=J-C Etter}}</ref> | style="background:#0000FF" colspan="59" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:5862}}''' | colspan="12" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2020<ref>{{lien web|url=https://www.caradisiac.com/aston-martin-ne-va-pas-bien-mais-garde-de-grandes-ambitions-188439.htm | titre=Aston Martin ne va pas bien mais garde de grandes ambitions | périodique=''[[Caradisiac]]''| date=1 mars 2021| auteur=Pierre Desjardins}}</ref> | style="background:#FFFF00" colspan="34" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:3394}}''' | colspan="37" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2021<ref>{{lien web|url=https://www.turbo.fr/actualite-automobile/peur-sur-aston-martin-183666 | titre=Peur sur Aston Martin | périodique=''[[Turbo (émission de télévision)|Turbo]]''| date=9 janvier 2022| auteur=Cédric Pinatel}}</ref> | style="background:#FF0080" colspan="62" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:6182}}''' | colspan="9" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- ! 2022<ref>{{lien web|url=https://www.autoplus.fr/aston-martin/aston-martin-toujours-tourmente-635186.html#item=1 | titre=POURQUOI ASTON MARTIN PERD ENCORE PLUS D’ARGENT ALORS QUE SES VENTES AUGMENTENT ? | périodique=Auto Plus| date=2 mars 2023| auteur=Yann Lethuillier}}</ref> | style="background:#FF0080" colspan="65" bgcolor="cornsilk" align="right" |'''{{formatnum:6412}}''' | colspan="9" style="background:whitesmoke;" |&nbsp; |- |} </center> === Lieux de production === La marque Aston Martin est produite à [[Gaydon]] en [[Angleterre]]. === Export === [[2009]] : Arrivée officielle en [[Suède]], en [[Croatie]] [[2010]] : Arrivée officielle en [[Pologne]], au [[Chili]] [[2011]] : Arrivée officielle en [[Ukraine]], en [[Turquie]] [[2013]] : Arrivée officielle au [[Mexique]] [[2009]] : Arrivée officielle au [[Maroc]] [[2019]] : Arrivée officielle en [[Roumanie]] En [[2015]], Aston Martin distribue ses véhicules dans les pays suivants : {{début de colonnes|taille=20}} * {{Afrique du Sud}} * {{Allemagne}} * {{Arabie saoudite}} * {{Australie}} * {{Autriche}} * {{Azerbaïdjan}} * {{Bahreïn}} * {{Belgique}} * {{Brésil}} * {{Canada}} * {{Chili}} * {{Chine}} * {{Danemark}} * {{Égypte}} * {{Émirats arabes unis}} * {{Espagne}} * {{États-Unis}} * {{France}} * {{Grèce}} * {{Hong Kong}} * {{Inde}} * {{Indonésie}} * {{Israël}} * {{Italie}} * {{Japon}} * {{Corée du Sud}} * {{Koweït}} * {{Liban}} * {{Luxembourg}} * {{Macao}} * {{Maroc}} * {{Mexique}} * {{Monaco}} * {{Nouvelle-Zélande}} * {{Norvège}} * {{Oman}} * {{Pays-Bas}} * {{Pologne}} * {{Portugal}} * {{Qatar}} * {{Royaume-Uni}} * {{Singapour}} * {{Suède}} * {{Suisse}} * {{Taïwan}} * {{Thaïlande}} * {{Turquie}} * {{Ukraine}} {{fin de colonnes}} == Courses automobiles == Très tôt, les voitures Aston Martin (comme ses concurrentes anglaises [[Jaguar (automobile)|Jaguar]] et [[Bentley Motors|Bentley]]) sont engagées dans les courses d'endurance, préférant délaisser les [[Grand Prix automobile|Grands Prix]]. En 1931, les Aston Martin participent pour la première fois aux [[24 Heures du Mans]]. Grâce au partenariat avec [[David Brown (entrepreneur)|David Brown]], ils remportent l'épreuve en 1959. Les voitures sont également engagées en [[Formule 1]], mais n'obtiennent aucun résultat satisfaisant. En 2004, la légende renaît avec l'écurie [[Aston Martin Racing|{{Lang|en|texte=Aston Martin Racing}}]] qui devient champion du monde d'endurance 2014 dans la catégorie GTAm. En 2016 la marque devient également un des sponsors de l'écurie [[Red Bull Racing]], et devient sponsor en titre de cette dernière de 2018 à 2020. === Modèles de voitures de course === {{début de colonnes|taille=32}} * [[Aston Martin DB3]] (1950-1953) * [[Aston Martin DB3S]] (1953-1956) * [[Aston Martin DBR1]] (1956-1959) * [[Aston Martin DB2|Aston Martin DBR2]] (1957-1958) * [[Aston Martin DBR3]] (1958) * [[Aston Martin DBR4]] (1959) * [[Aston Martin DBR5]] (1960) * [[Aston Martin DP212]] (1962) * [[Aston Martin DP214]] (1963) * [[Aston Martin DP215]] (1963) * [[Aston Martin RHAM/1]] (1976-1979) * [[Aston Martin AMR1]] (1989) * [[Aston Martin AMR2]] (1989) * [[Aston Martin DBR9]] (2005-2008) * [[Aston Martin DBRS9]] (2005-2008) * [[Aston Martin V8 Vantage N24]] (2006-2008) * [[Aston Martin V8 Vantage Rally GT]] (2006-2010) * [[Aston Martin V8 Vantage GT2]] (2008-2017) * [[Aston Martin V12 Vantage GT3]] (2012) * [[Aston Martin V8 Vantage GT4]] (2008-2018) * [[Aston Martin DBR1-2]] (2009) * [[Aston Martin AMR-One]] (2011) * [[Aston Martin Vantage AMR (GTE)|Aston Martin Vantage GTE]] (2018-) * [[Aston Martin Vantage AMR GT3|Aston Martin Vantage GT3]] (2018) * [[Aston Martin Vantage AMR GT4|Aston Martin Vantage GT4]] (2018) * [[Aston Martin AMR21]] (2021) * [[Aston Martin AMR22]] (2022) * [[Aston Martin AMR23]] (2023) {{fin de colonnes}} === Formule 1 === {{article détaillé|Aston Martin F1 Team}} === Endurance (GTE) === {{Article détaillé|Aston Martin Racing}} === 24 Heures du Mans === {| class="wikitable centre alternance" style="font-size:90%; text-align:center;" |+ Résultats d'Aston Martin aux 24 heures du Mans ! style="background:#FFCFB2" |Année ! style="background:#FFCFB2" |Écurie ! style="background:#FFCFB2" |Châssis ! style="background:#FFCFB2" |Numéro ! style="background:#FFCFB2" |Catégorie ! style="background:#FFCFB2" |Pilotes ! style="background:#FFCFB2" |Résultats |- | rowspan="2" |[[24 Heures du Mans 1928|1928]] | rowspan="2" |'''Aston Martin Cars Ltd''' '''Lord Charnwood''' | |25 | rowspan="2" |1500 |{{GBR-d}} Augusto Cesare Bertelli {{GBR-d}} Capt. George E.T. Eyston |Abandon |- | |26 |{{GBR-d}} Jack Bezzant {{GBR-d}} Cyril Paul |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1931|1931]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' |LM6 |24 | rowspan="3" |1001 à 1500 |{{GBR-d}} Humphrey Cook {{GBR-d}} Jack Bezzant |Abandon |- |LM5 |25 |{{GBR-d}} Augusto Cesare Bertelli {{GBR-d}} Maurice Harvey |{{5e}} |- |LM7 |26 |{{GBR-d}} Sammy Newsome {{GBR-d}} [[Kenneth Peacock]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1932|1932]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |LM |20 | rowspan="3" |1001 à 1500 |{{SWE-d}} Henken Widengren {{GBR-d}} Sammy Newsome |{{5e}} |- |21 |{{GBR-d}} Patrick Driscoll {{GBR-d}} Augusto Cesare Bertelli |{{7e}} |- |22 |{{GBR-d}} [[Kenneth Peacock]] {{GBR-d}} Jack Bezzant |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1933|1933]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |Ulster |24 | rowspan="3" |1001 à 1500 |{{GBR-d}} Augusto Cesare Bertelli {{GBR-d}} Sydney Charles Davis |{{7e}} |- |25 |{{GBR-d}} Clifton Penn-Hughes {{GBR-d}} Patrick Driscoll |{{5e}} |- |26 |{{GBR-d}} Elsie Wisdom {{GBR-d}} Mortimer Herbert Morris-Goodall |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1934|1934]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |Ulster |21 | rowspan="3" |1001 à 1500 |{{GBR-d}} Clifton Penn-Hughes {{GBR-d}} Augusto Cesare Bertelli |Non-classé |- |22 |{{GBR-d}} Thomas Stewart Forthringham {{GBR-d}} John Appleton |Abandon |- |23 |{{GBR-d}} Mortimer Herbert Morris-Goodall {{GBR-d}} John Elwes |Abandon |- |[[24 Heures du Mans 1949|1949]] |'''Aston Martin Lagonda''' |[[Aston Martin DB2|DB2]] |19 |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Leslie Johnson]] {{GBR-d}} Charles Brackenburry |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1950|1950]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB2|DB2]] |19 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[George Abecassis]] {{GBR-d}} [[Lance Macklin]] |{{5e}} |- |20 |{{GBR-d}} [[Eric Thompson (pilote)|Eric Thompson]] {{GBR-d}} John Stapleton Gordon |Abandon |- |21 |{{GBR-d}} Charles Brackenburry {{GBR-d}} [[Reg Parnell]] |{{6e}} |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1951|1951]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB2|DB2]] |24 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Reg Parnell]] {{GBR-d}} [[David Hampshire]] |{{7e}} |- |25 |{{GBR-d}} [[George Abecassis]] {{GBR-d}} [[Brian Shawe-Taylor]] |{{5e}} |- |26 |{{GBR-d}} [[Lance Macklin]] {{GBR-d}} [[Eric Thompson (pilote)|Eric Thompson]] |{{3e}} |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1952|1952]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB3|DB3]] |25 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Lance Macklin]] {{GBR-d}} [[Peter Collins (pilote automobile)|Peter Collins]] |Abandon |- |26 |{{GBR-d}} [[Dennis Poore]] {{GBR-d}} [[Pat Griffith]] |Abandon |- |27 |{{GBR-d}} [[Reg Parnell]] {{GBR-d}} [[Eric Thompson (pilote)|Eric Thompson]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1953|1953]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB3|DB3S]] |25 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Reg Parnell]] {{GBR-d}} [[Peter Collins (pilote automobile)|Peter Collins]] |Abandon |- |26 |{{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] {{GBR-d}} [[George Abecassis]] |Abandon |- |27 |{{GBR-d}} [[Dennis Poore]] {{GBR-d}} [[Eric Thompson (pilote)|Eric Thompson]] |Abandon |- | rowspan="4" |[[24 Heures du Mans 1954|1954]] | rowspan="4" |'''[[David Brown Limited|David Brown]]''' | rowspan="4" |[[Aston Martin DB3|DB3S]] |8 | rowspan="4" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Reg Parnell]] {{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] |Abandon |- |20 |{{THA-d}} [[Prince Bira]] {{GBR-d}} [[Peter Collins (pilote automobile)|Peter Collins]] |Abandon |- |21 |{{GBR-d}} [[Graham Whitehead]] {{USA-d}} [[Jimmy Stewart (pilote)|Jimmy Stewart]] |Abandon |- |22 |{{USA-d}} [[Carroll Shelby]] {{BEL-d}} [[Paul Frère]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1955|1955]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB3|DB3S]] |23 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Peter Collins (pilote automobile)|Peter Collins]] {{BEL-d}} [[Paul Frère]] |{{2e}} |- |24 |{{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] {{GBR-d}} [[Peter Walker (pilote)|Peter Walker]] |Abandon |- |25 |{{GBR-d}} [[John Riseley-Prichard]] {{GBR-d}} [[Tony Brooks]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1956|1956]] | rowspan="3" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DB3|DB3S]] |8 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Peter Collins (pilote automobile)|Peter Collins]] {{GBR-d}} [[Stirling Moss]] |{{2e}} |- |9 |{{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] {{GBR-d}} [[Peter Walker (pilote)|Peter Walker]] |Abandon |- |14 |{{GBR-d}} [[Reg Parnell]] {{GBR-d}} [[Tony Brooks]] |Abandon |- | rowspan="4" |[[24 Heures du Mans 1957|1957]] | rowspan="4" |'''David Brown''' |DBR2 |5 |3001 à 5000 |{{GBR-d}} [[Peter Whitehead]] {{GBR-d}} [[Graham Whitehead]] |Abandon |- | rowspan="2" |[[Aston Martin DBR1|DBR1]] |19 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{GBR-d}} [[Les Leston]] {{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] |Abandon |- |20 |{{GBR-d}} [[Noël Cunningham-Reid]] {{GBR-d}} [[Tony Brooks]] |Abandon |- |[[Aston Martin DB3|DB3S]] |21 |{{FRA-d}} Jean Kerguen {{FRA-d}} Jean-Paul Colas |{{11e}} |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1958|1958]] | rowspan="3" |'''David Brown Racing Dept.''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DBR1|DBR1]] |2 | rowspan="3" |2001 à 3000 |{{AUS-d}} [[Jack Brabham]] {{GBR-d}} [[Stirling Moss]] |Abandon |- |3 |{{FRA-d}} [[Maurice Trintignant]] {{GBR-d}} [[Tony Brooks]] |Abandon |- |4 |{{GBR-d}} [[Stuart Lewis-Evans]] {{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1959|1959]] | rowspan="3" |'''David Brown Racing Dept.''' | rowspan="3" |[[Aston Martin DBR1|DBR1]] |4 | rowspan="3" |Sport |{{GBR-d}} [[Jack Fairman]] {{GBR-d}} [[Stirling Moss]] |Abandon |- |5 |{{USA-d}} [[Carroll Shelby]] {{GBR-d}} [[Roy Salvadori]] |'''{{1er}}''' |- |6 |{{BEL-d}} [[Paul Frère]] {{FRA-d}} [[Maurice Trintignant]] |{{2e}} |- |[[24 Heures du Mans 1962|1962]] |'''David Brown Racing Dept.''' |DP212 |11 |EXP |{{USA-d}} [[Richie Ginther]] {{GBR-d}} [[Graham Hill]] |Abandon |- | rowspan="3" |[[24 Heures du Mans 1963|1963]] | rowspan="3" |'''David Brown''' '''Aston Martin Lagonda''' | rowspan="2" |DP214 |7 | rowspan="2" |GT |{{FRA-d}} [[Jo Schlesser]] {{GBR-d}} Bill Kimberley |Abandon |- |8 |{{GBR-d}} [[Innes Ireland]] {{NZL-d}} [[Bruce McLaren]] |Abandon |- |DP215 |18 |P |{{USA-d}} [[Phil Hill]] {{BEL-d}} [[Lucien Bianchi]] |Abandon |- | rowspan="2" |[[24 Heures du Mans 1989|1989]] | rowspan="2" |'''Aston Martin Cars Ltd''' | rowspan="2" |[[Aston Martin AMR1|AMR1]] |18 | rowspan="2" |[[FIA Groupe C|C]] |{{IRL-d}} [[Michael Roe]] {{GRE-d}} Costas Los {{GBR-d}} [[Brian Redman]] |{{11e}} |- |19 |{{GBR-d}} Ray Mallock {{GBR-d}} [[David Leslie (pilote)|David Leslie]] {{GBR-d}} David Sears |Abandon |} == Aston Martin et James Bond == Les voitures Aston Martin sont récurrentes dans les films de [[James Bond]]. Les modèles de la marque apparaissent dans les films suivants : * ''[[Goldfinger (film)|{{lang|en|Goldfinger}}]]'' (1964) : [[Aston Martin DB4|DB4]] et [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Opération Tonnerre (film)|Opération Tonnerre]]'' (1965) : [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Au service secret de Sa Majesté (film)|Au service secret de Sa Majesté]]'' (1969) : [[Aston Martin DBS|DBS]] * ''[[Les diamants sont éternels (film)|Les diamants sont éternels]]'' (1971) : [[Aston Martin DBS|DBS]] * ''[[Tuer n'est pas jouer (film, 1987)|Tuer n'est pas jouer]]'' (1987) : [[Aston Martin V8 (72-89)|V8 Vantage Volante]] * ''{{lang|en|[[GoldenEye]]}}'' (1995) : [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Demain ne meurt jamais]]'' (1997) : [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Le monde ne suffit pas]]'' (1999) : [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Meurs un autre jour]]'' (2002) : [[Aston Martin Vanquish|V12 Vanquish]] * ''[[Casino Royale (film, 2006)|Casino Royale]]'' (2006) : [[Aston Martin DB5|DB5]] et [[Aston Martin DBS V12|DBS V12]] * ''{{lang|en|[[Quantum of Solace]]}}'' (2008) : [[Aston Martin DBS V12|DBS V12]] * ''{{lang|en|[[Skyfall]]}}'' (2012) : [[Aston Martin DB5|DB5]]<ref>''[http://www.jamesbond007.net/007/skyfall/351/355/skyfall-:-aston-martin-db5-back-in-action-again-!.htm Skyfall : L'Aston Martin DB5 de nouveau en action !]'', sur ''jamesbond007.net''</ref> * ''[[007 Spectre|Spectre]]'' (2015) : [[Aston Martin DB10|DB10]] et [[Aston Martin DB5|DB5]] * ''[[Mourir peut attendre]]'' (2020) : [[Aston Martin DB5|DB5]], [[Aston Martin V8 (72-89)|V8 Vantage]], [[Aston Martin DBS Superleggera|DBS Superleggera]] et [[Aston Martin Valhalla|Valhalla]] == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Aston Martin }} {{Catégorie principale}} === Articles connexes === * [[Aston Martin Racing]] * [[Aston Martin Zagato]] * [[James Bond]] • [[Liste des véhicules de James Bond]] * [[Prodrive]] * [[Razor Blade (automobile)]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Aston Martin 1940-1979|Aston Martin 1980-2019|Daimler}} {{Portail|automobile|génie mécanique|industrie|entreprises|Royaume-Uni}} [[Catégorie:Aston Martin]] [[Catégorie:Constructeur automobile ayant son siège au Royaume-Uni]] [[Catégorie:Constructeur de voitures de sport]] [[Catégorie:Marque britannique]] [[Catégorie:Marque de produit de luxe]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1913]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Azote
Azote
{{voir homophones| Azot| pluriel=oui}} {{2autres| l'élément chimique| le corps simple N{{ind|2}}| Diazote| le groupe mexicain de rock indépendant| El Azote}} {{Infobox Élément/Azote}} L''''azote''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 7, de [[liste des éléments chimiques|symbole]] N (du [[latin]] ''{{langue|lat|nitrogenium}}''). C'est la tête de file du [[groupe du tableau périodique|groupe]] des [[pnictogène]]s. Dans la [[Registre de langue#Registre courant|langue courante]] on appelle « azote » le [[corps simple]] N{{ind|2}} ([[diazote]]), constituant majoritaire de l'[[atmosphère terrestre]], représentant presque les 4/{{5e}} de l'air (78,06 %, en volume{{note| groupe=alpha| nom=airsec|Les proportions précises des différents gaz dans l'atmosphère sont celles de l'air sec, car la proportion de vapeur d'eau est notable mais très variable.}}). Dans la [[croûte terrestre]], l'azote est le {{34e|élément}} constituant par ordre d'[[abondance des éléments dans la croûte terrestre|abondance]]. Les [[minéral|minéraux]] contenant de l'azote sont essentiellement les [[nitrate]]s, notamment le [[nitrate de potassium]] KNO{{ind|3}} (constituant du [[salpêtre]]) ou [[nitre]], qui servait jusqu'à la fin du {{s-|XIX}} à faire des poudres explosives (la [[poudre noire]]), et le [[nitrate de sodium]] NaNO{{ind|3}} (constituant du salpêtre du Chili). L'azote a de nombreux usages industriels. Il est notamment massivement employé comme engrais en [[agriculture]] (sous forme de composés d'[[ammonium]]), au point que c'est aujourd'hui son principal usage dans le monde{{Référence souhaitée}}, un usage néfaste pour l'environnement{{Référence nécessaire}}. == Histoire == === Nomenclature et origine === [[Antoine Lavoisier]] a choisi le nom ''azote'', composé du préfixe ''a-'' privatif et du grec {{grec ancien|ζωός|zōós}}, « vivant » et qui signifie donc « privé de vie », du fait que contrairement à l'[[dioxygène|oxygène]] il n'entretient pas la vie des animaux<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Depovere|titre=La classification périodique des éléments. La merveille fondamentale de l'Univers|éditeur=[[De Boeck Supérieur]]|année=2002|passage=99}}.</ref>. L'origine du symbole N est son nom latin ''{{langue|lat|nitrogenium}}'' qui provient du [[Grec (langue)|grec]] ''{{langue|grc-latn|nitron gennan}}'', ce qui signifie « formateur de [[salpêtre]] » ([[nitrate]] de [[potassium]]). Le terme anglais ''nitrogen'' a conservé cette racine pour désigner l'azote, alors que le terme français « nitrogène » n'est plus utilisé de nos jours. === Chronologie === Bien que des composés contenant l'élément chimique azote fussent connus depuis l'Antiquité, (par exemple le salpêtre, c'est-à-dire les nitrates de sodium et de potassium), le diazote ne fut isolé par [[Daniel Rutherford]] qu'en [[1772]], et indépendamment par [[Carl Wilhelm Scheele]] et [[Henry Cavendish]]. Le [[protoxyde d'azote]] {{formule chimique|N|2|O}} fut préparé par [[Joseph Priestley]] en 1772. L'[[ammoniac]] {{formule chimique|NH|3}} fut préparé en 1774, également par J. Priestley. Le premier composé accepteur - donneur faisant intervenir l'azote, {{formule chimique|H|3|N.BF|3}} fut préparé en 1809 par [[Louis Joseph Gay-Lussac]]. Le premier composé présentant une liaison azote-halogène, le [[trichlorure d'azote]] {{formule chimique|NCl|3}} fut préparé par [[Pierre Louis Dulong]] qui perdit un œil et l'extrémité d'un doigt<ref>[https://books.google.ca/books?id=FHGqwMeIyeAC&pg=PA770&lpg=PA770&dq=Pierre+Dulong+doigts&source=bl&ots=dSJ6J5aF4J&sig=vZqUvAGik0_c0Cae05UhlT2lxMo&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjehPDWserXAhVM54MKHS4XDdEQ6AEIbTAM#v=onepage&q=Pierre%20Dulong%20doigts&f=false DULONG (Pierre–Louis)] France. Dictionnaire encyclopédique, p.770</ref>{{,}}<ref>{{en}}[http://www.encyclopedia.com/science/dictionaries-thesauruses-pictures-and-press-releases/dulong-pierre-louis Dulong, Pierre-Louis] Encyclopedia.com (Charles Scribner's Sons, 2008)</ref> en étudiant les propriétés de ce corps très instable et violemment explosif. == Isotopes == {{Article détaillé|Isotopes de l'azote}} L'azote possède 16 [[isotope]]s connus de [[nombre de masse]] variant de 10 à 25, ainsi qu'un [[isomérie nucléaire|isomère nucléaire]], {{exp|11m}}N. Deux d'entre eux sont stables et présents dans la nature, l'azote 14 ({{14}}N) et l'[[azote 15]] ({{15}}N), le premier représentant la quasi-totalité de l'azote présent (99,64 %). On assigne à l'azote une masse atomique standard de 14,0067 [[unité de masse atomique unifiée|u]]. Tous les radioisotopes de l'azote ont une durée de vie courte, l'[[azote 13]] ({{13}}N) ayant la demi-vie la plus longue, 9,965 minutes, tous les autres ayant une demi-vie inférieure à 7,15 secondes, et la plupart d'entre eux inférieure à 625 ms. == Entités contenant l'élément chimique azote == L'élément chimique azote est présent dans des entités ne contenant que l'élément chimique N et dans les composés de l'azote, à différents [[Nombre d'oxydation|degrés d'oxydation]]. === Entités ne contenant que l'élément chimique N === Il existe plusieurs entités chimiques ne contenant que l'élément chimique azote, la molécule de diazote, l'atome, et deux ions de l'azote. ==== Diazote ==== Le [[diazote]] N{{ind|2}} est la forme la plus courante d'entité ne contenant que l'élément chimique azote. La triple liaison liant les deux atomes est une des liaisons chimiques les plus fortes (avec le [[monoxyde de carbone]] CO). De ce fait, le diazote est cinétiquement inerte. C'est le composant le plus abondant de l'atmosphère terrestre. Industriellement, le diazote est obtenu par distillation de l'air ambiant. Sa réactivité principale est la formation d'ammoniac par le [[procédé Haber]] :N{{ind|2 (g)}} + 3H{{ind|2 (g) }} → 2{{formule chimique|NH|3 (g)}} ==== Atome ==== Il peut être obtenu en laboratoire à partir de diazote sous faible pression (0,1 - {{unité|2|[[mmHg]]}}) en présence d'une décharge électrique. À sa formation succède pendant plusieurs minutes une pale lueur jaune. Celle-ci résulte de la désexcitation de N{{ind|2}}{{exp|* }} à la suite de la recombinaison de deux atomes N. Cette forme excitée de diazote peut être mise en évidence en présence de {{CO2}}. Il se forme alors CO et de l'oxygène atomique dans un état triplet. ==== Ions de l'azote ==== Il existe deux [[ion]]s stables de l'azote : * l'ion [[nitrure]] N{{exp|3−}} qui n'existe que dans les solides (nitrures métalliques) ou dans les [[complexe (chimie)|complexes]] [[métal]]liques. * l'ion [[azoture]] N{{ind|3}}{{exp|−}}, forme basique de l'[[acide azothydrique]] HN{{ind|3}} ; Il peut former aussi bien des [[sel (chimie)|sels]] inorganiques comme l'[[azoture de sodium]] NaN{{ind|3}} que des [[composé organique|composés organiques]] [[Substituant|substitués]] tels que la [[zidovudine]] dans lesquels il se comporte généralement comme un [[pseudohalogène|pseudohalogénure]]. === Composés de l'azote === L'azote forme des composés avec de nombreux autres éléments chimiques. Il est présent dans des [[composé organique|composés organiques]] et inorganiques. Il forme des [[espèce réactive de l'azote|espèces réactives]] qui ont un rôle de signalisation cellulaire, dans l'immunité, mais qui peuvent aussi être délétères. ==== Azote et hydrogène ==== Le principal composé comportant une des liaisons chimique N-H est l'[[ammoniac]] NH{{ind|3}}. D'autres composés contiennent également cette liaison : * les [[ion]]s [[ammonium]] NH{{ind|4}}{{exp|+}} * les ions [[amidure]] NH{{ind|2}}{{exp|−}} * les [[Amine (chimie)|amines]] primaires RNH{{ind|2}} et secondaires R{{ind|2}}NH * l'[[acide azothydrique]] HN{{ind|3}} * l'[[hydrazine]] {{formule chimique|N|2|H|4}} * et une grande famille de composés moins courants, les [[azane]]s et les [[azènes]], comme le [[trans-diazène]] {{formule chimique|N|2|H|2}} et son [[isomère]] le [[1,1-diazène]], le [[triazène]] {{formule chimique|N|3|H|3}}, le [[triazane]] {{formule chimique|N|3|H|5}}, etc. ==== Azote et oxygène ==== ===== Les oxydes d'azote ===== Les oxydes d'azote connus<ref>Greenwood N. & Earnwhaw A. (2003). Chemistry of the elements, 2nde Ed. Elsevier, {{p.|443}}.</ref> sont, par nombre d'oxydation (moyen) croissant : * l'azoture de nitrosyle {{formule chimique|N|4|O}}, découvert en 1993 ; * le protoxyde de diazote N{{ind|2}}O, communément appelé [[protoxyde d'azote]] ; * le [[monoxyde d'azote]] NO ; * le [[trioxyde de diazote]] {{formule chimique|N|2|O|3}}, ** et le [[trinitramide]] {{fchim |N(NO|2|)|3}} ; * le [[dioxyde d'azote]] {{formule chimique|NO|2}}, ** et son [[dimère]] le [[Peroxyde d'azote|tétraoxyde de diazote]] {{formule chimique|N|2|O|4}} ; * le [[pentaoxyde de diazote]] N{{ind|2}}O{{ind|5}}. Tous sont thermodynamiquement instables au regard de la décomposition en [[diazote|N{{ind|2}}]] et [[dioxygène|{{O2}}]] à température ambiante. ===== Les oxoanions de l'azote ===== Les principaux [[oxoanion]]s de l'azote, stables en milieu aqueux, sont les ions nitrate NO{{ind|3}}{{exp|−}} et nitrite N{{O2}}{{exp|−}}. L'ion nitrate est la base conjuguée d'un acide fort, l'[[acide nitrique]]. L'ion nitrite est la base conjuguée d'un acide faible, l'acide nitreux. Ce dernier est instable et, dans l'eau, il se [[Dismutation|"dismute"]] en monoxyde d'azote (qui se réoxyde en dioxyde d'azote en présence d'air) et en ion nitrate. ==== Azote et halogène ==== Le plus stable des halogènures d'azote, [[trifluorure d'azote|NF{{ind|3}}]] ne fut préparé qu'en [[1928]], plus d'un siècle après le très instable trichlorure [[trichlorure d'azote|NCl{{ind|3}}]]. Le [[tribromure d'azote]] NBr{{ind|3}}, très explosif, ne fut isolé qu'en 1975. Le triiodure [[Triiodure d'azote|NI{{ind|3}}]] n'a jamais été isolé, mais son [[adduit]] {{formule chimique|I|3|N.NH|3}}, solide noir hautement instable au choc et à la température, a été préparé en 1812. Des combinaisons comme [[difluorure de diazote|N{{ind|2}}F{{ind|2}}]] et bien d'autres existent également. ==== Azote et métaux ==== De nombreux azotures métalliques existent. Plusieurs voies de synthèse sont possibles : La réaction entre le métal et le diazote à chaud :3Ca + N{{ind|2}} → {{formule chimique|Ca|3|N|2}} La réaction entre le métal et l'ammoniac à haute température :3Mg + 2NH{{ind|3}} → {{formule chimique|Mg|3|N|2}} + 3H{{ind|2}} La décomposition d'amidures :3{{formule chimique|Zn(NH|2|)|2}} → {{formule chimique|Zn|3|N|2}} + 3NH{{ind|3}} Des réactions de transfert :{{formule chimique|Al|2|O|2}} + 3C + N{{ind|2}} → 2AlN + 3CO :2{{formule chimique|ZrCl|4}} + 4H{{ind|2}} + N{{ind|2}} → 2ZrN + 8HCl [[Fichier:Cycle azote fr.svg|vignette|400px|Le cycle de l'azote.]] [[Fichier:ExcédentAzoteUE.jpg|vignette|400px|Un excédent d'azote (source d'[[eutrophisation]] de l'eau, des sols et des écosystèmes) est relevé partout en Europe (ici pour [[2005]]), selon les données disponibles de la [[Commission européenne]] et de l'[[Agence européenne de l'environnement]].]] == Exploitation et usages == === Diazote === Aujourd'hui, l'azote gazeux ou [[diazote]] est généralement obtenu par liquéfaction de l'[[air]], dont il est le principal constituant avec une concentration de 78,06 % en volume et de 75,5 % en masse<ref name=airsec group=alpha />. La production mondiale est d'environ {{nombre|150|millions}} de tonnes par an. Le gaz diazote lui-même a en particulier les applications suivantes : * [[Emballage]] de denrées alimentaires ([[Atmosphère protectrice|MAP]]) : L'inertage des aliments emballés augmente leur durée de conservation en remplaçant l'air ambiant (contenant de l'oxygène) par de l'azote (pureté de 95 à 99,5 %)<ref name="technofluid">{{lien web |titre=Elneo - Pneumatique, Compresseurs et Instrumentation<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.technofluid.be |site=technofluid.be |consulté le=20-04-2023}}.</ref>* gaz ''« neutre »'' utilisé pour protéger (grâce à la constitution d'une [[atmosphère inerte]] confinée) des produits, des objets ou des contenants (citernes par exemple) dans l'industrie, les musées ou autres lieux : protection contre la corrosion, des insectes, champignons… * En biologie, l'azote liquide est utilisé comme milieu pour la congélation des cellules et pour le broyage manuel des tissus lors de l'extraction de l'ADN ou des protéines. * Gaz utilisé comme [[pesticide]] doux pour éliminer par asphyxie les vers du bois ou certains organismes comme la [[Petite vrillette]] ayant colonisé des objets anciens fragiles (cadres, sculptures et objets de bois, incunables, les parchemins, gravures, etc.) ; * Gaz de gonflage de [[Pneumatique (véhicule)|pneumatiques]]. Bien que l'air contienne déjà 78 % d'azote (de [[diazote]] pour être plus précis), certains professionnels de l'[[aviation]] ou de la [[Formule 1]] (par exemple), augmentent cette proportion et gonflent les pneumatiques avec de l'azote presque pur. Ce gaz ayant la propriété d'être inerte et stable {{refnec|conserve une [[pression]] plus constante même en cas d'échauffement intense du pneumatique}}. Une polémique existe d'ailleurs quant à l'introduction de cette méthode pour les [[automobile|véhicules particuliers]]. En effet, ceux-ci sont soumis à des contraintes bien moindres ce qui rend la différence avec l'air moins notable. Par contre le gonflage devient payant et on lui reproche souvent d'avoir un prix non justifié (le gonflage à l'air est souvent gratuit et jugé satisfaisant). Ceux qui l'utilisent devraient avoir, en principe, à rectifier le gonflage plus rarement, mais ils doivent néanmoins contrôler les pressions régulièrement. * Gaz utile pour gonfler les [[accumulateur hydraulique|accumulateurs hydrauliques]] en raison de sa passivité vis-à-vis des huiles. * Construction mécanique : beaucoup de machines de découpe modernes fonctionnent avec un rayon laser, celui-ci nécessite de l'azote comme gaz moteur ou comme gaz d'inertage<ref name="technofluid"/>. * Agent de lutte contre les incendies : allié à 50 % d'[[argon]] et parfois avec du [[dioxyde de carbone]], il est présent dans certaines [[Installation d'extinction automatique à gaz|installations d'extinction automatique à gaz]] protégeant des salles informatiques ou des stockages particuliers ne devant pas être endommagés par de la poudre ou de l'eau. Conservé dans des bonbonnes métalliques sous une pression d'environ {{unité|200|bars}}, il est libéré dans un local où un début d'[[incendie]] a été [[Système de détection incendie|détecté]]. Le volume de diazote injecté remplace une partie de l'atmosphère de la pièce et entraine une chute du taux d'oxygène dans l'air. Le niveau généralement retenu de 15 % de [[comburant]] interrompt le phénomène de [[combustion]] sans effet [[Dose létale|létal]] sur la respiration humaine. * Métallurgie : l'azote est régulièrement injecté dans des fours de production de métaux hautement oxydables comme l'aluminium et ses alliages, pour en empêcher la réaction avec l'oxygène de l'air. Il est également utilisé pour éviter la corrosion lors de brasures, pour la brasure du cuivre par exemple<ref name="technofluid"/>. * [[Azote liquide]] : agent réfrigérant. Le diazote, contrairement aux gaz inhibiteurs chimiques halogénés et aux [[Chlorofluorocarbure|CFC]] ne présente ''a priori'' aucun effet nocif pour l'environnement (pas d'impact sur l'[[effet de serre]], ni sur la [[couche d'ozone]]). Mais il requiert des réservoirs volumineux, des canalisations adaptées et des mesures constructives pour faire face à la détente brutale d'un équivalent de 40 à 50 % du volume protégé. L'utilisation de diazote pour créer des atmosphères confinées inertes est à l'origine de plusieurs morts par asphyxie, lorsqu'une personne pénètre sans s'en rendre compte dans une enceinte inertée ; il est nécessaire de vérifier la présence d'une proportion suffisante d'oxygène dans de tels espaces confinés avant d'y pénétrer, ou de s'équiper d'un appareil respiratoire autonome. En plongée, l'azote contenu dans l'air respiré sous pression est à l'origine du phénomène de la narcose. Elle est perceptible à partir d'une PpN2 = 3,2 bars (soit 30 mètres pour une plongée à l'air au niveau de la mer) pour les personnes les plus sensibles et plus communément dans la zone des 40 à 60 mètres. Elle devient « toxique » pour l'organisme à partir d'une PpN2 = 5,6 bars (soit 60m pour une plongée à l'air au niveau de la mer)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Foret|titre=Plongée Plaisir 4 8e Edition|éditeur=Gap|lieu=Challes-les-Eaux|année=2015|pages totales=409|passage=110|isbn=978-2-7417-0536-9}}</ref>. C'est la raison pour laquelle la plongée à l'air est limitée à 60 mètres en France<ref>{{Légifrance | base=JORF | numéro=MJSK0070093A | texte=Arrêté du 28 août 2000}} relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l'enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome aux mélanges autres que l'air</ref>. L'azote est aussi l'unique élément dictant la durée et la profondeur des [[paliers de décompression]] d'une plongée à l'air. === Usage des composés de l'azote === {{Article détaillé|cycle de l'azote}} Paradoxalement, et malgré son nom, l'élément chimique « azote » est (avec le [[carbone]], l'[[oxygène]] et l'[[hydrogène]]) un des composants principaux du vivant et des [[écosystème]]s ainsi que des [[agrosystème]]s. Il entre dans la composition des [[protéine]]s (pour environ 15 %). L'azote est présent dans de très nombreux produits chimiques, dont certains [[pesticide]]s à urées substituées. L'azote a été et est encore exploité en tant qu'[[engrais]] naturel dans l'[[urée]] animale (ou humaine) et le [[guano]] (excréments secs d'[[oiseau]] ou de [[chauve-souris]]), notamment au [[Chili]], au [[Pérou]], en [[Inde]], en [[Bolivie]], en [[Espagne]], en [[Italie]] et en [[Russie]]. Le nitre (nitrate naturel minéral) était autrefois récolté pour produire la [[poudre à canon]]. [[File:40mm table tennis ball Celluloid.jpg|thumb|450px|Les balles de tennis de table sont fabriquées en [[celluloïd]] dont la composante majeure est la [[nitrocellulose]].]] Aujourd'hui, ses composés sont essentiellement produits industriellement par [[synthèse chimique]] pour de nombreux usages, dont : * fertilisants agricoles ([[engrais]]) ; les sels d'ammonium sont absorbés par les plantes, qui sont alors forcées d'absorber plus d'eau (équilibre osmotique). Ces sels forcent ainsi la plante à grossir. Si d'autres minéraux sont présents en suffisance (phosphore et potassium en particulier) cet azote dope la croissance des plantes cultivées. De l'azote est pour cette raison utilisé sous forme de [[nitrate]] d'[[ammonium]], NH{{ind|4}}NO{{ind|3}}, de [[sulfate d'ammonium]], (NH{{ind|4}}){{ind|2}}SO{{ind|4}}, de [[monophosphate d'ammonium]], NH{{ind|4}}H{{ind|2}}PO{{ind|4}}, ou d'urée, CO(NH{{ind|2}}){{ind|2}}. C'est aujourd'hui le principal usage de l'azote dans le monde, qui est également responsable d'une pollution généralisée ([[eutrophisation]], [[dystrophisation]]) de l'environnement (eaux de nappes, estuaires, certains littoraux, avec l'apparition de vastes [[zone morte|zones mortes]] dans les océans jugées très préoccupantes par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]){{Référence nécessaire}}. * produits pharmaceutiques : ** certains composés organiques nitrés, telle la [[nitroglycérine]], sont utilisés pour soigner certaines affections cardiovasculaires ; ** le [[protoxyde d'azote]] (gaz hilarant) est utilisé comme [[anesthésie|anesthésiant]] ; * l'[[ammoniac]] NH{{ind|3}}, utilisé comme matière première de production de [[polymère]]s, d'explosifs, d'engrais, ou comme fluide réfrigérant dans certains installations industrielles ; * combustibles (l'[[hydrazine]] et autres dérivés comme combustibles de fusée) ; * explosifs (composés chimiques organiques qui possèdent plusieurs groupes -ON{{O2}} ou -N{{O2}} : [[dynamite]]) ; * gaz propulseurs pour bombes [[aérosol]]s (N{{ind|2}}O) ou aérographes ; * [[Conservateur (chimie)|conservateur]] ([[nitrite de sodium]], NaN{{O2}}, sous le [[numéro E]] E250) ; * [[azoture de sodium]], utilisé pour gonfler instantanément les [[Airbag|coussins gonflables de sécurité]] (d'une automobile par exemple) en cas de choc. === Bilan azoté === {{section à sourcer|date=décembre 2016}} La principale source d'azote alimentaire se retrouve dans les [[acides aminés]]. En effet les seuls organismes capables d'utiliser de l'azote atmosphérique sont les bactéries. Le bilan azoté est la seule manière connue de mesurer l'azote de manière non-invasive{{refnec}}. En géologie par exemple, on irradie les cailloux pour quantifier la teneur en atome de certains éléments comme l'azote. Ceci n'est pas reproductible chez l'Homme pour des raisons éthiques. Le bilan azoté est déduit en fonction des apports et des pertes en azote. En pratique, le bilan azoté est estimé en fonction de l'excrétion urinaire d'urée selon deux formules : * la [[formule de Lee et Hartley]] * la [[formule de Mac Kenzie]] == Notes et références == === Notes === {{Références| groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Nitrogen| wiktionary=azote}} === Bibliographie === * {{en}} Reich P.B & al. (2006) ''Nitrogen limitation constrains sustainability of ecosystem response to CO<sup>2</sup>''. Nature 440, 922–925 * {{en}} Stevenson F.J (1982) ''Inorganic forms of nitrogen in soil'' ([https://dl.sciencesocieties.org/publications/books/abstracts/agronomymonogra/nitrogeninagrics/43?show-t-%20%20f=figures&wrapper=no?access=0&view=article Lien vers éditeur]) === Articles connexes === * [[Antiazote]] * [[Cycle de l'azote]] === Liens externes === {{Liens}} * {{lien web|langue=en|url=http://www.periodictable.com/Elements/007/data.html|titre=Technical data for Nitrogen|consulté le=23 avril 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope * {{en}} [http://www.gpa.unep.org/content.html?ln=6&id=354 Portail d’un groupe de travail international sur la pollution azotée] ([[Organisation des Nations unies|ONU]]), cadré par le [http://www.gpa.unep.org/ Global Programme of Action for the Protection of the Marine Environment from Land-Based Activities] (ONU / [[PNUED]]) {{Tableau périodique (navigation)}} {{Familles d'éléments chimiques (navigation)}} {{Palette|Azote|Éléments diatomiques}} {{Portail|chimie}} [[Catégorie:Azote|*]] [[Catégorie:Gaz inerte]] [[Catégorie:Réfrigérant]] [[Catégorie:Métabolisme de l'azote]] [[Catégorie:Théorie de la plongée]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Asie
Asie
{{Voir homonymes|Asie (homonymie)}} {{Infobox Continent | nom = Asie | carte = Asia (orthographic projection).svg | légende = Localisation sur la Terre. | superficie = 43810582 | population = 4342255000 | année_pop = 2014 | pays = 49 | dépendances = | langues = [[abkhaze]], [[anglais]], [[arabe]], [[arménien]], [[azéri]], [[bengali]], [[birman (langue)|birman]], [[cantonais]], [[cebuano]], [[coréen]], [[dari]], [[français]], [[géorgien]], [[hébreu]], [[hindi]], [[indonésien]], [[japonais]], [[javanais]], [[kazakh]], [[khmer]], [[kirghize]], [[kurde]], [[laotien]], [[malais (langue)|malais]], [[Mandarin standard|mandarin]], [[marathi (langue)|marathi]], [[ossète]], [[ourdou]], [[ouzbek]], [[pashto]], [[persan]], [[punjabi]], [[russe]], [[tadjik]], [[tagalog]], [[tamoul]], [[thaï]], [[turc]], [[turkmène]], [[vietnamien]], [[yiddish]] | fuseaux_horaires = UTC+2 ([[Chypre (pays)|Chypre]] (sans [[Chypre du Nord]]))<br />UTC+12 ([[Russie]]<ref>International Geographic Encyclopaedia and Atlas. [[Springer Science+Business Media|Springer]], 24 novembre 1979, [https://books.google.com/books?id=KI-vCwAAQBAJ&dq=international+geographic+encyclopedia&source=gbs_navlinks_s]</ref>) UTC+9 ([[Corée]] et [[Japon]]) | villes_majeures = [[Tokyo]], [[Shanghai]], [[Bombay]], [[New Delhi]], [[Manille]], [[Jakarta]], [[Séoul]], [[Istanbul]], [[Calcutta]], [[Hong Kong]], [[Bagdad]], [[Riyad]], [[Bangkok]], [[Ankara]], [[Dubaï (ville)|Dubaï]], [[Koweït (ville)|Koweït Ville]], [[Pékin]], [[Dacca]], [[Kabul]], [[Karachi]], [[Kuala Lumpur]], [[Téhéran]], [[Beyrouth]], [[Busan|Pusan]], [[Tachkent]], [[Astana]], [[Oulan-Bator]], [[Pyongyang]], [[Ho Chi Minh Ville]], [[Phnom Penh]], [[Amman]], [[Shenzhen]] }} L''''Asie''' est l'un des [[continent]]s ou une partie des supercontinents [[Eurasie]] ou [[Afro-Eurasie]] de la [[Terre]]. Avec {{Unité|43810582|km|2}} de terres et {{nombre|4.3|milliards}} d'habitants<ref name="ONU">{{en}} [http://esa.un.org/unpd/wpp/Excel-Data/population.htm World Population Prospects, the 2012 Revision].</ref>, l'Asie est le plus grand continent (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées) et le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale). L'Asie est davantage un [[Géographie humaine|concept culturel]] qu'une [[Géographie physique|entité physique homogène]]. Ce continent abrite le plus haut sommet du monde, l'[[Everest]], qui culmine à {{Unité|8849|mètres}}, et la plus haute tour du monde, [[Burj Khalifa]], à [[Dubaï (ville)|Dubaï]], d'une hauteur de {{unité|828|mètres}}, ainsi que [[Pôle eurasien d'inaccessibilité|la terre émergée la plus éloignée de tout océan]], située à {{Unité|2648 km}} de la côte la plus proche, au nord-ouest de la [[Chine]] ({{Coord|46|17|N|86|40|E}}). == Étymologie == La première mention connue du mot proviendrait d'une stèle [[assyrie]]nne qui distingue les rivages de la [[mer Égée]] par deux mots [[Phénicien|phéniciens]] : ''Ereb'', le {{Citation|couchant}}, et ''Assou'', le {{Citation|levant}}. L'origine des noms grecs {{Langue|grc|texte=Εὐρώπη|trans=Eurôpê}}, « Europe » et {{Langue|grc|texte=Ασία|trans=Asía}}, « Asie » se trouve vraisemblablement dans ces deux termes [[Langues sémitiques|sémitiques]]<ref>Michael Barry, article « L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant » dans la ''Revue des deux Mondes'', novembre-décembre 1999 {{ISBN|978-2-7103-0937-6}}.</ref> mais le terme grec Ασία pourrait aussi provenir de l'[[akkadien]] ''(w)aṣû(m)'' : « montée » ou « lever » du [[Soleil]]<ref>Article « (w)aṣû(m) » dans Jeremy Black, Andrew George, Nicholas Postgate (dirs.), ''Concise dictionary of Akkadian'', éd. Harrassowitz, Wiesbaden 2000, [https://books.google.fr/books?id=-qIuVCsRb98C&pg=PA435&lpg=PA435&dq=(w)a%E1%B9%A3%C3%BB(m)&source=bl&ots=BsfhttRSID&sig=ACfU3U1PwdhWF7lPplCZWegQkXrx-_Y28w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwitzs3SoIz4AhUNixoKHS3ZCUcQ6AF6BAgnEAM#v=onepage&q=(w)a%E1%B9%A3%C3%BB(m)&f=false].</ref>, d'[[Assuwa]], État de l'Ouest de l'Anatolie dont le nom proviendrait du [[Hittite (langue)|hittite]] ''assu'' qui signifie {{Citation|bon}}, ou encore du [[Ionien (dialecte)|ionien]] ''asia'', région basse et humide des vallées du [[Caystre (fleuve)|Caystre]], de l’[[Gediz (fleuve)|Hermos]] et du [[Méandre (fleuve)|Méandre]]. Par ailleurs, [[Homère]] mentionne dans l'''[[Iliade]]'' le [[Troie|troyen]] Asios fils d'Hyrtacus<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis|nom1=Deroy|lien auteur1=Louis Deroy|nom2=Marianne Mulon|lien auteur2=Marianne Mulon|titre=Dictionnaire de noms de lieux|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]]|lieu=Paris|année=1992|pages totales=531|isbn=978-2-85036-195-1}}.</ref>. Vers [[440 av. J.-C.]], le grec [[Hérodote]] découpe le monde en trois parties qu'il nomme en l'honneur de trois personnages de la [[mythologie grecque]] : l'Europe en l'honneur de l'[[Europe (Océanide)|Océanide Europe]] ou de la [[Europe fille d'Agénor|fille d'Agénor, Europe]], la Libye en l'honneur de [[Libye (mythologie)|Libye]] et l'Asie (''Ασία'') en l'honneur de l'Océanide [[Asia (Océanide)|Asie]], plus communément appelée Clymène. == Géographie == === Géographie physique === [[Fichier:Asia satellite plane shaded.jpg|vignette|Vue satellite de l'Asie.]] {{Article détaillé|Géographie de l'Asie}} L'Asie est le plus grand des sept continents ; il peut aussi être considéré comme un sous-continent de l'[[Eurasie]]. Sa superficie est de {{Unité|43810582 km 2}}. Il possède plusieurs records géographiques mondiaux : l'altitude maximale ([[Everest]] dans l'[[Himalaya]] avec {{unité|8849|m}}), l'altitude minimale ([[mer Morte]] avec {{unité|-417|m}}) et la terre émergée la plus éloignée de tout océan (située à {{Unité|2648 km}} de la côte la plus proche, coordonnées {{coord|46|17|N|86|40|E}}), ainsi que le lac le plus profond ([[lac Baïkal]]), qui représente près de 20 % des réserves d'eau douce de la planète. ==== Grands ensembles ==== On distingue quatre grands domaines. ===== Asie des moussons (Asie de l'Est et du sud) ===== Il y fait toujours chaud. L’été, les [[mousson]]s venues de l’océan Indien apportent des pluies abondantes qui causent de nombreuses inondations mais qui sont essentielles aux cultures. Le climat et le relief des plaines et des plateaux sont favorables à la culture du [[riz]], une plante qui a besoin de chaleur et qui pousse dans l’eau. Presque tout l’espace en est cultivé. ===== Asie des montagnes ([[Asie centrale|centre de l'Asie]] avec l'Himalaya) ===== Le climat est froid en raison de l'altitude ; comme cette région est à l’abri des vents marins, les précipitations sont rares. L’été, le sol est couvert par une maigre prairie naturelle. ===== Asie froide ([[Asie du Nord|nord de l'Asie]]) ===== Le climat est continental avec des hivers très rigoureux et devient polaire près de l’Arctique. Le centre de cette partie de l’Asie est occupé par une grande forêt, la [[taïga]], qui laisse place près de l’océan Arctique à une végétation de mousses et d’arbustes, la [[toundra]]. ===== Asie sèche ([[Asie de l'Ouest|ouest de l'Asie]]) ===== Cette région est marquée par l’aridité. Le milieu est désertique avec de vastes étendues de sable ou de pierres. Un climat tempéré [[climat méditerranéen|méditerranéen]] occupe une étroite bordure à l’ouest du continent. === Faune et flore === La [[faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] de l'Asie ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses [[espèce]]s ou [[sous-espèce]]s découvertes ou décrites en Asie ont cependant reçu l'[[épithète spécifique]] ou le [[nom trinominal|nom subspécifique]] {{page h|Asiaticus|''asiaticus'', ''asiatica'' ou ''asiaticum''}} (« asiatique »). === Géographie politique === [[Fichier:Asia-map.png|vignette|350px|Carte des pays d'Asie.]] {| class="wikitable alternance sortable" |- style="text-align:center;" ! Pays et territoires ! Capitale ! Superficie <br /><small>({{unité|km2}})</small> ! Population <br /><small>(est. 2013)</small> ! Densité <br /><small>({{unité|hab. km2}})</small> |- | {{Afghanistan}} | ''[[Kaboul]]'' | align="right" | {{smn|647500|8}} | align="right" | {{smn|30551674|10}} | align="right" | {{smn|47|5|10}} |- | {{Arabie saoudite}} | ''[[Riyad]]'' | align="right" | {{smn|2152000|8}} | align="right" | {{smn|28828870|10}} | align="right" | {{smn|13|5|10}} |- | {{Arménie}} | ''[[Erevan]]'' | align="right" | {{smn|29800|8}} | align="right" | {{smn|2976372|10}} | align="right" | {{smn|100|5|10}} |- | {{Azerbaïdjan}} | ''[[Bakou]]'' | align="right" | {{smn|86600|8}} | align="right" | {{smn|8177717|10}} | align="right" | {{smn|94|5|10}} |- | {{Bahreïn}} | ''[[Manama]]'' | align="right" | {{smn|665|8}} | align="right" | {{smn|686585|10}} | align="right" | {{smn|1032|5|10}} |- | {{Bangladesh}} | ''[[Dacca|Dacca ou Dhâkâ]]'' | align="right" | {{smn|144000|8}} | align="right" | {{smn|156594962|10}} | align="right" | {{smn|1087|5|10}} |- | {{Bhoutan}} | ''[[Thimphou]]'' | align="right" | {{smn|47000|8}} | align="right" | {{smn|753945|10}} | align="right" | {{smn|16|5|10}} |- |{{Birmanie}} |''[[Naypyidaw]]'' |align="right" | {{smn|678500|8}} |align="right" |{{smn|53259219|10}} |align="right" |{{smn|78|5|10}} |- | {{Brunei}} | ''[[Bandar Seri Begawan]]'' | align="right" | {{smn|5770|8}} | align="right" | {{smn|379444|10}} | align="right" | {{smn|66|5|10}} |- | {{Cambodge}} | ''[[Phnom Penh]]'' | align="right" | {{smn|181035|8}} | align="right" | {{smn|15135169|10}} | align="right" | {{smn|84|5|10}} |- | {{République populaire de Chine}} <small>(RPC)</small> | ''[[Pékin|Beijing]] ou [[Pékin]]'' | align="right" | {{smn|9596960|8}} | align="right" | {{smn|1385566537|10}} | align="right" | {{smn|144|5|10}} |- | {{Corée du Nord}} | ''[[Pyongyang]]'' | align="right" | {{smn|120540|8}} | align="right" | {{smn|24895480|10}} | align="right" | {{smn|207|5|10}} |- | {{Corée du Sud}} | ''[[Séoul]]'' | align="right" | {{smn|99274|8}} | align="right" | {{smn|49262598|10}} | align="right" | {{smn|496|5|10}} |- | {{Émirats arabes unis}} | ''[[Abou Dabi (émirat)|Abou Dabi]]'' | align="right" | {{smn|82880|8}} | align="right" | {{smn|9346126|10}} | align="right" | {{smn|112|5|10}} |- |{{Géorgie}} | ''[[Tbilissi]]'' | align="right" | {{smn|69700|8}} | align="right" | {{smn|3038217|10}} | align="right" | {{smn|57|5|10}} |- | {{Hong Kong}} | | align="right" | {{smn|1104|8}} | align="right" | {{smn|7018636|10}} | align="right" | {{smn|6357|5|10}} |- | {{Inde}} | ''[[New Delhi]]'' | align="right" | {{smn|3287590|8}} | align="right" | {{smn|1252139596|10}} | align="right" | {{smn|381|5|10}} |- | {{Indonésie}} | ''[[Jakarta]]'' | align="right" | {{smn|1919440|8}} | align="right" | {{smn|249865631|10}} | align="right" | {{smn|130|5|10}} |- | {{Iran}} | ''[[Téhéran]]'' | align="right" | {{smn|1648000|8}} | align="right" | {{smn|77447168|10}} | align="right" | {{smn|47|5|10}} |- | {{Irak}} | ''[[Bagdad]]'' | align="right" | {{smn|437072|8}} | align="right" | {{smn|33765232|10}} | align="right" | {{smn|77|5|10}} |- | {{Israël}} | ''[[Jérusalem]]'' | align="right" | {{smn|20770|8}} | align="right" | {{smn|7733123|10}} | align="right" | {{smn|372|5|10}} |- | {{Japon}} | ''[[Tokyo]]'' | align="right" | {{smn|377835|8}} | align="right" | {{smn|127143577|10}} | align="right" | {{smn|337|5|10}} |- | {{Jordanie}} | ''[[Amman]]'' | align="right" | {{smn|92300|8}} | align="right" | {{smn|7273799|10}} | align="right" | {{smn|79|5|10}} |- | {{Kazakhstan}} | ''[[Astana]]'' | align="right" | {{smn|2717300|8}} | align="right" | {{smn|16440547|10}} | align="right" | {{smn|6|5|10}} |- | {{Kirghizistan}} | ''[[Bichkek]]'' | align="right" | {{smn|198500|8}} | align="right" | {{smn|5213898|10}} | align="right" | {{smn|26|5|10}} |- | {{Koweït}} | ''[[Koweït (ville)|Koweït]]'' | align="right" | {{smn|17820|8}} | align="right" | {{smn|2418393|10}} | align="right" | {{smn|136|5|10}} |- | {{Laos}} | ''[[Vientiane]]'' | align="right" | {{smn|236800|8}} | align="right" | {{smn|6769755|10}} | align="right" | {{smn|29|5|10}} |- | {{Liban}} | ''[[Beyrouth]]'' | align="right" | {{smn|10452|8}} | align="right" | {{smn|4821938|10}} | align="right" | {{smn|461|5|10}} |- | {{Macao}} | | align="right" | {{smn|29|8}} | align="right" | {{smn|566375|10}} | align="right" | {{smn|19530|5|10}} |- | {{Malaisie}} | ''[[Kuala Lumpur]]'' | align="right" | {{smn|329750|8}} | align="right" | {{smn|29716965|10}} | align="right" | {{smn|90|5|10}} |- | {{Maldives}} | ''[[Malé]]'' | align="right" | {{smn|298|8}} | align="right" | {{smn|359008|10}} | align="right" | {{smn|1204|5|10}} |- | {{Mongolie}} | ''[[Oulan-Bator]]'' | align="right" | {{smn|1565000|8}} | align="right" | {{smn|2832224|10}} | align="right" | {{smn|1.8|5|10}} |- | {{Népal}} | ''[[Katmandou]]'' | align="right" | {{smn|147781|8}} | align="right" | {{smn|27797547|10}} | align="right" | {{smn|188|5|10}} |- | {{Oman}} | ''[[Mascate]]'' | align="right" | {{smn|309500|8}} | align="right" | {{smn|3632444|10}} | align="right" | {{smn|12|5|10}} |- | {{Ouzbékistan}} | ''[[Tachkent]]'' | align="right" | {{smn|447400|8}} | align="right" | {{smn|28934102|10}} | align="right" | {{smn|65|5|10}} |- | {{Pakistan}} | ''[[Islamabad|Islâmâbâd]]'' | align="right" | {{smn|803940|8}} | align="right" | {{smn|182142594|10}} | align="right" | {{smn|227|5|10}} |- | {{Palestine}} | ''[[Ramallah]]/[[Jérusalem|Jérusalem-Est]]'' | align="right" | {{smn|5860|8}} | align="right" | {{smn|4326295|10}} | align="right" | {{smn|738|5|10}} |- | {{Philippines}} | ''[[Manille]]'' | align="right" | {{smn|300000|8}} | align="right" | {{smn|98393574|10}} | align="right" | {{smn|328|5|10}} |- | {{Qatar}} | ''[[Doha]]'' | align="right" | {{smn|11437|8}} | align="right" | {{smn|2168673|10}} | align="right" | {{smn|190|5|10}} |- | {{Russie}} | ''[[Moscou]]'' | align="right" | {{smn|17075200|8}}* | align="right" | {{smn|142833689|10}} | align="right" | {{smn|8|5|10}} |- | {{Singapour}} | ''[[Singapour]]'' | align="right" | {{smn|699|8}} | align="right" | {{smn|4492150|10}} | align="right" | {{smn|6426|5|10}} |- | {{Sri Lanka}} | ''[[Sri Jayawardenapura]]'' | align="right" | {{smn|65610|8}} | align="right" | {{smn|21273218|10}} | align="right" | {{smn|324|5|10}} |- | {{Syrie}} | ''[[Damas]]'' | align="right" | {{smn|185180|8}} | align="right" | {{smn|21898061|10}} | align="right" | {{smn|118|5|10}} |- | {{Tadjikistan}} | ''[[Douchanbé]]'' | align="right" | {{smn|143100|8}} | align="right" | {{smn|7320815|10}} | align="right" | {{smn|51|5|10}} |- | {{Taïwan}} <small>(RDC)</small> | ''[[Taipei]]'' | align="right" | {{smn|35980|8}} | align="right" | {{smn|23146090|10}} | align="right" | {{smn|643|5|10}} |- | {{Thaïlande}} | ''[[Bangkok]]'' | align="right" | {{smn|514000|8}} | align="right" | {{smn|67010502|10}} | align="right" | {{smn|130|5|10}} |- | {{Timor oriental}} | ''[[Dili]]'' | align="right" | {{smn|15007|8}} | align="right" | {{smn|1132879|10}} | align="right" | {{smn|75|5|10}} |- | {{Turquie}} | ''[[Ankara]]'' | align="right" | {{smn|783562|8}} | align="right" | {{smn|85722936|10}} | align="right" | {{smn|109|5|10}} |- | {{Turkménistan}} | ''[[Achgabat]]'' | align="right" | {{smn|488100|8}} | align="right" | {{smn|5042920|10}} | align="right" | {{smn|10|5|10}} |- | {{Viêt Nam}} | ''[[Hanoï]]'' | align="right" | {{smn|329560|8}} | align="right" | {{smn|91679733|10}} | align="right" | {{smn|278|5|10}} |- | {{Yémen}} | ''[[Sanaa]]'' | align="right" | {{smn|527970|8}} | align="right" | {{smn|24407855|10}} | align="right" | {{smn|46|5|10}} |} {{*}} Ce chiffre inclut la partie européenne de la Russie. === Frontières === Beaucoup de géographes ne considèrent pas l'Asie comme un continent séparé de l'[[Europe]], car il n'y a pas de séparation physique entre les deux<ref>http://encarta.msn.com/encnet/refpages/RefArticle.aspx?refid=761574726.</ref>. L'Asie constitue l'est et le nord de l'[[Afro-Eurasie]] ou encore l'est de l'[[Eurasie]]. Elle est délimitée au nord par l'[[océan Arctique]], à l'est par l'[[océan Pacifique]], au sud par l'[[océan Indien]], au sud-ouest par l'océan Indien ([[mer Rouge]]) et à l'ouest par l'[[océan Atlantique]] ([[mer Méditerranée]] et [[mer Noire]]), le [[Caucase]], la [[mer Caspienne]], le [[Oural (fleuve)|fleuve Oural]] et les [[Oural|monts Oural]]. [[Fichier:Parts of Asia.png|thumb|left|L'une des variantes des subdivisions [[Histoire de l'Asie|historico]]-[[Géographie de l'Asie|géographiques]] de l'Asie : l'[[Europe]] pourrait être considérée comme l'une d'elles.]] L'Asie est séparée du [[Amérique|continent américain]] par le [[détroit de Béring]], de l'[[Océanie]] par différents mers et détroits et de l'[[Afrique]] par l'[[isthme de Suez]]. En revanche, la séparation avec le [[Europe|continent européen]] est nettement plus arbitraire dans la mesure où l'Europe et l'Asie forment une seule masse continentale clairement continue. Les critères qui définissent l'Europe comme un continent distinct de l'Asie pourraient s'appliquer à d'autres portions de l'Eurasie : [[Proche-Orient|Proche]] et [[Moyen-Orient]], [[sous-continent Indien]], [[Indochine]], etc. ==== Asie-Europe ==== {{Article détaillé|Limites de l'Europe}} Au {{XVIIIe siècle}}, le [[Pierre Ier de Russie|tsar Pierre {{Ier}}]] désire faire de la [[Empire russe|Russie]] une puissance européenne. Son géographe [[Vassili Tatichtchev|Tatitchev]] propose alors en [[1703]] que les monts [[Oural]], le fleuve Oural et le [[Caucase]] constituent la frontière entre Europe et Asie en lieu et place du [[Don (fleuve)|Don]] qui incluait alors la Russie dans l'Asie. Avec l'extension récente de l'[[Union européenne]] aux portes de l'Asie tant dans les [[Balkans]] qu'en [[Europe de l'Est]] se pose une nouvelle fois le problème du tracé exact de la limite entre Europe et Asie. {{qui|Certains géographes}}, par commodité, voudraient repousser la limite au-delà du Caucase afin d'inclure notamment l'[[Arménie]] en Europe. D'autres, à l'inverse, voudraient voir cette frontière fixée à la [[dépression de Kouma-Manytch|dépression de Manytch]] située au nord du Caucase dans le but d'inclure les [[peuples turcs]] du Caucase dans l'Asie. ==== Asie-Océanie ==== En [[1831]], l'explorateur et géographe [[Jules Dumont d'Urville]] découpe l'[[Océanie]] en quatre régions : la [[Polynésie]], la [[Micronésie (région)|Micronésie]], la [[Mélanésie]] et l'[[Insulinde]] (alors appelée Malaisie). Cette dernière partie sera ensuite rattachée à l'Asie ce qui explique la frontière actuelle entre Asie et Océanie : l'ensemble des îles indonésiennes sont asiatiques à l'exception de la [[Nouvelle-Guinée]] et des îles toutes proches. Mais le caractère arbitraire de cette limite amène les géographes à repenser cette frontière. Certains pensent qu'il serait plus approprié d'utiliser la [[ligne Wallace]], d'autres voudraient inclure entièrement l'[[Indonésie]] en Asie en excluant le [[Timor oriental]]. ==== Asie-Afrique ==== La frontière entre l'Asie et l'[[Afrique]] est généralement fixée à l'[[isthme de Suez]] ce qui exclut le [[Sinaï]] de l'Afrique<ref>{{lien web |titre=Encyclopédie Française - Le savoir est d'or |url=http://www.encyclopediefrancaise.com/L'Asie.html |site=Encyclopédie Française |consulté le=06-08-2020}}.</ref>. L'[[Égypte]] se retrouvant à cheval sur deux continents, {{qui|certains géographes}} proposent de déplacer la limite entre ces deux continents à la frontière israélo-égyptienne. ==== Asie-Amérique ==== [[Fichier:Chukchi Sea map-fr.svg|vignette|Le détroit de Béring.]] Par commodité, la frontière entre ces deux continents est fixée à la frontière russo-américaine, aux alentours du [[détroit de Béring]]. Les [[îles Komandorski]] sont donc asiatiques tandis que le reste des [[îles Aléoutiennes]] sont américaines. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Asie}} {{...}} Pendant six siècles, le développement du continent s'était construit autour de sa façade maritime. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] fermée, la [[Chine]] aussi, l'[[Inde]] repliée sur elle-même… l'essor de l'Asie s'était effectuée au travers de ses ports et de ses détroits, vers l'extérieur, [[Corée du Sud]], [[Taïwan]], [[Hong Kong]], [[Singapour]]… La géographie économique et politique de l'Asie qui a émergé au {{s-|XX|e}} est une géographie côtière. Le bras de fer militaire pour le contrôle de l'[[océan Indien]] est là pour en témoigner. Tout cela reste vrai, mais, en parallèle, une autre Asie émerge. Intérieure, continentale, terrestre. Des routes sont tracées, des voies ferrées posées, des pipelines et des villes forment peu à peu une infrastructure si importante que deux experts australiens, Anthony Bubalo et Malcolm Cook, y voient la naissance d'une nouvelle Asie, posée sur un axe est-ouest et qu'ils baptisent l'Asie « horizontale », en référence à l'Asie « verticale », construite le long des côtes. La liste des récents réseaux terrestres qu'ils dressent est impressionnante. Un oléoduc de {{formatnum:7000}} kilomètres entre [[Turkménistan]] et Chine. Un autre, en projet, entre l'Inde et l'[[Iran]]. Des milliers de kilomètres de tuyaux pour acheminer le pétrole russe vers la Chine. Des routes reliant la [[Birmanie]] à ce grand voisin. Des voies ferrées à grande vitesse vers le sud (Singapour) et vers l'ouest. Le rêve officiel chinois étant carrément de relier [[Shanghai]] à [[Londres]] en deux jours en 2025. Tout n'ira pas aussi vite que proclamé. Les Chinois ne pourront pas, conjoncture économique oblige, financer tous les travaux<ref>[[GEO (magazine)|GEO]] {{numéro|398}} d'avril 2012.</ref>. === Grands empires === {{...}} L'Asie connut la domination au cours des siècles de diverses puissances telles que : * l'empire hittite ; * l'empire assyrien ; * l'empire médo-perse ; * l'empire macédonien : avec notamment [[Alexandre le Grand]] ; * l'empire romain : au Moyen-Orient, notamment en Turquie, ce qui formera la province romaine d'Asie, et deviendra l'[[empire byzantin]] qui disparaîtra en 1453 ; * l'empire khmer : avec la [[dynastie Varman]]. L'empire ira de [[Singapour]] au [[Laos|Nord Laos]], du [[Viêt Nam]] à la [[Birmanie]] ; * l'empire indien ; * l'empire chinois (dynasties Song, Zhou, Ming. Qin, Tang, Xu, Qing, etc.) ; * l'empire arabo-musulman, qui s'étendait de la péninsule d'[[Arabie]] au sous-continent indien, en passant par l'Asie centrale puis en Afrique du Nord ; * l'empire mongol ; * l'empire ottoman : de 1290 à 1923 ; * l'[[Empire moghol]] de 1526 à 1857 ; * l'empire russe (grâce à la conquête de la [[Sibérie]]) ; * l'empire japonais (avec la domination de la [[Mandchourie]] et de l'Extrême-Orient). === Époque coloniale === Diverses puissances coloniales se sont partagées l'Asie : la France avec la domination du [[Protectorat français du Cambodge|Cambodge]], du [[Protectorat français du Laos|Laos]] et du [[Viêt Nam]] puis de la [[Levant français|Syrie]] et du [[Grand Liban|Liban]] (après la chute de l'[[Empire ottoman]]), le Royaume-Uni avec la domination du sous-continent indien sauf l'[[Afghanistan]], de la [[Palestine mandataire|Palestine]], de l'[[Irak]], du [[Yémen]], d'[[Oman]] (après la chute de l'Empire ottoman), ainsi que de l'[[Inde britannique|Inde]], [[Bangladesh]], [[Pakistan]], [[Sri Lanka]], la [[Birmanie britannique|Birmanie]] (Myanmar) et de la [[Malaisie britannique|Malaisie]], les Pays-Bas avec l'[[Indes orientales néerlandaises|Indonésie]], les États-Unis avec la colonisation des [[Philippines]], qui furent une colonie espagnole jusqu'en 1898, et l'administration du [[Japon]], et le Portugal avec son [[Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves]], dont l'[[Inde portugaise|Inde]] faisait partie. === Asie contemporaine === Les colonies asiatiques ont été les premières à connaître l'indépendance grâce à des leaders tels que [[Jawaharlal Nehru]] et [[Mohandas Karamchand Gandhi|Mohandas Gandhi]] en Inde, [[Hô Chi Minh|Ho Chi Minh]] au Viêt Nam ou encore [[Soekarno|Sukarno]] et [[Mohammad Hatta|Hatta]] en Indonésie qui autoproclamèrent leurs pays respectifs indépendants en 1945, prenant les Empires coloniaux au dépourvu au sortir de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les Américains comprenant la situation (et pour éviter d'éventuelles tensions comme les Pays-Bas avec l'Indonésie ou encore la France avec ses colonies indochinoises), ils décidèrent de donner l'indépendance aux [[Philippines]] en 1946, qui fut le premier pays officiellement indépendant d'Asie. Le [[Royaume-Uni]] suivra en 1947 en déclarant l'indépendance du Pakistan et de l'Inde (bien que les comptoirs portugais et français ne doivent pas être pas indépendants avant les années 1950 et 1960). Il s'ensuivit des tensions ethno-religieuses entre les deux pays. Le Royaume-Uni rendit également Ceylan et la Birmanie (1948) puis la Malaisie (1957), Singapour (1965), le Brunei (1984) et enfin Hong Kong (1997). Les [[Pays-Bas]] abandonnèrent l'Indonésie en [[1949]] à la suite d'une guérilla condamnée par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] et qui se prolongera en conflit ethnique post-colonial. Quant à la [[France]] et au [[Portugal]], ce n'est que tardivement qu'elles laissèrent leurs colonies. Pour la France, après une guerre contre l'Indochine qui l'épuise, elle donne l'indépendance au Laos, au Cambodge et au Viêt Nam en 1954 (ce dernier se divise en deux parties, Viêt Nam du Sud et Viêt Nam du Nord, ce qui les plongent dans une guerre pour récupérer la Cochinchine). Le Portugal, quant à lui, rendra son dernier comptoir qu'est Macao en [[1999]]. L'Asie contemporaine a été marquée par la création d'un État [[sionisme|sioniste]], Israël, en 1948 et cela entraînera des conflits d'ordre ethnico-religieux à plusieurs reprises. Les {{Citation|superpuissances}}, c'est-à-dire les États-Unis et l'URSS, tentent de rallier à eux le continent, ce qui entraîne des tensions notamment en Corée (de 1950 à 1953) ; dans les années 1950 des révolutions éclatent au Moyen-Orient, comme en Syrie et en Irak puis, dans les années 1960, en Asie du Sud-Est comme la guerre du Viêt Nam (1967 à 1973), au Cambodge et au Laos ; l'Afghanistan sera envahi par l'URSS en 1979. La Chine deviendra un pays communiste en 1949 et s'ensuit la [[révolution culturelle]] en 1966. == Population et civilisation == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Asie}} L'Asie compte {{unité|4,6 milliards}} d'habitants en 2019, soit plus de la moitié de la population mondiale (environ 60 %)<ref name="POP">[http://www.worldatlas.com/geoquiz/thelist.htm Liste des continents par population].</ref>. Environ deux milliards d'entre eux ont moins de vingt ans. La population est toutefois très inégalement répartie : aux déserts humains de l'ouest et du nord de l'Asie s'opposent les grands foyers de peuplement de l'Asie du Sud et de l'Est. La population [[Asiatique (humain)|asiatique]] croît au même rythme que la [[population mondiale]]. Certains pays mènent des politiques pour limiter les naissances, comme la Chine avec sa politique du mariage tardif et de l'enfant unique (toutefois abandonnée en 2015), ou l'Inde avec le versement d'allocations valorisées aux familles les moins nombreuses<ref>{{lien web |titre=CROISSANCE ET POPULATION |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20061206000000/http://yildizoglu.u-bordeaux4.fr/croissance/dos9900/population.html |site=u-bordeaux4.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=15-10-2023}}.</ref>. La [[taux de fécondité|fécondité]] varie selon les différentes régions d'Asie. Les pays d'[[Asie de l'Est]] ont un taux de fécondité très faible : {{nobr|1,6 enfant}} par femme en Chine, 1,4 au Japon, 1,2 en Corée du Sud et 1,1 à Taïwan. En revanche, les pays d'[[Asie de l'Ouest]], d'[[Asie centrale]] et d'[[Asie du Sud]] ont un taux de fécondité plus élevé : {{nobr|5,3 enfants}} par femme en Afghanistan, 4,4 au Yémen, 3,6 au Pakistan ou encore 3,1 en Israël. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Asie}} Les langues les plus parlées en Asie sont le [[mandarin (langue)|mandarin]], avec environ 1 milliard de locuteurs et l'[[hindi]]<ref>{{lien web |titre=The 50 Most Widely Spoken Languages in the World<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.photius.com/rankings/languages2.html |site=photius.com |consulté le=27-10-2021}}.</ref>. === Religions === L'Asie compte plusieurs religions majeures et pour la plupart originaires d'Asie et dispersées sur tout le continent : [[animisme]], [[bouddhisme]], [[christianisme]], [[confucianisme]], [[hindouisme]], [[sikhisme]], [[jaïnisme]], [[islam]], [[judaïsme]], [[shintoïsme]], [[taoïsme]], [[zoroastrisme]], [[bahaïsme]] et le [[yézidisme]]. [[Fichier:Taj Mahal in March 2004.jpg|vignette|Le [[Taj Mahal]] en [[Inde]].]] [[Fichier:Rohtas Fort battlements.jpg|vignette|Le [[Fort de Rohtas]] au [[Pakistan]].]] [[Fichier:La cité interdite 0244.JPG|vignette|La [[Cité interdite]] en [[Chine]].]] [[Fichier:Fujsan2.jpg|vignette|Le [[Mont Fuji]] au [[Japon]].]] [[Fichier:Taipei 101 2009 amk-EditMylius.jpg|vignette|La [[Taipei 101]] à [[Taïwan]].]] * [[Kaaba]], [[Arabie saoudite]] * [[Angkor Vat]], [[Cambodge]] * [[Chocolate Hills]], [[Philippines]] * [[Jardins de Shalimar (Cachemire)|Jardin de Shalimar]], [[Inde]] * [[Qutub Minar]], [[Inde]] * [[Hawa Mahal]], [[Inde]] * [[Fort rouge d'Āgrā|Fort Rouge d'Agra]], [[Inde]] * [[Taj Mahal]], [[Inde]] * [[Khajurâho|Temple de Khajuraho]], [[Inde]] * [[Sânchî|Stupa de Sanchi]], [[Inde]] * [[Kanchenjunga]], [[Inde]] et [[Népal]] * [[Varanasi]], [[Inde]] * [[Nanda Devi]], [[Inde]] * [[Gange]], [[Inde]] * [[Vallée du Cachemire]], [[Inde]] * {{Lien|langue=en|trad=Chowmahalla Palace|fr=Palais de Chowmahalla}}, [[Inde]] * [[Temple de la Mahabodhi]], [[Inde]] * [[Pilier de fer de Delhi]], [[Inde]] * [[Cité interdite]], [[Chine]] * [[Mausolée de l'empereur Qin]], [[Chine]] * [[Palais d'Été]], [[Chine]] * [[Monts Huang|Mont Huangshan]], [[Chine]] * [[Mont Paektu]], [[Chine]], [[Corée du Nord]] * [[Temple du Ciel]], [[Chine]] * [[Grande Muraille]], [[Chine]] * [[Fort de Lahore]], [[Pakistan]] * [[Fort de Rohtas]], [[Pakistan]] * [[Mosquée du Sheikh Lutfallah]], [[Iran]] * [[Persépolis]], [[Iran]] * l'[[Himalaya]], [[Afghanistan]], [[Inde]], [[Bhoutan]], [[Népal]], [[Chine]] et [[Pakistan]] * [[Borobudur|Temple de Borobudur]], [[Indonésie]] * [[Massada]], [[Israël]] * [[Mur occidental|Mur des Lamentations]], [[Israël]] * [[Mont Fuji]], [[Japon]] * [[Baalbek]], [[Liban]] * [[Byblos]], [[Liban]] * [[Cèdre du Liban]], [[Liban]] * [[Grotte de Jeita]], [[Liban]] * [[Minar-e-Pakistan]], [[Pakistan]] * [[Mosquée al-Aqsa|Masjid Al-Aqsa]], [[Territoires palestiniens occupés|Palestine]] * Monts [[Otgontenger]], [[Mongolie]] * [[Karakorum]], [[Mongolie]] * [[Cappadoce]], [[Turquie]] * [[Bosphore]], [[Turquie]] * [[Détroit des Dardanelles|Dardanelles]], [[Turquie]] * [[Pondichéry]], [[Inde]] * [[Monts Taurus]], [[Turquie]] * [[Mont Ararat]], Turquie * [[Baie de Hạ Long|Baie d'Halong]], [[Viêt Nam]] * [[Tour du Juche]], [[Corée du Nord]] * Tour [[Taipei 101]], [[Taïwan]] * [[Musée national du Palais]], [[Taïwan]] * [[Changdeokgung]], [[Corée du Sud]] * [[Temple Bulguksa]], [[Corée du Sud]] * [[Sanctuaire de Jongmyo]], [[Corée du Sud]] * [[Forteresse de Hwaseong]], [[Corée du Sud]] * Ville historique d'[[Ayutthaya]], [[Thaïlande]] == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Asie}} Le continent est très riche en ressources naturelles, telles que le [[pétrole]], les [[forêt]]s, les [[poisson]]s, l'[[eau]], le gaz naturel, le [[cuivre]] et l'[[argent]]. L'Asie est le deuxième continent le plus riche du monde par [[PIB nominal]] après l'[[Europe]] et le premier en [[Parité de pouvoir d'achat|PPA]]. Les plus grandes économies d'Asie sont la [[Chine]], le [[Japon]], l'[[Inde]], la [[Corée du Sud]] et l'[[Indonésie]]. L'Asie abrite également six des vingt plus grandes puissances économiques mondiales (huit si l'on compte la Russie et la Turquie) : la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Arabie saoudite. Le 15 septembre 2020, selon la [[Banque asiatique de développement]] (BAD), le produit intérieur brut de l’Asie devrait se contracter de 0,7 % en 2020 en raison de la [[pandémie de Covid-19]]. En outre, les économies asiatiques n’étaient plus des économies émergentes. C'était la première fois en {{nombre|6|décennies}} que les {{nombre|46|pays}} en développement du continent (l'[[Australie]] et le [[Japon]] n'en faisaient pas partie) devaient même entrer en légère récession en [[2020]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Coronavirus: emerging Asia expected to enter recession in 2020|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/15/coronavirus-l-asie-emergente-devrait-entrer-en-recession-en-2020_6052213_3234.html|site=Le Monde|consulté le=15 Septembre 2020}}</ref>. {| class="wikitable sortable mw-collapsible" |+ <ref>{{Lien web |langue=en |titre=World Economic Outlook ( April 2022 ) |url=https://www.imf.org/external/datamapper/datasets/WEO |site=imf.org |consulté le=16 Août 2022}}.</ref> ! Pays !! [[Produit intérieur brut|PIB]] nominal<br /><small>(millions de $)</small> !! Rang mondial |- | {{Chine}} | align="right" | {{formatnum:19911.59}} | align="center" | 2 |- | {{Japon}} | align="right" | {{formatnum:4912.15}} | align="center" | 3 |- | {{Inde}} | align="right" | {{formatnum:3291.40}} | align="center" | 6 |- | {{Russie}} | align="right" | {{formatnum:1829.05}} | align="center" | 11 |- | {{Corée du Sud}} | align="right" | {{formatnum:1804.68}} | align="center" | 12 |- |{{Iran}} |align="right" | {{formatnum:1739.01}} |align="center" | 14 |- | {{Indonésie}} | align="right" | {{formatnum:1289.30}} | align="center" | 17 |- | {{Arabie saoudite}} | align="right" | {{formatnum:1040.17}} | align="center" | 18 |- | {{Turquie}} | align="right" | {{formatnum:692.38}} | align="center" | 19 |- |{{Taïwan}} |align="right" | {{formatnum:841.21}} |align="center" | 21 |- |{{Thaïlande}} |align="right" | {{formatnum:520.70}} |align="center" | {{formatnum:28}} |- |{{Malaisie}} |align="right" | {{formatnum:439.37}} |align="center" | {{formatnum:34}} |} {{clr}} {{*}} FMI - World Economic Outlook - Données récoltées en Avril 2022 === Industrie === L'industrie en Asie a toujours été plus importante dans l'Est, le Sud, et le Sud-est de l'Asie, en particulier en [[Chine]], à [[Taïwan]], en [[Corée du Sud]], au [[Japon]], en [[Inde]] et à [[Singapour]]. Le Japon et la Corée du Sud continuent à dominer dans le domaine des [[Multinationale|firmes multinationales]]. L'Asie émergente attire de nombreuses [[délocalisation]]s grâce à une main-d'œuvre bon marché et peu exigeante sur les conditions de travail, sur les heures et les salaires. Par exemple, il y a très peu de lois sociales en Chine. === Finance === L'Asie a plusieurs grands centres financiers : [[Hong Kong]], [[Singapour]], [[Tokyo]], [[Shanghai]] et [[Bombay|Mumbai]]. [[Dubaï (ville)|Dubaï]] connaît une croissance rapide en tant que centre financier pour l'Asie occidentale. Le nombre d'emplois dans les [[centre d'appel|centres d'appel]] et les [[Business Process Outsourcing]] (BPOs) est très important en [[Inde]], au [[Pakistan]] et aux [[Philippines]] en raison de la disponibilité d'un vaste nombre de personnes hautement qualifiées, de travailleurs [[Monde anglo-saxon|anglophones]]. L'utilisation accrue de l'[[externalisation]] a aidé l'ascension de l'[[Inde]] et de la [[République populaire de Chine]] en tant que centres financiers. Grâce à sa grande industrie extrêmement compétitive des [[Technologies de l'information et de la communication|technologies et de l'information]], l'Inde est devenue une importante plaque tournante pour l'externalisation. === Alliances commerciales === * [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique]] * [[Dialogue Asie-Europe]] * [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est]] * [[Conseil de coopération du Golfe]] * [[Communauté des États indépendants]] * [[Association sud-asiatique pour la coopération régionale]] === Liste des pays par [[Liste des pays par IDH|Indice de développement humain]] ([[Indice de développement humain|IDH]]) === {| class="wikitable gauche" style="text-align:center" |+ [[Indice de développement humain|IDHs]] les plus élevés |- ! scope="col" | Rang ! scope="col" | Pays ! scope="col" | IDH (2012) |- | 1 ||style="text-align:left"| {{pays|Japon}} || 0,912 |- | 2 ||style="text-align:left"| {{pays|Corée du Sud}} || 0,909 |- | 3 ||style="text-align:left"| {{pays|Hong Kong}} || 0,906 |- | 4 ||style="text-align:left"| {{pays|Israël}} || 0,900 |- | 5 ||style="text-align:left"| {{pays|Singapour}} || 0,895 |- |} {|class="wikitable gauche" style="text-align:center" |+ [[Indice de développement humain|IDHs]] les plus faibles |- ! scope="col" | Rang ! scope="col" | Pays ! scope="col" | IDH (2012) |- | 1 ||style="text-align:left"| {{pays|Afghanistan}} || 0,374 |- | 2 ||style="text-align:left"| {{pays|Yémen}} || 0,458 |- | 3 ||style="text-align:left"| {{pays|Népal}} || 0,463 |- | 4 ||style="text-align:left"| {{pays|Birmanie}} || 0,498 |- | 5 ||style="text-align:left"| {{pays|Pakistan}} || 0,515 |- |} {{clr|left}} == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Asia|94203818}} {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Asia| wikinews=Page:Asie| wikisource=Catégorie:Asie| wikiquote=Catégorie:Asie| wikt=Asie| wikivoyage=Asie}} === Bibliographie === * [[René Grousset]], ''La Face de l'Asie'', Payot, 1955. * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Marie Bouissou]], Guibourg Delamotte, Chloé Froissart, Gilles Verniers, Philippe Picquier|titre=La Démocratie en Asie|éditeur=[[Éditions Philippe Picquier|Éditions Picquier]]|année=2019|pages totales=161|lire en ligne={{Google Livres|zvfZCgAAQBAJ}}}} === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/index.html CIA - The World Factbook] * [http://www.diploweb.com/-Asie-.html Géopolitique des pays d'Asie] - diploweb.com * [http://www.larevuedesressources.org/rubrique.php3?id_rubrique=86 Enquête : «Où en êtes-vous avec l'Asie ?»] {{Palette|Pays d'Asie|Économie de l'Asie|Régions du monde|Masses continentales}} {{Portail|Asie|géographie}} [[Catégorie:Asie|*]] [[Catégorie:Éponyme d'une épithète spécifique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Acier
Acier
{{Voir homophones|Assier}} {{Voir homonymes|Acier (homonymie)}} {{Infobox Matériaux}} Un '''acier''' est un [[alliage]] métallique constitué principalement de [[fer]] et de [[carbone]]. Il se distingue des [[Fonte (métallurgie)|fontes]] et des [[ferroalliage]]s par sa teneur en carbone comprise entre 0,02 % et 2 % en masse. C’est essentiellement cette teneur en carbone qui confère à l'acier ses propriétés. Depuis le {{s-|XIX}}, les aciers sont très utilisés dans l'industrie, le bâtiment et les travaux publics (BTP) et le génie civil et militaire ; purs ou sous forme d'alliages, et souvent améliorés par des traitements thermiques, mécaniques et chimiques agissant sur leurs propriétés mécaniques (recuit, trempe, revenu, cémentation, nitruration et carbonitruration), leur dureté, résilience et de résistance à l'usure et à la corrosion. == Histoire == [[Image:Bas fourneau.png|thumb|Fabrication d’acier au [[Moyen Âge]] dans un [[bas fourneau]].]] {{Article détaillé|Histoire de la production de l'acier}} L’[[âge du fer]] se caractérise par l’adaptation du [[bas fourneau]] à la réduction du fer<ref>{{ouvrage |langue=en |prénom1=Paul T. |nom1=Craddock |titre=Early Metal Mining and Production |année=1995 |éditeur=Prentice Hall & IBD |lieu=Edingburgh |pages totales=383 |passage=258-259 |isbn=9781560985358}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |langue=en |prénom1=Anthony M. |nom1=Snodgrass |lien auteur=Anthony Snodgrass |titre=The Coming of the Age of Iron |titre chapitre=Iron and Early Metallurgy in the Mediterranean |année=1980 |éditeur=Theodore A. Wertime and James D. Mulhy |passage=336-337 |isbn=0300024258 |ISBN2=0-300-02425-8}}</ref>{{,}}<ref group=n>Le bas fourneau a été mis au point pendant l’[[âge du bronze]] pour la réduction du cuivre plus facile car se faisant à plus basse température : d’après le [[diagramme d'Ellingham]], le CO réduit efficacement les oxydes de cuivre au-delà de {{tmp|400|°C}}, alors qu’il faut dépasser {{tmp|900|°C}} pour réduire les oxydes de fer.</ref>. Ce bas fourneau produit une [[loupe (sidérurgie)|loupe]], un mélange hétérogène de fer, d’acier et de [[laitier (métallurgie)|laitier]], dont les meilleurs morceaux doivent être sélectionnés, puis [[cinglage (sidérurgie)|cinglés]] pour en chasser le laitier<ref>{{Lien web |url=http://soleildacier.ouvaton.org/savoir/fr/DNA02-S1_W.pdf |titre=Le tatara |auteur=Maurice Burteaux |date=1 octobre 2004 |éditeur=Soleil d’acier}}</ref>. En poussant le vent, on attise la combustion et la température de fusion du métal est atteinte. On extrait le métal par vidange du [[creuset]] : c’est la production au [[haut fourneau]]. On obtient alors de la fonte, le fer liquide se chargeant de carbone au contact du [[charbon de bois]]. En effet, deux phénomènes complémentaires se déroulent dans le creuset du haut fourneau : le fer se charge de carbone lorsqu’il arrive au contact du charbon de bois, ce qui abaisse son [[point de fusion]]. Puis ce métal fondu continue à s’enrichir en carbone, en dissolvant le charbon de bois<ref group=n>L’absorption du carbone s’arrête lorsque le métal en est saturé. La teneur en carbone de la fonte dépend donc uniquement de sa température : plus une fonte liquide est chaude, plus elle peut absorber de carbone.</ref>. Les premières coulées de fonte ont été réalisées par les Chinois durant la [[période des Royaumes combattants]] (entre -453 et -221)<ref>{{ouvrage | langue=en | prénom1=Robert | nom1=Temple | titre=The Genius of China: 3,000 Years of Science, Discovery, and Invention | préface = Joseph Needham | éditeur=Simon and Schuster (New York) | année=1986 | passage=49-50 | pages totales=254 | isbn=0671620282}}</ref>. Ceux-ci savent aussi brûler le carbone de la fonte, en le faisant réagir avec de l’air, pour obtenir de l’acier. Il s’agit du procédé indirect, car l’élaboration de l’acier se fait après l’obtention de la fonte<ref>{{ouvrage | langue=en | prénom1=Zhongshu | nom1=Wang | titre=Han Civilization | éditeur=New Haven and London: Yale University Press | année=1982 | passage=125 | pages totales=261 | isbn=0-300-02723-0}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | auteur=Adrienne R. Weill | url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/metallurgie/ | titre=Métallurgie (Acier au creuset et fonte de qualité au {{s-|XVIII|e}}) | éditeur=''Encyclopædia Universalis'' | lien éditeur=Encyclopædia Universalis | consulté le=06/08/2011}}</ref>. En Europe et en Asie, durant l’Antiquité, on produisait également de l’acier en recarburant le fer avec des gaz de combustion et du charbon de bois ([[acier de cémentation]]). [[René-Antoine Ferchault de Réaumur|Réaumur]], en réalisant de très nombreuses expériences et en publiant les résultats de ses observations en 1722, fonde la [[sidérurgie]] moderne : il est le premier à théoriser le fait que l’acier est un état intermédiaire entre la fonte et le fer pur, mais les connaissances du temps ne lui permettent pas d’être scientifiquement précis<ref>Roland Eluerd, ''Les Mots du fer et des Lumières'', Paris, Honoré Champion, Genève, Slatkine, 1993, {{p.|29-42}}</ref>. Il faut attendre 1786 pour que la [[métallurgie]] devienne scientifique : cette année-là, trois savants français de l’école de Lavoisier, [[Claude-Louis Berthollet|Berthollet]], [[Gaspard Monge|Monge]] et [[Alexandre-Théophile Vandermonde|Vandermonde]]<ref>''[[Science et Vie]]'', {{n°|1106}}, novembre 2009, {{p.|130-131}}</ref> présentent devant l’[[Académie des sciences (France)|Académie royale des sciences]] un ''Mémoire sur le fer''<ref>[[Alexandre-Théophile Vandermonde]], [[Claude-Louis Berthollet]], [[Gaspard Monge]], ''Mémoire sur le fer considéré dans ses différens états métalliques'', {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6359836g/f1.image}}, « Lû à l‘Académie Royale des Sciences, au mois de mai 1786</ref> dans lequel ils définissent les trois types de produits ferreux : le [[fer]], la [[fonte (métallurgie)|fonte]] et l’acier. L’acier est alors obtenu à partir du fer, lui-même produit par [[affinage (métallurgie)|affinage]] de la fonte issue du haut fourneau. L’acier est plus [[Ténacité|tenace]] que le fer et moins fragile que la fonte, mais chaque transformation intermédiaire pour l’obtenir augmente son coût. La [[révolution industrielle]] apparaît grâce à la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication et conversion de la fonte en acier. En 1856, le [[procédé Bessemer]] est capable d’élaborer directement l’acier à partir de la fonte. Son amélioration par [[Sidney Gilchrist Thomas|Thomas]] et [[Percy Carlyle Gilchrist|Gilchrist]] permet sa généralisation<ref>{{article|langue=fr|prénom1=Alexis|nom1=Aron|lien auteur1=Alexis Aron|titre=Les conséquences économiques de l’invention de Sidney Gilchrist Thomas (allocution)|périodique=La revue de métallurgie|numéro=12|mois=décembre|année=1950|date=|pages=18-22}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |langue = en |titre = The journal of the Iron and Steel Institute |lieu = Londres |année = 1915 |mois = décembre |jour = 17 |volume = XCI |pages totales = 711 |titre chapitre = Statistics |passage = 655-657 |lire en ligne = https://archive.org/details/journalissue03instgoog}}</ref>. Ces découvertes mènent à la fabrication en masse d’un acier de qualité (pour l’époque). Enfin, vers la seconde moitié du {{s-|XIX|e}}, [[Dmitri Tchernov]] découvre les transformations polymorphes de l’acier et établit le diagramme binaire fer/carbone, faisant passer la métallurgie de l’état d’artisanat à celui de science. == Composition chimique == L'acier est un [[alliage]] à base de [[fer]] qui contient une teneur en [[carbone]] comprise environ entre 0,02 % et 2 % en masse<ref>Valeur supérieure de la teneur en carbone : {{Citation bloc|Les alliages fer-carbone contenant plus de 2 % de carbone constituent les fontes. | Philibert {{et al.}} | ''Métallurgie du minerai au matériau'' (Dunod, 2002), {{p.|660}}}} {{Citation bloc|Les fontes sont des alliages de fer et de carbone en quantité supérieure à 2 %. | Hazard {{et al.}} | ''Mémotech — Structures métalliques'' (Casteilla, 2000), {{p.|14}}}} Cependant, les valeurs retenues varient selon les auteurs, entre 1,67 et 2,11 %, selon que l’on se base sur les teneurs habituellement utilisées par les fabricants ou les valeurs des diagrammes obtenus en laboratoire.</ref>, et qui peut contenir d'autres [[élément chimique|éléments chimiques]] volontairement ajoutés (éléments d'addition, éléments d'accompagnement) ou non (impuretés). Les ''éléments d'addition'' sont ajoutés de manière intentionnelle pour conférer au matériau les propriétés recherchées. Il s'agit principalement du [[manganèse]] (Mn), du [[chrome]] (Cr), du [[nickel]] (Ni) et du [[molybdène]] (Mo). Les ''éléments d’accompagnement'' sont utilisés par l’aciériste en vue de maîtriser les diverses réactions physico-chimiques nécessaires pour obtenir un acier conforme à la spécification. C’est le cas d’éléments comme l’[[aluminium]], le [[silicium]], le [[calcium]]. Les ''impuretés'' sont des éléments originellement présents dans les ingrédients de haut fourneau qui serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer l’acier. Ce sont le [[soufre]]{{note|Une teneur de {{unité|50|ppm}} en soufre peut diviser par 2 la [[Résilience (physique)|résilience]] à froid d'un acier<ref>{{chapitre |langue= en |titre ouvrage= Tenth International ferroalloys Congress 2004 |titre chapitre= Emerging steel and specialty steel grades and production technologies–impacts on the selection and use of ferroalloys |prénom= Rian |nom= Dippenaar |mois= février |année= 2004 |passage= 744 |isbn= 0-9584663-5-1 |lire en ligne= https://www.academia.edu/35896726/Emerging_steel_and_specialty_steel_grades_and_production_technologies_impacts_on_the_selection_and_use_of_ferroalloys?email_work_card=thumbnail}}</ref>.|group=n}} (S) et le [[phosphore]] (P) présent dans le [[Coke (charbon)|coke]] mais aussi le [[plomb]] (Pb) et l’[[étain]] (Sn) qui peuvent être présents dans les aciers de récupération ainsi que nombre d’autres éléments à bas point de fusion comme l’[[arsenic]] (As) et l’[[antimoine]] (Sb). La teneur en carbone affecte fortement la [[Dureté (matériau)|dureté]] de l’alliage. On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement métalliques ; on parle alors d’aciers « alliés ». On peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les [[trempe (métallurgie)|trempe]]s ou la [[cémentation (sidérurgie)|cémentation]]) ; on parle alors d’aciers « traités ». === Teneur en carbone === [[Fichier:Diag binaire aciers.svg|thumb|Diagramme de phase fer-carbone, permettant de visualiser les conditions d’existence des formes d’acier, en absence d’éléments gammagènes et de trempe.]] Le carbone a une importance primordiale car c’est lui qui, associé au fer, confère à l’alliage le nom d’acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l’addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse. La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de l’acier : en dessous de 0,008 %, l’alliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %<ref>Les sources diffèrent, nous avons donc retenu la valeur de 2,1 % ; quoi qu’il en soit, cette valeur est théorique car on n’utilise dans la pratique aucun acier non allié avec une telle teneur en carbone. Pour le diagramme métastable fer/carbure de fer : * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=William F. |nom1=Smith |prénom2=Javad |nom2=Hashemi |titre=Foundations of Materials Science and Engineering |numéro d'édition=4 |lien éditeur=McGraw-Hill Education|éditeur=McGraw-Hill |lieu=Boston |année=2006 | isbn=978-0-07-295358-9 |isbn10=0-07-295358-6 |lccn=2005043865 |passage=363}} : 2,08 % ; * {{Ouvrage |auteur1=J. Philibert |auteur2=A. Vignes |auteur3=Y. Bréchet |auteur4=P. Combrade |titre=Métallurgie, du minerai au matériau |numéro d'édition=2 |éditeur=Dunod |lieu=Paris |année=2002 |isbn=978-2-10-006313-0 |isbn10 = 2-10-006313-8 |passage=655}} : 2,11 % ; * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=E. Paul |nom1=Degarmo |prénom2=J. T. |nom2 = Black |prénom3=Ronald A. |nom3=Kohser |titre=Materials and Processes in Manufacturing |numéro d'édition=9 |éditeur=Wiley |lieu=Hoboken |année=2003 |isbn=978-0-471-65653-1 |isbn10=0-471-65653-4 |passage=75}} : 2,11 % ; * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael F. |nom1=Ashby |prénom2=David Rayner Hunkin |nom2=Jones |titre=An introduction to microstructures, processing and design |éditeur=Butterworth-Heinemann |année=1992 | présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=TH0UPwAACAAJ}} : 2,14 %. Pour le diagramme stable fer/graphite, la valeur est de 2,03 % (Philibert {{et al.}}, op. cit.)</ref>, on entre dans le domaine de l'[[eutectique]] fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de [[Fonte (métallurgie)|fonte]]. Entre ces deux valeurs, l’augmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la [[Dureté (matériau)|dureté]] de l’alliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle d’aciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » selon la « classification traditionnelle ». {| class="wikitable" |+Classification traditionnelle aciers<ref>{{Lien web |titre=Vocabulaire de référence des matériaux |url=https://www.voisin.ch/dlok/materiaux_f.html |site=voisin.ch |consulté le=2020-12-30}}</ref> !Dureté !Teneur en carbone <br> (%) |- |Acier extra-doux |< 0,15 |- |Acier doux |0,15 - 0,25 |- |Acier demi-doux |0,25 - 0,40 |- |Acier demi-dur |0,40 - 0,60 |- |Acier dur |0,60 - 0,70 |- |Acier extra-dur |> 0,70 |} Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par [[frittage]]. On distingue plusieurs types d’aciers selon le pourcentage massique de carbone qu’ils contiennent : * les aciers hypoeutectoïdes (de {{formatnum:0.0101}} à 0,77 % de carbone) qui sont les plus malléables ; ** les aciers extra-doux ont une teneur inférieure à 0,022 % de carbone ; ils sont hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde ([[Perlite (acier)|perlite]]) et n’ont donc pas de perlite ; ils sont durcis par des précipités de cémentite en faible quantité, ** entre {{formatnum:0.022}} et 0,77 % de carbone, la cémentite est présente dans la perlite mais n’existe pas sous forme « seule » ; * l’acier [[eutectoïde]] (0,77 % de carbone) appelé ''perlite'' ; * les aciers hypereutectoïdes (de 0,77 à 2,11 % de carbone) qui sont les plus durs et ne sont pas réputés soudables. La limite de 2,11 % correspond à la zone d’influence de l’eutectique ([[lédéburite]]) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques. Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusqu’à 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par l’ajout d’éléments dits « gammagènes ». === Éléments d'alliage === ''L’aluminium'' : excellent désoxydant. Associé à l’oxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Au-delà d'un certain seuil, il peut rendre l’acier inapte à la galvanisation à chaud. ''Le chrome'' : c’est l’élément d’addition qui confère à l’acier la propriété de résistance mécanique à chaud et à l’oxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsqu’il est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone) et rend l'acier ''[[acier inoxydable|inoxydable]]''. Additionné de 0,5 % à 9 % il augmente la [[trempabilité]] et la conservation des propriétés mécaniques aux températures supérieures à l’ambiante (famille des aciers alliés au chrome). Il a un rôle alphagène. ''Le cobalt'' : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à l’adoucissement lors du revenu. ''Le manganèse'' : forme des sulfures qui améliorent l’usinabilité. Augmente modérément la trempabilité. ''Le molybdène'' : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité. ''Le nickel'' : rend austénitiques (rôle gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température d’austénitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. C’est l’élément d’alliage par excellence pour l’élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9 % Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36 % Ni dit « [[Invar]] » pour la construction des cuves de méthaniers et des instruments de mesure de précision). ''Le niobium'' : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux d’apport. ''Le phosphore'' : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu. ''Le silicium'' : favorise l’orientation cristalline requise pour la fabrication d’un acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à l’oxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant. ''Le titane'' : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Capture le carbone en solution à haute température et, de ce fait, réduit le risque de corrosion intergranulaire des aciers inoxydables (TiC se forme avant {{fchim|Cr|23|C|6}} et évite donc l’appauvrissement en chrome au joint de grain). ''Le tungstène'' : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène. ''Le vanadium'' : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à l’adoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué). == Structure cristallographique == === Types de structures === [[Fichier:Diag binaire aciers austenite ferrite.svg|thumb|La température de transition α/γ varie avec la teneur en carbone.]] La structure [[Cristallographie|cristalline]] des aciers à l’équilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en [[carbone]] mais aussi d’autres éléments d’alliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas d’une [[trempe (métallurgie)|trempe]]). Les différentes microstructures de l’acier sont : [[austénite]], [[bainite]], [[cémentite]], [[Ferrite (acier)|ferrite]], [[martensite]] et [[Perlite (acier)|perlite]]. La structure du ''fer pur'' dépend de la température : * jusqu’à {{tmp|912|°C}}, le fer (fer α) a une structure cristalline [[cubique centré]]e appelée ''[[ferrite (acier)|ferrite]]'' ; * entre {{tmp|912|°C}} et {{tmp|1394|°C}}, le fer (fer γ) a une structure cristalline [[cubique à faces centrées]] appelée ''[[austénite]]'' ; * entre {{tmp|1394|°C}} et son point de fusion à {{tmp|1538|°C}}, le fer (fer δ) retrouve une structure cristalline [[cubique centré]]e appelée ''ferrite'' delta (cette dernière joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre et surtout le soudage des [[acier duplex|aciers duplex]]). La structure du ''fer + carbone'' évolue d’une façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que l’on est hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il s’agit de fonte). Voir l’étude du diagramme fer-carbone. D’une manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % : * jusqu’à {{tmp|727|°C}}, on trouve un mélange de ferrite et de cémentite ; * à partir de {{tmp|727|°C}}, le fer α se transforme en fer γ (changement de phase appelé ''austénitisation'') ; la température de fin de transformation dépend de la teneur en carbone. === Évolution de la structure lors du refroidissement === [[Fichier:Diag binaire aciers et structure.svg|thumb|Structure cristalline des aciers pour un refroidissement lent : répartition de la ferrite (jaune) et de la cémentite (bleu).]] [[Fichier:Acier et mouvements atomes C refroidissement lent et trempe.svg|thumb|Lors d’un refroidissement lent, le carbone est chassé des mailles de ferrite et va former des carbures (gauche). Lors d’une trempe, le carbone reste piégé dans la maille lors de la transformation γ → α ; cela forme la martensite (droite).]] Lors du refroidissement d’un [[lingot]], l’acier se solidifie à l’état austénitique. Au cours du refroidissement, à {{tmp|727|°C}}, l’[[austénite]] se décompose, soit en [[Ferrite (acier)|ferrite]] + [[Perlite (acier)|perlite]], soit en perlite + [[cémentite]]. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments d’alliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de l’acier. En effet : * les [[joint de grains|joints de grain]] bloquent les [[dislocation]]s, donc augmentent la [[dureté (matériau)|dureté]] et la [[limite élastique]] ; or, plus les grains sont petits, plus il y a de joints de grain ; * la [[cémentite]] est un [[carbure]], une [[Céramique technique|céramique]] très dure ; sa présence augmente la dureté et la limite élastique, mais diminue la [[ductilité]]. De manière générale : * un refroidissement rapide donne de petits grains, alors qu’un refroidissement lent donne de gros grains ; * la réorganisation des [[atome]]s pour passer de la structure austénitique (cubique à faces centrées) à la structure ferritique (cubique centrée) se fait par des mouvements d’atomes de faible ampleur (quelques distances interatomiques) ; * la ferrite pouvant contenir moins de carbone dissous (voir ''[[Solution solide]]'' et ''[[Site interstitiel]]''), le carbone doit migrer sur de plus grandes distances pour former de la cémentite ; la distance à parcourir est moins grande dans le cas de la perlite (eutectoïde), puisque la cémentite s’intercale entre des « tranches » de ferrite ; * la germination des nouveaux cristaux se fait de manière préférentielle aux défauts, et notamment aux joints de grain de l’austénite ; ainsi, la structure de solidification de l’austénite joue un rôle important (voir ''[[Solidification]]''). Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou l’aluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite. On peut modifier la structure de l’acier par des [[Traitement thermomécanique|traitements thermomécaniques]] : * déformations : écrasement du lingot, [[laminage]] à froid ou à chaud, [[forgeage]]{{etc.}} ; * traitements thermiques, qui permettent de « rejouer » le refroidissement : ** [[trempe (métallurgie)|trempe]], éventuellement suivie d’un [[revenu (métallurgie)|revenu]] : la rapidité de la transformation ne permet pas au carbone de diffuser et le « piège » dans la maille cubique centrée, qui se déforme pour donner de la [[martensite]] ; les cristaux forment de petites aiguilles, ** une trempe plus lente, ou bien une trempe étagée, permet la formation de [[bainite]], ** [[recuit]], permettant la diffusion des éléments, la réorganisation des atomes et l’élimination des [[dislocation]]s. La [[métallurgie des poudres]] consiste à compacter de la poudre d’acier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » ([[frittage]]). Cela permet de maîtriser la structure de l’acier et son [[état de surface (mécanique)|état de surface]] (en particulier pas de retrait ni de [[wikt:retassure|retassure]]), mais introduit de la [[porosité]]. == Familles d'acier == Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup d’éléments d’alliage (par exemple, un [[acier inoxydable]] typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse). === Classifications === [[image:Designation aciers EN10027 1 2.svg|thumb|Principes de désignation symbolique des aciers selon la norme EN 10027-1-2.]] {{Article détaillé|b:Matériaux/Désignation normalisée des aciers{{!}}Désignation normalisée des aciers}} Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon les normes EN 10027-1<ref>[https://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-10027-1/systemes-de-designation-des-aciers-partie-1-designation-symbolique/article/856989/fa061066 NF EN 10027-1 Février 2017 Systèmes de désignation des aciers - Partie 1 : désignation symbolique]</ref> et -2<ref>[https://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-10027-2/systemes-de-designation-des-aciers-partie-2-systeme-numerique/article/817079/fa183207 NF EN 10027-2 Juin 2015 Systèmes de désignation des aciers - Partie 2 : système numérique]</ref>. Cette norme distingue quatre catégories : * les aciers non-alliés d’usage général (construction) ; * les aciers non-alliés spéciaux, pour [[Traitement thermique d'un métal|traitement thermique]], [[Malléabilité|malléables]], soudables, forgeables{{etc.}} ; * les aciers faiblement alliés, pour [[Trempe (métallurgie)|trempe]] et [[Revenu (métallurgie)|revenu]] ; les éléments d’alliage favorisent la trempabilité et permettent d’avoir des structures [[martensite|martensitiques]] ou [[bainite|bainitiques]], donc des aciers à haute [[dureté (matériau)|dureté]], à haute [[limite élastique]], pour les outils, les ressorts, les [[Roulement mécanique|roulements]]{{etc.}} ; * les aciers fortement alliés : ** les [[Acier inoxydable|aciers inoxydables]], ** les [[Acier rapide|aciers rapides]], pour les outils à forte [[vitesse de coupe]] comme les [[foret]]s. === Aciers non alliés === ==== Aciers non alliés d'usage général ==== Ils sont destinés à la construction soudée, à l’[[usinage]], au [[pliage]]{{etc.}} On distingue : * le type S qui correspond à un usage général de base ([[Métiers du bâtiment|construction de bâtiment]]…) ; * le type P pour usage dans les [[Code de construction des appareils à pression non soumis à la flamme|appareils à pression]] ; * le type L pour les tubes de conduites ; * le type E pour la [[Mécanique (technique)|construction mécanique]] ; * le type R pour les rails. La désignation de ces aciers comprend la lettre indiquant le type d’usage, suivie de la valeur de la [[limite élastique]] minimale (''R''{{ind|e}}) exprimée en [[Pascal (unité)#Multiples usuels|mégapascals]] (MPa). À noter qu’il s’agit de la valeur à faible épaisseur, les résistances décroissant avec l’épaisseur{{Vague}}. S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée{{etc.}}). Exemples : * S185 (anciennement A33), ''R''{{ind|e}} = {{unité|185|MPa}} ; * S235 (anciennement A37, E24), ''R''{{ind|e}} = {{unité|235|MPa}} ; * E295 (anciennement A50), ''R''{{ind|e}} = {{unité|295|MPa}} ; * GE295, acier moulé, ''R''{{ind|e}} = {{unité|295|MPa}} ; * S355 J2 WP (anciennement A52, E36), ''R''{{ind|e}} = {{unité|355|MPa}}, à grain fin et auto-patinable (c’est l’[[acier Corten]] A). ==== Aciers non alliés spéciaux (type C) ==== La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse. Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance. Leurs applications courantes sont les [[ressort]]s, [[arbre (mécanique)|arbres de transmission]], matrices ([[moule (outil)|moules]]){{etc.}} Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100. S’il s’agit d’un acier moulé, on précède la désignation de la lettre G. Exemples : * C45, acier non allié comportant un taux de 0,45 % de carbone ; * GC22, acier moulé non allié comportant un taux de 0,22 % de carbone. === Aciers faiblement alliés === Certains aciers sont alliés et ont une excellente résistance à la fatigue mais doivent être protégés de la [[corrosion]] alors qu'un acier inoxydable n'a pas ce problème mais est moins homogène. La teneur en manganèse est supérieure à 1 % et aucun élément d’addition ne doit dépasser 5 % en masse. Ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance. Exemples de désignation normalisée : * 35NiCrMo16 : contient 0,35 % de carbone, 4 % de nickel, du chrome et molybdène en plus faible teneur. Cet acier présente une bonne tenue aux chocs ainsi qu’une haute résistance mécanique jusqu'à {{tmp|600|°C}} ; * 100Cr6 : 1 % de carbone et 1,5 % de chrome. C’est l’acier typique utilisé dans les [[roulements à billes]]. === Aciers fortement alliés === Avec au moins un élément d’addition dépassant les 5 % en masse, ils sont destinés à des usages bien spécifiques. On y trouve des aciers à outils, les aciers inoxydables, réfractaires, ''[[acier maraging|{{Langue|en|texte=maraging}}]]'' (très haute résistance, utilisés dans l’[[aéronautique]] et pour la fabrication de coque de sous-marins), ''{{Langue|en|texte=Hadfields}}'' (très grande résistance à l’usure), [[Invar]] (faible [[coefficient de dilatation]]). Un exemple de désignation normalisée est X 6 Cr Ni 18-9 (acier avec 0.06% de carbone, 18% de chrome, 9% de nickel)<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Michel Colombié et coll.|titre=Matériaux métalliques|lieu=Paris|éditeur=Dunod|année=2012|passage=100|isbn=978-2-10-057965-5}}</ref> . ==== Aciers inoxydables ==== {{article détaillé|Acier inoxydable}} Ces aciers présentent une grande résistance à la [[corrosion]], à l’[[oxydation]] à chaud et au [[fluage]] (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au [[chrome]], élément qui confère la propriété d’inoxydabilité, et au [[nickel]], élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température ({{tmp|-200|°C}}). Leurs applications sont multiples : [[chimie]], [[Énergie nucléaire|nucléaire]], [[alimentaire]], mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 1,2 % de [[carbone]]. === Aciers rapides === Les [[Acier rapide|aciers rapides]] ont leur propre classification utilisant le symbole HS suivi de leur teneur, respectivement, en [[tungstène]], [[molybdène]], [[vanadium]], [[cobalt]]. Exemple: HS 6-5-2 désigne un acier rapide comprenant 6% de tungstène, 5% de molybdène, 2% de vanadium et 0% de cobalt<ref name=":0" />. === Aciers non classés === ==== Aciers multiphasés ==== Ces aciers sont conçus suivant les principes des [[matériau composite|composites]] : par des traitements thermiques et mécaniques, on parvient à enrichir localement la matière de certains éléments d’[[alliage]]. On obtient alors un mélange de [[phase (thermodynamique)|phases]] [[dureté (matériau)|dures]] et de phases [[ductilité|ductiles]], dont la combinaison permet l’obtention de meilleures caractéristiques mécaniques. On citera, par exemple : * les aciers ''{{langue|en|Dual Phase}}'' qui sont la déclinaison moderne de l’[[Damasquinage|acier damassé]], mais où la distinction entre phase dure (la [[martensite]]) et phase [[ductilité|ductile]] (la [[ferrite (acier)|ferrite]]), se fait plus finement, au niveau du [[Cristallite|grain]]<ref>[http://automotive.arcelormittal.com/saturnus/sheets/A_FR.html Aciers Dual Phase et Complex Phase], sur arcelormittal.com, consulté le 2 novembre 2017</ref> ; * les [[acier duplex|aciers duplex]] formés de ferrite et d’austénite dans des proportions sensiblement identiques ; * les aciers TRIP (''{{langue|en|TRansformation Induced Plasticity}}''), où l’[[austénite]] se transforme partiellement en martensite après une sollicitation mécanique. On débute donc avec un acier ductile, pour aboutir à un acier de type ''{{langue|en|Dual Phase}}'' ; * les [[lame de Damas|aciers damassés]] où des couches blanches ductiles pauvres en [[carbone]] absorbent les chocs, et les noires, plus riches en carbone, garantissent un bon tranchant. == Propriétés et caractéristiques == [[Fichier:Kucie.jpg|vignette|Forgeage de l'acier.]] L’acier est un alliage essentiellement composé de fer, sa [[densité]] varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité d’un acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité d’un acier inoxydable de {{nobr|type AISI 304}}<ref>[http://www.oxynov.fr/inox-304-316 Les inox 304 et 316], sur ''oxynov.fr'' (consulté le 2 novembre 2017)</ref> (X2CrNi18-10) est environ 8,02. Les aciers ont un [[module de Young]] d’environ {{unité|200|[[gigapascal|GPa]]}}, indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du [[traitement thermomécanique]] et des [[traitements de surface]] auxquels ils ont été soumis. Le [[Dilatation thermique#Coefficients de dilatation linéaires pour les principaux matériaux|coefficient de dilatation thermique]] de l'acier vaut généralement {{unité/2|11.7|e=-6|°C|-1}}<ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur1=D. Beaulieu|auteur2=A. Picard|auteur3=R. Tremblay|auteur4=B. Massicotte|auteur5=G. Grondin|titre = Calcul des charpentes d'acier|tome=I|éditeur = cisc-icca, Institut canadien de la construction en acier|année = 2003|pages totales = 794}}</ref>. La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances d’acier n’ont pas la même aptitude au [[Soudage (théorie)|soudage]] et affichent des degrés de soudabilité différents. Certains aciers sont d’ailleurs intrinsèquement non soudables. Pour qu’un acier soit soudable, il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu’ils produisent dès l’élaboration dans le souci d’optimiser la mise en œuvre ultérieure. À titre d’exemple, un volume du code {{langue|en|[[American Society of Mechanical Engineers|ASME]]}} (équipements sous pression) exige que l’attestation de conformité d’un acier mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable » pour toute pièce à souder d'un ouvrage soumis au code. Dans certaines circonstances (dans l’industrie nucléaire notamment) l'exposition aux alliages de plomb peut contribuer à la dissolution, l’oxydation et la fragilisation d’aciers<ref>[[Agence pour l'énergie nucléaire]], [http://www.oecd-nea.org/nea-news/2012/30-1/aen-infos-30-1.pdf « AEN Infos »] {{pdf}}, 2012, {{n°|30.1}}, {{nb p.|31}} {{ISSN|1605-959X}}, {{p.|23}}</ref> == Fabrication == {{Article détaillé|Fabrication de l'acier}} Le traitement thermomécanique est l’association : * d’un [[traitement thermique]], sous la forme d’un cycle chauffage-refroidissement ([[trempe (métallurgie)|trempe]], [[Revenu (métallurgie)|revenu]]{{etc.}}) ; * d’un traitement mécanique, une déformation provoquant de l’[[écrouissage]] ([[laminage]], [[forgeage]], [[tréfilage]]{{etc.}}). Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure d’une couche extérieure d’acier. Cela peut être : * une réaction en phase liquide ([[chromatation]], [[wikt:carburation|carburation]], [[nitruration]] en bain de sel, [[galvanisation]], [[parkérisation]]{{etc.}}) ; * une réaction en phase gazeuse ([[nitruration]] en phase liquide) ; * une projection d’[[ion]]s ([[implantation ionique]]) ; * un recouvrement ([[peinture (matière)|peinture]], [[Peinture-émail|émail]]) * un [[b:Tribologie - Traitements anti-usure|traitement anti-usure]]. == Applications == Comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales : * raideur, résistance à la déformation élastique : [[Module de Young|module d’élasticité]] ''E'' ; * résistance à la déformation irréversible, à la rupture : [[Limite d'élasticité|limite élastique]] ''R''<sub>e</sub>, résistance minimale à la rupture ''R''<sub>m</sub> ; * [[dureté (matériau)|dureté]] ''H'' ; * résistance aux chocs : [[résilience (physique)|résilience]] ''K''. D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le [[minerai de fer]] est abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa [[Réaction d'oxydoréduction|réduction]] assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement [[recyclage|recyclables]] grâce à la filière ferraille. On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la [[corrosion]] à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers [[traitements de surface]] ([[peinture (matière)|peinture]], [[brunissage]], [[zingage]], [[galvanisation à chaud]], etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « [[acier inoxydable|inoxydables]] ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des [[Fonte (métallurgie)|fontes]]. Enfin, lorsque leur grande [[masse volumique]] est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base d’[[aluminium]], [[titane]], [[Matériau composite|composites]], etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers. Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agroalimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagers, etc. == Production == {{article détaillé|Production d'acier}} === Répartition géographique === {{...}} {{article détaillé|Liste de producteurs d'acier}} === Coût de production === Sept facteurs au moins déterminent le coût de production d’un acier : # La composition de l’acier selon sa teneur en éléments nobles (chrome, nickel, manganèse, cobalt{{etc.}}) et le niveau de pureté chimique (basse teneur en soufre, phosphore, éléments à bas point de fusion comme le plomb, l’arsenic, l’étain, le zinc{{etc.}}) ; # Les exigences particulières liées à la règlementation (directives, décrets, loi{{etc.}}) et les spécifications techniques des donneurs d’ordres ; # Les choix d’option(s) proposée(s) par des normes ou des standards internationaux comme des aptitudes au pliage, à l’emboutissage, à l’usinage ; # Les exigences dimensionnelles (tolérance de planéité, classe d’épaisseur{{etc.}}). À noter que chez les aciéristes, la densité de l’acier n’est pas une constante. Par exemple, dans le cas de l’acier de construction, elle n’est pas égale à 7,85. Les aciéristes considèrent une densité de facturation différente de la densité physique pour tenir compte du fait que la masse réelle livrée (pesée) est toujours supérieure à la masse théorique (calculée) du produit commandé ; # Les examens et essais effectués sur échantillons prélevés sur coulée ou directement sur produit ainsi que le mode de réception du produit. Il existe trois principaux modes de réception classés ci-après dans l’ordre de coût croissant : #* par le vendeur (la réception du produit est donc effectuée par la première partie), #* par l’acheteur (la réception du produit est effectuée par la seconde partie), et par une entité administrative extérieure (bureau de contrôle, compagnie d’assurance, ministère, association{{etc.}}) autre que le vendeur ou l’acheteur (la réception du produit est effectuée par ce que l’on appelle une tierce partie) ; # Les exigences internes (donc supplémentaires) requises par les procédés de fabrication de l’utilisateur (planéité, limitations de teneurs en éléments chimiques, marquage), et # La loi de l’offre et de la demande et la spéculation sur les métaux qui conditionnent bien sûr le prix du marché. L’impact des six premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines d’euros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix de l’acier standard conforme à la norme et sans aucune option), d’où l’importance, avant toute passation de commande, de consulter le vendeur ou l’aciériste (qu’on appelle aussi « forge » ou « fonderie ») sur la base d’une spécification technique d’achat rédigée en accord avec les exigences techniques contractuelles et/ou administratives. Le {{7e|point}} quant à lui n’a pas de limite rationnelle. == Recherche et développement, prospective == De nouveaux types d'aciers spéciaux pourraient être [[bioinspiré]]s, par exemple en imitant le principe constructif de l'os. Ainsi en 2016-2017, des chercheurs ont produit un acier [[Biomimétisme|imitant]] l'os<ref name="Robert2017OsAcier">{{Article|prénom1=Robert|nom1=Service|titre=‘Supersteel’ modeled on human bone is resistant to cracks|périodique=Science|date=2017-03-09|issn=0036-8075|issn2=1095-9203|doi=10.1126/science.aal0893|lire en ligne=http://www.sciencemag.org/news/2017/03/supersteel-modeled-human-bone-resistant-cracks|consulté le=2023-03-10}}</ref>. Au sein de l'os, des fibres nanométriques de [[collagène]] forment une structure stratifiée, dont les couches sont orientées dans des directions différentes. Aux échelles millimétriques, l'os a une structure en mie de pain organisée en [[treillis (ensemble ordonné)]] qui le consolide en empêchant la propagation de fissures dans toutes les directions et à partir de n’importe quel point<ref name=Robert2017OsAcier/>. Des [[métallurgiste]]s s'en sont inspirés pour produire un acier nanostructuré incluant des [[alliage]]s différents (avec des duretés différentes)<ref name=Robert2017OsAcier/>. Pour s’y propager, une fissure doit suivre un chemin complexe et vaincre de nombreuses résistances, car les nano-parties souples de l’assemblage absorbent l'énergie des contraintes, même répétées, pouvant même refermer les microfissures juste après leur apparition<ref name=Robert2017OsAcier/>. <br />Des aciers légers (éventuellement « [[impression 3D|imprimés en 3D]] ») deviennent envisageables pour créer des ponts, robots, engins spatiaux ou sous-marins ou véhicules terrestres ou des structures qu’on veut rendre plus résistants aux fissures ou plus exactement à la propagation de fissures risquant de conduire à une fracture de l’ensemble<ref name=Robert2017OsAcier/>. == Industrie == {{Article connexe|Liste des producteurs d'acier}} [[Fichier:Steel production by country map.PNG|vignette|redresse=1.1|Production d'acier (en millions de tonnes) par pays en 2007.]] L'industrie sidérurgique est souvent considérée comme un indicateur du progrès économique en raison du rôle crucial joué par l'acier dans le développement des infrastructures et de l'ensemble du [[développement économique]]<ref>{{lien web|titre = Industrie sidérurgique|url = http://bx.businessweek.com/steel-industry/|consulté le = 2009-07-12|archive-url = https://web.archive.org/web/20090618230340/http://bx.businessweek.com/steel-industry/|archive-date = 2009-06-18}}.</ref>. En 1980, les États-Unis comptaient plus de {{unité|500000 sidérurgistes}}. En 2000, le nombre de sidérurgistes était tombé à {{formatnum:224000}}<ref>"''[https://books.google.com/books?id=iOgfSDKecCcC&pg=PA4557 Congressional Record V. 148, Pt. 4, 11 avril 2002 à 24 avril 2002]''". [[United States Government Printing Office]].</ref>. L'[[Cycle économique|essor économique]] en Chine et en Inde a entraîné une augmentation massive de la demande en acier. Entre 2000 et 2005, la demande mondiale d'acier a augmenté de 6%. Depuis 2000, plusieurs entreprises sidérurgiques indiennes<ref>{{lien web|url=http://csmonitor.com/2007/0212/p07s02-wosc.html|titre=L'industrie sidérurgique indienne entre sur la scène mondiale|consulté le = 2009-07-12|site=Cristian Science Monitor|auteur=Chopra, Anuj |date=12 février 2007 }}.</ref> et chinoises ont pris de l'importance, telles que [[Tata Steel]] (qui a acheté le [[Corus Group]] en 2007), [[China Baowu Steel Group|Baosteel Group]] et [[Shagang Group]]. En 2017, cependant, [[ArcelorMittal]] est le plus grand producteur mondial d'acier<ref>{{lien web|url=https://www.worldsteel.org/en/dam/jcr:1a0978ce-d387-4ce9-8d1b-5f929f343ac1/2017_2016+top+steel+producers_Extended+list.pdf|éditeur=World Steel Association|titre=Principaux producteurs d'acier en 2017|consulté le=22 août 2018|archive-url=https://web.archive.org/web/20180823005844/https://www.worldsteel.org/en/dam/jcr:1a0978ce-d387-4ce9-8d1b-5f929f343ac1/2017_2016+top+steel+producers_Extended+list.pdf|archive-date=23 août 2018}}.</ref>. En 2005, le [[British Geological Survey]] a déclaré que la Chine était le premier producteur d'acier avec environ un tiers de la part mondiale; le Japon, la Russie et les États-Unis suivaient respectivement<ref>{{lien web|titre=Une planification à long terme est nécessaire pour répondre à la demande d'acier |site=The News |date=1er mars 2008 |url=http://www.hellenicshippingnews.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1576&Itemid=46 |consulté le=2 novembre 2010 |archive-url=https://www.webcitation.org/5twr3Sstf?url=http://www.hellenicshippingnews.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1576&Itemid=46 |archive-date=2 novembre 2010 }}.</ref>. La grande capacité de production d'acier entraîne également une quantité significative d'émissions de dioxyde de carbone inhérentes à la principale voie de production. En 2021, on estimait que près de 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenaient de l'industrie sidérurgique<ref>{{lien web|nom=Rossi |prénom=Marcello |date=4 août 2022 |titre=La course pour remodeler l'industrie sidérurgique de 2,5 billions de dollars avec de l'acier vert |url=https://singularityhub.com/2022/08/04/the-race-to-remake-the-2-5-trillion-steel-industry-with-green-steel/ |consulté le=6 août 2022 |website=Singularity Hub |langue=en-US}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Émissions de gaz à effet de serre de l'industrie sidérurgique mondiale |url=https://www.globalefficiencyintel.com/new-blog/2021/global-steel-industrys-ghg-emissions |consulté le=6 août 2022 |website=Global Efficiency Intelligence |langue=en-US}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Barraclough, K.C. (1984) Steel before Bessemer |titre=best budget tig welder |url=https://toolsworking.com/best-tig-welder-reviews/ |site=The Metals Society |consulté le=2009-05-26}}.</ref>. La réduction de ces émissions devrait provenir d'un changement dans la voie de production principale utilisant des cokes, d'un recyclage accru de l'acier et de l'application de la capture et du stockage de carbone ou de la technologie de capture et d'utilisation du carbone. En 2008, l'acier a commencé à être négocié en tant que matière première sur la [[London Metal Exchange]]. À la fin de 2008, l'industrie sidérurgique a connu une forte baisse qui a conduit à de nombreuses réductions<ref>{{article|url=https://www.nytimes.com/2009/01/02/business/02steel.html?_r=1&partner=permalink&exprod=permalink|titre=Industrie sidérurgique en crise, se tourne vers le plan de relance fédéral|nom=Uchitelle|prénom=Louis|date=1er janvier 2009|journal=The New York Times|consulté le=19 juillet 2009|lien auteur=Louis Uchitelle}}.</ref>. == Symbolique et expression == * L’acier est le {{7e|niveau}} dans la progression de la [[sarbacane]] sportive. * Selon certaines sources, l’acier peut désigner le {{11e}} [[anniversaire de mariage]]. * Le terme « acier » sert à caractériser ce qui est solide, par exemple un moral d’acier. * Le « poumon d’acier » désigne un ancien modèle de [[respirateur artificiel]] (respirateur à pression négative). * Le [[gris acier]] est une [[couleur]] gris-bleu reproduisant la couleur de l’acier trempé. * En héraldique, la [[Couleur (héraldique)|couleur acier]] désigne le [[gris]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=n}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Steel | wikibooks = Acier | wikiversity = Introduction à la science des matériaux/Les métaux et alliages ferreux }} {{catégorie principale}} === Articles connexes === {{colonnes|taille=30|nombre=2| * [[Soudage (théorie)|Théorie du soudage]] * [[ArcelorMittal]], numéro un mondial de la sidérurgie * [[Liste de producteurs d'acier]] * [[Aciérie électrique]] * [[Low-background steel]] * [[Famille Thyssen|Thyssen]], grande famille allemande de l'acier * [[Ferraille]] * [[Construction en acier]]}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=J. Barralis |auteur2=G. Maeder |titre=Précis de métallurgie |numéro d'édition=4 |éditeur=Afnor, Nathan |lieu=Paris |année=1991 |isbn=978-2-09-194017-5 |isbn10=2-09-194017-8}} * {{Ouvrage |auteur1=J. Philibert |auteur2=A. Vignes |auteur3=Y. Bréchet |auteur4=P. Combrade |titre=[[Référence:Métallurgie, du minerai au matériau (Jean Philibert, Alain Vignes, Yves Bréchet, Pierre Combrade)|Métallurgie, du minerai au matériau]] |numéro d'édition=2 |éditeur=Dunod |lieu=Paris |année=2002 |isbn=978-2-10-006313-0 |isbn10=2-10-006313-8 |passage=8-10, 150-186, 617-623, 651, 654-661, 681-700, 744-752}} * {{Ouvrage |prénom=J.-L. |nom=Fanchon |titre=Guide des sciences et technologies industrielles |éditeur=Afnor, Nathan |lieu=Paris |année=2010 |isbn=978-2-09-178761-9 |isbn10=2-09-178761-2 |isbn2=2-12-494112-7 |oclc=47854031 |passage=161-166 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=UKD4SAAACAAJ}} === Liens externes === * [http://www.acier.org/lacier/quest-ce-que-lacier.html Qu’est-ce que l’acier ?] * {{mul|fr|nl}} [http://www.infosteel.be Infosteel (Centre information acier)] * [http://www.construiracier.fr L’association ConstruirAcier présente l’utilisation de l’acier dans les ouvrages de construction du bâtiment et des travaux publics.] {{Liens}} {{Palette|Fer carbone}} {{Portail|matériaux|construction|chimie|industrie|métallurgie}} [[Catégorie:Acier| ]] [[Catégorie:Construction métallique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert%20King
Albert King
{{voir homonymes|King}} {{sources à lier|date=juillet 2017}} {{Infobox Musique (artiste) | charte = vocal | nom = Albert King | image = Albert King.jpg | légende = Albert King. | nom alias = The Velvet Bulldozer | nom de naissance = Albert Nelson | date de naissance = {{Date|25|avril|1923}} | lieu de naissance = [[États-Unis]] | date de décès = {{Date de décès|21|décembre|1992|25|avril|1923}} | lieu de décès = [[Memphis (Tennessee)|Memphis]], [[Tennessee]], [[États-Unis]] | profession = | genre = [[Blues]], [[deep soul]], [[Musique soul|soul]], [[rhythm and blues]] | instrument = Guitare | années actives = Années 1960 - 1992 | label = Stax Records, King Records | site web = }} '''Albert Nelson''', dit '''Albert King''', est un [[guitariste]], [[compositeur]] et [[chanteur]] de [[blues]] [[États-Unis|américain]] né le {{date de naissance|25|avril|1923}} et mort à [[Memphis (Tennessee)|Memphis]], [[Tennessee]], le {{Date de décès|21|décembre|1992}}. Il est, avec [[B. B. King]] et [[Freddie King]], un des trois ''« king »'' de la guitare blues, il est surnommé ''The Velvet Bulldozer'' (''le bulldozer de velours'') à cause de son physique imposant ({{Unité|1.93|m}} pour {{Unité|118|kg}}). == Biographie == Albert Nelson est né dans une famille modeste à Indianola dans le [[Mississippi (État)|Mississippi]] près d'une [[plantation]] de [[coton]] où il travaille pendant sa jeunesse. Ses premières influences musicales lui viennent de son père, Will Nelson, qui joue de la guitare. Pendant son enfance, il chante également à l'église dans un groupe de [[gospel]]. Il commence sa carrière professionnelle avec un groupe appelé ''In the Groove Boys'' à Osceola dans l'[[Arkansas]]. Son premier succès est la chanson ''I'm A Lonely Man'' sortie en [[1959]]. Il doit cependant attendre [[1961]] et la sortie de ''Don't Throw Your Love on Me So Strong'' pour devenir célèbre et atteindre la quatorzième place des classements de [[rhythm and blues|R&B]]. En [[1966]], il signe pour le [[label discographique|label]] [[Stax Records|Stax]] pour lequel il sort en [[1967]] son album ''Born Under A Bad Sign''. La chanson titre de cet album (écrite par [[Booker T. Jones]] et [[William Bell (chanteur)|William Bell]]) devient le morceau le plus connu d’Albert King et il sera repris par de nombreux artistes, entre autres (de [[Cream]] à [[Jimi Hendrix]]). Le {{date|1 février 1968}}, King est embauché par [[Bill Graham]] pour ouvrir le spectacle au [[Fillmore West]] devant [[John Mayall]] et [[Jimi Hendrix]]. Albert King est le premier musicien de blues à avoir joué au Fillmore West (il y rejouera plusieurs fois au cours de sa carrière). Albert King meurt le {{date de décès|21|décembre|1992}} d'une crise cardiaque à [[Memphis (Tennessee)|Memphis]]. == Style == Albert King était un guitariste gaucher qui jouait généralement sur une guitare de droitier (les cordes n'étant pas inversées) car les guitares pour gaucher n'existaient pas à l'époque. Albert King est également connu pour avoir utilisé des accordages peu communs, comme un accordage de Do (Do-Si-Mi-Sol-Si-Mi) ou de Fa (Do-Fa-Do-Fa-La-Re) lui permettant de réaliser de plus grands [[bend]]s. Adepte de la [[guitare électrique]], il est associé à sa guitare la plus célèbre qui est une [[Gibson Flying V]] (avec une forme triangulaire très caractéristique) qu'il avait appelée ''Lucy'', à ne pas confondre avec la guitare ''Lucille'' de BB King. Même s'il représente le [[Chicago blues]], il enregistra ses meilleurs albums, pendant les [[années 1970]], sur le label de [[Memphis (Tennessee)|Memphis]] au service de la Soul et du [[rhythm and blues|R&B]], [[Stax records]], alors principal concurrent de la [[Motown]] (Detroit) au style si différent. Il métissa son [[blues]] du meilleur [[rhythm and blues|R&B]] de l'époque, en s'inspirant du rock et du funk naissant (James Brown, Curtis Mayfield, The Meters, The Mar's Keys). Son influence sur le blues, le rock, la soul et le funk contemporain est déterminante et de plus en plus reconnue après vingt ans d'oubli de la part du grand public : rythmes funky, suramplification, voix lente, posée, même son style si particulier est copié par de nombreux jeunes bluesmen et rockeurs d'hier à aujourd'hui. En France, il a influencé de nombreux chanteurs, des musiciens comme [[Paul Personne]], [[Jean-Jacques Milteau]] ou [[Bill Deraime]]. Parmi les musiciens anglophones qu'il a influencés, on peut citer les plus connus [[Steve Cropper]], [[Keith Richards]], [[Ron Wood]], [[Jimi Hendrix]], [[Eric Clapton]], [[Jeff Beck]], [[Mike Bloomfield]], [[Gary Moore]], [[Buddy Guy]], [[Johnny Copeland]], [[Johnny Winter]], [[Robert Cray]], [[Angus Young]]. Tous rendent ou lui ont rendu un hommage de son vivant, ou de manière posthume. De nombreuses critiques musicales retrouvent de ci et de là quelques notes, un bend, un refrain, un arrangement qui rappelle son style, sans forcément le copier. Mais de tous ses nombreux héritiers, [[Stevie Ray Vaughan]] a sans doute été le guitariste le plus fortement influencé par Albert King comme on peut l'entendre sur ses blues lents ou rapides, et les nombreux hommages qu'il a pu rendre à son aîné. On peut noter par exemple, que le solo de guitare d'Eric Clapton sur la chanson ''[[Strange Brew]]'' de [[Cream]] en 1967 est une reprise note pour note du solo d'Albert King sur ''Crosscut Saw''. Albert King avait lui-même invité le guitariste irlandais [[Rory Gallagher]] à venir jouer avec lui, pour la plus grande fierté du bluesman irlandais<ref name="Proust">Notes de pochette de ''Rory Gallagher, Live in Montreux.''</ref> ; Stevie Ray Vaughan a par ailleurs fait paraître un CD qu'il avait enregistré avec Albert King : ''In session -1989-'' où l'on peut entendre les deux hommes, quelques années avant leurs morts. Moins connu que [[BB King]], [[John Lee Hooker]] ou [[Muddy Waters]], Albert King reste donc comme l'un des grands ''bluesmen'' du {{s-|XX}}. Il a profondément influencé la musique contemporaine, beaucoup de chanteurs et musiciens, amateurs ou professionnels, de célèbres guitaristes ou restés inconnus, ont été inspirés consciemment ou non par une œuvre encore largement méconnue du grand public. Son style a profondément été influencé par les valeurs et les croyances d'un Sud si différent du reste des États-Unis, par les traditions liées au gospel, à la méditation et à la prière, enfin par les précurseurs dès les années 1930 et 1940 du jazz et du blues ([[Howlin' Wolf]]) alors naissants. Il faut attendre les années 1960 pour qu'à son tour il mâtine son blues de soul, de rock et de funk, et poursuive l'œuvre de création entreprise par des pionniers tels Sam Cooke, Bob Dylan ou Otis Redding, souvent aux frontières des genres. == Discographie == [[Image:Albert King 1978.jpg|thumb|Albert King à Paris (salle de la Mutualité) le 16 novembre 1978.]] * [[1962]] : ''The Big Blues'', [[King Records (États-Unis)|King Records]] * [[1967]] : ''Born Under a Bad Sign'', [[Stax Records]] * [[1968]] : ''Live Wire/Blues Power'', [[Stax Records]] * [[1969]] : ''Years Gone By'', [[Stax Records]] * [[1969]] : ''King Of The Blues Guitar'', [[Atlantic Records]] * [[1969]] : ''Jammed together'' ([[Stax Records]]) avec [[The Staple Singers|Pops Staple]] et [[Steve Cropper]] * [[1970]] : ''Blues For Elvis - King Does The King's Things'', [[Stax Records]] * [[1971]] : ''Lovejoy'', [[Stax Records]] * [[1972]] : ''I'll Play The Blues For You'', [[Stax Records]] * [[1973]] : ''Blues At Sunset'', [[Stax Records]] * [[1973]] : ''Blues At Sunrise'', [[Stax Records]] * [[1974]] : ''I Wanna Get Funky'', [[Stax Records]] * [[1974]] : ''Montreux Festival'', [[Stax Records]] * [[1974]] : ''The Blues Don't Change'', [[Stax Records]] * [[1974]] : ''Funky London'', [[Stax Records]] * [[1976]] : ''Albert'', Tomato Records * [[1976]] : ''Truckload Of Lovin' '', Tomato Records * [[1977]] : ''I'll Play the Blues For You'', Tomato Records (avec [[John Lee Hooker]]) * [[1977]] : ''King Albert'', Tomato Records * [[1979]] : ''New Orleans Heat'', Tomato Records * [[1979]] : ''Chronicle'', [[Stax Records]] (avec [[Little Milton]]) * [[1983]] : ''Crosscut Saw: Albert King In San Francisco'', [[Stax Records]] * [[1984]] : ''I'm In A Phone Booth, Baby'', [[Stax Records]] * [[1986]] : ''The Best Of Albert King'', [[Stax Records]] * [[1986]] : ''The Lost Session'', [[Stax Records]] (avec [[John Mayall]]) * [[1989]] : ''Let's Have A Natural Ball'', Modern Blues Recordings * [[1989]] : ''Live'', Rhino Records * [[1990]] : ''Door To Door'', [[Chess Records]] 8 tracks A.King + 6 tracks Otis Rush * [[1990]] : ''Wednesday Night In San Francisco'', [[Stax Records]] * [[1990]] : ''Thursday Night In San Francisco'', [[Stax Records]] * [[1992]] : ''Roadhouse Blues'', RSP Records ''Album sortis post-mortem :'' <!-- note: some records may be missing --> * [[1993]] : ''The Ultimate Collection'', Rhino Records * [[1993]] : ''So Many Roads'', Charly Blues Masters * [[1994]] : ''The Tomato Years'', Tomato Records * [[1995]] : ''Mean Mean Blues'', King Records * [[1996]] : ''Hard Bargain'', [[Stax Records]] * [[1997]] : ''Born Under A Bad Sign & Other Hits'', Flashback Records * [[1999]] : ''Blues Power'', [[Stax Records]] * [[1999]] : ''The Very Best Of Albert King'', Rhino Records * [[1999]] : ''A Truckload Of Lovin': The Best Of Albert King'', Recall Records (Royaume-Uni) * [[1999]] : ''Albert King With Stevie Ray Vaughan In Session'', [[Stax Records]] (enregistré en 1983) * [[2001]] : ''Guitar Man'', Fuel 2000 Records * [[2001]] : ''I Get Evil: Classic Blues Collected'', Music Club Records * [[2001]] : ''More Big Blues Of Albert King'', Ace Records * [[2002]] : ''Blue On Blues'', Fuel 2000 Records * [[2003]] : ''Talkin' Blues'', Thirsty Ear Records * [[2003]] : ''Blues From The Road'', Fuel 2000 Records * [[2004]] : ''The feeling '' (en fait une compilation des années Tomato) * [[2007]] : ''The heat of the blues'', Music Avenue, reprise des 4 disques parus en 1976 et 1977 chez Tomato Records * [[2007]] : ''The very best of Albert King'', Stax (une compilation des années Stax de 1966 à 1974, quelques versions peu fréquentes). == Articles connexes == * [[B. B. King]] * [[Freddy King]] * [[Blues rock]] * [[British blues boom]] == Liens externes == * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{en}} [http://staxrecords.free.fr/king.htm La biographie d'Albert King chez Stax] * [http://www.artpointfrance.info/article-12507955.html Albert King La Flamme bleue] == Notes et références == <references/> {{Palette Stax}} {{Portail|Blues|États-Unis|Afro-Américains}} {{DEFAULTSORT:King, Albert}} [[Catégorie:Guitariste américain de blues]] [[Catégorie:Musicien afro-américain]] [[Catégorie:Guitariste gaucher]] [[Catégorie:Chanteur de blues]] [[Catégorie:Musicien de deep soul]] [[Catégorie:Guitariste jouant sur Gibson]] [[Catégorie:Artiste de Stax Records]] [[Catégorie:Artiste d'Atlantic Records]] [[Catégorie:Artiste de King Records (États-Unis)]] [[Catégorie:Artiste d'Ace Records]] [[Catégorie:Artiste de Federal Records]] [[Catégorie:Artiste de Thirsty Ear Recordings]] [[Catégorie:Artiste de Charly Records]] [[Catégorie:Naissance dans le comté de Sunflower]] [[Catégorie:Naissance en avril 1923]] [[Catégorie:Décès en décembre 1992]] [[Catégorie:Décès à 69 ans]] [[Catégorie:Membre du Rock and Roll Hall of Fame]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Architecture
Architecture
{{Voir homonymes|Architecture (homonymie)}} {{à sourcer|date=septembre 2014}} [[Fichier:L'architecture. Le passé.-Le présent (1916) (14778167895).jpg|vignette|upright=1.2|La [[cathédrale Saint-Pierre de Beauvais]], {{s|XIII}}, toute en pierre de taille, est l’exemple le plus aérien et dématérialisé de l'[[architecture gothique]] qui atteint là ses limites techniques.]] [[Fichier:Rome-Pantheon-Caissons.jpg|vignette|upright=1.2|La coupole du [[Panthéon (Rome)|Panthéon]], construit dans l'[[Rome antique|Antiquité romaine]] au début du {{s-|II}}, est restée de loin la plus large [[coupole]] du [[Monde (univers)|monde]] durant de nombreux siècles. Elle ne sera égalée qu'au {{s-|XV}} par le dôme de la [[cathédrale de Florence]] qui marque de ce fait le début de la [[Renaissance]], pour n'être dépassée qu'à partir du {{s-|XX}} par les [[Dôme (architecture)#Architecture contemporaine|dômes contemporains]].]] L''''architecture''' est l'[[art]] majeur de concevoir des espaces et de bâtir des [[Édifice|édifices]], en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts [[esthétique]]s, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique. C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la [[classification des arts]], communément admise, du {{s|XX|e}}, des 9 arts majeurs et fait partie des [[Beaux-arts (disciplines)|beaux-arts]]. L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les [[artéfact (archéologie)|artefacts]] habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau ([[architecture navale]]) et dans l'espace ([[architecture spatiale]]), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires. L'architecture intègre le domaine de la [[Planification spatiale en France|planification spatiale]] et met en pratique les méthodes de la [[planification]] au service de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale<ref>Pierre Merlin, Françoise Choay, Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, PUF, octobre 2010</ref> : * le territoire national : l'[[aménagement du territoire]] ; * la région, le massif ou une bande littorale : la [[planification régionale]] ; * le quartier, la ville, jusqu'à l'agglomération : l'[[urbanisme]] ; * l'îlot ou un groupe de bâtiments dont la composition n'atteint pas la superficie du quartier : la [[composition urbaine]] ; * le bâtiment : l''''architecture'''. C'est ainsi que dans le cadre des études d'[[Aménagement du territoire|aménagement]] et [[urbanisme]], on retrouve l'[[architecte]] le plus souvent autour des réflexions de la [[composition urbaine]] via la pratique de la conception urbaine. == Architecture == === Définition de l'architecture === [[Fichier:Classical orders from the Encyclopedie.png|thumb|[[Ordre architectural|Ordre]] des [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]], ''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]''.]] [[File:Zernikeborg (Zernikecomplex).JPG|thumb|Le ''Donald Smits Centrum voor Informatie Technologie'' (CIT) de l'[[université de Groningue]] ([[Pays-Bas]]). Bâtiment d'architecture contemporaine, il a été édifié en 2002.]] On voit dans les ''Dix livres de l'architecture'' de [[Vitruve]] que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes. Le terme architecture (en latin ''{{lang|la|architectura}}''), est issu du grec {{grec ancien|ἀρχιτέκτων|arkhitéktôn}}, de {{grec ancien|ἀρχός|arkhós}}, « maître » et {{grec ancien|τέκτων|téktôn}}, « ouvrier, charpentier »<ref>{{Lien web|titre=La signification de tekton en grec est charpentier en français {{!}} Bible|url=https://emcitv.com/bible/strong-biblique-grec-tekton-5045.html|site=emcitv.com|consulté le=2019-10-16}}</ref>) ; l'architecture désigne donc la notion de commander aux ouvriers; et l'architecte, celui qui les commande (avec ou sans [[dessin]]s établis)<ref>{{Lien web|titre=Littré - architecte - définition, citations, étymologie|url=https://www.littre.org/definition/architecte|site=littre.org|consulté le=2019-10-16}}</ref>. Dès le Moyen Âge, différentiés des [[dessin d'architecture|dessins d'architecture]], les dessins de construction sont qualifiés de technique{{Efn|Voir [[Art du trait de charpenterie]] du {{s-|XIII}} et pour l'époque contemporaine le [[Plan de récolement]].|nom=trait}}. À partir du {{XVIe siècle}}, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'[[ingénieur]]s. Au {{XIXe siècle}}, certains architectes occidentaux, par exemple [[Eugène Viollet-le-Duc]], s'attachent fortement à l'aspect constructif. Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la [[mécanique statique]]. Le terme ''[[wikt:architecture|architecture]]'' peut alors avoir une étymologie [[sémantique]] basée sur le grec Techné, la force, la structure, la charpente{{Efn|nom=trait}}. À partir du {{XXe siècle}}, en Occident, dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'[[art]] de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner finalement une apparence avec des matériaux. L’« art de bâtir » s'ajoute à la simple construction des [[édifice]]s. Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple. === Applications de l'architecture === [[Fichier:Musée national de la renaissance ecouen.JPG|thumb|left|[[Château d'Écouen]] en France.]] L'architecture s'occupe des [[Bâtiment (construction)|bâtiments]], des [[Espace public|espaces publics]], des [[ville]]s et [[village]]s, des [[Paysage|paysages]], mais aussi d'[[Ouvrage d'art|ouvrages d'art]], de [[Navire|navires]] ([[architecture navale]]). Étant donné l'ampleur de ses applications et la volonté d'expression mise sur la construction d'édifices, l'architecture dans toute son histoire est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse qu'elle est plus ou moins devenue. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie (à base religieuse ou non), en même temps que le [[métré]], la [[Résistance des matériaux|statique]] et le [[droit]] de manière habituelle pour la construction d'édifices. L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents [[Beaux-arts (disciplines)|beaux-arts]] et des différents [[métiers du bâtiment]]. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes [[Discipline (spécialité)|disciplines]] scientifiques : la [[géologie]], la [[résistance des matériaux]] ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'[[anthropologie]], la [[sociologie]], la [[psychologie]] ([[ergonomie]]), l'[[écologie]] ou la [[géographie]]. L'architecture se formalise aussi en puisant dans l'[[Histoire]]. L'architecture se différencie de la [[construction]] en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du [[Cycle de vie (ouvrage)|cycle de vie]] d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique. L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, traverser un fleuve, travailler, se soigner, faire du sport, se divertir. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés. La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles (formels ou bien [[corps éthérique|éthériques]]), par type de structure, par type de technique, par fonctions (''voir « Le Patrimoine architectural » ci-après''). On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de ''cité''. Depuis l'Antiquité, l'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'[[agglomération]] de constructions, lorsque par exemple il s'agit d'une ''ville nouvelle'' aussi bien antique que contemporaine. L'histoire de l'urbanisme est totalement liée à l'[[histoire de l'architecture]], histoires existant déjà avant la fondation de l'Égypte au {{IVe}} millénaire {{av JC}} avant l'âge des métaux. La caractérisation formelle des édifices fait partie des contraintes d'[[urbanisme]], dont le domaine d'application est la ville et les [[Territoire|territoires]] associés et pour ces domaines les données sociales et politiques ont une importance certaine. === Constitution de l'architecture sur l'édifice === [[Fichier:Mexican Architecture.jpg|thumb|Architecture mexicaine moderne.]] L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature et leur fonction sociale pour le public. Il s’agit par l'architecture dans un ordre de priorité qui dépend de l'époque considérée : * de montrer la puissance de la « Nature » et composer avec elle<ref group="note">Les Égyptiens conçoivent la « Nature » comme un ensemble ([[Mythe de la création du monde en Égypte antique|Cosmogonie égyptienne]]), voir par exemple la [[Barque solaire]].<br />Les [[bateau]]x conçus par des architectes Grecs permettent aux fondateurs de la pensée occidentale dans l'Antiquité de conjuguer les besoins matériels de naviguer des hommes avec l'humeur favorable des divinités habitant la mer ({{page h'|Cosmos#Univers|le Cosmos}}).<br />Ceci définit l''''[[architecture navale]]''' initiale.<br />Ultérieurement la [[nef]] d'églises situées dans les zones où on travaille avec la mer ou l'océan a pu être constituée par d'un navire en bois retourné.</ref> et avec l'écoulement du temps et ses énergies<ref group="note">Exemples : le jour et la nuit représentés par un serpent à deux têtes en [[Art aztèque|Architecture aztèque]]; la division symbolique des saisons par les éléments constructifs colonnes et ailes en [[Architecture chinoise]] ; la force du [[climat]] par des constructions d'habitat contemporain dites « écologiques » recouvertes de terre et de végétation (…[[Architecture bioclimatique]]).</ref>, * d'exprimer le pouvoir sécuritaire ou la puissance individuelle avec l'autorité, * d'afficher le niveau hiérarchique des tenants dans la société (classe sociale), * de manifester la fonction de l'édifice dans l'organisation de la société, * de fournir et caractériser des lieux différents du monde ordinaire (religion et spiritualité, spectacle). Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'Harmonie correspond à la civilisation et l'époque considérée<ref group="note">L'objet porteur d'architecture peut faire l'objet d'une conception de l'harmonie propre à la civilisation à l'époque qui la génère. Ainsi, dans une église l''''accord''' de l'édifice (la construction tangible) est fait avec la substance immatérielle audible appelée « ''son'' » par l'architecture de pierre qui transmet en résonance les voix du « [[Chœur (musique)|chœur]] » pour l'office divin dans le « [[Chœur (architecture)|chœur]] » architectural. Ainsi l'édifice en structure bois de temple ancien japonais « chante » par son plancher accordé par construction sous le pied de l'homme qui s'y déplace. L'harmonie dans l'art de conception contemporaine est une notion se restreignant aux [[harmonie|aspects physiques]] décodés en dehors de l'aspect artistique [[Émotion|émotionnel]].</ref>. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au {{s-|XIX}} est une construction neuve réinscrivant temps et culture. Dans l’aire occidentale moderne, l'architecture intervient à de nombreuses échelles depuis la conception et la réalisation d'éléments constituant les [[Membre de corps de bâtiment|membres de corps de bâtiments]], jusqu'à celle de [[Cité (ville)|villes entières conçues comme un tout]]. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société<ref group="note">voir l'[[corps éthérique|éthérisme]].</ref>. Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille ; puis en espace public commun ; et enfin en espace « naturel ». L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle<ref group="note">Certaines civilisations à certaines périodes ne retiennent pas le nom de l'individu en tant qu'architecte « maître » de l’œuvre. Par exemple pour l'architecture établie dans la période de civilisation post-colonie romaine de l'Afrique du Nord, dans une tradition d'humilité et de modestie.</ref> est censée produire de l'architecture lors de la commande de structure collective (État…) ou d'individu. À partir des formes de constructions funéraires ancestrales, l'activité s'est centrée sur celle des formes habitées. Elles sont devenues « classiques » depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons d'habitat, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, lieux de culte (églises temples…), ateliers, « mairies »… Se sont ajoutés depuis le Néolithique au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société où le côté pratique se mêle au côté rituel devenu aspect culturel. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires avec rassemblement (places, forts et châteaux), de besoins structurels de réseaux de transport (ponts, ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (boutiques antiques, halles, hypermarchés), besoins d'espace de rassemblement et de loisir (théâtres, stades, gymnases, piscines, patinoires, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoins exprimés pour la production pré-industrielle et industrielle (manufactures usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire). Après la Renaissance, le projet architectural à l'occidentale aboutissant à l'Architecture exprimée sur l'édifice d'habitat ou autre prend une formulation technique de la procédure de conception définissant la présence d'Architecture. Ce qui est voulu est d'établir-procurer des sensations chez l'observateur<ref group="note">Cette formulation technique, cette modélisation en projet aboutissant à l'objet porteur de sensations a été commune en Europe dès la Renaissance à d'autres arts et techniques, par exemple l'art de créer des parfums. Il correspond à la conception de l'Univers de l'époque, qui continue dans le monde entier à définir par la religion pratiquée les "[[Corps éthérique|corps immatériels]]" associés aux "corps matériels" palpables.</ref>. Dans l'[[histoire de la construction]] en Occident, la construction ''sans'' formulation architecturale est passée de la majeure partie des bâtiments à son inverse : une formulation architecturale de la majeure partie de la construction d'édifice. La formulation architecturale de l'édifice pour l'aspect et l'organisation des volumes a été associée avec la formulation de l'aspect et l'organisation des terrasses pentes et circulations de la parcelle de terrain qui reçoit l'édifice. === Patrimoine architectural === {{Article détaillé|Patrimoine culturel}} [[Fichier:Galerie_mosquée_Kairouan.jpg|thumb|La [[Grande Mosquée de Kairouan]] (Tunisie) est la plus ancienne mosquée d'Afrique du Nord. Son aspect actuel date du {{s-|IX|e}}.]] L’architecture désigne le ''[[corpus]]'' de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention [[esthétique]] ou non. Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir [[architecture vernaculaire]]). Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois). Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ». Ces noms n'ont par ailleurs pas un sens universel : ainsi si l'époque baroque correspond à l'architecture baroque dans l'Europe partie Est, elle ne correspond pas à l'architecture baroque en France mais à l'architecture classique (les guerres de religion n'ayant en France pas permis un développement de l'architecture autre que celle des grands personnages du pouvoir établis en conflit religieux). Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés ''a posteriori'' ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples ''styles''. == Histoire et styles de l'architecture == {{Article détaillé|Histoire de l'architecture|Histoire de la construction}} === Préhistoire === Il existe des maisons et des villages en bois dont les restes n'ont subsisté qu'en milieux aqueux, lac, mer ou rivière. Les plus anciens connus sont postérieurs au Paléolithique. Un site de la fin du Néolithique a été bien étudié à [[Charavines]] sur le bord du lac de Paladru en Isère<ref>[http://aimebocquet.com/cha2.htm]</ref>. La construction existe depuis l'âge de la pierre, elle est le support de l'architecture. Cet art est un des rares regroupements d'autres arts, dont les arts qui lui sont antérieurs, la chasse, la guerre, la peinture, qui la servent pour établir sa [[symbolique]] où le feu a une place notable. * La symbolique « du dedans » opposée à celle « du dehors ». * La symbolique de la « voûte ». * La symbolique de « la mort de l'individu ». * La symbolique du «''' ciel''' ». Le monolithisme de la structure initiale qu'est la grotte devient symbolique. Les tout premiers édifices porteurs d'architecture sont outre les grottes aménagées, les tumulus. Ce qui concerne à la fois les populations nomades et les populations sédentarisées. Et partie de la construction de ces tombes, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel pour la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre. La différenciation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naître l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture lui sont intégrés. L'aspect conventionnel apparaît localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « ''styles architecturaux'' ». === Antiquité === Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même. [[Fichier:Parthenon-Restoration-Nov-2005-a.jpg|thumb|left|Le [[Parthénon]] d'[[Athènes]] ([[Grèce antique]]).]] [[Fichier:Pont du gard.jpg|thumb|Le [[pont du Gard]], [[France]] ([[Rome antique]]).]] L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent. Des textes, les « ''traités d'architecture'' », ont été écrits depuis l'Antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux. === Architecture occidentale après l'antiquité === [[Fichier:2009-05-30-polska-by-RalfR-44.jpg|thumb|220px|left|[[Szczecin]], le château ([[Pologne]]).]] Après la disparition de l'Empire romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au {{s-|V|e}}, l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. L'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le {{s-|VIII|e}} et le {{s-|XII|e}}. Entamant l'époque moderne au {{s-|XVII|e}}, l'« architecture classique » marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le {{s-|XVIII|e}} la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art avec re-codification des éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation ». L'évolution de la technique de construction se conjugue avec la création de nouveaux objets architecturaux « modernes » porteurs des nouveaux styles architecturaux au {{s-|XIX|e}}. === Époque contemporaine === Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur des édifices verticaux ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques. Les progrès techniques des {{s-|XIX|e}} et {{s-|XX|e}} ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement les technologies nouvelles et la « standardisation ». L'architecture est depuis le milieu du {{s-|XX|e}} une composante de la « promotion immobilière ». === Architecture bois === L'architecture bois vernaculaire inspire les ouvrages contemporains<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Array |titre=Hall sportif en bois local à Papaïchton Guyane |url=https://www.batirama.com/article/63368-architecture-bois-a-pompidouville-guyane.html |site=Batirama.com |date=2023-08-02 |consulté le=2023-09-03}}</ref>. Le matériau bois permet à l'architecture de concevoir des ouvrages stockant du carbone et d'être plus vertueux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Matériaux d’hier et de demain - Du bois au bambou - Regarder le documentaire complet |url=https://www.arte.tv/fr/videos/099952-002-A/materiaux-d-hier-et-de-demain/ |site=ARTE |consulté le=2023-09-03}}</ref>. Certains spécialistes comme [[Yves Weinand]], architecte et professeur à l'[[École polytechnique fédérale de Lausanne]], disent qu'il faut repenser l'architecture avec les matériaux biosourcés disponibles localement et imaginer des constructions réversibles, démontables voire réemployables<ref>{{Article|langue=fr|titre=Comment mieux exploiter le bois dans l’architecture en Suisse|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|date=2022-09-27|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/opinions/mieux-exploiter-bois-larchitecture-suisse|consulté le=2023-09-03}}</ref>. == Théorie de l’architecture == {{Article détaillé|Traité d'architecture}} Un traité d'architecture est un ouvrage théorique présentant les règles de l'architecture savante. Les traités d'architecture sont le vecteur de transmission de l'architecture européenne se référant à l'Antiquité gréco-latine (du {{s mini-|XIV|e}} au {{s-|XIX|e}}). Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture. Ils peuvent prendre une forme de récapitulatif historique. == Place des femmes en architecture == {{Article détaillé|Femmes architectes}} [[Julia Morgan]] (1872-1957) est la première femme admise à l'École des [[Beaux-Arts de Paris]]. [[Alice Malhiot]] est la première femme architecte au [[Canada]] en 1914. [[Esther Hill]] (1895-1985) est la première femme à être diplômée en Ontario en 1920<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Susan Pedwell |titre=Canada's First Female Architect |url=http://www.magazine.utoronto.ca/time-capsule/canadas-first-female-architect-esther-marjorie-hill/ |éditeur=[[Université de Toronto]] |consulté le=8-03-2021 |périodique=U of T Magazine}}.</ref>. [[Flora Crawford]] (1899-1991) est la première femme à obtenir son diplôme en 1923 à l'[[EPFZ]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Steiger-Crawford, Flora |url=https://hls-dhs-dss.ch/articles/045570/2021-02-24/ |site=hls-dhs-dss.ch |consulté le=2022-12-29}}</ref>. En Suisse, [[Lux Guyer]] fait partie des premières architectes femmes ayant monté leur cabinet d'architecture en 1924<ref>{{Ouvrage|prénom1=Sylvia|nom1=Claus|prénom2=Lux|nom2=Guyer|nom3=Eidgenössische Technische Hochschule Zürich Departement Architektur|titre=Lux Guyer 1894 - 1955 Architektin|date=2009|isbn=978-3-85676-240-7|isbn2=3-85676-240-X|oclc=439725001|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/439725001|consulté le=2022-12-29}}</ref>. Parmi les pionnières en architecture on trouve : [[Eileen Gray]] (1878-1976)<ref name=":22">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Bibliothèque nationale de France]] (BnF)|titre=Femmes architectes des {{s2-|XX|XXI}}|sous-titre=Bibliographie sélective|nature ouvrage=Bibliographie|date=mai 2021|pages totales=12|lire en ligne=https://www.bnf.fr/fr/femmes-architectes-des-xxe-et-xxie-siecles|format électronique=pdf|consulté le=15 juin 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Isabelle Regnier|titre=La villa E-1027 d’Eileen Gray retrouve sa splendeur|périodique=Le Monde.fr|date=2021-08-19|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/08/19/architecture-la-villa-e-1027-d-eileen-gray-retrouve-sa-splendeur_6091799_3246.html|consulté le=2021-08-19}}</ref>, [[Lilla Hansen]] (1872-1962), [[Charlotte Perriand]] (1903-1999)<ref name=":22" />, [[Renée Gailhoustet]]<ref name=":32">{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Julie Arnault |titre=L’architecture AVEC les femmes architectes rêveuses de ville |url=https://chroniques-architecture.com/cite-femmes-architectes-reveuses-de-ville/ |site=Chroniques d‘architecture |date=2020-03-10 |consulté le=2021-06-15}}</ref> (1929-2023), [[Marion Tournon-Branly]] (1924-2016), [[Édith Girard]]<ref name=":32" /> (1949-2014), [[Maria Deroche]] (1938-) . Les architectes canadiennes [[Phyllis Lambert]] (1927-), [[Blanche Lemco]] (1923-), [[Cornelia Hahn Oberlander]] et Denise Scott Brown (1931-)<ref name=":32" />. Depuis 1979 le [[Pritzker Price|Pritzer Price]] a été décerné à [[Zaha Hadid]] (2004), [[Kazuyo Sejima]] (2010), [[Carme Pigem]] (2017), [[Yvonne Farrell]] et [[Shelley McNamara]] (2020)<ref name=":32" />, [[Anne Lacaton]] (Lacaton et Vassal) en 2021<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Lacaton &amp; Vassal, lauréats du Pritzker 2021- AMC Architecture |url=https://www.amc-archi.com/article/lacaton-vassal-laureats-du-pritzker-2021,73828 |site=AMC Archi |consulté le=2021-06-15}}</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivia Gesbert |titre=Lacaton & Vassal, Prix Pritzker : "Arrêtez de démolir !" |url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/lacaton-vassal-prix-pritzker-larchitecture-de-lessentiel |site=France Culture |date=25 mars 2021 |consulté le=2021-06-15}}</ref>{{,}}<ref name=":22" />. En France, si on trouve environ 60 % d'étudiantes en architecture, seules 25 % de femmes sont inscrites à l'[[Ordre des architectes|Ordre des Architectes]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Christophe |nom=Leray |titre=Les femmes, des architectes comme les autres ? |url=https://chroniques-architecture.com/femmes-architectes-comme-les-autres/ |site=Chroniques d‘architecture |date=2016-12-13 |consulté le=2022-12-29}}</ref>. == Acteurs de l'architecture == [[Fichier:GuiseFamilistère2.jpg|thumb|upright=0.8|L’architecture est aussi porteuse d’expérimentation, de sens et de symbole. Ici, le [[Familistère de Guise|Familistère]] de [[Guise]].]] Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés [[Architecte|architectes]], qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une [[école d'architecture]]. Ils sont quelquefois regroupés en [[corporation]]s appelées [[ordre des architectes]]. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des [[Paysagiste|architectes paysagistes]], des [[architecture d'intérieur|architectes d'intérieur]], des [[urbaniste]]s, des [[Ingénieur civil|ingénieurs civils]], voire de [[plasticien]]s, de designers et d'artistes divers. === Architecte-urbaniste === {{Article détaillé|Architecte}} L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des '''architectes''' dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes. Par distinction scientifique d’avec la [[construction]] qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (''Voir « définition » ci-dessus''). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'[[Histoire de la pensée économique#Le Monde grec|aspect économique]] la distingue dans l'[[Histoire de la pensée économique des arts et de la culture|histoire]] également des autres [[beaux-arts (disciplines)|arts]] dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la [[sculpture]] qui y ont été originellement intégrés. Bien que de racines historiques antiques, la conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'[[Occident|aire de la pensée occidentale]] depuis le milieu du {{s-|XX|e}} par le terme d’« [[urbanisme]] ». Le terme ''{{lang|ca|urbanizaci}}'' (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’[[ingénieur]] barcelonais [[Ildefons Cerdà]] dans sa ''{{lang|ca|Teoria general de la urbanizaci}}'' (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline<ref group="note">{{CNRTL|urbanisation}} ; et {{CNRTL|urbanisme||i}}.</ref>. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La [[maison]], l'[[immeuble]] est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissements, résidence, [[Cité (ville)|cité]], [[monument]], [[ville]] correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les [[mobilier urbain|mobilier]]s, [[édicule]]s qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'[[architecture d'intérieur|architecte d'intérieur]] qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices. === Ingénieur-architecte === {{Article détaillé|Ingénieur architecte}} L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les [[fortification|fortifications]], les engins de siège a été à l’origine de la profession d’[[ingénieur|in''génie''ur]] à partir du {{s-|XVI|e}}. La technique du [[génie militaire|''génie'' militaire]] comporte un [[Théorie de l'ordonnancement|ordonnancement]]: un arrangement des tâches aboutissant à la mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’''architecte'', celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’''ingénieur'' lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un [[Vitruve#De architectura|traité]] célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le [[Sébastien Le Prestre de Vauban|maréchal de Vauban]] manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de [[Louis XIV]], illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ''ex nihilo'', faisant appel à certains éléments tels que les [[échauguette]]s, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’[[aménagement du territoire]], notamment le perfectionnement du [[canal du Midi#Travaux supplémentaires|canal du Midi]]. Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l''''ingénieur-architecte'''. === Paysagiste === {{Article détaillé|Paysagiste}} Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu le métier de '''concepteur paysagiste''' qui s'apparente aux métiers d'architecte et de dessinateur-projeteur dans le BTP. Avec l'invention du ''bosquet'', le jardinier devient un concepteur. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la [[Perspective (représentation)|perspective]] puis fait usage des terrasses et [[wikt:saut_de_loup|sauts-de-loup]] vers la bâtisse, puis des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et puis des fabriques. Dans la période moderne de la ville du {{s-|XIX|e}}, les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du {{s-|XX|e}}, les [[jardin|parcs et jardins]] sont conçus par des paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au {{s-|XXI|e}}, les paysagistes composent les [[mur végétalisé|murs végétalisés]] dans des espaces sans emprise au sol. === Autres === * Lorsque l’architecture est créée par les occupants des édifices eux-mêmes sans le recours à des hommes de l’art, elle est dite [[Architecture vernaculaire|vernaculaire]]. Elle est une expression de leur [[tradition]]. * Les [[navire]]s sont conçus comme un édifice particulier par des [[architecture navale|architectes navals]]. == Aspects juridiques == L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs. Pour l'exercice de l'architecture, il y a un [[déontologie professionnelle|code déontologique]]. (pour plus de détails, voir l'article « [[Architecte]] »). Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans<ref>{{fr}} [http://libraryds.grenoble-em.com/fr/formations/Droit_info/fiche-pratique-droit-auteur.pdf Le droit d'auteur : questions/réponses]</ref> après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays ne garantissant pas la [[liberté de panorama]], il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur. En France un projet de loi sur ''{{Citation|la liberté de la création, l'architecture et le patrimoine}}'', prévu pour mars puis reporté à septembre 2015<ref>BatiActu (2015) [http://www.batiactu.com/edito/le-projet-de-loi-sur-la-creation-architecturale-fi-40412.php ''Le projet de loi sur la création architecturale finalement débattu en septembre 2015''], consulté 2015-09-21</ref> devrait clarifier le droit des espaces protégés avec, selon le gouvernement un souci d'efficacité et d'intelligibilité mais sans renoncer au niveau de protection, en suivant plusieurs recommandations du rapport Bloche « Pour une création architecturale désirée et libérée » publié en juillet 2015 et rassemblant 36 propositions réunies par [[Patrick Bloche]]<ref>Syndicat des architectes UNSFA[http://syndicat-architectes.fr/actions/analyse-du-rapport-bloche-sur-la-creation-architecturale/ Rapport Bloche sur la création architecturale : l'analyse de l'Unsfa], et [http://syndicat-architectes.fr/files/2014/10/Analyse-Unsfa-rapport-BlocheV2.pdf au format PDF] 03/10/2014</ref>. == Institutions == === Prix et récompenses === [[Fichier:MassenmodellPC.jpg|thumb|Vue perspective représentant un édifice intégré dans son contexte urbain.]] {{Annexe|:Catégorie:Prix d'architecture{{!}}Catégorie « Prix d'architecture »|Prix d'architecture}} L’un des plus prestigieux prix internationaux d’architecture est le [[prix Pritzker]], décerné annuellement depuis [[1979 en architecture|1979]] par une fondation privée. Autres prix : * [[prix de l'Union européenne pour l'architecture contemporaine Mies van der Rohe|prix Mies van der Rohe]] (Union européenne) * [[prix de l'Équerre d'argent]] (France), décerné sous l'égide du ''[[Le Moniteur (revue)|Moniteur]]'', le plus médiatique * prix de la Première œuvre (France), décerné sous l'égide du Moniteur * [[prix Stirling]] (Royaume-Uni) * [[prix d'excellence de l'IRAC]] (Canada) * [[Marché international des professionnels de l'immobilier|prix du Mipim]], Marché international des professionnels de l’immobilier, Cannes (France) * prix Versailles. * Swiss Architectural Award (Suisse)<ref>{{Lien web|langue=en-GB|titre=Swiss Architectural Award|url=https://swissarchitecturalaward.com/en/|site=Swiss Architectural Award|consulté le=2020-05-11}}</ref> === Enseignement === {{Annexe|Liste des écoles d'architecture}} D’un point de vue historique, les écoles d’architecture les plus célèbres ont été : * [[Études d'architecture en France|en France]] au {{s-|XIX|e}} : ** [[École nationale supérieure des beaux-arts|École des beaux-arts de Paris]] (jusqu'en [[1968]]) ; ** [[École spéciale d'architecture]], à [[Paris]] ; ** [[École centrale Paris]] qui délivrait le diplôme d'architecte. * en Allemagne dans la première moitié du {{s-|XX|e}}, le ''{{lang|de|[[Bauhaus]]}}'', à [[Weimar]], [[Dessau-Roßlau]] et [[Berlin]] a été un foyer majeur du [[Mouvement moderne|Mouvement moderne en architecture]] mondial. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Architecture|3=450392800|type=note}} {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Architecture | wiktionary = architecture | wikiquote = Architecture | wikisource = Catégorie:Architecture | wikiversity = Introduction à l'architecture | wikiversity titre = Introduction à l'architecture }} === Bibliographie === * ''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' de [[Denis Diderot|Diderot]] et [[Jean le Rond D'Alembert|d'Alembert]], article [[s:Page:ENC 1-0617.jpg|Architecture]] * [http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle''Dictionnaire raisonné de l'architecture française du {{sp-|XI|e|au|XVI|e}}'' (1854 à 1868)], [[Eugène Viollet-le-Duc]], 1856 * {{Ouvrage|titre=Vocabulaire de l'architecture (principes d'analyse scientifique)|lieu=Paris|éditeur=Ministère des Affaires culturelles (Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la france-Imprimerie nationale|année=1972|mois=décembre|jour=20}}{{commentaire biblio|Le vocabulaire couvre l'ensemble du domaine de l'architecture, de la Préhistoire à nos jours, des techniques de la construction aux règles de l'urbanisme. Tome 1 - Vocabulaire de l'architecture; Tome 2 - Méthode d'étude des monuments d'architecture.}} ** Pierre Caye, Olga Medvedkova, Renaud Pleitinx and Jean Stillemans, Jean (eds.), ''Traités et autres écrits d'architecture''. Mardaga, 2021. {{ISBN|9782804709396}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Marie Pérouse de Montclos]] (sous la dir.)|titre=Architecture|sous-titre=vocabulaire et méthode|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nationale|année=1972}}, 622 pages, {{ISBN|978-28582259-34}}. * ''Conversation sur l'architecture, Cours de théorie de l'architecture professé à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts'', deux volumes, André Gutton, Éditions Vincent Fréal et Cie, 1954 *{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Françoise Choay]]|prénom1=Denise|nom1=Bratton|titre=The rule and the model : on the theory of architecture and urbanism|éditeur=MIT Press|date=1997|isbn=0-262-03226-0|isbn2=978-0-262-03226-1|oclc=33103534|lire en ligne=|consulté le=2022-12-28}}. === Articles connexes === {{Catégorie principale}} {{Annexe|Glossaire de l'architecture}} '''Généralités :''' {| cellpadding=0 cellspacing=0 |- |width="15%" valign="top"| * [[Base Mérimée|Inventaire des richesses artistiques de la France]] * {{Page h|Monument historique}} * [[Génie civil]] * [[Design]] |width="15%" valign="top"| * [[Liste des écoles d'architecture]] * [[Académie d'architecture]] * [[Duplitecture]] |width="15%" valign="top"| * [[Prix d'architecture]] * [[Ordre des architectes]] * [[:Catégorie:Architecture par pays|Architecture par pays]] * [[:Catégorie:Architecte par nationalité|Architectes par nationalité]] |} '''Divers :''' * [[Charte de Venise]] * [[Architecture et Humanisme]] * [[Fondation Architectes de l'urgence|Architectes de l'urgence]] * [[:Catégorie:Livre d'architecture]], [[Traité d'architecture]] * [[Construction parasismique]] * [[Ville rouge (architecture)]] * [[Philosophie de l'architecture]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Les arts|Architecture des églises}} {{Portail|Architecture et urbanisme|Histoire de l'art}} {{DEFAULTSORT:architecture}} [[Catégorie:Architecture|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme
