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echo des arènes papier
2005-08-01
0
[ "michel rouger" ]
792
DIEU PROTÈGE NOTRE ROI (GOD SAVE THE KING)
# Dieu protège notre roi (God save the king) Nous n'allons pas remplacer notre chère Marseillaise par le « God save the king ». Notre roi est protégé jusqu\'en 2007. Mais le trône sur lequel il est assis est bien chancelant après les trois graves défaites de ces dernières semaines. Contre les Américains, hostiles à la constitution européenne, qui voulaient éviter un deuxième pôle de pouvoir au sein de l\'Occident Atlantique qu\'ils entendent bien diriger tout seuls. La mort de la constitution, tuée le 29 mai en France, les a libérés du souci. Contre les Anglais qui vont pouvoir gérer l\'Europe à leur manière pendant les six mois de leur présidence au cours desquels ils pourront persuader les autres Européens, à commencer par l\'Allemagne, de les aider à faire « leur » Europe qui n'a rien à voir ave celle de nos rêves de mai. Et, cerise sur le gâteau, ils ont emporté, contre nous, la bataille des J .O 2012 qui leur apporte une exceptionnelle vitrine pour les années prochaines. Comment a-t-on réussi à revivre Trafalgar et Waterloo ? Pour vous aider à comprendre j'évoque une historiette. Il s\'agit de deux mamans qui accompagnent, chacune, leur bambin de 5 ans à l'aire de jeux, réservée et sécurisée, d'un jardin public. La première, qui parle anglais, dit à son gamin : « Go, et amuse toi bien ». La seconde, qui parle français, lui dit : « ferme bien ton blouson, ne parle à personne, et reste à côté pour que je ne te perde pas de vue ». Au bout de dix minutes le bambin revient en pleurant après être tombé. La première maman, toujours en anglais, lui dit : « arrête de pleurer et explique-moi ce qui s\'est passé ». Ce qu'il fait en retenant ses larmes, après quoi elle lui dit : « tu sais maintenant ce qu\'il faut éviter de faire, retournes jouer ». L\'autre dialogue, en français, est bien différend. La mère, sur le ton de la colère, lui dit ; « tu vois bien qu'on ne peut pas te laisser tout seul, tu es comme ton père, tu n'écoute rien. Allez, on rentre à la maison et arrête de pleurer sinon c'est la fessée ». Cette historiette révèle que la première mère a cherché à persuader son gamin qu\'il fallait qu\'il agisse par lui-même, en dépassant les pépins qui n'empêchent de reprendre son chemin. Et que la seconde mère a voulu convaincre le sien qu'il devait se laisser enfermer, protéger, assister, et ne rien faire lui-même. L'une persuade, pousse à agir, l'autre cherche à convaincre, sans persuader. C\'est exactement ce qui s\'est passé le 29 mai. Les ouiistes étaient convaincus que leur choix était le meilleur, mais ils n'ont pas persuadé l'électeur de son intérêt d'agir dans leur sens. Les nonistes ont su les persuader que leur intérêt était de les rejoindre, même si c'est faux. La différence entre celui qui convainc, en échouant, et celui qui persuade, en réussissant, est dans l'usage de l'intérêt de celui qui est sollicité. On sait ça depuis qu'Eve a proposé la pomme à Adam, pour qu'il passe à l'acte. Cette vérité est encore plus éclatante dans le vote des J.O. Il est évident que la majorité des membres du CIO étaient convaincus que le dossier français était le meilleur. Mais les Anglais ont su les persuader que leur intérêt était de choisir le persuasif contre le convaincant. Certes, on va évoquer les grands principes et les petites magouilles, mais le résultat négatif est la. Espérons que la quatrième défaite qui se profile à l\'horizon, contre l\'Allemagne après les élections de septembre ne viendra pas aggraver notre cas. Si c'était, il faudra regarder la réalité en face. Nous sommes, et nous resterons, à notre mesure, un géant économique mondial parce que les dirigeants de notre économie font tous les efforts pour y arriver, dans un cadre américano-européen qui s'exprime en 2 chiffres . Les investissements américains en Europe et les investissements européens aux États-Unis s\'élèvent environ de chaque côté à 800 milliards de dollars. Les sociétés qui en sont bénéficiaires gèrent de l\'ordre de 15 millions d\'emplois, lesquels nourrissent une population supérieure à celle de la France. Qui peut croire que l\'Europe qui nous entoure tirera un trait sur cette réalité économique pour rejoindre le modèle néo-communiste français qui prétend lui apporter la lumière de sa perspective révolutionnaire. Personne de ceux qui vivent éveillés. Quel est notre risque ? Celui de prendre la place qu'a occupée l'Allemagne d'avant la chute du mur de Berlin. Nous serons à la fois un géant économique et , au-delà des discours pompeux, un nain politique. Espérons que nos défaites de 2005 inspireront la génération politique montante. Elle a déjà du pain sur la planche.
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echo des arènes papier
2005-09-01
0
[ "michel rouger" ]
695
DON-QUI-SHOOTE ET LES MOULINS À IMAGE
# DON-QUI-SHOOTE et les moulins à image OUF ! il était grand temps. Notre Don-qui-shoote national, notre roi aux orteils en or, ZIZOU 1^er^ a entendu la voix nocturne qui lui a commandé de quitter, de temps en temps, le vrai pays de Don Quichotte ou il s'est exilé pour quelques modestes euros. Il va donner un coup de main, avec ses pieds, à ses anciens copains dont le grand bleu de 1998 commence à être sérieusement délavé. Nos moulins à images vont pouvoir, enfin, nous refaire consommer du millésime 1998, nettement plus gouleyant que le 2002 ou le 2004. Il était plus que temps. Quand vous allez me lire, le rythme boulot, télé, dodo aura repris. Imaginez l'ambiance sans ZIZOU. Nos télés, sans les terrains de foot où s'agitent les bleus, obligées de pointer leurs caméras sur le terrain des luttes sociales où s'agitent les rouges, où celui des OGM fauchés par les verts. Grâce à notre roi du « Top 50 », nous retrouvons nos trois couleurs. Ca ne garantit pas un automne paisible, mais ça ne fait pas de mal. Au sujet de nos moulins à images, avez-vous remarqué qu'ils ne peuvent pas vivre sans une forte consommation de vedettes, de héros ou de martyrs. Comme nous ne pourrions pas vivre sans air, sans eau, ou sans nourriture. Pour les vedettes, les moulins tournent à fond, en faisant le maximum de vent, sans regarder aux contrefaçons dans le show bizz, ni aux moyens dans le foot, petit commerce lucratif, grâce à l'import-export des joueurs. Pour les martyrs, Al Qaida, la multinationale de Ben Laden, principal fabricant mondial de kamikazes, fournit les moulins en images de plus en plus atroces, au meilleur moment pour leur impact terrorisant. Reste les héros. Par temps de paix ils se font rares. Habitués que nous sommes, vieux peuple guerrier, aux exploits chevaleresques de nos soldats, nous avons oublié qu'il il y a une autre définition du héros : « celui qui mérite l'estime publique ..... par son dévouement à une œuvre ». Ceux la sont beaucoup plus nombreux qu'on le pense, mais comme ils n'intéresseront jamais les moulins à image, ils sont ignorés. Je viens de passer un mois au pays à savourer le dynamisme de la vie sociale, culturelle, artistique et sportive de la vraie France qui n'est ni d'en bas ni d'en haut. Chaque jour, la lecture de l'édition Royan Jonzac du « Sud ouest », spécialement la rubrique des manifestations proposées aux quatre coins du département, en offre des dizaines. Elles reposent sur le dévouement de milliers de bénévoles pour faire vivre les associations qui portent ces projets. Ces héros inconnus, dans la définition civile et sociale ci-dessus, méritent notre estime. D'autant qu'ils ne seront que rarement récompensés. Au moment où je termine ce papier j'apprends le décès de Colette Besson qui m'attriste. Ce fut une vedette qui n'en a jamais recherché le statut. Ce qui ne l'a pas empêchée, malgré sa maladie de se dévouer, discrètement, pour la venue des jeux olympiques à la Rochelle où elle vient de finir sa vie. Elle fut l'exemple de la conduite héroïque, civile et citoyenne qui peut inspirer notre jeunesse. A ce propos je lis dans « Libé » que cette jeunesse fuit notre pays qu'elle considère vieillissant et sclérosé. Pour ceux qui ont connu les pays communistes d'avant la chute du mur de Berlin le souvenir est vivace que ce furent les jeunes de cet empire qui, les premiers, ont « voté avec leurs pieds », avant son effondrement. Sinistre présage. Je fais le lien entre ces deux infos en pensant à la ligne droite du 400 mètres de Mexico qui a fait entrer Colette Besson dans la légende du sport. Notre pays est dans la même situation que notre championne qui a su conquérir la médaille d'or grâce à un phénoménal sursaut de volonté. Nous entrons dans la ligne droite qui nous mènera à l'élection de 2007, avec un vrai retard. Espérons que notre jeunesse ne fuira pas plus l'élection qu'elle fuit le pays. Il n'y a qu'elle qui nous évitera le pire que j'évoquais dans une toute récente chronique. Croisons les doigts !
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echo des arènes papier
2005-10-01
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[ "michel rouger" ]
631
NOAH, ARMSTRONG ET MARADONA LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND
# NOAH, ARMSTRONG et MARADONA Le bon, la brute et le truand Le sport spectacle est, à l\'évidence, la seule activité humaine capable de « scotcher » un ou 2 milliards d\'individus devant leurs écrans de manière régulière et répétitive. Il offre, ainsi, au pouvoir politique et au pouvoir économique un phénoménal instrument d'influence sur les peuples comme l\'a démontré, en France récemment, le rôle du football sur le moral des français. Pour atteindre ces objectifs, essentiels, d\'influence sur l\'électeur et/ou le consommateur le sport spectacle doit respecter trois obligations : - exercer et entretenir une attraction sur les jeunes par la connaissance et la pratique des disciplines compatibles avec la télédiffusion la plus vaste possible - développer le culte de la compétition et de la performance - fabriquer des champions, vedettes et héros, icônes populaires, qui entretiendront l\'attraction et le culte. Comment ces objectifs sont ils atteints ? Pour éclairer le débat j\'évoque trois champions de notre actualité Yannick NOAH, Lance ARMSTRONG, Diégo MARADONA, trois conquérants de podiums du sport spectacle. Chacun a gagné, avec sa méthode, en réussissant à dépasser ses propres handicaps d\'origine, de santé, ou de pauvreté. Yannick NOAH, préféré des Français, a choisi le bon côté du sport, le jeu, avant le spectacle. Puis, lorsque l\'âge l'a conduit à se retirer de la compétition il a choisi le spectacle après le jeu. Il a construit, et conservé une personnalité, sans tricherie, sans vénalité commerciale, sans recherche de pouvoir politique. Yannick Noah est un vrai champion déguisé en vedette. Lance ARMSTRONG, quasi surhomme, à écrasé, brutalement, tous ses compétiteurs, avec une puissance physiologique et psychologique qui a produit les résultats que l\'on constate tout en doutant des moyens employés. Personnage brutal et cynique, il adopte le précepte « pas vu, pas pris » et se dirige, naturellement, comme l'autre surhomme de cinéma, SCHWARZENNEGER, vers une carrière politique. Il a choisi d\'être une vedette déguisée en champion, en attendant d'être un héros, heureux élu. Diego MARADONA affiche, sans vergogne, sa pratique de tricheur, avec la « main de dieu » qui marqua le but de la victoire. Il assume sa drogue et sa déchéance. Il a oublié le jeu. Il finit dans le spectacle en faisant tourner à fond le moulin à images de la télé argentine. Il a trahi le sport pour le spectacle vulgaire. Tous les jeunes qui s'engagent pour la « saison » qui débute, avec courage et enthousiasme, pour la compétition et à la performance, devraient méditer l\'histoire de ces trois champions, lesquels, au-delà de l\'attraction qu\'ils exercent, représentent trois choix de risques et de responsabilité. Le sport, au-delà du sport spectacle, est certainement la plus belle école d\'engagement et de responsabilité pour un individu. En ajoutant à l\'amour du jeu des impératifs de performances de compétitions orientés vers des intérêts économiques et politiques, on est sorti de la règle du jeu. Mais le spectacle sportif a déjà façonné les opinions publiques. Il a su allier la performance du surhomme, la séduction de sa compagne, la charité de leurs comportement. Le mal est fait. Les peuples n'ont d'yeux que pour ces vedettes-icones, tant pis pour ceux qui ne sont ni performants, ni beaux, ni charitables. Mieux encore, il ne faut surtout pas montrer leurs cadavres qui flottent depuis 15 jours dans les eaux infectes de la Nouvelle Orléans. Pour terminer, un mot sur l'état de délabrement de notre système de valeurs. Il semble que l' hyper miséreux Bangladesh aurait donné 10 millions de dollars aux Etats-Unis pour les aider. Une bricole à coté du prix payé par un club au bord de la faillite pour une vedette du foot. Allez ! j'arrête, je vais rater Irlande-France, il parait que les bleus chanteront la « Marseillaise » la main sur le cœur. Quel événement !
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echo des arènes papier
2005-11-01
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[ "michel rouger" ]
491
CORSICA FERRIES, CORSICA FURIES
# Corsica ferries, Corsica furies Les marins corses sont furieux contre l'Etat propriétaire de la Société nationale Corse Méditerranée S. N. C. M.. Société dans laquelle « National » désigne celui qui a l'obligation imprescriptible de payer et « Corse » celui qui a le droit éternel d'encaisser. Et voila qu'on rejoue, en forme de comédie, la tragédie du sabordage de la flotte à Toulon en 1942. Le bateau amiral quitte le continent, par surprise, pour aller se réfugier dans un port ami sous la garde vigilante du peuple corse. Il n'y arrivera jamais grâce au coup de force de « l'Etat colonial ». Au train où vont les choses il ne restera plus, bientôt, au « résistant Corse » qu'à saborder la SNCM pour éviter qu'elle ne tombe entre les mains de l'ennemi, le capitalisme prédateur associe à l'Etat voyou , pour parler le langage des coursives des bateaux tombés aux mains des mutins de la mer bleue. Tout cela appartiendrait aux excès verbaux provoqués par le réchauffement saisonnier du climat méditerranéen, s'il n'y avait à l'arrière-plan, ce gigantesque décor qui tend à présenter la France comme une puissance occupante de la Corse. J'ai quelques amis et parents dans l'île de beauté que je visite régulièrement. Je n'ai jamais eu de leur part le sentiment qu'ils étaient occupés. Tout au plus constatent ils que ceux qui hurlent contre l'occupation sont cohérents avec eux-mêmes. Ils n'en ont pas vraiment une, dans le sens productif du terme. Dans une autre vie j'ai connu ce qu'était l'occupation. Les résistants qui étaient dans les maquis agissaient à visage découvert alors que les miliciens qui les pourchassaient agissaient le visage caché. Les temps changent. Je remarque simplement que ces périodes convulsives sont propices à toutes sortes de trafics et que les premiers visés par les attentats sont toujours ceux qui viennent troubler la tranquillité des marchés gris ou noirs. Peut-être les deux attaques successives contre les douanes s'inscrivent plutôt dans la défense des petites combines que dans celle des grandes causes ? J'ai déjà évoqué le cas particulier des deux départements corses dans l'Echo il y a 2 ans . Que rajouter pour commenter une situation dans laquelle les mêmes sujets reviennent indéfiniment comme la rengaine des disques rayés d'autrefois . Les « résistants » opposés à « l'Etat colonial » rêvent de transformer la Corse en paradis légal ou sein duquel, comme dans les paradis fiscaux, tout sera permis, dans la limite de puissance des explosifs utilisés par les compétiteurs. Ceux qui seront autorisés à venir avec leurs sièges sociaux et leur argent , en se libérant des contraintes pesantes du continent. Les proscrits, menacés du pire du haut des tours génoises, sommés de ne pas aborder en même temps que de continuer à payer pour assurer la fameuse continuité territoriale, joli mot qui signifie la continuité contributive du même continent. Ce n'est qu'un début, continuons le débat . Et que ça saute !
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echo des arènes papier
2005-12-01
0
[ "michel rouger" ]
1,110
LES RÉVOLTÉS DU 93 EN 3 D : DÉRACINÉS, DÉSHÉRITÉS, DISQUALIFIÉS
# Les révoltés du 93 en 3 D : Déracinés, déshérités, disqualifiés COUVRE FEU, la définition de Mr LITTRE, dans son dictionnaire est claire : «  ustensile qui sert à couvrir le feu et à le conserver » Si on le croit, les braises des cités sensibles ne sont pas prêtes à s'éteindre. Alors pendant qu'elles sont couvertes, laissons parler les sentiments et l'expérience. Le 9-3, la Seine St Denis, je connais, j'y ai vécu 20 ans, 1960-1980, avec ma famille, dans la cité d' Epinay-Orgemont, devenue sensible depuis une dizaine d'années, et médiatisée, juste avant le début des « violences urbaines » à la suite de la mort d'un passant tué, bêtement, par un de ces révoltés . Ce que j\'y ai vécu, dans un environnement qui fut paisible, entre les bords de Seine, et les belles résidences du lac d'Enghien, a déterminé la vision que j\'ai de la société française, et de son évolution, telles que je l'exprime depuis six ans dans l'ECHO. Orgemont a été bétonnée sur 45 hectares de champs de poiriers, à la fin des années 50, 4500 logements, 15000 locataires, densité maximum, pour accueillir 3 populations déracinées, les migrants de la province vers Paris (j'en étais), les familles mal logées d'Ile de France, et les coloniaux rapatriés. A l' époque, la mixité sociale, réelle, était bien vécue, la vie associative et conviviale fortement développée dans un début de ville, autonome, dont l'urbanisme original était autogéré par un conseil de résidents élus. J'en fus le premier président, avec pour objectif : « Mettre de l'Ame dans le béton ».  A la fin des années 60 le vent a mal tourné. Les politiciens locaux, dans le nouveau département 93, étaient dominés par le parti qui préférait l\'uniformité rouge du modèle soviétique, à la diversité bariolée des nouveaux citoyens déracinés. Ils n\'ont eu de cesse de noyauter, d\'asphyxier la vie associative dont la spontanéité avait échappé, dans cette ville naissante, à leur emprise. Le désintérêt associatif s\'est installé. Associé au développement des résidences secondaires, et à la création, en Ile de France, de résidences de logements individuels, pavillonnaires, il a poussé les locataires pionniers des « grands ensembles », a les quitter. Orgemont s'est rapidement transformée en cité dortoir Les années 70 ont vu l' arrivée de populations de plus en plus déshéritées. Les classes moyennes les plus aisées, une fois parties, ont été remplacés par de nouveaux locataires, tout aussi déracinés, issus de qualifications professionnelles vulnérables face au risque du chômage, plus dépendantes de l'assistance. Parallèlement sont apparues les conséquences de la panne de l'ascenseur social et de la dégradation, post soixante-huitarde, de la qualité de la formation scolaire qui pénalisait les enfants et imposait de chercher meilleur enseignement ailleurs . C\'est ainsi que l\'exode des premiers résidents restants a été parachevé. La cité dortoir est devenue une cité refuge pour familles en difficultés, souvent issues du nouveau regroupement familial des immigrés. Les années 80, les années fric, golden boys et gôche caviar d\'un côté, nouveaux pauvres et immigrants miséreux de l\'autre, ont fait passer Orgemont du statut de cité dortoir-refuge à celui de cité sensible, peuplée de résidents assistés et résignés, de plus en plus disqualifiés pour trouver emploi et subsistance. Le problème, prévisible, vient de ce que, si les parents ont admis cette disqualification, leurs enfants la rejettent violemment. Leur révolte n\'a rien à voir avec le chahut de 1968 . Certes ce sont les mêmes pavés et les mêmes cocktails Molotov. Mais, autant les jeunes intellos bavards du quartier latin, filles et garçons, ne cherchaient que « jouir »- ce qu\'ils ont démontré depuis qu\'il savaient faireautant les garçons révoltés du 93, sans les filles,préfèrent la bagarre  violente aux slogans médiatiques. Ils cherchent à exister et à trouver le travail qui le leur permettra, même s\'ils ne savent pas, parce qu'on ne leur a pas appris, à l'école, qu'ils vont brûler, ce que le mot signifie. Comme dans la guerre contre un ennemi interne, ils fonctionnent en groupes horizontaux autonomes, d'origines mélangées, hors des groupes verticaux, famille , structures religieuses, au sein desquels s'exercent les autorités qu'ils ne reconnaissent plus, et qu'ils sont prêts à affronter, comme ils le font avec la police, en utilisant toutes les techniques des réseaux de communications modernes. Cette situation est beaucoup plus grave qu'on le pense. Certes, ces jeunes révoltés ne sont ni les premiers ni les derniers de la France rebelle dont j'ai déjà parlé, mais leur révolte se produit à un instant, dans un contexte très délicats de notre vie en société. Pour le moment, ils ne sont pas sortis de leurs cités. C'est le seul endroit où ils « existent » et où ils trouvent, par l'économie parallèle tolérée, des éléments de bien être fragiles, et où ils ont constitué, avec leurs codes, des règles de vie communes totalement affranchies des normes de notre Etat de Droit. La France se trouve confrontée à une population de plusieurs centaines de milliers de jeunes qui la rejettent, tout en vivant sur son territoire, en réponse à la certitude qu'ils ont d'avoir été les premiers rejetés. Le jour ou ils sortiront de leurs cités nous n'éviterons pas la guerre civile. Ils n'en sont pas la parce qu'ils savent, confusément, qu'ils risquent le suicide collectif, alors que la France, elle-même, est entrain de perdre ses racines, celles qui leur ont été refusées, ce qui mettra tout le monde au même niveau. Ce triple déracinement, en cours, nous concerne tous: Les racines de la solidarité attachées à l\'économie administrée à la française, ont été remplacées par celles de la compétition dans l'économie concurrentielle, productiviste, que nous avons rejointe aprés le virage politique de F. Mitterrand, il y a déjà 20 ans, avec le big bang financier Fabius-Bérégovoy. Les racines de notre culture, égalitaire, idéologique et libertaire sont maltraitées, ringardisées, par celles de la culture inégalitaire, marchande et puritaine anglo-saxonne. Les racines de notre Droit sont chaque jour remplacées par celles, extérieures, qui intègrent des règles et des normes compatibles, ou imposées, par l'évolution de l'économie et de la culture vers une uniformité mondiale. Ces jeunes sont prêts à adhérer à cette évolution à l'américaine qui préservera leur communautarisme, leurs ambitions de toutes sortes, et leur offrira des réussites, comme le sport et le show business mondialisés l'on fait, pour les plus dynamiques. Pour le moment, face à ces réalités de demain, notre pays s'immobilise dans la peur. Cette peur n'évitera pas le danger, le pire, auxquels j'ai fait deux fois allusion en mai et en septembre. Les élus de 2007 hériteront de la patate chaude, en espérant que ça tiendra jusque la, en conservant le feu sous sa couverture.
105
echo des arènes papier
2006-01-01
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[ "michel rouger" ]
753
LES ROIS MAUDITS
# Les ROIS MAUDITS Il était inévitable que la télévision, reflet de notre vie sociale et politique, nous fasse revivre l\'aventure des Rois maudits. Comme il était inévitable que, quelques semaines après, elle nous révèle enfin la situation catastrophique de nos finances. Les 2 sujets ont déjà été abordés dans notre ECHO, modeste observateur des événements qui marquent la société française, respectivement fin mars et fin avril 2004, il y a 20 mois. Manifestement, la réalisatrice de la série des Rois maudits a considéré qu\'il était intéressant de rapprocher la France du début du XXIe siècle de celle du début du XIVe, comme je m'étais distrait à le faire à l'époque. J'y reviens. « A plus de six cents ans de distance, que de leçons à prendre pour notre quotidien . Un roi, plutôt sympa, Jean (Jacques) le bon, régnait sur un état qui entretenait de très nombreux serviteurs...., dans un royaume envahi par les Anglais.... parmi tous ces serviteurs, les gendarmes qui assuraient la sécurité mise à mal par les bandes et le terrorisme qu\'elles faisaient régner, à la ville et à la campagne, bénéficiaient d\'une priorité et d'une autorité reconnue... la cour qui s\'affranchissait de la rigueur austère du grand Saint-Louis ( Charles), goûtait aux plaisirs dispendieux et aux fastes des fêtes... l'impôt assurait le train de vie d'un Etat de plus en plus fauché .... S'ajoutait même au tableau, pour le rendre très actuel, le pyrénéen Charles le Mauvais qui n\'arrêtait pas de ferrailler contre Jean le bon et sa famille ». Où sont les différences, fin 2005 ? A vous de juger. La révélation du surendettement de la France, par la télévision de cette semaine, ne manque pas de sel, en plus de la note salée qui nous attend. Voyons ce que la télévision aurait pu découvrir dans l'Echo de fin avril 2004, sous le titre « vigie faillite ». « il reste à vendre le patrimoine de l\'Etat pour nous désendetter. Ce qui est vendable représente grosso modo 50 milliards d\'euros\*, Même si tout est vendu avant le 31 décembre 2004, tout cet argent permettra tout juste de payer une année d'intérêts sur les 1 100 000 000 000 d\'euros de la dette. » \*moins les autoroutes vendues le 15 12 2005 pour 15 milliards. Plus EDF que personne n'osera vendre, 50 Milliards, plus tous les monuments, les cathédrales, les immeubles, soit au total, en étant généreux, encore une centaine de milliards, qui ne combleraient pas, loin s'en faut, l'océan de la dette. Dans ce cas ultime, la France aura vendu son Ame aux étrangers qui détiennent plus de 500. 000.000. 000. € de créances sur notre travail futur. La télé vient , enfin , de découvrir la réalité en reprenant, en partie seulement, les mêmes chiffres. Ceci dit, on peut admirer l'abnégation des femmes et des hommes politiques qui continuent à assumer ce que les français exigent d'eux, jusqu' à la ruine. Comme nous approchons de la trêve des confiseurs, « y a pas de souci », la phrase à la mode, qui sert dorénavant de ponctuation. Alors jouons un peu : A votre avis, de qui nous vient la malédiction qui semble peser sur nos élites depuis le 10 mai 1981. Qui fut brûlé sur le bûcher en hurlant contre les infâmes qui avaient mis le feu sous son trône ? Malédiction qui conduit le peuple à mettre ses gouvernants à la porte, élection après élection, en laissant les survivants revenir par la fenêtre à la suivante. Un nom s\'il vous plaît. A votre avis, est ce que notre actuel grand argentier risque de finir pendu, haut et court, au grand gibet de Matignon, pendant la guerre pour la prise du trône au printemps 2007, comme finit Enguerrand de Marigny, pendu au sinistre gibet de Montfaucon pour avoir dit à son roi qu'il n'avait plus  un sou ? Réponse par oui ou par non. A votre avis, quel est, dans le personnel politique actuel, celui qui ressemble le plus à l\'impétueux Robert le rouge qui déclencha bêtement la guerre de cent ans ? Un seul nom s'il vous plait. Celui qui me donnera les trois bonnes réponses aura droit, de ma part, avec mes compliments, à une très vieille bouteille de « cougnat », quand même pas du 14^ème^ siècle, ne rêvons pas ! Les résultats seront publiés en 2006, peut être à la télé en 2008. Profitez bien des fêtes, la « gueule de bois » sera dure en 2006. Bonne année quand même !
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echo des arènes papier
2006-02-01
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[ "michel rouger" ]
769
REMETTRE LE JUGE À SA PLACE
# Remettre le Juge à sa place Tout le monde en rêve. Ceux qui veulent que le juge retrouve l'estime et la reconnaissance de la Nation, comme ceux qui voudraient bien, en langage de foot, le renvoyer dans ses buts. Le 4 février, l'abbaye aux Dames va retrouver les fidèles des *Entretiens de Saintes* sur *« la Justice à l\'épreuve du* *temps ».* A tous les amis qui suivront les travaux , je viens offrir dans les colonnes de l' Echo un apéritif corsé, à partager avec les lecteurs. En levant mon verre avec ceux qui trinqueront, j'exprimerai trois convictions sur le devoir des responsables politiques : - remettre le Droit à l'endroit, - adapter la Justice à la civilisation de l'écran. - redonner autorité au jugement. Après quoi, il sera temps de remettre le Juge à sa place pour autant qu'il ait quitté celle que notre République, génétiquement modifiée par sa pratique monarchique, lui a faite en 1958. ## Remettre le Droit à l'endroit Le rappel de l'exigence faite au juge d'appliquer fermement la Loi est permanent. Mais en même temps, les plus hautes autorités de l'Etat dénoncent, d'une seule voix, la mauvaise qualité des lois. Comment le juge, qui est « la bouche de la Loi » peut il se voir reprocher les mauvais sons qui en sortiraient ? Depuis trente ans, nos bons vieux codes, le civil, le commercial et le pénal, ces trois monuments entretenus génération après génération, ont fait l\'objet d\'un véritable « amiantage ». Ils ont été surchargés, pollués, par d'innombrables textes, extraits des carrières de notre administration, par son génie bureaucratique. La grande priorité est celle du désamiantage de notre Droit. On ne fera rien de bon pour la Justice sans commencer par là. ## Adapter la Justice à la civilisation de l'écran C'est un fait, les écrans, télé, ordinateur, téléphone, et les caméras qui les nourrissent, sont devenus la source des informations, partout, en tous temps, sauf dans les salles d'audiences. Il est vrai qu'on peut craindre que la Justice en sorte si la caméra y entrait. Il reste que l'opinion est frustrée de cette exclusion, à laquelle s'ajoute, en matière pénale, le secret (de Polichinelle) commandé par la procédure, et les feuilletons télé de la justice spectacle. Il ne faut pas rêver. Aucune institution ne résiste contre l'opinion publique  «  cette reine du monde, dont la force fait la tyrannie » selon Chateaubriand. L'exigence s' imposera de faire entrer la justice, après la politique, dans les canaux qui irriguent l'écran, en exerçant, à défaut, une pression insupportable sur les juges . L'affaire d'Outreau vient de le démontrer. Elle exige un sacrifice expiatoire. On jettera le bébé juge d\'instruction avec l\'eau dans laquelle ont été noyés les innocents. Avant d'aller se laver les mains. Mais au-delà il faudra bien que la Justice soit adaptée dans ses procédures et ses audiences, en conservant le temps nécessaire pour former ses jugements, il ne peut être celui des médias. Et en préservant les domaines réservés au secret, qui devrait, alors, retrouver son absolutisme. ## Redonner autorité au jugement L'affaire n'est pas simple. Elle exige des décisions courageuses. Il n'y aura pas d'autorité des jugements et des juges si on ne garantit pas la sécurité et le respect dans les tribunaux. Pensons aux jeunes juges femmes confrontées à longueur d'audience à une délinquance de jeunes hommes frustres et violents. N'attendons pas l'incident dramatique pour réagir à l'émotion. Il n'y aura pas d'autorité si on laisse les jugements définitifs inexécutés, le plus souvent pour des incapacités bureaucratiques. Il y aura de moins en moins d'autorité si le jugement recopie les conclusions de multiples experts, au point de transformer le juge, aux yeux des plaideurs et des victimes, en greffier de l'expert. Il n' y aura pas d'autorité des jugements si le juge est remplacé par la victime, mise au centre du procès, au point de faire perdre à l' innocent ses chances de faire reconnaître son innocence. Il ne peut y avoir d'autorité du juge, novice, apprenti à la dure école de la vie des tribunaux, s'il est imbu de son savoir juridique. Et combien d'autres sujets qui mériteront d'être abordés, à nouveau, après l'avoir été , à Saintes, ces dernières années. Il y a tout juste 6 ans, à la même place j'attirais l'attention : « Je suis convaincu que la prise de conscience des dérives de la justice sacrificielle ramènera les esprits à la raison » Il a fallu du temps, trop de temps. Ayant le courage de retrouver la raison. La parole est à l'estrade et à la salle de l'Abbaye aux Dames.
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2006-03-01
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JUSTICE, REFORM OR NOT REFORM
# Justice, reform or not reform JURY or not JURY. C'était il y a dix ans les "Entretiens de Saintes" faisaient une entrée remarquée dans le débat sur la réforme de la cour d'assises. En ce début février 2006 ils ont confirmé leur présence au cœur du débat sur la réforme de la Justice dont l'opinion publique s'est emparée après le désastre de l'affaire d'Outreau. Tout le monde sait depuis 15 ans ce qu'il faut faire. Y arriverons-nous cette année ? Ce n'est pas évident, quelque soit la détermination de nos députés. Le calendrier du parlement est très serré avant les élections de 2007 qui pousseront à différer toute réforme d'importance. Mais ce n'est pas l'essentiel. Pour comprendre, il a suffi de regarder la déposition du jeune juge devant les députés. Très mal à l'aise de devoir rendre des comptes, à d'autres qu'à ses pairs, il a opposé à la représentation nationale la vision de la justice propre à certains juges. L'épisode du serment, que la télé, dans sa brutalité, a montré à quel point il était donné avec un haut le cœur, a été plus que significatif. Trois questions méritaient alors d'être posées. Un juge doit il aimer les gens ? La réponse, un oui mécanique, était démentie dans les faits. Lequel des deux serments, celui devant vos pairs, celui devant nous guide vos réponses ? Il n'y fut pas répondu. Quant à la troisième, évidente, elle ne fut pas posée. Le juge doit il aimer la Loi ? Depuis la sinistre amnistie politique de 1991, les nouveaux juges ont été élevés, par leurs maîtres à penser, dans l'obsession de dénoncer, pour le bien de la nation, les « réseaux » au sein desquels s'allieraient l'argent, la politique, voire le sexe. Surfant sur le mépris ambiant des élites, et des pouvoirs, ces juges, croient en ce mythe des « réseaux », qui attenteraient à leur indépendance, et qui chercheraient à les soumettre avec la complicité du pouvoir politique. C'est un fait de société. L'audience de confrontation à l'assemblée nationale a eu, elle aussi, un caractère magique, comme a dit le procureur, avec son élégante et dialectique roublardise. Elle a fait apparaître, derrière le visage angoissé et buté du jeune juge, le fossé d'incompréhension qui est creusé dorénavant, entre le pouvoir d'Etat, issu du peuple. qui dit la Loi, et une partie de la magistrature qui doit l'appliquer, et qui ne reconnaît comme autorité que celle qu'elle contrôle, le Conseil supérieur de la magistrature, auquel, selon elle, les élus du peuple ne sauraient se substituer. Nous sommes revenus aux Entretiens de Saintes, en 1999, dans « Au nom du peuple », lorsqu'il était déjà apparu que certains juges préféraient être la « bouche du peuple devant la Loi » plutôt que « la bouche de la Loi devant le peuple ». Il faudra beaucoup de médiateurs et de bonne volonté pour aider à combler ce fossé si on veut que la réforme indispensable, aux yeux de tous, réussisse .
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2006-04-01
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LE PLOMBIER POLONAIS ET L'EAU DANS LE GAZ
# Le plombier polonais et l'eau dans le gaz Déjeuner autour de Fritz BOLKENSTEIN, la bête noire des antieuropéens. Nouvelle confirmation de ce que me disait il y a quelques années un des plus grands patrons français des 50 dernières années, créateur d\'une entreprise européenne à taille mondiale. L\' Atlantique c\'est très large, la Manche encore plus, quant à la distance entre les 2 rives du Rhin mieux vaut ne pas y penser tant elles sont éloignées. *Certes F. Bolkenstein n'est pas allemand, il est même francophile et francophone, mais il a lui aussi quelque peine à nous comprendre .* Revenons à cette histoire de plombier polonais qui a traversé la France au printemps de 2005, à la vitesse des chars allemands au printemps 1940. A l'entendre ce ne serait qu\'une absurde histoire belge comme les Français les adorent ! Le chahut du printemps dernier, contre le plombier polonais, a débuté chez les syndicalistes wallons dans le cadre de leurs interminables conflits avec les Flamands, origine du premier ministre belge. Nous ne nous rendons pas assez compte de la virulence de ces conflits linguistiques, qui cachent de durs combats politiques entre le libéralisme des flamands et le socialisme des wallons. Pourquoi cette histoire belge fabriquée de toutes pièces s\'est elle développée chez nous ? A l'évidence par la double proximité géographique et politique, plus la résidence secondaire de F. Bolkenstein, dans le nord de la France, à portée de manifestation de nos voisins belges. Quand on sait que, dans le monde moderne, la fiction dépasse le plus souvent la réalité dans les combats politiques, il ne faut pas s'étonner du résultat. l\'Europe s'est fait massacrer avant même qu\'on sache ce que pouvait bien venir faire chez nous ce fameux plombier polonais. Minuscule cause, énormes effets. Conclusion : l'Europe est morte, essayons de sauver le marché européen, avant que les français l'aient aussi massacré. Une remarque amusante au passage. F. Bolkenstein ne parle pas de sa directive. Il parle de la directive nº 49, en s\'étonnant sincèrement de la manie française de donner aux lois le nom des très provisoires ministres qui les ont inspirées Il voit dans cette curieuse pratique notre penchant pour attacher plus d\'importance au nom de baptême d\'un texte, qu'à sa qualité propre, voire à l\'utilité de l'ajouter aux nombreux précédents. Bien évidemment on en est venu à parler de l\'affaire du moment le mélange entre l'eau de Suez et le Gaz de France. Mélange intéressant, quand on sait ce que signifie l'eau dans le gaz dans la langue imagée du bon sens populaire. Il se trouve que je connais les deux dirigeants de ces grands groupes. Ce sont des personnalités éminentes dans leurs compétences et leur autorité. J\'espère qu\'ils ont, autour d'eux, des gens très malins pour respecter cette évidence. Il ne faut jamais mettre de l\'eau dans le gaz. Par contre, chacun le sait, on peut faire l' inverse. C'est la base de toutes les boissons gazeuses et pétillantes qui régalent et rafraîchissent le gosier. Mais alors, cela signifie que notre bon vieux Gaz de France, modèle de service public, se trouverait dilué dans une multitude de petites bulles dans l'eau d'une firme capitaliste et libérale dont les actionnaires privés tiendraient les robinets. Que vont devenir les « abonnés au gaz », élites des citoyens des années 1920/30 ? Quelle révolution ! Attendons pour voir. Un mot pour terminer. Avez-vous remarqué qu\'il suffit d\'enlever une seule lettre au contrat de première embauche pour qu\'il se transforme en contrat de première embûche. Que font les conseillers de tous poils qui guident, entourent, et protègent le premier Ministre ? Comme disait Confucius, il faut toujours donner du sens aux mots. Je vais parler de tout ça à mon plombier de gendre, aux racines charentaises incontestables.
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2006-05-01
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LES MOUTONS, LA PEUR ET LE PRECIPICE
# LES MOUTONS, LA PEUR ET LE PRECIPICE Les traditions sont respectées, manifs en avril, processions à Pâques, gay-parade en juin, défilés du 14 juillet en attendant les manifs d'automne. Je pense que cette pratique nous vient du temps lointain où nous étions poissons et vivions en bancs. ## 04 AVRIL, Les MOUTONS Défilé tradition, les gros poissons en tète, qui frétillent devant la télé, le menu fretin en queue qui panique devant les casseurs qui cognent et se servent devant les mêmes caméras. Réfléchissant à la destination finale de cet immense troupeau, je revois les défilés monstres du 14 Juillet 1939, pour le 150è anniversaire de la révolution. A 10 ans j'y étais, avec l'école Joseph Lair, à St jean, au milieu de « cette jeunesse qui faisait la fierté de la France », coincé dans le défilé entre les élus au gros bide, à chaîne de montre et canotier, devant, et, derrière, les drapeaux et médailles des anciens, et très bientôt futurs, combattants. Je détestais ces politiciens qui nous affirmaient que, grâce à la reculade déshonorante de MUNICH, la paix était assurée, alors que tout indiquait que la guerre était à nos portes. En 2 mois ce sera fait, la France menteuse « qui vaincra parce qu'elle est la plus forte » nous a fait vivre les temps du cauchemar. ## 05 AVRIL La PEUR Petit déjeuner avec l'auteur du succès de librairie -- Du BON USAGE de la GUERRE CIVILE en FRANCE--. Je partage l'analyse de J. Marseille, celle qui fait remonter à Jean le BON, au 14è siècle la manie des guerres internes qui agitent le pays depuis 6 siècles. voir l'ECHO d'avril 2004. Sommes nous déjà en guerre civile, comme il le dit, après les émeutes de novembre et les révoltes anti-CPE ? Probablement, en drôle de guerre civile, comme nous avons été en drôle de guerre en 39/40, jusqu'à ce que les allemands, et les anglais nous installent dans notre atroce guerre civile de 40/45. Si la tradition historique est respectée, nous continuerons à jouer à la guerre hexagonale jusqu' à ce que nos voisins, gênés, puis excédés, nous poussent à nous entretuer pour désigner le vainqueur, comme dans toutes les guerres civiles précédentes. Patience ! Qui l'emportera ? La France étriquée qui se noie dans son passé, et ses guerres civiles, qui s'enferme dans son Etat qui se délabre de jour en jour, par refus de s'adapter, et qui désespère une jeunesse à laquelle elle ment lâchement, comme elle le fit en 1939 ? La France dynamique qui croit en elle, ouverte et puissante, qui pourra, le moment venu, compter sur ces ados d'aujourd'hui, qui sont beaucoup plus courageux et conscients qu'on le dit, et qui arriveront bien à se débarrasser des mauvais bergers qui les poussent vers le précipice? Ou une petite France qui aura tourné le dos à son histoire? ## 06 AVRIL Le PRECIPICE La lecture d'une étude sur la croissance en Occident au cours des 10 prochaines années, qui s'adresse à la France engagée dans la compétition mondiale, montre où est le précipice. Elle explique les grands mouvements qui auront produit leurs effets quand nos bloqueurs de Facs d'aujourd'hui se feront de gros soucis pour leurs enfants, faute d'avoir voulu regarder, à temps, la réalité en face. Notre richesse, notre puissance, notre mode de vie, nos solidarités, et nos fameux droits acquis, dépendent de la capacité du monde occidental, auquel nous appartenons, de résister à la conquête de richesse et de puissance entreprise par le monde oriental, Chine, Inde, Japon. Si on veut tenir il faudra très vite abandonner nos illusions, oublier les théories généreuses du 19 è siècle, qui ont produit les horreurs du 20è, deux siècles pendant lesquels nous étions seuls à vouloir et à pouvoir dominer le monde. Nos frères et sœurs d'Europe l'ont compris. Ils se préparent. Pas nous, qui ajoutons notre propre guerre civile à la grande guerre économique mondiale, en marchant vers le précipice. Sauf à ce que ce sujet soit au coeur de notre prochaine campagne électorale, et nous fasse prendre conscience. Ne rêvons pas, celui qui dirait la vérité serait automatiquement balayé. On entendra plutôt le genre « la France vaincra parce qu'elle est la plus généreuse » .Comme je n'envisage pas d'être candidat, je continuerais à vous parler de la réalité..
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2006-05-01
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MYSTERIEUSE DISPARITION À L'ELYSEE
# MYSTERIEUSE DISPARITION à L'ELYSEE Les gardiens du palais présidentiel ont constaté, le 31 mars, aussitôt après l'allocution télévisée du Président, la disparition de deux bustes du Général De Gaulle. Le premier, en grand uniforme, ornait la galerie dite de la grandeur de la France, le second , en civil, celle dite de l'autorité de l'Etat. Immédiatement alerté , le ministre de l'intérieur, a dépêché sur place les inspecteurs J. R et B. A, de l'U M P (unité mobile de police) qui ont interrogé les représentants des salariés, ceux des étudiants stagiaires, et quelques lycéens qui visitaient ce haut lieu de la promulgation des lois. Les bustes restant introuvables les deux galeries seront interdites au public pour au moins un an. Chacun comprendra que la grandeur de la France et l'autorité de l'Etat justifient que l'on attende que deux autres oeuvres viennent les remplacer. De nombreux sculpteurs se sont portés candidats pour réaliser ces nouvelles œuvres, Ils devront déposer leurs projets en novembre. Le choix final de l'artiste qui rétablira le grandeur de la France et l'autorité de l'Etat est prévu en mai 2007. *De notre bureau parisien*
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2006-06-01
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BLANCHES COLOMBES ET NOIRS CORBEAUX
# Blanches colombes et noirs corbeaux Chacun sait que, dans les grands arbres des parcs de nos palais nationaux, nichent des blanches colombes, frêles et délicats volatiles à l'image des gens qui occupent ces lieux de pouvoir. Or, voila que, depuis quelque temps, un vilain corbeau est venu nicher au milieu d'elles sautant d'arbre en arbre des deux cotés de la Seine. Pire, on découvre que le gardien de la sécurité de ces lieux secrets la savait depuis deux ans sans avoir informé, ni agi pour qu'il soit mis fin au trouble subi par les victimes des croassements du corbeau. En attendant de bénéficier d'une cellule de soutien psychologique, nos blanches amies se sont constituées en association de victimes. Rassemblées dans le beau parc de la place Vendôme où réside le garde des zoos, elles entendent exiger que tout oiseau de couleur noire soit interdit de vol dans le quadrilatère protégé qui s'étend entre la place Beauvau, la place Vendôme, la rue de Varenne et la boulevard St Germain, où siègent les plus hautes autorités de Etat. La chasse au corbeau est ouverte. Un malheureux juge qui traversait la rue dans sa robe noire a pris, au passage, un coup de fusil destiné au volatile du malheur. Selon un proche du dossier il semblerait qu\'il y ait eu, récemment, entre victimes et chasseurs de sérieux échange de noms d'oiseaux. De notre correspondant parisien
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2006-06-01
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RÉGNER, GOUVERNER, COMPLOTER. LE JUGE ET LE POLITIQUE
# Régner, gouverner, comploter. le Juge et le Politique Quelle que soit son origine , l\'hérédité dans la monarchie, la force dans la dictature, l\'élection dans la démocratie, où la nomination dans l\'administration de l'Etat, tout pouvoir politique s\'exerce dans le triangle de trois actions, régner, gouverner, comploter. Lorsque, au surplus, ce pouvoir est à la fois hyper centralisé et fortement personnalisé, il tend à s\'exercer selon trois types de comportements qu\'il est intéressant d' étudier, étant précisé que : *Toute ressemblance des portraits ci-dessous avec des personnalités existantes, ou ayant existé, ne serait que le fait du hasard.* ## Le pouvoir missionnaire Le pouvoir missionnaire ramène tout à l'être supérieur, la Nation, le peuple, qu'il entend incarner le temps que durera leur communion. Il règne et gouverne en même temps , par sa seule personne, dans la vision de l'identité des destins qui le lient à cette communauté , idéalisée dans le temps de l'histoire. Il est rétrospectif et historien, en même temps que prospectif et visionnaire. Il règne dans la lumière, comme il est de nature de le faire, dans la fonction régnante, même à base élective,. Il gouverne dans le clair-obscur, pratique naturelle pour rendre possible, dans le présent, ce qui est souhaitable pour l\'avenir. Enfin il laisse aux subalternes le troisième élément du pouvoir, le complot, qui se développe dans une ombre incompatible avec la lumière de son règne. Ce type de pouvoir ne confond pas son temps personnel avec celui de sa communauté. Quand elle se sépare de ses idées ou de ses projets, son éthique de la décision le conduit à partir. ## Le pouvoir égocentrique Le pouvoir égocentrique ramène tout à sa personne . Il règne, gouverne et complote, en même temps, par lui même. Il vit dans le présent, ils ne s\'intéresse au rétrospectif que pour fustiger les concurrents qui l\'ont précédé dans un pouvoir qu' il fait tout pour ne pas leur rendre. Sa vision est cynique, avec une pointe de références idéologiques qui dissimulent la réalité de ses idées. Il utilise la lumière émise par sa fonction, plus pour éblouir que pour attirer. Il entretient le clair-obscur, avec l'adresse d'un éclairagiste de théâtre, dans sa fonction de gouvernant. Il adore les complots qui sont le régal de ceux qui, n'ayant aucune vision prospective, échappent au lendemain par le mensonge. Cet égocentrique ne s\'intéresse qu\'à son temps biologique personnel, jusqu\'à l\'obsession de sa propre mort, qui le détourne d'un regard peu gratifiant sur son passé. ## Le pouvoir relationnel Le pouvoir relationnel ramène tout à sa relation du moment. Il ne connaît que le métier de politicien de l'instant. Incrusté dans le présent, il est à la politique ce que Frégoli fut au spectacle. Il règne et complote. Gouverner n'est pas son affaire, même s\'il s\'y trouve obligé après avoir démoli ceux de son entourage qu\'il soupçonne de lui voler sa relation pour tenter de régner à sa place. Ce type de politique se nourrit d\'une forme de présent éternel, sa pratique rétrospective est de nature passéiste. Le devoir de prospective auquel il est tenu lui échappe naturellement, il ne s'y prête que dans une succession d'attitudes ou d'expressions modernistes qui permettent de confondre le temps de sa personne avec un temps éternel qui l'exonèrerait, à jamais, de toutes les conséquences de ses échecs. Le problème se complique dans la relation de ces différents types de pouvoirs avec celui dévolu à l'autorité judiciaire confiée aux juges, lorsqu'il apparaît que le règne s'éternise, que le gouvernement faiblit, ou que le complot déborde du caniveau. Lorsqu'au surplus la société, apeurée ou déprimée, se délecte du soupçon de la rumeur et de la calomnie, le Juge peut être conduit, en fréquentant le politique dans son cabinet, à exercer l' autorité qu'il tient de la Loi, en copiant sa pratique de pouvoir. A défaut de pouvoir régner sur le peuple, il va chercher à régner sur l'opinion publique, en ajoutant à sa fonction de serviteur du Droit, celle de censeur du moraliste. Il va gouverner, de l'intérieur, l'institution au service de laquelle il est, en dirigeant , par ses pairs, les organismes qui contrôlent l'exercice de l'autorité qui lui est déléguée . Il pratique discrètement le complot en s'alliant avec les médias. Bien évidemment, chacun l'aura compris, de telles perspectives sont de simples évocations qui ne peuvent se développer dans un pays aussi démocratiquement évolué que le nôtre. Dieu merci nous sommes protégés par la grande sagesse de nos pouvoirs et de ceux qui les exercent, sévèrement, contre les bêtes noires de l'actualité . Mais il faut en parler, ne serait ce que pour exorciser ces démons , si, par un grand malheur, ils venaient à assaillir nos institutions.
