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"content": " Nicolas Sarkozy : Ce n'est pas Michel Sapin qui l'a signé pour vous ? François Hollande : Ce n'est pas Michel Sapin qui l'a signé, c'est Martine Aubry qui a signé ce point. j'ai dit que dans mon projet présidentiel, je ne retiendrai qu'une seule centrale pour le prochain quinquennat. Nicolas Sarkozy : Je ne comprends pas : soit le nucléaire est dangereux, soit il ne l'est pas. Si le nucléaire est dangereux, il faut le fermer. Il ne faut pas fermer simplement Fessenheim, parce que Fessenheim avec trente ans d'âge est plus sûr que Fessenheim quand elle a été inaugurée. Pourquoi ? Parce que l'Autorité indépendante, dès qu'il y a un accident dans le monde applique la règle de précaution, tire les conséquences de cet accident pour augmenter la sécurité. Pour vous, seul Fessenheim est dangereux. Il se trouve que l'ASN vient de terminer l'examen décennal et post-Fukushima de Fessenheim. Que dit l'Autorité indépendante qui s'impose à nous ? Elle dit : « Fessenheim ne pose aucun problème, voici les travaux qu'il faut faire ». Fessenheim peut continuer : pourquoi voulez-vous la fermer ? Pour faire plaisir à Madame Joly. Ce n'est pas la seule qui ait trente ans ! François Hollande : Madame Joly n'a rien demandé là-dessus. Je veux la mettre hors de cause. Je veux la fermer pour deux raisons : la première est que c'est la centrale la plus ancienne. Une centrale était prévue normalement pour trente ans. Par ailleurs, je vais ajouter un autre argument. Nous sommes obligés de faire des travaux sur les vieilles centrales. Et à mesure qu'elles sont prolongées, il faut faire des investissements. Et donc le choix qui va se faire pour les prochaines années, et qui engagera toute la collectivité nationale, c'est est-ce que nous faisons des travaux sur les vieilles centrales pour les prolonger ou est-ce que nous investissons davantage pour les énergies renouvelables ? Et c'est le rôle d'Areva, c'est le rôle d'EDF. Vous avez affaibli considérablement Areva, et donc il nous faudra remettre un certain nombre de moyens dans Areva pour que nous ayons à la fois du nucléaire, plus sûr encore ? parce que nous devons donner cette garantie ? et des énergies renouvelables. Laurence Ferrari : Il nous reste deux grands chapitres à aborder. David Pujadas : Une brève réponse de Nicolas Sarkozy et on arrête le débat sur le nucléaire. Nicolas Sarkozy : Juste un mot. Les centrales nucléaires en Suisse, qui ne sont pas connus pour être des gens qui aiment le risque, ont 60 ans. Donc le problème n'est pas l'âge. c'est l'Autorité de sécurité qui doit dire si on peut continuer ou si on ne peut pas continuer. François Hollande : On peut continuer uniquement avec des investissements de plus en plus importants. c'est cela qu'elle dit. Nicolas Sarkozy : Et deuxièmement, fermer Fessenheim, ce sont 8 000 éoliennes en Alsace pour remplacer Fessenheim, il ne nous faut pas le nucléaire ou le renouvelable, il nous faut le nucléaire et le renouvelable. François Hollande : Nous aurons pendant mon quinquennat et le nucléaire et le renouvelable, puisqu'il n'y aura qu'une centrale qui fermera. Par ailleurs, vous savez que j'ai accepté, et ce n'était pas facile, j'ai accepté de prolonger le chantier de l'EPR ? chantier qui est quand même extrêmement lourd, qui a connu un certain nombre de vicissitudes, mais j'ai considéré, parce que je suis attaché au progrès technologique, que ce nouveau réacteur de troisième réaction devait être David Pujadas : Vous avez de l'avance, François Hollande. Nicolas Sarkozy, un mot ? Et on tourne la page. Nicolas Sarkozy : Je veux juste dire un mot. Vous inventez la règle des 30 ans sur Fessenheim. Quelle est l'histoire que nous avons ? François Hollande : Des 