Anarchisme
{{Confusion|Libertarianisme||Libertaire}} {{Double image multiple|right|image1=Anarchy-symbol.svg |légende1=Le [[Symbolisme anarchiste#« A » cerclé|« A » cerclé]], dans deux styles différents, symbole<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Non, le "A" entouré d'un cercle, toujours anarchiste, n'a jamais été un symbole d'extrême-droite|url=https://www.franceculture.fr/histoire/non-le-a-entoure-dun-cercle-toujours-anarchiste-na-jamais-ete-un-symbole-dextreme-droite|site=France Culture|date=2019-01-08|consulté le=2019-03-03}}</ref> de l'anarchisme, indépendamment du courant concerné. |taille1= 100 |alternative1= |image2=AnarchySymbolInk2.png |taille2=100 |alternative2= }} [[Fichier:LouiseMichel.jpg|vignette|[[Louise Michel]], en uniforme de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] (Milice française dont la hiérarchie est élue par les citoyens.) durant la [[Commune de Paris]], est la première personnalité anarchiste à brandir le [[drapeau noir]].]] L{{'}}'''anarchisme''' {{prononciation|LL-Q150 (fra)-Fabricio Cardenas (Culex)-anarchisme.wav}}, ou '''idéologie [[libertaire]]''', regroupe plusieurs courants de [[philosophie politique]] développés depuis le {{s-|XIX|e}} sur un ensemble de [[Antiautoritarisme|théories et de pratiques anti-autoritaires]]<ref name="Jean Maitron">Jean Maitron, ''Le mouvement anarchiste en France'', Gallimard, {{coll.}} « Tel », 1992.</ref> fondées sur la [[démocratie directe]] et ayant la [[liberté individuelle]] comme valeur fondamentale. Le terme [[libertaire]] est couramment utilisé comme synonyme d'anarchiste, particulièrement dans le monde francophone{{Note|texte=« ''Libertaire''» est un [[néologisme]] créé en [[1857]] par [[Joseph Déjacque]] pour renforcer le caractère [[Égalitarisme|égalitaire]] de l'anarchisme. Il sera aussi utilisé durant la période des [[lois scélérates]] afin de ne pas employer le terme « anarchiste » et après que ce dernier ait été présenté comme synonyme de désordre.|groupe=N}} à la suite de l'adoption des [[lois scélérates]] en France<ref>[[Max Nettlau]], ''Bibliographie de l'[[anarchie]]'', préface d'[[Élisée Reclus]], Bibliothèque des [[Les Temps nouveaux (journal)|Temps nouveaux]], 1897, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6213677h/f114.image page 90].</ref>{{,}}<ref>[[Félix Fénéon]], ''Œuvres-plus-que-complètes'', Volume 1, Librairie Droz, 1970, [https://books.google.fr/books?id=_eeE_Dh_eB8C&pg=PR20 page XX].</ref>. L'anarchisme, à la différence de l'[[anomie]], ne prône pas l'absence de loi, mais milite pour que son élaboration émane directement du peuple ([[initiative populaire]] par exemple), qu'elle soit directement votée par lui ([[référendum]] ou [[Tirage au sort en politique|vote par des assemblées tirées au sort]]) et que son application soit sous contrôle de ce dernier ([[mandat impératif]], forces de sécurité dont les officiers sont élus<ref>Voir les [[Milices confédérales]], la [[Garde nationale (France)|Garde nationale en France]], [[Comité central des milices antifascistes de Catalogne]], [[Armée de milice]]</ref>, révocabilité des élus). Fondé sur la négation du principe de [[domination]] d'un individu ou d'un groupe d'individus dans l'[[organisation sociale]]<ref name="Encyclopédie anarchiste">Sébastien Faure, ''Encyclopédie anarchiste'', Paris, La Librairie Internationale.</ref>, l'anarchisme a pour but de développer une société sans [[classe sociale]]. Ce courant prône ainsi la coopération dans une dynamique d'[[autogestion]]<ref name="Emmanuel de Waresquiel">Emmanuel de Waresquiel, ''Le siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au {{s-|XX|e}}'', Larousse, {{coll.}} « In Extenso », 1999</ref>. Contre l'oppression, l'anarchisme propose une société fondée sur la [[Solidarité (notion)|solidarité]] comme solution aux {{page h'|Antagonisme|antagonismes}}, la complémentarité de la liberté de chacun et celle de la collectivité, l'égalité des conditions de vie et l'autogestion des moyens de production ([[coopérative]]s, [[Mutualisme (économie)|mutuelle]]s). Il s'agit donc d'un mode politique qui cherche non pas à résoudre les différences opposant les membres constituants de la société mais à associer des forces autonomes et contradictoires<ref>[[Daniel Colson]], ''Petit lexique philosophique de l'anarchisme'', Paris, Librairie générale française, 2001, {{p.|27}}.</ref>. L'anarchisme est un mouvement pluriel qui embrasse l'ensemble des secteurs de la vie et de la société. Initialement théorisé par des penseurs socialistes, il est habituellement classé à la gauche voire l'extrême gauche du spectre politique bien qu'il refuse par essence de s'inscrire dans le cadre de la démocratie représentative. Concept philosophique, c’est également « une idée pratique et matérielle, un mode d’être de la vie et des relations entre les êtres qui naît tout autant de la pratique que de la philosophie ; ou pour être plus précis qui naît toujours de la pratique, la philosophie n’étant elle-même qu’une pratique, importante mais parmi d’autres »<ref>[[Daniel Colson]], ''L’anarchisme et les discontinuités de l’Histoire'', introduction à ''Trois essais de philosophie anarchiste'', Éditions Lignes & Manifeste, 2004, {{Lien brisé|url=http://raforum.info/article.php3?id_article=2039&lang=fr |titre=texte intégral}}.</ref>. En 1928, [[Sébastien Faure]], dans ''La [[Synthèse anarchiste]]'', définit trois grands courants qui cohabitent tout au long de l'histoire du mouvement : l'[[anarchisme individualiste]] qui insiste sur l'[[individualisme|autonomie individuelle]] contre toute autorité ; le [[communisme libertaire]], qui de l'aphorisme « [[De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins]] » créé par [[Louis Blanc]], veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre ; l'[[anarcho-syndicalisme]], qui propose une méthode, le [[syndicalisme]], comme moyen de lutte et d'organisation de la société<ref>{{article| nom=Faure | prénom=Sebastien |lien auteur1=[[Sébastien Faure]] |url=https://www.jstor.org/discover/10.2307/3807390?uid=3738016&uid=2134&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21101814422613 | titre=La Synthèse anarchiste | journal=Le Mouvement social | périodique=JSTOR | numéro=83 | année=1973 | issn=0027-2671 | doi=10.2307/3807390 | page=64}}.</ref>. Depuis, de nouvelles sensibilités se sont affirmées, telles l'[[anarcha-féminisme]], l'[[Écologie sociale (théorie philosophique)|écologie sociale]]<ref>{{Article|prénom1=Benjamin|nom1=Fernandez|titre=[[Murray Bookchin]], écologie ou barbarie|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|année=juillet 2016|url texte=https://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/FERNANDEZ/55910}}.</ref> (et son application, le [[municipalisme libertaire]]). En 2007, l'historien [[Gaetano Manfredonia]] propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles. Le premier, « [[Anarchisme insurrectionnaliste|insurrectionnel]] », englobe autant les mouvements organisés que les [[Anarchisme individualiste|individualiste]]s qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient [[Mikhaïl Bakounine|bakouniniens]], [[Max Stirner|stirnerien]] ou partisans de la [[propagande par le fait]]. Le second, « [[Anarcho-syndicalisme|syndicaliste]] », vise à faire du syndicat et de la [[classe ouvrière]], les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la [[Confédération nationale du travail (Espagne)|Confédération nationale du travail]] pendant la [[révolution sociale espagnole de 1936]]. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes privilégient la préparation de tout changement radical par une [[éducation libertaire]], une culture formatrice, des essais de [[communauté libertaire|vie communautaires]], la pratique de l'[[autogestion]] et de l'[[Liberté sexuelle et anarchisme|égalité des sexes]], etc. Ce modèle est proche du [[Errico Malatesta#Le gradualisme révolutionnaire|gradualisme]] d'[[Errico Malatesta]] et renoue avec « l’évolutionnisme » d'[[Élisée Reclus]]. Pour Vivien Garcia dans ''L'Anarchisme aujourd'hui'' (2007), l'anarchisme « ne peut être conçu comme un monument théorique achevé. La réflexion anarchiste n'a rien du système. […] L'anarchisme se constitue comme une nébuleuse de pensées qui peuvent se renvoyer de façon contingente les unes aux autres plutôt que comme une doctrine close »<ref>Vivien Garcia, ''L'Anarchisme aujourd'hui'', La Librairie des Humanités, L'Harmattan, 2007, [https://books.google.be/books?id=ZA14f8EVPWAC&pg=PA94 page 94].</ref>. Selon l'historien américain [[Paul Avrich]] : « Les anarchistes ont exercé et continuent d'exercer une grande influence. Leur [[internationalisme]] rigoureux et leur [[antimilitarisme]], leurs expériences d'[[autogestion]] ouvrière, leur lutte pour la libération de la femme et pour [[Liberté sexuelle et anarchisme|l'émancipation sexuelle]], leurs écoles et universités libres, leur [[anarchisme vert|aspiration écologique]] à un équilibre entre la ville et la campagne, entre l'homme et la nature, tout cela est d'une actualité criante »<ref>Domenico Tarizzo, ''L'[[anarchie]] : histoire des mouvements [[libertaire]]s dans le monde'', préf. [[Paul Avrich]], Seghers, 1978, [https://books.google.be/books?id=1XApAQAAIAAJ&q=%22Les+anarchistes+ont+exerc%C3%A9+et+continuent%22 page 3].</ref>. L'anarchisme s'inscrit en outre dans l'[[Histoire de l'anarchisme|histoire]] des mouvements sociaux et de l'[[Anarchisme dans l'art et la culture|art]] en mobilisant divers [[Symbolisme anarchiste|symboles]]. {{Sommaire|niveau=2}} == Définition et sens commun == {{Article détaillé|Anarchie|Acratie}} {{Encadré | fond = #FFF8F8 | titre = Ordre et anarchie | contenu = « L'anarchie est le plus haut degré de liberté et d'ordre auquel l'humanité puisse parvenir. » [[Pierre-Joseph Proudhon]]<ref>[[Alain Pessin]], ''Littérature et anarchie'', Presses Universitaires du Mirail, 1998, [https://books.google.be/books?id=kN45UCmHvakC&pg=PA90 page 90].</ref> « L'anarchie c'est l'ordre, et le gouvernement la guerre civile » [[Anselme Bellegarrigue]] (''[[L'Anarchie, journal de l'ordre]]'')<ref>[[Michel Ragon]], ''Dictionnaire de l'[[Anarchie]]'', Albin Michel, 2008, [https://books.google.be/books?id=i0el1jMkDqgC&pg=PT60 page 60].</ref> « L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre. » [[Élisée Reclus]]<ref>Caroline Granier, Université de Paris VIII-Vincennes à Saint-Denis, ''Les briseurs de formules: les écrivains anarchistes en France à la fin du XIXe siècle'', Ressouvenances, 2008, [https://books.google.be/books?id=Jg4cAQAAIAAJ&q=%22anarchie+est+la+plus+haute+expression+de+l%27ordre%22 page 343].</ref> }} Le terme « anarchisme » et ses dérivés sont employés tantôt péjorativement, comme synonymes de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’[[anomie]], tantôt comme un but pratique, car l'anarchisme défend l'idée que l'absence d'une structure de pouvoir n'est pas synonyme de désorganisation sociale<ref>Gaëlle Douët, ''Post-totalitarisme, antipolitique et anarchisme'', Maîtrise en science politique, Université du Québec à Montréal, 2007, [http://www.archipel.uqam.ca/806/1/M9869.pdf {{p.|98}}].</ref>. Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l'[[anarchie]] utilisée par les médias et les pouvoirs politiques. Pour eux, « l'ordre naît de la liberté »<ref>[[Thierry Crouzet]], ''Le peuple des connecteurs : Ils ne votent pas, ils ne travaillent pas, ils n'étudient pas mais ils changent le monde'', Thaulk, 2012, [https://books.google.be/books?id=1CUaCwAAQBAJ&pg=PT42 page 42].</ref>{{,}}<ref>« l'ordre naît de la liberté qui est laissée à chacun de vivre selon ses choix », Florent Guénard, ''La Démocratie universelle. Philosophie d'un modèle politique : Philosophie d'un modèle politique'', Le Seuil, 2016, [https://books.google.be/books?id=ckrlDAAAQBAJ&pg=PT108 page 108].</ref>, tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « [[acratie]] », du grec « ''kratos'' », le pouvoir, donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « [[libertaire]]s »<ref>Guillaume Thuillet, ''Le Système Idéal'', Books on Demand, 2011, {{ISBN|978-2810612284}}, [https://books.google.fr/books?lr=&hl=fr&id=rQf7AAAAQBAJ&pg=PA19 page 19].</ref>. Pour ses partisans, l'[[Étymologie du terme anarchie|anarchie]] n'est justement pas le désordre social. C’est plutôt le contraire, soit l'ordre social absolu<ref>« Oui, l’anarchie c’est l’ordre ; car, le gouvernement c’est la guerre civile », {{Lien web |auteur= [[Anselme Bellegarrigue]]|titre= Le gouvernement c’est la guerre civile & Le pouvoir c’est l’ennemi du peuple|url= http://partage-le.com/2015/01/le-gouvernement-cest-la-guerre-civile-le-pouvoir-cest-lennemi-du-peuple-anselme-bellegarrigue/|date= 1850|site= partage-le.com}}.</ref>, grâce notamment à la socialisation des moyens de production : contrairement à l'idée de ''possessions privées'' capitalisées, elle suggère celle de ''possessions individuelles'' ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l'accumulation de biens ''non utilisés''<ref>Ely, Richard et al. 'Property and Contract in Their Relations to the Distribution of Wealth' The Macmillan Company (1914).</ref>. Cet ordre social s'appuie sur la [[liberté (politique)|liberté politique]] organisée autour du [[mandat impératif|mandatement impératif]], de l'[[autogestion]], du [[fédéralisme intégral]] et de la [[démocratie directe]]. L'anarchie est donc organisée et structurée : c'est [[l'Ordre moins le pouvoir]]<ref>{{Lien web |auteur=[[Pierre Kropotkine]]|titre=L'ordre|url= http://www.panarchy.org/kropotkin/ordre.html|date=1881|site=panarchy.org}}.</ref>. == Étymologie == {{Article détaillé|Étymologie du terme anarchie}} Le terme d'[[anarchie]] est un dérivé du grec ''ἀναρχία'', ''anarkhia''<ref name="anarkhia">Sur l'étymologie du terme ''anarchie'', voir :<br /> ''Grand dictionnaire encyclopédique'', Paris, Larousse, 1982 ;<br /> Auguste Scheler, ''Dictionnaire d'étymologie française'', Bruxelles, Auguste Schnée, 1862 ;<br />{{en}} Ernest Weekley, ''An Etymological Dictionary of Modern English'', {{vol.}}1, Dover Publications, 1967</ref>. Composé du préfixe privatif ''an''- (en grec αν, « sans », « privé de ») et du radical ''arkhê'', (en grec αρχη, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »)<ref name="Trésor de la langue française">''Trésor de la langue française'', Paris, CNRS Éditions</ref>{{,}}<ref name="Encyclopaedia Britannica">Pierre Kropotkine, ''Encyclopædia Britannica'', Londres, 1910</ref>. L'[[étymologie]] du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe »<ref name="Qu'est-ce que la propriété ?">Pierre Joseph Proudhon, ''[[Qu'est-ce que la propriété ?]]'', Paris, 1840</ref>, « absence de chef »<ref name="Le Nouveau Petit Robert">''Le Nouveau Petit Robert'', Paris, Éditions Le Robert, 1995</ref>, « absence d'autorité »<ref name="Encyclopédie anarchiste"/> ou « absence de gouvernement »<ref name="Encyclopaedia Britannica"/>. Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'[[anomie]]<ref name="ISBN 978-2-7603-0503-8">Sylvie Arend, Christiane Rabier, ''Le Processus Politique : Environnements, Prise de Décision et Pouvoir'', Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 {{ISBN|978-2-7603-0503-8}}.</ref>. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute [[autorité]]<ref name="ISBN 978-2-7603-0503-8"/>. Ce dernier sens apparaît en [[1840]] sous la plume du [[théorie|théoricien]], [[socialisme libertaire|socialiste libertaire]], [[Pierre-Joseph Proudhon]] (1809-1865). Dans ''[[Qu'est-ce que la propriété ?]]'', l'auteur se déclare « anarchiste » et précise ce qu'il entend par « anarchie » : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain »<ref name="ISBN 978-2-7603-0503-8"/>. == Précurseurs de l'anarchisme == {{Article détaillé|Précurseurs de l'anarchisme|Histoire de l'anarchisme}} [[Fichier:Waterhouse-Diogenes.jpg|vignette|gauche|upright|[[Diogène de Sinope|Diogène]] par [[John William Waterhouse]].]] Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit [[libertaire]] remonte aux origines de l'[[humanité]]<ref name="origine">Sur les origines de l'esprit libertaire voir :<br />{{fr}} Jean Grave, ''La société mourante et l'anarchie'', Paris, P.V Stock, 1893, {{p.|3}}<br />{{fr}} Max Nettlau, ''Bibliographie de l'Anarchie'', Paris, Stock, 1897<br />{{fr}} E. Armand, ''Qu'est-ce qu'un anarchiste? Thèses et opinions'', Paris, éditions de l'anarchie, 1908, {{p.|43}}<br />{{fr}} Pierre Kropotkine, ''La science moderne et l'anarchie'', Paris, P.V Stock, 1913, {{p.|3}}.</ref>. À l'image des [[Inuits]], des [[Pygmée]]s, des [[Santals]], des [[Tiv (peuple)|Tivs]], des [[Piaroas]] ou des [[Mérinas]], de nombreuses sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans [[autorité]] [[politique]] ([[État]] ou [[Police (institution)|police]])<ref>Francis Dupuis-Déri, [https://www.academia.edu/2399849/L_anarchie_en_philosophie_politique_r%C3%A9flexions_anarchistes_sur_la_typologie_traditionnelle_des_r%C3%A9gimes_politiques ''L'anarchie en philosophie politique ; Réflexions anarchistes sur la typologie traditionnelle des régimes politiques''], Les ateliers de l'éthique, Vol. 2, {{numéro|1}}, 2007</ref> ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'[[autonomie]], l'association volontaire, l'[[auto-organisation]], l'[[Entraide (économie politique)|aide mutuelle]] ou la [[démocratie directe]]<ref>{{en}} [[David Graeber]], [https://libcom.org/article/fragments-anarchist-anthropology-david-graeber-0 ''Fragments of an Anarchist Anthropology''], Prickly Paradigm Press, sur Libcom, 2004 {{ISBN|0-9728196-4-9}}.</ref>. Les premières expressions d'une [[philosophie]] [[libertaire]] peuvent être trouvées dans le [[taoïsme]] et le [[bouddhisme]]<ref name="tao">Sur les racines taoïstes et bouddhistes de l'anarchisme, voir :<br />{{en}} [[Robert Graham (historien)|Robert Graham]], ''[[Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas]]'', Black Rose, 2005 {{ISBN| 1551642506}}<br />{{en}} [[Peter Marshall (historien)|Peter Marshall]], {{langue|en|texte=Demanding the Impossible: A History of Anarchism}}, Fontana Press, 2008 {{ISBN|978-0-00-686245-1}}.</ref>. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'[[Anarchisme individualiste|individualisme libertaire]], la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la [[propriété privée]]<ref name="ISBN 2-7603-0503-1">Sylvie Arend, Christiane Rabier, ''Le Processus Politique : Environnements, Prise de Decision et Pouvoir'', Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 {{ISBN|2760305031}}.</ref>. Une forme d’individualisme libertaire est aussi identifiable dans certains courants [[Philosophie|philosophiques]] de la [[Grèce antique]], en particulier dans les écrits [[Épicurisme|épicuriens]], [[cynisme|cyniques]] et [[stoïcisme|stoïciens]]<ref name="ISBN 2-84734-190-0">Jean Préposiet, ''Histoire de l'anarchisme'', Tallandier, coll. « Approches », 2005 {{ISBN|2847341900}}.</ref>. Certains éléments libertaires du [[christianisme]] ont influencé le développement de l'anarchisme<ref name="Pierre Kropotkine">Pierre Kropotkine, ''La science moderne et l'anarchie'', Paris, P.V Stock, 1913</ref>, en particulier de l'[[anarchisme chrétien]]<ref name="chrétien">À propos de l'anarchisme chrétien, voir :<br />{{fr}} Léon Tolstoï, ''Aux travailleurs'', traduit du russe, par [[J.-Wladimir Bienstock|J.W. Bienstock]], Paris, Stock, 1903<br />{{fr}} Jacques Ellul, ''Anarchie et christianisme'', Lyon, Atelier de création libertaire, 1988</ref>{{'}}<ref>Samuel Lacroix, ''Jésus était-il anarcho-communiste ?'', [[Philosophie Magazine]], décembre 2023, [https://www.philomag.com/articles/jesus-etait-il-anarcho-communiste lire en ligne].</ref>. À partir du [[Moyen Âge]], certaines [[hérésie]]s et révoltes paysannes attendent l'avènement sur [[Terre]] d'un nouvel âge de [[liberté]]<ref name="ISBN 2-7603-0503-1"/>. Des mouvements religieux, à l'exemple des [[Église hussite|hussites]] ou des [[Anabaptisme|anabaptistes]] s'inspirèrent souvent de principes libertaires<ref name="ISBN 2-07-072498-0">Jean Maitron, ''Le mouvement anarchiste en France'', Tome I, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1992 {{ISBN|2070724980}}.</ref>. Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les [[utopie]]s [[France|françaises]] et [[Angleterre|anglaises]] de la [[Renaissance]] et du [[siècle des Lumières]]<ref name="Michel Antony">[[Michel Antony]], [http://rousseaustudies.free.fr/articlefermentslibertaires.html ''Ferments libertaires dans quelques écrits utopiques''], 2008</ref>. Pendant la [[Révolution française]], le mouvement des [[Enragés]] s'oppose au principe [[Club des jacobins|jacobin]] du pouvoir de l'État et propose une forme de [[communisme]]<ref name="Enragés">À propos des Enragés, voir : <br />Daniel Guérin, ''La lutte de classes sous la première république, bourgeois et « bras nus » (1793-1797)''</ref>. En [[France]], en [[Allemagne]], en [[Angleterre]] ou aux [[États-Unis]], les idées anarchistes se diffusent par la défense de la [[libertés fondamentales|liberté individuelle]], les attaques contre l'État et la [[religion]], les critiques du [[libéralisme]] et du [[socialisme]]<ref name="ISBN 2-7603-0503-1"/>. Certains penseurs libertaires [[États-Unis|américains]] comme [[Henry David Thoreau]], [[Ralph Waldo Emerson]] et [[Walt Whitman]], préfigurent l’anarchisme contemporain de la [[contre-culture]], de l'[[écologie]], ou de la [[désobéissance civile]]<ref name="ISBN 978-0-00-686245-1">{{en}} [[Peter Marshall (historien)|Peter Marshall]], {{langue|en|texte=Demanding the Impossible: A History of Anarchism}}, Fontana Press, 2008 {{ISBN|978-0-00-686245-1}}.</ref>. Remonter si loin dans l'histoire de l'humanité n'est pas sans risque d'[[anachronisme]] ou d'[[idéologie]]<ref name="ISBN 2-13-051668-8">[[Gaetano Manfredonia]], ''L'anarchisme en Europe'', Presses universitaires de France, 2001, {{ISBN|2-13-051668-8}}.</ref>. C'est donner une définition extrêmement vague de l'anarchisme sans tenir compte des conditions historiques et sociales de l'époque des faits<ref name="ISBN 2-13-051668-8"/>. Il faudra attendre la [[Révolution française]] pour découvrir des aspirations ouvertement libertaires chez des auteurs comme [[Jean-François Varlet]], [[Jacques Roux (1752-1794)|Jacques Roux]] ou [[Sylvain Maréchal]]<ref name="ISBN 2-13-051668-8"/>. [[William Godwin]] (1793) apparaît comme l'un des précurseurs de l'anarchisme. [[Pierre-Joseph Proudhon]] est le premier théoricien social à s'en réclamer explicitement en 1840<ref name=Dico2010>[[Guy Hermet]], [[Bertrand Badie]], [[Pierre Birnbaum]], [[Philippe Braud (sociologie)|Philippe Braud]], ''Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques'', Armand Colin, 2010, [https://books.google.be/books?id=dbBq2sVMm7UC&pg=PT31 lire en ligne].</ref>. == Principes généraux == === Absence d'autorité hiérarchique === {{Encadré | fond = #FFF8F8 | titre = Être gouverné | contenu = « Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu… Être gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. »<br /> <small>[[Pierre-Joseph Proudhon]], ''[[:s:Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle|Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle]]'', 1851.</small>}} L'anarchisme est une [[philosophie politique]] qui présente une vision d'une [[Société (sciences sociales)|société humaine]] sans [[hiérarchie]], et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social autoritaire. L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans décideur (des dirigeants peuvent exister, dans le sens où ils s'occuperont de l'organisation générale mais ils ne sont pas propriétaire et ils n'ont pas plus de pouvoir décisionnels que ces camarades). Un ordre fondé sur la coopération volontaire d'hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe à celle-ci. Selon l'essayiste [[Marcel Dieu|Hem Day]] : « On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement ; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi »<ref>Hem Day, ''Violence - Non-violence - Anarchie'', L'Unique, {{numéro}}54-55-58, 1951, cité par Xavier Bekaert dans ''Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme'', [[Éditions du Monde libertaire]] & Éditions [[Alternative libertaire (Belgique)]], 2000, page 27, [http://fr.scribd.com/doc/9541545/Violence-Non-Violence lire en ligne].</ref>. La pensée anarchiste s’oppose par conséquent à toutes les formes d’organisation sociale qui oppriment des individus, les asservissent, les exploitent au bénéfice d’un petit nombre, les contraignent, les empêchent de réaliser toutes leurs potentialités<ref>Christophe Mileschi, ''Qu'est-ce que l'anarchisme ? Quelques considérations préliminaires à la lecture de [[Dario Fo]]'', Chroniques italiennes, {{numéro}}19, janvier 2011, Université Sorbonne nouvelle, [http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/web19/Mileschiweb19.pdf lire en ligne].</ref>. À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques. L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la [[coercition]]. L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité, sous quelque forme que ce soit, l'État étant leur principal ennemi : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire)<ref>Pierre-Joseph Proudhon, ''[[:s:Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle|Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle]]'', Garnier frères, 1851, [https://fr.wikisource.org/wiki/Id%C3%A9e_g%C3%A9n%C3%A9rale_de_la_R%C3%A9volution_au_dix-neuvi%C3%A8me_si%C3%A8cle/%C3%89pilogue wikisource en ligne].</ref>. === Société sans État === [[Fichier:Korean Anarchist Federation 1928.jpg|vignette|left|La Fédération Anarchiste Coréenne instaura en 1929 une Commune révolutionnaire sans État en [[Mandchourie]] sur un ensemble de territoires regroupés en [[coopérative]]s libertaires et unissant {{nobr|2 millions}} de paysans et de guérilleros pour lutter contre l'invasion japonaise.]] Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une [[société sans État]] sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la [[conscience morale]] par-delà le bien et le mal définis par une [[orthodoxie]] majoritaire, un pouvoir à la ''pensée dominante''. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée. Certains anarchistes dits « [[Spontanéisme|spontanéiste]]s » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui impose l'[[État]], l'Ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » ({{citation|L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir}}, [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]]). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du [[droit naturel]] (elle-même affiliée à [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]]). D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'[[auto-organisation]] des individus par [[fédéralisme]], comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les [[mandat impératif|mandats impératifs]] (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un [[mandat politique|mandat]] précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité. Les anarchistes se distinguent de la [[Marxisme|vision marxiste]] d'une société future en rejetant l'idée d'une [[dictature du prolétariat]] qui serait exercée après la [[révolution]] par un pouvoir temporaire : à leurs yeux, un tel système ne pourrait déboucher que sur la tyrannie. Ils sont partisans d'un passage direct, ou du moins aussi rapide que possible, à une société sans État, celle-ci se réaliserait par le biais de ce que [[Mikhaïl Bakounine|Bakounine]] appelait l'{{citation|organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes}}<ref>Christian Dupuy et André Encrevé, ''Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923)'', Presses Universitaires de Limoges et du Limousin, 2003, page 195.</ref>. [[Pierre Kropotkine]] voit pour sa part la société libertaire comme un système fondé sur l'[[Entraide (économie politique)|entraide]], où les communautés humaines fonctionneraient à la manière de groupes d'égaux ignorant toute notion de [[frontière]]. Les [[loi]]s deviendraient inutiles car la protection de la propriété perdrait son sens ; la répartition des biens serait, après [[expropriation]] des richesses et mise en commun des moyens de production, assurée par un usage rationnel de la [[prise au tas]] (ou {{citation|prise sur le tas}}) dans un contexte d'abondance, et du [[rationnement]] pour les biens plus rares<ref>{{Ouvrage|prénom1=Olivier|nom1=Meuwly|titre=Anarchisme et modernité : essai politico-historique sur les pensées anarchistes et leurs répercussions sur la vie sociale et politique actuelle|lieu=Lausanne Paris|éditeur=l'Âge d'homme|année=1998|pages totales=223|passage=85-87, 207|isbn=978-2-8251-1091-1|oclc=468157615|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=W7Z3hka2ZAYC&printsec=frontcover}}.</ref>. === « La propriété, c'est le vol ! » === {{Article détaillé|Qu'est-ce que la propriété ?}} Dans ''[[Qu'est-ce que la propriété ?]]'' (1840), [[Pierre-Joseph Proudhon]] expose les méfaits de la [[Propriété#« La propriété, c'est le vol »|propriété]] dans une société<ref>{{Article |auteur1=Thibault Isabel |titre=La politique selon Proudhon |périodique=L'inactuelle |date=12 février 2019 |lire en ligne=https://linactuelle.fr/index.php/2019/02/12/proudhon-thibault-isabel-salariat/ }}.</ref>. Ce livre contient la citation célèbre « La propriété, c'est le vol ! ». Plus tard, dans ''Théorie de la propriété'', Proudhon se ravise et paraphrasant sa célèbre formule, il déclare : « La propriété, c'est la liberté ! »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-Joseph Proudhon]]|titre=Théorie de la propriété|éditeur=A. Lacroix, Verboeckhover et Cie.|année=1866|passage=37 (chapitre I)|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Théorie_de_la_propriété/}}.</ref>. Par la suite ce refus de la propriété évolue selon les différents courants d'anarchisme, individualistes ou collectivistes. Il sert de base à l'[[Illégalisme (anarchisme)|illégalisme]] en France, et à l'[[anarchisme expropriateur]], quoique ce dernier encourage le vol des bourgeois dans le but de financer des activités anarchistes, et non sur la base d'une opposition à la propriété en tant que telle. == Courants et modèles == [[Fichier:Maurice Fayolle (1909 – 1970).jpg|thumb|upright|''Réflexions sur l'anarchisme'', [[Maurice Fayolle]], Volonté Anarchiste, {{n°|1}}, 1977.]] {{Article détaillé|Anarchisme sans adjectif|Synthèse anarchiste}} Lors du dernier tiers du {{s-|XIX|e}} et du début du {{s-|XX|e}}, l'anarchisme est l'un des deux grands courants de la pensée révolutionnaire, en concurrence directe avec le [[marxisme]]<ref name="Dico2010"/>. Avec [[Mikhaïl Bakounine]], qui joue un rôle déterminant dans la [[Association internationale des travailleurs|Première Internationale]] dont il est évincé par les partisans de [[Karl Marx]] en 1872, l'anarchisme prend un tour [[Collectivisme libertaire|collectiviste]] face à la tendance [[Mutuellisme (théorie économique)|mutualiste]] et respectueuse de la petite propriété privée défendue par [[Pierre-Joseph Proudhon]]<ref name="Dico2010"/>. Sous l'influence des [[Anarcho-communisme|communistes libertaires]], dont [[Pierre Kropotkine]] et [[Élisée Reclus]], émerge ensuite le projet d'une réorganisation de la société sur la base d'une fédération de collectifs de production ignorant les frontières nationales. Dans les années 1880-1890, sous l'inspiration notamment de [[Errico Malatesta]], l'anarchisme se scinde entre [[Anarchisme insurrectionnaliste|insurrectionnalistes]] et partisans d'une conception [[Errico Malatesta#Le gradualisme révolutionnaire|gradualiste]] à la fois « [[Anarcho-syndicalisme|syndicaliste]] et [[Éducation libertaire|éducative]] […] fondée sur le primat pacifiste des solidarités vécues »<ref name="Dico2010"/>. === Typologie === En [[1928]], dans l'''[[Encyclopédie anarchiste]]'', le Russe [[Voline]] définit « les trois idées maîtresses » : « 1° Admission définitive du principe syndicaliste, lequel indique la vraie méthode de la révolution sociale ; 2° Admission définitive du principe communiste (libertaire), lequel établit la base d'organisation de la nouvelle société en formation ; 3° Admission définitive du principe individualiste, l'émancipation totale et le bonheur de l'individu étant le vrai but de la révolution sociale et de la société nouvelle »<ref>[[Voline]], ''Synthèse (anarchiste)'', [[Encyclopédie anarchiste]], [http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/articles/s/synthese.html texte intégral].</ref>. En [[2007]], l'historien [[Gaetano Manfredonia]] propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gaetano|nom1=Manfredonia|lien auteur1=Gaetano Manfredonia|titre=Anarchisme et changement social|sous-titre=Insurrectionnalisme, syndicalisme, éducationnisme-réalisateur|lieu=Lyon|éditeur=[[Atelier de création libertaire]]|année=2007|pages totales=347|isbn=978-2-35104-017-1|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=i6_aAAAAMAAJ}}.</ref>. * Le premier, « [[Anarchisme insurrectionnaliste|insurrectionnel]] », englobe autant les mouvements très organisés que les [[Anarchisme individualiste|individualiste]]s qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient [[Mikhaïl Bakounine|bakouniniens]] ou partisans de la [[propagande par le fait]]. * Le second, « [[Anarcho-syndicalisme|syndicaliste]] », vise à faire du syndicat et de la classe prolétaire, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la [[Confédération nationale du travail (Espagne)|Confédération nationale du travail]] pendant la [[révolution sociale espagnole de 1936]]. * Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les [[Anarchisme individualiste|anarchistes individualistes]] privilégient la préparation de tout changement radical par une [[éducation libertaire]], une culture formatrice, des essais de [[communauté libertaire|vie communautaires]], la pratique de l'[[autogestion]] et de l'[[Liberté sexuelle et anarchisme|égalité des sexes]], etc. Ce modèle est proche du [[Errico Malatesta#Le gradualisme révolutionnaire|gradualisme]] de [[Errico Malatesta]] et renoue avec « l’évolutionnisme » de [[Élisée Reclus]]<ref>Alexandre LeBlanc, ''Relecture de l’anarchisme classique à partir du concept d’éducationnisme-réalisateur'', maîtrise en science politique, Université de Montréal, août 2014, [https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/11632/Leblanc_Alexandre_2014_memoire.pdf?sequence=2 lire en ligne].</ref>. === Courants socialistes === {{Article détaillé|Socialisme libertaire|Anarcho-communisme|Anarcho-syndicalisme|Marxisme libertaire}} {{Encadré | fond = #FFF8F8 | titre = Association<br>internationale<br>des travailleurs<br>(AIT) | contenu = ''« L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes »''<br><br>Statuts généraux adoptés par l'[[Association internationale des travailleurs]] lors du congrès fondateur de Genève en 1866<ref>Association internationale des travailleurs, ''Statuts généraux de l'Association internationale des travailleurs adoptés par le congrès de Genève : 1866'', Imprimerie Czerniecki, 1866, [https://books.google.fr/books?id=-0sMfoWxZscC&pg=PA1 lire en ligne].</ref> }} [[Fichier:1886 Photo Lucy Parsons.jpg|vignette|upright|[[Lucy Parsons]], militante ouvrière « Plus dangereuse que mille émeutiers » selon la police américaine.]] Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par [[mutualisme (économie)|mutualisme]], [[Collectivisme économique|collectivisme]], [[communisme libertaire|communisme]], [[anarcho-syndicalisme|syndicalisme]], mais aussi par [[communisme de conseils|conseillisme]]. L'abolition de la propriété lucrative et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance. Par « propriété », on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour en tirer des revenus du travail des autres (différent de la propriété d'usage). Ces courants, composés initialement de Proudhon (et de ses successeurs), puis de [[Mikhaïl Bakounine|Bakounine]], étaient présents au sein de l'[[Association internationale des travailleurs]] (Première internationale), jusqu'à la scission de [[1872]] (où Bakounine et [[Karl Marx]] se sont trouvés opposés). Le socialisme libertaire établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (notamment par le biais du [[coopérative|coopérativisme]] et du fédéralisme) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes. * L'[[Pierre-Joseph Proudhon|anarchisme proudhonien]] se manifeste par l’attachement à la propriété individuelle et à l’[[L'Entraide, un facteur de l'évolution|entraide]] entre communautés et ateliers. Il défend l'[[autogestion]] [[fédéralisme|fédéraliste]], un travaillisme pragmatique, un [[Parti justicialiste|justicialisme]] idéo-réaliste et une économie [[mutuellisme (théorie économique)|mutualiste]]. Le travail, fondement de la société, devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un [[pluralisme]] à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l'équilibre de la société pluraliste (auteurs : [[Pierre-Joseph Proudhon]], [[James Guillaume]], [[Maurice Joyeux]]). * L'anarchisme collectiviste ou [[socialisme libertaire]], qui propose une [[collectivisme libertaire|gestion collective]] égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de [[Mikhaïl Bakounine]] et de [[Ricardo Mella]]). * Le [[communisme libertaire]], qui de l'adage « [[De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins|À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités]] » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la [[liberté (politique)|liberté politique]] pour créer/construire la société à l'échelle des humains vivants/désirants (mouvement largement influencé par les écrits de [[Errico Malatesta]], [[Pierre Kropotkine]] et [[Élisée Reclus]]). * L'[[anarcho-syndicalisme]], courant devenu dominant au sein de l'anarchisme après la faillite de sa tendance violente au cours des années 1880-1890<ref name="Dico2010"/>, propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits d'[[Émile Pouget]], [[Pierre Monatte]] et [[Fernand Pelloutier]]). * Le [[marxisme libertaire]], qui s’inspire des écrits de [[Maximilien Rubel]], est théorisé par l’écrivain [[Daniel Guérin]]. Ce courant reprend parfois la notion de ''[[communisme libertaire]]'' présenté ci-dessus. D’autres militants peuvent être rattachés à ce courant, comme l'allemand [[Rudi Dutschke]] ou le suisse [[Fritz Brupbacher]]. * Le [[municipalisme libertaire]] de [[Murray Bookchin]], forme d'initiative locale de [[communisme libertaire]] et de [[communalisme]] écologiste, ayant aussi inspiré le [[confédéralisme démocratique]] en place au Rojava (Nord-Est de la Syrie). * L'[[anarchisme insurrectionnaliste|anarchisme insurrectionnel]] qui prône l'[[insurrection]], la [[révolte]] (auteurs : [[Wolfi Landstreicher]], [[Alfredo M. Bonanno]]). * L'[[anarcho-indépendantisme]], qui définit la nature anarchiste de la lutte pour l'émancipation des peuples (à ne pas confondre avec le [[national-anarchisme]]). * Le [[postanarchisme]] qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste. * Le [[sionisme libertaire]] est un courant politique qui naît après le sentiment d'échec de l'action révolutionnaire des Juifs à l'issue des grands [[pogrom]]s des [[années 1890]]. Les anarchistes comme les socialistes viennent à penser que la question juive ne peut faire l'économie d'un projet de société séparée en attendant la révolution mondiale. Pour les anarcho-sionistes, il s'agit de fonder un foyer national sans État. Ce courant n'adhèrera pas au [[sionisme]] de [[Theodor Herzl]] (auteur français : [[Bernard Lazare]]). Les cinq tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et coexistent au sein des différentes associations. L'ensemble de ces courants se caractérise par une conception particulière du type d'organisation militante nécessaire pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d'un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu'une telle centralisation mène inévitablement à une corruption de la direction par l'exercice de l'autorité. === Courants individualistes === Selon [[E. Armand]] dans l'[[Encyclopédie anarchiste]] : « Les individualistes anarchistes sont des anarchistes qui considèrent au point de vue individuel la conception anarchiste de la vie, c'est-à-dire basent toute réalisation de l'anarchisme sur « le fait individuel », l'unité humaine anarchiste étant considérée comme la cellule, le point de départ, le noyau de tout groupement, milieu, association anarchiste »<ref>[[E. Armand]], ''Anarchie, anarchisme, individualisme anarchiste'', [[Encyclopédie anarchiste]] initiée par [[Sébastien Faure]], 1925-1934, [http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/articles/a/anarchie.html lire en ligne].</ref>. Les individualistes nient la nécessité de l’État comme régulateur et modérateur des rapports entre les individus et des accords qu’ils peuvent passer entre eux. Ils rejettent tout contrat social et unilatéral. Ils défendent la liberté absolue dans la réalisation de leurs aspirations. * L'[[anarchisme individualiste]], qui défend l'[[individualisme|autonomie individuelle]] contre toute forme d'autorité et d'aliénation (État, Religion, etc.), et propose la libre association libertaire entre les individus (mouvement largement influencé par les écrits de [[Max Stirner]], [[John Henry Mackay]], [[Victor Basch]], [[E. Armand]], [[Zo d'Axa]], [[Lysander Spooner]], [[Benjamin Tucker]], [[Han Ryner]]). * Le néo-anarchisme ou [[postanarchisme]] apparaissent en fin du {{s-|XX|e}}. Termes polémiques, ils opposent un « anarchisme classique » ou « traditionnel » plutôt centré sur la lutte de classes à un anarchisme de la modernité ou de la [[Philosophie postmoderne|postmodernité]] qui serait plus culturel et hédoniste (auteurs : [[Michel Onfray]], [[Daniel Colson]]). === Courants féministes === {{Article détaillé|Anarcha-féminisme|Liberté sexuelle et anarchisme}} [[File:Voltairine de Cleyre (1891).jpg|thumb|upright|[[Voltairine de Cleyre]] en 1891.]] [[Fichier:Miliciennes de la Colonne Durruti - 1936.jpg|vignette|left|Miliciennes de la [[Colonne Durruti]] en [[1936]].]] L'[[anarcha-féminisme]] ou [[féminisme libertaire]], qui combine [[féminisme]] et anarchisme, considère la domination des hommes sur les femmes comme l'une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés. Le combat contre le [[patriarcat (sociologie)|patriarcat]] est donc pour les anarcha-féministes partie intégrante de la [[lutte des classes]] et de la lutte contre l'[[État]], comme l'a formulé Susan Brown : « Puisque l'anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe »<ref>Susan Brown, ''The Politics of Individualism: Liberalism, Liberal Feminism and Anarchism'', Montreal, Black Rose Books, 1993, {{p.|208}}.</ref>. Un des aspects principaux de ce courant est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et du rôle des genres, opposition traduite notamment dans une critique radicale de l'institution du mariage. [[Voltairine de Cleyre]] affirme que le mariage freine l'évolution individuelle, tandis que [[Emma Goldman]] écrit que « Le mariage est avant tout un arrangement économique […] la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie ». Le féminisme libertaire défend donc une famille et des structures éducatives non hiérarchiques, comme les [[Escuela moderna|écoles modernes]] inspirées de [[Francisco Ferrer]]. L'anarcha-féminisme peut apparaître sous forme individuelle, comme aux [[États-Unis]], alors qu'en [[Europe]] il est plus souvent pratiqué sous forme collective. Autrices : [[Virginia Bolten]], [[Emma Goldman]], [[Voltairine de Cleyre]], [[Madeleine Pelletier]], [[Lucía Sánchez Saornil]], l'organisation [[anarcha-féminisme|féminine]] [[libertaire]]<ref>[[Mary Nash (historienne)|Mary Nash]], ''[[Mujeres Libres|Femmes Libres]] : Espagne, 1936-1939'', La pensée sauvage, 1977, [https://books.google.be/books?id=TKYZAQAAIAAJ&q=%22f%C3%A9minine+libertaire%22 lire en ligne].</ref> ''[[Mujeres Libres]]''. === Courants écologistes === {{Article détaillé|Écologie libertaire|Écologie sociale (théorie philosophique)|Municipalisme libertaire|Anarcho-primitivisme}} Pour l'[[écologie libertaire]], les ressources ne sont plus déterminées par les besoins de chacun mais par leur limite naturelle. Ce courant se situe au croisement de l'anarchisme et de l'[[écologie]]. Selon [[Robert Redeker]] dans la revue ''Le Banquet'', un des éléments constitutifs de cette rencontre est « le développement de [[Mouvement antinucléaire|la question nucléaire]], qui a joué un grand rôle en amalgamant dans le même combat milieux libertaires post-soixante-huitards, scientifiques et défenseurs de la nature »<ref>[[Robert Redeker]], ''Quelle est la couleur de l'écologie politique ?'', Le Banquet, 1999, [http://www.revue-lebanquet.com/IMG/article_PDF/Quelle-est-la-couleur-de-l-cologie_a541.pdf texte intégral]</ref>. L'écologie libertaire s'appuie sur les travaux théoriques des géographes [[Élisée Reclus]] et [[Pierre Kropotkine]]. Elle critique l'autorité, la hiérarchie et la domination de l'homme sur la nature. Elle propose l'auto-organisation, l'[[Municipalisme libertaire|autogestion des collectivités]], le [[mutualisme (économie)|mutualisme]]<ref>Noël Nel, ''Pour un nouveau socialisme'', [[éditions L'Harmattan]], 2010, {{ISBN|978-2-296-13282-5}}, [https://books.google.be/books?id=R5eDETjl6YsC&pg=PA277&dq=%22%C3%A9cologie+libertaire+se+r%C3%A9clamant%22&hl=fr&sa=X&ei=b5HJUeOiJ4OshQesj4D4BA&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=%22%C3%A9cologie%20libertaire%20se%20r%C3%A9clamant%22&f=false page 277].</ref>. Ce courant est proche de l'[[Écologie sociale (théorie philosophique)|écologie sociale]] élaborée par l'américain [[Murray Bookchin]]<ref>[[Janet Biehl]], ''Écologie ou Catastrophe. La vie de [[Murray Bookchin]]'', L’Amourier éditions, 2018, 624 p., {{ISBN|978-2364180475}}, [http://www.amourier.com/666-ecologie-ou-catastrophe-la-vie-de-murray-bookchin.php présentation éditeur].</ref>{{,}}<ref>Ernest London, ''Murray Bookchin, l’utopie anarchiste au prisme de l’écologie'', [[Reporterre]], 27 octobre 2018, {{lire en ligne|lien=https://reporterre.net/Murray-Bookchin-l-utopie-anarchiste-au-prisme-de-l-ecologie}}.</ref>. Très critique envers la [[technologie]], elle défend l'idée que le [[mouvement libertaire]] doit, s'il veut évoluer, rejeter l'[[anthropocentrisme]] : pour les écologistes libertaires, l'être humain doit renoncer à dominer la nature. * L'[[Écologie sociale (théorie philosophique)|écologie sociale]] cherche à régler les problèmes écologiques par la mise en place d'un modèle de société adapté au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’[[écologie politique]] radicale fondée sur le [[municipalisme libertaire]] qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation (auteurs : [[Murray Bookchin]], [[Élisée Reclus]]). * L'[[anarcho-primitivisme]], qui mélange les idées primitivistes et anarchistes (auteurs : [[Fredy Perlman]], [[John Moore (anarchiste)|John Moore]], [[John Zerzan]]). * Le [[Technocritique|courant anti-industriel]], qui se distingue par une critique radicale de toutes les technologies issues des [[Révolution industrielle|révolutions industrielles]] des {{s2-|XIX|e|XX|e}} (auteurs : [[Theodore Kaczynski]], [[Kirkpatrick Sale]]). * La décroissance anarchiste, qui intègre les contenus de la [[décroissance]] dans la réflexion et le projet anarchiste (auteurs : Jean-Pierre Tertrais<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = Du développement à la décroissance - se sortir de l'impasse suicidaire du capitalisme|url = http://www.lezarts.org/05Debandade/Info_monde/01Info_monde_pdf/Du%20d%C3%A9veloppement%20%C3%A0%20la%20d%C3%A9croissance.pdf|site = lezarts.com|date = 13/09/2014|consulté le = 13/09/2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = Les auteurs du monde libertaire - Jean-Pierre Tertrais|url = http://www.monde-libertaire.fr/les-auteurs-du-monde-libertaire/12869-jean-pierre-tertrais|site = Le monde libertaire|date = 13/09/2014|consulté le = 13/09/2014}}.</ref>, John Rackham<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = Anarchisme et Décroissance|url = http://www.monde-libertaire.fr/debats/14722-anarchisme-et-decroissance|site = Le monde libertaire|date = 07/09/2011|consulté le = 17/09/2014}}.</ref>). * L'écopunk est centrée sur la cause animale et l’écologie radicale<ref>* Stéphane Lavignotte, ''Et si les premiers écolos étaient en fait... les punks ?'', [[L'Obs]], 16 mars 2017, {{lire en ligne|lien=https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170302.OBS6030/et-si-les-premiers-ecolos-etaient-en-fait-les-punks.html}}.</ref>{{,}}<ref>Fabien Hein, Dom Blake, ''Écopunk. Les punks, de la cause animale à l’écologie radicale'', Le passager clandestin, 2016, {{ISBN|978-2-36935-036-1}}, [http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/ecopunk.html présentation éditeur].</ref>. === Courants chrétiens === {{Article détaillé|Anarchisme chrétien|Anticléricalisme}} [[Fichier:Ilya Efimovich Repin (1844-1930) - Portrait of Leo Tolstoy (1887).jpg|thumb|upright|''[[Portrait de Léon Tolstoï]]'', [[Ilia Répine]] (1887).]] L'[[anarchisme chrétien]] entend concilier les fondamentaux de l'anarchisme (le rejet de toute autorité ecclésiale ou étatique) avec les enseignements de [[Jésus-Christ|Jésus de Nazareth]], pris dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale. D'un point de vue social, il se fonde sur la « révolution personnelle », soit la métamorphose de chaque individu au quotidien. [[Léon Tolstoï]], [[Søren Kierkegaard]], [[Jacques Ellul]], [[Dorothy Day]], [[Ferdinand Domela Nieuwenhuis]] et [[Ivan Illich]] en sont les figures les plus marquantes<ref>Gregory Baum, ''Chrétiens dans la mouvance anarchiste'', in [[Relations]], ''Actualité de l’anarchisme'', {{numéro|682}}, février 2003, [http://www.cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=1745&title=chretiens-dans-la-mouvance-anarchiste texte intégral].</ref>. Selon [[Jacques Ellul|Ellul]], « Tout cela, que l’on voit (le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ; le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ; la « morale » chrétienne ; le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises…), c’est le caractère « sociologique et institutionnel » de l’Église, […] ce n’est pas l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme »<ref name="Ellul">Jacques Ellul, ''[[Anarchie et Christianisme]]''.</ref>. Par ailleurs, l'anarchisme est pour Ellul « la forme la plus aboutie du socialisme »<ref name="Ellul"/>. L'« anarcho-personnalisme » exprimé par [[Emmanuel Mounier]] et les « [[Théologie de la libération|pédagogues de la libération]] » comme [[Paulo Freire]] au Brésil et [[Jef Ulburghs]] en Belgique partagent des racines avec ce courant. [[Simone Weil]] y fut sensible. Aux États-Unis, le mouvement {{Lien|fr=Jesus Radicals|lang=en}}<ref>[http://jesusradicals.com site Jesus Radicals].</ref> s'inscrit dans cette mouvance. === Courants non violents === {{Article détaillé|Anarchisme non violent|Antimilitarisme}} [[Fichier:Fusil brisé & anarchisme.jpg|thumb|Le fusil brisé, symbole de l'[[anarchisme non violent]].]] L'[[anarchisme non violent]] est un mouvement dont le but est la construction d'une société [[non-violence|refusant la violence]]. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l'éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante faite à l'empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l'autre. Apolitique, profondément [[humanisme|humaniste]], il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun puisse se réaliser (la société est au service de l'individu) et en même temps incite l'individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l'individu est au service de la société)<ref>Xavier Bekaert, ''Anarchisme. Violence. Non-Violence. Petite Anthologie de la révolution [[non-violence|non violente]] chez les principaux précurseurs et théoriciens de l'anarchisme'', [[Le Monde libertaire]], [[Alternative libertaire (Belgique)|Alternative Libertaire Belgique]], 2000, 2005, [https://www.scribd.com/doc/9541545/Violence-Non-Violence texte intégral].</ref>{{,}}<ref>Xavier Bekaert, ''Le principe de la [[non-violence]]'', in [[Relations]], ''Actualité de l’anarchisme'', {{numéro|682}}, février 2003, [http://www.cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=1746&title=le-principe-de-la-non-violence texte intégral].</ref>. Personnalités marquantes : [[Léon Tolstoï]], [[Louis Lecoin]], [[Barthélemy de Ligt]], [[May Picqueray]], [[Jean Van Lierde]]. === Courant de droite === {{Article détaillé|Anarchisme de droite}} L'[[anarchisme de droite]] est un courant littéraire français qui regroupe des auteurs s'opposant aux formes gouvernementales traditionnelles comme la [[démocratie]], la république, le pouvoir des intellectuels et le conformisme. Il s'agit d'une attitude et d'une esthétique plutôt que d'une idéologie structurée, qui se cristallise autour de valeurs « de droite » telles que l'anti-égalitarisme aristocratique, l'individualisme et l'esprit « libertin » (auteurs : [[Louis-Ferdinand Céline]], [[Paul Léautaud]], [[François Richard (écrivain)|François Richard]], [[Michel-Georges Micberth]]). === Crypto-anarchisme === {{Article détaillé|Crypto-anarchisme}} Le [[crypto-anarchisme]] qui s'intéresse à l'étude et au combat de toutes les formes de cyber-pouvoirs de domination engendrées par le ''statu quo'' technologique de l'internet militarisé actuel. Les crypto-anarchistes prônent la démilitarisation et la libération totale du cyber-espace et de l'ensemble de ses technologies, de telle sorte qu'ils ne produisent plus de cyber-pouvoirs de domination sur les peuples. Ainsi, le crypto-anarchisme est réellement un prolongement naturel et transverse de tous les courants de pensée anarchistes, qui furent tous inventés et conceptualisés dans un contexte historique où le cyber-espace et les réseaux de télécommunication n'existaient pas, c'est-à-dire dans un contexte où la notion de cyber-pouvoir n'existait pas. === Autres courants === [[Fichier:Action antifasciste.png|thumb|upright|Logo [[Action antifasciste]].]] [[Fichier:Red and Anarchist Skinheads logo.jpeg|thumb|upright|Logo du [[Red and Anarchist Skinheads]].]] Au {{s-|XX}}, des courants nouveaux apparaissent, moins connus ou ayant leur autonomie propre, et n'entrant pas dans le cadre des tendances existantes. Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle. C'est surtout après la [[Seconde Guerre mondiale]] qu'apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines anarchistes classiques. * L'[[anarchisme épistémologique]] est un mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique s'appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées (auteur : [[Paul Feyerabend]]). * L'[[anarcho-punk]] est un courant musical, culturel et politique influencé par l'anarchisme et le [[mouvement punk]]. * L'[[anarchisme queer]] qui cherche à radicaliser le mouvement [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|LGBTI]] d'un côté, et de l'autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d'[[homophobie]] et de [[transphobie]]. === Conflits entre courants === Les tendances de l'anarchisme historique (socialiste, syndicaliste, proudhonien, communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent parfois pour faire front commun au sein d'organisations [[synthèse anarchiste|synthésistes]]. Au sein du [[mouvement libertaire]], d'autres courants non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (notamment dans le cas d'une organisation politique de type [[Plateformisme|plateformiste]]). Pour les courants libertaires traditionnels, les courants tels que le [[national-anarchisme]], l'[[anarcho-capitalisme]] et l'[[anarchisme de droite]] sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et [[#Expériences historiques|historique]] et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs, voire qu'elles leur sont fondamentalement opposées. Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique avec l'extrême-droite (pour la branche proche du [[néonazisme]]) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'[[internationalisme]]. L'anarchisme de droite est critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique. Les critiques à l'encontre des [[anarcho-capitaliste]]s contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source d'exploitation. L'[[anarchisme chrétien]] est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation. == Expériences historiques au {{s-|XIX}} et avant-guerre == {{Article détaillé|Histoire de l'anarchisme|Communauté libertaire}} === Organisations primitives apparentées === De nombreux peuples dits primitifs, généralement des chasseurs-cueilleurs comme les [[Aeta]], mais aussi des agriculteurs comme les [[Papous]], sont dépourvus de structures d'autorité et le pouvoir de coercition n'y est pas considéré comme légitime (voir les travaux de l'[[anthropologie|anthropologue]] et [[ethnologie|ethnologue]] français [[Pierre Clastres]]). === Propagande par le fait === La « [[propagande par le fait]] », à ne pas confondre avec l'[[Action directe (théorie politique)|action directe]], est une stratégie d'action politique développée par certains anarchistes à la fin du {{s-|XIX|e}} en association avec la propagande écrite et verbale<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Mélancolies du Grand Soir|url=https://next.liberation.fr/livres/2017/06/14/melancolies-du-grand-soir_1576893|site=Libération.fr|date=2017-06-14|consulté le=2019-10-13}}.</ref>. Elle proclame le « fait [[Anarchisme insurrectionnaliste|insurrectionnel]] », moyen de propagande le plus efficace<ref>Lettre d'Errico Malatesta à Carlo Cafiero, Bulletin de la Fédération jurassienne, 3 décembre 1876.</ref> et vise à sortir du terrain légal pour passer d'une « période d’affirmation » à une « période d’action », de « révolte permanente », la « seule voie menant à la révolution ». Les actions de ''propagande par le fait'' utilisent des moyens très divers dans l'espoir de provoquer une prise de conscience populaire<ref>Christian Beuvain, Stéphane Moulain, Ami-Jacques Rapin, Jean-Baptiste Thomas, ''Révolution, lutte armée et terrorisme'', tome 1, Paris, L'Harmattan, {{coll.}} « Dissidences », 2006.</ref>. Elles englobent les actes de [[terrorisme]], les actions de récupération et de [[reprise individuelle]], les expéditions punitives, le [[sabotage]], le [[boycott]], voire certains actes de [[guérilla]]<ref>Thierry Vareilles, ''Histoire d'attentats politiques, de l'an 44 av. Jésus-Christ à nos jours'', Paris, L'Harmattan, 2006.</ref>. Bien qu'ayant été largement employé au niveau mondial (sont notamment assassinés le président français [[Sadi Carnot (homme politique)|Sadi Carnot]], celui des États-Unis [[William McKinley]] ou encore l'impératrice [[Élisabeth de Wittelsbach|Sissi]]), le recours à ce type d'action est resté un phénomène marginal dénoncé par de nombreux anarchistes. À la suite d'un bilan critique, cette pratique est abandonnée au début du {{s-|XX|e}} au profit de l'action syndicale. === En périodes révolutionnaires === [[Fichier:Tijuana_1911.jpg|thumb|Drapeau Tierra y Libertad au-dessus de Tijuana, prise par les combattants du [[Parti libéral mexicain]], le 8 mai 1911.]] Les [[Histoire de l'anarchisme#Enragés dans la Révolution française|« Enragés »]] pendant la [[Révolution française]] comptent peu d'anarchistes, à l'exception de quelques individualités, notamment [[Jean-François Varlet]]. Durant la [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]] en [[1871]] on mentionne parfois [[Louise Michel]], qui n'était alors pas anarchiste mais blanquiste. La collectiviste [[Nathalie Lemel]], [[Élie Reclus|Élie]] et [[Élisée Reclus]], ou encore d'autres militants n'étaient pas anarchistes à l'époque. Ce n'était pas le cas non plus d'[[Eugène Varlin]], [[Gustave Lefrançais]], [[Charles Ledroit]], [[Jules Montels]], [[François-Charles Ostyn]], ou [[Jean-Louis Pindy]], même si certains anarchistes comme [[Maurice Joyeux]] voient un lien avec l'anarchisme<ref>[[Maurice Joyeux]], ''La Commune de Paris et les anarchistes'', [[Le Monde libertaire]], {{numéro}}1630, 7-13 avril 2011, [http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/14450-la-commune-de-paris-et-les-anarchistes lire en ligne].</ref>. En [[1873]], la [[révolution cantonale]] pendant la [[première République (Espagne)|première République espagnole]] eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol. ==== Révolution mexicaine ==== En [[1911]], Le {{date-|29 janvier}}, le [[Parti libéral mexicain]] (PLM) d'obédience anarchiste, planifie l'invasion du territoire de Basse-Californie du Nord, pour en faire une base opérationnelle dans la guerre révolutionnaire. Le parti déclare alors la création de la « république socialiste de Basse-Californie ». De février à {{date-|juin 1911}} il prend contrôle, notamment grâce aux [[frères Flores Magón]] et avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat [[Industrial Workers of the World]] (Travailleurs Industriels du monde), de la majeure partie du district nord du territoire de Basse Californie, notamment des bourgades de [[Tijuana]] ({{nobr|100 habitants}}), [[Mexicali]] ({{nobr|300 habitants}}), et [[Tecate]]. Les magonistes incitent le peuple à prendre possession collectivement de la terre, à créer des coopératives et à refuser l'établissement d'un nouveau gouvernement. Durant cinq mois ils vont faire vivre la 3Commune de Basse-Californie3 : expérience de [[communisme libertaire]] avec abolition de la propriété, travail collectif de la terre, formation de groupes de producteurs, etc. En [[1914]], le mouvement Ghadar, animé par l'anarchiste Lala Har Dayal, développe une idée de société anarchiste enracinée dans les écrits [[veda|védiques]]. [[Fichier:Anarchy flag in Hulyaipole Museum.jpg|thumb|left|Drapeau attribué à la [[Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne|Makhnovtchina]] (1918-1921), musée de Houliaïpole.]] ==== Révolution russe ==== Pendant la [[révolution russe]], en [[Ukraine]], [[Nestor Makhno]] conduit la ''[[Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne|Makhnovchina]]'' pendant trois ans ([[1918]]-[[1921]]), une armée anarchiste de guérilla organisée sur la base du volontariat, et qui comptera jusqu'à {{nombre|100000|combattants}} ayant pour objectif de protéger le [[Ukraine libertaire|nouveau modèle révolutionnaire libertaire]] mise en place dans le sud de l'Ukraine. Cette dernière combattit avec succès les [[armées blanches]] au côté de l'[[armée rouge]], avant d'être trahie par [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]] et [[Léon Trotski|Trotsky]] qui se retournèrent contre elle (voir : [[Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne]]). Par ailleurs, en [[Russie]], la pensée libertaire était fortement présente lors de la [[Révolte de Kronstadt]] ({{date||mars|1921}}) et plus généralement dans les [[Soviet]]s jusqu'à leur mise au pas par le parti bolchevique. En Bavière, en [[1919]], les anarchistes [[Gustav Landauer]] et [[Erich Mühsam|Erich Müsham]] participent activement à la [[république des conseils de Bavière]]. En Mandchourie, en {{date-|août 1929}}, sous l'impulsion de [[Kim Jwa-jin]] et de la Fédération Anarchiste Coréenne en Mandchourie, se forme une administration à Shimmin (une des trois provinces mandchouriennes). Organisée en tant qu'Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM), elle se présente comme « un système indépendant autogouverné et coopératif des coréens qui rassemblent tout leur pouvoir pour sauver notre nation en luttant contre le Japon ». La structure était fédérale allant des assemblées de villages jusqu'à des conférences de districts et de zones. L'association générale mit en place des départements exécutifs pour s'occuper de l'agriculture, de l'éducation, de la propagande, des finances, des affaires militaires, de la santé publique, de la jeunesse et des affaires générales. ==== Révolution sociale espagnole de 1936 ==== {{article détaillé|Révolution sociale espagnole de 1936}} Lors de la [[Révolution sociale espagnole de 1936|révolution espagnole]] de [[1936]]-[[1938|38]], des régions entières ([[Catalogne]], [[Andalousie]], [[Levant espagnol|Levant]], [[Aragon (communauté autonome)|Aragon]]) se soulevèrent contre le coup d'état franquiste, et, par l'impulsion du prolétariat armé et organisé en milices révolutionnaires sous l'égide de la [[Confédération nationale du travail (Espagne)|CNT]] et de la [[Fédération anarchiste ibérique|FAI]], instaurèrent un régime politique et économique [[communisme libertaire|communiste libertaire]]. La ville de [[Barcelone]], ou l'anarchisme se trouve particulièrement bien implanté, deviendra alors le symbole de la révolution, avec des centaines d'usines, de transports, de restaurants, d’hôpitaux, d’hôtels, ou d'autres entreprises collectivisées passant au modèle [[autogestion]]naire. Plusieurs colonnes de combattants anarchistes seront également formées pour partir au front, la plus célèbre sera la [[Colonne Durruti]] qui regroupa {{nombre| 6000|volontaires}}. Cette expérience reste à ce jour la plus importante mise en place d'un système politique libertaire à grande échelle. Durant la guerre [[1939]]-[[1945|45]] en [[Italie]], création par des résistants d'une république [[libertaire]] près de [[Carrare (Italie)|Carrare]]. === En périodes non révolutionnaires === * {{Référence nécessaire|L'[[État libre islandais]] (''Þjóðveldisöld'' en islandais) de [[930]] à [[1262]] avec l'[[Althing]] et les ''goðar''|date=3 janvier 2012}}. * Au [[Brésil]], en [[1891]], dans le [[Paraná (État)|Paraná]], création de la [[Colônia Cecília]]. * Au [[Paraguay]], en [[1896]], création de la coopérative Cosme. * Au [[Mexique]], en [[1881]], création de la métropole socialiste d'occident. * En [[Espagne]], début du {{s-|XX|e}}, création de [[Escuela moderna|La Escuela moderna]] par [[Francisco Ferrer]]. Le mouvement s'internationalise grâce aux [[Modern school]]. * En Angleterre, en 1921, fondation de la [[Summerhill School]] par [[Alexander Sutherland Neill]]. * En [[Espagne]], maquis urbains anti-franquistes entre les années [[1940]] et [[1960]] avec des figures telles que [[Francesc Sabaté Llopart|Francisco Sabaté Llopart]] et José Luis Facerias. * En [[France]], fin {{s-|XIX|e}} et début {{s-|XX|e}}, création de diverses [[communauté libertaire|colonies libertaires]] ([[Colonie libertaire de Ciorfoli]], [[La Clairière de Vaux]], [[Libertaire-Plage]], etc.). * En [[France]], en [[1880]] création de l'[[orphelinat de Cempuis]], et en [[1904]] de l'école libre [[La Ruche (école)|La Ruche]] (près de [[Rambouillet]]). * En [[Suisse]], Dans les années [[1870]], la [[Fédération jurassienne]] était la représentante de l’anarchisme en Suisse. Acquise aux idées libertaires de [[Mikhaïl Bakounine]], elle s’affirme durant une décennie comme la figure de proue de l’Internationale antiautoritaire. * En [[Nouvelle-France]], entre 1663 et 1755, 300 personnes s'établissent dans la région de l'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Richard Colebrook Harris|titre=Le Pays revêche. Société, espace et environnement au Canada avant la Confédération|lieu=Québec|éditeur=Presses de l’Université Laval|année=2012|pages totales=461|isbn=9782763708140}}</ref>. Cette région se démarque par des structures économiques et sociales liées à la pêcherie. Ces dernières sont importantes dans la création d’une identité acadienne basée sur une régulation sociale populaire couplée à grande solidarité communautaire<ref>{{Article|auteur1=P. D. Clark|titre=Pêche et identité en Acadie : nouveaux regards sur la culture et la ruralité en milieu maritime|périodique=Recherches sociographiques|volume=39|numéro=1|pages=p. 59-72.|date=24 avril 2024|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rs/1998-v39-n1-rs1602/057186ar.pdf|format=pdf}}</ref>. === Sur ces diverses périodes expérimentales === L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs, externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de [[Jacobinisme|jacobins]], de [[bolcheviks]] (pour les Soviets en Russie), de [[stalinisme|staliniens]] lors de la [[Guerre d'Espagne]]. Ces expériences parviennent toutefois à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, en particulier en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc. == Expériences historiques Après-guerre == {{Article détaillé|Municipalisme libertaire|Zone autonome temporaire|Black bloc|Action antifasciste Paris-Banlieue|Confédéralisme démocratique}} [[Fichier:Ungovernable.jpg|vignette|gauche|« Peu importe pour qui ils votent, nous sommes ingouvernables ».]] === En France === Plusieurs militants de la révolte étudiante de [[mai 1968]] en France ayant participé au [[Mouvement du 22 Mars]] et au [[Gauchisme]] dans les années qui suivent ont été d'abord anarchistes ou le sont restés, comme [[Jean-Pierre Duteuil]]<ref>"L'amère victoire du Situationnisme: pour une histoire critique de l'Internationale Situationniste, 1956-1971" par Gianfranco Marelli Editions Sulliver, 1998 </ref>. ==== La Fondation de l'UGAC en 1965 ==== La création en 1960 de l’UGAC (Union des Groupes Anarchistes Communistes), d’abord comme une simple tendance de la Fédération anarchiste, puis comme un groupe autonome en 1964 fait augmenter fortement l'implantation des anarchistes mais aussi les tensions internes à ce courant<ref name=encre>{{article|titre=Le mouvement anarchiste en mai 68 |périodique=L’Encre Noire |date=avril 2008 |lire en ligne=http://juralibertaire.over-blog.com/article-18591652.html}}.</ref>. ==== La Fondation de la LEA en 1963-1964 ==== Créée, la même année universitaire, en 1963-1964, a LEA (Liaison des Étudiants Anarchistes) n'apparaît que plus tard, en {{date-|décembre 1965}}, à l’université de Nanterre. Elle débute à la Sorbonne : l'anarchiste espagnol [[Tomás Ibáñez]] s'inscrit en 1963-1964 à la Sorbonne au département psycho, place forte parisienne des lambertistes, le [[Fédération des étudiants révolutionnaires|Comité de liaison des étudiants révolutionnaires]] (CLER) y étant dirigé par [[Claude Chisserey]]<ref name="conv">"Conversations avec Tomás Ibáñez", dans la revue "A contre-temps DE JANVIER 2011 [http://acontretemps.org/spip.php?article326]</ref>. Ce dernier le présente à Richard Ladmiral, membre de ''[[Noir et Rouge]]'', ami de Christian Lagant<ref name= conv/>, que [[Tomás Ibáñez]] avait connu au camping libertaire international de Beynac<ref name= conv/>. Tous deux décident d’imiter les lambertistes<ref name= conv/>, en créant eux aussi une « liaison étudiante », mais anarchiste cette fois, la [[Liaison étudiante anarchiste]] ou LEA<ref name= conv/>. Richard Ladmiral et Tomás Ibáñez entament [[Union nationale des étudiants de France|une collaboration assez étroite avec la « Tendance syndicaliste révolutionnaire » impulsée par les lambertistes]] de l'[[Union nationale des étudiants de France|UNEF]]<ref name= conv/>,sur le modèle de l’alliance tissée dans la région de Saint-Nazaire entre anarcho-syndicalistes – dont [[Alexandre Hébert]] était la figure de proue – et lambertistes<ref name= conv/>. En [[Mai 68]] à [[Nantes]], des ouvriers "lambertistes" seront aux [[Sud-Aviation#Historique|débuts du mouvement de grève générale]]<ref>Blog de Gérard FRETELLIERE [http://gerard.fretelliere.over-blog.com/2017/11/lambertistes.html]</ref> de [[Mai 68]]. La LEA décide à la fin de l’été 1964 d'acquérir une envergure nationale, par un communiqué dans ''Le Monde libertaire''<ref name= conv/> convoquant une réunion, en octobre, à son local de la rue Sainte-Marthe<ref name= conv/>: une douzaine d’étudiants, y viennent, pami eux, [[Jean-Pierre Duteuil]] et Georges Brossard – fraichement inscrits à la nouvelle université de Nanterre<ref name= conv/>. Venu du lycée de Nanterre, [[Jean-Pierre Duteuil]] participé à l’envahissement de la pelouse lors d’un match de rugby à Colombes entre la France et l’Angleterre devant les caméras de télévision mais a aussi rencontré des militants anarchistes italiens en Italie. La LEA Nanterre prône l'interruption de cours, le refus systématique de tout pouvoir, fût-il symbolique, et la critique virulente du contenu de l’enseignement<ref name= conv/>. Au niveau national, la LEA est proche de la revue ''Noir et Rouge'', animée notamment par Christian Lagant, Frank Mintz, Richard Ladmiral, Jean-Pierre Poli, Pascale Claris et Pierre Tallet<ref>Biographie Maitron de [[Jean-Pierre Duteuil]] [https://maitron.fr/spip.php?article153734]</ref>. ==== La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes ==== La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes fédéra des militants de diverses organisations (FA, UGAC, Noir et Rouge, inorganisés) et [[Jean-Pierre Duteuil]] entra en 1966 au comité de rédaction du ''Monde libertaire'' et édita l’Anarcho de Nanterre, ronéoté. === Congrès de 1965 et 1967 === Entre-temps, la Fédération Anarchiste avait adopté à son congrès de 1965 une motion en faveur du Mouvement Libertaire Cubain en Exil, critiquant ouvertement le régime castriste, pourtant une référence parfois même chez les communistes libertaires de la Fédération Anarchiste<ref name=encre/>. Cette dernière a procédé à l’expulsion de nombreux groupes et individus proches du communisme et du situationnisme au congrès de Bordeaux de {{date-|mai 1967}}, en particulier ceux de LEA (Liaison des Étudiants Anarchistes), ou encore le CLJA (Comité de Liaison des Jeunes Anarchistes)<ref name=encre/> qui fédérait LEA et d'autres groupes. Ce congrès de Bordeaux voit le départ d’une douzaine de groupes. Alors que la FA était passée de {{nobr|47 groupes}} en 1966 à {{nobr|67 groupes}} l'année suivante elle revient, à la suite de ce congrès, à {{nobr|47 groupes}}<ref name=encre/>. Les expulsés, parmi lesquels [[Jean-Pierre Duteuil]], se fédérèrent pour un temps sous le nom de « l’Hydre de Lerne »<ref name= conv/>. Ils vont alors se rapprocher, en particulier au sein de l'UNEF puis du [[Mouvement du 22 Mars]], des trostskystes des JCR (Jeunesses communistes révolutionnaires, trotskystes), et des maoïstes de l’UJCML (Union des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes)<ref name=encre/>. L'UGAC défend ainsi alors une politique « frontiste » fondée sur des alliances avec des mouvements maoistes ou trotskystes<ref name="histoan">"Histoire du mouvement libertaire en France des origines à 1967" [http://www.anarchisme.wikibis.com/histoire_du_mouvement_libertaire_en_france_des_origines_a_1967.php] </ref>. C'est aussi l'époque du départ des JAC (Jeunesses Anarchistes Communistes), créées en 1967, très actives dans les lycées parisiens, fin 1967 puis début 1968 via les Comités d’Actions Lycéens (CAL). L’UGAC produit de son côté dès 1966 une "Lettre au mouvement anarchiste international" affirmant sa conviction que l'anarchisme doit être une simple composante du mouvement révolutionnaire<ref name=histoan/> et elle publie à partir de 1968 le journal ''Tribune Anarchiste Communiste'' (TAC)<ref name=encre/>. Un premier "Groupe anarchiste de jeunes", avait été fondé au lendemain du camping international libertaire organisé par la FIJL en 1965 à [[Aiguilles]], dans le [[Queyras]]<ref>Biographie Maitron [https://maitron.fr/spip.php?article156219].</ref>{{,}}<ref>Bilan du camping international libertaire de 1965 [http://anarlivres.free.fr/pages/documents/CampingLib1965.pdf].</ref>. === Au Danemark === Le mouvement des [[communauté libertaire|communautés libertaires]] se poursuit, notamment à [[Copenhague]] au [[Danemark]], avec la [[Christiania (Danemark)|commune libre Christiania]], un [[Squat (lieu)|squat]] autonome/autogéré au niveau d'un quartier. La mise en place d'[[Écovillage]]s : agglomérations, généralement rurales, ayant un projet d'[[autosuffisance]] variable, reposant sur un modèle économique alternatif telle la [[Coopérative européenne Longo Maï]]. L'écologie y est prépondérante. Dans les [[années 1980]], des libertaires sont présents dans le mouvement des radios libres, en [[Radio libre en Belgique|Belgique]] comme en France avec [[Radio libertaire]]. [[Fichier:Kurdish PKK guerilla.jpg|thumb|upright|Une combattante du PKK en 2014.]] Dans les [[années 1990]], [[Hakim Bey]] introduit le concept de [[Zone autonome temporaire]] (Temporary Autonomous Zone - TAZ) interprété comme une forme d'[[organisation]] permettant d'accéder à l'[[anarchie]]. === Mexique === En 1994, au Mexique, insurrection [[zapatisme|zapatiste]] du [[Chiapas]]. Sur des bases idéologiques d'orientation [[socialisme libertaire|socialistes autogestionnaires]] l'[[Armée zapatiste de libération nationale|EZLN]] prend les armes contre l’État mexicain et déclare l'autonomie des territoires indigènes de la région. À partir de {{date-|décembre 1994}}, les zapatistes constituent peu à peu des communes autonomes, indépendantes de celles gérées par le gouvernement du Mexique. Ces communes mettent en œuvre des pratiques d'[[autogestion]] et de [[communalisme]] tel que des services de santé gratuits, la socialisation des terres, des écoles là où il n'en existait pas et un système de justice et de police communale. Selon Roy Krøvel, « les anarchistes internationaux et les Zapatistes ont formé un mouvement global de solidarité qui est devenu, à son tour, une inspiration majeure du mouvement global contre le [[néolibéralisme]]<ref>Roy Krøvel (2010) Anarchism, The Zapatistas and The Global Solidarity Movement, Global Discourse, 27. [https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/23269995.2010.10707855 texte intégral (en)]</ref> ». Le zapatisme a été influencé par la pensée de [[Michel Foucault]], bien connue du [[sous-commandant Marcos]]<ref>Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, 586.</ref>. === États-Unis === En 1999 à Seattle, lors du [[Manifestations de 1999 à Seattle|contre-sommet de l'OMC]], un [[black bloc]] est médiatisé au niveau international. Un [[black bloc]] désigne autant une [[tactique]] de manifestation<ref name="Bogaert">Alexandra Bogaert, « Il n'y a pas un Black Bloc, mais des Black Blocs », Metronews, 5 avril 2009, [http://www.metronews.fr/x/metro/2009/04/05/LlY7DrtPkUKU/ texte intégral].</ref>, une forme d'[[Action directe (théorie politique)|action directe]] collective<ref name="Francis1">[[Francis Dupuis-Déri]], ''Black Blocs : bas les masques'', Mouvements, {{numéro}}25, janvier-février 2003, pp. 74-80, [http://classiques.uqac.ca/contemporains/dupuis_deri_francis/black_blocs_bas_les_masques/black_blocs_bas_les_masques.pdf texte intégral].</ref> que des [[Groupe d'affinité|groupes d'affinité]] aux contours éphémères<ref name="Moreau">Cédric Moreau de Bellaing, ''Casse, politique et représentation dans la France contemporaine'', Droit et cultures, {{numéro}}58, 2009-2, [http://droitcultures.revues.org/2199#ftn6 texte intégral].</ref>{{,}}<ref>Jacques Leclercq, ''Ultras-gauches : Autonomes, émeutiers et insurrectionnels (1968-2013)'', 2013, {{ISBN|978-2-336-30158-7}}, [https://books.google.be/books?id=qLDJYcsGl94C&pg=PA239 page 239].</ref>. Avant et après une action, un ''Black Bloc'' n’existe pas<ref name="Francis2">[[Francis Dupuis-Déri]], ''Black Bloc et carré rouge'', Montréal, [[Le Devoir]], 28 avril 2012, [http://classiques.uqac.ca/contemporains/dupuis_deri_francis/black_bloc_et_carre_rouge/black_bloc_texte.html texte intégral].</ref>. Sans [[organigramme (organisation)|organigramme]], ni [[porte-parole]], il est principalement constitué d'[[individu]]s tout de noir vêtus pour se fondre dans l'[[anonymat]], c'est un espace décentralisé, sans appartenance formelle ni hiérarchie. Il est formé principalement d'activistes issus des mouvances [[libertaire]]s<ref name="Dufresne">David Dufresne, ''Tarnac, magasin général'', Calmann-Lévy, 2012, [https://books.google.be/books?id=3JCZ7Mkf7_YC&pg=PT457&lpg=PT457&dq=%22Sans+organigramme,+ni+figures%22#v=onepage&q=%22Sans%20organigramme%2C%20ni%20figures%22&f=false texte intégral].</ref>. === Kurdistan === En 2006, à la mort de [[Murray Bookchin]], le [[Parti des travailleurs du Kurdistan]] (PKK) s'engage à fonder la première société basée sur un [[confédéralisme démocratique]] inspiré des réflexions du théoricien de l’[[Écologie sociale (théorie philosophique)|écologie sociale]] et du [[municipalisme libertaire]]<ref name="diplo1">{{Article|prénom1=Benjamin|nom1=Fernandez|titre=Murray Bookchin, écologie ou barbarie|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|année=juillet 2016|url texte=https://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/FERNANDEZ/55910}}.</ref>. Le {{date-|6 janvier 2014}}, les cantons du [[Rojava]], dans le Kurdistan syrien, se fédèrent en communes autonomes. Elles adoptent un contrat social qui établit une [[démocratie directe]] et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires. C’est en lisant l’œuvre de [[Murray Bookchin]] et en échangeant avec lui depuis sa prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le dirigeant historique du mouvement kurde, [[Abdullah Öcalan]], fait prendre au [[Parti des travailleurs du Kurdistan]] (PKK) un virage majeur pour dépasser le [[marxisme-léninisme]] des premiers temps. Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le [[Parti de l'union démocratique]] (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste<ref name="diplo1" />{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Mathieu Léonard |titre=Le Kurdistan, nouvelle utopie. Un nouveau Chiapas au Moyen-Orient ? |périodique=[[Revue du crieur]] |numéro=4 |date=2016 |pages=128-143 |issn=2428-4068 |e-issn=2649-7565 |doi=10.3917/crieu.004.0128 }}.</ref>. En [[2007]], une {{lang|en|texte=Metaversial Anarchist Federation}} est créée dans le monde virtuel de ''[[Second Life]]'' par des militants de divers pays. === Période actuelle === [[Fichier:Act1m.jpg|vignette|[[Black bloc]] lors de la [[journée internationale des travailleurs]] à [[Lausanne]] ([[Suisse]]), le {{1er}} mai [[2008]].]] Aujourd'hui, les anarchistes se sont organisés dans une multitude de groupes ({{page h'|Fédération|fédération}}, collectif, [[groupe d'affinité]] informel, organisations, journaux, [[syndicat]], international, etc) et sont présents dans plusieurs mouvements sociaux non spécifiquement libertaire, sur des terrains aussi divers que : * La lutte politique : [[Fédération anarchiste (francophone)|Fédération anarchiste]], [[Union communiste libertaire (France)|Union Communiste Libertaire]] * Les journaux et médias : ''[[Le Monde libertaire]]'', ''[[Union communiste libertaire (France)#Alternative libertaire|Alternative Libertaire]]'', ''Résistances Libertaires'', ''[[Le Combat syndicaliste]]'', ''[[Indymedia]]'' * Le [[syndicalisme révolutionnaire]] et l'[[anarcho-syndicalisme]] : [[Association internationale des travailleurs (anarcho-syndicaliste)|AIT]], [[Industrial Workers of the World|IWW]], [[Confédération générale du travail (Espagne)|CGT]], [[Confédération nationale du travail (France)|CNT]], [[Fédération ouvrière régionale argentine|FORA]], [[Sveriges Arbetares Centralorganisation|SAC]], [[Union syndicale Solidaires|Solidaires]] * Le [[Anarcha-féminisme|féminisme libertaire]] : [[Mujeres Creando]], [[La Alzada]], [[Ainsi squattent-elles !]], [[Les Sorcières (organisation)|Les Sorcières]] * Les [[nouveaux mouvements sociaux]] : [[Collectif contre les expulsions]], [[Droit au logement (association)|Droit au logement]] * La protection de l'environnement : [[Zone à défendre|ZAD]], [[Mouvement antinucléaire]] * L'[[Antifascisme#L'antifascisme contemporain|antifascisme]] : [[Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême droite et la xénophobie|REFLEXes]], [[Action antifasciste]] * L'alternativisme : [[S!lence]], [[B17 Nantes]] * L'[[autogestion]] : [[La Conquête du pain (boulangerie)|La Conquête du pain]], Les Coopératives intégrales * La contre-culture : [[Infokiosque]], [[Do it yourself]] * Le soutien aux émigrés et aux [[réfugié]]s : [[No Border]]<ref>Anaïs Condomines, Geoffrey Bonnefoy, ''Qui sont ces anarchistes accusés de contrôler un camp de migrants à Paris ?'', [[Metronews]], 18 juin 2015, [http://www.metronews.fr/paris/qui-sont-ces-anarchistes-accuses-de-controler-le-camp-de-migrants-du-jardin-d-eole-paris/mofr!WCl7TTEXPGs/ lire en ligne].</ref>, etc. * La lutte insurrectionnelle : [[Black bloc]], [[mouvement autonome]] * La lutte armée : [[Conspiration des cellules de feu]], [[Fédération anarchiste informelle]] * La lutte révolutionnaire militaire : [[Bataillon international de libération]], [[Forces révolutionnaires internationales de guérilla]] * Le confédéralisme municipal basé sur les pensées de [[Murray Bookchin]] : Mouvement Municipal<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Mouvement Municipal |url=http://mouvement-municipal.fr/ |site=Mouvement Municipal |consulté le=2023-12-13}}</ref> == Art, culture et esprit anarchiste == {{Catégorie principale|Culture libertaire}} {{Article détaillé|Anarchisme dans l'art et la culture}} L'anarchisme a depuis longtemps des liens avec les [[Art|arts créatifs]], en particulier la peinture, la musique et la littérature. L'influence de l'anarchisme dans l'art n'est pas qu'une question d'imagerie spécifique ou de figures publiques propres à l'anarchisme, mais peut être vue comme une approche vers l'émancipation totale de l'homme et de l'imagination<ref>{{en}} David Goodway, ''Anarchist Seeds beneath the Snow: Left-Libertarian Thought and British Writers from [[William Morris]] to [[Colin Ward]]'', Liverpool University Press, 2006, page 9.</ref>. Dès le {{s-|XIX|e}}, des liens sont tissés entre artistes et anarchistes. [[Gustave Courbet]] est l’ami de [[Pierre-Joseph Proudhon]]<ref>''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article155167 Gustave Courbet].</ref>. Entre 1880 et 1914, nombreux sont les artistes et les écrivains qui s’intéressèrent à l’anarchisme. Ils collaborent à des revues ou font parfois don de certaines œuvres. On peut citer les noms de plusieurs peintres : [[Camille Pissarro]]<ref>''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article153952 Camille Pissarro].</ref>, [[Paul Signac]]<ref>''[[Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article131171 Paul Signac].</ref>, [[Maximilien Luce]]<ref>''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article154808 Maximilien Luce].</ref> et [[Henri-Edmond Cross]]<ref>''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article153880 Henri-Edmond Cross].</ref>, ou le [[critique d'art]] [[Félix Fénéon]]<ref>''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', « Le Maitron » : [https://maitron.fr/spip.php?article155192 Félix Fénéon].</ref>. Plus significativement, l'esprit libertaire se retrouve dans les œuvres du mouvement [[dada]]ïste<ref>Theresa Papanikolas, ''Anarchism and the Advent of Paris Dada: Art and Criticism, 1914-1924'', Ashgate, 2010.</ref> et du [[surréalisme]]<ref>Alix Large, ''L'Esprit libertaire du surréalisme'', Lyon, [[Atelier de création libertaire]], 1999.</ref>. Dans le monde francophone, des personnalités comme [[Albert Camus]]<ref>Jean-Pierre Barou, « Camus, ce libertaire qu’on voudrait ignorer », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 4 janvier 2010, [https://www.liberation.fr/france/2010/01/04/camus-ce-libertaire-qu-on-voudrait-ignorer_602406/ texte intégral].</ref>{{,}}<ref>Mustapha Harzoune, [http://hommesmigrations.revues.org/1104 ''Michel Onfray, L’Ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus''], Hommes et migrations, {{numéro|1295}}, 2012.</ref>{{,}}<ref>Hubert Prolongeau, ''[https://www.marianne.net/Libertaire-j-ecris-ton-nom_a229596.html Libertaire, j'écris ton nom]'', ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'', 23 juin 2013.</ref>, [[André Breton]]<ref>[[Michel Ragon]], ''Dictionnaire de l'[[Anarchie]]'', Albin Michel, 2008, [https://books.google.be/books?id=i0el1jMkDqgC&pg=PT83 page 83].</ref>, [[Jacques Prévert]]<ref>Pierre Marcabru, Jean-Claude Lamy, « Jacques Prévert, l’anarchiste bien-aimé », ''Le Figaro,'' 3 février 2000 & encyclopédie Encarta 1997 [http://jeguel25.free.fr/P/Pr/Prevert%20Jacques.php lire en ligne].</ref>, [[Boris Vian]]<ref>Philippe Boggio, ''Boris Vian'', Paris, Flammarion, 1993, p. 347-359 et : ''Le Parolier libertaire'' [https://books.google.be/books?ei=GYtVUYD-KsjWObvtgaAF&hl=fr&id=sP9cAAAAMAAJ&focus=searchwithinvolume&q=libertaire page 347]. Dans ce chapitre, Philippe Boggio évoque principalement la création du ''[[Le Déserteur (chanson)|Déserteur]]'', et des chansons créées pour ''[[La Bande à Bonnot (Rey)|La Bande à Bonnot]]'' ; il souligne, après l'arrêt de la comédie musicale, que Boris Vian {{citation|est fixé : le public, les producteurs n'aiment pas la veine libertaire}}, ce qui le conduit plus tard, à interpréter lui-même ses chansons.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= Gilbert Pestureau|titre= Boris Vian, témoin anarchiste de la Libération|périodique=French Cultural Studies |volume= 5|numéro= 15|mois= octobre|année=1994 |pages=293-300 |doi= 10.1177/095715589400501509 |consulté le=12 avril 2015 }} (Ce texte a été aussi été republié dans le tome neuvième des œuvres de Boris Vian, pages 1101 à 1108) : Gilbert Pestureau, faisant référence au traitement de l'antimilitarisme dans ''[[L'Équarrissage pour tous]]'', et du racisme américain dans une des ''[[Chroniques du menteur]]'', « Impressions d'Amérique », indique : « On peut estimer pourtant que la provocation libertaire et l'éthique anarchiste sont inadmissibles à propos de sujets aussi douloureux que les camps de la mort ou la tragédie du peuple noir. L'humoriste répondra que c'est le seul moyen de supporter l'inacceptable ». Gilbert Pestureau conclut son analyse par ces mots : « Il témoigne d'une méfiance tonique contre les idéologies triomphantes, ou les systèmes de pensée organisés, et ce désengagement est part de son originalité ; ne serait-il d'ailleurs pas en cela « postmoderne » ? À coup sûr, son pacifisme anarchisant et sa revendication de l'épanouissement de l'individu furent déterminants dans la gloire qui le saisit en 1968. »</ref>, [[Robert Desnos]]<ref>Jean-Louis Trintignant, ''Trois Poètes libertaires'', [http://www.sic-productions.com/programme20122013/Pieces/TROISPOETESLIBERTAIRESDUXXeSIECLE.htm Sic Productions].</ref> ou [[Étienne Roda-Gil]]<ref>''[[Dictionnaire international des militants anarchistes]]'', [http://militants-anarchistes.info/spip.php?article7780 notice biographique].</ref> marquent le champ culturel d'une empreinte libertaire. Il en est de même dans le cinéma<ref>Section ''Histoire du cinéma libertaire'', in Arbus P., Bousquet F. (dir.), ''Cinéma et identités collectives'', 2005, Éditions Le Manuscrit, [https://books.google.be/books?id=x70-gcA7kPAC&pg=PA239 texte intégral]</ref>, avec [[Jean-Pierre Mocky]]<ref>''Jean-Pierre Mocky le libertaire vedette d'"Un réalisateur dans la ville" à Nîmes'', Culturebox, 29 juillet 2013, [http://culturebox.francetvinfo.fr/jean-pierre-mocky-le-libertaire-vedette-dun-realisateur-dans-la-ville-a-nimes-139903 lire en ligne].</ref> ou [[Luis Buñuel]]<ref>Anne Dessuant, [http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/dans-l-oeil-de-bunuel,53213717.php Dans l'œil de Buñuel], ''[[Télérama]]'', 29 juin 2013.</ref>. De manière plus directe, c'est en Espagne que la propagande artistique au service de l'anarchisme et de la [[révolution sociale espagnole de 1936|révolution sociale]] connaîtra un immense essor pendant la période de la [[guerre d'Espagne|guerre civile]], à travers de très nombreuses affiches syndicales et militaires, ou encore même, par le théâtre libertaire et le cinéma de reportage. L'anarchisme ne s'exprime pas uniquement à travers un mouvement structuré ou une œuvre. Il peut aussi se manifester dans un état d'esprit, qu'on retrouve dans l'[[engagement libertaire de Georges Brassens]] ou à la rédaction des journaux satiriques comme ''[[Hara Kiri]]'' ou encore ''[[Charlie Hebdo]]''. À propos de ces derniers, Michèle Bernier, la fille du [[professeur Choron]], définit cet esprit anarchiste de la manière suivante : "Des mécréants, de joyeux anars sans Dieu ni maître. C’était l’humour à plein pot fait par des gens extrêmement drôles et intelligents."<ref>Michèle Bernier : "Je ne reconnais plus le ''Charlie'' de mon enfance", ''JDD'', le 23 janvier 2016, https://www.lejdd.fr/Medias/Presse-ecrite/Michele-Bernier-Je-ne-reconnais-plus-le-Charlie-de-mon-enfance-769537</ref>. On peut aussi évoquer l'esprit anarchiste de [[militants]] plus ou moins anonymes, comme Constant Couanault, ouvrier des cuirs et peaux en région parisienne, secrétaire adjoint de la [[Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire]] (CGTSR) dans les [[années 1930]]<ref>https://maitron.fr/spip.php?article153875&id_mot=</ref> et qui a sauvé des enfants juifs pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Indépendamment de son militantisme, son attitude peut s'interpréter sous les traits de l'esprit anarchiste : "Constant (Couanault) envoie bouler tel voisin antisémite, Constant bouffe du curé et du patron, Constant houspille les gosses froussards."<ref>Cité par I. Jablonka, ''[[Histoire des grands-parents que je n'ai pas eus]]'', Seuil 2012, p. 219</ref>. == Critiques == Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale [[Philippe Nemo]], une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer uniquement « de brefs exemples historiques » mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au {{s-|XIX|e}} par [[John Emerich Edward Dalberg-Acton|Lord Acton]] concernant la politique : qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, en particulier des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est fondamentalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un système totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent facilement son maintien au pouvoir, tandis que dans le second, le « libéralisme rend possible l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie »<ref>Philippe Nemo, ''Histoire des Idées Politiques'', PUF, 2003, {{p.}}23-24.</ref>. Le politiste [[Édouard Jourdain]], indique que {{citation|Dans la lignée de la réception aux États-Unis de la ''[[French Theory]]'', marquée principalement par des auteurs comme Foucault, Deleuze et Derrida, certains théoriciens ont entrepris de critiquer un anarchisme marqué par la philosophie des Lumières en se tournant vers le [[post-structuralisme]] ou le [[postmodernisme]]}}<ref name="GEGNUQ">Édouard Jourdain, ''L'anarchisme'', La Découverte, 2016. Chapitre V : Pluralité des théories.</ref>. Ainsi selon Jourdain, des auteurs tels que {{Lien|trad=Saul Newman|fr=Saul Newman|texte=Saul Newman}} et {{Lien|trad=Todd May|fr=Todd May|texte=Todd May}} se réclamant du [[postanarchisme]] critiquent des conceptions de {{citation|l'anarchisme classique}}. Une d'entre elles concerne la conception [[Essentialisme|essentialiste]] de la nature humaine et de la subjectivité : celle-ci étant par essence [[Bonté|bonne]], l’abolissement du pouvoir en réalisant l'humanité "naturelle" permettrait une société harmonieuse<ref name="GEGNUQ" />. == Bibliographie == === Dictionnaires === * L’[[Encyclopédie anarchiste]] initiée par [[Sébastien Faure]], 1925-1934, <small>[http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/Encyclopedie%20Anarchiste.pdf texte intégral]</small>, <small>[http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/ lire en ligne]</small>. * [[Roger Boussinot]], ''[[Les Mots de l'anarchie]]'', Éditions Delalain, 1983. * [[Michel Ragon]], ''Dictionnaire de l'Anarchie'', Albin Michel, 2008, <small>[https://books.google.be/books?id=i0el1jMkDqgC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false lire en ligne]</small>. * [[Claude Pennetier]] (dir.), ''[[Dictionnaire des anarchistes]]'', [[Éditions de l'Atelier]], 2014, <small>[https://maitron.fr/spip.php?mot28 rechercher en ligne]</small>. * Michel Perraudeau, [[Michel Onfray]], ''Éloge des libertaires : les 100 mots du libertarisme'', [[Autrement]], 2016, {{ISBN|978-2746738041}}, <small>[http://www.autrement.com/ouvrage/eloge-des-libertaires-michel-perraudeau-michel-onfray présentation éditeur]</small>. * [[Christine Bard]] (dir.), {{Dictionnaire des féministes}}, Paris, [[Presses universitaires de France]], 2017, {{ISBN|978-2-13-078720-4}}, {{lire en ligne|lien=https://books.google.be/books?hl=fr&id=zFMrDgAAQBAJ&q=Dans+Enquiry}}. === Histoire === {{Catégorie principale|Histoire de l'anarchisme}} [[Fichier:L'Anarchie, journal de l'ordre.jpg|thumb|upright|''[[L'Anarchie, journal de l'ordre]]'', édité par [[Anselme Bellegarrigue]], premier numéro, avril 1850.]] * [[Henri Arvon]], ''[[L'Anarchisme]]'', [[Presses universitaires de France]], {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, 1951. * [[Gerald Brenan]], ''[[Le Labyrinthe espagnol|Le Labyrinthe espagnol, origines sociales et politiques de la Guerre civile]]'', Éditions [[Ruedo Ibérico]], 1962. * [[Daniel Guérin]], ''[[L'Anarchisme : de la doctrine à l'action]]'', Paris, Gallimard, 1965, {{lire en ligne|lien=http://inventin.lautre.net/livres/Guerin-l-anarchisme.pdf}}. * {{it}} [[George Woodcock]], ''Anarchismo'', Enciclopedia del Novecento, [[Istituto dell'Enciclopedia Italiana]], 1975, <small>[http://www.treccani.it/enciclopedia/anarchismo_%28Enciclopedia-del-Novecento%29/ lire en ligne]</small>. * [[Burnett Bolloten]], ''[[La Révolution espagnole : la gauche et la lutte pour le pouvoir]]'', Paris, Éditions [[Ruedo Ibérico]], 1977, {{OCLC|3689855}}. * [[Jean Maitron]], ''Le mouvement anarchiste en France, des origines à 1914'', tome 1, Paris, Gallimard, 1992. * [[Jean Maitron]], ''Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours'', tome 2, Paris, Gallimard, 1992. * {{en}} [[Sam Mbah]], I.E. Igariwey, ''African Anarchism : The history of a movement'', See Sharp Press, Tucson, Arizona, 1997, <small>[https://libcom.org/files/African%20Anarchism%20-%20Mbah%20and%20Igariwey.pdf lire en ligne]</small>, <small>[https://theanarchistlibrary.org/library/sam-mbah-i-e-igariwey-african-anarchism-the-history-of-a-movement lire en ligne]</small>. * [[Gaetano Manfredonia]], ''L'Anarchisme en Europe'', [[Presses universitaires de France]], 2001. * [[Normand Baillargeon]], ''[[L'Ordre moins le pouvoir]]. Histoire et actualité de l'anarchisme'', [[Éditions Agone|Agone]], 2008. * [[Anne Steiner]], ''Les en-dehors : anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle époque'', [[L'Échappée]], 2008, {{ISBN|978-2-915830-13-2}}. * Vivien Bouhey, ''Les Anarchistes contre la République 1880-1914'', Presses Universitaires de Rennes, 2009, <small>[http://www.laviedesidees.fr/Ni-Dieu-ni-maitre-ni-organisation.html note critique]</small>. * Jean Préposiet, ''Histoire de l'anarchisme'', éditions Fayard, 2012, 512 p., éditions Tallandier, 1993, 500 p., 2002, 510 p., 2005, 510 p. * [[Christophe Bourseiller]], ''Les anarchismes'', in ''Extrémismes : enquête sur une grande peur contemporaine'', [[CNRS Éditions]], 2012, {{p.|117–142}}, {{lire en ligne|lien=https://static.fnac-static.com/multimedia/editorial/pdf/9782271069498_1.pdf}}. * [[Gaetano Manfredonia]], ''Histoire mondiale de l'[[anarchie]]'', [[Éditions Textuel]] & [[Arte]] éditions, 2014, <small>[http://www.anarchie-lelivre.com/ notice éditeur]</small>. * [[Freddy Gomez]], ''Éclats d’anarchie. Passage de mémoire. Conversations avec Guillaume Goutte'', Rue des Cascades, 2015, <small>[http://alternativelibertaire.org/?Lire-Freddy-Gomez-Eclats-d notice critique]</small>. * [[René Berthier (libertaire)|René Berthier]], ''[[Pierre Kropotkine|Kropotkine]] et la Grande Guerre - Les anarchistes, la CGT et la social-démocratie face à la guerre'', [[Éditions du Monde libertaire]], 2015, <small>[http://blogs.mediapart.fr/blog/christophe-patillon/100615/kropotkine-et-la-grande-guerre présentation en ligne]</small>. * [[Jacques de Guillebon (essayiste)|Jacques de Guillebon]], [[Falk van Gaver]], ''Anarchrist, Une histoire de l’[[anarchisme chrétien]]'', Desclée de Brouwer, 2015, <small>[http://www.aleteia.org/fr/artsculture/article/anarchrist-le-pave-des-anarchistes-chretiens-5807140610506752 présentation en ligne]</small>. * [[Eduardo Colombo]], ''Une brève histoire du mouvement anarchiste'', in ''Le problème du Pouvoir : entre psychologie sociale et anarchisme'', Les C@hiers de psychologie politique, {{date-|28 octobre 2015}}, {{lire en ligne|lien=http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=3222}}. * [[Sylvain Boulouque]], ''Le peuple du drapeau noir. Une histoire des anarchistes'', [[Atlande]], 2022, 246 p. * Michel Froidevaux, ''Les avatars de l'anarchisme - La révolution et la guerre civile en Catalogne (1936-1939) vues au travers de la presse libertaire'', [[Atelier de création libertaire]], 2022, 752 pages, {{ISBN|978-2-35104-172-7}}, <small>[http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Les-avatars-de-l-anarchisme.html présentation en ligne]</small>. === Textes théoriques === {{Catégorie principale|Théoricien de l'anarchisme}} ''(classement par apparition des auteurs)'' * [[Pierre-Joseph Proudhon]], ''[[Qu'est-ce que la propriété ?]]'', 1840, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111212d texte intégral]</small>. * [[Max Stirner]], ''[[s:fr:L'unique et sa propriété|L'unique et sa propriété]]'', 1845, <small>[http://classiques.uqac.ca/classiques/stirner_max/stirner_max.html texte intégral]</small>. * [[Joseph Déjacque]], ''[[s:fr:L'humanisphère|L'humanisphère]]'', 1857, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k101911z texte intégral]</small>. * [[Joseph Déjacque]], ''[[s:fr:À bas les chefs !|À bas les chefs !]]'', [[Le Libertaire]], 1859, <small>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k819699 texte intégral]</small>. * Congrès de l'[[Internationale anti-autoritaire]], ''Résolutions'', Saint-Imier, 15-{{date-|16 septembre 1872}}, {{lire en ligne|lien=http://www.panarchy.org/jura/saintimier.html}}. * [[Mikhaïl Bakounine]], ''[[Dieu et l'État]]'', 1882, <small>[http://kropot.free.fr/Bakounine-Dieu-Etat.htm texte intégral]</small>. * [[Pierre Kropotkine]], ''[[La Conquête du pain]]'', 1892, <small>[http://kropot.free.fr/Kropotkine-pain.htm texte intégral]</small>, <small>[http://ae-editions.eklablog.com/kropotkine-la-conquete-du-pain-a3192421 télécharger en pdf]</small>. * [[Pierre Kropotkine]], ''[[s:L’Anarchie, sa philosophie, son idéal|L'Anarchie, sa philosophie, son idéal]]'', 1896 * [[Pierre Kropotkine]], ''[[s:fr:Communisme et anarchie|Communisme et anarchie]]'', [[Les Temps nouveaux (journal)|Les Temps nouveaux]], 1903, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81944z texte intégral]</small>. * [[Pierre Kropotkine]], ''[[s:fr:Le Principe anarchiste|Le Principe anarchiste]]'', 1913, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k819757 texte intégral]</small>. * [[Pierre Kropotkine]], ''[[s:fr:La loi et l'autorité|La loi et l'autorité]]'', [[Les Temps nouveaux (journal)|Les Temps nouveaux]], 1913 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81973j texte intégral]</small>. * [[Élisée Reclus]], ''[[s:fr:L’Anarchie (Reclus)|L'anarchie]]'', [[Les Temps nouveaux (journal)|Les Temps nouveaux]], 1896, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81778q texte intégral]</small>. * [[Élisée Reclus]], ''[[s:fr:Évolution et révolution|Évolution et révolution]]'', 1880, <small>[http://kropot.free.fr/Reclus-evorevo1.htm texte intégral]</small>. * [[Élisée Reclus]], ''[[s:fr:L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique|L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique]]'', 1902, <small>[http://kropot.free.fr/Reclus-evorevo.htm texte intégral]</small>, <small>[http://classiques.uqac.ca/classiques/reclus_elisee/evolution_revolution_anarchique/evolution.html pdf]</small>. * [[Errico Malatesta]], ''[[s:fr:Le Programme Anarchiste|Le Programme Anarchiste]]'', 1899-1920, <small>[http://kropot.free.fr/Malatesta-Programme.htm texte intégral]</small>. * [[Errico Malatesta]], ''[[s:fr:Anarchie et Organisation|Anarchie et Organisation]]'', 1927, <small>[http://www.panarchy.org/malatesta/organisation.1927.html texte intégral]</small>. * [[Errico Malatesta]], ''L'anarchie'', Montréal, Lux Éditeur, 2018(1902), 96 p. * [[Voltairine de Cleyre]], ''Écrits d’une insoumise'', textes présentés par [[Normand Baillargeon]] et Chantal Santerre, Lux, 2018, <small>[http://www.luxediteur.com/catalogue/ecrits-dune-insoumise/ présentation éditeur]</small>. * [[E. Armand]], ''[[s:fr:Petit manuel anarchiste individualiste|Petit manuel anarchiste individualiste]]'', 1911, <small>[http://infokiosques.net/spip.php?article939 texte intégral]</small>. * [[Voline]], ''[[synthèse anarchiste|La synthèse anarchiste]]'', Encyclopédie anarchiste, 1934, <small>[http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/articles/s/synthese.html texte intégral]</small>. * [[Jacques Ellul]], ''[[Anarchie et Christianisme|Anarchie et christianisme]]'', [[Atelier de création libertaire]], 1988, La Table ronde, 2001, {{ISBN|978-2-710-30880-5}}. * [[Nicolas Walter]], ''Pour l’anarchisme'' (trad. de l’anglais [[Marianne Enckell]]), [[Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne)]], 1969, [[Alternative libertaire (Belgique)|Éditions Alternative libertaire]], 1981, <small>[https://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Walter_Nicolas_-_Pour_l'anarchisme.html lire en ligne]</small>. === Philosophie === * [[Emmanuel Mounier]], ''[[Anarchie]] et [[Personnalisme]]'', 1937, <small>[http://www.panarchy.org/mounier/anarchie.html extraits en ligne]</small>. * [[Daniel Colson]], ''Petit lexique philosophique de l'anarchisme de Proudhon à Deleuze'', Le Livre de poche, 2001, {{ISBN|978-2-253-94315-0}}. * [[Michel Weber]], ''Éduquer (à) l’anarchie. 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[[Michel Onfray]], ''L'[[anarchie]] sans le désordre'', [[Autrement|éditions Autrement]], 2017, {{ISBN|978-2-7467-4545-2}}, <small>[https://autrement.com/ouvrage/pierre-joseph-proudhon-thibault-isabel-michel-onfray présentation éditeur]</small>. === Anthologies === * [[Mikhaïl Bakounine]], ''Œuvres complètes'', [[Champ libre]], 1973-1982. * [[Errico Malatesta]], ''Écrits Choisis'', [[Éditions du Monde libertaire]], 2006, {{ISBN|978-2915514018}}. * [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]], [[Mikhaïl Bakounine|Bakounine]], [[Pierre Kropotkine|Kropotkine]], ''La Révolution [[libertaire]]'', 140 textes choisis, [[Éditions de l'Épervier]], 2010, {{ISBN|978-2361940041}}, <small>[http://www.editions-epervier.fr/proudhon-bakounine-kropotkine-la-r%C3%A9volution-libertaire notice éditeur]</small>. * [[Henri Arvon]], ''L’anarchisme'', Que sais-je ? 479, PUF, 1951. * [[Daniel Guérin]], ''Ni Dieu, Ni Maître - Anthologie de l'anarchisme'', 1965 ([[Éditions Maspero]], [[La Découverte]]), {{ISBN|978-2-7071-0390-1|978-2-7071-3136-2}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Xavier Bekaert|titre=Anarchisme, violence et non-violence|sous-titre=Petite anthologie de la révolution non-violente chez les principaux précurseurs et théoriciens de l’anarchisme|lieu=Bruxelles-Paris|éditeur=[[Le Monde libertaire]] - [[Alternative libertaire (Belgique)]]|année=mars 2000|pages totales=76|isbn=978-2-903013-93-6|isbn2=2-903013-93-4|lire en ligne=https://fr.scribd.com/document/9541545/Violence-Non-Violence}}. * Vivien García, ''L'anarchisme Aujourd'hui'', L'Harmattan, 2007. * Christophe Verselle, ''Ni Dieu ni maître ! 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New York 1886 - Moscou 1920'', trad. de ''Living my life'', 1931, <small>[http://www.non-fides.fr/?Un-an-au-penitencier-de-Blackwell extraits en ligne]</small>, <small>[http://www.non-fides.fr/?1921-l-orage-eclate-a-Petrograd extraits en ligne]</small>. * [[René Lochu]], ''[[Libertaire]]s, mes compagnons de Brest et d'ailleurs'', avant-propos de [[Léo Ferré]], postface de [[Maurice Laisant]], Quimperlé, La Digitale, 2003, {{OCLC|417315665}}, {{ISBN|9782903383725}}. * [[Rudolf Rocker]], ''[[Max Nettlau]]. Une mémoire anarchiste'' (1946), [[Éditions du Monde libertaire]], 2015. * [[Emma Goldman]], ''Vivre ma vie, Une anarchiste au temps des révolutions'', [[L'Échappée]], 2018, <small>[https://www.lechappee.org/collections/hors-collection/vivre-ma-vie présentation éditeur]</small>. * [[Freddy Gomez]], ''[[Gustav Landauer]], un anarchiste de l’envers. Suivi de douze écrits « antipolitiques » de Gustav Landauer'', Éditions de l’Éclat, Paris, 2018, 216 pages. * {{Ouvrage|auteur1=Pascal Dupuy|auteur2=|titre=Folgorite|sous-titre=Parcours de [[Sante Ferrini]], anarchiste, typographe et poète (1874-1939)|lieu=Lyon|éditeur=[[Atelier de création libertaire]]|date=janvier 2020|pages totales=348|isbn=978-2351041383}}. === Anthropologie === {{Article détaillé|Anthropologie anarchiste}} * [[Pierre Kropotkine]], ''[[L'Entraide, un facteur de l'évolution]]'', 1902. * [[Pierre Clastres]], ''[[La Société contre l'État]]'', Minuit, 1974, <small>[http://www.non-fides.fr/?La-societe-contre-l-Etat chapitre 11]</small>, <small>[http://www.infokiosques.net/IMG/pdf/la_societe_contre_letat-MN-44pA5-brochure-2.pdf conclusion]</small>. * [[David Graeber]], ''[[Pour une anthropologie anarchiste]]'', Éditions Lux, 2006, <small>[http://www.luxediteur.com/catalogue/pour-une-anthropologie-anarchiste/ présentation éditeur]</small>, {{ISBN|978-1612193748}}. * Alberto Giovanni Biuso, ''Anarchisme et anthropologie. Pour une politique matérialiste de la limite'', Paris, Asinamali, 2016, {{ISBN|978-2-9553822-2-6}}, <small>[http://lectures.revues.org/22363 présentation éditeur]</small>. * Xavier Vanandruel, Dirk Dumon, ''[[Gassy Marin]], Tour du vieux monde d'un anarchiste espérantiste : 1928-1938'', Artisans-Voyageurs, coll. Les Géonautes, 2017, <small>[http://www.mauvaisenouvelle.fr/?article=livres-tour-du-vieux-monde-d-un-anarchiste-esperantiste--1182 présentation en ligne]</small>. * [[Charles Macdonald]], ''L’ordre contre l’harmonie : anthropologie de l’anarchisme'', Petra, 2018, <small>[https://www.editionspetra.fr/livres/lordre-contre-lharmonie-anthropologie-de-lanarchie présentation éditeur]</small>, {{ISBN|9782847432046}}, {{OCLC|1029661460}}. * [[James C. Scott]], ''Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États'', La Découverte, 2019, {{ISBN|9782707199232}}, <small>[https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Homo_Domesticus-9782707199232.html présentation éditeur]</small><ref>[[Éric Aeschimann]], ''Comment la domestication du blé a piégé l'humanité'', L'Obs, 14 janvier 2019, [https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20190103.OBS7930/comment-la-domestication-du-ble-a-piege-l-humanite.html lire en ligne].</ref>. === Textes contemporains === * [[Catherine Malabou]], ''Au voleur ! Anarchisme et philosophie'', Paris, PUF, 2022, {{ISBN|9782130825449}}<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/l-invite-e-des-matins/capitalisme-mouvements-sociaux-ecologie-les-nouveaux-anarchismes {{"|Capitalisme, mouvements sociaux, écologie… Les nouveaux anarchismes. Avec Catherine Malabou}}], France Culture, ''L'invité(e) des matins'' par [[Guillaume Erner]], le {{date-|5|1|2022}}.</ref>{{,}}<ref>Cyril Legrand, ''L’anarchisme des intellectuels'', PUF, [[La Vie des idées]], 27 février 2023, {{lire en ligne|lien=https://laviedesidees.fr/L-anarchisme-des-intellectuels.html}}.</ref> * Collectif, ''Les Anarchistes face à la guerre'' [recueil de textes], [[Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne)]], 2022, {{lire en ligne|lien=https://www.cira.ch/media/tmp/Broch_GTL_Guerre_WEB.pdf }}. * {{ouvrage|auteur=[[Patrick Chastenet]]|titre=Les racines [[libertaire]]s de l'écologie politique|nature ouvrage=|collection=Pas de côté |lieu=Paris |éditeur=[[L'Échappée]] |année=2023|mois=02|pages totales=240|champ libre = |isbn= 9782373091182 |passage= | présentation en ligne=https://www.lechappee.org/collections/le-pas-de-cote/les-racines-libertaires-de-ecologie-politique |lire en ligne= |consulté le= 22/02/2023 |id= }} * Jason Adams, ''Non-Western Anarchisms'', Zabalaza Books, 2000. [https://analectes2rien.legtux.org/images/PDF/aoo.pdf Traduction en français.] * {{Ouvrage |auteur1=Henri Avron |titre=L'Anarchisme au {{s-|XX}} |éditeur=Presses universitaires de France |collection=L'Historien |année=1979 |pages totales=232 |isbn=978-2-13-035788-9}}. * {{en}} [[Lorenzo Kom'boa Ervin]], ''Anarchism and the Black Revolution'', 1979, <small>[https://www.revue-ballast.fr/anarchisme-revolution-noire/ extrait en ligne en français]</small>. * {{en}} [[L. Susan Brown]], ''[[The Politics of Individualism]]'', Montréal, Noir, Rose Book, 1993, {{ISBN|978-1551642024}}. * [[Theodore Kaczynski]], (dit Unabomber), ''La Société industrielle et son avenir'', [[éditions de l'Encyclopédie des Nuisances]], 1998, {{ISBN|2910386074}}. * [[Noam Chomsky]], ''[[De l'espoir en l'avenir|De l'espoir en l'avenir - propos sur l'anarchisme et le socialisme]]'', [[éditions Agone]], 2001, {{ISBN|2910846865}}. * [[David Graeber]], ''Les nouveaux anarchistes'', [''The new anarchists''], New Left Review, {{n°|13}}, janvier-{{date-|février 2002}}, <small>[https://racinesetbranches.wordpress.com/3180-2/les-nouveaux-anarchistes/ en français]</small>, <small>[http://newleftreview.org/II/13/david-graeber-the-new-anarchists en anglais]</small>. * [[Normand Baillargeon]], ''[[L'Ordre moins le pouvoir]] : histoire et actualité de l'anarchisme'', Lux Éditeur, 2004. * [[René Schérer]], ''Nourritures anarchistes. 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Nicolas Cazaux et Arthur Fontenay, préf. [[Francis Dupuis-Déri]], Herblay, Éditions Libre, 2018, 235p., {{ISBN|978-2-9556782-4-4}}, <small>[http://editionslibre.org/produit/prevente-comment-la-non-violence-protege-l-etat-peter-gelderloos/ présentation éditeur]</small>, {{lire en ligne|lien=https://mars-infos.org/home/chroot_ml/ml-marseille/ml-marseille/public_html/IMG/pdf/peter_gelderloos_-_comment_la_non-violence_protege_l_etat_fr_et_avant-propos_.pdf}}. * Chiara Bottici, ''Pour un [[Anarcha-féminisme]]'', [[Libération (journal)|Libération]], {{date-|15 novembre 2018}}, {{lire en ligne|lien=https://www.liberation.fr/debats/2018/11/15/nuit-de-la-philo-pour-un-anarcha-feminisme_1692047}}. * [[George Woodcock]], ''L’anarchisme: Une histoire des idées et mouvements libertaires'', traduit de l’anglais par Nicolas Calvé, [[Lux Éditeur]], 2019, 517 pages<ref>Magdaline Boutros, ''« L’anarchisme » : une soif de liberté absolue'', [[Le Devoir]], 30 mars 2019, [https://www.ledevoir.com/lire/550894/l-anarchisme-une-soif-de-liberte-absolue lire en ligne].</ref>. * [[Isabelle Attard]], ''Comment je suis devenue anarchiste'', Seuil-Reporterre, Paris, 2019, 160 pages * [[Francis Dupuis-Déri]], ''L'anarchie expliqué à mon père'', Montréal, Lux Éditeur, 2018, 232 p. === Recherches universitaires === * Simon Luck, ''L'actualité de l'anarchisme. 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Les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle'', Thèse de doctorat, [[Université Paris-VIII]], 2003, publiée chez Ressouvenances, 2008, <small>[http://www.acratie.eu/FTPUTOP/GRANIER-THESE.rtf texte intégral]</small>. * Isabelle Marinone, ''Anarchisme et cinéma : panoramique sur une histoire du {{7e|art}} français virée au noir'', doctorat en Art et archéologie, Cinéma, [[Université Panthéon-Sorbonne]], 2004, <small>[http://www.theses.fr/2004PA010634 résumé en ligne]</small>. * Constance Bantman, ''Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 : Échanges, représentations, transferts'', doctorat en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes, [[Université Paris-XIII]], 2007, <small>[http://epubs.surrey.ac.uk/803214/5/C.%20Bantman,%20Anarchismes%20et%20anarchistes%20%281%29%20PhD%20Thesis.pdf texte intégral]</small>. * Gaëlle Douët, ''Post-totalitarisme, antipolitique et anarchisme'', maîtrise en science politique, Université du Québec à Montréal, 2007, <small>[http://www.archipel.uqam.ca/806/1/M9869.pdf texte intégral]</small>. * Simon Luck, ''Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. 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Militant anarchiste'', Marseille, Le mot et le reste, 2022, 192 pages, {{EAN|9782361399528}}, [https://www.fabula.org/actualites/110047/frederic-bories-georges-brassens-militant-anarchiste.html présentation en ligne] sur [[Fabula]]. ==== Bande dessinée ==== * [[Bruno Loth]], ''Les Fantômes de Ermo'', tome 1, Éditions La Boîte à Bulles, 2017, <small>[http://www.la-boite-a-bulles.com/album-285-les-fanta-mes-de-ermo-t-1 présentation éditeur]</small>. * [[Véronique Bergen]], [[Winshluss]], ''L'[[anarchie]] - Théories et pratiques [[libertaire]]s'', [[Le Lombard]], Coll. ''La petite bédéthèque savoirs'', {{ISBN|978-2-8036-7578-4}}, 88 pp., 2019, <small>[https://www.lelombard.com/bd/petite-bedetheque-des-savoirs-la/lanarchie-theories-et-pratiques-libertaires présentation éditeur]</small>. * [[Nicolas Debon]], ''[[L'Essai (bande dessinée)|L'Essai]]'', [[Dargaud]], coll. Long courrier, 2015, <small>[https://www.dargaud.com/bd/lessai-bda5114890 présentation éditeur]</small><ref>« Dans son nouveau one shot, Nicolas Debon s'inspire de l'histoire vraie d'une communauté anarchiste installée dans les Ardennes en 1903. Fonctionnant sur le principe de liberté et sur les préceptes libertaires, la communauté de L'Essai illustre à merveille l'espoir d'un modèle de société différent et exempt de toute autorité, dans une France plongée dans la misère. »</ref>. === Divers === * ''Éloge de l'anarchie par deux excentriques chinois. Polémiques du troisième siècle'', traduit et présenté par Jean Levi, [[éditions de l'Encyclopédie des Nuisances]], 2004. * [[Georges Etiévant]], ''Déclarations / de G. Etievant'', Paris, Les Temps nouveaux, 1898 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k817850 texte intégral]</small>. * [[Ferdinand Domela Nieuwenhuis]], ''L'éducation libertaire : conférence'', Paris, Les Temps nouveaux, 1900, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k819339 texte intégral]</small>. * [[Ferdinand Domela Nieuwenhuis]], ''Le militarisme et l'attitude des anarchistes et socialistes révolutionnaires devant la guerre'', Paris, Les Temps nouveaux, 1901, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81937p texte intégral]</small>. * [[Léonard (auteur)|Léonard]], ''Le tréteau électoral : farce politique et sociale contre tous les candidats'', Paris, Les Temps nouveaux, 1902, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81941x texte intégral]</small>. * [[René Chaughi]], ''Les trois complices'', Les Temps nouveaux, 1912, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k819668 texte intégral]</small>. == Sources historiques == * ''Increvables anarchistes: histoire(s) de l’anarchisme des anarchistes, et de leurs foutues idées au fil de {{nombre|150|ans}} du [[Le Libertaire|Libertaire]] et du [[Le Monde libertaire|Monde libertaire]]'', [[Alternative libertaire (Belgique)|Éditions Alternative libertaire]], groupe [[Louise Michel]] de la Fédération anarchiste, 10 brochures, <small>[http://libertaire.pagesperso-orange.fr/librairie/increva/ texte intégral].</small>. == Œuvres cinématographiques == {{Catégorie principale|Anarchisme au cinéma}} {{article détaillé|Filmographie de l'anarchisme}} * ''[[La Bande à Bonnot (film)|La Bande à Bonnot]]'', [[Philippe Fourastié]], 1968. * ''[[Eros + Massacre]]'', [[Yoshishige Yoshida]], à propos de [[Sakae Ōsugi]] et [[Noe Itō]], 1969. * ''[[Sacco et Vanzetti (film)|Sacco et Vanzetti]]'', [[Giuliano Montaldo]], 1971. * ''[[L'An 01]]'', [[Jacques Doillon]], [[Gébé]], [[Alain Resnais]], [[Jean Rouch]], 1973. * ''[[Nada (film, 1974)|Nada]]'', [[Claude Chabrol]], 1973. * ''[[La Société du spectacle (film)|La Société du spectacle]]'', [[Guy Debord]], 1973. * ''[[La Patagonia rebelde]]'', [[Héctor Olivera]], 1974. * ''[[La Cecilia]]'', [[Jean-Louis Comolli]], 1976. * ''[[Land and Freedom]]'', [[Ken Loach]], 1994. * ''[[Libertarias]]'', [[Vicente Aranda]], 1996. * ''[[La Belle Verte]]'', [[Coline Serreau]], 1996. * ''[[The Edukators]]'', [[Hans Weingartner]], 2004. * ''[[V pour Vendetta]]'', [[James McTeigue]], 2006. * ''[[Les Anarchistes (film)|Les Anarchistes]]'', Elie Wajeman, 2015. === Vidéographie === * Félix Marquet, ''Sous le signe [[libertaire]]'', CNT-FAI, 1936, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=YOScBI4zx-k voir en ligne]</small>. * Chrisitian Mottier, ''Ni Dieu ni maître'', Temps présent, [[Radio télévision suisse]], {{date-|3 avril 1970}}, <small>[https://www.rts.ch/archives/tv/information/temps-present/3441437-ni-dieu-ni-maitre.html voir en ligne]</small>. * Christian Bussy, ''Anarchie, j'écris ton nom'' (1), Signes des Temps, [[Radio-télévision belge de la Communauté française]], [[Sonuma]], {{date-|7 mai 1973}}, <small>[http://www.sonuma.be/archive/anarchie-j-%C3%A9cris-ton-nom-1 voir en ligne]</small>. * Christian Bussy, ''Anarchie, j'écris ton nom'' (2), Signes des Temps, [[Radio-télévision belge de la Communauté française]], [[Sonuma]], {{date-|7 mai 1973}}, <small>[http://www.sonuma.be/archive/anarchie-j-%C3%A9cris-ton-nom-2 voir en ligne]</small>. * [[Maurice Joyeux]], ''Foi d'anar. 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<small>[http://www.autourdu1ermai.fr/fiches/film/fiche-film-2678.html notice]</small>, <small>[https://www.dailymotion.com/playlist/x155oy_instinctcritik_anarchisme-autrement/ voir en ligne]</small>. * [[Pierre Carles]], ''[[Ni vieux, ni traîtres]]'', 94 min, 2006, <small>[http://nemesistv.info/video/HXY92Y1W8YDH/pierre-carles-ni-vieux-ni-traitres# voir en ligne]</small>. * Aitor Arregi, Jose Mari Gaenaga, ''[[Lucio Urtubia|Lucio]]'', 93 min, 2007, <small>[http://fr.fulltv.tv/lucio.html notice]</small>. * Jean-François Brient et Victor León Fuentes, ''[[De la servitude moderne]]'', 2009, <small>[http://www.delaservitudemoderne.org/video.html voir en ligne]</small>. * [[Banksy]], Jaimie D'Cruz, ''The Antics Roadshow'', 48 min, [[Channel 4]], {{date-|13 août 2011}}<ref name = "blondeau11">{{Article|langue=fr|prénom1=Romain|nom1=Blondeau|titre=Un film de Banksy sur la culture anarchiste disponible en ligne|périodique=Les Inrockuptibles|lien périodique=Les Inrockuptibles|jour=16|mois=Août|année=2011|url=http://www.lesinrocks.com/2011/08/16/cinema/un-film-de-banksy-sur-la-culture-anarchiste-disponible-en-ligne-1111017/|consulté le=16/08/2011}}.</ref>, <small>[http://fr.fulltv.tv/the-antics-roadshow.html voir en ligne]</small>. * [[Michel Onfray]], ''Le [[postanarchisme]] expliqué à ma Grand-mère'', conférences de l'[[Université populaire de Caen]], 2011, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=FefARPIdR1k&list=PLLrLj5UhCkRdt6KXy_YeSaQqBQvn-76TZ voir en ligne]</small>. * [[Yannis Youlountas]], ''[[Ne vivons plus comme des esclaves]]'', 2013, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=rpqk24qvoR4 voir en ligne].</small>. * [[Jean Bricmont]], ''Qu'est-ce que l'anarchisme ?'', {{date-|11 décembre 2012}}, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=gNQw8NPpf44 voir en ligne]</small>. * Aurélie Marcireau, ''L'histoire mondiale de l'Anarchie'', [[LCP (chaîne de télévision)|LCP]], {{date-|15 octobre 2014}}, <small>[http://www.lcp.fr/videos/reportages/164400-l-histoire-mondiale-de-l-anarchie voir en ligne]</small>. * [[Tancrède Ramonet]], ''[[Ni Dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme]]'', co-production [[Arte France]] et [[Temps noir]], 2 x 90 min, 2016<ref>[[Histoire vivante]], [[RTS Deux]], 16 octobre 2016, [http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/a-voir/7997043-ni-dieu-ni-maitre-une-histoire-de-l-anarchisme-episodes-1-2-et-2-2.html lire en ligne].</ref>{{,}}<ref>{{Article|nom1=Olivier Meuwly|titre=Si l'anarchisme m'était conté…|périodique=[[L'Hebdo]]|année=31 octobre 2016|url texte=http://www.hebdo.ch/les-blogs/meuwly-olivier-politique-le-scalpel-de-lhistoire/si-lanarchisme-m%C3%A9tait-cont%C3%A9}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|nom1=Mathieu Dejean, Tancrède Ramonet|titre="Aujourd’hui l'anarchisme a tendance à ne plus dire son nom"|périodique=Les Inrocks|année=31 janvier 2017|url texte=http://www.lesinrocks.com/2017/01/31/actualite/aujourdhui-lanarchisme-a-tendance-a-ne-plus-dire-nom-11908726/}}.</ref>, <small>[http://boutique.arte.tv/f11498-ni_dieu_ni_maa_tre_une_histoire_anarchisme_deux_parties présentation éditeur]</small>. * [[Tancrède Ramonet]], ''[[Ni Dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme]], Volume 2 — 1944-2012'', co-production [[LCP-AN|LCP]] et [[Temps noir]], 2 x 52 min, 2023. == Bande son == {{Catégorie principale|Chanson libertaire}} * [[Georges Brassens]], [[Jacques Brel]], [[Léo Ferré]], ''Que pensez-vous de l'anarchie ?'', [[Rock & Folk]], [[RTL]], {{date-|6 janvier 1969}}, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=pAwVoGL6rbk écouter en ligne]</small>. * [[Charles d'Avray]], ''[[Le Triomphe de l'anarchie]]'', <small>[https://www.youtube.com/watch?v=OkppMCgBsQ4 écouter en ligne]</small>. * [[Marc Ogeret]], ''[[Chansons « contre »]]'', 1968, <small>[http://www.discogs.com/Marc-Ogeret-Chansons-Contre-1880-1914/release/4900360 notice]</small>, <small>[https://www.dailymotion.com/video/xrvltu_marc-ogeret-chansons-contre_webcam écouter en ligne]</small>. * [[Léo Ferré]], ''[[Les Anarchistes (chanson)|Les Anarchistes]]'', 1969, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=dknPjAH68M8 écouter en ligne]</small>. * [[Les Quatre Barbus]], ''Chansons Anarchistes'', 1969, <small>[http://www.discogs.com/Les-Quatre-Barbus-Chansons-Anarchistes/release/3309721 notice]</small>, <small>[https://www.dailymotion.com/video/xrvlp4_les-quatre-barbus-chansons-anarchistes_webcam écouter en ligne]</small>. * [[Léo Ferré]], ''[[Il n'y a plus rien (chanson)|Il n'y a plus rien]]'', 1972, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=7zmaNt8Ifaw écouter en ligne]</small>. * [[Guy Debord]], [[Étienne Roda-Gil]], [[Raoul Vaneigem]], [[Jacques Le Glou]], [[Alice Becker-Ho]], ''[[Pour en finir avec le travail]]'', 1974, <small>[https://www.dailymotion.com/video/xrvm2x_pour-en-finir-avec-le-travail_webcam écouter en ligne]</small>. * [[Jean-Roger Caussimon]], ''Les milices'', 1975, <small>[https://www.youtube.com/watch?v=Z8vKeLAfiBs écouter en ligne]</small>. * [[Sante Ferrini]], {{Écouter en ligne|langue=Italien|texte=Quando l'anarchia verrà, 1899|url=https://www.youtube.com/watch?v=0fQWlT6xVqs}} === Radio === * [[Maurice Joyeux]], ''L’anarchie et la société moderne'', conférence, 22 min, <small>[https://archive.org/details/Nemo_maurice_Joyeux__l_anarchie_et_la_societe_moderne__conference__320 écouter en ligne]</small>. * La chronique de [[Philippe Meyer (journaliste)|Philippe Meyer]], [[France Culture]], {{date-|19 mai 2014}}, <small>[http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-philippe-meyer-chronique-de-philippe-meyer-2014-05-19 écouter en ligne]</small>. * [[Jean Lebrun]], [[Gaetano Manfredonia]], ''Les anarchistes et l'écologie'', La marche de l'histoire, France Inter, {{date-|16 février 2015}}, <small>[https://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-lhistoire-les-anarchistes-et-lecologie écouter en ligne]</small>. * [[Jean Lebrun]], [[Philippe Pelletier]], ''Les anarchistes : le moment terroriste, et après ?'', France Inter, {{date-|26 novembre 2015}}, <small>[https://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-lhistoire-les-anarchistes-le-moment-terroriste-et-apres écouter en ligne]</small>. * [[Marianne Enckell]], Mathieu Léonard, ''Histoire des Anarchies'', La Fabrique de l'Histoire, France Culture, 4 parties, {{date-|août 2017}}, <small>[https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-des-anarchies-14-naissance-du-mouvement-anarchiste écouter en ligne]</small>. * [[Géraldine Muhlmann]], ''Le renouveau de l'intérêt pour l'anarchisme'', série, Avec philosophie, France Culture, avril 2024, <small>[https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-d-ou-vient-l-attrait-pour-l-anarchisme-aujourd-hui écouter en ligne]</small>. == Notes et références == === Notes === {{Notes| groupe = N}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == === Articles connexes === ==== Concepts ==== {{Catégorie principale|Concept anarchiste}} {{Colonnes|taille=15|nombre=4| * [[Anarchie]] * [[Anarchisme insurrectionnaliste]] * [[Anarcho-capitalisme]] * [[Anarcho-communisme]] * [[Anarcho-syndicalisme]] * [[Anthropologie anarchiste]] * [[Antiautoritarisme]] * [[Antiétatisme]] * [[Anticonformisme]] * [[Antipartisme]] * [[Autogestion]] * [[Black bloc]] * [[Communisme de conseils]] * [[Communisme libertaire]] * [[Démocratie directe]] * [[Fédéralisme]] * [[Individualisme libertaire]] * [[Libertaire]] * [[Liberté]] * [[Libre examen]] * [[Libre-pensée]] * [[Libertarisme de gauche]] * [[Marxisme libertaire]] * [[Municipalisme libertaire]] * [[Socialisme libertaire]] * [[Société sans État]] * [[Anarchisme et franc-maçonnerie]] }} ==== Histoire ==== {{Catégorie principale|Histoire de l'anarchisme}} * [[Histoire de l'anarchisme]] * [[Anarchisme par zone géographique]] ==== Théoriciens ==== {{Catégorie principale|Théoricien de l'anarchisme}} {{Colonnes|taille=20|nombre=3| * [[Mikhaïl Bakounine]] (1814-1876) * [[Alfredo M. Bonanno]] (1937-2023) * [[Murray Bookchin]] (1921-2006) * [[Joseph Déjacque]] (1821-1865) * [[Pierre Kropotkine]] (1842-1921) * [[Nestor Makhno]] (1889-1934) * [[Errico Malatesta]] (1853-1932) * [[Fredy Perlman]] (1934-1985) * [[Pierre-Joseph Proudhon]] (1809-1865) * [[Élisée Reclus]] (1830-1905) * [[Max Stirner]] (1806-1856) * [[Voline]] (1892-1945) }} ==== Organisations ==== {{Catégorie principale|Organisation anarchiste}} {{Article détaillé|Liste d'organisations anarchistes}} {{Colonnes|taille=20|nombre=3| * [[Black International]] * [[Association internationale des travailleurs (anarcho-syndicaliste)]] * Fédération anarchiste * [[Movimiento Ibérico de Liberación]] }} {{Autres projets | commons = Category:Anarchism | wiktionary = anarchisme | wikisource = Catégorie:Anarchisme | wikiquote = Anarchisme }} ==== Historiens ==== {{Article détaillé|Histoire de l'anarchisme#historiens de l'anarchisme{{!}}Historiens de l’anarchisme}} ==== Médias ==== {{Article détaillé|Liste de périodiques anarchistes}} * [[Presse anarchiste]] * [[Filmographie de l'anarchisme]] * [[Filmographie de l'altermondialisme]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/ L'Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure] * {{en}} ''French Anarchism Bibliography'', Anarchy Archives, {{date-|22 janvier 2002}}, [http://dwardmac.pitzer.edu/Anarchist_Archives/worldwidemovements/francebiblio.html lire en ligne]. * {{Lien web |titre= Ni dieu, ni maitre : libres toujours|url= http://www.babelio.com/liste/5905/NI-DIEU-NI-MAITRE--LIBRES-TOUJOURS|site= www.babelio.com/}} * ''Qu’est-ce que l’anarchisme ?'', [[Vie-publique.fr]], {{date-|20 août 2018}}, {{lire en ligne|lien=https://www.vie-publique.fr/focus/decrypter-actualite/qu-est-ce-que-anarchisme.html}}. {{Palette|Anarchisme|Personnes liées au mouvement anarchiste|Antimilitarisme|Communisme|idéologies politiques}} {{Portail|anarchisme|politique|philosophie}} [[Catégorie:Anarchisme|*]] [[Catégorie:Histoire des idées politiques]] [[Catégorie:Sociologie politique]] [[Catégorie:Lexique politique]] [[Catégorie:Extrême gauche]] [[Catégorie:Courant de philosophie politique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique
Afrique
