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"content": "P1 : Alors, vous êtes à trente secondes d’’écart. On va parler d’’Europe avec Christophe, et d’’International et on croit comprendre qu’’entre vous deux c’’est un sujet important donc ça mérite d’’y passer, maintenant. Christophe. P2 : Exactement, merci Nathalie. Des questions internationales qui vous divisent tant, effectivement, tous les deux. On commence bien entendu par l’’Europe, donc vous avez deux visions radicalement opposées. Pouvez-vous chacun nous donner votre vision de l’’Europe de demain ? Vous, Présidente, Marine Le Pen ? Marine Le Pen : Oui bien entendu et bien l’’Union européenne aura laissé la place à l’’Alliance européenne des nations libres et souveraines. C'est-à-dire en réalité, la vision qui était la vision première de l’’Europe où les différents peuples européens conserveront leur souveraineté. C'est-à-dire, la liberté de décider pour eux-mêmes. Ils maitriseront, par exemple, leurs frontières et pourront décider de qui rentre et qui ne rentre pas sur leur territoire. Ils auront la maîtrise de leur monnaie, pour pouvoir adapter cette monnaie à leur économie pour pouvoir éviter de se retrouver avec cette situation, que nous connaissons, de chômage de masse et de perte de compétitivité, que Emmanuel Macron essaie de résoudre en proposant soit de baisser les salaires, soit d’’effondrer le système d’’indemnisation chômage, c'est-à-dire en fait le système de protection sociale. Où, lorsque les représentants des Français, dans le cadre de la démocratie, voteront les lois, ces lois auront une autorité supérieure aux directives qui sont imposées par des commissaires, dont personne ne connaît le nom, dont personne ne connaît le visage et surtout que personne n’’a jamais choisis. Puis surtout nous retrouverons la souveraineté économique, c'est-à-dire la liberté de faire du patriotisme économique, de donner un avantage à nos entreprises françaises dans les marchés publics, de faire du protectionnisme intelligent, c'est-à-dire de mettre en place les écluses qui sont nécessaires pour que des productions ne viennent pas nous concurrencer en faisant du dumping sanitaire, du dumping social, du dumping environnemental. Puis nous aurons aussi la maîtrise de notre politique commerciale. Monsieur Macron, je sais que vous êtes pour le CETA, je sais que vous êtes pour le TAFTA, c'est-à-dire, en réalité, pour des accords de libre-échange qui nous sont imposés et qui ne sont pas décidés par nous, qui ont des conséquences très lourdes sur notre agriculture, sur nos éleveurs, mais aussi sur nos industries, mais surtout, des conséquences très lourdes en matière de santé, on n’’en a pas parlé tout à l’’heure, puisque les productions qui arrivent ainsi sur notre marché ne sont évidemment pas soumises aux mêmes normes de sécurité que celles qui sont imposées à nos industriels et à nos agriculteurs et qui ont pour vocation de protéger la santé de nos compatriotes. Donc je souhaite entrer en négociation pour faire naître cette alliance européenne, organiser une conférence des chefs d’’États et de Gouvernements, un petit peu sur le modèle de la conférence de Messine. Faire parallèlement un référendum constitutionnel que je soumettrai aux Français. P1 : On a une idée de quand ? Marine Le Pen : Le référendum constitutionnel sera en septembre, précisément en septembre, où j’’indiquerai que toute loi nouvelle a une autorité supérieure aux traités précédents européens. Puis parallèlement à cette négociation je mettrai en place les mesures que je peux mettre en place tout de suite sur le plan économique, la baisse des charges, la baisse des impôts, la défiscalisation des heures supplémentaires, l’’augmentation et la valorisation des petites retraites, etc. Car tout ne dépend pas, en l’’occurrence de l’’Union européenne, mais des choses essentielles nous bloquent pour pouvoir relancer notre économie. Puis il y a aussi la possibilité d’’aller à l’’encontre des règles européennes, Monsieur Macron, lorsque les intérêts vitaux du pays sont en jeu. Je crois que, par exemple, c’’est quelque chose qu'on devrait mettre en oeœuvre pour arrêter tout de suite la directive détachement des travailleurs. Tout de suite ! Parce que celle-ci a des conséquences très lourdes sur l’’emploi