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    "language": "en",
    "title": "Mishnah Nazir",
    "versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI",
    "versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]",
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    "actualLanguage": "fr",
    "languageFamilyName": "french",
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    "heTitle": "משנה נזיר",
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        "Mishnah",
        "Seder Nashim"
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    "text": [
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            "Toutes les dénominations du Naziréat ont la même valeur (juridiquement) que l’expression même de Naziréat (pour l’abstinence obligatoire). Ainsi, (lorsqu’à la vue d’un passant Nazir), on s’écrie “je veux être<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Sous-entendu: semblable à lui.</i>”, on sera désormais Nazir. Il en est de même de celui qui dit<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> En se saisissant les cheveux.</i>: “je veux être beau”, ou s’il emploie les mots Naziq, Nazih, ou Pazih<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Ce sont 3 corruptions du mot Nazir.</i>. Celui qui dit: “je veux être comme un tel” (par allusion à un Nazir), ou “je veux les boucler” (mes cheveux), ou “je veux les entretenir”, ou: “je m’engage à laisser croître mes boucles<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Imitation d'une expression d'(Ez 44, 20).</i>” (ce qui est une allusion formelle au maintien des cheveux), sera Nazir. Celui qui dit: “je m’engage à offrir des oiseaux<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Si pendant l'époque consacrée le Nazir devient impur, il est tenu d'offrir une paire d'oiseaux au Temple. V. (Nb 6, 10).</i>”, selon R. Meir, sera aussi Nazir; selon les autres sages, il ne le sera pas.",
            "Celui qui dit: “je déclare vouloir m’abstenir des pépins, des peaux de raisins, de me faire couper les cheveux, de toute impureté<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-après, (6, 2).</i>”, sera considéré comme Nazir en tout, et tenu comme tel d’observer les formalités du Naziréat. Mais s’il dit: “je veux être comme Samson...ou le fils de Manoah... le mari de Dalila.... comme celui qui a arraché les portes de Gaza....ou: à qui les Philistins ont crevé les yeux....”, ce sera un naziréat à la façon de Samson (incomplet). Voici quelle différence il y a entre le Naziréat perpétuel et celui de Samson<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> V. Midrash Rabba sur Nb ch. 9.</i>: Pour le premier, lorsque la chevelure devient par trop lourde, il est permis de l’alléger (de la tailler un peu) au rasoir, en offrant ensuite trois animaux en sacrifice<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Un sacrifice de péché, un holocauste, et une offrande de paix (à consommer soi-même).</i>; celui qui en ce cas devient impur doit offrir un sacrifice en expiation de l’impureté. Au contraire, le Nazir comme Samson ne peut jamais alléger sa chevelure, quelque lourde qu’elle soit; mais s’il devient impur, il n’est pas tenu d’offrir d’expiation pour l’impureté.",
            "Le Naziréat indéterminé (sans fixation d’une limite de temps) est d’un mois<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> V. ci-après, (6, 3).</i>. Soit que l’on dise: “je veux être Nazir pour une longue durée”, soit “je veux être Nazir pour une courte durée”, se fut-on engagé ainsi depuis ce moment jusqu’à la fin du monde, le Naziréat est d’un mois<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> On suppose que, dans sa pensée, la période de 30 jours est considérée comme infinie.</i>. S’il dit: “je veux être Nazir un jour en plus” ou: “je veux être Nazir et une heure de plus”, ou: “je veux être Nazir et une moitié”, il s’est engagé à deux périodes d’abstinence. Mais s’il a précisé vouloir ajouter une heure aux 30 jours réguliers du Naziréat, il sera Nazir 31 jours, car on ne tient pas compte des heures en fait de Naziréat. G. Bar-Qappara dit: le mot IHYE, sera (Nb 6, 5) équivaut (par la supputation des lettres) au nombre 30 (voilà pourquoi le naziréat simple aura le même nombre de jours). Selon R. Samuel b. Nahman, au nom de R. Jonathan, ce nombre est ainsi fixé par rapport au chiffre de 29 fois d’emploi du terme Nazir, dans le chapitre consacré à ce sujet<sup class=\"footnote-marker\">11</sup><i class=\"footnote\"> \"Le 30e jour est compté à part, comme celui de la cessation, ou celui auquel il est permis de se raser, puis d'offrir le sacrifice. Cf. Sifri, section Nasso, ch. 25; Midrash Rabba sur Nb ch. 10.\"</i>. -Mais le nombre des emplois du mot Nazir n’est-il pas de trente? -C’est vrai, dit R. Yossé b. R. Aboun, mais l’un de ces versets sert à indiquer une première fois le précepte même du Naziréat (réservant les 29 autres à l’application de la durée du temps d’abstinence à observer).",
            "S’il dit: “que je sois Nazir comme les cheveux de ma tête, ou comme la poussière de la terre, ou comme le sable de la mer”, il sera engagé à perpétuité; mais il pourra se faire raser à la fin de chaque mois. Selon Rabbi, au contraire, il ne lui est pas permis de se faire raser tous les 30 jours; cette autorisation est seulement accordée à celui qui dit: “que je sois engagé au Naziréat comme les cheveux de ma tête, ou la poussière de la terre, ou le sable de la mer”.",
            "S’il dit: “que je sois Nazir plein la maison, ou une hotte pleine”, on l’examine et on lui demande ce qu’il a entendu par là. S’il répond avoir sous-entendu par là une longue période, il sera Nazir 30 jours; mais s’il dit avoir compris par là un Naziréat ordinaire (indéterminé), on considère que la “hotte” (sus énoncée) pourrait être remplie par des grains de moutarde, et il devra rester Nazir toute sa vie.",
            "S’il dit: “je veux être Nazir, jusqu’à tel endroit”, on estimera combien de journées il faudrait pour se rendre de là à tel endroit; lorsque la durée est inférieure à 30 jours, le Naziréat aura la périodicité réglementaire de 30 jours; si la durée est supérieure, le Naziréat sera équivalent au nombre complet des jours.",
            "Celui qui dit: “je veux être Nazir autant que le nombre des jours de l’année solaire<sup class=\"footnote-marker\">12</sup><i class=\"footnote\"> Nous avons traduit, selon la version du Talmud Babli, qui a le mot Hama (soleil) tandis que le texte jérusalémite a le terme vague de schana (année), et l'on va voir que le Talmud se préoccupe de ce défaut de précision.</i>” sera tout autant dans l’obligation d’observer le Naziréat (365 jours). R. Juda raconte qu’un tel fait survint une fois, et le Nazir après s’être abstenu pendant tout ce temps mourut."