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2006-07-01
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LA MARIÉE, LA CORBEILLE ET LA POLITIQUE
# La mariée, la corbeille et la politique Le général de Gaulle affirmait un principe : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » Traduit en français d' aujourd\'hui cela voulait dire qu\'il refusait de s\'intéresser aux choses vulgaires de l\'économie et de la finance, réservées au palais de la bourse où se tenait une balustrade ovale en forme de corbeille, autour de laquelle se pressaient, dans la bousculade et les hurlements, les vendeurs et les acheteurs qui faisaient et défaisaient les grandes entreprises. Comme quoi le désintérêt du monde politique pour l'entreprise vient de très loin. Qu\'en est-il aujourd\'hui en ces temps de mondialisations économiques et financières échevelées ? Le mois de mai, malgré sa météo glaciale, nous a proposé quelques beaux mariages, bien chauds, concoctés dans nos nouvelles agences matrimoniales, les banques internationales. Dans ces temples du capitalisme global, des « traders », l'œil fixé sur leur écran d\'ordinateur, rangés comme des poulets en batterie devant leur buse à grains, achètent et vendent, à la vitesse de la lumière, dans un marché sans frontières , au milieu duquel, trône le portefeuille des retraités anglo-saxons, à la place de la bonne vieille corbeille de notre défunte bourse. Que fait le politique ? Comme on demanderait ,que fait la police ? Ce qu'il peut. C\'est-à-dire pas grand-chose Prenons trois cas récents des opérations de ces super agences matrimoniales et financières qui, elles, n'ont vraiment « rien à cirer » comme l'a dit une de nos premiers ministres, de la réaction de nos bons vieux Etats du 20^ème^ siècle. Premier cas. elles décident de marier l\'électricien italien (Enel) avec la belle électricienne franco-belge (Suez). Horreur et stupéfaction. Pour bloquer l\'opération marions la avec notre gazier national en y ajoutant une dot séduisante pour la décider. L' Etat n'a pas le choix, s'il y arrive, tant il est difficile pour lui d'empêcher ce qui se passe en dehors de ses frontières, qui transformera Suez en Italo-Belgo-Française. Deuxième cas. La société de bourse (Euronext) qui réunit, à Paris, les deux pays qui ont cassé la construction européenne, pour des motifs inverses, la France et les Pays-Bas, est bonne à marier. Le cousin allemand fait la fine bouche. Tant pis pour l'Europe, on la marie avec la bourse de New York (Nyse). A nouveau, horreur et stupéfaction. Notre bel argent, ce qu'il nous en reste après ponction, va traverser l\'Atlantique, sans envie de retour, comme tous nos migrants qui ne reviennent pas. Que faire ? nommer une commission ? faire un beau discours ? Faire miroiter une belle dot pour séduire l'allemand de Francfort ? Troisième cas. Souvenons-nous de la première construction européenne d\'après-guerre la communauté charbon acier. L\'acier c\'est très important. Et voila qu'un groupe Indo-Hollandolondonien veut mettre la main sur notre acier, devenu entre temps Luxembourgeois. Horreur et stupéfaction. Quoi faire ? Idée de génie, on va marier nos belles aciéries avec un de ces fastueux nouveaux riches moscovites, comme à la belle époque, les bourgeois décatis de nos beaux quartiers mariaient leurs filles aux princes russes émigrés. Ces trois exemples révèlent la grande faiblesse des pouvoirs nationaux face au système économique et financier mondialisé, surtout quand ils sont fauchés au point de vendre leurs biens et de licencier leur personnel, toujours comme à la belle époque. Alors, à nouveau, quoi faire ? Choisir la politique de Gribouille et se jeter dans un océan de misères pour échapper aux averses de la mondialisation ? Ou, tout simplement, laisser l'épargne que les français ont mis de côté, s'investir dans des entreprises qui nous appartiennent, et arrêter de toujours réclamer plus d'impôts pour des aventures aussi improductives que ruineuses ? Nous devrions être fixés dans un an.
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2006-08-01
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COEUR DE PAUVRE ET TÊTE DE RICHE
# Coeur de pauvre et tête de riche Le pauvre est riche de ce dont le riche est pauvre. Ce fut ma conclusion après avoir vu et entendu, à la télé, à 48 heures d\'intervalle, le Roi ZIDANE et le Président CHIRAC. L'un et l\'autre ont en commun une vie de coups. Coups de tête, de coeur, de pieds, de sang, de blues, de Maître ou de Jarnac. Bref, une vie banale dans le roi des sports qu'est le foot, et dans le sport des rois qu'est la politique. Pourtant ils sont si différents. Le Roi ZIDANE est très pauvre en pouvoir et très riche en image. Il règne sur le coeur de 75 % des Français, alors que le Président CHIRAC, très riche en pouvoir et très pauvre en image, ne règne à la tète des Français que grâce à 25 % d\'entre eux. Le roi ZIDANE à une vraie tête de riche qui gère son coeur d'ancien pauvre, pour mieux valoriser son capital image. Et lorsque ce coeur, généreux et agressif, spontané et brutal, susceptible et ombrageux, échappe à la raison de sa tète de riche, au risque de ruiner son capital, il sait parler aux Français pour qu\'ils oublient et pardonnent. Ce Roi est un artiste qui fait parler sa tête, son coeur et ses pieds, pour accumuler cette richesse d\'image qui fait trop souvent défaut au Président. Encore que, le système a fonctionné à l\'envers en 2002, lors de la déroute des armées du Roi ou mondial, qui a suivi la victoire à 80 % d\'un Président qui avait rallié les armées de l\'adversaire tombé aux champ d\'honneur dès le début de la bataille. Le Président CHIRAC a un vrai coeur de pauvre, qui bât dans la camisole d'une tète de riche fabriquée à l'école du pouvoir. Et lorsque cette tête, réaliste et cynique, froide et calculatrice, impérieuse et déterminée, nuisible à la richesse de son coeur, détruit son petit capital d\'image, il ne sait pas parler aux Français. Au point qu\'il est devenu, depuis 2002, le Président le plus mal communicant après avoir été le mieux élu. Comprenne qui pourra ! Ces deux hommes se trouvent, au même moment, face à l\'obligation de gérer leur sortie, leur retraite, le passage d'une vie faite d\'images enrichissantes et de pouvoir gratifiant vers le risque de l\'oubli. Le Roi ZIDANE a pris de l'avance. Son coup de tête du 9 juillet, aurait pu être ravageur et détruire l\'image sur le commerce de laquelle il va construire la suite. Il a transformé un geste inacceptable en une réaction de respect outragé, celle qui fait toujours chaud au coeur des pauvres, toujours prêts à se faire respecter par celui qui les insulte. Le Président a pris du retard. A chaque geste maladroit - qui n\'en a pas en politique - il ne sait pas convaincre, utiliser les ressources de son coeur généreux, spontané, et susceptible, en exigeant le respect de ceux qui l'insultent et le méprisent. Il prend le risque de faire croire qu'il fait passer sa tète avant son cœur, comme on lui a appris à l'école du pouvoir. Alors que l'école de la vie, celle de la majorité des citoyens, apprend à équilibrer sa tète et son cœur, comme le fait si bien le Roi ZIDANE. Les candidats, crédibles, à sa succession qui, comme lui, viennent de la même école, à quelques rares exceptions prés, pourraient utilement méditer ce banal propos sur l'Ecole de la vie. Celle qui fabrique les tètes de riches ne sait plus parler aux cœurs des pauvres. Il ne faut pas chercher ailleurs l'origine de l'incompréhension entre la France d'en haut et celle d'en bas.
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2006-09-01
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LE MISTIGRI LIBANAIS
# Le Mistigri Libanais il faut comprendre la prudence de notre gouvernement au moment où nous nous voyons, pour la énième fois, refiler le Mistigri libanais en envoyant nos soldats pour préserver la paix. Il suffit de survoler l\'histoire de cette région pour savoir qu'elle est fâchée avec la paix depuis toujours. Hélas notre structure mentale d' occidentaux ,qui pratiquent le culte de la raison, de la logique, des théories, et des systèmes est totalement inapte à la compréhension de cette situation millénaire. Le général De Gaulle, lui aussi, s\'est trompé avec ses idées simples. Depuis la création du Liban en 1918, et celle d'Israél en 1948, nos idées simples si respectables soient elles , n'ont fait que compliquer une situation simple. Depuis l'effondrement de l'empire Ottoman-1918- et la prise en mains de la région par les occidentaux, le Liban comme la Syrie ont toujours été un lieu d\'affrontements entre français et anglo-américains. On a oublié que l\'armée française y a perdu beaucoup de soldats, en Syrie en 1940, contre l'armée anglaise - un de mes cousins y est mortde même que tous les attentats ultérieurs qui ont visé nos troupes et nos diplomates. Confits dans la compassion ambiante, on est tenté de « porter secours » en oubliant à nouveau l'essentiel. Le Liban est une nation sans Etat, dont la plus grande partie du peuple vit à l'étranger, et dont le rapport avec le temps, la guerre et la vie nous échappent. J'en veux pour preuve trois exemples vécus : A Los Angelés, j'ai eu un chauffeur libanais, appartenant à la communauté druze, dont la famille avait émigré dans plusieurs pays. Multilingue, il passait ses temps d'attente à écrire des scénarios de films en américain, en français et en arabe. Très cultivé, parlant du retour au pays, Il m\'a cité Victor Hugo « Quand la liberté rentrera, je rentrerais », ajoutant, si ce n'est moi, ce seront mes enfants, ou mes petits-enfants, car nous resterons libanais, même sans pays. Au début de la précédente période de paix et de reconstruction de Beyrouth - 1996- j'ai été reçu, à leur domicile, très amicalement, par des dirigeants du pays. Bien évidemment le choix des invités respectait la répartition des pouvoirs entre les trois communautés, Sunnites Chiites, Maronites. Au moment du café nous avons profité de la terrasse de l'appartement qui surplombait la ville, dans l'enfilade, sur plusieurs kilomètres, de la ligne de séparation par-dessus laquelle les combattants avaient échangé leurs roquettes et leurs bombes. Pendant ces combats, chaque soir, les mêmes amis venaient admirer la féèrie des flammes et des explosions, racontant leur admiration comme on le fait après le spectacle pyro-symphonique du 15 août, à Royan. Quelques jours après, sur le chemin de Baalbek, notre convoi a été stoppé par des miliciens, tout de noir vêtus. Ils cherchaient un ministre sur lequel il voulaient mettre la main pour des motifs qui n\'étaient certainement pas pacifiques ; Fouille opérée, sans succès, nous avons pu repartir vers un déjeuner sonorisé par des bruits violents d'hélicoptères et de mitrailleuses. Renseignements pris, le chef de la milice révoltée ayant raté son coup, était liquidé ; Quand nous sommes repassés à l\'endroit nettoyé, il ne restait plus que des chars syriens et les traces de ce nettoyage expéditif. Réflexion d'un de nos hôtes : « chez nous ce n\'est pas comme chez vous en France. Quand un membre du parti veut contester sa hiérarchie il sait, vite, ce qu'il lui en coûte , chez nous les gazelles ne bousculent pas les éléphants , même en temps de paix» Comprenne qui pourra.. Revenons à aujourd'hui. On apprend que le hezbollah donne, à chaque réfugié qui a perdu sa maison bombardée, suffisamment d'argent pour se reloger. En dollars et tout de suite. Au lieu d'envoyer des soldats, on pourrait envoyer quelques centaines de fonctionnaires du Trésor public pour qu'ils apprennent comment satisfaire aussi vite toutes nos victimes des catastrophes et des calamités.
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2006-10-01
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RÊVES DE VALSE ET VALSES DE RÊVE
# Rêves de valse et valses de rêve C\'est parti comme à Vienne en 1914. Ça se sent dans le précédent Echo, déjà. Même à Saintes, ceux qui rêvent de faire valser leurs concurrents politiques en place, commencent à faire valser les rêves qui donneront le tournis à l\'électeur .... Qui ne pourra que tomber dans leurs bras. On connaît la musique, pas celle de Richard Strauss, ni celle de son lointain cousin Dominique, l\'autre, celle qui remonte de la nuit des temps, sous tous les climats, toutes les latitudes : Premier couplet La situation du pays ( du canton, de la ville ) est catastrophique, c'est le déclin Deuxième couplet Vos maîtres vous oublient, vous trompent, vous exploitent , et dilapident votre argent. Troisième couplet Mes rêves adouciront votre malheur, partagez les pour votre futur bonheur . Refrain Votez pour moi et pour le paradis de mes rêves Depuis qu\'il y a 65 ans, on a essayé de me faire chanter « Maréchal nous voilà » j'ai toujours entendu la chansonnette électorale avec une sourdine, comme la trompette ouah-ouah. Ca ne m'empêche pas d'écouter et d'apprécier les artistes, surtout quand ils sont mes amis, mais toujours avec modération . Je confesse que c\'est un gros défaut qui a privé la France ( mon canton, ma ville ) de ma contribution politique. J'assume cette infirmité auditive. Je reviens sur mon premier article dans l\'Echo, il y a juste 7 ans. « Saintongeais je suis ...» . C\'est vrai, je ne vis pas à SAINTES, je n\'y vote pas, mais j'ai une sincère et amicale sympathie à l\'égard de cette ville au renom de laquelle je contribue, probablement parce que mes ancêtres ont vécu, et sans doute voté, pendant plus de deux siècles dans le canton de Chaniers. Cette amitié d\'observateur extérieur ne permet de dire qu\'il faut garder la mesure. Saintes est une belle ville, plutôt prospère, et successivement gérée par des équipes de qualité qui ne méritent pas qu\'on les fasse valser, comme le sumo japonais fait valser son adversaire hors du cercle de leurs ébats monstrueux. Surtout quand la méthode utilisée consiste à faire valser les rêves de paradis qui débouchent sur le purgatoire des impôts. Certes, comme partout ailleurs, il y a à Saintes des gens malheureux, voire très malheureux. Mais il faut s\'interroger sur l'origine de leur situation. On la connaît, ce sont les «  années fric » du septennat 1988-1995 celui des «  nouveaux pauvres » massivement fabriqués au son de la valse des rêves entretenus et renouvelés depuis vingt-cinq ans dans notre beau pays. Il y a tant d' exemples des conséquences catastrophiques de ces rêves éveillés - faire fortune en dormant, gagner plus en travaillant moins, vendre plus en produisant moins, savoir plus en étudiant moins, etc, qu'on pourrait quand même se dispenser de les reproduire en faisant revenir les illusionnistes. Petit à petit, la société française, et sans doute la société saintaise, retrouvent le goût de la vérité et de l'avenir. On le verra dans les indispensables débats démocratiques qui débutent. Les couples de nouveaux leaders qui ont déjà pénétré sur la piste, reparlent des « valeurs » ,même, si les couleurs des discours sont nuancées pour respecter le blason de chacun. Comme disait Jacques Brel, attendons le quatrième temps de la valse, en mai 2007.
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2006-11-01
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LE CONCORDE, LA DISCORDE ET LES NOMS D'OISEAUX
# Le Concorde, la discorde et les noms d'oiseaux L' Airbus A 380, va traverser une zone de turbulences qui va secouer durement ses passagers, salariés, actionnaires et sous traitants. Comment sont apparus, dans notre ciel bleu, ces coups de tonnerre qui ont étouffé nos cocoricos triomphants ? Pour répondre, je propose aux lecteurs de l'Echo le témoignage et les observations de celui qui a accompagné les dirigeants du groupe Lagardère de 1992 à 2004, période qui a vu, entre autres, la création de la firme franco-allemande EADS, puis le lancement de ce super avion, au moment où Airbus détrônait Boeing. En premier je fais une réflexion d'ordre général. Dans notre pays, tout est politique. On le sait, il y a autant de gouvernements et de patrons de grandes entreprises que de Cafés du commerce. Le petit entrepreneur travaille dans sa société à responsabilité limitée. Le dirigeant d'une grande entreprise, dans laquelle la politique a mis son nez, travaille dans une société à pouvoirs limités. Et pourtant ça marche dans certains cas. Pourquoi ? A ce stade de mes observations, je fais un rapprochement qui va illustrer ma réponse. Le pépin d'Airbus, coûte, nous dit on, 5 milliards d'Euros, un demi-Crédit lyonnais. Sans créer la secousse de ce séisme bancaire, heureusement, parce que dans les sociétés où la politique fourre son nez, il y a deux sortes de dirigeants. Le grand patron qui sait gérer la politique au profit de son entreprise, comme le fit Jean Luc Lagardère avec un grand art de la maitrise des risques et de la réussite. Le grand commis qui gère son entreprise au profit de la politique, comme le fit, avec autant de conviction, celui qui mena le Crédit lyonnais à l'échec en ne maîtrisant pas les risques. Il est intéressant, sur ce sujet de lire les deux livres successifs, des deux présidents de cette banque, celui qui l'a coulée, celui qui l'a repêchée, qui exhalent la même plainte contre le lâchage dont ils furent victimes de la part des politiques. Conclusion, après ce détour par le Crédit lyonnais que j'ai tout autant fréquenté entre 1992 et 1998. Sans un véritable grand patron, expérimenté, reconnu, donc crédible, les entreprises à présence politique tombent rapidement entre les mains des grands commis dont le pilotage modère la poussée des réacteurs pour ne pas effrayer ceux qui vivent des promesses et ne supportent pas ceux qui vivent des résultats. Cette conclusion vaut quelque soit la nature de l'intervention politique, qu'elle découle d'une volonté de politique intérieure, ou d'un accord de politique étrangère. Peu importe que l'Etat ait mis son argent dans l'affaire. L'aventure du Concorde franco-anglais, dans laquelle l'Etat a mis énormément d'argent a conduit à un fiasco, séduisant comme un bel oiseau de mauvaise augure. L'aventure, à nouveau franco-anglaise, du tunnel sous la manche, dans laquelle l'Etat n'a pas mis un sou, a prélevé les fonds perdus dans la poche des 6 ou 700.000 actionnaires français. Alors, que va devenir l'Airbus franco-allemand ? On peut raisonnablement penser qu'après s'être dotée d'un de ces grands patrons décrit ci-dessus, Louis Gallois, l'entreprise surmontera les difficultés nées de son abandon passager entre les mains de grand commis. Pareillement on doit considérer, même si Boeing serait bien content de tuer son seul vrai concurrent, que les 900 avions civils, moyens et longs courriers qui font le marché mondial, chaque année, continueront à se partager entre Airbus et Boeing, jusqu' à ce que la Chine vienne s'en mêler. Enfin, à la différence du Concorde, la clientèle n'est pas réduite aux « peoples » de la jet-set ; Elle est à la mesure des bientôt sept milliards d'individus dont un quart auront la capacité de prendre, parmi les 15.000 avions en service, ceux qui offriront de longs trajets rendus moins coûteux par leur volume. Le seul problème à régler tiendra à la saturation de ce marché des très gros porteurs, auquel les américains ne croient pas, qui imposera à Airbus de répartir, à l'économie, les coûts de construction sur un nombre limité d'appareils. C'est ce que les grands commis qui ont régné après le décès de J. L. Lagardère n'ont pas compris, et que le grand patron en place devra régler. Je ne sais pas si je prendrais, un jour, l'A 380, sans doute mes petits enfants. Ils n'auront pas connu le Concorde que j'ai bien aimé. On ne peut pas tout avoir.
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2006-12-01
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LA FÉDÉRATION NATIONALE DES SPORTS ÉLECTORAUX
# La Fédération nationale des sports électoraux Voici revenu le temps des contes de Noël Il était une fois, dans un bureau mansardé donnant sur la cour d\'honneur de l\'Élysée, un couple de jeunes stagiaires qui travaillaient pour le conseiller élyséen chargé de l' I.A.S.P. *Imagination au Service du Peuple,* et du DDPT, *Développement de la Démocratie Participative Télévisée.* Nos deux sur diplômés avaient chacun une passion, elle pour la star académie, et la ferme des célébrités, lui pour les empoignades télévisées du foot et du catch. Tarabustés par leur chef, ils imaginèrent une réforme des scrutins électoraux répondant aux pulsions révolutionnaires et modernistes du conseiller, au goût maladif des téléspectateurs pour les bagarres préélectorales et à la boulimie française qui pousse à la surconsommation des scrutins électoraux. Leur proposition fut spectaculaire dans sa lumineuse simplicité. Il s\'agissait de confier, à une Fédération française des sports électoraux, l\'organisation, tous les deux ans, d\'une compétition qui viendrait s\'intercaler, les années impaires, entre les grand-messes télévisées du foot européen et mondial, les années paires, afin de désigner ceux qui régneraient les deux années suivantes. Le système prévoyait de fonctionner selon les pratiques de la star-ac et autres Koh lanta, par un mécanisme d\'élimination instantanée des candidats par les téléspectateurs, au téléphone ( 0,38 € la minute). Les compétitions électorales télévisées seraient réparties en trois divisions : - la nationale 1, dans laquelle seraient engagés 42 candidats pour désigner, après élimination, selon le meilleur score, le Président de la république, le Premier ministre et les 19 ministres du gouvernement. Il suffirait de 20 émissions bimensuelles, coordonnées avec le calendrier de la ligue de foot et les soirées de catch. - La nationale 2, où seraient engagés 1600 candidats pour les 800 membres du parlement, Assemblée et Senat, à désigner. 40 duels télévisés, un par semaine, dans 20 régions, feraient l'affaire. - La nationale 3, où seraient engagés les gros bataillons de la démocratie locale, permettant de recruter 40 000 maires, conseillers généraux et régionaux en organisant 10 duels pendant 40 semaines dans cent départements. TF1 diffuserait les matchs de nationale 1, la 2 de la nationale 2, et France 3 ceux de la nationale 3, chaque chaine assurerait les fonds d\'écran avec des publicités permettant de financer l\'ensemble des opérations en remplaçant, avec les 0,38 € du tél, la charge insupportable qui pesait sur les contribuables dans le système électoral de l\'ancien régime. La présentation du dossier à Monsieur le conseiller fit exploser son enthousiasme. « génial, super chié, on va casser les urnes des vieux schnoques » avant de le précipiter vers M. le directeur de cabinet de la Présidence. Prié d'attendre quelques instants, par l'appariteur, le conseiller en profita pour recueillir l\'avis de ce brave homme qui avait vu défiler toute la république, sur le sujet de son admiration. Quelle fut sa surprise face à sa réaction sous forme d\'une question : Que font les partis politiques dans tout ça ? La réponse de Monsieur le conseiller fut bien gênée. Il vanta, mollement, les mérites de la nouvelle démocratie participative et médiatisée, en pensant au parti qui le nourrissait depuis 25 ans. Puis, avant de se retirer, il apaisa son interlocuteur en lui affirmant que, bien évidemment, le projet serait soumis à un jury populaire, ce nouveau joyau des institutions de la république. C\'est là que le diable, comme souvent, mit sa main crochue dans un mécanisme trop bien huilé, en faisant que les membres de ce jury, tirés au sort, étaient tous de fieffés réactionnaires attachés à la cuisine électorale que leurs grands-mères mitonnaient sur ces fourneaux de la démocratie que sont les isoloirs et les urnes. Le projet fut enterré. Les deux stagiaires, ulcérés, firent fuiter l'information, comme si elle était vraie, la valeur des imprimeries qui fabriquaient bulletins et professions de foi s'effondra. Le coup réussi, ils s'associèrent pour vite les racheter, à la casse, se marièrent et eurent autant d'enfants que d'imprimeries. C\'est ainsi que la France fut privée d\'une innovation qui aurait fait l\'admiration des démocraties du monde, comme le firent les 35 heures dans le bon vieux temps. MORALITE : A l'Elysée comme à la Maison blanche, il faut se méfier des stagiaires.
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2007-01-01
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LA FÉE CLOCHETTE ET LE GENDARME DE FRANCFORT
# La fée clochette et le gendarme de Francfort Lorsque revient la saison des promesses, nos partis politiques, de tous bords, font une crise de « trichéïte » du nom de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne. Cette affection, devenue banale en se répétant, cache, hélas, une maladie beaucoup plus sérieuse. Commençons par les premières manifestations connues. Elles sont apparues à la fin du règne de François Mitterrand, après le vote sur Maastricht, quand Jean-Claude Trichet , bouc émissaire de nos débats politiques, a parlé de Franc fort, convaincu qu'il était que, de l\'instant où les Français pourraient dorénavant aller travailler, acheter et placer leur argent où il voudraient en dehors de l\'hexagone, la politique française en matière financière et monétaire ne pourrait plus être entre les mains de notre fée clochette et de sa baguette à dévaluations. L\'Euro géré par le gendarme de Francfort en est l'application pertinente. Pour combien de temps ? La réponse n'est pas évidente car nous sommes les seuls à nous la poser au milieu d\'Européens qui n\'ont pas vraiment envie d\'en parler. Et quand nous tirons à boulets rouges sur le gendarme, ils nous renvoient le boulet de la gestion financière fantaisiste de notre Etat. Il faut dire que nous ne donnons pas le meilleur exemple. Notre Etat dépense en 10 mois l'argent de 12 mois, et tire des traites sur nos petits enfants pour boucler son budget. Notre Banque de France qui ne gère plus le Franc, continue à employer 14 000 fonctionnaires contre 1.800 seulement pour la Banque d'Angleterre qui continue à gérer sa Livre. Notre économie, contrainte à ne plus travailler qu'au ralenti avec les 35 H, ne peut plus compenser par ses exportations nos importations qui tournent à plein régime. Nous affichons un déficit record alors que l'Allemagne, qui a le même Euro et le même gendarme que nous affiche un excédent record. On peut comprendre que ni les Anglais ni les Allemands ne sont pas prêts à gérer leurs affaires comme nous le faisons des nôtres, et que nos menaces contre le gendarme de Francfort resteront sans effets. Ce qui finira par poser problème. Cette irritation superficielle et saisonnière, qui fait hausser les épaules de nos amis, cache une maladie qu\'on laisse se développer jusqu\'à ce qu\'elle devienne incurable. Celle d'une divergence politique profonde entre nous et les autres européens, divergence dont pâtit la Banque européenne qui est privée des directives politiques qu'elle réclame. La politique de la monnaie stable, de l'Euro fort, correspond à la situation de l\'Europe des années 1990, d\'une Europe qui fait des immigrés, mais pas d\'enfants, et qui a les retraités les plus riches du monde. Cette circonstance pousse à la stabilité qui garantit l\'épargne de ceux qui ne travaillent plus, et qui se nourrissent, soit avec leurs économies, soit avec celles que l\'État s'est engagé à leur verser. C'est d\'une logique imparable. On ne veut pas de cette inflation qui fait le cauchemar des vieux et le bonheur des jeunes, comme on le voit en Russie qui à les retraités les plus pauvres et les jeunes les plus riches. Nos jeunes attendront. Cette situation peut-elle continuer longtemps. J\'en doute, j\'ai même la conviction inverse. Cette conviction me fait considérer qu\'il faut travailler plus, tout le monde, car c'est le travail et l'exportation qui créent l'emploi et les recettes chez nous, alors que les importations créent les emplois chez les autres et les dettes chez nous. Mais ça ne suffira pas. Il faut laisser les gens travailler aussi longtemps qu'ils en ont envie. Qui peut croire que 20 millions de gens au travail vont en nourrir 40 millions à ne rien faire. C'est pourtant ce qui nous pend au nez, avec le phénomène aggravant que dans les 20 millions qui travaillent il y en a à peine 15 qui produisent de quoi créer des recettes. Il n'y a pas d'autre chemin pour éviter le précipice. J\'appartiens à une génération dont la plupart des membres vivants sont en retraite depuis une vingtaine d\'années. Pas moi car j'accorde mes actes à mes convictions. Nos enfants se préparent à faire la même chose pendant une trentaine d'années, compte tenu le l'allongement de la durée de la vie. Qui peut croire que nos petits enfants, sur-endéttés en naissant, privés de l'inflation qui efface les dettes inconsidérées, obligés de subir la stabilité monétaire qui protège les retraites de ceux qui ne veulent plus produire, vont tout supporter sans se révolter. C'est impensable, et c'est ce que les autres européens ont compris en se remettant au travail, alors que nous continuons à le refuser. Il serait plus qu'utile de discuter de ce sujet avec eux, ne serait ce que pour donner plus de sens politique au gendarme de Francfort. C'est nous qui bloquons le système avec les rêves de notre bonne Fée clochette qui est entrain de transformer notre carrosse en citrouille, et de paver notre enfer de ses bonnes intentions. Bonne et heureuse année. La Fée électorale va tout résoudre.
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2007-02-01
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LE JUGE BAO ET LA JUSTICE FRANÇAISE
# Le Juge BAO et la Justice française La Justice chinoise vient de s'inviter dans notre débat présidentiel au moment où la Justice française est invitée aux ENTRETIENS de SAINTES. Pour ceux qui ne connaissent pas le juge BAO, sachez que c'est la référence qui s\'impose aux juges chinois depuis mille ans. Je l\'ai découvert lorsque nous avons créé, avec la cour supérieure de Shanghai, une association qui porte son nom pour des échanges entre magistrats chinois et français Je connais la cuisine chinoise, savoureuse, originale, inattendue, qui demande beaucoup de temps pour la préparer. On l'adore ou on la fuit. Je sais que lorsqu'on est trop vite servi on ne sait vraiment ni ce qu'on mange, ni qui l'a cuit. Ma relation avec les juges chinois m'interdit de rapprocher cuisine et Justice. Je ferais preuve d'ingratitude. Mais je sais que, dans les deux matières, Justice et cuisine, l'excès de promptitude est un comportement de gravitude, pour respecter le nouveau langage. Je reviens un instant vers le juge BAO, dont l\'existence remonte à une dizaine de siècles à un moment où les chinois avaient de sérieux problèmes avec leurs juges. Ils les ont réglés en créant un personnage dont l'honnêteté, la sérénité et l\'impartialité étaient garanties par la perfection de sa personne. Bien évidemment comme nul n\'est parfait en ce bas monde, même chinois, le juge BAO n'a jamais existé autrement que pour inspirer aux juges qui se sont succédés depuis ces 10 siècles le respect du comportement dont il était crédité. Cette obsession de tous les peuples d\'obtenir de leurs juges plus qu\'ils ne pourront jamais leur donner a pris une forme originale dans la justice germanique à la fin du Moyen Âge. Un juge qui siégeait dans une grande cité rhénane s'est vu suspecté de corruption et voué au supplice. Ses bourreaux lui ont arraché, vivant, des lanières de peau, jusqu'a en disposer assez pour fabriquer le fauteuil sur lequel siégerait son fils qui héritait de sa charge. Certes, cette façon de créer une référence à ne pas oublier est moins sympathiques que celle de l'invention du juge BAO, mais, comme a dit un magistrat humoriste, elle ne manquait pas de fondement. Heureusement, en France, pays où tout se termine par des chansons c\'est à RABELAIS que nous devons le juge BRIDOYE, personnage original, incapable de prendre une décision au point que, lorsqu\'il était bousculé par le président de son tribunal, il jouait son jugement avec ses petits dés, sur sa table entre les deux dossiers du demandeur et du défendeur. Bien évidemment le juge BRIDOYE a du répondre, devant ses chefs, de sa responsabilité dans les dommages subis par les justiciables. Il plaida sa cause de façon fort intelligente en expliquant qu\'il était vieux, que sa vieillesse lui avait fait perdre une partie de ses facultés, que c'était Dieu qui l'avait fait ainsi, et qu'aucun Etre humain n\'avait le droit de juger Dieu. Il fut acquitté. L'histoire ne dit pas si la querelle actuelle sur la responsabilité des juges remonte au temps du juge BRIDOYE. Tout au plus peut-on constater que, déjà à l\'époque, il y avait un lien entre Dieu et l'office du juge, ce qui devrait rassurer tous ceux qui officient dans les prétoires et qui se voient accusés de tous les péchés. Que dans son infinie sagesse le juge BAO inspire les séminaristes de l'Abbaye aux Dames dans leurs travaux du 03 février.
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2007-03-01
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561
LES PROMESSES ÉLECTORALES, LA CORBEILLE ET LES GONDOLES
# Les promesses électorales, la corbeille et les gondoles Chacun sait ce que sont les promesses électorales, nous ne sommes pas en état de manque. Pour la Corbeille, il ne s'agit pas de celle de la belle mariée en blanc, au sourire de madone, à la sortie de la grand-messe de sa famille politique. Il s'agit de la balustrade installée au centre de la bourse de Paris, symbole du marché de l'argent, où se bousculaient, dans les vociférations, les « boursicoteurs ». Le général De Gaulle, qui avait le sens des formules, a dit, en son temps, « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille », c'est-à-dire qu'elle était indifférente au marché vulgaire de l'argent. C'était le bon vieux temps. Ses successeurs ont, plus ou moins, repris la formule, sans la dire, sauf la Première ministre de 1992 qui l'a traduite en langage popu, « la bourse j'en ai rien à cirer ». Avec un résultat spectaculaire : la dette de l'État français a été multipliée par cinq, au point d'être devenue insupportable, ce que les français commencent à comprendre. Le pire est que ça peut encore croître et s'aggraver. Les étrangers qui financent la dette de l'État français savent que la France est riche et que, son histoire l'a prouvé, bon gré mal gré, les Français savent se serrer la ceinture pour payer les dettes de leurs rois ou de leur État, ce qui est aujourd'hui la même chose. Ceci dit la Corbeille s'est remise au centre, non pas du temple de la bourse qui a fermé, mais au centre du débat politique actuel sous la forme du chiffrage des promesses. Chiffrage qui a de la peine à sortir par les voies naturelles, qu'il faut arracher au forceps, ce qui aussi pénible pour l'accouchée que pour l'accoucheur. En attendant la grande distribution de la promesse fonctionne à plein régime, 24 heures sur24, sept jours sur sept. Le 11 février dernier un nouvel hypermarché a ouvert à Villepinte, dirigé par une jeune femme qui avait déjà travaillé dans le secteur, comme stagiaire en 1981, puis, à temps plein, en 1988, 1995 et 2002. C'est dire à quel point sa compétence est ancienne et reconnue dans son milieu. Le nouvel hyper de Villepinte, aux couleurs blanc et Rose, est classique en sa forme. Une cinquantaine de gondoles, recto-verso, présentant une centaine de gammes de produits, la retraite, le SMIC, la justice, l'Europe, les impôts, et combien d'autres, remplaçant les conserves, les biscuits, les vins et les sous-vêtements présentés dans les gondoles chez Carrefour ou chez Atac. Tout cela est bien présenté, avec un fond sonore entraînant, même si il y a quelques désordres dans les équipes qui gèrent les réserves et approvisionnent les gondoles, au point de dérouter les fidèles. Soyez rassurés, ce nouvel hyper a conservé le traditionnel passage à la caisse, à la sortie de laquelle chacun risque d'être surpris par la différence entre les additions constatées et les promesses affichées. Certes tout cela n'est pas très gondolant, pour les esprits chagrins évidemment. Les autres pourront se consoler en gardant le souvenir, tout de séduction, de la tête de gondole, dont la seule fonction consiste à attirer le client, sans vraiment s'occuper de la suite, puisque la faute et les conséquences seront imputées aux concurrents Comme disait, à nouveau, le Général, « L'intendance suivra »
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2007-04-01
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PRÉSIDENTIELLES - LE POIDS DE LA REVANCHE, LE CHOC DE LA VENGEANCE
# Présidentielles - Le poids de la revanche, le choc de la vengeance La revanche et la vengeance sont sœurs siamoises en politique, sauf quand le gagnant sait les séparer l'une de l'autre. En 1981, présidentielle de la revanche, F. Mitterrand en a tenté trois. La personnelle contre Giscard, l'institutionnelle contre la Ve république, l'idéologique, avec celle du peuple de gauche contre « les gens du château ». L'homme était suffisamment fin politique pour savoir que s'il voulait conserver son pouvoir longtemps, il lui fallait se garder d'exercer sa vengeance destructrice après avoir pris sa revanche. Il n'a pas démoli son prédécesseur, il s'est installé sans vergogne dans les institutions qu'il avait dénigrées durant 20 ans, il a tempéré les ardeurs de ses coupeurs de tête, éliminé les communistes et ranimé l'extrême droite fréquentée à Vichy. La présidentielle de 2007 porte la même triple revanche, éclatée entre les trois principaux candidats. F. Bayrou, candidat, s'est mis en posture de revanche contre les institutions politiques qu'il a servies pendant 20 ans, et qui lui ont fait sa carrière. S'il est élu le 6 mai, son choix sera cornélien. S'il fait le choix de la vengeance, celui de la destruction de la Vème République, il lui faudra oublier ce qu'il a fait depuis 1986, et détruire ceux avec lesquels il l'a fait. La bataille sera sanglante, mortelle, inutile. Il fait souvent référence au Général qui a imposé sa volonté aux partis politiques, en 1958. Il oublie, qu'à l'époque, ils avaient déjà perdu le pouvoir dans la révolte de l'armée. Le pouvoir était «  à ramasser », il ne l'est plus en 2007. S'il revient à ses premières et longues amours, il lui faudra, si professeur soit-il, des trésors de pédagogie pour faire comprendre au peuple rassemblé pour la transformation des institutions, qu'il a changé d'avis. Ce sera ingérable. S. Royal a choisi de mobiliser le peuple de gauche en lui faisant espérer la revanche de toutes, et de tous, sur tous. C'est un chemin facile, dans un pays farouchement égalitariste, dont le désir d'avenir de chacun est de bénéficier de la même réussite que l'autre, sans être tenu aux efforts qu'elle exige. Si elle est élue, et souhaite faire comme son mentor de Jarnac, il lui faudra gérer la revanche en faisant comprendre à « son » peuple qu'elle ne justifie pas les excès de la vengeance. Ce peuple se contentera t'il de quelques simulacres de démocratie participative pour accepter d'être privé de la vengeance destructrice que le triomphe annonçait. Sa nouvelle icône aura t'elle les talents de modestie et de diplomatie qui feront oublier cette énième trahison ? Ou alors faudra t'il choisir l'aventure et couper les tètes qui dépassent, avec brutalité et arrogance ? Le peuple français n'a jamais supporté ces aventures vouées elles mêmes à une fin rapide. Ce sera tout aussi ingérable. N. Sarkozy a limité sa revanche à une affaire personnelle avec J. Chirac. C'était moins risqué pour les français que la revanche sur les institutions, ou celle de toutes et de tous sur tous. Tout cela est dépassé, la place est libre sans revanche ni vengeance. Il pourra se mettre au travail dés le 07 mai. Avec 25 ans de moins que son prédécesseur, et l'énergie et la volonté de cet âge. Son quinquennat débutera sans les hoquets de la vengeance destructrice, ni les discussions vaseuses d'un changement de statuts, que la société française ne comprendra pas, parce que nos gouvernants ont mieux à faire que leurs querelles de chiffonniers, comme le dit F. Bayrou pour les autres en le faisant pour lui. A six semaines de cette présidentielle-revanche, gavés par les sondages qui poussent vers une décision irréfléchie et émotive, l'électeur ne perçoit que le 6 mai, ne voit rien au delà du 7. S'il voulait bien s'intéresser à la guerre des 3 revanches qui se déroule sous ses yeux il comprendrait mieux vers quel type de quinquennat il se dirigera en sortant de l'isoloir. Il lui faudra, auparavant, ne pas céder au charme des grandes revanches promises, s'il ne veut pas jouer au cocu du scrutin de mai.
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2007-05-01
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LA BELLE JOURNEE DU 22 AVRIL
# LA BELLE JOURNEE DU 22 AVRIL OUF ! Il était temps que le peuple reprenne le pouvoir en donnant à ses représentants un message clarifié. À force d'élections inutiles, ou détournées, beaucoup ont craint, dont j'étais, que la réaction populaire ne se traduise plus dans les urnes mais dans la rue, crainte qui poussait à traiter par la dérision des jeux politiques de plus en plus superficiels. Quel message clair le scrutin du 22 avril apporte-t-il : Le peuple français n'a pas perdu ni le goût de la démocratie, ni celui de la politique sérieuse, malgré 25 ans passés sous l'empire du système monarchique et cynique né de la cohabitation entre F. Mitterrand, J Chirac et leurs héritiers. Il a choisi, sans état d'âme, de construire son avenir en se détournant carrément de son passé et de l'adoration de ceux qui l'avaient si souvent trompé. Il a sélectionné, sans appel, les trois candidats, qu'il a mis sur le podium final, qui ont en commun, à la fois par courage et par conviction, le rejet du système dont ils ont été, dans leur démarche rénovatrice, à différents titres et à différents moments, les victimes agressées. Il a clairement pris position pour le système de démocratie représentative classique reposant sur deux partis de gouvernement, assorti d'un contrôle d'équilibre exercé par un centre qui les préserve des excès de pouvoir engendrés par des institutions à forts penchants monarchiques. Il a donné une prime à N. Sarkozy parce qu'il s'est présenté devant l'électeur avec un parti déjà constitué entièrement rénové et prêt à fonctionner dans ce système bi-partisan. Il a pénalisé S. Royal en lui faisant subir, par le transfert d'une partie de son électorat vers le centre, la persistance au sein de son propre parti des choix d'un passé idéologique qui a bloqué toute tentative de rénovation. Il a lavé l'affront fait à la démocratie le 21 avril 2002 lorsque le candidat héritier du passé honteux de la France a été mis sur le chemin du pouvoir suprême. Il a ridiculisé les candidats de la gauche groupusculaire montés en soufflés médiatiques par la campagne du premier tour. Il a fait disparaître le fameux pouvoir noniste dont l'électorat a fondu comme neige à ce beau soleil d'avril, en passant de 55 % en 2002 à 20 % tous groupuscules gauche et ultra gauche confondus avec l'extrême droite. Enfin il a renvoyé au placard les trois candidats de 2002, Chirac, Jospin, Le Pen, alliés objectifs en 2007 pour empêcher ou détruire les candidatures respectives de N. Sarkozy et de S. Royal, qui, à eux 2, ont fait nettement mieux que les 3 réunis. Décidément le 22 avril fut une belle journée ensoleillée et prometteuse. Certes le chemin qui conduit vers l'avenir sera cahoteux, mais il est toujours préférable de le prendre que de s'attarder sur l'autoroute qui ramène vers le passé. Place à ceux qui n'ont pas atteint l'âge légal de la retraite. Quels que soient les choix qu'ils feront de marcher sur la droite ou sur la gauche du chemin pour éviter les cailloux, ils peuvent l'emprunter avec espoir. C'est ce qu'attendent d'eux ceux, dont je suis, en les accompagnant soit d'un bord soit de l'autre.
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2007-06-01
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17 JUIN 2007 FINALE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE BÂTON DANS LES ROUES
# 17 juin 2007 Finale du championnat national de bâton dans les roues Quelle bourrasque souffle sur notre paysage politique à la suite de l'explosion, le 6 mai, du système Mitterrando - Chiraquien qui a corseté la France pendant 25 ans. Ce système du NI - NI, ni avancer ni reculer, dépenser toujours plus qu'on gagne, préférer les faux bons sentiments à la vraie bonne politique, jouer constamment au petit jeu du bâton dans les roues de tous les élus qui veulent gouverner, et, enfin paralyser la France, a été rejeté. Ouf ! La bataille a été rude entre ceux qui voulaient maintenir la France dans sa cage de plus en plus rouillée, dans un salon aux volets clos sur le monde réel, et ceux qui voulaient prendre l'air, qui ont gagné haut la main. Est-ce pour autant que le petit jeu du bâton dans les roues, qui a occupé l'essentiel de l'activité de nos deux précédents monarques est terminé. Pas encore, car ils avaient accumulé un énorme stock de bâtons, dont se servent, à tout va, pour leur grand baston interne, les dirigeants du parti vaincu. Ils ont sonné le cessez-le-feu, le temps des législatives de juin, pour mettre le plus possible de bâtons dans les roues des dirigeants que la France a choisis pour se remettre en route. Est-ce que la bourrasque qui les a balayés fera tourner la tête de leurs électeurs vers l'avenir en abandonnant le passé. Ce ne sera pas chose facile. Le mental de ces électeurs a été façonné par François Mitterrand qui avait compris que pour régner sur la France il fallait lui faire croire que son roi avait le monopole du cœur et qu'en plus il avait le monopole du gouvernement en disposant des troupes rassemblées dans le parti des serviteurs de l'État. C'est ainsi que lui, homme de droite, après 15 ans de désastres électoraux de la gauche, l'a reconstruite, en 1971, au congrès d'Épinay, où j'habitais, et où je découvris les éléphanteaux qui sont encore la aujourd'hui et, qui, pour retrouver leurs palais, ont repris le crédo mitterandien à leur compte. Une fois élu, François Mitterrand a rapidement perdu le monopole du cœur avec les nouveaux pauvres, la gauche caviar, et les années fric. Pour sauver le monopole du gouvernement il a préféré, en 1986, le partager moitiémoitié avec un homme de gauche égaré à droite, Jacques Chirac lequel à défaut de monopole du cœur, a eu celui de la compassion. Et la France dans tout cela ? Elle est sortie de ces 25 ans groggy et ruinée. Heureusement, elle a trouvé sur son chemin, début 2007, matière à retrouver confiance en se débarrassant de ce qui entravait sa marche et bouchait l'avenir de ses enfants. Il lui reste à franchir, en juin, l'épreuve du bâton dans les roues, préparée avec soin par les perdants de mai. Chacun connaît mon attachement à la Saintonge. J'assisterai à la finale du 17 juin en espérant que les 2 villes de mon pays, Saintes et St Jean, qui ont plus regardé, en mai, vers 1981 que vers 2010, ne viseront pas le titre de champion départemental du bâton dans les roues.
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2007-07-01
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LA FIN DE LA RÉPUBLIQUE MONARCHIQUE
# La fin de la République monarchique La mort de notre monarchie républicaine, pièce en 4 actes, s'est jouée, sous nos yeux, au cours de cet orageux printemps 2007. Le premier acte du 22 avril annonçait les 3 suivants. Il fut ainsi commenté dans l'Echo : *Il était temps que le peuple reprenne le pouvoir en donnant à ses représentants un message clarifié.* *À force d'élections inutiles, ou détournées, beaucoup ont craint, dont j'étais, que la réaction populaire ne se traduise plus dans les urnes mais dans la rue, crainte qui poussait à traiter par la dérision des jeux politiques de plus en plus superficiels.* *Le peuple français n'a pas perdu ni le goût de la démocratie, ni celui de la politique sérieuse, malgré 25 ans passés sous l'empire du système monarchique, cynique et menteur né de la cohabitation entre F. Mitterrand, J Chirac et leurs héritiers.* *Il a choisi, sans état d'âme, de construire son avenir en se détournant carrément de son passé et de l'adoration de ceux qui l'avaient si souvent trompé. Il a clairement pris position pour le système de démocratie représentative classique reposant sur deux partis de gouvernement, assorti d'un contrôle d'équilibre qui les préserve des excès de pouvoir engendrés par des institutions à forts penchants monarchiques.* L'acte 2, joué le 6 mai, a vu le peuple choisir comme chef, clairement et sans réserves, celui qui lui semblait le plus apte à gouverner le pays, sans la pratique du règne personnel stérile et clanique dont il s'était lui-même démarqué. L'acte 3, joué le 10 juin, lui a accordé les moyens de gouverner par une assemblée de députés qui feraient les lois dans le sens de ses projets , en contrôlant son travail. L'acte 4, joué le 17 juin, a repris le thème central de la pièce, vite perdu de vue, celui du rejet des pratiques monarchiques. L'ambiance dans les loges des acteurs, pendant la soirée du 10 juin, a suscité quelques inquiétudes. L'annonce d'une vague bleue qui détruirait le granit rose, le nouvel impôt sorti de dessous le trône, ont entraîné une sévère mise au point du peuple sur ce qu'il attend de ses dirigeants. Pour tirer les bonnes conclusions il faut revenir à l'essentiel. Notre cinquième République est structurellement guerrière. Elle fut inventée par un chef de guerre, le général de Gaulle. Elle est née en pleine 3^ème^ guerre mondiale, la froide. Elle est la fille de la guerre civile engendrée par celle d'Algérie. Cette république guerrière, dont le dernier défenseur fut J.P. Chevénement, blackboulé en 2002 tout seul, puis en 2007 après sa renaissance dans le sein de S. Royal, a été détournée pendant 25 ans, 1981-2006, au profit de deux rois qui ont régné grâce au développement durable de leurs mensonges. Depuis 5 ans les français ont dit et répété brutalement qu'ils en avaient assez. En 2002 ils ont tué le fils du premier roi, L. Jospin, en 2005 ils ont ridiculisé le second roi en démolissant son référendum, en 2007 ils viennent de tuer son fils A. Juppé. La vraie vague n'est ni bleue ni rose, elle est écumante comme la colère. Elle n'a aucune base idéologique. La carte politique de l'hexagone du 17 juin n'a pas créé une République socialiste de la France de l'ouest, comme naguère celle de l'Allemagne de l'est. Avec, en prime, Paris coupé entre l'est et l'ouest comme le Berlin des années noires. Arrêtons de fantasmer. La réalité, n'en déplaise à F. Bayrou, le Cassandre béarnais, est plus évidente. Le système politique français est devenu classiquement bi-partite équilibré. Les extrêmes n'y exercent plus leurs nuisances. Nos élus, gouvernants et opposants, les corps intermédiaires, les fameux « partenaires sociaux » sont face à un choix clair. Soit ils entretiennent la république guerrière dans l'affrontement. Celui qui dénie la loi de la démocratie en ignorant le débat et la pédagogie préalables à la mise en œuvre de leurs décisions. Ou à l'opposé, l'affrontement qui rejette la loi de la majorité en diabolisant tout ce qu'elle propose. Soit les uns et les autres prennent conscience de leurs devoirs à l'égard de la nation et de son peuple et font fonctionner une République apaisée qui a rejeté les pratiques de la république guerrière, celle des rois qui ont utilisé l'Etat dont ils ont avaient la charge en nuisant au Pays. La conscience en a été prise. Un mot pour terminer. J'ai évoqué la cruauté de la vie politique. Je vis celle du monde de l'économie. C'est pourquoi j'ai évité d'en vivre deux à la fois. Parmi les victimes de la réaction de colère du 17 juin figure mon ami et partenaire de la page 2 de l'Echo, Xavier de Roux. Je partage sa déception. La Saintonge, à laquelle je suis attaché comme chacun le sait, lui a signifié son congé. Cette séparation n'affectera pas les sentiments que je leur porte à l'un et à l'autre, en souhaitant qu'ils vivent, dorénavant, leurs bonheurs séparément, comme l'a dit tout récemment la divorcée la plus célèbre de ce printemps.
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2007-08-01
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COMBIEN ÇA COÛTE ? COMBIEN ÇA VAUT ?