{{Voir homonymes}} {{Infobox Continent | nom = Afrique | carte = Africa (orthographic projection).svg | légende = Carte de localisation de l'Afrique. | superficie = 30415873 | population = 1348000000 | année_pop = 2020<ref>{{lien web|langue=en|titre=Population of Africa (2020)|url=https://www.worldometers.info/world-population/africa-population/|site=worldometers.info|consulté le=2020-09-20}}</ref> | pays = 54 | dépendances = | langues = [[afar (langue)|afar]], [[afrikaans]], [[agni (langue)|agni]], [[allemand]], [[amharique]], [[anglais]], [[arabe]], [[bambara]], [[baoulé (langue)|baoulé]], [[Langues berbères|berbère]], [[bété (langue)|bété]], [[créole du Cap-Vert]], [[dioula (langue)|dioula]], [[espagnol]], [[éwé (langue)|ewé]], [[fang (langue)|fang]], [[fon (langue)|fon]], [[français]], [[guéré (langue)|guéré]], [[haoussa]], [[italien]], [[kikongo]], [[kirundi]], [[kituba]], [[langues sénoufo]], [[lingala]], [[malgache]], [[malinké (langue)|malinké]], [[mina (langue)|mina]], [[moré]], [[néerlandais]], [[peul]], [[portugais]], [[shikomori]], [[somali]], [[songhaï]], [[soninké]], [[soussou (langue)|soussou]], [[swahili]], [[tigrigna]], [[wolof (langue)|wolof]], [[yacouba]], [[yoruba (langue)|yoruba]], [[zoulou]]. | fuseaux_horaires = UTC−1 ([[Cap-Vert]]) –<br />UTC+4 ([[Maurice (pays)|Maurice]]) | villes_majeures = 22 plus importantes par ordre décroissant du nombre d'habitants<br />[[Lagos]], [[Le Caire]], [[Kinshasa]], [[Luanda]], [[Khartoum]], [[Alger]], [[Nairobi]], [[Ibadan]], [[Dar es Salam]], [[Accra]], [[Alexandrie]], [[Kano (Nigeria)|Kano]], [[Johannesbourg]], [[Abidjan]], [[Addis-Abeba]], [[Bamako]], [[Ouagadougou]], [[N'Djamena]], [[Casablanca]], [[Kampala]], [[Le Cap]], [[Dakar]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.populationdata.net/palmares/villes/afrique/|titre=Palmarès – Grandes villes d’Afrique|année=2017|site=populationdata.net}}.</ref> | altitude = [[Pic Uhuru]] ([[Kilimandjaro]]), {{unité|5891.8|m}} | lac = [[Lac Victoria]] }} [[Fichier:187 1003703 africa dxm.png|vignette|alt=photo de la Terre vue de l'espace, centrée sur l'Afrique|L'Afrique vue de l'espace.]] L’'''Afrique''' est un [[continent]] qui couvre 6 % de la surface de la [[Terre]] et 20 % de la surface des [[terre émergée|terres émergées]]. Sa superficie est de {{unité|30415873|km|2}} avec les [[île]]s, ce qui en fait la troisième mondiale si l'on compte l'[[Amérique]] comme un seul continent. Sa population de 1,3 milliard d'habitants classe l'Afrique deuxième continent du monde après l'[[Asie]] et représente en 2020 17,2 % de la population mondiale. Le continent est bordé par la [[mer Méditerranée]] au nord, par le [[golfe de Suez]], la [[mer Rouge]] et le [[golfe d'Aden]] au nord-est, par l’[[océan Indien]] et le [[canal du Mozambique]] au sud-est et par l’[[océan Atlantique]] et le [[golfe de Guinée]] à l’ouest. L'Afrique est traversée presque en son milieu par l'[[Équateur terrestre|équateur]] et présente plusieurs [[climat]]s : [[Climat équatorial|chaud et humide]] au plus près de l'équateur, [[Climat tropical|tropical]] dans les régions comprises entre l'équateur et les [[tropique]]s, [[Aridité|chaud et aride]] autour des tropiques, [[Climat tempéré|tempéré]] dans les zones d'altitude. Le continent est caractérisé par le manque de [[précipitations]] régulières. En l'absence de [[glacier]]s ou de systèmes montagneux [[aquifère]]s, il n'existe pas de moyen de régulation naturelle du [[climat]] à l’exception de la flore (forêts notamment) et de la proximité de la [[mer]]. Les terres arides représentent 60 % du continent, dont l'[[environnement]] est néanmoins très riche {{incise|on l'a appelé le « paradis de la biodiversité »}}. Le continent abrite le second [[forêt|massif forestier]] continu de la planète : la [[forêt du bassin du Congo]], mais qui est menacé par la surexploitation, la [[déforestation]] la [[fragmentation forestière]] et la baisse de la [[biodiversité]], conséquences de la pression [[Anthropisation|anthropique]], exacerbée par le [[changement climatique]]. <br>En 2020, les indicateurs climatiques montraient une élévation continue des températures en Afrique, une accélération de l'[[élévation du niveau de la mer]], et des événements météorologiques et climatiques extrêmes plus fréquents (ex : inondations, sécheresses, et leurs effets dévastateurs). Le rétrécissement rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, qui devraient fondre entièrement dans un avenir proche, signe aussi la menace d'un changement imminent et irréversible du système Terre<ref>World Meteorological Organization (WMO). 2021. State of the Climate in Africa 2020. WMO-No. 1275. https://library.wmo.int/index.php?lvl=notice_display&id=21973</ref>. Le [[Origine africaine de l'Homme moderne|continent est considéré comme le berceau de l'humanité]], là où sont apparus les ancêtres de l'Homme, puis, il y a {{unité|200000|ans}} environ, l'[[Homo sapiens|homme moderne]] qui s'est ensuite répandu sur le reste du globe. Le [[Sahara]], le plus grand désert chaud du monde, a créé un hiatus, conduisant à des évolutions historiques distinctes entre le nord et le sud. À la période historique, la [[civilisation]] de l'[[Égypte antique]] se développe le long du [[Nil]], l'[[Afrique subsaharienne]] voit naître ses propres civilisations dans les zones de [[savane]]s ; l'[[Afrique du Nord]], rive sud de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]], subit quant à elle l'influence des [[Phénicie]]ns, des [[Grèce antique|Grecs]] et des [[Rome antique|Romains]]. À compter de {{An av. J.-C.|3000}} l'Afrique connaît l'[[expansion bantoue]]. Il s'agit d'un mouvement de population en plusieurs phases, orienté globalement du nord, depuis le [[Grassland (Cameroun)|grassland]] du [[Cameroun]] actuel, vers le sud, jusqu'en [[Afrique australe]], atteinte aux débuts de l'ère chrétienne. L'expansion bantoue explique la carte [[ethnolinguistique]] actuelle de la zone subsaharienne. La [[christianisme en Afrique|religion chrétienne]] s'implante en l'Afrique dès le {{s-|I}}, essentiellement dans l'[[Afrique romaine]] du nord du continent puis en [[Christianisme en Éthiopie|Éthiopie]]. Le {{s-|VII}} voit les débuts de l'[[islam en Afrique]], lequel s'installe sur la côte est et dans le nord du continent jusqu'à la frange septentrionale de la zone subsaharienne. L'Afrique du Nord est, dans le même temps, arabisée. En [[Afrique subsaharienne]], à partir du {{s-|VIII}} et jusqu'au {{s-|XVII}}, de puissants et riches empires se succèdent. Vers la fin de cette période, au {{s-|XV}}, les Portugais, suivis par d'autres nations européennes, installent sur la côte ouest un trafic d'esclaves, la [[Commerce triangulaire|traite atlantique]], qui s'ajoute à la [[traite intra-africaine]] et à la [[traite orientale]] qui sévissent déjà sur le continent. Le {{s-|XVIII}} marque le début des [[Exploration européenne de l'Afrique|explorations européennes]], suivies par la [[colonisation]] massive du continent entre la fin du {{sp-|XIX|et le début du|XX}}. La traite esclavagiste cesse au début du {{s-|XX}}, mais l'Afrique est presque entièrement sous domination coloniale jusqu'au milieu du {{s-|XX}}, ce qui modèle jusqu'à aujourd'hui les frontières et les économies des pays concernés. La plupart des États obtiennent leur indépendance entre la fin des [[années 1950]] ([[Maroc|Tunisie]], [[Maroc]], [[Ghana]]…) et le milieu des [[années 1970]] ([[Angola]], [[Mozambique]]…). L'Afrique indépendante est constituée essentiellement de « [[Indice de démocratie|démocraties imparfaites » voire de « régimes autoritaires »]] et les conflits y sont nombreux. Depuis l'accession à l'indépendance du [[Soudan du Sud]] en [[2011]], l'Afrique, comprenant [[Madagascar]], compte 54 [[État souverain|États souverains]] (non inclus la [[République arabe sahraouie démocratique|RASD]] et le [[Somaliland]]). Les pays du continent présentent la [[Démographie de l'Afrique|croissance démographique]] la plus importante de la planète et une situation sanitaire qui s'améliore nettement tout en progressant moins vite que dans les autres [[pays en développement]]. L'Afrique repose sur une [[organisation sociale]] fondée sur la [[famille élargie]] et l'[[Liste des groupes ethniques d'Afrique|appartenance ethnique]] ; on recense un millier d'[[ethnie]]s sur le continent, lequel possède en parallèle la diversité linguistique la plus élevée du monde avec près de {{unité|2000|langues}} vivantes. L'Afrique contemporaine est dans une situation où le poids de la [[démographie]] est délicat à gérer (chômage, financement de l'éducation…) car le continent reste celui qui est le moins développé économiquement malgré une forte [[Croissance économique|croissance]] depuis le début du {{s-|XXI}}, laquelle a permis l'émergence d'une [[classe moyenne]], [[Transition démographique|moins féconde]], aux revenus plus élevés. Économiquement, le commerce intercontinental est soutenu depuis l'époque antique et, à l'époque des grands empires, le continent est le fournisseur d'[[or]] de l'Occident et de l'Orient. Plus tard, la colonisation entraîne une [[Avantage comparatif|spécialisation]] massive des économies coloniales qui deviennent presque exclusivement extraverties, dévolues à l'exportation des [[Matière première|matières premières]], minérales et agricoles, vers les métropoles. Sachant qu'elle possède encore d'importantes réserves minières et pétrolières, cette situation perdure au {{s-|XXI}}, avec, en corollaire, des [[État rentier|États rentiers]] et des [[oligarchie]]s qui captent les revenus au détriment de populations restées pauvres. Sa place dans la mondialisation économique actuelle est minime, au contraire des siècles passés. Certains pays ont cependant amorcé un tournant économique durant la période récente grâce à la diversification économique, le développement du [[secteur tertiaire]] et la « croissance inclusive ». {{Sommaire|niveau=3}} == Étymologie == Les [[Grèce antique|Grecs de l'Antiquité]] appellent le continent {{grec ancien|Λιβύη|Libúē}} (« Libye »)<ref>{{chapitre|langue=fr|nom1=Desanges|prénom1=Jehan|titre chapitre=Regards de géographes anciens sur l'Afrique mineure|titre ouvrage=Regards sur la Méditerranée. Actes du {{7e}} colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 4 & 5 octobre 1996|lieu=Paris|éditeur=Académie des Inscriptions et Belles Lettres|année=1997|passage=39-60|collection=Cahiers de la Villa Kérylos|numéro dans collection=7|url=https://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_1997_act_7_1_959}}</ref>. Quant au terme ''Afrique'', il dérive directement du [[latin]] ''Africa'' qui vient de ''afri'' ou ''afrou'', nom de la déesse de la terre dans la [[Croyances berbères#Avant la romanisation : les dieux guerriers berbères|mythologie berbère]]. De l'[[Rome antique|Antiquité romaine]] jusqu'au [[Moyen Âge]]<ref>{{article|langue=fr|titre=Quelle est l’origine du mot « Afrique » ?|date=12 octobre 2004|auteur=Dominique Mataillet|périodique=Jeune Afrique}}</ref>, le terme ne désigne que la partie de l'[[Afrique du Nord]] entourant [[Carthage]], le sud à majorité noire étant appelé [[Éthiopie]] (du [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|Αἰθιοπία|Aithiopía}}). Ainsi, dans le livre V de ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'', [[Pline l'Ancien]] mentionne le [[Niger (fleuve)|fleuve Niger]], qu'il nomme ''Nigris'', comme délimitation<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pline l'ancien|titre=Histoire naturelle, livre 5|lieu=Paris|éditeur=Dubochet|année=1848-1850|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre5.htm}}{{commentaire biblio SRL|Édition d'Émile Littré}}.</ref> : {{citation|le fleuve Nigris sépare l'Afrique de l'[[Éthiopie]]}} et mentionne également les {{citation|nations éthiopiennes}} qui vivent à ses abords. L'étymologie d'''Africa'' a fait l'objet de nombreuses hypothèses : Les étymologies antérieures au {{s-|XX}} ne sont plus aujourd'hui que des curiosités historiques : [[Isidore de Séville]] tirait ce nom du [[latin]] ''aprica'' (« ensoleillée »), [[Léon l'Africain]] invoquait un mot [[grec ancien|grec]] fictif ''a-phrike'' (« sans froid »). Selon Michèle Fruyt<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Michèle Fruyt|titre=D'Africus uentus à Africa terra|périodique=Revue de Philologie|numéro=50|année=1976|passage=221-238}}.</ref>, le terme ''Africa'' est apparu dans les langues européennes par l'intermédiaire des [[Rome antique|Romains]] qui désignaient ainsi la partie nord du continent car, en [[Campanie]], ''africus'' qualifiait le vent pluvieux provenant de la région de [[Carthage]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Louis Deroy]]|auteur2=[[Marianne Mulon]]|titre=Dictionnaire des noms de lieux|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]]|année=1994|pages totales=531|isbn=2-85036-195-X}}.</ref>. Selon l'hypothèse de Daniel Don Nanjira, le mot [[latin]] ''Africa'' pourrait provenir soit du nom ''[[Afridi (peuple)|Afridi]]'', une tribu berbère qui vivait en [[Afrique du Nord]] près de Carthage, soit du terme [[phénicien]] ''Afar'' signifiant « poussière »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Daniel Don Nanjira|titre=African Foreign Policy and Diplomacy|sous-titre=From Antiquity to the 21st Century|éditeur=[[ABC-CLIO]]|année=2010|passage=17|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LZuxGsXVPoMC&pg=PA17}}.</ref>. D'après d'autres chercheurs, le mot ''Afrique'' provient de la tribu des [[Ifrenides|Banou Ifren]] (tribu [[Berbères|Amazigh]])<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Archives des missions scientifiques et littéraires de France|éditeur=Commission des missions scientifiques et littéraires, France|année=|passage=481|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=G08PAAAAYAAJ&pg=PA481}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1987_num_15_1_1349|périodique=Mots|date=1987|numéro=15|éditeur=Presses de la Fondation nationale des sciences politiques|auteur1=Foudil Cheriguen|titre=Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord|passage=9}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|url=http://links.jstor.org/sici?sici=0368-4016(190301)2%3A6%3C161%3ATB%3E2.0.CO%3B2-L|titre=The Berbers|auteur1=Geo. Babington Michell|périodique=Journal of the Royal African Society|volume=2|numéro=6|date=janv. 1903|passage=161}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ivan Van Sertima|titre=The Golden Age of the Moor|éditeur=Transaction Publishers|année=1991|pages totales=474|passage=117|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=1F9HPuDkySsC&pg=PA117}}.</ref>, dont l'ancêtre est ''Ifren'', appelée aussi [[Iforen]], [[Ifuraces]] ou [[Ifrenides|Afer]]<ref name="alidrissi" /> (terme signifiant également « grotte » ou « caverne » en langue berbère selon [[Ibn Khaldoun]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Abd al-Raḥman b. Muḥammad Ibn Khaldûn|traducteur=par le baron de Slane|titre=Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale|année=1856|passage=197|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=T9IOAAAAQAAJ&pg=PA197}}.</ref>). [[Africa (déesse)|Ifri]], la forme au singulier du mot ''Ifren'', désigne également une divinité [[Berbères|amazigh]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique, historique du département de Constantine|éditeur=Arnolet|année=1878}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Decret|auteur2=Mhamed Fantar|titre=L'Afrique du Nord dans l'Antiquité : Histoire et civilisation des origines au {{s-|V}}|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Bibliothèque historique|année=1998|pages totales=397|isbn=978-2-228-12900-8}}.</ref>{{,}}<ref name="alidrissi">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Al Idrissi]]|traducteur=Reinhart Pieter, Anne Dozy et [[Michael Jan de Goeje]]|titre=Description de l'Afrique et de l'Espagne|lieu=Leyde|éditeur=Brill|année=1866|passage=102, note 4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=jPENAAAAQAAJ&pg=PA102}}.</ref>. D'autres encore désignent les Banou Ifren comme étant les habitants de l'ancienne ''[[Ifriqiya|ifrīqīyā]]'' {{Langue|ar|إفريقيا}} qui désignait jadis en [[arabe]] l'actuelle [[Tunisie]] et que le nom d'Afrique découle de la nomination de la tribu des Banou Ifren<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Edward Lipiński|titre=Itineraria Phoenicia|lieu=Leuven ; Dudley, Mass.|éditeur=Peeters Publishers|année=2004|pages totales=635|passage=200|isbn=978-90-429-1344-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SLSzNfdcqfoC&pg=PA200}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Oases of the Libyan Desert|auteur1=H. R. Palmer|périodique=The Geographical Journal|volume=73|numéro=3|mois=mars|année=1929|passage=302-303}}.</ref>. De plus, les [[Banou Ifren]] seraient les Ifuraces, tribu qui rassemble les Afar. Les Ifuraces habitaient l'ancienne Tripolitaine et sont des [[Zénètes]] berbères, que Corripus a désigné dans son livre par Ifuraces<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Corippe (Flavius Cresconius Corippus)|titre=La Johannide ou sur les guerres de Libye|éditeur=Errance|année=2007|pages totales=191|isbn=}}{{commentaire biblio SRL|Épopée, datant de {{an av. J.-C.|550}}, traduite du latin}}.</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Afrique}} === Géographie physique === [[Fichier:Topology Map of Africa from USGov-USGS.jpg|vignette|alt=carte topographique de l'Afrique|Reliefs de l'Afrique.]] [[Fichier:Africa satellite orthographic.jpg|vignette|alt=vue satellitaire de l'Afrique montrant le couvert végétal|Photographie satellite de l'Afrique.|gauche]] Avec une surface émergée de {{unité|30 millions de km 2}}, l’Afrique est le troisième continent<ref group=notes>{{unité|30,4 millions km 2}} avec les îles, ce qui le place après l'Asie ({{unité|43,8 millions de km 2}}) et l'Amérique ({{unité|42,2 millions de km 2}}).</ref> par sa superficie ; cela représente 6 % de la surface terrestre et 20 % de la surface des terres émergées<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=April Pulley Sayre|titre=Africa|éditeur=[[Lerner Publishing Group|Twenty-First Century Books]]|année=1999|pages totales=64|isbn=978-0-7613-1367-0|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=V9ziwQP26uwC}}.</ref>. Séparée de l'Europe par la mer Méditerranée, l'Afrique est rattachée à l'Asie à son extrémité nord-est par l'[[isthme de Suez]] (traversé par le [[canal de Suez]]) sur {{unité|163|km}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alasdair Drysdale|auteur2=Gerald H. Blake|titre=The Middle East and North Africa|éditeur=Oxford University Press (USA)|année=1985|isbn=}}.</ref>. De son extrémité nord, le [[cap Angela]] ({{angle|37|20|50|N}}) en [[Tunisie]], à son extrémité sud, le [[cap des Aiguilles]] ({{angle|34|51|15|S}}) en [[Afrique du Sud]], le continent s'étend sur environ {{unité|8060 km}}. De son extrémité ouest, le [[Presqu'île du Cap-Vert|cap Vert]] ({{angle|17|33|22|W}}), à son extrémité est, le [[Ras Hafun]] ({{angle|51|27|52|E}}) en [[Somalie]], il s'étend sur {{unité|7420 km}} environ<ref name=MW>{{Ouvrage|langue=en|titre=Merriam-Webster's Geographical Dictionary (Index)|éditeur=Merriam-Webster|année=1998|passage=10–11|isbn=}}.</ref>. Ses [[Côte (géographie)|côtes]], peu découpées, sont longues de {{unité|26000 km}}. L'absence de profondes entailles de sa rive est remarquable ; en effet, par comparaison, l'Europe, qui s'étend sur {{unité|10,4 millions de km 2}}, soit environ un tiers de la surface de l'Afrique, présente un littoral de {{unité|32000 km}}<ref name=MW/>, plus long de {{unité|6000 km}}. Le [[Sahara]], le plus grand désert d'Afrique et le plus grand désert chaud du monde, couvre à lui seul une superficie de près de {{unité|8.6|millions de km|2}}<ref>{{chapitre|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/sahara/|titre chapitre=Sahara|titre ouvrage=Encyclopédie Universalis|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]}}.</ref>. Le [[Sahel]], bande continue de savanes tropicales semi-arides située juste au sud du Sahara, couvre près de {{unité|2,7 millions de km 2}}. Ainsi les régions hyper-arides, arides et semi-arides du Sahara et du Sahel couvrent à elles seules environ un tiers de la superficie totale du continent africain. === Climats === {{Article connexe|Climat de l'Afrique|Classification de Köppen|Zone de convergence intertropicale|Cellule de Hadley|Réchauffement climatique en Afrique}} [[Fichier:Africa Köppen Map.png|vignette|alt=carte des zones climatiques de l'Afrique|Climats en Afrique.]] [[Fichier:ITCZ january-july.png|vignette|alt=planisphère avec deux zones colorées traversant la planète à la hauteur de l'équateur|Position de la ZCIT en janvier (en bleu) et en juillet (en rouge).]] Traversée presque en son milieu par [[Équateur terrestre|l'équateur]] et comprise pour une majeure partie entre les deux tropiques, l'Afrique est un continent chaud<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Afrique : géographie physique|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_géographie_physique/187585|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>, avec une température moyenne supérieure à {{tmp|21|°C}} neuf mois sur douze{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=8}} ; l'intensité du [[rayonnement solaire]] y est constamment forte. Les climats et la végétation qui leur correspond se définissent en fonction des variations pluviométriques plutôt que thermiques{{sfn|id=jaguar2011|texte=Atlas de l'Afrique|p=20}}. La [[pluviométrie]] est essentiellement dépendante des [[Circulation atmosphérique#Cellules de Hadley|mouvements atmosphériques]] se produisant dans la [[zone de convergence intertropicale]] (ZCIT). Il s’agit, dans une zone comprise entre les [[tropique]]s<ref group="notes">[[Tropique du Cancer]], {{angle|23|27|N}} et [[tropique du Capricorne]], {{angle|23|27|S}}.</ref> et l'équateur, du mouvement ascendant d'un air humide apporté par les [[alizé]]s. La montée en altitude rafraîchit l’air et l’humidité est relâchée sous forme de précipitations à hauteur de l'équateur, ce qui détermine des climats humides, [[climat équatorial]] au plus près de l'équateur et [[climat tropical]] de part et d'autre. L'air asséché converge ensuite vers les tropiques nord et sud, ce qui crée un climat aride à ces endroits, aux alentours des {{20e|[[Parallèle (géographie)|parallèles]]}} nord et sud. Cela correspond au [[Sahara]] au nord, et au [[Désert du Kalahari|Kalahari]] au sud{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=8}}. Les déserts et les plaines arides prévalent également dans la [[corne de l'Afrique]]. L'allongement de la [[saison sèche]], quand on s'éloigne de l'équateur, caractérise le passage du [[climat équatorial]] accompagné de forêt dense au [[climat tropical]], qui s'accompagne de forêts claires, puis de [[savane]]s lorsque la saison sèche est intense. Lorsque la saison sèche est largement dominante, la savane prend un caractère semi-aride avec, néanmoins, une saison des pluies intense mais très courte. C'est le cas du [[Sahel]], notamment, où la [[savane]] domine. Ensuite, les [[désert]]s apparaissent près des tropiques{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=9}}. Enfin, le [[climat méditerranéen]] caractérise les côtes de l'[[Afrique du Nord]] et la pointe sud de l'[[Afrique du Sud]]{{sfn|id=jaguar2011|texte=Atlas de l'Afrique|p=20}}. Les [[saison]]s, alternance entre les saisons sèches et humides, sont liées aux oscillations annuelles de la [[Zone de convergence intertropicale|ZCIT]]. Ces oscillations sont un phénomène majeur pour le continent car il est dépourvu de chaînes montagneuses assez haute et longue pour influencer le climat à grande échelle{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=8}}. Comme la majeure partie du continent est sous l'influence de la ZCIT, il est extrêmement sensible aux perturbations de celle-ci, notamment en Afrique de l'Ouest<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Samuel Louvet|titre=Modulations intrasaisonnières de la mousson d'Afrique de l'ouest et impacts sur les vecteurs du paludisme à Ndiop (Sénégal)|sous-titre=diagnostics et prévisibilité|éditeur=Université de Bourgogne|nature ouvrage=thèse de doctorat en géographie, option climatologie|année=2008|passage=20|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00333234/document}}.</ref>, même lorsque ces perturbations sont faibles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Benjamin Sultan|titre=L’étude des variations et du changement climatique en Afrique de l’Ouest et ses retombées sociétales|éditeur=[[Université Pierre-et-Marie-Curie]]|nature ouvrage=Mémoire pour l'habilitation à diriger des recherches|année=2011|format=pdf|passage=24|lire en ligne=https://skyros.locean-ipsl.upmc.fr/~bslod/hdr_sultan_manuscrit.pdf}}.</ref>. Ainsi, d'une année à l'autre, la saison des pluies peut varier en durée jusqu'à 30 %<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], Sahel and West Africa Club|titre=Cahiers de l'Afrique de l'Ouest|sous-titre=Atlas régional de l'Afrique de l'Ouest|éditeur=OECD Publishing|année=2009|passage=261|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5wrWAgAAQBAJ&pg=PA261}}.</ref>. Les amplitudes thermiques annuelles et journalières sont faibles en climat humide équatorial et tropical ; elles s'accentuent lorsqu'on s'éloigne de l'équateur{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=9}} et diminuent à proximité des côtes ; {{citation|au cœur du Sahara, les variations de température [atmosphérique] entre le jour et la nuit atteignent 20 degrés}}{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=9}} (et bien plus au sol où la température peut localement dépasser 70 °C plusieurs jours par an, sans toutefois atteindre les records mondiaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nouveau record mondial de température du sol à 80,8 °C |url=https://www.ladepeche.fr/2021/06/06/nouveau-record-de-chaleur-enregistre-sur-terre-a-8080c-9589827.php |site=ladepeche.fr |consulté le=2023-03-02}}</ref>{{,}}<ref name=recordsAuSoltemp2021>{{Article |prénom1=Yunxia |nom1=Zhao |prénom2=Hamid |nom2=Norouzi |prénom3=Marzi |nom3=Azarderakhsh |prénom4=Amir |nom4=AghaKouchak |titre=Global Patterns of Hottest, Coldest, and Extreme Diurnal Variability on Earth |périodique=Bulletin of the American Meteorological Society |volume=102 |numéro=9 |date=2021-09 |issn=0003-0007 |issn2=1520-0477 |doi=10.1175/BAMS-D-20-0325.1 |lire en ligne=https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/102/9/BAMS-D-20-0325.1.xml |consulté le=2023-03-02 |pages=E1672–E1681}}</ref> enregistrés dans le désert de Lut ou au Mexique ; l'Afrique détient cependant le record d'étendue désertique chaudes, en surface absolue). Le record officiel de température atmosphérique est de {{unité|55|°C}} mesuré le 7 juillet 1931 à [[Kébili]], [[Tunisie]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=Organisation météorologique mondiale|titre=Global Weather & Climate Extremes|url=http://wmo.asu.edu/|éditeur=Arizona State University|consulté le=22 avril 2015}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte= <br>La température la plus haute relevée en Afrique a été, durant 90 ans, de {{unité|58.20|°C}} à [[El Azizia (Libye)|El Azizia]], en [[Libye]]. Ce record mondial, daté du 13 septembre 1922, fut invalidé le 13 septembre 2012 par l'[[Organisation météorologique mondiale]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.wmo.int/pages/mediacentre/press_releases/pr_956_fr.html|éditeur= [[Organisation météorologique mondiale]]|auteur institutionnel= Commission de climatologie|titre= Communiqué de presse n° 956|date= 13 septembre 2012|consulté le=22 avril 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>.}}. D'après une étude scientifique réalisée par plusieurs universités européennes, un Africain citadin sur trois pourrait être soumis chaque jour à des températures avoisinant les {{tmp|41|°C}} en 2090<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Amaëlle Brignoli|titre=En 2090, un citadin africain sur trois pourrait être exposé à des températures extrêmes|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|date=10 juin 2019|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/10/en-2090-un-citadin-africain-sur-trois-pourrait-etre-expose-a-des-temperatures-extremes_5474194_3212.html|consulté le=17 janvier 2024}}</ref>. === Environnement === {{Article détaillé|Paléarctique|Écozone afrotropicale}} [[Fichier:Africa 1971 2000 mean temperature.png|vignette|alt=carte d'Afrique avec les zones de température colorées|Températures en Afrique 1971-2000.]] [[Fichier:Vegetation Africa blank.png|vignette|gauche|alt=carte d'Afrique avec les biomes représentés en couleur|[[Biome]]s africains.{{Boîte déroulante/début|titre=Légende}} {{Légende/Début}} {{Légende|#F6EA64|Prairies}} {{Légende|#097309|Forêts sempervirentes subtropicales}} {{Légende|#866B90|Forêts sempervirentes méditerranéennes}} {{Légende|#648B64|Forêts de mousson}} {{Légende|#8B4D32|Déserts arides}} {{Légende|#B26A48|Déserts et broussailles xérophytes}} {{Légende|#927A3D|Savane aride}} {{Légende|#DAB17D|Déserts semi-arides}} {{Légende|#C7C349|Savanes}} {{Légende|#A49E13|Savanes et forêts claires}} {{Légende|#6B842B|Forêts décidues sèches tropicales et subtropicales}} {{Légende|#005100|Forêts décidues humides tropicales et subtropicales}}{{Légende/Fin}} {{Boîte déroulante/fin}} ]] L'Afrique est une mosaïque de climats et de [[biome]]s{{sfn|id=jaguar2011|texte=Atlas de l'Afrique}} ; deux de ses principales caractéristiques sont, d'une part, qu'il s’agit du continent le plus chaud{{sfn|id=lamy|p=16|texte=Lamy 1995}} et le plus sec de la planète<ref group="notes">Après « l'île-continent » d'Australie.</ref>{{,}}{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=6}} et, d'autre part, d'un des endroits au monde les plus sensibles à la variabilité climatique{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=27}}. Les terres arides représentent plus de 60 % de la surface du continent ; il est donc particulièrement sensible à la [[pluviométrie]] et à ses variations qui conditionnent fortement le niveau de production agricole et la biodiversité{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=6}}. En effet, quoique l'eau souterraine soit abondante<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Sébastien Hervieu|titre=De vastes réserves d'eau douce sous le sol africain|périodique=Le Monde|date=10 août 2012|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/08/10/de-vastes-reserves-d-eau-douce-sous-le-sol-africain_1744813_3244.html#GiVwATFEBSWhaJvb.99|id=hervieu2012}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=11}}, la difficulté à l'exploiter fait que l'Afrique est et restera encore longtemps dépendante de l'eau pluviale{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=11}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|quatre-vingt-dix pour cent des terres agricoles en Afrique dépendent de l’agriculture pluviale{{sfn|id=pnue2011|texte=Atlas de l'eau en Afrique|p=4}}.}}}} et de l'eau de surface dont l'exploitation est peu rationalisée : 20 % seulement du potentiel d'irrigation du Sahel est exploité{{sfn|id=rapportbm2014|p=30|texte=Banque mondiale, rapport 2014}}. La prévalence de l'[[onchocercose]] (cécité des rivières) explique sans doute l'absence d'une tradition d'irrigation (à la notable exception du [[Nil]]) sur le continent, malgré la présence de fleuves parmi les plus puissants du monde{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 3, pp. 4-5/25}}. La problématique de l’eau conditionne largement les conditions du développement humain. Le [[Stress hydrique (écologie)|stress hydrique]], défini par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] comme {{citation|une insuffisance d’eau de qualité satisfaisante, pour pouvoir répondre aux besoins humains et environnementaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Document de référence|éditeur=[[Programme des Nations unies pour les établissements humains|UN-habitat]]|année=|format=pdf|lire en ligne=http://ww2.unhabitat.org/mediacentre/documents/wwf8_fr.pdf}}.</ref>}} concerne, par ses conséquences en matière de sécurité alimentaire et de santé, jusqu'à {{nobr|300 millions}} de personnes<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Mathieu Mérino|titre=L’eau : quels enjeux pour l’Afrique subsaharienne ?|périodique=Note de la FRS|numéro=20|éditeur=Fondation pour la recherche stratégique|année=2008|url=http://www.frstrategie.org/barreFRS/publications/notes/2008/20081210.pdf|format=pdf}}.</ref>. Des conflits, parfois armés, tels celui du [[Guerre du Darfour|Darfour en 2003]], sont causés au moins partiellement par l'accès à l'eau<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alexis Carles|titre=État des lieux de la situation hydrique en Afrique|sous-titre=Conférence internationale "Faire la paix avec l'eau"|année=2009|format=pdf|passage=20|lire en ligne=http://www.theworldpoliticalforum.net/wp-content/uploads/wpf2009/02_peace_with_water_brussels/doc/rapport_afrique_fr.pdf}}.</ref> ou, plus largement, aux changements climatiques<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Makhtar Diop|responsabilité1=vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique|titre=L’Afrique a aussi son mot à dire sur le changement climatique|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2014/09/22/op-ed-listen-more-closely-to-africas-voice-on-climate-change|éditeur=[[Banque mondiale]]|date=22 septembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur1=Solomon M. Hsiang|auteur2=Marshall Burke|auteur3=Edward Migue|titre=Quantifying the Influence of Climate on Human Conflict|périodique=Science|volume=341|numéro=6151|jour=13|mois=9|année=2013|doi=10.1126/science.1235367}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=aeo3|texte=L'avenir de l’environnement en Afrique, 3|p=15}}{{,}}{{sfn|Le Hir|2013}}. Même lorsque l'eau n'est pas rare au sens strict, comme en [[Afrique de l'Ouest]], laquelle, globalement, dépasse le volume de {{unité|1700|m|3}} d'eau disponible par habitant et par an{{note|groupe=notes|texte={{citation|Nigéria {{unité|2167|m|3}}, Niger {{unité|2429|m|3}}, Mauritanie {{unité|3548|m|3}}, Mali {{unité|7405|m|3}}, Côte d’Ivoire {{unité|4500|m|3}}, Sénégal {{unité|3332|m|3}}. Le Burkina Faso doit composer avec une dotation brute de {{unité|1316|m|3}}<ref name="vertigo2013">{{article|langue=fr|périodique=Vertigo|volume= 13|numéro= 2|mois= septembre|année=2013|titre=Aménagements, politiques et conflits sur l’eau en Afrique de l’Ouest|auteur1=Audrey Auclair|auteur2=Frédéric Lasserre|url=http://vertigo.revues.org/13994|doi=10.4000/vertigo.13994}}.</ref>.}}}}, seuil retenu pour caractériser le stress hydrique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=De l'eau pour tous|sous-titre=perspectives de l'OCDE sur la tarification et le financement|éditeur=OECD Publishing|collection=Études de l'OCDE sur l'eau|année=2009|pages totales=160|passage=33|isbn=}}.</ref>, le contexte de la disponibilité de l'eau rend la région {{citation|soudano-sahélienne […] tributaire d’une forte variabilité des précipitations, tant au plan spatial que temporel<ref name="vertigo2013" />}}. Ce n'est pas l’abondance de la ressource qui est en cause, mais sa variabilité et, par conséquent, la possibilité de l'utiliser au bon endroit et au bon moment. Autre caractéristique, l'Afrique abrite le second plus grand massif forestier continu du monde<ref group="notes">Le premier étant celui de l'[[Forêt amazonienne|Amazonie]].</ref> : celui du [[Forêt du bassin du Congo|bassin du Congo]]. Pour l'ensemble du continent, le couvert arboré représente 21,8 %<ref group="notes">23 % selon {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Denis Sonwa|auteur2=Johnson Nkem|titre=Les forêts du bassin du Congo et l'adaptation aux changements climatiques|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2014|passage=8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=iv2RAgAAQBAJ&pg=PA8}}.</ref> de sa surface{{note|groupe=notes|texte=Par comparaison, 29,7 % en France métropolitaine, 34,1 % pour le Canada<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/AG.LND.FRST.ZS|éditeur=Banque mondiale|titre=Surface forestière (% du territoire)|consulté le=19 août 2015}}.</ref> et 31 % au niveau mondial{{sfn|id=foret2010|texte=Ressources forestières mondiales 2010|p=xiii}}.}} quoi qu’avec une répartition très inégale, de zéro pour les déserts à 85 % pour le pays ayant le couvert forestier le plus important{{note|groupe=notes|texte=Le Gabon<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afd.fr/webdav/site/afd/groups/Agence_Gabon/public/Plaquette%20for%C3%AAt%20AFD%20Gabon%20.pdf|titre=La gestion durable de la forêt au Gabon : un enjeu pour l’AFD|éditeur=[[Agence française de développement|AFD]]}} {{p.|3}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Chris Wilks|titre=La conservation des écosystèmes forestiers du Gabon|éditeur=IUCN|année=1990|pages totales=215|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OH1-F-ebDioC&pg=PA39}}.</ref>.}}{{,}}{{sfn|id=aeo2|p=12|texte=L'avenir de l'environnement en Afrique, 2}}. Mais la [[déforestation]] est considérée comme la plus grave menace environnementale{{sfn|jaguar2011|texte=Atlas de l’Afrique|p=76}} car les forêts régressent ; le continent a perdu plus de 10 % de ses forêts intactes (paysage « naturel » considéré comme à la fois non artificiellement morcelé et non dégradé) entre 2000 et 2013<ref>{{article|langue=fr|auteur=Martine Valo|titre=Le monde des forêts sauvages recule rapidement|périodique=Le Monde|date=6 janvier 2017|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/01/16/le-monde-des-forets-sauvages-recule-rapidement_5063145_3244.html}}</ref> et il a perdu {{nombre|3.4|millions}} d’hectares de couvert boisé par an entre 2000 et 2010{{sfn|id=foret2010|texte=Ressources forestières mondiales 2010|p=xvi}} même si l'attrition s'est ralentie (la perte était de {{nombre|4.1|millions}} d'hectares par an dans les années 1990){{sfn|id=foret2010|texte=Ressources forestières mondiales 2010|p=xxvii}}. La pression démographique, l’extension des villes et l'[[agriculture itinérante]], dont la culture sur brûlis<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L'Afrique au deuxième rang mondial de la déforestation|url=http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=12126&Cr=FAO#.VMuRKi6yGVM|site=un.org|éditeur=Centre d'actualités de l'ONU|date=31 mars 2006}}.</ref>, participent largement à la régression des milieux naturels. La déforestation a, elle aussi, une influence limitative sur le développement humain puisqu'elle est une des principales causes de dégradation des terres{{sfn|id=atlas2008|p=18|texte=Atlas 2008}}. Celle-ci va jusqu'à la [[désertification]], sachant que 63 % de la population d'Afrique subsaharienne et 40 % de celle d'Afrique du Nord est rurale<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Population rural (% de la population totale)|url=http://donnees.banquemondiale.org/theme/agriculture-et-developpement-rural|éditeur=Banque mondiale}}.</ref> et que 90 % des [[Africains]] dépendent du bois et de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]] pour leurs besoins énergétiques<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Rainer Chr. Hennig|titre=Forests and deforestation in Africa - the wasting of an immense resource|url=http://www.afrol.com/features/10278|site=afrol.com}}.</ref>. Cette utilisation massive de combustibles solides est, de plus, une cause notable de [[Taux de morbidité|morbidité]] du fait de la pollution de l'air à l'intérieur des habitations qu'elle entraîne{{sfn|id=aeo3|texte=L'avenir de l'environnement en Afrique, 3|p=8-9}}. Un autre aspect environnemental du continent est celui de sa [[biodiversité]], très importante (le [[Programme des Nations unies pour l'environnement|PNUE]] qualifie le continent de {{citation|paradis de la biodiversité{{sfn|id=aeo2|texte=L'avenir de l'environnement en Afrique, 2|p=12}}}})<ref group="notes">À titre d'exemple, la richesse et l'[[endémisme]] floristique de [[Madagascar]] sont exceptionnels ; l'île accueille {{formatnum:6400}} des {{nombre|7900|[[phanérogames]]}} connus.</ref> mais menacée{{sfn|id=jaguar2011|texte=Atlas de l'Afrique|p=20}}. Huit des trente-quatre [[Point chaud de biodiversité|points chauds de biodiversité]], zones possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine, sont situés en Afrique<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Hotspot - Point chaud de biodiversité|url=http://www.conservation-nature.fr/article1.php?id=183|site=conservation-nature.fr}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=xiii}}. Trente-quatre pays (sur cinquante-quatre) voient leur biodiversité régresser{{sfn|id=atlas2008|texte=Atlas 2008|p=xiii}}. Essayant de limiter le phénomène, les pays africains ont créé {{formatnum:1200}} [[Aire protégée|aires protégées]], recouvrant {{unité|2.5|millions de km|2}} ({{nobr|250 millions}} d'hectares){{sfn|id=jaguar2011|p=22|texte=Atlas de l'Afrique}}. L'ensemble se conjugue pour dessiner une situation où le continent, soumis à la {{citation|variabilité et aux extrêmes climatiques<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Dorsouma Al Hamndou|auteur2=Mélanie Requier-Desjardins|titre=Variabilité climatique, désertification et biodiversité en afrique : s’adapter, une approche intégrée|périodique=Vertigo|volume= 8|numéro= 1|mois= avril|année=2008|url=http://vertigo.revues.org/5356|doi=10.4000/vertigo.5356}}.</ref>}} est l'un des plus fragiles et des plus en danger. Le {{citation|[[réchauffement climatique|changement climatique]] va progressivement menacer la croissance économique de l'Afrique et la sécurité des populations}} car {{citation|le climat de l'Afrique est déjà en train de changer et les impacts se font déjà sentir{{Trad|en|Africa’s climate is already changing and the impacts are already being felt<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The IPCC’s Fifth Assessment Report. What’s in it for Africa?|traduction titre=Cinquième rapport d'évaluation du GIEC. Quels impacts pour l'Afrique ?|éditeur=CDKN|année=|format=pdf|passage=1|lire en ligne=http://cdkn.org/wp-content/uploads/2014/04/AR5_IPCC_Whats_in_it_for_Africa.pdf}}.</ref>.}}}}, aggravant les causes environnementales{{note|groupe=notes|texte=Auxquelles on peut rajouter les déplacements de population et les conflits<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/region/afr/overview#2|titre=Afrique, vue d'ensemble|éditeur=Banque mondiale|date=oct. 2014|id=banquemondiale2014}}.</ref>.}} de l'[[Sécurité alimentaire|insécurité alimentaire]] qui touche déjà le continent{{sfn|id=faobref2014|texte=Insécurité alimentaire 2014|p=3}}. ==== Gestion des déchets ==== Malgré la [[convention de Bamako]], l'Afrique reçoit des déchets occidentaux mais produit également plus de {{nobr|175 millions}} de tonnes produites par an depuis 2016. Les déchets subsahariens avoisineront les {{nobr|500 millions}} en 2050. Si les États africains travaillent à construire leurs propres systèmes de gestion et traitement des déchets, le chemin est encore long avant de voir émerger des filières de traitement performantes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Gestion des déchets en Afrique : de l'urgence locale à l'urgence globale |url=https://www.open-diplomacy.eu/blog/afrique-dechets-pollution-environnement-convention-bamako-cop-pnud-onu-bad |site=Gestion des déchets en Afrique : de l'urgence locale à l'urgence globale |consulté le=2021-08-28}}</ref>. À [[Bamako]], les riverains abandonnent leurs déchets en pleine rue avant de les brûler. Impuissants, ils subissent les conséquences : détritus, fumées, odeurs nauséabondes, ainsi que des rats, cafards et mouches<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La gestion des déchets, un défi pour l'Afrique |url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/la-gestion-des-dechets-un-defi-pour-lafrique-130088 |site=Les Echos |date=2018-01-15 |consulté le=2021-08-28}}</ref>. ==== Sommet africain sur le climat ==== Du 4 au 6 septembre 2023, s'est tenu au Kenya le premier sommet africain sur le climat. Il a réuni 54 pays africains, dont 20 000 membres de délégations du monde entier. Ce premier sommet africain a abouti à l'adoption par les dirigeants africains de la « déclaration de Nairobi », où ils demandent à la communauté internationale de les aider à financer des projets d'énergies renouvelables, dans le but d'accéder leur transition énergétique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Avec la "Déclaration de Nairobi", l'Afrique demande des investissements pour une croissance verte |url=https://www.france24.com/fr/afrique/20230906-adoption-de-la-d%C3%A9claration-de-nairobi-au-premier-sommet-africain-sur-le-climat |site=France 24 |date=2023-09-06 |consulté le=2023-09-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Sommet Africain du Climat 2023 |url=https://www.climate-chance.org/agenda/sommet-africain-du-climat-2023/ |site=climate-chance.org |consulté le=2023-09-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Environnement : à quoi sert la déclaration de Nairobi ? {{!}} TV5MONDE - Informations |url=https://information.tv5monde.com/afrique/environnement-quoi-sert-la-declaration-de-nairobi-2668466 |site=information.tv5monde.com |date=2023-09-20 |consulté le=2023-09-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Africa Climate Summit 2023: le premier sommet africain pour le climat s'ouvre à Nairobi |url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230903-att-africa-climate-summit-2023-le-premier-sommet-africain-pour-le-climat-s-ouvre-%C3%A0-nairobi |site=RFI |date=2023-09-03 |consulté le=2023-09-25}}</ref>. === Géographie politique === Le plus grand pays d'Afrique par sa superficie, le dixième mondial, est l'[[Algérie]] tandis que l'[[archipel]] des [[Seychelles]], au large de la côte est de l'Afrique, est le plus petit<ref name=Hoare>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ben Hoare|titre=The Kingfisher A-Z Encyclopedia|éditeur=Kingfisher Publications|année=2002|pages totales=400|passage=11|isbn=978-0-7534-5569-2}}.</ref> et le moins peuplé (env. {{Unité|91000|hab.}}). Le plus petit État continental est la [[Gambie]]<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Gambie|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Gambie/120759|consulté le=13 mai 2016}}.</ref>. Le plus peuplé est le [[Nigeria]] ({{nobr|184 millions}} d'habitants en 2015<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.worldometers.info/fr/population-mondiale/#header|titre=Population mondiale 2015|site=worldometers.info|consulté le=19 août 2015}}.</ref>), au septième rang mondial. ==== États et dépendances en Afrique contemporaine ==== {{Article détaillé|Liste des États souverains et des territoires dépendants d'Afrique}} [[Fichier:Régions d'Afrique.svg|vignette|upright=1.35|Régions d'Afrique selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Lien web|url=http://unstats.un.org/unsd/methods/m49/m49regnf.htm#africa|titre=Régions géographiques et composition des régions|site=le site de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]|date=22 mai 2015}}.</ref> : {{Légende/Début}} {{Légende|DodgerBlue|[[Afrique du Nord]]}} {{Légende|Chartreuse|[[Afrique de l'Ouest]]}} {{Légende|HotPink|[[Afrique centrale]]}} {{Légende|Orange|[[Afrique de l'Est]]}} {{Légende|Crimson|[[Afrique australe]]}} {{Légende/Fin}}]] En 1914, du fait de l'essor des empires coloniaux, le « continent noir » ne comptait plus que deux États souverains, l’[[Abyssinie]] (ou [[Éthiopie]]) et le [[Liberia]]. Depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], le nombre d'États africains indépendants n'a cessé d'augmenter, passant de 4 en 1945 à 27 en 1960, pour atteindre 53 en 1993 et 54 en 2011<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.au.int/fr/content/lunion-africaine-accueille-le-sud-soudan-en-tant-que-54e%C3%A9tat-membre-de-lunion|titre=L'Union africaine accueille le Sud-Soudan en tant que {{54e}} État membre de l'Union|éditeur=Union Africaine|date=27 juillet 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.au.int/en/AU_Member_States|titre=Member States of the AU|éditeur=Union Africaine|date=19 juillet 2016}}.</ref> (non inclus le [[République arabe sahraouie démocratique|Sahraouie]] et le [[Somaliland]]). Les [[frontière]]s des [[État]]s africains sont en grande partie issues de la [[colonisation]]. Quant au regroupement des différents pays en sous-régions, il est plus utilisé dans un souci pratique qu'en référence à une réalité historique. On distingue généralement<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://unstats.un.org/unsd/methods/m49/m49regnf.htm|date=22 mai 2015|titre=Composition des régions macrogéographiques (continentales), composantes géographiques des régions et composition de groupements sélectionnés économiques et d'autres groupements|éditeur=Nations unies}}.</ref> : * l’[[Afrique du Nord]], limitée au sud par le [[Sahara]], habitée par des populations à majorité [[arabe]] et [[berbères|berbère]] ; * l'[[Afrique subsaharienne]], elle-même subdivisée en quatre sous-régions : **l’[[Afrique de l'Ouest]], **l’[[Afrique de l'Est]], **l’[[Afrique centrale]] ; **l'[[Afrique australe]] constituée de l'ensemble des territoires situés au sud de la [[forêt équatoriale]]. ===== Liste des États africains et des dépendances européennes ===== [[Fichier:Map of Africa with flags.svg|vignette|upright=1.35|Les [[Drapeaux d'Afrique|drapeaux]] des États d'Afrique.]] {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+États d'Afrique de l'Est |- bgcolor="#ececec" ! scope=col|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope=col|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope=col|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="Estimations 2016">{{lien web|langue=en|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/wfbExt/region_afr.html|éditeur=CIA World factbook|titre=Africa|brisé le = 2024-02-25}}.</ref><br />(chiffres relevés en 2016<br />sur le CIA World factbook) ! scope=col|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) !scope=col|[[Capitale]] |- |{{Pays|Burundi|}} |align="right"|{{formatnum:27830}} |align="right"|{{formatnum:10742276}} |align="right"|386 |[[Gitega]] |- |{{Pays|Comores|}} |align="right"|{{formatnum:2236}} |align="right"|{{formatnum:780971}} |align="right"|359,9 |[[Moroni (Comores)|Moroni]] |- |{{Pays|Djibouti|}} |align="right"|{{formatnum:23000}} |align="right"|{{formatnum:828324}} |align="right"|36 |[[Djibouti (ville)|Djibouti]] |- |{{Pays|Érythrée}} |align="right"|{{formatnum:121320}} |align="right"|{{formatnum:6527689}} |align="right"|53,8 |[[Asmara]] |- |{{Pays|Éthiopie|}} |align="right"|{{formatnum:1127127}} |align="right"|{{formatnum:99465819}} |align="right"|88,2 |[[Addis-Abeba]] |- |{{Pays|Kenya}} |align="right"|{{formatnum:582650}} |align="right"|{{formatnum:45925301}} |align="right"|78,8 |[[Nairobi]] |- |{{Pays|Madagascar}} |align="right"|{{formatnum:587040}} |align="right"|{{formatnum:23812681}} |align="right"|40,5 |[[Antananarivo]] |- |{{Pays|Malawi|}} |align="right"|{{formatnum:118480}} |align="right"|{{formatnum:17964697}} |align="right"|151,6 |[[Lilongwe]] |- |{{Pays|Maurice}} |align="right"|{{formatnum:2040}} |align="right"|{{formatnum:1339827}} |align="right"|656,8 |[[Port-Louis (Maurice)|Port Louis]] |- |{{Pays|Mozambique}} |align="right"|{{formatnum:801590}} |align="right"|{{formatnum:25303113}} |align="right"|31,5 |[[Maputo]] |- |{{Pays|Rwanda|}} |align="right"|{{formatnum:26338}} |align="right"|{{formatnum:12661733}} |align="right"|480,7 |[[Kigali]] |- |{{Pays|Seychelles|}} |align="right"|455 |align="right"|{{formatnum:92430}} |align="right"|203,1 |[[Victoria (Seychelles)|Victoria]] |- |{{Pays|Somalie}} |align="right"|{{formatnum:637657}} |align="right"|{{formatnum:10616380}} |align="right"|16,6 |[[Mogadiscio]] |- |{{Pays|Somaliland}} ''de facto'' (est. 2008) |align="right"|{{formatnum:137600}} |align="right"|{{formatnum:3500000}} |align="right"|25 |[[Hargeisa]] |- |{{Pays|Soudan du Sud}} |align="right"|{{formatnum:619745}} |align="right"|{{formatnum:12042910}} |align="right"|19,4 |[[Djouba]] |- |{{Pays|Tanzanie}} |align="right"|{{formatnum:945087}} |align="right"|{{formatnum:51045882}} |align="right"|54 |[[Dodoma]] |- |{{Pays|Ouganda}} |align="right"|{{formatnum:236040}} |align="right"|{{formatnum:37101745}} |align="right"|157,2 |[[Kampala]] |- |{{Pays|Zambie}} |align="right"|{{formatnum:752614}} |align="right"|{{formatnum:15066266}} |align="right"|20 |[[Lusaka]] |- |{{Pays|Zimbabwe}} |align="right"|{{formatnum:390580}} |align="right"|{{formatnum:14229541}} |align="right"|36,4 |[[Harare]] |} {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+États d'Afrique centrale |- bgcolor="#ececec" ! scope="col"|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope="col"|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope="col"|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="Estimations 2016" /><br />(chiffres relevés en 2016<br />sur le CIA World factbook) ! scope="col"|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) ! scope="col"|[[Capitale]] |- |{{Pays|Angola|}} |align="right"|{{formatnum:1246700}} |align="right"|{{formatnum:19625353}} |align="right"|15,74 |[[Luanda]] |- |{{Pays|Cameroun|}} |align="right"|{{formatnum:475440}} |align="right"|{{formatnum:23739218}} |align="right"|49,9 |[[Yaoundé]] |- |{{Pays|République centrafricaine|}} |align="right"|{{formatnum:622984}} |align="right"|{{formatnum:5391539}} |align="right"|8,7 |[[Bangui]] |- |{{Pays|Tchad}} |align="right"|{{formatnum:1284000}} |align="right"|{{formatnum:11631456}} |align="right"|9 |[[N'Djaména]] |- |{{Pays|République du Congo|}} |align="right"|{{formatnum:342000}} |align="right"|{{formatnum:4755097}} |align="right"|13,9 |[[Brazzaville]] |- |{{Pays|République démocratique du Congo|}} |align="right"|{{formatnum:2345410}} |align="right"|{{formatnum:79375136}} |align="right"|33,8 |[[Kinshasa]] |- |{{Pays|Guinée équatoriale}} |align="right"|{{formatnum:28051}} |align="right"|{{formatnum:740743}} |align="right"|26,4 |[[Malabo]] |- |{{Pays|Gabon}} |align="right"|{{formatnum:267667}} |align="right"|{{formatnum:1705336}} |align="right"|6,3 |[[Libreville]] |- |{{Pays|Sao Tomé-et-Principe}} |align="right"|{{formatnum:1001}} |align="right"|{{formatnum:194006}} |align="right"|193,8 |[[São Tomé (ville)|São Tomé]] |} {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+États d'Afrique du Nord |- bgcolor="#ececec" ! scope="col"|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope="col"|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope="col"|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="Estimations 2016" /><br />(chiffres relevés en 2016<br />sur le CIA World factbook) ! scope="col"|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) ! scope="col"|[[Capitale]] |- |{{Pays|Algérie|}} |align="right"|{{formatnum:2381741}} |align="right"|{{formatnum:39542166}} |align="right"|16,6 |[[Alger]] |- |{{Pays|Égypte|}}{{note|groupe=notes|texte=L'[[Égypte]] est généralement considérée comme un [[Liste des États transcontinentaux|pays transcontinental]] entre l'Afrique du Nord et l'Ouest de l'Asie.}} |align="right"|{{formatnum:1001450}} |align="right"|{{formatnum:88487396}} |align="right"|88,3 |[[Le Caire]] |- |[[Fichier:Libyan protesters flag (observed 2011).svg|20px|border|Libyan protesters flag 2011]] [[Libye]]{{note|groupe=notes|texte=Le premier drapeau est celui utilisé par les révolutionnaires dont le gouvernement occupe une partie du territoire libyen, et qui est reconnu par une partie de la communauté internationale.}} |align="right"|{{formatnum:1759540}} |align="right"|{{tri|0}}{{formatnum:6411776}} |align="right"|3,6 |[[Tripoli (ville de Libye)|Tripoli]] |- |{{Pays|Maroc}} |align="right"|{{formatnum:446550}} |align="right"|{{formatnum:33322699}} |align="right"|74,6 |[[Rabat]]<br /> |- |[[Fichier:Flag of the Sahrawi Arab Democratic Republic.svg|20px|Sahara occidental]] {{Sahara occidental}} |align="right"|{{formatnum:266000}} |align="right"|{{formatnum:570866}} |align="right"|2,1 |[[Laâyoune]] et [[Bir Lahlou]]{{note|groupe=notes|texte=L'administration est séparée entre le [[Maroc]] et ''de facto'' l'État partiellement reconnu indépendant [[République arabe sahraouie démocratique]], les deux réclamant le territoire entier.}} |- |{{Pays|Soudan|}} |align="right"|{{formatnum:1886068}} |align="right"|{{formatnum:36108853}} |align="right"|19,4 |[[Khartoum]] |- |{{Pays|Tunisie}} |align="right"|{{formatnum:163610}} |align="right"|{{formatnum:11037225}} |align="right"|67,4 |[[Tunis]] |} {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+États d'Afrique australe |- bgcolor="#ececec" ! scope="col"|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope="col"|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope="col"|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="Estimations 2016" /><br />(chiffres relevés en 2016<br />sur le CIA World factbook) ! scope="col"|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) ! scope="col"|[[Capitale]] |- |{{Pays|Botswana|}} |align="right"|{{formatnum:600370}} |align="right"|{{formatnum:2182719}} |align="right"|3,6 |[[Gaborone]] |- |{{Pays|Lesotho|}} |align="right"|{{formatnum:30355}} |align="right"|{{formatnum:1947701}} |align="right"|64,1 |[[Maseru]] |- |{{Pays|Namibie}} |align="right"|{{formatnum:825418}} |align="right"|{{formatnum:2212307}} |align="right"|2,7 |[[Windhoek]] |- |{{Pays|Afrique du Sud|}} |align="right"|{{formatnum:1219912}} |align="right"|{{formatnum:53675563}} |align="right"|44 |[[Pretoria]] |- |{{Drapeau|Eswatini}} [[Eswatini]] |align="right"|{{formatnum:17363}} |align="right"|{{formatnum:1435613}} |align="right"|82,7 |[[Mbabane]] |} {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+États d'Afrique de l'Ouest |- bgcolor="#ececec" ! scope="col"|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope="col"|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope="col"|[[Liste des pays par population|Population]]<ref name="Estimations 2016" /><br />(chiffres relevés en 2016<br />sur le CIA World factbook) ! scope="col"|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) ! scope="col"|[[Capitale]] |- |{{pays|Bénin|}} |align="right"|{{formatnum:112620}} |align="right"|{{formatnum:10448647}} |align="right"|92,7 |[[Porto-Novo]] |- |{{Pays|Burkina Faso|}} |align="right"|{{formatnum:274200}} |align="right"|{{formatnum:18931686}} |align="right"|69 |[[Ouagadougou]] |- |{{Pays|Cap-Vert|}} |align="right"|{{formatnum:4033}} |align="right"|{{formatnum:545993}} |align="right"|135,4 |[[Praia]] |- |{{Pays|Côte d&#39;Ivoire|}} |align="right"|{{formatnum:322460}} |align="right"|{{formatnum:23295302}} |align="right"|72,2 |[[Yamoussoukro]] |- |{{Pays|Gambie}} |align="right"|{{formatnum:11300}} |align="right"|{{formatnum:1967709}} |align="right"|174,1 |[[Banjul]] |- |{{Pays|Ghana}} |align="right"|{{formatnum:239460}} |align="right"|{{formatnum:26327649}} |align="right"|109,9 |[[Accra]] |- |{{Pays|Guinée}} |align="right"|{{formatnum:245857}} |align="right"|{{formatnum:11780162}} |align="right"|47,9 |[[Conakry]] |- |{{Pays|Guinée-Bissau}} |align="right"|{{formatnum:36120}} |align="right"|{{formatnum:1726170}} |align="right"|47,8 |[[Bissau]] |- |{{Pays|Liberia}} |align="right"|{{formatnum:111370}} |align="right"|{{formatnum:4195666}} |align="right"|37,7 |[[Monrovia]] |- |{{Pays|Mali}} |align="right"|{{formatnum:1240000}} |align="right"|{{formatnum:16955536}} |align="right"|13,7 |[[Bamako]] |- |{{Pays|Mauritanie}} |align="right"|{{formatnum:1030700}} |align="right"|{{formatnum:3596702}} |align="right"|3,5 |[[Nouakchott]] |- |{{Pays|Niger}} |align="right"|{{formatnum:1267000}} |align="right"|{{formatnum:18045729}} |align="right"|14,2 |[[Niamey]] |- |{{Pays|Nigeria}} |align="right"|{{formatnum:923768}} |align="right"|{{formatnum:181562056}} |align="right"|196,5 |[[Abuja]] |- |{{Pays|Sénégal}} |align="right"|{{formatnum:196190}} |align="right"|{{formatnum:13975834}} |align="right"|71,2 |[[Dakar]] |- |{{Pays|Sierra Leone}} |align="right"|{{formatnum:71740}} |align="right"|{{formatnum:5879098}} |align="right"|82 |[[Freetown]] |- |{{Pays|Togo}} |align="right"|{{formatnum:56785}} |align="right"|{{formatnum:7552318}} |align="right"|133 |[[Lomé]] |} {|class="wikitable sortable mw-collapsible mw-collapsed" style="border:1px solid #aaa; border-collapse:collapse" cellspacing="0" cellpadding="4" border="1"| |+Dépendances européennes |- bgcolor="#ececec" ! scope="col"|Noms des pays et des territoires, avec [[drapeau]] ! scope="col"|[[Liste des pays et territoires par superficie|Superficie]]<br />(km{{2}}) ! scope="col"|[[Liste des pays par population|Population]]<br /> ! scope="col"|[[Liste des pays par densité de population|Densité de population]]<br />(par km{{2}}) ! scope="col"|[[Capitale]] |- |{{Îles Canaries}} ([[Espagne]]) |align="right"|{{formatnum:7492}} |align="right"|{{formatnum:2118520}} |align="right"|282,8 |[[Las Palmas de Gran Canaria]],<br />[[Santa Cruz de Tenerife]] |- |{{Ceuta}} ([[Espagne]]) |align="right"|20 |align="right"|{{formatnum:80570}} |align="right"|{{formatnum:4028}} |[[Ceuta]] |- |{{Îles Éparses de l'océan Indien}} ([[France]]) |align="right"|44 |align="right"|0 |align="right"|0 |[[Saint-Denis (La Réunion)|Saint-Denis]] |- |{{Pays|Madère}} ([[Portugal]]) |align="right"|797 |align="right"|{{formatnum:247400}} |align="right"|310,4 |[[Funchal]] |- |{{pays|Mayotte}} ([[France]]) |align="right"|376 |align="right"|{{formatnum:212645}} |align="right"|566 |[[Mamoudzou]] |- |{{Melilla}} ([[Espagne]]) |align="right"|12 |align="right"|{{formatnum:73460}} |align="right"|{{formatnum:6121}}, 7 |[[Melilla]] |- |{{pays|La Réunion}} ([[France]]) |align="right"|{{formatnum:2512}} |align="right"|{{formatnum:843617}} |align="right"|336 |[[Saint-Denis (La Réunion)|Saint-Denis]] |- |{{Pays|Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha}} ([[Royaume-Uni]]) |align="right"|410 |align="right"|{{formatnum:7670}} |align="right"|18,7 |[[Jamestown (Sainte-Hélène)|Jamestown]] |- |{{Pays|Territoire britannique de l'océan Indien}} ([[Royaume-Uni]]) |align="right"|60 |align="right"|{{formatnum:4000}} |align="right"|67 |— |} ==== États, frontières, économie et conflits ==== Les États africains s'inscrivent dans des frontières largement issues de la colonisation, avalisées et sanctuarisées par l'[[OUA]] en [[1963]]{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 10, empl. 5821}}. Elles sont souvent{{sfn|Bouquet|2009|loc={{nobr|§ 1}}}} qualifiées d'artificielles et, du fait, considérées comme causes de conflits<ref group="notes">{{article|langue=fr|auteur1=Christian Bouquet|titre=L’artificialité des frontières en Afrique subsaharienne|périodique=Les Cahiers d’Outre-Mer|numéro=222|mois=avril-juin|année=2003|consulté le=31 août 2015|url=http://com.revues.org/870|doi=10.4000/com.870}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|Le tracé des frontières, avalisé aux indépendances par l’Organisation de l’Unité Africaine, est donc une construction largement artificielle. Il en a résulté des conflits frontaliers qui, s’ils se généralisaient, pourraient rapidement déboucher sur une recomposition territoriale inédite, mais aussi une dynamique économique très florissante autour de la contrebande et de la corruption ({{p.|181}}).}}}}.</ref>, d'incohérentes car délimitant des espaces politiques structurellement déficients du point de vue économique<ref group="notes">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Michel Severino]]|auteur2=Olivier Ray|titre=Le temps de l'Afrique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|collection=Poches Odile Jacob|année=2011|pages totales=408|format=epub|isbn=978-2-7381-2677-1}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|L'Afrique subsaharienne est aujourd'hui figée en une mosaïque d'entités politiques aux espaces trop grands (RDC), trop petits (Burundi), trop arides (Niger) ou trop enclavés (République centrafricaine) pour constituer des ensembles économiques cohérents ({{p.|27}}).}}}}.</ref>{{,}}<ref group="notes">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Collier|titre=Les performances de l'Afrique sont-elles les conséquences de sa géographie ?|éditeur=Centre for the Study of African Economies, Department of Economies, Oxford University|année=2008|mois=février|format=pdf|lire en ligne=http://cerdi.org/uploads/sfCmsContent/html/273/Collier.pdf}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|En comparaison de ce que l’on peut observer dans d’autres régions du monde, la part relativement élevée des pays à la fois pauvres en ressources et enclavés contribue à une perte de croissance de l’ordre d’un point de croissance du PIB régional ({{p.|2}}).}}}}.</ref> et d'illégitimes car ne correspondant pas à des réalités ethniques ou historiques antérieures, sachant qu'en outre, {{citation|la notion de frontière dûment bornée ''[est]'' culturellement étrangère ''[à l'Afrique subsaharienne]''{{sfn|Bouquet|2009|loc={{nobr|§ 3}}}}}}, notamment dans les sociétés à « pouvoir diffus »{{sfn|Balandier|1964|p=23-50}} qui présentent un mode d'organisation sociale où le gouvernement n'est pas centralisé mais partagé<ref group="notes">{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/politique-le-pouvoir-politique/3-degres-et-modes-d-organisation/|titre=Politique. Le pouvoir politique. 3 - degrés et modes d'organisation|éditeur=Encycloædia Universalis en ligne|consulté le=13 juin 2016}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|Dans les sociétés à pouvoir diffus, les rôles politiques ne sont pas spécialisés : ils sont mêlés à divers autres rôles sociaux et, pour ainsi dire, dilués. Il n'y avait pas de gouvernants chez les Lobi de la Haute-Volta, mais certaines décisions souveraines étaient prises par le prêtre de la Terre, d'autres par les chefs de marchés, d'autres encore par les magiciens des différentes confréries ou par les prêtres des funérailles.}}}}.</ref>, où la terre n'est pas un bien que l'on possède{{sfn|Brunel|2014|p=142}} et pour lesquelles l'[[État-nation]] à l'occidentale est un concept importé{{sfn|Bouquet|2009|loc={{nobr|§ 5}}}}. Certains font cependant remarquer que ces frontières ne sont pas entièrement artificielles, la frontière [[Niger]]-[[Nigeria]] suivant, par exemple, à peu près les contours d'un [[Empire de Sokoto|califat antérieur]]<ref>{{article|langue=fr|titre=L’Afrique n’est pas victime de ses frontières !|périodique=Le Monde|date=6 avril 2015|auteur1=Camille Lefebvre|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/06/l-afrique-n-est-pas-victime-de-ses-frontieres_4610391_3212.html}}.</ref>. La malédiction économique des frontières est, elle aussi, relativisée : {{citation|l'affirmation du caractère pénalisant des frontières africaines fait partie d'une des nombreuses idées reçues{{sfn|Foucher|2014|p=13}}.}} L'appartenance ethnique et les langues véhiculaires partagées sur des territoires qui ne coïncident pas avec les délimitations ''de jure'', causent une intense circulation interne, notamment des commerces transfrontaliers opérés par les membres d'une même ethnie et qui profitent aux États formels grâce aux recettes douanières qui peuvent représenter jusqu'à 30 voire 70 % du budget de certains États{{sfn|Foucher|2014|p=23}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=Ainsi et par exemple : {{citation|Les recettes douanières et fiscales ''[sont les]'' principales sources de revenus du Bénin<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.jeuneafrique.com/mag/336621/economie/arrimons-benin-nigeria/|titre=Arrimons le Bénin au Nigeria !|date=4 juillet 2016|auteur1=Shegun Adjadi Bakari|périodique=Jeune Afrique}}.</ref>}}.}}. Le manque d'infrastructure conduit cependant à des « temps d'attente à la frontière » et donc à des coûts de transaction élevés{{sfn|Foucher|2014|p=25}}. En définitive, les frontières africaines sont poreuses, faciles à franchir, de manière légale ou illégale, et constituent des opportunités pour les opérateurs économiques. Quant aux conflits ethniques, ils sont largement indépendants des frontières<ref>{{article|langue=fr|nom1=Hobsbawm|prénom1=Éric|titre=Qu'est-ce qu'un conflit ethnique ?|périodique=Actes de la recherche en sciences sociales|volume= 100|mois= décembre|année=1993|passage=51-57|doi=10.3406/arss.1993.3072|url=http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1993_num_100_1_3072}}.</ref>, restant tantôt internes à un pays, tantôt transfrontaliers au gré des configurations locales{{sfn|Hugon|2009|p=64-65}}. Entre 1963 et 2022, la [[Cour internationale de justice]] a statué sur huit conflits frontaliers en Afrique, tels que la [[bande d’Aozou]] au Tchad en 1994 et la [[péninsule de Bakassi]] au Cameroun en 2002 alors que d'autres dossiers s'accumulent comme la question de la souveraineté de l'[[Mbanié|île de Mbanié]] déposée en 2021<ref name=Branccini2023>{{Article |langue=fr |auteur=C. Braccini |titre=Frontières d’Afrique : sans maître |périodique=Carto, le monde des cartes |date=janvier-février 2023 |numéro=75 |pages=48-49 }}</ref>. Dans les années 2010 et 2020, des conflits frontaliers voient le jour pour le contrôle de ressources naturelles comme entre le Kenya et la Somalie à propos des ressources en poissons ou entre la Guinée équatoriale et le Gabon à propos des hydrocarbures ainsi que des conflits sécessionnistes comme celui concernant le [[Soudan du Sud]]{{sfn|Ouattara|2015}}{{,}}<ref name=Branccini2023/>. En 2022, de larges territoires n'ont toujours pas de statut définit comme le [[Triangle d'Ilemi]], le [[Triangle de Halayeb]] et le [[Sahara occidental]]. Les anciennes puissances coloniales sont parfois encore en prise avec leurs anciennes colonies. C'est le cas de l'Espagne et du Maroc à propos des villes de [[Melilla]] et [[Ceuta]], de la France et de Madagascar à propos des [[îles Éparses]] ainsi que du Royaume-Uni et de Maurice à propos de l'[[archipel des Chagos]]<ref name=Branccini2023/>. En 2021, en Afrique du Nord et de l'Ouest, 60 % des victimes d'évènements violents se trouvent à moins de {{unité|100 km}} d'une frontière, notamment en raison de la présence de groupes armés transnationaux, tels que les [[djihadiste]]s. Plus on s'éloigne de ces zones, plus les morts baissent<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur=OCDE |titre=Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest |éditeur=Éditions OCDE |collection=Cahiers de l'Afrique de l'Ouest |lieu=Paris |date=2022 |doi=10.1787/325c4747-fr |lire en ligne=https://www.oecd.org/fr/developpement/frontieres-et-conflits-en-afrique-du-nord-et-de-l-ouest-325c4747-fr.htm }}</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Afrique|Histoire de l'Afrique du Nord|Histoire de l'Afrique de l'Ouest}} === Préhistoire et protohistoire === {{Article détaillé|Origine africaine de l'Homme moderne|Histoire évolutive de la lignée humaine}} ==== Naissance de l'espèce humaine ==== [[Fichier:Lucy blackbg.jpg|vignette|alt=squelette d'hominidé sur fond noir|[[Lucy (australopithèque)|Lucy]], squelette d{{'}}''[[Australopithecus afarensis]]'', découvert le {{date-|24 novembre 1974}} dans la vallée de l'[[Awash]], dans la [[dépression de l'Afar]] en [[Éthiopie]].]] L'Afrique est considérée comme le [[berceau de l'humanité]], où sont apparus la [[Hominina|lignée humaine]] puis la seule de ses espèces qui survive aujourd'hui : l'être humain moderne, ''[[Homo sapiens]]''. Dans le courant du {{s-|XX}}, les [[Paléoanthropologie|paléoanthropologues]] découvrent un grand nombre de [[fossile]]s et de preuves d'une occupation par des [[Hominidae|hominidés précurseurs]] de l'être humain, datés, par [[datation radiométrique]], de {{nobr|7 millions}} d'années [[avant le présent]] pour l'espèce [[Sahelanthropus tchadensis]] (fossile [[Toumaï]])<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/paleontologie-notre-plus-ancien-ancetre-vivait-bien-il-y-7-millions-annees-14793/|titre=Notre plus ancien ancêtre vivait bien il y a 7 millions d'années|date=2 mars 2008|site=[[Futura-Sciences]].com}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/hominides/7-sahelanthropus-tchadensis/|titre=Hominidés. Sahelanthropus tchadensis|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]}}.</ref>, de {{nobr|6 millions}} d'années pour [[Orrorin tugenensis]], de {{nobr|4 millions}} d'années pour le fossile [[Ardi (ardipithèque)|Ardi]] de l'espèce [[Ardipithecus ramidus]], de {{nombre|3.9|à=3.0|millions}} d'années pour l'{{latin|[[Australopithecus afarensis]]}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=William H. Kimbel|auteur2=Yoel Rak|auteur3=Donald C. Johanson|titre=The Skull of Australopithecus Afarensis|éditeur=Oxford University Press US|année=2004|isbn=0-19-515706-0}}.</ref>, de {{nobr|2,3}} à {{unité|1.4|[[Million d'années|millions d'années]]}} avant le présent pour [[Paranthropus boisei]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Colin Tudge|titre=The Variety of Life|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2002|pages totales=684|isbn=0-19-860426-2}}.</ref> et d'environ {{unité|1.9|million}} à {{unité|600000|ans}} [[avant le présent]] en ce qui concerne {{latin|[[Homo ergaster]]}}. Après l'évolution d{{'}}''Homo sapiens'', il y a environ 200 à {{unité|100000|ans}}, le continent est principalement peuplé par des groupes de [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Ivan Van Sertima]]|titre=Egypt|sous-titre=Child of Africa|éditeur=Transaction Publishers|année=1995|pages totales=484|passage=324–325|isbn=1-56000-792-3}}.</ref>{{,}}{{sfn|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|id=hga2|p=578}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. K.|nom1=Eyma|prénom2=C. J.|nom2=Bennett|titre=Delts-Man in Yebu|sous-titre=Occasional Volume of the Egyptologists|éditeur=Universal Publishers|collection=Electronic Forum No. 1|année=2003|pages totales=244|passage=210|isbn=1-58112-564-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4x-bCgAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. Selon la théorie de l'{{Citation|[[origine africaine de l'Homme moderne]]}} (''{{lang|en|texte=Out of Africa}}''), ces premiers humains modernes quittent l'Afrique et peuplent le reste du monde entre 80 et {{unité|50000|ans}} avant notre époque. Ils auraient quitté le continent en traversant la [[mer Rouge]] via le [[Bab-el-Mandeb]]<ref name="wells">{{lien web|langue=en|auteur=Spencer Wells|url=http://news.nationalgeographic.com/news/2002/12/1212_021213_journeyofman.html|site=news.nationalgeographic.com|titre=The Journey of Man|année=2002}}.</ref>{{,}}<ref name="oppenheimer">{{lien web|langue=en|auteur=Stephen Oppenheimer|url=http://www.bradshawfoundation.com/journey/gates2.html|titre=The Gates of Grief|site=bradshawfoundation.com|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, le [[détroit de Gibraltar]]<ref name="wells" />{{,}}<ref name="oppenheimer" /> et l'[[isthme de Suez]]<ref>{{article|langue=en|url=http://www.ffzg.unizg.hr/arheo/ska/tekstovi/out_of_africa.pdf|format=pdf|auteur1=Robin Derricourt|titre=Getting 'Out of Africa': Sea Crossings, Land Crossings and Culture in the Hominin Migrations|année=2006|périodique =J. World Prehist.|volume=19|numéro=2|passage=119-132|doi=10.1007/s10963-006-9002-z}}.</ref>. D'autres migrations de ces humains modernes, à l'intérieur du continent, datent des mêmes époques, avec des traces de peuplement humain précoce en [[Afrique australe]], [[Afrique du Nord]] et au [[Sahara]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Candice Goucher|auteur2=Linda Walton|titre=World History|sous-titre=Journeys from Past to Present|éditeur=[[Routledge]]|année=2013|pages totales=345|passage=2-20|isbn=978-1-134-72354-6|isbn2=1-134-72354-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gY7cAAAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. ==== Hiatus géographique ==== {{Article connexe|Effet de pompe du Sahara}} La taille du [[Sahara]] a considérablement varié au fil du temps, essentiellement du fait des conditions climatiques<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jeremy Keenan|titre=The Sahara|sous-titre=Past, Present and Future|éditeur=[[Routledge]]|année=2013|pages totales=416|passage=1-41|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Cc6MAQAAQBAJ&dq=The+Sahara%3A+Past%2C+Present+and+Future}}.</ref>. À la fin de la [[glaciation]] qui a lieu aux alentours de {{date-|-8500}}, le Sahara était redevenu un territoire vert et fertile. On trouve, dans le [[Tassili n'Ajjer]], des peintures rupestres, datant d'environ {{date-|-8000}}, représentant un Sahara fertile et largement peuplé<ref>{{article|langue=en|nom1=Mercier|prénom1=Norbert|nom2=Le Quellec|prénom2=Jean-Loïc|nom3=Hachid|prénom3=Mimalika|nom4=Agsous|prénom4=Safia|nom5=Grenet|prénom5=Michel|mois=7|année=2012|titre=OSL dating of quaternary deposits associated with the parietal art of the Tassili-n-Ajjer plateau (Central Sahara)|périodique=Quaternary Geochronology|volume=10|passage=367–373|DOI=10.1016/j.quageo.2011.11.010}}.</ref>. Plus tard, l'échauffement et l'assèchement du climat, vers 5000 {{av JC}}, font que le Sahara devient de plus en plus chaud et hostile. À l'occasion d'une évolution qui dure jusqu'aux alentours de 3900 {{av JC}}, le Sahara connaît une période de désertification<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Figaro|url=http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/05/13/01008-20080513ARTFIG00576-comment-le-sahara-est-devenu-un-desert.php|titre=Comment le Sahara est devenu un désert|date=13 mai 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=I. Peter Martini|auteur2=Ward Chesworth|titre=Landscapes and Societies|sous-titre=Selected Cases|éditeur=Springer Science & Business Media|année=2010|pages totales=496|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=N1tcUc293W8C}}.</ref>. Une récession climatique importante se produit, entraînant une diminution des pluies en Afrique de l'est et du centre. Depuis cette époque, ce sont des conditions sèches qui prédominent en [[Afrique de l'Est|Afrique de l’Est]]<ref name="O'Brien">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patrick K.|nom1=O'Brien|responsabilité1=general editor|titre=Oxford Atlas of World History|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2005|passage=22–23|isbn=}}.</ref>. Le Sahara devient un {{citation|hiatus climatique […] qui joue un rôle capital dans le cloisonnement géographique d'une grande partie de l'Afrique{{sfn|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|id=hga2|p=350}}}}. Cela réduit la quantité de terres propices au peuplement et provoque des migrations des communautés agricoles vers le climat plus tropical de l'[[Afrique de l'Ouest]]<ref name="O'Brien" /> et vers la vallée du [[Nil]], en dessous de la [[Cataractes du Nil|seconde cataracte]], où s'établissent des implantations permanentes ou semi-permanentes. Cette émigration a permis l'émergence de sociétés complexes et hautement organisées durant le {{-m|IV|e}}<ref>{{article|langue=en|nom1 = Brooks|prénom1 = Nick|année = 2006|titre = Cultural responses to aridity in the Middle Holocene and increased social complexity|périodique = Quaternary International|volume = 151|numéro = 1|passage = 29–49|doi = 10.1016/j.quaint.2006.01.013|résumé=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1040618206000474}}.</ref>, comme en témoigne le site de [[Nabta Playa]]<ref group="notes">Le site est occupé depuis le {{-m|IX|e}}</ref>. Ce hiatus climatique est un obstacle à la circulation nord-sud ; [[Pierre Gourou]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Gourou]]|titre=Terres de bonne espérance. Le monde tropical|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|collection=Terre Humaine|année=1982|pages totales=456|isbn=}}</ref> parle de {{citation|hiatus isolant}}. La vallée du Nil devient le couloir privilégié de circulation et l'Égypte suit un processus de développement distinct du reste de l'Afrique<ref>{{chapitre|langue=fr|titre ouvrage= Histoire générale de l'Afrique|titre chapitre=Relations de l'Égypte avec le reste de l'Afrique|numéro chapitre=4|auteur1=Abd el Hamid Zayed|auteur2=J. Devisse|responsabilité2=collab.|auteurs ouvrage=G. Mokhtar (dir.)|volume= 2|passage=136|titre volume=Afrique ancienne|éditeur=UNESCO|année=1999}}.</ref>{{,}}<ref group="notes">{{citation|Très tôt la culture égyptienne […] s’est séparée de son environnement occidental et méridional […] les différences profondes du mode de vie établissent une distance entre Égyptiens et peuples voisins.}} : {{chapitre|langue=fr|titre ouvrage= Histoire générale de l'Afrique|titre chapitre=Relations de l'Égypte avec le reste de l'Afrique|numéro chapitre=4|auteur1=Abd el Hamid Zayed|auteur2=J. Devisse|responsabilité2=collab.|auteurs ouvrage=G. Mokhtar (dir.)|volume= 2|passage=136|titre volume=Afrique ancienne|éditeur=UNESCO|année=1999}}.</ref>. ==== Domestication du bétail et agriculture ==== La [[domestication]] du bétail en Afrique précède l’agriculture et existe parallèlement aux cultures de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] ; ainsi le bœuf est-il domestiqué depuis {{formatnum:7500}} à {{unité|6000|ans}} av. J.-C. en Afrique du nord<ref name="diamond">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jared|nom1=Diamond|lien auteur1=Jared Diamond|titre=[[De l'inégalité parmi les sociétés|De l'inégalité parmi les sociétés, essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire]]|titre original=Guns, Germs and Steel. The Fates of Human Societies|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=NRF essais|année=2000|année première édition=1997|pages totales=484|isbn=978-2-07-075351-2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Raymond Lanfranchi|auteur2=Dominique Schwartz|titre=Paysages quaternaires de l'Afrique centrale atlantique|éditeur=IRD Editions|année=1990|pages totales=535|passage=216-217|lire en ligne=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-10/34762.pdf}}.</ref>. Dans l'aire nilo-saharienne, de nombreux animaux sont domestiqués, dont l'[[Âne sauvage d'Afrique|âne]]<ref name="diamond" />. L'[[agriculture]] apparaît selon un processus complexe et multipolaire<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources/La-revolution-neolithique-dans-le-mondeAux-origines-de-l-emprise-humaine-sur-le-vivant/p-2294-L-apparition-de-l-agriculture-en-Afrique.htm|titre=L'apparition de l'agriculture en Afrique|série=Colloque : La révolution néolithique dans le monde. Aux origines de l’emprise humaine sur le vivant - 2008|en ligne le=24 sept. 2009|auteur=Augustin Holl|format={{vidéo}}}}.</ref> vers {{unité|6000|ans av. J.-C.}}<ref>{{article|langue=en|périodique= Science|jour=25|mois=4|année=2003|volume=300|numéro=5619|passage=597-603|DOI=10.1126/science.1078208|titre=Farmers and Their Languages: The First Expansions|auteur1=Jared Diamond|auteur2=Peter Bellwood}}.</ref> Il s'agit d'abord d'une adoption par l'[[Égypte]] de plantes venant du sud-ouest asiatique ; ensuite, vers {{unité|2000|ans av. J.-C.}}, il s’agit d'une agriculture autochtone avec la domestication du mil, du [[riz]] africain, de l'[[igname]] et du [[Sorgo commun|sorgho]]<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2008/09/27/nouveaux-regards-sur-la-revolution-neolithique_1100351_3224.html|périodique=Le Monde|titre=Nouveaux regards sur la révolution néolithique|auteur1=Christiane Galus|date=27 sept. 2008}}.</ref>. ==== Organisation des habitats humains ==== Des entités politiques notables s'établissent dès avant la période historique<ref group="notes">Que l'on fait conventionnellement remonter à l'émergence de l'écriture, soit, en la circonstance, aux alentours de {{An av. J.-C.|3200}} en Égypte.</ref>. Ainsi, le site de [[Nabta Playa]], à l'ouest du [[Nil]], dans le [[désert de Nubie]], est peuplé, quoique de manière saisonnière, depuis le {{-mi|IX|e}} jusqu'au {{-mi|I|er}} La cuvette où il est situé était, à ce moment, beaucoup plus arrosée et fertile. Le site comporte un important champ mégalithique à vocation astronomique, daté de 6000 à {{An av. J.-C.|6500}}<ref group="notes">Le site astronomique de Nabta Playa est ainsi notablement plus ancien que celui de [[Stonehenge]].</ref> Les populations, qui pratiquent l'[[élevage]], présentent des signes d'une organisation d'un niveau élevé, plus que celui de l'[[Égypte]] à la même époque<ref group="notes">On a avancé que les habitants de Nabta Playa étaient à l'origine de la civilisation de l'Égypte pré-dynastique ({{lien web|langue=en|url=http://www.egyptologie.be/nabta_playa_W&S.htm|titre=Late Neolithic megalithic structures at Nabta Playa|auteur=Fred Wendorf|année=1998}}).</ref>. On retiendra comme exemples des constructions en pierre, au-dessus et en dessous du niveau du sol, des villages construits selon des plans établis à l'avance et des puits profonds, capables de retenir l'eau tout au long de l'année ainsi, bien évidemment, que les connaissances, notamment astronomiques, nécessaires à l'érection des mégalithes<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.britishmuseum.org/research/online_journals/bmsaes/issue_16/nelson_khalifa.aspx|titre=Nabta Playa Black-topped pottery|sous-titre=Technological innovation and social change|auteur=Kit Nelson et Eman Khalifa|format=pdf|éditeur=British Museum|année=2001|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Nabta Playa and Its Role in Northeastern African Prehistory|auteur1=Fred Wendorf|auteur2=Romuald Schild|jour=10|périodique=Journal of Anthropological Archaeology|volume= 17|numéro=2|mois=6|année=1998|passage=97–123|doi=DOI: 10.1006/jaar.1998.0319}}.</ref>. Un peu plus tard, contemporaine de [[Nabta Playa]] entre {{formatnum:-3800}} et {{unité|-3000|ans}}, la [[culture de Nagada]] ([[période prédynastique égyptienne]]) voit apparaître les premiers [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] à [[Abydos (Égypte)|Abydos]]<ref name="graff">{{article|langue=fr|url=http://www.larecherche.fr/savoirs/archeologie/invention-hieroglyphes-01-04-2012-90859|titre=L'invention des hiéroglyphes|périodique=La Recherche|mois=4|année=2012|auteur1=Gwenola Graff|passage=64 et sq.}}.</ref>. Les tablettes d'Abydos permettent d'attester l’existence d'une organisation politique en royaume ; elles évoquent le roi [[Scorpion Ier|Scorpion {{Ier}}]] qui aurait régné vers {{An av. J.-C.|3200}} sur l'ensemble de l'Égypte, voire au-delà<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Nicolas Grimal]]|titre=Histoire de l'Égypte ancienne|année=|passage=chap. III|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Mgh3jasIvFoC&pg=PT58&q=scorpion|référence=Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)}}.</ref>. ==== Apparition et généralisation du travail du fer ==== {{Article connexe|Âge du fer|Métallurgie en Afrique ancienne}} Aux alentours du {{-mi-|I|er}}, le travail du fer, apparu sur le continent au {{-mi-|III|e}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hamady Bocoum|directeur1=oui|titre=Aux origines de la métallurgie du fer en Afrique|sous-titre=Une ancienneté méconnue. Afrique de l'Ouest et Afrique centrale|éditeur=UNESCO|année=2002|pages totales=240|format livre=16x24cm|isbn=978-92-3-203807-4|présentation en ligne=http://portal.unesco.org/culture/en/files/5150/10415119267DossierPresse.pdf/DossierPresse.pdf}}.</ref>, se répand rapidement en Afrique du Nord et dans la partie septentrionale de l'[[Afrique subsaharienne]]. Vers {{An av. J.-C.|700}}, le travail du fer est monnaie courante en [[Afrique de l'Ouest]]. Des objets en [[cuivre]], datant de {{An av. J.-C.|500}}, provenant d'[[Égypte]], d'[[Afrique du Nord]], de [[Nubie]] et d'[[Éthiopie]] ont été découverts en Afrique de l'Ouest, suggérant l’existence d'un [[commerce transsaharien]] à cette époque<ref name="O'Brien" />. === Civilisations anciennes === {|class="wikitable centre" |+ Synoptique des civilisations anciennes en Afrique |- | <timeline> # définition de la taille de la frise ImageSize = width:800 height:auto barincrement:37 # taille totale de l'image : largeur, hauteur PlotArea = top:15 left:50 bottom:40 right:15 # taille réelle de la frise au sein de l'image DateFormat = yyyy # format des dates utilisées Period = from:-5000 till:1300 # laps de temps (de x à y) TimeAxis = orientation:horizontal # orientation de la frise (verticale ou horizontale) ScaleMajor = unit:year increment:500 start:-5000 # incrément temporel (majeur) # définition d'une variable à titre d'exemple Define $dy = 40 # définition des couleurs Colors = id:gris value:gray(0.9) # Le système de bardata permet d'éviter les légendes à gauche # et de définir l'ordre d'apparition des segments indépendamment de PlotData BarData= bar:0 #nabta + migrations bantoues bar:1 #égypte bar:1ter #nagada bar:2 #nok bar:3 #kouch bar:4 #aksoum bar:4bis #utique carthage cyrène bar:fictive #espacement bar:fictive2 #espacement bar:4ter #civilisation carthaginoise bar:5 #empire du ghana # définition des données PlotData= # définition des barres bar:0 color:gris mark:(line,white) align:center from:-4500 till:-2500 text:"[[Nabta_Playa|Apogée de Nabta Playa]]" from:-2000 till:1300 text:"[[Expansion_bantoue|Migrations bantoues]]" bar:1 color:dullyellow mark:(line,white) align:left from:-30 till:500 fontsize:S color:yellow2 align:center text:"[[Période_romaine_de_l'Égypte|Égypte romaine]]" from:-3000 till:-30 align:center text:[[Égypte antique]] from:-5000 till:-3000 align:center color:pink text:[[Période prédynastique égyptienne]] at:-3200 align:right shift:(0,-60) text:"Apparition des~hiéroglyphes" bar:1ter color:pink from:-3800 till:-3000 width:42 align:center text:[[Culture de Nagada]] at:-3200 bar:2 from:-1500 till:250 color:gris text:[[Nok (culture)|Nok]] bar:3 color:yellow mark:(line,white) align:center from:-750 till:40 text:[[Royaume de Koush]] bar:4 color:lavender mark:(line,white) align:center from:-400 till:1000 text:[[Royaume d'Aksoum]] bar:4bis mark:(line,black) color:white align:center from:-1100 till:-644 color:white at:-1100 align:right shift:(0,-29) text:"Fondation~d'Utique~-1100" at:-814 align:center shift:(0,-58) text:"Fondation~de Carthage~-814" at:-644 align:left shift:(0,-29) text:"Fondation~de Cyrène~-644" bar:4ter mark:(line,white) color:powderblue align:center from:-814 till:-146 text:[[Civilisation carthaginoise]] bar:5 color:gris mark:(line,white) align:center from:300 till:1240 text:[[Empire du Ghana]] </timeline> |} ==== Aire nilotique et premières civilisations subsahariennes ==== {{article connexe|Kerma|Méroé|Makurie|Alodie|Nobatie}} [[Fichier:Verbreitung Nok-Kultur-en.png|vignette|gauche|alt=aire colorée ellipsoïde, orientée nord-ouest sud-est, couvrant une partie du centre de la carte du Nigeria|Aire géographique de la culture de [[Nok (culture)|Nok]].]] [[Fichier:Kushite empire 700bc.jpg|vignette|alt=aire colorée encadrant le cours du Nil jusqu'à la hauteur du sud de la péninsule arabique avec une extension le long de la côte nord-ouest de cette même péninsule, englobant Jerusalem et Tyr|Le [[Royaume de Koush]] à sa plus grande extension (env. {{An av. J.-C.|700}})]] Vers {{An av. J.-C.|3250}} s'ouvre l'ère historique avec l'émergence de l'[[écriture]] dans la civilisation [[pharaon]]ique de l'[[Égypte antique|ancienne Égypte]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/235724.stm|titre=Were Egyptians the first scribes?|éditeur=BBC News}}.</ref>{{,}}<ref name="graff"/>. Cette émergence est probablement liée à la forte concentration de population ainsi qu'au degré d'organisation politique qui en découlait. À cette époque, les autres zones de peuplement du continent sont beaucoup moins denses, ce qui n’entraine pas les mêmes besoins en matière d'organisation sociale<ref>{{chapitre|langue=fr|titre ouvrage= Histoire générale de l'Afrique|titre chapitre=Introduction générale|auteur1=G. Mokhtar|auteur2=J. Vercoutter|responsabilité2=collab.|auteurs ouvrage=G. Mokhtar (dir.)|volume= 2|passage=13|titre volume=Afrique ancienne|éditeur=UNESCO|année=1999}}.</ref>. La [[Égypte antique|civilisation égyptienne]] est l'une des plus anciennes et les plus durables : elle perdure jusqu'en {{nobr|343 ap. J.-C}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Fekri A.|nom1=Hassan|titre=Droughts, Food and Culture|sous-titre=ecological change and food security in Africa's later prehistory|traduction titre=''trad. libre :'' Sécheresses, alimentation et culture)|lieu=New York|éditeur=Springer|année=2002|pages totales=347|passage=17|isbn=0-306-46755-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kIPDE7FnODIC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Sean McGrail]]|titre=Boats of the World|sous-titre=From the Stone Age to Medieval Times|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2004|pages totales=480|passage=48|isbn=0-19-927186-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=E9uncXbZiQAC&printsec=frontcover}}.</ref>. L'influence égyptienne s'est fait profondément sentir dans les territoires qui correspondent à la [[Libye]] moderne, au nord de la [[Crète]] et de [[Canaan (région)|Canaan]] et, au sud, dans les royaumes, qui lui furent contemporains, de [[Royaume de Koush|Koush]] ([[Nubie]]) et d'[[Royaume d'Aksoum|Aksoum]] (actuelle [[Éthiopie]]) notamment<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jacob|nom1=Shavit|prénom2=Yaacov|nom2=Shavit|titre=History in Black|sous-titre=African-Americans in Search of an Ancient Past|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=2001|passage=77|isbn=0-7146-8216-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=VlNkzTO6IecC&pg=PA77}}.</ref>. Au moment où l'[[Nouvel Empire égyptien|Égypte]] atteint son apogée<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=T.G.H.|nom1=James|titre=The British Museum Concise Introduction to Ancient Egypt|lieu=Ann Arbor|éditeur=University of Michigan Press|année=2005|isbn=0-472-03137-6}}.</ref>, vers {{An av. J.-C.|1500}}, plus au sud, dans l'actuel Nigeria, se développe la [[Nok (culture)|culture de Nok]], l'une des plus anciennes cultures d'[[Afrique subsaharienne]]<ref>{{Harvsp|Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|id=hga2|p=663-664}}.</ref>. Elle est connue pour son art des poteries en terre cuite, mais aussi parce qu'elle atteste de l'utilisation conjointe d'outils lithiques ([[Later Stone Age]]) et d'outils en fer, situation représentative de la transition vers l'[[âge du fer]] dans cette région{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=590}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Marliac|titre=Recherches ethno archéologiques au Diamaré (Cameroun septentrional)|éditeur=IRD Éditions|année=1982|pages totales=91|passage=11|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=g8oJU2fGqGAC&pg=PA11}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Nigeria : histoire|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Nigeria_histoire/187409}}.</ref>. Elle disparaît de manière brutale peu de temps après les débuts de l’ère chrétienne, vers 200 ou {{nobr|300 ap. J.-C.}} Elle a cependant eu une descendance, notamment artistique, au travers par exemple de la civilisation d'[[Ife]], dont la ville éponyme est peuplée dès le {{-s|VI}}<ref>{{harvsp|id=hga2|Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=664}}.</ref> ==== Expansion bantoue ==== {{Article détaillé|Bantous|Langues bantoues|Expansion bantoue}} [[Fichier:Bantu Phillipson.png|vignette|'''1''' = {{nobr|3000–1500 av. J.-C.}}, origine<br />'''2''' = {{nobr|env. 1500 av. J.-C.}}, premières migrations<br />'''2.a''' = Bantou oriental, '''2.b''' = Bantou occidental<br/>'''3''' = {{nobr|1000—500 av. J.-C.}}, [[Urewe]], noyau du Bantou oriental<br/>'''4'''–'''7''' = avancée vers le sud<br/>'''9''' = {{nobr|500 av. J.-C.—0}}, noyau Congo<br/>'''10''' = {{nobr|0—1000 ap. J.-C.}}, dernière phase<ref>{{article|langue=en |url=http://gato-docs.its.txstate.edu/center-for-archaeological-studies/bousmandocs/The-Chronological-Evidence-for-the-Introduction-of-Domestic-Stock-into-Southern-Africa/The%20Chronological%20Evidence%20for%20the%20Introduction%20of%20Domestic%20Stock%20into%20Southern%20Africa.pdf|format=pdf|auteur1=C. Britt Bousman|titre=The Chronological Evidence for the Introduction of Domestic Stock in Southern Africa|périodique=African Archaeological Review|volume=15|numéro=2|année=1998}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.thuto.org/ubh/bw/bhp1.htm|titre=A Brief History of Botswana|site=thuto.org|date=19 sept. 2000|consulté le=16 janv. 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=de|url=http://elaine.ihs.ac.at/~isa/diplom/node59.html|titre=Historischer Überblick|site=elaine.ihs.ac.at|consulté le=16 janv. 2015}}</ref>]] [[Fichier:Bantu area.png|vignette|alt=carte de l'Afrique avec une vaste zone en rouge, couvrant la majeure partie du continent au sud de l'équateur|Aire des [[langues bantoues]].|gauche]] Tandis que prospèrent et se développent les civilisations de l'aire nilotique, vers {{An av. J.-C.|2000}} ou {{An av. J.-C.|1500}}, commence la première migration{{note|groupe=notes|texte=Ces migrations s'étalent sur une durée totale de {{unité|4000|ans}}, se poursuivant jusqu'au {{s-|XIX}} : {{citation|L’expansion se fit sur une longue durée puisqu’au {{s-|XIX}}, elle n’était pas complètement terminée en Afrique orientale{{sfn|id=hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=173}}.}}}} bantoue<ref group="notes">Les bantous ne forment pas un « peuple » ; il s'agit de l'ensemble des locuteurs d'un groupe linguistique qui comprend environ 400 langues.</ref> vers les forêts tropicales d’[[Afrique centrale]], à partir d'une localisation située au sud-est du [[Nigeria]] et du [[Cameroun]] actuels<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.gap.ugent.be/africafocus/pdf/98-14-1-Lavachery.pdf|format=pdf|titre=Le peuplement des grassfields|sous-titre=recherche archéologique dans l'ouest du Cameroun|auteur1=Philippe Lavacher|périodique= Afrika Focus|volume=14|numéro=1|année=1998|passage=17-36 (p. 19)}}.</ref>. Il s'agit probablement d'un effet de la pression démographique des populations du [[Sahara]] qui fuient l’avancée du désert. La seconde phase de migration, environ mille ans plus tard, vers -1000, les amène jusqu’en [[Afrique australe]] et [[Afrique de l'Est|orientale]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/bantou/|titre=Bantou|éditeur=Encyclopædia Universalis}}.</ref>. Les bantous, éleveurs et semi-nomades, dans leur mouvement vers le sud, se métissent et s’affrontent aux populations locales de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]], jusqu'à atteindre l'aire des locuteurs [[Langues khoïsan|khoïsan]], en Afrique australe. Ces évènements expliquent la carte [[ethnolinguistique]] de l'Afrique actuelle<ref>{{harvsp|hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=617}}.</ref>. ==== Berbères, Phéniciens, Grecs, Perses, Romains ==== L’[[Afrique du Nord]] est peuplée à l'époque antique par les peuples libyens ([[Berbères]]) dispersés dans le vaste territoire de la Libye antique ([[Maghreb]] actuel). Elle est dans l'Antiquité partagé entre les royaumes de [[Numidie]] et de [[Maurétanie]]. Des sites archéologiques tel le [[Medracen]] et des inscriptions en alphabet [[Tifinagh]] témoignent de cette époque. Cette région est en contact avec les autres civilisations de l'aire méditerranéenne, comme les [[Phénicie]]ns, les [[Grèce antique|Grecs]] et les [[Rome antique|Romains]]. Sur la côte, la cité-état d'[[Utique]] (située dans l'actuelle [[Tunisie]]) est fondée par les [[Phénicie]]ns en {{An av. J.-C.|1100}} ; [[Carthage]], base d'une [[Civilisation carthaginoise|civilisation importante]] sur la côte nord, est fondée par des colons [[phénicie]]ns de [[Tyr]], en [[Années 810 av. J.-C.|814 av. J.-C]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J.D.|nom1=Fage|et al.=oui|titre=The Cambridge History of Africa|volume=2|lieu=Cambridge ; London ; New York etc|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1986|pages totales=840|passage=118|isbn=0-521-21592-7}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Roland|nom1=Oliver|prénom2=Anthony|nom2=Atmore|titre=Africa Since 1800|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1994|isbn=0-521-42970-6}}.</ref>. Utique est, plus tard, absorbée par Carthage au fil du développement de cette dernière. [[Cyrène]], en actuelle [[Libye]], est fondée en {{An av. J.-C.|644}} par les [[Grecs]]. Elle deviendra le centre politique de la [[Cyrénaïque]] qui finira englobée dans l'[[Égypte ptolémaïque]]. En {{An av. J.-C.|332}}, [[Alexandre le Grand]] est reçu comme un libérateur par l'[[Égypte]], alors occupée par les [[Perses]]<ref group="notes">L'Égypte connaît deux périodes de domination [[Empire perse|perse]], entre {{An av. J.-C.|525}} et {{An av. J.-C.|522}} lorsque [[Cambyse II]] conquiert le pays et devient pharaon et entre {{An av. J.-C.|341}} et {{An av. J.-C.|332}} lors de sa conquête par [[Artaxerxès III]].</ref>. Il fonde [[Alexandrie]], qui deviendra la prospère capitale du royaume ptolémaïque<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Maurice Sartre]]|titre=Histoires grecques|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=Points|série=Histoire|année=2006|isbn=}}.</ref>. La prospérité de la civilisation [[Carthage|carthaginoise]] repose sur le commerce méditerranéen, mais aussi sur celui avec l'intérieur de l'Afrique, avec notamment les villes de [[Sabratha]] et de [[Leptis Magna]] (en actuelle Libye), situées au débouché des pistes transsahariennes<ref name="larousse_carthage">{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/ville/Carthage/111922|titre=Carthage|site=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>. Du point de vue de l'organisation sociale et politique, Carthage ne forme pas un « empire » aussi solide et structuré que celui des Romains, ce qui expliquerait sa défaite<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sabatino Moscati]]|auteur2=[[André Parrot]]|auteur3=[[Maurice Chéhab|Maurice H. Chéhab]]|titre=Les Phéniciens|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=L’Univers des formes|année=2007|année première édition=1975|passage=65|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref group="notes">Sous domination romaine, Carthage redeviendra, au {{s-|II}}, une des plus grandes villes du monde romain.</ref>. Progressivement, à partir de {{An av. J.-C.|146}}, après la victoire de Rome sur Carthage à l'issue des [[Guerres puniques]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Xavier Lapray|titre=Guerres puniques (repères chronologiques)|éditeur=Encyclopædia Universalis|consulté le=25 septembre 2014|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/puniques-reperes-chronologiques/}}.</ref> qui donnent naissance à la province romaine d{{'}}''Africa'', toute la côte nord du continent est incorporée dans l'[[Afrique romaine|Empire romain]]<ref group="notes">L'Empire romain comptera jusqu'à huit provinces en Afrique, La Tripolitaine, la Byzacène, l'Afrique Proconsulaire, la Numidie Cirtéenne, la Numidie militaire, la Maurétanie Césarienne, la Maurétanie Sitifienne et la Maurétanie Tingitane.</ref>. ==== Civilisations anciennes au sud du Sahara ==== [[Fichier:Animals Rock Art Tsodilo.jpg|vignette|alt=peinture sur roche figurant des quadrupèdes à longs cous, en brun sur fond bleu|Art rupestre de [[Tsodilo]], [[Botswana]], env. {{An av. J.-C.|2000}}]] En [[Afrique subsaharienne]], les habitats humains s'établissent et se structurent notamment en fonction de critères géographiques. Les zones de savanes donnent naissance à des organisations qui, partant de la [[chefferie]], croissent jusqu'à devenir des [[État-nation]]s voire des empires. Les habitats des zones de [[forêt dense]] sont plus petits et plus isolés. Certaines de ces zones ont d'ailleurs joué le rôle de refuges pour les populations chassées par les États en expansion : {{citation|Les savanes africaines ont donc joué un rôle bénéfique en favorisant, en Afrique, les conditions préliminaires à la naissance des États. […] le corollaire de l’apparition des États dans les zones de savanes a été l’éparpillement des groupes plus faibles, moins bien organisés, dans des environnements répulsifs : zones montagneuses escarpées ; déserts ; forêts épaisses<ref>{{Harvsp|Histoire générale de l'Afrique, vol. 1|id=hga1|p=372}}.</ref>.}} Malgré le hiatus du désert, le nord et le sud du continent ne sont pas totalement isolés et leur développement respectif est, en partie, lié. Une forme de [[commerce transsaharien]] est attestée depuis, au moins, l'époque de la civilisation [[Carthage|carthaginoise]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Nantet|lien auteur1=Bernard Nantet|titre=Histoire du Sahara et des Sahariens|sous-titre=Des origines à la fin des grands empires africains|éditeur=Ibis Press|année=2008|passage=243|id=Nantet2008}}.</ref> ; à l'époque historique, il utilise le [[dromadaire]]<ref group="notes">Les dates de l'utilisation du dromadaire en tant qu'animal domestique ne font pas consensus. Du plus récent au plus ancien, il aurait été introduit soit par les romains, soit il proviendrait du [[Moyen-Orient]] et aurait été introduit avant l'arrivée des romains, soit il résulterait d'une domestication très ancienne du chameau sauvage du Sahara, dont la présence est attestée dès le [[pléistocène]]. Cf. {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rachid Bellil|titre=Les oasis du Gourara (Sahara algérien)|éditeur=Peeters Publishers|année=1999|pages totales=307|passage=70-71|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Vl5YrF16t-gC&pg=PA71}} et {{chapitre|langue=fr|auteur1=G. Camps|auteur2=M. Peyron|auteur3=S. Chaker|titre chapitre=Dromadaire|volume=17|titre volume=Douiret – Eropaei|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=Edisud /[[Peeters Publishers]]|année première édition=1996|année=2011 |consulté le=22 octobre 2014|url=http://encyclopedieberbere.revues.org/2119|titre ouvrage=Encyclopédie berbère|auteurs ouvrage=Gabriel Camps (éd.)}}.</ref>, animal mieux adapté aux conditions climatiques que le cheval. L'Afrique subsaharienne fournit ainsi au monde antique, via les commerçants carthaginois, les plumes d'autruche, l'ivoire et les esclaves<ref group="notes">Plus tard, vers le {{s-|IX}}, ce sera l'or d'Afrique qui fournira le monde occidental bien avant l'arrivée de l'or américain venant du Pérou et du Mexique. Cf. {{harvsp|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 5, pp. 3-6/15}}.</ref>. Aux deux extrémités des routes de ce commerce, à {{unité|2000 km}} de distance, Carthage et les premiers royaumes africains prospèrent simultanément, connaissant croissance démographique et développement agricole. Mais les échanges ne sont pas seulement transsahariens, le commerce transcontinental et intercontinental du [[cuivre]], du [[fer]], de l'[[or]] ainsi que celui du [[Sel alimentaire|sel]] est la base du développement économique et démographique de l'Afrique subsaharienne<ref>{{chapitre|langue=fr|titre chapitre=L'Afrique au sud du Sahara dans l'histoire de la mondialisation|titre ouvrage=Petite histoire de l'Afrique|auteurs ouvrage=[[Catherine Coquery-Vidrovitch]]|numéro chapitre=5|passage=3/8|éditeur=[[La Découverte]]|collection=Cahiers libres|année=2011|ISBN=9782707167255|format=ebook}}.</ref>. === Empires === {|class="wikitable centre" |- |<timeline> # définition de la taille de la frise ImageSize = width:800 height:auto barincrement:37 # taille totale de l'image : largeur, hauteur PlotArea = top:15 left:50 bottom:40 right:15 # taille réelle de la frise au sein de l'image DateFormat = yyyy # format des dates utilisées Period = from:200 till:1700 # laps de temps (de x à y) TimeAxis = orientation:horizontal # orientation de la frise (verticale ou horizontale) ScaleMajor = unit:year increment:100 start:300 # incrément temporel (majeur) # définition d'une variable à titre d'exemple Define $dy = 40 # définition des couleurs Colors = id:gris value:gray(0.9) id:grisclair value:gray(0.975) # Le système de bardata permet d'éviter les légendes à gauche # et de définir l'ordre d'apparition des segments indépendamment de PlotData BarData= bar:4 #fin d'aksoum bar:5 #ghana bar:6 #mali bar:7 #songhaï bar:8 #monomotapa bar:9 #ife # définition des données PlotData= # définition des barres bar:4 color:grisclair mark:(line,white) align:center from:200 till:1000 text:"Fin du royaume d'Aksoum" bar:5 color:tan1 mark:(line,white) align:center from:300 till:1240 text:[[Empire du Ghana]] bar:6 color:green mark:(line,white) align:center from:1200 till:1545 text:[[Empire du Mali]] bar:7 color:pink mark:(line,white) align:center from:1335 till:1591 text:[[Empire songhaï]] bar:8 color:lavender mark:(line,white) align:center from:1050 till:1629 text:[[Empire Monomotapa]] bar:9 color:skyblue mark:(line,white) align:center from:1100 till:1499 text:[[Ife]] </timeline> <br /><center>'''Frise chronologique'''<br/>''Les périodes indiquées sont données à titre d'illustration graphique et sont donc approximatives.''</center> |} ==== Conquête arabe du nord de l'Afrique ==== En [[Afrique du Nord]], après une courte occupation [[Royaume vandale|vandale]]{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 6, p. 5/24}} ([[439]] à [[534]]) puis une emprise [[Empire byzantin|byzantine]]{{sfn|hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=259}} ([[Exarchat de Carthage]], env. [[590]]-[[642]]), la conquête arabe commence au début du {{s-|VII}} sous le règne de la dynastie des [[Omeyyades]] : {{citation|En [[639]], les Arabes prennent pied en Afrique, sept ans seulement après la mort du Prophète<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Pascal Buresi|titre=Expansion arabe en Afrique|éditeur=Encyclopædia Universalis|consulté le=27 novembre 2014|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/expansion-arabe-en-afrique/}}.</ref>.}} En [[641]], alors qu'ils viennent de conquérir l'[[Égypte]], ils y fondent la ville d'[[Fostat|Al-Fustât]] (aujourd'hui [[Le Caire]]) et construisent la première [[mosquée]] d'Afrique. En [[670]], le général arabe [[Oqba Ibn Nafi al-Fihri]] établit son camp sur l'emplacement de ce qui deviendra la ville de [[Kairouan]] (actuelle [[Tunisie]]), où commence, la même année, la construction de la [[Grande Mosquée de Kairouan]]. Malgré de nombreuses résistances, particulièrement celle des autochtones [[Berbères]]{{sfn|hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=251-272}} (avec les figures historiques de [[Koceïla]]<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur1=Y. Modéran|titre=Koceila|titre ouvrage=Encyclopédie berbère|volume=28-29|titre volume= Kirtēsii – Lutte|date=juin 2013|url=http://encyclopedieberbere.revues.org/101}}.</ref> et [[Dihya (reine)|Kahena]]<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur1=Y. Modéran|titre chapitre=Kahena|titre ouvrage=Encyclopédie berbère|volume=27|titre volume= Kairouan – Kifan Bel-Ghomari|date=juin 2011|url=http://encyclopedieberbere.revues.org/1306}}.</ref> notamment), et celle des royaumes de [[Nubie]], christianisés depuis le {{s-|VI}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/royaumes-chretiens-de-nubie/|titre=Royaumes chrétiens de Nubie|éditeur=Encyclopædia Universalis}}.</ref>, l'arabisation et l'islamisation du [[Maghreb]] progressent rapidement. Au moment où les Arabes conquièrent l'[[Afrique du Nord]], grâce au commerce de l'[[or]] et du [[Sel alimentaire|sel]], la plus puissante et la plus riche entité politique au sud du [[Sahara]] est l'[[empire du Ghana]]. L'influence de l'[[islam]] s'y fait rapidement sentir ; les commerçants sont majoritairement musulmans et il se crée une élite politique islamisée autour d'un roi resté cependant, comme sa population, [[Animisme|animiste]]{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 6, p. 9/24}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/empire-du-ghana/3-commerce-et-islam/|titre=Empire du Ghana|éditeur=Encyclopædia Universalis}}.</ref>. La zone du fleuve [[Sénégal (fleuve)|Sénégal]], où domine le royaume de [[Tekrour]], est en partie islamisé dès le {{s-|VII}} et le sera plus massivement au {{s-|IX}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Tekrour/183585|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|titre=Tekrour}}.</ref> ; le [[royaume du Kanem-Bornou|royaume du Kanem]], qui deviendra le [[royaume du Kanem-Bornou]] au {{s-|XII}}, établi depuis le {{s-|VIII}} au nord de l’actuel [[Tchad]], est islamisé dès le {{s-|IX}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Kanem|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Kanem/126517|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>. Les [[Songhaï (peuple)|Songhai]], métissés avec des [[Berbères]] qui fuyaient l'avancée arabe, s'installent au début du {{s-|VII}} le long des rives du [[Niger (fleuve)|Niger]] ; ils fondent un petit royaume, islamisé au {{s-|IX}}, qui deviendra le puissant [[Empire songhaï]] (dont l'apogée se situera aux {{s2-|XV|XVI}})<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mali/131330|titre=Mali, Empire Songhaï|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>. La côte est du continent, baignée par l'[[océan Indien]], est depuis longtemps {{incise|au moins le début du {{s-|I}}, comme l'atteste ''[[Le Périple de la mer Érythrée]]''}} tournée vers l'[[Arabie]] et, au-delà, l'[[Inde]] et la [[Chine]] ainsi que vers l'[[Europe]]. Au moment du développement de l'islam, la [[culture swahilie]], métissage culturel entre l'Afrique et le monde arabo-musulman{{note|groupe=notes|texte=Grâce aux mariages par exemple, {{lien web|langue=fr|titre=La conquête et l'expansion arabo-musulmane en Afrique du Nord et en Afrique orientale|auteur=Céline Olszewski|url=http://histgeo.discipline.ac-lille.fr/college/mise-en-oeuvre/mise-en-oeuvre-5eme/dossier-du-groupe-college/la-conquete-et-lexpansion-arabo-musulmane-en-afrique-du-nord-et-en-afrique-orientale|site=Site disciplinaire Histoire-géographie et éducation civique, Académie de Lille}}{{commentaire biblio SRL|Les mariages entre Arabes et Africaines de l'Est ont aussi contribué à créer une culture métissée.}}}}{{,}}{{sfn|hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=113}} se déploie concomitamment ; l'islamisation de la zone est attestée dès le {{s-|VIII}}, des cités commerçantes musulmanes sont fondées ou développées. Mais {{citation|les marchands musulmans limitèrent leurs activités aux établissements côtiers, l’intérieur des terres échappant aux influences islamiques{{sfn|hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=30}}.}} L'islamisation de l'Afrique subsaharienne est essentiellement pacifique et, pour une part, superficielle. Il s'agit d'une acculturation et pas d'une colonisation ou d'une conquête. La propagation de la religion est d'ailleurs le fait des Africains subsahariens eux-mêmes ([[Haoussas]], [[Peuls]], [[Dioula (peuple)|Dioulas]]<ref group="notes">Distingués pour la circonstances des arabo-berbères.</ref>), qui répandent la religion tout en commerçant{{sfn|hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 3|p=96}}. On utilise parfois le terme d'« islam de cour » pour parler des élites musulmanes du commerce, de la science et de la politique qui cohabitent avec les populations restées largement animistes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Adriana Piga|titre=Islam et villes en Afrique au sud du Sahara|sous-titre=entre soufisme et fondamentalisme|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2003|passage=140|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=s4ox6DGgr_MC&pg=PA140}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{chapitre|langue=fr|numéro chapitre=4|titre chapitre=L’Islam en tant que système social en Afrique depuis le {{s-|VII}}|titre ouvrage=Histoire générale de l'Afrique|volume=3|titre volume=L’Afrique du {{sp-|VII|au|XI}}|passage= 126|auteur1=Zakari Dramani-Issifou|auteurs ouvrage=Mohammed El Fasi (dir.), Ivan Hrbek (codir.)|éditeur=UNESCO|année=1990}}{{commentaire biblio SRL|Ainsi, sans guerres, sans prosélytisme violent, l’islam a-t-il marqué des points, en terre d’Afrique, avant le […] {{s-|XII}} […] Souvent, on se contente d’une conversion assez formelle du prince […] S’il en est ainsi des princes […], qu’en est-il des commerçants « convertis » à l’occasion d’un échange rapide, fidèles associés mais probablement musulmans un peu superficiels ? Quant au monde rural, il n’a pas été question de toucher à ses croyances et à ses pratiques : ce serait désorganiser toute la société et ses formes de production.}}}}{{,}}<ref>{{chapitre|langue=fr|url=https://books.google.fr/books?id=VKHPg_UmnZUC&pg=PA706|auteur1=Thierno Mahmoud Diallo|titre chapitre=L'islam africain|numéro chapitre=9.8|titre ouvrage=Histoire de l'humanité|auteurs ouvrage=UNESCO|volume=6|passage=706|année=2000}}.</ref>. ==== Au sud du Sahel ==== Plus au sud, dans une région peuplée dès le {{-s-|VI}}, au sud-ouest de l'actuel [[Nigeria]], la civilisation d'[[Ife]] (ou Ifé), se développe autour de la ville éponyme, laquelle devient une cité importante à partir du {{s-|IX}} et jusqu'au {{s-|XII}}. Elle restera un centre artistique majeur jusqu'au {{s-|XIV}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.metmuseum.org/toah/hd/ife/hd_ife.htm|titre=Ife (from ca. 6th century)|éditeur=The Metropolitan Museum of Arts}}.</ref>. Encore plus au sud, dans la région des actuels [[Zimbabwe]] et [[Mozambique]], les [[Bantous]], arrivés dans la zone vers {{nobr|500 ap. J.-C.}}, chassant devant eux les autochtones [[San (peuple)|San]], construisent, entre le {{sp-|XI|et le|XIII}}, le [[Grand Zimbabwe]], capitale de l’[[empire du Monomotapa]], renommé, voire mythique, grâce à son or<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Zimbabwe/150638|titre=Zimbabwe|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>{{,}}{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 6, p. 14/18}}. Il atteint son apogée au {{s-|XV}}. Les Portugais essaient de dominer l'empire dès le {{s-|XVI}}, attirés par l'or, mais ils n'y parviennent qu'en [[1629]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Zimbabwe/150638|titre=Empire du Monomotapa|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref> ; le Monomotapa de cette époque a déjà fortement décliné, ses sources d'[[or]] tendent à s'épuiser et le commerce des esclaves est passé sous la domination des États côtiers et insulaires de la côte est<ref>{{lien web|langue=fr|format=pdf|url=http://hist-geo.ac-montpellier.fr/v1/IMG/pdf/Af_Monomot.pdf|titre=Une civilisation africaine, le Monomotapa|éditeur=Histoire et géographie, site disciplinaire de l'académie de Montpellier}}.</ref>. ==== Poussée berbéro-musulmane ==== [[Fichier:Empire almohade.PNG|vignette|L'Empire [[Almohades|almohade]] à son extension maximale, entre 1195 et 1212.]] Au {{s-|XI}}, l'expansion de l'[[islam]] en Afrique connaît une deuxième phase, plus guerrière, car justifiée par le [[Djihad]], lorsque les berbères islamisés de la dynastie [[Almoravides|Almoravide]] partent à la conquête du continent, vers le nord et le sud. Au nord, ils fondent [[Marrakech]] vers [[1062]], prennent [[Fès]] en [[1075]] et [[Tlemcen]] en [[1080]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Maxime Rodinson|titre=Almoravides|éditeur=Encyclopædia Universalis|consulté le=26 novembre 2014|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/almoravides/}}.</ref>. Au sud, ils s'emparent, en [[1076]], à l'issue d'une {{citation|expédition sanglante, ponctuée partout de pillages, de massacres et de chasses à l'homme{{sfn|Heers|2003|p=40}}}}, de la capitale de l'empire du Ghana, [[Koumbi Saleh]], avec l'aide du royaume de [[Tekrour]] ; le roi du [[Ghana]] se convertit à l'islam{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 6, p. 9/24}}. L'influence de l'islam ne dépasse pas, dans son expansion vers le sud, le {{10e}} [[Parallèle (géographie)|parallèle]] nord, où commence la grande forêt équatoriale, difficile à franchir et peu propice au peuplement dense. On attribue aussi parfois un rôle à la [[mouche tsé-tsé]], vecteur de la [[trypanosomiase|maladie du sommeil]], dangereuse pour les [[Cheval|chevaux]] des cavaliers arabes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Laveissière|auteur2=Laurent Penchenier|titre=Manuel de lutte contre la maladie du sommeil|volume=4|éditeur=IRD éditions|année=2005|passage=7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5-2aiWkyFboC&pg=PA7}}.</ref>{{,}}{{sfn|Brunel|2014|p=159}}. Mais l'arrêt de l’expansion géographique s’explique aussi par le souci qu'ont les successeurs d'[[Abou Bakr ben Omar]], le vainqueur de l'empire du [[Ghana]], de consolider les possessions almoravides en Afrique et ailleurs<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://web.archive.org/web/20130119014954/http://www.histoiredumaghreb.com:80/Les-Almoravides-1056-1147|titre=Les Almoravides 1056-1147|site=histoiredumaghreb.com}}.</ref>. Lorsqu'au {{s-|XII}} les [[Almohades]] succèdent aux [[Almoravides]], la carte de l'islam en Afrique est fixée ; cette religion est présente et dominante au nord du continent jusqu'à la frontière septentrionale de la forêt tropicale ainsi que dans la zone côtière Est. ==== Traite intra-africaine et traite arabe ==== {{article détaillé|Esclavage|Traite orientale|Traites_négrières#La_traite_intra-africaine{{!}}Traite intra-africaine}} [[Fichier:Traite musulmane medievale.svg|vignette|alt=carte de l'Afrique avec des zones colorées. L'une couvre la côte nord du continent ; une autre couvre le nord-est du continent, à cheval sur le nord de la péninsule arabique ; une troisième partant de la côte ouest au nord du golfe de Guinée, s’étend vers l'intérieur ; une quatrième est centrée au milieu du continent, un peu au nord de l'équateur ; une cinquième est centrée à l'est du continent, légèrement au sud de l'équateur ; la dernière se situe à l'ouest de la carte, à la hauteur de l'île de Madagascar|Itinéraires de traite en Afrique au Moyen Âge.]] À l'instar d'autres organisations sociales de la même époque, les communautés africaines sont inégalitaires et fondées sur l’[[esclavage]] et, à certains endroits, sur un [[Castes en Afrique|système de castes]] en lien avec les métiers{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 4, p. 13/27}} (castes de forgerons, tisserands, [[griot]]s…). La traite esclavagiste existe depuis longtemps en Afrique : {{citation|Ce sont les guerres, nombreuses entre peuples voisins, qui furent les principales pourvoyeuses de prisonniers (et de femmes) incorporés en qualité d'esclaves à la société victorieuse{{sfn|pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 4, p. 16/27}}.}} Avec la poussée islamique, le commerce transsaharien s'intensifie, faisant circuler entre le nord et le sud du continent, l'[[or]], le [[Sel alimentaire|sel]] et les esclaves. Ces derniers forment une part importante des caravanes. La traite arabe prend une dimension supplémentaire en accentuant, outre la traite intra-africaine, un trafic intercontinental soutenu, longtemps avant les Européens. C'est ainsi, par exemple, que la côte est de l'Afrique alimente l'[[Inde]] et la [[Chine]] en esclaves noirs depuis au moins le {{s-|IX}}{{sfn|Heers|2003|p=139}}{{,}}{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=120}}. La traite arabe a concerné environ dix-sept millions de personnes déportées{{sfn|Severino|Ray|2011|p=18}}. {{Clr}} ==== Trois grands empires ==== {{Article connexe|Épopée de Soundiata|Liste des empereurs songhaï}} ===== Ghana ===== [[Fichier:GHANA empire map BLANK.png|vignette|alt=carte de l'ouest de l'Afrique avec une zone verte au nord du golfe de Guinée|Carte de l'empire du Ghana à son apogée au {{s-|X}}.]] Le premier des trois grands empires subsahariens, l'[[Empire du Ghana]], puissant au moment de l'islamisation de l'Afrique, est affaibli par les attaques des [[Almoravides]] au {{s-|XI}} et commence à décliner. Il est progressivement réduit à son noyau originel, correspondant au [[Royaume du Ouagadou]]<ref name="chuteghana">{{lien web|langue=fr|url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/empire-du-ghana/4-les-almoravides-et-la-chute-du-ghana/|titre=Les Almoravides et la chute du Ghana|éditeur=Encyclopædia Universalis}}</ref>. Plusieurs autres royaumes ([[Royaume de Sosso]], [[Royaume de Diarra]]…) se partagent la domination de la région contrôlée par le Ghana à son apogée<ref name="chuteghana"/>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/empire_du_Mali/131332|titre=Empire du Mali|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Maurice Delafosse|titre=Les noirs de l'Afrique|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1941|passage=51|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84220r/f50.item#}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Pascal James Imperato|auteur2=Gavin H. Imperato|titre=Historical Dictionary of Mali|éditeur=Scarecrow Press|année=2008|passage=134|isbn=}}.</ref>. ===== Mali ===== [[Fichier:MALI empire BLANK.PNG|vignette|alt=carte de l'ouest de l'Afrique avec une vaste zone colorée couvrant le Sénégal et le sud de la Mauritanie et du Mali actuels|Carte de l'empire du Mali à son apogée au {{s-|XIV}}.]] Vers [[1230]], [[Soundiata Keïta]], roi du [[Mandé]]<ref group="notes">Orthographié aussi « Manden » ou encore « Manding ».</ref>, région correspondant à peu près à l'actuel [[Mali]], coalise les [[Malinké (peuple)|Malinkés]] afin de contrer les attaques du roi du Sosso, [[Soumaoro Kanté]]. En [[1235]], à la [[bataille de Kirina]], il défait son adversaire. Il poursuit ensuite ses conquêtes, reprenant ainsi [[Koumbi|Koumbi Saleh]], ex-capitale de l’[[empire du Ghana]], des mains du roi du Sosso. Il crée le second des trois grands empires, le très riche<ref group="notes">La richesse de l'empire repose sur l'or. En 1324, à l'apogée de l'empire, le [[mansa]] (roi des rois), [[Kanga Moussa]], à l'occasion d'un pèlerinage à [[La Mecque]], déverse tant d'or {{incise|une dizaine de tonnes semble-t-il}} dans l'économie moyen-orientale qu'il fait baisser pour plusieurs années le cours du métal précieux. Cf. {{lien web|langue=fr|titre= Kankan Musa ou Mansa Musa, empereur du Mali (1312-1337)|éditeur=Encyclopædia Universalis|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/kankan-musa-mansa-musa/}} et {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire générale de l'Afrique|volume=4|année=|passage=173|isbn=}}.</ref> et puissant [[empire du Mali]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/mali-empire-du/|éditeur=Encyclopædia Universalis|titre= Mali, empire du (XIe-XVIIe s.)|auteur=Alfred Fierro}}.</ref>, qui est élargi, organisé et géré par ses successeurs. L'empire du Mali est aussi connu pour la « [[Charte du Manden]] », datant de 1222 ou de 1236, correspondant au serment prononcé par Soundiata Keïta à l'occasion de son intronisation. Considéré comme l'un des plus anciens textes relatifs aux [[droits de l'homme]], il s'agit d'un contenu oral, « constitutionnel », relatif aux droits de l'homme et à l'organisation formelle et légale régissant les rapports entre les hommes. Il ne fera l'objet d'une transcription écrite qu'au {{s-|XX}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00290|titre=La Charte du Mandén, proclamée à Kouroukan Fouga|site=unesco.org|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=hga4|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 4|p=157}}. Après le règne de Mansa Moussa II (vers 1387), l'empire connaît une période de troubles de succession qui l'affaiblissent ; dans le même temps, les berbères [[touareg]], restés durablement rebelles, lancent des attaques contre les villes de la zone sahélienne, notamment [[Tombouctou]] dont ils s'emparent en 1433{{sfn|hga4|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 4|p=199}}. Les Portugais, quant à eux, arrivés sur le continent au début du {{s-|XV}}<ref group="notes">Les Portugais prennent pied sur le continent dès 1415, avec la prise de [[Ceuta]].</ref>, commercent avec l'empire tout en participant à son affaiblissement car, pour favoriser leur négoce, notamment d'esclaves, ils soutiennent les petites communautés côtières et les poussent à s’émanciper{{sfn|hga4|texte=Histoire générale de l’Afrique, vol. 4|p=198}}. ===== Songhaï ===== [[Fichier:SONGHAI empire map BLANK.PNG|vignette|alt=carte de l'ouest de l'Afrique avec une large zone colorée partant de la côte ouest et s'étendant vers le centre du continent|Carte de l'empire songhaï au {{s-|XVI}}.]] La domination touarègue dans la zone septentrionale est de courte durée. Sous l'impulsion de [[Sonni Ali Ber]] (« Sonni Ali le grand »), considéré comme un grand stratège, le royaume du Songhaï, tributaire de l'empire du Mali depuis 1300, met en place une politique de conquêtes territoriales, rompant avec l'économie de razzia qui prévalait jusqu'alors. Il combat et vainc les [[Peuls]] et les Touaregs ; il reprend Tombouctou en 1468. C'est l'avènement du troisième empire, l'[[empire songhaï]], lequel se développe durant le {{s-|XV}} et le {{s-|XVI}}, la conquête territoriale s'appuyant sur une organisation politique largement inspirée de celle de l'empire du Mali{{sfn|hga4|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 4|p=219}}. Sonni Ali, musulman « de façade », reste fidèle aux traditions songhaïs. À sa mort, le parti musulman l'emporte et l'empire Songhaï est dirigé par une dynastie musulmane, la dynastie des [[Askia]]{{sfn|hga4|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 4|p=219}}, qui porte l'empire à son apogée au {{s-|XVI}}. À la fin du {{s-|XVI}}, des guerres civiles se conjuguent aux assauts des [[Saadiens]], qui lui contestent la possession des mines de sel de [[Teghazza]], au Sahara, pour affaiblir l'empire. La [[bataille de Tondibi]], perdue contre les Saadiens, le 12 avril 1591, marque la fin de l'empire et son allégeance au sultan du Maroc<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/chute-de-l-empire-songhay/|titre=Chute de l'empire songhay|éditeur=Encyclopædia Universalis|auteur=[[Jean Boulègue]]}}.</ref>{{,}}{{sfn|hga4|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 4|p=221-222}}. === Tableau résumé des principales entités politiques historiques en Afrique === {{Article connexe|Liste de civilisations de l'Afrique précoloniale}}<small>'''Références :'''</small><ref name="Histoire générale de l’Afrique 1990">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|titre=Histoire générale de l’Afrique|éditeur=UNESCO|année=1990|isbn=}}{{commentaire biblio SRL|8 tomes}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique}}{{,}}{{sfn|id=acstrasbourg|texte=Académie de Strasbourg}} {|class="wikitable centre" |+ Entités politiques et civilisations africaines les plus notables ! Nom||début||fin||zone géographique approximative |- |[[Égypte antique]]||[[XXXe siècle av. J.-C.|3000]]||{{Date|-30}}||actuelle [[Égypte]] |- |[[Nok (culture)|Culture Nok]]||[[Années 1490 av. J.-C.|1500]]||200 ou {{unité|300|ans ap. J.-C.}}||centre de l'actuel [[Nigeria]] |- |[[Civilisation carthaginoise]]||{{Date|-814}}||{{Date|-146}}||Côte nord du continent et actuelle [[Tunisie]] |- |[[Royaume de Koush]]<br />(ou Royaume de Nubie)||{{Date|-750}}||[[340]]||actuel [[Soudan]] |- |[[Royaume d'Aksoum]]||{{-s|I}}||{{s-|X}}||actuelle [[Éthiopie]] |- ! colspan="4" scope="row" align="center"|Les trois grands empires |- |[[Empire du Ghana]]||[[300|{{unité|300|ap. J.-C.}}]]||[[1240]]||nord du [[golfe de Guinée]] |- |[[Empire du Mali]]||{{s-|XI}}||{{s-|XVII}}||nord du [[golfe de Guinée]] |- |[[Empire songhaï]]||{{s-|XIV}}||{{s-|XVI}}||nord du [[golfe de Guinée]] |- ! colspan="4" scope="row" align="center"|Autres civilisations&nbsp;notables |- |[[Royaume du Kanem-Bornou]]||{{s-|VIII}}||[[1846]]||nord du [[Tchad]] |- |[[Royaume du Kongo]]||{{s-|IX}} ou {{s-|XII}}||{{s-|XVIII}}||actuelles [[république du Congo]], [[république démocratique du Congo]] et une petite partie de l'[[Angola]] |- |[[Royaume mossi]]||{{s-|XI}}||{{s-|XIX}}||actuel [[Burkina Faso]] |- |[[Ife]]||{{s-|XII}}{{note|groupe=notes|texte=Le site est occupé depuis le {{-s|VI}}}}||{{s-|XV}}||sud-ouest de l'actuel [[Nigeria]] |- |[[Empire du Djolof]]||{{s-|XII}}||[[1549]]||actuels [[Sénégal]] et [[Gambie]] |- |[[Empire ashanti|Fédération puis Empire Ashanti]]||{{s-|XIII}}||{{s-|XIX}}||actuel [[Ghana]] |- |[[Royaume du Bénin]]||{{s-|XIII}}||{{s-|XX}}||actuel [[Nigeria]] |- |[[Empire du Monomotapa]]<br />ou « Empire du Grand Zimbabwe »||{{s-|XI}}||[[1629]]||actuels [[Zimbabwe]] et [[Mozambique]] |- |[[Royaume d'Oyo]]||{{s-|XV}}||{{s-|XIX}}||sud de l'actuel [[Nigeria]] |- |[[Royaume du Dahomey]]||{{s-|XVII}}||{{s-|XIX}}||sud de l'actuel [[Bénin]] |} ==== Autres entités politiques ==== <small>'''Références :'''</small><ref name="Histoire générale de l’Afrique 1990" />{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique}}{{,}}{{sfn|id=acstrasbourg|texte=Académie de Strasbourg}} {|class="wikitable centre" |- |[[D'mt]] - {{-s|VIII}} - {{-s|VII}} - [[Érythrée]], nord de l'[[Éthiopie]] actuelles |- |[[Afrique romaine]] - {{An av. J.-C.|146}} - [[429]] - côte nord et nord-est du continent |- |[[Monoemugi]] - {{s-|XVI}} - {{s-|XVIII}} - actuelle [[Tanzanie]] |- |[[Royaume de Loango]] - {{s-|XVI}} - [[1885]] - actuelle [[république du Congo]] |- |[[Royaume bambara du Kaarta]] - {{s-|XVII}} - [[1854]] - actuel [[Mali]] |- |[[Royaume bambara de Ségou]] - {{s-|XVII}} - [[1861]] - actuel [[Mali]] |- |[[Royaume Kuba]] - {{s-|XVII}} - {{s-|XIX}} - actuelle [[république démocratique du Congo]] |- |[[Royaume zoulou]] - {{s-|XVIII}} - {{s-|XIX}} - actuelle [[Afrique du Sud]] |- |[[Empire du Macina]] - {{s-|XIX}} - {{s-|XIX}} - actuels [[Mali]] et [[Mauritanie]] |} ==== Galerie ==== <gallery mode="nolines" widths="180"> Fichier:SFEC EGYPT ABUSIMBEL 2006-003.JPG|alt=deux statues monumentales en haut-relief de deux personnages assis|Statues de [[Ramsès II]] (règne de [[Années 1270 av. J.-C.|1279]] à {{Date|-1213}}) à [[Abou Simbel]] ([[Égypte]]). Fichier:Sudan Meroe Pyramids 30sep2005 2.jpg|alt=plusieurs pyramides à base carrée dans le désert|Pyramides de [[Méroé]] ([[Soudan]]), ({{-s-|VI}}), patrimoine mondial de l'[[UNESCO]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://whc.unesco.org/en/list/1073|titre=Gebel Barkal and the Sites of the Napatan Region|éditeur=UNESCO World Heritage Centre}}.</ref>. Fichier:Le Cardo maximus de la ville romaine (Tipaza).jpg|alt=allée bordée de piliers rectangulaires en ruine, avec la mer en arrière-plan|Ruines romaines de [[Tipaza]] ([[Algérie]]), fondée par les [[Phénicie]]ns vers le {{nobr|{{-s-|V}}}} Fichier:Bandiagara escarpment1.jpg|alt=habitations rectangulaires en banco (terre crue) devant une falaise abrupte|[[Falaise de Bandiagara]] ([[Mali]]), architecture du pays [[Dogon]], habitée dès le {{-s-|III}} Fichier:Maison d'Africa EL Jem.jpg|alt=mosaïque au sol représentant une tête de femme|Mosaïque de la ''Domus Africa'' de [[Thysdrus]] ([[Tunisie]]), {{s-|II}}. Fichier:Stela aksum.jpg|alt=obélisque en pierre grise|Obélisque à [[Aksoum]] ([[Éthiopie]]), {{s-|III}}. Fichier:View Great Mosque of Kairouan.jpg|alt=vue générale, en plongée, d'une mosquée en pierres blanches|[[Grande Mosquée de Kairouan]] ([[Tunisie]]), construite en [[670]]. Fichier:Bronze_head_and_ram%27s_head.jpg|alt=deux sculptures en bronze, d'une dizaine de centimètres, représentant une tête humaine et une tête de bélier|Bronzes d'[[Igbo-Ukwu]] ([[Nigeria]]), {{s-|IX}}. Fichier:Great Zimbabwe Closeup.jpg|alt=mur en pierres percé d'une porte|Ruines du Monument national du [[Grand Zimbabwe]] ([[Zimbabwe]]), {{sp-|XI|au|XV}}. </gallery> === Traite atlantique === {{Article détaillé|Commerce transsaharien|Esclavage|Traites négrières|Commerce triangulaire|Chronologie de l'abolition de l'esclavage}} {{Article connexe|Controverse de Valladolid}} [[Fichier:Marchands d'esclaves de Gorée-Jacques Grasset de Saint-Sauveur mg 8526.jpg|vignette|alt=gravure représentant un homme blanc vêtu à l'occidental, discutant avec un homme noir fumant la pipe ; en arrière-plan, deux hommes noirs vêtus d'un cache-sexe|Marchands d'esclaves à [[Île de Gorée|Gorée]] (v. 1797).]] [[Fichier:Official medallion of the British Anti-Slavery Society (1795).jpg|vignette|alt=gravure de type eau-forte, représentant un homme noir à genoux, portant des chaînes, tendant les mains jointes en signe de supplication|Médaillon officiel de la [[Anti-Slavery Society|Société britannique anti-esclavage]]. L'inscription dit : {{citation|[[Am I Not a Man and a Brother?|Ne suis-je pas un homme et un frère ?]]}} (1795)]] Le commerce des esclaves ([[Traites négrières|traite négrière]]) se développe massivement avec l'arrivée des Portugais, suivis des autres Européens, qui organisent une « traite atlantique », outre la traite intra-africaine qui continue à emprunter les chemins caravaniers et la traite arabe laquelle transite par la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] (vers l'Europe) et par l'[[Océan Indien]] (vers le [[Moyen-Orient]], l'[[Inde]] et l'[[Asie]]){{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l’Afrique|loc=chap. 7, p. 1/18}}. Cette traite atlantique prend la forme du « commerce triangulaire » en Atlantique nord : les navires venus d'Europe, chargés de marchandises (tissus, armes, alcool…) débarquent sur les côtes, échangent ces produits contre des esclaves qui sont ensuite vendus aux Antilles et en Amérique. Les navires rapportent ensuite, notamment, la mélasse issue de la canne à sucre, destinée à fabriquer le sucre et l'alcool dans les distilleries européennes. Dans l'Atlantique sud, c'est le « commerce en droiture », pratiqué par les Portugais, qui domine ; les navires relient directement les côtes africaines aux côtes américaines et antillaises{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 7, p. 4/10}}. Ce sont les Portugais qui mettent en place la traite au {{s-|XV}}<ref group="notes">Les Portugais commencent leur [[Empire colonial portugais|expansion outre-mer]] dès [[1415]], en s'installant à [[Prise de Ceuta (1415)|Ceuta]] (actuel [[Maroc]]) puis en s'implantant, au fil du temps, le long de la côte ouest du continent. Ils atteignent le [[Cap-Vert]] en 1444, le [[Sénégal]] en 1445, le [[golfe de Guinée]] en 1460 ; ils doublent le [[cap de Bonne-Espérance]] en 1488.</ref>. Des esclaves africains, venus d'[[Île d'Arguin|Arguin]] (île de l'actuelle [[Mauritanie]]), sont vendus dans la ville portugaise de [[Lagos (Portugal)|Lagos]] dès [[1444]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Joseph-Roger de Benoist|titre=Histoire de l'Église catholique au Sénégal|sous-titre=du milieu du {{s-|XV}} à l'aube du troisième millénaire|lieu=Paris/Dakar|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2008|pages totales=581|isbn=978-2-84586-885-4|présentation en ligne={{Google Livres|L9aE0kPmN6EC|page=15}}}}.</ref> et {{citation|les premiers esclaves noirs sont introduits à [[Hispaniola]] dès 1493{{sfn|de Almeida Mendes|2008|p=744}}}}. Les Portugais découvrent les îles du [[Histoire du Cap-Vert|Cap-Vert]] en 1456 puis celles de [[Histoire de Sao Tomé-et-Principe|Sao Tomé-et-Principe]] en 1471, désertes à l'époque, s'y installent et commencent à cultiver la canne à sucre grâce à des esclaves venus du continent{{sfn|id=hga5|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 5|p=580}}. Ils instaurent ainsi une [[économie de plantation]] rapidement transposée aux colonies américaines ; en 1505, le premier circuit triangulaire se met en place, à destination de [[Cibao]] et d'[[Hispaniola]]. {{citation|Les Portugais furent la première et, pendant cent cinquante ans, la seule nation européenne engagée dans la traite négrière atlantique{{sfn|de Almeida Mendes|2008|p=739}}.}} Les circuits sont, dès leurs débuts à la fin du {{s-|XV}}, contrôlés et organisés ; le roi du Portugal accorde des droits exclusifs de navigation ou des droits de commercialisation en échange de redevances{{sfn|de Almeida Mendes|2008|p=744-745}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=Par ailleurs, la traite africaine est précocement et paradoxalement justifiée par ceux qui défendent les droits des [[Amérindiens]] ; ainsi [[Bartolomé de las Casas]] (1474 ou 1484-1566), prêtre aumônier des conquistadores, fut accusé, en ayant pris la défense des indigènes, d'avoir favorisé l'utilisation d'esclaves noirs à la place<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Bartolom%C3%A9_de_Las_Casas/128917|titre=Bartolomé de Las Casas|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=es|auteur1=Isacio Perez Fernandez|titre=Bartolomé de las Casas|sous-titre=contra los negros? : revisión de una leyenda|éditeur=Ediciones Esquila|année=1991|pages totales=268|isbn=978-84-7295-113-6}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/esclavage/49330|titre=Esclavage|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>.}}. [[Fichier:Ann_Zingha.jpg|vignette|[[Njinga du Ndongo et du Matamba]] ([[1583]]-1663), reine du [[royaume de Ndongo]] et du [[royaume de Matamba]], [[Emblème|symbole national]] [[angola]]is revendiquée par les [[Anticolonialisme|anticolonialistes]] et les [[Féminisme|féministes]] pour sa longue résistance aux [[Portugal|Portugais]].]] Cette traite atlantique s'accélère lorsque l'exploitation du continent américain par les Européens s'accompagne d'une forte demande de [[main-d'œuvre]] pour les plantations de canne à sucre, café, cacao, coton, tabac… qui se développent massivement dans la seconde moitié du {{s-|XVI}}. La demande concerne aussi, dans une moindre mesure, l'exploitation des mines d'argent et d'or du Pérou et du Mexique{{sfn|id=hga5|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 5|p=26-28}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://memorial.nantes.fr/esclavage-et-lutte-pour-la-liberte/la-traite-negriere-atlantique-et-l%E2%80%99esclavage-colonial/|titre=La traite négrière atlantique et l’esclavage colonial|éditeur=Mémorial de l'abolition de l'esclavage - Nantes|consulté le=13 mai 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les implantations portugaises puis, plus largement, européennes, de la côte ouest-africaine deviennent les plaques tournantes de la traite, tandis qu'à l'intérieur du continent, de complexes circuits d'échanges s'établissent, la traite atlantique européenne se conjuguant aux circuits antérieurs qui perdurent, ceux de la traite orientale de la côte est et ceux de la traite transsaharienne orientés vers le nord{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 7, p. 7/18}}. Les autres puissances européennes s'engagent dans la traite aux {{s2-|XVI|XVII}}, impliquant les Français, les Anglais, les Néerlandais et même les Danois et les Suédois<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alphonse Quenum|titre=Les Églises chrétiennes et la traite atlantique du {{sp-|XV|au|XIX}}|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2008|passage=114|isbn=}}.</ref>. Ces autres nations européennes suivent la même voie que le Portugal, créant des compagnies « à charte » (bénéficiant d'un monopole ou d'un privilège accordé par un État){{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=110}}. Cependant, au fil du temps, elles sont progressivement remplacées par des compagnies d'initiatives purement privées ; vers 1720, ces dernières dominent le commerce, profitant de la dérégulation progressive concédée par les gouvernements européens{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=111}}. La place des pays dans la traite fluctue au gré des luttes et des rapports de force entre nations européennes. La fin du {{s-|XVII}} est marquée par la domination française, et c'est l'Angleterre qui domine la traite atlantique à son apogée, au {{s-|XVIII}}. Les Européens ne pénètrent pas encore à l'intérieur du continent. Implantés sur le littoral, ils commercent avec les ethnies et les royaumes côtiers qui livrent les esclaves capturés à l'intérieur des terres{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=103-104}}. Des royaumes africains, à la fois guerriers et commerçants{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=80}}, prospèrent ainsi grâce à ce commerce {{incise|qui coexiste avec la traite orientale{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=118 et sq}}}}, tels le [[Royaume de Dahomey]], le [[Royaume Kongo]], l'[[Empire ashanti]] ou le [[Royaume du Kanem-Bornou]]{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 8, p. 3/12}}{{,}}{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=74, 100}}, au détriment notamment de l'Afrique intérieure, {{citation|objet de razzias incessantes}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap.7, p. 7/10}}. Le nombre d'esclaves déportés depuis l’Afrique au titre de la traite atlantique est évalué à douze millions environ en {{nobr|400 ans}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=Emmer|prénom1=Pieter C.|traduction=Guillaume Ratel - Cornell University|titre=L'Afrique et l'impact de la traite atlantique|périodique=Revue d’histoire moderne et contemporaine|volume=5|année=2005|numéro=52-4bis|passage=5-17 (p. 12)|url=http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2005-5-page-5.htm}}.</ref>{{,}}{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=177}}{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 7, p. 7/10}}. === Colonisation === {{Article détaillé|Abolition de l'esclavage|Partage de l'Afrique|Afrique au XIXe siècle{{!}}Afrique au {{s-|XIX}}|Colonialisme|Colonisation}} {{Article connexe|Grand Trek|Mfecane|Guerre des mahdistes}} [[Fichier:Scramble-for-Africa-1880-1913.png|thumb|350px|L'expansion coloniale européenne de 1880 à 1913]] La colonisation effective de l'Afrique est précédée par une période de grandes explorations. ==== Abolition et fin des traites ==== Le {{s-|XVIII}} est en France le [[siècle des Lumières]]. [[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|L'encyclopédie]] de Diderot et d'Alembert, qui paraît entre 1751 et 1772, propage les idées humanistes<ref group="notes">L'article « esclavage » dit ainsi {{citation|Les peuples qui ont traité les esclaves comme un bien dont ils pouvoient disposer à leur gré, n’ont été que des barbares}} ''in'' L’Encyclopédie, {{1re}} éd. 1751 (Tome 5, {{p.|937}}).</ref>. Un peu plus tard se créent en Angleterre, où l'influence de l'intelligentsia française était loin d'être négligeable{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=248}}, des organisations abolitionnistes qui militent contre la traite et l’esclavage telle l'[[Anti-Slavery Society]], établie dans le premier tiers du {{s-|XIX}}. Ces idées conduisent à une « révolution morale »{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=231}} et à un {{citation|élan abolitionniste de l'occident{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=92}}}} qui amènent le Danemark à abolir ''de jure''<ref group=notes>En dix ans.</ref> la traite en 1792, suivi par l'Angleterre en 1807, les États-Unis en 1808, la Suède en 1813, la France en 1815 (à l'occasion du [[congrès de Vienne]]), l’Espagne et le Portugal en 1817, et le Brésil en 1850 seulement{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=289}}{{,}}{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=94-95}}. L'Angleterre, à la pointe du mouvement abolitionniste{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=288}} et {{citation|gendarme des mers<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Françoise Vergès|titre=Abolir l'esclavage, une utopie coloniale|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2001|pages totales=240|passage=65|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZzUm-nps3_MC}}.</ref>}}, s'attache, dès 1807 et surtout à partir de 1833, à faire respecter l'interdiction de la traite dans les eaux ouest-africaines{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=95}}{{,}}{{sfn|Pétré-Grenouilleau|2014|p=290}}{{,}}<ref group=notes>À l'aide d'une flotte baptisée ''{{langue|en|[[West Africa Squadron]]}}.''</ref> avec plus ou moins de bonheur<ref group=notes>Vers la fin du {{s-|XIX}}, la Royal Navy agit aussi en Afrique du Nord et dans l'océan Indien.</ref>. La traite atlantique ne s’arrête évidemment pas subitement, elle se poursuit illégalement jusque vers le début du {{s-|XX}}. Ainsi, quoique {{citation|sérieusement combattu après 1842, le trafic ne disparaît pas des côtes de Loango avant les années 1900{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=102}}.}} Cependant, dans le même temps, les traites arabes et intra-africaines se poursuivent et s’amplifient. La traite intra-africaine augmente même au {{s-|XIX}} car les cultures d'exportation (huile de palme, arachides, miel, clous de girofle, caoutchouc, coton), utilisatrices de main-d'œuvre servile, se développent dans le cadre du commerce avec les Européens{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=28}}. La traite de la côte orientale profite de la baisse de la traite atlantique{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=114}} ; à la fin du {{s-|XIX}} le plus important marché négrier du continent est celui de [[Histoire de Zanzibar#Commerce d'esclaves|Zanzibar]]{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 7 p. 7/10}}, à l'époque sous contrôle du [[Histoire d'Oman|sultanat d'Oman]]. Quant à la côte nord de l'Afrique, elle voit les corsaires sévir jusqu'au début du {{s-|XIX}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|En 1830, la colonisation française de l’Algérie signe l’arrêt définitif de l’activité des pirates de la côte berbère<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://blogs.univ-poitiers.fr/jp-pancracio/2012/02/13/fin-de-la-piraterie-barbaresque-en-mediterranee/|titre=Fin de la piraterie barbaresque en Méditerranée|auteur1=Jean-Paul Pancracio|date=13 février 2012|éditeur=Université de Poitiers}}.</ref>.}}}}. La pénétration européenne fera cesser les traites arabes et intra-africaines qui auront perduré jusqu'aux premières années du {{s-|XX}}{{sfn|Heers|2003|p=254}}. ==== Explorations ==== [[Fichier:Rencontre de Livingstone - How I found Livingstone (fr).png|vignette|alt=deux hommes blancs se saluent ; ils sont entourés d'hommes habillés de djellabas et d'autres, vêtus de pantalons et chemise ou de pagnes, portant pour certains un fusil sur l'épaule ou un panier sur la tête. L'arrière-plan est celui d'une habitation à toit de chaume|[[Henry Morton Stanley|Stanley]] retrouve [[David Livingstone|Livingstone]] (illustration de l'ouvrage ''[[Comment j'ai retrouvé Livingstone]]'', Paris, Hachette, 1876).]] L'Afrique a, aujourd'hui encore, la réputation d'être un « continent insalubre », touché par des maladies comme le [[paludisme]] (malaria), la [[filariose]], l'[[onchocercose]] (cécité des rivières), la [[trypanosomiase]] (maladie du sommeil), la [[lèpre]], ou encore la [[fièvre jaune]]{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 3, p. 5/32}}. Les voyageurs, avant de se risquer à l'exploration, s'entraînent et s'endurcissent<ref>{{article|langue=fr|titre=Les explorateurs français du {{s-|XIX}} reconsidérés|auteur1=Numa Broc|périodique=Revue française d'histoire d'outre-mer|année=1982|volume=69|numéro=256|passage=237-273 (p. 258)|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/outre_0300-9513_1982_num_69_256_2381}}.</ref>. En 1854, la découverte de la [[quinine]] contribue à faciliter la conquête et la colonisation de l'Afrique<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert O. Collins|auteur2=James M. Burns|titre=A History of Sub-Saharan Africa|lieu=New York City|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2007|pages totales=417|passage=269|isbn=978-0-521-68708-9}}.</ref>. À la fin du {{s-|XVIII}}, l'esprit du moment en Europe{{note|groupe=notes|texte=Issu des « Lumières »<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_histoire/187590|titre=Afrique, histoire - § 5.3 Découverte de l'intérieur du continent|consulté le=22 juin 2015}}.</ref>.}}, outre l'abolitionnisme, est aussi celui de la curiosité scientifique {{incise|qui justifie l’exploration}} et celui de l'impérialisme culturel {{incise|qui pousse à évangéliser les populations tout en commerçant}} ; c'est la {{citation|théorie dite des « trois C » […] [''qui''] consiste à associer les termes de civilisation, de commerce et de christianisme pour en faire les fondements de l’idéologie coloniale{{sfn|Surun|2006|p=23}}{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 8/18}}.}} À côté des sociétés abolitionnistes, des sociétés d'exploration (l'[[African Association]] par exemple, fondée en 1788 en Angleterre) et des sociétés missionnaires (ainsi la [[London Missionary Society]], créée en 1795) apparaissent à ce moment. Dans les débuts du {{s-|XIX}}, l'intérieur de l'Afrique reste largement inexploré<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Afrique_histoire/187590|titre=Afrique, histoire - § 5.2 Exploration et conquête|consulté le=18 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Edme François Jomard|titre=Notice historique sur la vie et les voyages de René Caillié|sous-titre=accompagnée d'un portrait|éditeur=Delaunay|année=1839|pages totales=70|format=epub|passage=16|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=byg6AAAAcAAJ}}.</ref> et les informations géographiques ou [[ethnographie|ethnographiques]] concernant le continent sont très anciennes{{note|groupe=notes|texte={{citation|La carte d’Afrique publiée par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville en 1749 […] [''montre''] des tracés hydrographiques assortis de notes exposant les hypothèses établies à leur sujet à partir des géographes grecs et arabes{{sfn|Surun|2006|p=29-30}}.}}}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Viguier|titre=Sur les traces de René Caillié|sous-titre=le Mali de 1828 revisité|éditeur=Editions Quae|année=2008|pages totales=158|passage=86|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=nc13sYyITP0C}}.</ref> ; lorsque [[René Caillié]] part à la découverte de [[Tombouctou]], qu'il atteint en 1828, {{citation|les dernières informations concernant la ville dataient du {{s-|XVI}} et émanaient des récits de [[Léon l'Africain]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Eric Milet|titre=Mali : Magie d'un fleuve aux confins du désert|éditeur=Editions Olizane|année=2007|pages totales=316|passage=269|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=DC0Dj2if8DwC}}.</ref>.}} Sous l'impulsion anglaise, la fin du {{s-|XVIII}} puis le {{sp-|XIX|et le début du|XX}} voient donc de grandes expéditions se monter, financées par les sociétés missionnaires, les sociétés d'exploration, les grands journaux et les États<ref group="notes">Les grands explorateurs de l'Afrique : * [[James Bruce (explorateur)|James Bruce]], entre 1768 et 1774, recherche les sources du Nil ; * [[Mungo Park]] reconnaît le fleuve Niger entre 1795 et 1806 ; * [[René Caillié]] atteint Tombouctou en 1828 ; * [[David Livingstone]] traverse l'Afrique d'ouest en est entre 1849 et 1856, puis part à la recherche des sources du Nil en 1871 ; * [[Richard Francis Burton]] explore l'Afrique centrale (1856-1860) et recherche les sources du Nil (1864) ; * [[John Hanning Speke]] recherche les sources du Nil (1857-1858 et 1861-1862) ; * [[Henry Morton Stanley]] part à la recherche de Livingstone (1871) et explore l'Afrique d'est en ouest (1878) ; * [[Paul Belloni Du Chaillu]] explore la région de l'actuel [[Gabon]] entre 1855 et 1867 ; * [[Pierre Savorgnan de Brazza]] explore le fleuve Congo et sa région (1879-1882). </ref>. Parallèlement, les missions chrétiennes s'implantent massivement dans tout le continent ; il en existait quelques-unes au début du {{s-|XIX}}, elles se comptent par dizaines à la fin du même siècle{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=69-70}}. Les explorations et les missions n'ont pas que des visées désintéressées, scientifiques et évangélisatrices ; dans les faits, une exploration {{citation|précède souvent des prises de possession coloniales<ref>{{article|langue=fr|titre=Les explorateurs français du {{s-|XIX}} reconsidérés|auteur1=Numa Broc|périodique=Revue française d'histoire d'outre-mer|année=1982|volume=69|numéro=256|passage=237-273 (p. 239)|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/outre_0300-9513_1982_num_69_256_2381}}.</ref>.}} Notable exemple du phénomène, à la fin du {{s-|XIX}}, [[Léopold II (roi des Belges)|Léopold II de Belgique]] commandite plusieurs expéditions, dont une menée par l'explorateur [[Henry Morton Stanley]]{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol.6|p=761}}{{,}}<ref group=notes>Cf. [[Expéditions préludes à la fondation de l'État indépendant du Congo]].</ref>, lequel crée l'[[État indépendant du Congo]], en 1885, qui sera la propriété personnelle du roi{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=305; 343}}. ==== Domination coloniale ==== {{Article détaillé|Conférence de Berlin|Traité de Berlin (1885)|Exposition coloniale internationale}} [[Fichier:Africa1913 fr.png|vignette|alt=carte de l'Afrique figurant en différentes couleurs les possessions coloniales de l'époque|L'Afrique coloniale en 1913.]] [[Fichier:Colonial Map Of Africa in 1930.png|vignette|alt=carte de l'Afrique figurant en différentes couleurs les possessions coloniales de l'époque|L'Afrique coloniale en 1930.<br />{{Légende/Début}}{{Légende|#bbfdd9|Allemagne}}{{Légende|#f7fab2|Belgique}}{{Légende|#eaaff7|Espagne}}{{Légende|#b6e3fc|France}}{{Légende|#fbc5c0|Grande-Bretagne}}{{Légende|#d2f89b|Italie}}{{Légende|#c0a6f2|Portugal}}{{Légende|#f6f6f6|États indépendants}}{{Légende/Fin}}]] En 1880, à l'aube de la colonisation massive, moins de 20 % du continent est aux mains des Européens. Il s’agit, à l'ouest, de zones côtières{{note|groupe=notes|texte=Les zones côtières sous domination européenne en 1880 concernaient les actuels [[Sénégal]], [[Sierra Leone]], [[Ghana]] (nommé ''{{Langue|en|Gold coast}}'' à l'époque), le littoral d'[[Abidjan]] en actuelle [[Côte d'Ivoire]], les alentours de [[Porto-Novo]] dans ce qui était le [[Royaume de Dahomey]] (actuel [[Bénin]]), l'île de Lagos dans l'actuel [[Nigeria]], le delta du [[Gabon]] et des bandes côtières de l'[[Angola]] et du [[Mozambique]] actuels.}}, tandis que l'Afrique orientale est exempte de présence européenne. Seule l'Afrique australe est significativement occupée, {{unité|250|km}} à l'intérieur des terres{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 1/15}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=À partir de la [[Colonie du Cap]], établie par les Portugais en 1691, passée sous contrôle néerlandais puis anglais, l'Afrique australe avait vu la formation des [[Républiques boers]], notamment le [[Natal (Afrique)|Natal]] (1838), la [[République sud-africaine (Transvaal)|République sud-africaine du Transvaal]] (1852) et l'[[État libre d'Orange]] (1854), à l'issue du [[Grand Trek]] commencé en 1835.}} ainsi que l'[[Algérie]], conquise par les Français en 1830{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=21}}. Entre 1880 et 1910, en un laps de temps très court du fait de la supériorité technologique des Européens{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=60}}, {{citation|les changements les plus importants, les plus spectaculaires, les plus tragiques}} de l'histoire du continent se produisent et la quasi-totalité de son territoire est conquise et occupée par les puissances impérialistes qui instaurent un système colonial. La période après 1910 est essentiellement celle de la consolidation du système{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=21}}. Ce déferlement entraîne des frictions entre les nations européennes ; c'est notamment le cas pour la zone du [[Congo (fleuve)|Congo]] où les intérêts belges, portugais et français se confrontent et pour l'Afrique australe, où se combattent Britanniques et [[Afrikaners]]{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=217}}. Afin de traiter la situation, les États européens organisent, en l'absence de tout représentant africain, à la fin de 1884 et au début de 1885, la [[conférence de Berlin]] qui débouche sur un [[traité de Berlin (1885)|traité]] fixant les règles auxquelles les signataires acceptent de se soumettre dans le cadre de leur processus de colonisation. Cela a pour effet d'accélérer la colonisation{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=49}} et donc le déploiement des « 3 C » (commerce, christianisme, civilisation) au nom du « [[Le Fardeau de l'homme blanc|fardeau de l'homme blanc]] »{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 6/15}}. Deux pays échappent au [[partage de l'Afrique]], le [[Liberia]], créé par une société de colonisation américaine en 1822 et ayant proclamé son indépendance le 26 juillet 1847{{sfn|id=hga6|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 6|p=108}} et l'[[Éthiopie]], État souverain depuis l'Antiquité, qui parvient à repousser la [[Première guerre italo-éthiopienne|tentative de colonisation]] des [[Italie]]ns auxquels elle inflige une défaite à la [[bataille d'Adoua]], le {{1er}} mars 1896. Il s'agit de la première victoire décisive d'un pays africain sur les colonialistes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Prunier|titre=L'Éthiopie contemporaine|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2007|passage=105|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=nmz-plqE8wgC&pg=PA105}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=295}}. Ce que les francophones nomment « [[partage de l'Afrique]] », mettant ainsi l'accent sur les conséquences pour le continent, est appelé ''{{Langue|en|Scramble for Africa}}'' (« la ruée vers l'Afrique ») par les anglophones, qui mettent ainsi en exergue les causes. Ce terme est corrélé avec l'analyse économiste qui avance que cette colonisation est déclenchée par les besoins en matières premières des économies européennes, engagées dans la révolution industrielle et dans le commerce international{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 4/15}}. Le terme fait aussi référence à la compétition économique que se livrent les nations sur le sol africain{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=799}}. Pour l'acception économiste, inspirée par [[John Atkinson Hobson]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Atkinson Hobson|titre=Imperialism, a study|lieu=New York|éditeur=James Pott & company|année=1902}}.</ref>, l'impérialisme et la colonisation sont les conséquences de l'exploitation économique pratiquée par les capitalistes et le résultat des rivalités entre les nations{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=40}}. La plupart des régimes coloniaux mettent fin, ''de jure'', à l'esclavage dans leur zone d'influence {{incise|quoique la pratique perdura ''de facto'' pendant longtemps encore<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Paul E. Lovejoy|titre=Transformations in Slavery|sous-titre=A History of Slavery in Africa|collection=African Studies|année=2012|numéro d'édition=3|isbn=978-0-521-17618-7}}.</ref>}}, assumant ainsi un rôle de « mission civilisatrice »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=it|auteur1=Dino Costantini|titre=Mission civilisatrice|sous-titre=Le rôle de l’histoire coloniale dans la construction de l’identité politique française|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|collection=TAP / Études coloniales|année=2008|pages totales=288|isbn=978-2-7071-5387-6}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap.9, p. 4/15}}. C'est un second volet explicatif de la « ruée » : le sentiment de supériorité de l'Europe vis-à-vis de l'Afrique, conforté par les théories du darwinisme et de l'atavisme social{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=42}} ainsi que par la période de la traite négrière, laquelle avait vu la montée du sentiment raciste et l'idée de hiérarchie entre les races (courant de pensée dit [[racialisme|racialiste]], incarné par exemple par [[Joseph Arthur de Gobineau|Gobineau]], auteur d'un [[Essai sur l'inégalité des races humaines]] en 1855){{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 7, p. 6/10}}, tout cela justifiant d'apporter la civilisation et le christianisme aux peuples du « continent noir », via le « sabre et le goupillon »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Borne|auteur2=Benoît Falaize|responsabilité2=dir.|titre=Religions et colonisation. Afrique-Asie-Océanie-Amériques ({{sp-|XVI|-|XX|s}})|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de l'Atelier|Éditions de l’Atelier]]|année=2009|pages totales=336|isbn=}}{{commentaire biblio SRL|recension effectuée dans {{article|langue=fr|url=https://chrhc.revues.org/1837|périodique=Cahiers d'histoire|numéro=108|année=2009|auteur1=Vincent Chambarlhac|titre=Livres lus}}}}.</ref>. Enfin, le sentiment nationaliste des pays européens joue aussi un rôle, la compétition pour la domination de l'Afrique en étant un des aspects{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=44}}. L'économie coloniale qui se met en place repose principalement sur deux secteurs : l'extraction minière et la traite de produits agricoles{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 8/15}}. L'activité commerciale internationalisée (économie de traite<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Robert Badouin|titre=Où en est la réforme de l'économie de traite en Afrique noire ?|périodique=Tiers-Monde|année=1967|volume=8|numéro=32|passage=1209-1216|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1967_num_8_32_2415_t1_1209_0000_2}}.</ref>) est aux mains des Européens via leurs firmes pratiquant l'import-export, lesquelles disposent du capital nécessaire à l'investissement local{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=371}}. Plusieurs dispositifs structurent cette économie : l'impôt de [[capitation]], qui contraint les Africains au travail salarié pour le compte des colons afin d’acquitter l'impôt{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 16/25}}, les plantations obligatoires{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 16/25}}, l'« abject » travail forcé{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=366, 371}} et le travail migratoire, le déplacement des populations, la saisie des terres{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=850}}, le [[Indigénat|code de l'indigénat]] sous ses diverses variantes qui excluent les colonisés du droit commun, l'''[[indirect rule]]'' britannique. Cela déstabilise fortement les structures sociales en place{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=535}} ainsi que le système productif, ce qui conduit à la pauvreté, à la sous-alimentation, aux famines et aux épidémies{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=848 à 850}}. Ces pratiques, déjà brutales par essence, s’aggravent de répressions sanglantes contre les soulèvements et les résistances{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 15/25}}. La répression des [[Massacre des Héréros et des Namas|Héréros]] (1904-1907) est ainsi qualifiée de « premier génocide du {{s-|XX}} »{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p 14/25}}{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur1=Allan D. Cooper|url=http://afraf.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/106/422/113|titre=Reparations for the Herero Genocide: Defining the limits of international litigation|périodique=Oxford Journals African Affairs|date=31 août 2004|volume=106|numéro=422|passage=113-126}}.</ref>. Les pertes humaines sont telles que la démographie du continent en est affectée : {{citation|les deux ou trois premières décennies de l’ère coloniale (1880-1910 environ) […] provoquèrent […] une forte diminution de la population{{note|groupe=notes|texte={{citation|Le nombre des habitants du Congo belge fut réduit de moitié pendant les quarante premières années de la domination coloniale, celui des Herero des quatre cinquièmes, celui des Nama de moitié et celui de la Libye d’environ {{formatnum:750000}}{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=839-840}}.}}}}.}} La [[Première Guerre mondiale]] mobilise {{unité|1.5|million}} de combattants africains et, au total, {{unité|2,5|millions}} de personnes sont touchées, d'une manière ou d'une autre, par l'effort de guerre{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=317}}. La période qui suit, jusqu'à l'aube de la [[Seconde Guerre mondiale]], est qualifiée d'« apogée » de la colonisation ; les puissances coloniales construisent des routes, des voies ferrées, des écoles et des dispensaires{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=34}}. Néanmoins, {{citation|la période 1920-1935 resta une période coloniale dure […] Lors de la [[Grande Dépression]] ''[1929]'', il régnait une misère profonde{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 17/25}}.}} L'Afrique s'intègre de plus en plus à l’économie mondiale{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 17/25}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=L'empire colonial britannique, qui s'étend d'ailleurs largement au-delà du continent africain, est un exemple type du concept d'[[économie-monde]], forgé par [[Fernand Braudel]] en 1949<ref>{{article|langue=fr|titre=Braudel, Wallerstein et le système d'économie-monde|auteur1=Jacques Adda|périodique=[[Alternatives économiques]]|numéro=143|mois=décembre|année=1996}}.</ref>.}} et le continent bénéficie jusqu'en 1950 environ, date à laquelle culminent les profits des entreprises, de la reprise {{incise|interrompue par la [[Seconde Guerre mondiale]]}} qui suit la crise de 1929{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 17/25}}. ==== L'Afrique coloniale, aperçu par nations ==== {{Boîte déroulante/début|couleurFondT=white|couleurBordure=white|titre=}} ===== Belgique ===== {|width="100%" |width="50%"| *[[État indépendant du Congo]] (1885 – 1908) puis [[Congo belge]] (1908 – 1960)<br />(actuelle [[république démocratique du Congo]]) |width="50%"| *[[Ruanda-Urundi]] (1923 – 1962)<br />(actuels [[Rwanda]] et [[Burundi]]) |} ===== France ===== {|width="100%" |width="33%" valign="top"| [[Afrique-Occidentale française]] (AOF 1895 – 1958) : *[[Mauritanie]] (1902 – 1960) *[[Sénégal]] (1887 – 1960) *[[Soudan français]] (1892 – 1904 & 1920 – 1959)<br />(actuel [[Mali]]) *[[Guinée française]] (1891 – 1958)<br />(actuelle [[Guinée]]) *[[Côte d'Ivoire]] (1893 – 1960) *[[Colonie du Niger]] (1922 – 1960)<br />(actuel [[Niger]]) *[[Haute-Volta (colonie)|Haute-Volta]] (1919 – 1932 & 1947 – 1958)<br />(actuel [[Burkina Faso]]) *[[Colonie du Dahomey]] (1894 – 1958)<br />(actuel [[Bénin]]) |width="33%" valign="top"| [[Afrique-Équatoriale française]] (AEF 1910 – 1958) : *[[Gabon]]<br />(1886 – 1960) *[[Congo français]] (1880 – 1906)<br />(actuelle [[république du Congo]]) *[[Oubangui-Chari]] (1903 – 1958)<br />(actuelle [[République centrafricaine]]) *[[Tchad]] (1900 – 1960) |width="33%" valign="top"| *[[Algérie française]] (1830 – 1962)<br />(actuelle [[Algérie]]) *[[Protectorat français de Tunisie]] (1881 – 1956)<br />(actuelle [[Tunisie]]) *[[Protectorat français au Maroc]] (1912 – 1956)<br />(actuel [[Maroc]]) *[[Côte française des Somalis]] (1896 – 1967) puis<br />[[Territoire français des Afars et des Issas]] (1967 – 1977)<br />(actuel [[Djibouti]]) *[[Colonie de Madagascar et dépendances|Colonie de Madagascar]] (1897 – 1958)<br />(actuelle [[Madagascar]]) *[[Territoire des Comores]] (1946 – 1975)<br />(actuels [[Comores (pays)|Comores]]) |} ===== Allemagne ===== {|width="100%" |valign="top" width="50%"| *[[Kamerun]] (1884 – 1916)<br />(actuel [[Cameroun]] et une petite partie du [[Nigeria]]) *[[Afrique orientale allemande]] (1885 – 1919)<br />(actuels [[Rwanda]], [[Burundi]] et une notable partie de la [[Tanzanie]]) |valign="top" width="50%"| *[[Sud-Ouest africain allemand]] (1884 – 1915)<br />(actuelle [[Namibie]]) *[[Togoland]] (1884 – 1916)<br />(actuel [[Togo]] et l'est du [[Ghana]]) |} ===== Italie ===== {|width="100%" |valign="top" width="33%"| *[[Libye italienne]] (1911 – 1943)<br />(actuelle [[Libye]]) |valign="top" width="33%"| *[[Érythrée italienne]] (1890 – 1936)<br />(actuelle [[Érythrée]]) |valign="top" width="33%"| *[[Somalie italienne]] (1905 – 1936)<br />(une partie de l'actuelle [[Somalie]]) |} ===== Portugal ===== {|width="100%" |width="50%" valign="top"| *[[Angola portugais]] (1575 – 1975)<br />(actuel [[Angola]]) **[[Cabinda]] (1885 – 1975)<br />([[enclave et exclave|enclave]] de [[Cabinda]], une des [[Subdivisions de l'Angola|dix-huit provinces]] de l'actuel [[Angola]]) *[[Mozambique portugais]] (1498 – 1972)<br />(actuel [[Mozambique]]) *[[Guinée portugaise]] (1475 – 1974)<br />(actuelle [[Guinée-Bissau]]) |width="50%" valign="top"| *[[Cap-Vert]] (1456 – 1975) *[[Sao Tomé-et-Principe]] (1471 – 1975) **[[Ouidah|Fort de São João Baptista de Ajudá]] (1721 – 1961)<br />(actuelle ville de [[Ouidah]], au [[Bénin]]) |} ===== Espagne ===== {|width="100%" |valign="top" width="33%"| *[[Sahara espagnol]] (1884–1975)<br />(actuel [[Sahara occidental]]) |valign="top" width="33%"| *[[Protectorat espagnol au Maroc]] (1912 – 1956)<br />(nord de l'actuel [[Maroc]]) |valign="top" width="33%"| *[[Guinée espagnole]] (1778–1968)<br />(actuel [[Guinée équatoriale]]) |} ===== Royaume-Uni ===== {|width="100%" |valign="top" width="33%"| *[[Royaume d'Égypte]] (1882 – 1953)<br />(actuelle [[Égypte]]) *[[Soudan anglo-égyptien]] (1899 – 1956)<br />(actuel [[Soudan]]) *[[Somalie britannique]] (1884 – 1960)<br />(partie de l'actuelle [[Somalie]]) *[[Zanzibar (protectorat)|Zanzibar]] (1990 – 1963)<br />(partie de l'actuelle [[Tanzanie]]) *[[Afrique orientale britannique]] (1895 – 1920) puis [[Colonie du Kenya]] (1920 – 1963)<br />(actuel [[Kenya]]) *[[Protectorat de l'Ouganda]] (1894 – 1962)<br />(actuel [[Ouganda]]) *[[Tanganyika (territoire)|Tanganyika]] (1919–1961)<br />(partie de l'actuelle [[Tanzanie]]) |valign="top" width="33%"| *[[Protectorat du Bechuanaland|Bechuanaland]] (1885 – 1966)<br />(actuel [[Botswana]]) *[[Rhodésie du Sud]] (1923 – 1964)<br />(actuel [[Zimbabwe]]) *[[Rhodésie du Nord]] (1911 – 1953)<br />(actuelle [[Zambie]]) *[[Union d'Afrique du Sud]] (1910 – 1961)<br />(actuelle [[Afrique du Sud]]) **formée de la fusion de quatre colonies : **[[Transvaal (colonie)|Colonie du Transvaal]] (1902 – 1910) **[[Colonie du Cap]] (1806 – 1910) **[[Natal (Afrique)|Colonie du Natal]] (1843 – 1910) **[[Colonie de la rivière Orange]] (1900 – 1910) |valign="top" width="33%"| *[[Gambie]] (1894 – 1965) *[[Sierra Leone]] (1787 – 1961) *[[Colonie et Protectorat du Nigeria]] (1914 – 1960)<br />(actuel [[Nigeria]]) *[[Cameroun britannique]] (1922 – 1961)<br />(parties des actuels [[Cameroun]] et [[Nigeria]]) *[[Côte-de-l'Or (colonie britannique)|Côte de l'Or]] (1821 – 1957)<br />(actuel [[Ghana]]) *[[Nyassaland]] (1907 – 1964)<br />(actuel [[Malawi]]) *[[Basutoland]] (1884 – 1966)<br />(actuel [[Lesotho]]) *[[Swaziland]] (1881 – 1968) |} {{Boîte déroulante/fin}} ==== L'Afrique coloniale, aperçu chronologique ==== {{Boîte déroulante/début|couleurFondT=white|couleurBordure=white|titre=}} {|class="wikitable sortable" ! Année début !! Nom du territoire !! Pays colonisateur !! Année fin |- |1456||[[Cap-Vert]]||Portugal||1975 |- |1471||[[Sao Tomé-et-Principe]]||Portugal||1975 |- |1475||[[Guinée portugaise]]||Portugal||1974 |- |1498||[[Mozambique portugais]]||Portugal||1975 |- |1575||[[Angola portugais]]||Portugal||1975 |- |1778||[[Guinée espagnole]]||Espagne||1968 |- |1787||[[Sierra Leone]]||Royaume-Uni||1961 |- |1806||[[Colonie du Cap]]||Royaume-Uni||1910 |- |1821||[[Côte-de-l'Or (colonie britannique)|Côte de l'Or]]||Royaume-Uni||1957 |- |1830||[[Algérie française]]||France||1962 |- |1880||[[Congo français]]||France||1910 <small>(devient [[Afrique-Équatoriale française]])</small> |- |1881||[[Protectorat français de Tunisie]]||France||1956 |- |1881||[[Swaziland]]||Royaume-Uni||1968 |- |1882||[[Royaume d'Égypte]]||Royaume-Uni||1922 |- |1884||[[Kamerun]]||Allemagne||1916 <small>(devient [[Cameroun français]])</small> |- |1884||[[Sud-Ouest africain allemand]]||Allemagne||1915 <small>(passe sous le contrôle de l'[[Union d'Afrique du Sud]])</small> |- |1884||[[Togoland]]||Allemagne||1916 <small>(devient [[Togo français]] et [[Togoland britannique]])</small> |- |1884||[[Sahara espagnol]]||Espagne||1975 |- |1884||[[Somalie britannique]]||Royaume-Uni||1960 |- |1884||[[Protectorat de l'Ouganda]]||Royaume-Uni||1962 |- |1884||[[Basutoland]]||Royaume-Uni||1966 |- |1885||[[Afrique orientale allemande]]||Allemagne||1919 <small>(devient [[Ruanda-Urundi]] et [[Tanganyika (territoire)|Tanganyika]])</small> |- |1885||[[Cabinda]]||Portugal||1975 |- |1885||[[Protectorat du Bechuanaland|Bechuanaland]]||Royaume-Uni||1966 |- |1886||[[Gabon]]||France||1960 |- |1887||[[Sénégal]]||France||1960 |- |1890||[[Érythrée italienne]]||Italie||1952 |- |1890||[[Zanzibar (protectorat)|Zanzibar]]||Royaume-Uni||1963 |- |1891||[[Guinée française]]||France||1958 |- |1892||[[Soudan français]]||France||1960 |- |1893||[[Côte d'Ivoire]]||France||1960 |- |1894||[[Colonie du Dahomey]]||France||1960 |- |1894||[[Gambie]]||Royaume-Uni||1965 |- |1895||[[Afrique orientale britannique]]||Royaume-Uni||1963 |- |1896||[[Côte française des Somalis]]||France||1967 <small>(devient [[Territoire français des Afars et des Issas]])</small><br />1977 |- |1897||[[Colonie de Madagascar et dépendances|Colonie de Madagascar]]||France||1958 |- |1899||[[Soudan anglo-égyptien]]||Royaume-Uni||1956 |- |1900||[[Tchad]]||France||1960 |- |1902||[[Mauritanie]]||France||1960 |- |1903||[[Oubangui-Chari]]||France||1960 |- |1905||[[Somalie italienne]]||Italie||1960 |- |1907||[[Nyassaland]]||Royaume-Uni||1964 |- |1911||[[Libye italienne]]||Italie||1951 |- |1911||[[Rhodésie du Nord]]||Royaume-Uni||1964 |- |1912||[[Protectorat français au Maroc]]||France||1956 |- |1912||[[Protectorat espagnol au Maroc]]||Espagne||1956 |- |1914||[[Colonie et Protectorat du Nigeria]]||Royaume-Uni||1960 |- |1919||[[Haute-Volta (colonie)|Haute-Volta]]||France||1960 |- |1919||[[Tanganyika (pays)|Tanganyika]]||Royaume-Uni||1961 <small>(devient [[Tanzanie]] en 1964 en s'associant au [[Zanzibar (pays)|Zanzibar]])</small> |- |1922||[[Colonie du Niger]]||France||1960 |- |1922||[[Cameroun britannique]]||Royaume-Uni||1961 |- |1923||[[Rhodésie du Sud]]||Royaume-Uni||1965 <small>(devient [[Zimbabwe]] en 1980)</small> |- |1946||[[Territoire des Comores]]||France||1975 <small>(l'île de [[Mayotte]] reste un territoire français)</small> |} {{boîte déroulante/fin}} === Autonomie politique et indépendances === {{Article détaillé|Décolonisation de l'Afrique|Chronologie de la décolonisation de l'Afrique|Panafricanisme|Anticolonialisme|Société des Nations|Conférence de Brazzaville{{!}}Conférence de Brazzaville (1944)}} [[Fichier:Fréjusembarquementmilitaires1915.jpg|vignette|alt=soldats noirs en tenue embarquant dans un train|Fréjus, embarquement pour le front de tirailleurs sénégalais (1915).]] Même si l'[[Éthiopie]] ne fut jamais colonisée et malgré des indépendances précoces (le [[Liberia]] en 1847 et l'[[Union d'Afrique du Sud]]{{note|groupe=notes|texte=L'[[Union d'Afrique du Sud]] reste cependant sous domination des blancs d'origine européenne, qui mettront en place la politique d'[[apartheid]].}} en 1910), les prémices de l'émancipation de l'Afrique remontent à la [[Première Guerre mondiale]]. Pour les Européens, ce conflit est l'occasion de côtoyer des « frères d'armes » africains (plus d'un million d'Africains sont mobilisés{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=316}}), ce qui change leur regard sur eux. Le [[Tirailleurs sénégalais|tirailleur sénégalais]] et le [[Tirailleurs algériens|tirailleur algérien]] voisinent avec le [[poilu]] dans le livre des [[image d'Épinal|images d'Épinal]] militaires françaises{{sfn|Girardet|1968|p=1087}}. Pour les Africains, la guerre permet de rompre avec le rapport déséquilibré du colonisé à son « maître », à tel point, par exemple, qu'en {{citation|Guinée, le retour des anciens combattants fut le prélude de grèves, d’émeutes dans les camps de démobilisation et d’une contestation de l’autorité des chefs{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=331}}.