        ],
        [
            "Si quelqu’un dit: “je veux être Nazir en m’abstenant des figues sèches et du gâteau de figues”, il sera Nazir, selon l’école de Shammaï, mais, selon l’école de Hillel, il ne le sera pas. Toutefois, ajoute R. Juda, même l’avis exprimé par l’école de Shammaï n’est applicable qu’à celui qui aura dit: “dans ma pensée, je suppose ces objets aussi interdits pour moi qu’un sacrifice”.",
            "Si quelqu’un (voyant sa vache couchée, qui ne veut pas se lever) s’écrie: “cette vache se dit sans doute en elle-même qu’elle sera plutôt Nazir que de se lever” (tandis qu’il pense, à l’opposé, faire ce vœu pour lui), ou bien (lorsqu’en ne pouvant pas ouvrir une porte close quelqu’un dit: “cette porte fait sans doute vœu en elle-même d’être plutôt Nazir que de s’ouvrir” (tandis que lui songe à faire un tel vœu si elle ne s’ouvre pas), puis la vache se lève, ou la porte s’ouvre, sans le fait de cet homme, l’école de Shammaï le force à être Nazir; l’école de Hillel l’en dispense. Toutefois, ajoute R. Juda, même l’avis exprimé par l’école de Shammaï n’est applicable qu’à celui qui aura dit: “je m’interdis cette vache comme un sacrifice si elle ne se lève pas”.",
            "Si quelqu’un à qui l’on a versé une coupe déclare vouloir s’en abstenir, le Naziréat sera formel. Il est arrivé qu’à une femme déjà ivre on versa une nouvelle coupe; elle déclara vouloir s’en abstenir par Naziréat, mais les sages ajoutèrent: elle a seulement eu l’intention de s’interdire cette coupe comme un sacrifice.",
            "Celui qui se dit Nazir à la condition de pouvoir boire du vin, ou se rendre impur pour les morts, sera Nazir, et tout lui sera défendu (sans les dites restrictions). S’il dit: “je sais bien que le vœu de Naziréat existe, mais j’ignore que le vin est interdit au Nazir”, le vin lui reste interdit; mais R. Simon le lui permet. S’il dit: “je sais qu’il est défendu au Nazir de boire du vin, mais j’avais cru que les sages me le permettraient, parce que je ne puis vivre sans vin, ou qu’ils m’autoriseraient à devenir impur pour les morts, parce que je fais profession d’enterrer les morts”, on lui permettra d’user des dites restrictions; mais R. Simon ne l’y autorise pas.",
            "",
            "Si quelqu’un dit: “Je me charge de raser à moitié un Nazir”, puis son prochain qui l’entend déclare faire le même vœu à sa charge pour moitié, chacun rasera un Nazir entier (avec charge complète des sacrifices indivis), selon l’avis de R. Meir; mais les autres sages disent que chacun d’eux est seulement astreint à la moitié de l’offre due.",
            "Si quelqu’un s’engage à être Nazir lorsqu’il aura un fils et qu’il lui naît ensuite, il sera Nazir à ce moment; mais s’il lui naît une fille, ou un enfant aux organes bouchés, ou un androgyne, il n’a pas besoin d’être Nazir. S’il dit qu’il sera Nazir lorsqu’il aura un enfant, il devra l’être lors même qu’il lui naît seulement une fille, ou un enfant aux organes bouchés, ou un androgyne.",
            "Si la femme est accouchée avec terme<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> On ignore si l'enfant eût vécu en naissant à terme.</i>, le mari n’a pas besoin d’être Nazir; selon R. Simon, c’est d’une façon conditionnelle qu’il est Nazir, savoir si l’enfant naît viable, le père sera Nazir par obligation; au cas contraire, il le sera seulement par vœu volontaire. Si ensuite la femme met de nouveau un enfant au monde, le père sera Nazir. Au dire de R. Simon, le père s’exprimera ainsi: “Si le premier enfant est né viable, c’est pour le premier que je suis Nazir par obligation, et la 2e période est volontaire; si non, c’est pour le 1er enfant que j’observe le Naziréat volontaire, et pour le 2e un Naziréat obligatoire”.",
            "",
            "Quelqu’un dit: “Je serai Nazir quand j’aurai un fils” puis il ajoute “je veux être Nazir cent jours”, lorsqu’il aura un fils, fût-ce au bout de 70 jours, il n’a rien perdu<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Il lui suffit de compter la période due pour le fils dans les cent jours.</i>. Si ce fils naît après le 70e jour, celui-ci renverse l’ordre des 70 jours, car nulle abstinence de se raser n’est inférieure à 30 jours<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Après avoir observé les 30 jours dus pour le fils, il faudra compléter la période interrompue et y ajouter un minimum de 30 jours.</i>."