# Combien ça coûte ? Combien ça vaut ? Ces deux questions reviennent à longueur de journée dans nos réflexions personnelles. Et voilà que deux grands choix politiques sont mis en débat, celui de la valeur et du coût du travail, comme de ceux de la santé. La première valeur qui vient à l'esprit en matière de travail c'est évidemment celle de sa rémunération. Son coût, qui est en définitive supporté par le consommateur, ou le contribuable, concerne sa poche, alors que sa valeur concerne la notre. Pourtant la notion de coût du travail et est en train de prendre le pas sur celle de la valeur de sa rémunération. Ce n'est pas facile à comprendre dans ce pays de culture administrative. On ne voit pas pourquoi la rémunération des fonctionnaires de Shanghai ou de Calcutta, pourrait servir de référence à celle de nos fonctionnaires. C'est vrai. Par contre le coût du salaire des ouvriers et des employés de tous les pays émergents, tel qu'il apparaît dans le prix de leurs produits et services, sert de comparaison à la valeur de rémunération de nos ouvriers et de nos employés. C'est ainsi, y compris en Europe. Conséquence, si l'on veut conserver la valeur de la rémunération de notre travail il faut impérativement en réduire le coût en faisant disparaître toutes les charges qui pèsent sur le salaire, sans lien direct avec le coût de production. Le faux débat, politicien jusqu'à la caricature, sur la TVA sociale, fermé avant d'être ouvert, qui a coûté leur place à quelques dizaines de députés n'est pas à l'honneur de nos institutions représentatives. On a cassé le thermomètre, et jeté le médecin dehors. Ce n'est pas comme ça qu'on guérira la maladie qui ronge la valeur de nos rémunérations par le coût trop élevé de notre travail du fait l'excès des taxes qui le surchargent. Pour la santé, autre bien, aussi essentiel que le travail, le problème doit être vu à l'envers. On le sait le coût de la protection que nous apporte notre système de santé n'est plus supportable. Aucun budget n'arrivera à le financer, pas plus qu'aucune décision politique n'arrivera à priver ceux qui bénéficient de cette protection de sa valeur sociale essentielle. Comment régler ce problème apparemment insoluble ? En développant la valeur de la prévention individuelle des risques de la santé qui permettrait de réduire le coût de la protection collective accordée. C'est un chantier immense qui mettra les phénomènes de santé au cœur de la vie publique pour une ou deux générations. Remplacer l'insouciance collective de la consommation liée à la certitude de la protection par la préoccupation individuelle liée à la prévention des risques demandera du temps. Inévitablement les milieux éducatifs et scolaires, économiques, financiers, associatifs, bien au-delà des milieux médicaux, seront sollicités pour développer la valeur de la prévention partout où le coût de la protection ne pourra plus être assumé par la collectivité. C'est pourquoi chacun doit prendre conscience qu'il serait dramatique d'endormir le pays dans un double rêve. Celui du maintien de la valeur des rémunérations du travail, avec le même niveau de taxes, en même temps que celui du coût de la protection collective des risques de la santé, sans efforts individuels de prévention. Notre pays semble aimer ce double mensonge. Il marche en somnambule entre deux précipices. La difficulté est de savoir comment le réveiller.
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2007-09-01
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DOPE, DOPE, DOPE
# Dope, dope, dope Il y a 50 ans, à la grande époque des radio - crohets, la réclame, qui n\'était pas encore de la pub, vantait les shampooings DOP. Des animateurs sautillants, micro en main, faisaient reprendre le refrain DOP, DOP, DOP à la foule entassée devant les podiums, ville après ville. Cet été, comme les précédents, les «Forçats de la route » du tour de France, avec leurs maillots jaunes, étape après étape, ont sautillé de joie sur les podiums, le micro d\'une main, la seringue de l\'autre en chantant sous cape, Dope, Dope, Dope, devant des foules toujours aussi nombreuses pour les applaudir malgré quelques rabats - joie qui tordaient le nez. Il y a deux ans j\'ai préfacé un ouvrage collectif « l\'Avenir du sportif d'élite » rédigé par des sportifs, des médecins et des spécialistes des différentes formes de dopage. Il y était expliqué que les sports de compétition, transformés en spectacles planétaires par les télévisions et les marques dont la publicité finance leurs émissions, allaient se transformer en un gigantesque marché mondial qui exigerait l\'intervention des financiers comme dans tout secteur économique important. Concrètement, ces fonds, asiatiques, américains ou européens, d'une durée de vie de 5-7 ans, renouvelable, identiques à ceux déjà en place dans le monde entier, financeraient les débuts des individus capables des plus hautes performances, porteurs d\'images médiatiques mondiales les plus longtemps durables. Après quoi ils récupéreraient, bien au delà, leur mise initiale. Leurs cycles d'investissement seraient en phase avec les différentes périodes de la vie « productive » d'un sportif d'élite entre 12 et 40 ans. La période de « révélation » entre 12 et 18 ans (voire plus tôt comme vient de le faire le club de foot le plus riche du monde, en embauchant un jeune de ...... 9 ans), pendant laquelle les vedettes en herbe, mises à l'épreuve d'une dure sélection, doivent produire les performances, qui permettront de vérifier la pertinence de l\'investissement réalisé sur leurs capacités futures par le premier fond. La période de « confirmation » entre 18 et 24 ans, qui correspond à celle de la « maturité » du premier fonds d\'investissement relayé par le second, au cours duquel la vedette vise le statut d\'idole médiatique et doit commencer à produire le retour d\'argent attendu, le plus souvent grâce à ses transferts vers un autre club ou une autre écurie. La période de « médiatisation » entre 24 et 32 ans, qui correspond à l'arrivée du 3^ème^ fonds qui aura « acheté » de plus en plus cher et qui devra doubler, voire tripler, l'impact médiatique du sportif qui deviendra l'icône des grandes marques prêtes à payer elles mêmes de plus en plus cher pour figurer en sa compagnie dans les spots télé, ou les affichages urbains. La vedette médiatisée, va devoir exploiter son statut à plein et produire son rendement maximum à condition bien évidemment d\'avoir été placée dans des clubs vedettes. C\'est ce qui vient d'arriver à notre aquatique championne, aspirée par un club italien, comme nos footballeurs le sont par des clubs étrangers plus cotés que les nôtres. À partir de 30 - 31 ans, il faut poursuivre de l\'exploitation de l\'image de l'idole médiatique en la mariant avait une autre star médiatique, professionnelle de la beauté et des magazines du glamour. Les exemples se multiplient de l\'usage de cette pratique. L\'association des deux images va ainsi prolonger de six ou sept ans le rendement que la seule performance que la vedette sportive ne peut plus garantir, soit en raison de son âge, soit en raison du renouvellement imposé par le jeunisme ambiant. Enfin, pour prolonger le retour attendu par les fonds et par les marques, il faut étendre la période de vedettariat le plus longtemps possible , en mariant le couple sport - glamour, avant qu'il se défasse, avec le business des bonnes oeuvres qui fait fureur en nos temps de compassion mondialisée. Cet ensemble d'opérations de médiatisations successives relégueront, inévitablement, les moyens utilisés pour réussir la performance du sportif derrière la valeur d'attraction de sa performance spectacle sur les téléspectateurs. Voilà pourquoi, face à de telles exigences de performance et de rendement, toutes les formes de dopages seront dorénavant le moteur du spectacle sportif de compétition comme l'est le turbo pour les voitures engagées dans le sport automobile de compétition. Nier cette réalité rassure les naïfs. Nous n\'avons pas fini, à l\'approche des JO pékinois de 2008, de découvrir l\'étendue des dégâts. Espérons simplement que l\'encadrement qui existe en France, du sport en général, et des sportifs en particulier, nous mettra à l\'abri de ces dérives, en respectant l\'esprit de Coubertin, et..... en ratant quelques médailles. Je n'en dis pas plus. Ce que contient l\'ouvrage évoqué, paru en 2005, apporte beaucoup d\'autres informations que les grands sportifs sollicités ont refusé de commenter. La vérité n\'est pas toujours bonne à dire. DOPE, DOPE, DOPE .......CHUT, CHUT, CHUT.
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2007-10-01
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LA BELGIQUE, COMBIEN DES DIVISIONS ?
# La Belgique, combien des divisions ? Il ne faut jamais (trop) rire du malheur ou de la faiblesse des autres. STALINE en a fait l'expérience en se moquant du pape : « le Vatican combien de divisions ? Il avait bien tort. C'est un pape polonais, sans armées ni divisions blindées, qui a soufflé sur l'empire soviétique, et l'a fait s'effondrer, comme un château de cartes, en 1991. Nous rions souvent de nos voisins et amis belges, en oubliant qu'ils côtoient le malheur qui ferait éclater leur pays, avec des dégâts collatéraux auxquels nous ne pourrions échapper. C'est pourquoi nous sommes les plus mal placés pour leur donner des leçons ironiques. Je fréquente la Belgique depuis 30 ans. J'y ai de très nombreux amis. J'ai appris d'eux la prudence qui inspire les réflexions qui nous concernent plus qu'on ne pense. Il est vrai que les Belges, qui vivent dans un pays de création récente, pratiquent les deux langues de leur histoire antérieure. On en déduit qu'ils sont profondément divisés. Ils nous répondent qu'ils le sont beaucoup moins que nous, qui n'en parlons qu'une , mais qui étalons à longueur de journée d'irréductibles divisions qui bloquent notre pays. Ce n'est pas faux. Il est vrai que les Belges n'ont plus de gouvernement depuis trois mois, alors que, en même temps, nous les Français, sommes hyper-gouvernés comme nous ne l'avons jamais été. Il suffit d'arriver à la gare de Bruxelles pour vérifier que l'absence de gouvernement n'empêche pas le pays de fonctionner normalement .Il n'est pas sûr que notre hyper gouvernement nous garantisse le fonctionnement paisible et continu des monuments de notre génie politique, nos services publics. Nous ferions mieux de ne pas trop nous moquer. Il est vrai que l'État belge, comparé à notre Etat devenu obèse et omnipotent, est rachitique et muet. Cette discrétion ne l'empêche pas de remplir sa mission, ni mieux ni plus mal que le notre. . Il suffit d'écouter nos récriminations permanentes sur son mauvais fonctionnement pour douter du rapport qualité/prix de ses prestations. Ne donnons pas de leçons. . Il est vrai que les Belges ont des institutions et des administrations originales découpées en trois pour satisfaire les Flamands, les wallons et les bruxellois. Il n'est pas facile d'expliquer aux pilotes internationaux qui posent leurs avions à l'aéroport de Bruxelles qu'il faut respecter trois normes de bruit différentes. C'est ingérable, mais il suffit que les normes existent pour que les trois communautés soient contentes. C'est essentiel pour les Belges qui s'étonnent que nous fabriquions des lois d'une parfaite logique qui mécontentent tout le monde. On rigole du système scolaire belge compliqué par leurs problèmes linguistiques. Alors pourquoi les étudiants français font ils la queue devant leurs écoles pour échapper au marasme des nôtres ? Parce qu'elles apparaissent comme des usines de production de masse d'illettrés. Ce qui est démontré par les résultats qu'on ne veut même pas regarder. Une remarque pour terminer. Quand on parle de Paris, place des sablons à Bruxelles ou place de Brouckère à Brussel, on pense à la ville du luxe et du bien vivre. Quand on parle de Bruxelles, place Vendôme ou rue de Bercy à Paris, on pense aux directives européennes, qu'on est bien obligé d'appliquer après avoir râlé. Où est le pouvoir, une fois ? Si nous voulions tenir compte de ces réalités, nous comprendrions mieux où se situent la paille et la poutre dans nos productions nationales respectives.
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2007-11-01
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DESSOUS DE TABLES ET DESSOUS DE MÊLÉE
# Dessous de tables et dessous de mêlée ## De l'usage rénové des dessous-de-table La vie du dessous des tables a toujours été favorable à ceux qui cherchaient un terrain discret pour les manœuvres que le dessus de la table devait ignorer. Il est vrai que nos sociétés dans lesquelles le politiquement correct à remplacé le religieusement recommandé, poussent à la recherche d'un espace de liberté. En acceptant qu'il soit confiné entre les plis tombants d'une nappe aussi blanche que peuvent être roses, noirs ou argentés les desseins de ceux qui s'y cachent. ## De la fluidité du dialogue démocratique Par ces temps d'une ouverture qui rime avec aventure, le dialogue démocratique avec la femme ou le mari de la maison d'en face s'inspire des délicates approches propres au dialogue sentimental. Le frottement furtif, le petit câlin passager sont confiés aux intermédiaires qui font profession de courtier en ouverture. Opérant en général au-dessus du plateau d'une bonne table gastronomique ils savent faire passer les principaux messages par le dessous de la nappe. A tout prendre ils servent mieux la démocratie que les courtiers en blanchissage de l'argent des partis politiques qui régnaient il y a 25 ans. ## De la fluidité de la vie politique Passons du rose au noir, en rappelant que le complot, un des trois éléments de tout pouvoir, est habitué aux dessous de la table, la où l'on plante les couteaux. Jusqu'à des temps récents, le complot, comme le champignon avait besoin de noirceur pour se développer. Après quoi, mijoté dans une sauteuse, comme la girolle, il se transformait en amanite, améliorant, par l'assassinat, la fluidité de la vie politique. Cette pratique archaïque n'a pas résisté à la médiatisation. La table partagée avec le présentateur (trice) du 20 h suffit. On y dit ses réserves mesurées sur l'action de son successeur. Plus besoin de passer sous la table pour le fusiller sévèrement. L'assassinat est perpétré, grâce au poison de la rumeur rapportée, OFF, évidemment sous le sceau d'un secret qui sera dévoilé, par la presse, à la vitesse de la lumière, comme il faut pour tuer, au bon endroit, au bon moment. ## La fluidité de la vie sociale On vient de le découvrir, la fluidité de la vie sociale est assurée par l'argent de la métallurgie sans qu'on sache exactement qui aurait été atteint par ces fluides lourdement argentés. Attendons-nous à ce que ce fluide caché soit glacial. Les braves curés qui fluidifient la vie sociale de leur paroisse avec les quelques pièces jaunes qui tombent dans la corbeille après avoir échappé à Sainte Bernadette, doivent implorer le seigneur en pensant à ces millions d'euros qui ont échappé à la vue du notaire pour atterrir dans des mains qui ne trempent pas souvent dans l'eau bénite. Quant au donateur de la métallurgie qui demande qu'on lui dise ce qu'on a fait de son argent, la réponse s'impose. Le bon Dieu est tellement préoccupé par la fluidité du dialogue social qu'il ne manquera pas de rendre l'argent, un jour. ## Entendu du dessous de la mêlée Où est la clef de la porte, pas celle Bernard, celle du mur des lignes arrières de ces cochons de rosbifs ? Au bout de 80 minutes personne ne l'avait trouvé, l'affaire que 86 % des français, sauf moi, croyaient faite était ratée. Comment se fait il que la même équipe qui a joué rugby panache pour battre les meilleurs 8 jours avant, s'est mise à jouer rugby ganache pour se faire battre ? Comme on ne peut pas accabler les joueurs qui se sont quand même défoncés, où chercher l'explication ? A un tel niveau de compétition, les joueurs font corps avec leur pays et son comportement intime. La France adore le rêve au point de nier la réalité. Le 15 français n'a pas voulu voir la supériorité des All blacks, il a rêvé de gagner, il l'a fait. Avec les anglais il n'y avait plus de place pour le rêve. Nous avons tellement couché ensemble que l'attrait de la performance a disparu. On connaît l'histoire de ce bon britannique qui n'arrivait pas à susciter la moindre réaction de la part de son épouse et qui lui a dit « pense au moins à l'Angleterre ». Le samedi noir, les anglais ont pensé plus fort à l'Angleterre que nous à la France. Nous ne l'avons pas trahie, nous nous sommes punis tout seuls.
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2007-12-01
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LA FRANCE REBELLE ET LE KHMER ROSE
# La France rebelle et le Khmer rose *« Décidemment, nos ministres font un vrai métier de chien.* *Ils sont confrontés, chaque jour, à une opinion publique qui leur préfère les saltimbanques prétentieux ou les gauchistes infantiles. Façonnée par les médias, cette opinion, qui a toujours aimé guignol, fabrique l'image d'une France rebelle, qui n'a pas grand-chose à voir avec la réalité. Image fausse, car elle est construite sur les mirages d'un monde disparu.* *Alors que la guerre froide est terminée depuis l'effondrement soviétique, et que le communisme a été abandonné partout, nous restons le seul pays qui entretient une intelligentsia marxiste qui génère un électorat révolutionnaire type Ché Guévara. Avec un réservoir d'agitateurs anti-tout* *La tornade électorale du printemps ayant déblayé le terrain le nouveau pouvoir devrait nous guérir de cette maladie en s'attaquant aux réalités. C'est notre dernière chance. »* Voila ce que le lecteur a trouvé dans l'Echo il y a juste 5 ans (déc 2002). Qu'est ce qui a changé depuis, RIEN, sauf que l'opinion publique commence à se lasser des peoples et des gauchistes irresponsables. Des chercheurs curieux - ceux qui trouvent, pas ceux qui cherchent sans jamais rien trouverattribuent cette situation à une plante importée du Cambodge qui s'est répandue dans notre hexagone : le Khmer rose. A la différence de l'espèce asiatique, le Khmer rouge, massivement mortelle, l'espèce rose française n'a que deux effets, le paralysant et l'hallucinatoire. Poursuivant leurs recherches ils ont découvert que la plante à effet paralysant se développait naturellement entre les voies ferrées -- chemins de fer et métrocomme dans les campus des universités. Le plus souvent, comme celle à effet hallucinatoire, elle prend la forme de groupuscules cachés au milieu des autres plantes, ce qui rend leur éradication quasi impossible sans recours aux pesticides interdits. Il est facile, selon ces chercheurs, de décrire les manifestations hallucinatoires générées par cette plante parasite. Elles apparaissent dans des rassemblements baptisés assemblées générales. Elles comportent toujours le hurlement de 2 mots « tous ensemble » répétés jusqu'à épuisement. La plante était déjà connue au Cambodge lorsque le Général De Gaulle y fit, en 1966, son célèbre discours de Phnom Penh. Certains prétendent qu'elle a été introduite en France au retour de ce voyage. On en a connu les premières manifestations paralysantes et hallucinatoires au printemps de 1968. On les subit, chaque année, au printemps et à l'automne. Elles disparaissent avec le début des congés scolaires d'été et d'hiver. En Asie, la plante a muté en 1976, date d'apparition du Khmer rouge. Cette mutation a entraîné les ravages bien connus dans la population locale. Les chercheurs travaillent d'arrache pied pour déterminer les risques d'une mutation dramatique du modèle développé en France.
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2008-01-01
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LA TENTE, LE COFFRE-FORT ET LA PRISON
# La tente, le coffre-fort et la prison La tente, le coffre-fort et la prison ont été inventées pour répondre aux besoins d'abris que les humains manifestent depuis qu'ils sont sur terre. En nos temps dits de rupture, il est intéressant d'en décrire les effets sur ces trois types d'abris. ## La tente Depuis l'hiver dernier, on a vu fleurir les petites tentes rouges plantées aux endroits des villes accessibles à la télé et aux vedettes qui sont toujours de service devant les caméras. Il s'agissait d'abriter les pauvres malheureux sans-logis. Le gouvernement boudait. Le rouge, de la toile et de la bouteille, donnaient de la chaleur à la fraternité euro africaine. En cette fin d'année une grande tente verte est plantée dans les jardins de l'annexe du palais de l'Élysée. Elle abrite le richissime et capricieux guide libyen. La télé suit, jusques dans les palaces où règne la chaleur et le multicolore de la fraternité euro africaine. Les vedettes de service et une partie du gouvernement boudent. C'est la rupture, mais elle rapporte 10 milliards de dollars. ## Le coffre-fort Tout le monde sait que la Suisse est le coffre-fort du monde. L'année dernière, la France, à grands renforts de trompettes, y a mis à l'abri fiscal, l'une de ses plus grandes valeurs, Johnny Hallyday. Patatras, cette année on apprend qu'un des fleurons de la banque Suisse, qui tient les clés du coffre-fort, est au bord de la cessation des paiements, habituellement réservée aux boutiquiers imprudents. Les trompettes sont muettes quand l'État de Singapour, dans sa grande charité, vient renflouer le coffre. Les crédits empoisonnés venus des Etats-Unis, comme le phylloxéra, qui, jadis détruisit nos vignes, avaient mangé les valeurs qu'il abritait. C'est une nouvelle rupture qui rapporte 7 milliards de dollars. ## La prison L'année dernière on dénonçait, à juste titre, l'état déplorable d'une partie de nos prisons construites avant la dernière guerre. On débattait de la sécurité et de l'insécurité sur le thème du remplissage catastrophique de toutes les prisons y compris les récentes. Aujourd'hui, on apprend que la prison d'Avignon vient être vendue pour être transformée en palace pour riches touristes, peut-être venus de Libye ou de Singapour. Le débat public n'y porte aucun intérêt. C'est dommage. En réfléchissant bien, cette rupture pourrait rapporter gros, comme les précédentes. Il suffirait de vendre toutes nos vieilles prisons pour les transformer en palaces ou en centres de loisirs pour les riches visiteurs qui viendraient admirer notre beau pays. Ils seraient ébahis devant l'action novatrice qui conduirait à remplacer des pauvres par des riches, but recherché et jamais atteint dans la lutte des classes chère au petit père Staline. Il resterait à utiliser tout l'argent produit par ces ventes pour construire de belles prisons dans nos campagnes dépeuplées. *Comme dirait notre inusable ex Ministre de la culture.* *Ça aurait de la gueule* Bonne et heureuse année à l'Echo et à tous ses lecteurs.
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2008-02-01
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ELECTIONS MUNICIPALES, MODE D'EMPLOI
# Elections municipales, mode d'emploi Pour la dixième fois, je vais voter à une élection municipale. Un bail citoyen de cette durée est à la fois banal et répandu. Ce qui l'est moins, est que j'ai vécu ces dix scrutins dans sept communes, très différentes, au gré des endroits où j'ai habité. Cela m'a donné une certaine vision des types de municipalités, de la nature des conseils municipaux, et des comportements des populations qui les élisent. Au cours de ces dix élections, une fois passée la prochaine, j'aurais voté trois fois dans deux communes riches, quatre fois dans trois communes aisées, et trois fois dans deux communes pauvres, qui se sont appauvries sous mes yeux. Je ne m'attarderai pas sur les communes riches. On y connaît à l'avance le résultat des élections. L'orientation que donne la population à ses élus est à forte majorité conservatrice. Avec une bonne pincée de progressistes verbaux, recrutés parmi ceux qui détestent les riches autant qu'ils aiment le caviar. La façade maritime de notre Saintonge en a sa part. Je n'insiste pas Les trois communautés aisées, au sein desquels j'ai habité, et voté quatre fois, sont urbaines, sub-urbaines ou carrément rurales. Elles ont la même particularité. Leur aisance vient de la richesse créée par les entreprises qui y sont installées, qui vendent leur production de biens et de services bien loin de leurs bases. Ces communes, comme leurs élus, respectent l'entreprise créatrice de richesse et de dynamisme local de toutes sortes. Elles ne rejettent pas, par idéologie, « l'infâme exploiteur du travailleur ». Employés, producteurs, et inactifs s'y côtoient utilement. À la différence des communes riches, leurs élus ne sont jamais désignés d'avance au sein d'un même courant de pensée. L'alternance y est fréquente, sans querelles sectaires, malgré quelque vivacité dans les débats. C'est ainsi que leurs municipalités entretiennent une aisance qui fait le charme de notre République charentaise. Les deux communautés qui continuent à s'appauvrir, dans lesquelles j'ai vécu trois scrutins, ont une caractéristique. Leurs élus n'aiment pas les riches, encore moins les entreprises, encore, encore moins quiconque prétend les aider sans avoir pris d'abord sa carte du parti. Après avoir laminé le « Parti des travailleurs » le communiste, au profit de celui des employés, le socialiste, ils ne conçoivent les revenus de la population que provenant de la redistribution des impôts ou des prélèvements sociaux. Certes, ils cajolent le petit commerce, qui fait 70 h dans la semaine, pour mieux servir ceux qui n'en font que 35. Petit à petit, ces communes se renferment sur elles-mêmes, ce qui est leur droit. Leurs élus s'y incrustent en accumulant les mandats. Sans s'en rendre compte, elles deviennent des cités sensibles lorsqu'elles sont banlieues de grandes villes. Dans les provinces, plus équilibrées, elles deviennent cités dortoirs de leurs voisines plus aisées, en attendant de devenir les futures cités sensibles semi rurales. En évoquant mes expériences, je pense à ceux qui croiraient retrouver leur commune dans cette catégorie. Le mode d'emploi qui leur est offert est simple à appliquer. Il leur faut inverser les manettes, s'ils veulent stopper la machine à appauvrir.
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2008-03-01
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POUVOIR D'ACHAT. DEVOIR DE VENDRE
# Pouvoir d'achat. Devoir de vendre L'horizon de la France s'est brusquement rem*bruni car la* revendication sur le pouvoir d'achat risque de tourner au conflit social majeur. Pourquoi et comment ? Dans le pouvoir d'achat comme dans le cholestérol, il y a le bon et le mauvais, même si tout argent est toujours bon à prendre, quand l'occasion se présente. Pendant des décennies, nous nous sommes habitués à obtenir ce pouvoir d'achat d'un État qui a triplé sa dette en 25 ans à force de crédits souscrits pour distribuer l'argent qu'il n'avait pas. En accumulant toutes ces dettes on a fait ce que font ceux qui fabriquent du mauvais cholestérol, et prennent le risque de l'infarctus. Ce n'est pas nouveau. Voir dans l'Echo de mai 2004 « le plan Vigie faillite ». ## Pourquoi cette comparaison ? D'abord, parce qu'il n'y a qu'un seul moyen de fabriquer du vrai pouvoir d'achat : Pour l'Etat, distribuer l'argent d'un budget en équilibre. Pour les entreprises, vendre suffisamment aux étrangers pour pouvoir à la fois, investir, payer le personnel correctement, payer ses impôts et verser des dividendes à l'actionnaire. Tout le reste n'est que fariboles et mensonges. Ensuite parce que nous avons pris l'habitude de soigner le faux pouvoir d'achat que nous fabriquions à grand coup d'inflation et de dévaluations. Ce bon vieux temps des cigales est révolu. L'Euro, inventé par les fourmis, nous prive de nos médicaments favoris. Il nous met dans une situation de sevrage qui risque de créer quelques crises d'hyper tension. Enfin parce que grâce à l'invention de la RTT, le traitement des salaires a été subordonné à celui des loisirs, ce qui nous a empêchés de prendre conscience de la conséquence du mariage entre l'Euro et la RTT, la mort du faux pouvoir d'achat. Le réveil va être pénible. ## A nouveau pourquoi ? Le premier employeur de France, l'Etat, a vidé ses caisses. C'est un fait que l'Etat cigale refuse de jouer à la fourmi. Sa dette est telle que les intérêts mangent le plus gros morceau de nos impôts. L'Etat voudrait bien continuer à chanter cigale, mais la bise qui souffle de Bruxelles, va finir par lui couper le sifflet. Adieu le pouvoir d'achat, aussi justifié et attendu qu'il soit. Quant à l'économie qui produit les richesses, elle bute sur trois obstacles incontournables. Elle va chercher les capitaux dont elle a besoin à l'étranger puisque la dette de l'Etat absorbe une grande part de ce qui serait disponible chez nous. Cette dépendance nous affaiblit. Si elle fournit du travail aux français, elle n'obtient d'eux que 617 heures travaillées par an et par habitant, moins 20% en 25 ans, loin derrière l'Europe des 15 (718 h) et les Etats-Unis (865 h). Cette contrainte aggrave notre langueur. Notre économie n'arrive plus à conserver ses clients, en raison des charges qui pèsent sur ses prix de production. Résultat, on vit à la fois les délocalisations de survie de certaines entreprises, un énorme déficit commercial, et la perte du quart de notre part sur les marchés mondiaux en 15 ans ! Le candidat Sarkozy a été bien imprudent de se dire le Président du pouvoir d'achat avec un tel passif qui interdit tout redressement rapide. Ses successeurs, quelle que soit leur couleur politique ou les convulsions qui les auront amenés au pouvoir, ne feront pas mieux. Grâce à une bonne pédagogie le Français moyen pourrait le comprendre, à condition d'arrêter de lui mettre sous le nez les signes ostentatoires du fric qu'il méprise, à raison. Ce n'est pas le moment. Quant au manifestant moyen ce sera une autre affaire, même si, par rejet d'une réalité qui finira par s'imposer, son incompréhension aggrave la ruine du Français moyen, et la sienne avec. L'affaire est très sérieuse. A la prochaine grosse manifestation, nous ferons une poussée de mauvais cholestérol qui pourrait bien déclencher l'infarctus. Il sera fatal pour les plus faibles et les plus précaires d'entre nous. Pour leur éviter ce mauvais sort, arrêtons de rêver, et respectons les règles de l'économie que le monde entier pratique.
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2008-03-01
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SAINT JEAN D'ANGÉLY, MON CHER ET VIEUX PAYS
# Saint Jean d'Angély, mon cher et vieux pays En écrivant le papier de la page 2, j'ai pensé ajouter *mon pauvre pays*. A la réflexion ce serait injuste, car il y a parmi les Angériens des gens courageux qui pourront éviter ce qui menace les communautés précarisées en danger. St Jean est mon pays, j'y suis né et j'y reviendrai pour l'éternité. Je l'ai quitté deux fois pour la même raison. En 1955, quand j'ai compris que l'ambition économique ne pourrait pas s'épanouir dans une commune qui confondait son petit commerce local avec une économie dynamique. L'économie a disparu avec les entreprises qui vendaient leur production en dehors de l'arrondissement. Pour comprendre ce qui s'est passé, il suffit de regarder dans quel état de décrépitude se trouve l'Eden, l'ancien cinéma. Le bâtiment porte en lui le déclin de St Jean depuis l'apogée des années 50. En 1995, j'ai espéré ouvrir une nouvelle page économique. Hélas, les jeux locaux portaient plus vers la guerre des boutons politicienne. Quand on aime la responsabilité et le résultat, on n'a pas sa place dans cette cour de récréation. A nouveau 13 ans ont passé, pendant lesquels la France a créé autant de richesse que de précarité, pour les individus, comme pour les villes moyennes qui ont négligé l'économie, pour ne plus vivre que de l'argent venant des caisses de plus en plus vides de l'Etat. Le point de non retour sera atteint le 16 mars. Soit les Angériens reconduisent à leur tète une équipe dont le signe zodiacal est l'administration et l'ascendant le loisir, auquel cas mes descendants qui visiteront la terre de leurs ancêtres traverseront un pays moribond. Soit les Angériens mettent à leur tète une équipe de signe zodiacal économie avec l'ascendant social qui découle des richesses créées, pas seulement de l'impôt collecté, et le visage de mon pays retrouvera le sourire de la réussite.
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2008-04-01
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MUNICIPALES 2008, LE PIRE ET LE MEILLEUR
# Municipales 2008, le pire et le meilleur Le pire, à la télé dimanche soir. Elle nous ressort la politique spectacle, la plus éculée, modèle catch bidon, du temps de Claude Darget, de Roger Couderc et de l\'écran noir et blanc. Des politiciens empâtés et ridés par 30 ans de grimaces, sont venus jouer à l\'Ange blanc qui terrasse le bourreau de Béthune sur son perron de l\'Élysée. Grotesque. Le pire, encore, dans le programme politique affiché qui se limite à empêcher les gouvernants élus de mettre leurs promesses en œuvre, pour mieux leur reprocher de ne pas l'avoir fait. Débile. Il ne faut pas s\'étonner de la disparition de 8 millions d\'électeurs en 10 mois, pire des sanctions pour un système politique dont les vedettes n\'arrêtent pas de jouer et de rejouer à l\'élection présidentielle, devant les caméras. Heureusement il y a le meilleur si on veut bien regarder les vraies révolutions engagées par ce scrutin municipal. D\'abord dans la fonction suprême de la présidence de la République. Les municipales de 2008 ont fait office de conseil de classe pour le nouvel élève président, dans sa première année scolaire. L\'orientation est claire, sévère et juste. Les français exigent que le président soit à l\'image des institutions qu\'ils ont choisies, pas l\'inverse. Bien comprise et bien appliquée cette orientation apportera le meilleur, en recadrant une fonction apparue trop monarchique du fait des deux précédents présidents. Ensuite dans la fonction essentielle du parlement. On a trop vite oublié que nous avions élu des députés il y a 10 mois pour faire les Lois. Ce scrutin de mars peut marquer la fin des « godillots » auxquels les deux monarques précédents ont imposé leurs propres lois, sauf quand l'électeur les a obligés à une cohabitation néfaste. Si les parlementaires veulent bien le comprendre ils nous éviteront le drame de voir le peuple et la rue arbitrer entre deux pouvoirs opposés, le central qui gère la France, le local qui gère les français confrontés aux temps difficiles nés des multiples désordres mondiaux. Bien comprise cette évolution peut apporter le meilleur dans le fonctionnement de nos institutions remises d'aplomb. Enfin dans la fonction opérationnelle des 36 000 communes qui constituent la base originale de notre système républicain. Les français, qui sont plus lucides que les vedettes de la politique spectacle, ont compris que le temps va se gâter pendant les six ans que vivront les nouveaux maires jusqu'au centenaire de la sinistre année 1914. Ils savent qu'il faudra revenir aux solidarités naturelles entre citoyens, dans les couples, dans les familles, au travail, à la ville et à la campagne. Ils ont compris que ces solidarités ont été oubliées dans la bureaucratie sociale qui les a remplacées, par idéologie ou par clientélisme. Ils ont compris que cette bureaucratie avait vidé les caisses de l'Etat qui l'a fait fonctionner à crédit, sans pouvoir les remplir, demain, à la mesure des misères qui vont s'aggraver. Leur choix de 2008 s'est porté sur les femmes et sur les hommes capables de reconstruire l'humanisme de notre culture ancestrale qui vient d'éclater dans le phénomène « Ch'tis ». Ils exigeront d'eux beaucoup de présence et de dévouement. Que s'est il passé dans notre Saintonge. A St Jean, mon cher et vieux pays, un humaniste ouvert sur l'économie a balayé le sectarisme renfrogné qui se voulait éternel. A Chaniers, la compétence et le dévouement d'un humaniste ouvert sur le monde ont été retenus, dans un débat incertain. A Saintes, un humaniste tout aussi dévoué à sa ville, ouvert sur le social s'est imposé. Tout cela est porteur du meilleur. A ces trois maires, deux proches par une longue amitié, le troisième proche par des origines qui inspirent l'estime et la sympathie, je dis mes félicitations et mes encouragements les plus chaleureux, car il leur faudra du courage jusqu'en 2014.
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2008-05-01
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LES C'HTIS ET LES CHOMEURS
# LES C'HTIS et les CHOMEURS Les banderoles du sport-spectacle sont encore plus débiles que celles de la politique spectacle. Les idiots du village foot en ont rajouté dans l\'odieux et dans l\'obscène. Comme le font les unes de la presse people qui gave ses lecteurs des dénonciations insultantes qui font vendre. Cette fréquentation quotidienne de l\'odieux et de l\'obscène explique que personne ne se soit levé dans la tribune voisine pour dire à ces pauvres d'esprit : « Arrêtez vos c....ries ». Après les auteurs passons aux victimes. ## LES CH'TIS Quand j\'ai vu le film, le lendemain de sa sortie, j\'ai pensé qu\'il exprimait les sentiments inoxydables de la France d\'en bas, rabelaisienne et humaniste, qui faisait un bras d\'honneur à la France d'en haut, puritaine et sanitaire. On connaît le succès phénoménal qu\'il a rencontré, avec sa joie de vivre et ses plaisirs simples. Il se trouve que je fréquente ces technocrates qui, par leur pensée dominante et/ou leur administration contraignante entendent guider le peuple. À tous ceux que j\'ai rencontrés j'ai posé la même question : avez-vous vu le film sur les Ch'tis ? Aucun ni aucune ne l'avait vu. Prétexte donné, le surcroît de travail, sauf dans un cas où mon interlocuteur a eu le courage de dire la vérité : C'est un film franchouillard, il n\'est pas pour nous. Bacchus et Guignol ne font pas partie de notre monde. Il n\'y a pas de meilleure démonstration de la fracture profondément ouverte entre ceux qui ont rappelé aux Français où se trouve le nord, et ceux qui les dirigent qui l'ont perdu. ## LES CHOMEURS A leur sujet, la fracture est encore plus grave entre dirigeants et dirigés. On connaît la rengaine que chantent les adorateurs de la bureaucratie sociale qui a remplacé la solidarité naturelle depuis 40 ans, en refusant de voir qu\'elle a créé les nouveaux pauvres des années 80 et la faillite de l\'État surendetté des années 2000. L\'insulte imbécile faite aux chômeurs dans la banderole du stade de France a provoqué, de leur part, des réactions dignes des réflexes de Pavlov. C\'est la faute à la société de consommation, à la domination de l\'argent, de l\'économie, de l\'entreprise et de ses patrons, etc. qui méprisent la misère et les malheureux. Objection votre honneur, comme on dit dans les séries américaines dont se régalent les téléspectateurs, le peuple qui est quotidiennement confronté aux malheurs qui accablent ses voisins ne voit pas les choses de la même manière. Il sait être solidaire et généreux. Ce sont des qualités humaines qui supposent de vivre dans une société de confiance. Or, les dérives de notre modèle social nous ont installés dans la société de défiance si bien décrite dans un ouvrage à succès. Les chômeurs sont les premiers à en souffrir dans l'esprit de ceux qui réagissent au premier degré face aux perversions du système par des parasites, certes minoritaires mais suffisamment provocateurs pour inspirer la défiance et le rejet. Le chômeur parasite, avec sa Béhème, qui parade en rigolant : Avec mes ASSEDIC et mon Black je me fais plus de blé que quand je bossais. Le glandeur, dénoncé par une ministre originale, qui use de tous les moyens pour se soustraire au travail en lui préférant les petits trafics qui pourrissent la vie des jeunes et des moins jeunes du voisinage. Les vedettes de la misère spectacle, qui font leur pub comme icônes d\'une compassion qui n'arrive pas à cacher son utilitarisme mercantile. Il ne faut pas s\'étonner que cette réalité arrive à occulter l\'autre réalité, celle d\'une misère que les Français respectent, d'autant plus qu'il la verront se développer, si on ne change pas la bureaucratie qui ruine notre Etat. Conclusion. Ce n\'est pas un receveur des postes provençal que les ch'tis auraient dû inviter à Bergues, ce sont les brillants technos de nos cabinets ministériels.
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2008-06-01
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ASSISTANCE, PROVIDENCE, REPENTANCE
# Assistance, providence, repentance Partis comme nous sommes, ces trois mots finiront par remplacer notre fière devise républicaine. Ils ont marqué cette deuxième semaine de mai pendant laquelle une minorité de Français ont servi de piliers aux ponts sur lesquels les autres dansaient. ## L\'assistance La niche fiscale, dénoncée par notre ministre des finances, qui empêche de combler le trou du budget, n\'a d\'égal que l\'acquis social réputé l\'avoir creusé depuis 25 ans. Ce sont les deux mamelles de la France dans laquelle Madame Lagarde a remplacé le lointain Sully. On le sait, l\'acquis social est le produit des luttes du même nom dont les vainqueurs ne sont pas prêts à s\'en laisser dépouiller. La niche fiscale et le produit des influences politiques dont on ne voit pas pourquoi les bénéficiaires viendraient à y renoncer. De toute manière chacun justifie son acquis ou sa niche par la démesure du privilège accordé à l\'autre, à son propre du détriment. Pauvre Etat, sollicité pour tant d'assistance, qui commence à parler de faillite pour décourager les prétendants. Et encore comme dit une célèbre humoriste, on ne nous dit pas tout. ## La providence Il n'y a pas que le calicot des multiples manifs du mois de mai pour obtenir les bienfaits de la providence publique. Il y a aussi le casino et sa providence privée. J\'étais attablé le 8 mai à une terrasse faisant face à la plage de Pontaillac et à l\'entrée de son casino. Des foules de braves gens, typiques des éclopés du pouvoir d\'achat, faisaient la queue, carte d\'identité à la main, pour entrer dans l\'enfer du jeu. Comme pour leur argent, ils entraient plus nombreux qu\'ils ne ressortaient. Question, pourquoi tous ces malchanceux acceptent de perdre un argent qui a payé l\'impôt, pour le donner aux chanceux qui ne payent pas l\'impôt sur ce qu\'ils ont gagné ? Ce sont les voies impénétrables de la providence. Et puis le perdant pourra frapper de rage le « bandit manchot » du casino, ce qui sera moins risqué que de taper le « CRS facho » qui vous arrache le calicot de la manif avant de vous faire monter dans le panier à salade. ## La repentance Il y a 30 ans, au Sénégal de L.S. Senghor, j'ai visité l\'île de Gorée, lieu de départ des infâmes navires des négriers. À l\'époque j\'ai cru comprendre que la traite des Africains noirs avait d\'abord été le fait des musulmans d\'Arabie, des le VIIe siècle, puis des Portugais, à la fin du XVe, avant les hollandais et les Anglais. Les transporteurs français, immatriculés à Nantes et à Bordeaux n'y figuraient pas au premier rang des esclavagistes. Peu importe, repentons nous pour le passé, en sachant que pour le présent les choses sont réglées. Plus personne ne transporte personne, illégalement, entre l\'Afrique et l'Europe pour y être exploité dans des ateliers clandestins. Ouf ! Je ne voudrais pas que, dans trois siècles, mes descendants portent à leur tour l\'infamie de cet esclavage, et soient invités à une nouvelle repentance.
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2008-07-01
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[ "michel rouger" ]
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EUROVISION ET FRANCO-VISIONS
# EUROVISION et FRANCO-VISIONS La France est le seul pays de l\'Euroland où tout finit par des chansons, plutôt bien, sauf en 2008. Pascal 1er, le pape de la chanson française, avait à peine tourné les talons, qu\'un chanteur hirsute, modèle Cro-Magnon d\'origine, est allé présenter la chanson française à l\'Eurovision .............en anglais. Ce fut étrange et calamiteux. Cette info me ramène en 2000, lorsque je me suis intéressé aux travaux d\'un organisme influent, basé à Londres, le Centre pour la réforme de l\'Europe qui venait de publier « Europe 2010, une vision optimiste du futur ». Au milieu de nombreuses visions plutôt justes et de prévisions plutôt fausses, un sujet m\'avait amusé. *L\'année 2008, devrait voir une querelle linguistique (pas celle des belges) faire rage au sein de l\'Europe élargie, tous les membres adoptant l\'anglais comme langue européenne, sauf la France. Sous la conduite du trio (réputé) vainqueur des présidentielles de 2007, Martine Aubry, Jean-Pierre Chevènement et José Bové, une croisade anti anglo-saxons devrait s'engager, aux cris de US GO HOME, comme en 1949. Leurs entreprises ayant pris nos manifestants au mot, devraient quitter l'hexagone en emportant leur argent et en nous laissant nos chômeurs. Jusqu'à ce que les conséquences économiques de cette révolte nous fassent rentrer au bercail anglophone, sous l'aile protectrice d'Angéla Merkel.* Fin de la prévision. Au cours d\'un dîner londonien amical à la chambre des communes, il y a sept ans, je m\'étais permis, devant son auteur, de douter de la pertinence de cette prévision. On en connaît maintenant le degré d\'erreur, le trio vainqueur de 2007 n\'étant pas celui annoncé. Mon interlocuteur n\'a pas voulu en démordre, affirmant que la langue française, essentiellement diplomatique et politique, était totalement inadaptée à l\'Europe élargie, purement économique et marchande. Il m\'a expliqué qu\'au-delà de 20 pays il deviendrait impossible de traduire entre elles toutes les langues d\'une telle communauté et qu\'il faudrait bien en adopter une seule, la sienne. Ce que j'ai refusé d'entendre. L\'affaire en est restée là. L\'Europe comporte 27 membres. On ne sait pas comment traduire le chypriote en letton ou l'irlandais en slovène. Encore moins le patois de Chantemerle sur la soie en danois. L\'anglais s\'est donc installé partout sans qu\'on ait été, nous français, obligés d\'en reconnaître la prééminence, pilule impossible à avaler après ce qu\'ont vécu les bourgeois de Calais, Jeanne d\'Arc et Napoléon. Le 1^er^ juillet nos gouvernants auront les manettes de la communauté européenne. Avant qu'ils y reviennent il passera de l'eau dans le Quiévrain qui nous sépare de la Belgique. J'espère ardemment qu'ils nous diront ce qu'est devenue l'Europe. Y sommes nous des consommateurs, et des producteur dans un marché régulé par des fonctionnaires qui parlent et qui pensent anglais. Avons-nous une petite chance d'y être des citoyens qui parlent et qui pensent comme ils sont, dans une communauté qui accepte un peu de leur originalité, sans les obliger à vivre comme les commerçants du marché qui n'ont pas vocation à tout régenter. Je viens de lire l'article de Xavier de Roux. Il m'a fait perdre le goût de la rigolade, par laquelle je voulais terminer, tant il me parait pertinent. Je la remplace par une vacherie. Vous avez vu, les anglais ont raté l'euro de foot, le sport qu'ils ont inventé. Schocking !
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2008-08-01
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LE PMU, L'UMP, L'UPM, ET LE GÉNÉRAL DE GAULLE
# Le PMU, L'UMP, l'UPM, et le général de Gaulle Pourquoi le PMU ? Parce que l'UMP et l'UPM sont l'objet de deux paris. Le premier concerne le parti du président. Combien de parlementaires vont-ils le lâcher en rejetant la modification de la constitution ? Nous le saurons le 21 juillet. Le 14, on peut déjà parler des conséquences. Le second concerne l\'UPM, l\'initiative méditerranéenne du même président. C\'est un pari pour l\'histoire, chère au général De Gaulle qui fut le dernier homme politique français à viseur historique. Le général nous a légués des institutions adaptées à notre avenir en corrigeant les faiblesses passées de notre Etat, et en lui redonnant sa place dans une communauté de peuples libérés des tutelles coloniales. Sa vision était juste. Hélas, il n'a pas vu ce qu'en feraient ses successeurs, parce que ça ne l'intéressait plus, tant il les méprisait. Hommes sans autres visions que celles d'un pouvoir confortable, ils ont profité de l'héritage. Ils ont menti au peuple pour lui éviter les efforts d'une indispensable adaptation au monde. C'est très dur de le faire aujourd'hui après tant de mensonges. La réalité est la. La puissance de l''Etat est paralysée par le développement démesuré de son personnel, et de ses dettes. Je l'ai décrit dans l'Echo fin 1999 en évoquant les trois piliers de l\'État en crise. L\'armée, la haute administration, l\'éducation nationale. Manifestement, rien n\'a été fait jusqu'à 2008. Optimiste, le général n\'a pas vu les conséquences de l\'évolution de nos relations avec les pays du sud de la Méditerranée. Certes nos anciennes colonies ont été libérées. Mais elles sont restées à notre charge sur le plan matériel autant que sur le plan moral. Ajoutons à cette réalité quelques pratiques douteuses dans la gestion de nos relations, et nous comprendrons pourquoi il est grand temps de changer de siècle. L\'Europe n\'est plus coupée  comme au temps du général entre l\'Est et l\'Ouest, mais, dorénavant, entre le Nord et le centre attirés par la culture anglo-saxonne et le sud attaché à ses origines méditerranéennes. C\'est le retour à l\'histoire millénaire que le rideau de fer avait suspendue pour quelques décennies. A un moment où les peuples du monde sont dirigés par des équipes convaincues de l\'intérêt pour eux d'une forte économie de marché qui a rallié le monde entier .... Jusqu'au parti socialiste français. Regardons ce qui est arrivé à l'Etat russe, que la bureaucratie soviétique avait mis en faillite entre 91 et 98, et que le passage à l'économie de marché a enrichi en 10 ans. Il faut prendre conscience de notre vulnérabilité. Nous avons les moyens techniques et humains de ce type d'économie, mais nous ne disposons plus de la richesse d\'État indispensable pour la faire fonctionner en la régulant. Avec le poids de nos dettes, nous reculons dans le peloton. Pire, notre administration s'accroche aux comportements qui empêchent l'avenir de remplacer le passé ! La réforme de l\'État, impossible sans aménagements de notre constitution, la reconstruction de nos relations avec les pays du sud de la Méditerranée, indispensable pour compenser notre affaiblissement dans l'Europe marchande à 27, offrent une chance à notre pays, la dernière, car l'histoire ne repasse jamais les plats. Le niveau de vie de nos petits-enfants se joue actuellement. Hélas pour eux, la tête du cuisinier qui est aux fourneaux de l\'histoire ne plait plus à deux français sur trois. Le pire reste possible. Croisons les doigts !
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2008-09-01
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LAURE ET L'OR, GEORGES ET LA GÉORGIE
# Laure et l'or, Georges et la Géorgie La super icône médiatique des J.O de 2004 vient de se faire dévorer par les bêtes fauves de la presse People. Je compatis. Heureusement elle n\'est pas morte. Elle survivra si elle ne se remet pas dans leurs griffes. Que s\'est-il passé ? Toute à l\'admiration pour sa belle personne autant que pour ses performances, elle a envahi les écrans et les unes des magazines. Moins pénibles que les bassins nautiques. Devenue vedette elle a libéré son corps, pour lui faire oublier, par les douceurs, les tortures infligées par la championne. C'est son droit. Ce qui l'est moins, c\'est qu\'elle soit revenue dans une compétition qui n'était plus faite pour elle. Poussée par la pression médiatique, elle a craqué. Le scénario du retour de la brebis égarée a été aussi bien imaginé que le rôle piteusement interprété. Espérons qu'elle s'épargnera « Manaudou, la revanche 2012 », même si ça ce vend bien dans les kiosques. Cette aventure aussi futile que prévisible, a été surexploitée alors qu'elle ne méritait que le silence. Il aurait mieux valu réserver les honneurs à nos jeunes sportifs, inconnus des plateaux et des studios, qui se sont défoncés pendant que la vedette paradait, pour donner à notre modeste pays de 60 millions d'habitants 7 fois plus de médailles par tête que la Chine brillante organisatrice et victorieuse. Georges BUSH, tout à son combat contre « les forces du mal » a oublié que la Géorgie, super icône démocratique à l'occidentale, était le pays de STALINE. L'implantation de jeunes dirigeants, intellectuels totalement inadaptés aux comportements politiques dominants de la région, nationalisme et brutalité, est entrain de produire une catastrophe. Le pire est engagé, jusqu'où ? Tout dépendra de la capacité de l'occident démocratique, nous compris, d'accepter les contraintes d'une privation du pétrole que nous vend la Russie en s'enrichissant pour préparer la suite, la reconquête de son empire de l'ouest, Pologne, Ukraine, Biélorussie, Pays baltes. Le meilleur aussi. L'empire soviétique s'est effondré il y a 20 ans parce que la force brutale dont il usait à l'extérieur des frontières de la Russie historique n'avait d'égale que son incapacité d'apporter aux peuples qu'il contrôlait l'accès au monde moderne. L'épisode géorgien fait renaître ce sentiment de force brutale et de retour au siècle de barbarie au cours duquel l'URSS s'est développée. La paix en Europe dépendra de l'étendue de cette prise de conscience sur le continent et au-delà. Ceci dit, il faut comprendre ce qui se passe. Cet effondrement date de 20 ans, le temps de l'accès au pouvoir de la génération qui en fut profondément humiliée. Souvenons nous de ce que nous a coûté, 20 ans après - 1919/1939, l'humiliation de l'Allemagne et comment elle s'est soumise, démocratiquement, à la force brutale et sanguinaire qui a fait reculer l'Europe de 50 ans. Le temps est aux politiques qui ont le sens de l'histoire. Les parades médiatiques, les coups de mentons spectaculaires des tartarins, des vedettes, ou des Don Quichotte du JT de 20 h, n'aboutiront qu'à nous mettre dans la m..., comme l'a si bien dit son ancien entraîneur de notre belle nageuse tombée du podium. N'oublions pas que si les hommes sont parfois comiques, l'histoire, elle, est toujours tragique. Prochain rendez vous lorsque Wladimir va nous menacer de fermer le robinet du pétrole parce que nous sommes méchants avec les russophones des pays convoités. Ce sera en novembre. Il serait temps de s'y préparer.