}} Le [[traité de Versailles]] de 1919 dépouille l'Allemagne de ses colonies, que les vainqueurs se partagent, ce qui trace à peu près les frontières de l'Afrique actuelle{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=335}}. Le sentiment anticolonial continue à se développer en Afrique après la guerre, ainsi que, modestement, dans les pays occidentaux. Le président américain [[Woodrow Wilson]], dans son programme de paix (les [[Quatorze points de Wilson]]), rédigé en amont de la [[conférence de paix de Paris (1919)]], mentionne explicitement l'auto-détermination des peuples, ce qui inspire et légitime les mouvements anticolonialistes et nationalistes africains{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=332}}. Ces mouvements se font entendre, comme le [[Parti Wafd|Wafd]], délégation égyptienne qui souhaite participer à la conférence de Paris pour y plaider l'indépendance de l'Égypte et dont les membres sont déportés par les autorités anglaises{{note|groupe=notes|texte=L'indépendance de l'Égype, obtenue ''de jure'' du Royaume-Uni en 1922, est toute relative, voire factice<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Gresh|titre=Les 100 portes du Proche-Orient|éditeur=[[Éditions de l'Atelier]]|année=1996|isbn=}}.</ref>, les Britanniques conservant notamment le contrôle du [[Canal de Suez]].}}. Certains obtiennent d'être entendus par la [[Société des Nations]], tel le [[National Congress of British West Africa]], mouvement indépendantiste de la ''[[Côte-de-l'Or (colonie britannique)|Gold Coast]]'' (actuel [[Ghana]]), représenté par [[J. E. Casely Hayford]], qui obtient une audition internationale au début des années 1920{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=335}}. Dans le prolongement, les années 1930 voient la montée des formes de résistance et de syndicalisation qui déboucheront ultérieurement sur les indépendances{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 18/25}}. Cependant, dans le même temps, en 1931, en France, s'organise l'[[exposition coloniale internationale|exposition coloniale]], symbole de l'unité de la {{citation|plus grande France}}{{note|groupe=notes|texte=Formule de Paul Reynaud, ministre des colonies, cité par {{harvsp|Girardet|1968|p=1093}}.}}, faisant suite à la [[British Empire Exhibition]] de 1924. À cette époque, à l'instar de la France, les [[Métropole (colonialisme)|métropoles]] ne sont pas prêtes à se détacher de leurs colonies{{note|groupe=notes|texte={{citation|la valorisation idéologique et affective des empires coloniaux atteint son zénith dans les années trente — {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Droz|titre=Histoire de la décolonisation au {{s-|XX}}|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2006|passage=17|isbn=}}}}}}. Les empires ont permis de gagner la guerre, grâce aux hommes, mobilisés de force, et aux ressources, réquisitionnées pour alimenter les mères-patries. En 1935, l'[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]] décide même d'envahir l'[[Seconde guerre italo-éthiopienne|Éthiopie]], où elle se maintient jusqu'en 1941, faisant preuve de persistance dans l'idéologie colonialiste<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Bahru Zewde|titre=A History of Modern Ethiopia, 1855-1991|lieu=Londres|éditeur=Oxford University Press, Addis Ababa University Press|année=2002|passage=151|isbn=}}.</ref>. La [[Seconde Guerre mondiale]] est un tournant crucial. Durant le conflit, les « coloniaux » s'illustrent à nouveau sur les champs de bataille, mobilisés par centaines de milliers, essentiellement par la France et l'Angleterre{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=133}}{{,}}{{sfn|Fremeaux|2004|p=217}}. En {{date-||août|1941}}, [[Winston Churchill]] et [[Franklin Delano Roosevelt|Franklin D. Roosevelt]], signent la [[Charte de l'Atlantique]], laquelle préfigure la [[Charte des Nations unies]] (1945) ; ce faisant, {{citation|ils signaient du même coup l’arrêt de mort, pour le restant du {{s-|XX}} de l’idée de légitimité du colonialisme{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=134}}.}} L'évolution des modes de pensée consécutive à la guerre tend à rendre insupportable l'idée même du colonialisme : {{citation|La raison même d’être de la guerre, lutte contre la tyrannie et la conquête, semblait condamner le colonialisme{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=134}}.}} L'année 1945, fin de la guerre, est aussi la date du [[Panafricanisme#Le Congrès de Manchester (1945)|congrès panafricain de Manchester]], qui marque le début du panafricanisme militant<ref>{{ouvrage|langue=fr|titre=Le mouvement panafricaniste au {{s-|XX}}|auteur1=Lazare Ki-Zerbo|responsabilité1=dir.|éditeur=Organisation internationale de la francophonie|année=2013}}</ref>. L'après-guerre voit des élites africaines, formées aux États-Unis ou en Europe ([[Julius Nyerere]], [[Jomo Kenyatta]], [[Kwame Nkrumah]], [[Nnamdi Azikiwe]]…), prendre en main la contestation du modèle colonial, dénoncé comme étant au service exclusif des Blancs{{sfn|Droz|2003|p=10}}. Des partis politiques sont créés, tels le [[Convention People's Party]] (''{{langue|en|Gold Coast}}'' ou Côte-de-l'Or, actuel Ghana, 1949){{sfn|Droz|2003|p=13}}, le [[Rassemblement démocratique africain]] (fédération de partis politiques des colonies françaises, 1947){{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 21/25}}… dont les dirigeants seront les principaux hommes politiques des futurs États indépendants. Les revendications d'après la Seconde Guerre mondiale sont plus affirmées : les {{citation|mouvements, qui réclamaient auparavant un plus grand rôle dans l’administration, en viennent à exiger les rênes du pouvoir{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol.7|p=337}}.}} L'après-Seconde Guerre mondiale est aussi le moment où le monde voit les centres de pouvoir se déporter nettement de l'Europe vers les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Succédant à la [[Société des Nations|SDN]], {{citation|l'[[Organisation des Nations unies|O.N.U.]] devint ainsi la tribune de l'anticolonialisme militant<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri Grimal]]|titre=La décolonisation de 1919 à nos jours|éditeur=[[Éditions Complexe]]|année=1985|isbn=}}.</ref>.}} La tonalité anti-coloniale de sa [[charte des Nations unies|charte]] dérive de l'influence de l'URSS, alors qu'aucun pays européen n'est, à ce moment, sur la même ligne politique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Afrique et la Seconde Guerre mondiale|éditeur=UNESCO|collection=Histoire générale de l'Afrique|série=Études et documents|numéro dans collection=10|année=1980|format=pdf|passage=156|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0019/001925/192582fo.pdf}}.</ref>. Au contraire, les puissances coloniales se raidissent, effrayées, dans le contexte de la [[guerre froide]], par une possible « subversion communiste » (''sic''), et elles répriment violemment toutes les manifestations politiques (par exemple, l'[[insurrection malgache de 1947]] ou celle du [[Révolte des Mau Mau|Kenya]] dans les années 1950). Les États-Unis, pour leur part, encouragent discrètement les mouvements indépendantistes, à condition qu'ils n'aient pas partie liée avec le communisme{{sfn|Droz|2003|p=12-13}}. L'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] soutient elle aussi les mouvements indépendantistes{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=837}}, en lutte contre « [[l'Impérialisme, stade suprême du capitalisme]] ». [[Fichier:The National Archives UK - CO 1069-166-21.jpg|vignette|[[Julius Nyerere]] et des militants indépendantistes, en 1961]] Les années 1950 voient une évolution politique mais aussi l'émergence, en France, du [[cartiérisme]], mouvement de pensée qui expose que les colonies, au lieu d'être source de profit, coûtent cher et qu'il vaut mieux financer la mère-patrie. L'analyse se prolonge par la notion de [[complexe hollandais]], qui entend démontrer que l'abandon des colonies dope l'économie de la métropole, en prenant l'exemple des [[Pays-Bas]], qui perdent leur colonie d'[[Indonésie]] à la fin des années 1940 et qui connaissent une forte croissance économique dans les années 1950 grâce à une réorientation des dépenses publiques et de l'investissement{{sfn|Marseille|2005|p=626}}. C'est dans ce contexte que débute le mouvement de décolonisation, que le premier ministre britannique [[Harold Macmillan]] appelle en 1960, le « [[Wind of Change (discours)|Vent du changement]] »{{note|groupe=notes|texte=Les Britanniques avaient, dès 1947, eu à gérer la décolonisation de l'Inde et étaient conscients que le même mouvement allait toucher l'Afrique{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 4/14}}.}}{{,}}{{sfn|Droz|2003|p=14}}. En 1951, l'[[Italie]] vaincue est forcée par l'ONU d'accorder l'indépendance à la [[Libye]] dont le territoire est occupé par les forces françaises et anglaises{{note|groupe=notes|texte=C'est cependant une indépendance toute relative, car l'ingérence européenne reste prépondérante<ref>{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|titre=24 décembre 1951. La Libye accède à l’indépendance|date=19 décembre 2008|auteur1=Leïla Slimani|url=http://www.jeuneafrique.com/187678/politique/24-d-cembre-1951-la-libye-acc-de-l-ind-pendance/}}.</ref>}}. Les protectorats français au [[Protectorat français au Maroc|Maroc]] et en [[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]] accèdent à l'indépendance en 1956. L'Afrique subsaharienne suit, avec l'indépendance de la [[Côte-de-l'Or (colonie britannique)|Côte-de-l'Or]], devenue [[Ghana]] en 1957, début d'une vague d'indépendance, relativement pacifique et négociée, qui dure jusqu'en 1960. À son issue, plus d'une vingtaine de pays ont obtenu leur émancipation politique{{sfn|Droz|2003|p=14}}, dont la majeure partie des colonies françaises. De 1960 à 1965, ce sont essentiellement les possessions britanniques ([[Nigeria]], [[Tanganyika (pays)|Tanganyika]] devenue [[Tanzanie]], [[Kenya]], [[Ouganda]], [[Rhodésie du Nord]] devenue [[Zambie]]) qui sont concernées. Les négociations y sont plus compliquées du fait de la forte présence de colons blancs ([[Kenya]]) ou d'une grande diversité ethnique ou religieuse (Nigeria){{sfn|Droz|2003|p=14}}. Certaines indépendances sont cependant plus arrachées que négociées. Pour l'Algérie, l'indépendance arrive en 1962 après une [[guerre d'Algérie|guerre]] commencée en 1954, la [[Rhodésie du sud]] devenue [[Rhodésie (pays)|Rhodésie]] puis [[Zimbabwe-Rhodésie]] puis [[Zimbabwe]], déclare unilatéralement son indépendance en 1965. Les possessions portugaises ([[Guinée-Bissau]], [[Cap-Vert]], [[Sao Tomé-et-Principe]], [[Angola]] et [[Mozambique]]) font l'objet de guerres qui ne se terminent qu'avec la fin du [[Estado Novo (Portugal)|régime de Salazar]], en 1974 et 1975, date qui est aussi celle à laquelle l'Espagne abandonne le [[Sahara espagnol]] (quoique pour un statut contesté). D'autres territoires obtiennent tardivement leur indépendance de pays non européens. La [[Namibie]] doit attendre la fin de l'apartheid en [[Afrique du Sud]] et l'année 1990 pour devenir indépendante{{sfn|Droz|2003|p=14}}. L'[[Érythrée]], réunie à l'Éthiopie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, s'en détache en 1993, à l'issue de trente ans de guerre et le [[Soudan du Sud]] fait sécession du [[Soudan]] en 2011<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/d%C3%A9colonisation/40278|titre=Décolonisation|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=22 juillet 2015}}.</ref>. === Afrique contemporaine === {{Article connexe|Organisation de l'unité africaine|Union africaine|Ajustement structurel|Aide publique au développement}} [[Fichier:African continent-fr.svg|alt=carte représentant les frontières politiques des États contemporains d'Afrique|vignette|Carte des États d'Afrique.]] Les nouveaux États indépendants ont des tâches urgentes à accomplir{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 2/13}} ; ne voulant pas se lancer dans une recomposition aventureuse, ils décident de conserver les frontières coloniales{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 10, empl. 5833}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte= {{citation|87 % de la longueur de ces frontières, soit {{unité|70000|km}} sur un total d’environ {{unité|80000|km}}, ''[sont]'' directement hérités des partages coloniaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Foucher|titre=Fronts et frontières|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1994|pages totales=692|passage=167|isbn=}}, cité par {{article|langue=fr|auteur1=Christian Bouquet|titre=L’artificialité des frontières en Afrique subsaharienne|périodique=Les Cahiers d’Outre-Mer|numéro=222|mois=avril-juin|année=2003|consulté le=31 août 2015|url=http://com.revues.org/870|doi=10.4000/com.870}}.</ref>.}}}} que l'[[Organisation de l'unité africaine|OUA]], nouvellement créée, décrète intangibles en 1963{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 10, empl. 5821}}. Ils font de même avec la langue du colonisateur, idiome commun à des citoyens aux parlers nombreux<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.monde-diplomatique.fr/mav/97/|périodique=Le Monde diplomatique|titre=La bataille des langues|série=Manière de voir|numéro=97|mois=février-mars|année=2008}}.</ref>. La situation diffère cependant en Afrique du Nord, où l'arabe reprend le pas sur la langue du colon ainsi qu'en Afrique de l'Est où le [[swahili]] l'emporte{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 10, empl. 5834}}. Les frontières font fi des réalités ethniques et géographiques du continent{{sfn|Ouattara|2015}}. L'unité nationale des nouveaux États ne peut donc pas se fonder sur une base ethno-culturelle ou une histoire commune, elle doit plutôt se baser sur des considérations politiques et économiques, constitutives d'un projet commun{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 3/13}}. Beaucoup de ces pays prennent, de ce fait, le chemin du parti unique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Martin Ziguélé|titre=Tentative de construction de l'État-nation en Afrique centrale|éditeur=Fondation Jean-Jaurès|année=2012|lire en ligne=http://www.jean-jaures.org/Publications/Notes/Tentatives-de-construction-de-l-Etat-nation-en-Afrique-centrale}}.</ref>, voire de la dictature, les héros de l'indépendance se transformant en despotes tels [[Ahmed Sékou Touré|Sékou Touré]], [[Léopold Sédar Senghor]], [[Léon Mba]], [[Fulbert Youlou]], parfois à la suite de [[Coup d'État|putschs]] comme [[Gnassingbé Eyadema]] et [[Mobutu Sese Seko]] par exemple ; il s’agit d'imposer à marche forcée une unité à des nations qui en sont dépourvues à l'origine{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 9/13}}. L'idéologie sert ainsi de vecteur. Certains adoptent une voie « socialiste » ou « marxiste-léniniste », comme l'Algérie, la Tanzanie, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique… et les diverses républiques populaires, du [[République populaire du Congo|Congo]], du [[République populaire du Bénin|Bénin]]… Ailleurs, c'est la religion qui sert à souder l'unité nationale comme en [[Mauritanie|république islamique de Mauritanie]]{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 10, empl. 5834}}{{,}}{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 9/13}}. {{Clr}}<gallery mode="packed"> Fichier:Sekou Toure usgov-83-08641.jpg|alt=photo en buste d'un homme vêtu d'un boubou et d'une toque de couleur blanche, saluant de la main, sur un tarmac d'aéroport|<center>[[Ahmed Sékou Touré]] en 1982.</center> Fichier:Leopold Sedar Senghor (1987) by Erling Mandelmann - Crop.jpg|alt=photo noir et blanc d'un homme assis, vêtu d'un costume occidental, mains croisées sur les genoux|<center>[[Léopold Sédar Senghor]] en 1987.</center> Fichier:Léon M'ba 1964.jpg|alt=photo noir et blanc, en buste, d'un homme chauve vêtu d'un costume occidental, en train de serrer la main à une personne hors champ|<center>[[Léon Mba]] en 1964.</center> Fichier:Fulbert Youlou 1963.jpg|alt=photo noir et blanc d'un homme vêtu d'une soutane blanche, montant des escaliers|<center>[[Fulbert Youlou]] en 1963.</center> Fichier:Gnassingbe Eyadema detail1 DF-SC-84-10025.jpg|alt=portrait d'un homme vêtu d'un costume occidental|<center>[[Gnassingbé Eyadema]] en 1983.</center> Fichier:Mobutu.jpg|alt=photo portrait d'un homme coiffé d'une toque en peau de léopard, portant lunettes|<center>[[Mobutu Sese Seko]] en 1983.</center> Fichier:Kwame Nkrumah (JFKWHP-AR6409-A).jpg|alt=photo portrait d'un homme portant costume et cravate à l'occidentale|<center>[[Kwame Nkrumah]] en 1961.</center> Fichier:Mathieu Kérékou 2006Feb10.JPG|alt=photo d'un homme aux cheveux blancs portant des lunettes|<center>[[Mathieu Kérékou]] en 2006.</center> </gallery> Politiquement, l'idéologie [[panafricanisme|panafricaine]], qui inspirait les mouvements de libération en tant que principe unificateur de lutte contre les puissances coloniales, décline après les indépendances{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=779}} malgré la création de l'[[Organisation de l'unité africaine|OUA]] en 1963. Par ailleurs, dès 1955, l'Afrique était représentée à la [[conférence de Bandung]], fondatrice du [[mouvement des non-alignés]] et base de la naissance du concept de [[tiers monde]]. L'« imaginaire identitaire{{note|groupe=notes|texte=Selon l'expression de Catherine Coquery-Vidrovitch.}} » africain se construit ainsi de manière composite, entre panafricanisme et volonté d'échapper à la logique des blocs de la guerre froide (non-alignement). Les nouveaux États ne sont cependant pas débarrassés des structures économiques héritées de la colonisation et les liens avec les [[métropole]]s ne sont pas rompus. Beaucoup sont signataires d'accords politiques, économiques et militaires, parfois secrets, qui les lient aux anciennes métropoles{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 10, p. 10/13}} et la majeure partie des anciennes colonies du Royaume-Uni rejoint le [[Commonwealth]]. Les anciennes métropoles entendent conserver ainsi une position privilégiée en échange d'assistance technique et d'aide au développement{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 9, empl. 5646}}. De fait, l'immédiat après indépendance est une période dite de « [[néocolonialisme]] », concept clé des relations nord-sud à cette époque{{note|groupe=notes|texte=La paternité du mot « néocolonialisme » est attribuée à [[Jean-Paul Sartre]], qui l'utilisa dans la revue [[Les Temps modernes (revue)|Les Temps modernes]] en 1956. C'est [[Kwame Nkrumah]], père de l'indépendance du Ghana, qui popularise le terme à partir de 1965<ref>{{article|langue=fr|titre=Le néo-colonialisme : thème, mythe et réalité|auteur1=Philippe Ardant|périodique=Revue française de science politique|année=1965|volume=15|numéro=5|passage=837-855}}.</ref>.}} : les Européens, mais aussi les États-Unis, l'Union soviétique, Cuba, la Chine…, protagonistes de la guerre froide, s'ingèrent largement dans la politique et dans l'économie du continent{{note|groupe=notes|texte=Ainsi les opérations contre [[Patrice Lumumba]] en 1961 ou contre [[Kwame Nkrumah]] en 1966 et, à l'inverse, les opérations de soutien à [[Mobutu Sese Seko]] au [[Katanga#La province du Shaba|Shaba]], dans les années 1970{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 8|p=811}}.}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=N’Dimina-Mougala|prénom1=Antoine-Denis|titre=Les manifestations de la guerre froide en Afrique centrale (1961-1989)|périodique=Guerres mondiales et conflits contemporains|année=2009|numéro=233|passage=65|url=http://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2009-1-page-53.htm|doi=10.3917/gmcc.233.0053}}.</ref>. [[Fichier:Cargamento de mineirios, Namibe.JPG|vignette|alt=navire cargo dans un port|[[Vraquier|Cargo minéralier]] à [[Moçâmedes|Namibe]] (Angola) en 2010. {{citation|L'Afrique concentre environ 30 % des réserves minérales mondiales<ref name="bmmines2015">{{lien web|langue=fr|titre=Industries extractives - Vue d'ensemble|auteur1=Kelly Alderson|auteur2=Elisabeth Meale|éditeur=[[Banque mondiale]]|url=http://www.banquemondiale.org/fr/topic/extractiveindustries/overview|date=15 sept. 2015}}.</ref>}}.]] Entre 1960 et 1980, le [[Produit intérieur brut|PIB]] des pays africains triple<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Martin Ziguélé]]|titre=L'Afrique, 50 ans après les indépendances. Bilan et perspectives|éditeur=[[Fondation Jean-Jaurès]]|année=2010|passage=19-20|lire en ligne=http://www.jean-jaures.org/Publications/Essais/L-Afrique-50-ans-apres-les-independances}}.</ref> sans pour autant que les conditions de vie des Africains ne s’améliorent sensiblement. La gestion de l'économie, qu'elle s'appuie sur une idéologie [[Libéralisme|libérale]] ou [[Socialisme|socialiste]], ne permet pas de « décoloniser » le tissu productif des nouveaux États. L'agriculture de subsistance continue à cohabiter avec l'agriculture de rente destinée à l'exportation, et les matières premières sont massivement exportées, sans produire de valeur ajoutée locale. Les débouchés se trouvent dans les pays développés qui, dans le contexte des « [[Trente Glorieuses]] », ont besoin des ressources du continent pour nourrir leur croissance. Le continent s'endette massivement durant les années 1970 {{incise|à cette époque, les États africains sont considérés comme solvables grâce à la hausse des cours des matières premières et aux faibles taux d'intérêt<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Alain Ricard|titre=La dette africaine : à l’aune du risque politique|périodique=[[Politique africaine]] |numéro=32|mois=12|année=1988|passage=99}}.</ref>}}, auprès des banques qui recyclent ainsi leurs liquidités en eurodollars puis pétrodollars<ref>{{lien web|langue=fr|titre=À l'origine de l'endettement du Tiers Monde. Les Eurodollars|url=http://cadtm.org/IMG/article_PDF/article_98.pdf|format=pdf|éditeur=Comité pour l'abolition des dettes illégitimes}}.</ref>. Les investissements sont pharaoniques<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Genard|titre=Économie générale|volume=4|titre volume=Approche macroéconomique|éditeur=[[De Boeck]]|année=2004|numéro d'édition=2|année première édition=1999|passage=288|isbn=}}.</ref> et comprennent quelques [[Éléphant blanc (expression)|éléphants blancs]] ; le montant de la dette atteint près du quart du PIB africain en 1980{{sfn|Severino|Ray|2011|p=90}}. Mais, alors que depuis les indépendances les recettes d'exportation croissaient, {{citation|entre 1979 et 1982 les prix des principales exportations africaines retombent, en termes réels, à leur plus bas niveau depuis 1950{{sfn|Severino|Ray|2011|p=90}}.}} Simultanément, les taux d'intérêt augmentent de manière « vertigineuse{{sfn|Severino|Ray|2011|p=89}} »{{note|groupe="notes"|texte=Alors qu'en 1974-75 les taux réels étaient négatifs<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Bruno Rakotamalala|titre=Le FMI et la crise financière internationale depuis les années 80|éditeur=Université Montesquieu Bordeaux IV|nature ouvrage=mémoire de DEA|année=2004|passage=chap. 2.1|lire en ligne=http://www.memoireonline.com/01/09/1837/m_Le-FMI-et-la-crise-financiere-internationale-depuis-les-annees-807.html}}.</ref>.}}. Les recettes d'exportation baissent, les taux d'intérêt grimpent ; prise ainsi dans un effet de ciseaux, l'Afrique s’engage dans une spirale de crise{{sfn|Severino|Ray|2011|p=90}}. Les possibilités d'investissement décroissent drastiquement, les déficits budgétaires se creusent et la dette devient un boulet financier. En 1990, elle représente 106,1 % du PNB en Afrique subsaharienne et de 52 % (Algérie) à 126 % (Égypte) en Afrique du Nord{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7335}}. Il n'y a plus d'argent pour les projets et l'aide publique au développement sert avant tout à soulager les banques occidentales de leurs créances devenues douteuses{{sfn|Severino|Ray|2011|p=91}}. Les bailleurs de fonds internationaux (le [[Fonds monétaire international|FMI]] et la [[Banque mondiale]] essentiellement) accordent des prêts en les conditionnant à la mise en œuvre de politiques d'ajustements structurels visant à réformer l'ensemble de l'économie des pays ou, au minimum, des secteurs entiers (énergie, éducation), ce qui en modifie profondément le fonctionnement. Inspiré par une pensée économique libérale, l'ajustement structurel consiste notamment à privatiser, le plus souvent au profit d'entreprises étrangères, des pans entiers de l'économie, à lever les barrières aux échanges commerciaux, à réduire le poids de l'État y compris les aides aux plus défavorisés{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7321}}. En 1992, presque tous les pays du continent sont concernés par l'ajustement structurel{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7291-7335}}. Au regard des critères libéraux, l'économie s'en trouvera assainie, mais il faudra plus de vingt ans pour cela et le bilan social en est « terrifiant »{{sfn|Severino|Ray|2011|p=101}} : chômage, mise à mal des systèmes de santé et d'éducation{{note|groupe=notes|texte={{citation|''[…]'' les taux de scolarisation primaire sont descendus en Afrique subsaharienne à 71 % en 1990 ''[…]'' loin du maximum de 79 % atteint en 1980{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7397}}.}}}}, accroissement des inégalités{{note|groupe=notes|texte=Severino et Ray donnent cet exemple pour la Côte-d'Ivoire : {{citation|Alors que la pauvreté touchait en 1985 moins de 1 % de la population urbaine, un urbain sur cinq vivait en dessous du seuil de pauvreté en 1995{{sfn|Severino|Ray|2011|p=58}}.}}}}{{,}}{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7404-7460}}… Politiquement, les pays sont soutenus même lorsque leurs fondements démocratiques ne sont pas en place{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7339}}, confortant ''de facto'' des régimes autoritaires ou des démocraties imparfaites. Au début des années 1990, à la suite de la [[chute du mur de Berlin]], les aspirations démocratiques du continent s'amplifient{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 6984}}. C'est la période du [[discours de La Baule]], des « [[Conférences nationales en Afrique francophone|conférences nationales]] » en Afrique francophone {{incise|qui instaurent, notamment, le multipartisme}}, de la fin de l'[[apartheid]], de l'indépendance de la [[Namibie]] et de l'[[Érythrée]]. La [[démocratie]] ne progresse cependant pas massivement dans un contexte de tensions ethniques et régionalistes{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7113}} et de conflits armés. Cela fait qu'encore aujourd'hui le continent présente un visage contrasté, « les jeunes démocraties cohabitant avec les tyrans sanguinaires »{{sfn|Severino|Ray|2011|p=176}}. D'un point de vue économique, profitant d'un retournement de cycle, la dette des pays d'Afrique subsaharienne baisse de moitié en quinze ans et redescend à un niveau plus soutenable, passant de 85 % en 2000 à 40 % du PIB à la fin des années 2010{{sfn|Severino|Ray|2011|p=101-102}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=À titre de comparaison, la dette publique française représente 95 % de son PIB en 2014<ref>{{article|langue=fr|titre=La dette publique française atteint 95,2 % du PIB|périodique=Le Figaro économie|date=23 déc. 2014|url=http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/12/23/20002-20141223ARTFIG00077-la-dette-publique-francaise-atteint-952-du-pib.php}}.</ref>. Plus largement, dette publique des États du [[Groupe des sept (économie)|G7]] en décembre 2013<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2014/01/weodata/weorept.aspx?sy=2012&ey=2019&scsm=1&ssd=1&sort=country&ds=.&br=1&c=156%2C158%2C132%2C112%2C134%2C111%2C136&s=GGXWDG_NGDP&grp=0&a=&pr1.x=67&pr1.y=13|éditeur=International Monetary Fund - World Economic Outlook Database|date=avril 2014|titre=Report for Selected Countries and Subjects}}.</ref> : Japon : 243,2 % du PIB, Italie : 132,5 % du PIB, États-Unis : 104,5 % du PIB, France : 93,9 % du PIB, Royaume-Uni : 90,1 % du PIB, Canada : 89,1 % du PIB, Allemagne : 78,1 % du PIB.}}. La croissance économique du continent est soutenue depuis le début du {{s-|XXI}}, aux alentours de 5 % par an pour la production réelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport 2014 sur le développement économique en Afrique|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]]|année=|format=pdf|lire en ligne=http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2014_fr.pdf}}.</ref> et de 4 % pour le PIB<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/2857/L_92Afrique_:_une_source_de_croissance_pour_le_XXI_E8me_si_E8cle__.html|titre=L'Afrique : une source de croissance pour le {{s-|XXI}} ?|éditeur=[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]|année=2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG/countries/1W-ZF?display=graph|titre=Croissance du PIB (% annuel)|éditeur=Banque Mondiale}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/05/19/la-croissance-en-afrique-accelere-et-se-diversifie_4421400_3234.html|périodique=Le Monde|titre=La croissance en Afrique accélère|date= 20 mai 2014|auteur=Claire Guélaud}}.</ref>. ==== Conflits ==== {{Article détaillé|Diamants de conflits|État fragile|État en déliquescence}} Le continent reste fortement touché par des affrontements violents : {{citation|L’Afrique retient l’attention car elle apparaît […] comme le théâtre du plus grand nombre de conflits actuels{{sfn|Berg|2014|p=220}}}} et {{citation|Les conflits violents durent plus longtemps et sont plus meurtriers en Afrique que dans les autres régions du monde{{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=23}}}}. {{citation|Entre 1989 et 2002, 10 à 15 conflits ont éclaté chaque année, entraînant des conséquences néfastes pour le développement socioéconomique et infrastructurel de l’Afrique. De 1994 à 2003, on a dénombré 9,2 millions de morts en raison des conflits armés, et à partir de 2003, 15,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays{{sfn|id=Rapport OMD 2014|texte=Rapport OMD 2014|p=5}}.}} [[Fichier:Second Congo War Africa map en.png|vignette|230px|Participants de la [[Deuxième guerre du Congo]]]] En 2008<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Tertrais|directeur1=oui|titre=Atlas militaire et stratégique|éditeur=[[Autrement]]|année=2008|isbn=}}.</ref>, sur 35 conflits graves répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où {{nobr|15 pays}} sur 53 sont concernés par une « crise d’intensité moyenne à haute ». La situation ne s'améliore pas au fil du temps ; en octobre 2015, sur seize opérations de maintien de la paix menées par l'ONU, neuf se situent en Afrique<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.un.org/fr/peacekeeping/operations/current.shtml|titre=Les opérations en cours|éditeur=[[Organisation des Nations unies|ONU]]|consulté le=25 nov. 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte=[[Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental|MINURSO]] au [[Sahara occidental]], [[Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali|MINUSMA]] au [[Mali]], [[Mission des Nations unies au Liberia|MINUL]] au [[Liberia]], [[Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire|ONUCI]] en [[Côte d'Ivoire]], [[Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé|FISNUA]] au [[Soudan]], [[Mission des Nations unies au Soudan du Sud|MINUSS]] au [[Soudan du Sud]], [[Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour|MINUAD]] dans la province du [[Darfour]], au Soudan, [[Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo|MONUSCO]] en [[république démocratique du Congo]] et [[Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique|MINUSCA]] en [[République centrafricaine]].}} et, en mai 2016, sur dix « situations sous enquêtes » à la [[Cour pénale internationale]], neuf concernaient l'Afrique<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.icc-cpi.int/?ln=fr|titre=Juger les individus responsables de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité|consulté le=11 mai 2016|site=icc-cpi.int}}.</ref>. De même, le [[génocide des Tutsis au Rwanda|conflit du Rwanda]] a été juridiquement<ref group="notes">Au regard du [[Statut de Rome]].</ref> qualifié de [[génocide]]<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Rwanda: aux origines du génocide|auteur1=Tirthankar Chanda|date=17 avril 2014|éditeur=RFI|url=http://www.rfi.fr/afrique/20140406-rwanda-origines-genocide-habyarimana-kagame-tutsis-hutus-france}}.</ref>. S'il est possible de caractériser globalement les conflits africains (ils sont locaux ou transfrontaliers mais pas inter-étatiques){{note|groupe=notes|texte={{citation|Aux conflits de la période de la guerre froide, caractérisés par des oppositions idéologiques et le soutien des grands blocs, ont succédé des guérillas multiformes davantage intranationales avec retrait partiel des grandes puissances. […] Les conflits africains diffèrent selon leur dimension territoriale : les guerres opposent rarement des armées nationales, exception faite entre l’Érythrée et l’Éthiopie où il s’agit de guerres westphaliennes avec guerres de tranchées et de blindés et revendications territoriales. Internes aux États, ils s’articulent aux réseaux régionaux et internationaux, notamment à la mondialisation criminelle ; il y a emboîtement d’échelles du local au global. Tel est le cas des trois grands conflits du [[Darfour]], de la [[Somalie]] et de la [[République démocratique du Congo|RDC]]{{sfn|Hugon|2009|p=64-65}}}}.}}, l'[[historiographie]] moderne échoue à trouver des explications partagées à ce sujet{{note|groupe=notes|texte={{citation|Les études empiriques qui cherchent à expliquer les guerres civiles se multiplient depuis quelques années, mais sont généralement très contestées en ce qui concerne la méthodologie, les données et l’interprétation des résultats{{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=11}}.}}}}{{,}}{{sfn|Hugon|2009|p=67}}, chaque situation étant, ''in fine'', considérée comme particulière. Il existe néanmoins des facteurs de contexte fréquemment évoqués : la faiblesse voire la [[État en déliquescence|défaillance des États]] (Burundi, République centrafricaine…){{sfn|Berg|2014|p=219}}{{,}}{{sfn|Hugon|2009|p=67}}{{,}}{{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=11}}, phénomène souvent corrélé à un faible niveau de revenu et à une répartition inégalitaire des revenus sur des bases ethniques ou géographiques. Cela nourrit les antagonismes ethniques (Côte d'Ivoire, [[Génocide des Tutsis au Rwanda|Rwanda]], [[Touareg]] au Mali…){{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=4}}{{,}}{{sfn|Calas|2011|p=306}} lesquels, parfois, traversent les frontières (Liberia et Sierra Leone, Rwanda, Burundi et Ouganda, Guinée-Bissau et [[Conflit en Casamance|rébellion casamançaise]]…){{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=4}}. Ces inégalités économiques, pour l'aspect géographique, entraînent des luttes pour l'appropriation des zones où se situent les ressources naturelles, sources des richesses (Soudan du Sud, Somalie, république démocratique du Congo{{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=2}}{{,}}{{sfn|Hugon|2009|p=68}}…) Ces facteurs se conjuguent de manière complexe{{note|groupe=notes|texte=Ce qui est une cause dans un cas est la conséquence dans un autre…}}, d'autant que dans un monde globalisé, les diasporas jouent un rôle, par le financement{{note|groupe=notes|texte=Philippe Hugon emploie le terme de « diaspora sponsor »{{sfn|Hugon|2009|p=65}}.}}, l'appui à l'organisation des rébellions et la propagation des idéaux dans les pays extérieurs au continent (Érythrée…){{sfn|id=BAFD 2008-2009|texte=BAFD 2008-2009|p=8}}{{,}}{{sfn|Hugon|2009|p=72}} et que l'Afrique s'inscrit aussi dans une {{citation|mondialisation criminelle{{sfn|Hugon|2009|p=73}}}} des {{citation|foyers terroristes […] qui se concentrent dans un croissant s’étirant du Pakistan au Sahel{{sfn|Berg|2014|p=228}}.}} Cette mondialisation a aussi pesé de tout son poids dans les [[printemps arabe]]s de 2011 en Égypte et en Tunisie<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La Communauté internationale et le Printemps arabe : aspects économiques|date=28 février 2013|auteur1=Henry Marty-Gauquié|url=http://convention-s.fr/notes/la-communaute-internationale-et-le-printemps-arabe-aspects-economiques/|site=convention-s.fr|consulté le=29 mars 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L’après Printemps arabe dans les relations internationales. De l’espoir politique à l’inquiétude stratégique ?|auteur1=Frédéric Charillon|date=27 mars 2013|site=diploweb.com|url=http://www.diploweb.com/L-apres-Printemps-arabe-dans-les.html|consulté le=29 mars 2016}}.</ref>, ainsi que, conjuguée à la problématique terroriste, dans le conflit libyen, à dimension internationale<ref>{{article|langue=fr|titre=En Libye, ce n’est pas le chaos, c’est la guerre. Quatre ans de conflit|périodique=Le Monde diplomatique|mois=avril|année=2015|url=http://www.monde-diplomatique.fr/2015/04/A/52843|passage=13}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|site=ifri.org|série=Politique étrangère|url=https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/gallet_pe2-2015.pdf|format=pdf|année=2015|titre=Les enjeux du chaos libyen|auteur1=Archibald Gallet|consulté le=29 mars 2016}}.</ref>. ===== Insurrections djihadistes ===== {{Article connexe|Guerre civile algérienne|Guerre civile somalienne (depuis 2006)|Guerre du Sahel|Guerre du Mali|Insurrection de Boko Haram|Insurrection djihadiste au Burkina Faso|Deuxième guerre civile libyenne|Insurrection djihadiste en Tunisie|Insurrection du Sinaï|Insurrection djihadiste au Mozambique}} [[Fichier:Attentat Nyanya VOA1.jpg|vignette|alt=carcasses brûlées d'une demi-douzaine de bus|Scène de l'attentat perpétré par [[Boko Haram]] à [[Premier attentat de Nyanya|Nyanya]], Nigeria, le 14 avril 2014.]] Depuis la fin du {{s-|XX}}, l'Afrique est massivement concernée par les insurrections [[Djihadisme|djihadistes]]. Dans les [[années 1990]], l'[[Algérie]] sombre dans une [[Guerre civile algérienne|guerre civile]]. À partir de [[2003]], les troubles commencent à s'étendre au [[Sahel]]. En [[2006]], les islamistes s'emparent de [[Mogadiscio]], la capitale de la [[Somalie]]. En [[2009]], une [[Insurrection de Boko Haram|insurrection]] éclate au nord-est du [[Nigeria]]. En [[2012]], le nord du [[Mali]] passe sous le contrôle de groupes liés à [[al-Qaïda]]. Les principaux groupes [[salafisme djihadiste|salafistes djihadistes]] en Afrique sont<ref>{{article|langue=fr|lire en ligne=http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-18-principaux-groupes-islamistes-armes-dans-le-monde-2014-09-23-1210674|périodique=[[La Croix]]|titre=Les 18 principaux groupes islamistes armés dans le monde|auteur1=Laurent Dupuis|date=23 sept. 2014}}.</ref> les [[Harakat al-Chabab al-Moudjahidin|shebabs]] du mouvement Al-Shabbaab (opérant en Somalie et au Kenya), [[Boko Haram]] (opérant Nigeria, au Niger, au Cameroun, au Tchad), [[Al-Qaïda au Maghreb islamique|AQMI]] (opérant en Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, Tunisie et Libye) et divers autres groupes [[Sahel|sahéliens]] liés à [[al-Qaïda]] ([[Ansar Dine]], le [[Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest|MUJAO]], [[Les Signataires par le sang]], [[Al-Mourabitoune]], [[Ansarul Islam]] et le [[Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans]])<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.iris-france.org/69860-lattentat-de-ouagadougou-du-16-janvier-2016-une-extension-territoriale-du-terrorisme-dans-larc-sahelo-saharien/|éditeur=[[Institut de relations internationales et stratégiques|IRIS]]|titre=L’attentat de Ouagadougou du 16 janvier 2016 : une extension territoriale du terrorisme dans l’arc sahélo-saharien|date=19 janvier 2016|auteur1=Philippe Hugon}}.</ref>. L'[[État islamique (organisation)|État islamique]] apparaît également sur le continent au milieu des années [[2010]]<ref>{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|titre=Terrorisme : qui sont les groupes jihadistes attirés par l’État islamique en Afrique ?|date=30 janvier 2015|auteur1=Tiphaine Le Liboux|url=http://www.jeuneafrique.com/34037/politique/terrorisme-qui-sont-les-groupes-jihadistes-attir-s-par-l-tat-islamique-en-afrique/}}.</ref> avec notamment le ralliement d'une partie de [[Boko Haram]] qui forme l'[[État islamique en Afrique de l'Ouest]], le ralliement d'une partie d'[[al-Mourabitoune]] qui forme l'[[État islamique dans le Grand Sahara]], et les ralliements du [[État islamique en Libye|Majilis Choura Chabab al-Islam]] en [[Libye]], d'[[Province du Sinaï (organisation)|Ansar Baït al-Maqdis]] en [[Égypte]], de [[Soldats du califat en Algérie|Jund al-Khilafah]] en Algérie et de quelques autres groupes en [[Tunisie]], en [[Somalie]] et au [[Mozambique]]. {{Article détaillé|Opération Serval|Opération Barkhane|Opération Enduring Freedom - Trans Sahara|Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali{{!}}MINUSMA|G5 du Sahel}} La montée en puissance des mouvements djihadistes et la multiplication des conflits armés sur le continent entraînent plusieurs interventions internationales, notamment celles de la France (au Sahel avec l'[[opération Serval]] puis [[Opération Barkhane|Barkhane]]) et des [[États-Unis]] ([[opération Enduring Freedom - Trans Sahara]]). Ces interventions visent à soutenir des gouvernements alliés mais aussi à affaiblir des foyers djihadistes susceptibles de constituer des bases pour des attaques terroristes contre l'[[Europe]]<ref>Elise Vincent, [https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/02/au-mali-les-djihadistes-reflechissent-a-des-attaques-en-europe-selon-le-patron-de-la-dgse_6068492_3210.html Au Mali, les djihadistes « réfléchissent à des attaques en Europe », selon le patron de la DGSE], ''Le Monde'', 2 février 2021.</ref>. Selon le Global terrorism index, entre 2014 et 2015, le Nigeria est après l'[[Irak]] le deuxième pays le plus touché au monde par les [[Terrorisme islamiste|attentats terroristes islamistes]], en nombre de morts{{sfn|Global terrorism index 2015|p=14}}. L'Afrique subsaharienne possède en outre le sinistre record du plus grand nombre moyen de morts par acte terroriste ({{nombre|6.7|morts}}){{sfn|Global terrorism index 2015|p=37}} et Boko Haram est le groupe terroriste le plus meurtrier de la planète en 2014{{sfn|Global terrorism index 2015|p=41}}. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Afrique}} === Estimations alternatives de la population africaine, 0-2018 AD (en milliers) === Source : Maddison et autres : Maddison et autres. (Université de Groningue)<ref name="ggdc.net">{{lien web|url=http://www.ggdc.net/maddison/other_books/appendix_B.pdf|titre=Growth of World Population, GDP and GDP Per Capita before 1820|auteur=Maddison|date=27 Julliet 2016 |consulté le=17 juillet 2019|archive-date=12 February 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210212183845/http://www.ggdc.net/maddison/other_books/appendix_B.pdf|langue=en}}</ref>. {| class="wikitable " style="text-align:right" |- ! scope="col" |Année<ref name="ggdc.net"/> ! scope="col" |0 ! scope="col" |1000 ! scope="col" |1500 ! scope="col" |1600 ! scope="col" |1700 ! scope="col" |1820 ! scope="col" |1870 ! scope="col" |1913 ! scope="col" |1950 ! scope="col" |1973 ! scope="col" |1998 ! scope="col" |2018 ! scope="col" |2100<br>(projeté) |- |'''Afrique''' |16 500 |33 000 |46 000 |55 000 |61 000 |74 208 |90 466 |124 697 |228 342 |387 645 |759 954 |1 321 000<ref name="worldometers"/> |3 924 421<ref name=":6">{{lien web |titre=Five key findings from the 2022 UN Population Prospects |url=https://ourworldindata.org/world-population-update-2022 |consulté le=2022-07-23 |site=Our World in Data}}</ref> |- |'''Monde''' |230 820 |268 273 |437 818 |555 828 |603 410 |1 041 092 |1 270 014 |1 791 020 |2 524 531 |3 913 482 |5 907 680 |7 500 000<ref>{{lien web|url=https://www.census.gov/newsroom/stories/2018/world-population.html|titre=World Population Day: July 11, 2018|site=United States Census Bureau|date=11 July 2018|consulté le=18 juillet 2019|archive-date=18 July 2019|archive-url=https://web.archive.org/web/20190718064224/https://www.census.gov/newsroom/stories/2018/world-population.html|brisé le = 2024-02-25}}</ref> |10 900 000<ref name="www.pewresearch.org/fact-tank"/> |} === Shares of Africa and World Population, 0–2020 AD (% of world total) === Source : Maddison et autres (Université de Groningen)<ref name="ggdc.net"/>. {| class="wikitable " style="text-align:right" |- ! scope="col" |Année<ref name="ggdc.net"/> ! scope="col" |0 ! scope="col" |1000 ! scope="col" |1500 ! scope="col" |1600 ! scope="col" |1700 ! scope="col" |1820 ! scope="col" |1870 ! scope="col" |1913 ! scope="col" |1950 ! scope="col" |1973 ! scope="col" |1998 ! scope="col" |2020 ! scope="col" |2100<br/>(projeté) |- |'''Africa''' |7,1 |12,3 |10,5 |9,9 |10,1 |7,1 |7,1 |7,0 |9,0 |9,9 |12,9 |18,2<ref name="worldometers">{{lien web|url=https://www.worldometers.info/world-population/africa-population/|titre=Africa Population (LIVE)|site=worldometers.info|consulté le=17 juillet 2019|archive-date=2 September 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200902033531/https://www.worldometers.info/world-population/africa-population/|langue=en}}</ref> |39,4<ref name="www.pewresearch.org/fact-tank">{{lien web|site=Pew Research Center|url=https://www.pewresearch.org/fact-tank/2019/06/17/worlds-population-is-projected-to-nearly-stop-growing-by-the-end-of-the-century/|titre=World's population is projected to nearly stop growing by the end of the century|auteur1=ANTHONY CILLUFFO|auteur2= NEIL G. RUIZ|date=17 Juin 2019}}</ref> |} === Pyramide des âges === La société africaine est extrêmement jeune. En 2004, un Africain sur deux a moins de 20 ans<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Jenner|titre=Encyclo junior|passage=202|lieu=Paris|éditeur=Hachette|date=9782011681591|pages totales=562|isbn=9782011681591|consulté le=Paris}}</ref>. En 2012, 70 % de la population du continent avait moins de {{nobr|30 ans}}<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=UNESCO|titre=Statistiques sur la jeunesse|url=http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/prizes-and-celebrations/celebrations/international-days/world-radio-day-2013/statistics-on-youth/|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Special Report: The World’s Youngest Populations|auteur1=Sarah Boumphrey|date=13 fév. 2012|url=http://blog.euromonitor.com/2012/02/special-report-the-worlds-youngest-populations-.html|éditeur=Euromonitor international|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et 44 % de sa population avait, en 2006, moins de {{nobr|15 ans}}, ce qui en fait {{citation|incontestablement la plus jeune région du monde}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Lori S. Ashford|titre=La population jeune en Afrique|sous-titre=risque ou opportunité ?|éditeur=Population reference bureau|année=2007|lire en ligne=http://www.prb.org/pdf07/africasyouthpop_fr.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|nom=[[Njideka Harry|Harry]]|prénom=Njideka U.|date=11 September 2013|titre=African Youth, Innovation and the Changing Society|périodique=Huffington Post|url=http://www.huffingtonpost.com/njideka-u-harry/african-youth-innovation-_b_3904408.html|consulté le=27 septembre 2013|archive-date=20 September 2013|archive-url=https://web.archive.org/web/20130920184934/http://www.huffingtonpost.com/njideka-u-harry/african-youth-innovation-_b_3904408.html}}</ref> === Évolution de la population === [[Fichier:USAID-funded Southern Sudan Interactive Radio Instruction project.jpg|vignette|alt=photo en plongée d'un groupe d'enfants d'âge primaire tous vêtus d'un haut rose|Enfants sud-soudanais.]] ==== Croissance de la population ==== ===== Historique ===== L’estimation de la population africaine avant 1950 est un problème complexe en raison de l’absence de données fiables pendant la période coloniale et, plus encore, pendant la période précoloniale. Tous les chiffres avant 1950 sont des estimations basées sur des données plus ou moins lacunaires et sur des projections{{sfn|Manning|2010}}. Il a longtemps été pensé que la densité de population africaine avant 1850 était faible comparativement aux autres continents et avait augmenté rapidement à partir du début de la colonisation au milieu du {{s-|XIX}}. Certains chercheurs pensent aujourd'hui au contraire que la population était assez importante et que son taux de croissance était faible. De {{nobr|140 millions}} d’individus en 1850 la population aurait peu varié jusqu’en 1920 puis elle aurait augmenté plus rapidement pour atteindre {{nobr|280 millions}} en 1960 et {{nobr|800 millions}} en 2000{{sfn|Manning|2010}}. L'impact de l'esclavage en Afrique jusqu'en 1850 a été différent suivant les régions. Selon Patrick Manning, la croissance de la population africaine s'est globalement ralentie et dans les régions les plus touchées l'esclavage a entraîné le déclin de sous-populations<ref>{{Article|prénom1=Patrick|nom1=Manning|titre=The Enslavement of Africans: A Demographic Model|périodique=Canadian Journal of African Studies / Revue canadienne des études africaines|volume=15|numéro=3|date=1981-01-01|issn=0008-3968|doi=10.1080/00083968.1981.10803988|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00083968.1981.10803988|consulté le=2017-11-24|pages=499–526|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=John|nom1=Thornton|titre=The Slave Trade in Eighteenth Century Angola: Effects on Démographie Structures|périodique=Canadian Journal of African Studies / Revue canadienne des études africaines|volume=14|numéro=3|date=1980-01-01|issn=0008-3968|doi=10.1080/00083968.1980.10803797|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00083968.1980.10803797|consulté le=2017-11-24|pages=417–427|langue=en}}</ref>. Toujours selon Patrick Manning, les taux de croissance relativement faibles au {{s-|XIX}} et les estimations plus élevées de la taille de la population africaine à la période précoloniale impliquent que l'impact négatif de l'esclavage sur ces populations a été moins sévère que précédemment estimé{{sfn|Manning|2010}}. La nature des populations victimes de l'esclavage souvent jeune et majoritairement des femmes permet d'expliquer l'impact sur la croissance des populations<ref>{{chapitre|langue=en|auteur1=Patrick Manning|titre chapitre=The slave trade in Southern Dahomey, 1640-1890|ouvrage=The Uncommon Market: Essays in the Economic History of the Atlantic Slave Trade|année=1979|pages=109-141}}</ref>. La fin du commerce des esclaves coïncide avec la conquête coloniale. Il est estimé que les régimes coloniaux, en particulier français et belge, ont provoqué des déclins de population, en grande partie à cause de la propagation de maladies, en particulier par les fonctionnaires coloniaux africains et européens{{sfn|Manning|2010}}. Dans certaines régions, comme les régions côtières, l'augmentation de la productivité a entraîné une augmentation de la croissance de la population. Lors de la période coloniale, les Africains ont connu des changements dramatiques de leurs conditions de vie, des taux de croissance accélérés, de brusques changements dans les modèles de migration et les débuts spectaculaires de l'urbanisation{{sfn|Manning|2010}}. L'[[Espérance de vie humaine|espérance de vie]], bien que faible par rapport à celle des autres régions et changeant peut-être avec un certain retard, s'est néanmoins allongée de façon impressionnante. Entre {{nombre|20|et=25|ans}}, au début du {{s-|XIX}}{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|loc=Chap. 18 - Les répercussions sociales de la domination coloniale : aspects démographiques, {{p.|501}}}}, l'espérance de vie à la naissance était passée à {{unité|36.7|ans}} pour la période 1950-1954{{sfn|Manning|2010|p=248}}. ===== {{s-|XX}} et {{s-|XXI}} ===== L'Afrique est le continent dont la population en pourcentage a le plus augmenté depuis le début du {{s-|XX}} et dont le taux d'[[Variation naturelle|accroissement naturel]], avec 2,5 % en 2015, est le plus élevé<ref name="leridon">{{article|langue=fr|auteur1=Henri Leridon|titre=L'Afrique, énigme démographique|périodique=Le Monde diplomatique|mois=11|année=2015|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/LERIDON/54200}}.</ref>. Estimée à {{nobr|133 millions}} d'habitants en 1900 soit 8,1 % de la [[population mondiale]], la population de l'Afrique est passée en [[1950]] à {{nobr|228 millions}} soit 9,1 % puis à {{nobr|808 millions}} en [[2000]] soit 13,2 %, et à 1,1 milliard en 2012 soit 16 % de la population mondiale<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=World Population Prospects, the 2015 Revision|volume=I|titre volume=Comprehensives tables|éditeur=ONU|année=|passage=XXI|lire en ligne=http://esa.un.org/unpd/wpp/Publications/Files/WPP2015_Volume-I_Comprehensive-Tables.pdf}}.</ref>. Selon les estimations de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], la population de l'Afrique pourrait être de {{nombre|2.5|milliards}} en 2050, soit 25 % de la population mondiale, et de {{nombre|4.4|milliards}} en 2100, soit 39 % de la population mondiale<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La population mondiale pourrait frôler les 11 milliards d'habitants en 2100|url=http://www.rtflash.fr/population-mondiale-pourrait-froler-11-milliards-d-habitants-en-2100/article|site=rtflash.fr|date=19 juin 2013|consulté le=29 mars 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="leridon" />{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=40 % de la population mondiale sera africaine en 2100|url=http://afriqueinside.com/40-population-mondiale-sera-africaine-en-2100/|site=afriqueinside.com|date=13 août 2014|consulté le=29 mars 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le [[Nigeria]], la [[république démocratique du Congo]] et l'[[Éthiopie]] seront, en 2050, parmi les dix pays les plus peuplés de la planète<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Julien Damon|titre=La croissance démographie contre le développement|périodique=Conflits|numéro=hors série 3|date=printemps 2016|passage=23-26}}.</ref>. Cela n’est cependant qu'une forme de rattrapage puisqu'en 2030, la population du continent retrouvera la proportion, environ 20 % du total mondial, qu'elle représentait au {{s-|XVI}} avant les traumatismes démographiques de la traite négrière et de la colonisation{{sfn|Severino|Ray|2011|p=19-20}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|l'Afrique n'est en fait qu'en train de rattraper un retard démographique qu'elle avait lentement accumulé au cours des trois derniers siècles de traite et de colonisation. [...] vers 1650 l'Afrique représentait alors 20 % de la population mondiale<ref>{{article|langue=fr|nom1=Tabutin|prénom1=Dominique|titre=La croissance démographique de l'Afrique. Bilan et perspectives|périodique=Tiers-Monde|volume=32|numéro=125|année=1991|passage=159-173|doi=10.3406/tiers.1991.4583}}</ref>.}}}}. ===== Conséquences ===== Cette croissance démographique est susceptible d'avoir des effets contrastés selon que l'on adopte un point de vue [[Malthusianisme|malthusien]] et afro-pessimiste ou non<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-et-histoire-2005-1-page-183.htm|périodique=Afrique & histoire|titre=Misères de l’afro-pessimisme|année=2005|numéro=1|volume=3|passage=183-211|auteur1=[[Jean-Pierre Chrétien]]|responsabilité1=dossier coordonné par|ISBN=9782864324416|éditeur=Verdier}}.</ref>. Ainsi la [[Banque mondiale]] présente-t-elle en 2015 un rapport intitulé « La transition démographique africaine : dividende ou désastre<ref>{{lien web|langue=en|titre=Africa’s Population Boom: Will It Mean Disaster or Economic and Human Development Gains?|url=http://www.worldbank.org/en/region/afr/publication/africas-demographic-transition|éditeur=Banque mondiale|date=oct. 2015|consulté le=9 mai 2016}}.</ref> ? » Le rapport expose qu'une partie de l'Asie a connu une situation similaire avant sa transition démographique et le décollage économique des [[tigres asiatiques]]<ref>{{chapitre|langue=en|url=https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/22036|format=pdf|titre ouvrage=Africa's demographic transition. Dividend or disaster ?|auteurs ouvrage=David Canning, Sangeeta Raja et Abdo S. Yazbeck (éds.)|titre chapitre=Chap. 1 - The State of Demographics in Sub-Saharan Africa|sous-titre=The Demographic Transition in East Asia and Latin America|passage=49-50|éditeur=[[Banque mondiale]] - [[Agence française de développement]]|collection=Africa development forum|année=2015}}.</ref>{{,}}<ref name="leséchos">{{article|langue=fr|titre=L'Afrique peut encore saisir son « dividende démographique »|auteur1=Anne Paugam|périodique=Les Échos|date=31 juil. 2014|url=https://www.lesechos.fr/31/07/2014/LesEchos/21740-033-ECH_l-afrique-peut-encore-saisir-son---dividende-demographique--.htm#rX1pJFiByFzQd5sA.99}}.</ref>. On peut citer comme exemple positif le fait que la concentration des populations en ville crée des marchés solvables pour les agricultures locales{{sfn|Hugon|1998|loc=§ 21}}. Ou bien encore constater que l'accroissement démographique est un bienfait pour le développement du marché de la téléphonie mobile{{note|groupe=notes|texte=Le continent africain est celui où les opérateurs européens voient leur chiffre d'affaires progresser le plus{{sfn|Severino|Ray|2011|p=278}}.}}, ce qui a été à la base de la « [[Banque sans fil|bancarisation]] » (''{{langue|en|mobile banking}}'') fulgurante du continent{{sfn|Severino|Ray|2011|p=278}} qui permet à l'Afrique d'être la {{citation|championne du monde du paiement par téléphone mobile<ref>{{article|langue=fr|titre=L’Afrique championne du monde du paiement par téléphone mobile|url=https://www.challenges.fr/high-tech/20120914.CHA0838/l-afrique-championne-du-monde-du-paiement-par-telephone-mobile.html|périodique=Challenges|date=14 sept. 2012|auteur1=Jean-Baptiste Diebold}}.</ref>}}. La croissance de la population est donc aussi celle de la consommation domestique et du développement économique qui l'accompagne<ref>{{article|langue=fr|périodique=Éclairages émergents|numéro=13-04|mois=10|année=2013|titre=L’Afrique sub-saharienne en 2013 : quels développements ?|passage=3|url=http://etudes-economiques.credit-agricole.com/medias/ECL_Emg_13_04_Afrique_FR.pdf|format=pdf}}.</ref> notamment grâce aux « classes moyennes »{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=20}} qui croissent plus vite (3,1 %) que la population dans son ensemble (2,6 %){{sfn|Brunel|2014|p=138, 131}}. Dans ce contexte, la [[transition démographique]] du continent, entamée dans certains pays (Kenya, Sénégal, Botswana<ref name="leséchos" />…), si elle se confirme, est une chance potentielle<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/18/l-afrique-a-la-veille-d-une-grande-transition-demographique_4524954_3244.html|titre=L’Afrique à la veille d’une grande transition démographique|périodique=Le Monde|date= 18 nov. 2014|auteur1=Eric Albert}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/369-l-afrique-au-grand-tournant-demographique|éditeur=[[Institut de recherche pour le développement|IRD]]|titre=L’Afrique au grand tournant démographique|date=mars 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> grâce à la baisse du [[Ratio de dépendance démographique|taux de dépendance]] qu'elle entraînerait avec une population active plus importante que celle des inactifs. Quelques pays (Ghana, Côte d’Ivoire, Malawi, Mozambique et Namibie) ont déjà été identifiés comme étant sur cette voie<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Guengant|auteur2=John F. May|titre=L'Afrique subsaharienne dans la démographie mondiale|périodique=Études|année=2011|numéro=10|tome= 415|passage=305-316 (p. 314-315)|url=http://www.cairn.info/revue-etudes-2011-10-page-305.htm}}.</ref>. Les positions malthusiennes, à rebours, invitent à considérer la croissance de la population comme un fardeau en parlant de « suicide démographique », avançant que la transition démographique est loin d'être globalement acquise et que les taux de dépendances sont, pour l'heure, extrêmement élevés<ref name="leridon2">{{article|langue=fr|url=http://piketty.pse.ens.fr/files/Leridon2015.pdf|titre=Afrique subsaharienne : une transition démographique explosive|auteur1=Henri Leridon|périodique=Futuribles|numéro=407|date=juillet-août 2015|passage= 9)}}.</ref>. De même, les investissements, notamment en éducation, qui devront accompagner la transition démographique pour la transformer en vraie chance, sont considérables<ref name="leridon2" />. La population, en tout état de cause plus nombreuse, devra s'entasser car même si la densité globale du continent est faible ({{unité|36|hab/km|2}}), certaines zones sont inhabitables ce qui fait que l'on constate, en certains endroits du Nigeria, pays le plus peuplé du continent, des densités de l'ordre de {{unité|190|hab/km|2}}<ref name="leridon2" /> et de {{unité|420|hab/km|2}} au Rwanda{{sfn|Brunel|2014|p=85-86}}, et que 62 % des urbains d'Afrique subsaharienne vivent dans des « [[Bidonville|quartiers précaires]]<ref name="lemondebidonvilles">{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/22/pres-de-la-moitie-de-la-croissance-urbaine-se-fait-dans-les-bidonvilles_4561791_3244.html|périodique=Le Monde|titre=Près de la moitié de la croissance urbaine se fait dans les bidonvilles|date=22 janvier 2015|auteur1=Laetitia Van Eeckhout}}.</ref> ». À l'inverse, l'[[Afrique du Nord]] est la région qui connaît la plus faible proportion de population urbaine vivant dans des bidonvilles (13 %){{sfn|id=Rapport OMD 2015|texte=Rapport OMD 2015|p=XIX}}. Une caractéristique principale du continent<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/06/croissance-sans-developpement-en-afrique-comment-corriger-l-anomalie_4804808_3212.html|titre=Croissance sans développement en Afrique : comment corriger l'anomalie ?|périodique=[[Le Monde]]|date=6 nov. 2015}}.</ref> est que son indiscutable croissance économique ne bénéficie que peu à ses populations. C'est le concept de « la croissance sans le développement », proposé par [[George Ayittey]]{{sfn|Brunel|2014|p=89}}. === Natalité et mortalité === {{Article connexe|Objectifs du millénaire pour le développement}} Le taux de fécondité (nombre d'enfants par femme) pour l'Afrique subsaharienne est de 4,7 en 2018, soit le plus élevé au monde<ref>{{lien web|titre=Fertility rate, total (births per woman) - Sub-Saharan Africa |url=https://data.worldbank.org/indicator/SP.DYN.TFRT.IN?locations=ZG |site=The World Bank |consulté le=29 mai 2020 |archive-date=13 May 2020 |archive-url=https://web.archive.org/web/20200513095844/https://data.worldbank.org/indicator/SP.DYN.TFRT.IN?locations=ZG |langue=en}}</ref>. Tous les pays d'Afrique subsaharienne avaient un [[taux de fécondité]] (nombre moyen d'enfants) supérieur au seuil de remplacement en 2019 et représentaient 27,1 % des naissances vivantes dans le monde<ref>{{lien web|url=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30977-6/fulltext|titre=Global age-sex-specific fertility, mortality, healthy life expectancy (HALE), and population estimates in 204 countries and territories, 1950-2019: a comprehensive demographic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019|éditeur=[[The Lancet]]|langue=en}}</ref>. En 2021, l'Afrique subsaharienne représentera 29 % des naissances mondiales<ref>{{lien web|url=https://www.un.org/development/desa/pd/sites/www.un.org.development .desa.pd/files/wpp2022_summary_of_results.pdf|titre=World Population Prospects 2022. Summary of Results|lieu=New York|éditeur=[[Organisation des Nations unies|United Nations]]. Department of Economic and Social Affairs|page=14|langue=en|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. La croissance démographique est évidemment liée au [[taux de fécondité]] lequel, en Afrique, est le plus élevé au monde avec {{nombre|4.7|enfants}} par femme pour la période 2010-2015, contre une moyenne mondiale de 2,5<ref>{{lien web|langue=en|url=http://esa.un.org/unpd/wpp/DataQuery/|titre=Total fertility (children per woman)|série=World Population Prospect 2015|éditeur=[[Organisation des Nation unies]]|consulté le=9 mai 2016}}.</ref>. Si la majeure partie des pays africains ont un [[taux de natalité]] élevé, ils font également face à une mortalité infantile très élevée. En 2013, deux pays africains avaient un taux de mortalité infantile supérieur à {{unité|100|‰}} et 34 un taux supérieur à {{unité|50|‰}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://web.archive.org/web/20130922070813/http://www.statistiques-mondiales.com/mortalite_infantile_afrique.htm|titre=Taux de mortalité infantile en Afrique de 2009 à 2013|site=statistiques-mondiales.com}}.</ref>. Par ailleurs, les quatre pays ayant l'espérance de vie la plus faible dans le monde en [[2012]] étaient tous africains<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.statistiques-mondiales.com/champions_du_monde.htm|titre=Pays 'champions du monde'|site=statistiques-mondiales.com}}.</ref>. Le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] est devenu la première cause de mortalité en Afrique à la fin du {{s-|XX}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://survivreausida.net/a4702-le-sida-est-devenu-la-premiere-cause-de-mort.html|titre=Le sida est devenu la première cause de mortalité en Afrique|date=6 mars 2001|auteur=Peter Piot, directeur exécutif d'ONUSIDA|site=survivreausida.net}}{{commentaire biblio SRL|Entretien dans le journal ''[[Le Monde]]''}}.</ref>. C'était encore le cas en [[2007]], où [[ONUSIDA]] estimait à {{nobr|22 millions}} le nombre de personnes infectées en Afrique<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.hns-info.net/spip.php?article12696|titre=Le sida reste la première cause de mortalité en Afrique|site=hns-info.net}}.</ref>. En 2013, sur {{nobr|35 millions}} de personnes infectées, {{nombre|24.7|millions}} vivaient en Afrique subsaharienne, dont 58 % de femmes<ref name="onusida2014">{{lien web|langue=fr|url=http://www.unaids.org/fr/resources/campaigns/2014/2014gapreport/factsheet|titre=Fiche d'information 2014, statistiques mondiales|éditeur=ONUSIDA|consulté le=9 mai 2016}}.</ref>. Le [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] a fait 1,3 million de morts sur le continent en 2009, mais il en faisait 1,4 million en 2001. Entre 2005 et 2013, les cas de nouvelles contaminations ont cependant baissé de 33 % en [[Afrique subsaharienne]]<ref name="onusida2014" />. La mortalité infantile a chuté de 30 % en {{nobr|20 ans}} et l'[[espérance de vie]] s'est accrue de {{nombre|15.4|ans}} depuis 1950. Mais, en Afrique subsaharienne, 1 enfant sur 8 meurt avant ses {{nobr|5 ans}} contre 1 pour 143 dans les pays développés<ref>{{article|langue=fr|périodique=[[GEO (magazine)|GEO]]|numéro=403|mois=septembre|année=2012|passage=92|titre=Numéro spécial Afrique, le réveil d'un continent}}.</ref>. Les conditions sanitaires sont largement indépendantes de l'économie. Malgré un niveau de revenu cinq fois inférieur, l'[[Éthiopie]], ({{unité|573|$/hab}}<ref name="bmgdp">{{lien web|langue=fr|url=http://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.CD|éditeur=Banque mondiale|titre=GDP per capita (current US$)|consulté le=19 mai 2016}}.</ref>), grâce à sa politique en la matière, présente de meilleurs indicateurs sanitaires que le [[Nigeria]] ({{unité|3203|$/hab.}}<ref name="bmgdp" />) : mortalité infantile {{unité|47|‰}} ({{unité|78|‰}} au Nigeria), mortalité maternelle {{unité|350|‰}} ({{unité|630|‰}} au Nigeria){{sfn|Brunel|2014|p=88}}. De la même manière, l'aridité est corrélée avec la malnutrition mais, pour des raisons politiques, cette dernière sévit lourdement en [[république démocratique du Congo]], pourtant un des pays les plus arrosés de la planète{{sfn|Brunel|2014|p=140}}. ==== Mouvements de population ==== Les migrations volontaires de l'Afrique subsaharienne sont massivement internes, ce qui est sans équivalent sur les autres continents. Les trois-quarts, voire plus{{note|groupe=notes|texte=82 % selon {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Dubresson|auteur2=Sophie Moreau|auteur3=Jean-Pierre Raison|auteur4=Jean-Fabien Steck|titre=L'Afrique subsaharienne|sous-titre=Une géographie du changement|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2011|pages totales=256|passage=54|isbn=}}, 75 % selon {{article|langue=fr|url=http://librairie.afd.fr/filtres/?terms=1085|périodique=Questions de développement|mois=novembre|année=2015|titre=Migrations subsahariennes : les idées reçues à l’épreuve des chiffres}}.}}, des migrations d'Afrique subsahariennes sont intra-continentales. Elles concernent de 20 à {{nobr|70 millions}} de personnes selon les sources{{note|groupe=notes|texte=70 millions selon {{article|langue=fr|numéro=1279|année= 2009|titre numéro=L'Afrique en mouvement|titre=Les migrations internes au continent africain|auteur1=Christophe Daum|auteur2=Isaïe Dougnon|passage= 6-11|périodique=Hommes et Migrations}}, 20 millions selon {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Dubresson|auteur2=Sophie Moreau|auteur3=Jean-Pierre Raison|auteur4=Jean-Fabien Steck|titre=L'Afrique subsaharienne|sous-titre=Une géographie du changement|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2011|pages totales=256|passage=54|isbn=}}.}}. Les migrations volontaires extra-continentales sont donc fortement minoritaires et, ''a fortiori'', ne représentent qu'un flux et un stock très minoritaire des immigrés dans les pays de l'OCDE : l'Afrique subsaharienne représente {{citation|6 % des flux migratoires vers les pays de l’OCDE, et 5 % du stock de migrants<ref name="questions">{{article|langue=fr|url=http://librairie.afd.fr/filtres/?terms=1085|périodique=Questions de développement|mois=novembre|année=2015|titre=Migrations subsahariennes : les idées reçues à l’épreuve des chiffres|auteur institutionnel=Agence française de développement}}.</ref>}}. En ce qui concerne l'Afrique du Nord, les migrants qui en sont issus représentent 7 % du stock total de migrants de la zone OCDE<ref name="questions" />. Du fait de la conflictualité du continent, aux migrations volontaires, essentiellement économiques (travail, commerce), s’ajoutent les déplacements forcés ; les personnes déplacées internes (dans leur propre pays) et réfugiées (personnes déplacées ayant franchi une frontière internationale), étaient {{nobr|17 millions}} en 2014<ref>{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/239760/societe/en-afrique-le-nombre-de-refugies-et-de-deplaces-en-tres-forte-hausse/|titre= Infographies : en Afrique, le nombre de réfugiés et de déplacés en très forte hausse|date=25 juin 2015}}.</ref>. ==== Urbanisation ==== [[Fichier:Urbanizzazione spontanea a Nairobi (Kenya 2005).jpg|vignette|alt=vue en plongée sur des toits en tôles rouillées|Bidonville à Nairobi, Kenya.]] La croissance de la population s'accompagne d'un [[exode rural]] massif et d'une croissance vertigineuse des villes : {{citation|Durant la seconde moitié du {{s-|XX}}, la population des villes d'Afrique subsaharienne a été multipliée par 11{{sfn|Severino|Ray|2011|p=22}}.}} Il s’agit, là encore, d'un phénomène de rattrapage, car l'Afrique est le continent le plus faiblement urbanisé de la planète{{sfn|Severino|Ray|2011|p=22}}. L'urbanisation est massive, rapide{{sfn|Severino|Ray|2011|p=22}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Les villes africaines de demain|auteur1=Busani Bafana|périodique=Afrique Renouveau|date=avril 2016|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2016/les-villes-africaines-de-demain}}.</ref> et mal contrôlée, d'où la prévalence des bidonvilles<ref name="lemondebidonvilles" /> ; les nouveaux urbains sont essentiellement des « pauvres », issus de l'[[exode rural]]{{note|groupe=notes|texte={{citation|L’urbanisation africaine est un processus engendré par la pauvreté, et non la transition socioéconomique, induite par l’industrialisation, comme cela a été le cas dans les autres grandes régions du monde{{trad|en|African urbanization is a poverty-driven process and not the industrialization-induced socio-economic transition it represented in the world’s other major regions.}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=[[PNUD]]|titre=The State of the African Cities Report 2008|année=|passage=7|lire en ligne=https://unhabitat.org/books/the-state-of-the-african-cities-report-2008/}}</ref>.}}}}. En ville, les habitants tendent à se regrouper par communauté, région ou village d'origine{{sfn|Severino|Ray|2011|p=56}}, tentant de préserver une solidarité dans le nouveau contexte urbain{{sfn|Severino|Ray|2011|p=132-133}}. La société africaine est donc de plus en plus constituée de jeunes urbains, lesquels développent une culture spécifique<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Tshikala K. Biaya|titre=Jeunes et culture de la rue en Afrique urbaine (Addis-Abeba, Dakar et Kinshasa)|périodique=[[Politique africaine]]|année=2000|numéro=80|passage=12-31|doi=10.3917/polaf.080.0012}}.</ref> qui, notamment grâce à l'internet, se diffuse au niveau international{{sfn|Braun|2016}} ; cela concerne principalement la danse et la musique, [[zouglou]], [[kuduro]]<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.revue-projet.com/articles/2004-11-les-musiques-en-afrique-revelateurs-sociaux/|titre=Les musiques en Afrique, révélateurs sociaux|auteur1=Denis-Constant Martin|date=1 novembre 2004|périodique=Revue Projet}}.</ref>{{,}}{{sfn|Braun|2016}}… Les jeunes sont aussi les premiers concernés par les intenses mouvements de population intra-continentaux qui caractérisent l'Afrique. Mais, exaspérés par le chômage et le mal logement, ils sont aussi les acteurs d'une préoccupante violence urbaine<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Être jeune en Afrique. Géopolitique d’un tsunami|auteur1=Jean-Jacques Konadje|date=3 mai 2015|url=http://www.diploweb.com/Etre-jeune-en-Afrique-Geopolitique.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr en|auteur1=Georges Hérault|responsabilité1=dir.|auteur2=Pius Adesanmi|responsabilité2=dir.|titre=Jeunes, culture de la rue et violence urbaine en Afrique : Youth, Street Culture and Urban Violence in Africa|éditeur=Institut français de recherche en Afrique|nature ouvrage=Actes du symposium international d’Abidjan, 5-7 mai 1997 / Proceedings of the International Symposium held in Abidjan, 5-7 May, 1997|année=1997|passage=1-8|isbn=979-10-92312-01-0|lire en ligne=http://books.openedition.org/ifra/840|titre chapitre=Jeunes, culture de la rue et violence urbaine en Afrique : invariants, paramètres et stratégies du changement}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte=Le parallèle est parfois fait entre la situation des villes africaines et les « classes laborieuses, classes dangereuses » de la France du début du {{s-|XIX}} étudiées en 1958 par [[Louis Chevalier (historien)|Louis Chevalier]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roger Pasquier|titre=La jeunesse ouvrière chrétienne en Afrique noire (1930-1950)|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2013|passage=48|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=dKlnAgAAQBAJ&pg=PA48}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Émile Le Bris|responsabilité1=dir.|titre=L'appropriation de la terre en Afrique noire : manuel d'analyse, de décision et de gestion foncières|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=1991|passage=240|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hnUPiGQMx-oC&pg=PA240}}.</ref>.}}. == Société == === Éducation === {{Article connexe|Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur}} [[Fichier:Remise des parchemins.jpg|vignette|alt=vue en plongée sur un groupe d'une dizaine de jeunes gens d'une dizaine d'années en toge violette|Cérémonie de remise des diplômes, Cameroun, 2015.]] La jeune population africaine souffre d'un manque d'[[éducation]]<ref>{{article|langue=fr|titre=Éducation : l’Afrique toujours dans le peloton de queue|auteur1=Laurence Caramel|périodique=Le Monde|date=9 avril 2015|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/09/education-l-afrique-toujours-dans-le-peloton-de-queue_4613277_3212.html}}.</ref>. Les [[Ajustement structurel|programmes d'ajustements structurels]] ont eu tendance à mettre à mal les politiques en la matière du fait des coupes claires effectuées dans les budgets des États concernés : {{citation|les taux de scolarisation primaire sont descendus en Afrique subsaharienne à 71 % en 1990 […] loin du maximum de 79 % atteint en 1980{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7397}}}}. Les taux de scolarisation secondaire ont, eux, progressé, passant de 14 % des scolarisables à 27 % entre 1980 et 1996. Les disparités sont cependant importantes entre pays et, globalement, ces chiffres sont nettement supérieurs en [[Afrique du Nord]]{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7419}}. Pour ce qui concerne l'enseignement supérieur, il y a, selon l'[[Unesco]], en 2012, {{nombre|4.8|millions}} d'étudiants dans des établissements d'enseignement supérieur des pays subsahariens, soit près de vingt-cinq fois le chiffre de 1970. La poussée démographique et les moyens déployés par les États pour améliorer l'accès à l'enseignement primaire et secondaire expliquent la hausse de fréquentation des campus africains. Le continent reste en retard sur le reste du monde, avec un taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur de 6 % selon l'Unesco, contre 13 % dans le sud et l'ouest de l'[[Asie]] et 72 % en [[Amérique du Nord]] et en [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]]<ref>{{article|langue=fr|périodique=[[GEO (magazine)|GEO]]|numéro=403|mois=septembre|année=2012|passage=68|titre=Spécial Afrique}}.</ref>. === Classes moyennes === Le continent est pauvre, 47 % des Africains vivent en dessous du [[seuil de pauvreté]], avec moins de {{unité|1.25|{{nobr|US$ [[Parité de pouvoir d'achat|PPA]]}}}} par jour{{sfn|Fofana 2015a}}. Mais, contrepartie de l'urbanisation, le continent voit aussi émerger une classe moyenne {{incise|quoique les contours en soient discutés{{sfn|Le Cam|2015}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=Jacquemot|prénom1=Pierre|titre=Les classes moyennes changent-elles la donne en Afrique ? Réalités, enjeux et perspectives|périodique=Afrique contemporaine|année=2012|numéro=244|passage=17-31|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-page-17.htm|doi=10.3917/afco.244.0017}}.</ref>}} de plus en plus importante en nombre et en proportion des habitants{{sfn|Fofana 2015a}}, aspirant à la démocratie et à la bonne gouvernance, soucieuse de s'inscrire dans la mondialisation culturelle et économique{{sfn|Fofana 2015b}}. Elle fut d'ailleurs un acteur important des [[printemps arabe]]s<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2015/10/21/middle-class-frustration-that-fueled-the-arab-spring|titre=Le mécontentement de la classe moyenne à l'origine du Printemps arabe|date=21 octobre 2015|éditeur=Banque mondiale}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde diplomatique|mois=mai|année=2012|passage=21|titre=Que peuvent les classes moyennes ? Retour sur le « printemps arabe »|auteur1=Gilbert Achcar|présentation en ligne=http://www.monde-diplomatique.fr/2012/05/ACHCAR/47669}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://blogs.worldbank.org/arabvoices/fr/middle-class-dynamics-and-arab-spring|titre=Les évolutions de la classe moyenne et le Printemps arabe|auteur1=Elena Ianchovichina|date=16 mai 2016|auteur2=Hai-Anh H. Dang|site=blogs.worldbank.org}}.</ref>. Cette classe moyenne est au cœur du changement de l'Afrique, d'abord par l'effet d'entraînement économique lié à sa consommation. Ensuite, moins féconde que la moyenne<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.diploweb.com/Le-defi-africain-bombe.html|site=diploweb.com|titre=Le défi africain : « bombe démographique » ou « dividende démographique » ?|auteur1=Roland Pourtier|date=28 mai 2016}}.</ref>, elle participe à la [[transition démographique]] qui permettra peut-être de concrétiser le « dividende démographique » lié à la baisse du [[Ratio de dépendance démographique|taux de dépendance]] (ratio inactifs/actifs) qui ferait de la démographie africaine un atout et non pas un boulet<ref>{{article|langue=fr|titre= L'Afrique, portée par ses classes moyennes|auteur1=Mathilde Golla|date=18 janvier 2011|périodique=Le Figaro|url=http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/01/18/04016-20110118ARTFIG00458-l-afrique-portee-par-ses-classes-moyennes.php}}.</ref>{{,}}<ref name="leséchos"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP)|titre=Jeunesse, classes moyennes et transition démographique et politique en Afrique équatoriale et centrale|éditeur=Ministère de la Défense de la République française ; Délégation aux Affaires Stratégiques|nature ouvrage=note n°10|date=25 juillet 2014|lire en ligne=http://www.grip.org/sites/grip.org/files/NOTES_ANALYSE/2014/Notes%20DAS%20-%20Afrique%20EQ/N10%20DAS_Jeunesse.pdf}}.</ref>. Une des conditions du dividende démographique est que le niveau d'éducation s'élève ; les classes moyennes et aisées ont, bien évidemment, plus accès que les autres à un enseignement de qualité, notamment grâce aux établissements privés en plein essor<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.afd.fr/webdav/shared/PUBLICATIONS/RECHERCHE/Scientifiques/A-savoir/22-A-Savoir.pdf|titre=L’enseignement privé en Afrique subsaharienne. Enjeux, situations et perspectives de partenariats public-privé|périodique=À savoir|numéro=22|mois=8|année=2013|auteur1=Rohen d’Aiglepierre|éditeur=Agence française de développement|passage=67}}.</ref>. === Gouvernance politique et liberté de la presse === Malgré quelques progrès{{sfn|id=peea2011|texte=Perspectives économiques en Afrique 2011|p=78-79}} depuis la chute du mur de Berlin et les conférences nationales sur le continent{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 6984}}{{,}}{{sfn|Severino|Ray|2011|p=176}}, 12 % de la population d'Afrique subsaharienne vit dans un pays considéré comme libre selon ''{{langue|en|[[Freedom House]]}}'' ; les autres Africains vivent dans des pays « non libres » ou « partiellement libres »<ref>{{lien web|langue=en|url=https://freedomhouse.org/report/freedom-world/freedom-world-2016|titre=Freedom in the world 2016, sub-saharan Africa}}.</ref>. L'[[indice de démocratie]], avec des indicateurs différents, donne des tendances très similaires<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=The Economist, Intelligence Unit|titre=Democracy Index 2015. Democracy in an age of anxiety|année=2015|lire en ligne=http://www.yabiladi.com/img/content/EIU-Democracy-Index-2015.pdf}}.</ref>. Quant à la liberté de la presse, elle n'est que très partielle sur tout le continent, sauf quelques rares contre-exemples telle la Namibie, à la {{17e}} place mondiale (Canada {{41e}}, France {{45e}}) sur {{nobr|180 pays}} étudiés par [[Reporters sans frontières]]<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=Reporters sans frontières|url=https://rsf.org/fr/les-journalistes-dafrique-harceles-entre-terrorisme-conflits-armes-et-crises-electorales|titre=Les journalistes d’Afrique harcelés, entre terrorisme, conflits armés et crises électorales|année=2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Structure sociale === ==== Organisation sociale ==== {{Encadré |fond = #FFF8F8 |largeur = 250px |titre = Ethnie, un concept discuté |contenu = Massivement utilisé depuis son invention au {{s-|XIX}}, le concept d'ethnie est cependant aujourd'hui encore largement discuté quant à sa définition et sa portée{{sfn|Leymarie|Perret|2006|p=131}}. Fait éternel du continent pour les uns{{note|groupe=notes|texte={{citation|Dans l'histoire africaine précoloniale, toutes les constructions étatiques étaient à base ethnique. Mieux : quand elles débouchèrent sur des ensembles pluriethniques, ce furent des entreprises sans lendemain<sup>(1)</sup>. 1) Il y a quelques contre-exemples, mais ils sont rares, l'entité ''toucouleur'' ; et, dans un autre esprit, les empires musulmans, nés des djihad, qui furent parfois des "agglomérateurs" ethniques}}.}}, invention en grande partie coloniale pour les autres{{note|groupe=notes|texte={{citation|C'est bien plutôt la colonisation qui a figé et cristallisé les sociétés africaines sous le label ethnique, qui les a identifiées et cartographiées en fonction de ses exigences administratives et économiques. On se rend compte aujourd'hui que nombre d'entités ethniques n'avaient pas de réels équivalents dans l'univers précolonial, ou plutôt que les sociétés qui sont censées leur correspondre ne s'identifiaient pas aux noms et aux territoires qui leur sont dévolus désormais<ref>{{chapitre|langue=fr|titre chapitre=En Afrique, la famille à la croisée des chemins|auteur1=Jean-Pierre Dozon|passage=306|numéro chapitre=7|titre ouvrage=Histoire de la famille|auteurs ouvrage=[[André Burguière]], [[Christiane Klapisch-Zuber]], [[Martine Segalen]] et [[Françoise Zonabend]] (éds.)|éditeur=Armand Colin|volume=2|titre volume=Le choc des modernités|année=1986}}.</ref>.}}}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Jean-Loup Amselle et Elikia M'Bokolo (éds) : Au cœur de l'ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique [compte rendu]|auteur1=Jean Copans|périodique=Anthropologie et Sociétés|volume=11|numéro=2|année=1987|passage=160-163 (p. 160)|url=http://id.erudit.org/iderudit/006429ar|doi=10.7202/006429ar}}.</ref>, outre qu'il est mal défini : {{citation|Le concept d'ethnie compte parmi les plus usitées et les moins précises des notions sociologiques<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/026115.pdf|périodique=[[Politique africaine]] |titre=Au cœur de l’ethnie : anthropo ma non topo|auteur1=François Verdeaux|numéro=26|mois=6|année=1987}}.</ref>}}, le concept ethnique est accusé d'être parfois utilisé à tort, là où l'analyse sociale sans coloration ethnique suffirait{{sfn|Nicolas|1972|p=1026}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/03/29/en-afrique-la-question-ethnique-a-ete-manipulee_1028764_3212.html|titre=En Afrique, la question ethnique a été manipulée|auteur1=Jean-Pierre Tuquoi|champ libre=propos recueillis par|périodique=Le Monde|date=29 mars 2008}}.</ref>. }} La famille et l'ethnie sont les deux piliers de la sociologie du continent. L'Afrique est souvent présentée comme une mosaïque de peuples et de cultures (on compte plus de {{formatnum:1000}} [[ethnie]]s sur le continent<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stephen Smith|auteur2=Claire Levasseur|titre=Atlas de l'Afrique|sous-titre=un continent jeune, révolté, marginalisé|lieu=Paris|éditeur=[[Autrement]]|année=2005|pages totales=79|passage=17|isbn=978-2-7467-0641-5}}.</ref>), c'est la principale caractéristique de sa sociologie car l'ethnie est le fondement de la solidarité et de la cohésion communautaire bien plus que l'[[État-nation]]{{sfn|Leymarie|Perret|2006|p=131-132}}{{,}}{{sfn|Nicolas|1972|p=1019}}. L'aspect clé du fait ethnique est le sentiment d'appartenance{{note|groupe=notes|{{citation|ethnie - nom féminin (grec ethnos) : Groupement humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l'unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ethnie/31396|titre=Ethnie|éditeur=Dictionnaire Larousse en ligne}}.</ref>.}}}} : {{citation|L’ethnie constitue donc un ensemble […] que l’on s’accorde à définir à partir d’un critère empirique : celui de la conscience ethnique{{sfn|Marie|2007|p=174}}}} ; elle est la base de l'identité à laquelle se réfèrent les individus, sur le fondement d'une ascendance commune revendiquée, réelle ou mythologique{{sfn|Marie|2007|p=174-175}}. Multiséculaire ou inventée par le colonisateur, revendiquée par les individus quelle qu'en soit la réalité scientifique, elle peut être mobilisée militairement{{sfn|Severino|Ray|2011|p=167}}, comme ce fut tragiquement le cas au [[Génocide des Tutsis au Rwanda|Rwanda]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.amnesty.be/archives-2708/libertes-archives/les-anciens-numeros/403-numero-d-avril-2004/dossier-686/article/hutu-tutsi-l-histoire-manipulee|date= 9 avril 2004|titre=« Hutu »-« Tutsi » : l’histoire manipulée|éditeur=Amnesty internationale}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Chrétien|titre=Le défi de l'ethnisme. Rwanda et Burundi|sous-titre=1990 – 1996|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|nature ouvrage=fiche bibliographique du centre de documentation du CNRS|année=1997|présentation en ligne=http://regards.in2p3.fr/fiche.php?id=3320}}.</ref>, ou pour bénéficier de soins à l'hôpital{{note|groupe=notes|{{citation|Des fois, avant de se faire soigner, des gens regardaients discrètement si l'infirmier ou l'infirmière était de son ethnie ou pas<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Chrétien|auteur2=Melchior Mukuri|titre=Burundi, la fracture identitaire|sous-titre=logiques de violence et certitudes ethniques, 1993-1996|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2002|passage=201|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=58VFndsmXyMC&pg=PA201}}.</ref>.}}}} ou, plus pacifiquement encore, pour traiter d'une tradition musicale<ref>{{article|langue=fr|titre=André Schaeffner. Les Kissi, une société noire et ses instruments de musique [compte rendu]|auteur1=H. Jeanmaire|périodique=Revue de l'histoire des religions|année= 1952|volume=141|numéro=2|passage=248-249}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=Servin|prénom1=Micheline B.|titre=Du griot au rasta|périodique=Les Temps Modernes|année=2002|numéro=620-621|passage=504-525|url=http://www.cairn.info/revue-les-temps-modernes-2002-4-page-504.htm|doi=10.3917/ltm.620.0504}}.</ref>. L'ascendance commune est relatée dans de grands [[Récit originel|mythes fondateurs]], qui existent sur tout le continent, certains étant communs à plusieurs ethnies{{sfn|Derive|2005|p=1}}. Ces mythes cosmogoniques servent encore de références à l'époque contemporaine ; ils se transmettent de nos jours au travers de la littérature écrite{{sfn|Derive|2005|p=4-5}} après l'avoir été oralement<ref>{{article|langue=fr|titre=Mythes et épopées en Afrique sahélienne : état des lieux|auteur1=[[Lilyan Kesteloot]]|périodique=Ethiopiques|numéro=84|mois=1er semestre|année=2010}}.</ref>. En parallèle, les systèmes de [[parenté]], [[famille élargie]], [[clan]]s et [[Parenté#Le lignage|lignages]], sur les mêmes fondements d'ancêtres communs, en principe réels dans ce cas, complètent les bases sociales fondamentales<ref>{{chapitre|langue=fr|url=http://classiques.uqac.ca/contemporains/akindes_francis/lien_social_en_question/lien_social_afrique_mutation2.pdf|auteur1=Francis Akindès|titre chapitre=Le lien social dans une Afrique en mutation|année=2003|auteurs ouvrage=Josiane Boulad-Ayoub et Luc Bonneville|titre ouvrage=Souverainetés en crise|passage=379-403 ({{p.|15}} de l'extrait en ligne)|éditeur=Presses de l'Université Laval - L'Harmattan|pages totales=569}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Nature et limites de la famille en Afrique noire|auteur1=Jacques Binet|périodique=Études scientifiques|mois=septembre-décembre|année=1979|éditeur=ORSTOM|url=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_04-05/03802.pdf|passage=7}}.</ref> : {{citation|Une organisation sociale puissante fondée sur la famille étendue exerce […] une action de premier plan dans la stabilité de la société{{sfn|Aguessy|1981|p=6}}}}. Les structures sociales pré-coloniales et les modes de gestion qui les caractérisent coexistent aujourd'hui avec les États modernes. Les relations sociales se régulent selon des étages sociaux distincts : {{citation|[…] il a dans la société africaine des affaires qui relèvent du niveau du lignage, de l'ethnie, de la tribu… et d'autres qui relèvent du niveau de l'État{{sfn|Aguessy|1981|p=19}}}} ; les régulations sociales, y compris dans certains aspects juridiques, échappent à l'autorité étatique. En effet, l'État-nation et les concepts relatifs ont été brutalement importés via la colonisation, sans qu'il y ait eu un temps de maturation historique, particulièrement dans les sociétés [[Société segmentaire|segmentaires]] et [[Société lignagère|lignagères]] : {{citation|il est de vastes régions en Afrique qui n’ont connu avant la colonisation ni chefferies ni États, l’organisation sociopolitique étant de type ''lignager''{{sfn|Perrot|2009|p=19}}}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bertrand Badie|titre=L'État importé : L'occidentalisation de l'ordre politique|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1992|pages totales=334|isbn=}}{{commentaire biblio SRL|Présentation de l'ouvrage sur le site de l'éditeur : {{lien web|langue=fr|url=http://www.fayard.fr/letat-importe-9782213030135|titre=L'État importé.}}}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|l'État est volontiers considéré comme un “ pur produit d’importation ” en Afrique et en Asie, selon l’expression désormais classique de Bertrand Badie et de Pierre Birnbaum<ref>{{article|langue=fr|titre=L’historicité de l’Etat importé|auteur1=Jean-François Bayart|périodique=Les Cahiers du CERI|numéro=15|année=1996|passage=3|url=http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/cahier15.pdf}}.</ref>.}}}}. Même là où existèrent de puissants royaumes ou empires, l'organisation politique ne suivait pas le modèle occidental, la différence essentielle étant l'absence de recouvrement systématique entre le royaume ou l'empire et un territoire délimité{{sfn|id=acstrasbourg|texte=Académie de Strasbourg}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Hélène d'Almeida-Topor]]|titre=L'Afrique|éditeur=Le cavalier bleu|collection=Idées reçues|année=2006|passage=33|isbn=}}.</ref>. Cette importation ne s'est pas faite sans heurts, y compris dans les consciences individuelles{{note|groupe=notes|texte={{citation|Prenons par exemple un chirurgien qui doit précipitamment quitter l'hôpital parce que l'enfant d'un parent est en train de mourir. En tant que directeur de sa clinique, il est un professionnel moderne responsable de centaines de patients. Mais en tant qu'un des quelques chanceux qui ont pu accéder à une éducation supérieure grâce à l'aide de sa famille élargie, il est obligé de soutenir les nombreux membres de son clan et d'être leur docteur. Ne pas être là dans l’une ou l’autre situation aura pour conséquence de lourdes sanctions de la part des deux systèmes{{sfn|Lutz|Linder|2004|p=11}}.}}}} et les institutions préexistantes ont perduré ''de facto''<ref>{{article|langue=fr|titre=[[Claude-Hélène Perrot|Perrot, Claude-Hélène]] et Fauvelle-Aymar, François-Xavier (éds.), Le retour des rois. Les autorités traditionnelles et l’État en Afrique Contemporain, Paris, Karthala, 2003, 568 pages [compte-rendu]|auteur1=Thierno Bah|périodique=Journal des africanistes|passage=520-522|volume=74|numéro=1-2|année=2004|url=http://africanistes.revues.org/373}}.</ref> mais aussi ''de jure''<ref>{{article|langue=fr|nom1=Simonet|prénom1=J.-L.|titre=L'évolution institutionnelle dans les territoires britanniques de l'Afrique de l'Ouest|périodique=Politique étrangère|numéro=4|année=1954|volume=19|passage=450-466 (p. 454)|doi=10.3406/polit.1954.6239|url=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1954_num_19_4_6239}}.</ref>, les États actuels confiants souvent et officiellement des fonctions aux chefs traditionnels aujourd'hui encore{{sfn|Perrot|2009|p=23}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afrik.com/cote-d-ivoire-les-chefs-coutumiers-obtiennent-un-nouveau-statut|titre=Côte d’Ivoire : les chefs coutumiers obtiennent un nouveau statut|date=15 juillet 2014|auteur1=Frédéric Schneider|site=afrik.com}}.</ref>{{,}}<ref>Exemple au Cameroun : {{lien web|langue=fr|titre=Décret n° 2013/332 du 13 sept 2013 modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles|url=https://www.prc.cm/fr/actualites/actes/decrets/376-decret-n-2013-332-du-13-sep-2013-modifiant-et-completant-certaines-dispositions-du-decret-n-77-245-du-15-juillet-1977-portant-organisation-des-chefferies-traditionnelles|éditeur=République du Cameroun}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=Fauvelle-Aymar|prénom1=François-Xavier|titre=Rois et chefs en Afrique subsaharienne|périodique=Vingtième Siècle, revue d'histoire|numéro=69|date=janvier-mars 2001|passage=176-178|doi=10.3406/xxs.2001.1293}}</ref>. Les deux systèmes ne fonctionnent pourtant pas sur les mêmes bases, les fonctions du chef coutumier étant culturellement très éloignées de celle d'un fonctionnaire d'administration centrale ou locale. Le rapport à la terre et au pouvoir sont notamment très différents de la conception purement juridique et il existe une composante sacrée évidemment absente des bureaux administratifs{{sfn|Kuba|2004|p=67 et sq}}. ===== Castes ===== {{Article connexe|Métallurgie en Afrique ancienne}} En certains endroits, l'Afrique de l'Ouest, dans une quinzaine de pays (Mali, Guinée…) et autant d'ethnies ([[Malinké (peuple)|Malinkés]], [[Bambaras]]…), connaît aussi un système de castes liées au métier, hérité de l'Empire du Mali du {{s-|XIII}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Tal Tamari, Les castes de l'Afrique occidentale. Artisans et musiciens endogames [compte rendu]|auteur1=Gilles Holdersem|périodique=L'Homme|année=1999|volume= 39|numéro=152|passage=234-237 (234)|url=http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1999_num_39_152_453696|titre numéro=Esclaves et « sauvages »}}.</ref>. Les castes les plus typiques sont celles des forgerons (considérés, même dans les sociétés sans castes, comme ayant des relations particulières avec le monde spirituel<ref>{{article|langue=fr|nom1=Dieterlen|prénom1= Germaine|titre=Contribution à l'étude des forgerons en Afrique Occidentale.|périodique=École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1965-1966|tome= 73|année=1964|passage=3-28|doi=10.3406/ephe.1964.18185|url=http://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1964_num_77_73_18185}}.</ref>) et des [[griot]]s, porteurs de la culture orale traditionnelle{{note|groupe=notes|texte=« Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle », disait [[Amadou Hampâté Bâ]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Jean-Francis Ekoungoun|titre=Archives Amadou Hampâté Bâ. Vers une politique de conservation cohérente|périodique=Continents manuscrits|numéro=1|année=2014|url=http://coma.revues.org/197}}.</ref>}}{{,}}{{sfn|id=hga5|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|5}}|p=52}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://web.archive.org/web/20160402080503/http://www.sedosmission.org/web/en/mission-articles/doc_view/1713-des-castes-en-afrique-del-ouest-pour-quels-besoins|auteur1=Kassimi Bamba|titre=Des castes en Afrique de l'Ouest, … pour quels besoins ?|date=février 2010|site=sedosmission.org}}.</ref>. ==== Rapport au pouvoir et à la terre ==== Le rapport africain à la terre et les formes d'organisation productives agricoles se distinguent de leurs homologues des autres continents{{sfn|Cissé|1988|p=60}}. Concernant la production agricole, le lot commun, y compris en Afrique, est l'étape de la société paysanne, organisée autour de l'auto-production familiale{{sfn|Coquery-Vidrovitch|1978|p=357}}. Mais la distinction fondamentale avec les autres parties de la planète, c'est que la terre n'est pas un bien matériel susceptible d'être possédé formellement par un individu, qu'il soit simple citoyen ou dirigeant d'une organisation politique (chefferie ou empire){{note|groupe=notes|texte=Par exemple, {{citation|chez les [[Bakoko (peuple)|Bakoko]] ''[du Cameroun]'', l'idée d'appropriation individuelle de la terre est inconcevable, la terre appartenant au Ngué, force créatrice habitant dans la terre{{sfn|Kouassigan|1966|p=55}}.}}}}. Même la monarchie d'essence divine ne s'accompagne pas pour autant, en Afrique, d'une possession formelle de territoires délimités. Le « chef » africain n'est pas essentiellement un dirigeant politique gérant des terres, il était (et reste dans ses formes traditionnelles), un intercesseur entre le sacré et le profane ; dans la conception africaine, {{citation|la terre n’est pas un bien matériel au sens où nous l'entendons en Occident, mais le lieu sacré où se rencontrent le visible et l'invisible{{sfn|Brunel|2014|p=142}}.}} Les figures du propriétaire terrien et de l'aristocrate foncier sont absentes du système de production africain{{sfn|Testart|2003|p=209}} : {{citation|la conception que se font de la propriété privée le droit romain, le Code civil et Marx ne s'est développée en Afrique que pour certains biens meubles d'utilisation domestique mais pas pour cet essentiel facteur de production qu'est la terre{{sfn|Maquet|1961|p=308}}.}} De ce fait, la « tenure » africaine, y compris contemporaine, est originale au regard des conceptions occidentales et asiatiques, et complexe par le fait{{sfn|Bruce|2000|p=16}}. Cela ne fut pas sans causer des difficultés au moment de la colonisation. Ainsi, la pratique de l’''{{Langue|en|indirect rule}}'' britannique, consistant à s'appuyer sur des leaders indigènes, conduisit à fabriquer des chefs là où il n'y en avait pas. Ce fut le cas au Nigeria par exemple, pour les [[Igbos]] ; leur système social décentralisé, inadapté aux conceptions européennes et aux visées coloniales, lesquelles nécessitaient un chef territorial, amena la création de chefferies artificielles<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/systemes-d-administration-coloniale/|titre=Système d'administration coloniale|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=24 juin 2016}}.</ref>. De cette conception du rapport à la terre découle une problématique foncière. À l'époque actuelle, le droit coutumier et le droit foncier moderne sont encore et toujours en concurrence, le premier étant frontalement attaqué car considéré comme empêchant la modernisation et le développement de l'agriculture sur un continent en proie à l'insécurité alimentaire<ref name="diop">{{lien web|langue=fr|titre=Favoriser l’accès des Africains à la propriété foncière pour une prospérité partagée|date=22 juillet 2013|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2013/07/22/securing-africa-s-land-for-shared-prosperity|auteur1=Makhtar Diop|éditeur=Banque mondiale|consulté le=29 juin 2016}}.</ref>. Les femmes représentent jusqu'à 70 % des exploitants agricoles en Afrique subsaharienne mais le droit coutumier fait qu'elles n'ont pas de titres de propriété sur les terres qu'elles exploitent<ref name="diop" />, la coutume ne concédant que des droits d'usage<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=David Houdeingar|titre=L'accès à la terre en Afrique subsaharienne|nature ouvrage=« L'accès à la terre et ses usages », rencontres de Lascaux, 8 et 9 juin 2009|année=|passage=2|lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00716952/document}}.</ref>. Sachant que, par ailleurs, 10 % seulement des terres rurales africaines sont enregistrées, 90 % sont donc gérées de manière informelle et coutumière<ref name="diop" />. Le développement de la propriété foncière et la prise en compte de la place des femmes sont donc considérés comme des leviers indispensables au développement agricole du continent{{note|groupe=notes|texte={{citation|Les États africains désormais indépendants recueillent donc de la période coloniale un système foncier double, constitué par la coexistence d‘un droit moderne hérité de la puissance colonisatrice et d’un droit coutumier assez modifié. D’impérieuses raisons économiques et sociales commandent de doter ces États d’un droit foncier conforme aux exigences du développement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Association internationale des sciences juridiques|préface=John N. Hazard|titre=Le droit de la terre en Afrique (au Sud du Sahara)|éditeur=Éditions G.-P. Maisonneuve et Larose|nature ouvrage=Étude préparée à la demande de l'UNESCO|année=1971|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001335/133591mo.pdf}}.</ref>.}}}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=Afrique renouveau|titre=Droits fonciers : le combat des femmes|auteur1=Mary Kimani|date=avril 2008|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/april-2008/droits-fonciers-le-combat-des-femmes}}.</ref>{{,}}<ref name="moteur">{{lien web|langue=fr|titre=L'agriculture, moteur de croissance indispensable à l'Afrique|url=http://www.fao.org/news/story/fr/item/213158/icode/|éditeur=FAO|date=janv. 2014|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Religions === {{Article détaillé|Religion en Afrique}} ==== Religion de l'Égypte antique ==== {{Article détaillé|Religion de l'Égypte antique|Kémitisme}} [[Fichier:Horus, Theben 1360 v. Chr. Aegyptisches Museum, Muenchen-2.jpg|gauche|upright=0.75|vignette|alt=Statue d'un homme à tête de faucon|Statue d'Horus, {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, [[Musée national d'art égyptien de Munich]].]] La religion de l'Égypte antique, polythéiste, date au moins du {{-mi-|IV|e}} et disparait avec son [[Édit de Thessalonique|interdiction par l'empereur romain]] chrétien [[Théodose Ier|Théodose {{Ier}}]] à la fin du {{s-|IV}}<ref name="vercoutter">{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/egypte-antique-civilisation-la-religion/|auteur1=Jean Vercoutter|titre=Égypte antique (civilisation) - La religion|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=juin 2016}}.</ref>. Elle plonge ses racines dans la préhistoire : le [[panthéon égyptien]] [[zoomorphe]] ne contient que des animaux correspondant au [[biotope]] [[Période prédynastique égyptienne|prédynastique]]. Aucun dieu n'est représenté sous la forme d'un animal appartenant à une espèce apparue plus tardivement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Encyclopédie des religions|éditeur=Encyclopædia Universalis|année=1991|passage=111|isbn=}}.</ref>. Cette religion mêle le culte des génies de la nature (génie du blé, déesse des moissons…) à des dieux cosmiques d'importance supérieure, qui se manifestent sous forme de phénomènes physiques ([[Rê]], le soleil, [[Geb]], la Terre…)<ref name="larousse-religion">{{lien web|langue=fr|titre=Religions de l'Égypte ancienne|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/religions_de_l_%C3%89gypte_antique/117755}}.</ref>. Les Égyptiens anciens représentent leurs dieux sous une forme [[Thérianthropie|zoomorphe]], incarnés dans des animaux ou sous des formes mixtes, en partie anthropomorphes. [[Horus]], par exemple, est représenté comme un homme [[Hiéracocéphale|à tête de faucon]]. Les rituels sont pratiqués par des prêtres, délégués de Pharaon, dans des [[Temple de l'Égypte antique|temples]] qui deviennent monumentaux lorsque leurs constructeurs commencent à utiliser la pierre au lieu de la brique. Les différents dieux sont en général propres à une zone donnée, autour d'une ville principale dont ils sont la divinité tutélaire. Ces zones correspondent à peu près aux [[Nome (Égypte antique)|nomes]] (subdivisions administratives) quoique certains cultes aient rayonné plus largement<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Mythologie égyptienne|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mythologie_%C3%A9gyptienne/185865}}.</ref>. Dans la civilisation égyptienne, la religion joue un rôle de tout premier plan<ref name="vercoutter" />. [[Pharaon]], roi, est aussi l'intermédiaire entre les hommes et les dieux, il est lui-même assimilé à un dieu vivant<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Pharaon|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/pharaon/79006}}.</ref>. Le thème de la vie après la mort, particulièrement important dans l'Égypte antique, conduit à la construction des [[mastaba]]s puis des [[Pyramides d'Égypte|pyramides]], tombeaux monumentaux, ainsi qu'à des rituels de momification (réservés aux couches sociales les plus élevées)<ref name="larousse-religion" />. Tout cela s'inscrit dans le contexte d'une société fortement stratifiée, l'une des premières de l'histoire à atteindre le stade de proto-État{{sfn|id=hdh4|texte=Histoire de l'humanité, vol. 1|p=978-979}}. Cette religion connaît une résurgence dans la deuxième moitié du {{s-|XX}} sous la forme du [[kémitisme]], le terme désignant soit une revendication politique radicale panafricaniste où le [[kemet]] égyptien est considéré comme à la base de toute civilisation, thèse qui se prévaut de celles de [[Cheikh Anta Diop]], soit un mouvement spirituel de la mouvance du [[néopaganisme]]<ref>{{article|langue=fr|titre=Les idées « noires » de la Tribu Ka|auteur1=Aziz Zemouri|date=15/10/2007|périodique=Le Figaro|url=http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/06/09/01006-20060609ARTMAG90381-les_idees_noires_de_la_tribu_ka.php}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane François|titre=Le néo-paganisme|sous-titre=une vision du monde en plein essor|éditeur=Éditions de La Hutte|année=2012|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=C-gbCwAAQBAJ&pg=PT13&dq=k%C3%A9mitisme}}.</ref>. ==== Religions traditionnelles ==== {{Article détaillé|Religions traditionnelles africaines|Croyances berbères}} [[Fichier:Escultura de Mami-Wata. Cultura Ewe. Ghana. Siglo XX.jpg|vignette|gauche|upright=0.66|alt=statuette en pierre représentant un personnage féminin assis abritant de ses mains un petit personnage situé entre ses jambes|Représentation contemporaine de [[Mami Wata]].]] [[Fichier:Voodo-altar.jpg|vignette|alt=3 statuettes anthropomorphes d'une dizaine de centimètres de haut|Autel [[vaudou]] à [[Abomey]], [[Bénin]].]] Le fait religieux africain autochtone est vulgarisé typiquement comme une forme d'animisme monothéiste<ref name="confluences">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Musée des confluences]]|titre=Les religions traditionnelles d'Afrique noire|lieu=Lyon|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.museedesconfluences.fr/sites/default/files/Medias/PDF/les_religions_traditionnelles_dafrique_noire.pdf}}.</ref>{{,}}{{sfn|Sanogo|Coulibaly|2003|p=142}}. Cependant, la définition même de l'animisme, due à [[Edward Tylor]] dans ''{{langue|en|Primitive culture}}'' en 1871<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/animisme/|titre=Animisme|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=10 juin 2016}}.</ref>, le fait que l'animisme puisse être une religion<ref>{{article|langue=fr|titre=L'animisme est-il une religion ? Entretien avec Philippe Descola|responsabilité1=propos recueillis par|auteur1=Nicolas Journet|périodique=Sciences Humaines|date=6 nov. 2006|url=http://www.scienceshumaines.com/l-animisme-est-il-une-religion-entretien-avec-philippe-descola_fr_15096.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|site=alaintestart.com|url=http://www.alaintestart.com/doc_textes/tylor.pdf|format=pdf|titre=Tylor, Edward Burnett|auteur1=[[Alain Testart]]}}.</ref> ou que la définition s'applique aux pratiques africaines sont encore débattus{{note|groupe=notes|texte={{citation|Nous éviterons l'appellation d'''animisme'' qui ''[…]'' ne sied nullement aux religions des terroirs, aux cultes ancestraux et aux cultes de possession qui existent en Afrique{{sfn|Barbier|Dorier-Apprill|1996}}.}}}}. Symbole de cette difficulté à caractériser ce fait culturel et religieux, la terminologie actuelle de « religions traditionnelles africaines » n'est apparue que récemment, en 1965{{sfn|Tabard|2008|p=327}}. Les traits communs des religions traditionnelles africaines sont qu'elles postulent l'existence d'un être suprême, créateur et organisateur de l'univers. Il est en général décrit comme éloigné des hommes et inaccessible. À côté, il existe des esprits, dont ceux des ancêtres, ainsi que des divinités mineures, en lien avec la nature (génie des eaux, par exemple), plus accessibles, qui sont fréquemment invoqués car susceptibles d'intervenir sur Terre<ref name="confluences"/> pour favoriser ceux qui l'invoquent ou pour rétablir l'ordre troublé (maladie, mauvaises récoltes, etc.) et l'harmonie du monde. En effet, les difficultés de la vie et de la société sont considérées comme causées par la violation des tabous et des règles sociales<ref name="pewforum2">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Tolérance et tensions : l'islam et le christianisme en Afrique subsaharienne|éditeur=Pew forum|année=2011|passage=7|lire en ligne=http://www.pewforum.org/files/2011/02/sub-saharan-africa-executive-summary-fr.pdf}}.</ref>{{,}}{{sfn|Sanogo|Coulibaly|2003|p=143}}{{,}}<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur1=H. Genevois|auteur2=H. Claudot-Hawad|titre chapitre=Croyances|volume=14|titre volume=Conseil – Danse|lieu=Aix-en-Provence|éditeur=Edisud /[[Éditions Peeters]]|année première édition=1996|année=2011|consulté le=23 juin 2016|passage=2133-2138, § 6|url=http://encyclopedieberbere.revues.org/2342|titre ouvrage=Encyclopédie berbère|auteurs ouvrage=Gabriel Camps (éd.)}}.</ref> : {{citation|La religion traditionnelle a donc pour double but d'intégrer les individus dans le cosmos et de perpétuer l'ordre social<ref>{{lien web|langue=fr|consulté le=1 septembre 2016|url=https://web.archive.org/web/20160914215727/http://www.musee-africain-lyon.org/cosmos-et-ordre-social.html|titre=Cosmos et ordre social|éditeur=Musée africain}}.</ref>.}} Les rituels, entre autres d'initiation, nombreux et fortement codifiés, sont pratiqués sous l'égide d'experts religieux (oracles, guérisseurs…). Il n'existe pas de corpus dogmatique (« textes sacrés ») écrit, à l'inverse des [[Religion du Livre|religions du Livre]], et la transmission des savoirs afférents est orale. Y sont associées de nombreuses et diverses représentations sous forme de statuettes, masques… classiques de l'art africain<ref name="confluences" />. Les religions traditionnelles sont le plus souvent propres à une ethnie et à une aire géographique donnée ; cependant les ethnies itinérantes peuvent les propager sur de vastes territoires. Certaines religions ont même essaimé, essentiellement via les esclaves africains, tels le [[vaudou]] à Haïti, la [[santeria]] à Cuba, le [[candomblé]] au Brésil<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/afrique-noire-culture-et-societe-religions/2-des-dieux-et-divinites-et-des-ancetres/|titre= Afrique noire (Culture et société). Religions. 2. Des dieux et divinités et des ancêtres|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>{{,}}{{sfn|Fané|2005}}{{,}}<ref name="pewforum2" />. La religion traditionnelle conduit à une conception du monde où l'imbrication du sacré et du profane est forte : {{citation|La religion africaine traditionnelle était (et reste) inextricablement liée à la culture africaine{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=549}}}} ; il n'y a pas de distinction entre religion et culture{{note|groupe=notes|texte={{citation|pour de nombreux islamisés il est difficile de distinguer ce qui est proprement islamique de ce qui relève de la culture swahili au sens profane du terme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Prunier|auteur2=Jean-Pierre Chrétien|titre=Les ethnies ont une histoire|éditeur=Khartala|année=2003|passage=note 23, p. 363|isbn=}}.</ref>.}}}} puisqu'il est toujours possible d'interpréter ce qui se passe dans le monde prosaïque comme étant causé par l'action des divinités ou des esprits{{sfn|Tabard|2008|p=331}}. Ainsi, il est coutumier de dire qu'en Afrique, on ne meurt jamais de mort naturelle : {{citation|1=L'expression mort naturelle ne couvre pas le même champ sémantique en Afrique ou en Occident. En Afrique, la mort […] résulte […] d'une intervention (faute du défunt = viol de l'interdit, vengeance de l'ennemi, maléfice du sorcier)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gaëlle Clavandier|titre=Sociologie de la mort : Vivre et mourir dans la société contemporaine|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2009|passage=41|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-Teo0Xc-99cC&pg=PT41}}.</ref>.}} Entre pratique cultuelle et pratique culturelle, le statut de certains rites est d'ailleurs parfois difficile à définir. En 1972, le [[bwiti]] était défini par certains auteurs comme une {{citation|société initiatique mixte qui tend de plus en plus à devenir une véritable religion<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Jacques Binet|auteur2=Otto Gollnhofer|auteur3=Roger Sillans|titre= Textes religieux du Bwiti-fan et de ses confréries prophétiques dans leurs cadres rituels|périodique=Cahiers d'études africaines|volume= 12|numéro=46|année=1972|passage=197-253|doi = 10.3406/cea.1972.2762|url=http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1972_num_12_46_2762}}.</ref>.}} Cette conception du monde a un impact politique. Le dirigeant porte simultanément l'aspect politique, profane, par exemple la gestion des conflits ; dans le même temps, il est intercesseur avec le sacré et il partage le plus souvent son pouvoir avec d'autres intercesseurs{{note|groupe=notes|texte={{citation|En Afrique, la religion informe tout. Son emprise s'étend à la vie politique, sociale, familiale{{sfn|Fané|2005}}.}}}}. Cela reste vrai à l'époque actuelle, notamment dans les sociétés rurales, quoique pas uniquement{{sfn|Sanogo|Coulibaly|2003|p=141}}. Cette intrication explique les syncrétismes apparus en Afrique subsaharienne à l'occasion de l'implantation des religions importées, islam et christianisme{{note|groupe=notes|texte=Par exemple : {{citation|Les prophètes du [[Bwiti]] fang ont cependant transformé à partir des années 50 ce dispositif en utilisant les ressources des visions d’eboga pour « aller voir » les héros chrétiens (Jésus, Marie, St Michel, etc.)<ref>{{article|langue=fr|auteur1=André Mary|titre=D'un syncrétisme à l'autre : transe visionnaire et charisme de délivrance|périodique= Social Compass|année=2001|volume=48|numéro=3|passage=315-331 (p. 316, 318)|url=https://hal.inria.fr/file/index/docid/205096/filename/Social_Compass_48_Mary.pdf}}.</ref>}}}}. ==== {{s-|I}} : christianisme primitif ==== Le [[christianisme en Afrique|christianisme]] est présent dès le {{s-|I}} en [[Afrique romaine]] et en [[égypte antique|Égypte]]{{sfn|Rouche|2007|p=19}} et s'y développe rapidement. Au {{s-|III}}, l'[[Église d'Alexandrie]] est un des piliers du christianisme oriental{{sfn|Rouche|2007|p=72}} où naît le [[monachisme chrétien]]{{sfn|Rouche|2007|p=125}} et son [[Didascalée]] une des plus grandes écoles théologiques. La communauté chrétienne d'Afrique romaine est numériquement, à ce moment, la plus importante du christianisme latin{{sfn|Rouche|2007|p=73}}. En est issu [[Augustin d'Hippone]], [[père de l'Église]] dont la pensée a eu une influence déterminante sur l'Occident chrétien au [[Moyen Âge]] et à l'[[époque moderne]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Corbin|responsabilité1=sous la direction de|titre=Histoire du christianisme|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2007|passage=120 (Saint Augustin)|isbn=}}.</ref>. Déchirées par des [[Controverses christologiques pré-chalcédoniennes|conflits théologiques]], ces communautés ne subsistent pas longtemps lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord<ref>{{chapitre|langue=fr|titre ouvrage=Chrétiens face à l'Islam : premiers temps, premières controverses|auteur1=Walter Kaegi|titre chapitre=L'expansion arabe en Afrique du Nord|éditeur=Bayard|année=2009|passage=51}}.</ref>. Un [[christianisme orthodoxe]] sous la forme [[Monophysisme|monophysite]] existe à l'heure actuelle en [[Éthiopie]], [[Érythrée]] et [[Égypte]] depuis l'[[Antiquité tardive]]. L'[[Éthiopie]] se considère comme la seconde plus ancienne nation chrétienne au monde, après l'[[Arménie]], faisant remonter cette tradition à l'an 330. ==== {{s-|VII}} : expansion de l'Islam en Afrique ==== L'[[islam]] s'installe en [[Afrique du Nord]] à partir du {{s-|VII}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Abraham Lahnite|titre=Le Souss géographique, historique et humain|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2011|passage=214|isbn=}}.</ref> et se diffuse ensuite vers l'intérieur de [[Afrique de l'Ouest]] et la côte d'[[Afrique de l'Est]]{{sfn|id=hdh4|texte=Histoire de l'humanité, vol. 4|p=684}}. Le commerce caravanier et l'[[conquête musulmane|expansion islamique]] permettent de nouer de nouvelles relations entre l'Afrique du Nord et le reste du continent{{sfn|id=hdh4|texte=Histoire de l'humanité, vol. 4|p=680}}. L'islamisation se fait de trois manières : volontaire (les croyants le deviennent par conviction, pacifiquement), contrainte (les populations se convertissent pour ne plus être prises en [[Histoire de l'esclavage|esclavage]] et pour échapper à la [[Kharadj|double-imposition]]) ou forcée (lors des conquêtes militaires, les vaincus n'ont parfois d'autre choix que la conversion ou la mort). L'islam [[Sunnisme|sunnite]] se répand surtout au [[Maghreb]], l'islam [[Chiisme|chiite]] dans certaines [[oasis]] sahariennes et en [[Égypte]], d'où il sera supplanté ultérieurement{{sfn|Mbaye|1982|p=834}}. Les prêtres et « sorciers » des nombreux cultes [[Animisme|animistes]] sont parfois les premiers à se convertir, afin de sauvegarder leurs positions sociales et leurs savoirs traditionnels ; ils forment de puissantes [[confrérie]]s comme les [[Mouride]]s et les [[Tidjane]]s en Afrique occidentale. De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités [[Syncrétisme|syncrétiques]] et [[Initiation|initiatiques]] typiquement africaines{{sfn|Mbaye|1982|p=834-836}}, que les [[Intégrisme|intégristes]] de chaque religion et les [[Missionnaire chrétien|missionnaire]]s combattent. ==== {{s-|XV}} : missionnaires chrétiens ==== [[Fichier:Basilique Notre-Dame de la Paix Yamoussoukro.jpg|vignette|alt=vue générale d'une coupole surmontant un péristyle à colonnes doubles|[[Basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro]], en [[Côte-d'Ivoire]]. Construite entre 1986 et 1989, c'est le plus grand édifice chrétien du monde. Son coût a été estimé à 6 % du budget annuel du pays.]] Au {{s-|XV}}, la [[papauté]] concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique mais aussi l'activité de [[mission (christianisme)|mission]] par le principe du ''[[padroado]]''{{sfn|Quenum|2008|p=72-73}}. Les Portugais évangélisent quelques rois, ce qui facilite les [[traites négrières]], notamment dans l'[[empire Kongo]] où le fils du [[Manikongo]] devient le [[Henrique (évêque)|premier évêque noir]]{{sfn|Quenum|2008|p=144-146}}, mais la christianisation touche surtout les esclaves déportés aux Amériques et non les Africains{{sfn|Quenum|2008|p=154}}. Les efforts des missions chrétiennes qui interviennent au {{s-|XIX}} lors du [[partage de l'Afrique]] ne rencontrent pas un grand succès<ref>{{article|langue=fr|titre=L'expansion historique du christianisme|périodique=Le Monde des Religions|numéro=Hors Série Atlas des religions|année=2011|passage=49}}.</ref> ; au début du {{s-|XX}}, seuls 9 % des africains sont chrétiens<ref>{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Pew Research Center]]|titre = Global Christianity : A Report on the Size and Distribution of the World’s Christian Population|url=http://www.pewforum.org/files/2011/12/Christianity-fullreport-web.pdf|site= pewforum.org|date=décembre 2011|passage=15|consulté le=5 novembre 2015}}.</ref>. Les [[religions traditionnelles africaines]], qui dominaient historiquement les régions d'Afrique de l'Est, d'[[Afrique centrale]], d'[[Afrique australe]] et la région côtière d'Afrique de l'Ouest restaient très pratiquées{{sfn|id=hga7|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 7|p=555 ; 560}}. ==== {{s-|XX}} : essor du protestantisme évangélique et des nouvelles religions ==== {{Article connexe|Église d'institution africaine|Église harriste|Église kimbanguiste}} Au {{s-|XX}}, un nouvel essor du christianisme apparaît en Afrique, surtout dans la partie subsaharienne où foisonnent de multiples confessions. Il est dû en partie au [[prosélytisme]] des protestants [[évangéliques]], mais aussi à l'émergence de prophètes créant de nouvelles Églises. Ces [[Église d'institution africaine|Églises d'institution africaine]], évaluées à près de {{formatnum:6000}} en 1968<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David B. Barrett|titre=Schism and Renewal in Africa|sous-titre=an analysis of six thousand contemporary religious movements|éditeur=Oxford University press|année=1968}}.</ref>, étaient estimées à plus de {{formatnum:11500}} en 2004, la plupart étant totalement inconnues en dehors de l'Afrique<ref>{{article|langue=en|url=http://www.dacb.org/xnmaps.html|titre=Ecclesiastical Cartography and the Invisible Continent|périodique=International Bulletin of Missionary Research|auteur1=Jonathan J. Bonk|mois=octobre|année=2004}}.</ref>. Au début du {{s-|XXI}}, l'Afrique est le continent où le nombre de chrétiens augmente le plus vite<ref name="MdR45">{{article|langue=fr|titre=Le Sud, nouvel horizon du christianisme|auteur1=[[Henri Tincq]]|périodique=Le Monde des Religions|numéro=Hors Série Atlas des religions|année=2011|passage=45}}.</ref>. ==== Contexte religieux contemporain ==== [[Fichier:Religion in Africa.svg|vignette|alt=carte montrant en couleurs les zones caractérisées par leur pratique religieuse|Carte des religions en Afrique.<br />{{Légende/Début}}{{légende|#820682|Majorité animiste|bordure=0}} {{légende|#cf4fcf|Pluralité animiste|bordure=0}} {{légende|#9a7105|Majorité catholique|bordure=0}} {{légende|#fed809|Pluralité catholique|bordure=0}} {{légende|#ffa500|Pluralité hindouiste|bordure=0}} {{légende|#03454d|Majorité orthodoxe|bordure=0}} {{légende|#6cc5cc|Pluralité orthodoxe|bordure=0}} {{légende|#01029c|Majorité protestante|bordure=0}} {{légende|#807fff|Pluralité protestante|bordure=0}} {{légende|#064e0d|Majorité musulmane sunnite|bordure=0}} {{légende|#55ce8c|Pluralité musulmane sunnite|bordure=0}} {{Légende/Fin}} ]] Les religions traditionnelles africaines ont moins de pratiquants aujourd'hui qu'avant l'arrivée des Européens, mais elles restent importantes dans certains pays, par exemple au [[Bénin]]{{note|groupe=notes|texte=Chaque année, à l'occasion d'un jour férié<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/voyageurs/Outils/p-8228-Jours-feries.htm|éditeur=[[TV5 Monde]]|titre=Bénin, jours fériés}}.</ref>, le Bénin fête les religions traditionnelles<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Au Bénin, le vaudou reste à la fête|auteur1=Hermann Boko|périodique=[[Le Monde]]|date=9 janv. 2015|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/09/au-benin-le-vaudou-reste-a-la-fete_4552519_3212.html}}.</ref>.}} et au [[Togo]]<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=RFI|format=audio|titre=Sur les traces du vaudou, religion traditionnelle au Togo et au Bénin|auteur1=Isabelle Jammot|date=11 janvier 2010|url=http://www.rfi.fr/contenu/20100108-traces-vaudou-religion-traditionnelle-togo-benin|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les pratiques religieuses africaines sont syncrétiques ; la chose est du reste parfaitement revendiquée<ref group="notes">Par exemple, {{citation|tout chrétien que je suis, je n'ai jamais cessé d'être animiste ; je continue à croire que mes ancêtres sont mes intercesseurs auprès de l'Être suprême et qu'ils continuent de veiller sur moi. Tout chrétien que je suis, je n'ai jamais cessé de croire que l'homme peut se transformer en arbre, en animal, en pierre, et que dans ce monde, l'essentiel est invisible pour les yeux}}, ''in'' {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Kabasele Lumbala|titre=Renouer avec ses racines|sous-titre=chemins d'inculturation|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2005|passage=192-193|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=DRsXTuIBg8YC&pg=PA193}}</ref>, à tel point que l'Afrique subsaharienne a inventé l'aphorisme « 50 % chrétien, 50 % musulman, 100 % animiste »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Samuel Grzybowski|titre=Tous les chemins mènent à l'autre : Chroniques d'un tour du monde interreligieux|éditeur=[[Éditions de l'Atelier]]|année=2015|passage=63|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Z_URCwAAQBAJ&pg=PT63}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Burkina Faso. Démographie du Burkina Faso|url=http://www.burkina-faso.ca/demographie-du-burkina-faso/|site=burkina-faso.ca|consulté le=10 juin 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|nom1=Dumont|prénom1=Gérard-François|titre=Géopolitique et populations au Tchad|périodique=Outre-Terre|volume=3|année=2007|numéro=20|passage=263-288|url=http://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2007-3-page-263.htm|doi=10.3917/oute.020.0263}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=La Centrafrique, du chaos politique à l’embrasement confessionnel|date=22 novembre 2013|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|auteur1=Maria Malagardis|url=https://www.liberation.fr/planete/2013/11/22/la-centrafrique-du-chaos-politique-a-l-embrasement-confessionnel_961444/}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.slateafrique.com/893/identite-islam-debats-francais|titre=De l’identité à l’islam, les étranges débats français|date=25 mars 2011|éditeur=Slate Afrique}}.</ref> pour caractériser la répartition des religions dans la région. Dans les pays du [[Maghreb]], l'islam, très majoritaire, est religion officielle<ref name="MdR142">{{article|langue=fr|titre=Tous les pays - Afrique Maghreb|périodique=Le Monde des Religions|numéro=Hors Série Atlas des religions|année=2011|passage=142-143}}.</ref>. La Tunisie<ref name="MdR142"/> et la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest ont une constitution laïque qui garantit la liberté de religion<ref name="MdR144">{{article|langue=fr|titre=Tous les pays - Afrique Maghreb|périodique=Le Monde des Religions|numéro=Hors Série Atlas des religions|année=2011|passage=144-145}}.</ref>. Une minorité [[Juifs|juive]] est présente essentiellement en [[Afrique du Sud]], où l'on compte plus de {{nombre|70000 [[juifs]]}}, pour la plupart des [[ashkénazes]] d'origine européenne. Dans la partie nord du continent, la présence des [[séfarades]] « [[Tochavim]] » remonte à l'ère phénicienne. Les [[séfarades]] dits « [[Megorachim]] », contraints à l'exil à la suite du [[décret de l'Alhambra]], arrivent quant à eux après 1492. Les [[Juifs éthiopiens]], dont la présence remonte, dit-on, à l'ère du roi [[Salomon (roi d'Israël)|Salomon]] et de la [[reine de Saba]], sont présents en [[Éthiopie]]. Certains peuples, comme les [[Lembas (peuple)|Lembas]] et les [[Abayudaya]], se revendiquent aussi du [[judaïsme]]<ref>{{article|langue=en|titre=Uganda’s Abayudaya: recent additions to the Jewish family|auteur1=Paul Lungen|mois=10|jour=10|année=2014|périodique=Canadian jewish news|url=http://www.cjnews.com/news/canada/ugandas-abayudaya-recent-additions-jewish-family}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Juifs Noirs? Mythes et réalités des "tribus perdues d'Israël en Afrique"|auteur=Marie-Hélène Fraïssé|série=Émission « Tout un monde »|jour=2|mois=9|année=2014|éditeur=France culture|url=http://www.franceculture.fr/emissions/tout-un-monde/juifs-noirs-mythes-et-realites-des-tribus-perdues-d-israel-en-afrique}}.</ref>. Il existe un pays africain où l'[[hindouisme]] est la religion majoritaire, [[Maurice (pays)|Maurice]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Maurice/132355|titre=Maurice|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=14 juin 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.pewforum.org/2012/12/18/table-religious-composition-by-country-in-numbers/|titre=Table: Religious Composition by Country, in Numbers|site=pewforum.org|date=18 décembre 2012|consulté le=7 février 2021}}.</ref>. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Afrique|Afrique francophone|Expansion bantoue}} [[Fichier:Francophone Africa.svg|vignette|gauche|alt=carte représentant en couleur les pays francophones|[[Afrique francophone]].]] [[Fichier:African language families fr.svg|vignette|alt=carte montrant en couleur les principales zones linguistiques|Carte simplifiée des familles linguistiques en Afrique.]] [[Fichier:LanguesAfrique.jpg|upright=1.5|vignette|alt=carte montrant en couleurs les zones linguistiques correspondant aux langues autochtones|Une représentation simplifiée des langues autochtones en Afrique<ref>En français, redessinée d'après les fonds de carte de la CIA et {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Sellier|auteur2=Bertrand de Brun|responsabilité2=cartographie|auteur3=Anne Le Fur|responsabilité3=cartographie|titre=Atlas des peuples d'Afrique|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2003|pages totales=207|isbn=2-7071-4129-1|isbn2=978-2-707-14129-3|bnf=39082002}}.</ref>. Leur multiplicité a déterminé la majorité des États à adopter comme langue officielle celle de leur ancienne puissance coloniale.]] Les linguistes recensent environ {{formatnum:2000}} [[langues vivantes]] sur le continent africain<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Stephen Smith]]|auteur2=Claire Levasseur|titre=Atlas de l'Afrique|lieu=Paris|éditeur=[[Autrement]]|année=2009|passage=18|isbn=978-2-7467-1315-4}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.ethnologue.com/region/Africa|titre=Africa|site=ethnologue.com}}.</ref> (soit environ le tiers des langues du monde), regroupées en quatre grandes familles, exclusion faite des [[langue]]s de souche non africaine. La [[famille afro-asiatique]] (ou chamito-sémitique), composée de 366 [[langues vivantes]] dont 299 parlées en Afrique, totalisant {{nobr|411 millions}} de [[locuteur]]s, n’est pas exclusivement africaine. Elle s’étend également sur la [[Arabie|péninsule Arabique]] et ne couvre que la partie nord de l’[[Afrique de l'Ouest]]. Elle inclut notamment le [[Langues berbères|berbère]], la langue originelle des habitants de l'[[Afrique du Nord]], ainsi que l’[[arabe]]<ref>{{lien web|langue=en|site=ethnologue.com|titre=Summary by language family|url=http://www.ethnologue.com/statistics/family|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> qui est la première langue d'Afrique en nombre de locuteurs. La [[famille nilo-saharienne]] (env. 200 [[langues vivantes]] et {{nobr|31 millions}} de locuteurs){{sfn|Bender|2004|p=64}} couvre une partie du [[Sahara]], le haut bassin du [[Nil]] et certains hauts plateaux de l’[[Afrique de l'Est]]. Selon les auteurs, elle est composée de six{{sfn|Ehret|2001|p=65}}, dix-sept{{sfn|Ehret|2001|p=68-69}} ou douze groupes de langues{{sfn|Bender|2004|p=56-59}} dont seulement deux sont localisés en [[Afrique de l'Ouest]] : le [[songhaï (langue)|songhaï]] ([[Mali]], [[Niger]], [[Burkina Faso]], [[Bénin]]) et le [[Kanuri (langue)|Kanuri]] ([[Niger]], [[Nigeria]], [[Cameroun]] et [[Tchad]] autour du [[Lac Tchad|lac du même nom]]). La [[famille khoisan]] (22 [[langues vivantes]] et {{formatnum:360000}} [[locuteur]]s) est la plus petite [[famille linguistique]] africaine. Elle est centrée sur la [[Namibie]] et l’[[Angola]], elle rayonne également sur le [[Botswana]] et l’[[Afrique du Sud]]. Dans le passé, les langues khoisan étaient parlées dans la majeure partie de l’[[Afrique australe]] et [[Afrique de l'Est|orientale]]. Elles ont été progressivement évincées de maints endroits par les langues bantoues puis européennes. La [[famille Niger Congo]] compte près de {{formatnum:1500}} [[langues vivantes]], ce qui fait d’elle la plus grande [[famille linguistique]] du monde (22 % des [[langue]]s de la planète et 71 % des langues africaines)<ref name="cao">{{chapitre|langue=fr|collection=Cahiers de l'Afrique de l'Ouest|titre ouvrage=Atlas régional de l'Afrique de l'Ouest|auteurs ouvrage=OECD et Sahel and West Africa Club|éditeur=OECD Publishing|année=2009|url=http://www.oecd.org/fr/regional/atlasregionaldelafriquedelouest.htm|titre chapitre=Série population, les langues}}.</ref>. Elle couvre la plus grande partie du territoire [[Afrique de l'Ouest|ouest-africain]] et concerne l’immense majorité de la population de la région. Elle compte en son sein un groupe, le [[Langues bantoues|bantou]], qui couvre à lui seul la quasi-totalité de l’Afrique sub-équatoriale à l’exception de l’aire khoisan<ref name="cao" />. On retrouve dans cette famille la langue swahili (parfois appelée kiswahili). Beaucoup de spécialistes estiment que le foyer originel des [[Bantous]] se situe au sud de la [[Bénoué]], à la frontière du [[Cameroun]] et du [[Nigeria]]. Il y a de cela {{nombre|4000|ans}}, les [[Bantous]] entament une longue migration vers l’[[Afrique centrale]], sans doute poussés par l’aridification du climat et le développement de l’[[agriculture]] et de l’[[élevage]]. Cette expansion prend près de trois millénaires. Les [[Bantous]] n’atteignent le sud du continent qu’aux {{-s2-|XVI|XVII}}, fuyant les [[Massaï]] venus de la haute [[vallée du Nil]]. Les nombreuses similitudes entre les [[langues bantoues]] ainsi que leur remarquable extension géographique en font une zone linguistique spécifique très souvent distinguée du reste de la famille nigéro-congolaise<ref name="cao" />. Il existe d'autres [[familles linguistiques]] présentes sur le continent : * les [[langues austronésiennes]] avec, notamment, le malgache ; * les [[langues indo-européennes]] avec, notamment, le français, le portugais, l'anglais et l'[[afrikaans]]. Le [[français]] joue actuellement un rôle important en Afrique<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://blogs.mediapart.fr/eric-freymond/blog/121114/la-francophonie-vouee-jouer-un-role-accru-dans-le-developpement-economique-de-l-afrique|titre=La francophonie, vouée à jouer un rôle accru dans le développement économique de l’Afrique|date=12 nov. 2014|auteur1=Éric Freymond|éditeur=Mediapart}}.</ref>, servant de langue véhiculaire ou de langue maternelle (au [[Gabon]], [[Côte d'Ivoire]], [[république du Congo]], [[république démocratique du Congo]], [[Cameroun]] et [[Bénin]] notamment) dans un grand nombre de pays, et son utilisation s'intensifie. Entre 1992 et 2002, le nombre d'apprenants du et en [[français]] en Afrique subsaharienne et océan Indien a augmenté de 60,37 %, passant de {{nombre|22.337|millions}} à {{nombre|34.563|millions}} de personnes. On peut observer une tendance similaire au Maghreb. Cependant, les chiffres fournis par l'[[Organisation internationale de la francophonie]] pour le [[Maghreb]] ont été réunis avec ceux du [[Moyen-Orient]], le décompte exact pour les pays du Maghreb n'est donc pas possible mais on observe une augmentation de {{nombre|10.47|millions}} à {{nobr|18 millions}} d'apprenants pour cet ensemble, quand bien même le français n'est pas langue officielle (cas de l'[[Algérie]] par exemple). D'ores et déjà, il y a plus de [[francophone]]s en Afrique qu'en [[Europe]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=La Francophonie dans le Monde, 2006-2007|lieu=Paris|éditeur=[[Nathan (éditions)|Nathan]]|année=2007|passage=16-17, 29-31 et 41-44|isbn=}}.</ref>. L'[[Académie africaine des langues]] a été créée en [[2001]] afin de gérer ce patrimoine linguistique<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.acalan.org/fr/aboutacalan/historique.php|titre=Historique de l'académie africaine des langues|site=acalan.org}}.</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Afrique}} === Histoire économique === L'échange de biens économiques apparaît avec le passage de l'économie de prélèvement (ou de prédation) à l'économie de production, au moment de la [[révolution néolithique]] et de la sédentarisation{{sfn|Cissé|1988|p=198}}. Dès {{date|||-3000}} l'[[Égypte antique]] voit la naissance d'un État puissant<ref>{{article|langue=fr|périodique=Pour la science|titre=La naissance de l'État égyptien|auteur1=Béatrix Midant-Reynes|année=2013|mois=juillet-août|numéro=80|titre numéro=L'Égypte à la croisée des mondes}}.</ref> ; à sa tête, le [[Pharaon]] contrôle le commerce et l'exploitation des mines{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|2}}|p=115}}. Le bois, rare dans la région, est un élément important des échanges<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/%C3%89gypte_histoire_de_l%C3%89gypte_ancienne_et_pr%C3%A9islamique/187008|titre=Égypte : histoire de l'Égypte ancienne et préislamique|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=6 juin 2016}}.</ref>. En Afrique subsaharienne, l'échange de biens est attesté au néolithique récent et aux débuts de l'âge du fer, durant le {{-mi|I|er}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sylvain Ozainne|titre=Un néolithique ouest-africain : cadre chrono-culturel, économique et environnemental de l'Holocène récent en Pays dogon, Mali|éditeur=Africa Magna Verlag|année=2013|pages totales=304|passage=208|isbn=}}.</ref> Il porte sur le fer et la pierre (pour les outils et les armes), le cuir, le sel, les céréales, le poisson séché, les tissus, la céramique, les bois travaillés, les noix de cola et les parures en pierre et en fer{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|2}}|p=672-673}}. Durant le {{-m|I|er}} et les premiers siècles de l'ère chrétienne, l'Afrique du Nord avec les comptoirs phéniciens, grecs, romains et l'Afrique subsaharienne prospèrent aux deux extrémités des routes du [[commerce transsaharien]]{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc={{nobr|chap. 5}}, {{p.|3/8}}}} tandis que se continue le commerce vers le Proche-Orient. Un peu avant le début de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord, notamment la [[Cyrénaïque]], est le grenier du monde antique{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|2}}|p=215}}. Au début de l'ère chrétienne, le [[royaume d'Aksoum]] est une puissance de premier plan du commerce mondial{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|2}}|p=413}} ; les textes font allusion à une large gamme de produits exportés : obsidienne, ivoire, cornes de rhinocéros, peaux d’hippopotames, singes, tortues, poudre d’or, parfums, animaux vivants et esclaves{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|2}}|p=415}}. Dès le {{s-|V}}, l'Afrique subsaharienne est qualifiée de « terre de l'or »<ref name="larousse-afrique-noire">{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Afrique_noire/104185|titre=Afrique noire|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=7 juin 2016}}.</ref>. À partir du {{s-|VII}}, l'expansion arabo-musulmane en Afrique s’accompagne d'une intensification du commerce intra et inter-continental de l'or, du sel et des esclaves. Grâce à cela, l'[[empire du Ghana]] devient une grande puissance continentale à partir du {{s-|VIII}}. Le commerce de l'or africain passe quasi exclusivement aux mains des musulmans<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Maurice Lombard|titre=Les bases monétaires d'une suprématie économique : l'or musulman du {{sp-|VII|au|XI}}|périodique= Annales. Économies, Sociétés, Civilisations|volume=2|numéro=2|année=1947|passage=143-160 (p. 151)|doi=10.3406/ahess.1947.3280|url=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1947_num_2_2_3280}}.</ref> et la [[traite arabe]] s'organise{{sfn|Brunel|2014|p=159}}. Les grands centres du commerce de l'époque, [[Ouadane]], [[Chinguetti]], [[Tichitt]], [[Oualata]], [[Djenné]], [[Gao (Mali)|Gao]], [[Tombouctou]], [[Ségou (ville)|Ségou]], [[Mopti]], etc.{{note|groupe=notes|texte=Ces villes sont aujourd'hui mineures voire en ruines, le commerce avec l'Europe et la traite négrière ayant privilégié le commerce maritime et les villes portuaires.}}, sont situés en zone sahélienne, zone de contacts entre l'Afrique des arabes et le pays des Noirs{{sfn|Brunel|2014|p=157}}. L'[[empire du Mali]], à partir du {{s-|XI}}{{Note|groupe=notes|texte=À son apogée, l'empire du Mali est une puissance internationale, jouant un rôle diplomatique, reconnue et écoutée en Orient comme en Occident}}, le [[royaume du Kanem-Bornou]] et l'[[empire songhaï]], à partir du {{s-|XIV}}, se développent sur les mêmes bases économiques<ref name="larousse-afrique-noire" />. Avec l'arrivée des Portugais au {{s-|XV}}, commencent l'économie de traite (exportations de biens agricoles et de produits miniers){{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 3, empl. 1981}}, l'[[économie de plantation]] (utilisation de main-d'œuvre servile sur les plantations destinées à l’exportation) et la [[traite atlantique|traite esclavagiste atlantique]]{{sfn|de Almeida Mendes|2008|p=739}}. Progressivement, les centres d'activité se déportent du Sahel vers les zones côtières{{sfn|Brunel|2014|p=162}}. Les royaumes côtiers commercent avec les Européens et l'économie devient celle de la razzia. Cela, poursuivi par la colonisation, entraîne un collapsus démographique tel qu'il ne commence à se combler qu'aux {{s2-|XX|XXI}}{{sfn|Severino|Ray|2011|p=19}}. Le continent, colonisé au {{s-|XIX}} et jusqu'à la fin du {{s-|XX}}, voit ses richesses agricoles et minières se diriger vers les métropoles, au bénéfice quasi-exclusif de ces dernières. L'Afrique ne connaissant globalement pas une colonisation de peuplement, le nombre de colons est infime au regard de celui des autochtones. Le développement économique interne et l'accumulation locale du capital ne sont donc pas à l'ordre du jour. Par conséquent, l'économie africaine coloniale est essentiellement extravertie et, dans une logique de tirer profit des [[Avantage comparatif|avantages comparatifs]], fortement spécialisée pour chacune des colonies. Ces deux caractéristiques perdurent jusqu'à aujourd'hui{{sfn|Austin|2010}}. Les nouveaux États, indépendants à partir des années 1960, reprenant les frontières coloniales, sont majoritairement des [[État rentier|États rentiers]] où des [[oligarchie]]s captent la rente (pétrolière et/ou minière) mise en place au moment de la colonisation{{sfn|Hugon|2013|p=29}}{{,}}{{sfn|Austin|2010}}. Les richesses africaines ont permis l'[[accumulation du capital]] en Europe, préalable à son industrialisation, mais le continent africain en a été privé. L'économie de l'Afrique reste donc rentière, extravertie et la logique redistributive l'emporte sur celle d'accumulation{{sfn|Hugon|2013|p=29}}. === Contexte macro-économique contemporain === [[Fichier:Afrique-indicateurs-macro-economiques-2000-2011.png|vignette|alt=graphique présentant 3 courbes sur une échelle de temps allant de 2000 à 2011. La courbe bleue du pourcentage de croissance du PIB croît jusqu'en 2007 avec un maximum à 5,9 puis décroit. La courbe verte représentant l'aide publique au développement en pourcentage du PIB suit la même tendance avec un maximum à 3,9. La courbe rouge des investissements directs étrangers en pourcentage du PIB commence en 2005. Après avoir cru jusqu'à un maximum de 3,2 en 2008, elle décroit depuis.|upright=2|Croissance du PIB, investissements étrangers directs et aide publique au développement en Afrique, au {{s-|XXI}}.]] [[Fichier:Ide-afrique-1970-2013.png|vignette|upright=2|alt=la courbe qui concerne la période 1970-2013 a globalement une forme en « U » avec un minimum à 2 entre 1991 et 1997|[[Investissement direct à l'étranger|IDE]] en Afrique, part dans l'investissement mondial.]] [[Fichier:Apd-afrique-1970-2014.png|vignette|upright=2|alt=les courbes sont globalement en croissance entre 1970 et 2014|[[Aide publique au développement]] en Afrique, en dollars constants.]] La caractéristique la plus générale du continent est que son économie et ses exportations reposent sur les industries extractives{{note|groupe=notes|texte={{citation|Outre les huit pays exportateurs de pétrole, ''[l'Afrique subsaharienne]'' compte aussi quinze pays où les exportations de ressources non renouvelables représentent plus de 25 % des exportations de marchandises, la proportion dépassant même 50 % pour neuf d’entre eux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Fonds monétaire international|titre=Afrique subsaharienne : faire face à un environnement qui se dégrade|collection=Perspectives économiques régionales|année=2015|mois=octobre|format=pdf|passage=3|lire en ligne=https://www.imf.org/external/french/pubs/ft/reo/2015/afr/sreo1015f.pdf}}.</ref>.}}}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=Afrique renouveau|titre=La diversification économique : une urgence pour l'Afrique|date=avril 2011|passage=26|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/april-2011/la-diversification-%C3%A9conomique-une-urgence-pour-lafrique|éditeur=Nations unies}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Conséquences de l'instabilité politique de l'Afrique : la trappe de la dépendance à l'égard des matières premières|auteur1=Oscar Kuikeu|date=12 juillet 2012|url=http://atelier.rfi.fr/forum/topics/cons-quences-de-l-instabilit-politique-de-l-afrique-la-trappe-de|éditeur=RFI|série=Atlier des médias}}.</ref> : {{citation|la moitié environ des pays d’Afrique subsaharienne sont exportateurs nets de produits de base et, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, les exportations de produits des industries extractives ont vu leur importance augmenter depuis les années 1990, ce qui a fait de cette région l’une des parties du monde les plus fortement tributaires des produits de base, plus ou moins à égalité avec la région Moyen-Orient et Afrique du Nord<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Fonds monétaire international|titre=Afrique subsaharienne. Un changement de cap s'impose|collection=Perspectives économiques régionales|date=avril 2016|format=pdf|lire en ligne=https://www.imf.org/external/french/pubs/ft/reo/2016/afr/sreo0416f.pdf}}.</ref>.}} Cela entraîne une forte dépendance aux cours internationaux des matières premières<ref>{{article|langue=fr|nom1= Dadzie|prénom1=Kenneth|titre=La dépendance économique de l'Afrique vis-à-vis de l'exportation des produits de base|périodique= Politique étrangère|numéro=3|année=1988|passage=647-666|doi=10.3406/polit.1988.3799|url=http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1988_num_53_3_3799}}.</ref>. À titre d'exemple, 80 % des exportations de l'Algérie sont constituées de produits pétroliers<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L’Afrique doit réduire sa dépendance des exportations des matières premières et des importations|date=05 nov. 2015|éditeur=Banque africaine de développement|url=http://www.afdb.org/fr/news-and-events/article/africa-must-reduce-its-dependency-on-raw-material-exports-and-imports-14957/}}.</ref>. En 2014, pour l’ensemble du continent, le pétrole et ses dérivés ajoutés au gaz naturel liquide ou gazeux, représentaient 53,3 % des exportations<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.africaneconomicoutlook.org/sites/default/files/2016-05/Annex2016_FR_Tab7.xlsx|titre=Perspectives économiques en Afrique 2016 - Statistiques - Tableau 7, exportations 2014|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. S'il est riche en pétrole et le plus riche de la planète en matière de minerais avec 30 % des réserves minérales mondiales<ref name="bmmines2015" />, il l'est aussi en terres agricoles disponibles, ce qui crée une nouvelle « ruée sur l'Afrique » notamment de la part de [[pays du Golfe]] et d'[[pays émergent|émergents]] comme l'[[Inde]] et la [[Chine]]<ref name="latribune">{{article|langue=fr|titre=Acquisitions de terres agricoles : la ruée vers l'Afrique continue|périodique=La tribune|date= 26 avril 2012|url=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20120426trib000695682/acquisitions-de-terres-agricoles-la-ruee-vers-l-afrique-continue.html}}.</ref>{{,}}<ref name="courrier">{{article|langue=fr|périodique=Courrier international|url=https://www.courrierinternational.com/article/2013/03/06/afrique-terres-en-vue|titre=Exploitation. Afrique – Terres en vue !|date=11 mars 2013}}.</ref>, qui achètent des terres sur le continent. Environ 5 % de la surface du continent appartient ou est louée pour une longue durée à des pays étrangers<ref name="geopolis">{{lien web|langue=fr|titre=La course aux terres agricoles en Afrique|auteur1=Jean Serjanian|date=19 juin 2012|éditeur=France TV info|url=http://geopolis.francetvinfo.fr/la-course-aux-terres-agricoles-en-afrique-6107|série=Géopolis}}.</ref>. Ce phénomène est appelé « [[accaparement des terres]] ». Profitant d'un [[supercycle]] haussier des matières premières<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.iris-france.org/70347-fin-de-cycle-sur-les-marches-de-matieres-premieres-un-nouveau-paradigme-economique-et-geopolitique/|titre=Fin de cycle sur les marchés de matières premières : un nouveau paradigme économique et géopolitique ?|date=25 janvier 2016|auteur1= Emmanuel Hache|éditeur=[[Institut de relations internationales et stratégiques|IRIS]]}}.</ref>, la croissance du PIB de l'Afrique, notamment subsaharienne, est continue et soutenue, supérieure à la moyenne mondiale, depuis le début du {{s-|XXI}} : {{citation|L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en 2009 ; la productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie 2000<ref name="hugon2013-2" />}}. Les disparités entre pays et entre sous-régions sont cependant importantes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Fonds monétaire international|titre=Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne|date=octobre 2015|lire en ligne=https://www.imf.org/external/country/BEN/rr/fra/2015/112415.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L'économie de l'Afrique est bien partie, malgré de fortes disparités|auteur1=Pierre Magnan|date=9 novembre 2012|url=http://geopolis.francetvinfo.fr/leconomie-de-lafrique-est-bien-partie-malgre-de-fortes-disparites-10315|éditeur=FranceTVinfo}}.</ref> ; en 2011, le PIB/{{hab.}} en parité de pouvoir d'achat de l'Afrique du Nord ({{unité|7167|$}}) est presque le triple de celui de l'Afrique subsaharienne ({{unité|2391|$}})<ref>{{lien web|langue=fr en|url=http://databank.banquemondiale.org/data/reports.aspx?source=indicateurs-du-d%C3%A9veloppement-en-afrique&Type=TABLE&preview=on|titre=GDP per capita, PPP (current international $)|éditeur=Banque mondiale}}.</ref>. L'inégalité sociale est également très forte<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L’Afrique continue d’enregistrer une solide croissance mais les inégalités y demeurent élevées|date=7 octobre 2013|éditeur=Banque mondiale|consulté le=18 mai 2016|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/10/07/africa-continues-grow-strongly-poverty-inequality-persistently-high}}.</ref>. La croissance a marqué le pas en 2015 du fait de la baisse du cours des matières premières, principales sources de revenus pour le continent, comme cela avait été le cas en 2009 du fait de la [[Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes|crise mondiale]]. La forte demande des classes moyennes émergentes devrait malgré tout entretenir la croissance et les perspectives de long terme sont bonnes<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde|date=4 mai 2016|titre=La croissance de l’Afrique subsaharienne au plus bas depuis quinze ans|url= https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/04/la-croissance-de-l-afrique-subsaharienne-au-plus-bas-depuis-quinze-ans_4913350_3212.html#gy8I94aWoACFlCbH.99|auteur institutionnel=AFP}}.</ref>. Cependant, le continent est « en retard » (34 des 48 [[pays les moins avancés]] se situent en Afrique<ref>{{lien web|langue=en|url=http://unohrlls.org/about-ldcs/|titre=About LDCs|éditeur=[[Nations unies|UN-OHRLLS]]|consulté le=17 mai 2016}}.</ref>) et présente de faibles performances ; en 2014, le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat est de {{unité|3513|$}}<ref name="idm"/> pour l'Afrique subsaharienne, alors que la moyenne mondiale se situe à {{unité|14956|$}}<ref name="idm">{{lien web|langue=fr|titre=Indicateurs du développement dans le monde|série=PIB par habitant ($ PPA internationaux courants) - Monde|url=http://databank.banquemondiale.org/data/reports.aspx?source=2&country=&series=NY.GDP.PCAP.PP.CD&period=|éditeur=Banque mondiale}}.</ref>. En 2018, le [[Produit intérieur brut|PIB]] du continent africain est estimé à {{Unité|2510|milliards de [[Dollar américain|dollars (USD)]]}} par le [[Fonds monétaire international|FMI]], cela représente 2,8 % de l'économie mondiale<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=International Monetary Fund|titre=GDP current prices, billions of U.S. dollars|url=https://www.imf.org/external/datamapper/NGDPD@WEO/OEMDC/ADVEC/WEOWORLD/ALB/FRA/AFQ|site=imf.org|consulté le=2019-02-07}}</ref>. Partant, de nombreuses études existent sur les causes de ce phénomène, que d'aucuns appellent la « malédiction des tropiques »{{sfn|Severino|Ray|2011|p=75}}. On a ainsi mis en avant les facteurs démographiques (fécondité…), politiques (faiblesse des États de droit…), historiques (influence de la colonisation…), infrastructurels (production d'énergie insuffisante…)<ref name="hugon2013-2">{{lien web|id=hugon2013-2|langue=fr|titre=Afrique : croissance économique, le regain|auteur1=Philippe Hugon|date=19 juillet 2013|site=diploweb.com|url=http://www.diploweb.com/Afrique-croissance-economique-le.html|consulté le=13 mai 2016}}.</ref>, ou invoqué la malédiction des frontières (États trop petits, enclavés…) ou bien encore, constatant le poids des industries extractives, le [[Maladie hollandaise|syndrome hollandais]] (ou « malédiction des matières premières »)<ref>{{article|langue=fr|titre= Dépenses publiques, ressources naturelles et croissance sectorielle : une comparaison Afrique-Asie|auteur1=Marie-Pierre Arzeliersem|périodique=Revue économique|année= 1998|volume= 49|numéro= 1|passage=119-137 (p. 120)}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=peea2011|texte=Perspectives économiques en Afrique 2011|p=128}}{{,}}<ref name="nosyndrome">{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|date=3 avril 2014|auteur1=Aïcha Gaaya|titre=Yaw Ansu, Acet : « Nous ne croyons pas au syndrome hollandais »|url=http://www.jeuneafrique.com/11091/economie/yaw-ansu-acet-nous-ne-croyons-pas-au-syndrome-hollandais/}}.</ref> et le phénomène d'[[État rentier]] qui l'accompagne (captation des revenus de la rente par une oligarchie au détriment de la population){{sfn|Severino|Ray|2011|loc=« Maudite rente », p. 188}}. Il existe néanmoins quelques « miracles » économiques permettant d'éviter une généralisation abusive. Le [[Botswana]], riche en diamant, mais sans accès à la mer, a réalisé aux {{s2-|XX|XXI}} une performance économique exceptionnelle, à l'encontre du syndrome hollandais et du handicap lié à l'enclavement, tout en ayant une gouvernance et une transparence sans égales à comparer du reste du continent<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/botswana/presentation-du-botswana/|titre=Présentation du Botswana|éditeur=Ministère des Affaires étrangères et du Développement international (France)|consulté le=17 mai 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="silve">{{article|langue=fr|auteur1=Arthur Silve|titre=Botswana et Maurice, deux miracles africains. Profiter de ses rentes sans hypothéquer son développement|périodique=Afrique contemporaine|volume=2|année=2012|numéro=242|passage=29-45|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-2-page-29.htm|doi=10.3917/afco.242.0029}}.</ref>. On déplore cependant une prévalence du [[SIDA]] très élevée avec un taux de 25,2 % pour la tranche d'âge 15-{{nobr|49 ans}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Botswana|url=http://www.unaids.org/fr/regionscountries/countries/botswana|éditeur=[[ONUSIDA]]|consulté le=17 mai 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://renapas.rezo.net/spip.php?breve15|titre=Le SIDA au Botswana|éditeur=RENAPAS}}.</ref>. [[Maurice (pays)|Maurice]], partant d'une situation où le sucre représentait 20 % du PIB et plus de 60 % des recettes d’exportations, a misé sur l'industrialisation dans le secteur textile, puis sur les services dont le tourisme. Sa croissance a été de 5 % par an pendant {{nobr|30 ans}} et son revenu par habitant qui était de {{unité|400|$}} au moment de l’indépendance s'établit aujourd'hui à {{unité|6700|$}} (estimé à {{unité|18900|$ PPA}} en 2014<ref>{{lien web|langue=en|titre=Mauritius|série=[[The World Factbook]]|éditeur=[[CIA]]|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/mauritius}}.</ref>)<ref name="miracle-maurice">{{lien web|langue=fr|url=http://terangaweb.com/le-miracle-mauricien/|titre=Le miracle mauricien|année=2011|auteur1=Emmanuel Leroueil|éditeur=L'Afrique des idées|consulté le=17 mai 2016}}.</ref>. Son système éducatif est performant et son rang dans le classement ''{{langue|en|Doing Business}}'' (climat des affaires) de la Banque Mondiale ({{28e}}) est meilleur que celui de la France ({{31e}})<ref name="silve" />{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/44765/politique/maurice-au-pays-des-miracles/|titre=Maurice : au pays des miracles|date=16 septembre 2014|auteur1=Rémi Carayol}}.</ref>. Le [[Rwanda]] est un autre miraculé<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.france24.com/fr/20150129-a-kigali-christine-lagarde-salue-le-miracle-economique-rwandais-fmi|date=29 janv. 2015|titre=À Kigali, Christine Lagarde salue le miracle économique rwandais|éditeur=[[France 24]]}}.