        ],
        [
            "Celui qui a déclaré vouloir être Nazir se fera raser au 31e jour consécutif; pourtant, en se rasant dès le 30e jour, le devoir est également rempli. Mais celui qui dit explicitement vouloir être Nazir 30 jours (complets) et se fait raser au 30e n’a pas rempli son devoir.",
            "Celui qui s’est engagé à être deux fois Nazir<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> V. J., même traité, ibid. (ibid.).</i> se rasera pour la 1re période au 31e jour, et pour la 2e période au 61e; s’il s’est rasé pour la 1re période au 30e jour, il se rasera pour la 2e au 60e, et même en se rasant dès le 59e jour le devoir est considéré comme rempli. Voici le témoignage apporté par R. Papias au sujet de celui qui s’est engagé à un double Naziréat: celui qui s’est rasé pour la 1re période au 30e jour se rasera pour la 2e au 60e, et même en se rasant dès le 59e, le devoir est considéré comme rempli, car le 30e jour (celui de l’interruption) fait partie de l’un et l’autre compte.",
            "Lorsque quelqu’un engagé (vaguement) au Naziréat, devient impur le 30e jour, toute la période est annulée (et il devra recommencer). Selon R. Eliézer, une période de 7 jours devra seule être recommencée<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> On défalque sept jours, temps exigible pour redevenir pur.</i>. Mais lorsque quelqu’un ayant déclaré vouloir être 30 jours Nazir devient impur le 30e, toute la période est annulée<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Selon nous, il faut la recommencer.</i>.",
            "Si quelqu’un s’étant engagé à être Nazir cent jours devient impur au dernier jour, toute la période est annulée de ce fait (à recommencer). Selon R. Eléazar, cette impureté ruine seulement un intervalle de 30 jours<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> On exige le renouvellement. Cf. ci-après, (6, 11).</i>. S’il arrive une impureté au 101e jour, elle annule un espace de 30 jours; selon R. Eliézer, elle annule seulement un intervalle de sept jours.",
            "Si quelqu’un s’est engagé au Naziréat en étant dans un cimetière, y eut-il passé juste 30 jours, ce temps ne compte pas, et il ne sera pas tenu d’offrir le sacrifice obligatoire en cas d’impureté. S’il est sorti, puis rentré<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Il n'a fait que passer.</i>, les jours passés à l’état pur seront comptés dans la période, et le Nazir sera tenu d’offrir un sacrifice pour s’être rendu impur; selon R. Eliézer, le jour même auquel est survenu l’impureté ne sera pas annulé, car il est dit (Nb 6, 12): Les jours précédents tomberont (seront nuls); il n’y a donc déduction que lorsque d’autres jours comptent.",
            "Si quelqu’un (qui a été au dehors) s’était engagé à beaucoup de Naziréat<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> V. (Eduyot 4, 11).</i>, et il a observé tous ses engagements au complet, puis il est rentré en Palestine, d’après l’école de Shammaï, il lui suffira d’observer une abstinence de trente jours; selon l’école de Hillel, il faudra reprendre au complet la période du Naziréat, comme en principe. Ainsi, il arriva à la reine Hélène, lors du départ de son fils pour la guerre, de dire: “Si mon fils revient de la guerre en paix, je serai Nazir 7 ans”. Au retour de son fils, elle exécuta son engagement. Mais sept ans après elle arriva en Palestine<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> V. Derenbourg, Essai, etc., p. 224.</i>; et l’école de Hillel décida que la reine recommencera les 7 ans d’abstinence. A la fin des 7 ans, elle devint impure et dut recommencer; ce qui fit ensemble 21 ans de Naziréat. R. Juda dit: elle ne fut naziréenne en total que quatorze ans.",
            "Lorsque deux groupes de témoins viennent attester au sujet de quelqu’un<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> Cf. J., (Sanhedrin 5, 2) ( 22d).</i>, un groupe prétend que l’homme s’est engagé au Naziréat pour 2 périodes, et l’autre groupe affirme qu’il s’est engagé pour 5 périodes, selon l’école de Shammaï, aucune abstinence ne sera obligatoire, car il y a contradiction des témoins; selon l’école de Hillel, le nombre 2 est au moins compris dans celui de 5, et il en résulte l’obligation d’observer 2 périodes de Naziréat."
        ],
        [
            "Quelqu’un a pris l’engagement d’être Nazir, et aussitôt après, son prochain l’ayant entendu s’écrie: “et moi” (je le serai aussi), ainsi dit plusieurs fois; tous seront alors déclarés Nazir. Dès que le premier est délivré, tous le seront; mais si le dernier est libéré, celui-là seul le sera, et tous les autres restent à l’état interdit. Si, en entendant l’engagement au Naziréat, le prochain s’écrie: “que ma bouche soit comme la sienne, ma chevelure comme la sienne”, il sera de ce fait aussi Nazir. Si en entendant son mari s’engager au Naziréat une femme s’écrie: “et moi”, le mari peut annuler ce vœu, tout en maintenant le sien. Au contraire, si le mari entendant la femme prendre cet engagement s’écrie: “et moi”, il ne pourra plus annuler ce vœu (qu’il a ainsi confirmé).",
            "Lorsque le mari<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> \"Nous plaçons ici le §2, selon la place qu'il occupe correctement dans l'édition de Venise et celles qui l'ont suivie, avant le texte talmudique auquel celui-ci se réfère; l'édition de Jitomir, si soignée d'ordinaire et amendée du reste par ses commentaires, comme ce même plus bas.\"</i>, après s’être engagé au Naziréat, dit de plus à sa femme: “et toi”? (si elle veut aussi être Nazir), et elle répond: Amen (oui), il peut annuler l’engagement de sa femme, et le sien est maintenu. Lorsqu’au contraire la femme, après s’être engagée au Naziréat, dit au mari: “et toi”, puis celui-ci l’entend et dit: “et moi”, il ne peut plus annuler ce vœu (qu’il a ainsi confirmé).",
            "Si une femme engagée par vœu au Naziréat boit du vin, ou se rend impure pour des morts, elle subira la peine des coups de lanière<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> V. (Zevahim 6, 5).</i>. Si son mari a annulé ce vœu sans qu’elle le sache, et qu’elle boit du vin, ou se rend impure pour les morts, elle ne subira pas la dite pénalité. Toutefois, dit R. Juda, elle ne subira pas les quarante coups (peine légale), mais le nombre (illimité) pour rébellion.",