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2008-10-01
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MON ARGENT, MA CASSETTE.(HARPAGON)
# Mon argent, ma cassette.(Harpagon) Restons dans l\'actualité. Samedi 13, le pape invite le bon catholique à se tenir à bonne distance de l\'argent. Lundi 15, la bourse s\'effondre. J\'espère que ceux qui y ont perdu leur culotte ont retenu les paroles du pape. Au cas où ils les auraient oubliées, je leur adresse quelques réflexions nées de mon expérience des crises. Elles profiteront aux autres lecteurs. En octobre 1999 - lorsque j'ai écrit pour la première fois dans l\'Echo, j'ai dit que j\'étais de culture saintongeaise - patois compris -, d'identité française avec mon passeport, ma résidence..... et mes feuilles d\'impôts, d\'appartenance mondiale, vivant dans des entreprises du grand vilain marché global. Quelles réflexions m'inspirent ces 3 visions très décalées. ## Le point de vue du saintongeais. Imprégné d'esprit de mesure, de sagesse et de méfiance naturelle, le saintongeais, à part quelques grippe-sous, ne se laisse pas emporter par les emballements de l\'argent. Ni pour, ni contre. Quant, en plus, ce saintongeais a été confronté, dans son activité économique et judiciaire, aux appâts financiers qui attirent les pigeons avant de les plumer, il n'est ni étonné ni surpris par l'actuel concert des lamentations aussi exagéré que celui des excitations qui l'a précédé. Il ne faut pas se laisser effrayer par le tam-tam médiatique actuel. De tout temps certains banquiers ont oublié les règles de leur métier. Le seul moyen de leur en redonner le goût est d\'en mettre quelques-uns en faillite. Les Américains le font, enfin, tant mieux. C\'est le passage obligé pour que l'épargnant retrouve son argent, avec un peu de patience. Les Américains ont la gueule de bois, qu'ils se purgent pour sauver leurs bonnes banques. C'est très dur pour les propriétaires d'un jour qui voient leur maison saisie dans « l'univers impitoyable de Dallas ». Ils redeviendront locataires dans leurs « homes » rachetés à la casse par les bons banquiers. C'est une leçon salutaire. La pire bêtise pour un individu est de faire confiance au mauvais banquier qui le gave d'argent qu'il ne pourra jamais lui rendre. Le Crédit lyonnais français il y a 15 ans ce fut la même catastrophe, aux frais du contribuable. ## Le point de vue du français. La France médiatico - parisienne ne manifeste pas toujours les qualités de sagesse et de méfiance du saintongeais, les choses y sont un peu plus tordues. Le coeur y est réputé à gauche, le portefeuille a droite. Ceci dit, il y a bien des poches de vestons où ça se mélange. Surtout depuis qu\'on a inventé le banquier de gauche dans les années 80. C\'est pourquoi le jeu des petits malins est facilité lorsqu\'arrivent les inévitables crises bancaires. Il suffit de sonner le tocsin pour qu\'aussitôt la panique s\'empare sur l\'air de «  fuyez le capitalisme voleur ». Il suffit alors à ceux qui gardent leur sang-froid de profiter de la fuite de ceux qui l'ont perdu. Nous y sommes, en oubliant que la bourse, qui fait circuler le sang de l'économie, est une opération de longue haleine. Elle vit comme ces personnes qui rencontrent périodiquement de sérieux problèmes de santé et qui finissent néanmoins centenaires. L\'absence totale de culture économique propre à notre éducation nationale empêche les Français de comprendre les mécanismes du capitalisme que même les communistes chinois et russes ont acclimatés. Attardés dans l'idéologie des années 1920, nous refusons de fabriquer le sang qui irrigue l'économie, préférant nous faire transfuser par l\'État croix rouge. Après chaque saignée, nous déclinons. Heureusement, celle en cours nous a relativement épargnés. Elle devrait nous aider à changer de comportement. Par exemple, le plus grand service que pourrait nous rendre notre médiatique postier révolutionnaire, serait d'implanter son parti anti capitaliste en Chine avant que les capitalistes chinois nous aient mangés. Je crains que s'il s'y risquait il y perde le goût du riz cantonnais. J'exposerai le point de vue du mondialisé le mois prochain.
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2008-11-01
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HARPAGON AU FAR WEST
# HARPAGON au far west Le mois dernier je vous ai parlé de la crise financière qui agite le monde en mettant tous les Harpagons en transes. Après le point de vue du Saintongeais et celui du français, je vous donne celui annoncé du mondialisé. En vous laissant juger de sa pertinence, car je l'ai écrit 6 semaines avant que vous le lisiez, alors que la crise évolue 6 fois par jour. ## Le point de vue du mondialisé. Les conséquences à venir de la crise en cours porteront loin et longtemps. Comme dans toutes les crises, du simple divorce jusqu'à la guerre entre nations elles sont économiques, financières, juridiques, et judiciaires, plus géopolitiques quand elles sont mondialisées. Pour l'économie, il ne faut pas tout mélanger comme le font les semeurs de panique pour mieux dévorer leurs proies tétanisées. On nous a dit : la bourse s'effondre parce que le prix du pétrole s'envole. Il s'effondre à son tour et la bourse continue de plonger. La seule vraie conséquence économique sera pour les américains qui ont gaspillé leur argent. Ils ne l'auront plus pour se payer les matières premières dont les prix s'envolent pour longtemps. Tant pis pour eux et tant mieux pour les autres. Ils surconsomment en s'endettant sur toute la planète. Ils vont goûter au temps des vaches maigres et compter avec leurs créanciers. Pour la finance, je vais au plus court. Un système financier mondialisé, totalement dépendant des institutions américaines, des produits qu\'elles fabriquent, conditionné par la communication, la langue, et les pratiques juridiques anglo-saxonnes, vient de se casser la figure au moment où tous les pays émergents rejoignent l\'économie de marché et ses pratiques capitalistiques. Il est donc inévitable que tout le monde se retrouve au sein de la même économie financière mondialisée dans laquelle les Américains sont bien obligés de faire une place à ceux qui ont l\'argent dont ils ont besoin. Car il y a beaucoup d\'argent dans le monde, suffisamment pour éviter une crise grave et durable. Mais pour que cet argent s\'investisse il faut qu\'auparavant on ait fait payer les pertes accumulées dans les passifs de toutes les institutions financières plus ou moins en faillite, responsables de la catastrophe. C\'est pourquoi personne n\'empêchera que ces pertes soient couvertes à la fois par les contribuables Américains et les actionnaires des pays occidentaux dépendant des Etats-Unis. C\'est la règle du jeu. Elle impose une puissante campagne médiatique. Il faut continuer à faire sonner le tocsin pour faire fuir les moins courageux qui abandonneront leur bourse pour courir plus vite. Il faut faire manger leurs chapeaux aux banquiers imprudents pour que leurs successeurs restent tranquilles le temps de permettre aux financiers malins de garantir les futures plus-values qu'ils attendent de leur investissement à « contre cycle ». Pour le juridique, c'est en cours. Des bataillons de régulateurs partent à l'assaut de Wall street avec leurs lois, leurs règlements et leurs recommandations. Chacun cherchera à donner son nom à la solution miracle que les banquiers, moutonniers par nature, appliqueront, avant de la démolir cinq ans après, comme ils le font pour les normes comptables instituées récemment qui assureraient, dit on, la transparence des opérations !!! Pour le judiciaire, faisons confiance aux avocats américains pour exploiter le phénoménal filon qui vient de se révéler. Je connais des grandes maisons qui ne manqueront pas de s'assurer vingt ans de recettes avec cette crise. J'ai déjà vécu cette expérience. Pour le géopolitique, les choses s'éclaircissent. Les américains ont vendu leur modèle d'économie de marché concurrentielle au monde entier. Grâce à cet avantage, ajouté à la domination de leur langue, et à leurs phénoménales capacités d'innovation et de communication, ils resteront leaders dans la mondialisation qu'ils ont entreprise. Pour parachever leur domination, il leur fallait garder la maîtrise de la finance, qu'ils ont perdue, et imposer au reste de monde les standards globaux de cette mondialisation, Droits de l'homme, ingérence humanitaire, gouvernance. C'est raté. Ce sera de plus en plus difficile. Les résistances se manifestent, venant des pays traditionnellement hostiles au modèle américain, dont le principal, la Chine est leur premier créancier. Les conflits vont se multiplier sur ces sujets, comme dans le Caucase avec la Russie. La France, qui reste travaillée par ses vieux réflexes anti capitalistes et anti américains sera d'autant moins épargnée qu'on pourra lui infliger des traitements qu'on n'oserait pas appliquer aux plus gros. Il faut s'y préparer, quelque soit le futur président des Etats unis. On est séduit par le démocrate. On oublie trop qu'il est d'abord américain.
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2008-12-01
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BESOINS ET ENVIES
# Besoins et Envies Nous vivons sous la menace d\'un enfer économique et financier. Si on voulait bien en regarder l\'origine, pas seulement s\'en effrayer, il serait plus facile d\'adapter nos comportements individuels aux changements auxquels nous allons être confrontés. L\'origine est connue. Depuis 25 ans les États-Unis se sont installés dans un modèle économique et financier qui privilégiait la satisfaction des envies, parfois extravagantes, sans tenir compte des moyens pour les satisfaire, en négligeant les besoins élémentaires. Ce fut l\'économie du superflu, du toujours plus, du tout et tout de suite, entretenue par l\'argent emprunté à la terre entière. Elle a produit trois déroutes boursières en 1987, 2000, 2003 jusqu\'à la catastrophe de 2008. Un de mes amis américains avait pronostiqué cette issue : « ils sont en train de jeter de la merde sur un ventilateur » ! L\'ennui c\'est que nous étions dessous. Les Américains viennent de décider de changer d'époque et de politique, ouf ! Ils ont constaté l'étendue des dégâts que cette satisfaction effrénée des envies, à crédit, causait à celle des besoins qui n'avaient plus le droit de s'exprimer. Il leur faudra du temps pour retrouver leur équilibre. La purge, le sevrage, entrainés par la crise en cours les y aidera, de gré ou de force. La crédibilité mondiale accordée à l'élection de B. Obama devrait leur redonner le courage des efforts à accomplir. Et nous les français, aspergés par le ventilateur de Wall street, où en sommes nous ? Nous avons viré de bord début 2008 (voir l'Echo d'avril) en signifiant clairement à notre nouveau Président, qui s'était aventuré dans les délices des envies mal maîtrisées, que nous n'étions pas adeptes du « bling-bling ». Il a compris, la page est tournée. Nous avons six mois d'avance sur les américains, mais c'est peu quand on voit ce qu'il reste à faire. Les fameux produits toxiques qui ont envahi les comptes des financiers, des banques, des entreprises, et des collectivités, avaient apporté le confort de la facilité. La désintoxication imposera des révisions déchirantes dans les comportements de tous les dirigeants et dans la pédagogie de leurs décisions. L'exigence de les voir rendre des comptes (1) redonnera vigueur aux débats entre les dirigés et les dirigeants. Ce sera une très bonne chose. A condition de ne pas tout casser dans les rêves révolutionnaires infantiles qui font vibrer la France aussi rebelle qu'éternelle. Si on veut s'en sortir, il faudra bien remettre un peu de sérieux dans la vie quotidienne, « ringardiser » des comportements individuels hérités de cette période pendant laquelle beaucoup de gens, des jeunes comme des vieux, se sont intoxiqués aux produits et aux moyens de satisfaire leurs envies bien au-delà de leurs besoins : La stupidité des ados qui se saoulent à la « Biture express » ; la cupidité des financiers qui se droguent aux « bonus », l'oisiveté des tricheurs apôtres de la paresse, la futilité des admirateurs des idoles en carton pate enrichies par le show bizz, etc ...  satisfont les envies de l'instant; Le citoyen n'a aucun besoin de ces pratiques ni de ceux qui les préconisent ou les tolèrent. Il ne pourra plus longtemps supporter les conséquences ruineuses de cet engouement pour le veau d'or ou le désir roi, à crédit. C'est toujours lui qui, à la fin, paie les pots cassés. Il y a trois ans, J\'ai invité six de mes petits-enfants, en âge de comprendre d\'où viendrait la « cata » financière, à visiter, d'abord, l'économie réelle à Rungis à 5 h du matin, puis le même jour à 16 h, le temple de l'économie virtuelle, la « salle » d'une grande banque internationale, juste avant la clôture de la bourse. Ce fut très instructif pour la suite. Aujourd'hui, les pavillons du marché de Rungis sont toujours debout, alors que la banque et sa salle des marchés, effondrées, ont été mangées par une concurrente, elle-même dévorée à son tour par une troisième. C'est dire la puissance de la secousse. Il faudra s'habituer aux répliques (1) pour ceux qui s'intéresseraient aux nouvelles exigences de rendre des comptes pour les politiques, les chercheurs, les juges, les cadres d'entreprises, le monde hospitalier ..... et les services spéciaux, voir le site www presaje com.
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2009-01-01
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LES QUATRE VÉRITÉS DE LA CRISE ÉCONOMIQUE
# Les quatre vérités de la crise économique Depuis un an (1), des dizaines de colloques et d\'ouvrages, des milliers d\'articles ont expliqué la crise économique et financière étendue de l\'Amérique au monde entier, sans trouver ni les mots, ni les vérités accessibles à tous. Quelles conclusions en tirer ? 1. Cette crise vient de ce que, pendant 20 ans, la nation américaine a été livrée à des bandes d\'aventuriers financiers, de banquiers irresponsables, d\'escrocs divers, par des dirigeants et des autorités de contrôle aveugles et passifs. Cette catastrophe de l\'intérieur des Etats unis a beaucoup plus détruit que le terrorisme extérieur. On peut mesurer à quel point l\'Amérique, qui reste la première puissance du monde, a pu être « sonnée » pour se résoudre à mettre un noir à la tête du pays, chose impensable il y a 20 ans. Ne nous trompons pas sur cette situation. Elle conduira les États-Unis à gérer leur rétablissement en négligeant les intérêts des autres, pour mieux défendre les leurs. 2. Cette catastrophe a détruit un élément essentiel du développement économique: le système de crédit interbancaire mondial fluide et sécurisé. Ce système fonctionne avec l\'argent que se prêtent les banques entre elles afin d\'apporter à leurs clients, les Etats, les entreprises, les organismes internationaux, les particuliers, les crédits dont ils ont besoin pour vivre, crédits que les seuls dépôts des mêmes clients ne peuvent pas financer. En injectant dans ces circuits reposant sur la confiance, une forte dose de crédits pourris et de produits toxiques, les financiers délirants américains les ont détruits. Il était indispensable de les réactiver, sous peine d'entraîner le monde entier vers le sous-développement et le chômage à deux chiffres. C\'est ce que l\'Europe a compris la première, grâce au dynamisme de son président, pendant que l\'Amérique cafouillait. Les bonnes mesures ont été prises. 3. En France elles n\'ont pas été comprises. Il est vrai qu'il n\'était pas facile de comprendre comment notre État pourrait apporter des centaines de milliards à son système bancaire, alors que peu de temps auparavant on le disait en faillite. Pourtant les choses sont simples. L\'État français est surendetté. Il ne peut plus continuer à donner de l\'argent à tous ceux qui lui en demandent, à commencer par ses propres agents. Par contre, la nation française n\'est pas surendettée, elle bénéficie d\'un crédit de premier plan auprès de la communauté internationale. Elle peut prêter à ses banques pour augmenter leur capital, ou garantir la fluidité du crédit interbancaire indispensable pour éviter le sous-développement et la misère. Tout le monde comprend la différence entre Nation et Etat, prêter et donner, sauf les revendicateurs professionnels. 4. Il est d\'autant plus logique et pertinent d\'agir ainsi que le système économique et financier français aborde cette crise préservé de la fragilité qui affecte l\'économie de ses grands voisins. Mais il subit les conséquences graves d'une fragilité majeure. La France est handicapée par un système éducatif, dont une minorité des membres contrôle et supporte une idéologie politique plus adaptée aux dictatures collectivistes sous-développées qu\'aux démocraties libres et prospères. Ce système installé au coeur de l\'État développe une agitation suicidaire permanente qui intoxique les jeunes les plus fragiles en se servant d'eux pour reproduire à l\'infini les mêmes utopies. Producteur d\'un taux d\'analphabètes et d'échecs indigne de notre époque, il participe au développement du chômage et des exclusions qu\'il prétend combattre. Refusant de comprendre, d'admettre et d\'expliquer les rudiments de l\'économie de marché que tous les peuples du monde ont rejointe, à l\'exception de la Corée-du-Nord, ce système hyper médiatisé par sa présence dans la rue, ne retient qu\'un élément des finances d\'un pays : plus de moyens pour lui même et plus d\'argent pour ceux qui le font fonctionner. Il va tenter d'occuper la rue pour prendre le pouvoir que l'électeur lui a refusé. Conclusion. Les trois années qui viennent nous permettront de connaître quel chemin nous voulons prendre. Soit nous restons au sein des démocraties sociales de marché en profitant de la secousse pour reconstruire nos solidarités et réduire nos inégalités, donc, en priorité, réformer notre système éducatif. C\'est ce à quoi l\'actuel gouvernement s\'emploie. Soit, face à la crise qui nous envahit, nous fuyons le monde pour nous réfugier dans le cauchemar de nos révolutions nationales. Comme en 1793, 1871, et 1940. On sait ce qu'elles ont coûté. (1) Voir le site Presaje.com
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2009-02-01
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ÇA SENT LE GAZ, ARTIFICIERS S'ABSTENIR
# Ça sent le gaz, artificiers s'abstenir L'odeur inquiétante, répandue autour de nous, annonce-t-elle des explosions ravageuses dans les rues des villes d\'Ukraine, d\'Israël, où de France ? Qui déclenchera l\'allumette au risque d\'être victime du retour de flamme ? Regardons-y de plus près pour répondre. ## Le gaz Russo-ukrainien Comme annoncé dans l'Echo de fin août, le gaz que produit la Russie et que consomme l\'Europe, est coupé, remis, re-coupé, re-remis. À qui la faute ? Aux deux associés russes et ukrainiens dans la société suisse qui gère la distribution. En France, on a appris, dans une affaire célèbre, ce que fait une société suisse, qui abrite des opérations pétrolières qui voient circuler autant de liquide entre les dirigeants que de gaz dans les tuyaux d\'approvisionnement. La situation politique ukrainienne ressemble à un gaz instable, entre un président pro-occidental et sa première Ministre pro-russe. Il suffit au premier de fermer les vannes vers l\'Europe pour dénoncer les vilains russes (qu'il soupçonne d'avoir tenté de l'empoisonner) et d'appeler l'Europe à la rescousse. La pro russe dénonce, à son tour, une opération de diversion qui évite d\'avoir à rendre des comptes sur les opérations suisses explosives. Pour le moment cette allumette n\'a pas déclenché d\'explosion. Mais si le dirigeant pro-occidental était déstabilisé par les affaires helvétiques, les conséquences ravageuses sont connues, l\'arrivée des Russes en Ukraine pour défendre les populations russophones, comme en Géorgie. Croisons les doigts. ## Le drame de Gaza Comme dans la zone du centre Est européen, cette partie perpétuellement agitée du Moyen-Orient est engagée dans un rééquilibrage des influences, voire des frontières. Les Américains, parrains économiques et financiers d\'Israël, ont besoin de paix dans le secteur pour régler leurs propres problèmes. Ils se demandent si en tuant Saddam Hussein, non nucléaire, ils n\'ont pas tué le mauvais cochon. C'est trop tard l'Iran bientôt nucléaire est là, il faut faire avec. Les Iraniens, dont la longue culture et la civilisation ne peuvent être réduites à l\'agressivité de leur dirigeant populiste actuel, sentent leurs chances réelles de s\'installer comme puissance de référence dans la région. Ils ont laissé le Hamas craquer la première allumette avec les roquettes qu\'ils lui ont fournies pour lui permettre de s\'installer en interlocuteur de paix, le moment venu, à la place de son ennemi le Fatah palestinien, trop résigné face à Israël. Il suffirait, pour régler la question de la sécurité des israéliens, que les Américains fassent entrer les Iraniens et les Turcs dans les jeux d\'influences réservés aux intervenants régionaux musulmans traditionnels du XXe. Israël qui rejette cette évolution, pourrait être tenté d'utiliser son allumette nucléaire contre l\'Iran. Croisons les doigts. ## La France explosive En France rebelle il n\'y a pas besoin ni de fuite de gaz ni d\'allumette pour envisager l\'explosion. Les artificiers professionnels ont toujours la menace aux lèvres et le cocktail Molotov à la main. Cette révolutionnaire attitude fait partie de notre patrimoine génétique. « Nous sommes toujours un pays riche. La bourgeoisie épargne, les employés et les ouvriers ont vu leurs salaires progresser et leurs retraites assurées. Si les conditions restent dures pour la plupart d\'entre eux, le chômage reste limité. Toutefois le syndicalisme animé par la CGT est en progression. Les grèves se multiplient. Le parti socialiste soutient l\'ensemble de ces mouvements. » Voilà mot à mot ce qui figurait dans « l\'Illustration » de .... .. 1909. Mieux encore le 4 avril 1909 après une grève des postiers à laquelle s\'étaient joints les fonctionnaires, un congrès de la CGT, annonçant *l'ordre nouveau,* a menacé la IIIe République de grève générale, d\'action directe, affirmant que c\'était à l\'école qu\'il fallait commencer l\'éducation révolutionnaire du peuple. L\'allumette de l'explosion pourrait être craquée à l'occasion de ce centenaire. Tant pis pour les enfants qui attendent la transmission des savoirs de base pour affronter le monde qui sera sans pitié pour ceux qui en seront privés. Vive le lycée Ché Guévara, à bas le lycée Pasteur !
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2009-03-01
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LE SALAIRE DE LA PEUR
# Le salaire de la peur L\'actualité est à la peur et aux salaires. Pour la peur, on sait que tout être humain ne la connaît, naturellement, que provoquée par le vide ou par le bruit. Nous y sommes. Nous vivons penchés sur le vide, au-dessus du trou noir des bilans des banques américaines. Mieux vaut fermer les yeux si nous ne voulons pas être aspirés par ces profondeurs sidérales. Nous vivons cernés par le bruit des télés qui hurlent l\'événement du siècle tous les soirs au 20 H, en mode affolant. Les Stukas de l\'aviation allemande, en 1940, ont déjà expérimenté cet affolement par le bruit, avec leurs sirènes hurlantes, sur la France apeurée des foules de l'exode, pour mieux la préparer à subir, dans le renoncement, la fureur de l'occupation. De grâce, gardons notre sang froid. La crise financière, donc passagère, n'est pas l'essentiel des transformations en cours. Les nouveaux rapports de forces, qui se créent partout, intègrent progressivement le passage d'une société d'êtres vivants, voire pensants, vers une société d'êtres existants par la parole mondiale que le WEB a donné à ceux qui faute d'y avoir accès, n'existaient pas. C'est la révolution dans les relations entre les êtres humains. Et pendant ce temps la, en bon gaulois, nous jouons à l'archéo-révolution, celle d'avant l'électricité, celle des conflits de pouvoir et d\'argent entre l\'État - le Roi -et son personnel. Chez nous, l'équinoxe de printemps intercale le mois Salarial entre Nivose et Germinal, avec les tempêtes provoquées par le réchauffement de la planète. C'est notre 13^ème^ mois. Nous voila à nouveau saisis par le vide - les caisses - et par le bruit - la révolte - qui vont faire trembler le bourgeois pendant quelques semaines. Comment faire autrement quand les « négociateurs » ne reconnaissent que cette méthode ? Tant pis pour ceux qui dépendent de leur travail et de leurs clients, artisans, commerçants, professions libérales, PME, ou de leurs emplois de salariés dans leurs entreprises. La parole est à ceux qui ont travail et emplois garantis. Peu importent les dommages collatéraux subis par les autres français. Cette méthode de négociation - revendication, aggravante des effets de la crise est elle pertinente ? Hélas oui, par défaut, car il faut bien que l'Etat et ses agents discutent de leur rémunération. Certes, on sait que derrière les négociateurs, des deux côtés, il y a des agitateurs de peur, celle de la révolte de rue qui voudrait mettre tout ou partie du gouvernement par terre, ou, à l'opposé, celle du lâchage des grévistes par l\'opinion publique. C'est pitoyable dans une démocratie qui se prétend exemplaire, mais c'est ainsi. Le salaire des agents de l'Etat continuera à dépendre de l'équilibre entre deux peurs. A propos de salaire de la peur, souvenons nous du film de 1953. Pourquoi pas un remake qui verrait Olivier Besancenot remplacer Yves Montand et Lionel. Jospin, Charles Vanel, suants de trouille au volant de l'énorme citerne des Transports Trotsko, prête à exploser, bourrée à ras de produits toxiques ramassés dans les banques de Londres, tentant d'aller les enfouir au plus profond du plus profond des gouffres européens, celui de notre Sécu. Dialogues et scénario par Jack lang. Notre éternel ministre de la culture aurait des trémolos dans la voix en s'identifiant à ces forçats de la route, héros nettoyeurs des déchets du capitalisme au mépris de leur vie. Enorme rigolade assurée, qui chasserait nos peurs et nos angoisses.
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2009-04-01
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LA FIN D'UNE BELLE ÉPOQUE
# La fin d'une belle époque Il n\'y a ni nostalgie ni inquiétude dans mon propos. Depuis que j\'écris dans l'ECHO, il y a 10 ans, j\'ai toujours pensé que la première décennie du XXIe siècle reproduirait la Belle Époque de celle du XXe siècle. Je me suis fait observateur de ce petit instant d\'histoire, dans le but, après l\'avoir commenté en le vivant, de le décrire, plus tard,pour mémoire. En 1998, j\'étais en Russie lors de l\'effondrement financier de ce pays qui avait perdu son empire sept ans plus tôt. En 2008, j\'ai partagé, professionnellement et intellectuellement, l\'effondrement de l'empire financier américain et de ses banques engagées dans une course à la fausse monnaie, aux crédits toxiques, qui les a menées au précipice. Entre les deux ce fut une belle époque. Fini le beau temps, le ciel bleu sous lequel les Golden boys, les traders, les oligarques et les obsédés du bonus, dépensaient l\'argent ramassé sur les tables d\'un super casino mondial, en fabriquant une consommation de superflu créatrice de faux emplois et de fausses valeurs. Fini le temps des illusions, la réalité est revenue au galop. Les temps de la finance, du social, de l'économie, passent à la grisaille et au froid sous lequel nous allons vivre. Pour un temps seulement car le soleil revient toujours après la pluie, et la punition des responsables. Comment vivrons-nous cette période grise et froide. Quels rhumatismes en conserverons nous pour l\'avenir. Quels déchirements nous ferons perdre nos forces et notre joie de vivre? Voila ce que mon observation documentée m'inspire. Pour ne pas allonger cette chronique, je propose à ceux qui voudraient consacrer 1 heure, pour s'informer au fond, d'aller sur le site de l'institut créé pour ces observations, PRESAJE (1), ils trouveront dans la lettre pres@je.com n° 5, 12 des meilleurs articles traitants du retour du soleil dans l économie. Pour moi qui ai vécu l\'effondrement de la France en 1940 et étudié les deux précédents en 1815 et 1870, je sais que notre pays n\'est jamais à l\'abri d\'un emballement suicidaire provoqué par un irrépressible besoin d\'imposer ses vues au monde entier sans en avoir les moyens. Après l\'indignité des années noires, la France a survécu grâce au tour de magie du Général De Gaulle . Ce modèle n\'existe plus, quelles que soient les prétentions de ceux qui veulent porter son képi. Si le pire survient au cours du cycle infernal manifestation, déstabilisation, appauvrissement, personne ne disposera de la baguette magique de 1944. Il faut donc que les Français, par eux-mêmes évitent d\'avoir à se mettre dans cette situation. Ils le peuvent facilement. Aucune des forces vives de la nation n\'est affectée. La France les a toutes conservées, dans l\'énergie, l\'aérospatiale, le transport, l\'agroalimentaire, l'armement, le luxe, la finance, et surtout dans l\'exceptionnelle attraction de son territoire. Par contre il lui faut soigner d\'urgence les deux grandes faiblesses incompatibles avec les efforts imposés par une situation de crise globale. Notre système de production, qui crée les richesses, est, depuis 30 ans, entravé par le poids de notre secteur improductif, comme le serait une usine qui devrait supporter les frais d\'un siège administratif pléthorique. Nos pratiques politiques et sociales nous font vivre dans la crainte permanente d'une quasi guerre civile (dernier sondage) et facilite toutes les manipulations de la part de nos concurrents jaloux, trop heureux de nous aider à nous déstabiliser nous-mêmes en excitant les excités et les irresponsables toujours à la recherche d\'une rue ou faire la révolution. Je suis convaincu qu\'on ne peut pas reprocher, ni aux retraités d\'être mis à la retraite cinq ans trop tôt, ni aux jeunes malformés par le système éducatif de ne pas trouver de travail, ni à une administration pléthorique d\'avoir été développée en fonction des besoins sans tenir compte des moyens, ni aux obsédés de la RTT de rejeter le travail dont ils ont été dégoutés, ni aux citoyens d'avoir cru à 25 ans de fausses promesses. Mais je suis sur, que maintenant que le temps des illusions est passé, seule la volonté de prendre conscience de ces faiblesses, de les corriger, nous permettra de profiter à nouveau du futur soleil. Sinon, nous vivrons le temps noir des tornades et de leurs destructions.
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2009-05-01
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MARIANNE, LE BOUCLIER, LE PARADIS FISCAL, ET LE G20
# Marianne, le bouclier, le paradis fiscal, et le G20 Notre France, Marianne, est féminine, belle d'âme et de corps, encore que tourmentée par les emballements que le charentais François Ier a si bien décrits « Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie » La Dure époque qui va succéder à la Belle Époque évoquée le mois dernier, va nous permettre de le vérifier. Marianne a engagé la lutte finale contre le bouclier fiscal qui protège les riches qu\'elle déteste, ces parasites à traiter à grands coups d'insecticide fiscal. Tout en admirant les super riches qui la font rêver, les vedettes de la mode, du showbiz et du sport, qui mettent leurs portefeuilles à droite, en cachant l'image, et leurs porte-voix à gauche, en montant le son. Elle est l'âme de la France qui adore autant l'épargne qu'elle affecte de mépriser l'argent. « Y a qu'un malheur », comme disait un avocat célèbre, cet insecticide fiscal fait fuir tous les futurs riches contribuables, ceux qui ont le goût du risque et de l'entreprise qui font la richesse future de tous. Comme les abeilles, ces infatigables travailleuses, qui font, en butinant, la récolte de demain. Marianne, toute à ses rêves d'égalité par l'impôt, comme le paysan à ses rêves de productivité par l'insecticide, découvriront rapidement la catastrophe de la disparition des abeilles et des entrepreneurs. En attendant Marianne est repartie en guerre, comme Jeanne d'arc il y a 600 ans, contre ces cochons d'anglais et leurs innombrables paradis fiscaux, en menaçant de quitter le G 20 mondial à défaut de leur suppression. Ce fut le G VAIN, Pourquoi ? Les paradis fiscaux sont le refuge de toutes les opérations et transactions des entreprises, et des Etats, en fait le monde entier, installés sur le marché mondial. Il ne peut pas y avoir de marché concurrentiel mondial sans lieux de neutralité fiscale. « Y a qu'un malheur » (bis), ces paradis sont devenus des enfers en cachant tous les trafics, en particulier les pratiques des fonds spéculatifs qui ont participé à la catastrophe financière en utilisant leur opacité. D'où les hurlements des français et des allemands, à nouveau réunis contre les anglais, comme en 1940. On reparlera moralisation en septembre, à grands coups de trompettes. Les parades sont déjà en place avec les «  *Darks pools* », noms de code *Turquoise, smart pool*, et autres. « Y a qu'un malheur » (ter), Marianne va découvrir que, sous la conduite du triumvirat Etats unis, Chine, Russie, Obama, super star, va régenter les affaires du monde. Entre Londres, Strasbourg et Ankara, en une petite semaine d'avril, il l'a affirmé, sans trop s'occuper des états d'âme de ces français, rois des casse-pieds quand ils chantent plus haut qu'ils ont le gosier de leur coq gaulois. Pourtant, il faudrait nous écouter. Le modèle performance, croissance, qui repose sur l'argent et sur la force, n'est pas le plus apte à donner aux gens le goût de vivre ensemble. Sauf pour ceux qui se rassemblent autour de leur argent et de la force que leur pays impose aux autres. Trop petits, nous ne pouvons prétendre à ce statut. L'enjeu, majeur, est bien la. La vision humaniste française est clairvoyante. Hélas, ni les Etats unis, ni la Russie, ni la Chine ne peuvent la partager, quoiqu'en pensent leurs peuples, trop engagés que sont ces pays à affirmer, à restaurer, ou à conquérir leurs puissances. Reste notre alliée, l'Allemagne. Tout dépendra de son soutien. Espérons qu'il ne soit pas celui de la corde pour le pendu, tant elle est proche des américains par culture et par intérêt géostratégique. Si elle nous lâche, nous serons seuls, avec nos belles idées d'un « vivre ensemble » qui protège les faibles des excès de la force et de l'argent. Il nous faudra alors faire la preuve, en donnant l'exemple, que nous sommes capables, par nous même, de vivre ensemble, ce que toute notre histoire contredit, avec nos dénigrements, nos diabolisations et nos haines recuites. Il faut s'entrainer à changer de comportements, en politique en premier. Sinon la période à venir sera plus dure que dure.
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2009-06-01
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EURO PRÉSIDENTIELLE
# Euro présidentielle La France va voter pour élire les députés auxquels elle a droit au sein du parlement européen. J'aurais du dire « va envoyer ses députés siéger ... » J'ai évité la formule tant ces élus sont aussi peu assidus dans leurs travaux, que présents à Bruxelles. C'est pourquoi, à la fin de la non campagne qui se termine, je dis ce que j'en pense en reprenant la grille de lecture de mes opinions, telle qu'exposée dans l'Echo d'octobre 1999. A l'époque, j'ai expliqué qu'elles étaient les quatre composantes de mon identité. La Saintongeaise de mes origines, la française de ma carte d'électeur et de ma feuille d'impôt, l'européenne de ma vie professionnelle, la parisienne de ma résidence. Je reprends la même grille de lecture. Le français, l'européen, et le parisien, qui chargent le saintongeais de parler en leur nom. Le Français que je reste, va voter pour la 58^e^ année, sans interruption, tout comme il vient de faire sa déclaration d'impôt pour la 57^e^ année. À la longue, cet électeur assidu, malgré les promesses qui lui ont été faites, au cours de tant de campagnes électorales, admet qu'elles soient si peu tenues. Ce qui mériterait une médaille de l'élection comme il y en a une du travail. Merci à l'Echo de passer l'idée à D. Bussereau. Ce comportement citoyen lui a permis d'entendre, sans rigoler, les propos sympathiques du genre « l'Europe technocratique sera réformée pour la rendre plus humaine et accessible » suivi de l'inévitable « les méthodes de travail de cette bureaucratie seront dorénavant au service des peuples » fermez le ban. Ce même français, qui vient de faire la 57^ème^ déclaration annuelle de ses revenus, qui sait ce que coûte l'Europe communautaire dans son budget, qui n'a aucune activité « éligible » aux subventions, continue à travailler comme il le fait depuis 65 ans, fier de contribuer à toutes ces dépenses, en voyant disparaitre le tiers de ce qu'il gagne, ou de ce qu'il récupère de ses cotisations de retraites. En conclusion ce français voudrait bien que les députés européens mettent leur nez dans les énormes budgets auxquels il contribue et que, même si cette exigence parait déplacée, il en ait un compte rendu. Merci à l'Echo de faire suivre. L'européen qui a connu les horreurs de la guerre, a adhéré à l'idée européenne portée par le traité de Rome. Il sait que la vision française du modèle de République une et indivisible est ultra minoritaire en Europe. Il sait, depuis l'empire de Charlemagne qu'il n'y a pas de communauté vivant en paix sans richesse économique, ni sans administration puissante. Il comprend que les 26 autres peuples voient cette administration comme un consortium a 27, qu'il est donc encore plus impératif de contrôler. L'européen pense comme le français, et déplore de voir les élections européennes de 2009 victimes du comportement compulsif hexagonal qui pousse à refaire l'élection présidentielle, comme on refait le match du dimanche d'avant, ou comme le joueur décavé cherche interminablement à se refaire aussitôt après avoir perdu. Cet européen propose, humblement, à son ministre saintongeais, déjà cité, de faire entrer l'addiction aux élections dans le plan en cours, à la place du vin qui ne vaut pas le procès d'empoisonneur qui lui est fait. Le parisien, qui en vit le microcosme, lui applique un regard à la fois amusé et distancié propre aux chroniqueurs de la cour royale que Louis XIV avait rassemblée à Versailles pour maîtriser les frondes d'un pays bi culturel, monarchiste et anarchiste. Il se régale des expositions du printemps, du retour de Jacques Tati, des meubles en Formica, et des envolées politiques des sixties. Il observe François Bayrou -Mitterrand et sa compagnie Modem - Udsr, monter à l'assaut de la caserne Solférino de Martine Aubry - Mollet. Il imagine, avec la délectation d'un directeur de musée, le retour du tripartisme ( rad-soc-mrp) qui effondra la 4^ème^ République. Mais il ne voit pas où trouver le guide qui fera visiter son musée pour expliquer aux moins de 30 ans que cette vision politique innovante assurera leur avenir. Après quoi, le saintongeais rappelle au parisien que les français et les européens auraient aimé voter pour l'Europe, pas pour une 4^ème^ présidentielle en 2 ans, ce que tous approuvent.
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2009-07-01
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INQUIETANT PAKIST - IRAN
# INQUIETANT PAKIST - IRAN Le couple Iran - Pakistan qui fait la une de nos journaux est en passe de devenir la poudrière du monde, au 21è siècle, comme les Balkans furent celle (encore active) de l'Europe du 20è. Pour trois raisons : Ces deux pays, frontaliers, étendent leurs populations, et leurs troubles, d'Islamabad, au coeur de l'Asie, aux confins de la Chine et de l'Inde, jusqu'à l'ile de Kargh, dans le golfe Arabopersique, aux confins de la poudrière régionale du moyen orient dans laquelle tout l'occident est engagé. Ils sont amalgamés, géographiquement et religieusement, avec les sept autres pays dont le nom finit en AN, pour constituer un G 9, d'un nouveau type, qui occupent 7,2 millions de Km2, 14 fois la France, et regroupent 300 millions d'habitants, autant que les 10 pays de l'Europe géographique occidentale. Avec le pétrole en plus. Ces 9 pays occupent 3 régions stratégiques dans la perspective des futures confrontations Asie-Occident. L'Asie méridionale - le Pakistan-, l'Asie centrale - l'Afghanistan, le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan --, l'Asie occidentale - l'Iran et l'Ouzbékistan. Ni l'Amérique, ni l'Europe, ni la Russie, ni la chine, ni l'Inde ne peuvent laisser ces 9 pays sans contrôle militaire et politique. Il suffit que l'un s'en mêle pour que les quatre autres arrivent. C'est ainsi et c'est pourquoi la France pointe son nez vers l'Iran, au moment où se développe une situation qui peut inquiéter. Avant de faire mon commentaire je rappelle que celui qui connait l'Iran, c'est mon ami et voisin de page, Xavier de Roux, qui cultive avec amour et compétence les roses d'Ispahan, ce qui m'interdit d'aller piétiner sa roseraie. Je vais passer le long par l'économie. Il se trouve qu'au moment où les troubles de Téhéran ont débuté, j'étais à Rome pour une conférence sur la gouvernance du capitalisme malmené par la crise en cours. J'y ai rencontré un théologien africain, spécialiste de l'Islam et de ses diversités, et encore plus de la finance islamique qui s'est installée au cœur du capitalisme depuis une dizaine d'année. Elle y a pris la « part de Dieu » dans l'économie, en général, et le commerce de l'argent, en particulier. Nous avions, l'un et l'autre, tous les éléments d'une discussion concrète, de l'instant où, dans une de mes activités, je suis impliqué dans la gestion des investissements que réalise cette finance islamique en Europe dans le cadre de la loi religieuse, la Charia. Je vous fais grâce des conclusions, sauf de celle concernant l'Iran. La situation économique de l'Iran est inquiétante. Elle appauvrit les plus pauvres en les poussant, soit vers la révolte soit vers le vote populiste. Il faudra bien que le pays, qui est cultivé par sa longue histoire en sorte. Hélas, pour y arriver, il lui faudra commencer par mettre un terme, espérons le pas trop violent, aux désordres actuels, après avoir vilipendé le « parti de l'étranger ». Classique ! Puis il faudra sortir du temple, de la mosquée, pour s'intéresser aux marchands qui recréeront un peu de richesse pour soulager une misère que le pays ne mérite pas, tant il est riche de gens et de matières premières En France, on s'y connait en matière d'alternance entre révoltes et reprises en mains énergiques, entre nouveaux pauvres et golden-boys-caviar. L'Iran pourrait bien prendre le même chemin avec, en plus, le caviar à portée de main.
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2009-08-01
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561
LA CONFITURE, L'ECONOMIE ET LA POLITIQUE
# La CONFITURE, l'ECONOMIE et la POLITIQUE Coincé à Paris, j'y fais mes confitures d'été, en jetant un œil distrait sur la télé qui parle d'économie et de politique, entre quelques autos brulées et Johnny au champs (nts) de mars. Et voila, qu'en regardant « filer » le jus des abricots au bout de la cuillère en bois, inlassablement tournée dans le chaudron, je pense à ce qui rapproche la confiture, l'économie et la politique. Pour que les trois soient gouleyantes, il faut des fruits bien murs, l'abricot, le client, l'électeur, du sucre de différentes grosseurs, dans la bassine, dans les comptes, et encore plus dans les promesses. Et surtout, le tour de main de ceux qui remplissent les pots, les contrats et les programmes, de résultats incertains à découvrir le plus tard possible. En rangeant la production 2009 dans le confiturier saintongeais de l'arrière grand-mère, je découvre qu'il me restait un pot de confiture d'hiver de 2004, de melon d'eau, celle qui tient longtemps. La surprise m'a donné l'idée d'aller visiter ce que j'avais dit de l'économie, dans l'ECHO, en juin 2004, année qui fut banale en fruits d'été, comme en vendange d'automne. Narrant un diner amical avec un des Néo conservateurs qui, autour de Georges Bush, régnaient sur le monde, j'avais émis un doute, sur ses propos arrogants, doute rapidement démenti par la réélection de novembre. On sait aujourd'hui comment l'intéressé, en 4 ans, a conduit son pays à la plus grande catastrophe économique de tous les temps. C'est dire si l'économie est sans pitié pour les nuls. Les Etats unis l'ont éprouvé 20 ans après feu l'Union soviétique, sauf que les américains ont fait payer l'addition au monde entier alors que les russes l'avaient limitée aux pays de leur bloc. Dure réalité. Il est moins dangereux de mettre le doigt dans la confiture que dans l'économie et la politique. Tirant les leçons du scrutin européen de 2004, je reprenais la narration inquiétante d'une Europ story 2001, annonçant la fin du rêve d'une Europe politique, laquelle était le seul moyen pour les six pays du traité de Rome de conserver leurs modèles économiques et sociaux. L'année suivante l'échec du référendum français bloquait tout jusqu'à ce que la crise qui se développe fasse exploser le chômage, la dette des Etats et lézarde les fondations d'une communauté réduite à une organisation commerciale fragilisée. J'évoquais le dépanneur anglo saxon qui réparerait cette belle machine puissante et compliquée en panne de croissance. Non seulement il ne réparera rien, mais si on ne dégage pas assez vite la route, il n'hésitera pas à nous pousser dans le fossé. L'Europe de Jean Monnet est en déconfiture. Quant à l'économie française, j'évoquais, face à la déconfiture de nos finances, l'utilité d'un plan vigie faillite qui fut évident, dés sa nomination, au nouveau Premier ministre de 2007. Il est vrai qu'à l'époque la dette qui paraissait mettre l'Etat en faillite s'élevait à 850 milliards €. Je m'amusais à l'exprimer en anciens francs pour la génération d'avant les nouveaux, soit : 561.000.000.000.000. Nous venons de passer le cap des 1.500 milliards d'€, en route, avec vent arrière fraichissant, vers les 1.800 milliards €. La faillite ne fait plus peur en France, comme en occident, sauf en Allemagne. Tout va très bien Madame la Marquise, la chanson prémonitoire qui fut le grand tube de la fin des années 30.
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2009-09-01
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DUBO, DUBON, DU BONUS
# DUBO, DUBON, DU BONUS Le banquier de la City adore le BONUS, comme la Reine mère au château de Windsor adorait le DUBONNET, d'où le rapprochement, pour traiter un sujet qui met le feu à Bercy-finance, bien mieux que Johnny Halliday à Bercy - chanson. Ou en sommes-nous ? La banque fonctionne telle que les marchands vénitiens la firent naître, sur leurs petites banquettes où ils échangeaient, dépôts, monnaie, et crédits. Elle porte en elle une maladie génétique incurable, la « bancarota » la banqueroute. Par exemple, en France, entre 1875 et 1914, plus de 4.000 banques individuelles ou familiales ont fait faillite, en permettant aux grandes qui dominent le marché aujourd'hui d'atteindre la taille qu'impose l'économie moderne. Cette taille, et les risques qu'elle faisait courir, aux déposants, aux épargnants, et au crédit ont obligé tous le Etats, partout, de tous temps, à les aider, à les sauver, au frais du contribuable pour lui éviter la ruine de ses revenus et de ses économies. L'aide massive de 2008-2009 est la plus récente pas la dernière Au milieu des années 80 la finance américaine dominatrice a tout bouleversé. Elle a pris en charge la gestion des engagements pris par les fonds de pensions à l'égard des retraités de plus en plus nombreux. Ces fonds investis dans l'économie avaient un besoin impérieux de rendements élevés, seuls capables de couvrir l'inflation, les risques de pertes et les frais de gestion. Les autres fonds se sont jetés sur le pactole. Trois décisions se sont imposées. - Développer les activités de restructuration des grandes entreprises industrielles et commerciales pour qu'elles produisent les rendements financiers exigés. Le système bancaire s'en est chargé en multipliant les fusions et les rachats, animées par des *Raiders*, terreur des dirigeants qui surveillaient mal leur cours de bourse, et des personnels qui hurlaient contre les « licenciements boursiers ». - Sur développer les activités d'achats et de ventes d'actions, de titres de créances, sous toutes leurs formes, par des transactions devenues instantanées, à la milli-seconde, comme dans un jeu de casino mondial, aux coups énormes. Pour vivre, ces activités ont eu besoin de *Traders* aussi performants que les *Raiders*. Leurs super bonus ont dopé leurs super-performances. - Déréguler le système bancaire pour faire sauter les contraintes comptables et prudentielles qui entravaient ces opérations à hauts risques et à très hauts rendements, et mettre des monceaux de dollars à la disposition des opérateurs. Ce système a provisoirement sauté par excès de cupidité. Il a été vite remis sur pied grâce au soutien financier des Etats effrayés par les risques d'une méga faillite bancaire mondiale. Quelle que soit la sévérité qui aurait justifié de le laisser tomber. Peut-il renoncer à ses pratiques. Evidemment non, tant que les retraités américains compteront sur les *Traders* et les *Raiders* pour toucher leurs retraites, personne aux Etats-Unis ne le remettra en cause. Tout cela est incompréhensible en France, pays où la solidarité entre générations assure les revenus des retraités, en reportant sur l'Etat, à la place des banques, les risques de faillite nés de l'accumulation des déficits. Peut-on alors extraire nos propres banques de cette mécanique à haut risques et à bonus élevés ? Evidemment non. Réduites aux métiers peu rémunérateurs de la banque classique elles seraient vite rachetées par les « Anglo-saxons », sauf à les nationaliser, mais avec quel argent dans un Etat réputé en faillite. Au mieux, on peut espérer, que le prochain G 20, validera le système de contrôle proposé par les anglais. Il évitera les excès de cupidité, les dérives de ce gigantesque casino, et la City pourra continuer à adorer les Bonus, avec ses collègues, y compris français. Le traitement de fond passe par une révision des rapports entre les retraités, de plus en plus nombreux, et les actifs de moins en moins, chez nous comme dans tous les pays développés. En attendant que ce traitement soit entrepris et fasse effet, si on y arrive, mondialement, ce néo-capitalisme, sauvé de la faillite, durera. Sauf à sacrifier les « vieux », brutalement, comme les Russes l'ont fait quand l'Etat soviétique a fait faillite, les *Traders,* les *Raiders* et leurs super-Bonus ont du beau et du bon temps devant eux.