</ref>. Après le [[Génocide des Tutsis au Rwanda|génocide de 1994]] qui le laisse en ruines{{note|groupe=notes|texte={{citation étrangère|langue=en|Rwanda is clinically dead as a nation}} disait en 1996 le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan<ref>{{article|langue=fr|périodique=Opinion internationale|date=8 avril 2015|titre=21 ans après, le miracle rwandais ?|auteur1=Maria Gerth-Niculescu|url=https://www.opinion-internationale.com/2015/04/08/21-ans-apres-le-miracle-rwandais_34178.html}}.</ref>.}}, le pays, fermement repris en main{{note|groupe=notes|texte=Le Rwanda est classé comme « régime autoritaire », au {{139e}} rang sur 167, selon l'[[indice de démocratie]] de ''[[The Economist Group]]''<ref name=index2015>{{lien web|langue=en|url=http://www.yabiladi.com/img/content/EIU-Democracy-Index-2015.pdf|titre= Democracy Index 2015. Democracy in an age of anxiety|éditeur=Economist Intelligence Unit|date=mars 2015}}.</ref>.}} depuis par [[Paul Kagame]], a su se développer fortement malgré une densité de population extrêmement élevée de {{unité|420|hab./km|2}}, plus de dix fois supérieure à la moyenne du continent. Atteignant la [[transition démographique]] et misant sur l'éducation de sa population, outre les aides internationales, il est devenu un modèle de redistribution et de croissance inclusive{{note|groupe=notes|texte=Définition de la croissance inclusive, selon l'OCDE : {{citation|La croissance inclusive est fondée sur l’idée selon laquelle la croissance économique est importante mais pas suffisante pour générer une augmentation durable du bien-être, qui suppose un partage équitable des dividendes de la croissance entre individus et groupes sociaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport sur le cadre de l'OCDE pour une croissance inclusive|éditeur=[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]|année=2014|format=pdf|passage=8|isbn=}}.</ref>.}}}} en Afrique, attestant que le retard économique n'est pas une fatalité{{sfn|Brunel|2014|p=85-86}}. Le continent n’a donc pas de handicaps géographiques, culturels ou structurels indépassables, de malédiction qui l'accablerait, c'est la politique qui a créé la ''{{langue|en|Rising Africa}}'' (« l'Afrique montante ») et qui lui permettra de prospérer à l'avenir{{sfn|Brunel|2014|p=91}}. Pour l'heure, le retard est bien réel, l'usage même du terme « miracle » indiquant qu'il ne s'agit que de contre-exemples<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2016/03/11/sylvie-brunel-le-decollage-africain-s-est-limite-a-quelques-enclaves_4881345_3210.html|accès url=payant|périodique=Le Monde|titre=Sylvie Brunel : « Le décollage africain s’est limité à quelques enclaves »|auteur1=Christophe Ayad|champ libre=propos recueillis par|date=14 mars 2016}}.</ref> dans une Afrique qui reste le {{citation|continent de la pauvreté}}. Même si la pauvreté recule, la proportion de pauvres vivant en Afrique est malgré tout en croissance, montrant que ce recul est moins rapide qu'ailleurs sur la planète{{sfn|Brunel|2014|p=87-88}}. Parmi les [[objectifs du millénaire]], les indicateurs concernant l'[[insécurité alimentaire]] et la [[pauvreté]] sont ceux qui progressent le moins{{sfn|id=Rapport OMD 2015|texte=Rapport OMD 2015|p=XVIII}}. ==== Investissements étrangers ==== D'après les [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]], en 2016, les cinq principaux investisseurs étrangers sur le continent africain, en termes de stock d'[[Investissement direct à l'étranger|IDE]], étaient les [[États-Unis]] ({{nobr|57 milliards}} de [[Dollar américain|dollars USD]]), le [[Royaume-Uni]] ({{nobr|55 milliards}}), la [[France]] ({{nobr|49 milliards}}), la [[Chine]] ({{nobr|40 milliards}}) et l'[[Italie]] ({{nobr|23 milliards}}). Les flux d'investissements étrangers à destination du continent ont chuté de 21 % en 2017 par rapport à l'année 2016. La valeur totale des flux IDE vers l'Afrique pour l'année 2017 s'est élevée à {{nobr|42 milliards}} de dollars ({{nobr|13 milliards}} vers l'[[Afrique du Nord]] et {{nobr|29 milliards}} vers l'[[Afrique subsaharienne]]). Les flux d'IDE intra-continentaux ont en revanche progressé de 8 %, essentiellement grâce aux entreprises marocaines et sud-africaines<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=United Nations Conference on Trade and Development|titre=WIR-Foreign direct investment to Africa fell by 21% in 2017, says United Nations report|url=https://unctad.org/en/pages/PressRelease.aspx?OriginalVersionID=461|site=unctad.org|date=06 June 2018|consulté le=2019-02-07}}</ref>. ==== Dette ==== {{Article connexe|Dette du tiers monde|Initiative pays pauvres très endettés|Ajustement structurel}} [[Fichier:Dette publique2011.jpg|vignette|alt=planisphère indiquant en couleurs allant du rouge au vert les pays en fonction de leur taux d'endettement public. L'Afrique est globalement en vert|Dette publique par pays en 2011, en % du PIB.]] Les années 1980-1990 sont marquées par la crise de la dette{{sfn|Brunel|2014|p=72}} ; le relèvement des taux d'intérêt et la baisse des revenus d'exportation plongent le continent dans une crise financière qui amène la mise en place des programmes d'ajustement structurels{{sfn|Severino|Ray|2011|p=92}}. Dans le même temps, l’aide publique à l'Afrique diminue notablement, réorientée vers l'[[Europe de l'est]] ; c'est l'époque de « Adieu [[Bangui]], bonjour Varsovie »{{sfn|Brunel|2014|p=72}}. L'organisation politique et économique des États est drastiquement revue notamment par le démantèlement des appareils étatiques jugés coûteux et inefficaces et celui des entreprises para-étatiques à la compétitivité critiquable{{sfn|Severino|Ray|2011|p=92}}. Cette purge libérale crée la « génération ajustée » ou « génération déflatée »{{sfn|Brunel|2014|p=132}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=''{{langue|en|SAPped generation}}'' en anglais, en allusion aux ''{{langue|en|Structured Adjustment Programs}}''{{sfn|Severino|Ray|2011|loc={{p.|148}}, note VII}}.}} ; mais, conjuguée au retournement des cycles internationaux en matière de taux d'intérêt, à une reprise des aides publiques vers l'Afrique et à une reprise des [[Investissement direct à l'étranger|investissements directs étrangers]] depuis l'an 2000<ref name="predilection"/>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.forumafricanada.com/fr/actualites/129-les-flux-d-ide-vers-l-afrique-centrale-ont-augmente-de-33-en-2014-selon-la-cnuced.html|titre=Les flux d’IDE vers l’Afrique centrale ont augmenté de 33 % en 2014, selon la CNUCED|éditeur={{7e}} édition Forum Africa|date=16-18 sept. 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=L’Afrique attire de plus en plus d’investissements|périodique=La Croix|auteur1=Jean Comte|date=04 août 2014|url=http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-Afrique-attire-de-plus-en-plus-d-investissements-2014-08-04-1187688}}{{commentaire biblio SRL|Depuis les années 2000, l’Afrique attire de nombreux investissements étrangers dont beaucoup proviennent des pays émergents.}}</ref> (avec notamment une forte implication chinoise{{sfn|Brunel|2014|p=42}}), cela conduit à une baisse de la charge de la dette dans les finances des États<ref>{{article|langue=fr|titre= Faut-il craindre une nouvelle crise de la dette ?|date=1 février 2016|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/mag/296283/economie/faut-craindre-nouvelle-crise-de-dette/}}.</ref>. À la fin de la première décennie du {{s-|XXI}}, l'Afrique est moins endettée que les pays occidentaux développés<ref>{{article|langue=fr|titre=Il n’y a pas de crise de la dette en Afrique|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/07/il-n-y-a-pas-de-crise-de-la-dette-en-afrique_4897509_3212.html#6eDcROpiCkXZUXZa.99|périodique=Le Monde|auteur1=Emeline Wuilbercq|date=7 avril 2016}}.</ref>, même si sa dette reste sous surveillance : {{citation|La viabilité de la dette est une préoccupation croissante{{sfn|Rapport OMD 2015|p=XVIII}}}}. ==== Infrastructures ==== [[Fichier:Map of Trans-African Highways.PNG|vignette|alt=carte présentant les 9 principaux axes de circulation du continent africain : Le Caire-Dakar, Alger-Lagos, Tripoli-Windhoek-Le Cap, Le Caire-Gaborone-Le Cap, Dakar-Ndjaména, Lagos-Mombasa et Beira-Lobito|Le [[réseau des routes transafricaines]].]] [[Fichier:Katse Dam,Lesotho,Africa.jpg|vignette|gauche|alt=vue aérienne d'un barrage|[[Barrage de Katse]] au [[Lesotho]].]] Le continent souffre d'un déficit d'infrastructures (électricité et transport essentiellement) qui lui coûte le chiffre énorme d'environ deux points de croissance annuelle<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www2.deloitte.com/cg/fr/pages/finance/articles/entreprises-africaines-face-aux-deficits-infrastructures.html|titre=Les entreprises africaines face aux déficits d'infrastructures. Le déficit d’infrastructures constitue un chantier majeur pour les entreprises africaines|éditeur=Deloitte}}.</ref> ; or l'investissement en infrastructures est nécessaire à la croissance économique, aux entreprises, mais aussi au bien-être des populations grâce à un accès à l'eau, à laquelle 65 % des africains sont reliés, et surtout à l'électricité, qui présente un taux d'accès de 29 % seulement<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/31/pourquoi-la-question-des-infrastructures-est-incontournable-en-afrique_4706084_3212.html|titre=Pourquoi la question des infrastructures est incontournable en Afrique|auteur=Alassane Bâ|date=31 juil. 2015|périodique=Le Monde}}.</ref>, sachant que {{citation|la production cumulée de 48 pays d’Afrique subsaharienne ne dépasse pas les {{unité|68000|mégawatts}} ''[68 gigawatts]'', soit l’équivalent de l’électricité produite par l’Espagne<ref>{{article|langue=fr|titre=Énergie : bientôt la lumière au bout du tunnel ? Les initiatives se multiplient autour du secteur énergétique africain|auteur1=Kingsley Ighobor|périodique=Afrique Renouveau|date=avril 2014|éditeur=Nations unies|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2014/%C3%A9nergie-bient%C3%B4t-la-lumi%C3%A8re-au-bout-du-tunnel}}.</ref>}} en 2005, dont {{unité|40|[[watt|gigawatts]]}} pour la seule Afrique du Sud<ref>{{article|langue=fr|titre=L’Afrique doit d’abord investir dans ses infrastructures|périodique=Les Afriques|date=31 août 2010|url=http://www.lesafriques.com/actualite/l-afrique-doit-d-abord-investir-dans-ses-infrastructures.html?Itemid=89|auteur1=Olivier Lumenganeso}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=État de l'intégration régionale en Afrique IV|sous-titre=Développer le commerce infra-africain|éditeur=United Nations Publications|année=2010|pages totales=563|passage=365|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Egaj4BViJdMC&pg=PA365}}.</ref>. {{Clr}} ==== Gouvernance ==== {{Article connexe|Union africaine|BCEAO|UEMOA|CEDEAO|CEMAC|SADC|SACU|Banque africaine de développement|NEPAD}} La gouvernance est, avec les infrastructures, l'autre point d'amélioration majeur de l'Afrique<ref>{{article|langue=fr|titre=La bonne gouvernance, clé du progrès|auteur1=André-Michel Essoungou|périodique=Afrique Renouveau|date=août 2010|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/august-2010/la-bonne-gouvernance-cl%C3%A9-du-progr%C3%A8s}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=Perspectives économiques en Afrique 2016|texte=Perspectives économiques en Afrique 2016|loc=chap. 5 - Gouvernance politique et économique en Afrique, {{p.|131}}}}. Depuis 2007, l'indice mis en place par la fondation [[Mo Ibrahim]] évalue l'efficacité de l'action publique des États africains et, avec les notes obtenues (de 1 à 100), établit un classement. La note moyenne du continent a faiblement évolué, passant de 49,9 en 2007 à 50,1 en 2016. La meilleure moyenne régionale se situe en [[Afrique australe]] : 58,9 ; et la plus faible en [[Afrique centrale]] : 40,9<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Overall governance map view|site= mo.ibrahim.foundation|url=http://mo.ibrahim.foundation/iiag/data-portal/|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. L'Afrique est l'un des continents où la corruption est la plus répandue selon l'ONG [[Transparency International]] : {{Citation|3 pays parmi les 10 plus mal classés sont dans la zone Moyen-Orient et Afrique du nord - Irak, Libye et Soudan. […] En Afrique subsaharienne […] 40 des 46 pays de la région montrent de sérieux problèmes de corruption {{Trad|en|3 of the bottom 10 countries are from the Middle East and North Africa region – Iraq, Libya and Sudan. […] in Sub-Saharan Africain […] Forty out of the region’s 46 countries show a serious corruption problem.}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Corruption perceptions index 2015|url=http://www.transparency.org/cpi2015/results|éditeur=Transparency international|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>.}} <!-- http://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/agr3-executive-summary_fre.pdf --> ==== Économie informelle ==== [[Fichier:Vendeurs rue Abidjan.JPG|vignette|alt=dans une rue, deux étals en bois, abrités par un parasol, adossés à un mur, présentant du pain pour l'un et des fruits pour l'autre|Échoppes à [[Abidjan]], [[Côte d'Ivoire]].]] En lien avec la gouvernance, l'économie informelle est une caractéristique importante de l'économie du continent. L'[[économie informelle]] est définie par le [[Bureau international du travail]] depuis 1993{{sfn|id=BIT 2015|texte=BIT 2015|p=6}}, avec une révision en 2003<ref name="bit2014" />, ce qui permet d'avoir des mesures comparables d'un pays à l’autre. Son poids dans l'économie du continent est considérable, compris entre 40 et 75 % du PIB (20 à 37 % en ne considérant que l'activité hors agriculture{{sfn|id=OCDE 2008|texte=OCDE 2008|p=170}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=OECD, International Labour Office, International Monetary Fund, International Statistical Committee of the Commonwealth of Independent States|titre=Manuel sur la mesure de l'économie non observée|éditeur=OECD Publishing|date=juil. 2003|pages totales=276|passage=147|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_2SeAwAAQBAJ&pg=PA147}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|texte=À titre de comparaison, la part de l'« économie non observée » en Europe variait de 1 % (Norvège) à 17,5 % (Italie), selon une enquête de l'OCDE datant de 2012<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Lequiller|titre=L’économie souterraine dans le PIB|sous-titre=avancées et limites|éditeur=Ministère de finances et des comptes publics, Ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique (France).|année=|format=pdf|passage=7|lire en ligne=http://www.economie.gouv.fr/files/francois_lequiller_ocde.pdf}}.</ref>.}}), causant notamment un manque à gagner fiscal important<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Carlos Maldonado|auteur2=B. Gaufryau|titre=L'économie informelle en Afrique francophone|sous-titre=structure, dynamiques et politiques|éditeur=Bureau international du travail|année=2001|pages totales=504|passage=212|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qy55XlXCe_YC&pg=PA212}}.</ref>. La pression fiscale est cependant, en Afrique, une des plus basses du monde et elle est probablement insuffisante<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.france24.com/fr/20151001-invite-leco-nepad-ibrahim-assane-miyaki-afrique-le-defi-infrastructures|titre=Il faut augmenter la pression fiscale en Afrique|date=2 oct. 2015|éditeur=[[France 24]]|format={{vidéo}}}}.</ref>. Selon la [[Banque mondiale]] {{citation|pour déclencher un financement de développement durable, il faut 20 à 24 % de pression fiscale. La moyenne africaine se situe à environ 17 % (35 % dans les pays riches) ; la première puissance économique africaine, le Nigeria, atteint à peine 8 %<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/16/les-impots-sont-ils-vraiment-necessaires-au-developpement-de-l-afrique_4685431_3212.html|titre=Les impôts sont-ils (vraiment) nécessaires au développement de l’Afrique ?|auteur1=Emeline Wuilbercq|date=16 juil. 2015}}.</ref>.}} Macro-économiquement, l'économie informelle est un moyen de la résilience sociale et économique<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Jean-Philippe Berrou|auteur2=Claire Gondard-Delcroix|titre=Dynamique des réseaux sociaux et résilience socio-économique des micro-entrepreneurs informels en milieu urbain africain|périodique=Mondes en développement|année=2011|volume=4|numéro=156|passage=73-88 (p. 85)|doi=10.3917/med.156.0073}}.</ref> face à une croissance qui n'entraîne pas la création subséquente d'emplois. La proportion d'emplois relevant du secteur informel est estimée à 66 % en Afrique subsaharienne<ref name="bit2014">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Bureau international du travail|titre=La transition de l'économie informelle vers l'économie formelle|collection=Conférence international du travail – {{103e}} session|année=2014|passage=6|isbn=}}.</ref>. Au niveau micro-économique, outre l'évitement de l'impôt, l'économie informelle existe aussi par la volonté des opérateurs de contourner la corruption de l’administration et de se désolidariser de la mauvaise gouvernance et du mauvais usage systématique des fonds publics<ref>{{article|langue=fr|titre=La fiscalité, levier de développement|auteur1=Jeffrey Owens|auteur2=Richard Carey|url=http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/2612/La_fiscalit_E9,_levier_de_d_E9veloppement.html|périodique=L'Observateur de l'OCDE|numéro=276-277|date=décembre 2009-janvier 2010}}.</ref>. Pour autant, les entreprises du secteur informel sont soumises aux mêmes mécanismes de corruption que les entreprises du secteur formel, essentiellement le {{citation|comportement prédateur des fonctionnaires cherchant des pots-de-vin{{sfn|id=cling2012|texte=Cling ''et alii'' 2012|p=160}}}}. ==== Mondialisation ==== L'Afrique est inscrite dans la mondialisation économique depuis toujours, notamment par sa façade méditerranéenne et orientale. Durant l’[[antiquité]], la puissante civilisation égyptienne est, grâce à sa position géographique à la jonction entre le monde méditerranéen et l'Arabie, ainsi qu'au Nil, par lequel transitent les marchandises, au centre d'un important commerce ; ses villes sont les têtes de pont du commerce intercontinental<ref>{{article|langue=fr|titre=L'empire romain, l'Égypte et le commerce oriental|auteur1=Jacques Schwartzsem|périodique=Annales. Économies, Sociétés, Civilisations|année=1960|volume=15|numéro= 1|passage=18-44|url=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1960_num_15_1_421743}}.</ref>. À la suite, les cités marchandes phéniciennes installées dès le {{-mi|I|er}} (fondation d'Utique en {{date|||-1100}}, de [[Carthage]] vers {{date|||-814}}) sont les vecteurs de l'intégration économique du continent dans la « première mondialisation »<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/mondialisation-histoire-de-la-mondialisation/1-mondialisations-d-hier-et-d-aujourd-hui/|titre=Mondialisation. Histoire de la mondialisation|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Norel|auteur2=Claire Aslangul|auteur3=Paloma Moreno|auteur4=Carina Van Vliet|auteur5=Olivier Bouba-Olga|titre=L'Invention du marché. Une histoire économique de la mondialisation|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2014|pages totales=592|passage=85|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=N0v3AgAAQBAJ&pg=PT85}}.</ref> ; ainsi et par exemple, au {{-s|V}}, les Carthaginois commercent-ils l'or du désert « au-delà des [[colonnes d'Hercule]] »{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 5, p. 5/7}}. Un peu plus tard, Carthage vaincue est redevenue une grande ville, une des premières cités de l'[[empire romain]]{{note|groupe=notes|texte={{citation|La nouvelle Carthage (Colonia Julia), port du blé d'Afrique exporté vers Rome, siège du proconsul d'Afrique, a été une des plus grandes villes du monde romain<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/ville/Carthage/111922|titre=Carthage. La Carthage romaine, chrétienne et byzantine|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>}}.}}. [[Le Périple de la mer Érythrée]], récit de voyages datant du {{s-|I}}, atteste d'un commerce intercontinental{{note|groupe=notes|texte=Cela atteste aussi de la capacité à la navigation en haute mer, les embarcations africaines s’aventurant au large{{sfn|id=hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|3}}|p=743}}.}} depuis une zone allant de l'Égypte à la Tanzanie, en direction de la péninsule arabique, de l'Inde et de la [[Méditerranée]] et portant sur des produits tels que l'[[ivoire]], les [[épices]], la [[Cannelle (écorce)|cannelle]], l'[[encens (résine oliban)|encens]], le [[Liquidambar#Ambre liquide|styrax]], le [[lapis-lazuli]], les [[topaze (minéral)|topazes]], les [[turquoise (pierre)|turquoises]], la [[Route de la soie|soie]], l'[[indigotier|indigo]], sans oublier les [[Traite orientale|esclaves]] qui se retrouvent en Inde et en Chine{{sfn|id=hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|3}}|p=31, 44, 114}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Les relations historiques de la Chine avec l'Afrique|auteur1=Jean Hugues de Dianoux|périodique=Ethiopiques|numéro= 12|mois=octobre|année=1977|url=http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article580}}.</ref>. Au {{s-|III}}, le royaume d'Aksoum commerce avec plusieurs « contrées » de l'[[océan indien]] et de la Méditerranée. Le commerce, notamment d'ivoire, profite au développement du royaume par la création de villes-marchés{{sfn|id=hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|3}}|p=596}}. À l'autre extrémité des routes commerciales l'autre partie prospère aussi ; dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, le [[royaume d'Awsân]] (actuel Yémen) doit son essor au commerce avec l'Afrique{{sfn|id=hga3|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|3}}|p=750}}. À partir du {{s-|VII}}, l'islamisation de l'Afrique subsaharienne lui permet de s'intégrer encore plus fermement dans le commerce international, les arabes servant d'intermédiaires avec le monde occidental{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 5, p. 3/7}}. Dès l'an mil l'or du [[Monomotapa]] part vers l'[[Inde]] via [[Sultanat de Kilwa|Kilwa]] dans les ports duquel s'échangent cotonnades et verroteries<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/empire-du-monomotapa/|titre=Empire du Monomotapa|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=31 mai 2016}}.</ref>. La période qui correspond au [[Moyen Âge]] européen est l'âge d'or de l'Afrique avec les grands empires du [[Empire du Ghana|Ghana]], du [[Empire du Mali|Mali]] et [[Empire Songhaï|Songhaï]]. C'est aussi l'âge de l'or. [[Kanga Moussa]], dixième ''mansa'' (roi des rois) de l'empire du Mali dans le premier tiers du {{s-|XIV}}, considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire de l'humanité<ref>{{article|langue=fr|titre=Les 10 personnages les plus riches de l'Histoire|périodique=[[Historia (revue)|Historia]]|numéro=12 (numéro spécial)|date=juillet-août 2013}}.</ref>, contrôle ''de facto'' tout le commerce du métal précieux dans le bassin méditerranéen<ref>{{article|langue=en|url=https://www.jstor.org/stable/3886971|titre=The Medieval Empire of Ghana|auteur1=A. J. H. Goodwin|périodique=The South African Archaeological Bulletin|volume=12|numéro=47|mois=sept.|année=1957|passage=108-112 (p. 110)}}.</ref>. À partir de la fin du {{s-|XV}}, le continent connaît la [[traite atlantique]] puis la colonisation au {{s-|XIX}}, formes les plus tragiques d'intégration mondiale. Les déportations d'esclaves alimentent le développement de l'Amérique et les pays européens enclenchent leur processus d'industrialisation grâce aux ressources coloniales ; le volume du commerce entre l’Afrique et l'Europe décuple entre 1820 et 1850{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=chap. 9, p. 7/27}}. Après les indépendances, l'Afrique ne prend cependant pas le virage de l'industrialisation. La part en valeur de son économie et de son commerce décroit mécaniquement dans les échanges face à des productions incorporant plus de valeur ajoutée{{note|groupe=notes|texte={{citation|L’émergence économique de l'Afrique et la transition d'un continent d’économies à faible revenu à des économies à revenu intermédiaire, nécessite la transformation de la structure économique des activités à prédominance agraire et d'extraction à des secteurs industriels plus dynamiques et à valeur ajoutée plus élevée tels que la transformation et la fabrication<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L’industrialisation et des infrastructures|auteur institutionnel=Nations unies, commission pour l'Afrique|url=http://www.uneca.org/fr/pages/l%E2%80%99industrialisation-et-des-infrastructures|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>.}}}}. À l'époque actuelle, la place du continent dans le commerce mondial est minime, environ 3 % en valeur<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Comment renforcer le commerce africain ? Réflexions lors du Forum économique mondial sur l’Afrique|date=11 juin 2015|url=http://www.ictsd.org/bridges-news/passerelles/news/comment-renforcer-le-commerce-africain-r%C3%A9flexions-lors-du-forum|éditeur=[[Centre international pour le commerce et le développement durable|International Center for Trade and Sustainable Development]].|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et il ne représente que 1,6 % du PIB mondial (4,5 % en parité de pouvoir d'achat){{sfn|Brunel|2014|p=37}}. Le continent est donc souvent présenté comme « périphérique » ou « en marge »<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Commerce mondial : pourquoi l'Afrique est-elle marginalisée ?|auteur1=Antoine Bouët|auteur2=Devesh Roy|auteur3=Santosh Mishra|date=9 décembre 2007|éditeur=[[Telos]]|url=http://www.telos-eu.com/fr/globalisation/commerce-mondial/commerce-mondial-pourquoi-lafrique-est-elle-margin.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Commerce : l'Afrique marginalisée|auteur1=Christian Chavagneux|périodique=Alternatives Économiques|numéro=207|mois=octobre|année=2002}}.</ref>. {{citation|C'est indéniable si l'on raisonne en termes de PIB{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=Chap. 5, p. 7/7}}.}} Cependant, on le considère aussi comme globalement (même historiquement{{note|groupe=notes|texte=[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] parle de {{citation|continent sans histoire}}<ref>{{article|langue=fr|url=http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article415|périodique=Éthiopiques|titre=Hegel et l'Afrique|auteur1=Pierre Quillet|numéro= 6|année=1976}}.</ref> : {{citation|ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non-développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|G.W.F. Hegel]]|traducteur=K. Papaioannou|titre=La Raison dans l’Histoire|éditeur=Éditions 10/18|année=1965|année première édition=1837}}.</ref>}}, texte reproduit dans {{article|langue=fr|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|année=2007|mois=novembre|titre=L'Afrique|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/HEGEL/15275}}. [[Nicolas Sarkozy]], quant à lui, tient en 2007, dans son [[discours de Dakar]], les propos suivants : {{citation|Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.}} Ces propos ont d'ailleurs été parfois rapprochés de ceux d'Hegel<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde diplomatique|titre=Les sources hégéliennes du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Le philosophe et le président : une certaine vision de l’Afrique|date=novembre 2007|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/PIRONET/15274|auteur1=Olivier Pironet}}.</ref>.}}) marginalisé<ref>Ainsi [[Théodore Monod]] en 1950, cité par {{article|langue=fr|url=https://www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2005-2-page-131.htm|titre=L'Afrique en marge et en marche|nom1=Moura|prénom1=Jean-Marc|nom2=Riesz|prénom2=János|périodique=Revue de littérature comparée|volume=2|année=2005|numéro=314|passage=131-135}}.</ref> alors que l'étude du temps long montre l'évidence du contraire, y compris à l'époque récente : {{citation|c'est faux pour d'innombrables raisons : économiques mais aussi stratégiques, démographiques, culturelles et humaines{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc=Chap. 5, p. 7/7}}}}{{sfn|Hugon|2013|p=69}}. ==== Intégration régionale ==== L'[[Organisation de l'unité africaine]] (OUA), créée au lendemain des indépendances en 1963, devenue [[Union africaine]] (UA) en 2002, regroupe l'ensemble des pays africains{{note|groupe=notes|texte= Le [[Maroc]] avait quitté l'OUA en 1984, en signe de protestation contre l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ; c'était le seul pays africain qui n'était pas membre de l'UA<ref>{{article|langue=fr|titre= Le jour où le Maroc a quitté l’Organisation de l’unité africaine|date=18 juillet 2016|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/188357/politique/jour-maroc-a-quitte-lorganisation-de-lunite-africaine/}}.</ref>. Le 30 janvier 2017, à l'occasion du sommet d'Adis-Abeba, le Maroc réintègre l'organisation<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.rfi.fr/afrique/20170130-sommet-union-africaine-maroc-reintegre-55e-etat-membre|titre=Le Maroc fait son retour au sein de l'Union africaine|éditeur=RFI}}.</ref>.}}. C'est l'instance la plus large de tout le continent. Il s'agit essentiellement d'un organe politique visant à favoriser la coopération entre les États<ref>{{article|langue=fr|numéro=194|mois=septembre-octobre|année=2002|périodique=le Courrier ACP-UE|éditeur=Commission européenne|titre=De l’OUA à l’UA : une page de l’histoire de l’Afrique est tournée|url=http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier194/fr/fr_030.pdf}}.</ref>. À un niveau plus restreint, l'intégration régionale est considérée comme une des clés du développement économique du continent<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.uneca.org/fr/stories/l%E2%80%99int%C3%A9gration-r%C3%A9gionale-peut-amener-l%E2%80%99afrique-au-point-de-bascule|titre=L’intégration régionale peut amener l’Afrique au point de bascule|éditeur=[[Nations unies|ONU]]-[[Commission économique pour l'Afrique|CEA]], [[Banque africaine de développement|BAfD]]|année=2013|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Bruno Békolo-Ebé|titre=L'intégration régionale en Afrique : caractéristiques, contraintes et perspectives|périodique=Mondes en développement|année=2001|numéro=115-116|passage=81-88 (p. 82)|doi=10.3917/med.115.0081}}.</ref>{{,}}<ref group="notes">En 2016, l'intégration est une priorité explicite de la Banque africaine de développement : {{citation|« Intégrer l'Afrique », « industrialiser l'Afrique », « éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie », « nourrir l'Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations africaines », sont les cinq grandes priorités stratégiques de la Banque}}, {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Union africaine|UA]], [[Banque africaine de développement|BAfD]], [[Nations unies|ONU]]-[[Commission économique pour l'Afrique|CEA]]|titre=Indice de l'intégration régionale en Afrique|sous-titre=rapport 2016|année=|passage=5|lire en ligne=http://www.integrate-africa.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/IIRA-Report2016_FR_web.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Lambert|nom1=Opara Opimba|titre=L’impact de la dynamique de l'intégration régionale sur les pays de la SADC|sous-titre=une analyse théorique et empirique|éditeur=Université Montesquieu, Bordeaux IV|nature ouvrage=thèse de doctorat en sciences économiques|année=2009|passage=259|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00468711/document}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afdb.org/fr/aec-2013/|titre=Revue sur l’efficacité du développement - Promouvoir l’intégration régionale|éditeur=Conférence économique africaine, Johannesburg, Afrique du Sud, 28-30 octobre 2013|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/05/09/regional-integration-key-to-africa-s-future-competitiveness|titre=L’intégration régionale est la clef de l’avenir de la compétitivité de l’Afrique|date=9 mai 2013|éditeur=[[Banque mondiale]]}}.</ref>. À cet effet, le continent s'est doté depuis les années 1970 de diverses institutions régionales à vocation intégrative ([[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CEDEAO]], [[Union du Maghreb arabe|UMA]], [[UEMOA]], [[SADC]], [[Communauté économique des États de l'Afrique centrale|CEEAC]], [[Communauté d'Afrique de l'Est|EAC]], [[IGAD]] pour les plus importantes{{sfn|NEPAD|2013|p=42}}) : unions douanières, marché commun, zones de libre échange, etc. Essentiellement tournées vers l'action économique, ces institutions ont aussi, plus tardivement, pris une dimension politique et diplomatique en contribuant notamment à la résolution des conflits ; ainsi, l'[[Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group|ECOMOG]], sous l'égide de la [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CEDAO]], est-elle une force d'interposition régionale similaire aux [[casques bleus]] de l'ONU<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.france24.com/fr/20101228-ecomog-bras-arme-cedeao-cote-ivoire-nigeria|titre=L'ECOMOG, bras armé de la CEDEAO|date=28 déc. 2010|auteur institutionnel=France 24}}.</ref>. L'intégration est cependant très en retard ; le commerce intra-africain ne représente que 10 % des échanges et est polarisé autour de quelques pays (Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, Nigeria, Kenya, Zimbabwe et Ghana) et porte pour un tiers sur le pétrole, sachant que, par ailleurs, les échanges informels créent des zones de libre-échange ''de facto''{{sfn|Hugon|2013|p=59}}{{,}}{{sfn|Rugwabiza|2012}}. Le projet panafricain « MAEP » (mécanisme africain d'évaluation par les pairs), quant à lui, vise, sous l'égide du [[NEPAD]], à promouvoir la bonne gouvernance<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.nepad.org/fr/programme/m%C3%A9canisme-africain-d%E2%80%99%C3%A9valuation-par-les-pairs-maep|titre=Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP)|site=nepad.org}}.</ref>. === Ressources naturelles === ==== Industries extractives ==== [[Fichier:Big Hole Kimberley.jpg|vignette|alt=vue d'hélicoptère d'une excavation circulaire taillée dans la roche, remplie d'eau|Le [[Big Hole (Afrique du Sud)|Big Hole]], mine de diamant ennoyée en Afrique du Sud.]] L'Afrique possède les réserves minérales les plus importantes de la planète, globalement 30 % des réserves mondiales<ref name="bmmines2015" />, dont 75 % des réserves mondiales de platine, 50 % de celles de diamant et de chrome, 20 % de celles d'or et d'uranium{{sfn|Lopes|2015}}, 85 à 95 % des réserves des métaux du groupe du chrome et du platine, 85 % des réserves de phosphate, plus de 50 % des réserves de cobalt, 33 % des réserves de bauxite<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afdb.org/fr/annual-meetings-2013/programme/africa%E2%80%99s-natural-resources-what-is-the-agenda/|éditeur=Banque africaine de développement|série=Rencontres annuelles, Marrakech, 27-31 mai 2013|date=26 mai 2013|titre=Ressources naturelles de l’Afrique : Où va-t-on ?|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> ainsi que du charbon, du cuivre, du minerai de fer{{sfn|Lopes|2015}}… et aussi 10 % des réserves mondiales de pétrole et 8 % de celles de gaz naturel<ref name="bmmines2015" />. Qui plus est, le continent est {{citation|l'une des régions géologiques les moins connues de la planète{{sfn|Lopes|2015}}}} et, aux réserves prouvées, pourraient donc s'ajouter d'autres découvertes futures. Ces richesses ont été exploitées durant la période pré-coloniale, notamment le sel, l'or et le cuivre{{sfn|id=pha|texte=Petite histoire de l'Afrique|loc={{chap.|5}}, {{p.|3/8}}}}, contribuant à créer des empires riches et puissants. Puis, durant la période coloniale, les économies ont été fortement spécialisées pour créer des rentes minières coloniales, léguant aux nouveaux États d'après l'indépendance des économies de rente extraverties et peu diversifiées ([[État rentier]]){{sfn|Austin|2010|loc={{nobr|§ 20-25}}}}. À l'heure actuelle, la majeure partie (60 %) des exportations de l'Afrique concernent des matières premières ; elle en est donc fortement dépendante<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.rfi.fr/afrique/20091231-philippe-hugon-afrique-reste-trop-dependante-matieres-premieres|titre=Philippe Hugon: « L'Afrique reste trop dépendante de ses matières premières »|auteur1=Christophe Champin|date=23 août 2010|éditeur=RFI}}</ref>. En outre, elle exporte ses richesses sans les valoriser, faute d'industries locales<ref>{{article|langue=fr|périodique=[[L'Opinion (quotidien français)|L'Opinion]]|titre=Matières premières : l’Afrique en quête d’un second souffle|auteur1=Pascal Airault|date=5 juillet 2016|url=https://www.lopinion.fr/edition/international/matieres-premieres-l-afrique-en-quete-d-second-souffle-106226}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=L’Afrique doit encourager une industrialisation fondée sur les matières premières pour développer son économie et éradiquer la pauvreté, selon le rapport sur l’économie africaine de 2013|url=http://www.uneca.org/fr/stories/l%E2%80%99afrique-doit-encourager-une-industrialisation-fond%C3%A9e-sur-les-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res-pour|date=25 mars 2013|éditeur=ONU|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. C'est le [[Maladie hollandaise|syndrome hollandais]] (ou « malédiction des ressources naturelles ») : la rente procurée par les matières premières tend à mettre à mal les industries locales, notamment manufacturières<ref name="nosyndrome" />{{,}}{{sfn|Severino|Ray|2011|loc={{nobr|« Maudite rente »}}, {{p.|188}}}}. Le niveau de formation des ressources humaines joue aussi dans la spécialisation africaine car des ressources abondantes et une main-d'œuvre relativement peu qualifiée poussent à exporter des matériaux bruts (ce qui est d'ailleurs aussi le cas pour l'agriculture){{note|groupe=notes|{{citation|Nous avons vu que l’Afrique était riche en terres et pauvre en compétences par rapport aux autres régions. Elle affiche ainsi un ratio terres/compétences élevé. En comparant les régions au cours du temps, Wood et Mayer (2001) montrent que les pays présentant des ratios terres/compétences élevés tendent à exporter principalement des produits primaires{{sfn|id=Perspectives économiques en Afrique 2013|texte=Perspectives économiques en Afrique 2013|p=133}}}}}}. Entre les années 1990 et la première décennie du {{s-|XXI}}, l'activité du secteur a nettement augmenté (87 %) ; en conséquence, à l'inverse de la tendance globale, la part du continent dans l'extraction mondiale est en légère croissance : 7,5 % en 1980, 7,8 % en 2008{{sfn|id=CNUCED 2012|texte=CNUCED 2012|p=39}}. Les [[Investissement direct à l'étranger|investissements directs étrangers]] (IDE), qui sont en hausse après avoir atteint un point bas dans les années 1990<ref name="predilection">{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2015/06/30/africa-still-poised-to-become-the-next-great-investment-destination|titre=L’Afrique : destination de prédilection des investisseurs|date=30 juin 2015|éditeur=Banque mondiale}}.</ref>, et qui représentent une part notable du PIB des pays concernés, la proportion allant de 3,5 % pour les pays pauvres en ressources à 2,4 % pour les pays riches en ressources{{sfn|id=Perspectives économiques en Afrique 2013|texte=Perspectives économiques en Afrique 2013|p=50}}, concernent principalement les industries extractives. Mais cette orientation des investissements en direction de l'exploitation des matières premières{{sfn|id=CNUCED 2014|texte=CNUCED 2014|p=66}} ne produit pas les effets de développement dont le continent aurait besoin, notamment en ce qui concerne les créations d'emplois<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2014/01/27/productive-jobs-africa-youth-economic-progress-wb-report|date=janvier 2014|éditeur=Banque mondiale|titre=L’Afrique doit créer plus d’emplois productifs pour les jeunes si elle veut poursuivre sa croissance}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|de nombreux pays africains dépendent largement du pétrole, du gaz et de l’extraction minière, ressources qui dynamisent la croissance économique (sans diminuer pour autant le taux de pauvreté) et créent peu d’emplois pour les jeunes, population en pleine expansion.}}}}.</ref>. {{citation|Les plus importantes économies minières sont la [[Guinée]] (bauxite), le [[Liberia]], la [[Sierra Leone]] et le [[Botswana]] (diamant), la [[Mauritanie]] (fer, pétrole), le [[Niger]] (uranium, pétrole), le [[Togo]] (phosphate), la [[république démocratique du Congo]] (cuivre, [[coltan]]) et la [[Zambie]] (cuivre). Les principales économies pétrolières ''[subsahariennes]'' sont l'[[Angola]], le [[République du Congo|Congo]], le [[Gabon]], la [[Guinée équatoriale]], le [[Nigeria]], le [[Soudan du Sud]] et le [[Tchad]]{{sfn|Hugon|2013|p=16}}.}} En Afrique du Nord, l'Algérie{{note|groupe=notes|texte=En Algérie, les hydrocarbures représentent 30 % du PIB, 60 % des recettes du budget et 95 % des recettes d'exportation<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/algeria|éditeur=The CIA World Factbook|titre= Algeria - Economy - overview|consulté le=26 juillet 2016}}.</ref>.}} et la Libye{{note|groupe=notes|texte={{citation|L'économie de la Libye repose presque entièrement sur l'exportation de gaz et de pétrole{{trad|en|Libya's economy, almost entirely dependent on oil and gas exports.}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/libya|titre= Libya - Economy - overview|consulté le=26 juillet 2016}}.</ref>.}}}} ont des économies qui reposent massivement sur le pétrole<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/content/download/71815/1530632/version/3/file/Panorama2012_05-VF_Pays-Petroliers-Gaziers-Maghreb.pdf|titre=Panorama 2012. Le point sur les pays pétroliers et gaziers du Maghreb et du Moyen-Orient|éditeur=ifpenergiesnouvelles.fr|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Selon le rapport 2023 de l'[[Agence internationale de l'énergie]] sur les investissements dans l'énergie, l'Afrique est la région qui a attiré le plus d'investissements dans le [[gaz naturel liquéfié]] (GNL) en 2022 derrière l'Amérique du Nord. La région devrait maintenir son niveau dans les prochaines années derrière les États-Unis et le Moyen-Orient. Les investissements dans le raffinage en Afrique devraient excéder ceux au Moyen-Orient en 2023, seulement dépassés par la Chine et l'Inde, avec un total d'une dizaine de milliards de dollars, soit le quart des investissements mondiaux. Les principaux projets dans le pétrole et gaz en Afrique sont « Area 1 LNG (T1-T2) » de [[TotalEnergies]] au Mozambique (10 milliards de dollars, 3 milliards de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2026), NLNG T7 de [[Nigerian National Petroleum Corporation|NNPC]] au Nigeria (2,5 milliards de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2024), [[Industrie pétrolière en Ouganda|Tilenga]] de TotalEnergies en Ouganda (1055 millions de barils de pétrole, production prévue en 2026-27), « Area 4 LNG (T1-T2) » d'Exxonmobil au Mozambique (925 millions de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2029), « Greater Tortue Ahmeyim FLNG phase 1 » de [[BP (entreprise)|BP]] en Mauritanie (915 millions de barils équivalent pétrole de GNL et de pétrole, production prévue en 2023), Waha en Libye (775 millions de barils équivalent pétrole de gaz, production prévue en 2027), A&E Structures de Mellitah en Libye (705 millions de barils équivalent pétrole de gaz et pétrole, production prévue en 2025-26). La république démocratique du Congo estime ses réserves à 22 milliards de barils et n'en exploite que 4,5 % ; elle a lancé le processus de mise aux enchères de 27 blocs pétroliers. La république du Congo vient d'inaugurer sa première unité de liquéfaction de gaz, qui doit produire à terme 3 millions de tonnes par an. Le Sénégal compte commencer à extraire du gaz au plus tard en 2024 ; ses trois projets en cours, GTA exploité avec la Mauritanie, Sangomar et Yakaar Teranga, ont des réserves estimées à 650 millions de barils de pétrole et près de {{formatnum:1000}} milliards de mètres cubes de gaz. Les découvertes se multiplient au large de la Namibie, qui pourrait doubler son PIB en moins de dix ans<ref>[https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/lafrique-mise-plus-que-jamais-sur-les-hydrocarbures-pour-son-developpement-1951288 L'Afrique mise plus que jamais sur les hydrocarbures pour son développement], [[Les Échos]], 13 juin 2023.</ref>. {{Col-début}} {{col-x}} {|class="wikitable alternance" |+ Production mondiale de pétrole brut<br />en Afrique 2013<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.eia.gov/cfapps/ipdbproject/iedindex3.cfm?tid=5&pid=57&aid=1&cid=regions&syid=2013&eyid=2013&unit=TBPD|titre=Production of Crude Oil including Lease Condensate|éditeur=US Energy Information Administration|consulté le=26 juillet 2016}}.</ref> |- ! Pays!!rang mondial |- |Nigeria||align="center"|11 |- |Angola||align="center"|14 |- |Algérie||align="center"|18 |- |Libye||align="center"|21 |- |Égypte||align="center"|27 |- |Guinée équatoriale||align="center"|32 |- |République du Congo||align="center"|33 |- |Soudan et Soudan du Sud||align="center"|34 |- |Gabon||align="center"|35 |- |Tchad||align="center"|42 |} {{col-x}} {|class="wikitable alternate sortable" |+ Produits de l'industrie extractive<br />en volume 2014<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.mays-mouissi.com/2016/02/23/afrique-classements-des-pays-producteurs-de-matieres-premieres|titre=Afrique, classement des pays producteurs de matières premières|consulté le=26 juillet 2016|site=mays-mouissi.com}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.diamonds.net/News/NewsItem.aspx?ArticleID=53213&ArticleTitle=Russia%2bOutshines%2bBotswana%2bas%2bWorld%25e2%2580%2599s%2bTop%2bDiamond%2bProducer%2bin%2b2014|titre=Russia Outshines Botswana as World’s Top Diamond Producer in 2014|date=25 août 2015|site=diamond.net}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Panorama 2013 du marché du cobalt|éditeur=[[BRGM]]|date=mai 2014|lire en ligne=http://www.mineralinfo.fr/sites/default/files/upload/documents/Plaquettes/rp-63626-fr-cobalt.pdf passage=9}}.</ref> |- !pays !! rang mondial !! produit |- |République démocratique<br />du Congo (2012)||align="center"|1||cobalt |- |Zambie (2012)||align="center"|2||cobalt |- |Afrique du Sud||align="center"|1||platine |- |Botswana||align="center"|2||diamant |- |Angola||align="center"|4||diamant |- |Afrique du Sud||align="center"|5||diamant |- |Afrique du Sud||align="center"|2||manganèse |- |Guinée||align="center"|5||bauxite |- |Afrique du Sud ||align="center"|6||or |- |Rwanda||align="center"|9||étain |} {{Col-fin}} ==== Agriculture et pêche ==== ===== Contexte ===== Le continent est caractérisé par une insécurité alimentaire persistante. Liste non exhaustive, en 1967-70 le [[Biafra]] (Nigeria), en 1983-1985 le Lesotho, en 1972-74 et 1984-85 l'Éthiopie, en 2004 le [[Darfour]] (Soudan), en 2005 le Niger, en 2011-2012 la [[Crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique|corne de l'Afrique]]… ont été touchés par la famine ou la malnutrition{{sfn|Hugon|2013|p=49}} ; en 2016, elles sévissent encore, en république démocratique du Congo<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://fr.wfp.org/histoires/10-faits-chiffres-faim-malnutrition-rdc-republique-democratique-congo|titre=10 choses à savoir sur la faim en RDC|date=20 janvier 2015|éditeur=[[Programme alimentaire mondial|PAM]]|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=RDC : 43 % d’enfants de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition chronique|date=8 août 2015|éditeur=[[Radio Okapi]]|url=http://www.radiookapi.net/actualite/2014/09/25/rdc-43-denfants-de-moins-de-5-ans-souffrent-de-la-malnutrition-chronique|consulté le=11 juillet 2016}}.</ref>, en Éthiopie, au Malawi<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/18/01003-20160218ARTFIG00100-un-million-d-enfants-souffrent-de-severe-malnutrition-en-afrique.php|titre=Un million d'enfants souffrent de sévère malnutrition en Afrique|périodique=Le Figaro|date=18 février 2016|auteur1=Élodie Métral}}.</ref>… Les deux causes principales sont les événements climatiques et les conflits{{note|groupe=notes|texte={{citation|La malnutrition est certes en liaison avec la pauvreté, la faible productivité agricole, les défaillances des marchés, mais ce sont les conflits et les logiques de prédation qui constituent le facteur déterminant{{sfn|Hugon|2013|p=50}}.}}}}. Ainsi la sécheresse atteint-elle la corne de l'Afrique<ref>{{article|langue=fr|titre= Pourquoi la sécheresse sévit sur la Corne de l'Afrique|auteur1=Judith Duportail|date=29 juillet 2011|périodique=Le Figaro|url=http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/29/01003-20110729ARTFIG00439-pourquoi-la-secheresse-sevit-elle-sur-la-corne-de-l-afrique.php}}.</ref> tandis que, en république démocratique du Congo, ce sont les conflits qui sont responsables de la situation<ref>{{article|langue=fr|titre=Carte : l’Afrique subsaharienne toujours confrontée à la faim|date=4 juin 2015|auteur1=Sabrina Myre|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/233954/societe/carte-l-afrique-subsaharienne-toujours-confront-e-la-faim/}}.</ref>. Et, parfois, les événements climatiques sont eux-mêmes causes de conflits comme au [[Guerre du Darfour|Darfour]]{{sfn|Le Hir|2013}}… Quoique l'Afrique du Nord soit épargnée et que la prévalence de la sous-alimentation diminue (27,6 % en 1990-92, 20 % en 2014-2016), du fait de la croissance démographique, le nombre de personnes touchées augmente ({{nobr|182 millions}} en 1990-92, {{nobr|233 millions}} en 2014-2016), alors qu'à l'échelle planétaire les deux valeurs décroissent{{sfn|id=faobref2015|texte=Insécurité alimentaire 2015|p=2-3}}. Dans ce contexte, l'agriculture africaine est au centre des préoccupations des économistes et des hommes politiques, car la rendre moins dépendante aux variations du climat{{note|groupe=notes|texte={{citation|L’agriculture africaine est une agriculture essentiellement pluviale, et la dépendance de l’Afrique à l’égard de l’agriculture ainsi que ses très faibles niveaux d’irrigation la rendent particulièrement vulnérable aux aléas de son climat extrêmement variable et changeant<ref>{{chapitre|langue=fr|url=http://www.fao.org/fileadmin/templates/wsfs/docs/Issues_papers/Issues_papers_FR/Le_d%C3%A9fi_sp%C3%A9cifique_%C3%A0_l%E2%80%99Afrique_subsaharienne.pdf|titre chapitre= Le défi spécifique à l'Afrique subsharienne|titre ouvrage=Comment nourrir le monde 2050|lieu=Rome|date= 12-13 octobre 2009|éditeur=FAO}}.</ref>}}.}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|De 1970 à 1995, la pluviométrie a baissé de 30 à 50 % au Sahel{{sfn|Hugon|2013|p=49}}.}}}} et plus performante{{note|groupe=notes|texte={{citation|les écarts de productivité entre les agricultures africaines et celles des pays industrialisés sont de l'ordre de 1 à 100{{sfn|Hugon|2013|p=49}}.}}}} permettrait de diminuer l'instabilité politique, d'améliorer la santé des populations et de fournir des millions d'emplois. Face à une croissance démographique sans égale, à une population rurale représentant 60 % de la population totale et en croissance constante en valeur absolue ainsi qu'à un secteur agricole proposant 65 % des emplois en Afrique subsaharienne<ref>{{lien web|langue=fr|consulté le=11 juillet 2016|titre=Investir dans la transformation rurale en Afrique est indispensable|sous-titre=La relance des investissements dans les zones rurales d’Afrique permettrait de créer les millions d’emplois tant attendus et d’améliorer la sécurité alimentaire et la résistance à la crise|date=12 février 2014|auteur1=Gilbert Houngbo|éditeur=[[Organisation internationale du travail]]|url=http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_235520/lang--fr/index.htm}}.</ref>, elle est considérée comme une des clés du développement africain<ref name="moteur" />. Selon les estimations des Nations unies, un réchauffement de {{tmp|2|°C}} du climat diminuerait de 10 % le rendement agricole en Afrique subsaharienne<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Berthelot|prénom1=Jacques|titre=L’agriculture africaine dans la tenaille libre-échangiste|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2017/10/BERTHELOT/57963|date=2017-10-01|consulté le=2019-03-30}}</ref>. ===== Agriculture et élevage ===== [[Fichier:2DU Kenya 86 (5367322642).jpg|vignette|alt=femme dans un champ travaillant la terre avec une houe|Une agricultrice kényane au travail dans la région du [[mont Kenya]].]] [[Fichier:Maraîchage-irrigué-Aného-2017.jpg|vignette|alt=champ irrigué|Culture maraîchère irriguée, [[Aného]], [[Togo]].]] L'agriculture africaine n'a cessé de croître, triplant en valeur depuis les années 1980{{sfn|NEPAD|2013|p=8}} ; cela s’est fait essentiellement par l'extension des superficies consacrées à la production vivrière, prises sur les forêts et la savane{{sfn|Rochegude|2011|p=85}} : {{citation|Au cours des trois dernières décennies, les gains de productivité agricole en Afrique ont été obtenus dans une large mesure par une expansion continue des cultures pluviales, en particulier, les cultures vivrières, sur des terres de plus en plus marginales et/ou par la réduction des périodes traditionnelles de jachère entre deux cycles de culture<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afdb.org/fr/topics-and-sectors/sectors/agriculture-agro-industries/african-agriculture/|titre=L'agriculture africaine|éditeur=Banque africaine de développement}}.</ref>}}, ce qui pose des problèmes environnementaux notables{{sfn|NEPAD|2013|p=8}}, sachant qu'en outre les terres s'appauvrissent<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Appauvrissement et dégradation des terres et des eaux : menace grandissante pour la sécurité alimentaire|url=http://www.fao.org/news/story/fr/item/95178/icode/|éditeur=FAO|date=28 nov. 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Elle est caractérisée par sa faible productivité avec une quantité d'[[intrant]]s (engrais…) très basse, l'absence d'irrigation et de mécanisation{{sfn|NEPAD|2013|p=19}}{{,}}{{sfn|Hugon|1998|loc=§ 5}} et des exploitations de faible taille. À côté de l'agriculture vivrière, il existe des agricultures de rente et d'exportation (café, cacao, arachide, coton…), reposant sur des exploitations de taille et de productivité largement supérieures. Globalement, les produits agricoles représentent 20 % du commerce international africain en 2006<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/july-2006/augmenter-les-rendements-agricoles-de-l%E2%80%99afrique|périodique=Afrique renouveau|titre=Augmenter les rendements agricoles de l’Afrique|date=juillet 2006|éditeur=Nations unies|passage=10|auteur1=Michael Fleshman}}.</ref>, et 30 % du montant des exportations{{sfn|id=hugon2013-3|texte=Hugon 2013-3|p=35}}. Les pays les plus urbanisés sont ceux où la valeur ajoutée et les prix payés aux producteurs sont les plus élevés{{sfn|id=hugon2013-3|texte=Hugon 2013-3|p=33-34}}, les marchés urbains denses créant une demande solvable permettant l'écoulement des surplus{{sfn|Hugon|1998|loc=§ 21}}. La pauvreté et l'insécurité alimentaire concernent donc plus particulièrement les populations rurales des pays où le poids de l'agriculture dans l'économie est le plus élevé<ref>{{article|langue=fr|nom1=Vergez|prénom1=Antonin|titre=Intensifier l'agriculture en Afrique, réponse aux défis alimentaires et environnementaux ? Controverse|périodique=Afrique contemporaine|année=2011|numéro=237|passage=29-43 (p. 29)|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2011-1-page-29.htm|doi=10.3917/afco.237.0029}}.</ref>{{,}}{{sfn|Hugon|1998|loc=§ 20}} ; les agriculteurs pauvres des pays ruraux ne peuvent valoriser leur production et sont insérés dans un système d'échanges faiblement monétarisés<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revenue Statistics in Africa|éditeur=[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]|année=2016|passage=71|doi=10.1787/9789264253308-en-fr|lire en ligne=http://www.keepeek.com/Digital-Asset-Management/oecd/taxation/revenue-statistics-in-africa_9789264253308-en-fr#page73}}.</ref> et, par conséquent, peinent à avoir accès au marché des intrants qui permettraient d'augmenter leur productivité{{sfn|NEPAD|2013|p=33}}. Contrairement à une idée reçue, globalement, le continent {{citation|ne souffre pas d'une insuffisance de la production alimentaire{{sfn|id=hugon2013-3|texte=Hugon 2013-3|p=34}}}}. Même les agriculteurs pauvres des pays ruraux ont vu leur disponibilité alimentaire augmenter{{sfn|NEPAD|2013|p=33}}. Les « [[Crise alimentaire mondiale de 2007-2008|émeutes de la faim]] » qui touchèrent le continent (et le reste de la planète) en 2008 étaient dues à des hausses de prix, pas à des quantités disponibles insuffisantes<ref>{{article|langue=fr|nom1=Janin|prénom1=Pierre|titre=Les « émeutes de la faim » : une lecture (géopolitique) du changement (social)|périodique= Politique étrangère|année=2009|mois=Été|passage=251-263|url=http://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2009-2-page-251.htm|doi=10.3917/pe.092.0251}}{{commentaire biblio SRL|{{citation|Les « émeutes » de l’année 2008 ne renvoient pas à des situations de pénurie alimentaire aggravée (§ 12)}}.}}</ref>. Ce sont les politiques de prix et de distribution{{sfn|Hugon|1998|loc=§ 50}} ainsi que les droits fonciers<ref>Cf. [[#Rapport au pouvoir et à la terre|Rapport au pouvoir et à la terre]].</ref> qui sont en cause dans l’insécurité alimentaire africaine{{sfn|id=hugon2013-3|texte=Hugon 2013-3|p=35}}. Pour ce qui concerne les prix, les politiques libérales ont mis l'agriculture africaine en concurrence avec celles des pays développés, largement subventionnées{{sfn|id=fao2008|texte=FAO 2008|p=16}} et l'ont soumise à une instabilité des prix qui fait que le continent, faute d'intégration régionale qui permettrait une répartition intra-continentale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[Commission économique pour l'Afrique]]|titre=État de l'intégration régionale en Afrique|année=2004|passage=196-197|lire en ligne=http://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/aria_french_full.pdf}}.</ref>, en vient à importer des produits qui sont en concurrence avec ses propres productions{{note|groupe=notes|texte={{citation|Le continent importe notamment des produits qui sont en concurrence avec sa propre production : de la viande, des produits laitiers, des céréales et des huiles{{sfn|NEPAD|2013|p=8}}.}}}}. Quant au droit foncier, le droit coutumier qui concerne 90 % des terres agricoles exclut les femmes de la propriété de la terre{{sfn|Rochegude|2011|loc=§ 4}} alors qu'elles représentent la majorité, jusqu'à 70 % des exploitants agricole d'Afrique subsaharienne<ref name="diop" />{{,}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|dans de nombreuses régions de l’Afrique rurale, les femmes sont au cœur de la production agricole et sont pourtant incapables de posséder des terres ou d’en hériter{{sfn|id=CNUCED 2012|texte=CNUCED 2012|p=135}}.}}}}. Depuis le début du {{s-|XXI}}, on assiste à l'exploitation des ressources naturelles par de nouveaux intervenants, notamment les pays asiatiques dont la [[Chine]] et l'[[Inde]]{{note|groupe=notes|texte=Grâce à l'[[Relations sino-africaines|engagement chinois]] et indien, qui ont donné les concepts de [[Chinafrique]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Beuret|auteur2=Serge Michel|photographe=Paolo Woods|titre=La Chinafrique. Quand la Chine fait main basse sur le continent noir|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2008|pages totales=360|isbn=978-2-246-73621-9}}.</ref> et d'Indafrique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Michel Adam|titre=L'Afrique indienne|sous-titre=Les minorités d'origine indo-pakistanaise en Afrique orientale|lieu=Paris/Nairobi|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2009|pages totales=492|isbn=978-2-8111-0273-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=e7eUdZgHwREC&printsec=frontcover}}.</ref>.}} ou les États pétroliers en manque de place ; des terres agricoles sont achetées ou louées<ref name="courrier" />{{,}}<ref name="geopolis" />{{,}}<ref name="latribune" />. Certains parlent de recolonisation de l'Afrique à ce sujet<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2372|titre=Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière|date=octobre 2008|site=contreinfo.info}}.</ref>. {|class="wikitable centre" |+ Exportations agricoles de l'Afrique, en valeur, 2002-2005{{sfn|id=fao2008|texte=FAO 2008|p=18}} |- |'''produits'''||céréales||huiles et graisses||oléagineux||produits laitiers||viande et produits<br />à base de viande||sucre||légumes et fruits||boissons||animaux vivants||café, cacao, thé||épices||autres produits alimentaires |- |'''%'''||5,1||3,7||1,7||1,2||1,5||5,9||21||5||1,9||25,8||1,4||25,9 |} ===== Pêche et aquaculture ===== {{Article connexe|Économie de pêche au Maroc|Pêche en république du Congo|Pêche en Côte d’Ivoire|Pêche en Éthiopie|Pêche en Tunisie|Pêche artisanale en Afrique de l'Ouest}} [[Fichier:US Navy 080130-N-8933S-027 Two stranded fishermen plead for help from the crew of the amphibious dock landing ship USS Fort McHenry (LSD 43) 26 nautical miles off the coast of Sao Tome.jpg|vignette|alt=vue en plongée de deux hommes dans une pirogue longue et étroite|Pêcheurs au large de [[São Tomé (île)|São Tomé]].]] L'Afrique est le deuxième continent, loin derrière l'Asie, par le nombre de bâtiments de pêche{{sfn|FAO|2016|p=6}} mais cette flottille est la plus faiblement motorisée de la planète, {{fraction|1|3}} des embarcations seulement possèdent un moteur{{sfn|FAO|2016|loc={{nobr|figure 10}}, {{p.|36}}}}. Le continent ne place donc qu'un pays, le Maroc, à la {{17e}} place mondiale des {{nobr|25 pays}} représentant 82 % de la pêche mondiale{{sfn|FAO|2016|loc={{nobr|tableau 2}}, {{p.|11}}}}. Il s'agit, de la part des Africains, d'une pêche vivrière et artisanale occupant de nombreux actifs ; en 2014, les pêcheurs et aquaculteurs d'Afrique sont {{unité|5.7|millions}}{{note|groupe=notes|texte=Les aquaculteurs représentant une proportion très faible avec {{nombre|284000|personnes}}.}}{{,}}{{sfn|FAO|2016|loc={{nobr|tableau 10}}, {{p.|33}}}}{{,}} et {{citation|le poisson assure des moyens d’existence à quelque 30 à 45 millions d’Africains{{sfn|Worldfish center|2005|p=5}}.}} Cette activité montre cependant de faibles performances : l'offre de poisson par habitant (en kg/an) est la deuxième plus faible du monde à {{unité|9.8|kg/hab/an}} alors que la moyenne mondiale s'établit à 19,7{{sfn|FAO|2016|loc={{nobr|tableau 17}}, {{p.|83}}}}. La performance n'est pas meilleure en matière de transformation : {{citation|en Afrique, certaines estimations donnent des pertes après capture comprises entre 20 et 25 pour cent, et allant même jusqu’à 50 pour cent{{sfn|FAO|2016|p=50}}.}} La pêche continentale quant à elle, hormis pour partie dans les grands lacs d'Afrique de l'Est ([[lac Victoria]], [[lac Tanganyika]] et [[lac Malawi]]), est peu industrialisée{{sfn|Paugy|Levêque|Mouas|2015|p=233}}. À l'instar de la pêche en mer, la pêche continentale voit le nombre de captures baisser, du fait de la pollution, de la dégradation de l'environnement et d'une tendance à la surexploitation{{sfn|FAO|2016|p=22}}. Quant aux produits aquacoles, leur production, exprimée en kg/personne est, en Afrique, la plus faible du monde. La zone la plus productive de ce point de vue est l'Afrique du Nord, avec un peu plus de {{unité|5|kg/personne}} ; les autres sous-régions de l'Afrique étant à moins d'{{unité|1|kg/personne}}{{sfn|FAO|2016|loc={{nobr|tableau 9}}, {{p.|30-31}}}}. La pêche en mer est, elle, industrialisée. Mais l'exploitation est le fait de compagnies européennes<ref>{{article|langue=fr|titre=Ravages de la pêche industrielle en Afrique|périodique=Le Monde diplomatique|date=novembre 2012|passage=4-5|présentation en ligne=http://www.monde-diplomatique.fr/2012/11/MORA/48378}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266559/surpeche-afrique-ouest.pdf|titre=Comment la pêche industrielle européenne pille les eaux d’Afrique de l’ouest|auteur institutionnel=Greenpeace|année=2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et chinoises<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Razzia chinoise dans les zones de pêche africaines|site=lemonde.fr|date=08 mai 2015|auteur1=Martine Valo|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/05/08/razzia-chinoise-dans-les-zones-de-peche-africaines_4630106_3244.html|consulté le=22 juillet 2016}}.</ref> qui tendent à épuiser les ressources<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Guinée: la pêche industrielle interdite pendant deux mois|auteur institutionnel=RFI|date=2 juillet 2016|url=http://www.rfi.fr/afrique/20160702-guinee-peche-industrielle-interdite-chinois-bateaux-surp%C3%AAche-golfe-afrique-poissons|consulté le=22 juillet 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Ainsi, {{citation|la production totale des pêches de capture dans l’Atlantique Sud-Est est restée stable ces dix dernières années, à environ 1,4 million de tonnes par an. La majeure partie de ces captures provient maintenant des [[ZEE]] des trois pays côtiers Angola, Namibie et Afrique du Sud, les prises en haute mer d’espèces autres que les thonidés ayant chuté pour s’établir à quelques centaines de tonnes ces dernières années{{sfn|FAO|2016|p=16}}.}} Outre le problème de la [[surpêche]] industrielle, se pose celui de la pêche illégale qui représente un manque à gagner important pour les économies africaines<ref>{{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|titre=Afrique de l’Ouest : les rouages de la pêche illégale passés au crible|date=29 juin 2016|auteur1=Benjamin Polle|url=http://www.jeuneafrique.com/337407/economie/afrique-de-louest-rouages-de-peche-illegale-passes-crible/}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.financialafrik.com/2015/12/11/7-pays-africains-remportent-une-victoire-historique-contre-la-peche-illegale|titre=7 pays africains remportent une victoire historique contre la pêche illégale|site=financialafrik.com|date=11 décembre 2015|auteur1=[[Adama Wade]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=L’Afrique se mobilise contre les pêcheurs chinois illégaux|auteur1=Sébastien Le Belzic|périodique=Le Monde|date=11 janv. 2016|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/11/l-afrique-se-mobilise-contre-les-pecheurs-chinois-illegaux_4845272_3212.html}}.</ref>. La pêche concourt au solde positif des échanges car, {{citation|en valeur, l’Afrique est un exportateur net depuis 1985 (sauf en 2011). En revanche, en volume, le continent est depuis longtemps un importateur net, ce qui traduit la valeur unitaire plus faible des importations (surtout pour les petites espèces pélagiques){{sfn|FAO|2016|p=58}}.}} Le poisson est très important dans la sécurité alimentaire du continent. Il représente 22 % des apports protéiques animaux en Afrique subsaharienne<ref>{{lien web|langue=en|titre=Africa|url=http://www.worldfishcenter.org/what-we-do/where-we-work#africa|éditeur=worldfishcenter|consulté le=22 juillet 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et ce taux peut atteindre 50 % lorsque les autres sources de protéines sont rares ou chères et, dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, {{citation|la proportion de protéine animale provenant du poisson est extrêmement élevée : 47 % au Sénégal, 62 % en Gambie et 63 % en Sierra Léone et au Ghana{{sfn|Worldfish center|2005|p=2}}}}{{sfn|FAO|2016|p=73}}. Pour l'Afrique intérieure, c'est la pêche continentale qui est vitale : {{citation|En Afrique ''[…]'' les vastes habitats aquatiques intérieurs et les pêches continentales fournissent une alimentation et des moyens d’existence essentiels aux communautés qui vivent près des cours d’eau et des zones humides{{sfn|FAO|2016|p=47}}.}} Plus étonnamment, le poisson est aussi un aliment clé pour les zones arides du continent<ref>{{lien web|langue=fr|titre=En Afrique, les petits poissons jouent un rôle essentiel dans l’alimentation des populations des zones arides, selon une étude de la FAO|auteur institutionnel=FAO|date=14 juin 2016|url=http://www.fao.org/news/story/fr/item/418359/icode/|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Industries de transformation === [[Fichier:Factory of National Cement Share Company.jpg|vignette|alt=vue d'une usine avec deux convoyeurs au premier plan, un bâtiment de type industriel et quatre silos à leur droite|Usine de ciment en [[Éthiopie]], à [[Dire Dawa]].]] L'[[industrie de transformation]] [[Industrie manufacturière|manufacturière]] est, de tout temps, le parent pauvre de l'économie africaine. L'[[accumulation du capital]] ayant manqué, car le continent a vu ses ressources servir à l'accumulation européenne mais pas à la sienne{{sfn|Veltmeyer|2015|p=379-380}}{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=[[Politique africaine]]|numéro=39|mois=10|année=1990|titre numéro=L'Afrique autrement|titre=Pouvoir, violence et accumulation|auteur1=[[Achille Mbembe]]|url=http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/039007.pdf|passage=10}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Kevin R. Cox|auteur2=Rohit Negi|titre=L’État et la question du développement en Afrique subsaharienne|périodique=L’Espace Politique|volume=7|année=2009|numéro=1|mois=8|url=http://espacepolitique.revues.org/1287|doi=10.4000/espacepolitique.1287|passage= {{nobr|§ 11}}}}.</ref>, l'industrie de transformation ne s'est jamais vraiment mise en place{{sfn|id=CNUCED 2014|texte=CNUCED 2014|p=5}}. Pire encore, au cours des décennies allant des années 1990 à 2010, la part de l'activité manufacturière dans la valeur ajoutée produite n'a cessé de baisser, passant de 13 % en 1990 à 10 % en 2011{{sfn|id=CNUCED 2014|texte=CNUCED 2014|p=5}}. Quelques pays ont cependant réussi, partant d'une situation de rente minière ou agricole, à créer des filières de transformation significatives, générant plus de valeur ajoutée : la [[Côte d'Ivoire]] avec la transformation du poisson et du bois, le [[Sénégal]] et la transformation du poisson, le [[Botswana]], riche de ses diamants, avec la transformation de la viande, le traitement de peaux animales, les aliments pour animaux…, [[Maurice (pays)|Maurice]] avec l'industrie textile<ref>{{article|langue=fr|périodique=Afrique Renouveau|volume=18|numéro=3|mois=octobre|année=2004|passage=1|titre= Contre toute attente l'Afrique s'efforce de redynamiser ses industries|auteur1=Gumisai Mutume|url=http://www.un.org/fr/africarenewal/vol18no3/183industfr.htm}}.</ref>{{,}}<ref name="miracle-maurice" />, la [[Tunisie]], pour laquelle l'industrie représente 30 % de son PIB<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.lemoci.com/fiche-pays/tunisie/|titre=Tunisie, données générales|éditeur=[[Le Moci|Moniteur du commerce international]]|consulté le=28 juil. 2016}}.</ref>… Il convient de faire une place particulière au géant économique qu'est l'[[Afrique du Sud]], qui représente à elle seule entre 20<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/afrique-du-sud|titre=Afrique du Sud|éditeur=Ministère des finances et des comptes publics - Ministère de l'économie, de l'industrie et du numérique (France)}}.</ref> et 30 % du PIB continental{{sfn|NEPAD|2013|p=15}} et est dotée d'une industrie diversifiée{{note|groupe=notes|texte=L'Afrique du Sud est même leader mondial dans le secteur des matériaux roulants ferroviaires, des combustibles synthétiques, des équipements et des machines pour mines<ref name="moci-afs">{{lien web|langue=fr|titre=Afrique du Sud|éditeur=[[Le Moci|Moniteur du commerce international]]|url=http://www.lemoci.com/fiche-pays/afrique-du-sud}}.</ref>.}} qui emploie près du quart de la population active et représente près de 30 % de son PIB<ref name="moci-afs" />. La désindustrialisation n'est cependant peut-être pas inéluctable car, faute d'accumulation locale, le capital pourrait provenir de l'étranger. Les [[Investissement direct à l'étranger|investissements directs à l'étranger]], qui reprennent en Afrique au début du {{s-|xxi}}<ref name="predilection" />, notamment ceux en provenance de Chine<ref>{{article|langue=fr|titre=La Chine mène la course aux investissements en Afrique|auteur1=Alexis Hontang|date=4 août 2014|url=https://www.lesechos.fr/04/08/2014/lesechos.fr/0203684881910_la-chine-mene-la-course-aux-investissements-en-afrique.htm|périodique=Les Échos}}.</ref>, sont plus diversifiés qu'auparavant ; ils concernent moins le secteur primaire (agriculture et industries d'extraction){{note|groupe=notes|texte=Qui reste cependant majoritaire.}} et plus l'industrie manufacturière{{note|groupe=notes|texte={{citation|ces dernières années, les pays africains ont drainé d’importants flux d’IED dans le secteur manufacturier et le secteur des services{{sfn|id=CNUCED 2014|texte=CNUCED 2014|p=66}}}}}} ; ainsi, depuis 2008, le principal investisseur dans le secteur manufacturier éthiopien est la Chine et, au Rwanda, les IDE chinois ont comme cible, après le secteur tertiaire, les activités de transformation<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/Event/Africa/Investing%20in%20Africa%20Forum/2015/investing-in-africa-forum-fdi-and-manufacturing-in-africa-fr.pdf|titre=IDE et industries manufacturières en Afrique|éditeur=Banque mondiale}}.</ref>. Pour l'heure, cependant, l'industrie manufacturière est globalement {{citation|au point mort}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|de nombreux pays n’ont pas encore amorcé un processus normal de transformation structurelle se caractérisant par l’abandon d’activités à faible productivité au profit d’activités à forte productivité, une diminution de la part de l’agriculture dans la production et l’emploi, et une augmentation de la part des industries manufacturières et des services modernes{{sfn|id=CNUCED 2014|texte=CNUCED 2014|p=5}}.}}}}, selon l'expression employée par le [[forum économique mondial]] en 2015{{sfn||id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=5}}. === Services === Quoiqu'on caractérise l'Afrique par l'abondance de ses ressources naturelles, les services représentent plus de 50 % du PIB des pays concernés<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.banquemondiale.org/fr/region/afr/publication/africa-competitiveness-report-2015-transforming-africas-economies|titre=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015 : Transformer les économies africaines [présentation]|éditeur=Banque mondiale|année=2015}}.</ref> et le secteur est en croissance constante{{sfn|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=59}}. Le continent présente un profil de transformation structurelle atypique. Contrairement aux économies occidentales et à celles de l'[[Asie du Sud]] et du [[Asie du Sud-Est|Sud-Est]], la régression tendancielle de l'agriculture n’a pas profité à l'industrie puis aux services ; il y a eu « de moins en moins d'agriculture » et « de plus en plus de services » dans l'économie africaine sans qu'elle passe par une phase intermédiaire d'industrialisation{{sfn|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=xiv}}. Au contraire, l'activité manufacturière a décliné alors que croissait la part des services{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=13}}. Les services accompagnent principalement les activités d'exportation y compris agricoles ; par exemple, {{citation|les services comptent pour 83 pour cent du prix de vente des roses éthiopiennes{{note|groupe=notes|texte=L'Éthiopie est le quatrième producteur mondial de roses<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Les roses éthiopiennes s'imposent sur le marché mondial|éditeur=[[France 24]]|date=14 fév. 2014|url=http://www.france24.com/fr/20140214-ethiopie-saint-valentin-marche-rose-rouge-fleurs-horticulture-gallica-flowers-ferme}}.</ref>.}} aux Pays-Bas{{sfn|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=62}}.}} Mais, parmi les exportations, ce sont celles des biens manufacturés qui sont le plus associées aux services ; pour le [[Lesotho]] et la [[Tunisie]], exportateurs de tels biens, le poids des services dans leur économie (61,7 %), est supérieur à la moyenne. Les pays les moins concernés sont les exportateurs de pétrole, chez qui les services représentent 33,9 % du PIB{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=8}} (mais c'est dans ces mêmes pays que la croissance des services est la plus forte){{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=15}}. Certains petits pays sont fortement dépendants de ce secteur, car essentiellement tournés vers des services de voyage et de tourisme{{note|groupe=notes|texte=Cap Vert, Djibouti, Gambie, Madagascar, Maurice, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et Seychelles{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=12}}.}} ; en 2013, les services représentaient 75 % du PIB du Cap Vert{{sfn|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=130}} et 74 % de celui de Maurice{{sfn|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|texte=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|p=162}}. La croissance des services, outre les exportations, est aussi causée par la consommation intérieure. L'accroissement démographique a entraîné une forte demande, notamment en matière de télécommunications, malgré l'insuffisance des infrastructures{{sfn|id=CNUCED 2015|texte= CNUCED 2015|p=19-20}}. Le secteur des télécommunications a attiré 74 % de l’investissement privé dans les infrastructures durant la période 1990-2013{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=47}}. En termes de ressources humaines, le secteur des services représente 32,4 % de l’emploi total en Afrique au cours de la période 2009-2012{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=22}} (56,5 % pour l’agriculture et 11 % pour l’industrie{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=132}}) soit largement moins que sa proportion dans le PIB. L'importance de l'emploi informel en est la cause, sachant que l'essentiel des services est assuré par de petites entreprises informelles, notamment dans les sous-secteurs du commerce de gros et de détail ainsi que dans la restauration et les transports{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=22}}. Les pays africains sont quelques-uns à avoir identifié explicitement les services comme priorité économique : le Botswana pour la saisie et l'analyse de données informatiques ; le Cameroun mise sur les centres d'appel et le télétraitement des données à l'instar du Rwanda, lequel promeut aussi les services financiers ; la Namibie vise à devenir un hub régional de transport. Enfin, certains pays sont massivement dépendants du tourisme : Cap Vert, Comores, Ghana, Kenya, Lesotho, Seychelles{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=56-57}}… Sur le plan international, l’Afrique est un acteur mineur du marché des services ; elle représente 2,2 % des exportations mondiales de services, et 4 % des importations totales mondiales{{sfn|id=CNUCED 2015|texte=CNUCED 2015|p=25}} ; sa compétitivité est faible, freinée par des réglementations et des politiques inefficaces et par le déficit d’infrastructures<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.lequotidien.sn/index.php/economie/competitivite-dans-le-secteur-des-services-l-afrique-toujours-a-la-traine|titre= Compétitivité dans le secteur des services : L’Afrique toujours à la traîne|auteur1=Babacar Guèye Diop|date=10 juillet 2015|périodique=[[Le Quotidien (Sénégal)|Le Quotidien]]}}.</ref>. ==== Tourisme ==== {{Article connexe|Liste du patrimoine mondial en Afrique}} Le tourisme en Afrique ne cesse de croître. Les visiteurs internationaux du continent étaient {{nobr|37 millions}} en 2003, ils sont {{nombre|65.3|millions}} en 2014<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afdb.org/fr/news-and-events/article/africa-tourism-monitor-2015-tourism-in-africa-is-on-the-rise-but-has-not-yet-reached-its-full-potential-15284/|titre=Africa Tourism Monitor 2015 : En hausse, le tourisme en Afrique doit décoller pleinement|date=12 janv. 2016|éditeur=Banque africaine de développement}}.</ref> ; le chiffre d'affaires correspondant est de {{unité|43.9|milliards de [[Dollar américain|$]]}} en 2013. Les premières destinations touristiques du continent sont, dans cet ordre, le [[Maroc]], l'[[Égypte]], l'[[Afrique du Sud]], la [[Tunisie]] et le [[Zimbabwe]]<ref>{{article|titre=Africa tourism: the numbers|passage=9|langue=en|périodique=Africa Tourism Monitor|url=http://www.afdb.org/fr/news-and-events/article/2014-edition-of-africa-tourism-monitor-focuses-on-continents-greatest-asset-its-people-13769/|volume=2|numéro=1|mois=11|année=2014|éditeur=[[Banque africaine de développement|BAFD]], [[Université de New York|NYU]], African Travel Association}}.</ref>{{,}}{{sfn|id=aft2015|texte=African Tourism Monitor 2015|p=7}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Jardins de la Ménara.jpg|alt=bâtiment rectangulaire se reflétant dans l'eau|<center>[[Ménara (Jardin)|Jardin de la Ménara]], [[Marrakech]], [[Maroc]].</center> Fichier:Sphinxfront.jpg|alt=sculpture monumentale en forme de visage humain|<center>[[Sphinx de Gizeh]] en [[Égypte]].</center> Fichier:Landscape kruger-park.jpg|alt=paysage de savane arborée|<center>Paysage du [[parc national Kruger]], en [[Afrique du Sud]].</center> Fichier:El Jem Amphitheater.jpg|alt=amphithéâtre ovale avec une structure en arcade sur l'un de ses côtés|<center>[[Amphithéâtre d'El Jem]], [[Tunisie]].</center> Fichier:Victoria5.jpg|alt=vue d'hélicoptère de chutes d'eau tombant dans une faille|<center>[[Chutes Victoria]], à la frontière du [[Zimbabwe]] et de la [[Zambie]].</center> </gallery> == Arts et littérature, loisirs == === Perspectives socio-historiques === ==== Pensée symbolique et art ==== {{Article connexe|Bijou#La période préhistorique{{!}}Bijou, la période préhistorique}} [[Fichier:BBC-shell-beads.jpg|vignette|gauche|alt=Plusieurs coquillages percés d'un trou|Perles d'ornementation en coquillage, [[Blombos]], Afrique du Sud, 72 à {{unité|75000|ans}}.]] [[Fichier:Tsodilo Hills rock paintings2.jpg|vignette|alt=Animaux à cornes, dessinés en ocre sur une paroi rocheuse|[[Art rupestre|Peinture rupestre]] à [[Tsodilo]], [[Botswana]] (site du [[patrimoine mondial]]).]] L'Afrique est le « berceau de l'humanité »<ref>{{article|langue=fr|titre=À la poursuite des origines de l’humanité|date=23 juin 2016|auteur1=Gael Cerez|périodique=CNRS Le journal|url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-la-poursuite-des-origines-de-lhumanite}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-la-diversite-genetique-africaine-enfin-etudiee-33696.php|site=pourlascience.fr|date= 22 janvier 2015|titre=La diversité génétique africaine enfin étudiée|auteur1=François Savatier}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|titre=L'Afrique du Sud, second berceau de l'humanité|auteur1=Cyrille Vanlerberghe|date=26 août 2015|périodique=Le Figaro|présentation en ligne=http://www.lefigaro.fr/sciences/2015/08/26/01008-20150826ARTFIG00292-l-afrique-du-sud-second-berceau-de-l-humanite.php}}.</ref> et, peut-être, le berceau de l'émergence de la pensée symbolique chez l'[[Homo sapiens|homme moderne]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Oxford Handbook of African Archaeology|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2013|passage=375|isbn=978-0-19-956988-5|présentation en ligne=http://www.oxfordhandbooks.com/view/10.1093/oxfordhb/9780199569885.001.0001/oxfordhb-9780199569885-e-26#p375}}.</ref>. Le continent abrite environ {{formatnum:200000}} [[site préhistorique|sites préhistoriques]], grottes et abris sous roche{{sfn|Deacon|2005|p={{nobr|15, 18}}}} ; c'est le plus riche de la planète en la matière{{note|groupe=notes|texte={{citation|L'Afrique présente la plus grande variété ainsi que quelques-unes des plus anciennes formes d'art{{trad|en|Africa has the greatest variety as well as some of the oldest art.}}}}{{sfn|Deacon|2005|p=8}}}}. Des représentations artistiques parmi les plus anciennes qui soient{{sfn|de Lumley|2008|p=258}}{{,}}{{sfn|Paillet|2015|p=69}}{{,}}{{sfn|Vanhaeren|d'Errico|2012}}, tels que des objets de parure et des gravures abstraites, marqueurs de la pensée symbolique{{sfn|de Lumley|2008|p=258}}{{,}}{{sfn|Paillet|2015|p=68}}{{,}}{{sfn|Kuhn|Stiner|2006}}, y ont été trouvées. Ainsi, au début des années 2000{{note|groupe=notes|texte={{citation|Une découverte importante, faite en 2002, est venue apporter un solide argument en faveur du second modèle ''[de l'émergence de la modernité culturelle en Afrique]''. Il s’agit de deux fragments d’ocre retrouvés dans la grotte de Blombos en Afrique du sud. Ces deux fragments, datés de {{unité|-75000|ans}}, et d’autres découverts depuis, portent des motifs géométriques gravés. Dans les mêmes couches archéologiques ont été découvertes, en 2001, des pointes de sagaies et des poinçons en os soigneusement façonnés et, en 2004, des nombreux coquillages percés et ocrés, utilisés comme objets de parure{{sfn|d'Errico|2006}}.}}}}, dans la [[grotte de Blombos]] en Afrique du Sud, on découvre des [[perle]]s d'ornement<ref name="cnrs">{{lien web|langue=fr|url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/457.htm|date=16 avril 2004|titre=Des bijoux de 75 000 ans|éditeur=CNRS}}.</ref>, faites de coquilles de ''[[Nassarius]]'', datées de {{formatnum:72000}} à {{unité|75000|ans}} ainsi que des plaquettes d'ocre gravées, datant de {{unité|100000|ans}}{{sfn|Henshilwood ''et alii'' 2011|p=51-52}}. Il s’agit des représentations artistiques parmi les plus anciennes au monde{{sfn|Henshilwood ''et alii'' 2002}} avec celles d'Oued Djebbana, en Algérie, qui recelait aussi des perles ornementales datées de {{unité|100000|ans}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Les premiers colliers de perles|date=22 juin 2006|périodique=Sciences et avenir|auteur1=Cécile Dumas|url=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/20060622.OBS2818/les-premiers-colliers-de-perles.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Ancient Shells May Be World's Oldest Bead Jewelry|auteur1=Kate Ravilious|périodique=National Geographic News|date=22 juin 2006|url=http://news.nationalgeographic.com/news/2006/06/060622-jewelry.html}}.</ref>, et celles de la [[grotte des pigeons]] à Taforalt, au Maroc, qui a livré des perles de ''Nassarius gibbosulus'' datant de {{unité|82000|ans}}{{sfn|CNRS 2007}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=Hors d'Afrique, on a trouvé des perles d'ornement datant de {{unité|100000|ans}} sur le site de [[Es Skhul|Skhul]], en Israël{{sfn|Vanhaeren ''et alii'' 2006}}.}}. Cela tend à faire reculer la date de l'émergence d'artefacts artistiques d'au moins trente millénaires car {{citation|bien longtemps, il a été admis que les plus anciennes parures, alors datées autour de {{unité|40000|ans}}, provenaient d'Europe et du Proche-Orient. Mais, depuis la découverte, en Afrique du Sud, de parures et d'ocres gravées âgées de {{unité|75000|ans}}, cette idée est remise en cause{{sfn|CNRS 2007}}}}. ==== Art et architecture proto-historiques et historiques ==== L'Égypte antique, puissante et durable civilisation dans laquelle la religion occupe une place importante, produit de nombreuses œuvres dont beaucoup représentent des divinités ou des pharaons, sous forme de peintures, bas-reliefs, hauts-reliefs, sculptures, poteries décorées, bijoux métalliques… L'écriture y apparaît vers {{An av. J.-C.|3200}}<ref name="graff" /> et sa littérature, faite de textes religieux et profanes{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=132, 187}}, est l'une des plus anciennes qui soient<ref>{{lien web|langue=fr|titre= Égypte antique - La littérature|auteur1=Jean Leclant|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/egypte-antique-civilisation-la-litterature/}}.</ref>, attestée dès {{An av. J.-C.|2700}} par des textes complexes sur papyrus{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=185}}. L'architecture est aussi un témoin majeur de l'art égyptien{{sfn|id=hga2|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 2|p=185}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=De {{citation|grandioses survivances architecturales{{sfn|Fauvelle|2013|p=12}}}}.}}, surtout l'art des pyramides qui lui confère une réputation universelle. La [[pyramide de Khéops]] (vers {{An av. J.-C.|2560}}) est l'une des [[Sept Merveilles du monde]] antique, la seule qui soit parvenue jusqu'à nous ; elle fut la plus haute [[Listes des plus grandes constructions du monde|construction]] humaine durant {{unité|4000|ans}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emmanuelle Ousset|titre=Monuments célèbres|éditeur=[[Nathan (éditions)|Nathan]]|collection=Les concentrés|année=2014|isbn=}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=notes|Jusqu'à l'érection de la [[Cathédrale de Lincoln]] (Angleterre) aux alentours de l'an 1300.}}. L'Afrique du nord, sous l'influence de l'aire méditerranéenne puis de l'Islam à partir du {{s-|VII}}, abrite l'art de l'Antiquité tardive {{incise|avec, par exemple, le [[site archéologique de Carthage]]}} (périodes punique, romaine, vandale, paléochrétienne et arabe<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://whc.unesco.org/fr/list/37/|titre=Site archéologique de Carthage|site=whc.unesco.org}}.</ref>) puis l'[[art musulman]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Fred S. Kleiner|auteur2=Christin J. Mamiya|titre=Gardner's Art Through the Ages|sous-titre=Non-Western Perspectives|éditeur=Cengage Learning|année=2009|passage=122|isbn=}}.</ref>, avec la [[grande Mosquée de Kairouan]] en Tunisie, érigée en {{date|670}}, qui en est l'un des symboles<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Titus Burckhardt]]|auteur2=[[Hossein Nasr]]|auteur3=[[Jean-Louis Michon]]|titre=Art of Islam|sous-titre=Language and Meaning|éditeur=World Wisdom|année=2009|passage=128-130|isbn=}}.</ref>. Dans la partie islamisée de l'Afrique subsaharienne, l'art musulman cohabite avec l'art indigène{{sfn|id=acstrasbourg|texte=Académie de Strasbourg|loc=§ Art et architecture}}. L'Afrique subsaharienne livre des artefacts caractéristiques des [[Culture archéologique|cultures]] (au sens archéologique du terme) qui la peuplent au fil du temps. Ces objets sont d'abord des objets d'histoire ; l'absence de sources écrites indigènes sur l'Afrique ancienne au sud du Sahara{{sfn|Fauvelle|2013|p=15}} fait qu'ils sont presque les seuls témoins du passé ; même les bâtiments sont souvent absents{{incise|on ne sait toujours pas avec certitude où se trouvait la capitale de l'[[Empire du Mali]] ({{sp-|XII|-|XV}}){{sfn|Fauvelle|2013|p=16}}, d'où l'intérêt des ruines du [[grand Zimbabwe]]}}, et les sources écrites, arabo-musulmanes, ne traitent pas du sujet de l'art{{sfn|id=acstrasbourg|texte=Académie de Strasbourg|loc=§ Art et architecture}}. Ces artefacts, historiquement précieux, acquièrent aussi, au {{s-|XX}}, le statut d'œuvres d'art, ce qui leur vaut une place de choix dans les musées, sur le marché international actuel et génère aussi un commerce illicite florissant{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=659}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=Citons par exemple le « scandale » des statues Nok du Louvre<ref>{{article|langue=fr|titre=Les arts premiers en débat au Louvre|périodique=Le journal des arts|date=2 avril 2010|numéro=322|url=http://www.lejournaldesarts.fr/jda/archives/docs_article/74270/les---arts-premiers---en-debat-au-louvre.php}}.</ref> et les faux qui pullulent à Paris<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Jérôme Stern|périodique=Challenges|titre=Un placement fétiche, l'art africain|date=12 mai 2011|url=https://www.challenges.fr/patrimoine/un-placement-fetiche-l-art-africain_350259}}.</ref>.}}. <gallery mode="nolines" widths="160" caption="Architecture, quelques sites du [[patrimoine mondial]] de l'UNESCO"> Fichier:Mosaïque de la volière Carthage.jpg|alt=Fragments d'un pavement en mosaïque représentant 4 oiseaux et une antilope|Mosaïque « de la volière », [[Site archéologique de Carthage|Carthage]] ({{s-|IV}}). Fichier:Zimbabwe stone lintel.jpg|alt=linteau en pierre au-dessus d'une ouverture percée dans un escalier tournant|Linteau en pierre, complexe du [[grand Zimbabwe]] ({{date-|||1100}} - {{date-|||1450}}). Fichier:Bet Giyorgis church Lalibela 01.jpg|alt=bâtiment aux façades roses percées de fenêtres à cintre ogival, dans une excavation.|[[Église monolithe]] [[Bete Giyorgis|Saint-Georges]] à [[Lalibela]], [[Éthiopie]] ({{s-|XIII}}). </gallery> ==== Arts du {{sp-|XV|au|XXI}} ==== ===== Arts visuels et architecture ===== [[Fichier:Nkondi01 Royal Tribal art.jpg|vignette|upright=0.8|alt=Sculpture en bois anthropomorphe, parsemée de clous|« Fétiche » [[Kongos|kongo]].]] {{citation|Les arts africains, principalement la sculpture, sont connus en Europe depuis la fin du {{s-|XV}}{{sfn|Perrois EU}}}} grâce aux premiers explorateurs portugais qui rapportent des pièces d'ivoire sculptées, dont certaines réalisées à leur demande<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gaëlle Beaujean-Baltzer|titre=Vers l’Afrique|sous-titre=au rythme d’une promenade|éditeur=Université Paris 1|nature ouvrage=Journée d'étude, 5 juin 2012, INHA - Université Paris 1 - HiCSA « Voir, ne pas voir. Les expositions en question »|année=|lire en ligne=http://hicsa.univ-paris1.fr/documents/file/Beaujean-Baltzer.pdf}}.</ref>. Les pièces rejoignent les [[cabinet de curiosité|cabinets de curiosité]] puis les musées qui leur succèdent à partir du {{s-|XVII}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roland Schaer|titre=L'invention des musées|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2007|passage=présentation de l'ouvrage|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=w8UhAQAAIAAJ}}.</ref>. Mais l'art africain n'est pas reconnu en tant que tel, les Européens de la [[Renaissance]], férus d'art gréco-romain, considèrent les productions africaines avec mépris, utilisant le terme « fétiche » {{incise|mot venant du [[portugais]] du {{s-|XV}}, servant à désigner les objets de culte des [[Religions traditionnelles africaines|religions traditionnelles]]}}, lequel connote la notion d'artificiel, de magique et de grossier{{sfn|Rousseau|Protais|2016|p=10}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.cnrtl.fr/etymologie/fétiche|titre=Fétiche|éditeur=[[CNTRL]]}}.</ref>. Ces connotations persistent pendant au moins cinq siècles, jusqu'au début du {{s-|XX}} ; ainsi, [[David Livingstone]], dans ses relations de voyage datées de 1859, écrit, à propos d'un « fétiche », qu'il s’agit de l'{{citation|image grossière d'une tête humaine ''[…]'' barbouillée de certaines substances enchantées{{sfn|Livingstone|1859|p=308}}}} et le ''Grand Larousse'' du {{s-|XIX}}, dans sa définition du mot « fétiche », utilise l'expression « culte grossier des objets matériels »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Larousse|titre=Grand dictionnaire universel du {{s-|XIX}}|tome=11|année=1866-1876|passage=191|isbn=}}, cité par {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Josué Muscadin|titre=La représentation de l'Afrique et des Africains dans les écrits d'un missionnaire poitevin. Le père Joseph Auzanneau à Kibouendé (Congo français) 1926-1941|éditeur=Université de Poitiers|année=2011|lire en ligne=http://www.memoireonline.com/06/12/5937/La-representation-de-lAfrique-et-des-Africains-dans-les-ecrits-dun-missionnaire-poitevin-Le.html}}.</ref>. La pénétration coloniale, à la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, permet de découvrir des [[Artéfact (archéologie)|artefacts]], et les objets recueillis commencent à être étudiés sous l'angle archéologique et ethnologique{{sfn|Académie de Reims 2011}}. Ainsi et par exemple, l'art rupestre des grottes de [[Tsodilo]] au Botswana (site occupé depuis {{nobr|{{unité|100000|ans av. J.-C.}}}}{{sfn|UNESCO WHC}}) est-il connu depuis le milieu du {{s-|XIX}}{{note|groupe=notes|texte={{citation|L'existence d'un art rupestre au Botswana est connue du reste du monde depuis le milieu du {{s-|XIX}}, quand diverses explorations relatèrent des découvertes ou des traditions les concernant (ex. : Moffat, 1842 ; Dolman, 1849 ; Anderson, 1888 : 152 ; Passarge, 1907){{sfn|Walter|1993|p=23}}.}}}} ; l'[[art rupestre du Sahara]] ({{nobr|6000±900 ans av. J.-C.}}) est étudié depuis la même époque{{sfn|Le Quellec|2013|p=2}}. Les premières sculptures d'[[Ife]] (avant {{An av. J.-C.|800}} — {{s-|XVII}}) sont mises au jour en 1911{{sfn|BBC|2010}}, à peu près en même temps que les têtes sculptées de la culture de [[Nok (culture)|Nok]] ({{date|-1000}} — {{nobr|300 {{Ap JC}}}}), lesquelles commencent à être étudiées dans les années 1910 et 1930{{sfn|Chesi|Merzeder|2007}}. Parmi les premiers à rédiger des monographies sur le sujet, [[Marcel Griaule]] étudie les [[Masque dogon|masques dogon]] dans les années 1930… C'est la sculpture, notamment la sculpture sur bois {{incise|dont les masques}}, qui mobilise l'attention au détriment d'autres représentations, considérées comme subsidiaires{{sfn|Perrois|1988|p=29}}. [[Marcel Mauss]] disait : {{citation|Un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marcel Mauss]]|titre=Manuel d'ethnographie|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|nature ouvrage=Cours professé entre 1926-1939|année=1971|passage=89|lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/classiques/mauss_marcel/manuel_ethnographie/manuel_ethnographie.html}} ; cité par {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Thierry de Duve]]|titre=Au nom de l'art|lieu=Paris|éditeur=[[Les Éditions de Minuit|Éditions de Minuit]]|année=1989|passage=10|isbn=}}.</ref>}}. C'est donc à la même époque, vers 1906, que les arts africains commencent à être traités en tant que tels sous l'angle artistique et esthétique : {{citation|les arts africains n'ont acquis leur qualité d'expression artistique authentique qu'après 1906{{sfn|Perrois EU}}}}, lorsqu'ils commencent à intéresser, sous le vocable d'« [[art nègre]] » {{incise|l'expression apparaît en 1912{{sfn|Bonfait}}}}, [[Picasso]] et [[Guillaume Apollinaire]], notamment, et qu'ils inspirent le [[fauvisme]] et le [[cubisme]]{{sfn|Pajon|2015}}{{,}}{{sfn|Riesz|2011|p=1}} puis, au début des années 1920, le sculpteur [[Alberto Giacometti]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.fondation-giacometti.fr/fr/art/16/decouvrir-l-œuvre/|titre=Biographie d'une œuvre|éditeur=Fondation Giacometti|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Même si le jugement artistique a évolué, l'« enchantement » de Livingstone continue à être invoqué au {{s-|XX}} {{note|groupe=notes|texte={{citation|L'élaboration de la statue n'est pas finie quand le sculpteur l'a achevée ''[…]'' il va falloir la charger de puissance magique, la consacrer{{sfn|Breton|2012|p=17}}.}}}} car l'intrication du sacré et du profane, caractéristique de la culture africaine, se retrouve bien évidemment et tout particulièrement dans l'art{{note|groupe=notes|texte={{citation|La danse, la musique instrumentale, le chant, la poésie, la parure, l'architecture, la décoration et la sculpture se manifestent en vue d'atteindre à une certaine maîtrise du milieu cosmique{{sfn|Perrois|1988|p=30}}.}}}}, tel celui des masques et des sculptures qui intéresse particulièrement les Européens : {{citation|L’un des principaux traits communs à l’ensemble de l’Afrique noire, dans le domaine de la sculpture, est que les masques sculptés ne sont pas conçus pour être contemplés comme œuvres d’art, mais pour être utilisés à l’occasion de cérémonies rituelles sociales ou religieuses{{sfn|Balogun ''et alii'' 1977|p=57}}}} ; on considère donc que {{citation|l’art africain et, plus généralement l’ensemble des arts premiers, se définissent non pas à partir de leur esthétique, mais à partir de leur rôle. L’art animiste possède en tout premier lieu une fonction : la communication avec les esprits{{sfn|Académie de Reims 2011}}.}} L'Occident postule en conséquence qu'on ne peut étudier un objet sans examiner son contexte socio-historique. L'art africain est donc analysé par les Occidentaux sous le double angle esthétique et ethnologique : {{citation|le rapport entre le matériel conservé et la connaissance de sa réalité contextuelle doit être recherché par un effort particulier et assidu de documentation, bien au-delà du premier regard esthétique{{sfn|Perrois|1988|p=27}}.}} Des expéditions ethnologiques, telle la [[mission Dakar-Djibouti]] qui, en 1931-1933, ramène {{formatnum:3500}} objets, partent étudier la culture africaine ''in situ'', filmant les danses et les chants qui accompagnent l'exposition des masques et consignant des témoignages de la culture orale{{sfn|Rousseau|Protais|2016|p=23}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.laviedesidees.fr/Retour-sur-la-Mission-Dakar-Djibouti.html|titre=Retour sur la Mission Dakar-Djibouti. La remise en circulation des savoirs et des objets|auteur1=Marie Gautheron|date=2 novembre 2012|site=laviedesidees.fr}}.</ref>. À l'instar du regard esthétique, le regard ethnologique sur l'art africain n'est cependant pas toujours dépourvu de préjugés ou de biais méthodologiques. L'association entre l'art et le sacré renvoie l'art africain au « primitif » : {{citation|L'image de la sculpture africaine comme « primitive » et comme associée à des rituels secrets et dangereux continue à influencer la perception de « l'art africain »{{sfn|Mark|1998|loc=résumé}}}}, surtout lorsque les connotations (relation avec la mort, sacrifice…) véhiculées par les objets sont prises au pied de la lettre : {{citation|Est-ce que l'historien de l'art de la Renaissance oserait parler des images de la Crucifixion comme des représentations d'un sacrifice humain ? Ou des représentations du Saint Sacrement comme centrées sur l'image du cannibalisme{{sfn|Mark|1998|p=8}} ?}} ===== Réappropriation ===== [[Fichier:Fesman2009(2).jpg|vignette|alt=le président Wade du Sénégal et le président Lula da Silva du Brésil, se tiennent la main devant un affiche annonçant le festival des arts nègres de 2009, à Dakar|Présentation (au Brésil), du Festival des arts nègres de 2009, tenu à Dakar, Sénégal.]] Le discours sur l'art africain est monopolisé par l'Occident depuis sa découverte par les Blancs{{sfn|Balogun ''et alii'' 1977|p=13}} ; le discours africain sur l'art africain apparaît avec des mouvements tels que celui, littéraire, de la « [[négritude]] » qui émerge durant l'[[entre-deux-guerres]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/négritude/175565|titre=Négritude|éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref> et les mouvements politiques de l'[[afrocentrisme]] {{incise|mené par des universitaires, dont [[Molefi Kete Asante]]}} et de la [[Renaissance africaine]] {{incise|avec à sa tête l'ancien président d'Afrique du Sud [[Thabo Mbeki]]}}, ainsi que via la reconnaissance croissante de la spiritualité traditionnelle au travers de la décriminalisation du [[vaudou]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Laënnec Hurbon|titre=Le statut du vodou et l’histoire de l’anthropologie|périodique=Gradhiva|numéro=1|année=2005|url=http://gradhiva.revues.org/336|passage=12}}.</ref> et des autres formes de spiritualité, qui visent à faire (re)découvrir et (re)valoriser les cultures africaines traditionnelles. D'un point de vue plus directement artistique, des rencontres mettant en avant la culture et les artistes du continent sont organisées dès 1956 avec le congrès des intellectuels noirs<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Renaissance : il y a soixante ans le Premier congrès des intellectuels noirs|auteur1=Tirthankar Chanda|date=19 sept. 2016|url=http://www.rfi.fr/culture/20160919-renaissance-africaine-soixantenaire-premier-congres-intellectuels-noirs|éditeur=RFI}}.</ref>. En 1966, à Dakar, le premier [[festival mondial des arts nègres]] est un symbole de la volonté d'appropriation de l'art par les Africains eux-mêmes ; la problématique de la restitution aux pays d'origine des œuvres présentes dans les musées et chez les collectionneurs occidentaux y est déjà présente. C'est aussi l'occasion de montrer la diversité de l'art (peinture, sculpture, littérature…) au-delà des masques et des fétiches<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Éloi Ficquet|auteur2=Lorraine Gallimardet|titre=On ne peut nier longtemps l’art nègre|périodique=Gradhiva|numéro=10|année= 2009|url=http://gradhiva.revues.org/1560|doi=10.4000/gradhiva.1560|éditeur=Musée du quai Branly}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|mois=5|année=1966|passage=4|titre=Le premier Festival mondial des arts nègres fut un rendez-vous d’une évidente portée politique|auteur1=André Blanchet|périodique=Le Monde diplomatique|présentation en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/1966/05/BLANCHET/27223}}.</ref>. Il est suivi du premier [[festival panafricain d'Alger]] en 1969, considéré par certains comme le symbole de la {{citation|renaissance culturelle de l’Afrique}}{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=795}}. ===== Marché de l’art et spoliation des biens culturels de l'Afrique ===== Outre les pièces proprement historiques, les masques, statuettes, sculptures et autres ont acquis le statut d'œuvres d'art. Il ne s’agit pas d'objets très anciens, {{citation|le plus ancien masque africain conservé date du {{s-|XVIII}}{{sfn|Breton|2012|p=7}}}}, le bois, le raphia et les tissus qui les composent ne se conservant pas. Citons, comme pièces représentatives valant des sommes importantes sur le marché, les statues de [[Nok (culture)|Nok]] au Nigeria ({{date|-700}} - {{nobr|300 {{Ap JC}}}}), les têtes en terre cuite d'[[Ifé]] au Nigeria ({{sp-|XII|au|XIV}}), les bronzes du [[royaume du Bénin]], actuel Nigeria ({{s2-|XVI|XVII}}), la statue en métal du dieu Gou, venue du Bénin ({{s-|XIX}}), les reliquaires des [[Kota (peuple)|Kota]] du Gabon, les masques [[Gouro (peuple)|Gouro]], les masques-cimiers [[ciwara]] des [[Bambaras]] du Mali{{sfn|Breton|2012|p=20-26}}, les statues [[Sénoufos]] du Burkina Faso et de Côte d'Ivoire, ainsi que celles des [[Luba (peuple)|Luba]], les [[Masque gabonais|masques]] [[Fangs|Fang]] du [[Gabon]]{{sfn|Rengeval|2015}}… {{clr}}<gallery mode="nolines" widths="130"> Fichier:Roi oba (2)-Musée ethnologique de Berlin.jpg|alt=forme cylindrique en laiton représentant un visage humain avec une coiffe tressée|Tête commémorative de [[Oba du Benin|roi (oba)]] du [[Royaume du Bénin]], [[Nigeria]], {{s-|XVIII}}. Fichier:WLA metmuseum Plaque Warrior and Attendants Edo Court of Benin.jpg|alt=plaque de bronze portant 3 soldats sculpté en haut-relief|Plaques de bronze du palais du roi du [[Royaume du Bénin]], {{s-|XVII}}. Fichier:Statue fon-République du Bénin (2).jpg|alt=statue en métal figurant de manière stylisée un homme portant une épée, hauteur 168 cm|Statue en métal du dieu Gou, [[Bénin]], av. 1858. Fichier:Ife sculpture Inv.A96-1-4.jpg|alt=tête humaine en terre cuite|Tête en terre cuite, [[Ifé]], [[Nigeria]], entre le {{sp-|XII|et le|XIV}}. Fichier:Nok sculpture Louvre 70-1998-11-1.jpg|alt=personnage faisant reposer son menton sur ses genoux|Tête sculptée de la culture de [[Nok (culture)|Nok]], [[Nigeria]], vers -500. Fichier:Reliquaire Kota-Gabon.jpg|alt=plaque circulaire surmontée d'un croissant, représentant un visage humain stylisé|Reliquaire [[Kota (peuple)|Kota]], [[Gabon]], contemporain. Fichier:Mask seven horns Guro Ivory Coast.JPG|alt=masque anthropomorphe en bois, allongé en hauteur, surmonté d'une coiffure sous forme de bâtons érigés verticalement|[[Masque Gouro]], [[Côte d'Ivoire]], {{s-|XIX}}. Fichier:Brooklyn Museum 1989.51.14 Chi Wara Headdress Male.jpg|alt=représentation stylisée d'une tête d'antilope hippotrague munie d'une longue corne|Cimier [[ciwara]], Mali, fin {{s-|XIX}}, début {{s-|XX}}. Fichier:Brooklyn Museum 74.214 Rhythm Pounder Siibele.jpg|alt=figurine féminine en bois sombre d'environ 1 m de hauteur|Statue [[Sénoufos|Sénoufo]], [[Côte d'Ivoire]], {{s-|XX}}. Fichier:Appuie-tête Luba-RDC.jpg|alt=sculpture monoxyle avec une partie supérieure formant un croissant arrondi porté par deux personnages assis se faisant face|Appui-tête [[Luba (peuple)|Luba]], [[république démocratique du Congo]], {{s-|XIX}}. Fichier:Male Face Mask - Betsi subgroup, Fang people, Gabon, late 19th century, wood, clay - Brooklyn Museum - Brooklyn, NY - DSC08567.JPG|alt=masque figurant un visage humain stylisé, fait de bois recouvert de kaolin|Masque [[Fangs|Fang]]-[[Betsi]], [[Gabon]], {{s-|XIX}}. </gallery> La présence de ces œuvres africaines dans les collections et musées occidentaux pose, par ailleurs, le sujet de la [[spoliation des biens culturels]] des pays africains{{efn|groupe=notes|En 1969, Matala Mukadi Tshiakatumba écrit un poème dans lequel il adjure le [[Musée royal de l'Afrique centrale]], dit aussi musée de [[Tervuren]], de restituer les œuvres spoliées : {{citation bloc|Tervuren rends-moi mes sculptures<br>[…]<br>Tervuren rends-moi mon songho<br>[…]<br>Tervuren sans rancune, je réclame mon héritage<ref>{{chapitre|langue=fr|titre chapitre=Au fond de la nuit des temps…|titre ouvrage=Réveil dans un nid de flammes|prénom=Matala Mukadi|nom=Tshiakatumba|éditeur=Seghers|année=1969}}</ref>.}}.}}. Les puissances coloniales ont prélevé de nombreuses pièces archéologiques et artistiques à l'époque de la colonisation<ref>{{article|langue=fr|titre= Enquête sur un scandale international. Le pillage du patrimoine artistique africain|périodique=Courrier International|date=4 février 2005|champ libre=New African - Londres}}.</ref> et le florissant marché contemporain de l'art africain contribue à entretenir des pratiques contestables<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Point Afrique|titre=Appropriation culturelle : quand emprunter devient exploiter|auteur1=Arewa Olufunmilayo|date= 26 août 2016|url=http://afrique.lepoint.fr/culture/appropriation-culturelle-quand-emprunter-devient-exploiter-13-07-2016-2054258_2256.php}}.</ref> qui amènent la communauté internationale à légiférer{{note|groupe=notes|texte={{citation|Le pillage des objets culturels africains fait partie de la face sombre des rapports entre les pays africains et de nombreux pays d’Europe<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Mettre un terme au pillage des biens culturels africains|date=2 mars 2004|éditeur=Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe|url=https://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-fr.asp?fileid=17196&lang=fr}}.</ref>.}}}}. Acte marquant, durant l'été 2016, le Bénin dépose auprès de la France une demande officielle, une première pour une ancienne colonie d'Afrique francophone, celle de lui restituer les œuvres emportées à l'époque de la colonisation ; la demande porte sur environ {{nombre|5000|pièces}}<ref>{{article|langue=fr|titre=Art classique : le Bénin réclame à la France des pièces de son patrimoine|date=17 août 2016|auteur1=Nicolas Michel|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/349808/culture/art-classique-benin-reclame-a-france-pieces-de-patrimoine/}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=France 24|url=http://www.france24.com/fr/20160805-benin-reclame-france-restitution-tresors-pilles-colonisation-hollande-cran|titre=Bénin : quand une ancienne colonie française demande la restitution de ses "trésors pillés"|auteur1= Françoise Marmouyet}}.</ref>. ===== Musique et danse ===== {{Article détaillé|Musique africaine|Instruments de musique d'Afrique}} {{Article connexe|Kora|Balafon|Sanza (instrument){{!}}Sanza}}[[Fichier:Djembe.Ghana.jpg|vignette|upright|alt=Tambour en bois décoré, en forme de diabolo|[[Djembé]] du [[Ghana]].|gauche]] [[Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM Stokciter TMnr 5633-119.jpg|vignette|alt=Harpe à une corde, en bois, avec une calebasse comme caisse de résonance|Harpe [[mvett]].]][[Fichier:Mbira dzavadzimu.jpg|vignette|upright|alt=Lamelles métalliques montées sur un support plat en bois|Détail d'une [[Sanza (instrument)|Sanza]] ou « piano à pouces ».]]Outre les masques, les danses et les chants qui, souvent, les accompagnent, ont conféré à l'Afrique subsaharienne une identité propre<ref>{{lien web|langue=fr|site=afrik.com|titre=La danse au cœur des identités africaines|date=19 septembre 2011|auteur1=Enzo Camara|url=https://www.afrik.com/la-danse-au-coeur-des-identites-africaines}}.</ref>. Avec mille ethnies et un milliard d'habitants, l'Afrique est culturellement multiple, mais les musiques et les danses africaines partagent quelques traits distinctifs. Dans la culture traditionnelle, musique, danse et exposition des masques forment fréquemment un triptyque. La musique est essentiellement rythmique et centrée sur la transmission orale, d'où la grande importance du texte<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nadia Métivier|titre=Les musiques africaines|éditeur=Académie de Bordeaux|année=|lire en ligne=http://tice33.ac-bordeaux.fr/Ecolien/LinkClick.aspx?fileticket=2D1KHR%2FaGiE%3D&tabid=2284&mid=17115&language=fr-FR}}.</ref>. Les instruments sont très divers mais la rythmique fait la part belle aux percussions et, notamment, aux tambours<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://mediatheque.citedelamusique.fr/masc/?INSTANCE=CITEMUSIQUE&URL=/mediacomposite/CMDM/CMDM000001000/tambour_histoire_04.htm|titre=Le tambour dans les sociétés traditionnelles africaines|éditeur=Philharmonie de Paris, cité de la musique}}.</ref>. Malgré une rencontre « traumatique »{{trad|en|traumatic encounter between Africa and Europe<ref>{{chapitre|langue=en|numéro chapitre=20|volume=1|titre ouvrage= The Cambridge History of African and Caribbean Literature|passage=379-397|doi=10.1017/CHOL9780521832755.021|auteur1=Simon Gikandi|auteurs ouvrage=[[Abiola Irele]] et Simon Gikandi|titre chapitre=African literature and the colonial factor|éditeur=Cambridge University Press|année=2008|isbn=9781139054638}}.</ref>.}} entre les cultures, l'Afrique a aussi influencé certaines musiques occidentales, tels le [[jazz]], directement inspiré par les rythmes de l'Afrique de l'Ouest et créé par les esclaves noirs déportés en Amérique<ref>{{lien web|langue=fr|format=pps|url=ww2.ac-poitiers.fr/daac/IMG/pps/prix_bdcol_lafay_Le_JAZZ.pps|éditeur=Académie de Poitier|titre=Le jazz}}.</ref>, l'[[afrobeat]] (années 1970), créée par [[Fela Kuti]], le [[Highlife (musique)|highlife]] (années 1920){{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=659}}… Ses propres musiques de l'époque contemporaine, [[rumba congolaise]], [[soukous]], [[coupé-décalé]] par exemple, s’exportent dans le monde entier à partir des années 1960<ref>{{article|langue=fr|titre=La musique africaine et son influence dans le monde|auteur1=Rudolph Dunbar|périodique=[[Présence Africaine]]|numéro=27/28|titre numéro=Deuxième congrès des écrivains et artistes noirs (Rome : 26 mars-{{1er}} avril 1959|mois=août-nov.|année=1959|passage=291-302|url=https://www.jstor.org/stable/24346327}}.</ref>, et encore plus avec les métissages croisés de la [[world music]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Manda Techbwa|titre=Musiques africaines, nouveaux enjeux, nouveaux défis|lieu=Paris|éditeur=UNESCO|collection=Mémoires des peuples|année=2005|pages totales=104|isbn=92-3-203988-5|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001402/140253f.pdf}}.</ref>{{,}}<ref name="white2002">{{article|langue=fr|auteur1=Bob W. White|titre=Réflexions sur un hymne continental|périodique=Cahiers d’études africaines|numéro=168|année=2002|url=http://etudesafricaines.revues.org/159|titre numéro=Musiques du monde|passage=633-644}}.</ref> qui naît en 1986 avec l'album ''{{langue|en|[[Graceland (album)|Graceland]]}}'' de [[Paul Simon (chanteur)|Paul Simon]]<ref>{{article|langue=fr|périodique=L'Express|url=http://www.lexpress.fr/culture/musique/trois-choses-a-savoir-sur-graceland-de-paul-simon_1122330.html|titre=Trois choses à savoir sur Graceland de Paul Simon|date=4 juin 2012|auteur1=Igor Hansen-Love}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde|titre=Comment Paul Simon a lancé la "world music"|date=23 août 2013|auteur1=Stéphanie Binet|auteur2=Thomas Sotinel|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/08/22/graceland-le-son-du-monde_3465172_3246.html}}.</ref>{{,}}<ref name="white2002" />. {{citation|L’art nègre a inspiré Picasso et d’autres artistes ; et les rythmes syncopés de la musique et des danses africaines résonnent aujourd’hui dans le monde entier{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=754}}.}} L'Afrique du nord, quant à elle, propose essentiellement la [[musique berbère]], prolongement de la culture des premiers habitants [[Libyens|libyques]], suivie de la musique [[Musique arabo-andalouse|arabo-andalouse]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jérôme Rousseaux|titre=Les musiques africaines|nature ouvrage=Dossier d’accompagnement de la conférence / concert du vendredi 6 février 2009 proposée dans le cadre du projet d’éducation artistique des Trans et des Champs Libres|année=2009|passage=2|lire en ligne=http://www.jeudelouie.com/fileadmin/visuels/JDLO/rdv/jeu_de_l_ouie_les_musiques_africaines.pdf}}.</ref>. ===== Littérature ===== {{Article connexe|Épopée bambara de Ségou|Geste de Ham-Bodêdio|Fumo Liyongo}} {{citation|D’une manière générale, toutes les traditions africaines postulent une vision religieuse du monde{{sfn|id=hga1|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 1|p=196}}}}. Dans la culture typique de l'Afrique{{note|groupe=notes|{{citation|nulle tentative de pénétrer l’histoire et l’âme des peuples africains ne saurait être valable si elle ne s’appuie pas sur cet héritage de connaissances de tous ordres patiemment transmis de bouche à oreille et de maître à disciple à travers les âges{{sfn|id=hga1|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|1}}|p=191}}.}}}}, la parole est considérée comme possédant une puissance qui permet d'agir sur le maintien ou la rupture de l'harmonie du monde{{sfn|id=hga1|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|1}}|p=197}}. Il y a donc un {{citation|grand respect de la parole ''[…]'' particulièrement lorsqu’il s’agit de transmettre les paroles héritées des ancêtres ou des aînés{{sfn|id=hga1|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|1}}|p=197}}.}} Dans des sociétés aux langues non-écrites, l'oralité est donc un élément culturel, notamment pédagogique, fondamental. Le récit oral africain prend les deux formes principales de l'épopée et du [[conte]]{{sfn|Baumgardt|2016|loc=à 3 min}}. L'épopée raconte la vie de héros fondateurs, plus ou moins historiques, comme dans l'[[épopée de Soundiata]]{{sfn|Seydou|1988|p=13}} et celle de [[Épopée de Silâmaka et Poullôri|Silâmaka et Poullôri]], ou bien relate le mythe fondateur d'un peuple, comme dans le [[Mvett]], légende des origines du peuple [[Fangs|Fang]]{{sfn|Seydou|1988|p=8}}{{,}}{{sfn|Solo|2013}}. Le [[conte]], quant à lui, véhicule une morale et un système de valeurs{{sfn|Paulme|1972|p=152, 158, 161}}{{,}}{{sfn|Hecquet|2009|loc=§ 12}}. Les deux mettent l'accent sur le poids des actes mais aussi des paroles qui peuvent changer le monde pour le bien ou le mal. L'épopée (chant épique) et le conte sont le plus souvent chantés{{sfn|Kesteloot|Dieng|2009|p=38}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=« Mvett » désigne ainsi non seulement le récit, mais aussi la harpe qui l’accompagne.}}. Certains récits sont consignés par écrit assez tôt, dès 1828{{sfn|Derive|2008|p=2}}, et d'abord examinés sous l'angle de l'ethnologie (le texte considéré comme « reflet de la culture ») et de la linguistique (phonologie, commentaires linguistiques)<ref>{{article|langue=fr|titre=Pour une étude ethnolinguistique des littératures orales africaines|auteur1=[[Geneviève Calame-Griaule]]|périodique=Langages|année=1970|volume=5|numéro=18|passage=22-47|doi=10.3406/lgge.1970.2026 }}.</ref>. Il faut attendre longtemps, jusqu'aux alentours des années 1970, pour qu'apparaisse l'[[Critique (philosophie)|étude critique]], au sens « critique littéraire », des œuvres (stylistique…){{sfn|Derive|2008|p=4}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Derive|titre=Collecte et traduction des littératures orales : un exemple négro-africain : les contes ngbaka-ma'bo de R.C.A.|éditeur=Peeters Publishers|année=1975|passage=45|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JYXj83p4UFkC&pg=PA45}}.</ref>. C'est ainsi que paraît, en 1970, ''Oral litterature in Africa'' de Ruth Finnegan, ouvrage important en la matière<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Crispin Maalu-Bungi|titre=Littérature orale africaine : nature, genres, caractéristiques et fonctions|éditeur=[[Peter Lang (maison d'édition)|Peter Lang]]|année=2006|passage=12|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Mélanie Bourlet|nature article=compte-rendu d'ouvrage|titre=Ursula Baumgardt et Jean Derive (dir.), Littératures orales africaines : perspectives théoriques et méthodologiques|périodique=Cahiers de littérature orale|passage=63-64 (§ 5)|année=2008|url=http://clo.revues.org/375}}.</ref>. Cette évolution dans le regard porté sur la littérature orale se produit au moment où la littérature négro-africaine, écrite dans la langue du colonisateur, commence à obtenir de la visibilité, avec, par exemple pour l'aire culturelle francophone, [[Léopold Sédar Senghor]], [[Mongo Beti]], [[Ferdinand Oyono]], [[Ousmane Sembène]] (Sénégal){{sfn|Kesteloot|2012|p=48}}, [[Guillaume Oyônô Mbia]], … Certains auteurs, tel Léopold Sédar Senghor, se déclarent, du reste, explicitement héritiers de la culture orale africaine et, en particulier, de sa poésie{{sfn|Derive|2008|p=6}}. D'autres personnalité de la littérature sont [[Bessie Head]] (Afrique du Sud/Botswana), [[Lília Momplé]] (Mozambique), [[Grace Ogot]] (Kenya), [[Ama Ata Aidoo]] et [[Amma Darko]] (Ghana), [[Amadou Hampâté Bâ]], [[Francis Bebey]] (Cameroun), [[Mongo Beti]] (Cameroun),[[Mia Couto]] (Mozambique), (Ghana), [[Emmanuel Dongala]] (République populaire du Congo), [[Nuruddin Farah]] (Somalie), [[Ben Okri]] (Nigeria), [[Waris Dirie]] (Somalie) et [[Damon Galgut]] (Afrique du Sud). [[Fichier:Amicale_des_Legoffiènnes_(Mariama_Bâ_à_gauche)_dans_les_années_1970_Unesco_Domaine_public.jpg|vignette|Amicale des [[Germaine Le Goff|Legoffiènnes]] ([[Mariama Bâ]] à gauche) dans les années 1970 Unesco Domaine public]] La Sénégalaise [[Mariama Bâ]] est la première romancière africaine francophone à décrire la place faite aux femmes dans sa société dans son livre ''[[Une si longue lettre]]''<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |titre=Une si longue lettre - Mariama Bâ |url=https://www.babelio.com/livres/Ba-Une-si-longue-lettre/3426 |site=Babelio |consulté le=2023-05-28}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mariama Bâ|titre=Une si longue lettre|lieu=Dakar - Abidjan - Lomé|éditeur=Nouvelles éditions Africaines|date=1er trimestre 1981|pages totales=131|passage=chapitre II page 11|isbn=2-7236-0430-6}}</ref> {{Article connexe|Littérature arabe}} La littérature, qui commence à émerger avant [[Décolonisation de l'Afrique|les indépendances]], présente d'abord un aspect protestataire à l'encontre des colonisateurs ; après l'émancipation politique, à partir des années 1960, elle traite des difficultés internes aux nouveaux États, notamment la critique des dictateurs{{sfn|Kesteloot|2012|loc=résumé}}. Mais le {{s-|XXI}}, quant à lui, voit les auteurs déclarer vouloir s'affranchir de leurs identités africaines et revendiquer une identité artistique purement littéraire{{sfn|Kesteloot|2012|loc=résumé}}. En 2016, l'Afrique compte trois lauréats du [[prix Nobel de littérature]]{{sfn|d'Almeida-Topor|2013|loc=chap. 12, empl. 7666}} : [[Wole Soyinka]], 1986, [[Nigeria|nigérian]], d'expression anglaise ; [[Naguib Mahfouz]], 1988, [[Égypte|égyptien]], d'expression arabe ; [[Nadine Gordimer]], 1991, [[Afrique du Sud|Sud-Africaine]], d'expression anglaise. [[J.M. Coetzee]], d'expression anglaise, originaire d'Afrique du Sud, naturalisé australien en 2006, reçoit le prix Nobel en 2003<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.la-croix.com/Archives/2014-12-10/La-vie-apres-un-Nobel.-L-ecrivain-discret-et-constant-J.-M.-Coetzee-74-ans-Sud-Africain-naturalise-Australien-en-2006-Prix-Nobel-de-litterature-en-2003-2014-12-10-1251315|titre=La vie après un Nobel. L'écrivain discret et constant J. M. Coetzee, 74 ans, Sud-Africain naturalisé Australien en 2006 Prix Nobel de littérature en 2003|périodique=La Croix|date=10 décembre 2014}}.</ref>. ===== Spectacle vivant ===== {{Article connexe|Spectacle vivant|Mascarade des Makishi}} [[Fichier:DogonSirige2.JPG|vignette|upright=0.8|alt=deux hommes, portant un masque à haut cimier, dansent sur une aire sableuse|[[Masque Sirigé|Masques Sirigé]], danse des masques, village de [[Sangha (Mali)|Sangha]], [[Pays Dogon]], [[Mali]] (2007).]] La représentation publique est commune en Afrique depuis longtemps ; les [[mascarade]]s au sens premier, c'est-à-dire des spectacles où l'on montre des masques, avec accompagnement de danses et de chants, sont consubstantielles à la culture africaine{{note|groupe=notes|texte={{citation|Les défilés, les pantomimes et même les dialogues montés sur scène entre danseurs masqués étaient très courants dans l’Afrique précoloniale et souvent situés dans des contextes sacrés ou cérémoniels. Beaucoup de ces traditions ont survécu{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=645}}.}}}}. Même dans le cas d'initiations secrètes, certaines parties des rites sont publiques comme dans la [[Mascarade des Makishi|mascarade Makishi]] en Zambie, inscrite au [[patrimoine culturel immatériel]] de l'humanité<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La mascarade Makishi - Zambie|url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/la-mascarade-makishi-00140|site=unesco.org|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, tout comme est publique l'invocation des esprits (danse de la pluie…), occasion typique des mascarades. Les danses et chants traditionnels ont même été promus par les colonisateurs {{incise|à l'inverse de leur attitude générale au regard de la culture africaine}} car leur potentiel touristique {{incise|avec des danses devenues « folkloriques » car dépouillées de leur connivence culturelle (ne fût-ce que la langue) et religieuse entre les acteurs et les spectateurs{{sfn|Baumgardt|2016|loc=1 min 41 s}}}} a été perçu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=646}}. La littérature orale, quant à elle, par définition, est destinée à un public écoutant le texte en direct{{sfn|Baumgardt|2016|loc=1 min 10 s — 1 min 25 s}}. Les acteurs, danseurs, chanteurs, conteurs ne sont pas nécessairement des professionnels du spectacle{{note|groupe=notes|texte={{citation|la tradition orale africaine ne se limite pas, en effet, à des contes et légendes ou même à des récits mythiques ou historiques, et les « griots » sont loin d’en être les seuls et uniques conservateurs et transmetteurs qualifiés{{sfn|id=hga1|texte=Histoire générale de l'Afrique, vol. 1|p=193}}.}}}} {{incise|sauf à la cour des rois et, pour la partie concernée de l'Afrique de l'Ouest, la caste des [[griot]]s}} et les troupes de danseurs professionnels rémunérés se créent pendant la colonisation dans les années 1930{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=643}}. Le théâtre {{citation|consistant à jouer une intrigue sur une scène ''[…]'' en utilisant un texte appris par cœur}} est absent de la culture traditionnelle. Propre à la culture urbaine, il est importé par les Occidentaux et s'implante progressivement à l'époque moderne{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=646}}. {{Clr}} ===== Arts corporels ===== [[Fichier:Indigenous hairdressing in Cameroon (IMP-DEFAP CMCFGB-CP014 2).jpg|vignette|upright=0.8|alt=photo noir et blanc d'une femme avec une coiffure tressée en hauteur et portant des scarifications sur le haut de la poitrine|Portrait d'une favorite du roi [[Ibrahim Njoya|Njoya]] (Cameroun), vers 1911-1915.]] [[Fichier:3125 Ethiopie ethnie Mursi.JPG|vignette|upright=0.8|alt=femme portant un plateau labial et des peintures corporelles|Femme de l'ethnie [[Mursis|Mursi]], Éthiopie, 2013, portant un [[labret]].|gauche]] L'art des costumes, des bijoux et parures diverses, des coiffures, des peintures corporelles et des scarifications est aussi varié que peut l'être la culture africaine aux mille ethnies. L'art corporel servait à matérialiser l'appartenance à une ethnie, une religion, était typique d'un sexe, d'une classe d'âge, d'une situation matrimoniale, de la situation sociale{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|loc=chap. 19 « Les arts et la société depuis 1935 », § « Les arts corporels », {{pp.|630-634}}}}… Le régime colonial était fortement opposé à ces pratiques et d'incessantes campagnes furent menées pour mener à de « saines habitudes de décence » en matière d'habillement et éliminer tout art corporel. Les études sur le sujet sont donc rares et tardives. Les gouvernements d'après l'indépendance n'ont pas eu plus de tolérance de ce point de vue, certains régimes créant même de toutes pièces des « costumes nationaux » dont le port était censé refléter l'adhésion à l'identité nationale du nouvel État{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|loc=chap. 19 « Les arts et la société depuis 1935 », § « Les arts corporels », {{pp.|630-634}}}}{{,}}<ref>{{chapitre|langue=fr|titre chapitre=Mobutu (Sese Seko)|auteur1=Hervé Bourges|titre ouvrage=Dictionnaire amoureux de l'Afrique|éditeur=Plon|année=2017}}</ref>. {{Clr}} === Contexte artistique contemporain === {{Article détaillé|Cuisine africaine|Théâtre africain|Littérature africaine|Musique africaine|Art contemporain africain}} {{Article connexe|Les statues meurent aussi|Festival mondial des arts nègres|Négritude}} Aucun domaine de l'art n'échappe à l'Afrique au {{s-|XXI}}, sculpture, peinture, bande dessinée, littérature, cinéma, [[Mode (habillement)|mode]], cuisine, danse{{sfn|Despres|2012|p=116}}, musique… L'art et les artistes africains sont présents partout, thématiquement et [[Diaspora africaine|géographiquement]], dans un marché de l'art devenu planétaire{{sfn|Wolf|2007}}. Les influences croisées sont innombrables et très anciennes : les premières cuillères sculptées en Afrique datent du {{s-|XVI}}, elles étaient inconnues avant l’arrivée des Portugais qui les commandèrent aux artisans locaux{{sfn|Rousseau|Protais|2016|p=11}} et, en sens inverse, l'Afrique inspira l'Occident en matière de peinture, de mode, de musique… Les artistes contemporains sont, pour beaucoup, porteurs d'une culture « hybride »{{sfn|Traoré|2010}}{{,}}{{note|groupe=notes|texte=[[J. M. Coetzee]], [[prix Nobel de littérature]] 2003, se définissait lui-même comme un « occidental vivant en Afrique du Sud »{{sfn|Idrissa|Boillot|2015|p=480}}.}}, certains tournant même les stéréotypes culturels en pastiches{{sfn|Barbuti|2015}} afin de s’en démarquer. L'art africain n'est plus et ne veut plus être celui de la tradition, de la contestation coloniale, de la critique sociale ou de la négritude{{note|groupe=notes|texte=Un article du Magazine littéraire présente ainsi l'ouvrage ''Anthologie de l'art africain du {{s-|XX}}'' : {{citation|Raison de plus pour lire ce livre qui est sans l'ombre d'un doute l'un des rares, si ce n'est le seul, à permettre de découvrir cet art, sa diversité et la complexité de son histoire. Celle-ci n'a plus grand-chose à voir avec le temps où Léopold Sédar Senghor, dans les années 60, a défini la négritude comme la « somme des valeurs culturelles du monde noir<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.magazine-litteraire.com/anthologie-de-lart-africain-du-xxe-si%C3%A8cle|périodique=[[Le Magazine littéraire]]|numéro=406|auteur1=Pascal Bonafoux|titre=Anthologie de l'art africain du {{s-|XX}}|mois=février|année=2002}}.</ref>. »}}}}, mais un art « inséré dans l’art contemporain universel », qui veut être jugé uniquement sur ses qualités à l'instar de tous les autres<ref>{{article|langue=fr|périodique=Le Monde|titre=Les artistes africains veulent se libérer des clichés|date= 4 déc. 2009|auteur1=Catherine Bedarida|auteur2=Harry Bellet|auteur3=Philippe Dagen|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2005/05/25/art-contemporain-les-artistes-africains-veulent-se-liberer-des-cliches_653781_3246.html}}.</ref>. Depuis les années 1990, il est constaté « une mondialisation de la scène artistique qui se traduit par une extension multiculturelle de l’offre ». Les espaces de diffusion connaissent donc une plus grande expansion geographique et des manifestations culturelles de rang international, telles que la [[Biennale de Dakar]], les [[Écrans noirs]], le [[Festival MASA|MASA]] et bien d’autres, se multiplient chaque année et attirent des milliers de visiteurs ainsi que des experts et acteurs culturels originaires du continent africain et d’ailleurs<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Fall|prénom1=Youma|nom2=Aidara|prénom2=Aminata|titre=La culture : enjeu de développement pour l'Afrique|url=http://africultures.com/la-culture-enjeu-de-developpement-pour-lafrique-5797/|site=Africultures|date=2007-02-19|consulté le=2019-05-11}}</ref>. [[Fichier:Dakar-VidéoClub.jpg|vignette|redresse|alt=photo d'un immeuble avec une boutique en rez-de-chaussée affichant « centre vidéo cassette »|Vidéo-club à [[Dakar]] (2007).]] ==== Cinéma ==== {{Article détaillé|Cinéma africain|Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou{{!}}FESPACO|Nollywood}} [[Fichier:Aziza_Amir_in_‘Laila’_1927.jpg|vignette|[[Aziza Amir]] dans son premier long métrage, Leila en 1927.]] [[Fichier:Suad Husni.jpg|thumb|redresse|[[Souad Hosni]], l'une des actrices les plus populaires de l'âge d'or du [[Cinéma égyptien]]]] Les premières séances de cinéma en Afrique datent de 1905 en Égypte et des années 1920 en Afrique subsaharienne ; les séances ont lieu dans des théâtres urbains et sous forme de projections itinérantes dans les zones rurales. Concernant la création, {{citation|le premier film tourné par un Africain est sans doute ''[[Zohra (film)|Zohra]]'' (1922), une production tunisienne, bientôt suivie de ''[[La Fille de Carthage]]'' (1924), ''Leila'' (1926) et de ''Zainab'' (1926)}}{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=651-652}}. Le [[cinéma égyptien]] et le [[cinéma tunisien]] sont parmi les plus anciens du monde. Le cinéma égyptien, en particulier, est une industrie établie et florissante en Afrique. Les pionniers Auguste et Louis Lumière ont projeté leurs films à [[Alexandrie]], au [[Caire]], à [[Tunis]], à [[Suse (Iran)|Suse]], en [[Libye]], et à [[Hammam Lif|Hammam-Lif]], en [[Tunisie]], en 1896. [[Albert Samama-Chikli|Albert Samama Chikly]] est souvent cité comme le premier producteur de cinéma africain indigène, projetant ses propres courts métrages documentaires au casino de Tunis dès décembre 1905. Aux côtés de sa fille [[Haydée Tamzali]], Chikly produira d'importants films d'époque tels que [[La Fille de Carthage|La fille de Carthage]] (1924). En 1927, l'Égypte produit ''{{Lien|langue=en|trad=Laila (1927 film)|fr=Leila (film de 1927)}}'', le premier long métrage d'[[Aziza Amir]], considérée comme la marraine du cinéma africain<ref>{{lien web|langue=fr |prénom=Par Ahmed |nom=Fertat |titre=Les pionnières oubliées du cinéma arabe Aziza Amir, la marraine du cinéma égyptien |url=https://www.libe.ma/Les-pionnieres-oubliees-du-cinema-arabe-Aziza-Amir-la-marraine-du-cinema-egyptien_a79180.html |site=Libération |consulté le=2019-03-27}}</ref>. En 1935, le Studio Misr du Caire commence à produire des comédies et des comédies musicales, mais aussi des films comme The Will (1939) de Kamal Selim. Le cinéma égyptien a prospéré dans les années 1940, 1950 et 1960, considérées comme son âge d'or. Le film phare de [[Youssef Chahine]][[Gare centrale (film)|, ''Gare centrale'' (film)]] (1958), a jeté les bases du cinéma arabe. Malgré ces débuts pionniers, les réticences des gouvernements coloniaux et le manque de moyens font cependant que la majeure partie du continent ne voit réellement émerger des réalisations locales qu'à partir des années 1970{{sfn|id=hga8|texte=Histoire générale de l'Afrique, {{vol.|8}}|p=651-652}} et il est, jusqu'à nos jours, financé par des fonds occidentaux<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Cannes 2015 : « les Africains ne contrôlent pas leurs propres images »|auteur1=Falila Gbadamassi|date=21 mai 2015|éditeur=France Info|série=Géopolis|url=http://geopolis.francetvinfo.fr/cannes-2015-les-africains-ne-controlent-pas-leurs-propres-images-62400}}.</ref> ; son développement reste cependant modeste<ref>{{article|langue=fr|titre=Les cinéastes africains face à l'avenir du cinéma en Afrique|auteur1=François Kodjo|périodique=Tiers-Monde|année=1979|volume=20|numéro=79|passage=605-614|url=http://www.persee.fr/doc/tiers_0040-7356_1979_num_20_79_2885}}.</ref>. Dès les années 1990, la production cinématographique s'effondre, tandis que les salles de cinéma ferment au point que certains pays n'ont actuellement plus aucune salle de cinéma sur leur territoire{{sfn|Dupré|2013}}{{,}}{{sfn|Forest|2011|p=62}}. Le [[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou]] (FESPACO), un des plus grands festivals africains, dont la {{24e}} édition s'est tenue en 2015, tente de préserver et promouvoir le cinéma africain{{sfn|Forster|2013}}. Il existe cependant l'exception nigériane de [[Nollywood]]. Le Nigeria produit près de deux mille films par an, et est ainsi le deuxième producteur mondial en quantité, derrière l'Inde et [[Bollywood]] et devant les États-Unis{{sfn|Mignot 2011}}. Il s'agit de sorties directes en [[Vidéo CD|VCD]] de productions à petits budgets, pour plus de la moitié en langues locales, dont la qualité artistique est jugée « contestable »<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.swissinfo.ch/fre/index.html?cid=549680|titre=Après Bollywood, Nollywood frappe à nos écrans|auteur1=Carole Wälti|site=swissinfo.ch|en ligne le=21 mars 2009|consulté le=13 octobre 2016|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}{{sfn|Mignot 2011}} et la qualité technique trop basse pour une exploitation ne fût-ce qu'à la télévision<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Nollywood : comment le Nigeria produit dix-mille films en quinze ans|auteur1=Pierre Barrot|url=http://www.inaglobal.fr/cinema/article/nollywood-comment-le-nigeria-produit-dix-mille-films-en-quinze-ans|éditeur=INA|date=11.10.2010}}.</ref>. La production africaine est cependant capable de briller sur la scène internationale, comme dans les autres domaines artistiques, lorsque {{citation|la qualité, le genre, les thèmes des films prennent le pas sur des critères géographiques ou politiques}}, comme en témoigne sa présence dans les festivals internationaux tel celui de [[Festival de Sundance|Sundance]]<ref>{{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/23/le-cinema-africain-sort-du-ghetto_4561991_3212.html|titre=Le cinéma africain sort du ghetto|auteur1=Serge Noukoué|périodique=Le Monde|date=26 février 2015}}.</ref>. === Sports === [[Fichier:St Alban's College, krieket, Pretoria.jpg|vignette|alt=vue en plongée sur un terrain de cricket|Match de cricket au Collège St Alban de [[Pretoria]] (Afrique du Sud).]] Les cinquante-quatre pays souverains du continent ont une équipe de [[football]] faisant partie de la [[Confédération africaine de football]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.cafonline.com/fr-fr/caf/background.aspx|titre=Histoire|site=cafonline.com|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. L'Égypte a [[Statistiques et records de la Coupe d'Afrique de football#Bilan par nation|remporté sept fois]] la [[coupe d'Afrique des nations]], suivie par le Cameroun (cinq fois) ensuite le Ghana (quatre fois)<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.lequipe.fr/Football/HIST_CAN.html|titre=Palmarès Coupe d'Afrique des Nations|éditeur=L'Équipe}}.</ref>. L'Afrique du Sud accueille la [[coupe du monde de football de 2010]], devenant le premier pays africain à le faire<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse?codeAnalyse=1174|date=14 septembre 2010|titre=Afrique du Sud : après la coupe du monde ?|auteur1=Olivier Paquette|série=Perspective monde|éditeur=Université de Sherbrooke}}.</ref>. Les clubs et les championnats locaux sont cependant confrontés au manque d'infrastructures et de financement<ref>{{article|langue=fr|titre=Clubs africains : populaires, pas encore millionnaires|date=1 septembre 2016|auteur1=Alexis Billebault|auteur2=Rémy Darras|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/mag/351835/societe/clubs-africains-populaires-millionnaires/|titre numéro=Le business du sport en Afrique}}.</ref>. Le [[rugby à XV]] est populaire en Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et au Kenya{{note|groupe=notes|texte=Nombre de licenciés, rugby à quinze : Afrique du Sud, {{formatnum:418509}} ; Namibie, {{formatnum:11850}} ; Zimbabwe, {{formatnum:33935}} ; Kenya, {{formatnum:29707}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://info.arte.tv/fr/imperialisme-integration-apartheid-rugby-sport-politique-geographie|éditeur=Arte|date=16 septembre 2015|titre=Impérialisme, intégration et apartheid : le rugby, ce sport très politique|auteur1=Donatien Huet}}.</ref>.}}. Neuf équipes africaines figurent parmi les cinquante premières du classement [[World Rugby]]{{note|groupe=notes|texte=Place dans le classement au 14 septembre 2015 : Afrique du Sud, 3 ; Namibie, 20 ; Zimbabwe, 27 ; Kenya, 28 ; Tunisie, 40 ; Madagascar, 41 ; Ouganda, 48 ; Sénégal, 49 ; Côte d'Ivoire, 50<ref>{{article|langue=fr|url=http://www.jeuneafrique.com/264704/societe/tunisie-maroc-zimbabwe-kenya-eternels-recales-de-coupe-monde-de-rugby/|périodique=Jeune Afrique|titre=Tunisie, Maroc, Zimbabwe, Kenya… éternels recalés de la Coupe du monde de rugby ?|date=17 septembre 2015|auteur1=Mathieu Olivier}}.</ref>.}}. La compétition continentale est la [[coupe d'Afrique de rugby à XV]], créée en 2000 ; en 2016, les équipes les plus titrées sont la Namibie (6 titres), l'Afrique du Sud (3 titres, mais n'a participé qu'à cinq reprises en raison de sa trop grande supériorité), le Maroc et le Kenya (2 titres), l'Ouganda et le Zimbabwe (1 titre). Il existe aussi une compétition, l'[[CAR Trophy|Africa Cup 2]], pour les équipes de seconde division<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.rugbyafrique.com/|titre=Site officiel de Rugby Afrique}}.</ref>. Le [[cricket]] est populaire en quelques endroits. L'[[Équipe d'Afrique du Sud de cricket|Afrique du Sud]] et le [[Équipe du Zimbabwe de cricket|Zimbabwe]] jouent au plus haut niveau (respectivement {{3e}} et {{12e}} places mondiales)<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.les-sports.info/cricket-classement-reliance-icc-t20-s28-c57-l0.html|titre=Championnats Test, ODI et Twenty 20 - Classement Reliance ICC T20|date=28 sept. 2016}}.</ref>, le ''[[Test cricket]]'', tandis que le [[Équipe du Kenya de cricket|Kenya]] était l'équipe africaine leader au niveau inférieur, le [[One-day International]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.cricketkenya.co.ke/history.php|titre=History of Cricket in Kenya|éditeur=Cricket Kenya|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les trois pays ont conjointement accueilli la [[coupe du monde de cricket de 2003]]<ref name="WC03" />. La [[Équipe de Namibie de cricket|Namibie]] est l'autre nation africaine à avoir participé à la coupe du monde en 2003<ref name="WC03">{{lien web|langue=en|url=http://uk.cricinfo.com/db/ARCHIVE/WORLD_CUPS/WC2003/|titre=2003 World Cup|éditeur=[[Cricinfo]]}}.</ref>. Le [[Maroc]] a accueilli un tournoi de cricket en 2002<ref>{{article|langue=fr|titre=Du 11 au 21 août : 1er tournoi international de cricket à Tanger|date=20 juillet 2002|périodique=Lematin.ma}}.</ref>, mais son équipe nationale n'a jamais été qualifiée pour un tournoi majeur. Les [[Jeux africains]], reconnus par le [[Comité international olympique]], sont organisés tous les quatre ans par l'[[Association des comités nationaux olympiques d'Afrique]] ; ils ne mobilisent cependant pas nécessairement les meilleurs athlètes africains<ref>{{article|langue=fr|titre=Tout savoir sur les 50 ans des Jeux Africains|date=3 septembre 2015|auteur1=Trésor Kibangula|périodique=Jeune Afrique|url=http://www.jeuneafrique.com/260331/societe/savoir-50-ans-jeux-africains/}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.rfi.fr/sports/20151030-avenir-jeux-africains-2019-doutes-conflits-acnoa-union-africaine|éditeur=RFI|titre=L’avenir des Jeux africains, entre doutes et conflits|auteur1=David Kalfa|date=30 oct. 2015}}.</ref>. La place du continent sur la scène sportive internationale est mineure si l'on considère sa place aux [[Jeux olympiques]]{{sfn|Augustin|2010|p=185}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=JO 2016 : Un bilan plutôt positif pour l’Afrique, mais…|auteur1=David Kalfa|date=22 août 2016|éditeur=RFI|url=http://www.rfi.fr/sports/20160822-jo2016-bilan-plutot-positif-afrique-mais}}.</ref>. Le sport, moderne et codifié, se développe sur le continent à l'initiative des États plutôt que de celui de la société civile (à l'inverse de l'Occident). Sous la coupe des politiques, il sert de levier et est, par exemple, un moyen du [[panafricanisme]]{{sfn|Augustin|2010|p=179-180}}{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.afrik-foot.com/article15930.html|titre=Le football, plus qu'un sport en Afrique|date=16 décembre 2008|auteur1=Stéphane Ballong}}.</ref>. Le sport est aussi un élément de politique internationale en Afrique, par exemple via la construction de stades par les Chinois<ref>{{lien web|langue=fr|date=4 février 2014|titre=Comment les Chinois séduisent l'Afrique|auteur institutionnel=Reuters|éditeur=Slate Afrique|url=http://www.slateafrique.com/437123/comment-chinois-seduisent-afrique-construction-stades}}.</ref>. Un exemple, parmi les plus connus, de la rencontre du sport et de la politique est le rugby, qui fut un outil de l'unité de l'Afrique du Sud post-apartheid en même temps qu'un symbole du rayonnement international du pays, avec l'organisation de la [[Coupe du monde de rugby à XV 1995|Coupe du monde 1995]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Julien Migozzi|titre=Le rugby en Afrique du Sud face au défi de transformation : jeu de pouvoir, outil de développement et force symbolique|périodique=Les Cahiers d’Outre-Mer|numéro=250|mois=avril-juin|année=2010|url=http://com.revues.org/5975|doi=10.4000/com.5975}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=David Kalfa|date=5 déc. 2013|titre=Pour Nelson Mandela, le sport était un vecteur d’unité|éditeur=RFI|url=http://www.rfi.fr/afrique/20130624-nelson-mandela-sport-comme-vecteur-unite-rugby-invictus-1995-can-1996-mondial-2010}}.</ref>. Le sport est par ailleurs considéré comme un moyen du développement social de la population et, à ce titre, bénéficie de l'aide internationale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (société allemande pour la coopération internationale)|titre=Sport et développement en Afrique|éditeur=Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement|année=2015|mois=mai|lire en ligne=https://www.giz.de/de/downloads/giz2015-fr-factsheet-sport-et-developpement-afrique.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|éditeur=AFD|url=https://www.afd.fr/fr/developpement-le-sport-entre-en-jeu|titre=Développement. Le sport entre en jeu|date=juillet 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Ban Ki-moon souligne la valeur du sport comme outil du développement|url=https://news.un.org/fr/story/2010/09/195132-ban-ki-moon-souligne-la-valeur-du-sport-comme-outil-du-developpement|site=ONU Info|date=2010-09-20|consulté le=2020-12-03|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. == Notes et références == === Traductions === {{Références|groupe=trad|taille=30}} === Notes === {{Références nombreuses|groupe=notes|taille=30}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Bibliographie == {{Article détaillé|Bibliographie sur l'Afrique}} ;Documents utilisés comme sources pour la rédaction de cet article <div class="reference-cadre" style="border:0 !important;> === Histoire === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Joseph Ki-Zerbo]]|responsabilité1=dir.|titre=[[Histoire générale de l'Afrique]]|volume=1|titre volume=Méthodologie et préhistoire africaine|éditeur=UNESCO|année=1990|id=hga1}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=G. Mokhtar|responsabilité1=dir.|titre=[[Histoire générale de l'Afrique]]|volume=2|titre volume=Afrique ancienne|éditeur=UNESCO|année=1990|id=hga2}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Mohammed El Fasi|responsabilité1=dir.|auteur2=Ivan Hrbek|responsabilité2=codir.|titre=[[Histoire générale de l'Afrique]]|volume=3|titre volume=L’Afrique du {{sp-|VII|au|XI}}|éditeur=UNESCO|année=1990|id=hga3}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Djibril Tamsir Niane]]|responsabilité1=dir.|titre=[[Histoire générale de l'Afrique]]|volume=4|titre volume=L’Afrique du {{sp-|XII|au|XVI}}|éditeur=UNESCO|année=2000|id=hga4}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Bethwell Allan Ogot]]|responsabilité1=dir.|titre=[[Histoire générale de l'Afrique]]|volume=5|titre volume=L'Afrique du {{sp-|XVI|au|XVIII}}|éditeur=UNESCO|année=1999|id=hga5}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacob Festus Adeniyi Ajayi|responsabilité1=dir.|titre=Histoire générale de l'Afrique|volume=6|titre volume=L’Afrique au {{s-|XIX}} jusque vers les années 1880|éditeur=UNESCO|année=1996|id=hga6}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Albert Adu Boahen|responsabilité1=dir.|titre=Histoire générale de l'Afrique|volume=7|titre volume=L’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935|éditeur=UNESCO|année=2000|id=hga7}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ali A. Mazrui|responsabilité1=dir.|auteur2=C. Wondji|responsabilité2=codir.|titre=Histoire générale de l'Afrique|volume=8|titre volume=L'Afrique depuis 1935|éditeur=UNESCO|année=1998|id=hga8}} *{{chapitre|langue=fr|titre ouvrage= [[Histoire générale de l'Afrique]]|titre=Le royaume du Kongo et ses voisins|auteur1=[[Jan Vansina]]|auteurs ouvrage=B. A. Ogot (dir.)|passage= 604|volume= 5|titre volume=L'Afrique du {{sp-|XVI|au|XVIII}}|éditeur=UNESCO|année=1999}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=UNESCO|titre=Histoire de l'humanité|volume=1|titre volume=De la préhistoire aux débuts de la civilisation|année=2000|pages totales=1658|isbn=978-92-3-202810-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=l8teUWvpz8kC&printsec=frontcover|id=hdh1}} *{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur institutionnel=UNESCO|titre=Histoire de l'humanité|volume=4|titre volume=600 – 1492|lieu=Paris|éditeur=UNESCO / Edicef|collection=Histoire plurielle|année=2008|pages totales=1581|isbn=978-92-3-202813-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=m4y7rU_hPacC&printsec=frontcover|id=hdh4}} *{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur institutionnel=UNESCO|titre=Histoire de l'humanité|volume=6|titre volume=1789 – 1914|lieu=Paris|éditeur=UNESCO / Edicef|collection=Histoire plurielle|année=2008|pages totales=1519|isbn=978-92-3-202815-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=VKHPg_UmnZUC&printsec=frontcover|id=hdh6}} *{{lien web|langue=fr|url=http://www.ac-strasbourg.fr/fileadmin/pedagogie/histoiregeographie/Se_former/Nouveaux_programmes_de_5e/Royaumes_africains/Les_royaumes_africains__accompagnement_de_la_presentatio.pdf|éditeur=Académie de Strasbourg|titre=Les royaumes africains médiévaux|format=pdf|id=acstrasbourg}} *{{chapitre|langue=fr|url=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers10-05/010033326.pdf|titre=À la lisière de la forêt|sous-titre=10 000 ans d'interactions entre l'homme et l'environnement dans les Grassfields (Cameroun)|titre ouvrage=Peuplements anciens et actuels des forêts tropicales : actes du séminaire-atelier|auteurs ouvrage= Alain Froment et Jean Guffroy (éds.)|auteur1=Philippe Lavachery|année=2003|éditeur=IRD|passage=89-102|série=Colloques et Séminaires|ISSN= 0767-2896}}{{commentaire biblio SRL|Colloque « Peuplements Anciens et Actuels des Forêts Tropicales : Séminaire-Atelier », 15 et 16 oct. 1998, Orléans}} *{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Coquery-Vidrovitch|lien auteur1=Catherine Coquery-Vidrovitch|titre=Petite histoire de l'Afrique|éditeur=[[La Découverte]]|collection=Cahiers libres|année=2011|pages totales=144|format=epub|isbn=978-2-7071-6725-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pyNehyffG34C&printsec=frontcover|id=pha}} *{{article|langue=en|url=http://archive.archaeology.org/1107/features/nok_nigeria_africa_terracotta.html|titre=The Nok of Nigeria|périodique=Archaeology|éditeur=Archaeological Institute of America|volume= 64|numéro=4|date=juil.-août 2011|auteur1=Roger Atwood}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jacques Heers]]|titre=Les négriers en terre d'islam|sous-titre=la première traite des Noirs, {{sp-|VII|-|XVI}}|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|collection=Tempus|année=2003|pages totales=318|isbn=978-2-262-02764-3}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Olivier|nom1=Pétré-Grenouilleau|lien auteur1=Olivier Pétré-Grenouilleau|titre=Les traites négrières. Essai d'histoire globale|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio|série=Histoire|année=2014|année première édition=2004|format=epub|isbn=978-2-07-073499-3}} * {{article|langue=fr|auteur1=António de Almeida Mendes|titre=Les réseaux de la traite ibérique dans l'Atlantique nord (1440-1640)|périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales|numéro=4|année=2008|passage=739-768|url=https://www.cairn.info/revue-annales-2008-4-page-739.htm}} * {{article|langue=fr|url=http://rh19.revues.org/1089#tocto2n1|auteur1=Isabelle Surun|titre=L’exploration de l’Afrique au {{s-|XIX}}|sous-titre=une histoire pré coloniale au regard des postcolonial studies|périodique=Revue d'histoire du {{s-|XIX}}|numéro=32|année=2006|passage=21-39|consulté le=19 juin 2015|DOI=10.4000/rh19.1089}} * {{article|langue=fr|url=http://labyrinthe.revues.org/306|auteur1=Bernard Droz|titre=Regards sur la décolonisation de l’Afrique Noire|périodique=[[Labyrinthe (revue)|Labyrinthe]]|numéro=16|année= 2003|passage=9 à 18|consulté le=17 juillet 2015}} * {{article|langue=fr|auteur1=Raoul Girardet|titre=L'apothéose de la « plus grande France » : l'idée coloniale devant l'opinion française (1930-1935)|périodique=Revue française de science politique, {{18e|année}}|numéro=6|année=1968|passage=1085-1114|doi=10.3406/rfsp.1968.393128|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1968_num_18_6_393128|consulté le=10 juillet 2015}} * {{article|langue=fr|nom1=Fremeaux|prénom1=Jacques|titre=Les contingents impériaux au cœur de la guerre|périodique=Histoire, économie et société|année=2004|volume=23|numéro=2|titre numéro=La société, la guerre, la paix, 1911-1946|passage=215-233|doi=10.3406/hes.2004.2417|url=http://persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2004_num_23_2_2417|consulté le=20 juillet 2015}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Marseille|titre=Empire colonial et capitalisme français. Histoire d'un divorce|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2005|isbn=}} * {{ouvrage|langue=fr|titre=Le temps de l'Afrique|auteur1=[[Jean-Michel Severino]]|auteur2=Olivier Ray|éditeur=[[éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|collection=Poches Odile Jacob <!--|jour=1|mois=septembre-->|année=2011|pages totales=408|isbn=9782738126771|format=epub}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Hélène d'Almeida-Topor]]|titre=L'Afrique du {{s-|XX}} à nos jours|éditeur=[[Armand Colin]]|collection=U|année=2013|format=epub|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yuval Noah|nom1=Harari|titre=Sapiens. Une brève histoire de l'humanité|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2015|pages totales=512|format=epub|isbn=978-2-226-33219-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=M89yCgAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{chapitre|langue=en|auteur1=Peter Manning|titre chapitre=African population: projections, 1850-1960|ouvrage=The demographics of empire: the colonial order and the creation of knowledge|année=2010|lire en ligne=http://www.manning.pitt.edu/pdf/2010.AfricanPopulation.pdf|pages=245-275}} === Environnement === *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Robert Pitte]]|responsabilité1=dir.|titre=Atlas de l'Afrique|lieu=Paris|éditeur=Les éditions du Jaguar|année=2011|pages totales=255|isbn=978-2-86950-465-3|id=jaguar2011}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Lamy|titre=L'eau de la nature et des hommes|éditeur=Presses de l'université de Bordeaux|année=1995|id=lamy|libellé=Lamy 1995}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Afrique. Atlas de l'eau. Résumé pour les décideurs|éditeur=[[Programme des Nations unies pour l'environnement|PNUE]]|année=2011|lire en ligne=https://na.unep.net/atlas/africaWater/downloads/Africa_Water_Atlas_Executive_Summary_French.pdf|id=pnue2011}} *{{Ouvrage|auteur1=C. de Wasseige|auteur2=D. Devers|auteur3=P. de Marcken|auteur4=R. Eba'a Atyi|auteur5=R. Nasi|auteur6=Ph. Mayaux|champ libre=éds.|titre=Les Forêts du Bassin du Congo – État des Forêts 2008|éditeur=[[Office des publications de l'Union européenne]]|année=2009|pages totales=426|isbn=978-92-79-13211-7|doi=10.2788/32456|lire en ligne=http://observatoire-comifac.net/edf2008.php}} *{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=C. de Wasseige|auteur2=J. Flynn|auteur3=D. Louppe|auteur4=F. Hiol|auteur5=Ph. Mayaux|champ libre=éds.