            "Lorsqu’une femme s’est engagée au Naziréat et a désigné des animaux (à offrir en sacrifice à l’issue de la période de l’abstinence), puis le mari a déclaré ce vœu annulé, au cas où ces animaux appartenaient au mari, ils pourront aller paître dans les prairies jusqu’à ce qu’ils aient un défaut qui permette de les consommer. Au cas où les animaux sont à la femme, il faut laisser l’animal destiné au sacrifice de péché mourir de lui-même<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> On ne peut ni le consumer, ni l'offrir sur l'autel, n'étant pas consacré. Cf. (Yoma 6, 1).</i>, l’holocauste devra être entièrement consumé, et le sacrifice pacifique sera offert comme tel (admissible aussi sans qu’il soit dû); mais il faudra l’avoir mangé au bout d’un jour (comme pour le Nazir), et on ne l’accompagne pas du pain offert d’ordinaire. Lorsque la femme a destiné de l’argent pour ces offres ultérieures d’une façon indéterminée, cet argent échoira à la caisse des dons volontaires. Mais si l’argent a reçu une destination spéciale pour chaque sacrifice, la somme représentant le sacrifice de péché devra être jetée à la mer morte (complètement perdue), sans que l’on puisse en jour<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Cf. (Pessahim 2, 1).</i>, mais sans qu’une telle jouissance (par mégarde) soit qualifiée de prévarication des saintetés. Pour l’argent représentant un holocauste, on offrira au Temple un holocauste, et ce serait un abus de sainteté d’en profiter. Enfin, pour l’argent représentant le sacrifice pacifique, on offrira un tel sacrifice, que l’on devra avoir consommé au bout d’un jour, sans l’accompagner de l’offre du pain.",
            "Lorsqu’une femme engagée au Naziréat a été aspergée par le sang d’un de ces sacrifices, le mari ne peut plus annuler cet engagement. R. aqiba dit: dès que pour elle un seul des trois sacrifices a été égorgé, le mari ne peut plus annuler le vœu du Naziréat par sa femme. Toutefois, cette règle est seulement vraie pour l’acte de se raser à l’état pur; mais pour se raser à cause d’impureté, le mari peut toujours annuler ce vœu, en prétendant qu’il ne veut pas d’une femme enlaidie par la tenue de sa chevelure en désordre. Selon R. Meir, le mari peut aussi l’annuler lorsqu’il s’agit de se raser à l’état pur, en prétendant qu’il ne veut pas une femme rasée (conséquence inévitable du Naziréat, à la fin de la période d’abstinence).",
            "Un homme peut engager son fils par vœu au Naziréat<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> V. (Sota 3, 9).</i>, mais une mère ne le peut pas pour son fils; que fera le père lorsque le fils s’est rasé (s’opposant ainsi à ce vœu), ou si des parents l’ont rasé, ou si le fils s’oppose au Naziréat, ou si des proches l’en détournent, bien que le père ait déjà destiné (mis de côté) les sacrifices à offrir après la période d’abstinence? L’animal qui devait servir au sacrifice de péché restera intact jusqu’après sa mort; l’holocauste devra être brûlé en entier sur l’autel, et le sacrifice pacifique sera offert comme tel; on aura soin de le manger dans la journée, sans l’accompagner de l’offre du pain. Si le père a destiné de l’argent pour ces offrandes d’une façon indéterminée, cet argent échoira à la caisse des dons volontaires; si l’argent a reçu une destination spéciale pour chaque sacrifice, la somme représentant le sacrifice de péché devra être jetée à la mer morte (perdue), sans que l’on puisse en jouir, mais sans qu’une telle jouissance soit qualifiée de prévarication des saintetés; pour l’argent représentant un holocauste, on offrira au Temple un holocauste, et ce serait une prévarication d’en jouir; enfin, pour l’argent représentant le sacrifice pacifique, on offrira un sacrifice de ce genre, que l’on devra avoir consommé dans la journée, sans l’accompagner de l’office du pain.",
            "Un homme peut se faire raser par suite du Naziréat de son père, mais une femme ne le peut pas pour le vœu de son père. Voici comment: le père pendant son Naziréat a mis de l’argent de côté, en vue des sacrifices à offrir à l’issue de l’engagement, puis il meurt, et le fils dit: “je veux être Nazir à condition de pouvoir me faire raser (mettre un terme au vœu) en utilisant l’argent de mon père destiné à cet effet”. En ce cas, dit R. Yossé, la somme d’argent devra échoir à la caisse des dons volontaires, car un fils ne peut se faire raser (mettre un terme au vœu) en utilisant pour cela l’argent destiné au même but par son père. Quel fils donc le pourra? Celui qui s’est trouvé être Nazir en même temps que son père, et comme celui-ci a destiné d’une façon vague de l’argent à la cessation de son Naziréat, puis est mort, le fils peut en profiter pour sa propre cessation de vœu."
        ],
        [
            "L’école de Shammaï dit: ce qui a été consacré par erreur reste pourtant sacré; selon l’école de Hillel, ce n’est pas sacré. Voici comment lorsque quelqu’un déclare vouloir consacrer le premier bœuf noir qui sort de chez lui, et c’est un bœuf blanc. Selon les Shamaïtes, celui-ci est consacré; selon les Hillélites, il ne l’est pas.",
            "De même, si quelqu’un dit vouloir consacrer le premier dinar d’or qui lui tombe sous la main, et c’est un dinar d’argent: selon l’école de Shammaï, ce dinar sera consacré; d’après l’école de Hillel, il ne le sera pas. S’il dit vouloir consacrer le premier tonneau de vin qui lui tombe sous la main, il lui arrive un tonneau d’huile, ce tonneau sera sacré d’après des Shamaïtes, mais non d’après les Hillélites.",
            "Si quelqu’un après avoir formulé un vœu de Naziréat (d’une façon douteuse), consulte à ce sujet un savant qui le déclare contraint d’observer ce vœu, il comptera la période due depuis l’heure de l’engagement. Lorsqu’au contraire le savant qu’il a consulté le déclare libre (non lié) et qu’il avait déjà destiné des animaux aux sacrifices (à offrir après la période d’abstinence), ceux-ci pourront paître dans la prairie<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-dessus, (4, 4).</i> (jusqu’à ce que l’arrivée d’un défaut permette de les manger). N’êtes-vous pas d’avis en ce cas, demanda l’école de Hillel à celle de Shammaï, où il s’agit d’une consécration par erreur, que l’animal continue à vivre au pâturage (sans être sacrifié)? Vous reconnaissez bien aussi, répliquèrent les Shamaïtes, que si l’on se trompe en rédimant les animaux et que l’on nomme le 9e animal 10e (ou dîme), et le 10e pour le 9e, ou le 11e comme 10e, ils resteront consacrés (admettez-le donc aussi pour les dénominations inexactes, citées ci-dessus). Ce n’est pas comparable, répliquèrent les Hillélites, et ce n’est pas la verge indicatrice (colorant la bête) qui la consacre; puisque s’il y a eu erreur et que l’on ait laissé tomber la verge sur le 8e ou le 12e animal, on n’a rien fait; c’est qu’en vertu du texte biblique, le terme même de “consécration du 10e animal” sert aussi à consacrer en ce cas le 9e ou le 11e animal (voisin de la dîme, non d’autres)<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf. (Bekhorot 9, 8).</i>.",