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2009-10-01
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DES CHIFFRES ET DES LETTRES
# DES CHIFFRES ET DES LETTRES Le 25 septembre 2009, la ligne des 65 années d'activités professionnelles, ininterrompues, à plein temps, est franchie. Une pause de quelques heures va permettre de donner un bref sentiment sur la période agitée de ce début de siècle. Les deux mots de la célébrissime émission «Des chiffres et des lettres» m'ont paru le mieux exprimer ce qui marque le temps présent et déterminera notre avenir. Que fait-on, en résumé, pendant 65 ans ? On travaille sur des lettres, mises en forme de mots, de phrases et de textes, papier ou écran, grâce auxquels on essaie de construire sa pensée afin d'en extraire le *meilleur jugement* sur les gens et sur les choses, sur les faits et sur les idées. On travaille sur des chiffres, mis en forme de nombres, de calculs et de tableaux, papier ou écran, grâce auxquels on essaie de construire son action pour tenter d'obtenir le *meilleur rendement* de soi même*,* des gens ou des choses, des faits ou des projets. Tout cela est banal, surtout quand il est vérifié que c'est applicable à tous les métiers, sauf celui de l'écriture, du journaliste à l'écrivain, en passant par le modeste chroniqueur dont le rendement n'est pas «chiffrable». Le silence du lecteur inconnu est le meilleur traitement contre les enflures de tète ou de chevilles qui affectent ceux qui vivent dans les certitudes de leurs opinions et de leurs jugements. Cette chronique d'automne n'est donc pas innocente, surtout au moment où les grandes réflexions du monde s'orientent sur les conséquences, récentes et catastrophiques de la tyrannie des chiffres manipulés par les serviteurs de la finance mariée au Diable et à sa cupidité. Elle propose d'étudier l'usage des nombres et des mots, donc des chiffres et des lettres, pour éclairer le débat, en trois temps, passé, présent, avenir. J'ai connu le héros du paradis soviétique, Stakhanov, qui ne vivait que pour produire plus, à la force de son corps, donnant par les chiffres de sa production, l'exemple que tout bon citoyen de la patrie des travailleurs devait atteindre pour mériter sa place dans ce paradis. Heureusement, il a suffi des mots de Soljenitsyne, pour révéler l'imposture tyrannique des chiffres de Stakhanov. Puis celle du système politique qui l'avait cité en exemple. Je vis, professionnellement, la dérive monstrueuse de la finance qui ne croit qu'aux chiffres, qu'à la numérisation de tout, des êtres comme des choses. Cette dérive vient de déporter 15 millions d'européens vers le goulag du chômage forcé, en moins de temps que Staline ne l'a fait des déportés vers le goulag du travail forcé. Hélas, il n'y a personne qui ait trouvé les mots pour révéler l'imposture de cette tyrannie des chiffres. Les gens de lettres et de pensées ont raté ce débat, sans doute parce qu'ils n'y comprennent pas grand-chose. C'est à nous de l'animer. Quand à l'avenir, il apparaît dans un clair obscur aussi séduisant qu'inquiétant. L'être humain vient de vivre des siècles d'organisation des sociétés humaines sur la base de territoires au sein desquels une force s'imposait à tous, avec plus ou moins de protection en échange. Avec les conquêtes démocratiques, l'Etat de droit a remplacé la monarchie absolue qui s'était, elle même, substituée au pouvoir féodal. Aujourd'hui, tout être humain a accès à un territoire planétaire, global, où il peut aller gagner sa vie, la ruiner, la pourrir, sans bénéficier de la protection de règles de droit de son Etat national. Rien ne le protège de la tyrannie des chiffres qui règne sur ce marché géant, ni des féodalités qui y sont installées, sans règles de droit, comme au Far West. Une nouvelle monarchie absolue globale nous menace-t-elle ? C'est déjà le cas avec l'hyper domination de la finance américaine. Où trouverons nous les mots et les pensées qui dénonceront l'imposture d'un marché, si séduisant et si utile soit il en son principe, qui fonctionne sans lois ni contrôles ? Tout dépendra de la réponse à cette question. Les chiffres, les nombres, sont passés au service d'une vision matérialiste de l'être humain. Il faut s'atteler à construire, par les lettres les mots et la pensée, l'Etat de droit global qui se mettra au service d'une vision humaniste de l'être humain. Je ne suis pas certain d'aboutir dans les 65 prochaines années.
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2009-11-01
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« SI TOI AUSSI TU M'ABANDONNES »
# « SI TOI AUSSI TU M'ABANDONNES » La rengaine des années 50, tirée du film d'anthologie *Le train sifflera* *trois fois,* aurait de fortes chances d'être oubliée, si elle n'était pas, de nos jours, reprise en chœur par des dizaines de milliers d'élus communaux, départementaux, régionaux. Cette complainte s'adresse à l'ETAT infidèle. Ecoutez autour de vous, vous n'entendrez que ce reproche. L'Etat nous laisse tomber. Vrai ou faux, je n'en sais rien, je ne suis pas élu. Ce que je sais : Notre Etat, qui avait renforcé son pouvoir sur les citoyens en distribuant la providence qui lui autorisait son omnipotence , commence à flancher . Comment et pourquoi ? ## La fin de la providence L'Etat providence a une origine légitime. Les peuples de l'Europe, ravagés au 20^e^ siècle par les idéologies collectivistes et les guerres civiles qu'elles ont déclenchées, avaient besoin de se reconstruire, de stabiliser les familles et la démographie, saignées par des millions de morts. Il fallait que les Etats deviennent la providence de ces peuples, après avoir participé aux massacres. Ce fut justice. L'omnipotence des Etats découlait, naturellement, de cette mission historique dont ils avaient la charge, pour mener à bien une longue convalescence. La particularité française tient à ce que, tout à son omnipotence, l'Etat n'a pas voulu, ou pas pu se donner les moyens d'assumer ses engagements. Il a couvert les dépenses des bienfaits, légitimes, de sa providence en tirant les traites de ses crédits sur nos enfants, puis sur nos petits enfants, et depuis peu, sur nos arrière petits enfants. Je sais que ce n'est pas bien de le dire car on donne l'impression de vouloir priver ceux qui ont besoin de cette manne providentielle. Au contraire, je le dis, pour que nous pensions à qui se substituera à l'Etat, lorsque va arriver le moment où il ne pourra plus tirer des chèques à découvert. Soyons optimistes, le rendez vous se situera entre 2012 et 2015. Nous avons encore le temps d'en reparler. En attendant les abandonnés n'ont pas fini de se plaindre. ## La fin de l'omnipotence La perte de l'omnipotence de l'Etat n'est pas un drame. Elle est moins utile que la providence. Elle est inévitable, sauf à ce que pour sauver son pouvoir, il nous réinvente la guerre, et l'administration omnipotente pour gérer les ruines et protéger les ruinés. Sinon la réduction de ses pouvoirs va être accélérée, par la transformation des rapports citoyen - Etat. L'usage généralisé, mondialisé, des technologies de communication, l'accès direct à des marchés de toutes sortes, licites ou illicites, la liberté acquise par chacun de tout dire, de tout entendre, de tout lire, constituent autant de machines à broyer les pouvoirs des Etats nationaux, de leurs administrations omnipotentes. Cette libération va poser un problème majeur au moment où l'Etat devra reconnaitre qu'il ne peut plus jouer le rôle de la providence, qui justifiait son omnipotence. Les règlements, les normes, les contraintes d'origine administrative, qui sont déjà largement édictées dans le cadre des communautés de nations, entreront en concurrence avec les usages que les citoyens libérés fabriqueront, entre eux, dans le cadre de relations échappant au contrôle des Etats. Enfin, la réduction drastique des moyens des Etats surendettés, leur fera perdre ce qui leur restait de pouvoirs. Un tel tableau, lucide, réaliste, qu'on ne voit pas souvent dans les galeries de nos palais, devrait faire exploser le stress. Erreur, la solution naturelle, proche, est dans la proximité, exceptionnelle en France, entre les 40 millions d'électeurs et les 400.000 élus de toutes natures qui hériteront du pouvoir, au nom de la solidarité. Il faudra inventer comment. Auparavant, il faudra que l''Etat se concentre sur ce dont les citoyens ont besoin, la Liberté par la sécurité, l'Egalité par la justice, la Fraternité par la responsabilité. L'Etat providence est mourant ! il est temps qu'il mette de l'ordre dans ses affaires pour éviter que les héritiers refusent la succession. Quel pied de nez de la France d'en bas à la France d'en haut !
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2009-12-01
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VOS PAPIERS !
# VOS PAPIERS ! Lorsque je suis entré dans l'Echo des arènes - oct. 99 - j'ai décliné mon identité: *Saintongeais je fus, français je reste, euro parisien je vis, bref résumé d'une existence qui m'a fait vivre deux changements d'appartenance en conservant mon identité - jusqu'à quand ?* Cette expérience m'a inspiré une profonde réflexion sur l'appartenance et l'identité, carburants de multiples révoltes, locales ou régionales. Je la verse au futur débat sur l'identité française. Avec l'espoir qu'il ne sera pas le détonateur de ces carburants explosifs. Ou en suis-je, dix ans plus tard ? J'observe que les besoins d'appartenance ont atteint des formes et des niveaux d'expression lourds de menaces. Des citoyens du 9-3, à facebook en passant par les clubs et les signes, tout est matière à exposer à quelle communauté l'individu se rattache. Ce phénomène s'ajoute aux deux appartenances géographiques des français : les résidences principales et secondaires, marques de rattachement à un lieu de vie choisie dans l'intérieur national. La querelle des plaques d'immatriculation, du cumul des mandats politiques, confirment à quel point l'identité locale s'oppose à l'identité nationale qui s'impose. Je vis cette dualité, en Saintonge, et à Paris, Ville-monde, dont les agréments et les servitudes créent une vision de la vie qui sort du cadre national et attenue son expression identitaire. J'en arrive à l'identité - français je reste - et à ce qui préoccupe nos dirigeants : comment rénover, autour de la Nation, une identité qui résisterait aux risques de conflits communautaristes. Il est vrai que l'identité des français de souche, ou intégrés, ne correspond pas à celle des français nés de l'immigration post coloniale. Leurs cultures, leurs modes de vies, façonnés par leurs passés respectifs divergent. Il y a problème que j'évite de compliquer en mettant de coté l'immigration sauvage. Dans la période coloniale, on a cru le régler en faisant réciter « nos ancêtres les gaulois » aux petits africains. Une fois l'empire anéanti, ces présumés fils de gaulois, réels fils d'africains, immigrés installés au milieu des français nationaux, la tentation a été grande de rechercher dans une solution identitaire la fin des troubles sociétaux que chacun ressent, en les subissant, péniblement, tous ensemble. En l'état, cette solution identitaire passe à coté de l'énoncé du problème. Je reviens vers ce que je ressens. Je suis resté français, avec mon passeport, mon droit civil, ma langue, mes multiples feuilles d'impôts, et ma carte d'électeur. J'ai parcouru les autres pays où il ferait bon vivre. Je n'ai pas trouvé mieux que la France. Je m'identifie à son histoire, à sa géographie, l'une et l'autre exceptionnelles, mais je suis très modestement identitaire. J'ai déjà dit, dans l'Echo, qu'on devait visiter notre pays, qu'on pouvait l'habiter, et qu'on n' était pas obligés de l'imiter. Je comprends que nombre de citoyens, témoins de cette évolution devant l'écran mondialisé de la télé, prennent peur de perdre leur identité dans cette course aventureuse vers un métissage mondial qui les éloigne des attaches provinciales qui sont les leurs, ou vers lesquelles ils aspirent à revenir, pour retrouver les équilibres et les bonheurs partagés entre eux. Je sais que tout le monde n'a pas la même capacité d'intégration, ni l'immigré d'une autre souche, né français, qui s'enferme dans sa communauté, ni le résident qui n'a aucune envie d'accepter, et encore moins d'adopter des comportements de ségrégation et d'hostilité. Pour eux, il faudra aborder les débats sur l'identité avec précaution, et regarder la réalité en face. Les transformations géo politiques du monde laissent notre pays seul devant les lourdes conséquences humaines des décolonisations africaines et maghrébines qu'on refuse de traiter depuis vingt ans. Plutôt qu'aux solutions identitaires artificielles, il faudrait s'atteler au coût et aux durées de formation, d'intégration de ces réputés fils de gaulois dont on fait trop peu des fils de France. Sinon, nos petits enfants hériteront d'une France éclatée, sur endettée, sans identité partagée. Qu'en aurait dit MONTAIGNE ? *J'estime tous les hommes, nos compatriotes, et embrasse un polonais comme un français, subordonnant cette liaison nationale à l'universelle et commune.*
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2010-01-01
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LA GRIPPE GAULOISE
# La grippe gauloise La communauté scientifique internationale est inquiète. Une fois encore, la France fait exception dans le monde. Rien ne s'y passe comme ailleurs, y compris la durée de la pandémie qui persiste dans l'hexagone alors qu'elle régresse partout. Cette communauté médicale a été alertée à la vue de milliers de français faisant d'interminables queues, un bon à la main, pour tenter d'atteindre un guichet à piqures. Une mission d'études, confidentielle, a été envoyée en France, pour tenter d'expliquer le phénomène. Elle a fourni un rapport passionnant, dont l'Echo des arènes a eu connaissance auprès d'une source proche du dossier. Que révèle t'il ? D'abord l'exceptionnel dévouement du personnel médical de santé publique, envoyé au front, comme les poilus de 14-18, par l'Etat major de l'administration de la dite santé. Ensuite, l'existence d'un second virus, très agressif, qui a contaminé les responsables politiques en charge de la bonne santé de leurs concitoyens. Ce second virus sévit à Paris. Il affecte les descendants d'une peuplade installée au bord de la Seine sous le roi Charles le Grand : les Hyperburos. D'où le nom donné au virus HYB 1. Les Hyperburos contemporains vivent dans des lieux fermés, peu accessibles, les directions centrales des ministères, où ils ont monopolisé les fonctions qui isolent leurs ministres de leurs concitoyens, baptisés assujettis dans leur patois. Le virus HYB1, vit à l'état endémique chez ces populations. En activation normale il provoque une prolifération de règles, de décrets, de formulaires, de guichets et autres bureaux. Il est devenu dangereux, chez ceux qui en sont porteurs par la mutation génétique provoquée, dans cette population qui vit en circuit fermé, par la manipulation du principe dit de précaution. Par bouffées, ils contaminent les ministres par simple transmission salivaire lors des longues réunions dites de cabinet, dont les membres sont alors pris d'agitation fébrile. Le dernier foyer de développement du virus HYB 1 a touché le ministère qui aurait du en être le premier préservé, celui de la Santé, dirigé par une personne équilibrée sage et compétente. Terrassée par l'agressivité et l'agitation contagieuses des Hyperburos , elle est apparue, à ses concitoyens, comme investie d'une hypermission nationale dont l'accomplissement réussi, à la mesure de ses capacités d'hyperministre, la ferait bénéficier de la reconnaissance éternelle des français, voire de celle de son hyperprésident. La télé a été réquisitionnée pour montrer la force tranquille et le génie de l'administration dirigée par les hyperburos, tellement supérieurs à celle des médecins de ville qui côtoient, connaissent, leurs patients, et étaient prêts à apporter une aide dont ils furent exclus au profit des guichets à piqures. Puis, comme les assujettis manifestaient une méfiance boudeuse, la machine hyperburo est passée en mode affolement. Un problème banal dans tous les autres pays a fini par inquiéter. La résistance des français, farouchement égalitaristes, a été vaincue, bien qu'ils se soient vus répartis, comme pour le ravitaillement de la guerre 39-45, dans des listes de priorités. Tout le monde a alors compris que ce gigantesque *BUZZ,* était la conséquence de l'infection HYB 1, qui touchait les autorités parisiennes, et que chacun devait garder le sang froid exigé par le sérieux d'une situation dont la traitement pâtirait des chamailleries gauloises et bureaucratiques habituelles. Au moment où le rapport allait être déposé, la Ministre est sortie de sa grippe HYB 1, comme Johnny de son coma artificiel, et a mobilisé toutes les vocations médicales, même les libérales, par nature incompatibles avec les hyperburos. Ouf ! Les rapporteurs ont conclu que le virus HYB 1 n'était acclimatable nulle part ailleurs. Ils ont mis leur étude au placard, comme le fait, en France, la Cour des comptes des siens. En attendant que la grippe gauloise se révèle, bientôt, dans un autre ministère et suscite un autre rapport que l'ECHO ne manquera pas de se procurer.
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2010-02-01
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CHINE IMPERIALE, LE RETOUR
# CHINE IMPERIALE, LE RETOUR Chaque année, le Chinois nouveau apparait au monde, comme notre Beaujolais. 2008 le Chinois olympique triomphant, 2009 le Chinois écologique récalcitrant, 2010 le Chinois universel de l'exposition de Shanghai, en attendant le Chinois impérialiste. Avec 2.500 milliards de dollars dans ses caisses et, bientôt, la moitié de l'industrie du monde dans ses usines, la Chine installe un Empire sans Empereur. Que faisons face à cette transformation radicale des relations internationales ? Nous débattons sur la Burqua ( nom arabe du capuchon des faucons) que portent quelques centaines de jeunes femmes pour cacher leur visage, débat intéressant, comme celui sur la paille dans l'œil, dans une société où des centaines de milliers de jeunes femmes montrent tout le reste. En oubliant la poutre qui nous empêche de regarder notre avenir, tant ne voulons plus ni le voir ni le comprendre . J'ai emprunté le terme de Chinois nouveau à un ami qui a publié, il y a 9 ans, un livre prémonitoire sur « la victoire de la Chine ». Il serait utile de le faire apprendre, par cœur, à nos dirigeants et à nos analystes politiques. Je pense à celui d'entre eux qui inaugurera la manifestation d'ouverture de l'année ( 2010) de la France en Chine. Pourvu qu'on ne recommence pas la précédente (2004) consacrée à une exposition sur le nu dans la peinture française. Nos concurrents qui courent de Pékin à Canton et à Shanghai pour y vendre leurs projets et y installer leurs usines ont admiré notre culture artistique. Grâce à laquelle nous pourrons bientôt organiser une exposition sur le nu dans l'économie française, lorsque nous nous retrouverons complètement «  à poil » après que l'industrie qui nous a fait vivre depuis 40 ans aura quitté notre pays. Car l'enjeu de ces toutes prochaines années est bien la. A l'évidence, même si les Américains qui en sont les inventeurs ne l'ont pas voulu, la dernière des mondialisations n'aura qu'un seul vrai bénéficiaire, la Chine. C'est cette réalité qui les a poussé à se ruer sur les richesses pétrolières, partout, pour maîtriser l'énergie dont la Chine aura tant besoin pour absorber, et gérer, la moitié de l'industrie mondiale d'ici 20 ans. Elle le peut. Elle dispose du plus important réservoir de population du globe, qui accepte de travailler beaucoup pour très peu d'argent. Elle transformera en déserts industriels les pays dont les populations veulent peu travailler pour beaucoup d'argent. D'autant plus que les mieux formés, les meilleurs techniciens de ces futurs déserts n'hésiteront pas à suivre les usines qu'ils auront vu partir. Vous direz 20 ans c'est long. Erreur, il y a 32 ans j'étais en Chine. En guerre avec le Vietnam, elle vivait, profondément miséreuse, cloîtrée dans sa religion marxiste. Les seuls souvenirs ramenés, pour les enfants, de 3 semaines de voyages sous surveillance de 2 commissaires politiques : 4 uniformes de l'armée chinoise avec étoile rouge que les magasins de l'armée vendaient pour se « faire des dollars ». Il y a dix ans, j'ai vu, aux mêmes endroits, comment le nouveau Chinois avait écarté l'ancien, et compris pourquoi tout se mettait en place pour ce qui vient de se produire. La Chine est le premier banquier et le premier fournisseur des Etats unis et le premier exportateur mondial, battant l'Allemagne, première victime européenne. La guerre commerciale des grands empires débute, elle va se développer, sur notre dos, grâce au Dollar et au yuan, monnaies volontairement manipulées et affaiblies. Récemment, un de mes amis, reçu dans une délégation européenne, pendant le visite d'Obama à Pékin, par le premier Ministre chinois, s'est entendu dire : *Ne soyez pas inquiets, amis européens, on ne vous laissera pas sur le bord de la route.* Si l'Europe désunie veut éviter le désastre qui la menace, à court terme, il faudrait que la France et l'Allemagne sortent des utopies du 20^ème^ siècle. Pour les Allemands c'est en train d'être fait. Pour nous, malgré le Prince charmant qui avait promis, en 2007, de réveiller la Belle au bois dormant, son doux sommeil persiste.
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2010-03-01
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RETRAITE ET BEREZINA
# RETRAITE et BEREZINA La vieillesse est l'hiver de la vie. Comme le Général hiver, qui a vaincu tant d'armées, le vieillissement des français finira par écraser leurs conquêtes sociales s'ils n'arrivent pas à franchir la BEREZINA du budget de leur ETAT, qui garantit leurs retraites. Tel que débute le forum national des retraites, par la grève du 23 mars, après le coup de sifflet du 15 février, les choses sont mal parties. Le grand chantier des « 50 ans à venir » se limitera à ce qu'on ne veut pas faire. La Loi gravera l'assurance que l'Etat paiera, dans le marbre. Cotiser moins pour toucher plus. La France, croira vivre un présent éternel, hors du temps et de l'espace. L'essentiel aura été réalisé. Grâce au blocage des serviteurs de l'Etat, « le pouvoir aura reculé ». Tant pis pour les enfants qui devront cotiser plus pour toucher moins, après que l'assureur Etat ait fait faillite. Après nous le déluge. Osons l'incorrect ! Etudions, d'abord, comment vivront les 40 générations actives de la première moitié du 21^ème^ siècle, 30 millions de citoyens. Regardons quelles mutations subiront les entreprises, les administrations, qui offriront leurs futurs emplois, pour comprendre comment évoluera le couple travail/retraite, aujourd'hui en crise. L'économie fonctionne encore, dans l'esprit des français, selon le modèle militaroindustriel du 20^ème^ siècle né des énergies électriques et pétrolières. Hypercentralisation, management hiérarchique, machines outils, caisses enregistreuses, guichets informatisés, travail posté à l'usine, au bureau, au magasin, déplacements usants, stress et addictions. En 40 ans, 2050, le temps du renouvellement de la population active ce modèle aura été remplacé par celui de la Fée numérique, qui prendra la place de celui de la Fée électrique. L'administration fonctionne selon le modèle militaro bureaucratique de la 5^ème^ République. Encore plus centralisées et hiérarchisées, les fonctions publiques, administratives, hospitalières, territoriales, devront se remettre en cause, se débarrasser de leurs archaïsmes, de leurs modes de management et d'organisation. Tout le monde le sait, beaucoup le disent, l'Etat ne peut plus se payer l'administration qu'il gère, aussi mal qu'une une entreprise qui entretiendrait un siège central démesuré qui parasite son système de production. Conclusion : le travail, tel qu'on le conçoit aujourd'hui, va se transformer radicalement, dans les 40 ans qui viennent, âge virtuel de la retraite des enfants nés en 1990, avec internet. Ils sont déjà 15 millions qui sauront se faire entendre, de nos (très) chères élites administratives. La retraite, telle qu'on la conçoit aujourd'hui, évoluera comme le travail. Les lois, typiquement françaises, qui veulent empêcher l'avenir de remplacer le passé, au nom de l'Egalité, ne bloqueront pas l'évolution. La retraite n'est ni une ni indivisible, entre tous. Elle est plurielle. Au nom de la Liberté, elle appartient d'abord à chaque citoyen. L'Etat doit garantir la liberté, avant l'égalité, pour éviter la rupture naissante de la Fraternité entre les générations. Serons nous capables d'imaginer les bouleversements que le travail et les retraites vont connaitre sous les coups de boutoir des innovations, de la géopolitique, et de la répartition mondiale des types de productions de biens et de services ? Admettrons nous que le couple travail/retraite n'aura plus ni le même sens, ni les mêmes objectifs, et que l'Etat, déjà ruiné, devra réduire son engagement dans la fourniture des moyens dont il ne dispose plus ? Sommes nous prêts à régler les problèmes posés par la grande dépendance, l'inégalité hommes/femmes, dans le travail et dans la retraite, dans la durée des cotisations, dans la garantie de l'emploi ? Sinon, Dominique STRAUSS KAHN pourrait bien diriger la France, non comme président élu mais comme patron du Fonds monétaire international, qui exercerait sa tutelle sur les français, pour rassurer les marchés financiers, auxquels l'Etat doit tant d'argent, face à notre incapacité de décider de notre avenir, par nous même.
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2010-04-01
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L'URNE ET LE CLOCHER
# L'URNE et le CLOCHER Les français adorent leurs clochers. François MITTERAND, avec son affiche de la *force tranquille,* en avait fait l'image de sa conquête de la France. Ses héritiers voudraient bien prendre le même chemin, en repassant, à nouveau, en 2010 par l'étape du *Pouvoir régional.* En 2004, la même étape n'a pas conduit vers la conquête du pouvoir national. Il n'est pas évident, aujourd'hui que 2010 assure 2012. Même si les vieux enfants de *TONTON,* le croient dur comme fer. L'hirondelle du 21 mars 2010 n'annonce pas obligatoirement le rose printemps de mai 2012. Certes, lorsque les français sentent que la France exige au-delà de ce qu'ils ont envie de lui donner, ils sont pris par une irrépressible envie de se détourner d'elle en s'enfermant dans leurs clochers. Entre 1940 et 1945, l'exigence de sacrifice était telle qu'ils ont préféré la laisser se délocaliser à Londres plutôt que la servir. A nouveau, elle doit exiger beaucoup des français pour se réformer. Il est normal de les voir se réfugier, pour 2 ans, dans les maquis du pouvoir régional, en attendant que leurs chefs désignent le futur challenger de l'actuel pouvoir national, a conquérir en 2012. Lorsque les français sont pris de cette envie de clocher, ils perdent toute vision sur les proches conséquences de leur emballement. Sans remonter à 1940, il suffit de rappeler le virage à 180° de F. MITTERAND, en 1983, qui a laissé la moitié de ses électeurs sur le carreau. Les Gaulois sont ainsi faits. Ils ont tellement peur que le ciel leur tombe sur la tète, qu'ils votent pour les tours de passe-passe auxquels ils sont habitués, pensant que le déluge épargnera leur clocher refuge ? Naturellement sceptique face aux tours de magie, je suis allé regarder les CV des chefs de ce pouvoir régional modèle 2010 L'opération était simple. Il suffisait de visiter celui des 17 patrons de régions qui seront élus le 21 mars. Pourquoi 17 sur les 22 de la métropole ? Parce qu'ils représentent, à eux tous, la quasi-totalité des urnes et des clochers du pays, *l'intérieur,* selon les Alsaciens, le *continent* pour les Corses. En réservant 2 chefs atypiques Georges FRECHE et Ségolène ROYAL. Qu'ai-je découvert dans ces CV ? Ce que je savais déjà, ils sont tous membres du PS, et presque tous reconduits. On ne change pas l'équipe qui a gagné en 2004. Après quoi je fus, comme on dit décontenancé. Je croyais que les français voulaient absolument imposer la parité homme/femme . J'avais tout faux. Ils auront élu dans 10 jours, à la tète de leurs clochers 17 hommes et 0 femmes. Comme le CAC 40, la bête noire du PS. Comprenne qui pourra ! Pareillement, je connaissais leur attachement farouche pour la retraité à 60 ans. Faux. L'âge moyen de ces chefs est de 62 ans. 11 sur 17 ont plus de 65 ans ! a nouveau comprenne qui pourra. J'avais compris que pour sauver la France il fallait des innovateurs et des entrepreneurs. Faux. Les 17 élus sont tous fonctionnaires. 3 ne le sont qu'une fois, comme employés de leur parti depuis 20 ou 30 ans. Les 14 autres le sont deux fois , comme employés de l'Etat qui leur a garanti leurs paies tout au long de leurs carrières, et comme permanents de leur parti qui les rémunère, ou les défraie. Un mot sur les 2 dernières régions. Je ne sais pas si les urnes du Languedoc éliront le chef des cloches ou celui des clochers locaux. Et last but not least, je sais que celles de notre belle région penseront à la costumière de la grande pièce qui se jouera à Paris en 2012, en oubliant vite nos beaux clochers romans,. Les urnes très spécifiques de la région Poitou Charentes échappaient de ce fait à mon analyse. J'attendrais le début de l'été, pour faire le vrai commentaire sur ces natio-régionales et leurs conséquences prévisibles sur les 4 prochains scrutins - le Sénat en 2011, les présidentielles et les législatives en 2012, les municipales en 2014.
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2010-05-01
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L'ETOILE ET LE LOSANGE
# L'ETOILE et le LOSANGE Le PACS signé entre MERCEDES et RENAULT éclaire l'évolution de l'Europe. Revenons en 1974, dans le garage MERCEDES de Blois, dont le patron était président des concessionnaires français. Le choc pétrolier de 1973 sonnait la fin des 30 années du développement économique du continent ravagé par la guerre. Les taxis cherchaient du diésel, plus solide et moins coûteux. Un vendeur vient l'interroger sur la reprise d'une RENAULT R 16 de 1971 sur une MERCEDES 220 D neuve. Réponse : tu diras à ton taxi qu'on n'achète pas de voitures de communistes ! Cette réflexion brutale, typique de l'époque, pousse à expliquer ce mariage d'aujourd'hui. En 1974, les usines MERCEDES de Stuttgart produisaient la voiture phare de l'industrie allemande. La qualité, la fiabilité, la longévité, permettraient à l'auto germanique de conquérir le monde bien mieux que les panzers des années 40. Le grand bourgeois, comme le chauffeur de taxi, étaient séduits, comme la classe moyenne issue des 30 glorieuses. La « Loco » MERCEDES tirait les usines VW, AUDI, OPEL, FORD. L'étoile brillait sur le plus haut bâtiment de Berlin ouest. En 1974, le laboratoire social RENAULT de Billancourt produisait la voiture phare de l'industrie française la R5. Petite, robuste, à usage interne, elle n'avait aucune vocation à conquérir le monde. Ses chaines de production vivaient au gré des grèves, avec l'espoir d'exporter son modèle social à défaut de ses automobiles. La forteresse de l'Ile Seguin, devant laquelle tous les penseurs français défilaient poings levés en 1968, symbolisait la classe ouvrière que J.P. SARTRE ne voulait pas désespérer. Devant ses portes on croisait le marteau avec le drapeau de l'intello révolté, à défaut de le faire avec la faucille du paysan qui avait quitté ses terres Aujourd'hui, RENAULT, marié avec le japonais NISSAN fabrique de bonnes gammes de voitures, dans plusieurs continents, les vend partout dans le monde, y compris aux Allemands qui en apprécient le rapport qualité -- prix, après que leurs salaires aient fondus pour payer à la fois leur réunification et le maintien de leur position industrielle face à la sévère concurrence des pays émergents. MERCEDES, bousculée chez elle par AUDI et BMW, délaissée par une classe moyenne européenne appauvrie et séduite par les modèles européens concurrents, attaquée partout ailleurs par les 4/4 japonais et coréens, s'est mise aux petites autos qui n'ont même pas chatouillé les pare chocs de la grande VOLKSWAGEN. Son image - qualité, fiabilité, longévité - n'est plus exclusive. Elle vend ses SMARTS à perte. Elle compte sur l'aide de RENAULT pour les sauver. RENAULT reste identifiée positivement à la France. L'image affichée dans les couloirs de l'Union européenne pour symboliser nôtre pays, les grèves, a jauni. RENAULT, qui a eu plus que sa part de grèves, avant de rencontrer de bons patrons, n'est plus la voiture malade de l'Europe des années 80. Espérons qu'en se pacsant avec MERCEDES elle ne mariera pas plus de pertes que de bénéfices. Attention ! Les gloires passées attirent les dots. Les actionnaires de MERCEDES hurlent à la mésalliance. Ils n'ont rien compris Les actionnaires de RENAULT se taisent. Peut être ont-ils compris que les étoiles industrielles brillantes, les aigles impériaux dominateurs, les modèles sociaux trompeurs ne résistent ni à l'histoire, ni à l'économie, ni à la géographie. Ces trois éléments vitaux ont été bouleversées depuis 20 ans, il est temps que les dirigeants de notre Europe arrêtent de jouer à gai, gai marrions nous, et nous aident à comprendre ce qu'il faut faire pour nous adapter aux mutations que le rapprochement entre l'étoile et le losange annonce, à bref délai.
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2010-06-01
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PLAIES D'ARGENT
# PLAIES D'ARGENT Plaie d'argent n'est pas mortelle dit le sage qui sait où est la vérité, y compris lorsqu' il faut aller la chercher au fond du puits. En mai 2004, dans *vigie faillite* , l'Echo a chiffré les dettes de la France et les déficits qui les aggravent chaque année. Six ans plus tard, les dettes ont augmenté de 50% et les déficits ont triplé. La France n'est pas morte pour autant. Essayons de comprendre. On sait qu'en 2011 la France sera le plus gros emprunteur d'Europe, auprès des « marchés » avec plus de 1800 milliards d'€ de dettes et 40 milliards d'€ de déficits. Est-ce grave docteur ? Oui, mais pas mortel immédiatement. Même avec 600 milliards d'€ de *dette rouge publique\*,* plus de 60 % du PIB qui s'ajoutent aux 1.200 milliards de *dette bleue,* moins de 60% du PIB, la France reste le plus gros épargnant d'Europe. Sa dette privée -- vous et moi - est inférieure, en %, à celle des allemands. Ce qui fait que la dette de l'Etat français est financée moitié /moitié par son peuple et par les étrangers. Si on ajoute les autres richesses qui attirent les investisseurs étrangers, la France est solvable. Aujourd'hui ! Alors pourquoi nous effrayer ? La vérité est restée ce qu'elle était en 2004. Notre Etat dépense trop et mal l'argent qu'on lui confie, nos impôts, ou qu'on lui prête, ses dettes. Le résultat est que ce mode dépensier nous ruine, à petit feu depuis 30 ans, et nous empêchera demain de trouver la croissance économique obligatoire pour rembourser nos dettes accumulées dans le seul vrai développement durable que nous avons réussi. Pour le moment les dettes excessives des autres font oublier les nôtres. Quand ils auront retrouvé leur croissance, grâce à leurs efforts, notre langueur paresseuse nous livrera aux attaques des marchés qui gèrent, entre autres, l'argent de notre épargne, nos Sicav et nos assurances vie. La catastrophe arrivera au cours du prochain quinquennat si nous n'avons pas réformé notre Etat , surtout notre système non éducatif, dont la critique féroce faite de la Cour des comptes me ramène à mes commentaires sur le mammouth, dans l'Echo, il y a 10 ans. La meilleure preuve de la volonté de notre président de se représenter en 2012 se trouve dans son activisme réformiste. Il sait qu'à défaut d'aboutir il aura rendez vous avec le désastre avant cinq ans. Pourquoi ? Parce que nos dettes auront peu évolué et que la confiance des prêteurs disparaitra lorsqu'ils verront que nous n'avons rien fait pour réduire massivement nos déficits d'Etat. Que feront alors nos voisins de l'Union européenne ? Rien ! Ils ont failli se fâcher pour la petite dette grecque. Les allemands auraient même laissé tomber les danseurs de Sirtaki si leurs banques n'avaient pas été plombées par les crédits grecs irrécouvrables. Face au risques d'offrir ses banques aux prédateurs américains qui jouent depuis des mois la chute de L'Euro pour retrouver leur domination financière, A. MERKEL a préféré endetter toute la zone euro en nous infligeant le sauvetage de Francfort en 2010, après que Wall street nous ait imposé le sien en 2008. Notre situation est grave mais pas désespérée. Quitter l'Euro serait digne de Gribouille. Y rester ne nous garantit pas qu'en cas de guerre avec les marchés, dont nous avons un besoin vital, nos amis nous aideraient. Le seul chemin à prendre est celui de l'effort, par nous même en reconstruisant les fondations de notre Etat providence et surtout en adaptant la formation de nos jeunes aux exigences du modèle économique auquel nous appartenons. J'ai vécu, avec une conscience politique précoce la fin des années 30. Nos dirigeants politiques vantaient, déjà, la France du bien être - le beurre - en se moquant, déjà, de l'Allemagne de la rigueur - les canonset des efforts à faire pour réduire nos faiblesses. On sait ce que ça nous a couté. Ce discours démagogique reste d'actualité. Sauf qu'il n'existe aucune ligne Maginot contre les marchés quant on leur doit autant d'argent.
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echo des arènes papier
2010-07-01
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1860 -1940-2010
# 1860 -1940-2010 Le General de Gaulle avait une certaine idée de la France et des francais. Il n a pas été le seul. Encore aujourd hui. Il suffit d avoir lu cette semaine les quotidiens Nice Matin, le Monde et le Times pour en être convaincus Le 14 juin 1860, Nice est devenue française. 150 ans plus tard, l' événement, glorifié dans Nice Matin, est fêté en grandes pompes, jusqu à fermer la promenade des anglais à la circulation automobile. Ce 14 juin 2010, courant, entre deux orages, vers l' avion pour Paris, coincé dans les embouteillages qui aident a la réflexion, je me suis transporté vers cette annee 1860 qui a vu la France, a l apogée de grandeur impériale, boucler son hexagone, en attendant de l agrandir par ses conquêtes coloniales. Aussitot aprés, sans avoir eu le temps de savourer cette grandeur, le pays s'est engagé lentement dans le long declin politique qui le conduira au désastre de 1940, aprés celui de 1870, puis l entr'acte des douceurs de la belle époque bourgeoise, puis les horreurs de la boucherie de 1914/1918. L idée que le Général, né en 1891, s' est faite de la France et des Francais s' est construite sur cette réalité historique. Le 18 juin 1940,lorsque la France libre nait du fameux appel, glorifié dans le Monde 70 ans plus tard, les anglais qui l accueillent ont leur propre idée de la France. Ils l' aiment au point du lui proposer, sans succés, la fusion entre les deux pays. Ils se méfient des francais qui les ont lachés seuls dans la lutte vitale contre les Nazis. Ces francais, qui adorent leur Maréchal vieillissant, en grande majoritè, le suivent dans la collaboration avec le vainqueur . Quant aux Nazis, leur idée pour la France est de la transformer en territoire de repos des guerriers maitres de l Europe et du destin de ses populations. Ils ont choisi de la rayer des puissances en la limitant aux beaux paysages, aux belles femmes et à la bonne bouffe. Le 18 juin 2010 je traverse Londres, quatrième ville francaise par sa population emigrée, entre deux gares pour un week end chez des amis à coté de Cambridge. A la sortie de la gare TGV, je bute sur l idée que se fait des français le taxi sollicité quand je lui demande de passer par Carlton's garden le QG de la France libre de 1940 à 1944. Il m'en dissuade, il n y a rien a y voir, qu' une petite plaque. Ce détour va nous mettre dans de longs embouteillages (encore) avec tous ces vètérans et leurs commémorations qui bloquent la circulation. Tant pis, je me contenterai de la lecture du Times du lendemain 19. Interessant, isn it. David Cameron, le tout récent premier Ministre, qui a lui aussi son idée de la France, l' exprime en recevant N. Sarkozy. L'idée qu'ont les anglais de juin 40 n'a pas changé. Elle a sans doute été exposée en langage diplomatique, mais relatée par le Times en langage de ses lecteurs elle est beaucoup plus Claire. C' est grâce a Churchill et à lui seul, qui a donné la parole au chef auto proclamé d'une France réduite à une poignée de français que la résistance française a pu se développer, avec de Gaulle, et ramener la France a la table des vainqueurs. Seuls les anglais, abandonnés par tous leurs voisins européens étaient capable de le faire, ce que le Général visionnaire a compris. Mais sans le geste de Churchill la France et les francais seraient réstés dans le camp des vaincus, de Gaulle ou pas. Ecrivant ces lignes de la douce campagne de l Essex j' attends avec intérêt la lecture des journaux français que je vais retrouver a Paris le 21 pour apprécier les divergences d idées \.... et de commentaires.
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2010-08-01
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DEVOIRS DE VACANCES
# DEVOIRS de VACANCES La mode est aux devoirs de vacances. Notre président lui-même a supprimé la réception, baptisée (horreur) *garden party* par son inventeur Giscard, peut être pour travailler à la préparation du dossier des retraites. Bien vu. Le déluge qui s'est abattu sur Paris aurait obligé les peoples à patauger dans la gadoue élyséenne (re horreur). Ce déluge me pousse vers la télé de ce 14 juillet, revenue au temps des défilés en noir et blanc. Puis, après les voitures des pompiers noyés sous la flotte avec laquelle ils noient, d'habitude les lieux de leurs interventions, je m'installe devant l'autre écran, celui des enfants du web, pas celui des enfants de la télé. J'y apprends que j'ai déjà titré *Devoirs de vacances* dans l'Echo de juillet 2004. J'y proposais : - Un devoir de calcul sur le coût des retraites à financer, original ? - Un devoir d'éducation civique sur l'âge du départ à la retraite, re original ? - Un devoir d'histoire sur la date de la mort prévisible de la langue française. Reprenons ces trois devoirs à la lumière faiblarde des événements récents. ## Le financement des retraites Il y six ans, il manquait déjà à l'Etat 850 milliards d'euros pour financer les retraites promises à ses employés. En admettant que le non renouvellement partiel des départs ait limité la casse à venir, elle est toujours aux environs des 1.000 milliards €, qui s'ajoutent aux engagements pris pour garantir le déficit des caisses de retraites du privé, qui s'ajouteront aux autres déficits dont on connait l'explosion depuis 2004. Il est facile de comprendre les exigences du « marché » qui nous prête tout l'argent qui nous manque. Heureusement ils savent que les français sont aussi riches que leur Etat est pauvre, et que le jour venu ce seront eux les prêteurs en dernier ressort, grâce aux impôts qu'ils paieront en râlant. Question. Combien faudrait il annuler de garden parties du 14 juillet à 750.000 € l'unité pour couvrir les 2.500 milliards d'€ qui manquent à l'Etat, sans avoir à payer d'impôts ? 3.333, ce qui nous amène en l'an de grâce 5.343 pour le 4.500 ème anniversaire du traité de Verdun ! ouf ! ## L'âge du départ à la retraite Il y a six ans j'ai parlé de deux cousins, nés en 1928, bons pieds bons yeux en 2010. Le célibataire et bureaucrate endurci a commencé à travailler le 1^er^ janvier 1949 dans une entreprise publique à régime spécial et pris sa retraite le 1^er^ janvier 1986. 37 ans de travail pour 82 ans de vie, à ce jour. Le bosseur acharné, 4 enfants et 9 petits enfants, a débuté au boulot le 1^er^ octobre 1944, il a pris sa retraite de salarié le 1^er^ janvier 1991. Il s'est mis à son compte et n'a toujours pas arrêté bien qu'il paie plus d'impôts qu'il touche de pension. 66 ans de travail pour 82 ans de vie. Cherchez l'erreur ? il n' ya en pas. C'est le seul moyen de laisser aux petits enfants de quoi payer leur part des dettes d'Etat dont ils hériteront. Question : croyez vous que les petits enfants du bosseur acharné accepteront longtemps de galérer faute de trouver du travail dans des entreprises surchargées des prélèvements collectifs qui permettent au célibataire bureaucrate de vivre la moitié de sa vie à ne rien faire ? ## La mort de la langue française Je suis plus optimiste qu'il y a six ans. Je rapproche ce 14 juillet 2010, cette présence massive des africains francophones, de l'analyse prospective qui fait du continent africain un territoire privilégié du développement de la croissance mondiale au cours de la 2^ème^ moitié du 21^ème^ siècle. Ne serait ce qu'à raison de sa démographie, de sa culture façonnée par celle de la France au temps de son propre rayonnement, et de la présence dynamique et surtout intéressée des anglo saxons et des chinois. N'en déplaise aux spécialistes de la malveillance et du dénigrement, ces deux mamelles auxquelles tète l'opinion publique, que dénonçait déjà CHATEAUBRIANT, la langue française pourrait bien revivre par l'Afrique, dans les années 40 du 21^ème^ siècle comme la France et sa liberté à partir de l'Afrique dans les années 40 du 20^ème^. Le thème du défilé était bien choisi. La réponse est à trop long terme pour mériter une question de devoirs de vacances. Très bonnes vacances à tous, prenez des forces, la rentrés sera sportive.
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2010-09-01
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BONS BAISERS DE CORDOUAN
# BONS BAISERS de CORDOUAN Le français étant, parait il, le champion du monde de la carte postale de vacances, j'y vais de la mienne parfumée à l'iode de la cote et à la politique de la cour. Depuis 25 ans, tous mes petits déjeuners d'août sont réservés à un tête à tête, silencieux et recueilli, avec ce symbole monumental de l'esprit français qu'est le phare de CORDOUAN. Bien plus majestueux que le minuscule Coq de l'esprit gaulois. Classé la même année -1862 - que le tout aussi majestueux symbole religieux de la fille ainée de l'église, Notre Dame de Paris, Cordouan fêtera ses 400 ans l'année prochaine. Le décor de ces petits déjeuners est immuable. Au premier plan un laurier vert en bas, rose en haut, envahissant, désordonné et touffu, sans cesse agité, sans que l'on sache si c'est le vent qui le fait tourner en tous sens, ou lui qui fait le vent. En deux mots Europe écologie aussi verte en bas que rose en haut. En contrebas le chemin des douaniers, désert comme un vendredi de RTT, depuis qu'on a supprimé la fonction en conservant les fonctionnaires. En deux mots l'administration française seule capable de cette prouesse. Et puis sur la ligne d'horizon, ce point d'exclamation écrit par l'homme, le Phare, blanchi ou noirci selon l'état du ciel. Rien ne vient troubler notre sérénité dans l'espace de 9 kilomètres qui sépare son rocher de mon bol, qui voit défiler les flots de cette mer embouchure qui se veut à la fois fleuve et océan. Tantôt d'un beau bleu, lisse et attirant, tantôt d'un vilain gris violent et effrayant. En deux mots la France, écartelée entre son passé d'eau douce qui coule entre ses rivages girondins et humanistes, et son avenir d'océan à l'écume rageuse et blanche des grands soirs. Cordouan, c'est aussi, posée sur son petit rocher, la lumière qui aide les marins à trouver le bon cap. A ne pas confondre avec celle des occupants ou prétendants au trône de France qui se croient obligés d'éclairer l'humanité, même quand elle ne demande rien. Nos révolutionnaires de 1791, grands maîtres en matière de lumières, avaient bien compris le symbole de Cordouan. Ils l'ont fait rehausser de 30 mètres Rentré à Paris, je reçois le dernier essai d'A. MINC, sur les intellectuels, dont il se défend d'être, et leur rapport avec la politique. L'itinéraire choisi par l'auteur est intéressant. L'intello, made in France, reprend souvent, à la télé, le rôle séculaire du bouffon, mais sans le Roi, dans l'industrie du verbe et l'essorage des gouvernants. Il y joue à Guignol en tapant sur le dos des puissants, sans s'occuper des dégâts qu'il fait avec ses certitudes, qui, comme les oreillons, lui font enfler la tète, le rendent sourd et, pour les pires, stériles. Heureusement, il y a Montaigne, le Grand Montaigne, qui fut traité de lâche parce qu'il se tint à l'écart du pouvoir et de sa critique engagée. Sans lui, maire de Bordeaux en 1583, Cordouan n'aurait jamais été construit. J'aurais été privé de mes petits déjeuners d'août et vous de cette carte parfumée. Merci à lui.
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2010-10-01
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RETRAITES, LA VÉRITÉ
# Retraites, la vérité Pour comprendre l'actuelle agitation, j'ai eu recours à un ami, consultant apprécié tant par le gouvernement que par les syndicats. Il déplore que pour la 3^ème^ fois, nous passions à coté de la solution, faute de vouloir regarder la réalité en face. La Nation française, vous et moi, sommes pris dans un piège mortel, monté, il y a 50 ans, par deux erreurs politiques du Général de Gaulle : 1. Il a rétabli l'administration effondrée en 1940 en lui donnant la dimension qui lui permettrait de diriger un empire colonial qu'il a aussitôt liquidé. Résultat la France, réduite à son hexagone, croule, aujourd'hui, sous le poids de cet Etat démesuré. 2. il a mis le pouvoir législatif sous la tutelle du gouvernement. Résultat, l'Etat n'est plus contrôlé par les représentants de la Nation, et méprise les critiques de la Cour des comptes. La troisième erreur des successeurs a été de sur endetter l'Etat avec l'argent prêté, par les étrangers, au risque de subir leur loi. Cet été, ils ont obligé le gouvernement à toucher à nos retraites pour ne pas perdre la « notation des marchés » qui permet d'emprunter pour payer les salaires des fonctionnaires au 4^ème^ trimestre. A ces trois erreurs politiques se sont ajoutés quatre faits incontournables. La durée de vie s'est allongée, en obligeant de payer les retraités beaucoup plus longtemps. L'économie occidentale qui créait nos richesses a décroché. Les marchés de l'argent, mondialisés, ignorent les modèles sociaux des emprunteurs. L'Etat ne peut plus remplacer ses emprunts par l'impôt, déjà excessif. Tout cela fait que la seule variable d'ajustement entre ces contraintes réside dans la garantie de ce bas de laine des retraites que l'Etat contrôle, qui lui permet d'obtenir des crédits pas chers. A partir de ces réalités il n'y a que trois scénarios possibles. Nous conservons notre Etat providence pour tous ceux qui en bénéficient en prenant ce qui manque dans la poche des « puissances d'argent ». On joue MITTERAND le retour. On se souvient du film. Il est resté neuf mois à l'affiche, juillet 1982-mars 1983, remplacé par MITTERAND la rigueur pour les nouveaux pauvres et le caviar pour ceux qui se sont enrichis en dormant, au cours des années fric 1984-1993. La finance a obéi au politique le temps d'un rêve. Depuis 27 ans c'est l'inverse. On peut toujours rêver, on aime le faire. Il faut simplement savoir qu'à la sortie le cauchemar sera pour les retraités qui verront leur cassette mangée par la nouvelle rigueur. Nous réduisons la charge de l'Etat pour conserver le bas de laine des retraités. Mais que dire à nos fonctionnaires. Ils ne sont pas responsables de l'impéritie de nos élus qui ont voté les budgets, qui ont permis leurs recrutements massifs. On peut comprendre qu'ils se défendent. Ils en ont les moyens. La haute administration, comme le haut clergé dans l'ancien régime, tient le pouvoir exécutif. La masse des fonctionnaires, comme le bas clergé d'antan, gère les protestations des fidèles dans les processions à Ste Providence, contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre, qui « font reculer » le mauvais sort.... Jeté par le chef de l'Etat. Nous sommes donc condamnés à spolier nos retraités lorsque les doigts crochus de Bercy, face aux exigences des créanciers qui auront peur des risques que l'Etat français représente, feront main basse sur leur bas de laine pour pouvoir continuer à emprunter et satisfaire l'addiction des français aux déficits budgétaires. Les enfants du baby boom qui commencent à toucher leurs pensions n'ont pas connu les folies ruineuses des guerres, ils connaitront les folies ruineuses de l'excès des dettes qu'ils ont laissées s'accumuler pour nourrir le culte de Sainte Providence. En Saintonge, on dit : *Tout ce qui n'est pas à la goule est au cul du sac*
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2010-11-01
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LE DERNIER MOT
# Le dernier mot Bien malin qui peut dire qui aura le dernier mot dans cette énième bataille de la guerre franco française de 200 ans qui mobilise les régiments de la Liberté et les bataillons de l'Egalité. Au nom des grands principes, évidemment. L'année dernière l'égalité a gagné. A quel prix. Souvenez vous. On paniquait à l'idée de ne pas pouvoir approvisionner les gymnases dans lesquels le peuple, menacé par le monstre H1N1, viendrait se faire piquer en masse. Pas question que les médecins libéraux profitent de l'aubaine. L'égalité imposait le traitement administratif gratuit pour tous. On connait le fiasco, monstrueux pour l'argent public, 500 millions € d'indemnités donnés aux labos pour des vaccins inutilisés. Cette année, au nom de l'Egalité on voudrait retirer aux élus de la nation le droit de faire la loi, liberté élémentaire de la démocratie représentative. Ils sont sommés de s'incliner, sous menace de révoltes, de manifs et de blocages de routes. Ce genre de mandat impératif, du peuple à ses élus, n'existe que dans deux pays au monde, Cuba et la Corée du nord, dont les dirigeants en font l'usage bien connu. On peut comprendre l'état de stupéfaction des étrangers qui nous regardent et entendent ce que disent certains politiciens. Sarkozy n'avait pas mandat de réformer les retraites. Et alors ! De Gaulle n'avait pas mandat de donner l'indépendance à l'Algérie, Mitterrand celui de dénationaliser en 1986. C'est bien la preuve que c'est le parlement qui fait la Loi. Et que celui qui s'y oppose est hors la loi. Ceci dit on oublie qu'il y a aussi, selon le vieil adage, la nécessité qui fait la loi. Celle de l'urgence comme celle de l'obligation, qui sont, l'une et l'autre, le plus souvent, rappelées aux élus qui font les lois, soit par l'étranger, soit par le peuple. La loi sur les retraites est dans le premier cas, l'urgence imposée par l'étranger. La France qui va présider le G 20 entend y mettre en cause les pratiques de la finance anglo saxonne. Très bien, mais les agences de notation nous ont rappelé nos déficits et notre sur endettement en nous invitant à faire le ménage dans nos comptes. Cette évidente nécessité a fait la loi sur nos retraites. Il fallait éviter de se faire rire au nez. Soyez rassurés, une fois le G 20 passé on ne manquera pas de défaire ce qui aura été fait aujourd'hui, pour tenter de répondre à une autre nécessité, qui nous est signifiée par le peuple, qui nous rappelle une obligation trop longtemps inexécutée. Depuis 30 ans, 16 ans la gauche, 14 ans la droite, la classe politique balaie sous le tapis, pour la cacher, la situation inadmissible imposée aux enfants des plus pauvres. (voir l'Echo d'octobre 1999). L'éducation nationale produit chaque année plus de 100.000 illettrés, futurs chômeurs recrutés en majorité chez ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté. Le budget de l'Etat de plus en plus asphyxié par les intérêts de sa dette ne permet pas de doper la croissance qui créerait des emplois pour ces jeunes. La fiscalité concoctée par l'administration pour assurer sa pérennité, entre les niches, les boucliers, et autres cavaliers ressemble à la forêt de Bondy au moyen âge et décourage les investisseurs dans les PME, cible des jeunes chercheurs d'emplois. La nécessité de gérer l'avenir de ces jeunes s'impose dés maintenant si on veut éviter qu'ils ne se débarrassent trop brutalement de la génération de leurs parents, qui a pris goût à la rue il y a 40 ans, au pouvoir il y a 30 ans, qui s'accroche à la télé pour garder le dernier mot qui préserve leurs inoxydables acquis des échecs accumulés. Hélas ! ce sera peut être le seul moyen de soigner les trois plaies françaises, prélèvements excessifs, mauvaise gestion et surendettement de l'Etat, en apprenant à cette jeunesse que le sens du courage et de la responsabilité font la réussite, et que la liberté doit toujours avoir le dernier mot.