et donc il faut immédiatement prendre cette décision. P2 : On va en parler plus précisément tout à l’’heure. Marine Le Pen : Et enfin, j’’en termine, à l’’issue de ces négociations, parce que moi je ne ferai rien contre le peuple français, je n’’irai pas faire ce qui a été fait par vos amis socialistes et vos amis UMP d’ailleurs, en 2005, à savoir les Français ont dit non à la constitution européenne et on a dit oui à leur place. Je me tournerai vers les Français et je leur livrerai l’’issue de la négociation, je leur dirai voilà ce que j’’ai réussi à obtenir, est-ce que vous considérez que c’’est suffisant ou est-ce que vous considérez que ça n’’est pas suffisant ? Et, sur ce choix aussi engageant sur l’’avenir de la France et l’’avenir de l’’Europe, parce que moi je suis une Européenne, je veux sauver l’’Europe et surtout arracher l’’Europe des mains de l’’Union européenne qui est en train de la tuer, bien je leur demanderai leur avis et bien entendu je respecterai cet avis. P1 : Ça c’’est dans combien de temps cet autre référendum ? Vous donnez combien de temps ? Marine Le Pen : Ecoutez, j’’ai dit six mois, c’’est un délai indicatif. P1 : Quand d’’autres ont dit dix-huit mois. Marine Le Pen : C’’est un délai indicatif. Mais moi je ne veux pas créer le chaos, je ne veux pas précipiter, si c’’est dix mois, ça sera dix mois. L’’important c’’est, encore une fois, d’’obtenir cette négociation. Pourquoi ? Pardon, et juste j’’en termine, j’’en ai pour quelques secondes. Monsieur Macron vous avez donné une interview, il y a quelques temps, à Reuters, le, je crois, 2 mars, où vous avez dit l’’euro va mourir dans les dix ans, en gros c’’est ça. Emmanuel Macron : En gros. Marine Le Pen : Bah je sais pas, oui. Emmanuel Macron : Non parce que vous dites toujours en gros quand vous me citez, ce n’’est jamais précis. Mais allez y continuez Marine Le Pen. Marine Le Pen : Je ne sais pas, vous dites si on ne fait une Europe fédérale, totalement, c'est-à-dire avec un gouvernement de la zone européenne, c'est-à-dire avec la perte de notre souveraineté totale, avec l’’intégralité des clefs de la France, alors là, pour le coup, données dans tous les domaines à l’'Union européenne, le budget, l’’impôt européen,… alors l’’euro ne pourra pas survivre. Emmanuel Macron : Oui, c’’est bien en gros ça. Marine Le Pen : Alors, c’’est votre solution, ce n’’est pas la mienne, je crois que ce n’’est pas celle des Français que vouloir ce bond en avant fédéraliste qui est presque une forme d’’extrémisme européiste. Emmanuel Macron : Oui, oui, oui. Marine Le Pen : Bah oui, parce qu’’écoutez, dans tous les candidats du premier tour, vous êtes celui qui exprime la position la plus radicale, la plus extrémiste de soumission au fédéraliste européen. Oui, exactement. P2 : Alors Marine Le Pen je vous propose justement de proposer à Emmanuel Macron de nous donner sa vision de l’’Europe, lui, Président. Emmanuel Macron : Alors, moi je n'ai pas compris, du tout. Mais on va clarifier, parce que l'euro c’’est important. C’’est la monnaie pour nos concitoyens, ce n’’est pas qu’’une politique étrangère, ce n’’est pas que des sujets abstraits, c’’est avec quoi on paye. On sort ou pas de l’’euro, on revient au franc ou pas ? Marine Le Pen : Il faut retrouver notre monnaie nationale. Emmanuel Macron : Donc, on revient au franc ? Marine Le Pen : C’’est essentiel. Emmanuel Macron : D’’accord, donc on revient au franc, donc vous proposez bien de sortir de l’’euro ? SUMMARY : Dans ce débat, Marine Le Pen et Emmanuel Macron discutent de la question européenne. Marine Le Pen souhaite une union de nations libres et indépendantes. Chaque pays maîtrisera ainsi ses frontières et sa monnaie ; il sera possible avec ces instruments de combattre le chômage de masse, et d’instaurer du protectionnisme économique pour lutter contre le dumping social et environnemental. Sur la méthode, Marine Le Pen propose un premier référendum pour inverser la hiérarchie des normes ; puis un second pour inviter les Français à se prononcer sur le résultat de sa négociation avec les autres chefs d’État, laquelle vise à fonder l’union des nations qu’elle défend. Elle entend notamment grâce à ces négociations transformer l’euro en union commune."
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