            "Si l’on a fait le vœu de Naziréat, et cherchant les animaux à offrir ensuite, on trouve qu’ils sont volés, au cas où ce vœu a précédé le vol, le Naziréat est maintenu; au cas contraire, non<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Le Nazir peut arguer que s'il avait connu le vol, il n'aurait pas prononcé le vœu.</i>. En ceci, Nahum le mède s’est trompé: Lorsque les Naziréens revenant de leur lieu d’exil arrivèrent à Jérusalem et virent le Temple ruiné, ce Nahum leur dit: Si vous aviez su (lors de votre vœu) que le Temple serait ruiné<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Cf. (Nedarim 9, 2).</i>, vous seriez-vous engagés au Naziréat? -Non, dirent-ils. Dès lors, Nahum les déclara libérés. Mais lorsque les sages eurent connaissance de ce fait, ils dirent à Nahum: chaque individu engagé au Naziréat avant la ruine du Temple devra rester Nazir; ceux qui se sont engagés après la ruine ne le seront plus.",
            "Lorsque deux hommes sont en route, et un autre vient au-devant d’eux, le premier dit: “je fais vœu de Naziréat (je jurerais) que cet homme est tel et tel”, tandis que le second voyageur dit: “je fais vœu de Naziréat que ce n’est pas un tel et tel”; puis le nouvel arrivant dit: “je fais vœu de Naziréat que l’un de vous deux est Nazir”, ou: “vous l’êtes tous deux”; ou “que nul d’entre vous n’est Nazir”; enfin un 4e personnage arrive et dit: “je fais vœu de Naziréat que vous êtes tous trois Nazir”: d’après l’école de Shammaï<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> V. ci-dessus, (2, 3).</i>, tous ces hommes qui se sont ainsi engagés seront Nazir<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> La consécration, quoiqu'erronée, est valable.</i>; d’après l’école de Hillel, ils ne le seront pas, sauf celui dont les paroles<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Elles devaient servir à suspendre l'effet du vœu.</i> ne sont pas confirmées.",
            "Si le nouvel arrivant recule spontanément (sans que l’on se mette à vérifier qui c’est), personne ne sera Nazir<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> On ne s'engage pas sur une base douteuse.</i>. Selon R. Simon, celui qui a formulé le vœu peut dire alors: “Si cet homme était bien celui que je supposais, je suis Nazir par obligation; si non, je le suis volontairement”.",
            "Si quelqu’un (en compagnie d’autres personnes) a vu l’animal douteux nommé Kewi<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> \"V. (Bikurim 2, 8); peut-être l'antilope.\"</i>, et dit: “je fais vœu de Naziréat que c’est un animal sauvage”, un autre dit: “je fais vœu qu’il n’est pas tel”; un 3e dit: “je fais vœu que c’est une bête domestique”; un 4e dit: “je fais vœu que ce n’est pas une bête domestique”; un 5e dit: “je fais vœu que c’est à la fois un animal sauvage et domestique”; enfin le 6e dit: “je fais vœu qu’il n’est ni l’un, ni l’autre”; sur quoi, un étranger dit: “je fais vœu que l’un de vous est Nazir”, ou: “je fais vœu qu’aucun de vous n’est Nazir”, ou enfin “que vous êtes tous Nazir”, tous en effet le seront."
        ],
        [
            "Trois objets essentiels sont interdits au Nazir: l’impureté, la taille des cheveux, et la consommation de ce qui provient de la vigne. Tout ce qui provient d’elle (p. ex. la peau, les pépins, les grains secs) sera joint pour constituer le minimum réglementaire, et l’on n’est coupable d’infraction à l’abstinence qu’en ayant mangé des raisins en quantité égale à une olive. Un ancien enseignement fixait comme mesure d’avoir bu au moins un quart de loug de vin. R. aqiba dit: si ayant trempé le pain dans du vin, il en est entré de quoi constituer l’équivalent d’une olive (et on l’a mangé), on est coupable.",
            "On est coupable pour le vin à part, pour les raisins à part, pour les pépins à part, pour les peaux à part. Selon R. Eléazar b. Azaria, on est seulement coupable après avoir mangé un pépin et une peau. Qu’appelle-t-on Harçan et Zag? L’un désigne l’intérieur, et l’autre l’extérieur (l’entourage). Tel est l’avis de R. Juda. R. Yossé dit: pour ne pas te tromper, souviens-toi que dans une clochette d’animal Zag est l’enveloppe externe, et la partie interne se nomme ‘Inbol (grelot).",
            "Le Naziréat indéterminé est de trente jours<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-dessus, 1, 3.</i>. L’acte de s’être rasé pendant ce temps (de plein gré), ou de l’avoir été par violence des brigands, renverse la période des 30 jours (et il faut la reprendre). Dès qu’un Nazir s’est rasé, soit avec des ciseaux, soit avec un rasoir, ou s’il a arraché des poils, si peu que ce soit, il est coupable. Il lui est permis de se frotter, même de se gratter, non de se peigner (de crainte d’arracher un cheveu). R. Ismaël dit: il ne devra pas se frotter avec une certaine terre (ou tesson) susceptible de faire tomber les cheveux.",
            "Si un Nazir boit du vin une journée<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> V. ci-dessus, 3, 5.</i>, il n’est qu’une fois coupable pour ce fait. Mais si on lui a dit plusieurs fois de ne pas boire, et qu’il persiste à boire, il est coupable pour chaque infraction. S’il se rase toute la journée, il n’est coupable qu’une fois; mais si on lui a dit plusieurs fois que c’est défendu, et pourtant il a continué à se raser, il est coupable pour chaque fois. De même, en se rendant impur pour des morts toute une journée<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> V. (Makot 3, 7), et J., même traité ibid. ( 48).</i>, il n’est coupable qu’une fois; mais s’il a été avisé plusieurs fois de l’interdit, il est condamnable pour chaque infraction.",