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echo des arènes papier
2010-12-01
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[ "michel rouger" ]
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CONTE DE NOEL
# Conte de Noel La télé annonçant le déluge dés qu'il tombe 10 cm de neige, je plonge dans le livre de la genèse pour visiter ce qui s'est passé il y a presque 4.500 ans lors de ce fameux déluge. NOE, choisi par DIEU, échappa à la noyade universelle, pour recréer cette humanité qui ne méritait plus de vivre à force de violence et de corruption. J'y apprends qu'en hébreu NOE se dit NOA'H, que, sorti de son arche, à l'âge de 600 ans, sur le toit des monts Ararat, avec sa femme, ses enfants, et les espèces animales qui peuplent nos zoos et nos chasses présidentielles, il aurait encore vécu 350 ans ! Descendu dans la plaine il y cultiva la vigne, ce qui lui vaut d'être l'icône des nombreuses confréries vineuses auxquelles j'appartiens, en pratiquant la modération recommandée, qu'ignora notre brave NOE qui avait l'ivresse joyeuse et communicative de tous les fêtards. Sacrifiant à nos manies de tout mettre en chiffres, j'ai observé que vivre 960 ans, à notre époque signifierait 900 années de retraite ! Pour calculer une telle pension, aux frais de l'Etat, j'ai recherché dans la Bible au chapitre Sécu. Rien ! Perdu dans mes chiffres, la tombée du jour le plus court de l'année aidant je me suis assoupi. Dans cette quiétude ensommeillée, j'ai cru voir notre Yannick NOAH - NOE lire ce texto sur son whiteberry. *«  Salut Yannick, c'est DIEU. Dis moi, j'ai décidé d'étouffer l'humanité, violente et corrompue, sous une avalanche de neige et de te sauver toi, le Roi du Top 50, et ta Saga africa pour que tu recommences tout à zéro. Un copain du CAC 40 me prête son yacht, tu le prends à ST Tropez et tu vas te réfugier sur les monts d'Auvergne. Hortefeux est prévenu, tu n'auras ni neige ni pagaille. Tu attendras que je te dise de sortir en t'envoyant une colombe.* *J'ai un autre problème. Ca m'ennuie de faire disparaitre vos hommes et femmes politiques à 18 mois de la présidentielle. Ils ne le méritent pas. Ils sont si honnêtes et si paisibles. Tu prends 8 couples avec toi. A bâbord : SEGO/HOLLANDE, ils se connaissent déjà, comme EVA JOLY/ DSK. Pour le glamour DUFLOT/MONTEBOURG, et AUBRY/MELENCHON pour le débat. A tribord : CARLA/SARKO, FADELA/ BAYROU pour l'intégration, RAMA/BORLOO pour les affinités et VILLEPIN/ MARINE Le PEN pour la combattivité.* Le lendemain Dieu trouve un texto sur l'écran de son ciel. *Bonjour Dieu, c'est NOAH, j'ai fait comme vous m'avez dit, çà ne marche pas. Les couples se sont tabassés toute la nuit dans leurs cabines. Impossible de dormir qu'est ce que je fais ? Ne t'énerves pas Yannick, je dis un mot à CHIRAC, il les connait tous, appelles le.* Aussitôt dit aussitôt fait, avec une réponse inattendue du Pépé de la République. *Mon pauvre Yannick, tu as tout faux, il ne fallait pas les séparer gauche/droite, il fallait les mélanger. Essayes le casting suivant : CARLA/MELENCHON, deux gauchistes, DUFLOT/SARKO, pour le glamour, JOLY/BORLOO, pour les chignons, RAMA/MONTEBOURG, et FADELA/HOLLANDE, pour la diversité, SEGO/BAYROU, qui se cherchent depuis 3 ans, MARINE/DSK et AUBRY/VILLEPIN pour le coté physique du débat.* *Mais çà va être pire ! Non, réfléchis, imbécile, ils vont passer leur temps à se dire des cochonneries sur leurs copains et copines et à monter des coups pour les aider à se planter, aux primaires, ou à la finale. A mi voix.* Depuis, l'arche de NOAH, voguerait vers les monts d'auvergne, dans la douceur des chuchotis et des clapotis. Joyeuses fêtes et bonne année 2011
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2011-02-01
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ACTIFS OUI ? DÉPRESSIFS NON
# Actifs OUI ? Dépressifs NON L'actif vit de ce qui le réjouit, le dépressif meurt de ce qui l'attriste. Les études récentes sur le comportement des jeunes français, apportent de l'eau aux deux moulins, celui du grincheux comme celui du souriant. La confiance très majoritaire des jeunes dans leur capacité de réussir leur avenir, celle des jeunes femmes qui sont championnes de la maternité poussent à se réjouir. Leur défiance écrasante, + de 80 %, à l'égard de leur pays qui ne leur permettra pas de réussir est plus qu'attristante. Elle confirme les travaux de P. CAHUC sur la société de défiance Pourquoi en sommes nous arrivés là ? Parce que la France a perdu sa crédibilité à l'égard de sa jeunesse, après avoir démontré qu'elle n'avait plus le sens, ni les moyens, d'un projet collectif à long terme, parce que les français ont perdu le sens de l'espace politique où se joue leur avenir, parce que l'Etat ne respecte plus le temps de la décision politique pertinente et efficace. *Le sens du projet collectif*. La France, insouciante, a laissé se développer une situation de blocage qu'elle entretient, la tète dans le sable. Cinq générations vivent sous son toit, nées entre 1910 et 2010. L'Etat providence, qui avait prévu d'en nourrir 4 n'a plus de quoi pour en nourrir 5. Cette catastrophe bloque tout projet collectif qui ait des chances de réussir. Pour l'éviter, il aurait fallu consommer mieux et dépenser moins dés le milieu des années 80. Le pays a fait le contraire pendant 25 ans en ne laissant que des dettes à ceux qui ont légitimement perdu confiance. Pour le moment, on rêve de substituer l'entreprise providence à l'Etat défaillant, à grands coups d'impôts, pour conserver les acquis de ceux qui sont nés avant 1980. Le cauchemar est garanti, à bref délai, pour tout le monde, interminable pour ceux nés depuis 1970. Pour retrouver le sens du projet collectif il faut par priorité conserver notre compétitivité économique et financière en faisant porter la charge du rétablissement sur ceux qui ont créé les dettes, pour aider ceux qui auront à les payer pendant toute leur vie. Sauf à accepter la faillite et la dépendance. *Le sens de l'espace politique*. La France n'a toujours pas admis que l'époque où Joséphine BAKER chantait *j'ai deux amours mon pays et Paris,* était révolue. Elle continue à fonctionner comme le couple fusionnel du 20^ème^ siècle, Paris et ses palais - mon village et son clocher. Nous boudons notre nouvel espace politique, le mondial, comme en 2005, toujours attirés par la célèbre affiche de 1981 et le clocher de François MITTERAND, l'icône des défilés et des processions de 2012. Après quoi le National s'est mis à vivre au crochet du local de plus en plus pauvre. Regardons le monde ! Les sociétés humaines vivent leur espace politique sur trois niveaux. Le local, socle de la culture originelle, de la communauté de proximité et de solidarité. Le national qui assure la cohésion entre les citoyens, les représente et les défend, face au mondial qui gère déjà, de fait, l'économie, la finance, le commerce, l'agriculture, le sport, l'environnement, donc leur niveau et leur cadre de vie. En 1999, j'ai expliqué mes trois vies dans l'ECHO, celle du Saintongeais fidèle à son passé, du français national, de l'euro parisien qui vit son avenir dans le mondial. 12 ans plus tard, les jeunes français l'ont bien compris, avec ou sans diplômes, comme leurs concurrents asiatiques, américains du sud, ou voisins de l'Europe centrale. Ils acceptent d'être des émigrants actifs qui quittent notre pays, remplacés par des immigrants dépressifs, par défaut d'intégration. Quel gâchis ! *Le respect du temps de la décision politique*. Il n' ya pas besoin de longs discours pour montrer à quel point nous détruisons toutes les tentatives de prendre des décisions politiques efficaces en imposant à nos élus un système incohérent. La séquence 2006 - 2009 est caractéristique de cette situation. Depuis 30 ans, deux partis de gouvernement, minoritaires, pilotent le navire France, avec le puissant moteur installé par De GAULLE, en naviguant à vue entre les drapeaux rouges à bâbord et les noirs à tribord, et en tirant des bords pour contourner les jérémiades et les canonnades des médias. Seul face à une opinion versatile le pouvoir, trop occupé à manœuvrer dans l'instant, retarde ce qu'il doit faire en attendant que les opposants se fatiguent ou lui laissent la place. Et quand il y arrive, ses décisions ne sont plus en phase avec les nouvelles réalités du temps dont la vision a été occultée. Les solutions ? Sauver notre jeunesse, aider notre économie pour qu'elle se maintienne dans la concurrence mondiale, redistribuer la richesse produite, éviter d'appauvrir tout le monde en voulant conserver un Etat providence ruiné et ruineux. 2011 - 2012 années de la télé-verbocratie, n'y pensons pas. Après ?
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2011-03-01
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LES ANNEES DE POUDRE
# Les ANNEES de POUDRE Les italiens ont connu les années de plomb. Les français seraient, nous dit on, promis à des années de poudre, la noire qui remplirait, avant d'exploser, le tonneau qui sert de trône à nos dirigeants. Pour y voir clair, il faut rechercher comment circule le cordon qui conduit l'étincelle vers la poudre, en l'espèce le fil rouge de l'histoire. Tout commence au moment de l'effondrement de 1940-1944. Vint alors le général qui assuma le désastre et rétablit la France de ses pensées, mais qui la quitta en 1946 avant d'avoir terminé le travail entrepris. Le 4^ème^ République s'engagea à son tour pour la 1^ère^ mi-temps des trente glorieuses, 1944-1958, réussit à reconstruire le pays et son économie, mais échoua dans la gestion de son Empire colonial, le fil rouge de cette histoire provoquant l'explosion de 1958. Revint alors le Général et sa 5^ème^ république qui joua la 2^ème^ mi-temps des trente glorieuses 1959-1969, conforta l'économie, mit fin à l'Empire, et reconstruit un Etat en béton armé dont la majesté déplut aux jeunes. A cet instant le fil rouge provoqua une mini explosion, vite oubliée, qui libéra le territoire politique pour que les brillants sujets de la haute administration s'y installent, avec le plus brillant d'entre eux, Giscard, 1974-1981. Depuis 1974 le fil rouge de l'histoire a circulé au milieu des pâquerettes, voir sous terre sans provoquer la moindre explosion. L'Etat béton a tenu, rongé par la bureaucratie, comme les immeubles de l'époque par l'amiante. Les deux règnes 1981-2007 ont alterné entre la culture politicienne roublarde du paysan charentais, et la même, bonne vivante et familière du paysan corrézien. En contournant le tonneau de poudre. Vint alors le francilien de Neuilly, en 2007, synthèse de ses quatre prédécesseurs. Le goût d'imposer du Général, le dandysme bourgeois de l'accordéoniste en pull over, la lucidité de l'homme au chapeau sur la réalité française, les troupes militantes prises par la force au grand Jacques, jamais remis de la trahison de son petit Nicolas. A partir de cette saga républicaine, en bon avocat, Nicolas SARKOZY, plaide inlassablement contre le procès que l'Histoire fait à la France pour toutes les malfaçons qu'on lui reproche, du dedans comme du dehors. Il s'efforce de mettre le pied sur ce méchant cordon, ce fil rouge, dés qu'il se rapproche du tonneau sur lequel l'ont assis, les erreurs de ses prédécesseurs, la crise économique.... Et ses propres promesses. Y arrivera t'il ? On le saura aprés la saison des primaires du seul autre parti de gouvernement dont la France dispose, le P. S, et de sa saga familiale enfin exposée au grand jour. Selon ce qui sortira de ces primaires on pourra mesurer la distance qui séparera le bout allumé du cordon du satané tonneau de dettes, qui angoisse les français, bourré à mort en 2010 - 1.140 milliards de dépenses - 1.000 de recettes. Comme il y a pile un siècle, 1911, le cuirassé la *Liberté,* qui était bourré de poudre noire a explosé dans le port de Toulon, détruisant les fleurons de la marine de guerre aux beaux noms symboliques : La *Démocratie,* La *Vérité*, La *Justice*.....et la *République*. Les matelots qui s'étaient jetés à l'eau, dés l'incendie naissant, ont été remontés de force sur le bateau pour tenter de l'éteindre avant d'être volatilisés. On ne voit pas nos exilés fiscaux prendre ce risque et remonter dans le bateau. Ce sont des gens dénués d'humour pour la patrie. Pas l'Echo des arènes. Le grand Amiral Giscard qui se torture les méninges pour savoir quoi faire du fameux Hôtel de la Marine, place de la Concorde, se serait fait conseiller, pour attirer le monde, de créer sur la place, en face du monument, une exposition de la flotte de guerre électorale 2012, dans sa formation de combat pour la conquête des iles Elyséennes. Le torpilleur Mélenchon, le lance missiles Le Pen, l'aviso mouilleur de mines Bayrou, le sous marin nucléaire DSK, le croiseur Aubry, la corvette Hollande, la belle Frégate Ségolène, et au centre le cuirassé Sarkozy. C'est là qu'un historien a ressorti le drame enfoui de 1911 à Toulon en le transposant à Paris avec l'explosion du cuirassé qui risquait de détruire non seulement la flotte, mais l'assemblée nationale et les ambassades anglaises et américaines. Sagement il a été décidé de faire l'exposition à la télé, quitte à faire exploser l'audimat.
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2011-04-01
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UN TAXI POUR TOBROUK
# Un TAXI pour TOBROUK Samedi 19 mars 18h30. Sortie du théâtre Marigny à 100 m d'où KADHAFI a planté sa tente en décembre 2007. Au taxi qui m'attend, je dis, en blaguant, direction TOBROUK. Réponse : le film a changé de nom depuis 2 heures, c'est *un Rafale pour BENGHAZI.* Arrive un gendarme, qui frappe à la vitre : Dégagez, vous gênez les autorités. Après quoi, on arrive aux champs Elysées. Fermés. Le chauffeur se fait grinçant : on doit être en zone d'exclusion automobile. Que faire en attendant que ça se décoince? On discute de la Libye. Monsieur, j'espère que vous êtes français, car je suis fier de la France et des français. Je suis musulman, marocain, arrivé à Paris à 13 ans en 1978, lorsque ma mère a rejoint mon père qui travaillait à Gennevilliers. *Je suis bien français, je vous remercie, mais pourquoi êtes vous fier de nous ? Expliquez moi.* Parce que vous avez le courage de revenir en Afrique du nord. Enfin. A lire vos journaux, à regarder votre télé, on se demandait si vous compreniez ce qui se passe dans le monde. En 1956, les américains et les russes, ensemble, vous ont viré d'Egypte. Les anglais, eux aussi virés, avaient déjà lâché leurs colonies. Vous les avez imités. Depuis votre fiasco à Suez, tout a changé. L'ours russe qui terrorisait le monde s'est cassé les dents sur les musulmans, avant de s'effondrer. Il se méfie d'eux comme de la peste. Les soviets se sont endormis sur leur pétrole en le lâchant à leurs oligarques. Peu importe, ils sont entourés par les 2 usines du monde qui en ont tant besoin, la Chine et l'Allemagne. Ce sont leurs clients pour des décennies. Pourquoi voulez vous, qu'en dehors de leurs voisins, Irak, Iran, les russes s'intéressent aux musulmans du Maghreb. Ils s'en foutent. Ils se sont abstenus à l'ONU, jeudi. Comme les allemands et les chinois. Quand aux américains, ils ont cru pouvoir régenter la planète après la chute du mur de Berlin. C'est raté, ils restent évidemment intéressés par ce qui se passe sur la rive sud de la méditerranée, à condition que les européens s'occupent des pays à l'ouest de l'Egypte. A l'est c'est Israél, leur chasse gardée. Pour le reste de l'Afrique, il leur faut marquer les chinois, qui achètent tout, de prés. Ils ont trop de dettes, trop besoin du crédit des chinois, et tant à faire sur leur mer à eux, l'océan pacifique. C'est pourquoi ils viennent de vous confier, à vous français et anglais le gérance des intérêts de l'occident au Maghreb. Les allemands ont autre chose à faire, garder l'Europe centrale, toujours convoitée par les russes. Ecoutez moi, Monsieur, vous appartenez à une génération marquée par la coupure de l'Europe en deux, du nord au sud. Vous avez perdu l'intérêt des liens politiques, avec le Maghreb. Vous avez été trop occupés à fabriquer une Europe politique avec les allemands. C'est raté. Les anglais ne vous ont pas suivis. Le moment est venu, à Tripoli, de vous remettre avec eux et de moins copiner avec les allemands. Ils n'ont plus besoin de vous. Nous, nous en avons besoin. *Parfait. Dites moi, où avez étudié ?* Après mon bac, à Saint Denis, j'ai tenté sciences po. Avec mon nom et mon adresse, impossible. J'ai fait taxi. Je gagne ma vie, j'ai une bagnole pour aller à Rabat, et j'ai du temps pour lire, me cultiver. *Compliments. Une question, que va-t-on faire de Kadhafi ?* Kadhafi, c'est un bédouin, il habite sous sa tente. Il ne la quittera que pour son cercueil. Ce n'est ni Ben Ali ni Moubarak. Si vous voulez le virer, faites une guerre soft, avec votre fameux principe de précaution. Le temps, poussera un des ses fils à se débarrasser de lui, et le Maghreb vous en sera reconnaissant. Vous avez eu votre Tartarin de Tarascon qui vous a fait rire, on peut bien avoir celui de Tripoli qui nous fait pleurer. Allez, ça redémarre, j'arrête de refaire le monde. Merci de m'avoir écouté. Essayez de ne pas oublier.
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2011-05-01
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DEGAGE
# DEGAGE Les rues arabes d'une dizaine de pays du triangle Yémen, Syrie, Maroc, ont fait une irruption récente dans l'histoire séculaire des révoltes, mères des révolutions. Les commentateurs de la France rebelle s'y sont réjouis. Au début, la rue exprime la joie du lendemain qui chantera, peut être ! Ces commentaires ont ignoré ce que signifie le maitre mot hurlé partout, au même moment, *DEGAGE,* à l'égard des pouvoirs rejetés. Pourquoi donc ce mot si français est il devenu ce symbole international des révoltes ? Ce n'est pas le raccourci du célèbre « casse toi pôv c.. ». Pas plus du « sortez les sortants », cher à J.M Le PEN aux élections de 1956. L'analyse doit donc être complétée en tirant un enseignement de la vision que ces révoltés ont de la France qui apparait, à leurs yeux, comme le modèle de la société démocratique à laquelle ils rêvent, pour laquelle ils se révoltent. A l'évidence ils la voient protégée de tout risque de despotisme, aussi bien par une pratique compulsive de l'élection, que par un usage industriel de la contestation. Cette vision repose sur des observations incontestables. La France détient le record des pays du G 20 en nombre d'élus par tète d'habitants -- 1 pour cent - comme celui des manifestants de rue, pulvérisé en 2010 -- entre 1 pour 20 ou 30 habitants, selon la météo - cortèges renouvelés comme les saisons de la série des *desperates houswives.* En outre elle possède les plus grands gisements de carburants pour le moteur à explosion sociale dans les stations des industriels de la diabolisation des pouvoirs, à force de livres, de pamphlets, de chansons, d'émissions de radio, de télé, de sketchs et de dénonciations. *Le mot DEGAGE est ainsi devenu, en 2011, grâce à la rue arabe, le symbole universel de notre culture et de nos mœurs politiques.* Survient alors une seconde question : pourquoi dans ce beau pays, si protégé des pouvoirs excessifs, l'actuel président décide de tout, urbi et orbi ? Y compris au-delà, quand il entreprend de dégager de leurs fauteuils les anciens copains d'Antony, de Cocody ou de Tripoli. Pour expliquer les incohérences de ce paradoxe dont nos amis européens s'amusent, il faut remonter 50 ans en arrière, en 1961. A l'époque le général, président créateur de la 5^ème^ République, depuis 1958, l'a transformée en monarchie élective, pour mieux opposer la force de son mandat populaire direct aux manifestants qui préféraient le fusil mitrailleur à la pancarte ou à la banderole. Cette 5^ème^ République bis est née d'une incompréhension majeure entre la France du Général et la France des français. Il a cru voir dans leur Oui référendaire une acceptation durable du choix du détenteur du pouvoir suprême. Ce fut sa vision, celle des français était plus courte. De l'instant où, dans la circonstance de l'époque, ils avaient besoin de ce pouvoir suprême, autant faire qu'ils le choisissent eux-mêmes. Cela n'a jamais signifié de leur part qu'ils perdaient le droit de se débarrasser du titulaire du poste, à leur gré, après passage à l'essoreuse médiatique, tout en conservant l'institution. Fatale incohérence compensée par l'imbécile cohabitation provisoire entre le dégageant et le dégagé. Il suffit d'observer la suite. Aucun des présidents élus depuis 1965 n'a terminé son temps sans être obligé de partir ou de cohabiter. Sauf Giscard qui se croyait tellement aimé et réélu qu'il est tombé tout seul de son fauteuil le soir du 10 mai 1981. Le cas de l'actuel président est intéressant. Contesté par des armées de manifestants, dépouillé des pouvoirs régionaux et locaux, hyper critiqué, moqué, accusé de tous les échecs et de toutes les turpitudes, il est toujours vivant, tel le canard du sketch de Robert Lamoureux, dans les années 50 de sa naissance. Il ne tient, apparemment, que par les piliers de béton de la 5^ème^ République. On le sait, N. SARKOZY, fera tout, non seulement pour tenir 10 ans, mais au-delà, pour conserver le mode de transmission héréditaire réussi par F. MITTERAND, dont le courant politique, qui lui survit, sera présent en 2012. Le combat sera homérique entre le sortant et les moines et les abbesses qui ont creusé le canal MITTERAND historique, il y a 30 ans, déjà ! Ils joueront à la guerre d'avant dans la catégorie vétérans. Avec les deux courants des années 50, survivants de Ch. De GAULLE et de J.M. Le PEN pour arbitres. A vos postes !
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2011-06-01
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CONNIVENCES ET AMBIGUÏTÉS
# Connivences et ambiguïtés Images et sondages sont les deux mamelles de la France médiatique. Parmi ceux qui font leur beurre, et leur commerce, avec le lait qu'ils en tirent, il en est quelques uns qui n'ont pas lu Montesquieu et son célèbre « *L'ESPRIT de COMMERCE est à mi-chemin entre BRIGANDAGE et GENEROSITE ».* A force, depuis 30 ans, de vouloir fabriquer les candidats présidents de la République dont rêvent les électeurs, ils ont fini par ne plus leur vendre que des personnages virtuels, à la générosité à l'égard des faibles et des pauvres, surfaite pour mieux cacher le brigandage de leurs conduites dans la vie courante. Quelques soient les trésors d'habileté et d'hypocrisie qui leur permettent de cultiver, industriellement, l'ambiguïté de ces personnages fabriqués, et la connivence des entourages qui les protègent, ils n'ont pas pu éviter l'inévitable catastrophe survenue à New York. Une telle affaire, entre deux personnes, porte sa part d'ambiguïté et stimule les connivences. Aussi faut il attendre que le procès soit engagé pour apprécier le comportement de chacun au regard de celui de leurs conseillers. Dans cette attente revenons sur ce qui se passe chez nous, qui est édifiant. Avec le retour de la Tonton mania, pour le 30^ème^ anniversaire du passage de l'ombre à la lumière, dixit J. Lang, on a franchi plusieurs degrés dans l'hypocrisie mercantile des communicants. A longueur d'émissions, tous les commentateurs, en général proches bénéficiaires de la générosité du dit Tonton, n'ont pas caché qu'il aimait la canaille, comme il le disait, et préférait à la lumière claironnée par son bouffon, les ombres dénoncées par les télé moralistes oublieux des profits tirés de ces brigandages. Ils ont joué malveillance et dénigrement post mortem. Y ajoutant indécence et ingratitude. Certes la connivence qui l'a entouré l'a préservé, pendant des années, de la révélation des gros mensonges, des énormes tromperies et du machisme caché à l'égard des femmes, à commencer par les siennes. L'homme avait des idées généreuses, et les mots, avec. Estampillées à gauche par les fabricants des diplômes de générosité, donc réputées exclure tout brigandage, elles lui ont assuré 14 ans du règne le plus ambigu de la 5^ème^ République. Avec sa part de bienfaits galvaudés par les siens. Ses élèves, qui ont tout raté après lui, se bousculent et s'apprêtent à rejouer la même comédie. Pour gagner, enfin, en 2012, ils avaient donné le premier rôle à celui qui paraissait le meilleur en image et dans les sondages. Hélas ! il est tombé du coté où il penchait, dans la vulgarité d'un comportement de séducteur compulsif confondant pelotage et cuissage, sur une technicienne de surface, dont les volumes corporels auraient aimanté ses mains, voire un peu plus. Pire, cette femme de ménage, émigrée, qui ignorait le Roi DSK aurait refusé de s'agenouiller devant le bon berger du veau d'or de Washington, crime de lèse majesté qui ne peut rester impuni, aggravé par une plainte pénale. Les conseillers et détectives de tout poil, payés à prix d'or par le présumé innocent, vont apprendre à cette présumée imbécile, ce qu'il en coûte. Avec la connivence des militants fidèles qui en avaient fait, en France, le super man de leur tentative de succéder à super tonton, on va laver l'affront fait à « l'homme le plus puissant du globe ». Il suffira de zéro scrupule et quelques millions de dollars. Tant pis pour les grands principes, les idées généreuses de défense des pauvres, des émigrés, des femmes agressées. On va se défendre avec la plus grande fermeté ! Il va être passionnant de voir comment les commerçants des images et des sondages, vont gérer cette contradiction entre la gauche généreuse de leur client à Paris et les brigandages de ses investigateurs démolisseurs de la plaignante à New York. Les choses seront plus claires quand on verra l'image que donneront aux françaises les amis politiques de DSK qui le prétendent au dessus de tous soupçons. En attendant, le parti orphelin de DSK propose, pour la présidentielle de 2012, une pièce de boulevard à la Sacha Guitry. Une candidate et un candidat, ont vécu en couple pendant 30 ans. Le second cocufie la première avant de la plaquer. Crêpage de chignon garanti sur les estrades, pleurs et grincements devant les urnes ! Tonton doit se retourner dans sa tombe quand il voit trois de ses plus brillants héritiers capables de faire vivre à la France des réalités qui dépassent toutes les fictions ! Même celles de la télé Berlusconi.
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2011-07-01
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LE FUTILE ET L'UTILE
# Le FUTILE et L'UTILE L'approche des congés d'été pousse le chroniqueur vers les sujets futiles qui évitent aux vacanciers sur le sable de se prendre la tète, et d'avoir envie de la mettre dedans comme l'autruche. Et voila que l'humour Chiraco - corrézien bat des records de futilité. Comment peut on imaginer qu'un aussi éminent retraité de notre République fasse une grosse blague avec un sujet aussi sérieux que le suffrage universel au moment où, partout dans le monde, des hommes et des femmes meurent en tentant d'y avoir accès ? La réponse exige d'y rajouter une tranche de rigolade, pour oublier la gravité de ce buzz. S'agissant d'un ancien gaulliste, on peut penser que la réflexion du Général sur la France et ses fromages l'ait conduit à dire sa préférence pour la pate batave du bon pasteur Hollande, à repousser le croute rouge du frère Mélenchon, la mi mollette du père Borloo, le Maroilles de Mère Martine, le Chabichou de sœur Ségolène, le Pyrénées du cousin Bayrou, le Roquefort de l'ermite du Larzac affiné en Norvège chez tante Eva, tout en faisant un crottin d'honneur au fromager de Neuilly devant sa boutique. Sans oublier les productions de la coopérative fromagère d'Etat, qui distribue, dans sa boutique réputée, à l'enseigne ElyséeMatignon, ces crèmes gouleyantes dont les grands philosophes, intermittents des amphis, se pourlèchent les babines. Tout cela ne nous fait pas une belle jambe, comme dirait ce député aux mains agiles qui, tout chiraquien qu'il ait été, préfère, lui, caresser les pieds des dames que le cul des vaches. Il faut alors poser la question utile que se posent les jeunes français qui se détournent de la politique telle qu'elle est pratiquée : comment en sommes nous arrivés là ? La réponse est de plus en plus évidente. Depuis le milieu des années 1970, tous les gouvernants se sont ingéniés à accroitre les droits de chacun en réduisant les devoirs attachés à cette libération. Puis, lorsqu'ils se sont rendu compte que ça ne marchait pas ils ont préféré empiler les sanctions de toutes sortes, quitte à ne pas les appliquer, dans l'incapacité où ils étaient de revaloriser la notion de devoirs. Ca n'a pas mieux marché ! D'abord, parce que le pouvoir d'Etat et les devoirs des gouvernants qui le servent, ont été déconnectés. De l'instant où l'on héritait du pouvoir on se croyait débarrassé de l'obligation de respecter les devoirs qui y étaient attachés. Au moins tant que le suffrage de l'électeur-client, bon petit prince, ne condamnait pas son Roi fut il nu dans une suite d'hôtel. Il suffirait de compter, sur 30 ans, le nombre de ministres qui ont du démissionner pour avoir manqué à leurs devoirs, même les plus élémentaires. Pas seulement en France. Ensuite, parce que devenu un métier pour certains, ceux qui « passent » à la télé, le domaine du politique est apparu aux yeux des jeunes, plus comme un milieu que comme un lieu, avec ses règles obscures, l'omerta qui écarte les curieux, et la carapace inoxydable qui continue, pour les bonimenteurs sans vergogne, à briller dans les débats bidonnés. Au détriment de la grande majorité des élus, citoyens dévoués, altruistes, et compétents, condamnés à « bosser » et à se taire. Enfin, parce que les sanctions les plus répandues tombent toujours sur les plus vulnérables, pour les aider à se taire, la jeunesse, à laquelle on a tellement promis de droits en lesquels elle a raison de croire, qu'elle voit bien qu'on les lui reprend de plus en plus. Soit économiquement en reportant son entrée dans une vie professionnelle autonome. Soit socialement, en lui imposant le système D qui permet de survivre, en prenant les risques des sanctions qui excluent, encore plus, de l'intégration sociale tant espérée. Conclusion: Jusqu' à quand les citoyens intégrés qui se taisent et qui bossent, et les non intégrés qui se défoulent sur le web, se satisferont ils des réponses futiles données à la place des projets utiles que les gouvernants devraient porter ? Surement pendant les mois prochains au cours desquels on va légaliser la drogue douce des promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent - tiens ! re voila l'humour corrézien -. Après quoi, tout le monde pourra se distraire en jouant à « qui veut payer les millions » pour rembourser les marchés financiers. En attendant, carpe diem, et que vos vacances, saintongeaises ou non, vous soient aussi savoureuses que celles que j'ai passées, enfant, à Royan au cours de l'été 1939.
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2011-08-01
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LE FROMAGE DE TANTE EVA
# Le FROMAGE de TANTE EVA Lorsque le mois dernier j'ai évoqué le fromage de brebis que les écolos du Larzac faisaient affiner en Norvège chez Tante EVA, je ne pensais pas qu'il figurerait au menu des réjouissances du 14 juillet. C'est fait. Au point d'émouvoir un Premier ministre, plutôt flegmatique, auquel il est violemment reproché d'avoir usé du mot de bi-nationalité, ce qu'il n'a pas fait. En effet, ce mot est interdit d'usage, même par interprétation, depuis qu'il a été lepénisé, sauf à se voir excommunié par les docteurs d'une foi républicaine résumée dans leur bible en sept mots. *Tout bon républicain doit lepéniser la droite.* En fait, de quoi s'agit il ? personne ne peut dénier à Madame JOLY qu'elle est française. Pas plus qu'elle ne peut nier sa double culture. Souvenez vous ce fut ma première chronique en octobre 1999. Certes je suis mono-nationalité, mais à l'époque je revendiquais ma triple culture. Je fus saintongeais dans ma jeunesse. Comme Eva JOLY fut norvégienne. Je suis devenu Franco-parisien, il y a 50 ans, comme elle. Croyez moi, le changement culturel fut aussi radical, à la langue prés. Puis, récemment, comme elle, je suis devenu, dans mon travail, Euro-français. Tout cela est banal et ne mérite pas qu'on en fasse un fromage. Revenons alors au défilé du 14 juillet puisqu'il y a longtemps que le bon peuple français a oublié que le fameux paquebot FRANCE, chanté par Michel SARDOU, était devenu NORWAY le pays d'origine de notre candidate présidentielle aux petites lunettes rouges. Je ne sais pas si, devenue ministre, grâce au bon choix qu'elle aura fait de l'élu(e) des primaires du PS, puis par la grâce accordée à l'intéressé(e) par la majorité des français, elle renoncera à s'asseoir dans la tribune bleu, blanc rouge, édifiée place de la Concorde, pour y accueillir les autorités qui nous gouvernent et qui partagent avec les « corps constitués » et les invités étrangers le spectacle de ce défilé. J'y fus 4 fois. Cela vaut le déplacement. Le ballet de ces grands artistes de la politique (l'art des arts), qui, à peine sortis de leurs voitures noires, se congratulent avec chaleur comme dans « Embrassons nous folle ville », est un régal pour tout membre des ces corps constitués qui sont faits d'esprits initiés. Puis arrivent les militaires, à pied, à cheval ou en voiture, selon la formule de Michel DEBRE, au soir du putsch des généraux d'Alger. Cette armée républicaine qui incline ses drapeaux pour marquer que les armes cèdent devant les toges, ce qu'on apprend, en latin, au collège. Au-delà de cette narration du vécu, je fais une réflexion sur la vanité de ces choses. En 4 ans j'ai vu trois couples exécutifs assis au milieu de cette tribune : MITTERRANDBEREGOVOY, MITTERAND-BALLADUR, CHIRAC-JUPPE. Il n'y a pas meilleur rappel pour illustrer la volatilité, l'éphémère, du pouvoir politique. Et pourtant la lutte va être féroce entre ceux qui rêvent de s'y asseoir le 14 juillet 2012. J'en rajoute une couche. En attendant de voir en 2012, Tante EVA régnante, les mêmes militaires parqués derrière les barrières sur les Champs Elysées, regarder défiler les bataillons écolos festifs, je pense qu'elle devrait exiger le retour de l'Obélisque à l'Egypte, comme le fit F. MITTERAND de celui qui ne fut pas érigé. Surtout pour que le peuple se réapproprie l'ancienne Place de Grève où tant de tètes tombèrent dans le panier de la machine du bon docteur saintais GUILLOTIN et sa grosse lunette, rouge du sang des aristos. Souvenir que LOUIS PHILIPPE voulut effacer en 1836 en érigeant l'actuel obélisque. Pour combien de temps encore ?
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2011-09-01
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LE PILOTE ET LE MANCHE
# Le pilote et le manche L'accident du vol Rio - Paris est une tragédie pour les passagers et leurs proches. Ma famille a connu pareil drame qui a vu disparaitre cinq proches apparentés dans un crash identique. Je sais. Pour les trois pilotes aussi, telle qu'on la ressent dans les dialogues des dernières minutes de leurs vies. Il n'est pas question, dans cette chronique, ni d'anticiper sur les conclusions que la justice tirera de cette catastrophe, entre 2020-2025. Ni de dresser un acte d'accusation de ces 3 malheureux. Il s'agit de montrer à quel point cette tragédie illustre les dérives observées dans les rapports entre l'homme auquel on a confié un pouvoir -- le pilote - et l'instrument - le manchecréé pour l'aider à piloter. Ces dérives dans l'exercice des pouvoirs et dans l'utilisation des instruments ont pris un tour gravissime et participent à l'angoisse diffuse des peuples. J'en relève trois : la confiance naïve dans les capacités de l'instrument, le déni des réalités, la fuite devant les responsabilités. Dans le cockpit, il apparait clairement qu'une fois le pilotage automatique en panne, le manche est devenu inutilisable, autrement que par la main du pilote.... qui n'a pas su s'en servir pour éviter le crash. Il savait piloter l'instrument, il ne savait pas piloter l'avion. Le désarroi de ces trois hommes est identique à celui des pilotes de la centrale nucléaire de Fukishima. Privés des instruments qui la dirigeaient, détruits par un tsunami prévisible, ils ont cafouillé jusqu'à ce qu'elle explose. Cinq mois après l'atome japonais, la finance mondiale explose, à son tour, dans un krach qui détruit 7.000 milliards de dollars de valeurs boursières. A grands coups de spéculations ou de rumeurs qui ont fait sauter les instruments de pilotage que les traders n'ont pas pu, pas su, ou pas voulu, récupérer. Ce 3 à 0 de l'instrument contre l'homme doit faire réfléchir, tant il révèle sa naïve inorganisation. En arrêtant son plan de vol, le commandant décide de ne pas se « laisser emm... par des cumulonimbus » et fonce tout droit sur cet avatar météo qui causera les dérèglements mortels des instruments ; Comme le font les pilotes, ou candidats pilotes, des Etats sur endettés, qui foncent tète baissée sur les agences de notation, « qu'on ne va pas laisser nous emm.. » avant qu'elles fassent sauter les banques ; Comme le font les petits génies de ces agences qui, tout à leurs petits calculs, ne vont pas se « laisser emm.. » par les guignols de la politique. Surtout au moment où ils savourent la toute puissance que leur a donnée, mais à quel prix, le fait d'avoir mis l'Amérique au pilori des candidats à la faillite, comme à Cordoue, au 13^ème^ siècle. Quel déni des réalités ! Enfin, last but not least, la déclaration du commandant qui part se reposer 4 ou 5 minutes avant la catastrophe «  je me casse ». Avant de revenir, pour tenter, en vain, d'éviter la perte de l'avion, que le plus inexpérimenté des trois pilotes auquel il a confié le manche, ne maîtrise plus. Comme il est d'usage de le voir se produire partout où le responsable se « casse », en laissant au plus jeune, dans le grade le moins élevé, la rédaction des documents décisionnels, qu'il n'a pas le droit de signer, que son patron, qui les signera, n'aura pas eu le temps de lire. Que ceux qui réfuteraient ces observations sur ce que j'appelle le démembrement des pouvoirs et des devoirs, reviennent à la réalité. Qu'ils pensent aux notices des appareils de la vie courante, à celles des médicaments dangereux, à celles des produits financiers toxiques qui ont empoisonné le monde. Sans oublier les sondeurs manipulés, et les lois jetables, rédigées à la va vite,  par les jeunots des cabinets, tarabustés par leur ministre pour répondre à une émotion propagée par les médias. Cette fuite devant les responsabilités accroit les risques de toutes les catastrophes. Elles sont déjà en germe dans le transfert des pouvoirs du responsable vers l'instrument irresponsable, puis par le rejet des devoirs grâce au confort du déni des réalités. Cette grille de lecture sera indispensable pour la campagne électorale 2012 qui verra la France sortir de ce que les Allemands appellent la zone de confort, dans laquelle elle s'est installée il y a 30 ans à mi chemin entre la vérité et le mensonge.
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2011-10-01
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REGLE D'OR ET SEMELLES DE PLOMB
# REGLE D'OR et SEMELLES de PLOMB Douze ans déjà, depuis ma première chronique dans l'ECHO. Que de choses et de gens ont changé, tant de situations nouvelles, dont des millions de nouveaux électeurs. Réfléchissez à tout cela, pour mieux vous préparer aux temps qui viennent. Je le fais, avec mes amis de l'Institut PRESAJE, et les lumières de Cordouan, pour trouver une grille de lecture de ce futur troublé qui se dessine. Vous la connaitrez dans les prochains numéros. En ouvrant cette 145^ème^ chronique, je marque une transition en mélangeant le sérieux et le persiflage, traités séparément dans les 144 précédentes. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de la REGLE D'OR, prônée par nos gouvernants. La chose n'est pas simple à comprendre. Pour ceux qui ne lisent pas couramment l'énarque ou l'agrégé d'économie dans le texte, il faut retenir que, dés qu'il s'est mis à briller au firmament, l'or de cette fameuse règle, s'est transformé en plomb, avant même qu'elle s'applique. Par exemple : Depuis 10 ans, trois banques françaises ont pénétré dans la chasse gardée de leurs chères collègues américaines. Pour prospérer, elles financent leurs opérations auprès du grand marché aux dollars de Wall Street. Il faut les ramener à la raison du plus fort. Avec la règle d'or imposée aux Etats endettés, finis leurs sauvetages financiers comme l'a fait l'Etat français en 2008. C'est le moment de leur coller des semelles de plomb, de leur faire perdre la moitié de leur valeur en bourse. Incapables de se recapitaliser elles seront « nettoyées » avec le système bancaire européen. On se croirait à la corrida aux Arènes de Séville, avec mise à mort. La règle aura la forme de l'épée du toréador. La France a réussi un retour spectaculaire dans l'arène diplomatique, en retrouvant sa place sur sa zone d'influence en méditerranée, un peu désertée par les américains, eux-mêmes surendettés. Merci à elle de prendre sa grosse part du fardeau guerrier, pour que les marchés y retrouvent leur place. Cà vaut bien un répit dans le retrait du triple A par les agences de notationspunitions. Elles savent que la France a besoin de la dépense publique. Son peuple exige beaucoup d'Etat, sans toujours être d'accord sur ce qu'il doit faire. Ne le contrarions pas trop vite. D'increvables chaussettes de plomb suffiront, avec la menace de casser ce triple A, perspective effrayante pour un budget d'Etat qui paie son personnel à crédit 5 mois sur 12. La règle sera en plomb plaqué or. La France a réussi une implantation spectaculaire au sein des entreprises multinationales qui portent son drapeau, dans les olympiades de l'économie mondialisée. 8% du total pour seulement 1% dans la population globale. C'est mieux que l'Allemagne. C'est agaçant pour les autres compétiteurs. Ils rêvent que le boulet de plomb que ces firmes ont au pied continuera à grossir. C'est facile dans une France qui vénère ses serviteurs, au point d'être dirigé par eux. C'est moins bien que l'Allemagne, dont le nombre des fonctionnaires par habitant, nous conduirait, si on voulait faire comme elle, à en supprimer 1,5 million chez nous. Impensable. Les concurrents de nos championnes savent que, règle d'or ou pas, elles conserveront leur boulet, alourdi par les impôts du désendettement que le français moyen, déjà saturé, rejettera sur les épaules des « patrons ». Ces quelques vérités rappelées sur nos semelles, nos chaussettes et nos boulets de plomb, je vous donne, pour rire jaune, un court lexique sur les mots, et les maux, de notre actualité. ## REGLE d'OR : Badine de trésorier national, fabriquée à Wall Street, ayant pour objet de trouver d'autres sources d'argent que celle des marchés new Yorkais. Comme la baguette de noisetier du sourcier permet de trouver de l'eau dans les sols arides. ## EUROBONDS Papier miracle qui transforme le plomb des dettes irrécouvrables des pays cigales, en or stocké dans les caisses des pays fourmis, après rachat par une super officine dérivée de celles qui envahissent votre boite mail pour vous racheter vos crédits. ## ELECTION du PRESIDENT de la REPUBLIQUE Mode démocratique de désignation de celui ou celle qui héritera de la corvée d'aller négocier, corde au cou, avec les marchés, les emprunts du développement durable de la guerre économique. Sur le modèle de la corvée de patates bien connue des anciens bidasses. ## TAXES sur le TABAC, les SODAS et les JEUX Révoltent les anciens bougnats qui n'ont pas vendu aux familles chinoises\* qui rachètent tous les bistrots tabacs, avant que leurs fonds de commerce aient perdu de la valeur. \* a lire «  Mourir pour le Yuan » de J.M. QUATREPOINT (F. BOURIN éditeur)
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2011-11-01
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LE SYSTÈME ET LE PARTI
# Le système et le parti Une phrase de Martine Aubry, dans la primaire qu'elle a perdue, donne un éclairage cru sur la campagne présidentielle. « François Hollande est le candidat du système ». Elle n'a pas dit ce que signifiait ce mot de système et pourquoi il était invoqué, péjorativement, contre son camarade concurrent. Tous ceux qui connaissent Martine AUBRY, la considèrent authentique, sincère, dans sa personne, comme dans ses fonctions politiques, et ses convictions de militante. Alors pourquoi cette affirmation d'une malformation génétique de F. HOLLANDE ? Certes, le « Système » existe. Raymond Barre, naguère, l'a qualifié de « microcosme ». Mais il ne figure pas dans les pages jaunes. Comme l'Europe, il n'a ni téléphone, ni mail. C'est un ensemble de cercles qui se recoupent et se mélangent au sein de cette institution parisienne que sont les « Diners en ville ». Ils remplacent le bon vieux Café du commerce des villes et villages qui détenaient jadis le pouvoir républicain avant que le Général le refasse monarchique en 1962. Le propos de Martine Aubry n\'est pas déplacé, il sous-entend seulement que le P.S ne se laissera pas dominer, ni fixer sa conduite par le système qui ne l'a pas choisie. Elle sait qu'il ne faut pas surestimer la capacité de ce concurrent des partis. Il suffit de rappeler les deux échecs qu'il a subis cette année, qui sont annonciateurs du troisième en 2012, en raison de sa nature, de ses objectifs, et de son comportement. Elle préserve son parti de militants. La nature du système est de faire de la communication promotionnelle ou dénigrante. Pour réussir en politique il faut toujours de l'audace et encore de l'audace, un parti, et encore un parti, puis de la Com et encore de la Com, comme il faut de l'emplacement, et encore de l'emplacement, pour réussir dans le commerce. Donc le système fait de la Com. Dans ses objectifs, le système ne vise pas le pouvoir. Il lui suffit de s'assurer une proximité suffisante de l'élu potentiel pour profiter des rentes, matérielles ou intellectuelles, que la proximité produit. Comme des influences que le soutien, au bon moment, génère. Dans son comportement il est versatile à l'excès, il saute d'un quai à l'autre pour ne pas rater le bon train. Son absence de structure, d'adresse et de N° de téléphone, lui permettent de s'adonner aux joies des diners en ville, comme des apéros au Café du commerce. De qui va-t-on dire du mal ? Qui allons nous descendre en flammes ? En commençant par celui qui tient le manche et les cordons de la bourse. Ca fait du bien et ça se vend bien. Regardons, pour finir les deux échecs 2011 et celui potentiel de 2012. Le système n\'a servi à rien dans la conquête du Sénat par le parti socialiste et ses alliés. Parce que le modèle électoral de cette institution appartient à la République d'avant celle de la communication régnante. L'élection repose sur 150 000 grands électeurs qui sont l\'expression des territoires et, de fait, la continuation des seigneuries au temps du Roi. En 1750 il y avait un seigneur pour 400 habitants, autant que de grands électeurs aujourd'hui. Dans ce modèle le parti domine, le système est absent, retenu à la Cour. Le système s\'est révélé nul quand il s\'est agi de propulser vers l\'Élysée en 2012 le candidat auquel une puissante Com avait promis le poste. Ce que la France compte parmi les plus grands communicants, les plus compétents, les plus intelligents, ont constitué une équipe de rêve pour la promotion du champion déjà fabriqué par les sondeurs. Patatras, quelles qu'aient été leurs compétences ils n\'ont pas vu, ou pas voulu voir, que leurs plans Com étaient incompatibles avec les plans culs de leur client. Martine Aubry dont on connait l'intelligence politique a tout compris. Cet automne, le système a vendu, à l'opinion publique, un monarque républicain bis, installé en grandes pompes le 16 octobre. Il profite, comme tout élu récent, du classique état de grâce qui dure six mois. Déjà, au bout d\'un mois l\'opinion commence à réduire ses faveurs. Où en sera t'il au printemps ? Elu ou pas, ll sera redevenu à la merci du parti que dirige la perdante des primaires. Comme l'a vécu sa compagne qui les avait gagnées en cinq ans avant lui. La vengeance est un plat qui se mange froid, à Lille comme ailleurs.