|titre=Les forêts du bassin du Congo – État des Forêts 2013|lieu=Belgique|éditeur=Weyrich|année=2014|pages totales=328|isbn=978-2-87489-298-1|lire en ligne=http://observatoire-comifac.net/edf2013.php}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Évaluation des ressources forestières mondiales 2010|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.fao.org/docrep/013/i1757f/i1757f.pdf|id=foret2010}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Afrique. Atlas d'un environnement en mutation|éditeur=[[PNUE]]|année=2008|format=pdf|lire en ligne=http://www.unep.org/dewa/Africa/AfricaAtlas/PDF/fr/Africa_Atlas_Full_fr.pdf|id=atlas2008}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2014 en bref|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.fao.org/3/a-i4037f.pdf|id=faobref2014}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, en bref 2015|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], [[Fonds international de développement agricole|FIDA]], [[Programme alimentaire mondial|PAM]]|année=2015|passage=2-3|lire en ligne=http://www.fao.org/3/a-i4671f.pdf|id=faobref2015}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Avenir de l’environnement en Afrique 2|éditeur=[[PNUE]]|année=2006|format=pdf|lire en ligne=http://www.unep.org/DEWA/Africa/docs/fr/aeo-2/chapters/ae0-2_Executive_Summary_FR.pdf|id=aeo2}} *{{lien web|langue=fr|url=http://www.unep.org/pdf/aeo3_Fr.pdf|format=pdf|titre=Avenir de l'environnement en Afrique 3|année=2013|éditeur=[[PNUE]]|id=aeo3|brisé le = 2024-02-25}} * {{article|langue=fr|titre=Les troubles du climat, source de conflits|périodique=Le Monde|jour=3|mois=8|année=2013|auteur1=Pierre Le Hir|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/08/03/les-troubles-du-climat-source-de-conflits_3457081_3244.html}} === Économie et politique === * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport sur le développement en Afrique 2008/2009|éditeur=[[Banque africaine de développement]]|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.afdb.org/fr/knowledge/publications/african-development-report/african-development-report-20082009/|id=BAFD 2008-2009}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport annuel 2014 de la Banque mondiale|éditeur=Banque mondiale|année=|lire en ligne=http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/2014/09/20264063/world-bank-annual-report-2014-vol-1-3-rapport-annuel-2014-de-la-banque-mondiale|id=rapportbm2014}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le développement économique en Afrique 2012|sous-titre=transformation structurelle et développement durable en Afrique|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]]|année=|lire en ligne=http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2012_fr.pdf|id=CNUCED 2012}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le développement économique en Afrique 2013|sous-titre=commerce intra-africain : libérer le dynamisme du secteur privé|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]]|année=|lire en ligne=http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2013_fr.pdf|id=CNUCED 2013}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le développement économique en Afrique 2014|sous-titre=catalyser l'investissement pour une croissance transformatrice en Afrique|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]]|année=|lire en ligne=http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2014_fr.pdf|id=CNUCED 2014}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le développement économique en Afrique 2015|sous-titre=libérer le potentiel du commerce des services en Afrique pour la croissance et le développement|éditeur=[[CNUCED]]|année=|lire en ligne=http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/aldcafrica2015_fr.pdf|id=CNUCED 2015}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le développement économique en Afrique 2016|sous-titre=dynamique de la dette et financement du développement en Afrique|éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|CNUCED]]|année=|lire en ligne=http://unctad14.org/Documents/aldcafrica2016_fr.pdf|id=CNUCED 2016}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport OMD 2014|sous-titre=Évaluation des progrès accomplis en Afrique dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Analyse de la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015|éditeur=[[Organisation des Nations unies|ONU]] - [[Union africaine]] - [[Banque africaine de développement|BAFD]] - [[Programme des nations unies pour le développement|PNUD]]|année=2014|format=pdf|lire en ligne=http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Rapport_OMD_2014_11_2014.pdf|id=Rapport OMD 2014}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport OMD 2015. Évaluation des progrès réalisés en Afrique pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement|éditeur=[[ONU]] (commission économique pour l'Afrique) - [[Banque africaine de développement|BAFD]] - [[Union africaine]] - [[Programme des nations unies pour le développement|PNUD]]|année=2015|format=pdf|lire en ligne=http://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/mdg-report-2015_fre-draft18sept_rev2.pdf|id=Rapport OMD 2015}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015|éditeur=[[Banque africaine de développement|BAFD]], [[Forum économique mondial]], [[Banque mondiale]], [[OCDE]]|année=2015|format=pdf|lire en ligne=http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Rapport_sur_la_comp%C3%A9titivit%C3%A9_de_l%E2%80%99Afrique_2015.pdf|id=Rapport sur la compétitivité en Afrique 2015}} *{{Ouvrage|langue=fr|titre=Perspectives économiques en Afrique 2011|éditeur=OECD, African Development Bank, United Nations Economic Commission for Africa, United Nations Development Programme|année=2011|lire en ligne=http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Generic-Documents/Media_Embargoed_Content/FR-AEO_2011P_embargo%206%20juin.pdf|id=peea2011}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Perspectives économiques en Afrique 2013|éditeur=BAFD, OCDE, PNUD|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.africaneconomicoutlook.org/sites/default/files/content-pdf/AEO2013_FR.pdf|id=Perspectives économiques en Afrique 2013}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Perspectives économiques en Afrique 2016|éditeur=BAFD, OCDE, PNUD|année=|format=pdf|lire en ligne=http://www.africaneconomicoutlook.org/sites/default/files/2016-05/Perspectives%20economiques%20en%20Afrique%202016_Ebook.pdf|id=Perspectives économiques en Afrique 2016}} *{{article|langue=fr|auteur1=Eugène Berg|titre=La nouvelle géopolitique des conflits|périodique=Géoéconomie|volume=5|année=2014|numéro=72|passage= 215-230|url=http://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-5-page-215.htm|doi=10.3917/geoec.072.0215}} * {{article|langue=fr|url=https://com.revues.org/6263|auteur1=Bernard Calas|titre=Introduction à une géographie des conflits… en Afrique|périodique=Les Cahiers d’Outre-Mer|numéro=255|mois=juillet-septembre|année=2011}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=OCDE|titre=Rapport Afrique de l’Ouest 2007-2008|date=décembre 2008|format=pdf|lire en ligne=https://www.oecd.org/fr/csao/publications/42358563.pdf|id=OCDE 2008}} * {{chapitre|langue=fr|titre ouvrage=Économie informelle et travail décent : guide de ressources sur les politiques, soutenir les transitions vers la formalité|titre chapitre=2. Mesure de l'économie informelle|auteur institutionnel=[[Bureau international du travail]]|url=http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---emp_policy/documents/publication/wcms_234960.pdf|id=BIT 2015}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Cling|auteur2=Stéphane Lagrée|auteur3=Mireille Razafindrakoto|auteur4=François Roubaud|titre=L’économie informelle dans les pays en développement|éditeur=Agence française de développement|collection=Conférences et Séminaires|numéro dans collection=6|date=décembre 2012|format=pdf|lire en ligne=http://www.afd.fr/webdav/shared/PUBLICATIONS/RECHERCHE/Scientifiques/conferences-seminaires/06-Conferences-seminaires.pdf|id=cling2012}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sylvie Brunel]]|titre=L'Afrique est-elle si bien partie ?|lieu=Auxerre|éditeur=Éditions sciences humaines|année=2014|mois=octobre|pages totales=192|format=epub|isbn=978-2-36106-217-0}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel Amara|nom1=Cissé|titre=Histoire économique de l'Afrique noire. Des origines à 1794|éditeur=L'Harmattan - Presses universitaires et scolaires d'Afrique|année=1988|format=epub|isbn=}} * {{article|langue=fr|auteur1=Gareth Austin|titre=Développement économique et legs coloniaux en Afrique|périodique=International Development Policy - Revue internationale de politique de développement|numéro=1|année=2010|url=http://poldev.revues.org/135|doi=10.4000/poldev.135}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Hugon|titre=Géopolitique de l'Afrique|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2013|numéro d'édition=3|pages totales=128|format=epub|isbn=978-2-200-28889-1}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Hugon|titre=L'économie de l'Afrique|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2013|numéro d'édition=7|pages totales=126|isbn=978-2-7071-7638-7|id=hugon2013-3}} * {{article|langue=fr|url=http://www.cairn.info/revue-herodote-2009-3-page-63.htm|auteur1=Philippe Hugon|titre=Le rôle des ressources naturelles dans les conflits armés africains|périodique=Hérodote|volume=3|année=2009|numéro=134|passage= 63-79|doi=10.3917/her.134.0170}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Foucher|titre=Frontières d'Afrique. Pour en finir avec un mythe|sous-titre=Pour en finir avec un mythe|éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS éditions]]|année=2014|pages totales=64|format=epub|isbn=978-2-271-08657-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CPKtBQAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{article|langue=fr|titre=Frontières africaines 1964-2014. Le défi de l'intangibilité|jour=12|mois=mars|année=2015|auteur1=Ladji Ouattara|périodique=Diploweb|url=http://www.diploweb.com/Frontieres-africaines-1964-2014.html}} * {{article|langue=fr|auteur1=Georges Balandier|titre=Réflexions sur le fait politique : le cas des sociétés africaines|périodique=Cahiers internationaux de sociologie|volume= 37|mois=juillet-décembre|année= 1964|passage=23-50|éditeur=Les Presses universitaires de France|url=http://classiques.uqac.ca/contemporains/balandier_georges/reflexions_fait_politique/reflexions_fait_politique_texte.html}} * {{lien web|langue=fr|date=12 avril 2012|titre=L’Afrique devrait commercer davantage avec l’Afrique pour assurer la croissance future|auteur1=[[Valentine Rugwabiza]]|responsabilité1=D.G.A. de l'OMC|url=https://www.wto.org/french/news_f/news12_f/ddg_12apr12_f.htm|éditeur=OMC}} * {{article|langue=fr|titre=Miser sur l’industrie extractive en Afrique pour une transformation économique inclusive|date=28 avril 2015|auteur1=Carlos Lopes|périodique=Passerelles|volume= 16|numéro=2|éditeur=[[ICTSD]]|url=http://www.ictsd.org/bridges-news/passerelles/news/miser-sur-l%E2%80%99industrie-extractive-en-afrique-pour-une-transformation}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henry Veltmeyer|titre=Des outils pour le changement : Une approche critique en études du développement|éditeur=University of Ottawa Press|année=2015|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=PZR2CgAAQBAJ}} * {{article|langue=en|périodique=Africa tourism monitor 2015|mois=10|année=2015|titre=Unlocking Africa tourism potential|url=http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Africa_Tourism_Monitor_-_Unlocking_Africa%E2%80%99s_Tourism_Potential_%E2%80%93_Vol_3_%E2%80%93_Issue_1.pdf|éditeur=[[Banque africaine de développement|BAFD]], [[Université de New York|NYU]], Africa Travel Association|id=aft2015}} === Agriculture === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy-Adjété Kouassigan|titre=L'homme et la terre|sous-titre=droits fonciers coutumiers et droit de propriété en Afrique occidentale|éditeur=ORSTOM|collection=L'Homme d'outre-mer|série=nouvelle série|numéro dans collection=8|année=1966|lire en ligne=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers11-03/07147.pdf}} * {{article|langue=en fr es|titre=African tenure models at the turn of the century: individual property models and common property models - Tenure individuelle et collective en Afrique - La tenencia individual y colectiva en África|périodique=Journal of land reform, land settlement and cooperatives|éditeur=FAO|année=2000|numéro=1|auteur1=J.W. Bruce|ISSN=0251-1894|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=ftp%3A%2F%2Fftp.fao.org%2Fsd%2Fsda%2Fsdaa%2FLR00%2F02-Land.pdf}} * {{chapitre|langue=fr|url=http://books.openedition.org/iheid/1570|titre chapitre=L’agriculture en Afrique subsaharienne restituée dans son environnement institutionnel|auteur1=Philippe Hugon|passage=205-237|titre ouvrage=Tradition et modernisation des économies rurales : Asie-Afrique-Amérique latine|auteurs ouvrage=Claude Auroi et Jean-Luc Maurer (éds.)|éditeur=Graduate Institute Publications|année=1998}} * {{article|langue=fr|auteur1=Christian Bouquet|titre=L’État en Afrique. Géographie politique de la maîtrise des territoires|périodique=L’Espace Politique|numéro=7|année= 2009|volume=1|date= 20 août 2009|consulté le=13 juin 2016|url=http://espacepolitique.revues.org/1224}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=[[NEPAD]]|titre=Les agricultures africaines, transformations et perspectives|année=2013|lire en ligne=http://www.un.org/africarenewal/sites/www.un.org.africarenewal/files/Agriculture_Africaine.pdf}} * {{article|langue=fr|auteur1=Alain Rochegude|titre=La terre, objet et condition des investissements agricoles. Quels droits fonciers pour l'Afrique ?|périodique=Afrique contemporaine|année=2011|numéro=237|passage=85-96|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2011-1-page-85.htm|doi=10.3917/afco.237.0085}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Suffyan Koroma|auteur2=Victor Mosoti|auteur3=Henry Mutai|auteur4=Adama Coulibaly|auteur5=Massimo Iafrate|titre=Vers un marché commun africain pour les produits agricoles|lieu=Rome|éditeur=FAO|année=2008|pages totales=231|format=pdf|isbn=978-92-5-206028-4|lire en ligne=http://www.fao.org/3/i0247f/i0247f00.htm|id=fao2008}} === Pêche et aquaculture === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=FAO|titre=La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2016|année=2016|lire en ligne=http://www.fao.org/fishery/fr}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Didier Paugy|auteur2=Christian Levêque|auteur3=Isabelle Mouas|titre=Poissons d'Afrique et peuples de l'eau|éditeur=IRD éditions|année=2015|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Worldfish center|titre=Le poisson et la sécurité alimentaire en Afrique|année=2005|lire en ligne=http://www.congoforum.be/upldocs/poisson%20et%20s%C3%A9cu%20alimentaire%20en%20Afr.pdf}} === Religion === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alphonse Quenum|titre=Les Églises chrétiennes et la traite atlantique du {{sp-|XV|au|XIX}}|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2008|présentation en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1994_num_86_1_1443_t1_0303_0000_3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=PpTrwZn36OAC}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Rouche]]|titre=Les origines du christianisme|sous-titre=30-451|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=2007|pages totales=208|isbn=978-2-01-145755-4}} * {{article|langue=fr|nom1=Tabard|prénom1=René|titre=Théologie des religions traditionnelles africaines|périodique=Recherches de Science Religieuse|volume=3|année=2008|tome= 96|passage=327-341|url=http://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2008-3-page-327.htm}} * {{article |langue=fr |nom1=Barbier |prénom1=Jean-Claude |auteur2=[[Élisabeth Dorier-Apprill]] |titre=Les forces religieuses en Afrique noire : un état des lieux |périodique=Annales de Géographie |volume=105 |numéro=588 |date=1996 |passage=200-210 |url=http://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1996_num_105_588_21708 }} * {{article|langue=fr|format=pdf|titre=Croyances animistes et développement en Afrique subsaharienne|périodique=Horizons philosophiques|mois=printemps|volume= 13|numéro=2|année=2003|passage=139-152|prénom1=Zanga Youssouf|nom1=Sanogo|auteur2=Nabé-Vincent Coulibaly|doi=10.7202/801242ar|url=http://id.erudit.org/iderudit/801242ar}} * {{lien web|langue=fr|url=https://www.mafrwestafrica.net/content/view/49/83/lang,fr/|titre= La Religion traditionnelle est-elle une réalité du passé ?|auteur1=Jean-Joseph Fané|date=2 avril 2005|éditeur=Société des missionnaires d'Afrique (pères blancs)|brisé le = 2024-02-25}} * {{article|langue=fr|url=http://www.persee.fr/doc/tiers_0040-7356_1982_num_23_92_4178|titre=L'Islam noir en Afrique|auteur1=Ravane Mbaye|périodique=Tiers-Monde|année= 1982|volume= 23|numéro= 92|passage=831-838|titre numéro=L'Islam et son actualité pour le Tiers Monde}} === Sociologie === * {{article|langue=fr|auteur1=Guy Nicolas|titre=Crise de l'État et affirmation ethnique en Afrique noire contemporaine|périodique=Revue française de science politique|volume=22|numéro=5|année=1972|passage=1017-1048|doi=10.3406/rfsp.1972.418947|url=http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1972_num_22_5_418947}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Leymarie|auteur2=Thierry Perret|titre=Les 100 clés de l'Afrique|éditeur=Hachette littérature|collection=Grand pluriel|année=2006|format=epub|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Honorat Aguessy|titre=Cadre théorique : Les concepts de tribu, ethnie, clan, pays, peuple, nation, État, etc. et les sociétés africaines|éditeur=UNESCO|nature ouvrage=Colloque « Problématique de l'État en Afrique noire », Dakar, 30 novembre - 6 décembre 1981|année=1981|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0004/000466/046624FB.pdf}} * {{chapitre|langue=fr|url=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00344048/document|auteur1=Jean Derive|titre chapitre=L'Afrique : mythes et littérature|auteurs ouvrage=D. Chauvin, A. Siganos et P. Walter|titre ouvrage= Questions de mythocritique|éditeur=Imago|passage=11-20|année=2005}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Georg Lutz|auteur2=Wolf Linder|titre=Structures traditionnelles dans la gouvernance locale pour le développement local|éditeur=Université de Berne - Banque mondiale|année=2004|lire en ligne=http://info.worldbank.org/etools/docs/library/136160/tslg/pdf/trad_struct_fr.pdf}} * {{article|langue=fr|auteur1=[[Claude-Hélène Perrot]]|titre=Les autorités traditionnelles et l’État moderne en Afrique Subsaharienne au début du {{s-|XXI}}|périodique=Cadernos de Estudos Africanos|numéro= 16/17|passage=15-33|année= 2009|url=http://cea.revues.org/179|doi=10.4000/cea.179}} * {{article|langue=fr|auteur1=Richard Kuba|titre=La grammaire rituelle des hiérarchies : migrations et chefs de terre dans une société segmentaire (Burkina Faso)|périodique=Autrepart|volume=2|année=2004|numéro=30|passage=63-76|url=http://www.cairn.info/revue-autrepart-2004-2-page-63.htm|doi=10.3917/autr.030.0063}} * {{article|langue=fr|auteur1=Catherine Coquery-Vidrovitch|titre=Mode de production, histoire africaine et histoire comparée|périodique=Revue française d'histoire d'outre-mer|tome= 65|numéro=240|mois={{3e}} trimestre|année=1978|passage= 355-362|doi=10.3406/outre.1978.2131|url=http://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1978_num_65_240_2131}} * {{article|langue=fr|titre=Une hypothèse pour l’étude des féodalités africaines|auteur1=Jacques J. Maquet|périodique=Cahiers d'études africaines|année=1961|volume=2|numéro=5|passage=292-314|url=http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1961_num_2_6_2975}} * {{article|langue=fr|nom1=Testart|prénom1=Alain|titre=Propriété et non-propriété de la Terre. L'illusion de la propriété collective archaïque ({{1re|partie}})|périodique=Études rurales|année=2003|numéro=165-166|passage=209-242|url=http://www.cairn.info/revue-etudes-rurales-2003-1-page-209.htm}} * {{article|langue=fr|url=https://www.erudit.org/revue/socsoc/2007/v39/n2/019089ar.html|périodique=Sociologie et sociétés|volume= 39|numéro= 2|mois=automne|année=2007|passage=173-198|titre volume=Sociétés africaines en mutation : entre individualisme et communautarisme / Mutating African Societies: Between Individualism and Communitarism|titre=Communauté, individualisme, communautarisme : hypothèses anthropologiques sur quelques paradoxes africains|doi=10.7202/019089ar|auteur1=Alain Marie}} * {{article|langue=fr|périodique=Les Échos|titre=La classe moyenne africaine monte en puissance|date=16 avril 2015|url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-131991-lemergence-dune-classe-moyenne-africaine-1111915.php|auteur1=Axelle Fofana|id=Fofana 2015a}} * {{lien web|langue=fr|titre=L'émergence d'une classe moyenne africaine|date=17 mars 2015|auteur1=Axelle Fofana|url=http://www.bsi-economics.org/479-emergence-classe-moyenne-africaine|site=bsi-economics.org|id=Fofana 2015b}} * {{article|langue=fr|titre=La taille de la classe moyenne africaine divise les experts|périodique=Le Monde|date=19 juin 2015|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/06/19/la-taille-de-la-classe-moyenne-africaine-divise-les-experts_4658109_3212.html|prénom1=Morgane|nom1=Le Cam}} * {{article|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/15/les-jeunes-en-afrique-createurs-de-nouvelles-cultures-populaires_4903145_3212.html|titre=Les jeunes en Afrique, créateurs de nouvelles cultures populaires|périodique=Le Monde|date=15 avril 2016|prénom1=Lesley Nicole|nom1=Braun}} * {{Ouvrage|langue=en|titre=Global terrorism index 2015|éditeur=Institute for economics and peace|année=|lire en ligne=http://economicsandpeace.org/wp-content/uploads/2015/11/Global-Terrorism-Index-2015.pdf|id=Global terrorism index 2015}} === Linguistique === * {{chapitre|langue=fr|nom1=Bender|prénom1=Lionel M.|titre chapitre=Nilo-Saharien|titre ouvrage=Les langues africaines|auteurs ouvrage=Bernd Heine et Derek Nurse (dir.)|passage=55-120|lieu=Paris|éditeur=Karthala|année=2004|année première édition=2000|ISBN=2-84586-531-7}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christopher|nom1=Ehret|titre=A Historical-Comparative Reconstruction of Nilo-Saharian|lieu=Cologne|éditeur=Rüdiger Köppe|collection=Sprache und Geschichte in Afrika|numéro dans collection=12|année=2001|pages totales=663|isbn=3-89645-098-0}} === Art === * {{article|langue=fr|périodique=CNRS Le journal|url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1115.htm?&debut=1648|date=6 juin 2007|titre=Découverte de parures parmi les plus anciennes au monde|id=CNRS 2007}} * {{article|langue=fr|nom1=d'Errico|prénom1=Francesco|titre=L'origine de l'humanité et des cultures modernes. Le point de vue de l'archéologie|périodique=Diogène|année=2006|numéro=214|passage=147-159|url=http://www.cairn.info/revue-diogene-2006-2-page-147.htm|doi=10.3917/dio.214.0147}} * {{article|langue=fr|nom1=Kuhn|prénom1=Steven L.|nom2=Stiner|prénom2=Mary C.|titre=Les parures au paléolithique. Enjeux cognitifs, démographiques et identitaires|périodique=Diogène|année=2006|numéro=214|passage= 47-58|url=http://www.cairn.info/revue-diogene-2006-2-page-47.htm|doi=10.3917/dio.214.0047}} * {{lien web|langue=fr|auteur1=Louis Perrois|titre=Afrique noire (Arts) - Un foisonnement artistique|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=5 septembre 2016|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/afrique-noire-arts-un-foisonnement-artistique/|id=Perrois EU}} * {{lien web|langue=fr|url=https://web.ac-reims.fr/dsden10/exper/IMG/pdf/dossier_pedagogique-3.pdf|éditeur=Académie de Reims|titre=Art africain|année=2011|id=Académie de Reims 2011|brisé le = 2024-02-25}} * {{lien web|langue=fr|url=http://whc.unesco.org/fr/list/1021/|titre=Tsodilo|éditeur=UNESCO, site du patrimoine mondial|id=UNESCO WHC}} * {{article|langue=en fr|url=http://www.icomos.org/centre_documentation/inora/inora5/inora-5-6.pdf|passage=23|titre=L'art rupestre du Botswana|auteur1=Nick Walter|périodique=INORA (international newsletter on rock art - lettre internationale d'information sur l'art rupestre)|numéro=5|année=1993|éditeur=[[ICOMOS]]/[[UNESCO]]}} * {{article|langue=fr|url=http://www.scienceshumaines.com/la-decouverte-du-premier-rite-humain_fr_15282.html|périodique=Sciences humaines|titre=La découverte du premier rite humain ?|auteur1=Jean-François Dortier|date=16/01/2007}} * {{article|langue=fr|prénom1=Jean-Loïc|nom1=Le Quellec|titre=Périodisation et chronologie des images rupestres du Sahara central|périodique=Préhistoires Méditerranéennes|numéro=4|année=2013|date=16 janvier 2015|url=http://pm.revues.org/715}} * {{lien web|langue=en|auteur institutionnel=BBC|url=http://www.bbc.co.uk/ahistoryoftheworld/objects/Z1CgMudYTJWzpTi-TW1IAA|année=2010|titre=A history of the world - Ife head|site=bbc.co.uk}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=G. Chesi|auteur2=G. Merzeder|titre=The Nok Culture|sous-titre=Art in Nigeria 2500 Years Ago|éditeur=Prestel Publishing|année=2007|isbn=978-3-7913-3646-6}} * {{lien web|langue=fr|auteur1=Olivier Bonfait|titre=Collectionnisme|éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne|consulté le=8 septembre 2016|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/collectionnisme/|id=Bonfait}} * {{article|langue=fr|périodique=Jeune Afrique|titre=Peinture : Picasso envoûté par les fétiches|date=2 janvier 2015|auteur1=Léo Pajon|url=http://www.jeuneafrique.com/35870/culture/peinture-picasso-envo-t-par-les-f-tiches/}} * {{chapitre|langue=fr|auteur1=János Riesz|titre chapitre=Le discours sur l’« art nègre » : modèle de la réception de la future littérature nègre ?|titre ouvrage=Littératures noires|collection=Les actes|année=2011|url=http://actesbranly.revues.org/482|nature ouvrage=Actes du Colloque international de littérature, musée du quai Branly et Bibliothèque nationale de France, 29-30 janvier 2010}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[David Livingstone]]|titre=Explorations dans l'Afrique australe|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1859|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MqFCGYQi7r8C&pg=GBS.PP9&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ola Balogun|auteur2=Pathé Diagne|auteur3=Honorat Aguessy|auteur4=Alpha I. Sow|titre=Introduction à la culture africaine|éditeur=UNESCO, 10/18|année=1977|lire en ligne=http://unesdoc.unesco.org/images/0002/000245/024553fo.pdf|id=Balogun ''et alii'' 1977}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nadine Martinez|titre=Formes et sens de l'art africain : Les surfaces planes dans les œuvres d'art des Dogon, Bamana et Sénoufo du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2003|passage=6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lrVBARTqdNAC&pg=PA6}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Jacques Breton|titre=Les arts premiers|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|collection=Que sais-je ?|numéro dans collection=3817|année=2012|numéro d'édition=2|format=epub|isbn=}} * {{article|langue=fr|auteur1=Peter Mark|titre=Est-ce que l'art africain existe ?|périodique=Revue française d'histoire d'outre-mer|tome=85|numéro=318|mois=1er trimestre|année=1998|passage=3-19|doi=10.3406/outre.1998.3599}} * {{chapitre|langue=fr|url=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_18-19/25934.pdf|titre chapitre=Pour une anthropologie des arts de l'Afrique noire|année=1988|auteur1=Louis Perrois|auteurs ouvrage=W. Schmalenbach (dir.)|titre ouvrage=Arts de l'Afrique noire dans la collection Barbier-Mueller|éditeur=Nathan|passage=27-43}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Éloi Rousseau|auteur2=Johann Protais|titre=Chefs-d'œuvre de l'art africain|éditeur=Larousse|année=2016|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Janette Deacon|responsabilité1=éd.|titre=The future of african's past|éditeur=Trust african rock art|nature ouvrage=proceeding of the 2004 TARA rock art conference Nairobi|année=2005|lire en ligne=http://africanrockart.org/wp-content/uploads/2013/10/The%20Future%20of%20Africa's%20Past.pdf}} * {{article|langue=fr|titre=Les grandes étapes de l’aventure culturelle de l’Homme. Émergence de la conscience|auteur1=Henri de Lumley|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|année=2008|volume= 152|numéro= 1|passage=253-259|url=http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_1_92124}} * {{article|langue=fr|auteur1=Patrick Paillet|titre=Art et comportements symboliques au Paléolithique : quelques points de vue actuels|périodique=Collection de tirés-à-part de la bibliothèque de l'I.P.H.|année=2015|url=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01138307}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marian Vanhaeren|auteur2=Francesco d'Errico|titre=Aux origines de la parure|éditeur=Pour la science|collection=Dossier Pour la science|numéro dans collection=76|année=2012|mois=juillet-septembre|présentation en ligne=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-aux-origines-de-la-parure-30143.php}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christopher S.|nom1=Henshilwood|prénom2=Francesco|nom2=d'Errico|titre=Homo symbolicus : the dawn of language, imagination and spirituality|lieu=Amsterdam & Philadelphie|éditeur=John Benjamins Publishing|année=2011|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=7R1zAAAAQBAJ|id=Henshilwood ''et alii'' 2011}} * {{article|langue=en|auteur1=C.S. Henshilwood|auteur2=F. d'Errico|auteur3=R. Yates|auteur4=Z. Jacobs|auteur5=C. Tribolo|auteur6=G.A.T. Duller|auteur7=N. Mercier|auteur8=[[Judith Sealy|J. Sealy]]|auteur9=H. Valladas|auteur10=I. Watts, I.|auteur11=A.G. Wintle|titre=Emergence of modern human behavior : Middle Stone Age engravings from South Africa|périodique=Science|jour=15|mois=février|année=2002|volume= 295|passage=1278-1280|doi=10.1126/science.1067575|url=http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.477.4710&rep=rep1&type=pdf|id=Henshilwood ''et alii'' 2002}} * {{article|langue=en|auteur1=M. Vanhaeren|auteur2=F. d'Errico|auteur3=C. Stringer|auteur4=S.L. James|auteur5=J.A. Todd|auteur6=H.K. Mienis|année=2006|titre=Middle Paleolithic Shell Beads in Israel and Algeria|périodique=Science|volume= 312|numéro=5781|passage=1785-1788|id=Vanhaeren ''et alii'' 2006}} * {{lien web|langue=fr|titre=La belle santé du marché de l'art africain|auteur1=Juliette Rengeval|éditeur=RFI|url=http://www.rfi.fr/emission/20150719-art-africain-pierre-amrouche-ventes-records-|date=19 juillet 2015}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François-Xavier Fauvelle|titre=Le rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge africain|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio|série=histoire|année=2013|isbn=}} * {{article|langue=fr|titre=Épopée et identité : exemples africains|auteur1=Christiane Seydou|périodique=Journal des africanistes|année= 1988|volume= 58|numéro= 1|passage=7-22|url=http://www.persee.fr/doc/jafr_0399-0346_1988_num_58_1_2246}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Soro Solo|titre=Le Mvett, épopée africaine|éditeur=France Inter|nature ouvrage=Émission « L'Afrique enchantée »|année=2013|mois=mars|jour=24|format=audio, 59 min|écouter en ligne=https://www.franceinter.fr/emissions/l-afrique-enchantee/l-afrique-enchantee-24-mars-2013}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ursula Baumgardt|titre=Entretien scientifique avec Ursula Baumgardt|éditeur=[[INALCO]]|année=2016|mois=avril|jour=13|format=audio, 13 min 21 s|écouter en ligne=https://hal-inalco.archives-ouvertes.fr/medihal-01326189v1}} * {{article|langue=fr|titre=Morphologie du conte africain|auteur1=Denise Paulme|périodique=Cahiers d'études africaines|année=1972|volume=12|numéro= 45|passage=131-163|url=http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1972_num_12_45_2775}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Lilyan Kesteloot]]|auteur2=Bassirou Dieng|titre=Les épopées d'Afrique noire|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2009|isbn=}} * {{article|langue=fr|numéro=195|année=2009|titre=Littératures orales africaines|auteur1=Vincent Hecquet|passage=833-840|périodique=Cahiers d'études africaines|url=http://etudesafricaines.revues.org/14052}} * {{article|langue=fr|auteur1=[[Lilyan Kesteloot]]|titre=La littérature négro-africaine face à l'histoire de l'Afrique|périodique=Afrique contemporaine|année=2012|numéro=241|passage=43-53|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-1-page-43.htm|doi=10.3917/afco.241.0043}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Derive|titre=Place et rôle de l’oralité dans la critique littéraire africaniste|éditeur=CNRS/INALCO, Laboratoire [[Langage, langues et cultures d'Afrique noire]] (LLACAN)|année=2008|lire en ligne=http://llacan.vjf.cnrs.fr/publications/Place_et_role_de_l_oralite_dans_la_critique_litteraire_africaniste.pdf}} * {{article|langue=fr|périodique=Homme et migrations|numéro=1297|année=2012|titre=Visibilité et légitimation de l’Afrique dans le champ de la danse contemporaine|auteur1=Altaïr Despres|passage=116-126|url=https://hommesmigrations.revues.org/1553}} * {{article|langue=fr|nom1=Wolf|prénom1=Laurent|titre=L'art contemporain à l'heure de la mondialisation|périodique=Études|année=2007|volume=406|passage=649-658|url=http://www.cairn.info/revue-etudes-2007-5-page-649.htm}} * {{article|langue=fr|url=http://afrique.lepoint.fr/culture/diaspora-ces-artistes-en-guerre-contre-les-cliches-23-09-2015-1967455_2256.php|titre=Diaspora : ces artistes en guerre contre les clichés|auteur1=Claire Barbuti|jour=24|mois=9|année=2015|périodique=Le Point Afrique}} * {{lien web|langue=fr|url=http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=9521|titre=Les processus socio-historiques à l'œuvre dans les arts contemporains africains|auteur1=Boubacar Traoré|site=africultures.com|date=8 juin 2010|consulté le=29 sept. 2016}} * {{article|langue=fr|nom1=Forest|prénom1=Claude|titre=L'industrie du cinéma en Afrique. Introduction thématique|périodique=Afrique contemporaine|année=2011|numéro=238|passage=59-73|url=http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2011-2-page-59.htm|doi=10.3917/afco.238.0059}} * {{lien web|langue=fr|url=http://www.inaglobal.fr/cinema/article/les-cinemas-africains-face-au-chantier-du-numerique|titre=Les cinémas africains face au chantier du numérique|auteur1=Colin Dupré|date=2 oct. 2013|consulté le=29 sept. 2016}} * {{lien web|langue=fr|url=http://www.rfi.fr/afrique/20130301-nouvelle-politique-cinema-afrique-declaration-solennelle-de-Ouagadougou-FPCA|éditeur=RFI|titre=La nouvelle politique du cinéma en Afrique|auteur1=Siegfried Forster|date=04-04-2013}} * {{article|langue=fr|titre=Bienvenue à Nollywood, deuxième producteur mondial de films|auteur1=Élisa Mignot|date=5 mai 2011|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/12/25/bienvenue-a-nollywood-deuxieme-producteur-mondial-de-films_1284881_3212.html|périodique=Le Monde|id=Mignot 2011}} === Sport === * {{article|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Augustin|titre=Éléments géopolitiques du sport africain|périodique=Les Cahiers d’Outre-Mer|numéro=250|mois=avril-juin|année=2010|url=http://com.revues.org/5922|doi=10.4000/com.5922}} === Généralités === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rahmane Idrissa|auteur2=Jean-Joseph Boillot|titre=L'Afrique pour les nuls|éditeur=First éditions|année=2015|format=epub|isbn=}} </div> == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:Africa | wikisource=Catégorie:Afrique|wikisource titre=L’Afrique | wikt=Afrique | wikiquote=Afrique | wikinews=Catégorie:Afrique | wikivoyage=Afrique }} === Articles connexes === {{catégorie principale}} * [[Diaspora africaine]] * [[Liste des agglomérations d'Afrique]] * [[Union africaine]] * [[Académie africaine des langues]] * [[Énergie solaire en Afrique]] * [[Afrique subsaharienne]] * [[Journée mondiale de l'Afrique]] * [[Alkebulan]] * ''L'Afrique en 100 questions: 2,5 milliards de voisins en 2050, 100 questions'' === Liens externes === {{Liens}} * {{lien web|langue=en|url=http://worldmap.harvard.edu/africamap/|titre=AfricaMap (carte interactive)|site= WorldMap|éditeur=''Center for Geographic Analysis'', Harvard University}} {{Palette|Pays d'Afrique|Régions du monde|Masses continentales}} {{Portail|Afrique|géographie}} [[Catégorie:Afrique|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andalousie
Andalousie
{{Infobox Communauté autonome d'Espagne | nom = Andalousie<br /><small>Andalucía</small> | drapeau = Flag of Andalucía.svg | blason = Emblem of Andalusia.svg | devise = Dominator Hercules fundator <br />''Andalucía por sí, para España y la humanidad''<br />« L'Andalousie par elle, pour<br />l'Espagne et l'humanité » | hymne = "La bandera blanca y verde"<br /> {{smaller|"Le drapeau blanc et vert"}}<br /> <div style="display:inline-block;margin-top:0.4em;"> [[File:Himno de Andalucía (Coral).ogg|center]]</div> | capitale = [[Séville]] | rang = 2 | superficie = 87268 | proportion_superficie = 17,2 | population = 8500808 | année_pop = 2021 | rang Population = 1 | pourcent population = 17,84 | Gentilé_Langue1 = [[Andalous|Andalou(s), Andalouse(s)]] | Langue1 = | Gentilé_Langue2 = | date autonomie = 11 janvier | année autonomie = 1982 | congressistes = 61 | sénateurs = 41 (32 élus et 9 désignés) | Président = [[Juan Manuel Moreno]] ([[Parti populaire (Espagne)|PP]]) | imageloc = Andalucia in Spain (plus Canarias) .svg | url = [http://www.juntadeandalucia.es/ juntadeandalucia.es] | légende drapeau = [[Drapeau de l'Andalousie]] | parlement = [[Parlement d'Andalousie]] }} L{{'}}'''Andalousie''' ({{en langue|es|Andalucía}}), est une communauté autonome composée de huit provinces, située dans le Sud de l'[[Espagne]]. Elle constitue l'une des dix-sept [[Communautés autonomes d'Espagne|communautés autonomes]] du pays : la communauté autonome d'Andalousie ({{en langue|es|Comunidad Autónoma de Andalucía}}). La [[Junte d'Andalousie]] est l'institution qui exerce le gouvernement de la communauté autonome. Le préambule du statut d'autonomie du pays reconnaît l'Andalousie comme une « [[réalité nationale]] ». Elle est située dans le Sud de la [[péninsule Ibérique]]. Elle est bordée au nord par l'[[Estrémadure (Espagne)|Estrémadure]] et [[Castille-La Manche]], à l'est par [[région de Murcie|Murcie]], au sud par la [[mer Méditerranée]], l'océan Atlantique et à l'ouest par le [[Portugal]]. La province fut le dernier bastion de la période de domination musulmane de la péninsule ibérique, [[Al-Andalus]] (dont l'Andalousie actuelle qui en tire son nom, n'en a longtemps été qu'une petite partie), et la [[Prise de Grenade]] en 1492 marqua la fin de la ''[[Reconquista]]''. L'[[Alhambra (Grenade)|Alhambra]] y reste le plus important témoignage architectural de cette période. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Andalousie}} [[Fichier:Olivenplantagen.jpg|vignette|Les oliveraies : paysage typique de l'Andalousie.]] L'Andalousie est la deuxième plus grande communauté autonome d'Espagne et la plus peuplée avec une population de {{unité|8414240 habitants}}<ref>{{lien web |langue=es |titre=INE. Instituto Nacional de Estadística<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.ine.es |site=INE |consulté le=08-04-2023}}.</ref> pour une superficie de {{unité|87591|km|2}}, soit une densité de {{unité|96|hab/||km|2}}. === Provinces d'Andalousie === [[Fichier:Provincias de Andalucía.svg|vignette|Carte des provinces d'Andalousie.]] L'Andalousie est divisée en huit [[provinces d'Espagne|provinces]] : * [[province d'Almería]] ([[Almería]]) ({{unité|8769|km|2}}, {{nombre|716820|habitants}} en 2019) ; * [[province de Cadix]] ([[Cadix]]) ({{unité|7442|km|2}}, {{nombre|1240155|habitants}} en 2019) ; * [[province de Cordoue]] ([[Cordoue]]) ({{unité|13769|km|2}}, {{nombre|782979|habitants}} en 2019) ; * [[province de Grenade]] ([[Grenade (Espagne)|Grenade]]) ({{unité|12635|km|2}}, {{nombre|914678|habitants}} en 2019) ; * [[province de Huelva]] ([[Huelva]]) ({{unité|10148|km|2}}, {{nombre|521 870|habitants}} en 2019) ; * [[Province de Jaén (Espagne)|province de Jaén]] ([[Jaén (Espagne)|Jaén]]) ({{unité|13484|km|2}}, {{nombre|633564|habitants}} en 2019) ; * [[province de Malaga]] ([[Malaga]]) ({{unité|7308|km|2}}, {{nombre|1661785|habitants}} en 2019) ; * [[province de Séville]] ([[Séville]]) ({{unité|14036|km|2}}, {{nombre|1942389|habitants}} en 2019). === Relief et hydrographie === Au nord de la région, l'élément principal du relief est la vallée du [[Guadalquivir]], située entre deux chaînes de montagnes, la [[sierra Morena]] au nord et les [[cordillères Bétiques]] au sud (dont fait partie la [[Sierra Nevada (Espagne)|Sierra Nevada]]). Long de {{unité|657 km}}, le Guadalquivir (de l'arabe ''Wad Al Kabir'', « le grand fleuve ») est un des grands [[fleuve]]s de la [[péninsule Ibérique]], arrosant notamment Séville et Cordoue. Ses principaux affluents sont le [[Jándula]], le [[Yeguas]], le [[Guadalmellato]], le [[Guadiato]], le [[Genil]] (qui arrose la plaine de Grenade, venant de la [[Sierra Nevada (Espagne)|sierra Nevada]]) et le [[Bembézar]]. Son bassin communique au nord avec la [[Meseta]] (région de [[Castille-La Manche]]) par le défilé de [[Despeñaperros]] (sur la route de [[Jaén (Espagne)|Jaén]] à [[Madrid]]). Les [[cordillères Bétiques]] séparent l'Andalousie du Guadalquivir (provinces de Jaén, de Cordoue, de Huelva, de Séville et parties des provinces de Malaga, Cadix et Grenade) de l'Andalousie méditerranéenne (provinces d'Almería, de Malaga et parties des provinces de Grenade et de Cadix). Les principaux points de passage à travers ces cordillères sont le col du [[Soupir du Maure]] (entre Grenade et [[Motril]]) et le col d'[[Antequera]] (entre Cordoue et Malaga). === Flore et faune === [[File:Vegetacion en andalucia.png|thumb|325px|Provinces floristiques d'Andalousie]] Biogéographiquement, l'Andalousie fait partie de la sous-région méditerranéenne occidentale du bassin méditerranéen. La végétation typique de l'Andalousie est la forêt méditerranéenne, caractérisée par des plantes vivaces feuillues [[xérophile]]s, adaptées aux étés longs et secs. L'espèce dominante de la communauté climacique est le [[chêne vert]] (''Quercus ilex''). Le [[chêne-liège]] (''Quercus suber''), divers pins et le sapin espagnol (''[[Abies pinsapo]]'') sont également abondants. En raison de la culture, les oliviers (''Olea europaea'') et les [[amandier]]s (''Prunus dulcis'') abondent également. Le sous-étage dominant est composé d'espèces ligneuses épineuses et aromatiques, telles que le [[romarin]] (''Rosmarinus officinalis''), le thym (''Thymus'') et le [[ciste]]. Dans les zones les plus humides aux sols acides, les espèces les plus abondantes sont le chêne et le chêne-liège, et l'[[eucalyptus]] cultivé. Dans les forêts, les feuillus du genre ''Populus'' ([[peuplier]]s, [[tremble]]s) et ''Ulmus'' (ormes) sont également abondants; les peupliers sont cultivés dans les plaines de [[Grenade (Espagne)|Grenade]]<ref>{{ouvrage| nom = Ibarra| prénom = P.| chapter = Las formaciones vegetales de Andalucía| titre = Geografía de Andalucía (Coor. López Antonio)| année = 2003| éditeur = Ariel Geografía| lieu = Barcelona| langue = es| isbn = 84-344-3476-8}}</ref>. Les forêts andalouses ont été très modifiées par les établissements humains, l'utilisation de presque toutes les meilleures terres pour l'agriculture et les incendies de forêt fréquents. Les forêts dégradées deviennent des [[garrigue]]s arbustives et combustibles. De vastes zones ont été plantées d'arbres non [[Climax (écologie)|climaciques]] tels que des pins. Il existe maintenant une politique de conservation claire pour les forêts restantes, qui survivent presque exclusivement dans les montagnes. La biodiversité de l'Andalousie s'étend également à sa faune. Plus de 400 des 630 espèces de vertébrés existant en Espagne se trouvent en Andalousie. S'étendant sur les bassins méditerranéen et atlantique et adjacente au détroit de Gibraltar, l'Andalousie se trouve sur la route migratoire de bon nombre des nombreux troupeaux d'oiseaux qui voyagent chaque année d'Europe vers l'Afrique et vice-versa<ref> {{ouvrage| nom = Rubio| prénom = J.M.| chapter = La fauna andaluza| titre = Geografía de Andalucía (Coor. López Antonio)| année = 2003| éditeur = Ariel Geografía| lieu = Barcelona| langue = es| isbn = 84-344-3476-8}}</ref>. Les zones humides andalouses abritent une riche variété d'oiseaux. Certains sont d'origine africaine, comme la [[Foulque à crête]] (''Fulica cristata''), la [[talève sultane]] (''Porphyrio porphyrio'') et le [[flamant rose]] (''Phoenicopterus roseus''). D'autres sont originaires d'Europe du Nord, comme l'[[oie cendrée]] (''Anser anser''). Les oiseaux de proie (rapaces) comprennent l'[[Aigle ibérique]] (''Aquila adalberti''), le [[vautour fauve]] (''Gyps fulvus''), le [[Milan noir]] et le [[Milan royal]] (''Milvus migrans'' et ''Milvus milvus''). [[File:Linces12.jpg|thumb|Le [[Lynx ibérique]] (''Lynx pardinus'')]] Parmi les herbivores, on compte plusieurs espèces de cerfs (''Cervidae''), notamment le [[daim]] (''Dama dama'') et le [[chevreuil]] (''Capreolus capreolus'') ; le [[mouflon européen]] (''Ovis aries musimon'' ), un mouton sauvage ; et le [[bouquetin ibérique]] (''Capra pyrenaica'', qui malgré son nom scientifique ne se trouve plus dans les Pyrénées). Le bouquetin ibérique perd depuis peu du terrain au profit du [[mouflon de Barbarie]] (''Ammotragus lervia''), une espèce invasive venue d'Afrique, introduite pour la chasse dans les années 1970. Parmi les petits herbivores figurent les lapins - en particulier le [[lapin européen]] ( ''Oryctolagus cuniculus'' ) - qui constituent la partie la plus importante du régime alimentaire des espèces carnivores des forêts méditerranéennes. Les grands carnivores tels que le [[Loup ibérique]] (''Canis lupus signatus'') et le [[Lynx ibérique]] (''Lynx pardinus'') sont très menacés et se limitent à la sierra d'Andújar, à l'intérieur de la [[sierra Morena]], [[Parc national de Doñana|Doñana]] et [[Despeñaperros]]. Néanmoins, aucun loup n’a été observé en Andalousie depuis 2013 et son extinction devient officielle en 2023<ref>[https://www.lefigaro.fr/international/les-loups-ont-officiellement-disparu-en-andalousie-20230805 Les loups ont officiellement disparu en Andalousie], lefigaro.fr, 6 août 2023</ref>. Plus abondants et dans des situations de conservation variées sont des carnivores plus petits comme les [[loutre]]s, les chiens, les renards, le [[blaireau européen]] (''Meles meles''), le [[putois]] européen (''Mustela putorius''), la [[belette pygmée]] (''Mustela nivalis''), le [[chat sauvage européen]] (''Felis silvestris'') , la [[genette commune]] (''Genetta genetta'') et la mangouste d'Égypte (''[[Herpestes ichneumon]]'')<ref> {{lien web|url = http://www.juntadeandalucia.es/medioambiente/contenidoExterno/Pub_aula_verde/aulaverde31/patrimv.html|titre = Patrimonio vivo: la fauna andaluza|consulté le = 4 octobre 2008|éditeur = Consejería de Medio Ambiente (Junta de Andalucía)|archive-url = https://web.archive.org/web/20090606125530/http://www.juntadeandalucia.es/medioambiente/contenidoExterno/Pub_aula_verde/aulaverde31/patrimv.html|archive-date = 6 June 2009}}</ref>. == Histoire == === Préhistoire === [[Fichier:Los Millares recreacion cuadro.jpg|vignette|Maquette du site archéologique de [[Los Millares]]]] L'agriculture est présente dès le {{VIe}} millénaire {{avjc}} en Andalousie, apportée par les descendants d'agriculteurs venus d'Anatolie et du bassin égéen par le courant de la [[céramique cardiale]]. Par la suite, la culture archéologique de [[Los Millares]] (âge du cuivre) se propage à travers l'Andalousie orientale et le [[Levant espagnol]] entre la fin du {{IVe}} et la fin du {{IIIe}} millénaire {{av JC}} Son principal représentant est le gisement éponyme de Los Millares. La culture de Los Millares montre un haut degré de fortification des villages, ce qui contraste avec les populations néolithiques précédentes, dispersées et avec peu de protections ; des nécropoles à l'extérieur des villages, avec une abondance de tombes [[Mégalithe|mégalithiques]] collectives en forme de ''[[tholos|tholoi]]'' et une différenciation sociale marquée dans les tombes. === Antiquité : Ibères, colonies phéniciennes et province de l'Empire romain === Pendant l'[[Antiquité]], l'Andalousie est peuplée par les [[Ibères]]. Les fouilles archéologiques semblent indiquer que les [[Phéniciens]] s'installent sur des sites de la péninsule Ibérique vers la fin du {{s-|IX}} ou le début du {{s-|VIII}}. Leur venue résulte de la présence dans cette région de riches mines de [[cuivre]], d'[[argent]] et de [[plomb]]. La principale fondation phénicienne est d'origine [[tyr]]ienne, sur des îles de la [[baie de Cadix]] (''Gadir'' en phénicien). Des [[Grecs]] dont des [[Phocée|Phocéens]] installent également des colonies. Au {{Ier}} millénaire {{avjc}}, dans l'ouest de l'Andalousie moderne se développe la [[Tartessos|culture tartessienne]] qui présente un mélange d'éléments phéniciens et indigènes ainsi que son propre système d'écriture utilisé pour écrire le tartessien. Avec la chute des villes phéniciennes d'origine à l'Est, [[Carthage]] - elle-même la colonie phénicienne la plus importante - devient la puissance maritime dominante de la Méditerranée occidentale et le partenaire commercial le plus important pour les villes phéniciennes le long de la côte andalouse. Certaines des villes andalouses les plus importantes pendant la domination carthaginoise comprennent ''Gadir'' ([[Cadix]]), ''Qart Juba'' ([[Cordoue]]), ''Ilipa'' (près de la [[Séville]] moderne), ''Malaka'' ([[Málaga]]) et ''Sexi'' ou ''Seksi'' (près de l'[[Almuñécar]] moderne). L'Andalousie est la principale base de la guerre avec Rome menée par le général carthaginois [[Hannibal]]. [[Image:BAELO CLAUDIA.jpg|thumb|[[Baelo Claudia]], ancienne [[Cité (ville)|cité]] [[Rome antique|romaine]]]] La région passe enfin sous l'obédience des [[Rome antique|Romains]]. La conquête romaine du [[Mer Méditerranée|littoral méditerranéen]] et de l'Andalousie s'étend entre [[194 av. J.-C.|194 {{av JC}}]] et [[172 av. J.-C.|172 {{av JC}}]]. Les Romains ayant vaincu les Carthaginois et conquis l'Andalousie, la région est rebaptisée [[Bétique]]. Elle est entièrement intégrée à l'Empire romain. De cette région sont venus de nombreux magistrats et sénateurs romains. [[Cordoue|Corduba]] (Cordoue), est ainsi le berceau des ''Annaei'', famille des [[Sénèque le Jeune|Sénèques]] et de [[Lucain]] et la région celui des empereurs [[Trajan]] et (très probablement) [[Hadrien]]. L'Andalousie est une province prospère, grâce à son agriculture, à la facilité de navigation sur le ''Baetis'' et surtout à ses [[Port (marine)|ports]] facilement aménageables. Elle dispose aussi des mines de plomb et d'argent de la [[sierra Morena]] et du [[Río Tinto (fleuve)|Rio Tinto]]. Elle exporte du blé, du vin, des salaisons, du [[garum]], de l'huile d’olive réputée, emballée dans les célèbres [[amphore]]s espagnoles. La romanisation se manifeste dans ses nombreuses villes (175 du temps de [[Pline l'Ancien|Pline]]<ref>Pline l'Ancien, ''[[L'Histoire naturelle]]'', III, 3</ref>, dont neuf [[colonie romaine|colonies de droit romain]]). [[Vespasien]] accorde le [[Droit romain|droit latin]] à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale de la Bétique qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province. La Bétique reste dans l'ensemble en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des [[Maures]] révoltés traversent le [[détroit de Gibraltar]] et ravagent la province, dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat [[Gaius Aufidius Victorinus]] rétablit la situation. === L'Andalousie wisigothique (507-710) === {{Article détaillé|Royaume wisigoth|Histoire de Séville}} Avec l'effondrement de l'[[Empire romain]], s'établissent les [[Vandales]] et les [[Wisigoths]]. À partir de la conquête du [[Royaume wisigoth|royaume wisigoth de Toulouse]] par les [[Francs]] de [[Clovis Ier|Clovis]] en 507, les Wisigoths établissent leur royaume dans la péninsule Ibérique autour de leur capitale [[Tolède]]. Bien que les Wisigoths aient commencé à s'établir en Espagne depuis la fin du {{s|V|e}}, leur installation ne se fait pas sans difficultés. Trop peu nombreux pour occuper toute la péninsule, le peuple wisigoth est surtout établi au nord de la [[Meseta]], entre le [[Tage]] et l'[[Èbre]] plutôt qu'en [[Bétique]] et sur la côte [[Mer Méditerranée|méditerranéenne]]. Ils se heurtent à la résistance des élites urbaines dans les [[Province romaine|provinces]] profondément romanisées de la Bétique et de la [[Lusitanie]]. Les tentatives des Wisigoths pour remettre la main sur la Bétique restent vaines, jusqu’à ce que [[Léovigild]] parvienne à s'emparer de l’actuelle Andalousie en 572. Décidé à installer sa lignée, le roi associe à son règne ses fils [[Récarède Ier|Récarède {{Ier}}]] et [[Herménégild]], ce dernier étant nommé en 579 duc de la Bétique, dont Hispalis ([[Séville]]) est le siège. Dans les centres urbains comme Séville ou [[Cordoue]], des édifices religieux remplacent des bâtiments plus anciens. De grands évêques, érudits et cultivés, firent de leurs sièges épiscopaux des centres intellectuels en les dotant de bibliothèques et d'écoles. Le plus célèbre d'entre eux fut sans doute [[Isidore de Séville]] (vers 570-636), dont les œuvres furent lues et commentées pendant tout le [[Moyen Âge]]. === Les débuts de la conquête musulmane (710) === Au-delà des légendes qui entourent les circonstances assez obscures dans lesquelles se déroulent les premiers épisodes de la [[conquête musulmane de la péninsule Ibérique]], plusieurs documents indiquent assez clairement (« au-delà de tout doute raisonnable », selon l'historien espagnol [[Pedro Chalmeta]]) que le débarquement des forces [[Arabie|arabo]]-[[berbères]] placées sous le commandement de [[Tariq ibn Ziyad]] a bénéficié de l'aide d'un chef byzantin, connu dans les sources arabes sous le nom « Youlyân », et dans l'historiographie chrétienne sous celui de « comte Julien ». L'existence de ce personnage de [[religion chrétienne]] mais d'origine incertaine — chef wisigoth, byzantin ou berbère ? — reste cependant mystérieuse : il semble qu'au moment de la conquête du [[Maghreb]] par le [[wali (arabe)|wali]] [[omeyyade]] de [[Kairouan]], [[Musa ibn Nusair]], qui étend ainsi l'autorité du [[califat de Damas]] jusqu'au détroit de Gibraltar, Julien était gouverneur de quelques villes de l'Extrême-Sud de l'Andalousie pour le compte des rois wisigoths, et, en Afrique du Nord, de Tanger et de (Ceuta). Fidèle [[Vassalité|vassal]] des rois [[Égica]] ([[687]]-[[700]]) et [[Wittiza]] ([[702]]-[[710]]), il prend, après la mort de ce dernier, le parti du [[Agila II|prince Agila]], écarté du trône de [[Tolède]] au profit du prétendant [[Rodéric]]. S'étant soumis aux [[musulman]]s, qui lui enlèvent Tanger, mais laissent momentanément Ceuta sous son gouvernement, Julien a alors pris part aux tractations engagées par Agila avec les Arabes, les incitant à franchir le [[détroit de Gibraltar]] pour aller soutenir dans la péninsule les prétentions de ce prince. Julien a notamment apporté une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant, en juillet-août [[710]], le succès du raid de pillage dirigé par [[Tarif ibn Malik]], puis celui, infiniment plus décisif, du débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad, en {{date-|avril 711}}, aboutissant à la [[bataille de Guadelete]] en {{date-|juillet 711}}. Des sources chrétiennes et arabes expliquent par ailleurs l'attitude de Julien par le fait que sa fille, Florinde, présente à la cour du roi Rodéric à Tolède, aurait été [[viol]]ée par ce dernier. La jeune fille aurait averti son père de cette humiliation en lui faisant parvenir un œuf pourri; ainsi prévenu, Julien livre la péninsule aux Arabes pour venger l'affront fait à sa fille. Cet épisode est généralement considéré comme [[Légende|légendaire]]. [[Fichier:Al-andalus 229.png|vignette|Un Juif et un musulman qui jouent au jeu d'échecs au {{s-|XIII}} en Andalousie.]] Durant le [[haut Moyen Âge]], le détroit de Gibraltar est le point de passage des armées [[omeyyades]] en Europe occidentale, à compter de [[711]]. === L'Andalousie au Moyen Âge (710-1492) === ==== L'époque du califat de Cordoue ==== L'Andalousie devient une partie du territoire sous autorité politique musulmane, qu'on appelle généralement [[Al-Andalus]]. Ce territoire se constitue sous la forme d'un [[émirat]] dans le cadre du [[Califat omeyyade]] de [[Damas]], puis, lorsque le califat passe aux mains des [[Abbassides]], Cordoue devient la capitale d'un [[califat de Cordoue|califat]] indépendant. Sa population est diverse, se composant de [[juif]]s ([[séfarades]]), de [[chrétien]]s de rite [[mozarabes]] et de [[Musulman|musulmans]] (en majorité des convertis, ainsi que des Berbères et des Arabes), tous unis par la [[langue arabe]] et la [[culture islamique]] et arabo-musulmane. Au {{s-|X|e}}, Cordoue est la plus grande ville d'[[Europe]] et brille pour l'essor scientifique. ==== La période des royaumes de taifas et des Almohades (1031-1248) ==== Mais le califat disparaît en [[1031]], ce qui ouvre la voie à des royaumes indépendants (dits [[taïfa]]s), autour des grandes villes, [[Séville]], [[Grenade (Espagne)|Grenade]] ou [[Almérie]], trop faibles chacun pour résister à l'expansionnisme des royaumes de [[Royaume de Castille|Castille]], de [[Royaume de León|León]] et d'[[Royaume d'Aragon|Aragon]], ainsi qu'aux dynasties [[Almoravide]] et [[Almohade]] qui vont intégrer l'Andalousie dans leur empire. Les villes n'en continuent pas moins leur développement économique, notamment [[Séville]]. ==== L'Andalousie entre le royaume de Castille et le royaume de Grenade (1248-1492) ==== [[Fichier:PuertaSevillaCarmona.JPG|vignette|Les fortifications de [[Carmona (ville espagnole)|Carmona]] prises par [[Ferdinand III de Castille]].]] {{Article détaillé|Royaume de Grenade}} L'effondrement des Almohades au {{s|XIII|e}} favorise la conquête par [[Ferdinand III de Castille]] de Cordoue (1236) puis de Séville (1248). Le reste de l'Andalousie devient le [[royaume de Grenade]], où se développe une culture assez brillante, avec les palais de Grenade notamment. Les années 1480 sont marquées par la reprise de la [[Guerre de Grenade|guerre]] de reconquête menée par le royaume de Castille et le royaume d'Aragon, unis par le mariage des [[Rois catholiques d'Espagne|Rois catholiques]], [[Isabelle la Catholique|Isabelle]] et [[Ferdinand le Catholique|Ferdinand]] : le 3 janvier 1492, les chrétiens s'emparent de [[Prise de Grenade|Grenade]], ultime étape de la ''[[Reconquista]]'' commencée dès le {{s|IX}} dans le nord de la péninsule. === Les Temps modernes (1492-1807) === ==== Les conséquences de la chute de Grenade ==== Les juifs de Castille et d'Aragon sont aussitôt forcés à la conversion ou à l'exil par le [[décret de l'Alhambra]]. Les musulmans sont dans un premier temps {{pas clair|confirmés dans leurs libertés}}, avant de subir le même sort en [[1502]]. La plupart se convertissent, mais leur fidélité à leur mode de vie et à la langue arabe les rendent suspects et on les désigne sous le nom de [[morisques]], ils subirent l'[[Inquisition espagnole|inquisition]] {{refnec|de façon impitoyable}}. Ils sont finalement expulsés en [[1609]] par un édit de [[Philippe III d'Espagne|Philippe III]]. ==== L'Andalousie et la conquête du nouveau monde ==== Le 17 avril 1492, les Rois catholiques signent les [[capitulations de Santa Fe]] (lieudit proche de Grenade) missionnant [[Christophe Colomb]] pour atteindre les [[Indes orientales|Indes]] (l'Asie) en traversant la [[Océan Atlantique|mer Océane]]. C'est du port andalou de [[Palos de la Frontera]] que part la première escadre (3 navires et 90 hommes) de Colomb le 3 août 1492. En octobre, croyant être arrivé aux Indes, il atteint quelques [[Caraïbes|îles des Caraïbes]], notamment [[Hispaniola]], première étape de la découverte et de la colonisation du [[Nouveau Monde|nouveau monde]]. Le deuxième voyage de Christophe Colomb, qui commence en septembre 1493, part de [[Cadix]] avec 17 navires et 1500 hommes : c'est le début de la colonisation d'Hispaniola ; par la suite, des liaisons entre la Castille et Hispaniola ont lieu de façon régulière. Dans les décennies qui suivent, l'Andalousie fournit nombre de conquistadors{{Note|texte=voir le livre La emigracion Andaluza a America ; les descendants des Andalous actuellement s'appellent « Latinos Americanos »}} : on peut citer [[Vicente Yáñez Pinzón|Vicente Pinzon]], originaire de Palos, qui a participé au voyage de 1492 et qui devient gouverneur de [[Porto Rico]] en 1505. En 1503, l'administration des colonies espagnoles dans le nouveau monde est établie à Séville avec la [[Casa de Contratación]]. Après la [[Chute de l'Empire aztèque|conquête de l'empire aztèque]] (Mexique) puis de l'[[empire inca]] (Pérou), l'Amérique devient une source de richesses pour l'Espagne, notamment grâce aux mines d'argent. L'Espagne connaît un afflux considérable d'argent-métal et Séville devient un grand pôle du commerce européen du {{s|XVI}}. ==== Autres événements ==== En 1704, la couronne espagnole perd [[Gibraltar]] qui devient une possession [[Royaume-Uni|britannique]]. === L'époque contemporaine === ==== Les révoltes paysannes et l'anarchisme andalou ==== À partir des années 1850, de grandes révoltes paysannes secouent l’Andalousie. Elles se placent bientôt sous l’étendard de l’[[anarchisme]], à la faveur de la diffusion des thèses de [[Mikhaïl Bakounine]] dans la région<ref>[https://www.monde-diplomatique.fr/mav/168/HOBSBAWM/61030 Prophétie andalouse, Eric Hobsbawm, Le Monde diplomatique]</ref>. ==== La guerre civile espagnole en Andalousie (1936-1939) ==== Dès le [[Soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne|coup d'Etat militaire des 17 et 18 juillet 1936]], les nationalistes parviennent à prendre le contrôle des grandes villes de l'ouest de la province (Séville, Cadix et Cordoue). Durant le reste de l'été, les rebelles étendent rapidement leur emprise sur toute la moitié ouest de la province. Ils sont renforcés par l'[[Armée d'Afrique (Espagne)|Armée d'Afrique]] venue des colonies espagnols du Maroc voisin. [[Francisco Franco|Franco]] s'installe d'ailleurs dans un premier temps à Séville qui est tenue d'une main de fer par [[Gonzalo Queipo de Llano]]. La partie orientale de la province est conquise les années suivantes. Par exemple, les [[Nationalistes espagnols|nationalistes]] s'emparent de [[Malaga]] le {{date|8|février|1937}} avec le soutien de l'aviation italienne. En Andalousie, la [[Guerre civile espagnole|guerre civile]] se double d'une répression politique d'une intensité sans égale dans le reste de l'Espagne. Les nationalistes fusillent [[Blas Infante]], principal instigateur du mouvement nationaliste andalou le {{date|11|août|1936}}, ainsi que [[Federico García Lorca|Federico Garcia Lorca]] le 19 août à Grenade (« le crime a eu lieu à Grenade »). Autre exemple, les [[Les 17 Roses de Guillena|17 Roses]], [[Droits des femmes en Espagne|femmes]] [[Républicains espagnols|républicaines]], sont fusillées dans la ville andalouse de [[Guillena]] en 1937<ref>{{Lien web |titre=Las 17 rosas de Guillena |url=https://historiamujeres.es/vidas/rosas_de_guillena.html |site=historiamujeres.es}}</ref>. Au total, Paul Preston a décompté 47399 morts causées par la répression nationaliste en dehors des combats (et 8367 par les violences du camp républicain) entre 1936 et 1939 en Andalousie<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Preston|titre=Une guerre d'extermination|lieu=Paris|éditeur=Belin|année=2016|pages totales=891|passage=841}}</ref>. === L'Andalousie dans l'Espagne post-franquiste === L'[[Exposition universelle]] de [[1992]] a lieu à Séville. En février [[2007]] les Andalous adoptent par référendum un nouveau [[Statut d'autonomie de l'Andalousie|statut d'autonomie]], qui remplace celui de [[1981]]. Dans le préambule la communauté autonome est définie comme une « [[réalité nationale]] ». Le statut est comparable à celui de la [[Catalogne]] sur de nombreux points, qui renforce les prérogatives régionales et modifie le mode de financement de l'administration régionale, notamment en lui accordant la moitié du produit de l'impôt sur le revenu (IRPF). == Toponymie == {{Article détaillé|Étymologie d'al-Andalus et de l'Andalousie}} == Politique == Les pouvoirs d'autogouvernement de la communauté autonome d'Andalousie sont exercés par diverses institutions regroupées au sein de la [[Junta de Andalucía]]. La capitale de l'Andalousie est la ville de [[Séville]]<ref>''{{lang|es|La capital de Andalucía es la ciudad de Sevilla, sede del Parlamento, de la Presidencia de la Junta y del Consejo de Gobierno […]}}'' (« La capitale de l'Andalousie est Séville, siège du Parlement, de la [[Président de la Junta de Andalucía|présidence de la Junta]] et du conseil de gouvernement ») - Article 4 du titre préliminaire du statut d'autonomie de l'Andalousie, approuvé par référendum le 18 février 2007 - Consultable sur le [http://www.estatuto.andalucia.es/inicio.html site consacré au statut d'autonomie].</ref> : la [[Président de la Junta de Andalucía|présidence du gouvernement]] est installée au [[palais de San Telmo]], et le [[Parlement d'Andalousie|Parlement autonome]] occupe l'[[Hôpital de las Cinco Llagas (Séville)|hôpital de las Cinco Llagas]]. Le siège du [[tribunal supérieur de justice d'Andalousie]] est à [[Grenade (Espagne)|Grenade]]. La [[Constitution espagnole de 1978]] reconnaissait que les [[communautés autonomes d'Espagne|communautés autonomes]] pouvaient disposer d'une certaine autonomie dans le cadre indissoluble de la nation espagnole. Le premier [[statut d'autonomie de l'Andalousie]] entra en vigueur en [[1981]]. Depuis lors des élections sont organisées régulièrement pour renouveler le parlement andalou. Un nouveau statut d'autonomie a été approuvé par le peuple andalou le {{date|18 février 2007}}. Le gouvernement est confié à la ''[[Junta de Andalucía]]'', institution regroupant les différents pouvoirs propres de la communauté. Le parlement est composé de {{nombre|109 sièges}}. Un [[Président de la Junta de Andalucía|président]] est à la tête de la [[Junta de Andalucía|junte d'Andalousie]], et dirige son [[Conseil de gouvernement d'Andalousie|gouvernement]]. Le [[Parti socialiste ouvrier espagnol|socialiste]] [[Manuel Chaves|Manuel Chaves González]] a été élu pour la première fois président en 1990. Il a par la suite été réélu à ce poste en [[1994]], [[1996]], [[2000]], [[2004]] et [[2008]] avant de céder sa place à [[José Antonio Griñán|José Antonio Griñán Martínez]] en {{date-|avril 2009}} à la suite de son entrée au [[Gouvernement Zapatero II|gouvernement]]. Le {{date-|5 septembre 2013}}, [[Susana Díaz]] devient la première femme à occuper la présidence du gouvernement andalou. En {{date-|janvier 2019}}, [[Juan Manuel Moreno]] est le premier président investi à n'être pas membre du PSOE. == Économie == [[File:The golden land of Andalusia. Spain.jpg|vignette|Ferme en Andalousie]] Même si elle a connu un spectaculaire développement économique dans les années 1990 et 2000, l'Andalousie reste la seconde région la moins riche d'Espagne. Elle a comme atout d'en être la région la plus peuplée et d'être très touristique avec plus de {{nombre|7 millions}} de visiteurs chaque année. Elle est devenue la troisième région d'Espagne pour les [[Technologies de l'information et de la communication|nouvelles technologies de l'information]]. Mais malgré cela, les emplois restent peu qualifiés, la région reste très dépendante du tourisme et de la construction. Éloignée des grands marchés européens, elle souffre aussi d'un manque de tissu industriel et d'investissements étrangers. Avec la [[crise économique de 2008]], l'Andalousie a atteint jusqu'à 37 % de [[chômage]] en {{date-|septembre 2013}}<ref>Source : http://www.datosmacro.com.</ref>. L'Andalousie est la première région productrice d'[[olive]]s en Europe (notamment dans la [[Province de Jaén (Espagne)|province de Jaén]]). Les autres productions principales sont les fruits et légumes (du [[Campo de Dalías]] ou encore les [[Fraise (fruit)|fraises]] de [[Huelva]]), les céréales et les oléagineux ([[tournesol]]) dans la plaine du [[Guadalquivir]], l'élevage bovin et porcin ([[jambon ibérique]] et [[jambon]] de la marque [[Jamón Serrano]]), l'industrie du cuir (notamment à [[Campillos]]), le vin (le [[vignoble d'Andalousie]] comprend notamment les appellations de [[Malaga (vin)|malaga]], de [[Xérès (DO)|xérès]] ou de [[Montilla-moriles (DO)|montilla-moriles]]). La canne à sucre est également cultivée de manière marginale près de [[Motril]] et [[Malaga]]. L’Andalousie a été surnommée le « jardin de l’Europe », en référence aux dizaines de milliers d’hectares qu’elle consacre aux cultures de fruits et de légumes et qui permettent à son agriculture de représenter à elle seule 25 % de la production espagnole. Près d'[[Almería|Almeria]], {{unité|40000|ha}} sont couverts de bâches plastiques, visibles depuis les satellites<ref>Les avis des astronautes ayant séjourné dans la [[Station spatiale internationale|station internationale]] divergent quant à l'identification de la [[grande Muraille]], mais la plus importante concentration de serres d'Almeria ({{unité|27|km}} sur {{unité|14|km}}) est visible.</ref>. La majorité des légumes sont [[Hydroponie|cultivés hors-sol]], dans des sacs d’[[argile expansée]] arrosés par des [[Agrochimie|solutions agrochimiques minérales]]. L’eau provient principalement de la nappe phréatique qui s'épuise et devient saumâtre. Les sols de la région se saturent rapidement en sels, même dans le cas des cultures hors-sol à cause des rejets de ces eaux de culture. En analysant les différents sous-secteurs, l'industrie alimentaire représente, dans l'industrie andalouse, plus de 16 % de la production totale. Par comparaison avec l'économie espagnole, ce sous-secteur est pratiquement le seul qui ait un certain poids dans l'économie nationale avec 16,16 %. Loin derrière, la fabrication de produits destinés à l'exportation représente un peu plus de 10 % de l'économie espagnole. Des entreprises comme [[Cruzcampo]] (Groupe [[Heineken]]), [[Puleva]], Domecq, Renault-Andalousie ou de [[Santana Motor]] sont des exemples de ces deux sous-secteurs. On notera le secteur aéronautique andalou, en seconde position au niveau national, derrière Madrid et qui représente environ 21 % du total quant au chiffre d'affaires et à l'emploi, et qui met en lumière des sociétés comme [[Airbus]], [[Airbus Military]], ou Alestis, nouveau venu sur ce marché. Au contraire, le peu de poids, au niveau national, de l'économie régionale dans des secteurs aussi importants que le textile ou l'électronique est symptomatique<ref>[https://www.fundacion-helice.net/irj/servlet/prt/portal/prtroot/helicev2.Comun.VisualizarDocumentoPublicoKM?URI=/irj/servlet/prt/portal/prtroot/helicev2.Comun.VisualizarDocumentoPublicoKM/publicDocuments/Inicio/SectorAeronautico2007.pdf&action=download Sector aeronáutico en Andalucía. Memoria estadística 2006-2007], en el sitio web de la [[Fundación Hélice]].</ref>. * [[Produit intérieur brut|PIB]] : {{nombre|146|milliards}} d'euros (estimations pour 2007) ; * PIB /hab. : {{formatnum:17251}} euros ; * Croissance du PIB entre [[1995]] et [[2005]] (base 100 en 95) : 154 (Espagne 143, zone euro 122) ; * Taux de croissance du PIB en 2006 : 3,9 % (moyenne de la zone euro : 2,8 %) ; * Taux de chômage : 23% en [[2018]]<ref>{{Article |titre=L’économie andalouse toujours à la traîne |périodique=[[Les Échos]] |date=30 novembre 2018|lire en ligne=https://www.lesechos.fr/monde/europe/leconomie-andalouse-toujours-a-la-traine-182817 |consulté le=12 août 2020}}.</ref> ; * Déficit commercial : {{unité|13,9 milliards}} d'euros (2006). La région est l'une des plus pauvres d'Espagne. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21 % de ses habitants vivent dans la pauvreté ou la précarité<ref>{{Article|titre=El 21,6% de los españoles se encuentra en peligro de pobreza|périodique=TeleSUR|date=21 juin 2018|lire en ligne=https://www.telesurtv.net/news/espanoles-peligro-pobreza-20180621-0019.html|consulté le=21 juin 2018}}.</ref>. == Culture == === Architecture === [[Fichier:Spain Andalusia Cordoba BW 2015-10-27 13-54-14.jpg|vignette|gauche|[[Grande mosquée de Cordoue]].]] Dans le domaine de l'architecture, l'Andalousie se distingue par la présence de vestiges de l'époque d'[[Al-Andalus|Al-Ándalus]]. Nombreux sont les châteaux et forteresses ([[château de Baños de la Encina]], forteresse d'[[Alcalá de Guadaíra]], alcazabas de Malaga et d'Almería…), les palais ([[Alhambra (Grenade)|Alhambra de Granada]], [[Alcázar de Jerez de la Frontera]], site archéologique de [[Madinat al-Zahra]]), les mosquées ([[Grande mosquée de Cordoue|Grande Mosquée de Cordoue]], [[mosquée d'Almonaster la Real]], [[Giralda]] de Séville) et les [[bains publics]] (Jaén, Grenade, Cordoue) à être parvenus {{incise|intacts ou plus ou moins remaniés}} jusqu'à nos jours, du fait de la présence prolongée des musulmans dans la région, qui ne fut conquise qu'entre 711 et 1492. Après la conquête, les Castillans reprirent les canons de l'[[art hispano-mauresque]] dans l'[[architecture mudéjare]], dont la plus brillante réalisation est l'[[Alcazar de Séville|Alcázar de Séville]]. Ils introduisirent par ailleurs l'[[Architecture gothique en Espagne|architecture gothique]], mise en œuvre dans des ensembles castraux ([[Alcazar de Cordoue]]) ou dans des constructions religieuses. À partir du {{s-|XVI}}, l'[[architecture de la Renaissance]] va connaître un certain succès en Andalousie. Le [[Palais de Charles Quint (Alhambra)|palais de Charles Quint]] à Grenade, les cathédrales de Cordoue, Jaén et [[Cathédrale de l'Incarnation de Grenade|Grenade]], la [[Casa de Pilatos]] et l'[[Hôpital de las Cinco Llagas (Séville)|hôpital des Cinq-Plaies]] de Séville en sont les meilleurs exemples. Par la suite, l'[[architecture baroque]] va se diffuser sur tout le territoire andalou qu'elle va profondément marquer de son empreinte, notamment à Séville. Les témoignages de cette époque sont nombreux et se retrouvent dans toutes les villes de la région. Les églises ([[Église Saint-Louis-des-Français de Séville|San Luis de los Franceses]], Salvador…) et palais ([[palais de San Telmo]], [[Palais archiépiscopal de Séville|palais archiépiscopal]]…) de Séville et la [[chartreuse de Grenade]] figurent parmi les chefs-d'œuvre de cette période. Les époques successives verront, entre autres, l'apparition de l'[[architecture néo-classique]], bien représentée à la [[fabrique royale de tabac de Séville]], et l'architecture régionaliste, chère à [[Aníbal González (architecte)|Aníbal González]]. L'[[Exposition ibéro-américaine de 1929]] à Séville donne lieu à la construction d'un large éventail de constructions de ce type : [[Plaza de España (Séville)|Plaza de España]], [[Plaza de América]] ou encore [[hôtel Alfonso XIII]]. === Littérature === [[Fichier:Lorca (1914).jpg|vignette|[[Federico García Lorca]].]] Des auteurs andalous ont fait connaitre l'Andalousie et le castillan qu'on y parle à travers leurs écrits : [[Luis de Góngora]], [[Tirso de Molina]], [[Juan Ramón Jiménez]], [[Federico García Lorca]], [[Antonio Machado]], [[Rafael Alberti]], [[Miguel Hernández]] ou encore [[Antonio Muñoz Molina]]. Aussi, l'Andalousie est le théâtre principal ou secondaire de nombreuses œuvres littéraires (''Fuente Objeuna'' de [[Lope de Vega]], ''[[Don Quichotte]]'' de [[Miguel de Cervantes|Cervantes]], ''[[El Buscón]]'' de [[Francisco de Quevedo y Villegas|Quevedo]], l'œuvre de García Lorca ou de Muñoz Molina), et a vu naître des personnages romanesques, tels que [[Don Juan]] et [[Carmen (nouvelle)|Carmen]], largement diffusés dans la littérature européenne. La région occupe une place singulière dans les récits européens de voyage du {{s-|XIX|e}} : [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]], [[Théophile Gautier]], [[Prosper Mérimée]], [[Alexandre Dumas]] ou encore [[Washington Irving]] ont ainsi consacré une partie de leur œuvre à cette contrée du Sud espagnol{{Note|texte=Ces textes, dans leurs versions intégrales (Dumas, Gautier, Mérimée) ainsi que des extraits du journal de voyage du Marquis de Custine, ont été re-publiés en 2009 dans Voyage en Andalousie (éditions Pimientos)}}. === Beaux-arts === [[Fichier:La Fuensanta by Julio Romero de Torres.jpg|vignette|''La Fuensanta'' de Julio Romero de Torres.]] ==== Artistes d'origine andalouse ==== L'Andalousie a donné de grands noms à la peinture, spécialement à l'époque baroque. [[Diego Vélasquez|Diego de Velázquez]] est né à Séville où il a fait ses premières armes. Par la suite, [[Bartolomé Esteban Murillo]], [[Francisco de Zurbarán]], [[Alonso Cano]], [[Francisco Pacheco]] et [[Juan de Valdés Leal]] vont faire la gloire de l'école sévillane. Parmi les sculpteurs, [[Juan Martínez Montañés]], [[Juan de Mesa]], [[Pedro de Mena]] et [[Pedro Roldán]]. ==== Représentations de l'Andalousie et de ses habitants ==== [[Julio Romero de Torres]], [[Réalisme (peinture)|peintre réaliste]] né à Cordoue en 1874, représente dans la plupart de ses tableaux des femmes andalouses. [[Pablo Picasso]] redonne au {{s-|XX}} une certaine notoriété à la peinture andalouse. ==== Musées d'arts ==== Les musées d'art les plus importants d'Andalousie sont le [[musée des beaux-arts de Séville]], le [[Musée Picasso (Malaga)|musée Picasso de Malaga]] et le [[Monastère de la Cartuja#Reconversion en centre d'art contemporain et en université |Centre andalou d'Art contemporain]] à Séville. Certains musées provinciaux, ainsi que les églises et les monastères, conservent également de belles collections. La [[Huerta de San Vicente]], maison-musée consacrée à [[Federico García Lorca]], dirigée sa nièce par [[Laura García Lorca]], se situe à Grenade<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Huerta de San Vicente - Casa Museo de Federico García Lorca |url=https://www.andalucia.org/fr/granada-tourisme-culturel-huerta-de-san-vicente-casa-museo-de-federico-garcia-lorca |site=www.andalucia.org}}</ref>. === Cinéma === ==== Festivals de cinéma et cinémathèque ==== Le [[Festival du cinéma espagnol de Malaga|festival du film espagnol de Malaga]] récompense les meilleurs films d'origine espagnole de l'année. [[Cines del Sur]] est un festival international de cinéma ayant lieu à [[Grenade (Espagne)|Grenade]]. Il présente des productions de pays asiatiques, africains et latino-américains. L'Andalousie possède également une [[Cinémathèque d'Andalousie|cinémathèque]] depuis 1987. Située à [[Cordoue]], elle a pour mission de préserver, archiver, diffuser et mettre en valeur le patrimoine cinématographique d'Andalousie. ==== Films et séries tournés en Andalousie ==== Le [[désert de Tabernas]], rappelant les déserts nord-américains, a servi de lieu de tournage à des westerns dans les [[années 1960]] et plus récemment à la série [[Game of Thrones|Game Of Thrones]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=À la découverte du désert de Tabernas en Espagne |url=https://www.lci.fr/voyages/video-a-la-decouverte-du-desert-de-tabernas-en-espagne-2161860.html |site=LCI |consulté le=18 avril 2021}}</ref>. Le château de l'[[Alcazar de Séville|Alcazar]] de Séville a accueilli le tournage du film [[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie.]] ==== Films et séries se déroulant en Andalousie ==== Certaines villes d'Andalousie sont le théâtre d'œuvres cinématographiques, par exemple : [[Assassin's Creed (film)|Assassin's Creed]], [[Violettes impériales (film, 1952)|Violettes impériales]] ou encore [[Quién te cantará]]. === Culture populaire === [[Fichier:Carnaval de Cádiz 2019 (33481617438).jpg|vignette|Un balcon décoré, lors du carnaval de Cadix en 2019.]] ==== Danse et musique ==== L'Andalousie est la patrie du [[flamenco]], d'où il est originaire. Cet art appartient au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO depuis 2011. De nombreuses académies de danse et de chant flamenco existent en Andalousie, notamment à Séville, Grenade et Jerez. ==== Elevage de chevaux et corrida ==== C'est également la région d'origine du cheval de [[pure race espagnole]], et un des hauts-lieux de la [[tauromachie]]. Les [[Arènes de la Real Maestranza de Caballería de Séville|arènes de la Real Maestranza de Séville]] et les [[Arènes de Cordoue|Arènes des Califes de Cordoue]] sont deux places de première catégorie. Qui plus est, une bonne part des élevages de ''[[Toro de lidia|toros bravos]]'' est implantée dans les provinces de Cadix, Huelva et Séville. ==== Fêtes annuelles ==== L'Andalousie est le théâtre d'un très grand nombre de fêtes tout au long de l'année. Les fêtes religieuses les plus importantes sont la [[Semaine sainte]] (particulièrement fastueuse à [[Semaine sainte à Séville|Séville]] et à Malaga) et le [[pèlerinage d'El Rocío]], à la Pentecôte, qui rassemble plusieurs centaines de milliers d'andalous. Les [[feria]]s sont les fêtes profanes les plus courues ; chaque ville et village en organise une, souvent à l'occasion des festivités liées au saint patron de la localité. Les plus célèbres sont la [[Feria de Abril]] de Séville, la Feria de Nuestra Señora de la Salud de Cordoue et la Feria del Caballo de [[Jerez de la Frontera]]. Le [[carnaval de Cadix]] attire également des touristes du monde entier. {{Article connexe|Cuisine andalouse}} === Éducation === L’Andalousie est un territoire [[Monolinguisme|monolingue]]. Il y a des accords entre la France et l’Andalousie et entre l’Allemagne et l’Andalousie pour la mise en place de programmes bilingues entre ces pays<ref name=":1">{{Lien web|langue=es|titre=Consejería de Educación|url=http://www.juntadeandalucia.es/educacion/portals/web/ced|site=juntadeandalucia.es|date=5 avril 2005}}</ref>. L’Andalousie a créé {{nombre|400|établissements}} bilingues à travers son territoire, dont {{nombre|18|établissements}} associant à l’espagnol le français, et 8 l’allemand<ref name=":1" />. == Andalous renommés == [[Fichier:ManuelDeFalla.JPG|vignette|160px|Manuel de Falla]] * [[Romanisation de l'Hispanie|Hispanie romaine]] : ** [[Trajan]], [[Liste des empereurs romains|empereur romain]] ; ** [[Hadrien]], empereur romain ; ** [[Sénèque]], [[auteurs latins|philosophe latin]] ; ** le [[comte Julien]] (''comes'' Julianus ou Olbàn). * [[Hispanie wisigothique]]: ** [[Isidore de Séville]], évêque d'Hispalis (Séville). * [[Al-Andalus]] : ** [[Al Mutamid Ibn Abbad]], poète, juge, roi de Séville ; ** [[Abbas Ibn Firnas]], scientifique, théologien musulman et pionnier de l'aéronautique ; ** [[Averroès]], ou Ibn Rochd en arabe, juriste, médecin et philosophe ; ** [[Ibn Tufayl]], [[philosophe]] arabe musulman, médecin et mathématicien ; ** [[Ibn Zeydoun]], poète arabe ; ** [[Salomon ibn Gabirol]], rabbin, poète, théologien et philosophe ; ** [[Maïmon ben Yossef HaDayan]], philosophe et juriste juif ; ** [[Moïse Maïmonide]], philosophe juif, fils du précédent ; ** [[Boabdil]], ou Abou Abdallah, dernier roi de Grenade ; ** [[Lissan-Edine Ibn al-Khatib]], écrivain, historien, philosophe et homme politique arabe andalou. * Espagne [[Époque moderne|moderne]] : ** [[Bartolomé de Las Casas]], théologien et premier défenseur des indigènes ; ** [[Álvar Núñez Cabeza de Vaca]], explorateur ; ** [[Bartolomé Esteban Murillo]], peintre ; ** [[Luis de Góngora]], écrivain et poète ; ** [[Eugénie de Montijo]], née à Grenade, Impératrice des Français ; ** [[Diego Vélasquez]], peintre. * Espagne [[Époque contemporaine|contemporaine]] : ** [[Federico García Lorca|Federico Garcia Lorca]], poète et dramaturge ; ** [[Francisco García Lorca]], diplomate ; ** [[Isabel García Lorca (écrivaine)|Isabel García Lorca]], écrivaine ; ** [[Paco de Lucía]], guitariste ; ** [[Pablo Picasso]], peintre ; ** [[Sergio Ramos]], footballeur ** [[Antonio Banderas]], acteur ; ** [[Morante de la Puebla]], matador et artiste ; ** [[Manuel de Falla]], musicien ; ** [[Laura de los Ríos Giner]], universitaire; ** [[Lola Flores]], danseuse et chanteuse de flamenco ; ** [[Carmen Sevilla]], danseuse et chanteuse de flamenco ; ** [[Joaquin Turina]], musicien ; ** [[Andrés Segovia]], guitariste ; ** [[Enrique Morente]], et sa fille [[Estrella Morente]], chanteurs de flamenco ; ** [[Cristina Hoyos]], danseuse de flamenco, actrice et chorégraphe ; ** [[Vicente Amigo]], guitariste ; ** [[Juan Ramón Jiménez]], poète ; ** [[Antonio Machado]], poète ; ** [[Josefina Manresa]], écrivaine ; ** [[Camarón de la Isla]], chanteur flamenco ; ** [[Sara Baras]], danseuse flamenco ; ** [[Felipe González]], homme politique ; ** [[Soledad Ruiz Seguín]], syndicaliste et femme politique ; ** [[Pablo Alborán]], auteur-compositeur-interprète de pop andalouse ; ** [[Amparo Muñoz]], actrice et Miss Univers 1974 ; ** [[Paz Vega]], actrice, mannequin égérie de l'Oréal Paris ; ** [[El Risitas]], acteur et humoriste ** [[Jesus Quintero]], chroniqueur, animateur de l’émission ''Ratones Coloraos'' ; ** [[Paquita Rico]], actrice ; ** [[Manolo Valiente]], peintre et sculpteur ; ** [[Isabel Oyarzábal]], écrivaine et diplomate espagnole ; ** [[Juan López Carvajal]], combattant [[Républicains espagnols|républicain espagnol]] exilé en France après la [[guerre d'Espagne]]. ** [[ Antonio Ordóñez]], Matador; == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Andalusia|commons titre=L’Andalousie |wiktionary=Andalousie |wikivoyage=Andalousie }} === Articles connexes === * [[Nationalisme andalou]] * [[Statut d'autonomie de l'Andalousie]] * [[Drapeau de l'Andalousie]] * [[Hymne de l'Andalousie]] * [[Al-Andalus]] === Liens externes === {{Liens}} * {{Site officiel|langue=es|url=http://www.juntadeandalucia.es|titre=Site officiel de la Junte d'Andalousie}}. * {{Site officiel|langue=es|url=http://www.parlamentodeandalucia.es|titre=Site officiel du Parlement d'Andalousie}}. * {{Site officiel|langue=fr|url=http://www.andalucia.org/fr/|titre=Site officiel de l'office du tourisme de la communauté autonome d'Andalousie}}. {{Palette|Communautés autonomes d'Espagne}} {{Portail|Andalousie|Espagne|mer Méditerranée}} [[Catégorie:Andalousie|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/American%20Standard%20Code%20for%20Information%20Interchange
American Standard Code for Information Interchange
{{titre en italique|en}}{{Redirect|ASCII}} {{Infobox Codage de caractères | nom = ISO/CEI 646-02 ou ISO/CEI 646-06 (ASCII) | image = ASCII full.svg | alternative = Liste des 95 caractères imprimables d'ASCII. | légende = Les 95 caractères imprimables d'ASCII : <pre style="text-align:left"> <nowiki>!"#$%&'()*+,-./ 0123456789:;<=>? @ABCDEFGHIJKLMNO PQRSTUVWXYZ[\]^_ `abcdefghijklmno pqrstuvwxyz{|}~</nowiki></pre> | Nombre de caractères = 128 | famille = ISO/CEI 646 | langues = Anglais | état du projet = Norme établie | plates-formes possibles = Toutes | développeur = | Numéro d'enregistrement = <small>002 <br>006<br>038 (EBCDIC USA ASCII)<br>367 (IBM AIX 7-bit US-ASCII)<br>371 (IBM AIX 7-bit US-ASCII APL)<br>907 (DOS ASCII APL)<br>1054 (HP ASCII)<br>'''20127 (Microsoft 7-bit US-ASCII)'''</small> | Séquences d'échappement = 002: jeu G0: ESC 2/8 4/0 <br /> jeu G1: ESC 2/9 4/0 <br /> <br /> 006: jeu G0: ESC 2/8 4/2 <br /> jeu G1: ESC 2/9 4/2 | Unité de codage = Sept à huit bits suffisent | licence = Norme ISO payante | date de première version = ISO/CEI 646-02 et ISO/CEI 646-06 ({{1er}} janvier 1975) | dernière version stable = | date de dernière version stable = | dernière version avancée = | date de dernière version avancée = | site web = }} L'{{lang|en|'''''American Standard Code for Information Interchange'''''}} (Code américain normalisé pour l'échange d'information), plus connu sous l'[[acronyme]] '''ASCII''' ({{MSAPI|/as.ki/}}, {{Prononciation|En-us-ASCII.ogg}}), est une [[norme]] [[informatique]] d'[[encodage de caractères]]. Elle est apparue dans les [[années 1960]]. Elle contient 128 [[Point de code|points de code]] codés sur 7 [[bit]]s et permet d'encoder les [[chiffres arabes]] de 0 à 9, les 26 [[lettre (alphabet)|lettres]] de l'[[alphabet latin]] en minuscules et en [[Capitale et majuscule|capitales]], des [[Table de symboles mathématiques|symboles mathématiques]] et de [[ponctuation]]. ASCII est la norme de codage de caractères la plus influente à ce jour. Elle suffit pour représenter les textes en [[anglais]], mais elle est trop limitée pour les autres langues, dont le [[français]] et ses [[Diacritiques de l'alphabet latin|lettres accentuées]]. La norme ASCII est à la base de la plupart des systèmes de gestion de fichiers et de données, ce qui fait que les limitations du [[jeu de caractères]] ASCII sont encore sensibles au {{XXIe siècle}}, par exemple dans le choix restreint de caractères généralement offerts pour composer une [[adresse électronique]] ou une adresse web. L'ASCII est une des variantes de la norme [[ISO/CEI 646]]. Elle est incluse dans plusieurs dizaines de normes couvrant plus de caractères, qui sont parfois informellement appelées [[ASCII étendu]]. Celles-ci peuvent être régionales ([[ISO/CEI 8859]]), nationales ([[GB 18030]]) ou internationales ([[Unicode]]). Avec l'avènement de la mondialisation et de l'internationalisation des systèmes d'information, les limitations de l'ASCII ne sont plus acceptées que dans des domaines techniques qui requièrent la compatibilité avec des [[protocoles de communication]] ou systèmes anciens. == Histoire == [[File:USASCII code chart.png|thumb|Table ASCII dans un manuel d'imprimante de 1972.]] Avant la standardisation, de nombreux codages de caractères incompatibles entre eux existaient<ref>{{Lien brisé |url= http://www.trailing-edge.com/~bobbemer/SURVEY.HTM |titre=trailing-edge.com/~bobbemer/SU… |brisé le=17-04-2023}}.</ref>. Chaque matériel avait son propre codage, lié aux techniques qu'il utilisait. Tout ordinateur, comme l'[[IBM 1130]], était livré avec ses sous-programmes et ses tables permettant de transposer les codes d'un matériel à un autre. D'autres standards, comme l'[[Extended Binary Coded Decimal Interchange Code|EBCDIC]] d'IBM, étaient utilisés, notamment pour les [[carte perforée|cartes perforées]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Flermond Richard|titre=Histoire des supports de stockage: de la carte perforée à la clé USB|éditeur=université de Lyon et ENSSIB|année=2017|isbn=|lire en ligne=https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/67744-histoire-des-supports-de-stockage-de-la-carte-perforee-a-la-cle-usb.pdf }}</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Mathias Chaillot |titre=La folle évolution du stockage informatique|périodique=Capital|date=4 août 2014|url=https://www.capital.fr/economie-politique/la-folle-evolution-du-stockage-informatique-953110}}</ref>. En 1960, l'[[ISO]] a créé le ''Technical Committee on Computers and Information Processing''<ref>{{lien web |langue=en |titre=Archives and Special Collections / University of Minnesota Libraries<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://discover.lib.umn.edu/cgi/f/findaid/findaid-idx?c=umfa;cc=umfa;rgn=main;view=text;didno=cbi00067 |site=umn.edu |consulté le=28-10-2021}}.</ref> (Comité technique pour les ordinateurs et le traitement de l'information). Il a été divisé en six groupes de travail A à F : * A : Glossaire ; * B : Jeux et codages des caractères ; * C : Reconnaissance des caractères ; * D : Supports d'entrée et de sortie ; * E : Langages de programmation ; * F : Transmission de données numériques. L'[[American Standards Association]] (ASA, aujourd'hui ANSI) était chargée du standard des [[États-Unis]]. L'ASA a reconnu le consortium ''{{lang|en|Business Equipment Manufacturers Association}}'' (BEMA, puis, CBEMA) comme le parrain du travail de standardisation du traitement des données. En 1960, BEMA a formé un groupe de traitement des données des partenaires, dont [[Minneapolis-Honeywell]]. Ce groupe a formé un ''{{lang|en|Plans and Policies Committee}}'', qui à son tour a formé l'''{{lang|en|Engineering Committee}}''. L{{'}}''{{lang|en|Engineering Committee}}'' a formé le comité X3, qui a été reconnu par l'ASA comme ''{{lang|en|Sectional Committee}}''. Parmi les membres du comité, [[Bob Bemer]] est parfois présenté comme ''père de l'ASCII'', ce qu'il ne faut pas comprendre comme inventeur de l'ASCII, mais comme grand artisan de la diffusion d'ASCII<ref>{{Lien archive|auteur= Bob Bemer|horodatage archive=20171002194101|titre=Computer History Vignettes: That Troublesome "Father of"|url=https://www.bobbemer.com/FATHEROF.HTM|site=www.bobbemer.com|consulté le=13 avril 2020}}</ref>. En 1961, le [[Département de la Défense des États-Unis|DoD]] met au point un code standard de transmission de donnée sur 8 bits<ref>Appendix §A.6.8 de la norme de A963</ref>. Ce standard 8 bits est une variante des standards [[Fieldata|FIELDATA]] [[sixbit]]s utilisés dans la décennie précédente par la défense. Il a eu une influence notable sur la première version de l'ASCII. En 1963, la première version publiée de l'ASCII apparaît. La liste des caractères à considérer et leur position ont été débattues<ref>{{Lien web|titre=Character histories - notes on some Ascii code positions|url=http://jkorpela.fi/latin1/ascii-hist.html|site=jkorpela.fi|consulté le=2020-04-13}}</ref>. Sa dernière version stabilisée a été normalisée par l'[[American National Standards Institute|ANSI]] en 1986 sous la désignation ANSI X3.4:1986 (après deux autres versions en 1967 et 1968, historiquement normalisées par l'ASI, devenu ANSI mais qui ne normalisait pas encore toutes les positions). C'est également la variante américaine des jeux de caractères codés selon la norme [[ISO 646|ISO/CEI 646]] avec laquelle on la confond souvent (d'où sa désignation également comme US-ASCII pour lever l'ambigüité, désignation préférée dans le registre [[Internet Assigned Numbers Authority|IANA]] des jeux de caractères codés). À l'époque elle a été en concurrence avec des standards incompatibles. Par la suite, l'existence de nombreux codages reprenant les conventions de l'ASCII l'a rendu très populaire. [[IBM]], qui utilisait sur ses [[mainframe]]s un autre codage, l'[[EBCDIC]], ne commença à utiliser officiellement l'ASCII sur ses matériels qu'avec l'[[IBM PC]], en [[1981]]. == Principes == L'ASCII définit 128 [[caractère (informatique)|caractères]] numérotés de 0 à 127 et codés en [[système binaire|binaire]] de 0000000 à 1111111. Sept [[bit]]s suffisent donc. Toutefois, les [[ordinateur]]s travaillant presque tous sur un multiple de huit bits (un [[octet]]) depuis les [[années 1970]], chaque caractère d'un texte en ASCII est souvent stocké dans un octet dont le {{8e}} bit est 0. Aujourd'hui encore, certains systèmes de messagerie électronique et de SMS fonctionnent avec des [[byte]]s ou multiplets composés de seulement sept bits (contrairement à un octet qui est un byte ou multiplet standardisé à huit bits). Les caractères de numéro 0 à 31 et le 127 ne sont pas affichables ; ils correspondent à des commandes de contrôle de [[terminal informatique]]. Le caractère numéro 127 est la commande pour effacer. Le caractère numéro 32 est l'[[Espace typographique|espace]]. Le caractère 7 provoque l'émission d'un signal sonore. Les autres caractères sont les [[chiffres arabes]], les [[lettres latines]] [[majuscule]]s et [[Bas-de-casse|minuscules]] sans accent, des symboles de [[ponctuation]], des [[Opérateur (mathématiques)|opérateurs mathématiques]] et quelques autres symboles. === Limitations === L'absence des caractères des langues étrangères à l'anglais rend ce standard insuffisant à lui seul pour des textes étrangers (par exemple en langue française), ce qui rend nécessaire l'utilisation d'autres [[wikt:encodage|encodages]]. Lorsqu'il est employé seul pour la langue anglaise, il interdit l'usage des accents dans la langue anglaise. Quelques-uns des caractères graphiques ASCII ont provoqué une polysémie. Ceci est en tout ou partie lié au nombre limité de codets dans un jeu à sept bits. Ceci se retrouve notamment dans les symboles de ponctuation et l'utilisation des guillemets. L'ASCII a été conservé parce qu'il est omniprésent dans de nombreux logiciels. Cet héritage se retrouve dans [[Unicode]] où ces signes sont dans un bloc disjoint des autres symboles similaires, se trouvant pour la plupart codés à partir de U+2000<ref>{{fr}} ''Unicode 5.0 en pratique'', [http://hapax.qc.ca/pdf/Chapitre-7.pdf chapitre 7 « Ponctuation »], Patrick Andries.</ref>. == Internationalisation == Les limites du standard américain ASCII ont conduit, sur trois périodes différentes, à trois approches de l'[[internationalisation (informatique)|internationalisation]] : * l'utilisation de standards régionaux à caractères mesurant un octet, techniquement les plus faciles à mettre en place ; * l'utilisation de standards extensibles, où un même octet peut représenter un caractère différent suivant le contexte (famille [[ISO/CEI 2022]]) ainsi que des extensions où un caractère est codé sur plusieurs octets ; * l'utilisation du standard [[Unicode]] (famille {{page h'|UTF}}), qui est celui qui comprend le plus grand nombre de caractères. Les standards régionaux à caractères mesurant un octet ont l'inconvénient de ne permettre la représentation que d'un ensemble réduit de caractères, comme les caractères d'Europe occidentale. Avec cette approche, l'encodage doit être donné par le contexte. Les standards extensibles ont l'inconvénient d'être contextuels. Il se peut que des logiciels utilisant certains [[expression rationnelle|algorithmes de recherche]] manquent d'interopérabilité à cet égard. == Standardisation == Le jeu de codage ASCII est défini quasiment identiquement par plusieurs standards différents, a de nombreuses variantes et a donné naissance à une foison (des dizaines ou des centaines) d'extensions plus ou moins incompatibles entre elles. Les principales extensions sont justifiées par le fait que l'ASCII ne répond pas aux divers besoins régionaux. Elles sont proposées par des organismes de normalisation, ou par des fournisseurs de produits et de services. === Les standards ASCII === ''N.B. —'' Ne pas confondre USASI X3.4-1968 ou ANSI X3.4-1968 et ANSI X3.4:1986. Standards ASCII des États-Unis (les standards hérités, et le standard en vigueur) : * ASA X3.4-1963, (incomplet avec 28 positions libres, et un code de commande non assigné) ; * USASI X3.4-1967 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1967), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ; * USASI X3.4-1968 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1968), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ; * ANSI X3.4-1977 ; * ANSI X3.4:1986 (en 1986, et en vigueur aujourd'hui). Les standards internationaux suivants sont généralement considérés compatibles (quasi identiques) avec le standard ASCII en vigueur de 1986 à 2011, tout en constituant une normalisation internationale officielle : * Norme [[ISO/CEI 646]] : ** ISO/CEI 646-US Variante des États-Unis, ** Variante IRV internationale ; * Code page IBM 367 ; * Alphabet International de Référence : ** Alphabet International de Référence {{numéro|5}} (de 1988)<ref>{{Ouvrage |lire en ligne=http://www.itu.int/rec/dologin_pub.asp?lang=e&id=T-REC-T.50-198811-S!!PDF-F&type=items |titre=Alphabet International de référence {{numéro}}5 |sous-titre=RECOMMANDATION T50 |éditeur=Union international des télécommunications <!--|description=Spécification du jeu de 128 caractères incluant les caractères de commande--> |année=1988 }}</ref>, ** Alphabet International de référence {{numéro|5}} (dans le jeu G0 de l'IRV)<ref name="T50_1992">{{Ouvrage |lire en ligne=http://www.itu.int/rec/dologin_pub.asp?lang=e&id=T-REC-T.50-199209-I!!PDF-F&type=items |titre=Alphabet International de référence |sous-titre=ANCIEN ALPHABET INTERNATIONAL {{numéro|5}} ou AI5, RECOMMANDATION T50 |éditeur=Union international des télécommunications <!--|description=Spécification du jeu de 128 caractères incluant les caractères de commande--> |année=1992 }}</ref>. La désignation US-ASCII, ASCII É-U ou ASCII des États-Unis est un mélange des désignations précédentes. Le registre IANA lui attribue la dénomination US-ASCII, sans en définir le codage. == Approximation, variantes et extensions == * Norme [[ISO/CEI 646]] ** Variante INV invariable (incomplète par rapport aux deux précédentes). Trois types de codages de caractères se rapprochent de l'ASCII : * ceux qui ne changent que par la dénomination — ils sont essentiellement identiques à l'ASCII ; * ceux qui sont des variantes, l'ASCII étant à l'origine la variante locale aux États-Unis de l'ISO/CEI 646 ; * ceux qui l'augmentent, dits extensions. === Alias === En {{date-|juin 1992}}, le RFC 1345<ref> {{Ouvrage |langue=en |auteur1=K. Simonsen |auteur institutionnel=Rationel Almen Planlaegning |titre=[[Request for comments]]: 1345 |sous-titre=Character Mnemonics & Character Sets |éditeur=Network Working Group |date=juin 1992 |isbn= |lire en ligne=https://tools.ietf.org/html/rfc1345 }}.</ref> et la chambre d'enregistrement de jeux de caractères [[Internet Assigned Numbers Authority]]<ref name="IANA"/> ont reconnu les alias suivants, insensibles à la casse, convenables pour l'utilisation dans des protocoles Internet : {{colonnes|nombre=2|taille=20| * ANSI_X3.4-1968 (canonical name) * iso-ir-6 * ANSI_X3.4-1986 * ISO_646.irv:1991 * ASCII (with ASCII-7 and ASCII-8 variants) * ISO646-US * US-ASCII (preferred [[MIME]] name)<ref name="IANA">Internet Assigned Numbers Authority (May 14, 2007). "[http://www.iana.org/assignments/character-sets Character Sets]". Accessed 2008-04-14.</ref> * us * IBM367 * cp367 * csASCII }} L'IANA promeut plus particulièrement la dénomination « US-ASCII » pour Internet. === Variantes === {{Article détaillé|ISO/CEI 646}} ASCII a donné naissance à certaines variantes qui conservent la plupart des caractères, mais en remplacent une partie. Dès lors, il ne s'agit plus d'ASCII à strictement parler. Outre [[ISO/CEI 646]], on trouve d'autres variantes dans l'histoire de l'informatique. Par exemple, le circonflexe (#94) est remplacé par la flèche vers le haut et le soulignement (#95) est remplacé par la flèche vers la gauche, dans l'ensemble de caractères intégré des puces [[Motorola 6847]] (VDG) et du GIME, qui équipaient les adapteurs vidéo du [[TRS-80 Color Computer]] et d'autres anciens ordinateurs des années 1980. Mais plusieurs années plus tôt, les ordinateurs [[Xerox]] équipés du langage de programmation [[Smalltalk]] incluaient les mêmes deux caractères (en mode graphique). Par ailleurs, certains anciens ordinateurs n'étaient équipés que du deux tiers d'ASCII, c'est-à-dire les caractères 32 à 95 plutôt que 32 à 126. C'est alors à proprement parler une variante à 6 bits. Sur le [[TRS-80 Color Computer]], on mettait dans les fichiers les codes 32 à 127, mais ceux de 96 à 127 étaient des versions en couleurs inversées (vert sur noir plutôt que noir sur vert). Ces blocs de 32 caractères étaient échangés au moment d'envoyer au VDG, pour lequel les codes ASCII 32 à 63 étaient numérotés 96 à 127, tandis que les 0 à 63 étaient en couleurs inversées (en soustrayant 64). En outre, les codes 128 à 255 encodaient des formes de blocs en couleurs. Le GIME était capable de fonctionner soit comme le VDG, soit en mode ASCII, avec circonflexe #94, soulignement #95. Il avait aussi en option sa propre extension 8-bit pour les lettres accentuées minuscules et majuscules, compatible avec probablement aucun autre ordinateur. Certaines extensions 7-bit ont un caractère #127, comme les premiers Apple, qui y avaient un quadrillé, et les cartes vidéo PC ([[Page de code 437]]) qui y avaient une sorte de pentagone, en plus de remplir les cases 0 à 31 de flèches, cercles et signes divers. Naturellement, on ne pouvait pas utiliser ces codes dans les contextes où ils avaient une signification de contrôle ; et inversement, lorsque des codes de contrôle n'étaient pas interprétés comme tels, comme quand le #27 est censé signifier commencer une séquence [[VT100]] ([[ANSI.SYS]]) mais apparaît comme une flèche vers la gauche (par exemple, [http://www.sector7.com/images/console.jpg]). === Huitième bit et augmentations === {{Article détaillé|ASCII étendu}} De nombreuses [[norme]]s de [[Codage des caractères|codage de caractères]] ont repris les codes ASCII et ajouté d’autres caractères pour les codes supérieurs à 127. Parmi les nombreuses extensions 8 bits de l'ASCII, le [[Multinational Character Set]] créé par [[Digital Equipment Corporation]] pour le [[terminal informatique]] [[VT220]] est considéré comme à la fois l'ancêtre de l'[[ISO/CEI 8859-1]] et de l'[[Unicode]]<ref>{{Lien web |url=http://czyborra.com/charsets/iso8859.html#ISO-8859-1 |site=czyborra.com |titre=ISO 8859-1 and MCS, from ISO 8859 Alphabet Soup |auteur=Roman Czyborra |jour=1998 }}</ref>. ==== Extensions mono-octets ==== En particulier, beaucoup de [[page de code|pages de code]] étendent l'ASCII en utilisant le {{8e}} bit pour définir des caractères numérotés de 128 à 255. La norme [[ISO/CEI 8859]] fournit des extensions pour diverses langues. Par exemple, l'[[ISO/CEI 8859-1]], aussi appelée ''Latin-1'', étend l'ASCII avec les caractères accentués utiles aux langues originaires d'Europe occidentale comme le [[français]] ou l'[[allemand]]. Par abus de langage, on appelle souvent « ASCII » des normes qui étendent l'ASCII, mais qui ne sont pas compatibles entre elles (et parfois même ne sont pas compatibles sur leurs 128 premiers caractères codés). En particulier, les standards [[Windows-1252]] (couramment utilisé sur [[Microsoft Windows]] dans les pays occidentaux), [[ISO/CEI 8859-1]] (couramment utilisé sur [[Internet]] et [[Unix]]) et les [[page de code|pages de code]] pour PC numéro [[page de code 437|437]] et [[page de code 850|850]] (couramment utilisées sur [[DOS]]) ne sont pas la norme ASCII. Cet abus de langage ne va pas sans causer des confusions causant des incompatibilités, souvent rendues visibles par le fait que les caractères non ASCII comme les « lettres accentuées » (éÈç) s'affichent mal. On écrit parfois « ASCII de base » pour différencier l'ASCII d'un standard plus étendu. ==== Extensions asiatiques, à base de séquences d'échappement ==== Afin d'unifier les différents codages de caractères complétant l'ASCII et y intégrer les codages complètement différents (le [[Japanese Industrial Standard|JIS]] pour le [[japonais]] par exemple, qui bien que développé aussi sur la base de l'US-ASCII, en diffère dans l'assignation d'un des 128 premiers [[codet]]s), la norme [[ISO/CEI 10646]] a été inventée (et aussi développée au départ séparément par le Consortium Unicode dans une version de sa norme [[Unicode]] 1.0 initialement incompatible avec ISO/CEI 10646). Voir notamment [[ISO/CEI 2022]]. ==== Extensions Unicode ==== La version 1.0 a été abandonnée depuis la version 1.1 afin d'unifier et fusionner les deux répertoires dans un jeu universel de caractères codés. ISO/CEI 10646 codifie des dizaines de milliers de caractères, mais les 128 premiers restent compatibles avec ASCII (dans sa dernière version X3.4-1986) ; la norme Unicode y ajoute des sémantiques supplémentaires. Dans la norme Unicode, le standard ASCII est défini sous le nom de « C0 Controls and Basic Latin ». Toutefois, certains pays d'Asie orientale (la [[République populaire de Chine]], les anciens dominions britannique et portugais en Chine, de [[Hong Kong]] et [[Macao]], qui sont devenus depuis des régions administratives spéciales de Chine, la [[République de Chine (Taïwan)|République de Chine]] à [[Taïwan]], et le [[Japon]]) ont choisi de continuer à développer leur propre norme pour coder le jeu de caractères universel, tout en choisissant de les maintenir entièrement convertibles avec l'ISO/CEI 10646 ; parmi ces normes asiatiques, seule la norme nationale japonaise continue à maintenir une différence dans ses 128 premières positions avec le jeu ASCII, en codant le symbole monétaire du [[yen]] à la place de la [[barre oblique inversée]] (comme c'est aussi le cas dans la variante japonaise de la norme [[ISO/CEI 646]]). == Influence == L'ASCII a eu une influence importante dans le monde informatique. En particulier, il a longtemps limité les caractères disponibles aux caractères latins non accentués, notamment dans le monde de l'Internet, que ce soit pour les noms de domaine, les adresses de courrier électronique, les caractères disponibles dans le BIOS, ou les caractères dans lesquels peuvent être écrits des programmes informatiques. == Description == === Table des 128 caractères ASCII === On peut présenter la table des caractères ASCII sous une forme condensée qui met en évidence une organisation fondée sur la base 16. {{Table des caractères Unicode/U0000}} Dans la table détaillée suivante, les 32 caractères de contrôle (codes 0 à 31 et 127) et l'espace (code 32) sont présentés avec leur nom en anglais suivi d'une traduction entre parenthèses. {| class="wikitable" |----- style="background:#DDD" !colspan="4" align="center"| Code en base !rowspan="2" align="center"| [[Caractère (informatique)|Caractère]] !rowspan="2" align="left"| Signification |----- style="background:#DDD" !align="center"| [[Système décimal|10]] !align="center"| [[Système octal|8]] !align="center"| [[Système hexadécimal|16]] !align="center"| [[Système binaire|2]] |----- |align="right"| 0 || align="right" | 0 || align="right" | 00 |align="right"| 0000000 || align="center" | NUL | {{lang|en|''Null''}} (nul) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 1 || align="right" | 01 || align="right" | 01 |align="right"| 0000001 || align="center" | SOH | {{lang|en|''Start of Heading''}} (début d'en-tête) |----- |align="right"| 2 || align="right" | 02 || align="right" | 02 |align="right"| 0000010 || align="center" | STX | {{lang|en|''Start of Text''}} (début de texte) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 3 || align="right" | 03 || align="right" | 03 |align="right"| 0000011 || align="center" | ETX | {{lang|en|''End of Text''}} (fin de texte) |----- |align="right"| 4 || align="right" | 04 || align="right" | 04 |align="right"| 0000100 || align="center" | EOT | {{lang|en|''End of Transmission''}} (fin de transmission) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 5 || align="right" | 05 || align="right" | 05 |align="right"| 0000101 || align="center" | ENQ | {{lang|en|''Enquiry''}} (demande) |----- |align="right"| 6 || align="right" | 06 || align="right" | 06 |align="right"| 0000110 || align="center" | ACK | {{lang|en|''Acknowledge''}} (accusé de réception) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 7 || align="right" | 07 || align="right" | 07 |align="right"| 0000111 || align="center" | BEL | {{lang|en|''Bell''}} ([[caractère d'appel|sonnerie]]) |----- |align="right"| 8 || align="right" | 010 || align="right" | 08 |align="right"| 0001000 || align="center" | BS | {{lang|en|''Backspace''}} (espacement arrière/supprimer) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 9 || align="right" | 011 || align="right" | 09 |align="right"| 0001001 || align="center" | HT | {{lang|en|''Horizontal Tab''}} (tabulation horizontale) |----- |align="right"| 10 || align="right" | 012 || align="right" | 0A |align="right"| 0001010 || align="center" | LF | {{lang|en|''Line Feed''}} ([[saut de ligne]]) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 11 || align="right" | 013 || align="right" | 0B |align="right"| 0001011 || align="center" | VT | {{lang|en|''Vertical Tab''}} (tabulation verticale) |----- |align="right"| 12 || align="right" | 014 || align="right" | 0C |align="right"| 0001100 || align="center" | FF | {{lang|en|''Form Feed''}} (saut de page) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 13 || align="right" | 015 || align="right" | 0D |align="right"| 0001101 || align="center" | CR | {{lang|en|''Carriage Return''}} ([[retour chariot|retour chariot/retour à la ligne]]) |----- |align="right"| 14 || align="right" | 016 || align="right" | 0E |align="right"| 0001110 || align="center" | SO | {{lang|en|''Shift Out''}} (code spécial) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 15 || align="right" | 017 || align="right" | 0F |align="right"| 0001111 || align="center" | SI | {{lang|en|''Shift In''}} (code standard) |----- |align="right"| 16 || align="right" | 020 || align="right" | 10 |align="right"| 0010000 || align="center" | DLE | {{lang|en|''Data Link Escape''}} (échappement en transmission) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 17|| align="right" | 021 || align="right" | 11 |align="right"| 0010001 || align="center" | DC1 | rowspan="4" | {{lang|en|''Device Control 1''}} à ''4'' (contrôle de périphérique) |----- |align="right"| 18 || align="right" | 022 || align="right" | 12 |align="right"| 0010010 || align="center" | DC2 |----- style="background:#EEE" |align="right"| 19 || align="right" | 023 || align="right" | 13 |align="right"| 0010011 || align="center" | DC3 |----- |align="right"| 20 || align="right" | 024 || align="right" | 14 |align="right"| 0010100 || align="center" | DC4 |----- style="background:#EEE" |align="right"| 21 || align="right" | 025 || align="right" | 15 |align="right"| 0010101 || align="center" | NAK | {{lang|en|''Negative Acknowledge''}} (accusé de réception négatif) |----- |align="right"| 22 || align="right" | 026 || align="right" | 16 |align="right"| 0010110 || align="center" | SYN | {{lang|en|''Synchronous Idle''}} (attente synchronisée) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 23 || align="right" | 027 || align="right" | 17 |align="right"| 0010111 || align="center" | ETB | {{lang|en|''End of Transmission Block''}} (fin de bloc de transmission) |----- |align="right"| 24 || align="right" | 030 || align="right" | 18 |align="right"| 0011000 || align="center" | CAN | {{lang|en|''Cancel''}} (annulation) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 25 || align="right" | 031 || align="right" | 19 |align="right"| 0011001 || align="center" | EM | {{lang|en|''End of Medium''}} (fin de support) |----- |align="right"| 26 || align="right" | 032 || align="right" | 1A |align="right"| 0011010 || align="center" | SUB | {{lang|en|''Substitute''}} (remplacement) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 27 || align="right" | 033 || align="right" | 1B |align="right"| 0011011 || align="center" | ESC | {{lang|en|''Escape''}} (échappement) |----- |align="right"| 28 || align="right" | 034 || align="right" | 1C |align="right"| 0011100 || align="center" | FS | {{lang|en|''File Separator''}} (séparateur de fichier) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 29 || align="right" | 035 || align="right" | 1D |align="right"| 0011101 || align="center" | GS | {{lang|en|''Group Separator''}} (séparateur de groupe) |----- |align="right"| 30 || align="right" | 036 || align="right" | 1E |align="right"| 0011110 || align="center" | RS | {{lang|en|''Record Separator''}} (séparateur d'[[Enregistrement (base de données)|enregistrement]]) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 31 || align="right" | 037 || align="right" | 1F |align="right"| 0011111 || align="center" | US | {{lang|en|''Unit Separator''}} (séparateur d'unité) |----- |align="right"| 32 || align="right" | 040 || align="right" | 20 |align="right"| 0100000 || align="center" | SP | {{lang|en|''Space''}} ([[Espace typographique|espacement]]) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 33 || align="right" | 041 || align="right" | 21 |align="right"| 0100001 || align="center" | ! | [[Point d'exclamation]] |----- |align="right"| 34 || align="right" | 042 || align="right" | 22 |align="right"| 0100010 || align="center" | " | [[Guillemet]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 35 || align="right" | 043 || align="right" | 23 |align="right"| 0100011 || align="center" | # | [[Croisillon (signe)|Croisillon]]<ref name="T50_1992"/> |----- |align="right"| 36 || align="right" | 044 || align="right" | 24 |align="right"| 0100100 || align="center" | $ | [[Dollar (symbole)|Dollar]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 37 || align="right" | 045 || align="right" | 25 |align="right"| 0100101 || align="center" | % | [[Pour cent]] |----- |align="right"| 38 || align="right" | 046 || align="right" | 26 |align="right"| 0100110 || align="center" | & | [[Esperluette]]<ref name="T50_1992"/> |----- style="background:#EEE" |align="right"| 39 || align="right" | 047 || align="right" | 27 |align="right"| 0100111 || align="center" | ' | [[Apostrophe (typographie)|Apostrophe]]<ref>La norme ANSI X3.4 définit le caractère 39 par ''{{lang|en|apostrophe (closing single quotation mark, acute accent)}}'' et les [[:Image:ASCII Code Chart-Quick ref card.jpg|anciennes tables de caractères]] le représentaient souvent incliné. Les encodages plus récents restreignent ce code à la représentation de l'apostrophe verticale (ni penchée à droite, ni à gauche, mais neutre). Voir {{en}} [http://unicode.org/mail-arch/unicode-ml/Archives-Old/UML018/0070.html Latin-1's apostrophe, grave accent, acute accent].</ref> |----- |align="right"| 40 || align="right" | 050 || align="right" | 28 |align="right"| 0101000 || align="center" | ( | [[Parenthèse]] ouvrante |----- style="background:#EEE" |align="right"| 41 || align="right" | 051 || align="right" | 29 |align="right"| 0101001 || align="center" | ) | [[Parenthèse]] fermante |----- |align="right"| 42 || align="right" | 052 || align="right" | 2A |align="right"| 0101010 || align="center" | * | [[Astérisque]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 43 || align="right" | 053 || align="right" | 2B |align="right"| 0101011 || align="center" | + | [[Signes plus et moins|Plus]] |----- |align="right"| 44 || align="right" | 054 || align="right" | 2C |align="right"| 0101100 || align="center" | , | [[Virgule]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 45 || align="right" | 055 || align="right" | 2D |align="right"| 0101101 || align="center" | - | Trait d'union, [[Signes plus et moins|moins]]<ref name="T50_1992" /> |----- |align="right"| 46 || align="right" | 056 || align="right" | 2E |align="right"| 0101110 || align="center" | . | [[Point (signe)|Point]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 47 || align="right" | 057 || align="right" | 2F |align="right"| 0101111 || align="center" | / | [[Barre oblique]] |----- |align="right"| 48 || align="right" | 060 || align="right" | 30 |align="right"| 0110000 || align="center" | 0 |Chiffre zéro |----- style="background:#EEE" |align="right"| 49 || align="right" | 061 || align="right" | 31 |align="right"| 0110001 || align="center" | 1 |Chiffre un |----- |align="right"| 50 || align="right" | 062 || align="right" | 32 |align="right"| 0110010 || align="center" | 2 |Chiffre deux |----- style="background:#EEE" |align="right"| 51 || align="right" | 063 || align="right" | 33 |align="right"| 0110011 || align="center" | 3 |Chiffre trois |----- |align="right"| 52 || align="right" | 064 || align="right" | 34 |align="right"| 0110100 || align="center" | 4 |Chiffre quatre |----- style="background:#EEE" |align="right"| 53 || align="right" | 065 || align="right" | 35 |align="right"| 0110101 || align="center" | 5 |Chiffre cinq |----- |align="right"| 54 || align="right" | 066 || align="right" | 36 |align="right"| 0110110 || align="center" | 6 |Chiffre six |----- style="background:#EEE" |align="right"| 55 || align="right" | 067 || align="right" | 37 |align="right"| 0110111 || align="center" | 7 |Chiffre sept |----- |align="right"| 56 || align="right" | 070 || align="right" | 38 |align="right"| 0111000 || align="center" | 8 |Chiffre huit |----- style="background:#EEE" |align="right"| 57 || align="right" | 071 || align="right" | 39 |align="right"| 0111001 || align="center" | 9 |Chiffre neuf |----- |align="right"| 58 || align="right" | 072 || align="right" | 3A |align="right"| 0111010 || align="center" | : | [[Deux-points]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 59 || align="right" | 073 || align="right" | 3B |align="right"| 0111011 || align="center" | ; | [[Point-virgule]] |----- |align="right"| 60 || align="right" | 074 || align="right" | 3C |align="right"| 0111100 || align="center" | < | [[Chevron (typographie)|Inférieur]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 61 || align="right" | 075 || align="right" | 3D |align="right"| 0111101 || align="center" | = | [[Signe égal|Égal]] |----- |align="right"| 62 || align="right" | 076 || align="right" | 3E |align="right"| 0111110 || align="center" | > | [[Chevron (typographie)|Supérieur]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 63 || align="right" | 077 || align="right" | 3F |align="right"| 0111111 || align="center" | ? | [[Point d'interrogation]] |----- |align="right"| 64 || align="right" | 0100 || align="right" | 40 |align="right"| 1000000 || align="center" | @ | [[Arobase]]<ref name="T50_1992"/> |----- style="background:#EEE" |align="right"| 65 || align="right" | 0101 || align="right" | 41 |align="right"| 1000001 || align="center" | A |Lettre latine capitale A |----- |align="right"| 66 || align="right" | 0102 || align="right" | 42 |align="right"| 1000010 || align="center" | B |Lettre latine capitale B |----- style="background:#EEE" |align="right"| 67 || align="right" | 0103 || align="right" | 43 |align="right"| 1000011 || align="center" | C |Lettre latine capitale C |----- |align="right"| 68 || align="right" | 0104 || align="right" | 44 |align="right"| 1000100 || align="center" | D |Lettre latine capitale D |----- style="background:#EEE" |align="right"| 69 || align="right" | 0105 || align="right" | 45 |align="right"| 1000101 || align="center" | E |Lettre latine capitale E |----- |align="right"| 70 || align="right" | 0106 || align="right" | 46 |align="right"| 1000110 || align="center" | F |Lettre latine capitale F |----- style="background:#EEE" |align="right"| 71 || align="right" | 0107 || align="right" | 47 |align="right"| 1000111 || align="center" | G |Lettre latine capitale G |----- |align="right"| 72 || align="right" | 0110 || align="right" | 48 |align="right"| 1001000 || align="center" | H |Lettre latine capitale H |----- style="background:#EEE" |align="right"| 73 || align="right" | 0111 || align="right" | 49 |align="right"| 1001001 || align="center" | I |Lettre latine capitale I |----- |align="right"| 74 || align="right" | 0112 || align="right" | 4A |align="right"| 1001010 || align="center" | J |Lettre latine capitale J |----- style="background:#EEE" |align="right"| 75 || align="right" | 0113 || align="right" | 4B |align="right"| 1001011 || align="center" | K |Lettre latine capitale K |----- |align="right"| 76 || align="right" | 0114 || align="right" | 4C |align="right"| 1001100 || align="center" | L |Lettre latine capitale L |----- style="background:#EEE" |align="right"| 77 || align="right" | 0115 || align="right" | 4D |align="right"| 1001101 || align="center" | M |Lettre latine capitale M |----- |align="right"| 78 || align="right" | 0116 || align="right" | 4E |align="right"| 1001110 || align="center" | N |Lettre latine capitale N |----- style="background:#EEE" |align="right"| 79 || align="right" | 0117 || align="right" | 4F |align="right"| 1001111 || align="center" | O |Lettre latine capitale O |----- |align="right"| 80 || align="right" | 0120 || align="right" | 50 |align="right"| 1010000 || align="center" | P |Lettre latine capitale P |----- style="background:#EEE" |align="right"| 81 || align="right" | 0121 || align="right" | 51 |align="right"| 1010001 || align="center" | Q |Lettre latine capitale Q |----- |align="right"| 82 || align="right" | 0122 || align="right" | 52 |align="right"| 1010010 || align="center" | R |Lettre latine capitale R |----- style="background:#EEE" |align="right"| 83 || align="right" | 0123 || align="right" | 53 |align="right"| 1010011 || align="center" | S |Lettre latine capitale S |----- |align="right"| 84 || align="right" | 0124 || align="right" | 54 |align="right"| 1010100 || align="center" | T |Lettre latine capitale T |----- style="background:#EEE" |align="right"| 85 || align="right" | 0125 || align="right" | 55 |align="right"| 1010101 || align="center" | U |Lettre latine capitale U |----- |align="right"| 86 || align="right" | 0126 || align="right" | 56 |align="right"| 1010110 || align="center" | V |Lettre latine capitale V |----- style="background:#EEE" |align="right"| 87 || align="right" | 0127 || align="right" | 57 |align="right"| 1010111 || align="center" | W |Lettre latine capitale W |----- |align="right"| 88 || align="right" | 0130 || align="right" | 58 |align="right"| 1011000 || align="center" | X |Lettre latine capitale X |----- style="background:#EEE" |align="right"| 89 || align="right" | 0131 || align="right" | 59 |align="right"| 1011001 || align="center" | Y |Lettre latine capitale Y |----- |align="right"| 90 || align="right" | 0132 || align="right" | 5A |align="right"| 1011010 || align="center" | Z |Lettre latine capitale Z |----- style="background:#EEE" |align="right"| 91 || align="right" | 0133 || align="right" | 5B |align="right"| 1011011 || align="center" | [ | [[Crochet (typographie)|Crochet]] ouvrant |----- |align="right"| 92 || align="right" | 0134 || align="right" | 5C |align="right"| 1011100 || align="center" | \ | [[Barre oblique inversée]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 93 || align="right" | 0135 || align="right" | 5D |align="right"| 1011101 || align="center" | ] | [[Crochet (typographie)|Crochet]] fermant |----- |align="right"| 94 || align="right" | 0136 || align="right" | 5E |align="right"| 1011110 || align="center" | ^ | [[Accent circonflexe]] (avec [[chasse (typographie)|chasse]]) |----- style="background:#EEE" |align="right"| 95 || align="right" | 0137 || align="right" | 5F |align="right"| 1011111 || align="center" | _ | [[Tiret bas]]<ref name="T50_1992"/> |----- |align="right"| 96 || align="right" | 0140 || align="right" | 60 |align="right"| 1100000 || align="center" | ` | [[Accent grave]] (avec chasse)<ref>Le code 96 est également employé comme ''guillemet ouvrant simple'' en ASCII. En Unicode, il existe un code plus approprié.</ref> |----- style="background:#EEE" |align="right"| 97 || align="right" | 0141 || align="right" | 61 |align="right"| 1100001 || align="center" | a |Lettre latine minuscule a |----- |align="right"| 98 || align="right" | 0142 || align="right" | 62 |align="right"| 1100010 || align="center" | b |Lettre latine minuscule b |----- style="background:#EEE" |align="right"| 99 || align="right" | 0143 || align="right" | 63 |align="right"| 1100011 || align="center" | c |Lettre latine minuscule c |----- |align="right"| 100 || align="right" | 0144 || align="right" | 64 |align="right"| 1100100 || align="center" | d |Lettre latine minuscule d |----- style="background:#EEE" |align="right"| 101 || align="right" | 0145 || align="right" | 65 |align="right"| 1100101 || align="center" | e |Lettre latine minuscule e |----- |align="right"| 102 || align="right" | 0146 || align="right" | 66 |align="right"| 1100110 || align="center" | f |Lettre latine minuscule f |----- style="background:#EEE" |align="right"| 103 || align="right" | 0147 || align="right" | 67 |align="right"| 1100111 || align="center" | g |Lettre latine minuscule g |----- |align="right"| 104 || align="right" | 0150 || align="right" | 68 |align="right"| 1101000 || align="center" | h |Lettre latine minuscule h |----- style="background:#EEE" |align="right"| 105 || align="right" | 0151 || align="right" | 69 |align="right"| 1101001 || align="center" | i |Lettre latine minuscule i |----- |align="right"| 106 || align="right" | 0152 || align="right" | 6A |align="right"| 1101010 || align="center" | j |Lettre latine minuscule j |----- style="background:#EEE" |align="right"| 107 || align="right" | 0153 || align="right" | 6B |align="right"| 1101011 || align="center" | k |Lettre latine minuscule k |----- |align="right"| 108 || align="right" | 0154 || align="right" | 6C |align="right"| 1101100 || align="center" | l |Lettre latine minuscule l |----- style="background:#EEE" |align="right"| 109 || align="right" | 0155 || align="right" | 6D |align="right"| 1101101 || align="center" | m |Lettre latine minuscule m |----- |align="right"| 110 || align="right" | 0156 || align="right" | 6E |align="right"| 1101110 || align="center" | n |Lettre latine minuscule n |----- style="background:#EEE" |align="right"| 111 || align="right" | 0157 || align="right" | 6F |align="right"| 1101111 || align="center" | o |Lettre latine minuscule o |----- |align="right"| 112 || align="right" | 0160 || align="right" | 70 |align="right"| 1110000 || align="center" | p |Lettre latine minuscule p |----- style="background:#EEE" |align="right"| 113 || align="right" | 0161 || align="right" | 71 |align="right"| 1110001 || align="center" | q |Lettre latine minuscule q |----- |align="right"| 114 || align="right" | 0162 || align="right" | 72 |align="right"| 1110010 || align="center" | r |Lettre latine minuscule r |----- style="background:#EEE" |align="right"| 115 || align="right" | 0163 || align="right" | 73 |align="right"| 1110011 || align="center" | s |Lettre latine minuscule s |----- |align="right"| 116 || align="right" | 0164 || align="right" | 74 |align="right"| 1110100 || align="center" | t |Lettre latine minuscule t |----- style="background:#EEE" |align="right"| 117 || align="right" | 0165 || align="right" | 75 |align="right"| 1110101 || align="center" | u |Lettre latine minuscule u |----- |align="right"| 118 || align="right" | 0166 || align="right" | 76 |align="right"| 1110110 || align="center" | v |Lettre latine minuscule v |----- style="background:#EEE" |align="right"| 119 || align="right" | 0167 || align="right" | 77 |align="right"| 1110111 || align="center" | w |Lettre latine minuscule w |----- |align="right"| 120 || align="right" | 0170 || align="right" | 78 |align="right"| 1111000 || align="center" | x |Lettre latine minuscule x |----- style="background:#EEE" |align="right"| 121 || align="right" | 0171 || align="right" | 79 |align="right"| 1111001 || align="center" | y |Lettre latine minuscule y |----- |align="right"| 122 || align="right" | 0172 || align="right" | 7A |align="right"| 1111010 || align="center" | z |Lettre latine minuscule z |----- style="background:#EEE" |align="right"| 123 || align="right" | 0173 || align="right" | 7B |align="right"| 1111011 || align="center" | { | [[Accolade]] ouvrante |----- |align="right"| 124 || align="right" | 0174 || align="right" | 7C |align="right"| 1111100 || align="center" | | | [[Barre verticale]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 125 || align="right" | 0175 || align="right" | 7D |align="right"| 1111101 || align="center" | } | [[Accolade]] fermante |----- |align="right"| 126 || align="right" | 0176 || align="right" | 7E |align="right"| 1111110 || align="center" | ~ | [[Tilde]] |----- style="background:#EEE" |align="right"| 127 || align="right" | 0177 || align="right" | 7F |align="right"| 1111111 || align="center" | DEL | {{lang|en|''Delete''}} (effacement) |} === Groupement par type de caractères === ==== Caractères de contrôle ==== ASCII réserve les 32 premiers codes (nombres décimaux de 0 à 31) pour les [[Caractère de contrôle|caractères de contrôle]] : codes destinés non à représenter des informations imprimables, mais plutôt à contrôler des [[périphérique informatique|périphériques]] (tels que des [[imprimante]]s) qui utilisent ASCII ou à fournir des [[méta-information]]s sur les flux de données, tels que ceux stockés sur [[bande magnétique]]. {| class="wikitable" style="text-align: center" |- ! rowspan="2"|[[Système binaire|Binaire]] !! rowspan="2"|[[Système octal|Oct.]] !! rowspan="2"|[[Système décimal|Déc.]] !! rowspan="2"|[[Système hexadécimal|Hex.]] !! colspan="3"|Abréviation !! rowspan="2"|{{Efn|Les caractères [[Unicode]] de la zone U+2400 à U+2421 sont réservés pour représenter les caractères de contrôle quand il est nécessaire de les imprimer ou de les afficher plutôt que de les laisser jouer leur fonction prévue. Certains navigateurs peuvent ne pas les afficher correctement.}} !! rowspan="2"|{{Efn|Le [[caret]] est souvent utilisé pour représenter les caractères de contrôle sur un terminal. Sur la plupart des terminaux texte, tenir enfoncée la touche {{key press|[[Contrôle (touche)|Ctrl]]}} tout en tapant le second caractère imprimera le caractère de contrôle. Parfois la touche majuscule n'est pas utile, par exemple <code>^@</code> peut être tapé avec seulement Ctrl et 0.}} !! rowspan="2"|{{Efn|[[Séquence d'échappement|Séquences d'échappement]] en [[C (langage)|C]] et dans beaucoup d'autres langages influencés par lui, tels que [[Java (langage)|Java]] et [[Perl (langage)|Perl]] (bien que toutes les implémentations ne supportent pas nécessairement toutes les séquences d'échappement).}} !! rowspan="2"|Nom (1967) |- ! 1963 !! 1965 !! 1967 |- | 000 0000 || style="background:lightblue;" | 000 || style="background:#CFF;" | 0 || style="background:lightblue;" | 00 |NULL||colspan=2|NUL|| style="font-size:large;" | ␀ || <code>[[^@]]</code> || <code>\0</code> || style="text-align:left;" | [[Caractère nul]] |- | 000 0001 || style="background:lightblue;" | 001 || style="background:#CFF;" | 1 || style="background:lightblue;" | 01 |SOM||colspan=2|SOH|| style="font-size:large;" | ␁ || <code>[[^A]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère de début d'en-tête]] |- | 000 0010 || style="background:lightblue;" | 002 || style="background:#CFF;" | 2 || style="background:lightblue;" | 02 |EOA||colspan=2|STX|| style="font-size:large;" | ␂ || <code>[[^B]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère de début de texte]] |- | 000 0011 || style="background:lightblue;" | 003 || style="background:#CFF;" | 3 || style="background:lightblue;" | 03 |EOM||colspan=2|ETX|| style="font-size:large;" | ␃ || <code>[[^C]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère de fin de texte]] |- | 000 0100 || style="background:lightblue;" | 004 || style="background:#CFF;" | 4 || style="background:lightblue;" | 04 <!-- Please note that the character below, U+2404, is correct. If you are seeing it as "ENQ", please upgrade your fonts as the one you have is buggy. --> |colspan=3|EOT|| style="font-size:large;" | ␄ || <code>[[^D]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère de fin de transmission]] |- | 000 0101 || style="background:lightblue;" | 005 || style="background:#CFF;" | 5 || style="background:lightblue;" | 05 <!-- Please note that the character below, U+2405, is correct. If you are seeing it as "EOT", please upgrade your fonts as the one you have is buggy. --> |WRU||colspan=2|ENQ|| style="font-size:large;" | ␅ || <code>[[^E]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère de demande de renseignement]] |- | 000 0110 || style="background:lightblue;" | 006 || style="background:#CFF;" | 6 || style="background:lightblue;" | 06 |RU||colspan=2|ACK|| style="font-size:large;" | ␆ || <code>[[^F]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère d'acquittement]] |- | 000 0111 || style="background:lightblue;" | 007 || style="background:#CFF;" | 7 || style="background:lightblue;" | 07 |BELL||colspan=2|BEL|| style="font-size:large;" | ␇ || <code>[[^G]]</code> || <code>\a</code> || style="text-align:left;" | [[Caractère d'appel]] |- | 000 1000 || style="background:lightblue;" | 010 || style="background:#CFF;" | 8 || style="background:lightblue;" | 08 |FE0||colspan=2|BS|| style="font-size:large;" | ␈ || <code>[[^H]]</code> || <code>\b</code> || style="text-align:left;" | [[Retour arrière|Caractère de retour arrière]]{{Efn|Le caractère [[Retour arrière|Backspace]] peut aussi être entré en appuyant sur la touche {{key press|Backspace}} de certains claviers.}}{{,}}{{Efn|name="bsp del mismatch"}} |- | 000 1001 || style="background:lightblue;" | 011 || style="background:#CFF;" | 9 || style="background:lightblue;" | 09 |HT/SK||colspan=2|HT|| style="font-size:large;" | ␉ || <code>[[Touche de tabulation|^I]]</code> || <code>\t</code> || style="text-align:left;" | [[Touche de tabulation|Caractère de tabulation horizontale]]{{Efn|Le caractère de tabulation peut aussi être entré en appuyant sur la [[touche de tabulation]] {{key press|Tab}} sur la plupart des claviers.}} |- | 000 1010 || style="background:lightblue;" | 012 || style="background:#CFF;" | 10 || style="background:lightblue;" | 0A |colspan=3|LF|| style="font-size:large;" | ␊ || <code>[[^J]]</code> || <code>\n</code> || style="text-align:left;" | [[Saut de ligne|Caractère de saut de ligne]] |- | 000 1011 || style="background:lightblue;" | 013 || style="background:#CFF;" | 11 || style="background:lightblue;" | 0B |VTAB||colspan=2|VT|| style="font-size:large;" | ␋ || <code>[[Touche de tabulation|^K]]</code> || <code>\v</code> || style="text-align:left;" | [[Touche de tabulation|Caractère de tabulation verticale]] |- | 000 1100 || style="background:lightblue;" | 014 || style="background:#CFF;" | 12 || style="background:lightblue;" | 0C |colspan=3|FF|| style="font-size:large;" | ␌ || <code>[[^L]]</code> || <code>\f</code> || style="text-align:left;" | [[Form feed|Caractère de changement de page]] |- | 000 1101 || style="background:lightblue;" | 015 || style="background:#CFF;" | 13 || style="background:lightblue;" | 0D |colspan=3|CR|| style="font-size:large;" | ␍ || <code>[[^M]]</code> || <code>\r</code> || style="text-align:left;" | [[Retour chariot#Informatique|Caractère de retour chariot]]{{Efn|Le caractère de retour de chariot peut aussi être entré en appuyant sur la [[touche d'entrée]] ({{key press|Entrée}}) sur la plupart des claviers.}} |- | 000 1110 || style="background:lightblue;" | 016 || style="background:#CFF;" | 14 || style="background:lightblue;" | 0E |colspan=3|SO|| style="font-size:large;" | ␎ || <code>[[^N]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Shift Out]] |- | 000 1111 || style="background:lightblue;" | 017 || style="background:#CFF;" | 15 || style="background:lightblue;" | 0F |colspan=3|SI|| style="font-size:large;" | ␏ || <code>[[^O]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Shift In]] |- | 001 0000 || style="background:lightblue;" | 020 || style="background:#CFF;" | 16 || style="background:lightblue;" | 10 |DC0||colspan=2|DLE|| style="font-size:large;" | ␐ || <code>[[^P]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Data Link Escape]] |- | 001 0001 || style="background:lightblue;" | 021 || style="background:#CFF;" | 17 || style="background:lightblue;" | 11 |colspan=3|DC1|| style="font-size:large;" | ␑ || <code>[[^Q]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Device Control 1]] (souvent [[XON]]) |- | 001 0010 || style="background:lightblue;" | 022 || style="background:#CFF;" | 18 || style="background:lightblue;" | 12 |colspan=3|DC2|| style="font-size:large;" | ␒ || <code>[[^R]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Device Control 2]] |- | 001 0011 || style="background:lightblue;" | 023 || style="background:#CFF;" | 19 || style="background:lightblue;" | 13 |colspan=3|DC3|| style="font-size:large;" | ␓ || <code>[[^S]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Device Control 3]] (souvent [[XOFF]]) |- | 001 0100 || style="background:lightblue;" | 024 || style="background:#CFF;" | 20 || style="background:lightblue;" | 14 |colspan=3|DC4|| style="font-size:large;" | ␔ || <code>[[^T]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Device Control 4]] |- | 001 0101 || style="background:lightblue;" | 025 || style="background:#CFF;" | 21 || style="background:lightblue;" | 15 |ERR||colspan=2|NAK|| style="font-size:large;" | ␕ || <code>[[^U]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Negative-acknowledge character|Negative Acknowledgement]] |- | 001 0110 || style="background:lightblue;" | 026 || style="background:#CFF;" | 22 || style="background:lightblue;" | 16 |SYNC||colspan=2|SYN|| style="font-size:large;" | ␖ || <code>[[^V]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Synchronous Idle]] |- | 001 0111 || style="background:lightblue;" | 027 || style="background:#CFF;" | 23 || style="background:lightblue;" | 17 |LEM||colspan=2|ETB|| style="font-size:large;" | ␗ || <code>[[^W]]</code> || || style="text-align:left;" | [[End-of-Transmission-Block character|End of Transmission Block]] |- | 001 1000 || style="background:lightblue;" | 030 || style="background:#CFF;" | 24 || style="background:lightblue;" | 18 |S0||colspan=2|CAN|| style="font-size:large;" | ␘ || <code>[[^X]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Cancel character|Cancel]] |- | 001 1001 || style="background:lightblue;" | 031 || style="background:#CFF;" | 25 || style="background:lightblue;" | 19 |S1||colspan=2|EM|| style="font-size:large;" | ␙ || <code>[[^Y]]</code> || || style="text-align:left;" | [[End of Medium]] |- | 001 1010 || style="background:lightblue;" | 032 || style="background:#CFF;" | 26 || style="background:lightblue;" | 1A |S2||SS||SUB|| style="font-size:large;" | ␚ || <code>[[^Z]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Substitute character|Substitute]] |- | 001 1011 || style="background:lightblue;" | 033 || style="background:#CFF;" | 27 || style="background:lightblue;" | 1B |S3||colspan=2|ESC|| style="font-size:large;" | ␛ || <code>^<nowiki>[</nowiki></code> || <code>\e</code>{{Efn|La [[séquence d'échappement]] <code>\e</code> ne fait pas partie des spécifications de l'[[C (langage)|ANSI C]] et de beaucoup d'autres langages. Cependant, elle est comprise par plusieurs compilateurs, dont [[GNU Compiler Collection|GCC]].}} || style="text-align:left;" | [[Caractère d'échappement|Escape]]{{Efn|Le [[caractère d'échappement]] peut aussi être entré en appuyant sur la touche {{key press|Esc}} de certains claviers.}} |- | 001 1100 || style="background:lightblue;" | 034 || style="background:#CFF;" | 28 || style="background:lightblue;" | 1C |S4||colspan=2|FS|| style="font-size:large;" | ␜ || <code>[[^/|^\]]</code> || || style="text-align:left;" | [[File Separator]] |- | 001 1101 || style="background:lightblue;" | 035 || style="background:#CFF;" | 29 || style="background:lightblue;" | 1D |S5||colspan=2|GS|| style="font-size:large;" | ␝ || <code>^<nowiki>]</nowiki></code> || || style="text-align:left;" | [[Group Separator]] |- | 001 1110 || style="background:lightblue;" | 036 || style="background:#CFF;" | 30 || style="background:lightblue;" | 1E |S6||colspan=2|RS|| style="font-size:large;" | ␞ || <code>^^</code>{{Efn|^^ signifie {{key press|Ctrl|^}} (en appuyant sur les touches "Ctrl" et [[caret]]).}} || || style="text-align:left;" | [[Record Separator]] |- | 001 1111 || style="background:lightblue;" | 037 || style="background:#CFF;" | 31 || style="background:lightblue;" | 1F |S7||colspan=2|US|| style="font-size:large;" | ␟ || <code>^_</code> || || style="text-align:left;" | [[Unit Separator]] |- | colspan="9" | |- | 111 1111 || style="background:lightblue;" | 177 || style="background:#CFF;" | 127 || style="background:lightblue;" | 7F |colspan=3|DEL|| style="font-size:large;" | ␡ || <code>[[Caractère d'effacement|^?]]</code> || || style="text-align:left;" | [[Caractère d'effacement|Delete]]{{Efn|Le [[caractère d'effacement]] peut parfois être entré en appuyant sur la touche {{key press|Backspace}} sur certains claviers.}}{{,}}{{Efn|L'ambiguïté de [[Retour arrière|Backspace]] est due aux premiers terminaux conçus en supposant que l'utilisation principale du clavier serait de perforer manuellement la bande de papier sans être connecté à un ordinateur. Pour supprimer le caractère précédent, il fallait sauvegarder le poinçon de bande de papier, qui pour des raisons mécaniques et de simplicité était un bouton sur le poinçon lui-même et non le clavier, puis taper le caractère d'effacement. Ils ont donc placé une clé produisant un effacement à l'emplacement utilisé sur les machines à écrire pour le retour arrière. Lorsque les systèmes utilisaient ces terminaux et fournissaient une édition en ligne de commande, ils devaient utiliser le code ''rubout'' pour effectuer un retour arrière et n'interprétaient souvent pas le caractère de retour arrière (ils pouvaient faire écho à <code>^H</code> pour revenir en arrière). D'autres terminaux non conçus pour la bande de papier ont fait la clé à cet endroit pour produire Backspace, et les systèmes conçus pour ceux-ci ont utilisé ce caractère pour sauvegarder. Étant donné que le code de suppression produit souvent un effet de retour arrière, cela oblige également les fabricants de terminaux à faire en sorte que n'importe quelle touche {{key press|Delete}} produise autre chose que le caractère Delete.|groupe=note|nom=bsp del mismatch}} |} ===== NUL ===== {{lang|en|''Null''}} : nul. Il est à l'origine une [[NOP]], c'est-à-dire un caractère à ignorer. Lui donner le code 0 permettait de prévoir des réserves sur les [[bande perforée|bandes perforées]] en laissant des zones sans perforation pour insérer de nouveaux caractères ''a posteriori''. Avec le développement du [[langage C]], il a pris une importance particulière quand il a été utilisé comme indicateur de fin de [[chaîne de caractères]]. ===== SOH ===== {{lang|en|''Start of Heading''}} : début d'en-tête. Il est aujourd'hui souvent utilisé dans les communications [[RS-232|séries]] pour permettre la synchronisation après erreur<ref>{{en}} [http://www.lammertbies.nl/comm/info/ascii-characters.html {{lang|en|''ASCII character set''}}]</ref>. ===== DEL ===== {{lang|en|''Delete''}} : effacement. Lui donner le code 127 (1111111 en binaire) permettait de supprimer ''a posteriori'' un caractère sur les bandes perforées qui codaient les informations sur {{unité|7|bits}}. N'importe quel caractère pouvait être transformé en DEL en complétant la perforation des 7 bits qui le composaient. ===== LF, CR ===== ''Line Feed'' : saut de ligne, ''Carriage Return'' : retour chariot. Dans un [[fichier texte]], la [[fin de ligne|fin d'une ligne]] est représentée par un ou deux caractères de contrôle. Plusieurs conventions existent : * sur les systèmes [[Multics]], [[Unix]], [[Type Unix]] ([[Linux]], [[AIX]], [[Xenix]], [[Mac OS X]], etc.), [[BeOS]], [[AmigaOS]], [[RISC OS]] entre autres, la fin de ligne est indiquée par un saut de ligne (LF) ; * sur les machines [[Apple II|Apple {{II}}]] et [[Mac OS]] jusqu'à la version 9, la fin de ligne est indiquée par un retour chariot (CR) ; * sur les systèmes [[Digital Equipment Corporation|DEC]], [[RT-11]] et généralement tous les premiers systèmes non-Unix et non-IBM, [[CP/M]], [[MP/M]], [[MS-DOS]], [[OS/2]] ou [[Microsoft Windows]], la fin de ligne est indiquée par un retour chariot suivi d'un saut de ligne (CR suivi de LF). Ainsi, lorsqu'on transfère un fichier ASCII entre des systèmes ayant des conventions de fin de ligne différentes, il faut convertir les fins de ligne pour pouvoir manipuler le fichier confortablement sur le système cible. Autrement, il faut utiliser un éditeur de texte capable de gérer les diverses conventions de fin de ligne, ce qui n'est par exemple pas le cas du classique [[Bloc-notes (Windows)|Bloc-notes]] de [[Microsoft Windows]]. Les programmes utilisant les fichiers ASCII ne sont en général pas perturbés par un changement de type de fin de ligne. ===== SUB ===== ''Substitute'' : remplacement. Il est souvent associé à la combinaison de touches Ctrl + z et est utilisé dans les communications séries pour permettre l'envoi des données en lieu et place de la touche entrée. ==== Caractères imprimables ==== {{Article détaillé|Caractère graphique}} Les codes 20<sub>[[hexadecimal|hex]]</sub> à 7E<sub>[[hexadecimal|hex]]</sub>, appelés [[Caractère graphique|caractères imprimables]], représentent des [[lettre (alphabet)|lettres]], des [[chiffre]]s, des [[signes de ponctuation]] et quelques symboles divers. Il y a 95 caractères imprimables au total. Le code 20<sub>[[hexadecimal|hex]]</sub>, le caractère [[espace (typographie)|espace]], désigne l'espace entre les mots, tel que produit par la [[barre d'espace]] d'un clavier. Le caractère espace étant considéré comme un graphique invisible (plutôt que comme caractère de contrôle<ref name="Mackenzie_1980">{{ouvrage | langue=en | lire en ligne=https://textfiles.meulie.net/bitsaved/Books/Mackenzie_CodedCharSets.pdf <!-- |titre=Coded Character Sets, History and Development --> | titre=The Systems Programming Series | nom=Mackenzie | prénom=Charles E. | date=1980 | édition=1 | éditeur=[[Addison-Wesley Publishing Company, Inc.]] | isbn=0-201-14460-3 | lccn=77-90165 | pages=6, 66, 211, 215, 217, 220, 223, 228, 236–238, 243–245, 247–253, 423, 425–428, 435–439}}</ref>{{rp|223}}{{,}}<ref name="RFC-20_1968">{{lien web |langue=en |prénom=Vinton Gray |nom=Cerf |lien auteur=Vinton Gray Cerf |titre=ASCII format for Network Interchange |url=https://tools.ietf.org/html/rfc20 |éditeur=Network Working Group |date=1969-10-16 }} (NB : quasiment identique à l'USAS X3.4-1968 mis-à-part l'introduction.)</ref>), il est répertorié dans le tableau ci-dessous et non dans la section précédente. Le code 7F<sub>[[hexadecimal|hex]]</sub> correspond au [[caractère d'effacement]] (DEL) n'est pas imprimable et est donc omis de ce tableau. Il est inclus dans le tableau de la section précédente. {|style="border="0" cellspacing="0" cellpadding="1" |-valign="top" | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 010 0000 ||style="background:#CCF"| 040 || style="background:#CFF"| 32 ||style="background:#CCF"| 20 ||colspan=3|&nbsp;[[Espace (typographie)|espace]] |- | 010 0001 ||style="background:#CCF"| 041 || style="background:#CFF"| 33 ||style="background:#CCF"| 21 ||colspan="3"| [[Point d'exclamation|!]] |- | 010 0010 ||style="background:#CCF"| 042 || style="background:#CFF"| 34 ||style="background:#CCF"| 22 ||colspan="3"| [[guillemet|"]] |- | 010 0011 ||style="background:#CCF"| 043 || style="background:#CFF"| 35 ||style="background:#CCF"| 23 ||colspan="3"| [[Croisillon (signe)|#]] |- | 010 0100 ||style="background:#CCF"| 044 || style="background:#CFF"| 36 ||style="background:#CCF"| 24 ||colspan="3"| [[Dollar (symbole)|$]] |- | 010 0101 ||style="background:#CCF"| 045 || style="background:#CFF"| 37 ||style="background:#CCF"| 25 ||colspan="3"| [[Pour cent|%]] |- | 010 0110 ||style="background:#CCF"| 046 || style="background:#CFF"| 38 ||style="background:#CCF"| 26 ||colspan="3"| [[Esperluette|&]] |- | 010 0111 ||style="background:#CCF"| 047 || style="background:#CFF"| 39 ||style="background:#CCF"| 27 ||colspan="3"| [[']] |- | 010 1000 ||style="background:#CCF"| 050 || style="background:#CFF"| 40 ||style="background:#CCF"| 28 ||colspan="3"| [[(]] |- | 010 1001 ||style="background:#CCF"| 051 || style="background:#CFF"| 41 ||style="background:#CCF"| 29 ||colspan="3"| [[)]] |- | 010 1010 ||style="background:#CCF"| 052 || style="background:#CFF"| 42 ||style="background:#CCF"| 2A ||colspan="3"| [[*]] |- | 010 1011 ||style="background:#CCF"| 053 || style="background:#CFF"| 43 ||style="background:#CCF"| 2B ||colspan="3"| [[+]] |- | 010 1100 ||style="background:#CCF"| 054 || style="background:#CFF"| 44 ||style="background:#CCF"| 2C ||colspan="3"| [[Virgule|,]] |- | 010 1101 ||style="background:#CCF"| 055 || style="background:#CFF"| 45 ||style="background:#CCF"| 2D ||colspan="3"| - |- | 010 1110 ||style="background:#CCF"| 056 || style="background:#CFF"| 46 ||style="background:#CCF"| 2E ||colspan="3"| [[Point (signe)|.]] |- | 010 1111 ||style="background:#CCF"| 057 || style="background:#CFF"| 47 ||style="background:#CCF"| 2F ||colspan="3"| [[Barre oblique|/]] |} | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 011 0000 ||style="background:#CCF"| 060 || style="background:#CFF"| 48 ||style="background:#CCF"| 30 ||colspan="3"| [[0 (nombre)|0]] |- | 011 0001 ||style="background:#CCF"| 061 || style="background:#CFF"| 49 ||style="background:#CCF"| 31 ||colspan="3"| [[1 (nombre)|1]] |- | 011 0010 ||style="background:#CCF"| 062 || style="background:#CFF"| 50 ||style="background:#CCF"| 32 ||colspan="3"| [[2 (nombre)|2]] |- | 011 0011 ||style="background:#CCF"| 063 || style="background:#CFF"| 51 ||style="background:#CCF"| 33 ||colspan="3"| [[3 (nombre)|3]] |- | 011 0100 ||style="background:#CCF"| 064 || style="background:#CFF"| 52 ||style="background:#CCF"| 34 ||colspan="3"| [[4 (nombre)|4]] |- | 011 0101 ||style="background:#CCF"| 065 || style="background:#CFF"| 53 ||style="background:#CCF"| 35 ||colspan="3"| [[5 (nombre)|5]] |- | 011 0110 ||style="background:#CCF"| 066 || style="background:#CFF"| 54 ||style="background:#CCF"| 36 ||colspan="3"| [[6 (nombre)|6]] |- | 011 0111 ||style="background:#CCF"| 067 || style="background:#CFF"| 55 ||style="background:#CCF"| 37 ||colspan="3"| [[7 (nombre)|7]] |- | 011 1000 ||style="background:#CCF"| 070 || style="background:#CFF"| 56 ||style="background:#CCF"| 38 ||colspan="3"| [[8 (nombre)|8]] |- | 011 1001 ||style="background:#CCF"| 071 || style="background:#CFF"| 57 ||style="background:#CCF"| 39 ||colspan="3"| [[9 (nombre)|9]] |- | 011 1010 ||style="background:#CCF"| 072 || style="background:#CFF"| 58 ||style="background:#CCF"| 3A ||colspan="3"| [[Deux-points|:]] |- | 011 1011 ||style="background:#CCF"| 073 || style="background:#CFF"| 59 ||style="background:#CCF"| 3B ||colspan="3"| [[Point-virgule|;]] |- | 011 1100 ||style="background:#CCF"| 074 || style="background:#CFF"| 60 ||style="background:#CCF"| 3C ||colspan="3"| [[Chevron (typographie)|<]] |- | 011 1101 ||style="background:#CCF"| 075 || style="background:#CFF"| 61 ||style="background:#CCF"| 3D ||colspan="3"| [[=]] |- | 011 1110 ||style="background:#CCF"| 076 || style="background:#CFF"| 62 ||style="background:#CCF"| 3E ||colspan="3"| [[Chevron (typographie)|>]] |- | 011 1111 ||style="background:#CCF"| 077 || style="background:#CFF"| 63 ||style="background:#CCF"| 3F ||colspan="3"| [[Point d'interrogation|?]] |} |-valign="top" | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 100 0000 ||style="background:#CCF"| 100 || style="background:#CFF"| 64 ||style="background:#CCF"| 40 || [[Arobase|@]] || [[Accent grave|`]] || [[Arobase|@]] |- | 100 0001 ||style="background:#CCF"| 101 || style="background:#CFF"| 65 ||style="background:#CCF"| 41 ||colspan="3"| [[A (lettre)|A]] |- | 100 0010 ||style="background:#CCF"| 102 || style="background:#CFF"| 66 ||style="background:#CCF"| 42 ||colspan="3"| [[B (lettre)|B]] |- | 100 0011 ||style="background:#CCF"| 103 || style="background:#CFF"| 67 ||style="background:#CCF"| 43 ||colspan="3"| [[C (lettre)|C]] |- | 100 0100 ||style="background:#CCF"| 104 || style="background:#CFF"| 68 ||style="background:#CCF"| 44 ||colspan="3"| [[D (lettre)|D]] |- | 100 0101 ||style="background:#CCF"| 105 || style="background:#CFF"| 69 ||style="background:#CCF"| 45 ||colspan="3"| [[E (lettre)|E]] |- | 100 0110 ||style="background:#CCF"| 106 || style="background:#CFF"| 70 ||style="background:#CCF"| 46 ||colspan="3"| [[F (lettre)|F]] |- | 100 0111 ||style="background:#CCF"| 107 || style="background:#CFF"| 71 ||style="background:#CCF"| 47 ||colspan="3"| [[G (lettre)|G]] |- | 100 1000 ||style="background:#CCF"| 110 || style="background:#CFF"| 72 ||style="background:#CCF"| 48 ||colspan="3"| [[H (lettre)|H]] |- | 100 1001 ||style="background:#CCF"| 111 || style="background:#CFF"| 73 ||style="background:#CCF"| 49 ||colspan="3"| [[I (lettre)|I]] |- | 100 1010 ||style="background:#CCF"| 112 || style="background:#CFF"| 74 ||style="background:#CCF"| 4A ||colspan="3"| [[J (lettre)|J]] |- | 100 1011 ||style="background:#CCF"| 113 || style="background:#CFF"| 75 ||style="background:#CCF"| 4B ||colspan="3"| [[K (lettre)|K]] |- | 100 1100 ||style="background:#CCF"| 114 || style="background:#CFF"| 76 ||style="background:#CCF"| 4C ||colspan="3"| [[L (lettre)|L]] |- | 100 1101 ||style="background:#CCF"| 115 || style="background:#CFF"| 77 ||style="background:#CCF"| 4D ||colspan="3"| [[M (lettre)|M]] |- | 100 1110 ||style="background:#CCF"| 116 || style="background:#CFF"| 78 ||style="background:#CCF"| 4E ||colspan="3"| [[N (lettre)|N]] |- | 100 1111 ||style="background:#CCF"| 117 || style="background:#CFF"| 79 ||style="background:#CCF"| 4F ||colspan="3"| [[O (lettre)|O]] |} | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 101 0000 ||style="background:#CCF"| 120 || style="background:#CFF"| 80 ||style="background:#CCF"| 50 ||colspan="3"| [[P (lettre)|P]] |- | 101 0001 ||style="background:#CCF"| 121 || style="background:#CFF"| 81 ||style="background:#CCF"| 51 ||colspan="3"| [[Q (lettre)|Q]] |- | 101 0010 ||style="background:#CCF"| 122 || style="background:#CFF"| 82 ||style="background:#CCF"| 52 ||colspan="3"| [[R (lettre)|R]] |- | 101 0011 ||style="background:#CCF"| 123 || style="background:#CFF"| 83 ||style="background:#CCF"| 53 ||colspan="3"| [[S (lettre)|S]] |- | 101 0100 ||style="background:#CCF"| 124 || style="background:#CFF"| 84 ||style="background:#CCF"| 54 ||colspan="3"| [[T (lettre)|T]] |- | 101 0101 ||style="background:#CCF"| 125 || style="background:#CFF"| 85 ||style="background:#CCF"| 55 ||colspan="3"| [[U (lettre)|U]] |- | 101 0110 ||style="background:#CCF"| 126 || style="background:#CFF"| 86 ||style="background:#CCF"| 56 ||colspan="3"| [[V (lettre)|V]] |- | 101 0111 ||style="background:#CCF"| 127 || style="background:#CFF"| 87 ||style="background:#CCF"| 57 ||colspan="3"| [[W (lettre)|W]] |- | 101 1000 ||style="background:#CCF"| 130 || style="background:#CFF"| 88 ||style="background:#CCF"| 58 ||colspan="3"| [[X (lettre)|X]] |- | 101 1001 ||style="background:#CCF"| 131 || style="background:#CFF"| 89 ||style="background:#CCF"| 59 ||colspan="3"| [[Y (lettre)|Y]] |- | 101 1010 ||style="background:#CCF"| 132 || style="background:#CFF"| 90 ||style="background:#CCF"| 5A ||colspan="3"| [[Z (lettre)|Z]] |- | 101 1011 ||style="background:#CCF"| 133 || style="background:#CFF"| 91 ||style="background:#CCF"| 5B ||colspan="3"| [[Crochet (typographie)|<nowiki>[</nowiki>]] |- | 101 1100 ||style="background:#CCF"| 134 || style="background:#CFF"| 92 ||style="background:#CCF"| 5C || [[Barre oblique inversée|\]] || [[Tilde|~]] || [[Barre oblique inversée|\]] |- | 101 1101 ||style="background:#CCF"| 135 || style="background:#CFF"| 93 ||style="background:#CCF"| 5D ||colspan="3"| [[Crochet (typographie)|<nowiki>]</nowiki>]] |- | 101 1110 ||style="background:#CCF"| 136 || style="background:#CFF"| 94 ||style="background:#CCF"| 5E || [[Flèche (symbole)|↑]] ||colspan="2"| [[Accent circonflexe|^]] |- | 101 1111 ||style="background:#CCF"| 137 || style="background:#CFF"| 95 ||style="background:#CCF"| 5F || [[Flèche (symbole)|←]] ||colspan="2"| [[Tiret bas|_]] |} |-valign="top" | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 110 0000 ||style="background:#CCF"| 140 || style="background:#CFF"| 96 ||style="background:#CCF"| 60 ||style="background:#CCC"| &nbsp; || [[Arobase|@]] || [[Accent grave|`]] |- | 110 0001 ||style="background:#CCF"| 141 || style="background:#CFF"| 97 ||style="background:#CCF"| 61 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[A (lettre)|a]] |- | 110 0010 ||style="background:#CCF"| 142 || style="background:#CFF"| 98 ||style="background:#CCF"| 62 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[b (lettre)|b]] |- | 110 0011 ||style="background:#CCF"| 143 || style="background:#CFF"| 99 ||style="background:#CCF"| 63 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[c (lettre)|c]] |- | 110 0100 ||style="background:#CCF"| 144 || style="background:#CFF"| 100 ||style="background:#CCF"| 64 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[d (lettre)|d]] |- | 110 0101 ||style="background:#CCF"| 145 || style="background:#CFF"| 101 ||style="background:#CCF"| 65 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[e (lettre)|e]] |- | 110 0110 ||style="background:#CCF"| 146 || style="background:#CFF"| 102 ||style="background:#CCF"| 66 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[f (lettre)|f]] |- | 110 0111 ||style="background:#CCF"| 147 || style="background:#CFF"| 103 ||style="background:#CCF"| 67 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[g (lettre)|g]] |- | 110 1000 ||style="background:#CCF"| 150 || style="background:#CFF"| 104 ||style="background:#CCF"| 68 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[h (lettre)|h]] |- | 110 1001 ||style="background:#CCF"| 151 || style="background:#CFF"| 105 ||style="background:#CCF"| 69 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[i (lettre)|i]] |- | 110 1010 ||style="background:#CCF"| 152 || style="background:#CFF"| 106 ||style="background:#CCF"| 6A ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[j (lettre)|j]] |- | 110 1011 ||style="background:#CCF"| 153 || style="background:#CFF"| 107 ||style="background:#CCF"| 6B ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[k (lettre)|k]] |- | 110 1100 ||style="background:#CCF"| 154 || style="background:#CFF"| 108 ||style="background:#CCF"| 6C ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[l (lettre)|l]] |- | 110 1101 ||style="background:#CCF"| 155 || style="background:#CFF"| 109 ||style="background:#CCF"| 6D ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[m (lettre)|m]] |- | 110 1110 ||style="background:#CCF"| 156 || style="background:#CFF"| 110 ||style="background:#CCF"| 6E ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[n (lettre)|n]] |- | 110 1111 ||style="background:#CCF"| 157 || style="background:#CFF"| 111 ||style="background:#CCF"| 6F ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[o (lettre)|o]] |} | {|class="wikitable" style="margin:0;text-align:center" |- !scope="col" rowspan="2"| [[Système binaire|Binaire]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système octal|Oct.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système décimal|Déc.]] !scope="col" rowspan="2"| [[Système hexadécimal|Hex.]] !scope="col" colspan="3"| [[Glyphe]] |- !scope="col"| 1963 !scope="col"| 1965 !scope="col"| 1967 |- | 111 0000 ||style="background:#CCF"| 160 || style="background:#CFF"| 112 ||style="background:#CCF"| 70 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[p (lettre)|p]] |- | 111 0001 ||style="background:#CCF"| 161 || style="background:#CFF"| 113 ||style="background:#CCF"| 71 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[q (lettre)|q]] |- | 111 0010 ||style="background:#CCF"| 162 || style="background:#CFF"| 114 ||style="background:#CCF"| 72 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[r (lettre)|r]] |- | 111 0011 ||style="background:#CCF"| 163 || style="background:#CFF"| 115 ||style="background:#CCF"| 73 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[s (lettre)|s]] |- | 111 0100 ||style="background:#CCF"| 164 || style="background:#CFF"| 116 ||style="background:#CCF"| 74 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[t (lettre)|t]] |- | 111 0101 ||style="background:#CCF"| 165 || style="background:#CFF"| 117 ||style="background:#CCF"| 75 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[u (lettre)|u]] |- | 111 0110 ||style="background:#CCF"| 166 || style="background:#CFF"| 118 ||style="background:#CCF"| 76 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[v (lettre)|v]] |- | 111 0111 ||style="background:#CCF"| 167 || style="background:#CFF"| 119 ||style="background:#CCF"| 77 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[w (lettre)|w]] |- | 111 1000 ||style="background:#CCF"| 170 || style="background:#CFF"| 120 ||style="background:#CCF"| 78 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[x (lettre)|x]] |- | 111 1001 ||style="background:#CCF"| 171 || style="background:#CFF"| 121 ||style="background:#CCF"| 79 ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[y (lettre)|y]] |- | 111 1010 ||style="background:#CCF"| 172 || style="background:#CFF"| 122 ||style="background:#CCF"| 7A ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[z (lettre)|z]] |- | 111 1011 ||style="background:#CCF"| 173 || style="background:#CFF"| 123 ||style="background:#CCF"| 7B ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[Accolade|{]] |- | 111 1100 ||style="background:#CCF"| 174 || style="background:#CFF"| 124 ||style="background:#CCF"| 7C ||style="background:#FCC"| &nbsp; [[Acquittement (informatique)|ACK]] || [[Négation logique|¬]] || [[Barre verticale|<nowiki>|</nowiki>]] |- | 111 1101 ||style="background:#CCF"| 175 || style="background:#CFF"| 125 ||style="background:#CCF"| 7D ||style="background:#CCC"| &nbsp; ||colspan="2"| [[Accolade|}]] |- | 111 1110 ||style="background:#CCF"| 176 || style="background:#CFF"| 126 ||style="background:#CCF"| 7E ||style="background:#FCC"| &nbsp; [[Caractère d'échappement|ESC]] || [[Barre verticale|<nowiki>|</nowiki>]] || [[Tilde|~]] |} |} == Notes == {{Notes}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Art ASCII]] * [[ASCII porn]] * [[Fichier texte]] * [[Vidéotex]] * [[Unicode]] * [[(3568) ASCII]], astéroïde nommé en ce nom === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=en |auteur institutionnel=Business Equipment Manufacturer Associations |titre=American Standard Code for Information Interchange |sous-titre=ASA standard X3.4-1963 |éditeur=American Standards Asociation Incorporated |date=17 juin 1963 |isbn= |lire en ligne=http://www.wps.com/projects/codes/X3.4-1963/index.html }} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Eric Fischer |titre=The Evolution of Character Codes, 1874-1968 |éditeur=.transbay.net |année= |isbn= |lire en ligne=http://www.transbay.net/~enf/ascii/ascii.pdf }} * {{Ouvrage |langue=en |titre=American Standard Code for Information Interchange |éditeur=AMERICAN STANDARDS ASSOCIATION |date=17 juin 1963 |pages totales=12 |isbn= |lire en ligne=https://www.sr-ix.com/Archive/CharCodeHist/X3.4-1963/ }} === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Jeux de caractères|Modèle OSI}} {{Portail|informatique|typographie}} [[Catégorie:Codage des caractères]] [[Catégorie:Format ouvert]] [[Catégorie:Protocole réseau sur la couche présentation]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Histoire de l'informatique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/American%20National%20Standards%20Institute