            "Trois sortes d’objets (est-il dit) sont interdits au Nazir: l’impureté, la coupe des cheveux, et l’usage des produits de la vigne. Pour les 2 premiers sujets, il y a une gravité de plus que pour le 3e, en ce que le fait de ne pas s’être abstenu des 2 premiers pendant la période due entraîne l’annulation de celle-ci (et oblige de recommencer), tandis que l’usage de ce qui touche à la vigne ne comporte pas l’annulation de la dite période. D’autre part, cependant, pour l’usage des produits de la vigne, il y a une autre gravité que ne comporte pas l’infraction aux 2 premiers objets: En ce qui concerne l’usage de la vigne, rien n’est détaché de la règle générale pour être permis par exception; mais pour les 2 premiers sujets, il arrive parfois de se relâcher de la règle générale, et il est permis de se raser pour accomplir un devoir religieux, ou de se rendre impur pour un mort, s’il s’agit de remplir envers lui un précepte religieux. L’impureté est plus grave que la question de se raser: si l’on s’est rendu impur, toute la période du Naziréat sera ruinée (à recommencer), et l’on sera tenu d’offrir un sacrifice d’expiation pour infraction à la loi; mais si l’on s’est rasé, on n’a renversé qu’une période d’un mois, et l’on ne doit pas le sacrifice.",
            "Comment le Nazir doit-il se raser pour impureté? Il se fera asperger à l’eau de purification au 3e et au 7e jour après l’impureté; il se fera raser au 7e, et offrira les sacrifices le 8e. S’il s’est fait raser le 8e jour, il offrira les sacrifices le même jour. Tel est l’avis de R. aqiba. Pourquoi, lui demanda R. Tarfon, cette distinction entre le Nazir et le lépreux<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Puisqu'en se rasant le 8e jour, il n'offre son sacrifice qu'au 9e jour?</i> guéri? C’est que, répond R. aqiba, pour le Nazir, l’état de pureté dépend de ses jours (auxquels il s’est fait asperger, puis raser, puis il présente les sacrifices), tandis que pour le lépreux, la pureté dépend du moment<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> \"S'il s'est baigné avant de se raser, l'acte est nul; donc, en se rasant le 8e jour (puis se baignant), il offrira le sacrifice au 9e jour.\"</i> où il s’est rasé; il ne pourra donc offrir les sacrifices dus que lorsque le soleil sera couché sur lui, après qu’il aura pris le bain légal.",
            "Voici comment a lieu l’acte de se raser à l’état pur (à l’issue du Naziréat); le Nazir offre 3 victimes, un sacrifice d’expiation, un holocauste et une offrande pacifique; au moment d’égorger cette dernière, le Nazir se fera raser. Tel est l’avis de R. Juda. Selon R. Eliézer, le Nazir se fait raser en vue seule du sacrifice d’expiation, lequel en tous cas précède les autres; mais quel que soit celui des trois sacrifices après lequel on se soit rasé, le devoir pour la pureté est accompli.",
            "R. Simon b. Gamliel dit<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Cf. ci-dessus, (4, 4).</i>: lorsque le Nazir amène au Temple les trois victimes sans désigner l’objet de chacune d’elles, celle qui peut servir au sacrifice d’expiation sera offerte comme telle, puis celle qui peut servir d’holocauste sera brûlée comme telle, enfin la troisième pouvant être destinée à l’offrande pacifique sera offerte à ce titre. Après quoi, il prend les cheveux coupés de sa tête, et les mets dans le feu sous la marmite (où cuit ce dernier animal). Même en se rasant hors du Temple, on avait soin de mettre les cheveux coupés sous cette marmite. Toutefois, cette coutume n’est applicable qu’à la coupe de cheveux en vue de la pureté; mais pour une coupe faite par suite d’impureté, on ne les mets pas sous la marmite. Selon R. Meir, en tous cas on met les cheveux sous la marmite, sauf seulement en cas d’impureté pour laquelle on s’est rasé hors du Temple.",
            "Si l’on a cuit ou bouilli le sacrifice pacifique, le cohen prélèvera sur le bélier l’épaule cuite<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> V. (Nb 6, 13).</i>, une pièce de pain azyme du panier et un flan sans levain; puis il les replace sur les paumes du Nazir et les agite; après quoi, il est permis au Nazir de boire du vin et de se rendre impur pour les morts. R. Simon dit<sup class=\"footnote-marker\">8</sup><i class=\"footnote\"> V. J., (Pessahim 2, 4).</i>: dès qu’avec le sang d’une des victimes le Nazir a été aspergé, il peut boire du vin et se rendre impur pour les morts.",
            "Si en offrant une des victimes, le Nazir s’est rasé, et il se trouve que ce sacrifice est rejeté (pour une cause quelconque), cette coupe de cheveux est non avenue, et aucune offrande ne compte comme telle. Ainsi, lorsque le Nazir s’est rasé en offrant le sacrifice d’expiation, mais sans le présenter en vue de sa destination spéciale, puis le Nazir a offert les autres sacrifices en vue de leur destination réelle, la coupe des cheveux est non avenue, et aucune des trois offrandes ne compte comme telle. De même, en se rasant lors de l’offre de l’holocauste ou du sacrifice pacifique, d’on l’un n’a pas été offert en vue de son objet spécial (du Naziréat), puis le reste des offrandes a été régulièrement présenté, la coupe des cheveux est nulle, et aucune offre n’est agréée. R. Simon dit: le sacrifice seul qui a été offert indûment ne compte pas, mais les autres conservent leur valeur. Si le Nazir s’est fait raser pour les 3offrandes dont une seule se trouve valable, la coupe de cheveux est tenue pour valable, et il faudra seulement renouveler les 2 autres sacrifices.",
            "Si un Nazir, après avoir été aspergé du sang d’une des victimes devient impur aussitôt après, selon R. Eliézer, tout l’ordre des offrandes se trouve renversé par ce fait<sup class=\"footnote-marker\">9</sup><i class=\"footnote\"> Après être redevenu libre, le Nazir devra renouveler tous ses sacrifices, afin d'être libéré du Naziréat.</i>. Selon les autres sages, il devra offrir les autres sacrifices non encore apportés, puis il sera pur. A l’appui de leur avis, ils racontèrent le fait survenu à Myriam de Tadmor<sup class=\"footnote-marker\">10</sup><i class=\"footnote\"> V. Derenbourg, Essai, etc., p. 224.</i>: On l’avait aspergée du sang d’une des victimes; et comme on vint lui dire à ce moment que sa fille était dangereusement malade, Myriam s’y rendit aussitôt et la trouva morte: “Il suffit, dirent les sages (informés de ce fait), qu’elle offre le reste des sacrifices qu’elle doit, puis elle sera pure”."