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2011-12-01
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LA PERTE DU TRIPLE VVV
# La perte du triple VVV Depuis des mois on nous rebat les oreilles de la perte du triple A. La France serait menacée de l\'humiliation que subit l\'élève qui redouble, ou le militaire limogé. Les agences de notation sont vouées aux gémonies accusées de vouloir tyranniser les peuples, comme les juges sont maudits quand ils condamnent les politiciens innocentés par l'opinion. Revenons sur terre ! Les agences de notation apprécient les risques des crédits consentis aux emprunteurs par leurs prêteurs. Leurs notes servent aussi bien aux uns qu'aux autres pour les inciter à un usage modéré et si possible préventif des crédits sollicités et accordés. Elles agacent car elles donnent des leçons alors qu'elles en auraient mérité récemment. Mais il n'y a pas pire garde chasse qu'un ancien braconnier. Elles fonctionnent à l'envers des instituts de sondage qui apprécie les chances des candidats et le crédit que leur accordent, les électeurs sollicités. Les notateurs ce sont les risques, les sondeurs se sont les chances. Tout le monde s'en sert en râlant, ou en souriant quand le voisin en pâtit. Les choses se compliquent parce que les notateurs comme les sondeurs parlent avec des monceaux de chiffres toujours discutables, avec le risque évident qu'ils aient été génétiquement modifiés, sans que ça se voie. Les Grecs ont été les champions de ces modifications génétiques. Alors à qui et à quoi se fier ? Ayant pratiqué longtemps les risques des analyses de risques, je vous propose une lecture de ce qui arrive à l'Europe de l'Euro. Quand vous n'êtes pas confiant, ni dans les capacités de paiement d'un emprunteur, soit il un Etat, une région, ni de sa solvabilité, ni des garanties qui justifieraient des bonnes notes, vous appréciez ce que valent les individus qui gouvernent ceux au nom desquels les emprunts sont souscrits. On sort du triple AAA des chiffres pour passer au triple VVV des valeurs de responsabilité des emprunteurs. On analyse leur rapport à la Vérité, leur Volonté de faire payer ceux qu'ils ont rendus débiteurs, les Vertus qui les protègent des relâchements indignes annonciateurs d'impayés. Dans ce modèle, L'Europe de l'Euro a accumulé les irresponsabilités. Elle est nulle dans la note à 3 V, ce qui la condamne à perdre celle à 3 A. L\'exemple du traitement de la faillite de la Grèce par les gouvernements de la zone euro entre juillet et novembre 2011 fournit la preuve de la dissimulation de la Vérité. Même si on admet que l\'échec du premier plan est partagé par le FMI - DSK, il reste que les marchés et leurs notateurs ont perdu la confiance dans ces gouvernants qui ont menti « à l'insu de leur plein gré » sur les pertes réelles - 50% au lieu 20 %. Comment les mêmes peuvent ils rêver, jusqu\'au cauchemar, en affichant, face à l'urgence des solutions attendues, un manque de Volonté qu'ils promènent de dernier sommet en dernier sommet, espérant que les notateurs prendront pour argent comptant ce qui n\'est rien d\'autre qu\'une volonté de se tromper soi-même pour mieux cacher leurs chamailleries de grenouilles qui se cherchent un Roi, ou une Reine. Après le refus de la Vérité et l'absence de Volonté osons dire un gros mot, la Vertu. Elle a été noyée dans l\'océan de crédit qui baigne les cotes de la zone euro, après la cote est des Etats unis où est né le courant pollué, qui a gelé nos économies, à la différence du Gulf Stream qui réchauffe notre climat. Une fois encore le pollueur n'est pas le payeur car on l'a aidé à oublier les outrages qu'il a faits à sa propre vertu. C'est là que l'Europe de l'Euro s'est donnée des verges pour se faire fouetter, en Grèce avec l'argent flambé, en Italie avec le sexe débridé, et tout benoitement, en France avec le meilleur futur président des français, premier argentier du monde, dont la vertu cardinale n'était ni le respect de sa personne, ni celui de ses lourdes responsabilités. Le vin est tiré ! les grands pays de la culture gréco latine, creuset de civilisations ont une fois encore cédé à des penchants vulgaires qui ne sont jamais compris par les pays de culture nordique, ou germanique. J'ai suffisamment abordé ces sujets dans l'Echo avec les « Europ story » du milieu des premières années 2000 pour ne pas y revenir. Il nous reste les 5 AAAAA de notre chère andouillette, celle qui ressemble tant à la politique par son odeur. Passez de bonnes fêtes, et souhaitez vous chaleureusement la bonne année, comme je le fais, à votre intention.
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TOUJOURS+ @ IMPOTS.GOUV.FR
# TOUJOURS+ @ IMPOTS.GOUV.FR Les jeunes énarques de Bercy passent autant de temps à chercher des impôts que leurs grands pères à chercher leurs lunettes. Mais comme ils sont plus jeunes ils les trouvent plus vite. Puis ils présentent fièrement leurs nouveaux modèles de taxes à la télé entre deux pubs pour Optic miracle et ses nouvelles montures multicolores. Dans les semaines qui viennent on va vous coller des lunettes à foyer (fiscal) variable, aux verres correcteurs identiques, que la monture soit brune, bleue, blanche, rose, verte, rouge, ou pastel, comme un brouillard au pays béarnais. L'important est que vous preniez les vessies pour des lanternes. Avant, pour rester sérieux parlons comme Churchill en 1936 : *Le temps des demi mesures, des retards apaisants et déconcertants prend fin, nous entrons dans l'ère des conséquences*. A l'époque l'Europe a tardé à l'entendre, ce qui lui a valu 10 années de malheurs. Aujourd'hui, pour bien voir les conséquences, sauf à jouer à l'autruche, la tète dans le sable de nos plages où il fait si bon vivre nos RTT, il faut parler dépenses, emprunts et impôts. En 2012, l'Etat français, pour son fonctionnement, dépensera de l'ordre de 300 milliards €, alors qu'il ne possédera que 230 milliards € de recettes. Ce qui signifie que la France devra aller tendre la sébile chez les étrangers, pour payer ses employés sur 12 mois au lieu de 9. On le fait dit depuis 30 ans, on le dit depuis 10 ans y compris dans l'Echo. Le temps des conséquences va bien finir par arriver après tant d'années de rejet des solutions à apporter. D'autant plus que ceux que nous allons « taper » savent que nous aggravons notre cas avec un déficit à peu prés équivalent 70 Milliards €, dans nos échanges commerciaux avec eux. Avec effarement ils nous voient débattre sur acheter et /ou de produire français alors que le seul sujet à traiter est celui de vendre français à l'étranger. Pour comprendre cette dérive, il faut rappeler ce qu'on disait des trois grands peuples européens il y a un siècle : - *L'Anglais est un actionnaire (*rien de changé) - *Le Français est un fonctionnaire (*rien de changé*)* - *L'Allemand est un factionnaire* (la conquête par les machines a remplacé celle par les fusils) Nos super fonctionnaires qui dirigent le pays ont une seule ambition : la réussite du dernier emprunt sans lequel ils ne seraient pas payés. D'où cette querelle sur les taux qui camoufle la ponction des intérêts que nous impose notre situation de plus gros emprunteur d'Europe. Là, où, une fois de plus, nos candidats 2012 ont mis les mauvaises lunettes, c'est bien cette affaire de notations dont les agences, comme les assureurs fixent leurs bonus et leurs malus en fonction des sinistres attendus. La perte du triple A, infligée mollement à la France, par une seule agence, est un méchant carton jaune qui punit N. Sarkozy de son vilain geste de la taxe financière que l'arbitre de Wall Street déteste. C'est un bon coup pour la City de Londres qui attend la double peine infligée à nos banques - taxe *tobin +note dégradée --* pour mettre la main sur elles à bas prix. Le gros bonus va à A Merkel récompensée pour sa résistance face à la France. le gros malus, décalé, vise, pour demain, nos régions, nos départements, nos communes, base politique du futur éventuel président. Chacun sa part comme les biscuits Brossard. Tout ce tintamarre fait le buzz dans les médias. Il sera oublié dans 2 mois, si comme cela se prépare activement, la guerre reprend autour du golfe persique. En attendant, quiconque, un peu avisé, sait que la France, avec la richesse, réelle, des Français, finira par payer, et qu'elle trouvera de l'argent à des taux d'intérêt raisonnables à condition qu'elle ait moins recours aux crédits révolving que l'Etat surconsomme alors qu'il l'interdit aux Français. Et que les Français tapent un peu dans leur énorme bas de laine. La vérité est là, au-delà des effets d'optique des lunettes miracles. Le président, sorti virtuel, a pris un carton jaune, il n'a pas été expulsé. Attendons sa réaction. L' entrant virtuel a été mis en examen par le juge notateur. Attendons son élection. Il reste que l'un ou l'autre devront réduire les emprunts et augmenter les impôts. De gré ou de force, ils nous abonneront au site web Toujours + @ impots.gouv.fr.
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2012-02-01
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LE CAFÉ PIERROT À BUDA
# Le café PIERROT à BUDA Avant d'aller voter, passons par la Hongrie, à Buda et à Pest pour parler des crises et des droits à un congrès d'avocats. Malgré le grand froid de fin janvier, un week end de visites s'impose. En voguant d'abord sur le Beau Danube bleu pour comprendre comment ces 2 villes, séparées par le fleuve ont été rassemblées par l'histoire. BUDA avec ses châteaux et ses Rois, PEST avec son parlement, ses églises et ses buildings. Puis, en haut sur la rive droite, du Bastion des pécheurs qui défendaient leurs Rois, on peut admirer le fleuve majestueux qui, traversant dix pays, sépare le nord du sud de l'Europe. En bas, rive gauche, à PEST, une pause au Café de l\'Art nouveau, fait vivre l'histoire du 20^ème^ siècle, à deux pas du plus grand et plus récent Parlement d'Europe, des statues de Ronald REAGAN et d'Imre NAGY, le pendu de 1956, face à la colonne dressée par l'armée soviétique devant l'ambassade des Etats unis. Retour en haut au Café PIERROT. Le prédécesseur de l'actuel premier ministre en sort. La discussion politique s'échauffe avec la jeune guide «  qui *adorrre* la France » et se passionne pour ses élections. Auparavant, on parle hongrois. La Hongrie c'est un Peuple très identitaire, les Magyars, un Pays à la géographie tourmentée par ses voisins, pendant des siècles, les Turcs, les Autrichiens, les Russes, une Nation à l'autonomie toute récente, un Etat moderne à construire. On comprend mieux la fermeté nationaliste de Victor ORBAN. On passe à la France vue par la guide qui reprend la grille de lecture appliquée à la Hongrie, Pays, Peuple, Nation, État. Ce n'est pas triste: *France, plus beau pays du monde, équilibré, varié, baigné par deux mers et un océan, protégé par deux chaînes de montagnes, autour de la plus belle capitale qui soit. Avec une petite faiblesse, en haut à droite, par où pénètrent toutes les invasions, comme le couteau pénètre dans les huîtres moelleuses dont les Français raffolent*. Ouf ! on se sent moins déprimé. *Pays, béni des dieux, qui abrite un peuple, né du droit du sol, le plus mélangé qui soit, par les invasions Est/Ouest, puis l'immigration sud/nord, post coloniale. Peuple en quête d\'identité face à une diversité plus créatrice d'angoisse que porteuse d\'ambition.* Hélas ! Mais Bien vu ! *Nation française, socle, depuis 1789, de Républiques réputées indivisibles, à tendances impériales, qui disparaissent brutalement, dans des effondrements dramatiques.* Lucide, mais dur à avaler ! *ETAT, unique au monde, dirigé, depuis votre grand Charles, par une courte dynastie de Maires du palais, dont le très lointain ancêtre, Hugues Capet, devint Roi en 987, en éjectant du trône les héritiers de l'autre Charles, le Magnus. Dynastie des Enatiens, créée 1.000 ans plus tard par l'élégant Valéry 1^er^.* A nouveau bien vu! Shocking dirait l'intéressé ! Les vannes ainsi ouvertes, la digue de la guide rompt avec le flot de ses commentaires sur la présidentielle. *BAYROU, c'est le PAYS, paysan un jour, paysan toujours. Aucune chance. Il choisira entre les deux pouvoirs en lice, comme les 2 autres béarnais de l'histoire, Charles le mauvais quittant Jean le bon pour le Prince noir, le bon Roi Henri quittant son temple pour la messe et le pouvoir.* *Le PEN, c'est la NATION. National un jour, national toujours, de père en fille. Aucune chance. Pour vivre la nation comme elle la voit, il lui faudrait virer le peuple. C'est le peuple qui la virera.* *SARKOZY, c'est le PEUPLE, aussi mélangé que lui avec ses femmes, ses parents, ses familles recomposées, européanisées. Il a tout pour être détesté par sa façon d'avoir régné. Pas pour sa façon d'avoir gouverné. S'il sait parler à son peuple il sera réélu.* *HOLLANDE, c'est l'ETAT. 6^ème^ de la dynastie des Enatiens il peut succéder à Valéry 1^er^ et à Jacques 1^er^. Depuis 1974, ils ont présenté leurs candidats à chaque élection. 5 ont échoué, Valery en 81, Jacques en 88, Édouard en 95, Lionel en 2002, Ségolène en 2007. Il a une chance, si le peuple fatigué, s'abandonne à son Etat, par lassitude.* *Comprenez moi bien, en donnant trop de pouvoirs à l'Etat, et en faisant élire le Président par le peuple, on le laisse jouer avec l'élection suprême six mois tous les cinq ans. Après quoi il retourne à sa télé pour 4 ans ½, pouvoir perdu. On y réfléchit chez nous qui avons, comme vous, besoin d'un Etat fort, mais sans lui laisser mettre la main sur le peuple.* Conclusion : les Pierrots du bord du Danube font plus et mieux réfléchir que les gugusses du bord de la Seine. Cà valait le détour !
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2012-03-01
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LE PRESIDENT RIC RAC
# Le PRESIDENT RIC RAC Hier, le Conseil constitutionnel a sifflé la fin de la récréation animée, depuis un an, par les grands séducteurs, celui qui avait trop de filleules, celui qui a manqué de parrains. Les nominés sont 10 qui prétendent recevoir la valise au bouton de la bombe. Quand on demande qui ? la réponse est immuable : ce sera RIC RAC. Le sujet du bouton qui déclenche l'hiver atomique est suffisamment sérieux pour y regarder de plus prés. La Victoire fêtée le 06 mai reposera, dans le fond, sur le comportement du corps électoral, dans la forme sur celui du candidat, de sa capacité de gérer ses chances et ses risques. Pour l'électorat c'est facile, on connait son évolution depuis 50 ans. Sous la 5^ème^ République, il confie les pouvoirs aux chefs des 2 partis de gouvernement. Alternativement selon l'apport ou le retrait des voix des partis supplétifs qualifiés d'extrêmes par chaque camp. Années 50 législatives, années 2000 présidentielles en % (hors divers à moins de 5 %) 1956, Gaullistes 0, centre droit 32, centre gauche 27, P C 25, Ext Droite 13. 1958, Gaullistes 17, centre droit 34, centre gauche 24, P C 19, Ext droite 3. 2007, Sarkozy 31, Bayrou 18, Royal 26, Buffet 2, le Pen 13 2012\*, Sarkozy 28, Bayrou 13, Hollande 28, Mélenchon 11, Le Pen 15. \*sondages La base électorale des chefs des partis qui accèdent à la finale varie peu, avec une tendance à la droitisation, droite + Ext droite, 1956 -45 %, 1958 - 54%, 2012 - 58 %. Cette apparence sera trompeuse si l'électorat Le Pen 2012 ressemble, du fait de la crise, à celui de 1956 avec son slogan « sortez les sortants ». Conclusion : ce sera le comportement de chacun des deux finalistes qui fera la différence dans leur façon de gérer leurs risques, leurs chances, et l'électorat des 3 éliminés. F. BAYROU, le COUBERTIN de la politique est la pour participer pas pour gagner. Il entretient le fauteuil vide de GISCARD depuis 1981, témoin du rêve du gouvernement des centres, des 2 Français sur 3. Il fait partie du mobilier national ressorti pour les grandes occasions. Respectons l'homme. C'est sa dernière séance. Son électorat, ambidextre, se répartira au feeling, en cachant son choix au sondeur. J.L MELENCHON à tout à gagner. G. MARCHAIS disparu après l'étranglement du P C par F. MITTERRAND, le 1^er^ parti de France en 1956, est resté inanimé, place Kossuth. Le tribun philosophe, fort en gueule, qu'aime la France rebelle, l'a réveillé en prenant soin de l'habiller du bonnet rouge des sans culottes, plutôt que du chapeau gris des commissaires staliniens. Il joue solo. D'ici 2017 il fera tout pour ramener le PC à son score de 1958. En plumant la « volaille » socialiste avec des mots et des gestes plus délicats que ceux de M. THOREZ. M. Le PEN a tout à perdre. Son père avait regroupé 3 électorats. Celui de la croisade contre le fisc. Celui récupéré après la liquidation du parti communiste. Celui prêté par N. SARKOZY avec les déçus de l'Europe. On ne voit pas comment elle les conservera face aux demandes de restitution de ceux auxquels ils ont été pris. Surtout si F. HOLLANDE, élu, est occupé à batailler avec J.MELENCHON. N. SARKOZY n'a rien à perdre. Il est déjà le miraculé du premier tour, alors qu'on le disait éliminé. Il sait qu'il joue gros, mais les analyses de son entourage se sont révélées pertinentes. Au mieux s'il gagne RIC RAC, au pire s'il perd, il évitera l'humiliation que tout ses collègues européens ont subi par la crise. Il est connu dans le monde entier, il y trouvera de bons jobs. Il peut prolonger le bail en restant Zen. F. HOLLANDE n'a plus rien à gagner. Il a déjà perdu, au premier tour, ce qu'il croyait trouver dans le pot au lait de Perrette et de ses consultants. Ils ont tout misé sur le rejet du président et sur le boulet de son bilan. Sur le rejet, ils ont confondu le satirique et le politique. Les choses ont changé depuis le bêbête show et les guignols. Le jeu de massacre du « pouvoir » est partout, tout le temps, avec les blogs, Facebook et Twitter. F. HOLLANDE a cru que cette explosion du satirique dans le débat public, d'origine purement technique, avait un sens politique, et qu'elle signifiait un rejet absolu et définitif de « SARKO ». Erreur ! Sur le bilan c'était plus facile. Sauf que, le goût satirique d'un pays frondeur qui dévore le web, a fait de chaque Français un chansonnier qui répète les mêmes vannes, depuis 4 ans. L'argumentaire sur le bilan, un peu ennuyeux, est brouillé par le coté marrant de la satire qui détourne du débat sérieux. L'erreur est commise. Fera t'elle perdre F. Hollande ? Sur, il ne sera pas Zen comme son adversaire. D'autant que, s'il gagne RIC RAC, il sera mal armé pour gérer le quotidien de son camp qui stagne à 40 %, avec un allié turbulent et égoïste.
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2012-04-01
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1 ÉLU, 2 MAGOTS, 3 OBUS
# 1 élu, 2 Magots, 3 obus L'histoire de deux cafés parisiens, les 2 Magots et les 3 obus, illustre ce que vont vivre les 3 pouvoirs qui gouvernent la France, le Président, l'Assemblée nationale et la Rue. Loin du tintamarre médiatique de la politique spectacle, et de ses lucratives bagarres de chiffonniers entre les candidats à un poste suprême qui ne l'est plus, qu'attendent les Français ? Inquiets de voir leur pays déclassé économiquement, surendetté financièrement, ils savent qu'il faudra retrousser les manches. Hélas ! On ne sait toujours pas par laquelle commencer, la droite ou la gauche et pourquoi faire ? Un premier résultat parait acquis pour longtemps. L'opinion se détourne de la 5^ème^ République créée pour dominer les conséquences de 2 guerres civiles, l'occupation et la décolonisation. Jamais on a autant parlé de 6^ème^ République. La demande d'alternance politique, banale en démocratie, est très agressive après une séquence d'hyper présidence mal supportée. A droite parce que l'Etat, dont le pouvoir a besoin pour régner, coûte trop cher. A gauche parce qu'il n'est plus la providence d'avant. 1. l'ELU. Cette perte d'autorité du pouvoir exécutif, même atténuée le 18 juin par l'élection d' une Assemblée de *godillots,* paralysera son action, au moment où il en aura le plus besoin pour piloter le pays dans la tempête annoncée. Si le sortant, qui a survécu au peloton d'exécution électoral de ses 9 collègues du 1^er^ tour, résiste aux langues de vipères du web et aux langues de feu de l'entre deux tours, il gérera, débarrassé de la crainte de perdre une réélection impossible en 2017, à laquelle son adversaire pense déjà. La crainte de perdre aura changé de camp, celle qui fait rater sa prestation au primo accédant sur le trône, au début de son règne. L'occupant actuel l'a vécu. Il leur faudra, à l'un ou à l'autre, un phénoménal sang froid pour gérer ce qui menace. 2. l'ASSEMBLEE NATIONALE. Le risque est élevé de voir confirmer les divisions internes à chaque camp, cultivées par une majorité typique de l'intelligentsia parisienne, bleue ou rose, installée sur les 2 terrasses des 2 Magots qui se tournent le dos, n'ont ni la même vision, ni les mêmes fidèles. Voire plus, si les combinaisons politiciennes font renaitre la cohabitation, le grand fantasme des penseurs de la rive gauche. Au risque d'exaspérer nos créanciers qui attendent leur argent et les électeurs qui réclameront celui qu'on leur a promis. Tout dépendra de leur nervosité. Le mépris distant affiché face aux vraies questions par les politiques dans le télé pugilat du soir du 1^er^ tour annonce le pire. 3. La RUE. La France connaitra t'elle un épisode 3 obus, du café qui en porte le nom avec la légende d'une horrible tragédie ? Rappelons la. Le 21 mars 1871, les troupes versaillaises du général Mac Mahon ont fait sauter la barricade que tenait le général Dabrowski avec ses communards insurgés. La légende dit que 3 obus auraient suffi à les faire fuir. Elle est fausse. Ils ont été trahis. Après quoi, la commune ouverte aux fusiliers du marquis aux mains rouges, le général Galifet, a vécu la boucherie de la « semaine sanglante ». Après celles des exécutions d'otages par les Fédérés dans Paris incendié et détruit par les « pétroleuses ». L'horreur ! Les Français veulent ils la revivre ? Selon la prophétie d'un « communeux» avant son exécution: *nous avons perdu les deux premières parties en 1848 et en 1871, nos arrières petits neveux gagneront la 3^ème^.* Le moment est il venu ? La France est invitée à croire qu'elle serait dans l'état de celle de 1871, alors que l'Empire allemand avait été proclamé à Versailles et que Paris était assiégé, affamé, avant d'être insurgé. Je sais que l'insurrection a ses raisons que la raison ignore. Je l'ai étudiée, à Montmartre, où j'ai vécu, un temps, en haut de la butte. Elle est morte de son totalitarisme lyrique face au cynisme des rentiers d'Europe effrayés par le souvenir des sans culottes de Valmy. Le « je prends tout, je veux tout le pouvoir » retrouve les accents de «  l'Etre suprême » Robespierre, sans que l'on sache si on veut rejouer l' histoire comme R. Hossein au Palais des Sports, ou si on va monter de nouvelles barricades. Celle que feraient sauter les troupes des « marchés financiers » du général Harpagon, qui ouvrirait une semaine sanglante, cette fois pour le bas de laine de nos retraités, n'est pas Porte de St Cloud, mais Porte de Bercy, assez prés du mur des Fédérés, pour que le néo communard de 2012 y regarde à 2 fois avant de monter sa barricade, comme Harpagon avant d'engager les hostilités. Pourvu que les pétroleuses médiatiques ne fassent pas tout sauter en mettant le feu à Bercy. Comme Johnny !
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2012-05-01
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CHANGEMENT, PEUR ET DANGER
# CHANGEMENT, PEUR et DANGER Ces trois mots auront marqué le printemps électoral 2012, souvent avec excès, voire avec emphase. Il faut donc séparer le vrai du faux pour y voir clair. Le faux changement est banal dans sa répétition. Depuis 1974, 3 énarques, V. Giscard d'Estaing, J Chirac et F. Hollande, tous fonctionnaires, ont échangé leurs places avec 2 avocats, F. Mitterrand et N. Sarkozy. Chacun a fait la politique de son électorat, préférant la satisfaction des besoins des Français, à celle des besoins de la France. Le vrai changement est que les Français ont compris, récemment, qu'à force d'oublier la France, ils l'ont abandonnée au déclassement économique qui annonce un déclassement politique au sein de l'Europe et du monde, dont ils pâtiront tous. On saura vite si le dernier fonctionnaire élu restera un homme de l'Etat ou deviendra un homme d'Etat. La fausse peur, instrument banal de l'écrasement de l'adversaire, celle jouée par les médias, les petites phrases et les grosses recettes publicitaires, qui scotche les Français devant les écrans de la politique friction, a été surexploitée. Elle n'a rien changé au résultat, qui stagne depuis 40 ans autour de 52/48. La vraie peur est inspirée par la réalité de notre déclassement économique, et par les souffrances qu'il inflige des plus pauvres. Elle comporte le risque d'aventures politiques désespérées et suicidaires. La Grèce en fournit l'exemple. Il faut y résister car la peur qui n'évite pas le danger, a toujours empêché d'y faire face. Le faux danger, dont on nous rebat les oreilles, serait celui d'une guerre de domination qui opposerait les ambitions sociales des Français aux ambitions économiques des Allemands. Comme au bon vieux temps de Fachoda quand les ambitions territoriales et coloniales opposaient les Anglais et les Français. Certes on sait que l'Allemagne a une forte envie d'accroitre son poids politique à la mesure de son poids économique reconstruit après sa réunification. Mais pas en écrasant, comme en 1940, son premier client et son premier fournisseur. Restons sérieux. Le vrai danger est dans la réponse que les dirigeants Français apporteront, demain, à la vraie question du déclassement économique de la France. sur un seul point, le temps du redressement. Ce n'est pas une affaire facile. La situation dont ils héritent est née de l'incurie de F. Mitterrand au moment de la réunification allemande et du traité de Maastricht. L'histoire, par nature tragique, n'a pas raté l'occasion de confier au continuateur de son œuvre la tâche de sortir la France du pétrin dans lequel il l'a mise. L'Allemagne, réunifiée s'est rétablie après sa folie suicidaire, en retrouvant sa puissance économique basée sur une monnaie forte, une industrie exportatrice, et la modération sociale. La France a cru maintenir son rang en conservant son modèle basé sur l'importation, la consommation et le crédit. C'est ainsi que le couple francoallemand, moteur de la paix en Europe, est séparé de biens depuis plus de 10 ans - voir l'Echo d'août 2001 -. Pour le rabibocher, il faudra que la France assume ses mauvais choix, toutes tendances politiques confondues, car elle ne peut plus faire machine arrière comme on lui en propose le rêve. Chacun sait que l'autre n'est pas aussi faible, ni lui-même aussi fort qu'il le pense. Personne ne peut jouer le pire. Reste donc le seul vrai danger qui conduirait à négliger le temps du redressement français. Nous avons mis 20 ans pour comprendre que nous n'imposerions pas notre modèle. Il nous faudra presqu'autant de temps pour nous rétablir. J'écris ces lignes le 15 mai journée o combien symbolique de cette dureté de l'histoire à l'égard des hommes qui veulent y inscrire leur action. On dit François HOLLANDE héritier de la philosophie du petit Père Queuille, selon lequel le rôle du politique n'est pas de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. Il en aura grand besoin, dés demain à son retour de Berlin, dans un pays dont les impatiences, parfois les caprices, limitent la vie des gouvernements à 18/24 mois. Sous peine de « virer » ceux qui se sont incrustés. Comme le prouvent les défaites des 2 dirigeants qui ont gouverné pendant 5 ans, sans interruption, L. Jospin et N. Sarkozy Bon courage à notre nouveau Premier ministre.
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2012-06-01
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LE POUVOIR ABSOLU
# Le POUVOIR ABSOLU *Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument*. F. MITTERRAND Evidemment pas au début, où tout est rose pour le titulaire qui peut encore confondre l'absolution par le suffrage et l'absolutisme par le pouvoir. Puis les choses de gâtent, se corrompent, dés qu'approche le moment où ce pouvoir subit rebuffades et reculades. La très longue histoire monarchique de la France nous apprend que ces « Gâteries » surviennent des dissensions familiales, des frondes politiques ou anti personnelles, et des échecs internationaux. Au premier jour du pouvoir absolu de François le jeune, fils de François l'ancien, faisons le point. ## Les dissensions familiales Le ver est entré dans le fruit sur le marché de la Rochelle. Il va se développer, lentement mais surement, sur celui du Boulevard St Germain, entre le parti à l'assemblée et son siège rue de Solferino. Il n' ya pas de produit phytosanitaire pour l'empêcher. La tentative d'assassinat politique de l'ancienne compagne du président, tweetée par la nouvelle, produira des effets d'autant plus mortifères qu'ils se développeront dans le silence imposé par le pouvoir qui refusera d'en afficher les nuisances. Et comme toujours, ces dissensions surgiront au plus mauvais moment. ## La fronde On en connait les manifestations tant elles sont propres, depuis toujours, au caractère celto-gaulois. Elles comportent une inertie au démarrage qui correspond à la durée maximum du crédit consenti à tout pouvoir, soit il absolu, 24 mois. Après quoi plus il s'incruste plus la fronde devient lynchage, comme en 2010-2012. Attendons 2014. ## Les échecs internationaux La situation internationale de la France, née des élections d'hier apparaitra très vite dans son extrême précarité. Tous les analystes sérieux le savent, même s'ils ne peuvent pas toujours le dire. La France est déclassée par ses choix économiques persistants depuis 30 ans. Elle est surendettée par elle-même et va devoir y ajouter sa part des dettes consenties pour sauver les pays de l'Europe gréco latine. Pire, elle s'engage dans un affrontement aussi aventureux qu'en 1914 et 1939 avec la super puissance européenne l'Allemagne. Je l'expliqué il y a six mois à Budapest.  « *Depuis 20 ans l'Europe vit avec un grand malade, son vieux père, le modèle socialoindustriel né, pendant la guerre froide. Ses deux enfants sont fâchés, le modèle gréco latin administratif et consommateur, le germanique industriel et producteur. Le malade survit, en soins intensifs, grâce aux crédits injectés par les marchés. La crise obligera à débrancher les tuyaux. C'est en cours pour l'Irlande, le Portugal, la Grèce. En 2012 ce sera le tour de l'Espagne, de l'Italie et de la France. Ce décrochage provoque le mal être des Français qui va s'exprimer dans les prochaines présidentielles. Lucidement, il serait facile à soigner. Il* *suffirait que la société française, pendant quelques brèves années préfère la production à la consommation, le travail qui se vend à l'emploi qui s'administre.* *L'opposition projette d'imposer le modèle Français à l'Allemagne. Si elle prend le pouvoir, il lui faudra faire chanter par Cyrano de Bergerac, dans le désert, le refrain du client, Consommer, dépenser et emprunter, face à celui de la Walkyrie, la vendeuse, le seul qu'elle connaisse, Produire, Vendre et Economiser. L'Allemagne est convaincue, à juste titre, que sa puissance économique repose sur son modèle d'entreprises familiales conquérantes. Elle a la certitude, vérifiée par les faits, que la société française, construite sur des services publics fonctionnarisés, a tué les PME du pays en provoquant un déclassement qu'elle n'acceptera jamais pour elle. Tant pis pour la France, pense t'elle, si elle n'a pas su tirer les conséquences de Maastricht et de l'Euro pour se réformer à temps, comme elle l'a fait elle-même. Au moment de la confrontation, demain, l'Allemagne posera une question gênante aux dirigeants français. Qui, au pouvoir en France et à Bruxelles, en 1990/1992, est responsable de ce raté historique ? François Mitterrand à Paris, Jacques Delors à Bruxelles, les inspirateurs des futurs éventuels dirigeants de mai. »* Aujourd'hui, 18 juin, peu importe. François le jeune sait que ces victoires, aussi précaires qu'indispensables, ont un objectif politique majeur. Elles font respirer le peuple, la France d'en bas, écrasée par des institutions monarchiques étouffantes. Il va laisser faire la province qui s'est rebiffée depuis 2 ans, pendant 2 ans de plus, le temps de réconcilier les Français avec la réalité, grâce à un peu d'argent. Puis la pelote amassée sera détricotée, comme en 1983, et en 1993, à moins que par maladresse, il y soit fait des nœuds qui imposeraient des coups de ciseaux anticipés, non souhaitables.
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2012-08-01
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A L'OUEST DU NOUVEAU
# A l'ouest du nouveau 16 juillet 2012. Ce jour de reprise des petits déjeuners débats avec le phare de Cordouan, inaugure mes vacances royannaises. C'est le 70^ème^ anniversaire de la rafle des juifs parisiens. Ce retour vers 1942 fait ressurgir souvenirs et réflexions d'époque, d'une intéressante actualité. Eté 42, c'est l'apogée victorieuse des 2 empires conquérants, le Reich allemand en Europe, le Nippon en Asie. C'est aussi mon village, St Jean, qui vit à l'heure allemande, avec des soldats encore Korrects pour quelques mois, les colis envoyés aux prisonniers dans leurs stalags, bientôt rejoints par les jeunes que Vichy envoie travailler en Allemagne. Tout doucement, venant d'on ne sait où, le sentiment se propage que la défaite des nazis viendra de l'est, et le renouveau européen de l'ouest. Ce que confirme l'officier de la Luftwaffe qui quitte le camp de Fontenet pour le front russe, et sa chambre douillette réquisitionnée chez nous En attendant, les français vivent leur crise de déclinisme dépressif, aussi vivant en cet été 42, qu' aujourd'hui en cet été 2012. La France doit être paisible, normale, et faire sa petite cuisine de rutabagas dans sa petite casserole, sur son petit fourneau, comme l'a dit le général, devenu président, ancien condamné à mort pour résistance au renoncement. La maladie du déclin, hélas transmissible de génération en génération, est reconnaissable à 3 symptômes quand elle s'empare des français. Le peuple est la malheureuse victime de la trahison des élites enrichies. La finance est l'ennemie des français grugés par les ploutocrates cupides anglo saxons. L'amie de la France avec laquelle il faut construire l'Europe est l'Allemagne, combattive dans la guerre, compétitive dans la paix. Avec une nuance importante. Le déclinisme de la rive droite est xénophobe et brutal, celui de la rive gauche est xénophile et angélique. Continuera t'il à séduire les français comme il vient de la faire, en alliant celui de la rive gauche à son opposé de la rive droite ? ou bien la montée d'une génération moins attirée par le renoncement redonnera t'elle à la France le goût de l'effort et de la réussite ? 16 août 2012. Clôture des débats avec Cordouan. Au cours du mois écoulé le vent d'ouest à beaucoup soufflé, au propre comme au figuré. Spécialement celui venu des pays réputés déclinants. Les Etats unis ont posé leur géniale automobile sur la planète Mars, en partageant le succès avec leurs partenaires. Ils ont installé leur mythique Général motors premier vendeur de voitures en Chine, après qu'elle soit sortie, en 3 ans, d'une faillite présentée comme le signe du déclin irréversible de la puissance industrielle de l' Amérique. L'Angleterre nous a fait vivre d'exceptionnels jeux olympiques. C'est grâce à elle que le renouveau apparait, à savoir que les résultats des efforts et de la réussite de la génération engagée contredisent les poncifs assénés par tous les obsédés du déclin de l'Occident. Les jeunes champions des 14 pays de l'alliance de l'atlantique nord --OTANont acquis prés de la moitié du total des médailles, quelque soit leur métal. Loin devant le couple Chine - Russie qui ne figure qu'en 3^ème^ position derrière ....les 9 pays de l'Union européenne, nettement plus médaillés malgré une population totale 3 fois moins importante. Plus intéressant encore est le score de l'Allemagne, voisin de celui de la France, très éloigné de ceux réalisés par les pays séparés, RDA et RFA, dont elle a regroupé les champions Alors, déclinistes de tous poils, essayez l'impossible, revisitez vos bases. Les vrais élites existent qui ne trahissent pas le peuple. Elles en affichent et font vibrer les couleurs bleu blanc rouge. Les vrais anglo saxons existent qui ne sont pas que ploutocrates cupides. Ils ont su recevoir et rassembler le monde entier, dans la joie, comme en 42 dans la guerre. La vraie Allemagne existe, voisin amical, exemple d'efforts et de réussite, ni Maître à penser, ni société à copier. Comme en 42 c'est bien de l'ouest que souffle le vent du renouveau.
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FRANÇAIS JE RESTE
# FRANÇAIS JE RESTE Il y a 13 ans, en titrant ainsi ma première chronique dans l'ECHO, j'ai évoqué ce sujet très brulant aujourd'hui. . Pourquoi cette polémique ? Parce que l'opinion à un besoin compulsif de « bouffer » de l'autre, ce que la presse traduit sans nuances ni réflexions. Pèle mêle, selon les périodes, en réchauffant les plats, le français bouffe du riche, son mets préféré, du gauchiste, du curé, de l'émigré, de l'immigré, du résistant, du fonctionnaire, de l'aristo, du patron, du juif, du bougnoul, du banquier, du juge etc.. Avec refrain patriotique au dessert. C'est ainsi que le pays dont l'esprit de liberté est réputé éclairer le monde, faute de pouvoir reconstruire son rideau de fer sur les rivages du Quiévrain qui nous sépare de la Belgique, élève le mur devant lequel on exécute les présumés traitres fiscaux, en oubliant que la seule vraie liberté d'un être humain est d'aller vivre où il veut comme il veut, ou comme il peut. Ceci dit j'en viens à mon témoignage sur la questions posée, en 1998, de mon installation en Belgique, dans des conditions banales, bien éloignées de ce débat indigne qui révèle, une fois encore, par cette bouffée de violence haineuse de fin août 2012, que rien n'a changé depuis 440 ans (1572), moins les couteaux, plus la télé. Toutes choses égales par ailleurs. Chacun le sait, je suis né saintongeais d'une famille de paysans installés depuis des siècles à la Chapelle des pots. Je reste attaché à cet héritage, à ce pays, mais pas au point que cet attachement m'aurait empêché de quitter la France si j'avais estimé qu'il ne me fallait pas y rester. Chacun l'a compris, à la lecture de mes 156 chroniques que, dés cette époque, j'avais rejoint l'économie internationalisée, en cours de mondialisation, au sein de laquelle je pouvais mettre à profit les expériences multiples accumulées, les huit années précédentes, au cœur des crises financières et industrielles des années 90. Je confirme que ma décision de conserver mon passeport français, ma carte d'électeur... et les feuilles d'impôts qui vont avec, fut prise sur des réalités basiques, par sur les hypothèses fumeuses des accusateurs professionnels. Je devais créer une structure dans laquelle je développerais les activités d'arbitre réclamées par les grands opérateurs mondiaux, plus ouverts à la transaction qu'à la sanction. Où ? La Belgique était attractive, Bruxelles une ville sympa où je travaillais depuis des années, j'y avais de bons amis, le business y était plus facile qu'à Paris j'avais été décoré par le Roi pour marquer cet attachement amical. Contrairement aux boniments répandus, les impôts sur le revenu étaient comme partout. La question du patrimoine immobilier ne se posait pas pour moi, tout ayant été déjà donné aux enfants. Pas plus que celle du capital proche de zéro. Tout me poussait vers Bruxelles, où je mène encore des activités bénévoles régulières. La France était hélas était moins attractive, avec son Etat obèse et bureaucratique qui a confisqué la démocratie, qui fait des lois pour empêcher l'avenir de remplacer le passé, hostile au travail non fonctionnarisé, industriel de la fabrication de taxes et d'impôts, méprisant pour l'entreprise et surtout à l'égard de ceux qui se font tout seuls, sans lui. Cet Etat à dépouillé mes grands parents, petits artisans, au nom de l'effort patriotique pour la guerre » de 14/18 dans laquelle mon père, gazé, a perdu la santé, puis la vie en 1944, après avoir attendu 25 ans la pension qui lui fut refusée, post mortem ... en 1964. Quant à moi, petit patriote des temps de paix, j'ai donné à la Justice de l'Etat 5 années de ma vie, à double plein temps, gratuitement, payant la secrétaire qu'il ne pouvait pas recruter, avec mon indemnité de départ à la retraite, qu'il a oublié de me rembourser, sur laquelle il n'a pas oublié de prélever ses impôts. Aucun seigneur de l'ancien régime n'aurait osé agir ainsi. Malgré toutes ces avanies, pourquoi me suis-je installé à Paris ? Parce que l'on peut très bien rester au pays de ses origines et entretenir une autre nationalité dans sa tète sans avoir la migraine, ni être obligé d'avoir 2 ou 3 passeports comme souvent les grands cadres internationaux mondialisés. C'est mon cas. C'est parce que j'aime vivre en France que je suis resté français. Non pas parce que je suis français que je suis obligé de vivre en France. N'en déplaise aux constructeurs du mur de Berlin. Ceci expliqué, o lecteur inconnu, ne soyez pas inquiet sur l'accomplissement de mon devoir patriotique et fiscal. Depuis que j'ai fait ce choix il y a 14 ans, je paie chaque année à l'Etat plus d'impôts qu'il nous verse de retraites à ma femme et à moi. Sans râler, tellement la Saintonge et Paris sont de beaux endroits où il fait bon vivre et méritent l'amour qu'on peut leur porter. En oubliant le mauvais usage que l'Etat fait du produit de mon travail, poursuivi, à ce jour pendant 68 années, sans interruption, ni des efforts ni des impôts. Quel bail ! C'et la journée du patrimoine, je vous ai ouvert les portes, grinçantes, de ma demeure.
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2012-12-01
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FROM THE ECHO TO THE ECONOMIST
# From the ECHO to the ECONOMIST Monsieur le rédacteur en chef The ECONOMIST. Londres Vous connaissez probablement la bonne ville de Saintes au cœur de la Saintonge dont la cote maritime a souvent attiré les marins de votre gracieuse majesté. Je vous écris de ses arènes gallo romaines dont le passé témoigne des relations séculaires, convulsives entre nos peuples. Saintes est coupée en deux par la Charente, le plus beau fleuve de notre royaume, conservé en cette distinction sous nos Républiques et Empires. A la fin du XIVe siècle, le pont qui l'enjambait servait de frontière entre votre royaume, au sud, et celui de France, au nord. Nos arènes et nos églises romanes étaient chez vous. Vous fûtes renvoyés dans vos foyers il y a plus cinq siècles, encore que nombre d'entre vous les ont retrouvé chez nous, après notre récente guerre, où ils ont trouvé l'agrément de vie que la France donne à tous ceux qui l'honorent de leur présence. Jusqu'à offrir, dans les gazettes locales une rubrique écrite en anglais qui permet à nos hôtes de se sentir un peu chez eux. Ayant des amis Français dans quelques endroits du grand Londres je n'ai pas vu, à leur intention, dans vos papers, l'équivalent qui prouverait qu'ils sont, eux aussi, dans vos petits papiers. Ceci dit, quand je lis la Une qui transforme nos délicieuses baguettes en machine infernale contre cet Euro que votre City déteste, je m'installe de mon coté du pont sur la Charente pour hurler avec mon porte-voix : Monsieur le rédacteur en chef occupez-vous des affaires de votre cité financière, elle en a tant besoin pour lui rappeler qu'elle a empoisonné le monde entier avec ses produits toxiques avant de risquer de le faire sauter. Ne confondez pas les pains explosifs des kamikazes avec les fleurons de notre boulangerie française, admirée par le monde entier. Monsieur le rédacteur en chef, nous connaissons nos défauts. Nous somme victimes d' une addiction à la bureaucratie, que nous n'arrivons pas à soigner, comme vous-même vivez une addiction à l'argent Nous n'avons pas besoin qu'on nous rappelle qu' au cours des décennies récentes alors que notre population augmentait de 20 % celle de nos fonctionnaires et de notre bureaucratie augmentait de 40 %. 1 citoyen de plus = 2 fonctionnaires de plus. A l'évidence cette situation durera moins longtemps que les impôts dont elle provoque la seule explosion capable de détruire la France. Notre peuple, qui vit en guerre civile depuis que votre Prince noir a défait notre pauvre Roi Jean le bon, est habituée à gérer ces tensions et ces ruptures. Vous avez autant aidé à les entretenir qu'à les apaiser, selon que préfériez la France aux Français ou vice et versa. Alors, de grâce, laissez notre brillante classe politique gérer ces grandes difficultés. Vous n'arriverez jamais à la critiquer comme nous pouvons le faire nous-mêmes. Félicitez vous de n'avoir connu qu'un royaume en 2 siècles, alors que nous avons joué avec les rêves et les cauchemars de 5 Républiques, 2 Empires, plus le régime de Vichy. Cà suffit à notre malheur. N'en rajoutez pas  avec vos baguettes explosives ! Je suis certain qu'en dehors des rêves que vos « Royals » inspirent au peuple britannique, comme au notre, on ne le gouvernera jamais de la même manière que le peuple Français, ne serait-ce qu'à l'égard de votre addiction à l'argent, à son commerce, et aux statuts qu'il donne à ses adorateurs. Le temps des pensées de Noel et de nouvel an vont me rapprocher des amis londoniens fidèles qui lisent votre hebdo. L'un fut journaliste de la presse économique et financière, époux d'une amie d'origine saintaise, avant d'être ministre de votre gracieuse majesté. L'autre, très éminente personnalités du monde juridique et judiciaire britannique, a épousé un doux village saintongeais où il réside avec infiniment de plaisir. Ils me liront en copie. Ils partagent les réflexions que je fais que vous pouvez retrouver sur www presaje.com. par exemple la lettre prés@je n 18 vous apportera un ensemble d'analyses sur notre Etat par les meilleurs spécialistes. Elles justifient que nos amis britanniques nous « lâchent les baskets » le temps que nous sortions de notre marasme. Soyez assuré, Monsieur le rédacteur en chef, de mon indéfectible attachement à notre entente cordiale.
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2013-01-01
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EXIL ET BANNISSEMENT
# Exil et bannissement Ces deux sujets occupent l'actualité de cette fin 2012. Il y a trois semaines, ouvrant un colloque sur la fiscalité et l'exil, j'ai rappelé ma position déjà expliquée dans l'Echo. Je reste français, malgré la tentation, en 1998, d'installer mes activités en Belgique. Ceci dit, je déplore cette perversion de la culture humaniste française qui veut que l'on confonde l'exil qui est un droit avant d'être l' expulsion - bannissement qui reste une violence faite à l'individu. Il est vrai que depuis des siècles, tous les pouvoirs politiques les ont confondus, en les appliquant, parfois avec brutalité à ses nationaux réputés indignes, qu'elle bannit. A l'inverse, la France qui manifeste là sa propension à donner des leçons d'humanité et de liberté en se proclamant terre d'accueil, à villes ouvertes, reçoit généreusement sur son sol, des migrants réputés victimes violentées et bannies chez elles. Cette dualité brutalité - générosité occupe le débat politicien, pour mieux oublier que les critères de choix entre ces deux comportements, émotifs et médiatiques, ne permettent pas de faire un tri pertinent, sauf pour les très miséreux, entre ceux, riches et pauvres, qui sont menacés dans leurs vies, ou dans leurs libertés, ou dans leurs intérêts qu'ils cherchent à faire prospérer dans un pays agréable à vivre. Ce totalitarisme de l'exil-bannissement, individuel sous la Monarchie, a connu son apogée, au sein de la Révolution française, dans la pratique de la terreur qui a inventé le terrorisme collectif en matière politique. Après quoi, les régimes politiques du 20^ème^ siècle qu'elle a inspirés, ont industrialisé l'exil et le bannissement dans les déportations vers les camps de travail ou d'extermination. Grâce à la revue de la Saintonge littéraire et à l'érudition de Laurent JULIEN je viens de découvrir (grand merci) le révolutionnaire BERNARD de SAINTES, dont une rue porte le nom tout prés du siège de l'ECHO. J'en recommande la lecture. Né à CORME ROYAL ( Corme la foret) il eut son heure de gloire à la fin de la terreur comme Président de la Convention, pendant un mois, avant d'être accusé d'avoir été « trop ardent » révolutionnaire et d'être emprisonné à son tour à Paris. Exilé en 1816 il finira ses jours dans l'ile de Madère. La machine politique à exiler et à bannir a continué à sévir, avec les révoltés de la communeLouise MICHEL à Nouméa-, avec le procès fabriqué -- Alfred DREYFUS au bagne-, le bannissement du rebelle auto exilé - De GAULLE condamné à mort. Sans oublier toutes les déportations ignobles de 1942-1944. De notre temps, celui du mélange de la politique et du spectacle, les choses sont moins violentes, plus provisoires, limitées, proférées avec les postures télévisuelles. C'est ainsi que L.MITTAL, a été banni pendant 48 H comme indésirable sur le sol français ; que les rebelles auto exilés du R-UMP sont bannis verbalement par les autochtones de l'UMP canal historique qui occupent la propriété en instance de démembrement ; que le ministre en charge du redressement productif est exilé dans le no mans land qui sépare Matignon de son bureau à Bercy, en attendant qu'il trouve le médicament qui l'aidera à se redresser et à produire. Il ne manquait au tableau que l'exil fiscal de notre très cher Gérard-OBELIX, qui nous la joue en Gérard OBELGIX, pour mettre le turbo à la machine à bannir. La nature reprenant toujours le dessus, le comportement totalitaire des pouvoirs, dits démocratiques, à la Française fait rugir les vieux démons de la loi des suspects chère au Comité de sureté générale de l'ardent Pioche fer alias BERNARD de SAINTES. On nous ressert le plat faisandé de la future loi du bannissement qui menace les possédants pour les terroriser au cas où ils auraient envie de mettre leurs cacahouètes de côté en passant l'une de nos frontières. Tout ce qui est excessif est vain, donc provisoire au temps de la politique spectacle. Certes, l'opinion se détourne de toutes ces palinodies car elle sait que sans argent, ni moyen de le fabriquer comme le font les Etats unis, la France ne fait plus peur avec ses nationalisations bannissement ; que les responsables de l'UMP sauront choisir le bon coté de leur tartine si elle recommence à être beurrée comme dimanche dernier ; que le jeune ministre a tout le temps devant lui pour se redresser et produire ; que Gérard OBELGIX qui n'a pas eu le nez fin de s'installer à Néchin, re jouera OBELIXle retour, et que comme en France, tout finira par des chansons. Je vous devais cette conclusion pour pouvoir vous présenter mes bons vœux pour cette année 2013 qui nous fera naviguer sur une mer forte aux vents dans le nez.