American National Standards Institute
{{Langue du titre|en}} {{confusion|texte=Le jeu de caractères [[Windows-1252]] est appelé par erreur « ANSI »}} {{paronyme|ANSSI}} {{Infobox Organisation2}} L’'''{{lang|en|American National Standards Institute}}''' ('''ANSI''', {{litt.}} « Institut national de normalisation américain ») est un organisme privé à but non lucratif qui supervise le développement de [[norme]]s pour les produits, les services, les procédés, les systèmes et les employés des [[États-Unis]]. Ces normes sont proposées à partir d’une démarche volontaire et consensuelle. L’organisation coordonne également la définition des normes américaines avec les normes internationales afin que les produits américains puissent être utilisés à l’étranger. Par exemple, la normalisation garantit que les possesseurs d’appareil-photo trouveront des pellicules adaptées partout dans le monde<ref name="presentation">{{en}} [http://www.ansi.org/about_ansi/introduction/introduction.aspx?menuid=1 Présentation de l’ANSI]</ref>. L’ANSI est le représentant des [[États-Unis]] à l’[[Organisation internationale de normalisation|ISO]] (Organisation internationale de normalisation). L’ANSI valide des normes développées par les représentants des organisations normalisantes telles qu’organismes gouvernementaux, associations de consommateurs, sociétés et autres. Ces normes garantissent que les caractéristiques et les performances des produits sont cohérentes, que chacun utilise les mêmes termes et définitions et que les produits sont testés partout de la même façon. L’ANSI accrédite également les organismes qui délivrent des certifications sur les normes internationales pour des produits ou des personnes. Le quartier général de l’organisation se trouve à [[Washington (district de Columbia)|Washington]], alors que le bureau des opérations est situé à [[New York]]. En France, l’ANSI est connu par les normes qui ont franchi l’Atlantique. On lui doit par exemple l’[[American Standard Code for Information Interchange|ASCII]], le [[Small Computer System Interface|SCSI]], l’[[Advanced Technology Attachment|ATA]] et la normalisation du [[langage C]]. == Historique == L’ANSI a été créée en 1918 par cinq sociétés d’ingénierie et trois organismes gouvernementaux qui ont fondé la ''American Engineering Standards Committee'' (AESC). L’AESC devint l’''American Standards Association'' (ASA) en 1928. En 1966, l’ASA fut réorganisée pour devenir la ''United States of America Standards Institute'' (USASI). Le nom actuel (ANSI) a été adopté en 1969<ref>{{en}} [http://www.ansi.org/about_ansi/introduction/history.aspx?menuid=1 Historique de l’ANSI]</ref>. == Participants == Les membres de l’ANSI sont des agences gouvernementales, des corporations, des organisations académiques ou internationales ou des individus. Au total, l’Institut représente les intérêts de plus de {{unité|125000 sociétés}} et {{nobr|3,5 millions}} de professionnels. ==La démarche== Bien que l’ANSI elle-même ne développe pas de norme, l’Institut facilite la normalisation nord-américaine, connue comme ANS (''{{lang|en|American National Standards}}''), en validant les procédures des organisations qui développent de nouvelles normes. L’accréditation ANSI signifie que les procédures utilisées par les organisations normalisantes se conforment aux exigences de l’institut en matière d’ouverture, d’équité, de consensus et de procédé. Des normes adoptées par consensus volontaire sont acceptées plus rapidement par le marché et indiquent clairement comment améliorer la sûreté de ces produits pour la protection des consommateurs. Il existe environ {{unité|10500 normes}} américaines qui portent la certification ANSI. Les étapes de normalisation de l’''{{lang|en|American National Standards}}'' sont : * recueillir le consensus d’un groupe ouvert à tous les représentants des tiers intéressés ; * large diffusion auprès du public pour validation et commentaires des versions préliminaires ; * prise en compte et réponse aux commentaires ; * incorporation, dans une version révisée, des modifications demandées lorsqu’elles participent au consensus ; * possibilité pour chaque participant de faire appel si ces principes n’ont pas été respectés pendant la phase d’élaboration. L'ANSI ne dispose pas toujours des standards qu'elle a pu émettre ; par exemple il est possible que l'ANSI n'ait plus accès au standard X3.4-1967<ref>{{lien web |titre=Page Contents Missed |url=http://www.wps.com/archives/codes/#FOO |site=WPS |consulté le=07-05-2023}}.</ref>. ==Participation aux activités internationales de normalisation== En plus de faciliter la spécification de normes aux [[États-Unis]], l’ANSI fait la promotion à l’étranger des normes américaines, défend la ligne d’action et les choix techniques, dans les comités internationaux comme sur le continent américain, et encourage l’adoption des normes internationales lorsqu’elles sont appropriées. L’Institut est le représentant officiel des [[États-Unis]] pour deux organisations majeures par le biais du Comité National U.S (U.S. National Committee ou USNC). Ces deux organisations sont : l’[[Organisation internationale de normalisation]] (ISO) et la [[Commission électrotechnique internationale]] (IEC). L’ANSI participe à la plupart des programmes techniques à la fois de l’ISO et de l’IEC et dirige de nombreux comités et groupes de travail. Dans de nombreux cas, les normes américaines sont apportées à l’ISO et à l’IEC, au travers de l’ANSI ou de l’USNC, où elles sont adoptées en tout ou partie comme normes internationales. ==Exemple de normalisations réalisées sous la direction de l’ANSI== L’Institut administre quatre groupes de normalisation : * le ''Healthcare Information Technology Standards Panel<ref>[http://ansi.org/hitsp/ Healthcare Information Technology Standards Panel].</ref>'' s’occupe des technologies informatiques relatives à la santé et à la médecine ; * le ''ANSI Homeland Security Standards Panel<ref>[http://www.ansi.org/standards_activities/standards_boards_panels/hssp/overview.aspx?menuid=3 ANSI Homeland Security Standards Panel].</ref>'' a pour mission d’identifier, de créer et d’accélérer l’adoption des normes concernant la sécurité nationale ; * le ''ANSI Nanotechnology Standards Panel<ref>[http://www.ansi.org/standards_activities/standards_boards_panels/nsp/overview.aspx?menuid=3 ANSI Nanotechnology Standards Panel].</ref>'' coordonne les activités de normalisation dans le domaine des nanotechnologies ; * le ''Identity Theft Prevention and Identity Management Standards Panel<ref>[http://www.ansi.org/standards_activities/standards_boards_panels/idsp/overview.aspx?menuid=3 Identity Theft Prevention and Identity Management Standards Panel].</ref>'', promulgue les normes et recommandations qui aideront le secteur privé, le gouvernement et les consommateurs à minimiser le vol et les fraudes liés à l’usurpation d’identité. Chacun de ces comités travaille à identifier, coordonner et harmoniser les normes liées à leurs domaines. L’''{{lang|en|American National Standards}}'' a contribué à : * l’ASA (American Standards Association) dont le système d’exposition pour la photographie devint les bases de la norme ISO pour la [[sensibilité ISO]], utilisée mondialement pour les [[Pellicule photographique|pellicules]] ; * l’[[Art ASCII]] qui est coloré ou animé par les codes de contrôles de terminal ANSI (code X3.64) ; * la normalisation du [[langage de programmation]] ''[[C (langage)|C]]'' dont la version C ANSI est largement répandue. == Références == {{Références}} {{Traduction/Référence|en|American National Standards Institute|91444123|type=note}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[ECMA]] * [[ACiD Productions]] * [[Advanced Technology Attachment]] (ATA) * [[C (langage)|C]] * [[ASCII]] * [[Commission électrotechnique internationale]] (IEC) * [[Organisation internationale de normalisation]] (ISO) * [[Liste des membres de l'Organisation internationale de normalisation]] * [[Small Computer System Interface|SCSI]] * {{Lien|fr=ANSI ASC X9|lang=en|trad=ANSI ASC X9|texte=ANSI ASC X9}} === Lien externe === * {{Site officiel|en|http://www.ansi.org/}} {{Portail|électricité et électronique}} [[Catégorie:Organisme national de normalisation|Etats-Unis]] [[Catégorie:Association ou organisme ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Membre de l'ISO|ANSI]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atome
Atome
{{Voir homonymes|Atome (homonymie)}} [[Fichier:Helium atom QM.svg|redresse=1.25|vignette|Représentation d'un atome d'{{nobr|[[hélium 4]]}} avec, apparaissant rosé au centre, le [[noyau atomique]] et, en dégradé de gris tout autour, le [[Électron|nuage électronique]]. Le noyau d'{{nobr|hélium 4}}, agrandi à droite, est formé de deux [[proton]]s et de deux [[neutron]]s.]] [[Fichier:Graphite ambient STM.jpg|redresse=1.25|vignette|Atomes de [[carbone]] à la surface de [[graphite]] observés par [[microscope à effet tunnel]].]] Un '''atome''' {{étymologie|grec ancien|ἄτομος|rom=átomos|insécable}}<ref>{{CNRTL|atome}}.</ref> est la plus petite partie d'un [[corps simple]] pouvant se combiner [[Chimie|chimiquement]] avec un autre. Les atomes sont les constituants élémentaires de toutes les substances solides, liquides ou gazeuses. Les propriétés physiques et chimiques de ces substances sont déterminées par les atomes qui les constituent ainsi que par l'arrangement tridimensionnel de ces atomes. Contrairement à ce que leur étymologie suggère, les atomes ne sont pas indivisibles, mais sont constitués de [[Particule subatomique|particules subatomiques]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Atome|url=http://larousse.fr/encyclopedie/divers/atome/23753|site=Encyclopédie Larousse en ligne|consulté le=2018-02-07}}.</ref>. Ils comprennent un [[Noyau atomique|noyau]], qui concentre plus de 99,9 % de leur masse, autour duquel se distribuent des [[électron]]s, qui forment un nuage {{formatnum:10000}} à {{nombre|100000|fois}} plus étendu que le noyau lui-même<ref> {{lien web | langue = de | url = http://www.tomchemie.de/Atombau1.htm | site = Tomchemie | titre = Atombau | consulté le = 8 avril 2017 }}.</ref>{{,}}<ref> {{lien web | langue = en | url = http://www.pstcc.edu/departments/natural_behavioral_sciences/Web%20Physics/Chapter30.htm | titre = Atomic Physics | site = Pellissippi State Community College | consulté le = 8 avril 2017 }}.</ref>, de sorte que le volume d'un atome, grossièrement sphérique, est presque entièrement vide. Le noyau est formé de [[proton]]s, porteurs d'une [[charge électrique]] positive, et de [[neutron]]s, électriquement neutres ; l'[[hydrogène]] fait exception, car le noyau de son [[protium|isotope {{exp|1}}H]] ne contient aucun neutron. Les protons et neutrons, également appelés [[nucléon]]s, sont maintenus ensemble dans le noyau par la [[liaison nucléaire]], qui est une manifestation de l'[[interaction forte]]. Les électrons occupent des [[Orbitale atomique|orbitales atomiques]] en interaction avec le noyau ''via'' la [[Électromagnétisme|force électromagnétique]]. Le nuage électronique est stratifié en niveaux d'énergie [[Mécanique quantique|quantifiés]] autour du noyau, niveaux qui définissent des [[Couche électronique|couches]] et des [[Sous-couche électronique|sous-couches électroniques]] ; les nucléons se distribuent également selon des [[Modèle en couches|couches nucléaires]], bien qu'un modèle approché assez commode popularise la [[structure nucléaire]] d'après le [[modèle de la goutte liquide]]. Plusieurs atomes peuvent établir des [[Liaison chimique|liaisons chimiques]] entre eux grâce à leurs [[électron]]s. D'une manière générale, les propriétés chimiques des atomes sont déterminées par leur [[configuration électronique]], laquelle découle du nombre de protons de leur noyau. Ce nombre, appelé [[numéro atomique]], définit un [[élément chimique]]. {{unité|118|éléments}} chimiques sont reconnus par l'[[Union internationale de chimie pure et appliquée]] (IUPAC) depuis le {{date-|18 novembre 2016}}. Les atomes d'éléments différents ont des tailles différentes, ainsi généralement que des masses différentes, bien que les atomes d'un élément chimique donné puissent avoir des masses différentes selon les [[isotope]]s considérés. Les atomes les plus lourds, ou dont le noyau présente un déséquilibre trop important entre les deux types de nucléons, tendent à devenir plus instables, et sont alors [[Radioactivité|radioactifs]] ; le {{nobr|[[plomb 208]]}} est l'[[isotope stable]] le plus lourd. La [[Atomisme|théorie atomiste]], qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'[[Antiquité]], et a été notamment défendue par [[Leucippe]] et son disciple [[Démocrite]], philosophes de la [[Grèce antique]], ainsi qu'en [[Inde]], plus antérieurement, par l'une des six écoles de philosophie [[hindouisme|hindoue]], le [[vaisheshika]], fondé par [[Kanada]]. Elle fut disputée jusqu'à la fin du {{s-|XIX}} et n'a plus été remise en cause depuis lors. L'observation directe d'atomes n'est devenue possible qu'au milieu du {{s-|XX}} avec la [[microscopie électronique en transmission]] et l'invention du [[microscope à effet tunnel]]. C'est ainsi sur les propriétés des atomes que reposent toutes les [[Science des matériaux|sciences des matériaux]] modernes, tandis que l'élucidation de la nature et de la structure des atomes a contribué de manière décisive au développement de la [[physique]] moderne, et notamment de la [[mécanique quantique]]. [[Fichier:HAtomOrbitals.png|redresse=1.25|vignette|Sections transversales des premières [[orbitale atomique|orbitales]] de l'[[atome d'hydrogène]], le dégradé de couleurs représentant l'[[amplitude de probabilité]] de l'[[électron]].]] == Structure == === Ordres de grandeur === {{Article connexe|Électron-volt|Unité de masse atomique unifiée|Nombre d'Avogadro}} Le diamètre estimé d'un atome « libre » (hors [[liaison covalente]] ou cristalline) est compris entre {{unité|62|[[Picomètre|pm]]}} ({{unité|6.2e-11|m}}) pour l'[[hélium]] et {{unité|596|[[Picomètre|pm]]}} ({{unité|5.96e-10|m}}) pour le [[césium]]<ref> {{Article|langue=en|prénom1=E.|nom1=Clementi|prénom2=D. L.|nom2=Raimondi|prénom3=W. P.|nom3=Reinhardt|titre=Atomic Screening Constants from SCF Functions. II. Atoms with 37 to 86 Electrons|périodique=The Journal of Chemical Physics|volume=47|numéro=4|date=1967-08-15|issn=0021-9606|issn2=1089-7690|doi=10.1063/1.1712084|lire en ligne=http://aip.scitation.org/doi/10.1063/1.1712084|consulté le=2023-03-10|pages=1300–1307}}</ref>, tandis que celui d'un [[noyau atomique]] est compris entre {{unité|2.4|[[Femtomètre|fm]]}} ({{unité|2.4e-15|m}}) pour l'[[isotope]] [[Protium|{{exp|1}}H]] et {{unité|14.8|[[Femtomètre|fm]]}} ({{unité|1.48e-14|m}}) environ pour le [[nucléide]] [[Uranium 238|{{exp|238}}U]]<ref> {{lien web |langue = en |url = http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/hbase/nuclear/nucuni.html#c4 |titre = Nuclear Size and Density }}.</ref> : le [[Noyau atomique|noyau]] d'un [[atome d'hydrogène]] est donc environ {{nombre|40000|fois}} plus petit que l'atome d'hydrogène lui-même. Le noyau concentre cependant l'essentiel de la masse de l'atome{{Note|group=alpha|texte=Un [[proton]], par exemple, est {{nombre|1836|fois}} plus massif qu'un [[électron]].}} : le noyau du [[Lithium|lithium 7]], par exemple, est environ {{nombre|4300|fois}} plus massif que les trois électrons qui l'entourent, l'atome de {{7}}Li ayant une masse de l'ordre de {{unité|1.172e−26|kg}}. Pour fixer les idées, la masse des atomes est comprise entre {{unité|1.674e-27|kg}} pour le [[protium]] et {{unité|3.953e-25|kg}} pour {{nobr|l'[[uranium 238]]}}, en s'en tenant aux [[isotope]]s qui ont une abondance significative dans le milieu naturel — il existe des noyaux plus lourds mais aussi bien plus instables que le [[nucléide]] {{exp|238}}U. Cette masse est généralement exprimée en [[Unité de masse atomique unifiée|unités de masse atomique]] (« uma », ou « u »), définie comme la douzième partie de la masse d'un atome de [[Carbone 12|{{12}}C]] non [[Liaison chimique|lié]], immobile et à son [[état fondamental]], soit {{nobr|1 uma {{=}} {{unité|1.66054e-27|kg}} ;}} dans cette unité, la masse du nucléide {{exp|238}}U vaut {{unité|238.0507826|uma}}. Une unité alternative également très employée en [[physique des particules]] est l'[[électron-volt]] divisé par le [[Carré (algèbre)|carré]] de la [[vitesse de la lumière]] (eV/c{{2}}), qui est [[Analyse dimensionnelle|homogène]] à une [[masse]] en vertu de la fameuse équation {{nobr|[[E=mc2|{{mvar|E}} = {{mvar|m}}{{math|c}}{{2}}]]}} de la [[relativité restreinte]], et qui vaut {{nobr|{{unité|1|eV}}/[[Vitesse de la lumière|c{{2}}]] {{=}} {{unité|1.783e-36|kg}}}} ; dans cette unité, la masse du noyau {{exp|238}}U est égale à {{unité|221.7|GeV}}/[[Vitesse de la lumière|c{{2}}]]. Compte tenu de leur taille et de leur masse singulièrement réduites, les atomes sont toujours en très grand nombre dès qu'on manipule une quantité macroscopique de matière. On définit ainsi la [[Mole (unité)|mole]] comme étant la [[quantité de matière]] constituée par autant d'unités élémentaires (atomes, [[molécule]]s, [[électron]]s{{etc.}}) qu'il y a d'atomes dans {{unité|12|g}} de {{nobr|[[carbone 12]]}}, soit pas moins de {{unité|6.022e23|unités}} élémentaires, ce qu'on appelle le [[nombre d'Avogadro]]. === Particules subatomiques === {{Article détaillé|Particule subatomique|Physique des particules}} {{Article connexe|Particule élémentaire|Théorie quantique des champs|Modèle standard de la physique des particules}} Bien que son étymologie signifie « indivisible » en [[grec ancien]], un atome est en réalité constitué de [[Particule élémentaire|particules élémentaires]] plus petites, et peut donc être divisé ; mais il constitue bien la plus petite unité indivisible d'un [[élément chimique]] en tant que tel : en brisant, par exemple, un atome d'[[hélium]], on obtiendra des [[électron]]s, des [[proton]]s et des [[neutron]]s, mais on n'aura plus un [[corps simple]] ayant les propriétés de l'hélium. * L'[[électron]] e{{exp|−}} est une particule très peu massive ({{unité|9.1094e−31|kg}}, soit {{unité|511.00|keV}}/[[Vitesse de la lumière|c{{2}}]]) et pourvue d'une [[charge électrique]] négative de {{unité|-1.602e−19|[[Coulomb|C]]}}. * Le [[proton]] p{{exp|+}} est {{unité|1836|fois}} plus massif que l'électron ({{unité|1.6726e−27|kg}}, soit {{unité|938.27|MeV}}/[[Vitesse de la lumière|c{{2}}]]) et porte une charge électrique positive de même [[valeur absolue]] que celle de l'électron, soit {{unité|1.602e−19|[[Coulomb|C]]}}. * Le [[neutron]] n{{exp|0}} est {{unité|1838.5|fois}} plus massif que l'électron ({{unité|1.6749e−27|kg}}, soit {{unité|939.57|MeV}}/[[Vitesse de la lumière|c{{2}}]]), et électriquement neutre. Le [[modèle standard de la physique des particules]] décrit les [[nucléon]]s comme des [[baryon]]s composés de particules élémentaires appelées [[quark]]s : * le [[proton]] est constitué de deux [[Quark up|quarks up]] et d'un [[quark down]] : {{nobr|1=p{{exp|+}} = uud}} ; * le [[neutron]] est constitué d'un [[quark up]] et de deux [[Quark down|quarks down]] : {{nobr|1=n{{exp|0}} = udd}}. Les [[électron]]s, quant à eux, sont des [[lepton]]s qui constituent, avec les [[quark]]s, le groupe des [[fermion]]s. La grande différence entre quarks et leptons est que seuls les premiers connaissent toutes les [[Interaction élémentaire|interactions élémentaires]], y compris l'[[interaction nucléaire forte]], dont les médiateurs sont des [[Boson de jauge|bosons de jauge]] appelés [[gluon]]s ; les leptons ne connaissent que l'[[interaction faible]] (''via'' les [[Boson Z|bosons Z{{exp|0}}]] et [[Boson W|W{{exp|+}}]]) et l'[[interaction électromagnétique]] (''via'' les [[photon]]s). Toutes ces particules connaissent ''a priori'' également l'[[Gravité|interaction gravitationnelle]], mais cette dernière n'a pas pu être intégrée au [[modèle standard de la physique des particules]] ; son intensité à l'échelle atomique est, quoi qu'il en soit, insignifiante comparée à l'intensité des trois autres interactions. === Nuage électronique === [[Fichier:Potential energy well.svg|redresse=1.15|vignette|Représentation schématique d'un puits de potentiel. L'énergie {{mvar|V}}(&thinsp;{{mvar|x}}&thinsp;) requise pour occuper chaque [[abscisse]] {{mvar|x}} confine à l'intervalle [&thinsp;{{mvar|x}}{{ind|1}},&nbsp;{{mvar|x}}{{ind|2}}&thinsp;] toute particule pourvue de l'énergie {{mvar|E}} en [[ordonnée]].]] {{Article détaillé|Configuration électronique}} L'essentiel des propriétés physiques et chimiques des atomes est dû à leur nuage électronique. C'est la compréhension de la nature et de la structure de ce nuage électronique qui a ouvert la voie à la compréhension de la structure de l'atome et, ''in fine'', a conduit au développement de la [[physique des particules]]. Le [[noyau atomique]] étant [[Charge électrique|chargé]] positivement, il forme un [[puits de potentiel]] pour les [[électron]]s, qui sont chargés négativement. Ce puits de potentiel est constitué de [[Niveau d'énergie|niveaux d'énergie]] définis par des [[Nombre quantique|nombres quantiques]] dont la combinaison détermine des [[Orbitale atomique|orbitales atomiques]] conférant aux [[Fonction d'onde|fonctions d'onde]] correspondantes des dimensions et des formes caractéristiques. ==== Introduction au modèle de Schrödinger ==== {{Article détaillé|Atome d'hydrogène|Mécanique quantique|Équation de Schrödinger}} L'[[électron]] manifeste, comme tout objet [[Physique quantique|quantique]], une [[dualité onde-corpuscule]], en vertu de laquelle il se comporte tantôt comme une [[Particule élémentaire|particule]] géométriquement délimitée occupant une position déterminée, tantôt comme une [[onde]] susceptible de présenter, par exemple, des phénomènes d'interférences. Ces deux aspects de l'électron coexistent dans l'atome, bien que le modèle de [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]] soit exclusivement ondulatoire<ref name=Brucat> {{Lien web | langue = en | nom = Brucat | prénom = Philip J. | année = 2008 | url = http://www.chem.ufl.edu/~itl/2045/lectures/lec_10.html | titre = The Quantum Atom | éditeur = University of Florida | consulté le = 4 janvier 2007 }} {{Lien archive|url=http://www.chem.ufl.edu/~itl/2045/lectures/lec_10.html |horodatage archive=20061207032136 |titre=Copie archivée}}.</ref> : * un électron n'est jamais localisé à un endroit précis d'une trajectoire définie autour du noyau, mais distribué au sein d'une [[orbitale atomique]] avec une probabilité de présence égale au carré de la [[Norme (mathématiques)|norme]] de sa [[fonction d'onde]], laquelle est corrélée à son [[état quantique]], ainsi qu'avec une [[phase d'électron]] : c'est l'aspect ondulatoire ; * cette distribution n'est pas statique, mais dynamique, en ce que l'électron est pourvu, au sein de son orbitale atomique stationnaire, d'une [[quantité de mouvement]] et d'un [[moment angulaire]] orbital : c'est l'aspect corpusculaire. [[Fichier:AOs-3D-dots.png|redresse=1.33|vignette|Illustration d'[[Orbitale atomique|orbitales atomiques]].]] Par conséquent, un électron ne peut pas « tomber sur le [[Noyau atomique|noyau]] » comme un objet tombe par terre, car cela signifierait que l'extension spatiale de sa fonction d'onde serait réduite à un point, ce qui n'est le cas d'aucune [[fonction propre]] de l'[[équation de Schrödinger]] : cette dernière impose, au contraire, qu'un électron, au voisinage du noyau, se « dilue » dans un volume (une [[Orbitale atomique|orbitale]]) à la géométrie déterminée par les [[Nombre quantique|nombres quantiques]] qui satisfont cette équation. On peut donc considérer qu'un électron dans un atome ''est déjà tombé sur le noyau'', dans la mesure où il est confiné dans son voisinage par le puits de potentiel électrostatique. De surcroît, la fonction d'onde d'un électron n'est pas nulle à l'intérieur du noyau, bien que sa probabilité de s'y trouver soit faible, car le noyau est de taille très réduite comparée à celle des orbitales atomiques. Les fonctions d'ondes possibles pour les électrons d'un atome étant centrées sur le noyau, on peut donc dire que l'électron est en fait tombé ''dans le noyau'', bien qu'il ne s'y trouve que très rarement : du point de vue [[Physique quantique|quantique]], plusieurs particules peuvent en effet occuper le même espace en vertu de leur nature ondulatoire. Une façon imagée — mais approchée — de voir les choses est d'imaginer, par analogie, que la [[fonction d'onde]] de l'électron serait comme « [[Diffraction|diffractée]] » par le noyau atomique, ce qui lui donnerait différentes formes, selon son état quantique, par lesquelles la probabilité de présence de l'électron atteindrait son maximum en certaines zones plus ou moins éloignées du noyau — typiquement, plusieurs dizaines de milliers de fois le rayon nucléaire<ref> {{lien web |langue=en |url=http://www.orbitals.com/orb/ |titre=Atomics orbitals |site=orbitals.com}}.</ref>. ==== Principe d'exclusion de Pauli ==== {{Article détaillé|Principe d'exclusion de Pauli}} {| border="0" align="right" |- | {| border="1" cellpadding="10" style="border-collapse:collapse" |- | <math>E \Psi(\mathbf{r}) = \frac{-\hbar^2}{2m}\nabla^2 \Psi(\mathbf{r}) + V(\mathbf{r}) \Psi(\mathbf{r})</math> |} |- | align="center" | [[Équation de Schrödinger]] d'une [[onde stationnaire]]{{Note|groupe=alpha|où {{mvar|Ψ}} est la fonction d'onde, {{mvar|ħ}} la [[constante de Planck réduite]], {{mvar|m}} la masse de la particule, {{mvar|∇{{2}}}} l'[[opérateur laplacien]] et {{mvar|V}} l'[[énergie potentielle]] de la particule.}}. |} Chaque électron est décrit, dans un atome, par un quadruplet de [[Nombre quantique|nombres quantiques]] ({{mvar|n}}, {{mvar|ℓ}}, {{mvar|m{{ind|ℓ}}}}, {{mvar|m{{ind|s}}}}) satisfaisant l'[[équation de Schrödinger]] et appelés respectivement : * [[nombre quantique principal]] {{mvar|n}}, définissant les [[Couche électronique|couches électroniques]] ; * [[nombre quantique azimutal]] {{mvar|ℓ}}, définissant les [[Sous-couche électronique|sous-couches électroniques]] ; * [[nombre quantique magnétique]] {{mvar|m{{ind|ℓ}}}}, définissant l'orientation spatiale de l'[[orbitale atomique]] ; * [[nombre quantique magnétique de spin]] {{mvar|m{{ind|s}}}}, définissant l'orientation du [[moment angulaire]] intrinsèque de l'électron dans son orbitale. Le [[principe d'exclusion de Pauli]] stipule que deux [[fermion]]s appartenant au même [[système]] de fermions (ici, au même atome) ne peuvent avoir tous leurs nombres quantiques égaux en même temps. Ce principe est fondamental car il est à l'origine de la [[configuration électronique]] des atomes : les électrons qui « s'empilent » dans l'atome doivent avoir chacun un [[état quantique]] distinct des autres, ce qui explique que toutes les orbitales atomiques sont progressivement occupées de la plus liée à la moins liée au noyau au fur et à mesure qu'on ajoute des électrons à l'atome ; c'est le principe d'''{{langue|en|Aufbau}}'' (« édification » en allemand) matérialisé par la [[règle de Klechkowski]] (appelée aussi ''règle de [[Erwin Madelung|Madelung]]''), qui sous-tend l'agencement du [[tableau périodique des éléments|tableau périodique]] des [[Élément chimique|éléments chimiques]] en [[Bloc du tableau périodique|blocs]] et en [[Période du tableau périodique|périodes]] : {{Cases quantiques par sous-couches électroniques}} ==== Orbitales moléculaires ==== [[Fichier:Electron orbitals.svg|redresse=1.25|vignette|[[Orbitale atomique|Orbitales atomiques]] et [[Théorie de l'orbitale moléculaire|moléculaires]].]] {{Article détaillé|Théorie de l'orbitale moléculaire}} Sa [[Configuration électronique|structure électronique]] confère à l'atome ses propriétés [[Chimie|chimiques]] et [[Magnétisme|magnétiques]]. Ainsi, les [[Élément chimique|éléments chimiques]] sont communément classés dans un [[tableau périodique des éléments|tableau périodique]] organisé en fonction de leurs propriétés chimiques et dont l'agencement est en réalité déterminé par la distribution des électrons sur les niveaux d'énergie des atomes. Le recouvrement de deux orbitales atomiques appartenant chacune à un atome distinct peut conduire à la formation d'une [[Théorie de l'orbitale moléculaire|orbitale moléculaire]] constituant une [[liaison chimique]] entre deux atomes ; si les orbitales atomiques en recouvrement appartiennent au même atome, on dit qu'il y a [[Hybridation (chimie)|hybridation]]. Une orbitale moléculaire est dite ''liante'' lorsque les [[Phase d'électron|phases d'électron]] des orbitales atomiques sont de même signe ([[interférence]] constructive) ; elle est dite [[Orbitale antiliante|''antiliante'']] lorsque les orbitales atomiques ont des phases de signe opposé (interférence destructive). [[Fichier:Alpha-beta-gamma decay.png|alt=Image de la composition d'un noyau atomique|vignette|235x235px|composition d'un noyau atomique]] === Noyau atomique === {{Article détaillé|Noyau atomique}} {{Article détaillé|Structure nucléaire|Modèle de la goutte liquide|Modèle en couches}} [[Proton]]s et [[neutron]]s forment un [[noyau atomique]] de dimension [[Femtomètre|femtométrique]]. Le rayon nucléaire d'un atome dont le [[nombre de masse]] est ''A'' vaut environ <math>\begin{smallmatrix}1,2\sqrt[3]{A}\end{smallmatrix}</math>&nbsp;&nbsp;[[femtomètre|fm]], alors que l'atome lui-même a un rayon de l'ordre de la centaine de [[picomètre]]s (environ {{unité/2|35000|à=40000|fois}} plus grand). Les protons étant chargés positivement, ils se repoussent au sein du noyau, mais l'intensité de cette répulsion [[électrostatique]] est très inférieure à celle de l'attraction entre nucléons induite par l'[[interaction nucléaire forte]] à des distances inférieures à 2,5 [[Femtomètre|fm]]. La géométrie des noyaux atomiques est généralement sphérique, bien que certains noyaux stables suffisamment massifs adoptent également des formes [[sphéroïde]]s étirées en ballon de rugby ou, au contraire, aplaties. Certains noyaux instables, dits [[Noyau à halo|noyaux à halo]], sont caractérisés par un ou plusieurs nucléons aux fonctions d'ondes très distendues, qui donnent au noyau des contours flous et un volume apparent très augmenté ; ces noyaux ont une cohésion nucléaire à la limite extrême du champ d'action de l'[[interaction forte]]. Dans le [[modèle de la goutte liquide]], les protons tendent à se repousser les uns les autres et, par conséquent, à se concentrer vers l'extérieur des noyaux (aux « pôles » ou à l'« équateur » dans le cas de sphéroïdes), tandis que les neutrons tendent à s'accumuler au centre du noyau. Des dizaines de modèles ont été proposés afin d'expliquer les données expérimentales sur la nature et la structure des noyaux atomiques, mais aucun, à ce jour, ne suffit seul à rendre compte de l'ensemble des observations<ref>{{Google Livres|faBp90f5X_4C|page=56|Models of the atomic nucleus: with interactive software Par Norman D. Cook}}.</ref>. Le volume nucléaire, estimé expérimentalement par des techniques de diffraction de faisceaux d'électrons, correspond à peu près à l'empilement de [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] représentant les [[nucléon]]s, avec une densité nucléaire constante, ce qui se conceptualise très bien avec le modèle de la goutte liquide. Néanmoins, certaines propriétés quantiques de la [[structure nucléaire]] semblent mieux décrites par le [[modèle en couches]], élaboré par les physiciens allemands [[Maria Goeppert-Mayer]] et [[Hans Daniel Jensen]], qui ont obtenu le [[prix Nobel de physique]] en 1963 pour cette avancée. Leur modèle considère les [[nucléon]]s comme des [[fermion]]s soumis au [[principe d'exclusion de Pauli]] et répartis sur des [[Niveau d'énergie|niveaux d'énergie]] quantifiés — les « couches nucléaires » — de façon similaire aux électrons à l'échelle de l'atome. Dans le noyau, [[proton]]s et [[neutron]]s constituent deux populations de fermions distinctes vis-à-vis du principe d'exclusion de Pauli. L'analogie avec les électrons a cependant ses limites, car, si les électrons interagissent entre eux et avec le noyau ''via'' l'[[Électromagnétisme|interaction électromagnétique]], les nucléons interagissent entre eux essentiellement ''via'' l'[[interaction nucléaire forte]] et l'[[interaction faible]]. Les niveaux d'énergie au sein du noyau ont ainsi une distribution différente de celle des niveaux d'énergie des électrons d'un atome. De plus, les phénomènes de [[couplage spin-orbite]] sont bien plus sensibles pour les nucléons que pour les électrons, ce qui redistribue les sous-couches nucléaires en fonction du [[spin]] (indiqué en indice dans le tableau ci-dessous)<ref name="Couches"> [http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/hbase/nuclear/shell.html#c1 Hyperphysics – Shell Model of Nucleus] Description du modèle en couches du noyau atomique et des nombres magiques.</ref> : {{Couches nucléaires et nombres magiques}} La saturation d'une couche nucléaire confère au [[noyau atomique]] une stabilité supérieure à celle calculée par la [[formule de Weizsäcker]], issue du [[modèle de la goutte liquide]] — ce qui n'est pas sans rappeler l'inertie chimique des [[gaz noble|gaz rares]], caractérisés par la saturation de leur [[sous-couche électronique]] ''p'' périphérique. Le nombre de nucléons d'une population donnée correspondant à la saturation d'une couche nucléaire est appelé « [[Nombre magique (physique)|nombre magique]] » ; le noyau du [[plomb 208]], qui est le plus lourd des [[Isotope stable|isotopes stables]], est ainsi constitué de 82 [[proton]]s et 126 [[neutron]]s : 82 et 126 sont deux nombres magiques, ce qui explique la stabilité de ce nucléide par rapport à ceux qui n'en diffèrent que d'un ou deux nucléons. == Classification == {{Article détaillé|Élément chimique|Tableau périodique des éléments}} {{Tableau périodique flottant}} [[Chimie]] et physique se rejoignent sur ce point, de sorte que les notions relatives à ces deux domaines des [[science]]s se recouvrent à leur sujet. Ainsi, en [[physique nucléaire]], on appelle ''[[nucléide]]'' un [[noyau atomique]] défini par un nombre déterminé de [[proton]]s et de [[neutron]]s, terme souvent confondu avec la notion équivalente d'''[[isotope]]'', qui relève davantage de la [[chimie]]. Un ''[[élément chimique]]'' se définit comme l'ensemble des atomes et des [[ion]]s dont le [[Noyau atomique|noyau]] comporte un nombre donné de [[proton]]s. Ce nombre est le [[numéro atomique]], noté ''Z'', de l'atome ou de l'élément chimique correspondant. Ainsi, tous les atomes n'ayant qu'un seul proton dans leur noyau {{nobr|(''Z'' {{=}} 1)}} correspondent à l'élément chimique ''[[hydrogène]]''. Il en existe trois variétés principales : le [[protium]] <sup>1</sup>H, couramment appelé ''hydrogène'' (seul nucléide stable dépourvu de neutron), le [[deutérium]] <sup>2</sup>H (stable, dont le noyau est constitué d'un proton et d'un neutron), le [[tritium]] <sup>3</sup>H (radioactif, dont le noyau est constitué d'un proton et de deux neutrons). Ces nucléides sont des ''[[isotope]]s'', car leur noyau compte le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons. La classification des atomes suit celle des éléments chimiques, dont les propriétés chimiques — mais aussi physiques — présentent une périodicité découverte au {{s|XIX}} et à l'origine du [[tableau périodique des éléments]]. On emploie indifféremment les termes ''[[isotope stable]]'' et ''nucléide stable'', ''[[radioisotope]]'' et ''radionucléide'', ou encore ''[[Transactinide|élément superlourd]]'' et ''atome superlourd''. == Propriétés == === Noyaux atomiques === ==== Moment magnétique nucléaire ==== [[Fichier:MRT PraecessionRotation.png|redresse=.67|vignette|Précession de [[Joseph Larmor|Larmor]] d'un [[proton]] soumis à un champ magnétique ''B''<sub>0</sub>.]] {{Article connexe|Spin|Résonance magnétique nucléaire|Imagerie par résonance magnétique}} Les [[Particule élémentaire|particules élémentaires]] possèdent un [[nombre quantique]] appelé [[spin]], analogue à un [[moment angulaire]] et mesuré en unités de [[constante de Planck]] réduite (parfois appelée « constante de Dirac ») désignée par le symbole ℏ, qui se lit « h barre ». C'est également le cas des [[proton]]s et des [[neutron]]s du [[noyau atomique]], dont la résultante des spins se manifeste par un [[moment magnétique]] nucléaire. La valeur de ce dernier est spécifique à chaque noyau ; à l'[[état fondamental]], elle est nulle pour les [[nucléide]]s ayant à la fois un nombre pair de protons et un nombre pair de neutrons. Cette propriété est mise à profit en [[imagerie par résonance magnétique]] (IRM), fondée sur la [[résonance magnétique nucléaire]] (RMN) : un matériau soumis d'une part à un [[rayonnement électromagnétique]], et d'autre part à un [[champ magnétique]] intense (de l'ordre du [[Tesla (unité)|tesla]]) qui oriente les noyaux atomiques dans une direction privilégiée (mais en les séparant en deux populations correspondant aux deux sens de cette direction), absorbe une partie du rayonnement électromagnétique à une fréquence déterminée par le [[rapport gyromagnétique]] du noyau ciblé, ce qui permet de déterminer par [[spectroscopie]] la concentration spatiale de ce noyau — typiquement dans le domaine des [[radiofréquence]]s pour les champs magnétiques ne dépassant pas {{unité|20|[[Tesla (unité)|T]]}}. ==== Énergie de liaison nucléaire ==== {{Article détaillé|Énergie de liaison nucléaire}} {{Article connexe|Nucléosynthèse stellaire|Fusion nucléaire|Fission nucléaire}} [[Fichier:Binding energy curve - common isotopes FR.svg|redresse=1.6|vignette|[[Énergie de liaison nucléaire]] par [[nucléon]] en fonction du [[nombre de masse]] des [[isotope]]s principaux.]] La [[liaison nucléaire]] est généralement décrite comme une manifestation résiduelle entre [[nucléon]]s de l'[[interaction nucléaire forte]] qui maintient ensemble les [[quark]]s constituant les nucléons. L'[[énergie de liaison nucléaire]] est définie comme l'énergie nécessaire pour arracher un nucléon quelconque au noyau considéré. Elle est de l'ordre de quelques [[mégaélectron-volt]]s par nucléon, partant de 0 (par définition) pour le [[protium]] {{exp|1}}H pour atteindre {{unité|7.57|MeV}}/[[Nombre de masse|A]] avec l'{{nobr|[[uranium 238]]}} en passant par un maximum à {{unité|8.795|MeV}}/[[Nombre de masse|A]] pour le {{nobr|[[nickel 62]]}}<ref>[http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/hbase/nucene/nucbin2.html#c1 The Most Tightly Bound Nuclei].</ref>. Cette propriété fondamentale explique pourquoi ce sont uniquement les atomes légers qui libèrent de l'énergie par [[fusion nucléaire]] tandis que ce sont uniquement les atomes lourds qui libèrent de l'énergie par [[fission nucléaire]] : * la [[fusion nucléaire]] survient lorsque des [[nucléon]]s ou des noyaux atomiques s'assemblent pour former un noyau atomique plus gros. Si l'[[énergie de liaison nucléaire]] par [[nucléon]] est plus élevée dans le nouveau noyau, il y a libération d'énergie : c'est le cas dans les [[étoile]]s jusqu'au {{nobr|[[nickel 56]]}}, au niveau duquel s'arrête la [[nucléosynthèse stellaire]] ; le {{exp|56}}Ni étant instable, il se désintègre en {{nobr|[[fer 56]]}}, qui est stable. La nucléosynthèse ne se poursuit pas au-delà du nickel car le [[nucléide]] qui serait alors formé, le [[Zinc 60|{{exp|60}}Zn]], a une énergie de liaison nucléaire par nucléon inférieure à celle du {{exp|56}}Ni, et sa formation consommerait de l'énergie au lieu d'en libérer : c'est essentiellement tout à la fin de vie des étoiles, même de taille modeste, et particulièrement lors de l'explosion en [[supernova]]e des grosses étoiles, que les [[Élément chimique|éléments]] plus lourds que le [[fer]] et le [[nickel]] sont formés ; * la [[fission nucléaire]] n'est autre que l'éclatement d'un noyau atomique en au moins deux morceaux plus petits, avec libération de neutrons (car les noyaux légers sont proportionnellement moins riches en neutrons que les noyaux lourds). Si l'[[énergie de liaison nucléaire]] par [[nucléon]] est plus faible dans le noyau initial que dans les [[Produit de fission|produits de fission]] alors il y a libération d'énergie : c'est le cas pour les noyaux plus massifs que ceux du {{nobr|[[nickel 62]]}} ; l'[[uranium]] et le [[plutonium]], par exemple, sont dans ce cas. ==== Stabilité nucléaire ==== {{Article connexe|Vallée de stabilité|Isotope stable|Nombre magique (physique)}} La physique des [[Noyau atomique|noyaux atomiques]] est gouvernée par les trois [[Interaction fondamentale|interactions fondamentales]] du [[modèle standard (physique des particules)|modèle standard]] de la [[physique des particules]] : l'[[interaction forte]], l'[[interaction faible]] et l'[[Électromagnétisme|l'interaction électromagnétique]]. Chaque noyau atomique est défini par le nombre de [[proton]]s et de [[neutron]]s qu'il contient, ainsi que par son [[énergie totale]], l'ensemble définissant les différents « arrangements » des [[Physique des particules|particules]] selon lesquels l'énergie totale du système peut être distribuée. Plus il y a d'arrangements possibles et plus le système est stable : l'état présentant le plus grand nombre d'arrangements possibles est appelé [[état fondamental]] ; c'est celui vers lequel tendent tous les autres états de ce système. Toute transition d'un état du système vers un autre requiert une [[énergie d'activation]], fournie, dans le cas des noyaux atomiques, par les fluctuations du [[vide quantique]]. Lorsque de telles fluctuations suffisent à faire basculer un noyau atomique d'un état donné vers un état d'énergie inférieure, ce noyau est dit instable : on a affaire à un [[radionucléide]]. Jusqu'au [[calcium]] ([[Numéro atomique|''Z'']]&nbsp;=&nbsp;20), les [[Élément chimique|éléments chimiques]] ont des [[Isotope stable|isotopes stables]] pour lesquels le nombre ''N'' de [[neutron]]s est à peu près égal au nombre [[Numéro atomique|''Z'']] de [[proton]]s, tandis qu'au-delà de ''Z''&nbsp;=&nbsp;20 le ratio ''N''/''Z'' tend vers 3/2. Les [[isotope]]s instables, appelé [[radioisotope]]s, connaissent une [[désintégration radioactive]] qui leur permet de se rapprocher d'un état de plus grande stabilité. ==== Radioactivité ==== {{Article détaillé|Radioactivité}} {{Article connexe|Radioisotope}} [[Fichier:Isotopes and half-life.svg|vignette|La [[vallée de stabilité]] des [[nucléide]]s diverge de la diagonale {{nobr|''N'' {{=}} [[Numéro atomique|''Z'']]}} dès {{nobr|''Z'' {{=}} 20}}.]] La [[radioactivité]] désigne l'ensemble des phénomènes physiques par lesquels un [[nucléide]] instable réorganise sa structure nucléaire afin de gagner en stabilité. Ces phénomènes de [[désintégration radioactive]] peuvent être les suivants : * [[Radioactivité α|désintégration α]] : le [[noyau atomique]] émet une [[particule α]] {{exp|4}}He pour s'alléger et, notamment, réduire son [[numéro atomique]] (et donc sa [[charge électrique]]). Ceci concerne surtout les noyaux lourds ; * [[Radioactivité β|désintégration β]] : il en existe plusieurs variantes, la principale étant l'émission d'un [[électron]] et d'un [[Antineutrino|antineutrino électronique]] par un [[neutron]] converti en [[proton]] sous l'effet de l'[[interaction faible]] (désintégration β{{exp|−}}) ; ceci concerne les noyaux riches en neutrons. La réaction inverse est également possible : émission d'un [[positron]] et d'un [[Neutrino|neutrino électronique]] par un proton converti en neutron ([[émission de positron|désintégration β{{exp|+}}]]) ; ceci concerne les noyaux riches en protons. La [[capture électronique]] est une autre forme de désintégration β{{exp|+}}, qui survient lorsqu'un électron interagit avec un proton du noyau pour former un neutron avec émission d'un neutrino électronique ; le noyau résultant se trouve alors dans un [[état excité]]. Les phénomènes de [[Double désintégration bêta|double désintégration β]] (le [[Calcium 48|{{exp|48}}Ca]] donnant du [[Titane|{{exp|48}}Ti]]) et [[double capture électronique]] (le [[Krypton|{{exp|78}}Kr]] donnant du [[Sélénium|{{exp|78}}Se]] par exemple) sont particulièrement rares, car ils impliquent respectivement deux neutrons et deux protons simultanément ; * [[Radioactivité γ|émission {{mvar|γ}}]] : le noyau atomique se trouve dans un état excité, un ou plusieurs de ses nucléons occupant des [[Niveau d'énergie|niveaux d'énergie]] supérieurs à ceux de l'[[état fondamental]] : un ou plusieurs [[Rayon gamma|photons γ]] sont émis au cours de la relaxation du noyau. Ceci est observé notamment lors d'une [[transition isomérique]] (le [[Technétium 99m|{{exp|99m}}Tc]] donnant du [[Technétium 99|{{exp|99}}Tc]], par exemple) ; * [[fission spontanée]] : un gros noyau atomique « explose » en au moins deux fragments plus petits, avec émission de neutrons. Ce type de désintégration est observé notamment lorsque le ratio [[Numéro atomique|''Z'']]{{exp|2}}/[[Nombre de masse|''A'']] est au moins égal à 45 (c'est par exemple le cas du [[Californium|{{exp|252}}Cf]]) ; * [[radioactivité de clusters]] : il s'agit d'un [[mode de désintégration]] toujours marginal, ayant un [[rapport de branchement]] de l'ordre de 10{{exp|-10}} (avec l'exception notable du [[Baryum|{{exp|114}}Ba]] émettant du [[Carbone|{{12}}C]]), consistant en l'émission de noyaux atomiques de petite taille mais plus gros qu'une particule α ; * [[conversion interne]] : un [[isomère nucléaire]] retombe à son [[état fondamental]] en transférant son énergie d'excitation à un électron de son nuage électronique en vertu de la probabilité non nulle qu'un tel électron se trouve dans le noyau. Chaque [[radioisotope]] est caractérisé par une [[période radioactive]], qui correspond au temps nécessaire pour que la moitié des atomes de cet isotope se soit désintégrée. Un même [[nucléide]] peut connaître plusieurs [[Mode de désintégration|modes de désintégration]], la proportion relative de chacun de ces modes étant appelée [[rapport de branchement]]. ==== Îlot de stabilité ==== [[Fichier:Island-of-Stability.png|redresse=1.8|vignette|Localisation théorique de l'[[îlot de stabilité]].]] {{Article détaillé|Îlot de stabilité}} {{Article connexe|Superactinide}} Certaines théories extrapolent les résultats du [[modèle en couches]] et les propriétés des [[Nombre magique (physique)|nombres magiques]] en prédisant l'existence d'un [[îlot de stabilité]] parmi les [[nucléide]]s superlourds, pour un nombre magique de {{nobr|184 neutrons}} et — selon les théories et les modèles — [[Flérovium|114]], [[Unbinilium|120]], [[Unbibium|122]] ou [[Unbihexium|126]] protons. Une approche plus moderne de la stabilité nucléaire montre toutefois, par des calculs fondés sur l'[[effet tunnel]], que, si de tels noyaux superlourds doublement magiques seraient probablement stables du point de vue de la [[fission spontanée]], ils devraient cependant connaître des [[Radioactivité α|désintégrations α]] avec une [[période radioactive]] de quelques microsecondes<ref> {{Article|langue=en|prénom1=C.|nom1=Samanta|prénom2=P. Roy|nom2=Chowdhury|prénom3=D.N.|nom3=Basu|titre=Predictions of alpha decay half lives of heavy and superheavy elements|périodique=Nuclear Physics A|volume=789|numéro=1-4|date=2007-06|doi=10.1016/j.nuclphysa.2007.04.001|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0375947407004307|consulté le=2023-03-10|pages=142–154}}</ref>{{,}}<ref> {{Article|langue=en|prénom1=P. Roy|nom1=Chowdhury|prénom2=C.|nom2=Samanta|prénom3=D. N.|nom3=Basu|titre=Search for long lived heaviest nuclei beyond the valley of stability|périodique=Physical Review C|volume=77|numéro=4|date=2008-04-23|issn=0556-2813|issn2=1089-490X|doi=10.1103/PhysRevC.77.044603|lire en ligne=https://link.aps.org/doi/10.1103/PhysRevC.77.044603|consulté le=2023-03-10|pages=044603}}</ref>{{,}}<ref> {{Article|langue=en|prénom1=P. Roy|nom1=Chowdhury|prénom2=C.|nom2=Samanta|prénom3=D.N.|nom3=Basu|titre=Nuclear half-lives for α-radioactivity of elements with 100⩽Z⩽130|périodique=Atomic Data and Nuclear Data Tables|volume=94|numéro=6|date=2008-11|doi=10.1016/j.adt.2008.01.003|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0092640X08000119|consulté le=2023-03-10|pages=781–806}}</ref> Un îlot de relative stabilité pourrait néanmoins exister autour du [[darmstadtium]] 293, correspondant aux nucléides définis par [[Numéro atomique|Z]] compris entre [[Rutherfordium|104]] et [[Livermorium|116]], et [[Neutron|N]] compris entre 176 et 186 : ces [[Élément chimique|éléments]] pourraient avoir des [[isotope]]s présentant des [[Période radioactive|périodes radioactives]] atteignant quelques minutes. ==== Limite à la taille des noyaux ==== {{Article détaillé|Période 8 du tableau périodique}} {{Article connexe|Transuranien|Transactinide|Élément synthétique}} Le plus lourd des [[nucléide]]s synthétisés jusqu'à présent est l'[[isotope]] [[Oganesson|{{exp|294}}Og]]<ref> {{article | titre=Livermore scientists team with Russia to discover element 118 | url=https://publicaffairs.llnl.gov/news/news_releases/2006/NR-06-10-03.html | périodique=LLNL Public Affairs | éditeur=Livermore press release | date=2006-12-03 | consulté le=2008-01-18 | année=2006}} {{Lien archive|url=https://publicaffairs.llnl.gov/news/news_releases/2006/NR-06-10-03.html |horodatage archive=20100527190027 |titre=Copie archivée}}.</ref>{{,}}<ref> {{Article|langue=en|prénom1=Yuri|nom1=Oganessian|titre=Synthesis and decay properties of superheavy elements|périodique=Pure and Applied Chemistry|volume=78|numéro=5|date=2006-01-01|issn=1365-3075|issn2=0033-4545|doi=10.1351/pac200678050889|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1351/pac200678050889/html|consulté le=2023-03-10|pages=889–904}}</ref>{{,}}<ref> {{lien web | langue = en | consulté le = 25 mars 2013 | url = http://www.nature.com/news/2006/061016/full/061016-4.html | titre = Heaviest element made - again}}.</ref>{{,}}<ref> {{lien web | langue = en | auteur = Phil Schewe | coauteur = Ben Stein | titre = Elements 116 and 118 Are Discovered | série = Physics News Update | éditeur = [[American Institute of Physics]] | date = 17 octobre 2006 | url = http://www.aip.org/pnu/2006/797.html | consulté le = 18 janvier 2008 }}.</ref>{{,}}<ref> {{lien web | langue = en | url = https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/10/16/AR2006101601083.html | titre = Scientists Announce Creation of Atomic Element, the Heaviest Yet | éditeur = [[The Washington Post|Washington Post]] | auteur = Rick Weiss | date = 17 octobre 2006 | consulté le = 18 janvier 2008 }}.</ref> et les recherches se poursuivent au [[Centre de recherche sur les ions lourds|GSI]] afin de produire l'isotope [[Unbinilium|{{exp|302}}120]]. On ignore précisément jusqu'à combien de [[nucléon]]s un [[noyau atomique]] peut contenir : on estime habituellement la limite d'observabilité expérimentale à environ [[Numéro atomique|Z]]&nbsp;≈&nbsp;130<ref name="EB"> {{en}} [http://www.britannica.com/EBchecked/topic/603220/transuranium-element ''Encyclopædia Britannica''], article ''Transuranium Element'', dont la brève section ''End of Periodic Table'' en fin d'article situe entre 170 et 210 la borne supérieure théorique au [[numéro atomique]], et à Z&nbsp;≈&nbsp;130 la limite d'observabilité des atomes.</ref> et la limite théorique à Z&nbsp;=&nbsp;173 : un {{174e}} [[proton]] (ou [[neutron]]) conférerait à la couche nucléaire 1s<sub>1/2</sub> une énergie de {{unité|-511|[[Kilo|k]][[Électron-volt|eV]]}}, égale à la masse au repos d'un [[électron]] ou d'un [[positron]] ; un tel noyau serait donc instable par rapport à la [[Radioactivité β|désintégration β]]<ref>[http://irfu.cea.fr/Phocea/file.php?class=cours&file=/ctheisen/Spectroscopy_of_very_heavy_elements_I.pdf CEA Saclay – Spectroscopy of very heavy elements] Slide #16 – Limit of stability: positron emission.</ref>{{,}}<ref> {{lien web | langue = en | consulté le = 25 mars 2013 | url = https://dx.doi.org/10.1119/1.2820395 | titre = Resource Letter QEDV-1: The QED vacuum }} avec notamment tout une liste de références à consulter sur le thème de l'[[électrodynamique quantique]].</ref>. === Nuage électronique === Si les propriétés nucléaires de l'atome (masse, énergie nucléaire, radioactivité{{etc.}}) relèvent de la [[physique]], et particulièrement de la [[physique nucléaire]] et de la [[physique des particules]], les propriétés des nuages électroniques des atomes (taille, [[énergie d'ionisation]], [[conductivité électrique]], [[valence (chimie)|valence]]{{etc.}}) relèvent essentiellement de la [[chimie]] et de la [[science des matériaux]]. ==== Taille des atomes ==== Le nuage électronique d'un atome n'a pas de dimensions bien définies car il consiste en une superposition d'[[Orbitale atomique|orbitales atomiques]] de nature [[probabiliste]]. Il n'existe donc pas de définition unique ni de mesure définitive de la taille des atomes : celle-ci est généralement définie en termes de distance moyenne entre noyaux d'atomes liés entre eux, mais cette distance varie en fonction de la nature chimique des atomes environnants, du nombre et de la géométrie des liaisons dans lesquelles l'atome est engagé, ou encore de la nature de ces liaisons ([[métal]]lique, [[Liaison covalente|covalente]], [[Liaison ionique|ionique]]{{etc.}}). Une valeur théorique de l'extension des orbitales atomiques peut néanmoins être calculée pour chaque noyau atomique, ce qui donne une valeur en excès par rapport aux méthodes empiriques fondées sur la géométrie des mailles [[cristal]]lines, ou aux mesures effectuées sur des [[molécule]]s : {{Tableau des rayons atomiques}} Au-delà des valeurs numériques, qui ne doivent être vues ici que comme indicatives, ce tableau permet d'illustrer deux tendances : * en descendant le long d'un [[Groupe du tableau périodique|groupe]] du [[tableau périodique des éléments]], la taille des atomes augmente en raison de l'occupation d'orbitales atomiques de [[nombre quantique principal]] ''n'' croissant, qui correspond à des électrons de moins au moins liés au noyau et donc de plus en plus étendues spatialement ; * en parcourant une [[Période du tableau périodique|période]] (ligne du tableau) de gauche à droite, la taille des atomes diminue en raison de l'attraction croissante du [[noyau atomique]], de plus en plus chargé positivement, qui limite l'extension spatiale des orbitales atomiques, chargées négativement, en les rapprochant du noyau. La [[contraction des lanthanides]] illustre bien ce dernier phénomène, et est à l'origine du fait que les atomes des [[Métal de transition|métaux de transition]] des [[Éléments de la période 5|cinquième]] et [[Éléments de la période 6|sixième périodes]] ont des tailles à peu près égales : à peine deux [[picomètre]]s de plus pour le [[hafnium]] et le [[Tantale (chimie)|tantale]] que pour le [[zirconium]] et le [[niobium]] ; il s'ensuit une augmentation sensible de la [[masse volumique]] des métaux correspondants, par exemple 6,5 et 13,3 [[Gramme|g]]/[[Centimètre cube|cm{{exp|3}}]] respectivement pour le [[zirconium]] et le [[hafnium]] — soit plus qu'un doublement. ==== Liaisons chimiques ==== [[Fichier:Theobromine3d.png|redresse=.9|vignette|Modèle de [[molécule]] de [[théobromine]], un [[alcaloïde]] important du [[chocolat]]. Les couleurs des atomes sont conventionnelles : <br>&nbsp;&nbsp;-&nbsp;noir ou anthracite pour le [[carbone]] <br>&nbsp;&nbsp;-&nbsp;bleu pour l'[[azote]] <br>&nbsp;&nbsp;-&nbsp;rouge pour l'[[oxygène]] <br>&nbsp;&nbsp;-&nbsp;blanc ou gris clair pour l'[[hydrogène]].]] {{Article détaillé|Liaison chimique|Valence (chimie)|Liaison covalente|Liaison ionique|Liaison métallique}} {{Article connexe|Liaison hydrogène|Liaison halogène|Force de van der Waals}} L'une des propriétés les plus remarquables des atomes est leur propension à former toute une variété de [[Liaison chimique|liaisons chimiques]] avec d'autres atomes, afin de constituer des [[Molécule|édifices moléculaires]], des [[Cristal|cristaux]], voire des [[Agrégat atomique|agrégats atomiques]] ([[Cluster (physique)|''clusters'']], « [[superatome]]s »). Ces liaisons résultent du recouvrement d'[[Orbitale atomique|orbitales atomiques]] appartenant à deux atomes pour former une [[Théorie de l'orbitale moléculaire|orbitale moléculaire]] occupée par deux [[électron]]s provenant chacun d'un des deux atomes engagés dans la liaison (on parle dans ce cas de [[liaison covalente]]), mais peuvent aussi provenir de l'attraction [[électrostatique]] entre atomes de [[charge électrique]] opposée (un [[cation]] positif et un [[anion]] négatif : on parle alors de [[liaison ionique]]). La [[Réaction chimique|réactivité chimique]] des atomes dépend du nombre d'[[électron]]s qu'ils possèdent dans leurs [[Sous-couche électronique|sous-couches électroniques]] périphériques (sous-couches ''s'' et ''p'') — les [[Électron de valence|électrons de valence]]. En vertu de la [[règle de l'octet]], chaque atome tend en effet à atteindre un état où ses sous-couches ''s'' et ''p'' périphériques sont saturées d'électrons : deux électrons dans la sous-couche ''s'' et six électrons dans la sous-couche ''p''. Par exemple, l'[[hydrogène]] n'a qu'un unique électron dans sa sous-couche 1''s'', de sorte qu'il s'associe avec un autre atome pour acquérir le second électron qu'il manque à cette sous-couche pour être saturée : on dit que l'hydrogène est ''monovalent''. L'[[oxygène]], lui, a quatre électrons dans sa sous-couche 2''p'', et s'associe donc avec deux autres atomes pour acquérir les deux électrons qui manquent à cette sous-couche pour être saturée : l'oxygène est donc ''divalent''. Le [[carbone]], ayant deux électrons dans sa sous-couche 2''p'', est ''tétravalent''. Les [[gaz rare]]s les plus légers tels que l'[[hélium]] et le [[néon]], avec respectivement deux électrons dans la sous-couche 1''s'' et six électrons dans la sous-couche 2''p'', sont à peu près inertes chimiquement car leur configuration électronique est déjà saturée d'électrons de valence — mais il existe une [[chimie des gaz nobles|chimie des gaz rares]] concernant les gaz rares plus lourds, qui présentent une réactivité chimique non nulle en raison de l'écrantage du [[Noyau atomique|noyau]] par les [[Électron de cœur|électrons de cœur]] qui rend les électrons périphériques plus mobilisables. La liaison covalente est une liaison forte : celle qui unit les deux atomes d'[[iode]] de la molécule [[Diiode|{{formule chimique|I|2}}]] n'est que de 151 [[Kilo|k]][[Joule|J]]/[[Mole (unité)|mol]], mais atteint {{unité|436|kJ/mol}} pour la molécule [[Dihydrogène|{{formule chimique|H|2}}]], {{unité|498|kJ/mol}} pour [[Dioxygène|{{formule chimique|O|2}}]], et {{unité|945|kJ/mol}} pour [[Diazote|{{formule chimique|N|2}}]]. [[Fichier:Isolator-metal-semicond-fr.svg|redresse=1.15|vignette|Nature [[métal]]lique, [[Semi-conducteur|semiconductrice]] et [[isolant électrique|isolante]] d'un matériau selon la [[théorie des bandes]].]] Un autre type de liaison chimique s'observe dans les [[Métal|métaux]] : la [[liaison métallique]]. Les atomes métalliques ont en effet la propriété, lorsqu'ils s'assemblent, de faire apparaître, par recouvrement de leurs orbitales atomiques périphériques, une « [[bande de conduction]] » qui peut être occupée par des électrons délocalisés (on parle « d'aromaticité métallique ») issus des orbitales les moins liées de ces atomes ; la [[conductivité électrique]] des métaux résulte du fait qu'il existe un nombre bien plus élevé de configurations électroniques possibles (on parle de [[densité d'états électroniques]]) qu'il y a d'électrons dans cette bande de conduction, de sorte que ces derniers y constituent un « gaz d'électrons ». Des atomes appartenant à des molécules distinctes peuvent également interagir avec leur nuage électronique autrement que par liaison covalente ou ionique. Ainsi, un atome d'[[halogène]] déficitaire en électrons et facilement polarisable peut former une [[liaison halogène]] avec les atomes ou [[Groupement fonctionnel|groupements fonctionnels]] riches en électrons, tels que des dérivés oxygénés ou azotés. De même, une molécule ayant un atome d'[[hydrogène]] acide peut former une liaison faible (de 5 à {{unité|20|kJ/mol}}) avec un atome électronégatif ayant des [[Doublet non liant|doublets non liants]]. Enfin, l'interaction des moments dipôlaires de deux atomes est à l'origine de la [[force de van der Waals]], dont la force est du même ordre de grandeur que celle de la [[liaison hydrogène]]. ==== Électronégativité et affinité électronique ==== {{Article détaillé|Électronégativité|Affinité électronique}} Compte tenu de leur configuration électronique, certains atomes auront davantage tendance que d'autres à attirer des électrons en formant des [[Liaison chimique|liaisons chimiques]] [[Liaison covalente|covalentes]]. Cette propriété est appelée l'[[électronégativité]] d'un atome. Elle dépend en premier lieu de leur [[nombre de masse]] et, corrélativement, de l'intensité de la liaison entre le [[noyau atomique]] et des [[Électron de valence|électrons de valence]]. Elle est généralement évaluée à l'aide de l'[[échelle de Pauling]], du nom de [[Linus Pauling]] qui la mit au point en 1932<ref> {{article | langue = en | auteur = Pauling, L. | lien auteur = Linus Pauling | titre = The Nature of the Chemical Bond. IV. The Energy of Single Bonds and the Relative Electronegativity of Atoms | périodique = Journal of the American Chemical Society | lien périodique = Journal of the American Chemical Society | année = 1932 | volume = 54 | numéro = 9 | pages = 3570–3582 | doi = 10.1021/ja01348a011 }}.</ref>. D'autres méthodes d'évaluation donnent des résultats légèrement différents, mais toutes révèlent les mêmes tendances à travers le [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]. {{Éléments/Électronégativité}} La lecture de ce tableau permet de dégager deux tendances principales : * lorsqu'on parcourt de haut en bas une [[Groupe du tableau périodique|colonne]] du tableau, l'électronégativité diminue car les électrons de valence sont séparés du noyau par un nombre croissant de [[Sous-couche électronique|sous-couches électroniques]] et sont donc de moins en moins liés à lui, d'où une affinité d'intensité décroissante ; * lorsqu'on parcourt de gauche à droite une [[Période du tableau périodique|période]] du tableau, l'électronégativité est minimale à gauche et maximale à droite ; cela provient du fait que les [[Métal alcalin|alcalins]] ont plutôt tendance à perdre un électron qu'à en gagner pour acquérir la [[configuration électronique]] d'un [[gaz rare]], tandis que les [[halogène]]s ont fortement tendance à gagner un électron pour saturer leur [[Sous-couche électronique|sous-couche]] ''p'' et acquérir la configuration électronique d'un gaz rare. Le cas des gaz rares eux-mêmes est particulier car les plus légers d'entre eux sont chimiquement inertes, une véritable [[chimie des gaz rares]] n'existant que pour le [[krypton]] et, surtout, le [[xénon]] — le [[radon]] est trop [[Radioactivité|radioactif]] pour présenter une chimie significative. L'électronégativité n'est pas une notion atomique absolue, mais plutôt une propriété chimique relative aux atomes engagés dans une liaison avec d'autres atomes. La propriété atomique ''stricto sensu'' correspondant à l'électronégativité est appelée [[affinité électronique]] et correspond à l'énergie libérée par l'adjonction d'un [[électron]] à un atome neutre pour former un [[anion]]. Il s'agit donc d'une [[grandeur physique]] mesurable, contrairement à l'électronégativité. {{Éléments/Affinité électronique}} Les valeurs représentées par un [[astérisque]] dans le tableau ci-dessus sont voisines de zéro d'après l'interprétation [[Physique quantique|quantique]] de la [[configuration électronique]] des atomes correspondants. On note que l'affinité électronique ne présente pas la périodicité régulière de l'électronégativité, mais qu'elle est tout de même la plus élevée pour les [[halogène]]s et sensiblement plus faible pour les [[Métal alcalin|métaux alcalins]] et, surtout, [[Métal alcalino-terreux|alcalino-terreux]]. ==== Magnétisme ==== [[Fichier:Ferrimagnetic ordering.svg|redresse=1.15|vignette|Orientation des [[Moment magnétique|moments magnétiques]] des atomes dans un matériau [[Ferromagnétisme|ferromagnétique]].]] [[Fichier:Magnet 4.jpg|redresse=1.15|vignette|Lévitation par [[effet Meissner]] d'un [[aimant]] au-dessus d'un matériau [[supraconducteur]] refroidi à l'[[azote liquide]].]] {{Article détaillé|Spin|Champ magnétique|Magnétisme}} {{Article connexe|Résonance paramagnétique électronique}} Comme les [[nucléon]]s, les électrons possèdent un [[spin]], analogue à un [[moment angulaire]], intrinsèque à chaque électron, auquel se superpose un moment angulaire orbital, représenté par le [[nombre quantique secondaire]], généré par la distribution probabiliste de l'électron dans son orbitale atomique, qui s'assimile à un « mouvement ». Ces deux moments angulaires se combinent pour constituer un [[champ magnétique]] autour de l'atome. Lorsque deux électrons occupent une [[case quantique]] de l'atome, ils ont chacun un spin opposé en vertu du [[principe d'exclusion de Pauli]], ce qui annule le moment angulaire résultant ; mais les atomes et les [[ion]]s qui ont un nombre impair d'électrons ont par conséquent un [[moment magnétique]] résultant non nul provenant du spin de leurs électrons. Les matériaux [[Ferromagnétisme|ferromagnétiques]] ont la particularité d'orienter dans la même direction les moments magnétiques de leurs atomes par [[interaction d'échange]], ce qui crée un [[champ magnétique]] macroscopique : c'est le cas, par exemple, de la [[magnétite]] {{formule chimique|Fe|3|O|4}}. Certains matériaux orientent au contraire les moments magnétiques de leur atomes dans des directions alternativement opposées, ce qu'on appelle « [[antiferromagnétisme]] ». Les matériaux [[Paramagnétisme|paramagnétiques]] révèlent leur magnétisme intrinsèque uniquement sous l'effet d'un champ magnétique extérieur, qui aligne le moment magnétique de leurs atomes tant qu'il est présent ([[susceptibilité magnétique]] positive) ; dès que ce champ magnétique extérieur cesse d'être appliqué, la magnétisation d'un matériau paramagnétique disparaît. Les atomes ayant des électrons non appariés dans leurs [[Sous-couche électronique|sous-couches]] ''d'' et ''f'' ont des propriétés magnétiques intenses car ces électrons sont fortement localisés ; en particulier, les [[lanthanide]]s font des [[aimant]]s particulièrement puissants en raison de leur moment magnétique induit par jusqu'à sept électrons non appariés — notamment le [[néodyme]] et le [[samarium]]. Il existe une méthode d'analyse [[Spectroscopie|spectroscopique]] sous champ magnétique analogue à la [[résonance magnétique nucléaire]] (RMN) qui fait intervenir le spin des électrons au lieu de celui des [[Noyau atomique|noyaux]] : la [[résonance paramagnétique électronique]] (également appelée de façon plus propre « résonance de spin électronique »). Le [[diamagnétisme]], quant à lui, est un phénomène assez général dû au moment angulaire orbital des électrons et non au spin de ces derniers, qui consiste en l'apparition d'un champ magnétique de direction opposée à tout champ magnétique extérieur ; c'est un phénomène généralement de faible intensité, hormis quelques cas particuliers tels que, par exemple, l'[[or]], le [[mercure (chimie)|mercure]], le [[bismuth]] et surtout les matériaux [[supraconducteur]]s ([[effet Meissner]]). ==== Fluorescence et phosphorescence ==== {{Article détaillé|Fluorescence|Phosphorescence}} Un électron d'un atome peut être [[Excitation (physique)|excité]] par absorption d'un [[photon]] incident, ce qui le fait occuper une [[orbitale atomique]] d'énergie supérieure à celle de son [[état fondamental]]. De nombreuses [[molécule]]s [[Composé aromatique|aromatiques]] ou présentant des [[Liaison π|liaisons π]] [[Conjugaison (chimie)|conjuguées]] sont susceptibles d'être ainsi excitées simplement par éclairage ; leur relaxation vers l'état fondamental se traduit alors par l'émission d'un ou plusieurs photons, selon deux mécanismes distincts : [[Fichier:Phosphorescent.jpg|redresse=1.15|vignette|Un exemple de [[phosphorescence]] : poudre de [[silicate]]-aluminate de [[strontium]] dopé à l'[[europium]] vu en [[spectre visible|lumière visible]], dans le proche [[ultraviolet]], et dans l'obscurité totale.]] * la [[fluorescence]] consiste en l'émission, par un atome excité, d'un photon d'énergie inférieure au photon incident et correspondant exactement à la différence d'énergie entre l'état excité de l'électron et son état fondamental. Il s'agit par conséquent d'un phénomène quasi instantané, la durée de vie de l'état excité des matériaux usuellement employés pour leurs propriétés fluorescentes étant de l'ordre de 0,5 à {{unité|20|[[Nanoseconde|ns]]}} : la fluorescence cesse donc dès que l'éclairage cesse. La [[longueur d'onde]] émise est supérieure à celle de la lumière absorbée, ce qui permet par exemple d'obtenir des effets esthétiquement intéressants par éclairage [[ultraviolet]] de matériaux fluorescents émettant dans le [[spectre visible]] ; * la [[phosphorescence]] diffère de la fluorescence en ce que la relaxation fait intervenir un [[état triplet]]{{Note|groupe=alpha|Un état triplet est celui d'un couple d'électrons aux [[spin]]s parallèles : leur [[multiplicité de spin]] vaut en effet {{nobr|2{{mvar|S}} + 1 {{=}} 3}} quand {{nobr|{{mvar|S}} {{=}} 1}}, ce qui est le cas avec deux électrons aux spins parallèles.}} entre les deux [[État singulet|états singulets]] que sont l'[[Excitation (physique)|état excité]] et l'[[état fondamental]]. Un électron excité dans un état singulet peut passer facilement dans un état triplet par [[conversion intersystème]], mais s'y trouve alors « piégé » car il ne peut rejoindre l'état fondamental singulet qu'à travers des transitions « interdites » ; ces dernières sont néanmoins possibles du point de vue [[Physique quantique|quantique]], notamment grâce à des [[Couplage spin-orbite|couplages spin-orbite]], mais demeurent [[Cinétique chimique|cinétiquement]] très défavorisées, ce qui explique que la phosphorescence soit un phénomène pouvant persister pendant, parfois, plusieurs heures. ==== Raies spectrales ==== [[Fichier:Spectral lines continuous.png|vignette|Spectre continu]] [[Fichier:Spectral lines emission.png|vignette|Raies d'émission]] [[Fichier:Spectral lines absorption.png|vignette|Raies d'absorption]] {{Article détaillé|Raie spectrale}} {{Article connexe|Spectre électromagnétique|Structure fine|Effet Zeeman|Effet Stark}} L'interaction d'atomes avec un [[rayonnement électromagnétique]] peut également se traduire par l'apparition de raies d'absorption ou d'émission à certaines [[Longueur d'onde|longueurs d'onde]] particulières sur un [[spectre d'émission|spectre]] par ailleurs continu. Ces longueurs d'onde correspondent à l'énergie de transition entre [[Couche électronique|couches électroniques]] et [[Sous-couche électronique|sous-couches électroniques]] : lorsqu'un atome est atteint par un photon ayant une énergie égale à l'une de ces transitions entre niveaux d'énergie électroniques, un électron peut absorber ce photon et passer à un niveau d'énergie supérieur, laissant une longueur d'onde déficitaire en photons, ce qui se matérialise dans le spectre par une raie d'absorption. Chaque atome, chaque [[ion]], et même chaque [[molécule]] ou [[radical libre]], possède ainsi une signature spectrale caractéristique, très employée par exemple en [[astrophysique]] pour détecter leur présence et déterminer leur concentration dans le [[milieu interstellaire]], voire l'[[espace intergalactique]] : la disposition des raies spectrales, leur éventuel décalage ([[décalage vers le rouge]]), leur largeur, leur netteté et leur éventuelle séparation en plusieurs composantes (ce qu'on appelle leur [[structure fine]]) sont ainsi des paramètres riches d'informations sur le milieu traversé par le rayonnement analysé entre sa source et sa détection par les instruments de [[spectroscopie]]. [[Fichier:Fraunhofer lines.svg|redresse=1.33|vignette|Exemple de spectre d'absorption.]] * La présence d'un [[champ magnétique]] dans le milieu analysé peut être détectée par [[effet Zeeman]], qui scinde une raie spectrale unique en trois composantes ou davantage, en raison de l'interaction du champ magnétique ambiant avec le [[moment magnétique]] de [[spin]] des électrons de l'atome : si plusieurs configurations électroniques partagent le même niveau d'énergie en l'absence de champ magnétique, cela cesse d'être le cas lorsqu'un champ magnétique est appliqué et chacune de ces configurations électroniques acquiert un niveau d'énergie légèrement différent des autres, leur multiplicité devenant alors visible sur le spectre d'absorption. * La présence d'un [[champ électrique]] peut être détectée dans le spectre de la même façon, cette fois en raison de l'[[effet Stark]]. * La [[vitesse radiale]] du milieu étudié par rapport à l'observateur peut être déterminée par le décalage des raies spectrales vers le rouge (éloignement) ou vers le bleu (rapprochement) par [[effet Doppler|effet Doppler-Fizeau]] : c'est un résultat très utile en [[astronomie]] pour évaluer la distance d'un objet à partir de son ''[[Décalage vers le rouge|redshift]]'' en appliquant la [[loi de Hubble]]. ==== États de la matière ==== [[Fichier:Plasma-lamp 2.jpg|redresse=1.15|vignette|[[Lampe à plasma]], objet de décoration très en vogue dans les années 1980. La lumière est émise lors de la recombinaison des [[électron]]s avec les [[cation]]s du [[État plasma|plasma]], soulignant le phénomène de filamentation du courant dans le globe.]] {{Article détaillé|État de la matière|Phase (thermodynamique)}} La [[matière baryonique]] peut exister à l'[[état solide]], [[liquide]] ou [[gaz]]eux selon sa température et sa pression : les transitions entre ces états surviennent à des niveaux de température et de pression directement en rapport avec les propriétés des atomes et de leurs arrangements moléculaires qui constituent chaque matériau. Les états solide et liquide sont qualifiés d’''états condensés'', tandis que les états liquide et gazeux sont qualifiés d’''états fluides''. Les [[Cristal liquide|cristaux liquides]] (une [[mésophase]]) sont un état intermédiaire entre solide et liquide. Il existe par ailleurs des [[État de la matière|états de la matière]] moins courants sur [[Terre]] et qui dérivent des précédents : * les [[État plasma|plasmas]] sont un gaz d'atomes fortement ionisés dans un gaz d'électrons libres. Ce sont donc des milieux conducteurs. Il s'agit de l'état de la matière de loin le plus courant dans l'[[univers]] : les [[étoile]]s sont entièrement à l'état de plasma, le [[milieu interplanétaire]] du [[Système solaire]] est balayé par le [[vent solaire]], qui est un plasma, et des plasmas constituent l'essentiel du [[milieu interstellaire]] et de l'[[espace intergalactique]]. Sur [[Terre]], les [[Foudre|éclairs]] sont également des plasmas, de même que les [[Aurore polaire|aurores polaires]] ; * les [[Condensat de Bose-Einstein|condensats de Bose-Einstein]] sont des gaz de [[boson]]s (les atomes sont aussi des bosons) piégés dans un puits de potentiel et refroidis à une température très proche du [[zéro absolu]] : dans ces conditions, une grande partie des bosons occupe l'[[état quantique]] de plus faible énergie dans le puits de potentiel, de sorte que leurs [[Fonction d'onde|fonctions d'onde]] se recouvrent au point de révéler à l'échelle macroscopique des effets quantiques ponctuels (à l'échelle de l'atome) inobservables à température plus élevée ; * les [[supersolide]]s seraient un état non confirmé<ref> {{article | langue = en | auteurs = E. Blackburn, J. M. Goodkind, S. K. Sinha, J. Hudis, C. Broholm, J. van Duijn, C. D. Frost, O. Kirichek, R. B. E. Down | titre = Absence of low temperature anomaly in the Debye-Waller factor of solid He-4 | journal = Physical Review B | année = 2007 | volume = 76 | pages = 024523 | url = http://fr.arxiv.org/abs/cond-mat/0702537v2 | consulté le = 25/11/2009 | doi = 10.1103/PhysRevB.76.024523 }}.</ref> de la matière aux atomes ordonnés comme un [[cristal]] mais dont les [[Lacune (cristallographie)|lacunes]] se comporteraient comme un [[condensat de Bose-Einstein]] [[superfluide]]<ref>{{en}} E. Kim, A. Clark, X. Lin, J. West, M. H. W. Chan, [http://www.phys.psu.edu/~chan/supersolid.ppt ''Superfluidity in solid helium and solid hydrogen''], Penn State University.</ref>. == Formation et évolution des atomes == {{Article détaillé|Milieu interplanétaire|Milieu interstellaire|Espace intergalactique}} {{Article connexe|Voie lactée|Matière noire}} Les atomes constituent environ 4 % de l'énergie totale observable de l'[[univers]], avec une concentration moyenne d'un atome pour quatre mètres cubes<ref> {{lien web | langue = en | nom = Hinshaw | prénom = Gary | date = 10 février 2006 | url = http://map.gsfc.nasa.gov/m_uni/uni_101matter.html | titre = What is the Universe Made Of? | éditeur = NASA/WMAP | consulté le = 7 janvier 2008 }}.</ref>. Dans le [[milieu interstellaire]] d'une [[galaxie]] telle que la [[Voie lactée]], la concentration d'atomes varie selon les régions entre cent mille et un milliard d'atomes par mètre cube, bien que l'environnement immédiat du [[Soleil]] soit bien plus ténu : à peine cinquante mille atomes par mètre cube, ce qui définit précisément la [[bulle locale]] comme une cavité dans le milieu interstellaire formée par l'explosion de [[supernova]]s voisines il y a deux à quatre millions d'années<ref>[http://www.solstation.com/x-objects/chimney.htm Local Chimney and Superbubbles], Solstation.com.</ref>. Les [[étoile]]s se forment à partir de nuages denses, et les réactions de [[fusion nucléaire]] qui se déroulent en leur sein conduisent à la formation d'éléments chimiques plus lourds que l'[[hydrogène]], l'[[hélium]] et le [[lithium]] produits à la suite du [[Big Bang]]. Plus de 95 % des atomes de la Voie lactée se trouvent dans les étoiles, et les atomes « visibles » de notre galaxie représentent environ 10 % de sa masse : le reste de cette masse serait constitué d'une mystérieuse [[matière noire]]. === Nucléosynthèse === {{Article détaillé|Nucléosynthèse primordiale|Nucléosynthèse stellaire}} {{Article détaillé|Processus r|Processus s|Processus rp|Processus p}} Dans les premières minutes de l'existence de l'univers, les quatre éléments les plus légers se sont formés au cours de la [[nucléosynthèse primordiale]] : environ 75 % d'[[hydrogène]] {{exp|1}}H, 25 % d'[[hélium]] {{exp|4}}He, 0,01 % de [[deutérium]] {{exp|2}}H, et des traces (de l'ordre de 10{{exp|-10}}) de [[lithium]] {{exp|7}}Li. Cette nucléosynthèse aurait été trop brève pour permettre la synthèse d'éléments plus lourds que le [[lithium]] et pour permettre la fusion du [[deutérium]]. Les atomes proprement dits, avec leur nuage électronique, se seraient formés lors de la [[Recombinaison (cosmologie)|recombinaison]], environ {{unité|377000|ans}} après le [[Big Bang]], et les premiers [[quasar]]s et [[étoile]]s se seraient formés après {{unité|150|millions}} d'années. [[Fichier:Nucleosynthesis in a star.gif|redresse=1.6|vignette|Coupe d'une [[étoile]] [[géante rouge]], avant son explosion en [[supernova]], montrant les différentes couches séparées par les zones où se déroulent les étapes successives de la [[nucléosynthèse stellaire]].]] La [[nucléosynthèse stellaire]] aurait alors pris le relais pour former tous les [[Élément chimique|éléments chimiques]] jusqu'au [[fer]] par [[Fusion nucléaire|fusion]] successive de noyaux d'[[hélium]] : * fusion de l'[[hydrogène]] : **[[Chaîne proton-proton|réaction proton-proton]], ** [[cycle carbone-azote-oxygène]] (CNO) ; * fusion de l'[[hélium]] : ** [[réaction triple alpha]], ** [[réaction alpha]] ; * fusion des éléments plus lourds jusqu'au [[fer]] : ** [[Fusion du carbone]], ** [[Fusion du néon]], ** [[Fusion de l'oxygène]], ** [[Fusion du silicium]]. À ce stade, la fusion cesse d'être exothermique et des réactions nécessitant un milieu très énergétique interviennent pour former les éléments plus lourds : [[capture neutronique]] ([[Processus r|processus ''r'']], [[Processus s|processus ''s'']]), protonique ([[Processus rp|processus ''rp'']]), et [[photodésintégration]] ([[Processus p|processus ''p'']]), qui interviennent tout à la fin de vie des étoiles, même peu massives, et surtout lors de l'explosion de [[supernova]]s. === Sur Terre === {{Article détaillé|Élément chimique}} Selon toute vraisemblance, la grande majorité des atomes qui constituent la [[Terre]] étaient déjà présents dans la [[nébuleuse solaire]], dont l'[[effondrement gravitationnel]] aurait engendré le [[système solaire]]. Les atomes apparus depuis proviennent le plus souvent de la [[désintégration radioactive]] d'éléments primordiaux instables, et les [[Rapport isotopique|rapports isotopiques]] des [[Élément chimique|éléments]] correspondants offrent le moyen d'évaluer l'[[âge de la Terre]] par [[datation radiométrique]]<ref> {{article | langue = en | nom = Dalrymple | prénom = G. Brent | titre = The age of the Earth in the twentieth century: a problem (mostly) solved | journal = Geological Society, London, Special Publications | année = 2001 | volume = 190 | pages = 205–21 | doi = 10.1144/GSL.SP.2001.190.01.14 | url = http://sp.lyellcollection.org/cgi/content/abstract/190/1/205 | consulté le = 2008-01-14 }}.</ref>. Par ailleurs, l'[[abondance naturelle]] de l'[[hélium 3]] sur Terre par rapport à l'[[hélium 4]] des gisements de [[gaz naturel]] permet de déduire que 99 % de l'hélium 4 terrestre provient de la [[radioactivité α]]<ref> {{lien web | langue = en | nom1 = Anderson | prénom1 = Don L. | lien auteur1 = Don L. Anderson | auteurs = Foulger, G. R. ; Meibom, Anders | date = 2 septembre 2006 | url = http://www.mantleplumes.org/HeliumFundamentals.html | titre = Helium: Fundamental models | éditeur = MantlePlumes.org | consulté le = 14 janvier 2007 }}.</ref>. D'autres atomes, qualifiés de « cosmogéniques, » proviennent de l'interaction des [[Rayon cosmique|rayons cosmiques]] avec l'[[atmosphère terrestre]] : c'est le cas bien connu du [[carbone 14]], mais aussi, par exemple, du [[béryllium 10]]. Enfin, de très nombreux atomes synthétiques sont produits en laboratoire à des fins essentiellement scientifiques, parfois militaires, rarement industrielles (en raison du coût prohibitif des matériaux ainsi produits), tels que le [[silicium 42]] (pour valider certaines hypothèses sur le [[modèle en couches]] décrivant la [[structure nucléaire]]), le [[plutonium 239]] (matériau de choix pour les [[Arme nucléaire|armes nucléaires]]), le [[technétium 99m]] (très utilisé en [[médecine nucléaire]]) ou encore l'[[américium 241]] (employé industriellement dans les [[détecteur et avertisseur autonome de fumée|détecteurs de fumée]]). === Atomes de Rydberg === {{Article détaillé|Atome de Rydberg}} Sous certaines conditions, il est possible d'exciter des atomes, par exemple avec un [[laser|laser à colorant]], pour placer certains de leurs électrons dans des [[Orbitale atomique|orbitales atomiques]] correspondant à un [[nombre quantique principal]] ''n'' égal à plusieurs dizaines d'unités, voire supérieur à 100<ref> {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Thomas F. | nom1=Gallagher | titre=Rydberg Atoms | éditeur=Cambridge University Press | année=1994 | pages totales=512 | isbn=978-0-521-02166-1 | isbn10=0521021669 | présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=8JIpEhHWT-cC&printsec=frontcover }}.</ref>. De tels atomes sont appelés [[Atome de Rydberg|''atomes de Rydberg'']]. Ils ont des propriétés remarquables, telles qu'une très grande [[susceptibilité électrique]] et [[Susceptibilité magnétique|magnétique]]<ref> {{lien web | langue = en | url = http://www.sunysb.edu/metcalf/rydbergprint.htm | titre = Rydberg Atom Optics | consulté le = 30 juillet 2008 | auteur = Metcalf Research Group | date = 8 novembre 2004 | éditeur = Stoney Brook University }} {{Lien archive|url=http://www.sunysb.edu/metcalf/rydbergprint.htm |horodatage archive=20050826121501 |titre=Copie archivée}}.</ref>, une relative stabilité, et des [[Fonction d'onde|fonctions d'onde]] [[électron]]iques approchant, dans une certaine mesure, l'orbite décrite par un électron en mécanique classique autour du [[Noyau atomique|noyau]]. Les [[Électron de cœur|électrons de cœur]] écrantent le [[champ électrostatique]] du noyau du point de vue de l'électron périphérique, pour lequel le potentiel du noyau est identique à celui d'un atome d'hydrogène<ref> {{lien web | langue = en | url = http://webphysics.davidson.edu/alumni/jimn/Final/Pages/FinalRydberg.htm | titre = Rydberg Atoms and the Quantum Defect | consulté le = 30 juillet 2008 | nom = Nolan | prénom = James | date = 31 mai 2005 | éditeur = Davidson College }}.</ref>. Le comportement de cet électron particulier est particulièrement bien décrit par le [[modèle de Bohr]], pourtant très insuffisant pour modéliser les atomes « conventionnels ». Les atomes de Rydberg ont une taille très supérieure à celle des atomes à l'[[état fondamental]] : l'état d'excitation jusqu'à ''n'' = 137 d'un atome d'[[hydrogène]] correspond à un rayon atomique d'environ {{unité|1|[[Micromètre|μm]]}}, soit cinq ordres de grandeur au-dessus du rayon d'un atome d'hydrogène à l'état fondamental ({{nobr|''n'' {{=}} 1}}). Ils ne peuvent exister dans le milieu naturel terrestre car leur [[énergie d'ionisation]] y est bien inférieure à l'énergie thermique, mais représentent une partie importante de la matière du [[milieu interstellaire]], où ils peuvent persister longtemps sans interaction avec d'autres atomes ni avec des [[Champ électrique|champs électriques]] ou [[Champ magnétique|magnétiques]] susceptible de provoquer leur retour à l'état fondamental. La [[raie spectrale]] à {{unité|2.4|[[Giga|G]][[Hertz|Hz]]}} révélatrice de la transition de [[nombre quantique principal]] entre {{nobr|''n'' {{=}} 109}} et {{nobr|''n'' {{=}} 108}} de l'atome d'hydrogène est ainsi très fréquemment observée par les [[astronome]]s<ref>{{lien brisé|url=http://cc.oulu.fi/~jpoutane/teaching/ISM07/ism_2007_intro.pdf}}.</ref>. Compte tenu de leur [[susceptibilité électrique]] et [[Susceptibilité magnétique|magnétique]] très élevée, les propriétés électriques et magnétiques des milieux contenant une proportion significative d'[[Atome de Rydberg|atomes de Rydberg]] sont sensiblement altérées par leur présence. === Formes atomiques rares ou hypothétiques === {{Article détaillé|Atome exotique|Antihydrogène|Période 8 du tableau périodique}} Différentes formes d'[[Atome exotique|atomes exotiques]] ont été conjecturées, et parfois observées. C'est le cas, par exemple, des atomes muoniques, dans lesquels un [[électron]] est remplacé par un [[muon]] : ce dernier étant plus massif qu'un électron, il présente des orbitales plus proches du noyau, ce qui donne des « atomes » plus petits. De la même façon, un électron peut être remplacé par un [[hadron]], tel qu'un [[méson]], une [[Baryon sigma|particule Σ<sup>−</sup>]], voire un [[antiproton]]. Le seul atome exotique ayant une durée de vie significative {{incise|qui n'excède cependant pas {{unité|2.2|[[Micro (préfixe du système international)|μ]][[seconde (temps)|s]]}}}} est le [[muonium]], résultant de l'interaction d'un électron avec un [[Muon|muon μ<sup>+</sup>]] servant de « noyau ». Ces formes d'atomes sont utiles pour vérifier certains aspects du [[Modèle standard (physique des particules)|modèle standard]] de la [[physique des particules]], notamment les [[Interaction élémentaire|interactions élémentaires]]. L'interaction d'un [[positron]] avec un [[antiproton]] donne un atome d'[[antihydrogène]], qui est un atome d'[[antimatière]]. Il existe ''a priori'' un « [[antiatome]] » pour chaque atome ; la production d'antimatière demeure néanmoins une expérience particulièrement coûteuse en énergie, et seul l'antihydrogène {{exp|1}}{{Surligner|H}} a été synthétisé à ce jour. Il existe également tout une variété d'atomes « conventionnels » mais néanmoins absents du milieu naturel et donc produits artificiellement. Ces [[Élément synthétique|éléments synthétiques]] sont, à deux exceptions près<ref>Le [[technétium]] et le [[prométhium]].</ref>, des [[transuranien]]s, qui sont de plus en plus instables à mesure que leur [[numéro atomique]] augmente. == Histoire du concept d'atome == {{Article détaillé|Frise chronologique de la physique microscopique}} La notion d'atome est particulièrement bien admise par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome est donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et rendre compte des résultats expérimentaux obtenus au fil du temps. === Antiquité : un concept philosophique === Il est possible que divers [[peuple]]s aient développé la notion de « grain composant la matière », tant ce concept peut sembler évident lorsque l'on morcelle une motte de terre, ou en regardant une dune. Dans la [[culture]] [[Europe|européenne]], ce concept apparaît pour la première fois dans la [[Grèce antique]] au {{Ve siècle av. J.-C.}}, chez les [[philosophe]]s [[présocratiques]], notamment [[Leucippe]] (environ [[460 av. J.-C.|460]]-[[370 av. J.-C.]]), [[Démocrite]] et plus tard [[Épicure]]. La théorie [[atomisme|atomiste]] sera ensuite magnifiquement exposée par le Romain [[Lucrèce]] dans son œuvre ''[[De rerum natura]]'', qu’il résume en affirmant que « les corps premiers sont [...] d’une simplicité impénétrable, et forment un ensemble homogène et étroitement cohérent de particules irréductibles [...] dont la nature ne permet pas qu’on puisse encore rien retrancher ni soustraire<ref>{{Ouvrage|langue=Latin|auteur1=Lucrèce|titre=De rerum natura|passage=26 (vers 609/613)|lieu=Paris|éditeur=Les Belles Lettres|date=1924|pages totales=324}}</ref>. » Un des arguments majeurs développé par les atomistes est la permanence de l'univers qui suggère l'existence d'objets ultimement insécables rendant nécessaire une certaine quantité d'énergie pour disséquer la matière. Dans le cas contraire, toute énergie non nulle suffirait à dégrader la matière et userait l'univers qui prendrait peu à peu la forme de poussières impalpables. L'univers étant pensé ancien par les Grecs, cette idée d'une continuité de la matière était donc incompatible avec la stabilité du monde observée<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Roland Lehoucq|auteur2=Jean-Marc Lévy-Leblond|titre=D’où vient l’atome ?|url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/comment-t-su-ce-que-lon-sait-45-dou-vient-latome|site=www.franceculture.fr|date=29 avril 2017|page=5:15}}.</ref>. Il s'agit d'une conception du monde qui fait partie de la recherche des principes de la réalité, recherche qui caractérise les premiers [[philosophe]]s : on suppose que la matière ne peut être divisée indéfiniment, qu'il y a donc une conservation des éléments du monde, qui se transforment ou se combinent selon des processus variés. La décomposition du monde en quatre [[Quatre éléments|éléments]] ([[eau]], [[air]], [[terre]], [[feu]]) peut donc compléter cette thèse. L'[[atomisme]] est une solution {{quoi|concurrente}}, qui naît de l'opposition de l'être et du néant : l'atome est une parcelle d'être qui se conserve éternellement, sans quoi les choses finiraient par disparaître. Les atomes sont indivisibles ; ils composent la matière comme les lettres composent les mots. Ce fut sans doute un tournant philosophique majeur, à l'origine du [[matérialisme]] et de la séparation de la science et de la [[religion]]. Cependant, même si l'[[empirisme]] [[Épicure|épicurien]] tente d'établir cette hypothèse sur des bases [[science|scientifiques]], l'atome demeure une intuition sans confirmation. === La chimie du {{s-|XVIII}} — les éléments === Depuis des millénaires, on a remarqué que les produits se transforment : le [[feu]], la [[métallurgie]], la [[corrosion]], la [[vie]], la [[cuisson]] des aliments, la [[biodégradation|décomposition]] de la [[matière organique]]{{etc.}} Par exemple, pour [[Empédocle]], les transformations de la [[matière]] s'expliquaient de la manière suivante : il y avait quatre types d'éléments (eau, air, terre, feu) qui s'associaient et se dissociaient, en fonction de l'amour ou de la haine qu'ils se portaient — les fameux « atomes crochus ». Au Moyen Âge, les [[alchimiste]]s ont étudié ces transformations et remarqué qu'elles suivent des règles bien précises. Vers [[1760]], des chimistes [[Royaume-Uni|britanniques]] commencent à s'intéresser aux gaz produits par les réactions, afin d'en mesurer le volume et de les peser. Ainsi, [[Joseph Black]], [[Henry Cavendish]] et [[Joseph Priestley]] découvrent différents « airs » (c'est-à-dire gaz) : l'« air fixe » (le [[dioxyde de carbone]]), l'« air inflammable » (le [[dihydrogène]]), l'« air phlogistiqué » (le [[diazote]]), l'« air déphlogistiqué » (le [[dioxygène]])… (Le terme « [[phlogistique]] » provient de la théorie du chimiste allemand [[Georg Ernst Stahl]], au début du {{XVIIIe siècle}}, pour expliquer la combustion ; cette théorie fut balayée par [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]].) [[Antoine Lavoisier]] énonce en {{date-|1775}} que<ref group=alpha>Cette notion avait déjà été énoncée dans l'Antiquité, par [[Anaxagore]], et elle fut acceptée par un grand nombre de [[philosophe]]s ([[Épicure|épicuriens]], [[Stoïcisme|stoïciens]]{{etc.}}) ; ce principe se fondait sur les observations possibles pour l'époque et fut élaborée selon une démarche scientifique.</ref> : {{citation|Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme}} (formulé d'une manière légèrement différente à l'époque) signifiant par là que : * la masse se conserve pendant les réactions chimiques. Les scientifiques avaient observé que si l'on pesait la matière solide avant et après la combustion, on avait une variation de masse ; ceci provient d'un échange avec l'air (l'oxygène s'incorpore et alourdit, le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau s'en vont et allègent). Il suffit pour s'en rendre compte de faire brûler dans une cloche fermée, et de peser la cloche en entier, somme solide et gaz (compris) : la masse totale ne change pas ; * les substances se décomposent en « éléments », c'est l'organisation de ces éléments qui change lors d'une réaction. Cette observation marque la naissance de la [[chimie]]. Les scientifiques commencent donc à recenser les éléments dont sont composées toutes les substances et à créer une nomenclature systématique — oxygène : qui produit des acides ({{grec ancien|ὀξύς|oxús}} signifie « piquant » en grec) — hydrogène : qui produit de l'eau… Par exemple, en {{date-|1774}}, Lavoisier, en suivant les travaux des chimistes britanniques, établit que l'air se compose d'« air vital » (dioxygène) et d'« air vicié et méphitique, mofette » (diazote) ; en {{date-|1785}}, il décompose l'eau (en faisant passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffé au rouge) et montre donc que ce n'est pas un élément, mais que l'eau est décomposable en éléments (c'est en fait une [[pyrolyse]]). Le terme d'« analyse » provient d'ailleurs de cette notion de décomposition ({{grec ancien|λύσις|lúsis}} signifie « dissolution » en grec) : on décompose les produits (par attaque acide, en les brûlant, en les distillant{{etc.}}) jusqu'à obtenir des substances simples reconnaissables facilement (l'hydrogène, l'oxygène, le carbone, le fer{{etc.}}). On a donc la première constatation expérimentale de la décomposition de la matière en substances élémentaires. === La physique du {{s-|XVIII}} — les particules === Un autre pas, fait en parallèle, vient de l'étude des propriétés des gaz et de la chaleur ([[thermodynamique]]). Les [[fluide (matière)|fluides]] (liquides et gaz) sont étudiés en Europe depuis l'Antiquité, mais c'est au milieu du {{s-|XVII}} que l'on commence vraiment à cerner leurs propriétés, avec l'invention du [[thermomètre]] (thermoscope de [[Santorio Santorio|Santorre Santario]], {{date-|1612}}), du [[baromètre]] et du vide pompé ([[Evangelista Torricelli]], {{date-|1643}}), l'étude de l'expansion des gaz ([[Gilles Personne de Roberval]], {{date-|1647}}), la [[pression atmosphérique]] ([[Blaise Pascal]] et [[Florin Périer]], {{date-|1648}}), les relations entre pression et volume ([[Robert Boyle]] en {{date-|1660}}, [[Edme Mariotte]] en {{date-|1685}}), la notion de [[zéro absolu]] ([[Guillaume Amontons]], {{date-|1702}}){{etc.}} [[René Descartes]] (mathématicien, physicien et philosophe français) émet l'idée, en {{date-|1644}}, que les gaz sont composés de particules tourbillonnantes. Mais il ne s'agit là encore que d'une conception imagée, sans appui expérimental ; dans le même ordre d'idées, Descartes pensait que c'était aussi un tourbillon de « matière subtile » qui entraînait la rotation des planètes (ceci fut mis en défaut par [[Isaac Newton]] avec l'[[loi universelle de la gravitation|attraction universelle]] en {{date-|1687}}). Cependant, cette notion de corpuscules inspire d'autres scientifiques. Les mathématiciens suisses [[Jakob Hermann]] ({{date-|1716}}) et [[Leonhard Euler]] ({{date-|1729}}), mais surtout le physicien suisse [[Daniel Bernoulli]] ({{date-|1733}}), effectuent des calculs en supposant que les gaz sont formés de particules s'entrechoquant, et leurs résultats sont en accord avec l'expérience. C'est la conception « cinétique » des gaz, c'est-à-dire l'explication de la température et de la pression par des particules en mouvement. Une autre science se développe à la fin du {{s-|XVIII}} : la [[cristallographie]]. Ce qui intrigue les scientifiques, c'est l'observation des formes géométriques des cristaux naturels, et leur capacité à se cliver selon des plans lisses respectant ces symétries. Reprenant l'idée de classification des êtres vivants de [[Carl von Linné]], on commence à rechercher et classer les minéraux ([[Jean-Baptiste Romé de L'Isle]], {{date-|1772}}). L'abbé [[René Just Haüy]], en {{date-|1781}}, suppose que la forme des cristaux reflète la symétrie d'une « brique élémentaire », le cristal étant un assemblage de ces briques. On retrouve ici cette notion de composant élémentaire de la matière. === {{s-|XIX}} — le triomphe de l'atome === À ce stade, ressortent trois notions : * les corps chimiques sont décomposables en substances élémentaires ; * les gaz sont composés de corpuscules qui tourbillonnent et s'entrechoquent ; * les cristaux sont composés de cellules dont la forme détermine la forme extérieure du cristal. Ces notions ont en commun le fait que la matière homogène est composée de corpuscules tous semblables entre eux, mais trop petits pour être visibles. Les découvertes du {{s-|XIX}} permettent de faire converger ces trois notions, et d'établir les notions de molécule et d'atome. [[John Dalton]], en {{date-|1804}}, mesure les masses des réactifs et des produits de réaction, et en déduit que les substances sont composées d'atomes sphériques, identiques pour un élément, mais différents d'un élément à l'autre, notamment par la masse de ces atomes. Il découvre également la notion de [[pression partielle]] (dans un mélange de gaz, la contribution d'un gaz donné à la pression totale). Il fut le premier à émettre les idées de la [[théorie atomique]]. En {{date-|1807}}, [[Joseph Louis Gay-Lussac]], établit la loi reliant la température et la pression d'un gaz. En {{date-|1808}}, il établit que les gaz réagissent en proportions déterminées ; les rapports des volumes des réactifs et des produits de réaction sont des nombres entiers petits. Le fait que ce soit des nombres entiers, a induit fortement à penser que la matière n'est pas « continue » (pensée dominante à cette époque), mais faite d'éléments discontinus. [[Amedeo Avogadro]] (physicien italien), en {{date-|1811}}, énonce, sans preuve, que pour une température et une pression fixées, un volume donné de gaz contient toujours le même nombre de molécules, et ce quel que soit le gaz. Il fait également l'hypothèse que les gaz sont polyatomiques, et définit nettement molécules et atomes. [[André-Marie Ampère]] (1814), [[Jean-Baptiste Dumas (chimiste)|Jean-Baptiste Dumas]] ({{date-|1827}}) et [[William Prout]] ({{date-|1834}}) arrivent à la même conclusion. En [[1813 en science|1813]], [[Jöns Jacob Berzelius]] inventa et fit admettre universellement des formules chimiques analogues aux formules algébriques pour exprimer la composition des corps ; le système actuel de notation fut adopté grâce à lui qui le proposa. En {{date-|1821}}, {{Lien|fr=John Herapath|lang=en|trad=John Herapath|texte=John Herapath}} publie une théorie cinétique des gaz pour expliquer la propagation des sons, les changements de phase ([[vaporisation]], [[liquéfaction]]) et la diffusion des gaz. [[Robert Brown (botaniste)|Robert Brown]], en {{date-|1827}}, observe le mouvement de particules à l'intérieur de grains de pollen ; ceux-ci vont en ligne droite, et ne changent de direction que lors d'un choc avec un autre grain ou bien contre une paroi. C'est de ce comportement, le « [[mouvement brownien]] », que s'inspireront les physiciens pour décrire le mouvement des molécules de gaz. [[Gabriel Delafosse]], en {{date-|1840}}, suppose que l'on peut dissocier la composante élémentaire du cristal et son organisation ; ainsi, la brique élémentaire de Haüy pourrait être un réseau aux nœuds duquel se trouveraient des « molécules » ; ce serait la forme du réseau qui donnerait la forme au cristal et non pas nécessairement la forme des molécules. [[Louis Pasteur]], en {{date-|1847}}, établit le lien entre la forme des molécules et la forme des cristaux (en fait, la molécule donne sa forme au réseau, et le réseau sa forme au cristal). [[Auguste Bravais]], en {{date-|1849}}, détermine les 32 réseaux cristallins possibles. En {{date-|1858}}, [[Stanislao Cannizzaro]] insiste sur la distinction, précédemment émise par Avogadro sous forme d'hypothèse, entre le poids moléculaire et atomique et montre comment le poids atomique des éléments contenus dans des composés volatils peut être déduit de la connaissance de leur chaleur spécifique et comment le poids atomique des composés dont la densité de vapeur est inconnue peut aussi être déduite de la chaleur spécifique. La même année, [[Rudolf Clausius]] (physicien allemand) définit le libre parcours moyen d'une molécule dans un gaz (distance moyenne parcourue entre deux chocs). Partant de là, en {{date-|1859}}, [[James Clerk Maxwell]] introduit la notion de dispersion statistique des vitesses des molécules dans la cinétique des gaz. Ceci permet à [[Ludwig Boltzmann]], en {{date-|1858}}, d'estimer la taille des molécules et de définir la répartition statistique des vitesses dans un gaz. En [[1863 en science|1863]], [[John Newlands]] publie le premier [[tableau périodique des éléments]], ordonnés en fonction de leur masses atomiques relatives, et émet l'hypothèse, en {{date-|1865}}, de la « [[loi des octaves]] » selon laquelle les propriétés chimiques d'un élément de la table se retrouvent tous les huit éléments. Personne n'y croit à l'époque. [[Fichier:Mendeleev's 1869 periodic table.png|thumb|La première version du tableau périodique des éléments de Mendeleïev]] [[Dmitri Mendeleïev|Dimitri Ivanovitch Mendeleïev]] (chimiste russe), en {{date-|1869}}, classe les atomes par masse croissante, et remarque qu'il y a bien une périodicité dans leurs propriétés chimiques. Il établit donc un [[tableau périodique des éléments|tableau classant les éléments]] ; les trous dans ce tableau donnent l'élan à des scientifiques de rechercher les éléments manquants. === Bilan === La notion d'atome et de molécule a donc permis le succès de la [[thermodynamique]] statistique, de la [[chimie]] et de la [[cristallographie]]. À cette notion, vont correspondre des modèles qui seront affinés au cours du développement de la physique et particulièrement précisés par les découvertes de la physique quantique durant le {{s-|XX}}, et notamment : * la découverte de l'électron ([[Joseph John Thomson]], {{date-|1897}}) ; * les expériences de déviation des particules alpha par la matière ([[Ernest Rutherford]], {{date-|1911}}) ; * les expériences de diffraction des rayons X sur les cristaux ([[Max von Laue]], {{date-|1912}}). {{à sourcer|date=mars 2009}} == Historique des modèles de l'atome == Dans l'[[histoire des sciences]], plusieurs modèles de l'atome ont été développés, au fur et à mesure des découvertes des propriétés de la matière. Aujourd'hui encore, on utilise plusieurs modèles différents ; en effet, le modèle le plus récent est assez complexe, l'utilisation de modèles « anciens » ou partiellement faux, mais plus simples, facilite la compréhension, donc l'apprentissage et la réflexion. Depuis l'antiquité grecque, on supposait que la matière pouvait se fractionner en petits morceaux jusqu'à obtenir des grains indivisibles, qu'elle était comme « de la poussière dans la lumière ». C'est avec l'expérience de [[Ernest Rutherford|Rutherford]] que l'on atteint enfin ce grain : les [[particule α|particules α]], en traversant la matière, voient leur trajectoire perturbée, ce qui va permettre enfin de savoir comment est organisée cette « poussière »… * [[1675]] : [[Jean Picard]] observe une luminescence verte en agitant un tube de baromètre ; on découvrira quelques siècles plus tard que cela est dû à l'électricité statique et aux vapeurs de mercure ; * [[1854]] : [[Heinrich Geissler]] et [[Julius Plücker]] découvrent les [[rayons cathodiques]], des rayons verts luminescents lorsque l'on établit une forte tension électrique dans une ampoule dont on a pompé l'air (faible pression de gaz) ; ils inventent ainsi la [[lampe à décharge]], qui éclaire maintenant nos supermarchés d'une lumière blanche, nos rues et nos stationnements d'une lumière orange (lampes au sodium) ; [[Fichier:Premiers modèles atomiques.png|thumb|Comparaison de 4 premiers modèles atomiques sur l'exemple de l'atome de bore]] * [[1897]] : [[Joseph John Thomson|J. J. Thomson]] établit que ces rayons cathodiques sont constitués de particules chargées négativement arrachées à la matière, et découvre ainsi l'[[électron]] ; c'est la première décomposition de l'atome ; * [[1900]] : [[Max Planck]] montre la quantification des échanges d'énergie dans la matière (recherches sur le [[corps noir]]) ; * [[1911]] : [[expérience de Rutherford]] : il bombarde une feuille d'[[or]] par des particules alpha (des noyaux d'hélium, chargés positivement, obtenus par radioactivité) ; il en déduit que : ** la plupart des particules vont en lignes droites, donc la matière est « pleine de trous » ; ** mais certaines sont déviées et même rebroussent chemin, donc elles rencontrent des îlots très concentrés de matière chargée positivement (les + se repoussent entre eux). :Il en déduit le ''modèle atomique planétaire'' : l'atome est constitué d'un noyau positif très petit et d'électrons tournant autour ; ce modèle pose un gros problème : en tournant, les électrons devraient perdre de l'énergie par rayonnement, et donc s'écraser sur le noyau… (ex.: Capture K) * [[1913]] : [[Niels Bohr]] réunit les concepts de Planck et de Rutherford, et propose un ''modèle atomique quantique'': les orbites des électrons ont des rayons définis, il n'existe que quelques orbites « autorisées » ; ainsi, les échanges d'énergie quantifiés correspondent à des sauts entre les orbites définies, et lorsque l'électron est sur l'orbite la plus basse, il ne peut pas descendre en dessous et s'écraser (mais ce modèle n'explique pas pourquoi) ; * [[1914]] : l'[[expérience de Franck et Hertz]] valide le modèle de Bohr : ils bombardent de la vapeur de mercure avec des électrons ; l'énergie cinétique perdue par les électrons traversant les vapeurs est toujours la même ; * [[1924]] : [[Louis de Broglie]] postule la dualité onde-corpuscule ; * [[1926]] : [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]] modélise l'électron comme une onde, l'électron dans l'atome n'est donc plus une boule mais un « nuage » qui entoure le noyau ; ce modèle, contrairement aux autres, est stable car l'électron ne perd pas d'énergie. === Modèles obsolètes === Les modèles présentés dans cette section sont trop éloignés de la réalité pour pouvoir être utilisés. Ils ne sont présentés ici qu'à titre historique. ==== Modèle de J.J. Thomson ou modèle de l'électron élastiquement lié à l'atome ==== {{article détaillé|Modèle de Thomson}} [[Fichier:Plum pudding atom.svg|thumb|left|Le pudding de Thomson, la charge positive est répartie uniformément dans tout le volume, qui est parsemé d’électrons]] Avec la découverte de l’électron en [[1897]], on savait que la matière était composée de deux parties : une négative, les électrons, et une positive, le noyau. Dans le modèle imaginé alors par [[Joseph John Thomson]], les électrons, particules localisées, baignaient dans une « soupe » positive, à l’image des [[pruneau]]x dans le [[far breton]] (ou dans le ''plum-[[pudding]]'' pour les Britanniques ou encore comme des raisins dans un gâteau). Ce modèle fut invalidé en [[1911]] par l'expérience d’un de ses anciens étudiants, [[Ernest Rutherford]]. ==== Modèle planétaire de Rutherford ==== {{article détaillé|Modèle atomique de Rutherford}} L'expérience de Rutherford met en évidence que les charges positives ne sont pas « étalées » entre les électrons, mais sont concentrées en de petits points. Il bombarda une fine feuille d'or par un faisceau de [[particule α|particules alpha]] (particules de charges électriques positives). Il observa que les particules étaient déviées faiblement, ce qui ne correspondait pas au résultat prévu par le modèle de Thomson, pour lequel, elles n'auraient pas dû la traverser. Rutherford imagine donc un modèle planétaire : l'atome est constitué d'un noyau positif autour duquel tournent des électrons négatifs. Entre le noyau {{incise|très petit par rapport à l'atome (environ {{nombre|100000|fois}})}} et ses électrons, un très grand [[vide (physique)|vide]] existe. Ce modèle fut très vite mis en défaut par les [[équations de Maxwell]] d'une part, qui prédisent que toute charge accélérée rayonne de l'énergie, et par les expériences montrant la quantification des niveaux d'énergie d'autre part. === Modèles approchés couramment employés === ==== Modèle des sphères dures ==== Le modèle le plus simple pour représenter un atome est une boule indéformable. Ce modèle est très utilisé en [[cristallographie]]. Une molécule peut se voir comme plusieurs boules accolées, un cristal comme des boules empilées. On utilise parfois une représentation « éclatée » : les atomes sont représentés comme des petites boules espacées, reliées par des traits, permettant de faire ressortir les directions privilégiées, les angles et de visualiser le nombre des liaisons. [[Fichier:atome spheredure 3d.png|vignette|upright=3|center|Modèle des [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] pour représenter l'atome ; représentation d'une molécule d'eau et d'un cristal cubique à faces centrées, compacte (gauche) et éclatée (à droite).]] Ce modèle correspond bien à certaines propriétés de la matière, comme la difficulté de comprimer les liquides et les solides, ou bien le fait que les cristaux ont des faces bien lisses. En revanche, il ne permet pas d'expliquer d'autres propriétés, comme la forme des molécules : si les atomes n'ont pas de direction privilégiée, comment expliquer que les liaisons chimiques révèlent des angles bien définis ? ==== Modèle de Bohr ==== [[Fichier:Atome bohr.svg|right|upright=1.5|thumb|Modèle de l’atome de Bohr : un modèle planétaire dans lequel les électrons ont des orbites définies.]] {{Article détaillé|Modèle de Bohr}} Un modèle fut développé par [[Niels Bohr]] en [[1913]] à partir des propriétés mises en évidence par [[Max Planck|Planck]] et [[Ernest Rutherford|Rutherford]]. Dans le modèle des [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]], l’atome est un objet entier, indécomposable. Or, on sait depuis le milieu du {{XIXe siècle}} que l’on peut en « arracher » des particules portant une charge électrique négative, les électrons. Dans le modèle de Bohr, l’atome est composé d’un noyau chargé positivement, et d’électrons tournant autour, les rayons des orbites des électrons ne pouvant prendre que des valeurs bien précises. Le noyau est très compact, d’un diamètre d’environ 10{{Exp|-15}} à 10{{Exp|-14}}&nbsp;m, c’est-à-dire que le noyau est cent mille à un million de fois plus petit que l’atome ; il porte une charge électrique positive. C’est aussi la partie la plus lourde de l’atome, puisque le noyau représente au moins 99,95 % de la masse de l’atome. Les électrons sont ponctuels, c’est-à-dire que leur rayon est admis quasi nul (tout du moins plus petit que ce que l’on peut estimer). Ils portent une charge négative. Pour des raisons de lisibilité, le schéma ci-dessous n’est donc pas à l’échelle, en ce qui concerne les dimensions du noyau et des électrons, ni aussi pour les rayons des différentes orbites (on notera ici que le nombre d’électrons sur les orbites n’est pas prédit par le modèle). Cette vision permet de décrire les phénomènes [[spectrométrie|spectroscopiques]] fondamentaux, c’est-à-dire le fait que les atomes absorbent ou émettent seulement certaines longueurs d’onde (ou couleur) de lumière ou de {{nobr|rayons X}}. En effet, le système {noyau+électrons} étant stable et confiné, d’énergie négative, il ne possède qu’un ensemble discret d’états (et donc de niveaux) d’énergie : c’est le passage d’un état à l’autre de l’atome qui provoque une émission discrète d’énergie, ce qui explique donc les raies spectroscopiques des atomes. Le modèle de Bohr, décomposant l’atome en deux parties, un noyau et un [[nuage d'électrons]], est plus précis que le modèle des [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]], pour lequel la surface de la sphère correspond à l’orbite des électrons extérieurs. Cependant, très vite, le modèle de l’atome de Bohr ne permettra pas d’expliquer l’ensemble des observations ([[effet Zeeman]]{{etc.}}). Il faut attendre 1924-1926 pour qu’avec Schrödinger, les orbites deviennent orbitales avec des énergies stationnaires : la [[mécanique quantique]] est née. === Modèle actuel : modèle de Schrödinger === La naissance de la mécanique ondulatoire de [[Louis de Broglie]] en [[1924]], généralisée par [[Erwin Schrödinger]] en [[1926]] amène à proposer un nouveau modèle, dont les aspects relativistes furent décrits par [[Paul Dirac]] en [[1928]] ; il permet d'expliquer la stabilité de l'atome et la description des termes spectroscopiques. Dans ce modèle, les électrons ne sont plus des billes localisées en orbite, mais des ''nuages de probabilité de présence''. Ce point de vue, révolutionnaire, peut choquer en première approche. Cependant la représentation que l'on pouvait se faire d'un électron — une petite bille ? — était dictée par les formes observées dans le monde macroscopique, transposées sans preuves dans le monde ''microscopique''. Il faut bien se douter du fait que ce que l'on connaît de l'électron ne repose que sur des manifestations indirectes : courant électrique, tube cathodique (télévision)… Depuis les [[années 1930]], on modélise ainsi l'électron par une « [[mécanique quantique|fonction d'onde]] », généralement notée Ψ, dont le carré de la [[norme (mathématiques)|norme]] représente la densité de probabilité de présence. Pour représenter fidèlement les propriétés de l'électron, on ne dispose que de fonctions mathématiques compliquées ; cette abstraction rebute encore bien des physiciens. Nous essayons ci-dessous de donner une image de la notion de fonction d'onde, image nécessairement imparfaite. : ''Imaginons'' que hors de l'atome, l'électron soit une petite bille. Lorsque l'électron est capturé par l'atome, il se « dissout » et devient un nuage diffus, il s'« évapore ». Quand on l'arrache de l'atome, il redevient une petite bille, il se « recondense ». Il existe d'autres exemples d'objet qui changent de forme, par exemple, hors de l'eau, le sel est sous forme de cristaux ; mis dans l'eau, il se dissout, et si l'on fait s'évaporer l'eau, on retrouve des cristaux. Le sel change de forme (cristal compact ou dissous dans l'eau), mais on a tout le temps du sel. [[Fichier:Atome electronejecte.svg|alt=|centré|cadre|Image simplifiée de l'arrachement d'un électron du nuage électronique dans le modèle de Schrödinger.]] De manière un peu plus exacte : un électron, hors d'un atome, est représenté par un [[paquet d'ondes]], qui peut être considéré, dans certaines limites, comme une petite bille. La [[mécanique quantique]] démontre qu'un tel paquet d'ondes s'étale au cours du temps ; au contraire, un électron d'un atome conserve la structure de la fonction d'onde associée à l'orbite qu'il occupe (tant qu'il n'est pas éjecté de l'atome). La mécanique quantique postule donc, non la conservation de la forme (non connue) de l'électron, mais la conservation de l'intégrale de la probabilité de présence. Dans le modèle de Schrödinger, les ''nuages'' correspondant aux différents électrons s'interpénètrent ; il n'est pas question de se donner une représentation individuelle des électrons chacun sur son orbite, comme cela était dans le cas du modèle de Bohr. Cela est d'autant plus vrai que les électrons sont des particules identiques ''indiscernables''. Les [[effets d'échange]] amènent à considérer que chaque électron de l'atome est à la fois sur chaque orbitale occupée (correspondant à une configuration électronique donnée). L'ionisation de l'atome (l'arrachement d'un électron de l'atome) peut alors être représentée par le schéma simplifié ci-dessous. Pour éviter des complications inutiles, on considérera l'atome le plus simple (l'atome d'[[hydrogène]]) afin de montrer quelques schémas dévoilant les points fondamentaux du modèle : * le nuage électronique associé à l'état fondamental, révélant (comme d'autres états) la possibilité pour l'électron d'être au sein du noyau, ce qui a des conséquences en [[physique nucléaire]] : capture électronique ; * le nuage électronique associé à une combinaison linéaire de deux orbitales associées au premier niveau excité. Cet exemple montre la possibilité d'obtenir des nuages électroniques pointant vers l'extérieur de l'atome… Nous sommes ainsi préparés aux [[liaison chimique|liaisons moléculaires]]. [[Fichier:Hetat1s.jpg|vignette|Densités de probabilité de présence de l'électron, dans l'état fondamental de l'atome d'hydrogène. (1) Dans un plan {{math|O''xy''}} passant par le centre de l'atome, la densité ponctuelle <math>p(r)</math> est représentée par des niveaux de gris : elle est maximale au centre et décroît continûment en s'en éloignant. (2) Dans un diagramme {{math|O''rP''}} on a tracé le [[graphe d'une fonction|graphe]] de la densité radiale <math>P(r)</math> : elle croît depuis 0 puis décroît jusqu'à 0, et prend son maximum à une distance <math>r_1</math> égale au premier rayon de Bohr.]] Soit <math>p(r,\theta,\phi)</math> la densité de probabilité de présence de l'électron au point de [[coordonnées sphériques]] <math>(r,\theta,\phi)</math>. Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans l'[[Volume#Volume élémentaire|élément de volume]] <math>\mathrm d^3V=r^2\sin\theta\,\mathrm dr\,\mathrm d\theta\,\mathrm d\varphi</math> entourant le point <math>(r,\theta,\phi)</math> est <math>p(r,\theta,\phi)\,\mathrm d^3V</math>. Dans l'état fondamental, la densité de probabilité est de symétrie sphérique, c'est-à-dire que {{mvar|p}} ne dépend pas de {{mvar|θ}} ni de {{mvar|φ}} : on peut la noter plus simplement <math>p(r)</math>. On montre que <math>p(r)</math> est maximale pour <math>r=0</math> (et décroît jusqu'à 0 quand <math>r\to\infty</math>) ; autrement dit, le point où l'électron a le plus de chances de se trouver est au centre de l'atome. Considérons maintenant la densité radiale de probabilité de présence de l'électron, <math>P(r)</math>. Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans une couronne sphérique d'épaisseur <math>\mathrm dr</math> autour de la [[distance radiale]] {{mvar|r}}, de volume <math>\mathrm dV=4\pi r^2\mathrm dr</math>, est <math>P(r)\,\mathrm dr</math>, donc <math>P(r)=4\pi r^2p(r)</math>. On montre que <math>P(r)</math> est une fonction croissante puis décroissante de {{mvar|r}}, nulle pour <math>r=0</math> et <math>r\to\infty</math> et maximale pour <math>r=r_1</math> où <math>r_1</math> est le rayon de la première orbite du modèle de Bohr ({{unité|0,0529 nm}}). Autrement dit, la distance du centre de l'atome à laquelle l'électron a le plus de chances de se trouver est <math>r_1</math>. En fonction de l'état quantique de l'électron (fondamental, [[Niveau excité|excité]]…) ces nuages peuvent prendre différentes formes, qui sont décrites en particulier par les [[harmonique sphérique|harmoniques sphériques]]. La forme la plus simple est la symétrie sphérique, montrée en particulier, ci-dessus, dans le cas de l'état fondamental, |1s>. [[Fichier:Hydro2spz.png|vignette|Graphe de la densité de probabilité de présence.]] Des combinaisons linéaires de fonctions d'onde, utilisant des harmoniques sphériques distinctes, permettent l'apparition d'une anisotropie qui va devenir essentielle pour le passage de la notion d'atome à celle de [[molécule]]. Le schéma ci-contre montre une coupe de la densité de probabilité de présence de l'orbitale hybride |<math>2sp_{z}</math> > de l'atome d'hydrogène, coupe contenant ''Oz'' axe de symétrie de l'orbitale atomique. Pour cet exemple, l'axe ''Oz'' devient une direction privilégiée, mais de plus la densité de probabilité de présence s'étale plus loin pour une orientation donnée. Ce modèle permet d'expliquer : * la stabilité de l'atome, les charges sont accélérées, mais elles sont contraintes par la mécanique quantique ([[principe d'incertitude|relations d'incertitude]]) ; * la forme des molécules : orientation préférentielle des nuages électroniques ; * l'organisation des cristaux : le nuage électronique se comporte comme une coquille dure ; * les effets spectroscopiques (la quantification des échanges d'énergie) : le nuage ne peut prendre que des formes déterminées, notamment en ce qui concerne la distance ''r''<sub>1</sub> du maximum de densité au noyau. On notera pour terminer que des [[relativité restreinte|corrections relativistes]] sont à apporter, dans le cas des atomes de numéro atomique élevé, pour la détermination des niveaux internes (les vitesses des électrons sur les orbites du modèle de Bohr sont alors importantes). == Noyau atomique == {{Article détaillé|Noyau atomique}} Si la mécanique quantique permit d'expliquer rapidement les caractéristiques spectroscopiques des atomes et des molécules, le cœur de l'atome, son [[noyau atomique|noyau]], fut plus difficile à comprendre. Les difficultés sont ici de deux ordres : l'une correspondant à l'importance de l'énergie des particules sondes permettant d'atteindre les dimensions de l'ordre du fermi, l'autre à la nécessaire invention d'au moins une interaction supplémentaire permettant la stabilité d'un noyau constitué de protons (qui se repoussent électriquement) et de neutrons. Cette compréhension de la cohésion du noyau devait aussi expliquer les phénomènes de [[Désintégration alpha|radioactivité alpha]], [[Désintégration bêta|bêta]] et [[Rayon gamma|gamma]], dont les premières observations dataient de la dernière décennie du {{s-|XIX}}. La décennie qui précéda la [[Seconde Guerre mondiale]] mena à la découverte des deux interactions maîtresses de la stabilité du cœur : l'[[interaction forte]] et l'[[interaction faible]]. La petitesse de la portée de ces deux interactions, respectivement 10{{exp|-15}} m et 10{{exp|-18}} m explique les difficultés expérimentales rencontrées. Les difficultés théoriques ne manquent pas, non plus ; il ne s'agit pas de lois physiques aussi ''simples'' que celles de l'[[électromagnétisme]], même compliquées par la [[électrodynamique quantique|mécanique quantique]], mais de la compréhension de toutes les particules élémentaires… L'invention des [[quark]]s et des [[gluon]]s donne ainsi la vision actuelle de l'interaction qui maintient ensemble les nucléons. Cette physique nucléaire mène aussi à l'explication de la nucléosynthèse, expliquant les aspects nucléaires du [[tableau périodique des éléments|tableau de Mendeleïev]]. On se retrouve là dans le foisonnement de la ''naissance'' de l'univers et de la dynamique des étoiles. == Notation == Un atome est couramment désigné par son symbole chimique, complété par son [[nombre de masse]] A (égal au nombre de [[nucléon]]s de l'atome) placé en haut et à gauche du symbole. Exemple : le [[carbone]] 12 de nombre de masse 12 est noté <math>{}^{12}\mathrm C\,</math>. Il est d'usage de compléter cette écriture par le [[numéro atomique]] Z, placé en bas et à gauche du symbole, pour décrire une [[réaction nucléaire]] dans laquelle intervient un [[isotope]]. Le carbone 12 est ainsi noté <math>{}^{12}_{\ 6}\mathrm C\,</math>. Ainsi, le carbone 14 <math>{}^{14}_{\ 6}\mathrm C\,</math> et le carbone 12 <math>{}^{12}_{\ 6}\mathrm C\,</math> sont deux [[isotopes]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Atoms |wiktionary=atome |wikiversity=Structure de l'atome |wikiversity titre=Structure de l'atome }} === Bibliographie === * {{ouvrage |auteur1=Michel Chauvin |présentation en ligne=http://www.polymtl.ca/pub/doc.php?id=7874&l=fre |titre=De l'atome au nucléaire : un siècle de prouesses scientifiques et d'enjeux politiques |éditeur=Presses internationales Polytechnique |année=2009}}. * {{ouvrage |auteur1=Bernard Fernandez |éditeur=Ellipses |titre=De l'atome au noyau : une approche historique de la physique atomique et de la physique nucléaire |EAN=978-2-340-025158 |date=2018 |présentation en ligne=https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/de-l-atome-au-noyau-9782340025158/}} * {{ouvrage |auteur1=Ben Still |titre=La vie secrète des atomes - Les mystères des 118 éléments qui constituent la matière |éditeur=Dunod |année=2017}} * {{ouvrage |langue=en |auteur1=M. Russell Wehr |auteur2=James A. Richards, {{Jr.}} |titre=Physics of the atom |éditeur=Addison-Wesley Pubishing Company}}. === Filmographie === * [http://matice02.insa-lyon.fr/40w.wmv Le roman de l'atome], documentaire === Articles connexes === * [[Nucléosynthèse]] * [[Réaction chimique]] * [[Réaction nucléaire]] * [[Règle de l'octet]] * [[Règle du duet]] * [[Orbitale atomique]] * [[Atome d'hydrogène]] * [[Raie à 21 centimètres]] === Liens externes === * [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/eureka/atome-voyage-au-centre-de-la-matiere-7161541 « Atome : voyage au centre de la matière »], ''Eurêka !'', France Culture, 5 juillet 2022. * {{en}} [http://physics.nist.gov/cuu/Constants/Table/allascii.txt ''Fundamental Physical Constants – Complete Listing''] * [[Alfred Kastler]], [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/21/54/68/PDF/ajp-jphyscol197334C1004.pdf ''Le concept d'atome depuis cent ans''] {{pdf}} * [http://www.atomer.fr/1/Masses_atomiques_elements_atomes.html Masses des atomes classés par ordre alphabétique], sur ''atomer.fr'' * {{en}} [http://history.hyperjeff.net/statmech_slim.html ''Sketching of History of Statistical Mechanics and Thermodynamics''] * [http://www.astronoo.com/fr/articles/taille-des-atomes.html ''La taille des atomes''], Astronoo * {{vidéo}} e-penser, ''L'atome'' ([https://www.youtube.com/watch?v=3iIpl6tvT7A partie 1] et [https://www.youtube.com/watch?v=v7CKK7aoj_0 partie 2]), sur YouTube {{Palette|Tableau particules|Modèles atomiques|Éléments de la nature}} {{Portail|physique|chimie|matériaux}} [[Catégorie:Atome|*]] [[Catégorie:Histoire de la chimie]] [[Catégorie:Histoire de la physique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture%20en%20Arabie%20saoudite
Agriculture en Arabie saoudite
{{à recycler|date=mars 2018|thème=agriculture}} [[File:Tabuk_SPOT_1322.jpg|vignette|Champs de céréales en 2003.]] [[File:Saudi Arabian agricultural fields.png|vignette|Champs vus depuis la [[Station spatiale internationale]] dans la vallée de Sirhan près de la ville de [[Sakaka]] en 2012.]] L'[[agriculture]] représente approximativement 2 % du [[produit intérieur brut]] du [[Royaume d'Arabie saoudite]] et emploie près de 5 % de la population active. L'État est très engagé pour la production agricole du pays, qui doit cependant importer 70 % de sa nourriture. Les exportations sont principalement constituées de dattes, œufs, poisson, [[volaille]], fruits, [[Légume|légumes]] et fleurs<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Arabie Saoudite - Le Moci|site=Le Moci|lire en ligne=https://www.lemoci.com/fiche-pays/arabie-saoudite/|consulté le=2018-02-25}}.</ref>. == Caractéristiques générales == L'Arabie saoudite dispose de 3 millions d'hectares de terres arables<ref name="gouv.fr">{{lien web|url=http://agriculture.gouv.fr/arabie-saoudite|site=[[Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (France)]]|titre=Arabie saoudite|date=19 août 2016|consulté le=20 mars 2018}}.</ref>. Mais l'[[économie (activité humaine)|économie]] du royaume est quasiment fondée sur l'or noir et la dégringolade des tarifs pétroliers a dirigé à un relâchement du développement. Dès qu'ils ont atteint 3,5 % du produit intérieur brut il y a 1 an{{quand}}, la marge de progression économique saoudienne s'est clairement diminuée en 2016, n'atteignant que 1,2 % du produit intérieur brut en fonction des évaluations. Le gouffre de la dette est allé jusqu'à 14,1 % du produit intérieur brut, en augmentation importante face à 2015 mais inférieur aux estimations. Le déficit public (14 % du produit intérieur brut) a clairement amélioré mais demeure soutenable en raison des grandes stocks saoudiens. Les états financiers 2017 stoppent la politique de rigueur et envisagent des relevés de soutien à la marge de progression<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|nom1=Canada|prénom1=Agriculture et Agroalimentaire Canada;Gouvernement du|titre=Aperçu du marché - Arabie saoudite|url=http://www.agr.gc.ca/fra/industrie-marches-et-commerce/renseignements-sur-les-marches-internationaux-de-lagroalimentaire/moyen-orient-et-afrique/information-sur-les-marches/apercu-du-marche-arabie-saoudite/?id=1490121465390|site=agr.gc.ca|consulté le=2018-02-25}}.</ref>.[[File:Sorghum, Jazan.JPG|vignette|Champs de [[sorgo commun|sorgho]] en Arabie saoudite.]] == Production traditionnelle == La production traditionnelle se limite à de rares zones arables fertiles (3 % de la superficie, surtout dans les hautes terres du sud-ouest, en raison du passage de la mousson, et un peu dans le Nord-Ouest ([[Al-Hudud ach-Chamaliya]]) à ressources hydriques suffisantes (collines, montagnes ou vallées recevant de faibles précipitations, nombreux [[oued]]s, et absence de rivières et de lacs), essentiellement pour la survie du groupe sédentaire (clan, tribu), et accessoirement de vente aux villes, agglomérations, ou autres tribus, par l'intermédiaire de clans (semi-)nomades. Outre les hauteurs de l'[[Asir]] ([[Abha (Arabie saoudite)|Abha]]), du [[Jizan (province)|Jizan]], de l'[[Al Bahah (province)|Al Bahah]] et de [[Najran (province)|Najran]], la basse plaine côtière de la [[Tihama]] (ouest) supporte une agriculture de subsistance, pour une population peu nombreuse. À l'intérieur, au centre, au Nord et à l'Est, rares sont les zones à eaux souterraines permettant une agriculture limitée. Les rares grandes oasis sont sur sols passablement fertiles et nappes phréatiques élevées : [[Al-Hassa]] ([[Al-Hufuf]]), [[Al Khardj]], [[Al-'Ula]] ([[Dadan]]), [[Haïl]], [[Khaybar]], [[Qatif]], [[Sakaka]], [[Tabuk]], [[Tayma]], pour les dattes et les agrumes. L'élevage de bétail (ovins, caprins, bovins, camélidés), par des populations bédouines, est possible uniquement de manière semi-nomade, selon les zones et saisons (ou années) de disponibilité de fourrage et d'eau de pluie (sources et puits à entretenir, développer et partager), en accord, complémentarité et coopération (et parfois/souvent en conflit) avec les populations plus sédentaires. Les commerçants itinérants ([[route de l'encens]] et de la [[myrrhe]]) et les pèlerins ([[Hajj]]) circulent en caravanes avec approvisionnement et sous protection contre rémunération. Les bédouins eux-mêmes, généralement en petits groupes indépendants, familiaux, se protègent contre les incursions d'autres groupes, à l'intérieur de fédérations tribales, en développant des relations complexes intra-tribales et inter-tribales. Cette [[économie de subsistance]] tient jusque dans les années 1930. La [[Démographie de l'Arabie saoudite|population du pays]] dépasse rarement deux millions d'habitants pendant près de deux millénaires. Elle atteint 3 millions vers 1950, 4 vers 1960, 20 vers 2000, 35 en 2021. La [[démographie du Yémen]] suit à peu près la même courbe, de même que la [[démographie des Émirats arabes unis]] cumulée avec celle d'Oman, de Bahreïn, du Qatar. Au total, la péninsule arabique abrite environ 10 millions d'habitants en 1950 et 90 en 2020. == Histoire récente == La part de l'agriculture dans le PNB saoudien ne cesse de décroître depuis [[1960]] jusqu'à atteindre moins de 3 % du PIB au milieu des {{nobr|[[années 1970]]}}. Bénéficiant d'aides gouvernementales, le secteur reprend peu à peu de l'importance jusqu'à représenter 13 % du PNB vers [[1985]]. Il retombe pourtant à 7 % en [[1990]] et à 2,7 % en [[2014]]<ref name="cia">{{Lien web|langue=en |titre= Middle East : Saudi Arabia |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/saudi-arabia|date=19 novembre 2015 |site= [[The World Factbook]] |consulté le=22 novembre 2015 }}.</ref>. En revanche, le nombre de personnes employées par l'agriculture, l'[[élevage]] et la [[Pêche (halieutique)|pêche]] est en augmentation ; il équivaut en 2005 à 6,7 % de la population active<ref name="cia"/>. Le gouvernement encouragee vigoureusement les efforts en matière agricole dans les {{nobr|[[années 1980]]}} à [[Années 2000|2000]], poursuivant à long terme un objectif d'[[Sécurité alimentaire|autosuffisance alimentaire]] avant d’abandonner cet objectif. La surface cultivée passe de {{unité/2|600|à=700000|[[hectares]]}} dans les {{nobr|années 1980}} à un pic de {{nombre|2.5|millions}} hectares à 1991 à une moyenne de {{nombre|1.5|million}} d'hectares entre 1995 et 2006 avant de baisser à un million d'hectares en 2013. L'[[industrie agroalimentaire]] est en essor, utilisant surtout des produits de base importés, passant de 460 firmes en 2002 à 732 en 2012. En 2014, l'Arabie saoudite importe des ingrédients alimentaires et des produits en vrac pour un traitement ultérieur pour une valeur d'environ 4,5 milliards de dollars américains. Elle exporte une partie importante de sa production de produits alimentaires transformés, estimée à 2,9 milliards de dollars en 2014<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Saudi Arabia: Food Processing Ingredients|url=http://www.fas.usda.gov/data/saudi-arabia-food-processing-ingredients-0 |site=[[Département de l'Agriculture des États-Unis]] |date=7 décembre 2015 |consulté le=7 janvier 2016 }}.</ref>. == Culture du blé (1973-2016) == La production [[Céréale|céréalière]] saoudienne repose massivement sur l'[[irrigation]], à part dans les montagnes de l'[[Asir]] où les pluies de la [[mousson]] pourvoient aux besoins des cultures grâce à un système de rétention des eaux impliquant l'usage de [[Culture en terrasses|terrasses]]. Depuis [[1973]], l'objectif numéro un a été l'extension de la surface cultivée, en particulier dans les régions où le [[blé]] en culture irriguée domine. Cette surface cultivée est passée de {{nombre|2850|km|2}} en [[1973]] à {{nombre|12000|km|2}} en [[1990]] et {{nombre|16000|km|2}} en 2000, la majeure partie de l'expansion venant des terres à blé. Le gouvernement offrant plusieurs fois le prix du marché pour le [[blé]] produit dans le pays, la surface consacrée au blé a littéralement explosé, passant de {{unité/2|1500|à=6500|km|2}} en une dizaine d'années. En [[1954]], la production est seulement de {{nombre|4000|tonnes}}, mais le royaume devient autosuffisant en 1981 et en [[1989]], elle passe à {{nombre|3.1|millions}} de tonnes. Le record est atteint en 1991 avec {{nombre|4|millions}} de tonnes de blé qui ont donné lieu à {{nombre|7.9|milliards}} de [[Riyal saoudien|ryals saoudiens]] ({{nombre|2.9|milliards}} de dollars valeur 1991 soit {{Inflation|US|2.9|1991|r=0}} milliards de $ actuels) de [[subvention agricole]]<ref>{{ouvrage|langue=fr |titre=Examen des politiques céréalières : 1991-1992 |éditeur=Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture |année=1992 |pages totales=60 |passage=11 |isbn=978-9252032052 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Q19YNSS5LGoC&pg=PA8&lpg=PA8&dq=Examen+des+politiques+c%C3%A9r%C3%A9ali%C3%A8res:+1991-1992&source=bl&ots=NClV2NDj1W&sig=hqdWJFLLPr1MDu2na2BEa7SHI0Q&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiek8vb1KPJAhVL5xoKHaY2DWsQ6AEIITAA#v=onepage&q=Examen%20des%20politiques%20c%C3%A9r%C3%A9ali%C3%A8res%3A%201991-1992&f=false}}.</ref>. Les besoins domestiques se limitant à {{unité|800000|tonnes}}, l'excédent est alors exporté ou donné, faisant de ce pays le {{6e}} exportateur mondial<ref>{{Lien web|langue=en |auteur1= Nathan Halverson |titre=What California can learn from Saudi Arabia’s water mystery |url=https://www.revealnews.org/article/what-california-can-learn-from-saudi-arabias-water-mystery/ |date= 22 avril 2015 |site=Reveal News |consulté le=22 novembre 2015 }}.</ref> en 1992<ref name=":1">{{ouvrage|langue=fr |prénom1=Matthieu |nom1=Brun |titre=Mediterra : Logistique et commerce agro-alimentaires, un défi pour la Méditerranée |éditeur= Presses de Sciences Po |date=20 février 2014 |pages totales=556 |passage=132 |lire en ligne=http://ciheam.org/images/CIHEAM/PDFs/Publications/Mediterra/2014/mediterra_chap07.pdf}}.</ref>. Sous le règne de [[Fahd Ben Abdel Aziz Al-Saoud|{{nobr|Fahd {{Ier}}}}]], la région du [[Nadj]] se métamorphose : les Saoudiens font pousser du blé dans le désert ; le sable cède la place à des centaines de cercles de blés verts au centre desquels des arroseurs automatiques font jaillir l'eau : les fermes circulaires<ref>{{Lien web|titre= Les fermes circulaires d'Arabie Saoudite - Dezoom #2 |url= https://www.youtube.com/watch?v=Wou7bA3EbKA |date=5 juin 2019 |site=ARTE - YouTube |consulté le=06 Août 2020 }}. </ref>. Celle-ci provient de sources surexploitées depuis les {{nobr|années 1970}} et désormais en voie de disparition<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur1=David Rigoulet-Roze |titre=Et maintenant, l’Arabie saoudite confrontée à la disparition de son agriculture pour avoir abusé de ses ressources en eau |url=https://www.atlantico.fr/decryptage/2428388/et-maintenant-l-arabie-saoudite-confrontee-a-la-disparition-de-son-agriculture-pour-avoir-abuse-de-ses-ressources-en-eau-david-rigoulet-roze |date=13 novembre 2015 |site= Atlantico.fr |consulté le= 06 Août 2020}}. </ref>. L'agriculture consomme plus de 80 % de l’[[Géographie de l'Arabie saoudite#Hydrologie|eau du Royaume]], alors qu’elle ne fournit que 20 % de son alimentation. L’Arabie Saoudite décide pour limiter cette consommation excessive d'eau d’arrêter sa production de blé en 2016<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur1=David Rigoulet-Roze |titre=Et maintenant, l’Arabie saoudite confrontée à la disparition de son agriculture pour avoir abusé de ses ressources en eau |url=http://www.atlantico.fr/decryptage/et-maintenant-arabie-saoudite-confrontee-disparition-agriculture-pour-avoir-abuse-ressources-en-eau-david-rigoulet-roze-2428388.html/page/0/1 |date=9 novembre 2015 |site= Atlantico |consulté le= 11 novembre 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. == Politique agricole == L'Arabie saoudite a mené une politique agricole volontariste à partir des années 1970, visant à être autosuffisante<ref name="gouv.fr" />. Cet objectif est abandonné en 2008, en raison de sa trop forte consommation d'eau. Le royaume vise dès lors à « délocaliser » cette production agricole, notamment par l'achat de terres dans les pays voisins<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/04/17/l-arabie-saoudite-vise-une-autosuffisance-alimentaire-delocalisee_1181930_3244.html|site=Le Monde|titre=L'Arabie saoudite vise une autosuffisance alimentaire délocalisée|date=17 avril 2009|consulté le=20 mars 2018|auteur=Gilles Paris}}.</ref>. == Productions agricoles et animales == L'[[Arabie]] saoudite est un pays grand comme 4 fois la [[France]], essentiellement désertique, excepté une frange semi-désertique (< 200 mm de pluies) située au nord à proximité de la [[frontière]] jordanienne, et une petite chaîne montagneuse au Sud-Ouest (500 mm) à proximité de la mer rouge et du [[Yémen]] Les principales productions agricoles sont par ordre décroissant, les céréales, les fruits (dattes principalement), les fourrages et les légumes. [[Fichier:2016-08-19_10_22_44-1606-ci-resinter-fi-arabie-saoudite-v1.pdf_-_adobe_reader.png|vignette|tableau des productions agricoles en Arabie saoudite]] Les principales productions animales sont les vaches laitières, la volaille (poulet de chair et œufs), les chameaux, les petits ruminants, l’aquaculture. [[Fichier:Productions_Animales.png|vignette|Tableau des productions Animales en Arabie saoudite]] L’essentiel de la production est concentrée autour de quelques grandes [[entreprises]] intégrées, allant de la production agricole jusqu’au produit [[industriel]] fini. Les plus grandes d’entre elles ont été publiques avant d’être progressivement privatisées. Leurs productions étaient principalement les céréales, le fourrage et le lait, avant de diversifier leur production agricole et industrielle. Une part de plus en plus importante de leurs productions se fait en dehors du pays, Afrique et [[Amérique]] pour la production agricole, Moyen-Orient pour la production [[agroalimentaire]]. Seuls les élevages de chameaux et de petits ruminants sont majoritairement le fait de petites exploitations, le plus souvent [[bédouines]]<ref name="gouv.fr" />. L'Arabie saoudite a produit, en 2018 : * 1,3 million de tonnes de [[palmier dattier|dattier]] ({{2e}} producteur mondial après l'Égypte) ; * {{unité|634000|tonnes}} de [[pastèque]] ; * {{unité|624000|tonnes}} de [[Orge commune|orge]] ; * {{unité|586000|tonnes}} de [[blé]] ; * {{unité|482000|tonnes}} de [[pomme de terre]] ; * {{unité|312000|tonnes}} de [[tomate]] ; * {{unité|144000|tonnes}} de [[Sorgo commun|sorgho]] ; * {{unité|115000|tonnes}} de [[concombre]]... En plus de petites productions d'autres produits agricoles<ref> [http://www.fao.org/faostat/en/#data/QC/ Production en Arabie saoudite en 2018, par la FAO] </ref>. == Échanges commerciaux == Malgré une production agricole et agroalimentaire significative, l’Arabie saoudite importe près de 80 % de ses besoins alimentaires, 22Mds€ en 2015. Les principaux postes sont les céréales (premier importateur mondial d’[[orge commune|orge]]), les préparations alimentaires et les viandes (volailles principalement). [[Fichier:Echanges.png|vignette|Échanges Commerciaux en Arabie saoudite]] Au cours des 10 dernières années la croissance moyenne des importations agroalimentaires a été en moyenne de 12 % par an, et même de 15 % en moyenne pour les préparations alimentaires, la viande et les fruits et légumes. Ce taux de croissance exceptionnel résulte d’une forte hausse de la population et de son pouvoir d’achat. Elle a, par ailleurs, récemment réformé ses politiques agricoles en faisant des choix drastiques sur les productions qu’elle souhaite développer. Elle veut limiter l’utilisation de ses ressources en eau. L’Arabie saoudite souhaiterait développer ses exportations de dattes vers l’[[Europe]] et la France notamment. Malgré un triplement de ses exportations en 10 ans, sa part de marché n’est cependant que de 4 %, au {{5e|rang}}, loin derrière le [[Brésil]], l’[[Inde]] et les [[États-Unis]], à égalité avec l’[[Allemagne]], l’[[Irlande (pays)|Irlande]] et l’[[Égypte]]. À noter la présence des émirats [[arabes]] unis à la {{4e|place}}, qui correspond pour l’essentiel à des réexportations en provenance des mêmes pays d’origine précités. À noter la faible part de marché des céréales françaises dû aux conditions défavorables de la campagne 2014/2015 et pour le blé, à un taux de protéine, 11 %, ne répondant pas aux conditions des appels d’offres. [[Fichier:Echanges_2.png|vignette|Échanges Commerciaux en Arabie saoudite]] Les [[perspectives]] de développement des [[exportations]] concernent tous les secteurs tant la croissance du marché saoudien est importante et tant la [[notoriété]] des produits est bonne. À noter que le [[fonds souverain]] saoudien spécialisé dans l’agroalimentaire, la Saudi Agriculture and Livestock Investment Company et les entreprises saoudiennes en général sont très intéressées par la création de partenariats avec des entreprises françaises sous la forme de joints venture, de franchise, d’investissements croisés ou plus simplement de fourniture d’expertise. L’expérience récente dans les secteurs des céréales et de la viande notamment, montre que l’accès au marché des sociétés étrangères est très largement facilité, lorsque ces dernières acceptent des prises de participation de la part d’[[investisseurs]] saoudiens<ref name="gouv.fr" />. == Accords internationaux == Adhérent de l'[[organisation]] mondiale du [[commerce]] depuis 2005, {{15e}} exportateur international, membre du G20, l'Arabie saoudite endosse une fonction majeure dans la [[finance]] internationale ({{19e}} économie internationale). Élaboré sur la proximité des dispositifs stratégiques, culturels et économes, ce groupe prenne son temps pour réaliser ses ambitions, à la représentation de la conception d'un marché commun et d'une union monétaire qui paraît s'éloigner (retrait d'Oman et des EAU), malgré l'élaboration deux ans plus tôt d'un Conseil Monétaire commun et d'un coût douanier incroyable. Ce maillage bilatéral, régional et multilatéral permet à l'Arabie saoudite de rendre plus simple grandement ses transactions et l'extension de ses sociétés dans un autre pays, surtout dans les pays du golfe<ref name=":1" />. == Relations Bilatérales == Cette relation s'est accélérée avec la consultation au cours du mois de mai à [[Riyad]] de [[Nicolas Sarkozy]], qui a abouti à l'approbation d'un programme d'action très audacieux, comportant plusieurs programmes. Le déploiement de ce schéma a été engagée sans attendre avec le triomphe des deux Honoraires conjointes qui se sont tenues coup sur coup dans le courant de l'année 2015 dans la capitale, ensuite au mois d'{{date-|octobre 2015}} à Riyad en simultané qu'un important Communauté d'histoires. La quasi-totalité des protagonistes saoudiens admettent la qualité et le savoir-faire française dans le marché, mais regrette le pas beaucoup de visibilité de la proposition française sur le secteur saoudien. D'autres seraient susceptible de suivre dans les secteurs de la management des ressources marines, des recherches agronomique, de la [[fabrication]] animale<ref name=":0" />. [[Fichier:Relation_et_Agricole.png|vignette|Tableaux des Relations Bilatérales de l'Arabie saoudite]] == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Annexes == === Articles connexes === * [[Arabie préislamique]] * [[Histoire du commerce des épices]] * [[Histoire économique de l'Arabie saoudite]] === Liens externes === * {{en}} [http://www.saudinf.com/main/f1.htm Site SAUDINF] * {{en}} [http://earthtrends.wri.org/pdf_library/country_profiles/agr_cou_682.pdf Chiffres] {{pdf}} {{Palette|Agriculture en Asie}} {{Portail|Arabie saoudite|agriculture et agronomie}} [[Catégorie:Agriculture en Arabie saoudite|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amharique
Amharique
{{Unicode éthiopique}} {{Infobox Langue | nom = Amharique | nomnatif = {{Langue|am|አማርኛ}} (''{{Langue|am-Latn|āmariññā}}'') | pays = [[Éthiopie]] | région = | locuteurs = Maternelle : 29 millions (2015)<ref>{{en}} {{pdf}} http://www.csa.gov.et/newcsaweb/images/documents/surveys/Population%20and%20Housing%20census/ETH-pop-2007/survey0/data/Doc/Reports/National_Statistical.pdf {{p.|98}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} http://joshuaproject.net/languages/amh</ref>{{,}}<ref group=alpha>Le recensement de 2007 effectué par l'Agence Centrale des Statistiques recense en Éthiopie 29,33 % de la population nationale de locuteurs d'amharique en tant que langue maternelle. L'Organisation des Nations unies estimant la population éthiopienne en 2015 à {{formatnum:99391000}}, on obtient le nombre de {{formatnum:29156000}} ; un nombre très proche des {{formatnum:28506600}} en 2015 donné par Joshua Project, auquel est ajouté les locuteurs vivant en dehors de l’Éthiopie ({{formatnum:308000}}) pour un total de {{formatnum:28907000}} toujours selon Joshua Project ([[Ethnologue, Languages of the World|Ethnologue]] donnant quant à lui {{nombre|211600|locuteurs}} en dehors de l'Éthiopie en 2007). {{formatnum:29156000}} + {{formatnum:308000}} = {{formatnum:29464000}} en 2015.</ref> Seconde : 4 millions<ref>{{lien web |titre=Amharic |url=http://www.ethnologue.com/language/amh |site=Ethnologue |consulté le=02-09-2020}}.</ref> | typologie = {{SOV}} | couleurfamille = yellow | famille = {{Hiérarchie|éthiosémitique|amharique}} | langueofficielle = Régions et ville-régions éthiopiennes suivantes :<br />[[Addis-Abeba]] <br />[[Dire Dawa]] <br />[[Amhara (région)|Région amhara]]<br />[[Benishangul-Gumuz]]<br />[[Gambela]] <br />[[Région des nations, nationalités et peuples du Sud]] | académie = | iso1 = am | iso2 = amh | iso3 = amh | iso5 = | lingua = 12-ACB-a | glottolog = amha1245 | wals = amh | ietf = am | type = langue vivante | étendue = langue individuelle | échantillon = Article premier de la [http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=amh Déclaration universelle des droits de l'homme] ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français])<br /> <br /> {{lang|am|የሰው ፡ ልጅ ፡ ሁሉ ፡ ሲወለድ ፡ ነጻና ፡ በክብርና ፡ በመብትም ፡ እኩልነት ፡ ያለው ፡ ነው ፡ የተፈጥሮ ፡ የማስተዋልና ፡ ሕሊናው ፡ ስላለው ፡ አንዱ ፡ ሌላውን ፡ በወንድማማችነት ፡ መንፍስ ፡ መመልከት ፡ የገባዋል ።}}<br /> <br /> Translittération :<br /> ''{{lang|am-Latn|Yäsäw leje hulu siwäläd näts'ana bäkəbrəna bämäbtəm əkulenät yaläw näw yätäfät'ro yämastäwalenna həlinaw səlaläw andu lelawn bäwändmamačənät mänfəs mämälekät yägäbawal.}}'' }} L’'''amharique''' ({{MSAPI|/amaʁik/}}<ref group=alpha>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{prononciation|LL-Q150 (fra)-Pamputt-amharique.wav}} ; autonyme {{lang|am|አማርኛ|trans=āmariññā}} {{API|/amarɨɲːa/}} {{Prononciation|Amarigna.ogg}}) est une langue [[Langues chamito-sémitiques|chamito-sémitique]] de la famille des [[langue]]s [[Langue sémitique|sémitique]]s, une famille au sein de laquelle elle occupe, quant au nombre de locuteurs, la deuxième place après l'[[arabe]]. En raison de la politique linguistique avant la chute du [[Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste|Derg]], la langue est parlée en [[Éthiopie]] par une majorité de la population, soit comme [[langue maternelle]] {{incise|majoritairement par les [[Amharas]]}}, soit comme langue seconde ou véhiculaire. Depuis l'entrée en vigueur de la [[Constitution éthiopienne de 1994|Constitution de 1994]], l'amharique a perdu son statut de [[langue officielle]] unique, l'article 5-1 affirmant la reconnaissance par l'État du même statut pour toutes les [[Langues en Éthiopie|langues éthiopiennes]]<ref name="site du Conseil de la Fédération">[http://www.hofethiopia.org/HOF/HOF_Constitution.html Constitution éthiopienne sur le site du Conseil de la Fédération (version anglaise)]</ref> ; toutefois, l'article 5-2 accorde à l'amharique le statut de [[langue de travail]] du gouvernement fédéral<ref name="site du Conseil de la Fédération"/>. En dehors de l'Éthiopie, l'amharique est parlé par environ 2,7 millions de personnes vivant en [[Égypte]], en [[Israël]], à [[Djibouti]], au [[Yémen]], au [[Soudan]], aux [[États-Unis]], ainsi qu'en [[Érythrée]] par une partie de la population ayant connu la période antérieure à l'indépendance en [[1993]]. L'amharique s'écrit à l'aide de l'[[alphasyllabaire éthiopien]]. == Transcription == [[Fichier:Amharic.png|vignette|Langue amharique (écriture de la langue Ge'ez)]] Il n'existe pas de [[Romanisation (écriture)|romanisation]] standard de l'amharique, la graphie employée varie sensiblement selon les ouvrages et les langues. Il en existe cependant une transcription scientifique qui permet de rendre les [[Alphasyllabaire ge'ez|caractères ge'ez]] <ref group=alpha>Elle est utilisée, par exemple, dans le dictionnaire de Wolf Leslau, ''Concise amharic dictionary'', Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1976.</ref> de façon univoque. Elle exige des caractères spéciaux rarement disponibles sur les systèmes informatiques courants. On la rencontre donc peu en dehors des ouvrages de linguistique. == Écriture == {{Article connexe|Alphasyllabaire éthiopien}} === Différences avec l'alphasyllabaire éthiopien original === L'amharique s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire amharique, dérivé de l'[[alphasyllabaire éthiopien]]<ref name=leslau-reference1>Wolf Leslau, ''Reference Grammar of Amharic'', Harrassowitz, Wiesbaden, 1995, {{p.|1}}</ref>. Plusieurs lettres ont été ajoutées aux 26 de base : * sept consonnes dont six palatales : ሸ (šä), ቸ (čä), ኘ (ñä), ዠ (žä), ጀ (ǧä), ጨ (č'ä) et le ኸ (hä). Les six consonnes palatales correspondant à des dentales, c'est un élément bien visible dans la graphie. Les six nouvelles consonnes ont aussi été insérées dans l'alphabet après les dentales. {|class="wikitable" |- |'''Dentales'''||ሰ||ተ||ነ||ዘ||ደ||ጠ |- |'''Palatales'''||ሸ||ቸ||ኘ||ዠ||ጀ||ጨ |} * le ኧ (ä) * le ቨ (vä), utilisé pour les emprunts : ቪዛ (''viza'', visa) * un certain nombre de labio-vélaires. Outre les ajouts, l'alphasyllabaire amharique se distingue par la prononciation identique de quelques lettres différentes : * ሰ et ሠ : sä * ሀ, ሐ, ኀ et ኸ : [[consonne fricative glottale sourde]] * አ et ዐ : a * ጸ et ፀ : s'ä Historiquement, ces sons ont été distincts<ref name=leslau-reference2>Wolf Leslau, ''Reference Grammar of Amharic'', Harrassowitz, Wiesbaden, 1995, p. 2</ref>. Ainsi, አ (ʾ) et ዐ (ʿ) sont à l'origine un [[coup de glotte]] et une [[consonne pharyngale|pharyngale]] fricative sonore. Ces consonnes sont devenues des « porteurs de voyelles »<ref name=leslau-reference2/>. === Lecture === Tout comme l'alphasyllabaire éthiopien, l'amharique se lit de gauche à droite. Les caractères sont séparés et n'ont pas de forme initiale, médiane, finale ou cursive, ou de différenciation majuscule - minuscule<ref>Marcel Cohen, ''Traité de langue amharique (Abyssinie)'', Institut d'ethnologie, Paris, 1995 ({{3e}} éd.), p. 24</ref>. Chaque caractère se présente sous sept formes, appelées « ordres », correspondant à la voyelle<ref name=leslau-reference1/>. Les ordres portent tous un nom en [[ge'ez (langue)|ge'ez]], indiqué entre parenthèses<ref>Wolf Leslau, ''Reference Grammar of Amharic'', Harrassowitz, Wiesbaden, 1995, p. 31</ref> : * ä (ግዕዝ, ''gəʼəz'', « premier ») * u (ካዕብ, ''kaʼəb'', « deuxième ») * i (ሣልስ, ''saləs'', « troisième ») * a (ራብዕ, ''rabə(ʾ)'', « quatrième ») * e (ኃምስ, ''haməs'', « cinquième ») * ə (ሳድስ, ''sadəs'', « sixième ») * o (ሳብዕ, ''sabe(ʾ)'', « septième ») La lecture ne présente en général pas de difficultés ; par exemple, le troisième caractère de la première ligne se lit « ''hi'' ». Néanmoins, certains éléments sont sujets de réflexions. L'alphasyllabaire amharique n'indique pas les [[gémination]]s, ce qui peut prêter à confusion ; አለ peut se lire ''alä'', « il a dit » ou ''allä'', « il y a »<ref name=leslau-reference3>Wolf Leslau, ''Reference Grammar of Amharic'', Harrassowitz, Wiesbaden, 1995, p. 3</ref>. Seul le contexte permet un choix. Dans la retranscription, la gémination est indiquée par un redoublement de la consonne.<br/> Un deuxième problème se rapporte au sixième ordre ''ə'', qui peut être la consonne suivie de la voyelle ou la consonne uniquement<ref name=leslau-reference3/>. La connaissance du terme et de sa prononciation se révèle indispensable. Le mot ደንበር, « frontière » pourrait se lire ''dänəbär'', mais la lecture correcte est ''dänbär'', la consonne ''n'' étant prononcée sans la voyelle. Le sixième ordre n'est presque jamais prononcé à la fin du mot. On dira, pour le mot ስንት, « combien », ''sənt'' et non ''səntə''. Une des rares situations où ce sixième ordre est prononcé est la récitation de la poésie.<br> Enfin, les lettres suivantes sont lues avec un ''a'' au premier ordre et non un ''ä'' : ሀ (ha), ሐ (ha), ኀ (ha), አ (a) et ዐ (a). === Orthographe === L'orthographe est également peu compliquée, encore en raison de la nature de l'alphasyllabaire. Un questionnement existe autour du choix dans les lettres prononcées de manière identique. Celles-ci portent d'ailleurs des noms spécifiques pour bien les distinguer<ref name=leslau-reference2/>. La lettre est nommée en référence à un mot dans lequel on l'emploie. Ainsi, on parle du ንጉሡ ፡ ሠ, ''nəgusu sä'', ce qui signifie « le sä de nəgus », c'est-à-dire celui employé pour écrire le mot « nəgus ». <br> * les deux ''sä'' : * ሰ : እሳቱ ፡ ሰ, ''əsatu sä''. On utilise cette lettre pour écrire le mot እሳት, ''əsāt'' en ge'ez et ''əsat'', en amharique : « feu ». * ሠ : ንጉሡ ፡ ሠ, ''nəgusu sä'', utilisée pour le mot ንጉሥ, ''nəgus'', « roi » en ge'ez et en amharique. * les trois ''h'', lus avec une voyelle ''a'' au premier ordre, strictement identique au quatrième : * ሀ : ሃሌታው ፡ ሀ, ''halletaw ha''. ሃሌታ, ''hālletā'' signifie « chanter alléluia » en ge'ez. * ሐ : ሐመሩ ፡ ሐ, ''hameru ha''. ሐመር, ''ḥamar'', « bateau » en ge'ez. * ኀ : ብዙኀኑ ፡ ኀ, ''bəzuhanu ha''. ብዙኃን, ''bəzuḫān'', « beaucoup » en ge'ez. * les deux ''a'', lus ''a'' aux premier et quatrième ordres: * አ : አሌፉ ፡ አ, ''alefu a''. Le [[Aleph (lettre)|a aleph]]. * ዐ : ዐይኑ ፡ ዐ, ''aynu a''. Le [[ʿAyin (lettre)|a ʿayin]]. * les deux ''s'ä'' : * ጸ : ጸሎቱ ፡ ጸ, ''sʼälotu sʼä''. ጸሎት, ''sʼalot'', en ge'ez et ''sʼälot'', en amharique : « prière ». * ፀ : ፀሐዩ ፡ ፀ, ''sʼähayu sʼä''. ፀሐይ, ''sʼaḥay'', en ge'ez et ''sʼähay'', en amharique : « soleil ». Le choix d'un caractère ne modifie en rien la prononciation. Toutefois, la décision d'écrire avec une lettre au lieu qu'une autre renvoie généralement à l'étymologie ge'ez<ref>Wolf Leslau, ''Reference Grammar of Amharic'', Harrassowitz, Wiesbaden, 1995, p. 4</ref>, défendue par les traditionalistes. Un exemple est celui du mot ንጉሥ, ''nəgus'', qui s'écrit avec le ''sä'' ሠ et non ሰ. Pour ce terme, l'écriture d'origine est généralement respectée et connue, ce qui n'est pas toujours le cas. Il y a des débats entre traditionalistes sur les étymologies afin de justifier le choix d'un caractère. {|class="wikitable" |+ Alphasyllabaire amharique ! !''ä*'' !''u'' !''i'' !''a'' !''e'' !''ə'' !''o'' !''ʷä'' !''ʷi'' !''ʷa'' !''ʷe'' !''ʷə'' |- |''h''||ሀ*||ሁ||ሂ||ሃ||ሄ||ህ||ሆ|||||||||| |- |''l''||ለ||ሉ||ሊ||ላ||ሌ||ል||ሎ||||||ሏ|||| |- |''h''||ሐ*||ሑ||ሒ||ሓ||ሔ||ሕ||ሖ||||||ሗ|||| |- |''m''||መ||ሙ||ሚ||ማ||ሜ||ም||ሞ||||||ሟ|||| |- |''s''||ሠ||ሡ||ሢ||ሣ||ሤ||ሥ||ሦ||||||ሧ|||| |- |''r''||ረ||ሩ||ሪ||ራ||ሬ||ር||ሮ||||||ሯ|||| |- |''s''||ሰ||ሱ||ሲ||ሳ||ሴ||ስ||ሶ||||||ሷ|||| |- |''š''||ሸ||ሹ||ሺ||ሻ||ሼ||ሽ||ሾ||||||ሿ|||| |- |''q''||ቀ||ቁ||ቂ||ቃ||ቄ||ቅ||ቆ||ቈ||ቊ||ቋ||ቌ||ቍ |- |''b''||በ||ቡ||ቢ||ባ||ቤ||ብ||ቦ||||||ቧ|||| |- |''v''||ቨ||ቩ||ቪ||ቫ||ቬ||ቭ||ቮ||||||ቯ|||| |- |''t''||ተ||ቱ||ቲ||ታ||ቴ||ት||ቶ||||||ቷ|||| |- |''č''||ቸ||ቹ||ቺ||ቻ||ቼ||ች||ቾ||||||ቿ|||| |- |''h''||ኀ*||ኁ||ኂ||ኃ||ኄ||ኅ||ኆ||ኈ||ኊ||ኋ||ኌ||ኍ |- |''n''||ነ||ኑ||ኒ||ና||ኔ||ን||ኖ||||||ኗ|||| |- |''ñ''||ኘ||ኙ||ኚ||ኛ||ኜ||ኝ||ኞ||||||ኟ|||| |- |''ʾ''||አ*||ኡ||ኢ||ኣ||ኤ||እ||ኦ||||||ኧ|||| |- |''k''||ከ||ኩ||ኪ||ካ||ኬ||ክ||ኮ||ኰ||ኲ||ኳ||ኴ||ኵ |- |''h''||ኸ||ኹ||ኺ||ኻ||ኼ||ኽ||ኾ|||||||||| |- |''w''||ወ||ዉ||ዊ||ዋ||ዌ||ው||ዎ|||||||||| |- |''ʾ''||ዐ*||ዑ||ዒ||ዓ||ዔ||ዕ||ዖ|||||||||| |- |''z''||ዘ||ዙ||ዚ||ዛ||ዜ||ዝ||ዞ||||||ዟ|||| |- |''ž''||ዠ||ዡ||ዢ||ዣ||ዤ||ዥ||ዦ||||||ዧ|||| |- |''y''||የ||ዩ||ዪ||ያ||ዬ||ይ||ዮ|||||||||| |- |''d''||ደ||ዱ||ዲ||ዳ||ዴ||ድ||ዶ||||||ዷ|||| |- |''ǧ''||ጀ||ጁ||ጂ||ጃ||ጄ||ጅ||ጆ||||||ጇ|||| |- |''g''||ገ||ጉ||ጊ||ጋ||ጌ||ግ||ጎ||ጐ||ጒ||ጓ||ጔ||ጕ |- |''t{{'}}''||ጠ||ጡ||ጢ||ጣ||ጤ||ጥ||ጦ||||||ጧ|||| |- |''č{{'}}''||ጨ||ጩ||ጪ||ጫ||ጬ||ጭ||ጮ||||||ጯ|||| |- |''p{{'}}''||ጰ||ጱ||ጲ||ጳ||ጴ||ጵ||ጶ||||||ጷ|||| |- |''s{{'}}''||ጸ||ጹ||ጺ||ጻ||ጼ||ጽ||ጾ||||||ጿ|||| |- |''s{{'}}''||ፀ||ፁ||ፂ||ፃ||ፄ||ፅ||ፆ|||||||||| |- |''f''||ፈ||ፉ||ፊ||ፋ||ፌ||ፍ||ፎ||||||ፏ|||| |- |''p''||ፐ||ፑ||ፒ||ፓ||ፔ||ፕ||ፖ||||||ፗ|||| |} {{*}} Au premier ordre, les lettres ሀ, ሐ, ኀ, አ et ዐ sont lues avec une voyelle ''a'' identique au quatrième ordre. == Phonologie == === Consonnes === Les [[consonne éjective|consonnes éjectives]] correspondent aux [[consonnes emphatiques]] du [[proto-sémitique]]. Elles sont transcrites avec un [[point suscrit]]. Dans les tableaux ci-dessous, les symboles qui ne font pas partie de l'[[Alphabet Phonétique International]] sont indiqués entre parenthèses. {| class="wikitable" |+ Consonnes |- !colspan="2"| !bilabiale !dentale !palato-alvéolaire<br />palatale !vélaire !glottale |- !rowspan="3"|occlusives !non-voisées |{{IPA|p}} |{{IPA|t}} | |{{IPA|k}} |{{IPA|ʔ}} (ʾ) |- !voisées |{{IPA|b}} |{{IPA|d}} | |{{IPA|g}} | |- !éjectives |{{IPA|pʼ}} (p', p̣) |{{IPA|tʼ}} (t', ṭ) | |{{IPA|kʼ}} (q, ḳ) | |- !rowspan="3"|affriquées !non-voisées | | |{{IPA|t͡ʃ}} (č) | | |- !voisées | | |{{IPA|d͡ʒ}} (ǧ) | | |- !éjectives | |{{IPA|t͡sʼ}} (s') |{{IPA|t͡ʃʼ}} (č', č̣) | | |- !rowspan="2"|fricatives !non-voisées |{{IPA|f}} |{{IPA|s}} |{{IPA|ʃ}} (š) | |{{IPA|h}} |- !voisées | |{{IPA|z}} |{{IPA|ʒ}} (ž) | | |- !colspan="2"|nasales |{{IPA|m}} |{{IPA|n}} |{{IPA|ɲ}} (ñ) | | |- !colspan="2"|liquides |{{IPA|w}} |{{IPA|l}} |{{IPA|j}} (y) | | |- !colspan="2"|roulées | |{{IPA|r}} | | | |} === Voyelles === {| class="wikitable" |+ Voyelles |- ! !antérieures !centrales !postérieures |- !hautes |{{IPA|i}} |{{IPA|ɨ}} (ə) |{{IPA|u}} |- !moyennes |{{IPA|e}} |{{IPA|ə}} (ä) |{{IPA|o}} |- !basses | |{{IPA|a}} | |} [[Image:Amharic vowel chart.svg|275px]] == Histoire == [[Fichier:Whedefit Gesgeshi Woude Henate Ethiopia (Title).png|vignette|350px|Titre de l'[[Wedefit Gesgeshi Woude Enat Ityopya|hymne national éthiopien]] écrit en amharique.]] Selon le ''Dictionnaire historique de la Bible'', il aurait commencé à supplanter le [[guèze]] en Abyssinie, vers l’an 1300, et on le parlait vers 1900 dans presque toute cette région. Les missionnaires catholiques furent les premiers qui essayèrent de traduire en amharique des parties de l'[[Saintes Écritures|Écriture]] ; mais leurs travaux n’ont jamais été imprimés<ref name="DictBible">{{ouvrage|auteur=F. Vigouroux|titre=Dictionnaire historique de la Bible|chap=AMHARIQUE (VERSION) DE LA BIBLE|éditeur=Letouzey et Ané|année=1912|lieu=Paris|passage=493}}.</ref>. La Bible fut traduite pour la première fois, en entier, de 1810 à 1820, par [[Jean-Louis Asselin de Cherville|Asselin de Cherville]], consul de France au Caire, aidé d’un vieillard appelé Abou-Roumi. Sa traduction fut achetée par la [[British and Foreign Bible Society|Bible Society]], et revue par J. P. Platt, qui fit paraître les Évangiles (1824), et le Nouveau Testament complet (1829). L’Ancien Testament parut en 1840, et une édition complète de la Bible, en 1842. La ''Bible Society'' a publié en 1875 une édition nouvelle, revue par le Dr Krapf, avec le concours de plusieurs Abyssiniens<ref name="Bagster">Voir {{ouvrage|langue=en|auteur=Samuel Bagster & Sons|titre=The Bible of every land|sous-titre=A History of the Sacred Scriptures in Every Language and Dialect Into Which Translations Have Been Made|format=in-4°|lieu= Londres|année=1860|pages=570 |ISBN= 1528067673 | passage=61}}</ref>. De nos jours, l'amharique est la langue majoritaire des Éthiopiens, dont 27 millions en langue maternelle. En comptant les Éthiopiens qui le parlent en seconde langue, plus de 50 millions d'Éthiopiens savent sans doute parler l'amharique sur 85 millions d'habitants. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références|taille=35}} == Voir aussi == {{autres projets|wikiversity = Département:Amharique|wikiversity titre = Département d'amharique}} === Bibliographie === * {{en}} Wolf Leslau, ''Reference grammar of Amharic'', Otto Harrassowitz Verlag, 1995, 1044 pages * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marcel Cohen]]|titre=Traité de langue amharique|sous-titre=(Abyssinie)|lieu=Paris|éditeur=Institut d'ethnologie, Musée de l'homme|collection=Travaux et mémoires de l'Institut d'ethnologie|numéro dans collection=24|année=1995|année première édition=1936|réimpression=1970|pages totales=444|format=444 pages et 33 tableaux|isbn=978-2-85265-016-9|oclc=35229079}} * Girma Awgichew Demeke, ''The Origin of Amharic'', Addis Abeba, [[Centre français des études éthiopiennes]], études éthiopiennes {{n°|5}}, 2009 === Dictionnaires === * J. Baetman, ''Dictionnaire amharigna-français suivi d'un vocabulaire français-amharigna'', Dire Daoua, 1929, 21p. + 1262 & 433 cols * {{en}} Wolf Leslau, ''Concise amharique dictionary'', Wiesbaden, 1976, 538 p. * [[Berhanou Abebe]], Eloi Fiquet (dir.), ''Dictionnaire français-amharique'', Shama Books, 2003, 524 p. * Berhanou Abebe (dir.); ''Dictionnaire amharique-français'', Shama Books, 2004, 351 p. * {{Ouvrage |langue=it, am |auteur1=Berhanu Abebe |auteur2=[[Gianfrancesco Lusini]] |titre=Vocabolario italiano amarico, lingua ufficiale dell'Etiopia |lieu=Adis Ababa |éditeur=Arada books |année=2014 |pages totales=389 |isbn=978-99944-866-4-9}}. === Articles connexes === * [[Linguistique]] ** [[Liste de langues]] *** [[Langues par famille]] **** [[Langues chamito-sémitiques]] ***** [[Langues sémitiques]] ****** [[Langues éthiosémitiques]] *** [[Langues par zone géographique]] **** [[Langues en Afrique]] ***** [[Langues en Éthiopie]] ** [[Alphasyllabaire guèze]] (ou alphasyllabaire éthiopien) * [[Wikipédia en amharique]] === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://archive.phonetics.ucla.edu/Language/AMH/amh.html Listes de mots et documents sonores en amharique] (The [[Université de Californie à Los Angeles|UCLA]] Phonetics Lab Archive) * [http://www.lexilogos.com/amharique_dictionnaire.htm Ressources dictionnaires et autres en amharic ] * [http://scripts.sil.org/cms/scripts/page.php?site_id=nrsi&item_id=AbyssinicaSIL Fonte et clavier amharique gratuits] {{Portail|langues|Éthiopie}} [[Catégorie:Langue amharique|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue officielle]] [[Catégorie:Langue en Éthiopie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9%20Gide