        ],
        [
            "Ni le grand prêtre, ni le Nazir ne peuvent se rendre impurs pour enterrer un de leurs proches parents, mais ils le peuvent si c’est un acte de piété pour le défunt (si personne autre ne l’enterre). Lorsque tous deux voyagent ensemble<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> V. ci-dessus, (6, 7).</i>, et qu’ils se trouvent en présence d’un mort isolé à enterrer, selon R. Eliézer, le grand prêtre seul devra se rendre impur, non le Nazir; selon les autres sages, le Nazir se rendra impur, non le grand prêtre. Voici l’argumentation de R. Eliézer: le grand prêtre pourra de préférence se rendre impur, puisqu’en cas d’impureté il n’est pas contraint d’offrir un sacrifice, tandis que le Nazir ne doit pas se rendre impur, puisqu’en cas d’impureté il est astreint au sacrifice. Au contraire, lui répliquèrent les autres sages, il vaut mieux laisser le Nazir devenir impur, parce que sa sainteté n’est pas éternelle, plutôt que de laisser devenir impur le grand prêtre dont la sainteté est immuable.",
            "Pour les impuretés suivantes, le Nazir devra se raser les cheveux: pour un mort, ou pour l’équivalent d’une olive d’un mort, ou pour une partie molle (en décomposition) d’un corps équivalent à une olive, ou pour une cuillerée pleine de cendres d’un mort, pour une épine dorsale, ou pour un crâne, ou pour un membre de mort, ou pour un membre d’un être vivant sur lequel il y a suffisamment de chair, ou pour un demi cab d’os, ou pour un demi loug de sang, soit en touchant un de ces objets, soit en les portant, soit en se trouvant sous la même tente<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> V. (Eduyot 6, 3).</i>, ou en touchant un os de la grandeur d’un grain d’orge, ou en le portant. En tous ces cas, le Nazir se rase, puis se fait asperger aux 3e et 7e jours, l’ordre des jours déjà observés se trouvera renversé par ce fait; la période ne recommencera qu’après la pureté et après l’apport des sacrifices.",
            "Au contraire, pour la toiture composée de branchages<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> S'il se trouve au-dessous du fragment de mort, et le Nazir ignore s'il a passé auprès, ou non.</i>, ou pour les brèches des murs<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Doute analogue sur la présence d'une impureté.</i>, ou le champ de division (comprenant des os de morts, ou aux pays païens, ou le couvercle, ou les côtés, ou un quart de mesure de sang, ou une tente couvrant la même quantité impure, ou les vases ayant touché le mort, ou pour le temps du compte (les 7 jours après la guérison d’une lèpre), ou ceux de l’achèvement (pour le même mal), en aucun de ces cas le Nazir ne se rase, ni se fait asperger les 3e et 7e jours, ni annule les jours précédents de la période d’abstinence. Il recommence aussitôt après à compter la période, sans avoir à offrir le sacrifice de pureté. En vérité, il est dit: les jours d’observance pour gonorrhée d’homme ou de femme, ainsi que ceux pendant lesquels le lépreux sera enfermé, comptent dans le nombre exigible pour un Naziréat.",
            "R. Eliézer dit au nom de R. Josué<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> V. (Pessahim 8, 8).</i>: toute impureté causée par un mort pour laquelle le Nazir est tenu de se raser (et recommencer la période d’abstinence) entraîne une culpabilité, si, en cet état, l’on pénètre au Temple. Celle qui au contraire ne contraint pas le Nazir à se raser n’entraîne pas non plus la culpabilité pour celui qui, en cet état, pénètre au Temple. Toutefois, dit R. Meir, cette impureté ne doit pas être moindre que celle du reptile (celui qui entre au Temple en cet état est coupable). Voici, dit R. aqiba, quel raisonnement j’ai tenu devant R. Eliézer: puisque, pour un os de mort, équivalent à un grain d’orge, l’homme ne devient pas impur en se trouvant sous la même tente, mais le Nazir est tenu de se raser en y touchant, ou en le portant, à plus forte raison pour un quart de mesure du sang d’un mort, qui provoque l’impureté d’un homme ordinaire se trouvant sous la même tente, le Nazir est tenu de se raser en y touchant ou en le portant. Qu’est-ce cela, aqiba? me répliqua R. Eliézer, en ces question on ne raisonne pas par a fortiori. Lorsque je vins ensuite exposer mon sujet d’étude devant R. Josué<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> Même procédure en (Yebamot 16, 7).</i>, il me dit: Tu t’es bien exprimé (avec perspicacité); seulement, les sages ont en effet adopté pour règle de ne pas déduire de telles déductions."
        ],
        [
            "Lorsque quelqu’un dit à 2 Nazirs: “j’ai vu l’un de vous devenir impur, mais je ne sais lequel de vous deux c’était”, ils devront se raser et offrir deux sortes de sacrifices, pour l’impureté de l’un et la pureté de l’autre, en disant ceci: “Si je suis l’impur, le sacrifice d’impureté est pour moi, et celui de la pureté est pour toi. Si au contraire, je suis pur, le sacrifice de la pureté est pour moi, et celui de l’impureté est pour toi”. Puis ils compteront une nouvelle période et offriront les sacrifices de pureté, en disant: “Si j’ai été l’impur, le sacrifice de l’impureté a dû compter pour moi et celui de la pureté pour toi; aussi j’offre maintenant celui de la pureté pour moi. Si au contraire j’avais été pur, celui de la pureté aurait été offert pour moi, et celui de l’impureté pour toi; voici donc maintenant celui de la pureté pour toi”. Si l’un des 2 meurt, selon R. Josué, il est prescrit au survivant de se chercher quelqu’un dans la rue qui à la place du défunt fasse vœu de Naziréat, puis il dira: “Si j’ai été l’impur, je te déclare Nazir de suite; si j’ai été le pur, sois Nazir après 30 jours”. Puis on comptera la période nouvelle de 30 jours, et l’on offrira ensuite un sacrifice d’impureté et un autre de pureté, en disant: “Ou j’ai été l’impur, alors le sacrifice d’impureté est présenté pour moi, et celui de la pureté est pour toi; ou j’ai été pur, alors le sacrifice de pureté est dû pour moi, et celui de l‘impureté est offert en raison du doute”. Puis on comptera une nouvelle période de 30 jours, et l’on offrira le sacrifice de pureté, en disant: “Ou j’ai été l’impur, le sacrifice d’impureté m’incombait alors, et le sacrifice de pureté était pour moi; voici donc maintenant le sacrifice de pureté pour moi. Ou j’ai été pur, le sacrifice de pureté m’incombait alors, tandis que le sacrifice d’impureté n’était offert qu’en vue du doute; voici donc maintenant le sacrifice de pureté pour toi”. Ben-Zoma dit alors à R. Josué: Qui voudra en ce cas écouter le survivant et faire vœu de Naziréat à la place du défunt? Il vaut mieux alors offrir pour sacrifice d’expiation un oiseau et un animal en holocauste, en disant: “Si j’ai été l’impur, le sacrifice expiatoire était obligatoire pour moi et l’holocauste était volontaire; si j’ai été pur, l’holocauste était obligatoire, et le sacrifice expiatoire a été offert en vue du doute”. Puis on comptera une nouvelle période de 30 jours, et l’on offrira un sacrifice de pureté, en disant: “Ou j’ai été l’impur, et comme le 1er holocauste était volontaire, voici l’obligatoire; ou j’ai été pur, et comme le 1er holocauste était obligatoire, celui-ci est volontaire, et le reste est mon sacrifice restant dû”. Il se trouvera ainsi, dit R. Josué, qu’un tel individu offre en deux parties les sacrifices qu’il doit. Mais les autres sages se sont rangés à l’avis de Ben-Zoma et l’on adopté<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> Les éditions de Venise et celles qui l'ont suivie divisent cette Mishna en 5, nous avons adopté la réunion logique en un seul, comme l'a l'édition de Jitomir.</i>.",
            "Lorsqu’un Nazir doute s’il est impur par contact d’un mort, ou s’il l’est pour avoir été déclaré présumé lépreux<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Le texte a seulement le mot Mouhlat (déclaré par présomption) mais on sait qu'à défaut de désignation contraire, il s'agit, par ce terme, du lépreux.</i>, il pourra manger des saintetés au bout de 60 jours (après 2 périodes), et boire du vin ou se rendre impur pour les morts après 120 jours (4 périodes); car l’acte de se raser à cause d’une plaie (de lèpre) supprime seulement le devoir de se raser en raison du Naziréat, lorsque la père est certaine; mais lorsqu’il y a doute à cet égard, nulle suppression n’a lieu."