40 ans, parce que c'est 40 ans. Nicolas Sarkozy : Quelle est l'histoire que nous avons vue ? Il n'y avait aucun problème entre la Gauche et la Droite. Cela faisait consensus sur le nucléaire. Pourquoi ? Parce que vous imaginiez la nécessité d'un accord législatif entre les Verts. François Hollande : Non. Parce qu'il s'est passé Fukushima d'une part et que les énergies renouvelables doivent être développées dans notre pays. Nicolas Sarkozy : Vous avez vendu? François Hollande : Je n'ai rien vendu du tout et je n'accepte pas ce vocabulaire. Nicolas Sarkozy : Vous avez vendu les ouvriers de Fessenheim et du nucléaire sur le thème d'un accord méprisable, politicien. François Hollande : Non, puisque cet accord n'est pas celui que j'ai moi-même intégré dans mon projet. Nicolas Sarkozy : Ce n'est pas vous, donc cela ne vous engage pas. François Hollande : Donc ne laissez pas penser qu'il y ait là de ma part quelque concession que ce soit à une organisation politique. Cela ne m’engage pas. David Pujadas : Nicolas Sarkozy vous répond. Nicolas Sarkozy : Depuis que je suis président de la République, j'avais pris l'engagement « un euro dans le nucléaire, un euro dans le renouvelable ». François Hollande : Cela n'a pas été fait. Nicolas Sarkozy : Mais enfin, c'est exactement ce qui a été fait : la puissance voltaïque multipliée par 100. Mais enfin vous considérez quand même que la cinquième puissance du monde ne va pas fonctionner uniquement avec le voltaïque et l'éolien. François Hollande : Ai-je dit cela ? Nicolas Sarkozy : Vous comprenez ? François Hollande : Je maintiens l'industrie nucléaire, et à 50 %. Ne caricaturez pas les positions, ce n'est pas la peine. Nicolas Sarkozy : Mais, Monsieur Hollande, vous ramenez le nucléaire de 75 à 50 %. Vous le réduisez. François Hollande : En 2025 Nicolas Sarkozy : Mais oui, mais quand un président de la République prend une décision, elle s'impose aux autres qui le suivent. Il faut au contraire le développer. François Hollande : c'est ce que je fais avec l'EPR. Nicolas Sarkozy : Vous imagez l'engagement que je prends au nom de la France d'avoir dans le paquet énergétique français 23 % d'énergies renouvelables en 2020. c'est un engagement considérable. La vérité est là, elle vous gêne. François Hollande : Ce n'est pas vrai. SUMMARY : Il accuse Nicolas Sarkozy de n’avoir pas favorisé la filière photovoltaïque et explique ne vouloir fermer dans le quinquennat qu’une seule centrale, à savoir celle de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire de France, située du reste en zone sismique, ce qui est dangereux. Avec les 400 centrales à fermer à terme dans le monde, la France doit pouvoir maîtriser les technologies de démantèlement. Pour Sarkozy, il n’y a aucune raison de fermer Fessenheim ; une autorité indépendante l’a jugé dépourvue du moindre problème et ne propose que quelques travaux à effectuer. François Hollande répond toutefois que plus les centrales vieillissent, plus les investissements nécessaires deviennent conséquents ; il n’est donc pas souhaitable de prolonger leur durée de vie. Or, Nicolas Sarkozy souligne que les centrales suisses ont 60 ans déjà. Par ailleurs, pour remplacer Fessenheim, il faudrait 8000 éoliennes ; il est évident pour lui qu’il faut développer en même temps le nucléaire et le renouvelable. François Hollande se défend toutefois ; il a accepté de prolonger le chantier de l’EPR. Toutefois, Nicolas Sarkozy l’attaque derechef sur Fessenheim : en fermant la centrale, François Hollande n’aurait en fait cherché qu’à remplir sa part du marché dans le cadre d’un accord politicien, ce qu’François Hollande nie ; cet accord n’est pas dans son programme. Nicolas Sarkozy martèle que le nucléaire est sans risque, ce que conteste Hollande." |