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2013-02-01
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LE JOVIAL S'EN VA T'EN GUERRE
# Le jovial s'en va t'en guerre En 2002 la France a raté L. JOSPIN, l'  austère qui se marrait. En 2007 elle a choisi un nerveux qui a fini par agacer. En 2012 elle a élu un jovial inconnu, par défaut, à la place du nominé au  comportement « inapproprié », et de la colérique patronne de son parti. Donc la France, dans ses emballements aussi irréfléchis qu'éphémères, lui a donné un pouvoir absolu, en attendant qu'il se révèle. Rapidement, il est apparu que ce jovial inconnu avait la forme la plus sophistiquée de ces ingénieurs en pouvoirs politiciens que sont les hommes des appareils, tels que les religions et les mouvements politiques les fabriquent. Ces fameux apparatchikis dont le jovial guerrier de la guerre froide, Nikita Krouchtchev, restera l'archétype dans l'histoire. Dans leur parcours vers le pouvoir qu'ils convoitent, leur personnalité est toujours « floutée » pour mieux empêcher qu'on la discerne. Puis lorsque le pouvoir est assuré, le flou disparait. Nous y sommes, pour faire quoi et aller où ? Jacques Julliard, l'historien de la famille politique de la gauche pose la question dans une longue et brillante chronique parue dans le monde du 20 janvier il conclut : « Soyons honnête, il a plus de chances d'échouer que de réussir ». Ce n'est pas rassurant, mais pour y voir plus clair, il faut pousser plus loin l'analyse des risques que font courir les hommes d'appareil à ceux qui leur ont imprudemment confié le pouvoir. L'observation des 80 dernières années de la vie politique française, sous 3 républiques nous l'explique. La 3^ème^ et la 4^ème^, sans hommes d'Etat, fut aux mains d'hommes d'appareils. Avant guerre, E. Daladier, de l'appareil radical socialiste, présent dans toutes les convulsions qui ont précipité la France vers sa défaite de 1940, et la fin de la 3ème République. Après guerre, Guy Mollet, l'homme de l'appareil de la SFIO, l'ancêtre du PS, qui a accompagné la fin de la 4^ème^. La 5^ème^ République s'est donné les institutions qui font émerger les hommes d'Etat. Elle en a eu trois aux caractéristiques marquées. L'homme d'Etat existe avant le parti qu'il utilise pour gouverner, il respecte les institutions dont il a la garde, il se fait réélire. De Gaulle, Mitterrand et Chirac ont rempli ces conditions, même si l'usage qu'ils en ont fait diffère. L'homme - la femmed'appareil, militant partisan, n'existe que par le parti qui l'utilise pour gouverner. Il cultive ses ennemis, toujours les mêmes. Les riches, la religion ou le parti d'en face, l'entreprise et la finance. Le degré de détestation de leurs ennemis affichés, varie selon les périodes et les intérêts de leur parti. Cette variation de degré détermine l'intensité des risques qu'ils font courir à leurs concitoyens. Une fois nimbés de la lumière du pouvoir, ils font tout pour le garder, au prix de tous les renoncements, au besoin en jouant avec les institutions dont ils ont la garde, qu'ils ne respectent pas. Notre Président, qui occupe la place laissée vide par Guy Mollet en 1958, partage ses orientations et ses détestations. Il en a fait lui-même l'inventaire. Sa période floutée depuis son élection le confirme Est-ce grave pour notre avenir ? Ce sera selon les circonstances extérieures. Le plus probable, à vue historique, le conduira à liquider la Ve République, comme E. Daladier la IIIe, et G. Mollet la IVe, en bons serviteurs de leurs partis. L'alternative est qu'il garde les institutions, auquel cas, comme l'a fait F. Mitterrand du parti communiste, il liquidera le système syndicalo-marxiste installé au cœur des grandes fonctions de l'Etat. Ceci dit cet ingénieur en pouvoir politicien saura toujours trouver de quel coté sa tartine devra être beurrée, d'où viendra le beurre, comment il retrouvera ses électeurs. Il sait qu'on les attire par la détestation destructive quand on est challenger, par la générosité distributive quand on est challengé. Ce que son prédécesseur a fait à contretemps. En mélangeant astucieusement le Flouté et le brillant, ce président jovial qui s'en va t'en guerre entretiendra son côté inconnu, dissimulé plus qu'ambigu, aussi indécis que volontaire, aussi chaleureux qu'inflexible. Il sera plus Mazarin que Richelieu, pour mieux gérer à son profit les enseignements de l'histoire. Quant à la France qui va vivre les années très dangereuses de la deuxième décennie du XXIe siècle, elle aura appris, chèrement, à regarder les hommes comme ils sont, pas comme ils se vendent. Par précaution, je vais attacher ma ceinture.
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2013-03-01
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VIEILLESSE, FAMILLE ET MARIAGE
# Vieillesse, famille et mariage Pendant que fait rage le débat public sur le mariage pour tous, un peu d'expérience dans les trois domaines de la vieillesse, de la famille et du mariage peut éclairer le sujet, pour ceux qui ne participent pas aux polémiques enflammées, ni dans les assemblées ni dans la rue. La vieillesse je la fréquente. La famille je la vis au milieu de deux douzaines d'enfants et de petits enfants. Le mariage, nous avons fêté, avec ma femme, nos noces de Diamant. Quelles conclusions tirer de ces aventures ? Les lecteurs de l'écho me connaissent. Je fus saintongeais, dans une famille patriarcale classique des années 40 50. Les françaises venaient juste de découvrir le droit de voter sans disposer de leur autorité parentale accordée un peu plus tard. Les choses s'ordonnaient comme les vieux paysans racontaient leurs exploits de chasse : le Fusil tue, le Chien rapporte, la Femme cuisine pour les copains. Devenu rurbain, plus Français que saintongeais, j'ai vécu, avec bonheur, que, grâce à l'Etat providence, les vieux, nos parents, n'étaient plus ce qu'avaient été les leurs, en qualité de vie comme en quantité au sein de la société, que la famille s'était mise à ressembler à certains tableaux de Picasso à la suite des libertés que les françaises avaient conquises, à juste titre, en maîtrisant la procréation qui leur était imposée jusqu'à la loi de Simone VEIL et sa fameuse pilule. Cette acquisition d'indépendance mutuelle, entre les parents passés ou non devant Mr le Maire, a entrainé, naturellement, l'explosion du nombre des familles mono parentales, où le survivant du couple défunt élève, difficilement, les enfants d'une famille amputée, sans créer les moyens d'assurer les vieux jours de son demi chef. Situation paradoxale de ces Monos qui ont détruit leur mariage, alors que les Homos remuent ciel et terre pour construire le leur. Puis au tournant du siècle j'ai vu se profiler une réflexion, qui ne repose sur aucun dogme ni religieux ni politique, qui éclaire le débat rageur sur le mariage pour tous. Construite sur les deux sujets auxquels je consacre mes travaux depuis plus de dix ans, l'économique et le sociétal, avec lesquels les appareils politiques et religieux à la française sont toujours fâchés, cette réflexion mérite attention. Une réalité s'imposera à bref délai. Un nombre croissant de femmes et d'hommes, quelque soit l'origine de la situation dans laquelle ils se trouvent, ont raté le mariage et la famille hétérosexuelle qui sont à la base des institutions de solidarité relayées par l'État-providence. Si les Françaises et les Français veulent bien regarder cette réalité en face, ils et elles devront répondre à une question, à peine effleurée, dans le débat sur la dépendance, de plus en plus coûteuse, des personnes âgées de plus en plus nombreuses. Comment ces personnes seules, vivront-elles demain ? Les dégradations du vieillissement vont les affecter, dés qu'elles approcheront du troisième âge, en s'aggravant, alors qu'aucune famille solidaire ne viendra les aider à survivre dans ce que le général De Gaulle appelait le grand naufrage. C'est probablement cette vision du futur qui a déclenché, dans l'Europe vieillissante, spécialement en Grande Bretagne, un mouvement pour la constitution de nouveaux modes de familles et de mariages, qui soient adaptés aux conséquences du vieillissement des populations. Sauf à choisir l'euthanasie des vieillards par la réduction des soins, dont on parle en France, pour éviter la faillite de la Sécu. On peut rêver que l'État-providence apportera les soins utiles pendant 10 ou 15 ans. Il ne le peut plus. On peut rêver de taxer les familles hétérosexuelles qui font vivre la chaine des solidarités dans le cadre du mariage classique, et du Code civil. Quels que soient les antagonismes religieux et politiques, il y a là un énorme problème sociétal lié à la transformation de la durée de vie des individus, mariés ou pas, à la décomposition de la famille , et à l'impossibilité légale d'assurer les éléments d'une solidarité familiale, aux personnes réfractaires au mariage hétérosexuel. Le paradoxe qui pollue l'inévitable débat tient à ce que les oppositions les plus farouches viennent des familles hétéros, comme la mienne, qui ne se rendent pas compte du choix à faire. Soit elles cadenassent l'institution Famille-Mariage, en la fermant aux Monos qui en sont sortis comme aux Homos qui veulent y entrer ,auquel cas il leur faudra prendre en charge, fiscalement, la fin de vie désespérante du flot des esseulé(e)s, sans les ressources de la solidarité familiale du Code civil. Soit elles participent à un débat positif sur ces réalités sociétales nées des mutations technologiques et comportementales qui ont affecté la vieillesse, la famille et le mariage. C'est devant nous, ni à droite ni à gauche.
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2013-04-01
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CROISSANCE ET COMPETITIVITE
# CROISSANCE et COMPETITIVITE On ne parle que de ça, comme si le simple fait de prononcer les 2 mots allait, par miracle, régler les problèmes devant lesquels nous sommes impuissants, et, permettre de vite revenir à nos futilités, après avoir respecté cette obligation incantatoire. Balivernes que tout cela, à fait dire Molière à ses « *Précieuses ridicules »*. Je sais que ce n'est pas correct de le dire, qu'il ne faut pas désespérer ceux qui sont dans la peine, voire l'angoisse, jeunes et vieux, mais la vérité aide à voir ou est la sortie, mieux que dans le flou de la pensée correcte. Il faut la dire. Début 2010, plusieurs spécialistes ont commencé à travailler sur ces 2 sujets, dans la perspective des présidentielles de 2012. Ayant participé à l'ouvrage qu'ils ont publié, fin 2012, à Bruxelles, Europe oblige, je reviens sur les réalités exposées, vérifiées depuis. L'Europe, le vieux monde, et la France, subissent une crise structurelle profonde et durable. Trouver de la croissance quand on l' a perdue, conserver ou retrouver sa compétitivité, imposeront aux Européens l'élaboration d'une stratégie commune, économique et commerciale, reposant sur l'étude préalable des débouchés, du financement, de la qualité des produits, de leur résistance face aux concurrents. Il faudra pour s'adapter au monde actuel avoir l'esprit des marchands, anciens ou émergents, qui le dominent. C'est là que le bât blesse. La France, qui ne connait de projets que par sa haute, très haute administration, traine en queue du peloton occidental, alors que les États-Unis et l'Angleterre foncent, à marche forcée, vers de nouvelles stratégies industrielles qui renforcent la dynamique de l'industrie Allemande. Cette situation, prévisible après la crise de 2008-2009, provoque une coupure grave au sein de l'Europe née après 1945. Elle assure à ces 3 Etats-nations, une domination dans la conduite de l'économie occidentale que la France subit déjà, bloquée sur le modèle des années 50, devenue dépendante par les *Marchés,* des économies qui financent ses dettes excessives. C'est un fait. Comme chacun des 17 pays qui ont choisi l'Euro, dans une toute autre époque, elle devra faire face, tôt ou tard, à défaut d' évolution de son modèle, à cette alternative : soit accepter la disparition de l'Euro au profit d'un « panier » dollar-livre mark, fabriqué dans le cadre de la grande zone de libre échange atlantique qui se prépare, en douce, donc la peste de la subordination économique, soit vivre le choléra de la subordination financière pour éviter la faillite. Dans les 2 cas ce sera le retour vers les années 50. La France, pays de l\'étatisme, anti marché, anti risque, anti patrons, rejette ces réalités. Elles briseront son destin, comme à chaque fois qu'elle a refusé de voir la vérité en face. Pour sauver le pays, il faudrait que l\'État devienne, demain matin, un super stratège, ce que tous les observateurs lui dénient depuis plusieurs décennies. Les exemples sont trop nombreux de secteurs industriels, stratégiques et productifs mal gérés, qu'il a abandonnés, au profit d'un gonflement de ses structures administratives par, son propre surendettement. L'actuel chef de cet Etat inefficace connait cette situation. Elle n'a pas changé le 06 mai 2012 à 20 h. Son prédécesseur l'a traitée en mode superman parisien agaçant. Lui Président, la gère en mode Pépère corrézien pédago. Malgré que le poids de l'administration, dont il est issu, lui impose un budget de rigueur et de sur fiscalité, qui, comme la saignée du docteur de Molière, risque d'affaiblir le malade sans le guérir. Il parait que notre nouveau Président, qui détient tous les pouvoirs, se considère servi par la Chance. La Providence serait ainsi passée de l'Etat à son chef suprême. Bonaparte, lui aussi omnipotent, la considérait comme un trait de caractère. Ce fut vrai pour le Premier Consul qui transforma son pays. Plus du tout pour l'Empereur qui fut écrasé par les puissances qu'il avait rassemblées contre la France, les mêmes que celles qui domineront l'Occident du 21^ème^ siècle. François Hollande qui n'a pas beaucoup de choix, et qui n'est pas Bonaparte, car les primaires du P S n'ont rien à voir avec le pont d'Arcole, attend Grouchy la croissance. Espérons que ce ne sera pas Blücher la faillite. En attendant il pourra se distraire en gérant la compétitivité entre Martine, Ségolène et Valérie, et nous avec.
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2013-05-01
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ZOZO BOBOS ET GOGOS UN THÉÂTRE PARISIEN DE LA RIVE GAUCHE FAIT SALLE COMBLE AVEC UNE TRAGI COMÉDIE À TROIS PERSONNAGES, PAS EN VERS, EN VÉREUX.
# ZOZO BOBOS et GOGOS Un théâtre parisien de la rive gauche fait salle comble avec une tragi comédie à trois personnages, pas en vers, en véreux. ## Acte I. Le ZOZO devant le tribunal du redressement punitif. Réquisitoire Le Zozo, en fuite, ne s'est pas présenté devant ses pairs, pour répondre d'un gros mensonge. Le procureur, tout en rouge, s'est emporté : « A mort le traitre, le minable Zozo, qui a cassé la baraque. Nous avions tous les pouvoirs, absolument tous. On avait recruté, en Corrèze, pas au Zambèze, notre IBRA à nous, jovial, roublard, qui allait « Zlataner » la droite pour 10 ans. Ah ! le salopard. Pire, il a fait sauter l'usine du mensonge politique, créée à Epinay il y a 40 ans, qui droguait les Français depuis 30 ans. Il a osé toucher à l'œuvre de son génial inventeur, notre père spirituel, le grand maître en coups tordus et mensonges éhontés qui règne encore sur nos esprits. Soyez sans pitié.» Après ce réquisitoire, Maître, M commis d'office pour la défense, a lu le SMS reçu du Zozo «  excusez moi, je suis retenu auprès de mes électeurs du Lot et Garonne, pour l'élection du Roi des menteurs 2013, à Moncrabeau. Vous le saviez. Vous auriez pu faire attention avant de me confier votre cassette. Je me fous de votre jugement, les Français me seront reconnaissants de les avoir dégoûtés de la drogue des mensonges politiques et aidés à se débarrasser de leurs dealers. » La condamnation a été sans appel : excommunié avant d'être fusillé .... sévèrement. ## Acte II, Les BOBOS devant le Chef de la communication présidentielle. Monologue. « de tous temps la bourgeoisie française a su dissimuler son âpreté au gain, et au pouvoir absolu, derrière la générosité des postures gauchistes de la bohême. Dans les Monarchies on mélange le pouvoir d'un seul homme avec un entourage de courtisans, plus ou moins bouffons, qui le rendent populaire. Vous êtes nés pour çà, il y a 30 ans, comme moi, avec les nouveaux pauvres et la gauche caviar. Vous êtes installés dans le spectacle de la politique pour gérer la production, la distribution et la consommation des mensonges sans lesquels la révélation de la vraie situation du pays serait insupportable. C'est le moment de montrer vos talents. Aujourd'hui, il y a le feu au lac comme on dit au pays où le Zozo à planqué son pognon. Le Président, au combat, compte sur vous comme Napoléon sur Grouchy. Il sait que si Jean Luc Blücher arrive à sa place il vous fera la peau comme à lui. Faites le passer à la télé autant que vous voulez, faites de belles vidéos, muettes, de la 1^ère^ Dame. Surtout amusez la galerie avec le mariage en grandes pompes de Dupond et Dupont, à l'Hôtel de ville, et la mise au pilori de ces politiciens qui accumulent le fric et les mandats. Dénoncez, dénoncez à tout va. La délation c'est maintenant  Groggy, Les Bobos Grouchy, sont ressortis sans rien dire. ## Acte III Les GOGOS devant leur frigo qui se vide. Monologue du matin. « Arrête de râler Germaine. Je sais que j'ai fait une c... en te demandant de voter pour « le changement c'est maintenant ». C'est fait. Tu as raison, on aurait mieux fait de mettre notre argent en Suisse et de boire en France, plutôt que l'inverse. D'autres l'ont fait. Nous on est pas ministres. Que veux tu que deux pauvres vieux à l'âge de la r'traite ,de l'arthrose et de l'arthrite fassent. Regardes les choses en face. Tu n'as pas fini de cracher au bassinet des impôts. Et de voir ton frigo se vider. En 2012, ton cher élu t'a promis qu'il n'avait qu'un ennemi, la Finance En 2013, alors que 70% des Français ne lui font plus de crédit, il vante ses nouveaux amis de la finance internationale qui lui en font à 2%. Comprends bien, il faudra qu'il paie cher ce soutien vital pour lui, en faisant cracher ceux qui l'ont lâché. Et ça marchera. Ses ministres répètent, à l'envi, que l'administration des impôts est la meilleure du monde. Merci pour nos créanciers étrangers qui comptent sur cette compétitivité. Enfin une ! La France est aussi la Reine de l'épargne. Encore merci pour la finance qui sait que l'Etat, si besoin, nous piquera nos livrets A, pour les rembourser, eux. Et le peuple ? toi et moi, les Bobos de la Com le ferons taire, quand on le plumera, en remplaçant le Pépère jovial de 2012 par le méchant père fouettard de 201(?). En attendant, si on se prenait un petit Cardinal\*. C'est autant qu'ils n'auront pas ! » \*kir au vin rouge, appelé aussi communard aux USA. Note. Tout rapprochement entre cette œuvre de l'esprit et des personnages existants, ou ayant existé, est purement fortuit. Of course
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2013-06-01
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J'Y SUIS J'Y RESTE
# J'y suis j'y reste Cette parole historique de la guerre de Crimée, 1855, fut prononcée par le Maréchal de Mac-Mahon qui garda la position intenable de la ville de Malakoff assiégée par les Russes. Le même qui, en 1859, s'illustra dans la campagne d'Italie, contre les Autrichiens à Magenta et ....à Solférino, avant d'être élu 3^ème^ président de la 3^ème^ République. 153 ans plus tard, un illustre vainqueur de la primaire du Parti socialiste, rue de Solférino, occupe, à l'Elysée, le poste du Maréchal qui a son avenue place de l'Etoile. Il est dans une position aussi réputée intenable que celle de Malakoff, jadis. Ce qui ne peut que le conduire à s'incruster dans sa fonction. Comme Mac Mahon le fit, avant de se démettre, en 1879, du pouvoir suprême que la gauche républicaine lui contestait. François HOLLANDE, politicien intelligent, n'est ni dupe des flatteries de son camp , ni insensible aux dangers de la situation qui fait rêver à son départ avant terme. Il a fait, dans sa récente conférence de presse, une courte déclaration lucide et sincère qui tranchait avec le flou de son comportement, tel que commenté dans le récent Echo de février. Il a demandé aux Français de ne pas le juger sur les sondages qui marquent le rejet de l'opinion, mais sur ce qu'il aura fait d'utile pour eux... dans 4 ans. En attendant, il reste où il est. La première partie de sa courte phrase prouve qu'il a accepté le ratage de la première année de son quinquennat. A la manière de son prédécesseur, pour des motifs propres à leurs personnalités antagonistes. Cette reconnaissance mérite d'être commentée. Notre Président, militant socialiste convaincu, pense que la droite n'est jamais légitime à occuper le pouvoir que seul son peuple de gauche est légitime à exercer. Il sait qu'il est impossible d'éradiquer de la société française les pensées droitières bonapartistes et /ou populistes. C'est pourquoi il a tenté de supprimer celui qui les incarnait, à ses yeux. Ce fut  « Sarkozy tu ne le reverras plus » du salon de l'agriculture. Cette obsession de la disparition du prédécesseur anormal l'a conduit à jouer le normal, avec ses petits bras, ses modestes et ternes collaborateurs, jusqu'à apparaitre sous la forme de Mitterrand le petit, sobriquet dont la gauche, jadis, affubla Napoléon III. Ayant compris l'erreur et ses conséquences pour sa réélection de 2017, il vient de lancer l'offensive de l'an II, en oubliant que le précédent An II, septembre 1793- 1794, couvrait le temps de la Terreur, année tristement ignoble, la plus sauvage et sanglante de notre histoire. Par ce dégagement verbal, François Hollande a éclairé le personnage qu'il est et qu'il avait camouflé dans le flou déjà évoqué. On sait que ses brillantes études le destinaient à un poste d'envergure bien au dessus de celui de courtier en influences et en synthèses au sein d'un parti politique. Sauf à retenir que ce choix médiocre auquel il s'est tenu pendant 30 ans satisferait, un jour, cet égo si fortement exprimé dans le fameux Moi Président ! c'est fait le Moi et le Président ne font plus qu'un, même si le hasard y joua son rôle. Il faut comprendre qu'après avoir fait l'expérience profonde de la politique politicienne, porteur d'une telle obstination, il usera de tout ce qu'il aura appris pour faire deux quinquennats. C'est le devoir suprême qu'il doit accomplir à l'égard de son Ego contrarié pendant 30 ans. Les gens qui pensent aujourd'hui qu'il risque de ne pas finir son quinquennat et qu'il n'a aucune chance d'en ajouter un second se trompent lourdement. François Hollande bénéficiera de la fameuse loi Mitterrand qui veut que lorsqu'on est opposé à trois adversaires il y en a toujours deux qui vous préfèrent au troisième. Le trio Le Pen, UMP, Mélenchon est déjà en piste. Le plus probable des 3 pour la finale, la droite de gouvernement, est elle-même coupée en 3, Copé, Fillon, Borloo. La seule incertitude, au sens de l'autre François, le 1^er^ , celui de Cognac, pas celui de Jarnac, porte sur le trio féminin qui l'entoure, Martine, Ségolène et Valérie, en fonction des rôles qu'elles exigeront de jouer dans le second quinquennat. Il serait bien fol de s'y fier aujourd'hui. Je pense que mes propres chances d'être commentateur dans l'Echo de mai 2017 sont faibles, comme sont grandes celles du Président de faire un second mandat. Mais il ne me déplairait pas, en l'état de chacun de nous deux, en mai 2013, de me tromper deux fois.
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2013-07-01
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ECRAN NOIR ET ÉCRAN DE FUMÉE
# Ecran noir et écran de fumée L'écran noir imposé à la télévision publique grecque, est une des interminables manifestations de la guérilla que se livrent les politiques et les journalistes pour obtenir les faveurs de l'opinion. Comme l'écran de fumée imposé, par le pouvoir, à l'opinion publique française, pour obtenir les faveurs des électeurs. Pour l'écran noir, les choses sont simples. La bagarre entre journalistes et politiques finit chez les juges qui, à la fin, décident en veillant à respecter l'équilibre entre pouvoirs et contre pouvoirs, indispensable à la vie de la démocratie. Cette régulation de la vie dans une société de liberté, garantie par un Etat de Droit, n'a pas de cesse. Comme toutes les guérillas. D'autant plus que les journalistes sont suspectés de toutes les manipulations nées de l'hypocrisie du secret des enquêtes des juges, les politiques, eux-mêmes, étant suspectés de manipuler les juges dont les carrières apparaissent, à tort ou à raison, dépendre du pouvoir politique. Un exemple : en avril 1992, le tribunal que je présidais a décidé de fermer la 5ème chaîne de télévision, en faillite, contre l'avis des pouvoirs de l'époque qui l'avaient créée pour compenser la perte de la principale chaîne d'État privatisée par leurs adversaires politiques. L'affaire ne fut pas simple. Derrière les paillettes et les jolies filles, se profilait un opérateur dont les objectifs sont apparus au grand jour en Italie. La France lui offrait un terrain de conquête, pour lui-même ou tout associé partageant sa vision du pouvoir, construit sur l'argent, la gagne et l'infantilisation admirative du bon peuple conquis par le sourire éclatant d'un chef indestructible. Les juges l'avaient compris. Ils n'ont pas cédé sur l'écran noir. C'était leur devoir. Pour l'écran de fumée les choses sont plus simples et beaucoup plus dramatiques. Pour la simplicité il suffit de lire l'Echo de juillet et d'août 2001. Tout y est expliqué. L'Europe n'existe que comme un des 2 grands marchés du monde occidental, sécurisé par les forces armées de l'OTAN dirigées par les Américains maîtres de l'Occident. Tout le reste est, comme on dit, du pipeau. Pire les choses en 12 ans se sont aggravées. L'Allemagne qui avait encore besoin qu'on l'aide pour sa réunification jouait l'Europe avec la France. Réunifiée elle n'en plus besoin. C'était déjà expliqué en 2001. Quand à la patronne de l'Occident elle subit le concurrence géopolitique de la Chine qui lui impose de rassembler son camp sans mollesse et rapidement, ce que tous les européens acceptent sauf la France qui chipote. Le grand marchandage de ce rassemblement atlantique, va porter sur les échanges économiques que les marchands Anglo saxons considèrent comme l'alpha et l'oméga de la paix et de la puissance. Cette réalité avance à toute vitesse, sans aucune autre règle que celle de l'argent accumulé, sous la conduite des troupes du Général GAFA - Google, Apple, Amazon et Facebook. Il est bon de s'opposer à leur tentative de domination. Mais pas avec l'image risible des bretelles, des ceintures et du cinéma hexagonal quand on connait la réaction des Français. Cette semaine, les 5 premiers films diffusés, tous Américains, ont rassemblé 3 fois plus de spectateurs que les 5 suivants. Les Américains ont compris depuis longtemps que, même protégée à grand frais, notre production ne les concurrencera jamais, y compris en France. Plutôt que cet écran de fumée cinématographique, le pouvoir ferait mieux d'expliquer la situation géopolitique qui nous ramène, toutes choses égales par ailleurs, à la fin de la 3^ème^ République en 1940. Avant la fin du quinquennat de F. Hollande la France devra avoir choisi. Soit elle se retirera, comme elle l'a fait en 1940, dans sa zone libre en chantant avec Maurice Chevalier «  Ca sent si bon la France ». Provisoirement. Soit elle rentrera dans les rangs de l'Occident, à sa place, méritée par l'exemple qu'elle donnera de son courage et des ses efforts pour s'adapter au monde. Avec l'expérience de sa culture humaniste. Pour affronter cette réalité, il faut arrêter d'enfumer l'opinion avec des faux sujets et ouvrir le débat entre ceux qui sont pour le retour dans la zone libre d'il y a 70 ans et ceux qui sont pour le combat au grand large au coté de nos frères et sœurs de l'ancienne Europe occidentalisée par la force de l'histoire contemporaine. L'histoire, dit on, ne repasse jamais les mêmes plats mais elle rejoue toujours les mêmes tragédies. Elle n'aime pas les synthèses fumeuses des congrès politiques.
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2013-09-01
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FANTASMES ET PHOBIES FRANÇAISES
# Fantasmes et Phobies françaises C\'est devenu un lieu commun de dire que l'opinion publique française, entretient des fantasmes et développe des phobies qui empêchent les Français de construire leur avenir, en les détournant de la réalité. Pire, ces blocages créent cet état dépressif inexplicable aux yeux de tous les pays qui nous regardent, tant le nôtre a tous les atouts pour réussir son avenir. Observateur de la vie publique depuis tant de décennies, je vous propose trois exemples purement factuels, après avoir rappelé que le mot de Fantasme n'existe pas dans le dictionnaire de la Langue française de 1878 et qu'il apparait dans le Larousse de 1948 assimilé au mot de Chimère. Encore que sa signification, de nos jours, le rattache plus à FREUD qu'à LITTRE. Par contre celui de Fantasmagorie figure dans les deux dictionnaires avec une définition qui correspond aux pratiques de la politique spectacle moderne, inventée par HITLER, avant que la télévision s'en empare pour en mondialiser l'utilisation. En France, cette fantasmagorie, a connu son apogée au cinéma des années 40. La France était au fond du trou, asservie, ruinée et déchirée par la trahison de ses politiciens. En 1942 et en 1943, elle a eu besoin de l'émotion poétique des *Visiteurs du soir* et *L'Eternel retour,* et de leurs légendes médiévales, pour oublier la réalité, et fantasmer, au sens Freudien, sur ARLETTY, Marie DEA ou Madeleine SOLOGNE. J'en ai partagé l'émotion, à l'époque, entre deux couvre feux, au bon vieil Eden de St Jean. Aujourd\'hui les poètes ont été remplacés par les imprécateurs qui débitent leurs boniments devant les caméras pour entretenir les trois fantasmagories dont l'opinion, droguée, n'arrive plus à se débarrasser depuis 80 ans : La fantasmagorie du langage, des mots plus forts que les faits. On en trouve le prototype inoxydable à la Une du quotidien *le Populaire* du 09 novembre 1932, 0,20 F en kiosque, organe de la SFIO, ancien nom du parti socialiste. L'édito est signé Léon BLUM, homme d'Etat courageux, comme les meilleurs de son époque, déniant la réalité comme les politiciens de la nôtre. Il titre, en gras, La FIN de HITLER, à moins de 3 mois de sa prise de pouvoir absolu. J'ajoute pour le fun que la même Une de 1932 contient 3 articles, sur la faiblesse du pouvoir face aux intérêts privés, les traitements des fonctionnaires, et les fraudeurs du fisc, poncifs inusables, reproduits mot à mot dans nos quotidiens de 2013, avec, en prime, La FIN de la CRISE, affirmée par notre Président héritier de la bonne vieille SFIO des années 30. Le fantasmagorie du retour de l'homme providentiel, vrai ou faux, fait tellement partie de notre pratique politique qu'il suffit de rappeler celui de Gaston DOUMERGUE en 1934, ancien président de la République, redevenu président du conseil pour un vrai faux retour qui n'a duré que 9 mois. Le plus récent, le vrai faux retour, du président battu de 2012, qui a mobilisé les militants, les cotisants et l'opinion friande des difficultés des partis politiques avec lesquels elle zappe , comme à la télé, n'a, sagement, duré que 15 jours. En attendant le retour du retour. La fantasmagorie du pauvre élu du peuple persécuté par les juges a agité l'opinion, sollicitée pour participer à quelques dizaines de mises au pilori depuis 1934, l'année des aventures du député Philibert BESSON. Le « héros du Velay », l'inventeur de la monnaie Europa, traqué par les juges prit le  maquis  chez ses amis locaux avant de se livrer à la justice et de mourir en prison en 1941. J.C GUILLEBAUD, chroniqueur de Sud ouest, a décrit le phénomène, lors du buzz télé de l'été 1993, qui actualisait la fantasmagorie avec un autre acteur, tout aussi traqué par les juges. Le même film et les mêmes acteurs, cette fois en noir et blanc, sont revenus sur tous les écrans de l'été 2013. Et pendant que l'opinion publique s'adonne à son addiction destructrice en consommant du fantasme et de la chimère, elle n'aide pas au règlement des vrais problèmes sans cesse différés. Comme l'a dit le Président dans son propos du 14 juillet, rien ne se fera sans la confiance. La seule question à lui poser: confiance dans quoi, confiance dans qui ? Dans la fantasmagorie ou dans la réalité ? Messieurs les sondeurs à vous de jouer ! En attendant leurs réponses, bonnes vacances.
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2016-03-01
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EMPLOI ET TRAVAIL - PARTAGE ET CHÔMAGE - MARS 2016
# Emploi et Travail - Partage et Chômage - Mars 2016 Partage et chômage sont, depuis 30 ans, les deux mamelles de la France qui se bat pour l'emploi auquel elle rêve, en vivant le cauchemar de sa destruction par le chômage. L'emploi est un beau mot, qui, pour les esprits généreux, porte la promesse d'un droit au revenu, selon ses besoins, compensé par une obligation de travail limitée à ses seuls moyens. C'est ce qui avait inspiré la RTT à l'équipe au pouvoir en 1997. Pourquoi les mêmes, 20 ans après, se déchirent ils sur une nouvelle loi travail qui ne résoudra rien ? Parce que la culture politique française consiste à traiter les conséquences, en l'espèce la pénurie d'emplois  en ignorant les causes culturelles, sociétales, qui entretiennent cette pénurie. Comment se fait il qu'un homme, préparé par sa formation, autant à la politique qu'à l'économie, n'ait pas compris pas qu'il se suicidait en liant son sort à un échec aussi  prévisible ? ## Comportement de l'opinion publique? Le comportement de l'opinion publique est archi connu. Depuis 80 ans, le quart des électeurs est acquis à la lutte des classes. On vient de les entendre bruyamment. Pour eux, Le travail est un vilain mot, qui fait penser à la machine à entraver les animaux, le Tripalium. Il est réputé servir les desseins des exploiteurs aux besoins insatiables, prêts à user de moyens inhumains, contre les salariés, pour les satisfaire. Les arguments n'ont pas changé depuis 1936. Répartis en 2 fronts antagonistes, le national, le gauchiste, ils ne peuvent pas faire la révolution, mais ils peuvent bloquer toute adaptation du droit à l'évolution de la société, ou décourager l'initiative et la prise de risque par le patron, l'ennemi de classe. Sans se rendre compte que les offres de travail, dans l'économie du 21^ème^ siècle, proviennent des entrepreneurs individuels qui créent le travail d'après demain en risquant de tout perdre dés le lendemain. ## Comportement de la société française? Le comportement de la société française est tout aussi connu, depuis Courteline et les manchettes de lustrine des employés de bureau. Un goût immodéré pour l'administration et la bureaucratie, une dévotion pour l'emploi public garanti par l'Etat. C'est ainsi que, pour flatter ce penchant, parfois jusqu'au clientélisme électoral,  les structures de l'administration  ont été hyper gonflées, et continuent à l'être, avec les bons sentiments de la générosité à crédit. Pendant ce temps de bonheur insouciant, sauf pour les jeunes dépourvus des droits acquis par leurs parents,  les transformations technologiques, de la bureautique à internet en passant par l'informatique, ont détruit l'offre de travail de bureau et de commerce avec les emplois attachés. Puis la spécialisation du travail entre les pays développés et émergents à ravagé les industries métallurgiques et minières, en même temps que les  industries de transformation inadaptées aux marchés mondialisés -- textiles, élevage, équipement ménager, etc Enfin le secteur public, regonflé artificiellement en 1982, dans total contretemps historique, vit, depuis 25 ans, une réduction drastique de sa valeur et de son périmètre qui fait entrevoir le pire avec les difficultés en cours dans ses 3 dernières forteresses  que sont AREVA, EDF et la SNCF. ## et au final? La pénurie des offres de travail vient de la conjugaison de ces principales inadaptations de la France au monde. Le partage du travail après celui de l'emploi restera sans effet sur le chômage. Ce n'est que du vent qui est en train de virer à la tempête ! Il faudra au moins 2 quinquennats pour réinventer un modèle purement économique et sortir de ce marasme mortel. Le  rêve de Waterloo, l'arrivée de Grouchy la croissance, vire au cauchemar. Celle de Blücher, avec ses régiments de l'autre économie, celle du partage, cassera les emplois protégés des corporations marchandes. Les Français, menacés de la faillite de leur État, se savent condamnés à partager le chômage. Ils vont écouter, sans illusion,  les promesses électorales de 2017, après quoi il faudra bien que les gens sérieux leur disent la vérité.
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2016-06-01
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FRANCE - UK - ALBION, LUCIDE OU PERFIDE ? - JUIN 2016
# France - UK - ALBION, LUCIDE ou PERFIDE ? - Juin 2016 Un bon millénaire d'antagonismes et de conflits, entre l'Angleterre et la France, ont établi, entre les deux peuples, une relation troublée par une défiance réciproque. La perfidie fut le grief plus souvent évoqué par les Français, l'arrogance par les Anglais. Alors entre la France et l\'UK : ALBION, LUCIDE ou PERFIDE ? En 1904, l'entente cordiale s'est installée des deux cotés de la Manche. En 1940, Churchill a proposé de fusionner les deux pays à la veille de l'effondrement de la France. Cette cordialité, vigilante, a résisté aux horreurs de la guerre. Puis, la France a oublié la perfidie, Albion étant devenue, après mure réflexion, en 1973, membre de l'Europe institutionnelle. En 2015, la géopolitique a repris ses droits, bien au-delà de la macro économie qui peine à conserver les siens dans les affaires européennes. C'est l'objet de cette chronique. Comment nos relations politiques vont-elles évoluer, quelle que soit la réponse britannique au référendum du 23 juin ?. Perfidie réactivée par la sortie des Britanniques des Institutions européennes, lucidité admise et reconnue à nos partenaires face aux conséquences de nos propres échecs communautaires, nous Allemands et Français. That's the question ? Pour choisir entre perfidie reprochée et lucidité reconnue il faut analyser 2 périodes. ## Les 30 Européennes du Royaume Uni : 1974 - 2004 Au cours de ces 30 années, les Britanniques, représentés par 4 premiers Ministres - contre 12 Français -- ont su tirer le maximum des Institutions qu'ils avaient rejointes, en assurant par leur présence et leur assiduité dans les travaux communautaires, l'accomplissement de l'élargissement du marché originel à 6, vers celui dont ils rêvaient, à 25. Ils ont exigé un traitement spécifique : I want my money back (1979), sont sortis des contraintes financières (1992), et ferraillé durant dix ans avec la présidence Française  (1985- 1995). Il faut remarquer que 23 de ces 30 années ont vu le parti conservateur, naturellement  eurosceptique, au pouvoir à Londres, sans provoquer de crise menant au divorce à Bruxelles. En 2004, the game was over. Le rêve de la génération Jean Monnet s'est dilué dans le projet que nos amis ont toujours soutenu, celui d'un grand marché-espace économique, sans monnaie unique, intégrant l'Europe centrale, que Churchill, en 1944, voulait conquérir avant que les Russes ne l'accaparent. L'Europe occidentale des fondateurs était moribonde. ## Les années Wait and See : 2005-2015   Il s'est écoulé dix ans entre le référendum raté dont les Français ont accablé l'Europe, en 2005 et celui de 2016. Les Anglais, marins de haute mer, sont portés à voir loin, à 360°. Qu'aperçoivent ils à l'horizon qui les conduirait à rentrer au port et pour y attendre une mer moins agitée ?. - A  BRUXELLES Les deux grands leaders européens ont abandonné leurs pouvoirs, à des bureaucraties communautaires qui ont  affaibli leurs Etats respectifs. Sans créer le pouvoir politique dont les Français ont rêvé quand l'Allemagne était coupée en deux. Le troupeau rassemblé n'a plus de bergers. Il s'égaye, en désordre, vers les marais du populisme et de la xénophobie. - A BERLIN Le peuple Allemand finit de tirer profit de ses efforts post réunification, après avoir atteint l'apogée d'une puissance économique portée par un régime démocratique consensuel qui a peu de chance de survivre à une Chancelière arrivée presqu'au bout d'une rare longévité. - A PARIS   N'en rajoutons pas, il suffit aux Anglais d'écouter ce que nos ministres disent de nos multiples blocages et archaïsmes, pour les conduire à surveiller, comme en 1940, les craquements annonciateurs d'une aventure dans laquelle ils nous tendraient la main. - A WASHINGTON Last but not least, les Anglais ont compris que même si la tornade TRUMP, s'arrête à la porte de la Maison blanche, elle figurera, dorénavant, dans le climat des plaines du Far west, au risque de s'étendre aux sables du moyen orient, ancienne chasse gardée de la Couronne. Voila ce qu'observent nos amis Anglais que, Français nous ne voulons ni voir ni dire. Brexit ou pas, en 2016 ou plus tard, ils sont déjà prêts, dans leur tète, à rentrer dans  leurs ports, d'où ils repartiront, le moment venu, pour aider l'Europe et la France à sortir des griffes de leurs démons familiers. Alors lucid or not lucid the British ?
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2016-05-01
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HISTOIRE ET SÉMANTIQUES : \"CAGOULARDS ET CAGOULÉS\" - MAI 2016
# Histoire et Sémantiques : \"Cagoulards et Cagoulés\" - Mai 2016 En plein \"Etat d\'urgence\" les médias parlent de \"Cagoulards\", de \"la Cagoule\" ou des \"Cagoulés\". Un petit rappel d\'histoire s\'impose. Le vocabulaire médiatico politique utilisé pour décrire ou proscrire les manifestations récentes est identique à celui que j'ai lu au cours des années 30 et 40. Je vous livre ce que ce rapprochement m'inspire après un bref moment d'histoire personnelle. Pour mon petit Noël de 1933, mon grand-père m'a offert le journal le *Matin de Paris,* pour me récompenser d'avoir appris à lire deux ans avant d'entrer à l'école. Je lai dévoré, avec le drame de l'accident ferroviaire de Lagny - 300 morts - et un entrefilet, signalé par mon père, sur un escroc arrêté après avoir corrompu des ministres. Le 6 février 1934, devenu fidèle lecteur, à 5 ans,  j'ai été scotché sur les émeutes de la veille, qui avaient ensanglanté Paris - 30 morts -- après l'occupation de la place de la Concorde par les anciens combattants des *Croix-de-Feu*. L'affaire était reliée au suicide de l'escroc, le fameux *Stavisky* , mort le 6 janvier 34 dans des conditions qui ont éclaboussé la République. Selon  le Canard enchaîné, il avait le bras tellement long qu'il avait réussi à se suicider en se tirant une balle à une distance de 3 m. Scandale ! Ces deux événements de 1934 ont servi de socle à mes réflexions et actions ultérieures sur la finance, la politique, et les liens que les escrocs réussissent toujours à lier entre elles. J'ajouterai que l'histoire à reconnu une place déterminante à cette journée du 6 février 1934 dans la vie des Français, fait chuter le ministère en place, et vu apparaitre  les mouvements fascisant, dont les Cagoulards, présents jusqu'au départ des Allemands. Enfant puis ado, j'ai vécu avec eux, au propre et au figuré, dans une famille divisée, jusqu'à ce que ma mise au travail, en 1944, me donne l'occupation dont le citoyen avait été débarrassé. À 70 ans de distance, je vous propose de comparer les Cagoulards dans la barbarie de la guerre et les cagoulés agités qui sont mélangés avec leurs potes du sit in dans le désordre libertaire qui se moque de l'état d'urgence. ## Les uns et les autres se battent sur le même champ de bataille,  la lutte des classes Le camp des Cagoulards fut national, celui des cagoulés est international. L'objectif de 1934 était la subversion par la force, la manifestation de la haine,  celui de 2016 est la réforme par le débat,  dans le ton de l'hostilité. Les moyens étaient la violence physique et les destructions généralisées, ils se réduisent à la violence verbale et à la casse symbolique. Les pratiques des Cagoulards étaient  celles de la ségrégation, elles sont devenues celle de la participation. Leur idéologie était proche du fascisme italien. elle reste fidèle au socialisme français. Leurs troupes étaient constituées par des hommes inclus dans le système politique, elles le sont d'hommes et de femmes exclues du système. Enfin leur organisation reposait sur l'ordre paramilitaire secret, elle s'exprime dans le désordre libertaire public. Donc, pas de panique, même si la cagoule subversive, celle qui camoufle le visage aux caméras des policiers, la même que celle défensive qui protège des gaz de la grenade lacrymogène font bon ménage, dans les manifestations et les saccages. A condition que l'une et l'autre ne nous empêchent pas d'y voir clair sur la suite. Ceci dit, cette comparaison, qui n'est pas raison, entre Cagoulards et Cagoulés à plusieurs objets : - Montrer à quel point les Cagoulards Français des années 30 furent adaptés aux circonstances qui ont suivi, et comment les cagoulés des Zad et des places publiques ne disposent pas aujourd'hui, à vues humaines, de circonstances d'une égale barbarie. - Rappeler qu'il ne faut jamais apprécier une situation sur les seuls critères observés dans l'instant, pratique dominante chez les médias émotionnels. Et que ce que l'on affirmait en 1920 - la der des der -- était devenu un mensonge, en 1930, après la crise de 1929, avec toutes les conséquences dramatiques sur les mouvements politiques existants. - Rappeler que la pureté des sentiments démocratiques exprimés par les mouvements libertaires non violents - tels le pacifisme français qui priva les républicains espagnols des moyens de défense face à la subversion du Franquisme aidé par le Nazisme naissant -- ne suffit pas pour éviter la subversion et la perte des libertés. - Rappeler que le désordre démographique, climatique et économique du monde existe, qu'il peut générer des crises brutales et des besoins irrépressibles d'ordre, comme le montrent déjà les préférences données par certains pays à l'autorité sur la démocratie. - Rappeler aux démocrates qui célèbrent le Front populaire de 1936 à quel point il fut impuissant face à tous les effondrements accélérés d'un Peuple et d'une Nation saisis par la peur du désordre et les violences extérieures et intérieures qui l'ont assailli. - Faire prendre conscience que le désordre libertaire, si utile soit il à l'indispensable évolution de notre démocratie, mérite une réponse politique rapide, qui évite que, du fait des circonstances à venir qui se moqueraient des affirmations des méthodes du bon Docteur Coué, l'aventure naisse au bout de la rue, dans le drame.
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echo des arènes numérique
2017-01-01
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[ "michel rouger" ]
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LA RENAISSANCE DU DROIT - EDA JANVIER 2017
# La renaissance du Droit - EDA Janvier 2017 Michel ROUGER, président de l'institut Présaje, ancien président du tribunal de commerce de Paris, appelle à la renaissance du Droit en France. Selon lui, les français ont beaucoup de peine, aujourd'hui à comprendre ce qu'est leur droit et leur justice. Mais pourquoi ? ## D'où vient la difficulté des français à comprendre leur(s) droit(s) ? Le droit, tel qu'il a été conçu depuis toujours, est le seul moyen qui permet aux êtres humains de vivre en société. Mais le droit n'est pas une construction théorique; le droit est fait comme un homme ou une femme, il à 2 jambes ! Il y a la loi d'un coté et le contrat de l'autre. En France, cette construction de droit est actuellement en fort mauvais état car : - la loi est critiquée dans sa conception et sa réalisation par tout le monde, à commencer par les plus hautes autorités de l'état ! - le contrat est enfermé dans une gang administrative qui provient d'un fait que tout le monde devrait comprendre : au début du XXème siècle, la France et les Français vivaient avec 5 codes qui définissaient l'ensemble des éléments du droit;  au cours de ce même siècle, ils ont accumulés 50 codes, avec autant d'autorités administratives qui se sont superposées sur l'ensemble des activités judiciaires. C'est de là que vient la totale incompréhension des français, qui ne peuvent plus retrouver dans le droit, sa fonction essentielle : défendre le faible par rapport au fort, et d'éviter que les querelles et les combats destructeurs entre les candidats au poste du « plus fort » ne fassent décliner la société. ## Appel à la renaissance du Droit Quand je pense avec les amis qui soutiennent notre action à une renaissance du Droit, je pense à une opération particulièrement compliquée. L'excès de régulation qui a été voulu par l'état administratif, imposera inévitablement un important travail de dérégulation, qui devra être coordonné avec la mise en place de nouvelle régulation !. Il faudra au peuple français beaucoup de courage, pour vivre cette période qui sera assez longue, parce que les représentants politiques dont ils disposent sont eux mêmes enfermés par les conventions que la France a signée et par des systèmes de marchés internationaux auxquels elle est bien obligée de participer si elle veut conserver son train de vie. C'est vraiment au peuple de prendre conscience, que cette opération :  » dérégulation / régulation  » exigera des efforts et prendre beaucoup de temps. ## Une urgence : la santé ! Son enfermement complet, par le système de sécurité sociale, dans l'état, va connaitre de grands bouleversements, comme il y a 30 ans, ceux qui ont fait sauter la finance étatique Française. Les innovations technologiques qui se sont multipliées dans le monde en matière financière, pour le meilleur et pour le pire. Chez nous, les évolutions technologiques financières, associées au fait que l'état, qui possédait toutes les compagnies d'assurances et toutes les banques, n'était pas en mesure de leur apporter tous les capitaux dont elles avaient besoin. L'état a lâché et, tout le système bancaire étatique à disparu en quelques années. ## Quel scénario pour la santé ? Il est impensable que le scénario se répète dans le domaine de la santé publique, les enjeux sont beaucoup trop importants; et aujourd'hui dans le domaine de la santé, les « forts » ne sont pas en Europe occidentale mais ils sont aux États-Unis. Ils ont les moyens, par leur puissance technologique, d'apporter des bouleversements majeurs dans le fonctionnement du traitement de la santé des êtres humains. Au moment ou ils arrivent, l'état qui possède tout et qui finance tout, grâce à toutes les cotisations possibles et imaginables, ne sera plus en mesure de faire face à cette situation. Il faut engager une profonde réflexion sur le droit de la santé ! Même si aujourd'hui, il y a une autre réflexion qui est en train de s'imposer par la « violence » : le débat sur le droit du travail qui est un autre droit totalement maitrisé par l'administration. « Il y a urgence à réfléchir à la renaissance du droit dans le domaine de la santé » C'est peut être un peu tôt de le dire, mais on s'en rendra compte dans 2 ou 3 ans, qu'il était temps de le faire !