        ],
        [
            "Les païens ne peuvent pas faire le vœu d’être Nazir; mais les femmes et les esclaves le peuvent. Le Naziréat sera plus sévère pour les femmes que pour les esclaves, puisque le maître peut au besoin contraindre son esclave à rompre le vœu, tandis qu’un mari ne peut pas y contraindre sa femme. Il y a une sévérité de plus à l’égard des esclaves, qui n’est pas applicable aux femmes: c’est que le maître peut (d’avance) annuler le vœu de sa femme, non celui de son esclave. Lorsqu’un mari annule le vœu de sa femme, cette annulation est faite pour toujours; mais si le maître annule le vœu de son esclave, de sorte que celui-ci sorte affranchi, il devra compléter ensuite la période du Naziréat. Si l’esclave s’est enfui devant lui, selon R. Meir, il ne pourra pas boire (en punition de sa fuite); selon R. Yossé, il pourra boire.",
            "Après qu’un Nazir s’est rasé (et a offert les sacrifices réglementaires), il apprend qu’il avait été impur pendant son abstinence: s’il s’agit d’une impureté qu’il pouvait connaître, la première période de Naziréat se trouvera annulée de ce fait (et à recommencer); mais si c’était une impureté au fond de l’abîme<sup class=\"footnote-marker\">1</sup><i class=\"footnote\"> S'il se souvient avoir passé à un endroit au fond duquel se trouvait un cadavre, inconnu jusque-là à tout le monde.</i>, la première période ne sera pas annulée; si enfin il s’aperçoit de l’impureté avec de sa raser (avant la cérémonie finale de libération), l’ordre de la périodicité se trouvera renversé (et il faudra la reprendre). Ainsi, en descendant prendre son bain de purification à la caverne, le Nazir trouve un cadavre nageant à l’ouverture<sup class=\"footnote-marker\">2</sup><i class=\"footnote\"> Cf. Toharot 4, 7.</i>, il sera impur. Mais si ce cadavre était enfoui dans les parois de la caverne et que le Nazir y soit allé se rafraîchir, celui-ci reste pur; si c’était pour se purifier d’une impureté de mort, il redevient impur. L’état antérieur de pureté ou d’impureté subsistera, selon la présomption<sup class=\"footnote-marker\">3</sup><i class=\"footnote\"> Littéralement: la cause reste sur pied (en l'état).</i>.",
            "Si le Nazir trouve inopinément un mort couché<sup class=\"footnote-marker\">4</sup><i class=\"footnote\"> Cf. J., (Baba Batra 5, 1) ( 15a).</i> comme d’ordinaire (dans le terrain qu’il habite), il pourra le déplacer avec la terre qui sert de couche au mort. S’il trouve deux cadavres dans ces conditions, le Nazir pourra aussi les déplacer avec leur couche. S’il en trouve trois, au cas où un espace de quatre à huit coudées les sépare, c’est là un indice du voisinage d’un cimetière (d’où il est défendu d’enlever les morts). En ce cas, on fouille à partir de cet endroit jusqu’à vingt coudées au-delà. Si au bout des vingt coudées, on trouve un cadavre, on fouillera de nouveau jusqu’à une égale distance, car la présence d’un cimetière est fort probable en ce cas, bien qu’en trouvant d’abord (tout à coup) un mort isolé, on puisse le déplacer avec sa couche.",
            "En principe, tout point douteux qui surgit dans les questions de lèpre est considéré comme pur, jusqu’à ce qu’il y ait une conviction d’impureté; après que quelqu’un a été convaincu d’impureté, il reste considéré comme impur en cas de doute. Par sept objets on examine le gonorrhéen (douteux), avant qu’il soit convaincu d’avoir cette maladie avec certitude pour savoir s’il ne s’agit pas d’un simple accident externe: par le manger, le boire, le port d’une lourde charge, l’action de sauter, une maladie (différente), la vision (pouvant provoquer un écoulement), les pensées indécentes. Si l’homme est déclaré gonorrhéen (plusieurs fois impur), on ne l’examine plus (une autre fois); en ce cas, soit l’écoulement par suite d’une violence, soit celui qui est douteux, sive semen, sont déclarés impurs; car les faits antérieurs constituent la probabilité.-<sup class=\"footnote-marker\">5</sup><i class=\"footnote\"> Mot à mot, le fait reste sur pied (il est indéniable).</i> Si quelqu’un a frappé son prochain au point de le laisser pour mort<sup class=\"footnote-marker\">6</sup><i class=\"footnote\"> V. (Sanhedrin 9, 1).</i>, ensuite ce dernier se trouve mieux, puis finalement retombe plus mal et meurt, le meurtrier est coupable d’homicide. Selon R. Néhémie, il n’est pas condamnable, puisque l’on a constaté qu’il n’y a pas eu meurtre immédiat<sup class=\"footnote-marker\">7</sup><i class=\"footnote\"> Littéralement: que la cause est sur pied (était restée en l'état).</i>.",
            "Samuel (le prophète) avait été Nazir, selon l’avis de R. Nehoraï, car il est dit (1S 1, 11): Le rasoir ne devra pas passer sur sa tête. Or, le même terme rasoir est employé aussi bien pour Samson (Jg 13, 5), que pour Samuel; et comme l’un était Nazir, l’autre l’était aussi. -Mais, objecta R. Yossé, le mot Morah (au sujet de Samuel) ne désigne-t-il pas la prévention des humains? Ce sens est inadmissible, lui dit R. Nehoraï, puisqu’il est dit d’autre part (1S 17, 2): Samuel dit: comment puis je aller, car si Saül l’apprend, il me tuera. C’est que déjà il avait la crainte des humains."
        ]
    ],
    "sectionNames": [
        "Chapter",
        "Mishnah"
    ]
}