André Gide
{{Voir homonymes|Gide}} {{Infobox Biographie2|charte=écrivain}} '''André Gide''' est un [[écrivain]] [[France|français]], né le {{date de naissance|22|novembre|1869}} à [[6e arrondissement de Paris|Paris {{6e}}]]<ref>[[Archives de Paris]], [[État civil|état-civil]], registre des naissances du {{6e}} arrondissement, 10/11/1869 - 09/12/1869, V4E 746.</ref> et mort le {{date de décès|19|février|1951}} à [[7e arrondissement de Paris|Paris {{7e}}]]. Il obtient le [[prix Nobel de littérature]] en [[1947 en littérature|1947]]. Après une jeunesse perturbée par le [[puritanisme]] de son milieu, le jeune Parisien, qui se lie d'une amitié intense et tourmentée avec [[Pierre Louÿs]], tente de s'intégrer au milieu littéraire post-[[Symbolisme (art)|symboliste]] et d'épouser sa cousine. Une rencontre avec [[Oscar Wilde]] et un voyage initiatique avec [[Paul Albert Laurens]] le font rompre avec le protestantisme et vivre son homosexualité. Il écrit notamment ''[[Paludes]]'' qui clôt sa période symboliste et, après la mort « libératrice » de sa mère et ses noces avec sa cousine Madeleine en 1895, il achève ''[[Les Nourritures terrestres]]'', dont le [[lyrisme]] est salué par une partie de la critique à sa parution en 1897, mais qui est aussi critiqué pour son individualisme. Après des échecs au théâtre, il s'affirme comme un romancier moderne dans la construction et dans les thématiques — en faisant notamment de l’[[arbitraire]] un sujet privilégié de sa réflexion<ref>{{Article|auteur1=Martine Léonard|titre=André Gide et la mise en scène textuelle|périodique=[[Études françaises]]|volume=14|numéro=1-2|date=avril 1978|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/036664ar|pages=47}}</ref> — et s'impose dans les revues littéraires. Si André Gide y soutient le combat des [[Affaire Dreyfus|dreyfusards]], mais sans [[militantisme]], il préfére les amitiés littéraires {{incise|[[Roger Martin du Gard]], [[Paul Valéry]] ou [[Francis Jammes]]}}, amitiés qui s'effacent parfois avec le temps comme celle de Pierre Louÿs. C'est avec ces amis qu'il fonde ''[[La Nouvelle Revue française]]'' (''NRF''), dont il est le chef de file et joue dès lors un rôle important dans les lettres françaises. Parallèlement, il publie des romans sur le couple qui le font connaître, comme ''[[L'Immoraliste]]'' en 1902 ou ''[[La Porte étroite]]'' en 1909. Ses autres romans publiés avant et après la [[Première Guerre mondiale]] {{incise|''[[Les Caves du Vatican]]'' (1914) délibérément disloqué, ''[[La Symphonie pastorale (roman)|La Symphonie pastorale]]'' (1919), son livre le plus lu, traitant du conflit entre la morale religieuse et les sentiments, ''[[Les Faux-monnayeurs]]'' (1925) à la narration non linéaire}} l'établissent comme un écrivain moderne de premier plan auquel on reproche parfois une certaine [[préciosité]]. Les préoccupations d'une vie privée marquée par l'[[homosexualité]] assumée et le désir de bousculer les tabous sont à l'origine de textes plus personnels comme ''[[Corydon (Gide)|Corydon]]'' (publié tardivement en 1924) où il défend l'homosexualité et la [[pédérastie]]. Puis ''[[Si le grain ne meurt]]'' (1926), récit autobiographique relate sa petite enfance bourgeoise, ses attirances pour les garçons et sa vénération pour sa cousine Madeleine, qu'il finit par épouser tout en menant une vie privée compliquée. Son œuvre trouve ensuite un nouveau souffle avec la découverte des réalités du monde auxquelles il est confronté. Ainsi, le voyageur esthète découvre l'[[Afrique subsaharienne]] et publie en 1927 le journal de son ''[[Voyage au Congo]]'', dans lequel il dénonce les pratiques inhumaines des compagnies concessionnaires, mais aussi celles de l'administration coloniale et l'attitude de la majorité des [[Européen]]s à l'égard des populations colonisées, déclenchant une crise politique. Au début des années 1930, il s'intéresse au [[communisme]], s'enthousiasme pour le [[Union des républiques socialistes soviétiques|régime soviétique]], mais subit une désillusion lors de son voyage sur place à l'été 1936. Il publie son témoignage la même année, ''[[Retour de l'U.R.S.S.]]'', qui lui vaut de virulentes attaques des communistes. Il persiste cependant dans sa dénonciation du totalitarisme soviétique au moment des [[procès de Moscou]] et s'engage, parallèlement, dans le combat des intellectuels contre le [[fascisme]]. En 1940, accablé par les circonstances, il abandonne ''[[La Nouvelle Revue française]]'' et quasiment l'écriture en se repliant sur la [[Côte d'Azur]], puis en [[Afrique du Nord]] durant la [[Seconde Guerre mondiale|guerre]]. Après le conflit, il est mis à l'écart de la vie littéraire, mais honoré par le [[prix Nobel de littérature]] en 1947. Il se préoccupe dès lors de la publication intégrale de son ''Journal''. Il meurt le {{date-|19 février 1951}}. == Biographie == === Enfance === [[Fichier:André Gide plaque, 1bis rue Vaneau, Paris 7.jpg|vignette|250px|<center>Plaque au 1bis, [[rue Vaneau]], [[Paris]] ([[7e arrondissement de Paris|{{7e}}]])</center>]] Paul Guillaume André Gide naît le {{Date-|22 novembre 1869}} au 19 de la [[Rue de Médicis|rue Médicis]], dans le [[6e arrondissement de Paris|{{6e}} arrondissement]] de Paris. Son père est Jean Paul Guillaume Gide, professeur à la [[faculté de droit de Paris]], mort le 28 octobre 1880<ref>[[Archives de Paris]], [[État civil|état-civil]], registre des décès, 07/10/1880 - 11/11/1880, V4E 3228.</ref>, et sa mère Juliette Marie Rondeaux. Le premier, originaire d'[[Uzès]], descend d'une austère famille [[huguenot]]e qui cultive le souvenir des [[dragonnades]] et l'esprit de résistance<ref group="p">A. Gide, ''Si le grain ne meurt'', {{p.|44}}, [[Éditions Gallimard|Gallimard]], Paris, 1955. </ref>. La seconde est la fille de riches bourgeois rouennais, protestants également. L'enfance de Gide est marquée par une alternance entre des séjours en [[Normandie]] {{incise|à [[Rouen]], dans la famille Rondeaux, et à [[La Roque-Baignard]] (Calvados), propriété maternelle}} et des séjours chez sa grand-mère paternelle à [[Uzès]], dont il aime passionnément les paysages. Il attachera beaucoup d'importance à ces influences contradictoires, quitte à exagérer leur caractère antithétique. Il est aussi le neveu de l'économiste [[Charles Gide]]. À Paris, les Gide habitent successivement 19 [[rue de Médicis]], puis [[rue de Tournon]] (à partir de 1875), à proximité du [[jardin du Luxembourg]]. Non loin d'eux, s'installe Anna Shackleton, une pieuse Écossaise jadis placée auprès de la famille Rondeaux comme gouvernante et institutrice de Juliette, qui s’est liée avec elle d'une amitié indéfectible. Anna Shackleton, par sa douceur, sa gaieté et son intelligence, joue un rôle important auprès du jeune Gide. Évoquée dans la ''Porte étroite'' et dans ''[[Si le grain ne meurt]]'', sa mort, en 1884, le marque profondément et douloureusement. Enfant, André Gide commence l'apprentissage du piano, qu'il redécouvrira dans les [[années trente]] au contact de [[Youra Guller]]<ref>[[Dominique Fernandez|D. Fernandez]], ''[[Ramon Fernandez (écrivain)|Ramon]]'', {{p.|302–306}}, [[Éditions Grasset|Grasset]], Paris, 2008 {{ISBN|2246739411}}.</ref>, rencontre qui réorientera le dernier tiers de sa vie<ref group="p">A. Gide, Lettre à [[Jacques Schiffrin]], 29 septembre 1949.</ref>. Interprète sensible à l'analyse fine et originale, il regrettera de ne pas avoir connu assez tôt les professeurs qui eussent fait de lui un véritable musicien. En 1877, il intègre l'[[École alsacienne]], entamant une scolarité discontinue<ref>Colombe Schneck, « École alsacienne, les liens du rang », ''[[GQ (magazine)|GQ]]'', septembre 2015, pages 94-98.</ref>. En effet, il est bientôt renvoyé pour trois mois après s'être laissé aller à ses {{Citation|mauvaises habitudes}}, c'est-à-dire la masturbation. Peu après son retour en classe {{incise|{{Citation|guéri}} par les menaces de castration d'un médecin et la tristesse de ses parents}} la maladie l'en éloigne à nouveau. Malgré les objurgations médicales et parentales, l'onanisme {{incise|qu’il nomme {{Citation|vice}}<ref group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', I, chapitre 7</ref> et qu'il ne pratique pas sans un fort goût de péché et de triste défaite}} reprendra plus tard sa place parmi ses habitudes, ce qui lui fera écrire à {{nobr|23 ans}} qu'il a vécu jusqu'à cet âge {{Citation|complètement vierge et dépravé}}<ref group="p">''Journal'', mars 1893</ref>. Le décès de son père, le {{date|28|octobre|1880}}, l'écarte un peu plus d'une scolarité normale. Déjà marqué par la mort d'un petit cousin, Émile Widmer, qui provoque chez lui une profonde crise d'angoisse, baptisée, d'après [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], du nom allemand de ''Schaudern'', André perd, avec la mort de Paul Gide, une relation heureuse et tendre, qui le laisse seul face à sa mère : {{Citation|Et je me sentis soudain tout enveloppé par cet amour, qui désormais se refermait sur moi}}<ref group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', I, chapitre 3</ref>. Juliette Gide, souvent présentée comme une mère rigoriste et castratrice, n'en éprouve pas moins pour son enfant un amour profond, tout comme celui qu'André Gide lui porte. Elle aura toujours à cœur de l'accompagner dans son cheminement intellectuel – quitte à y porter la contradiction – et montrera une souplesse d'esprit bien supérieure à celle que l'on pouvait attendre d'une jeune fille Rondeaux. Il n'en reste pas moins que son amour étouffant, sa {{Citation|sollicitude sans cesse aux aguets}}<ref group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', II, chapitre 2</ref> a souvent excédé son fils. Durant l'année 1881, Juliette Gide l'emmène d'abord en [[Normandie]] {{incise|il y connaît un second ''Schaudern'' : {{Citation|Je ne suis pas pareil aux autres ! Je ne suis pas pareil aux autres<ref name="autogenerated1" group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', I, chapitre 5</ref> !}})}} où elle confie son instruction à un précepteur peu inspiré. Puis elle le conduit à [[Montpellier]], auprès de l'oncle Charles Gide. Persécuté par ses condisciples, Gide échappe au lycée grâce à une maladie nerveuse plus ou moins simulée. Après une série de cures, il réintègre l'[[École alsacienne]] en 1882, avant que des migraines ne l'en chassent. Suit une alternance de séjours entre Paris et Rouen, où le jeune André est confié à des professeurs particuliers à l'efficacité variable. === Vocations === [[Fichier:André Gide01.jpg|vignette|gauche|200px|André Gide par [[Théo van Rysselberghe]].<br />Détail de ''La Lecture par [[Émile Verhaeren]]''.]] Durant l'un de ses séjours à [[Rouen]], à l'automne 1882, il surprend le chagrin secret que sa cousine Madeleine entretient à propos des relations adultères de sa mère. Dans son émotion, il découvre {{Citation|un nouvel orient à [sa] vie}}<ref name="autogenerated1" group="p"/>. Là naît une relation longue et tortueuse. Gide est fasciné par la jeune fille, par sa conscience du mal, son sens rigide et conformiste de ce qu'il faut faire, une somme de différences qui l'attire. Il se construit peu à peu de sa cousine une image parfaite dont il tombe amoureux, de façon purement intellectuelle et néanmoins passionnée. À partir de 1883, il suit pendant deux ans des cours particuliers chez M. Bauer. Auprès de celui-ci, il découvre, entre autres, le ''Journal'' d'[[Henri-Frédéric Amiel|Amiel]], qui l'incitera bientôt à tenir son propre journal intime. Son cousin Albert Démarest, par son attention bienveillante et ouverte, joue également un rôle important auprès de lui, obtenant par exemple de sa mère réticente l'accès à la bibliothèque paternelle. Entre 1885 et 1888, le jeune André vit une période d'exaltation religieuse {{incise|qualifiée {{Citation|d'état séraphique}}<ref group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', I, chapitre 8</ref>}} qu'il partage avec sa cousine grâce à une correspondance nourrie et des lectures communes. Il puise abondamment dans la Bible, les auteurs grecs, et pratique l'ascétisme. En 1885, il fait connaissance à [[La Roque-Baignard]] de [[François de Witt-Guizot]], qu'il associe un temps à son mysticisme. L'année suivante, c’est le pasteur [[Élie Allégret]], précepteur d'un été, qui devient son ami. André Gide pour rattraper son retard scolaire est placé à la [[Jean-Jacques Keller (pédagogue)#La pension Keller|pension Keller]], maison d’éducation protestante ouverte au 4 [[rue de Chevreuse]] en 1834 par [[Jean-Jacques Keller (pédagogue)|Jean-Jacques Keller]] (1809-1889, pédagogue zurichois anciennement sous-directeur au collège Sainte-Barbe-des-Champs à [[Fontenay-aux-Roses]]) et par Valdemar Monod (1807-1870, frère du prédicateur [[Adolphe Monod]]), lequel quittera rapidement cette institution pour prendre une charge de courtier maritime. À l’époque de Gide, l’institution était dirigée par le fils Keller, Jean-Jacques-Édouard (1837-1913), le « Monsieur Jacob » dont parle ''[[Si le grain ne meurt]]''<ref group="p">''Si le grain ne meurt'', in ''Souvenirs et Voyages'', Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2001, {{p.|217}}</ref>{{,}}<ref>Jean Delay, ''La Jeunesse d'André Gide'', Gallimard, 1956, {{p.|346-347}}</ref>. Les comptes de la mère d’André Gide<ref>[[Martine Sagaert]], « Les Petits Comptes d'une grande bourgeoise : {{Mme}} Gide », ''Historama'' {{numéro}}56, octobre 1988, {{p.|76-81}}</ref> permettent de préciser les dates du passage de son fils dans l’institution : de {{date-|novembre 1885}} à {{date-|juillet 1888}}. [[Fichier:André Gide école Alsacienne détail.jpg|vignette|Gide (debout) et [[Pierre Louÿs]] (assis) sur une [[photo de classe]], à l'[[école alsacienne]] en 1887.]] Mais aux dires d’André Gide lui-même, il venait suivre un cours avec M. Jacob à contretemps des autres élèves qui quittaient la pension pour le lycée, quand lui-même arrivait pour suivre des cours avec des répétiteurs particuliers (surtout avec monsieur Jacob). Il ne vint ensuite (après 18 mois de présence effective) qu’un jour par semaine (le mercredi) prendre un repas dans l’institution<ref group="p">''Si le grain ne meurt'', in ''Souvenirs et Voyages'', Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2001, {{p.|215}}</ref>. Ce régime fut très bénéfique au jeune garçon selon Jean Delay : « l’auteur de ''Si le grain ne meurt'', connut une croissance intellectuelle rapide, et rattrapa en 18 mois le retard…, et il allait entrer en classe de rhétorique... il devint un excellent élève<ref>Jean Delay, ''La Jeunesse d'André Gide'', {{p.|383}}</ref>. » En 1887, il réintègre l'[[École alsacienne]] en rhétorique et y rencontre [[Pierre Louÿs]], avec lequel il s'engage dans une amitié passionnée, qui gravite autour de la littérature et de leur commune volonté d'écrire. L'année suivante, en se préparant au baccalauréat de philosophie (au [[lycée Henri-IV]]), il découvre [[Arthur Schopenhauer|Schopenhauer]]. Après le baccalauréat (1889), il se met à fréquenter les salons littéraires, rencontrant de nombreux écrivains. Son premier recueil, ''Les Cahiers d'André Walter'', grâce auquel il espère obtenir un premier succès littéraire et la main de sa cousine, rencontre la faveur de la critique, à défaut d’attirer l'attention du public. Les ''Cahiers'' lui permettent de rencontrer [[Maurice Barrès]] (celui du ''Culte du moi'', non celui des ''Déracinés'', auquel il s’opposera) et [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]], au contact duquel son mysticisme religieux se transforme en mysticisme esthétique. Alors que naît avec [[Paul Valéry]] (qu'il rencontre par l'entremise de [[Pierre Louÿs]]) une amitié durable, ses relations avec Pierre Louÿs {{incise|qui l’accuse, comme sa cousine, d'égocentrisme}} commencent à se détériorer. Quant à Madeleine, elle refuse de l’épouser et s’éloigne craintivement de lui. Commence alors une longue lutte pour vaincre sa résistance et convaincre la famille, elle aussi opposée à cette union. Dans l’ensemble, cette période de fréquentation assidue et vaine des salons {{incise|une {{Citation|selve obscure}}<ref group="p">''[[Si le grain ne meurt]]'', I, chapitre 10</ref>}} le déprime. === Tentation de vivre === En 1891, peu après avoir écrit le ''Traité du Narcisse'', il rencontre [[Oscar Wilde]]. L’homme l'effraie autant qu’il le fascine. Pour Gide qui commence à se détacher d’André Walter, de son idéal ascétique et du rejet de la vie, Wilde est l'exemple même d'une autre voie. Au printemps 1892, un voyage en [[Allemagne]], sans sa mère, est l'occasion d’approfondir sa connaissance de [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]]. Gide commence alors à penser que {{Citation|c’est un devoir que de se faire heureux}}<ref group="p">''Journal'', avril 1893</ref>. Dans les ''Élégies romaines'', il découvre la légitimité du plaisir {{incise|à l’opposé du puritanisme qu’il a toujours connu}} et il en découle pour lui une {{Citation|tentation de vivre}}. C'est aussi le début des tensions avec sa mère. Celle-ci cependant décide de soutenir son fils dans la conquête de Madeleine, contre le reste de la famille Rondeaux et la jeune fille elle-même, qui reste fermement opposée à une union avec son cousin. [[Fichier:Gide 1893.jpg|vignette|gauche|200px|André Gide en 1893.]] Durant l’été 1892, il écrit le ''[[Le Voyage d'Urien|Voyage d'Urien]]'' qui sera cosigné avec le peintre [[Maurice Denis]] qui réalise à la demande de Gide, et par l'intermédiaire d'[[Edmond Bailly]], trente lithographies originales<ref name="Pleiade1270">''Le Voyage d'Urien'', notice et notes sur le texte, tome I des Œuvres complètes d'André Gide, [[Bibliothèque de la Pléiade]], [[éditions Gallimard]], 2009 {{ISBN|978-2-07-011779-6}}, {{p.|1270-1278}}.</ref>. À sa sortie, le livre est ignoré par la critique, et les encouragements des proches sont peu fournis. À l’automne, après un bref passage en caserne {{incise|mal vécu}} et cinq conseils de révision, Gide est réformé. L'année suivante est marquée par la naissance d’une nouvelle amitié {{incise|exclusivement épistolaire dans un premier temps}} avec [[Francis Jammes]], que lui a présenté [[Eugène Rouart]]. C’est cependant une autre amitié, celle de [[Paul Albert Laurens|Paul Laurens]], qui va jouer un rôle décisif. Le jeune peintre, dans le cadre d'une bourse d’étude, doit voyager durant un an et l’invite à se joindre à lui. Ce périple, rapporté dans ''[[Si le grain ne meurt]]''<ref group="p">''Si le grain ne meurt'', II, chapitre 1</ref>, va être pour Gide l’occasion d’un affranchissement moral et sexuel qu’il appelait de ses vœux. Ils partent en {{date-|octobre 1893}} pour un voyage de neuf mois, en [[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]], en [[Algérie française|Algérie]] et en [[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]]. Dès le départ, Gide est malade et son état empire à mesure que les deux jeunes gens descendent vers le sud de la [[Tunisie]]. C'est pourtant dans ce contexte, à [[Sousse]], qu’il découvre le plaisir avec un jeune garçon, Ali. Paul et André s'installent ensuite à [[Biskra]] en [[Algérie française|Algérie]], où se poursuit leur initiation, dans les bras de la jeune Mériem. L’intrusion soudaine de Juliette Gide, inquiète pour la santé de son fils, vient rompre leur intimité, avant que le voyage ne reprenne sans elle, en {{date-|avril 1894}}. À [[Syracuse]], brièvement aperçue, succède la découverte de [[Rome]] que Gide toujours maladif apprécie peu. Il séjourne alors deux semaines dans la petite ville thermale d'[[Acquasanta Terme]] dans la [[Marches|région des Marches]], avant de gagner [[Florence]]. Alors que Paul Laurens rentre en France, Gide poursuit vers la [[Suisse]] pour y consulter le docteur Andreae. Celui-ci diagnostique une maladie essentiellement nerveuse et lui redonne foi en sa santé. Après un passage par [[La Roque-Baignard]], il retourne en [[Suisse]] et s’installe à [[La Brévine]], qui servira de décor à la ''[[La Symphonie pastorale (roman)|Symphonie pastorale]]''. Il y achève ''Paludes'' tout en songeant aux ''[[Les Nourritures terrestres|Nourritures terrestres]]''. === Mariage === L’année 1895 débute par un second voyage en [[Algérie française|Algérie]]. Gide rencontre à nouveau Wilde, flanqué de Lord Alfred Douglas ({{Citation|[[Alfred Douglas|Bosie]]}}), et connaît une autre nuit décisive en compagnie d'un jeune musicien. La correspondance avec sa mère accuse une opposition de plus en plus véhémente. Cependant, à son retour en France, les retrouvailles sont sereines. Madeleine, qu'il revoit au même moment, se rapproche enfin de lui. La mort brusque de Juliette Gide, le {{date|31|mai|1895}} {{incise|provoquant en son fils de la douleur et un sentiment de libération}}, semble précipiter les choses. [[Fichier:André Gide by Vallotton.jpg|vignette|200px|Portrait d'André Gide<br />par [[Félix Vallotton]]<br />paru dans ''Le Livre des masques''<br />de [[Remy de Gourmont]] (1898).]] Les fiançailles ont lieu en juin, et le mariage, qui ne sera jamais [[Consommation du mariage|consommé]], le {{date-|8 octobre}} au [[temple protestant d'Étretat]]<ref>{{Article|prénom1=Peter André|nom1=BLOCH|titre=Le voyage de noces d'André Gide: Concordances et paradoxes|périodique=Bulletin des Amis d'André Gide|volume=31|numéro=138|date=2003|pages=217–228}}</ref>. Suit un voyage de noces de sept mois durant lequel André, désormais en pleine santé, se sent sans cesse freiné par une épouse maladive. En Suisse, il travaille aux ''Nourritures terrestres'', commencées à [[Biskra]]. Il écrit également une postface à ''Paludes'', qui fait de l'ouvrage une préface aux ''Nourritures'', ''Paludes'' clôturant de manière satirique la période symboliste, et les ''Nourritures'' ouvrant une voie nouvelle. Gide gardera l’habitude de considérer ses œuvres comme des jalons sur son chemin, écrites par réaction les unes aux autres et qu'on ne peut comprendre que dans une vue d'ensemble. Le voyage des jeunes mariés se poursuit en [[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]], puis, de nouveau, en [[Algérie française|Algérie]], à [[Biskra]], où les Gide reçoivent la visite de [[Francis Jammes|Jammes]] et Rouart<ref>{{Article|prénom1=Peter André|nom1=BLOCH|titre=Le voyage de noces d'André Gide: Concordances et paradoxes|périodique=Bulletin des Amis d'André Gide|volume=31|numéro=138|date=2003|issn=0044-8133|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/44814593|consulté le=2022-09-07|pages=217–228}}</ref>. De retour en France au printemps 1896, Gide apprend qu'il a été élu maire de [[La Roque-Baignard]]. S'il exerce consciencieusement son mandat, il refuse de s'engager en politique, de même qu'il refuse de s'enrôler dans une école littéraire. La même année, il fait la connaissance de [[Philippe Berthelot]], le secrétaire général du Quai d'Orsay, qui restera ensuite son ami. Durant l'été, il écrit ''El Hadj'' (publié dans la revue du ''[[Le Centaure (revue)|Centaure]]'') et achève les ''[[Les Nourritures terrestres|Nourritures]]''. Publié en 1897, le livre reçoit un accueil élogieux, mais également des critiques tant sur le fond (Francis Jammes et d'autres lui reprochent son individualisme et sa joie indécente) que sur la forme, les critiques peinant à comprendre la structure de l’œuvre, à l'exception notable d’[[Henri Ghéon]]<ref group="p">''L'Ermitage'', mai 1897</ref>. Entre les deux hommes se noue une amitié profonde qui dure jusqu'à la conversion de Ghéon au catholicisme en 1916. === Pédophilie === Madeleine Rondeaux, sa cousine, devenue sa femme, n'apprend ses aventures [[Pédophilie|pédophiles]] qu'en 1916, en prenant connaissance d'une lettre sans ambiguïté adressée à son mari<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Ces femmes qui ont épousé des homosexuels sans le savoir|url=http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20160512.OBS0360/ces-femmes-qui-ont-epouse-des-homosexuels-sans-le-savoir.html|site=Bibliobs|consulté le=2016-06-06}}</ref>. L'historienne [[Anne-Claude Ambroise-Rendu]] note dans son livre ''Histoire de la pédophilie'', en parlant de Gide et de [[Henry de Montherlant|Montherlant]] : {{Citation|Et c'est bien en tant qu'homosexuels amateurs de jeunes chairs qu'ils seront célébrés ultérieurement par les néopédophiles des années 1970<ref>Anne-Claude Ambroise-Rendu, ''Histoire de la pédophilie, {{sp-|XIX|-|XXI}}'', Fayard, 2014, page 113.</ref>.}} [[Julien Green]] dans son journal non expurgé publié en 2019 parle abondamment du [[tourisme sexuel]] de Gide en Tunisie avec des « petits garçons » et des enfants de dix, onze, douze ou treize ans ({{p.|135}}, {{p.|194}}, {{p.|239}}, {{p.|584}})<ref> [https://www.franceculture.fr/litterature/le-siecle-denfer-de-lecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green. France Culture]</ref>. ''L'Envers du journal de Gide et les secrets de sa sincérité'' de François Derais et Henri Rambaud<ref>Publié par Le Nouveau Portique, 1952, {{p.|110}}</ref> parle d'avances faites (et repoussées) à un garçon de 15 ans. Gide a alors {{nobr|72 ans}}. Une autre fois, il confie une attirance (non sexuelle) pour un enfant de huit ans (''Journal'' 1918, {{p.|124}}). === Théâtre et chroniques === Durant l'hiver 1898, Gide commence à s'intéresser à l'[[affaire Dreyfus]]. Il signe la pétition de soutien à [[Émile Zola]] mais refuse de rompre le dialogue avec ceux qui, dans son entourage, prennent le parti inverse. Sans transiger, il s'efforce de comprendre, sinon de convaincre, ses adversaires. Un séjour de dix semaines à Rome {{incise|qu'il apprécie enfin}} est marqué par la découverte de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]]. Il retrouve chez le philosophe ses pensées les plus secrètes : {{Citation|La grande reconnaissance que je lui garde, c'est d'avoir ouvert une route royale où je n'eusse, peut-être, tracé qu'un sentier}}<ref group="p">''Œuvres complètes'', XV, 514.</ref>. Il travaille à ''Saül''. Contrepoint aux ''Nourritures'', l’œuvre doit traduire le danger d'une trop grande disposition à l'accueil, le risque de dissolution de la personnalité. Une fois la pièce achevée, Gide s'obstine vainement à la mettre en scène, ce qui explique sa publication tardive (1903). L'année 1898 se traduit également par une activité de critique et de chroniqueur de plus en plus soutenue, notamment dans ''[[L'Ermitage]]'', revue qu'il ne dirige pas, mais à la tête de laquelle il a placé son ami [[Édouard Ducoté]], tout en y jouant un rôle prééminent. Il y parle de Nietzsche, y fait l'éloge funèbre de [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]], y répond aux ''Déracinés'' de [[Maurice Barrès|Barrès]]… C'est cependant dans ''[[La Revue blanche]]'' qu'il publie ''[[Philoctète (Gide)|Philoctète]]'' qui constituera sa contribution littéraire et intellectuelle au cas du capitaine [[Alfred Dreyfus]]<ref name="Pleiade1339">''Philoctète'', notice et notes sur le texte, tome I des Œuvres complètes d'André Gide, [[Bibliothèque de la Pléiade]], [[éditions Gallimard]], 2009 {{ISBN|978-2-07-011779-6}}, {{p.|1339-1346}}.</ref>{{,}}<ref name="Walker">[https://books.google.fr/books?id=Ln1HXQQXvWsC&pg=PA51&lpg=PA51&dq=%22Philoct%C3%A8te%22+and+%22Andr%C3%A9+Gide%22&source=bl&ots=BB43DKAfpG&sig=Tt2Pcsykp5LJqtUlu0K6SmwtmGA&hl=fr&sa=X&ei=NGF5T-31JoP18QPPvtW6DQ&ved=0CCYQ6AEwAjgK#v=onepage&q=%22Philoct%C3%A8te%22%20and%20%22Andr%C3%A9%20Gide%22&f=false ''Correspondance André Gide-Eugène Rouart, volume 1 (1893 à 1901)''], éditée par David H. Walker, [[Presses universitaires de Lyon]], 2006, {{ISBN|9782729707958}}, {{p.|51}}.</ref>. Peu après, la sortie du ''Prométhée mal enchaîné'', incompris par la critique, passe inaperçue. Au printemps 1899, Gide se lie avec les [[Théo Van Rysselberghe|époux van Rysselberghe]]. Les ''Cahiers de la Petite Dame'' ([[Maria Van Rysselberghe|Maria van Rysselberghe]]), commencés en 1918, à l’insu de l’écrivain, et poursuivis jusqu’à sa mort, constituent pour les biographes un témoignage précieux. L'année suivante, Gide entame une collaboration régulière avec ''[[La Revue blanche|La Revue Blanche]]''. Enfin, en 1901, il parvient à faire monter une de ses pièces. Mais la première du ''Roi Candaule'' (écrit en 1899) est un désastre. La pièce est éreintée par la critique. Gide prend alors le parti de snober le grand public et le théâtre. === De ''l’Immoraliste'' à la ''Porte étroite'' === En 1902, ''[[L'Immoraliste]]'' obtient plus de succès, mais l’auteur, trop vite assimilé par la critique au personnage de Michel, se sent incompris. Selon lui, Michel n'est qu'une virtualité de lui-même, dont il se purge en écrivant. Après ''L'Immoraliste'', il connaît un passage à vide qui se prolonge jusqu'à la publication de ''[[La Porte étroite]]'' en 1909. Entre-temps, il peine à écrire, ne publiant guère que ''Prétextes'' (recueil de critiques, en 1903), ''Amyntas'' (en 1906, sans aucun retentissement critique) et le ''Retour de l'enfant prodigue'' (1907). Il publie également un hommage à [[Oscar Wilde|Wilde]], en 1902 : la bataille ainsi engagée pour préserver la mémoire de l’écrivain contre les attaques sournoises de [[Alfred Douglas|Bosie]] se poursuivra dans ''[[Si le grain ne meurt]]''. Pendant ces quelques années, de nouvelles amitiés se nouent ou s'approfondissent (avec [[Jacques Copeau]], [[Jean Schlumberger]] et [[Charles Du Bos]]). D'autres se défont progressivement, avec [[Francis Jammes|Jammes]] notamment, converti par [[Paul Claudel]], même si les dissensions entre les deux amis précèdent cette conversion. Gide également est entrepris par Claudel, qui se qualifie lui-même de {{Citation|zélote}} et de {{Citation|fanatique}}<ref group="p">''Correspondance, 1899-1926'', [[Paul Claudel]], André Gide</ref>. Ce dernier échoue cependant, car Gide est moins tenté de se convertir que de vivre l'expérience de la foi à travers Claudel, par empathie. C'est aussi durant cette période, après avoir vendu son château de [[La Roque-Baignard]] en 1900, qu’il fait construire sa maison à Auteuil, maison qu'il juge inhabitable et que Madeleine prend immédiatement en grippe, mais dans laquelle il vivra vingt-deux ans (1906-1928). [[Fichier:GideparBataille.jpg|vignette|Portrait par [[Henry Bataille]].]] La fin de la décennie est marquée par un retour à l'écriture, avec ''[[La Porte étroite]]'', et par la création de la ''[[La Nouvelle Revue française|Nouvelle Revue Française]]''. ''La Porte étroite'' est le premier livre de Gide à lui rapporter quelques subsides. La critique ne tarit pas d'éloges mais, une fois de plus, il se sent incompris. De même qu'on l'avait assimilé à Michel, on l'assimile désormais à Alissa, alors que son effort d'empathie envers son héroïne n'est en rien une approbation. La dimension ironique et critique de l’œuvre passe largement inaperçue. Quant à la ''[[La Nouvelle Revue française|NRF]]'', si Gide n'en est pas officiellement le directeur, il en est du moins le chef de file, entouré de [[Jean Schlumberger]], [[Jacques Copeau]]… En 1911, le groupe s'associe à [[Gaston Gallimard]] pour adosser une maison d'édition à la revue. ''Isabelle'' sera un des premiers titres du catalogue. === ''Corydon'' === C'est à cette période que Gide commence à écrire ''[[Corydon (Gide)|Corydon]]'', essai socratique qui tend à combattre les préjugés envers l'[[homosexualité]] et la [[pédérastie]]. Sa décision d'écrire fait suite au procès Renard, qui voit un homme accusé de meurtre, moins en raison des charges qui pèsent contre lui que de ses {{Citation|mœurs innommables}}. Les amis à qui Gide soumet l'ébauche du traité sont effrayés par le scandale et le rejaillissement qu'il pourrait avoir sur sa vie publique et privée, tant et si bien que Gide ne fait d'abord imprimer que les deux premiers chapitres, anonymement et en petit nombre, en 1910. Il complètera son œuvre en 1917-1918, pour ne la publier sous son nom qu'en 1924. Mais [[Paul Léautaud]], lui, fait de Gide au contraire ce beau portrait, dans son ''[https://leautaud.com/gide-1/ Journal littéraire]'' ({{date-|27 février 1922}}) : {{citation bloc|Visite de Gide. Il m’a demandé s’il pouvait me donner à lire, pour en avoir mon avis, quelque chose qu’il vient de faire imprimer, à tirage restreint et non mis dans le commerce. Quelque chose d’assez particulier, et d’assez risqué, et de délicat en même temps, sortes de confessions dans lesquelles, m’a-t-il expliqué pour m’en faire sentir le côté délicat, il n’est pas seul en jeu, mais encore des intimes. Il serait heureux que je lui dise ce que j’en pense. Tout cela avec son ton chuchoté, ses attitudes penchées, sa physionomie si expressive, son ton de perpétuelle confidence. Je ne l’avais jamais aussi bien regardé qu’aujourd’hui. Il a un très beau visage, des yeux d’une expression merveilleuse et un sourire délicieux, séduisant au possible, dans lequel il y a de la grâce d’une femme. Il a ajouté que ces sortes de confessions, il est bien probable du reste qu’il les mettra dans un volume, et telles quelles, sans y rien changer. […] Il m’a encore parlé, quant à la question de rendre public un jour l’écrit en question, de la sorte de risque qu’il y aura pour lui à courir, quant au jugement qu’on pourra porter sur lui… Je lui ai dit alors : « Voyons ! vous devez bien savoir l’opinion qu’on a de vous… » Il m’interrompt : « Vous voulez dire quant aux mœurs ?… » Le diable si je pensais à cela, et si j’aurais osé montrer que j’y pensais. « Mais non, lui dis-je, j’entends littérairement. Certaines gens peuvent ne pas aimer l’esprit qui se dégage de ce que vous écrivez, tout le monde n’en reconnaît pas moins la grande valeur, le grand intérêt, et que vous êtes quelqu’un. » Certainement ces sortes de confessions doivent viser… ses mœurs, et quand il m’a dit pour le côté délicat d’une publication de cette sorte, « vous comprenez, il n’y a pas que soi… on n’est pas seul… », il voulait parler de sa femme, car on sait qu’il est marié, que ces confessions, si elles racontent ses amours « masculines », peuvent mettre en singulière posture. C’est tout de même une vraie hardiesse si vraiment l’écrit en question raconte ces histoires.}} Deux ans après la publication de ''Corydon'', [[Paul Léautaud]] rapportera ce petit discours qu'il a tenu à Gide (24 et {{date-|27 décembre 1926}}) : {{citation bloc|Laissez donc ces gens tranquilles. Ce sont des cochons. Ne vous occupez donc pas de ce qu’ils disent. Moi je trouve tout ce que vous faites très bien, très courageux. Je l’ai dit souvent, à des gens qui n’étaient pas de mon avis. Je trouve très bien votre attitude, depuis la vente de vos livres, le ''Corydon'' et ces trois volumes nouveaux. Il y a là un grand courage moral, un grand désintéressement. C’est toujours ce que je dis : Vous pouvez prétendre à certaines choses honorifiques. De vous-même, vous y avez renoncé, pour écrire ce qu’il vous plaît d’écrire. Et quand un homme se peint tel qu’il est, avec la plus extrême vérité, toute la franchise possible, c’est toujours très beau, tant pis pour ceux qui ne le sentent pas. Tous ces gens-là sont des salauds, et des hypocrites. Ils sont furieux qu’on puisse arriver à une certaine réputation sans leur avoir jamais rien demandé… […] Il pouvait espérer prétendre à certains honneurs qu’il s’est ainsi interdits lui-même. Je dis aussi que la vie privée des gens ne regarde personne, c’est entendu, mais que nous connaissons tous des écrivains qui ont certaines mœurs sans que cela nuise à leur carrière. Il y en a même en ce moment un exemple avec un certain candidat à l’Académie. Gide lui ne cache rien de ses mœurs. Il les confesse, il les raconte. C’est très courageux aussi, cela. […] [[Alfred Vallette|Vallette]] me dit […] que Gide lui apparaît là comme un cas pathologique, un sujet comme on en trouve dans les volumes d’[[Havelock Ellis]]. Qu’il est vrai que Gide a toujours dédaigné les honneurs, « les honneurs vulgaires » (ce sont les mots mêmes de Vallette), qu’il a toujours visé plus haut. Qu’il semble bien qu’on ait voulu à un moment le décorer et qu’il a refusé discrètement, sans que personne le sache. Qu’après cela, Gide est libre de coucher avec de petits garçons si cela lui plaît, qu’il est encore libre de le raconter si cela lui plaît également. De là à prétendre que c’est ainsi qu’on doit être ?… (ce que je doute fort qu’il y ait dans l’ouvrage de Gide), non, non, non, et Vallette répète ce qu’il a dit en commençant, qu’il considère Gide comme un « cas », un « cas » intéressant si je veux, mais un « cas », pas autre chose… Ils sont choqués. Ils ne voient même pas la beauté morale, à laquelle souvent n’a pas pensé l’auteur, d’œuvres de ce genre… Quand je dis : beauté morale (mots qui me déplaisent souverainement), j’entends manque d’hypocrisie, franchise, indépendance d’esprit, désintéressement du jugement d’autrui, tout ce que les sots appellent cynisme et perversion.}} 1912 est l'année de l'une des plus célèbres bourdes de l'histoire de l'édition quand Gide, lecteur à la [[La Nouvelle Revue française|NRF]], refuse ''[[Du côté de chez Swann]]'', en raison du snobisme de son auteur. Il s'en repentira deux ans plus tard, dans un courrier adressé à [[Marcel Proust|Proust]] : {{citation|Le refus de ce livre restera la plus grave erreur de la NRF, et (car j’ai cette honte d’en être beaucoup responsable) l’un des regrets, des remords, les plus cuisants de ma vie.}} Le brouillon de cette lettre révèle une autre raison, peu glorieuse, à la décision de Gide : ouvrant le livre au hasard, il était tombé sur une métaphore qui lui avait semblé dépourvue de sens (les célèbres vertèbres frontales de la tante Léonie). L'année 1913 est marquée par la naissance d’une nouvelle grande amitié, unissant Gide à [[Roger Martin du Gard]] (qui deviendra par la suite le dédicataire des ''Faux-monnayeurs''), après la publication de ''[[Jean Barois]]'' par [[Gaston Gallimard|Gallimard]]. Ami fidèle et critique dénué de flatteuse indulgence, Roger Martin du Gard restera dans la garde rapprochée de Gide jusqu’à la mort de ce dernier. L’année suivante, la publication des ''[[Les Caves du Vatican|Caves du Vatican]]'', conçu comme {{Citation|un livre ahurissant, plein de trous, de manques, mais aussi d'amusements, de bizarrerie et de réussites partielles}}<ref group="p">''Correspondance avec J. Copeau'', 8 juin 1912</ref>, est un échec. Le livre mécontente notamment [[Paul Claudel|Claudel]] qui y décèle des accents pédérastiques. Après avoir sommé Gide de s’expliquer, il refuse désormais toute collaboration avec lui. Progressivement évincé de la direction effective de la ''[[La Nouvelle Revue française|NRF]]'', laissée à [[Jacques Rivière]] et à Gaston Gallimard, Gide est désœuvré lorsque commence la Première Guerre mondiale. Du début de la guerre jusqu'au moins à la fin de l'année 1915, André Gide se sent très proche du mouvement contre-révolutionnaire et royaliste de l'[[Action française]]. Au cours de l'année 1915, dans une conversation avec son ami Jean Schlumberger, il dit à ce dernier : « ''Ce que tu me dis de tes compagnons nationalistes m'intéresse puissamment ! As-tu su que je m'étais décidé à écrire à [[Charles Maurras|Maurras]], il y a trois mois environ, au sujet de Dupouey'' [un officier français tué au combat''], prétexte que j'étais heureux de saisir, une lettre qu'il a reproduite dans l'[[L'Action française (quotidien)|Action française]] ? M'y étant abonné, je la suis chaque jour avec une approbation à peu près constante''<ref group="p">{{Ouvrage|auteur1=André Gide - Jean Schlumberger|titre=Correspondance|passage=615|éditeur=Gallimard|date=1993|présentation en ligne=https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070731220-correspondance-1901-1950-andre-gide-jean-schlumberger/}}</ref> ». Par la suite, à la fin de la guerre, Gide développe une réflexion sur la complémentarité possible entre la France et l’[[Allemagne]], vision d’une Europe culturelle, qu’il défendra après la guerre<ref group="p">''Réflexions sur l'Allemagne'', NRF, juin 1919</ref> (rencontres avec [[Walther Rathenau]]<ref group="p">''Journal'', Tome I, 1887-1925, feuillets de 1921, pages 1152-54</ref>{{,}}<ref group="p">''Journal'', 3 janvier 1922</ref>). 1916 est l’année d’une nouvelle tentation de se convertir au [[catholicisme]]. La crise est provoquée par la conversion de [[Henri Ghéon|Ghéon]]. Pour Gide, le problème est moins religieux que moral : il balance entre un paganisme qui lui permet de s’affirmer dans la joie et une religion qui lui donne des armes pour combattre son péché. Sa réflexion se traduit par l’écriture tourmentée de ''Numquid et tu''. Finalement, la conversion n’a pas lieu, par rejet de l'institution ecclésiastique, par refus de substituer une vérité institutionnelle à une vérité personnelle et d'abandonner son libre examen. Le dogmatisme des catholiques qui l'entourent, comme Paul Claudel, l’écarte également de cette voie. Pour poursuivre son cheminement, il commence la rédaction de ''[[Si le grain ne meurt]]''. L’année suivante est bien différente. Tandis qu’il reprend ''[[Corydon (Gide)|Corydon]]'', Henri Ghéon s’éloigne définitivement. En {{date-|mai 1917}}, Gide tombe amoureux du jeune [[Marc Allégret]] alors âgé de 16 ans et entame une brève liaison avec lui lors d'un voyage à [[Université de Cambridge|Cambridge]] de juillet à {{date-|octobre 1918}}<ref>''André Gide & Marc Allégret - Le roman secret'', [[Pierre Billard (journaliste)|Pierre Billard]], Plon, 2006</ref>. Alors que désir et amour avaient toujours cheminé séparément, le cœur et le corps vibrent cette fois à l’unisson. C’est alors que Madeleine se détache de lui : pendant qu’il voyage en Angleterre avec Marc, un hasard vient confirmer les doutes qu’elle réussissait encore à taire ; elle brûle toutes les lettres de son mari et se replie chez elle, à [[Cuverville (Seine-Maritime)|Cuverville]]. Gide, que cette destruction laisse inconsolable ({{Citation|Je souffre comme si elle avait tué notre enfant}}<ref group="p">''Journal'', 22 novembre 1918</ref>), devient le spectateur impuissant du lent étiolement de celle qui constitue toujours l'axe de sa vie. Ce drame lui offre cependant une liberté nouvelle : celle de publier ''Corydon'' et ses [[Si le grain ne meurt|mémoires]]. === Gloire et rançon === [[Fichier:André Gide 01.jpg|thumb|150 px|left|André Gide.]] Au sein d’une ''[[La Nouvelle Revue française|NRF]]'' divisée (la maison d’édition adossée à la revue devient la Librairie Gallimard), Gide garde la fonction symbolique de figure tutélaire. Auteur, il est également chargé de dénicher de nouveaux talents et de rendre possible la coopération entre anciens et nouveaux venus : [[Louis Aragon]], [[André Breton]], [[Henry de Montherlant]]. Dans les [[années 1920]], sa réputation ne cesse de grandir. On écoute cette voix qui parle de transformer les esprits sans évoquer de révolution. On reconnaît également, avec enthousiasme ou consternation, son rôle de guide de la jeunesse. Lui conserve l’impression d’être célèbre sans avoir été lu ni compris. Son influence lui vaut des attaques virulentes de la droite catholique ([[Henri Massis]], [[Henri Béraud]]). On lui reproche ses valeurs, son intellectualisme, la mainmise de la ''NRF'' sur la littérature française et même sa langue. Gide, fermement soutenu par [[Roger Martin du Gard]], se défend peu mais défend la ''NRF''. Plusieurs intellectuels de droite ([[Léon Daudet]], [[François Mauriac]]), qui l’admirent malgré leurs divergences, refusent de prendre part à cette campagne de dénigrement, sans pour autant le défendre. Gide va d’ailleurs donner à ses ennemis de quoi nourrir leurs attaques, en publiant enfin ''Corydon'', qui n’avait fait l’objet en 1920 que d’un tirage limité, destiné aux proches. Tous ses amis ont tenté de le dissuader, voire, une fois encore, de le convertir. Il préfère mettre en jeu sa situation, se remémorant le cas douloureux d'[[Oscar Wilde]], qui motive sa volonté de faire tomber le masque. Finalement, la publication (en 1924) tombe dans l'indifférence, à la fois parce que le livre est mauvais, trop démonstratif<ref>Cf. [[Pierre Lepape]], ''André Gide le messager'', {{p.|462-63}}, Seuil, 1997</ref>, et parce que l'opinion, si prompte à lever d'autres tabous, n'est pas encore prête à affronter celui-là. Le scandale viendra deux ans plus tard, avec ''[[Si le grain ne meurt]]''. === De la paternité au Congo === Entre-temps la vie de Gide a été bouleversée par un autre événement : la naissance de [[Catherine Gide|Catherine]] ({{date-|avril 1923}}) le fait père, avec la complicité d'Élisabeth [[Famille van Rysselberghe|van Rysselberghe]], fille de [[Maria van Rysselberghe|Maria]], à qui il avait écrit : {{Citation|Je me résigne mal à te voir sans enfant et à n’en pas avoir moi-même}}<ref group="p">''Les Cahiers de la petite dame'', Maria van Rysselberghe, 29 août-13 septembre 1922.</ref>. Catherine Gide ne sera officiellement reconnue par son père qu’après la mort de Madeleine, à qui cette naissance est soigneusement cachée. Gide s’occupe également de l’établissement de [[Marc Allégret]]. Il compose ainsi une famille hors norme, qui s’installe avec lui rue Vaneau, lorsqu’il vend la villa Montmorency en 1928. Dans cette nouvelle demeure, une chambre est dédiée à Madeleine et à son absente présence, qui pèse sur lui. ''[[Les Faux-monnayeurs]]'', publié en 1925, est le premier livre qui n’est pas écrit en fonction d’elle. Malgré la modernité de la seule œuvre qu’il considère comme un roman, Gide craint d’être daté, souffre d’apathie. Son voyage au [[Congo français|Congo]], avec [[Marc Allégret]], est l’occasion d’un nouvel élan. [[Fichier:Marc Allégret & André Gide - 1920.jpg|thumb|Marc Allégret et André Gide en 1920.]] Durant ce voyage de onze mois, Gide retrouve le plaisir de l'exotisme et le goût de l'histoire naturelle. Mais ce qui devait n’être qu’un voyage d'esthète prend malgré lui une autre tournure, face à la réalité. Par-delà la monotonie des paysages et des gens jusqu'à la région de [[Bangui]], il constate à la fois : les pratiques indignes des compagnies concessionnaires agissant en zone forestière, brutalisant et escroquant leurs employés indigènes, employés souvent recrutés de force ; le fait que les administrateurs coloniaux placés en dessous des gouverneurs couvrent la plupart du temps ces abus ; le travail contraint, commandité en général par l'administration elle-même pour des travaux d'intérêt général, mais mené dans des conditions inhumaines par les agents et les gardes. Il observe même que souvent les habitants des villages se cachent à l'arrivée de son expédition, par peur du travail forcé<ref group="p">''[[Voyage au Congo]]'', Gallimard, 1948, {{p.|175-177}}.</ref>. De façon générale, il est frappé par le mépris sinon la condescendance de la majorité des Blancs pour les Noirs. Plusieurs fois, il mène l'enquête pour éclaircir des cas de mauvais traitement faits à des indigènes. Pour autant, il ne remet pas en cause le principe colonial. En revanche, il dénonce sans complaisance le régime des grandes concessions et la complicité des agents locaux de l'administration coloniale. Il va bientôt comprendre que les dirigeants à Paris sont avertis de ces pratiques par quelque administrateur courageux, mais aussi qu'ils font silence sur ces faits, y compris les plus graves. Il remet alors son témoignage à [[Léon Blum]], qui le publie dans ''[[Le Populaire]]'' (''[[Voyage au Congo]]'' sera publié par la ''[[La Nouvelle Revue française|NRF]]'' en 1927). La droite visée et les compagnies accusées dénient à l'écrivain Gide la compétence d'analyser le colonialisme. Pourtant, des enquêtes administratives corroborent ses affirmations. Un débat à l'Assemblée nationale s’achève sur de nombreuses promesses gouvernementales. Gide craint que l’opinion ne se rendorme mais il refuse de prendre sur la question coloniale une position de principe. Le temps de l’engagement politique n’est pas venu. === Engagement et désillusion === Les conversions au catholicisme se multiplient autour de Gide ([[Jacques Copeau]], [[Charles Du Bos]]). Beaucoup guettent sa reddition. Leur désir de voir tomber la citadelle imprenable est d’autant plus aigu que Gide a d’indéniables racines chrétiennes et qu’il s'avance sur le même terrain qu’eux, celui de la morale et de l’esprit. Lassé des attaques comme des tentatives de séduction, Gide réplique en publiant les ''Nouvelles Nourritures terrestres'' (1935). Malgré cette publication, il souffre dans les [[années 1930]] d’un certain essoufflement, qui touche aussi bien l’écriture que les amours ou les voyages, pour lesquels il ressent désormais plus de curiosité que de fièvre. Sous l'influence de deux nouveaux venus, [[Pierre Herbart]] {{incise|futur général Le Vigan, qui épouse Élisabeth van Rysselberghe en 1931}} et [[Bernard Groethuysen]], il s'intéresse au [[communisme]], s'enthousiasmant pour l'expérience russe dans laquelle il voit un espoir, un laboratoire de l’homme nouveau, qu’il appelle {{incise|sur le plan moral, psychologique et spirituel}} de ses vœux<ref group="p">''Journal'', 13 mai 1931</ref>. En s’engageant dans cette voie, Gide cède aussi à la tentation de sortir du purisme esthétique et de faire usage de l'influence acquise à son corps défendant. Sa prise de position n’est guère comprise par ses proches. [[Roger Martin du Gard]] accepte mal de voir se terminer par un {{Citation|acte de foi}} une vie occupée à combattre les dogmes<ref group="p">Gide Martin du Gard, ''Correspondance'', 3 avril 1933</ref>. D’ailleurs, si Gide met bien sa gloire en péril, il n’apporte à la cause que la caution de son nom et ne se sent pas vraiment à sa place dans les réunions politiques. Dans cette affaire, il n’engage que sa personne {{incise|bien conscient d’être instrumentalisé}} et non sa plume, refusant par exemple d’adhérer à l’[[Association des écrivains et artistes révolutionnaires]] (dont il va néanmoins présider plusieurs réunions et paraître au comité directeur de la revue ''Commune'', organe de l'AEAR, jusqu'en 1936)<ref>Nicole Racine, « L'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). La revue ''Commune'' et la lutte idéologique contre le fascisme (1932/1936) », ''Le Mouvement social'', janvier-mars 1966, {{numéro|54}}, {{p.|29-47}}. </ref> : il ne peut se résoudre à compromettre l’autonomie du champ littéraire, qu’il a toujours défendue. Beaucoup de ses nouveaux alliés regardent avec défiance ce grand bourgeois qui vient à eux, trouvant, à l’instar de [[Jean Guéhenno]], que {{Citation|les pensées de M. Gide semblent trop souvent ne lui coûter rien. M. Gide n’a pas assez souffert}} (''[[Europe (revue)|Europe]]'', {{date-|15 février 1933}}). Rapidement, alors qu'il accepte de présider tout ce qu'on lui demande de présider, son esprit regimbe contre l'orthodoxie. Il développe pour lui-même une vision du [[communisme]] qui concilie égalitarisme et individualisme, évoquant dans son journal {{Citation|une religion communiste}} qui l'effraie<ref group="p">''Journal'', 29 août 1933</ref>. Il est particulièrement actif dans diverses actions antifascistes<ref>Cf [http://terrain.revues.org/document3012.html#ftn7 Michel Izard, ''Un moment de la conscience européenne'', ''in'' revue ''Terrain'', {{n°|17}}, octobre 1991]</ref> et apporte son soutien aux auteurs antifascistes allemands exilés en France et sans ressources<ref>Il met par exemple, de novembre 1933 à juin 1934, à disposition de [[Ludwig Turek]] un logement chez lui, 1, rue Vaneau. Cf. Claude Foucart, ''Le temps de la « gadouille » ou : Le dernier rendez-vous d’André Gide avec l’Allemagne (1933-1951)'', Peter Lang, 1997, {{p.|35}}.</ref>. En 1936, les autorités soviétiques l’invitent en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. Accompagnés de quelques proches (Jef Last, Pierre Herbart, [[Louis Guilloux]], [[Eugène Dabit]], [[Jacques Schiffrin]]), il accepte de partir. Ses illusions s'effritent : s'il est ébloui par certaines institutions et mœurs – il salue par exemple la beauté et l'activité des {{citation|parcs de culture}}, où l'on « respire partout une sorte de ferveur joyeuse », ou encore la chaleur de l'accueil qu'on lui réserve – il déplore ce qui lui semble témoigner du culte de [[Staline]] et du contrôle de l'information<ref>{{Lien web|titre=Retour de l'U.R.S.S., par André Gide|url=http://www.gutenberg.ca/ebooks/gide-urss/gide-urss-00-h.html#foottag1|site=www.gutenberg.ca|consulté le=2018-08-10}}</ref>. Il accepte progressivement l’amère déception que partagent ses compagnons. Puis il décide de publier son témoignage, ''[[Retour de l'U.R.S.S.]]'' Le [[Parti communiste français|PCF]], [[Louis Aragon|Aragon]] en tête, et les autorités soviétiques tentent d’abord d’empêcher la publication puis d’étouffer l’affaire par le silence. En réaction aux procès de Moscou, Gide revient à la charge avec ''Retouches à mon retour de l'URSS'', où il ne se contente plus de faire part d'observations, mais dresse un réquisitoire contre le [[stalinisme]]. {{Citation|Que le peuple des travailleurs comprenne qu'il est dupé par les communistes, comme ceux-ci le sont aujourd'hui par Moscou}}. C’est alors un nouveau déchaînement contre lui. On le traite de fasciste, on le pousse vers la droite, dont il refuse de rejoindre les rangs. L’heure du désengagement a sonné. L’homme nouveau n’est pas en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], la politique ne lui a pas apporté ce qu’il attendait. Tout en soutenant la cause des républicains espagnols (il soutient notamment les militants calomniés du [[Parti ouvrier d'unification marxiste]]), il se remet vite de sa désillusion (sans verser dans l'[[anticommunisme]] haineux ou la mauvaise conscience) et essaie de se replonger dans la littérature. Il regrette d’avoir {{Citation|désappris à vivre}}, lui qui {{Citation|savait si bien}}<ref group="p">''Journal'', 8 mai 1937</ref>. À ce deuil politique succède un deuil plus intime, celui de Madeleine, morte le {{date|17|avril|1938}}. Après avoir maudit son époux, celle-ci avait fini par accepter le rôle lointain, mais essentiel qu’elle n’a cessé de jouer auprès de lui, ainsi que l’amour si particulier que Gide lui vouait. Amour dont il confesse l'étrangeté et les difficultés dans ''Et nunc manet in te'', dont le premier tirage est réservé aux intimes. Gide part à la recherche de sa sérénité perdue. Le contexte historique est peu favorable. La fin de la [[guerre d'Espagne]] {{incise|{{Citation|héroïsme bafoué, foi trahie et tricherie triomphante}}}} emplit son {{Citation|cœur de dégoût, d’indignation, de rancœur et de désespoir}}<ref group="p">''Journal'', 26 janvier 1939</ref>. La vieillesse lui ôte également certains plaisirs : le [[piano]] que ses mains ne parcourent plus aussi souplement ; les voyages pour lesquels il ne ressent plus l’enthousiasme qu’il savait si bien faire partager ; le désir qui s'éteint. === Seconde Guerre mondiale === Il ne faut que quelques jours<ref group="p">''Journal'', 21 et 24 juin 1940</ref> à Gide pour passer de l’approbation à la réprobation du [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]]. Rapidement, il est accusé d'avoir contribué à la défaite en raison de son influence sur la jeunesse. Les journaux de la collaboration font son procès. Les Allemands reprennent en main la ''[[La Nouvelle Revue française|NRF]]'', désormais dirigée par [[Pierre Drieu la Rochelle|Drieu la Rochelle]]. Gide refuse de s’associer au comité directeur. Il donne un texte au premier numéro puis, devant l’orientation prise par la revue, s’abstient de toute autre publication, à la manière de [[François Mauriac|Mauriac]]. Malgré les pressions amicales ou inamicales, il publie dans ''[[Le Figaro]]'' sa volonté d'abandonner la ''NRF''. Il refuse également une place d'académicien. À l’atmosphère de Paris, il préfère un exil doré et serein sur la Côte d’Azur, publiant occasionnellement des articles de critique littéraire dans ''[[Le Figaro]]''. À partir de 1942, les attaques dirigées contre lui (et bien d’autres) s’intensifient, sans qu’il puisse se défendre, pour cause de censure. Seul, il s’embarque pour [[Tunis]]. Pendant l’occupation de la ville, il constate avec effroi les effets de l'[[antisémitisme]]. Plus que d'autres privations, il souffre de son isolement. Puis il quitte [[Tunis]] libérée pour [[Alger]], où il rencontre le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]]. Il accepte la direction (nominale) de ''l’Arche'', une revue littéraire dirigée contre la ''NRF''. Le 7 juillet 1944, le résistant [[communiste]] [[Arthur Giovoni]] intervient à l'[[Assemblée consultative provisoire]] pour demander que Gide soit [[Prison en France|emprisonné]] en raison de passages de son [[Journal intime|Journal]] où il mettait en doute le [[patriotisme]] des [[paysans]] français<ref group="p">Débats de l'Assemblée consultative provisoire (Alger, 7 juillet 1944), question {{n°|27}}. in : André Gide. Journal 1939-1942. NRF Gallimard, 1946, Appendice II, pp. 200-202.</ref>. Après la [[Libération de la France|Libération]], il choisit de ne pas rentrer directement à [[Paris]]. Il craint l'[[Épuration à la Libération en France|épuration]], non pour lui-même ou ses proches, aucun ne s’étant compromis, mais pour la dangereuse unanimité qui se crée à ce moment et qu'il juge totalitaire. Ses nuances et ses doutes lui valent de nouvelles attaques d’[[Louis Aragon|Aragon]]. Il laisse [[Jean Paulhan|Paulhan]], [[François Mauriac|Mauriac]] et [[Pierre Herbart|Herbart]] prendre sa défense. À son retour, en {{date-|mai 1946}}, il peine à trouver sa place dans un monde littéraire surpolitisé, lui qui a toujours voulu une littérature autonome. Alors que [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] utilise volontiers sa notoriété à des fins politiques, Gide refuse d'assumer la sienne, cherchant à fuir ses obligations. Pour s’exprimer, il préfère la publication de ''Thésée'' aux tribunes. === Prix Nobel === [[Image:Cuverville76 - Château 01.JPG|vignette|upright=1.5|La [[Château de Cuverville|demeure familiale]] des Gide, à [[Cuverville (Seine-Maritime)|Cuverville]], photographiée en 2014.]] Après 1947, il n’écrit presque plus. Tout en affirmant haut et fort qu’il ne renie rien {{incise|y compris ''Corydon''}}, l'écrivain scandaleux qu'il a été pour certains accepte les hommages des institutions conservatrices : [[Université d'Oxford]] ; [[prix Nobel de littérature]] en 1947, preuves selon lui qu’il a eu raison de croire à la {{Citation|vertu du petit nombre}}<ref>Gide, Martin du Gard, Annexe à ''Correspondance'', 1935-1951</ref> qui finit tôt ou tard par l’emporter. Il réaffirme également le rôle de l'intellectuel détaché de l'actualité<ref group="p">''Journal'', 19 janvier 1948</ref>. C'est par la littérature qu'il s'est dressé contre les préjugés de son temps et son influence est moins redevable à ses engagements politiques qu’à son art. [[Jean-Paul Sartre]] décide de suivre une autre voie : sans cesser d’être littéraire, elle fait la part belle à l’engagement politique. Une émouvante rencontre filmée dans la maison de Gide à [[Cabris]] en 1950 rassemble les deux hommes pour une sorte de passage de témoin : Gide laisse à Sartre la charge de {{Citation|contemporain capital}} et l'auréole de haine qui l'accompagne. === Mort === Sa principale préoccupation est désormais la publication de ses dernières œuvres, notamment son ''Journal'' (premier tome en 1939, second en 1950, avec quelques coupures à chaque fois) qu’il ne veut pas laisser à la charge de sa descendance familiale et spirituelle. En {{date-|juillet 1950}}, il commence un dernier cahier, ''Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits'', dans lequel il s'efforce de laisser courir sa plume. {{Citation|Je crois même que, à l'article de la mort, je me dirai : tiens ! il meurt.}} En 1927, dans ''[[Voyage au Congo]]'', il avait eu cette pensée, d’une plus haute tenue : {{Citation|Je n’aime point l’orgueilleux raidissement du stoïque ; mais l’horreur de la mort, de la vieillesse et de tout ce qui ne se peut éviter, me semble impie. Je voudrais rendre à Dieu quoi qu’il m’advienne, une âme reconnaissante et ravie<ref group="p">{{Ouvrage|auteur=André Gide|titre=Voyage au Congo|éditeur=Gallimard|année=1928|passage=26.}}</ref>}}. Malade despotique entouré de ses fidèles, il s’achemine vers une mort calme, dénuée d’angoisse et sans le sursaut religieux que guettaient encore certains. Il meurt à son domicile parisien au [[Rue Vaneau|1 ''bis'' rue Vaneau]] le {{date|19|février|1951}}, à l'âge de {{nobr|81 ans}}, des suites d'une congestion pulmonaire. Gide aura ces mots mystérieux sur son lit de mort : {{citation|J'ai peur que mes phrases ne deviennent grammaticalement incorrectes. C'est toujours la lutte entre le raisonnable et ce qui ne l'est pas...}} Quelques jours plus tard, il est inhumé auprès de Madeleine, au chevet de l'église dans le petit cimetière de [[Cuverville (Seine-Maritime)|Cuverville]] ([[Seine-Maritime]]), village où l'on peut voir le château familial, près d'[[Étretat]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Harry Bellet|titre=Pour Gide le sulfureux, un repos en pays de Caux, mais sans croix|périodique=Le Monde.fr|date=2015-08-06|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2015/08/06/pour-gide-le-sulfureux-un-repos-en-pays-de-caux-mais-sans-croix_4714030_3246.html|consulté le=2022-09-07|pages=20}}</ref>. L'ensemble de son œuvre est mis à l'[[Index librorum prohibitorum|Index]] par le [[Vatican]] en 1952<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bujanda, Jesús Martínez|nom1=de.|prénom2=Higman, Francis|nom2=M.|auteur3=[[James K. Farge]]|prénom3=Farge, James K.,|nom3=1938-|prénom4=Université de Sherbrooke. Centre d'études de la|nom4=Renaissance.|titre=Index des livres interdits|lieu=Sherbrooke (Québec)/Genève|éditeur=Centre d'études de la Renaissance, Éditions de l'Université de Sherbrooke|date=©1984-|pages totales=671|isbn3=9782600008181|oclc=14371014|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/14371014|consulté le=2019-01-02}}.</ref>. Cette nouvelle scandalise les admirateurs enthousiastes de l'écrivain{{Référence souhaitée|date=2 janvier 2019}}. Quant à ses détracteurs, qui pourtant l'attaquent avec violence, ils ne sont guère convaincus de l'utilité d'une telle discrimination{{Référence souhaitée|date=2 janvier 2019}}. [[Fichier:Tombe d'André GIDE et de son épouse, 2022..jpg|vignette|Tombe d'André Gide et de son épouse.]] == Œuvres == {{Début de colonnes|taille=|nombre=2}} * ''Les Cahiers d'André Walter'', L'Art indépendant, 1891. * ''Le Traité du Narcisse'', L'Art indépendant, 1891. * ''Les Poésies d'André Walter'', L'Art indépendant, 1892. * {{ouvrage|titre=[[Le Voyage d'Urien]]|éditeur=L'Art indépendant |année=1893 |pages=105 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k994110r?rk=128756;0}}. * ''La Tentative amoureuse'', L'Art indépendant, 1893. * ''[[Paludes]]'', L'Art indépendant, 1895. * ''Réflexions sur quelques points de littérature et de morale'', [[Mercure de France]], 1897. * ''[[Les Nourritures terrestres]]'', Paris : Mercure de France, 1897. * ''Feuilles de route 1895-1896'', SLND, (Bruxelles), 1897. * {{ouvrage|titre=[[Le Prométhée mal enchaîné]]|éditeur=Nouvelle Revue française |lieu=Paris |année=1899 |pages=158|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k809034?rk=343349;2}}. * {{ouvrage|titre=[[Philoctète (Gide)|Philoctète]]|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k706858/f1.item}} et ''El Hadj'', Mercure de France, 1899. * ''Lettres à Angèle'', Mercure de France, 1900. * ''De l'Influence en littérature'', L'Ermitage, 1900, rééd. Allia, Paris, 2010, 48 p., {{ISBN|978-2-84485-358-5}} * ''Le Roi Candaule'', [[La Revue blanche]], 1901. * ''Les Limites de l'Art'', L'Ermitage, 1901. * ''[[L'Immoraliste]]'', Mercure de France, 1902. * ''Saül'', Mercure de France, 1903. * ''De l'Importance du Public'', L'Ermitage, 1903. * ''Prétextes'', Mercure de France, 1903. * {{ouvrage|titre=Amyntas |édition=Mercure de France |année=1906 |pages=291 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70683k?rk=386268;0}}. * ''Le Retour de l'Enfant prodigue'', Vers et Prose, 1907. * ''Dostoïevsky d'après sa correspondance'', Jean et Berger, 1908. * ''[[La Porte étroite]]'', Mercure de France, 1909. * ''Oscar Wilde'', Mercure de France, 1910. * ''Nouveaux Prétextes'', Mercure de France, 1911. * ''Charles-Louis Philippe'', Figuière, 1911. * ''C.R.D.N.'', 1911 (tirage privé à 12 exemplaires). * {{ouvrage|titre=[[Isabelle (roman)|Isabelle]]|lieu=Paris |année=1911 |éditeur=H. Jonquières|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3410332t?rk=107296;4}}. * ''Bethsabé'', L'Occident, 1912. * ''Ne jugez pas: souvenirs de la cour d'assises'', [[Gallimard]], 1913. * ''[[Les Caves du Vatican]]'', NRF, 1914. * ''[[La Symphonie pastorale (roman)|La Symphonie pastorale]]'', NRF, 1919. * ''[[Corydon (Gide)]]'', 1920 (tirage privé à 21 exemplaires). * ''Morceaux choisis'', NRF, 1921. * ''Pages choisies'', Crès, 1921. * ''Numquid et tu... ?'', SLND [Bruges, 1922]. * ''Dostoïevsky'', Plon, 1923. * ''Incidences'', NRF, 1924. * ''[[Corydon (Gide)|Corydon]]'', NRF, 1924. * ''Caractères'', La Porte étroite, 1925. * {{ouvrage|titre=[[Les Faux-monnayeurs]] |éditeur= Gallimard |lieu=Paris |année=1925 |pages=503|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80895b?rk=257512;0}}. * ''[[Si le grain ne meurt]]'', NRF, 1926. * {{ouvrage|titre=Le Journal des Faux-Monnayeurs |éditeur= Nouvelle revue française |lieu= Paris |année=1927 |pages=144 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k812592?rk=236052;4}}. * ''Dindiki'', 1927. * ''[[Voyage au Congo]]'', NRF, 1927. * ''[[Le Retour du Tchad]]'', NRF, 1928. * ''[[L'École des femmes (roman)|L'École des femmes]]'', NRF, 1929. * ''Essai sur Montaigne'', [[Jacques Schiffrin|Schiffrin]], 1929. * ''Un esprit non prévenu'', Kra, 1929. * ''[[Robert (roman)|Robert]]'', NRF, 1930. * ''[[La Séquestrée de Poitiers]]'', Gallimard, 1930. * ''[[L'Affaire Redureau]]'', Gallimard, 1930. * ''[[Œdipe (Gide)|Œdipe]]'', Schiffrin, Paris : Éditions de la Pléiade, 1931. * ''Divers'', Gallimard, 1931. * ''[[Perséphone (Gide)|Perséphone]]'', Gallimard, 1934. * ''Pages de Journal 1929-1932'', Gallimard, 1934. * ''[[Les Nouvelles Nourritures]]'', Gallimard, 1935. * ''Nouvelles Pages de Journal 1932-1935'', Gallimard, 1936. * ''[[Geneviève (roman)|Geneviève]]'', Gallimard, 1936. * ''[[Retour de l'U.R.S.S.]]'', Gallimard, 1936. * ''Retouches à mon Retour de l'U.R.S.S.'', Gallimard, 1937. * ''Notes sur Chopin'', Revue Internationale de Musique, 1938. * ''Journal 1889-1939'', Paris : NRF, 1939. Collection " Bibliothèque de la Pléiade ", {{n°|54}}. Réimprimé en 1977. * ''Les pages immortelles de Montaigne'' (préface et anthologie), Corrêa, 1939. * ''Découvrons Henri Michaux'', Gallimard, 1941. * ''Théâtre : Saül, Le Roi Candaule, Œdipe, Perséphone, Le Treizième Arbre'', Gallimard, 1942. * ''Interviews imaginaires'', Éd. du Haut-Pays, 1943. * ''Pages de Journal'', Alger, Charlot, 1944. Sur la période 1939-1941. * ''Pages de Journal 1939-1942'', Schiffrin, 1944. * ''[[Thésée (Gide)|Thésée]]'', New York : Pantheon Books, J. Schiffrin, 1946. Gallimard, 1946 * ''Souvenirs littéraires et problèmes actuels'', Les Lettres Françaises, 1946. * ''Le Retour'', Ides et Calendes, 1946. * ''Paul Valéry'', Domat, 1947. * ''Poétique'', Ides et Calendes, 1947. * ''[[Le Procès (Gide)|Le Procès]]'', Gallimard, 1947. * ''L'Arbitraire'', Le Palimugre, 1947. * ''Préfaces'', Ides et Calendes, 1948. * ''Rencontres'', Ides et Calendes, 1948. * ''[[Les Caves du Vatican (farce)]]'', Ides et Calendes, 1948. * ''Éloges'', Ides et Calendes, 1948. * ''Robert ou l'Intérêt général'', Ides et Calendes, 1949. * ''[[Feuillets d'automne]]'', Mercure de France, 1949. * ''[[Anthologie de la poésie française (André Gide)|Anthologie de la poésie française]]'', NRF, 1949. * ''Journal 1942-1949'', Gallimard, 1950. * ''Littérature engagée'', Gallimard, 1950. * ''Égypte 1939'', SLND [Paris, 1951]. * ''Et nunc manet in te'', Ides et Calendes, 1951. === Parutions posthumes === * ''Ainsi soit-il ou Les Jeux sont faits'', Gallimard, 1952. * ''Journal 1939-1949. Souvenirs'', Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1954. * ''Le Récit de Michel'', Ides et Calendes, 1972. * ''À Naples'', Fata Morgana, 1993. * ''Le Grincheux'', Fata Morgana, 1993. * ''L'Oroscope ou Nul n'évite sa destinée'' (scénario), Jean-Michel Place, 1995. * ''Isabelle'' (scénario avec [[Pierre Herbart]]), Lettres Modernes, 1996. * ''Journal'', vol. 1 : 1887-1925, vol. 2 : 1926-1950, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1996, 1997. * ''[[Le Ramier]]'', Gallimard, 2002. * ''Hugo, hélas !'', Fata Morgana, 2002. * ''Histoire de Pierrette'', Fata Morgana, 2010. * ''Quelques réflexions sur l’abandon du sujet dans les arts plastiques'', Fata Morgana, 2011. * ''Le voyage d’Urien'', fac-similé de l'édition originale initialement publiée en 1893 avec les lithographies de [[Maurice Denis]], Fata Morgana, 2022 • {{ISBN|978-2-37792-120-1}} {{Fin de colonnes}} == Notes et références == === Sources primaires === {{Références|groupe="p"}} === Sources secondaires === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:André Gide | wikisource=André Gide | wikiquote=André Gide }} === Iconographie === * [[1898]] av - ''Portrait d'André Gide'', par [[Félix Vallotton]], paru dans ''Le Livre des masques'', de [[Remy de Gourmont]] en (1898). * s. d. - ''Portrait d'André Gide'' par [[Henry Bataille]]. * s. d. - ''Portrait d'André Gide'' par [[Théo van Rysselberghe]]. * [[1951]] - les 20-{{date-|21 février}} ''Portraits mortuaires d'André Gide'', dessins et huiles par [[Lucien Fontanarosa]]. === Bibliographie === {{Légende plume}} * [[Arthur Cravan]], « André Gide », revue ''Maintenant'', {{date-|juillet 1913}}. * [[Victor Poucel]], ''L'Esprit d'André Gide'', Paris, Librairie de l'art catholique, 1929. * [[Léon Pierre-Quint]], ''André Gide, sa vie, son œuvre'', Paris, Stock, 1932. * [[Maurice Lime]], ''Gide, tel que je l'ai connu (avec 20 lettres inédites)'', Paris, éditions Julliard, 1952. * Jean Lambert, ''Gide familier'', Paris, éditions Julliard, 1958 ; rééd. Lyon, [[Presses universitaires de Lyon]], 2000. * [[Catharine Savage Brosman]], ''André Gide : l’évolution de sa pensée religieuse'', Paris, Nizet, 1962 {{ASIN|B000JL4AQU}} * [[George D. Painter|George Painter]], ''André Gide'', Paris, Mercure de France, 1968. * [[Maria van Rysselberghe]], ''Les Cahiers de la petite dame (1918-1951)'', ''Cahiers André Gide'' {{Numéros|4 à 7}}, Paris, Gallimard, 1972-1977. * Claude Martin, éd., ** ''Correspondance avec François-Paul Alibert, 1907-1950'', Lyon, [[Presses universitaires de Lyon]], 1982. ** ''Correspondance Gide Ruyters'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1985. * ''L'homosexualité en littérature : opinions de H. Bachelin, J. Cassou, F. Mauriac, A. Vollard [et al.] dans "Les Marges", mars-{{date-|avril 1926}}''. Présentation et notice biobibliographique de Patrick Cardon, Lille, QuestionDeGenre/GKC, 1993. * D.J. Niederauer et H. Franklyn, éd., ''Correspondance Gide Régnier'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1997. * [[Pierre Lepape]], ''André Gide, le messager'', Paris, Seuil, 1997. {{plume}} * Claude Martin, ''André Gide ou la vocation du bonheur, t.1, 1869-1911'', Paris, Fayard, 1998. {{plume}} * Frédéric Canovas, ''Correspondance André Gide-[[René Crevel (écrivain)|René Crevel]]'', éd. Centre d'études gidiennes, 2000. * Frédéric Canovas, ''L'Écriture rêvée'', Paris, L'Harmattan, 2000. * [[Simon Leys]], ''Protée et autres essais'', Paris, Gallimard, 2001. * [[Martine Sagaert]], ''André Gide'', ADPF, 2002. * Pierre Masson et Jean Claude, éd., ''André Gide et l'écriture de soi'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2002. * [[François Bréda]], [[Gabriel Marcel]] et André Gide. In : François Bréda, ''La critique littéraire et dramatique de Gabriel Marcel'', Cluj-Napoca (Roumanie), Les Éditions Grinta, 2004, {{p.|6-62}}. * Pierre Lachasse, éd., ''Correspondance Gide Jaloux 1896-1950'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2004 * David H. Walker, éd., # ''Correspondance Gide Rouart 1893-1901, tome 1'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2006. # ''Correspondance Gide Rouart 1902-1936, tome 2'', Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2006. * [[Pierre Billard (journaliste)|Pierre Billard]], ''André Gide et Marc Allégret. Le roman secret'', Paris, Plon, 2006. * Adrien Le Bihan, ''Rue André Gide. Enquête littéraire à Paris {{XVe}} et en Union soviétique'', Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2007 {{ISBN|9782228902588}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Catherine Bernié-Boissard]], [[Michel Boissard]] et [[Serge Velay]]|titre=Petit dictionnaire des écrivains du Gard|lieu=Nîmes|éditeur=Alcide|année=2009|pages totales=255|passage=113-114|isbn=|présentation en ligne=http://www.editions-alcide.com/livre-Petit_dictionnaire_des_%C3%A9crivains_du_Gard-328-1-1-0-1.html}} * Frank Lestringant, ''André Gide l'inquiéteur'', Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », t. I, 2011. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Bastide|directeur1=oui|prénom2=Martine|nom2=Sagaert|lien auteur2=Martine Sagaert|et al.=oui|préface=[[Christian Giudicelli]]|titre=Balade dans le Gard|sous-titre=sur les pas des écrivains|lieu=Paris|éditeur=Alexandrines|collection=Les écrivains vagabondent|année=|année première édition=2008|réimpression=2014|pages totales=255|passage=88-95|isbn=978-2-37089-001-6|présentation en ligne=http://www.alexandrines.fr/alexandrines-la-france-des-ecrivains/guide-litteraire-sur-les-pas-des-ecrivains/64-balade-dans-le-gard.html|titre chapitre=Toi, un Gide...}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Philippe Priol]] |titre=Gide |sous-titre=d'ici et d'ailleurs |lieu=Rouen |éditeur=Au petit bonheur |année=2016 |pages totales=135 |isbn=979-10-92029-05-5}} * [[Frank Lestringant]], « Gide, André », in [[Patrick Cabanel]] et [[André Encrevé]] (dir.), ''Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours'', tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, {{p.|812-816}} {{ISBN|978-2-84621-288-5}} * Paola Codazzi (dir.), ''André Gide et ses critiques (1951-1969)'', Paris, Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque gidienne », 2024, 408 p. ;Correspondance La [[La Nouvelle Revue française|NRF]] a publié les correspondances d'André Gide avec : * [[Roger Martin du Gard]]. Elle montre la puissante entente unissant les deux hommes dans la considération du monde des années 1930. Voir aussi les ''Notes sur André Gide'' (1913-1951) dans les ''Œuvres complètes'' en Pléiade de Roger Martin du Gard, où celui-ci rapporte leurs nombreuses discussions littéraires tout en évoquant le caractère, les petites manies, les intérieurs ou la vie domestique de son ami. * [[Paul Valéry]]. Elle révèle à la fois un Gide très fortement impressionné par Valéry, et quelques aspects du Valéry quotidien ne transparaissant pas dans les écrits « officiels » de ce dernier. Dans l'une comme l'autre de ces correspondances revient de façon récurrente la question de la rémunération des écrivains. * [[Marc Allégret]]. Cette volumineuse correspondance (503 lettres) permet un regard privilégié sur la relation Gide-Allégret. De l'adolescence de ce dernier (1917) jusqu'en 1949. Soit deux ans avant la mort de Gide. * ''Correspondance 1899-1950'' avec [[Maria van Rysselberghe]], présentée par [[Peter Schnyder]] et Juliette Solvès, Gallimard, 2016. Correspondance entre Gide et sa confidente, qu'il nommait « la petite dame ». * ''Correspondance 1890-1943'' avec [[Marcel Drouin]], présentée par Nicolas Drouin, Gallimard, 2019 Il existe aussi une correspondance entre Gide et [[Charles Péguy]] <small>({{Lien web|titre=biblio.correspondances|url=http://www.gidiana.net/Biblio.correspondances.html|site=www.gidiana.net|consulté le=2017-05-03}})</small>, et une correspondance entre André Gide et le romaniste allemand et grand érudit [[Ernst Robert Curtius]]. Elle est publiée aux [[Éditions Classiques Garnier|Classiques Garnier]], coll. ''Bibliothèque gidienne'', {{n°|11}}, 2019. ''Correspondance (1920-1950)'' {{Isbn|978-2-406-09317-6}}. === Filmographie et scénarios === * [[1927]] : ''[[Voyage au Congo (film)|Voyage au Congo]]'' de [[Marc Allégret]], scénario de Gide et Allégret * [[1927]] : ''[[En Tripolitaine (Les Troglodythes)]]'' de [[Marc Allégret]], scénario de Gide * [[1929]] : ''[[Papoul ou l'Agadadza]]'' de [[Marc Allégret]], scénario de Gide d'après la nouvelle ''L'Agadadza'' de [[Louis d'Hée]] * [[1932]] : ''[[Fanny (film, 1932)|Fanny]]'' de [[Marc Allégret]], Gide joue un figurant (non crédité) * [[1950]] : ''[[La vie commence demain]]'' de [[Nicole Vedrès]], Gide joue son propre rôle === Musique === * ''Alissa'', cycle de 8 chansons, (texte de André Gide), de [[Darius Milhaud]] (1913) * ''Poème de Gitanjali'', (texte de [[Rabindranath Tagore]] et André Gide), de Darius Milhaud (1914) *''Le Retour de l'enfant prodigue'', cantate (texte de André Gide), de Darius Milhaud (1917) *''[[Perséphone (Stravinsky)|Perséphone]]'', opéra (sur un livret d'André Gide), de [[Igor Stravinsky]] (1934) === Articles connexes === * [[Charles Gide]], oncle d'André Gide (juriste et économiste) === Liens externes === * {{Findagrave}} * [http://www.andre-gide.fr/ Centre d'études gidiennes] sur l'œuvre d'André Gide, hébergé par l'Université de Lorraine * [http://www.fondation-catherine-gide.org Fondation Catherine Gide], pour la préservation du patrimoine gidien et la diffusion de l'œuvre d'André Gide, fondée par sa fille [[Catherine Gide]]. * [http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php?auteur=Gide_Andr%E9 Les œuvres principales de Gide sur Ebooks] * [http://www.gidiana.net/ Amis d'André Gide] * {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1947/gide/biographical/ |Autobiographie }} === Notices === {{Liens}} {{Palette|Prix Nobel de littérature|Prix Nobel français}} {{Portail|littérature française|poésie|théâtre|prix Nobel|cinéma français|France au XIXe siècle|XXe siècle|LGBT|Gard}} {{DEFAULTSORT:Gide, Andre}} [[Catégorie:André Gide|*]] [[Catégorie:Écrivain français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Romancier français du XXe siècle]] [[Catégorie:Poète français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Poète français du XXe siècle]] [[Catégorie:Dramaturge français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Dramaturge français du XXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public]] [[Catégorie:Auteur français de journal intime]] [[Catégorie:Épistolier français]] [[Catégorie:Épistolier du XXe siècle]] [[Catégorie:Scénariste français de cinéma]] [[Catégorie:Traducteur français]] [[Catégorie:Traducteur depuis l'allemand vers le français]] [[Catégorie:Traducteur depuis l'anglais vers le français]] [[Catégorie:Traducteur depuis le russe vers le français]] [[Catégorie:Traducteur de littérature germanique]] [[Catégorie:Traducteur d'œuvres littéraires de Joseph Conrad]] [[Catégorie:Traducteur d'œuvres littéraires de Fiodor Dostoïevski]] [[Catégorie:Traducteur d'œuvres littéraires de William Shakespeare]] [[Catégorie:Journaliste français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Journaliste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain journaliste]] [[Catégorie:Écrivain voyageur français]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Mercure de France]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Gallimard]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Fata Morgana]] [[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]] [[Catégorie:Membre du comité de lecture des éditions Gallimard]] [[Catégorie:Lauréat français du prix Nobel]] [[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]] [[Catégorie:Collaborateur du Figaro]] [[Catégorie:La Revue blanche]] [[Catégorie:Militant pour les droits LGBT en France]] [[Catégorie:Essayiste dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT]] [[Catégorie:Romancier français dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT]] [[Catégorie:Pédophilie dans la littérature]] [[Catégorie:Pédérastie]] [[Catégorie:Antifranquiste français]] [[Catégorie:Élève du lycée Henri-IV au XIXe siècle]] [[Catégorie:Élève de l'École alsacienne]] [[Catégorie:Naissance dans le 6e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1869]] [[Catégorie:Décès en février 1951]] [[Catégorie:Décès à 81 ans]] [[Catégorie:Décès dans le 7e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Personnalité inhumée dans la Seine-Maritime]]
200
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20d%27arch%C3%A9ologues
Liste d'archéologues
Cette page dresse une '''liste d’[[archéologie|archéologues]]''' ce qui comprend les professionnels, les bénévoles et les amateurs. {{Sommaire compact}} == A == {{Colonnes|taille=20| * [[Charles Conrad Abbott]] (1843-1919) — [[États-Unis]] * [[Wilhelm Abeken]] (1813-1843) — [[Confédération germanique]] * [[Karel Absolon]] (1877-1960) — [[Tchéquie]] * [[Hans Achelis]] (1865-1937) — [[Empire allemand]], [[Allemagne]] * [[Jean-Pierre Adam]] (1937-) — [[France]] * [[František Adámek]] (1907-1989) — [[Tchéquie]] * [[Karel Václav Adámek]] (1868-1944) — [[Tchéquie]] * [[Friedrich Adler (architecte)|Friedrich Adler]] (1827-1908) — [[Confédération germanique]], [[Empire allemand]] * [[Johan David Åkerblad]] (1763-1819) — [[Suède]] * [[Ekrem Akurgal]] (1911-2002) — [[Turquie]] * [[Hermilio Alcalde del Río]] (1866-1947) — [[Espagne]] * [[Leslie Alcock]] (1925-2006) — [[Royaume-Uni]] * [[Andreas Alföldi]] (1895-1981) — [[Hongrie]] * [[Jacques Allain (archéologue)|Jacques Allain]] (1914-1997) — [[France]] * [[William A. Allbright]] (1891-1971) — [[États-Unis]] * [[Sedat Alp]] (1913-2006) — [[Turquie]] * [[Altan Çilingiroğlu]] (1944-) — [[Turquie]] * [[Walter Alva]] (1951-) — [[Pérou]] * [[Wilhelm Alzinger]] (1928-1998) — [[Autriche]] * [[Pierre Amandry]] (1912-1990) — [[France]] * [[Darrell A. Amyx]] (1911-1997) — [[États-Unis]] * [[Walter Andrae]] (1875-1956) — [[Allemagne]] * [[Manólis Andrónikos]] (1919-1992) — [[Grèce]] * [[Michele Arditi]] (1746-1836) — [[Italie]] * [[Juan Luis Arsuaga]] (1959-) — [[Espagne]] * [[Mikhaïl Artamonov]] (1898-1972) — [[Russie]] * [[Khaled Asaad|Khaled al-Asaad]] (1932-2015) — [[Syrie]] * [[Mick Aston]] (1946-2013) — [[Royaume-Uni]] * [[Richard J. C. Atkinson]] (1920-1994) — [[Royaume-Uni]] * [[John Aubrey]] (1626-1697) — [[Royaume-Uni]] * [[Henry Auvray]] (1878-1937) — [[France]] * [[Francesco Maria Avellino]] (1778-1850) — [[Italie]] * [[Nahman Avigad]] (1905-1992) — [[Israël]] }} {{Sommaire compact}} == B == {{Colonnes|taille=20| * [[Churchill Babington]] (1821-1889) — [[Royaume-Uni]] * [[Leila Badre]] (1943-) — [[Liban]] * [[Adolph Francis Alphonse Bandelier]] (1840-1914) — [[États-Unis]] * [[Heinrich Bauer]] (1935-1993) — [[Allemagne]] * [[Ranuccio Bianchi Bandinelli]] (1900-1975) — [[Italie]] * [[Anselmo Banduri]] (1671-1743) — [[Italie]] * [[Philip Barker]] (1920-2001) — [[Royaume-Uni]] * [[Ofer Bar-Yosef]] (1937- ) — [[Israël]] * [[George Fletcher Bass]] (1932]- ) — [[États-Unis]] * [[Thomas Bateman]] (1889-1964) — [[Royaume-Uni]] * [[Leopoldo Batres]] (1852-1926) — [[Mexique]] * [[Marcel Baudouin]] (1860-1941) — [[France]] * [[Joseph de Baye]] — [[France]] * [[Giovanni Pietro Bellori]] (1613-1696) — [[Italie]] * [[Guglielmo Bechi]] (1791-1852) — [[Italie]] * [[Giovanni Battista Belzoni]] (1778-1823) — [[Italie]] * [[Nacéra Benseddik]] (1949- ) — [[Algérie]] * [[Ignacio Bernal]] ( 1910-1992) — [[Mexique]] * [[Maria Ludwika Bernhard]] (1908-1998) — [[Pologne]] * [[Gerhard Bersu]] (1760-1835) — [[Saint-Empire romain germanique]], [[Confédération germanique]] * [[André Berthier]] (1907-2000) — [[France]] * [[Alexandre Bertrand (archéologue)|Alexandre Bertrand]] (1820-1902) — [[France]] * [[Pietro Bianchi (architecte)|Pietro Bianchi]] (1787-1849) — [[Suisse]] * [[Martin Biddle]] (1937- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Amilcare Bietti]] (1937-2006) — [[Italie]] * [[Lewis Binford]] (1931-2011) — [[États-Unis]] * [[Hiram Bingham III|Hiram Bingham]] (1875-1956) — [[États-Unis]] * [[Flavio Biondo]] (1392-1463) — [[Italie]] * [[Davidson Black]] (1884-1934) — [[Canada]] * [[Carl Blegen]] (1887-1971) — [[États-Unis]] * [[Charlotte Blindheim]] (1917-2005) — [[Norvège]] * [[Frederick Jones Bliss]] (1857-1939) — [[États-Unis]] * [[Frans Blom]] (1893-1963) — [[Danemark]] * [[Louis Marie Charles de Bodin]] (1813-1891) - [[France]] * [[Jean Boisselier]] (1912-1996) — [[France]] * [[Sándor Bökönyi]] (1926-1994) — [[Hongrie]] * [[George Edward Bonsor Saint Martin]] (1855-1930) — [[Royaume-Uni]] * [[Carlo Bonucci]] (1799-1870) — [[Italie]] * [[François Bordes]] (1919-1981) — [[France]] * Abdeljalil Bouzouggar (1968- ) — [[Maroc]] * [[Ivan Borkovský]] (1897-1976) — [[Tchéquie]] * [[Helmuth Theodor Bossert]] (1889-1961) — [[Allemagne]] * [[Jean Bottéro]] (1914-2007) — [[France]] * [[Karl August Böttiger]] (1760-1835) — [[Saint-Empire romain germanique]], [[Confédération germanique]] * [[Michel de Boüard]] (1909-1989) - [[France]] * [[Jacques Boucher de Perthes|Jacques Boucher de Crèvecœur de Perthes]] (1788-1868) — [[France]] * [[Jean Boulbet]] (1926-2007) — [[France]] * [[Jean-Jacques Bourassé]] (1813-1872) — France * [[Paul Bovier-Lapierre]] (1873-1950) — France * [[Robert Braidwood]] (1907-2003) — [[États-Unis]] * [[Charles Étienne Brasseur de Bourbourg]] (1814-1874) — [[France]] * [[James Henry Breasted]] (1865-1935) — [[États-Unis]] * [[Anton Wilhelm Brøgger (archéologue)|Anton Wilhelm Brøgger]] (1884-1951) — [[Norvège]] * [[Burchard Brentjes]] (1929- ) — [[Allemagne]] * [[Henri Breuil]] (1877-1961) — [[France]] * [[Klaus Brisch]] (1923-2001) — [[Allemagne]] * [[Oscar Broneer]] (1894-1992) — [[États-Unis]] * [[Robert Broom]] (1866-1951) — [[Afrique du Sud]] * [[Don Brothwell]] (....-) [[Royaume-Uni]] * [[Bernard Bruyère]] (1879-1971) — [[France]] * [[Vojtech Budinský-Krička]] (1903-1993) — [[Tchéquie]] * [[Jean Louis Burckhardt]] (1784-1817) — [[Suisse]] * [[Joëlle Burnouf]] (1947- ) — [[France]] * [[Andrés Marcos Burriel|Andrés Marcos Burriel y López]] (1719-1762) — [[Espagne]] * [[Ernst Buschor]] (1886-1961) — [[Allemagne]] * [[Karl Butzer]] (1934- ) — [[États-Unis]] * [[Robert Brandi]] (1931-2011)-[[France]] }} {{Sommaire compact}} == C == {{Colonnes|taille=20| * [[Frank Calvert]] (1828-1908) — [[Royaume-Uni]] * [[Andrea Carandini]] (1937- ) — [[Italie]] * [[Jacques-Xavier Carré de Busserolle]] (1823-1904) — [[France]] * [[Howard Carter]] (1874-1939) — [[Royaume-Uni]] * [[Arcisse de Caumont]] (1801-1873) — [[France]] * [[Joanna Casey]] * [[Alfonso Caso]] (1896-1970) — [[Mexique]] * [[Elena Cassin]] (1909-2011) — [[Italie]] * [[Anne Claude de Caylus|Anne-Claude de Tubières, comte de Caylus]] (1692-1765) — [[France]] * [[Jaroslav Černý]] (1898-1970) — [[Tchéquie]] * {{Lien|langue=en|trad=Dilip Kumar Chakrabarti|fr=Dilip Chakrabarti|texte=Dilip Chakrabarti}} * [[Jean-François Champollion]] (1790-1832) — [[France]] * [[Richard Chandler]] (1738-1810) — [[Royaume-Uni]] * [[Kwang-chih Chang]] (張光直) (1931-2001) — [[Taïwan]] * [[Ernest Chantre]] (1843-1924) * [[Jean Charbonneaux]] (1895-1969) — [[France]] * [[Dominique Charpin]] (né en 1954) — [[France]] * [[Jean-Jacques Charpy]] — [[France]] * [[Gustave Chauvet]], (1840-1933) — [[France]] * [[Luis Chero Zurita]], (1958- ) — [[Pérou]] * [[Casimir Chevalier]], (1825-1893) — [[France]] * [[Jean-Jacques Chifflet]] (1588-1660) — [[France]] * [[Vere Gordon Childe]] (1892-1957) — [[Australie]] * [[Marcellin Chiris]] (1857-1932) — [[France]] * [[Gérard Chouquer]] (1948- ) — [[France]] * [[Leopoldo Cicognara]] (1767-1834) — [[Italie]] * [[Pierre Cintas]] (1908-1974) — [[France]] * [[John Grahame Douglas Clark|Grahame Clark]] (1907-1995) — [[Royaume-Uni]] * [[John Desmond Clark]] (1916-2002) — [[Royaume-Uni]] * [[David L. Clarke|David Clarke]] (1937-1976) — [[Royaume-Uni]] * [[Eric H. Cline]] (1960- ) — [[États-Unis]] * [[Filippo Coarelli]] (1936- ) - [[Italie]] * [[Charles Robert Cockerell]] (1788-1863) — [[Royaume-Uni]] * [[John Coles]] * [[Antonio Maria Colini]] (1900-1989) — [[Italie]] * [[Paul Collart (archéologue suisse)|Paul Collart]] (1902-1981) - [[Suisse]] * [[Giovanni Colonna]] (1934- ) — [[Italie]] * Sir [[Richard Colt Hoare]] (1758-1838) — [[Royaume-Uni]] * [[Graham Connah]] * [[Henri de Contenson]] (1926-2019) — [[France]] * [[Alexandra Cordier]] * [[Gérard Cordier]] (1924-2014) — [[France]] * [[O. G. S. Crawford|O.G.S. Crawford]] (1886-1957) — [[Royaume-Uni]] * [[Georg Friedrich Creuzer]] (1771-1858) — [[Saint-Empire romain germanique]], [[Confédération germanique]] * [[Franz Cumont]] (1868-1947) — [[Belgique]] * [[Alexander Cunningham (archéologue)|Alexander Cunningham]] (1814-1893) — [[Royaume-Uni]] * [[Edward Benjamin Howard Cunnington]] (1861-1950) — [[Royaume-Uni]] * [[William Cunnington]] (1754-1810) — [[Royaume-Uni]] * [[James Curle]] (1862-1944) — [[Royaume-Uni]] * [[Ludwig Curtius]] (1874-1954) — [[Empire allemand]], [[Allemagne]] * [[Cyriaque d'Ancône]] (1391-1454) — [[Italie]] }} {{Sommaire compact}} == D == {{Colonnes|taille=20| * [[Constantin Daicoviciu]] (1898-1973) — [[Roumanie]] * [[Glyn Daniel]] (1914-1986) — [[Royaume-Uni]] * [[Muhibbe Darga]] (1921-2018) — [[Turquie]] * [[Anatole Dauvergne]] (1812–1870) [[France]] * [[Théodore Davies|Theodore M. 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Flannery|fr=Kent Flannery|texte=Kent Flannery}} * Sir [[William Matthew Flinders Petrie|William Flinders Petrie]] (1853-1942) — [[Royaume-Uni]] * [[James A. Ford]] (1911-1968) — [[États-Unis]] * [[Emil Forrer]] (1894-1986) — [[Suisse]] * [[Alfred Foucher]] (1865-1952) — [[France]] * [[Louis Foucher]] (1918-2003) — [[France]] * [[Cyril Fox]] * [[Henri Frankfort]] (1897-1954) — [[Pays-Bas]] * [[John Frere]] * [[Ludwig Friedländer]] (1824-1909) — [[Confédération germanique]], [[Empire allemand]] * [[Fernando Fuenzalida]] (1936- ) — [[Pérou]] * [[Andreas Furtwängler]] (1944- ) — [[Allemagne]] * [[Arne Furumark]] (1903-1982) — [[Suède]] }} {{Sommaire compact}} == G == {{Colonnes|taille=20| * [[Henri Galinié]] — [[France]] * [[Manuel Gamio]] (1883-1960) — [[Mexique]] * [[Antonio García y Bellido]] (1903-1972) — [[Espagne]] * [[Jean-Claude Gardin]] (1925-2013) - France * [[Percy Gardner]] (1846-1937) — [[Royaume-Uni]] * [[Dorothy Garrod]] (1892-1968) — [[Royaume-Uni]] * [[Édouard Gatian de Clérambault]] (1833-1917) — [[France]] * [[Armin von Gerkan]] (1884-1969) — [[Empire allemand]], [[Allemagne]] * [[Camille Germain de Montauzan]] (1862-1842) — [[France]] * [[Chaker Ghadban]] — [[Liban]] * [[Francisco Giles Pacheco]] (1944- ) — [[Espagne]] * [[Marija Gimbutas]] (1921-1994) — [[Lituanie]] * [[Pere Bosch Gimpera]] (1891-1974) — [[Mexique]] * [[René Ginouvès]] (1926-1994) -France * [[Pierre-Roland Giot]] (1919-2002) — [[France]] * [[Einar Gjerstad]] (1897-1988) - 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(1906-1972) — [[France]] * [[Jean L'Helgouach|Jean L'Helgouac'h]] (1933-2000) — [[France]] * [[Li Ji (archéologue)|Li Ji]] (ou Li Chi, 李濟) (1896-1979) — [[Taïwan]] * [[Georg Loeschcke]] (1852-1915) — Allemagne * [[Florentino López Cuevillas]] (1886-1958) — [[Espagne]] * [[Leonardo López Luján]] (1964- ) - [[Mexique]] * [[Anders Lorange]] (1847-1888) — [[Norvège]] * [[Victor Loret]] (1859-1946) — [[France]] * [[Claude Lorren]] (1946- ) — [[France]] * [[Emanuel Löwy]] (1857-1938) — [[Autriche]] * Sir [[John Lubbock]] (1834-1913) — [[Royaume-Uni]] * [[Frédéric Loridant]] (1962- ) — [[France]] * [[Henry de Lumley]] (1934- ) — [[France]] }} {{Sommaire compact}} == M == {{Colonnes|taille=20| * [[Robert Macalister]] (1870-1950) — [[Irlande (pays)|Irlande]] * [[Duncan Mackenzie]] (1861-1934) - [[Écosse]] * [[Théodore Macridy Bey]] (1872-1940) - [[Empire ottoman]] * [[Charles McBurney]] (1914-1979) — [[États-Unis]] * {{Lien|langue=en|trad=Aren Maeir|fr=Aren Maeir}} (1958- ) — [[Israël]] * [[Finn Magnussen]] (1781-1847) — [[Islande]] * [[Amedeo Maiuri]] (1886-1963) — [[Italie]] * Sir [[Max Mallowan]] (1904-1978) — [[Royaume-Uni]] * [[John Manley (archéologue)|John Manley]] (1952- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Robert Manners]] (1913-1996) — [[États-Unis]] * [[Pierre Maranda]] (1930- ) — [[Canada]] * [[Cyril Marcigny]] (1970- ) — [[France]] * [[François Auguste Ferdinand Mariette]] (1821-1881) — [[France]] * [[Spyridon Marinatos]] (1901-1974) — [[Grèce]] * [[Judith Marquet-Krause]] (1906-1936) — [[Palestine mandataire|Palestine]] * [[Maurice Marsac (archéologue)|Maurice Marsac]] (1938-1991) — [[France]] * Sir [[John Hubert Marshall]] (1876-1958) — [[Royaume-Uni]] * [[A.T. Marston]] * [[Jean-Claude Margueron]] (1934-2023) — [[France]] * [[Gaston Maspero]] (1846-1916) — [[France]] * [[Eduardo Matos Moctezuma]] (1940- ) - [[Mexique]] * [[Paolo Matthiae]] (1940- ) — [[Italie]] * [[Amihai Mazar]] (1942- ) — [[Israël]] * [[Benjamin Mazar]] (1906-1995) — [[Israël]] * [[Jørgen Meldgaard]] (1927-2007) — [[Danemark]] * [[James Mellaart]] (1925-2012) — [[Royaume-Uni]] * [[Paul Mellars]] * [[Michele Mercati]] (1541-1593) — [[Italie]] * [[Prosper Mérimée]] (1803-1870) — [[France]] * Sir [[Ellis Minns]] * [[Pierre de Miroschedji]] (....-) — [[France]] * [[Keneiloe Molopyane]] (1987- ) — [[Afrique du Sud]] * [[Oscar Montelius]] (1843-1921) — [[Suède]] * [[Pierre Montet]] (1885-1966) — [[France]] * [[Henri de Morgan]] (1857-1909) — [[France]] * [[Sylvanus Morley]] (1883-1948) — [[États-Unis]] * [[Gabriel de Mortillet]] (1821-1898) — [[France]] * [[Yves Morvan]] (1932- ) — [[France]] * [[Sabatino Moscati]] (1923-1997) — [[Italie]] * [[Hansjürgen Müller-Beck]] (1927-2018) — [[Allemagne]] }} {{Sommaire compact}} == N == {{Colonnes|taille=20| * [[Catherine Namono]] — [[Ouganda]] * [[Mario Napoli]] (1915-1976) — [[Italie]] * [[Marie-Dominique Nenna]] (1962— ) - [[France]] * [[Sarah Milledge Nelson]] (1931-2020) - [[États-Unis]] * [[Ehud Netzer]] (1934- ) — [[Israël]] * [[Evzen Neustupný]] * Sir [[Charles Thomas Newton]] (1816-1894) — [[Royaume-Uni]] * [[Nicolay Nicolaysen]] (1817-1911) — [[Norvège]] * [[Lautaro Núñez Atencio]] (1938- ) — [[Chili]] }} {{Sommaire compact}} == O == {{Colonnes|taille=20| * [[Kenneth Oakley]] (1911-1981) — [[Royaume-Uni]] * [[Alexandru Odobescu]] (1834-1895) — [[Roumanie]] * [[Max von Oppenheim]] (1860-1946) — [[Empire allemand]], [[Allemagne]] * [[Anastássios Orlándos]] (1887-1979) — [[Grèce]] * [[Paolo Orsi]] (1859-1935) — [[Italie]] *[[Alexeï Ouvarov|Alexeï Sergueïevitch Ouvarov]] - (1825-1884) - [[Empire russe]] }} {{Sommaire compact}} == P == {{Colonnes|taille=20| * [[Massimo Pallottino]] (1909-1995) — [[Italie]] * [[Vasile Pârvan]] (1882-1927) — [[Roumanie]] * [[John Henry Parker]] (1806-1884) — [[Royaume-Uni]] * [[André Parrot]] (1901-1980) — [[France]] * [[Harm Paulsen]] (1942- ) — [[Allemagne]] * [[Emmanuel Paÿe]] (....-) — [[Belgique]] * [[William Pengelly]] (1812-1894) — [[Royaume-Uni]] * [[Katerina Peristeri]] (1955- ) — [[Grèce]] * [[Patrick Périn]] (1942- ) — [[France]] * [[Gennaro Pesce]] (1902-1984) — [[Italie]] * [[Jean-Marie Pesez]] (1929-1998) — [[France]] * [[Jan Petersen (archéologue)|Jan Petersen]] (1887-1967) — [[Norvège]] * [[Fotis Petsas]] (1918-2004) — [[Grèce]] * [[Stuart Piggott]] (1910-1996) — [[Royaume-Uni]] * [[John Pinkerton]] (1758-1826) — [[Royaume-Uni]] * [[Augustus Pitt Rivers]] (1827-1900) — [[Royaume-Uni]] * [[George Pitt-Rivers]] (1890-1966) — [[Royaume-Uni]] * [[Julian Pitt-Rivers]] (1919-2001) — [[Royaume-Uni]] * [[Nikolaos Platon]] (1909-1992) — [[Grèce]] * [[Georges Posener]] (1906-1988) — [[France]] * [[Timothy Potter]] (1944-2000) — [[Royaume-Uni]] * [[Jacques-Ferdinand Prévost]] (1819-1883) — [[France]] * [[James Bennett Pritchard]] (1909-1997) — [[États-Unis]] * [[Francis Pryor]] (1945- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Patricia Phillips]] — [[Royaume-Uni]] * [[Mendel L. Peterson]] (1918-2003) — [[États-Unis]] }} {{Sommaire compact}} == Q == {{Colonnes|taille=20| * [[Jules Quicherat|Jules Etienne Joseph Quicherat]] (1814-1882) — [[France]] }} {{Sommaire compact}} == R == {{Colonnes|taille=20| * [[Carl Christian Rafn]] (1795-1864) — [[Danemark]] * Sir [[Andrew Ramsay]] (1814-1891) — [[Royaume-Uni]] * [[Maria Reiche]] (1903-1998) — [[Allemagne]] * [[Robert Ranjard]] (1881-1960) — [[France]] * [[Colin Renfrew]] (1937- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Caspar Reuvens]] (1793-1835) — [[Pays-Bas]] * [[Nicholas Revett]] (1720-1804) — [[Royaume-Uni]] * [[Claudius James Rich]] (1787-1821) — [[Royaume-Uni]] * [[Julian Richards (archéologue)|Julian Richards]] (1951- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Gustav Riek]] (1900-1976) — [[Allemagne]] * [[Charles Roach Smith]] (1807-1890) — [[Royaume-Uni]] * [[Derek Roe]] (....-) — [[Royaume-Uni]] * [[Else Roesdahl]] (1942- ) — [[Danemark]] * [[Emmanuel de Rougé]] (1811-1872) — [[France]] * [[Georges Roux (archéologue)|Georges Roux]] (1919-2003) — [[France]] * [[Otto Rubensohn]] (1867-1964) — [[Allemagne]] * [[Michele Ruggiero]] (1811-1900) — [[talie]] * [[Oluf Rygh]] (1833-1899) — [[Norvège]] }} {{Sommaire compact}} == S == {{Colonnes|taille=20| * [[Gabriel Saadé]] (1922-1997) - [[Syrie]] * [[Eduardo Saavedra]] (1829-1912) — [[Espagne]] * [[Gösta Säflund]] (1903-2004) - [[Suède]] * [[Hassane Salamé-Sarkis]] (1943-) - [[Liban]] * [[Charles Saumagne]], (1890-1972) - [[France]] * [[Archibald Sayce]] (1845–1933) — [[Royaume-Uni]] * [[Claudius Savoye]], (1856-1908) - [[France]] * [[Jean Scapula (archéologue)|Jean Scapula]] (1911-1991) - [[France]] * [[Jean-Paul Sazerat]] (1923-2012) — [[France]] * [[Alain Schnapp]] (1946- ) — [[France]] * [[Ruth Shady]] (1946-) [[Pérou]] * [[Anna O. Shepard]] (1903-1971) — [[États-Unis]] * [[Haakon Shetelig]] (1877-1955) — [[Norvège]] * [[Heinrich Schliemann]] (1822-1890) — [[Confédération germanique]], [[Empire allemand]] * [[Philippe-Charles Schmerling]] (1790-1836) — [[Belgique]] * [[Erich Friedrich Schmidt]] (1897-1964) — [[États-Unis]] (né dans l'[[Empire allemand]]) * [[Jacques Seigne]] — [[France]] * [[Eduard Georg Seler]] (1845-1922) — [[Allemagne]] * [[Ümit Serdaroğlu]] (1932-2005) — [[Turquie]] * [[Sergei Semenov]] (1898-1978) — [[Russie]] * [[Michael Shanks (archéologue)|Michael Shanks]] (1959- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Charles Thurstan Shaw]] (1914-2013) — [[Royaume-Uni]] * {{Lien|langue=en|trad=Andrew Sherratt|fr=Andrew Sherratt}} (1946–2006) — [[Royaume-Uni]] * [[Louis Siret]] (1860-1934) — [[Belgique]] * [[William Robertson Smith|William Smith]] (1846-1894) — [[Écosse]] * [[Antonio Sogliano]] (1854-1942) — [[Italie]] * [[José María Soler García]] (1905-1996) — [[Espagne]] * [[Vittorio Spinazzola]] (1863-1943) — [[Italie]] * [[Domenico Spinelli]] (1788-1863) — [[Italie]] * [[Aurel Stein]] (1862-1943) — [[Hongrie]]&nbsp;/&nbsp;[[Royaume-Uni]] * [[Eva Margareta Steinby]] (1938-) — [[Finlande]] * [[John Lloyd Stephens]] (1805-1852) — [[États-Unis]] * [[Danielle Stordeur]] (1944-) — [[France]] * [[James Stuart (archéologue)|James Stuart]] (1713-1788) — [[Royaume-Uni]] * [[Eleazar Sukenik]] (1889-1953) — [[Israël]] * [[Lynne Sullivan]] (née en 1952) — [[États-Unis]] }} {{Sommaire compact}} == T == {{Colonnes|taille=20| * [[Jean Michel de Tarragon]] * [[Walter Taylor|Walter Willard Taylor]] (1913-1997) — [[États-Unis]] * [[Julio Tello|Julio César Tello]] (1880-1947) — [[Pérou]] * {{Lien|langue=en|trad=Yotam Tepper|fr=Yotam Tepper|texte=Yotam Tepper}} (....-) — [[Israël]] * [[Henry Testot-Ferry]] (1826-1869) — [[France]] * [[Charles Texier|Charles Félix Marie Texier]] (1802-1871) — [[France]] * [[Cyrus Thomas]] * {{Lien|langue=en|trad=Julian Thomas|fr=Julian Thomas (archéologue)|texte=Julian Thomas}} (1959- ) * [[John Eric Thompson]] (1898-1975) — [[Royaume-Uni]] * [[Christian Jürgensen Thomsen]] (1788-1865) — [[Danemark]] * [[John Thurman]] * [[Otto Tischler]] (1843-1891) - Allemagne * {{Lien|langue=en|trad=Christopher Tilley|fr=Christopher Tilley|texte=Christopher Tilley}} (....-) — [[Royaume-Uni]] * [[Eduardo Toda|Eduardo Toda y Güell]] (1855-1941) — [[Espagne]] * [[Mario Torelli]] (1937- ) — [[Italie]] * [[László Török]] (1941-2020) — [[Hongrie]] * [[Alfred Tozzer]] (1877-1954) — [[États-Unis]] * [[Frédéric Trément]] (1966- ) * [[Arthur Dale Trendall]] (1909-1995) — [[Nouvelle-Zélande]] * [[Bruce Trigger]] (1937-2006) — [[Canada]] * [[Chrístos Tsoúntas]] (1857-1934) — [[Grèce]] * [[Ronald Tylecote]] (1916-1991) — [[Royaume-Uni]] }} {{Sommaire compact}} == U == {{Colonnes|taille=20| * [[Peter Ucko]] (1938- ) — [[Royaume-Uni]] * [[Luigi Ugolini]] (1895-1936) — [[Italie]] * [[Max Uhle]] (1856-1944) - [[Allemagne]] }} {{Sommaire compact}} == V == {{Colonnes|taille=20| * [[Parviz Varjavand]] (1934-2007) — [[Iran]] * [[Henri de Vaux]] s.j. * [[Roland de Vaux]] (1903-1971) — [[France]] * [[Marius Vazeilles]] (1881-1973) — [[France]] * {{Lien|langue=de|trad=Dieter Vieweger|fr=Dieter Vieweger|texte=Dieter Vieweger}} (1958- ) — [[Allemagne]] * [[Juan Vilanova y Piera]] (1821-1893) — [[Espagne]] * [[Alphonse Vinatié]] (1924-2005) — [[France]] * [[Dominique Vivant Denon]] (1747-1827) — [[France]] }} {{Sommaire compact}} == W == {{Colonnes|taille=20| * [[Charles Warren]] (1840-1927) — [[Royaume-Uni]] * [[John Obadiah Westwood]] (1805-1893) — [[Royaume-Uni]] * [[Mortimer Wheeler]] (1890-1976) — [[Écosse]] * [[Guillermo Wiese de Osma]] (1927-199) - [[Pérou]] * {{Lien|langue=de|trad=Friedhelm Winkelmann|fr=Friedhelm Winkelmann|texte=Friedhelm Winkelmann}} (1929- ) — [[Allemagne]] * [[Johann Joachim Winckelmann|Johann Winckelmann]] (1717-1768) — [[Saint-Empire romain germanique]] * [[Leonard Woolley]] (1880-1960) — [[Royaume-Uni]] * [[Ole Worm]] ([[Latin]] : ''Olaus Wormius'') (1588-1654) — [[Danemark]] * [[Jens Jacob Asmussen Worsaae]] (1821-1885) — [[Danemark]] }} {{Sommaire compact}} == X == {{Colonnes|taille=20| }} {{Sommaire compact}} == Y == {{Colonnes|taille=20| * [[Yigaël Yadin]] (1917-1984) — [[Israël]] * [[K. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur%20John%20Evans
Arthur John Evans
{{Voir homonymes|Evans}} {{Infobox Biographie2 | nom = Arthur John Evans | image = Sir Arthur John Evans.jpg | légende = | date de naissance = {{Date|8|juillet|1851}} | lieu de naissance = [[Nash Mills]], [[Hertfordshire]] | pays de naissance = | date de décès = {{Date de décès|11|juillet|1941|8|juillet|1851}} | lieu de décès = {{lien|Boars Hill}}, [[Oxfordshire]] | pays de décès = | domicile = | nationalité = [[Royaume-Uni|Britannique]] | champs = [[archéologie]] | institutions = | diplôme = | directeur thèse = | étudiants thèse = | renommé pour = [[Cnossos]] | prix = [[Royal Society|Membre de la Royal Society]]<ref>{{Article | langue = en | prénom1 = John L | nom1 = Myres | lien auteur1 = :en:John Myres | titre = Arthur John Evans | sous-titre = 1851-1941 | périodique = Obituary Notices of Fellows of the Royal Society | lien périodique = :en:Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society | éditeur = Royal Society | volume = 3 | numéro = 10 940-968 | mois = décembre | année = 1941 | consulté le = 17 février 2012 | doi = 10.1098/rsbm.1941.0044 }}.</ref> | notes = | signature = }} '''Arthur John Evans''' (né le {{Date de naissance|8|juillet|1851}} à [[Nash Mills]] dans le [[Hertfordshire]] et mort le {{Date de décès|11|juillet|1941}} à [[Boars Hill]] dans le [[Oxfordshire]]) est un [[archéologue]] [[Angleterre|anglais]], qui a mis au jour le site de [[Cnossos]] en [[Crète]] et est à l'origine des découvertes du {{s-|XX}} sur la [[civilisation minoenne]]. == Biographie == [[Fichier:Knossos Arthur Evans 02.jpg|vignette|342x342px|gauche|Statue de Arthur John Evans.]] Arthur John Evans est né en 1851 à Nash Mills dans le Hertfordshire, un comté d'Angleterre au nord de Londres. Son père est lui-même un célèbre archéologue anglais. Il commence par s'intéresser dans ses recherches scientifiques et archéologiques à la région de la [[Laponie]] et des [[Balkans]]. En 1882, il est expulsé de ces derniers par les Autrichiens « à cause de sa prise de position anti-turque (articles du ''Manchester Guardian'') »{{pas clair}}. Au cours de ses voyages dans la [[Autriche-Hongrie|Bosnie Autrichienne]], il rencontre la famille [[serbe]] de [[Gavrilo Princip]], il décrivit leur condition de vie qui était des plus misérables<ref>{{Lien web|langue=sr-RS|titre=Порекло Гаврила Принципа|url=https://www.poreklo.rs/2014/01/04/poreklo-gavrila-principa/|site=Poreklo|date=2014-01-04|consulté le=2019-04-06}}</ref>. Ensuite, il devient, en 1884, directeur de l'Ashmolean Museum<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|nom1=Universalis|prénom1=Encyclopædia|titre=EVANS sir ARTHUR JOHN|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/evans-sir-arthur-john/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2017-04-17}}</ref>. Puis, en [[1900]], il commence des fouilles dans les îles (la [[Crète]] en particulier). Il y découvre la mythique civilisation des palais crétois, à [[Cnossos]] ([[Civilisation minoenne|Crète minoenne]] de l'[[âge du bronze]]), qui avait déjà été mentionnée dans des textes anciens, mais dont l'existence jusque-là n'avait pu être prouvée. Le site avait déjà été effleuré par [[Heinrich Schliemann]], mais Evans en dégage le palais, dont la conservation paraissait compromise. Il entame une reconstruction archéologique ''in situ'' (en termes archéologiques, une [[anastylose]]). Il s'intéresse tout particulièrement aux objets en terre cuite retrouvés sur les sites crétois : des fragments ou céramique entières. Il propose donc dès 1905 une chronologie de la civilisation minoenne en trois parties : * le Minoen ancien * le Minoen moyen * le Minoen récent (chacune de ces périodes étant elle-même divisée en phases I, II et III)<ref name=":0" />.  La [[Salle du Trône (Knossos)|salle du trône]] a ainsi été entièrement reconstituée, mais ressemblant sans doute de loin à ce qu'elle a dû être dans les temps anciens : ses peintures ressemblent assez à celles de l'art moderne de cette époque. De plus, il est impossible pour les archéologues actuels d'accéder aux couches inférieures. [[Fichier:Map Minoan Crete-de.svg|vignette|350x350px|gauche|Carte de l'île de Crète avec ses différents villes.]] Arthur John Evans est élu membre de la [[Royal Society]] le {{Date|6|juin|1901}}. Ses travaux lui valent la [[médaille Copley]] en [[1936]]. Il est fait [[Knight Bachelor|chevalier]] en 1911. Il meurt en 1941, le 11 juillet, à Boars Hill dans le comté anglais du Oxfordshire. == Notes et références == <references /> == Liens externes == {{autres projets |Commons=Category:Arthur Evans}} {{Liens}} * ''The Palace of Minos'' écrit par Arthur John Evans : https://g.co/kgs/EhWll4 * {{Ouvrage |id= 1909evans |libellé= <!-- Evans --> 1909 |langue= en |auteur1= <!-- Arthur John Evans |lien auteur1= Arthur John Evans --> |titre= Scripta Minoa: The Written Documents of Minoan Crete, with Special Reference to the archives of Knossos |éditeur= |volume= 1 |titre volume= The hieroglyphic and primitive linear classes |date= 1909 |présentation en ligne= https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/evans1909 }}. * {{Ouvrage |id= 1952evans |libellé= <!-- Evans --> 1952 |langue= en |auteur1= <!-- Arthur John Evans |lien auteur1= Arthur John Evans --> |titre= Scripta Minoa: The Written Documents of Minoan Crete, with Special Reference to the archives of Knossos |éditeur= |volume= 2 |titre volume= The archives of Knossos: clay tablets inscribed in linear script B |date= 1952 |présentation en ligne= https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/evans1952 }}. * Éloge funèbre de Sir Arthur John Evans, associé étranger de l'Académie écrit par Gustave Dupont-Ferrier,http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1944_num_88_3_77784. * Sir Arthur Evans, le découvreur de Knossos, article écrit en 1990 que l'on peut retrouver sur le lien suivant : http://www.lhistoire.fr/sir-arthur-evans-le-d%C3%A9couvreur-de-knossos {{Portail|archéologie|Royaume-Uni|Grèce|Crète}} {{DEFAULTSORT:Evans, Arthur John}} [[Catégorie:Archéologue britannique du XIXe siècle]] [[Catégorie:Archéologue britannique du XXe siècle]] [[Catégorie:Étudiant de Brasenose College]] [[Catégorie:Civilisation minoenne]] [[Catégorie:Civilisation mycénienne]] [[Catégorie:Lauréat de la médaille Copley]] [[Catégorie:Membre de la Royal Society]] [[Catégorie:Knight Bachelor]] [[Catégorie:Naissance en juillet 1851]] [[Catégorie:Naissance dans le Hertfordshire]] [[Catégorie:Décès en juillet 1941]] [[Catégorie:Décès dans l'Oxfordshire]] [[Catégorie:Décès à 90 ans]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Nobel
Alfred Nobel
{{Voir famille|famille Nobel}} {{Infobox Biographie2 | upright = .96 | image = AlfredNobel adjusted.jpg | légende = Portrait photographique d'Alfred Nobel. | tombe = Nobel grav 2009.jpg | légende tombe = Tombe d'Alfred Nobel à Stockholm. }} '''Alfred Bernhard Nobel''' /'alfrəd 'bɛɳhɑ:ɖ noˈbɛ:l /, né le {{Date de naissance|21|octobre|1833}} à [[Stockholm]] en [[Suède]] et mort le {{Date de décès|10|décembre|1896}} à [[Sanremo]] en [[Italie]]<!-- la date erronée de 1839 a déjà été révoquée à différentes reprises. Merci de ne plus la réintroduire sans source.--><ref name="Brit1" />, est un [[chimiste]], [[industrie]]l et fabricant d'armes [[Suédois (peuple)|suédois]]. Dépositaire de plus de {{nobr|350 brevets}} scientifiques de son vivant<ref>{{ouvrage|auteur=Arthur comte de Gobineau|titre=Le royaume de Suède-Norvège au tournant de deux règnes|éditeur=J. Touzot|date=1994|passage=50}}.</ref>, dont celui de la [[dynamite]]<ref name="Niedercorn"/>, invention qui a fait sa renommée. Il fonde l'entreprise KemaNobel en 1871, et rachète l'entreprise d'armement [[Bofors]] en 1894. Dans son testament, il légua son immense fortune pour la création du [[prix Nobel]]. L'[[élément chimique]] [[nobélium]] a été appelé ainsi en son honneur. == Biographie == Alfred Bernhard Nobel est le troisième fils d'[[Immanuel Nobel]] ([[1801]]-[[1872]]) et d'Andriette Ahlsell Nobel. Membre de la [[famille Nobel]] comportant de nombreux ingénieurs, il descend d'[[Olof Rudbeck]] ([[1630]]-[[1702]]), l'un des scientifiques suédois les plus connus du {{s-|XVII}}, auteur de l'ouvrage de science-fiction ''Atlantis''<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=H. Schück, Ragnar Sohlman|titre=The Life of Alfred Nobel|éditeur=William Heinemann|date=1929|passage=229}}.</ref>. À l'âge de neuf ans, il déménage avec sa famille pour [[Saint-Pétersbourg]]<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Kenne Fant|titre=Alfred Nobel. A Biography|éditeur=Arcade Publishing|date=2006|passage=27}}.</ref>, où son père, qui plus tard inventera le [[contreplaqué]] moderne, fonde une entreprise de [[mine marine|mines marines]]. À la suite d'une infortune dans son pays natal, à tradition pacifiste, Immanuel Nobel s'installa en Russie en 1838. En Suède, ses inventions d'explosifs, notamment les mines, ne rencontrèrent que peu de succès<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Kenne Fant|titre=Alfred Nobel. A Biography|éditeur=Arcade Publishing|date=2006|passage=22-23}}.</ref>. À l'âge de {{nobr|18 ans}}, Alfred part aux [[États-Unis]], où il étudie la [[chimie]] pendant quatre ans et travaille pendant une courte période avec [[John Ericsson]]<ref>{{Lien web |titre=Alfred B Nobel |url=https://sok.riksarkivet.se/sbl/Mobil/Artikel/8143 |site=sok.riksarkivet.se |consulté le=2021-05-10}}</ref>. En [[1859]], la direction de l'entreprise paternelle est laissée à son frère [[Ludvig Nobel]] ([[1831]]-[[1888]]), qui plus tard fonda, en Russie, la ''Machine-Building Factory Ludvig Nobel'' et Branobel, et devint l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de [[Russie]]. Durant des siècles, la [[poudre à canon]] est restée le seul explosif puissant. En [[1846]], sont découvertes la [[nitrocellulose]], puis en [[1847]], par [[Ascanio Sobrero]], la [[nitroglycérine]]. En [[1850]], Alfred Nobel passe un an à Paris pour étudier sous la direction de [[Théophile-Jules Pelouze]], collègue d'[[Ascanio Sobrero]]. Après son retour en Suède en compagnie de son père, Alfred se consacre entièrement, à partir de 1862, à l'étude des [[explosif]]s, mettant l'accent sur l'utilisation et la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine. Bien que frustré dans son désir d'être un homme de lettres, il rédige à cette période, en anglais, des poèmes de qualité littéraire modeste et entame deux romans restés inachevés, ''Brothers and Sisters'' et ''In Lightest Africa''<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Hertha Ernestine Pauli|titre=Alfred Nobel : dynamite king, architect of peace|éditeur=L.B. Fischer|date=1942|passage=68}}.</ref>. En [[1871]], il fonde KemaNobel, une des entreprises à l'origine d'[[AkzoNobel]]. Plusieurs explosions ont eu lieu dans l'usine familiale d'Heleneborg{{refnec}}, dont une particulièrement désastreuse qui, le {{date|3|septembre|1864}}, coûta la vie à cinq personnes dont Emil, le frère cadet d'Alfred<ref name="Niedercorn">{{Lien web|auteur1=Frank Niedercorn |url=https://www.lesechos.fr/15/07/2014/LesEchos/21728-034-ECH_l-histoire-explosive-de-la-dynamite.htm |titre=L'histoire explosive de la dynamite |jour=15 |mois=juillet |année=2014 |site=[[Les Échos]].fr |consulté le=24 mars 2016}}.</ref>. Il s'attelle donc à rendre l'usage de la nitroglycérine moins dangereux, et est le premier à réussir à maîtriser sa puissance explosive. Alfred Nobel découvre accidentellement, par [[sérendipité]], que, lorsque la nitroglycérine est mélangée à un solide inerte et absorbant appelé [[Kieselguhr]]<ref>Deux orthographes sont possibles : kieselgur et kieselguhr.</ref> (terre diatomacée), elle devient beaucoup plus sûre à transporter et à manipuler, l'explosion nécessitant l'usage d'un [[détonateur]]. Il met au point le « détonateur breveté Nobel » en 1865. La dynamite fait l'objet d'un brevet d'invention du {{date-|7 mai 1867}} en Angleterre et du {{date-|19 septembre 1867}} en Suède<ref>{{ouvrage|langue=de|auteur=Phokion Naoúm|titre=Nitroglycerin und Nitroglycerinsprengstoffe|éditeur=Springer-Verlag|date=2013|passage=8}}.</ref>. Il l'utilise pour la première fois, le 14 juillet<ref>Il ne s'agit pas encore de la fête nationale.</ref> 1867, dans une carrière à Redhill, en [[Angleterre]] ([[Surrey (comté)|Surrey]]). Alfred Nobel réside à [[Paris]] à partir de [[1875]]. En [[1876]], il rencontre une jeune femme de dix ans sa cadette, [[Bertha von Suttner]], qui est sa secrétaire pendant deux semaines. Il entretiendra une correspondance avec la future [[Pacifisme|pacifiste]]. En [[1881]], il acquiert l'ancien [[château de Sevran]] en [[Seine-et-Oise]] (actuellement [[Seine-Saint-Denis]]). Le {{date-|8 mars 1881}}, il acquiert le château dit « La Maison du Fayet », une maison caractéristique du {{s-|XVIII|e}}<ref>Sa propriété est achetée par la commune de Sevran en 1892. Celle-ci est transformée en mairie et en logements de fonction pour les instituteurs, alors que ses ateliers étaient devenus une école.</ref>. Cette propriété historique à [[Sevran]] était consacrée par Alfred Nobel pour ses recherches sur la dynamite-gomme, qui est utilisée dans les travaux sous-marins. Sevran était à l’époque un village de {{nombre|500|habitants}}, qui abritait « d’éminents pyrotechniciens qui pratiquent leurs recherches dans les bâtiments de la poudrerie nationale »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=MERILLE Michel|titre=Sevran. Un Val du Pays-de-France|lieu=Pavillons-sous-Bois|éditeur=Amarco Éditions, Ville de Sevran|année=1999|isbn=978-2-9509571-4-6|passage=133-135}}.</ref>. Son laboratoire, construit pour ses expériences est situé derrière la maison. Sa « [[ballistite]] » à savoir, la poudre sans fumée, pour laquelle il a travaillé avec acharnement, est mise au point secrètement par la [[Poudrerie nationale de Sevran-Livry|Poudrerie nationale]]. Dans son laboratoire français, il invente accidentellement, là encore par [[sérendipité]], un nouvel explosif plus pratique d'emploi que la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 %) et de [[collodion]] (7 %), la « dynamite extra Nobel » (brevet de [[1875]]) ou [[gélignite]] (''blasting gelatin'') n'est autre que la dynamite gomme ou dynamite plastique (à ne pas confondre avec le [[plastic]] qui est un mélange d'hexogène et/ou de penthrite avec une huile et un plastifiant). C'est la publication erronée par un journal français d'une [[nécrologie]] prématurée en [[1888]], condamnant son invention de la dynamite, qui le décide à laisser une meilleure image de lui au monde après sa mort. La nécrologie affirmait ainsi : « Le marchand de la mort est mort. Le {{Dr}} Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier »<ref name=Time>{{Lien web |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,998209,00.html|auteur=Frederic Golden|titre=The worst and the brightest|site=[[Time (magazine)|Time Magazine]]|date=16 octobre 2000}}.</ref>{{,}}<ref name="Brit1">{{lien web|url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/416842/Alfred-Bernhard-Nobel |titre=Alfred Nobel |périodique=Britannica.com |date=19 mars 2012 |consulté le=26 janvier 2014}}.</ref>{{,}}<ref>On considère, n'ayant aucune trace du journal, que ce n'est qu'une légende...</ref><!-- On considère, n'ayant aucune trace du journal, que ce n'est qu'une légende... --> Fatigué par les lourdeurs administratives françaises et une violente campagne de presse contre lui qui lui reproche d'avoir vendu les droits de la ballistite au gouvernement italien, Alfred Nobel s'installe dans la [[villa Nobel]] à [[Sanremo]] en [[Italie]] en 1891, ce qui ne fait qu'irriter les milieux nationalistes français, l'Italie étant l’alliée des ennemies de la [[France]], l’[[Autriche-Hongrie]] et l’[[Allemagne]]<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Ulf Larsson|titre=Alfred Nobel: Networks of Innovation|passage=217|éditeur=Nobel Museum|date=2008}}.</ref>. Le {{Date-|27 novembre 1895}} {{incise|au Cercle suédois et norvégien de Paris, 242, [[rue de Rivoli]], dans des locaux où son [[Bureau (meuble)|bureau]] est toujours conservé<ref>{{lien web |langue=en |titre=Norske Klubben - Paris |url=http://www.cerclenorvegien.com/francais/historique/nobel.html |site=Den Norske Klubben / Cercle Norvégien /… |consulté le=09-04-2023}}.</ref>}} Alfred Nobel met un point final à son testament en léguant la quasi-intégralité de sa fortune pour la création d'un fonds dont les intérêts doivent être redistribués « à ceux qui au cours de l'année écoulée auront rendu à l'humanité les plus grands services » dans cinq domaines : la [[paix]] ou la [[diplomatie]], la [[littérature]], la [[chimie]], la [[physiologie]] ou la [[médecine]], et la [[physique]]<ref>{{Lien web|url=https://culturebox.francetvinfo.fr/patrimoine/le-testament-d-alfred-nobel-enfin-expose-au-public-a-stockholm-215277|titre=Le testament d'Alfred Nobel enfin exposé au public à Stockholm|date=6 décembre 2016|consulté le=3 septembre 2018|site=[[francetvinfo.fr]]}}.</ref> : c'est la naissance du [[Prix Nobel]]. La fortune qu'il laisse ainsi est de {{nombre|31.5|millions}} de [[Couronne suédoise|couronnes suédoises]] de l'époque, ce qui est estimé à {{nobr|1,7 milliard}} de couronnes suédoises de 2013 ({{nobr|179 millions}} d'euros)<ref>{{Lien web |url=http://geopolis.francetvinfo.fr/alfred-nobel-une-invention-explosive-et-des-prix-revolutionnaires-23811|titre=Alfred Nobel : une invention explosive et des prix révolutionnaires|site=geopolis.francetvinfo.fr|date=7 octobre 2013}}.</ref>. Resté célibataire toute sa vie et sans enfant, [[Saint-simonisme|saint-simonien]] prônant la récompense en fonction du mérite et condamnant l'institution de l'héritage qui abandonne l'utilisation des instruments de production au hasard de la naissance<ref>Il déclare à propos de la transmission des fortunes par héritage : {{Citation|Elles vont trop souvent à des incapables, et n'apportent que des calamités par la tendance à l'oisiveté qu'elles engendrent chez les héritiers}}. D'après {{ouvrage|auteur=[[Dominique Roux]], Daniel Soulié|titre=Les Prix Nobel de sciences économiques (1969-1990)|éditeur=Economica|date=1991|passage=11}}.</ref>, Alfred Nobel lègue tout de même près d'un million de couronnes suédoises, réparties principalement entre les deux fils de son frère aîné [[Robert Nobel]], mais aussi ses nièces, d’anciens employés et des amis<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Ragnar Sohlman|titre=The legacy of Alfred Nobel: the story behind the Nobel prizes|éditeur=Bodley Head|date=1983|passage=136}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=The Nobel Prize |titre=Full text of Alfred Nobel’s will |url=https://www.nobelprize.org/alfred-nobel/full-text-of-alfred-nobels-will-2/ |accès url=libre |site=nobelprize.org}}</ref>. Alfred Nobel, lui-même de tendance mélancolique<ref name="Brit1" />, avait songé à créer un établissement d'euthanasie pour les personnes désireuses d'en finir avec l'existence<ref>''The Spectator'', {{date-|1 février 1902}}, page 15.</ref>. Ainsi avait-il proposé à Francesco Crispi, président du Conseil italien, la somme de trois millions de lires afin de créer à Rome ou à Milan un établissement d'euthanasie pour ceux qui sont fatigués de vivre ; là, au terme d'un repas somptueux, ils seraient définitivement endormis par des parfums agréables au son d'une douce musique<ref>Jean Toulat. ''L'euthanasie en question (Faut-il tuer par amour ?)''. Chapitre 1 : la nouvelle requête (Parag. De Platon à Nobel). Ed. Pygmalion /Paris, 1976.</ref>. Il meurt d'un [[accident vasculaire cérébral]] le {{Date-|10 décembre 1896}}, dans les bras d'un domestique, à Sanremo et est enterré au [[Cimetière du Nord (Solna)|cimetière du Nord]] à Stockholm. == Postérité == === Hommages === * Le {{date-|21 octobre 1991}}, à l'initiative de la fondation Nobel, une statue en bronze d'Alfred Nobel, réalisée par les sculpteurs {{lien|lang=ru|trad=Алипов, Сергей Юрьевич|fr=Sergeï Alipov}} et {{lien|lang=ru|trad=Шевченко, Павел|fr=Pavel Chevtchenko}}, est inaugurée sur un quai de la [[Grande Nevka]] à [[Saint-Pétersbourg]], ville où a résidé Alfred Nobel<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.saint-petersburg.com/monuments/alfred-nobel/|titre=Monument to Alfred Nobel|consulté le=3 septembre 2018|site=saint-petersburg.com}}.</ref>. * Pour le centenaire de sa mort, une œuvre du sculpteur sevranais [[Christian Kazan]], intitulée ''L’Élévation'', est érigée [[Place Gaston-Bussière (Sevran)|place Gaston-Bussière]], place centrale de [[Sevran]], le {{date-|14 décembre 1996}}. Autour de la sculpture sont disposées cinq colonnes qui symbolisent les cinq prix Nobel et les cinq lettres du nom du savant. Mille messages de paix, rédigés par les écoliers sevranais, ont été déposés dans un coffre scellé au pied de la sculpture<ref>{{Article|titre=Une sculpture dédiée à la PAIX|périodique=Journal de Sevran (Anciennement Sevran-Info)|date=janvier-février 1997|pages=11}}.</ref>. * L'astéroïde [[(6032) Nobel]] a été découvert en [[1983]] à l'[[observatoire d'astrophysique de Crimée]]. * L'[[élément chimique]] [[nobélium]] a été appelé ainsi en son honneur. === Rues === On trouve des rues ou voies Alfred-Nobel dans plusieurs villes, telles que : * en France : [[Montpellier]], [[Le Havre]], [[Pau]], [[Nantes]], [[Orvault]]… * au Canada : [[Montréal]], [[Québec (ville)|Québec]], [[Drummondville]]… * aux États-Unis : [[Commerce (Californie)|Commerce]], [[Alcoa (Tennessee)|Alcoa]], [[Longwood (Floride)|Longwood]], [[Rogers (Arkansas)|Rogers]]… * en Australie : [[:en:Cranbourne,_Victoria|Cranbourne]], [[:en:Highbury,_South_Australia|Highbury]]… * en Norvège : [[Oslo]]… * en Bulgarie : [[Sofia]]… === Divers === * Il existe une [https://duan.edu.ua/en/ université Alfred Nobel] à [[Dnipro]] (Ukraine) == Médiagraphie == === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Alfred Nobel : 1833-1896|auteur1=Orlando de Rudder|auteur2=Dominique Chagnollaud|directeur2=oui|lieu=Paris|éditeur=Denoël|année=1997|pages totales=254|isbn=978-2-207-24179-0|bnf=FRBNF36186416}}. * Tore Frängsmyr, ''Life and Philosophy of Alfred Nobel'', The Nobel Foundation, 1996. === Filmographie === * En [[2014 à la télévision|2014]], le téléfilm allemand ''Madame Nobel'' réalisé par Urs Egger relate la relation amicale entre [[Bertha von Suttner]] et Alfred Nobel interprétés respectivement par [[Birgit Minichmayr]] et [[Sebastian Koch]]<ref>[https://www.imdb.com/title/tt3704536/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm ''Madame Nobel''], sur [[imdb.com]], consulté le 14 mars 2015.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Filmographie == * ''Madame Nobel'' film réalisé par [[Urs Egger]] - 2014 == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Alfred Nobel}} === Articles connexes === * [[Dynamiterie de Paulilles]], l'usine Nobel à [[Paulilles]] près de [[Banyuls-sur-Mer]]. === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://en.wikisource.org/wiki/United_States_patent_78317 Alfred Nobel, U.S. Patent Letter for Dynamite – Letters Patent No 78,317, dated May 26, 1868] – Brevet américain {{Palette|Prix Nobel}} {{Portail|histoire des sciences|chimie|récompenses et distinctions|prix Nobel|Suède|XIXe siècle}} {{DEFAULTSORT:Nobel, Alfred}} [[Catégorie:Alfred Nobel|*]] [[Catégorie:Prix Nobel]] [[Catégorie:Chimiste organicien]] [[Catégorie:Chimiste suédois du XIXe siècle]] [[Catégorie:Industriel suédois du XIXe siècle]] [[Catégorie:Inventeur suédois du XIXe siècle]] [[Catégorie:Membre de la National Inventors Hall of Fame]] [[Catégorie:Millionnaire au XIXe siècle]] [[Catégorie:Mécène du XIXe siècle]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Famille Nobel|Alfred]] [[Catégorie:Naissance en octobre 1833]] [[Catégorie:Naissance à Stockholm]] [[Catégorie:Décès en décembre 1896]] [[Catégorie:Décès à 63 ans]] [[Catégorie:Décès à Sanremo]] [[Catégorie:Mort d'un accident vasculaire cérébral]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Nord de Solna]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alc%C3%A8ne
Alcène
[[Image:Ethene-2D-flat.png|thumb|Formule développée de l'[[éthylène]].]] Les '''alcènes''' sont des [[hydrocarbure]]s [[Composé insaturé|insaturés]], caractérisés par la présence d'au moins une [[Liaison double|double liaison]] [[liaison covalente|covalente]] entre deux atomes de [[carbone]]. Ces liaisons sont toujours de types covalentes normales parfaites. Les alcènes non cycliques n'ayant qu'une double liaison possèdent une formule brute de la forme C<sub>''n''</sub>H<sub>2''n''</sub> où ''n'' est un [[entier naturel]] supérieur ou égal à 2. L'alcène le plus simple est l'[[éthylène]] (nom usuel de l'éthène). Le terme « '''oléfine''' » était le nom donné par le passé aux alcènes ; bien qu'encore employé (ainsi que le terme « [[polyoléfine]] »), il tombe progressivement en désuétude. == Nomenclature == === Nombre de doubles liaisons === Les alcènes ne comportant qu'une double liaison sont des ''monoalcènes'', les autres sont des ''[[polyène]]s'' : ''[[diène]]s'' (2 doubles liaisons), ''triènes'' (3), ''tétraènes'' (4)[[Affixe multiplicateur IUPAC|{{etc.}}]] === Alcènes non ramifiés === Il faut utiliser le même nom que celui de l'[[alcane]] portant le même nombre d'atomes de carbone, en utilisant le suffixe « -ène » à la place de « -ane » et en intercalant l'indice de position de la double liaison (voir [[#règle 2a|{{nobr|règle 2a}}]]) dans le mot, avant le suffixe, et encadré par deux tirets. Si l'alcène non ramifié n'a pas sa double liaison en première position, alors il faut préciser s'il s'agit d'un alcène E (si les deux atomes H portés par la double liaison sont opposés) ou Z dans le cas contraire. C'est le cas du pent-2-ène, par exemple. === Alcènes ramifiés === Voici les règles à suivre pour nommer un alcène ''ramifié'' : '''Règle 1''' Dans la formule de structure, déterminer la ''chaîne carbonée principale'' (c'est-à-dire la chaîne la plus longue d'éléments contenant un C) comportant obligatoirement la double liaison. En pratique, cela revient à : * choisir une extrémité de la chaîne carbonée ; * parcourir la chaîne en passant par le plus grand nombre d'atomes C consécutifs. {{ancre|règle 2a}} '''Règle 2''' * Afin de situer la double liaison, ''numéroter'' la chaîne principale de façon que le numéro de l'atome C portant la double liaison soit le plus petit possible. * Suivre la même numérotation pour situer les ramifications. '''Règle 3''' * Citer le nom de la ramification [[alkyle]], suivi de son indice de position entouré de tirets. Faire suivre du nom de l'alcène comme s'il n'était pas ramifié. La stéréochimie de la double liaison peut être déterminée selon les ''règles'' de priorité de [[Nomenclature Cahn-Ingold-Prelog|Cahn-Ingold-Prelog]] : * si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent du même côté par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie Z (de l'allemand ''{{lang|de|zusammen}}'', ensemble), exemple : : (Z) pent-2-ène [[Image:(Z)-pent-2-ène.svg|Formule développée du (Z)-pent-2-ène]] ; * si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent de côté opposé par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie E (de l'allemand ''entgegen'', opposé), exemple : : (E) pent-2-ène [[Image:(E)-pent-2-ène.svg|Formule développée du (E)-pent-2-ène]]. == Propriétés physiques == Les alcènes ont des températures d'ébullition un peu plus basses que celles des alcanes correspondants car les [[Force de van der Waals|forces de van der Waals]] sont plus faibles ; en effet, une double liaison prend plus d'espace qu'une simple liaison, donc les molécules s'empilent de façon moins compacte et les forces intermoléculaires sont moins importantes. Il en résulte qu'il faut fournir moins d'énergie pour les rompre : les températures d'ébullition sont plus basses. Ils brûlent avec une flamme claire. À température et pression ambiantes, les alcènes sont gazeux jusqu'au {{page h'|Butène|butène}}, puis liquides et enfin solides à partir de C<sub>16</sub>. Leur [[solubilité]], médiocre dans l'eau, est bonne dans l'[[Alcool (chimie)|alcool]] et l'[[Éther diéthylique|éther]]. == Réactivité == La [[double liaison]] est formée d'une [[Liaison σ|liaison ''σ'']] (''sigma'') forte ([[Énergie de liaison (chimie)|''E''<sub>L</sub>]] = {{unité|347|[[Joule|kJ]]/[[Mole (unité)|mol]]}}) et d'une [[Liaison π|liaison ''π'']] (''pi''), appelée également liaison insaturée, plus faible (''E''<sub>L</sub> = {{unité|263|kJ/mol}}). La force de la liaison π étant plus faible que celle de la liaison σ, elle cède plus facilement. Les principales réactions des alcènes sont : * réaction d'addition sur les carbones porteurs de la double liaison ; * réaction de destruction et de dégradation. Bien que les réactions suivantes commencent formellement comme des additions, il est d'usage de les considérer à part : * réaction de coupure de la double liaison (sans destruction de la molécule) comme l'[[ozonolyse]] ou la [[métathèse (chimie)|métathèse]] ; * réaction de [[polymérisation]] ; * la présence d'une double liaison (ou de plusieurs doubles liaison conjuguées) active l'hydrogène en alpha de la double liaison. === Réaction d'addition === Lors des réactions, la liaison π peut se rompre : un réactif A-B [[électrophile]] va s'additionner sur la double liaison de l'alcène et il y a formation d'un produit saturé. La liaison π a donc été remplacée par deux liaisons σ. ==== Action du dihydrogène ==== L'addition du [[dihydrogène]] sur un alcène donne un [[alcane]] : C<sub>''n''</sub>H<sub>2''n''</sub> + H<sub>2</sub> → C<sub>''n''</sub>H<sub>2''n''+2</sub> [[Image:Alcène+dihydrogène.svg|Addition du dihydrogène sur un alcène.]] Cette réaction utilisera un mécanisme de cis-addition. ==== Action d'un dérivé halogéné ==== ===== Formation du produit Markovnikov ===== [[Image:Alkene+HX.svg|650px|Addition d'un acide halogéné sur un alcène.]] Cette réaction obéit à la [[règle de Markovnikov]] : dans une réaction d'addition de H-X sur un alcène, en l'absence de [[peroxyde]] et dans l'obscurité, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné, pour former le [[carbocation]] le plus stable). ===== Formation du produit Kharasch ou anti-Markovnikov ===== Exemple : addition radicalaire du bromure d'hydrogène sur le 3-méthylhex-3-ène en présence de [[peroxyde de benzoyle]]. Le mécanisme réactionnel est séparable en trois étapes : * ''[[Amorçage (chimie)|amorçage]] :'' [[Image:Peroxyde de benzoyle.JPG|Radicalisation du peroxyde de benzoyle.]] [[Image:Formation brpoint.JPG|Réaction entre le radical benzoate et l'acide bromhydrique, formant l'acide benzoïque et un radical brome.]] un [[peroxyde]] est un bon [[amorceur radicalaire]], il se coupe spontanément en deux radicaux, qui, à leur tour, attaquent une molécule de HBr pour former le radical de propagation Br• . L'amorçage peut aussi être réalisé par irradiation aux UV ; * ''propagation :'' [[Image:Propagation1.JPG|Addition du radical brome sur le 3-méthylhex-3ène.]] [[Image:Propagation2.JPG|Réaction entre le dérivé bromé radicalisé du 3-méthylhexane sur l'acide bromhydrique.]] c'est dans l'étape de propagation que se forme le produit final, le 4-bromo-3-méthylhexane ; * ''terminaison :'' [[Image:Terminaison.JPG|Recombinaison des radicaux.]] dans cette étape, M est une molécule quelconque du mélange réactionnel, voire une molécule du récipient, elle absorbe l'énergie issue du regroupement de deux radicaux. Cette réaction, en présence de peroxyde ou d'UV, donne au dérivé halogéné une orientation inverse de celle observée en l'absence de ces réactifs ; on parle d'orientation anti-[[Vladimir Markovnikov|Markovnikov]], ou d'« effet [[Morris Selig Kharasch|Kharasch]] ». ==== Action d'un halogène ==== → [[Halogénation]] : addition de H-X. → [[Halogénation#Dihalogénation|Dihalogénation]] : addition de dichlore ou dibrome ([[diiode]] trop peu réactif, [[difluor]] trop réactif). ==== Action de l'eau (hydratation) en milieu acide ==== [[Image:Alkene+water.svg|Hydatation d'un alcène.]] Un alcène ne réagit pas avec l’eau. On rend alors le milieu acide en ajoutant par exemple de l'[[acide sulfurique]] H<sub>2</sub>SO<sub>4</sub> Cette réaction obéit à la [[règle de Markovnikov]] : dans une réaction d'addition de {{H2O}} sur un alcène, en l'absence de peroxyde, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone le moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné). ==== Action d'un oxydant faible ==== Ces [[Addition syn et anti|réactions d'addition ''syn'']], désignées comme réactions de « dihydroxylation » parce qu'elles fixent un radical [[hydroxyl]] sur chacun des carbones de la double liaison, doivent être catalysées. [[Fichier:Dihydroxylation.png|300px|center]] Sur le plan théorique, on peut utiliser comme oxydant : * l'ion [[permanganate]] en milieu neutre : la réaction sur l'alcène conduit alors à un [[diol]] ; cependant, [[Permanganate|MnO<sub>4</sub><sup>−</sup>]] reste un oxydant trop fort : s'il a été trop chauffé, il dégrade le diol en [[acide carboxylique|acide gras]]. * On lui préfère donc en général, pour la synthèse de diols, le [[tétroxyde d'osmium]], mais en petite quantité du fait de son extrême toxicité. De ce fait, on utilise de l'[[peroxyde d'hydrogène|eau oxygénée]] ({{fchim|H|2|O|2}}) qui le reforme après réaction (il tient donc le rôle de [[catalyseur]]). ==== Action d'une solution d'oxydant fort ==== ([[ozonolyse]] par exemple) [[Image:Oxidation alkene.svg|Ozonolyse d'un alcène.]] Si R<sub>2</sub> est un atome d'hydrogène, alors R<sub>1</sub>CH=O est un [[aldéhyde]]. Néanmoins l'[[aldéhyde]] est oxydée en un [[acide carboxylique]] par l'[[ozone]] présent dans le milieu ; si on désire conserver l'aldéhyde, il est nécessaire d'utiliser un réducteur (le zinc par exemple). Si R<sub>1</sub> et R<sub>2</sub> sont des groupes alkyles, alors R<sub>1</sub>R<sub>2</sub>C=O est une [[cétone]]. La même réaction est possible avec le permanganate, chauffé en milieu acide. La différence avec l'ozone est que dans le cas de formation d'un aldéhyde, on ne peut empêcher sa transformation en acide carboxylique. ==== Hydroboration ==== Permet l'obtention de certains [[alcool primaire|alcools primaires]], là où l'addition d'eau conduit à un [[alcool secondaire]], par exemple l'[[hydroboration]] du but-1-ène conduit au butan-1-ol, alors qu'une l'hydratation donne du butan-2-ol. ==== Formation d'époxydes, obtention d'un diol ==== Un alcène mis en présence de dioxygène conduit à un [[époxyde]]. Il est nécessaire de chauffer en présence d'un catalyseur, l'argent par exemple. En industrie, on utilise des [[peracide]]s (RCO-O-O-H), dont la liaison peroxyde est très oxydante, le plus utilisé étant le MCPBA ([[acide méta-chloroperbenzoïque]]). L'hydratation (réaction d'addition) d'un époxyde conduit à un diol. === Réaction de destruction par combustion === [[Image:Combustion alkene.svg|Réaction de combustion d'un alcène.]] == Réaction de Diels-Alder == {{article détaillé|Réaction de Diels-Alder}} La réaction de Diels-Alder est un cas particulier des cycloadditions entre systèmes π. Il s'agit d'une réaction d'addition entre un [[diène]] [[Conjugaison (chimie)|conjugué]] (les deux [[double liaison|doubles liaisons]] sont séparées par une [[liaison simple]]) et un alcène ([[diénophile]]). L'exemple-type de cette réaction est la réaction entre le [[butadiène|buta-1,3-diène]] et l'[[éthylène]] pour former le [[cyclohexène]] : [[Image:Diels-Alder (1,3-butadiene + ethylene) red.svg|300px|Réaction de Diels-Alder entre le buta-1,3-diène et l'éthylène pour former le cyclohexène.]] == Voir aussi == {{Autres projets| commons=category:Alkenes| wikt=alcène| wikiversity=Alcènes}} === Articles connexes === * [[Oléfination]] * [[Composé insaturé]] * [[Liaison π]] * [[Polyoléfine]] * [[Alcane]] * [[Alcyne]] * [[Hydrocarbure aromatique|Arène / hydrocarbure aromatique]] {{portail|chimie}} [[Catégorie:Alcène| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange%20%28homonymie%29
Ange (homonymie)
{{Autres projets| wikt=ange}} {{Homonymie}} Un [[ange]] est originellement un messager de [[Dieu]], dans certaines [[religion]]s. Le mot est issu, via le [[latin]] ''angelus'', du [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|ἄγγελος|ángelos}} (« messager »). == Sciences et techniques == * En [[biologie]], on [[nom vernaculaire|appelle couramment]] {{page h|ange de mer|anges de mer}} diverses [[espèce]]s de [[Chondrichthyes|poissons cartilagineux]], de [[Osteichthyes|poissons osseux]] et de [[Mollusca|mollusques]] [[Gastropoda|gastéropodes]]. == Culture et société == === Titres d'œuvres === {{Titres}} * ''{{page h|Ange de la mort}}'' ; * [[Ange (Michel-Ange)|Ange]], une statue en marbre réalisée par [[Michel-Ange]] entre 1494 et 1495 ; * [[Ange du Nord]], une [[sculpture]] d'[[Antony Gormley]] située à [[Gateshead]] en [[Angleterre]] ; * ''[[Le Matricule des anges]]'', un magazine de littérature ; * ''[[Ange (film)|Ange]]'' (''Angel''), un film américain d'[[Ernst Lubitsch]] ([[1937]]) avec [[Marlene Dietrich]] ; * ''[[Un ange]]'', un film policier français de [[Miguel Courtois]] ([[2001]]) avec [[Richard Berry]] et [[Elsa Zylberstein]] ; * ''[[Anges (bande dessinée)|Anges]]'', une série de bande dessinée d'[[Olivier Boiscommun]] ; * ''{{page h|L'Empreinte de l'ange}}'' ; * ''{{page h|Peau d'ange}}''. === Personnages de fiction === * [[Liste des Anges (Evangelion)|Les Anges]], des monstres dans le manga ''Evangelion'' * [[Ange (Overwatch)|Ange]], un des 12 personnages originaux du jeu de tir à la première personne ''[[Overwatch]]'' * [[Personnages d'In Nomine Satanis/Magna Veritas|Ange]], un archange des convertis dans le jeu de rôle In Nomine Satanis/Magna Veritas == Anthroponyme == === Prénom === * ''[[Ange (prénom)|Ange]]'' est un [[prénom]] mixte. * Plusieurs saints et bienheureux chrétiens sont appelés {{page h|Saint Ange (homonymie)|Saint Ange}} ; * Plusieurs autres personnalités religieuses sont désignées par le prénom Ange, notamment : ** [[Ange de Saint Joseph]] (1636-1697), un missionnaire français, frère dans l'Ordre des [[Carmes déchaussés]] ; ** [[François Baffard|Ange de Sainte Rosalie]] (1655-1726), un [[Augustins|augustin]] et généalogiste français. === Patronyme === {{Nom de famille}} * la [[famille Ange]], une famille de la noblesse byzantine qui monta sur le trône de l'Empire byzantin ; * [[Anne Ange]] (c. 1175-1212), une impératrice consort de [[Empire de Nicée|Nicée]] ; * [[Irène Ange]] (c. 1181-1208), une princesse [[Empire byzantin|byzantine]] ; * [[Marc Ange]] (né en 1978), un artiste et designer [[France|franco]]-[[italie]]n. === Surnom === * [[Ange (auteur)|Ange]] est le [[pseudonyme]] commun du couple d'auteurs Anne et [[Gaby (auteur)|Gérard Guéro]]. == Toponyme == {{Nom de lieu| Ange| Änge| Ånge| Anges}} === Canada === * la [[rivière à Ange]], un affluent du [[ruisseau du Pied du Mont]], coulant dans [[Baie-Saint-Paul]] (MRC [[Charlevoix (municipalité régionale de comté)|Charlevoix]], [[Capitale-Nationale]], [[Québec]]) ; === France === * l'[[Ange (rivière)|Ange]], une [[rivière]] de l'[[Ain (département)|Ain]] ([[région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]), [[affluent]] droit de l'[[Oignin]] et donc sous-affluent de l'[[Ain (rivière)|Ain]] et du [[Rhône]] ; * la [[baie des Anges]], une [[baie (géographie)|baie]] à [[Nice]] ([[Alpes-Maritimes]], [[région française|région]] [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]) ; === Suède === * [[Ånge]], une commune du [[comté de Västernorrland]] ; * [[Änge]], une localité du [[comté de Jämtland]]. == Ukraine == * L'[[allée des Anges]] à [[Donetsk]], mémorial pour les enfants du Donbass tués pendant la guerre du Donbass. == Autres == * ''[[A.N.G.E.]]'', une série littéraire de l'écrivaine française [[Anne Robillard]] * [[Ange (groupe)|Ange]], un groupe français de [[rock progressif]] * {{Page h|Ange de mer}}, un nom vernaculaire de diverses espèces animales * [[Ange (éditeur)|Ange]], une société d'édition * [[Ange (boulangerie)|Ange]], une chaîne de [[boulangerie]]s == Voir aussi == * {{page h|Michel-Ange (homonymie)|Michel-Ange}} * {{page h|Angel}} (le mot [[anglais]] pour « ange »)
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Amstrad CPC 464
{{Infobox Appareil informatique | nom = Amstrad CPC 464 | image = Amstrad CPC464.jpg | description = Amstrad CPC 464 et son moniteur couleur. | fabricant = [[Amstrad]] | famille = Amstrad CPC | type = [[Ordinateur personnel]] | début = [[1984 en informatique|1984]] | fin = | média = [[Cassette (support de stockage)|Cassette]] | environnement = [[Locomotive BASIC]] 1.0 | processeur = [[Zilog Z80]]A (8 [[bit|bits]]) à {{unité|4|MHz}} | stockage = {{unité|32|ko}} | mémoire = {{unité|64|ko}} | prédécesseur = | successeur = [[Amstrad CPC 664]] }} [[File:Amstrad CPC464-IMG 7169.jpg|vignette|droite|Amstrad CPC 464]] L''''Amstrad CPC 464''' est un [[ordinateur personnel]] britannique de la gamme [[Amstrad CPC]], à affichage couleurs ou monochrome vert, comportant {{Kio|64}} de [[Mémoire vive|RAM]], {{Kio|32}} en [[Mémoire morte|ROM]] et utilisant le langage [[Locomotive BASIC]] 1.0, considéré par certains passionnés comme le meilleur [[BASIC]] ayant jamais existé. == Historique == [[Image:Cpc464.computer.750pix.jpg|vignette|droite|Enfants jouant à ''[[Paperboy]]'' sur un CPC 464 en 1988]] Cet ordinateur, conçu pour l'utilisation familiale (il coûtait {{formatnum:3500}} FF), répondait au lancement des [[ZX Spectrum]], [[Oric 1]] et [[Commodore 64]] respectivement par [[Sinclair Research|Sinclair]], [[Oric|Oric Corporation]] et [[Commodore International|Commodore]]. L'Amstrad CPC 464 sorti en septembre [[1984]] en France a connu un immense succès : il s'en vendait {{formatnum:20000}} par mois pour un total d'un million d'exemplaires<ref>[http://www.commentcamarche.net/news/5854402-marion-vannier-ex-pdg-amstrad-france-on-a-lance-amstrad-france-a-deux-dans-un-simple-bureau-et-sans-ordinateur Marion Vannier (ex-PDG Amstrad France) : "On a lancé Amstrad France à deux, dans un simple bureau et sans ordinateur"], Comment ça marche, 7 mars 2011</ref>. Il a fait disparaître beaucoup d'ordinateurs et a peut-être marqué la fin d'une époque. Son succès fut tel que plus d'une dizaine de magazines spécialisés furent créés, dont le plus fameux, [[Amstrad Magazine]]. Pour la première fois, une seule fiche secteur était nécessaire, écran et unité centrale s'alimentaient directement sans adaptateur encombrant et deux fiches seulement reliaient les deux éléments entre eux, la mise en fonction était immédiate. C'est peu après le succès commercial du 464 qu'est apparu [[AMSDOS]]. [[Control Program/Monitor|CP/M]] qui était antérieur au 464 a été transposé sur cet ordinateur. Il existe un projet de descendant de l'Amstrad CPC à base de eZ80 à près de {{unité|50|MHz}}, le CPCNG<ref>http://cpcng.hytherion.com et http://hanssummers.com/cpcng.html.</ref>. == Description == Il utilisait un [[processeur]] [[Zilog Z80]]A (8 [[bit|bits]]) à {{unité|4|MHz}} et comportait un lecteur de cassettes intégré pour le stockage des données. On pouvait lui ajouter un lecteur de [[Disquette|disquettes au format {{unité|3|pouces}}]]. Le programme [[Protext]] de traitement de texte n'était pas présent sur tous les CPC 464. == Spécifications techniques == === Processeur === Z80A à {{unité|4|MHz}}. De par le gateArray les opcodes prenaient tous 4 cycles au minimum. Dès lors certains estiment la perte de performance moyenne à 15 %. Cette estimation reste très statistique mais relativement acceptée par la communauté. === Mémoire vive === {{Kio|64}} de RAM, extensibles à {{Kio|512}} (des extensions à {{Mio|4}} existent également, ce sont cependant des matériels non officiels). === Mémoire morte === {{Kio|32}} de ROM, extensibles à {{Mio|4}}. === Lecteur de cassette === [[File:Amstrad CPC646-IMG 7194.jpg|thumb|Partie droite du boitier, avec le lecteur de cassettes ("datacorder pour logiciels").]] Le fait d'avoir un lecteur de cassette intégré n'avait rien d'anecdotique. En effet les débits depuis la cassette s'effectuaient sur le CPC 464 à 2000 bauds ({{unité|2|kbit}}) en vitesse rapide ou à {{formatnum:1000}} bauds ({{unité|1|kbit}}) en vitesse lente. Il est à noter que ces vitesses étaient celles indiquées de base par le constructeur. Le jeu Bad Cat, de Rainbow Arts/Go! dans sa version pour Amstrad CPC cassette a été enregistré à 4000 bauds. Et l'Amstrad CPC lit les données à cette vitesse. César Nicolas Gonzalez, connu dans la communauté sous le pseudo de CNGSOFT a créé des versions compactées de jeux commerciaux, avec une vitesse d'enregistrement allant jusqu'à 6500 bauds. Un vrai CPC 464 est capable de gérer cette vitesse sans problème. === Capacités graphiques === La machine est équipée d'un Motorola CRTC 6845 (ou clones), plus une puce spécifique à Amstrad, le Gate Array. Le CPC ne possède pas de mode texte en tant que tel. Les informations de modes texte qu'on retrouve régulièrement indiquent en fait le nombre de caractères (de huit pixels sur huit) que peut afficher le système dans les différents modes graphiques. Le CPC standard possède une palette de 27 couleurs, constituées des trois teintes primaires (rouge, vert, bleu) auxquelles on applique les coefficients 0 ; 0,5 et 1. À l'origine le CPC était annoncé avec une palette de 32 couleurs. Malheureusement les 5 couleurs supplémentaires sont identiques à certaines teintes présentes parmi les 27 sus-nommées. Elles sont accessibles directement en Basic, mais n'ont aucun intérêt pratique. Chose rare sous l'ère des 8 bits l'affichage est du full bitmap sans contrainte. Chaque pixel peut être adressé indépendamment et n'importe quelle couleurs de la palette définie (2, 4 ou 16 couleurs parmi les 27 selon le mode). Le CPC dispose de 4 modes graphiques de base utilisant {{unité|16|ko}} de mémoire, dont un non documenté : * Mode 0 : 160x200 en seize couleurs sans contrainte (choisies parmi celles disponibles dans la palette de 27). * Mode 1 : 320x200 en quatre couleurs sans contrainte. * Mode 2 : 640x200 en deux couleurs. Soit la haute définition du CP/M, le CPC jouait donc dans la cour des grands. * Mode 3 : 160×200 en quatre couleurs. Taper « Mode 3 » sous Basic vous renverra une erreur « Improper argument », le système n'est pas capable de gérer ce mode. On ne peut accéder à celui-ci qu'en passant par la programmation assembleur. Il était possible de créer des modes alternatifs via la programmation du CRTC, voire d'utiliser {{unité|32|ko}} de mémoire pour l'affichage. Cette astuce était essentiellement utilisée pour certains écrans d'accueil en fullScreen en 192×264 ({{unité|25|ko}}). Néanmoins les versions CPC de Donkey Kong et d'Arkanoid, par exemple, utilisaient des modes alternatifs permettant du 128×256 en 16 couleurs ({{unité|16|ko}}) leur donnant un aspect plus proche des [[Borne d'arcade|bornes d'arcade]] à écrans verticaux dont ils étaient originaires. === Inconvénient des modes bitmaps pour le jeu vidéo === Les développeurs de jeux d'arcade sur Amstrad ont souffert de la carence d'un mode tiles et sprites et d'un scrolling pixel par pixel et de mode graphique full bitmaps sans contrainte. En effet, pour faire, par exemple un scrolling horizontal pixel par pixel à cinquante [[images par seconde]] en plein écran, il fallait que le Z80A fasse cinquante compositions d'écran de 16 kilooctets par seconde, soit {{unité|800|ko}}/s, sans compter les modifications d'image à faire pour positionner les « sprites » logiciels. En effet, bien que le CRTC permît d'effectuer des scrollings horizontaux hard, ceux-ci n'étaient disponibles que par incrément complet d'un octet, soit un pas de 2, 4 ou 8 pixels (mode 0, 1 ou 2) forçant bien des programmes à utiliser des scrolling soft pour éviter les saccades. C'est pour cette raison que la plupart des jeux d'arcade sur CPC présentent une surface jouable inférieure à leurs homologues sur d'autres plateformes. Il était par contre bien plus facile de gérer des scrolling verticaux en hard mais par incrément dont 1024 était un multiple plein. D'où de nombreux shoot verticaux dans des fenêtres de 128 pixels de large sur les 160 disponibles en mode 0 sur le CPC. Néanmoins, ici, le 128×200 avait aussi l'avantage de conserver l'aspect d'un shoot vertical. À titre de comparaison, à la même époque, le mode Tiles & Sprite sur la [[Master System|Sega Master System]] (également à base de Z80A) avec scrolling hard pixel par pixel nécessitait, pour un scrolling pixel par pixel, 50/8 (scrolling hard) * 1 k (taille de la table de tiles) soit {{unité|6.2|ko}} par seconde à gérer par le Z80A. Pour le C64, grâce à des caractères redéfinissables en 4 couleurs et d'un scrolling hard d'un pixel en mode ''texte'', on pouvait simuler des ''tiles'' cette opération ne nécessitait donc que de traiter que de 50*/8 (scrolling hard) * 10 k (taille d'un 160x200 en 4 couleur + {{unité|2|ko}} définissant les 4 couleurs utilisées par caractère) ⇒ {{unité|62.5|ko}}/s, ce qui, avec une capacité CPU deux fois inférieure au CPC, prenait tout de même cinquante fois moins de temps CPU et permettait une réelle fluidité. De plus, il disposait de huit sprites hard monochrome ou multicouleurs. Le ZX Spectrum, lui, devait rafraîchir {{unité|350|ko}}/s mais souffrait du Color Clash. Sur MSX, point de salut : les développeurs devaient se contenter de scrolling par pas de huit pixels et de sprite monochrome. Pour les jeux « 3D » fil de fer (dont le jeu spatial [[Elite (jeu vidéo)|Elite]]) voire en fractales ([[Rescue on Fractalus!]]), ces {{unité|800|ko}}/s (ici souvent du 320x200 en 4 couleurs) sont à comparer au 50x{{unité|6.7|ko}} = {{unité|350|ko}}/s du mode 256x192 16 couleurs avec contrainte du ZX Spectrum. Ici le C64 devait traiter 50 × {{unité|10|ko}} = {{unité|500|ko}}/s de son mode graphique 320×200 16 couleurs avec contrainte du C64. === Capacités sonores === General Instruments AY-3-8912, 3 voies stéréo avec une fréquence de {{unité|1|MHz}}. Le même processeur sonore que les Oric, les MSX, les ZX Spectrum modèle 128 et successeurs, et l'Atari ST. L'AY-3-8912 possède aussi des ports d'entrées/sorties, qui sont utilisées sur CPC pour l'interrogation du clavier et du [[joystick]]. === Clavier === AZERTY ou QWERTY suivant les régions, il existe aussi une version de 464 intégrant la touche « ñ » espagnole. Le clavier possède un pavé numérique. === Connecteurs === [[File:Amstrad CPC646-IMG 7196.jpg|thumb|Arrière du boitier, avec les connecteurs [[Jack (prise)|mini-jack]], joystick et imprimante.]] * Port parallèle 7 bits. On peut néanmoins accéder au {{8e|bit}} à l'aide d'un accessoire largement diffusé dans les magazines à l'époque. * Port d'extension. * Connecteur RGB propriétaire. * Port joystick compatible Atari. * Prise casque stéréo. Il n'y a pas d'interface [[RS-232]], celle-ci est en revanche disponible séparément. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Liens externes == * [http://amstrad.eu/modules/extgallery/public-slideshow.php?id=13 Présentation de l'Amstrad CPC464] sur Amstrad.eu == Annexes == === Articles connexes === * [[Amstrad CPC 664]], une évolution du CPC 464 avec lecteur de disquette * [[Amstrad CPC 6128]], une évolution du CPC 464 avec lecteur de disquette et {{Kio|128}} de RAM {{Autres projets|commons=Category:Amstrad CPC 464}} {{Portail|informatique}} [[Catégorie:Ordinateur Amstrad]] [[Catégorie:Ordinateur 8 bits]]